l'ecole primaire, avril 1923

16
4:2-t A.tril 1913 . f.. DE. LA Soei. êté ·\ d ·éduct ·aticn , Bulletin du MUSÉE PÉDAGOGIQUE L'Ecole primaire donne. une dizaine de livraisons de 16 pages, la couverture y comprise, et autant :; de supplé· ments de 8-lô pages pendant l'année ordinaire (soit du 1er Janvier au 31 Décembre). _ Par Snlsse ·tr. 3.50, · . postale fr. 4. Les abonnementsY se règlent par chèque postal llc 56 '\- ' ou à ce défaut contre remboursement. Annonces : 20 cent. la ligne sur toute la largeur Tout c;e qui c;onc;erne loe publlc;oetlon clolt être Gllreetement oe son géroent et fonc:loeteur, M. P. PI<iNAT, CIDCI. Sec;r. CIU Dépoertement c:le l'lnstruc;tlon publique, oe Ston.

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Page 1: L'Ecole primaire, avril 1923

vm

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4:2-t 8DD~6 A.tril 1913

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Soei.êté valai~avve ·\ d ·éduct·aticn ,

~ c'-r---------------~,

Bulletin du MUSÉE PÉDAGOGIQUE L'Ecole primaire donne. une dizaine de livraisons de 16

pages, la couverture y comprise, et autant :; de supplé· ments de 8-lô pages pendant l'année ordinaire (soit du 1er Janvier au 31 Décembre). _

Par an~: Snlsse·tr. 3.50, · .. ~Union postale fr. 4. Les abonnementsY se règlent par chèque postal llc 56

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Tout c;e qui c;onc;erne lœ publlc;œtlon clolt être œc:lress~ Gllreetement œ son gérœnt et fonc:lœteur, M. P. PI<iNAT, CIDCI. Sec;r. CIU Dépœrtement c:le l'lnstruc;tlon publique, œ Ston.

Page 2: L'Ecole primaire, avril 1923

Sommaire de la couverture iRaiP!P001tls sco1aires ,de fin d'année. __:__

üa diévotron des 3 Ave Maria. Ohalll~e, jeunesse. - BibUoi\hèque du 1Mlusée· 1Péd\a.go1gi,que de 'fribourg. -tJa vi'e ,qui ·S'·o ff!lie. - Le rn ois d'avril. - !La 1Siaisoo1des nllds. - :Le Jeune Oa­llhlolique.

-o-

Sommaire de la feuille principale iPensée. - Y,oid les v.a.aances! -

2m·e l~eçon -sur I.e pronom personnel. -Du sentiment redigieux dans l'éduca­tion. - De la survei·IŒance des enfants en delho11s d!e l'éoo.}e. - Trois mots sur l'aifltenttion. - Vouloir c'e-st polllvoir. -L'histoire chez les jeunes. - Va~iétés.

--(}---

Sommaire du supplêment No 4 La prière et la m'esse. - A quoi serti

ta confession? - Le myosotis. - L'in­g:!laltiltwdle. - Le clocher. - Le C΀Q1ge pa,Sicat L':AJ1[,eJ1uia. - PréJpar-ons l1e gŒ"anld jour. - Aurilom de la Ste E:wdharistie. -U[]Je j.ou~née à Naz;areilh. - }our de

â:ques (Jour de vie).- Le nouiveau tlêllwge. - L'·enVioi de ~et.e. - Variétés.

-0-

Rapports scolaires de fln d'année ILe Département informe l·e person­

nel enseignant primaire, les Commis­sions -et iMM. l·es Inspecteurs d'écoles, r:~ue la mensualité d'avril ne s-era ver­sée ·qu'après réception des r•apports scolaires de fin d'année dûment vis-és ar les .instances précitées. :D'autre part, tout rapport qui ne se­

a pas retn!Pli régulièrement sera re­tourné à ,qui de droit pour être rectifié ~u complété.

·MM·. les lniS!ti:twteuris et Mmes les ~nstitutrices sont .donc -invités à établir très soigneusement l·eur rapport de dô­tur·e, a:fin de prévenir un échange de

correspondances ·que l'on peut très. hien ëvitelf .et ·qui enltrJaÎŒle l'.inJconvénie_n;t de ·provoquer un rdatd . forcé dans le rè~ glem·ent du solde de traitement.

(Oomm·u.niq~.)

-0-

La dévotion des 3 Ave Maria ,A pro1pos de oette dévotion - dont

ill a d'ai:11eurs été déjà palfllé norflam­ment dans les bw1letins paroissiaux ain­si que dans l'Ecole primaire - une pernonne du Valliais, qui s'en fait la pieus-e zé'l,atrioe dans nos a:égions, a mi1s à disJPosition, pour être remise au per\SJonnel enlse~gmia!l11t, une cer.taine 'quantité dle teuillJl·e~~ p.no1pr.es à atteindre le but proposé. Les desltina~aiœs vou­dront bien a~ocueitlir favorablement ces imJPrimés pour en faiŒ'e profiter le cetr­dl'e de 1eu~s amis ou connaissances que oella powrrait intéresser. C',es:t le so·lde d':Une provision diS{p-onibile q,ui est af­

~f.ecté 1à ·ceilbe ldiJstdbution, de sorite q;~'il y aooa lieu de se contenter du nombre reçu, fû~-i1l trop resrbreint -ou insuffisant dans cevtains cas. L'.a~proche du mois de M1arie s~anŒlonce comme pa·rticuliè­remen~ plfopke pour oo~r.esiPondQ"e en ceci aux l.ouables intentions de la zé­a:artn-iœ o.ccarsionne/lile qui s-oilllkii.e .et ,ob­tient v:olonJM1ers noilre 1concour.s.

-o-

Chante, jeunesse 1 .Recueil de chants publié par fe Dé­

p.artemen~ de l' 1 nstr. pabl. du canton de V a111(. - lPréface de .Qust. Doret. - .Prix relié 4 fr. 50.

!C'es-t le titre d'une nouveauté que vient de nous adresser la: ·maison .P:a­yot, éditeurs, rue de Bourg, lLausanne. lEn ·attendant ·qu'il ·en soit fourni 'P.ar l'Ecole primaire le compte-rendu spé­cial demandé pour elle, notons ""en passant ·que Chante, jeunesse, com­prend 234 morceaux ains.i groupés-:

1. Rondes et chansot'ts populqires. -

11. Chœurs 82. - /JI. Chants · patrio­tiques 29. - Chants religieu'x 33.

10n remaJ.ique dans Chante, jeunesse, deux morceaux (Nos 60 et 6'1) irititu-1lés: Au V abœis i(\CJJ:tanlS.on ·picarde; air du l'Se siède) et La Mi(llzze, le chant du glaive (<eh ans on bretonne).

® · !Ua m.ais'on lfœtisdh, frères, S. A., Lausanne, vient de son côté d'éditer, ·avec acc-ompagnem·ent de piano de '9: ~Doret, dans deux superbes albums, cent morceaux ldu recueil Chante, Jeu .. nesse. 1En recommandant ces deux al­bums au personnel ens·eignant, nous le prév·enons ·que le coût .de chacun est de 4.50 en 'librairi-e, m1ais 'qu'en s'adr.es­sant au ·~partement Ide 1';Jnstruclion pubHque du .canton de Vaud (l ·er ser­vice) à Lausanne, le personnel ensei­gnanJt .prÎlmla1!l"e et secondaire pourra les obtenir pour le prix de faveur de 3 francs.

-o- ·

Bibliothèque du Musée Pédagogique de Fribourg

On nous ,prie d'inséroc: ·IIl1SitlaaUée dlam s~ nowveaux locaux

de La Bi,})Ho·tlhèq,ue cantona1e et univer­si1Ja,ire, à fri,boU!fg, l:a BJBLJOTHE­QVE DV MUSEE PEDAOOOJQUE ·an11110nce sa réouv:enbwre pouT le 15 avr ill. IE\llle ser,a .aooessib\le a ru :p ublit tows les j'Owrts (!DimallJdhes et ~êtes ex­cejpltés), de 9 h. à 12 .ef de 14 à 17 h. (lle Siatm-edi, ellJe ferm1eria à midi.) Tou~ te!s tes .demanldes de livr·es antérieuQ"ies au Let awrùl sont annulées et devront êlilre renolllvelées. ·

IL'ouvenhllre du M1usée a.Uira Heu dans ~:e cou~a1111f: de l'êté: jusque l:à aucune aommuniaation d'<OJbijets ne s·era possi~ bBe.

ILe conser\/Jéllteur,.jbi'hliot\h. A. CoUomb-Desjardins.

---()-

La vie qui s'o:Wre OmJbre de ,Pâ.qùés! . • . Toute lùmière ici.:.~bas â sdn ombre .. ; Et plus Ja lùmière est intènse, plus l'Orrt;.

bre .s'aèèuse et tranche • • . ~J'ai eu jadi·s, comme voisin, un gros htsni­

me, très lba~s, ;très épais. -~1 a•v.ait gagné des rentes moyennes eri vend.atU dës boticliori·s

,.a;wx Umonadiers, et il chantait du matin ali soir dans son 1jartiin ~

«Mon ventre, réjÔuis-toL • Tout ce GUe je gagne, c'est pb-tir toit ,.

Quand il .fu.isait du soleil, il sortait de­vant sa gTiHe, comme p<>Uil' lui barrer la route.

Je le revois encore avec 1sa vaste culotte qui tire-booohonnait sur ses soulier,s, ses yewc émerillonnés, et sa béatitude de ·repu.

,Il personnifiait pour moi l'être au-dessous de la ibête; oar ·la ,bête atteint ·son :but pro­viden1iel.

Tanid:is que lui, mangeant, buvant, dor­mant et n'aJilant rien dhercher au delà, per~ ·sonnilfiait la matière - celle .qui a étouUé l'esprit.

Alh! les cloches de Pâques pouvaient son· ner!.. . Mon marohanld de lbouohons n'y en­tendait qu'une invitation à mieux trufter son poulet et à boi:re une b'?ufeiUe de plus.

Qoont à ses tP.à<;ues! Pauvre Christ! ....•

~ Tristesse de !Pâques! ... Elle s'étend comme un ciel d'oppression

S:ur des ·âtmes .qui n'ont pas vou1u ressusd.rer ~ la lumière

On traîne une faute comme on traîne une maladie, avec cette !humiliation qu'on ne veut pas •g·uérk.

·Le médecin est l'à! . . . Il n'attend qu'un en, un surs•aut, un élan vers lui: «Seigneur, si vous voulez, vous p01wez me guérir!. .. ,.

'Mais ce cri, on ne le jette pas - Ce gue j'ai de plus doux ld.ans rna vie,

Page 3: L'Ecole primaire, avril 1923

èe sont mes remo·rds! ... m'avouait un jour un vieux beau, qui avait noyé dans la dé· bauohe son cerveau magnifiG:ue et la fortu­ne de ses ancêtres.

Qui dira cependant la tristesse d'âmes in­noni>ralbles, venues rôder auprès de la pis~ cine aux tranquilles eaux claires, et qui sont reparties, lourdes de poussière et de boue, co-mme elles étaient venues ...

1Et pourtant l'eau ·apjpelante ét·ait là ...

• . Pourtant aussi. . . ~ai.s sur! out, indicible joie des Pâques! ...

.Bo111heur de croire et de reconnaître le Christ à la fr·adion du pain.

Yeux noirs de Pierre. ·. . yeux bruns de Jean ... yeux blews de Madeleine, que de fois .je vous ai enviés ... «Vous .qui avez vu! ... ,.

On comprend 1la persuatioo irrésisfhle c1e vos paroles quand·, après avoir raconté, vous ajoutiez: «Ceci, je l'ai entendu ... A ce mi­racle, moi j'ai assisté. »

Et pourtant - le ·Maître l'a affirmé -nous autres, à deux mille ans de distance, nous .sommes plus heureux encore, car nous croyons « sans avoir vu ». Nous faisons foi au Christ.

·C'est que les yeux immortels sont plus agréables à Dieu <;,ue les yeux de chair ....

C'est que, si les apôtres onf « vu1 » le Chri·st mortel, et ont cru à cause de l'évidence de cette vision humaine ... notre acte Ide foi à nous est supérieur, car il se produit d'âme à âme, et honore davantage Celui qui est « esprit et vérité ».

En aucun autre mois comme celui-ci ne s'aiffirme ·autant ·la vie majestueuse et serei­ne de l'Eglise.

'Parfois, des nuages passent ... 1Les bons ~rouvent alors œ sentiment pé·

nible que ressent la nature pendant une éclipse, <;,uand le jour n'est plus le jowr.

Mais ensuite, c'est le soleH, et c'est la vie! Que de fois, comme ton Ohrist, les enne­

'mis ~'ont cowdhée d:ans. ·le tombeau, ma chère· 'Eglise! ·

. ,~1 quand de nml!Veaux petits hommes ont,

dans leur haine, récité des phrases d'enterre­rlne.nt qlu}ih:~ 1croient newves et :définitives, ~li les inondes tout à coup d'une lumière qui les atterre et c;u'ils croyaient à jamais éteinte.

Qu.el spectacle si, en ce mois de Pâques, on pouvait voir :de nos yeux 1de chair, les âmes ressuscitées ...

. . . (Les âmes guéries de maLadies sans nom ...

. .. Les âmes qui sortent de tous les tom­beaux ...

. . . Les '·âmes qui, après avoir tout de­mandé au monde, la gloire, l'amou.r, les hon­neurs et l'argent, et après avoir tout obtenu ne veulent pLus emporter <;,Ue leur petit cha­pelet enroulé à leurs mains jointes ...

0 grand Ohrist, de quelle vie montante vous gonflez à dhaque siècle, les veines de votre Eglise!

Le vide affreux si vous disparaissiez!. .. Les !hommes les meilleurs, ceux <t>Ui sont com­me l'armature du monde ... ces hommes-là se regardant ... cherchant le mot perdu de l'énigme de la terre.

Vous êtes ce mot, et vous l'êtes .à jamais! Vous êtes le Veribe! ...

Vous êtes le ·Rédempteur et aujourld'hui ressuscité, vous nous appe'ez tous à Vous!

raites-nous monter, Seigneur, dans l'a­paisement de votre lumière ....

PIERRE .VERMITE.

Le mois d'Avril

Comme son nom l'indique, « a peri re », ou­vrir, avril ourvre !l'année et ma.rque le temps où la terre ouvre son sein pour recevoir les semences. Quand l'année commençait' à Pâ; ques, avril était le- plus souvent le premier mois de l'année. C'est vers ce passé très loin­tain déjl, avant la réforme dUI calendrier pat" JUiles César, 'GU'il faut se reporter pour com­prendre les aJPpellqtions .septembre, octobre, novembre et déœmlbre, 7e, Se, 9e, 1 Oe mois par lesquelles nous désignons encore les

' ECOLE~

~PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOCIETE VALAISAlfllll

·D'EDUCATIOlf

1Le vrai maîd:re n~8c~:i~~amais son ins-!ruc- l üon achevée, mais cher\Che toujours à ajou.ter à .se~s connai-ssances. Dès qu'iQ cesse 'd 'étu­dier s&:eUJsement, il cesse d'enseigner avec ;liruit er se trou!Ve aJlors mûr pour Ja ro·utine.

=tt ott= Voici les vacances!

Nous voici, pour la pl,u,part du moirus, bientôt arrivés au terme d·~ no­tr.e « ·cannpagne ». sco.Jaire. Com.me ce i·em;ps nous a 1paru coul.ît! Absorbés par l'étude et [p:aJ' le souci de bien rem­pair notre mission, nous avons vu le lon~g hiver s'en alller rapide comme les orides d'une :iUeuve. Qu'avons-nous f,ait? Nous .avons hea!l.t-coup veillé, peiné, sowfier·t peut..Jêtife; nous avons su;IïttOttt fait un copieux em)prun~ à la r.éserve de santé et d'énengie qu·e nous avions amassée durant les vacances précéden· tes. Cette l"éserve aura été enltamée p.ar .cha.cun au « pll.'.orrata » de sa « phHos-o­.phie » ou ar1 d'envisa~er et d'a{)cetpter ·les con~rariétés de la vie. Sans dQute.

SION, Avril 1923

Le «Je m'en fichisme » ffi: le « défaitis­me » (mots affreux ,pour 1·e ~ens et pour :la forme) n'existent dans le vocabu­.laire d'aucun membre du corps ensei­gnoot Vïalaisan ~ mais de là à se rendre malade pour une dictée m.a·l f,aite, à s'1BtnbaHer ou à se dëcourager po ur des riens, il y a de· la marge. faisons tranquiHement notr.e devoir et ména­geons nos nerfs si nous ·tenolllS à four­nir le maximum. d'·efforls. L'autorité, les p:a.vents, le pays ne nous deman­doot rien de plus, célif ils savent fort bien qu'un maHre énervé ou dyspepsi­que ne peut pas bilen enseigner. Ar­rière les ·souJCis ·exagérés et les appré­hènsions cuisantes des avant-veiHes d'examens. Ces derniers n'ont jamais eu pour but de tortwrer qui que ce sott. N'·en perdons pas l'apjpétit M·essieurs les examinateUil's, dont le rôle · est sur­tout d'encourager. Saurons-nous tou­}ours faire la pad des circonstances et des choses. S'i'l ne nous est pas tou­jours donné de briller à l'avant..,~rde, œta servirra à nous rendre p~us modes-

Page 4: L'Ecole primaire, avril 1923

l·es ani:maux ou les chbses· dont on par­le, à qui l'on parle ou qui 1pani!ent.

