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A LA MEMOIRE DES 1 500 000 VICTIMES ARMENIENNES 24 Avril 2008 : 93ème anniversaire du génocide arménien de 1915 perpétré par le gouvernement Jeune-Turc 93 ans de déni : ça suffit ! ------------------------------------------------------------------- VEILLE MEDIA Mardi 16 Décembre 2008 Retrouvez les news sur : http://www.collectifvan.org GENOCIDE ARMENIEN/TURQUIE Des intellectuels turcs demandent "pardon" Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous propose de lire cet article intitulé " Des intellectuels turcs demandent "pardon" " paru en page 11 de Libération du 16 décembre 2008. Istanbul, de notre correspondant C'est un nouveau coup de boutoir contre les tabous officiels turcs sur le génocide arménien. plus de mille intellectuels, universitaires et artistes turcs et kurdes ont signé hier, dès son jour de lancement la pétition "Nous leur demandons pardon". "Ma conscience refuse la négation et l'insensibilité vis à vis de la Grande Catastrophe qu'ont subie les Arméniens ottomans en 1915. Je refuse cette injustice, je partage les sentiments et la douleur de mes frères et soeurs arméniens et je leur demande pardon", affirme ce texte dont les quatre auteurs - Cengiz Aktar, Ali Bayramoglu, Ahmet Insel et Baskin Oran - sont depuis longtemps engagés dans ce combat pour la mémoire.

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A LA MEMOIRE DES 1 500 000 VICTIMES ARMENIENNES24 Avril 2008 : 93ème anniversaire du génocide arménien de 1915

perpétré par le gouvernement Jeune-Turc93 ans de déni : ça suffit !

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VEILLE MEDIA

Mardi 16 Décembre 2008

Retrouvez les news sur :http://www.collectifvan.org

GENOCIDE ARMENIEN/TURQUIE

Des intellectuels turcs demandent "pardon"

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous propose de lire cet article intitulé " Des intellectuels turcs demandent "pardon" " paru en page 11 de Libération du 16 décembre 2008.

Istanbul, de notre correspondant

C'est un nouveau coup de boutoir contre les tabous officiels turcs sur le génocide arménien. plus de mille intellectuels, universitaires et artistes turcs et kurdes ont signé hier, dès son jour de lancement la pétition "Nous leur demandons pardon". "Ma conscience refuse la négation et l'insensibilité vis à vis de la Grande Catastrophe qu'ont subie les Arméniens ottomans en 1915. Je refuse cette injustice, je partage les sentiments et la douleur de mes frères et soeurs arméniens et je leur demande pardon", affirme ce texte dont les quatre auteurs - Cengiz Aktar, Ali Bayramoglu, Ahmet Insel et Baskin Oran - sont depuis longtemps engagés dans ce combat pour la mémoire.

Paru en page 11 de Libération du 16/12/2008.

A lire sur le pdf joint ci-dessous.

http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=24805

Lire également :

DROITS-TURQUIE: Une pétition turque pour demander pardon aux Arméniens

Tolga Korkut et Mehmet Koksal

ISTANBUL-BRUXELLES, 09 décembre (IPS) - (Bianet) - Plusieurs journalistes et écrivains turcs ont lancé une pétition dans laquelle ils demandent publiquement pardon aux Arméniens « pour la négation de la grande catastrophe de 1915 ». D’avril 1915 à juillet 1916, les deux tiers de la population arménienne qui vivait sur le territoire de l’Empire ottoman ont péri au cours des déportations et des massacres de grande ampleur conséquence d’un génocide programmé et exécuté par le gouvernement de l’époque. Près de 100 ans après les faits, la Turquie, Etat héritière de l’Empire ottoman, refuse toujours de reconnaître l’ampleur des massacres, l’incrimination de génocide et empêche toute discussion libre autour de ce problème historique.

Sans se référer explicitement au mot « génocide », les intellectuels turcs demandent pardon aux Arméniens tant pour « la grande catastrophe » que pour « la négation de cette tragédie ». La pétition intitulée « Je demande pardon » (« Özür diliyorum » en turc) sera officiellement publiée sur internet au Nouvel An et ouverte à la signature publique pendant une année.

Signées par d’importantes personnalités des médias turcs comme le journaliste-éditorialiste Ali Bayramoglu, les professeurs-éditorialistes Baskin Oran, Ahmet Insel et Cengiz Aktar, la pétition note : « mon conscience n’accepte pas qu’on puisse rester insensible à la Grande Catastrophe subis par les Arméniens sous l’Empire ottoman en 1915 et qu’on continue à nier cette vérité. Je refuse cette injustice, je partage en mon nom propre les émotions et les souffrances de mes frères arméniens et je leur demande pardon ».

« Ce qui est arrivé aux Arméniens est quelque chose de très peu connu en Turquie, quelque chose qu’on a essayé de faire oublier. Les Turcs ont le plus souvent entendu parler de ces événements à travers des récits de leurs ancêtres mais sans ce sujet n’a jamais fait l’objet d’une page d’histoire racontée de manière objective. C’est la raison pour laquelle, beaucoup de personnes en Turquie pensent de bonne foie que les Arméniens n’ont rien vécu de particulier. L’histoire officielle a toujours martelé qu’il s’agissait soit de massacres réciproques, soit d’un dégât collatéral de la Première Guerre mondiale mais la réalité est malheureusement très différente. Il n’y a probablement qu’une seule vérité et c’est le fait que les Arméniens ont totalement disparu d’Anatolie alors que les autres populations turques et kurdes y vivent encore aujourd’hui. Ce que nous lançons est une campagne individuelle qui fait appel à la conscience individuelle de chaque personne. Celui qui désire

demander pardon le fait, celui qui ne le veut pas, ne le fait tout simplement pas », a expliqué Cengiz Aktar.

(FIN/IPS/Bianet/2008)

Une pétition turque pour demander pardon aux Arméniens

http://www.ipsnouvelles.be/news.php?idnews=10093

Lire aussi:

Turquie : Pétition d'excuses aux Arméniens

http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=24419

Campagne d’excuses en Turquie : les nationalistes furieux

http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=24455

Pétition en Turquie : « C’est un génocide »

http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=24464

Génocide arménien: lettre ouverte à Abdullah Gül

http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=24633

Génocide arménien : pétitions en Turquie et en Arménie

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - A la pétition lancée par 4 intellectuels turcs, présentant en leur nom propre, des excuses aux Arméniens, pour la "Grande Catastrophe" de 1915, répond comme en écho, celle de 300 intellectuels d'Arménie qui demandent à Gül de reconnaître le génocide arménien. Il est à noter que la pétition turque est mal accueillie en Turquie, tant par les nationalistes qui la trouvent déshonnorante pour les Turcs, que par les vrais démocrates turcs qui la jugent timorée : à leurs yeux, les signataires à l'origine de cette initiative doivent, d'une part, clairement utiliser le terme de génocide arménien (terme qu'ils combattent avec acharnement...) et d'autre part, appeler l'Etat turc à reconnaître ses torts. A l'Union Européenne d'être aux côtés de ceux qui, en Turquie, réclament couragement la

reconnaissance du génocide arménien de 1915. Le Collectif VAN vous propose ce Communiqué de Presse de la Fédération Euro-Arménienne pour la Justice et la Démocratie du 15 décembre 2008.

15 décembre 2008

Citoyens arméniens et turcs demandent la reconnaissance par l’Etat turc du génocide des Arméniens

- Une lettre ouverte envoyée au président Gül par plus de 300 intellectuels d’Arménie fait écho à une demande similaire d’intellectuels turcs.

- Le rapport du Parlement européen sur la Turquie mis au défi par ces prises de position

Plus de 300 intellectuels d’Arménie viennent de faire paraître une lettre ouverte au président turc Abdullah Gül, lui demandant de reconnaître le génocide des Arméniens.

La lettre ouverte, prenant acte du « nouveau contexte créé par les derniers développements au Caucase du Sud » et de la rencontre récente entre les présidents arménien et turc en Arménie, considère que « la normalisation des relations entre la Turquie et l’Arménie exige des décisions courageuses et réalistes ». Le courrier poursuit en rappelant que la reconnaissance du génocide des Arméniens ne constitue pas « simplement une vérité revendiquée par les Arméniens à travers le monde » mais bien « une attente légitime de l’ensemble de l’humanité ».

Les intellectuels arméniens en concluent que l’Etat turc moderne a hérité de la responsabilité de ce génocide, et que le véritable processus de réconciliation ne sera possible que par la reconnaissance du génocide par l’Etat turc.

La lettre conclut en considérant que l’espoir suscité par la visite de Gül en Arménie peut « être anéanti si l’État turc, lui-même, ne prend pas les mesures décisives pour en finir avec sa politique actuelle de négation du Génocide des Arméniens ».

La lettre ouverte des intellectuels arméniens fait écho aux réactions suscitées par une pétition initiée, il y a une semaine, par un groupe d’intellectuels turcs en vue. Cette pétition rejette le déni du « grand désastre » subi en 1915 par les Arméniens ottomans, et présente les « excuses personnelles » de ses signataires à leurs « sœurs et frères arméniens ».

Plusieurs intellectuels turcs ont réagi en affirmant que le ‘grand désastre’ est en réalité un génocide, et ont répliqué que c’était « à l’Etat turc de s’excuser ».

« Avec ces prises de position parallèles, une nouvelle période s’ouvre dans les deux pays » a déclaré Hilda Tchoboian, présidente de la Fédération Euro Arménienne pour la Justice et la Démocratie. « Les intellectuels turcs et arméniens, unis contre le mensonge et le déni du génocide, en appellent pour la première fois à une vraie réconciliation fondée sur la vérité, la reconnaissance et la justice.

« Nous reconnaissons chez les intellectuels turcs des qualités remarquables de courage et de maturité démocratique, que l’Union européenne a le devoir moral et politique de soutenir » a poursuivi Hilda Tchoboian, présidente de la Fédération Euro-arménienne.

A propos de la résolution prochaine du Parlement européen sur la Turquie, la Fédération Euro Arménienne considère que même si le PE affiche de plus en plus d’indifférence à la question de l’adhésion turque, il doit être clair sur la question du génocide. Elle souligne que l’Assemblée européenne doit être à l’écoute de l’évolution de la société turque, et cesser de soutenir des attitudes figées d’une administration qui « tire la société vers le bas ».

« Le Parlement européen ne doit pas lâcher ces démocrates turcs courageux qui risquent non seulement des condamnations en vertu de l’article 301 du code pénal turc, mais mettent en danger leur vie en demandant ouvertement la reconnaissance du génocide des Arméniens » a conclu Hilda Tchoboian.

Lire aussi:

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http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=24455

Pétition en Turquie : « C’est un génocide »

http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=24464

Génocide arménien: lettre ouverte à Abdullah Gül

http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=24633

http://eafjd.eu/spip.php?article507

Pétition d’excuse publique aux Arméniens : Des ex-diplomates turcs s’insurgentmardi16 décembre 2008, par Stéphane/armenews

Un groupe d’ex-ambassadeurs turcs a critiqué la récente campagne d’ex-cuse publique aux arméniens quant aux évènements de 1915.

Autour de 2416 universitaires, écrivains, journalistes et citoyens turcs ont déjà apposé leur signature au bas d’une pétition d’excuse aux arméniens.

Des ex-diplomates et ambassadeurs désormais à la retraite ont publié lun-di une réponse à la pétition affirmant que la campagne est "injuste, fausse et non favorable aux intérêts nationaux".

"Une tentative si incorrecte et unilatérale signifierait le manque de respect à notre histoire et la trahison des membres de notre peuple qui ont perdu leurs vies dans les violentes attaques d’organisations terroristes les der-niers jours de l’Empire ottoman aussi bien qu’après, pendant la formation de la République" indique la déclaration signée par 60 ex-ambassadeurs et ex-diplomates.

La déclaration reconnait toutefois que la "déportation obligatoire des ar-méniens pendant la première Guerre mondiale" avait créé des consé-quences "difficiles", mais la douleur du peuple turc subi suite à "l’émeute arménienne, aussi bien que les attaques terroristes est équivalente à celle des arméniens".

Les diplomates ont aussi affirmé que pour améliorer les relations entre des pays voisins les deux parties doivent reconnaître les frontières communes et partager mutuellement la douleur que chaque côté a subie.

La déclaration a été signée par les députés du CHP Sukru Elekdag et Onur Oymen.

http://www.armenews.com/article.php3?id_article=47452

2416 turcs ont déjà signé la pétition d’excuses aux Arméniensmardi16 décembre 2008, par Stéphane/armenews

Le nouveau coprésident des Verts en Allemagne, Cem Ozdemir, a accolé sa signature à celles de plus de 2416 signataires dont les noms com-mencent à être spécifiés sur le site internet www.ozurdiliyoruz.com .

Des universitaires, journalistes, juristes et défenseurs des droits du homme turcs ont souhaité faire des excuses publiques aux arméniens pour les évènements de 1915 et leurs négations. Parmi les premiers signataires on trouve l’écrivain Perihan Magden, Asli Erdogan, Murathan Mungan, Enis Batur, la journaliste Ece Temelkuran, Mine Kirikkanat, Oral Çalislar, le ma-thématicien Ali Nesin, la sociologue Nilüfer Göle et l’historien Fikret Adanir La campagne devrait se tenir toute l’année 2009.

« Je ne peux consciencieusement accepter l’indifférence envers la grande Catastrophe que des Arméniens ottomans ont subi en 1915 et par la suite à cause de son déni. Je rejette ces actes et cette injustice. Je partage les sentiments et les douleurs de mes frères et sœurs arméniens et je leur fais des excuses »," dit la pétition.

Même si la pétition ne parle pas de « génocide » l’initiative a déjà été criti-quée violemment avant son commencement par les nationalistes. Il n’y a pas de crime, dont les turcs doivent s’excuser a déclaré le chef du parti nationaliste MHP, Devlet Bahceli. Il a décrit l’initiative comme un exemple « de la mesure effrayante à laquelle la dégénérescence et la décadence se sont étendues ».

Un des premiers turcs à avoir violer le tabou a été l’historien Halil Berktay, qui a reçu des menaces de mort pendant des mois après avoir écrit dans un journal turc en octobre 2000 qu’il croyait que l’Empire ottoman avait commis un génocide. Aujourd’hui, il est convaincu que l’espace pour un débat intelligent s’est agrandit. « Au-dessous du déchaînement » dit-il « la position officielle turque s’effondre ».

http://www.armenews.com/article.php3?id_article=47453

Des intellectuels turcs vont demander pardon

18:41 12/12/08

Des intellectuels turcs vont demander pardon aux Arméniens

ANKARA, 12 décembre (Reuters) - Quelque 200 écrivains, universitaires et intellectuels turcs vont diffuser sur internet une pétition demandant

pardon aux Arméniens pour les massacres commis par les Ottomans pendant la Première Guerre mondiale, massacres que l'Arménie et plusieurs autres pays assimilent à un génocide.

Cette initiative a suscité la colère des nationalistes turcs qui y voient une véritable trahison envers le pays et une falsification de l'histoire.

Elle coïncide toutefois avec une tentative de rapprochement entre Erevan et Ankara.

En septembre dernier, les présidents turc et arménien, Abdullah Gül et Serj Sarksian, ont assisté ensemble à un match de football à Erevan, une rencontre historique après une hostilité de près d'un siècle. Des réunions entre responsables turcs et arméniens ont suivi.

Par le passé, plusieurs personnalités turques, dont le prix Nobel de littérature Orhan Pamuk, ont été poursuivies pour avoir parlé de génocide à propos des massacres de 1915.

Cengiz Aktar, professeur à l'université Bahcesehir d'Istanbul, est l'un des promoteurs de la pétition sur internet, qui devrait être mise en ligne lundi prochain.

"En conscience, je ne puis accepter l'indifférence voire la dénégation affichées face à la Grande Catastrophe qui a frappé les Arméniens de l'Empire ottoman en 1915", dit le texte.

"Je refuse cette injustice et pour ma part je partage les sentiments et la douleur de mes frères arméniens. Je leur demande pardon", ajoute-t-il.

"Nous n'attaquons personne. C'est une demande de pardon qui découle d'une prise de conscience individuelle. Nous voulons dire à nos frères et à nos soeurs arméniens que nous leur demandons pardon pour n'avoir pas été capables de parler de cela pendant près d'un siècle", a dit Aktar à Reuters.

La Turquie reconnaît que des massacres ont eu lieu en 1915 mais les replace dans le contexte du premier conflit mondial et des exactions commises à l'époque des deux côtés.

http://www.boursorama.com/forum/message.phtml?page=1&symbole=referendum&file=381337953&id_message=381337953&igno=oui

Pardon pour le dérangement occasionné

Baskın Oran

mardi 16 décembre 2008 - 07:30

Pardon d’en avoir dérangé plus d’un parmi vous. Car nous avons préparé le texte suivant ouvert aux signatures sur Internet depuis le 15 décembre :

“ Ma conscience ne peut accepter que l’on reste indifférent au Grand Désastre que les Arméniens ottomans ont subi en 1915, et qu’on le nie. Je rejette cette injustice et, pour ma part, je partage les sentiments, les peines de mes sœurs et frères arméniens et je leur présente mes excuses. »

Ce sont les tribunaux qui se chargeront des messages d’insulte et/ou de menaces qui ne cessent d’arriver. Je ne vais pas parler de ceux qui ne sont pas capables de comprendre que cette question n’est une question ni d’identité turque ni d’identité arménienne, mais une question d’humanité.

Les messages tout faits que je reçois par impulsion directe sur la touche “Fwd” sont du type qui suit : “vraiment en tant que turc, avez-vous la conscience tranquille en faisant comme si vous ne voyiez pas ces massacres commis à l’encontre de nos ancêtres ?” Un autre du même genre : “n’oubliez pas que vous leur êtes liés par le sang [à ces Turcs massacrés].” On ne peut même pas imaginer qu’une telle mentalité puisse évoluer rapidement.

C’est la raison pour laquelle j’ai écrit fondamentalement ce texte en ayant à l’esprit l’inquiétude (au sens premier) ressentie par les seules personnes douées de conscience : “ je conviens qu’ont été vécus des événements affligeants en 1915. Mais ils ne furent pas unilatéraux. Ce n’est en aucun cas un génocide. S’il est question de pardon réciproque, alors j’en suis.”

Un autre : “qu’ils renoncent à employer le terme de génocide, que les étrangers renoncent à instrumentaliser cette question, et alors moi je suis prêt à demander pardon partout à mes frères arméniens pour la déportation de 1915. Il ne s’agit pas d’un génocide ; il s’agit de massacres extrêmement affligeants. Ne s’est-il rien passé ? Bien sûr que si. Mais cela nous est aussi arrivé à nous.”

Les Arméniens aussi ont tué des musulmans

C’est fondamentalement vrai. C’est ce que j’ai moi-même déclaré dans une interview donnée aux publications des Dashnaks en juillet 2008 (Armenian Weekly, Asbarez, vd. / voir aussi Radikal, 17-20/ 08/ 2008 et Turquie Européenne). http://www.turquieeuropeenne.eu/article2918.html?var_recherche=Baskin%20oran

Bien sûr, la « réciprocité » de ces massacres reste chose très discutable. Mais entamons ce débat en analysant le concept de “massacre de masse”. C’est une chose qui peut se produire dans le monde de 3 façons

différentes :

- Situation N° I : plusieurs groupes ou peuples s’entretuent au sein d’un même Etat. Même s’il s’agit d’une situation particulièrement tragique, c’est une situation que l’on peut expliquer.

- Situation N° II : la population d’un Etat donné est massacrée par un autre Etat. C’est là encore une situation explicable qui se produit normalement en temps de guerre.

- Situation N° III : un Etat tue lui-même ou fait semblant de ne pas voir qu’on tue un de ses groupes ou peuples minoritaires. C’est une situation qu’on ne peut point expliquer. Parce que la chose qu’on nomme Etat n’a qu’une seule raison d’être : protéger ses citoyens de la mort.

Et poursuivons désormais : on a vu la minorité arménienne massacrer la majorité musulmane et turque. A trois reprises :

1) Dans le dernier quart du 19ème siècle. Entre 1806 et 1847 lorsque les principautés kurdes ont été progressivement anéanties par le Sultan, c’est un immense vide de pouvoir qui s’est creusé dans la région. Et la chose a directement rejailli sur les Arméniens de l’Est anatolien : jusque là les princes kurdes se contentaient des oeufs d’or sous forme d’impôt annuel. Une fois ces notables disparus, les Kurdes ont tué la poule (aux oeufs d’or) en s’attaquant au seul pilier de l’économie locale, à savoir les Arméniens qu’ils pillèrent et massacrèrent.

La guerre russe de 1878 vient jeter de l’huile sur le feu d’un contexte dans lequel “ les biens du Gavour (mécréant, non-musulman) sont déclarés halal (religieusement recommandé)”. Et à ce pillage en cours viennent se joindre les réfugiés caucasiens musulmans complètement démunis et contraints à l’exil après la défaite du Tchétchène Cheikh Chamil en 1859, battu par les Russes.

L’Etat a fermé les yeux car dans le contexte du choc des réformes de 1839 (Tanzimat) reconnaissant l’égalité des non-musulmans, il n’était plus en mesure de défendre les droits des non-musulmans face aux musulmans. Et, les Arméniens nantis d’Istanbul, tout comme le Patriarcat d’ailleurs, se sont alors bouchés les oreilles.

Au final, c’est en s’armant que les Arméniens de l’Est anatolien ont cherché à défendre leurs vies. Voilà les premiers massacres de musulmans. C’est-à-dire la Situation N° I. Naturellement dans la mesure de ce que peut accomplir une minorité sous pression de l’Etat contre une majorité musulmane qui a le soutient d’un Etat dirigé par un Calife. Je vous laisse le soin de déterminer le degré de “réciprocité”. Mais on peut au moins affirmer la chose suivante : ce n’est pas pour rien que la « Nation fidèle » (surnom donne aux Arméniens dans l’Empire ottoman, NdT) s’est retournée contre l’Empire.

En outre, moins l’Etat parvenait à enrayer ce conflit, plus l’impérialisme y trouvait une extraordinaire possibilité d’ingérence. Et la situation passe ici immédiatement du N°I au N°III : parce que le Calife Abdülhamit craignant l’ingérence des grandes puissances dont il est directement responsable, va lancer sur les villages arméniens de l’Est les régiments kurdes des « Hamidiye ». Exactement comme le Hezbollah et les gardiens de village qu’on a instrumentalisés contre le PKK lui-même sorti tout droit des murs de la prison militaire N°5 de Diyarbakir au début des années 80.

2) A la fin de la première guerre mondiale, 1915 a eu lieu. Les Arméniens d’Anatolie ont été “nettoyés”. Les Arméniens d’Arménie se lancent alors dans des opérations de vengeance. C’est la situation No. II. Le général Karabékir intervient.

3) 1973 – 1985 : l’ASALA massacre un à un 43 diplomates turcs. Son objectif ? Attirer l’attention sur ce qu’il s’est passé en 1915 et qu’on a oublié. Voilà tout le monde, à commencer par la Turquie qui découvre 1915. Venons en à 1915

1915, c’est précisément une Situation No. III. Et pour cette raison la pire des hontes. Cessons de nous mentir à nous-mêmes en déclarant que « nous avons ainsi nettoyé les zones de front pour qu’ils n’aident pas les Russes et ne frappent pas l’armée dans le dos.” Kastamonu et Bursa étaient-elles des villes situées sur le front russe ? Et Tekirdag ? Et Andrinople ? L’Etat profond du Comité d’Union et de Progrès (jeune turc), cette organisation secrète et ses tueurs ont rassemblé les citoyens arméniens en Thrace même pour les conduire dans le désert syrien, c’est-à-dire sur le front sud lui-même.

Enfants et femmes frappaient-ils l’armée dans le dos ? Au lieu de s’en prendre à quelques milliers de komitacis, c’est un million et demi d’Arméniens qui a été soumis à un nettoyage ethnique et religieux. Et peu importe alors qu’ils aient été tués ou qu’ils soient morts de froid sur les routes. Ne considérez qu’une chose : il n’est que 55 000 personnes qui représentent aujourd’hui en Turquie l’un des plus anciens peuples autochtones de l’Anatolie. Les autres sont-ils partis travailler en Allemagne ? Tout le monde sait tout cela. Il n’y a que nous pour ne pas vouloir entendre.

Il y a peu à Ankara voilà ce que j’ai entendu dire parmi les milieux diplomatiques : “nous avons invité certains de vos magistrats à venir examiner la mise en oeuvre du droit européen. Nous nous sommes rendus compte qu’ils n’avaient pas de passeport.” La plupart n’ont jamais mis les pieds en dehors du pays. Je me demande tout particulièrement si les « jeunes » gens qui veulent m’enseigner les sciences politiques par e-mail sont une fois sortis de leur pays. S’ils ont jamais discuté avec des Arméniens. Ou bien s’ils ont tout appris en Turquie, confirmant ainsi la pensée de Sakalli Celal selon laquelle « une telle ignorance ne peut provenir que de ‘l’éducation’ ”.

S’ils parlaient jamais avec des Arméniens, ils apprendraient en plus du fait qu’ils parlent toujours le turc paysan d’Anatolie d’où leurs grands-parents ont été déportés, deux choses qui les surprendraient :

- 1) L’épine dorsale de leur identité nationale se tient dans le DENI de l’Etat turc.

- 2) Et c’est seulement à cause de ce DENI, que seul le mot de génocide peut les satisfaire.

Voilà la raison pour laquelle les faucons de la diaspora arménienne ne sont pas particulièrement satisfaits de notre démarche de demande de pardon. Il peut même en être qui tenteront de la saboter. Parce que d’une part nous n’utilisons pas ce terme de génocide qui ne signifie pas autre chose pour un Turc que “ton grand-père était un nazi !”. Nous utilisons le terme qui était employé avant la découverte de la puissance du mot “génocide” en termes de relations publiques, c’est-à-dire celui de “Metz Yeghern” ou Grand Désastre.

Ensuite parce qu’une fois que la tragédie de 1915 n’est plus niée, les Arméniens ne réagissent plus de manière aussi impulsive. Mais ce n’est pas notre problème que tout cela. La seule raison qui m’ait poussé à aborder ces questions-là c’est la volonté de montrer à ceux des nôtres qui ont reçu une “éducation” le véritable résultat de ce qu’ils sont en train de faire.

Non, notre problème c’est de pouvoir se regarder dans un miroir le matin. Et d’entamer enfin ce travail qui a pris 85 ans de retard. De mettre un terme à cet héritage de 85 ans cause par « l’éducation » de la nation dans un contexte ou l’Etat s’apprête enfin à normaliser les relations avec l’Arménie.

Se libérer en se confrontant enfin à notre passé. Parce que sans me confronter à mon propre passé, je ne peux pas demander des comptes aux autres. C’est seulement après ce travail nécessaire que je pourrais demander aux faucons de la diaspora : “pourquoi avez-vous caché à votre peuple ce qu’ont commis les komitacis arméniens ?” Car, quand mon interview dans la presse arménienne est parue, des lettres sont arrivées : “ Je ne me souviens d’aucun exemple d’Arméniens ayant tué des Turcs. C’était une période pleine de promesses et de paroles. Et puis pour tuer des gens il fallait être armé et ils ne portaient pas d’armes”. (Radikal, 19.08.08)

Voyez-vous donc mes frères patriotes ce que “savoir” veut dire pour un nationaliste ? La voyez-vous cette “éducation” ? Vous voyez-vous dans ce miroir arménien ? Il est difficile d’implanter une culture du pardon

Notre tâche est très difficile. Avant tout, parce que nous sommes des

marchands d’escargots dans un quartier musulman [pour un musulman turc manger des escargots est une horreur, NdT]. C’est un tel quartier qu’avant toute chose, il n’est “aucune culture du pardon”. İl n’est qu’une éthique de la “défense automatique”. Alors que tu es assis, on viendra, on te marchera sur les pieds et à ton regard surpris, on te toisera. On entre dans l’ascenseur, on ne vous dit pas bonjour, on ne vous regarde même pas et on est obligé de regarder en l’air jusqu’à l’étage où on descend.

C’est dans un tel quartier que “nous demandons pardon”. Dans un pays qui a fait de Sükrü Kaya, le Directeur General ottoman de l’émigration, le Ministre de l’Intérieur. Puis de Abdülhalik Renda, célèbre gouverneur de Bitlis et de Halep sous la déportation, le Président de l’Assemblée Nationale. Un pays qui a donné à certains de ses plus grands boulevards, le nom de Talat Pacha. Un pays dans lequel le capital anatolien s’est constitué par saisie des biens arméniens. Un pays dont les tribus ont pris part à la guerre d’indépendance pour ne pas être obligées de rendre ces biens. Un pays où la mentalité de peuple dominant (musulman) tient les non-musulmans pour des citoyens de seconde zone, les considère comme dangereux et les tue encore. Et puis enfin, un pays qui n’avait pas entendu un mot de tout cela jusqu’aux attentats de l’ASALA. Comme il n’avait pas entendu parler de la question kurde avant que ne commencent les attaques du PKK en 1984.

Or, êtes-vous conscients que nous sommes entrés dans une ère de “demande de pardon” ? Un procureur en Espagne a commencé d’enquêter sur la période franquiste (Bianet, 17.10.08). Le Congrès des Etats-Unis a préparé une demande de pardon au boxeur noir Jack Johnson qu’on avait privé du titre de champion poids lourd en 1908 à cause des lois raciales en vigueur (Taraf, 29.09.08). L’Eglise anglicane a demandé pardon à Darwin (Radikal, 16.09.08). L’Italie a demandé pardon à la Libye pour la colonisation entre 1911 et 1947 (Radikal, 31.08.08.) Et le Canada à ses peuples autochtones pour la politique d’assimilation menée jusqu’en 1980 (Radikal, 13.06.08) tout comme l’Australie aux Aborigènes (Radikal, 14.02.08). Et même Israël par la voix de son Président Shimon Pérès au village arabe de Kfar Kasem pour le massacre de 1956 (Milliyet, 23.12.07). Chez nous même, voyez donc, le ministre de la justice M. Sahin qui demande pardon au nom de l’Etat à la famille de Engin Ceber tué sous la torture (Radikal, 15.10.08).

Le 18 novembre dernier, le président de l’Assemblée nationale française M. Accoyer a déclaré que la politique n’avait pas à se mêler de l’histoire. Le 28 novembre dernier, ce sont plus de 900 signatures de 43 pays différents qui ont été diffusées sous l’appel de Blois demandant la “liberté pour l’Histoire” en pleine page du journal Le Monde. En signant cet appel, j’ai protesté contre les positions des parlements d’ Etats comme la France et la Suisse de trancher politiquement sur des questions d’ histoire, dont la question de 1915.

Après m’être mêlé des affaires d’autres pays, permettez au moins que je demande en mon nom propre pardon aux petits-enfants de mes propres

concitoyens pour avoir si tardivement pris conscience du déni de 85 ans d’un nettoyage ethnique accompli dans mon propre pays. Et cela, grâce au ciel, parce que je n’ai pas autant "d’éducation” que certains autres.

Ce pays qui est allé jusqu’à refuser l’alphabet ottoman ne doit pas aujourd’hui endosser le plus grand crime des Ottomans. Cela suffit.

- Traduction pour TE : Marillac

http://www.turquieeuropeenne.eu/article3085.html

LOIS MEMORIELLES

Lois mémorielles : Table-ronde de la Commission de l'Assemblée nationale (XII)

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous soumet le compte rendu de la douzième table-ronde de la Commission de l'Assemblée Nationale du 30 septembre 2008 présidée par Bernard Accoyer.

Pour connaître la position du Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme], lisez :

"Liberté pour l'Histoire ou Liberté pour nier l'Histoire ?" http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=24286

Compte rendu Mission d’information sur les questions mémorielles Mardi 30 septembre 2008 Séance de 15 heures Compte rendu n° 12 Présidence de Guy Geoffroy Vice-Président,

La séance est ouverte à quinze heures

La mission d’information sur les questions mémorielles a organisé une table ronde sur le thème « Le processus commémoratif » avec les invités suivants :

La mission d’information sur les questions mémorielles a organisé une table ronde sur le thème « Le processus commémoratif » avec les invités suivants : M. Jean-Jacques Becker, historien spécialiste de la première guerre mondiale, président du Centre de recherche de l’Historial de Péronne sur la Grande guerre ; M. Rémy Enfrun, directeur général de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC) ; M. Stéphane Grimaldi, directeur du Mémorial de Caen « Cité de l’histoire

pour la paix » ; M. Jean-Jacques Jordi, directeur du futur Mémorial national de la France d’outre-mer ; M. Yves Kodderitzsch, président du Haut conseil des rapatriés ; M. Eric Lucas, directeur de la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives du ministère de la défense ; M. Philippe Pichot, coordonnateur du projet « la route des abolitions de l’esclavage » ; M. Jacques Pélissard, président de l’Association des maires de France, député ; M. Claude Ribbe, historien, philosophe, président de l’Association des amis du général Dumas ; M. Serge Romana, président du Comité Marche du 23 mai 1998 ; M. Jacques Toubon, président du Conseil d’orientation de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, député européen ; Mme Françoise Vergès, présidente du Comité pour la mémoire de l’esclavage.

M. Guy Geoffroy, remplaçant M. Bernard Accoyer, président de la mission. Mesdames, messieurs, permettez-moi tout d’abord de vous prier d’excuser M. le président Bernard Accoyer, retenu par d’autres obligations. Chargé d’animer nos échanges d’aujourd’hui, en ma qualité de vice-président de la mission d’information sur les questions mémorielles, je commencerai par un bref rappel des travaux de cette dernière.

Créée par la conférence des présidents de l’Assemblée nationale à l’initiative de notre président, cette mission a pour objet, avec l’aide de personnalités invitées dans le cadre de rencontres, à réfléchir aux moyens de promouvoir le « devoir », ou le « travail », de mémoire et à définir les responsabilités en la matière des pouvoirs publics, des associations, des historiens et autres grands témoins de nos problématiques.

Depuis la mi-avril, nous avons ainsi auditionné une douzaine de grands historiens et intellectuels que je qualifierai d’incontournables sur ces sujets, avant d’engager, en juillet dernier, un cycle de tables rondes, dont celle-ci est l’avant-dernière. L’objet de ces rencontres est de nous permettre de déterminer concrètement les préconisations que la mission d’information pourra formuler dans le rapport qu’elle doit rendre en novembre.

Les précédentes tables rondes nous ont permis d’évoquer successivement la question du travail des historiens, celle des rapports entre l’histoire, les médias et la liberté d’expression, et celle du rôle de l’école dans la transmission de la mémoire. Le thème de la dernière table ronde, réunie le 16 septembre dernier, portait sur « la concurrence des mémoires », mais nos échanges ont fait apparaître qu’il faudrait plutôt parler de « concourrence », l’opposition des mémoires les unes aux autres n’étant certainement pas le meilleur moyen de faire progresser notre réflexion.

Dans la suite logique de nos travaux précédents, nous allons, grâce à vos témoignages et à nos échanges, évoquer la question du « processus commémoratif ». Pour tous les acteurs publics que nous sommes, la commémoration constitue l’un des moments où se « cristallisent » les problématiques mémorielles de notre pays. En effet, célébrer le souvenir d’un événement ou d’un personnage, c’est à la fois leur conférer une

dimension, si ce n’est unitaire, tout du moins exemplaire, et permettre à la nation de se retrouver dans l’évocation de la mémoire collective.

Afin de respecter le temps qui nous est imparti, je vous propose de travailler en deux temps. D’abord, nous pourrions nous demander, à qui doit revenir la responsabilité de définir, et selon quels axes, la politique des commémorations – le Parlement, le gouvernement ou d’autres acteurs – et quelle place il faut accorder à ce que l’on appelle la repentance. Est-elle nécessaire ? Est-elle trop présente ? Dans un second temps, nous pourrions nous interroger sur de nouveaux processus commémoratifs qui pourraient permettre de prendre en compte les préoccupations de nombre de nos concitoyens, certaines commémorations étant ressenties comme plutôt parcellaires, avec le risque de ne pas concerner la nation tout entière. Je vous inviterai également à faire part de votre opinion concernant la possibilité de donner une dimension européenne à la commémoration, dimension qui est de plus en plus présente dans notre quotidien.

J’ouvre donc le débat, en souhaitant que les interventions des uns et des autres ne soient pas une succession de monologues, mais permettent l’échange.

M. Eric Lucas. Monsieur le président, votre question tendant à savoir qui doit définir, et selon quels critères, la politique des commémorations, m’intéresse d’autant plus que mon rôle, en qualité de directeur de la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives, placé sous l’autorité du secrétaire d’État chargé de la défense et des anciens combattants, porte sur la mise en œuvre des commémorations.

Les douze cérémonies nationales qui sont dans le champ mémoriel et auxquelles nous participons, sont définies soit par la loi soit par décret. La plus ancienne remonte à une loi de 1920 – il s’agit de la fête nationale de Jeanne d’Arc, fête du patriotisme – et les plus récentes datent des années 2000, sachant que les commémorations créées par décret sont en augmentation. Mais qu’il s’agisse de lois ou de décrets, l’intitulé des textes qui fondent ces commémorations ont trait à la mémoire des victimes, à l’hommage aux héros et aux morts pour la France.

Actuellement, c’est la nation, à travers ses représentants – Parlement ou Gouvernement – qui fixe la date et l’objet des commémorations, ce qui semble bien naturel au haut fonctionnaire que je suis.

Mme Françoise Vergès. Pour répondre à cette première question, il m’apparaît, en qualité de présidente, depuis janvier 2008, du Comité pour la mémoire de l’esclavage, que c’est la nation et elle seule qui, par l’intermédiaire de ses représentants, doit prendre la décision d’une commémoration. Aucune autre catégorie, historiens ou autres, ne peut le faire.

Nul ne peut également vouloir limiter, en la définissant une fois pour

toutes, la liste des commémorations, car ce serait figer quelque chose qui, par essence, ne peut être que le reflet de l’histoire. On ne peut dire qu’il n’y aura plus d’autres commémorations, sachant que d’autres événements peuvent encore être célébrés.

Le choix politique de la commémoration d’un fait historique répond à deux logiques complémentaires. Il s’agit, d’une part, de conforter la cohésion nationale autour de valeurs communes à la majorité des citoyens – la fin de la Grande Guerre ou encore la défaite des régimes nazis et fascistes – et, d’autre part, d’intégrer à la nation des catégories de citoyens qui se considéraient jusqu'à présent en dehors de son histoire. La loi dite « Taubira » réunit, à nos yeux, les deux logiques : elle conforte la cohésion nationale et intègre l’histoire négligée et marginalisée des citoyens issus des régimes esclavagistes qui est, pour nous, l’histoire de la France. Elle n’est en aucun cas l’histoire des ultramarins, ni même l’histoire des descendants d’esclaves ou des négriers, mais l’histoire de toute la France.

Je répondrai, par la suite, à la question de la « repentance ».

M. Claude Ribbe. Je formulerai pour ma part deux observations, d’abord à propos du mot « repentance », étant précisé que, n’en déplaise à certains, je suis Français, extrêmement fier de l’être et très attaché aux valeurs de mon pays.

Le français ne connaît pas le mot « repentance », mais le mot « repentir », qui s’inscrit dans un cadre religieux et qui n’est certainement pas d’usage convenable pour une République laïque. Le mot « repentance » est en effet un anglicisme très souvent utilisé depuis les années quatre-vingt-dix. Déjà très connoté, il devrait être réservé au langage journalistique.

Ma seconde observation sera pour faire part de mon étonnement, à l’écoute des travaux de la mission, de n’avoir que rarement entendu un mot qui, finalement, devrait résumer à lui seul nos échanges, celui de « racisme ».

Présent ici en qualité de président d’une association qui essaie, à grand mal, de rendre hommage au général Dumas, le père d’Alexandre Dumas, figure emblématique des questions que nous avons à traiter aujourd’hui, je suis par ailleurs membre de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, la CNCDH, institution honorable, qui va fêter ses soixante ans. Cette Commission m’a permis de constater combien le racisme est largement partagé dans notre pays. Selon un dernier sondage remis à M. le Premier ministre au mois de mars dernier, un Français sur trois se déclare raciste. C’est assez alarmant.

Quel rapport avec notre sujet, me direz-vous ? C’est que rien ne justifierait l’existence des lois « mémorielles » s’il n’y avait pas cette question du racisme.

Qu’y a-t-il de commun entre le génocide arménien, l’esclavage et la Shoah

? Tous ces événements ont impliqué des Français victimes du racisme. Aussi, je regrette que l’on ne souligne pas suffisamment, y compris dans le préambule de textes magnifiques comme celui de Christiane Taubira, que si cela vaut la peine aujourd’hui d’en parler, ce n’est pas pour accuser les uns ou les autres, mais parce qu’il y a une catégorie de Français à part entière qui se sentent blessés lorsque l’on parle de l’esclavage d’une certaine façon, lorsqu’on nie la Shoah ou encore lorsque l’on prétend que le génocide arménien n’en est peut-être pas tout à fait un.

Sans vouloir polémiquer, il est utile de rappeler que le racisme constitue un vrai problème en France. Aussi, j’espère que le rapport de la mission d’information fera avancer le débat en la matière, car je n’ai pas le sentiment que, parmi les plans définis comme urgents par le gouvernement, figure un plan de lutte contre le racisme. Le racisme est pourtant contraire à au moins deux principes fondamentaux de notre République : la fraternité et l’égalité.

Peut-être faudrait-il recentrer le débat et se demander, au lieu de parler de concurrence des mémoires, de repentance, d’auto-flagellation, pourquoi on en est finalement passé par des lois. Si l’on en est venu là, n’est-ce pas parce que des Français se sentent blessés et que d’autres sont solidaires car, on le sait, notre nation est généreuse ? La question du racisme est donc, à mon sens, fondamentale. Voilà pourquoi il convient également d’aborder cette notion.

M. Serge Romana. On peut faire des lois, des décrets, des circulaires, sans pour autant faire avancer les choses concrètement. La question de la mémoire de l’esclavage illustre cela à merveille : aujourd’hui, en France, sur le territoire métropolitain, deux dates officielles commémorent l’esclavage : celle du 10 mai qui, selon l’article 4 de la loi Taubira, est un jour de commémoration de l’abolition de l’esclavage ; et celle du 23 mai, dédiée à la mémoire des victimes de l’esclavage.

Le choix de ces deux dates est le résultat d’un affrontement mémoriel au sein de la République, deux Présidents de la République ayant, à deux ans d’intervalle, fait en sorte qu’il y ait deux dates. Cela doit nous faire réfléchir : le gouvernement ne peut pas décider et le Parlement ne peut pas légiférer en dehors des intérêts des groupes concernés.

En France métropolitaine, il n’existe pas une mémoire de l’esclavage. Cette dernière existe avant tout sur les terres françaises où a existé l’esclavage. Il convient en effet de distinguer histoire et mémoire.

En Guadeloupe et à la Martinique, en particulier, le mot « esclavage » est en quelque sorte un gros mot, que l’on ne se permet pas de prononcer aisément. La mémoire de l’esclavage y est douloureuse. Pourtant, bien que ce mot ne soit pas prononcé, s’y déroulaient des commémorations de l’abolition de l’esclavage dont l’objectif, lié à la citoyenneté, était de permettre aux descendants d’esclaves de se reconnaître Français, de devenir des Français.

