diversions supplément musées 1

8
mensuel gratuit d’information - n°5 Le Petit Journal des Expositions L’actualité des musées dans le grand est décembre 2012 - mars 2013 Cahier n°1 SOMMAIRE // 2 - L’actualité des musées 3 - Rencontre avec Florent Wong 4 - Cartes postales Besançon 1900-1936 5 - Les casbahs ne s’assiègent pas - Hommage au peintre Mohammed Khadda (1930-1991) 6 - Françoise Pétrovitch Résidence / Exposion au Musée de l’Abbaye de Saint-Claude 7 - ABC... Jouets en mouvement. Du ressort à l’élasque au Musée du château de Montbéliard Arst Toy Makers à La Maison de La vache qui rit 8 - Agenda des exposions Photo de couverture // François Rude, Hébé et l’aigle de Jupiter - 1855-1857 Marbre - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay, dans le cadre de l’exposion François et Sophie Rude. Un couple d’arstes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté, du 12 octobre 2012 au 28 janvier 2013 au musée des beaux-arts de Dijon, au musée Rude et à la Nef Supplément

Upload: namfur-john

Post on 18-Mar-2016

224 views

Category:

Documents


1 download

DESCRIPTION

Supplément spécial expositions à Diversions

TRANSCRIPT

Page 1: Diversions supplément Musées 1

mensuel gratuit d’information - n°5

Le Petit Journal des Expositions

L’actualité des

musées dans le

grand estdécembre 2012 - mars 2013Cahier n°1

SOMMAIRE //

2 - L’actualité des musées

3 - Rencontre avec Florent Wong

4 - Cartes postales Besançon 1900-1936

5 - Les casbahs ne s’assiègent pas - Hommage au peintre Mohammed Khadda (1930-1991)

6 - Françoise Pétrovitch Résidence / Exposition au Musée de l’Abbaye de Saint-Claude

7 - ABC... Jouets en mouvement. Du ressort à l’élastique au Musée du château de Montbéliard

Artist Toy Makers à La Maison de La vache qui rit

8 - Agenda des expositions

Photo de couverture // François Rude, Hébé et l’aigle de Jupiter - 1855-1857 Marbre - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay, dans le cadre de l’exposition François et Sophie Rude. Un couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté, du 12 octobre 2012 au 28 janvier 2013 au musée des beaux-arts de Dijon, au musée Rude et à la Nef

Supplément

Page 2: Diversions supplément Musées 1

LE PETIT JOURNAL DES EXPOSITIONS n°5 - Décembre 2012 - Mars 2013Supplément du journal Diversions

Actualité des musées

Travaux du Musée des beaux-arts de DijonLes travaux de rénovation du musée des beaux-arts battent leur plein à Dijon. Débuté en 2008, le chantier devrait se poursuivre jusqu’en 2018. Trois parcours différents permettront alors aux visiteurs de découvrir l’ensemble des collections. L’ouverture de la première tranche est programmée à l’automne prochain. Auparavant, et pour poursuivre l’effort de rénovation entrepris, un diagnostic complet des bâtiments doit être réalisé, entraînant une fermeture temporaire du musée entre le 30 janvier et le 30 mars 2013. Le chantier s’achèvera avant l’été 2013 afin de permettre jusqu’en septembre la mise en place des collections, de la signalétique et de la médiation. Le parcours consacré aux collections du Moyen Âge et de la Renaissance sera ainsi inauguré à la rentrée 2013. Les deuxième et troisième tranches de travaux concernant d’une part les collections et bâtiments des XVIIe et XVIIIe siècles et d’autre part les collections et bâtiments des XIXe et XXe siècles, devraient se dérouler jusqu’en 2018. À terme, ce sont donc13 000 m² d’exposition et près de 3000 à 3500 œuvres qui seront proposés aux visiteurs.

Nouveaux locaux pour le Frac Franche-ComtéÀ Besançon, la Cité des Arts et de la Culture, conçue par l’architecte japonais Kengo Kuma, abritera le Conservatoire du Grand Besançon ainsi que le Frac Franche-Comté. L’ouverture officielle de ce haut-lieu culturel franc-comtois est prévue pour le week-end des 6 et 7 avril 2013.

Musée de l’Abbaye de Saint-ClaudeDans le cadre de la résidence-exposition de Françoise Pétrovitch, le Musée de l’Abbaye à Saint-Claude organise plusieurs temps forts de décembre à février.