C. Demandons-nous maintenant quel­Je personne, quand on parle, doit exis­ter en premier Œieu; ceille dont on par­le, ce!Œe à qui l'on parle ou cene qui parle. ·

C'est évident d'abord celile ·qui rpatile: c'est la 1re

personne; · ·ensuite ceJHe à qui l'~n parle: c'est

la 2me personne; emin ·celle de qui d'on par.le: c'~st

1a troisième ,personne.

27

Quels sont les pronoms personnels de la 1re personne? fe - nous.

!Quels sont les pronoms personnels de la 2'me personne? tu ef vous. . !Quels sont les rpronoms personnels

de 'la 3me .personne? il, elle, ils, elles.

DIE!UXI.E!MIE RAJR1li!E ILes :pronoms . rpersonnels que no us

avons aip!Plfis' à coooaît.f!e jusqu'à pré­sent sont des pronoms « sujet'sl ». Par des exercices analogues, noos pourvons roohe1.1oher rapildem·ent 'les pronoms personneJls, ·comlp1ém·ents direct ou in­dir·ect: pour la 1·re 'J)'ersonne .(me, moi), pour· Ja 2!me personne(te, toi), pom: l.a

3me personne .(le, la, lui, se, soi, les lewf1, eux, en, y}.

Ce sera chose fa:dle ·avec un mor­œau de rêlcalpituJlation choisi ad hoc.

=tt ott=

Du sentiment religieux dans l'éducation

\Du pietl du Comhin: !L'édwcation m-orale se ramène à l'a·

mowr de la perf.ection du Oréa,teur et ~ cet effut, l·e se~timent religieux peut Jouer un g.r,élllld roŒe. Si nows avons des devoilt"S à rempHr envers nous-mM1es, envers nos semlbŒab'l·es et même envers [·es· êflr!es infédeurs, nous en avDns à .plus for.te raison, envers l'Etr·e par 'ex-.

cell~·enoe, Slans lequel nous ne serions rien. Tous ll!ous avons la notion de lla iDivinité, c'est un sentiment qui a un . car.adèr.e primitif et univers:e1; mais il :doit être CUJH:ivé et épuré. I1 conduit na. tur,eJlJlem.ent à 1'ad10ra'fi.on, à la prière et au ·culte. On Tencontre, i'1 est vrai, une .grtanlde variére die conoeptions et. âe 1Pl1atiques t1~igieuses; mais elles ont !foutes un point commun: le senti­ment de 1'infini. 1N1ous1 dlev.ons en con­clur·e 1à la tolérance ['eHgieuse. la cul­ture du s1entiment reŒ1igieux, à l'école prim.aire, doit tenkt:re à atteindre l'i­dëan. 'Slans doute, certaines gens trai­teront cet idéaaisme d'i~lusion; nous les :Vaisserons ·difle en I)Ji'a·i~nant .},es dés a­busés et ,en constatant ce qu'il v a de Vïain dlans 1'esprit positi:f. C'est," pour l'im111iens-e majorité du g.enve humain, un besoin d'·avoir un .cu~te pour !'~Au­teur de aa N1atu11e :et de lui témoi.gn.er rpub'liquement son amour, son r·espect ·et sa 11econnaissance Les hommes dloi­v.ent, en .efi:iet, considérer fEtre 'SU!Pflê·­!JIJ.ie comme un pèr.e qui a droit à leur hom.ma~·e. Cet lhbmmlage, sans doute, di•ffèDe selon les rcligions; .mais, sans s'1arrlêter à .ae .qu'.eiŒes rpeuwnt avoir ,d'étrange, nous ldev.ons obsenner qu'el­aes ont !POUr but oet hommage même. C'est pou..flq.uoi ill faut iiaire prendre aux eni:iants l'lhabituJde de ne ia1mais pro­noncer légèrement c.e nom d:e Dieu, qui résume toutes l'es croylances religieu­ses Ide nos semlJlab'les.

IL'émoHon nattmeiUe que nous. res­sen tons en .présence du lever d.u so'leil et du del étoiilé p['ouve f.existenc·e du senrHm~e1It Te ligieux ~ nous ne pouvons a1lors nous e1111Pêtlher :d'e:x;prirrner tDute notlie adlmiliation pour le CTéateur de l'univ·ers et de lui \féserv.er notre véné­ration. Ce sentiment, qu"i·l soit ~expri­mé -o.u non au dehors, est 1.1n vérita-b1.e ade de foi, une véritabiTe ,prière. ·Di,eu, le rpère Ide la Na'htre ,en conserve la di­Pection, ,c'est sa voix que n10us en~en-

26

tes sans nous découra,ger ni nous irri- plus de Chades dont nous avons par­ter. D'a~Ueurs, à qui ces inquiétudes lé, ni de Oharles à qui nous avons déiplacées rendlraient-emes service, sinon parlé, .mais de Charles qui 1parle lui-au médecin? m1êttne.

Un illustre représentant de la scien- 2me Observation. - Charlotte aus-ce médicale, le profess.·2:Ur Bourget de si dirait: 1 e veux du pain. Les deux Lausanne, n'a-tt-m pas dit: « Le 50 % ensemblle diraient: N aus demandons au moins des personnes qui souffrent du pain! , dans }!{~.ur digootion peu~~ent .attrihu·: r .fe et nous sont encore des pronoms ces maux à des t1.1ouhles du système qui remipla.cent les noms des .persan­nerveux. » Ne soyons donc pas, par nes qui parlent~ ce sont encore des notre f1au.te de ce nombre. Quand la pronoms personnels. chaudière (en l'espèce, l'estomac) ne :B. Quelquefois aussi, on donne la fonctionne pdus, la ma1chine s'arr1ête. paro,le aux animaux et même aux cho­Or Dieu ne veut pas que nous doutions ses, comme cela se fait dans les fables. de sa providence ou que nous prenions !Si ·'B[anchette parlait, eHe pourrait les ch,oses à rebours au point de voir diTe: .Te donne mon bon lait pour les diminuer notre capacité de trava~l. petits elllfants; la rose !dirait: .Te suis

Oondusion: Bonnes vacances, chers la reine 1 des fl.eurs·. collègues, faites-vous . une amp,le pro vi- 1Et si pilusieurs vaches ou plusieurs sion de soleil, de santé, de courage et roses parllaient, eiLles diraient: Nous de . . . . phillosQphie pour le p11ochain donnons, nous sommes. Pour se nom-cours. P. inst. mer, ces animaux ou ces choses qui

==:t.tott.= parlent etniploient Œ·es mêmes pronoms je et nous que les personnes qui par-

2me Leçon sur le pronom personnel 1.ent; ce sont donc encore des pronoms rl UXIrd MlE UEÇOiN J personnels. uE1 1

JLI • Synthèse particulière. - Pour s·e Première partie désigner, les personnes. les animaux

lntroduction. - N·ous avons vu jus- ou les chos-es qui parlent, .se servent qu'à présent que les pronoms il, elle, des pronoms je et nous, appelés pro­ils, elles, reii1(p[acent 1les noms des per- noms personnels. sonnes, des animaux ou des choses Synthèsé générale. ·- ·Quels sont dont on parle, et que les pronoms tu tous les rpronoms personnels que nous et vous r.emplatent les noms des p.~r- avons appris à connaître? (Récapifu­sonnes, des animaux ou des choses à la ti on au ta:blleau noir). Ce sont: qui l'on parle .et 1que ces pronO\ms s'ap- ·d'abord il, elle, ils, elles, pe~lent pronoms personnels. . ensuite til - vous,

fJut. - Aujourd'hui nous allons ·enfin je - nous. . voir queltques autres pronoms person- 1Les premiers désignent 11es person-nel.g encore. • nes, animaux, choses dont on par1e;

'A. Ire Observation.- Quan:d Ohar- les deuxièmes, les personnes, anima.ux, les était tout petit, il disait en par1la:nt .choses à qui l.'on pade; ;}es troisièm·es, de lui: Cha'l'lles veut du pain. Mainte- les !Personnes, animaux, ·choses qui nant qu'il est grand, dira-t-i~ encore parlent. ainsi? - :Non, i1l dira: je veux ·~'u Conclusion. - On peut :donc dire pain. - De quel nom le mot je tient- que les pronoms rpersonnels sont des il la pŒ-ace? Encore de Chalîles, non pronoms qui désignent les. !Personnes,

Page 5: L'Ecole primaire, avril 1923

dons en nous que nous nommons· tan· tôt 1a consdence, tantôt ~a l.1aison. Cette voix intérieure nous avertit de ce

qu'iŒ tEaut dlair·e ·et 'de ce .qu'il} :Eaut évi­ter: ·quall1Jd nous !désobéissons, nou:s en

· ~ressentons une sorte de g~êne, ~de hon­·te, de r-eg-rets, qui n',est autre chose que :te n~mords. 'Aill oontnai're, si nous ac­comJpilissons ce que nous ortlonne la cons!Cience, nous en sommes récom!pen­sés par un sentiment de joie ;et de fier­té ~qui nous assure que notr-e conduite a été confonrne à la loi divine. Ainsi, ta consdence morale ·est une véritable manifestation dtu sentiment rre1igieu.x, et l1a première de nos obHg~ations ·con­siste à s'y conformer. Tous nos devoirs, d'ail:leu-rs, se résument en une seule formulle: nos devoirs envers Dieu.

ISénectus. =tto:~t=

De la surveillance des enfants en dehors de l'dcole

tL'instituteur, écrit ·l'éminent péda­gog.ue _TUlles Paifoz, ne peut et ne doit pas borner aux heures d'école la sur­veillance qu'tl exèrce sur ses élèves. Il doit souvent s'in~orr.mer de leur con­duite au dehors, ·et n:,prendre et punir ceux qui se conduisent mal sur la rue. Ce n'·est :qu'à cette condiiion qu'il amé­liore11a la distiplline ·et l'esprit de son éoo·Le; car l'enfant ~porte dans l'éco­le !les mauvaises diS!positions et ~·es mauvais plis qu'il contrade au dehors.

iDans un vi!lŒage, raconte-t-~1. 10ù l1es enfants se iliVl!laient à toutes sortes de méoha1I11cetés · .et d'.eS!Pièg-.leries, un j-eu­ne m1aître s'avisa de défendr·e, dans un règLement sur la !Conduite des enfants 'en dehors de l'éoo·l,e, 1'es jurons, ·les bat­teries, les attrowpements après l'entrée de 'l·a nuit, les .pierres rianc-ées, les mau­vais traitemoots env,ers 1es maŒ1heU1"eux et les animaux, la m1araude, l'usa.ge du tabac et les nidhes di'Verses qui se pra~

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tiqUJaient. ·Des suit'VeiUants établis rè­glementairement et nommés par les _end1ants 'dans tes divers quartiers du villilage, ldevai,ent ~aire rapport S1lll" ce qu'i'ls avaient vu et ap!JXiS. ·Des puni- . Hans étaient fixées pour •l,es · coupables. Cet ess1ai fut couronné d'un plein suc­cès: au bout de quellques semaines l'es~ prit ·et ~a conduite dies en]antS avaient compŒètem·ent Ch1angé.

lUne oho.s·e que je voudrais recom­m~anlder aux instituteurs, c'.est de faire aUention à 'leurs écD[iers, ~orsqu'ils les rencontrent en dehors de l'école, de 1les saauer .en leUII' adressant qUJeLqu-eS paro'les ami('Jales, et de les r·eprendre lorsqu'Hs les sunprennent .en faute. 'La mlêtne ·conduite devrait être tenue par . 1es commissions d'éco1le et ~en g-énéral pail" tous ~es citoyens. - Ce qui fait que les enf~ants deviennent balfrdis, es­piè.glles ~et g1amirns, oe'est le fait qu"ils ne se sentent pllus surveillés pail" les adultes. 1

1 1

1

\Si t'instituteur doit étendre sa sur­v;eiilllance en delhocs de 1'êcole, il doit cependant r~especter le cercle de la fa­milJl,e. 'L'·end1ant qui s·e conduit mal dans sa fami.Ue est -pla,cé sous la juridiction de ses parents; 11'instituteur ne l'eut ·et ne doit pas intervenir que comme eon­seiller discret, ou sull' l'invitation ex­presse et réitérée des parents.

=tt ott= La culture personnelle dn maitre (Des bords de la N avizance: 1Le pll'emielf devoir du nraH[e d'éco-le

es~ de penser à lui-m·ême et de travailler pour son proiPre oeom,rpte. Cette loi de la charité bien ordonnée ne contient rien qui ~latte l'égoïsme ou qui affaiblisse le dévouement. Oar 11'ég-o-ïsme est cette baiSSe \disposition d'une âme qui ne cherdhe qu'à jouir, qui fait converger toutes choses v.ers son .pdaisir d son bien~êtr,e: au con:traire, la cuŒture per~

1

S'!pplémentdu ,:vo-t de ,t' &cole, (1S~3)

La .Prière et la Messe 11

Nos très chers Frères,

V une des pLaintes· qui •s'exhale le plus sou­vent et avec le plus de s-incérité de nos cœurs, c'e1s•t que nous ne savons pas prier.

Qu'ii s'a-gisse, en eifet, de nos prières du matin ou du s·oir, cfu l'assis!aillice ame ofi i­ces divins, de ;]a préparation à nos confes­·sions et à nos ·communions ou de 1'action de grâces, toudours nous sommes fol'lcés die .reconnaître c01llbien faciiement et ihalbituel· lement la lâcheté ou la dissipation nous en­lève au recuei·l~ement, :à l'aHort que n~cessite toute prière ·sérieuse.

Et .cette triste eXJPérience Ide la distrac~ 1tion dont nOUS UOUS lffiCC'ThSOnS .régulièrement, sans nous corr iger jamais, ex,plique, en par­tie, l'espèce de délfiailiCe dont sont envelop­pées, -générailement, nos prières.

/Nous maniquons de conŒianœ, non pas tant parce- que nous douions de 1a bonté d.e Dieu, que parce que nous avon·s l 'il11jpres· sion, et soUJVent la 'Conviction, que nos per­pétueNes distractions ren~nt nos .suiP!Plica­tions in~ficaces et nos demandes vaines.

Et de fait, ce manque de confiance enlève à la rrière cette puis·sanœ qui, voulue par Dieu, olbtient tout du Ciel, même le mira­cle. ,celui qui doute, « celui .qui hésite est semblable au not de la mer, agité et ballot­té par le vent; que cet homme-là ne pense ~oc :pas ~u'il recevra quelque chose du Sei­gneur».

La parole du Maître est formelle . « Si, au contraire, quelq-u'un dit à une montagne: Ote· toi de là et ·jette-toi dans la mer, et s'il ne douie jpas de son cœur, mais croit que ce .qu'il dit ar.ri!Vera, il le verm s"accomplir . . C'est poll!liquoi, je vous le d is, tout cc que ~ous demanderez dans la prière, croyez que vous l'ohtienidrez, et vous le verrez s'accomplir . .,

1) JMa.nkiement de s. G. -Mgr :_Mariétan, Albbé de Si-Maurice, 1E'Vêque tittulaire de Bethléem, à l'occasion idru Carême 1923.

Vous stavez tout cela. Que faire donc? Faut-il renoncer à prier, parce -que nous !P-rions_ mal?

!Mai·s celui qui a .les parol~s <le la vie •ter­neNe, Celui etui est ta ·Voie~ la V&i~ et la Vie nous dit eJGpressément qu'il faut prier, qu'il but prier toujours, qu'il ne faut jamais

se lasser de prier, que saa~ ta pri~re nous ne pouvotJ.s rien.

Il ne saurait ldonc être question pou.r nous de nous soustraire à œtte grave obligation d-e · 'a ~prière, 's-ou.s n'im[)orte quel prétexte. Le devoir ·qui s'ill1jpose est !bien plutôt de nous pénétrer iou,jours davanta:ge de cette maxime des Saints: «Celui qui prie, se sau­ve sûrement, celui qui ne prie ,pa.s, se dam­ne sûrement».

Queliles que soient, par conséquent, les d illŒicuHés que nous ép~ouvon-s à bien .prier, il demeure -certain que nos. prières sont né­cessaires et que ceux-lià seuls apprennent en­fin ~ !bien prier qui persévèrent dans la priè­re et -s'obstinent à soiHcHer la grâce de sa­voir prier, redisant, à :l'exemple des Apô­tres, l'invocation .qu'ils ne cessaient de ré­péter: « Seigtneur, awrenez-nous à prier. »

Avec ·la g.râce Ide s·avoir prier, demandons cel~e d'a'voir le c-ourage de faire l 'eHor.t né­cessaire pour écarter de noire esprit, de no~ t re imagination, tout ce que les préoccllij)a~ iions ou les s-oUNenirs divers qui les rem­plissent habituelŒemeni, y apporten~ de su­jets de distractions.

