le suricate - sixième numéro

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Le Suricate 13 novembre 2012 Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts À la une Magazine Love is all you Need La dernière réalisation de Suzanne Bier nous emmène au Danemark avec Pierce Brosnan N° 6 Kamelot Tour théâtral via le théâtre National, le TTO ou le 210 Mais aussi... Bi-mensuel Le groupe de power métal américain était de passage à Anvers

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Page 1: Le Suricate - Sixième numéro

Le Suricate13 novembre 2012

Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts

À la une

Magazine

Love is all you NeedLa dernière réalisation de Suzanne Bier nous emmène au Danemark avec Pierce Brosnan

N° 6

Kamelot

Tour théâtralvia le théâtre National, le TTO ou le 210

Mais aussi...

Bi-mensuel

Le groupe de power métal américain était de passage à Anvers

Page 2: Le Suricate - Sixième numéro

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Page 3: Le Suricate - Sixième numéro

Sommaire

13 novembre 2012

EditoDisney et la prise de vue réelle

p. 5

L’apprivoiser n’endommage pas

votre cerveau

Cinéma

Love is all you needJagtenTwilight révélation part IILe Capital - Get the GringoTed - Taken 2Sorties du 14 novembreSorties du 21 novembreActualités cinémaRamdam Tournai FestivalFestival des Libertés 2012

p. 8p. 6

p. 9p. 10p. 11p. 12p. 13p. 15

Musique

Kamelot, une ère nouvelle ?Down, de l’ombre à la lumièreGiedré de passage au SalonActu Music@ : FoalsNouveaux albums

p. 20p. 24p. 26p. 29p. 30

Agenda p. 52

CotationsRien à sauverMauvaisMitigéBonTrès bonExcellent

p. 16p. 18

3

Scènes

Heroes au Théâtre NationalDes jours trop longs au BlocryHappy Slapping à l’atelier 210Un talk-show au TTO ?Théâtres à l’horizon

p. 32p. 33p. 34

p. 35p. 36

p. 38p. 42p. 43p. 44

Littérature

AudiolibLes baronnes des Monts-NoirsjPod / Le Chat ErectusAtomka / SacrificesDeuxième tombe / Simon’s CatBelladone / Fahrenheit 451Le tueur aux mangas

p. 45p. 46p. 47

p. 49p. 50

p. 48

Cuisine

Les colorants alimentairesSt-Nicolas, histoires et traditionsMenus de St-NicolasBlog de cuisine p. 51

Page 4: Le Suricate - Sixième numéro

BOZARMUSIC

CECILIA BARTOLI & KAMMERORCHESTER

BASEL

RENÉ JACOBS & AKADEMIE FÜR

ALTE MUSIK BERLIN

NELSON FREIRE & ST. PETERSBURG

PHILHARMONIC ORCHESTRA

LEIF OVE ANDSNES & MAHLER CHAMBER

ORCHESTRA

ALICE SARA OTT & NOB | ONB

ANTONIO PAPPANO & ORCHESTRA

DELL’ ACCADEMIA NAZIONALE DI SANTA CECILIA

Sur_MusicMarathon_A4Q.indd 1 13/11/12 10:07

Page 5: Le Suricate - Sixième numéro

Edito

Le Suricate, c’est aussi l’éclectisme

Novembre, un mois qui fait bouger les choses ! Le flyer, qui sortira sous peu, a été divulgué sur Facebook ; une chaîne Youtube a été mise en place et une nouvelle campagne de recrutement a eu lieu (mais sinon, c’est toute l’année, à bon entendeur !).

En dehors des nouveautés, le magazine évolue aussi, et sa mise en page avec lui. De plus, les rubriques cuisine et séries-télés montre notre ouverture vers d’autres formes de cultures que les traditionnelles.

Car Le Suricate, c’est pour moi, pour nous, et j’espère pour vous, l’éclectisme. Aimer la culture, c’est aussi être ouvert aux nouveautés, aux choses qui nous sont inconnues ou qui nous font peur.

Nous ne nous fixons que peu de tabous et de censure. Nos rédacteurs sont libres de dire honnêtement ce qu’ils pensent : ils ne sont pas tous déjà ou prochainement professionnels ; pour la plupart, ce sont des gens comme vous et moi, mais qui vous livrent le plus honnêtement possible leurs envies, leurs déceptions, leurs avis sur la culture.

Puisse ce magazine vous faire continuer à aimer la culture et qui sait, peut-être, dans l’avenir, vous donner envie de nous rejoindre et continuer, avec nous, la route qui nous a toujours menés vers l’éclectisme et la liberté d’écrire sur ce qu’on aime !

L.S.

5

Disney en prises de vues réelles ... Alors que le nouveau film d’animation Les mondes de Ralph a pris récemment la première place du box-office US, Disney vit à l’heure du doute concernant ses longs métrages en prises de vue réelles. D’échecs en échecs mais surtout, de navets en navets, les studios Disney semblent souffrir d’un virus ne frappant que leurs productions présentant des acteurs en chair et en os. Que reste-t-il de la magie Disney aujourd’hui, mis à part les classiques de l’animation et les nouvelles perles signées Pixar ? Pas grand-chose.

Pendant l’après-guerre, les studios californiens sont les seuls à vendre du rêve que le reste du monde, marqué par la guerre, n’est financièrement pas disposé à faire. L’île au Trésor de Byron Haskin (1950) va littéralement booster les studios Mickey qui vont, parallèlement à leurs productions animées, réaliser de nombreux films en prises réelles. Pour la plupart, ceux-ci seront des succès retentissants. Mais voilà, après quarante années fastueuses, la machine se grippe et chute de manière vertigineuse dans la mièvrerie et la comédie potache. 1994 marque ce tournant. Cette année va voir sept des huit réalisations de la marque aux grandes oreilles passer à la trappe et se faire flageller par la critique. Pourquoi ? Car Disney signe un contrat de partenariat qui va s’avérer payant. Une petite société californienne d’animation appelée Pixar et rachetée par le très regretté Steve Jobs va s’occuper

d’un film en projet : Toy Story. Une bombe technologique présentant pour la première fois un long métrage d’animation en images de synthèse qui va rapporter près d’un demi-mi l l iard de dol lars à la multinationale. La success-story Pixar qui s’en suivit et le rachat de ce dernier par Disney en 2006 ne furent qu’une suite logique.

Ce détournement du regard de la part de Disney sera dommageable pour ses autres productions. Malgré les succès de la saga Pirates des Caraïbes et Le monde de Narnia, les films de Disney n’amusent plus personne et sortent, pour bon nombre d’entre eux, directement en DVD. Le dernier film en date, John Carter, symbolise l’apogée d’une double décennie marquée par la médiocrité. Avec une perte de 250 millions de dollars, ce film est devenu l’un des plus gros échecs de l’histoire du cinéma et a provoqué la démission de Rich Ross, le président de Walt Disney Studios. Que verrons-nous à l’avenir ? Peut-être une lueur d’espoir avec le rachat récent de la société LucasFilms (Star Wars) ou alors, la fin des longs métrages en prises de vue réelles signés Disney.

M.M.

Le terrier du Suricate

Une publication du magazine

Le Suricate © (http://www.lesuricate.org)

Directeur de la rédaction : Matthieu MatthysRédacteur en chef : Loïc SmarsDirecteur section littéraire : Marc BaillyDirecteur section musicale : Christophe Pauly

Relation clientèle : [email protected]

Webmaster : Benjamin MourlonSecrétaires de rédaction : Maïté Dagnelie, Adeline Delabre, Pauline Vendola

Régie publicitaire : [email protected]

Ont collaboré à ce numéro :

Stellina Huvenne, Loïc Bertiau, Christophe Corthouts, Céline Poissonnier, Elodie Kempenaer, PDMJ, Lise Francotte, Marylise Dufour, Xavier Verstegen, Véronique De Laet

Crédits

13 novembre 2012

Page 6: Le Suricate - Sixième numéro

Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts

Love is all you Need, un bon mélodrame

Après avoir reçu l’Oscar en 2011 pour le meilleur film en langue étrangère pour In a Better World, Suzanne Bier et son collaborateur Anders Thomas Jensen ont réalisé Sous le Soleil de Toscane et Mama Mia ! Leur dernière réalisation com-mune, Love is all you need, est amplifiée par la présence de Pierce Brosnan dans le rôle-titre. L’acteur toujours aussi distingué est très à l’aise dans son rôle, malgré le fait qu’il joue un businessman que la vie n’a pas épargné.

Situé à Copenhague et dans le Sud de l’Italie, le film nous propose le portrait d’Ida (Trine Dyrholm) qui vient de terminer sa chimio après un cancer du sein. Elle se prépare à s’envoler vers Sorrento en Italie pour préparer le mariage de sa fille Astrid (Molly Blixt Egelind) et de Patrick (Sebastian Jessen), qui ne se connaissent que depuis trois mois. Mais, en rentrant chez elle, elle trouve son mari Leif (Kim Bodnia) en fâcheuse posture avec Tilde (Christiane Schaumberg-Mueller), une employée du service commercial où travaille son mari. Cela précipite la séparation du couple.Assommée par l’attitude de son mari qui la quitte, elle part vers l’aéroport et heurte la voiture de Britt Philip (Pierce Brosnan) dans le parking. Elle apprend que Philip, qui est furieux, est le père de Patrick, l’homme que va épouser sa fille. Candide et directe,

Tilde ne cache pas à Philip qu’elle désapprouve ses manières brusques qu’il a au téléphone avec ses em-ployés.Suzanne Bier, dans un premier temps, nous délecte des images cartes postales de la côte italienne, avec des vues magnifiques aussi des citronniers que possède Philip.

Au dîner précédant le mariage, la tante de Patrick, Benedikte, jouée par la resplendissante Paprika Steen, paraphrase la phrase d’Henry Miller : « La seule chose que nous n’avons jamais assez est l’amour ; et la seule chose que nous ne donnons jamais assez est l’amour ». Cela résume entièrement la philosophie du film. Tout ce petit monde loge dans une superbe villa appartenant à Philip et dans laquelle il n’est plus venu depuis la mort accidentelle de sa femme quelques années auparavant.Un méli-mélo assez savoureux va prendre forme. Leif, le mari infidèle, ne trouve rien de mieux que de venir accompagner de Tilde, sa maîtresse. Benedikte, la tante divorcée, aimerait flirter avec Philip. La fille de Benedikte est en pleine révolte adolescente et pique des crises. Et Astrid, la future

mariée, ressent des tensions sexuelles entre son futur époux et un serveur italien…Et tout doucement, la glace se rompt entre Ida et Philip qui se rapprochent imperceptiblement. La scène où il la voit nager nue dans l’eau bleu azur est particulièrement touchante. Pourtant Ida ne se sent pas à la hauteur de Philip qui est riche, s’y connait en botanique et elle a perdu ses cheveux suite à sa chimiothérapie. Bref, les choses ne sont pas gagnées…Mais Suzanne Bier est particu-lièrement à l’aise quand il s’agit de naviguer dans les eaux des émotions féminines. Elle parvient à montrer la compassion, la vulnérabilité et la force tranquille de son héroïne. Ida n’est jamais abattue par ses expériences et par les coups que lui a donné la vie… Elle garde toujours le sourire malgré tout et est une femme pleine de sensibilité.Dyrholm est très à l’aise, pleine de dignité et poignante, dans son rôle de femme secouée et bafouée. On l’a déjà vu jouer dans des films comme A Royal Affair, In a Better World et The Celebration.

«Un méli-mélo assez savoureux va prendre forme sous nos yeux»

L’irlandais Pierce Brosnan revient dans la vieille Europe pour un tour très original sur fond d’histoire mélodramatique et sentimentale, tout cela sous la houlette de Suzanne Bier.

La critique©Cinéart

6

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Les rapports qu’Ida entretien avec sa fille et son fils sont profonds. Plusieurs scènes avec Kenneth (Micky Skeel Hansen), protecteur envers sa maman, et Astrid sont particulièrement captivantes.L’évolution que donne Brosnan à son personnage, qui, graduellement, s’ouvre à l’amour est touchante. Et la romance qui se noue entre les deux personnages est particulièrement tendre.Les acteurs parviennent à insuffler à leur personnage cette dose d’authen-ticité qui donne au film ce coup de pinceau particulièrement affriolant.

Le film de Suzanne Bier n’est pas une comédie romantique toute simple. On y retrouve des moments pleins de joie et de profondeur. Le mariage et les vacances font indéniablement penser à Mama Mia. Pierce Brosnan y joue merveilleusement et on aurait pu le voir pousser la chansonnette à tout moment… Il est loin du rôle de James Bond. Son personnage ici est torturé, profond, vulnérable et rafraîchissant.L’humour est omniprésent pour notre plus grand bonheur. La réalisatrice est parvenue à nous donner un film gai, à nous raconter une histoire printanière à partir d’un sujet qui aurait pu être lourd.L’alchimie entre Brosnan et Dyrholm est excellente. Les deux acteurs

parviennent à faire évoluer leur personnage tout au long de l’histoire. Et les jeunes acteurs qui les entourent ne sont pas en reste.Bref, un film réussi qui brosse la vie de personnages finalement qui nous ressemblent. Une tranche de vie douce-amère que l’on aime à regar-der, qui nous fait rêver et sourire, avec des décors paradisiaques, et des acteurs tellement bons que l’on oublie que l’on regarde un film. On y parle suédois, anglais, la majeure partie de l’intrigue se passe en Italie et le film est réalisé par une Norvégienne… Un moment très agréable.

«Suzanne Bier est parvenue à nous donner

un film drôle»

Love is All You Need

de Susanne Bier

Genre : Drame, Comédie

Durée : 112 min

Nationalité : Danemark, Suède

Sortie le 21 novembre 2012

Avec Pierce Brosnan, Trine Dyrholm, Paprika Steen, Molly Blixt Egelind

D'origine anglaise, Philip, la cinquantaine, s'est établi au Danemark où il vit seul depuis qu'il a perdu sa femme. De son côté, Ida, coiffeuse danoise, se remet progressivement de sa chimiothérapie, tandis que son mari vient de la quitter pour une femme plus jeune... Les trajectoires de ces deux êtres malmenés par la vie vont se croiser en Italie, à l'occasion du mariage de Patrick, le fils de Philip, et d'Astrid, la fille d'Ida.

Marc Bailly

©Cinéart

13 novembre 20127

Page 8: Le Suricate - Sixième numéro

Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts

Jagten (La Chasse - The Hunt)Une version moderne d'une chasse aux sorcières

Le réalisateur Thomas Vinterberg nous revient en 2012 avec un film à la fois déroutant et poignant.Son nouveau film, Jagten, a été présenté en Sélection Officielle au 65ème festival de Cannes et a été récompensé du Prix d'Interprétation Masculine et du prix du jury oecu-ménique. Thomas Vinterberg est connu pour avoir réalisé Festen en 1995 (un film plébiscité par la critique et éga-lement récompensé à Cannes) et It's all about love avec Claire Danes et Joaquin Phoenix en 2003. Parallèlement au cinéma, Vinterberg a réalisé des clips vidéos pour les groupes Blur et Metallica. En outre, il a écrit et dirigé de nombreuses pièces de théâtre.

Quant à l'acteur Mads Mikkelsen, il campe merveilleusement bien le rôle de Lucas, le personnage central. Précédemment, le public avait pu le voir dans Le choc des Titans, Les trois mousquetaires et dans le film danois A Royal Affair. Mais, c'est son interprétation du «Chiffre», l'ennemi qui a fait face à James Bond dans Casino Royale en 2006, qui lui a permis d'accéder à une notoriété internationale.

Dès les premières images, le spec-tateur est plongé dans les vastes forêts sauvages d'Europe du Nord.

Lucas (Mads Mikkelsen) est un père quarantenaire et divorcé. Il a re-trouvé un emploi dans le jardin d'enfants du village où il s'est installé. Malgré le frein de son ex-épouse, Lucas tente de renouer le

contact avec son fils adolescent Marcus qui, après la séparation, est resté vivre chez sa mère.

Lucas est un homme charmant, généreux, très apprécié par ses collègues et par les enfants dont il a la responsabilité. Il s'est intégré au Club de Chasse et via ce loisir, s'est rapproché de Théo (Thomas Bo Larsen) et de sa famille.Avec le temps, Lucas se reconstruit petit à petit ; sa vie professionnelle et sociale le comblent.

Jusqu'au jour où une blessure d'enfant devient une remarque qui se transforme en un mensonge. Pris au sérieux par un adulte, l'an-nonce de ce mensonge se répandra comme un virus invisible. Alors que Noël approche et que ses illu-minations animent les rues, la stupeur et la méfiance se propagent insidieusement. La communauté plonge dans l'hystérie collective, obligeant Lucas à se battre pour sauver sa réputation et sa dignité. Mais c'est surtout sa vie qu'il doit sauver, car c'est une véritable chasse à l'homme qui vient de commencer.

Démons et Victimes

Dans une interview accordée au Danish Film Institute, Thomas Vinterberg expliquait comment lui est venue l'idée de faire un film. «En hiver 1999, un psychologue pour enfants lui a parlé des enfants et de leur imagination. Il avait abordé des concepts tels que les «faux souvenirs induits», et lui a parlé de sa théorie selon laquelle la

pensée est un virus». Dix ans plus tard, Vinterberg a eu un choc en relisant les documents laissés par le psychologue. La Chasse est le résultat de cette relecture.

Comme vous l'aurez compris, cette histoire sur le thème délicat des abus d'enfants est drôlement bien amenée et superbement filmée. Certains scènes sont un peu vio-lentes et d’autres peuvent être choquantes.

Les amateurs d'un cinéma du genre drame psychologique vont proba-blement apprécier.

8

La critique

Céline Poissonnier

JagtenDrame

de Thomas Vinterberg

Avec Mads Mikkelsen

Après un divorce difficile, Lucas, quarante ans, a trouvé une nouvelle petite amie, un nouveau travail et il s'applique à reconstruire sa relation avec Marcus, son fils adolescent. Mais quelque chose tourne mal. Presque rien. Une remarque en passant. Un mensonge fortuit. Et alors que la neige commence à tomber et que les lumières de Noël s'illuminent, le mensonge se répand comme un virus invisible.

©Pretty Pictures

Page 9: Le Suricate - Sixième numéro

Twilight, chapitre finalTwilight Breaking Dawn part II annonce un succès au box office mais également la fin d’une

saga qui sera regrettée par certains, une délivrance pour d’autres.

Breaking dawn part one s'étant terminé sur la naissance violente de Renesmée et la trans-formation in extremis de Bella, la deuxième partie nous promettait bien des surprises. Qu'allait il bien pouvoir encore arriver à notre couple, désormais immortel?

Il est évident que les volets précé-dents ont refroidi un bon nombre de spectateurs par ce côté guimauve entretenu par un trio amoureux traînant, alors que tout le monde avait compris dès le premier chapitre que notre ami le loup et ses tablettes de chocolat impressionnantes n'avaient pas la moindre chance face au teint cireux et torturé d'Edward. Cela dit, le dernier volet nous promettait une avancée de la situation car Bella avait enfin accepté de se faire passer la corde au cou et coupé tout espoir à Jacob. Ce dernier ne pouvant obtenir les faveurs de sa belle, il est tout à fait normal qu'il finisse par s'imprégner de la fille de cette dernière... Les lois Quileutes sont parfois bien pratiques pour panser un cœur brisé depuis plus de 6 heures de bobine.

Face à la saga Twilight, il existe deux types de spectateurs : les fans inconditionnels et les autres. Ce dernier groupe étant, bien évident, constitué d'un grand nombre de détracteurs de l'histoire de nos vampires adorés et ayant en réserve une quantité effroyable d'arguments mettant en exergue les défauts techniques, les incohérences scéna-ristiques, le surjeu des acteurs,... et nous ne leur donnerons pas for-cément tort. Seul un fan de Bella et Edward est capable de regarder un des films de la saga sans sourire ou carrément rire d'un effet spécial tout à

fait minable vu les technologies qui sont actuellement mises à la dispo-sition du réalisateur. Et soyons francs, ce dernier opus ne déroge pas à la règle : un vampire au soleil qui ne brille pas, une course pour-suite dans les bois qui semble tout droit sorti d'un jeu vidéo, une ascension d'un rocher à la manière de king kong... Des perles qui ne sont pas si rares.

