l'ecole primaire, 15 février 1927

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·46me No 3 15 Février 1927 TI -- , --- //; // J ' o QJt\l11J l DE LA . Soeiêté d L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire Abonnement annuel: Fr. 4.50 Les abOnl1e111ents se règlent pal' chèque postal IIc 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Dé- partement de l'Instruction publique à Sion. Les annonces sont reçues exclusivement par PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion Rue de Lausanne 4 - Téléphone 2.36 , .....: (/) .s p.. ll..l (/) o ...--. , c c<j ll..l

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Aux membres du Corps Enseignant Valaisan Si vous VOll [ez VOlIS éviter dcs difficultés avec les Pm'ents de

vos élèves ou Hvee les Autorités locales, ne manquez pas de· ('onclul'e à [a BALOISE une ClSSlll'{lJU'(' Slll' [n Responsabilité Civile,. comnle Instituteur .

La Pl'ime modiquc qlle vous p(lye1'CZ cl cet effet, seùl large­ment compensée par les ennllis qlle POLIS pous éviterez. POIll' tous l'enseignements pl'ih'e de (WllS (u[1'essel' (lil sOllssigné, Inspectel1l.· de la Branche Vil.', pOlll' le Canton du Valais.

Léon PANCHARD - BRAmOIS

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·46me Anil~e No 3 15 Février 1927

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o ~{ QJt\l11J l DE LA .

Soeiêté valai~a1)J]e d 'édu~ation

L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire

Abonnement annuel: Fr. 4.50

Les abOnl1e111ents se règlent pal' chèque postal IIc 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement.

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Dé­

partement de l'Instruction publique à Sion.

Les annonces sont reçues exclusivement par PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion

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64:me Année No 3 15 Février 1927

l~ECOlE PR~IA~RE Organe de la Sooiété valaisanne d'éduoation

SOMMAIRE. - Prétendues voies nouvelles en pédagogie. - A propos de dictées. - Langue française: La maison. Boissons et alcoo­lisme. - Les coteaux des Mayens aux différentes saisons. Feuille d 'automne. - « NOS PAGES ». - Leçon de choses. -Leçon pratique sur Pestalozzi.

Prétendues voies nouvelles en pédag ogie

Depuis quelques années, on a ouvert en certaine~ régions des écoles où l'on expérimente les innovations pédagogiques les plus surprenantes.

Les invente,urs des nouvelles méthodes n'appartiennent ce­pendant 'pas à l'époque contenlporaine, car ils s'appellent nabe­lais, Montaigne et surtout J .-J. Rousseau. To,us ces apôtres du principe de la bonté naturelle étaient partisans d'une éducation conforme aux exigences de la nature, de la libre expansion des instincts humains; ils proscrivaient la contrainte sous toutes ses formes. L 'enfant, selon eux, demande simplement à être guidé dans le libre épanouissement de ses facultés, comme une plante dont on écarte avec soin ce qui la menace ou la gêne, mais qui puise elle-lnême dans son milieu les éléments constitutifs , qu'elle élabore et transforme ensuite sous l'action du soleil.

Le rôle de l'éducateur se réduit donc à mettre l'élève dans les conditions les plus favorables de développement, à écarter de lui les obstacles au progrès, à le diriger de façon, toutefois, à n'exercer sur lui aucune contrainte ou violence, à lui fournir au moment opportun des secours, des suggestions, comme on sup­plée parfois, pour la plante, au manque de pluie par l'arrosage, ou à la stérilité du sol par lès engrais.

Tous ces novateurs, ainsi que l.eurs disciples, ont critiqué tantôt avec indignation, tantôt avec sarcasnle la nléthode dite « expositive » où le maître fo~rnit la plus grande part de tra­vail et qui, à leur avis, n 'est propre qu'à réduire les élèves au rôle d'êtres passifs.

Sans vouloir justifier cette méthode contre tous les repro­ches qu'on lui adresse, on ne peut cependant, sans injustice, lui dénier toute valeur éducative.

Avec certaines améliorations qu'on y a apportées, l'instruction a progressé d'une façon constante et tangible, surtout depuis un siècle. Elle a pénétré dans tous les milieux, même les plus réfractaires, et elle a exercé une influence bienfaisante sur l'in-

dustrie, le commerce et l'agriculture; partout foisonnent des écoles professionnelles d'où sortent d'excellents artisans, des tech­niciens capables, des commerçants sérieux ,et des agriculteurs éclairés.

Par voie de conséquence, l'enseignenlent secondaire et l'en­seignement supérieur ont profité des perfectionnements réalisés dans le degré primaire et continuent à fournir des pléiades d 'holTunes de haute, aleur intellectuelle: ecclésiastiques, avocats , magistrats , lnédecins , ingénieurs , chimistes, littérateurs, etc. , etc.

Si, malheureusement, l'éducation morale n'a pas suivi, èn gé­néral, la m,ême marche ascendante, il faut en chercher la raison dans l'hostilité que l'enseignenlent religieux a rencontrée dans la plupart des pays ou la place congrue qu 'on lui a laissée dans les programnles.

Et aujourd'hui, des esprits pleins de jactance viennent nous , affinner qu'en lnatière d'éducation, OIl a erré, qu'eux ont inventé ou du moins savent appliquer les nléthodes vraiment logiques et naturelles. Leurs affirmations rappellent les diatribes des philo­sophes du XVIIIe siécle contre le moyen âge et le siècle de Louis XIV , qui avaient bénéficié de l'influence civilisatrice de l'Eglise. Les Encyclopédistes s'acharnèrent à détruire tout ce qui avait fait la grandeur française: la religion, l'autorité le bon goût ' littéraire et artistique; leurs principes démolisseurs se ré­clamaient aussi de la nécessité de se conformer aux exigences de la bonne nature, d 'affranchir l'humanité des préjugés, du fa­natisme, des conventions gênantes, de débrider les instincts , même les lnoins avouables.

On sait quel fut l'aboutissement de ce sinistre travail: qu'on lise, pour s'en convaincre, le récit des horreurs de la Révolution. L hOlnm.e dont l'influence fut particulièrement néfaste' et déci­sive, c'est J.-J. Rousseau avec son roman éducatif l'Emile et SOft

roman social le Contl'at. L 'application des principes rousseauistes conduii: f'ltalement

à l'émancipation complète de l individu, à la def;truction de la famille, de l'autorité et de la propriété, bref au cOlnmunisme ou bolchévisme dont, en ce IDoment, on fait la triste expérience en Russie; c'est le retour à la barharie, au règne de la force bru-tale, à l'animalité.

Les protagonistes de certaines écoles que nous appellerons « naturalistes il quel que soit, du reste, le nom sous lequel on les désigne, auraient-ils l'arrière-pensée, en se couvrant du masque du progrès, de préparer des ouvriers au communisme? On serait porté à le croire quand on voit ce qui se passe dans leurs écoles.

En effet, entrons dans une de ces fameuses « collectivités scolaires » . Ce qui nous y frappe au premier abord, c'est l'absence apparente du maHre. Celui-ci ne se trouve plus à son pupitre

plus ou moins monumental placé en face des élèves et d'où par tent les ordres, les explications, les éloges, ou les rép'rimandes; ce ri'est plus lui le moteur qui nlet la vie et l'entrain dans ce petit monde écolier. Mais où est-il donc? Tout démocratiquement assis au milieu des élèves, dont il est devenu presque le camarade, le grand frère , le primus intel' pares. Et qui a pris sa place au pupitre, disons mieux, à une petite table ordinaire, car le pupitre a disparu comme trop aristocratique, trop autoritaire ou dogma~ tique? C'est tout bonnement un élève élu parmi les plus grands et les plus intelligents ou même parmi les plus « populaires » de leurs camarades. A lui revient l'honneur de présider cette assem­blée ou communauté scolaire qui resselnble étrangement à un soviet. C'est le régime de l'autonomie instaurée à l'école.

