diversions besançon octobre 2012

24
Besançon Culture et actualité #46 octobre Mensuel gratuit d’informations 2012 Cahier central Le Petit Journal de l’exposition François et Sophie Rude. Un couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté. Pages 9 à 16

Upload: namfur-john

Post on 29-Mar-2016

233 views

Category:

Documents


5 download

DESCRIPTION

journal culture actualite

TRANSCRIPT

Page 1: Diversions Besançon octobre 2012

Aire Urbaine

BesançonCulture et actualité

#46

octobre

Mensuel gratuit d’informations

2012

Cahier centralLe Petit Journal de l’exposition François et Sophie Rude. Un couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté. Pages 9 à 16

Page 2: Diversions Besançon octobre 2012
Page 3: Diversions Besançon octobre 2012

AGENDA - 4

DANS L’ACTU - 5Fête de la Science

ARTISANAT - 5Isa Aucouturier, artisan relieur

MUSIQUES - 6Week-end de rentrée à La RodiaLa saison culturelle de Baume-les-DamesRentrée au Moulin de BrainansCréation Trans’ à Lons-le-Saunier Un nouveau projet pour La VapeurFestival Rock’n’TrollSandrine Anglade met en scène Le Roi du bois à Besançon

LE PETIT JOURNAL DE L’EXPOSITION FRANÇOIS ET SOPHIE RUDE A DIJON - 9-16

THÉÂTRES - 18Création de Timon d’Athènes à BesançonCréation de Folie Courteline au Théâtre Dijon Bourgogne

GRANDBESANÇON.INFO - 19

SALONS - 20Fête de la BD à AudincourtLe Mois du Livre à Belfort

CHRONIQUES CD - 21

CHRONIQUES LIVRES - 22

SORTIES CINÉMA - 23

Diversions - Edition BesançonJournal d’information gratuit 1, rue de Vittel25000 Besançon03 81 87 40 05 - 06 34 12 01 [email protected] : SARL DiversionsRCS : 508 184 934Directeur de la publication : Boban Stanojevic03 81 87 40 05 / 06 34 12 01 [email protected]

Rédacteur en chef : Dominique [email protected]

Rédaction : Florian Antunes Pires, Charlotte Carbonare, Frédéric Dassonville,Dominique Demangeot, Manu Gilles, Simon Grangereau, Bruno Kolanek,Amandine Mannier, Sébastien Marais, Paul Sobrin, Boban Stanojevic, Marc Vincent

Comité de relecture : Dominique Demangeot, Caroline Vo Minh

Régie publicitaire : Boban Stanojevic - 03 81 87 40 05 / 06 34 12 01 [email protected]

Dépôt légal : octobre 2012© Diversions 2012Imprimé en Espagne - RotimpresISSN : en cours

valeur : 1,15 euros offertDiversions est diffusé gratuitement sur la Bourgogne Franche-ComtéProchaine parution : 25 octobre 2012

Vilaine Frange est à vendre. C’est elle qui le dit sur son site ! L’illustratrice, Bisontine d’origine, revient sur ses terres comtoises après une parenthèse bretonne.

Vilaine Frange s’est prise elle-même comme modèle: forme du visage, poses du corps, sans oublier les vêtements. « J’avais envie de créer une sorte de blog de mode, mais je ne voulais pas me prendre en photo ». On n’est jamais

mieux servi que par soi-même. On peut même admirer dans une de ses illustrations... son propre vélo ! La frange, c’est bel et bien le leitmotiv dans la production de la demoiselle. On peut même dire que la jeune fille à frange est son personnage fétiche, auquel elle ne prête pas toujours une expression. « J’aime bien ce côté froid, un peu flippant des modèles sans visage ». Vilaine Frange est aussi une self made girl. Son activité d’illustratrice, elle l’a débutée un jour, comme ça, sans formation préalable, à l’occasion du festival GéNéRiQ 2009, réalisant une affiche sérigraphiée pour l’atelier Superseñor.©

Vilaine Frange

Vilaine Frange

La jeune fille à frange ballade aussi son crayon de papier et sa peinture du côté des chaussures, ou bien donne vie à d’étranges créatures mi-humaines, mi-animales... peut-être pour avoir le plaisir de leur créer des garde-robes ?Quand on lui demande si les expositions l’intéressent, elle répond qu’elle préfère travailler sur le côté éphémère de l’image. « Je ne suis pas trop attachée à mes tableaux, je les donne ou les vends à un prix symbolique. Je préfère que les gens aillent les voir sur mon site !». On a pu tout de même admirer quelques-uns de ses dessins sur les murs de la boutique de vêtements Omnibus à Besançon... qui fait aussi office de galerie d’expo !

Vilaine Frange crée notamment des illustrations pour le site paulette-magazine.com et sa déclinaison papier. Elle propose également ses services à d’autres sites et des clients divers, travaillant plus dans le graphisme en ce moment, même si elle dessine toujours. Très récemment, l’illustratrice a intégré l’atelier de dessinateurs Com Comme Comix situé à Besançon. L’occasion pour elle de travailler parmi d’autres artistes et de mener, pourquoi pas, des projets en commun. www.vilainefrange.com

#26

culturessortiessociété

tourisme

Aire Urbaine

Besançonoctobre 2012

diversions-magazine.com

#46

Page 4: Diversions Besançon octobre 2012

BAUME-LES-DAMESAbbaye 27 octobre à 20h30 : Requiem de Haydn

BESANÇON

Brasserie de l’Espace11 octobre à 19h : Groupe Claire - Pop Rock Electro25 octobre à 19h : Les Indépendants - Valse, tango, polka

Le Gymnase-Espace culturelDu 14 septembre au 17 octobre :Exposition « Ce Qui Nous Lie » - Bande dessinée28 octobre à 15h30 : Les dimanches musicaux : Concert de Piano de Léonie Choppard RosierEntrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles. Informations et réservations : http://devart.asso-web.com

Micropolis13 et 14 octobre : Vente aux enchères14 octobre : Brocante MensuelleDu 19 au 21 octobre : 33e Salon Habitat Déco & JardinsDu 26 au 28 octobre : Salon des vins de France27 octobre : Grand Show de mode Romuald Bertrand28 octobre : Les Enchères du Cœur

MJC Palente20 octobre à 17h : Stelline et la jupe magique (à partir de 4 ans) – Bal contemporain

Centre Dramatique National Besançon Franche-ComtéDu 9 au 26 octobre : Timon d’Athènes

La Rodia3 octobre à 20h30 : Israel Vibration + Flamengo + Greetings – Reggae5 octobre à 20h30 : Aside From A Day + Los Disidentes Del Sucio Motel – Stoner, Rock6 octobre à 20h30 : Tom Mc Rae en solo + Mat Hilde – Folk11 octobre à 20h30 : Week-end de rentrée : Zenzile + guests – Dub12 octobre à 20h30 : C2C, Grems, Christine – Electro, Hip hop13 octobre à 20h30 : Naïve New Beaters, Zeds Dead, Hyphen Hyphen... – Electro, Rock, Hip hop20 octobre à 20h30 : Shoot The Singers, Ma Yerling, Death and Vanilla... – Rock, Noise

21 octobre à 20h30 : Piston sur scène + Bourse aux instruments27 octobre à 20h30 : Hacrid + Klone + Trepalium – Métal31 octobre à 20h30 : Irma – Chanson, Nu soul

Scène nationale de BesançonDu 2 au 4 octobre : Le Grand C (Théâtre) – CirqueDu 8 au 17 octobre : Vacances au cinéma (Petit Kursaal)9 octobre : Musiques françaises (Grand Kursaal) – ConcertDu 9 au 12 octobre : Vortex (à l’espace) – InclassableDu 9 au 12 octobre : L’après-midi d’un foehn (Espace) – InclassableDu 16 au 18 octobre : Le Roi du bois (Espace) – Théâtre18 octobre : Le bœuf sur le toit , concert salade (Théâtre) – ConcertDu 22 au 26 octobre : Le Pop-Up Cirkus (Espace) – Théâtre d’objets23 octobre : Les Temps Modernes (au Théâtre) – Ciné concertDu 23 au 25 octobre : Le Sacre du printemps (Espace) – Inclassable30 octobre au 7 novembre : Vacances au cinéma (Espace)

NANCRAYMusée des Maisons ComtoisesJusqu’au 31 octobre : La revanche de Pan - Résidence et exposition collective

ORNANSCAL19 octobre : Ouverture de saison avec Astro Voyager - Electro-symphonique/Baroque

JURABRAINANS

Moulin de Brainans14 octobre : Popa Chubby - Blues27 octobre : Bernard Massuir + Tram des Balkans –Humour, Musiques du monde

DOLELa Commanderie10 octobre à 20h30 : Musiques françaises– Concert23 octobre à 20h30 : Bérénice - Théâtre

Théâtre 6 octobre à 20h30 : Chroniques d’une haine ordinaire – Théâtre16 octobre à 20h30 : Frankenstein – Théâtre, marionnette

Musée des beaux-arts Du 13 octobre au 17 février : Exposition Sylvie Fanchon - Peinture

LONS-LE-SAUNIERThéâtreDu 28 septembre au 4 octobre : Dans le ventre du loup - Danse / Théâtre12 octobre à 20h30 : Jungles – Théâtre visuel20 octobre à 20h30 : Arthur H - Chanson

HAUTE-SAÔNEVESOUL

Théâtre Edwige FeuillèreDu 29 septembre au 4 octobre : Chansons à domicile - Chanson française3 octobre à 15h : Evelyne Gallet : Williwaw (à partir de 3 ans) – Chanson5 octobre à 20h30 : Arthur H – Chanson6 octobre à 11h : Artistes dans la ville6 octobre à 20h30 : Loïc Lantoine – Chanson7 octobre à 19h30 : Concours jeunes talents8 octobre à 20h30 : Ben Mazué – Chanson9 octobre à 19h : François Hadji Lazaro et Pigalle – Jeune public, chanson10 octobre à 20h30 : Vendeurs d’enclume – Chanson14 octobre à 20h30 : Camille – Chanson18 et 19 octobre à 20h30 : Icaro – Cirque poétique23 octobre à 20h30 : Jan Vaclav Vanek et le Ciel Orchestra – Jazz25 octobre à 20h30 : Trio Suyana – Musique classique

Avec Radio Sud Besançon 101.8 Fmla radio de la diversité culturellewww.radiosud.net

Bernard Massuir

CAMPUS DE LA BOULOIE BESANÇON

Petit Théâtre de la BouloieMardi 2 octobre à 20h30Robert et MoiThéâtre musicalTarifs 5 € / 6 € / 9 €Réservation conseillée 03 81 48 46 61

Jeudi 4 octobre à 20h30CatfishConcert BluesRock/folkGratuit pour les étudiants, tarif normal 5 €Réservation conseillée 03 81 48 46 61

Mercredi 10 octobre à 20h30District 9Cinéma - Science-FictionRéalisé par Neill Blomkamp (2009)GratuitContact 03 81 48 46 61

Mardi 16 octobre à 20h30Bienvenue dans l’Espèce HumaineThéâtreTarifs 5 € / 6 € / 9 €Réservation conseillée 03 81 48 46 61

Jeudi 18 octobre à 20h30 Clara YucatanConcert Folk/PopGratuit pour les étudiants, tarif normal 5 €Réservation conseillée 03 81 48 46 61

Mercredi 24 octobre à 20h30PolisseCinéma - PolicierRéalisé par Maïwenn (2011)GratuitContact 03 81 48 46 61

Astro Voyager

© D

R

4Diversions L’agenda du mois

Page 5: Diversions Besançon octobre 2012

Isa Aucouturier, relieurInstallée rue de Dole à Besançon, Isa Aucouturier est artisan relieur. Son travail consiste à donner une seconde vie aux livres abîmés: pages déchirées, couvertures fendues ou mangées par les souris, cuirs détériorés par l’humidité…

Le travail peut s’avérer fastidieux, lorsqu’il faut décoller le scotch millimètre par millimètre pour ne pas déchirer le papier, recoller les pages une à une, ou l’intégralité de la page sur une autre page fine !

Isa confectionne également tous types de livres, carnets de notes ou de calligraphie, albums photo... Différentes techniques sont

alors proposées en accord avec le client: reliure française, emboîtage, reliure japonaise, toile, papier ou cuir...Isa Aucouturier tient particulièrement à rencontrer les personnes, et échanger afin de mieux cerner leurs attentes. Cet échange est primordial pour l’artisan comme pour le client qui n’hésite pas à venir découvrir l’évolution de l’ouvrage au fur et à mesure des semaines. « Les personnes viennent me voir avec un livre qui est très précieux pour eux », souligne l’artisan relieur.

Pour la couverture, les clients souhaitent du cuir ou du tissu. « Parfois ils m’apportent du tissu et je peux les retravailler ensuite pour faire une couverture de livre » précise Isa. Cette dernière a réalisé des petits livres avec différents types de coutures qui servent d’exemplaires de démonstration. « Le client peut ainsi choisir le type qui lui convient ».

Plusieurs étapes sont nécessaires à la réalisation d’une reliure, toutes très techniques à en juger par certains noms : débrochage du livre, grecquage, couture, passure en carton, arrondissure... Parfois un étui ou un coffret peuvent être ajoutés. Le matériel utilisé par l’artisan relieur est divers : cousoir, cisaille, presse à percussion, étau à endosser...Chaque commande nécessite plusieurs semaines de travail car les étapes demandent des délais de séchage qui peuvent varier en fonction du temps et de l’humidité. « Je laisse sécher les réparations et je travaille sur un autre livre en attendant, pour pouvoir retravailler dessus une fois le temps de séchage effectué ».

Isa a reçu une formation chez un artisan à Paris, Meilleur Ouvrier de France, et obtenu un CAP Reliure dorure. « On a fait du travail

d’atelier pendant une année ». Elle a ensuitedécidé de se rendre au Japon afin d’apprendre d’autres techniques, rencontrant des relieurs qui lui ont enseigné les techniques de reliure japonaise: reliure en accordéon, diverses coutures japonaises, rouleau d’écriture… De son voyage au Japon, Isa a gardé un gros stock de papier japonais et quelques ouvrages qu’elle a réalisés pour son propre compte avec des papiers washi et des tissus de kimono. Manière de symboliser l’attachement de l’artisan pour le pays du Soleil levant et ses traditions.

- Caroline Vo Minh -

Pour contacter Isa Aucouturier - reçoit sur rendez-vous uniquement [email protected] 77 90 53 56www.reliure-isa-aucouturier.com

Fête de la Science en Franche-ComtéLa Fête de la Science se déroulera cette année du 10 au 14 octobre dans toute la Franche-Comté. Dans les villes ou dans les zones rurales, les chercheurs de tous poils se plient en quatre pour vous apporter leurs connaissances, sur un mode toujours ludique, privilégiant la découverte.

DANS LE DOUBSAudincourtRayonnement solaire, marées provoquées par la Lune ou encore chaleur émise par la Terre, les astres sont à l’origine de la production d’énergies renouvelables. Au Centre social Renée Lods des Forges, l’association «Raconte-moi l’espace» d’Audincourt présente les dernières recherches dans ce domaine. Jeudi 11 octobre de 20 h à 22 h

BesançonUn Village des Sciences se tiendra au Campus de la Bouloie. Laboratoires et associations seront au rendez-vous pour présenter au grand public leurs recherches et leurs sujets d’étude. Samedi 13 et dimanche 14 octobre de 14 h à 18 h

MontbéliardLe parc du Près-la-Rose accueille un chapiteau de 800 m2 sous lequel chercheurs, étudiants et associations présenteront leurs travaux. Le public pourra également visiter les deux nouvelles expositions du Pavillon des Sciences : Gaulois et Voyage au pays des tourbières. Vendredi de 14 h à 18 hSamedi et dimanche de 10 h à 18 h

EN HAUTE-SAÔNEGrayLe Muséum de Gray dévoilera tous les secrets du phytoplancton et des ressources marines en général, qui peuvent être utiles à l’homme. Du mercredi au dimanche de 14 h à 18 h

LureLe Village des Sciences installé à Lure - Espace Cotin, place de la gare - nous présente «L’eau qui travaille», la force hydraulique mise à profit pour faire fonctionner machines, moulins, anciennes mines... Sorties sur le terrain et conférences sont prévues. Du mercredi au dimanche de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h

RonchampLe musée de la Mine accueille en ce moment l’exposition Magie ? Mécanique !. Jeudi et vendredide 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h

DANS LE JURAArboisLa Maison de Pasteur ouvre ses portes pour faire découvrir le laboratoire du célèbre scientifique, père de la microbiologie. Au-delà de l’aspect médical, gastronomie moléculaire, prévisions météo, radioactivité seront également abordés. Du mercredi au dimanche de 14 h à 17h

DolePlusieurs animations seront proposées lors de « Microb’scopic », notamment au Musée Pasteur, au sujet de l’alimentation et du goût. Du mercredi au dimanche

MouchardExposition sur le bois et sa transformation, balade naturaliste, Village des Sciences qui accueillera rencontres / débats, ateliers, démonstrations scientifiques et visioconférences via internet, seront au programme cette année. Samedi et dimanche

A voir également : le Musée de la Lunette à Morez, une exposition sur la piste des dinosaures jurassiens à l’IUFM de Lons-le-Saunier, le Centre Polaire Paul-Emile Victor à Prémanon, une exposition à la Bibliothèque des Rousses et un laboratoire géant sur le boulodrome de Bans.

DANS LE TERRITOIRE DE BELFORTBelfortLa MIFE - Cité des Métiers présente une exposition retraçant les grandes activités métallurgiques françaises. Un forum sur les métiers de l’industrie sera également mis en place. Jeudi 11 octobre de 14 h à 17h

- Paul Sobrin -

Fête de la Science, du 10 au 14 octobre dans plusieurs villes de Franche-Comté - Programme complet : www.pavillon-sciences.com

Artisanat

La tranchefile

Partie du livre qui consiste en une broderie en fil de soie de couleurs vives, placée en bas et en haut du dos du livre. Elle permet de consolider les extrémités du dos et de soutenir la coiffe de tête et de queue.©

Caroline V

o Minh

© Lud

ovic God

ard

© C

aroline Vo M

inh

5 Diversions Dans l’actu

Page 6: Diversions Besançon octobre 2012

Musiques 6

Week-end de rentrée à La RodiaDurant trois jours, du 11 au 13 octobre, la Rodia de Besançon met en place un week-end de rentrée sous le signe de la musique et des arts visuels. Parallèlement aux concerts, la terrasse de la Rodia s’habillera de projections en 3D.

