l'ecole primaire, 31 octobre 1927

12
31 Octobre ff)) i{{ QI11 1 .of. t.A . 5oe.ld;té d · L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14: fois pendant le cours scolaire Abonnement annuel: Fr. 4.50 Les abonnements se règlent par chèque postal Ile 56 Sion, ou à· ce défaut contre remboursement. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé di rectement M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Dé- partement de l'Instruction publique à Sion. . Les annonces sont reçues exclusivement pal' PUBLICITAS, Société Anonyine Suisse de Publicité, Sion Rue de Lausanne 4 - Téléphone. 2.36 6

Upload: resonances-mensuel-de-lecole-valaisanne

Post on 02-Apr-2016

219 views

Category:

Documents


1 download

DESCRIPTION

 

TRANSCRIPT

Page 1: L'Ecole primaire, 31 octobre 1927

Librairie Papeterie ----

re fefferlé Sic» :n. Téléphone 124

Fournitures ,pour écoles . et bureaux

Cahiers toutes réglures - Plumes - Cray~ns -Commes - Buvard - Dictionnaires - Livres et

objets de piété - Maroquinerie

Plumes à résmoir ~e~~is Ir. 1:, avee ~ee Of; ~e~. Ir. t VANNERIE - SACS DE TOURISTES

Livres pour prix.

Aux membres du orps Enseignant Valaisan Si vous voulez vous éviter des difficultés avec les Parents de vos élèves ou avec les Autorités locales, ne manquez pas de conclure à la BALOISE une assurance sur la Responsabilité Civile, comme instituteur. La prime modique que vous payerez à èet effet9 sera largement compensée par les ennuis que vous vous éviterez. Pour tous renseignements, prière de vous adresser au soussigné, Inspecteur

Léon de la Branche Vie9 pour le Canton du Valais.

Bramois

. -MS

Violons et tous Accessoires, Recueils de chant, Solfèges~ Musique religieuse et profane9 tous instruments de musique sont livrés à des prix de faveur aux membres du Corps enseignant.

'.' fi. art~r D Sion

31 Octobre

ff)) i{{ QI11 ~J 1 .of. t.A

.5oe.ld;té '/alai~at)11e d · édu~ation

L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14: fois pendant le cours scolaire

Abonnement annuel: Fr. 4.50

Les abonnements se règlent par chèque postal Ile 56 Sion, ou à· ce défaut contre remboursement.

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement 'à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Dé­

partement de l'Instruction publique à Sion. .

Les annonces sont reçues exclusivement pal' PUBLICITAS, Société Anonyine Suisse de Publicité, Sion

Rue de Lausanne 4 - Téléphone. 2.36

6

Page 2: L'Ecole primaire, 31 octobre 1927

LIBRAIRIE Mcntreux

ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL

ELL~ASS (G.). , Calcul POUl' mécaniciens. Manuel il 1 usage ~es ecoles professionnel1es. In-80 broché

HAYvYARD (G) Atlrlnuel 1 " " . f . " hl ( e CUlSzne a l'usage des COurs

pr(~teSSlOnnels, écoles ménagèr~s, pensioimnats et mal ~esses. de maison .. Contenant plus de 600· re­~ette~ p~at~q~~s et claIrement exposées. In-8° car-onne. 6e edItlOn revue et augmentée

HEUBI' ..... (E.). Dessln pOUJ' cOl'donniel's 23 Il 1

50X 37 cm t .) anc les " con enues dans un portefeuille. . .

HIRZEL JH:). Calcul pOUl' menuisieJ's. Manuel à l'usa .e des ecoles professionneIJes. Traduit par R Po g In-8° broché. . . DCy.

IANZ-GIROUD (M.). Guide ~e l~l c~u~eu~e-~in~èl'~ ~a-' ~u~ co~ple,t des leçons de coupe pour ,:ête~enb t ·

e ame\ d hommes et d'enfants, layettes. 5e édi ­

IOn. In-8 cartonné.

Guide de la cOllpeuse-couiUJ·i~l'e.· lV;an~el' c~m~Ie~ ~esf']l~çons de Coupe pour vêtements de dames et (e 1 eUes. 1er vol. In-8° cartonné. . . .

Guide de la Coupeuse-coutlll'ièI·e. 2e \'()I In-80 tonné . . car-

LU' ..... . ... . SSI (~.). Calcu~ P?w' sel'l'ul'iez·s. Manuel à l'usage

des ecoles professIOnnelles. Traduit par G. ElIo as In-8° broché. . . ~ s.

MIC~E (~.) et DERVAZ (J.)'. At;an'ue; th'éoz:iq~e ~t l;l'a~ tlque de b.lanchissage et l'epassage. A~'ec 26 gra ­vures explIcatives. In-8° cartonné .

PICKER. (L.). et ~EAVSIRE (.1.). Coupe e~ c~niect~oz~ de/zngeI'le. LInge de maison, layette, lingerie pour e;t ants de tous âges , lingerie pour dames et mes ­sIeurs, raccOlnmodage. Illustré de 214 figures Grand in _8° cartonné .

RUEG-HU~IMEL (M.). ll~a~ue~ ~ét~o;liq~e 'et 'Pl'~lti~ ~lle, tI'lcotage, CoutllI'e, coupe et lingez·ie. VIle édi ­hon revue, corrigée et complétée. r~-8° cartonné .

Fr. 3.-

5.-

10.-

2.50

H.-

4.50

5.-

3.-

1.80

5.-

5.-

6~me Année No 9 30 Octobre 1927

L~lECOL[ Plnll~RE Organe de la Société Valaisanne d'éducation

SOi\rtvfAIR E: Concours de compositjon. - La retraite de M. l'Inspec­t,pur Rouiller. - Manuels scolaires. - Au seuil d'un e nouvelle année scola.ire. - Aux ,jeunes jnstituLenrs. - Nécrolog-ïe. - Leçon de Jt'ançaj s. - « 1 OS PAGES». - En glanant. - Leçon de chosps. _ Un(~ nouvelle méthode ct'enseignem en t du chant.

Concours de composition

Comme les nnnées précédentes, le Département de l'Instrüc­Lion puhlique a autorisé l'Association de la « Semaine Suisse » à entrer ùirectement en relations avec les Commissions scolaires el le Corps enseignant en vue de l'organisation d'un concours ùe composition parmi les élèves du degré supérie l1r de l'école primaire et éventuellement de l'école secondaire.

Le sujet proposé pour cette année est le suivant: « D'où proviennent mes habillel11.ents ». Le Département de l'Instruction puhlique encourage les auto­

rités scolaires et le Corps enseignant à s'intéresser à cette n1a­llifestation; ils pourront s'adresser directement au S~crétariat gé­néral de la « Semaine Suisse », à Soleure, qui fournira tous ren­seignelnents et précisions nécessaires.

La retraite de m. l'Inspecteur Rouiller Soixante ans d'activité scolaire, voilà un record qui )1e sera

guère baUable ! Et c'est précisén1enf celui que détient M. Piel'l'e­Joseph Rouiller, le dévoué et sympathique Inspecteur scolaire du district de Martigny depuis trente ans et qui avait enseigné pen­dant autant d'années avant d'accéder à l'inspectorat.

Qui dira toute la somme de dévouelnent dépensée pa~', le vénérable M. Rouiller au cours de cette belle et féconde carnere pédagogique. Seul le sait Celui à qui rien n'.est caché e~ ceux q~Ii eurent le privilège de voir l'Inspecteur scolall'e de MartIgny-CrOIx à la tâche. .

M. Rouiller a pris sa retraite après ces soixante années d 'un sacerdoce extrêmement fécond à quoi il a donné toute son âme droite et son grand cœur. Il quitte aussi la Commission cantonale de l'enseignement primaire dont il était l'un des menll1l'es les

Page 3: L'Ecole primaire, 31 octobre 1927

- 214· -

plus Înfluents et les plus écoutés . Mais son souvenir yivra au sein du Corps pédagogique valaisan et luartignerien, qui s ' appli~Iuera à marcher sur les traces du vénérable Vétéran dans la VOle du devoir et de l'apostolat pédac;ogique.

Nos vœux accompagnent M. Rouiller clê:lns sa rl'trRite que nous lui souhaitons longue et reposa nte .

