sixième dimension 44 février 2012

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Bimestriel indépendant et gratuit, édité par l’ACCM (Icogne – Lens – Chermignon – Montana – Randogne – Mollens), Crans-Montana Tourisme & CMA Remontées Mécaniques SA E D I T O SOMMAIRE E D I T O SOMMAIRE IMPRESSUM Bimestriel indépendant et gratuit, édité par l’Association des Communes de Crans-Montana (ACCM), Crans-Montana Tourisme et CMA Remontées Mécaniques SA Rédaction Danielle Emery Mayor, rédactrice en chef Tél. 079 785 98 68 [email protected] Claire-Lise Genoud, rédactrice en chef adj. Paulette Berguerand, Maude Bonvin, Katrine Briguet, Blaise Craviolini, Nathalie Getz, Igor Paratte, François Praz, Paul Vetter. Administration & abonnements Véronique Briguet Tél. 078 612 77 45 Fax 027 483 31 02 [email protected] Adresse Sixième Dimension Sàrl Route du Village 17 - 1977 Icogne www.sixieme-dimension.ch Maquette & graphisme Sergio Pardo - AlterEgo Communication Mise en page Gate2design Sàrl Impression Centre d’impression des Ronquoz - Sion Distribution Messageries du Rhône, Sion La Poste, Crans-Montana Si vous n’avez pas reçu votre journal, contactez les Messageries du Rhône au 0800 55 08 07 [email protected] NUMÉRO 44 - FÉVRIER 2012 Les propriétaires de chalets et appartements entendent devenir un partenaire pour les autorités locales. Présidée par Daniel Salzmann, l’APACH se donne les moyens de ses ambitions. Le temps de trouver une solution pour stopper l’hémorragie hôtelière, les autorités politiques de Crans-Montana empêchent toute transformation d’hôtel en appartements. Second souffle pour l’APACH PROPRIéTAIRES • Fortuné propriétaire d’un vaste chalet sur les hauts de Crans ou bien père de famille ayant hérité d’un petit deux-pièces dans le vieux Chermignon: il n’y a pas de profil type pour être membre de l’APACH. L’Association des Propriétaires de Chalets et Appartements en compte actuellement cent cinquante, sur un potentiel d’environ dix mille propriétaires répartis sur les six communes de Crans- Montana. La proportion est modeste, mais on s’active, en coulisses, à faire évoluer les choses. Devenir acteur du développement Actif dans les remontées mécaniques, président du Caprices Festival et initiateur du Centre d’Art Lens-Crans- Montana de la Fondation Pierre Arnaud (entre autres et multiples implications dans le tissu socio-économique local), Daniel Salzmann a succédé à Nicolas Terrier à la présidence de l’Association, lors de l’assemblée générale annuelle en décembre 2011. L’homme a des idées. Et des convictions! «Je suis un amoureux de Crans-Montana. Son évolution m’intéresse, me concerne. Plus qu’un rassembleur, je veux surtout être le catalyseur d’un nouvel élan pour l’APACH, confirme- t-il. Beaucoup de propriétaires, ici, souhaitent exprimer leur opinion, leur vision des choses et soutenir divers projets sportifs, culturels ou autres. Ils n’ont pas le droit de vote ni voix au chapitre. En associant toutes ces énergies, toutes ces bonnes volontés, nous aimerions devenir un acteur du Haut-Plateau, une sorte HôTELLERIE • Le point culminant de la fréquentation de Crans-Montana a été atteint en 1993, avec 1’724’828 nuitées. Mais, dès l’année suivante, la baisse a été constante. En cause, notamment, l’hémorragie des lits hôteliers, selon les autorités politiques. Et la tendance continue. Il en reste 2000 environ. Sur 65 hôtels en 1988, ce sont plus de 30 qui ont été transformés, 350 emplois dans le secteur sont passés à la trappe. La prise de conscience de la diminution des lits hôteliers ne date pas de ce 19 janvier 2012, date à laquelle les six communes - à l’unanimité de leurs élus - ont imposé un moratoire de deux ans sur les changements d’affectation d’hôtels. Le RQC - règlement destiné à favoriser les résidences principales et limiter les mètres carrés de résidences secondaires - était né de la volonté de reprendre la main sur le développement de la station. On parlait alors d’une voie mixte, faite de propriétaires de chalets et appartements, mais aussi d’un tourisme «classique», avec des clients louant leur hébergement, notamment en hôtel. «Les effets du RQC ont été moindres qu’espéré, reconnaît le président Francis Tapparel. L ’immobilier a pris un tel essor…» Les politiques ont pris une décision de macroéconomie, indique le président de l’Association des Communes de Crans-Montana. «Si l’on ne faisait rien, dans quelques années, il ne serait resté qu’un millier de lits hôteliers. Comment, dans ces conditions, continuer d’accueillir des événements comme les compétitions FIS de ski, le congrès médical Quadrimed, l’Open de golf? Et que serait Crans-Montana sans ces grands événements?» Une analyse que partage le directeur de Crans- Montana Tourisme: «C’est une décision visionnaire pour l’avenir de la station, affirme Philippe Rubod. On risquait de perdre tous nos hôtels d’ici une quinzaine d’années. Et s’il n’y a plus d’hôtel, il n’y a plus de tourisme, il n’y a plus de station.» Et maintenant? Pour un hôtelier comme par exemple Jean Mudry, qui se préparait à concrétiser à l’Alpina & Savoy un projet mixte hôtellerie et résidence, cette décision est une catastrophe. Pendant deux ans, tout sera bloqué. Et ensuite, qu’aura-t-il le droit de faire avec cet héritage familial? Il est trop tôt pour dire ce qui sortira de la réflexion confiée par les communes à un groupe d’experts. Plusieurs pistes sont à évaluer, au niveau économique et touristique. «On ne peut anticiper ces analyses. Peut-être que cette commission conclura que l’hôtellerie doit se conjuguer, pour durer, avec un quota possible d’appartements», note Francis Tapparel. Des mesures liées à l’aménagement du territoire seront certainement prises. Certaines communes ont déjà planifié des zones hôtelières. «Les politiques doivent instaurer les conditions cadres pour la pérennité du tourisme. Nous avons décidé cet “arrêt sur image” le temps de réfléchir à ce que Crans- Montana doit faire.» Danielle Emery Mayor membres». Dans le cadre de l’assemblée générale de décembre et de la discussion relative à la modification des statuts, afin d’accueillir les résidents ne bénéficiant pas du droit de vote sur le plan local, la question a été soulevée de savoir pourquoi ne pas accueillir tous les propriétaires dans le cadre de l’Association. «Certains membres y étaient favorables et d’autres non, rapporte le nouveau président. Cette question est donc restée en suspens et sera sans doute réexaminée ultérieurement. A titre personnel je serais favorable à l’intégration de tous les propriétaires, mais c’est une décision qui appartient de toute manière à l’assemblée générale des membres de l’APACH.» Suite en page 2 d’interface avec les autorités politiques et touristiques, dans un esprit de collaboration. J’insiste: nous allons œuvrer dans l’intérêt collectif et non personnel». L ’APACH se définit entamer sa vaste opération séduction. «Nous visons à moyen terme les mille membres, précise Daniel Salzmann. A plus long terme, la barre des deux mille membres, donc comme «un organisme fédératif de réflexion et de rencontres à Crans-Montana». Logo réactualisé, nouveau site internet dynamique et en quatre langues (www.apach.ch), prospectus distribués à tous les ménages des six communes, parrainage par Roger Moore qui possède un chalet aux abords de la piste de La Nationale: l’APACH «new-look» n’a pas tardé à voire même davantage, n’est pas utopique. Je suis conscient qu’on ne représente pas grand-chose avec nos cent cinquante affiliés actuels... Nous avons d’ailleurs supprimé la cotisation d’entrée pour les nouveaux adhérents. La cotisation annuelle de 100 francs, qui donne droit à de nombreux agréments, ne devrait pas être un obstacle au recrutement de nouveaux «Continuer comme cela aurait été vraiment dangereux» Moratoire rime avec laboratoire Lutter contre les lits froids? Oui, mais dans un contexte global, en contribuant au dynamisme de Crans-Montana, ce que vise l’APACH. CRANS-MONTANA Attention aux avalanches p. 2 La Plaine Morte va mourir p. 3 FeelTheRookies p. 4 Marchés d’outre-mer p. 5 SPORTS & LOISIRS Patinage artistique avec l’Ice-Skating Club p. 11 Coupe du Monde FIS: clés de la réussite p. 12 SOCIÉTÉ Réseaux sociaux, anges ou démons? p. 6 VILLAGES Raoul Barras: relève assurée p. 8 Joëlle Rey, l’amour des animaux p. 9 CULTURE Raphaël Nanchen et Bastian Baker p. 10 Alors que ce journal prenait forme, avec sa première page consacréeàl’APACH(etlavolonté despropriétairesd’appartements et chalets de vouloir contribuer davantage au développement de Crans-Montana), les autorités politiques décidaient de stopper immédiatement toute transformation d’hôtel en appartements. Un moratoire de deux ans. L’histoire se répète: Crans-Montana avait déjà tiré le frein d’urgence, le temps de proposer aux citoyens d’instaurer un règlement réduisant la prolifération de résidences secondaires. La naissance du RQC a été un grand chantier, tous les outils ne sont pas rangés, tous les effets escomptés pas réalisés. Un autre chantier vient d’ouvrir, où il s’agit de trouver des solutions pour que Crans- Montana soit dynamique. Un moratoire, le temps d’analyser et tester des solutions. A quelques jours près, lors d’une conférence, legéographeAntoineBaillyincitait leshabitantsdessixcommunesà s’associer pour, ensemble, créer des grands projets à l’horizon 2030. «Des projets par-delà les frontières communales, par-delà cequivousdivise.»Desprojetsqui prennent en compte le plateau, mais aussi l’entier du territoire, aveclesvillages,leshameaux,des projetsparbassinsdevie, «touten continuantdevaloriserlescultures régionales». Les membres de l’APACH affirment leur volonté d’aider au dynamisme de Crans- Montana, les autorités travaillent sur des conditions cadres pour le bien de la collectivité et le dynamisme économique. Le rôle de Sixième Dimension, c’est de vous emmener à la découverte desvoisins,devousraconterleurs projets, leur parcours de vie. De cesrencontresnaîtront,peut-être, des projets pour 2030? Danielle Emery Mayor Rencontre de l’ASREID RéSIDENTS • Les Résidents Etrangers Imposés d’après la Dépense de Crans-Montana sont conviés, le vendredi 2 mars, à un cocktail rencontre avec des membres des cantons de Genève et Vaud de l’ASREID, Association Suisse des Résidents Etrangers Imposés d’après la Dépense. Cette manifestation sera clôturée par l’intervention de David Bagnoud, président de la Commune de Lens, sur la volonté politique de l’avenir de l’imposition d’après la dépense en Valais. Lieu: Immeuble «Le 5» sur la route des Mélèzes (en face du départ du trou No 5 du golf Ballesteros). Invitations: à retirer auprès de l’Administration communale de Lens.

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L'édition de février 2012 du bimestriel des six communes de Crans-Montana.

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Page 1: Sixième Dimension 44 Février 2012

Bimestriel indépendant et gratuit, édité par l’ACCM (Icogne – Lens – Chermignon – Montana – Randogne – Mollens), Crans-Montana Tourisme & CMA Remontées Mécaniques SA

E D I T OS O M M A I R E E D I T OS O M M A I R E

IMPRESSUMBimestriel indépendant et gratuit, édité parl’Association des Communes de Crans-Montana (ACCM), Crans-Montana Tourisme et CMA Remontées Mécaniques SARédactionDanielle Emery Mayor, rédactrice en chefTél. 079 785 98 [email protected] Genoud, rédactrice en chef adj.Paulette Berguerand, Maude Bonvin, Katrine Briguet, Blaise Craviolini, Nathalie Getz, Igor Paratte, François Praz, Paul Vetter.Administration & abonnementsVéronique BriguetTél. 078 612 77 45 Fax 027 483 31 [email protected]ème Dimension SàrlRoute du Village 17 - 1977 Icognewww.sixieme-dimension.chMaquette & graphismeSergio Pardo - AlterEgo CommunicationMise en pageGate2design SàrlImpressionCentre d’impression des Ronquoz - SionDistributionMessageries du Rhône, SionLa Poste, Crans-MontanaSi vous n’avez pas reçu votre journal, contactez les Messageries du Rhône au 0800 55 08 [email protected]

NUMÉRO 44 - FÉvRIER 2012

Les propriétaires de chalets et appartements entendent devenir un partenaire pour les autorités locales. Présidée par Daniel Salzmann, l’APACH se donne les moyens de ses ambitions.

Le temps de trouver une solution pour stopper l’hémorragie hôtelière, les autorités politiques de Crans-Montana empêchent toute transformation d’hôtel en appartements.

Second souffle pour l’APACHPROPRIéTAIRES • Fortuné propriétaire d’un vaste chalet sur les hauts de Crans ou bien père de famille ayant hérité d’un petit deux-pièces dans le vieux Chermignon: il n’y a pas de profil type pour être membre de l’APACH. L’Association des Propriétaires de Chalets et Appartements en compte actuellement cent cinquante, sur un potentiel d’environ dix mille propriétaires répartis sur les six communes de Crans-Montana. La proportion est modeste, mais on s’active, en coulisses, à faire évoluer les choses.

Devenir acteur du développementActif dans les remontées mécaniques, président du Caprices Festival et initiateur du Centre d’Art Lens-Crans-Montana de la Fondation Pierre Arnaud (entre autres et multiples implications dans le tissu socio-économique local), Daniel Salzmann a succédé à Nicolas Terrier à la présidence de l’Association, lors de l’assemblée générale annuelle en décembre 2011. L’homme a des idées. Et des convictions! «Je suis un amoureux de Crans-Montana. Son évolution m’intéresse, me concerne. Plus qu’un rassembleur, je veux surtout être le catalyseur d’un nouvel élan pour l’APACH, confirme-t-il. Beaucoup de propriétaires, ici, souhaitent exprimer leur opinion, leur vision des choses et soutenir divers projets sportifs, culturels ou autres. Ils n’ont pas le droit de vote ni voix au chapitre. En associant toutes ces énergies, toutes ces bonnes volontés, nous aimerions devenir un acteur du Haut-Plateau, une sorte

HôTEllERIE • Le point culminant de la fréquentation de Crans-Montana a été atteint en 1993, avec 1’724’828 nuitées. Mais, dès l’année suivante, la baisse a été constante. En cause, notamment, l’hémorragie des lits hôteliers, selon les autorités politiques. Et la tendance continue. Il en reste 2000 environ. Sur 65 hôtels en 1988, ce sont plus de 30 qui ont été transformés, 350 emplois dans le secteur sont passés à la trappe. La prise de conscience de la diminution des lits hôteliers ne date pas de ce 19 janvier 2012, date à laquelle les six communes - à l’unanimité de leurs élus -

ont imposé un moratoire de deux ans sur les changements d’affectation d’hôtels. Le RQC - règlement destiné à favoriser les résidences principales et limiter les mètres carrés de résidences secondaires - était né de la volonté de reprendre la main sur le développement de la station. On parlait alors d’une voie mixte, faite de propriétaires de chalets et appartements, mais aussi d’un tourisme «classique», avec des clients louant leur hébergement, notamment en hôtel. «Les effets du RQC ont été moindres qu’espéré, reconnaît le président Francis Tapparel. L’immobilier a pris un tel essor…»

Les politiques ont pris une décision de macroéconomie, indique le président de l’Association des Communes de Crans-Montana. «Si l’on ne faisait rien, dans quelques années, il ne serait resté qu’un millier de lits hôteliers. Comment, dans ces conditions, continuer d’accueillir des événements comme les compétitions FIS de ski, le congrès médical Quadrimed, l’Open de golf? Et que serait Crans-Montana sans ces grands événements?» Une analyse que partage le directeur de Crans-Montana Tourisme: «C’est une décision visionnaire pour l’avenir de la station, affirme Philippe Rubod. On risquait de perdre tous nos hôtels d’ici

une quinzaine d’années. Et s’il n’y a plus d’hôtel, il n’y a plus de tourisme, il n’y a plus de station.»

Et maintenant? Pour un hôtelier comme par exemple Jean Mudry, qui se préparait à concrétiser à l’Alpina & Savoy un projet mixte hôtellerie et résidence, cette décision est une catastrophe. Pendant deux ans, tout sera bloqué. Et ensuite, qu’aura-t-il le droit de faire avec cet héritage familial? Il est trop tôt pour dire ce qui sortira de la réflexion confiée par les communes à un groupe d’experts. Plusieurs pistes sont à évaluer, au niveau

économique et touristique. «On ne peut anticiper ces analyses. Peut-être que cette commission conclura que l’hôtellerie doit se conjuguer, pour durer, avec un quota possible d’appartements», note Francis Tapparel. Des mesures liées à l’aménagement du territoire seront certainement prises. Certaines communes ont déjà planifié des zones hôtelières. «Les politiques doivent instaurer les conditions cadres pour la pérennité du tourisme. Nous avons décidé cet “arrêt sur image” le temps de réfléchir à ce que Crans-Montana doit faire.»

Danielle Emery Mayor

membres». Dans le cadre de l’assemblée générale de décembre et de la discussion relative à la modification des statuts, afin d’accueillir les résidents ne bénéficiant pas du droit de vote sur le plan local, la question a été soulevée de savoir pourquoi ne pas accueillir tous les propriétaires dans le cadre de l’Association. «Certains membres y étaient favorables et d’autres non, rapporte le nouveau président. Cette question est donc restée en suspens et sera sans doute réexaminée ultérieurement. A titre personnel je serais favorable à l’intégration de tous les propriétaires, mais c’est une décision qui appartient de toute manière à l’assemblée générale des membres de l’APACH.»