Le jeudi débutera tranquillement par une soirée orientée chanson et reggae avec notamment la venue de Zenzile. Leur musique a évolué vers un format « electric soul » pour faire référence à leur nouvel album - chroniqué en page 21 -, baigné d’ambiances proches de Massive Attack. On retrouvera aussi la chanson d’HK et les Saltimbanques et de Gari Gréu du Massilia Soundsystem. Soirée festive à suivre dans la grande salle. La Rodia accueillera également Félicien, lauréat 2012 d’Energie Jeune, à découvrir au Club à 19h30.

La soirée du vendredi dans la grande salle avec C2C est complète, mais il reste des places pour celle du Club. La Rodia a en effet décidé de proposer deux billetteries distinctes, permettant d’assister soi aux concerts dans la grande salle, soit à ceux du Club à prix particulièrement attractif - 3 euros -. Des Pass Soirée sont également disponibles. Citons la venue au Club samedi de Blake Worrell, le MC/marionnettiste fou de Puppetmastaz, dans un set teinté Dubstep. Tico nous recommande aussi un groupe canadien qui est en train de faire une belle percée aux USA : Zed’s Dead qui officie lui

aussi dans un registre Dubstep.

Le programmateur de la Rodia insiste sur la qualité des groupes du Club. A côté de l’artiste associé Lilea Narrative le vendredi, on trouvera aussi Yeti Lane, des Parisiens qui pratiquent une pop noise aérienne, tandis que Tristesse Contemporaine proposera une musique « un peu indescriptible » selon Simon Nicolas, chargé de communication de La Rodia. Tico s’aventure quant à lui à évoquer un côté « old school, un peu trip hop avec un chanteur qui jouait dans le groupe Earthling à Bristol, à l’époque de Tricky ». Un chanteur

qui a la particularité de se produire... avec une tête d’âne sur la tête !

Si le vendredi est plutôt orienté electro dance, le samedi se profile plus hip hop avec les Naive New Beaters qui viendront présenter leur nouvel album « qui s’annonce encore plus déjanté que celui d’avant » confie Simon. Le groupe proposera à l’occasion son nouveau set.

Durant ce week-end, on pourra rencontrer beaucoup de groupes bisontins au Club et sur la terrasse. « On voulait laisser une place aux associations pour qu’elles présentent des groupes qu’elles accompagnent », nous dit Tico. Christine est ainsi programmé en partenariat avec Black Curtain, à l’origine de la soirée avec Teki Latex l’an dernier. Citons encore les associations du Bastion, Impure Muzik et le Dos Argenté.

Projet de mappingDurant les trois jours du week-end, la terrasse de la salle s’habillera de projections 3D visibles depuis la route. L’artiste Nico Tico présentera au public son mapping sculptural, projeté de l’intérieur sur une structure installée sur la terrasse de la Rodia. Il s’agit d’une création spéciale pour l’événement, que Nico Tico a confectionnée préalablement à la Friche. Des graphistes locaux - Small, Flying Pou7 et Carlos et Cie - participeront également au projet.

- Dominique Demangeot -

Rentrée à la Rodia, du 11 au 13 octobre, La Rodia, Besançonwww.larodia.com

La nouvelle saison culturelle de Baume-les-Dames

Rentrée au Moulin de BrainansC’est la rentrée aussi au Moulin de Brainans, qui a mis au point un nouveau cocktail musical mêlant blues, rock, chanson, électro et autres joyeusetés sonores, dans un esprit qui demeure envers et contre tout associatif.

Le Moulin commence la saison avec du très lourd puisque la salle jurassienne ac-cueillera les déflagrations blues rock de Popa Chubby. Le New-Yorkais fait une es-cale à Brainans et devrait nous proposer un voyage électrique dans son Chubbyland. Popa Chubby délivre depuis plus de 20 ans

un blues élastique qui côtoie de temps à autres le funk, le hip hop mais surtout le rock. Même si dans son dernier album solo Back To New York City, Popa revient à un blues plus classique, en live le bonhomme est intenable. Déjà un classique !

Les concerts se suivront mais ne se res-sembleront pas au Moulin puisque le 27 octobre, on prendra un train pour les Pays de l’Est cette fois avec le groupe Tram des Balkans, tandis que Bernard Massuir nous fera une démonstration de basse aux pieds - sorte de vieil accordéon - mais surtout de sa voix élastique, dont il joue comme d’un instrument.

Au programme également au Moulin jusqu’en décembre, de la scratch music, l’electro-dub du Peuple de l’Herbe le 2 no-vembre et l’incontournable Citrik Birthday le soir du 10 novembre pour fêter les 10 ans du Citron Vert. Le jour d’avant, les Fatals Picards se seront avancés sur la scène du Moulin de Brainans, un plateau éclectique puisque la première partie sera assurée par les bisontins de Slide On Venus. Du rock bien musclé à l’horizon...

Retour au rock le 29 novembre avec Paul Personne que l’on avait pu rencontrer à Brainans il y a quelques années, accompa-gné de Thiéfaine. Cette fois le bonhomme revient avec un double album sorti l’an dernier, Personne A l’ouest.

- Manu Gilles -

www.moulindebrainans.com

Après le traditionnel Swimming Poule Festival, la saison culturelle baumoise reprend de plus belle. Les différents lieux culturels et patrimoniaux de la ville accueilleront plusieurs manifestations durant l’année.

L’un de ces hauts lieux du patrimoine, l’ab-baye de Baume-les-Dames restaurée ré-cemment, sera une fois encore l’endroit de concerts et d’expositions. L’abbaye accueillera ainsi requiem - le 27 octobre à 20h30 - , récital de harpe, chant gospel et une exposition traitant de pomologie - du 6 au 8 octobre -. En matière d’expositions, la Médiathèque Jean Grosjean ne sera pas en reste, d’autant qu’elle célèbre cette saison le centenaire de la naissance de Jean Grosjean, poète qui a passé son enfance à Rougemontot près de Baume-les-Dames. Dans ce cadre, une exposition sur la vie et l’oeuvre du poète se déroulera du 7 au 22 décembre. La mé-diathèque accueillera d’autres expositions durant la saison : peinture, livres d’artistes, mais aussi des apéros lectures, des ateliers de lecture à haute voix...

Les temps fortsLes rendez-vous culturels de Baume-les-Dames sont reconduits cette année, à com-mencer par le festival Au Bonheur des Dames qui a lieu chaque année en novembre. Au programme cette saison, une exposition à la médiathèque, des musiques venues du Bré-sil, des Antilles et d’autres coins du monde, de l’humour et du théâtre. En novembre également, le festival littéraire

des Petites Fugues, organisé par le Centre Régional du Livre de Franche-Comté, pas-sera par Baume-les-Dames, accueillant à la Médiathèque Jean Grosjean Jean-Daniel Dupuy le 22 novembre à 19h et Aude Seigne le 24 novembre à 11 heures. Toujours en novembre, la ville de Baume-les-Dames participera au festival GéNéRiQ en proposant à l’abbaye une Silent Party - concert un peu spécial où chaque specta-teur est muni d’un casque audio -.

- Manu Gilles -

www.baume-les-dames.org

Zenzile

Naive New Beaters

Jean Grosjean

Popa Chubby le 14 octobre

Page 7: Diversions Besançon octobre 2012

Musiques 7

Création Trans’ à Lons-le-SaunierDu 19 octobre au 4 novembre, la sixième édition du Fruit des Voix se tiendra à Lons-le-Saunier. C’est dans ce cadre qu’Annik Meschinet et sa compagnie Rouge Malice présenteront leur nouvelle création Trans’, dernier volet d’une série centrée autour du thème du pont, démarrée en 2008.

Le thème du pont, c’est aussi l’idée de l’aventure, vécue ici à plusieurs, et d’un apprentissage. Les membres de Rouge Malice ont entre 12 et 19 ans et prennent part à ce spectacle dans lequel sept tableaux humains se transforment au fil de la pièce. « S’ajoute une adaptation vocale très libre du thème de La promenade de Tableaux d’une exposition de Moussorgsky », souligne Annik Meschinet. « Nous sommes partis avec Isabelle Jobard, plasticienne, de châssis vidés de leurs toiles peintes, mais ayant gardé leur contour ». Un cadre en quelque sorte, que les chanteuses de la compagnie Rouge Malice et les autres artistes vont remplir de leurs voix et de leurs inspirations. « J’ai toujours souhaité associer les membres de la compagnie Rouge Malice aux différentes créations », explique Annik. Son choeur de femmes Vocal’s Nana participe aussi à l’aventure. « Pour elles c’est nouveau », le choeur de femme ayant l’habitude d’interpréter des pièces déjà écrites. Avec Trans’, les seize femmes se sont jetées en quelque sorte dans l’inconnu !

C’est aussi ça, depuis 2008, ce projet autour du pont, une aventure tant humaine qu’artistique où chacun, amateur comme professionnel, trouve son intérêt. Ils sont trois artistes professionnels à prendre part à Trans’ cette année : Anita Daulne, ex-membre des

Zap Mama qui travaille sur les polyphonies africaines, Jean-Louis Blainaud, du Choeur de Sartène et Jean-Yves Pénafiel, chanteur, acteur, improvisateur. Trans’ va aussi s’intéresser à la couleur comme symbole de vie. « L’idée est de faire apparaître la couleur sur scène sans qu’il y ait de peinture, en utilisant plusieurs matières. La musique se base véritablement sur la création graphique ».

La rencontre des générations est aussi évoquée. Des enregistrements d’échanges entre enfants et personnes âgées ont été effectués, pour servir de matière à Trans’. Des tableaux ont été peints sur le thème de la trace, puis photographiés par Isabelle Jobard pour être utilisés dans le spectacle.

Rencontre des cultures également puisque diverses formes d’art vocal seront proposées, se mêlant parfois au théâtre, à la poésie... Quelques espaces d’improvisation pourront aussi se faire jour. Les 29 et 30 septembre, Trans’ a été finalisé en résidence au Théâtre Edwige Feuillère de Vesoul, coproducteur du spectacle, aide précieuse également en ce qui concerne la mise à disposition d’un environnement scénique professionnel. L’aboutissement de ce projet d’envergure est à découvrir les 3 et 4 novembre à Lons-le-Saunier.

- Dominique Demangeot -

Trans’, Théâtre de Lons-le-Saunier, 3 novembre à 20h30 et 4 novembre à 15h30, dans le cadre du festival Le Fruit des Voix - du 19 octobre au 4 novembre - www.lefruitdesvoix.com

Un nouveau projet pour La VapeurAction culturelle, médiation artistique et diffusion. Tels sont les trois axes clés du nouveau projet culturel de la salle de musiques actuelles dijonnaise. La Vapeur présentait en septembre dernier les nouveautés en cette rentrée 2012.

La diffusionEn matière de diffusion, le maître mot demeure l’éclectisme avec une programmation musicale à même de satisfaire un large panel de spectateurs. La Vapeur propose ainsi un spectre de musiques allant du rock noisy et cold wave de A Place To Bury Strangers, jusqu’au théâtre chanté à l’humour si particulier de Vincent Delerm, Memory. On voit combien la palette est large... Les amateurs de chanson folk ne manqueront pas la soirée du 5 décembre, avec un plateau réunissant Emily Loizeau, qui nous revient avec un nouvel album, et Charlotte Mildrey, projet solo de la dijonnaise Julie Rey. De la chanson toujours, plus délurée, plus rock aussi quelques jours auparavant, avec la venue de la pétillante Carmen Maria Vega.Jusqu’en décembre, la Vapeur accueillera également des artistes aussi divers que les rois de la platine Pulpalicious et Naive New Beaters le 19 octobre, Youssoupha, jeune prince du hip hop le 6 décembre ou encore le trio Eiffel, dignes héritiers de Noir Désir qui signeront leur grand retour le 14 décembre.

L’action culturellePour développer sa présence sur le territoire dijonnais, et favoriser ainsi une relation de proximité avec les habitants, la Vapeur travaille à des actions diverses, à l’image de la Chorale de La Vapeur - déjà 60 personnes inscrites ! -, d’ateliers ou encore d’interventions

en maison d’arrêt. Des visites de la Vapeur peuvent également être réalisées. Contactez Elsa Girard au 03 80 48 86 10. Des actions culturelles étaient déjà menées auparavant, mais de manière disparate. Cette fois un véritable programme à l’année est mis en place, avec la volonté de le rendre lisible pour le grand public. Notons encore des ateliers Beat Box portés par l’espace socioculturel de l’Acodège à destination des adultes en situation de handicap et/ou de difficulté.

L‘action artistique La Vapeur intervient également aux cotés des musiciens de Dijon et de Côte-d’Or, qu’ils soient débutants, amateurs ou professionnels, bénéficiant chacun d’un accompagnement adapté. Là encore, il est question de donner davantage de place à cet accompagne-ment. Les musiciens peuvent notamment utiliser des studios de répétition, mais aussi suivre des parcours de formation, recevoir des conseils dispensés par des professionnels. Ate-liers, rencontres voire même stages de forma-tion agréés sont possibles. Des résidences sont en outre proposées aux musiciens professionnels, afin de préparer une nouvelle tournée, un nouveau spectacle, ce type d’accompagnement pouvant éga-lement comporter un travail de médiation culturelle réalisé en collaboration avec les ar-tistes. Des groupes conventionnés seront choi-sis chaque année, bénéficiant d’un diagnos-tic pour un accompagnement véritablement personnalisé.

- Manu Gilles -

www.lavapeur.com

Page 8: Diversions Besançon octobre 2012

Le musée des beaux-arts de Dijon consacre une exposition au couple d’artistes François et Sophie Rude, tous deux nés dans la capitale bour-guignonne. Unique rétrospective dédiée au sculpteur dijonnais de-puis 1955, l’exposition présente aussi pour la première fois l’œuvre peint de Sophie Rude.

Élève de David, cette dernière ex-posera ses tableaux dans les dif-férents salons entre la France et la Belgique, recevant un écho critique souvent favorable. Un travail que le succès de son époux va cependant éclipser. Le Départ des volontaires, chef-d’œuvre du sculpteur figurant sur l’un des piédroits de l’arc de triomphe de l’Étoile à Paris, vaudra en effet à François Rude une renom-mée mondiale. Son travail a évolué

du néo-classicisme au romantisme dont il sera l’un des initiateurs en sculpture.

Cette mise en regard du travail des époux Rude est l’occasion d’évoquer la place de Sophie en tant que femme artiste au XIXème siècle, partagée entre sa carrière et son rôle d’épouse et de mère. À la mort de François Rude en 1855, elle va œuvrer pour la postérité de son époux, mettant de côté sa propre carrière.

Au musée des beaux-arts, de nom-breuses peintures, sculptures mais aussi dessins, maquettes et sur-moulages nous font pénétrer dans les univers et les ateliers des époux Rude. L’exposition se poursuit au musée Rude où le visiteur peut découvrir des surmoulages en plâtre d’œuvres monumentales de François Rude. À la Nef, l’artiste Jacques Perreaut présente une installation de des-sins et de sculptures en hommage au fameux haut-relief de l’Arc de triomphe.

Cette commande du musée des beaux-arts de Dijon est l’occasion d’apporter un éclairage contem-porain à l’œuvre de François Rude. Un parcours sur les pas de François Rude en Côte-d’Or est également mis en place.

En plus d’une importante sélection du riche fonds du musée des beaux-arts dijonnais (212 sculptures et des-sins de François Rude ainsi qu’une trentaine de peintures de Sophie Rude), l’exposition comprend des prêts du Louvre, Versailles, Toulouse, Bruxelles, Atlanta entre autres mu-sées, ainsi que des œuvres issues de collections particulières. Elle a reçu le label d’«exposition d’intérêt na-tional», décerné par le Ministère de la Culture.

François et Sophie RUDEUn couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté

Exposition présentée au musée des beaux-arts de Dijon, au musée Rude et à la Nefdu 12 octobre 2012 au 28 janvier 2013

Supplément du journal Diversions,mensuel gratuit d’information

n°4Octobre

2012Le Petit Journal de l’exposition

Sophie Rude (1797-1867) se représente sans fard : une sobriété que l’on retrouvera souvent dans ses toiles et qui caractérise aussi le couple Rude, goûtant peu les mondanités. La précision apportée aux détails du col de dentelle et le rendu fidèle de la lumière, mettant en valeur le visage au regard expressif, témoignent d’une parfaite maîtrise picturale. Sophie Rude, Autoportrait - 1841- Huile sur toile - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

François Rude (1784-1855) est peint ici par sa femme dans l’intimité familiale, sous les traits d’un personnage serein. À 58 ans, sa longue barbe blanche lui confère des allures de patriarche. Le réalisme de cette oeuvre, réalisée un an après l’Autoportrait sur la droite, illustre avec à propos le travail de Sophie Rude. Sophie Rude, Portrait de François Rude - 1842 - Huile sur toile - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

‘‘[...] mari et femme ont fait carrière côte-à-côte, la main dans la main [...]’’ Louis de Fourcaud, «François Rude sculpteur, ses œuvres et son temps», Paris, 1904, p. 231

Page 9: Diversions Besançon octobre 2012

Le musée des beaux-arts de Dijon consacre une exposition au couple d’artistes François et Sophie Rude, tous deux nés dans la capitale bour-guignonne. Unique rétrospective dédiée au sculpteur dijonnais de-puis 1955, l’exposition présente aussi pour la première fois l’œuvre peint de Sophie Rude.

Élève de David, cette dernière ex-posera ses tableaux dans les dif-férents salons entre la France et la Belgique, recevant un écho critique souvent favorable. Un travail que le succès de son époux va cependant éclipser. Le Départ des volontaires, chef-d’œuvre du sculpteur figurant sur l’un des piédroits de l’arc de triomphe de l’Étoile à Paris, vaudra en effet à François Rude une renom-mée mondiale. Son travail a évolué

du néo-classicisme au romantisme dont il sera l’un des initiateurs en sculpture.

Cette mise en regard du travail des époux Rude est l’occasion d’évoquer la place de Sophie en tant que femme artiste au XIXème siècle, partagée entre sa carrière et son rôle d’épouse et de mère. À la mort de François Rude en 1855, elle va œuvrer pour la postérité de son époux, mettant de côté sa propre carrière.

Au musée des beaux-arts, de nom-breuses peintures, sculptures mais aussi dessins, maquettes et sur-moulages nous font pénétrer dans les univers et les ateliers des époux Rude. L’exposition se poursuit au musée Rude où le visiteur peut découvrir des surmoulages en plâtre d’œuvres monumentales de François Rude. À la Nef, l’artiste Jacques Perreaut présente une installation de des-sins et de sculptures en hommage au fameux haut-relief de l’Arc de triomphe.