«Goulag»Vendredi 7 décembre 2012 à 20h30Avec Alain Carré, comédien, Dimitri Bouclier, accordéon et Julien Bouclier, violonAdaptation du roman d’Alexandre Soljénitsyne par Alain Carré «Une journée d’Ivan Denissovitch » où la musique ponctue, souligne, annonce ou prolonge cette journée pas comme les autres…

Soirée rencontre avec Françoise PétrovitchVendredi 8 février 2013à 18h : discussion avec Benoît Porcher (directeur artistique de la galerie – éditions Sémiose, Paris) autour des éditions et multiples de l’artiste.à 20h : Le choix de Françoise ! Soirée surprise, en partenariat avec le cinéma de La Fraternelle.

Temps chorégraphique dans l’expositionSamedi 9 février 2013à 16h : Le corps à l’oeuvre sur mur et dans l’espace avec Julie Desprairies et Elise Ladoué

Les Apérimusées se poursuivent à DoleLe mercredi à 18h30, le Musée de Dole organise des rencontres avec des artistes. Le 21 novembre : En compagnie de Chantal Mairet, comédienneLe 12 décembre et le 23 janvier : En compagnie de l’artisteLe 9 janvier : Visite commentée de l’exposition Le 6 février : Atelier d’arts plastiques pour adultes sur le thème de la couleur

Musées de MontbéliardMini conférenceDimanche 16 décembre à 15hAnimée par Claude Tyrode, docteur en pharmacie et mycologue, cette mini-conférence sera suivie d’un échange avec le public et les auteurs du livre sur les œuvres de François Margaine.Entrée libre.

NOUVELLES ACQUISITIONS

Frac Franche-Comté

Knut ÅsdamTripoli - 2010 - Film couleur et son, durée : 24 minutes

Neal Beggs, Jean-Christophe Norman, Laurent TixadorPlanning - 2012 - feutres, encres et graphites sur papier - 50,7 x 71,7 cm - Pièce unique

Robert Breer‘70’ - 1970 - 7 dessins originaux sur carton marouflé sur panneau de bois - 61 x 244 cm - Pièce unique, oeuvre montée sous plexiglas

Jung Hee ChoiEnvironmental Composition 2011 # 2 - 2011 - Installation multimédia - Pièce unique

Susanna FritscherBlanc de Titre / Blank of Title - 2012 - Livre imprimé, numéroté et signé à la main par Susanna Fritscher (dimensions : 28 x 18,5 cm, environ 120 pages), oeuvre sonore et coffretDimensions variables - Tirages à 15 exemplaires

Rodolphe HuguetMonument aux sapins morts - 2012 - Bronze - 205 x 135 cm, poids 60 kg - Pièce unique - oeuvre à réaliser à la fonderie de Villers-sur-Port (Haute-Saône)

Tom JohnsonClarinet Trio – Sept dessins pour Clarinet - 2012 - 7 encres sur papier et droit exclusif pour arrangement de Trois clarinettes jusqu’à la fin de l’année - 2013 - 50 X 70 cm pour chaque dessin

Paul PanhuysenBoléro solaire - 2012 - Installation comprenant 15 balles de mousse de 50 cm de diamètre, son diffusé par haut-parleur alimenté par énergie solaire, câble de 0,7 mm en acier inoxydable, tendeurs en aluminium, anneaux en acier inoxydable - Dimensions variables - Pièce unique

Ana PrvackiTent, quartet, bows and elbows - 2007 - DVD, couleur et son, durée : 3 minutes 53 secondes

Musée de l’Impression sur Étoffe de Mulhouse

Robe d’été - 1850 - Palampore

2

© N

icolas Waltefaugle

Les Amoureux de Paul Day

© Service d

es Musées d

e Beaune

Musée de Beaune

AnonymeVierge à l’Enfant - Fin du XIIe – début XIIIe siècle - Sculpture en bois polychrome

Paul DayLes Amoureux - Sculpture - Mise en dépôt par l’artiste

German Becerra Nouvelle errance - 2007 - Huile sur toile

Jean Luce Don par l’artiste de 34 de ses oeuvres dont des huiles sur toile, esquisses et dessins réalisés entre 1988 et 1998. OEuvres prochainement exposées dans la salle du Conseil Municipal de l’Hôtel de Ville

La cour de Bar et l’entrée du parcours Moyen-Âge-Renaissance, perspective des AteliersLion Architectes Urbanistes, 2011

Cité des Arts, Besançon - Kengo Kuma & Associates / Archidev © Nicolas Waltefaugle

Page 3: Diversions supplément Musées 1

LE PETIT JOURNAL DES EXPOSITIONS n°5 - Décembre 2012 - Mars 2013Supplément du journal Diversions

Dans l’atelier de Florent WongLe peintre Florent Wong participait l’hiver dernier à l’exposition Figurations et Transfigurations de Belfort à la Tour 46. A côté des œuvres de Bernard Gantner et Kammerer-Luka, entre autres artistes, il nous offrait sa vision toute personnelle de Belfort, un regard qui s’éloignait de l’univers urbain pour se tourner vers la nature.