Suite en page 2

d’interface avec les autorités politiques et touristiques, dans un esprit de collaboration. J’insiste: nous allons œuvrer dans l’intérêt collectif et non personnel». L’APACH se définit

entamer sa vaste opération séduction. «Nous visons à moyen terme les mille membres, précise Daniel Salzmann. A plus long terme, la barre des deux mille membres,

donc comme «un organisme fédératif de réflexion et de rencontres à Crans-Montana».Logo réactualisé, nouveau site internet dynamique et en quatre langues (www.apach.ch), prospectus distribués à tous les ménages des six communes, parrainage par Roger Moore qui possède un chalet aux abords de la piste de La Nationale: l’APACH «new-look» n’a pas tardé à

voire même davantage, n’est pas utopique. Je suis conscient qu’on ne représente pas grand-chose avec nos cent cinquante affiliés actuels... Nous avons d’ailleurs supprimé la cotisation d’entrée pour les nouveaux adhérents. La cotisation annuelle de 100 francs, qui donne droit à de nombreux agréments, ne devrait pas être un obstacle au recrutement de nouveaux

«Continuer comme cela aurait été vraiment dangereux»

Moratoire rime avec laboratoire

Lutter contre les lits froids? Oui, mais dans un contexte global, en contribuant au dynamisme

de Crans-Montana, ce que vise l’APACH.

CRANS-MONTANAAttention aux avalanches p. 2La Plaine Morteva mourir p. 3FeelTheRookies p. 4Marchés d’outre-mer p. 5

SPORTS & LOISIRSPatinage artistique avec l’Ice-Skating Club p. 11Coupe du Monde FIS: clés de la réussite p. 12

SOCIÉTÉRéseaux sociaux, anges ou démons? p. 6

vILLAGESRaoul Barras: relève assurée p. 8Joëlle Rey, l’amour des animaux p. 9

CULTURERaphaël Nanchen et Bastian Baker p. 10

Alors que ce journal prenait forme, avec sa première page consacrée à l’APACH (et la volonté des propriétaires d’appartements et chalets de vouloir contribuer davantage au développement de Crans-Montana), les autorités politiques décidaient de stopper immédiatement toute transformation d’hôtel en appartements. Un moratoire de deux ans. L’histoire se répète: Crans-Montana avait déjà tiré le frein d’urgence, le temps de proposer aux citoyens d’instaurer un règlement réduisant la prolifération de résidences secondaires. La naissance du RQC a été un grand chantier, tous les outils ne sont pas rangés, tous les effets escomptés pas réalisés. Un autre chantier vient d’ouvrir, où il s’agit de trouver des solutions pour que Crans-Montana soit dynamique. Un moratoire, le temps d’analyser et tester des solutions. A quelques jours près, lors d’une conférence, le géographe Antoine Bailly incitait les habitants des six communes à s’associer pour, ensemble, créer des grands projets à l’horizon 2030. «Des projets par-delà les frontières communales, par-delà ce qui vous divise.» Des projets qui prennent en compte le plateau, mais aussi l’entier du territoire, avec les villages, les hameaux, des projets par bassins de vie, «tout en continuant de valoriser les cultures régionales». Les membres de l’APACH affirment leur volonté d’aider au dynamisme de Crans-Montana, les autorités travaillent sur des conditions cadres pour le bien de la collectivité et le dynamisme économique. Le rôle de Sixième Dimension, c’est de vous emmener à la découverte des voisins, de vous raconter leurs projets, leur parcours de vie. De ces rencontres naîtront, peut-être, des projets pour 2030?

Danielle Emery Mayor

Rencontre de l’ASREID

RéSIDENTS • Les Résidents Etrangers Imposés d’après la Dépense de Crans-Montana sont conviés, le vendredi 2 mars, à un cocktail rencontre avec des membres des cantons de Genève et Vaud de l’ASREID, Association Suisse des Résidents Etrangers Imposés d’après la Dépense. Cette manifestation sera clôturée par l’intervention de David Bagnoud, président de la Commune de Lens, sur la volonté politique de l’avenir de l’imposition d’après la dépense en Valais. Lieu: Immeuble «Le 5» sur la route des Mélèzes (en face du départ du trou No 5 du golf Ballesteros).Invitations: à retirer auprès de l’Administration communale de Lens.

Page 2: Sixième Dimension 44 Février 2012

C r a n s - M o n t a n a Numéro 44 • Février 2012 • page 2

Second souffle pour l’APACH (suite)L’APACH entend soutenir des projets existants, en lien ou non avec les activités actuelles de son président, et participer activement à la création de projets inédits. «Nous serons à l’écoute de nos membres et répondrons à leurs envies, assure Daniel Salzmann. Il y a tant à faire pour proposer des alternatives à l’offre touristique, pour favoriser une dynamique régénératrice et salutaire».L’APACH se veut également un vecteur de rencontres conviviales dans un cadre extra-professionnel. «C’est un des éléments qui m’ont incité à faire ma demande d’adhésion et à m’impliquer au sein de l’Association», explique ce septuagénaire alémanique qui partage son temps entre son domicile zurichois et des séjours réguliers dans nos contrées. «Lorsqu’une personne ou une famille s’installe, ne serait-ce que quelques semaines ou quelques mois par année, dans une région qui

lui est “inconnue”, c’est important qu’elle sache à qui s’adresser pour faciliter son intégration. L’APACH remplit en l’occurrence parfaitement ce rôle». Dans cet esprit d’échanges et de partage, le comité envisage d’ailleurs d’investir dans un restaurant de la station, de manière à créer un club exclusivement réservé aux membres, avec des horaires d’ouverture et une gestion appropriés.

Dynamiser Crans-MontanaAu-delà des bonnes intentions énumérées jusque-là, pour la plupart déjà concrétisées, l’APACH a aussi pour mission de suivre l’évolution du cadre, de la législation, des plans directeurs, des plans de zones et des mises à l’enquête publique.En décembre dernier, une étude du Credit Suisse classait Crans-Montana en mauvaise posture dans la hiérarchie nationale des destinations de sports d’hiver: «Crans-Montana a été contrainte,

au cours des dernières années, de fermer de nombreux hôtels transformés en appartements de vacances», lit-on dans cette étude. L’APACH ne reste évidemment pas insensible à ce constat, à la lutte pour les lits chauds. «Mais attention, prévient Daniel Salzmann, en notre qualité de représentants des propriétaires, nous nous devons de défendre en priorité les intérêts de nos membres. La lutte contre les lits froids se déroule dans un contexte économique et conjoncturel beaucoup plus global. En contribuant au dynamisme de Crans-Montana, avec nos idées et dans la mesure de nos moyens, en participant à la création de nouveaux pôles d’activités, nous contribuerons à atténuer ce phénomène des lits froids. Il n’est plus possible pour une station de sports d’hiver et de loisirs de ne vivre que sur quatre mois par an. Comment voulez-vous que les hôtels ou les commerces tournent? Il faut

donc impérativement développer d’autres pôles d’attractions et d’activités.»

Appel à l’adhésion«Adhérer à l’APACH, c’est faire valoir sa voix de propriétaire à Crans-Montana, c’est renforcer l’identité d’une région qui vous est chère, qui nous est chère». La conclusion du billet présidentiel, puisée dans le tous-ménages que les habitants des six communes ont dû recevoir début janvier dans leur boîte aux lettres, résume en quelques phrases le nouvel élan qui souffle sur l’APACH. Et lorsque Daniel Salzmann (re)prend les choses en mains, il n’a pas l’habitude de sombrer dans la demi-mesure...

Blaise Craviolini

NB : Pour tout contact et demande de renseignements, contactez l’APACH à cette adresse électronique, [email protected]

Dès qu’il neige, les dangers de coulées existent. Le point avec Clément Crettaz, chef des pistes aux remontées mécaniques de Crans-Montana.

Attention aux avalanches!SUR lES PISTES • On ne peut chausser ses lattes de ski sans ignorer les risques liés aux avalanches. Une équipe de spécialistes scrutent toute la journée le ciel ainsi que les résultats donnés par une centaine de stations météorologiques réparties dans le canton et gérées par l’Institut pour l’étude de la neige et des avalanches à Davos (SLF) en collaboration avec l’Etat du Valais. Interview de Clément Crettaz, chef du département des pistes aux remontées mécaniques de Crans-Montana (CMA SA).

Que se passe-t-il si un skieur se retrouve coincé sous une avalanche?Clément Crettaz: Si la personne est encore en vie malgré tous les traumatismes subis (les rescapés comparent cette expérience à un passage en machine à laver), les vingt premières minutes sont décisives. En principe, elle est secourue par un accompagnant. Au-delà, elle a peu de chances de s’en sortir.

Comment l’alerte est-elle donnée?Toujours à la centrale d’engagement des secours en Valais (OCVS) par téléphone 144 ou par radio sur le canal K (VIVA).

Que doit faire un skieur s’il voit un autre skieur pris dans une coulée?Il doit l’observer le plus longtemps possible afin de définir le point de disparition et donner l’alerte au 144.

Quels consignes ou conseils donneriez-vous au skieur pour éviter de se faire emporter par une avalanche?Il doit respecter la signalisation mise en place. Au départ des

installations, on pose un panneau spécifique avec un feu tournant et à l’arrivée il y a toujours possibilité de consulter les derniers bulletins météo sur papier ou sur les écrans TV. Il devrait aussi prendre connaissance du bulletin d’avalanche publié dans tous les médias, mais aussi sur www.slf.ch, sur notre site www.mycma.ch ou encore visionner les images des webcams sur le site de l’Office du tourisme www.crans-montana.ch.

Pour éviter les coulées de neige, vous déclenchez p ré v e n t i v e m e n t le s avalanches. Comment procédez-vous?Nous avons déterminé entre 350 et 400 points de tirs sur le domaine skiable de Crans-Montana. Selon

l’emplacement, nous utilisons de l’explosif que nous lançons à main, des Gazex, un tube en acier où deux gaz se mélangent avec une mise à feu que l’on commande à distance ou le CATEX (téléminage). Dans ce cas on place des mines sur une sorte d’archet semblable à un téléski. Nous avons aussi un avalancheur, c’est une flèche explosive qui peut être lancée à un kilomètre avec un canon à air comprimé et enfin le minage par hélicoptère.

A quel moment procédez-vous?Le plus tôt possible après la précipitation de neige. C’est le moment idéal pour la déplacer. Quand elle tombe du ciel, la neige pèse environ 100 kg le m3 alors que dès qu’un rayon de soleil la chauffe, elle

augment sa teneur (20%) en eau en très peu de temps, ce qui rend notre tâche plus difficile. La plupart du temps nous intervenons le matin tôt, quitte à décaler l’heure d’ouverture des pistes.

C’est vous qui prenez la décision de fermer le domaine skiable pour déclencher une avalanche?Si le domaine skiable ne peut être ouvert ou s’il faut anticiper sa fermeture ( fortes précipi ta t ions , forts vents, tempête, forts réchauffements) la décision se prend toujours après concertation avec les trois chefs de sécurité, responsable chacun d’un secteur du domaine.

Propos recueillis par Claire-Lise Genoud

Réorganisation de la Colonne de secoursC’est suite à la demande de l’OCVS (Organisation cantonale valaisanne des secours) que l’organisation des secours sur la région de Crans-Montana est réorganisée: en fusionnant les régions Anzère et Crans-Montana, cela permet notamment de disposer d’un nombre suffisant de sauveteurs lors de grands événements, et de garantir un nombre minimum de participants aux formations. Cela devrait contribuer aussi à hausser encore le niveau de formation des membres de la colonne de secours. Le comité directeur de l’Association des Communes de Crans-Montana (ACCM) a validé le principe mais demandé qu’il y ait une répartition équitable par commune concernant le financement, soit au prorata de la population.

DEMwww.ocvs.ch

AVAlANCHES • La carte des dangers est claire: les zones exposées chez nous aux avalanches se situent à Aminona. La coulée pourrait se faire dangereuse jusqu’à Planige. Cet hiver, en collaboration avec le Canton, Crans-Montana a édicté une brochure où sont indiqués les comportements à adopter en cas d’avalanche (notamment), avec sur la carte, en rouge, les zones concernées. S’il devait y avoir un ordre donné d ’évacuer, pas question d’hésiter! L’Etat Major Intercommunal de Conduite (EMIC) a établi le plan d’évacuation avec des places de rassemblement, si un tel cas de figure devait se présenter. Commandée par Edgar Gillioz, l’EMIC des communes de Crans-Montana a testé les procédures, avant l’hiver, imaginant le scénario d’évacuation et d’hébergement des personnes déplacées, ainsi que toutes les actions à mettre sur pied. «Il y a eu en 1999 une alerte du côté de l’Aprily», se souvient le président de Mollens Stéphane Pont, qui raconte que depuis, une liste des habitations avec coordonnées des gens susceptibles d’être évacués a été établie, pour s’assurer de pouvoir contacter tout le monde. Dans ces cas-là, on bloque les routes pour empêcher les gens de monter

vers leur habitation dans les zones dangereuses, on alerte les habitants en faisant du porte-à-porte pour les faire partir immédiatement, alors que la radio émet des consignes d’évacuation et que tous les canaux de communication dont dispose la région diffusent les messages de sécurité. S’il devait y avoir un risque, l’alerte serait donnée par le chargé de sécurité Fabrice Meyer. En 1999, l’EMIC n’existait pas, aujourd’hui Stéphane Pont est heureux que cette entité puisse si besoin venir en appoint à la Commune. Tous les présidents de commune en montagne songent au cas d’Evolène où leur homologue avait été condamné, suite à un avalanche meurtrière, en 1999.

Danielle Emery Mayor

Le document édité par l’EMIC est accessible sur le site internet de l’ACCM, www.cransmontana.ch à la rubrique Documents/Sécurité, sous le nom «Consignes de sécurité». Il est également disponible auprès des administrations communales et l’Office du tourisme. Conservez bien celui qui est remis à chaque foyer en ce mois de février, ça peut servir!

Zone à risque

RENDEZ-VOUS STATIONRENDEZ-VOUS STATION6 février Concert de l’ensemble de Cologne, temple protestant 20 h 3010-20 février 25e Salon de l’Antiquité, Le Régent10-12 février Grand Tournoi open air du club de curling, Ycoor14 février Artistes de rue, 15 h – 18 h, rues de Crans et place des Charmettes + rues de Montana et place du Casino14 février Ice Disco, 17 h 30 – 22 h, Ycoor17 février Ice Disco, 17 h 30 – 22 h, Ycoor18 février Artistes de rue, 15 h-18 h, rues de Crans et place des Charmettes. 19 février Artistes de rue, 15 h – 18 h, rues de Montana et place du Casino19 février Ice Disco, 17 h 30-22 h, Ycoor21 février Mardi Gras, animations pour enfants, guggenmusik, artistes de rue et Ice Disco21 février Ice Disco, 17 h 30 – 22 h, Ycoor22 et 25 février Heure des contes, bibliothèque, 16 h à 17 h25-26 février Coupe du Monde FIS Hommes8 mars Journée mondiale de la prière, cure protestante9 mars Conférence de Sébastien Fanti, Centre scolaire, 20 h10-11 mars Crans-Montana Snowgames10-11 mars Trophée du Mont-Lachaux, course de ski15-18 mars City Ski Championships Crans-MontanaDès le 17 mars Exposition de Pâques, Bibliothèque18 mars Salomon Jib Academy, compétition freestyle pour juniors19 mars Concert avec le New Ensemble de Saint-Petersburg, 20 h temple protestant24-25 mars Défi des Faverges, course populaire de ski alpinisme31 mars Concert annuel de l’Echo des Bois, le Régent1er avril Concert de la fanfare Edelweiss, Centre valaisan de pneumologie6 avril Culte de vendredi Saint, temple protestant7-8-9 avril Pâques, animation pour les enfants et les familles, 14 h – 18 h8 avril Concert de Pâques de l’Echo des Bois11–14 avril Caprices Festival29 avril Dernière étape du Tour de Romandie

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à faire, avec l’agenda de la semaine, les événements prévus, etc. Il y a toujours quatre ou cinq personnes de l’Office du tourisme (dont un représentant de la Direction). Si la présentation est faite en

CMT • A sept reprises durant la saison d’hiver, Crans-Montana Tourisme organise une rencontre avec les clients de la station. Un moment d’officialité et de convivialité organisé certains lundis, à 18 h, juste après le ski et avant d’aller manger. Une opération test que CMT espère bien transformer en rendez-vous réguliers. Explications avec Nadège Chiaradia, re sponsab le Re la t ions Médias et Communication.

Quel concept sous-tend cette action?N a d è g e C h i a r a d i a : Durant ces rencontres, Crans-Montana Tourisme présente toutes les activités à faire dans la station. Ainsi, les clients ont un aperçu au début de leur séjour de tout ce qu’il y a

CRANS • Nombreux ont été les journaux qui ont évoqué l’automne dernier la publication des entretiens inédits de Jackie Kennedy. Moins de quatre mois après l’assassinat de son mari John F. Kennedy, 35e président des Etats-Unis, le 22 novembre 1963 à Dallas, l’ex-«First Lady» avait accepté de s’entretenir avec un historien américain. Cette publication a suscité un grand écho médiatique. Il en avait été de même lorsque celle que L’Illustré avait qualifiée de «femme la plus célèbre du monde» s’était accordé quelques jours de vacances à Crans au début de l’année 1966.

français, nous veillons à ce que chaque client trouve un interlocuteur qui parle sa langue (allemand, français, anglais et italien). A la fin de la présentation, il y a un concours où les gens peuvent gagner un bon dans un restaurant ou un hôtel de la station pour les faire connaître. Nous distribuons brochures et prospectus dans plusieurs langues, nous présentons tous les moyens de communication pour obtenir plus d’informations (applications smartphones, réseaux sociaux, etc.)

Comment les gens sont-ils invités?Tous les hôtels et agences immobilières jouent le jeu en distribuant une invitation à leurs clients lors de leur check in. Donc même si tous ne viennent pas, cela fait

pour chacun un message d’accueil officiel de la part de CMT.