Cette commande du musée des beaux-arts de Dijon est l’occasion d’apporter un éclairage contem-porain à l’œuvre de François Rude. Un parcours sur les pas de François Rude en Côte-d’Or est également mis en place.

En plus d’une importante sélection du riche fonds du musée des beaux-arts dijonnais (212 sculptures et des-sins de François Rude ainsi qu’une trentaine de peintures de Sophie Rude), l’exposition comprend des prêts du Louvre, Versailles, Toulouse, Bruxelles, Atlanta entre autres mu-sées, ainsi que des œuvres issues de collections particulières. Elle a reçu le label d’«exposition d’intérêt na-tional», décerné par le Ministère de la Culture.

François et Sophie RUDEUn couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté

Exposition présentée au musée des beaux-arts de Dijon, au musée Rude et à la Nefdu 12 octobre 2012 au 28 janvier 2013

Supplément du journal Diversions,mensuel gratuit d’information

n°4Octobre

2012Le Petit Journal de l’exposition

Sophie Rude (1797-1867) se représente sans fard : une sobriété que l’on retrouvera souvent dans ses toiles et qui caractérise aussi le couple Rude, goûtant peu les mondanités. La précision apportée aux détails du col de dentelle et le rendu fidèle de la lumière, mettant en valeur le visage au regard expressif, témoignent d’une parfaite maîtrise picturale. Sophie Rude, Autoportrait - 1841- Huile sur toile - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

François Rude (1784-1855) est peint ici par sa femme dans l’intimité familiale, sous les traits d’un personnage serein. À 58 ans, sa longue barbe blanche lui confère des allures de patriarche. Le réalisme de cette oeuvre, réalisée un an après l’Autoportrait sur la droite, illustre avec à propos le travail de Sophie Rude. Sophie Rude, Portrait de François Rude - 1842 - Huile sur toile - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

‘‘[...] mari et femme ont fait carrière côte-à-côte, la main dans la main [...]’’ Louis de Fourcaud, «François Rude sculpteur, ses œuvres et son temps», Paris, 1904, p. 231

Page 10: Diversions Besançon octobre 2012

n°4Octobre 2012

François et Sophie RUDE Un couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté

Le Petit Journal de l’expositionSupplément du journal Diversions

2

Les années de formation / 1800-1816

1784 Naissance de François Rude à Dijon, rue Petite-Poissonnerie (actuelle rue François Rude).1797 Naissance de Sophie Fremiet, rue des Forges à Dijon.Vers 1800 François Rude entre à l’École de Dessin de François Devosge.1808 Il part étudier à l’École Impériale des Beaux-Arts de Paris et dans l’atelier du sculpteur Pierre Cartellier.Vers 1810-1812 Sophie Fremiet suit les cours de dessin d’Anatole Devosge, fils de François Devosge, dont elle copie certaines œuvres.1812 François Rude remporte le Prix de Rome avec Aristée (œuvre disparue).

Après son coup d’État de 1799, Bonaparte se proclame empereur en 1804 sous le nom de Napoléon. Il abdique une première fois en 1814, puis retourne au pouvoir durant les «Cent-Jours», avant une seconde abdication suite à la défaite de Waterloo. La monarchie est définitivement rétablie en 1815. L’exil à Bruxelles / 1816-1827

1815 Fuite de Louis Fremiet, bonapartiste convaincu, à Mons. 1816 François Rude, se sentant redevable envers les Fremiet, accompagne dans l’exil Sophie, sa mère, sa soeur et sa tante; ils s’installent à Bruxelles. 1818 Première participation de Sophie Fremiet au Salon de Bruxelles.1820 Sophie présente La Belle Anthia au concours de Gand : premier succès.25 juillet 1821 Mariage de François Rude et Sophie Fremiet à Bruxelles.Années 1820 François et Sophie honorent les commandes de Guillaume Ier d’Orange, roi des Pays-Bas. Entre 1815 et 1830, les territoires belges et néerlandais ne forment qu’un seul royaume dont la capitale est Bruxelles. 1822-23 Rupture avec le peintre David, lui aussi en exil à Bruxelles.

Parcours de l’exposition et florilège des chefs-d’œuvre

Sophie Rude, Ariane abandonnée dans l’île de Naxos -1826 - Huile sur toile Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay Les bas-reliefs de Tervueren

C’est lors de son exil bruxellois que François Rude, recommandé par David, travaille pour l’architecte Charles Van der Straeten. Il réalise notamment les cariatides des loges royales du théâtre de la Monnaie, ainsi que des bustes de Guillaume Ier, roi des Pays-Bas. Il participe également aux décors du palais royal et du siège du Parlement hollandais. La principale collaboration entre l’architecte et le sculpteur est la réalisation du pavillon de chasse du prince héritier à Tervueren, aux portes de Bruxelles. Le décor développe les thèmes de la chasse et de la guerre, notamment dans les huit bas-reliefs de la vie du héros Achille. Si ces bas-reliefs ont été détruits suite à l’incendie du pavillon en 1879, leur souvenir perdure à travers des surmoulages qui ont aujourd’hui valeur d’originaux et ont été restaurés.

François Rude, Achille traînant le cadavre d’Hector - Surmoulage en plâtre (1882) d’après l’original de 1823 disparu dans un incendie - Musée des beaux-arts de Dijon© MBA Dijon / François Jay

François Rude, Marius sur les ruines de Carthage - 1809 -Plâtre - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Ariane abandonnée dans l’île de Naxos

Sophie Rude va peu à peu s’affranchir de l’influence davidienne, parfois pesante. On a ainsi pensé que certains de ses tableaux avaient été peints par David lui-même. Le sujet d’Ariane illustre cette rupture que l’on reprochera à Sophie Rude. Si l’œuvre a pour modèle une esquisse de David que ce dernier offrit à Louis Fremiet, et si Sophie revient ici au sujet mythologique comme avec La Belle Anthia et La Mort de Cenchrée, elle y apporte une sensibilité toute personnelle, en particulier dans le regard empli de tristesse d’Ariane - réminiscence du propre exil de l’artiste ? -. La scène est quant à elle nimbée d’une lumière diffuse, ajoutant à la mélancolie du tableau.

Marius méditant sur les ruines de Carthage

A sa première participation au concours du Prix de Rome en 1809, François Rude est classé second avec son Marius, figure inspirée des modèles antiques mais dont l’expression sévère rappelle la leçon de Jacques-Louis David.

n°4Octobre 2012

François et Sophie RUDE Un couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté

Le Petit Journal de l’expositionSupplément du journal Diversions 3

Le retour à Paris et les premiers succès au Salon / 1827-1835

1828 Présentation au Salon de Mercure rattachant ses talonnières, première œuvre de Rude qui marque son détachement de l’esthétique néo-classique. 1831 Première présentation au Salon du Jeune Pêcheur napolitain (inachevé).1833 Succès critique de la version achevée du Jeune Pêcheur napolitain au Salon. François Rude reçoit la Légion d’honneur.

L’Arc de triomphe de l’Étoile / 1828-1836

1833-1836 Projet du Départ des volontaires. François Rude est chargé de concevoir l’un des hauts-reliefs de l’Arc de triomphe à Paris. Dès 1828, le sculpteur participe à la conception de l’Arc, prenant part à la frise de l’entablement sous la Restauration, puis sous la Monarchie de Juillet. (voir p.6)

Le goût de l’histoire et des gloires nationales / 1836-1855

1841 Sophie Rude présente La Duchesse de Bourgogne arrêtée aux portes de Bruges aux Salons de Paris, puis de Bruxelles.1845-1853 François Rude sculpte une série de portraits de personnages historiques (Jeanne d’Arc, Napoléon...).

Jeune Pêcheur napolitain jouant avec une tortue

François Rude prend du recul avec l’académisme de ses débuts. Si l’idéalisation des formes néo-classiques est toujours présente, il intègre des éléments naturalistes, recherchant la vérité dans le détail. Le sourire du jeune pêcheur, inhabituel pour l’époque, et l’usage d’un matériau noble pour exprimer une scène pittoresque, marquent aussi un tournant dans l’histoire de l’art statuaire.

La Duchesse de Bourgogne arrêtée aux portes de Bruges

En 1436, la duchesse de Bourgogne, Isabelle de Portugal, doit fuir la révolte du peuple brugeois avec son jeune fils, le futur Charles le Téméraire. Cernée par les cris et les injures, elle garde pourtant toute sa contenance. Cette scène à caractère historique relate le drame intime de la duchesse. L’œuvre, que le sujet, le coloris et la composition rattachent au romantisme, fait écho à la propre expérience de l’exil vécue par Sophie Rude, ainsi qu’à ses attaches bourguignonnes.

François Rude, Jeune Pêcheur napolitain jouant avec une tortue dit aussi L’Enfant à la tortue - 1831-1833 - Marbre blanc - Paris, Musée du Louvre © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Thierry Ollivier

Sophie Rude, La Duchesse de Bourgogne arrêtée aux portes de Bruges - Salon de 1841 - Huile sur toile - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Jeanne d’Arc écoutant ses voix

François Rude sculpte la célèbre héroïne chrétienne pour la série des « Femmes illustres de France » au Jardin du Luxembourg à Paris. Jeanne écoute les voix célestes qui l’exhortent à chasser les Anglais hors de France. Elle est représentée tête penchée et main droite levée, posture éminemment moderne pour l’époque : François Rude représente ici le son, mais aussi le temps. En effet, le pied de la Pucelle est déjà chaussé de fer et son armure l’attend. Le départ au combat est imminent.

François Rude, Jeanne d’Arc écoutant ses voix - 1852 -Marbre - Paris, Musée du Louvre © RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) / Hervé Lewandowski

François Rude, Le Départ des volontaires de 1792 (d'après le relief de l'Arc de triomphe de l'Étoile, détail) - 1938 - Surmoulage en plâtre, patine brun clair - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Page 11: Diversions Besançon octobre 2012

n°4Octobre 2012

François et Sophie RUDE Un couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté

Le Petit Journal de l’expositionSupplément du journal Diversions

2

Les années de formation / 1800-1816

1784 Naissance de François Rude à Dijon, rue Petite-Poissonnerie (actuelle rue François Rude).1797 Naissance de Sophie Fremiet, rue des Forges à Dijon.Vers 1800 François Rude entre à l’École de Dessin de François Devosge.1808 Il part étudier à l’École Impériale des Beaux-Arts de Paris et dans l’atelier du sculpteur Pierre Cartellier.Vers 1810-1812 Sophie Fremiet suit les cours de dessin d’Anatole Devosge, fils de François Devosge, dont elle copie certaines œuvres.1812 François Rude remporte le Prix de Rome avec Aristée (œuvre disparue).

Après son coup d’État de 1799, Bonaparte se proclame empereur en 1804 sous le nom de Napoléon. Il abdique une première fois en 1814, puis retourne au pouvoir durant les «Cent-Jours», avant une seconde abdication suite à la défaite de Waterloo. La monarchie est définitivement rétablie en 1815. L’exil à Bruxelles / 1816-1827

1815 Fuite de Louis Fremiet, bonapartiste convaincu, à Mons. 1816 François Rude, se sentant redevable envers les Fremiet, accompagne dans l’exil Sophie, sa mère, sa soeur et sa tante; ils s’installent à Bruxelles. 1818 Première participation de Sophie Fremiet au Salon de Bruxelles.1820 Sophie présente La Belle Anthia au concours de Gand : premier succès.25 juillet 1821 Mariage de François Rude et Sophie Fremiet à Bruxelles.Années 1820 François et Sophie honorent les commandes de Guillaume Ier d’Orange, roi des Pays-Bas. Entre 1815 et 1830, les territoires belges et néerlandais ne forment qu’un seul royaume dont la capitale est Bruxelles. 1822-23 Rupture avec le peintre David, lui aussi en exil à Bruxelles.

Parcours de l’exposition et florilège des chefs-d’œuvre

Sophie Rude, Ariane abandonnée dans l’île de Naxos -1826 - Huile sur toile Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay Les bas-reliefs de Tervueren

C’est lors de son exil bruxellois que François Rude, recommandé par David, travaille pour l’architecte Charles Van der Straeten. Il réalise notamment les cariatides des loges royales du théâtre de la Monnaie, ainsi que des bustes de Guillaume Ier, roi des Pays-Bas. Il participe également aux décors du palais royal et du siège du Parlement hollandais. La principale collaboration entre l’architecte et le sculpteur est la réalisation du pavillon de chasse du prince héritier à Tervueren, aux portes de Bruxelles. Le décor développe les thèmes de la chasse et de la guerre, notamment dans les huit bas-reliefs de la vie du héros Achille. Si ces bas-reliefs ont été détruits suite à l’incendie du pavillon en 1879, leur souvenir perdure à travers des surmoulages qui ont aujourd’hui valeur d’originaux et ont été restaurés.

François Rude, Achille traînant le cadavre d’Hector - Surmoulage en plâtre (1882) d’après l’original de 1823 disparu dans un incendie - Musée des beaux-arts de Dijon© MBA Dijon / François Jay

François Rude, Marius sur les ruines de Carthage - 1809 -Plâtre - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Ariane abandonnée dans l’île de Naxos

Sophie Rude va peu à peu s’affranchir de l’influence davidienne, parfois pesante. On a ainsi pensé que certains de ses tableaux avaient été peints par David lui-même. Le sujet d’Ariane illustre cette rupture que l’on reprochera à Sophie Rude. Si l’œuvre a pour modèle une esquisse de David que ce dernier offrit à Louis Fremiet, et si Sophie revient ici au sujet mythologique comme avec La Belle Anthia et La Mort de Cenchrée, elle y apporte une sensibilité toute personnelle, en particulier dans le regard empli de tristesse d’Ariane - réminiscence du propre exil de l’artiste ? -. La scène est quant à elle nimbée d’une lumière diffuse, ajoutant à la mélancolie du tableau.

Marius méditant sur les ruines de Carthage

A sa première participation au concours du Prix de Rome en 1809, François Rude est classé second avec son Marius, figure inspirée des modèles antiques mais dont l’expression sévère rappelle la leçon de Jacques-Louis David.

n°4Octobre 2012

François et Sophie RUDE Un couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté

Le Petit Journal de l’expositionSupplément du journal Diversions 3

Le retour à Paris et les premiers succès au Salon / 1827-1835

1828 Présentation au Salon de Mercure rattachant ses talonnières, première œuvre de Rude qui marque son détachement de l’esthétique néo-classique. 1831 Première présentation au Salon du Jeune Pêcheur napolitain (inachevé).1833 Succès critique de la version achevée du Jeune Pêcheur napolitain au Salon. François Rude reçoit la Légion d’honneur.

L’Arc de triomphe de l’Étoile / 1828-1836

1833-1836 Projet du Départ des volontaires. François Rude est chargé de concevoir l’un des hauts-reliefs de l’Arc de triomphe à Paris. Dès 1828, le sculpteur participe à la conception de l’Arc, prenant part à la frise de l’entablement sous la Restauration, puis sous la Monarchie de Juillet. (voir p.6)

Le goût de l’histoire et des gloires nationales / 1836-1855

1841 Sophie Rude présente La Duchesse de Bourgogne arrêtée aux portes de Bruges aux Salons de Paris, puis de Bruxelles.1845-1853 François Rude sculpte une série de portraits de personnages historiques (Jeanne d’Arc, Napoléon...).

Jeune Pêcheur napolitain jouant avec une tortue

François Rude prend du recul avec l’académisme de ses débuts. Si l’idéalisation des formes néo-classiques est toujours présente, il intègre des éléments naturalistes, recherchant la vérité dans le détail. Le sourire du jeune pêcheur, inhabituel pour l’époque, et l’usage d’un matériau noble pour exprimer une scène pittoresque, marquent aussi un tournant dans l’histoire de l’art statuaire.

La Duchesse de Bourgogne arrêtée aux portes de Bruges

En 1436, la duchesse de Bourgogne, Isabelle de Portugal, doit fuir la révolte du peuple brugeois avec son jeune fils, le futur Charles le Téméraire. Cernée par les cris et les injures, elle garde pourtant toute sa contenance. Cette scène à caractère historique relate le drame intime de la duchesse. L’œuvre, que le sujet, le coloris et la composition rattachent au romantisme, fait écho à la propre expérience de l’exil vécue par Sophie Rude, ainsi qu’à ses attaches bourguignonnes.

François Rude, Jeune Pêcheur napolitain jouant avec une tortue dit aussi L’Enfant à la tortue - 1831-1833 - Marbre blanc - Paris, Musée du Louvre © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Thierry Ollivier

Sophie Rude, La Duchesse de Bourgogne arrêtée aux portes de Bruges - Salon de 1841 - Huile sur toile - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Jeanne d’Arc écoutant ses voix

François Rude sculpte la célèbre héroïne chrétienne pour la série des « Femmes illustres de France » au Jardin du Luxembourg à Paris. Jeanne écoute les voix célestes qui l’exhortent à chasser les Anglais hors de France. Elle est représentée tête penchée et main droite levée, posture éminemment moderne pour l’époque : François Rude représente ici le son, mais aussi le temps. En effet, le pied de la Pucelle est déjà chaussé de fer et son armure l’attend. Le départ au combat est imminent.

François Rude, Jeanne d’Arc écoutant ses voix - 1852 -Marbre - Paris, Musée du Louvre © RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) / Hervé Lewandowski

François Rude, Le Départ des volontaires de 1792 (d'après le relief de l'Arc de triomphe de l'Étoile, détail) - 1938 - Surmoulage en plâtre, patine brun clair - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Page 12: Diversions Besançon octobre 2012

n°4Octobre 2012

François et Sophie RUDE Un couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté

Le Petit Journal de l’expositionSupplément du journal Diversions

4

L’Effigie funéraire de Godefroy Cavaignac

Journaliste opposé à la Monarchie de Juillet, Godefroy Cavaignac meurt le 2 novembre 1845. Une souscription est lancée pour la conception d’un monument funéraire en l’honneur de ce héros républicain dont les funérailles ont suscité des manifestations de l’opposition. Les fonds réunis sont cependant insuffisants pour couvrir la commande de la sculpture. François Rude offre alors gratuitement ses services, l’œuvre acquérant ainsi une dimension politique, d’autant que Cavaignac était une personnalité controversée. Il avait organisé la Nuit rouge du 15 avril 1834 durant laquelle les habitants d’un immeuble furent massacrés au canon par l’armée. Cavaignac est arrêté et emprisonné, avant de s’évader. Sa tombe restera plus de dix ans sans monument, le pouvoir craignant qu’elle ne devienne un lieu de manifestation politique. Achevant l’œuvre en 1847, Rude laisse le gisant de Cavaignac exposé dans son atelier parisien. Après la mort du sculpteur, l’effigie funéraire est enfin installée en 1856 au cimetière de Montmartre. Il s’agit du premier gisant d’importance installé dans un cimetière au XIXe siècle.

