diversions septembre 2010

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Besançon #27 ACTU - Radio FMR à Montrapon Fontaine-Écu Berth - Energie Jeune - La culture au fil du Doubs : interview d’Yves-Michel Dahoui CULTURE - Les Celtivales - Rock’n’Troll Festival - Festival vocal de Lons-le-Saunier - Les Indes Dan- santes - Moulin de Brainans - La saison du Nouveau Théâtre - La Chute de la maison Usher - Scènes du Jura - Pavé dans la Mare - Erró, 50 ans de collages au Musée des Beaux-Arts de Dole + l’Agenda du mois p.4 / sorties Cinéma p.21 octobre Mensuel gratuit d’informations 2010

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Journal culturel

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Page 1: Diversions septembre 2010

Aire Urbaine

Besançon#27

ACTU - Radio FMR à Montrapon Fontaine-ÉcuBerth - Energie Jeune - La culture au fil du Doubs : interview d’Yves-Michel Dahoui CULTURE - Les Celtivales - Rock’n’Troll Festival - Festival vocal de Lons-le-Saunier - Les Indes Dan-santes - Moulin de Brainans - La saison du Nouveau Théâtre - La Chute de la maison Usher - Scènes du Jura - Pavé dans la Mare - Erró, 50 ans de collages au Musée des Beaux-Arts de Dole + l’Agenda du mois p.4 / sorties Cinéma p.21

octobre

Mensuel gratuit d’informations

2010

Page 2: Diversions septembre 2010

CELTIC LEGENDS - 07/10/10 AXONE MONTBELIARD

LES VOIX MYTHIQUES - 08/10/10 CATHEDRALE ST BENIGNE DIJON

PLUS SI AFFINITES - 13/10/10 – KURSAAL BESANCONavec Mathilda May et Pascal Légiti-mus

CHRISTOPHE MAE - 26/10/10 DIJON - ZENITH

CELTIC LEGENDS - 23/11/10 PARC EXPOS - MULHOUSE

CHANTS ET DANSES DE L' ARMEE ROUGE - 19/11/10MICROPOLIS BESANCON

CELTIC LEGENDS - 01/12/10 MI-CROPOLIS BESANCON

LORD OF THE DANCE - 07/12/10 AXONE - MONTBELIARD

STEPHANE ROUSSEAU15 /02/11PARC EXPOS - MULHOUSE

STEPHANE ROUSSEAU- 16/02/11MICROPOLIS BESANCON

CALOGERO - 18/02/11THEATRE - BESANCON

THOMAS N'GIJOL - 15/03/11 THEATRE - BESANCON

EDDY MITCHELL - 22/03/11 BESANCON - MICROPOLIS

YANNICK NOAH - 23/03/11 AXONE - MONTBELIARD

ROLAND MAGDANE - 24/03/11 KURSAAL - BESANCON

MICHEL SARDOU - 26/03/11 ZENITH - DIJON

CALI - 07/05/11MICROPOLIS -BESANCON

GOSPEL POUR 100 VOIX - 12/05/11MICROPOLIS BESANCON

LES HOMMES VIENNENT DE MARS LES FEMMES DE VENUS 22/06/11

Radio Sud entame sa restructuration.

Si la radio possède ses émissions phares, Sensa-tion Rock chaque matin de 7h à 9h30, Radio Etna le mercredi, l’Agenda de François chaque midi... elle recherche également de nouveaux animateurs qui souhaiteraient proposer une émission régulière, mais aussi toute personne désireuse de s’inves-tir dans une radio associative : enregistrement de chroniques, reportages, sujets divers, administra-tion, technique, pas nécessairement de direct.

Formation aux métiers de la radio assurée. Toutes les idées d’émissions sont les bienve-nues : thématiques sociales, musique, théâtre, littérature, histoire, etc.

Pour tous renseignements : 06 34 12 01 91

Location : Géant Casino Fnac, magasins Carrefour Auchan, Leclerc, FRACAS

www.ticketnet.fr www.fnac.comwww.digitick.com et points habituels

Renseignements : LOSP 03 81 80 86 03

Page 3: Diversions septembre 2010

REPÉRAGES - 4L’agendaBerth : rentrée littéraire et rentrée des chartersEnergie JeunePremières salves artistiques à la future Fabrique culturelleLa culture au fil du Doubs

MUSIQUES - 8Les CeltivalesOrchestre de Besançon Montbéliard Franche-Comté

Rock’n’Troll FestivalFestival vocal de Lons-le-SaunierLa VapeurLe Moulin de Brainans

THÉÂTRES -12Saison du Nouveau ThéâtreLa Chute de la maison UsherPasser la porte avec Jérôme ThomasL’Oiseau vertLes Scènes du Jura s’affirment

DANSES - 15Les Indes dansantesJoanne Leighton au CCN Franche-Comté de Belfort

OUVREZ LES YEUX - 17L’art et l’entreprise au Pavé dans la MareErró, 50 ans de collages au Muséedes Beaux-Arts de Dole

LITTÉRATURES - 18Festival Conte et CompagniesFête de la BD du Pays de Montbéliard

EN ALSACE - 18Les 10 ans de C’est dans la valléeLa saison chorégraphique à Pôle Sud

CINÉMA - 21

CHRONIQUES - 23

Diversions - Edition BesançonJournal d’information gratuit 12, rue des Vieilles Perrières25000 Besançon03 81 57 58 92 - 06 34 12 01 [email protected] : SARL DiversionsRCS : 508 184 934Directeur de la publication : Boban Stanojevic03 81 57 58 92 / 06 34 12 01 [email protected]

Rédacteur en chef : Dominique [email protected]

Rédaction : Gilles Bloin, Martial Cavatz, Sophie Choffant, Frédéric Dassonville, Domi-nique Demangeot, Nicolas Keshvary, Hector Mann, Sébastien Marais, Paul Sobrin, Bo-ban Stanojevic, Marc Vincent, Caroline Vo Minh

Comité de relecture : Dominique Demangeot, Caroline Vo Minh

Régie publicitaire : Boban Stanojevic - 03 81 57 58 92 / 06 34 12 01 91- [email protected]

Dépôt légal : octobre 2010© Diversions 2010Imprimé en Espagne - RotimpresISSN : en cours

valeur : 1,15 euros offertDiversions est diffusé gratuitement sur la Bourgogne Franche-ComtéProchaine parution : 27 octobre 2010

Du 13 septembre au 1er octobre, la ra-dio FMR de la compagnie Teraluna a sévi sur le quartier Montrapon Fontaine-Écu, des émissions quotidiennes com-posées de concerts, entretiens, témoi-gnages, une mine d’informations sur la vie des habitants du quartier.

De Martine, née pas loin du stade, allée à l’école Brossolette et « Ministre du quartier » y habitant depuis 55 ans, à Lisiane et Jacque-line, agents d’accueil de la Maison de quar-tier place de Coubertin, secrétaires et même animatrices, les invités se succèdent et don-nent une image bigarrée de Montrapon.L’occasion de parler notamment de la Mai-son de Quartier où Lisiane et Jacqueline assurent notamment ce fameux lien social avec les 800 adhérents annuels, répondant aux questions diverses, activités, loisirs, re-cherche d’emploi, aide sociale, etc.

On ne sait pas toujours combien ce quartier est vaste, couvrant Montboucon, la Bouloie, Montrapon, Fontaine-Écu, Montjoux et re-présentant entre 12 et 14.000 habitants, des sous-quartiers qui ne sont pas forcément re-liés les uns ou autres « mais c’est un quartier plein de ressources où l’on trouve des ins-tallations sportives, l’université, Thémis, des maisons d’habitation qui sont les forces de

ce quartiers. Le travail de la Maison de quar-tier c’est de relier toutes ces forces », ajoute Jean-Paul Martino, directeur de la Maison de Quartier. Une Maison qui s’exporte, au Grand Kursaal par exemple avec la Fête de la Danse réunissant 120 danseurs et 500 spec-tateurs. Une Maison de quartier qui va aussi vers les publics en difficulté, rassemblant les gens et les compétences de chacun avec de nombreux partenaires, dont le CCAS, l’éducation.

Brigitte Christophe, CPE du collège Stendhal, évoque l’espace Parents, pensé et construit pour renforcer le lien entre familles et col-lège. Il s’agit d’un lieu de ressources où les parents peuvent rencontrer des profession-nels pour parler de difficultés diverses qui se posent aux élèves et leurs parents, une équipe constituée de la Maison de quartiers et ses partenaires, assistante sociale, psycho-logue, « une équipe large qui dépasse celle de l’éducation nationale », explique Brigitte Christophe.

Sur les ondes, nous croisons ensuite Elsa, ra-pomontoise d’adoption depuis un an, venue à Besançon pour sa Licence pro et qui a ef-fectué son stage à la Maison de Quartier : « En tant qu’étudiant on ne fait pas beau-coup l’effort de sortir du quartier de la Bou-loie, ce qui est bien dommage parce que le

quartier de Montrapon est assez riche », ex-plique-t-elle.

Les histoires se suivent et ne se ressemblent pas. Et c’est tant mieux…

Maurice lui, a témoigné sur ce qu’il a vécu lors de la seconde guerre mondiale après avoir passé cinq années en Allemagne : « J’ai fait 24 endroits différents en Allemagne. J’ai même vécu en Ukraine. Adolphe, sachant que j’aimais les voyages, m’avait envoyé dans un camp de concentration à Rawa-Ruska ».Nous écoutons tour à tour le directeur de l’observatoire de Besançon ou Rémi Cho-pard dit « la choppe », roi du beignet et du bon mot, imitateur émérite du cochon, qui

nous

a dispensé d’étonnantes recettes comme la confiture de pissenlits aussi appelée « la Cramaillotte ». Nous apprenons que Rémi est également un drageur forcené : « Je fais beaucoup de footing, je cours après les filles mais elles courent vite aussi ! » (« Vous êtes blagueur en plus de dragueur », notera Fred Bonnard l’animateur vedette de Radio FMR)

- Dominique Demangeot -

Retrouvez toutes les émissions de Radio FMR sur le site de la compagnie Teraluna : www.compagnieteraluna.org

culturessortiessociété

#27

L’image du mois, Radio FMR à Montrapon Fontaine-Écu

Aire Urbaine

Besançon

© C

ie Teraluna

octobre 2010

diversions-magazine.com

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Page 4: Diversions septembre 2010

4Diversions - L’Agenda du mois

BESANÇON

Spectacles, concerts, théâtre...Bistrot du Jura2 octobre à 20h : Pascal Froment (Repas spectacle (magie et chansons)

Brasserie de l’EspaceA 19 h, entrée gratuite7 octobre : Christelle Morel (Chanson fran-çaise)28 octobre : Fireworld (reprises Nirvana, Pink Floyd et compos)21 octobre : Café débat citoyenLes syndicats nous parlent de notre futur : la retraite

Café Louis7 octobre à 20 h : Jad (standards jazz/pop)21 octobre à 20 h : Sulizhen (trip hop electro jazz)

Le Gymnase-Espace culturelDu 30 septembre au 31 octobreLa percussion en musiqueSérie d’événements et de rencontres permet-tant de présenter le développement actuel de la pratique de la percussion musicaleLe Gymnase-espace culturelIUFM de Franche-Comté Fort GriffonInformations et réservations :Lucie Scamps - 03.81.65.71.28 [email protected] détaillé :www.iufm.univ-fcomte.fr > Espace culturel

Le Maquis2 octobre à 21h30 : Caroline Beley (pop rock)

Micropolis23 octobre à 20h30 : Laurent Gerra

Nouveau Théâtredu 7 au 15 octobre : La chute de la maison Usher

Théâtre de l’espacedu 14 au 21 octobre : l’Immédiat, à partir de 6 ansdu 26 octobre au 3 novembre : Vacances au cinéma, six courts métrages, dès 2 ans

Théâtre musical5 octobre à 20h : Macéo Parker(musique)9 octobre à 20h : Les Indes Dansantes (danse)12 octobre à 20h : Bien des choses (théâtre)14 octobre à 20h : Thank you Mr Berstein(concert)19 octobre à 20h : Ravel, Chostakovitch (concert)

Passagers du Zinc6 octobre : Master Voice15 octobre : The Somnanbulist and Guest20 octobre : Kruger22 octobre : Living in A Tree House / Ice Scream Spoon23 octobre : Broken Edge / Margaritas Arite Porcos29 octobre : Bold Notion Of Nine / Tenni-soap 30 octobre : Tamtrum + Temple Of Nemesis

ExpositionsEcole Régionale des Beaux ArtsDu 28 septembre au 20 octobreExposition Jérôme Conscience : Elle dit, elle dit, elle dit...

Galerie Jean GresetDu 15 septembre au 9 octobreJean Ricardon / Michel Seuphor

Musée du tempsdu 25 septembre au 13 novembre : exposition Dédaledu 16 septembre au 31 octobre : exposition Quel devenir pour le fort de Beauregard ?