Nous prions mal, parce que nous ne pre­none pas la 'peine de soumettre notre tete, notre ima.gination avec ·ses divagations, au

·travail sérieux, pénible, à la vtirité, mais né­cessaire de la dexion.

Si nous awortions 'à la ;prière la cons­cience, l'atteniion que nous mettons à dis­cuter avec nous-mêmes ou avec autrui, nos intérêts matérie~ls, il y a l-ong-temps que nous aurions é{prouvé •l'eP.fk,a;ciiê de .lia prière.

.·Essayoos donJC cet effort de bonne volan-

t~. Faisons p1us. Recourons à 1a prière de

Celui qui, étant la Sainteté mêt11e, a mérité,

Page 6: L'Ecole primaire, avril 1923

mérite et méritera towjours « d'être exaucé po.ur sa piété. »

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Nous 1le ·s.a:vons: p.a,nni !es œuvres de Dieu, l'Incarnation et la RédempH01~ demeu­rent <l'œuvre divine par exceUence. Réalisée à un momen·t et dans un liew donnés, cette œuvre devait, de !Par le !Plan divin, débor­der les limites de ce tetr1JPs et de œ lieu.

'}ésus mourant emlbrasse de son regatd: d1amour toutes les âmes de tous les temps et de tous les !pays. Et le sang divin qui, des plaies sacrées, coule sur l'atibre de la Croix, tavera les péChës du monde entier.

\Mais ce .sera toujour.s par la vertu de la Croix, pat_ le sacrilfke du Calvaire continué. VoH~ .pour.ctuoi Jésus s'est constitué notre

Avooat pour touJoit:rs; voilà poUf'Cluoi il a accepté d'être établi « ce grand-prêtre saint, innocent, sans ta:clhe, sépatfé des· pédheurs, et élevé au-dessus des cieux, .t-oujours vivant H s'est engagé ~ continuer ·su.r nos a_utels, pou.r inter-céder en 5aveur de ceux qui s1.a:p­prochent de Dieu par Lui l>, Voil1 pourquoi tous les ~oul'ls, sa mission de IPI"être et de victirrne, comme il le fit au Calvaire, ~ im­primant sa mort .dans notre pensée », selon le mot de Bossuet.

Evidemment, « la Victime n'a Pu mourir qu'une fois. . . mais cette mort doit être à. jamais représentée à Dieu d'ans le Ciel, aux âmes ici-ba·s. Si les sou!REr.ances divines ont en .un terme, l'amour qui les ·a; acceptées n'en a point, pas pl·llls que le mérite c,u'eHes ont engenJdré. De là ·l'éternel sacriUce de l'A­gneau sur l'autel des Cieux, et le sa.crifice euiC!hari&tique sur nos autels ter.restres. ~.

Si Dieu, d·isent les saints, !avai~ accepté le désir kle la divine Viciime, ·Jésus, de Lui­même serait demetlJl'é sur .la croix et il y ~rait encore, à cette heure, continuant sa Pas·sion sous les yeux des hommes.

Quel amour et quel dévouement pour l'homme cot11pable et si souvenrt ingrat!

Ne polllvant .s'offrir awc regall'ds de son pète et aux nôtres sur ~e bois de la Croix, n a trouvé le moyen, dians sa tendresse in­~inie, de s'immoler dans oo slllcrifiœ <;_l.Li n'es:t autre, .dit le ConJCile de Trente, que celui de

~a- croix rappelé, ·r enouvelé et appliqué.

· (Bt de m:ême que sur Ja ·croix, par ses souf­frances et sa .mo'li, Jésus priait son Père pour ,ses bourreaux et pour -tous les pécheurs, ainsi, ·sur ces Calvaires que sont nos autels, n continue sa. grande et inœssante suppli­cation pour le monde coupable, :pour ohacUJn de nous personneJ.Iemen~.

Il fait plus: funs l'amour dont son cœwr brCtle pou>r nous, Il permet, Il !demande même, que nous fassions pa~ser .rpar ce Cœur ado­rable, par ses lèJvres .. sacrées, nos pauvres- :i: miséralbles prières. Il veut ctue nos suppli­cations tirent de leur union aux siennes l'et~ fi.calcité qui s'attadle à la prière de Celui qui par· une bon~é incompréhensible, veut bien être le Suppléant di·vin des malheureux pé­cheurs GUe nous sommes ..

C'est au saint -sacriWice de la Messe que Notre-Sei1gneur se présente, en quelque sor­~. •à dha1cun de nous ;pour nous offrir sa di­vine prière comme moyen de suppHoation au:­près Ide Dieu. ·

U semble nous dire: «Vous vous plaignez de votre impuiss•anœ ~ bien prier; vous dé~ . plorez vos perpétuelles distractions. Voici que ~e viens et m'odlfre là prier en ·votre lieU' et pl:iice». ·

Et c;.ue11e prière que celle du fiJs de D:eu! Qoo1le rvoix que celle du sarug divin qui est oiEfert à [)ieu le Père par Jésus Lui-m~'me , Prêtre et Vidime à la fois, au sain~ autel! 'Lorsctue, à l'élévation de PHostie Sainte et à celle du Précieux Sang, Je ·Père éternel en­t-e.nldJ monter Jus.qu'au Cie!l la très sainte et très tligne voix de l'adorable Crwcifié. pour­rait-il ne pas s'incliner avec a:mour ·vers la terre et ne rpas pardonner â ceux que le Sau­veu·r 'Lui présente, baignés

1 en c1uel:que sor­

te, .dans ce Sang divin?

Quel1le grande Chose donc que celle qui. tous les jours, s'aocompl'it dans nos ·églises . dans notre église paroiss·iale! Et 'combien d'entre nous · n'y pensent pas! Combien pour­raient a-ssister à la sainte Messe, p1'usieul"S fois .penidant ila semaine et même tous les qowrs [acilement, à certaines époq'UieS .de l'an-

111ée, et qui ne parai:s,sent pas à l'église :une seule fois la semaine?

Quelle merveille ae .Ciel opère pendant la courte demi-heure que vous refusez au Sei­gneur. . . par né:glli·genœ, ;paresse ou insou­danœ!

La sainte !Messe! qui dira ce qu'elle est !Pout la Trinité sainte dont elle réjouit l'anr •gusi:e rega.OO! pour les élus, qu'elle ~ette dans l 'ext.ruse ·et ie ra!Vissementt pour les âmes souf­frantes sur lesquelles el[e tombe com­me une >rosée bienifaisante, une onde rafraî­chissante comme une source ldreau vive Q'Ui jaillit j:~qu'à la 'Vie éternelle dont elle rend, par sa !Vertu puriifkatrice, les âmes partici­IPantest

Com'bien de ces âmes soujEfrent 'Clans ~es

Hammes du Purgatoire qu'il serait facile de soulager et de délivrer par la sainte ·Messe!

Bien des Œidèles, pour veni-r en aide à des parents défunts, seraient prêts à Œaire le long chemin, qui ne se donnent pas la peine de fmncllir la petite distance qui &~pare leu.r maison de l'ég[ise pa!Toissialet

1La ·sainte !Messe! qui dira ce G:U'elle pour­nit être poUil" la sociét~, .si les chefs d'Eta·t, si les autori:tés allaient puiser à cette source de vie et fele J.wmière! .Pour les · familles, si chacune d'elles, ·fous les matins, se faisait re­présenter à J'auguste sacrifiœ par un de ses memlbres qui !Porterait, au nom de tous, à l'autel' les vœux de Chacun, les adorrutions et 1es lh~mmages, que trop souvent l'on oublie de xendre au Seigneur, Maître de la famille! Quelle source de paix, de bonheur et de sain­te 1j oie pour les foyers si souvent désunis. et malheureux, parce que Jésus en est absent!

tLa sainte !Messe! Quelile forœ pour ceux que les tribulations decouragent, pour ceux que ~a ·Vie paraît [aisser comme des épruves, sans soutien, sans appui, s·ans ami, sans con­solateur! Comme ils se sentiraient bien, près de •Celui qui, de l'autel, bit entenJdrre, toujours, le 'Cloux et consolant appel: « 0 vous tous qui -souftr.ez, venez à moi et ü~ vous :soulage­rai; vous <;:ui pleurez, venez mêler 1e sang de 'VOS cœurs dêdhirés par la souffrance mo-

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raie au. Sang que j'o\tb'e à. mon Père pour vous. :t ~·1 ,,

ILa sainte Messe! mais, n'est-e11e pa~ la ·grande et Œéconde leçon qui instruit et for­tiŒie le oo:rétien désireux de ne pas perdre· Œe fruit de tant de saorHices donrt: est faite l'elris. tence de €~haG-ue dour! Nous sawons combien, bd-lement, ~'épreuve nous albat et le sacri­rfiœ nous . époll!Vante, combien nous eommes lâches en face de Ja aoulftîrance. Nou:s savons cela et . nous n'utilisons pàs ohaque matin 0u fréquemment, du moins, [es ga-âces de cou· rage et de sainte énergie que Jésus rr~ser•ve à ceux qui participent â son immolation sur l'autel. Qli~ force n'aurions-nous pas senti descen-:

dre en notre âme, si, au pied Ide ila Croix sur laquelle ailait expirer ·[e Bon Sauveur, nou,s avions vu, comme saint Jean, comme Marie­Madeleine, le regard de Jésus se !l"eposer sur nous et son sang arroser notre front!

Si ia sainte Messe est tout cela, si elle est chose plus grande, plus sainte, plus auguste, que tout ce que nous pol.llVons concevoir et exprimer, si elle est d'une vertu et d'UJ11 prix in.tïinis, comment expliquer l'indilfférence de tant de cltrétiens?

Ils semblent tout ignorer de œs merveil­les, parce qu'il n'ont jamais ;voulu compren­dre ou écouter la voix qui, .tarut de fois, dU: haut de la ohaire ow d:ans Je secret du cœur, s'est fait entendre.

!Ne l'oublions pas: de toutes les prières que nous pouvons faire monter 'Vers le Ciel, aucune ne saurait a•voir sur le cœur ide Dieu, la puissance d'intercession d'une !Messe bien entendue.

!La di1gnité de .celui qui prie à l'autel don­ne, en etf.fet, à sa supplication une valeur in­finie. Ce n'est pas seulement un saint G:Ui par­le à Dieu en notre faveur, c'est 1e Saint des Saints, le Médiateur parfait qui prend nos vœux, nos besoins, nos. désirs pour les of­frir' au Seigneur de ct-ni vient tout don par­îait.

Sa vie, ses vertus, ses souiDfrances, sa mort lui ont acG'ui:s le droit de se faire écouter et ·d rêtre ex;a-ucé. Alors 1que l'lhomme ~cumule

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Page 7: L'Ecole primaire, avril 1923

lè tong de sa vie les înfidélités et les fautes , et 1qu'il se sent, de ce ~ait, touJours moins di­gne de paraître devant Dieu, il est conso­lant pour ce malheu~eux coupable de voir et àe croire que Jésus ,ge sulbstitue en quelque sorte à 'lui et lui offre la subordonnance de ses propres mérites et •de ses satis.fadions.

.Et la prière de Jésus à la Sainte Messe n'est1e1le pas, par excellence, la prière faite de cette humilité' qui atüre les regards .de ·Dieu? 1Peut-on concevoir un état d'anéantis­sement plus complet que celui auquel Jésus se condamne s-ous les saintes espoces? A Pautel, i1l n'est plus même le petit eruf.ant ·de la Crèdhe, il n'est plus même la victime humai­ne dü. ealvaire. Il n'est plus r ien ct c'est de ce ll"ien que Jésus fait monter vers. son Père sa prière embrasée.

Ce· c.ui manque· à nos prières, trop oou­vent, disions-nous, c'est la conHance et ia persévérance. La prièi-e de Jésus à la Sainte Messe sort d'un cœur qui, pour glorifier Dieu et lui ·conquérir des être.; faits pour l'aimer, a accepté de tout souffrir et n'a cessé de bat­t•re qu'au jour où son œuvre d'amour fut pleinement consommée. Il n'a, dès lors, qu 1â montrer ses plaies, à rappeler son s·an.g ver­sé pour être a·ssuré du succès de sa prière.

Et' comme jamais le sang du Calvaire ne cesse de couler, puisque toujours1 sur un po:nt ou l'autre de la terre, .le saint sacri­fice est offert à . nieu, cette prière de Jésus est· la plus persévérante que l 'on puisse ima.­giner.

« ·La Sainte Victime garde constamment la même attitude suppliante, et les siècles si lents .voient passer devant eux cette merveille toujours aussi vivante. » Et le Ciel s 'incline, à chaque messe, vers la terre , pour recueil­lir 1a prière et le sang que Jésus lui prés-en­te en faveur de ceux qui assistent à son sa­crifice.

Quelle richesse que celle mise à notre dis­position! Ne disons plus ·que nous sommes pauvres puisque Jésus a 1'autel s'Offre à nous pour pr,ier et s'immoler. Ne disons plus q-u.e nous ne savons pas prier puisqu'il nous est d-onné ·de ~aire passe·r notre pauvre prière

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par Celui qui, entîèrement, un!querrten! et pa.ssionnément préoccupé de la gloire de son Père, prie sans cesse e t avec la perfect ion de l'inih'ni.

Allons donc, à l'appel de la cloche , tous les matins, si nou.s le pouvons, assis!er ·à la Sainte Messe comme nous aurions suiv1 à son appel le ' Jésu.s qui, le soir venu, autre­fois, se retirait nou.r prier sur quelque mon­tagne solitaire.

Assistons à la Sainte Messe avec la foi et 'J'amour que nous aurions apportés au pied. de la Croix du Calvaire.

OHrons l'auguste sil'crif~ce par ·ies mains si pures •d.e la Très Sainte Vierge et demandons à cette bonne Mère :de verser elle-même sur nos âmes le S:mg adorable de Jésus.

Utilisons, chaque matin, les grâces sans nombre . que Jésus réserve à .ceux .qui ~ont

présents à la Sainte Messe. · f3aisons p:u s : dt-. mandons une part, en les -a.:lfrant à Dieu, à tous les sacri~ices qui le j-our et la nuit mon­t-ent vers le ciel de J'un des autels qui s'élè­vent sur •toules les terres et sur toutes les plages.

Et pour <;.·ue nof.re olfu·ande soit plus pH­faite et plus agréable à Dieu , et le sacrifi-ce complet, preqons et mangeons la Divine Vic­lime en notis l'incorporant par la Sainte Communion.

Quel trésor nous possédons près de nous! Vraiment, nous sommes inexcusables si nous demeurons pauvres, bibles et malades. Ne nous plaignons plus 'de ne pas .savo:r prier quand Jésus, immolé sur l'autel, attend im­p~.tiemment, ch·a•que matin, que nous Lui de­mandions de faire de sa .prière, la nôtre.

Que la Sainte Me.sse qevienne notre grau- . de et' toute-puissante .prière! Que dans no-s joies, elle soit pour nous la ·belle et sainte manière de remercier le ;Ciel! Que dans les peines, '}es soucis, ies diŒücultés et les deuil'S, elle reste .Je précieux réconfort, la divine con­solation doJtt nos cœurs ont besoin.

Offrons souvent avec le prêtre, aa Sainte Victime pour les vivants et les morts, et au jour du trépas .Je Ciel nous donnera par la vertu puri:ficatrice de J'auguste 'Sacri~ice d'ê-

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tre admis promptement au nombre des élus. C'est ce <;_ue Notre-Seigneur fit entendre lui­même à Sainte 'Mechtilde: « A Fheure de la mort, lui dit-il, je .secourrai celui qui aura assisté au ·saint Sa:crifice a-vec assiduité et dévotion: j'enverrai, pour l'accompagner dans œ .redoutalble passage, autant de mes .Saints <;.u'il aura entendu de messes ...

IPui·ssions-nous mériter que, pour chacun de nous, se réalise· cette divine promesse!

Amen.

A quoi sert la confession ?

,Pour le .savoir: demandez-le au jeune hom­me, qu'elle saurve de ses passions; ~ Ja jeu­ne ~ille, dont elle fait un ange de pureté; à nos meilleurs ouvriers, â. qui elle apprend l'ordre, l'économie, l'amour de la famille; à no.s !braves cultivateurs, à qui elle fait ai­mer leurs champs, leurs villages et qu'elle rend heureux dans leur vie ·simple et lrubo­rieuse.

A quoi sert la con:fession?. . . Demandez­le aux pauvres gens qui, pour leur malheur, même en ce monde, ne se conlfessent pas ... Tenez ....

