l'ecole primaire, 30 janvier 1927

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No 2 30 Janvier 1927 o G1J€\1 fJJ fi De tA Soeiété d 'éduc:ation .. L'ECOLE PRIMAIRE paraît 1 ± fois pe ndant le co ur s sc olair e Abonnement annuel: Fr. 4.50 Les abonnenlenLs se règlent par chèque postal Ile 56 Sion , ou à ce défaut contre relnboursement. Tout ce qui concerne la pUblication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Dé- partement de l'Instruction publique à Sion. Le s annonc es s ont !'eçues exclusivem ent pal' PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion Ru e <l e Lau s ann e 4 - Téléphone 2,36 v v ....c: u

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No 2 30 Janvier 1927

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Soeiété vaJai~aQl]e d 'éduc:ation . .

L'ECOLE PRIMAIRE paraît 1 ± fois pendant le cours scolaire

Abonnement annuel: Fr. 4.50

Les abonnenlenLs se règlent par chèque postal Ile 56 Sion, ou à ce défaut contre relnboursement.

Tout ce qui concerne la pUblication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Dé­

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Inspecteur de la Branche Vie pour le Valais:

Léon PANCHARD, Bramois

64me Année No 2 30 J allvier 1927

Organe de la Societé ~ \falaisanne d'éducation

SOMMAIRE: Communiqués officiels. - Le Centenaire de Pestalozzi. _ Echos du Congrès. - De la myopie. - Langue française (cours élémentaire et cours moyen) . - Comptabilité. - NOS PAGES. -Bibliographi e.

Communiqués du Département

Recueil de chants romands

Le Dépôt scolaire porte à la connaissance du P. E. qu'il existe encore quelques cents exelnplaires de cet intéressant re­cueil de chants patriotiques suisses ' et romands. Jusqu'à épuise­ment du stock, cet opuscule est cédé au prix dérisoire de 10 cen­tünes l'un.

Allocations familiales Pour donner suite au vœu exprüné par l'Assemblée de la

S. V. E., lors de ses dernières Assises, le Département a invilé chaque m.emb.re du P. E. à lui faÜ'e connaître pour le 10 janvier le nombre d enfants au-dessous de 15 ans. Ceux qui n'ont pas encore répondu à cette invitation sont priés de le faire sans retard. _ ~~

Enquête sur l'influence de l'alcool sur les enfants Les Inembres du C. M. qui n 'ont pas encore donné suite à

celte enquête sont invités à le faire au plus tôt.

Dépôt scolaire 10 Pour répondre au désir de quelques m.embres du Corps

enseignant, le Dépôt s'est procuré l'excellent nlanuel : « Exercices de compositions ») par M. A. vVicht, à Fribourg.

Prix de vente: fr. 2.80 l'exemplaaire. 20 En liquidation) cahiers quadrillés à 5, () et 7 mm., papier

fort, 40 pages, jusqu'à épuisement du stock à fr. 13.- le cent. Les autres réglures, à fI'. 15.- le cent.

Convocation Les Instituteurs du district de Sierre sont convoqués en as­

semblée générale pour dimanche le 6 févr ier prochain, à 13 h. très précises.

Local: Maison !d'école de Sierre. Préseilce indispensable.

BERARD et :MONNIER, Inst.

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Le centenaire de Pestalozzi (suite)

Le philosophe. - Nous serons très bref en ce qui concerne la phi­losophie de Pestalozzi, car cet 'homme, qui avait plus de cœur et de dévouement que de .iugement, n 'est arrivé que par la pratique et à son insu aux mêmes résultats que Kant.

Ses idées philosophiques, ou pour parler plus exactement, les ré­sultats de ses expériences et de ses méditations sont exposés dans son ouvrage: « Mes recherches sur la marche de la nature dans le déve­loppement de l'espèce humaü1e », dont la lecture fatigue assez rapi­dement.

Il y traite, d 'une part, de la nature de l 'homme; d 'autre part, de la morale et du droit de la société en général: Selon lui, il y a oppo­sition entre sa nature physique et sa raison morale, et la société altère l'une et l'autre. Il distingue dans l'homme trois états différents : l'homme animal ou produit de la nature, libre de faire ce qui lui plaît ou lui paraît utile; l'homme social, lié par certains rapports ou contrats; enfin, l'homme moral, le produit de soi-même qui ' pos­sède, indépendamment de l'homme animal ou social, le droit et ]e devoir de faire ce qui l'ennoblit et ce qui est avantageux à ses semblables. En conséquence, la conception de la vérité et du droit change suivant l'instinct animal, les conventions sociales ou le sens moral. C'est en disciple de Rousseau que Pestalozzi dépeint l'état de nature et qu'il explique les sources des institutions sociales, propriété, puissance, etc., qu'il trouve immorales et bestiales dans leur origine, qui n'est pas fondée sur la justice et qu'on a érigée tardivement en droit.