Pourquoi avoir choisi d’accueillir les hôtes dans un lieu de la nuit, le Pacha Club? Nous avons choisi cet endroit car il est idéalement situé au centre de la station. La salle se prête bien à ce genre de présentation (espace lounge avec canapés et petites tables), elle est disponible à ces heures-là même en période de haute-saison, alors que tous les autres établissements sont occupés. Le matériel est également à disposition sur place (sono, micro, personnel de service) et nous avons une très bonne collaboration avec l’établissement qui nous aide énormément à tout organiser puis à ranger.

Danielle Emery Mayor

Prochains accueils:Les deux premières rencontres ont eu lieu le 26 décembre et le 2 janvier. Voici les dates des prochains accueils au Pacha Club: 13.02.2012 / 20.02.2012 / 27.02.2012 / 05.03.2012 / 09.04.2012

La Té l év i s ion su i s s e romande, par exemple, n’avait pas manqué d’y consacrer un reportage. Gaston Barras se souvient très bien du passage de la future Jackie Onassis au chalet Les Romanettes: «Je possède encore la lettre qu’elle m’avait écrite et une photo où je figure à ses côtés», nous a-t-il confié. Les lecteurs de Sixième Dimension désireux de voir le reportage sur Jackie Kennedy – diffusé le 7 février 1966 – peuvent le visionner sur le site internet consacré aux archives de la RTS*. Ils y trouveront é g a l e m e n t d ’ a u t r e s émissions relatant les vacances à Crans-Montana de Gilbert Bécaud, Lino Ventura et Michèle Morgan. Dans un autre reportage consacré au Haut-Plateau en 1993, l’hôtelier Norbert Rey qualifie ces personnalités de «crème de l’humanité», alors que Gaston Barras montre fièrement le chalet où Jackie Kennedy avait séjourné en 1966.

Laurent Missbauer

*www.rts.ch/archives/tv/information/carrefour/3460997-jacky-kennedy.html

Crans-Montana soigne l’accueil des hôtes

Des rencontres d’information sont organisées par Crans-Montana Tourisme au Pacha Club à plusieurs reprises de la saison.

Nadège Chiaradia, responsable Re-lations médias et Communication.

Jackie Kennedy à Crans en 1966, image tirée du site internet de la Radio

Télévision Suisse.

Placé dans le fond d’une cuvette, le Glacier de la Plaine Morte aura disparu en 2080, selon les modélisations effectuées dans le cadre du projet de recherche MontanAqua.

C R A N S - M O N TA N A • Un glacier de près d’un k i l o m è t re - c u b e , d a n s une cuvette, sans partie d’accumulation. Ce sont les caractéristiques du Glacier de la Plaine Morte, au-dessus de Crans-Montana. Un glacier qui fait l’objet d’une recherche approfondie, dans le cadre du projet MontanAqua.

Des mesures précisesL’équipe de chercheurs a mesuré avec précision l’épaisseur de la glace, afin de déterminer exactement de combien d’eau se compose le Glacier de la Plaine Morte. «A certains endroits, la glace a plus de deux cents mètres de profondeur, ce qui représente

b e a u c o u p » , s ’ e x c l a m e Matthias Huss, maître assistant à l’Université de Fribourg, responsable de la partie «Glacier de la Plaine Morte» du projet de recherche MontanAqua. Avec des balises, la quantité de perte de glace est mesurée régulièrement, pour apprendre comment le g lacier réagi t aux changements climatiques, entre l’été et l’hiver, et sur plusieurs années.

Une fonte qui s’accélèreEntre octobre 2009 et octobre 2010, le glacier a perdu un mètre d’épaisseur en moyenne, ce qui représente 1% de son volume. L’année suivante, ce sont 2,5 mètres

qui ont disparu, ce qui représente près de 3%. «La chaleur additionnée au peu de précipitations hivernales ont conduit à cette situation. Cela constitue un résultat inquiétant, par rapport à d’autres glaciers. En clair, le glacier ne peut pas compter sur un approvisionnement suffisant en neige. Pour survivre, plus de la moitié d’un glacier devrait être recouverte de neige en septembre». Et la situation ne va pas aller en s’arrangeant, en raison notamment de sa géométrie particulière: «Plus le glacier baisse dans sa cuvette, plus

la température sera élevée, et plus il va fondre rapidement», poursuit le maître assistant de l’Université de Fribourg.

Un futur modéliséLes modèles mathématiques réalisés par les chercheurs sont sans appel: en 2080, le glacier aura disparu. «Le glacier a déjà perdu 30% de son volume depuis 1954. Sa situation en cuvette et sa basse altitude vont conduire inexorablement à sa disparition d’ici 60 à 70 ans», conclut Matthias Huss.

Katrine Briguet

«Le Glacier de la Plaine Morte va mourir»

Des mesures précises sont effectuées avec des balises pour déterminer l’épaisseur de la glace copyright: Matthias Huss, Université de Fribourg

Le Glacier de la Plaine Morte présente la particularité d’être dans une cuvette, ce qui le rend plus sensible au réchauffement. copyright:

Matthias Huss, Université de Fribourg

MONTANAQUOI?

SMILE POWER

Anticiper le stress hydrique dans les Alpes – Scénarios de gestion de l’eau dans la région de Sierre-Crans-Montana. C’est l’objectif de MontanAqua, un projet de recherche dans le cadre du programme national de recherche PNR 61. Depuis février 2010, et pour une durée de 3 ans, des équipes de l’Université de Berne, de Fribourg et de Lausanne étudient la gestion de l’eau de manière transdisciplinaire. Il s’agit de mettre en relation l’eau, la physique et la population, et de déterminer comment les changements climatiques affectent les sociétés. Ce projet est cofinancé par le Canton du Valais. Il vise à identifier les forces et les faiblesses de la gestion actuelle et proposera des solutions pour une gestion durable.

Pourquoi à Crans-Montana?Ce n’est pas par hasard que la région a été choisie. «Située dans la partie la plus sèche de Suisse, elle est très dynamique, tant du point de vue économique, touristique que démographique. La demande en eau est en augmentation et la vulnérabilité face au stress hydrique augmente également», explique le professeur Emmanuel Reynard. KB

Le directeur de Crans-Montana tourisme, Philippe Rubod, a eu un coup de cœur pour la démarche de Souris! Il a su séduire les principaux acteurs économiques de la station valaisanne en misant sur la marque Souris!», indiquent les concepteurs de cette méthode. De nombreux prestataires ont ainsi participé à ces séminaires de formation où on leur a rappelé l’importance du sourire, du respect, de l’échange et de l’attitude positive. Souris! est organisé avec ritzy* le programme valaisan de formation continue en hôtellerie et restauration.

Jackie Kennedy en vacances à Crans en 1966

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Le Team «FeelTheRookies» filme ses exploits pour la deuxième saison consécutive. Leur première production, «Cooler than Us?! NO!», est sortie sur internet en décembre dernier.

Des jeunes débordant de créativitéSKI & SNOWBOARD • Le domaine skiable de Crans-Montana se divise désormais en quatre espaces: adrénaline, détente, découverte et 100% glisse. L’espace adrénaline est le terrain de jeu du Team «FeelTheRookies». Ce groupe d’une quinzaine de riders a été créé en décembre 2010 à l’initiative de Sébastien Rey et Julien Dewarrat. Cette nouvelle génération de freestylers réussit à allier ses deux passions: la glisse et la vidéo. «Après avoir effectué plusieurs productions en solo, nous avons ressenti le besoin de nous réunir pour partager nos expériences et nos sensations», commente Sébastien Rey. Les deux skieurs et leurs acolytes se sont formés au fil des années et des descentes directement sur le terrain. Le plus souvent, ils filment leurs performances sur les modules du snowpark de Crans-Montana. «La prise de niveau s’est d’abord effectuée dans le domaine du ski, poursuit Sébastien Rey. La vidéo a suivi avec l’habitude et surtout avec l’évolution de notre matériel. Tu ne fais pas les mêmes images avec une caméra à deux cents ou à deux mille francs.» Férue de freestyle,

la bande n’a pas vraiment accroché à la compétition. Ses membres préfèrent la liberté que procure la vidéo. «Sur un run, face aux juges, la pression est grande. Les concurrents n’ont pas le droit à l’erreur. Nous, nous pouvons refaire la prise à l’infini. C’est beaucoup plus cool.»

Rien que pour le plaisirLe Team «FeelTheRookies» s’est fixé comme objectif de créer des petits épisodes durant l’hiver, au rythme de un chaque deux mois. Lors de la saison 2010-2011, trois épisodes ont donc vu le jour, ainsi qu’un film d’une trentaine de minutes intitulé «Cooler than Us?! NO». Il est visible sur internet depuis le mois de décembre (informations sur le page Facebook du Team). Pour 2012, quelques images «d’urban» et «de backcountry» ont déjà été réalisées. Les deux premiers épisodes de la saison sont sortis en janvier. «Le 26 novembre dernier, nous avons également organisé, au cinéma de Crans, une avant-première de trois films: celui de nos amis de Leysin de Newreal Production, le Summer film de

«FeelTheRookies» et «Cooler than Us». Ce fut une grosse réussite. Il y avait environ 150 personnes dans la salle», relève Sébastien Rey. Pour l’occasion, l’ACCM avait aidé ces jeunes en finançant leurs flyers et affiches.Les freestylers de Crans-

Montana ne gagnent bien évidemment pas d’argent avec leurs productions. Au contraire, ils y vont même de leur poche pour financer cette aventure. Ils travaillent pour le plaisir et utilisent les réseaux sociaux afin de se faire connaître. Un début

de notoriété – pour l’heure très régionale – se profile. Depuis la mi-février, le Team «FeelTheRookies» la renforce encore un peu plus en proposant à la vente leurs propres t-shirts.

Claude-Alain Zufferey

Les membres de FeelTheRookies filment leurs exploits pour le plaisir et se font connaître via les médias sociaux.

Béatrice et Urs Benz ont décidé d’investir plus d’un million de francs malgré la crise.

TOURISME • «La présente saison d’hiver a été marquée par les plus importantes transformations que nous ayons entreprises depuis notre arrivée à l’Helvetia Intergolf le 1er avril 1997. Nous avons en effet entièrement rénové nos douze chambres d’hôtel, un appartement, la réception et l’entrée. Nous avons aussi construit une véranda et un fumoir. Tout cela a coûté plus d’un million de francs», explique Béatrice Benz qui s’occupe de la partie hébergement alors que son mari veille à la bonne marche du restaurant et du bar, ouverts tous deux à la clientèle extérieure. «Notre chef piémontais Fulvio Paseri propose une cuisine raffinée, aux saveurs italiennes et françaises, alors que les spécialités suisses sont servies au carnotzet», précise Urs Benz.

«Une clientèle volatile»Avec les aléas actuels du franc fort, de la crise économique et de la concurrence des destinations exotiques, certains se demandent s’il s’agit du bon moment pour investir. «De nombreux signaux sont certes à l’orange, mais c’est justement dans ces moments difficiles qu’il convient de mettre tous les atouts de notre côté et d’améliorer notre outil de travail, remarque Béatrice Benz. En tout cas, nous sommes persuadés que pour fidéliser une clientèle toujours plus volatile, il faut non seulement disposer d’une maison tenue avec rigueur mais aussi être présents, chaleureux et à l’écoute.» La maison en question est décrite comme suit dans le Guide

Michelin: «Etablie à proximité du centre de Montana et exposée plein sud, elle propose deux types d’hébergement: chambres de belle ampleur ou appartements-suites rénovés et dotés d’une cuisinette…» Car l’Helvetia Intergolf n’est pas un simple hôtel mais un appart-hôtel avec 12 chambres quatre étoiles et 44 appartements appréciés des familles.

25 chaînes Tv en arabe«Après avoir rénové les appartements il y a six ans, nous avons changé à l’automne 2010 une quarantaine de portes de douche et les ventilations des salles de bains pour 60’000 francs, poursuit Béatrice Benz. Nous avons en outre acheté 100 téléviseurs à écran plat à haute définition et installé un nouveau système de parabole relié au téléréseau afin de capter une centaine de chaînes dont 25 en arabe et 8 en russe pour un coût total de 170’000 francs. Une partie de notre réussite s’explique aussi par notre volonté d’innover. Cela aussi bien avec nos randonnées – où nos clients sont accompagnés par mon mari – que par nos efforts de marketing sur des marchés tels que les pays du Golfe et la Russie.»«Mais le plus important à mes yeux, c’est le facteur humain, ajoute-t-elle. Si nous avons un certain succès, c’est peut-être car nous aimons notre métier. Celui-ci nous permet de rencontrer à longueur d’année des gens du monde entier et c’est à la fois enrichissant et passionnant.» Aucune réussite touristique

n’est cependant garantie à long terme et les hôtels de la station doivent à tout prix compter sur un renouvellement de la clientèle. «Nous avons perdu des clients car ils appréciaient tellement Crans-Montana qu’ils ont fini par s’acheter un appartement. D’autres ont vieilli et se sont faits plus rares. Il est ainsi impératif que Crans-Montana Tourisme continue à promouvoir notre station aussi bien en Suisse que dans les pays limitrophes et les marchés émergents. Quant aux autorités communales, elles devraient tout mettre en œuvre afin d’améliorer les infrastructures. Il faut en effet être en mesure de fidéliser les touristes et de les divertir. Or nous n’avons toujours pas de piscine publique sur le Haut-Plateau», déplore Béatrice Benz. A noter que le dossier «Aqualoisirs» de la Moubra, mis en route par l’Association des Communes de

Crans-Montana, est bloqué en raison d’un recours concernant les marchés publics, son effet suspensif empêche pour l’heure les autorités politiques de concrétiser la construction du centre aquatique.Davantage de zones piétonnes, qui seraient à même d’accroître la convivialité en station, ne déplairaient pas non plus au couple Benz qui se dit cependant confiant: «Notre travail et notre dévouement nous ont permis de racheter 70% de l’immeuble qui abrite l’Helvetia Intergolf. Les 30% restants se répartissent en parts égales en des appartements privés – que les propriétaires sont obligés de mettre en location à l’hôtelier en haute-saison – et en des appartements vendus en time-sharing à des particuliers qui en bénéficient deux semaines par année.»

Laurent Missbauer

C’est en temps de crise qu’il faut investir

Béatrice et Urs Benz estiment que c’est justement dans les périodes difficiles qu’il convient d’améliorer l’outil de travail et de choyer encore davantage les clients.

éCONOMIE • En février de cette année, Kearns Business SA a pris ses quartiers à Crans-Montana dans les locaux de UpMindMedical SA, une plateforme internet réservée au secteur de la santé. Kearns dispose d’un budget de 5 millions de dollars pour financer ses opérations en 2012. Elle va créer sept emplois sur le Haut-Plateau. Elle s’occupe du transfert d’entreprises ou de personnes aux potentiels financiers et humains élevés, ceci dans le but de faire acquérir à ceux-ci des parts dans des PME en Suisse ou en Europe. Son siège est situé aux États-Unis. Elle est détenue à 90% par des investisseurs issus des secteurs de la santé, de la technologie, ainsi que par des juristes actifs en Amérique du Nord. Concrètement, Kearns rachète des entreprises en difficulté (en conservant leur personnel). Dans une première phase, elle s’emploie à les développer, après quoi elle les revend à celui ou ceux qui en sont les créateurs ou les propriétaires. Pour assurer le financement de telles opérations, Kearns recourt à des fonds bancaires en organisant leur gestion selon le principe de la «tontine». Il s’agit en fait de coopératives de financement qui sont soit alimentées par les membres de son réseau, soit qui sont réservées aux salariés ou aux membres de sa fondation pour les start-up.

Déjà plusieurs succèsEn ce qui concerne UpMindMedical, il s’agit d’une

division de UpMindCareer SA qui appartient elle-même à la Holding STMP implantée dans le Jura. Créée en février 2011, elle a déjà réussi à convaincre plusieurs entreprises hyper innovantes de s’installer à Crans-Montana. Outre les Français d ’Ankaa Engineering et de Concept Cooking, les Israéliens de Mehnnen Medical ont opté pour cette formule novatrice. La clé de sa réussite tient à son modèle d’affaires qui s’inspire du micro-crédit tel qu’il est pratiqué dans des pays comme l’Inde, par exemple. «Nous sommes parfois considérés à tort comme une agence de placement, car nous offrons des prestations de ce type. Nos services sont en réalité bien plus nombreux et variés avec par exemple de la domiciliation ou du coaching. De manière générale, nous attirons des investisseurs et des entrepreneurs à haut potentiel et nous les aidons à lancer ensemble leur future société», explique Frédéric Dupré, le directeur de UpMindMedical SA. En ce moment, notre pays possède une force d’attraction certaine auprès des personnes possédant de tels profils, que ce soit en Europe ou en Amérique du Nord. La stabilité politique, la qualité de vie, un système éducatif performant ou encore une fiscalité séduisante constituent autant d’arguments qui les amènent à s’implanter en Suisse en général et dans notre région en particulier.

François Praz

UpMindMedical s’installe à Crans-Montana

Chauffage à distance

éNERGIE • Parmi les options possibles pour améliorer les per-formances des systèmes énergé-tiques à l’échelle de collectivités locales, un réseau de chauffage est une solution prometteuse. «Mandaté par l’ACCM, le bu-reau BG Ingénieurs Conseils SA à Sion a confirmé la faisabilité sur le secteur entre Ycoor et Moubra», rappelle Daniel Rey, délégué à l’énergie. Cette solution permettra de va-loriser des rejets thermiques de la future patinoire, de produire de la chaleur avec des panneaux solaires thermiques sur les toits du Centre scolaire, de l’électri-cité avec des panneaux solaires photovoltaïques sur les toits du Centre de tennis, de la chaleur et de l’électricité par des couplages chaleur force alimentés par une centrale à bois et distribuer la chaleur aux bâtiments publics et privés situés le long du parcours entre Ycoor et Moubra. «Le chauffage à distance est acheminé vers l’utilisateur de la même ma-nière que l’eau potable. Son utilisa-tion n’a pratiquement pas de limites et peut être envisagée pour une villa, un immeuble locatif, un complexe commercial, des entreprises artisa-nales ou des bâtiments publics», ex-plique Daniel Rey. «Le chauffage à distance est avantageux, d’une grande longévité et libre d’émissions nocives.» DEM

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Info télévisée

Surf rapide

CMT • Vous l’avez sans doute remarqué en usant et en abusant de votre zapette, Crans-Montana Tourisme (CMT) dispose de son propre canal de télévision. Une chaîne interne qui diffuse en permanence – avec un arrière-fond musical et sous forme d’images statiques – des informations pratiques, liées notamment aux multiples manifestations qui jalonnent notre calendrier annuel. Un formidable outil promotionnel pour notre région.Le problème, c’est que de nombreux ménages ne reçoivent plus ce média depuis quelques semaines. «Ce désagrément est dû aux changements périodiques de fréquences de retransmission des canaux de nos opérateurs, précise Thierry Künzi, responsable de l’informatique au sein de CMT. Nous perdons régulièrement des téléspectateurs potentiels et nous recevons en parallèle des réclamations, alors que cette situation est totalement indépendante de notre volonté, ce que les gens ignorent».