Monde associatifBains Douches20 octobre à 20h - Gratuit : Milkymee (Folk)

MJC Palente9 octobre : Bal de rentrée Pasmoil’s Celte et Varsagod16 et 17 octobre (17h - 10h30) : Philéas (dès 18 mois)17 octobre à 17h : Concert Chantoillotte et Choeur du Haut-Doubs (Eglise St-Pie)30 octobre à 17h : Table (dès 3 ans)

GRAND BESANCON

MONTFERRAND-LE-CHATEAU2 octobre à 19h30 : Festival de la Double Ecluse (rock, chanson...)www.myspace.com/assotopaze

JURA

DOLESpectacles, concerts, théâtre...Auditorium K. Riepp5 octobre à 18h15 : Carte blanche à l’en-semble vocal «les belles chanteuses»

19 octobre à 18h15 : « Aulodia» quatuor d’Anches, durée 45 minutes (musique)

La Commanderie24 octobre à 17h : Hugues Aufray (chanson)

Studio MJC16 octobre à 20h30 : Stephan Oliva Trio

Théâtre de Dole5 et 6 octobre à 20h30 : Casting (théâtre)20-22 octobre : Au fil d’Oedipe (marionettes)23 octobre : John Bottle (salle Napoléon)

ExpositionsMaison natale de Pasteurjusqu’au 27 décembre : exposition Eau et Santé

Médiathèque Hôtel DieuDu 8 octobre au 13 novembre : Microb’scopic

Musée des Beaux-ArtsDu 2 octobre au 16 janvier : Erró, 50 ans de collages

Théâtre de Dolejusqu’au 3 octobre : Scènes de la passion du Christ3 octobre à 15h : visite commentée autour de la Passion

Monde associatifMJC DoleFlamencoLa MJC de Dole organise un stage d’initiation Flamenco/Sévillane le samedi 24 octobre de 14h30 à 16h30 à l’ancienne école Rockefellertarif: 12€ non adhérent MJC Dole10€ adhérent MJC doleRenseignement et inscription : 03 84 82 00 35

POLIGNYMoulin de Brainans1 octobre à 21h : HK & Les Saltinbanks /Rageous Gratoons/Paral-el (hip hop, électro, balkanique)9 octobre à 20h30 : Soan / Mell (chanson)10 octobre à 17h : John Mayall / Mylkimee (blues, indie folk)16 octobre à 20h30 : Bazbaz / Florent Mar-chet (soul, chanson)22 octobre à 21h : Black Sun Empire / The Unik/ DJ Panik / No Signal (dark techno, drum’n’ bass, dj)

PRÉNOVELEco-Trucs Festivalwww.ecotrucsfestival.com

SALANSSalle des Fêtes9 octobre de 19h à 2hSoirée Apéro Concert Rock Blues avec Nerabou, Barnac, Shadoks

HAUTE-SAÔNE

PONTCEYMoulin de Pontcey10 octobre à 17h : Passage secret (concert spectacle)

VESOULThéâtre Edwige FeuillèreDu 4 au 15 octobre : Festival Jacques Brel19 octobre à 20h30 : Traversée de Paris (théâtre) avec Francis Huster22 octobre à 20h30 : Les règles du savoir-vivre dans la société moderne (théâtre)

CAMPUS DE LA BOULOIE BESANÇON

Petit Théâtre de la Bouloie

Mardi 5 octobre à 20h30La Contrebasse (théâtre)Tarif normal 8 €, tarif réduit 4 €

Jeudi 7 octobre à 20h30Marine Futin (concert)Tarif normal 8 €, tarif réduit 4 €

Mercredi 13 octobre à 20h30La Vie aquatique (cinéma)Réalisé par Wes Anderson - Gratuit

Jeudi 14 octobre à 20h30Mr Chapuis (théâtre)Tarif normal 8 €, tarif réduit 4 €

Jeudi 21 octobre à 20h30Christian Bourdon et son Nkumby (concert) - Gratuit

Contact et Réservation CROUS 03 81 48 46 61

M. Chapuis le 14 octobre,Petit théâtre de la BouloieMaceo Parker, le 5 octobre

Milkymee, le 20 octobre aux Bains Douches

Les sorties du mois en un clin d’oeil

Page 5: Diversions septembre 2010

Diversions Edition Besançon, Dole, Vesoul

Le Citron Vert et Specimen Urbain présententWOOBLE PARTY #3 Samedi 16 OctobreSoirée spéciale Dubstep & Bass Music

Diab Holik (Mix Minimal) Le Citron Vert

La Plaque Tournante (Mix 2step/ Dub/Minimal) Specimen Urbain

Arure (Live Dubstep/Electro Jazz) Le Citron Vert

Helixir (Live Dub) Sens Inverse - Strasbourg

Fallait Plus (Mix Dubstep) Le Citron Vert Spankbass (Mix Dubstep) Lyon The Circle Corner aka Flam Doudoun (Mix Bassline/Dubstep)22h-5hSalle des Fêtes

25770 Vaux Les-Près+d’infos : 06 30 36 04 30www.myspace.com/lecitronvertwww.myspace.com/specimenurbain

Quand l’histoire ressert les plats, ce n’est pas toujours de bon goût. En commençant cette série de dessins sur les sans-papiers, il y a déjà deux ans pour Siné Hebdo, le dessina-teur bisontin ne pouvait s’attendre à ce qu’il soit d’une telle actualité au moment de leur sortie en album. Hélas parfois, l’actualité se manifeste sous forme de hoquet nauséabond. Le dernier ouvrage de Berth, Les Expulsables (Hoëbeke) permet d’aborder ce sujet qui ne fait pas honneur à notre pays.

Ton précédent ouvrage traitait de la police, celui-ci des sans-papiers. Peux-tu nous expli-quer ce qui a motivé un tel choix ?Berth : J’avais calculé que le gouvernement allait expulser des Roms au moment de la sor-tie du livre, et que ça serait très vendeur pour moi… Plus sérieusement, je suis un privilégié, je suis à mille lieues de vivre ce que subissent les sans-papiers. Pour autant, un peu comme tout le monde, je ne peux m’empêcher de trouver que le sort qui leur est réservé est aber-rant. Quand on a vu à la fin du mois d’août dans les journaux télévisés que l’on triait des gens, les femmes d’un côté, les hommes de l’autre, ça rappelle d’autres images peu glo-rieuses de notre histoire. C'était choquant. Ensuite, au-delà de l’indignation que l’on

peut ressentir, qu’est-ce qu’on fait avec ça ? Comment peut-on raconter ça ? J’ai choisi de partir de ces situations grotesques et ab-surdes, pour raconter des histoires grotesques et absurdes.

L’originalité de ta démarche, c’est justement de réussir à dépasser ton indignation pre-mière et de ne pas idéaliser les sans-papiers, mais de les montrer dans leur humanité, c’est-à-dire aussi bien dans leur grandeur que dans leur faiblesse. Mon propos n’est pas de dénoncer au pre-mier degré, même si le fait de traiter le sujet comme je l'ai fait est en soi une dénoncia-tion. Mon objectif n’était pas d'en faire de

simples victimes. Pour moi ce sont avant tout des êtres humains et je souhaitais les traiter comme tels.

Cette série de strips a paru initialement dans Siné Hebdo. Comment as-tu été amené à collaborer à ce journal et à y rencontrer son illustre directeur ? Siné avait chroniqué mon premier ouvrage dans Charlie Hebdo et en avait dit du bien. Quand il a été licencié de Charlie Hebdo par Philippe Val, j'ai participé à différentes ac-tions pour le soutenir. Lorsqu’il a monté son journal, il m’a appelé pour savoir si je voulais y participer. J’étais assez content d’une telle proposition, c’était pour moi une forme de reconnaissance de mon travail et la traduc-tion d'une certaine cohérence dans son pro-pos. La série Les Expulsables a été créée pour Siné Hebdo. Quand le journal s’est arrêté, je me suis retrouvé avec 80 strips et une quin-zaine de dessins prêts à être compilés pour en faire un livre.

Ce qui est particulier dans ta carrière, c’est que depuis une dizaine d’années, tu passes la plus grande partie de ton temps à travailler dans la presse pour enfants. La presse pour enfants est beaucoup plus ou-verte, beaucoup plus libre pour le type d’hu-mour que j’aime pratiquer, l’humour absurde. Dans la presse adulte, on nous demande de faire soit des dessins un peu gnan gnan, soit des dessins plein de bons sentiments avec une bonne conscience de gauche ou un message. Ca ne correspond pas à ce que je souhaite faire, je n’ai pas la prétention de penser que j’aurais des choses à démontrer.

Après l’éviction de Didier Porte et Stéphane Guillon de France Inter, penses-tu qu’il y a moins de liberté en matière d’humour ? Oui et non. L’humour tel que je le conçois, celui d’Hara-Kiri ou de Groland n’a jamais

touché la majorité des gens. Il y a vingt ans il y avait certes Desproges mais ce n'est pas lui qui cartonnait. Ce qui marchait à la télé c’était Collaro ou Roucas. Aujourd’hui c'est Mezrahi, Laurent Ruquier ou Éric et Ramzy qui cassent la baraque. Groland existe, mais n'est pas grand public. Rien n'a vraiment changé dans les proportions...

Dans ton bureau, on voit une collection im-portante de DVD dont une grande partie sont des films muets...J’aime beaucoup cette période de l’his-toire du cinéma où tout était en train de se construire, où l'absence de dialogue obli-geait les réalisateurs à être extrêmement in-ventifs pour raconter des histoires, avec seu-lement des images. De plus, je trouve le noir et blanc souvent très beau, les cadrages et le jeu des acteurs, même s'ils sont extrême-ment datés, me touchent énormément.

Est-ce que cet intérêt pour le cinéma a une influence sur ta manière de construire des gags ? Peut-être cette même volonté que le cinéma de cette époque de raconter des histoires.

Tu travailles essentiellement pour des jour-naux situés à Paris, mais comme beaucoup de dessinateurs, tu habites en province. Peux-tu me raconter ta journée type ? Je commence à travailler à 9 heures, comme beaucoup de gens je lis le journal et je regarde un peu l’actualité sur internet. Ensuite, je cherche des idées et je les dessine. Je fais ça jusqu’à 13 heures, je déjeune et je reprends à 14 heures jusqu’à 18 heures. Je suis une sorte de fonctionnaire de l’humour en définitive...

- Propos recueillis par Martial Cavatz -

Berth : rentrée littéraire et rentrée des charters

Berth à sa table de travail

© Thom

as Lambert

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Page 6: Diversions septembre 2010

6Diversions Edition Besançon, Dole, Vesoul

Du 8 au 12 septembre derniers s’est tenue la première édition d’Énergie Jeune, une mo-bilisation à la fois municipale et associative organisée conjointement par la Ville de Be-sançon et le CRIJ. Les cultures urbaines se sont illustrées dans plusieurs manifestations sportives et culturelles. Diversions revient sur quelques-unes des nombreuses associations citoyennes qui ont eu également l’occasion de s’exprimer durant le week-end.

Sur cinq jours consécutifs, Besançon a pro-posé des moments d’échange et de par-tage, avec quelques temps forts tels que le concert de Ben l’Oncle Soul à Micropolis le samedi soir et l’accueil d’une étape du Fes-tival International des Sports Extrêmes (FISE). L’engagement associatif lors de ce week-end fut également à la hauteur, et comme le rappelle Abdel Ghezali, adjoint à l’animation socioculturelle, l’objectif était de « travailler le plus largement possible avec différentes délégations. Energie Jeune valorise le travail que l’on fait toute l’année dans les quartiers, comme Vital’Eté ou les différentes associa-tions que la Ville soutient ». Plusieurs structures étaient donc présentes place de la Révolu-tion les samedi 11 et dimanche 12 septembre afin de faire connaitre différents projets por-tés par les jeunes.

Fédération Léo LagrangeSusciter l’initiative et l’engagement des jeunes, c’est bien la mission de cette fédéra-tion qui présentait à Besançon ses différentes actions dont celles s’inscrivant dans le réseau Démocratie et Courage ! L’objectif de ce programme d’éducation à la citoyenneté mis en place depuis 2002 en France est la lutte contre les discriminations pour les jeunes et par les jeunes. Des intervenants (16-30 ans en général) vont rencontrer les élèves dans les établissements afin d’y aborder plusieurs sujets ayant trait au racisme, à l’homopho-bie et toutes formes de violences physiques ou morales. Une manière de s’éveiller à la citoyenneté en s’engageant : lutte contre le racisme mais aussi enfance et éveil, insertion sociale et professionnelle, culture…Des partenariats sont également menés avec les collectivités comme à l’occasion de la publication d’un livre intitulé « La violence, non ! » mis en place par le Conseil général des jeunes du Doubs. www.leolagrange-fnll.org

Conseil de développement participatif Si des conseils consultatifs de quartiers exis-tent dans les villes, on oublie souvent qu’une concertation citoyenne peut aussi s’organi-ser à l’échelle d’une agglomération. Installé en 2003, le Conseil de développement parti-cipatif du Grand Besançon est une « instance de réflexion, de consultation, d’information, de proposition et d’évaluation ». Se voulant un relais entre les élus et leurs administrés, le CDP porte la parole de la société civile qui peut s’exprimer sur des thématiques diverses. Mobilité et accessibilité, cohésion sociale et territoriale, citoyenneté… le spectre des dis-cussions est large et les débats trouvent par-fois des aboutissements concrets, comme la création récente du portail internet « Be-sanconcampus », due en partie aux résultats d’une réflexion initiée au sein d’un atelier « Vie étudiante ». Pour tous renseignements, contacter : [email protected] – 03 81 65 06 98www.grandbesancon.fr/cdp

La Ligue de l’enseignementDes passants s’affairent à écrire sur une lon-gue nappe blanche, déjà recouverte de messages en tous genres et croquis divers. Une autre manière de s’engager, cette fois en écrivant. Juste à droite, une caravane baptisée La Conciliabulle attend le public pour que ce dernier prenne la parole. Il s’agit d’un espace itinérant, créé en début d’été qui s’est déjà arrêté dans de nombreux lieux de Besançon en juillet et août : école Saint-Claude, Ile-de-France, Fontaine-Ecu, Combe Haag… « On vient avec la question du jour. Pour ou contre la vidéosurveillance, l’expulsion des Roms… C’est un prétexte pour démar-rer la conversation et embrayer ensuite sur d’autres sujets, inviter à des soirées débats...», nous explique Juliette Touyard, de la Ligue de l’enseignement du Doubs. Le principe demeure celui de l’éducation populaire, à savoir comment chacun peut apporter sa contribution à divers sujets de société. Pour relayer cette parole, il existe un blog : http://atelierspublics.over-blog.com Stéphanie suggère que l’on pourrait égale-ment utiliser Facebook pour diffuser les opi-nions recueillies. Car l’important est aussi de faire fructifier cette parole, qu’elle serve à quelque chose. « Toute cette matière col-lectée va être passée à un sociologue », explique Juliette, « qui va fournir quelques conclusions au CDP ». Et Stéphanie d’ajouter : « C’est multigénéra-tionnel. Tout le monde donne son avis même les enfants ». Les organisateurs de la Conci-liabulle se sont en effet rendu compte que les enfants avaient de nombreuses ques-tions qu’ils n’osaient pas poser chez eux ou à l’école. « Des sujets comme le mariage homosexuel, les Gitans... Souvent les adultes restent en marge et écoutent nos échanges avec les enfants parce qu’on aborde des questions qui peuvent sembler naïves posées par des adultes ! », explique encore Juliette. Il n’y a pas d’âge pour s’informer.

- Dominique Demangeot -

www.energiejeune.fr

La fédération Léo Lagrangeforme les jeunes !Démocratie et Courage ! propose une formation gratuite à ceux qui souhaiteraient s’engager et devenir intervenants. Cette formation intitu-lée « Préjugé quand tu nous tiens ! » dure cinq jours et propose de suivre une intervention, se construire un ar-gumentaire solide contre le racisme et acquérir des outils pour encadrer des jeunes. Pour plus de renseigne-ments, contacter Aurore Lab : 06 82 34 69 [email protected] contact D&C ! Franche-Comté : 03 29 56 18 78 – [email protected] antenne permanente de la Fé-dération Léo Lagrange est installée à Montbéliard, 4 rue des Batteries du Parc (03 81 92 03 60). Une aide à la création de projets, du conseil, de la formation et des financements peu-vent être apportés. www.pole-animation.org

‘‘Énergie Jeune valorise le travail que l’on fait toute l’année dans les quartiers, comme Vital’Été ou les différentes associations que la Ville soutient’’ Abdel Ghezali, adjoint à l’animation socioculturelle

© Jean-C

harles Sexe / Ville d

e Besançon

Le FISE fut l’un des temps fort d’Énergie Jeune, mais de nombreuses associations étaient aussi présentes

Le Conseil de développement participatif en réunion au Grand Besançon

© Yves Petit

Énergie Jeune

www.energiejeune.fr

Page 7: Diversions septembre 2010

Diversions Edition Besançon, Dole, Vesoul

Premières salves artistiques à la future Fabrique culturelle

La culture au fil du DoubsLe paysage culturel évolue à Besançon. Der-nièrement ce sont plusieurs chantiers majeurs qui ont été démarrés dans la capitale com-toise, touchant à plusieurs domaines clés de la culture. Musiques actuelles, musique clas-sique, les musées du centre et l’art contempo-rain sont quelques-uns des domaines concer-nés par cette volonté de changement.