Afin de justifier ces a.bus, il s 'agit maintenant de les tournel' au bénéfice de l'humanité. Mais comme le puissant sait faire plie}' ] e droit à son profit, il est nécessaire de remettre sans cesse la loi en question et c'est là la cause des révolutions,

Nous nous trouvons donc en faee d 'une lutte perpétuelle et d 'une absence presque complète de stabilité. Aussi Pestalozzi met-il la dignité humaine dans ce combat contre les obstacles de toutes sortes, les égoïsmes sous toutes les formes, Ce qui expliquerait, en partie du moins, sa ténacité dans sa résistance aux difficultés innombrables qu'il a rencontrées dans ses entreprises, son courage héroïque à re­commencer après chaque échec et à poursuivre inlassablement son hut.

Le pédagogue. - Le titre qui convient le mieux à Pestalozzi est celui de pédagogue. Ses idées pédagogiques, il les a exposées dans deux ouvrages: « Essai pour apprendre aux mères à instruire e1l8s­mêmes leurs enfants» et « Comment Gertrude instruit ses enfants ».

Comme Rousseau, dont il subit l'influenc'e, il veut tendre la main à la nature, qui est la vraie institutrice; néanmoins il n'accepte pas ~ntiGr~men.t l'éducation négative; il admet

1 au contraire? quel malgré

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la bonté originelle, l'homme rencontre des obstacles a.u bien, « obstacles qui ferment parfois la route ».

Il recommande bien l'imitation de la nature, mais une imitation aisée, joyeuse, éclairée par l 'intuition.

Activité personnelle et expérience, voilà les deux fondements de son édifice éducatif; malheureusement, nntuition appliquée à l'éducation phYSique, intellectuelle et morale, et retenue exclusivement dans le domaine exclusif de la nature conduit fatalement au positivisme; et, puis l'intuition a des limites; il existe des domaines, des branches où son rôle devient tout à fait secondaire, même nul.

Sans doute, dans le jeune âge, l'éducation se donne plutôt par les ' exemples; mais c'est peut-être une exagération d'affirmer qu'il suffit à l'enfant de voir, d'entendre, et que le raisonnement viendra de lui-même.

Ne déduisons pourtant pas de l'importance que Pestalozzi attache aux intuitions sensibles, qu 'il ait négligé le développement des facultés intellectuelles et morales, non, car selon lui, les connaissances acquises par les sens, les exemples, les facultés doivent les transformer comme l'arbre transforme les sucs tirés du sol. Il demande expressém(mt que l'enseignement soit fondé sur l'action, que la nature humaine doit créer et non pas seulement recevoir, que tout ce qui est verhü.l, dogmatique ou expositif est mensonger et méprasble: l'enfant doit, guidé par le maître, trouver lui-même la vérité.

Il nous l'este maintenant à montrer comment Pestalozzi appliqlle C'eS principes dans l'éducation physique, intellectuelle et morale.

Conformément au besoin d 'activité physique si favorable au (lé­veloppement corporel de l'enfant, il fait une large part à des exer­cices de toutes sortes: travaux manuels (jardinage, tissage, carton­nage, etc.), gymnastique ou exercices militaires, tirs, courses, eXClli'­sion, patinage, natation, etc. Mais, à l'opposé de Rousseau, qui scinde nettement les trois éducations et qui n'élève l'enfant que physique­ment jusqu'à l'âge de douze ans, il combine ou alterne heureuseml~nt

les exercices du corps avec ceux de l'esprit. Sur c·e point, nous reconnaissons que Rousseau et Pestalozzi ont

réalisé un progrès sérieux; toutefois ils n'ont pas le monopole de cette innovation: au XVIIe siècle, déjà, S. Jean-Baptiste de la Salle réclamait l'institution de travaux manuels dans les écoles comme très propres à développer ]e coup d'œil, le sens des dimensions, l'ingénio­sité, le goût esthétique, l'habileté manuelle, etc.

Dans l'éducation intellectuelle, c'est-à-dire dans l 'acquisition des connaissances et le développement des facultés de l'esprit, Pesta­lozzi s 'appuie exclusivement sur l'intuition qu'il considère comme l'origine de nos connaissances et sur la subordination des points accessoires aux points essentiels. Il part de l'intuition et arrive peu à peu aux abstractions. Aussi le travail intellectuel de l 'enfant doit-il s'exercer sur des matériaux que lui fournissent son milieu ambi.:1.l1t et les événements quotidiens où il se meut. « L'enseignement scolaire,

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dit-il, qui n'embrasse pas tout ce qu 'exige l'éduc::üion humaine et qui bâtit sans tenir compte de toutes les conditions de la vie familiale, ne conduit, selon moi, qu'à une méthode de rabougrissement arti­ficiel de notre espèce ».