Un simple réglagePour y remédier, CMT a donc décidé de réagir. Et d’informer la population. «Il est possible de régler votre poste de manière simple et efficace, souligne Thierry Künzi. Il faut d’abord consulter le mode d’emploi de votre télévision. Puis trouver l’option de scannage automatique des programmes, démarche qui peut également se faire manuellement. Et le tour sera joué!». Ce conseil s’applique aux ménages qui ont encore la TV analogique. Au niveau des fréquences, la chaîne de CMT se trouvera soit sur le programme S29 sur 367,25 MHz pour les abonnés à Sierre-Energie, soit sur le programme S21 sur 303,25 MHz pour les abonnés à Energie-Sion Région. Pour ceux qui sont équipés de la télévision numérique, la TNT, notre interlocuteur demande encore un peu de patience... «Notre programme sera opérationnel à partir de la mi-février, insiste-t-il. Ce sera même une première en Valais, puisque toutes les communes qui le souhaitent, même extérieures à notre région, pourront le diffuser».

Blaise Craviolini

lTE • Crans-Montana fait partie des sept régions touristiques choisies par Swisscom pour tester la technologie LTE (Long Term Evolution) jusqu’en milieu d’année. Pour l’utiliser, il est nécessaire de disposer d’un modem (dongle) USB compatible LTE et de l’abonnement correspondant. Les personnes intéressées peuvent s’abonner à cette prestation temporaire auprès de l’Office du tourisme qui est à même de donner tous les renseignements. Swisscom indique que la zone desservie par les stations équipées en LTE étant réduite, il faut absolument s’assurer de pouvoir disposer d’un bon signal.

Des marchés tels que le Moyen-Orient ou la Chine prennent toujours plus d’importance. Rencontre à Abu Dhabi avec la responsable de l’agence Insights qui assure la promotion de Crans-Montana dans plusieurs pays.

«Aucune autre station de ski ne propose à ses clients un tel outil de culture, de loisirs et d’information», fait remarquer Stéphanie Bonvin, responsable de la Bibliothèque de Crans-Montana.

Ne pas négliger les marchés d’outre-mer

Crans-Montana peut se vanter de sa bibliothèque

MARKETING • Nombreux sont les experts qui estiment que le salut de notre tourisme passe par les marchés d’outre-mer. Jean-François Roth, le président de Suisse Tourisme, cite à ce sujet des chiffres très intéressants: «Les activités déployées par Suisse Tourisme à travers le monde génèrent une nuitée sur quatre d’hôtes venant pour la première fois en Suisse et même une nuitée sur trois d’hôtes de pays lointains.» C’est loin d’être négligeable mais un office du tourisme digne de ce nom ne saurait se reposer sur les seules épaules de son association faîtière nationale. Suisse Tourisme, comme son nom l’indique, représente la Suisse dans sa globalité et, pour Crans-Montana Tourisme, il est primordial de pouvoir s’appuyer sur des représentants qui défendent ses propres intérêts dans des marchés bien précis.«C’est pour cela que nous avons signé l’an passé un contrat avec Insights», relève Philippe Rubod, le directeur de Crans-Montana Tourisme. Basée à Abu Dhabi, dans les Emirats Arabes Unis, avec des bureaux en Grande-Bretagne et en Egypte, l’agence Insights assure la promotion de Crans-Montana sur les deux marchés d’importance que sont le Royaume-Uni et les pays du Golfe. Rencontrée au mois de décembre dans ses bureaux d’Abu Dhabi, Mona Faraj, la

CUlTURE • «Voilà bientôt treize ans que j’essaie de faire comprendre aux responsables du tourisme que la bibliothèque est un atout pour la station», lance Stéphanie Bonvin, agacée que la Bibliothèque de Crans-Montana, dont elle est responsable, soit considérée au même titre que le commerce du coin, que cette infrastructure culturelle essentielle à Crans-Montana ne soit pas mise en avant dans la brochure promotionnelle éditée récemment par la station. Parce que s’il y a un domaine où nous pouvons nous vanter d’être les meilleurs, c’est celui-là: Crans-Montana propose une offre de plus de 30’000 documents, contre 6000 à Zermatt, 4000 à Verbier, 3500 à Saas-Fee ou encore 18’000 à St-Moritz, la bibliothèque ouvre 27 heures par semaine contre 4 à Saas-Fee, 6 à Verbier et 12 à Zermatt. A-t-on oublié la culture à Crans-Montana? Non, bien sûr, mais il est utile de rappeler que la bibliothèque, financée par l’ACCM, est un lieu de rencontre et de partage qui ne connaît pas les basses saisons et qui ne cesse de se développer. «Savez-vous qu’un tiers de nos lecteurs sont des touristes? Qu’en un an nous prêtons plus de 45’000 documents à plus de

directrice d’Insights, nous a dévoilé quelques-unes des facettes de son mandat: «Il faut savoir que les touristes des pays du Golfe adorent voyager et qu’ils se rendent trois à quatre fois par année à l’étranger, explique-t-elle. Crans-Montana a déjà une très bonne image au Moyen-Orient, mais celle-ci ne sert pas à grand-chose si les agences de voyages locales auprès desquelles les touristes du Golfe réservent leurs vacances ne connaissent pas – ou très peu – Crans-Montana et sont donc dans l’impossibilité d’y proposer une offre de séjour.»

Un article élogieuxUne des principales tâches de Mona Faraj est d’accroître la notoriété de Crans-Montana non seulement auprès des clients potentiels mais également auprès des professionnels du tourisme. Insights a ainsi été à l’origine de l’article élogieux dont Crans-Montana a fait l’objet sur quatre pages – sans compter la couverture – dans le magazine de bord de janvier 2012 d’Etihad, la compagnie aérienne des Emirats Arabes Unis, qui compte plusieurs centaines de milliers de lecteurs. On peut y lire que Crans-Montana, «Switzerland’s most enchanting ski resort», offre «amazing shopping, superb skiing» et «great food», notamment au Cervin, au Guarda Golf et au LeCrans Hotel & Spa.Au sujet des professionnels

10’000 lecteurs? Que les mois les plus fréquentés sont juillet, août, janvier et février? Que nous sommes certifiés label Valais-Excellence depuis 2007? Que fréquenter la bibliothèque, c’est gratuit? C’est à Crans-Montana de se vanter de sa bibliothèque!» Le courriel de Stéphanie Bonvin est resté toutefois sans réponse.

1/3 de touristes, 2/3 d’habitantsLa bibliothèque attire les touristes, mais aussi les habitants à l’année. Sur les 272 nouvelles inscriptions en 2011, 186 sont le fait d’autochtones. Ceux qui fréquentent la bibliothèque viennent évidemment pour les livres, les DVD et CD aussi, les journaux et magazines, le wifi gratuit, et bien sûr aussi les expositions et les animations culturelles. Pour permettre aux gens qui travaillent d’en profiter, l’ouverture a été prolongée le jeudi soir jusqu’à 20 h. «Nous sommes presque un 3e bureau du tourisme», constate Stéphanie Bonvin, tant les trois personnes qui travaillent à la bibliothèque sont amenées à répondre aux visiteurs sur des questions d’organisation de leur séjour. «Etre un centre d’information, voilà en fait vers quoi se dirigent les bibliothèques, indique Stéphanie Bonvin. Ce

du tourisme, Insights a effectué quinze présentations détaillées de Crans-Montana auprès de représentants d’agences de voyages des Emirats Arabes Unis, d’Arabie Saoudite, du Kuwait, du Qatar, du Bahrein et d’Egypte. Il en a été de même en Grande-Bretagne avec des résultats qui ne se sont pas fait attendre pour certains établissements, à commencer par les Crans Luxury Lodges: «Grâce à Insights, nous avons pu entrer en contact avec une clientèle britannique très

sont des lieux de rencontre où il y a encore un contact entre les gens. Certains vacanciers, on les connaît, on sait ce qui les intéresse, on les voit arriver avant même qu’ils ne déchargent leurs bagages dans leur chalet ou appartement. On écoute leurs propositions d’achats.» La bibliothèque est un véritable lieu de vie, dans une ambiance chaleureuse et calme.

Danielle Emery Mayor

intéressante, confirme Julien de Preux des Crans Luxury Lodges. Nous nous sommes en outre assuré les services d’une agence qui nous représente en Chine, ce qui nous a permis d’accueillir en janvier une clientèle chinoise à très fort pouvoir d’achat.»

De nombreux atoutsEnfin, Mona Faraj relève que Crans-Montana «dispose d’un grand nombre d’atouts: l’un d’entre eux est sa position idéale au milieu de l’Europe. Elle permet ainsi aux touristes

du Moyen-Orient d’y passer leurs vacances entre deux séjours en Italie et en Grande-Bretagne. Son panorama, ses excellents hôtels et ses écoles internationales en font une destination non seulement de premier choix, mais également appréciée de longue date. Mon frère, par exemple, a séjourné par le passé sur le Haut-Plateau grâce à l’International Summer Camp de Crans-Montana», conclut-elle.

Laurent Missbauer, de retour d’Abu Dhabi

Mona Faraj, la directrice de l’agence Insights qui représente les intérêts de Crans-Montana Tourisme au Moyen-Orient et en Grande-Bretagne, devant ses bureaux d’Abu Dhabi. Photo Laurent Missbauer

Stéphanie Bonvin: «Un tiers de nos lecteurs sont des touristes.»

Au programmeMercredi 22 et samedi 25 février, heures du conte animées par Anne Martin, de 16 h à 17 h. Petits et grands sont invités à se laisser entraîner dans l’univers fantastique des contes de nos montagnes.Dès la fin janvier, découvrez tous les artistes du Caprices à la bibliothèque.Dès le 17 mars, de la cabosse à la fève, vous apprendrez tous les secrets du chocolat grâce à l’exposition de Pâques, avec la col-lection de Pâques «Choco Caraïbes» signée l’Instant Chocolat.

Détails sur www.bibliocm.ch

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s o c i é t é Numéro 44 • Février 2012 • page 6

Devenus incontournables, les réseaux sociaux tels que Facebook, Linkedin ou Twitter éveillent bien des questionnements sur leur utilisation et leurs possibles conséquences.

L’Unipop de Crans-Montana va sur ses trente-deux ans, sa popularité n’est plus à démontrer. Rencontre avec son président.

Réseaux sociaux, anges ou démons?

Mieux cibler et proposer des cours alléchants

TECHNOlOGIES • «Réseaux sociaux, quels dangers pour nos enfants?». C’est le thème de la conférence organisée début mars par l’Unipop de Crans-Montana et animée par Me Sébastien Fanti, avocat spécialisé dans les nouvelles technologies. Les réseaux ne sont-ils donc qu’un danger pour les jeunes? «Je constate qu’ils y perdent surtout beaucoup de temps, estime Me Fanti. Mais qu’apprennent-i ls? Internet est un outil potentiel de savoir absolu. Pourtant, il faut bien constater que nos connaissances n’ont pas augmenté, mais la bêtise oui, ça c’est sûr!».A u t a n t d i re q u e l e bouillonnant avocat pose un regard peu tendre sur les réseaux sociaux qu’il qualifie de «véritables épidémies». «Ils sont exploités par des personnes qui n’ont ni éthique, ni respect des droits. Les gens en deviennent dépendants et n’ont pas idée de la manière dont les données qu’ils y mettent peuvent être utilisées» , avertit celui qui est aussi pour une Déclaration des Droits de l’Homme Numérique.

UNIPOP • C’est Sébastien Rouiller, 40 ans qui préside l’Unipop de Crans-Montana depuis deux ans. Marié, père de trois enfants et aspirant guide de montagne, ce professeur au collège des Creusets ne cache pas son enthousiasme: «C’est un grand plaisir d’assumer cette tâche, qui me met en contact avec plus de huit cents participants.» Mais il reconnaît qu’«organiser et mettre en place chaque année quatre-vingts cours, plus deux conférences, peut aussi être source de stress et de quelques soucis!» Quant au comité qui l’entoure, le président l’apprécie: «J’ai la chance de pouvoir compter sur des personnes motivées et créatives, dont certaines s’impliquent depuis plus de vingt ans. Nous travaillons dans une excellente ambiance. Je peux en dire autant des professeurs, tous sont compétents et engagés.» Et de relever encore «les infrastructures idéales offertes par le Centre scolaire de Crans-Montana, dans une saine collaboration avec son directeur et son personnel.»

Offre copieuse et variéeParmi les cours les plus

Une évidenceLes jeunes semblent en tout cas nager comme des poissons dans l’eau des réseaux, comme l’observe Barbara Lamon, enseignante d’informatique au CO de Crans-Montana: «Aujourd’hui, être sur Facebook est devenu évident pour les élèves. Sur les 40 que je suis, seuls 4 n’ont pas de profil. Un car il n’y a pas d’ordinateur à la maison et les trois autres, sur interdiction des parents». A la demande de la direction, des enseignants ont consacré une partie d’un cours pour sensibiliser aux risques d’internet: «Les élèves disent connaître ces conseils et les appliquer, ce qui est difficile à vérifier! Pourtant, après avoir visualisé une vidéo de prévention, ils étaient secoués de prendre conscience à quel point il est facile de se faire passer pour quelqu’un d’autre et qu’on n’a pas toujours qui on croit en face de soi». Une sensibilisation suffisante, de l’avis de la jeune femme: «Je ne pense pas que cela apporterait beaucoup de rabâcher le sujet. En outre, j’estime que c’est aux parents de surveiller la manière dont leurs enfants font usage

populaires donnés cette saison, le professeur relève: «Saveurs et Senteurs, notamment la cuisine, fonctionnent très bien, ainsi que Sport et Bien-Être. Nous faisons le plein avec Déco-Nature et le cours de patois d’André Lagger fait un tabac!» Quant à la conférence en hommage à Erhard Loretan, elle a connu un vrai succès. La prochaine, donnée par Me Sébastien Fanti le 9 mars (voir ci-dessus), aura pour sujet: «Les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter, quels dangers pour nous et nos enfants?»

Alléchant!Il est encore possible de s’inscrire à de nombreux cours. En feuilletant le site de l’Unipop*, on aura le choix entre l’escalade, la gastronomie, la mode, l’aromathérapie… Pour la saison prochaine, le professeur annonce: «Nous allons mieux cibler nos cours sur la demande actuelle. Nous préparons notamment des cours alléchants pour les adolescents. Précisons que nos élèves ont entre seize et nonante-neuf ans!» Quant aux conférences, «elles seront

de ces réseaux, sur lesquels ils ont de toute façon l’interdiction d’aller durant les cours».

LarguésMe Sébastien Fanti estime au contraire que c’est à l’Etat de prendre les choses en main: «En Valais, nous sommes en retard sur ce sujet», regrette-t-il. Lors de sa conférence, il donnera des pistes pour acquérir les bons réflexes

pour protéger sa vie privée, en s’appuyant sur de nombreux exemples concrets. Une soirée qui s’annonce passionnante, aussi bien pour les accros que pour les allergiques aux réseaux sociaux!

Nathalie Getz

Conférence animée par Me Sébastien Fanti. 9 mars 2012 à 20 h au Centre scolaire de CM. Entrée: Fr. 10.- Inscription: Unipop de Crans-Montana www.unipopcransmontana.ch Tél. 027 565 50 65. Pour surfer intelligents, voir aussi: www.actioninnocence.org

maintenues, une à l’automne et une au printemps, sur des thèmes encore en discussion. Enfin, nous introduirons quelques nouveaux cours dans chaque domaine…» En conclusion, Sébastien Rouiller tient «à remercier

chaleureusement les nombreux partenaires qui permettent la réussite actuelle de notre Université populaire. Notamment l’Association des Communes de Crans-Montana, qui nous soutient depuis trois ans.» Et de formuler

ses vœux pour les lecteurs de Sixième Dimension: «Que 2012 apporte à chacun joies, santé et bonheur!»

Paulette BerguerandPlus d’infos: www.unipopcransmontana.ch

Me Fanti: «Les gens n’ont pas idée de la manière dont les données qu’ils mettent sur les réseaux sociaux peuvent être utilisées.»

Sébastien Rouiller, un président enthousiaste.

B R è V E S

CONDUITE DE MONT-LACHAUX Le 5 janvier dernier, la conduite d’amenée d’eau de Mont-Lachaux s’était déboîtée. En cause: un affaissement du terrain dû au poids important généré par la masse de neige. Il a fallu plusieurs jours pour effectuer les travaux, dans des conditions plutôt difficiles. Le 18 janvier, tout était rentré dans l’ordre sans conséquences pour l’alimentation en eau. Politiques et techniciens ont convenu qu’il y a nécessité de procéder, à court terme, à des travaux plus conséquents d’entretien et de consolidation de cette conduite et qu’il faudra pour ce faire profiter des prochaines périodes estivales.

•EN ROUTE vERS LA FUSION? L’Association a tenu son assemblée générale à Chermignon le 17 janvier. Après avoir réfléchi à son rôle, les membres ont décidé de continuer leur action, notamment en organisant des séances d’information et conférences, propices à développer la réflexion sur l’avenir de notre région. Ce fut le cas ce soir-là avec le géographe Antoine Bailly, invité à parler de l’avenir de Crans-Montana.