Dans cette réunion de jouvenceaux, on discute gravement et surtout contradictoirement sur toutes sortes de sujets fournis par la rue, la famille , les événements quotidien's.

On y aborde naturellement des questions se rattachant à diverses branches d 'enseignement, telles que langue, histoire, géo­graphie, sciences naturelles, etc.

Ces discussions prennent ainsi un caractère encyclopédique. Malheureusement, la valeur des arguments et les précisions scien­lifiques sont à la hauteur des orateurs.

Il n'est donc plus question d'un plan d 'études nettement dé­terminé par l'autorité compétente, et que l'instituteur doit suivre. Le choix des matières dépend du goût, du caprice des enfants: Dom Kinde aus, tout doit émaner de l'enfant; en conséquence, plus de branches spéciales telles que religion, langue, histoire, etc., etc. L'horaire lui aussi a disparu: plus de répartition d'heures aux différentes matières d'enseignement proportionnellement à leur importance; tout est laissé à la fantaisie des élèves. Ceux-ci s'occupent parfois dUl'ant une, deux, trois heures de suite de la même leçon, c'est-à-dire aussi longtemps que se maintient l'in­térêt; mais que survienne la lassitude ou l'ennui, on passe à une autre ' occupation. .

Parfois, un élève désigné par ses camatades donne un cours qu'il a préparé en glanant dans maint manuel et en assemblant maladroitement quelques matériaux. Un professeur ainsi impro­visé doit asurélnent avoirs du succès. Mais qu 'importe; on favorise l'activité, l'initiative personnelle et cela suffit.

Mais, nous dem.andera-t-on, quel rôle reste-t-il donc au maέtre dans ce milieu? Il y fait simplelnent l'office de régulateur en empêchant les discussions de trop dévier, en corrigeant les erreurs trop grossières, en intervenant quand les discussions s'échauffent et menacent de prendre une tournure tragique.

Seulelnent, il ne peut prendre la parole que quand le pré­sident de l'assem.blée la lui donne en prononçant la formule

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consacrée: H en Lehrer hat das vVort: NI. f InstituteuI' a la parole.

II est arrivi que dans telle école, le maître a été absent pen­dant plus d 'un mois pour cause de maladie et n'a pas eu de rem­plaçant; la cOIumunauté scolaire s est administrée elle-mêlne du­rant ce temps. Du reste, les jeux, les fêtes scolaires, les excur­sions s 'organisent sans le concours de l'instituteur.

C'est donc, COIume on le voit, une véritable révolution dans les Inéthodes d 'enseigneluent. II y en a qui désireraient en connaî­tre les résultats? Qu'à cela ne tienne. Nous avons lu dans un rap­port rédigé par un enquêteur impartial que des élèves d'une douzaine d'années ignorent le procédé ordinaire de la multipli­cation d'un nombre de deux chiffres par un autre d'un seul chiffre; qu'ils sont incapables de prendre la Iuoitié ou le tiers d'~lne fraction. Si un pareil système devait se généraliser, on ver­raIt, en peu de temps , le niveau de l'instruction baisser d une fa­çon effrayante.

. Pour niveler, abattre toute supériorité intellectuelle on ne t ' ' peu guere s'y prendre autrement, à moins de faire table rase de

tout enseignement.

Maintenant, on sera curieux de savoir ce que devient dans ces conditions, l'éducation morale. Celle-ci se base sur les mêmes principes: bonté originelle, liberté limitée exclusivement par le droit. d'autrui~ égalité sociale, autorité ém.anant du peuple et non de DIeu, Inagistrats ou gouvernants considéré comme de simples délégués du peuple souverain.

I:a conséquence logique de l 'application de ces principes en édu­catIon, c'est l'introducti?n dans l'organisation scolaire, d'un en­sem~le ?e luesures destInées à favoriser le libre développement de~ InstIncts naturels et à faire considérer les prescriptions du Decalog~le comme des conventions sociales que le temps, les lieux, les. beSOIns changeants de l'humanité peuvent modifier ou sup-prImer. .

. Et ,les pr~textes ne ~uanquent pas pour justifier des innova-hons pedagogIques hardIes, dangereuses, immorales lnême com­l~e la ~oéducat~on d 'adolescents, certains exercices phy~iques, gyIn~astIque, }:~I.lns, etc., en costume plus que somlnaire, la sup­preSSIOn des reconlpenses et des châtÎlnents le sentiment du de­voir, l'esprit de corps, l'affection réciproqu~ constituant les seuls luobiles de l'accomplissement du devoir.

Cela constitue, nous n 'hésitons pas à l'affrmer, un élevage, un dressage plutôt qu'une éducation dans le vrai sens du mot œuvre presque divine qui deluande le concours de la religion.' .

. Dans ces écoles (; n~uv~a~ style », on fonne peut-être des RobInson plus ou mOIns IngenIeux qui sauront se rendre la vie matérielle plus facile et plus agréable, l1lais qui seront dépourvus

l - 61 -

de tout idéal élevé el incapahles des dévouements, des sacrifices héroïques et désintéressés que seule la religion chrétienne inspire.

Si l'édifice éducatif ne repose pas sur le roc inébranlahle de la religion, il manque de solidité et s'écroule au moindre choc. C'était l'avis de Napoléon 1er, de Guizot, de Cousin, de Thiers et de bien d'autres hommes éminents.

Napoléon 1er donnait aux recteurs el anx inspecteurs de l'Université cette consigne: « Partout où il se trouve des Frères des Ecoles chrétiennes, ils seront, pour l'enseignement primaire, préférés à d'autres ».

Le protestant Guizot pensait que l'Etat et l'Eglise sont, en fait d'instruction populaire, les seules puissances efficaces: « Il faut écrivait-il, pour que cette instruction soit réelleinent bonne et socialement utile, qu'elle soit profondément religieuse. L 'ins­truction populaire doit être donnée et reçue au sein d'une atmos­phère religieuse, afin que les inlpressions el les habitudes reli-

. gieuses y pénètrent de toutes parts ». Cousin pensait de Blême, au moins quant à l'instruction pri­

maire et il écrivait en 1831 : « Le christianisrne doit être la base de l'instruction du peuple ... Nulle part, je n'ai vu de bonnes écoles du peuple où lnanquait la charité chrétienne ».

On sait que Thiers eClt voulu confier l'enseigneluent pri­maire exclusivement au clergé.

Ces téIuoignages ont d'autant plus de valeur qu'ils viennent d'hOInmes qu'on ne peut pas accuser de cléricalisme ou de jé­suitisme.

Concluons en faisant remarquer que ces essais tentés çà . et là sous divers noms en matière d'éducation nous paraissent im­prégnés d'idéologie révolutionnaire et délnoralisatrice, d'égalita­risme démocratique conforme à l'une des aspirations socialistes et que si ce genre d'éducation se généralisait, la civilisation som­brerait pour faire face à une nouvelle barbarie pire que celle des sauvages.

Méfions-nous donc de certaines théories pédagogiques mo­dernes dont on vante si complaisamment l'excellence dans les livres ou les revues et ne croyons pas que le désir de progrès nous fasse une obligation d'essayer toutes sortes d'innovations.