Manuels scolaires On ne chôme pas au Département de. l'Instruction publique.

En ce lllOment, on y éLudie plusieurs questions intéressantes et surtout pratiques, concernant l'enseignement primaire. En atten ­dant que ces questions ai ent reçu une solution définitive, on vient de doter les écoles, du Iuoins celles de la partie française du canton, d'une demi-douzaine de manuels , les uns nouveaux , les autres des éditions nouvelles et dont voici la liste: COllrs de comptabilité pratique) de M. L. Debloye; Cours (rinstl'llction civi­que) de M. le Dl' Mangisch; Cours de l(/ngue J11alCl'l1fllc ) de Pré­vost et Laurent; Histoire suisse) de M. Zehner , et enlîn du Livre de lectllre COllNlIlte.

COllrs de cOlllptabilité. - Nous ne répéterons pas ici les éloges que plusieurs .iournaux Je notre canton ont déjà puhliés au sujet de la nouvelle édition du cours de comptabilité de M. Delaloye. Disons seulement que ces éloges viennent d 'être corroborés par l'inh'oduction du dit cours dans quelques pen ­sionnats, à l 'Ecole nonnale de filles à Fribourg, à l'Ecole nor ­Iuale des garçons de Sion et dans d 'autres étahlissem.ents. Nous savons que l'auteur publiera, dans le courant de l'année, à l'usage du personnel enseignant, une table des réponses al.lx exercices, ce qui facilitera le contrôle des travaux d'élèves.

Cours cFinstnlciion civique. - Ce cours, -attendu impatiem­ment, vient enfin de sortir de presse et recevra certaineluent le Ineilleur accueil. Nous avons toutefois le regret de constater qu'il ne répond plus à la pensée primitive de l'auteur. Cehù-ci, pour se conformer aux désirs de la Com.n1.ission chargée de préa­viser sur le projet qui lui était soumis, a Inodifié et réduit ~~.l~ premier travail. Il a supprimé les morceaux de lecture, sacnhe quelques chapitres, simplifié les autres et diminué le nombre de gravures qui illustraient le texte. Mais, tel qu'il se ,Présente, l'Ol~­vrage rendra bien des service~ à notre jeunesse studleu~e et contn­buera à former des citoyens éclairés sur leurs devoll's e~ leur.s droits. C'est le seul but que l'auteur s'est proposé.

COU1'S de lcingue . - Pour accéder au désir dl\ personnel enseianant on vient de reml)lacer le « Cours de langue de Sen-b ,

- 215 -

sine » par le Cours, en deux vohunes (degré élémentaire et deOTé moyen) de Prévost et Laurent, où l'on a introduit quelques-u~es des lnodifications qu'avaient signalée$ les instituteurs et les insti­tutrices à qui on avait · demandé leur a vis sur la valeur' de ce Cours. Espérons que ce nouveau n1.anuel n1.ettra nos élè, es dans la possibilité d 'apprendre ù parler et à écrire correctement, puis ­que tel est le hut de la grammaire. Mais ... le livre ne travaillera pas tout senl; c'est un outil, ni plus ni D10ins , et c'est l'hahileté de la Inain qui le manie qui llli donn e sa valeur.

Histoire de la Suisse) C. Zehner. - La seèonde édition de l'Histoire suisse de Zehner ne diffère guère de la première que par ~Ilielques rectifications et ~nises au point. Puisse cet ouvrage conhnuer à développer dans la jeunesse valaisanne l'amour de ln patrie dont son auteuF était animé.

Livre de lecture. - Il y a deux ans, le personnel enseignant avait exprim.é le vœu qu'on introduisît dans nos écoles un livre de lecture qui servirait d'intermédiaire, de pont, .entre le manuel du degré inférieur et le degré Inoyen et supérieur, vu que ce dernier renferme uri certain nombre de textes au-dessus de ]a portée des élèves du degré moyen. Ici encore, on vient de lui donner satisfaction en lui présentant un Inanuel qui cOlnprend deux parties: l'une destinée au degré inférieur et remplaçant le livre édité jusqu'ici par Fribourg, auquel il n 'a pas été possible de faire les adjonctions que désirait le Valais; l'autre pour le degré

. Inoyen. Le. choix des textes, leur groupement logique et gradLlé, les illustrations ou vignettes, tout révèle que ce Inanuel sort de mains expertes, de professionnels de l'enseignement. Toute une comn1.ission de pédagogues y a travaillé, mais nous pouvons affirmer sans injustice aucune que le principal, n1.érite revient à M. Fumeaux, maître à l'école d'application et à M. le Secrétaire Delaloye. Mlle l'Institutrice Arbellay a fourni elle. aussi un cer­tain nombre de textes intéressants.

Les auteurs ne s'attendent nullement à voir ce livre recueillir l 'approbation unanime de leurs collègues. Ils reconnaissent que ce travail renferme des défauts et des lacunes, qui sont surtout imputables à la hâte avec laquelle ils ont dû l'exécuter, afin de le tenir prêt pour la rentrée de la nOln elle année scolaire. Dans une seconde édition, ils tiendront compte des améEorations que l'essai aura révélées utiles ou nécessaires.

Remarque. - On nous prie d ajouter à cette courte relation l'avis que le Département de l'Instruction met à la disposition du personnel enseignant un registre des notes très pratique, sous la forme d'un cahier de 25 X 17 cm. de format, dont la page de gauche et celle de droite servent à l'inscription des notes hehdo ­madaires. Du reste, en voici la réglure:

Page 4: L'Ecole primaire, 31 octobre 1927

.1W

ri o p.

El o u

1

Cl)

a ~ Q Cl)

....:1

- 216 -

Se111aJi7e du 1110is cie

1ère page :m

Nom et prénoms

2me page

""" I! l! ""'-"'

en en en s:: H ~ 0 '0 Q e,y. » -Cl)

Cl) cG ....:1 Q u

Ex, clivers

Ce registre permet au maître de f~ire , à la. fiI~ de c]:~qu~ se­maine, la lecture des notes et de stImuler amSI ses eleves au travail. De plus, il pourra s'en servir utilement et. surtout a~'ec plus d'équité, pour l'inscription des notes daI:S Ale lIvre.t sC,ol~~re. Il vaut donc la peine de se le procurer au Depot scolaue ~1 SlOn qui le liv~'e au prix minime de 60 centimes. Au reste, le Departe­ment l'a rendu obligatoire.

Au seuil d'une nouvelle année scolaire Nous voici au début d'une nouvelle année scolaire. C'est le

moment où l'Ecoll Pl'ÏInail'e rouvre ses pages à toutes les honnes . 1 en.!?.'aaés Hl volontés, aux collaborateurs attitrés ou occaSIOnne s, "-' '-' (

bénévoles.

Nous ne savons exactement ce que pensent les le.c,teurs c~e la plupart des articles ou corresp~ndances qu'elle a pul)h~s ,depUIs sa réorganisation. Ce que nous Ignorons heauc.<mp m(~1l1s,. c .~~t que le nombre de ses collahorateurs reste touJours .tI,· e~ hnlJte~ lnalgré les invitations et les encouragements prodIgues pOUl

l'augmenter.

-- 217_

Nous ne ,oulons pas exa miner les c::tLlses de cette ahstention' disons seulement qu'elle n'est point particulière au Valais: ce Inat .'ie rencontre dans d 'autres cantons encore. Dernièrement en effet en parcourant quelques numéros clu Bulletin péclagogiql;e de Fri ~ hourg, nous y rencontrions la plainte qu'un jour un célèbre hom­me d'école exhala dans une réunion générale des instituteurs de ce canto. Voici textuellement ce qu'il eut le regrét de dire: « Un trop petit llomhre d 'instituteurs envoient des travaux au Blllletin) ' t quand on veut ohlenir quelque chose d 'un maître, il faut

le lui, c1e,mander jusqu'à dix fois. Heureux encore est-on s'il finit par s execu ter. »

En somm e, ici comme ailleurs , « ce sont tOll.ÎOlll'S les 11lêmes qui se font tuer »; les mêmes qui « triment Oll peinent ») quittes à sentir de temps :'1 autre, en guise de salaire, le fouet de ]a cri­tique ou le l'roid glacial de l'inclj{'f'érence pour les chuses pourtan t dignes d 'intérêt. Quelques unités cOlnhattent dans la plaine; les plus nombreux, comme autant de lVIoJse, prient (nous voulons l'espérer) là-haut, sur la montagne p()L~r Je succès de la cause conlnlune.