Le problème est que cette mémoire s’est opposée, dans les années soixante-dix, à une autre interprétation de la mémoire de l’esclavage portée par les nationalistes, parlant non pas de l’abolition de l’esclavage mais de héros anticolonialistes. Ces deux notions se sont fermement opposées, au point qu’en 1983, quatre dates de commémoration de l’abolition de l’esclavage sont devenues des jours fériés en Guadeloupe, à la Martinique, en Guyane et à la Réunion – en plus d’une autre date fériée qui est celle des fêtes Schoelcher. Cette profusion de dates a conduit à une incompréhension.

Je prétends que deux mémoires coexistent sur cette question de l’esclavage. Celle de la République, qui n’a pas connu l’esclavage, la Première République ayant voté l’abolition dans les colonies françaises, la Deuxième République l’ayant aboli définitivement et introduit la citoyenneté. Il n’y a donc aucune raison de parler, en République française, d’une quelconque repentance par rapport à l’esclavage.

M. Christian Vanneste. Absolument.

M. Serge Romana. Il est cependant une deuxième mémoire, celle des Français descendants d’esclaves, qui, elle, pose un problème de citoyenneté. Aujourd’hui, dans les départements d’outre-mer, la question de l’esclavage est vécue sous la forme d’un ressentiment par rapport à la France. Cette question devrait être, pour la République, l’objet d’une réparation symbolique par rapport aux descendants des victimes. Une telle réparation symbolique, qui commence à prendre forme avec la célébration du 23 mai, permettrait à des Français à la citoyenneté pour le moins perturbée de savoir que la République est capable de reconnaître leur identité et de protéger la mémoire de leurs parents. En ce sens, ces Français se sentiraient beaucoup plus citoyens, pourraient s’intéresser à d’autres types de commémoration, comme commencent à le faire aujourd’hui de plus en plus d’associations antillaises en participant aux manifestations relatives au Vel’d’Hiv, à la Shoah, au génocide arménien ou à toute autre manifestation liée à l’histoire de France.

En résumé, la question commémorative est politique. S’il est essentiel de définir la cible principale – en l’occurrence, s’agissant de l’esclavage, les Français descendants d’esclaves –, c’est d’abord une question de citoyenneté qui doit être résolue.

M. Guy Geoffroy, président. Madame Vergès, vous nous avez fait part de la nécessité de ne pas limiter dans son principe la liste des commémorations. Le propos est intéressant.

Les élus locaux que nous sommes essaient de faire en sorte que les manifestations patriotiques, au cours desquelles sont commémorés des événements ou des personnages, aient du sens, c’est-à-dire ne soient pas simplement le rendez-vous habituel et un peu contraint du même microcosme. Nous essayons d’y intégrer tous ceux qui sont à la fois

porteurs d’un message et clés de notre avenir, en particulier les jeunes.

Le fait d’exclure toute limitation du nombre de commémorations ne risque-t-il pas cependant de diluer encore plus leur impact sur le plan local ? Il suffit déjà de voir l’attitude des passants, lors d’un dépôt de gerbe devant un monument aux morts, qui ne se sentent en rien concernés !

La multiplication, même pour des raisons objectives, du nombre de manifestations n’est-elle pas un risque, en termes de portée et de mobilisation ?

Mme Françoise Vergès. On ne peut assurément répondre à toute demande de commémoration par un décret. Il est des événements que l’on se remémore autrement que par l’instauration d’une date de commémoration. Pour autant, on ne peut pas affirmer aujourd’hui que le nombre de journées nationales de commémoration en France est défini pour toujours. Ce serait, pour la nation et pour le peuple de France, arrêter leur histoire.

Concernant la question des mémoires de l’esclavage, la loi Taubira intégrait l’idée d’une mémoire et d’une histoire partagées, du fait de la mauvaise connaissance de cette histoire et de la nécessité de la faire connaître au plus grand nombre. Le Comité pour la mémoire de l’esclavage œuvre pour faire comprendre que cette histoire concerne toute la France.

Il y a bien sûr des mémoires de descendants d’esclaves et des vies négrières. On sait que le commerce d’êtres humains a existé en France, et l’on connaît l’histoire de ceux qui ont justifié ce commerce et de ceux qui s’y sont opposés. Cette histoire concerne donc la France elle-même, en particulier parce que les héritages de ce passé sont complexes et multiples : ils sont ceux de la souffrance et de l’exil, mais également des cultures qui ont enrichi le patrimoine culturel français – et mondial. Les musiques, les littératures appartiennent à tous, et pas aux seuls descendants d’esclaves. Nous partageons autant la poésie d’Aimée Césaire que celle de Lamartine, les textes de Condorcet que ceux de Toussaint Louverture.

Pour revenir au problème des dates abordé par M. Romana, c’est un décret de 1983 qui a fait de la date précise d’application dans chaque territoire du décret d’abolition de l’esclavage de 1848 un jour férié. L’explication est donc d’ordre historique : si les dates ne sont pas les mêmes, c'est parce que le décret n’a pas été appliqué à la même date en Guyane, à la Martinique, à la Guadeloupe et à la Réunion, sachant que des personnes fêtent également le 27 avril, date du décret de 1848.

La loi Taubira demandait une date de commémoration nationale. Le Comité pour la mémoire de l’esclavage avait suggéré le 10 mai, par référence au 10 mai 2001, jour de l’adoption définitive, par le Parlement français, de la loi Taubira reconnaissant la traite et l’esclavage comme «

crime contre l’humanité ». C’est donc une date ancrée dans le présent, et non dans le passé, qui n’appartient à aucun territoire – personne ne peut dire : « C’est mon histoire » –, qui n’est liée à aucun moment historique précis et qui se réfère à la notion très débattue aujourd’hui de crime contre l’humanité.

À ce jour, la France est le seul État au monde à avoir voté une telle loi et pris un décret instituant une date de commémoration nationale des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leur abolition. Cette loi a une grande portée en Europe et dans le monde, beaucoup d’États et beaucoup de peuples étant très intéressés par ce geste.

Pour ce qui est des deux dates du 10 et du 23 mai, la première a été instituée par un décret et la seconde par une circulaire de cette année – elle s’adresse aux associations de ressortissants des départements d’outre-mer résidant en France métropolitaine. Elles n’ont pas du tout la même portée et ne s’adressent pas au même public. Le 10 mai concerne la nation française tout entière, et donc tout autant ceux qui s’identifient à ces événements que ceux qui ne s’y identifient pas directement, tout en pensant qu’ils font partie de l’histoire de la France.

M. Yves Kodderitzsch. Je m’exprime ici essentiellement au nom des rapatriés d’Afrique du Nord – lesquels représentent 95 % des rapatriés – et, plus particulièrement, des rapatriés d’Algérie qui représentent 70 % de ces rapatriés. L’identité algérienne est une identité pied-noire, harkie ou musulmane, et elle est très importante.

Je comprends très bien les propos des Domiens. J’ai moi-même un nom slave, mot qui est très proche de celui d’esclave… J’appartiens moi-même à des tribus qui ont été, si l’on peut dire, « esclavagisées ». Je ne ressens pas la brûlure que ressentent les Domiens, mais je la comprends parfaitement.

Les rapatriés d’Algérie sont très concernés par les commémorations publiques nationales. Cette communauté – essentiellement composée d’immigrés d’Espagne, d’Italie, de Malte ayant rejoint l’Afrique du Nord pour des raisons économiques, et de Français républicains opposés soit à la monarchie, soit à l’Empire –, longtemps stratifiée, s’est unifiée durant ce que l’on a appelé la guerre d’Algérie pour former un bloc très marqué par l’image de la Nation, par le drapeau, par l’armée – notamment les tirailleurs, les chasseurs, les spahis. C'est ce que l’on pourrait appeler une communauté très tricolore.

Nos Français d’Algérie, et plus généralement d’Afrique du Nord, participent bien entendu à toutes les commémorations nationales. Mais ils ont également un calendrier propre et des lieux propres de commémoration. C'est pourquoi l’on peut également parler de commémorations « privées ».

Pour les Français d’Algérie, le 19 mars – en référence à l’année 19621 –

n’est pas un jour de commémoration, mais un jour de défaite, de honte et une très grande souffrance. Ce jour-là, ils choisissent le silence. En revanche, le 26 mars, jour de la fusillade de la rue d’Isly par les troupes françaises, faisant une centaine de morts, et le 5 juillet, jour de l’indépendance de l’Algérie, sont des jours de commémoration active, durant lesquels les Français d’Algérie se rendent à des offices religieux, et se remémorent ces événements.

Certes, à l’occasion du 25 septembre, journée nationale de commémoration des musulmans tombés pour la France, et du 5 décembre, journée de commémoration pour les anciens combattants, mais aussi pour les victimes civiles de la guerre d’Algérie, les rapatriés se rendent dans des lieux officiels, comme le Monument du Quai Branly, l’Arc de Triomphe ou La Cour des Invalides qui accueille une plaque en mémoire des harkis, les soldats musulmans tombés pour la France. Mais les rapatriés se rassemblent également dans des lieux particuliers, surtout religieux, tels que Notre Dame de Santa Cruz à Nîmes pour les Oranais, ou Notre Dame d’Afrique à Théoule-sur-Mer pour les Algérois.

Ce calendrier, comme ces lieux, marquent le besoin de commémoration, le besoin d’affirmation d’une identité. Nous sommes en présence d’un peuple « régional » qui, faute de territoire, s’affirme par des commémorations.

S’agissant de la participation aux cérémonies, nos rapatriés souhaiteraient qu’elle soit plus importante et que les thèmes de commémoration soient élargis. En plus d’être reconnus, Ils demandent la poursuite des recherches historiques sur ce qu’a été la présence française en Algérie, sur ce qu’elle représente réellement, et un peu de retenue et de réserve de la part de l’ensemble des médias et des enseignants par rapport à leur histoire. Cette retenue et cette réserve qu’ils demandent à la France, ils les demandent aussi aux autorités étrangères, en particulier algériennes. Ce qu’ils s’efforcent eux-mêmes d’appliquer, ils souhaitent qu’on leur applique.

M. Claude Ribbe. Personne – pour revenir sur les interventions de M. Romana et de Mme Vergès – ne peut parler au nom des descendants d’esclaves. Cette dernière notion est d’ailleurs complexe : nul n’est capable de produire un arbre généalogique certifiant qu’il n’a pas d’ascendant esclave ou négrier. Il est vrai que certaines parties de la République outre-mer comptent plus de descendants d’esclaves qu’ailleurs, mais nul n’est fondé à parler en leur nom. Je ne tiens pas d’ailleurs à donner le sentiment que dans les DOM, les descendants d’esclaves sont forcément insensibles aux autres souffrances.

La multiplication de dates décidée à la suite de la circulaire prise au printemps dernier est en outre loin d’avoir fait l’unanimité parmi les Domiens. La date du 10 mai a été retenue à la suite de la loi Taubira de 2001. Je n’y étais pas vraiment favorable – 10 mai 1802, 10 mai 1940, 10 mai 1981…, cela peut évoquer tout ce que l’on veut –, mais il fallait bien s’accorder sur une date et la question a été tranchée par le Président de la

République. Pourtant, la date du 23 mai a été brandie par d’autres. Je mets au défi quiconque de justifier l’existence de deux dates pour commémorer l’esclavage. Non seulement je ne l’ai pas compris, pour suivre moi-même ces questions de près, mais ni les Français ni, ce qui est plus grave, les personnes concernées ne l’ont non plus compris.

Autant le 10 mai dernier, place de la République, plusieurs dizaines de milliers de personnes sont venues non pas manifester pour la reconnaissance d’une « identité noire », mais tout simplement marcher pour les libertés, autant le 23 mai, devant la Basilique de Saint-Denis, lieu que nous avions alors retenu, il n’y avait personne.

Mme Marie-Louise Fort. J’ai été frappée par le fait que, selon M. Ribbe, un Français sur trois est raciste.

M. Claude Ribbe. Se déclare raciste.

Mme Marie-Louise Fort. S’agissant de la commémoration d’une, de deux voire de trois dates pour un même élément d’histoire qui nous semble devoir appartenir à la mémoire collective, cela ne montre-t-il pas que cette question appartient encore au domaine de l’historien beaucoup plus qu’à celui du législateur ? L’intervention de la loi me semble en effet beaucoup trop coercitive en la matière.

Il convient en tout cas de veiller à ce que trop de commémorations ne tuent pas la commémoration, limitant sa portée ne serait-ce que dans l’esprit de ceux à qui nous voulons transmettre le souvenir, c’est-à-dire les jeunes. Aussi, comment faire pour que le devoir mémoriel soit pris en compte par les jeunes générations ? Dans ma circonscription, qui comprend des villes moyennes, j’observe que les commémorations ne rassemblent pas grand monde, mis à part les officiels.

M. Claude Ribbe. Lorsqu’un tiers des Français se déclare raciste, il s’agit de Français de toutes couleurs, et bien évidemment, la CNCDH ne distingue pas les couleurs de peau des gens. Il en va des racistes comme des ânes, il y en a de toutes les couleurs ! En tout cas, il convient d’insister sur ce sondage car le racisme est malheureusement largement partagé.

Mme Marie-Louise Fort. C’est vrai.

M. Claude Ribbe. Concernant la multiplication des commémorations, je suis d’accord : elle ne va dans le sens ni de la mémoire ni de la compréhension, mais plutôt dans celui de l’oubli. D’ailleurs, ainsi que je l’ai souligné, les personnes concernées que je fréquente ne se sont pas senties à l’aise par la circulaire en question, alors qu’une loi, assortie d’un décret, avait permis de fixer une date.

M. Guy Geoffroy, président. Je ne voudrais pas que le débat se focalise sur la question du 10 et du 23 mai.

M. Rémy Enfrun. L’Office national des anciens combattants et victimes de guerre n’est qu’un opérateur qui, dans le domaine de la mémoire, met en œuvre des politiques principalement commandées par le secrétariat d’État chargé des anciens combattants, par l’intermédiaire du directeur de la mémoire ici présent. Auparavant, le Haut conseil de la mémoire combattante remplissait ce rôle, mais le travail préparatoire était largement réalisé par la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives – DMPA.

Présenté ainsi, l’Office – dont la devise est « Mémoire et solidarité » – peut apparaître comme axé sur les sujets de mémoire combattante, problématique liée à notre histoire guerrière. Mais dans son travail d’opérateur de proximité, il a le souci de faire en sorte que, dans chaque département, la jeunesse soit le plus présente et la plus active possible en matière de commémoration.

Des délégués à la mémoire combattante appuient le directeur de l’Office, en liaison avec le ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports, pour faire venir des jeunes aux commémorations, après les avoir préparés. Ce n’est pas un exercice facile, mais nous agissons vraiment dans ce sens.

Notre action a également trait à la mémoire au quotidien, en liaison avec les questions de citoyenneté, de civisme, de respect. La reconnaissance du passé et sa meilleure connaissance passent ainsi par des expositions, par des travaux d’élèves sur différentes périodes de notre histoire, par des concours, toutes activités complémentaires de celles déjà organisés par de grandes associations d’anciens combattants. Ainsi, une exposition récente sur l’Indochine, nous a permis, même si elle a suscité par ailleurs certaines critiques, de mieux faire connaître cette période auprès des jeunes. Tout récemment, la DMPA a préparé une exposition « La force noire » permettant d’aborder l’apport et le sacrifice de nos anciens territoires coloniaux et de mettre en valeur les citoyens qui en sont issus.

Les commémorations sont bien sûr nombreuses. Mais notre objectif est de faire en sorte que chacune d’elles, accompagnée de conférences ou de débats, permette de favoriser un échange et de faire passer des messages afin d’encourager, au-delà de la mémoire combattante, la démarche citoyenne. Je pense, par exemple, à la table ronde organisée par le maire de Tourcoing lors de la Journée nationale d’hommage aux harkis.

M. Christian Vanneste. Député de Tourcoing, je suis très sensible aux propos de M. Enfrun et au fait que plusieurs d’entre vous aient reconnu aux représentants de la Nation le pouvoir de fixer les dates de commémoration.

Je tiens pour ma part à faire une distinction entre Nation et République. La République, ainsi que l’a fait remarquer M. Romana, n’a jamais été mêlée à l’esclavage. Elle y a mis fin dès lors qu’elle a été instituée. La Nation, elle, pouvait encore, voilà quelques années, commémorer le baptême de

Clovis car le royaume des Francs est lié à la nation. Mais le baptême de Clovis, lui, n’a rien à voir avec la République.

Ce que nous commémorons, c’est avant tout le système dans lequel nous devons être fiers de vivre – fierté que nous devons communiquer aux jeunes générations –, à savoir la République française. C’est la raison pour laquelle il convient, en matière de commémorations, de s’arrêter aux dates qui correspondent à ce que la République a conquis, notamment en matière de liberté, d’égalité et de fraternité. Ceux qui mettent une cravate noire le 21 janvier, jour anniversaire de la décapitation de Louis XVI, sont une partie de la France, mais pas de toute la France.

Dans ces conditions, devons-nous instituer des commémorations nationales liées à une partie des Français, manifestations qui ne peuvent que confirmer leurs différences, voire leur identité répulsive à l’égard du reste des Français ? De ce point de vue, certaines dates sont terribles. M. Kodderitzsch en a évoqué une qui, pour moi, est de l’ordre de l’insoluble : celle du 19 mars. Personnellement, je n’assiste jamais à une commémoration du 19 mars car, malgré le cessez-le-feu du 19 mars 1962 en Algérie, plusieurs centaines de soldats français ont péri, 150 000 harkis ont été tués dans des conditions lamentables. Il n’y a donc rien à commémorer ce jour-là.

Une telle reconnaissance serait une condamnation de la politique algérienne de la Ve République. Dans quelle situation nous mettrions-nous alors, nous qui sommes toujours dans la Ve République ? Pourtant, cette politique fait partie de notre histoire. C'est là un véritable problème que je ne saurais résoudre.

Il faut se méfier des fêtes tristes. Jean-Paul Sartre, dans sa pièce Les mouches, montre ainsi parfaitement le lien entre une commémoration autoflagellante et un régime oppressif. Rien n’est plus facile que de dominer des gens qui se sentent coupables. Je conçois que les Pieds-noirs n’aient aucun enthousiasme vis-à-vis de la politique algérienne d’alors. Mais comment voulez-vous faire adhérer à l’enthousiasme engendré par la liberté des gens que l’on accuse sans cesse d’être liés à un crime ? C’est un véritable problème. Si les rites de la culpabilité ne sont pas l’apanage de la démocratie, je suis toujours très circonspect à leur égard.

Je voudrais faire une dernière distinction, cette fois entre histoire et mémoire. L’histoire doit essayer, car elle n’y arrivera jamais tout à fait, de rendre nos jeunes lucides vis-à-vis de leur passé. Elle doit jouer le rôle psychanalytique de la catharsis : il faut savoir ce qui s’est passé. Pour autant, il ne faut pas confondre histoire, c’est-à-dire prise de conscience, et commémoration, à savoir ferveur d’une communauté nationale unie. Dès lors, on comprend que les commémorations ne peuvent être fondées que sur des dates positives de l’histoire de la Nation, plus exactement de la République. Tout ce qui s’y oppose va à l’encontre de la constitution d’un véritable esprit républicain, d’un véritable esprit national. C’est d’ailleurs tout le problème lié à l’idée qu’il y aurait plusieurs communautés

en France. Aussi ai-je été très sensible au fait, monsieur Ribbe, que vous valorisiez le général Dumas : il est très bien de dire que des gens de confession ou de couleur différente ont apporté quelque chose de grand à notre pays. En revanche, parler, par exemple, de communauté noire en France, comme le fait une association qui prétend même la représenter, est totalement faux.

M. Claude Ribbe. C’est juste.

M. Christian Vanneste. On ne peut distinguer les gens en fonction de leur pigmentation. C’est faire du racisme sans en avoir conscience. Gaston Kelman, que j’apprécie particulièrement, passe son temps à dire : « Je suis noir, mais je n’aime pas le manioc... Je suis noir, je vis en Bourgogne, je suis donc un noir bourguignon ! ». La République, selon moi, correspond à cet état d’esprit. Et c’est en organisant des commémorations, que nous formerons des citoyens de cet état d’esprit.

M. Éric Lucas. La mémoire n’est pas l’histoire, a-t-on dit. La mémoire est un instrument qui s’appuie sur l’histoire, elle est évolutive. On ne célébrait pas en 1850 ce qu’on célèbre aujourd’hui. Si la République décide de modifier le contenu des commémorations, les dates de commémoration évolueront elles aussi.

Une politique des mémoires est un instrument au service de la démocratie. Les commémorations doivent répondre à trois critères : mettre en exergue les valeurs de la République ; lutter contre l’oubli et l’ignorance ; rassembler. Il faudra réfléchir à resserrer le nombre de ces commémorations. La difficulté sera de trouver une date qui satisfasse à ces critères et qui fasse unité et sens pour l’ensemble.

M. Guy Geoffroy, président. On peut s’interroger sur la nature même des commémorations : celles-ci peuvent être publiques, nationales, locales, privées. Elles correspondent à la vision de la population concernée. Il ne s’agit pas de se focaliser sur le 10 mai plutôt que sur le 23 mai, sur le 19 mars plutôt que sur le 5 décembre. Mais sera-t-on à même de trancher ? Tout le monde comprend que le 19 mars soit honni par les rapatriés, mais également qu’il ne puisse pas être oublié par les anciens combattants d’Algérie.

Mme Françoise Vergès. Pendant très longtemps, le silence a régné en France autour de la question de l’esclavage. Cela explique qu’on ne soit pas encore très clairs sur la question. On peut même se demander si, aujourd’hui, les gens se sentent concernés par elle.

Dans une classe de CM2, des enfants m’ont demandé pourquoi se référer seulement aux Noirs. Je leur ai expliqué qu’il ne fallait pas que certains d’entre eux se sentent stigmatisés par cette histoire. Frantz Fanon ne disait-il pas déjà qu’il ne voulait pas en être responsable ?

Dès le dix-huitième siècle, les esclaves s’affirmaient comme des hommes

– ni des Noirs ni des esclaves. Aimé Césaire également – comme Fanon, et bien avant Gaston Kelman que vous citiez – disait : « Je ne suis pas responsable de tout cela ; je suis un homme parmi les hommes. »

Aucune communauté ne doit porter cette histoire. Cette dernière doit être portée par tout le monde et, de ce point de vue, le 10 mai est une date positive. Elle met l’accent sur la contribution de ces citoyens à l’histoire de la France, et elle souligne qu’il ne s’agit pas d’une histoire périphérique. Le chef de l’État l’a noté le 10 mai dernier : « La période coloniale et l’abolition de l’esclavage sont souvent vécues comme des histoires extérieures, j’allais dire périphériques. Elles font pourtant intrinsèquement partie de l’histoire de la France. »

M. Christian Vanneste. Il y a une différence : les colonies de la République ont mis fin à l’esclavage.

Mme Françoise Vergès. Quoi qu’il en soit, cette histoire ne concerne pas une communauté. Le dire reviendrait à la stigmatiser et à laisser perdurer ce que la traite à abouti à faire, à savoir rendre synonyme « noir » et « esclave » – comme on peut le vérifier dans le dictionnaire de la langue française du début du dix-huitième siècle.

M. Jean-Jacques Jordi. Les propos de Mme Fort et de M. Vanneste renvoyaient à la question de la différence entre mémoire et histoire. Selon moi, la mémoire concerne chacun et il y a autant de mémoires que de personnes. Il peut arriver que des groupes de personnes se réunissent pour commémorer un évènement commun auquel ils ont participé de manière différente. L’histoire, quant à elle, peut être un remède aux turbulences de la mémoire.

Dans les années soixante-dix, l’État a fait preuve d’une certaine incapacité à mobiliser le savoir historique pour construire un discours scientifique intégré dans l’école, qu’il s’agisse de la colonisation, de l’esclavage, des phénomènes migratoires. La conséquence en fut que chaque groupe porteur d’une mémoire commune s’est érigé en porteur d’une histoire : « son » histoire contre « l’autre » histoire. Ce fut le cas pour les Pieds-noirs d’un côté, et les immigrés algériens, de l’autre.

Petit à petit, chaque groupe revendique des dates, fait de la surenchère, y va de sa « commémoration univoque », parlant d’une seule voix, la sienne, pro domo sua. Et la commémoration perd de son caractère national. C’est dommageable.

Je n’aurais pas été Français en 1789. Mon origine catalane fait que j’aurais sans doute été sujet du roi d’Espagne. Il n’empêche que j’ai intégré dans ma culture les mots « Liberté, égalité, fraternité ». Je n’aurais toujours pas été Français en 1848, au moment de l’abolition de l’esclavage. Il n’empêche que je l’ai intégrée également. Je me souviens qu’on en a parlé en classe, mais c’était avant les années soixante-dix. Mes filles, pour leur part, n’ont jamais, ou très peu, entendu parler de l’esclavage en classe.

D’où vient ce « trou », qui fait que maintenant on est obligé de repartir à zéro et de recréer une histoire qui était pourtant connue, même si elle l’était insuffisamment ? On connaît en effet beaucoup mieux aujourd’hui l’histoire de l’esclavage ou de la colonisation et cette histoire est davantage libérée des idéologies dominantes. Il y a soixante-dix ans, si vous n’étiez pas partisan de l’Empire colonial, vous étiez un mauvais Français ; il y a quarante ans, il « fallait » être anticolonial. Il existe des mouvements de balancier de mémoire. Voilà d’ailleurs pourquoi il faut faire appel à l’histoire : l’historien peut permettre de donner des dates et des éléments sur lesquels fonder un jugement.

La date du 19 mars fait débat. Mais la mère, dont le fils est en Algérie et à laquelle on annonce la fin de la guerre, est heureuse : elle respire. Pas ceux qui restent. Comment faire ?

Des dates existent. Plutôt que d’en créer qui n’ont aucun sens, mieux vaudrait retenir celles qui pourraient être l’occasion d’une réflexion. Pourquoi celle de 1789 a-t-elle subsisté ? Parce qu’elle n’engage pas que la France, mais une vision de l’humanité. On sait très bien qu’il y a eu des massacres en Vendée et pendant la Terreur. Pour autant, 1789 impose un changement de vision, de la même façon que 1945 par rapport aux régimes totalitaires, à la Shoah, etc.

On peut faire confiance aux dates, qui sont peut-être le premier degré de l’historien. Il faut s’appuyer sur des dates, sur des chiffres et sur des faits.

M. Michel Issindou. Pour le politique et le maire que je suis, les dates qui ne tiennent pas ont toutes été introduites depuis une dizaine d’années. Parmi la douzaine de commémorations dont vous parliez, il y en a ainsi un certain nombre que je ne célèbre pas. C’est le cas de celle du 5 décembre, que la plupart de ceux qui ont vécu la guerre d’Algérie ne comprennent pas ; c’est le cas de celle qui correspond à la guerre d’Indochine.

Les dates qui « marchent » sont sans doute celles qui sont liées aux grandes guerres, surtout si elles ont eu lieu sur notre sol : le 11 novembre, le 8 mai, etc., pour lesquelles il existe encore une mémoire collective, même lorsqu’il n’y a plus de survivants. Le cas de la guerre d’Algérie est un peu particulier, mais la Fédération nationale des anciens combattants d’Algérie (FNACA), qui est particulièrement active, compte encore 363 000 membres. Ce sont alors des moments de mémoire forts qui amènent les citoyens à se recueillir et à se souvenir devant les monuments.

Les autres dates – le 10 mai et le 23 novembre, par exemple – sont légitimes. On peut comprendre que l’on ait envie de se souvenir de ces moments et de les retenir. Mais, selon moi, elles relèvent difficilement d’une commémoration devant le monument aux morts sur la place du village. Je pense plutôt à une Journée nationale, à un cycle de conférences, etc.

Qui doit fixer la date d’une commémoration : le politique, l’historien ? Je suis partagé, et je reconnais ce que cela peut avoir de subjectif. En fin de compte, je considère que ce doit être le politique, mais après qu’il ait entendu l’historien.

Il faut célébrer les dates de commémoration tant qu’il y a des survivants. Mais fêtera-t-on encore le 11 novembre dans cent ans ? Est-ce que cela aura toujours du sens ? On a sûrement oublié des épisodes de l’histoire de France tout aussi tragiques, qui se sont produits il y a 200 ou 300 ans.

Il est difficile d’amener les jeunes générations au monument aux morts. Pour le quatre-vingt-dixième anniversaire du 11 novembre, j’ai dû me gendarmer auprès des enseignants de l’école de ma commune pour qu’une classe soit représentée à la cérémonie ; et je sais qu’il sera difficile de faire « perdre » une journée aux parents.

Si tant est que la paix dure, il faudra malgré tout conserver quelques dates, en revenant à une proportion raisonnable, pour que les gens puissent se recueillir et se souvenir collectivement de tous ceux qui se sont battus et qui ont souffert pour eux. Pour autant, au moment où je vous parle, je ne suis pas sûr que la loi soit la meilleure des solutions. Et si c’était le cas, il faudrait prendre beaucoup de précautions et recueillir l’avis pertinent des historiens sur la question.

Mme Françoise Vergès. Monsieur le président, je tiens à apporter une précision : je ne suis pas là en tant qu’historienne, ni au nom d’une association ou d’une communauté, mais au nom du Comité pour la mémoire de l’esclavage, qui a été installé par le Gouvernement lui-même.

Je ne suis pas porteuse de la date du 10 mai. Le Comité non plus. Il s’agit d’une proposition qui a été faite par le Comité au Gouvernement. Le Gouvernement a accepté cette proposition et a pris un décret en ce sens en février.

Enfin, je répondrai à M. Issindou que l’oubli n’est possible que lorsque l’on n’a plus le souvenir.

M. Jacques Pelissard. La multiplication des dates contribue à la dilution de l’hommage. Je participe tous les ans à la commémoration de la Libération de ma ville, qui a eu lieu le 25 août 1945, en même temps que celle de Paris. Chaque année, je refais le chemin des combats. En 1989, lorsque j’ai été élu, il y avait encore des survivants pour y assister. Maintenant, il n’y a plus que les porte-drapeaux et moi.

Par ailleurs, une commémoration ne doit pas être figée pour l’éternité. Aujourd’hui, il n’y a pour ainsi dire plus de Poilus. Faut-il conserver la cérémonie du 11 novembre, sachant qu’au fil des années viendront se rajouter d’autres commémorations – pourquoi pas celle des combattants d’Afghanistan ? On risque d’aboutir à une kyrielle de commémorations, qui deviendra ingérable. Soyons donc vigilants.

Que commémorons-nous ? Des victoires contre des pays qui nous avaient agressés ; des combats menés au nom de principes : lutte contre l’esclavage, hommage aux Justes ou aux harkis, etc. Ces commémorations correspondent à la vision de certaines parties de la population. Le phénomène est très net, s’agissant du 19 mars et du 5 décembre. Il s’agit de commémorer à peu près la même chose, mais pas par les mêmes personnes : le 19 mars, les combattants, sous l’égide de la FNACA, commémorent la fin des combats ; le 5 décembre, les rapatriés se souviennent de ce qu’ils ont subi sur le territoire algérien.

L’existence même de ces cérémonies témoigne du fait que nous avons une vision parcellisée de notre histoire. Il serait intéressant d’en sortir pour retrouver une date commune qui permette de mettre en valeur les principes républicains de la nation. Il faudrait trouver une date unique, qui ne soit pas l’occasion d’un pont, qui ne soit pas un samedi ou un dimanche – un mercredi par exemple – et qui permette aux enfants d’être présents, donc hors d’une période de congés. On pourrait utiliser cette date pour décliner tout ce qu’est la République : la lutte contre l’esclavagisme, la volonté de cohésion sociale, les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité.

M. Maxime Gremetz. Je suis Français et j’assume toute l’histoire de la nation française, et pas seulement de la République. Les jeunes Français ne devraient pas savoir cette histoire ? Ce serait une vision bien étriquée : quelqu’un n’a-t-il pas dit : « Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir » ?

Pourquoi valoriser les aspects positifs de la République et passer sous silence tout ce qui n’est pas beau ?

M. Christian Vanneste. On en parle, mais on ne le commémore pas !

M. Maxime Gremetz. Les commémorations sont très formelles. Nos jeunes ont besoin qu’on leur donne des explications de fond. Il conviendrait de préparer ces commémorations, y compris dans les écoles. Certains ne savent même pas de quoi l’on parle au cours de ces cérémonies ; ils ne savent pas à quoi correspondent, dans notre histoire, 1789, la Commune, etc.

Je ne partage pas l’idée selon laquelle on devrait abandonner une date de commémoration, à partir du moment où il n’y a plus de survivants. Il ne s’agit pas simplement d’honorer les survivants. On ne célébrerait plus le 11 novembre parce qu’il n’y aurait plus de Poilus ? Cette guerre a tout de même tué 1 600 000 personnes, et on la barrerait d’un trait ? Ce serait amputer l’histoire ! Ce n’est pas possible.

Je ne suis pas favorable à une multiplication des commémorations, qui aboutirait à les mettre toutes au même niveau. Il faut s’en tenir à des dates qui correspondent aux grandes étapes de notre histoire et ne pas occulter ce qui n’est pas positif, comme l’esclavage ou la colonisation. Si

on l’a fait, il faut le dire.

Les jeunes ne sauraient progresser sans connaître leur propre histoire, sans connaître d’où ils viennent. Connaître leur histoire leur permettra, non pas de se repentir, mais de se dire : « plus jamais ça ! »

Le 19 mars est une grande date pour tout le monde : la fin d’une aventure qui a coûté 25 000 morts, d’un côté comme de l’autre comme le cessez-le-feu approuvé à 80 % par le référendum. Je rappelle d’ailleurs que cette date a été votée à la majorité dans cet hémicycle il n’y a pas si longtemps. Le Sénat n’a pas fait de même, et le texte n’est pas revenu devant l’Assemblée en deuxième lecture. Sinon, le 19 mars serait dans les livres d’histoire.

M. Jean-Jacques Becker. Il y a dans notre histoire une seule date où, le même jour, à onze heures, les maires des 36 000 communes de France se rendent au monument aux morts. Je n’en dirai pas autant du 8 mai, ni même du 14 juillet. Cela signifie qu’il y a des commémorations plus importantes, plus générales que d’autres.

Un intervenant s’est demandé si la commémoration du 11 novembre aurait encore lieu dans cent ans. Je n’en sais rien. Mais il est sûr que, sauf cataclysme, les monuments aux morts seront toujours là. On peut donc penser que dans cent ans, on continuera à commémorer le sacrifice de 1 400 000 Français.

Il y a des commémorations de toutes sortes. Certaines ne concernent qu’un groupe et n’en sont pas moins légitimes. Mais sur le plan national, il ne peut y avoir qu’un petit nombre de commémorations. Nous savons à peu près lesquelles. Je parle là en tant que président de la commission qui devait s’occuper de la commémoration du quatre-vingt-dixième anniversaire.

En tant qu’historien, je voudrais parler du rapport entre la commémoration, la mémoire et l’histoire. Les trois notions ont des points communs, mais elles sont différentes et il faut y faire attention. L’Assemblée nationale a voté plusieurs lois dites mémorielles, vis-à-vis desquelles nombre d’historiens ont été très réticents. Ces lois ne partent pas d’un mauvais sentiment, mais la loi est-elle le meilleur moyen de faire l’histoire et de la régler ? Sans compter que des sanctions sont prévues et que l’on peut interdire de dire telle chose ou de faire telle ou telle analyse.

On a évoqué le repentir – ou la repentance. Pour un historien, le repentir constitue une absurdité. Il convient d’analyser ce que fut l’histoire, et dire tout ce qu’elle fut. Cela ne signifie pas pour autant qu’il faille se repentir. Comment se repentir ? Sur le dos de nos ancêtres ? J’y verrais là une sorte de dérapage.

Enfin, il n’y a pas de peuple sans histoire, et donc sans commémoration. Il

faut laisser évoluer les commémorations en fonction des circonstances et du temps qui passe. Les commémorations sont indispensables. Mais l’histoire, c’est autre chose.

Mme Jeanny Marc. Pendant des décennies, dans nos départements d’outre-mer, le terme d’esclavage était un gros mot à ne pas prononcer. On ne fêtait que Victor Schoelcher – le 21 juillet, soit 8 jours après le 14 juillet – pour son action de lobbying auprès des autorités de l’hexagone et pas tous ceux, comme Ignace par exemple, qui s’étaient également battus pour que l’abolition soit prononcée. En 1970, le mouvement nationaliste, par son travail de recherche, permit aux Guadeloupéens de savoir que le 27 mai, le jour où le décret d’abolition avait été pris, était un grand jour. Il y eut alors de nombreuses manifestations en vue d’effacer cet oubli. Cet oubli était pesant et ne permettait pas à la population de fêter le 14 juillet. On se disait en effet qu’il s’agissait de deux fêtes différentes, de deux communautés différentes, de deux nations différentes.

La commémoration doit avoir un caractère national. La proposition de loi de Mme Christiane Taubira, déposée à l’Assemblée nationale le 22 décembre 1998, était d’ailleurs destinée à renforcer la cohésion nationale. Nos jeunes en ont besoin pour pouvoir se reconnaître, pour s’identifier et pour participer à l’évolution de leur pays, à l’intérieur de la France.

Il faut une date nationale unique, qui s’impose à tous et qui permette de susciter la réflexion, aussi bien chez nos jeunes des îles que chez nos jeunes de l’hexagone, dans la mesure où l’esclavage a concerné tout le monde. Il y avait deux fêtes en Guadeloupe, le 26 et le 27, une en Martinique, le 22, une en Guyane, une à la Réunion. Il serait important qu’il y ait une seule commémoration, ici et dans les îles.

Qui devrait décider des axes de la politique des commémorations ? Le travail des historiens est important. Nous devons y prendre appui, mais aussi écouter les acteurs locaux. Pour qu’il n’y ait pas de contestation et de retours en arrière, pour qu’elles puissent s’imposer à tous, il faudrait que la représentation nationale fixe les contours de ces dates de commémorations.

M. Philippe Pichot. Je remercie la mission de nous avoir invités, ainsi que les parlementaires qui ont appuyé notre demande, car nous nous sentions un peu différents, dans la mesure où nous représentons des lieux de mémoire très actifs sur cette question depuis très longtemps, bien avant que ce débat n’arrive sur la place publique, et bien avant la loi Taubira et la marche du 23 mai 1998.

Contrairement à ce que l’on a pu dire ou entendre ces derniers temps, cette question sur la mémoire n’est pas qu’une source de conflits, d’agressions, de polémiques avec ses dérives de vocabulaire, du style « la guerre des mémoires » ou la « repentance ». Nous recevons des dizaines de milliers de visiteurs chaque année depuis des années : des Noirs, des descendants d’esclaves, des Blancs du fin fond de la France, de l’outre-

mer ou de l’étranger. Nous n’avons jamais assisté à des manifestations de défoulement ou de haine. Même si cette histoire est douloureuse, terrible et dramatique, le fait d’avoir le courage d’en parler, de l’exposer sans faire de surenchère, crée des réactions positives, plutôt stimulantes en termes de fierté républicaine.

Cette mémoire peut être un sujet constructif de réconciliation. Voilà pourquoi je voulais donner ce témoignage tiré du terrain. Si nous sommes aujourd’hui structurés en association à dimension nationale et internationale, appuyés par des collectivités comme les régions, par des ministères, le Sénat, l’Assemblée nationale, c’est bien parce qu’il est possible de construire des démarches assez positives.

Je parle de la route des abolitions de l’esclavage. Mais nous avons des témoignages du même ordre de la part de nos confrères de Nantes, des « Anneaux de la mémoire ». Il existe aussi dans les départements d’outre-mer de nombreux lieux de mémoire, où l’on mène des actions concrètes et positives.

Les commémorations sont nécessaires. Il faut une loi, un cadre souple et incitatif. Les élus doivent, avec l’appui des historiens, mener une réflexion. Mais les débats ne doivent pas avoir lieu après l’apparition de la loi, au travers d’éditoriaux, de plateaux de télévision qui, depuis le terrain, paraissent bien fumeux.

C’est à la nation de déterminer quelles commémorations faire. Ces commémorations ont leur avantage, ne serait-ce que médiatique. Mais la fréquentation est limitée et elle s’amenuise d’année en année.

Nous faisons des commémorations et nous sommes souvent aux premières loges : nous avons été site de mémoire en 1998 ; nous avons lancé la commémoration du bicentenaire de la mort de Toussaint Louverture et celle de la naissance de Victor Schoelcher ; nous avons été invités d’honneur du Sénat le 10 mai 2006 ; le 10 mai dernier, une partie du Gouvernement était au jardin du Luxembourg, mais l’autre était au château de Joux et à Champagney. Mais pour nous, c’est secondaire : nous sommes actifs 365 jours sur 365, comme je l’ai dit au président Chirac le 30 janvier 2006 lorsqu’il nous a reçus à l’Élysée. C’est de cette manière que nous pouvons toucher nos publics, notamment le public scolaire qui constitue une cible importante.

L’histoire de l’esclavage peut être vue sous l’angle de son abolition, fierté républicaine. Mais nous incarnons l’ensemble du processus, avec tous ses drames. Nous ne trions pas dans l’histoire, tout en revendiquant fortement notre qualité de républicains. C’est ce qui nous permet de ne pas connaître toutes ces agressions. J’insiste sur ce point pour que vous-mêmes, parlementaires de la nation, sachiez bien que sur le terrain, quand les républicains sont droits dans leurs bottes et tiennent leur rang, les dérives racistes peuvent être contenues.

Les commémorations ne peuvent pas prendre leur ampleur dans certains territoires, auprès de certains publics. En revanche, dans les lieux de mémoire, il y a une dynamique très forte qui a un effet d’entraînement sur les collectivités locales et sur le tissu associatif. Cela crée une émulation qui nous permet, par exemple, de diffuser aujourd’hui bien au-delà du grand Est, c’est-à-dire au niveau national et international.

Nous aurions pu penser que nous n’attirerions que des Noirs ou des descendants d’esclaves. Nous nous sommes aperçus que nous pouvions mobiliser tous types de publics. Cette histoire appartient, de fait, à la nation entière. Dans la mesure où les réactions sont assez positives, il y a une vraie fierté à incarner cette action de mémoire sur le terrain.

M. Serge Romana. Monsieur le président, j’interviens peu, car je pense en effet que nous ne sommes pas là dans un débat sur l’esclavage, mais sur l’identité française et sur le communautarisme. On nous dit qu’un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir, et qu’il ne peut y avoir de peuple sans mémoire, et donc sans commémoration. Mais qu’en est-il des peuples d’outre-mer ? S’ils n’ont pas de mémoire, ils ne peuvent pas avoir d’avenir. Or l’histoire de ces peuples est de toute façon différente de celle de la majorité du peuple français métropolitain. Ces peuples ont passé plus de la moitié de leurs quatre cents ans d’histoire en esclavage.