•CONSTRUIRE ENSEMBLE «Réfléchissez à l’aménagement du territoire de Crans-Montana au-delà de ce qui vous oppose!», a suggéré le professeur Antoine Bailly, lors d’une conférence (voir ci-dessus). Celui qui a reçu le Prix Vautrin Lud en 2011 (équivalant au Nobel, en géographie) a invité les habitants à réfléchir au futur de la région avec des projets à l’horizon de 2030. «Quels emplois voulez-vous laisser à vos enfants? Quelle architecture, quel aménagement du territoire? Il vous faut des projets lourds sur lesquels créer une nouvelle dynamique. Vous devez éviter les opérations sans intérêt collectif.» Et le nouveau citoyen de Chermignon a encouragé à se regrouper pour penser ensemble le futur. «Les idées doivent venir par le bas. Il y a matière à guider les politiques dans leurs décisions.» Rappelons que le géographe investit de son temps dans le développement du Château de Vaas, futur musée du Cornalin.

•COMMUNICATION DE L’ACCM Le Comité directeur de l’ACCM a nommé Pascal Vuistiner comme chargé de communication. Il travaille sous mandats lors de besoins spécifiques. Gratien Cordonier a quant à lui été engagé comme rédacteur chargé de l’information courante. Ces deux personnes ont repris les tâches accomplies auparavant par Danielle Emery Mayor. Cette dernière, en tant que rédactrice en chef de Sixième Dimension, entretient des contacts étroits avec la cellule communication de l’ACCM. Depuis la fermeture du blog de Sixième Dimension, vous trouvez un traitement semblable de l’information, sur l’actualité de la région de Crans-Montana, sur www.facebook.com/SixiemeDimension.

•ONE FM La radio sera de retour à Crans-Montana la semaine du 13 au 19 février. Comme l’hiver passé, plusieurs personnes de Crans-Montana seront invitées par l’équipe. A noter que la radio s’écoute aussi via internet, www.onefm.ch

B R è V E S

«J’ai peur qu’on dise du mal de moi»

www.facebook.com/SixiemeDimension

TéMOIGNAGE • «Je suis sur Facebook depuis deux ans, pour me faire des amis qui vivent ailleurs. Mais je fais attention à n’accepter que des personnes que je connais. Ma mère ne me donne l’autorisation d’y aller que mes jours de congé. J’y mets presque toutes mes photos, c’est un peu comme un journal mais il faut faire attention car ça peut vite tourner. Ma princi-pale crainte c’est qu’on puisse dire du mal de moi. Maintenant, les gens n’osent plus dire les choses en face et se défoulent sur le réseau. Il faut aussi faire attention aux pédophiles. A l’école, on a un peu de prévention mais je pense que ce n’est pas assez. Et les parents sont parfois largués…»

Clémence, 14 ans (Chermignon)

Facebook est aussi un formidable moyen d’information lorsqu’il est utilisé à bon escient. Sixième Dimension y propose quasi quotidiennement des informations sur la région de Crans-Montana. Sur la page de votre bimestriel (qui a remplacé le blog), vous trouvez rassemblées les informations glanées du côté de l’ACCM, de l’Office du tourisme, des principaux acteurs de la station, une revue de presse, etc. Vous y trouvez aussi, dans la rubrique «Articles», le témoignage complet de la jeune Clémence. Rendez-vous sur: www.facebook.com/SixiemeDimension

Danielle Emery Mayor

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Numéro 44 • Février 2012 • page 7 V i l l a g e s

En avril 2012, un combat de reines aura lieu sur le territoire des communes de Crans-Montana. Le point avec Patrice Clivaz, président du comité d’organisation.

Une commission communale a officiellement été créée pour tenter de valoriser le tissu social du village. Tout est parti d’une initiative de quelques citoyens inquiets.

«On a voulu qu’il ait lieu chez nous»

Non à une cité-dortoir!

RANDOGNE-MOllENS • «Dans la Noble-Contrée, le dernier combat de reines a eu lieu au siècle passé en 1998 sur la Nationale», note Patrice Clivaz de Randogne. Aussi, lorsqu’il apprend de la bouche de Michel Vocat, membre du comité de la Fédération valaisanne des combats de reines, qu’il y a possibilité pour les syndicats d’élevage de la Noble-Contrée d’organiser celui de 2012, il n’hésite pas une seconde à se lancer dans l’aventure. A une condition cependant: «que cela se passe sur notre territoire et non pas sur le terrain d’Aproz comme c’est devenu l’habitude ces dernières années. La finale cantonale se déroule là-bas, alors évidemment, toutes les infrastructures sont déjà en place, question organisation c’est plus facile». Ainsi, la manifestation aura lieu le week-end des 21 et 22 avril 2012 à Conzor, sur le terrain d’entraînement du football à côté de l’église de St-Maurice-de-Laques sur la commune de Mollens. «Le terrain appartient à la Paroisse, mais la Commune a accepté de prendre à sa charge les frais d’aménagement qui permettent une valorisation du site à long terme, souligne encore le responsable. Quant aux autres communes de la Noble-Contrée, elles participent à l’événement en mettant du personnel à disposition pour

OllON/CHERMIGNON • «Avec ses 350-400 âmes, Ollon a atteint une masse de population critique. Il est normal que la vie associative du village s’étiole quelque peu...». Ce constat émane de Jean-Claude Savoy, président de Chermignon, commune qui englobe Ollon. Pareil constat a également été établi par un mouvement citoyen initié par Carlo Clivaz, Jean-Alexis Duc et René Neidhart, trois résidents de longue date préoccupés par l’avenir de leur village. «La fermeture du café a fait office de détonateur, explique René Neidhart. Ollon n’a plus de lieu de rencontres, plus de commerces, plus de sociétés de services. Nous sommes attachés à notre village et nous ne voulons pas qu’il devienne une cité-dortoir...».De fil en aiguille, et au travers de discussions que l’on imagine nourries et animées, une commission communale représentative – notamment au niveau politique – a été créée pour tenter de venir au chevet d’Ollon. Elle est présidée par le conseiller Joseph Bonvin. «Nous voulions donner une officialité et une légitimité à cette action, précise Jean-Claude Savoy. Preuve que nous adhérons totalement à

l’opération toujours difficile du démontage après la fête.»

Attirer le public de la régionPrésident du groupe de danse folklorique «Lè Mayintson dè la Noblya Contra», Patrice Clivaz a toujours cherché à exprimer les traditions terriennes de la région au travers des danses de son groupe. C’est ainsi que le lien avec les combats de reines s’est fait tout naturellement. Le nombre de paysans sur la zone de Crans-Montana étant de plus en plus petit, un trio d’organisateurs a été formé, à savoir: Michel Vocat et Samuel Berclaz pour les syndicats d’élevage de Mollens et Randogne, Roland Berclaz et Claude Caloz pour ceux de Miège-Venthône et Patrice Clivaz pour «Lè Mayintson dè la Noblya Contra». Ces derniers se sont notamment donné pour objectif de rendre les combats plus accessibles au public de la région. O rg a n i s e r u n e t e l l e manifestation revient à gérer un budget de 120’000 francs, notamment pour acheter les sonnettes estimées chacune à 600 francs et destinées aux meilleures reines. Comme cela se fait traditionnellement dans un tel cas, une plaquette de fête, largement distribuée dans la région, va permettre aux commerçants comme aux

cette initiative, laquelle est par ailleurs à saluer et à féliciter».

Concertation publiqueIl ne s’agira cependant pas de mettre la charrue avant les bœufs... «Nous avons beaucoup d’idées, mais il faudra d’abord organiser des ateliers participatifs destinés à l’ensemble de la population, anticipe Carlo Clivaz. La prise de conscience doit être collective. Puis nous trierons les idées et nous trouverons – ensemble – des solutions.

particuliers de participer à la fête. Quant aux enfants, ils ne seront pas en reste ce dernier week-end d’avril puisqu’un combat de génissons – toujours très amusant – aura lieu le samedi après-midi et tout un concept de visites à

Cette concertation publique constituera un excellent test pour notre commission».Parmi les idées émises pour dynamiser Ollon, citons la valorisation du Chemin des pressoirs. «Notre village s’appuie sur un passé chargé d’histoire et de tradition. Il serait regrettable de ne pas exploiter ce créneau», estime Jean-Alexis Duc. L’ancienne école, actuellement libre de toute activité, suscite également quelques convoitises. «Elle pourrait devenir, sous une

la ferme et dans l’univers de la vache sera mis sur pied à cette occasion.

Claire-Lise Genoud

Plus de renseignements: www.mayintson.ch

forme qui reste à définir, le lieu de rencontres qui nous fait cruellement défaut».Au niveau financier, la commission communale ad hoc fraîchement constituée ne disposera a priori pas de moyens. «Nous ne demandons rien, assure cependant Carlo Clivaz. Il appartiendra à l’Assemblée primaire de nous octroyer, au besoin, quelques moyens. Cette manne dépendra en fait de la qualité et de l’utilité de nos idées...».

Blaise Craviolini

Patrice Clivaz n’a pas hésité à se lancer dans l’organisation du prochain combat de reines qui aura lieu à Conzor.

La fermeture du café à Ollon a été le déclic pour ses habitants qui voient la vie sociale de leur village s’étioler. Un mouvement citoyen a décidé de prendre donc leur avenir en mains.

Deux victoires consécutives pour la cave La Romaine

FlANTHEY • Placer une fois son Humagne rouge sur la plus haute marche du podium, ça pourrait encore être un coup de chance. Mais lorsqu’on possède, deux années de suite, l’Humagne rouge la mieux notée aux Sélections des vins du Valais, ça ne peut plus être du hasard. Joël Briguet et son équipe de la cave La Romaine à Flanthey, viennent de réussir ce coup de force. Tant le millésime 2009 que le 2010 se sont imposés dans la catégorie Humagne rouge du concours de référence des vins valaisans. Remporter deux fois de suite la même catégorie, c’est une grande première dans ce concours.

A la vigne d’abordJoël Briguet possède une vigne d’humagne rouge de 3000 mètres carrés. Des ceps encore jeunes, plantés en 2003 seulement, dans des sols parfaitement exposés, sur le coteau entre St-Léonard et Flanthey. La réussite de la cave La Romaine prend sa source à la vigne. Les rendements de l’humagne rouge, un cépage tardif, sont soigneusement limités. Ici, on n’hésite pas à éliminer les parties des grappes les moins mûres. Un travail exigeant qui permet d’obtenir

une maturité homogène. Le millésime 2010 avoisinait les 100° Oechslé à la cueillette. Des raisins parfaitement sains. Pour le reste, pas de grand secret. L’œnologue Vincent Tenud vinifie son Humagne de manière très traditionnelle, en cuves. Le vin est mis en bouteille en avril. Et c’est bien là l’unique problème. Aujourd’hui, les millésimes primés sont épuisés depuis plusieurs semaines; il faudra attendre le 2011 pour goûter à l’Humagne rouge Cuvée des Empereurs de la cave La Romaine. Une bouteille qui s’annonce à nouveau prometteuse, selon l’encaveur.

Un travail d’équipeCes deux récompenses successives ne montent pas à la tête de Joël Briguet. Le nouvel empereur de l’Humagne rouge n’est pas homme à tirer la couverture à lui. «C’est avant tout un travail d’équipe. Je peux compter depuis 15 ans sur Antonio de Almeida pour le travail de la vigne. Vincent Tenud vinifie chez moi depuis une dizaine d’années. Sans compter l’aide de mon épouse Edith pour le travail administratif. Le mérite revient à tout le monde.»

Paul vetter

Un exploit inédit

Joël Briguet: «Le mérite revient à tout le monde.»

Un vaste choixLa cave La Romaine, à Vaas, sur la route de Granges à Flanthey, exploite une dizaine d’hectares de vignes, entre Sierre et Sion. Une vingtaine de cépages y prospèrent. Plusieurs gammes de vins sont proposées à la clientèle. Les Cuvées des Empereurs constituent le haut du panier. Onze vins de haute tenue parmi lesquels l’Humagne rouge, le Merlot, médaillé d’or au dernier «Mondial du Merlot» ou le Cornalin, pour ne citer que ces trois rouges réputés. A découvrir au plus vite... Pv

FlANTHEY • Si les lieux-dits Chelin, Troyère, Valençon, Ban ou Corin apparaissent très tôt dans l’histoire de l’Ancien Lens, ce n’est qu’au début du XIVe siècle que l’on trouve une première trace de l’appellation de Flanthey en ces termes: «eys Plantaes». Ce qui signifie en latin «lieux plantés de vignes» (Plantatis).Le nom évolue au fil des siècles: de «eys Plantaes» en 1313, il devient «Plantea» (1474), puis «Flantea» (1650), «Phlantey» (1877), «Flantheys» (1892) et enfin «Flanthey», sa forme actuelle, au début des années 1900.En règle générale, on peut signaler que le nom de Flanthey est étroitement lié au microcosme de la vigne et du vin. Ainsi, dans un acte de 1313, il est mentionné que «le vin provient de notre vigne deis Plantaes située à côté du chemin public tendant vers Lens et contenant huit fossorées, ainsi que trois sortes de raisins: du neyrun, de l’humagny et de la regy». Il s’agit de deux cépages blancs, l’humagne et la rèze, et – pour le neyrun – d’un vin rouge foncé. C’est la première désignation d’un vin rouge en Valais. La fossorée indique pour sa part la superficie d’une vigne qu’un homme peut travailler en une journée à l’aide d’un fossoir. Les encaveurs de Flanthey commémorent d’ailleurs chaque année, en septembre, cet acte de 1313 à travers l’organisation festive du «Temps du Cornalin».

Sources: Gérard Rey, Lens Blaise Craviolini

l’ORIGINE DES NOMS

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Numéro 44 • Février 2012 • page 8V i l l a g e s

B R è V E S

DO-IN Les prochains cours à Montana-Village (salle de gym du Centre scolaire) auront lieu les lundis 12 et 16 mars, 2, 16 et 23 avril, à 18 h. Ces exercices physiques simples s’adressent tant aux hommes qu’aux femmes. Renseignements et inscriptions auprès de Catherine Meyrat-Rey au 027 481 93 88.

•TIR A L’ARC Tous les lundis et jeudis dès le 9 mai ont lieu des cours gratuits d’initiation au tir à l’arc, pour débutants, à la salle des abris de Flanthey. Ils seront donnés par l’Arche Club Crans-Montana. Le matériel est fourni. Ouverts aux habitants la Noble et Louable Contrées, dès 10 ans. Inscriptions: 079 713 40 66. Plus d’infos sur le site du Groupement Sportif et Culturel de Chermignon: www.gschermignon.ch.

•PRAIRIES SèCHES En modifiant l’inventaire des sites protégés en décembre passé, le Conseil fédéral a donné un coup d’accélérateur au projet touristique Aminona Luxury Resort and Village, sur le territoire de Mollens. Aminona ne figure en effet plus dans l’inventaire des sites protégés. Une autre surface de sept hectares située sur le territoire de la commune devra être inscrite dans l’inventaire des prairies et pâturages secs d’importance nationale. Un recours contre le projet russe reste toutefois encore pendant au Tribunal fédéral.

•FUSION DES CORPS DE SAPEURS-POMPIERS L’Etat du Valais exige une fusion des corps de sapeur-pompiers des communes de Crans-Montana (Icogne, Lens, Chermignon, Montana, Mollens, CSI Crans-Montana-Aminona). Le Comité directeur de l’ACCM a pris acte de cette exigence. Un processus de fusion a été entamé avec les différentes commissions du feu, sous le pilotage d’Eric Kamerzin, président d’Icogne.

•CHAMBRES PUPILLAIRES Les exigences de plus en plus strictes et multiples concernant l’autorité de protection de l’enfant et de l’adulte (chambres pupillaires) font qu’il est judicieux de les regrouper. Les communes d’Icogne, Lens, Chermignon et Montana fusionnent les leurs. Mollens a déjà fusionné avec Venthône, Veyras et Miège. Les communes concernées ont nommé un Comité exécutif pour procéder à la nouvelle organisation. Il est formé de Mmes Edith Germanier Briguet, Romaine Duc et de MM. Pierre-Paul Nanchen et Claude Robyr. Le nouveau droit de protection de l’enfant et de l’adulte entrera en fonction au 1er janvier 2013, il y a donc une année pour la mise en place et formation des personnes.

•PETER ROBERTS à LA CÉCILIA Le concert annuel aura lieu le 24 mars (Martelles). La fanfare de Chermignon aura l’honneur de compter dans ses rangs le célèbre soliste anglais Peter Roberts. Nommé plusieurs fois meilleur soliste anglais, il a gagné de nombreux prix et a fait partie des Brass Band les plus réputés. Le 24 mars le public l’entendra non seulement avec l’ensemble de la fanfare mais également en soliste. Une Masterclass avec Peter Roberts sera organisée durant la semaine du concert. Pour plus de renseignements, écrivez à [email protected]

B R è V E S

Chermignon fera ainsi bel et bien l’objet d’un article dans Sixième Dimension! «Ce sera une bonne occasion d’informer vos lecteurs que l’entretien et la vente des voitures est de mon ressort depuis le 1er

janvier 2012, alors que mon père continuera à s’occuper de la station service et du lavage Hypromat», explique Christian Barras.Force est de relever qu’il aurait été dommage de ne pas consacrer ces quelques lignes à ce garage dont l’atelier bénéficie d’une magnifique vue sur les montagnes. Et en 50 ans d’activité, ce ne sont pas les anecdotes qui manquent. Accrochée à un mur de l’atelier se trouve par exemple une Jeep pour enfants. «Mon père l’a reçue en guise de paiement pour une réparation effectuée sur la Range Rover d’un représentant italien de jouets», rigole Christian Barras. Travaillant au garage depuis plus de 20 ans, il a vécu de près les mutations du métier. «Aujourd’hui, les voitures sont beaucoup plus fiables qu’auparavant. D’ailleurs, nous n’effectuons plus de dépannages depuis 1991. Nous les laissons désormais au TCS, précise-t-il. Avant, nous vendions également des fraiseuses à neige. Mon père en avait même vendu une à Charles Aznavour.» Le garage

de Chermignon est ainsi connu bien au-delà du Valais.