A propos de dictées

J'arrive à l'improviste dans une école de filles. « Que faisiez­vous en ce Iuoment, Mademoiselle l'institutrice? - Je ... je ... J'al­lais faire une petite dictée. - Et après? - Après, Monsieur

yinspecteur, c'est la page d'écriture. - Et après? - Après, ce sera l'heure de sortie. - Eh bien! Mademoiselle, veuillez conti~ nuer tranquil1ement votre classe, je vous écoute. » Et la maîtresse,

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rep~'ena~ü peu à peu son sang-froid que mon arrivée inopinée lui avaIt faIt perdre, cherche dans un recueil la dictée libératrice et lentement, très lentement, égrène tous les IUotS du texte, pui; o~ cha,nge de ca~ier et l'on corrige par l'épellation interminable des momdres pa~~Icu~es . .Quelques rares explications de grammaire au hasard de lInspuatIon complètent l'exercice. C'est froid, c'est terne~ c'est 'de tous points insuffisant. Et, pourtant, quel merveil­leux Instrument que la dictée pour la culture intellectuelle et IUO­l'ale ~es ;nfants!. Mais il f~udrait savoir, ou plutât il faudrait voulOIr .s en serVIr .comme Il convient. D'abord, n'oubliez pas, mes amIS, que la dI.ctée doit être choisie avec soin et non prise au hasard dans un lIvre. Elle doit être irréprochable: 10 au point d~ ;Tue. de . la morale; 2° au point de vue de la langue et de la dIstInctIon du style; rien que d'excellent ne doit être mis sous les yeux des enfants. Ce n'est pas tout. La dictée a plus particuliè­re~ent ,P?ur ,obj~t. l'.étu?e du français, Iuais elle peut et doit en­COle selv~r d aUXIlIaIre a tous les autres enseignements. Elle doit donc ~volr ;ln rapp~)l't plus ou moins direct avec une des leçons de la .lourn~e : l' elIgIO.n, grammaire, histoire, sciences, etc. Quelle helle occaSIOn elle offre de compléter et surtout de fixer cette leç.on ~n l'illu.s!rant pour ainsi dire! Elle doit être courte, simple ~t .cl~ue. ,VOIla pour le choix. Il me paraît indispensable de

explIqueI .un peu avant de la donner. Les enfants ne peuvent ortho.graphler convenablement que ce qu'ils comprennent, et pour eux, 11 est rare qu'un texte soit clair sans explications. La dictée commence .. Il faut parler assez haut, h~ès distinctement, aller len­~ement, malS ne pas traîner, afin d'habituer les élèves à l'activité Intellectue~le et n:ême ~hysique. En route, il est bon d'attirer par un ~lot dlscr;t 1 attentIon des enfants sur les principales diffi­cu.ltes que pr~se.n!e ]~ texte. Si un mot nouveau se présente, qui SOl.t un p~u dIffICIle, Il ne faut pas hésiter à le mettre au tableau nOIr, car Il ,e~t abs,olum~nt inutile., il est Inême dangereux de pro­c~lrer aux eleves 1 oc.ca~lOn de faIre des fautes; au surplus, nous n avons pas. pour lUISSIO~ de leur proposer des énigmes. Souve­no~s-nous bIen que la dIctée, pour être vraiment fructueuse, ne ~?It porter que sur des règles de grammaire ou des difficultés ort~o~ra'p?e d'usage que le~ enfants soient en mesure de ré­

SOUdI e a 1 aIde de leurs connaIssances précédemment acquises ou de la force de leurs facultés intellectuelles.

, Le. texte une f?is dicté, on doit laisser aux élèves le temps necess~Hre pour relIre et corriger leur travail. Généralement, ils emplOIent .le, temps qu'o~ leur donne ainsi, non à corriger des ~aut;s, maIS a en m,ettre., a tel point que s'il n'y avait grand intéI'êt a developper la. re~lexIOn. chez les écoliers, il conviendrait de prendre les copIes ImmédIatement après la dictée du texte. Le plus ~ou.vent on y relèverait beaucoup moins de fautes, car l'en­fant eCrIt naturel.lem~nt bien de mémoire les mots qu'il a déjà vus? et? pa~~ ~p.e Inspuation bizqrr~ o-q. \ln !,ai~oIJnement in~llffi-

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sant, il les modifie quelquefois dans l 'espoir (le rniel1x faire. I1 est nécessaire de parer à cet inconvénient en conseillant aux élèves de ne modifier l'orthographe d'un IUOt que s'ils ont une sérieuse -raison d'en agir ainsi. On les habituera de.la sorte à la réflexion, ce qui est un des plus grands services qu'on puisse leur rendre.

Voici m.aintenant l'heure de la correction. Elle peut être à la fois sérieuse et rapide. Ah 1 que de temps l 'on y perd dans un t.rop grand . nombre d'écoles! Que de minutes, que d'heures pré­cieuses l'on consacre à l'épellation de tous les mots! Il y a pour­tant un raisonnement bien siluple à faire pour découvrir que l'on est ' dans l'erreur en procéda:nt ainsi. Dans une dictée qui compte, .le suppose, 80 · mots, le plus faible de la classe a laissé quinze fautes On peut en çonclure que vos élèves connaissent, en fait, 65 mots de cette dictée. Dès .lors, puisque vous a vei déjà perdu du temps - en ne se plaçant qu'au point de vue orthogra­graphique - à écrire c,es 65 mots, pourquoi en perdre encore à les épeler aujourd'hui, à les épeler demain , à les ,épeler tou­.iours ? Mes chers aIuis, quand vous me dites que le temps vous manque pour donner votre leçon de géographie, de sciences ou d'histoire, .ie n'hésite. pas, vous le savez, à vous répondre ·: « Le meilleur n1.oyen d'avoir assez de temps pour tout faire, c'est de ne pas en perdre, et vous en 'perdez sûrelnent. Cherchez bien, et vous trouverez. Au surplus, pourquoi n'ai-je .laInais rencontré un seul instituteur qui lu'ait déclaré n'avoir pas eu · le ten1.ps de faire la dictée ou de donner une leçon d'écriture? C'est parce que, bien à tort, vous considérez ces deux exercices comme des exercices de repos, d'une part, et, d'autre part, con1.me de~ tra­vaux moins dangereux pour vous au moment de la grande épreuve de l'année, c'est-à-dire, de l'inspection de votre école. », Ba\1. ·! pensez-vous, avec une dictée ou une page d'écriture, on se th,'e toujours d'affaire devant l'inspecteur, même ·quand on n'a rien préparé du tout. C'est là une grande erreur que je ne cesser~i jamais de combattre dàns' votre propre intérêt. Chaque exercice de 'la classe a sa méthode, son but, ses exigences. ·Si, par, négligence ou 'paresse, vous le méconnaissez, vous serez .iugés aussi défavo­rablen1ent dans votre leçon d'écriture que dans celle de géograpl::lie ou d'histoire. Croyez-moi, préparez votre classe, suivez votre ta­bleau de l'emploi du telups, et ne soyez plus . tentés (ou, si VOliS l'êtes encore, sachez résister à la tentation) de servir régulière­ment à votre inspecteur une dictée et une « page , d'écritur~ »

dans le but de rendre pour vous l'ins,pection plus facile et plus

favorable. Un inspecteur , '

64 -

Langue française

COURS ELEMENTAIRE

L'a mai,son (suite)

IV, Rédaction d'après l'action.

10

Vous voulez bâtir une maison; dites dans l'ordre, en employant le verbe propre, tout ce que vous ferez.

20

Dire en les caractérisant par quelques qualités: a) les sortes d'habitation que vous connaissez; b) les matériaux dont on construit J'habitation; c) les artisans qui travaillent à élever l'habitation; cl) les pièces de l'habitation; f) les ouvertures d'une maison, etc., etc.

Enumérez la suite des actions pour faire le mortier. Pour faire le mortier, le manœuvre prend de grosses pelle­

tées de sahle; il le dispose en forme de cuvette; dans ce creux, il yerse un sac de chaux et de l'eau; il prend un instrument à lon"g manche appelé rahot; il mélange peu à peu la chaux, l'eau, le sable; avec sa pelle il met le mortier en tas afin qu'il sèche moins vite. Il le porte ensuite au maçon dès que celui-ci en a hesoin.

Mêmes sujets: le maçon au travail, le charpentier posant la charpente, le couvreur couvrant le toit, le vitrier posant les vitres, etc~ - Ce que l'on voit dans une cuisine, une salle à manger, etc., etc.

V. Observation de choses ou de personnes au travail.

La maison construite.