Néanmoins, malgré un départ un peu mou, l'action va prendre le dessus et la deuxième partie sera riche en émotions. Un combat opposant les Cullen et leurs amis, venus se joindre à eux, aux Volturi, gardiens auto-proclamés des lois propres aux vampires. Un affrontement riche en scènes morbides de démembrement et d'immolation mais sans la moindre goutte de sang.

À la lecture du livre de Stephenie Meyer, le quatrième volume avait posé beaucoup de questions quant à la capacité technologique de mettre Renesmée à l'écran. En effet le fruit de l'amour de nos protagonistes principaux est mi humaine et mi immortelle. Sa croissance est dès lors hors du commun, grandissant de 10 ans en 4 mois. Afin de transposer cette prouesse à l'écran, le réali-sateur a usé du procédé déjà utilisé dans "L'étrange histoire de Benjamin Button". Le visage de Mackenzie Foy a été rajeuni et mis sur le corps de différentes fillettes d'âges variés.

Sans grande surprise le jeu de Robert Pattinson n'est pas plus riche et le nombre de ses expressions faciales reste limité. Toutefois, Kristen Stewart a muri et son jeu s'en est senti modifié. Elle reste très torturée et semble toujours porter le poids du

monde sur ses frêles épaules mais lors des scènes plus dures ou de combat, elle tient son rôle bien mieux que ce que nous redoutions. Robert Pattinson a, dans ce dernier opus, un rôle en retrait ce qui va briser le cœur de ses fans, mais ne craignez rien la scène, maintenant culte, du strip-tease de Jacob nous voilant ses muscles abdominaux sera une nou-velle et dernière fois bien présente.

En bref, si vous avez aimé les films précédents, cet ultime chapitre vous plaira au même titre que les autres. Si vous n'avez jamais adhéré à l'univers "Twilight" ce n'est pas maintenant que cela commencera. Un bon film dont la cible reste essen-tiellement la tranche adolescente.

La critique

Maïté Dagnelie

Twilight 5Fantastique

de Bill Condon

Avec Kristen Stewart, Robert Pattinson,

Taylor Lautner

Après la naissance de sa fille Renesmée, Bella sʼadapte peu à peu à sa nouvelle vie de vampire avec le soutien dʼEdward. Se sen-tant menacés par cette naissance dʼun nouveau genre, les Volturi déclarent la guerre à la famille Cullen. Pour préparer leur défense, les Cullen vont parcourir le monde pour rassembler les familles de vampires alliées et tenter de repousser les Volturi lors dʼun ultime affrontement.

©BelgaFilms

13 novembre 20129

Page 10: Le Suricate - Sixième numéro

Un nouveau film coup de poing de Costa-Gavras est toujours un évènement. Il s’attaque cette fois-ci au monde (pourri bien évidemment) de la finance. Il se paye même le luxe de choisir un acteur co-mique (Gad Elmaleh) en requin de la finance.

Marc Tourneuil, jeune banquier qui a monté tous les échelons grâce à son manque de scrupules et son ambition, est choisi comme dirigeant de la banque où il travaille pour en être la marionnette des actionnaires. Ambitieux, il ne compte pas se laisser faire et va s’imposer par tous les moyens à son poste en combattant, par la même occasion, l’offensive d’un fonds spéculatif américain. Sans oublier de ne pas négliger sa famille …

Déjà pour Le Couperet, Costa-Gavras avait fait confiance à un acteur peu habitué à son registre (José Garcia). Il réitère son pari avec Gad Elmaleh dans Le Capital. Elmaleh peine à se détacher de son image pendant les premières minutes du film, mais se transforme petit à petit en requin de la finance crédible, poussé par les grands acteurs qui l’entoure (Gabriel

Byrne, Bernard Lecoq ou encore Hippolyte Girardot) qui sont, eux aussi, impeccables.

La réalisation est soignée, le message est fort, le sujet très documenté et réaliste. Le cahier de charges du nouveau Costa-Gavras est bien rempli. Ce qui n’empêche malheureusement pas quelques fai-blesses. L’histoire, malgré qu’elle soit passionnante, a beaucoup de mal à démarrer et à avancer, ce qui nous fait regretter les presque deux heures de film qui auraient pu facilement être raccourcis.

Le Capital, c’est un film engagé, d’un réalisateur qui a déjà tout prouvé, avec un acteur catégorisé comique qui arrive à faire croire à ce banquier sans scrupules, ainsi qu’une intrigue réaliste et compré-hensible (toujours difficile de rendre un film sur la finance abordable à tous, tout en restant réaliste). D’un autre côté, le film souffre de plusieurs longueurs et d’une intrigue qui a parfois du mal à démarrer.

Le Capitalde Costa-Gavras

sortie le 21 novembre 2012

Thriller (114ʼ)

Avec Gad Elmaleh, Bernard Lecocq, Gabriel Byrne,

Hippolyte Girardot, Natacha Régnier

Loic Smars

Mel Gibson n’est pas mort, il est même de retour avec un film fabriqué rien que pour lui. Il est acteur et scénariste mais laisse la réalisation à Adrian Grunberg, un de ses anciens collabo-rateurs (1er assistant réalisateur sur Apocalypto). Ses frasques récentes n’ont pas totalement disparues de l’inconscient collectif, le film sort donc dans pas mal d’endroits en Direct-To-DVD. Mais en dehors de tout cela, que vaut réellement ce film d’action ?

Mel Gibson est un voleur américain qui essaie de passer la frontière mexicaine avec son magot, se fait arrêter par des flics pas très honnêtes qui l’envoient pour le faire taire dans une « jolie » prison mexicaine. Difficile pour un « Gringo » qui, en plus, ne parle pas très bien la langue du coin. Mais Mel n’est pas totalement idiot et en a vu d’autres. Il va essayer de faire son trou, sauver le gosse sympa-thique et sa maman assez jolie, tout en essayant de récupérer son argent et sa liberté.

Bas les masques directement ! Ce n’est pas le film qui va faire revenir Mel Gibson sur le devant de la scène. Car, malgré un

enfant tout mignon, une reconstitution très réussie d’une prison mexicaine et un acteur principal en forme, cela reste un film créé autour d’un seul acteur, dans un rôle taillé à sa mesure. Les autres personnages ne sont d’ailleurs pas exploités : Mel Gibson est la vedette et personne ne lui fait de l’ombre.

Bon film d’action au happy end facile, Get the Gringo se laisse regarder sans déplaisir mais retourne dans l’oubli sitôt que le générique défile. Mel, quand est-ce que tu reviens ? Vraiment cette fois car, il est loin ton succès des années 80-90.

Get the Gringodʼ Adrian Grunberg

sortie le 7 Novembre 2012

Action (95ʼ)

Avec Mel Gibson, Dolores Heredia, Kevin Hernandez

Loic Smars

Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts

10

✎ Film à l’affiche actuellement

Page 11: Le Suricate - Sixième numéro

Sorti le 10 octobre dernier, Ted est l’une des plus grandes surprises de l’année. L’histoire nous mène dans la vie de John Bennett, un petit garçon qui fait le vœu d’avoir comme ami un ours en peluche plus vrai que nature. Pendant la nuit, son rêve devient réalité, Ted s’anime et devient le compagnon de jeu de l’enfant. Mais voilà, ce qui devait être un beau conte de fée se transforme en cauchemar, car nos deux compagnons grandissent et la cohabitation devient difficile, surtout avec un ours dépravé et mal élevé comme Ted.

Comme nous l’avions annoncé dans nos précédentes éditions, Mark Wahlberg avait surpris tout le monde en imaginant cette histoire d’ours en peluche vivant, à commencer par sa femme. Pourtant, dès les premiers plans du film, on est litté-ralement emporté vers une autre di-mension, à l’opposé des comédies niaises pour teenagers américains. Fini les gen-tillesses et autres bondieuseries, voici venu le temps de la franche rigolade, de l’ironie et du politiquement incorrect. Ted, c’est une comédie pour les jeunes adultes qui ravira les amateurs d’humour gras et

les pourvoyeurs de références cinéma-tographiques.

Le réalisateur Seth MacFarlane a visé juste en nous installant un duo dont l’ours est le leader. Ce basculement hiérar-chique dévie le regard du spectateur vers ce personnage animé et fait passer les acteurs pour des faire-valoir. De cause à effet, Mila Kunis et Mark Wahlberg sont mis à l’écart et avancent en sous-régime dans ce long métrage. Inutile de se rendre dans les salles pour admirer les deux comédiens car leurs rôles respectifs sont finalement sans importance. Dans ce récit, seuls Ted et son franc parler comptent.

Au final, on a été vraiment surpris par la qualité de cet ovni du cinéma. Les gags s’enchainent bien et nous ont fait passer un agréable moment. Seul bémol, la deuxième partie du film est moins rythmée que la première car elle est trop axée vers le mélodrame. Un film à voir absolument.

Tedde Seth MacFarlane

sortie le 10 octobre 2012

Comédie (107ʼ)

Avec Mark Wahlberg, Mila Kunis, Joel McHale,

Giovanni Ribisi Matthieu Matthys

Olivier Megaton, c’est le cinéaste à la mode dans la famille de Luc Besson. Il faut avouer que le réalisateur français n’en est pas à son coup d’essai avec ce deuxième volet de la saga Taken, car l’homme a déjà rapporté une somme non négligeable à ses producteurs grâce à deux films en particulier, Colombiana et surtout Le Transporteur 3. Mais, si ces longs-métrages d’action ont bien fon-ctionné, ce n’est pas pour autant qu’ils reflétaient l’originalité scénaristique. Hélas, Taken 2 n’échappe pas à la règle et nous propose une heure et demi d’action à l’américaine agrémentée d’un scénario farfelu et surtout, complètement dénué de suspense.

Pour ce second opus, direction la Turquie où Bryan Mills, ex-agent secret, se retrouve en compagnie de son ancienne femme et de sa fille venues toutes deux lui rendre visite. Mais la mafia albanaise, à qui l’homme avait fait la chasse quelques années plus tôt, est bien décidée à se venger en profitant du dédale de rues que constitue Istanbul.

N’y allons pas par quatre chemins, Taken 2 est une suite sans réel intérêt. De

surcroit, cette histoire de vendetta à l’albanaise n’a été créée que dans le but de ravir la « middle class » américaine, avide de ce genre de film. Pour preuves, les incohérences se multiplient honteu-sement comme dans le langage utilisé par nos chers et tendres mafieux, discutant entre eux en anglais puis en albanais et, comble de l’absurdité, se saluant en arabe. Enfin, que dire des appels télé-phoniques qui nous montrent que dans la fiction, il fait jour dans le monde entier au même instant, de quoi résoudre les problèmes de décalage horaire.

En résumé, ce film n’est pas du niveau du premier opus, bien mieux ficelé. Si ce n’est pour se distraire, inutile de le voir, et encore moins d’aller voir le troisième épisode qui est déjà en préparation. Hormis cela, on fustigera également les mouvements épileptiques de la caméra qui ne servent qu’à masquer l’inaptitude de Liam Neeson à fournir des scènes de combat rapides et réalistes.

Taken 2dʼOlivier Megaton

sortie le 3 Octobre 2012

Action (98ʼ)

Avec Liam Neeson, Maggie Grace, Famke Janssen,

Leland Orser Matthieu Matthys

13 novembre 201211

✎ Film à l’affiche actuellement

✎ Film à l’affiche actuellement

Page 12: Le Suricate - Sixième numéro

Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts

Films à l’horizon (sorties du 14/11)

12

Après MaiDrame

dʼOlivier Assayas

Avec Clément Métayer, Lola Creton,

Félix Armand

Région parisienne, début des années 70. Jeune lycéen, Gilles est pris dans lʼeffervescence politique et créatrice de son temps. Comme ses camarades, il est tiraillé entre un engagement radical et des aspirations plus personnelles.

Olivier Assayas renoue un peu avec lʼunivers de son premier film, lʼeau froide, un film autobiographique. Quʼest-il arrivé après les révoltes étudiantes de la fin des années 60? Olivier voulait faire vivre au spectateur cette époque qui était celle de son adolescence. Un retour aux sources salué dans les festivals.

Diana Vreeland, une personnalité hors norme, brillante, excentrique, aussi charmeuse qu'impérieuse. Rédactrice en chef du Harper's Bazaar puis de Vogue, elle régna 55 ans durant sur la mode et éblouit le monde par sa vision unique du style.

Pour les fans de documentaires en tous genres, ou tout simplement pour les amateurs de mode, ce film sʼinscrira dans leur vidéothèque. Maintenant, est-il utile de voir celui-ci dans une salle de cinéma ? À vous de juger. Néanmoins, nous sou-tenons lʼidée.

Après avoir purgé une peine de prison de 7 ans, Rudy Vandekerckhove a en vue un objectif bien précis: retrouver du travail comme réparateur de machines à laver et - plus important encore - se rapprocher de la famille qu'il a laissée derrière lui.

Les films flamands abondent ces derniers temps et sont voués à un avenir prometteur. Peter Monsaert nous dépeint ici la misère sociale dʼun homme fraichement sorti de prison. Un tableau qui offre à la fois beaucoup de sensibilité mais égale-ment une montagne dʼémotion. Un film à voir si lʼon aime les films belges.

OfflineDrame

de Peter Monsaert

Avec Wim Willaert, Anemone Valcke

Diana VreelandDocumentaire

de Lisa Vreeland

Avec Diana Vreeland

Pas vus!

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Films à l’horizon (sorties du 21/11)

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The BayScience-Fiction

de Barry Levinson

Avec Kristen Conelly, Christopher Denham,

Jane McNeill

La petite ville côtière de Chesapeake Bay doit sa prospérité à lʼélément aquatique. Lorsque deux biologistes français relèvent un affolant niveau de toxicité de l'eau et tentent dʼalerter le maire, ce dernier refuse de semer la panique dans sa paisible cité.

Voici le footage horrifique de Barry Levinson, le réalisateur qui nʼa plus vraiment fait de film valable depuis Sleepers, en 1996. On attendait donc ce nouveau film avec des pincettes. Nʼayant pas eu le temps dʼaller le visionner, on vous recommande néan-moins la plus grande prudence con-cernant cet opus.

Dans une mégalopole, la police a le pouvoir de juger, d'emprisonner et d'exécuter tous les individus identifiés comme des possibles criminels.

La moyenne dʼâge des rédacteurs du magazine nʼest pas très élevée. Pourtant, nous sommes arrivés à la conclusion que nous avions déjà vu ce film. Et pour cause, il sʼagit dʼun remake du piètre film de Danny Cannon, avec Sylvester Stallone. Malgré cela, celui-ci est plus fidèle à lʼunivers de la bande dessinée.

Dans les Landes, on arrange les mariages pour réunir les terrains et allier les familles. Thérèse Larroque devient Madame Desqueyroux ; mais cette jeune femme aux idées avant-gardistes ne respecte pas les con-ventions ancrées dans la région.

Ce film français légèrement nom-briliste, où le réalisateur se complait à nous montrer la France profonde, est tiré du roman éponyme de François Mauriac. Cette histoire, somme toute originale, avait déjà été portée à lʼécran en 1962 avec Emmanuelle Riva et Philippe Noiret. Un film de plus donc.

Thérèse Desqueyroux

Dramede Claude Miller

Avec Audrey Tautou, Gilles Lellouche

Dredd 3DScience-Fictionde Pete Travis

Avec Karl Urban, Olivia Thirlby, Lena

Headey

Alina revient d'Allemagne pour y emmener Voichita, la seule personne qu'elle ait jamais aimée et qui l'ait jamais aimée. Mais Voichita a rencontré Dieu et en amour, il est bien difficile d'avoir Dieu comme rival.

Nous avions également été convié à voir ce film. Mais faute dʼenvie, nous nʼy sommes pas allés. Il faut dire quʼavec un pitch aussi peu enthou-siaste et une réalisation roumaine, il y a de quoi se méfier. Mais bon, il faut faire confiance à Cannes qui lui a décerné le prix dʼinterprétation fémi-nine.

Au-delà des collines

Dramede Cristian Mungiu

Avec Cosmina Stratan, Cristina Flutur

Pas vus!

Un découvreur de talents spécialisé dans le baseball voit sa vie basculer avec la perte progressive de sa vue. Il décide pourtant de faire un dernier voyage à Atlanta, accompagné de sa fille, à la recherche d'un talent prometteur.

Après Brad Pitt dans Le Stratège, cʼest Clint Eastwood qui sʼattaque au monde du baseball. Ce film marque son retour à lʼécran depuis Gran Torino qui devait être son dernier film en tant quʼacteur. À noter que Clint a été un véritable joueur de baseball dans sa jeunesse dans la ville dʼAtlanta, ville servant de cadre au film.

Back in the GameDrame

de Robert Lorenz

Avec Clint Eastwood, Amy Adams, Justin

Timberlake

13 novembre 2012

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l’actu cinéma

C’est le nouveau film des studios Disney qui régale l’Amérique et devrait, selon toutes vraisemblances, en faire de même dans nos contrées où sa sortie est prévue pour le 5 décembre prochain. Les Mondes de Ralph vous emmène dans l’univers du jeu vidéo. Dans ce nouveau film, l’histoire suit la vie de Ralph la casse, héros d’un jeu vidéo où le seul but est de tout casser. Mais voilà, Ralph n’aspire qu’à une seule chose : que le monde entier l’aime.

Au départ, la production voulait réaliser un dessin animé en «pixel art» 8-bits, c’est-à-dire pixeliser très fortement les images comme les jeux d’arcade d'antan. Mais, les enfants n’étant pas habitués à ce genre de format, il a été abandonné au profit d’un dessin d’animation standard. Au final, l’univers ressemble fort à ceux de Donkey Kong ou Super Mario donnant un rendu très nineties au dessin animé. En outre, rien n’a été laissé au hasard ou pris à la légère. De fait, le long métrage compte pas moins de 188 personnages alors que les Disney tournent en moyenne avec cinquante personnages.

Les Mondes de Ralph, bien travailléVoici tout juste 70 ans, Michael Curtiz sortait le film Casablanca en pleine Seconde Guerre mondiale. À l’épo-que, le film avait amassé les foules et avait connu un succès indiscutable. Les deux rôles principaux, incarnés par Humphrey Bogart et Ingrid Bergmann, avaient propulsé les acteurs au rang de stars mondiales et éternelles. Encore de nos jours, le film est considéré comme l’un des trois plus grands chefs d’œuvres du cinéma américain avec Le Parrain et Citizen Kane.

Il n’en fallait pas moins pour donner l’envie aux cinéastes de réaliser une suite. Après de nombreux échecs d’adaptations ou de suites, Casablanca pourrait connaitre une suite sous la houlette du très influent Cass Warner, membre de la famille propriétaire des studios du même nom. Cette suite, intitulée Return to Casablanca, se basera sur le scénario écrit de la main d’Howard Koch, le scénariste du premier opus. L’histoire, quant à elle, nous plongera dans la vie du fils des deux héros. Celui-ci se rendra au Maroc afin de retrouver son père, Rick Blaine, disparu de la circulation pendant la Seconde Guerre mon-diale.

Après avoir longtemps refusé, les studios Warner seraient enclins à accepter cette production sous ré-serve de trouver un réalisateur con-vainquant.

«Return to Casablanca»70 ans plus tard

S’il y a bien une franchise dans le monde qui a accumulé un nombre incal-culable de fans, c’est bien celle de Star Wars. Des fans qui n’hésitent pas à scruter les informations cinématographiques à la recherche d’une possible suite aux aventures inter-galactiques des jedis et

autres combattants futuristes. Le 30 octobre dernier, Disney a annoncé qu’il rachetait la société LucasFilm, propriétaire des droits de la saga, pour un montant de 4,05 milliards de dollars. Dans la foulée, Disney a annoncé qu’un septième film verrait le jour en 2015 et qu’un nouvel épisode pourrait sortir tous les deux ou trois ans.

Après avoir racheté Pixar et Marvel, Mickey se mue petit à petit en Picsou.