Un bandit allait payer à la société la dette de ses crimes. Assis sur le g.ra'bat ide son ca­rchot, il écoutait un prêtre qui dterohait à jeter dans son âme, au !bord de l'éternité, les saintes ~Consolations du repentir et le courage de l'espérance ·chrétienne. « Mon père, s'écrie tout à coup .ce criminel, je suis hien coupalble, mais il y a quelqu'un qui l'est plus que moi, ce s-ont ~ceux qui m'ont

' laissé ignorer ce que vous me dites en ce moment. .. Aih! je le .sens, la Teligion et la con~ession m'aur<1ient sa:t.llVé! Sans elles, je suis devenu un monstre, et maintenant me voici ·devant l'échajaud! »

\Le 'lendemain, il lY montait, et là, au mo­ment fatal, quand il eut emlbrassé le ,aruiCifix et le prêtre, les montrant tous les deux à la foule Œrémi.ssante, il dit: «,peuple, voilà vos vr~is amis!... Croyez-en l'homme qui va

mourir, pouT l'avoir compris .trop tard! ». A quoi sert ~a 1con:fession!c. ... Mais à l'hy­

giène, à la &anté, là la saluJbrité publique. «!L'h-omme ne meurt pas, il se tue», disait un célèbre médecin. IJ...es sept péchés ·capi­taux - la J~u1re surtout - sont les grands pou.rvoyeurs de la mort. Or, il n'y a qu'un remède divinement efficace pour combattre ce dholéra mor!bus, cette peste efï.royab1e des vices qui dévore plus de créatures hu­maines que la guerre et tous· les fléaux ... Il n:y a qu'un désill!fectant, naturellement et surnaturellement efficàce pour les âmes rom. me pour les nations, c'est -LA C0NFES· SIIOiN.

Une société qui se confesse, vit, grartd.H, prospère, se multipliant vigoureusement fé­conde et vaillante... Une société .qui ne se con~esse pas décline, .s'abâtardit et penche rapidement vers toutes les ruines.

C'est Jésus., le Christ-Dieu, qui a inventé la confession .qU<1·~d il a dit à ses apôtres, â ses prêtres: « Reœvez le Saint-Esprit. l.es péChés ser-ont remis îa ceux à qui vous les remettrez; ils seront retenus à. ceux ~ qui vou:s les retiendrez!»

Oui, c'est Jésus lui-même qui n-ous par-. donne nos péchés, mais à la condition que nous en [erons .Paveu humlble et sincère au prêtre ca-tholique, son représentant ·auprès de nous, â. qui il a) donné le POUVOIR DIVIN de nous ies pardonner en son nom.

La Hire.

Le myosotis

En 1809, i'l y aNait à Strasbourg, en Al­srt'ce, un caporal du nom de .Pierre Pitois, du Morvan, en Bourgogne, qui bisait partie du 12me ;régiment en gaTnison dans cette . vilie. C'était un des plus lbra:ves soldats de l'ar­mée, toll\iours le premier ·sur le champ de bataille dont il s'éloignait un des derniers. Lorsque œ régiment, quelques mois plus taro, revint c-ouvert de gloi!l'e de la bataille de Wagram1 et fi~ son entrée solennelle à

Page 8: L'Ecole primaire, avril 1923

StraSibou.rtg, ce même solda~, non blessé, y entra enchaîné car il avait déserté devant l'ennemi. Il comparut devant ·le conseil de

g.uer.re peu après. - Comment es~-il possible, lui demanda ..

t-on, -qu'un soldat aussi br·ave que toi, dé­coré de la 1Légion d'honneur, ait pu aussi lâ-

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chement abandonner son poste? -!L'étonnement ~ut à son comble lorsque

\Pi~ois répondit: «Je ne le regrette pas!, H ~ut condamné à mort et conduit en pri·

.son. Au milieu de ~a nuit, 'la porte s'ouvre toU:t

~ •coup et un oHicier entre dou.cemenJt. il a'a:P.: proche idu condamné et 1:ui prend ta main qu'

il !I'etient dans la sienne. - Je t'ai vu combattre à Austerlitz, dit-il,

et !dès lors tu as .conquis mon a,~·ïection; !e :viens à toi en ami avant .la dernièl"e heure· Ouvre-moi ton cœur sans crainte. N'as-tu

rien à me dire? - !Non, mon oüicier, répondit Pierre. -!N'as-tu pas d'adieu·x à transmettre à ton

père, à -ta mère, à une sœur? - \Mon ;père est mort et •je n'ai jamais eu

de sœur. - Bt pour ta mère, n'as-tu ·rien à dire?

insista i'ofliider.

de mon cœur. [.e devoir des soldats e:;t d'o­béir à leurs dhefs, c'est ce que ~e hs, e~ je me battis comme un lion quanc1 il le Jallait; ceux qui me :v.o~aient coudr au-Je.vant des baUes a•vaient coutume de dire: <' C'est un hormne ·dfuonneu!I' et de courage.» . ......, Us au­raient parlé plus exactement en d\sant: « C'est un ms qui aime vraiment sa mère ».

- Soudain, je reÇUlS une lettre .où l'on me prévenai-t que ma mère était malade. Je de­manid.a.i une pelimission, elle me [ut reïusée. Je ne pus d'albord retenir mes larmes, mais en pensant ame !Paroles de ma mè·re, ie les essuyai courageusement et me s.oumis. Pell après, j'appris sa mort et œHe fois je perdis la tête. Je quittai le régiment pour aller sur la .tombe 'de ma mère, je ne pus vaincre ce désir ardent de mon cœur .•• , et pourquoi?

Vous allez le savoir. N-ous autres, simples pa•ysans des collines

du Morvan, nous sommes des gens auxquels manquent ~'instruction et ·la seience des gens de la ville; au lieu de œla, nous avons cer­taines •croyances eruantines que vous nom­mez superstitions. Nous croyons, par exem­ple, que •la première fleur éclose sur la tom­~e d'un défunt possède le pouvoir de donner sû.rement là celui qui la cueille la bveur ide ne jamais oublier le déïunt et d'e n'en être

- Ah! ne pronoDJCez pas ce nom, s'éoria pierre en se ievant viNement, lorsque je l'en­tends les larmes me viennent aux yeux, et un homme ne doit ~as !Pleurer.

- 'fu es tt op ·sévère, reprit l'oificier, au

jamais oublié. fai voulu cueilliT cette fleur sur la tomlbe de ma mère. Après une marche jpénible, d'arrivai au pays natal et, au bout d'une longue attente, je vis enlîin s'ouv,rir au sO'leil levant d'un beau jour de printemps une :petite 'fleur d'un lblew •céleste: c'était un my-osotis, la Heur qui noos dit: Ne m'ou· bliez pas. 1Je la cueillis et me !hâta~ de re­tourner a.u régiment pour me constituer prisonnier, .saiChant que je n'avais plus rien d'autre à esjpére,r d'après les lois mi:litaires. »

- Ayant a·cllevé ce récit, ,pierre Pitois ajou­ta en s':arl\ressan1: à son bienveil!lant ami in­c~nnu: «!Puisque je d.ois mourir, je veu~: en­core vous prier, mon omcier, de me .rendre un amical service- [.:a Heur que j'ai cueillie sur la tombe de ma mère au prix de ma vie est cousue sur ma poitrine. ([>,romettez-moi

souvenÎ'l" de ma. mère, ie n'ai nulle honte de

mes larmes. _....; !Comment? Vous aimez- donc aussi vo-

tre mère? Alors, je vais tout :vous raconter. Depuis que je suis au monde, une seule per­sonne a eu .tout mon amour: ma mère. Mais je l'aimais comme les !hommes de nos jours ne savent .plus aimer, de toutes mes forces et de t-oute mon .âme; elle était mon unique amour et mon tout. 1Lorsque je dus partir pour l'armée, la pensée de me séparer d'elle mc porta p'l"esque au ldlésespoir. Mais elle releva mon courage et me dit: « Mon Ws, si tu m'aimes vr:aimeni:, fais ton devoir. • -Je pa:ntis donc, œtte pail'ole gravée au ïoud

<lu'on ne l'enlèvera pas de mon cadavre. C'est

·.

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le Qien qui m'attache à ma mèJ·e t . . d . . . e SI Je e-vats ·~atn!d>re que ce lien soit brisé je man-que:ats. ~ut-être de cou:r3.Jge pour mourir. »

[. a~nt mconnw 1e lui promit et :prit conl!é de cPter.re en lui serrant la main avec oh~­leur.

. ILe t:nrlemain matin, Pierre Pi·tois était dé­]là ~rnv'~' au lieu désigné cpour l'exécution et avait delJià entendu la lecture de son arrêt lors~u'un soo·rd mUJrmu:re, puis . des excla~ mations de surprise se ifirent entemillre dans t;s rangs des sdld3.Jts: « ~VEm:pereur! Voici 1 .ErnpereUir! »

~~elui-ci fii:! de son oheyal, un signe de la mam. et aussitôt •Pierll'e Pitois Œut délivré de ses hens. En reconnaissant ~~ ~ft-s 1 d . U!a:.ll a personne

u s~uveram l'oiifkier inconnu qui était venu le votr daus sa prison, il se je~a à ses pieds tou-t ému.

. -'Tu as su[lfi.samment eXipié ta faute, lui dtt 1 empereur. Je te donne ta liberté parce qu~ :U as tant aimé ta mère, et -je te nomme oMI~Ier dans ma garde; car un bon ms est toujours un bon soldat.

nes cris de joi-e re-tentirent cta.n.s la \foule les soldats julbilaien.t et répondiTeni aux pa~· roles de leu,r Petit Capora·1 ~ile' des cr is d'al­!égresse. ~ fut un ~our de bonheur pou!I" le 2~e de hgne où le caporal Pitois ne ·comp-ttut que des amis. Quel~ues années plus tard, sur le champ

!de bataille de Waterloo, Pierre Pitois tomba mortel'lement :frappé, et mourut ainsi de la rno·rt des braves sur le champ d'honneur.

Il • ., ..

L'ingratitude

Je ne crois pas qu'il y ait une chose au· mond~ qui puisse ruEfecter davantage le cœur h~am que l'ingratitude. On pardonne vo­lontiers à l'injure, â la ca1omnie et à toute ~lessure morale et matérielle, mais J'ingra­titude vous révolte, elle fait bondir et sai­g~ter no~~ cœur. Elle est quelque chose d'in­digne, d ecœurant, de cruel,· de monstrueux.

J~.!~e la -représemte comme le crruohat juif du­dét·cide sur le visage du !divin Sauveur· c . me le souffl t d' ~· '

0111

, · · e un 111Is dénaturé sur la joue de _sa m~re; c-omme le coup de poignard des n~ams dun ami; comme l'oHense du men­diant là celui qui l'oblige et le secourt. De .to~te 'façon, c'est une souillure et un orime.

Et, /Pourtant, Fing.ratitude est partout. Elle e~tA chez Je tt'anSifuge, chez l'apostat que l'in­teret ou ·les passions muent en traîtres. L'un et l'autre ~nt s~.cé le lait m;lternel de l~Egli­se. du Chnst; Ils ont reçu les t.résors de la IÏoi, les dons id·u cœur et de l'intellio-ence~ la vert~. 'La cupidité, l'ignoran-ce la te~pê1e •des pa~swns ont démoli l'œU:vre divine. De ces r_umes ~-~ntes s'éohappe, suprême ingra· htu-de, lm&âme clameur du blasphème.

_Et ces ~n~ants qu'un père a choyés, qu'une ~er~ ca gates! Ces petits êtres qu'on a tant aimes, ~our iesquels on s'est imposé de lon­gu-es vetlles et enlevé, comme l'on dit, le pain de ·la boUJChe, ' ces enfânts nous les voyons s~ll!v~nt blesser le sein qui les a nourris et dechtr~ les entrailles qui les ont portés!

A petne honorés des marques de la virilité ou de la pu-lberté, jeun.es gens e_t jeunes per­sonnes aherchen.t à se dérdber à la tutelle et ~ la te~resse tde lew·s parents. Ils prennent a. leur egard un ton et une li·berté qwi n'ont r~~n Ide ra .respe~tueuse soumission chrétienne. s.lls trava.ILlent a l'usine ou à 'l'atelier, ils de­~lennent. msuppo~tables à leurs familles, et a la momdre observation ils le prennent de :~aut e~ se rengorgent insolemment: «Je suis hbre. ~ ·. Je vous paie rna pension! ... » Et pour ecvlfer un plus grand mal ou un noUJVeau scandale, ~es maiheureux père et mère cèdent au despotisme ou à la tyrannie filiale. Vous me direz que ces pa:ren1:s-là sont coupables de rnanqu: ~e ferme_té dans l 'éducation. Je vou-s .le con~ëde volontiers. lMais leurs enfants sont ide~ . mtsérahles qui n'échapperont .point aux ohahments réservés aux mauvais fils•.

. ,..:Quelile dose d 'ingratitude également chez le _faux ami qui vous donne aw:ourd;'hui le baiser de Judas, quitte à vous livrer demain. s~:s, con;_eil~, services rendtl!s, . marques reiterees id· mterêt, de ten,dresse, de dévou-e-

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ment l'ingrat oublie tout. Il semble vouloir mesurer son mépris ou. sa vengeance .sur lé­tendue des bienfaits qu'il a reçus ou Ides té­moignages de bonté qu'on lui a prodigués. C'est avec raison qu'un écrivain s'est écrié: « Le cœur s'en va, le · ~œur vous manque, et l' ingratitude est venue se loger dans cet or­bite laissé vide! :.

Faut-il maudire l'ingrat et désespérer de l'humanité à oause de la mu!Hiplicité des exemples d'ingratitude qu'elle nous .pré~ente? Ce serait bien méconnaître les enseignements de 1la 'foi et mépriser l'exemple de Celui qui rut et est encore, hélas! la g1·antde victime de l'ingratitude des hommes.

- Haïr, se venger? ..• - •Mais j'entends encore les échos de la

vallée du Jourdain répéter après dix-neUJt siè­cles: « Rendez le bien pour Je mal, priez pour ceux qui vous persécutent! :D

Le Clocher

·Les an.cie11Js Grecs construisaierut leu,rs temjpiles iSIUl- !les ,promo111toires, IPOU!r que le voyag.euw q,t~~i rentrait dans 'la dté natale aperçût d'ahor.d. œ symbole reLigieux du ,pa.ys.

'Le dlooher, 'lui aussi, syrnbdlise le pay.s; mais pour 1rhabitan{ de ce .pays, à qui le tin-' tement d!e$ dlocihes représente raJUrt:re chose qu'un vain bruirf:; pour celiui q.uli associe œt awel auoc .graves événements de son exis­tooœ, ei: de l'ex;ils:tence des siens: le bapiê­me, le mau·iage, lla '11110ri, et qui southai±e de fod1)'J'elr ISOU foyer à fta mênte p!lace OÙ ,ses aÏelliX ont ~ondë ile leull" et dans tla même cro­yan,c.e, Je clocher, ·c'es1t :la iral::l.ition, et toute ooti-on est f011"1te d1ans la m.esure -où elle est dlai11Js .sa rtrrudiition. Le ahri.stianisme n'est pas seullement, comme Tai.n.e 'Fa dit si magn!Ïh­quement, « l'o111gane SIPia-:ilfJueJl, la grande .pai-

. re d'aitles i:ndiispensalble poul!" souJ.eve:r l'hom­me au~essws de ~lui-même, au-d.eoous de sa VLie rampa:nrl:e et d.e ·ses horizons !borné~·

poua· le con!(i}uitre, à travers [a pa.fience, 1~

résignation ei a'espérance, ju.squ':à l·a s'éréni~ té; pour 1l'empQ11ter par delà la ifemplérance, la :pureté et 11a s~mté, jusqu'au dévouement et au ,sacr,ifiœ », I1l est aws·si un ~out-puis-sant

créa-teu!f dè citoyens wuiles. Iil y a, en méde,. cine, un ·prit11Cipe don~ l'aJPp1iJc-ation n 'est prus moins ,vraie en pol.ifque: « A ma-la­ellie dhronicrue, traitement dhronique. » Au; travail lie -desttr.udion qui s'aacompl:it à. cha­que moment dans· !ta nation .par les vices, pu .Jes élgoï,smes, [par les so~h:isrnes, par les millle et miUe Œe.rments. de mori pa~rtout res­pira'bles, il ifaut OPaJOSC~r un travail consta!li de r.éparrution. Ce travail de r~para ti on, par qui s'acco111[)1Ïirait-i1 si, dans ~es moindres mmeaux, ·il n'y aiV'ait pa,s un éctuK:ateur des âmes ·qrui, en leu.r appr.eruant à valoir mieux, enridhi't d'atl11!runt ce qu:ïl ne flau.t pas crain-. dre d 'a!ppeller .le ca[pital moral de Ja patrie? _Bt ce hon servitewr de PEgllise se trouve être ainsi, oo même too.1JPS, c'est la règ·le, un bon serviteur du pay·s.

Pa·uJl BOURGET, de l'Académie française.

• e _...,..