Le cas de la colonisation est différent : les colons à leur arrivée, ont rencontré des personnes qui existaient, dont ils ont pris les terres. Mais les Antillais sont issus de l’esclavage. Sans la traite et l’esclavage, il n’y aurait pas d’Antillais, ni de Réunionnais et une bonne partie des Guyanais n’existerait pas. Il s’agit de groupes humains très particuliers.

On ne peut pas croire qu’abolir l’esclavage guérit de l’esclavage.

M. Christian Vanneste. Mais si !

M. Serge Romana. C’est votre point de vue. Mais c’est une question dont on pourrait débattre très longuement.

Je crois en une citoyenneté française et en une identité plurielle. La réalité de la France d’aujourd’hui vous contraint, en tant que politiques, à y réfléchir. De ce fait, la question des commémorations prend des dimensions différentes.

Par ailleurs, l’histoire fait des choix : on commémore de Gaulle et pas Pétain, par exemple. Les commémorations sont des choix. C’est aux politiques d’en décider. Ils doivent donc se demander, en premier lieu, à quoi servent ces commémorations et qui elles servent. Il ne suffit pas de dire que l’on veut l’unité nationale, car on risque de ne jamais y arriver. Il faut engager un vrai débat.

Les commémorations sur l’abolition de l’esclavage durent depuis 1848. Pourtant, le problème n’est pas résolu et deux commémorations

s’affrontent aujourd’hui : celle des victimes de l’esclavage, qui n’a rien à voir avec la repentance, mais qui est une réparation symbolique, et celle de l’abolition de l’esclavage.

Je ne veux pas entrer dans une discussion sur les dates, pour ne pas abaisser le débat. En revanche, certains ont parlé des descendants d’esclaves. Je suis généticien et je ne me place pas sur le plan historique, mais sur le plan anthropologique. Un groupe humain qui est né en esclavage acquiert certaines caractéristiques. Quelle que soit leur couleur de peau, les personnes concernées entretiennent entre elles des rapports très particuliers, notamment un fonctionnement matrifocal des familles, qui n’a rien à voir avec ce qui se passe ici. Les problèmes qui se posent sont extrêmement profonds. S’ils ne l’étaient pas, une fois la date du 10 mai choisie, tout aurait été réglé. Or ce ne fut pas le cas.

Je ne porte aucune accusation. Je ne suis pas là pour demander une quelconque repentance. D’ailleurs, la marche du 23 mai 1998, qui fut probablement l’une des plus grandes manifestations, fut silencieuse. Elle rompait avec les concepts nationalistes assimilant les héros antiesclavagistes à des héros anticolonialistes. Elle soulevait le problème de la parentalité entre les descendants d’esclaves d’aujourd’hui et leurs parents, c’est-à-dire celui de leur identité.

Le Parlement doit regarder de très près ce qui se passe sur le terrain, ici comme dans les départements d’outre-mer, là où l’esclavage a existé, et il ne doit pas se précipiter.

M. Yves Kodderitzsch. Vous sentez bien que, dans ces discussions, nous sommes à la croisée des souffrances. Je tiens à revenir sur le 19 mars pour réaffirmer l’opposition des Français rapatriés d’outre-mer à cette date.

Le 19 mars est pour eux une souffrance. J’ai cherché à faire la liste des évènements qui s’étaient déroulés entre le mois de mars et le mois de juillet : il y en avait trois pages ! Le 13 mars, ce fut le mitraillage par l’armée française du quartier de Bab-el-Oued ; le 19 mars, le cessez-le-feu ; le 24 mars, l’armée française tirant sur des Français en Algérie ; puis ce fut l’OAS, les terres brûlées, les massacres d’Oran. Benjamin Stora a parlé d’apocalypse ! Certaines mamans ont été soulagées, d’autres ne l’ont pas été.

On a tout oublié de tout cela, mais il suffit de se replonger dans cette courte histoire pour comprendre que ceux qui s’opposent à cette date ne le font pas pour des raisons idéologiques : pour eux, c’est de la souffrance pure et simple. Au nom de l’unité nationale et de l’unité nationale, les Français rapatriés d’outre-mer vous demandent de ne pas retenir cette date !

Mme George Pau-Langevin. Je voudrais redire à M. Becker que nous ne sommes pas du tout dans un débat sur la repentance. Je ne connais personne qui ait réclamé, où que ce soit, une repentance de qui que ce

soit. Ce que l’on attend, c’est que les commémorations regroupent bien toutes les phases de notre histoire. Or l’esclavage en était absent, et il est bon qu’il soit réintégré dans la mémoire nationale.

Il ne s’agit pas de rappeler un certain nombre de faits pour attiser des conflits. M. Kodderitzsch a relaté, avec beaucoup d’émotion, la souffrance de quelques-uns. Aujourd’hui, nous cherchons, par les commémorations, à faire en sorte que l’on puisse partager. En ce sens, les commémorations sont un moyen de renforcer la cohésion nationale.

J’ai une grande admiration pour ce que fait le comité de la « route des abolitions », où je suis allée. Pour beaucoup de citoyens de l’outre-mer, apprendre que des paysans français avaient réclamé à Champagney, dès la Révolution, l’abolition de l’esclavage, fut très émouvant. Ils n’auraient jamais imaginé que leur sort pût les préoccuper !

Une commémoration bien faite et bien comprise peut aider à partager une souffrance. Il est très réconfortant de ne pas se sentir isolé. Le Pape s’est incliné à Goré, à la mémoire des esclaves. Ce fut un moment extrêmement important, qui a permis de réconcilier certains avec leur présent. Il ne faut pas partir de l’idée qu’une commémoration va diviser ou séparer ; elle peut au contraire réconcilier et rapprocher.

Il ne faudrait pas que ces débats sur les lois mémorielles donnent l’impression que l’on veut éliminer certains faits de la mémoire nationale.

Je suis allée à Ellis Island. Le fait qu’il y ait, dans le port de New York, un monument à la gloire des immigrants, un musée qui rappelle leur arrivée et leurs souffrances, prouve que le pays a conscience de s’être construit sur leurs souffrances. Leur rendre hommage en rappelant que ce sont eux qui ont bâti l’Amérique est très émouvant, notamment pour les nationaux américains, quelle que soit leur origine.

Les cérémonies commémoratives sont en effet de plus en plus désertées. Je pense que cela est dû fait que celles-ci sont « desséchées ». On pourrait en faire des moments festifs, des moments forts, en y associant les écoles. Autour du 27 avril, par exemple, nous avons organisé des cérémonies qui étaient très chaleureuses, avec de nombreux jeunes. Il faudrait donc réfléchir à la manière de mener ces commémorations. Si l’on continue à se contenter de cérémonies un peu tristes, avec juste un discours officiel, on découragera les gens et on ne pourra pas faire passer chez les jeunes les valeurs que nous souhaitons leur transmettre.

Mme François Vergès. Comment associer le plus grand nombre de participants aux commémorations ? Beaucoup ont remarqué qu’ils s’y retrouvaient souvent bien seuls. Les rapports du CPME montrent pourtant qu’il y a eu en 2005, 2006 et 2007 bien plus de commémorations que nous aurions pensé, parfois même dans de petites villes ou dans des écoles qui n’ont rien à voir avec l’histoire de l’esclavage. Je rejoins M. Pichot : les gens sont curieux, ils veulent comprendre et aller plus loin.

(...)http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr-miqm/07-08/c0708012.asp#P9_174

Questions mémorielles : le rapport complet de l'Assemblée nationale (XV)

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous pré-sente la quinzième partie du Rapport de la Mission d'information sur les questions mémorielles publié sur le site de l'Assemblée na-tionale.

Pour connaître la position du Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme], lisez :

Liberté pour l'Histoire ou Liberté pour nier l'Histoire ? http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=24286

Table ronde sur « Les questions mémorielles et la recherche historique »

(Extrait du procès verbal du mardi 8 juillet 2008)

Présidence de Mme Catherine Coutelle, vice-présidente

La mission d’information sur les questions mémorielles a organisé une première table ronde sur le thème « questions mémorielles et recherche historique » avec les invités suivants : Mme Martine de Boisdeffre, directrice des Archives de France, Mme Suzanne Citron, historienne et historiographe, Mme Martine Cornède, directrice du centre d’archives d’Outre-Mer, Mme Françoise Gicquel, commissaire divisionnaire, chef de la section des archives au service des Archives et du Musée de la Préfecture de Police, M. le colonel Frédéric Guelton, directeur de recherche au service historique de l’Armée de Terre, Mme Anita Guerreau, ancienne directrice de l’École des Chartes, directrice de recherche au CNRS, M. Hervé Lemoine, conservateur du patrimoine, chargé de la mission d’expertise pour la création d’un centre de recherche et de collections permanentes dédié à l’histoire civile et militaire de la France auprès de la ministre de la culture et du ministre de la défense, M. Gilles Morin, historien, président de l’Association des usagers du service public des archives nationales, M. Jean-Christian Petitfils, historien, M. Olivier Pétré-Grenouilleau, historien et M. Henry Rousso, historien, directeur de recherche au CNRS.

Mme Catherine Coutelle, vice-présidente de la mission d’information : Je vous remercie, Mesdames, Messieurs, d’avoir répondu à l’invitation de cette mission dont le Président Bernard Accoyer est à l’origine de la création. Il m’a priée de bien vouloir l’excuser pour son absence mais il est

en ce moment même requis par les travaux de la séance publique.

Après plusieurs auditions individuelles, nous inaugurons aujourd’hui un nouveau cycle à travers l’organisation de tables rondes sur cette question complexe qu’est l’articulation entre devoir de mémoire, loi, enseignement et commémoration. Les auditions tenues jusqu’à présent nous ont permis de définir les termes du débat : que sont l’histoire et la mémoire, que faut-il entendre par « devoir » ou « travail » de mémoire ? Elles nous ont également donné l’occasion de mesurer les craintes du monde intellectuel à l’égard des lois mémorielles sans que soit pour autant mise en cause la légitimité des pouvoirs publics et des élus à intervenir dans ce domaine. Les six tables rondes que la mission a programmées à partir d’aujourd’hui doivent nous permettre d’approfondir notre réflexion en abordant les questions de manière concrète : notre mission aura en effet d’autant mieux travaillé que son rapport fera état de préconisations précises.

La logique voulait que cette première table ronde soit consacrée à la recherche historique, qui est à la source des travaux et des publications permettant d’aborder de manière scientifique la compréhension du passé. Les autres tables rondes aborderont quant à elles les questions suivantes : la liberté d’expression des historiens, le rôle de l’école dans la transmission du passé, la concurrence des mémoires, le processus commémoratif, le rôle du Parlement. Nous souhaiterions, enfin, que l’ensemble de ces problèmes soit évoqué en tenant compte de leur dimension européenne.

Dans quelles conditions les historiens peuvent-ils travailler sereinement ? Je vous propose d’essayer de répondre à cette question en abordant trois thèmes : les méthodes de travail des historiens, l’implication des pouvoirs publics dans la recherche historique et, enfin, le rôle social de l’historien. En effet, nous lisons, nous entendons les historiens mais nous connaissons mal le travail effectué en amont de la publication. En outre, le mot « historien » n’est pas univoque : quid des chercheurs, des compilateurs, des universitaires, des histoires indépendants et des amateurs ? Comment les historiens travaillent-ils ? Sont-ils solitaires ou solidaires ? Comment choisissent-ils leurs thèmes de recherche ? L’autocensure est-elle une réalité ? Comment s’effectue la collaboration sur le plan international ? Existe-t-il des modes historiques ? Certains domaines de l’histoire de France sont-ils laissés aux seuls chercheurs étrangers ? A l’inverse, les historiens français sont-ils présents dans des secteurs historiques particuliers à l’étranger comme, dit-on, dans le cadre des negro-americans studies ?

M. Henry Rousso : Une longue expérience de chercheur – j’ai eu en particulier l’honneur de diriger pendant dix ans l’Institut d’histoire du temps présent – me permet de dire que le métier d’historien est à la fois ouvert – par nature – et fermé – en l’occurrence par les normes universitaires, même si le rôle des historiens non universitaires est essentiel, notamment en ce qui concerne les questions qui préoccupent cette mission. Il serait en l’occurrence d’autant plus absurde que les

historiens dits professionnels revendiquent je ne sais quel monopole sur les divers modes d’expression du discours historique que ceux-ci appartiennent à tous. J’ai même eu l’occasion, récemment, d’écrire un article pour une revue américaine intitulé : « À quoi servent encore les historiens ? ».

Enfin, la discipline historique a évolué en France à peu de choses près comme les sciences sociales : elle se pratique de manière collective – au sein de laboratoires ou d’unités de recherche – et sur un plan international.

M. Jean-Christian Petitfils : Je vous remercie tout d’abord de votre invitation. Si j’ai une formation universitaire, je ne suis pas quant à moi un historien universitaire mais sans doute mon indépendance garantie-t-elle également ma liberté.

Il me semble important de distinguer l’histoire et la mémoire : si la seconde se fonde sur une sélection, par un groupe ou une collectivité, d’un certain nombre de faits visant à exalter ou à stigmatiser telle ou telle politique, la première cherche à comprendre et à faire comprendre dans le cadre d’une quête de vérité. Si, en outre, l’historien analyse des documents et confronte les témoignages, il utilise également les outils modernes lui permettant d’appréhender le passé – je songe, en particulier, aux statistiques ou à l’informatique. À ce propos, je rêve de la numérisation des séries 01 – actes royaux – , F7 – archives de police – ou K – cartons des rois - des Archives nationales (Sourires) !

Il existe plusieurs méthodes d’approches historiques, y compris à partir de la littérature. Michelet, pour qui l’histoire était la résurrection du passé, ne permet-il pas de saisir une atmosphère ou une situation mieux que tel ou tel document ? Les écoles historiques sont par ailleurs nombreuses, qu’elles soient positivistes, marxistes ou chrétiennes, par exemple. De la même manière, l’enseignement de l’histoire a connu des modes, entre l’histoire-bataille et l’histoire des infrastructures économiques, pour user de la vulgate marxienne longtemps en vigueur à la Sorbonne – ce qui a d’ailleurs empêché l’émergence d’une réflexion sur l’histoire politique.

M. Olivier Pétré-Grenouilleau : J’ai été un peu surpris de la contradiction entre l’objectif de promotion du devoir de mémoire qui est celui de la mission et l’interrogation sur les conditions dans lesquelles les historiens peuvent travailler sereinement. Il est en effet selon moi difficile de concilier le devoir de mémoire tel qu’on l’entend aujourd’hui et le travail de l’historien. Il me semble que deux points essentiels distinguent l’actuelle compréhension du devoir de mémoire et les commémorations. D’une part, le champ d’application du premier tend à s’étendre de plus en plus : lois mémorielles, programmes scolaires, voire rites d’intégration dans la communauté nationale comme ce fut le cas avec l’inscription du thème du devoir de mémoire parmi les matières obligatoires du service militaire civique ; nous sommes donc passés d’un ensemble de cérémonies inscrites dans la vie sociale à une valeur nationale fondatrice.

D’autre part, le devoir de mémoire s’approprie d’une manière de plus en plus segmentée culturellement, socialement, communautairement. Autant les commémorations visaient à fédérer, autant le devoir de mémoire divise dès lors que chacun tient à faire connaître sa mémoire au sein du mémorial national, ce qui ne manque pas de susciter des embouteillages et des concurrences multiples.

En outre, cette mutation de la mémoire officielle conduit à confondre mémoire et histoire, la première étant considérée comme supérieure à la seconde puisqu’elle est censée renvoyer au passé sans médiation aucune.

Je note, de plus, que parler de la mémoire au singulier revient à la considérer comme une entité transcendante alors qu’elle est construite et plurielle.

De surcroît, la mémoire se distingue de l’histoire en ce qu’elle repose sur un registre sensible et affectif, l’analyse historique étant quant à elle censée complexifier le débat et susciter sans fin des controverses. Mémoire et histoire ont donc leur légitimité mais sur des plans différents. Institutionnaliser le devoir de mémoire revient en l’occurrence à essentialiser des valeurs à partir de la mise en scène de moments choisis du passé, ce qui entraîne le court-circuitage du travail de l’historien et annihile l’idée même d’histoire. S’il s’agit seulement de commémorer, nul besoin de chercheurs : il nous faudra seulement quelques grands prêtres de la vérité ! Cette passion française pour la mémoire me semble liée à une crise politique dont témoigne l’incapacité à élaborer un projet collectif.

Enfin, si l’histoire implique également une part de mémoire – que l’on songe, par exemple, à Clovis et au vase de Soissons – , cette dernière a été intégrée lentement au processus historique ; elle renvoie d’ailleurs à l’imagerie d’Épinal et chacun sait qu’en tant que telle, elle n’est pas à proprement parler « l’histoire » et peut être déconstruite ; de la même manière, l’historien Alain Boureau a montré, voilà quelques années, combien le « droit de cuissage » relevait du mythe. Il n’en va en revanche pas de même s’agissant de la mémoire vive revendiquée par des groupes mémoriels que le politique décide immédiatement d’inscrire dans l’histoire par le biais de la loi : entre les deux, il y a une différence de nature, et pas seulement de degré.

Mme Suzanne Citron, historienne et historiographe : Il ne faut pas accabler les revendications mémorielles : elles s’expliquent essentiellement par la façon dont la IIIe République a écrit le récit de l’identité nationale. Ce dernier se caractérise par l’intrication de la mémoire et de l’histoire, comme en témoigne en effet l’histoire de Clovis et du vase de Soissons, mais il fait davantage la part belle à l’hagiographie qu’à la réalité factuelle.

M. Olivier Pétré-Grenouilleau : Cette construction est en effet assez typique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, quand l’histoire

procède encore largement de la littérature, comme en témoigne l’œuvre de Michelet. Ce n’est qu’avec L’introduction aux études historiques de Langlois et Seignobos que s’opère le tournant méthodologique de la scientificité mais, aujourd’hui, il n’est plus possible d’entretenir la confusion entre mémoire et histoire ou histoire et roman national. L’historien a pour mission de donner du sens en essayant de comprendre comment telle ou telle période se comprenait elle-même et non en y projetant des représentations contemporaines. Je le répète : il n’est pas dans mon intention d’accabler les revendications mémorielles car mémoire et histoire sont l’une et l’autre légitimes quoiqu’elles fonctionnent sur des registres différents.

Mme Suzanne Citron : S’agissant du rôle des historiens, il y a un malentendu. Je rappelle simplement que Clovis et le vase de Soissons font toujours partie des programmes d’histoire, tout comme la France mythologique et mythique qu’ils désignent.

M. Christian Vanneste : Parce que la mémoire relève partiellement de l’affect national et qu’elle contribue à conforter la citoyenneté, elle concerne les élus. L’histoire, quant à elle, ne relève-t-elle pas aussi de ce que j’ai appelé, non sans provocation, une « science molle » ? Par ailleurs, entre l’histoire scientifique et celle qui est enseignée, n’y-t-il pas une déperdition ? Paul Ricœur a mentionné quatre difficultés substantielles inhérentes au métier d’historien : la sélection des faits, le choix des schèmes de causalité, la sympathie à l’endroit de l’objet de la recherche, la distance historique. Si Michelet est un magnifique écrivain, il fait un piètre historien ! Comment donc, dans ces conditions, être serein ?

Mme Anita Guerreau : Je suis d’accord sur un point avec M. Vanneste : la question de la distance historique. Il est en effet très difficile, pour un historien, de ne pas projeter sur le passé la doxa de son temps. Les historiens, de ce point de vue-là, on beaucoup gagné à travailler avec les anthropologues.

Par ailleurs, je suis très reconnaissante aux initiateurs de cette mission qui ont permis d’aborder des questions essentielles en dépit des difficultés.

S’agissant de l’histoire, je ne sais pas si elle est une science « molle » ou non mais il est certain qu’elle relève des sciences humaines, comme toutes les sciences le sont : le succès, l’erreur, l’échec, la fraude même n’en épargnent aucune. En outre, le CNRS permettant aux chercheurs en sciences « humaines » et sociales de travailler avec des chimistes, des physiciens, des géologues, j’ai pu constater combien leurs méthodes sont semblables puisqu’ils procèdent tous à des choix à partir d’un certains nombre d’hypothèses qui seront ensuite validées ou non.

M. Christian Vanneste : L’histoire, en revanche, ignore l’expérimentation.

Mme Anita Guerreau : La météorologie aussi, comme d’autres sciences ! De surcroît, la durée de formation d’un historien est de huit ans, comme

pour n’importe quel physicien ou chimiste ; il acquiert par ailleurs des méthodes et une déontologie ; enfin, la difficulté de la transmission des connaissances scientifiques aux élèves est en effet patente dans le domaine historique mais elle l’est tout autant dans les autres disciplines. Sur ce sujet, Mme Suzanne Citron a ouvert des pistes passionnantes.

M. Jean-Christian Petitfils : La dissociation entre histoire et mémoire est de plus en plus grande. Le roman national de l’historiographie républicaine, de Lavisse à Mallet-Isaac, comprenait une part de nationalisme. Si, aujourd’hui, l’histoire répugne à se mettre au service de la mythologie nationale, il n’en va pas de même de la mémoire – que l’on songe par exemple aux lectures des épopées johanniques ou gaullistes, voire, d’un autre point de vue, à la réévaluation du rôle et de la personne du chevalier d’Assas ! C’est là un domaine qui relève du périmètre politique dès lors que le rassemblement national est en jeu.

M. Olivier Pétré-Grenouilleau : Si, Monsieur Vanneste, l’histoire n’est évidemment pas une science exacte, l’historien n’entend pas graver dans le marbre des découvertes précaires. En outre, votre lecture de Paul Ricœur est peut-être un peu sélective : n’a-t-il pas déclaré que la mémoire dicte et l’écrivain écrit ? Il voulait également remplacer l’expression « devoir de mémoire » par celle de « travail de mémoire ». Enfin, si l’histoire n’est pas, en effet, une science exacte, il ne faut pas pour autant considérer la mémoire comme une entité per se qu’il suffirait d’accueillir depuis l’empyrée.

Mme Catherine Coutelle, vice-présidente : Les historiens français en viennent-ils à ignorer certains domaines de recherches en raison des crispations mémorielles ? Quels sont ces « trous » de l’histoire ?

M. Gilles Morin : Pour être utile, cette table ronde n’en est pas moins surprenante : non seulement les députés semblent en effet s’interroger sur la légitimité scientifique de l’histoire mais ils paraissent craindre que les historiens n’outrepassent leur fonction. Or, si Paul Ricœur, puisqu’il est question de lui, n’a jamais douté de la scientificité de la méthode historique, les historiens demeurent quant à eux fidèles à leur vocation en respectant les règles qui leurs sont imparties. Un sénateur n’a-t-il pas prétendu qu’il fallait se prémunir des « fouille-merde » ? Il faut revenir aux fondamentaux de ce débat.

Mme Catherine Coutelle, vice-présidente : Même si certaines questions sont en effet récurrentes, il ne me semble pas que la scientificité historique ait été remise en question, et surtout pas à travers la distinction entre histoire scientifique et histoire enseignée.

Mme Marie-Louise Fort : Je tiens à rassurer M. Morin : si cette mission d’information a été créée, c’est parce que le législateur a besoin du travail des historiens et que ce dernier tient à lutter contre sa propre tentation, parfois, de vouloir écrire l’histoire. Non seulement nous comptons sur vous pour faire pièce à la légende nationale mais nous comprenons fort bien

que l’histoire soit aussi composée de ce substrat subjectif inhérent à la personne de l’historien. Les parlementaires, quant à eux, ne peuvent qu’être modestes et à l’écoute. Nous agirons en respectant votre apport.

M. Henry Rousso : Il est évident, Madame la vice-présidente, que les historiens sont confrontés à une manière de censure, qu’elle soit de leur fait ou de l’état de la société à un moment donné. Jusqu’ici, ils n’avaient par exemple que fort peu investi le champ de la violence – torture, viols – en ce qu’il peut avoir d’immédiat, de proche, de local presque. Or, nous nous demandons aujourd’hui si l’historien doit « entrer » dans la chambre à gaz ou dans la chambre de torture. Certes, il est toujours possible d’identifier des « trous » mais le débat autour des questions mémorielles a sans doute restreint notre champ de réflexion : d’une part, je ne suis pas certain qu’il ait été très fructueux au sein de la corporation ; d’autre part, il faut bien se rendre compte que nous ne sommes pas les seuls à nous poser ce genre de questions, comme en témoignent les exemples espagnols – loi de réconciliation –, latino-américains ou Est européens. Néanmoins, compte tenu de l’ancienneté de la tradition démocratique dans notre pays, je considère que ce débat a été une régression : faut-il encore insister autant sur la distinction entre l’histoire et la mémoire alors que tout l’enjeu était de déplacer cette alternative ? L’histoire, en effet, est un vecteur de mémoire : pas de construction identitaire d’une nation sans les historiens ! La notion de devoir de mémoire, issue des réflexions autour de la Shoah, est née de leurs travaux ! Les revendications des victimes n’auraient pas abouties sans eux !

Enfin, le problème n’est pas de savoir si l’histoire est une science dure ou molle : ce n’est pas une science expérimentale et elle n’est pas reproductive, voilà ce que l’on peut en dire sur le plan épistémologique. La vraie question consiste à déterminer la frontière entre l’intervention publique et la production de connaissances et il est à ce propos naïf de croire que le public ou les élèves auront un jour la science historique infuse ! L’enjeu : que chacun, dans notre société démocratique, trouve sa place par rapport au savoir.

M. Christian Vanneste : Si les hommes politiques ne se sont jamais appuyés sur des théories physiques pour asseoir leurs conceptions de la citoyenneté, ils se sont en revanche toujours fondés sur une conception de l’histoire. Par exemple, la lecture qu’ils feront de la place de la Vendée dans l’historiographie révolutionnaire sera déterminante.

Mme Suzanne Citron : Comment remplacer le roman national ? Il est vrai que la mythologie républicaine a occulté la Vendée et qu’il faut substituer à l’image d’Épinal du petit Joseph Bara mourrant pour la République les perspectives ouvertes d’une histoire nationale plurielle.

Mme Martine Billard : Il serait dommage que les participants à cette table ronde considèrent que nous pensons tous, nous, députés, que c’est au Parlement d’écrire l’histoire.

M. Christian Vanneste : Ce n’est pas du tout ce que j’ai dit.

Mme Martine Billard : Il n’est pas possible de confondre l’histoire-recherche – dont font partie par exemple les études vendéennes – avec l’histoire-enseignement. Je ne pense pas qu’en cette dernière occurrence même le Parlement doive fixer un cap. Un changement de majorité devrait-il entraîner une modification des programmes ? Ce serait de très mauvaise politique. En revanche, c’est au législateur, avec les historiens, de définir la nature des cérémonies mémorielles afin de dessiner une mémoire nationale adaptée à notre époque.

Mme Catherine Coutelle, vice-présidente : Je vous propose de passer au deuxième thème de cette table ronde consacré à l’implication des pouvoirs publics et, plus particulièrement, à la manière dont ces derniers peuvent contribuer à préserver les outils, les matériaux et les sources de la recherche, notamment en ce qui concerne l’archivage. Comment le législateur peut-il encourager la recherche sans pour autant s’impliquer dans son contenu ? Comment les institutions publiques peuvent-elles ouvrir des débouchés aux historiens ? La recherche historique reste-t-elle franco-française ou bien intéresse-t-elle nos partenaires européens ?

Peut-être M. Lemoine pourrait-il évoquer son rapport sur la Maison de l’histoire de France qui a été rendu public au mois de juin ?

M. Hervé Lemoine : Les archives sont les sources principales de la recherche historique. Or il se trouve que le projet dont je fais l’expertise s’intéresse à tous les matériaux autres que les archives. Il serait donc plus opportun que j’intervienne après les archivistes. Pour autant, j’aimerais réagir dès maintenant aux propos d’Henry Rousso sur la difficulté qu’il y a à mieux faire connaître, d’une façon générale, les résultats de la recherche auprès du grand public. Les pouvoirs publics pourraient s’engager en ce sens. Passés les colloques, les journées d’études et les publications, la transmission des évolutions de la recherche et la connaissance des mécanismes qui sous-tendent cette recherche ont du mal à atteindre un large public.

Mme Martine de Boisdeffre : Je parlerai des grands axes de la politique que nous essayons de mener à l’intention des chercheurs, mais je ne parlerai pas pour les institutions de recherche ou d’autres organismes ne relevant pas de ma compétence.

Les archives, certes, sont la source principale de l’histoire ; mais elles n’en sont pas la source exclusive. Il s’agit par ailleurs d’une source construite : les sources du passé sont construites à partir de ce qui est resté accidentellement, après des catastrophes, des oublis, des pertes. Si nous conservons et communiquons encore aujourd’hui des archives du VIIe siècle, aux Archives nationales, c’est parce qu’elles ont été sauvées, le plus souvent dans les fonds ecclésiastiques. Mais bien d’autres archives n’ont pas été sauvées. Notre mémoire et nos sources archivistiques ne sont pas exhaustives pour le passé. Elles ne peuvent pas non plus l’être

pour aujourd’hui ni pour demain, car la production d’archives au niveau public est telle que nous sommes dans l’impossibilité de tout conserver – le principal travail de la direction des Archives de France étant d’assurer la sauvegarde, le traitement et la communication des archives publiques.

Le premier moyen d’aider les historiens est de constituer des fonds, par ce que nous appelons la collecte. Si nous ne collectons pas aujourd’hui les archives sur des nouveaux supports, nous ne fournirons pas les matériaux pour la recherche à venir. Aider les historiens, c’est d’abord collecter les archives publiques sous toutes leurs formes et à tous les niveaux de production : ministères, administrations centrales de l’État, collectivités territoriales. Nous devons tous – archivistes mais aussi élus et plus généralement tous ceux qui ont une responsabilité en matière d’action publique – veiller à ce que les archives soient bien collectées, puis conservées.

Au-delà des archives publiques, il y a les archives privées : celles que l’on acquiert, que l’on reçoit en dons ou en dépôt. Là encore, nous menons une politique délibérée et volontariste, tout en faisant des choix – nous n’avons pas les moyens de tout acheter. S’agissant, par exemple, des archives de la traite et de l’esclavage, nous avons pu montrer que depuis des décennies, les archivistes avaient recueilli, sauvé, acheté des archives privées sur ces thèmes. Il en est de même s’agissant des archives d’entreprises et des archives des mouvements sociaux.

Évidemment, notre politique évolue : quand on commence à s’intéresser au patrimoine industriel, on s’intéresse aussi aux archives de l’industrie. Lorsque les historiens ouvrent certains champs de recherche, les archivistes essaient de leur côté d’accroître et de développer les fonds en la matière. Inversement, le fait que nous donnions parfois l’impulsion dans tel ou tel secteur peut inciter la recherche historique à approfondir les sujets qui le concernent.

Avant tout, donc, il faut collecter des archives. Et je tiens à dire ici solennellement que ce n’est pas uniquement le travail des archivistes : tous ceux qui produisent des archives publiques doivent penser à les conserver. Si on ne le fait pas, par définition, on limite le champ de la recherche.

Une fois les archives collectées, on peut y accéder, passés certains délais. Mais quels délais poser ? Quelle pratique de dérogations adopter quand les délais ne sont pas échus ? Notre volonté est d’ouvrir au maximum l’accès aux fonds, même avec des dérogations, en veillant à maintenir un équilibre parfois délicat entre des exigences contradictoires : l’ouverture aux chercheurs ou, plus généralement, à tous nos concitoyens ; et la protection de certains intérêts.

Les archives sont constituées de fonds d’archives, de cartons, de « Cauchard », de « Dimab », qui sont beaucoup plus importants. Ce ne sont pas des livres que l’on feuillette, mais des centaines ou des milliers de

documents que l’on doit consulter. Un chercheur peut être spécialisé sur certains fonds, dont il demandera la numérisation, mais pas sur d’autres. Plus généralement, comment aider toute personne qui veut accéder aux archives à s’y retrouver ? En rédigeant ou en élaborant des instruments de recherche, qui permettent de se guider au milieu de la complexité et de la richesse des fonds. C’est d’autant plus nécessaire que les fonds conservés dans les services d’archives publics français, archives nationales, archives territoriales, c’est-à-dire régionales, départementales ou municipales représentent aujourd’hui plus que la distance en kilomètres linéaires séparant Paris de Moscou. Il faut donc aider les chercheurs à se retrouver dans ces fonds.

Nous souhaitons mettre de plus en plus en ligne ces instruments de recherche, même si nous savons que nous ne sommes pas au bout de nos peines. Ainsi, le futur bâtiment des Archives nationales, à Pierrefitte-sur-Seine, comprendra une salle d’inventaires dématérialisés, une salle d’inventaires virtuels permettant aux lecteurs de consulter en ligne les instruments de recherche, d’ajuster et de préciser plus facilement leur démarche.

À côté des instruments de recherche, il y a les guides des sources, qui font le point sur toutes les sources concernant un sujet. Dans le cadre de réflexions et d’échanges menés depuis maintenant trois ans, nous avons publié en mars 2007, à la Documentation française, un guide des sources de l’histoire de la traite et de l’esclavage. On y décrit tout ce que l’on peut trouver comme sources sur le sujet, dans toutes les archives : archives de la défense, Archives nationales, archives territoriales, archives publiques et privées, archives des chambres de commerce et d’industrie. Il faudra de plus en plus mettre en ligne les guides des sources. Mais cela ne saurait qu’être progressif. Il y a tant de fonds, tant d’instruments que nous ne pouvons pas tout faire en même temps.

Comment établir des priorités ? En déterminant ce qui est le plus demandé. C’est exactement ce que l’on fait pour les numérisations d’archives. L’idéal serait d’avoir tout en ligne, mais vous imaginez bien que ce n’est pas pour tout de suite – et ce ne le sera peut-être même jamais. En revanche, prioriser, multiplier, étendre au maximum, répondre aux besoins prioritaires du public est possible.

Sur la numérisation et la mise en ligne, je rappellerai quelques chiffres s’appliquant à tout le réseau des archives : aujourd’hui, 110 millions de pages ont été numérisées par les services publics d’archives, dont plus de 60 millions sont en ligne. Les archives représentent 45 % du patrimoine culturel numérisé au sein du ministère de la culture et de la communication. Un effort considérable a été fait par les archives départementales, qui sont des services décentralisés, et donc par les conseils généraux. Une véritable campagne a été menée en priorité sur des documents réclamés par une part importante de notre public, les généalogistes. Le résultat est éloquent et le processus se poursuit.

Au-delà de la numérisation et de la mise en ligne, je tiens à souligner trois derniers points, à commencer par le travail que l’on peut faire dans le domaine de la valorisation culturelle : publications, expositions, action des services éducatifs et culturels dans les archives. Ces services initient nos enfants ou nos jeunes aux archives et leur donnent ainsi le goût de l’histoire.

Il faut également mentionner les célébrations nationales. Le Haut comité des célébrations nationales est placé auprès du ministère de la culture et de la communication depuis vingt ans. Il publie tous les ans une brochure qui recense les anniversaires de cinquante ans ou de ses multiples qui constituent ou peuvent aider à constituer une mémoire nationale, dans un sens plutôt fédérateur, autour d’éléments – bons ou mauvais – permettant l’émergence d’une conscience commune.

Mais penser la France sans l’Europe paraît très difficile. La publication par Kant de La critique de la raison pure est un événement qui peut être célébré au plan national, dans la mesure où elle a eu un impact très fort dans notre pays. La naissance de Mozart, en Autriche, a également pour nous une dimension nationale, dans la mesure où Mozart a donné certains de ses premiers concerts à Paris.

Enfin, avec mes collègues archivistes de l’Union européenne, nous avons lancé un projet de portail qui a reçu un financement de l’Union européenne et qui a pour objectif de mettre en ligne des archives des quatorze pays participants. Ce projet, piloté aujourd’hui par l’Espagne, illustre, au niveau européen, notre volonté d’ouvrir de plus en plus les archives à la numérisation et à la mise en ligne.

Mme Catherine Coutelle, vice-présidente : L’accès à ces archives numérisées sera-t-il libre ou réservé à des abonnés ?

Mme Martine de Boisdeffre : Libre. Les 60 millions de pages déjà mises en ligne, sur les 110 millions de pages numérisées dont je vous ai parlé tout à l’heure, sont en accès libre sur Internet.

Mme Martine Cordène : Je suis pour ma part directrice des archives nationales d’Outre mer. L’institution que je dirige applique toute la politique que Mme de Boisdeffre vient d’exposer. Mais elle a une petite particularité, qu’elle partage avec les archives du Portugal et de l’Espagne : avoir fait un sort particulier aux archives de la période coloniale. Notre public dépasse le public français ; les sources que nous avons sont partagées avec les anciennes colonies, devenues pays indépendants. Ce public est constitué de chercheurs africains, algériens, de chercheurs de l’université Antilles-Guyane, d’Américains travaillant sur Saint-Domingue, etc. Nous devons répondre de façon très urgente à un public qui a décidé de faire le voyage pour Aix ; il convient donc de préparer son travail.

Par définition, nous n’avons plus de collecte. Nous nous consacrons à du

classement, à la mise au point d’instruments de recherche et à des numérisations de fonds. Les chercheurs des pays devenus indépendants sont très demandeurs et il est de notre devoir de partager ces sources avec eux. Notre champ d’action est très vaste : du XVIIe siècle à 1960, en traversant tous les continents. Nous nous efforçons de faire des choix et de faire en sorte que ces choix répondent à leurs attentes. D’où le lien très fort entre les attentes des chercheurs et notre travail d’inventaire.

Actuellement, nous suivons deux grandes pistes : la mise en ligne de sources concernant les Antilles, la Guyane, la Réunion : registres paroissiaux, registres d’état-civil et correspondances anciennes qui relatent toute l’histoire de ces îles.

Nous sommes un exemple de cette politique de la direction, qui a un écho très fort au-delà de l’hexagone. Je précise que nous ne nous intéressons qu’aux colonies, et cela jusqu’à leur indépendance.

Mme Catherine Coutelle, vice-présidente : Mais je suppose que la collecte continue, s’agissant des Antilles et de la Guyane ?

Mme Martine Cornède : Non, elle s’arrête en 1946. Dans les Antilles et en Guyane, les sources sont collectées par les archives locales. Sans compter, au niveau national, les archives de l’Outre mer.

M. Frédéric Guelton : Ce que viennent de dire Mme de Boisdeffre et Mme Cornède s’applique, en mode décalé, aux deux autres centres d’archives que sont le quai d’Orsay et la défense en termes de collecte, de communication et de conservation. Nous sommes soumis aux mêmes législations et donc aux mêmes problématiques. Bien évidemment, nous n’allons pas jusqu’à Moscou : pour le seul ministère de la défense, nous n’allons pas au-delà de Metz et à un rythme de 6 kilomètres l’an, nous marchons vers Strasbourg, participant ainsi à la construction européenne. (Sourires.)

Un question me paraît devoir être reprise : celle des archives numériques. Un papier, si ancien soit-il, si compliqué soit-il, quelle que soit la langue dans laquelle il a été écrit, sera toujours accessible à l’intelligence humaine dans vingt, trente ou deux cents ans. Alors qu’on pourra mettre un disque dur ou un CD Rom face à un prix Nobel, ils resteront totalement inaccessibles à l’esprit humain. Dans la mesure où nous travaillons pour les générations à venir, je me pose la question suivante : est-ce que les XXe et XXIe siècles, grands siècles de l’information, ne seront pas aussi les siècles de la perte d’informations, de la perte de mémoire de notre société ?

À l’inverse, le support numérique est remarquable pour conserver et préserver les documents écrits. À l’échelle de la défense, nous avons mis en ligne il y a quelques années toutes les fiches individuelles de tous les morts de la Première guerre mondiale – 1,4 million de fiches ; nous prévoyons de mettre en ligne et de rendre accessibles à tous, en toute

transparence, tous les journaux des marches et opérations, c’est-à-dire les récits au jour le jour de la vie de tous les régiments de l’armée française de toute la Première guerre mondiale. Ce projet devrait aboutir à la fin de cette année.

Vous nous avez interrogés sur la mise à disposition des archives. Quelle que soit la loi, quels que soient les décrets qui suivront, pour aider à la recherche historique, il faut pouvoir accueillir à Paris – les principaux centres d’archives centrales s’y trouvant – les étudiants qui viennent et qui n’ont pas un sou vaillant. Pour travailler dans les archives, quand on n’est pas Parisien, c’est un luxe !

Le ministère de la défense, pour sa fonction archives/recherches historiques, est en réseau informel, mais bien vivant, avec l’ensemble des pays de l’Union européenne et avec l’Amérique du Nord. D’où ces quelques remarques :

Les Canadiens, plutôt que le terme de « mémoire », utilisent le terme d’« héritage ». Cela me semble remarquable : l’héritage, pour une nation, recouvre à la fois ce qu’elle a tendance à glorifier et les pages noires de son histoire, qu’elle a tendance à occulter. Dans un héritage, on prend tout.

La conservation des archives est un véritable enjeu de mémoire nationale. Celles-ci sont constitutives de l’identité nationale. Quand elles sont détruites, le travail des historiens se trouve devant un grand vide.

Aujourd’hui, l’Historial de Péronne essaie, avec l’ensemble des pays de l’Union européenne, de retravailler la question des pertes de la Première guerre mondiale : comment comptait-on les morts pendant la Première guerre mondiale, dans tous les pays, empire ottoman inclus ? Quels rapports les sociétés entretenaient-elles avec la mort connue, lorsqu’elle était connue ?

L’Allemagne est incapable, pour l’essentiel, de travailler sur ses morts de la Première guerre mondiale parce que la plus grande partie des archives militaires allemandes a été détruite lors des bombardements alliés de la Seconde guerre mondiale. Dans de nombreux pays de l’ex Europe de l’Est appartenant aujourd’hui à l’Union européenne, les archives ont été en partie détruites d’abord par les Allemands, ensuite par les Soviétiques et enfin partagées par les pays successeurs.

La question de la conservation instantanée des archives est fondamentale. Une des grandeurs actuelles de la France est de détenir et de gérer une partie de la mémoire européenne. Dans les différents centres d’archives français, il y a davantage d’informations et de documents sur l’histoire d’un certain nombre de pays de l’Union européenne actuelle qu’ils n’en possèdent eux-mêmes !

Mme Catherine Coutelle, vice-présidente : Nous savons que les services

d’archives rencontrent des problèmes liés à la conservation des papiers, notamment à partir du milieu du XIXe siècle. Avez-vous encore des soucis ? Il semble que le numérique ne soit pas aussi stable et pérenne qu’on avait bien voulu nous le faire croire.

Mme Martine de Boisdeffre : Je voudrais nuancer les propos de M. Guelton. Il faut toujours distinguer ce qui est produit sous une forme électronique originale de ce qui ne l’est pas.

Depuis les années quatre-vingt, les Archives nationales conservent, par exemple, des grandes bases de données de l’INSEE ou de grands instituts de recherche qui étaient déjà des archives dématérialisées, c’est-à-dire des archives électroniques. Aujourd’hui, on assiste à une démultiplication des producteurs, qui ne sont pas seulement des grands instituts de recherche, et des types d’archives produites ; ce ne sont plus uniquement des bases de données. Depuis plusieurs années nous travaillons avec la direction générale de la modernisation de l’État pour mettre en place la collecte et la conservation de ces archives.