Disney rachète LucasFilmBox office US

1. Wreck-it-Ralph

2. Flight

3. Argo

4. Man with the Iron

5. Taken 2

6. Cloud Atlas

7. Hotel Transylvania

8. Paranormal Activity 4

9. Here comes the B.

10. Silent Hill 3D

DVD - Blu ray The Amazing Spiderman de Marc WebbAbandonné par ses parents lorsqu’il était enfant, Peter Parker a été élevé par son oncle Ben et sa tante May. Il est aujourd’hui au lycée, mais il a du mal à s’intégrer. Comme la plupart des adolescents de son âge, Peter essaie de comprendre qui il est et

d’accepter son parcours. Amoureux pour la première fois, lui et Gwen Stacy découvrent les sentiments, l’engagement et les secrets.

M.M.

M.M.M.M.

13 novembre 2012

Source : Box Office Mojo

Du 2 au 8 novembre 2012

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Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts

Ramdam 2013 : le festival qui dérangeLe suspens plane sur la programmation de la 3e édition du Ramdam Festival !

Du 15 au 22 janvier 2013 se déroulera le Ramdam Festival à Tournai, lieu de rencontre cinéma-tographique très attendue des Tournaisiens. Pour cette nouvelle année, les organisateurs mettent les petits plats dans les grands afin d’améliorer la qualité de l’événement et l’espace dédié aux festivaliers. Un grand nombre de films seront projetés et des séances supplé-mentaires seront ajoutées les samedis et dimanches matin avec en prime un petit déjeuner !

Actuellement la programmation des films n’est pas définie. Un travail de sélection va être réalisé afin de proposer aux spectateurs des œuvres de qualité en version originale. Néanmoins, les organi-sateurs ont pu dire qu’ils espéraient avoir le dernier film du réalisateur Mexicain Michel Franko, Después de Lucía, primé lors de la dernière édition cannoise à Un Certain Regard. « Le suspens est permanent, on n’est jamais sûr que le film sera disponible pour la program-mation » dira Monsieur Winberg directeur de No Télé et président de l’ASBL du Ramdam Festival.

Pour faciliter l’accès au Festival, un Pass sera en vente au prix de 40 euros (contre 30 euros l’année dernière) sous forme d’une carte qui permettra un retrait des billets aux caisses automatiques. Les déten-teurs du Pass seront invités au gala d’ouverture et au drink de clôture du festival. L’espace festivalier se tiendra dans le Business Center officiel d’Imagix qui permettra un accueil jusqu’à 500 personnes sans oublier la présence quotidienne de la chaine de télé-vision tournaisienne « No Télé ».

Les organisateurs ont voulu rendre le Ramdam plus accessible aux amou-reux du cinéma en les conviant aux soirées VIP…

Comme l’année dernière, le concours Ciné Pocket dédié aux étudiants en dernière année d’humanité et en supérieur sera organisé. L’objectif reste le même, à savoir réaliser un court métrage avec la caméra d’un GSM. La thématique de cette année sera la « caméra cachée ». Ce concours est une initiative de l’agence culturelle « culture point wapi » et de Ciné Pocket. Une collaboration avec les écoles d’art de la région est en cours afin d’élaborer un générique pour le Festival et la création des trophées des remises de prix. Cela dans le but de les amener à participer à la vie culturelle de la région.

Le Ramdam promet de belles ren-contres cinématographiques de qualité !

Vincent Lannoo, réalisateur belge en plein essor, fait honneur de sa présence au Ramdam

Pour commencer cette 3e édition du Ramdam Festival, une séance de prélancement s’est tenue le 8 novembre avec le dernier film de Vincent Lannoo « Au Nom du Fils ». Réalisateur, producteur et actrice (Astrid Whettnall) étaient présents afin de présenter le film aux tour-naisiens venus nombreux.

Au Nom du Fils est le 5e long métrage du réalisateur qui, en dix ans, a su s’imposer dans le petit monde du cinéma belge. Vincent Lannoo a écrit son dernier film avec Philippe Falardeau et signe une œuvre résolument décalée sur

fond de drame social. Au Nom du Fils c’est l’histoire d’une femme de foi dévouée, Elisabeth, qui anime une émission sur la radio Espace chrétien et qui voit son univers se consumer lorsqu’elle est confrontée au suicide de son fils et à la pédophilie des prêtres. Depuis toujours enfermée dans sa foi et ses croyances, elle va devoir se questionner sur le sens qu’elle a donné à sa vie et ses fondements. Elle va alors entamer une véritable guerre contre l’hypo-crisie de l’Eglise catholique qui passe sous silence les actes inadmissibles de ses prêtres. De la foi envers l’Eglise nait une rage sans limite. Une véritable vendetta s’opérera au nom du fils disparu.

Vincent Lannoo réalise un film très singulier sur un thème sensible qui a fait trembler la Belgique à savoir la pédophilie chez les prêtres. A la fois excessif et jubilatoire, il a souhaité aborder cette problématique de ma-nière personnelle sans pour autant tomber dans les clichés. « Suite aux affaires en Belgique, j’ai eu l’impression d’un silence judiciaire étrange. C’est le job de l’artiste d’exprimer les choses à sa façon ». L’accent sera mis sur le rôle de l’actrice principale et sur sa capacité à se remettre des drames qui l’ont touchée. Il y a une volonté du réalisateur de démontrer que faire justice soit même n’amène rien de positif.

Vincent Lannoo réalise un film contre les extrêmes, les déviances et les silences de l’Eglise sur la pédophilie avec une mise en scène excellente et un très bon casting.

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Stellina Huvenne

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www.ramdamfestival.be

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15 > 22 JANVIER 2013

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Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts

Festival des Libertés, les bons choixLe Festival des Libertés a une nouvelle fois attiré les foules entre le 18 et le 27 octobre

Pour cette année, le Festival des Libertés a choisi de traiter et de décliner sous de nombreuses formes le sujet de l'antécrise. En cette période de tourments, le Festival tente de mettre l'accent sur, non pas la crise elle-même, mais bien sur la façon dont elle pourrait nous mener à revoir nos opinions politiques, à reconsidérer nos systèmes éco-nomiques, à repenser la question de la liberté, de la solidarité.

Premier round avec Call me Kuchu.

Il est bien triste de se rendre compte que la question de l'homosexualité est toujours une question tendue dans certains pays qui refusent et stigmatisent cette sexualité "du diable". Tout au long du film, je reste effarée par le discours que tout un pays, l'Ouganda, tient à propos de ces Kuchu, ces folles. Un retour au Moyen-Age et à la chasse aux sorcières. Véritable chasse, le gouvernement pousse à la délation, utilise le parjure, l'humiliation, la répression, la peur. Torquemada serait fier de tout cela. Mais cela n'est pas le vrai propos du film, non, le vrai propos est bien le combat d'une communauté homosexuelle, l'espoir et la force qui transparait. L'Ouganda tente de faire passer une loi qui ferait de l'homosexualité un délit punissable de mort. David Kato, le premier ougandais homosexuel à s'assumer comme tel, et quelques autres activistes vont mener leur propre croisade pour faire abroger cette loi. Un film émouvant et drôle. Le duo gagnant en quelque sorte, ce qui fait la réussite du Festival. Des films poignants qui ne se départissent jamais de l'espoir et de l'humour qui font tourner en mieux le monde.

Second round avec Speed, in search of lost time.

Changement de ton, changement de combat. Cette fois-ci on ne se bat pas contre l'homme et sa bêtise mais contre une force qui fait tourner le monde, qui nous asservit, qui nous stresse de plus en plus : le temps.C'est Florian Opitz que nous allons suivre dans sa quête du temps. Tout aussi perdu que nous face à cette question.

Ce qui fait l'originalité de ce docu-mentaire c'est le traitement du sujet. Il aurait été simple de nous proposer diverses solutions pour gérer son temps mais Florian Opitz préfère nous emmener à travers le monde à la rencontre de gens qui tentent de trouver leur temps à eux.On passe du séminaire sur "com-ment gérer son temps", au psy-chologue qui nous parle du burn-out à la City et ses traiders ultra pressés pour arriver en haute montagne par-mi les fromages et les vaches, sans oublier le Bhoutan et son Bonheur national brut (BNB).

Pourquoi le temps nous échappe? Pourquoi le temps c'est de l'argent? Pourquoi doit-on toujours aller plus vite? Pourquoi les machines vont finir par devenir le mètre-étalon de notre temps?Vertige des machines, vertige de la technologie, vertige des trains qui vont de plus en plus vite. Il y a ceux qui tentent de suivre et puis il y a ceux qui ont décidé de trouver le frein à main. Il reste à savoir dans quel camp nous voulons être, cela ne tient qu'à nous.

Troisième et dernier round avec Five Broken Cameras.

Ah mon dieu, quel documentaire, quel film, quel regard !

2004, à Bil'in, un village de Cis-jordanie, le quatrième d'une famille

nait enfin. Pour fêter l'événement, les amis d'Emad, le père, lui offre sa première caméra.

Dès lors, il va tout filmer, tout. Sa famille, sa vie, le mur qui peu à peu vient modifier le paysage, la violence, les balles, les rires, l'espoir, l'injustice. Documentaire familial, documentaire engagé, Five Broken Camera est tout cela et plus encore (selon la formule consacrée, presque éculée). Emad va filmer l'arrivée des colons juifs, les débuts de la résistance, la lutte qui prend de l'ampleur, la violence qui augmente ainsi que les arrestations et les meurtres, il va filmer la résistance pacifique du village et de ces gens qui ne demandent qu'à garder leur terre, sans chercher plus.

Rester de marbre quand on voit les soldats israéliens se battre à coup de mitraillette, de bombes lacrymo-gènes, de balles contre ces villageois se battant à coup de paroles, d'actes de résistance ingénieux et cocasse fut un exercice des plus difficiles. Je ne compte pas les fois où j'ai eu l'envie de crier ou de cogner l'écran. Emad nous montre donc un conflit avec l’œil de celui qui le subit. Le parti est pris, le spectateur se sent inexorablement mêlé à cette histoire. Cinq caméras cassées pour conter de manière brutale, frontale un conflit qui me paraissait lointain jusqu'à ce que je vois ce film. Le conflit israélo-palestinien a pris un visage humain.

Comme depuis le lancement de cette compétition de documentaires, le dernier film du festival est l'occasion de remettre les prix. Et chaque année, le jury fait le pari de pro-grammer en dernier le documentaire qui remportera le grand prix du festival. Pari gagné encore une fois.

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Elodie Kempenaer

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Concert

A l’occasion de la sortie de son nouvel album «Silverthorn» et de la tournée pour promotionner celui-ci, les seigneurs de Floride étaient au Trix d’Anvers ce mardi 6 novembre. Voici un compte-rendu de cette soirée

particulière et de ce nouvel album tant attendu par leurs fans depuis l’arrivée du nouveau chanteur.

«Que s’est-il passé?» Voilà bien une question que beaucoup de fans ont dû se poser lors du départ du chanteur emblématique, Roy Khan, l’an passé. Tout avait commencé pendant la dernière tournée. L’homme se refermait de plus en plus sur lui-même, souffrant de plus en plus de dépression. Le rythme effréné des tournées ayant usé peu à peu son envie de chanter, Roy préféra dans un premier temps faire une pause et retrouver les siens. Il est vrai que, même si le groupe flirte de plus en plus avec la gloire, le rythme qu’il s’impose nécessite beaucoup de concessions et cela avait déjà conduit à l’abandon de Glen Barry. On se souvient du besoin du bassiste à revoir sa famille davantage plutôt que de jouer les rockstars à travers le monde à la recherche d’une reconnaissance éphémère.

Décidément, pour certains, rien ne remplace le bien-être de sa petite famille. Et cette fois encore, tout comme ils l’avaient fait pour Barry, les membres du groupe ont respecté la décision de Khan, lorsque celui-ci a déclaré vouloir finalement se retirer du groupe et du milieu de la musique en général. Néanmoins, si le problème du bassiste fut assez facile à résoudre avec l’arrivée de Tommy Karevik, celui de remplacer Khan fut de toute évidence une autre affaire. Il suffit d’écouter un seul morceau du groupe pour comprendre immédiatement que mise à part la musique baroque qui est toujours mise en avant dans les compositions, l’essentiel de Kamelot est cette voix! Khan n’est pas n’importe quel chanteur! Ayant une formation classique, il était chanteur d’opéra avant de rejoindre Kamelot dans les années 90.

Et finalement, presque tout reposait sur lui. Sa prestance, son regard, ses gestes, tout en lui représentait Kamelot. Il était en quelque sorte l’identité du groupe. Quelqu’un qui sait captiver et raconter les épopées les plus fantastiques aux travers de ses textes tous plus imagés les uns que les autres. Avec Khan comme ambassadeur, Kamelot vivait avec l’assurance que rien ne viendrait perturber l’harmonie qui régnait depuis plusieurs années.

Autant dire que les questions fusèrent après ce départ quand à l’avenir du groupe. Avaient-ils leurs chances de survivre à cela? Et surtout, comment remplacer Roy Khan? Qui aurait le charisme, la voix et saurait permettre à la formation de regagner la confiance de ses fans?

Après des mois d’hésitation et de recherches intensives, le choix se porta finalement sur le chanteur de Seventh Wonder, .... Aussitôt introduit dans le groupe, celui-ci assurera donc les prestations vocales du nouvel album «Silverthorn». Un album qui symbolise ici bien plus qu’une simple galette à ajouter aux autres. Ce disque représente

aussi l’arrivée d’une ère nouvelle pour le groupe et beaucoup de fans attendaient ce nouveau chanteur au tournant. Il est vrai que remplacer quelqu’un d’aussi important est un défi assez hardu et qui demande énormément de rigueur. Mais ayant une voix assez ressemblante à celle de Khan, Karevik parvient à se fondre dans Kamelot d’une façon assez subtile. A tel point que l’on arrive à oublier parfois que ce n’est plus le même homme qui mène la barque!

Non, décidément, la voix n’est pas vraiment le souci majeur de ce nouveau disque.D’ailleurs parlons-en de ce «Silverthorn»...

L’ article

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: l’heure d’une ère nouvelle...?

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«Silverthorn» ou « Epine d’Argent», est un album concept. C’est à dire que tous les morceaux sont composés autour d’une idée, d’un récit. Ici, le thème est celui d’une jeune fille nommée Jolee, qui meurt tragiquement dans un accident dont sont témoins ses deux frères.

Ce disque est le 10ème du groupe. On y retrouve douze morceaux bien imprégnés par le style qui a fait la renommée de Kamelot. Il y a bien entendu beaucoup de chants lyriques tout au long de l’album, des riffs de guitare de Thomas Youngblood très bien équilibrés avec l’ensemble de cordes. Cassey Grillo matraque toujours sa batterie avec vigueur, nous proposant son attirail de rythmes soutenus par une double-pédale persistante. Seul le chanteur a changé. La nouvelle voix de Kamelot s’appelle donc désormais Tommy Karevik, un chanteur ayant une voix très proche de celle de Khan et qui semble correspondre parfaitement au groupe.

A la première écoute, on est d’ailleurs impressionné par ce clone qui semble très bien maîtriser les subtilités vocales de son prédécesseur. Le disque commence avec «Manus Dei», une introduction sur fond de rythmes militaires et de chants lyriques. Quand on écoute ces int roduct ions, on a souvent l’impression d’entendre de la musique dest inée à un f i lm d’aventure racontant l’épopée d’un grand héros de l’Antiquité. Kamelot a toujours apporté beaucoup de soin dans ses arrangements. Il y a donc toujours une introduction pour présenter le thème de l’album et faire monter l’ambiance. Toutefois, le fait de répéter chaque fois ce schéma essouffle l’effet de surprise

que l’on a ressenti dans les premiers albums. Hormis cette parenthèse, le reste de l’album est de très bonne facture.

«Sacrimony (Angel of Afterlife)», la seconde plage de cet opus, donne le ton et nous amène dans l’univers enchanteur et mystérieux de Kamelot. On y retrouve une guitare qui varie entre power chords très puissants et effets wha-wha. La batterie très présente mène la danse (comme souvent dans les morceaux de Kamelot). La fin du morceau par contre semble un peu longue et aurait peut-être gagné à se perdre en fade-out. Somme toute, c’est un morceau assez typique du groupe et qui peut avoir le pouvoir de rassurer d’un premier abord les fans un peu déroutés par le départ de Khan.

«Torn» est aussi intéressant de par son orchestration orientale. Kamelot amène souvent cette sonorité dans ses albums avec beaucoup de subtilité. On a d’ailleurs un break très chouette avec les cordes qui prennent le dessus, et qui est suivi d’un redoutable solo de guitare. Thomas Youngblood y fait des phrasés très techniques mais néanmoins très mélodieux.

Bien entendu, on a aussi droit à des balades avec «Song for Jolee» entre autres. Mais celle-ci ressemble sans doute un peu trop à d’anciennes balades à mon goût. La suivante, «Veritas» (rien à voir avec les magasins de bobonnes), relève bien le niveau. Encore une fois, Youngblood s’est démené pour trouver des riffs pertinents et cela paie au final.

La chanson éponyme est aussi très bien placée. On y entend des

progressions d’accords, des changements de rythmes très bien placés. Puis... un break... et même plus qu’un break. Tout à coup, tout ralentit, et on entend alors des enfants chanter sans réelle conviction. Un moment qui fait un peu bizarre quand on est habitué à la force du groupe.

Dans «Prodigal Son», on a aussi droit a une longue introduction sous forme de chant religieux suivit d’une chanson un peu molle pas très captivante... Heureusement cela se réveille au solo (à 3min. 30 pour ceux qui s’ennuient. Voilà enfin un bon riff menaçant comme sait en sortir Youngblood. Comme une délivrance, ce passage ramène enfin le morceau dans le droit chemin. Paradoxalement, on oublie presque l’introduction ennuyeuse tellement ce titre paraît comme le meilleur de l’album! Comme je vous le disais au début de cette analyse, ce n’est pas le changement de chanteur qui choque dans ce nouvel album. Le petit hic que l’on note, c’est que parfois, les compositions sont un peu faibles et que l’on a pas vraiment le sentiment que le groupe a évolué. (sentiment déjà ressenti depuis Ghost Opera) On a aussi perdu l’habillage sonore des chansons qui amenait une ambiance particulière à chacunes d’elles. Toutefois, certains invités apportent ça et là un petit plus de temps en temps. Parmi eux, on remarque la présence de Luca Trulli, Alissa White-Glutz ou encore Sascha Pater.

Un album donc qui n’est pas mauvais, mais qui n’apportera rien de bien neuf dans la discographie du groupe.

13 novembre 201221

Notez que la version «Deluxe» de l’album comporte des bonus très intéressants. Il y a l’album en version digipack, le cd «Bonus» reprenant l’album en version instrumentale augmenté d’un titre bonus,le livre qui raconte l’histoire dont il est question dans l’album ainsi qu’un poster du groupe

SPV/Steamhammer records

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Tapez pour saisir le texte

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Texte et photos par Christophe Pauly

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Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts

Interview

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Down, de l’ombre à la lumière

Les cinq bonhommes de Down étaient à l’Atelier de Luxembourg ce 27 octobre pour un concert explosif! Au fil des ans, la formation menée par Phil Anselmo (ex-Pantera) s’est fait un nom dans le sludge metal. Nous avons pu rencontrer Pat (basse) et Jimmy (batterie) afin de leur poser quelques questions sur le nouvel EP et la tournée qu’il mènent pour le moment en Europe.

Salut, Jimmy et Pat! Merci pour cette interview!

Merci à toi, mec!

Comment se passe cette tournée en Europe?

Jimmy: Ca se passe super bien! On a un très bon retour, on voit bien que les jeunes ont l’air de bien accrocher et chantent nos nouvelles chansons,...

Cette date (comme beaucoup d’autres) est sold-out. Ceci dit, le lieu est assez petit...

Pat: Oui, cela permet aussi au public de partager plus de choses, plus de passion et d’avoir une intimité que l’on a pas ailleurs.

Votre nouveau disque intitulé «Purple EP» vient de sortir. Comment vous est venue l’idée de faire 4 mini-albums plutôt qu’un album complet?