Les œuvres religieuses / 1828-1857

1831 Sophie Rude peint Le Sommeil de la Vierge.1841 François Rude réalise le Baptême du Christ pour l’église de la Madeleine à Paris.1852 François Rude présente au Salon son Calvaire destiné à l’église Saint-Vincent-de-Paul à Paris.1857 Sophie Rude présente au Salon La Foi, l’Espérance et la Charité.

François Rude - Gisant de Godefroy Cavaignac - 1847 - Surmoulage en plâtre et patine bronze - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Le Buste du Christ

À la fin de sa vie, François Rude reprend le modèle de son Christ de Saint-Vincent-de-Paul dont il ne conserve que le buste. Il focalise ainsi l’attention sur l’expressivité de la figure. La réalisme de l’œuvre témoigne de l’influence sur Rude du sculpteur médiéval Claus Sluter.

Le Sommeil de la Vierge

Dans ses peintures religieuses, Sophie Rude porte la même attention à la dimension personnelle et intime que dans ses portraits ou ses tableaux historiques. Dans Le Sommeil de la Vierge, présenté au Salon en 1831, l’Enfant Jésus empêche saint Jean-Baptiste de réveiller Marie. Sophie Rude dépeint ici un moment d’intimité entre l’Enfant et sa mère. La douceur des traits et des couleurs, le réalisme des visages confèrent également une dimension très humaineaux personnages.

Sophie Rude, Le Sommeil de la Vierge - 1831 - Huile sur toile -Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

François Rude, Buste du Christ en croix - 1855 - Marbre© Paris, Musée du Louvre. RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda

n°4Octobre 2012

François et Sophie RUDE Un couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté

Le Petit Journal de l’expositionSupplément du journal Diversions 5

Sophie Rude, portraitiste

L’hommage à François Rude

Le testament artistique de François Rude

François Rude, Hébé et l’aigle de Jupiter1855-1857 - Marbre - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Hébé et l’aigle de Jupiter

En 1846, la Ville de Dijon reconnaît enfin officiellement le talent du sculpteur en lui commandant une statue pour son musée. François Rude revient, avec Hébé et l’aigle de Jupiter, au sujet mythologique, en représentant la déesse chargée de servir l’ambroisie aux dieux, afin qu’ils conservent leur jeunesse. Le sculpteur exprime ici la beauté de la nature, dans l’alliance sensuelle de la déesse et de l’aigle. François Rude meurt en 1855 à l’âge de 71 ans, laissant sa statue inachevée. Soucieuse de perpétuer le souvenir de son mari et de défendre son œuvre, Sophie Rude réussit à imposer à la Ville de Dijon Paul Cabet, neveu et élève du maître, pour achever la statue. Sophie Rude meurt à son tour en 1867, à 70 ans, et est enterrée au cimetière de Montparnasse aux côtés de son époux.

Portrait de jeune femme

Le portrait, qu’il soit de caractère intime ou bourgeois, a été la principale activité de Sophie Rude à partir de 1840. Vers le milieu du XIXème siècle, la bourgeoisie, en pleine ascension sociale, est désireuse de faire connaître sa réussite. Elle commande alors aux peintres de nombreux portraits. La jeune femme semble ici perdue dans ses pensées. La pâleur de sa peau, l’éclat de sa chevelure et l’attitude rêveuse, proche de la mélancolie, en font l’archétype de l’héroïne romantique. Les lumières, les couleurs des tissus et de la carnation sont traitées avec soin. Le col en dentelle, délicatement ouvragé, illustre également ce sens de l’observation et du détail chez l’artiste, hérité en premier lieu de sa formation néo-classique auprès de David, lui-même grand portraitiste. Sobriété et réalisme sont deux maîtres mots de l’art du portrait chez Sophie Rude.

Rude sculptant « La Marseillaise »

François Rude a formé dans son atelier, à Bruxelles, puis à Paris, de nombreux disciples qui garderont tous de leur maître un excellent souvenir. Tout d’abord son neveu, Paul Cabet, qui laisse à la postérité le portrait le plus fidèle du sculpteur en sa vieillesse, exécuté «dans sa vérité de tous les jours». Le Dijonnais Louis Schrœder a laissé de lui plusieurs esquisses pour un projet de monument dijonnais. Ernest Christophe, qui collabora avec Rude pour le tombeau de Cavaignac, expose au Salon de 1890 une maquette représentant Rude sculptant «La Marseillaise». Son dernier élève, Emmanuel Fremiet, petit cousin de Sophie Rude, réalise, en 1907, une statue représentant le sculpteur assis dans une pose familière.Ernest Christophe, Rude sculptant «La Marseillaise» -

vers 1890 - Bronze - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Portrait de M. Wasset

Conseiller référendaire à la Cour des Comptes, comme en témoignent les insignes de sa fonction qu’il exhibe fièrement, M. Wasset a le regard satisfait et assuré du bourgeois conscient de son rang et de sa réussite sociale. Sophie Rude, Portrait de jeune femme - 1849 - Huile sur toile -

Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Sophie Rude, Portrait de Monsieur Wasset - Entre 1834 et 1848 - Huile sur toile - Musée des beaux-arts de Dijon© MBA Dijon / François Jay

Page 13: Diversions Besançon octobre 2012

n°4Octobre 2012

François et Sophie RUDE Un couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté

Le Petit Journal de l’expositionSupplément du journal Diversions

4

L’Effigie funéraire de Godefroy Cavaignac

Journaliste opposé à la Monarchie de Juillet, Godefroy Cavaignac meurt le 2 novembre 1845. Une souscription est lancée pour la conception d’un monument funéraire en l’honneur de ce héros républicain dont les funérailles ont suscité des manifestations de l’opposition. Les fonds réunis sont cependant insuffisants pour couvrir la commande de la sculpture. François Rude offre alors gratuitement ses services, l’œuvre acquérant ainsi une dimension politique, d’autant que Cavaignac était une personnalité controversée. Il avait organisé la Nuit rouge du 15 avril 1834 durant laquelle les habitants d’un immeuble furent massacrés au canon par l’armée. Cavaignac est arrêté et emprisonné, avant de s’évader. Sa tombe restera plus de dix ans sans monument, le pouvoir craignant qu’elle ne devienne un lieu de manifestation politique. Achevant l’œuvre en 1847, Rude laisse le gisant de Cavaignac exposé dans son atelier parisien. Après la mort du sculpteur, l’effigie funéraire est enfin installée en 1856 au cimetière de Montmartre. Il s’agit du premier gisant d’importance installé dans un cimetière au XIXe siècle.

Les œuvres religieuses / 1828-1857

1831 Sophie Rude peint Le Sommeil de la Vierge.1841 François Rude réalise le Baptême du Christ pour l’église de la Madeleine à Paris.1852 François Rude présente au Salon son Calvaire destiné à l’église Saint-Vincent-de-Paul à Paris.1857 Sophie Rude présente au Salon La Foi, l’Espérance et la Charité.

François Rude - Gisant de Godefroy Cavaignac - 1847 - Surmoulage en plâtre et patine bronze - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Le Buste du Christ

À la fin de sa vie, François Rude reprend le modèle de son Christ de Saint-Vincent-de-Paul dont il ne conserve que le buste. Il focalise ainsi l’attention sur l’expressivité de la figure. La réalisme de l’œuvre témoigne de l’influence sur Rude du sculpteur médiéval Claus Sluter.

Le Sommeil de la Vierge

Dans ses peintures religieuses, Sophie Rude porte la même attention à la dimension personnelle et intime que dans ses portraits ou ses tableaux historiques. Dans Le Sommeil de la Vierge, présenté au Salon en 1831, l’Enfant Jésus empêche saint Jean-Baptiste de réveiller Marie. Sophie Rude dépeint ici un moment d’intimité entre l’Enfant et sa mère. La douceur des traits et des couleurs, le réalisme des visages confèrent également une dimension très humaineaux personnages.

Sophie Rude, Le Sommeil de la Vierge - 1831 - Huile sur toile -Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

François Rude, Buste du Christ en croix - 1855 - Marbre© Paris, Musée du Louvre. RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda

n°4Octobre 2012

François et Sophie RUDE Un couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté

Le Petit Journal de l’expositionSupplément du journal Diversions 5

Sophie Rude, portraitiste

L’hommage à François Rude

Le testament artistique de François Rude

François Rude, Hébé et l’aigle de Jupiter1855-1857 - Marbre - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Hébé et l’aigle de Jupiter

En 1846, la Ville de Dijon reconnaît enfin officiellement le talent du sculpteur en lui commandant une statue pour son musée. François Rude revient, avec Hébé et l’aigle de Jupiter, au sujet mythologique, en représentant la déesse chargée de servir l’ambroisie aux dieux, afin qu’ils conservent leur jeunesse. Le sculpteur exprime ici la beauté de la nature, dans l’alliance sensuelle de la déesse et de l’aigle. François Rude meurt en 1855 à l’âge de 71 ans, laissant sa statue inachevée. Soucieuse de perpétuer le souvenir de son mari et de défendre son œuvre, Sophie Rude réussit à imposer à la Ville de Dijon Paul Cabet, neveu et élève du maître, pour achever la statue. Sophie Rude meurt à son tour en 1867, à 70 ans, et est enterrée au cimetière de Montparnasse aux côtés de son époux.

Portrait de jeune femme

Le portrait, qu’il soit de caractère intime ou bourgeois, a été la principale activité de Sophie Rude à partir de 1840. Vers le milieu du XIXème siècle, la bourgeoisie, en pleine ascension sociale, est désireuse de faire connaître sa réussite. Elle commande alors aux peintres de nombreux portraits. La jeune femme semble ici perdue dans ses pensées. La pâleur de sa peau, l’éclat de sa chevelure et l’attitude rêveuse, proche de la mélancolie, en font l’archétype de l’héroïne romantique. Les lumières, les couleurs des tissus et de la carnation sont traitées avec soin. Le col en dentelle, délicatement ouvragé, illustre également ce sens de l’observation et du détail chez l’artiste, hérité en premier lieu de sa formation néo-classique auprès de David, lui-même grand portraitiste. Sobriété et réalisme sont deux maîtres mots de l’art du portrait chez Sophie Rude.

Rude sculptant « La Marseillaise »

François Rude a formé dans son atelier, à Bruxelles, puis à Paris, de nombreux disciples qui garderont tous de leur maître un excellent souvenir. Tout d’abord son neveu, Paul Cabet, qui laisse à la postérité le portrait le plus fidèle du sculpteur en sa vieillesse, exécuté «dans sa vérité de tous les jours». Le Dijonnais Louis Schrœder a laissé de lui plusieurs esquisses pour un projet de monument dijonnais. Ernest Christophe, qui collabora avec Rude pour le tombeau de Cavaignac, expose au Salon de 1890 une maquette représentant Rude sculptant «La Marseillaise». Son dernier élève, Emmanuel Fremiet, petit cousin de Sophie Rude, réalise, en 1907, une statue représentant le sculpteur assis dans une pose familière.Ernest Christophe, Rude sculptant «La Marseillaise» -

vers 1890 - Bronze - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Portrait de M. Wasset

Conseiller référendaire à la Cour des Comptes, comme en témoignent les insignes de sa fonction qu’il exhibe fièrement, M. Wasset a le regard satisfait et assuré du bourgeois conscient de son rang et de sa réussite sociale. Sophie Rude, Portrait de jeune femme - 1849 - Huile sur toile -

Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

Sophie Rude, Portrait de Monsieur Wasset - Entre 1834 et 1848 - Huile sur toile - Musée des beaux-arts de Dijon© MBA Dijon / François Jay

Page 14: Diversions Besançon octobre 2012

n°4Octobre 2012

François et Sophie RUDE Un couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté

Le Petit Journal de l’expositionSupplément du journal Diversions

6

Chef-d’œuvre de François Rude, le Départ des volontaires fait partie des hauts-reliefs figurant sur l’Arc de triomphe, situé place de l’Étoile à Paris. On peut en admirer un impressionnant surmoulage de près de 13 mètres de haut, conservé au musée Rude depuis 1947, réalisé avant la Seconde Guerre mondiale par crainte des bombardements.

L’œuvre est un symbole fort du patriotisme, d’ailleurs sous-titrée « La Marseillaise », en référence à l’hymne national français composé par Rouget de Lisle en 1792. Ce relief guerrier orne l’un des piédroits de l’arc, dont la construction fut ordonnée en 1806 par Napoléon en hommage à l’armée impériale et achevée sous le règne de Louis-Philippe en 1836. Ce dernier élargira la portée de la dédicace aux guerres de la Révolution française.

Depuis le Salon de 1831 et le Jeune Pêcheur napolitain, le travail de Rude est remarqué et Adolphe Thiers, alors Ministre des Travaux publics, lui commande un décor pour l’Arc de triomphe de l’Étoile. Le relief est situé sur la pile nord de la face Est, orientée vers les Champs-Élysées. Le roi Louis-Philippe souhaitait un symbole fort de rassemblement, après les conflits révolutionnaires, royalistes et bonapartistes qui avaient déchiré le pays.

Trois autres reliefs, confiés à Cortot et Étex, figurent sur l’arc, abordant, dans des styles classiques ou romantiques, les thèmes du triomphe de Napoléon, de la Résistance de 1814 et de la Paix de 1815.

Le Départ des volontaires de 1792 montre des soldats de toutes les générations partant pour le combat, guidés par une allégorie ailée de la Guerre. Le relief illustre un épisode révolutionnaire en le transposant cependant sur un mode antique. Il mêle des figures nues, drapées ou cuirassées comme dans l’Antiquité, un cheval, un guerrier gaulois, un jeune homme et un vieux sage, symbolisant respectivement la force, l’avenir et la sagesse.

mérite toute notre attention. Ses yeux exorbités et son cri puissant appellent les troupes au combat. Le Génie ailé semble emporter les combattants dans un même mouvement en avant, droit vers la conquête. Ailes déployées, brandissant son épée, elle devient par là-même une icône romantique.

L’œuvre devient rapidement un emblème patriotique, symbole de la lutte pour la liberté. À ce titre, elle accède au rang d’icône de l’histoire de l’art dont s’empareront par la suite les artistes.

Le Départ des volontaires de 1792

L’expression particulièrement marquée de l’allégorie (appelée également Génie de la Guerre)

François Rude, Maquette pour Le Départ des volontaires de 1792 dit «La Marseillaise» - 1833-1836 - Plâtre - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

François Rude, Maquette pour Le Départ des volontaires de 1792 dit «La Marseillaise» (détail de la tête) - 1833-1836 - Plâtre - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

‘‘La Marseillaise de Rude est la première œuvre qui exprime du sublime moderne.’’ Guillaume Apollinaire, 1913

François Rude, Le Départ des volontaires de 1792 (d'après le relief de l'Arc de triomphe de l'Étoile) - 1938 - Surmoulage en plâtre, patine brun clair - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

n°4Octobre 2012

François et Sophie RUDE Un couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté

Le Petit Journal de l’expositionSupplément du journal Diversions 7

Cette histoire napoléonienne vous suit-elle depuis longtemps ? Oui, depuis tout gamin, même mes travaux, lorsque j’étudiais aux beaux-arts, se basaient sur les batailles : Paolo Uccello, la guerre de 14, l’épopée napoléonienne également car j’ai eu des ancêtres qui ont été tambours ou simples soldats. Je les ai suivis dans les livres. C’est une passion dont je me suis servi dans mon travail artistique.

Une matière historique pour une oeuvre cependant très contemporaine...Il ne faut pas tomber dans l’image d’Epinal du petit soldat, de Napoléon le Grand. Je fais ma vision de l’histoire en me servant de livres mais je m’adapte, je réinvente en quelque sorte. J’avais déjà retranscrit en sculpture des œuvres de David retraçant des batailles. Mais je voulais éviter les œuvres de propagande de David, c’est surtout l’époque qui m’intéresse.

Le Départ des volontaires est aussi le départ de ce projet pour Dijon... À l’origine, je voulais des blocs qui venaient des monuments français, pour les mettre en place avec les armes, comme si cette sculpture était tombée par terre et que l’on puisse voir les désastres de la guerre.

Le lieu d’exposition est particulier. Quand on m’a proposé la salle d’exposition de la Nef, j’ai trouvé qu’elle s’adaptait vraiment à mon travail. C’est une pièce à l’intérieur d’une autre pièce. Mais en fin de compte, on ne va pas pénétrer à l’intérieur. C’est comme un lieu sacré, une tombe où l’on regarde à travers de petites

ouvertures. À l’intérieur, il y a des moulages d’armes, de cuirasses, de trophées... Ce qu’on retrouve sur la ‘‘Marseillaise’’.

On y retrouve les mêmes éléments, mais brisés, arrangés différemment, comme si la sculpture de Rude avait été réduite en pièces.Tout à fait, avec le Départ des volontaires, les combattants partaient la fleur au fusil. Dans Après la Marseillaise, on retrouve la souffrance, la prison, les blessures et les morts. C’est après le combat. On parle toujours des grandes batailles, des charges de cavalerie, mais la guerre ce n’est pas ça. La guerre, ça peut durer longtemps. La guerre, ce sont ceux qui restent plusieurs jours sur un champ de bataille. C’est cela qui m’impressionne.

Ce que l’on voit à l’extérieur est bien différent.Ce sont des dessins de la Marseillaise au fusain ou à la pierre noire, assez exacts. Je reprends certains motifs d’après photo. Ce sont des cadrages totalement différents. Ce travail est intervenu dans un deuxième temps car il a fallu que je m’évade et que j’oublie tout ce que j’avais fait. J’ai fait les dessins avec un esprit plus apaisé, car l’intérieur est tout de même assez tragique !

D’autant qu’une partie est dédiée à des drames bien plus proches de nous...Il y a une partie en hommage aux soldats morts en Afghanistan dans les années 80 et 90, dans le style de ce que faisaient les Romains. Là il s’agit simplement de plaques avec les prénoms écrits dessus. J’avais vu aussi un mur à Washington fait par les habitants, où ils inscrivaient, sur chaque brique, les noms de leurs amis morts.