Au-delà, il y a les documents que vous numérisez pour les mettre en ligne ou pour ne plus avoir à les communiquer. En effet, communiquer aux chercheurs un papier déjà fragilisé le fragilise encore plus. Voilà pourquoi les campagnes de numérisation prennent aussi en compte le problème de la conservation préventive. Cela dit, comme dans le premier cas, il nous faudra changer certains supports.

Mme Françoise Gicquel : J’interviens en tant que commissaire divisionnaire, chef de la section des archives au service des Archives et du Musée de la Préfecture de Police. Je ne suis donc ni archiviste, ni historienne. La Préfecture de Police est une vieille dame qui n’a que 208 ans, et nos archives ne remontent pas à Clovis. Depuis dix ans, tous les préfets de police ont manifesté leur volonté d’ouvrir ces archives. Deux périodes majeures ont suscité quelques polémiques : la Seconde guerre mondiale et la guerre d’Algérie.

Une dérogation générale, impulsée par M. Jospin, a été accordée en 1997, concernant les archives administratives datant de l’Occupation, de 1940 à 1945 ; 70 % des fonds de la Seconde guerre mondiale sont donc librement consultables. Nous avons également accordé 79 dérogations concernant les archives relatives aux brigades spéciales.

Concernant la guerre d’Algérie, une circulaire centrale, là encore impulsée sous le mandat de M. Jospin, préconisait en avril 2001 une large ouverture aux chercheurs et au monde universitaire. 77 dérogations ont donc été accordées, notamment à de nombreux chercheurs étrangers, par exemple algériens ou britanniques, ces derniers étant très friands des documents de cette époque.

Nous sommes sélectifs au niveau universitaire, mais les simples étudiants en maîtrise ont accès, par dérogation, à ces archives récentes. Nous leur

demandons simplement une attestation de leur professeur. La Préfecture mène donc une politique libérale depuis dix ans en la matière et 99 % des demandes de dérogations obtiennent satisfaction. Je précise, s’agissant de la Deuxième guerre mondiale, que nous recevons également les descendants, notamment de déportés ou de fusillés.

Nous travaillons enfin en étroite collaboration avec les Archives de France, puisque nous faisons partie de l’Observatoire national des dérogations et que nous remettons tous les ans un rapport.

Mme Catherine Coutelle, vice-présidente : Monsieur Lemoine, vous aviez reçu du Président de la République une lettre de mission vous demandant de proposer des solutions concrètes en vue de la réalisation du Centre de recherche de collections permanentes dédié à l’histoire civile et militaire de la France et, en particulier, de confirmer la vocation patrimoniale des Invalides. Vous avez fait un rapport qui a été remis fin avril 2008 et rendu public en juin 2008. Vous y abordez différentes questions comme : « quand l’État se mêle d’histoire », « la remise en cause du roman national », toutes sortes de sujets que nous abordons régulièrement. Pouvez-vous nous parler de ce rapport ?

M. Hervé Lemoine : On a cité de nombreux historiens comme Michelet ou Paul Ricœur. Je citerai pour ma part Braudel, qui disait qu’il fallait décrire, voir et faire voir pour faire comprendre l’histoire. C’est un peu le fil que j’ai essayé de tenir dans ce projet qui repose sur le constat selon lequel le rapport entre les Français et leur histoire et assez brouillé et conflictuel. Autant le débat est nécessaire et salutaire en histoire, autant les polémiques ne le sont pas. L’idée a été de donner une audience plus « grand public » à certains débats qui peuvent parcourir la communauté des historiens, afin de mieux faire connaître leurs pratiques, leur déontologie et leurs sujets de recherche. Il s’agit de se tourner vers le plus grand public possible. C’est la clef de voûte des propositions qui sont faites dans ce rapport.

Nous avons également remarqué qu’il existait en France un réseau extrêmement dense de musées d’histoire – probablement près d’un millier – qui n’ont pas du tout la même visibilité et la même reconnaissance que les musées des beaux-arts. Il faut dire qu’il n’existe pas de grandes institutions susceptibles de porter la reconnaissance de ces collections et l’intérêt de ce type d’établissements. Il faudra peut-être prévoir de doter d’une tête de réseau ces très nombreux musées d’histoire qui jouent et qui peuvent jouer un véritable rôle de médiation entre la recherche, l’histoire et les citoyens français comme les très nombreux étrangers qui viennent visiter notre pays : avant qu’ils aillent visiter les châteaux de la Loire ou Versailles, personne ne leur présente, même de façon succincte, notre histoire de France.

Nous avons considéré qu’un musée d’histoire, quel que soit son objet, ne devait pas être séparé du domaine de la recherche et qu’il fallait absolument adosser à cet établissement une forme d’institut ou en tout

cas prévoir de le mettre en prise directe avec la recherche. Le Parlement nous a ouvert une voie très intéressante, avec la loi d’orientation sur la recherche de 2006, qui autorise la création de campus de recherche ou de réseaux thématiques de recherche, associant des établissements de différente nature. Grâce à ce type de dispositions, on pourra peut-être créer, c’est en tout cas une proposition que je formule, un réseau thématique de recherches sur l’histoire de France de longue durée – notion empruntée à Braudel – autour d’un thème qui soit en cohérence avec la localisation, à savoir les Invalides, et avec les collections qui sont déjà présentes aux Invalides : l’histoire de l’État Nation. C’est un choix assumé, à partir de ce que sont les Invalides, de ce que sont les collections des quatre musées qui s’y trouvent. Il ne s’agit pas d’une création ex nihilo. Il s’agira de réunir dans une stratégie d’ensemble quatre établissements patrimoniaux importants, assez peu connus du grand public, mais qui possèdent pourtant des collections intéressantes autour de l’État Nation.

Cela nous permettrait d’aborder la question du roman national : comment celui-ci a-t-il été construit ? Comment ont été érigées certaines mythologies ou certaines figures nationales emblématiques de ce qu’était ou de ce que voulait être cet État Nation ? Ce serait une façon de montrer comment l’historien doit travailler pour analyser, réévaluer la place de ces grandes figures « mythologiques » de notre histoire nationale.

Au-delà, l’idée est de montrer que la recherche dans les sciences humaines et en particulier en histoire, répond certes à une demande sociale, mais surtout à une utilité sociale. Grâce à des expositions qui seraient volontairement montées conjointement par des commissariats aux expositions composés d’historiens et de conservateurs, on prouverait cette utilité sociale en restituant au grand public des résultats de la recherche sur notre histoire.

En lisant le compte rendu des auditions précédentes, j’ai constaté qu’il y avait encore de nombreux débats sur ces deux ensembles conceptuels que sont la mémoire et l’histoire. Je suis d’accord avec Henry Rousso : pour les historiens, c’est un débat, sinon clos, du moins maîtrisé ; mais ce n’est pas le cas dans la société actuelle. Paul Ricœur disait qu’il était essentiel de rendre nos attentes plus déterminées et nos expériences plus indéterminées. Je suis d’accord : nous devons être conscients que si notre passé nous façonne, il ne nous enchaîne pas non plus.

M. Gilles Morin : Mme la directrice des Archives de France a évoqué la difficulté de s’y retrouver, dans les centaines de milliers de kilomètres d’archives, même si ce qui a été entrepris récemment, en matière d’inventaires, pour les futurs bâtiments de Pierrefitte, devrait s’avérer très précieux.

Un des problèmes, auquel le Parlement devrait être très attentif, est celui de la balkanisation des archives. Leur éclatement était déjà assez important, puisque quelques ministères ne déposent pas leurs archives aux Archives nationales : l’armée, le ministère des affaires étrangères. En

outre, ces ministères sont en voie de réorganisation, ce qui provoquera un problème d’accès conjoncturel – qu’on va retrouver aux Archives nationales. Dans les cinq années qui vont venir, les difficultés vont donc s’accumuler pour les chercheurs. Enfin, la poursuite de la décentralisation aboutira à la destruction annoncée, même partielle, de la direction des Archives de France. Cette balkanisation va donc continuer.

Quelle solution proposer ? Parmi les pistes possibles, la création d’instruments de recherche communs pourrait être envisagée. Vous avez évoqué tout à l’heure les guides. Il faudrait absolument les multiplier, notamment sur les questions douloureuses. Il faut aussi pouvoir aménager ceux qui existent : le fameux guide d’histoire de la Seconde guerre mondiale, qui était un magnifique instrument, est aujourd’hui dépassé. La mise en ligne de ces instruments et leur actualisation est un problème permanent. À mon sens, seuls les pouvoirs publics ont l’autorité nécessaire pour faciliter ce genre de choses.

Il ne faut pas s’endormir sur nos lauriers en disant que nous avançons. Les problèmes sont énormes, surtout pour les étudiants étrangers – à commencer par les problèmes financiers. Ces étudiants étrangers sont extrêmement nombreux, notamment à Aix-en-Provence. Mais ils ont été freinés par les difficultés rencontrées aux Archives nationales depuis quelques années. Il faut trouver le moyen de les faire revenir. Le regard des historiens étrangers est essentiel. On connaît le rôle essentiel d’un Paxton, s’agissant de la Seconde guerre mondiale. D’autres étrangers, notamment allemands, ont joué un rôle considérable, s’agissant de la guerre d’Algérie. Il faut donc encourager leur venue et de ce point de vue, le législateur a sans doute un rôle à jouer.

Enfin, je crois que les archives parlementaires seraient à développer. Un comité d’histoire parlementaire et politique a été créé, mais il faudrait l’aider. Il convient de faciliter la connaissance du travail parlementaire et des sources parlementaires qui sont pour l’instant assez difficiles d’accès. En outre, très peu de sources anciennes ont été publiées. Or les sources parlementaires sont d’une richesse incroyable. La documentation est phénoménale ; je pense au travail des commissions parlementaires. L’Assemblée pourrait prendre l’initiative de publier certains documents, notamment sur des moments difficiles de notre histoire : par exemple, ceux qui permettraient de connaître la position de la commission de l’intérieur sur la guerre d’Algérie.

Mme Catherine Coutelle, vice-présidente : Merci. Comme je l’ai dit, nous souhaitons aboutir à des préconisations précises et ce que vous dites en fait partie. Mais vous disiez que les étudiants avaient eu davantage de difficultés récemment.

M. Gilles Morin : Depuis une dizaine d’années, les archives ont procédé à des travaux et à des déménagements. D’où des difficultés techniques. Ces difficultés se sont accumulées et l’on a pu constater que le nombre des lecteurs des Archives nationales avait chuté de façon importante. Les

étudiants étrangers ont été les plus touchés. Quand vous ne savez pas, en arrivant en France, si vous allez avoir accès aux documents, c’est un problème !

Mme Anita Guerreau : Une partie de ce que je voulais dire a été dit par M. Morin. Vous nous avez demandé ce que vous pourriez faire pour encourager la recherche. Vous pourriez, de façon très efficace, encourager les services de conservation en leur donnant les moyens de travailler. Je ne tends pas la sébile. Mais lorsque j’étais élève à l’École nationale des Chartes, que j’ai dirigée ensuite, ces services vivaient tranquillement leur vie. On était dans le monde de l’érudition. Aujourd’hui, dans ce monde en mouvement continuel, qui pose bien le problème des transformations de l’histoire, on a vu surgir d’innombrables activités dans tous les services de conservation, notamment dans les services d’archives.

Il y a un lien intrinsèque entre la recherche historique et les services de conservation, mais il y a aussi, et c’est très nouveau, un lien intrinsèque entre les services d’archives et la transmission du savoir en vue d’une maîtrise plus poussée, par le citoyen, de la connaissance des résultats de l’histoire, et d’une appropriation rationnelle de ce qu’est l’histoire de la France, de l’Europe et, au-delà, du monde.

Je souhaiterais que vous soyez tous très attentifs à ce qui se passe dans ce domaine, et que vous veilliez à nous donner des moyens financiers raisonnables. On demande en effet de plus en plus de choses aux services. Mais ils ne peuvent pas tout faire avec des moyens restreints. Les collectivités territoriales travaillent beaucoup dans le domaine des bâtiments. Mais les bâtiments ne traitent pas les archives : il faut des êtres humains pour cela.

Le second point sur lequel je voudrais appeler votre attention est relatif aux personnels, et à toutes les catégories de personnels. La France a été un des premiers pays à penser la constitution d’institutions de conservation et à penser la formation scientifique des personnels de conservation. Elle a d’ailleurs, au XIXe siècle, servi de modèle à certains pays. Elle est encore actuellement un des pays d’Europe, probablement avec l’Allemagne et un ou deux autres, le pays qui a la plus grande ambition en termes de formation scientifique des personnels de conservation, c’est-à-dire des conservateurs.

Le rôle de ces institutions ne pourra pas être assumé à la hauteur de l’ambition qui a été affichée ici et à laquelle je sais que vous êtes sensibles, si en amont, c’est-à-dire dès le moment de la collecte, comme en aval, au moment où l’on transfère la connaissance, par le biais des musées et des expositions qui se sont multipliées, et par le biais des services pédagogiques des archives, on ne se rend pas compte que pour faire tout ce travail, il faut des gens formés au plus haut niveau scientifique. La gestion des papiers n’est pas une gestion administrative, mais un travail extrêmement scientifique. Il faut donc former des personnels scientifiques en quantité suffisante et au plus haut niveau. À

l’heure actuelle, pratiquement tous les Länder recrutent leurs conservateurs au niveau du doctorat.

Mme Marie-Louise Fort : J’ai un peu l’impression que nous nous trouvons dans la situation de l’arroseur arrosé. Nous étions partis dans les histoires mémorielles, et vous nous avez ramenés à des questions de moyens. Comme si vous vouliez nous dire : plutôt que de légiférer sur la mémoire, il vaudrait mieux que vous vous occupiez de gérer le présent et le futur. Finalement, vous n’avez pas tort d’attirer notre attention là-dessus.

Mme Anita Guerreau : Vous nous aviez demandé des préconisations très concrètes. En voilà.

Mme Catherine Coutelle, vice-présidente : Avant d’aborder le troisième sujet, je voudrais reprendre les propos d’un intervenant sur l’intérêt de montrer les archives aux plus jeunes. L’émotion de ces derniers face à des archives réelles est impressionnante. Il faudrait conserver une telle émotion, ce que peuvent justement favoriser les services éducatifs des archives.

M. Henry Rousso : Il me vient une idée, qui est déjà ancienne : dans les années quatre-vingt aux États-Unis, les historiens se sont trouvés devant une crise de vocations et un manque de moyens. Certains ont créé un mouvement qui a fait florès, la Public History, ou histoire dans le public, et qui peut se traduire aujourd’hui par la création de filières professionnelles de métiers de l’histoire, au service de musées, notamment locaux, de parcs nationaux, et de toutes structures ayant un lien avec le patrimoine. Toute une réflexion théorique et pratique s’est développée autour de ce thème. C’est peut être une piste. Vous pourriez encourager la création de diplômes ou de masters professionnels ayant à voir avec des métiers en rapport avec l’histoire, en dehors même de la formation des historiens, qui est déjà assurée.

Mme Catherine Coutelle, vice-présidente : Ce que vous dites est important, mais risque de nous faire dévier de notre dernier sujet. Nous n’allons donc pas poursuivre dans cette direction. Néanmoins, nous vous avons posé la question des débouchés pour les historiens. Il y en a un qui ne me semble pas assez développé en France : celui que constituent les entreprises. Contrairement à mon collègue, je ne parlerai pas de sciences molles mais de sciences humaines et historiques, qui peuvent se révéler très utiles dans le monde du capital.

Passons à notre troisième sujet. Certains ont parlé de l’histoire comme d’une passion française, d’autres comme d’une maladie nationale. On a évoqué le fait qu’au XIXe siècle, l’histoire était le creuset des identités nationales. Aujourd’hui, qu’attend donc la société des historiens ? Comment recevez-vous l’injonction du devoir de mémoire ? Notre société craint de perdre son passé. Ne pourrait-on pas transformer ce devoir de mémoire en devoir d’histoire ?

Dans ces conditions, quelle est la place de l’historien ? Celui-ci ne risque-t-il pas de payer pour sa recherche ou pour les péchés de son sujet ? Certains historiens, en effet, ont été identifiés à leurs recherches.

Vous sentez-vous utiles ? Vous sentez-vous considérés dans la société ? Vivez-vous la recherche historique comme victime d’un malaise ou au contraire en expansion ? Quel est le rôle de l’historien dans le débat public et dans le récit national ? Faut-il déconstruire les mythes fondateurs ? Comment rechercher une dimension européenne ?

Très concrètement, est-ce que vous vous adressez à des lecteurs généralistes, spécialisés ou à l’ensemble de la communauté nationale ? Vous avez commencé à nous dire que vous recherchiez un public plus large. Mais le trouvez-vous ? Certains historiens l’ont trouvé, par le biais des médias, et nous avons en tête quelques émissions. Aujourd’hui, cependant, s’il y a toujours un engouement pour l’histoire, il passe moins par les médias. Nous n’aborderons pas le sujet des programmes scolaires, qui feront l’objet d’une table ronde spécialisée. Est-ce que les élus locaux vous consultent pour les commémorations ? Avez-vous accès aux médias ? Et comment améliorer la diffusion de vos travaux à l’égard du grand public ?

M. Jean-Christian Petitfils : Je suis frappé par la rupture existant entre les générations. On pourrait même parler de fracture historienne, dont nous ne mesurons pas les conséquences. Je me base sur le niveau extrêmement bas des connaissances historiques de la jeunesse. Il est affligeant de regarder certains jeux télévisés : en histoire, on peut parler d’un niveau zéro !

Nous n’allons pas poser le problème de l’enseignement. Néanmoins, les historiens constatent que leur lectorat est âgé. Les visites de certaines classes aux archives sont remarquables pour sensibiliser les jeunes à l’histoire, mais je reste très inquiet devant cette fracture historienne. J’en viens à penser que dans les dix ou quinze ans qui viennent, la mémoire de la France s’en sera allée ! Rien de moins.

Mme Catherine Coutelle, vice-présidente : J’ai été dans l’enseignement de l’histoire jusqu’en 2003, et j’ai constaté que les enfants français sont, parmi les petits Européens, ceux qui ont le plus de temps pour l’enseignement de l’histoire à l’école. Je vous conseille malgré tout un reportage de 1960, que l’INA a conservé : on s’aperçoit que des élèves de Normandie n’avaient pas entendu parlé du débarquement, quinze ans après ! Faut-il pour autant emboucher les trompettes de l’Apocalypse ? J’ai un peu de mal à admettre les discours selon lesquels le passé était tellement plus beau.

M. Jean-Christian Petitfils : Je ne dis pas cela. Je me contente de pointer la faiblesse actuelle de l’enseignement de l’histoire. Les jeunes générations, attirées par les autres médias, ne s’intéressent plus tellement au passé.

Ma seconde observation portera sur les commémorations. J’ai vécu deux commémorations apaisées : le millénaire capétien, en 1987, et le bicentenaire de la Révolution, où l’on voyait se rencontrer la mémoire et l’histoire.

Le cafouillage de la commémoration d’Austerlitz me fait penser que depuis le bicentenaire, il s’était passé quelque chose : deux lois mémorielles ! C’est tout.

Mme Suzanne Citron : Le devoir de mémoire a été monté en épingle pendant la campagne électorale. Par ailleurs, était ressortie une mémoire de la Shoah, une mémoire juive. Cela a déclenché d’autres revendications mémorielles, dans la mesure où l’on était en présence d’occultations. En effet, lorsque l’on parle d’histoire de France, on continue à parler d’une histoire de l’État, qui se justifie en occultant l’autre ou en occultant ses propres crimes. Ces occultations ont été découvertes progressivement, à partir des années soixante-dix, et Paxton a joué un rôle très important en la matière : il y eut d’abord l’occultation de Vichy ; puis l’occultation de la torture en Algérie.

Je suis très bien placée, parce que pour moi, en raison de mon âge, la mémoire et l’histoire se superposent. Quand Jacques Chirac a parlé de la rafle du vélodrome d’hiver, je me suis souvenue que, le 17 juillet 1942, je m’étais cachée dans un appartement de Paris. Jacques Chirac ressuscitait l’histoire. Pour moi, c’était de la mémoire.

Ma démarche de déconstruction de l’histoire de France est liée à mon vécu de la guerre d’Algérie : j’ai fait partie de ces petites minorités qui arrivaient à être informées et qui distribuaient des tracts dans les gares de banlieue pour mettre au courant du fait que l’armée torturait en Algérie et qu’on censurait les gens qui en parlaient. Ainsi, dix ans à peine après la Gestapo, la République française continuait à torturer ! J’ai manifesté le 28 mai 1958 pour la défense de la République. Mais c’est à partir de ce moment-là que je me suis demandé quelle république je défendais.

Je rejoins donc Henry Rousso et je conteste la séparation qui est faite entre mémoire et histoire. Mon regard sur l’histoire ne se sépare pas d’un regard sur le vécu.

Mon livre « Le mythe national - L’histoire de France en question », date de 1987. J’en ai fait paraître cette année une réédition actualisée, intitulée « L’histoire de France revisitée ». Dans la préface de 1987, je m’adressais aux historiens pour qu’on lance un débat sur le récit national, sa construction et surtout sur les mythes d’origine. Ce débat n’existait pas chez nous, alors que l’Allemagne s’interrogeait sur la période hitlérienne et qu’Israël débattait sur l’origine de son État, dont certains historiens avaient remis en question le mythe fondateur.

J’avais été professeur de lycée, puis maître-assistante. Après Le Mythe national, j’étais complètement libre de mes mouvements. Moi qui n’étais

pas bretonne, ni alsacienne, ni occitane, j’ai été reçue en Bretagne, en Alsace et à Toulouse par des gens auxquels j’ai expliqué qu’ils avaient une histoire, qu’on leur avait cachée. Et j’ai essayé de leur dire pourquoi et comment.

(...)

Rapport pdf à télécharger sur :

http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i1262.asp

Lire aussi :

Questions mémorielles : le rapport complet de l'Assemblée nationale (I) http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=23995

Questions mémorielles : le rapport complet de l'Assemblée nationale (II) http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=23996

Questions mémorielles : le rapport complet de l'Assemblée nationale (III) http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=23997

Questions mémorielles : le rapport complet de l'Assemblée nationale (IV) http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=23998

Questions mémorielles : le rapport complet de l'Assemblée nationale (V) http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=23999

Questions mémorielles : le rapport complet de l'Assemblée nationale (VI) http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=24018

Questions mémorielles : le rapport complet de l'Assemblée nationale (VII) http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=24019

Questions mémorielles : le rapport complet de l'Assemblée nationale (VIII) http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=24020

Questions mémorielles : le rapport complet de l'Assemblée nationale (IX) http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=24378

Questions mémorielles : le rapport complet de l'Assemblée nationale (X) http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=24379

Questions mémorielles : le rapport complet de l'Assemblée nationale (XI)http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=24380http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=24286

http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i1262.asp

http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr-miqm/07-08/c0708010.asp#P9_168

Questions mémorielles : le rapport complet de l'Assemblée nationale (XII)http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=24381

Questions mémorielles : le rapport complet de l'Assemblée nationale (XIII)http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=24382

Questions mémorielles : le rapport complet de l'Assemblée nationale (XIV)http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=24383

http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i1262.asp

GENOCIDE

Sur le massacre des innocents

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous propose cet article de Lygeros mis à notre disposition par son auteur le Pr N. Lygeros.

N. Lygeros

Il est extrêmement difficile d’imaginer et surtout de réaliser ce que signifie réellement un génocide car il est nécessaire d’avoir une vision globale et une pensée synthétique. Aussi, la plupart des gens ne sait pas comment l’appréhender et par conséquent ne peut être que persuadée par autrui. Ce point est le noyau du problème de la reconnaissance. Car comment reconnaître sans connaître ?

Même les survivants ne parviennent à connaître que de manière locale, un génocide. Alors pourquoi ne pas identifier un génocide à un massacre ? Après tout, n’est-ce pas cela que désire la propagande turque ? Seulement, la notion de génocide, introduite par Raphaël Lemkin ne saurait être réduite à cela. Un génocide est un crime contre l’humanité, mais tout crime contre l’humanité n’est pas un génocide. Pourquoi une telle volonté de différencier ces notions ? En quoi est-ce important dans le domaine du droit international et de la charte des droits de l’homme ?

Quel est l’enjeu sur le plan humain ? L’apport de Raphaël Lemkin, c’est d’avoir insisté sur le fait qu’un génocide représente une destruction systématique et que dans cette expression, la caractéristique principale, c’est la systématisation de la destruction, et non la destruction elle-même.

Seulement comment prendre conscience de l’importance de ce concept ? Que signifie-t-il à l’échelle de l’innocent, à l’échelle du survivant ? Il n’a de sens, en réalité, que pour le juste. Car il s’agit d’une abduction créative, selon la terminologie d’Umberto Eco. Pour saisir cette difficulté cognitive, il suffit de se rappeler des propos d’Albert Einstein : aucun chemin ne mène de l’expérience à la théorie. Ainsi même les survivants éprouvent une difficulté à réaliser l’ensemble de la notion de génocide. Ceci les rend fragiles face aux attaques des fanatiques de l’oubli et de l’indifférence.

Sans la robustesse de la connaissance, il est impossible de résister à une argumentation rhétorique. Les survivants sont des martyrs et des témoins. Seulement dans ces deux cas, ils sont rendus muets par la puissance du système qui met en place un véritable génocide de la mémoire. En s’appuyant sur l’absence de mémoire des uns et l’incapacité de se défendre des autres, le système parvient à ses fins si les justes n’interviennent pas. Seulement, quel est leur modèle du génocide ? Vu dans son ensemble, le génocide correspond à un but stratégique. Il comporte donc une structure, avec des points forts, des points faibles et des points critiques. Et en ce sens, il est dépourvu de toute considération humaine.

Il n’exploite que la bestialité de la guerre comme l’écrirait Leonardo da Vinci. Il n’utilise que son horreur pour écraser un ennemi créé de toute pièce par l’appareil de propagande. Par conséquent, nous devons garder à l’esprit, les objectifs des bourreaux si nous voulons vraiment défendre les victimes. Car en ne voyant que le massacre des innocents, nous ne pouvons leur venir en aide. Or les innocents n’ont besoin que de notre aide pour continuer à exister malgré l’atrocité de leur mort. C’est pour cette raison que les justes semblent inhumains à des personnes normales. Ils luttent, selon eux, avec obstination pour une cause démodée. La réalité est autre, les justes sont humains, mais trop humains pour la société, car ils ne vivent que pour l’humanité.

Ecouter :

- Chronique. Sur le massacre des innocents, *Radio Arménie*,02/12/2008http://www.lygeros.org/Publications/RadioArmenie_20081202.php

http://www.lygeros.org/Publications/E&O_7_20081121.pdf

http://www.lygeros.org/4296-fr.html

SOMMAIRE DE LA REVUE DE PRESSE DU CVAN DU 16.12.2008

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme] vous propose une revue de presse des informations parues dans la presse francophone, sur les thèmes concernant : la Turquie, le génocide arménien, le néga-tionnisme, le Darfour, la Shoah, le génocide des tutsi, l'Union eu-ropéenne, etc... Nous vous suggérons également de prendre le temps de lire ou relire nos informations et traductions mises en ligne sur : http://www.collectifvan.org/rubrique.php?r=0&page=1.

Festival National du Livre Arménien de Marseille : les lauréats Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous invite à lire le Communiqué de Presse de TERRE D'ARMENIE daté du 15 décembre 2008. Le jury du Festival National du Livre Arménien présidé par Edmonde Charles-Roux Defferre et Franz-Olivier Giesbert a décerné Samedi 13 Dé-cembre à Marseille le Prix Henri VERNEUIL 2009 à l'ouvrage « Le Fou » de Raffi , traduit de l'arménien par Moosheg Abrahamian, publié aux Editions Bleu Autour et le Prix ARMENIA 2009 à l'ouvrage « Etre Arménien en Tur-quie » de Hrant Dink, journaliste arménien assassiné en 2007, publié aux Editions Fradet. http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=24782

UE - Arménie : L’émigration à l’ordre du jour Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous livre la tra-duction de cet article en anglais de Radio Publique d'Arménie parue sur le site de la Fédération Euro-Arménienne pour la Justice et la Démocratie le 14 décembre 2008. Une mission de l’UE a visité Erevan du 10 au 12 Dé-cembre 2008 avec le but de renforcer le dialogue sur les problèmes de flux migratoires entre l’Arménie et l’UE. La réunion s’est déroulée dans le cadre de la politique européenne de voisinage, ainsi que sur l’approche globale de l’UE sur le sujet, étendue en 2007 pour les régions orientales de l’UE. Ce type de mission est la première dans cette région. http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=24779

Noyan Tapan - Edition en français du 15 décembre 2008 Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Reprise d'un article du Collectif VAN sur la version française de Noyan Tapan du 15 décembre 2008 http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=24759

Questions mémorielles : le rapport complet de l'Assemblée natio-nale (XV) Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous présente la quinzième partie du Rapport de la Mission d'information sur les questions mémorielles publié sur le site de l'Assemblée nationale. près plusieurs au-ditions individuelles, nous inaugurons aujourd’hui un nouveau cycle à tra-

vers l’organisation de tables rondes sur cette question complexe qu’est l’articulation entre devoir de mémoire, loi, enseignement et commémora-tion. Les auditions tenues jusqu’à présent nous ont permis de définir les termes du débat : que sont l’histoire et la mémoire, que faut-il entendre par « devoir » ou « travail » de mémoire ? Pour connaître la position du Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme], lisez : Liber-té pour l'Histoire ou Liberté pour nier l'Histoire ? http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=24745

RDC • Les Nations unies ont un train de retard au Congo Dans un récent rapport, l'ONU semble découvrir les exactions rwandaises commises sur le territoire congolais. Un laxisme onusien qui ne manque pas d'agacer. Ainsi donc, dans l'est de la république démocratique du Congo (RDC), il se passerait des choses peu catholiques [un rapport des Nations unies du 11 décembre accuse les autorités rwandaises de soutenir militairement les rebelles de Laurent Nkunda, et notamment d'armer des enfants soldats]. http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24778

Le départ annoncé de l'Eufor mine déjà l'est du Tchad L'ONU devait voter lundi l'envoi d'une force internationale au Tchad pour remplacer les 2800 soldats européens. Risque d'un vide dangereux. Abdel-kader Bechir ne se fait pas d'illusions. A l'entrée du camp de Djabal, im-mense étendue désertique qui offre au regard sa litanie de huttes de paille et d'enclos en branches, ce jeune réfugié du Darfour dessine avec son doigt, dans le tas de graines qu'il tente de vendre sur une bâche de l'US Aid, les routes empruntées par les groupes armés. http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24776

Le Programme des Nations Unies pour le développement va res-taurer une église arménienne dans Chypre occupée La communauté arménienne de Chypre a rempli le Hall Utudjian de la Pré-lature arménienne mardi 2 décembre 2008 afin d’écouter le plan du Pro-gramme des Nations Unies pour le développement (UNDP) pour la restau-ration de l’église médiévale arménienne de Sourp Asdvadzadzin dans la partie occupée de Nicosie. http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24775

Trois notables mis en garde à vue pour abus de confiance Trois notables marseillais, dont un avocat, un agent immobilier et un ex-pert, ont été placés en garde à vue, à la suite d'une plainte pour "abus de confiance" déposée par des proches de l'archevêque de l'Eglise aposto-lique arménienne, Mgr Vartanian. Une association, nommée LPE (Lorrain Patrimoine Entreprise), chargée de cautionner des prêts pour les particu-liers, est visée. Son président et son responsable financier ont été mis en

examen. http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24773

L'Ouganda enverra 60 policiers au Darfour L'Ouganda va envoyer 60 policiers au Darfour dans le cadre des opéra-tions de maintien de la paix, a rapporté lundi le journal public New Vision en citant l'inspecteur général de la police ougandaise, le général Kale Kayi-hura. http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24772

Une recette arménienne à l'assaut des traditionnels gâteaux au miel tchèques Un architecte arménien a conquis les amateurs tchèques de gâteaux au miel avec une vieille recette slave qui a su concurrencer les traditionnelles pâtisseries locales. Il y a 5 ans, Gevorg Avetisyan, un architecte parti d'Erevan pour tenter sa chance plus à l'Ouest, eut l'idée de demander à sa soeur de cuisiner son gâteau préféré pour le proposer dans les pubs de Frydek-Mistek, une ville de l'Est du pays. http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24771

Des départements d’études arméniennes dans les universités turques ? Dans un geste perçu comme une autre mesure visant à normaliser les re-lations avec l’Arménie voisine, le Conseil d’enseignement supérieur de Tur-quie a annoncé qu’il ouvrirait des départements de langue et littérature ar-méniennes dans différentes universités du pays, sans toutefois préciser combien de ces universités seraient concernées. http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24769

Pardon pour le dérangement occasionné Pardon d’en avoir dérangé plus d’un parmi vous. Car nous avons préparé le texte suivant ouvert aux signatures sur Internet depuis le 15 décembre : “ Ma conscience ne peut accepter que l’on reste indifférent au Grand Dé-sastre que les Arméniens ottomans ont subi en 1915, et qu’on le nie. Je re-jette cette injustice et, pour ma part, je partage les sentiments, les peines de mes sœurs et frères arméniens et je leur présente mes excuses. » http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24768

Barrage d'Ilisu: la Turquie poursuivra le projet, avec ou sans la Suisse La Turquie poursuivra la construction du barrage d'Ilisu même si la Suisse, l'Autriche et l'Allemagne retirent leur garantie contre les risques à l'expor-tation aux entreprises engagées, estime la société tessinoise Maggia. Mais d'autres pays pourraient profiter de cette manne. http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24770

Wu Bangguo rencontre le Président de l´Assemblée nationale ar-ménienne Wu Bangguo, Président du Comité permanent de l'APN, s'est entretenu lundi avec Ovik Abramyan, président de l'Assemblée nationale arménienne en visite à Beijing. Selon Monsieur Wu, la relation entre la Chine et l'Armé-nie s'est bien développée depuis l'établissement des relations diploma-tiques entre les deux pays. http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24765

Kaliningrad, la "petite Russie" enclavée au sein de l'Union euro-péenne, redoute son isolement Pas d'erreur possible, on est bien en Russie. A Kaliningrad, les monuments et les bâtiments soviétiques résistent encore un peu contre l'avancée des boutiques de mode et des supermarchés ouverts 24 heures sur 24 ; les voitures en panne ou accidentées bloquent les routes en attendant l'arri-vée hypothétique d'un réparateur ou de la police ; l'hiver, la nuit tombe dès 16 heures, transformant les passants en ombres frissonnantes, pres-sées de regagner leurs appartements surchauffés. http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24766

Pétition d’excuse publique aux Arméniens : Des ex-diplomates turcs s’insurgent Un groupe d’ex-ambassadeurs turcs a critiqué la récente campagne d’ex-cuse publique aux arméniens quant aux évènements de 1915. http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24762

Taner Akcam dirigera la chaire des études sur le génocide à l’uni-versité Clark L’universitaire turc Taner Akcam a été choisi pour diriger la Chaire du centre Strassler pour les études sur l’holocauste et les génocides à l’uni-versité Clark à Worcester, dans le Massachussetts. T. Akcam quittera donc en juin l’université du Minnesota où il enseignait pour prendre ses nou-velles fonctions en septembre à l’université Clark. http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24763

2416 turcs ont déjà signé la pétition d’excuses aux Arméniens Le nouveau coprésident des Verts en Allemagne, Cem Ozdemir, a accolé sa signature à celles de plus de 2416 signataires dont les noms com-mencent à être spécifiés sur le site internet www.ozurdiliyoruz.com . http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24761

Quand Rocard dit «oui» à la Turquie Un plaidoyer chaleureux et lucide de l'ancien premier ministre en faveur de l'entrée d'Ankara dans l'Union européenne. «L'adhésion de la Turquie

est une assurance vie pour l'Europe», proclame, d'entrée de jeu, le député européen, dans cet essai où, à contre-courant de tant de dirigeants, il plaide pour l'intégration. Même si, à ses yeux, cet avènement peut at-tendre 2023. http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24764

Sur le massacre des innocents Info Collectif VAN - www.collectifvan.org – Le Collectif VAN vous propose cet article de Lygeros mis à notre disposition par son auteur le Pr N. Lyge-ros. Il est extrêmement difficile d’imaginer et surtout de réaliser ce que si-gnifie réellement un génocide car il est nécessaire d’avoir une vision glo-bale et une pensée synthétique. Aussi, la plupart des gens ne sait pas comment l’appréhender et par conséquent ne peut être que persuadée par autrui. http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=24796

Lois mémorielles : Table-ronde de la Commission de l'Assemblée nationale (XII) Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous soumet le compte rendu de la douzième table-ronde de la Commission de l'Assem-blée Nationale du 30 septembre 2008 présidée par Bernard Accoyer. Pour connaître la position du Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Né-gationnisme], lisez : "Liberté pour l'Histoire ou Liberté pour nier l'Histoire ?" http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=24793

L’Association Vendée- Arménie fête son premier anniversaire Née il y a tout juste un an, l’Association Vendée-Arménie a des projets plein la tête. Un mois après le voyage d’élus vendéens à Erevan, l’Associa-tion a fêté son premier anniversaire et s’apprête à son tour à accueillir une promotion d’étudiants arméniens au printemps. http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24794

Un groupe saluant la tuerie de Srebrenica fermé par Facebook Le réseau social sur internet Facebook a fermé un groupe nationaliste serbe qui se félicitait du massacre de 8.000 Musulmans de Bosnie en 1995 à Srebrenica après avoir reçu quelque 14.000 demandes émanant de Bos-nie, Serbie et Croatie. http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24789

Interview: La résolution de la crise Tchad-Soudan doit engager tous les protagonistes La résolution de la crise entre le Tchad et le Soudan doit engager tous les protagonistes, dont les puissances étrangères qui exploitent ou ont envie d'exploiter les ressources naturelles de ces deux pays voisins africains, in-

dique le Pr. Joseph Vincent Ntuda Ebodé, directeur du Centre de recherche et d'études politiques et stratégiques de l'Université de Yaoundé II, dans une interview à Xinhua. http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24777

Demetris Christofias, déçu par les premiers développements des négociations à Chypre Le leader chypriote grec, Demetris Christofias (photo), a récemment décla-ré que les négociations lancées au mois de septembre dernier, sous l’égide l’ONU, pour tenter de résoudre l’interminable conflit qui oppose les communautés grecque et turque sur l’île de Chypre, sont mal parties. D’après lui, un vent de pessimisme souffle sur les deux communautés et cela est mauvais signe. http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24792

Russie: des skinheads condamnés de six à vingt ans pour crimes racistes Sept skinheads russes ont été condamnés lundi à des peines allant de six à vingt ans de prison pour une série de meurtres racistes dont ils avaient enregistré et diffusé des images sur internet, alors que les attaques ce genre sont de plus en plus nombreuses en Russie. http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24788

Harare accuse Londres de "génocide" Le ministre de l'Information zimbabwéen Sikhanyiso Ndlovu a affirmé ven-dredi que l'épidémie de choléra, qui a fait près de 800 morts, était "un gé-nocide" conduit par la Grande-Bretagne. http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24795

Holocauste: Ivan Demjanjuk pourra être jugé en Allemagne La plus haute autorité judiciaire allemande a ouvert la voie jeudi à un pro-cès en Allemagne de John (Ivan) Demjanjuk, 88 ans, soupçonné d'avoir été gardien au camp d'extermination nazi de Sobibor. http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24791

La France et les droits de l’homme On a beaucoup parlé des droits de l’homme en France durant la semaine qui s’est achevée. On en a parlé à propos du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme le 10 décembre, on en a parlé parce que le même jour le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner a déclaré que le secrétariat d’Etat des Affaires étrangères et des droits de l’homme confié à Rama Yade était « une erreur », on en a parlé enfin en relation avec l’explosion du nombre des gardes à vue qui, lors-qu’elles traduisent un usage disproportionné de la force publique, s’op-

posent aux droits fondamentaux. http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24790

Tribunal Rwanda: demande d'aide à l'ONU pour traquer les fugitifs

Le procureur du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a de-mandé vendredi l'aide du Conseil de sécurité pour l'arrestation et la com-parution d'inculpés de crimes de guerre au Rwanda qui ont trouvé refuge en République démocratique du Congo (RDC). http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24785

Darfour: Des affrontements ont fait 250 morts Selon l'Unamid, la force de maintien de la paix conjointe de l'ONU et de l'Union Africaine, des affrontements tribaux au Darfour ont fait au moins 250 morts. Dans le sud du Darfour, l'Unamid a fait état d'une centaine de morts dans des affrontements entre deux groupes rivaux de la tribu Gimir autour du village de Saysaban à propos de droits traditionnels. http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24774

Les prix Nobel de la paix ont récompensé le chanteur pour sa lutte contre la pauvreté et les injustices dans le monde Le leader de U2 est très heureux d’avoir reçu ce titre aujourd’hui, remis par Bertrand Delanoë à l’occasion d’un sommet de trois jours à Paris coïn-cidant avec le 60e anniversaire de la déclaration universelle des droit de l’Homme. http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24781

Une délégation arménienne visitera la Chine la semaine prochaine

Une délégation de l'Assemblée nationale de la République d'Arménie conduite par son président Ovik Abramyan effectuera une visite officielle et amicale en Chine du 15 au 19 décembre sur l'invitation de Wu Bangguo, président du comité permanent de l'Assemblée populaire nationale de Chine. http://collectifvan.org/article.php?r=4&id=24767

UE/TURQUIE

Quand Rocard dit «oui» à la TurquieAntoine Bosshard Mardi 16 décembre 2008

Michel Rocard. «Oui à la Turquie». Hachette Littérature, 155 p.

Un plaidoyer chaleureux et lucide de l'ancien premier ministre en faveur de l'entrée d'Ankara dans l'Union européenne.

«L'adhésion de la Turquie est une assurance vie pour l'Europe», proclame, d'entrée de jeu, le député européen, dans cet essai où, à contre-courant de tant de dirigeants, il plaide pour l'intégration. Même si, à ses yeux, cet avènement peut attendre 2023.

Brillant, le plaidoyer est à l'image de l'homme qui, une fois de plus, s'im-pose par le sérieux du propos autant que par la conviction, forte, qui est la sienne. Il aime ce pays, visiblement. Il le pratique, même si ses voyages doivent le mener dans les grandes villes plus que dans les campagnes im-menses et lointaines du Centre et de l'Est, si sous-développées en regard des métropoles ouvertes sur la mer et l'Europe.

Rocard est trop honnête pour se cacher les «questions qui fâchent» comme il dit. A commencer par les réformes attendues par les Européens: ainsi, la lenteur des mesures prises touchant les droits de l'homme malgré la mise en place d'un train imposant de nouvelles lois. Ou la liberté d'opi-nion, relative, tout comme celle de partis plusieurs fois interdits: notre au-teur montre comment s'entrechoquent, dans l'opinion comme chez les ma-gistrats, liberté d'expression et souci obsessionnel de la laïcité kémaliste. L'économie turque, par sa souplesse et ses performances, fait son admira-tion. Mais il ne nie pas qu'elle soit affectée par l'effacement inquiétant du tissu des PME; par une agriculture restée archaïque et surabondante en forces de travail; par le travail au noir, qui mobilise un salarié sur cinq! Et que dire des grands dossiers que sont encore l'«abcès kurde», le «tabou arménien», le «casse-tête chypriote»? (il est vrai que ces deux derniers ont connu, depuis, de nouveaux développements).