Pat: Cette idée venait au départ de Pepper (l’un des guitaristes). De plus, (comme Phil nous l’a suggéré) il était beaucoup plus facile de créer six chansons que d’en faire dix ou douze pour plusieurs raisons.Cela permet de créer rapidement et de proposer plusieurs styles que nous avions fait par le passé.

Mais ce n’est pas vraiment appelé le «Purple EP»... En réalité, il n’a pas vraiment de nom! (rires)

Jimmy: Les gens ont commencé à l’appeller «EP1». Puis Pepper a fait cette pochette avec la grande croix noire.. La presse devait avoir un nom et donc voilà d’où vient cette appellation... Mais tu peux l’appeler comme bon te semble! (This EP, THE EP,..) (rires)

Plus sérieusement, je pense que c’est un très bon concept. Au final, les quatres disques formeront un tableau global de ce que l’on sait faire.

Comment ça se passe en studio? Est-ce que vous venez chacun avec des idées à proposer au groupe ou est-ce que vous préférez créer uniquement en groupe ?

Jimmy: Les deux!

Pat: Quand ils ont fait appel à moi avant le dernier EP, j’ai dû apprendre quinze chansons en deux semaines avant de les jouer ensemble en live.Puis on est allé en studio. et comme j’étais le nouveau, j’ai dû faire mes preuves. On a fai t des jams

ensemble, et tout a rapidement fonctionné.

Jimmy: On a beaucoup de respect au sein du groupe. On écoute les idées de tout le monde.. Il n’y a pas de chanson pré-écrite.

Pat, tu es arrivé récemment suite au départ de Rex. Te sens-tu intégré au groupe à présent?

Pat: Oui, bien sûr!

Jimmy: Pat est arrivé durant le processus d’écriture et a su apporter son style. Il joue avec ses doigts, comme un «vrai» bassiste. Il ne se contente pas de suivre les riffs.Il apporte quelque chose de différent.

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C’est important pour un batteur car nous connaissons parfaitement les chansons et on a pas besoin de se concentrer de façon intensive pour les jouer.

Pat, quelles sont tes influences?

P: Il y a quelques bassistes-clés qui m’ont influencé comme Pete Way de UFO , Cliff Burton de Metallica,...Quelques-uns du jazz aussi... j’aime une large gamme de styles en fait...

Comment voyez-vous ce projet à présent? Est-ce encore un projet parallèle, ou est-ce votre groupe à temps -plein?

J: C’est devenu la priorité de tous. On a tous différents groupes, on est très occupés. Mais on veut laisser la priorité à celui-ci. On partage tellement de choses ensemble que nous voulons jouer le plus possible.

Pepper a bien entendu fait la pochette de cet EP. Est-ce que ce sera encore le cas pour les autres disques?

J: Certainement, il a ce concept qu’il maintient depuis le début. On lui donne carte blanche. Même pour les t-shirts.C’est devenu très reconnaissable au fil du temps...P: oui un peu notre marque de fabrique ! (rires)

Est-ce que vous prévoyez de revenir bientôt?

J: Oui, je sais que nous avons prévu de faire quelques festivals en Europe cet été. Donc on reviendra à coup sûr! On aime toujours faire les festivals par ici comme le Hellfest par exemple.

Super! Merci pour cette interview, rendez-vous cet été!

P: Merci à toi!J: A bientôt!

Propos recueillis par Christophe PaulyPhotos du concert à l’Atelier de Luxembourg par Christophe Pauly

13 novembre 201225

Page 26: Le Suricate - Sixième numéro

Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts

Concert

GiedRe de passage au Salon

Silly, petit village perdu entre Soignies et Ath accueille dans Le Salon (un café-concert du coin) de nombreux artistes plus ou moins connus. Et ce sont Cédric Gervy et GiedRe qui m'y amènent en ce 12 octobre. La soirée affiche complet depuis plusieurs jours et à entendre les propos du patron, c'est monnaie courante.

Dans ce bar plutôt bien aménagé vous pourrez vous amasser contre une scène qui favorise l'échange entre l'artiste et le public, que du bonheur! Vous pourrez également déguster, avec sagesse et modération, la bière du coin : La bière de Silly.

C'est donc Cédric Gervy qui le premier apparaît sur scène venu avec ses peluches, son parolier et sa guitare, il n'a besoin de rien de plus pour rassembler le public. Ce prof de néerlandais reprend des airs connus et les remanie à sa sauce, y ajoutant ses paroles criantes de vérité. Il critique tantôt la société, tantôt les politiques ou la technologie. Il lance même un appel à Renaud, sur le célèbre "Manu", lui demandant de stopper la picole. Cédric Gervy sait mettre l'ambiance et est à recommander chaudement.

Vous connaissez GiedRe? Eh bien, Giedrè de son vrai nom, est une jeune femme d'origine lituanienne, qui avec son air angélique, cache très bien son jeu. Aux allures de petite fille sage, cette auteur-compositeur-interprète va vous étonner! Avant son arrivée, vos yeux ont déjà de quoi faire, un bébé décapité sur lequel pend un préservatif plein, une revue Paris Match, un portrait de caniche, des champignons, une canette de bière, et j'en passe... Ça plante le décor. Et quand on voit arriver sur scène une jeune femme aux grands yeux, à la robe arborant de vieilles fleurs et aux boucles d'oreilles en forme de cerises, on ne s'attend pas à l'entendre dire : "il y a longtemps, j'ai fais l'amour avec des gens, puis bien plus tard, j'ai eu mes premières règles et on m'a dit de faire attention car on pouvait faire des bébés avec les gens. Mais moi je veux pas, parce que les gens, heu, je ne les connais pas."

De "Pisser debout" à "Ode à la contraception" en passant par "La bande à Jacky" et "On fait tous caca", GiedRé nous emmène et nous fait découvrir ou redécouvrir son univers... À écouter, voir et revoir d'urgence.

Avant sa montée sur scène, j'ai pu poser quelques questions à cette demoiselle. Voici ce qu'elle m'a confié...

L’ article

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Bonjour,

Salut, alors dis moi, comment tu t'appelles, tu fais quoi? Comment ça va?

Après avoir été frappé pour l'avoir vouvoyé, l'interview commence...

Tu abordes des thèmes graves, sérieux sur un ton léger, plein d'humour. Qu'est ce qui t'as décidé à faire ce genre de choses?

C'est très instinctif, je n'ai jamais réfléchi. Pour m'inspirer, je regarde par la fenêtre, c'est pas plus compliqué. Je mets juste des notes dessus.

Tu as déjà fais des apparitions à la télé, une carrière dans le petit écran, tu l'envisage?

À la base je faisais du théâtre, mais ce n'est pas le milieu qui m'attire. On y a trop peu de liberté. Ce monde est dirigé par quelques personnes qui pensent savoir ce qui est bien. Mais je fonctionne aux rencontres, il ne faut jamais dire jamais.

Où te vois tu dans 5 ans?

O u u u h , m ê m e l a s e m a i n e prochaine, je ne sais pas. Je n'ai rien de prévu, je me laisse surprendre par la vie, c'est bien plus excitant!

La scène qui serait pour toi la consécration?

Je n'en ai pas vraiment, même La Cigale est mythique, Les Francos, Montreal c'etait magique. Tous les concerts ont la même importance et j'y fournis la même exigence. Je me souviens à mes débuts, un homme m'a interpelée pour me dire qu'il avait fait 600km pour me voir, et je me suis dit : Waouh ! Et voilà, à chaque concert je me dis qu'il y a peut être quelqu'un qui a fait 600km juste pour me voir.

Tu n'as pas peur d'attraper la grosse tête au vu du succès que tu connais aujourd'hui?

Si ta tête est trop grosse, tu perds ton centre de gravité, et tu tombes ! Tout ce que je vis est v ra i , les gens me donnent tellement! Regarde, Silly, concert complet... Merci, merci!

Un DVD live en préparation?

Pas en préparation non, mais j'aimerais en faire un... Quand je serai vieille, je pourrai dire: "Regardes, c'était moi". (Rires).

Tu es d'origine lituanienne, peut-on s'attendre à découvrir une chanson dans ta langue maternelle?

Je pense pas car en lituanien, tu sais, il n'y a pas de gros mots, et j'aurais du mal car j'aime les gros mots moi! (Rires). Non mais c'est vrai, en lituanien, pour insulter quelqu'un, tu dois le traiter de crapaud ou de farine non moulue.

Qu'aurais tu envie de dire à tes fans?

Merci, beaucoup beaucoup!

Merci à toi et bonne continuation!

Ben oui, à toi aussi surtout!

Texte et photos par Jérémie Piasecki

13 novembre 201227

Page 28: Le Suricate - Sixième numéro

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Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts

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Foals et le feu sacré...

Foals est l’un des groupes british les plus acclamés de ces dernières années. Ayant eu la chance d’assister à un de leur concert de l’autre côté de la Manche, j’ai pu me rendre compte de l’impact qu’avait le groupe sur le public britannique. De retour en Belgique, je me suis procuré le deuxième album du groupe, CD qui tourne en boucle dans ma chaîne hi-fi depuis lors.

Petit retour en arrière : en 2007, le groupe fait son apparition dans un épisode spécial de la série britannique Skins. Dans cette vidéo, les cinq musiciens jouaient leur titre Hummer dans une secret party organisée par les personnages de la série, péripétie qui contribua certainement à l’image dynamique et rock’n roll du groupe. Se faisant une petite place sur la scène rock anglaise, Foals sort son premier album Antidote en 2008. Bien accueilli par les critiques et le public, l’album atteignit la troisième place de l ’UK album chart . Antidote est caractérisé par un rythme très soutenu par la batterie de Jack Bevan mais aussi par des pu lsass ions régu l iè res des guitares révélant les influences min ima l i s tes des music iens d’Oxford et par un clavier qui permet au groupe d’explorer des ambiances et saveurs électroniques. La voix du chanteur, Yannis Philippakis, ne sort pas du lot mais se fond parfaitement dans l’ensemble musical.

Le plus difficile pour un groupe n’est pas de percer mais de

confirmer. Après la réussite d’Antidote, Foals se devait de sortir le grand jeu pour attirer de nouveaux fans mais surtout pour fidéliser les plus anciens. Avec le deuxième opus Total Life Forever, la mission est plus que réussie. Dans les grandes lignes, les caractéristiques du groupe restent les mêmes mais quelque chose a changé. Ce quelque chose, certains l’appellent « maturité » ou d’autres « expérimentation ». Pour ma part, je préfère utiliser le mot « génie ». Total Life Forever est un voyage à travers des sonorités bouleversantes. Plus de doute : grâce à Total Life Forever, Foals écrit ses pages dans l’histoire de la musique, en petites ou grandes lettres (l’avenir nous le dira).

Après tant d’émotion, Foals a décidé (pour mon plus grand bonheur) de ne pas en rester là. Lundi dernier, on m’a annoncé que le groupe allait dévoiler le clip d’une chanson inédite de leur prochain album le soir même. Ce jour-là, certains on dû se poser les mêmes questions que celles qui trottaient dans ma tête. Les musiciens de Foals allaient-ils se reposer sur leurs lauriers d’Antidotes et de Total Life Forever ? Leur musique allaient-elle évoluer vers une dimension encore inexplorée ? En bref, allais-je être déçu ou non par ce nouvel extrait ? Lundi 5 novembre, 22h, je découvrait que le titre Inhaler (disponible la plateforme youtube), j’ai lancé la vidéo… Je ne m’en suis toujours pas remis.

Musicien depuis près de 20 ans et collaborateur depuis de nombreux mois avec les créateurs du Suricate Magazine, je me suis permis d’initier une toute nouvelle chronique qui apparaîtra dans chaque numéro du magazine et qui traitera de l’actu musicale, sans limite ni contrainte. Pour cette première chronique, j’ai décidé de vous parler d’un de mes groupes fétiches. Pas pour le simple plaisir de parler d’eux mais pour la raison qu’ils ont dernièrement annoncé un nouvel album, Holy Fire. Le premier extrait, Inhaler, a été dévoilé il y a quelques jours.

Philippe Vincke

29 13 novembre 2012

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Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts

Née en 1969, cette chanteuse pop, folk et folk rock s’est surtout fait connaitre avec son premier album sorti alors qu’elle n’avait que 19 ans. Immédiatement, c’est le succès international avec des hits comme « Twist in my Sobriety » et « Good Tradition ». Suivront six autres albums qui, malheureusement, malgré une qualité indéniable, ne connaîtront pas le même engouement.Ce 8e opus reflète encore l’amour immodéré de la belle pour la soul et la folk. Pour se faire, elle a travaillé avec quelques-uns des meilleurs musiciens de la soul américaine et est produite par Paul Bryan (Aimee Mann, Grant Lee Phillips, Nina Nastasia), un gage de qualité supplémentaire. Ce nouvel album de Tikaram est la preuve de la multiculturalité de cette chanteuse et de son amour pour des chanteurs comme Sister Rosetta Tharpe, Dusty Springfield, Don Williams, Paul Simon ou encore Knight. Le résultat final est chaud et démontre à quel point sa voix est fabuleusement sensuelle avec un brin de groove soul.«J'ai toujours voulu écrire une chanson comme "Dust On My Shoes", qui sera le premier single et est une chanson simple sur la liberté. Le mot "liberté" devient de plus en plus important pour moi. Dans chaque choix,

chaque décision politique et morale il y a la tentative de vivre d'une manière libre. "Can't go Back" est la chanson qui résume le mieux l'esprit de cet album ... le désir de vivre dans l'instant et la tentation de revoir le passé. J'ai hâte d'y aller et commencer à jouer les nouvelles chansons pour tout le monde! » (Tanita Tikaram)Nous n’avions plus entendu Tanita Tikaram depuis 2005, et il est bon de l’entendre à nouveau dans ce cd qui élève encore un peu plus l’intensité et l’émotion dans son travail.

Nouveaux albums

Tanita Tikaram«Can’t Go Back»

V2 Records

Marc Bailly

Pour son retour dans les bacs, Garou revient avec un album de reprises pour le moins étonnant. De fait, trois années se sont écoulées depuis «Version intégrale» , son dernier album relativement axé sur l’amour et, dès lors, vers la gent féminine. Ici, tout autre registre, on reprend des tubes qui ont bien fonctionné et on les met à la sauce crooner, un style parfaitement adapté à la voix caverneuse du chanteur québécois.

Disons-le tout de suite, ce nouvel album sonne bien mieux que le précédent, trop mièvre à notre goût. Maintenant, on sera beaucoup plus pointilleux sur le fait que celui-ci n’apporte rien de nouveau dans la chanson francophone. Faire des reprises peut certainement rapporter gros au natif de Sherbrooke étant donné la qualité sonore des morceaux. Néanmoins, ce manque de nouveauté est préjudiciable à bien des égards car, lors de l’écoute, on se remémore irrémédiablement les plages originales chantées par des illustres stars de la musique comme Gilbert Bécaud, Joe Dassin, Screamin’ Jay Hawkins ou encore Gérald de Palmas. Car oui, cet album alterne les chansons anglophones et francophones avec une certaine fluidité, il faut l’admettre.

Bref, on arrive agréablement à écouter cet album douze titres dont deux sortent du lot, «I put a spell on you» et «Sur la route». A contrario, deux chansons sont beaucoup moins entrainantes et n’arrivent pas à s’extraire de leur version initiale, «Le jour se lève» d’Esther Galil et «Bad day» de Daniel Powter, sûrement trop récent pour être repris sans heurter nos tympans.

Bref, ce septième album solo marque un tournant relativement soul et jazzy dans la carrière du chanteur. Après être apparu dans le jury de The Voice, on attendait plus de celui-ci sur le plan de la création. À l’instar de cette émission populaire, Garou se contente de faire des reprises mises à sa sauce. Parions que lorsqu’il participera à Danse avec les stars, le canadien nous sortira un DVD sur ses meilleures chorégraphies.

Garou«Rythm and Blues»

Mercury Records

Matthieu Matthys

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Page 31: Le Suricate - Sixième numéro

Patricia Kaas est de retour avec un nouvel album de reprises d'Edith Piaf. Un hommage intitulé « Kaas chante Piaf » sur lequel on retrouvera des classiques mais également des titres moins populaires, et que l'artiste interprétera sur scène dans le cadre d'une tournée marathon. Patricia Kaas a souhaité s'attaquer au répertoire d'Edith Piaf, dont on commémorera les cinquante ans de la mort l'an prochain. « J'ai voulu montrer que Piaf, c'était aussi beaucoup de chansons méconnues » a expliqué Patricia Kaas. On retrouvera cependant sur ce disque les classiques « L'hymne à l'amour », « La vie en rose » et « Non, je ne regrette rien », auxquels s'ajouteront « Avec ce soleil » et « C'est un gars ». En tout et pour tout, ce sont 16 titres qui nous sont présentés ici.

Le cd débute par « Mon Dieu ». Tout de suite, on est dans le ton, dans l’ambiance. Un orchestration sublime, et puis la voix et l’interprétation de Patricia Kaas qui font tout… La partie instrumentale de « Kaas chante Piaf » a été enregistrée au mois de juin en sept jours au Air Studio de Londres avec le Royal Philharmonic Orchestra, dirigé pour l'occasion par Abel Korzeniowski. Patricia Kaas a quant à elle enregistré les voix seule dans un studio français.

Ce qui frappe d’abord à l’écoute, c’est l’utilisation d’un grand orchestre, d’une nouvelle orchestration. Peut-être même que la musique prend un peu trop de place par rapport à la voix de Patricia…

La voix plus feutrée et chaude de Patricia Kaas termine de nous donner l’impression que ce n’est pas du Piaf qui est chanté ici. Patricia Kaas parvient à réinterpréter et même à se réattribuer les titres si connus.On n’oubliera jamais Piaf, c’est certain. Elle a marqué son temps, son époque, mais je n’ai jamais vraiment accroché ni au personnage, ni à sa voix. Alors oui Patricia Kaas est très différente, mais, avouons-le, je préfère son interprétation tout en souplesse, tout en chaleur, tout en profondeur.Avant d'être un disque de reprises, « Kaas chante Piaf » est un hommage à la chanteuse défunte. Patricia Kaas se produira du 26 février au 2 mars 2013 dans la salle mythique de Bruno Coquatrix « L’Olympia », sur la même scène où on a vu Edith interpréter son célèbre titre « Non, je ne regrette rien » en 1961, succès lui évitant la faillite.

Dans la foulée, la chanteuse se lancera dans une tournée mondiale avec ce spectacle. Plus de 150 dates sont programmées, y compris dans des salles prestigieuses comme le Royal Albert Hall de Londres (où elle lancera sa tournée le 5 novembre), l'Admiralspalast de Berlin, le Carnegie Hall de New York et l'Opereta de Moscou.

Patricia Kaas«Kaas chante Piaf»

V2 records

Marc Bailly

The Devil Wears Prada (aussi connu sous le nom TDWP) est un groupe chrétien de métal hardcore américain ayant débuté en 2005. « Dead & Alive » est leur premier live enregistré le 8 mars 2012 à Worcester, dans le Massachusetts lors du Dead Throne US Tour. L’album contient un CD reprenant les morceaux de leurs disques précédents (et plus particulièrement de Dead Throne) ainsi que le DVD du concert. TDWP est un groupe alliant métalcore et post- hardcore. Ils jouent beaucoup avec une alternance de voix claire et de Grunt (cette espèce de voix gutturale d’outre-tombe), donnant une impression post apocalyptique.Ils utilisent parfaitement les variations de rythme, parfois très coupé, parfois plus mélodique, typiques du post-hardcore. Cette association de changement de temps, de riffs incisifs ainsi que les deux types de chant assurés par deux chanteurs est une combinaison gagnante malheureusement bien connue et utilisée par de nombreux groupes.Lorsque l’on écoute le CD, la première chose qui peut nous frapper c’est le manque de voix de Mike Hranica le chanteur compositeur du groupe. On sent celui-ci fatigué et pas toujours très juste, il en est de même dans le DVD. On est en droit de se demander s’il s’agit d’un manque de technique de sa part ou le fait que l’album ait été enregistré lors d’une des dernières dates de la tournée.