«vous, les journalistes…»«J’ai même vendu il y a quelques années une Datsun 240 Z de collection à Philippe Talou-Derible, directeur à l’époque à Zurich de l’importateur Renault

en Suisse», confirme Raoul Barras. Son garage a en effet été agent Datsun-Nissan de 1967 à 1997. Il arbore depuis lors le panonceau Suzuki, une marque dont l’auteur de ces lignes est très satisfait. Nous en faisons part à Raoul Barras en lui indiquant au bout du

parking notre Suzuki Swift Cabriolet de 1994. «Mais c’est une toute vieille», s’exclame-t-il, avant de lancer, tout hilare: «C’est vrai, vous les journalistes, vous ne gagnez pas beaucoup d’argent…»

Laurent Missbauer

CHERMIGNON • Il y a des articles qui s’écrivent relativement rapidement et d’autres qui requièrent plusieurs jours , tout d’abord pour atteindre son interlocuteur et ensuite pour le convaincre qu’il puisse intéresser les lecteurs de notre journal. Le présent article sur Raoul Barras, à la tête du Garage de Chermignon depuis cinquante ans, fait incontestablement partie de la seconde catégorie! Si le premier contact, un soir d’automne, avait été très cordial avec le principal intéressé expliquant avec humour que ses colonnes à essence étaient provisoirement à sec, on n’en dira pas autant du second: «Un article dans Sixième Dimension? Mais je ne veux pas de publicité et, de toute façon, je n’ai pas le temps. Je dois déblayer la neige, amener une voiture à l’expertise, passer à la poste…»

Plusieurs anecdotesDevant notre insistance, Raoul Barras (70 ans depuis le 14 mai 2011) se ravise et nous dit qu’il va en discuter avec ses fils, Christian, qui travaille au garage depuis plus de 20 ans, et Serge, qui s’occupe de la carrosserie. Christian, de toute évidence, a réussi à convaincre son père. Le Garage de

La relève est assuréeRaoul Barras, 70 ans depuis un peu moins d’une année, est à la tête du Garage de Chermignon depuis

1962. Et ce ne sont pas les anecdotes qui manquent en un demi-siècle d’activité.

Raoul Barras et son fils Christian: la relève est assurée au Garage de Chermignon.

Ballotté entre l’Italie, le Venezuela et la Suisse, Pietro Mascitti n’a plus quitté Montana depuis qu’il y a mis les pieds. Rencontre.

«C’est ici que j’ai pu prendre racine»D’AIllEURS ET D’ICI • Il est né un premier août dans un pays de vignes. Signe prémonitoire. L’histoire de Pietro Mascitti, aujourd’hui médecin homéopathe à Montana-Village, a ainsi commencé à San Benedetto del Tronto, une station balnéaire très prisée par les Italiens, située à la hauteur de Rome, côté Adriatique. «Avec ses villages moyenâgeux, l’arrière-pays ressemble beaucoup à la Toscane», raconte-t-il avec pour ainsi dire aucune pointe d’accent de son pays d’origine. Il faut dire qu’il l’a quitté très jeune. Né à la fin de la Seconde Guerre mondiale, plus exactement en 1949, il n’a pas un an quand il traverse pour la première fois l’Atlantique pour émigrer avec ses parents au Venezuela. «L’Italie avait de la peine à se reconstruire économiquement, mes parents n’ont fait que suivre le mouvement. Là-bas mon père a pu exercer son métier de coiffeur. Nous y sommes restés douze ans.» Le temps de voir la famille s’agrandir de deux autres enfants.

Envie de soigner les autresC’est là-bas, que le petit Pietro a commencé à parler médecine. «Et je me suis donné les moyens d’y parvenir, poursuit-il. Je pense que cette idée m’est venue à l’esprit

durant la méningite de ma petite sœur. Je n’avais que 6 ans, elle, juste quelques mois. Ça a dû m’interpeller et j’ai ainsi développé l’envie de soigner les autres.»Si les parents Mascitti décident de rentrer en Italie au début des années soixante, c’est parce que la révolte gronde dans ce pays du nord de l’Amérique du Sud qui cherche à passer d’un régime de dictature militaire à la démocratie. «Là-bas, à cette époque, c’était mai 68, la situation était devenue instable, mes parents ont choisi le retour.» Comme l’Italie n’offre toujours pas une véritable progression économique, le père de Pietro Mascitti débarque à Genève avec son épouse. Ils ont dans la trentaine, ils démarrent une nouvelle vie. Deux ans plus tard, leurs trois enfants restés à l’internat en Italie, «parce que la loi suisse l’exigeait», les rejoignent pour suivre le lycée italien à Lausanne. Pour Pietro Mascitti, la suite se devine facilement. Il fait médecine à Genève, rencontre Christiane Clivaz, la mère de ses quatre enfants à l’hôpital universitaire et, alors que leurs deux premières filles sont encore toutes petites, il embarque sa famille pour une mission dans la jungle du Venezuela. «Je voulais y retourner. C’était important pour moi, même si ça a été rude. Je

faisais une médecine avec rien du tout c’est néanmoins là-bas que j’ai découvert la médecine des plantes qui m’a mené par la suite vers l’homéopathie. Mais je reste médecin avant tout et s’il faut prescrire des médicaments classiques, je n’hésite pas.»

Ensorcelé par ce paysEn rentrant du Venezuela au début des année huitante, Pietro Mascitti cherche du travail et c’est tout à fait par hasard qu’il

remplace à Sierre un médecin durant quelques mois, puis il y a eu un deuxième remplacement et enfin il se retrouve en station dans le cabinet de Gérard Bonvin, le père de Louis Bonvin. «La mère de mes enfants a grandi ici, poursuit-il, elle n’avait pas spécialement envie de revenir, mais ni elle, ni surtout moi, n’avons eu besoin de le regretter.» Aujourd’hui, au centre du village de Montana, dans une maison léguée par

une vieille dame sans héritier qui s’était prise d’affection pour toute sa famille, Pietro Mascitti reconnaît «qu’il a pu prendre racine dans la région. Je me sens ensorcelé par ce pays, par la spontanéité et la simplicité de ses habitants. Lorsqu’on est arrivés, un voisin est venu nous accueillir avec une bouteille de vin. Ce genre de chose ne s’oublie jamais.»

Claire-Lise Genoud

Pietro Mascitti conserve dans son cabinet, un ancien bistrot-épicerie, la gravure d’un artiste italien de San Benedetto del Tronco.

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V i l l a g e sNuméro 44 • Février 2012 • page 9

Fête cantonale de chant de Sierre, 1931 • 5e rang: Pierre Robyr, Georges Rey, François-Lucien Rey, Angelin Robyr (porte-drapeau), Jean-Louis Berclaz 4e rang: François-Ernest Rey, Petrequin, Marcellin Rey, Lucien Barras, Joseph Kittel 3e rang: François Bonvin, Carrera, Gratien Rey, Marcel Rey, Victor Cordonier, Louis Rey, Augustin Barras 2e rang: Lucien Cordonier, Fernand Robyr, Albert Rey de Tobie, Marius Cordonier, Aline Rey, Joseph-Louis Rey, André Tapparel, Henri Rey d’Erasme, René Tapparel 1er rang: Fabien Rey, Jules Rey de François, Lucien Bagnoud, Stéphanie Barras, François Rey de Daniel (tambour), Marguerite Nobile, le commissaire Métrailler, Jules Robyr.

Merci à Pascal Rey et Pierre-Elie Rey pour ce travail de recherche!

L’Echo de la Montagne de Montana

UNE AUTRE DIMENSION

Joëlle Rey a ouvert à Montana-Village une pension pour petits chiens dont la devise est: «Des vacances de rêve à la montagne pour votre compagnon à quatre pattes».

MONTANA-VIllAGE • La «Garderie canine» dont s’occupe depuis cinq ans Joëlle Rey, à l’entrée de Montana-Village, est aux pensions pour chiens ce que les Relais & Châteaux sont à l’homo touristicus, à savoir un endroit où les hôtes font l’objet d’un grand nombre d’attentions. «Chez moi, il n’y a pas de boxes, ni de cages. Je veux en effet que les chiens qui me sont confiés passent eux aussi de bons moments. Je ne leur propose ainsi pas seulement des croquettes premium de haute qualité, mais également des jeux et des balades en forêt. Je leur donne aussi beaucoup de tendresse», explique Joëlle Rey.

Deux restrictionsCe tableau idyllique comporte cependant deux restrictions: les «pensionnaires» doivent obligatoirement être de petite taille et peser moins de 10 kilos! Les infrastructures pour accueillir un yorkshire ne sont en effet pas les mêmes que celles dévolues à l’accueil d’un berger allemand ou d’un bouvier bernois. «C’est un

véritable amour des animaux en général et plus particulièrement des petits chiens qui m’a incitée à ouvrir cette garderie en 2006», explique Joëlle Rey qui n’accueille qu’un petit nombre de «pensionnaires» à la fois. «Cela leur permet

de partager notre vie familiale en compagnie de notre propre yorkshire. Ils pourront en outre s’épanouir librement dans notre chalet ainsi que dans notre grand jardin complètement clôturé.»Joëlle Rey compte aujourd’hui

une centaine de clients. Ceux-ci proviennent essentiellement de la région, même si l’écho des bons soins prodigués aux toutous est également arrivé aux oreilles des touristes. «Nous avons ainsi des familles qui viennent expressément

nous confier leur petit chien depuis Genève, Lausanne ou Buchs dans le canton d’Argovie. Elles ont connu nos services pendant leur séjour à Crans-Montana et reviennent désormais chez nous même si elles passent leurs vacances ailleurs», précise Joëlle Rey qui assure une présence continue auprès des chiens: «Je joue avec eux et je dois avouer qu’il s’agit d’un véritable bonheur de les voir s’amuser dans la neige en hiver», reconnaît-elle.

Réserver assez tôtLe moins que l’on puisse dire c’est que les toutous de la «Garderie canine» ne mènent pas «une vie de chiens». Du coup, il faut réserver longtemps à l’avance. «Cela est notamment vrai pour les vacances d’été», relève Joëlle Rey. Ce d’autant plus que l’autre pension

pour chiens de Crans-Montana, le «Clébard Palace», à Plans-Mayens, ne propose plus un tel service. «J’ai arrêté d’accueillir des chiens en pension l’été passé, confirme Pierre-André Debons, propriétaire depuis 1975 de cette institution sise au départ du bisse du Rô. Aujourd’hui, je ne propose plus que des exercices d’agility à l’intérieur en hiver, ainsi que des jeux à l’extérieur en été. Si j’ai eu jusqu’à 16-17 chiens en pension par jour pendant les bonnes années, je n’en ai eu que très peu ces derniers temps. La crise s’est également répercutée dans notre secteur et j’ai préféré renoncer à ce service de garderie.»

Laurent Missbauer

Plus d’infos: www.garderie-canine.ch

«Un véritable amour des animaux»

Joëlle Rey: «C’est un véritable bonheur que de voir les chiens s’amuser dans la neige.»

RENDEZ-VOUS VILLAGESRENDEZ-VOUS VILLAGESICOGNEloto ski-club la lienne 18 févrierSortie d’hiver du ski-club la lienne 10 -11 marsConcours du ski-club la lienne 17 marsAssemblée générale du ski-club la lienne 21 avrilGroupe théâtral Toc Art 27-28 avril

lENSCarnaval des enfants 18 févrierloto Société de Tir lens 25 févrierAssemblée générale de la Fédération sportive valaisanne de tir 11 marsSouper de soutien du HC lens 17 marsloto fanfare Edelweiss 18 marsGroupe théâtral de Salins 24 marsOuverture de la pêche lac du louché 25 marsOuverture de la pêche lac des Miriouges 1er avrilJeudi Saint célébration pour le secteur, 20 h 5 avrilConcert annuel fanfare Edelweiss 8 avrilFlanthey Découvertes organisée par le GAF, Flanthey 10-13 avrilChampionnats suisses des solistes et quatuors organisés par la fanfare Edelweiss 13-15 avrilConcours de pêche lac Miriouges 15 avril

CHERMIGNONSoirée raquettes du Groupement sportif 10 févrierSortie à ski du Groupement sportif 18 févrierCarnaval des enfants, Chermignon-d’en-Haut 21 févrierConcert annuel de l’Ancienne Cécilia, Martelles 25 févrierJournée peau de phoque du Groupement sportif 25 févrierJournée peau de phoque du Groupement sportif 3, 17 marsSouper de soutien de la Gugg’Dragon 3 marsloto des grenadiers 4 marsThéâtre par la troupe les Môdits «Et Dieu créa l’homme, la femme et la maîtresse» 16,17, 18, 23, 24, 25marsSoupe de Carême, Chermignon-d’en-Bas 18 marsSoupe de Carême et concert apéritif de la St-Joseph de la Cécilia, Ollon 19 marsConcert annuel de la Cécilia, Martelles 24 marsMarche du groupe les Vagabonds 29 marsCoupe Cher-Mignon SA et Nicolas Briguet, Golf de Noas 31 marsConcert annuel du chœur St-Georges 31 marsJournée chocolat du Groupement sportif 31 mars-1er avrilSoupe de Carême, Chermignon-d’en-Haut 1er avrilSamedi Saint célébration pour le secteur, 20 h 30 Chermignon-d’en-Bas 7 avrilMarche du groupe les Vagabonds, 12 marsloto du FC Chermignon 22 avrilSt-Georges, fête patronale 23 avrilMarche du groupe les Vagabonds 26 avrilCoupe Golf Zone, golf de Noas 28-29 avril

MONTANA50e anniversaire du ski-club Montanin 10 févrierloto du Cor des Alpes 11 févrierConcours du ski-club Montanin 19 févrierCamp OJ du ski-club Montanin 19-22 févrierConcert annuel du Cor des Alpes 3 marsAssemblée générale de la Société de Tir 9 marsSortie à ski du ski-club Montanin 10 marsWeek-end musical des Réchettes 10-11 marsAssemblée primaire de la Bourgeoisie 18 marsloto des Réchettes, 17 h Corin 19 marsConcours des mini OJ 19 marsSoupe de Carême, 12 h 30 Montana-Village 1er avrilSortie annuelle des aînés 6 avrilVendredi Saint célébration pour le secteur,15 h Montana-Village 6 avrilPâques messe et concert apéritif du Cor des Alpes, 11 h Montana-Village 8 avrilFestival des chanteurs du Valais central, Montana-Village 27-29 avril

RandogneSouper de soutien Berclaz Racing Team, Centre scolaire 3 marsloto du chœur l’Espérance, 17 h Centre scolaire 25 mars

MOllENSCombat de reines, Conzor 21-22 avril

Coup de théâtre sous le ciel chermignonard! La troupe Les Môdits propose sa nouvelle pièce, du 16 au 25 mars 2012.

Et Dieu créa l’homme, la femme et la maîtresseTHéÂTRE • L’histoire: un couple se retrouve dans son appartement de vacances et pense pouvoir goûter aux joies simples d’un repos bien mérité. C’est sans compter sur un robinet qui fuit…! Apparemment banal, cet incident va donner lieu à une série de mésaventures et situations rocambolesques. Défilent alors sous les yeux du spectateur amusé l’humanité toute entière et ses petites perfidies. Ses petites cachoteries aussi. En effet Monsieur (Adrien Emery) a une vie que Madame (Céline Duc Clivaz) ignore totalement. Toutes ces aventures sont mises en scène par Jean-Marc Bonvin.

Comédie au programmeEn mettant en scène la pièce en deux actes de Mathias Perez, «Et Dieu créa l’homme, la femme et la maîtresse», Jean-Marc Bonvin vise le divertissement. La troupe de théâtre Les Môdits reste d’ailleurs dans son

répertoire de prédilection: la comédie. «Nous visons un public villageois qui sort pour rire et non pour se prendre la tête!», souligne un comédien. Et la présidente de la troupe, Janick Emery-Mittaz, de renchérir: «Les comédies marchent fort ici. A Chermignon, nous pouvons compter sur un auditoire fidèle et enthousiaste».

«Et Dieu créa l’homme, la femme et la maîtresse» met en scène des situations de quiproquos. Les acteurs se plaisent à jouer sur le jeu des apparences. Le rôle qu’ils incarnent est de ce fait trompeur. En effet, si au fil de l’histoire les masques tombent progressivement, il faut attendre la fin de la pièce pour découvrir la véritable

identité des personnages. Impossible de vous en dire plus sans dévoiler le fin mot de l’histoire. Mystère et surprises sont donc au programme.

Rires en cadence La troupe interprète sa partition presto non tropo avec brio. Du rythme et encore du rythme sonne, en effet, comme une ritournelle dans cette comédie hilarante. Pas un seul instant de répit n’est donné au spectateur, qui retient son souffle jusqu’au coup de théâtre final. Rendez-vous donc à la salle paroissiale de Chermignon-d’en-Haut pour le meilleur et pour le rire!

Maude Bonvin

Du 16 au 25 mars 2012. Les vendredis et samedis à 20 h et les dimanches à 17 h. http://modits.fssta.ch Réservations: CECM Banque de Chermigon au 027/483 44 51

«A Chermignon, nous pouvons compter sur un auditoire fidèle et enthousiaste», affirment Les Môdits.

COMéDIE MUSICAlE • Notez déjà dans vos agendas: la Compagnie Brodway présentera un show-concert de comédies musicales les 27 et 28 avril à Montana-Village (20 h 30). Starmania, Hair, Les Misérables, Moulin Rouge, Queen, Cabaret, Cats… «Vol

direct pour Broadway» aura lieu dans le cadre du Festival des chanteurs du Valais central. Mieux vaut dès maintenant réserver ses places: www.comedie-musicale.ch et 079 420 71 91. Des billets sont en vente aussi auprès de Crans-Montana Tourisme.