Observez-la! Que voyez-vous d'abord? - Les murs, le toit, les ,ouvertures. - Comment son les murs? - Verticaux. - Avec quel instrument le maçon se rend-il compte si les murs sont ver­ticaux? Qu'arriverait-il si les murs n'étaient. p8.S verticaux? Qu'ar­riverait-il si les murs étaient obliques? - Ils s'écrouleraient plus facilement. Avec quels matériaux sont-ils faits? - Avec des pierres de taille, dés moellons, du mortier. - Examinez les fon­dations. Quelle en est l'utilité? Observez la toiture; qu'y remar­quez-vous? - EUe est à deux pentes, elle se termine par le pi­gnon pointu. - Pourquoi le toit est-il en pente? De quoi est-il recouvert?

Nommez-en les différentes ouvertures? les différentes pièces, etc.? - L'aimez-vous? Pourquoi?

Observez d'autres sujets semblables.

- 65 -

Un maçon au tJ'ewail.

Vous avez observé ' un nlaçon au travail; faites son portrait; parlez de son maintien, de ses gestes, de. ses outils" des ma­tériaux dont il se sert, des dangers auxquels Il est expose. - Vou­driez-vous être maçon?

Idem pour les autres ouvriers du bâtiment.

VI. Développer une idée

Ma chambre est gaie. (En donner les motifs.) J'aime habiter une chambre gaie. Par les fenêtres bien gran­

des entrent à flots le bon air et la lum.ière du soleil. Le car­reau bien lavé est clair, transparent, brillant. Les meubles bien frottés luisent à la lumière. Deux vases souvent garnis de fleurs sont placés sur la cheminée. Des gravures encadrées sont suspe,n­dues aux murs. Tout cela contribue à rendre ma chambre gale.

Trouvez d'autres sujets semblables.

VII. Comparaisons.

Comparez votre table d'écolier à celle sur laquelle v'ous pre-nez vos repas.

Comparez votre lit à votre petit berceau. Comparez votre maison à celle du voisin . Comparez votre chalet à votre maison. Trouvez les ressemblances et les dissemblances entre une cha­

pelle et une église, etc., etc. Faites une comparaison entre la hutte des Helvètes et l'habi­

tation romaine (Voir histoire suisse), ou la maison d'autrefois et celle d'aujourd'hui.

VIII. Histoire de l'habitation.

Cl) Citez par ordre de valeur, les diverses habitations de J'homme.

Le sauvage habite la hutte; la cabane est la delueure du bûcheron, le nomade loge sous la tente, le paysan a la chau­mière, etc.

b) Histoire de votre lit, d'un de vos meubles, etc.

Histoire d'un tonneau.

1. Préparation des douves. - Installé sur son chevalet, le tonnelier travaille les Inerrains avec sa plane et les transforme en douves. Il taille en biseau les côtés de chacune d'elles afin qu'elles s'ajustent exactement.

2. Leur ·· assemblage. - Ce travail fait, l'ouvder assemble les douves par leur hord au moyen d 'un moule formé de cercles en

(-)() -

fer à vis qui les nlaintiennent péndanl qu 'il allume à l'intérieur un feu de bois. Sous l'action de la chaleur, les douves se courbent.

3. Pose des fonds et des cercles. - Le tonnelier place à chaque extrémité deux cercles de bois (ou de fer). Il Inet les fonds en place. Puis il fait entrer de force, au moyen de ]a châsse, à coups de maillet, les ce'rceaux qui doivent luaintenir solideluent les pièces. '

4. La bonde. - Il perce enfin un grand trou ou bonde par lequel on introduira le vin dans le tonneau. Il bouche ce trou avec un cône de bois très court, le bondon.

Le tonneau est achevé; il peut être livré au vigneron.

Boissons et Alcoolisme

DEGRE INFERIEUR

1

a) Récit. - Le petit Jules désirait beaucoup avoir la petite fleur qu'il avait vue à la vitrine cl 'un jardinier. Sa mère lui acheta la plante enviée. Jules' la planta avec soin dans un pot renlpli de bonne terre. Mais petit Jules est volage et oublieux; il aime tant le jeu qu'il ne pensa plus bientôt à la plante; il oublia de l'ar­roser; celle-ci périt au bout de quelques jours.

Comme la plante, l'homme a besoin d'eau pour vivre. b) Entretien. - Que désirait Jules? Son désir fut-il satisfait?

Que fit alors le petit Jules? Et ensuite qu'oublia-t-il? Pourquoi? Que devint la plante? Pourquoi? La plante peut-elle vivre sans eau? Et l'homme? (Dire ici que l'honllne perd en moyenne 2 à 3 litres d'eau par jour par la sueur, la respiration, les urines, et qu'il doit réparer ces pertes, sous peine de maladie ou de mort.)

c) Devoir. - COlnpléter le texte ci -dessus en choisissant le terme qui convient. .

Notre corps contient beaucoup ' d 'eau. Chaque jour, nous perdons deux à trois litres d'eau par la ... la ... les ... Nous devons réparer ces ... en buvant. Les boissons facilitent aussi la digestion des ...

(respiration , transpiration, aliments, eau, urines.)

II

a) Récit ou lecture. - Raconter aux enfants ou faire lire le récit biblique de Daniel et de ses compagnons, demandant qu'on ' ne leur servît que des légumes et de l'eau. Au bout de quelques jours, leur visage parut meilleur et mieux nourri que celui des jeunes hommes qui mangeaient de la viande et buvaient du vin de la table du roi.

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b) Entretien. - De quelles hoissons est-il ques tion dans ce récit (eau et vin) . Quelle est la meilleure? (eau). Pourquoi dites­vous que l'eau est la meilleure? Connaissez-vous d'autres bois ­sons? Nommes-en quelques-unes: (café, bière, thé, vin; lait, al­cool). Nommez une boisson qui nourrit le corps : (lait). Quelle boisson ne faut-il jamais prendre? (alcool). Pourquoi? Nommez d~auh'es boissons qui sont nuisibles aux enfants: (bière, vin , café) .

c) Devoir. - COInpléter le texte ci-dessous. Je ne bois jamais d ' ... ; c'est un poison. Je ne bois que très

peu de ... , de ... , de ... , parce que ces boissons sont nuisibles aux en ~ rants. Mais je bois de l' ... pure qui est une boisson saine, et beau­coup de ... car c'est une boisson nourrissante.

(bière, eau, café , vin, alcol, lait.)

Conseils relatifs à l'usage des boissons.

Intuition. a) diverses boissons: eau ,thé, café; lait, chocolat, vin, bière, alcool; b) au cours d'excursions , visite d'une bras­serie, d'une distillerie: rappel de ces souvenirs.

Introducti()n. - Rappel de la notion enseignée au degré În-férieur :

Nous devons réparer les pertes subies par notre organisme, en lui restituant tout ce qu'il a perdu: (deux à trois litres d'eau par jour). Nous le faisons en prenant diverses boissons.

Sortes de boissons. - L 'eau entre dans 'notre organisme prin- . cipalement sous forme de boissons. Celles-ci peuvent se diviser en quatre groupes: 1) l'eau; 2) les boissons aromatiques: café, thé, cacao, chocolal, auxquelles nous ajouterons le lait; 3) les bois­sons fennentées : bière, cidre, vin; 4) les boissons distillées: al­cool et ses dérivés: eau-de-vie, rhunl , cognac, etc.

Disons quelques mots de chacune d'elles. 1. Eau. - L'eau pure est la meilleure des boissons; elle

restitue au corps l'élément aqueux dont il a besoin, ainsi que les sels minéraux qu'elle tient en dissolution. (N. B. les animaux ne prennent que cette boisson et contractent bien lTIoi.ns de maladies que l'homme). Les eaux nlinérales sont recommandables. .

Conseil: User de l'eau avec modération, car trop d'eau débi­lite le corps , trop peu d'eau provoque la constipation; s'assurer aussi que l'eau est bonne à boire (potable), car l'eau malsaine peut provoquer de graves maladies (typhus).