Jeremy DePoyster, guitariste/chanteur, possède une bonne technique générale et les passages de voix claire sont appréciables. La technique des musiciens est sans conteste un des points forts de ce groupe ; on peut cependant déplorer un certain manque de spontanéité et d’improvisation de leur part ; le rendu est presque trop propre pour ce genre musical.TDWP est une bonne production, alliant métalcore et post-hardcore avec authenticité dans le respect du genre musical. Il s’agit d’un groupe bien rodé qui reste très efficace ; ils utilisent cependant des techniques vues et revues et ce nouvel album live n’apporte aucune nouveauté à cette scène qui, à mon avis, aurait pourtant bien besoin de création et d’innovation.

The Devil Years Prada«Dead & Alvie»

Roadrunner Records

Myrtille Diart13 novembre 201231

Page 32: Le Suricate - Sixième numéro

Dans un spectacle puissant et bouillonnant, construit comme un véritable concert rock, Vincent Hennebicq s'interroge sur les chemins et détours de la vie. Sur ce qui fait sens, réellement sens. Sur le carcan étroit que font peser sur chacun de nous la société, les convenances et les habitudes. Sur ce qui pousse un homme à tout foutre en l'air, lui-même compris, pour s'en défaire.Il se présente comme Popi Jones, l’homme le plus libre du monde. Popi Jones est une star du rock, une vraie, qui se fout de tout, qui n'a rien à perdre. Un brin vieillissante, parfois fragile, mais emplie du feu de l'éternelle jeunesse. Mais est-ce que Popi Jones existe vraiment ? Cet homme qui nous raconte sa vie en chantant, en s'adressant à son public, en dialoguant avec ses musiciens, qui est-il? Le sexagénaire qui a tout fait comme il fallait, mariage, enfants maison, voiture, boulot ? L'ancien jeune homme qui, malade, licencié et perdu, contemple le désastre et se demande où est passée sa vie? Une vraie star du rock, libre et déjantée ?Vincent Hennebicq est un jeune auteur qui, après « Parasites », la saison dernière, nous revient avec une pièce totalement différente. « Heroes » est un spectacle puissant et bouillonnant, construit comme un véritable concert rock. C’est l’histoire de l’homme qui se cache derrière Popi Jones, un homme qui se rend compte à la fin de sa vie, qu’il a tout perdu en

chemin. Tout commence dans un hôpital où séjourne Popi Jones. Il sent le poids de l’âge, il est malade, renvoyé de son boulot, brouillé avec sa famille. Et il nous raconte son histoire fantasmée. Tout le spectacle est conçu autour de ce personnage qui dialogue avec lui-même, avec une partie de sa conscience, son fils, des femmes qu’il a connue.

Soulignons, les interprétations très réussie des différents acteurs Popi Jones tout d’abord qui est interprété par Jean-Pierre Boudson. Il nous offre un jeu où il passe du rire au sérieux. Un excellent acteur très vivant, plein de sensibilité. Les autres acteurs sont très à l’aise dans leur rôle et dans leur corps pour nous offrir ce qu’il nous offre.

Un spectacle « Waouh » avec des rires, de la poésie, des moments doux et durs, de la musique, mais au final, un spectacle grandiose à ne pas rater…

Marc Bailly

Heroes au Théâtre National

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La critique

« Un spectacle « Waouh » avec des rires, de la poésie, des moments doux et durs, de la musique, mais au final, un spectacle grandiose à ne pas rater… »

Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts

Scène

Jusq

u’au 17

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Heroes(Just for one day)

Théâtre National

Mise en scène : Vincent Hennebicq

Avec : Jean-Pierre Boudson, Olivia Carrère, Lucie Debay, Greg Rémy, Raven Ruell, François Sauveur, Laura Sépul

Page 33: Le Suricate - Sixième numéro

Juillet 2012

Que d’intelligence, que de grâce, que de réflexion que nous impose la nouvelle pièce de l’atelier théâtre Jean Vilar. Dans l’antre quelque peu claustrophobique du théâtre Blocry, c’est à une pièce complète et intéressante que nous avons eu la chance d’assister en compagnie d’une assistance hétéroclite, venue remplir les rangées de ce lieu planté au beau milieu des logements estudiantins de Louvain-La-Neuve.

Des jours trop longs est une adaptation du roman éponyme de Marie Denis. Cette liégeoise, décédée il y a peu, était une féministe convaincue malgré sa situation familiale qui l’amenait, avant tout, à être une mère de famille. En ayant donné la vie à six enfants, sa carrière de journaliste et d’écrivaine fut largement mise à l’épreuve, d’autant plus que pendant l’après-guerre, la place de la femme ne se situait guère au bureau mais bien au fourneau. Ce roman datant de 1961 est une véritable oeuvre historique par sa conception mais également par sa sonorité vieillotte, où les moeurs ne semblaient pas identiques à aujourd’hui. Pourtant, seulement deux générations séparent les femmes de ces années-là par rapport aux femmes libérées que nous connaissons en 2012.

Il n’en fallait pas moins à ses petites filles pour adapter son livre à la scène et faire l’incroyable et saisissant parallèle entre la maternité d’autrefois et la grossesse contemporaine. Cette évolution mirobolante et ascendante de la place de la femme dans la société est transposée de manière originale et amusante. Dans un

décor à la fois complet et simpliste, deux générations se croisent sans se voir, se parlent sans s’entendre. D’un côté, la comédienne Eléonore Meeùs nous relate la vie de Cécile, cette mère au foyer des années 50-60, à la fois bien ancrée dans son époque et rongée d’un mal-être face à sa condition de femme. De l’autre, la dramaturge Stéphanie Van Vyve nous joue la vie de Camille, une jeune femme elle aussi bien ancrée dans son époque mais peut-être trop, valdinguant facilement d’une humeur à l’autre et se satisfaisant d’une vie où seule sa carrière compte. Entre les deux, il y a un livret intime, celui de Cécile. Ce cahier va faire passer un message à Camille mais également lui donner une autre vision de la vie d’une femme. Comme si, dans le meilleur des mondes, l’idéal se trouvait à mi-chemin entre ces deux existences.

La mise en scène signée Cécile Van Snick, directrice du théâtre Jean Vilar, est une pure merveille. De fait, le spectateur arrive aisément à suivre une pièce parsemée de contradictions, enchainant les monologues tout en évitant le dialogue. Une prouesse aussi remarquable que la prestation des deux actrices. Celles-ci incarnent de

manière magistrale ces deux femmes, l’une plus guindée et littéraire, l’autre plus décontractée et familière. Mais si l’on devait en retenir qu’une, ce serait très certainement S t é p h a n i e Va n V y v e . Q u e l professionnalisme mais surtout, quelle fluidité dans le phrasé ! Une actrice impressionnante.

Bref, vous l’aurez compris, cette pièce est une fresque soignée qui dépeint deux époques à la fois proches et opposées. Par le judas d’une porte, on aperçoit deux tranches de vie, deux symboles, deux petits bouts de femme et une histoire captivante.

Matthieu Matthys

Des jours trop long au Blocry

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La critique

« ... faire l’incroyable et saisissant parallèle entre la maternité d’autrefois et la grossesse contemporaine. »

Des jours trop longsThéâtre Blocry (ATJV)

De Catherine Meeùs, Eléonore Meeùs, Stéphane Van VyveMise en scène : Cécile Van SnickAvec : Eléonore Meeùs et Stéphanie Van Vyve

Jusq

u’au 23

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13 novembre 2012

Page 34: Le Suricate - Sixième numéro

Le happy slapping » est une mouvance inspirée de la télé-réalité et de la vidéo de terrain style « Jackass » ou « Dirty Sanchez » consistant à dépasser ses limites ou dans les plus mauvais cas, filmer des agressions physiques ou sexuelles. Commençant régulièrement dans l’intimité d’un petit groupe, le happy slapping » se développe souvent dans les cours de récréations, ou prend à partie des inconnus, souvent seuls, dans la rue. Apparue au sud de Londres, elle se répand ensuite dans toute l’Europe et les États-Unis. Le sujet étant arrivé par chez nous, il n’en que trop d’actualité.

C’est donc sur scène que nous retrouvons le débat :

En suivant Spielberg, Coppola et Lucas, trois adolescents complètement paumés, nous découvrons leurs défis filmés qui deviennent de plus en plus fous et idiots. Le tout, mis bien évidemment sur leur blog web. Tout va changer avec l’arrivée d’Iris. Leurs jeux sont de moins en moins anodins, de plus en plus violents et la tension entre les membres du groupe de plus en plus palpable. Sans repères ni limites, ils vont sombrer jusqu’au dénouement final le plus tragique.

Happy Slapping est la nouvelle création théâtrale de Thierry Janssens. Artiste belge né en 1972, il est diplômé de l’IAD et joue dans plusieurs spectacles avant d’en mettre en scène. Il écrit aussi beaucoup de pièces de théâtres et scénarios à Paris ou à Bruxelles. Depuis l’année passée,

il met en scène une superproduction pour le Théâtre du Parc : le Tour du Monde en 80 jours.

Happy Slapping est aussi une mise en scène d’Alexandre Drouet. Jeune metteur en scène et fondateur de la compagnie Le Projet Cryotopsie, il est également créateur d’une web-série humoristique (Musset Reloaded) diffusée sur la 3, et s’apprête à tourner son premier long-métrage, un film de zombies : Ex-Funeris.

Happy Slapping, c’est surtout ses 4 comédiens. Deux professionnels : Thibault Wathelet, qui travaille comme comédien, régisseur ou assistant, joue Spielberg, le grand frère rustre et costaud, et Jérémie Pétrus, le plus expérimenté de la bande (plusieurs pièces dont celles de Villers-la-Ville ou les films Clo-Clo et Les tribulations d’une caissière, interprète le jeune Lucas. Mais aussi deux amateurs qui s’avèrent finalement assez talentueux : Julien Besure dans le rôle de Coppola et Sandrine Desmet, interprète d'Iris, la fille qui va faire tout chambouler.

Happy Slapping c’est finalement aussi L’atelier du Théâtre des 4 mains (Beauchevain) où Alexandre Drouet donne des cours à des groupes d’adolescents (16-19 ans). Cette année, il a décidé de les faire participer à l’élaboration des vidéos imaginés et réalisés par eux-mêmes sur le thème du happy slapping. Elles seront projetées pendant les représentations et donneront lieu par la suite à des

travaux de réflexion sur cette thématique.

Malgré une interprétation parfois trop scolaire dans les premières minutes, les choses se mettent en place au fur et à mesure et les acteurs deviennent beaucoup plus convaincants. Ils entrent complètement dans leurs personnages et font entrer le spectateur totalement dans la pièce.

Le recours à la vidéo immerge le spectateur et, paradoxalement, enlève tout le côté « trash » du sujet, pour se recentrer sur les thématiques que dénoncent le texte. Car la mise en scène a ceci d’original, qu’elle montre une scène épurée, aux décors minimalistes, qui se transforme totalement quand un des protagonistes prend une caméra ou un téléphone en main : l’action se déroule alors sur le grand écran, mais cette fois dans un décor réel.

En définitive, « Happy Slapping » se révèle une des bonnes surprises de cette saison théâtrale. Emportée par une mise en scène imaginative, des acteurs qui se révèlent, et un texte engagé, intéressant mais non didactique, l’immersion est totale et nous pouvons que conseiller de se rendre à l’Atelier 210 jusqu’au 24 novembre.

Loïc Smars

L’Happy Slapping sur scène à l’Atelier 210Un sujet de société difficile interprété étonnamment au théâtre ...

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La critique

Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts

jusq

u’au 24/1

1/12

Page 35: Le Suricate - Sixième numéro

Le TTO, c'est ce théâtre spécialisé dans le rire, dans le drôle, dans le « on ne se prend pas la tête », tout en traitant de sujets sérieux, interpel lants, surprenants, saisissants, mais toujours avec une présentation artistique digne de la performance.

Et cette fois-ci, le TTO ne coupe pas avec sa tradition, bien que le spectacle ne soit pas à proprement parlé un spectacle au sens habituel de ce que nous entendons par là : ici « les conférences sur les métiers » prennent la tournure d'improvisation bien cadrée.

Drôle oui ! Comme à son habitude, le TTO nous fait rire. Avec cette fois-ci, une idée originale animée par la très talentueuse directrice de ce théâtre, j'ai nommé Nathalie Uffner. Une idée pas sotte du tout qui pourrait faire naitre dans les esprits de nos petites têtes blondes des envies d'études, de carrières et pourquoi pas de vocations.

On dit souvent qu'au XXIème siècle, la jeunesse est désœuvrée, déroutée, sans avis, dilettante, je m'en foutiste, et pourquoi pas idiote tant qu'on y est !Nathalie Uffner prend donc le taureau par les cornes et, non sans humour, convoque l'élite de ce qui se fait dans un domaine, l'installe sur scène et, devant une salle bondée, leur demande pa rcou rs , anecdo tes , av i s ,

aspirations, concernant leurs métiers.

En an imant ce t te sé r ie de « conférences » tous les lundis de novembre, le TTO nous parle de professions d'aspect ennuyeuses et lassantes avec une « certaine décontraction », mais au-delà du rire et des souvenirs folkloriques, c'est une mine d'informations précieuses que nous livrent les invités de Nathalie sur leurs parcours et leurs métiers.

La première conférence est un succès, salle remplie, rire, bonne humeur et débats sont au rendez-vous, et d'autres suivront. Ainsi nous aurons le plaisir d'assister à des conférences dont les titres sont pour le 12/11 "Tu travailleras dans la mode, mon fils", pour le 19/11 "Tu seras docteur, mon fils", pour le 26/11 "Tu étudieras d'abord, tu seras artiste après, mon fils", le 03/12 "Tu travailleras dans les médias, mon fils".

L'idée est simple, mais efficace, et ces personnes, au travers du ton que l'on connaît du TTO, nous apportent, en plus d'une bonne soirée, une occasion unique de se

pencher autrement sur le monde du travail.

Le TTO, c'est connu et entendu de tous, est « Le » Théâtre du rire et de la légèreté ; mais sous ses airs de ne pas y toucher, c'est le théâtre de la pensée. On y rit, mais on y rit de quoi ? On y rit avec des sujets avec lesquels on ne pensait pas pouvoir rire.

Avant de nous quitter, un petit coup d’œil sur le programme avec, notamment, le retour sur les planches de « Cendrillon ce Macho », « Fée un vœu », ou e n c o r e « P u r g a t o i r e » d e Dominique Breda.

PDMJ

Un talk-show au TTO ?Quelle drôle d’idée !

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Le spectacle

« Le TTO est « Le » Théâtre du rire et de la légèreté ; mais sous ses airs de ne pas y toucher, c'est le théâtre de la pensée. »

Tous les lundis de novembre

13 novembre 2012

Page 36: Le Suricate - Sixième numéro

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théâtres à l’horizon Pas vus!

Le BrasierThéâtre des Martyrs

Mis en scène de Georges Lini

Lorsque le sang qui coule dans nos veines est brûlant comme la lave et qu'on en hérite de mère en fille...

Pour pallier à la blessure et à la solitude, restent les dragons en chocolat, les liqueurs à deux pailles et les autres perversions inavouables.

Le Brasier, une comédie héréditaire où la moitié des gens meurent brûlés. À voir en famille.

On vit peu mais on meurt longtempsThéâtre des Martyrs

Mis en scène de Samuel Tilman et

Alexis Goslain

Sur le ton de la comédie, le nouveau seul en scène de Fabrizio Rongione épingle avec jubilation les paradoxes quotidiens de la globalisation. Tout est matière à rire dans ce spectacle qui se moque de l’emballement d’un monde ne sachant plus à quoi se raccrocher.

Fabrizio Rongione arpente notre modernité globale à la manière d’un funambule étonné. Surfant sur le fil de l’actualité, il joue les décodeurs facét ieux et impitoyables. Généreux, il ne donne pas de leçon pour autant : c’est de lui-même qu’il se moque aussi.

Après une tournée d’un an en Belgique et en France, Fabrizio Rongione revient à Bruxelles avec un spectacle actualisé qui décode notre monde, tel un funambule étonné.

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Le maître des illusions

Théâtre du Parc

Mise en scène deThierry Debroux

José van Dam nous fait l’incroyable honneur de venir jouer sur nos planches. Après 50 années consacrées au chant, il a choisi le Parc pour faire ses débuts au théâtre.

Spectacle féerique mélangeant la magie, le chant et le texte, la pièce nous entraîne dans l’univers des grandes illusions.

L’acteur et magicien Pierre Dherte nous prépare surprises et manipulations qui nous feront douter de notre raison.

En découvrir plus dans le prochain numéro du 27 novembre 2012 !

Jusq

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La vie c’est comme un arbre

TTOMise en scène de

Mohamed Allouchi et Rachid Hirchi

Tanger 1964, trois jeunes sans emploi broient du noir sur leur sort. Direction la Belgique, drôle de terre promise. L’immigration marocaine et ses générations successives, version comédie, pour la première fois au théâtre.

Déjà jouée devant 8200 spectateurs depuis sa création, c’est la pièce sur l’immigration à aller voir ! De plus, elle est jouée dans l’antre hilarante du Théâtre de la Toison d’Or jusque début décembre.

Retrouvez la critique de cette pièce culte dans le prochain numéro, le 27 novembre 2012 !

O’SisterLes Riches Claires

Mise en scène de Dominique Bréda

Un portrait de famille ou le linge sale sera lavé en public.

Chacun pourra s’y retrouver, ou pour les moins courageux y reconnaître les autres...

Ils ne se sont pas choisis, mais ils vont devoir faire avec !

Trois personnages pour un même destin, unis dans la même histoire. Pour le pire, et éventuellement, pour le meilleur...

Dans l’univers étonnant des coulisses d’un drôle de spectacle, entre grandiose et pathétique, entre réel et fiction. Tic-tac, tic-tac... It’s show time!

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Les bonnes intentions

Théâtre de Poche

Mise en scène de Cathy Min Jung

Ils sont jeunes, agriculteurs et ne peuvent pas avoir d’enfants. Elle vient d’Asie, elle a trois ans et demi. La grande rencontre a lieu. C’est un jour de fête, une nouvelle vie qui commence. Pourtant, à la seconde où leurs regards se croisent, les rêves de bonheur s’effondrent. Entre ces trois êtres abîmés il n’y a pas d’amour possible.

Cathy Min Jung, auteur/interprète de ce texte puissant et poétique, frappe fort et juste pour dénoncer les dérives de certaines adoptions. Cette jeune femme d’origine coréenne nous raconte, entre réalité et fiction, son adoption manquée.

Un conte magnifique et troublant où le besoin d’amour se transforme en pure cruauté. Une petite fille va vivre l’enfer au paradis, un enfer pavé pourtant de si belles intentions…

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Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts

Page 37: Le Suricate - Sixième numéro

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Sur la duneVaria

Sur scène, une marionnette – René – et quatre personnages semblant sortir tout droit d’un tableau de Magritte qui vont manipuler le petit homme fragile et le faire voyager à travers une série de situations cocasses et poétiques à la fois. Une interrogation d’Alain Moreau sur le processus de création et la conscience d’exister.

Premiers pas sur la dune est la version du spectacle qui s’adresse prioritairement aux enfants et en sautant les premiers pas, Sur la dune, devient celle qui s’adresse autant aux enfants qu’aux adultes. A découvrir en famille.

Les enfants de Jehovah

National

Mis en scène de Fabrice Murgia

Les enfants de Jéhovah est sans doute un spectacle plus personnel encore que les précédents. Enfant de l’immigration, Fabrice Murgia y dépeint une famille, la s ienne peut-êt re , conf rontée au déracinement et à l’illusoire réconfort que certains de ses membres cherchent auprès d’une communauté au parfum de secte.

Fidèle à son univers particulier, avec une création vidéo omniprésente, une construction de lumières et une musique qui transportent, un réel dialogue entre le jeu de ses trois comédiennes et la précision d’une mécanique technique impressionnante, Fabrice Murgia livre ici comme une seconde partie au Chagrin des Ogres, qui l’a révélé, en réfléchissant à la façon dont l’enfance et ce que nous y vivons façonne notre personnalité et notre estime de soi.