Sa méthode intuitive se ramène à cette trilogie: le nombre, hl. forme et le langage, qui sont les trois qualités communes à tous les objets. Invariablement, il se pose ces trois questio·ns: 1° Combien d'objets y a-t-il sous mes yeux et de combien de sortes sont-ils? - 2° Quelle apparence ont-ils? quelle forme? quel contour? - 3° Com­ment se nomment-ils? Comment peut-on se représenter chacun d'eux par un son, un · mot?

Nous voyons immédiatement à quel exercic·es intéressants, variés et profitables conduit ce procédé: calcul, dessin ou écriture, lecture ou langage, etc.

De là aux inventions ingénieuses telles que lettres mobiles ou jeux d'alphabet combinés avec des images pour l'enseignement de la lecture; transparents pour l'écriture; points carrés ou boules p011r l'étude des nombres et des opérations de calcul; collections diverst3s, travaux en terre glaise ou sable pour l'acquisition des notions géogra­phiques, il n'y avait qu'un pas, et c·'est ce qui rendait l'enseignement pestalozzien si vivant, si attrayant et si efficace que les visiteurs en furent émerveillés et n'en pouvaient croire leurs yeux. C'est aussi pour favoriser l'activité des élèves que Pestalozzi introduisit dans son école de Stanz l'enseignement mutuel, dans lequel des élèves plus avancés en instruisent deux ou trois autres.

Pourtant, ce qui nous frappe clans l'enseignement de Pestalozzi, c'est l'absence d'une répartition de programme nettement déterminée ave<: l'attribution d 'un nombre d'heures proportionné à l'importance de chacune des branches d'enseignement. Dans son école, on consa­crait parfois deux, trois heures de suite à la même branche, c'est-à­dire tout le temps durant lequel se maintient l'intérêt de la leçon; rIe plus, on n'y utilisait ni eahiers ni livres, mais une ardoise avec de la craie; l'étude du par cœur y était inéonnue; on y avait le grancl souci d'adapter l'enseignement aux capacités physiques et intellec­tuelles des enfants même les moins doués et on considérait comme essentiel à l'éducation le pur développement des dispositions naturelles de chacun en respectant son individualité. Là se trouvait en germe ce qu'on appelle l'école active moderne, sur laquelle nous reviendrons peut-être un jour dans notre revue.

En éducation morale, Pestalozzi est encore fidèle aux principes de Rousseau: conformité aux lois de la nature, absence de contrainte, de répression, diminution ou effacement de l'autorité du maître; bonne et fraternelle camaraderie entre maîtres et élèv~s, vie de famille. Seulement l'histoire nous dit que chez Pestalozzi, il n'y avait pas toujours harmonie entre la théorie et la pratique. .

Aussi, les élèves jouissaient-ils de la plus grande liberté; ils pouvaient entrer et sortir à volonté et à toute heure (il faut se rap-

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iJeler que les institutions dirigées par Pestalozzi étaient des internats) ~ il leur était permis de tutoyer. leurs maîtres. Le travail s'obtenait par sentiment du devoir, par la conscience du besoin de son développe­ment; nulle récompense, préférence ou décoration: le devoir-pour le devoir.

Les qualités morales, les sentiments d'amour, de confiance, de gratitude, d 'obéissance avaient leur origine dans les rapports sociaux, dans les relations entre parents et enfants, maîtres et élèves, élèves entre eux.

Le sentiment religieux lui-même devait naître uniquement de l'exemple de la mère; pas nécessaire de prononcer devant l'enfant le nom de Dieu: L'idée de la divinité viendra de l'idée de c·e que là mère est pour son enfant.

Pestalozzi, qui est une sorte de déiste sensible et rêveur, se montre explicite sous ce rapport: « Je ne connais point d'autre Dieu; le Dieu de mon cerveau est une chimère; le Dieu de mon cœur, une réalité ».

En fait de religion, il se contente d'une fraternité mystique. Selon lui, la nature révèle Dieu mieux que ne sauraient faire les hommes. « Les 8l1fants ne devraient lire que le livre de la nature. - Je n'aime pas la seience des livres qui traitent des rapports de Dieu avec l'homme ».

Sa religion et sa morale se résument dans ce mot qu'il emprunte à un philosophe: Rien pour moi, tout pour ines frères! Rien pour l'individu, tout pour l'espèce. « Ecouter cette parole et lui obéir, c'est là ce qui constitue la seule noblesse le la nature humaine ».

Nous croyons en avoir dit assez pour que le lecteur puisse juger de l'homme qu'on se propose de fêter.