Né à Nantes en 1962, Florent Wong arrive à Belfort à l’âge de 15 ans. Il est resté depuis dans la Cité du Lion. S’il se qualifie lui-même d’autodidacte, nul doute que l’art fait partie intégrante de sa vie. Depuis deux ans et demi, il donne des cours de peinture à l’AVO de Valdoie. Il y a aussi ouvert une section Arts graphiques depuis la rentrée. Florent dirige également des ateliers à la Donation Jardot, musée d’art moderne, où il fait découvrir la peinture aux enfants. Quant au collège Châteaudun, il y enseigne l’animation, une nouvelle corde à l’arc de Florent Wong, qui avoue ne pas avoir de support de prédilection. Une évolution logique, pour lui qui travaille avant tout autour du mouvement, comme lorsqu’il croque dans la rue les passants, s’intéressant plus au trajet qu’à la destination. Il semble appliquer la même règle à son travail de peintre. « Quand tu dessines, tu ne dois pas voir ton dessin fini », explique Florent.

L’artiste a exposé en Franche-Comté, principalement à Luxeuil, Vesoul, sans oublier Belfort. Il a aussi participé au festival d’art contemporain et de musique Entrelacs, en Alsace. L’ASCAP de Montbéliard a acheté certaines de ses œuvres pour son artothèque, tandis que l’on peut aussi admirer régulièrement son travail à la galerie Cheloudiakoff de Belfort. Peut-être avez-vous également croisé Florent au Catering Café d’Héricourt en Haute-Saône, lors du festival des arts

« Décordinaire ». Il y a peint et graffé. Dernièrement, il a également dessiné les artistes sur la scène, le public... Là encore pour partir en quête du mouvement, saisir l’instant.

Regards sur BelfortFigurations et Transfigurations de Belfort constitua une belle carte de visite pour Florent Wong, exposition pour laquelle le directeur des Musées de Belfort, Nicolas Surlapierre, lui avait demandé de peindre la ville. « Comme je ne partais pas en vacances, je me suis dit que j’allais me balader à Belfort ! », explique Florent qui a dessiné à même la rue. De ces errances, il a rapporté principalement des paysages, loin des hauts lieux du patrimoine belfortain. Si l’on reconnaît notamment la Passerelle des Arts ou la grande horloge de la gare, l’œil de Florent partait toujours d’un arbre, reconstruisant la ville autour. On peut aussi croiser au détour des dessins une biche... La nature, toujours, qui reprend ses droits, comme cet arbre semblant défier de sa hauteur une tour d’immeuble des Résidences. « Ce que j’affectionne le plus, c’est le paysage comme les peintres de la Chine l’on pensé. C’est-à-dire un cheminement, la mémoire d’une balade ».

La natureFlorent Wong entretient une relation particulière avec Belfort. C’est d’ailleurs sous le regard bienveillant du lion de Bartholdi que son goût pour les arts s’est affirmé. La nature qui entoure la ville y est sûrement pour quelque chose, puisqu’elle demeure pour l’artiste son inspiration première. Une rencontre d’autant plus féconde qu’il habitait, enfant et adolescent, la région parisienne, où la nature n’était pas à l’ordre du jour. « Je me suis éclaté à Belfort !», sourit Florent Wong. Avec Picasso et Klee, son horizon artistique s’ouvre encore davantage. Mais lorsqu’on évoque avec lui les

galeries et les salles de musées, ce dernier explique qu’il ne cherche pas nécessairement à être exposé, et Florent de faire allusion une fois encore à la contrée d’origine de son père. « En Chine, les peintres ne vivent pas de leur peinture, ils vivent pour leur peinture ». Dès lors ce qui l’intéresse d’abord dans le fait d’exposer, ce n’est pas l’aspect financier, mais donner quelque chose à voir. Entre une philosophie de vie et une philosophie de création, il n’y a qu’un pas. L’artiste semble vouloir laisser venir l’inspiration, quitte à passer... pour un flemmard ! Laisser faire le hasard, comme dans son travail : « Je pars d’un trait et je laisse aller les choses. Mais tu ne sais jamais, tu es toujours un peu dans le vide ». Avec ses élèves, il évoque ces moments de découragement et de doute qui font aussi partie de la vie d’artiste.