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The EndThéâtre 140

Mise en scène deMichael Pinchbeck

Michael Pinchbeck s’inspire du Conte d’hiver de William Shakespeare, pour signer cette mise en scène. Ou plus exactement, il s’en sert comme prétexte pour expliquer les injustices vécues par les comédiens.

Il nous emmène alors dans l’envers du décor en endossant le rôle du tyrannique metteur en scène aux côtés d’Ollie, jeune comédien considéré comme ignorant.

Ensuite, c’est le cruel retournement de situation. Ollie prend le dessus et considère Michael comme has-been.

D ans un be l ang la i s , l es mo ts s’enchaînent en autant de petits papiers jetés négligemment sur le sol. Quoique…

Dot, dot, dot. Not a full stop !

(en anglais)

13/11

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DémocratieThéâtre Jean Vilar

Mis en scène de Jean-Claude Idée

Ce mois de mai 1974, stupeur : Willy Brandt, l’homme de la réconciliation des deux Allemagnes, le Prix Nobel de la Paix, démissionne ! On vient de découvrir que son assistant personnel, son homme de confiance, Günter Guillaume, est un espion de la Stasi. Observateur privilégié, l’agent double décompose sous nos yeux les rouages de la machine politique. Le scandale est énorme. Manipulations, atteintes à la vie privée… et qu’en est-il dans nos démocraties actuelles ?

Servie par une distribution franco-belge d'excel lence, cette pièce aborde l’Histoire, analyse les enjeux du pouvoir et questionne les fondements de la démocratie. Un sujet peu abordé au théâtre, qui rend accessible la politique par le biais d’un texte intelligent. Un spectacle d’envergure qui sera présenté cette saison à Paris pendant six semaines puis à Bruxelles et en Wallonie.

Songe d’une nuit d’étéAula Magna

Mis en scène de Nicolas Briançon

C’est l’histoire de quatre amoureux qui veulent se marier. Ça, c’est la base. Car en fait, c’est bien plus compliqué. Lysandre veut épouser Hermia. Hermia veut épouser Lysandre… mais Egée, père d’Hermia, la destine à Démétrius, dont Héléna est amoureuse. Pour échapper à Egée, Lysandre et Hermia s’enfuient dans la forêt, poursuivis par Démétrius, lui-même poursuivi par Héléna. Pendant ce temps, dans la forêt, Oberon, roi des Elfes, ordonne à son fidèle Puck de verser une potion magique sur les paupières de sa maîtresse Titania, pour la punir de sa désobéissance. Mais Puck se trompe et vise les jeunes amants. A cela s’ajoute une bande de comédiens amateurs, venus répéter leur pièce dans la forêt. S’ensuit la confusion la plus totale…

Un succès ...

14/11

au 17

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20/11

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Mon petit poucet

Varia

Mise en scène deJosé Pliya

Mon Petit Poucet revient sur la scène du Petit Varia, lui qui avait disparu ! Il est rentré couvert de gloires de ses aventures, il a mangé, il a bu, il s’est assis, puis il a nouveau disparu. C’est son père, Guillaume, qui le prétend. Il y a tant d’histoires incroyables qui circulent sur son « petit pou » qui ne sera jamais bûcheron comme lui et les autres garçons de la maison, qu’il aimerait bien connaître la vérité …

La reprise de ce spectacle est en hommage à Dieudonné KABONGO qui a en assuré la création. Le rôle qu’il tenait est repris par LOTFI YAHYA JEDIDI. Avec SOPHIA LEBOUTTE dans le rôle de la mère.

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au 17

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13 novembre 2012

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Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts

Littérature

Pouvez-vous nous dire qui vous êtes, comment vous en êtes venue à diriger Audiolib ?

Après des études de lettres et d’économie, je me suis dirigée vers l’édition et la presse, où j’ai occupé différents postes de marketing. Mon expérience avec le live audio a commencé chez France Loisirs, où j’ai eu l’occasion de relancer la gamme de livres audio, ce qui m’a conduit à mon poste actuel de Directrice d’Audiolib, société créée en 2007.

Comment est née l’idée de créer Audiolib ?

Plusieurs groupes d’édition ont remarqué qu’en France, l’offre de livres audio contemporains étai t peu développée et que cette pratique se répandait largement au niveau international (Etats-Unis, Allemagne, pays nordiques…). Il nous semblait donc qu’une offre différente et enrichie attirerait de nouveaux adeptes. Par ailleurs, avec l’essor de la diffusion numérique et la hausse du nomadisme, nous pensions que de nouvelles formes de lecture pourraient se développer notamment chez les plus jeunes.

Existait-il déjà ce genre de produits ?

Le livre audio était une pratique très courante au XIXe siècle, les écrivains, les feuilletonistes donnaient lecture de leurs œuvres. Il y a eu des livres

audio jusque dans les années 1960 et puis l'habitude s'est perdue, le format cassette y est sans doute pour quelque chose. Donc, on ne trouvait plus en librairie que de la poésie ou des enregistrements historiques, classiques, et qui plus est à un prix élevé. Il n'y a que les livres audio pour enfants qui sont restés constants.

En quelle année est né le premier Audiolib ?

Nous avions lancé 12 titres en février 2008, nous nous préparons à fêter notre cinquième anniversaire.

Comment choisissez-vous les titres ?

On lit beaucoup ! Nous suivons les goûts du public et des libraires pour le choix de romans contemporains. Nous essayons de suivre également nos inclinations et goût littéraires. Nous sommes fidèles à certains auteurs au succès durable. Nous souhaitons proposer un catalogue équilibré de différents genres et niveaux de lecture, avec des auteurs aussi différents que Fred Vargas, Jean Echenoz, Amélie Nothomb, Jean

Teulé, Boris Vian, Stefan Zweig , Marc Lévy, Gui l laume Musso, Jean-Christophe Grangé. Nous avons également quelques essais et une collection inédite de Bien-être.

Vous faites appel à des comédiens, comment les choisissez-vous ?

On choisit nos interprètes presque exclusivement parmi des acteurs qui ont une solide formation de théâtre et qui travail lent souvent sur des doublages, qui ont l’expérience dans la maitrise de cet instrument particulier qu’est la voix nue. Nous faisons à la fois appel à des comédiens de renom et à des comédiens expérimentés mais non « médiatiques ».Pour des textes très forts, on peut avoir envie de prendre un acteur moins connu dont le nom et le style de lecture seront plus discrets. Certains comédiens sont capables d’interpréter une dizaine de voix différentes avec brio, sans que cela ne nuise à la compréhension. Mais ce n’est pas à la portée de tous : il existe un vrai talent de lecture orale.Nous faisons réaliser le casting par les studios, parfois nous avons déjà une ou deux voix qui s’imposent. Il faut alors lire des extraits de différents passages du texte.

Et il arrive que nous demandions aux auteurs de lire leur texte, ou ce sont les auteurs qui nous le proposent, pour rendre au plus juste le rythme intime de leurs phrases.

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Qu’ est-ce que c’est Audiolib ?

Le monde de l’édition connait de nombreuses variantes. Le livre audio existe depuis quelques années, et Audiolib en est l’un des

fleurons. Des textes comme « IQ84 » de Murakami, « Le Hobbit » de J.R.R. Tolkien ou « Kaiken » de Jean-Christophe Grangé en

sont quelques exemples. Présentation et interview avec la directrice d’Audiolib.

« Nous avions lancé 12 titres en février 2008, nous nous préparons à fêter notre cinquième anniversaire. »

Page 39: Le Suricate - Sixième numéro

Comment se passe le travail avec les comédiens ?

Nous travaillons en coordination avec l’ingénieur du son et les responsables de studios d'enregistrement qui se sont, avec nous, spécialisés dans ce domaine.

Cer ta ins comédiens l isent t rès naturellement sans avoir besoin de beaucoup de direction, et, à partir du moment où nous sommes ensemble d’accord sur l’orientation à donner au texte, ils y vont librement. Pour d’autres projets, une direction artistique est nécessaire. Nous avons des sessions de 3 heures environ, ce qui donnera, en moyenne, 1h15 d’écoute. Sachant qu’un livre moyen, de trois cent pages, fait environ 10h d’écoute, il faut du temps. Mais plus encore quand le texte est très court et très écrit.

A qui s’adressent les livres audio ?

Le livre audio s’adresse à tout le monde !L’aspect original de la lecture par l’écoute peut aider les personnes souhaitant se soustraire à des contraintes physiques, mais aussi les utilisateurs de transports en commun ou les sportifs en toutes situations (les mains sont libres), les amoureux de l’oralité (la forme la plus ancienne du récit) ou de la technologie, les grands voyageurs (en voiture, dans le train ou l’avion). De nos jours de plus en plus de gens se tournent également vers la lecture audio car ils ont les yeux fatigués après une journée de bureau passée devant l’ordinateur. Les amateurs de littérature et de théâtre commencent aussi à se tourner vers les enregistrements. Ils redécouvrent des textes qu’ils ont aimé lire grâce à l’interprétation du comédien.

Les gens qui ont l’habitude de lire des livres viennent-ils vers le livre audio ?

Le livre audio est une formidable opportunité pour les grands lecteurs de lire plus. Cela leur offre de nouvelles occasions de lecture. Les lecteurs de livres imprimés n’abandonnent pas la version papier mais complètent et enrichissent leurs lectures avec la version audio.

La crise du livre ne fait pas peur à Audiolib ?

Le développement du numérique et de nouveaux usages (mobilité, optimisation du temps) favorisent la pratique du livre

audio : cela présage de belles perspectives pour Audiolib.

Quels sont les avantages du livre audio ?

Le livre audio est « une autre façon de lire » et permet tout d’abord de découvrir les textes, les récits par la médiation de la voix. C’est donc un sens différent, plus sensible, l’ouïe, qui est sollicité. On sent un « autre » vous parler et cela peut procurer un surcroit d’émotion. C’est pour cela que l’on dit que c’est « deux fois plus qu’un livre ».

L’écoute permet également de mieux saisir certaines intentions de l’auteur que l’on ne perçoit pas en lisant des yeux, souvent trop vite, comme certains effets rythmiques ou jeux sonores.

L’écoute aussi permet de mieux mémoriser.

Mais il existe aussi de nombreux avantages pratiques :

- Occuper agréablement ou utilement les temps de transport, en particulier en voiture (on passe souvent plus d’une heure par jour dans les transports, sans compter les déplacements professionnels de professions commerciales, à qui cela peut changer la vie) ; profiter de certains moments « contraints » (tâches ménagères, voyages) ou de détente (très pratique sur la plage notamment).

- Lire à plusieurs (en week-end d’escapade ou en famille sur la route des vacances) et favoriser les échanges.

- Suppléer aussi aux différents problèmes physiques (handicaps, fatigue visuelle).

- Désacraliser le rapport à la langue/à la lecture ( t ravai l pédagogique en direction des élèves ou des apprenants d’une langue) : on profite de l'aspect innovant de ce type d'écoute pour faire lire plus, donner envie d’aller plus loin, grâce à l'émotion particulière que procure la voix.

Comment se porte le livre audio en France ?En France, les ventes de livres audio sont en constante progression (source : Ipsos) et les nôtres de façon très régulières. Il commence tout juste à être un peu connu du grand public, il a depuis deux ou trois ans trouvé sa place en librairie grâce à certains libraires pionniers et des actions soutenues, ce qui me fait dire qu’il y a encore de bonnes perspectives de croissance. Mais il faut que l’offre suive et la place dans les librairies manque encore. Le livre audio se répand en tous cas rapidement – on le sait par les demandes de bibliothèques.

Est-ce difficile de réaliser un livre audio ? Quelles sont les étapes ?

Réaliser un livre audio prend du temps, une douzaine de semaines au minimum, et souvent bien plus pour la préparation.Tout d’abord il faut choisir le titre, le plus en amont possible, en étroite collaboration avec les éditeurs des ouvrages imprimés négocier les droits audio. Ensuite, nous choisissons le lecteur en fonction du texte, sur proposition du studio, indications artistiques données par Audiolib. L’œuvre est enregistrée en studio, il y a ensuite un travail important de montage, mixage, ce qui donnera naissance à un « master » (enregistrement original) validé. En parallèle, la jaquette est réalisée, adaptée de l’édition papier originale, avec l’aide d’un studio graphique. On fait fabriquer les supports, « glass master », duplication selon le tirage décidé par Audiolib chez un fabricant de disques, impression du boitier chez le même fabriquant, assemblage des produits et livraison aux entrepôts.Enfin, le livre audio sera diffusé en librairie. Ce qui suppose un travail important de suivi par les équipes commerciales.

Quels sont les titres de votre catalogue qui fonctionnent le mieux ?

Les titres de la littérature contemporaine sont généralement les plus vendeurs. Mais il y a des exceptions, par exemple « Fragments d’un discours amoureux », de Barthes, lu par Luchini.Cette année, nous avons vendu la trilogie « 1Q84 » d’Haruki Murakami à plus de 5000 exemplaires (chaque volet). « La Liste de mes envies » de Grégoire Delacourt a connu également un franc succès. Des titres créent par ailleurs la surprise : c’est le cas de « Méditations » de Fabrice Midal, un inédit.

39 13 novembre 2012

« L’écoute permet également de mieux saisir certaines intentions de l’auteur que l’on ne perçoit pas en lisant des yeux. »

Page 40: Le Suricate - Sixième numéro

Quels seraient les titres que vous conseilleriez pour commencer ?

Parmi nos dernières parut ions, « Hygiène de l’assassin », d’Amélie Nothomb lu par Guila Clara Kessous, ou « Le Hobbit », lu par Dominique Pinon.

Mais tout dépend de vos goûts en matière de lecture ou de vos centres d’intérêt.

Les titres de suspense sont en général une bonne manière de découvrir le livre audio : « Kaiken », de Grangé, ou « La Muraille de lave », d’Indridasson.

Essayez aussi d’écouter une voix qui vous est familière : Arthur H, Pierre Ard i t i , André Dussol l ier, Denis Podalydès, Irène Jacob, Edouard Baer ou encore Eric Herson Macarel, la voix française de James Bond…, ou des auteurs que vous aimerez écouter lire leurs propres livres.

Mais le mieux reste de faire son choix en fonction de l’œuvre et de votre auteur favori.

Enfin, pour ceux qui n’aiment pas la fiction, les documents, les ouvrages pratiques et de séances de relaxation ouvrent d’autres univers : « Les secrets de Coach » pour mieux communiquer, par exemple, « La vie de Steve Jobs », ou « La Méditation », de Fabrice Midal.

N’est-ce pas difficile de suivre un livre rien que via l’audio ? Puis-je interrompre ma lecture et reprendre facilement ?

Tout comme le livre imprimé, le livre audio est composé de chapitres, matérialisés par des « pistes », qui sont des repères récurrents. Les pistes des CD ne durent jamais plus d'un 1/4 d’heure.

Suspendre la lecture à un moment bien précis et la reprendre au même moment dépend de votre équipement d’écoute : la plupart des lecteurs MP3, iPod, des autoradios et des lecteurs CD récents reprennent la lecture au moment où elle a été arrêtée, on peut donc avancer à son rythme et reprendre facilement son écoute.

Vos livres audio reprennent-ils l’intégralité du texte ?

Oui. Tous les titres en littérature contemporaine, littérature classique et suspense sont en version intégrale chez Audiolib, à deux exceptions près (« Cher Amour » et « Elle s’appelait

Sarah »). Audiolib s’inscrit ainsi dans la tradition des pays francophones où l’habitude est de conserver les textes dans leur intégralité.

Nous faisons exception pour certains documents ou des titres de développement personnel qui sont abrégés en accord avec l’éditeur et l’auteur, sans que l’essence du titre ou le sens du texte s’en trouvent modifiés, mais pour une plus grande commodité, afin d’optimiser le temps d’écoute en allant à l’essentiel. Quand c’est le cas, la couverture ou la notice du titre le mentionne.

Combien de titres par mois sortez-vous ?

En moyenne, nous sortons cinq titres par mois. Aujourd’hui, notre catalogue avoisine les 250 titres

Audiolib sort-il des inédits ?

Oui. Nous dédions une partie de notre ca ta logue à des ouv rages de développement personnel. Dans cette thématique, nous éditons des livres inédits. Mais nous ne pouvons pas nous le permettre pour des textes de fiction, le travail d’édition serait très différent et nous sommes une petite équipe !

Quels sont vos projets ?

Actuellement, nous préparons les sorties de janvier février, mars, avec de nouveaux titres de la rentrée littéraire : Mathias Enard, Jean Echenoz, Philippe Delerm, mais aussi J.K. Rowling et la suite de « Fif ty Shades » !

http://www.audiolib.fr

Propos recueillis par Marc Bailly

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Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts

Page 41: Le Suricate - Sixième numéro

Tentez de gagner 5 livres audio

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Quelle est la nationalité de Donna Leon ?

Concours

Les Joyaux du paradisde Donna Leon

Page 42: Le Suricate - Sixième numéro

Les baronnes des Monts-Noirs

Les Monts-Noirs du Morvan, an de grâce 1131... Ida, jeune moniale au couvent de Sainte-Radegonde, donne naissance à un œuf alors qu’elle vient de fuir le massacre d’un village. De cet œuf, Flore voit le jour, conçue dans le péché lors d’un mystérieux sabbat commandité par une baronne déchue. Immédiatement abandonnée par sa génitrice ainsi souillée, elle est recueillie par le vieux Siméon, un ermite mystérieux qui lui enseigne tout son savoir.Les années passent et l’orpheline découvre, un jour, une bête insoupçonnée : mi-femme, mi- rapace, une véritable démone cruelle et coupable de bien des crimes sanglants. Le périple haletant de la jeune fille débute ainsi, un périple palpitant brodé comme ces tapisseries

médiévales, rempli d’énigmes, de mystères, de passions destructrices et du Mal incarné. C’est ici un roman au rythme endiablé à la dimension de la Seconde Croisade : grandiose, terrible et bouleversant.Céline Guillaume magnifie son récit en une mémorable légende médiévale, flamboyante et fantastique... Oserez-vous la suivre et ainsi voyager hors du temps, entre lumière et obscurité ?Céline Guillaume nous avait habitués à de courts romans, voire à des nouvelles. Voilà qu’elle nous propose un roman dense qui est le premier volume d’une saga. Roman de la maturité ? Sans doute, car on y trouve certes l’époque que l’auteure apprécie, une histoire fantastique, l’admiration de la nature, mais le plus important à mes

yeux se situent au niveau de l’écriture. Céline Guillaume a écrit un roman qui possède un style d’une rare qualité. Chaque phrase est sculptée, chaque mot est choisi avec soin, un véritable lyrisme bucolique. On se retrouve dans un univers médiéval, sombre et romantique à la fois, comme aime nous les raconter la romancière. On se promène au milieu de forêts, on arpente les sentiers sombres de l’esprit humain.Céline Guillaume fait partie de ses rares auteurs qui, tout en racontant une histoire sombre, parvient à nous montrer la lumière qui illumine son cœur. « La Baronne des Monts-Noirs » est une réussite, et l’on attend la suite avec une grande impatience.

La critique

Marc Bailly

Céline Guillaume

Editions Terres de Brume

Le Moyen-Age encore et toujours, pourquoi cette période, pourquoi cette fascination ?

Je ne peux expliquer cette fascination pour le Moyen-Âge. Je sais simplement que cette période si riche en enseignements m’att ire depuis ma plus tendre enfance. Je m’y sens bien, en harmonie avec moi-même. Peut-être est-ce une façon de fuir ce siècle dans lequel je ne trouve pas ma place.Comment pourrais-tu présenter ton roman ?

« La Baronne des Monts-Noirs », tome 1, est un roman de style médiéval, fantastique. Il trouve cependant un point d’ancrage historique puisque les lieux sont réels. Beaucoup de thèmes y sont abordés ou suggérés, une sorte de transposition de notre monde actuel dans une époque passée. Les mentalités, les comportements ont-ils vraiment changé ?1er volume d’une série qui en comptera combien ?

Pour l’instant, cette série ne comportera que 2 tomes. Mais qui sait ? Suivant l ’accuei l du publ ic , des su i tes pourraient voir le jour.Connais-tu les endroits dont tu parles dans ton livre ?