Une alliée de choix

Refusant la myopie, soucieux des grands enjeux, l'auteur prend bien soin d'effacer les oppositions volontiers inscrites dans les têtes, entre religions, entre Orient et Occident. Il rappelle utilement l'aspiration historique de ce pays à rejoindre, sinon à ressembler à, l'Europe et voit dans la venue au pouvoir, en 2002, d'un parti islamique modéré, l'AKP, l'avènement d'une «nouvelle démocratie», qui parvient, pense-t-il, à réconcilier héritage isla-mique et souci incontestable de modernité: «Apprenons à vivre en-semble», dit-il. Nous ne pouvons plus «nous satisfaire d'une vision som-maire de l'islam qui en fait un obscurantisme». Il compare ainsi l'AKP à tel ou tel parti chrétien-démocrate européen: porteur de valeurs religieuses, mais respectueux de l'Etat de droit. «Notre intérêt, pense-t-il, est que la Turquie soit musulmane», en songeant au rôle de pont que ce grand pays peut jouer entre le Vieux Continent et le Proche-Orient. Entre l'Europe et le monde musulman: Ankara est un membre actif de la Conférence isla-mique.

Néanmoins, le grand enjeu, celui qui visiblement le préoccupe, est la place que la Turquie occupe sur la carte. Une chance pour l'Europe, à ses yeux: installée sur les routes du pétrole et du gaz, influente en Asie centrale (tur-cophone), où gisent des réserves énormes d'énergie fossile. Une impo-sante puissance militaire, aux confins de la Russie, de l'Irak, de l'Iran, de la Syrie. Une fiabilité sans faille en a fait un allié particulièrement sûr et pré-cieux de l'Europe depuis la dernière guerre.

Et l'Europe, alors? Rocard n'a pas de peine à peindre ses peurs, ses contor-sions, ses maladresses face à une candidate de bientôt cinquante ans. Il peint les chances d'une Europe puissance, lestée et enrichie d'un pays de bientôt 80 millions d'habitants, face à l'Asie, face aux Etats-Unis, faisant profiter son grand voisin oriental de son expérience de «faiseuse de paix et de compromis». De son modèle, en somme. Il énumère les risques d'un «non», dont une immigration sauvage, que les projections disent plus forte qu'en cas d'intégration. Et la tentation des Turcs de chercher ailleurs ce que l'Europe leur refuse: en Asie, chez les Russes. Lucide, mais résolu, Ro-card croit à une intégration par étapes, au-delà de 2020.

A-t-il tout vu, a-t-il tout appréhendé? Malgré le souffle qui l'anime, le plai-doyer ne paraît pas prendre assez clairement en compte deux facteurs dé-cisifs et inquiétants: la corruption qui gangrène l'AKP, pour satisfaire un clientélisme dévorant, et la conviction, partagée par bien des experts turcs, que la majorité islamique au pouvoir avance masquée, pour mieux prendre le pays en otage.

© Le Temps, 2008

http://www.letemps.ch/template/opinions.asp?page=6&article=246272

USA

Taner Akcam dirigera la chaire des études sur le gé-nocide à l’université Clarkmardi16 décembre 2008, par Gari/armenews

L’universitaire turc Taner Akcam a été choisi pour diriger la Chaire du centre Strassler pour les études sur l’holocauste et les génocides à l’uni-versité Clark à Worcester, dans le Massachussetts. T. Akcam quittera donc en juin l’université du Minnesota où il enseignait pour prendre ses nou-velles fonctions en septembre à l’université Clark.

« En 1976 déjà, quand j’était professeur assistant à l’université de Moyen Orient en Turquie, je rêvais de devenir un universitaire et d’aller en Europe ou aux Etats-Unis », a commenté T. Akcam, non sans souligner combien son arrestation arbitraire en Turquie avait changé sa vie. « Je me suis dé-dié à cet objectif, j’ai beaucoup travaillé pour en arriver là où je suis, et je

suis très heureux de cette nomination, qui constitue la réalisation de mon rêve » a poursuivi l’universitaire turc qui s’était engagé notamment pour la reconnaissance du génocide des Arméniens.

Les origines turques de T. Akcam, et le fait que le génocide des Arméniens figure à son programme, ont suscité une polémique autour de sa nomina-tion, mais T.Akcam y voit l’évolution d’un processus qui ouvre ce champ d’études à des universitaires non arméniens.

T. Akcam a dû vivre hors de Turquie depuis 1978, d’abord en qualité de ré-fugié politique. Il s’est installé plus tard aux Etats-Unis où il a enseigné au département d’histoire de l’université du Minnesota depuis 2002. Il s’est rendu en Turquie en 2007 pour assister aux funérailles de son ami, le jour-naliste Hrant Dink, rédacteur en chef de la revue Agos, assassiné par un jeune nationaliste turc devant le siège de son journal à Istanbul.

T. Akcam a engagé une procédure auprès de la Cour européenne pour que le fameux article 301, sanctionnant les insultes à l’identité turque, comme l’évocation du génocide arménien, soit retiré du code pénal turc. Si la Tur-quie a récemment adopté des amendements en vue d’assouplir les peines liées à cet article, Akcam n’a pas retiré sa procédure.

http://www.armenews.com/article.php3?id_article=47475

TURQUIE

Barrage d'Ilisu: la Turquie poursuivra le projet, avec ou sans la SuisseBerne (AWP/ats) - La Turquie poursuivra la construction du barrage d'Ilisu même si la Suisse, l'Autriche et l'Allemagne retirent leur garantie contre les risques à l'exportation aux entreprises engagées, estime la société tes-sinoise Maggia. Mais d'autres pays pourraient profiter de cette manne.

"Le projet sera terminé, c'est assez clair. La Turquie est en mesure de le fi-nancer", a déclaré lundi à l'ATS le directeur de Maggia, Urs Müller. Toute-fois, a-t-il ajouté, les travaux dureront "peut-être beaucoup plus long-temps" que prévu.

Les agences de garanties à l'exportation suisse, allemande et autrichienne ont demandé à Ankara de respecter une série de conditions de protection de l'environnement, des biens culturels et de la population. Si ces obliga-tions ne sont pas respectées, les trois pays ont averti que les contrats de crédits seraient annulés.

Une décision est attendue cette semaine. M. Müller n'a pas pu dire si Mag-gia pourrait participer au projet en cas d'abandon de la garantie contre les risques à l'exportation. La décision reviendra aux autorités turques, "mais sans argent, on ne peut pas continuer", a-t-il dit.

Dans ce contexte, les ingénieurs suisses pourraient être remplacés "par des ingénieurs chinois ou d'autres", a-t-il dit, précisant qu'une dizaine d'emplois sont en jeu dans sa société.

Selon lui, la Turquie ne cherche pas à se soustraire aux conditions posées par Berne, Berlin et Vienne. Mais c'est plutôt un problème de temps. Anka-ra n'a en effet commencé à remplir ses engagements qu'il y a deux mois, une fois le financement du projet trouvé.

Trois autres sociétés suisses sont impliquées dans le chantier du barrage d'Ilisu. Contactée par l'ATS, Alstom n'a pas souhaité s'exprimer avant la décision de l'assurance suisse contre les risques à l'exportation (SERV). Les deux autres, Colenco et Stucky, n'étaient pas joignables.

Pour les quatre sociétés helvétiques, la centrale hydroélectrique d'Ilisu, sur le cours inférieur du Tigre, représente un marché de quelque 225 millions de francs. Le coût total du projet s'élève à 1,5 milliard de francs.

Le chantier d'Ilisu provoquera le déplacement de quelque 50 000 per-sonnes et l'ensevelissement d'un site historique de l'ancienne Mésopota-mie, Hasankeyf.

ats/sm (AWP/15 décembre 2008 17h06)

http://www.romandie.com/infos/news2/200812151706040AWPCH.asp

Des départements d’études arméniennes dans les universités turques ?mardi16 décembre 2008, par Gari/armenews

Dans un geste perçu comme une autre mesure visant à normaliser les re-lations avec l’Arménie voisine, le Conseil d’enseignement supérieur de Tur-quie a annoncé qu’il ouvrirait des départements de langue et littérature ar-méniennes dans différentes universités du pays, sans toutefois préciser combien de ces universités seraient concernées. D’après l’agence Anato-lie, les universités Trakya et Neysehir devraient ouvrir prochainement leurs départements d’études arméniennes, accueillant chacun une quarantaine d’étudiants. Depuis 2007, la langue arménienne est enseignée comme une discipline à part entière à l’université Bogazici d’Istanbul.

Cette annonce intervient alors que la Turquie déploie tous ses efforts pour désamorcer une reconnaissance du génocide arménien par les États-Unis, comme s’y est engagé le nouveau président américain Barack Obama. Elle multiplierait dans le même temps les gestes de bonne volonté pour don-ner l’illusion d’une volonté de réconciliation avec l’Arménie. La Turquie met

en garde contre une reconnaissance du génocide des Arméniens par les Etats-Unis qui torpillerait les efforts engagés en vue d’une réconciliation arméno-turque.

http://www.armenews.com/article.php3?id_article=47476

DROITS DE L’HOMME

Les prix Nobel de la paix ont récompensé le chanteur pour sa lutte contre la pauvreté et les injustices dans le mondeLe leader de U2 est très heureux d’avoir reçu ce titre aujourd’hui, remis

par Bertrand Delanoë à l’occasion d’un sommet de trois jours à Paris coïn-cidant avec le 60e anniversaire de la déclaration universelle des droit de l’Homme.

Il succède ainsi à George Clooney et Don Cheadle pour leur action en fa-veur du Darfour.

«Nous avons tous ensemble décidé de nommer un homme qui a beaucoup donné et qui donnera encore beaucoup à la lutte pour les droits humains, à la lutte contre la pauvreté, avec sa musique, avec ses mots, et avec son engagement au sommet». Voici l’hommage qui a été rendu au chanteur par le secrétaire du parti démocrate italien Walter Veltroni aujourd’hui à Paris.

En présence du maire de Paris, du sud-Africain Frederik W. de Klerk, du Po-lonais Lech Walesa ou encore de l’Irlandais John Hume, Bono a exprimé sa joie de recevoir le prix, un tableau: «Pour une star du rock comme moi, c’est la récompense qui se rapproche le plus du prix Nobel de la paix».

Sa lutte contre la pauvreté, le sida, le paludisme et la dette en Afrique, son souhait de promouvoir des échanges internationaux plus équilibrés, ont fait de Bono le symbole d’un cri de désespoir et d’une lutte acharnée pour la dignité humaine.

Le chanteur a par ailleurs tenu à mobiliser les personnalités présentes: «Gens de la mode, popstars, présidents directeurs généraux ou sportifs, on a besoin de tous vos talents pour travailler sur la mondialisation, pour briser cette injustice qui fait que si vous êtes contaminé par le VIH à Paris, deux cachets suffisent, alors que si vous naissez en Afrique, vous êtes per-dus». Et d’ajouter «Il ne faut plus que l’endroit où vous naissez signe votre arrêt de mort. Je ne comprends pas qu’on puisse encore mourir des suites d’une piqûre de moustique», évoquant le paludisme.

Et il n'y a pas que dans ses chansons que le chanteur tient des propos à

résonnance politique. Bono a en effet tenu à saluer la volonté du futur Pré-sident américain Barack Obama de doubler les crédits consacrés au sida d’ici 2015. Il s’est par ailleurs directement adressé à Carla Bruni-Sarkozy, présente à ses côtés, se disant heureux de voir une first lady aussi impliquée dans la lutte contre le virus du sida. Bono a ensuite fait une recommandation à Ni-colas Sarkozy, dont sa femme saura probablement se faire le relais, et bla-gué: «Je ne sais pas avec qui il dort, mais je suis sûr que l’énergique Nico-las Sarkozy entendra mon message».

Enfin, Bono s’est dit «ravi» de rencontrer enfin l'ancienne otage Ingrid Bé-tancourt, présente aussi lors de la cérémonie.

N’oubliant personne ni jamais aucun combat, le rocker a tenu à rappeler encore une fois son soutien à l’opposante birmane Aung San Suu Kyi, dé-clarant que «Toutes nos pensées vont pour elle, qui n’est pas avec nous puisqu’elle est toujours assignée à résidence».

Talentueux, intelligent, et modeste, Bono a tout de même tenu à saluer le travail des prix Nobel présents, affirmant qu’ils sont «ceux qui travaillent vraiment». Ovationné par les personnalités présentes, des politiques, mais aussi des artistes comme Jane Birkin, Bono a lancé un ultime message d’espoir: «Si chacun s’y met, oui le monde peut changer».

Florianna Fis

Vendredi 12 décembre 2008

http://www.gala.fr/l_actu/c_est_officiel/bono_elu_homme_de_la_paix_2008_143260

La France et les droits de l’homme15 déc 2008Par Vincent Duclert

On a beaucoup parlé des droits de l’homme en France durant la semaine qui s’est achevée. On en a parlé à propos du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme le 10 décembre, on en a parlé parce que le même jour le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner a déclaré que le secrétariat d’Etat des Affaires étrangères et des droits de l’homme confié à Rama Yade était « une erreur », on en a parlé enfin en relation avec l’explosion du nombre des gardes à vue qui, lors-qu’elles traduisent un usage disproportionné de la force publique, s’op-posent aux droits fondamentaux.

L'adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme le 10 dé-cembre 1948 par l’Assemblée générale des Nations Unies avait été précé-

dée de l’approbation, le veille, de la Convention sur la prévention et la ré-pression du crime de génocide, l’œuvre du juriste américain Raphaël Lem-kin. Cette convention était, par anticipation, une traduction concrète de la Déclaration. C’est un texte essentiel qui a fait progresser la force du droit international même s’il n’a pas pu empêcher la répétition des génocides dans le second XXe siècle. Du moins a-t-il pu caractériser des massacres incommensurables et lancer après-coup des procédures de justice pénales internationales qui perturbent désormais le repos des génocidaires.

Bernard Kouchner, par sa déclaration au Parisien-Aujourd’hui en France, a témoigné d’une grande élégance en s’attaquant à une secrétaire d’Etat déjà affaiblie politiquement et donc vulnérable. En s’acharnant de cette manière, il a surtout démontré sa stature de bon soldat du sarkozysme. Les motifs invoqués, et qui éclairent ses motivations diplomatiques d’un grand cynisme (« il y a contradiction permanente entre les droits de l’homme et la politique étrangère d’un Etat, même en France »), ramènent à une question de fond sur les droits de l’homme. L’institution d’un secré-tariat d’Etat des droits de l’homme qui leur est dédié dépossède d’une cer-taine manière le ministre des Affaire étrangères de ce volet très symbo-lique. Mais la question posée est celle de la place à donner aux droits de l’homme. Doivent-ils caractériser toute l’action diplomatique ou politique des démocraties, ou constituent-ils un volet de cette action générale comme le signifierait alors l’institution d’un tel secrétariat d’Etat réduit au rang de cache-sexe d’une politique qui ne se soucierait guère de ces prin-cipes ? La même question, nous l’avions posée au sujet du projet d’Edouard Balladur, au nom de la commission de la réforme de la Constitu-tion, visant à instaurer un défenseur des droits de l’homme. J’avais écrit dans La France. Une identité démocratique (Le Seuil, 2008) : « Ainsi l’an-cien premier ministre a-t-il suggéré la création d’un "défenseur des droits fondamentaux" pouvant, entre autres, saisir le Conseil constitutionnel. Ce qui signifie très exactement que ces droits fondamentaux ne relève qu’in-directement de la Constitution. On pourrait imaginer à l’inverse que le Conseil constitutionnel se saisisse de cette mission de défense des droits fondamentaux, à condition toutefois que le préambule de la Constitution soit précisé et renforcé : rien de tel n’a été proposé par le Comité Balladur ».

Nous sommes hostiles à cette provincialisation des droits de l’homme, parce qu’elle affaiblit leur portée universelle et leur autorité en tout lieu et en tout temps. Néanmoins, comme pour la parité venant corriger l’état d’inégalité considérable entre femmes et hommes, un secrétariat des Droits de l’homme contribue à rappeler ces derniers et à susciter une prise de conscience en leur faveur. On est loin des motivations de Bernard Kouchner et de ses déclarations. Du moins pouvons-nous nous féliciter d’une chose : Bernard Kouchner prouve qu’il n’appartient plus à la gauche. C’est une bonne nouvelle pour cette dernière. Par ses déclarations du 10 décembre 2008, Bernard Kouchner a tranché le débat. Les droits de l’homme sont inutiles à un ministre des Affaires étrangères sous la prési-dence de Nicolas Sarkozy.

Où en est-on enfin des droits de l’homme en France ? Par droits de l’homme j’entends droits humains fondamentaux. Il y a, on le sait, un dé-bat sur l’appellation à donner aux droits fondamentaux. Certes, les révolu-tionnaires de 1789 réservaient l’universalité aux seuls hommes. En même temps, leur souci de définir des droits de l’homme et du citoyen réservait à mon avis la possibilité de les étendre aux femmes. Il ne faut jamais ou-blier que la nature de ces droits des individus est politique. Tout effort pour accroître la liberté et l’intégrité du citoyen plonge au cœur des fonde-ments de la démocratie. Et tout ce qui les atteint menace le système poli-tique et constitutionnel dans son entier. La question est donc posée de la place juridique des droits fondamentaux, et notamment des articles de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Patrice Rolland, qui signe la notice « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » dans le tout nouveau Dictionnaire des Droits de l’Homme paru aux PUF, rappelle que jusqu’au milieu du XXe siècle, « la déclaration n’a pas de valeur juridique » (p. 246) *. Cependant, à partir de 1971, le Conseil constitutionnel a décidé d’appuyer ses décisions sur les droits fondamentaux contenus notamment dans la déclaration ou affirmés par les grandes lois républicaines comme la liberté d’association. « Ainsi, la France a rejoint la tradition des autres démocraties occidentales pour lesquelles les droits fondamentaux sont inscrits dans la constitution. La déclaration des droits devient un texte juri-dique comme les autres. » Le problème est le quotidien des hommes (au sens de personnes) et des citoyens dément régulièrement cette inscription constitutionnelle des droits fondamentaux. Ceux-ci ne semblent pas avoir de reconnaissance judiciaire alors que leur autorité juridique serait fondée.

Prenons le cas des gardes à vues pratiquées par un pouvoir administratif auquel la loi reconnaît ce pouvoir. Différents témoignages, notamment ceux livrés par Le Canard Enchaîné (le 10 décembre 2008) ou celui de l’an-cien directeur de la publication du journal Libération,Vittorio de Filippis,in-terpellé le 28 novembre au petit matin, placé en garde à vue et déféré de-vant un juge pour n’avoir pas répondu (ou n’avoir pas reçu, l’enquête le dira) à des convocations en matière de diffamation de presse, ou d’autres qui ont pu être recueillis individuellement, posent la question d’un usage disproportionné de la force publique pour s’assurer de la personne d’un suspect, disproportion prouvée par le fait que la suite donnée à l’interpel-lation et la garde à vue peut se réduire à une simple amende une fois le fait répréhensible établit, ou déboucher sur l’absence de poursuites par absence d’infraction ou de délit. L’usage proportionné de la force est une donnée fondamentale d’un Etat de droit. Comme l’article 9 de la Déclara-tion des droits de l’homme et du citoyen le prescrit formellement, et dans la mesure où cette déclaration a une valeur juridique, on en déduirait que nombre de gardes à vue pourraient être illégales. Mais cette démonstra-tion se réduit à un cas d’école. Invoquer l’article 9 de la Déclaration en cas de garde à vue pour des faits très mineurs ne pouvant impliquer raisonna-blement la perte provisoire de liberté, ou des faits reposant sur la seule appréciation des forces de l’ordre en l’absence d’éléments matériels (comme l’outrage ou la rébellion de plus en plus utilisés) n’a pas la réputa-tion d’être très efficace. Il y a un risque sérieux de voir une telle démarche être assimilée précisément à de l’outrage ou de la rébellion. Il y a pourtant

une disposition essentielle des droits de l’homme et du citoyen qui pres-crit, à l’article 15 de la Déclaration du même nom, que « la société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration ».

La Constitution a confié à l’autorité judiciaire la charge d’être la « gar-dienne de la liberté individuelle » et le code de procédure pénale prescrit que la garde à vue est soumise au contrôle du procureur qui doit en être averti dès le début. Celui-ci, de cette façon, peut apprécier si elle est justi-fiée ou non. Pourtant, l’autorité administrative, qui procède à la garde à vue est rarement, à notre connaissance, démentie par l’autorité judiciaire à laquelle est confiée, ou alors après coup et sans que le bénéfice de la ré-paration d’une détention arbitraire ou de conditions arbitraires de déten-tion – si elles ont effectivement été constatés – vienne effacer le sentiment de l’injustice ou de la perte de dignité.

La Constitution fait obligation à l’autorité judiciaire d’intervenir pour proté-ger les citoyens. Mais rares sont aujourd’hui les magistrats à le rappeler publiquement dans un contexte de dégradation des libertés publiques. Ceux qui le font affirment autant ce pouvoir théorique, majeur et néces-saire, des droits fondamentaux, qu’ils défendent dans le même temps leur raison d’être. Si les procureurs veulent demeurer des magistrats, et non devenir de simples agents d’exécution de la chancellerie, ils doivent dé-fendre le droit, celui que fonde la loi et celui que définissent les droits fon-damentaux reconnus par la Constitution. Et comme l’a très bien dit Daniel Mayer (qui fut en 1958 à la tête de la Ligue des droits de l’homme et du ci-toyen), « la loi n’exprime la volonté générale que dans le respect de la Constitution ». On aimerait donc entendre plus de voix de magistrats, dans le cadre de responsabilités syndicales, ou à travers des décisions de jus-tice rappelant le principe du contrôle du juge sur la légalité des procédures des forces de police ou de gendarmerie. On aimerait lire plus d’analyse de juristes sur la situation faite aujourd’hui à des droits fondamentaux dont on doute qu’ils aient vraiment la force constitutionnelle qu’ils leur recon-naissent en théorie. Car en ce cas la situation serait bien différente, les re-cours bien plus nombreux, les cris d’alarme bien moins nombreux **.

Serge Portelli est un juge qu’inquiète l’augmentation considérable du nombre des gardes à vue ces dernières années et la conséquence d’une telle situation pour le maintien des libertés publiques. Il s’est exprimé no-tamment dans Libération, le 1er décembre 2008, après la révélation des circonstances de l’arrestation de Vittorio de Filippis. Constatant que ‘le nombre de gardes à vue a explosé depuis 2002 [lorsque que Nicolas Sar-kozy accède au ministère de l’Intérieur] augmentant de 38 000 mesures chaque année. Nous sommes ainsi passés de 336 000 gardes à vue en 2001 à 560 0000 en 2007, alors que la délinquance est supposée avoir baissé. » Rappelons qu’en 2007 la population présente sur le territoire français était composée de 62 millions de citoyens français et d’environ 8 millions d’immigrés et d’étrangers. Vice-président du tribunal de grande instance de Paris et membre du Syndicat de la magistrature, Serge Portelli considère que « la politique débridée d’utilisation intensive des méthodes de coercition à la disposition de l’Etat (garde à vue, rétention, prison..) »

relève d’une idéologie dont on doit se demander si elle « est compatible avec le fonctionnement normal d’une démocratie. » Il estime que c’est d’abord aux magistrats d’exercer une « réelle vigilance » sur « le régime et les méthodes de garde à vue ». En garde à vue, seul le procureur peut exercer un contrôle judiciaire. Et de rappeler que « la présence de l’avocat en garde à vue et la consultation du dossier qu’il pourrait faire n’a jamais été acceptée », contrairement à plusieurs pays qui ont déjà adopté ce dis-positif comme l’Espagne depuis la loi de 1979.

Ce devoir des magistrats d’exercer cette « réelle vigilance » est parfaite-ment fondé en droit. Il est inscrit dans la Constitution, à l’article 66 de la Constitution : « Nul ne peut être arbitrairement détenu. L’autorité judi-ciaire, gardienne de la liberté individuelle, assure le respect de ce principe dans les conditions prévues par la loi. » Il ne peut y avoir de contradiction entre la Constitution et la loi, car cette dernière doit être conforme à la première - le Conseil constitutionnel y veillant. Le devoir des magistrats est aussi de respecter et de défendre la Constitution qui établit, on l’a dit, l’autorité souveraine des droits fondamentaux notamment définis par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Serge Portelli est très ferme à ce sujet :

« Chaque juge d’instruction en France est maître des moyens qui lui pa-raissent le plus appropriés pour rechercher la vérité. Il est toutefois tenu par les principes généraux du droit et par les exigences de la Constitution, qu’en tant que gardien des libertés il est le premier à devoir respecter. » Rappelant l’article 9 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen « qui fait partie de notre Constitution », il souligne que « c’est donc à notre Constitution qui nous impose à nous, juges, d’utiliser avec la plus extrême circonspection tous les moyens de coercition ».

Toute cette réflexion sur la place des droits de l’homme et du citoyen en France conduit logiquement au Conseil constitutionnel. De par ses grandes décisions des années 1970 en matière de droits fondamentaux, et par la haute stature morale de ses anciens présidents comme Daniel Mayer, Ro-bert Badinter ou Pierre Mazeaud, il conserve une autorité essentielle. Il ne serait pas incongru d’entendre son président actuel ou ses membres s’ex-primer sur la situation actuelle des droits fondamentaux précisément constitutionnalisés par leurs illustres prédécesseurs.

On aimerait enfin savoir si toutes les forces de l’ordre et si leurs hiérar-chies professionnelles adhèrent au vertige de la force et à la culture du chiffre qui signalait l’article du Canard enchaîné déjà cité. Une police et une gendarmerie respectueuses des lois et de la Constitution deviennent des forces de l’ordre respectées, donc efficaces. En dressant comme il l’a fait à plusieurs reprises lorsqu’il était ministre de l’Intérieur l’autorité ad-ministrative contre l’autorité judiciaire, Nicolas Sarkozy a placé la police et la gendarmerie dans une situation qui les avantage et qui en même temps les dessert. Cela peut avoir des conséquences considérables, y compris sur le plan politique. Il suffit de se souvenir que l’extension immédiate des manifestations étudiantes de Mai 68 est venue de la protestation contre

les violences policières. Au final, le général de Gaulle a du procéder à une importante libéralisation de l’Etat avant de renoncer au pouvoir en vertu de l’idée qu’il se faisait de la politique. A l’heure où nous écrivons, les émeutes étudiantes en Grèce vident en premier lieu la police et sa vio-lence. Il n’est pas certain que le gouvernement grec actuel survive à ces événements ou même que le système politique ne soit profondément transformé.

Les droits de l’homme et du citoyen relèvent bien d’une question politique majeure. La volonté de défendre les droits fondamentaux, ou le choix de les écarter, définit des options politiques décisives, sur lesquelles il faut raisonner absolument pour juger des hommes et des femmes qui nous gouvernent ou nous représentent dans l’opposition. La question politique désigne aussi le devoir de chacun. Les droits de l’homme et du citoyen concernent par définition les citoyens. Ceux-ci sont donc fondés à les dé-fendre. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui est intégrée à la Constitution compte, parmi les « droits naturels et imprescriptibles de l’homme », « la résistance à l’oppression » (article 2). Or, l’oppression commence notamment quand les droits individuels sont suspendus ou niés. En face de la raison d’Etat et du viol de la justice dominant l’affaire Dreyfus, une ligue s’est constituée précisément pour « la défense des droits de l’homme et du citoyen ». Des hommes et des femmes, conscients de leur rôle civique, se sont regroupés à cette fin. Ils l’ont fait parce que les représentants du Parlement ont négligé de maintenir les ga-ranties légales des citoyens contre tout arbitraire, des garanties, comme le proclamait la pétition des intellectuels du 15 janvier 1898, constitue « la seule protection des citoyens dans un pays libre ». Cette mobilisation est devenue capitale, parce que la nation toute entière est intéressée au maintien des garanties élémentaires qui définissent les droits de l’homme et du citoyen. Elle a été rejointe par celle des juges qui protégèrent l’Etat de droit, à la fois par conviction éthique et parce que la situation d’oppres-sion de l’Etat menaçait leur existence et leur fonction mêmes. L’identité démocratique de la France s’est forgée dans de tels événements où les droits fondamentaux étaient menacés.

Nous ne sommes pas aujourd’hui confrontés à une nouvelle affaire Drey-fus. Les faits portés à la connaissance de l’opinion par les médias conscients de leur rôle civique décrivent des situations très ordinaires. Mais beaucoup d’entre elles suscitent pourtant l’interrogation ou l’indigna-tion. L’ancienne magistrate Eva Joly dénonçait ainsi dans une tribune du Monde (3 octobre 2008) le renouvellement du marché public des associa-tions autorisées dans les centres de rétention français pour étrangers in-terpellés en situation irrégulière. L’éviction partielle de la Cimade qui avait tenté « d’alerter l’opinion publique sur ce dont elle seule pouvait témoi-gner : la dégradation considérable des étrangers "retenus" » désigne « une réforme mineure en apparence [...] emblématique de la perte de re-père de notre pays et de sa dérive vers des pratiques toujours plus éloi-gnés des idéaux qui l’on fondé. » On peut légitimement se demander si la somme de ces affaires ordinaires ne finit pas par constituer une affaire Dreyfus, ou à lui ressembler.

Une ligue des droits de l’homme à l’échelle de tout un pays et une société n’est donc plus totalement inconcevable. Son combat serait facilité, en comparaison avec la fin du XIXe siècle, par le fait qu’aujourd’hui les droits de l’homme et du citoyen sont constitutionalisés (outre le fait que la France est sous la surveillance de la Convention européenne des droits de l’homme à laquelle elle a adhéré). La Constitution est devenue la protec-tion des citoyens et des personnes. Il s’agit désormais de mettre bien da-vantage en œuvre ces droits fondamentaux. C’est le rôle de tous et de chacun, et notamment de la jeunesse qui recherche des raisons d'espérer. Servir la Constitution est un bel idéal national, civique et collectif. Qui pourrait le contester ?

Vincent Duclert

* Dictionnaire des Droits de l’homme dirigé notamment par Stéphane Rials (coll. « Quadrige Dicos Poche », 1074 p., 39 €), également auteur chez le même éditeur d’Oppressions et résistances (coll. « Quadrige/Essais débats », 368 p., 18 €).

** Pour le 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, le barreau de Paris a pris l’initiative révélatrice d’inviter, le 6 dé-cembre 2008, les avocats de cinquante pays à signer une convention rap-pelant leur rôle de « gardiens des libertés fondamentales » face aux excès de l’autorité publique. »

http://www.mediapart.fr/club/blog/vincent-duclert/151208/la-france-et-les-droits-de-l-homme

SHOAH

Holocauste: Ivan Demjanjuk pourra être jugé en Alle-magne11.12.08 - 16:46

La plus haute autorité judiciaire allemande a ouvert la voie jeudi à un pro-cès en Allemagne de John (Ivan) Demjanjuk, 88 ans, soupçonné d'avoir été gardien au camp d'extermination nazi de Sobibor.

Le cas de John (Ivan) Demjanjuk (photo), un homme d'origine d'ukrai-nienne qui vit aux Etats-Unis, pourra être examiné par un tribunal régional de Munich, a tranché la Cour fédérale de justice, qui siège à Karlsruhe (sud-ouest).

Ce tribunal est compétent car le dernier domicile connu du suspect en Al-lemagne, en l'occurrence en 1951 avant qu'il n'émigre aux Etats-Unis, était situé près de la capitale bavaroise, ont souligné les juges de Karls-ruhe.

Il revient désormais au parquet de Munich de décider d'une éventuelle in-culpation et d'une éventuelle demande d'extradition concernant M. Dem-janjuk, qui fut également soupçonné d'être "Ivan le Terrible", l'un des prin-cipaux tortionnaires du camp de Treblinka.

Début novembre, l'autorité administrative allemande chargée d'enquêter sur les crimes nazis avait recommandé l'inculpation de Demjanjuk, en se déclarant "convaincue" que, en tant que gardien à Sobibor, aujourd'hui en Pologne, il était "coupable de complicité d'assassinat sur au moins 29.000 juifs d'Europe".

Demjanjuk avait été reconnu à la fin des années 1970 par d'anciens dépor-tés comme "Ivan le Terrible". Extradé en Israël, il y avait été condamné à mort en avril 1988, puis acquitté en juillet 1993 par la Cour suprême israé-lienne sur la base d'archives du KGB identifiant un autre homme, Ivan Mar-chenko, comme étant "Ivan le Terrible".

Demjanjuk avait alors été renvoyé aux Etats-Unis, déchu de sa nationalité américaine pour avoir menti sur son passé et placé en résidence sur-veillée.

La justice américaine avait retenu des témoignages selon lesquels il avait été vu à Sobibor poussant des juifs à coups de pied et de crosse de fusil, pour les faire descendre plus rapidement des wagons qui les convoyaient.

(Belga)

http://www.rtbf.be/info/holocauste-ivan-demjanjuk-pourra-etre-juge-en-alle-magne-63461

SREBRENICA

Un groupe saluant la tuerie de Srebrenica fermé par FacebookPublié le 15/12/2008 à 18:56 Reuters

Le réseau social sur internet Facebook a fermé un groupe nationaliste serbe qui se félicitait du massacre de 8.000 Musulmans de Bosnie en 1995 à Srebrenica après avoir reçu quelque 14.000 demandes émanant de Bos-nie, Serbie et Croatie.

Le groupe "Noz Zica Srebrenica" ("Couteau Fil Srebrenica"), dont le texte était rédigé en cyrillique serbe, rendait hommage au massacre de 8.000 hommes et garçons à Srebrenica, en 1995, par les forces serbes de Bosnie sous le commandement du général Ratko Mladic, recherché par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.

"Pour tous ceux qui respectent les actes de Ratko Mladic", disait un mes-

sage du groupe comptant un millier de membres. "Pour tous ceux qui pensent que les Musulmans sont mieux sur une broche et nageant dans l'acide sulfurique."

Un groupe multiethnique, qui s'était constitué lundi dernier dans une pro-vince serbe à majorité musulmane sous le nom "Fermez le groupe Noz Zica Srebrenica" pour protester contre les nationalistes, avait réuni en une semaine près de 30.000 personnes.

Un porte-parole de Facebook, répondant à une question en ligne de Reu-ters, a expliqué que la controverse n'avait pas motivé la fermeture du groupe nationaliste mais que lorsque le "contenu (d'une conversation) viole les termes d'utilisation, nous n'hésitons pas à le supprimer".

Daria Sito-Susic, version française Grégory Blachier

http://www.lepoint.fr/actualites/un-groupe-saluant-la-tuerie-de-srebrenica-ferme-par-facebook/1037/0/300065

GENOCIDE RWANDAIS

Tribunal Rwanda: demande d'aide à l'ONU pour traquer les fugitifsIl y a 3 jours

NEW YORK (Nations unies) (AFP) — Le procureur du Tribunal pénal interna-tional pour le Rwanda (TPIR) a demandé vendredi l'aide du Conseil de sé-curité pour l'arrestation et la comparution d'inculpés de crimes de guerre au Rwanda qui ont trouvé refuge en République démocratique du Congo (RDC).

Le procureur, Hassan Bubacar Jallow, a indiqué au Conseil qu'il avait eu des discussions en septembre à Kinshasa avec des responsables congolais et onusiens "concernant l'arrestation et le transfert à Arusha (Tanzanie, siège du TPIR) d'une demi-douzaine d'inculpés qui ont trouvé refuge" en RDC.

Bien que ces discussions aient été "très positives et encourageantes", la récente reprise des combats entre forces gouvernementales et rebelles tutsi dans l'est de la RDC a "retardé ce programme de recherche et d'ar-restation", a-t-il indiqué.

"Nous continuons d'appeler le Conseil de sécurité à exhorter tous les Etats à coopérer à l'arrestation et au transfert de ces inculpés et à apporter un soutien approprié au gouvernement de la RDC (...) afin de lui permettre de

remplir ses obligations," a dit M. Jallow.

"La présence continue et les activités des fugitifs du TPIR en RDC contri-buent grandement au conflit et à l'instabilité dans la région", a-t-il ajouté. Il n'a pas donné les identités des personnes en question.

Le tribunal a également porté son attention sur le cas de Félicien Kabuga, un riche homme d'affaires hutu accusé d'avoir participé au financement de massacres pendant le génocide de 1994 au Rwanda et qui pourrait se trouver au Kenya.

Jusqu'à présent, le TPIR n'a mis en accusation que des dignitaires de l'an-cien régime hutu.

Environ 800.000 personnes, selon l'ONU, essentiellement parmi la minorité tutsie et les Hutus modérés, ont été tuées dans le génocide d'avril à juillet 1994, planifié et mis à exécution par les extrémistes hutus.

http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5gtK7n6uvVKbTu43K5i0VHmwNhRaQ

CONGO

RDC • Les Nations unies ont un train de retard au Congo15 déc. 2008Dans un récent rapport, l'ONU semble découvrir les exactions rwandaises commises sur le territoire congolais. Un laxisme onusien qui ne manque pas d'agacer.Ainsi donc, dans l'est de la république démocratique du Congo (RDC), il se passerait des choses peu catholiques [un rapport des Nations unies du 11 décembre accuse les autorités rwandaises de soutenir militairement les rebelles de Laurent Nkunda, et notamment d'armer des enfants soldats]. Depuis le temps que l'on parle de la collusion entre le Rwanda et la rébellion de Laurent Nkunda, du pillage des ressources minières du Nord-Kivu ou de l'exploitation des enfants dans la guerre. Depuis que la MONUC [Mission des Nations unies au Congo] est déployée dans le pays, observant les faits et gestes des différents belligérants, on croyait qu'il était clairement établi qu'un jeu trouble se jouait dans l'est de la RDC. Et que le temps était à l'action pour arrêter les exactions contre les populations civiles et restaurer la souveraineté du Congo sur cette partie de son territoire. Mais apparemment, l'ONU a des méthodes bien particulières. Elle a pris le temps qu'il fallait pour faire un point exact de la situation du conflit qui déchire la RDC. Un groupe de cinq experts commis pour enquêter sur la guerre dans l'est de la RDC vient de rendre son rapport, qui semble découvrir seulement maintenant ces faits anormaux.

Naturellement, rien de nouveau n'y apparaît, sinon la confirmation de l'évidence même. Les appuis multiformes que le Rwanda apporte à la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) ont toujours été dénoncés par Kinshasa, pour qui la solution du drame qui se joue sur son territoire est à Kigali.

L'exploitation de coltan par les rebelles dans la zone sous leur contrôle a aussi été relevée par le rapport onusien. Le pillage des ressources minières de la RDC est, on le sait, l'enjeu principal des conflits qui ravagent le pays. Là aussi, l'ONU évoque une réalité que certaines ONG n'ont eu de cesse de dénoncer. Enfin, la partie gouvernementale a aussi été épinglée, accusée qu'elle est de collaborer avec des groupes armés dans l'est de la RDC. La grande question, au-delà de la littérature, c'est de savoir en quoi ce rapport peut faire avancer la recherche de la paix en RD Congo. Car une chose est d'établir des responsabilités dans le conflit, mais une autre est de faire en sorte que les coupables soient neutralisés. Le principal accusé, le Rwanda, a répondu, comme d'habitude, par le mépris, aux conclusions accablantes du rapport onusien. Comment exercer, dès lors, une pression sur un pays qui a toujours nié l'évidence sans subir le courroux de la communauté internationale ? Malgré les preuves que les experts de l'ONU disent détenir, le Rwanda paraît intouchable, tant il jouit d'une bienveillante attention auprès de certaines puissances, dont les Etats-Unis. Le pays de Paul Kagame a su toucher le coeur des Occidentaux en réveillant en permanence le terrible génocide qu'il a connu. Et c'est vrai, le sujet est d'une extrême sensibilité, surtout que certaines puissances et l'ONU n'ont pas bonne conscience, pour n'avoir pas pu empêcher le drame. Le Rwanda continue donc de surfer sur cette page sombre de son histoire, en invoquant des menaces venant de la RDC, où se sont réfugiés des Hutus accusés de génocide.Et quand diplomatie et sentiments s'entremêlent, il est difficile d'agir. En tout cas, le Rwanda continue de renvoyer dos à dos les deux belligérants qui s'opposent sur le terrain, à savoir les Forces armées congolaises (FARDC) et le CNDP. Mais on voit bien que la stratégie du Rwanda consistant à se camoufler derrière son homme lige, Laurent Nkunda, a des limites. A Nairobi, les négociations piétinent parce que le pouvoir congolais sait qu'il n'a pas affaire à son vrai adversaire. Il négocie avec une sorte d'intermédiaire. Tôt ou tard, il faudra sans doute que Paul Kagame, le président du Rwanda, accepte de jouer cartes sur table. Les lois internationales sont suffisamment claires sur la déstabilisation d'Etats voisins. Le président George W. Bush, qui a créé le concept de guerre préventive dont se prévaut aujourd'hui Paul Kagame, ne sera plus bientôt aux affaires. La nouvelle administration peut ne plus continuer de fermer les yeux sur des violations aussi flagrantes du droit international. Une politique voulue par Bush au nom des relations privilégiées que les Etats-Unis entretiennent avec le pouvoir rwandais. L'heure est peut-être venue de redorer le blason du système des relations internationales, en respectant les décisions de l'ONU. Si Barack Obama veut créer une rupture en ce domaine, au Rwanda, il a des arguments solides avec le rapport des

Nations unies.

Mahorou KanazoeLe Payshttp://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=92669

DARFOUR

Darfour: Des affrontements ont fait 250 morts15/12/2008 - 13:41

Selon l'Unamid, la force de maintien de la paix conjointe de l'ONU et de l'Union Africaine, des affrontements tribaux au Darfour ont fait au moins 250 morts. Dans le sud du Darfour, l'Unamid a fait état d'une centaine de morts dans des affrontements entre deux groupes rivaux de la tribu Gimir autour du village de Saysaban à propos de droits traditionnels.

Près de la ville de Bouram, un demi-millier d'Arabes des tribus Fellata et Salamat ont attaqué et incendié Wad Hadjam, un village de la tribu arabe rivale Habbaniya, faisant entre 70 et 150 morts, dont six policiers, et pro-voquant l'exode de 5000 civils, a ajouté l'Unamid.

http://www.lejdd.fr/cmc/scanner/international/200851/darfour-des-affronte-ments-ont-fait-250-morts_172664.html?popup

Interview: La résolution de la crise Tchad-Soudan doit engager tous les protagonistes

2008-12-16 15:12:54

YAOUNDE, 16 décembre (Xinhua) -- La résolution de la crise entre le Tchad et le Soudan doit engager tous les protagonistes, dont les puissances étrangères qui exploitent ou ont envie d'exploiter les ressources naturelles de ces deux pays voisins africains, indique le Pr. Joseph Vincent Ntuda Ebo-dé, directeur du Centre de recherche et d'études politiques et stratégiques de l'Université de Yaoundé II, dans une interview à Xinhua.