La RodiaUn renouveau qui passe notamment par l’ar-rivée - tant attendue - d’une salle des mu-siques actuelles à Besançon. « Nous avons l’un des plus grands viviers de France au ni-veau des musiques actuelles », note Yves-Mi-chel Dahoui, adjoint à la culture de la Ville de Besançon. Le succès d’Aldebert est là pour nous le rappeler, mais au-delà c’est toute une scène diversifiée et très active qui pro-pose de nombreux artistes en tournée (Clo-thilde Moulin, My Lady’s House, Generic...). La Rodia qui ouvrira ses portes en janvier 2011, sera justement là, parallèlement à son activité de diffusion, pour accompagner tous ces groupes émergents. Un soutien aux pra-tiques amateures est également prévu.

La musique classiqueJean-François Verdier vient d’arriver à la tête de l’Orchestre de Besançon-Montbéliard Franche-Comté. Une appellation qui té-moigne de la volonté du nouveau directeur de fédérer les musiciens du Pays de Montbé-liard au sein de l’orchestre. L’extension de-vrait se poursuivre à Dole et Belfort, afin d’obtenir au final un véritable « Orchestre de Franche-Comté ». L’occasion de mettre la musique classique à la portée d’un public encore plus diversifié. « On booste le Festival international de musique de Besançon pour qu’il s’ouvre auprès du public », note encore l’adjoint à la culture.

Cité des Arts et de la CultureConcernant la musique classique toujours, notons le déplacement du Conservatoire dans des locaux neufs, avenue Gaulard, dans ce qui deviendra la Cité des Arts et de la Culture, l’autre grand chantier bisontin de ces prochaines années. Le Fonds régional d’art contemporain l’accompagnera et les deux structures seront réunies dans un bâti-ment conçu par l’architecte Japonais Ken-go Kuma, satisfaisant aux nouvelles normes environnementales. Les travaux devraient s’achever fin 2012.Puisque nous sommes au fil du Doubs, la ri-vière qui traverse Besançon côtoiera égale-ment bientôt une fabrique culturelle, dont

l’un des objectifs est « l’échange et le dé-cloisonnement des domaines artistiques », explique Yves-Michel Dahoui.

Mais encore...D’autres projets sont en cours d’ici 2020, des plans ambitieux pour la culture à Besançon, parmi lesquels la volonté d’associer étroite-ment les huit structures de quartiers à la vie culturelle en y installant des artistes en rési-dence. Une manière de faire participer plus largement la population à la culture, que ce soit en matière de théâtre, de musique ou d’art contemporain. Une volonté qui corres-pond également à une tendance actuelle,

observée dans de nombreuses métropoles, à faire rayonner les activités culturelles au-delà du centre ville. D’autres chantiers importants ont été dé-marrés comme la rénovation complète du Musée des Beaux-Arts, en lien avec l’acqui-sition de locaux à un prix raisonnable pour accueillir les œuvres. « Le Musée des Beaux-Arts est le cinquième musée de province et la deuxième collection de dessins de France », rappelle Yves-Michel Dahoui. « A partir de l’automne 2013, pendant la durée des tra-vaux, nous ferons circuler ces œuvres dans le monde entier ».

La sensibilisation des scolaires à l’art est l’un des autres grands projets du département culturel de Besançon. « Une immense majo-rité de gens n’accède pas à la culture. Nous voulons faire en sorte que tous les acteurs culturels prennent en charge une classe d’âge en lien avec l’inspection d’académie. Un travail intensif sur une année, de manière à ce que personne n’échappe à la sensibi-lisation artistique ». Une ligne importante du programme semble donc destinée à aller vers le public dans son ensemble. C’est pour-quoi l’art dans le milieu urbain devrait oc-cuper une bonne place dans les années à venir. Yves-Michel Dahoui est ainsi intervenu récemment auprès du Grand Besançon pour que l’inauguration du tramway comprenne l’intervention d’un artiste. En matière d’art contemporain, la ville de Besançon possède en effet une marge de progression impor-tante. Toutes les occasions de faire connaître l’art contemporain à un large public doivent être saisies.

- Dominique Demangeot, Boban Stanojevic -

www.besancon.fr

A quelques encablures de la Rodia, future salle des musiques actuelles de Besançon, un artiste électro hip hop est venu spécialement de Caen pour tourner son premier clip vidéo dans les anciens locaux désaffectés de l’usine Superior. Dans ce qui deviendra la future Fa-brique culturelle de Besançon, Lilea Narrative et ses collègues s’affairent entre pots de pein-ture, appareils photo et logiciels de montage, secondés par David Demougeot, membre de l’association Chifoumi, sérigraphe et Vincent Small, graphiste et vidéaste.

C’est un clip en stop motion qui se prépare dans ce vaste hangar, technique consistant à assembler des séries de photographies qui vont produire au final une illusion de mouve-ment, un peu comme dans les films d’anima-tion ancienne méthode. Le côté artisanal est d’ailleurs totalement revendiqué par Lau-rent, alias Lilea, qui fait une pause pour nous expliquer plus précisément la méthode. A voir ces jeunes hommes travailler, prendre des centaines d’images en bougeant à chaque fois l’appareil de quelques centi-mètres, peindre d’infimes motifs ici et là, dif-ficile d’imaginer le résultat final. C’est pour-tant bien un clip d’animation qui sortira d’ici quelques mois, probablement pour accom-pagner la sortie du troisième album de Lilea Narrative. Pour l’instant, l’équipe en est au délicat pro-cessus de montage, assembler les différentes

séquences tournées image par image, faire apparaître une flaque bleue sur le sol de bé-ton, balader de drôles de mains sur les murs de l’usine... Le clip est sous la direction artis-tique de Small et sera monté par Thomas. « A la base on a les motifs créés par Small », ex-plique Laurent. « On s’inspire aussi beaucoup du lieu ». Quand on lui demande d’où lui est

venue l’idée de cette bichromie bleue et noire, il explique qu’il trouvait parlant le contraste entre cette couleur et un lieu dé-dié au travail où l’on s’attend à d’autres teinte. Il s’agit moins de raconter une his-toire que de donner à éprouver des émo-tions, comme Lilea Narrative se propose également de le faire sur le plan musical.

Aidés par la Ville de Besançon qui leur a at-tribué une aide financière pour mener à bien ce projet, Lilea et ses acolytes ont dû com-poser avec les conditions de tournage pas toujours commodes, avec cette satanée lu-mière qui change d’une heure à l’autre, aux contraintes de temps qui se rappellent tou-jours à vous. Douze jours ont été nécessaires pour mettre les images en boîte. L’équipe a su s’adapter, même si elle avait déjà en tête les grandes lignes, pour retranscrire visuelle-ment les ambiances du morceau, moments calmes ou plus énervés. Place maintenant à la phase de montage assurée par Tho-mas qui s’occupera d’étalonner le tout, re-travailler les images, les plans… Tout est fait image par image, y compris les mouvements de caméras, si ce n’est l’ouverture du clip qui montrera les lieux normaux, avant que la fo-lie créatrice de Lilea Narrative et ses amis ne fasse des siennes...

- Dominique Demangeot -

A suivre : Lilea Narrative le 19 novembre à Dijon (Péniche Cancale) dans le cadre du festival Résonances électroniqueswww.myspace.com/lileanarrative

‘‘l’échange et le décloisonnement des domaines artistiques’’Yves-Michel Dahoui, adjoint à la culture de la Ville de Besançon

Les murs des anciennes usines Superior ont accueilli les graphismes de Small pour les besoin du premier clip de Lilea Narrative

La Cité des Arts et de la Culture ouvrira ses portes en 2012, avenue Gaulard

© Kengo Kum

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, architectes associés

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Musiques 8

Les 29 et 30 octobre, Pierrefontaine-les-Va-rans accueillera la quatorzième édition des Celtivales, mêlant une nouvelle fois pro-grammation musicale alléchante (Higelin, Archimède…) et autres manifestations qui mettront en valeur les forces vives locales (ar-tisanat, commerçants…).

Les concertsAprès Miossec, Alan Stivell ou encore Sol-dat Louis, c’est Jacques Higelin qui sera la grande tête d’affiche. Le 29 octobre, il vien-dra présenter son dernier album en date. Pour l’accompagner, d’autres groupes à dé-couvrir comme Three Bad Hours, qui mêle la scène française à des couleurs traditionnelles variées (celtique, musette…). A ne pas man-quer non plus Les Berthes, officiant eux aussi dans des couleurs chanson mais pouvant parfois aller vers le rock ou des ambiances festives, avec toujours en point de mire des textes engagés. Leur dernier opus s’appelle d’ailleurs « Chroniques amères ». Le 30 octobre verra se succéder pop et mu-sique bretonne traditionnelle. Entre le rock celtique de Kervegan’s et le folklore (cel-tique toujours) passé à la moulinette punk des Bouzouk, les Celtivales verront la venue d’Archimède, qui livrait l’an passé un album éclectique, passant de la pop adolescente à des brûlots mûris à l’ombre d’Oasis période Roll With It. Archimède pratique le plus sou-vent une pop optimiste, de belles ballades à cordes ou acoustiques, joli hommage à la pop de ces 40 dernières années.

Programmation culturelleLes Celtivales permettent également de va-loriser l’artisanat et le commerce local de manière générale. Durant toute la semaine précédant les concerts, différentes anima-tions seront proposées, comme un Marché Artisanal les samedi 23 et dimanche 24 oc-tobre à la salle polyvalente de Pierrefon-taine-Les-Varans. Les produits bretons seront

à l’honneur. A voir également une expo-sition du 23 au 31 octobre sur la Bretagne, un grand jeu celtique pour les enfants le 23 octobre en partenariat avec l’association Familles Rurales de Pierrefontaine-les-Varans et l’association Mélibée (jeux d’adresse, ré-flexion…). Une soirée pub aura également lieu le samedi avec les groupes Glastnost et Al Loar Zu. Le dimanche 24, un banquet gau-lois et une initiation à la danse folk prendront le relais.

- Sébastien Marais -

www.celtivales.com

Higelin aux Celtivales

Les Celtivales 2010

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Musiques 9

Le Festival international de musique de Be-sançon a été l’occasion pour l’Orchestre de Besançon-Montbéliard Franche-Comté de donner ses premiers concerts dans la capitale comtoise. Mais sa véritable saison débutera les 12 et 14 octobre à Dijon et Besançon en association avec l’Orchestre de Dijon/Bour-gogne à l’occasion d’un hommage grandiose (100 musiciens) au compositeur de légende Leonard Bernstein. Une collaboration qui réunit les deux capitales et symbolise la vo-lonté du nouveau directeur musical de l’or-chestre d’ouvrir sa formation à diverses col-laborations.

Thank you, Mister BernsteinLe premier concert de l’Orchestre se dérou-lera le 12 octobre à l’Auditorium de Dijon, puis le 14 au Théâtre musical de Besançon. Le même programme sera joué, mettant à l’honneur Leonard Bernstein, chef d’or-chestre porte-drapeau de ce que l’on a appelé la Nouvelle musique américaine. Bernstein dirigea les plus grands orchestres mondiaux et composa notamment la bande originale, devenue culte, de West Side Story. N’oublions pas que Bernstein fut également fin pédagogue, fondant les Young People’s Concerts, programme télévisé faisant dé-couvrir la musique classique aux enfants. Le même esprit anime Jean-François Verdier qui met la pédagogie au cœur de son tra-vail à l’Orchestre de Besançon-Montbéliard Franche-Comté. Le programme fera égale-ment une place importante à Gustav Ma-hler, que Bernstein admirait tant et qu’il a défendu toute sa vie dans des interprétations devenues historiques.

VoyagesEn novembre, l’orchestre nous emmène en voyage. Jean-François Verdier nous propose un programme qui mêle musique et autres disciplines artistiques. Les concerts ont lieu à

Besançon le 19 novembre à 20h au Théâtre musical et à Montbéliard le lendemain 20 no-vembre (Théâtre de Montbéliard). « Voyages » - c’est le nom de ce programme pour toute la famille - fera se cotoyer l’or-chestre et Juan Jose Mosalini, joueur de ban-donéon et des artistes venus d’autres univers. Chorégraphie avec Nathalie Pernette bien connue des amateurs de danse en Franche-Comté, et peinture sur sable avec David My-riam. « Voyages » nous transportera notam-ment en Argentine avec Astor Piazolla, en Espagne avec des extraits de Carmen de Bi-zet et au Japon, cette fois à l’occasion d’une première commande de l’orchestre au com-positeur et joueur de cor Nemoto Takenori : « Ce qu'a murmuré le vent d'Est à l'oreille des arbres ». « Voyages », plus orienté vers la découverte, se déroulera d’ailleurs dans le cadre de la manifestation nationale Orchestres en fête. A cette occasion, l’Orchestre mènera des ate-liers dans les prisons et les hôpitaux, le thème d’Orchestres en fête cette année étant l’ac-cessibilité. Des actions culturelles autour de la musique classique à suivre sur Besançon et dans le Pays de Montbéliard.

- Dominique Demangeot -

Orchestre de Besançon-MontbéliardFranche-ComtéThank you, Mister Bernsteinmardi 12 octobre – 20hAuditorium de Dijonjeudi 14 octobre – 20hLe Théâtre musical de BesançonVoyagesvendredi 19 novembre - 20hLe Théâtre musical de Besançonsamedi 20 novembre – 20hThéâtre de Montbéliard

Orchestre de Besançon-Montbéliard Franche-Comté

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Musiques 10

Festival vocal de Lons-le-Saunier

Le Rock’n’Troll festival, porté par Troll’s Prod, fête ses cinq ans et convie à cette occa-sion quatre groupe le 16 octobre. Une nou-velle édition placée sous le signe de la pop et du rock...

La salle des fêtes de Foncine-le-Haut ac-cueillera de fines lames du rock, à commen-cer par les fous furieux de Madjive, que l’on a pu voir en juillet dernier sur la scène de la Guerre du Son. Des couleurs garage punk sans fioritures mais non sans étincelles. Tous les membres étant issus de groupes phares de la scène franc-comtoise (Groovy Baby Funky Boost, Maat, Texas Mongols, Lead Or-phans), l’expérience scénique sera bel et bien là.Nadamas originaires de Besançon seront quant à eux l’argument reggae de la soirée. Avec des textes en français décalés ou plus engagés, Nadamas aiment à qualifier leur musique de « reggaemusette », notamment

en raison d’une place importante faite à l’accordéon.Place ensuite à Mariam Jo’Burg (photo), qui fait son retour avec la ferme intention d’en découdre avec la scène. Avec toujours sous le coude une pop rock très anglo-saxonne portée par une voix puissante ou plus douce comme sur It Doesn’t Matter, le groupe ori-ginaire de Besançon ravira les amateurs de pop léchée (K’s Choice, Alanis Morissette) qui n’exclut pas des moments particulière-ment rock, avec toujours le souci de la mélo-die qui fait mouche.