Eil ce qui nous concern e personnellement clans cette question de collahorati()n, nous dev()Jls avouer qu 'ayant été, voici cieux uu lrois ans, l1wbilisé en quelque sorle pour fournir des travaux à l'Ecole prim.rtll'(' ) nous ne considérons celte petite charge ni comme un honneur ni comme un plaisir; que néanmoins nous tâchons de nous en acquitter pour le mi eux clans hl pensée de rendre service Ù nos collègues et de rester fidèle à notre principe de ne point négliger un travail accepté, lors nlême que rien ùe nous incline vers cette occupation.

C'est donc dire que certaines questions pédagogiques traitées par nous dans P Ecole primaire ne nous passionnent nullement, que nous ne mettons aucun acharnement à les défendre, que la lradiction ne nous déplaît pas du tout, qu'elle nous laisse par­faitement froid et que nous restons bien déterminé à n'y donner jamais de réplique. Nous nous contentons d 'exposer tranquiUe­ment et objectivement notre opinion sur telle ou telle question , sans le nloindre souci de la faire partager par nos collègues et de nous laisser aller au prosélytisine. Tant mieux, si d'aucuns estim.ent telle manière de voir bonne et pratique; tant pis, si d 'autres en jugent différemment; chacun reste parfaitement libre d'en faire le cas qu'elle Inérite à ses yeux. Nous agissons comme le Inarchand 'qui expose ses articles à la vitrine de son magasin; le passant peut en prendre s'ils lui conviennent; il peut les laisser s'il ne les trouve point de son goût.

Après tout, nous SOlnnles dans un pays de liberté où chacun possède le droit de discuter ce qui n'est qu'une opinion, d'y contre­dire. Il est nlême bon qu'il en soit ainsi; car du choç de& idées,

Page 5: L'Ecole primaire, 31 octobre 1927

- 218 -

dit-on, jaillit la lumière. L'Ecole primaire ne se sert-elle pas de temps en temps du titre de « Tl'ibune pédagogique » pour indi­quer précisément que chaque correspondant peut y prendre place et . faIr~ entendre sa voix. Seulement, pour que cette discussion SOIt utIle et ne décourage point, il iInporte de lui conserver ' une forme objective et coul'tC?ise. On éprouve parfois une pénible im­pression devant les accusations de déloyauté 011 de parti-pris, malgré l'affirm.ation catégorique 'd 'objectivité dont l'auteur d'un article a eu soin de faire précéder l'exposé d'une question.

Il faut, d'une manière générale, et jusqu'à preuve du con­~ra~re, faire crédit à la parole d'autrui et ne pas douter trop faCIlement de la droiture de ses intentions .

Encore une fois, nous acceptons la contradiction' nous I~'avons pa~ l'outrecuidance de nous croire un personnage' infail­lIble ou qUI a le n10nopole des idées pratiques, mais nous désirons que si la logique, la valeur des arguments, l'ordre dans les idées ne sont pas toujours de première force, la forme ou le ton ne laisse pas trop à désirer.

Flux ieunes instituteurs Le jeune instituteur, Je débutant surtout, grisé peu t-être des

quelques connaissances, bien élémen taires pourtant, acquises ù J'E.col"e nOrInale, s'imagine facilement qu'il est quelqu'lin et qu il dOIt etre qllelque chose, que ses fonctions l'appellent à exercer une influence considérable, non seulement snI' ses élèves, mais encore sur la population de la comn1une où il enseigne, surtout si cette commune est celle de son origine. C'est n un danger contre lequel nous voudrions le mettre en garde. .

Sans doute, il est bon d'être quelqu'un, d'affinner sa per­sonnalité, d'a, oir une certaine indépendance de caractère, une volonté tenace, éloignée toutefois du sot entêtement. Mais le désir d'être quelque chose, la recherche avide d'une situation honorable, d'une place en vue, d'un titre, cela s'appelle J'ambition.

Dès qu'un jeune instituteur en est atteint, il éprouve le besoin irrésistible de participer à toutes les fêtes, d'être Inembre de toutes les sociétés locales, d 'y jouer un rôle important, nécessaire. Or, à ·notre avis, il s'expose ainsi plutôt à perdre l'estiIne qu'à la gagner. Au début, on louera sa bonne volonté, son zèle; 111ais bientôt on se montrera fatigué de son activité intempestive et reu~-être intéressée. Alors naîtront les secrètes jalousies, les petites Intngues pour le tenir en échec, les critiques sournoises ou ouvertes; enfin ce sera l'état de guerre. Et le 'pau, re régent cons­tatera comme le grillon de la fable qu'il en coüte beaucoup pour briller dans le Inonde; il apprendra à ses dépens que le bien doit se faire sans bruit et que le bruit ne fait pas de bien.

219 -

Qu'il appartienne à un cercle d'études p.our s'y récréer et encourag'er les jeunes gens par sa parole et son exemple rien de mieux. Là, il est l'aide tout désigné du pasteur de la pa~·oi.,se dans l'apostolat auprès de la jeunesse. Qu'il fasse encore partie . d'une chorale ou d'une société de musique, nous n 'y voyons aucun inconvénient, à condition toutefois qu'il se montre n10-deste et réservé et ne veuille pas y jouer le rôle de la mouche du coche. Ce que .nous n 'approuvons pas, c'est qu'il s'enrôle dans trop de sociétés et ne tombe dans l'affairement. Il doit se rap­peler <;tue ses forces physiques et morales ainsi que son temps apparhenn.en~ d'abord à ses élèves, que ses occupations stricte­ment professIOnnelles: préparation sérieuse et bonne tenue de sa classe, correction régulière et soignée des devoirs, études per­so~nelIes, etc., ont le pas sur les autres; c'est une question non de gout ou de préférence, n1ais de justice , disons aussi d'honneur, car tout hOl~1me qui se respecte remplit ses devoirs au plus près de sa conSCIence.

« Qui trop en1brasse, Inal étreint », dit le proverhe. Comment un maître qui, plusieurs fois par semaine, participe à des réunions tardives, prolongées parfois jusque hien a \'ant dans la nuit, peu t­il , le lenden1ain , préparer frais et dispos , sa classe et la reprendre avec entrain? Et que sera-ce quand il reviendra des parties de plaisir qu'organisent de temps en temps l~s sociétés auxqllel1es il appartient? quand il aura passé une bonne partie de la nuit dans une atmosphère de vin et de tabac, dans le brouhaha des conver­sations, des chants, des cris et des trépidations du plancher de bal? Puis, ce maître réfléchit-il au danger que court son prestige ou son autorité en se f31niliarisant trop avec des jeunes gens qui fréquentent son cours de répétition ou avec des gens aux al1ures dévergondées , à la réputation douteuse ? Se surveillera-t-il tou­jours suffisamlnent dans ces circonstances pour que son savoir , . sa dignité en sortent indemnes?

Disons encore, en finissant , que l'institüteur ne doit pas se mêler trop facilement ni trop bruyaml11.ent de questions étran­gères à ses fonctions. Pourtant nous ne voulons pas dire que quand il s'agit de la bonne cause, des principes sacrés de la conscience et des droits de l'Eglise, il ne doive paI:ler avec fer­meté et combattre vaillamment, toujours avec prudence et cha­rité.

Notre Seigneur n 'a pas craint d'affirmer la vérité en dépit des injures et des persécutions de ses ennenlÎs. - Et n1aintenant, chers instituteurs , vous les jeunes, qui ne faites qu'entrer dans la carrière, prenez au début de cette année scolaire la résolution de ,ous donner corps et âme à l'éducation chrétienne de notre jeunesse: c'est là, par excellence, l'œuvre qui assurera le bonheur des individus et la prospérité de la société.

Page 6: L'Ecole primaire, 31 octobre 1927

- 220 -

t M. Jean Anzévui, instituteur

,Le . 25 s:ptembre est décédé à E, olène, notre collègue Jean Anzevlll. Ag~ de .37 ans seulement, le défunt a, ait enseigné pen­;1ant un~ q\unzmne d:an?ées , à la s.atisfaction de se~ supérieurs, a Lannaz d abord, pUIS a Evolène-vlllage.