Voici le texte intégral de l'interview réalisée en décembre dans la capitale camerounaise :

Question (Q) : Echange d'ambassadeurs et mise en place d'un groupe de

contact. S'agit-il d'une simple accalmie ou d'une dynamique réelle de re-normalisation entre le Tchad et le Soudan ?

Joseph Vicent Ntuda Ebode (JVNE) : On peut soutenir les deux points de vue. D'abord, on peut penser qu'il s'agit d'un mouvement de surface, qui peut être dû au fait qu'il y a des pressions sur les deux gouvernements de part et d'autre, en fonction des énormes enjeux humanitaires et énergé-tiques dont regorge le Darfour.

De l'autre côté, on peut aussi penser qu'il s'agit bien d'une tendance de fond, tout simplement parce que les connexions et les enjeux autour des deux pouvoirs qui se cristallisent dans le conflit du Darfour sont tels qu'au-cun des deux régimes ne peut se sentir avoir gagné ce conflit si vraiment les deux n'interagissent pas dans le même sens. C'est quand même un problème qui touche les mêmes familles et qui, de ce point de vue, ne peut pas trouver de solution si, véritablement, les deux gouvernements ne mettent pas sur pied des possibilités réelles de résoudre cette question.

Q : L'histoire montre que ces deux pays voisins ont toujours entretenu des relations tantôt cordiales, tantôt conflictuelles. Pensez-vous que les ré-gimes d'Idriss Deby Itno et d'Omar el Béchir puissent parvenir à s'entendre ?

JVNE : Naturellement, il est possible que les deux régimes arrivent à s'en-tendre. Mais, tout cela dépend du degré réel d'ouverture politique. Parce que lorsqu'il y a ouverture politique, les conflits persistent mais se ré-solvent de manière pacifique. Le fait que les deux pays soient fermés in-dique aussi l'intensité de la violence qui se trouve au centre des modalités de résolution de ce conflit dont on sait pourtant à l'avance qu'aucun pays ne peut gagner tout simplement à partir de la perspective de la violence. Donc, je crois que c'est possible qu'on parvienne à une solution définitive de ce confit entre les deux pays. Mais tant que les régimes ne s'ouvrent pas politiquement pour résoudre les problèmes de manière pacifique plu-tôt que de manière militaire, cela peut être un handicap à la résolution de ce conflit.

Q : Assiste-t-on, comme certaines thèses l'affirment, à une guerre entrete-nue par des acteurs étrangers ?

JVNE : Il est évident que dans ce conflit, il y a une instrumentalisation, qui s'explique par la présence des enjeux que j'ai qualifiés tout à l'heure d'hu-manitaires, mais aussi énergétiques. Donc, il y a un pan qui vient des puis-sances étrangères. Et lorsque j'ai évoqué la donnée ethnique et la donnée de la fermeture des régimes, c'était aussi pour indiquer qu'il y a un pan entier de ce conflit qui repose sur des questions internes, la gestion du pouvoir par un certain nombre d'ethnies, mais aussi la gestion du pouvoir à partir du degré d'ouverture des régimes politiques des deux pays. Il me semble donc que les deux positions peuvent être défendues valablement.

Q : Voulez-vous dire que la recherche d'une solution à cette crise ne sau-

rait se limiter uniquement aux deux protagonistes ?

JVNE : Lorsqu'on fait la gestion des conflits, on intègre tous les acteurs im-pliqués directement ou indirectement. L'on ne peut donc pas résoudre ce conflit uniquement en appelant le Tchad et le Soudan, alors même que les gens qui exploitent les richesses ou qui ont envie de les exploiter sont mis de côté. Il faut donc que l'ensemble des protagonistes s'asseye et ces pro-tagonistes sont d'abord internes. Mais il y a des protagonistes externes qui sont très puissants et donc il faut qu'ils jouent véritablement le jeu de la paix. Puisqu'il est dans leur intérêt que la situation se stabilise.

Q : Que peut la force multinationale créée en 2007 par les Nations Unies ?

JVNE : La force multinationale pose déjà un premier problème qu'il va fal-loir résoudre. Lorsqu'on a demandé aux pays africains de renforcer les ca-pacités en matière de maintien et de gestion de la paix, il était question pour les puissances occidentales de laisser les Africains résoudre leurs propres problèmes, mais de les assister en payant avec les moyens. C'était ça l'esprit de la sous-traitance stratégique, qui a donc amené un certain nombre de régimes à signer les accords de gestion des conflits à la place des Nations Unies. C'est sur cette base que l'Union africaine a en-voyé des forces au Soudan, les forces du Darfour. Mais à peine ces forces sont arrivées sur le terrain, le problème des moyens a commencé à se po-ser. Ceux qui avaient pris la responsabilité d'envoyer les moyens n'ont plus vite envoyé ces moyens ou même ne les ont pas envoyés en quantité suffisante.

Du coup, la force de l'Union africaine (UA) s'est retrouvée paralysée. A par-tir de ce moment-là, le débat a commencé. Cette force a été suspectée d'être impuissante et on a proposé une force des Nations Unies, comme si l'UA n'agissait pas au nom de l'ONU. Et le déblocage pour l'acceptation de cette force a fait naître ce qu'on a appelé la force hybride UA-ONU au Dar-four. On a vu ce que cela a donné. Ça n'a pas donné grand-chose sur le terrain. Et puis, on est passé à une autre force plus ou moins parallèle, l'Eufor, qui devait intervenir à la frontière du Tchad et du Soudan. Ça n'a pas donné grand-chose non plus.

Maintenant, on passe à une quatrième force. Cette fois-là, il faut que les Nations Unies interviennent seules. Cela indique que la communauté inter-nationale n'est pas en accord avec elle-même. Il faut bien que l'on sache ce qu'elle veut et à partir du moment où l'on sait ce qu'elle veut, qu'on dé-termine comment arriver.

http://www.french.xinhuanet.com/french/2008-12/16/content_780688.htm

L'Ouganda enverra 60 policiers au Darfour

2008-12-16 09:22:51

KAMPALA, 15 décembre (Xinhua) -- L'Ouganda va envoyer 60 policiers au Darfour dans le cadre des opérations de maintien de la paix, a rapporté lundi le journal public New Vision en citant l'inspecteur général de la police ougandaise, le général Kale Kayihura.

Les policiers qui sont prêts à partir ont suivi une formation de deux se-maines organisée par les Nations Unies dans le centre de l'Ouganda.

"Ils peuvent partir à tout moment dès maintenant", a affirmé le général Kayihura.

http://www.french.xinhuanet.com/french/2008-12/16/content_780426.htm

Le départ annoncé de l'Eufor mine déjà l'est du Tchad

Richard Werly, de retour de Goz Beïda Mardi 16 décembre 2008

AFRIQUE . L'ONU devait voter lundi l'envoi d'une force internationale au Tchad pour remplacer les 2800 soldats européens. Risque d'un vide dangereux.

Abdelkader Bechir ne se fait pas d'illusions. A l'entrée du camp de Djabal, immense étendue désertique qui offre au regard sa litanie de huttes de paille et d'enclos en branches, ce jeune réfugié du Darfour dessine avec son doigt, dans le tas de graines qu'il tente de vendre sur une bâche de l'US Aid, les routes empruntées par les groupes armés. «Ils arrivent à la nuit tombée par là. Ou bien de ce côté-ci...», poursuit le garçon de 17 ans, désœuvré comme la poignée d'ados assis en tailleur dans ce petit marché de fortune.

Contraintes de calendrier

Le camp de Djabal est l'un des sanctuaires humanitaires approvisionnés par les agences de l'ONU et que l'Eufor, la force européenne déployée depuis avril 2008, est venue «sécuriser». Mais la situation, dans ces régions tchadiennes frontalières du Soudan, demeure délétère. De l'aveu de nombreuses organisations, l'enrôlement forcé des enfants y fait toujours des ravages. «Notre effet dissuasif fonctionne, c'est l'essentiel, nuance le colonel Brennan, chef du bataillon irlandais déployé à Goz Beïda. Le reste n'est pas qu'une affaire de moyens militaires...»

L'enjeu est pourtant crucial. L'UE a fait du déploiement de l'Eufor un symbole de sa capacité à intervenir seule. Et le défi logistique et politique a été relevé: 2800 soldats européens - dont presqu'une moitié de Français

déjà positionnés dans ce pays où Paris maintient des troupes - quadrillent ces confins de collines et de déserts contaminés par le conflit du Darfour voisin. L'Irlande, pays neutre habitué des opérations de paix, a pris le commandement de cette mission, limitée par Bruxelles à une année.

Or les contraintes de calendrier menacent aujourd'hui de saper ses effets positifs. Les Nations unies, qui devaient voter lundi à New York une résolution pour remplacer les contingents européens, manquent de troupes et sont perçues comme plus faibles. Le contingent irlandais se dit déjà prêt à travailler sous la bannière onusienne tandis que les Vingt-Sept affirment qu'ils ne prolongeront pas leur mandat: «Au moindre vide, l'insécurité va s'engouffrer», juge un humanitaire à Abéché, la grande ville de l'est, à laquelle l'Eufor a adossé son principal camp.

Spirale de violence

Le bilan de l'Eufor est de plus controversé. Pris en étau entre le gouvernement tchadien d'Idriss Déby, les forces rebelles tchadiennes armées par le Soudan pour déboulonner ce même Déby, et la menace persistante des milices de Khartoum présentes de l'autre côté de la frontière du Darfour, les soldats européens ont surtout évité que la spirale de violence n'aspire cette région sahélienne vers le chaos. Alors qu'au Darfour l'ONU peine à se déployer, un calme relatif s'est installé dans l'est du Tchad, permettant aux Nations unies de former un embryon de force de police chargée de protéger les camps de réfugiés et de déplacés. Sauf que d'autres maux ont surgi, comme le banditisme dirigé contre les humanitaires. Et que personne, de part et d'autre, n'a déposé les armes.

«Chaque bonne nouvelle a une facette cachée juge, à Goz Beïda, un activiste tchadien. Le bilan de l'Eufor est comme le sable soulevé par le vent.» Les camps militaires européens ne sont en effet que des avant-postes d'où partent des patrouilles en véhicules blindés ou en jeeps vers les districts les plus éloignés. Chaque semaine, plusieurs convois quittent ainsi le camp Ciara, QG irlandais à Goz Beïda.

L'ONU redoutée

Mais cette présence dissuasive a ses limites. Beaucoup de Tchadiens déplacés en provenance des zones frontalières sont rentrés dans le sillage des militaires européens, tout en laissant une partie de leurs familles sous les tentes de l'ONU. «Ils transhument. La moindre attaque peut rallumer la panique», concède un expert d'Echo, l'Office d'aide humanitaire de la Commission européenne. Cette dernière, pour éviter la confusion avec les armoiries elles aussi étoilées sur fond bleu de l'Eufor, a fait enlever les autocollants des programmes d'aide financés par l'UE.

L'ONU, dans ce contexte, est plus redoutée qu'attendue. A Abéché, où vivent de l'avis général les commanditaires tchadiens des attaques de plus en plus fréquentes contre les convois humanitaires et des hold-up de véhicules, beaucoup craignent l'arrivée, en mars, d'une force moins

disciplinée, moins respectée et bien plus «criminogène» que l'Eufor.

Le DIS, la future police humanitaire formée par les Nations unies, est déjà, dans ces parages infestés de kalachnikovs, réputé pour ses 4x4 Toyota flambant neuf. Les organisations humanitaires sont contraintes au couvre-feu. Otage du conflit du Darfour, de l'attitude du président soudanais Omar al-Bechir, dont la Cour pénale internationale doit en janvier prochain confirmer l'inculpation pour «crimes de guerre», et des manigances du président tchadien Idriss Déby pour consolider son pouvoir, la stabilisation de l'est du Tchad par l'Eufor risque, en fin de mandat, de se transformer en un dangereux «mirage» pour l'Union européenne.

© Le Temps, 2008 .

http://www.letemps.ch/template/international.asp?page=4&contenuPage=&article=246285&quickbar=

ZIMBABWE

Harare accuse Londres de "génocide"vendredi 12 déc, 11 h 54

HARARE (AFP) - Le ministre de l'Information zimbabwéen Sikhanyiso Ndlo-vu a affirmé vendredi que l'épidémie de choléra, qui a fait près de 800 morts, était "un génocide" conduit par la Grande-Bretagne.

"L'épidémie de choléra au Zimbabwe est une force de guerre biologique et chimique, une attaque génocidaire sur le peuple du Zimbabwe par les Bri-tanniques", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Harare.

"C'est un génocide de notre peuple, a-t-il ajouté, c'était une guerre calcu-lée qui auraient dû avoir lieu en juin dernier".

La veille, le président Robert Mugabe avait déclaré la fin de l'épidémie de choléra mais son porte-parole a fait marche arrière vendredi en affirmant que les propos du chef de l'Etat relevaient du "sarcasme".

Or, pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'épidémie qui a éclaté au Zimbabwe début août n'est toujours "pas sous contrôle" et a fait 792 morts sur 16.700 cas.

"Le choléra est une attaque raciste et planifiée sur le Zimbabwe par l'an-cien colonisateur obstiné qui a enrôlé ses alliés américains et de l'ouest pour qu'ils puissent envahir le pays", a-t-il poursuivi, reprenant les mêmes argument avancés mardi devant la presse.

Le Premier ministre britannique "Gordon Brown doit être conduit devant le Conseil de sécurité des Nations unies pour avoir menacé la paix mondiale,

propagé le choléra et l'anthrax afin d'envahir le Zimbabwe, notre Zim-babwe si pacifique", a-t-il soutenu.

La maladie, transmise par les eaux usées, se propage également en Afrique du Sud où 11 personnes sont décédées, a précisé l'OMS.

Selon plusieurs agences internationales, 60.000 personnes pourraient contracter le choléra ces prochaines semaines et environ cinq millions de Zimbabwéens auront besoin dès janvier d'une aide alimentaire.

Cette crise humanitaire, qui révèle le délabrement des réseaux d'eau, d'assainissement et du système de santé au Zimbabwe, intervient dans un pays plongé dans un terrible marasme économique et une paralysie poli-tique.

http://qc.news.yahoo.com/s/afp/081212/monde/zimbabwe_sant___chol__ra2elead_2

FRANCE

Trois notables mis en garde à vue pour abus de confiancePublié le samedi 6 décembre 2008 à 09H45

Trois notables marseillais, dont un avocat, un agent immobilier et un ex-pert, ont été placés en garde à vue, à la suite d'une plainte pour "abus de confiance" déposée par des proches de l'archevêque de l'Eglise aposto-lique arménienne, Mgr Vartanian. Une association, nommée LPE (Lorrain Patrimoine Entreprise), chargée de cautionner des prêts pour les particu-liers, est visée. Son président et son responsable financier ont été mis en examen.

Ils sont soupçonnés d'avoir participé au détournement de l'héritage de Mgr Vartanian, décédé en 1999. L'avocat a été remis en liberté. Il a conservé le statut de témoin assisté jusqu'au bout. Le montant des détournements porterait sur quelque 300 000 €.

http://www.laprovence.com/articles/2008/12/06/650533-Region-en-direct-Trois-notables-mis-en-garde-a-vue-pour-abus-de-confiance.php

ONU/ARMENIE/CHYPRE

Le Programme des Nations Unies pour le développement va restaurer une église arménienne

dans Chypre occupée

lundi15 décembre 2008, par Stéphane/armenews

La communauté arménienne de Chypre a rempli le Hall Utudjian de la Prélature arménienne mardi 2 décembre 2008 afin d’écouter le plan du Programme des Nations Unies pour le développement (UNDP) pour la restauration de l’église médiévale arménienne de Sourp Asdvadzadzin dans la partie occupée de Nicosie.

Parmi les intervenants figuraient Jaco Cilliers, manager du Programme de l’UNDP pour Chypre, Stefano de Vito l’ingénieur du projet et Paolo Vitti l’architecte du projet aussi bien que le député Vartkes Mahdessian et Père Momik Habeshian. La soirée a été présentée par le Président du Conseil Diocésain Sebouh Tavitian.

La soirée a débuté par une présentation de diapositives présentant les précédents travaux que cette équipe d’experts avait entrepris dans la restauration de beaucoup de monuments importants à Rome, Perugia, en Sicile et à Jérusalem.

Les experts ont aussi présenté de nombreuses informations historiques sur l’église et le monastère adjacent, aussi bien que des informations architecturales sur les étapes de la construction de l’église. Ils ont aussi présenté l’hôtel particulier Melikian, qui est aussi prévu d’être reconstruit en parallèle avec l’église.

Cette étude de faisabilité a pris environ 18 mois pour être achevée et désormais c’est la phase opérationnelle qui débute. Des plans généraux ont été trouvés aussi bien que des photographiers datant d’avant 1963 ce qui a aidé l’équipe à découvrir ce qui a été construit où, quand et pour quel but.

Selon l’équipe d’experts le projet de reconstruction prendra environ 30 mois et il inclut la restauration de vieilles constructions et de leurs toits effondrés aussi bien que le réseau électrique du complexe.

L’objectif final n’est pas de reconstruire l’église comme elle était au 17ème ou 18ème siècle mais de reconstituer ce que nous avons maintenant et d’empêcher de nouvelles décrépitudes des bâtiments. Un mur de l’hôtel particulier Melikian sera reconstruit et une nouvelle entrée sera ouverte de la partie nord du complexe afin de permettre une meilleure vue de l’église et du clocher.

Les experts ont toutefois mis en garde que le programme peut s’arrêter à tout moment, soit par un manque de financement ou à cause de raisons politiques.

http://www.armenews.com/article.php3?id_article=47371

TURQUIE/CHYPRE

Demetris Christofias, déçu par les premiers développements des négociations à Chypre

samedi 13 décembre 2008

Le leader chypriote grec, Demetris Christofias (photo), a récemment déclaré que les négociations lancées au mois de septembre dernier, sous l’égide l’ONU, pour tenter de résoudre l’interminable conflit qui oppose les communautés grecque et turque sur l’île de Chypre, sont mal parties. D’après lui, un vent de pessimisme souffle sur les deux communautés et cela est mauvais signe.

Rappelons que c’est l’élection quelque peu inattendue du leader communiste chypriote grec à la présidence de la République, au mois de février dernier, qui a permis la relance des pourparlers entre les deux communautés. Ces derniers étaient au point mort, depuis l’échec du plan Annan, en 2004. Ce plan, proposé par le secrétaire des Nations Unis, Kofi Annan, avait été soumis par référendum aux deux communautés mais n’avait recueilli que l’approbation de la partie turque, la partie grecque l’ayant finalement rejeté.

Depuis, ce conflit, qui s’est fossilisé au cours des trente dernières années, a connu des hauts et des bas. En décembre 2006, il provoque le gel de 8 chapitres des négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE, Ankara ayant refusé d’ouvrir totalement ses ports et aéroports aux avions et navires de Nicosie, désormais membre de l’UE et donc bénéficiaire de l’accord d’Union douanière turco-européen signé en 1995. Mais, en février 2008, les résultats des élections présidentielles, dans la partie grecque, relance les espérances. Lors du premier tour, le président sortant, Tassos Papadopoulos, est éliminé (cf. notre édition du 19 février 2008). Baptisé «Mister No» et souvent considéré comme la réplique grecque de Rauf Denktaş (leader des chypriotes turcs pendant près de 30 ans et baptisé «Mister Never»), Tassos Papadoulos, qui s’est éteint d’un cancer le 12 décembre 2008, a été en effet l’un des principaux artisans de l’échec du plan Annan en 2004. Si les deux candidats qui restent en lice (le conservateur, Iannis Kasoulides et le communiste, Demetris Christofias) se sont eux aussi opposés à ce plan, ils se déclarent néanmoins partisans d’une réunification de l’île et annoncent qu’ils reprendront les négociations avec la partie turque, s’ils sont élus.

L’élection de Demetris Christofias, le 24 février 2008, semble confirmer une nouvelle donne (cf. notre édition du 9 avril 2008). Ami d’enfance de Mehmet Ali Talat, qui est devenu le leader de la communauté turque en détrônant Rauf Denktaş en 2005, le nouveau président de la République de Chypre fait de la réunification de l’île la priorité de son mandat.

Ce changement politique du côté grec paraît tout d’abord débloquer la situation. Le 21 mars 2008, une première rencontre a lieu entre Demetris Christofias et Mehmet Ali Talat. Au début du mois d’avril 2008, à Nicosie, sur le mur qui divise la ville depuis 1974, un check-point est symboliquement ouvert à hauteur de la rue Ledra, en dépit des réticences de l’armée turque. Ces premiers pas permettent une reprise officielle des négociations entre les deux communautés, au mois de septembre 2008. Pourtant, en dépit de l’importance de l’événement, les spécialistes affichent un optimisme mesuré, quant à l’issue finale de ce nouveau processus.

La rencontre d’experts (intitulée «une constitution pour Chypre») organisée à Arau, en Suisse, en avril 2008, par le Professeur Andreas Auer de l’Université de Zurich et son Centre d’études et de documentation pour la démocratie directe, montre bien notamment l’ampleur de l’antagonisme qui demeure. La partie grecque reste en effet très attachée à une vision unitaire de l’administration de l’île, ce qui inquiète les Turcs qui sont minoritaires et qui défendent depuis toujours l’idée d’une structure décentralisée à l’extrême. Côté turc, la marge que laissera l’armée aux négociateurs reste, en outre, la grande incertitude.

Parallèlement, en dépit de leur amélioration depuis 1999 et de la visite officielle du premier ministre grec, en Turquie, en janvier 2008 (cf. notre édition du 28 janvier 2008), les relations entre Athènes et Ankara ne parviennent toujours pas à dépasser le stade liminaire des bonnes intentions réciproques.

Certes, au cours de la dernière décennie, les échanges économiques ont progressé de façon spectaculaire et un certain nombre d’initiatives politiques et culturelles importantes ont vu le jour (cf. notre édition du 22 janvier 2008), mais il semble que la résolution des problèmes de fond qui opposent la Grèce et la Turquie en mer Égée soit en permanence différée. Dans son 11e rapport d’évaluation de la candidature turque, la Commission européenne n’évoque que très laconiquement les négociations qui se sont ouvertes à Chypre et incite surtout Ankara à ouvrir les dossiers qui continuent de perturber sa relation avec la Grèce.

Plus récemment, le 13 novembre 2008, un incident naval sérieux est venu encore perturber les négociations chypriotes. Des navires de guerre turcs ont intercepté un bateau norvégien participant à une mission pétrolière chypriote au large de l’île. La République de Chypre a, en effet, signé des accords avec le Liban et l’Egypte pour l’exploration et l’exploitation pétrolière et gazière de ses côtes sud dont les fonds marins renfermeraient de fortes réserves d’hydrocarbures.

Cette initiative a suscité les protestions d’Ankara, en désaccord avec Nicosie et Athènes sur la délimitation du plateau continental (et donc sur l’appartenance des fonds marins), en mer Égée. "Nous considérons comme un geste aventureux de mener des activités sur le plateau continental de la Turquie au moment où des négociations pour une

résolution pacifique sont en cours à Chypre", a déclaré le porte-parole du ministère turc des affaires étrangères, Burak Özügergin, tandis que le chef de la diplomatie chypriote, Marcos Kyprianou, estimant que l’incident était survenu à l’intérieur de la ZEE («Zone Économique Exclusive», c’est-à-dire un espace maritime sur lequel un l’État côtier exerce des droits souverains en matière économique) de Chypre condamnait une action «illégale au regard du droit international» et qualifiait la réaction navale turque de «politique du XIXème siècle». Consécutivement à cet incident, au début du mois de décembre 2008, lors d’une conférence de presse, la ministre grecque des affaires étrangères, Dora Bakoyannis, a regretté que la Turquie se montre peu empressé à prévenir les tensions en cours.

Le climat général dans lequel se déroule actuellement les négociations chypriotes ne semble donc pas très favorable. C’est dommage car l’élection de Demitris Christofias et les premières ouvertures du printemps 2008 avaient été perçues comme une réelle occasion de résoudre un conflit qui reste aussi actuellement l’un des principaux obstacles au bon déroulement des négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE.

JM Publié par OVIPOT

http://ovipot.blogspot.com/2008/12/demetris-christofias-du-par-les.html

ARMENIE

Noyan Tapan - Edition en français du 15 décembre 2008

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Reprise d'un article du Collectif VAN sur la version française de Noyan Tapan du 15 décembre 2008

Vingt ans après le tremblement de terre : beaucoup a été fait, beaucoup reste à faire

De Harut Sassounian Publié par The California Courier Éditorial de Sassounian du 11 décembre 2008

Télécharger le pdfhttp://collectifvan.org/article.php?r=0&id=24759

Une recette arménienne à l'assaut des traditionnels

gâteaux au miel tchèques

15/12/2008

Un architecte arménien a conquis les amateurs tchèques de gâteaux au miel avec une vieille recette slave qui a su concurrencer les traditionnelles pâtisseries locales.

Il y a 5 ans, Gevorg Avetisyan, un architecte parti d'Erevan pour tenter sa chance plus à l'Ouest, eut l'idée de demander à sa soeur de cuisiner son gâteau préféré pour le proposer dans les pubs de Frydek-Mistek, une ville de l'Est du pays.

Le biscuit appelé "Marlenka" a très vite rencontré un grand succès dans un pays gourmand de miel, où les plus vieilles légendes mentionnent l'hydromel, la liqueur de miel et les "Medovnik", les traditionnels gâteaux au miel. Aujourd'hui, la compagnie Miko International, basée dans une ancienne cantine, emploie quelque 200 personnes et exporte en Autriche, Allemagne, Grande-Bretagne, Hongrie, Irlande, Pologne, Roumanie, Slovaquie, Slovénie et Espagne. Sa société, qui table sur 150 millions de couronnes (5,9 millions d'euros) de recettes en 2008, se prépare à déménager dans une usine moderne.

"Tous les Arméniens font des gâteaux au miel. La nôtre est la recette originale appréciée des rois arméniens et personne ne peut prétendre avoir la même", assure Gevorg Avetisyan.

Le principe est simple : il faut préparer la pâte avec du miel, du lait, de la farine, du sucre, des oeufs et des noix, puis la découper en carrés que l'on cuit et que l'on empile en 5 couches intercalées de crème et nappées de noisettes pilées et de chocolat.

Quand l'entrepreneur arménien se lance, le marché tchèque est dominé par 2 Russes ont déposé en 1996 la marque Medovnik et produisent à Prague. Aujourd'hui, "Marlenka" rectangulaires et "Medovnik" ronds sont devenus de grands classiques dans tous les cafés et pâtisseries tchèques.

"Je ne regrette pas d'être venu ici", affirme Gevorg Avetisyan, qui, à 49 ans, irradie la satisfaction des hommes heureux en affaires.

À l'origine architecte et designer, Avetisyan a quitté son pays en 1994 parce qu'il ne trouvait plus de clients. De cette période, il se souvient d'un "Âge de pierre" où "tout le monde cherchait du pain et où l'électricité marchait une heure par jour". Il achète un billet de train pour Prague, une ville qu'il avait visitée étudiant, descend après la frontière polonaise, aboutit par hasard à Frydek-Mistek, où il ouvre un casino et un bar. Sa soeur Hasmik le rejoint, s'inquiète d'être "un fardeau", de là naît l'idée de préparer son gâteau favori, se souvient l'entrepreneur qui arbore

aujourd'hui les signes de sa réussite, lunettes griffées, vêtements chics, limousine luxueuse.

Les premiers gâteaux furent cuits dans le four électrique du deux-pièces de sa soeur. Un mois plus tard, un voisin vint donner un coup de main, bientôt il y eut une trentaine d'employés.

Avetisyan qui a gardé la nationalité arménienne évoque fièrement un de ses lointains compatriotes, Georgius Deodatus Damascenus, exilé comme lui, qui, de simple marchand ambulant devint le patron d'un des premiers cafés de Prague, "U Zlateho hada" (le serpent doré) en 1704.

Aujourd'hui, cet établissement situé au pied du très touristique Pont Charles offre des tranches de Medovnik à 85 couronnes (3,20 euros) pièce, le double du prix habituel.

La gérante, Ivana Kralova, ne vend pas de Marlenka "parce qu'elle les apprécie peu" et préfère les "Medovnik" parce que, selon elle, ce sont de vrais gâteaux "tchèques" et qu'elle veut "promouvoir les produits nationaux".

AFP/VNA/CVN (14/12/2008)

http://lecourrier.vnagency.com.vn/default.asp?xt=xt34&page=newsdetail&newsid=48157

UE/ARMENIE

UE - Arménie : L’émigration à l’ordre du jour

Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le Collectif VAN vous livre la traduction de cet article en anglais de Radio Publique d'Ar-ménie parue sur le site de la Fédération Euro-Arménienne pour la Justice et la Démocratie le 14 décembre 2008.

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Traduction Gérard Merdjanian - Commentaires du site de la Fédération Euro-Arménienne :

Sujet important qui touche directement les individus et leur famille, mais rarement abordé par les hommes politiques.

Bien que le nombre de nationaux arméniens ayant émigré en Europe soit beaucoup moins important que celui des pays de la CEI ou des États-Unis, il n’en reste pas moins qu’une législation en la matière s’impose.

Même si cela n’enrayera pas l’immigration clandestine et son cortège de cas douloureux, cela contribuera sûrement à la stabiliser voire la ralentir. La crise financière et économique qui touche l’Occident devrait également, pour un temps du moins, refroidir les ardeurs des clandestins.

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Une mission de l’UE a visité Erevan du 10 au 12 Décembre 2008 avec le but de renforcer le dialogue sur les problèmes de flux migratoires entre l’Arménie et l’UE. La réunion s’est déroulée dans le cadre de la politique européenne de voisinage, ainsi que sur l’approche globale de l’UE sur le sujet, étendue en 2007 pour les régions orientales de l’UE. Ce type de mis-sion est la première dans cette région.

La mission était dirigée conjointement par M. Jean-Christophe Peaucelle, représentant la présidence française de l’UE, et M. Francisco Bataller M, re-présentant la Commission européenne. La délégation était composée de fonctionnaires de plusieurs États : de la Commission, de la France, de la République tchèque, de l’Allemagne, de la Pologne, du Portugal, de la Rou-manie et de la Suède. La partie arménienne était dirigée par M. David Ago-pian, directeur adjoint de l’Agence des Migrations au Ministère de l’Admi-nistration territoriale, comprenant des fonctionnaires du ministère des Af-faires étrangères, du ministère du Travail et des Affaires sociales, du minis-tère de la Santé et de celui de la police.

La délégation a été reçue par Son Excellence M. Edouard Nalbandian, mi-nistre des Affaires étrangères, et de Son Excellence Mme Hranouche Ago-pian, ministre en charge de la Diaspora.

Des rencontres ont eu lieu également avec des représentants de différents ministères et organismes publics, les organisations internationales ainsi que les ONG travaillant dans le domaine de l’immigration et de l’asile. Le dialogue a reflété une approche globale et équilibrée de l’immigration et de l’asile, il a abordé un grand nombre de questions telles que :

• la nécessité d’une approche globale des flux migratoires • la législation et les politiques dans le domaine de l’immigration et de l’asile, y compris la gestion des systèmes d’immigration et sa mise en œuvre conformément aux normes internationales de protection et de respect des droits des réfu-giés • le récent pacte européen sur l’immigration et l’asile, ainsi que les derniers développements concernant l’approche globale de l’UE sur l’im-migration • la facilitation des visas • l’immigration légale : un accent parti-culier a été donné par les deux parties pour les méthodes et les moyens de son règlement en tenant compte des besoins des marchés du travail • la directive "carte bleue" de l’UE et sa nouvelle législation sur l’immigra-tion légale • la réadmission et le retour au pays, y compris l’assistance pour la réinsertion des rapatriés, tout en respectant pleinement les droits de l’homme • la gestion des frontières, la sécurité du voyage et les pièces d’identité, y compris l’introduction de documents biométriques d’identifi-

cation et le développement de bases de données • l’efficacité de la lutte contre la traite des êtres humains et la mise en œuvre du Plan d’actions national à cette fin • la contribution de l’immigration et des immigrants (la diaspora) pour le développement du pays d’origine, notamment grâce aux envois de fonds : les voies et moyens pour canaliser les transferts de fonds pour le développement économique du pays • les questions relatives aux demandeurs d’asile, des réfugiés et des personnes déplacées, et leur inté-gration • la coopération entre l’Arménie et l’UE sur l’immigration : les deux parties ont souligné l’importance de l’efficacité et de mise en oeuvre com-plète de la réglementation concernant l’immigration, y compris par le biais de l’amélioration de la coordination • l’importance de la coopération régio-nale. À cet égard, les deux parties attendent avec intérêt la Conférence de Prague en avril 2009 sous la présidence tchèque, qui abordera également la question de la coopération régionale sur l’immigration des pays de la mer Noire • la délégation arménienne a exprimé son intérêt pour le concept du Partenariat de la Mobilité.

Les deux parties ont convenu de l’importance et de l’utilité d’un dialogue plus systématique sur les questions d’immigration et sont tombés d’accord sur l’organisant de réunions de suivi entre le représentant local de la prési-dence de l’UE et la délégation de la Commission. Un rapport sur le suivi de cette mission sera fourni à la prochaine réunion du Conseil Commun de Coopération.

Europa.eu repris par la Radio Publique d’Arméni http://www.armradio.am/news/?part=pol&id=14065

http://eafjd.eu/spip.php?breve1710

ARMENIE/CHINE

Wu Bangguo rencontre le Président de l´Assemblée nationale arménienne

Source: | 12-16-2008 11:02

Wu Bangguo, Président du Comité permanent de l'APN, s'est entretenu lundi avec Ovik Abramyan, président de l'Assemblée nationale arménienne en visite à Beijing.

Selon Monsieur Wu, la relation entre la Chine et l'Arménie s'est bien développée depuis l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays. Wu a également indiqué que la Chine souhaite continuer à développer la coopération dans de nombreux secteurs avce l'Arménie. Le président Ovik Abramyan a, quant à lui, déclaré que son pays attache une grande importance aux liens tissés avec la Chine et continue d'adhérer à la politique d'une seule Chine.Après la rencontre, Les deux présidents ont signé un mémorandum d'entente portant sur les échanges et la

coopération entre les parlements des deux pays.

Rédacteur: Liu Xinyanhttp://www.cctv.com/program/journal/20081216/103644.shtml

Une délégation arménienne visitera la Chine la se-maine prochaine

2008-12-12 15:14:37

BEIJING, 12 décembre (Xinhua) -- Une délégation de l'Assemblée nationale de la République d'Arménie conduite par son président Ovik Abramyan ef-fectuera une visite officielle et amicale en Chine du 15 au 19 décembre sur l'invitation de Wu Bangguo, président du comité permanent de l'Assem-blée populaire nationale de Chine.

http://www.french.xinhuanet.com/french/2008-12/12/content_778536.htm

ARMENIE/VENDEE

L’Association Vendée- Arménie fête son premier anniversaire

Née il y a tout juste un an, l’Association Vendée-Arménie a des projets plein la tête. Un mois après le voyage d’élus vendéens à Erevan,

l’Association a fêté son premier anniversaire et s’apprête à son tour à accueillir une promotion d’étudiants arméniens au printemps.

« En une année à peine, que de chemin parcouru ! » Françoise Govciyan, Présidente du Groupement Interprofessionnel International Vendée-Arménie, n’en revient toujours pas. Sa toute jeune association a grandi plus vite que prévu et multiplie avec succès les initiatives et les échanges avec ce petit pays du Caucase, caché entre la Turquie et l’Azerbaïdjan.

« Les liens que nous voulions promouvoir entre la Vendée et l’Arménie en créant l’association sont encore plus forts depuis notre visite sur place il y a quelques semaines » confie-t-elle. Conduits par Philippe de Villiers, Président du Conseil Général de la Vendée, des élus du département et de nombreux décideurs économiques avaient en effet passé plusieurs jours à Erevan à la mi-novembre, afin d’établir les bases d’une coopération exceptionnelle (sur le plan économique, éducatif ou culturel) entre ces deux terres.

Pour fêter le premier anniversaire de l’Association Vendée-Arménie, une

soirée a réuni le 4 décembre dernier au Forum de la Chambre de Commerce de Vendée de nombreux responsables économiques, des élus ainsi que des membres actifs de l’association.

Avant la dégustations de spécialités arméniennes au son du doudouk et du kamantcha, les participants ont pu notamment entendre les témoignages de chefs d’entreprises vendéens ayant des relations avec l’Arménie : Jean-Pierre Mercier, numéro 1 mondial du cep de vigne, Bernard GUENANT, PDG de Guénant Automobiles, ou encore Jacques Audureau, Président Directeur Général de l’entreprise VENSYS et Président de l’Union des Industries métallurgiques de Vendée.

A leur tour, Sasun Saugy, Président du G2IA et Armand Pinarbasi directeur commercial de l’entreprise Grant Thornton d’Arménie, ont présenté les perspectives de l’économie arménienne indiquant qu’il existe de multiples possibilités d’investissement dans ce petit pays pour les entrepreneurs du département.

« La coopération entre ces deux peuples est particulière, riche et unique » estime Dominique Souchet, député de la Vendée et Vice-président du Conseil Général de la Vendée, « car elle est fondée sur une même culture de l’adversité» - référence au génocide des Arméniens perpétré par le gouvernement Jeune Turc en 1915.

Au mois de mars prochain, la Vendée s’apprête à accueillir –comme l’an dernier- une dizaine de stagiaires arméniens de l’UFAR, Université Française en Arménie, spécialisé dans le commerce et le marketing. Ces étudiants passeront un mois dans diverses entreprises du département, une opération possible grâce notamment au concours de l’association, du Conseil Général et de la Chambre de métiers.

http://www.vendee.fr/actualites/2701/l-association-vendee--armenie-fete-son-premier-anniversaire.htm

MOND RUSSE

Kaliningrad, la "petite Russie" enclavée au sein de l'Union européenne, redoute son isolement

LE MONDE | 15.12.08 | 14h57 • Mis à jour le 15.12.08 | 15h06

KALININGRAD ENVOYÉ SPÉCIAL

Pas d'erreur possible, on est bien en Russie. A Kaliningrad, les monuments et les bâtiments soviétiques résistent encore un peu contre l'avancée des boutiques de mode et des supermarchés ouverts 24 heures sur 24 ; les

voitures en panne ou accidentées bloquent les routes en attendant l'arri-vée hypothétique d'un réparateur ou de la police ; l'hiver, la nuit tombe dès 16 heures, transformant les passants en ombres frissonnantes, pres-sées de regagner leurs appartements surchauffés. Les enseignes des bi-jouteries, dont toutes les vitrines vantent l'ambre local (90 % de la produc-tion mondiale), luisent jusqu'à une heure tardive.

Mais Kaliningrad n'est pas un territoire russe comme un autre. Ancienne capitale de la Prusse-Orientale, l'ex-Königsberg est une enclave en pleine Union européenne : au nord-est, la Lituanie ; au sud, la Pologne ; au nord, la mer Baltique. Peuplée de 940 000 habitants, la région administrative (oblast) se trouve isolée depuis l'entrée de ses voisins au sein de l'UE, en 2004, et le renforcement du régime de visas. A moins de prendre l'avion, qui coûte cher, il faut s'acquitter d'un droit d'entrée pour rejoindre le reste de la Russie, par la route, en obtenant un visa Schengen.

Le 5 novembre, les habitants n'ont guère été réjouis d'entendre leur pré-sident, Dmitri Medvedev, annoncer que des missiles Iskander seraient ins-tallés dans la région pour répondre au déploiement du bouclier américain, en République tchèque et en Pologne. Le gouverneur de l'oblast, Guiorgui Boos, souligne la responsabilité américaine. "Le système de défense amé-ricain est une mauvaise publicité n'allant pas dans le sens d'une baisse du risque. J'espère, dit-il, que la future administration (américaine) le com-prendra. Si le bouclier est installé en Pologne et en République tchèque, il n'y aura pas à discuter." "S'il ne l'est pas, ajoute-t-il, il n'y aura pas à dis-cuter non plus", sous-entendant qu'alors il n'y aura pas de missiles à Kali-ningrad.

En ces temps de crise, où les plans de licenciement et les baisses de sa-laires menacent partout en Russie, la population de l'enclave aimerait sur-tout que la circulation des hommes et des biens se banalise avec les pays voisins. "Les (missiles russes) Iskander, c'est la route vers nulle part, la stagnation de la région. Nous devons ouvrir Kaliningrad aux pays où l'im-migration est contrôlée, comme l'UE et les Etats-Unis." L'homme qui s'ex-prime ainsi aime prendre des risques. Ancien journaliste militaire dans la flotte russe de la Baltique, Igor Roudnikov dirige le journal Novyie Koliossa. Composé de petites annonces pour des voitures et d'enquêtes incisives, il a déjà été visé par plusieurs plaintes en justice. "C'est un journal anticor-ruption, pas d'opposition, précise son directeur. Si j'écrivais ce que je pense sur la politique, ça serait direction la cellule tout de suite."

En matière de corruption, le champ d'investigation est sans fin. "Elle a changé d'échelle, note le journaliste, également conseiller municipal. On ne vole plus pour 20 000, mais pour 120 000 dollars. C'est la base du pou-voir vertical. Même dans l'armée, les soldats ne peuvent pas toucher leur paie sans en reverser une partie à leur commandant."

Les temps ont changé depuis les années 1990, où Igor Roudnikov dénon-çait librement les ventes illégales de matériels militaires de la flotte ; pour-tant, il estime qu'à Kaliningrad, "les conditions sont plus libérales que dans

les autres régions russes, où les gens vivent toujours à l'époque du Parti communiste soviétique". Le mérite en reviendrait au gouverneur, Guiorgui Boos. Ancien vice-président de la Douma (chambre basse du Parlement), élu trois fois député, il est arrivé dans l'enclave en 2005. "Depuis, il a fait baisser les vols dans l'administration et attiré beaucoup de fonds fédé-raux", reconnaît Igor Roudnikov.

Reste que les règles du jeu économique ne sont pas plus transparentes qu'ailleurs, sur le territoire russe. Propriétaire d'un restaurant dans le centre-ville, Vitaoutas Lopata, 52 ans, a fait son parcours politique au sein de formations d'opposition, plutôt que de rejoindre Russie unie, le parti du pouvoir. Longtemps, il a essayé d'ouvrir d'autres restaurants en ville. Il avait même acquis un terrain, mais la mairie a refusé de lui délivrer un permis de construire.

Pour lui, l'avenir de l'enclave réside dans son ouverture vers l'UE. Son sta-tut de zone économique libre, censé assurer son développement, ne pro-fite qu'à quelques grands groupes. "Nous devons obtenir une autonomie économique, affirme Vitaoutas Lopata. Les organes de l'intérieur, le par-quet et l'armée resteraient sous autorité fédérale. Mais il nous faut parler en direct, sans l'intervention de Moscou, avec les Polonais ou les Litua-niens. Comme ça, on pourra prétendre un jour à un accord d'association avec l'UE." Le gouverneur, Guiorgui Boos, souhaite aussi un accord, mais pas question de s'émanciper de Moscou. "Kaliningrad peut servir de plate-forme parfaite pour travailler sur les relations entre l'UE et la Russie, dit-il. Une des applications évidentes serait le régime des visas." En attendant, devant le consulat polonais, une centaine de personnes fait la queue chaque jour, à l'approche des fêtes. Touristes, hommes d'affaires, ache-teurs du week-end, importateurs de voitures d'occasion. Tous veulent que le passage de la frontière soit banalisé.