Dernier groupe de la soirée, Sub Grabbing nous proposera son électro dub pour une fin de festival placée sous le signe d’une mu-sique planante et réchauffée de cuivres. - Manu Gilles -

Festival Rock’n’Troll, Salle des fêtes de Foncine le Haut, 16 octobre à partir de 20 hwww.myspace.com/rockntrollfoncine

Le Fruit des Voix fleurira à nouveau sur Lons-le-Saunier du 27 au 30 octobre prochains. Après une édition précédente placée sous le signe du Brésil, avec la création internatio-nale PONTS qui avait mené la compagnie Rouge Malice jusqu’à Rio, Annik Meschinet et sa chorale reviennent pour une quatrième édition qui présentera une nouvelle création, mais également de nombreux autres artistes plaçant la voix au cœur de leur travail.

La création « MoteuR » le 28 octobreC’est en compagnie du Jan Vanek Quar-tet que Rouge Malice a monté sa nouvelle création. Les cordes du quartet mèneront la danse dans ce parcours qui rend hommage aux arts multiples, souvent moteurs de nos existences. Cette création vocale et musi-cale conçue par Annik Meschinet et co-com-posée avec Jan Vanek, mobilisera 16 jeunes de la Cie Rouge Malice. Ils se produiront sur scène aux côtés des quatre musiciens profes-sionnels du Jan Vanek Quartet. Un travail sur l’expression corporelle et vocale a été éga-lement mené avec Lila Calhoun.A suivre également le 28 octobre, Imaz’Elia, qui mêle dans sa musique plusieurs traditions, tzigane, andalouse et arabe. Cette tradition n’exclut pas la modernité avec également des apports rock ou hip hop.

Mais aussiLe Fruit des Voix, ce sont aussi d’autres artistes qui chacun dans leur esthétique, rendent hommage au travail vocal. Ainsi Elise Caron, habituée des passages de frontières, tour

à tour comédienne, chanteuse, danseuse, proposera à Lons-le-Saunier le 29 octobre Eurydice Bis à 20h30. Récemment auréolée d’une Victoire Jazz 2010, l’artiste a monté un spectacle entre jazz et chanson réaliste, mu-siques classique ou contemporaine dans le-quel elle incarne de nombreux personnages. A 21h45, Mina Agossi présentera un réper-toire de jazz métissé à de nombreuses autres influences. La franco-béninoise originaire de Besançon s’inspire là encore d’univers très variés, du rock à la pop, en passant par

l’électro et la world music.

Le 30 octobre, Carole Hemard viendra ac-compagnée de son 3 C Trio. La vocaliste qui s’était déjà produite au festival en 2007, sollicite sa voix dans divers registres, l’utilisant également comme instrument de percus-sions qu’elle sample pour s’accompagner en direct. Le groupe Chet Nuneta présentera quant à lui sa nouvelle création. « Du chant et du corps », voici la manière dont Chet Nuneta aime à qualifier sa musique. Le quatuor nous transporte dans les cultures du monde, de l’Italie au Moyen-Orient, de l’Inde aux pays de l’Est, qu’ils adaptent à leur propre culture occidentale.

A la découverte de la voixParallèlement aux spectacles, Music Appa-sionato propose un stage vocal interactif du 27 au 29 octobre au CDDP de Lons-le-Saunier, animé par plusieurs artistes : Carole Hémard, Lilia Ruocco et Valérie Gardou, Jean-Yves Pénafiel. Ce dernier proposera également un atelier de sensibilisation le 30 octobre. A noter qu’un atelier pour enfants est également organisé le 26 octobre, à Montmorot cette fois, au centre Les Cocci-nelles de Savagna.

- Gilles Bloin -

4ème Festival vocal de Lons-le-Saulnier, Le Fruit des Voix, du 27 au 30 octobre Plus d’informations sur les spectacles et les ins-criptions aux stages : www.lefruitdesvoix.com

Elise Caron le 29 octobre

Jan Vanek est le partenaire cette année de la nouvelle création musicale de la compagnie Rouge Malice

Mariam Jo’Burg est de retour pour une série de concerts

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Rock’n’Troll Festival

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Musiques 11

En octobre le Moulin de Brainans démarre fort sa nouvelle saison avec des artistes repré-sentant une fois encore un spectre musical très large, de la jeune pousse de la Nouvelle Star 2009 Soan au vieux briscard du blues John Mayall.

Soan présente son premier album Tant pisPassée la tourmente médiatique de l’émis-sion Nouvelle Star, Soan, le lauréat 2009 a sor-ti son premier album. Avec Tant pis, il propose un point d’entrée dans son univers sombre, et le titre de l’album dit bien toute la désillusion charriée dans ce premier opus. Pas pour lui a la pesanteur d’une fanfare nordique, tandis que Putain de Ballerine creuse un sillon réa-liste qui est aussi une dimension importante de la musique de Soan, le plaçant dans une tradition française. Les orchestrations la plu-part du temps minimales laissent respirer les textes et l’interprétation de Soan ressort dans ces morceaux nourris d’une belle concision, faisant écho aux titres souvent lapidaires. Pour ouvrir la soirée, la jeune Mell, entre chanson et punk, sera une bonne introduc-tion à la musique de Soan.

Le lendemain, 10 octobre, c’est un mythe vi-vant du blues qui se présentera au public du Moulin : John Mayall. Le bonhomme a joué avec ce qui se fait le mieux en matière de blues, côtoyant les mythes fondateurs du Bri-tish Blues Boom dans les années 60 (Eric Clap-ton, Mick Taylor, Peter Green entre autres fines lames de la six cordes). Son instrument de prédilection à lui, c’est le piano ou l’orgue qu’il promène depuis plus de cinquante ans

dans le monde entier. Son escale au Moulin est immanquable pour qui est adepte du blues. Quant aux autres, ils ont là l’occasion de découvrir cette musique fondatrice, ser-vie par l’un de ses (derniers ?) grands repré-sentants.

Le Moulin de Brainans accueillera par ailleurs

le 16 octobre d’autres trublions de la scène française avec Bazbaz qui se produira avec l’excellent et atypique Florent Marchet, très rare de par chez nous. L’artiste d’origine fran-co-libanaise s’est véritablement abreuvé à toutes les cultures (hip hop, rock, punk, soul, blues, reggae). On retrouve toutes ces in-fluences dans son travail, avec peut-être une

prédilection pour les musiques noires améri-caines, collaborant notamment avec le lé-gendaire Winston McAnuff. Son quatrième album Le bonheur fantôme (2007) a été en-registré en partie à Kingston avec des musi-ciens de Serge Gainsbourg.

Une soirée drum’n’bass/électro se tiendra également le 22 octobre avec entre autres les néerlandais de Black Sun Empire pour une drum’n’bass techno dark et The Unik. La soirée se déroulera dans le cadre du festival Résonances électroniques porté par l’asso-ciation dijonnaise Octarine.

- Manu Gilles, Sébastien Marais -

www.moulindebrainans.com

Gros mois d’octobre à La Vapeur de Dijon avec notamment la venue de la suissesse So-phie Hunger, dont la réputation ne cesse de croître en Europe depuis l’année dernière. Autre découverte à faire, internationale là encore, avec le chanteur d’origine israélienne Asaf Avidan, que certains d’entre vous ont peut-être croisé cet été au festival Aux Zarbs à Auxerre. A suivre aussi du hip hop avec les activistes de Solillaquists of Sound le 16 oc-tobre entre funk, soul et drum’n’bass.

Asaf Avidan & The MojosLe 12 octobreVoilà un groupe comme on aimerait en voir plus souvent. Si l’album The Reckoning s’ouvre sur une ballade acoustique toute en sensibilité, portée par une voix pleine de relief, Asaf Avidan And The Mojos prati-quent avant tout un rock américain comme on pouvait en pratiquer dans les années 70, nuancé de blues et de folk. La voix andro-gyne du chanteur n’a d’égal que son par-cours pour le moins tortueux. Né à Jérusalem, vivant en Jamaïque de 7 à 11 ans, Asaf Avi-dan étudie le cinéma avant d’atterir… dans l’armée israëlienne. Sur des titres comme Hangwoman, blues rock enflammé d’une guitare intenable, la fougue vocale rappelle les envolées de Janis Joplin accompagnée par The Cheap Thrills. C’en est presque trou-blant... Qualifié de « nouveau messie » par le magazine Rolling Stone, on n’ira peut-être pas jusque là mais il n’empêche que cette formation, malgré son jeune âge, sait varier les paysages, capable également de pro-duire des morceaux plus nuancés à l’image de Her Lies, tirant plus vers la pop mais surtout vers l’émotion pure et dure.

Sophie Hunger Le 20 octobreLes douces harmonies vocales qui nous ac-cueillent à l’ouverture de l’album ne nous di-sent que du bien du second opus de Sophie Hunger, en droite ligne du disque lumineux que la suissesse nous avait offert en 2009. On retrouve d’une part ces morceaux ryth-miquement tendus (Lovesong To Everyone, 1983 en langue allemande), et d’autres pépites plus intimistes à l’image du délicat Headlights avec cette voix comme surgis-sant du fond d’une cathédrale, ou Citylights Forever ménageant sa lente montée en puissance, suivant les pas d’une batterie lé-gère et déliée. Une pop rock helvétique en apesanteur, servie par une voix puissante et assurée, sachant pourtant susurrer quand il le faut, comme sur cette reprise lunaire de Le vent nous portera. On retrouve le talent d’ar-rangeuse de la suissesse sur Approximately

Gone qui avance comme un serpent et les ballades au piano (la très belle D’Red). L’ar-tiste n’hésite pas à s’aventurer sur des terrains plus expérimentaux comme avec Invisible et sa rythmique dans un esprit plus moderne, flir-tant avec le hip hop.

The Black Box Revelation Le 21 octobreLe duos sont en vogue en ce moment, notam-ment en matière de rock. Depuis The White Stripes et The Kills, les formations bicéphales batterie/guitare abondent. Ce jeune duo belge a choisi lui aussi la voie royale du rock. Du rock garage baignant dans un bain de mélodies accrocheuses. Les deux artistes ont choisi de pratiquer une musique sans fiori-tures même si le souci du refrain accrocheur est très présent. Jan Patermoster à la guitare et au chant, Dries Van Dijck à la batterie

nous viennent de Belgique mais on s’atten-drait plus à les voir débarquer tout droit du Deep South américain. Les deux jeunots ont déjà foulé les scènes du Werchter et du Pukkelpop et tourné aux côtés de dEUS et Ghinzu, histoire de gonfler encore un peu plus un CV décidément bien entamé. Set Your Head On Fire, leur premier album, avait été enregistré auprès de Fred Kevor-kian (The White Stripes… sans blagues ?), et possédait déjà cette rugosité du blues rock. Silver Threats sorti en février 2010 joue dans la même cour poussiéreuse. Son dense et voix baignée d’écho pour un groupe à suivre.

- Manu Gilles, Dominique Demangeot, Sebastien Marais -

www.lavapeur.com

Bazbaz au Moulin le 16 octobre

John Mayall le 10 octobre

Asaf Avidan & the Mojos Solillaquists of Sound le 16 octobre

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Le Moulin de Brainans

La Vapeur à Dijon

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Théâtres 12

La saison du Nouveau Théâtre de Besançon débutera le 7 octobre prochain avec une créa-tion de Sylvain Maurice basée sur la nouvelle d’Edgar Poe, La Chute de la maison Usher. Un premier spectacle qui nous emmènera sur les terres ténébreuses du poète américain, même si la saison nous fera visiter de toutes autres contrées, en tout 15 pièces touchant à tous les théâtres classique, moderne et contemporain.

Survol de la saisonCette saison le Centre dramatique de Be-sançon Franche-Comté proposera au public trois créations. Après La Chute de la maison Usher (voir encadré en bas), nous retrouve-rons Pierre-Yves Chapalain, déjà croisé sur les planches du Nouveau Théâtre l’année der-nière avec sa mise en scène de La Fiancée de Barbe-Bleue. Cette fois encore le metteur en scène mettra en branle dans sa pièce une intrigue et un suspens, sur fond d’histoire de famille. Il nous entretiendra d’une jeune fille qui a des visions, s’inspirant d’un fait di-vers réel, mais instaurant dans ce quotidien parfois tiède voire glauque des traits de fan-taisie comme il en a l’habitude.L’autre création là encore mise en scène par Sylvain Maurice, Claire en affaires de Martin Crimp, traitera en février de notre monde ma-térialiste, à l’occasion d’une vente de mai-son. Le couple vendeur, l’acheteur et Claire, agent immobilier voient leurs relations et leurs tempéraments se modifier au contact de la transaction. James, l’élégant et riche ache-teur, dissimule peut-être des secrets derrière ses belles apparences. La dernière création verra le retour de Guillaume Vincent, dont la mise en scène de

L’Éveil du printemps de Wedekind l’année dernière n’avait pas laissé indifférent. Adap-tant un conte d’Andersen peu connu (Le pe-tit Claus et le grand Claus), il portera cette fois son attention sur le théâtre jeune public (à voir à partir de huit ans) en adaptant to-talement l’histoire, y ajoutant l’autre récit de La petite fille aux allumettes. « Une vision très personnelle » de l’histoire selon Patrick Lardy, secrétaire général du CDN, qui recourera à l’humour des enfants en l’assumant totale-ment. A suivre d’autres pièces en rapport direct avec l’actualité, à l’image d’Identité en dé-cembre, écrit et mis en scène par Gérard Watkins, par ailleurs comédien dans Claire en affaires. Ce dernier s’est inspiré ici de l’amendement Mariani qui voulait autoriser les tests ADN dans certains cas de regroupe-ment familial. En décembre également on pourra décou-vrir la nouvelle création de la compagnie bisontine Embarquez réunissant cinq comé-diennes sur scène, mises en scène par Jean-Louis Vuillermoz et en mouvement par la chorégraphe Geneviève Pernin.Le théâtre classique s’invitera aussi avec Tchekhov, Hugo, Claudel et Webster, un contemporain de Shakespeare. N’oublions pas le second volet des Ren-contres Internationales de théâtre en mai prochain, après une première édition en 2009 portée à l’époque par le trio de metteurs en scène franco-irano-japonais Sylvain Maurice, Amir Reza Koohestani et Oriza Hirata.

- Dominique Demangeot -

www.nouveautheatre.fr

La Chute de la maison UsherPour sa première création de l’année, Sylvain Maurice a choisi d’adapter la célèbre nouvelle d’Edgar Allan Poe, La Chute de la maison Usher. Un récit qui re-pose beaucoup sur l’imaginaire et les ap-parences. La pièce mobilise également deux ressorts importants chez Poe: l’en-quête policière et le fantastique.