Le Cierge Pascal

Bien des per·sonnes, peu familiarisées avec la liturgie, peuvent encore ignorer {a s·ignifi­cation syrrlbdliqu.e qu'offre pour les fidèles, le cierge qu'on allume du côté ·de l'Evangi­le aux offices ao~enne~s, dès le jour de Pâ­ques j·usqu"à .t'Ascension. Le cierge pa-scal rappelle donc que Jésus, après sa resurrec­tion glorieuse, est encore resté 40 jours sur la terre. Que ce cierge marque sa présenJCe au milieu de nous dans son tabernacle.

--··--·----~--~~-·-··-------·

MOT DE tLA FlN * Aline (terminant sa prière). Et puis,

faites aussi que Madridl devienne la capitale de Pitalie. _.., 'La maman: Voyons, ma ché· rie, pourquoi dus-tu ça? ·- Parce c;ue c'est ce que j'ai écrit, ce mafi:n, dans .ma compo· sition de géographie.

--o--

1/ Alleluia

1Penidant iou•t le temps p~sca1, les chants de l'!Egfl.ise, en pa1·iicuGier les antiennes et les rrépons, se terminent par l ' « aHeluia ». Souvent même cette a.cdama1ion joyeuse en­trecotljpC le·s prières et .tes ohants , comme au dlébut de •la mes.se du saint jour de :Pâc;ues: « Je suis res·stusdté et je suis encore avec vo·Lus, ailleluia. IVOU.s .avez étendu votre main ·su.r moi, a•llleluia; votre sageS\Se s'est mon­trée admi·ralble, a'Llelu.ia! alleluia! »

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\Le mot « allleluia » qui vient de l'hébreu, sign.i~ie «chantez et louez Dieu ». On devrait régulièrement dire et écrire « :haHelou-ya:h >) ,

1e u introduit dans le mot aJlileluia n'exis­tant pas en hé!breu, mais . c'est l 'usa·ge, le JPlllls .souvent, et non la ·philologie, qui rè­gle la prononciation.

)U « alleluia~· était pou·r les }'Lüfs ·un dhant de ~oie et de iriornplhe. 1Les chrétiens en hé­ritèrent et ·le mêlèrent fréquemment à leur.s hynmes et à 'leups prière·s IiturgLc;ues.

Vers la fin du Ier ·s.iècle, s. Jean, dans son AjpO'calypse r~pporte qu ~ill a entendu la fou­le ides ~mges •sa~u.er l' A•gneau par les accla­mations r~éi.ées de l' « Alleluia »,

C0il111111e nous retrouvons l'« .alleluia » dans fouies les 1li1ttrgies, il est pro'balblemen1 une de ces pierres de [a liturgie primitive qui ont sulbsisté à irruvers les âges.

Avant S. Grégoire, on ne dhantait l'« alle. Uuia » que !Pendant le temps pascal; i·l pa· raît même quiâ une certa:ne époque, on ne le chantait que 1le jou.r de Pâques.

« Alleluia »! Louez Dieu! ahaniez Dieu! DeiPuis !bien des siè.oles dans l'univers chré­tien, sous les voîttes majestueuses des ca­thé'dra!Jes, dans !es églises somptueuses ·com­me dans •les ohumlbles. san~ctuaires, partout l'« Alle1uia » d'e .Pâ:ques a retenti et 1continue à écll.ater, joyeux et plein d'espérance. Il tra·

·duit ·le cri du cœur heureux d'acclamer le irio111jPhe du Ohri.st sur la mort, au matin de [a ·Résurrection, i:l fait édho aux grandes es­pérances d'immorta'Uté que Jésus est venu

aiPIPorter au monde.

Préparons le grand jour

C'est généralement dans les mois d'avril, mai et juin que nos enlrants ·s'rupproohent pour la !Première ~o~s du banqu.et eucharis-tique. · ·

Quel grand ·jou.r pour nos enfants! que ceŒui-llâ. Mais · il n'est pas grand · pour eux seulement: il est encore bien solennel pour leulf\S famililes.

~·1 ne peut guère y .ruvoir, en effet, de :plus grand honneur pour un !Père et une mère que de voir •leur enfant faire sa première co1111munion. L'enbnt GUi ,communie es•t une ég1lise vivante; toutes Jes gouttes de· son sang · toutes ~es H'bres de son être, tou1es les pen­sées de son âme !Prennent une voix pour di­re à Jésus: Mon Dieu, c'est à mes parents que •je dois ce lbonlheur, bénissez-les!

Maiè, ,cet honneur comporte aussi des de-

voirs. - :De très grands. Avant la !Première com-

munion, les parents doivent tout faire pour que leur enfant soit digne de la visit~ divine. Par .conséquent, .il faut laisser de côié les questions d'amour1Jlropre et de vanité. Qu' imiPorte 1a place? . . . qu'importe 1a toilette? ... ILes iParenifs s'eJfforceront ,au ·contraire, de \Pa:r\ler sotllVent à l'enfant du grand joutr qu.i awroohe; . ils Je ieron t prier; Hs lui sign-ale­ront ses -dêraurts; ils prieront pour 1ui de tout leur cœur; Hs orneront son âme de toUJtes les vertus.

1Le dour de 1la première communion, ils tiendront â honneur de l'accottllPagner à 1b Sainte Table. [.e boniheur des enfants se dou­blera de œtui de leurs parents. Lellif ioie •se­ra [Ylus douce, étant partagée par ceux qu'ils aiment. Commentr JésUIS pourrait-il r~user c1uelque dhose à des âmes qui, unies par Oe

&ang, s'unissent aussi dans Ja même foi et 'la même \l)rière?

·- - 0-

Autour de la Ste Eucharistie

S'ill est vrai que le Fi1s de Pieu ·s'est laii

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hon~me 1 pour 'nollJS s-atWer; S'il est vrai q.u!après -sa mort et sa Résur­

. rection, :Il .a vou[u continuer à .habiter .par­mi . no.u~;

S'il .est v.rai qu'U réside dans le taberna­cle; que, chaque matin, 11 s'offre encore en .sacrifice ,pour nous \pendant .1a messe;

S'jJ est vrai qu'il[ vient visiter nos âmes par la communion . pour l~s combler de grâces, foutes les :fois que nous le recevons ·avec , un cœur pur et une intention droite;

. .S'il est , vrai .qu'un Chrétien, c'est celui qui .. cr.oit .tout cela ;et .qu.i .conforme ses actes à sa croya-nce ...

C'est un .devoir de faire de la sainte Eu­charistie le centre de notre N·Îe chrétienne

. Je . but de .nos .pensées, le terme de nos af~ fedion.s

C'est .u.n de~oi.r ;de ·vis~ter, aussi souiVent que .nous le pouv.ons, Notre .Seigneur Jésus­Chri.st dans le Sa-int-Sacrement, puisqu ~I.l y .est présent jou.r et nuit.

.. C'est .un .. devoir .d!assister ,à la mes.~e , non .. sewlement le dimanohe, mais encore les jours .cl,e .la .Semaine, ;quand .nous le .. pou;vons, mê­me ·au , prix d~un peu de fatigue, puisque, pendant cet .awg:u.ste sacrifice, Jésus-Christ' =s'offre polllr nous .à Dieu -son père en ado-tation, r.emerciemeni, réparation et sllippli­

.. c.aJ.ion. Cést .un devoir .de Je reœvoir .par la corn·

. :.mUililidn, non sell'lement à Pâques et aux grandes fêtes de l'année, mais aussi souvent que 1possible.

.Cest un .devoir d.'orh~nter .noJre vie vers Jésus-Ohri..st, notre Sauveur, not-re Maître .

. .noire · Biend:a iieur et notre Ami.

-.u Il~ ,j ourné~e à N azaretll

kvec cette lumière d 'Orient qui embellit tout e1 doime à la roche la pluiS aride une

,Ç~JfWa.Pence ~de r richesse et cle vie, avec .la pu­reté et l'azur de son ciell a'Vec ses palmten · se.s f~guiers, ses sycom~res qui ffi.ssonnent ·au ·moindre ·soo\Efle·6e !1br-i.se, la 1·Pa·1estine a.p-

paraît au voyageur comme une contrée dé­licieuse et endhanteresse. Mai~s pour le chré· tien elle est plus qu'une curiosité: c'est par excel'lence la terre .des .sotllvenirs. C'est là, dans l'obscure bourgade de Nazare'th en Oa­li :ée, au milieu de cette nature opulente, qu:a vécu le ·pluiS grand et le plus sa.int des . rois, Jésus le Fils cLe. Dieu fait homme. C'est là .que, dans l'ombre et le mystère, s'est •pré· parée 'la rédemption du genre humain. Bien­heureux 'Ceux qui ont vu de leurs yeux, cee; lieux bénis que· sandiHa notre SauiVeur .. Nous, les moins privi1égiés, nous nous contente­rons de laire en esprit ·ce pieux pèlerinage et de vivre !Par la pensée une journée en compagnie de la Sainte Fami~_,le .

J C'est à Nazare'tlh {i'Ue nous vous condui· raniS. Regardez. La maisonnette du char­pentier Joseph s'élève su.r le versant ·de la coltine qui forme la rue principale -!!le la vil­'le. De la ierras·se qui la slilrmonte dominant J.a plaine ·de Jesréell, la v.ue s'étend aJU. loin sur les dernières cimes de la Samarie. A l'intérieur, une seule chambre dont les fe­nêtres. ·laissent ·entrevoir la campagne ferti­le, les boi·s 'd 'olivier, les c:hru11ps •et les vi­gnes desquels le ·Maître parlera plu:s tard. en para.ibole. Point de luxe dans l'ameublem~t. Une ~able, queLqu-es ·escabeaux, un -codllre, un boisseau, une lamiPe à huiŒe, un f0-yer; c'est à peu près tout ce que renfenme l'hum­ble et pau!Vre iclemeure. L'ate1ier et le Clhau­Eer de l'artisan Joseplh -sont situés tou1 à côté dans Uil1e annexe · de ·la mais0n.

Et maintenant, suivons Jésus, !Marie et Jo­seph dans ' les occupations de la vie clames­

tique. ri a Sainte Famille est très matinale. Jéms,

qui ·aime la na-ture pane G_u'elle 1ui parle de la bonté et de la munificence de son P~­i'e céleste, a •fratrohi, t0ut douœment, sur 1a pointe de ses petits pieds, le seuiJ de la por­te. Le VC}ici ;sUil' la terrasse, attendant ·érim le lever du so·lei1l. Vêtu de ·sa robe ,ba.aJnahe, sans ·col!l..f•ure, que lui a tissée sa mère, ·le visage rayonnant, -'les yeux rpurs et ;profonds liixés sul!' ut( !Point ·de l'horizon, i[ contern.p1e. Comme ill es<t beau ,ains.i! · QNels ·charmes

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da.ns touté· sa !Personne! Quelle ma~esté dans son a tti twde! Q\lellé sérénité dans. son :regard! On sent .que ceHe âme, •tout enveloppée d>in .. fini et de mystère, vilbre sous l'i.tt!jpulllsion. de l'amour diNin. Et taru:L~s .que son vêtement de neige !prenid.1 des retH.i,iiS d'or sous la ca­resse du ,premier ra~on de t'astre du jour, que le fai.sceau <Le lumière parti de derrière. les montagnes nimbe son liront d't1111Je aur~o- · le .conune oo homma:ge discret de la créa­tio.n à son Créa•feu:r, en bll!s, sur le ·ohemin de la ci té naz-aréenne, se dérorule une aUJtre scène. Marie; en compagnie d'autres femmes, silencieuse· et voi.lée, l'urne pendhée sur l'é­paule, se: rend à la fontaine .pou.r pu.iser l'eau claire d'ooe ·sou.rœ jai!lllissante. Joseplh, lllli auss-i levé a•Yec \Fau!'ore, est dé:~ dans son éclhoppe oœupé à prél!Jarer le trawail de. la journée. Mais voici le momen1 de •Se ren· dre à }a synagog~ue !Pour la. cérémonie du matin. ·La Sainte Famille s'y troUiVe réunie avec :d'a·urtres pieux Israélites du voi.s·inag~. Quelle prière meiHeu.re que celle qui se fait au·x ·côtés de l~Enfant-Dieu? Jésus adore son Père, Ma.rie adore son Fils et son Dieu, et Josejph n'a · qu~ les regarder pour se sentir lui-même pilei,n d'amour et de foj, Puis., c est le retour dans la sainte mai·son, le repas en commun et chacun .s'en va reprendre son lrubeurr. La Vierge vaque au so:n du ména­.gre et ~·il te sa q uenoU:Hll~. Ellle en.tend d'ans la pi~ce voisine le g:rincemen~ de la scie et le bruit du rabot glissant stllr les plan-ohes et )es pou.trres. Saint J osejph exœlle dans son métier. De ses mains, il ïouH!l.e. le. bols, ma­nie la varlqpe et apporte à sa constrlll.ction le soin et le lfini de l'artiste. Et l~Enfant Jé· sus va de sa .Mère à .son rpère nourricier, les aidant 'l'un et i'au.tre, les encourageant tolllos deux de. son sourire. Par intervalle,. on entend un. cantique qui s'élève d.ans l'air emJbaUll11é, rompant agréalblement la mono­tonie du temps. ·Les heures succèdent aux heures sans que soien1t trou!blés en rien le­calme et la !Paix de cette demeure. bénie.

Ce n'es·t q\,ll'au moment du crép,usc)..t.le, alors que les demiel'ls feux du: soleil couchant bai­gnent !d'une olar.té rose •lihu.mble maison du

Charpentier Josel!Jh, que ia Sa-inte Famille sê repose des fatigues et de Ja chaleur de la journée, sur le ball!C de pierre ad·ossé au mur de la f.açade. Ce pendant qu'une à une, au ciell, s'aU001ent les étoi.les,. la nui·t des­ce-nP: lentement envelowant la nature 1de son voile . . En faœ de la silhouette des monta· gnes qu~ se dèS~sinent en<eore dans le loin• tain, Jésus, Marie et Josep,h échangent àe•s iParoh~s p~eitbes de ten!Çi·resse dans le recuei.J-lelJlent dru soir. ·

Qu·elole douoe vision que celle de ces trois ·saints personnages, si intimement unis,. si nolb[es dans leur pauvreté et leUJr simplicité

de vie! En ce XXme siècle, où les esjprits sont si

ag·ités, les hommes comme emportés par un touroillon irrésistible, nous devrions arrê­ter nos. regards plus sou;vent sur. ce coin du .paradi·s qu'est la maison . de Nazaretll. Nous norus . senti rion~ réconlfortés, au. sein de ce foyer .qui n'a craint ni la . P.au!Vreté, ni les privations · et .dont la plrus · pUTce gloire a été 11e trœvailt sand~ïié prur la . prière .

Jour dve Pâqrres · JOUR DE VJIE

Je· suis sortir,• sur· lal coUine... S@ir-· idfa·l

de printe.It~PS ..• rLes· ah13.i111JPS, •couŒeur d~ · fer, . les, arbnes au

troruc rouil!lé, les mousses• g~rgées · de.- p.luie, les buig.sons encapU!ohonnés de. ve,rdure · neu. .. ve ott souriai-t Œa blaooheur des· prem1ères aubépines, tout tres·saUlait d'un lt1sson d<~ résurrection ...

Dù. fond de l'abime · des. hivers·, lat s~ve revenait: . . revenait ...

-Et . un· premier oiseaU! ruppelait dûucemeL:t au boro du nid! ...

tMais qu'était la terre en comparaison d~ la SIP[endeulf1 dru ciel!

'l.â-hau1, la banql}:ise de froid s'est brü.ée sous un souJlli'le my.stérieUJX. Des . icebergs de nuages s'erufuient devant la maniée irinm-

Page 11: L'Ecole primaire, avril 1923

phanie dù soiéi.l1. Et, entre les blocs vaporeux, s'ape,:ço:t an

ciel de rêve, tout pi.queté d'étoiles, qui :'.'-·nt des mondes.

J.l y en a de fixes qui regardent, com·,ne ctès cad.avres dont toute Ja vie s'est r·éft>g~ée dans les yeux.

fD'autres. frissonnent, comme des oiseaux de feu qui baitraient des ai'les ...

ID'aJutres reviennent de miillliards de !!eues su.r l'horizon .du grain de poussière qu 'est notre pauvre terre.

.Et .tout cela est v·1vant! iBt tout cela chante le printernps et la ré­

su.rrection des ahoses! ...

.Des ohoses ... 1Mais .que sont les choses en compataison des âmes qui pensent, qui souibîrent ... qui aiment.

Je me tourne ver.s ces âmes. lù1. aus.si, résurrection!... résurrectiod ... Certaines, déjià belles, et vibrantes, et al-

lantes, émergent · en ce j~·ur -de PâG:ues p.· us hant encore. . . ;presque aux côtés de Die a.

D'autres, hier Hèdes, languissantef), sc ~e­

dressent. résolues , et ferventes. BeatlJCoup étaient mortes, tuées par une

pas·sion brutale, ou .submergées peu à peu par des fautes qui pourrissaient en elles com­me des a:'bcès pas ouverts.