Piotr Smolar Article paru dans l'édition du 16.12.08.

http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/12/15/kaliningrad-la-petite-russie-enclavee-au-sein-de-l-union-europeenne-redoute-son-isolement_1131255_3214.html

Russie: des skinheads condamnés de six à vingt ans pour crimes racistes

Hier, 16h56AFP Olga ROTENBERG

Sept skinheads russes ont été condamnés lundi à des peines allant de six à vingt ans de prison pour une série de meurtres racistes dont ils avaient enregistré et diffusé des images sur internet, alors que les attaques ce

genre sont de plus en plus nombreuses en Russie.

Le tribunal municipal de Moscou a reconnu les jeunes coupables de 19 meurtres et 12 tentatives de meurtre. Ils étaient aussi accusés d'avoir "volé les biens" de leurs victimes et "attisé la haine raciale".

Selon les enquêteurs, les jeunes communiquaient à travers des sites nationalistes pour organiser des "actions contre les gens à l'apparence non-slave" dans la région de Moscou. Ils utilisaient des couteaux, des battes de base-ball et des armatures métalliques pour les attaquer.

Ils ont "tué des citoyens de Russie, du Tadjikistan, d'Azerbaïdjan et de Chine", a rappelé le procureur, Marina Semenenko, devant la presse.

Les deux organisateurs de la bande, Artour Ryno et Pavel Skatchevski, se sont vu infliger une peine de dix ans parce qu'ils étaient mineurs au moment des faits, commis entre août 2006 et octobre 2007.

Roman Kouzine, né en 1988, a reçu la peine la plus élevée, soit 20 ans de prison en colonie pénitentiaire à régime sévère.

Quatre autres membres du groupe ont été condamnés à des peines allant de six à 12 ans de prison.

Deux jeunes, dont une fille qui filmait les crimes et les diffusait sur internet, avaient été innocentés par les jurés.

Les accusés ont écouté leur verdict debout dans leur cage. Artour Ryno a regardé droit devant lui et souri tandis que Pavel Skatchevski, une casquette vissée sur le front, baissait la tête. Certains des accusés portaient des masques anti-grippe.

Dmitri Agranovski, avocat de Pavel Skatchevski, a laissé entendre qu'il ferait appel du verdict.

Selon lui, les crimes commis par les accusés "reflètent un phénomène social qui a un caractère massif et témoignent du caractère malsain des relations inter-éthniques".

Soulignant que son client était "un élève brillant", l'avocat a appelé à "éduquer les jeunes au lieu de les punir". "Ils représentent une certaine couche sociale comme l'a montré ce procès", a-t-il conclu.

Prenant la parole une dernière fois avant le verdict, Pavel Skatchevski a accusé la semaine dernière les autorités de fermer les yeux sur le problème des migrants illégaux.

"Nous avons dû nous y mettre avec les moyens les plus accessibles et les plus radicaux", a-t-il lancé, se présentant comme "un soldat russe" nettoyant "la ville de ses occupants".

Skatchevski et Ryno ont été arrêtés après le meurtre en avril 2007 de l'entrepreneur russe d'origine arménienne Karen Abramian, tué de 55 coups de couteaux à 46 ans et retrouvé ensanglanté par l'un de ses trois enfants dans la cour de son immeuble.

Lors des interrogatoires, Artour Ryno a avoué les autres tueries, se disant fier de ses actes. Il a alors expliqué "détester depuis l'école les Caucasiens et les Asiatiques qui oppriment les Russes".

Assia Abramian, la mère de Karen Abramian, a jugé le verdict trop clément et s'est insurgée contre le fait que la fille qui avait filmé les crimes ait été innocentée.

"Ils ont envoyé des mineurs pour qu'ils tuent parce qu'ils ne peuvent pas être condamnés à de lourdes peines", a-t-elle affirmé. "Je veux que la mère de celui qui a fait ça souffre comme moi", a-t-elle lancé.

Les attaques racistes ont presque quintuplé ces cinq dernières années en Russie, faisant près de 300 morts et plus de 1.300 blessés au total depuis 2004, selon les chiffres de l'ONG Bureau pour les droits de l'Homme.

Surfant depuis peu sur les peurs liées à la crise financière, la presse populaire agite la menace de "l'étranger" tandis que des jeunes du parti Russie Unie, présidé par le Premier ministre Vladimir Poutine, ont lancé une campagne contre l'immigration illégale.

http://fr.news.yahoo.com/2/20081215/twl-russie-des-skinheads-condamnes-de-si-d9fddae.html

ANGLAIS

Turkish Academics Issue Personal Apology for Armenian GenocideDecember 10, 2008

Three Turkish scholars and a journalist have issued a personal public apology for their country’s role in the killing of as many as 1.5 million Armenians during the waning days of the Ottoman Empire, which modern Turkish governments have refused to characterize as genocide, The Guardian, a British newspaper, reported today.Academics and journalists who have flouted Turkey’s official government line on the “Armenian question” have faced prosecution under a controversial provision of the country’s penal law that criminalizes “denigrating Turkishness.”According to The Guardian, the apology came in an open letter that includes the following statement: “My conscience does not accept the

insensitivity showed to and the denial of the Great Catastrophe that the Ottoman Armenians were subjected to in 1915. I reject this injustice and for my share, I empathize with the feelings and pain of my Armenian brothers. I apologize to them.”The Armenian News Agency reported that the statement would be opened for signatures online. Armenia Liberty, an online publication, reported that nearly 300 Armenian intellectuals appealed to Turkey’s president, Abdullah Gul, in a separate letter, made public yesterday, to recognize the Armenian genocide and modern Turkey’s “hereditary responsibility” for the “monumental crime against humanity.”Relations between Turkey and Armenia have thawed in recent months, with President Gul making an unprecedented trip in September to the Armenian capital. The election of Barack Obama, who a leading Armenian-American lobbyist said in an interview with The Armenian Reporter “has repeatedly and clearly pledged to affirm the Armenian Genocide,” is also expected to focus attention on the contentious issue. —Aisha Labi

http://chronicle.com/news/article/5644/turkish-academics-issue-personal-apology-for-armenian-genocide

Turkish academics in apology to ArmeniansIntellectuals break taboo to acknowledge genocide by Ottoman TurksBy Nicholas Birch in IstanbulMonday, 15 December 2008

Around 200 Turkish intellectuals and academics are to apologise on the internet today for the ethnic cleansing of Armenians during the First World War, in the most public sign yet that Turkey's most sensitive taboo is slowly melting away."My conscience does not accept the denial of the great catastrophe that the Ottoman Armenians were subjected to in 1915," the text prepared by the group reads. "I reject this injustice and ... empathise with the feelings and pain of my Armenian brothers. I apologise to them." Turkey accepts that many Armenians were killed during the collapse of the Ottoman empire, but insists they were victims of civil strife and that Muslim Turks also died. Most Western historians agree that the ethnic cleansing that killed roughly 700,000 Armenians amounted to genocide. The academics are inviting Turks to sign a petition and add their voices to the apology. "Our concern is being able to look at ourselves in the mirror in the morning ... freeing ourselves by finally facing up to the past," said the political scientist Baskin Oran, one of the four organisers of the initiative. However, nationalists have reacted angrily to the internet apology before

it has even gone live, saying it is a national betrayal. Counter campaigns refusing to apologise have sprung up. The head of a nationalist party with 70 seats in parliament described the initiative as an example of the "frightening extent to which degeneracy and corrosion have spread". The public apology coincides with a diplomatic rapprochement between Turkey and Armenia, whose shared border has been closed since the Nagorny-Karabakh war in 1993 and who have been locked in almost 100 years of hostility. President Abdullah Gul made history in September when he became the first Turkish leader to visit Armenia, and the two countries have been talking about restoring full diplomatic relations.Publicly talking about what happened in 1915 remains a sensitive issue in Turkey. The Nobel Prize-winning novelist Orhan Pamuk was prosecuted in 2005 for saying a million Armenians had died. In January 2007, the Turkish-Armenian journalist Hrant Dink was gunned down by a nationalist teenager for advocating a more humane debate on the issue. Yet, while almost every Turkish town has a street named after the chief organisers of the massacres, the taboo surrounding the Armenian issue is nowhere near as total as it was a decade ago. Bookshops sell books by Western and Armenian historians alongside texts written by defenders of the official Turkish thesis. Universities organise conferences on the issue. Istanbul galleries run exhibitions of postcards showing the central place Armenians had in the life of the late Ottoman Empire. And a 2005 memoir, My Grandmother, in which an Istanbul lawyer recounts her discovery that the woman who brought her up was born an Armenian, sparked widespread and sympathetic debate. One of the first Turks to break the taboo was the historian Halil Berktay, who received death threats for months after telling a Turkish newspaper in October 2000 that he believed the Ottoman Empire committed genocide. Today, he is convinced the space for intelligent debate is growing. "Beneath the bluster," he says, "the Turkish establishment position is crumbling."http://www.independent.co.uk/news/world/europe/turkish-academics-in-apology-to-armenians-1067066.html

Writers risk backlash with apology for Armenian genocide

Academics and writers in Turkey have risked a fierce official backlash by issuing a public apology for the alleged genocide suffered by Armenians at the hands of Ottoman forces during the first world war.Breaking one of Turkish society's biggest taboos, the apology comes in an open letter that invites Turks to sign an online petition supporting its

sentiments.It reads: "My conscience does not accept the insensitivity showed to and the denial of the Great Catastrophe that the Ottoman Armenians were subjected to in 1915. I reject this injustice and for my share, I empathise with the feelings and pain of my Armenian brothers. I apologise to them."The contents expose its authors - three scholars, Ahmet Insel, Baskin Oran and Cengiz Aktar, and a journalist, Ali Bayramoglu - to the wrath of the Turkish state, which has prosecuted writers, including the Nobel prize-winning novelist Orhan Pamuk, for supporting Armenian genocide claims.Turkey rejects the assertion of many historians and Armenia's government that up to 1.5 million Armenians died in a wave of expulsions that amounted to state-sanctioned genocide. Officials claim the death toll was much lower and that most of the victims died from disease. They also say many Turks were killed by Armenians, who have long been accused of allying themselves with enemy Russian forces against the Ottoman empire.The letter has triggered a furious response from ultranationalists, who have labelled it a "betrayal" and an "insult to the Turkish nation".However, Aktar, a professor of EU studies at Istanbul's University of Bahcesehir, said Turks needed to apologise for being unable to discuss the issue because of official policy, which has long repressed open debate on the Armenians' fate. "Today many people in Turkey, with all good intentions, think that nothing happened to the Armenians," he told the newspaper Vatan. "The official history says that this incident happened through secondary, not very important, and even mutual massacres. They push the idea that it was an ordinary incident explainable by the conditions of the first world war. Unfortunately, the facts are very different." He added: "This is a voice coming from the individual's conscience. Those who want to apologise can apologise, and those who do not should not."The letter coincides with a tentative rapprochement between Turkey and Armenia. In September, the Turkish president, Abdullah Gul, attended a football match between the two countries, at the invitation of his Armenian counterpart, Serge Sarkisian. But further talks aimed at restoring ties have become bogged down partly because of Armenian reluctance to accept a Turkish demand for a joint commission to investigate the genocide claims.

http://www.guardian.co.uk/world/2008/dec/08/armenian-genocide-turkey-apology-petition

Some 2,500 Sign Turkish 'Apology' Petition on First Day

ISTANBUL (Combined Sources)--Some 2424 Turks Monday signed a petition apologizing to the Armenian people for what they call the “the great catastrophe” of 1915 on the first day of its launch.

"My conscience does not accept that [we] remain insensitive toward and deny the Great Catastrophe that the Ottoman Armenians were subjected in 1915," read the apology. "I reject this injustice, share in the feelings and pain of my Armenian brothers, and apologize to them."

The petition--the first of its kind--was initiated by some 200 prominent Turkish academics and newspaper columnists.

They say they want to challenge the official denial and provoke discussion in Turkish society about what happened.

The petition is entitled "I apologize", and a short statement at the top rejects what it calls the ignorance and denial in Turkey of what the Ottoman Armenians suffered in 1915.

It is a bold and original step in a country where writer Hrant Dink was killed just last year for openly saying that the events of 1915 were genocide.

Nationalist politicians have condemned the move as an insult to the Turkish nation, and the organizers have received abusive emails.

The petition does not call on the state to apologize for what happened and it deliberately avoids the use of the word “genocide” to describe the events.

But the Turkish academic who dreamed up the idea says he hopes it will spark a proper discussion of what happened and promote empathy for what the Armenians suffered.

Cengiz Aktar called it the responsibility of all Turks to think and talk openly about how, and why, the Armenian people disappeared from a land they inhabited for 4,000 years.

The petition's authors say they have received many encouraging comments.

Istanbul-based Marmara newspaper reported that prominent writer Ferhat Kentil told the Vatan newspaper that an apology to Armenians should come from the government, before any academician or writer.

Turkish nationalists were in a frenzy ever since the plan for the online petition was announced last week.

Former Turkish diplomats, headed by former Turkish Ambassador to the US Sukru Elekdag spearheaded a statement denouncing the move,

characterizing it as an insult to Turkey's history.

http://www.asbarez.com/index.html?showarticle=37680_12/08/2008_1#AMC=Open&ASBSC=Closed

Genocide Apology Condemned by Turkey's Denial Architects

ANKARA (Combined Sources)--A group of retired Turkish diplomats has slammed a grassroots internet campaign in Turkey apologizing to Armenians for the “great catastrophe” they suffered during the Armenian Genocide.

Around 200 Turkish intellectuals, journalists, and academics on Monday issued an internet apology for the Turkish genocide of Armenians during the First World War. As of Monday, nearly 2,500 people have signed the online apology, giving their support to the intellectuals.

The apology, which had been leaked to the media, threatens to challenge the ideological foundations of modern Turkey, which owes its existence to the genocide of the Ottoman Empire's Armenians, whose land and wealth were requisitioned by the Turkish state. It also comes at a time of heightened nationalism in Turkey.

The 60 retired diplomats and ambassadors, who issued on Monday a response to the apology, described the campaign as "unfair, wrong and unfavorable for the national interests."

"Such an incorrect and one-sided attempt would mean disrespecting our history and betraying our people who lost their lives in the violent attacks of the terror organizations in the final days of the Ottoman Empire, as well as after, during the formation of the Republic," the statement said, referring to Turkey's official line denying the genocide.

The diplomats also said reconciliation between the two peoples is only possible after Armenia and Turkey recognize each others borders.

The statement, signed by CHP deputies Sukru Elekdag and Onur Oymen, went on to describe the forced deportation of Armenians into the Syrian desert as an event incomparable to the suffering of Turks during World War I.

The text of the online apology rejects “this injustice.”

"My conscience does not accept the denial of the great catastrophe that the Ottoman Armenians were subjected to in 1915," the text prepared by

the group reads. "I reject this injustice and ... empathize with the feelings and pain of my Armenian brothers. I apologize to them."

Nationalists reacted angrily to the internet apology before it went live, saying it is a national betrayal. A number of counter campaigns refusing to apologize have also sprung up.

Publicly talking about what happened in 1915 is dangerous in Turkey. The Nobel Prize-winning novelist Orhan Pamuk was prosecuted in 2005 for saying a million Armenians had died. In January 2007, the Turkish-Armenian journalist Hrant Dink was gunned down by a nationalist teenager for advocating a more humane debate on the issue.

The online apology petition can be viewed at: http://www.ozurdiliyoruz.com/ Monday, December 15, 2008

http://www.asbarez.com/index.html?showarticle=37680_12/08/2008_1#AMC=Open&ASBSC=Closed

Turkey Frets Looming US Recognition of Genocide

BY ALLEN YEKIKAN

Prospects are high for a US recognition of the Armenian Genocide by the incoming administration of president elect Barack Obama, a leading member of the Armenian Revolutionary Federation said Tuesday, reiterating his party's calls for Yerevan not to buckle under Turkish pressure by accepting a package deal that would see, among other things, the establishment of a joint study on the genocide in exchange for normal ties.

For years, Turkey has anxiously pushed for an intergovernmental commission to examine the events of 1915, hoping Yerevan would eventually be forced to green light the initiative to ease the economic strains caused by the Turkish blockade.

The two countries have seen a thaw in relations since President Serzh Sarkisian met with his Turkish counterpart in Armenia to watch a soccer game against their national teams.

The meeting, which kicked off a series of negotiations between the Turkish and Armenian foreign ministers, raised prospects that Ankara was ready to normalize relations with Yerevan.

But the dialogue between the two countries that began with Gul's visit to

Yerevan has apparently stalled, the ARF's Political Director, Kiro Manoyan, told reporters at the Patarak press club, citing as the reason Turkey's unwillingness to budge on a series of demands requiring Armenia to drop genocide recognition, accept Turkey's territorial integrity, and relinquish Karabakh.

He said Turkish officials are being told by Washington insiders to quickly conclude an agreement with Armenia to “prevent recognition [of the Genocide] by the United States."

Ankara has warned Washington against recognizing the Armenian Genocide, saying it would hurt the current reconciliation process.

Manoyan noted, however, that a US recognition of the genocide would have the opposite effect, leaving Turkey with little option but to follow suit or risk damaging its projected image as a positive actor in the region.

Recognition by the United States would, in fact, be very helpful to Turkey and the international community at large, according to Andrew Kzirian of the US based Armenian National Committee of America (ANCA).

“This action would demonstrate that even among friends, historical reality is honored and in fact could help diplomatic relations to be based on honest and open communications," said Kzirian, the Executive Director of the ANCA's Western Region.

But Turkey's increasing pressure to “force the issue of progressing diplomatic communication is obviously motivated by an insincere purpose,” Kzirian noted, pointing to Ankara's efforts to derail the US from going on record about the genocide.

Over the past few months, the Turkish government has launched an intense media blitz to distort the present reality, misquoting officials, and wrongly reporting developments.

“These deceitful practices are all driven by the intense desire to fabricate a full-blown diplomatic rapprochement when Turkey still refuses to open the border and demands other concessions from Yerevan,” Kzirian sad. “All this is intended to stifle genocide recognition by the US government in the coming months.”

The ARF has long urged Yerevan to be cautious in its diplomatic relations with Turkey. Earlier this month its Bureau issued a statement reiterating that point, warning that the Turkish government is manipulating Yerevan's olive branch to scuttle “the genocide recognition process,” and make “relations between the two states conditional on Armenia's relations with a third country, Azerbaijan.”

The statement, issued on December 1 after a three day plenary session of the party's governing body, stressed the strategic importance of genocide

recognition for Armenia's foreign policy.

Manoyan stressed that point, saying the impact of international recognition of the crime would be bolstered by a US affirmation.

“The primary objective for the recognition process is to nudge Turkey into recognizing the Genocide,” he explained, adding that those efforts are approaching a tipping point as a result of increasing discussion on the genocide  in Turkish society.

“Though Turkey is far from recognizing the fact of the Genocide, Turkish society is finally beginning to recognize its history,” he said, commenting on a recent petition issued by Turkish academics apologizing for the crime.

The apology for the “great catastrophe” came in an open letter that invites Turks to sign an online petition supporting its sentiments

"My conscience does not accept the insensitivity showed to and the denial of the Great Catastrophe that the Ottoman Armenians were subjected to in 1915,” the letter said. “I reject this injustice and for my share, I empathize with the feelings and pain of my Armenian brothers. I apologize to them."

Echoing those sentiments, nearly 300 Armenian intellectuals and other public figures early this week appealed to Turkey's president to end his government's denial of the genocide, saying that Turkey's recognition of the crime is a necessary condition for reconciliation between the two countries.

“I think this letter is significant in the sense that it originated from Armenia and clearly reflects our public's view that it is impossible to evade the issue of genocide recognition,” Manoyan told reporters. "International recognition of the Armenian Genocide remains a priority for the Republic's foreign policy.”

The Armenian government should recognize the potential of these developments, Manoyan said, urging Yerevan to adopt a concrete policy on the genocide that rejects any proposals for a joint study of its facts.

http://www.asbarez.com/index.html?showarticle=37758_12/13/2008_1#AMC=Open&ASBSC=Closed

Turkish Intellectuals Apologize for Armenian 'Great Catastrophe'

YEREVAN (RFE/RL)--In an unprecedented gesture, a group of Turkish

intellectuals have publicly apologized for what they called a “great catastrophe” that befell the Ottoman Empire's Armenian minority and urged their compatriots to follow suit.

“I cannot conscientiously accept the indifference to the great catastrophe that Ottoman Armenians suffered in 1915, and its denial. I reject this injustice and acting of my own will, I share the feelings and pains of my Armenian brothers and sisters, and I apologize to them,” reads a petition signed by them and published by the “Zaman” daily on Friday.

The newspaper said the signatories will ask other intellectuals and ordinary Turks alike to sign the petition. “We are searching for human beings,” one of them, scholar Baskin Oran, was quoted as saying. “We thought about urging the state to apologize but we decided to let individuals act according to their conscience. This call is for everybody.”

According to “Zaman,” some Turkish civil society representatives were quick to object to the campaign. “For me, all these events [of 1915] were the fault of Turkish nationalism flourishing at that time, and personally I don't identify with it,” historian Ayse Hur told the paper. “So I do not feel the need to apologize personally.”

Another intellectual, Aytekin Yildiz, pointed to the signatories' failure to describe as “genocide” the deaths of an estimated 1.5 million Armenians during the final years of the Ottoman Empire. “What do they mean by 'great disaster'?” he said. “Let's face it, it was genocide.”

The Turkish state vehemently denies the genocide. It is a taboo subject, the discussion of which has been effectively criminalized by the infamous Article 301 of the Turkish peanl code.

The official Turkish version of events is increasingly questioned by independent Turkish scholars and other intellectuals, even if few of them publicly use the word genocide in reference to the mass killings and deporations.

Dozens of them gathered at a private Istanbul university in 2005 for a landmark conference that sparked angry protests from Turkish nationalist groups.

http://www.asbarez.com/index.html?showarticle=37832_12/13/2008_1#AMC=Open&ASBSC=Closed

Sarkisian Hints at Turkish Rail Link to Bulgaria

BY ALLEN YEKIKAN

LOS ANGELES--Armenia and Bulgaria will see a boost in economic activity as barriers to trade and transport between the two ex-soviet countries come down in the coming months, Armenian President Serzh Sarkisian told reporters Thursday after talks in Sofia with his Bulgarian counterpart, Georgi Parvanov, Armradio reported.

“It's more likely than not, that that in the coming months, Armenia and Bulgaria will have the ability to interact with direct land links,” Sarkisian said, noting the likelihood of establishing rail links between the two countries through Turkey.

Armenia and Bulgaria have faced serious challenges transporting goods between one another ever since Turkey closed its eastern border with Armenia in 1993, blocking the only direct land link between them.

Armenia's relations with Turkey were high on the agenda of talks between the two presidents in the Bulgarian capital.  Sarkisian briefed Purvanov on the current stage of border negotiations with Turkey, noting that a solution to “transport problem” caused by the Turkish blockade would promote economic ties between the two.

The normalizing of Armenian-Turkish relations will establish direct links of communication and trade between Armenia and Bulgaria, the two said, with Parvanov describing the opening of the Armenian-Turkish border as a great benefit to Armenia and Bulgaria.

Sarkisian arrived in Sofia Tuesday seeking to boost trade relations and cooperation between the countries in nuclear energy, according to the Novinite Sofia News Agency.  He met with Bulgarian Prime Minister Sergey Stanishev and Parliament Speaker Georgi Pirinski.

“Economic relations between Bulgaria and Armenia are lagging behind the active political dialogue between the two countries.”  President Parvanov was quoted by Novinite as saying.

“The two countries have good traditions in the energy sector and have serious intentions to develop nuclear power engineering,” President Purvanov was quoted by BSANA News as saying during the press conference.

Following their talks, the two presidents signed bilateral agreements outlining tariff policies, and cooperation in cultural, and administrative capacities.

Thursday, December 11, 2008

http://www.asbarez.com/index.html?showarticle=37789_12/11/2008_1#AMC=Open&ASBSC=Closed

Georgians Protest Embassy in TbilisiTBILISI (Gruzia Online)--Georgia's National Christian Movement party staged a demonstration at the Armenian Embassy in Georgia Thursday demanding the return of Georgian churches in Armenia.

The protests come in response to recent demonstrations in Armenia, as well as official and religious condemnations of the destruction of the St. Mary's Armenian Church--also known as the Norashen Church--in Georgia.

An appeal delivered to embassy staff by the National Christian Movement demonstrators warns: “Armenian brothers don't succumb to threats.”

“In the northern part of Armenia, in the Lori region there are some 10 Orthodox churches and chapels. Unfortunately, today they are all in ruins. The historic and architectural components of these monuments indicate that they belong to the Georgian Orthodox Church and not the Armenian Apostolic Church,” the demonstrators' appeal indicated.

The demonstrators also demanded the Armenian government and public take proper care of these religious monuments.

The Georgian government's role in the organization of such a protest a day after the Armenian prime minister's visit to Georgia is quite glaring. Top-level Georgian officials promised the prime minister that the government would intervene in the efforts to take over the Armenian church by Georgian clerics. Apparently this is how the government promise is manifested.http://www.asbarez.com/index.html?showarticle=37792_12/11/2008_1#AMC=Open&ASBSC=Closed

The Legacy of UN Declaration on Genocide 60 Years Later

BY ARA KHACHATOURIAN Much is being said about Genocide these days.

Last week CNN aired a much-publicized report by its chief international correspondent Christiane Amanpour and this week a special task force on the prevention of Genocide headed by Madeleine Albright and William Cohen issued a report on mechanisms to be used by government to

respond to Genocide or mass atrocities.

All this is being done to somehow mark or commemorate the 60th anniversary of the adoption of the UN Charter on Genocide and Human Rights, which was authored by Rafael Lemkin and his associates.

But 60 years later, one wonders if the United Nations itself is even vigilant on preventing genocide around the world.

Reports coming out of Darfur today do not indicate an end to the carnage and the genocide that is claiming thousands of lives every day. This is directly attributable to the world's silence on this matter and its slow response to other recent genocides in Rwanda and Kosovo. We are not even going back to Iraq, Cambodia and the Holocaust.

In marking this historic anniversary today and paying homage to its authors, as well as specifically highlighting the incredibly important role Lemkin played in passage of this monumental declaration, we must pause to evaluate its legacy and the current non-action internationally.

Lemkin himself has stated that the impact the Armenian Genocide had on him prompted him to think about and subsequently define the horrible atrocities committed against the Armenians as Genocide. The adoption of the declaration came after Hitler unleashed his plan of exterminating the Jews in Europe. But what happened after 1948?

The systematic and planned extermination of the Jews got its own name: Holocaust, while the declaration adopted by the United Nations collected dust as other individuals and regimes deemed it appropriate to hold on to power by killing an entire an race.

What Amanpour adeptly pointed out in her report was that most inaction regarding genocides around the world were politically motivated and the delayed response did little to save lives. Remember the Clinton Administration's apology for Rwanda. How valiant, but a little too late; already almost a million people were killed and no mechanisms were put into place and not event the UN Declaration was invoked in formulating foreign policy. This allowed Darfur to very quickly become the 21st Century's first Genocide.

Today angry repudiations and cause-celebre condemnations of the events in Darfur are not prompting or accelerating change in that region and are in fact angering the perpetrators to step-up their killing sprees. Instead, hundreds of thousands have died since 2003, when the Darfur Genocide began, in Iraq which according to US priorities required democracy-building and an end to a regime that allegedly threatened the stability of the entire world.

So, we finally come to the often recited claim that if the Armenian Genocide was recognized at the time it was being executed perhaps other

genocides would not have taken place. We also commonly cite a line attributed to Hitler--“Who now remembers the Armenians”--when he was launching his plan to “cleanse” Europe of “undesirables.”

The problem, however, is that all official bodies and people who today are educating and advocating action against genocide and for human rights neglect to properly acknowledge the events of 1915 as Genocide. Case in point CNN, Amanpour and the so-called task force on prevention of genocide.

The adoption of the UN Declaration was, indeed, a turning point in human advancement and it is this declaration that contributes to the legal pursuit of recognition by Armenians as it sets an undeniable precedent and legal ramifications for genocide. All points of the declaration apply to the Armenian Genocide, including the definition of the world. We continue to pursue our cause in hopes that one day world leaders and governments would set their often self-serving political calculations aside and once and for all place human life as a priority.

Wednesday, December 10, 2008

http://www.asbarez.com/index.html?showarticle=37755_12/10/2008_1#AMC=Open&ASBSC=Closed

Mixed feelings for "genocide" petition

ISTANBUL - Over 300 Armenian professionals, including representatives from the media, nongovernmental organizations, academia and the artistic community, have sent a message to President Abdullah Gül calling on him to recognize the events of 1915 as an act of genocide.

The message said the painful events of 1915 were keeping the people of the two countries apart and that acceptance of the events as genocide was not just a request of the Armenian people but of the whole global community. The message also said relations between Armenia and Turkey would only be normalized by such a recognition.

Turkish intellectualsA group of Turkish intellectuals have also recently started a similar campaign. "We reject ignoring the disaster the Ottoman Armenians faced in 1915 and share in the emotion and pain of our Armenian brothers," the petition states. Already a target of debate and attack, the petition will collect signatures online from New Year's Day.

"More important than Gül’s response is that this letter shows the Armenian people’s attitude towards the issue. This has become an entire social movement," the Armenian Revolutionary Federation Dashnaksutyun Bureau’s International Secretariat Director Giro Manoian, told the Hürriyet Daily News & Economic Review. He said relations between Turks and Armenians would only normalize with the acceptance of the events as genocide.

Brave but insufficientStating the Turkish intellectual’s campaign was "brave but insufficient," he said: "I say insufficient because any imposition of genocide acceptance must be made directly by the state."

The oriental studies director from the Republic of Armenia National Academy of Sciences Institute, Professor Ruben Safrastian, said Gül’s response was important. "I hope that President Gül, known for his intellectual leanings, will offer a different answer from those of Turkey’s official statements."

Regarding the Turkish campaign, Safrastian said: "The Turkish people want to know about their past and the genocide matter is a leading issue. Turkish intellectuals, on their way to the European Union, are able to approach these problems objectively."

http://www.hurriyet.com.tr/english/domestic/10551432.asp?gid=243

Poll Finds Majority in Karabakh Oppose New Referendum

BY ALLEN YEKIKANA new referendum to determine the legal status of the Nagorno-Karabakh Republic is unnecessary, according to recent public opinion poll conducted in the country, news agencies reported this week.

The survey, conducted from December 3-9 on a random sample of 300 citizens in Karabakh, asked if it was necessary to hold another referendum to determine the status of the country. Of the respondents, 83% (249) said no, while 8% (24) said yes, with 9% (27) saying they were unsure, according to Armenpress.

The poll came exactly two years after Karabakh held a referendum in which about 83% of voters (75,000 people) approved the country's first constitution, reiterating that Nagorno-Karabakh was a "sovereign democratic state.” The document was approved fifteen years to the day after Karabakh's indigenous Armenian population voted overwhelmingly

for independence from Soviet Azerbaijan.

“The 10th of December is one of the most memorable days for our people. On that very day in 1991 our people officially sealed their will to form a free, independent and sovereign state,” Nagorno-Karabakh President Bako Sahakyan was quoted by Armenpress as saying in a written address on the occasion.

Sahakyan delivered his address during welcoming remarks at a conference on human rights and constitutional justice held in the Karabakh National Assembly Tuesday, according to the his press office.

The conference was dedicated to the 60th anniversary of the United Nations Universal Declaration of Human Rights, which falls on the same day as both referendums.

He described the referendums as expressing the will of Karabakh's population to “further strengthen and develop independent statehood,” for Nagorno-Karabakh. He added that the plebiscites demonstrated the country's commitment to building a democratic country, founded on international norms, and integrated with the international community.

But a draft peace proposal by international mediators currently working for a settlement of the Karabakh conflict threatens to derail Karabakh's democratic development by requiring the fledgling democracy to allow an influx of refugees from Azerbaijan to settle in the country before a new referendum to determine the republic's status.

Under the yet undisclosed plan, Nagorno-Karabakh may be afforded an interim status before the referendum is held at some indefinite future date to decide its final status.

The temporary status, however, is to be granted after seven liberated Armenian territories surrounding Karabakh proper are relinquished to Azerbaijan.

Armenia and Azerbaijani are understood to have agreed to most of the key points of the proposed settlement, which was formally submitted to the conflicting parties in Madrid last November.

Karabakh, which opposes some of the proposals, is not a party to the current peace talks, having been removed from the peace process in the early 90s, following demands by Azerbaijan and Turkey that it should not be recognized as a party to the talks.

Friday, December 12, 2008

http://www.asbarez.com/index.html?showarticle=37829_12/13/2008_1#AMC=Open&ASBSC=Closed

Armenia Denies Changes in Karabakh Peace Plan

YEREVAN (RFE/RL)--International mediators have made no changes in their proposed basic principles of a Nagorno-Karabakh settlement, Foreign Minister Edward Nalbandian said on Monday, denying his Azerbaijani counterpart's claims to the contrary.

The so-called Madrid principles were formally put forward by the mediators in November 2007 and are still being discussed by the conflicting parties.

Azerbaijan's Foreign Minister Elmar Mammadyarov said after talks with Nalbandian last week that the U.S, Russian and French mediators have presented the conflicting parties with unspecified “certain changes” in the framework peace accord.

“Claims that the Madrid principles were amended do not correspond to reality. There is no such thing,” countered Nalbandian. He said the three co-chairs of the OSCE's Minsk Group have only come up with “technical proposals on various issues, points included in the Madrid proposals.”

The co-chairs' met Mammadyarov and Nalbandian on the sidelines of an annual OSCE meeting in Helsinki on December 4. The two ministers also held brief talks with Foreign Ministers Sergei Lavrov of Russia and Bernard Kouchner of France as well as U.S. Assistant Secretary of State Daniel Fried.

In a joint statement issued in the Finnish capital, Lavrov, Kouchner and Fried urged the parties to cut a framework agreement on Nagorno-Karabakh in the “coming months.”  

Nalbandian's remarks came during a joint press conference in Yerevan with the OSCE's Secretary General, Marc Perrin de Brichambaut.

Discussing the Helsinki meetings, Perrin de Brichambaut referred to two documents adopted by the OSCE meeting, which he said are “targeted at the peaceful resolution” of the Karabakh conflict

One of those documents was signed by the 52 OSCE member states and the US, French and Russian Foreign Ministers co-chairing the OSCE's Minsk Group, he said, noting that the document reiterated the organization's desire to “resolve the conflict in a peaceful manner that maintains the cease-fire regime.”

Nalbandian, meanwhile, echoed Yerevan's position regarding the ongoing

peace talks, noting that the “documents show that it's necessary to continue the talks on the basis of the Madrid Proposals to try and bring the positions of the parties closer.”

Monday, December 15, 2008

http://www.asbarez.com/index.html?showarticle=37885_12/15/2008_1#AMC=Open&ASBSC=Closed

Turkish politician: Keep quiet about 1915

Published: Dec. 12, 2008 at 8:31 PM

ANKARA, Turkey, Dec. 12 (UPI) -- A top Turkish official warns that other countries could harm relations between Turkey and Armenia by focusing on the 1915 killing of Armenians in Turkey.

Koksal Toptan, the speaker of the Turkish parliament, told Hurriyet in an interview, that parliamentary resolutions calling the 1915 killings "genocide" are problematic for the two nations.

"Politicians and parliaments cannot judge history," Toptan said.Armenia and Turkey have not had diplomatic relations since Armenia became independent of the Soviet Union in 1991. But President Abdullah Gul visited Yerevan in September.

Toptan said he was concerned about President-elect Barack Obama's victory and his nomination of Hillary Clinton as U.S. secretary of state, since both have supported Armenian groups in the United States.

The Turkish government denies that large numbers of Armenians were deliberately killed in 1915. The word genocide was coined by Raphael Lemkin, a Polish-Jewish lawyer, who cited the killings as one of his inspirations.

http://www.upi.com/Top_News/2008/12/12/Turkish_politician_Keep_quiet_about_1915/UPI-19221229131906/

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Décembre

Mar 16/12

Shoah 10h15-12h15 Planète

Mer 17/12

Histoire de comprendre Mustafa Kemal Atatürk, le père de la Turquie laïque. 02h55-03h10 Histoire

Shoah 10h20-12h25 Planète

Histoire du peuple juif La stigmatisation. 14h30-15h15 Histoire

Jeu 18/12

Mon fils sera Arménien 00h40-02h00 Toute L'HISTOIRE

Ven 19/12

Histoire du peuple juif Sion. 14h30-15h24 Histoire

Dim 21/12

Histoire du peuple juif L'Exode. 12h30-13h24 Histoire

Merc 24/12

Charles Aznavour présent sur les ondes !! LE NOEL DES PETITS CHANTEURS sur France 3.

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Chers amis et sympathisants,Le Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme], fondé en 2004, oeuvre pour dénoncer le négationnisme de l’Etat turc exporté en Europe et particulièrement en France. Ce danger, qui menace l’idéal démocratique et les valeurs républicaines de la France, se fait très présent à l’heure où la question de la possible adhésion de la Turquie dans l’Union européenne, se pose avec de plus en plus d’insistance.

Le Collectif VAN étend son action à la lutte contre tous les génocides et tous les négationnismes. A ce titre, il est membre du Conseil d’Administration du Collectif Urgence Darfour rassemblant des associations telles que SOS Racisme, la Licra, etc.

Le Collectif VAN organise son action suivant deux pôles, le Pôle Vigilance Média et le Pôle Evènementiel.Le premier prend en charge la préparation d’une revue de presse [Veille-Média] quotidienne etinternationale, concernant les news traitant du génocide arménien, de son négationnisme, des autresgénocides et de leur négation, des droits de l’homme, de Chypre, de l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne, de la situation géopolitique dans le Caucase, etc. Cette revue de presse est disponible sur notre site www.collectifvan.org référencé dans les Actualités Google : ce site connait des pics de 8000 visites uniques par jour. La Veille-Média est envoyée gratuitement 5j/semaine sous forme de document électronique, à des milliers de destinataires en France et dans le monde.

L’association travaille aussi sur :• La signalisation de tout fait négationniste (TV, radio, presse écrite, internet, édition, etc.).• La mise en place d’un « Observatoire du négationnisme » en France.• Une réflexion autour d’actions et d’outils pédagogiques destinés à alerter les élèves, étudiants,enseignants, journalistes, etc. sur les pièges du négationnisme.

Le Pôle Evènementiel a organisé plus de 40 actions*, certaines très médiatisées. Il s’agit surtout d’actions de sensibilisation sur le terrain : happenings culturels, évènementiels, débats-conférences, manifestations, etc. En avril 2005, 2006, 2007, 2008, le Collectif VAN a mené 4 années de suite, des actions d’envergure – avec la participation d’artistes - sur le Parvis de Notre-Dame de Paris. Il a initié et réalisé les opérations de communication de plusieurs mairies en France sur le modèle de celle qu’il a créée pour la Mairie de Paris en 2005 : « Génocide arménien, Paris se souvient ».

En 2006 et 2007, le Collectif VAN a communiqué en pleine page dans un quotidien de la presse nationale et a fait tourner dans Paris et la proche banlieue une « caraVAN » de 4 camions, avec un visuel et son slogan « Le négationnisme est un crime. Pour le punir il faut une loi », afin d’attirer l’attention des médias et de l’opinion publique sur la nécessité d’une loi pénalisant le négationnisme.Ces actions ont pu être réalisées grâce à la confiance que nous accordent nos membres et sympathisants. Le travail mené par le Collectif VAN nécessite des moyens conséquents. Notre financement, hormis une subvention reçue de la Ville d’Issy-les-Moulineaux en 2007, repose sur vous.

Si vous estimez notre travail nécessaire, merci de nous encourager à le continuer : 2009 verra le lancement de l’Année de la Turquie en France, de juillet 2009 à mars 2010, avec ce que cela suppose de propagande mensongère à dénoncer et à contrecarrer. Les contribuables ont jusqu’au 31/12/08 pour faire des dons déductibles de leur déclaration 2008 (chèques à envoyer à l’adresse en bas-de-page).En espérant vous compter au nombre de nos donateurs, je vous remercie au nom du Collectif VAN,

Séta Papazian, Présidente

Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme]BP 20083, 92133 Issy-les-Moulineaux - FranceBoite vocale : 0 870 72 33 46 - Email: [email protected]://www.collectifvan.org

Agenda - 8ème Foire du Livre du Conseil Communau-taire Arménien de la Côte d'AzurLe Conseil Communautaire Arménien de la Côte d'Azur* vous invite à as-sister à sa 8e Foire du Livre

Dimanche 4 janvier 2009 à 15h00 au Complexe Barsamian de Nice (281, Bd de la Madeleine)

Avec la présence exceptionnelle du Professeur Taner AKçAM Auteur de « Un acte honteux » et « Ermeni Meselesi Hallolunmustur » et de l'ancien Ambassadeur de France en Arménie S. E. Henry CUNY Auteur de « Armé-nie, l'âme d'un peuple Un essai de psychanalyse de l'âme arménienne »

Suivez les conférences-débats avec les auteurs présents et faites dédica-cer vos ouvrages

Entrée libre

Renseignements : 04 97 07 06 13 - 06 14 40 71 09

*Manifestation réalisée avec le soutien du Conseil Général des Alpes-Mari-times et du Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d'Azur

Agenda - Soirée Edgar Chahine au Yan's Club

Soirée Edgar Chahine au Yan's Club

À l'occasion de la parution du livre "Edgar Chahine peintre graveur 1879-1947" par Benoît Noël, Éditions BVR Le Yan's Club, l'Association Culturelle Arménienne de Marne la-Vallée (ACAM) et l’Union des Médecins Arméniens de France (UMAF) vous convient à une soirée en présence de Pierre Cha-hine, fils du peintre, de l'auteur et de l'éditrice

le vendredi 16 janvier 2009, à partir de 20 heures au Yan's Club, 5 avenue Reille, 75014 PARIS.

Au programme :

- Conférence-projection par l'auteur,

- dédicace du livre

- dîner au club (prix du repas 30 euros)

Une tombola est prévue au profit des oeuvres de l’ACAM et de l’UMAF ; lots : une gravure originale d'Edgar Chahine Réservation indispensable pour le dîner auprès de Gérard (au Yan's Club) : 01 45 89 20 48 Renseigne-ments :

- ACAM : 09 51 73 50 33, http://www.acam-france.org/ - UMAF : http://www.umaf.fr/

- Yan's Club : 01 45 89 20 48

Agenda - Annonce d'un dictionnaire électronique ar-ménienE-Lexique Machtotz Un dictionnaire électronique arménien occidental-français et l’inverse - 32 000 mots ou expressions en arménien et 35 000 en français

- pour PC uniquement, WINDOWS 98SE, 2000, XP, Vista

- Voyez les modalités en pièce jointe

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dictionnaire électronique* arménien occidental-français et l’inverse 32 000 mots ou expressions en arménien et 35 000 en français

Recherche d’un mot en arménien ou en français avec l’orthographe exacte ou approchante. Possibilité de rechercher un mot arménien en l’écrivant phonétiquement en caractères français. Correction d’un mot français ou arménien mal orthographié. Et autres fonctionnalités.