N. B. Les peuples les plus sobres sont ceux qui fournissent le plus de travail.

. 2. Boissons w·olnatiques. - Les boissons arOlnatiques, thé, café, sont stimulantes; elles excitent le système nerveux et les ~nuscles du cœur, partant jl ne faut pas en .abuser; les enfants devraient s'en abstenir.

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Par contre, le lait, le cacao et le chocohat renferment des substances nutritives et constituent de véritables aliments. Le lait est tout ce qu'il y a de meilleur pour les enfants qui ·devraient en prendre un litre par jour.

3. Boissons fel'mentées. - (montrer le ferment: la levure, ainsi que des aliments en fermentation).

. Le vin s'obtient par la fermentation du jus de raisin, le cIdre, par la fermentation du jus de pomme, la bière, par la fer­mentation de l'orge germé (malt) aromatisé de houblon qui lui donne un goüt amer. . Ces boissons sont agréables, elles éveillent l'appétit et stimu-Jent la digestion.

Les vins ne conviennent pas aux enfants et l'adulte doit en user avec modération, car ils portent à l'ivresse.

Les bières fortes sont nuisibles aux estomacs faibles elles favorisent l'obésité et provoquent des affections du cœur. '

4. Boissons distillées. - L'eau de vie, l'alcool et autres li­c~uellrs que des étiquettes alléchantes présentent sous les appella­tIO~1~ de boissons apéritives, digestives, toniques, etc., sont toutes l~nIslbles; elles sont dangereuses pour tous, et surtout pour l'en­fant, car ce sont des poisons (expérience: tuer une bestiole, souris, p::~r injection d 'alcool) qui tuent le corps et l'âme, ruinent les fa­n!llle~ et les sociétés . (citer des exemples: coups, crimes, sui­cldes.)

Il faut s'en abstenir. Catéchèse pour préparer le devoir. Devoil'. - Constituer le résumé de la leçon en répondant

en phrases complètes au questionnaire ci~après. . 1. Pourquoi l'homme doit prendre des boissons? Quelle

quantité d'eau doit-il absorber chaque jour? 2. Combien distingue-t-on de sortes de boissons? 3. Que savez-vous de l'eau envisagée comme boisson? 4. Nommez quelques boissons aromatiques. Dites comment

on les prépare. Quelles sont leurs qualités. . 5. Enumérez les boissons fermentées. Sont-elles à recomman-

der? Pourquoi? . 6. Connaissez-vous quelques boissons distillées? Pourquoi ne

faùt-il pas en user, ni surtout en abuser? (A suivl'e.)

Le coteau des MayenS de Sion aux différentes saisons de l'année

Quand le soir, en étude, je me lasse de toujours étudier,. j'essaye cIe me distraire un peu: je regarde les dos voûtél$ de me~ camarades

a

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pe.nchés SUI' ] eur pupitre, et, tou t naturellement, mes yeu x se dirigent vers la fenêtre voisine, où ils trouvent de l'espace pour vagabonder au gré de ma rêverie.

Je vois d'abord les grands séquoias et les eucalyptus du .iardin botanique, tout drôles sous leur manteau d'hiver; la Planta s'étend immense et nue; quelques bâtiments cachent la plaine, et tout au fond, le coteau des Mayens prend naissance, puis monte, monte très haut, s'étend à droite, à gauche, si bien qu'il forme à lui · tout seul tou.t mon horizon, tout mon paysage. C'est · une gigantesque croupe élal'gie, bosselée, très rapide, mais pas assez cependant pour emfJê~ eher quelques petits vjllages de s'acc-rocher il, ses flancs . .En bas, les prés et les champs semblent s'élancer à l 'assaut de la montagne, il;:; montent, ils s'infiltrent entl'e l es bouquets d'arbT(~s, mais tout à coup s'arrêtent: l'armée des sapins noirs et des mélèzes se dresse tout entière devant eux, cuirassés de sombre et casqués de blanc. Dès lol's, la fOl'êt victorieüse couvre tout l 'espace qui s'étend entre 1(35 1.'la-tpaux. rle Nendaz et de Vex, s'élance toujours plus haut, puis 8'p.chdl'cit SUl' la ppnte moins ranide et finalement, VR. moudl' au pied des hR.uts pàturagf:s.

1]3 ont très bon aIl' ainsi so.us lem: parure hivernale, les Mayens, et .ïajyne à les regarder, le matin, quand le soleil, en se levant, aècentu(; les aspf:t.'ites du terrain, et allume les fenêtres de~ chalets brunis: je l(~s aime aussi le soir, quand ils se noient dans l'om.IJl'. ~ ,

et quand ]l'S lumières tremblotent dans l'air froid, pendant· que II' cloch(']' ·clp Salins essaye un timide Angelus ... Je pense alors aux vril­lées famihülc's qui ont · liell là-haut, dans la nuit (flli c·ommenc:~ à deso'l1dre, à hL .i(:\unt ~ ;:;:se bruynnie qui, à c.et.te heure, se lügC:'. <;lijr la

. routH (·'11 la cets, et tout cela me transpo1'ie pour un instant hors de IlIa viè ch' normalien et me rappelle la maison.

J1::; ne rpstent pas toujours blallcs, les Mayens, et vous voyez avec. quplle joit~ il::; changent de toilette quand vient avril: ils ·81"'\ font beaux [;J(I)'<;;, et" s'habillent de vert tendre, mais gardent enco"ré pal' (~ oquetierie leur toque de fourrure enneigée. Le printemps est l~ , il :nont.t~ dans la. prairie, pique partout des primevères, des perven­ches. arrive aux petits villages, y sème quelques fleurs odorantes pui:-; ~'enIuit ù l'assaut. du luont. Maintenant, la partie devient. plus .sPlTée. les lloirs sapins et les mélèzes endormis sont longs à: se ré­veiller, la neige est en retraite mais lutte encore; quelquefois même, rh i ver. dan::; llne dernière révolte contre le beau conquérant, ras­~8nl.ble SP~ pnfants, se précipite en rafale sur les prés et recouvre l'rel'be tend :ce et frileuse, tout. étonnée de se voir prisonnière, alol's qn'elle vien\' à peine de voir le jour. C'est le dernier sursaut de la ·saison qui va mourir, du vaincu qui cède la place au vainqueur. Oh ! a1.nl's, j'aimerais être là-haut, parmi les sapins dont les bourgeons t.81idres sentent à plein nez, parmi les mélèzes blonds, boutonnés de rosettes rçmges, trop petites pour ces géants! Il fait si bon de marcher sur la mousse légère, quancl la brise parfumée de résiné vous. ca-

70 ç-

rt!sse, 'et. que des ruisselets, fnds comme le névé où ils sont nés, cou:­J'.mt près de vous et gambadent entre les petits chalets qui. apparais­gent moins s'ombres sur un fond vert.

:'lIai et juin amènent l'été; et l 'été , magicien ensoleillé, change à nouveau la prairie. Le vert tendre du premier printemps s'est d'abord l[dE·sé dominer par une quantité de fleurs blanches, jaunes, rouges et. 'l'osés, puis à son tour, ce mariage de toutes les coule'urs a disparu CI, mme par enchantement, et les graminées argentées se sont dres­séE's sur leurs longues tiges pour jouh' de la vie. Elles en jouissent hit n peu, hélas! .les pauvrettes, car le paysan veille, et aussitôt qu'il les voit se dorer, aussitôt qu'il entend les graines chanter dans leurs enveloppes sèC'hes, il prend sa faux, et le matin, au petit jour, quand l'herbe boit volupteusement la rosée, il l'abat. Puis ce sont les faneurs et les fa.neuses que l'on devine sur la pente, et l e1;l chars de foin montent ou descendent par les chemins raides; et quand vient le soir, on eroit voir les paysans se reposer sur leur porte en sa:vourant une pipée, pendant que le Haut-de-Cry bleuit et que le Rhône roule des flots d'or ...