Uhorreur des âmes mortes, gisant au œond du ·sépukre, la lourde p:erre à jamais, sem­ble-t-ill, rivée ·sur eLles!

Tout à courp, la parole de vie se fait en­tendre:

- Lazare, viens dehors! •• , Et les morts tressail·lent au fond de leurs

tombeaurx, .. l'obscurité se strie d'éclairs ... Les âtnes, mortes, frémissent sous l'absolu­tion et, les ailes ouvertes} s'envole~t dans la vie et dans la liberté.

Résurrection!. . . résurrection! ...

Vous ~e demandez pourquoi la fête de Pâque~ est le po·int culminant de toute l 'an­née?

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\Mais paoce qu'elle piétine la Mort, notrè cauclhemar des ~fours et des nuits!

Mais parce qu·'elle est le triomphe, 1 exl[­tation de la Vie! ...

Et nous l'a:mons tant, la vie! Elle est st bonne, si oc uce aux yeux de .ceux qui la c.m.m1eucent. . . Trouvez-en la prewve dnnf. ·

lt!S regards et les bras •tendus de nos petit::; r.nfants.

El: la mort est si hideuse, avec la desce'1-te lJourrie · de st>s décomrpositious. . . mort dt3 co:rp~ · ·. IT'OTt des âmes .. •

Devant œrte doulble mort, le Christ se dresse aujn'lrdl; ui; et, les deux pieds enco­re dans le tmnbeau, i.! chante !a Vie, l'·~~:u­

nelle Vie ... La vie, c'est dooc ce qui caractér1se Ct!

jour de Pâques ... vie du Ohrist. . . vte c!e son Sacrement ... vie de son Eglise.

Venez, positivistes. . . vous qrui voulez des faits que vos mains primaires pou.rro11t pal­per.

Venez, sœpti.ques, qui ·vous réclamez du Néant pour ex:pliquer I'lnteJlJigence et l'A­mour ...

Venez, et constatez la jeunesse fervente de nos vieilles égùises en un jour de Pâques ... ComiPtez, si vous le pou.vez, 1a foule assié• geant J.a Tal}jl.e sainte dans toutes les parois­ses du monde.

Venez' ... Et que le plus bar.bé de vos di­plômés invente une parole aus·si polyva­lente 'c1ue la simple parole du Ohrist: « Je su~s de Pain vi•vant. .. » Et que sa parole. ~ ce diplômé, vive, et qu'elle palpHe deuoc midJe ans après sa mort ...

~ !Et vous, vous qui, suivant la sécufaire pro­

phétie, tenez maintenant partout le haut du paiVé. . . vous dont les ancêtres ont jeté un so1lennel défi ~au Christ: « Descendis de ta croix. . . et alors nous croirons en toi ... >>

Constatez à G,Uel point il en est d:escendu.!. .J.1 est atiüourd'h:ui dans tous les taberna ..

des de la terre. Le miss·ionnaire, perdu dans les immensiiés g1la<eées du pôle, l'adore; et le Père Blanc chante en ce moment l'aJlélluia

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au îond du Saihara.; ët •le prêtre de Paris, en se retournant, aperçoit, à genoux, tel chef i·Llustre qui a gagné la guerre ... tel savant qui a signé les plus !hautes inventions mo· de mes.

Est-il donc as,sez vivant, le Christ que .vous a vez cruiCÎfié? ...

Il s'est 5aurvé Jui-même, et il continue dha­que jour à sauver les ~autres.

Venez ohez nous constater la joie de Pâ-. ques.

Rega·r1dez nos yeux, vous y verrez du ciel... Et si vous pouviez lire dans le cœur de

la plus humble servante qui s'en rev:ent de la messe d:e 6 heures, vouiS seriez par!Ïois éton­nés de la douceur d'amour dont il bat.

0 .saint jour de Pâques, jou.r de vie et de victoi·re ...

\LUJmière de toute l'année ... 'Pierre a~gulaire sur larquelle s'appuie la

robu:s.tesse de notre [oi ... Réponse à toutes les mains qui implo-

rent!. .. N.ous te ohantons, et nous te bénissons!...

Pierre l'Ermite.

•"·-····------------------

Le nouveau déluge Mnne Noellle Roger c,ui, .J anné.; dernière

av.ait donné, dans les « Disdp:Les », une fort sugg·esHve étude d~s mœurs boodhévistes, vient de publier un nouveau ilivre dont la .press'e consta~e unanimemen~ le granj suc­cè·s. 1La guerre, on le sait, semble avo:.r re­mis à la mode le merveÏlileux dans le _roman.

. Les auteurs ' .peuwen't donner libre carrière à leu'r ima1g!nation. Le pulblirc, que les' g.ran .. d:oses événements auxquels nous venons d'a,s­s is·ter, ont mis en goût d'aventures exce;p­t~onnel~es, est tout diSiposê à les suivre, mê­'rne dla!l1s 'leurs fantaisies les plus ·écervelées. lils carels1sent une &i:bre c1ui ll!e demanrl\e qu'à vibrer. Le livre de Mme Noellle Roger est en P'lein dans ce co,umnt et on ne lui reproch~ ra pas, tout ~au mo·ins de péCher pa·r bana-

IHé. L'auteur suppose que l'humanité est vic­

time d'un nouveau déluge. Un gigantesque raz de marée c,ui rejetre FOoéan hors de sea 1l1mites sulbmerge presqué toute PEurope; et l'inondation ne s'arrête qu'aux pics les p1us élevés des Alpes. La conception du « Nou· · veau Déluge» rappeli'e, à cerlains égards, cel­le dru « Maître de la 1er re », .où le g~nd ro­mancier cathoUque anglais, .Mgr Boo·son. nous raœnte la fin d'tt moode. Mais darus l.e livre de Mme Roger, le mond·e ne fini·t pas complètement. L::~. formidalble révolution cos­mic;,ue qui anéantH le vieux monde épa.rglle un certain nombre de personnes qui ont eu le temps d'édhapper à [a catrustroiPhe et de se réflllg·ier sua- de hautes montagnes du Valais.

Le « Nouveau DéJuge » est ' donc tout sim­plement Flhistoi·re d 'üne ~amElie qui a réussi à ~u.ir à tet11jps FinorudJation et qui, a!Près l'en~ gloutissement de toute civi1is.ation, reco'l11· menee sur un pl.ateau des _A.lpes ~isses· la vie de :Phumanité primitive. Nous ne Tacon­teroo's prus le .menu des aventures de ces res­capés dlu nouveau deluge. Nous voulons en lais·ser la surprise aux 1lectoo,rs. Disons seulemerut c11ue les premiers chapitres où l'au­teurr nous décrit ·les sy.mjp'tômes et Jes pro­\:i.romes de la catastrophe qui approohe, le gros;sissemen~ .progressit de l 'Océan, puis l'envahis,sement subit des terres p'lT ·l'inon­dation, ra fui·te éperdue des popLtlations pré­sentent un ilnMrêt pruipitant; on suit avec émotion et te11reL11r le déve~OIPJPement de cette formid!ilile aventure comme si diJle étaH réel­le et se pas·sait véritablement so:us nos yeux . A:voir su dollll1er la vie à des événements anlssi extraordinaires eJt atlJS.si exceptionnels, dénoie un très grat~'f art chez Mime Noë11e Roger, car le péril du mef'veildeux} c'est pré­cisément de nous 'laisser froid et de ne pas noUJs a·S~socier a•ux fadaises de Vauteur. sur· tout quand ~es aven1wres qu 1it nou•s raconte

'se dêrouJlent en dehors de toute p01ssilbiHté. L'auteur du «Nouveau l)é1luge » a sru éviter cet éc111eil et les péripéties par 1lesquelles pas· soo~ ses personnages nous in!ére1ssent et nous ~meuvent profondément.

Page 12: L'Ecole primaire, avril 1923

.La seco111de partie du roman _où nous v.o· yons les swrviv.anfs du cataclysme · réfugiés dans 1les A'lpes du- VaŒ~i·s, lurttant contre les d:flf·ktvUés- matérieLles de leur nouvelle et sin­gullière• exi,ste.111ce et s~c s·sayant à reoommenœtr la vie des premiers hommes, ceux d'es caveT­nes et de .J"âge· de pierre nous. paraît infé­rieure à l;a ·première. L'auteur seLon nous. a mietL'C sU: · raconter la « de~tr~.atio111 » que' la « re~on~Struction ». Néanmoins , ii y a ça et ~à des êpisooes et cks pages oü l'auteur re­prend tous ·ses aJVIanta.geB. Sm ce plateau des Npes, oü• quelques rese:t iPé:3 travaiFent à re­nouer la chaîne de .Ja civi·!i;sation et les tra­di,Non;s humain~s ,· l'al!l,ieuT a réun i habilement une varilété de tJ!Pes de tou.s les paJis et de toute.s · les proiessions d'Ont la rencontre 'et 'le hieu!r:.f donnent lieu à des .s.cè.ues très v:­VI9.ntes et très émouvantes. Sur le-s affiiireux cLé­bris ; du mon:de· c;:ui vient die dis[paraître, Neu . . rÎis·sent qur:lques idyl1es touchantes racontées avec goflt et · sobriété.

Le styde de ,Mme Noëlle Roger est tout à 6ait da111s la tra!clilti;on e1 la couŒeUJr françai­ses, sans · aucune" tMc;e de œ qu'oo a a,ppelé Je « réfugié »; cLair, tadle, eJGPfessif, élégant. mais sans r.eoherahes .ni précios! tés. Il est tel:~ dle'S'Qriplion de payJsage a1pe~S>tre G:Ui est tollit simiPlemelllt ad!mirable. L·auteur doit connaî­tre de près et aimer la bau.te montagne poLLr J,a dépeindre aus,si magnifiqùement.

En résllll11é, 'le · « Nouveau . DéJlUJge » est l'œuvre d'un talent qui a granld:i et ~ui est sû·r de lui-même. Ce livre fait le plus grand honneur à son .mte:..t.r gut avai.t déjà choisi le Valais IPOtllr théâtre cl€ son remarc1uable ouvra·ge: « Le Feu sur la Maniagne ,., dont J'action 'Se prusse à l',JCcasion du; 1er août t914 tdans la va·Elée d)HêreniS.

I./envoi de fête

Bernard Haudier, 19 ans, mince. pâle ....

:Dans la ~tranchée boueuse, a«croupi, 1es dents serrées par l'effort qu'il donne, il s'ef­force d'introduire dans une :boîte de conset~-

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ves vide une totilife' de tbr.uyères tosés. \Dis don:c; vieux, viens m'aider, od,it-il. !Le « 'Vieux .» 46 ans; grand, 5ort, cheveux

drus, lbar.be glfise, s1approohe du jeune sol­dat.

- :Donne voi•r, petiL .En une seconde, ses lar.ges mains ont ma­

nié le métal léger et .casé les Heurs à Pinté­rieur dJu tuJbe.

Bernard lui tend un mirwe rouleau de pa­pier que le <( vieux » introduit aussi dians la boîte, et pendant qu'il la ficelle, solidement, le !jeune homme explique:

- Ce sont des photos pour maman, les miennes, et les premières que ,j'ai pu lui en­voyer de· puis mon départ. C'est pour sa lête, dans cinq jours ...

Boum! lboum!

Les soldats se sont jetés dans .la houe. Une partie du par.apet s'est aibattue .su.r eux. Le «vieux ·» parvient à se dégager de sous les décom!bres. II appelle·:

- IBh! .petit.

Le « petit » ne répond pas ... A moitié en­seveli sous les terres éboœlées1 il reste. im­mobile et sileM~eux. Le « vieux » l'attire à lui, mais dans le jeune 'Visage tout souillé, les yeux sont mi-dos, la tête ·retombe, iner­te ... Un .filet de sang. 'Coule de la tempe ...

1Le « vieux » 1e secoue, l'interpelle, des in­),ures railleuses aux Boches alternent sur ses lèvres avec des exclamations· at~ndries, mais il se tait .bientôt, oppressé, le «petit » est mort : . . Il le soulève et l'emporte au long du couloir boueux.

1La nuit est venue, très claire. En haut, un 'cie(} lumineux. En baiS, des Hocons de fumée ' grise 1ra'Versée. de lueurs fulgurantes. Depui~ le matin·, le « vieux» n'a plus desserré les dents. Il a ~fumé d'innombraibles pipes, mais rien n/a pu le· tirer de son· murtisme. Pouvaii-i'l savoi·r que 'le « petit», ce· soM,at de quatre sous,· ce Huet qu'il portai·t à bras tendus, · ce moucheron. . . tenait une telle .Plaœ en Iuif Lui, >l'arwien colon1·al, qui a tant roulé sur

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toute la terre, Cihez tant de peuples, sur tant de mer-s.

''Parisien d'origine, il était rentré dans sa ville, ne .sachant ~u'y faire, sans famille, · étoùillfant dans la mauvaise chambre de son hôtel garni, tou1~ ours maugr éant et, bientôt, décidé à revenir IJà-bas, au large, lorsque 'éclata la guerre. Radieux, il partit aussitôt, et avait rencontré 1Bernard dans l'un des pre­miers tra.ins ·en marohe vers l'Est, et, tout de suite, avait pris sous sa protection le frêle petit soldat qu'il considérait avec pitié. Ber- ' nard amusé avait laissé faire, quelque peu saisi ;par œs aHures ·expérimentées et ces ré- · cits 'de guerre.

!Bientôt, la !famille Haudier connut le « vieux » par des descriptions que Bernard en faisait et il y jouit rapidement de la plus grande po pula ri té.

Colette, la petite sœur (fe 'Bernard, devint sa maorraine et, â cha<iue pa:quet envoyé à son th·ère, elle en ajoutait un pour s0n fiHeul, qui le recevait dans •un silence admi!fatit

lUne 'Correspondance suivie s'étai·t établie ent.re la marra ~ne et le vieux Wleul, lequel ré­pétait en rchaque ·lettre, avec une o.rthogtra.phe l!antaisiS'te qui fa·isait la joie ·de Colette, de << ne-pas ·sJen :faire », ct'ue rien n'a·rriverait au «petit». Il était 1~!

·:Et ce.pendant, ce soir, le .vieux était seul, le « petit» était mort! ...

Sur le visage tanné pa.r .fant de !bises et de soleils divers, 'de ,Jourdes la,rmes coulaient. BNes allaient se .pePdire dans la !barbe grise, hiiPsu~e e1(i:>Kllltœme. Ill ne savait pas qu ~i 1l p[.e'l!­Fait et , n'essuyait pas ses larmes. Il demeu­rait tapi, farouche, ~Contre ·le mur de terre. Ceux qui passaient le regardll!ient et le lais­saient tranquille.

Un tourment ,aJ.gu augmentait sa douleur. Il savait <;,ue les chefs préviend'faient la la­mille Haudier de la mort de Bernard, ma!s il voulait écrire lui-même aux parents du « pefi.t », .à Colette, et ·comment oser ~eur ra­conter cela! ... œ non-sens! ... que le « pe· tit » avait été tué, là! à ses côtés . . . . Lui, qui l'avait .sauvé .cent [ois, n'avait pu le sauver cette tois. Il poussa :un formidable soupir de

désespoir. Ah! c'était sur son dos su.r sa tête â lui, ftUe 1e parapet devait ·s'éc;ouler, et non sur le « petit » , trop jeune, trop bible. ·Et les Jarmes coulèrent plus pressées sur son rude visage.

Tout.à 1Coup, i:l se dres,sa, terrifié. Les ~leurs ,

les photo.s, 1'envoi de IBernarld, à sa mère? ... Il fallait le retrou'Ver et l'envoyer! et pour ce cœur simple, ce ~ut aussNôt un devoi·r for· mel â accomplir.

lLa partie de la tranchée où ·Bernard avait été t ué •continuait à .recevoir des ra~ales d'o­bus, mais il n'hésita pas. Se couchant, se relevant, avançant touJours, il parvint là-bas. [1 y resta, creusant avec ·rage dans les dé­bris, défiant la mort, s?abritant, recommen­çant, clher·chant la boîte!... Il la trouva et l'on vit revenï·r, se ~raînant dans la boue·, un ·homme ±nondé de sang qui serrait contre lui un tulbe de métal encore à moitié enve­loppé d'un papier devenu rouge. Les cama· rades .se précipitèrent. ..

·Pas la .peine, j'ai mon ·compte! murmura­t-U, mais en .quelctues , mots entrecoupés, il leur ·expliqua ce qu'il faUaii ,faire: envoyer !es fle.ur·s, les photos à la mère .de Bernard.