Certes, nous rendons hommage à lïmmense bonté de CŒur (1e cet homme qui avait conçu et .réalisé le noble idéal de travailler [LU

bonheur du peuple, idéal qui lui a fait dépenser sa vie entière·, sa fortune au soulagement des malheureux. Nous admirons sa persévé­rance dans ses entreprises nonobstant les difficultés, les revers de toutes sortes; nous applaudissons aux réformes utiles qu'il a intro­duites dans l'enseignement; nous sommes avec lui encore quand il affirme que l'éducation est une œuvre d'amour et de dévouement; nous sommes touchés vivement quand nous le voyons rendre aux orphelins de Stanz 'les services les plus pénibles, les traiter en mère plutôt qu'en père, quand nous le surprenons intercédant ~vec une confiance presque impertinente auprès d'Alexandre 1er, empereur de Russie, pour l'affranchissement des serfs de cet immense pays. Oui, Pestalozzi a été un philanthrope dans la v'raie acception du mot, et sur l'ensemble de son œuvre concrétisé par un monument nous mettrions l'inscription: Das tat die Liebe (c'est l 'amour qui a fait ceia), comme il le disait lui-même de son œuvre de Stanz.

Malheureusement, nous devons déclarer, du moins en ce qui nous concerne; que certa.ins de ses principes sont en opposition trop évi-

Ss -

deIite avèc nos conceptions religieuses et pédagogiques pour que nous puissions les approuver sans réserve.

Comme nous le disIons au début de notre tn'emier article, nous n 'avons pas vou.lu nous livrer à une analyse-critique des idées r eli­gie uses, philosophiques et pédagogiques du célèbre pédagogue.

Nous laissons ce soin à une autre plume, si on trouve cette critique utll e ou nécessaire.

Echos du Congrès

Toast prononcé à Sion, le 17 Novembre 1926, par M. le Révérend Chanoine Eggs, lors des fêtes ~u Jubilé de

l'Ecole Normale.

Plusieurs pel'sonnes ont vivement regretté de n'avoir pu com­prendre le toast que M. le chanoine Eggs a pl'ononcé, en langue allemande, au banquet de la dernière assemblée générale des Ins­tituteurs et ont exprimé le désir qu'il soit traduit et publié; ayrmt eu l'heur de nous procurer récemment le texte dll discoul's de M. le Rd Chanoine Eggs, nous nous faisons un plaisir de le re nl'O­dLlire en regrettant que ce soit quelque peu tardivement.

Qn'il soit permis à un membr E: de la Commission c·antonale de l' ell'3'}ignc· Ill ent 1ll'imai1'8 de prellcb.'(~ aussi la parole en c'ette fête jubilaire.

Nous célébro ns v raimen.t aujourd''h!ui deS! Noces d'Or.. . Il y a, en effe t, einqllaute ans que ::; 'es t régulièrement, définitivement et légalement constitné;e en Valais l'Ecole -ormaIe que nous slommes heul'eux de fê ter en ce moment r.t don t le::; ~OUL'S' cl 'éJucl es', d'abord fixés à deux années eu 1876, ont ,Ùé par· tés iL twis ans' en 1.904.

Cinqua.nte an s, yoilü, certes, un respectable nombre d'années ! Peu de perf> onnes, p armi eelles qui sont l'éunies ici, ont assisté a.1L'C débuts de l'Institut dont il s'agit. Ses premiers' Directeurs et professelll's' ont déjà quitté c'e monde et les Chefs du Dépa.rtement de l'Inst ruction publique, MM, Bioley et 'Ro~en,

qui ont présidé à l'organis,ation de l'Ecole et à son om'erture, ne sont plu s parmi nou~ depui~ longtemps'.

A yrai dire, c"est un quatre· vingtième annÎ\rers·ruee que nousi devTions célé­brer. En effet, c'est déjà en 1846 <fue S"OUVL'it à Sion un courS! pOUl' la forma­tion des jeunes gens qui se destinaient à l'enseignement. Une :1nnée auparil­vant, qu atre Frères de Marie s'étaient installés dans la capitale du Canton p011L' y prendre la direction des éooles primaires de la Ville; en 1846, vers l a lIli·Aoûl, é tait ouverte la pl'emière Ecole nor male sous la fOL'me d'un Cloms' de v aCanC0'3 d'une durée de- six semaines . Les Pères Jés1Lutes, qui é tai ent à la tê te du Collège, donnèrent aux 70 aspil'ants-inst ituteUL's le vivre et le co nvert dam! le théâtre et les locaux avoisinants, tandis que les Frères de Marie se c:ba.rg&aient (l e l'enseignement Voilà c{uelle fut, en réa Lité, la pre· mière Ecole Normale du Valais, La malh'e'l1l'eu se iss ue de la guert'e du