L'automne, le doux automne qui rougit les pommes, qui ma­quille les forêts s'annonce maintenant par un soleil plus doux, et le coteau des Mayens, toujours coquet, mendie une dernière toilette à septembre. Septembre alors, en artiste complaisant, dore les blés, roussit les mélèzes, noircit les saphls et tout cela, avec un goût, une délicatesse, qui révèle l'admirable pinceau de la nature. L'alpe sous ce nouvel aspect semble plus grande, et si l'on ne voyait la forêt se dépouiller, et les feuilles devenir pourpres, puis violettes, on croirait qu'elle prépare une nouvelle fête en cette arrière-saison.

Puis vient la. désalpe, la joyeuse désalpe des petites vaches noires, qui descendent en dodelinant de la tête par les sentiers, et qui, a.vant de rentrer à l'étable, regardent une dernière fois là-haut vers les pâturages enchantés.

(Composition du 22 janvier) C ... , élève de Ume année.

Feuille d'Automne

Une feuille détachée pal' le vent d'automne d'un des arbres qui ombragent votre cour d'école racoTite sa vie et les événements dont elle a été le témoin.

Un jour froid d'automne, le vent soufflait 'tristement dans les branches. Les feuiUes, au teint jaune pâle, tourbillonnaiep.t en J'air et ven"aient s'abattre sur la route. D'autres, encore vertes , se débattaient au bout des branches comme si elles ne voulaient pas mourir. En voyant ces feuilles gisant à terre, foulées 'aux pieds des passants, un sentiment de tristesse m'envahit; je son­geais à la rapidité de la vie, à la destinée de toutes les choses d'ici-bas.

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Une ' feuille tombée à mes pieds In 'intéressa vivement en faisant le récit de sa vie et des événements dont elle avait été le témoin.

Lorsque, au début d 'avril dernier , un soleil bienfaisant faisait renaître partout la vie, j'étais encore enfermée dans un bourgeon que l'on distingüait à peine. Petit à petit, je nle développai, et je me Inontrai d 'abord petite feuille fine et délicate, avec un air défiant et gêné comme le petit enfant qui essaye ses premiers pas , mais qui hésite et app,elle sa mère. Lorsque le soleil se perdait à l'horizon , j'éÜtis bien triste, je craignais que la nuit me fût funeste. Mais l'air du soir était déjà attiédi et .le pouvais Ill ' en­dormir sans trop craindre le froid. Les normaliens et les nom­breux passants nle regardaient.. en esquissant un sourire. « Déve­loppe-toi vite, semblaient-ils nle dire, prépare-nous une ombre bienfaisante; tu orneras notre avenue, tu arrêteras du soleil les rayons puissants , tu abriteras l'oiseau qui va nous égayer de sa chanson » . Comn1e un doux rêve, les premiers jours d 'avril se sont écoulés, j'étais alors une belle feuille et .le voyais mon ombre se dessiner sur la route poussiéreuse. Les normaliens, de retour des vacances, revenaient tous les jours se promener à l'avenue. Mais, qu'ils étaient parfois cruels 1 Plusieurs de mes c.ompagnes, détachées par des mains brutales , gisaient à terre, fauchées au printemps de leur vie. Aussi je remerciai Dieu de m 'avoir ,placée un peu haut dans les branches à l'écart du danger. Ma vie s'écou­lait tranquille. Avec mes , cOlllpagnes, nous formions sur toute l'avenue une voûte sombre où se jouaient les rayons du soleÜ. J'étais heureuse de me rendre utile aux passants en les abritant de Illon ombre pendant les tièdes journées de printemps.

Chaque jour, depuis que les étoiles commençaient à pâlir , des personnes allaient, venaient, affairées pour la plupart. A peine levaient-eUes la tête au chant d 'un oiseau. Bientôt, j'enten­dais un ronflement de moteur, une automobile passait rapide comme un éclair. Lorsque le soleil mQntait plus haut à l'horizon ~ la circulation devenait intense: piétons, cyclistes, voiturier, ca­mionneurs passaient, soulevant une grande poussière qui s'atta­chait à ma jolie robe verte. Souvent, j'assistai à des scènes bien drôles. Quelquefois, j'épiais les paroles de quelques commères qui se rencontraient dans la rue: leur conversation' roulait sur les affaires du ménage, ou, ce qui n'était pas rate, sur le dos du prochain. Les jours de foire III 'intéressaient particulièrement.

Je voyais avec plaisir défiler les vaches avec leurs clo­chettes, les chars après lesquels un petit chien courait parfois en hurlant. Le soir, il m'est arrivé souvent de voir un pays,an attardé décrire de grands circuits sur la route et venir s'affaisser non loin de moi. Comme un hanneton sur le dos, il se débattait un moment et parvenait à se relever en s'accrochant aux choses qui l'entouraient.

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NIais c'étaient les normaliens que j'aimais sur~out dans l11?n voisinage. Tous les jours à midi, ils se .pro.menaIent par I,>ehts O'roupes heureux de jouir d'une ombre fraîche. Les uns sifflo­faient des airs fredo~naient quelques refrains; d'autres s'entre­tenaient -sur l~s sujets les plus variés. On parlait d'histoire; ?e littérature bref, . de . toutes les branches. Parfoi~, c'étaient des hIS­toires de ~acances que l'on se racontait, des événements tantôt comiques, . tantôt tragiques qui m:i~téressaient ~eaucoup'A Je sur~ prenais aussi des discussion~ poht~ques, des. chIca~es ~e~e qu~ auraient pu tourner au tragIque SI le surveIllant n avaIt pas ete là. Les normaliens m'apprenaient bien des nouvelles... .

J'aimais aussi voir les enfants courir sur la route, ou Jouer aux billes au pied de nlOn arbre. Sur le petit ~a~c de l'avenu~, quand venait le soir, quelques amoureux. se fa~saIe~t des confi­dences, et .le découvrais leurs beaux proJets d avenu. . . Très rapidement, les jours s'écoulaient, les nOrlnahens ont fui les grandes chaleurs . A leur départ, j'éprouvai .un grand regret. La circulation devenait moins intense. Les arIstocrates .et les fainilles aisées s'étaient retirés là-haut aux Mayens de S~on e,t je n'apel'cevais guère que q\lelques ~uvri~rs q~i se rend~Ient ~ leur tâche. Quelques charretees de fOln effleuraient les b!anches et me grisaient de leur odeur. La veille ,des. grandes f~tes, les balayeurs de rue, de l~ur. couP. le~t et re?uher soule~aIent un nuage de . poussière qUI dIsparaIssaIt peu a peu. HeUI e~se.men.t qu'une bonne pluie me lavait de tenlps à autre et me rendaIt ma belle couleur verte. . . Enfin, l'automne est revenu avec ses brouillards et ses .f~·Olds.

La première quinzaine de septe~bre .ie revoy~is a~ec .plaIs~r les normaliens dépaysés, un peu trIstes les prenllers JOUIS suIfout. Quelques jours plus t?-rd, c'était de. nouveau "le roul~ment .d~s chars et des camions qui transportaIent .les futs. M~us le f~Ol? devenait toujours plus intense. Mes forces s'en allaIent 'petIt a petit; nl0n t~int se fanait et j'attendais l'heure qui devaIt mar-quer la fin de mes jours. . . , , .

Aujourd'hui,.le vent ~rue~ ID a arra~hée et :ne vOll~ foulee aux pieds, morte après aVOIr bIen remplI le l'ole pOUl lequel le .bon Dieu m.'avait créée. » Aug. M.

Nos Pages COURRIER DES INSTITUTRICES

SOlVIMAIRE. _ Exposition de travaux féminins. - Le fil embrouillé Page détachée. - Pensées.

Exposition suisse de Travaux féminins Chères anciennes élèves) t

La ç1el'nièl'e livraison de « Nos Pages » vous Cl . longuemen

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entretenues de l'Exposition de 1928) dite 8AFFA (Schweizerische Austellung für Frauenarbeit).

Mon but en venant à vous aujourd'hui) Mesdemoiselles) est de vous y intéressa d'une manière tout à fait directe.