L’expériencePeinture, dessin, aquarelle, calligraphie chinoise... L’artiste ne s’interdit aucune technique. « J’ai eu tant de choses qui m’ont influencé que je partais dans tous les sens ». Florent revient sur l’exposition à la Tour 46. « Nicolas Surlapierre m’a aidé à canaliser tout cela ». Dans ses œuvres destinées à l’exposition, Florent Wong préfère l’épure. Il nous parle aussi de « revendication plastique » lorsqu’il s’agit de montrer ses peintures au public.

Un travail important est également accompli dans ses carnets, que Florent appelle humus. Une phase expérimentale, préalable à l’œuvre, à laquelle l’artiste est particulièrement attaché. Dans ce «journal de vie», comme l’appelle aussi Florent, la création est intense, peut-être même plus intense que lorsqu’il se met à l’accomplissement de l’œuvre proprement dite. Pour lui, créer c’est être dans l’instant. C’est aussi aspirer à un détachement face au monde qui l’entoure, processus paradoxale pour l’artiste qui doit d’abord s’imprégner de son environnement, avant de s’en abstraire pour laisser jaillir l’œuvre.

- Dominique Demangeot - http://florentwong.fr

Dans les aquarelles réalisées à l’occasion de l’exposition Figurations et transfigurations de Belfort, l’hiver dernier, Florent Wong nous livrait sa propre vision de la ville. La nature y tenait une place centrale

© D

iversions

© Florent W

ong

© D

iversions

Florent Wong entretient une relation particulière avec Belfort. C’est d’ailleurs sous le regard bienveillant du lion de Bartholdi que son goût pour les arts s’est affirmé.

3

Page 4: Diversions supplément Musées 1

LE PETIT JOURNAL DES EXPOSITIONS n°5 - Décembre 2012 - Mars 2013Supplément du journal Diversions

Cartes postales - Besançon 1900-1936Musée du Temps de Besançon1er décembre 2012 - 19 mai 2013

Le Musée du Temps nous propose de plonger dans le passé de Besançon, à travers une collection de cartes postales datant de 1900 à 1936. L’occasion de revenir sur quelques périodes clés de l’histoire de la capitale comtoise, à travers la riche collection de cartes issues des fonds patrimoniaux municipaux.

À l’heure d’internet et des courriers électroniques, il est bon de se pencher sur la manière dont nos grands-parents et arrières-grands-parents communiquaient. Les premières cartes postales apparaissent à la fin du XIXe siècle. À l’époque, Besançon séduit les curistes grâce à ses bains et au nouveau casino. Au début du XXème siècle, le temps libre prend une place de plus en plus importante chez les ouvriers, les employés et les fonctionnaires. Il est alors de coutume d’envoyer des cartes postales à ses proches depuis son lieu de vacances.

C’est à partir de 1904 que la carte postale prend véritablement son envol ainsi que son format actuel, avec les deux colonnes pour le texte et l’adresse. Plusieurs cartes peuvent être échangées par jour, grâce aux quatre levées quotidiennes de la Poste.

Des vues touristiques de Besançon sont bien sûr reproduites, mais les cartes font aussi allusion à l’actualité et à des événements particuliers, comme par exemple les inondations de 1910 ou

les meetings aériens de Palente. Les quartiers autour de la Boucle, les guinguettes des villages sont aussi ilustrés. La carte postale est également un support pratique pour les soldats loin de chez eux, d’autant que depuis 1905, le service militaire est obligatoire et dure deux ans... Besançon est à l’époque une ville de garnison. Durant la guerre, les cartes postales sont le témoin du désarroi humain, les soldats y expriment leurs peines et leurs angoisses durant la Grande guerre.

Dans les années 20, le commerce en général, et la Foire Comtoise en particulier, sont en plein essor. La carte postale devient alors un support publicitaire important. Pourtant durant la décennie, elle va progressivement perdre du terrain, notamment suite à l’augmentation des tarifs postaux. Les habitudes changent et l’usage de la carte postale se limite à présent principalement aux touristes.

Parallèlement au riche éventail de cartes proposé - fondé principalement sur la collection Tupin, achetée par la Ville de Besançon pour les bibliothèques municipales en 2010 -, des projections numériques permettent d’admirer un nombre plus conséquent de cartes. Plusieurs objets et affiches sont également présentés pour illustrer les différentes époques traversés.