Somle,i:hllll1d et la situation politique très confus'e qui sulvit mirent fin lui bo'tü de r.~eux élns à ces pre[l1ierB cour ', LIui, après Ulle cour te interruption, luren.t c·elJe!fHla.nt réor!!anisé;:; tl Sion par- les F rères cle Ma rie, ceux-ci se chargea nt: non plus .:elü eme'l1l d'instruire et de fo riller les élèYes-ili s tituteUL's~ mals aussi (le les 10geL e t de le .. nourrir. Cette situa tion se prolongea jusqu'(eri 1876, \.;p oqu~ où fut ouverte une Ecole cnmpol'ta nt deux an nées scolaires compl ètes ct notr e Institut l!'Ol'lll alieu actu el n' est pas autre cJhose que celui de 1876 développé

et ag randi. La fê te que nous célébrons en ce 'jOUl" n 'a pa:s: pOU l' unique raison le fait

que nous pOs~'éd(ln s une éoole normale ~l epuis 50 ou 80 uns. [Hl! ce tte solen­Ilité a ,ét.é organ isée et nous y a,v'ons: pris part, allssi et sflu:tont, aJin de payer

une !lette de reconnaissance et d 'lmnneur. Il y a cinqua ll te ans. disons mieux, il y a. cfUa.tre-vingts a.ns que l'Ecole

No rmale tnlvaille pOUf le pIns gcancl bien du p euple valaisan e t c'ont'ormé·

ment à ses aspirati ons, c' est- à-dire ,à, l'idéal religieux et patriotique. Or, Messieurs. si, aujourc1 '·bu i comme hie r, n ous a.\ O'IIS cles Instituteurs 'JUi se montrent catholiqu es con vainClls non ~cl.ùe!11ent clans ' leur profession, mais, aussi du:n~ leur vie privée; si nO's InstitLüeurs instruisent les en fants en s'jns· pirant des pl'Î'ucipe.::; chréti en s; s i no us ayons cles maîtres qui, a va.nt 13t après la d asse, prient av ec lem s· élèves; s' ils accompagn ent ceux-ci à l 'église et les :conclui '(:ml il la Table Sainte, si, en. un mot, n os InstituteuL's mi:UlÏfes,te ll ~ cO l1rageus'ement lenrs convictions religieuses en (l el1ms de l' écol'e et à l'école, noü~ de.vons t ou t cela, en bonne partie du moins, à l'Ecole Normale, c'est· à·dire aiL'{ Religieux <1e la Sociét6 cle Marie qui, sous la proteC'ition (le la. Vierge Jmmaculée, ont, depuis 50 ans ou plntôt depuis' 80 an ', fo rmé nos ma itres

cl',oc·ole. Bien volonti ers nous tTessons cles COUL'Onues aux vailla.nts I,ns tituteurs va­

laisans ponl' tout le bien qu' ils [ont il notre ch ère jeunesse, mais je vouclmi Si plus pnrliculièl'em'ent rendre aujoUL'c1 'hu i un hommage ému à C'eux qui les' ont éd uq'nés à leur image; je voulll"ais' payer la dette de l'econnaissanC'e et ..l'honlle'LlL' que le peuple valaisan a GOl1tl"a cté envers ln. Société de Marie ....

Je \Toudrais, <l.U nom de ce1L'{ dont je pad e en ce momen t, exprimer publique· ment les sentimentsl de . la gra titude la plus profonde à ces Maîtres dévouésl pOUL' leu]' labeur i lLcess a.nt, désintéressé, apostolique.

Que la Société de Marie reste longtemp<.i, bien longtemps' enco-re au milieLl ri e L1CtI S, contil1ua nt, paracbeva.nt sa belle œuvr e, ell fa isant pusser, (lans

l'averul' comme pa.!' le p assé, l'esp rit et le cœ'LlL' de nos InstitllteUL'S dans' le Ixiplr. moule de la foi, c1e la science et du patriotisme. Que no-tL'e Et oIle No'l"~ male se dl';veloppe et devienn e de jour- en jOLU' plus flo ri s'sa.nte 1 .. . C'est ce que

je demande à Dien 1.. ..

De la myopsie Sans être médecin oculiste, nous nous permettons aujourd'hui

de dire quelques n10ts d 'une infirmité très répandue et qui, pa­raît-il, prend naissance sur les hancs de l'école et s'y développe avec une progressivité alarmante,

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Nous avons entendu affirmer par un homlne de la science inédicale que l'enfant ne naît pas n1.yope, mais qu 'il le devient, surtout durant sa scolarité.

Les statistiques selublent cOi1finner cette opinion. Des savanls de tolite nationalité montrent, en effet, qu'on trouve à l'âge de Vingt ails de 40 à HO % d'étudiants devenus Inyopes. A peine l'enfant est-il à l 'école que l'on voit sa visloIi se modifier et la lnyopie apparaître. M. Cohn établit qu'après dix-huitlnois d'école 16 % des élèves examinés sont devenu myopes. M. Derby montre qu'après trois ans d 'école 10.6 % des élèves sont myopes . La statistique d'Erismann donne la proportion de 29 %.

Voici, d 'après M. Mottet, oculiste distingué, les résultats d'une enquête faite sur la nlyopie dans un lycée de France: en 8e, 13 % de myopes; en 7 e, 20 %; en 6e, 31 %; en philosophie, 80 % ; en 3e année de nlathémaliques spéciales, 80 %.