.Préc~é d 'une émouvœnte lettre de ,l'aumô­nier ·du régiment, l'envoi de fête e.s·t ar·rivé. Il est Là sur la 'table du ·salon. . . La mère, a~­fais·sée dans un fauleuil, tend les mains ... Colette, à genoux près d'elle, sanglote éper­dument pendant que le père, dont les doigtE~ . tremJbleni:, défait avec .peine le paquet. EnHn l'enveloppe extérieure est - enlevée, et ·le pa­pier, ma,culé de larges tr~ces noirâtres, ap· paraît. . . puis le couvercle du tulbe est de­vissé. Aussitôt, les bruyères 1·oses se dres~ sent. ,follemeQ.t la · mère s'en empare, ,les cou-vre de !baisers: ·

- Mon ·chéri! .mon fHs! Bernard·!. . . Oh! .cette dernière chose touchée. par ·son enfant! ces fleurs cueillies pour elle!

Et ,c'est une saüsf.adion ·;poignante, un sen­timent inexprimable, une sorte de joie dou­loureuse.

Maintenant on déplie le rouleau des pho-

Page 13: L'Ecole primaire, avril 1923

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tographies. Tous les trois, en larmes, les

contemplent une à une. .. :Dans celle-ci , le voilà, élégant e~ hn , les

bras cro :sés, une iba·dine 'à 1a ma.in. Et celle­là oü il é-crit sous un abri de 'ieuilla.ge. El ceHe autre. . . Et -c:est .ainsi jusqu'au bout. 'Et · ils recommencent bien vi{e de revoi.r la

- série . Ils n'en iin;ssent pas. Ils n 'en finiront

jamais . . ·. ,pourtant la voix du père s'élève, tremblan-

te mais se raffermissant à clhaque mol: . '_ Qu1il soit 'béni, le cher « vieux » l1Ui

nous donne cette ind :ciib1e consolation! et, .plus tard, quand nous pourrons a11er ... , r e­prendre notre Bernard . . . nous le ramene­rans ltti aussi, œrtes! et nous les mettrons dans le même cimetière, côte à côte, comme l'aumônier nous dit qu'on les a mis là-ba5.

1Puis il posa son doi.gt sur les sou ~llures héroïques du tulbe:

.Et · nous ne séparerons .jamais ,les fleurs de Bernard de .ceci, 'dit-il. -Et il remit les ibru.yères dans la boîte 1tripée, salie, sacrée· · .

Alors Colette l'attire à eiie si:lencieuse­ment. S~n .cœur se ~end au. souvenir de son frère mais elle •découvre à côté de sa dou­]eul' ' un immense 'Chagrin au sou:venir du vieux Wleul et sur les grandes taches bru­nes ses lèvres ' se posent tendrement:

' . Vidor FBU.

·---•+Dilli&11-------- -----

Variétés

L A T Aii1LiùE HUMAJiNE BN SUISSE On a tou,iours. 'artifiaidhé ·une grande in~por­

{aJ.11œ ·ruuoc sfla·tis~iques de la taiUe humaine dans ;leS! divers pays, au~ dtiNérents âges et ~selon 1\es sexes. !Le proifœ iSeur P iMard, de Genève , a enill"t1Pris depu,is plus.iewrs ann.êes . ltllne étude de la tai111e en Suisse. Avec le coo.icours de Mlile Gilllsherg, il a relevé 30,301 taiUes su'r les recntes du1 canton de Berne. IJa ~a:iiNe a 'ére releiVêe en ~onction de Ja di ­lVJis.iolll .géotgJ.miphlque des dis~riots, d1u das­sen1en1t Ues langues, des. a·spocts plhysiqllleS d:es oau ton.11s (J.u11·a, A.l[1es, IPla.teau), de la qua-

l·i té géolog ique du ·sol hab ité, ~e. l 'altit~e, des milieux ·sociaux et des oonic1trtnons ·socta­le·s. Vo:ci qlllel\ques-IUUS des résrt11lta1tS obten~s:

1La t~aillne ffiOiyenne '<i·u œ1t1ion de Berne est de 1 mètre . 652, ce qui ~asse la moyenne

die Jlét Suis:se, 1 m. 629. Su~v.ant :les g.roupes l.ingui~s·tiques, la tai1le

varie de 1 m. 654 dans :Je·s dis,trtids alle­ma:n(ds à 1 rn. 661 dans llest distri!Clts [mn­cais et 1 m . 657 dans les dis~rl:ots mixtes. ~ 1Ùa ·taà.~[e moyenne va!liÎe. suivant la rons,t.i­tuttion giéol01gi\que dJU s:ol: .JuM~Ssique, 1 m. 661; FJl1ys·dh, 1 m. 648; Nage:OOl,l:llh, 1 m. 64~ .

!La taül!le dimi nue aN& l'alti tude, du mo m s j\Uisqu'là 1000 mètres. Th' 400 à: 600 mètres, 1 m. 659; de 601 à 800 !l.nèJtres·, 1 m. 649; de 801 à 1000 tmèf.res, 1 m. 645; au.-.dessl\lJs de 1000 mètres, 1 m. 646.

iLa taiale augunente avec ·Ja den.si:té de la po

1pun\ation. EJ]fte varie ég.a1ement selon les mi­

i,ie.u·x iSOOiaux· agr:iouHeurs, 1 m. 645; ·conn merç;an:ts, 1 ~. 664; iPfiO[ess.ions liibér•a[es,

1 111. 695.

OI-I·AlNTtEZ POUR V1I,V~E V!IEUX

1M. :Froissa11d·, préparateur ·à la .Sorbonne b it en ce rnornen1, à Paris, des conférences su.r la « ŒYhonothérapie », méthode qui con­'s.jg.te à bire ahanter les gens pour leur ren ­d~re ou 11eur c.oi1l3,eiwer la ·srunté.

En eNet lbea'UICOUp de chanteurs et 'de dh~n­teu:ses célèbres ont atteint un âge très . .avancé.

:La :Patti,· par exemple, est morte à 77 ans . Mme Viardot à 81 ans; ,p A'l:boni à 68 ans. La Malibran fait ex.JCeption à la règle puis­·qu'eHe lfut emportée à 28 ans par une mala-.die d:e poitrine. ·

\Du ICiôlté des hommes·, DuiPn~z mou.r ut à 90 ans; Faure â 84 ans; Mario à 73 ans, etc.

~

.ANNO!NOE: On demande ~goavemante al­Œem~:J.nJde g®chant (sic) le français . {Çà ne doit ,pas être bien difficile à. trouver.)

---~~~__.·-·----

sonnerie dont nous parlons ici s'imtpo­s·e au maître, afin qt.i'ill veuille plus atr­demment sortir (fe lui-mlême roour se donner, afin qu'il se r.emp1isse ·Ct'iabord des richesses qu'ii} devra ensuite com-muniquer. .

En pariant des devoirs du ~maître envers .lui-même, ce n'est point de l'hom­,me privé qu'ill s'a.g:.it, ~mais ide 1'éduca­teuŒ". Sa111s doute, ~1 palf!aîtra que nous

.esqui~ssons il1es Viertus de !~homme pri­vé; mais nous ne J,es envisageons. qu' au point de vue de l'inNuence .qu'eHes exeroent sur nacHon du ffilaîtr.e d'école.

Qui ne voit, en .eft!et, ·que tout être agit suivant oe qu'H est? L'éducateur au1.ia beau mu[tiiJ)Her ses efforts : en dé­finitive, son action sera p!iorportionnée là sa V1al11eur. ·Le contact d'un saint in­cline les âmes à la sainteté : I'~esrprit suma:tll.1ie1 1q-ui ~e t1em~Jjlit f!ayonne à f;r,aVters toute sa personne et se répand dans ses actes. !La d~gnité du caradè­re, l'élévation d'âme, 1a rpratüque sin­cèr.e des vertus ~créent autour du maî­tre urne atmosp!hère rpure, saine, forti­fiante, que ne re~mirerrt !Das les enfants sans 1deveni1r meillleurn. Ill en faut dire aurrant 'ide !Ja sdetroe du maître: ch'aque m10t d:U maître savant porte 'la lumière dans Œes esrprits, coU!le à ,pleins bords.

!C'est une 1oi ide la nature, en .effet, que !les 1fruiis 'd'un arb11e sont d'autant plus ridhes que ila sè'Vle monte pius abonid'ante et p1us forte. 'Les fleuves aussi sont d'autant pllus ma1~estueux dans leur ·co·urs, qu'ils rpU:i'Sellit leurs eaux à de pllus larges sources. Mais quelŒe sév.e circuJLera dans l'arbre, si S'es r1acines ne la puisent ~constamment dans :le sol? quellŒ~s ~eaux couleront

. dans },e ~leuve. si les pluies n'arro~s~en(t Œes sommets où s'alim·entent les sour­ces?

lN ous sommes étonnés par·fois que de~ vies dem;eurent stéri1es, quoique· le dé­vouement n'y fasse point défaut? La stérilité n',est-.el:J.e point a'ef.fet de lia sé-

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cheresse? ·et cette sécheresse n'est-el'le point le résutli'at de l'iabsence ou de l'insUJf,fi:slance de la cu1Iture personnel­l'e? lil ffi'e semlJ.le qu'on pourrait répon­dre ~de l1a fécondité de 11a vie dans un éducateur qui h"larvaHqerait constam­ment à l'ailimentation de son âme.

\.Mais, ~avouons-ile sans détour, cette cuJltur,e p.ei1Sonne1le ne se fait pas, ou du moins pf1esque ~as. 'Le maître d'ê­coae n'a pas touiours 1le soud de s,a pr·opre vaŒeur. 'Peut-être cette insou­ciance, trop généralle parmi nous, est­eUe la vraie cause de notre ~aibl~esse sociaJl,e.

Je voudrais donc, a·vant tout, que q'éduoateur fùt p1réoccU!Pé de valoir, pau tôt que d'art ir. En ~effet, s'il a une reelle Vlall,eur, soyez 'SÛ.f ·qu'ill agira; mais s'fi ne dher.dhe qu'à agir, 'le m:ou· vement sem chez lui .de l'agitation p~lutôt que de l'action.

Ces vérités étant si simPles, ie dirai même si bien comprises, comment se fait-il que la cuJlture personnelle soit si nég!Hgée? ·

Le motif q11'on aŒlètgue touj-ours pour s'eX>cuser est le défaut de temps. Tou­t.es l:es heures d:u .maître d'école sont dévorées par ses l.ong·ues classes, par l~es occupations accessoires qu'H ne peut éviter, par les 'délassements qu'il doit ne pas se refUJSer. Enveloppé dans un tourbmton d'la·ffiaif\es, épuisé par tes fatigu~s. de !'·enseignement, i11 ne porte· dans la 1prière qu'une âme distraite ou affaissée, il n'a pour 1l,es livr~es ,qu'aver­sion et dégoût. En se dépensant pour les autres, il s'use iupqu'à perdre tout appétit pour les choses intellecrueJles et morales.

l!l ~aut bien convenir que les muHi­ples oooupations du maitre lui 'laiss~nt peu de t;oisir et p.eu d'aptitude pour la ·culture personnelle. Aussi dlevons-noas ~plaindre. plutôt qu'accuser, ceux qui se qaissent ainsi dé~hoir. !Ge-pendant, est­ill abso:tument vrai que -le temps nous

Page 14: L'Ecole primaire, avril 1923

m1anq·üe? est-il absolument v11ai que le temps seu1J nous manque?

' Une raison plus profonde et plus vraie de nos né~ligoo~ces se trouv~e dans !J'horreur de l'ef.forl intérieur. 'L'action au .dedans nous eoûte plus que l'action au. deho·rs. L'·e~fort exreri·eur est sur­Y~eimé: stimUJlé, immédiatement Décom­pensé; l'·eflf.ort intérieur, au contnaire, écha;p!Pe à tout contrâlle, ne paŒ"aît ja­mais indi·spensab1e, dem·eure toujours ici-bas sans s~anction. Oar il est bien certain .que le reg.a!11dJ de Dieu nous meut moins efficacement, hél,as! que le .regard des hommes. Nous Hvrer dans i~es œurvres extéri.euves, avec un dévoue m.ent sincètïe, ceLa nous est relative­ment aisé; m1ais posséder notre âme, îa r·essaisir dans le ~lot des ocoopations, vo]llà œ qui rédlame un grand e~f.o-rt.

1Les moyens de t11ava.i~l~er pour soi, de se culltiver soi-rnlêm.e, c'~est d~être as­sez fort de volonté pour s'appartenir touj;ours. A cette condition, nous pour­rons nous trouver des loisirs, nous pourrons, en tem'Ps ~b)pportun, élever un ·~ balftTière contre l'envahissement des af­faires. nous pourrons apporter dans ]a prière et dans !l'étude une âm·e dégagée, capaoblle d~aw,lioaiion.

]te · oouihaite que tous les maîir~~ soient pemuadés de trois choses: que ·la portée de Œ·eur ajposto~at sera ·en pro­portion de lem valeur qui, fûi-elle très gra.11de au début, sera vite épuisée si e11.e n'est entretenue et développée par la ~cUJlture personnelle; ·que cette cul­tur,e, obligatoire ,poU[" tous, est possi­ble à tous, pourvu ·qu'on ait assez de V·dlünté pour économiser du tenï:ps et pour posséder son âJm.e.

IMiûs que devra cultiver le maître? Tout ce qui est en 1lui principe de vie et principe d'action; sa foi, sa vertu, son savoir. Un vieux ma[!,ister.

=:j::j:o:j::~==

30

Trois mots sur l'attention ~Obtenir et fix·er l'a·ttention, tel ·est le

grand prob1ème, le pTob1ème ca!Pitail en mat·ière d'enseignement.

tPour le :résoUJdre, mH'le procédés ont éié préconisés et 'expérimentés. Trois facteurs paraissent toutefois exercer une influence .partioUJlièrement heureu­se, prépondérante même, sUIT l'1attention de 1'enfant; ee sont: ri' œil, la parole et l'attitude du maîtr·e. ·Que ce 'df. irn:er concentre d'a'bord tout~ son attention sur ~l'étude à laquellle il convie celle des élè!ves. Qu'on 1is'e cela dans ses yeux, et que lui-même, scrutant ceux des élèves s'assure que rien ne les· dis~ trait.

Une interruption sU!bire, un abaisse~ ment de la voix, colljpant une ex;plica­tion auront plus tôt fait qu'un grand édat 'de voix ou une Œongue ad/mones­tation de ramener au sujet les ·es1prits distraits.

Parler peu, parler bas, parler bien et net, telle paraît !être la manière· de s'·eXiprimer la meilleure pourr attirer l'attention, pour la retenir, p~rtant, pour ·con vainc-re.

:L'eXl))érioo,ce nous a,pprend qu·~ ce n'est pas l'abonJdance des mots qui éc'laire l'intelligence ou fait battre le cœu:r, mais bien ~pl).utôt !le mot just·e, le ~not choisi, Je mot ·qui frappe, im!Pti·?S­s-ionne et reste.

1En outre l'attitude miême du maître doit .commanlder !l'attention. E,Ue doit rdŒéter une activité inteJlectue[le inten­se qui devient .cQmme contagieuse.

iQu'on ne voie donc rpas l'insti·tuteu.r « Sie prélasser nonchalamment sur une chaise, ou arpenter fièvreusement la saUŒe » . l'attitukl,e dU: maître 'doit être énergi.que, et digne sans ostentation.

ILa malless·e, le laisser-aller, 1le nég,li­gé dans la tenue, l'aspect ·fatigué, en­nuyé ou distrait du maître ont un effet des plus pernicieux sur l'attention des

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enfants. Qui bailile f~ait ba Œer, dit avec r·aison le prOIVer·be. P. inst.

=tt ott= Vouloir, c'·est pouvoir

Ce que peut .la ;volonté ôfétléchie et persévé­rante. ~ Ce gui ~mporte, ce n'~st pas le ·sUJccès c'est l'elf!fort. ---. iL'éd'ucabon de 'la ·valon:té. t .les: in~i~u:teurs li~pètent f.~équ~m­

ment là ileurs êlièlvies1: « VouŒo1r, c'est tpouvo-ir. » Est-.ce simJP[einent pour les ellicourager à Œ'~a~ction ou pour. leulr. ~­fiDmer que 1la voŒ.001té ,est rt!oute-fPUI'S~ sante ?

'L'exjpérience !semble hien :prowver. que la v,o[onté r.élflédhie, la seule qiue nous ayons en vue, triotnlPftl·e de tous 1·es olbstaldl~es, C'est en eiWeJt, :par .l'ef­,fort 11ilbre q·u·e l'homme s'est a.f1franchi de tourf:es '1es in~lruences qui pèsent sur 1ui. C~est 1p.ar l'e!ff.ovt . ~~tinu qu'·~l a~­comJP[iri: sa tâclhe quohdtenne, .grace a ~aquel~e i1 peut tV'ainclie .·oes ~ra!ldes for1ces. de la nature: :la ~ÉaLm, la so1f, le fr-oid, [a C'ha[eur, 1~es dangers de tou~es sortes. ·Et cette nature sowvent hos.b~e, ne [ai~sse-.t-eJ.Œ,e pas pénétrer se.s secre!s au .s.a!Vant, dont ae }génie, a-t-on d1t, n'esrt: qu'une loŒllgue fPiatience ?