A partir de 1904, la carte postale prend véritablement son envol ainsi que son format actuel, avec les deux colonnes pour le texte et l’adresse

4

Page 5: Diversions supplément Musées 1

LE PETIT JOURNAL DES EXPOSITIONS n°5 - Décembre 2012 - Mars 2013Supplément du journal Diversions

Les casbahs ne s’assiègent pasHommage au peintre Mohammed Khadda (1930-1991)

Tour 46 de Belfort26 octobre 2012 - 28 janvier 2013

La Tour 46 accueille depuis octobre à Belfort des œuvres du peintre Mohammed Khadda. L’occasion de découvrir un éminent représentant de l’art moderne algérien, peu exposé en France.

Mohammed Khadda entre en contact avec les peintres européens au Musée des beaux-arts d’Alger en 1948. Delacroix, Chassériau, Fromentin mais aussi la sculpture de Rodin, sont une révélation pour lui, un pont jeté entre l’Orient et l’Occident. L’exposition hommage à Belfort met en lumière cette double appartenance de la peinture de Khadda à l’Europe et au Maghreb. Le surréalisme constitue aussi une influence majeure chez le peintre.

L’artiste va également s’attacher à étudier les influences orientales chez les peintres occidentaux, comme chez Klee dont le voyage à Tunis en 1914 le met en présence des couleurs et de l’architecture orientales, comme chez Matisse dont les deux séjours au Maroc auront une influence majeure chez le précurseur du fauvisme.

1954 est une date clé dans la carrière de Khadda. C’est à Paris qu’il rompt paradoxalement avec la figuration héritée des artistes français, sous l’influence de Bissière et Manessier, auprès desquels il poursuit sa formation. La décennie 1953-1963 est décisive pour Khadda qui s’est installé à Paris, sans perdre de vue pour autant l’évolution de l’art en Algérie. C’est entre son pays natal et son pays d’adoption que va s’élaborer l’œuvre du peintre, nourrie à la fois des traditions du Tassili et kabyles, et de la peinture au chevalet, propre aux artistes européens.

« Cette exposition est née d’un refus, celui de simplement analyser l’art moderne algérien à l’aune de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre d’indépendance », explique Nicolas Surlapierre, directeur des Musées de Belfort. L’occasion de démontrer la spécificité d’un art qui se construit au croisement de plusieurs cultures, tout en conservant sa capacité de révolte face à un ordre établi incarné notamment par des peintres officiels tel Jean-Eugène Bersier - dont une sélection d’œuvres est à découvrir en contrepoint à la Tour 41 -. L’une des sections de l’exposition s’intitule d’ailleurs « L’homme révolté » pour faire référence à un texte d’Albert

Camus, et en particulier au passage dressant un parallèle entre la révolte et l’art. Mohammed Khadda prendra souvent position pour l’indépendance, rendant notamment hommage dans ses œuvres à des martyrs du conflit franco- algérien. Citons encore Les casbahs ne s’assiègent pas, qui donne son titre à la présente exposition et fait référence à la destruction de la casbah d’Alger durant le Colonat, œuvre non figurative qui illustre pourtant bien le rejet de la colonisation dans ce qu’elle a de plus liberticide, les signes calligraphiques figurant des ronces ou des barbelés.

Engagé pour l’indépendance algérienne, Mohammed Khadda produit évidemment une œuvre au sein de laquelle la dimension politique est centrale, même si ce sont le parti pris esthétique, et la volonté de faire avancer l’art, loin des chapelles idéologiques, qui priment chez lui.

L’exposition présente également la place centrale du signe dans le travail de Mohammed Khadda. Avec Abdallah Benanteur, il est l’un des initiateurs de l’École du Signe. Khadda s’inspire ici du signe de la calligraphie arabe en l’isolant.

1954 est une date clé dans la carrière de Khadda. C’est à Paris qu’il rompt paradoxalement avec la figuration héritée des artistes français

5

Mohammed Khadda, Banderolle pour le Chili - 1979, huile sur toile, 130 x 160 cm - Coll. atelier Khadda, Alger © Atelier Khadda

Mohammed Khadda, Oliviers foudroyés1970, huile sur toile, 89 x 130 cm Coll. atelier Khadda, Alger © Atelier Khadda

Page 6: Diversions supplément Musées 1

LE PETIT JOURNAL DES EXPOSITIONS n°5 - Décembre 2012 - Mars 2013Supplément du journal Diversions

Le Musée de l’Abbaye a accueilli récemment en résidence Françoise Pétrovitch. Invitée par Valérie Pugin, directrice du musée, l’artiste a pu ainsi mettre en place une exposition monographique en collaboration avec des acteurs locaux de la région de Saint-Claude.