, . Ses funérail1es ont été imposantes, témoignant ainsi de 1 esbnle et. de ~a considération dans laquelle on tenait cet éduca ­teur conSCIenCIeux et dévoué.

Nous présentons aux memhres de sa ramill e, l'expres:siun de notre syn1pathie én1ue.

Lecon de francais , ,

L'eau.

I. Racontons. - Il a plu tOllte la nuit. René, ce matin , r egarde ]e toit de la grange (l'oil tomhent des gouttes , une à une.

~ené trom e cps goutles jolies. Il les voit -sc l'()rmer là-haul g~',OSSIr, s'arrondir , hrill er un instanl , puis se détacher pour v nit: s ecraser sur le sol. li a beaucoup de peine :\ les suivre cie.') yeu~, d~ns leur chuLe: c'esL un p etit trait qui luit U1l e seconde et s etelnt.

. Et quelle hell e musique l'()n lIes g()U Hes P l] Louchan l les cailloux! Les unes l'ont lloc) Jes autres fluc )' tantôt ce chant se presse et tantôt il se ralentit. .

. René, reg~r,de avec. tant d ' a~tellU()n qu'il s'app,roche lrop cl u ~Ol~ .. Toc. VOIla une goutte qm tombe Sllr son ITOJ1l. Elle est frOld~. Elle s'é~rase et envoie dans les yeux et sur le nez de René une fIne pOUSSIère d 'eau.

Au pied du mur, les gouttes se rassemblent. Elles forment une flaque qui s'éc?ule ~lans le fossé de la route. Mais pourquoi les belles gouttes SI clmres sont-elles devenues une vilaine eall grise?

. René fait des peÎits bateaux avec des bouts de planches el 1~ les lance da~ls le fossé. Les bateaux suivent le courant. Ils s en ~o~t ~u n~~sseau: De là, ils iro~t dans l~ rivière et, qui sait, peut-ehe Jusqu a la grande mer qUI porte d autres bateaux plus grands que des n1aisons.

Poser des questions aux élèves de façon à leur faire racuntel' cette histoire.

II . Exercices d'observation et de langage. - 1. L'eau qui tombe. - L'eau qui tOlubait du toit sur le front de René d'où venait-elle? - Des nuages . - Et vous savez aussi comment on

22i

l'appelle? - De la pluie. - Dites-moi cela: L 'eau qui tombe des nuages s'appelle la pluie. - Qll est-ce donc, la pluie? - Et COlIl­ment se forr11.ent les nuages? -- D'un vase où l'eau bout s'élève une nuage de vapeur; si, clans ce nuage on place une assiette l'roide, la vapeur s'y condense en gouttelettes. Voilà, pour les enfants, l'explication des nuages et de la pluie. - Pourrions­nous fabriquer des nuages et de la pluie? - Essayons. - Qu'est­ce qui transforme l'eau en nuages? - Comment appe1le-t-on une pluie très fine? - Bruine. - Et la pluie d'orage? - Averse. - Qu 'est-ce qu'une ondée? une giboulée? une pluie torren­tielle? une pluie diluvienne? une cataracte? une rafale? des trombes d 'eau?

René était à la maison. Il voulait partir en promenade. Quand il ouvrit la porte, il fut tout étonné. Devinez ce qu'il dil? - Tiens, il tomhe de l 'eau ... Oh 1 il ton1be de l 'eau. - C'est celn. Et au lieu de dire: il tmllbe de feaLl , comment peut-on dire encore ? - II pleut. - Vous savez de quelle couleur étaient les nuages en ce moment? - Noirs. - Les nuages étaient noirs . -Vous plaisent-ils, ces nuages noirs? - Oh, non 1 - Comment I(\s trouvez-vous? - Ils sont vilains. - Le papa de René les nvait vus, lui , avant que la pluie n e tomhât. Et savez-volis ce qu'il avait deviné? ~ Il avait deviné qu'il allait tomher de l'eau. Alors , savez-vous ce qu 'il avait dit? - Il va tomber de l'eau. - Comment avait-il pu dire encore? - Il va pleuvoir. - Eh hien! René voulait sortir , malgré la pluie; son ami Jean l'at­tendait. Pour n 'être point mouillé, 'ous de, Înez ce qu 'il a fait? - Il a pris son parapluie. - Où la pluie tombait-elle mainte­nant? - Sur son parapluie et de là, par terre.

Exercices de langage SUl' le parapluie Oll fimpennéablc .

2. L )ecm qui coule. - Et maintenant que ren~arque René en se rendant chez son ami Jean? - Il remarque que l'eau coule. - Où coule l'eau qui tomhe sur les toits? - Elle coule dans les gouttières, dans les chéneaux, les tuyaux de descente, dans les citernes, dans les égoùts, dans les fossés . - Et celle qui tonihe dans les rues? - Elle coule dans les fossés . - Et de là , où va-t-elle? - Elle va au ruisselet, au ruisseau, à la rivière, au fleuve. - Et celle qui tombe dans les champs, dans les prairies? - Elle est hue par la terre ou elle forme des sources où ene reste immobile.

3. L 'eau stagnante ou immobile. - L 'eau qui ne circule pas forme une flaque, llnf-l mare, un marais, un vivier, un étang, un lac , un océan. Qu est-ce que qu une flaque , une mare? etc ...

4. L)eclLl qui nettoie. - René arrive chez son ami Jean bien crotté, bien sale; aussi l'eau qui a contribué à le salir servira à le nettoyer. En effet, la maman de Jean s'elupresse de remplir une cuvette et de donner un morceau de savon et un linge de

Page 7: L'Ecole primaire, 31 octobre 1927

- 222 -

toilette pour que René puisse nettoyer sa frimou sse, ses main.s et aus.si ses habits.

Exercices de langage dans lesqu els on dira que c'est avec l'eau qu'on se lave la figure tous les llwiins et tOlltes les fois qu'on .est malpropre. - Nommer les objets que les 111ama11S tiennent propres cnl moyen cle feau: 111aison, cuisine, cave, etc., habits, lingé, etc, - En dehors? nettoyage des rues.

5. L'eau qui no Lll'l'it. - René est maintenant bien propre, bien reposé. La course lui a procuré l'appétit. All.ssi , sera-t-il heureux de se réconforter avec une bonne soupe et un bon diner où il pourra constater que l'eau non seulement nettoie, mais nourrit encore.

En effet, l'eau qui tombe et qui circule est utile aux praÜ'ies , aux champs, aux bois, aux fleurs, aux oiseaux, aux animaux et àux hommes. - Faire constater que sans elle 1 hOll1me et les animaux meurent, les plantes se dessèchent. - Avec l'eau on prépare les aliments, on fabrique la plupart des boissons. Et puis, n'est-ce pas dans l'eau que se trouvent les poissons. qui fournissent une excellente nourriture aux hommes?

6. L'eau clans ['histoire. - René et Jean sont hien restaurés. On voudrait bien aller s'amuser au dehors, mais il pleut toujours. Comm.ent passer le temps? - Oh ! c'es t bien simple, la maman de Jean prend un livre et elle leur montre le rôle de l'eau dans l'histoire.

Exercices de langage SUI': 1(/ création de l'cruz, le déluye , l'ea ll changée en sang sous [a vcrge de Moïse la Mel' Rouye pussée cl pied sec pal' les Hébreux, l'eau .7uillie aLl dés.ert, la teJ'te sans pluie dUl'ant trois ans au temps du pro phètc Elie, J éSlIs baptisé clans . le J ourd((in, 1'eau changée en vin aLlX noces cl e Cema, l' eau clàns le sacl'eincnt da baptême, etc. , ctc.

_ L'eUH cl la bataille dc Morgarten , cl GiOl'llicu, cl Murul) etc.

L'eull clans l' histuire universelle,

~ Nos Pages >§)~ . COURRIER DES INSTITUTRICES

Dépôt scolaire B.

. Le Dépôt du Matériel scolaire, Section B, est Ullvert aux institutrices le mardi et le jeudi. Toiles , laines, coton, m.ercerie, etc. aux conditions les plus a vanLageuses.