Je connais les endroits, les sentiers, les odeurs que je décris dans ce livre. Tous me sont familiers et font partie de mon quotidien. Ils sont d’ailleurs une source d’inspiration intarissable, des paysages empreints de magie et chargés d’une atmosphère énigmatique.Tu écrivais « court » précédemment, comment s’est faite cette évolution pour écrire plus long ?

Dois-je appeler cela une évolution ? Je pense surtout à un besoin, à une envie viscérale de développer, de sonder, de comprendre. Peut-être est-ce la maturation de l’auteure ? (sourire) Les expériences de la vie, ses turpitudes ont fait que mes appréciat ions générales (de mes semblables, de ce qui m’entoure…) ont changé.

Je trouve que ton écriture a évolué fortement dans ce roman, as-tu particulièrement fixé ton attention là-dessus ?

La réponse à cette question rejoint ce qui a été dit précédemment. ;) Le fil de l’existence me nourrit et j’en tire profit dans mes textes. L’écriture demeure mon moyen de communiquer.Quels sont tes « tics » d’écriture ?

Des tics d’écriture… Vivre à fond mes histoires, oui les vivre au quotidien, m’imprégner intensément du ressenti des personnages. De cette manière, je constitue mon monde et me déconnecte du nôtre. Autre tic, écrire lorsque la force impalpable me somme de coucher sur le papier le ferment qui doit jaillir.Tes projets ?

Un nouveau roman est déjà en préparation. Mais chut ! Ceci est une autre aventure.

Propos recueillis par Marc Bailly

Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts

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L’ interview

Page 43: Le Suricate - Sixième numéro

Ne prenez pas peur en feuilletant jPod en librairie… Vous tomberez sur des pages remplies de chiffres premiers (18 pages très exactement), d’autres affichant quelques mots chinois en caractères taille 50, d’autres énumérant des listes de mots apparemment incohérentes…

C’est en vous plongeant dans l’histoire que vous comprendrez mieux l’intérêt (ou la parfaite inutilité ?) de ces interludes déjantés.

Ethan Jarlewski, jeune programmeur de jeux vidéos, travaille dans le studio jPod avec 5 collègues socialement inadaptés : corbeau puits mont genévrier (sans majuscules. Oui, c’est son nom), obsédé par le fait d’être un être humain le plus banal possible, a changé son nom en John Doe. Mark le Maléfique, après avoir vécu un épisode assez traumatisant (je vous laisse la surprise), est incapable de se sentir bien si les objets qui l’entourent ne sont pas comestibles. Cow-boy n’est pas suicidaire mais il attend impatiemment la mort, etc. Et toute cette joyeuse bande travaille à l’élaboration d’un jeu vidéo de skateboard… dans lequel le comité de direction demande tout à coup d’ajouter – comble de l’horreur – un personnage de tortue fun.

Entre son job frustrant, sa mère qui cultive du cannabis dans sa cave et son père comédien/figurant raté, Ethan mène tranquillement sa barque, se fait des copains dans la mafia chinoise et fait

régulièrement des siestes sous son bureau.

Douglas Coupland nous offre ici, comme à son habitude, un roman complètement décalé, rempli de références geek et de moments inoubliables. Tout en suivant les aventures des héros issus de la Génération X (précisément son roman-phare, sorti en 1991), l’histoire part dans tous les sens et semble un peu décousue par moments. Mais si on se laisse porter par les événements sans trop s’attacher à la trame espace-temps, on passe un moment ébouriffant et très plaisant. Coupland vous arrachera sans doute quelques fous rires, se mettant d’ailleurs lui-même en scène dans son roman en sale type désagréable.

Il aura fallu attendre 4 ans entre la parution du livre dans son édition originale et sa traduction française… mais ça valait la peine ! Une vraie réussite ! La série télé n’a, elle, pas eu le même succès : sortie en janvier 2008, elle a été arrêtée après quelques épisodes seulement.

Enfin, sans vouloir en dévoiler trop, mon moment préféré restera celui où l’équipe jPod décide d’insérer en cachette un Ronald McDonald sanguinaire dans un level caché du jeu de skateboard…

Lise Francotte

jPod : Voyage ébouriffant au coeur de la génération X

de Douglas Coupland

Editions J’ai Lu, 541 p.

Le nouveau chat est enfin arrivé ! Après s’être consacré à d’autres écrits, Philippe Geluck est revenu à ses premiers amours avec une couverture une nouvelle fois provocante.

En la regardant pour la première fois, on a le gourdin, on espère ou même on veut de cet humour qui a bercé plusieurs de nos dernières années.

La première chose qui peut frapper aux yeux, c’est que pour la première fois, Geluck y insère des évènements d’actualités (DSK, Sarkozy, etc.).

Les pages se tournent, les gags s’enchaînent et l’on ne s’embête pas une seconde.

Il faut quand même avouer pour notre plus grand malheur que les gags ne sont

plus toujours du niveau d’antan : syndrome du «c’était mieux avant ?» ou manque d’inspiration de Geluck, qui, après des centaines d’historiettes de son chat préféré commence à ne plus trouver de chutesaussi originales ?

Quoiqu’il en soit, on retrouve ce qui fait le charme du héros félin, les illustrations d’époques détournées, etc.

Même s’il est parfois plus faiblard, le «cattus erectus» tient debout !

Loïc SmarsLe Chat Erectus

de Philippe Geluck

Editions Casterman, 48p.

13 novembre 201243

Page 44: Le Suricate - Sixième numéro

À quelques jours de Noël une affaire d'envergure démarre pour Lucie Hennebelle et Franck Sharko, policiers dans la fameuse section criminelle du 36, quai des Orfèvres. Christophe Gamblin, journaliste de faits divers, est retrouvé mort de froid, enfermé dans son congélateur. Sa collègue et amie a disparu, alors qu'elle enquêtait sur un dossier explosif dont personne ne connaît le contenu. Sa seule trace est son identité griffonnée sur un papier détenu par un enfant errant très malade, aux organes déjà vieillissants. En parallèle, une ancienne affaire de femmes enlevées refait surface : des victimes jetées vivantes mais inconscientes dans des lacs quasi gelés, et secourues in extremis grâce à des coups de fil mystérieux à la police. Tandis que l'enquête s'accélère, Sharko est confronté à

de vieux démons. Une ombre évolue dans son sillage, jouant avec lui de manière dangereuse. Un duel secret et cruel s'engage alors, détruisant le flic à petit feu...

Cela fait quelques années maintenant que Franck Thilliez creuse son sillon dans le champ autrefois défriché par un certain Jean-Christophe Grangé… Que Atomka soit dans les librairies quasi en même temps que Kaiken, le nouveau roman de l’auteur des Rivières Pourpres ne fait renforcer une évidence : l’élève a surpassé le maître.

Mais foin de comparaison… Avec sa nouvelle enquête de Sharko et Hennebelle (deux personnages nés dans des romans différents… mais réunis par Thilliez avec un naturel confondant dans Le syndrome E…), le lecteur est porté de bout en bout par une narration totalement maîtrisée, des surprises finement amenées et une étude de caractères qui rappelle les plus grands auteurs de polar. En pleine possession de ses moyens, Franck Thilliez tricote un long roman… qui file pourtant dans jamais une ligne de trop, sans jamais un chapitre superflu. Et c’est peu dire que celles et ceux qui suivent le Nordiste depuis ses débuts (avec Deuil de miel ou Train d’enfer pour ange rouge) seront doublement récompensés lorsque défileront devant leurs yeux les derniers mots de ce qui s’avère être un des meilleurs polars de cette année 2012.

Christophe Corthouts

Atomka

de Franck Thilliez

Editions Fleuve Noir, 600 p.

La troisième enquête du commissaire Camille Verhoeven touche au plus secret de sa vie privée : témoin du hold-up d’une joaillerie des Champs Élysées, Anne Forestier, sa maîtresse, échappe par miracle à la fureur meurtrière du braqueur. De ce truand virtuose, assez rapidement identifié, Verhoeven connaît les habitudes et le mode opératoire. De la victime à demi morte, il ignore beaucoup de choses… Le flic se lance à l’aveugle dans une traque acharnée qui va devenir une bouleversante affaire personnelle. La dernière enquête du plus petit gabarit de la littérature policière renoue avec ce sens du suspense, cet art du rebondissement, ce jeu sur l’émotion, qui font le bonheur des lecteurs de Lemaitre, et où éclate une fois encore l’influence d’Hitchcock.Troisième et dernier livre de cette trilogie qui met en scène l’inspecteur Camille Verhoeven. Après « Travail soigné » et le fabuleux « Alex », Pierre Lemaitre remet le couvert pour clôturer sa trilogie.

Dès les premières pages, on est plongé dans l’action et on retrouve toute la noirceur de l’auteur, celle qu’il a su insuffler surtout dans « Alex » où il atteignait le paroxysme de l’ambiance noire et du suspense. Ce roman fut véritablement un véritable coup de cœur

de l’année 2011. Pas facile donc de renouer avec une telle qualité, l’enjeu est de taille et notre curiosité et avidité à lire ce nouveau roman, à son comble.

Des mois sont passés depuis « Alex », et l’inspecteur Verhoeven est à nouveau amoureux. Evidemment, pour rester dans le ton, tout va se compliquer et Anne, sa nouvelle compagne, se fait furieusement agresser. Et la manière dont il décrit cette agression sur 30 pages et incroyable de justesse et de violence.

Il mène l’enquête dans un état second et va de fausses pistes en découverte surprenante. Il ne faut pas en dire trop, de peur de tout dévoiler…

Un très bon roman, très noir, qui n’atteint pas la paroxysme d’« Alex », mais qui se laisse lire avec grand plaisir. Un polar peu optimiste sur la nature humaine, violent. Pierre Lemaitre, avec cette trilogie, s’impose définitivement comme un des grands du thriller. Plusieurs de ses romans sont en cours d’adaptation cinématographique.

Marc Bailly

Sacrifice

de Pierre Lemaître

Editions Albin Michel, 124p.

Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts

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Page 45: Le Suricate - Sixième numéro

Deuxième tombe sur la gauche est le deuxième tome d’une nouvelle série bit-lit de l’éditeur Milady. Outre-Atlantique, celle-ci comptera en octobre quatre tomes. En ce qui nous concerne, il faudra attendre le 7 décembre pour découvrir la suite des aventures de Char ley Davidson sous le t i t re Troisième tombe tout droit. Il s’agit donc au départ d’une traduction anglaise du roman de Darynda Jones qui a reçu le prix 2009 de la meilleure romance paranormale aux Golden Heart.

Charley Jean Davidson est détective privée et la Faucheuse. Ainsi elle voit les morts et son boulot consiste à les convaincre « d’aller dans la lumière », de passer « de l’autre côté ». Mais quand ceux-ci ont été assassinés, ils lui demandent d’arrêter les personnes qui ont fait ça, ce qui ne se passe jamais sans risque. Ce qui complique encore les choses, c’est qu’elle est tombée amoureuse de Reyes qui n’est autre que le fils de Satan lui-même. A la fin de ce premier tome, ce dernier est passé de « dans le coma à l’hôpital » à « disparu sans laisser de traces » en un claquement de doigts. Dans ce livre-ci, elle veut absolument le retrouver avant qu’il mette fin à ses jours pour la protéger des démons qui sont après elle. En effet, elle est sensée leur permettre d’accéder au ciel et, s’ils y parviennent, le monde risque de tomber dans le chaos. A côté de ses recherches purement personnelles, elle est chargée de retrouver Mimi, une amie de sa fidèle secrétaire Cookie, et qui a disparu depuis le meurtre d’une camarade de lycée. Il s’avère même que de nombreux

autres camarades de Mimi subissent le même sort. Elle tient également à résoudre le meurtre du gentil fantôme placé dans le coffre de sa voiture.

Ce second tome est tout auss i passionnant que le premier, voire à certains moments encore plus. En effet, le rythme est plus soutenu et les événements s’enchainent rapidement, le tout doublé par des réparties bien senties de Charley.

Cookie prend une place plus importante au côté de Charley qui s’avère être plus fragile qu’il n’y parait. Cette dernière aime passionnément Reyes et souffre à l’idée de ne pas le retrouver à temps. Je dois avouer que moi aussi, je me suis demandée ce qui allait lui arriver et il faut attendre les dernières pages pour le découvrir… Bien évidemment, cela ne s’arrête pas là. On sait par exemple que ses relations avec son père, sa sœur et sa belle-mère sont parfois tendues, mais on n’est pas au bout de nos surprises. Je me suis même dit que son père n’avait pas pu la sacrifier au profit des deux autres femmes de sa vie, lui l’ancien flic !

Ce qui est certain, c’est que l’on ne s’ennuie jamais avec un tel ouvrage entre les mains : Charley vit à cent à l’heure et ses aventures se lisent de la même manière. Bref, je dis vivement décembre !

Christophe Corthouts

Deuxième tombe sur la gauche(tome 2)

de Darynda Jones

Editions Milady, 408 p.

Depuis 2007, Simon Tofield fait parler de son chat aux Editions Fleuve Noir. Ce chat malicieux a vu le jour suite aux propres anecdotes de l'auteur avec ses félins. Dans « A Manger! », Simon's cat nous dévoile ses tactiques farfelues afin d'obtenir A Manger! Au fil des pages, ce sera son unique obsession. Entre humour et malice, Simon's Cat nous promet un beau divertissement. Dans une ambiance « british », Simon Tofield réalise un ouvrage frais et amusant. Il a troqué le noir et blanc pour passer à la couleur et signe un travail atypique. Comme à son habitude, aucun texte, juste des images très expressives qui nous feront sourire. Une petite œuvre au plaisir communicatif !

Simon's Cat plaira autant aux grands comme aux petits et encore plus aux amis du chat ! N'hésitez pas à retrouver Simon's Cat sur Youtube où il est déjà star ! Simon Tofiels est né en 1971. Il est d i rec teur commerc ia l du s tud io d'animation Tandem Films. Il vit à Londres. L'idée de Simon's Cat lui a été inspirée par ses quatre chats, tous gourmands et farceurs : Hugh, Jess, Maisy et Teddy.

Stellina HuvenneSimon’s Cat « A manger ! »

de Simon Tofield

Editions Fleuve Noir, 48p.

13 novembre 201245

Page 46: Le Suricate - Sixième numéro

J'ai dévoré le livre en un weekend. Le récit est prenant, une fois entamé vous voulez savoir la fin. Le style de l'auteur est direct, sans fioriture. L'histoire est accrocheuse : une jeune fille prise en otage à qui on injecte un poison... Pas de loup-garou et autre créature de fantasy, juste des humains, des croisements génétiques (style Blade) et des vampires assoiffés de sang.

La vie de l'héroïne est totalement bouleversée en 4 jours. Quatre jours, que l'on ne voit pas passer tant l'histoire est riche en rebondissements et en révélations (surtout dans les derniers chapitres). Bien qu'elle ne soit qu'une simple fille qui n'a rien demandé à personne, elle n'en est pas stupide pour autant et fait preuve de caractère et de

vivacité d'esprit. Son personnage évolue tout au long du récit pour devenir riche et puissant.

Les personnages qui gravitent autour d'elle sont représentatifs des différentes facettes de l'Homme : jaloux, machiavéliques, manipulateurs... A la fin, on se demande même qui sont les vilains les hommes ou les vampires ? Certains sont attachants, d'autres totalement détestables.

Après ce premier opus, je suis curieuse de voir comment évoluera la suite...

Bonne lecture à ceux et celles qui franchiront le pas en le lisant.

Marylise Dufour

Belladone

de Michelle Rowen

Editions Milady, 360 p.

Guy Montag est pompier. Dans cet univers futuriste, ce métier à des fonctions bien différentes que celles que nous connaissons.

En effet, le rôle principal des hommes du feu est précisément de « mettre le feu », d'incendier les maisons des hommes et des femmes qui ne respectent pas l'une des parties les plus importantes de la loi : ne pas posséder de livres et encore moins les lire.

Dans l'univers de ce roman, il est interdit de lire ou d'être instruit car on estime que l'instruction est responsable de l'inégalité entre les humains et qu'elle détourne du droit chemin profitable à tout le monde.

Montag suit la voix du régime sans broncher jusqu'au jour ou il fait la connaissance de Clarisse Mc Clellan, qui l'intrigue fortement par son étrangeté. Par exemple, elle aime se promener ou contempler les étoiles, choses complètement incompréhensible et terrifiante pour le reste de la population qui passe son temps à regarder sa « famille », sorte de télévision à trois ou quatre écrans conçue pour maintenir l'attention permanente des gens et limiter au maximum les échanges entres eux.

Cette jeune Clarisse, donc, éveille un sentiment enfui dans le cœur de Montag et celui-ci va, au fur et à mesure, commencer à se questionner sur son métier, l ’uti l i té de son action, le « pourquoi » en quelque sorte.

Il commence alors à se distancer de sa femme, Millie, et de son patron, Beatty,

qui va découvrir que, depuis quelque temps, Montag ramène des livres chez lui au lieu de les brûler.

Se déroule alors un jeu d'esprit entre eux deux. Beaty finit par mettre Montag au pied du mur en lui envoyant le « limier », sorte de robot tueur utilisé par les pompiers, le forçant à détruire lui-même sa propre maison. Celui-ci se rebelle et tue Beaty, se défait de ses collègues, s'enfuit et devient un fugitif.

Après s'être rendu chez Faber, un vieil homme érudit qu'il avait rencontré plus tôt et qui partageait son opinion, il s'enfuit de la ville en catimini et échappe au limier lancé à ses trousses, en se jetant dans un cours d'eau afin de masquer son odeur.

En passant à travers d'un bois, il rencontre un groupe de personnes recherchées pour les mêmes raisons que lui et ils décident alors de faire équipe.

Leur but sera désormais de maintenir de manière orale le contenu des livres en allant de village en village et, pages par pages, chapitres par chapitres, restituer le plus exactement possible leur contenu.

Loïc Bertiau

Farenhait 451

de Ray Bradbury

Editions Folio, 250p.

Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts

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Page 47: Le Suricate - Sixième numéro

Le tueur aux mangas

Un cadavre démembré est retrouvé dans un parc public de Bruxelles. C’est Zoé, une jeune fille de 13 ans, qui fait la macabre découverte. D’abord choquée par la situation, elle retrouve très vite les réflexes de l’enquêtrice et prend quelques clichés. Elle fait partie d’un club de jeunes détectives amateurs toujours à l’affut d’une nouvelle affaire.

Un indice leur donne le nom du tueur présumé et très vite ils trouvent des liens entre ce meurtre et un célèbre manga « Lethal Pencil ». Kroko est-il un simple personnage de manga ou un horrible sérial killer ? S’agit-il du même personnage ?

Plus ils avancent dans leur enquête, plus ils se rendent compte que ça devient dangereux. Des menaces ne tardent pas à leur parvenir.

La jeune Zoe sera la seule à oser poursuivre l’enquête ce qui lui pe rmet t ra de rencon t re r la créatrice du manga qui, elle aussi, mène une enquête sur la disparition de son frère. Elle pense que ces deux affaires sont liées.

Cet album est le premier d’une série de 2 tomes. On y retrouve un coté très manga avec des dessins aux couleurs vives. Les lignes sont claires et le dessin soigné. Il y a beaucoup de détails qui agrémentent l’histoire sans que ce soit surchargé.

L’histoire mélange la science-fiction et le fait divers bien réel. En effet l’auteur de cette aventure

s’est basé sur un fait divers qui s’est passé il y a quelques années à Bruxelles.

Ce récit nous emmène d’abord dans l’univers du manga durant quelques pages, puis très vite on est plongé dans l’histoire de cet horrible meurtre. L’histoire met du temps à se mettre en place et défile assez calmement. On se perd parfois dans les dialogues tant les personnages sont nombreux à parler en même temps. Certains passages semblent être de trop et n’apportent rien à l’histoire. Cependant au fil des pages on est pris de curiosité et on veut en savoir plus. L’histoire de base est originale, mais la mise sur papier n’est pas vraiment à la hauteur de ce qu’on attend lorsqu’on lit le résumé au dos de l’album.

L’histoire se finit dans le deuxième tome et de ce fait, laisse un peu ici le lecteur sur sa faim car l’arrivée de l’auteur du manga et de son enquête parallèle relance l’action et le suspense en fin de cet album.