Voilà qui est rassurant pour les travaux de précision dans l 'art et l'industrie! Dans le Dictionnaire de pédagogie) sous la signature autorisée de IV!. le Dr Pécaut, nous lisons: Une enquête, qui a porté spécialenlent sur les écoles prünaires de la Ville de Paris, a donné pour résultat une moyenne de un lnyope sur six enfants, ce qui est évide1n1uent une proportion forl inquiétante » . Un myope sur six enfants! On aura de fameux tireurs pour l'armée de l'avenir! Allez donc, après cela, encourager les sociétés (le tir 1 Ceci doit plutât encourager les marchands d 'optique à faire une ample provision de lunettes.

Le travail oculaire à courte distance auquel l 'enfant doit se livrer de1uande une surveillance continuelle de la part des maîtres. Si cette distance est trop courte, si elle n 'atteint pas trente centi­luètres, l'enfant s 'expose à devenir luyope. Pour empêcher l'écolier de trop se pencher en avant et de trop rapprocher son visage de la table, il est nécessaire lOque l'éclairage de la salle de classe soit suffisant. Or, en est-il ' toujours ainsi dans les locaux scolaires; nous connaissons des salles qui ne reçoivent qu'un jour parcimo­nieux par quelques rares et étroites fenêtres; 2° que l'impression des livres soit nette, aux caractères plutât grands que petits, sur papier bien opaque; 3° que les bancs d'école soient appropriés à la taille des enfants; ici, bien des municipalités ont encore à faire leur ll1ea culpa) car elles sacrifient la santé des enfants à une misérable question de dépenses; 4° que les bancs doivent être munis d'un dossier qui soutient le corps pour que la fatigue n'obIlge pas l'en­fant à s'appuyer ou à se pencher en avant.

Mais, lors mênle que ces conditions seraient réalisées, les nlaÎtres ne doivent pas oublier que les enfants ont une grande tendance à rapprocher les objets de leurs yeux. Ils réagiront donc contre cette tendance. Fréquelunlent, ils interrompront le travail écrit par des explications ou des exercices qui forcent l'enfant ~l regarder al,l loin.

Comme les congestions céphaliques prédisposent à la myopie, les n1.aîtres veilleront à lTI,aintenir dans leurs salles de classe une atmosphère douce, un air pur.

De plus , comme toul le travail intellectuel ne se fait pas à l'école, qu'une partie se continue à la n1.aison sous forme de tâches écrites ou orales, les maîtres feront comprendre à l'enfant et à ses parents toute la nécessité de la stricte observation , à la maison comnle à l'école, des règles citées plus haut.

C'est le cas de répéter que les devoirs à domicile doivent être, en général, courts , très courts même dans les divisions ou classes inférieures, puisque les conditions dans lesquelles les élèves ont à les faire laissent souvent beaucoup à désirer.

Langue française COURS ELEMENTAIRE

La maison (suite)

1. Exercices cl' élocution pré parant à la l'édaction.

Votre habitation.

o LI est si tuée votre Inaison ? Dans quel village, quelle ,ille ou quel quartier ? Sur qllel1e roule ou dans quelle rue? Y a-t-il des l1laisons toutes proches? Est-elle entourée d'un jardin? COl11.­ment reconnaissez-Yous votre maison? Par où entre-t-on? Y a-t-il d 'autres ouvertures? Peut-on fermer ces ouvertures? Pour­quoi des portes ? Pourquoi des fenêtres? Les 1UlU'S sont-ils épais? Pourquoi? Comhien de façades 0. la nlaison? Qu'est-ce qui la protège contre la pluie? Par où s'échappe la fUl1lée? Que place-t­on snI' le toit pour la préserver de la foudre?

Mêmes exercices pour la maison du voisin, pour la maison d'école, pour l'église, le chalet, le château, etc.

Pièces d'une habitation.

Comment appelle-t-on l 'endroit de la maison où l'on nlet le \'Ü1? Où se trouve la cave? Pourquoi sous le sol? Ne trouve-t-on pas d autres pièces sous le sol? Comment les appelle-t-on? Conl­ment s 'appelle la place où l'on cuit les aliments? Qu'est-ce qu'on appel1e le rez-de-chaussée? Comment parvient-on aux étages de \ otre maison ? Que remarquez-vous à l'escalier? Quelles sont les pièce~ de l'étage? Combien d 'étages a votre luaison?

(Continuer le questionnaire.) Les ouvriers du bâtiment.

y a-t-il heaucoup d 'ouvriers qui sont employés à la cons­truction d 'une hahitation? A qui s'adresse, en premier lieu, le propriétaire lorsqu il velü raire élever un bâtinlent? A qui l'ar-

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chitecte s'adre"sse-t-il pour faire exécuter son plan? Et l'enh'e­preneur à quels artisans fait-il appel?

Que fait le carrier? le tailleur de pierre? le garde-foreslier? le bùcheron, le charretier, le scieur, le 111.archand de fer, le tui­lier, l'ardoisier, etc .,etc. Que font les terrassiers? Qu'élèvent les maçons, etc., etc .