Vol pour Broadway

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C u l t u r e Numéro 44 • Février 2012 • page 10

Depuis l’an dernier Raphaël Nanchen gère la carrière de Bastian Baker pour Caprices Factory, l’entreprise sœur du Caprices Festival. Rencontre.

«Bastian Baker est doué!»ICOGNE • On lui donnerait le Bon Dieu sans confession. C’est ce qui vient à l’esprit de celui qui rencontre pour la première fois Raphaël Nanchen, 33 ans, associé fondateur de Caprices Factory. Issue du Caprices Festival de Crans-Montana, Caprices Factory a pour mission, entre autres, de gérer des artistes dans les différentes étapes de leur carrière musicale. Depuis quelques mois, cette petite entreprise a fait très fort puisqu’elle a pour client un certain Bastian Baker. Vous ne le connaissez pas? Vous allez vite apprendre à apprécier ce très jeune chanteur vaudois – à peine 20 ans – qui est en train de faire exploser les hit-parades suisses. Raphaël Nanchen, qui a grandi à Icogne, sait vendre son poulain et plutôt bien. Interview.

Parlez-nous de Bastian Baker?Raphaël Nanchen: Ce gars est incroyable, il est doué, sympathique, joyeux! On partage les mêmes valeurs. Il est sain et fiable, il tient parole, il est à l’heure aux rendez-vous. Comme nous sommes souvent en déplacement, il nous arrive d’aller jouer au tennis ou de faire un jogging. On rigole beaucoup ensemble, on a une belle complicité. On aime tous les deux la vie, les gens. Bastian n’est pas un artiste comme les autres, il sort du lot, c’est sûr. J’ai une chance incroyable de m’occuper de sa carrière.

En quoi consiste votre travail?C’est très varié. Pour faire simple, on peut dire que l’on gère toutes les affaires liées à la carrière d’un artiste pour lui permettre de se consacrer entièrement à sa musique. Ça implique tous les aspects légaux et juridiques, il y a énormément de droits dans la musique, des droits

d’auteurs, de reproduction, des droits voisins. On s’occupe des partenariats, des contrats avec les producteurs, avec les maisons de disques, avec les distributeurs, on gère son image et surtout toute la promotion.

C’est plutôt un travail de l’ombre. Comment le vivez-vous?A merveille. J’adore ressentir l’énergie des concerts, la partager avec Bastian, mais je ne ressens pas vraiment le besoin d’une exposition totale. Je trouve même l’exercice plutôt stressant. En automne dernier, lors de son passage au Hallenstadion de Zurich, je suis allé brancher les câbles de sa guitare juste avant qu’il monte sur scène. Sentir le regard de 13’000 personnes sur soi, c’est une pression énorme. J’étais content de regagner les coulisses. Bastian, lui, en redemande. Il est fait pour la scène.

Comment êtes-vous rétribué?Nous prenons un pourcentage sur les revenus de l’artiste.

Et cela rapporte?Pour le moment pas trop, mais nous le voyons comme un investissement.

Comment vous organisez-vous?Chaque trimestre, on définit des stratégies en insistant sur certaines priorités, puis on essaye de les atteindre. Evidemment en cours de route se présentent toujours des opportunités que l’on fait en sorte d’intégrer au programme. Si Nagui de Taratata nous appelle, on ne va pas hésiter à saisir l’occasion.

vous avez un Master HEC, vous avez travaillé durant deux ans dans une banque à Genève, qu’est-ce qui

vous plaît dans votre activité actuelle?J’aime la musique. J’aime partir de zéro et la perspective de créer une carrière, de la dessiner dans le futur me convient bien. Et c’est surtout une activité professionnelle où je ne m’ennuie jamais. Un jour nous réalisons un clip avec Stanislas Wawrinka, le joueur de tennis suisse, le lendemain nous sommes à Neuchâtel pour un concert, le surlendemain à Londres pour rencontrer une maison de disques pour une éventuelle future collaboration. Que demander de plus? Dans ce milieu, il y a peu d’opportunités en Suisse. Je me sens vivre, j’ai des idées que je peux réaliser, je rencontre des gens, je me développe. Je travaille peut-être un peu les week-ends, mais je suis

toujours moi-même, je n’ai pas besoin de m’habiller d’un costume que je quitte le soir seulement.

Un bémol tout de même?Je suis très, très sollicité. Et quand on est sur la route, je n’arrive plus à répondre à tous les mails. Il y a trop, je réponds à ce que je peux, mais comme j’aime être à jour, c’est un peu frustrant. Et puis aussi, je suis célibataire. Je ne me vois pas vivre une vie de couple à ce rythme-là.

Propos recueillis par Claire-Lise Genoud

Caprices Factory, en collaboration avec le Montreux Jazz Festival, organise le concert de Radiohead à St-Tryphon le 9 juillet.

Raphaël Nanchen (assis) en compagnie de Bastian Baker à Montreux.

Les 5e et 6e primaires de Pierre Emery.

Maribel Torrent propose des séances d’art-thérapie en dessous de la Galerie Artemis.

FlANTHEY • Georgie Lamon n’est pas à sa première idée pour valoriser le patrimoine de sa commune de Lens. Cette fois-ci, dans le cadre d’une publication qui devrait voir le jour au printemps, il donne la parole aux écoliers de trois classes de l’école primaire. Nous sommes allés à leur rencontre au 2e étage du centre scolaire de Flanthey, plus précisément dans la classe de 5e et 6e primaires de Pierre Emery. «On peut dire, explique ce dernier, que les images à décrire se regroupent en trois thèmes. Le premier représente le Château de Vaas, vénérable bâtisse du XVIe siècle qui mérite toute notre attention, le second parle d’anciens bâtiments de la région et le dernier traite des paysages et de l’influence de l’homme qui a dû intervenir parfois pour le remodeler ou l’assainir, comme

ce fut le cas pour le Bisse de Lens».D’emblée, Thomas lève la main pour expliquer qu’il passe tous les jours pour aller à l’école devant une des maisons qui sera présentée dans le livre: «Elle est située à Chelin et elle a des balustrades en métal peintes en vert.» Pierre Emery précise: «C’était une particularité des maisons construites au siècle passé, aujourd’hui au village, elles sont plutôt faites d’une armature métallique recouverte de bois». Aline intervient pour dire que «c’était un hôpital». Son enseignant ajoute: «Un préventorium, comme on disait, une sorte de maison de repos». Manon, elle, parle du Grand Bisse de Lens, elle se souvient encore de la balade avec sa classe et Jean-Marc Richard. Eh oui! L’émission des «Zèbres» de la Radio suisse romande a déjà passé par là. Quant à Léa, elle

a été très étonnée lors d’une visite chez des amis à Saint-Clément de reconnaître la maison qu’elle devra décrire pour le livre. Pierre Emery ajoute qu’il s’agit d’une «maison des vignes» construite à l’époque par les gens du val d’Hérens qui possédaient quelques parcelles de vignes dans la région et se déplaçaient à Saint-Clément au rythme des travaux saisonniers. Ces pied-à-terre n’étaient pas bien grands, à peine quelque 25 mètres carrés. L’étage inférieur servait à la fois de cave et d’entrepôt pour les outils. Parler de «la maison rose», comme Maelle appelle une vieille maison située à Vaas, n’est pas trop difficile pour cette jeune fille d’une dizaine d’années: «Elle me donne de la bonne humeur, parce qu’elle me fait penser à mes arrière-grands-parents qui vivaient dans

cette maison». Norbert déclare alors tout de go que «rénover des vieilles maisons, cela sauve le patrimoine et que c’est une très bonne chose, aussi au niveau touristique». Ça c’est bien vrai. Le Château de Vaas avec ses belles fresques où l’on voit des scènes rupestres qui évoquent l’agriculture et la chasse, fait briller les yeux d’Eric qui explique qu’il a eu l’occasion d’en visiter l’intérieur, l’an dernier: «C’était joli, tout en pierre. Bon… les toilettes ne sont pas très modernes, mais le reste, vraiment, c’est magnifique». En cours de rénovation, le Château sera bientôt utilisé par les encaveurs de la région pour y faire leur promotion. Le dernier mot revient à Karen: «C’est vraiment bien de rénover, ça fait penser à l’époque, ça nous donne des souvenirs.»

Claire-Lise Genoud

Le patrimoine vu par des écoliersTrois classes participent à la nouvelle publication de l’Association des Amis du

Patrimoine de Lens. Visite à l’école.

I N F O S P R AT I Q U E SURGENCES - ACCIDENTSMAlADIESPolice 117Feu 118Appel d’urgence 144Empoisonnements 145Secours routiers 140Rega 1414Air-Glaciers 1415La Main tendue 143Aide tél. pour lesenfants et les jeunes 147Police Crans-Montana 027 486 87 60Garde médicale 0900 144 033*(centrale des appels)Garde des pharmacies 0900 568 143*et dentistesvétérinaire 027 480 23 45

PHARMACIESlENSPharmacie de Lens 027 483 43 00CRANS-MONTANADes Alpes 027 481 24 20Amavita Bagnoud 058 851 30 50Du Centre 027 481 28 28Internationale 027 481 24 18Pharma Crans 027 481 27 36

TAXISTaxi Michel 027 481 71 71Taxi Bonvin 027 481 51 51Taxi Bruttin 027 481 58 58Taxi Dussex 027 481 33 74Taxi Central 027 481 19 19

Taxi Jacky 027 481 53 65

Taxi Poncic 027 481 94 94

A Auto-Taxi 027 481 85 85

Taxi Dolt 027 481 27 27

SwissEco Taxis Sàrl 027 971 01 01

Taxi Lopo-Service limousine 079 658 78 46

Europcar Garage Continental 027 481 51 51

Go Routair 079 422 29 85

HOPITAUXSIERRE

Hôpital régional 027 603 70 00

SION

Hôpital régional 027 603 40 00

ClINIQUE BERNOISE

Montana 027 485 51 21

ClINIQUE GENEVOISE

Montana 027 485 61 11

ClINIQUE lUCERNOISE

Montana 027 485 81 81

CENTRE VAlAISAN DE PNEUMOlOGIE

Montana 027 603 80 00

GARDERIES D’ENFANTS/UAPECRANS-MONTANA

Fleurs des Champs 027 481 23 67

CHERMIGNON

Martelles 027 480 49 46

CENTRE MéDICO-SOCIAlSIERRE 027 455 51 51

* Fr. 0.50 / appel + Fr. 1.-/min

I N F O S P R AT I Q U E S

«Mine de rien»: cet atelier d’art-thérapie a ouvert ses portes à Crans-Montana.

BIEN-ÊTRE • Infirmière spécialisée en psychiatrie et en santé publique, Maribel Torrent, 45 ans, a conjugué ses deux passions: les soins et l’art en ouvrant à Crans-Montana un atelier d’art-thérapie. Interview.

Comment vous est venue l’idée d’ouvrir un atelier d’art-thérapie?Maribel Torrent: Durant une vingtaine d’années j’ai travaillé comme infirmière dans le domaine de la santé publique, notamment au Centre médico-social de Sierre. Mais j’aimais tant faire des bricolages que j’ai mis sur pied durant mes loisirs un atelier pour les enfants. Je me suis très vite rendu compte qu’ils se mettaient à parler d’eux-mêmes, comme cela, mine de rien, mais je ne pouvais pas vraiment avoir une oreille active parce que je n’étais qu’une maîtresse de bricolage. Lorsqu’un jour j’ai entendu parler de l’art-thérapie, j’ai su instantanément que c’était fait pour moi, que j’allais pouvoir associer mes compétences professionnelles en matière de santé avec mon goût pour la créativité. Je me suis alors lancée dans une formation post-grade à l’Ecole d’études sociales et pédagogiques de Lausanne en art-thérapie.

En quoi consiste une séance?Dans mon atelier, j’ai réuni toutes sortes de matériaux afin d’éveiller le sens créatif de la personne, comme la peinture, l’argile, des tissus, des magazines. Chaque

outil d’expression est une porte vers la connaissance de Soi. Le processus créatif permet souvent à la personne de se découvrir tout en douceur et de se faire du bien.

Ne faut-il pas tout de même avoir des dons artistiques?Pas du tout. On ne cherche pas à rivaliser avec Dali! Il s’agit de mettre en forme, en image des éléments de soi qui vont permettre peu à peu la transformation de la personne. Les productions sont le témoin de ce processus de transformation.

A qui s’adresse l’art-thérapie?A toute personne, enfant, adolescent, adulte ou personne d’un certain âge qui souhaite se libérer d’un blocage intérieur ou tout simplement améliorer sa santé et son état général.

Combien de temps dure une séance?Il faut compter une heure pour une séance individuelle et deux heures pour une séance en couple ou en famille.

Propos recueillis par Claire-Lise Genoud

«Mine de rien», atelier d’art-thérapie, route du Rawyl 26 à Crans-Montana. Renseignements: Maribel Torrent, tél. 079 543 99 13 et www.art-therapeute-sierre.com. Les séances sont remboursables en partie par la plupart des caisses-maladie.

A la rencontre de soi

Les recommandations de Georgie LamonPubliée sous l’égide de l’Association des Amis du Patrimoine, que Georgie Lamon a créée il y a vingt-cinq ans, la brochure verra le jour en avril 2012. Elle comptera soixante pages et une trentaine de photos signées Jean-Luc Theytaz. Cette publication «va donner un aperçu des richesses de la région lensarde sous un regard inédit et permettre aux écoliers de découvrir les différents aspects et les richesses que leur ont légués leurs ancêtres». Ainsi Georgie Lamon leur propose de regarder attentivement les photos, de situer la bâtisse ou le lieu-dit et, pourquoi pas, de se rendre sur place. Les enfants, de manière individuelle ou collective, sont ensuite amenés à décrire ce qu’ils observent puis à donner leurs impressions sous forme de petits textes publiés sous les différentes photos. CLG

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Numéro 44 • Février 2012 • page 11 S p o r t s & l o i s i r s

Voilà trois ans que les émules de Stéphane Lambiel peuvent à nouveau pratiquer leur sport favori à Crans-Montana. Le succès est au rendez-vous, mais l’avenir...

Le patinage artistique a repris vieICE-SKATING ClUB • Oyez, oyez, bonnes gens, le patinage artistique est de retour à Crans-Montana! Le club local – qui comptait pourtant des «sommités» comme Liliane Crausaz, Peter Grütter ou Rijana Delessert, pour ne citer qu’elles – avait disparu dans les méandres de l’indifférence, victime de problèmes structurels et organisationnels insurmontables. Et insurmontés.Eric Lehmann, bien connu dans les milieux médiatiques (notamment), l’a «ressuscité». «Par passion. Et par intérêt personnel lié à la carrière de ma fille, confesse-t-il. Il y a trois ans, avec un groupe de travail, nous avons envoyé des centaines de correspondances pour tenter de constituer un nouveau club. Très vite, le public a répondu présent. De Crans-Montana, Sierre et région en majorité, mais aussi d’ailleurs. Pour preuve: le club est bilingue».

Le Ice-Skating Club de Crans-Montana recense aujourd’hui, et c’est loin d’être négligeable, une septantaine de – jeunes – patineurs et patineuses. Il peut se targuer d’un certain dynamisme, à travers l’organisation d’un gala annuel de fort belle tenue et de nombreux camps d’entraînement. Les résultats prometteurs de Yoonmi Lehmann, dix ans, gagnante de six compétitions en 2011, lui confèrent une certaine notoriété sur le plan purement sportif. La fille d’Eric patine allègrement sur les traces de Denise Biellmann et autre Sarah Meier.

Entre hobby et compétition«Nous privilégions deux axes prioritaires, poursuit le président du club. D’un côté le patinage hobby, qui a du sens du moment qu’il offre plaisir et alternative, et de l’autre le

patinage de compétition. Nous avons l’ambition de contribuer à l’épanouissement de jeunes talents. Pour ce faire, nous recourons aux services – ponctuels ou réguliers – de plusieurs entraîneurs capés».Tout n’est cependant pas rose du côté des «acrobates» d ’Ycoor. «Malgré une collaboration inestimable avec Sierre et Loèche-les-Bains, qui mettent à notre disposition des

heures de glace, nous sommes tributaires de la météo, ici à Crans-Montana. Tant que nous serons confrontés à une patinoire à ciel ouvert, ce sera toujours le cas... Si certains talents devaient continuer à éclore, ils n’auraient d’autre choix que de “déménager” pour trouver des conditions d’entraînement moins aléatoires...».

Blaise Craviolini

Yoonmi Lehmann dans ses œuvres. La jeune sociétaire de l’Ice-Skating Club de Crans-Montana est promise à un avenir étincelant (LDD).

A tous les curieux avides de sensations nouvelles, Johnny Alvarez suggère: «Venez, et éclatez-vous!» Photo Johnny Alvarez

Tarcis Ançay: «Ici, c’est moi qui propose les chaussures. Si le client n’est pas satisfait, c’est ma faute.»

PAINTBAll • On a tendance à identifier le paintball à une activité paramilitaire. Sa véritable histoire n’a cependant pas grand-chose à voir avec Rambo. En réalité, on doit ce loisir à des Australiens travaillant dans un élevage de moutons dans les années quatre-vingt. Pour marquer rapidement le bétail, on les équipa de lanceurs de peinture à air comprimé. L’idée leur vint d’en faire une utilisation ludique, en se prenant mutuellement pour cible. Le jeu plut à un Américain qui passait par là, et le succès ne se fit pas attendre. Ce passe-temps, sorte de combat «pour rire», utilise des billes de gélatine 100% biodégradables remplies de colorant alimentaire, pour «marquer» l ’adversaire. Pour lancer ces projectiles, les joueurs se servent de «marqueurs», fusils chargés de gaz comprimé. On s’en doute, les parties se déroulent en plein air, sur des terrains accidentés, en forêt notamment, mais aussi en friches urbaines. La pratique du paintball permet de tester sa concentration, son sens

de l’orientation, l’activité développe l’esprit d’équipe, la stratégie et l’humilité.