Cette exposition vous offre finalement l’opportunité d’apporter votre propre regard, contemporain et même critique, sur la guerre. Vous êtes à contre-courant de l’œuvre de Rude qui, elle, exhorte à la bataille.Les mentalités ont tellement changé. Maintenant, on a des photos des conflits, de la souffrance. Avant, on ne voyait que le bon côté des choses: les boutons dorés, les beaux sabres... Aujourd’hui, on voit les gens qui reviennent défigurés, abîmés. Tout cela fait partie de notre vie, il y a un recul. J’ai employé cette période de l’époque napolénienne parce qu’il y a une pudeur. On ne peut pas refaire le conflit d’Afghanistan, pour une avoir une réflexion plus saine, peut-être un peu moins émotive.

- Propos recueillis par Dominique Demangeot en juillet 2012, dans l’atelier de l’artiste à Tournus -

Rencontre avec Jacques PerreautLe sculpteur Jacques Perreaut nous accueillait en juillet dans son atelier de Tournus pour nous présenter les avancées de l’installation créée à l’occasion de l’exposition ‘‘François et Sophie Rude’’. Le contexte historique qui entoure la carrière des deux artistes ne pouvait qu’entrer en résonance avec le travail de ce Tournusien d’origine. Issu d’une longue lignée d’artistes, Jacques Perreaut a également hérité de sa famille une véritable passion pour l’épopée napoléonienne, et en particulier les grandes batailles historiques. Son installation Après la Marseillaise, réponse contemporaine et critique au Départ des volontaires de François Rude, reflète cet intérêt.

Jacques Perreaut, dessin tiré de l’installation Après la Marseillaise - 2012 - Dessin à la pierre noire © Jacques Perreaut

Jacques Perreaut, détail de l’installation Après la Marseillaise - 2012 - Plâtre © Jacques Perreaut

© Clara Perreaut

Page 15: Diversions Besançon octobre 2012

n°4Octobre 2012

François et Sophie RUDE Un couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté

Le Petit Journal de l’expositionSupplément du journal Diversions

6

Chef-d’œuvre de François Rude, le Départ des volontaires fait partie des hauts-reliefs figurant sur l’Arc de triomphe, situé place de l’Étoile à Paris. On peut en admirer un impressionnant surmoulage de près de 13 mètres de haut, conservé au musée Rude depuis 1947, réalisé avant la Seconde Guerre mondiale par crainte des bombardements.

L’œuvre est un symbole fort du patriotisme, d’ailleurs sous-titrée « La Marseillaise », en référence à l’hymne national français composé par Rouget de Lisle en 1792. Ce relief guerrier orne l’un des piédroits de l’arc, dont la construction fut ordonnée en 1806 par Napoléon en hommage à l’armée impériale et achevée sous le règne de Louis-Philippe en 1836. Ce dernier élargira la portée de la dédicace aux guerres de la Révolution française.

Depuis le Salon de 1831 et le Jeune Pêcheur napolitain, le travail de Rude est remarqué et Adolphe Thiers, alors Ministre des Travaux publics, lui commande un décor pour l’Arc de triomphe de l’Étoile. Le relief est situé sur la pile nord de la face Est, orientée vers les Champs-Élysées. Le roi Louis-Philippe souhaitait un symbole fort de rassemblement, après les conflits révolutionnaires, royalistes et bonapartistes qui avaient déchiré le pays.

Trois autres reliefs, confiés à Cortot et Étex, figurent sur l’arc, abordant, dans des styles classiques ou romantiques, les thèmes du triomphe de Napoléon, de la Résistance de 1814 et de la Paix de 1815.

Le Départ des volontaires de 1792 montre des soldats de toutes les générations partant pour le combat, guidés par une allégorie ailée de la Guerre. Le relief illustre un épisode révolutionnaire en le transposant cependant sur un mode antique. Il mêle des figures nues, drapées ou cuirassées comme dans l’Antiquité, un cheval, un guerrier gaulois, un jeune homme et un vieux sage, symbolisant respectivement la force, l’avenir et la sagesse.

mérite toute notre attention. Ses yeux exorbités et son cri puissant appellent les troupes au combat. Le Génie ailé semble emporter les combattants dans un même mouvement en avant, droit vers la conquête. Ailes déployées, brandissant son épée, elle devient par là-même une icône romantique.

L’œuvre devient rapidement un emblème patriotique, symbole de la lutte pour la liberté. À ce titre, elle accède au rang d’icône de l’histoire de l’art dont s’empareront par la suite les artistes.

Le Départ des volontaires de 1792

L’expression particulièrement marquée de l’allégorie (appelée également Génie de la Guerre)

François Rude, Maquette pour Le Départ des volontaires de 1792 dit «La Marseillaise» - 1833-1836 - Plâtre - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

François Rude, Maquette pour Le Départ des volontaires de 1792 dit «La Marseillaise» (détail de la tête) - 1833-1836 - Plâtre - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

‘‘La Marseillaise de Rude est la première œuvre qui exprime du sublime moderne.’’ Guillaume Apollinaire, 1913

François Rude, Le Départ des volontaires de 1792 (d'après le relief de l'Arc de triomphe de l'Étoile) - 1938 - Surmoulage en plâtre, patine brun clair - Musée des beaux-arts de Dijon © MBA Dijon / François Jay

n°4Octobre 2012

François et Sophie RUDE Un couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté

Le Petit Journal de l’expositionSupplément du journal Diversions 7

Cette histoire napoléonienne vous suit-elle depuis longtemps ? Oui, depuis tout gamin, même mes travaux, lorsque j’étudiais aux beaux-arts, se basaient sur les batailles : Paolo Uccello, la guerre de 14, l’épopée napoléonienne également car j’ai eu des ancêtres qui ont été tambours ou simples soldats. Je les ai suivis dans les livres. C’est une passion dont je me suis servi dans mon travail artistique.

Une matière historique pour une oeuvre cependant très contemporaine...Il ne faut pas tomber dans l’image d’Epinal du petit soldat, de Napoléon le Grand. Je fais ma vision de l’histoire en me servant de livres mais je m’adapte, je réinvente en quelque sorte. J’avais déjà retranscrit en sculpture des œuvres de David retraçant des batailles. Mais je voulais éviter les œuvres de propagande de David, c’est surtout l’époque qui m’intéresse.

Le Départ des volontaires est aussi le départ de ce projet pour Dijon... À l’origine, je voulais des blocs qui venaient des monuments français, pour les mettre en place avec les armes, comme si cette sculpture était tombée par terre et que l’on puisse voir les désastres de la guerre.

Le lieu d’exposition est particulier. Quand on m’a proposé la salle d’exposition de la Nef, j’ai trouvé qu’elle s’adaptait vraiment à mon travail. C’est une pièce à l’intérieur d’une autre pièce. Mais en fin de compte, on ne va pas pénétrer à l’intérieur. C’est comme un lieu sacré, une tombe où l’on regarde à travers de petites

ouvertures. À l’intérieur, il y a des moulages d’armes, de cuirasses, de trophées... Ce qu’on retrouve sur la ‘‘Marseillaise’’.

On y retrouve les mêmes éléments, mais brisés, arrangés différemment, comme si la sculpture de Rude avait été réduite en pièces.Tout à fait, avec le Départ des volontaires, les combattants partaient la fleur au fusil. Dans Après la Marseillaise, on retrouve la souffrance, la prison, les blessures et les morts. C’est après le combat. On parle toujours des grandes batailles, des charges de cavalerie, mais la guerre ce n’est pas ça. La guerre, ça peut durer longtemps. La guerre, ce sont ceux qui restent plusieurs jours sur un champ de bataille. C’est cela qui m’impressionne.

Ce que l’on voit à l’extérieur est bien différent.Ce sont des dessins de la Marseillaise au fusain ou à la pierre noire, assez exacts. Je reprends certains motifs d’après photo. Ce sont des cadrages totalement différents. Ce travail est intervenu dans un deuxième temps car il a fallu que je m’évade et que j’oublie tout ce que j’avais fait. J’ai fait les dessins avec un esprit plus apaisé, car l’intérieur est tout de même assez tragique !

D’autant qu’une partie est dédiée à des drames bien plus proches de nous...Il y a une partie en hommage aux soldats morts en Afghanistan dans les années 80 et 90, dans le style de ce que faisaient les Romains. Là il s’agit simplement de plaques avec les prénoms écrits dessus. J’avais vu aussi un mur à Washington fait par les habitants, où ils inscrivaient, sur chaque brique, les noms de leurs amis morts.

Cette exposition vous offre finalement l’opportunité d’apporter votre propre regard, contemporain et même critique, sur la guerre. Vous êtes à contre-courant de l’œuvre de Rude qui, elle, exhorte à la bataille.Les mentalités ont tellement changé. Maintenant, on a des photos des conflits, de la souffrance. Avant, on ne voyait que le bon côté des choses: les boutons dorés, les beaux sabres... Aujourd’hui, on voit les gens qui reviennent défigurés, abîmés. Tout cela fait partie de notre vie, il y a un recul. J’ai employé cette période de l’époque napolénienne parce qu’il y a une pudeur. On ne peut pas refaire le conflit d’Afghanistan, pour une avoir une réflexion plus saine, peut-être un peu moins émotive.

- Propos recueillis par Dominique Demangeot en juillet 2012, dans l’atelier de l’artiste à Tournus -

Rencontre avec Jacques PerreautLe sculpteur Jacques Perreaut nous accueillait en juillet dans son atelier de Tournus pour nous présenter les avancées de l’installation créée à l’occasion de l’exposition ‘‘François et Sophie Rude’’. Le contexte historique qui entoure la carrière des deux artistes ne pouvait qu’entrer en résonance avec le travail de ce Tournusien d’origine. Issu d’une longue lignée d’artistes, Jacques Perreaut a également hérité de sa famille une véritable passion pour l’épopée napoléonienne, et en particulier les grandes batailles historiques. Son installation Après la Marseillaise, réponse contemporaine et critique au Départ des volontaires de François Rude, reflète cet intérêt.

Jacques Perreaut, dessin tiré de l’installation Après la Marseillaise - 2012 - Dessin à la pierre noire © Jacques Perreaut

Jacques Perreaut, détail de l’installation Après la Marseillaise - 2012 - Plâtre © Jacques Perreaut

© Clara Perreaut

Page 16: Diversions Besançon octobre 2012

n°4Octobre 2012

François et Sophie RUDE Un couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté

Le Petit Journal de l’expositionSupplément du journal Diversions

8

Dans les pas de François Rude : un parcours en Côte-d’Or

Maison natale de François Rude5, rue François Rude

Musée Rude8, rue Vaillant

Statue de François Rude par Emmanuel FremietÉcole Nationale Supérieure des Beaux-Arts3, rue Michelet

Statue de François Rude par Pierre VigoureuxPlace Auguste Dubois

Napoléon s’éveillant à l’immortalité par François RudeMusée et Parc Noisot

Buste de Paul Cabet par Emile HébertBeffroi

Statue de Gaspard Monge par François RudePlace Monge

À Dijon

À Nuits-Saint-Georges

À Beaune

À Fixin© Photo S. Lochot © Photo S. Lochot© Photo François Jay

© Photo S. Lochot

© Photo Adrian Goreac © Photo Adrian Goreac© Photo S. Lochot

INFORMATIONS PRATIQUESExposition présentée au musée des beaux-arts, au musée Rude et à la Nefdu 12 octobre 2012 au 28 janvier 2013Horaires d'ouverture de 9h30 à 18h jusqu'au 31 octobrede 10h à 17h à partir du 2 novembrefermé les mardis et les 1er et 11 novembre, 25 décembre, 1er janvierTarif 5€, 3€ (tarif réduit)

Autre point de vente : Office de tourisme de Dijon, 11 rue des Forges0 892 700 558 (34 centimes la minute)www.visitdijon.com

Groupes réservations 03 80 74 52 09

La NefAprès la Marseillaise : un contrepoint contemporain de Jacques Perreaut1, place du Théâtre, Dijondu mardi au vendredi de 11h à 18hle samedi de 10h à 17h

AUTOUR DE L’EXPOSITIONVisites commentéestous les samedis et dimanches à 14hles vendredi 19/10, 9/11, 7/12 et 11/01 à 18h• Visites commentées traduites en languedes signes françaiseles samedis 27/10, 17/11, 8/12 et 19/01 à 14h• Visites les yeux ferméssamedis 24/11et 26/01 à 10h30 au musée des beaux-artset samedi 27/10 à 10h30 au musée Rude

Pour le jeune public et les familles• Rendez-vous des famillesles dimanches 14/10, 18/11, 16/12 et 13/01 à 14h30• Jeunes artistes d’un dimancheles dimanche 4/11, 2/12 et 6/01 à 14h30• Artistes d’un dimancheles dimanches 28/10, 25/11, 23/12 et 27/01 à 14h30• Un livret-jeux pour les enfants de 7 à 13 ans

Ateliers d’arts plastiquesCycles de 3 ou 6 séances• Ateliers pour les 4-6 ans : mercredis 5, 12 et 19/12 - 9, 16 et 23/01 de 10h à 11h30• Ateliers pour les 7-9 ans : mercredis 14, 21, 28/11 et 5, 12, 19/12 de 13h30 à 15h• Ateliers pour les 10-13 ans : mercredis 14, 21, 28/11 et 5, 12, 19/12 de 15h30 à 17h• Ateliers pour les adolescents et les adultes :mercredis 14, 21, 28/11 et 5, 12, 19/12 de 18h à 20hvendredis 9, 16, 23, 30/11 et 7, 14/12 de 14h30 à 16h30samedis 10, 17, 24/11 et 1, 8, 15/12 de 10h à 12h

Les autres rendez-vousTrois nocturnes de 19h à 21h• 28 novembre : Le salon de Sophie Rude,avec l’association dijonnaise Arteggio• 19 décembre : Le cercle des intimes,lecture de correspondances, en partenariat avec les Archives municipales• 23 janvier : Les Rude en musique, avec les élèves du Conservatoire à Rayonnement Régional de Dijon

Les invités de 12h30• Avec l’artiste Jacques Perreaut :Après la Marseillaise, contrepoint contemporainJeudi 29 novembre • Avec Marila Goux, historienne d’artCostumes, dentelles, belles robes et redin-gotes : le portrait bourgeois dans les règles de l’artJeudi 24 janvier

POUR EN SAVOIR PLUSLes Dijonnais François et Sophie RudeCette exposition retrace la vie des famillesRude et Fremiet, la jeunesse des deuxartistes, leurs relations avec les milieux poli-tiques, économiques et culturels dijonnais. L’occasion de souligner la présence de François Rude dans la cité.Archives municipales17 rue de Colmardu 12 octobre au 18 novembre 2012tous les jours de 14h à 18hentrée gratuite

Un colloque internationalLe monumental. Une valeur de lasculpture, du romantisme au post-modernismeorganisé en partenariat avec le CentreGeorges-Chevrier (CNRS) de l’Universitéde BourgogneAuditorium de la Nef 6 et 7 décembre 2012tristan.u-bourgogne.fr/Monumental

A la Bibliothèque municipale (à la Nef )Présentation d’une sélection d’ouvrages en écho à l’exposition

En vente à la librairiele catalogue de l’exposition296 pages, Somogy Éditions d’art Paris

François et Sophie RUDE.Un couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la LibertéHors-série octobre 2012, Ed. Faton,72 pages, 9€

Hors d’oeuvre n°30 : Monumentalité. Une réflexion sur la sculpturemonumentale d’aujourd’huiPublié sous la direction de ValérieDupont à l’occasion du colloque, ce numéro aborde la notion de la monumentalité et examine les questions qu’elle soulève aujourd’hui à travers les pratiques, les formes et les idées.Journal gratuit d’art contemporainédité par l’appartement / galerie Interface (Dijon)

Palais des ducs et des états de Bourgogne BP 1510, 21033 Dijon Cedextél. 03 80 74 52 09 - mba.dijon.fr

Cette exposition est reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture et de la Communication / Direction générale des patrimoines /

Service des musées de France.Elle bénéficie à ce titre d’un soutien financier exceptionnel de l’État

Page 17: Diversions Besançon octobre 2012

Musiques 17

Rock’n’Troll Festival

Sandrine Anglade met en scène Le Roi du bois à BesançonC’est avec Le Roi du bois, opéra parlé adapté d’un texte de Pierre Michon, que Sandrine Anglade ira à la rencontre du public bisontin. Artiste associée à la Scène nationale de Besan-çon cette année, on la retrouvera à plusieurs reprises dans la capitale comtoise. Elle nous parle de cette première création présentée du 16 au 18 octobre à l’Espace.

Le Roi du bois, publié chez Verdier, est un court récit, épuré comme Pierre Michon a l’habitude d’en produire, prenant la forme d’une confession à la première personne, celle de Gian Domenico Desiderii, valet au service du peintre Claude Gellée, dit le Lorrain, de 1634 à 1659. « Petit prince qui voulut être roi », comme le dit Sandrine Anglade, ce dernier, au nom prédestiné, admire le peintre et voudrait prendre sa place. Gian Domenico est certes un roi dans sa forêt, mais un souverain déchu, fils de métayer, qui n’atteindra jamais la beauté qu’ont exprimé les peintres de son siècle.

Le Roi du bois nous parle de l’insatisfaction qui naît du manque, de la frustration de ne pas devenir ce que l’on voudrait être. Subjugué par sa rencontre avec une jeune princesse dans la forêt alors que, jeune paysan, il n’a que 18 ans, Gian Domenico veut côtoyer les puissants. « Rêver à nouveau la somptueuse découverte du luxe, de l’art, à travers l’étonnante image d’une princesse qui pisse dans les fougères » dit encore la metteur en scène, faisant allusion à cette rencontre fondatrice qui mêle luxe et luxure. C’est cette ambivalence de l’homme, partagé entre nature et culture, sauvagerie et poésie, que Pierre Michon met à jour dans Le Roi du bois. Partagé entre grâce et

bestialité, Gian Domenico illustre finalement la condition humaine elle-même.

Et pourtant, comme nous le rappelle Sandrine Anglade, « le spectacle met aussi en jeu la capacité qu’a l’homme de s’enchanter ». Si le valet du Lorrain décide finalement d’oublier l’enfant qu’il a été - incarné dans la pièce par un jeune chanteur -, Sandrine Anglade souligne que Desiderii est néanmoins capable de regarder le monde.