- 223 -

Société de.s Institutrices du Valais romand

Statuts

1. Raison. - Siège. - Durée.

Arlicle IJrcll1iel'. - Il e3t fondé, SI us IH no 'u tLe S'Jciété (les. Institutric e;,; (ln Vula.is rO llland (S. L V. R.), une association ol'sanisée cOl1Jorativetllent) H:el01l les arlicles 00 et suinl.nts ÜTI Coùe civil s'trisse et jouissant de la per.30 11nalit~é

juridique.

Art. 2. - Le siège (h~ la Société est au tLolllÏcile tIe la. Pl'ésic1eutc. Sa d urée est illilllitée.

II, But. - Moyens.

Art. 3. - La So ciété déploie une. (l.C'Jtivité. sc'nbhlble à. celle d·e la Société \'alaisullil e d'éduüaüon. Elle a pOUl' but:

1) l ' ess ~il' ùe l' école populaire valaisanne, au point de vue éclu<.:-a.tif pt in· lelledllel, suivant les pTincipes catholiques, et dans l'esprit des lratLiüons s'uisses et valais,annes;

2) le clé\'cl-oppel11'ent de la solidarité entl'e les sO::létaires et, üatlS' la mesure du possible, une aide efficace au...'{ membres qui sont tombés, dans le IJesoin, ou, cas échéant, à leurs fam111es;

3) cl"tme manière gé.nélale, la défense des itüé.rèts matériels ut moraux 'du personnel enseignan L primaire, en union avec les autres groupements! poursuivant le même but.

Art. ·1. - La So6été s'effol'oe d'atteindre SOIl but, notai lit li ell t, pur les Illu ycns sLlÎ\'ants:

1) or gani,saL1on de r etrajtes spi-ritnelles, de conférences Olt <le cours dont le besoin pour.rait so faire sentiT;

2) Ï11iliafives pl'Opl'eS à allléliorer l 'enseignement primaire, sesi Illéthodes et ses IJl'ogral1lmes, et à perJ'ectioIllH'r la. fonna,tiun IJrofcssiollllelle Liu ]Jer· so nuel . enselgnant;

3) s'I.1 gges tioJ1s intéressantes tfLU pULU'l'<.üent èt re faites lLa,tlS c·a dOllli.riue ,Ü.lX

a.utorités ea.ntünales ou 001l101una1es, spécia.lell1ent an Dépa:rtemellt de

l'Instruction Imblique .:

-1) collaboration rég'Ulière à l'"Ecole primaire", organe de la Société, et éventuellement action pal' la presse ol~linaire du pays ;

5) l'aplJorts suivis avec les clivers groupements s 'intércssant à, l'école· ,t au personnel enseignant pi'imaires; •

Ci) avec l'assentimen t de l'intéresséc, inte.rvelltion efficace dans tout conflit.

tlJetta'llt en cause lot situation professionnelle d'Ul1'f~ sociétaire; 7) entJ.' emise et dérnarehes pOUl' l'obtention de suhsides' rl'études en faveur

de so6ét.aires désireuses de se perfectionner dans les èli \re-rs domajnes de l' eJlseigne l1lenL 01.1 'de la pédagogie;

8) entrelllise pOlU' le pla cement tles institutrices pendant l'es \rac-ances on en cas de c'hôlllàge.

Page 8: L'Ecole primaire, 31 octobre 1927

- 224-

III. Membres.

Ad. 5. -- Le:s membres sont cla-:;sés en t.rois c'é1 .tég ol'i e~: membres r! 'hcJn­

l1 eurs, memlHes ad i.fs et membres passifs_ .-Art. (i. - La rllwliLé de membre d'honlleur e3t conférée p;,\l' ]'Assemhl é('

p:6nérn le, Slu' la Vrop üs ili oll du Comité, aux. per:sonnes r!LÜ ont. l es titres l1péc i;\Il ,' ~L ln. rC;·.onnai;;S<1nce rle 1:1. S·.)('i été ou du pOl'30l1nel e,nseignant.

Ar~. 7. '- - SOllt insc'rlle::< èl 'o(1'ioe c.omlne membre,:; actirs toutes le.' insLi'li:­t·l'·i.:;es en fondi CJ n clam, rLll."l école pri,mtire, et qll.i .Il'ont pa,<; r.l écl;tr~, pal' ér.I.'1L n;l C~ i1li.Lé Jenr intention fûrmelle de Lle pas faire partie de la SÜ':::iété .

Peuvellt ~U1ssi de\'enÎl' me·mbres a ~ li[s les Inspecteurs seo'faires, le-' :n embl'c, (le la COl1lmiSS1011 cantonale dB l'enseignemen.t primaire, les prol'es'seurs ct, lllal­

tresses le l'Ecole nor ,nale des in.stitutrices. Art. 8. _ De ,·i cnnp.nt. !I ,elll bJ:es passifs les insütutrices n.yan t qni I.l:é ,~' e n ­

~'ei,g n e ll1 e nt.. P0U\'eIÜ aussi ôtrc îlgréés ell nette rILw1it6 leSi me:l lhres,.d ~s C0 111 -Illi ss'ions scolaires el, .t'nne mnnièi:e gén,érale, tontes les ]1el'301111e.'3 S lnl oress.'l llt. il. la cause de l'é'tllH:r.l.ioll , Les melnhœs,·pnss-il's ont sentement. vnÏx co n., Ltlh. I,~.v .~. Exce[llion'll ell el1l e'nt, ils peuv ent. être élus au Canulé (, t rle lriollllent, J!ôI.l' le 1;1l1~ , Ille::libres ;lC'l.ils.

ArL. 0. -_ L'ahonn.ement ;\ l'E c-ole jll'illl:lil'o, Ol'gn.n e de 1ft S;'wiét.6, es t nhli -

ga ln'ii'e p01H Lons le:=; me'11bl'e3 ;tctiJs . Art. 10. _ SmlS résenT/, de l'ins,cl.'i[ll.inll rl'ol' fi ce pré\ruo ;\ l'ar\. 7, l' entrée

(lans ln. SO "iél6 n':l .li eu qUrl ' sm de .nnll(le écrite. La so e\:i e 0;'; 1. li 111:0, ell ~OLl t· 'Iemps, sans ril·6 .i~111i ~e (le ln. c:oti,':.üion pOllr L'année cn r,ours .

.. , Art. 11. '-, : SO~5 r ése nTé ùe reDo urs à l'Ass~elllhlée géné.l'al,!', l'n:wILlRio n

peut dre pl'OIFll1::ée paf le Cû:11Üé oontre tout membre qui: . 1) cO llîme1.l1:ait une l' Rute gl'ave contre la reLigion ou la morn.k ;

2) serait susp-en hl Oll destit.né de ses fonctions; H) rej'-userait de se conf'orm er aux statuts de la Société; Lj.) proyoqllE'i'fllL (le,3 divlsi'Üns de na.Lure à ontraver .la hnnne mr\rdlo do ln.

Sot:i.éL6;. , 5) refuserait i' "Ecolc prililnire" ou la p:l:yoment. rle la cotisnt'ion ;

G) ;l,œe]1'lerail, 11n traitement in[él'iem n.u milrimnl1l léga l.

IV. Finances.

Art.. 12, La eo!.isatiol1 annuelle est "fixée à Ir . 3 pOUl' ton" les l1l :mh~'es, ;'1. 1'exc.epüoÎt· des me:l11)).'es . cl'hollllelu, ru'i 'so nt exoliérés rle touLe con LrlJJ'LlL:oll. Ln. colisalion ües ' Ifre~nbres qLU SQllt dins l' enseignement esL perçue en mem ~

'lemps -e t Llo ra ill ênl C manièré que l'abonnemel:t à l'"Eoole p'~' ill1 ,~ re'.' ~ Le' cob, salions cles alllr(~s membres sont enca,issées directement pa,l' la :::s 0 ClC Lé.

:: , . Art: ' 13: ' ~ ' La c'a i~.se de la ' Société est en ontre alimenté.e. p;u' les f>uhsi.de:-; Il e l'Etat, t~s aO'lls volbntau:es, s~usm'Ïp'tions et. autres dispo"itions conse il tics en ,:;{ r;~VIÙU' l'.;:i1' des c01150 rations et des particuLiers.

V. Organes.

.. ':Ai,t. 14 . . ~ :Le:>, oi'gan0sdé ln. Société s·ont: l'ARsomblée gélll~ I ' f1 , l e, le CO]l1 il:ü

pt ks Commissions Oll bLl1'0aUX désignés pa.r ce del'lYier.