Les œuvres de Françoise Pétrovitch évoquent le passage, notamment la frontière entre l’enfance et l’adolescence, entre le statut de femme et celui de mère. Personnages en devenir, en transition comme l’illustrent deux dessins issus de la série Féminin/masculin (2007), dans laquelle Françoise Pétrovitch représente une fille tenant un fusil et un garçon portant un petit homme sans vie. « Que deviennent ces objets portés par des mains d’enfants ? », s’interroge la directrice du musée. Souvent les personnages de Françoise Pétrovitch portent des charges, postures ambigües pouvant traduire la peine ou le besoin d’affection. Des préoccupations touchant tout un chacun, mêlées à un univers quelquefois proche de l’animalité ou du fantastique.

Grands formats et pièces plus petites se succèdent au Musée de l’Abbaye. Le rouge tient une place centrale, supplantant le trait noir des débuts, à l’image de la série Rougir initiée en 2004. Avec ces sérigraphies, l’artiste reprend les thèmes de ses expositions ou décline sa collection personnelle sous divers formats. Elle a travaillé avec l’atelier arts plastiques de La fraternelle à Saint-Claude pour offrir une nouvelle pièce à cette série, la plus grande sérigraphie jamais réalisée par l’association.

L’artiste s’est également rendu dans l’atelier de Roger Vincent, maître pipier. « Françoise Pétrovitch travaille parfois avec des artisans d’art », explique Valérie Pugin. Françoise a demandé à ce meilleur ouvrier de France de retranscrire l’esprit de ses dessins dans le bois, mais en s’arrêtant à l’aspect brut. Un défi pour le maître pipier, habitué à ciseler avec la plus grande précision ses pipes, véritables ouvrages d’art. La présence de Françoise Pétrovitch sur le territoire de Saint-Claude, et celle des artistes invités de manière générale, suscite donc une véritable dynamique au niveau local.

L’artiste a également créé quelques œuvres spécialement pour le Musée de l’Abbaye, une production d’autant plus précieuse qu’elle ne durera que le temps de l’exposition, peinte à même les murs dans l’une des salles du rez-de-chaussée. La disposition de ces dessins monumentaux, ainsi que le reste de la muséographie, ont été pensés en commun par l’artiste et la directrice, à l’image du dialogue qui semble s’être instauré entre les huiles sur toile de la seconde salle - Valse 1, Valse 2 - et la peinture murale. Liberté est laissée au visiteur d’apprécier les œuvres installées sous différents angles.

Des sculptures de Françoise Pétrovitch sont également exposées, réalisées notamment en céramique, dans lesquelles on retrouve la ligne sobre du dessin.

L’exposition a enfin offert à l’artiste l’opportunité d’un retour à la peinture. Elle présente ainsi pour la première fois à Saint-Claude une série de toiles débutée en 2010, poursuivie en 2012 lors d’une résidence en Corrèze. On retrouve dans cette série les thèmes chers à Françoise Pétrovitch que sont le double ou encore l’enfance.

Le Musée de l’Abbaye - Donations Guy Bardoneet René Genis

Inauguré le 25 octobre 2008, le Musée de l’Abbaye a la particularité de mêler patrimoine archéologique et art contemporain. Il est édifié sur les ruines d’une ancienne abbaye datant de la première moitié du onzième siècle. Lorsque Guy Bardone et René Genis, amateurs passionnés d’art moderne, ont légué à la Ville de Saint-Claude une première partie de leurs collections en 2002, la municipalité a pensé que le bâtiment construit sur les ruines du palais abbatial était propice à l’édification d’un musée. Il a donc été rénové pour accueillir les donations. La directrice a souhaité inscrire l’art contemporain dans le musée, en accueillant des artistes d’aujourd’hui grâce à une bourse de production

attribuée par la DRAC. Tandis que le rez-de-chaussée est consacré aux expositions temporaires, les premier et deuxième étages accueillent les pièces du fonds permanent, qui couvre une période allant de la fin du XIXe siècle aux années 1980. On y trouve quelques chefs de file de l’art moderne figuratif comme Pierre Bonnard, Raoul Dufy ou encore Édouard Vuillard.