Comme institutrices) vous devez avoir à cœur le développe­ment de la femme et de son activité dans tous les domaines et pour cela vous devez appuyer les efforts faits dans ce but pal' les femmes qui ont eu l'idée d'organiser cette première exposi­tion nationale du travail fém.inin.

Vous savez que .t'ai assumé la lourde tâche de présidente cantonale. En l'acceptant, j'avais pensé que ln.es anciennes élèves me faciliteraient la tâche. Placées dans chaque localité de notre cher Canton, n'êtes-vous pas, mieux que d'autres, aptes à nous renseigna SUl' ce qu'il y aUl'ait d'intéressant dans chacune de ses communes?

Allons, chères anciennes, sortez de votl'e inertie, mettez-vous au travail afin de me désigner, dans le plus bref délai, les per­sonnes qui dans chaque localité pourraient exposel': tailleuse et modiste de village, brodeuse, fileuse, tisseuse de toile ou de lai­nage, petits ln étiers, industrie à laquelle ra femme participe, agri­cultul'e, ial'dinage, etc. En un mot, tous les o.bjets qui ont une origine et qui sont pal' leur utilité et leur confection dignes d'être exposés, pourront l'être.

Le 1er mai 1927 étant la dernière limite pOlIr l'inscrip.tion des Exposantes, fe vous prie de bien vouloir faire diligence et à l'avance, le remel'cie chacune de vous pour l'aide qu'elle voudra bien nous pl'êtel'.

Esther de' SEPIBUS.

Le fil embrouillé L'instinct d'imitation est en toi, I1).On amour, comme il est en

tous les petits êtres de ton âge: quelle est ici-bas l'espiègle poupée qui n'a pas été grondée pour avoir embrouillé le fil, la laine ou la soie? ...

Il y a au fond de ma mémoire des souvenirs de pelotons livrés aux chats, d'écheveaux transformés en broussailles, d'iné­narrables enchevêtrements où se nouaient l'une à l'autre toutes les couleurs de l'arc-en-ciel... Et c'est parce j'ai beaucoup commis ce péché que je suis là, pleine d'indulgence, l'œil sévère sans doute mais le cœur déjà désarmé! ...

'" Que vouliez-vous donc faire, doigts roses, et quelle tâche belle et chinlérique vous étiez-vous imposée?... S'agissait-il de tisser Mn filet impalpable dont les araignées sont jalouses, ou de semer, parnli les roses matinales, de longues soies pareilles à celles <!JUe la Vierge file en priant? ... Etait-ce un tapis que tu voulais étendre, hérissé <le laines courtes et coloré comme des fleurs? .. ,

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Ce que tu rêvais, tu ne le diras à personne; mais je devine que ce devait être bien beau. Je le devine à ton air attentif, à ta bouche souriante, à la hâte anxieuse de tes doigts empressés à nouer le fil. ' L~ modèle, le nlerveilleux modèle aérien comme les guipures des feuillages , était dressé dans ta pensée. Mais tes mains novices tes mains Inaladroites n'ont pas su réaliser J'œuvre .. Pourquoi te gronderai-je?... Hélas!... ta déception suffit bien assez! ...

Ainsi, déjà tu connais l'amertllme qui accompagne toujours 'l'écroulement d'un grand rêve; et devant ce fil embrouillé, tu pleures la dentelle fleurie qui ne déroulera jamais ses luailles ailleurs que dans tes songes. Va, beaucoup ici-bas, plus grands que loi et qui se croient plus sages, entreprennent de former des rinceaux et des guirlandes et ne réussissent en somme qu'à em-hrouiller des fils!'.. .

n ne faut plus toucher aux écheveaux fragiles: tu le vois, un rien suffit à détruire leur filière ordonnée, comme ril suffit d'un rien pour troubler l'harmonIe d'une âme. Grandissez vite, chers doigts roses, et .le placerai llloi-même l'àiguille ou la, navette dans ' votre impatiente éti'einte. Vous serez, sous ma lllain attel,l,­tive, dix . apprentis dociles et heureux. Ainsi l'heure viendra ?u vous pourrez donner l'essor à la grâce ailée de ,:,os rêves, ô pehts doigts roses si doux, . si frêles" qui n'êtes bons qu'aux caresses maintenant 1... .

Viens sur mes genoux, petite fille attristée. N'~ssaye pas de . démêler le fil que tu as embrouille: patiemlnent, tout à l'heure, nous accompliro:q.s cette besogne. Viens sur mes genou;x, écoute: tu es toi-même un écheveau de soie dont je broderaI la traIlle de la vie. C'est une trame grise, unie, tout uniforme. Qu'y ajou­terons-nous de beau , mon enfant? ... "

, En prenant bien garde de rompre . le brin délicat, couleur d'or et de rose, pourrai-je reproduire le nlodèle idé,al .. d0!lt m,on rêve voit déjà se déployer les lignes pures? ... J~ VOIS,', 0U,I, g~:an ­dir à mes côtés une enfant douce et bonne, qUI se reJouIt d .etre cachée et qui, com~e sa mère, aime l'ombre de la maison., .Je vois une tête studieuse dans l'orbe de ]a lampe; je vois de daues prunelles où se lisent des pensées pures. J'entends une voix !re-

,donnant quelque ronde naïve, et .le sens f:ontre 1na tempe s ap­puyer un front tiède dont aucun rêve ne m'est inconnu.

... Sur la trame de la vie, tu es la broderie délicate et lumi­neuse que mes pauvres mains de femn1e doivent ouvrer, Que Die.u ies aide 1... et que .le ne sois pas de celles-là qui pour aVOIr ' voulu tracer trop de rinceaux et de guirlandes, n'on plus entre leurs mains honteuses qu'un monceau de fil embrouillé! ...

Marie BARRERE-AFFRE,

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Lecons de choses , La chaussure

JVlatél'iel à prépal'er pOUl' la leçon:

1. Différentes sortes de chaussures; 2. Deux morceaux de bois de 8 à 10 cm. de haut; 3. Echantillons de diverses matières employées.

Leçon pl'opl'Clnent dite.

La chaussure sera l'objet de cette leçon. Et d'abord qu'en­tend-on par chaussure?

On appelle chaussure un vêtement que l'on porte aux pi~ds. - Est-ce que tout le monde porte des chaussures?

- Non; les sauvages, les pauvres, les religieux d,e certains ordres n'ent portent pas.

- Pourquoi? , - Parce qtie les sauvages ne savent pas les faire et que,

habitant les pays chauds, ils n'ont pas à se précautionner , contre le froid; les pauvres n'ont souve'nt pas de quoi les acheter et les religieux le font par esprit de pénitence.

Pourquoi porte-t-on des chaussures? Pour éviter le froid , les hlessures, par mesure de pro-

preté . Quelles sont les parties du soulier? La semelle, le talon, la cambrure, la tige, l'enlpeigne, Je

contrefort, le bout, le tirant, l'ailette, l'œillet et le lacet ou le bouton et la boutonnière, ou la bride ou l'élastique,

- Quelles couleurs peuvent avoir les chaussures? - De nos jours on en voit de tputes les couleurs. Elles sont

généralement assorties au reste de l'habillement. Remarquons cependant que le noir est toujours convenable et que, surtout à la campagne, c'est la couleur qui sied le 'Inieux. Voyons maintenant quelle doit être la forme d'un soulier qui ne gêne pas le pied'.

Une élève ôte son soulier, place son pied déchaussé sur une feuille de papier à terre. Une autre élève en dessine le contour au crayon. Découper ensuite ]a for.me du pied dessiné sur le papier, l'appliquer contre le tableau noir et voir si la semelle gu soulier correspond au dessin.

- Qu'arrive-t-il si la chaussure est trop serrée? - position du pied. - Et si le talon est trop haut?

Placer les deux morceaux de bois sous les talons d'une élève et lui faire dire ce qu'elle éprouve.