- 225 -

Ar t. 15. - L'Asscm1.d ée génél'llle do, Jilombrcs os t le pOl1l'oir suprèmc de la Soeid6. IJam; ln règle, elle est con vo lInée 1)'al' le COlll ité une [ois paL' li Il . E'l'I o ll c'ut l 'c':lTo 011 outl'O {:harrllc' ~o .i.s Cf1l 8 le. GO inité le jugo Ilécessaj re on lorsque lo l /5 ('les 1l1 E' lnlll'es le ll elnitnLlc. Elle peut, ,ÜI1Si que lo COi11ité, siéger (l<1.nsl n'ill!­pOl'Le II nelle loealité du Valai s l'omanél.

Le CO lil ité, do wllc'ert <t \Tee le Dépar toll1(mt de l'InsLl'uütlon publiquel a, la Iac'nlté d'organiser des conférences régiûnales r emplaçant l'A ssemblée géllél',u.le les allllées où cos conférences aluairllt lieu pûLU' to'nsl les Llù:;tricts l'omands.

Al't. lG. - L'Assemblée gé ll oralo ct noLalllment les attl'iJJLltiolls 5uiv:'W. ltuS: 1.) Ell e ll'[l1te to'll tes los ql'lestiolls re.ntl'Giut (1:J.J1SI l'Li.ctil'it6 socü~l'o, ' 1; 1Ilise.'

~~ 1\)1'(11'e dll jOl1r p'ar le Cûm:i-té on ,à la tle1l1alllIe LI'u ll O{l de. lJ,lusicurs soci(: la j]'es;

~) cll e éht la P1'6sitlente et lus me!l1bre.' du Comité; :3) cHe ~dolJ'te et modifi c: les slatuts; -l) cHe e):[\Il iIIiC la. ges LiolJ allmilllsLl'aLiv' ot fiuGllLciiè1'e (lll COIuité;

5) 0110 déclid.1' 1é~ Lli::::soJu tiOlt Lle ln. SOC1 ' Lé d ul'untu ollelllcnV J'aHedaLion tles l'esso'Ul'CJes di, 'pal til.lles .

Al't. 17. - . . Le,') llé (;isioll~ sO llL prises à la majol'it6 Lles luembre::; 1)1'&<;eu [.:) , [uel (rn 'e il so iL le Il lilJhre. Elles J)CUlre lÜ ôl..re pl'i.ses mêllle eH dehors de l'onh e

lhl jour. Cos règles sont apI li,c~lhlos Lant aux dé0isÏ-OllS (10 l' Assemh160 gé.né,l'ale lll 'Ù, celles du COll1üé et d es COIJJ llIi.'siûltS ou b'llreaux.

l'ouleroi,s, l:t lIi'oll:illc:lt[.o'll dus s tatuts ut la Llis'solllb oll (le la ~oc:iél.ô ne p lIr e'lll l'dT' tléc'idéos (ILl'à la lltajorité Lles 2/3 cles voix: des lllolllbr'csi présents Ù, l'Ass'mlJlé " gOll éraJe.

Al't. 18. - Le CrmùLë (;18[. cOl llJlûsé Llo 7 Ù, 11 membre.' 6cIUiLalJlemcnt ré­Jl.Lil'Li.,; oHlre les LliH61'cnts dis tri-Gts l'oillallds. Ull mellJbl'e ,'Hl Illoins, eüo isi' rl an::; le Vénérab]r; Clergé, e~ t spécia lei Jl elü chargé do la, dir'8ction morale et religieuso do la So~,î(~té.

:La (huée de<; fonctions du CO!llité es t de 3 ans ; les lnembros .'orta,nts SO llt l'I~éJigilJles. Le Comité, élu pal' l'Assemblée générale, se consttitlle lui-même; 11 désigne nolam~Ylent 'Une Vice-Présidente, une SeclrétaÏL'e et une Trésorière.

Art. 19 . - Le Comité dirige la Société et gère, al'eCi la plus gra nd lati­tulle, tO'utos les affaires se l'apportant au b'ut s'oci,a.l. Il n.Ollllne 'h C'e t effet teS HmealL'{ ou Commi,ssÎons né~E;SS<1ires J nolamment une COI1l 'l1i 'sion ,le rédaotion, dont il r ègle le f0l1cë'Ünne1l10nt et los attributions. POUl' la composition c~es Com­missions ou Bnl'eaux, il pe11 L être fait appel à des !lon-sociétaires.

Art. 20. - La Commission de .l'édaotion est oomposée <le la. Présidente rIe la Société et de deux <:tub:es melnbres. Ell e ent.l'etie!lt des l'apports 'strivis aye0 la Réûaclioll de l'" Ec'ole primaire" et lui fournit les' a rLioles à. publi'cr sous la l' ubriql.le téserv éo aux institutrices.

VI. Représentation. - Responsabilité.

Art. 21.. - Sans préjudice anx dispositions de l'artiCile 19, ln. Soeiété est repl'és'elrtée à l'égarLi des tier,'3 pal' la Pl'és'jdente et la Sem'étaire qui signent collectti v,ement.

Page 9: L'Ecole primaire, 31 octobre 1927

- 226-

Art. 22. - En cleboJ'd' du· payement des ootisations, les 50ciétair"s so·nt llé· gagés de toute responsabilité personnelle tou :::ha.nt les engagemen ts üe la ' So­ciété, lesquels SOllt . g,arantis uniquement pal' l'avoil'soc1a.l.

Ainsi fait en Assemblée générale, ,à Sion, le 21 avril i927.

Pour l'Assemblée: La Présidente:

:M.arie CARRAUX. La Sec:l.'étaire: Rubense REY.

~ EN CLANANT ~==============

Les colchiques Sous le ciel tI'ànsparent et pâle de l'automne, Parmi les prés en pente où s'égare un cheinin. Qui ne va nulle part et que ne prend personne) Les colchiques en fleurs font Lm pâle jardin Sous le ciel transparent et pâle de l'automne. Ces fleurs ont ' le teint des l1wuves violacées Qui font CLUX humbles Inorts un plus om.breux sommeil; Le ciel parfois revêt de ces teintes passées, Les soirs d'octobre après le coucher du soleil ... Ces fleurs ont le teint des Inmwes violacées. Ces douces fleurs sont de fatales messagères Qui proclmnent ICI fin prochaine des beaux jours) Qui disent le déclin des choses passagères Et que ' les plus .foyeux de nns rêves sont çOllrts. Ces douces fleurs sont de fatales messagères. Leur grâce est éphéJnère ct leur vie est fragile,' Lorsque le dei s'attriste, et si le vent du soir Les blesse et les frôlant de sa fraîcheur subtile) De leur tige trop fine elles se laissent chnir Et meurent doucement, tant leur vic est fragile. LeuZ' charme triste plaît aux cœurs qui lellr ressemblenl) Aux cœUI'S à qui le deuil est un pell fraternel; Les âInes dont- la vie est frileuse, et qui tremblent Comme de vivre sous un cmtolnne éternel, AiI71ent d'un pâle amour ces fleurs qui ICllr ressemblent.

Louis· MERCIER.

La fête des Morts Elle est d 'une poésie chal'luante, cette fête reUgieuse, dressée

comme une croix de souvenir et d'espérance au milieu de la déso­lation de l'automne dont les larmes d 'or sont les feuilles qui tombent,

- 227-

silencieuses, des grands arbres, en laissant peu à peu les branchages éplorés se profiler tristement sur le ciel, tels des bras qui implorent, qui supplient! Poésie de la mort, poésie de la tombe, encha11tement douloureux de l'âme qui, tour à tour, se souvient, regrette et prie, le regard baissé vers la terre ou levé vers le ciel.

Elle est aussi profondément chrétienne, cette fête un,ique qui a le privilège de vaincre l'instinct de notre nature en nous attirant Vl:'l 'S

ceux qui ne sont plus, et en mettant je ne sais quelle générosité à la place de notre inconscient égoïsme. Les morts semblaient oubliés dans le silence et l'immobilité de leurs tombes, par les vivants qu'ab­sorbaient les soucis de l 'existence et ses constantes préoccupations. Mais voici que leur souvenir se réveille, dans les cœurs et dans 12 S

mémoires, ravivant les affections anciennes, inspirant une douce compatissance, provoquant un élan général d'admirable charité. Car, ce ne sont pas seulement les aimés, les proches, ceux que l'on a connus qui se rappellent à nous dans la sonnerie plaintive des doches; c'est la multitude des 'défunts qui élève la voix, réclamant une prière qui vaudra à plusieurs peut-être le pardon, la délivrance et le salut.