Données issues des dictionnaires de Krikor CHAHINIAN et de Haroutioun KURKDJIAN publiées à Beyrouth par la Maison CHIRAK

Le e--Lexiique Machttottz est développé en commun par les associations : Collège du Dictionnaire Machtotz – CDM, Genève (Suisse) Collège Diction-naires Machtotz France – CDMFrance, Paris (France) Le CD-Rom e--Lexiique Machttottz est adressé aux adhérents. Utiliser le Bulletin d’adhésion

ci-dessous et l’envoyer à CDMFrance - 34 avenue des Champs-Élysées, 75008 Paris On peut également télécharger le logiciel à partir du site Inter-net : http://machtotz.av-d.ch/m/index.php

* pour PC uniquement, WINDOWS ® 98SE, 2000, XP, Vista

Télécharger le pdf : http://collectifvan.org/article.php?r=5&id=24783

Agenda - Entre séisme et génocide, « Traumatismes, Mémoire et Culture »

Ecoutez l'émission sur le colloque « Traumatismes, Mémoire et Culture » à Erevan de juillet 2008.

Avec l'organisateur du colloque: Diran Donabédian et deux participants: Ja-nine Altounian et Frédéric Khidichian.

Emission diffusée sur : FM 99, 5 Carte sur Table Débats et information Samedi à 10h15 Redif : dimanche 9h15

et disponible désormais sur le site :

http://radio-aypfm.com/

Cliquez sur "Archives", Choisissez "Cartes sur table" - Samedi 13 décembre à 10h15, Présentateur : Hasmig Papazian.

Agenda - Paris : Rencontre avec Hayk Demoyan [Mu-sée du Génocide d'Erevan]Paris : Rencontre avec Hayk Demoyan [Musée du Génocide d'Erevan]

À l’occasion de la visite de travail de Hayk DEMOYAN, directeur du Musée du Génocide d¹Erevan (Tzitzernakapert) à la Bibliothèque Nubar de l¹UGAB, l’UGAB Paris organise une conférence le jeudi 18 décembre à 20h au Centre Culturel Alex Manoogian (118 rue de Courcelles, Paris 17e).

Au cours de cette conférence, Hayk DEMOYAN s¹exprimera sur les perspec-tives d'avenir autour d'une institution vouée à la conservation de la Mé-moire et au développement de la recherche historique.

Agenda - Un conte arménien au Marché de Noël d'Is-sy-les-MoulineauxVous pourrez retrouver lors de l'édition 2008 du Marché de Noël

qui se déroulera sur l'Esplanade de l'Hôtel de Ville d'Issy-les-Mou-lineaux du samedi 13 au mardi 16 décembre de 9h00 à 19h00, la Croix Bleue des Arméniens de France, association à vocation hu-manitaire et sociale, qui encourage le rayonnement de la culture arménienne et qui vendra entre autres sur son stand, « La Reine Anahide », conte d'Arménie pour enfants paru aux Editions du Bonhomme Vert, adapté par Hugues Beaujard et illustré par Séta Papazian.

Le Marché de Noël de la Ville accueille les associations Trouvez des cadeaux originaux pour les fêtes de fin d'année tout en œu-vrant pour la bonne cause !

Vous pourrez retrouver lors de l'édition 2008 qui se déroulera sur l'Espla-nade de l'Hôtel de Ville du samedi 13 au mardi 16 décembre de 9h00 à 19h00 les associations suivantes :

- Les Papillons blancs de Clamart, Issy-les-Moulineaux et communes voi-sines gère un Centre d'Initiation au Travail et aux Loisirs (CITL) proposant aux personnes inaptes au travail une activité variée afin de développer ou de maintenir leur potentialité d'insertion sociale.

- Artisans du Monde défend l'idée d'un commerce équitable à trois di-

mensions : économique, éducative et politique et construit avec ses parte-naires du Sud une économie solidaire au service du développement du-rable. L'un de ses moyens d'action est la vente de produits issus du com-merce équitable.

- Le Secours Catholique lutte contre toutes les formes de pauvreté et d'exclusion et cherche à promouvoir la justice sociale.

Les nouveautés 2008:

- La Croix Bleue des Arméniens de France, association à vocation hu-manitaire et sociale, encourage le rayonnement de la culture arménienne.

Bon à savoir : « La Reine Anahide », conte d'Arménie pour enfants paru aux Editions du Bonhomme Vert, adapté par Hugues Beaujard et illustré par Séta Papazian, sera en vente sur le stand de la CBAF.

- Les P'tits bouts de papier, association de loisirs créatifs, développe la connaissance et la mise en valeur du scrapbooking, du mixed media et de la calligraphie.

- L'association des paralysés de France (APF) poursuit toujours son combat pour une participation pleine et entière des personnes en situation de handicap et leur famille dans la société.

http://www.issy.com/index.php/fr/associations/actualites/le_marche_de_noel_de_la_ville_accueille_les_associations

Agenda - Activités de l'UGAB Paris du 12/12 au 7 jan-vier 2009 L’UGAB communique:

Vendredi 12 décembre : Conférence-débat à 20h30 : Les stratégies des nouvelles alliances dans le Caucase et incidences sur l'Arménie

Intervenants :

- Gaidz MINASSIAN, docteur en sciences politiques, journaliste - Silvia SERRANO, maître de conférences à l’université de Clermont-Fer-rand, spécialiste du Caucase et auteur de « Géorgie, sortir d’Empire »

Jeudi 18 décembre : Rencontre avec Hayk DEMOYAN, directeur du Musée du Génocide d’Erevan (Tzitzernakapert) à 20h : Perspectives d'avenir au-tour d'une institution vouée à la conservation de la Mémoire et au déve-loppement de la recherche historique

Mercredi 7 janvier 2009 : Présentation du livre de Tarner Akçam « Un acte honteux », le génocide Arménien et la question de la responsabilité turque à 20h30 A l’occasion de sa parution récente aux éditions Denoël

Flora HAKOBYAN AGBU Europe Communication and Project Officer 11 Square Alboni 75016 Paris

Tel.: + 33 1 45 24 72 73 Fax: + 33 1 40 50 88 09 Email: [email protected]

Agenda - Avant-programme des 1ères Journées Arméniennes d'Al-then Paluds

1ères Journées ARméniennes d’Althen Paluds 8-10 mai 2009

Yves Ternon et Claude Mutafian seront les animateurs du débat "Négation-nisme et historiens".

2 autres débats sont prévus dont les facilitateurs seront Raymond Aydabi-rian et Mihran Amtablian.

ALTHEN des PALUDS n'offre qu'une 50 aine de chambres ( hotels + gites).

Réservez dès maintenant les packs hébergement/spectacles pour le WE du 8 au 9 ( ou 10).

Les 1ères demandes seront servies en 1er.

Prix : 60 euros la chambre pour 2 personnes, petit déjeuner compris soit 120 euros pour les 2 nuits.

Téléphoner à la Mairie d'Althen pour les réservations: 04 90 62 01 02

La programmation des films est encore à peaufiner dans le détail. Serge Avédikian vous prépare notamment des raretés comme les films d’Arta-vazd Pelechian.

L’accueil des participants et leur installation se fera VENDREDI 8 matin ( avant midi) PLACE de l’Eglise d’Althen des Paluds.

Des packs hébergement/ spectacles vous seront proposés. Pour nous per-mettre d’évaluer les besoins et de négocier les prix des chambres, merci de nous adresser dès maintenant vos intentions de séjour avec vos noms, le nombre de chambres. Pour simplifier les choses, ces packs concerneront seult les séjours pour les 2 nuits ( 8 et 9 mai) ou les 3 nuits ( 8,9 et 10 mai). Ceux qui arrivent par le train devront donner au Comité d’Organisa-tion leurs horaires d’arrivée et de départ pour la mise en place de na-vettes.

La place de l’Eglise sera tout à la fois la PLACE de RENCONTRE, la PLACE du MARCHE, la PLACE du HAPPENING ( là où on peut danser, chanter, man-ger, boire etc…) .

C’est ici que ROBERT KECHICHIAN fera un film-interview de Shamiram Se-vak , la fille du poète Ruben Sevak assassiné en 1915.

C’est ici que se termineront ces 1ères JARA par l’arrivée du groupe de danse depuis la grande salle qui nous entraînera dans un Kotchari géant et par le pot de clôture offert par Monsieur le Maire.

Télécharger le programme

http://collectifvan.org/article.php?r=5&id=24392

Agenda - Voyages Byblos: tarifs négociés pour l'Ar-ménie Voyages Byblos, spécialiste de l'Arménie vous propose ses tarifs négociés au départ de Paris et Province.

- VOLS à partir de 388 €* TTC au départ de Paris, franchise bagages 30kg

- VOLS à partir de 513 €* TTC au départ de Province (Marseille, Nice, Lyon...), franchise bagages 30kg

De nombreuses promotions vous sont proposées tout au long de l'année.

Découvrez l'Arménie à travers notre brochure ORIENTISSIMES :

-Voyages à la carte -Séjours -Circuits - Ecotourisme - Voyages de groupe, d'affaires.

De plus, vous pouvez bénéficier de nos facilités de paiement en 3 ou 4 fois* à l'agence et vous pouvez également payer à distance*.

Pour plus de renseignements notre équipe est à votre entière disposition.

*Voir les modalités à l'agence.

VOYAGES BYBLOS 101 rue Sainte 13 007 Marseille TEL : 04 91 54 00 53 / FAX : 04 91 54 00 56 EMAIL : [email protected] WEB : www.voyagesbyblos.com

VOYAGES BYBLOS 101 RUE SAINTE 13007 MARSEILLE TEL 04 91 54 00 53 / FAX 04 91 54 00 56 EMAIL [email protected]

Agenda - Concert/Carte blanche aux professeurs : Svetlana Ega-nian

TITRE Carte blanche aux professeurs : Svetlana Eganian

RESUME

Komitas Sogomon Sogomonian : six Danses pour piano. Arno Babadjanian : prélude, danse de Vagharchapat, Impromptu, Capriccio, Elégie à la mé-moire de Aram Kchatchatourian, Humoresque. A. Aroutiunian et A. Babad-janian : La Rhapsodie arménienne pour deux pianos.Komitas Sogomon So-gomonian : Six Danses pour piano. Arno Babadjanian : Prélude, Danse de Vagharchapat, Impromptu, Capriccio, Elégie à la mémoire de Aram Kchat-chatourian, Humoresque. A. Aroutiunian et A. Babadjanian : La Rhapsodie arménienne pour deux pianos.

THEMATIQUE Concert; DETENTE; Spectacles;

DEBUT Le mercredi 01 Avril 2009 à 10h00

FIN Le mercredi 01 Avril 2009 à 17h00

ADRESSE 3 quai Chauveau 69009 Lyon 9ème

SITE WEB http://www.cnsmd-lyon.fr/

http://www.tourisme-animation.fr/fiche/carte_blanche_aux_professeurs___svetlana_eganian5699.htm

Agenda - 10 janvier : bal annuel de Homenetmen Le bal annuel de Homenetmen France Le semdi 10 janvier à partir de 20h30

Avec la participation Hovsep et son orchestre Gomitas A l’hôtel « Le Méridien Etoile » 81 boulevard Gouvion Saint Cry 75017 Paris

Voir le plan

Réserver 01 44 05 17 77

Réserver vos placeshttp://www.homenetmen.fr/reservation.php?page=2

Agenda - Activités de l'UGAB Paris/Ile de France - du 4 décembre au 7 janvier 2009

Vous trouverez ci-dessous les éléments d'information sur des évènements organisés par l'UGAB Paris/Ile de France et qui pourraient vous intéresser.

Toutes ces activités auront lieu au Centre Culturel Alex Manoogian de l'UGAB (118 rue de Courcelles, Paris 17e). N'hésitez pas à faire partager ces informations avec vos familles et amis.

Toutes ces informations sont également disponibles sur notre site :

http://paris.agbueurope.org/

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Jeudi 18 décembre : Rencontre avec Hayk DEMOYAN,directeur du Musée du Génocide d'Erevan (Tzitzernakapert) à 20h : Perspectives d'avenir autour d'une institution vouée à la conservation de la Mémoire et au développement de la recherche historique

Pour plus d'information, visitez notre site http://paris.agbueurope.org/

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Mercredi 7 janvier : Présentation du livre à 20h30 : «Un acte hon-teux »

-Tarner Akçam, auteur du livre

Pour plus d'information, visitez notre site http://paris.agbueurope.org/

Amicalement,

UGAB Paris/Ile de France

Agenda - Un conte arménien au Salon du livre jeunesse de MontreuilSéta Papazian, qui a signé les illustrations de l'album jeunesse "La Reine Anahide", paru aux Editions du Bonhomme Vert en octobre 2007, dédicacera ce conte traditionnel arménien, sur la région pa-risienne et à Marseille durant les mois de novembre et de dé-cembre 2008. Elle sera présente ce samedi sur le Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, à la Grande braderie de Chène France, au Festival National du Livre Arménien à Marseille et au Salon Armen Livres (organisé par la MCA d'Alfortville). Une belle

occasion de faire un cadeau de Noël personnalisé !

"La Reine Anahide" : personnalisez vos cadeaux de Noël !

Dédicaces décembre 2008 :

Armen Livres (MCA Alfortville) Le dimanche 14 décembre 2008 à partir de 14H Espace "Le 148" 148 rue Paul Vaillant Couturier 94140 Alfortville

Marseille :

Festival National du Livre Arménien (organisé en partenariat avec l'ACAM, par l'association TERRE D'ARMENIE et RICHARD FINDYKIAN CONSULTANT) le Samedi 13 Décembre 2008 à la Bibliothèque Départementale Gaston Defferre de Marseille (face au port, quartier Euroméditérranée). A partir de 14H.

Plus d'infos sur : http://collectifvan.org/article.php?r=5&id=23746

Bon à savoir : L'ouvrage La Reine Anahide sera également disponible à la vente, lors de la Braderie de Chène France de Marseille - samedi 29 et dimanche 30 no-vembre 2008 - Ecole Bilingue Hamaskaïne - 60, boulevard Pinatel - 13012 Marseille

http://lareineanahide.blogspot.com/

Agenda - Arménie, terre de culture et d'émotions

Le voile se lève enfin sur le premier pays christianisé du monde. Est-ce en-core l'Occident ou bien déjà l'Orient ? Au carrefour des grandes routes commerciales, l'Arménie est une étape sur la route de la soie, elle en subit toutes les influences. Théâtre des luttes entre ses puissants voisins, elle est souvent envahie, vassalisée, amputée d'une partie de son territoire et de sa population. Comment ce peuple, aussi malmené par l'histoire est-il resté debout ? Comment a-t-il conservé son identité intacte ? Sans doute parce que l'Arménie est soudée à ses deux piliers que sont sa religion et son alphabet.

Après génocide, séisme, éclatement de l'URSS, conflit du Karabagh, l'Ar-ménie d'aujourd'hui se reconstruit, dans les soubresaults de la post-indé-pendance, grâce à sa principale richesse : la matière grise. Connus pour leurs compétences commerciales, les Arméniens sont avant tout des bâtis-seurs. L'architecture unique des églises, monastères, forteresses, khatch-kars, témoignent depuis des millénaires, du génie artistique de ce peuple.

Marie-Dominique Massol s'est immergée avec délices dans ce pays diffi-cile, blotti dans les contreforts du Caucase. Dans ces montagnes, d'une beauté âpre et sauvage, elle a cueilli les sourires, guetté les regards, écou-té les histoires, ri des "anekdots". Elle s'est délectée de cette culture multi-millénaire qui nous ramène aux sources de la civilisation. Elle rapporte un témoignage réaliste de l'Arménie d'hier et d'aujourd'hui, un voyage à tra-vers une terre de grande culture, un regard sensible et respectueux.

Format 16/22 - 192 pages sur papier couché brillant - Reliure cousue bro-chée - 117 photos couleur.

ZANZIBAR PARFUMS D'EPICES PARFUMS D'HISTOIRE

Subtil mélange de culture africaine et arabe, baigné dans la moiteur des tropiques, l'archipel de Zanzibar attire chaque année davantage de visi-teurs. Marie-Dominique Massol nous ouvre les portes de la civilisation swa-hili, d'un islam commerçant et accueillant, un voyage à travers les siècles dans les pas des princesses et des sultans. Un livre riche en informations pour vous transporter dans ces îles parfumées d'épices et d'histoire.

ARMENIE, TERRE DE CULTURE ET D'EMOTIONS

Marie-Dominique MASSOL Parution : 09/08

Format : 16/22 cm.

192 pages sur papier couché brillant

117 photos couleur, cartes

Reliure cousue brochée

Prix Public : 25 €

ISBN : 978-2-81110-043-8

Editions KARTHALA

22-24, bd. Arago - 75013 Paris

tél : 01 43 31 15 59

http://www.karthala.com/

Nota :

L'auteur a également tourné un film en 2006 sur le même sujet :

ARMENIE

Récit, débat et grand film de Marie-Dominique MASSOL

Entre les puissants massifs du Caucase, de l'Iran et de l'Asie Mineure, l'Ar-ménie résonne encore des échos des mythes fondateurs. Est-ce encore l'Europe ? Est-ce déjà l'Asie ?

Marie Dominique Massol nous entraîne dans un pays mystérieux, à la beauté âpre et sauvage qui sied si bien à cette terre pétrie d'émotions.

Nous vivrons une aventure étonnante à travers les forêts profondes, les vallées encaissées, les canyons vertigineux, les sommets déchiquetés, le lac Sevan, la douceur des cônes volcaniques, sous l'ombre protectrice du Mont Ararat qui pourtant se trouve aujourd'hui en Turquie.

Sur ce territoire, jalonné de katchkars, ces pierres croix brodées, sur-gissent des forteresses accrochées aux pitons rocheux, des monastères taillés dans la roche qui défient les hommes et s'offrent à Dieu. Ici, la vie et la mort s'entremêlent lors de rituels ancestraux.

Malgré son histoire douloureuse, ce peuple de grande culture, possède une langue, un alphabet, une religion uniques et sa principale richesse réside dans sa matière grise.

Nous partagerons le quotidien de ces Arméniens qui se sont racontés avec pudeur et sincérité. Nous dégusterons des lavatch et porterons tant de toasts au « Grand Charles » et à l'amitié avec la France que vous n'oublie-rez pas la légendaire générosité.

Marie-Dominique a voulu comprendre la « douleur Karabagh » et s'est ren-due dans cette enclave chrétienne en terre musulmane. Les larmes de la

guerre entachent encore les paysages et les âmes, mais le Karabagh fait preuve d'un dynamisme surprenant.

La diaspora n'est pas étrangère aux changements qui s'opèrent en Armé-nie, surtout dans les villes. Gumri, efface peu à peu les traces du terrible séisme. Erevan, la « ville rose » toute de tuf vêtue est un grand chantier. En un an et demi, la réalisatrice a vu les buildings pour hommes d'affaires pressés, les cafés pour jeunesse branchée, se multiplier.

Drapée d'un charme oriental, la capitale fait preuve d'un dynamisme à l'occidental.

Venez découvrir un document unique, car derrière l'œil de cette caméra se dissimule la sensibilité d'une femme dont la première ambition est de par-tager la découverte de « son » Arménie, celle qu 'elle a ressentie, « à fleur de vie ».

Un grand film débat CAP MONDE, présenté par son auteur.

http://www.cap-monde.com/ARMENIE,_TERRE_DE_CULTURE_ET_D'EMO-TIONS-film-24.htm

http://www.cap-monde.com/Les_livres-prestation-4.htm

Agenda - Conférence de l'ADESI: génocide, disparition, déni, la traversée des deuils L'ADESI (association internationale pour la promotion des diplômés de l'en-seignement supérieur et des grandes écoles) se donne entre autres objec-tifs d'organiser des conférences ouvertes vers l'extérieur.

Hélène PIRALIAN-SIMONYAN (membre de l'ADESI) a l'honneur et le plaisir de vous convier à sa conférence qui se tiendra le mercredi 03 décembre 2008 à 19h30 sur le thème :

GÉNOCIDE, DISPARITION, DÉNI, LA TRAVERSÉE DES DEUILS. UNE INTERRO-GATION SUR LE TRAUMATISME DE LA DISPARITION

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Hélène Piralian-Simonyan est philosophe et psychanalyste. Elle est auteur de : 1) 2008, Génocide, disparition, déni. La traversée des deuils, Paris, l'Har-mattan, (240p.) 2) 1994, Génocide et transmission, Paris, l'Harmattan, (200p.) 3) 1984, Un enfant malade de la mort, Paris, l'Harmattan (128p.)

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Hélène Piralian-Simonyan vous invite à partir de son livre "Génocide, dis-parition, déni. La traversée des deuils" à une interrogation sur le trauma-tisme de la disparition à partir de textes qui baliseront cette question.

Un disparu est quelqu'un qui n'est ni mort ni vivant puisque de lui n'existe aucune trace ni de sa mort ni de sa vie, ce fut la hantise des soldats de la guerre 14-18.

Plus encore est le destin du disparu dont la disparition organisée s'accom-pagne de son déni comme dans un génocide. Il est ainsi constitué comme plus qu'un disparu, "un n'ayant jamais existé" privant ainsi ses descen-dants d'antécédence donc d'origine. Quel chemin alors pour leur deuil, né - cessaire à la vie des vivants ?

À cette occasion, elle signera son dernier livre.

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La conférence — débat se tiendra le mercredi 03 décembre, à 19h30 pré - cises.

22 avenue Rapp, 75007 Paris

au Restaurant le SANCERRE

RER C : Pont de l'Alma, METRO : Alma-Marceau ou École Militaire BUS : n°63 arrêt Bosquet-Rapp, n° 92 arrêt Bosquet-Saint-Dominique, n°28 Arrêt École Militiaire

Veuillez nous informer par courriel de votre présence à la conférence et au dîner qui suivra, RSVP : [email protected]

Avec nos cordiales salutations,

Pascal Hug, secrétaire de l'ADESI Alexandre Glaude, secrétaire adjoint de l'ADESI

Agenda - Avant-programme des 1ères Journées Ar-méniennes d'Althen Paluds

Chers Amis,

Voici l'Avant-Projet de Programme.

Il sera sans doute légèrement modifié, il subira des ajouts, des retraits, mais l'essentiel est dans ce document. J'espère que le projet de se voir TOUS une fois par an autour d'un pro-gramme VARIE et A LA CARTE nous fera nous retrouver nombreux en toute CONVIVIALITE.

ALTHEN des PALUDS n'offre qu'une 50 aine de chambres ( hotels + gites).

Réservez dès maintenant les packs hébergement/spectacles pour le WE du 8 au 9 ( ou 10).

Les 1ères demandes seront servies en 1er.

Le Comité d'Organisation des JARA est dans les langes aussi, nous n'avons pas un carnet d'adresses fourni. Nous comptons sur VOUS pour diffuser l'info.

DJERMOREN Mooshegh

Télécharger le document pdf

http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=23791

Agenda - 27 janvier: Récital de "Canzoni Napoletane" avec Rouben ElbakianEn partenariat avec Cultura ed Italia

Récital de " CANZONI NAPOLETANE "

ROUBEN ELBAKIAN

Tenore a la Voce d'Oro

Mardi 27 janvier à 20h30

Amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne

LOCATION - TICKETNET - http://www.ticketnet.fr/shop/intro.asp?idtier=78768 - 0 892 390 100

Virgin Mégastore, Galeries Lafayette, Auchan,

E-Leclerc, Cultura...

Intégralité de critique et avis des personnalités - voir les pièces jointes

Pour de plus amples informations : http://www.roubenelbakian.com/

Désir Belcanto Production

[email protected]

Agenda - Lucineh Hovanissian won Toronto Exclusive Magazine Awards 2008LUCINEH HOVANISSIAN WON TORONTO EXCLUSIVE MAGAZINE AWARDS 2008

INTERNATIONAL ARTIST OF THE YEAR & BEST INTERNATIONAL JAZZ SONG

Lucineh Hovanissian “My childhood” (©“Made in Armenia ”, 2008)

NOMINATION FOR:

BEST INTERNATIONAL WEB SITE

http://www.torontoexclusive.com/magazineawardsonline/

http://www.lucinehovanissian.am/

mp3s from her latest album

“Made in Armenia” are on:

http://www.sonicbids.com/epk/epk.aspx?epk_id=147806

Agenda - Marseille: La petite soeur française d' Harry Potter au Festival National du Livre Arménien7 millions de livres déjà vendus dans le monde !

La petite soeur française d' Harry Potter au Festival

National du Livre Arménien de Marseille Son Altesse Royale Princesse Sophie Audouin-Mamikonian dédicacera le dernier Tara Duncan Samedi 13 Décembre 2008 de 14 h à 18 h à la BIBLIOTHEQUE DEPARTEMENTALE GASTON DEFFERRE ( face au port - quartier EUROMEDITERRANEE ) -découvrez-la le 26 Novembre dans l'émission " 66 minutes " sur M6

Arrière petite-nièce de Tristan Bernard, petite-fille de Pierre Veber, nièce de Francis Veber, Sophie Audouin-Mamikonian est née au Pays Basque d’où elle a puisé les contes et légendes alimentant son imaginaire. Mariée, mère de deux filles, Diane et Marine, qui sont ses correctrices, elle partage son temps entre sa famille, l'écriture et ses activités de princesse d’Armé-nie avec l’association Douleurs sans frontière, dirigée par le docteur Alain Serie. Sophie Audouin-Mamikonian est surtout connue pour sa décalogie Tara Duncan un univers dans lequel évolue la jeune héroïne éponyme, une « sortcelière » dotée d'un pouvoir extraordinaire qu'elle a souvent bien du mal à contrôler. La fréquence de parution est d'un tome par an. Plus ré-cemment,elle est l'auteure de Clara Chocolat, une série pour les petits et de La Danse des obèses, un thriller pour adultes. Après son succès pari-sien Marseille accueille la soeur française d'Harry Potter !

Agenda - Un chemin de promesses Paris-Jérusalem

A l’occasion de la sortie du récit de voyage, on vous invite à découvrir les huit mois de marche.

LIRE UN EXTRAIT: http://my.wobook.com/00000006633ed4f6693fd25a5d2deb21a471cb77c3fc61844e

VOIR UNE VIDEO: http://www.enchemin.org/

Un chemin de promesses. 6 000 km à pied et sans argent, de Paris à Jérusalem. Une aventure à la rencontre des autres et d’eux-mêmes.

En marchant et demandant le gîte et le couvert, Mathilde et Édouard Cortès se sont donné la main pendant 6 000 km. Jeunes mariés, ils ont fait le pari que l’amour et la confiance leur feraient vaincre tous les obstacles.

Paris, 17 juin 2007, Mathilde et Édouard partent en voyage de noces… à pied. Ils ont en tête le rêve fou de rallier Jérusalem, sans un sou en poche, dans une volonté de dépouillement, à la manière des pèlerins du Moyen Âge. Leurs besaces sont légères pour permettre à leurs pensées de s’envoler.

Des Alpes aux forêts des Balkans, des steppes d’Asie Mineure aux eaux du Jourdain, Édouard et Mathilde cheminent à travers quatorze pays, gravissant des montagnes, traversant des régions en guerre, franchissant des zones désertiques, dormant à la belle étoile… Dans ce grand trek, des étapes aux noms mythiques : Vézelay, Vérone, Mostar, Istanbul, Alep, Damas.

Découvrir les autres, ils y sont forcés pour survivre, puisqu’il faut, chaque jour, trouver celui qui leur offrira de quoi se nourrir. Du forestier jurassien au berger croate, de la fillette serbe du Kosovo au diamantaire turc, du derviche de Cappadoce à l’espion syrien, les rencontres sont belles, enrichissantes, souvent étonnantes… même si certaines leur réservent de bien mauvaises surprises. Dans l’adversité, Mathilde et Édouard apprennent à mieux se connaître et à s’aimer malgré leurs faiblesses.

Les deux jeunes gens forcent leurs limites pour atteindre leur but. Le récit de leurs huit mois de rencontres, de solitude, de faim souvent, de peur parfois, constitue une extraordinaire et authentique aventure humaine et intérieure.

• Parution : 3 novembre 2008 • 320 pages • Un cahier photos de 16 pages couleur

ACHETER CE LIVRE:

http://www.xoeditions.com/spip.php?page=article_commande&id_article=248

FILMS produits par Gédéon programmes : Une série de 7X26 minutes sera diffusée sur la chaîne Voyage les 8, 15 et 22 décembre 2008 à 20h50 dans Authentik Aventures. Diffusion sur France 5 en 2009.

POUR INFORMATION : - Avec Michel Drucker, vous pourrez nous entendre le 24 novembre entre

9h30 et 11h sur Europe 1. - Avec Sophie Davant et Didier Régnier, vous pourrez nous voir sur France 2 dans C’est au programme le 14 novembre à 9h45. - Nous dédicacerons notre livre à la Fête du Livre du Figaro Magazine le dimanche 30 novembre de 14h à 18h30 au Palais Brongniart à Paris. - Nous présenterons notre voyage au Café de l’Aventure au Zango (15 rue du Cygne 75001 métro Etienne Marcel) le 2 décembre à partir de 20h.

Agenda - Les monuments de la région de Mouch-Sassoun-Van Située au cœur de l'Arménie historique, la région de Mouch-Sassoun-Van (réputée Eden Paradis terrestre selon les notions sacrées anciennes du roche-Orient antique et la Bible) abonde en églises, couvents et forteresses historiques.

Après un travail de fourmi, qui a duré près de trois ans, Jean V. Guréghian a réussi à répertorier, sur une carte, environ 250 monuments d'architecture dans la région de Mouch-Sassoun-Van, au cœur de l'Arménie historique.

Après, quelques descriptions et généralités, il y a aussi, en fin du livre, une liste de plus de 300 localités, avec les noms arméniens d'origine et la correspondance en turc (les noms ayant été changés après le Génocide de 1915).

CE LIVRE DEVIENDRA, A NE PAS EN DOUTER, UNE REFERENCE POUR LES CHERCHEURS, LES ETUDIANTS ET MEME LES JURISTES.

Grâce à leurs soutiens, la Fondation Gulbenkian et l'Institut Tchobanian ont permis la publication de ce livre indispensable.

Attention tirage limité : commandez votre exemplaires dès maintenant.

Les souscriptions sont ouvertes sur le site de l'éditeur

http://editions.sigest.net/page000100fc.html

ou alors par un chèque de 14 euro libellé à

SIGEST 29 rue Etienne Dolet 94140 Alfortville

Vous recevrez l'ouvrage chez-vous par la poste dès la publication.

http://editions.sigest.net

Agenda - Christianisation de l'Arménie - Volume II

Souscription : parution prochaine aux Editions Sources d'Arménie :

Christianisation de l'Arménie - Volume II : L'œuvre de Saint Grégoire l'Illuminateur

Ce volume traitera de la vie et de l'action de saint Grégoire l'Illuminateur, l'apôtre de l'Arménie et paraîtra en 2008. Il réunira les sources sur le règne du roi d'Arménie Tiridate III le Grand et le pontificat de saint Grégoire l'Illuminateur. Sur la base de ses textes, une analyse nouvelle du règne de Tiridate III le Grand sera proposé. Mais surtout c'est l'œuvre de saint Grégoire l'Illuminateur qui constituera le cœur du volume. La date de la conversion de Tiridate sera longuement abordée. Mais aussi les liens de l'Église arménienne avec la Grande Église et la mise en place d'une structure ecclésiale en Arménie seront analysés.

[email protected]

Par Courrier : Sources d'Arménie BP 2566 69217 Lyon cedex 02

Volume II sur l'Histoire du Christianisme Arménien : L’œuvre de saint Grégoire l’Illuminateur http://sourcesdarmenie.com/joomla/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=1

Pour acheter le livrehttp://sourcesdarmenie.com/joomla/index.php?option=com_content&task=view&id=20&Itemid=33

Agenda - Opération "Houys" [Espoir] pour les enfants d'ArménieMise en place depuis le début de l'année 2008, l'opération « Houys » a permis de réaliser cet été plus de 17 000 € de travaux au niveau des sanitaires, cuisine et chambres de l'orphelinat Houys à Gumri.

Une seconde phase avec le soutien de nombreux artistes peintres, sculpteurs, dessinateurs et photographes a été mise en place.

Vous aussi, participez à cette seconde opération en achetant un Bon de Soutien à 10 €.

Lors de la soirée de clôture du samedi 31 janvier 2009 au Yan's un tirage au sort des numéros de Bon de Soutien permettra de gagner de nombreuses œuvres offertes par ces artistes participants.

Ces Bons de Soutien sont imprimés sur des cartes représentant des œuvres de Jansem.

Commandez dès maintenant ces Bons en téléphonant au 06 19 99 28 37

Consulter le site Internet : http://www.houys.fr/

et le blog : http://blog.houys.eu

Télécharger le pdf et le word document:

http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=22316

Agenda -Présentation de “ Le voyage des ombres“La présentation d'un livre destiné à faciliter une meilleure trans-mission de notre mémoire collective dans les écoles.

“ Le voyage des ombres“ aux éditions du Cygne

C’est au travers d’une chronique poétique des événements les plus dou-loureux du vingtième siècle que l’auteur nous invite à revisiter la planète.

Sa prose concise impose à chaque mot le poids de l’histoire. La parole s’exclame : « Cric crac ! » conte la tradition haïtienne. « Me voilà ! » en-gage la foi. Elle évoque la légende malgache d’un « oiseau cendreux » qui « feint les pleurs du bébé » et « miaule les chiens » ; à « petits pas », elle enterre la chair, expire « les cris de la terre », torture, « tord tue », crie « les silences de la nuit », devient muette « paroles d’yeux ». Elle rappelle les sacrifices mayas des « épouses aux langues hérissées », interroge la raison africaine : « Qui est le maître de la mort ? »

Son écriture métaphorique n’est présente que pour mieux « penser » une plaie encore béante dans notre mémoire collective. Par ce voyage mémo-riel dans l’antre des barbaries humaines, l’auteur rend un vibrant hom-mage aux innombrables disparus.

Le voyage des ombres de Anick ROSCHI http://www.editionsducygne.com/editions-du-cygne-voyage-des-ombres.html

ISBN : 978-2-84924-063-2

13 x 20 cm

62 pages

12,00 €

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Pays visités dans le livre :

Namibie, Arménie, France, Haïti, Pologne, Algérie, Japon, Madagascar, Co-rée du Nord, Chine, Cameroun, Mozambique, Angola, Nigeria, Israël, Viet-nam, Chili, Afrique du Sud, Cambodge, Argentine, Guatemala, Iran, Salva-dor, Liban, Timor, Oriental Irak, Inde, Érythrée, Bosnie-Herzégovine, Rwan-da, Sri Lanka, Sierra, Léone, Russie.

Dans la presse pédagogique :

Le voyage des ombres http://www.afef.org/blog/index.php?2008/02/11/228-le-voyage-des-ombres

Extrait du livre :

Boucles

Les boucles du jour

Tombées à vos pieds

Caressent les nuits

De nos mémoires brûlées.

Auschwitz, 3 Septembre 1941, Pologne © 2007 Anick Roschi

http://www.culturactif.ch/ecrivains/roschi.htm

SITES GENOCIDE ARMENIEN

Visitez nos liens

http://www.collectifvan.org/liens.php?r=7

------------------------------------------------------------------------------------------N’oubliez pas qu’en tant que téléspectateurs vous pouvez témoigner de votre satisfaction (et de votre mécontentement lorsque c’est le cas) auprès des media qui traitent l’information.Quelques adresses et tél.:

TF1 - 1, quai du point-du-jour 92656 Boulogne cedexTel : 01 41 41 12 34 / 0803 809 810 — Fax : 01 41 41 28 40Internet : www.tf1.fr

France 2 - 7, esplanade Henri-de-France 75907 Paris cedex 15Tel : 0825 033 333 Fax : 01 56 22 98 74Internet : www.france2.frEmail : [email protected]

France 3 - 7, esplanade Henri-de-France 75907 Paris cedex 15Tel : 0825 033 333 Fax : 01 56 22 75 02Internet : www.france3.frEmail : [email protected]@france3.fr

Canal + - 85-89 quai André Citroën 75711 Paris cedex 15Tel : 01 44 25 10 00 Fax : 01 44 25 12 34Internet : www.cplus.fr

France 5 - 8, rue Marceau 92785 Issy-les-Moulineaux cedex 9Tel : 01 55 00 74 74 — Fax : 01 55 00 77 00Internet : http://www.france5.fr/Email : http://www.france5.fr/contact/Ecrivez à Alain Le Garrec, médiateur des programmes sur :http://www.france5.fr/contact/W00069/2/71909.cfm

Arte - 2a rue de la Fonderie 67080 Strasbourg cedexTel : 03 88 14 22 55 — Fax : 03 88 14 22 00Internet : www.arte-tv.comEmail : [email protected]

M6 - 89, av. Charles de Gaulle 92575 Neuilly/Seine cedexTel : 0825 06 66 66 - Fax : 01 41 92 66 10Internet : www.m6.fr

I-Télévision - 6 allée de la Deuxième DB 75015 ParisTel : 01 53 91 50 00— Fax : 01 53 91 50 01Internet : www.itelevision.fr

LCI - 54 av. de la Voie Lactée 92656 Boulogne cedexTel : 01 41 41 23 45— Fax : 01 41 41 38 50Internet : www.lci.frQuelques émissions radiosoù les auditeurs peuvent intervenir

Europe 1 www.europe1.frSemaine de 18h55 à 20h00Michel FieldChaque jour, du lundi au vendredi, de 18h55 à 20h00, Michel Field “accouche” en direct les auditeurs, sur un thème d’actualité. Sans se contenter du pour et du contre, il les fait dialoguer à plusieurs sur un même sujet. Ils se forgent ainsi eux-mêmes leur opinion comme lors d’un travail journalistique : croiser des sources puis se rendre compte que la vérité est souvent de l’ordre du compromis entre des idées tranchées. C’est aussi une façon de prendre chaque jour le pouls de l’opinion publique sur des sujets lourds et graves mais aussi légers et futiles comme en distille, chaque jour, l’actualité. Pour discuter avec Michel Field, il suffit d’appeler le 01 42 32 14 14 ou d’envoyer un courrier électronique sur www.Europe1.fr.Semaine de 10h30 à 12h00Jean-Marc MorandiniCoup de pied dans le PAF chaque matin : Jean-Marc Morandini nous dit tout sur le monde du petit écran au travers de reportages et d’enquêtes dans les coulisses de la télé. Egalement en studio chaque matin, une star du petit écran ou un patron de chaîne répondra aux questions de Jean-Marc Morandini et des auditeurs. A découvrir aussi, le zapping de la Télé de la veille et les commentaires des auditeurs qui donnent leurs coups de cœur et leurs coups de gueule sur le répondeur de l’émission au 01 42 32 42 32 ou en direct au 01 42 32 15 15.

RTL www.rtl.frSemaine de 13h00 à 14h00Pierre-Marie Christin Les auditeurs ont la paroleRendez-vous phare de l’information, le 12h30 accueille un nouveau présentateur. C’est en effet Pierre-Marie Christin qui succède à Christophe Hondelatte et Jérôme Godefroy aux commandes du journal de la mi-journée. Pierre-Marie Christin présente ensuite, de 13h00 à 14h00, “Les Auditeurs ont la Parole”. Réagissez à l'actualité par téléphone (32 10) ou sur internet. Entre 10H et 14H, une standardiste prend votre témoignage. Avant 10H et après14H, vous pouvez laisser vos message sur le répondeur, sans oublier de laisser vos coordonnées téléphoniques si vous voulez participer à l'émission. Chaque vendredi, cette heure d’expression prend une coloration week-end. Les loisirs sont à l’honneur avec la participation des journalistes spécialisés de la rédaction, ou d’intervenants extérieurs. Et, à la veille du week-end, Louis Bodin dialogue avec les auditeurs sur les phénomènes météo de la semaine écoulée ou des deux jours de repos à venir.

France Inter www.radiofrance.frSemaine de 19h20 à 20h00Le téléphone sonneSi vous voulez poser une question, témoigner et/ou intervenir à l'antenne...- le téléphone 01.45.24.70.00 dès 17h- Internet, en utilisant le formulaire de la page "Pour intervenir".- le SMS+ pour réagir pendant l'émission, de 19h20 à 20h : sur votre téléphone mobile, saisir le code " TEL " suivi d'un espace, votre question puis valider et envoyer au 6 20 30. (0.35€ par message plus le prix du sms)Le lundi, mardi, jeudi et vendredi à 19h20, nous vous invitons à réagir sur un thème de l'actualité, à poser vos questions aux invités du téléphone sonne. Vous pouvez également, après la diffusion, réécouter l'émission dans son intégralitéLe répondeur « Là-bas si j’y suis » : 01 56 40 37 37 soit sur notre mail : [email protected] et nous donnerons suite !

RMC www.rmcinfo.frBOURDIN & Co Le 1er show radio d'infoDu lundi au vendredi de 6h à 10h.Découvrez une nouvelle façon de traiter l'info du matin avec "Bourdin & Co" ! Finis les journaux austères et redondants. Voilà enfin un espace de liberté où auditeurs, politiques et journalistes sont logés à la même enseigne. Jean-Jacques Bourdin agite, provoque, polémique, et vos réactions ne se font jamais attendre! Un ton débridé et sincère pour des échanges parfois musclés mais toujours respectueux. Pour intervenir : Appelez le 3216 (0,34€/min).

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L'association des auditeurs de France Culture

L'association des Auditeurs de France Culture (aafc), créée en 1984, rassemble les personnes qui veulent manifester leur intérêt pour cette chaîne de radio dont les émissions sont écoutées et appréciées au delà de nos frontières.

L'objet de l'association est de regrouper les auditeurs de France Culture pour favoriser des rencontres et coordonner les actions visant à :

- l'évolution de la chaîne dans le maintien de sa qualité ;

- la préservation de son identité et de sa spécificité ;

- l'amélioration de sa technique et de son confort d'écoute ;

- son ouverture aux différents aspects de la culture ;

- son rayonnement et développement de son influence ;

- sa pérennité.

L'Association se déclare attachée au caractère de service public de France Culture et ne saurait en aucun cas se substituer à lui. Elle se veut pluraliste et indépendante de tout engagement politique, confessionnel, syndical et philosophique.

Association des auditeurs de France Culture 83 boulevard Beaumarchais 75003 Paris Téléphone : 01 42 09 03 67 Courriel : [email protected]

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Collectif VAN

Vigilance Arménienne contre le Négationnisme

Boîte vocale : 08 70 72 33 [email protected]

Collectif VAN - BP 2008392133 Issy-les-Moulineaux Cedex

Les News en ligne chaque jour sur :www.collectifvan.org