Un Centre à la MoubraJohnny Alvarez, professeur de parapente, a ouvert le Paintball-Center en 2005 à la Moubra, près du lac et du terrain de football. Pour lui, «le paintball, c’est à la fois un sport et un loisir. Ouvert à tout le monde à partir de treize ans, il n’a qu’un seul but: permettre de se marrer entre amis. Il procure joie, défoulement, décontraction et adrénaline. A déconseiller pourtant aux personnes souffrant de troubles cardiaques!»Quant à la réputation de jeu violent, voire guerrier, qui colle à cette activité, Johnny Alvarez la rejette: «En cinq ans, je n’ai connu que deux prises de bec. On voit bien plus de violences verbales et physiques dans les stades de football. Même s’il se joue par équipes, pour nous le paintball est un loisir, pas une compétition, il n’y a donc pratiquement pas de tension.»

En toutes occasions Le Centre, ouvert sept jours

sur sept, fournit l’arbitrage et l’équipement complet, sauf les chaussures montantes. Suggestion de l’animateur, «mieux vaut s’équiper de lentilles que de lunettes».De prestigieuses entreprises, des clubs sportifs, mais aussi des familles et des bandes de copains sont venus pratiquer cette activité à la Moubra. Pour rendre inoubliables les enterrements de vie de

célibataire, le Centre propose même quelques costumes de circonstance…

Paulette Berguerand

Pour plus d’infos:www.paintball-center.ch ou Johnny Alvarez, tél. 079 606 46 28 Pour les amateurs de compétitions:www.lionspaintball.ch

«Juste un jeu pour se marrer entre amis»

On lui fait une réputation de compétition réservée aux nostalgiques de l’armée. Johnny Alvarez tord le cou à cette image et nous présente le paintball.

Champion de course à pied, Tarcis Ançay se reconvertit dans la vente.

lENS • Avec lui, vos pieds seront dans de bonnes mains. Vainqueur de Sierre-Zinal en 2006, quatre fois champion national de marathon, Tarcis Ançay est l’homme de la situation lorsqu’il faut conseiller une paire de chaussures de sport. Depuis la mi-décembre, il gère un magasin spécialisé, d’abord dans les articles de course à pied, mais aussi dans quelques autres activités annexes, les raquettes à neige, par exemple. A bientôt 42 ans, la reconversion professionnelle de Tarcis Ançay s’inscrit dans le prolongement de sa passion. Et comme souvent dans ces cas-là, la bonne occasion est venue à sa rencontre. «Fondé voici 15 ans par un ancien coureur, Raymond Corbaz, New Concept Sports, le numéro un des magasins spécialisés en course à pied, appartient depuis 2009 à Pierre Morath, un autre ancien athlète de renom. Alors qu’il possédait déjà deux commerces, à Epalinges et à Carouge, il m’a un jour proposé d’en ouvrir un troisième à Sion et d’en assurer la gérance.» Facteur depuis vingt-deux ans, dont dix dans le val d’Anniviers, celui qui habite maintenant Lens n’hésite pas beaucoup. «La Poste a imposé beaucoup de changements ces dernières années. Des changements pas toujours judicieux, car ce qui vaut pour une grande ville ne fonctionne pas nécessairement dans le val d’Anniviers. Disons que rien à la Poste ne me retenait.»

Davantage concernéJusqu’alors fonctionnaire,Tarcis Ançay doit désormais faire face

à un nouveau défi. Même si le gérant est salarié, sa rémunération dépend aussi des ventes. «J’ai l’impression d’être beaucoup plus concerné par mon travail. Actuellement, je suis en phase de mise en route. Je ne me fais donc pas trop d’illusions ni trop de soucis. Mon nouveau métier ne m’empêche pas de dormir, même si la clientèle est encore clairsemée. La saison de course à pied démarrera vraiment en mars.»En attendant, le vainqueur de Sierre-Zinal 2006 potasse des revues de running, teste le matériel, sur le tapis roulant du magasin ou sur les routes des environs. Tout cela pour pouvoir conseiller au mieux la clientèle de sa boutique. «Ici, c’est moi qui propose les chaussures. Si le client n’est pas satisfait, c’est ma faute, et je les reprends. Je dois donc connaître au mieux chaque paire vendue.»

Nouvelle motivationAinsi, lui qui pensait prendre sa retraite au niveau de la haute compétition est aujourd’hui plus que jamais baigné dans le monde de la course pédestre. A tel point que sa motivation a refait surface, après une année maigre, hypothéquée par les blessures. A force de tester des chaussures, les kilomètres s’accumulent et le patron de l’antenne sédunoise de New Concept Sports à Sion retrouve la forme. Et c’est au sein même des pelotons (voir encadré) qu’il fera sa publicité en cette année 2012. Avec des ambitions!

Paul vetter

Reconversion passion

Trois objectifs pour 2012

Le regard de Peter Grütter

Tarcis Ançay a de nouveau mordu à l’hameçon. La retraite sportive, ce sera pour plus tard. Déjà, il s’est donné trois objectifs principaux pour cette saison. La première échéance est fixée au 22 avril, à l’occasion du Marathon de Zurich. Le Lensard visera un 5e titre national consécutif, un exploit peu banal. Second rendez-vous: Sierre-Zinal, bien évidemment, où il pense, dans un bon jour, pouvoir encore abaisser son record situé à 2 h 36. Restera alors à réussir une bonne course au Marathon de New York, auquel il a participé sans illusions cette année. Pv

Entraîneur à succès de Stéphane Lambiel, entre autres prestigieuses «marques de fabrique», Peter Grütter est membre d’honneur du club local. «J’y suis très attaché, puisque dans les années 60, j’ai contribué – avec Vital Renggli notamment – à son développement, se souvient-il. C’était la belle époque! L’association d’images entre le patinage artistique et Crans-Montana coulait de source, si j’ose dire. Elle était bénéfique». Mais les temps ont changé... «Notre sport implique beaucoup de souffrances, de sacrifices. Les entraînements sont exigeants. Il faut des milliers de tentatives pour réussir des sauts, des figures, des combinaisons. Et les chutes sont dures! Je peux dès lors comprendre que les gens préfèrent le ski et la neige à la glace...». Selon Peter Grütter, «le développement du patinage artistique à Crans-Montana passera forcément par l’amélioration des infrastructures». Un constat qui suscite l’unanimité. CRAB

Page 12: Sixième Dimension 44 Février 2012

S p o r t s & l o i s i r s Numéro 44 • Février 2012 • page 12

Grille Nº44 par Paulette Berguerand

Horizontalement: A. Bébêtes qui montent…; B. Pouffé – Se servait; C. Travail – A moi – Jaune; D. Bout de chaîne – Lubrifiant; E. Pour la Nationale – En ce lieu – Personnel; F. Possessif – Viennoiserie; G. Discipline – Sorte de multinationale – Réfléchi; H. Cri d’enfant – Rudes; I. Grillée – Dans; J. Tourmente; K. La Sérénissime – Frein cavalier; l. Presque sec – Béquille.

Verticalement: 1. Emblème turc – Six à Rome; 2. Elle peut être cendrée – «Orchestre vide» japonais; 3. Sans motif – Négation; 4. Comme une certaine veine - Vipère; 5. Quignons; 6. Cieux – Intercalés; 7. Après le docteur – Obéis; 8. Mousse belge – Secoué; 9. Endroit – Flageolet; 10. Conjonction – Partie tendre – Un des trois fondateurs; 11. Hématophage; 12. Natte – Eclos.

C O N C O U R SC O N C O U R S

Crans-Montana organisera deux épreuves de la Coupe du monde masculine, les 25 et 26 février. Les enjeux sont colossaux. Mais tout en prêt, en coulisses, pour une véritable fête du ski alpin.

En quelques heures avant les Fêtes de fin d’année, Crans-Montana a passé de l’automne à l’hiver. Et l’hiver s’est annoncé avec des mètres de neige! Une aubaine pour la station de ski, certes, mais aussi une source de difficultés.

COUPE DU MONDE • Après l’organisation – récente – des Championnats du monde juniors et de diverses épreuves de la Coupe du monde féminine, Crans-Montana retrouvera sa place dans le «Cirque blanc» masculin, le saint des saints, les 25 et 26 février prochains. Au programme des festivités: un slalom géant et un Super-G. Derrière cette échéance ô combien attendue se cachent des enjeux colossaux, et notamment celui de se profiler durablement dans le calendrier planétaire masculin. Les organisateurs de Crans-Montana seront ainsi jugés par la FIS, la Fédération internationale de ski. Une opération séduction qui passera, entre autres critères, par dix clefs de la réussite. Que voici...

1. La pistePrès de six millions ont été investis, ces quatre dernières années, pour l’élargissement et l’amélioration de La Nationale. Laquelle répond désormais scrupuleusement aux normes – contraignantes – de la FIS. De ce côté-là, aucun souci à se faire, d’autant que les compétiteurs sont unanimes à reconnaître les qualités de cette... bonne vieille Nationale!

2. La sécuritéDepuis que Crans-Montana joue dans la «cour des grands», aucun

NEIGE • «Quand il neige fort à Crans-Montana, le courant vient généralement du nord-ouest et les habitués savent que cela s’accompagne de la tempête», rapporte Arthur Clivaz. Et le directeur général de CMA de mettre face à face deux paysages: 5 mètres de neige soufflée à La Tsa et en même temps l’arête de Cry d’Er pelée par les vents. La tempête Andrea a soufflé si fort sur le domaine skiable de Crans-Montana qu’il a fallu fermer les pistes. Pendant quatre jours pleins. Sans compter les fermetures ponctuelles lorsqu’Eole se déchaînait en altitude. «Tout le monde ne comprenait pas pourquoi nous fermions, alors qu’au départ le vent n’était pas si fort, sur certains

accident grave n’a été déploré. Le dispositif de sécurité est rodé. Il s’appuie sur des ressources humaines et logistiques prêtes à parer à toute situation délicate. La FIS appréciera. «Avec la collaboration des polices cantonale et intercommunale, de l’armée et de la PCI, nous avons aussi mis l’accent sur la sécurité extra-sportive, précise Marius Robyr, président du Comité d’organisation. Il faut que tout se passe bien non seulement durant les compétitions, mais aussi en station».

3. L’enthousiasme populaire«Nous attendons 20’000 spectateurs par jour», lance Marius Robyr. La FIS ne restera pas insensible à cette affluence révélatrice de l’intérêt du ski alpin dans la région, à cette marée vivante et colorée de drapeaux suisses qui s’agiteront à tout va... Pour atteindre cet objectif, les organisateurs proposeront deux alternatives au public: soit la gratuité, soit des tarifs populaires pour l’accès aux différentes tribunes (entre 10 et 50 francs pour les deux jours). A noter que les billets peuvent être pré-réservés sur le site www.skicm-cransmontana.ch.

4. L’implication collective170 militaires, 45 membres de

points du domaine il soufflait moyennement, mais en haut c’était la tempête.» Pour illustrer la puissance des vents qui ont soufflé, alors même que les sièges étaient rangés au garage, le câble du télésiège de Bellalui est même tombé au sol. C’est donc la sécurité qui a primé sur toutes les décisions. Crans-Montana se souvient encore de cette cabine meurtrière, tombée par fort vent…

Sécurité avant tout«Nos patrouilleurs commencent avant le lever du jour, ils vont préparer les charges. Leur première mission est de sécuriser le domaine en fonction de points de tir définis, mais il est impératif qu’il fasse jour pour leur sécurité et pour qu’ils puissent voir

la PCI, 65 personnes du CO et 250 bénévoles: 530 forces vives contribueront au gigantisme de la manifestation. La FIS ne pourra que constater l’évidence: toute la région de Crans-Montana s’est mobilisée, directement ou indirectement, pour cette échéance.

5. La pérennité financièreLa FIS accorde une importance primordiale à ce critère. Le budget de 2,3 millions – qui comprend notamment le prize-money accordé aux skieurs – est d’ores et déjà quasi assumé (Canton 25%, ACCM 25% et sponsors 40%). Les 10% en «souffrance» devraient largement être amortis par le ticketing, le catering et le marchandising.

6. L’hébergementLà aussi, Crans-Montana a anticipé et répond déjà aux exigences de la FIS. Les mille personnes (coureurs, entraîneurs, préparateurs, staff, officiels) gravitant autour de la manifestation seront logés dans un rayon de huit kilomètres.

7. L’accessibilitéAu royaume du système D, Crans-Montana s’est montrée particulièrement imaginative. Outre les traditionnels parkings réquisitionnés et la politique de

ce qu’ils font. Ensuite seulement, les dameuses peuvent entrer en service. En parallèle, il s’agit de mettre en route les remontées mécaniques, en commençant par les quatre télécabines, puis les installations téléportées qui servent de liaison dans le domaine, et enfin les téléskis», explique Arthur Clivaz. Le vent a poussé parfois plus de 2 mètres de neige dans les gares d’altitude et là, pas moyen d’intervenir avec des engins motorisés lourds et ce n’est pas parce qu’il fait beau le matin que la tempête n’a pas fait rage la nuit précédente. «Sachant que CMA enregistre un manque à gagner de 300 à 400’000 francs par jour de fermeture en période de Noël, pensez-vous vraiment que nous n’avons pas fait le maximum pour préparer le

domaine et l’ouvrir aux skieurs?», demande Arthur Clivaz, qui a vu passer un certain nombre de critiques quant à l’ardeur au travail de ses hommes sur le terrain.

Comment s’améliorer?Quels enseignements tirer de ces deux semaines? D’abord qu’il est impératif que Crans-Montana dispose d’une piste permettant la pratique du ski malgré le vent. «Le Conseil d’administration mène cette réflexion, assure Arthur Clivaz. Il nous manque cet endroit où l’on peut skier même quand nous devons fermer le reste du domaine.» Ensuite, et là on s’éloigne de CMA pour amener la réflexion sur Crans-Montana en général: comment pourrait-on distraire

navettes et de transports publics prônée par les organisateurs (avec la complicité, notamment, de la compagnie SMC), l’ancienne T9 entre Sierre et Loèche - La Souste fera office de gigantesque parking à ciel ouvert et à capacité illimitée. Encore fallait-il y songer... Le transfert jusqu’en station sera gratuit depuis la T9. Gratuité également pour les bus et le funiculaire depuis Sierre pour toutes les personnes qui auront acheté leur billet d’entrée aux courses via internet.

8. Les animationsElles seront légion, non seulement aux abords de la Nationale et de son aire d’arrivée, mais un peu partout dans la station. Mettons en exergue une démonstration du Team PC7, préféré en l’occurrence à la Patrouille de Suisse. Après les compétitions, l’idée est de rassembler les gens sur l’avenue de la Gare, puis de les inciter à assister aux cérémonies à la Patinoire d’Ycoor.

9. L’accueil«Absolument tout doit être parfait au niveau de l’accueil!, martèle Marius Robyr. Je veux des collaborateurs souriants, polyvalents et compétents, prêts à rendre instantanément service». Associées à une météo qui serait bien inspirée de ne pas jouer des

tours, ces qualités d’accueil seront essentielles pour la FIS.

10. La constanceCrans-Montana a laissé une excellente impression lors de l’organisation des Championnats du monde juniors, l’hiver dernier.

«Dans son rapport, la FIS a été élogieuse à notre égard», souligne Marius Robyr. Les jalons du succès ont été posés. Il s’agit de continuer à surfer sur cette vague convaincante.

Blaise Craviolini

Les dix clefs de la réussite pour séduire la FIS

Retour sur un début de saison enneigé, mais un peu chahuté

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Toutes nos félicitations!

Solution grille Nº 43Décembre 2011réponse: Nouvel-An

Le programme officielvendredi 24 février 2012Journée: entraînement du Team PC7Dès 18 h: soirée «explosive» au Parking de Crans/Cry d’Er

Samedi 25 février 2012De 8 h à 15 h: animations et restauration au Parking des ViolettesDès 10 h: animations dans l’aire d’arrivée de La Nationale10 h 30: démonstration du Team PC711 h 30: super-G messieurs (une seule manche)Fin de la course: brève remise des prix dans l’aire d’arrivéeDès 14 h 30: animations «folles» au Centre de MontanaDès 17 h: animations «Montana en feu» à la patinoire d’YcoorDès 18 h: cérémonie protocolaire du Super-G et tirage au sort des dossards du slalom géant à la patinoire d’Y-CoorPuis: feu d’artifice et concert du groupe U2two

Dimanche 26 février 2012De 7 h 30 à 15 h: animations et restauration au Parking des ViolettesDès 8 h 45: animations dans l’aire d’arrivée de La Nationale10 h: slalom géant messieurs, 1re manche11 h 30: démonstration du Team PC713 h: slalom géant messieurs, 2e mancheFin de la course: brève remise des prix dans l’aire d’arrivée

Le présent programme peut être sujet à quelques modifications de dernière minute. Consultez le site www.skicm-cransmontana.ch.

nos hôtes empêchés de skier, pour qu’ils s’amusent et profitent malgré tout avec plaisir de leur séjour? Certains disent que l’Office du tourisme devrait réagir très vite et proposer un divertissement, notamment aux enfants, au bas des pistes, ou organiser une visite vers un centre thermal ou la Fondation Gianadda (en attendant l’ouverture du Centre d’art de la Fondation Arnaud). Pourquoi les professeurs de ski n’organiseraient-ils pas des concours de bonshommes de neige avec les enfants empêchés de monter skier? Pourquoi n’a-t-on pas été vers les clients au départ des remontées mécaniques pour leur offrir un vin chaud ou une barre de chocolat? Et si chaque hôtelier organisait une activité avec

ses clients pour leur faire passer du bon temps, en attendant le retour du beau temps? Autant d’avis émis et récoltés ici et là dans la station au lendemain de cette période qui ne fut pas toujours facile.

ApothéoseDes enseignements seront certainement tirés par chacun. Cette neige abondante permet en tous cas d’espérer une bonne suite de la saison de ski. «Nous avons de bonnes raisons de penser que les conditions resteront bonnes», sourit Arthur Clivaz. Et de conclure que la Coupe du monde de ski en février (voir ci-dessus) sera l’apothéose de la saison.

Danielle Emery Mayor