3, place de l’Abbaye39200 [email protected] 84 38 12 60www.musees-franchecomte.comOuvert de 10h à 12h et de 14h à 18h, tous les jours sauf lundi et mardi (fermé les 1er novembre, 25 décembre, 1er janvier et 1er mai)Plein tarif : 5 euros / Tarif réduit : 2,50 euros / Tarif famille / enfant à partir de 7 ans : gratuit

6

Françoise Pétrovitch - Résidence expositionMusée de l’Abbaye - Donations Guy Bardone et René Genis20 octobre 2012 - 24 février 2013

La présence des artistes invités suscite une véritable dynamique au niveau local

© Hervé Plum

et

© Hervé Plum

et

© Robert Le Pennec

Les dessins, peintures et sculptures de Françoise Pétrovitch ont investi le rez-de-chaussée du Musée de l’Abbaye. Certaines œuvres, dessinées sur les murs, ne dureront que le temps de l’exposition

Page 7: Diversions supplément Musées 1

LE PETIT JOURNAL DES EXPOSITIONS n°5 - Décembre 2012 - Mars 2013Supplément du journal Diversions

ABC... Jouets en mouvementDu ressort à l’élastique

Musée du Château des ducs de Wurtemberg30 novembre 2012 - 20 janvier 2013

Chaque année à l’occasion des fêtes, les Musées de Montbéliard proposent au public une exposition dédiée aux jouets. Dès le 30 novembre, un nouveau volet de l’exposition « ABC » est consacré cette fois aux jouets en mouvement. Une exposition pour les grands et les petits, qui tourne également autour des principes mécaniques.

Depuis l’invention de la roue aux alentours de 3500 av. JC, l’homme s’est montré de plus en plus ingénieux en inventant des dispositifs qui lui ont facilité les tâches de la vie quotidienne.Les jeux des enfants ont bénéficié eux aussi de cette innovation technologique constante.

De la vapeur aux dispositifs électroniques, un large panorama de jouets est présenté, des trouvailles dont l’objectif est de rendre ces jouets toujours plus attractifs et innovants. Automates et autres jouets mécaniques, Meccano géant, circuits, trains sans oublier les jouets électroniques, seront présentés au premier étage du Musée du château.

Jusqu’à la Première Guerre mondiale, la France et l’Allemagne sont les principaux producteurs de jouets, les constructeurs français se montrant souvent précurseurs dans ce domaine, avant d’être supplantés par leurs cousins germains, et la ville de Nuremberg en particulier. À partir des années 50, le Japon se distingue grâce à ses techniques de fabrication et de commercialisation, et notamment à travers les moteurs à pile et les robots.

Dans les pays de l’Est et la Chine, la fabrication de jouets en fer blanc, abandonnée en Europe dans les années 1970, est remise au goût du jour.

L’exposition démontrera également qu’au-delà des prouesses technologiques, parfois la simplicité est aussi de rigueur dans la conception des jouets. Ainsi, certains d’entre eux n’ont besoin que d’un élastique ou d’un courant d’eau pour prendre vie...

La Maison de La vache qui rit est un lieu privilégié pour le jeune public, la vache rieuse dans sa robe rouge ayant séduit des générations d’enfants partout dans le monde. Depuis octobre, une nouvelle exposition temporaire tourne autour du jouet, et sur la relation étroite entre ce dernier et la création artistique.

L’exposition « Artist Toy Makers » a été conçue par Dorothée Charles, conservatrice en charge du département des jouets au musée des Arts Décoratifs à Paris, en collaboration avec Hervé Halgand, PDG de la société Vilac et Philippe Markarian, directeur de La Maison de La vache qui rit. Artist Toy Makers donne à voir ce que l’on appelle communément des « jouets d’artistes », qu’ils soient anciens ou contemporains, mêlant étroitement l’art et le jouet. Le jouet possède en effet aujourd’hui son histoire propre.

Les jouets anciens montrés durant l’exposition datent pour la plupart des années 1920, s’inspirant des travaux d’illustrateurs et dessinateurs comme Benjamin Rabier, Caran d’Ache ou encore du publicitaire Savignac. Dessinateur humoristique dans plusieurs

revues, né en 1864, Benjamin Rabier est notamment connu pour avoir créé le célèbre personnage de la boîte de La vache qui rit en 1924. Les affiches de Savignac font quant à elle partie, de nos jours, du patrimoine français, faisant souvent à appel à l’humour et à des couleurs vives.