On attend le deuxième tome pour savoir comment tout ça va finir en

espérant surtout une accélération du rythme de l’histoire.

Yann le Pennetier, scénariste plus connu sous le nom de Yann, est né à Marseille. Il fait ses débuts dans Spirou, où il lancera notamment des séries comme Bob Morane ou les Innommables. Très vite devenu incontournable grâce à ses histoires nombreuses et sa maitrise dans tous les genres de la bande dessinée, il travaille avec les grands noms de la bd tels que Morris, Franquin, Le Gall, Yslaire et bien d’autres encore.

Dans sa bibliographie on retrouve des titres biens connu comme : Les innommables, Les mondes de Thorgal, Bob Moranne, Lucky luke, Spirou et Fantasio, Spoon and White, etc.

Christian Lamquet est né à Andenne. Il fera ses débuts au Journal de Tintin auprès d’Edouard Aidans. Très vite il se lancera comme auteur à part entière chez Spirou avec la série de science-fiction Quasar. Chris Lamquet renouvelle la bande dessinée de science-fiction en y incorporant une dimension visionnaire voire écologique.

Dans ces œuvres on retrouve : Alvin Norge, Blue Space, Eco Warriors, Le Pithécanthrope dans la valise, l’amour hologramme...

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La critique

« Ce récit nous emmène d’abord dans l’univers du manga duran t que lques pages, puis très vite on est plongé dans l’histoire de cet horrible meurtre. »

Xavier Verstegen

De Yann et LamquetEditions Casterman

13 novembre 2012

Page 48: Le Suricate - Sixième numéro

Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts

La cuisine du suricate

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Les colorants alimentaires

Qu’on soit pour ou contre, pro colorant naturel ou n’ayant rien contre les colorants artificiels, le problème, de nos jours, n’est plus là.

La menthe pour nous est associée au vert et pourtant ,quand vous faites un thé à la menthe fraîche du jardin, le thé est transparent, à peine verdi par un peu de chlorophylle.

Nous sommes conditionnés aux couleurs et celles-ci jouent un rôle non négligeable dans l’envie ou pas de manger un aliment. Qui a envie de manger une glace fraises d’un rose passé, ou pire une banane verte (et parfois tout à fait mûre) ou même cette glace qui fit fureur, il y a quelques années, de couleur bleue et du nom de « goût Schtroumpf ». Les enfants, moins sensibles aux conventions couleurs, la demandaient pour finir avec une langue d’un beau bleu violacé.

Les colorants sont partout, codés sous un E100 (la nomenclature leur réserve jusque E199), et recouvrent autant les colorants naturels qu’artificiels. Le colorant est un additif tout à fait inutile d’un point de vue technologique ou nutritionnel. Il n’existe que pour la commercialisation.

Mais ils ont toujours existé, par exemple le caramel pour le whisky, la betterave rouge, le safran, le curcuma,

tous bien sûr d’origine naturelle et même comestibles quand on les utilisait dans la nourriture.

Milieu du 19e siècle sont apparus les versions artificielles, surtout plus économiques. Dans les années 1960, la Commission Européenne a listé les colorants autorisés. Mais cette liste évolue toujours selon les résultats de toxicité. Actuellement on en compte 43.

Dans notre cuisine

Nous pouvons aussi jouer avec ces produits pour colorer macarons, massepain ou autres friandises. Car exception faite du safran – et du jus de betterave dans les restaurants – , l’emploi de colorants est limité aux desserts et au sucré.

Sur le net ou en boutique spécialisés, on les retrouve sous forme liquide ou sous forme de poudre (encore que plus pour les professionnels car extrêmement difficiles à doser, il n’en faut qu’un gramme pour 12 grands macarons, voir la photo). Ils sont très stables et se conservent bien, même liquides, dans le noir.

Commencez toujours « petitement », le colorant est comme le sel : on peut toujours en ajouter après avoir mélangé. Vous pouvez aussi associer les couleurs pour obtenir des couleurs

telles celles qu’on faisait avec nos gouaches.

Un bon assortiment se limite à du vert (chlorophylle, pistache), du rouge (imitation des fruits rouges), du jaune (renforcer l’orange ou se mélanger avec d’autres couleurs), du noir (si vous aimez l’encre de sèche ou imiter le réglisse) et du bleu. Avec cela vous avez largement de quoi faire.

L’ article

Macarons

Par « Mamy » Véro et Marc le cuistot

Jaune citron 102 jaune sunset 105 indigo 132 rouge 122, vert en liquide

Page 49: Le Suricate - Sixième numéro

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Histoire

Très populaire ici, Saint Nicolas était un authentique évêque, né à Myre au 4ème siècle. Il aurait ressuscité 3 enfants et connut la prison. On est quasi certain qu’il ait participé au concile de Nicée en 325 et la tradition prétend qu’il est mort le 6 décembre 343.

Alors que cette fête s’était très largement généralisée en Europe et autour de la Méditerranée, l’arrivé du protestantisme a signé la fin de celle-ci au profit du Père Noël. Pourtant Saint Nicolas était connu déjà comme le patron des boulangers, des com-merçants et des marins mais aussi des avocats, des célibataires et des prisonniers !

On peut aussi affirmer que c’est notre Saint qui a inspiré le Santa Claus, avant que les Américains le fusionnent avec l’image du Père Noël. Ini-tialement vêtu de vert, Santa Claus a adopté le rouge (couleur de la robe d’évêque) sous l’influence d’un soda fort connu, qui s’est servi et se sert de l’ex-image pieuse pour ses cam-pagnes de pub de l’automne à l’hiver.

Côté cadeaux, nos petits enfants ont la chance de cumuler souvent St Nicolas et Noël, alors que la tendance commence à privilégier la Noël pour des raisons pratiques (congés légaux). Notons quand même que l’Espagne conserve, elle, les Rois Mages qui sont leurs « porteurs de cadeaux » aux enfants, le 6 janvier.

On fête la Saint-Nicolas surtout aux Pays-Bas, en Belgique, au Lux-embourg, en Flandre française, dans le département des Ardennes, en Franche-Comté, en Alsace et en Lorraine dont saint Nicolas est le saint patron, en Allemagne, en Autriche, en Croatie, en Hongrie, en Pologne, en République tchèque, en Lituanie, en Roumanie, au Royaume-Uni, en Ukraine en Slovaquie, en Serbie en Suisse (dans le Canton de Fribourg).

Partout, c’est aussi une fête qui comprend des friandises. Autrefois, le plus classique était l’orange de l’année (autour de la Seconde Guerre mondiale, les oranges étaient rares et précieuses), les spéculoos (Belgique, Pays-Bas, Nord de la France), les

bonbons divers, fruits secs et plus tard chocolat.

Nous restent actuellement les bon-bons mais surtout le massepain, les chocolats, les spéculoos et les man-darines.

Saint Nicolas arrive chaque année vers le 15 novembre, en bateau depuis l’Espagne et jusqu’aux Pays-Bas, accompagné d’un âne (ou d’un cheval blanc) et du Père Fouettard (ou de nombreux zwarte pieten). Beau-coup de familles mettent encore des carottes ou du foin au pied des cheminées et parfois un petit verre de remontant (je suppose que les policiers ne font pas souffler le précieux voyageur le soir du 6 décembre…) pour aider le saint homme à survivre aux grands froids.

Finalement, le plus beau reste les souvenirs liés à la préparation, les lettres au Grand Saint pour lui transmettre nos messages, les ré-ponses parfois reçues (La Poste belge met sur pied un service spécial de postiers assistants Saint Nicolas pour répondre à ces milliers de lettres annuelles ! Et je pense qu’elle est la seule au monde à le faire).

Traditions gourmandes

En Belgique, le spéculoos est produit spécialement pour l’occasion dans des moules souvent centenaires. Mélange de farine, beurre, cassonade, girofle et cannelle, il prend la forme de St Nicolas, avec certaines versions de plus d’un mètre de haut !

Le massepain aussi est très présent : sujets, fruits ou petits cochons pour ce mélange simplissime d’amandes en poudre, sucre et blanc d’œuf.

La guimauve est aussi produite spé-cialement sous la forme d’un saint, en rose, jaune ou blanc.

En France, Saint Nicolas distribue surtout du pain d’épice à son effigie et des oranges pendant sa tournée de préparation. La France-Conté a une brioche de la Saint Nicolas, le Jean Bonhomme (dont la recette est la même que le cougnou wallon, chez nous tradition de Noël). L’Alsace a son mannala (à Mulhouse) ou mannele (à Strasbourg), leur cougnou local. La Lorraine est en plus sous le

patronage de Nicolas et la fête y est donc doublement importante.

Le Luxembourg offre un jour de congés aux écoles primaires et des Boxemännercher, petites brioches comme déjà citées qui en Slovaquie s’appellent Biskupsky Chelbicek.

En Autriche, avant le grand jour, Saint Nicolas distribue des pommes, des oranges et des noix.

En Suisse, ce sont chocolats, pom-mes, noix et oranges avec des Grittibenz, un petit personnage en pâte à pain. En Géorgie, la friandise typique est le gozinaki, à base de miel et de noix. En Pologne, le pierniki est un biscuit à base de miel et épices, comme un pain d’épice plus cuit.

Beaucoup plus loin de nous, la Bulgarie en fait une fête de con-vivialité. La carpe est le plat du jour car St Nicolas aurait sauvé un navire d’une tempête. Le « Ribnik » est un plat de carpe en croute, ou cuite avec du riz, et deux pains spéciaux seront bénis et partagés en deux, une partie sera conservée et l’autre mise à disposition sur la table qui reste garnie toute la journée pour y convier les voisins. Un des cartilages en forme de croix de la tête de la carpe est conservé, soit pour être brulé en porte-bonheur soit pour écarter le diable des enfants, en amulette.

Les Macédoniens y voient une fête religieuse où les aliments sont sans œuf, ni viande, ni lait, période de l’Avent oblige. La nourriture est amenée et bénie à l’église : une sorte de porridge à base de blé, du vin, des pains spéciaux, du poisson, du chou farci avec du riz aux épices, des haricots et de la salade variée et tout le monde est le bienvenu, sans invitation. Les enfants reçoivent des pièces de monnaie.

Avec les migrations, Saint Nicolas est même fêté aux USA : les Néerlandais, les Ukrainiens et Allemands d’origine ont importé leurs traditions dans de nombreux coins.

Mais finalement, c’est une période gourmande pour tous, un moment familial ou amical selon les traditions. Et les traditions ont souvent de beaux côtés et de jolis souvenirs s’y accro-chent…

St-Nicolas : histoire et traditions gourmandes

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Cougnou(500 g)

Ingrédients330 g de farine Soubry pour pain brioché170 ml d’eau (27°-28°)35 g de beurre ou margarine 35 g,1 g de sel3,5 g de levure sèche ou 7 g de levure fraîche

Préparation manuelle : déversez la farine sur un plan de travail ou dans un récipient. Délayer la levure dans une tasse d'eau tiède et mélangez-la progressivement avec la farine. Ajoutez le sel et le beurre/margarine et pétrissez bien jusqu'à obtention d'une pâte élastique (5 à 10 min ou 4 à 5 min en cas de pétrissage automatique).

Saupoudrez de temps à autre de farine pour éviter que la pâte ne colle.

Recouvrez la pâte d'un linge et laissez-la doubler la masse à l'abri de courant d'air (+/-30min). Ajoutez 100 gr de raisins secs ou de perles de sucre. Aplatissez la pâte à deux reprises et repliez-la, retournez la boule et placez-la sur une plaque graissée ou dans un moule (200x130x65 mm). Recouvrez et faites lever 40 à 50 min.

Pendant la deuxième montée de la pâte, préchauffez le four à 250°C. Placez un bol d'eau dans le four ou enduisez d'eau la pâte montée. Placez la pâte au milieu du four et faites-la cuire à 180° (160° en chaleur tournante) pendant 40 min. Retirez le pain du four et laissez-le refroidir sur une grille.

Préparation à la machine à pain : Placez le beurre dans la machine à pain. Ajoutez la farine, l’eau tiède et en dernier lieu le sel. Veuillez à ce que le sel n'entre pas en contact avec la levure. Activez le programme souhaité.

Le résultat de cuisson dépend en partie du type de machine à pain. Pour que votre pain lève davantage, vous pouvez ajouter plus de levure et/ou plus d'eau. Pour qu'il lève moins, utilisez moins d'eau et/ou de levure. Attention ici n’utilisez que des raisins secs car les perles de sucre abiment le revêtement.

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Mousse aux spéculoos(pour 4 personnes)

Les trucs de Mamy VéroLes oeufs : c'est vrai qu'ils peuvent être conservés à température ambiante mais leur coquille est très poreuse. Pour les conserver plus longtemps et avec moins de risques de "pollution" par des bactéries, le frigo est mieux approprié.

Le riz : on peut le cuire de deux manières : la satu-ration et l'absorption. La saturation, c’est comme les sachets cuisson, mettre le riz dans une quantité d’eau sans importance et le cuire le temps indiqué. L’absorption, c’est mettre en eau deux fois l’équivalent de la portion de riz : il sera cuit quand l’eau sera absorbée. Evidemment la seconde a plus de risque de brûler mais le riz est toujours parfaitement cuit.

Ingrédients250 g de mascarpone3 grosses cuillers à soupe de pâte de spéculoos6 spéculoos1 œuf

Mélanger le mascarpone avec le jaune d’œuf et la pâte de spéculoos. Monter le blanc en neige ferme et ajouter délicatement au mélange précédent.

Garnir le fond des ramequins avec un spéculoos et demi écrasé grossièrement, mettre ¼ de la préparation. Mettre au frigo 2h. On peut garnir d’un fruit comme la fram-boise, les groseilles ou des fraises.

Massepain(400 g)

Ingrédients200 g d’amandes en poudre200 g de sucre impalpable1 blanc d’œuf

Mélanger les 3 éléments ensemble. Si besoin est, ajouter quelques gouttes d’extrait d’amande. Rouler le massepain dans un film cuisine ou un alu et mettre au minimum 12h au frais.

Le massepain peut se colorer avec des colorants alimentaires et être formé avec des emporte-pièces ou au couteau.

Le massepain se conserve à température ambiante.

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51 13 novembre 2012

Blogs cuisine

Les blogs de cuisine sont devenus incontournables à l’heure de l’internet. Il existe des dizaines de passionnés que nous vous invitons à découvrir.

Françoise et son site www.lacuisinedefrancoise.be

Depuis quand existe votre site ? J’ai débuté mon blog fin février 2010.

Comment a-t-il évolué ?L’idée de départ était de rassembler mes recettes à un seul endroit. Le choix logique était soit une base de données soit un blog, j’ai opté pour le blog. Très vite, j’ai commencé à rencontrer d’autres blogueurs culinaires et finalement, l’aventure solitaire du début a vraiment évolué et est devenue un vrai partage. Le retour des lecteurs est vraiment intéressant.

Pourquoi l’avoir créé ?L’idée était de rassembler toutes mes recettes dans un outil moderne et de mettre fin à mon carnet de recettes qui perdaient régulièrement les feuilles volantes que j’y ajoutais sans cesse.

Que voulez-vous partager avec les gens ?

Tout simplement mes recettes et ma passion pour la cuisine.

Quel est votre coup de cœur restaurants ? Il y en a deux: Bart de Poorter à Rumst et Alexandre (Dionisio) à Bruxelles.

Quel est le produit dont vous ne pourriez vous passer ? Les fruits et les légumes en général.

Votre meilleure recette de cuisine ? Une recette très parfumée aux saveurs thaïes qui me dépayse mais aussi très simple: un wok, une soupe...

Quel est le sentiment que vous apporte la cuisine ? Une zenitude, un bien-être et un apaisement total.Gourmande ou gourmet ? Gourmet !

Le plus dur : faire le plat ou bien le photographier ? Les deux étapes sont essentielles : la photo pour donner tout d’abord envie de réaliser la recette et l’exactitude de la recette lorsque les lecteurs la réalisent ! Parfois on voit de très belles photos et puis quand on fait la recette, on est parfois très déçu. Pareil dans l’autre sens : parfois les photos ne paient pas de mine mais lorsqu’on réalise la recette, c’est un vrai plaisir !

Le blog de cuisine : un thème très riche en concurrence. Comment se démarquer ?Peut-être tout simplement par une cuisine accessible à toutes et tous, des ingrédients faciles à trouver et des recettes variées : soupes, plats uniques, cuisine plus asiatique, italienne, desserts, entrées, salé, sucré, gâteaux d’anniversaire, ... un peu de tout !

L’ interview

15/11 : Le Beaujolais nouveau

30/11-02/12 : Arte in Tavola (Grand-Place BXL)

17-18/11 : Marchés de Noël à Waterloo et Court-st-Etienne. 22-25/11 : à l’hippodrome de Boisfort – 24/11 : à Mont-Saint-Guibert – 24-25/11 : Abbaye d'Aulne à Gozée, à La Balbriere à Ottignies et à la Ferme de Martinrou à Fleurus – 25/11 : à Gilly et à Oeudeghien - 1-2/12 : Saintes, à Wezembeek-Oppem, à Durbuy et à Baulers – 1/12 au 6/01 : Parc Roi

Baudouin à Durbuy – 7-9/12 : à Assesse – 8-9/12 : à Rebecq-Rognon, à Saint-Gérard, à Mettet, à Trazegnies, à Marchin, à Franc-Waret, à Souvret – 8/12 : à Epinois, à Morlanwelz – 9/12 : à Lavaux-Ste-Anne – 14-16/12 : à Estinnes-Au-Mont, à Enghien, à Hanzinelle, à Laeken et Houyet – 15-16/12 : à Rixensart, à Strépy-Bracquegnies, à Grivegnée, à Dinant – 15/12 : à Ligny, à Quiévrain.

30/11 au 6/1 : Plaisirs d’Hiver et marché de Noël à Bruxelles.

Agenda du 15 novembre au 15 décembre

Page 52: Le Suricate - Sixième numéro

Cinéma / Musique / Scène / Littérature / Arts

Agenda

CinémaLes sorties (Belgique)14 novembre 2012

Twilight - Chapitre 4 : Révélation Part II (Fantastique)BXL/USA de Gaetan Bevernaege (Comédie)Après Mai d’Olivier Assayas (Drame)Jagten de Thomas Vinterberg (Drame)Offline de Peter Monsaert (Drame)Diana Vreeland de Lisa Vreeland (Documentaire)

21 novembre 2012The Bay de Barry Levinson (Science-Fiction)Thérèse Desqueyroux de Claude Miller (Drame)Dredd 3D de Pete Travis (Science-Fiction)Derrière les collines de Cristian Mungiu (Drame)Back in the Game de Robert Lorenz (Drame)Love is all You Need de Susan Bier (Comédie Dramatique)

ScènesLes piècesBruxelles et environs

Heroes (just for one day) au Théâtre National du 06/11/12 au 17/11/12Happy Slapping à l'Atelier 210 du 06/11/12 au 24/11/12

Les bonnes intentions au Théâtre de Poche du 10/11/12 au 24/11/12

Il n’y a pas de sot métier au TTO du 05/11/12 au 03/12/12O’Sister au théâtre des Riches Claires du 06/11/12 au 24/11/12Le Brasier au théâtre des Galeries du 24/10/12 au 18/11/12On vit peu mais on meurt longtemps au théâtre des Martyrs du 08/11/12 au 23/11/12Antigone au Théâtre des Galeries du 24/10/12 au 18/11/12Des jours trop longs au Théâtre Blocry (ATJV) du 06/11/12 au 23/11/12

La vie c’est comme un arbre au TTO du 01/11/12 au 01/12/12

Paris

Les Menteurs (Chevalier et Laspalès) au théâtre de la Porte Saint-Martin à partir du 07/09/2012Volpone ou le Renard au théâtre de la Madeleine à partir du 12/09/2012Doris Darling au théâtre du «petit» Saint-Martin à partir du 14/09/2012

Michaël Gregorio au Bataclan du 04/10/12 au 05/01/13

Le Capital de Costa-Gavras (Drame)

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Le maître des illusions au Théâtre du Parc du 22/11/12 au 22/12/12