(Continuer le questionnaire.)

Les matériaux de l'habitation.

Avec quels matériaux les murs de votre maison sont-jls faits? Où extrait-on les pierres? Qui extrait les pierres? Qui les taille? Par quoi les pierres tiennent-elles ensemble? Avec quoi recouvre-t-on les murs il l'extérieur? A l'intérieur? Avec quoi les badigeonne-t-on? Avec quoi tapisse-t-on les murs? Le pla­fond est-il aussi tapissé? Avec quoi recouvre-t-on le toit de la maison? Toutes les maisons sont-elles construites avec les mt> mes matériaux que la vôtre? N'y a-t-il pas des maisons tout en en bois? COlnment les appelle-t-on? Où les place-t-on?

(Continuer le questionnaire.) Les sortes d'habitation.

Toutes les maisons sont-elles comme la vôtre? Y en a-t-il de plus grandes? de plus jolies? de plus petites? Y en a-t-il qui sont sales, délabrées? Voudriez-vous habiter une maison malpropre ',? Qui habite les palais? le ~hâteau? les hôtels? Comment s'appelle la demeure du soldat? Et la pelite maisonnette où il HlOnte la garde? En quoi est conslruite la hutte du hùcheron?

Continuer le questionnaire, de façon à faire entrer tons les mots se rapportan t aux divers noms des habitations.

Poser égalemen t des questions sur les ou tils em.ployés à la construction des m.aison , sur les diverses parties de la maison, ~ur les diverses dépendances de la maison d 'hahitation.

II. Rédigeons. Com.pléter les phrases.

I. Ma maison.

lVIa ... a une cave. On y met des ... Au rez-de-chaussée se trouve la ... et la ... On monte au ... par une escalier en ... Là sont les ... Plus haut se trouve le '" qui est recouvert d'un ...

L'église.

Le bon Dieu a aussi sa ... Elle est ... et .. , Les hommes et les fenlmes se rendent à ... pour ... et pour '" Pour appeler les chré-tiens à l'église on sonne les ... Jésus est toujours présent au ... Cest pour l'adorer CJu'on se rend ù ...

Sujets semblables: les matériaux qui entrent dans la C0115-

truction d'une 111aison; les sortes d'hahitation; les outils servant ù la construction d'lm hâtiment etc ,

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III. Des phZ'((ses.

1() Indiquer deux actions de ~hacun des ouvriers suivants: 111aç0I1, charpentier , couvreur, menuisier, peüüre.

Le maçon gache le mortier et pose les pierres. Le charpentiers équarrit les troncs d 'arbres et ajuste les

poutres. Le couvreur monte sur le toit et place les ardoises. Le menuisier l'al ote les planches et pose les portes et les

fenêtres. Le peintre peint les portes et hadigeonne les murs. Continuer ainsi pour d 'autres artisans . 2° ;Vlettre ces phrases sous une autre forme.

L'apprentî maçon.

Dire ce qu 'i.l fait , le faire raconter à la première personne. .Je suis un apprenti maçon, je mêle l'eau au sable et à la

chnux et je remue le tou t. Je porte ensuite le mortier au maçon, etc. , elc.

Une maison achevée.

Imaginez-vous ce que pourrait dire chaque ouvrier. L 'architecte dirait : « C'est moi qui ai dressé le plan » .

L entrepreneur: « C'est 11101 qui ai dirigé les travaux ... » Les ter­rassiers : « C'est nous qui avons creusé les fondements » , etc., etc.

COURS MOYEN

Dictée. - La 111Odestie. - « Connais-toi toi-mêm.e » . Voilà le vrai principe de la sagesse. Quand on se connaît bien, on a le jnste sentiment de ses qualités et surtout de ses défauts. Cette cOllnaissance conduit à la modestie. - Nul, en effet n'est par­fait. Chacun a besoin de devenir meilleur. La modestie nous tient à notre place: elle a ceci de particulier qu'elle est la vertu (le cenx qui ont quelque valeur. Les ignorants et les sots sont rar·~ ­ment modesles; ils se croient plus qu 'ils ne sont, se vantent à tout propos, parlent sans cesse d eux-mêmes . Les h0111mes d'un vrai Il).érite sont presque tou.i0urs modestes.

Mots. - Principe: cause première, origine, comnlencement : Dieu est le principe de toutes choses - Toute chose naturelle agissant sur les corps; ~hacune des lois fondamentales d'un art, d 'une science; livre contenant les notions élém.entaires d ' une science; règle de morale, de conduite. - Sagesse: connaissance de la vérité; saine appréciation clu vrai, particulièrement du vrai moral; qualité de j'enfant docile; dents de sagesse. - Parfait: cOluplètement achevé; qui a toutes les qualité et pas de défaut: Dieu seul est parfai.t. Synonyme: accompli, fini. - Modestie:

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vertu qui nous éloigne de penser et de parler orgueilleusement de nous; ahsence de faste , d'éclat: la m.odestie d 'un ameuhlement; pudeur; s)'non.: décence; antonym.es: imm.odestie, incongruité , indécence, inconvenance, liçence, m.esséance. - Valeur: courage, bravoure à la guerre; le prix d 'une chose ; fig. : degré d ' stÏIl1e qu'on a pour une personne.