Représenter sur scène la troublante at-mosphère de la nouvelle n’est pas chose aisée. Relation ambigüe entre un frère et une sœur, investigation sur l’étrange mal dont souffre cette dernière, histoire de fantôme, de vampire peut-être ? Pour lier le tout, Sylvain Maurice a choisi de donner dans le spectacle toute leur place à la musique et aux arts en général, très importants également dans l’histoire comme le note le narrateur : « Je savais toutefois qu’il appartenait à une famille très ancienne, qui s’était distinguée de-puis un temps immémorial par une sensi-bilité particulière de tempérament. Cette

sensibilité s’était déployée, à travers les âges, dans de nombreux ouvrages d’un art supérieur ». Jean-Baptiste Verquin, dont on avait pu apprécier la prestation l’année dernière dans Richard III, interprétera le narrateur ami de Roderick. Mêlant jeu d’acteur, musique mais aussi manipulation d’objets et marionnette, La Chute de la maison Usher croisera donc les arts. « Le désir de croiser les disciplines se nourrit de la nou-velle elle-même, où la création permet à Roderick de s’arracher à son amour im-possible pour Madeline », explique Sylvain Maurice. Si le metteur en scène confesse que la musique sera essentiellement figurative, « les autres disciplines vont travailler plu-tôt en contrepoint, en construisant une atmosphère plus abstraite, plus mentale », dit-il encore.

A voir du 7 au 15 octobre au Nouveau Théâtre de Besançon

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La saison du Nouveau Théâtre

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Théâtres 13

Avec l’obtention du prix Claude-Rostand 2010, valorisant le meilleur spectacle lyrique créé en province, l’Opéra de Dijon pouvait s’enorgueillir d’avoir fait honneur à l’œuvre de Carlo Gozzi, en créant la saison dernière L’Amour des trois oranges dans la version opératique de Prokofiev. Sandrine Anglade revient à Dijon pour y créer cette fois L’Oi-seau vert en version théâtrale, suite haute en couleur proposant une fois encore un univers où la farce, dans la grande tradition de Gozzi, le dispute au merveilleux.

L’histoireNous retrouvons Tartaglia, prince devenu roi, revenant de guerre. La reine Ninette, née de l'une des trois oranges, est accusée d'infidélité par la reine mère Tartagliona. En-terrée vivante sous l'évier, elle survit grâce à un étrange oiseau vert. Ses enfants, des jumeaux, sont recueillis par un charcutier, Trouffaldino et sa femme Sméraldine. Ap-prenant qu’ils ont été adoptés, ils partent en quête de leurs origines...

Redécouvrir GozziSur un nouveau texte de Nathalie Fillion, Sandrine Anglade souhaite faire redécouvrir l’œuvre de Carlo Gozzi, que l’on a eu ten-dance à oublier au profit de Carlo Goldoni. Gozzi fut pourtant, pour Sandrine Anglade, « l’égal d’un Shakespeare pour le Sturm und

Drang et excita l’imaginaire de Meyerhold, Brecht et Beno Besson ».

Commedia dell’ArteOn retrouvera l’esthétique de la Comme-dia dell'Arte et notamment les masques. Le visage de l’homme est utilisé comme un masque et un gros travail de maquillage est donc effectué. D’anciennes partitions de la commedia dell’arte sont utilisées, interpré-tées par un musicien (luth, théorbe, guitare et percussions). La musique aura donc une place importante même si nous ne sommes pas dans un opéra à proprement parler ici. L’univers sonore sera élaboré par Mickaël Gerbil.

Légèreté et luciditéEntre merveilleux et comique, Carlo Gozzi or-chestre son récit, en n’omettant pas de livrer une réflexion sur la nature humaine et sur le pouvoir d’illusion qu’exerce le théâtre. Sous la truculence et la légèreté apparentes, il ne faudrait pas oublier la palette importante de registres, allant du populaire au savant. Pour faire écho à cette action incessante, l’espace scénographique a été souhaité dynamique, foisonnant, faisant notamment écho au deus ex machina des théâtres ita-liens des XVIIe et XVIIIe siècles. Dans L’Oiseau vert, Gozzi fait chanter les pommes et parler les statues.

L’Oiseau vert est également une pièce ou-verte dans la mesure où une traduction pré-cise n’en a jamais été effectuée. « La pièce est écrite en mêlant des scènes dialoguées à des canevas de lazzi écrits au style indirect à partir desquels les acteurs devaient, à l’ori-gine, broder » explique Sandrine Anglade qui fait allusion ici au champ alors laissé aux ac-teurs. Il était important de revenir à l’origine du texte avant de pouvoir en faire une adap-tation plus libre (ce qu’appelle la structure même de l’oeuvre). Après une première traduction exhaustive de Françoise Decroisette, spécialiste du théâtre italien du XVIIIème, Nathalie Fillion s’est pen-chée sur l’adaptation du texte pour « res-serrer le propos de Gozzi ». Une manière de conserver le foisonnement de la langue et des genres à l’oeuvre dans la pièce.

- Paul Sobrin -

L’Oiseau vert, de Carlo Gozzi, mise en scène Sandrine Anglade, Opéra de Dijon (Grand Théâtre), 9 et 10 octobreSpectacle produit par l’Opéra de Dijon, accueilli en partenariat avec le Théâtre Dijon Bourgogne - CDNwww.opera-dijon.fr

Du 19 au 23 octobre, Jérôme Thomas investi-ra la scène du TDB avec sa nouvelle création, sobrement intitulée Ici. L’origine du spectacle tient à une seule et unique question à la fois simple et complexe : Comment faire rêver avec une simple feuille de papier 21X29,7 ? Jérôme Thomas fut amené en 1986 à donner un spectacle en prison. L’expérience s’avère vite déstabilisante pour l’artiste. « Le nombre de sas, de couloirs, de pièces, de clés, de portes à ouvrir est un parcours de mise en condition. On ouvre des portes verrouillées que l’on referme derrière l’acteur ». Pour un temps, ce dernier est amené à partager le quotidien des détenus. Il s’étonne de voir en-trer et sortir ces derniers durant son spectacle. On lui donnera ensuite l’explication : « Les dé-tenus passent cette porte pour le plaisir d’en franchir librement le seuil, pour connaître la « sensation » de passer une porte ouverte ».

Jérôme Thomas et Markus Schmid se sont alors intéressés au monde de la prison, abou-tissant rapidement à d’autres types d’enfer-mement, « tous les enfermements que cha-cun d’entre nous subit et produit chaque jour ». Si l’artiste est là pour donner à ressentir cet enfermement, il est aussi en mesure de nous proposer une porte de sortie, un moyen

d’échapper au quotidien, à nos peurs, nos addictions. « En fin de compte, l’évasion poé-tique se révèle le moteur de l’œuvre que je souhaite créer avec Markus Schmid et Pierre Bastien » ajoute Jérôme Thomas.

Le spectacle met les artistes aux prises avec un jeu où le grotesque n’est pas absent, comme une réaction naturelle à une situa-tion d’enfermement. Le but est de transfor-mer une contrainte en moment poétique. Pour cela trois mouvements sont instaurés : le temps de la contrainte tout d’abord, si-tuation de départ qui oblige l’artiste à l’ingé-niosité. La rupture ensuite, comme l’étincelle démarrant l’acte de création qui manipule, détourne, transforme. Le mouvement final aboutit à une libération de l’esprit. La mu-sique est composé par Pierre Bastien, qui fera notamment chanter le papier et les Méca-nos, dans ce spectacle qui devrait s’avèrer finalement une belle métaphore de la créa-tion elle-même.

- Marc Vincent -

Ici, Théâtre Dijon Bourgogne, Parvis Saint-Jean, du 19 au 23 octobrewww.tdb-cdn.com

Passer la porte avec Jérôme Thomas

L’Oiseau vert

© Raynaud

de Lage

Après L’Amour des trois oranges l’année dernière, Sandrine Anglade retrouve Carlo Gozzi avec L’Oiseau vert

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Théâtres 14

Les Scènes du Jura s’affirmentScènes du Jura est une structure particulière dans la mesure où elle s’inscrit dans un terri-toire large, qui est celui du département du Jura. Conventionnée par l’Etat en 2005 sur la base du projet «Nouveaux espaces, nou-velles formes» de Franck Becker, l’aventure était particulièrement ambitieuse, consis-tant à porter l’art dramatique, mais aussi la musique, la danse, les arts du cirque dans des lieux parfois reculés. L’année dernière, Virginie Boccard arrivait à la direction de Scènes du Jura, reprenant en mains le projet de Franck Becker parti à la Scène nationale de Quimper. Elle présente donc cette année sa véritable première programmation, celle de la saison dernière ayant été constituée par l’ancien directeur. Une nouvelle saison qui, de l’aveu même de la nouvelle directrice, doit « faire lien ».

Faire lien entre les disciplines tout d’abord puisque les spectacles présentés cette an-née mobiliseront souvent des arts croisés, tendance grandissante ces dernières années sur les scènes. Ces rencontres artistiques au-ront non seulement lieu dans les théâtres et autres salles de Dole, Lons-le-Saunier, Cham-pagnole, mais également dans des cha-pelles, des cours, des lycées et même… un terrain de football (Le chant du dindon en novembre à Courbouzon), une mission de service public essentielle pour irriguer un terri-toire en matière d’arts.

Artistes associésFaire lien entre les artistes et la structure Scènes du Jura ensuite. Dans un esprit de compagnonnage, la chorégraphe Nathalie Pernette et l’écrivain Fabrice Melquiot tra-vailleront étroitement avec Scènes du Jura.

Deux artistes très sollicités ces dernières an-nées qui ont accepté de proposer leurs œuvres, en reprise ou en création, mais aus-si d’aller à la rencontre du public à travers ateliers, conférences… D’autres artistes vien-dront proposer leurs créations sur les Scènes du Jura, Arnaud Meunier en janvier (Le Pro-blème) que l’on aura pu voir précédemment dans sa « Quête du bonheur » en novembre, Sylvain Maurice avec La Chute de la maison Usher (voir p. 12), le prestigieux Ballet de Lor-raine également en janvier, Anne Monfort en mars...

Les talents locauxLa création régionale sera également à l’honneur avec, dès les 5 et 6 octobre, une nouvelle pièce de la compagnie bisontine Embarquez, qui s’attaquera aux pratiques hautement contemporaines de la téléréalité. Casting, mis en scène par Jean-Louis Vuiller-moz, tournera autour de l’art du clown

contemporain et s’adjoindra le concours de la chorégraphe Geneviève Pernin pour le travail sur le mouvement. Notons également l’incontournable Théâtre Group’ en janvier avec Vigile, leur nouvelle création. Scènes du Jura proposera des spectacles aux esthétiques diverses, depuis les mythes originels (Au fil d’Œdipe par la compagnie Les Anges au plafond dès octobre, Médée mise en scène par Laurent Fréchuret en décembre) jusqu’aux écritures contempo-raines, en passant par de grands noms de la chanson (William Sheller en novembre, Brigitte Fontaine qui jouera la Mère-Noël en décembre). Des artistes phares du réper-toire contemporain seront conviés (Roland Auzet, artiste associé de la Scène nationale de Chalon-sur-Saône ou encore Jérôme Tho-mas, une référence en matière de théâtre d’objet).

Les temps fortsVirginie Boccard nous donne plusieurs ren-dez-vous durant l’année, à commencer par deux « Bals littéraires » en février et en avril, des auteurs de la Coopérative d’écriture se donnant une journée pour rédiger en com-mun chansons et textes autour de la ville qui les accueille. Lons et la nuit proposera en mars une nocturne théâtre, poésie, danse et gourmandise tandis que Tête en l’air sera une semaine mêlant (le lien toujours…) histoire des sciences et spectacles. Le point d’orgue aura lieu en mai avec la première édition de Scènes méditerranéennes, consacrée cette année aux cultures d’Afrique du Nord, don-nant à voir toute leur diversité en matière de musique, théâtre, danse. La culture voyage. Le public aussi. - Dominique Demangeot -

www.scenesdujura.com

Scène du Jura conviera cette saison des artistes d’horizons divers, de William Sheller à des écritures très contemporaines (Fabrice Melquiot)

© Pierre-A

nthony Allard

- Studio Harcourt ©

DR

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Danses 15

Les Indes dansantesLe premier rendez-vous chorégraphique de la saison au Théâtre musical conviera la bi-sontine Nathalie Pernette qui se produira aux côtés d’un orchestre de 31 instrumentistes. Projet d’envergure croisant danse et baroque, revisitant les fameuse Indes galantes de Ra-meau à l’aune de la danse contemporaine.

Lorsque l’oeuvre est composée en 1735, l'opéra-ballet est très en vogue, spectacle à l’impact aussi bien musical que visuel. A l’époque la vivacité et la richesse de la parti-tion de Rameau subjuguent le public. Natha-lie Pernette a choisi onze danseurs qui mê-leront leurs pas à l’interprétation des jeunes musiciens de la 17ème Académie baroque européenne d'Ambronay sous la direction musicale d’Hervé Niquet.

Toutes les dansesComme pour replacer la danse baroque dans un contexte plus général d’art du mou-vement, commun à toutes les civilisations, un stage a mis les danseurs en présence de danses d’origines diverses : d’Afrique, d’Inde... Créées le 23 septembre 2010 au théâtre de Bourg-en-Bresse dans le cadre de la biennale de danse de Lyon, Les Indes dansantes arrivent à Besançon le 9 octobre. L’objectif est de « garder de l’oeuvre origi-nale ce côté voyage multicolore, dans divers endroits de la terre réels ou imaginaires, se nourrir de danses de différentes cultures, et en même temps se poser des questions sur les fonctions de la danse », explique Natha-lie Pernette. Cette « succession de vignettes multicolores » exige de la chorégraphe une parfaite maîtrise de la profusion musicale

instaurée par Rameau dans sa partition. Si la compagnie Pernette travaille dans le do-maine de la danse contemporaine, elle a déjà abordé des œuvres classiques (Le sacre du Printemps, La Flûte Enchantée…). La cho-régraphe n’hésite pourtant pas, comme elle le dit elle-même, à danser parfois « contre » la musique pour nous révéler une autre di-mension de l’art de Rameau. Les origines di-verses des danseurs (danse contemporaine, hip hop) devraient susciter là encore des ren-contres intéressantes et stimulantes.

N’oublions pas l’importance du mouvement et des contrastes dans la musique baroque. Les bruits produits par le corps sont un autre élément que Nathalie Pernette souhaite prendre en compte dans ce dialogue avec la partition. Un échange que la chorégraphe souhaite aussi instaurer avec les costumes (particulièrement importants et codifiés au temps du baroque) pour enrichir encore le propos. Un langage chorégraphique qui viendra se substituer à celui de la parole puisque cette adaptation originale sera sans chanteur, mais réorchestrée par Hervé

Niquet et un groupe d’étudiants en orches-tration.