Après l'office religieux, on se rend aux cimetières, villes funèbres dont on ne rencontre pas les habitants endormis dans leurs demeures souterraines. On s 'agenouille dans l 'herbe, on se prosterne devant les pieux mausolées, on rend visite aux morts, leur apportant des fleurs, des couronnes, en hommage posthume, Hélas! si touchant soit-il, cet hommage est en vain si les lèvres ne prient et si le cœur ne s'élève vers Jà~haut. Ils restent invisibles, les aimés qu'évoque la pensée, ils ne sauraient entendre nos appels, ni contempler ces guirlandes dont on pare leurs tombeaux. Leurs corps sont inertes, informes déjà ou peut-être réduits en poussière, selon la date de leur trépas, l'action du temps et des métamorphoses inévitables. Mais qu'importe? Notre trépas, notre foi sublime n 'y cherchent qu'un symbole, tandis que la réalité nous apparaît en les sphères divines. C'est la fête des àmes LIue nous célébrons, avec tristesse en ce monde, et avec allégresse en l'autre.

Tout ne meurt pas avec nous. Vérité douc'e au bord d'une tombe aimée, source de force pendant la vie, seule vraie consolation à la mort. Rien ne prouve mieux l'immortalité de l'âme que le culte que nous rendons aux défunts. Plus fortes sont nos croyances, mieux nous prions pour ceux qui ne sont plus. Les douleurs, les épreuves souvent nous rapprochent de Dieu. Au milieu des larmes et des déchirements, notre besoü1 de foi est intense et le doute nous paraît une monstruosité. Et quoi, ce serait fini! Rien au-delà de cette mOl't brutale, prématurée, abrégeant une vie à peine commencée, roinpan t des liens d'affection qui devaient défier le temps? Et ces dix ans, ces vingt ans de privation, de misère; chrétiennement supportés,

Page 10: L'Ecole primaire, 31 octobre 1927

F

- 228 ,-.

J'est l'aient sans l'écompense? FHS de jus tice, pc s ele compenscü ion? Tel a joui penclant un qual'L de siècle, tel auü'e a souffert pendant un temps égal, et la mo'rt leur ferait un sort commun: ]e néémt? Une telle affirmation est barbare. Les froids a.l'gument.s le J"altièl'e incrédulité et de l'impitoyable et fausse science ne peuvent ô,hl'i1.nl el' notre foi. Des voix plus éloquentes parlent en nos cœurs: ln just ice, la. pitié, l'amour. Créa.tures aimantes, m eurtri es, brisées, co nservpz le suprême espoir; lui seul peut m ettre Ui1 baume SUL' vos blessures eL vous donnér l 'énergie nécessaire pour sUPPOltel' vos maux.

Oui, la fête des morLs, si impl 'essionnante en sn mélancolie, ~xerce SUl' les ' vivants une influence sa lutail'e. Elle l =>s CI,I'l't1 che à l eur i~~différen~e, et ,devient une sou~',c e d ~ no])l es p~nsées, illr~ant aux gIaves mechtatlOns. Le cœur s elarglt, les sentiments 8'0Ievent, et l 'àm e sent clavantage la. vérité radieuse cle ses d es tinées immortelles, en respirant le souffl e glacé de la. tom1Je llue IPlÜ ,'e u] récllauHel' l'espél'ance cl11'6Liellne, astre di v in llui laiL bl'iller la mort.

~ Neige de feuilles ~ C'es t novcmbre. Un ciel m({uve ((vec des coins verl sombre. Des lisières qU;Ul1 soir hâlil vclolll e d'ombr e. Tout durt. Seul 1lI1 pleur d'eUH se mêle (Ill brui! que fUlll L es teuilles qu'un vent froid l'oule ml l'ovin ]Jro/,ond ... Oh! ces feuilles: ici , de nuaIlces si pâles Qu'on croit suivre de l'œil une neiffe d'opoles, Là, si jaunes qu'il sem.ble, cl voir leur fauv e ess()/' , Que la toison des bois s' envole en flocOIls ([ 'ur, Oll si l'ouges, en la chClrmille qui s)allège, Si l'ouges qu'on dirait que c'est du SOHg qu' il neiae !

Adolphe HARDY.

~ A l'instituteur catholique .~~

Comme Jésus descendu sur la terre, A la ,;eunesse OUvrCl11t ton cœur, les brCls, Tu la l'eçois comme fcrait Lzn père, Et vers le Ciel, guides ses ,; eunes pClS ..

Lorsque l'enfClnt des brCls de ceux qu'il uime, 11 ers lCl science essaye un pas clouteux, Il croit revoir en toi, ce père même Qui, souriClnt, présidait cl ses ,feux .

o blonde entCl11 ce, ô douce fleur humainc, Quels sont tes charmes et tes appas vClinqueurs !

Quelle est, dis-moi, cette Inystique chaîne Qui lie cl toi tant de si nobles cœurs?

i - 229 -

Religion) sois Inille fois bénie; Toi seule as dit cl tes fils généreux: Donne cl l'enfance ei ton cœur et la vie; P OUl' eux vis, meurs, ei iLz serClS heurel1x.

o sois béni, loi, maître magnanime, Bénis tes soins ct tOIl constant Clmo 1lI: , Vo is d{(ns le Ciel la couronne sllblim; Qlle les enfanis te formeront un jOllr .

Lecon de choses , a fermentation

D.

Finies les joy~uses \ en~~nges ! Foulés dans la brante et por­tés ~sous .l e p.ressOIr, les raISInS ont donné la liqueur sucrée, le rnout, qUl , n1lse en tonneaux doit se h'ansformer en vin.

CO~1.men t ce changement s ' opère-t~il? Pour le savoir, observons cc qlll va se. passer dans le t~nneau, après un ou deux jours.

1. Apphquons notre oreIlle sur un des fonds. Nous enten ­dons , à l'intérieur, comme le hruit d 'une cuisson qui se fait dans une marmite. On dirait le rnoüt en légère éhullition. Nous constaterons en lnême tèn1.ps que la température du tonneau est un peu plus élevée.

2. Regardons par la honde. Nous voyons le dessus du ton­neau rempli d'écume et des bulles qui viennent crever à la sur-face. .

3. Si nous mettons le nez au-dessus de la bonde, nous sen­tons une odeur piquante, semblable à ceBe que nous éprouvons quand, après avoir bu de la limonade, le gaz qu'elle contient nous r emonte au nez. C'est, en effet, le n1.ême gaz qui se dégage des huIles et tOlnbe sur le fond du cellier; c'est l 'acide carbonique. Nous ,pourrions le recueillir au moyen d 'un tube en caoutchouc traversant la bonde et plongeant dans un flacon. Une allumette enflan1.mée s 'y éteindrait et l 'eau de chaux s'y troublerait.

4. Après huit jours, goütons le liquide. Nous constaterons qu'il n'est plus sucré, qu 'il est encore trouble, lnais a déjà le goüt du vin. Le changement est opéré; la fermentation est faite. C'est un ferD1ent, un petit être vivant, microscopique qui l'a produite. Ce ferment se nourrit, se développe et se multiplie rapidement aux dépens du sucre contenu dans le moüt. Il le transforme en alcool qui reste dissous dans le liquide et rend le vin plus ou n1.01ns fort, et en acide carbonique qui s'échappe sous forme de bulles et se répand dans l'atmosphère de la cave.

C'est un gaz qui n 'entretient pas la respiration; il asphyxie. De là, le danger qu'il y a de pénétrer dans des caves non aérées où fermente une grande quantité de moût.

Page 11: L'Ecole primaire, 31 octobre 1927

~ 230 ~

Une nouvelle méthode d'enseignement du chant

Au mom ent où un gros effort est fait en. vue de perfeC'tionnpr ou compléter l 'enseign em enl, du chant dans nos écol es pdmaires dll Valais, il n 'est pas sans intérêt pOUl' 1 Personnel enseignant d r. sc:' m ettre au courant des méthodes qui peuvent raciliter sa tàche.