Elle convoque sur scène un quatuor à cordes et un chant d’enfant lyrique - assuré par un jeune chanteur de la Maîtrise de Paris -. Ils interprèteront la partition créée spécialement par Michèle Reverdy. Ayant composé cinq opéras mais aussi, entre autres, des mélodrames et des contes musicaux, cette dernière a pensé à un opéra parlé pour Le Roi du bois. Les musiciens prendront part à l’action, figurant « les peintres que l’on rencontre sur les pentes de Tivoli » comme le

souligne la compositrice. « Un travail corporel a été fait avec eux » explique Sandrine Anglade.

Les bandes de tulle composant un décor mouvant, peuvent quant à elles être manipulées pour figurer des souches d’arbres, ou au contraire se tendre et devenir la toile du peintre. Un décor qui s’adapte aux humeurs du personnage incarné par Jacques Bonnaffé, dont l’ivresse et la colère lui font parfois discerner des ombres inquiétantes au milieu de la forêt, ses propres fantômes se mêlant aux souvenirs d’enfance. « A l’époque où il écrivait Le Roi du bois, Pierre Michon lisait Les Illuminations de Rimbaud », nous fait remarquer Sandrine Anglade pour souligner la particularité de la langue de l’écrivain, « un ton poétique, très accessible » qui s’inpire aussi des univers clairs-obscurs des tableaux du Lorrain.

- Dominique Demangeot -

Le Roi du bois, Scène nationale de Besançon (Espace), 16 et 18 octobre à 20h, 17 octobre à 19h - www.scenenationaledebesancon.fr

Les trolls sont de retour pour une nouvelle édition d’un festival placé sous le signe du rock, de la pop et du reggae.

Les choses sérieuses débutent avec Forwatts, formation pop rock - avec un zeste de reggae - qui ne vient pas de loin puisqu’elle est originaire... de Foncine-le-Haut ! Place ensuite au reggae des Bison-tins de Mango. La musique jamaïcaine se décline ici sous ses multiples facettes. Le Jurassien Mosskito se présentera ensuite sur scène seul avec sa guitare pour quelques dizaines de minutes teintées de folk. Après lui, Monsieur Pink réinvitera le rock sur les planches, avec au micro un jeune chan-teur originaire d’Irlande. Aux alentours de 23h40 se présenteront sur scène The Sunpilots. Venus tout droit d’Australie, ils présenteront au public leur rock progressif. Leur deuxième album, King Of The Sugarcoated Tongues, est d’ailleurs ce que l’on appelle un concept album, un opéra rock qui nous transporte dans une

société future. Le chant théâtral et plein de relief de Raj nous conte ces histoires. La musique, toute aussi expressive, balance entre un rock musclé, aux intonations mé-tal parfois, mais qui s’embellit souvent de digressions croustillantes à la guitare. Les changements de rythme sont fréquents, comme il se doit dans le rock progressif. Ce deuxième album, que l’on peut situer entre The Who et Muse, pour faire court, est écoutable et téléchargeable gratuitement sur leur Myspace. Un groupe à découvrir assurément pour qui aime le rock épique et quelque peu schizophrène...

La soirée se terminera sur l’électro pop rock des Londaniens de Novata, puis les mix bootlegs de DJ Frogg.

- Manu Gilles -

Festival Rock’n’Troll, Foncine-le-Haut, Salle des fêtes, 13 octobrewww.trollsprod.fr

n°4Octobre 2012

François et Sophie RUDE Un couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté

Le Petit Journal de l’expositionSupplément du journal Diversions

8

Dans les pas de François Rude : un parcours en Côte-d’Or

Maison natale de François Rude5, rue François Rude

Musée Rude8, rue Vaillant

Statue de François Rude par Emmanuel FremietÉcole Nationale Supérieure des Beaux-Arts3, rue Michelet

Statue de François Rude par Pierre VigoureuxPlace Auguste Dubois

Napoléon s’éveillant à l’immortalité par François RudeMusée et Parc Noisot

Buste de Paul Cabet par Emile HébertBeffroi

Statue de Gaspard Monge par François RudePlace Monge

À Dijon

À Nuits-Saint-Georges

À Beaune

À Fixin© Photo S. Lochot © Photo S. Lochot© Photo François Jay

© Photo S. Lochot

© Photo Adrian Goreac © Photo Adrian Goreac© Photo S. Lochot

INFORMATIONS PRATIQUESExposition présentée au musée des beaux-arts, au musée Rude et à la Nefdu 12 octobre 2012 au 28 janvier 2013Horaires d'ouverture de 9h30 à 18h jusqu'au 31 octobrede 10h à 17h à partir du 2 novembrefermé les mardis et les 1er et 11 novembre, 25 décembre, 1er janvierTarif 5€, 3€ (tarif réduit)

Autre point de vente : Office de tourisme de Dijon, 11 rue des Forges0 892 700 558 (34 centimes la minute)www.visitdijon.com

Groupes réservations 03 80 74 52 09

La NefAprès la Marseillaise : un contrepoint contemporain de Jacques Perreaut1, place du Théâtre, Dijondu mardi au vendredi de 11h à 18hle samedi de 10h à 17h

AUTOUR DE L’EXPOSITIONVisites commentéestous les samedis et dimanches à 14hles vendredi 19/10, 9/11, 7/12 et 11/01 à 18h• Visites commentées traduites en languedes signes françaiseles samedis 27/10, 17/11, 8/12 et 19/01 à 14h• Visites les yeux ferméssamedis 24/11et 26/01 à 10h30 au musée des beaux-artset samedi 27/10 à 10h30 au musée Rude

Pour le jeune public et les familles• Rendez-vous des famillesles dimanches 14/10, 18/11, 16/12 et 13/01 à 14h30• Jeunes artistes d’un dimancheles dimanche 4/11, 2/12 et 6/01 à 14h30• Artistes d’un dimancheles dimanches 28/10, 25/11, 23/12 et 27/01 à 14h30• Un livret-jeux pour les enfants de 7 à 13 ans

Ateliers d’arts plastiquesCycles de 3 ou 6 séances• Ateliers pour les 4-6 ans : mercredis 5, 12 et 19/12 - 9, 16 et 23/01 de 10h à 11h30• Ateliers pour les 7-9 ans : mercredis 14, 21, 28/11 et 5, 12, 19/12 de 13h30 à 15h• Ateliers pour les 10-13 ans : mercredis 14, 21, 28/11 et 5, 12, 19/12 de 15h30 à 17h• Ateliers pour les adolescents et les adultes :mercredis 14, 21, 28/11 et 5, 12, 19/12 de 18h à 20hvendredis 9, 16, 23, 30/11 et 7, 14/12 de 14h30 à 16h30samedis 10, 17, 24/11 et 1, 8, 15/12 de 10h à 12h

Les autres rendez-vousTrois nocturnes de 19h à 21h• 28 novembre : Le salon de Sophie Rude,avec l’association dijonnaise Arteggio• 19 décembre : Le cercle des intimes,lecture de correspondances, en partenariat avec les Archives municipales• 23 janvier : Les Rude en musique, avec les élèves du Conservatoire à Rayonnement Régional de Dijon

Les invités de 12h30• Avec l’artiste Jacques Perreaut :Après la Marseillaise, contrepoint contemporainJeudi 29 novembre • Avec Marila Goux, historienne d’artCostumes, dentelles, belles robes et redin-gotes : le portrait bourgeois dans les règles de l’artJeudi 24 janvier

POUR EN SAVOIR PLUSLes Dijonnais François et Sophie RudeCette exposition retrace la vie des famillesRude et Fremiet, la jeunesse des deuxartistes, leurs relations avec les milieux poli-tiques, économiques et culturels dijonnais. L’occasion de souligner la présence de François Rude dans la cité.Archives municipales17 rue de Colmardu 12 octobre au 18 novembre 2012tous les jours de 14h à 18hentrée gratuite

Un colloque internationalLe monumental. Une valeur de lasculpture, du romantisme au post-modernismeorganisé en partenariat avec le CentreGeorges-Chevrier (CNRS) de l’Universitéde BourgogneAuditorium de la Nef 6 et 7 décembre 2012tristan.u-bourgogne.fr/Monumental

A la Bibliothèque municipale (à la Nef )Présentation d’une sélection d’ouvrages en écho à l’exposition

En vente à la librairiele catalogue de l’exposition296 pages, Somogy Éditions d’art Paris

François et Sophie RUDE.Un couple d’artistes au XIXe siècle, citoyens de la LibertéHors-série octobre 2012, Ed. Faton,72 pages, 9€

Hors d’oeuvre n°30 : Monumentalité. Une réflexion sur la sculpturemonumentale d’aujourd’huiPublié sous la direction de ValérieDupont à l’occasion du colloque, ce numéro aborde la notion de la monumentalité et examine les questions qu’elle soulève aujourd’hui à travers les pratiques, les formes et les idées.Journal gratuit d’art contemporainédité par l’appartement / galerie Interface (Dijon)

Palais des ducs et des états de Bourgogne BP 1510, 21033 Dijon Cedextél. 03 80 74 52 09 - mba.dijon.fr

Cette exposition est reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture et de la Communication / Direction générale des patrimoines /

Service des musées de France.Elle bénéficie à ce titre d’un soutien financier exceptionnel de l’État

The Sunpilots

© D

R

‘‘Cette apparition éblouissante, la chair blanche et les dentelles, le pouvoir qu'ont les puissants de jouir avec arrogance du luxe et de la beauté, il va désirer les faire siens’’Le Roi du bois, Pierre Michon (éditions Verdier)

Jacques Bonnaffé, ici devant une toile du Lorrain, sera la voix de Gian Domenico Desiderii dans Le Roi du bois

© D

R

Page 18: Diversions Besançon octobre 2012

Théâtres 18

Le nouveau directeur du Centre Dramatique National présente en ce mois d’octobre sa première création, partageant la mise en scène avec Philippe Lanton. Christophe Maltot sera également présent sur scène puisqu’il interprètera le rôle principal de cette œuvre peu connue de Shakespeare, Timon d’Athènes.

La pièce nous présente un noble athénien dont les dettes accumulées finissent par causer sa chute. Elle se divise en deux parties très distinctes l’une de l’autre. La première est celle de la profusion, quand opulence rime avec insousiance. Timon dépense sans compter et sa générosité attire la convoitise de tous. « Il y a la fête puis un decrescendo durant la fête », explique Christophe Maltot. « Il faut à un moment faire rentrer l’argent dans la caisse pour être solvable ». Dans la seconde partie, Timon, noble déchu, se sépare de ses semblables et devient ermite en retournant à la nature. Pièce de contrastes où Shakespeare explore les différentes facettes de la condition humaine, sans tomber pour autant dans l’opposition facile entre les bons et les méchants.

La detteBien sûr la question de la dette est centrale dans la pièce, et on ne peut plus d’actualité. L’endettement est un asservissement, mais pour le directeur du CDN, « Timon d’Athènes c’est avant tout la question de l’endettement par rapport à une parole donnée. Quand on fait un cadeau à Timon, il redonne obligatoirement un autre cadeau supérieur au premier de par sa grande générosité ». Comédie citadine mais aussi tragédie, Timon

d’Athènes bénéficie ici de l’adaptation qu’en avait faite Jean-Claude Carrière, à travers une traduction contemporaine. « L’adaptation pose réellement la question politique et sociale de cette pièce, plus que d’autres traductions qui sont plus poétiques. Ici c’est condensé, on va à l’essentiel. C’est le rapport citoyen qui m’intéresse le plus, la responsabilité citoyenne vis à vis d’une institution » dit encore Christophe Maltot.

La boucheComme le suggère l’affiche de la pièce, la bouche tient une place centrale dans Timon d’Athènes. La bouche qui mange, prend du plaisir, mais aussi celle qui articule le verbe, qui flatte et qui maudit. Mauvaise langue. Rumeur. « Ce qui est mangé, digéré dans le plaisir dès le banquet, se renverse et est dégluti par la vengeance verbale », souligne Christophe Maltot.

La fêteCe banquet auquel nous convient le directeur du CDN et la troupe qu’il dirige, La Loyale, fait aussi référence, en filigrane, aux quarante ans que célèbre cette année le Centre Dramatique National Besançon Franche-Comté. Manière de réfléchir à ce qu’est le théâtre public en 2012. Un théâtre qui a nécessairement évolué avec le temps, doit se repenser. « On va réfléchir aussi développement durable dans les costumes, la scénographie...», explique Christophe Maltot. « Dans le générique également, car nous sommes inscrits dans un territoire. Je veux rencontrer les artistes de ce territoire. L’idée la plus fameuse de cette décentralisation théâtrale, c’est de travailler avec les gens qui y habitent. Il y aura plusieurs acteurs issus de la région ».

Comme toujours, l’argent demeure le nerf de la guerre mais aussi de la culture, d’autant plus en cette période économiquement trouble que nous vivons. « L’époque à laquelle Shakespeare écrit la pièce est une époque de changement économique », explique Philippe Lanton, qui partage la mise en scène. « On est à la fin d’un monde aristocrate assez ambigü, qui est en train de se transfigurer à travers le Sénat. La fonction de l’argent change symboliquement ». Timon d’Athènes préfigure ainsi à l’orée du XVIIe siècle le tout début du monde capitaliste. « Shakespeare a l’intuition de ce qu’est ce changement et en parle comme un poète », dit encore Philippe Lanton.

D’autres problèmes seront soulevés dans la pièce. « Pourquoi Timon n’entend pas quand son intendant lui parle de sa dette? Il ne finit par l’entendre que quand il n’a plus les moyens de donner », fait remarquer Christophe Maltot. Il y aura aussi la question de l’art comme idée de placement. « On achète des tableaux à des millions d’euros alors que l’artiste a souvent disparu dans la pauvreté. Il y a une spéculation au niveau de l’art. Ce n’est pas pour rien que Shakespeare démarre Timon d’Athènes sur le rapport du poète au peintre ». -.

- Dominique Demangeot -

Timon d’Athènes, Centre Dramatique National Besançon Franche-Comté, Besançon, du 9 au 26 octobrewww.cdn-besancon.fr

Commencer par le commencement : Courteline ?

Auteur de la fin du XIX°, Georges Courteline a passé sa vie à faire rire les gens avec des choses horribles. Courteline, c'est un théâtre simple, plein de fantaisie, fait pour rire, un théâtre où on s'amuse, parce qu'on ne rit pas assez au théâtre.

Un théâtre drôle, mais pas seulement, un théâtre émouvant, enfantin, où il suffit de dire "on disait que..." et ça arrive.

1890 / 1900, c'est la naissance des grands effets spéciaux au théâtre et Courteline écrit beaucoup pour le très spectaculaire "Grand Guignol", le théâtre des horreurs en fait. Un théâtre de sang, de corps éventrés, de viols... Aux soirées Grand Guignol on vient pour voir cinq ou six pièces. Une petite pour commencer, une plus rustique, une pièce d'horreur, une pièce comique, une autre pièce d'horreur, pour finir par un poème de Verlaine.

Folie Courteline - Les Marionnettes de la vie, c'est un spectacle un peu fou, fait de cinq petites pièces. D'ailleurs Courteline travaille uniquement sur des formats courts. Il pose une situation, y plonge un personnage et là il y a comme une réaction chimique, une crise et puis tout est fini, on passe à autre chose. Très souvent l'histoire démarre d'une situation anodine… Un jeune homme rentre chez lui dans la nuit et son ivresse fait qu'il ne trouve pas la serrure. Une fois la serrure trouvée,

"Théodore cherche des allumettes" pour s'éclairer dans la pénombre, son père débarque et tout s'enchaîne. Chez "Les Boulingrins" on sonne à la porte. Entre M. Des Rillettes qui s'invite à boire le thé. Mais M. Des Rillettes est un pique assiette et il vient en fait s'installer pour l'hiver...

Sur les planches du TDB ? Mis en scène par Ivan Grinberg, quatre comédiens déchaînés (Damien Bouvet, Stéphan Castang, François Chattot, Marion Lubat) et une clarinettiste (Alice Caubit) s'amusent des cinq histoires folles de l'auteur. Tout ce petit monde évolue dans un castelet évoquant l'intérieur petit bourgeois XIX°, imaginé par Muriel Trembleau. Une boîte où il se passe des choses incroyables en référence à Courteline qui appelait son théâtre "Les marionnettes de la vie".

Ces mots ont été empruntés à Ivan Grinberg, rencontré lors de la troisième semaine de création du spectacle.

- Charlotte Carbonare -

Folie Courteline - Les Marionnettes de la vie, Théâtre Dijon Bourgogne, du 16 au 20 octobre (Salle Jacques Fornier), et du 11 au 15 décembre (Parvis Saint-Jean)www.tdb-cdn.com

Images de répétitions

© D

R

Création de Timon d’Athènes à Besançon

Folie Courteline - Les Marionnettes de la vie au Théâtre Dijon Bourgogne

Page 19: Diversions Besançon octobre 2012

Des kits de construction pour mieux connaître les sites du Réseau Vauban

En récompense des efforts permanents pour préserver l’héritage du célèbre architecte, qui a notamment conçu la Citadelle de Besançon, le réseau Vauban a été inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en novembre 2008. Afin de sensibiliser les scolaires à l’oeuvre de Vauban, un manuel pédagogique vient d’être édité, distribué à l’ensemble des écoles primaires et collèges des villes du réseau Vauban, complété par un kit de construction.

Le Réseau Vauban a en effet souhaité aller au-delà du manuel pédagogique, estimant qu’il était nécessaire de créer un outil pratique, concret et ludique afin de donner toutes les clés pour comprendre Vauban. C’est pourquoi ont été conçus quatorze kits de construction correspondant aux sites majeurs de Vauban. Ces maquettes sauront amuser les enfants, tout en leur faisant mieux connaître les techniques développées par l’architecte. Les écoles de douze villes accueilleront également ces maquettes. Dix modèles sur quatorze étaient présentés le 5 septembre dernier au Hangar à manoeuvres de la Citadelle de Besançon. Ces kits à découper et construire s’inscrivent dans la continuité directe du manuel des enseignants Les fortifications de Vauban. Lectures du passé, regards pour demain, pour lequel le Réseau Vauban a reçu le prix du patrimoine culturel de l’Union Européenne – Europa Nostra 2012.

« Le jury a sélectionné le projet de Besançon dans la thématique recherche car nous sommes sensibles au côté très scientifique du projet, son originalité », explique Denis de Kergorlay, président exécutif de l’ONG européenne. « Il a pour vocation d’initier les élèves aux travaux de Vauban qui représentent une œuvre significative de la période de Louis XIV en France ». Le dossier de Besançon a reçu l’approbation du jury parmi 226 dossiers venus de 31 pays.