- Sophie Choffant -

Les Indes dansantes, Théâtre musical de Besançon, 9 octobrewww.letheatre-besancon.fr

Joanne Leighton au Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à BelfortEn septembre dernier, nous croisions Joanne Leighton dans les couloirs du Centre cho-régraphique national de Franche-Comté à Belfort. La chorégraphe belgo-australienne venait de prendre ses fonctions en tant que directrice de la structure. Avant un grand week-end d’ouverture du 15 au 17 octobre prochains, Diversions vous présente la choré-graphe qui a beaucoup travaillé ces dernières années dans le grand est, en particulier sur l’Alsace et bien sûr à Belfort.

Les oeuvres de Joanne Leighton sont inter-prétées dans le monde entier, cette dernière ayant notamment travaillé cinq ans dans une grande compagnie de danse austra-lienne, The Australian Dance Theatre. Son travail a été montré en Lituanie, Allemagne, Italie, la chorégraphe quittant Melbourne au début des années 90 pour s’installer succes-sivement à Londres, Bruxelles et aujourd’hui Belfort. Des voyages qui ont probablement nourri le goût de Joanne Leighton pour les échanges et le dialogue, et cette volonté de sortir de l’espace de représentation tradition-nel pour aller investir les rues et d’autres lieux atypiques.

Le goût de la pédagogieEn 1993, Joanne Leighton crée sa propre compagnie Velvet. A partir de cette date son travail en France s’intensifie dans de nombreux centres chorégraphiques natio-naux et à travers des ateliers auprès de com-pagnies professionnelles. Les qualités de pé-dagogue de Joanne Leighton sont unanime-ment reconnues et en 2008 elle met en place le projet Mobile, consistant à mêler danseurs

amateurs et professionnels. Le jeune public n’est pas oublié.

Les oeuvresParmi ses œuvres majeures, citons la der-nière en date, The End (2009). Sur un texte mythique de John Cage, Lecture on Nothing (1950), la chorégraphe belgo-australienne nous parlait de la fin, processus inséparable de nos existences dont elle a cherché à il-lustrer les différentes facettes. Sa prochaine création Made In Strasbourg, sera présentée le 5 décembre prochain à la scène conven-tionnées musique et danse de Strasbourg, Pôle Sud. Pièce ambitieuse pour 99 amateurs

et 5 danseurs, dont les répétitions débuteront au CCN à Belfort. Une œuvre qui tournera là encore autour du dialogue entre amateurs et professionnels, danseurs et lieu de repré-sentation.Citons encore Display / Copy Only, que l’on retrouvera les 21 et 22 octobre au Granit, un spectacle que Joanne Leighton avait créé à Belfort en 2004, particulièrement représen-tatif de ses recherches. Elle a travaillé autour de pièces existantes (Odile Duboc, Jean-Claude Gallotta, Russell Maliphant…), treize esthétiques contemporaines qui, assemblées et morcelées en de courtes pièces allant de une à sept minutes, forment une nouvelle

œuvre à part entière. L’occasion d’appré-cier différents styles chorégraphiques, et de découvrir peut-être le vaste monde de la danse contemporaine pour les non-initiés, d’autant plus que la représentation sera sui-vie d’un documentaire sur la création.

Week-end Ouverture(s) du 15 au 17 octobreN’oublions pas le grand week-end d’inaugu-ration du CCN les 15, 16 et 17 octobre pro-chains, un temps de rencontre que Joanne Leighton a souhaité ouvert à tous et festif. Vendredi 15 octobre19h : Répétition publique de Display/Copy Only suivie d’une discussion Samedi 16 octobre16h30 – 19h : Improvisations par les différents artistes associés au projet + projections 17h30 : Présentation des comités participatifs19h Made in Taiwan, solo de Joanne Leighton20h : Présentation du projet du CCNFCB20h30 : Buffet21h30 : Dance PartyDimanche 17 octobre14h30 – 17h30 : Atelier danse tout public au-tour de Display/Copy Only animé par Joanne Leighton et Edouard Pelleray 17h30 : Tea PartyAccès libre, réservations conseillées pour la ré-pétition publique du vendredi 15 octobre,Made in Taiwan du samedi 16 octobre à 19h et l’atelier du dimanche 17 octobre à 14h3003 84 58 44 88 E-mail : [email protected]

- Amandine Mannier, Dominique Demangeot -

www.ccnfc-belfort.org

© Bertrand

Pichene

« A la fois garder de l’oeuvre originale ce côté voyage multicolore, dans divers endroits de la terre réels ou imagi-naires, se nourrir de danses de diffé-rentes cultures, et en même temps se poser des questions sur les fonctions de la danse» Nathalie Pernette

Les Indes galantes, de RameauLe premier des six opéras-ballets de Rameau nous transporte dans le monde des dieux, mettant aux prises plusieurs divinités telles Hébé déesse de la jeunesse ou Bellone, déesse de la guerre. Ces dernières président aux désirs de jeunes gens, Hébé les exhortant à parcourir le monde à la recherche du plaisir. Bellone elle, souhaite qu’ils fassent au contraire la guerre. Ra-meau nous entraine alors aux quatre coins du monde (Turquie, Pérou, Perse, Amérique). Intrigues, jalousies, complots, tem-pêtes et fêtes se succèdent alors.

Une orientation plus poussée vers l’international et les autres disciplines devraient être deux axes forts de la nouvelle directrice qui prend la suite d’Odile Duboc

© Franck C

hristen

Nathalie Pernette revisite un classique de l’opéra-ballet

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Ouvrez les yeux 17

Erró, 50 ans de collages au Musée des Beaux-Arts de Dole

L’art et l’entreprise au Pavé dans la Mare Plusieurs expositions sont à voir au Pavé dans la Mare et en décentralisation sur divers lieux (Cour du Musée du Temps, Hangar aux Ma-noeuvres de la Citadelle de Besançon et Cré-dit Agricole de Franche-Comté, avenue Cuse-nier). L’occasion pour le Pavé de mettre en lumière le mécénat d’entreprise. Parmi les ar-tistes exposés (Joffrey Ferry, Cécile Meynier, Véronique Rizzo, Nicolas Floc’h) on trouve notamment Gilles Picouet dont l’oeuvre a été conçue grâce au soutien technique et fi-nancier de l’entreprise Mantion. Le travail de Sabien Witteman entretient également des rapports étroits avec l’entreprise puisqu’elle a suivi des PDG dans leurs déplacements pour son travail « Give me a break ».

Le dédale de Gilles PicouetL’entreprise Mantion qui conçoit des sys-tèmes coulissants était toute indiquée pour assister Gilles Picouet dans la conception de son œuvre « Dédale ». Un mécénat de pro-duction a permis à l’artiste d’installer dans la cour du Palais Granvelle des murs que le visiteur peut faire coulisser. Pour ce travail, Gilles Picouet semble avoir voulu jouer sur les contrastes. Structure « ouverte et fermée à la fois, colorée et blanche, statique et en mouvement », le dédale est protéiforme et le visiteur peut le traverser en déplaçant ces murs-portes comme bon lui semble. Entre l’architecture et la sculpture, Dédale « sym-bolise l’âme humaine dans toute sa com-plexité […]aussi l’Homme face à l’univers : perdu, ne sachant d’où il vient, où il est, où il va, et cherchant à sortir de cet état » comme

l’explique Gilles Picouet. Installé dans la cour carrée du Palais Granvelle, ce labyrinthe prend une dimension supplémentaire, œuvre dans l’œuvre.

Au coeur du pouvoir avec Sabien WittemanL’un des sujets de travail de Sabien Witteman est le pouvoir. Qu’il soit économique, poli-tique ou financier, l’artiste étudie les relations des hommes à ce pouvoir. Parcourant les réunions patronales ou politiques, elle a ainsi recueilli des situations, des attitudes, des pos-tures, prenant des photos qu’elle a ensuite reproduites en peinture. Dernièrement elle

décidait d’accompagner les chefs d’entre-prises et les hommes politiques durant leurs déplacements afin d’observer encore plus finement les comportements. Pour le Pavé Dans La Mare, elle a suivi le maire de Besan-çon, Jean-Louis Fousseret, ainsi que les PDG de l’entreprise Breitling et du Crédit Agricole Banque Privée.On a l’habitude des reportages en tous genres sur des personnalités. Du documen-taire méticuleux d’Envoyé Spécial au plus douteux des Reality shows, les méthodes sont diverses, et toutes n’ont pas les mêmes objectifs, ne tirent pas sur les mêmes cordes. La peinture de Sabien Witteman acquiert ici une dimension sociologique, observant notre

prochain dans un cadre précis (ici celui des affaires et de la politique). Elle a donc aussi valeur documentaire même si le traitement du sujet est d’abord artistique. « Dans la di-versité des poses, les mains disent du sujet ce qu’il en est de l’enjeu des affaires, du pou-voir d’imposition, de la force de conviction et d’un ralliement à une cause entendue » explique Sabien Witteman.Le pouvoir, cette dernière l’a côtoyé très jeune, son grand-père paternel ayant été ministre des affaires Intérieures aux Pays-Bas. Le rejet de cette branche de sa famille à la séparation de ses parents, a marqué l’artiste qui s’est alors intéressée aux relations entre pouvoir et argent. Elle a notamment travaillé comme réceptionniste dans des salons pro-fessionnels de grandes entreprises, côtoyant le monde des affaires. Aujourd’hui elle y re-vient, mais à travers ses tableaux.

- Marc Vincent -

Made In Pavé, expositions des oeuvres pro-duites en résidence en entreprises en 2010- Cour du Musée du Temps (Palais Granvelle), du 25 septembre au 13 no-vembre : Gilles Picouet, Dédale- Pavé dans la Mare, jusqu’au 13 novembre: Sabien Witteman, Give me a break- A voir également au Hangar aux Ma-noeuvres de la Citadelle jusqu’au 13 no-vembre : Nicolas Floc’h et Sabien Witte-manwww.pavedanslamare.org

Le Musée des Beaux-arts de Dole présente sa nouvelle exposition dans le cadre de la Bien-nale de la Métropole Rhin-Rhône. Copro-duite avec le Centre Pompidou et le Musée national d’art moderne de Paris, Centre de création industrielle, Erró, 50 ans de collages met à l’honneur l’artiste islandais qui revient à Dole pour un deuxième volet consacré à son travail.

Jusqu’au 16 janvier prochain, Dole se met donc au diapason de 50 années de collages de la part de l’un des pionniers du mouve-ment de la Figuration narrative aux côtés de Monory, Fromanger, Rancilla entre autres artistes, tous passés par Dole à l’occasion d’exposition passées. On a tendance à l’ou-blier mais au-delà de son travail pictural, Erró a beaucoup travaillé à partir de collages et de découpages. Les tableaux de l’artiste présentés permettent d’apprécier combien ces travaux préparatoires avaient de l’impor-tance dans son oeuvre.

Cinq grands thèmesC’est cependant un tableau d’Erró, Bre-jnev de Russie (1989), qui ouvre l’exposition comme pour nous rappeler que l’artiste, s’il injecte dans son travail une bonne dose de pop art et de jeu, a également étudié à l’école des beaux-arts de Reykjavík mais aussi à l’Académie des beaux-arts d’Oslo. Les cinq thèmes de prédilection d’Erró (mé-cacollages, politique, conquêtes, art et co-mics), sont abordés dans l’exposition compo-sée d’une centaine de collages et près de 30 peintures issues de collections publiques et privées. Un bel aperçu du travail de l’artiste qui commence le collage à la fin des années

50 lorsqu’il s’installe à Paris. Influencé par les surréalistes des années 20, eux-mêmes friands de collages en tous genres (il rencontre à la fin des années 50 plusieurs représentants du mouvement), Erró utilise très vite cette tech-nique comme un travail préparatoire à ses œuvres peintes. De 1959 à 1963 dans la re-vue L’Usine nouvelle, il découpe les pages

pour recueillir des photos d’objets méca-niques. Il crée alors les « mécamorphoses », personnages hybrides assemblés de toutes pièces. Les mannequins voient leurs cheveux remplacés par des pièces mécaniques en tous genres. L’œil, motif récurrent ici, fait-il déjà référence, dès la fin des années 60, au fameux Big Brother ? Ou veut-il signifier éga-lement que l’artiste observe avec attention ses contemporains pour mieux les croquer ?

SaturationDans les années 70 Erró s’ouvre à d’autres disciplines, bande dessinée américaine, ico-nographie révolutionnaire pour dénoncer la propagande de masse, qu’elle vienne de l’est ou de l’ouest. Il étudiera également dans le détail son propre monde, celui de l’art, jux-taposant plusieurs œuvres différentes voire antinomiques. Erró superpose les époques à travers un art du copier-coller particuliè-rement élaboré. Parfois l’accumulation des œuvres saturées de couleurs sur un même mur ferait presque penser aux parois des toi-lettes bigarrées d’un café concert... Tel est le parti pris d’Erró de créer un impact visuel fort tout en manipulant parfois à outrance plu-sieurs références culturelles, de l’art classique

à Walt Disney. Cette Vénus tout ce qu’il y a de plus classique n’aperçoit-elle pas la horde maoïste initiant sa Longue marche dans son dos ?

IrrévérenceChez Erró, tout y passe, du fameux visage tordu par la peur du Cri de Muncsh au nez qui s’allonge de Pinocchio, de la naïveté mystique indienne aux illustrations érotico-trash de Métal Hurlant, l’artiste n’a de cesse de provoquer les collisions esthétiques. Il faut une sacrée dose d’irrévérence pour convo-quer sur la même toile Donald Duck et un personnage de Picasso. Erró joue avec les icônes, ces images passées dans l’incons-cient collectif que nous pouvons à peu près tous reconnaître sans être nécessairement un spécialiste de l’art. L’icône par définition po-pulaire, en ce sens qu’elle peut être appré-hendée par une très large proportion de la population. Comme Warhol ou Lichtenstein, Erró a mêlé l’art « populaire » (j’en vois déjà certains qui frémissent) et les galeries. Rien que pour cela, il faut courir voir cette expo-sition. D’autant plus que le collage pourrait bien constituer le geste moderne par excel-lence, à la fois ancestral et particulièrement représentatif de notre ère numérique qui ne fait que commencer.

- Dominique Demangeot -

Erró, 50 ans de collages, Musée des Beaux-Arts de Dole, du 2 octobre au 16 janvier 2011 - www.doledujura.fr

L’œil, motif récurrent, fait-il déjà référence, dès la fin des années 60, au fameux Big Brother ?

Uncle Sam, 1995 © Musée d’Art contemporain du Val-de-Marne, cl. Jacques Faujour

Une pièce de la série «Give me a break» par Sabien Witteman

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Littératures 18

Du conte et des compagnies. Voilà ce que propose le Conseil général du Territoire de Belfort depuis onze ans. Troupes ou artistes en solo qui parcourent le département pour porter le conte, art de l’oral par excellence, marié parfois à d’autres disciplines artis-tiques. A Belfort bien sûr, dans les structures culturelles traditionnelles, mais aussi dans les salles communales et les foyers ruraux, car la culture doit s’apprécier aussi dans les en-droits les plus reculés du territoire.