Et si 'l'lhomme .est pa11~ois aldca!Qlé :par O:es caJpr.kes ldu sort, !Par les revers rJie forturne, n'est-1ce paiS souMent lia ~con~~­·quence Ide ·SOn Îffi/P1"évoyan:ce ? 'La v.~­[.onié seu[·e ;peut Œe re«ever. ·~!1 ma~ad1e elrle-mêlme ~est vaincue W!l" 1 energte de ~a vo[,onrté.

C'est aussi ,paa: la ~ortce de ~sa vollon­té .que l'~lmmme a I'initiatÏI\ne, non seuŒe­ment ·de se perfectionner dlans les oho­ses de son in·étier, mais, encorre de s'a.f­franohir des coutumes, des moldJes ri!d'i­ICu/les, dles préjutgés auX)q;uel1s la fou[e se soumet aJveug1lément pour se confo·r­mer à l'usa,~ge.

!C'est par l'elf\fort en·oore .que l'hom­me oJPèr·e «sa lilbéraltion dle l'esdl.w.a~ge des entraînements sensilb\l,es ·et des ·ba-

'bituldles if\rationnelllles.. » !Non seu1lenrent m s'éloigne Ide 1ces IVÎiees honteUX .q ·~! efl:'" traînent 11Ja tdiédhéoo~ce moral·e ;d1e.l mdt­vildu: 'l'a: ~ounmandise, .I'ivro,g;nerie, la paresse, 1a collère, 1a vanH~ •. l'~rgu~il; .mais ide IPaue~ ~1 >Contraicte odes hahttu-ldes ld'-ordlre, ·de trav1aiJl 1qui au;g1111entent sa fo-vce iPOttr accroître ·son bien-être in­ldi,vitduel et 'le bien..;êtr.e ISIOda[.

Voici donc établie, par ce qui ·.préçèlcle, ~la 1puissaniC.e de 11a vo[onté. Si ~ourta?~ eJ]J.•e ,paraît édhouer \dervant 1certatnes dttf­fiJcutltés matériellles, nous rpo'U!Vons ~a­cillement n:ous ~en· 1consoŒer, 10a.1'1 Œ'.eflfort \q~'elllle suSJci~e n'est i.aim:ai~s, ·CO'Ill\Pilète~ 1ment 1perldlu. !Selon lla. !Pensee un. ll?eu p~wadoxaae d'un moraatste, « ~ee qm, un-1porle, ~c'est Œ''eflfort .et no~ 11e S1.!10ces. >>

Cet ,edJfo.rt ~aura toud,ours 1'"a!V'anta~ge ode nous 'faire ·g'éljglller en inte111igence et ~n vertu et ,peut..Jêtre nous ipetïmettr.a-1:-tll, tô-t ou tatid!, ide nwendire notre rev.andhe ..

'Voullo-ir sera ldon1c toulo.urs le secret de notre for·ce .. 'L'instituteur ne veut pas J.'i·g~n.orer et 1l'êdiUJcation de Œa vo1tontê fera >l'olbfet Ide tous ses ISJOins.

1Le maîtr·e (devra d' aibofld! s.timuŒer 1l'êlève à 1'etflfort. !P.O-ur cela, i:1 s~aidres·, ·sera à dirfliiérents m·obiŒes: .au ;p:I:aisir, ià rr' alflfection, là Œa syrrn,pailhie, ·à la: :curto .. sité à l'amour-1proprte à l'ému/lJaüon, au· senÙment ,elle nhonneur. 'lŒ aura soi!ll' de ne IPaos ~:e rebut·er; iJ iVIariera J·es exerci­ces, \lui donnera des ldiev.oifls tcourts !POUr p e 10as l' astr.eintdre ·à v.oulo-ir troiP ~JOn.g,­·t~~s .La mlême 1dho·se; tl' 1ui ·ména~er~ de ilég-itilmes suleloès Jpo.ur 11'-enga-ger. a !Persévérer ldlans ses eiflforts..

'Mais jJ ne 'SUli1fit JPas :ct:'-amener l'en~ fant (à rvouJl:o:if: i1 :tlaut 1l'amen.er à I\Tt0~-1oir ce .qui est r.ail&onnalbll~e; 51ans !qum, ~n ri·Siquerait ldle 1e ifenidre oil}stin~, ~ê~, vdlontaire. U faurllra donc de plus d1sci-1Pliner sa sens.vhiHté et ,culltiver son;~.­~ell.a:iJg·eŒce pour (l1ui a!p)Prenldtre à :réfle~ ch ir. Grâloe à 1oe conooUJ:iSI ktle 1l'~e81Pfit et du cœur, l.a volonté· ideviend~a éolairée et rv.f!aîm.ent bonne. ~ Ill' ne .restera: !P~Us

Page 15: L'Ecole primaire, avril 1923

qu':à !l'aff.ennir par l'e~oodce pour la .renldre couna!gleus.e, (patiente. (persévé­rante.

82

Cette !J)a.rtie Ide :P.&oocaHon 1qui C{)ill­siste à tf·ormer diriger et affermir la volonté .sera ·~duiours, 1dlê1Îicate et !hiêds­sée de diflficu[tés. L'action directe du m1aître ldloit être incessante et rien ne saurait ~a rempŒ~cer.

=ttot.t · -L'histoire chez les jeunes

IOhaq.ue deux ou trois jours, à midi, une gentille f.û11ette, qui va bientôt compter son onzième printemps, vient, par ces mots: « lPapa, raJConte-moi m_0n cha)pitre d';hisrtoire » , interromrpre le frUigall dî111er qui m'attend à la sortie. Volontiers ie m'exécute, car la joie de rl'enfant me f.ait trouver meil'lture la sou1pe refroidie.

\Nous avons aujourd'hui la bataille d'Arbédo. ·

je commence: Des paysans d'Ud s'en a]Jèrent une fois à la foire, à Va­rèse ·en ItaHe. Quand 1ls voulurent ren­trer, des douaniers du duc de Milan les ma1traitèrent et le ·duc refusa une ré­paration. Tous les Uranais se mirent à soutenir les paysans et ils prirent au dJtoc la Léventine et la va'Hé~ d'·OssoJa.

\Le duc, qui avait demandé du se­cours à Ia Savoie, arriva avec 24.000 honunes. Les Ura.nais n'étai·2nt que 3000, car Œ'es autres cantons étaient en retatid pour l'envoi de leurs troupes ... etc. En quelques mots eXlPressifs, je dé­cris le ·comibat, rl''héroïsm·~ des deux Kolilin, de Landwing, de Kissi.e-, l'issl:e de l'alf,faire, qui se termina par un ma:nohé. .

\Ce résumé simp~e, mais vivant et . animé parce que verbal., a le don d'im­!Pressionner l'en:fant à un tel point qu' a1près une tpr·emière audition, -elle Je renlq d'une façon :à !Peu près sa tisfai­sante. Que~ques retouches a~hèvent, en dix minutes., au 1plus, de mettre les

choses au .point. BUe s'en va, atprès un gai: !M•erd papa, rejoindre ses compa­gnes fière d'avoir· économisé peut-être une heure de tastidi·euses ·r~pétitions.

IL'étulde de rhistoir·e ,par iUusn a ti ons lectures, résumés et questionnaires est ld'ailileurs le système adopté par l'an­teur de notre nouvelle histoire natio· nal·e.

Ce système pŒ·aît et il doit do~ner d'exceHents résultats. Ne !POurrait-on • pas l'.ajpp:liquer par anticipation, com­m·e nous venons de ile voir, à Féhtde de notr:e ancien manuel, surtout ~pour les j.et1ll1es, en attendant que le. nouveau se trouve •entre toutes les ma ms?

=ttott-=---­Variêtés

N.~ inst.

UN B6L AlPOSTOLA T Pour réveiller les populations rurales de

leur indi!Nérence religieuse, une .société de jeunes gens de Ma'fseille se rend ohaque di­mandhe dans nn vill<tJge, se met à ia dispo­s·ition diu curé, pour les df,fices, exécute le chant de la messe et des vêpres, organise des cérémonies et des .processions ; à la sor­tie de la messe, des .commissionnaires d.is­tri:buent aux paroissiens des objets <de pié­té à cette Œin 1de leur :rappeler cette visite et de les porter au b:en. [.es frais de dép la­cement :sont supportés par les sociétaires eux-mêmes qui ont \Parcouru ainsi les dio­•cèses de iMM·seille, Aix, !fréjus, A vignon, Nîmes, etc. iLe groupe s'intitule t·rès genti­ment Société des Touristes du Sacré-Cœur.

LE BON REGENT /Je me sou1v:ens que quattd je fréquen'tais

JFéoole primaire de la vil!le dont j'ai gavdJé un genttii soll(Venir, M. O., régent de la · dl.asse de'SI petiifls, ne ma.l]quait jama·is, en oommen­çant ·~,es •leçons, de pa•ncouri-r tou'te la classe de ses petits' yeux g·ris, qu'il a.vailt souvent mill!Je peines a tenir OUJVerts, e•t fje !S'écrier: « Bon! j'en :vois de 11o~weall! plu~iÇ~U:rs qui ne sont prus llà! »

<;uaire mois qui sont maintenant les 9e, lOe , lle, 12e de notre année actuelle.

ILe mois d'avril a tout naturellement don · né lieu à de nombreux aphorismes et dictons populaires .qui se rapportent au temps encore i111certain et inconstant, aux .semailles et aux pronosti.cs de récolte, et qu'on retrouve lli l

peu partout sous des formes multiples.

Avril n:assure pa·s, généralement, un beau temps durable, ca.r

til n'est si gentil mois d'avril Qui n'ait son chapeau de grési'l.

Un aUJ1:re dicton nous avertit également qu'il ne faut espérer que tout à fait excep­tionnellement un bel avril; il n'y a pas lieu de le regretter:

Quand on a vu trois beaux avrils, Il est .grand temps de penser à mourir.

!Mieux vaut, en génér·al, un mois de mars sévère, un avril albondant en pluie et un moL;; de mai serein et cltaud:

·Mars venteux, A!Vril pluvieux, Font mai joyeux.

ou encore Mars venteux, Avril .pluvieux lfont l'an plantureux.

Autant, en avril, de rosées, En mai, tout autant Ide gelées.

Pâques pLuvieuse Année plantureuse. Année venteuse, Année pommeuse.

Voici queLques pronostics heureux, relati.f:; à la :récolte attendue:

En mars •grésil, .Rosée en avril, Prépare ton !baril. Avril s'il tonne, C'est nouvelle bonne.

Avril pleut a:u.x hommes ~Mai pleut .aoux bêtes.

('La pluie d'avril est favoralble aux blés et

assure la nourriture de l'homme; la pluie de mai fait pousser l'herbe dans les prés.)

•Les beaux jours de la première saison sont fort agréables. mais le pay.san les apprécie tout diléremment.

Prés verts en mars, hlse d'avril Font la ruine du pays.

S'il tonne en mars, Femme et enfant doivent pleurer.

S'il tonne en avril, C'est l'abondance au pays .

Une annee tardive est, au com ~·aire, 1ou­jours pleine de promesses:

Jamais année tardive N'est restée improductive.

Avril demande un travail intense dont le lalboureur. diligent ue craint pafi la fa:igue, car il connaît ~'adage:

Qui p<:-rd· son avril En octr·bre peut géQliT.

Les retours subits du Iro·d, :a •ea: ·~ ~~ratu­re ÎlliConstante d 'avril inwoserl'i des précau· tions, aussi les sages consei;:; d'U!1e pruden­ce avi·sée ne font-ils pas délfa.ut:

En avril, ne t'allège pas œuu. fil.

Ce même avertiss_emept •se rencontre sous di verses variantes :

Il ne faut .pas se dévêtir, Tan.rt que les a.rbrès n'ont pu se vêtir.

Tant que les arbres ne sont pa·s vêtus, Prends !bien garde de .rester dévêtu.

•La :St. Georges, le 23 avril, est une date à retenir pour ies semis:

11 fuut semer les ra v es Avant 1a St-:Oeorges.

Toutelfois, malgré tout l'avantage que peut assurer le beau temps, il Jfawt se garder d'au­peler trop tôt le printemps, car

Quand i:l tonne, alors que les arbres sont encoTe dépouillés, il arrive qu'il nei-

ge sur les feuillés. H. S.

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Page 16: L'Ecole primaire, avril 1923

La saison des nids

Voici le printemps! La nature s'éveille, la sève ·reprend son cours dans les impercep­tibles canaux des plantes, les parterres s>é­maillent de fleurettes, les prairies reverdis­sent, enfin le soleil /POUdroie .. .. Les arbres précoces ont déjà livré !Pas·sage aux chatons veloutés de leur ramure, la vie est partout poursuivant son circuit .éternel•.

C'est la saison des nid-s . . . : Respectons la couvée où se consom­

ment chaque jour et en quantité& innombra-· bles. pu'Cerons, ·chenilles et insectes, parfaits parasites des plantes dont ils !dévorent le fruit.

Les nombreuses analyses du contenu d 'es­tomacs d'oisea.m{ qu'on a faites ont révélé · la .présence en abondance de bruches, cou­sins, pucerons, mouches, moudherons, pyra­les, tinéides, ~hync!hites, cecidomyies, tau~ pins, z.albres, etc.

1Prenons -seulement et comme exemple des estOŒtlacs d'hirondelles a~alysés le 12 avril, dans un seul estomac, 300 mouches et tipu­les; le 30 avril, dans un autre est.omac, 202 esca.r.gots et diptères; . le t l ma·i, 119 apho­dius et autres coléoptères; le 20 mai, 83 co­léoptères et diptères.

A propos d',hirondelles, un bit .qui nous est personnel: 'Clans un endos où se trouve un peu de vigne, nous ~bservions, chaque tiour l'eudémis depuis un mois . . Les papi~­lons y étaient albondants. Tous les soir·s, ~u couo'her du soleil, ils prenaient leur vol vi­vace en zigzag. nans èet enclos, nous ne voyions •jamais entrer d'hirondelles; mais pottr la ci.rconstmce el'les y sonrt venues, d:l:a­que .soir, rasant une vigne haute de 3 m. 50 qui s'étale ·surr une dizaine de mètres. Elles passaient et repassaient comme des flèches~ happant les papillons d'eudémis.

Elllfin, ne but-il pas convenir aussi .que , l'oiseau est la. parure des campagnes? Les plus belles ne sont-ell~s p~s tristes quand

· Iewr manque cette foule empllliii1ée qui iait entendre .ses chants et ses cris, allant et ve-

VI

· nant dan-s tous les sens à travers· la ramure et dans les airs? Un voile de mélancolie les couvre.

Au contraire, quel charme lorsque, péné­trant dans la sombre 'forêt aux allées pro­fonrdes, on y est aœueilli !Par le rire des mer­les les douces mélodies des ~amettes, 1~ ba tferies brillantes des g!l'ives, les appels, les gammes et les trémolos des rossignols! Et lorsqu'on voit ces êtres aux formes gracieu­ses .accouri!l' auprès de leurs cotllVées pour les protéger, leur vaillance les rend encore pl urs !beaux.

:Respectons donc le nid d'où s'élance, dès le matin, l'oiseau plein de joie d 'avoir échap­pé au péril de la nuit ... IDes vergers et dès taillis :pa.rtent des propos ga~ouillants. La timide fauvette a tressé finement des crins qu'elle a capitonnés de mousse. !Le dhardon­neret a utilisé a!droitement les lichens, les oha·rdions entrelacés de r adicelles; là l'in té-

. rieur, autant de pLumes et de laine qu'il en a trouvé. Ghaque oiseau a édifié à gui mieuoc mieux et chacun dans son genre le berceau que caJressera la brise et d'où, en ces jours, ~ù d'albondantes récoltes nous sont indi.spen­sa:bles, nous ne verrons point sortir trop de nombreuses familles. Henr i KEHiRIG. ....

Le Jeune Catholique

Voici Je .sommaire de la liv.raison d'avri!l qtci vient de ·JParaî.tre:

IPrinteatl!PS· :- Le rêwe de rPet1t Jean. '.L'in.venteull" .de la car.te postaile. - 'Le fer et ~'·arcier. - II~.'eau e~ le !pain du bon Dieu. -Presrque. - IL'œttlf ide 1Pâq ues. - iLa richesse diu :p.an.JNre. - [.es .S€Jpt ibâitons. - Utilîté du ·repos. - Devoirs des enlfants en1vers l~urs IParen!fs :~su1te). - Un joli: 'Coin !~ Sutsse. - Où vas-tUt? - 1Le ~~OUJP, lia -dhèvre et le dhou. - ·Les e~riences de ,M1aJdeleine (sui­'te). ___, 1Pour 1e mois de .Mai. ---: Coin des jeunes !fia!le's : Œi,leJb; g,ulijpure. - !Récréations. . IPou1r s'albcmner ow recev.air un No (:Fessai, s'·adresser s·implement ainsi: « YEUNE CA­THOVJJQUE », St..;Moorke.

-o-

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