Le maire de Besançon Jean-Louis Fousseret a de plus souligné que la conception du kit n’aurait pu voir le jour sans le soutien du Crédit Agricole Franche-Comté et de la Fondation Crédit Agricole Pays de France. A cette occasion, Elisabeth Eychenne, directrice générale du Crédit Agricole Franche-Comté et Jean-Louis Fousseret, président du Réseau Vauban, ont signé une convention de mécénat.

Le kit de construction est le 24ème projet soutenu en commun avec la Caisse régionale de Franche-Comté et la fondation Crédit Agricole Pays de France. Ces derniers ont notamment participé à l’achat de deux globes mécaniques du XVIIIe siècle visibles au Musée du temps, ainsi qu’à la conservation iconographique de la Porte noire. 45 à 50 projets locaux sont ainsi soutenus chaque année. Citons encore l’aide apportée à l’association « Semons l’espoir » au CHU Minjoz et des opérations de solidarité auprès des écoles, à l’image d’un don de 2000 postes de travail à la municipalité de Besançon, redistribués dans les écoles.

> Les maquettes des sites du Réseau Vauban sont téléchargeables librement à l’adresse suivante : http://www.sites-vauban.org/Kits-decoupage

Les Enchères du Cœur à Micropolis Les Enchères du Cœur est une vente aux enchères destinée à récolter des fonds pour les Restaurants du Cœur du Doubs.

Cette première en France en appelle à la générosité des particuliers, collectionneurs, artistes, peintres, sculpteurs, entreprises ou encore commerçants qui souhaitent léguer un objet. La valeur de ce dernier doit être estimée à 50€ minimum.Les objets récoltés seront mis aux

enchères le 28 octobre à Micropolis, et soumis à l’approbation de Maîtres Gérard Dufrêne et Jean-Paul Renoud Grappin, Commissaires Priseurs à Besançon.Cette manifestation sera parrainée par le journaliste écrivain Philippe Labro et son épouse Françoise, native de Besançon.L’intégralité des bénéfices sera reversée aux Restaurants du Cœur du Doubs.

> Pour tout renseignement :Jean-Charles DiéterléTél : 06.15.21.11.11Mail : [email protected] Enchères du Cœur, Dimanche 28 octobre 2012 à 14h, Micropolis Besançon

Retrouvez chaque mois une sélection des articles de notre site partenaire

www.grandbesancon.infoL’info sur internet en articles, photos et vidéos

© G

rand Besançon.info

Signature de la convention de mécénat entre le Crédit Agricole Franche-Comté et le Réseau Vauban. De gauche à droite : Noëlle Dautzenberg, Fondation Crédit Agricole Pays de France, Elisabeth Eychenne, directrice générale du Crédit Agricole Franche-Comté et Jean-Louis Fousseret, président du Réseau des sites majeurs de Vauban, maire de Besançon

Maquette de l’arsenal de la Citadelle

© G

rand Besançon.info

Page 20: Diversions Besançon octobre 2012

20Diversions Salons

Le Mois du Livre à Belfort

Voilà trente ans que la Ville d’Audincourt met à l’honneur, quand vient l’automne, la bande dessinée mondiale. Les auteurs viennent en effet des quatre coins du monde présenter leurs travaux, comme cette année Philippe Bonifay, installé en Guyane Française depuis 2009. Une nouvelle édition attendue des bédéphiles mais qui saura aussi satisfaire les simples curieux au travers de nombreuses animations durant le week-end - concerts, ateliers, stands de bouquinistes... -.

Dix-huit colonnes Morris accueilleront les affiches des précédentes éditions de la Fête de la BD, comme pour commémorer un événement qui depuis trente ans fédère les amateurs du 9ème art. Si le public aura bien évidemment l’occasion de rencontrer de nombreux auteurs et scénaristes à l’espace dédicace de la Filature Japy, la Fête de la BD propose cette année un focus sur les éditions Asteure. Plusieurs de leurs auteurs iront de plus à la rencontre des élèves dans le Pays de Montbéliard.

De nombreuses animationsLe Centre d’Eveil aux Arts Plastiques et à la BD, c’est en quelque sorte le centre névralgique de la bande dessinée à Audincourt. A l’Espace Japy, une exposition présente les travaux de l’atelier BD mené au centre. Ce sera aussi l’occasion, pourquoi pas, de prendre votre premier cours de BD !Le Pôle Numérique Régional de Franche Comté, dédié au développement et à la promotion des Technologies de l’Information et de la Communication, proposera lui aussi de nombreuses animations.

ExpositionsCette année encore, la BD se lit bien sûr, mais s’expose aussi sur les murs à plusieurs endroits d’Audincourt. La Maison Sahler accueille ainsi Jean-Claude Mézières qui présentera des éléments inédits de sa célèbre bande dessinée Valérian : couvertures, affiches, planches, pour partir dans les étoiles avec le héros de Jean-Claude Mézières.Parallèlement aux travaux des enfants réalisés lors du Pass’Culture, la Bibliothèque Municipale d’Audincourt s’habillera des créations de Roger Windenlocher et Patrick Goulesque, les créateurs du gentil et burlesque dinosaure Nab.

En avant la musique...Le Moloco, nouvelle salle des musiques actuelles du Pays de Montbéliard, a concocté un programme musical avec la Fanfare du Comptoir, le samedi 8 octobre à 16h30 au Studio des 3 Oranges, pour des couleurs swing. Le Moloco vous donne ensuite rendez-vous le soir pour le concert d’Hollie Cook et Blue Job, entre reggae et funk.

Place au conte !À la Bibliothèque municipale, Mapie Caburet nous contera des petites histoires, que Laurence Clément illustrera en parallèle sur de grandes feuilles de papier. Horaires : samedi 14h30, 16h00 et 17h30dimanche 11h00, 14h30 et 16h30

Le Manga à l’honneurAu Studio des 3 Oranges, Rann, auteure de manga française, présentera ses ouvrages tandis qu’à l’Espace Manga, l’école AAA Paris (Apprendre, Approfondir, Accomplir)fera la démonstration de ses animations et formations, pour le moins éclectiques

puisqu’elles vont du manga papier au dessin numérique... voire aux jeux vidéos ! Kaori Yoshikawa, mangaka japonaise, sera notamment présente. Des ateliers dessin et jeux vidéos se dérouleront sur les deux jours.

Concours Ecureuil DécouverteLe concours parrainé par la Caisse d’Epargne de Bourgogne Franche-Comté prime les auteurs de BD débutants. Après Thomas Vieille l’an dernier, pour Les derniers jours d’Ellis Cutting paru chez Gallimard - collection Bayou -, qui sera le nouveau lauréat ? Les planches de ce dernier seront présentées. La cérémonie de remise des prix aura lieu le jour de l’inauguration.

- Dominique Demangeot -

30ème Fête de la BD, Espace Japy à Audincourt, 6 et 7 octobrewww.fete-de-la-bd.audincourt.com

30ème édition de la Fête de la BD à Audincourt

Hollie CookLe héros intersidéral Valérian

Les éditions Asteure seront présentes cette année au festival

En octobre, c’est tout Belfort qui fait la fête à la lecture. Les premiers frimas incitent à rester au coin du feu en compagnie d’un bon roman. Le Mois du Livre, réunissant le Festival du Livre dans les bibliothèques et la Foire aux Livres à l’Atria, propose une multitude d’animations autour de l’écrit.

Festival Du Livre du 6 octobre au 3 novembreLe Festival du Livre fête cette année sa 17ème édition. Dans les bibliothèques belfortaines, le public est invité à se plonger dans les livres. C’est le thème du voyage qui a été retenu cette saison. Le voyage en littérature sera roi cette année, qu’il soit physique, relaté par des écrivains - de Joseph Kessel à Robert Conrad, de Nicolas Bouvier à Blaise Cendrars -, ou abstrait - le fameux pouvoir d’évasion que procure la littérature -. Le festival sera inauguré à la Bibliothèque des 4 As le samedi 6 octobre à 11 heures par l’agence MotAMot, une agence de voyage pas comme les autres - interprétée par la compagnie Cafarnaüm - qui nous fait voyager à travers les livres. A 14 heures, les prix du concours de nouvelles et du concours de cartes postales seront remis aux heureux lauréats. A 17 heures, le groupe belfortain Liber Tango nous fera voyager entre France et Argentine. D’autres concerts seront proposés à la Bibliothèque durant le festival - lecture concert le 13 octobre à 14h30, concert de balafon burkinabé le 3 novembre à 20h -.

ExpositionsDe beaux livres de voyage ou de géographie issus des fonds anciens de la Bibliothèque des 4 As seront exposés. Seront également

montrées des éditions anciennes des Voyages extraordinaires de Jules Verne, et des exemplaires du Magasin d’éducation et de récréation, journal où étaient publiés les romans de l’écrivain. Les carnets de voyage de deux lecteurs de la Bibliothèque seront également offerts aux yeux du public.

Rencontre d’écrivains les 27 et 28 octobrePour aller à la rencontre des écrivains, un mini-salon se tiendra à Belfort, à la Bibliothèque le

27 octobre ainsi qu’à la Foire aux Livres le 28, au Centre de congrès Atria - dédicaces -.

Des ateliers créatifs inciteront le public à participer, pour apprendre à confectionner carnets de voyage et livres accordéons. Contes, projections - les fameuses Bobines sandwich de 12h15 - seront aussi de la partie.

Foire aux Livresdu 12 octobre au 4 novembreComme chaque année depuis 40 ans, l’association Livres 90 organise sa Foire aux Livres. Une pré-ouverture aura lieu le vendredi 12 octobre de 15 heures à 21 heures, avec une dédicace de Pierre Gantner. A l’occasion du livre Pierre Gantner et les Vosges, deux expositions se tiendront au Centre de congrès Atria ainsi qu’à la Tour 41 - peintures, illustrations, bibliophilie... -.Le samedi 13 octobre, ce sera le « Week-end Livre Roi » avec une ouverture non-stop de 10 heures à 19 heures. Les 13 et 14 octobre, se tiendra également le salon Talents d’Artisans. Diverses animations - séances contes, conférences, lectures -, présence d’éditeurs et d’auteurs, sont également au programme.

- Marc Vincent -

Le Mois du Livre de Belfort : Festival du Livre du 6 octobre au 3 novembre et Foire aux Livres du 12 octobre au 4 novembreProgramme complet : www.ville-belfort.fr

Une exposition présente notamment des éditions anciennes des Voyages extraordinaires de Jules Verne

Page 21: Diversions Besançon octobre 2012

21 Diversions Chroniques CD

Retrouvez plus de chroniques, découvertes, interviews

et infos musicales sur www.sensationrock.net

BLUES

Tomcat BlakeTill I Get Back Home(autoproduction)

La slide de Tomcat nous souhaite la bienve-nue sur le morceau d’ouverture Goin’ Back South, comme pour marquer le début d’un voyage sur les terres du blues. La route est forcément poussiéreuse, le soleil tape un peu trop fort mais le décor est planté. Si le bonhomme laisse de côté l’aspect biogra-phique de sa carrière - les nombreux mu-siciens qu’il a accompagnés des années durant -, c’est que Tomcat Blake préfère laisser parler sa guitare. A force d’entendre à longueur de morceaux des chansons plus trafiquées les unes que les autres, blindées d’électro, d’overdubs et de vocoder à tous les étages, on en viendrait presque à oublier le bon goût des choses simples. De la reprise toute en subtilité d’un morceau d’Hank Williams - My Heart Would Know - à I Was The Devil qui tire vers le rock, la voix et la six cordes acérées de Tomcat nous of-frent quelques perles du blues, parfois tradi-tionnelles comme ce goûtu How Long, How Long Blues - bien trop court ! - entre autres intermèdes acoustiques, illustrant le parti pris de l’artiste de parcourir l’histoire du blues américain. La guitare caméléon trace des sillons groovy, des midtempos authentiques, ou encore ce Hole In Me teinté de réminis-cences country, avec l’orgue jamais loin dans ses talons. - Dominique Demangeot -

POP ROCK

MossNever Be Scared, Don’t Be A Hero(Excelsior Recordings)

Il faut avoir vu Moss sur scène pour se rendre compte de la puissance de ce groupe, jouant en ligne face au public avec derrière lui un mur d’amplis Fender, le tout dans une énergie communicative. Moss est l’un des trésors les mieux cachés de Hollande. Mais il ne reste pas planté à Amsterdam, a déjà vu du pays et acquis des fans en Europe. Ce deuxième album au double titre est un sérieux concurrent à tous les albums rock du moment. Wombats, Friendly Fires, Phoe-nix par exemple. Les Hollandais ne déméri-tent pas un instant avec cette poignée de tubes. Les guitares sont affûtées, les rythmes fougueux et la voix claire du charismatique Marien Dorleijn éclairent le quotidien de spectateurs chanceux mais pas (encore) des radios nationales. En plus d’être d’excel-lents mélodistes, Moss injectent un petit côté psyché à leurs compositions avec l’aide de quelques claviers, et des harmonies vocales telles qu’on se croirait chez les Fleet Foxes. - Simon Grangereau -

Moss seront en concert à La Rodia de Besançon le 10 novembre prochain à 20h30, avec This Year’s Girl en première partie. Soirée de soutien à Radio Sud.

ROCK

The NapoleonsMud, Sand, Overseas(autoproduction)

Avec leur premier EP, les nancéens de The Napoleons reviennent aux fondamentaux du rock en proposant avec ces quelques titres une palette fournie. Un EP d’ouverture qui explore plusieurs pistes et nous laisse curieux quant à la suite des événements pour ce jeune groupe prometteur. The Na-poleons creuseront-ils la voie d’un blues rock huileux, à l’image du bien nommé Louisiana, avec sa batterie lourde comme un ciel d’orage en Nouvelle-Orléans, en-flammé de slide ? Ou bien s’aventureront-ils sur des terres plus modernes comme avec Magnetism ? Un morceau taillé pour les concerts, concis et allant droit au but, le pe-tit chorus de guitare en plus avec un refrain entrainant juste ce qu’il faut. I.J.I.M.P nous emmène lui quelques décennies plus tard vers un rock plus musclé et métallique. - Sébastien Marais -

CHANSON JAZZ MANOUCHE

La Caravane PasseGypsy For One Day(XIII Bis Records / Warner)

Sans attaches, La Caravane l’est assuré-ment, prônant le mélange des cultures dans Rom à Babylon et la chanson titre. Une di-mension cosmopolite que l’on retrouve dans cette musique d’Europe de l’Est bom-bardée d’influences rock, punk et world. Pour «être riche comme Goran Bregovic», La Caravane Passe a donc composé un cock-tail pour le moins explosif. Sur T’as la touche manouche, le groupe égratigne gentiment les bobos et invite même Sanseverino et l’incroyable Stochelo Rosenberg, expert ès jazz manouche. La prise de tête n’est pas vraiment au goût du jour chez Toma et ses amis. On se délecte du kitschissime Saint Tro-pez, tandis que le Strip-tease burlesque, plus électrique, est une belle ode aux dames bien en chair. Shouf la chapka prend des accents hip hop même si très typée musi-calement... entre Russie et Moyen-Orient ! Irrésistible invitation à prendre part à cette caravane voyageuse. - Manu Gilles -

POP FOLK

Melody’s Echo ChamberMelody’s Echo Chamber(Fat Possum/Weird World/Domino/PIAS)

Ce nouveau projet piloté par Mélody Pro-chet (ex-My Bee’s Garden) n’a pas fini de faire parler de lui, notamment avec ce nou-vel album de dream pop soigneusement composé. C’est avec Kevin Parker, leader du groupe australien Tame Impala, que Mé-lody a enregistré cette poignée de titres pla-nants. La voix est sensuelle, les guitares satu-rées, c’est du Cocteau Twins en accéléré. La multi-instrumentiste a su capter toutes les influences de cette pop rêveuse (on entend Spiritualized, Beach House, The Jesus & Mary Chain...). On savoure donc ces mots d’en-fants et ce solo de guitare sur Be Proud Of Your Kids. Quand Vas-Tu Rentrer ? joue avec une petite boucle de claviers comme pour nous rappeller une pop 60’s nonchalante et par ricochets une certaine forme d’insou-ciance et donc l’enfance. Sometime Alone, Alone, enregistré alors qu’elle est seule dans le studio de Parker avec du matériel qu’elle ne connait pas, nous donne à goûter au savoir-faire de Mélody, une guitare noisy et une boîte à rythmes accompagnant sa voix presque hantée, dont l’enregistrement a été, quant à lui, réalisé dans une maison familiale pleine de souvenirs, sur la Côte d’Azur. - Simon Grangereau -

POP ROCK

Absynthe MindedAs It Ever Was(AZ / Universal)

Les Belges s’étaient fait remarquer il y a trois ans en France avec leur quatrième opus. Si la formation délaisse les mélanges hétéro-clites qui caractérisaient leurs précédentes productions - couleurs jazz, klezmer et autres joyeusetés cosmopolites -, Bert Ostyn et ses acolytes recentrent le propos autour d’une pop bien amenée à l’image du single Space qui ouvre en beauté l’album. End Of The Line ou la chanson titre nous donnent envie de les suivre dans leur sillage folk rock, tout à la fois léger et enlevé, bon équilibre entre les cordes de la pop et une batterie omniprésente. N’oublions pas ce petit côté fantasque collant souvent aux groupes belges - DEUS, Sharko... -, ressortant notam-ment sur le bipolaire et sautillant You Will Be Mine ainsi que sur Crosses - on retrouve tout de même ici des couleurs des pays de l’Est -. Nouvel album d’une grande cohérence à découvrir, même si chaque morceau évo-lue, imperceptiblement mais sûrement, vers d’autres sphères sonores. Il suffit pour s’en convaincre, de sauter à la piste 6 Little Ras-cal, intéressant objet new wave lacéré de violons et de touches synthétiques. - Dominique Demangeot -

DUB ELECTRO

ZenzileElectric Soul(Yotanka / Differ Ant)