A noter cette année une exposition qui inau-gurera le festival mais également l’ouverture d’un nouveau lieu dédié à la culture : L’Usine au sein du Techn’hom. L’exposition de Benja-min Lacombe a un nom tout trouvé : Contes. L’artiste, qui a également réalisé l’affiche du festival, exposera ses travaux d’auteur et il-lustrateur pour la jeunesse, avec notamment de nombreux inédits. Un univers de « Contes Macabres » qui rappellera celui de Tim Bur-ton, et avant tout une occasion de s’évader en mots et en image.

EvasionS’évader, voilà peut-être l’un des maîtres mots de ce festival du conte. De plus cette année, Conte et Compagnies sera une fois encore international. Pour preuve la manifes-tation proposera comme premier spectacle celui d’une québécoise arrivée tout droit de la Belle Province, Renée Robitaille qui se consacrera aux contes de Robert Munsch. Les belges des Argonautes sont à voir quant

à eux à Giromagny le 10 octobre. A suivre également, venue de Belgique, la danseuse Aude Lachaise le 24 octobre au Centre chorégraphique national. Les suisses de la compagnie Minicirc se produiront à Delle et Boncourt les 19 et 21 octobre.

Une thématique largeCuisine et gourmandise avec Emmanuelle Filippi, amour avec le conteur Olivier Vil-lanove... Sous couvert de divertissement les contes depuis la nuit des temps nous parlent finalement de questions majeures, à l’image de la compagnie Un château en Espagne qui traite de l’itinérance et du nécessaire besoin de s’affranchir de ses parents. Autre exemple de transition pas toujours facile de l’enfance à l’âge adulte avec Au bord de la mare, lecture de Cécile Delhommeau le 23 octobre à Grandvillars.

D’autres thématiques seront plus graves, trai-tées sur un mode poétique à l’exemple de Pascal Rueff, originaire de Belfort qui revient sur ses terres d’origines pour aborder le dou-loureux épisode de Tchernobyl (Mort de rien, écrit après un séjour en Ukraine à suivre le 23 octobre à Auxelles-Haut). Le festival Conte et Compagnies investit le Territoire de Belfort dans tous ses recoins, et s’inspire des différents lieux pour une pro-grammation éclectique, nourrie de nouvelles technologies à l’Espace Gantner (Compa-gnie Acte les 12 et 13 octobre), chanson française au Foyer Georges Brassens de Beaucourt le 12, visite d’un répertoire plus classique à la Scène nationale du Granit avec La Barbe bleue d’après Perrault (com-pagnie La Cordonnerie le 8 oc-tobre) en passant par la manipulation d’objets le 17 octobre au Théâtre de Marionnettes.

Les divers spectacles mettront le conte au centre du propos, mais pourront s’accom-pagner de musiques là encore très variées (accordéons, guitare électrique, trompette, piano…) et le cirque aura également droit de citer avec Contes cirque (compagnie 13ème Quai et Académie Fratellini).

- Manu Gilles -

Festival Conte et Compagnies, du 5 au 25 octobre, une initiative du Conseil général du Territoire de BelfortProgramme et renseignements :www.cg90.fr ou 03 84 90 99 40

© Tschi

Renée Robitaille

© P. Borasci

Compagnie les Argonautes

Conte et Compagnies

Les 16 et 17 octobre, la Fête de la BD vivra à Audincourt sa 28ème édition. La thématique cette année est la préhistoire, et à cette occa-sion Audincourt accueillera notamment les auteurs de la célèbre bande dessinée Rahan, invités d’honneur. Mais nos temps modernes seront également croqués par les auteurs qui auront l’occasion de traiter de sujets d’actua-lité, thématiques sociales et monde de l’en-fance. A noter aussi une grande innovation cette année puisque la Fête de la BD devient gratuite à l’occasion de cette nouvelle édition.

Près d’une quarantaine d’auteurs seront présents à Audincourt pour présenter leurs travaux et dédicacer leurs albums. Parmi les nombreux dessinateurs et scénaristes atten-dus, citons Elsa Brants, Pierre Duba, Lidwine, Marc-Antoine Mathieu, Sébastien Orsini entre autres auteurs. La liste est longue et consul-table en intégralité sur le site officiel : http://fete-de-la-bd.audincourt.com.

SpectaclesComme toujours, la Fête de la BD propose des animations diverses et notamment du spectacle vivant. Hourvari est une performance de Joe Pinelli, Alain Goutal et Sébastien Orsini où narrateur et dessinateur proposent un récit en images et mots. A suivre le samedi de 14h à 18h

La chanteuse Dominique Grange et le cé-lèbre dessinateur Tardi mêlent là encore mots et images, présentant des extraits de « Putain de guerre ! », un album en deux tomes sur la première guerre mondiale. A voir et écouter

au Foyer Municipal, le samedi 16 octobre à 20h30 (Tarifs de l’Allan), en partenariat avec l’Allan, Scène nationale du Pays de Montbé-liard Agglomération

Un autre événement est organisé le di-manche, à l’heure où l’on déambule en famille dans les allées de la Fête de la BD, co-organisé avec Le Moloco, future salle des musiques du Pays de Montbéliard. Un ciné-BD-Concert « Garde-fous », par Sayag Jazz Machine et Frédéric Bézian sera proposé. Cette adaptation scénique et multimédia de l’album de Fred Bézian sera donnée sur une musique électronique et acoustique. « La BD défilera sur trois écrans, et des personnages animés interviendront également », précise David Demange. Au Foyer Municipal, le dimanche 17 octobre à 17h - Tarif : 10 euros, 7 euros en prévente

ExpositionsLa BD se lit… et se regarde. Comme d’ordi-naire, plusieurs expositions sont proposées, la plupart tournant autour du thème de la pré-histoire mais pas seulement.

Nabuchodinosaure (Nab)Nab est un dinosaure qui parle, vivant à une période indéterminée baptisée « l’apeupré-histoire », temps étranges où les dinosaures ne sont pas tout à fait des dinosaures, mais pas tout à fait des hommes non plus... Cette série humoristique apparue pour la première fois en 1989 dans le mensuel Je Bouquine, sera mise à l’honneur au Studio des Trois Oranges, en présence de Roger Widenlocher. Des ani-mations pour les enfants autour de la préhis-toire seront également organisées.

Rétrospective et dernier album de RahanA la Bibliothèque Municipale, André Cheret et Jean-François Lecureux, créateurs de la célèbre BD Rahan, seront présents pour par-ler de leur fils des âges farouches. La Fête de la BD proposera d’autres expo-sitions durant le week-end, parmi lesquelles une nouvelle intervention des Dessin’Acteurs, qui se penchent cette fois sur l’épineux pro-blème des OGM. Mêlant dessin et engage-ment, les Dessin’Acteurs prennent le crayon pour sensibiliser le grand public à de grandes questions d’actualité. D’autres lieux seront investis comme l’Har-monie qui accueillera des portraits-BD du collectif Ero, l’espace Ghandi où l’on pourra rencontrer l’auteur Pierre Duba qui présen-tera des tableaux poétiques de son voyage au Japon…

L’image s’animeLa fête de la BD inaugure cette année un nouveau genre, celui du cinéma d’anima-tion. Les images se mettent en mouvement à la Maison de l’Unité, en partenariat avec le festival de Lille et l’Association Française du Cinéma d’Animation. Des films pour tous les publics seront diffusés durant le week-end, ainsi que des animations pour les enfants sur la préhistoire.

- Paul Sobrin -

28ème Fête de la BD du Pays de Montbéliard Audincourt, Espace Japy, allée de la FilatureOuverture : Samedi 16 octobre de 13h00 à 19h00 - Dimanche 17 octobre de 10h à 19h00Tarif : Gratuit pour tous hors concerts.Programme complet :http://fete-de-la-bd.audincourt.com

BD Concert le dimanche 17 octobre au Foyer Municipal

Fête de la BD du Pays de Montbéliard à Audincourt

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En Alsace 19

Du 7 au 10 octobre, le festival C’est dans la vallée fête ses dix ans. Fondé par Rodolphe Burger à Sainte-Marie-aux-Mines en 2000, le festival mêle plusieurs propositions cultu-relles (musique, expositions, cinéma…) dans le cadre idyllique du Val d’Argent. Prenant place traditionnellement en mai, le festival se déroulera cette année en octobre, du fait de l’actualité chargée de Rodolphe Burger qui présentera d’ailleurs son nouveau spectacle dédié au Velvet Underground.

HigelinCette année le festival convie notamment Jacques Higelin, le samedi soir au Théâtre. Un passage obligé lorsque l’on sait que le chanteur a produit ses deux derniers albums à Sainte-Marie-aux-Mines. Un «Coup de foudre» qui tient sans doute à la beauté de ce « lieu qui a une âme », selon Higelin lui-même. Le chanteur a pourtant les pieds bien plantés dans la réalité sociale et politique de 2010. Sa chanson Aujourd'hui la crise de 1976 n’a (malheureusement) par pris une ride. Rock progressif, chansons aériennes et swing composent ce nouvel opus.

Hommage à Woodie Guthrie...Le festival sera également l’occasion de découvrir des artistes plus confidentiels mais au talent certain (on se souvient encore de deux concerts hors du temps en mai 2009, avec Piers Faccini et Matt Eliott à Saint-Pierre sur l’Hâte). Cette année, Seb Martel investira dimanche 10 octobre la chapelle haut per-chée et rendra hommage à Woodie Guthrie. L’infatigable guitariste qui multiplie les colla-borations comme on enchaine les solos

publiait en 2006 Coitry ?, double album dont l’une des faces (Country Side) faisait la part belle au folk blues. Pas étonnant donc qu’il revienne avec sous le bras un spectacle dé-dié à Guthrie, père de la folk aux Etats-Unis.

... et DylanAutre hommage au folk avec Ben Sidran qui a enregistré son nouvel album, Dylan Diffe-rent, dans le studio de Rodolphe Burger. Une entrée en matière jazz et blues pour cette nouvelle édition de C’est dans la vallée, à suivre au Temple Réformé le 7 octobre à 20h. Un Dylan « revisited » à la sauce Ben Sidran, passé à la douce moulinette de ses arran-gements jazzy aux ambiances feutrées, où les textes si pertinents de Robert Zimmerman sont particulièrement choyés, susurrés, servis avec une grande sensibilité.

Le VelvetRodolphe Burger nous transportera quant à lui dans le monde magique du Velvet Under-

ground. Ce projet est né en quelque sorte d’une rencontre du chanteur avec le Velvet il y a trente ans. « Sans ma découverte du Velvet Underground, assez tardive au fond, puisqu’elle date de 1976 environ, je n’aurais sans doute jamais entrepris pour ma part de « retour » à la musique et à l’expérience de groupe qui a débouché plus tard sur la créa-tion de Kat Onoma », confesse l’artiste. Le groupe de Lou Reed et John Cale a ouvert de nouvelles portes au rock, plongé vivant dans le bouillonnement artistique du New York de la fin des années 60. « J’ai décou-vert avec le Velvet que le rock n’était pas seulement une histoire de teenagers. Mais qu’il était peut-être l’art contemporain par excellence » dit encore Rodolphe Burger. Le Velvet Underground ou la conjecture inédite entre la spontanéité du rock qui s’ouvrait à un large spectre artistique, le jazz et toute une esthétique plastique que Warhol ap-portera au groupe. Cette création, qui fera l’objet d’un album live chroniqué prochaine-ment dans nos pages, est à suivre le vendredi 8 octobre à 20 h au Théâtre.

L’imageN’oublions pas le cinéma, avec un ciné-concert d’Olivier Mellano sur Buffet froid, et les projections des films "La brune et moi" (1979), Mammuth (Kervern, Delépine), des documentaires...Kid Loco participera à un "after" avec de nombreux invités surprise le samedi soir au foyer du théâtre. Le lendemain il proposera une conférence autour de son étonnant objet littéraire et musical non identifié, "Les Soniques", co-écrit avec Niccolo Ricardo. Notons qu’une exposition rétrospective retra-cera également la décennie de ce festival unique en son genre.

- Manu Gilles, Sébastien Marais, Paul Sobrin -

Programmation complète (concerts, confé-rences, brunch, concerts dans les bars...)www.cestdanslavallee.com

Les 10 ans de C’est dans la vallée

Higelin est de retour à Sainte-Marie-aux-Mines

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En Alsace 20

Le festival fête sa 10° édition !Le festival des cinémas d’Afrique de Besançon Lumières d’Afrique fête sa 10° édition.Que de chemin parcouru depuis la première édition « bricolée » par une poignée de passionnés en 1996 !D’année en année le festival a su progressivement s’imposer pour devenir un rendez-vous attendu des cinéphiles, des militants, des diasporas, des curieux et « inoculés » d’Afrique.De très nombreux invités depuis le début qui sont venus partager leur travail sur le cinéma, pour des échanges riches et des temps de partages animés.« Lumières d’Afrique » a sur devenir au fil des éditions une référence par la qualité de sa programmation qui est toujours scrutée par les professionnels et les partenaires.2010 verra une compétition riche pour les longs et courts métrages de fiction et de très nombreuses nou-veautés dans l’organisation et les propositions.

Information sur www.lumieresafrique.com (programmation en ligne au 15 octobre)

Le comédien Dirk Roofthooft interprète des poèmes de l’auteur russe Joseph Brodsky, ac-compagné par la musique de Kris Defoort. Entre musique et théâtre, les Concerts Brodsky soulèvent en mots et en notes, quelques-unes des grandes thématiques de l’un des poètes les plus estimés en Russie et en Amérique, entre le tout et le rien, la vie et la mort.

Dirk Roofthooft et Kris Defoort respecteront sans doute la volonté du poète de mêler le fond et la forme, Brodsky n’ayant cessé de côtoyer dans ses textes l’engagement au quotidien et l’amour de la belle phrase. Né dans une famille juive et pauvre de Lénin-grad, la nécessaire interruption de ses études à 16 ans ne tarit pas son envie de découverte.Brodsky apprend alors le polonais, l’anglais, l'histoire et la littérature entre autres disciplines. S’il entre rapidement dans les cercles littéraires d'Union des républiques socialistes soviétiques, il effectue une année de travaux forcés en 1964 pour « parasitisme social », expulsé d'URSS en 1972. Comme d’autres écrivains de sa gé-nération, de Nabokov à Soljenitsin, Joseph Brodsky est un poète de l’exil, celui des travaux forcés puis de l’émigration aux Etats-Unis. C’est

là qu’il commence à écrire des articles puis de la poésie en anglais. Obtenant plus tard la na-tionalité américaine, il devient alors une figure du milieu intellectuel new-yorkais.

En opposition avec le symbolisme russe tradi-tionnel, Brodsky privilégie dans sa poésie l’ici et maintenant, vibrante d’une réalité sensible, littérature de l’empirisme d’où ce vocabulaire simple et ancré dans le concret. Le propos du poète est étroitement lié à la dimension so-ciale de son temps, ce que lui reprochera le régime soviétique. Cela n’empêche pas Brods-ky d’aborder des préoccupations métaphy-siques, qu’il incarne souvent dans une forme (notamment la versification) étudiée. Chez lui le quotidien et le précieux s’allient constam-ment.