Les jouets contemporains sont quant à eux issus pour la plupart de la collection d’Hervé Halgand. Le fabricant jurassien de jouets Vilac, basé dans le Jura depuis 1911, a collaboré avec de nombreux artistes dont Keith Haring et Nathalie Novi, pour créer une gamme de jouets. Mais la société Vilac, si elle fait appel à des artistes phares de l’art actuel, est aussi restée attachée à l’utilisation des techniques traditionnelles, à savoir le jouet en bois tourné et laqué.

L’exposition est aussi l’occasion de mesurer l’importance de l’industrie du jouet dans le Jura, l’un des fleurons du département avec des sociétés telles que Clairbois, Janod, Grandmottet, Monneret ou encore Smoby.

Artist Toy Makers- Artistes créateurs de jouets

La Maison de La vache qui rit13 octobre 2012 - 23 juin 2013

7

Page 8: Diversions supplément Musées 1

LE PETIT JOURNAL DES EXPOSITIONS n°5 - Décembre 2012 - Mars 2013Supplément du journal Diversions

Altkirch CRAC Alsace 7 octobre - 13 janvier Coquilles mécaniques Art contemporain

Beaune Musée du Vin 1er mars - 21 mai Michel Hans, Chorégraphe de l’image Photographie

Belfort Musée d’Histoire - Citadelle de Belfort 26 octobre - 28 janvier

Imagerie populaire : produits dérivés et conquête de l’Algérie

Faïence, images d’Épinal,Gravure

Tour 41 - Musée des beaux-arts 26 octobre - 28 janvier L’Algérie selon Jean-Eugène

Bersier (1895-1978) Peinture

Tour 46 26 octobre - 28 janvier

Les casbahs ne s’assiègent pas - Un hommage à Mohammed Khadda (1930-1991)

Peinture

Besançon Le Gymnase - Espaceculturel 15 novembre - 11 décembre Un après deux après trois

L’exposition Art contemporain

10 janvier - 5 février Corpstextes Dialogue entre danse, écriture et photographie

Musée du Temps 1er décembre - 19 mai Cartes postales - Besançon 1900-1936 Cartes postales

Pavé dans la Mare 9 janvier - 8 mars Sarah Ritter - Pictures For Nothing Photographie

Chalon-sur-Saône Musée Nicéphore Niépce 20 octobre - 20 janvier Algérie, clos comme on ferme un livre ? Photographie

Dijon Musée des beaux-arts 12 octobre - 28 janvierFrançois et Sophie Rude. Un couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté

Sculpture / Peinture

Musée de la vie bourguignonne 1er décembre - 2 février D’une crèche à l’autre Crèches

Dole Musée des beaux-arts 13 octobre - 17 février Sylvie Fanchon Peinture

Gray Musée Baron Martin 1er novembre - 20 janvierAnna Quinquaud - Sculpter l’Afrique dans les années 30

Sculpture

Lons-le-Saunier Maison de La vache qui rit 13 octobre - 23 juin Artist Toy Makers Jouets et arts

Montbéliard Musée d’art et d’histoire- Hôtel Beurnier-Rossel 14 septembre - 28 avril

Les icônes mycologiques de François Margaine (1900-1970). A la croisée de l’art et de la science

Peintures

Musée du château des ducs de Wurtemberg 16 novembre - 17 mars Jorge Peris Art contemporain

30 novembre - 20 janvierA.B.C… Jouets en mouvementDu ressort à l’élastique

Jouets

Pavillon des Sciences 6 octobre - 3 mars Gaulois Sciences et techniquesVoyage au pays des tourbières Sciences et techniques

Mulhouse Kunsthalle 23 novembre - 13 janvier Zeichnen Zeichnen, Toujours Toujours Art contemporain

Musée de l’Impression sur Etoffe 9 novembre - 18 août

A la table de Prada...Quand tout n’est que luxe, calme et volupté

Mode, haute couture

9 novembre - 18 août

Un festin d’étoffes ou les tissus gourmands de la fin du 18e siècle à nos jours

Textile

Ornans Musée Courbet 24 novembre - 25 février Les chasses de Monsieur Courbet Peinture

Saint-Claude Musée de l’Abbaye 20 octobre - 24 février Françoise Pétrovitch Dessin, peinture, sculpture

Salins-les-Bains Grande Saline 21 décembre - 24 février Magie ? Mécanique ! Sciences et Techniques

Sochaux Musée de l’Aventure Peugeot 15 février - 17 mars 30 ans de la 205 Automobile

Agenda des expositions

8