Un instituteur de Carlsbourg (Belgique), M. Marrion, a pl'écisé­m ent découvert une m éthode qui; paraît-il, obti ent des r ésultats mel'­veilleux clans l 'enseignement de la m LLs iqu e vocale. Notre confl'èl'e , « La Revue b r.lge de pédagog ie », n.pprécie aü)si la. mé1.11od(-\ CI e M. 1"a1'rion:

« Nous avons vu les enfants du degré inférieur e t du degrÉ' moyen exécuter à vue des chants faciles à deux parties, composés par le maître au cours de la leçon; les élèves du .degré supérieur lisent et chantent aisément des morceaux siInp1es écrits dans n 'importe quel ton et à n'im.porte quelle clef. Et ce qu 'il y a de plus remarquable, c'est que Je maître ne chante jamais. Il se contente de donner la tonique à l' harmonium, c'est aux élèves de faire le l'este.

Il nous a paru que le poi.nt fondamental de la m(->thod e Mar ­l'ion , et la raison explicative de son succès, consiste dans le soin qu'elle met dès le déhut à bien faire saisir et exécuter les diffé ­rents intervalles de la gamme (gamme-sons).

Nous laisserons à de plus compétents l'examen détaillé de la méthode; nous espérons d 'ailleurs que M. Marrion ne tardera pas à la publier. Mais ce que nous pouvons affirmer, sans crainte d'être démenti, c'est que par sa méthode, M. Marrion a condùit ses jeunes élèves à des l'ésultats qui n'ont été égalés nulle part à notre connaissance, et cela sans accorder plus de temps à l'en ­seignement du chant que n 'en prévoient les horaires des écoles primaires. » .

La musique, écrit M. Marrion, est la langue chantée. Comme telle on doit en baser l'enseignemènt sur la connaissance des sons.

L'étude des sons ne peut se faire à l 'aventure, elle doit se faire dans la conformation diatoniqùe. . .

La galnlue-sons que l'on construit pas à pas, est le 11101.Lle

dans lequel se couleront, sans la moindre difficulté,. toutes les gammes majeurse dénommées de fa , de ré, de mi , de la , etc.

La gamme-sons est fondamentale; son étude doit être s~vè­rement graduée et intelligemulent sectionnée; sur elle repose tout l 'édifice musical.

L'enf~nt entend (s'entend), parle, écrit; c'est l'évolution na ­turelle à suivre. L'enfant parle avant d 'écrire; le début sera donc de pure auto-audition ne laissant à l'enfant que la préoccttpation

~ 231

d 'entendre et de répéter des sons émis par ui1 instrument: hai'­lTIonium, violon, accordéon et autres, puis, sous ln. dictée du maî­tre) d'ordonner ces sons, de les combiner, de les intervaller :

En procédant ainsi, l'élève compose de petits contours mélo­diques auxquels il adapte des pensées morales ou utilitaires. On t" ite ni nsi le serinage fastidieux et énervant.

Plan cl e ICI gamme l11a';elll'e.

tonique - seconde -~ tierce~quarte - quinte sixte 7Jl1C ~ octave _

ton 1 ton 1/2 ton 1 ton 1 ton 1 ton 1/2 ton ------'

quarte inférielll'e pont quarte supérieure Ce tah]eau décompose ]a gamme-sons en 2 quartes semhlahles

séparées par un intervalle de 1 ton , le pont. Le chapitre d 'auto-audition pure porte sur ln. connaissance

progressive de la quarte à des degrés divers d 'acuité ou de gravité en rapport avec l'étendue assez restreinte du registre , ncal des

petits enfants . La dictée orale du maître nécessite de leur part un effort

considérable d 'attention: mais i'l n 'est pas de moyen plus efficace pour la culture du sens auditif; il ne faudra· jamais l'ahandonner.

Pour réaliser des neumes plus étendus et pIns co'mplexes , on recourra à un symhole qui concrète le sens en quelque manière.

Un 111.atériel intuitif qui vient d 'être hreveté a été créé à cet effet. Citons:

le doigté-quarte, le houlier-sixte, le poing-quinte, ]e houlier­gamme et extensions, etc.

Ces menus 011jets, malgré leur grande simplicité, procurent des ressources insoupçonnées.

Dans l'étude progressive des éléments de la quarte diatonique nous avons rencontré la tierce montaI).te et la quarte descenpante. Partant du 1er son de cette dernière, nous l 'exécutons en descen­dant puis en marche inverse pour y superposer la tierce mon­tante connue et nous obtenons ainsi la sixte diatonique qui est soumise, à son tour, à toutes sortes d'investigations par des dictées orales .et par l'emploi du boulier-sixte.

Nous ne pouvons cependant compléter la gamme-sons en nous basant sur la sixte puisque la quarte sui)érieure de la gam­me-sons a la quinte pour point d 'appui . Nous raccourCirons la sixte et le poing-quinte sera n1Îs à contribution avec tonique, tierce et quinte en évidence. Le groupe tonique-quinte étant bien acquis, il suffit de demander aux élèves de chanter 4 sons en montant à partir de la quinte et la gamme-sons est construite.' Des

Page 12: L'Ecole primaire, 31 octobre 1927

r - 232-

exercices appropnes en affinneront la connaissance, et l'enfant en aura le sens bien marqué, bien net.

C'est le nlonlent de graduer la gam.me-sons et d extraire l'ac­cord parfait. La méthode détaille tous les huts visés. Lorsque les organes auditifs et vocaux de l'enfant possèdent le cliché de la gaTnme-sons, le tahleau des gammes échelonnées apparaît. Sous la direction du maître, l'élève y improvise des mélodies les plus variées dans toutes les tonalités. Il est surprenant de voir les plus -jeunes élèves jongler avec le nom de notes et des inten alles; et prendre à ce jeu un incontestable plaisir. Nous sommes tou­jours au degré inférieur. L 'armature est vaincue. La houle de nos objets d'intuition deviendra naturellèment le point, le rond dans la représentation graphique au tableau. Les notes s'échelon­neront sur la portée de 2, 3, 4, 5 lignes sùivant l 'étendue des contours musicaux.

Une sorte d'unité s 'établit amSl dans les. degrés primaire, moyen et suprérieur de l'enseignenlen t de la musique. Tou te so­lution de continuité sous ce rapport est sérieusement préjudi­ciable. Les fervents de la musique chiffrée ne nous en voudront pas si nous déclarons nettement qu'au point de vue intuition par­lante rien n'égalera jaTnais l'échelle lllusicale métrique. Loin ùe nous la pensée de l11.éconnaître les résultats que l'on acquerrait par le systèllle chiffré; mais l'avantage apparent qu 'il procure est dît plutôt à l'imperfection flagrante du système tonal qui consi­dérait la ganllne de do comm.e fondamentale, alors qu'elle n'est que gamme initiale de construction pour musique instrumentale.

La m.atière la plus importante réservée au degré moyen est la « Inémoire des positions » . Mue par la joie des connaissances acquises et par le désir d 'en acquérir de nou relIes, la mémoire des enfants devient en l'occurrence, prodigieusement conqué­rante.

La pennutation des gamInes rendue nécessaire par la trans­position des clefs - sol, fa, do, plain-chant - sur un thème donné au tableau n'est plus qu'un jeu. Pas de théorie: c'est chanter, encore chanter, toujours chanter qu'il faut faire.

Le degré supérieur comm.ence à l'étude raisonnée des arma­hu'es. Si nous disons que 4 leçons de 30 minutes y suffira ample­ment, nous croirait-on? Il en en est ainsi cependant.

Il he nous est pas possible d'énumérer tous les procédés ori­ginaux mis en œuvre pour résoudre ce que l'on croit être des dif­ficultés insurmontables, ni de faire ici la liste des multiples chants à 1, 2 et 3 voix qui ém.aillent la m.éthode en application direcLe des leçons données.

Dans notre nléthode, le professeur de chant ne chante pas, il peut mêlne ne pas savoir chanter et réussir néanmoins dans l'enseignement du chant.

-\0 N • -.]

~ c w o ~

~. ~ N ""'" ~ o Ut Ut 0

~ ~