C’est sur la voix sensuelle de Jamika que s’ouvre le nouvel album de Zenzile. La for-mation angevine, qui importait le Dub en France au milieu des années 90, ne s’est jamais reposée sur ses lauriers, portant constamment son art musical vers de nou-velles sphères sonores. C’est une fois encore le cas avec Electric Soul qui apporte une nouvelle pierre à l’édifice musical de Zen-zile. L’électisme est toujours là, niché entre machines et instruments traditionnels, ten-sion latente entre rythmiques reggae, beats synthétiques et dentelles sonores. C’est aussi la première fois que le groupe produit un album où l’on trouve du chant sur chaque piste, introduisant Jérôme «Jay Ree» El Kady, chanteur à la large palette se partageant les morceaux avec Jamika Ajalon. Pas vé-ritablement de soul au sens strict du terme mais une musique avec une âme bien pré-sente assurément, faite de morceaux lan-goureux où le tempo respire, pulse, apte à faire naître à l’esprit un archipel de pay-sages et d’ambiances. Le son Zenzile est savemment construit, patiemment élaboré et ce n’est pas pour rien que certains évo-quent un certain groupe de Bristol à leur en-droit... Du grand art. - Manu Gilles -

POP FOLK

Domino_eDomino_e(Wooden Home Records)

Un duo garçon-fille délivre un premier album captivant, mélodique, mélancolique et noi-sy, fait à la maison de l’enregistrement à la pochette. En onze titres, l’univers du duo se dessine et offre un voyage entre envolées noisy - développées en live - et atmosphères éthérées que l’amateur saura apprécier. L’énigmatique Close To Yr Deep Soul ouvre le bal avec des sonorités à la Yo La Tengo, riffs de guitares entêtants et batterie feu-trées à l’appui. Le chant plein de reverb’ va et vient au gré des changements de rythmes et des ruptures. Puis, Brother et ses guitares que ne renierait pas Thurston Moore viennent bousculer la donne, avant de lais-ser la place à d’autres titres ambiants. Ce petit instrument est également présent sur le troublant Sitting On A Ballbearing, une bal-lade mélancolique. David y chante comme un J Mascis assagi. Plus pop et acoustique, Sister Angel et Moon Valley nous renvoient à certains des titres les plus enjoués de So-nic Youth, David et Audrey dialoguant avec leurs instruments pour créer cet univers riche en textures et en sons, immortalisé sur ga-lette avec peu de moyens mais non sans inspiration. - Simon Grangereau -

Page 22: Diversions Besançon octobre 2012

Littératures 22

BDL’âge d’or de Mickey Mouse - Tome 4 Floyd GottfredsonEditions Glénat

Si on en croit la petite histoire, Walt Disney au-rait imaginé le personnage de Mickey Mouse lors d’un voyage en train entre New York et Hollywood. A l’origine il l’aurait prénommé Mortimer mais l’aurait rebaptisé Mickey sur les conseils de son épouse. Plus vraisemblable-ment, Mickey Mouse fut créé graphiquement par le dessinateur Ub Iwerks, Walt Disney s’en attribuant ensuite la paternité. C’est en no-vembre 1928 avec la projection publique de Steamboat Willie, le premier court-métrage parlant mettant en scène la petite souris, que celle-ci acquiert sa notoriété. Le King Fea-tures Syndicate, à l’affût de toutes les nou-veautés, prend alors contact avec les studios de Walt Disney, afin d’en réaliser une bande dessinée quotidienne dès 1930. Floyd Gottfredson, est en fait le deuxième dessinateur de Mickey, il intervient lors du se-cond épisode et ne le quittera plus jusqu’en

1975. S’il n’a jamais signé les histoires de Mic-key, il est considéré comme « le » dessinateur du personnage avec environ quelques 15000 strips.Les éditions Glénat nous proposent les meilleures histoires réalisées par Floyd Gott-fredson dans un superbe grand format de 128 pages. Son trait rond et efficace a conduit ce personnage emblématique dans tous les coins du monde et à travers toutes les époques ! Cette intégrale de 12 tomes réuni-ra de manière chronologique les histoires de l’âge d’or de Mickey de 1936 à 1955.

Golias, le roi perdu - Tome 1Le Tendre et LereculeyLe Lombard

Ne cherchez pas sur la carte l’île Grecque d’Ankinoë, elle n’existe pas. Mais l’album de BD réunissant le duo Le Tendre et Lereculey existe bien lui. Et quelle réussite que cette BD, le scénariste de La Quête de l’Oiseau du Temps Serge, Le Tendre, et le dessinateur de

Merlin Lereculey, nous transportent dans une Grèce antique de légende. L’histoire puise dans nos mythes ancestraux et réveille cer-tains des plus profonds sentiments humains, de la jalousie fraternelle au désir impérieux de puissance et de pouvoir, servie par le trait virtuose et extrêmement précis de Jérôme Lereculey. Ce premier tome se lit d’une traite et avec passion. Le Prince Golias rêve de voyages tout en s’entraînant avec son com-pagnon d’armes et en jouissant des douces mélopées de sa sœur. Mais quand son cou-sin décide d’assouvir ses pulsions les plus sor-dides, les luttes de pouvoir larvées éclatent au grand jour et remettent en cause la desti-née de chacun.

GaïaYannick MongetEditions Bragelonne

Que choisir entre une bonne BD et un bon Thriller ? Difficile de se décider. Et pourquoi pas l’un et l’autre, finalement ? Les éditions

Bragelonne continuent de nous proposer de bons ouvrages tel ce Gaïa écrit par Yannick Monget. Tout commence de nos jours en Amazonie au Brésil, Alexandre Grant, PDG de la compagnie d’exploitation forestière Amazonian Wood et d’une société de bio-technologie américaine, n’a pas d’autre choix que de se déplacer pour observer et comprendre des phénomènes nouveau et inexpliqués qui affectent les écosystèmes du monde entier. Le comportement des ani-maux est bouleversé, les espèces végétales frappées d’impossibles mutations. C’est alors qu’une terrible épidémie se propage sur toute la planète. Grant se retrouvera alors au cœur d’une base secrète française avec Anne Cendras la célèbre biologiste, convain-cue que ce cataclysme n’a rien à voir avec le réchauffement climatique. Que s’est-il passé ce mois passé sous terre ? C’est en-touré de militaires et de savants que Grant et Cendras découvriront la vérité, l’humanité vit ses derniers moments ! Gaïa se révolte !Yannick Monget, Président du groupe Sym-biome spécialisé des questions touchant à la crise bioclimatique contemporaine nous fait vivre un Thriller haletant, prenant et percutant avec une fin à rebondissement étonnante !

- Bruno Kolanek -

Quand l’historien Lucien Febvre débutait sa carrière à BesançonRencontre avec Joseph Pinard

Joseph Pinard, normalien et agrégé d’histoire, historien local bien connu, consacre son dernier ouvrage à l’éminent Lucien Febvre, créateur de la revue des Annales, qui eut la particularité de débuter sa carrière d’enseignant à Besançon, et de militer au sein de la SFIO locale. Joseph Pinard est aussi un homme politique. Il fut conseiller général socialiste pendant presque trente ans et député du Doubs de 1981 à 1986, mais son travail historique lui vaut des éloges de la part de ses adversaires de gauche comme de droite. Ainsi Jean-Luc Mélenchon a salué, sur l’antenne de France Inter le 14 mai 2012 « un historien très pointu », tandis que Jean-Louis Debré, actuel président du Conseil constitutionnel, l’a félicité par écrit pour son dernier ouvrage.

En étudiant un aspect très particulier et très court de la vie de Lucien Febvre, le livre de Joseph Pinard rend compte de la vie quotidienne à Besançon, en faisant des zooms sur des moments méconnus de l’histoire de la ville. Il offre aussi un regard sur ce que c’est d’être militant socialiste dans une petite ville de province. Il y a donc plusieurs lectures possibles de ce livre, mené d’une plume alerte, et qui arrive à nous faire partager la passion de l’auteur pour les hommes dont il décrit le parcours.

Ce livre sur Lucien Febvre confirme votre intérêt pour l’histoire locale.Il prolonge l’intérêt pour l’histoire sociale locale qui est trop souvent oubliée. Je me suis intéressé, auparavant, au père de Minjoz, au soldat Bersot, au Docteur Baigue. S’agissant de Lucien Febvre, c’est un grand historien, amoureux de la Franche-Comté. Léon Werth a dit à propos de lui : « Je l’ai vu extraire de vieilles pierres, la vie ».Et surtout, il y a ces 31 articles qu’il a donnés au Socialiste comtois et que personne n’avait exploités.

Comment était le jeune Lucien Febvre ?Il arrive à Besançon en « indigné » et à l’époque, il y avait de quoi. Des affaires, comme celles du procès Navilly, où un pauvre soldat est condamné à mort simplement parce qu’il avait trop bu. Il était sincère mais il prenait ses rêves pour des réalités. Toutefois c’est un homme intelligent et il a bien vu que les radicaux n’étaient pas si usés que ça. Il y avait même dans la région des personnalités de premier ordre comme Jules Jeanneney qui fut ministre de Clémenceau puis de De Gaulle. De même, si on note qu’au début, il écrit beaucoup d’articles anticléricaux, cette thématique disparait peu à peu de ses textes. Je pense que là aussi, il a vu que les hommes d’église étaient, ici, moins extrémistes.

Vous dites que Lucien Febvre « prenait ses rêves pour des réalités », or votre expérience personnelle ainsi que vos travaux sont marqués par la valorisation des avancées qu’ont réussi à obtenir les réformistes.Je suis orphelin, mon père est mort quand j’avais trois ans. Ma mère a élevé seule

quatre enfants. Je crois que j’ai eu conscience très tôt du fait que je n’avais pu faire d’études que grâce aux lois de la République, dues notamment à la Troisième République et aux Radicaux. Par exemple, j’ai une profonde vénération pour le ministre du Front populaire – qui d’ailleurs a été tué par la Milice – Jean Zay. J’ai quand même été boursier de la République pendant douze ans (quatre ans de collège, trois ans d’école normale, une année de classe préparatoire, ensuite quatre années d’école normale supérieure, où là je n’étais même plus boursier, j’étais fonctionnaire).Il me semble qu’il y a un certain nombre de sujets tabou qui sont dus à une prégnance marxiste. On ne parle jamais, ainsi, de tous ces socialistes et ces syndicalistes qui sont passés au réformisme. De tous ces gens qui voulaient faire du concret et qui en avaient marre des querelles idéologiques. Il y a ce décalage entre le discours et la réalité. L’échec des coopératives dans le coin est tout de même à signaler, alors que le docteur Baigue rêvait d’une fédération de coopératives.

Un mépris du réformisme que vous faîtes remonter à la première guerre mondiale et à l’Union sacrée. Il n’est d’ailleurs pas innocent que vous ayez consacré la plupart de vos travaux à cette période d’avant guerre, qualifiée a posteriori de « Belle époque ».J’ai découvert que je m’appelais Joseph en mémoire d’un oncle mort à la guerre à l’âge de vingt ans. Il était assez classique à l’époque de donner aux enfants le prénom d’un proche disparu. Je me suis donc toujours intéressé à ceux qui ont tout tenté d’empêcher la guerre. C’est cela qui m’a

conduit à m’intéresser aux radicaux de l’époque qui ont tenté, jusqu’au bout, dans un contexte de montée des nationalismes, d’éviter que cette catastrophe advienne. On oublie souvent le courage qu’il a fallu à ces parlementaires pour ne pas hurler avec les loups.

Vous n’aimez pas beaucoup les sociologues. Pour autant, vous vous intéressez, comme eux, au cas des « identités multiples ».Je me suis toujours intéressé aux multi-appartenances, à des alliances qui peuvent être improbables et surtout qui évoluent en fonction des lieux et du moment. Ainsi en 1906, les ouvriers de Lip pouvaient aller perturber un meeting nationaliste en pleine Affaire Dreyfus à l’aide de sifflets fournis par leur employeur. Ces mêmes sifflets servent quelques années plus tard à huer les ouvriers recrutés par leur patron pour casser un mouvement de grève.

Quel est l’apport, selon-vous, d’une telle plongée dans notre passé ?Ce livre est aussi, pour moi, l’occasion de remettre en cause le mythe du bon temps qui est pour moi un mythe lepéniste. Je note qu’on dit toujours que c’était mieux avant et que pourtant, il ne vient à l’idée de personne d’installer des cabinets de dentistes à l’ancienne pour soigner les gens.

- Propos recueillis par Martial Cavatz -

Joseph Pinard, Lucien Febvre, militant socialiste à Besançon, 1907-1912, Cêtre, 2012, 328 pages - 23 €.

‘‘ Je crois que j’ai eu conscience très tôt du fait que je n’avais pu faire d’études que grâce aux lois de la République ’’ Joseph Pinard

Page 23: Diversions Besançon octobre 2012

Cinéma 23

26 septembreSavagesDe Oliver Stone Thrilleravec Blake Lively, Taylor KitschBen et Chon s’enrichissent grâce au business du cannabis officiellement produit pour des raisons thérapeutiques. Le cartel mexicain propose une collaboration mais Ben et Chon refusent.

Les Mouvements du bassinDe HPG Drameavec Rachida Brakni, Joana PreissHervé obtient un poste de veilleur de nuit dans une usine. Il espionne un couple dont la femme vend son corps avec l’approbation de son mari.

Les SeigneursDe Olivier Dahan Comédieavec Franck Dubosc, Gad ElmalehUn ancien joueur de football doit obtenir un emploi stable afin de revoir sa fille et devient entraîneur d’une équipe de foot.

Le Magasin des suicidesDe Patrice Leconte Animationavec Bernard Alane, Isabelle SpadeDepuis dix générations, un magasin vend des produits pour aider les clients à se suicider. Un jour, un adversaire apparait : la joie de vivre.

Vous n’avez encore rien vuDe Alain Resnais Comédie dramatiqueavec Mathieu Amalric, Sabine AzémaUn auteur d’art dramatique convoque, par delà sa mort, tous les comédiens qui ont joué dans sa pièce Eurydice.

Resident Evil : RetributionDe Paul W.S. Anderson Actionavec Milla Jovovich, Kevin DurandUn virus mortel décime peu à peu la population et transforme les êtres humains en morts vivants.

Le Chien du TibetDe Masayuki Kojima Animation

Tenzin doit emménager avec son père au cœur de la forêt tibétaine. Ce changement lui parait difficile et les tâches ardues.

Fear of FallingDe Bartosz Konopka Drameavec Marcin Dorocinski, Krzysztof StroinskiUn journaliste de télévision reçoit un appel du centre psychiatrique où son père est hospitalisé.

Gébo et l’ombreDe Manoel de Oliveira Drameavec Claudia Cardinale, Jeanne MoreauGebo continue son activité de comptable pour subvenir aux besoins de sa famille : sa femme et leur belle fille. L’absence du fils occupe tous les esprits mais un jour, Joao revient.

Red HeartDe Halkawt Mustafa Drameavec Shahen Jamal, Soran IbrahimDeux adolescents s’aiment. Mais leur amour sera mis à rude épreuve avec leur fugue et l’incarcération de Soran.

ComplianceDe Craig Zobel Drameavec Ann Dowd, Dreama WalkerUne gérante de fast food place une de ses employées sous surveillance suite à une suspicion de vol.

3 octobreElle s’appelle RubyDe Jonathan Dayton Comédieavec Paul Dano, Zoe KazanCalvin, romancier à succès, doit écrire sur la fille de ses rêves. Un jour, il la rencontre pour de vrai.

Taken 2De Olivier Megaton Actionavec Liam Neeson, Famke JanssenBryan Mills, ex-agent de la CIA, est parvenu à libérer sa fille de la Mafia. A présent, le chef du clan veut se venger.

ExamDe Stuart Hazeldine Thrilleravec Luke Mably, Adar BeckHuit personnes sont sélectionnées pour passer la dernière épreuve d’une série de tests en vue d’être embauchées dans une entreprise. L’épreuve est déroutante : ne rien écrire sur la feuille.

Kirikou et les hommes et les femmesDe Michel Ocelot Animationavec Romann Berrux, Awa Sène SarrLe grand-père raconte les aventures de Kirikou qui a fait preuve de bravoure et d’imagination dans ses péripéties.

MortemDe Eric Atlan Thrilleravec Daria Panchenko, Diana RudychenkoUne jeune fille est confrontée aux démons de son inconscient une nuit durant.

Damsels in distressDe Whit Stillman Comédie dramatiqueavec Greta Gerwig, Carrie MacLemoreQuatre étudiantes ont décidé de mettre l’ambiance dans une université de la côte Est.

Pauline DétectiveDe Marc Fitoussi Comédieavec Sandrine Kiberlain, Audrey LamyPauline est persuadée qu’un crime a été commis dans le palace où elle séjourne avec sa sœur et son beau-frère.

Do Not DisturbDe Yvan Attal Comédieavec Yvan Attal, François CluzetJeff et Ben fêtent leurs retrouvailles. Ils décident de coucher ensemble devant une caméra.

10 octobreClochette et le secret des féesDe Bradley Raymond Animationavec les voix de Timothy Dalton, Lucy LiuLa téméraire Clochette décide de se rendre dans la Forêt Blanche et rencontre la fée des glaces.

Tous les espoirs sont permisDe David Frankel Comédieavec Meryl Streep, Tomy Lee JonesKay souhaite pimenter la vie de son couple avec Arnold et s’inscrit à une thérapie.

TedDe Seth Mac Farlane Comédieavec Mark Wahlberg, Mila KunisJohn fait le vœu de voir son ours en peluche Ted s’animer et devenir son meilleur ami pour toujours. Son vœu s’exauce et 30 ans plus tard, John et Ted sont toujours ensemble !

Like someone in loveDe Abbas Kiarostami Drameavec Rin Takanashi, Takashi OkunoUn vieil home rencontre une jeune femme et lui offre l’hospitalité.

God bless AmericaDe Bobcat Goldtwait Comédieavec Joel Murray, Tara Lynn BarrFranck, seul et malade, décide d’assassiner toutes les personnes qu’il croise. Il sera rejoint par Roxy, une lycéenne.

Dans la maisonDe François Ozon Comédie dramatiqueavec Fabrice Lucchini, Kristin Scott ThomasUn jeune lycéen s’immisce dans la vie d’un camarade de classe. Il décide de raconter son expérience dans les rédactions qu’il rend à son professeur de français.

InsensiblesDe Juan Carlos Medina Thrilleravec Lluis Soler, lea SeguraIl y a près de 80 ans, un groupe d’enfants a subi des expériences médicales pour les rendre insensibles à la douleur.

Par les épinesDe Romain Nicolas Drameavec Agnès Soral, Renaus Denis-JeanQuatre personnages vivent de manière ordinaire en faisant face à leurs problèmes : Madame Rose, Juliette, Rudy et Marilyn.

Ted le 10 octobre

Taken 2 le 3 octobre

Le magasin des suicides le 26 septembre

Page 24: Diversions Besançon octobre 2012