- Paul Sobrin -

Les Concerts Brodsky, avec Kris Defoort et Dirk Roofthooft, Le Maillon-Wacken, Hall 2, 21 et 22 octobre à 20h30www.le-maillon.com

Kris Defoort & Dirk Roofthooft

Brodsky privilégie dans sa poésie l’ici et maintenant, vi-brante d’une réalité sensible, littérature de l’empirisme d’où ce vocabulaire simple et ancré dans le concret

Les concerts Brodsky

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Cinéma 21

29 septembreWall Street : l’argent ne dort jamaisDe Oliver Stone Drameavec Michael Douglas, Shia LaBeoufDurant le krach boursier de 2008, un jeune tra-der, Jacob Moore, veut venger son mentor qui s’est suicidé suite à des tractations financières douteuses. Il demande de l’aide à Gordon Gekko, ancien requin de la finance qui vient de sortir de prison. Une plongée dans le monde im-pitoyable de la finance.

...Pour voir la bande annonce,scanner le QR Code avec votre mobile

Ao, le dernier NéanderthalDe Jacques MalaterreDocumentaireavec Gael García Bernal, Diego LunaPendant plus de 300 000 ans, l’homme de Néandertal a régné sur la planète avant de disparaitre. Jacques Malaterre (L’Odyssée de l’espèce, Homo Sapiens) nous invite à suivre le dernier des Néandertaliens...

La MeuteDe Franck RichardComédie avec Yolande Moreau, Emilie Dequenne

Trop loin pour toiDe Nanette Burstein Comédieavec Drew Barrymore, Justin Long

Sans queue ni têteDe Jeanne Labrune Comédie dramatiqueavec Isabelle Huppert, Bouli Lanners

Ipcress, danger immédiatDe Sidney J. Furie Espionnageavec Michael Caine, Nigel Green

6 octobreMoi, moche et méchant (3D)De Christiophe RenaudComédie (animation)Avec Jason Segel , Steve Carell Une maison dissimule un endroit secret. Gru prépare un coup diabolique et inédit avec ses assistants : voler la lune.

KaboomDe Gregg ArakiComédie/HorreurAvec : Thomas Dekker, Juno Temple

Laisse-moi entrerDe Matt ReevesHorreurAvec Chloe Moretz , Kodi Smit-McPhee

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnuDe Woody AllenComédie dramatiqueAvec Anthony Hopkins, Naomi WattsAlfie est paniqué à l’idée qu’il ne lui reste plus que quelques années à vivre. Rupture, tenta-tive de suicide et analyse n’y changent rien. Il rencontre une voyante qui lui prédit une histoire d’amour avec un « grand inconnu tout de noir vêtu »…

Tout va bienDe Lisa CholodenkoComédie dramatiqueAvec Annette Bening, Julianne Moore

Donnant, donnantDe Isabelle MergaultComédieAvec Daniel Auteuil, Sabine AzémaConstant Billot s’est évadé de prison. Il trouve refuge sur la péniche de Sylvia. Elle lui propose un marché : tuer Jeanne, sa mère adoptive, sinon elle le dénonce à la police. Cependant, Constant n’est pas un assassin...

La machine à démonter le tempsDe Steve PinkComédieAvec John Cusack, Rob Cordry

CaptifsDe Yann GozlanThrillerAvec Zoé Félix, Arié Elmaleh, Eric Savin

Rouge comme le cielDe Cristiano BortoneComédie dramatiqueAvec Luca Capriotti, Francesca Maturanza

13 octobreArthur 3 - La guerre des 2 mondesDe Luc BessonAnimationAvec Freddie Highmore

Elle s’appelait SarahDe Gilles Paquet-BrennerDrameAvec Kristin Scott-Thomas, Mélusine Mayance, Niels Arestrup

Une journaliste américaine enquête sur la rafle du Vél d¹Hiv. Elle rencontre Sarah qui avait 10 ans en juillet 1942. L’enquête de la journaliste prend de plus en plus d’importance dans sa vie jusqu’à l’impliquer personnellement.

Au fond des boisDe Benoît JacquotDrameAvec Isild Le Besco, Nahuel Pérez Biscayart

Creation De Jon AmielBiopicAvec Paul Bettany, Jennifer Connelly L’histoire vraie du scientifique Charles Darwin à l’origine de la théorie de l’évolution, aux prises avec les convictions religieuses de sa femme, farouchement opposée à sa théorie.

IllegalDe Olivier Masset-DepasseDrameAvec Anne Coesens, Essé Lawson L’histoire de Tania Zimina et de son fils Ivan, d’origine russe, arrivés en Belgique il y a huit ans. Sans papiers d’identité ils sont contrôlés par la police. Ivan parvient à s’échapper, tan-dis que sa mère est envoyée dans un centre fermé Présenté dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs 2010 à Cannes, le film traite du douloureux et très actuel problème de l’im-migration.

Jean-Michel Basquiat, The radiant childDe Tamra DavidDocumentaire

Mourir ? Plutôt crever !De Stéphane MercurioDocumentaire Avec Siné, Guy Bedos, Benoît DelépineÀ 80 ans, Siné continue le combat. Toujours en-gagé, toujours enragé quoiqu’il advienne. Le film nous raconte son histoire.

20 octobreBiutifulDe Alejandro Gonzalez InarrituDrameAvec Javier Bardem, Martina Garcia

Les petits mouchoirsDe Guillaume CanetComédie dramatiqueAvec François Cluzet, Marion Cotillard Une bande de copains part en vacances au bord de la mer comme chaque année. L’occasion pour eux de se confesser, dévoiler leurs petits secrets et leurs grands mensonges.

Alpha and Omega 3DDe Ben GluckAnimationDeux loups sont capturés et emmenés loin de chez eux. Ils sont pourtant prêts à tout pour re-trouver leur meute.

Paranormal Activity 2De Tod WilliamsFantastiqueAvec Katie Featherston

L’étranger en moiDe Emily AtefDrameAvec Hans Diehll, Judith Engel

Mystères de LisbonneDe Raoul RuizRomanceAvec Melvil Poupaud, Léa Seydoux

Donnant, donnant,le 6 octobre

Moi, moche et méchant,le 6 octobre

Wall Street : l’argent ne dort jamais, le 29 septembre

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Chroniques CD 23

FOLK

J. TillmannSinging Ax(Western Vinyl)

Il n’aura fallu que trois jours à J. Tillman pour enregistrer son septième album au titre ima-gé, Singing Ax. En parallèle de sa carrière de batteur chez les fameux Fleet Foxes, le prolifique songwriter s’est rendu chez Steve Albini et a plié en un tournemain la produc-tion d’un très bel ouvrage, quasiment dé-nué d’arrangements. En effet, hormis pour quelques titres dont l’élégiaque Three Sisters, c’est Tillman et sa guitare qui nous accompagnent le temps d’une dizaine de chansons, tel le funam-bule Nick Drake enregistrant lui aussi un Pink Moon légendaire au début des années 70 (Diamondback et Tillman’s Rag, deux fantastiques titres...). Au fil de morceaux proches de la pureté (Love No Less Worthy, Maria, Our Beloved Tyrant...), on voyage entre poésie et mysticisme intemporels, por-tés par la voix de Joshua Tillman, l’un des tré-sors à demi-enfoui du folk américain.-Simon Grangereau -

POP ROCK

PuggySomething You Might Like(Mercury)

Bien que ce trio soit anglo-franco-suédois, Puggy aime à rappeler qu’ils se sont ren-contrés en Belgique. Il est vrai que musi-calement, les trois gaillards partagent des points communs non négligeables avec des formations comme Ghinzu ou dEus pour leur emploi quasi encyclopédique de la pop. Dès le premier morceau le groupe accroche l’oreille de l’auditeur au moyen d’une pop rock parfaitement calibrée, punchy juste ce qu’il faut. Goût pour les belles harmonies, talent pour mêler dans un même morceau ambiances romantiques et moments plus rock. Un premier album qui devrait flatter les tympans des amateurs de pop soignée à l’image de We Have Made It, rafraichissante ritournelle pop, ou How I Needed You, dans des couleurs plus folk. Matthew Irons apporte un beau timbre qui sait s’érailler dans les moments plus chauds car le groupe, à l’image de Ghinzu, mé-nage parfois quelques moments plus théâ-traux durant lesquels la personnalité de Pug-gy peut s’exprimer pleinement (She Kicks Ass, Teaser, jolie ritournelle pop qui rappel-lera Queen, Goddess Gladys et ses arrange-ments fantasques et joliment grandiloquents là encore). - Sébastien Marais -

JAZZ MANOUCHE / CHANSON

SanseverinoLes Faux Talbins(Columbia)

Sanseverino et sa guitare sont de retour. Une six cordes acoustique et roublarde qui éclaire des histoires de gangster, le jazz manouche du bonhomme parcourant le manche avec dextérité, aussi sûr que les Incorruptibles d’Elliott Ness dézinguaient les sbires d’Al Capone durant la Prohibition. Chroniques gentiment sanglantes, histoires d’effractions et de saloons, larcins divers comme dans les films noirs ou les westerns des années 50, mais aussi des petites his-toires, tranches de vie plus ou moins pro-fondes contées sur le mode humoristique et bluesy comme dans Finis ta vaisselle et A Boy Named Sue parcouru d’une slide brûlante. Qu’il nous entretienne de « la banlieue et ses couleurs péraves » ou des « chien galeux », l’artiste le fait toujours avec style et humour. On a envie de le suivre dans ses galopades musicales, même lorsqu’il plonge dans des eaux rock’n’roll (Les rockers aiment la java, doucement parodique aux guitares mor-dantes). Sanseverino se fait aussi diabo-lique (cette reprise de la Salsa du Démon à la sauce manouche et Tu pues Benny tout aussi irrévérencieuse). Il n’a pas fini de nous faire courir sur toutes les gammes du swing. - Manu Gilles -

HIP HOP

Germinal#3... Chroniques du bordel(Beau Buro)

Germinal est de retour avec un nouvel al-bum dans la lignée des travaux précédents, hip hop sombre mais lucide, loin des clichés du rap moderne, empruntant parfois des tons plus décalés (Danse guerrière, leur MIA à eux !). Tenant largement la dragée haute à des productions professionnelles, le son est travaillé, les ambiances très présentes à l’image des violons stressants de Sous pres-sion. Ces Chroniques du bordel s’abreuvent à plusieurs cultures, traditions africaines sur Exil #3, coup de griffe à la stupide « iden-tité nationale » invitant le chanteur came-rounais Henri Dikongué. Bon esprit malgré le propos souvent sérieux, Germinal avance quelques mélodies fouillées comme avec Dans l’rouge, évoquant son « bled à lui », évasion du quotidien à la faveur d’une vi-rée dans le sud (« la langueur de mon reg-gae colle à mes collines »). Le rap combat demeure au centre du propos, s’exprimant dans des morceaux plus radicaux en ma-tière de son (Canicule, Acte 2 Présence), une deuxième moitié d’album plus tendue, Germinal constatant «l’étendue des dé-gâts», variation sur la violence quotidienne sur une bande son implacable ou souvenirs nostalgiques de la fin des années 80 (Sur not’banc). - Dominique Demangeot -

A l’occasion du festival Novosonic qui se tiendra à Dijon du 27 au 31 octobre, Diver-sions vous propose un retour sur le dernier album de The Ettes, qui se produiront le 27 octobre prochain à La Vapeur avec Delano Orchestra et Ariel Pink’s Haunted Grafitti. Plus d’infos : www.myspace.com/novosonic

GARAGE ROCK

The EttesDo You Want Power(Dig)

The Ettes pratiquent un rock garage dense, compact, sous tendu par une ligne de basse ronflante et imperturbable. A l’image

de Jack White, ils distillent un rock dans la grande tradition, sans beaucoup de concessions, voire pas du tout si ce n’est quelques incursions pop dans les chœurs de ci de là. Un rock parcouru de relents blues, un son volontairement sale et direct. Le trio (un gars, deux filles) a d’ailleurs tourné avec The Dead Weather cette année ainsi qu’avec The Black Keys. Enregistré à Nash-ville, Do You Want Power sonne en effet très roots, allégé juste ce qu’il faut par la voix tantôt frêle tantôt puissante selon les mo-ments, de la chanteuse Lindsey Hames. Au fil des titres, il apparait que cette der-nière se joue de l’auditeur en alternant les moments sous testostérone et d’autres plus « girl power », comme l’illustre la voix nim-bée d’écho de Take It With You et son re-frain popisant (un peu déglingué aussi il faut bien le dire). N’oublions un certain côté country (Love Lies Bleeding, qui aère l’ensemble, Walk Out That Door pesant à souhait parcouru d’un harmonica roublard) même si ce deuxième album rend d’abord hommage au bon vieux rock garage de nos aînés, taché de cambouis, dont certains morceaux séduit immanquablement l’oreille (I’ll Be Your Lover, son refrain galopant, Sea-sons tout aussi tendu, morceau qui, comme d’autres sur l’album, semble nous arriver tout droit des années 70). L’opus se termine sur un titre étonnament plus pausé, parcou-ru de cordes, avec en fond un piano venu d’un autre âge, titre étrangement intimiste où la voix de Lindsey prend une toute autre teinte… promesse de prochains albums au-trement plus pop ?

-Brent -

SKA

65 Mines Street65 Mines Street(Productions Impossible Records)Si vous vous intéressez de près ou de loin au ska, vous n’avez pas pu passer à côté de groupes comme Two Tone Club ou Taste In Vibes, responsables de pas mal de soirées très chaudes sur le Pays de Montbéliard et bien au-delà. Dernièrement certains membres de ces deux formations s’asso-ciaient à d’autres musiciens issus de l’Aire urbaine Belfort-Montbéliard, Bobby Sixkiller évoluant lui aussi dans la mouvance ska rocksteady, ainsi que Rebel Assholes aux velléités beaucoup plus rock. Pour fêter leur

premier anniversaire, 65 Mines Street vien-nent de sortir leur premier opus éponyme. Le 18 septembre dernier, ils présentaient la galette au Studio des Trois Oranges à Au-dincourt, accompagnés de Bobby Sixkiller. S’inscrivant entre le early-reggae et le ska évidemment, ce premier opus apporte aus-si son lot d’influences punk savamment dis-tillées, du fait de la présence dans le groupe de bad boys de Rebel Assholes. Les morceaux se font même parfois mélo-diquement ambitieux (les chœurs sur Black & White, Bang Bang et ses cassures de rythme, le revigorant Juicy Morning), et les tempos suffisamment variés pour ne pas s’ennuyer d’un titre à l’autre. Un album bi-garré à l’image de cette reprise de Stuck In The Middle With You entre ska, rock et blues. L’album sort en format CD et vinyl chez Pro-ductions Impossible Records.

-Brent -

www.myspace.com/65minesstreetrecords

Le 20octobre à 20h30,àL’Illiaded’Illkirch-Graffenstaden

L’album du mois

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Le reste de la programmation est disponible dans le fascicule de la saison et sur le site internet de la Ville