- Tout le poids du corps repose sur les orteils, grande fati­gue, déplacement des organes de digestion, ce qui cause des ma­ladies; déviation de la colonne vertébrale.

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Bien faire comprendre aux élèves qu'en conscience, on ne p~ut sacrifier sa santé pour une simple raison de vanité.

- Quelles sont les matières premières employées dans la confection des chaussures?

_ Le cuir, la peau, le satin, le velours, le bois, le fer, le caoutchouc, parfois même du carton.

Montrer différentes chaussures, au 1110ins sur image. Voici quelques expressions se rapportant au mot soulier

Avoir deux souliers pour le même pied, c'est-à-dire deux postes aVantageux au choix.

« Cordonnier, pas plus haut que le soulier » , c'est-à-dire: ne te ll1êle pas des choses qui sont au-dessus de ton intelligence. Voici l'origine de cette expression: Le peintre Apelle exposait quelquefois ses tableaux en public et se cachait derrière la toile pour entendre les réflexions de chacun. Un jour, un cordonnier trouva à redire à la sandale d'un personnage: Apelle corrigea le défaut. Le lendemain, le nlême ouvrier s'avisa d'étendre ses critiques à d'autres parties du. tableau; l'artiste sortit aussitôt de sa cachette et lui dit: « Cordonnier, tiens-t'en à la chaussure! »

Un premier effet de la chaleur

Observons. 1. Les anneaux qui recouvrent le foyer d'un four­neau de cuisine ou les plaques de fonte qui en constituent ]e dessus. Les anneaux n'entrent pas exactement l'un dans l'autre; on laisse entre eux un petit intervalle. De Inême, les plaques de fonte présentent du jeu.

2. Les rails du chemin de fer. Deux rails qui se suivent ne se touchent pa~ tout à fait; ils laissent aussi entre eux un petit intervalle.

3. Les plaques de zinc ou de tôle galvanisée qui couvrent les / toits. Elles ne sont pas fixées sur les deux bords, mais présentent un bord libre.

4. Le forgeron qui place un cercle de fer autour d'une roue. Les diInensions du cercle sont prises à dessein un peu trop justes. A froid, le forgeron ne pourrait que difficilement les pla­cer. Il le chauffe fortement et, dans cet état, il l'applique, puis l'arrose d'eau froide.

Pourquoi tout cela? Parce que: 1. Si les anneaux couvrant le foyer entraient exactement l'un

dans l'autre, ils se déformeraient par la chaleur ainsi que les plaques de fonte;

2. Si les rails se touchaient, ils se tordraient en été;

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3 . Si les plaq\leS de zinc étaient fixées sur tout leur pourtour , elles se gon.doieraient en été ou se déchireraient en hiver:

4. Le cercle de fer appliqué à froid sur la roue ne s~rrerait pas assez la jante, les rais et le moyeu ; ll1ais , chauffé d'abord et mis en place en cet état, il se contractera en se refroidissant et serrera fortement toutes les parties de la roue. . , On

r s: rend facilement co.mpte de ces faits si l'on sait, qu'en

regle ,generale, les corps se dll~t~nt , augmentent de volume, par l~ chaleur et se contractent, dImInuent de volume, en se refroi­clIssant, COlnme le prou ven t les expériences suivantes:

Expérimentons: a) Prenons une houle de fer qui passe exac­tement par un anneau de fer quand elle est froide. Chauffons­la sur une laInpe à alcool ; elle ne passera plus , elle s'est dilatée.

b) Renlplissons une bouteille d 'eau jusqu'à quelques millimè­~res du bord; plaçons-la dans un vase contenant de l'eau et chauf­fons. L'eau de la bouteille s'élèvera petit à petit, atteindra le bord du goulot et nlême déhordera : elle a augmenté de volume elle s'est dilatée. '-,

. c) FennoI;ls une c~l'afe avec un bouchon traversé par un t~be de ,verre rec~urbe dans lequel nous avons lnis quelques gouttes d eau coloree. Prenons · la carafe entre nos mains et au hout de quelques instants , nous verrons l 'eau colorée refo~lée d,ans l~ tube . C'est l'air chauffé qui a produit cette poussée il s est dIlaté . '

. . Concluons de là que, en règle générale, les COl'pS solides) lzquzdes et gazeux se dilatent pa/' la chaleur et qu)ils se contl'ClC­lent en se refroidissant.

Application. Cette propriété qu'ont les corps de se di,later par la cl~ale~u et de se contracter par le refroidissement trouve son applIcatIOn dan~ la mesure de la température des corps au ll!0y~n du thermometre. (Pour le thermomètre, voir Lecture du \' ala~~, No 209) .. rPour mesurer la température du corps humain (envlIon 37 degres) on se sert du thermOlnètre médical. En mon­trer un aux élèves et leur indiquer la manière de s'en servir.

Questionnaire. 1. Pourquoi porte-t-on les rivets au rouge avant de les employer à réunir les plaques de tôle?

2. Pourquoi les fils télégraphiques décrivent-ils une courbe plus prononcée en été qu'en hiver?

Leçon ,pratique sur Pestalozzi

I. Rappel du connu.

T~us les enfants ont besoin de l'aide des grandes personnes pour c1evemr des hommes clignes de ce nom. L'œuvre qui consiste à

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temps, en effet, une sorte de persécution inexplicable l'arrache à son œuvre charitable. Malgré tout, il reste fidèle à l'idée directrice de sa vie et, quand les événements seront plus favorables, il reprendra sa tâche d 'éducateur de la jeunesse. A Berthoud, puis à Yverdon, il fonde des instituts dont la renommée se répand par toute .l'Europe. Là encore, des embarras financiers suspendent tous ses généreux projets. Il rentre à Neuhof.

3° Sa mort

Dans cette maison qui l 'avait vu tout frémissant de grandes espérances, il rentre, vieilli, ayant perdu sa femme et son fils. Heureu­sement, son petit-fils Gottlieb le consol~, dans sa dernière maladie, par ses soins inspirés par la plus profonde tendresse. Pestalozzi mew't le 17 février 1827, plus 'pauvre que jamais matériellement. Mais il laisse derrière lui la trace lumineuse d 'une carrière consacrée tout entière au bien de l'enfance, et en particulier de l'enfance pauvre. C'est pourquoi nous rappelons aujourd'hui sa mémoire, à l 'occasion du centenaire de sa mort.

IV. Applications pratiques.

1. Retenez le nom de Pestalozzi , cümme celui d 'un homme de cœur qui dépensa ses forces pour le perfectionnement de l'éducation des enfants.

2. Etendez cette gratitude et ce respect à toutes les personnes qui s 'adonnent à la tâche importante de votre éducation: vos parents d'abord, qui vous procurent les biens du corps et les premi"ers biens de l'âme par l'éducation chrétienne; vos prêtr.es ensuite, qui nourris­sent vos âmes ' de la parole de Dieu; vos maîtres et maîtresses enfin, qui consacrent leur vie à compléter votre éducation et à enrichir votre intelligence d'une solide instruction.

3. Ayez une sincère compassion et un amour généreux pour les enfants pauvres et délaissés. Soyez bons pour ceux que vous ren­contrez. Priez que le bon Dieu suscite des âmes dévouées qui pren­nent soin de ces malheureux et les arrachent à la misère corporelle et spirituelle.

4. Prévoyons et organisons la collecte prescrite par la Dir·ection de l 'Instruction publique, en faveur des enfants anormaux de notre canton.

Matériel intuitif. - Tableau de Grob représentant Pestalozzi au milieu des orphelins de Stans; - tableau représentant le monument élevé par Lanz à Pestalozzi, à Yverdon.

N.-B. - Le but de ce travail est de faciliter aux membres du oorps enseignant la leçon sous forme de causerie 'à donner le 16 ou 17 février, sur Pestalozzi. Nous avons été dans l'Obligation de la ·restreindre aux points principaux et aux caractères essentiels du bienfaisant lJédagogue zuricois. F. B.

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