Grammaire. Exerc. - Recopier la première phrase et conju­guer le verbe à toutes les personnes du temps. Quel est le verhe de la deuxièlne phrase? Recopier la troisième phrase en commen­çant par les n:lOts : Quand je, etc. Par quoi le pronorn. ceux est-il détenlliné?

Fanülle du mot sentir: sensation, sens, sensitif, sensitive, sensible, sensibilité, insensible , insensibilité, sensuel, sensualité, sensualisme, sensualiste; senteur, sentiment, sentimental, sensible­rie; sentinelle; sensé, sensélnent, insensé, sentence, sentencieux ; forcené, non-sens, contre-sens; ressentir, ressentiment; l)l'essen­tir, pressentiment; dissentiment, dissension; c()nsentir , eonsente­me.nt, consentant, assentiment.

II. L)orgueil. - L 'orgueilleux a une estime et un amour dé­réglé de lui-même, qui le porte à se préférer toujours aux autres ct à rapporter tout à soi. II se croit au-dessus de tout le monde, plus intelligent, plus habile, plus parfait. Il veut être admiré et applaudi dans tout ce qu 'il fait. Il ne supporte pas d 'être contre­dit. Il ne veut pas convenir des fautes qu 'il COlTIUlet et s'irrite des conseils qu'on lui donne. Il est maussade, dédaigneùx, ÜT1-

portant, méprisant. Fatalement il devient égoïste, c 'est-à-dire ne voyant au monde que lui , ne pensant qu'à lui et ne vivant que pour ILli seul. L'orgueilleux n 'inspire aucune affection: il est, en revanche, exposé ~l de dures humiliations.

Mots. - Déréglé, irrégulier: conduite déréglée, conduite im­morale. - Convenir: reconnaître pour ,rai, être d'accord. -Maussade: dont l'ahord est désagréable; hargneux: caractère lYlaussade; ennuyeux: livre nlaussade; temps maussade, temps sombre. - lInportant: qui a de l'influence; plein d'arrogance c,'est-ù··dire hautain, dédaigneux. - Fatal: destinée inévitable; fi.xé irrévocablement: le ternle fatal de la vie; funeste: désas­treux; coup fatal, nlort. - Hevanche: action de rendre la pa­reille, ~urtout en mal.

Qnestions. -- Est-il pernùs d'avoir une estime et un amour pour soi? Quand cette estime et cet amour sont-ils défendus? De quoi peut se vanter un orgueilleux? Comment nlOntre-t-il son défaut? Comment agit l'égoïste: 1° à la maison? 2° dans la rue? 3° en classe'? Que dit-on de l 'égoïste? A quelles hUllliliations est · exposé l'orgueilleux?

Exel'c. : Recopier le texte au plm·jel (Les orgueilleux, etc.).

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Dérivés du mot règle: réglette, régler, régleur , règlement ré­gienienter, réglementatiun, réglementaire, dérégler, déréglement; régulier, régulariser , régularisation, régularité, régulateur, irrégu­lier, irrégularité.

Ill. Le vaniteux . - Le vaniteux n 'est qu'un petit orgueilleux. Comnle celui-ci, il ne cherche qu'à paraître; mais les moyens qv'il emploie dans ce but sont petits et mesquins. Il est fier de Sfl fi~~ure , de ses habits , de la richesse de ses parents, de la beauté de ~a maison , des gens qu'il fréquente; ' il parle sans cesse de lui, de sa chance, de ses succès. C'est un fat . Chez la jeune fille, la vanité se traduit par la recherche de la parure, le goüt de la fri­volité, le désir excessif de plaire, la coquetterie. Ce sont des défauts dangereux, qui dénotent l'absence de qualités sérieuses et doivent être énergiquement combattus.

IV. - Si je découvre en moi quelque penchant à l'orgueil, .ie le combattrai résolument, en songeant qu'à mon âge je n'ai aucune raison de me croire supérieur aux autres. Je ne possède rien en propre. Tout ce qu'il y a de bon en moi, les dons de ' l'intelligence, les avantages physiques, les biens de la fortune, je l'ai reçu de Dieu d 'ahord et ensuite de mes parents. Il convient ù tout homme d'être modeste, mais surtout à l'enfant et à l'ado-lescent. R. Fabl·Y .

Questions. - Qu'est-ce qu 'un vaniteux? faites son portrait. Comment se cOlnporte ]a jeune fille vaniteuse? Que ferez-vous contre l'orgueil? Pourquoi devez-vous être nlOdeste?

Proverbes. Pensées. - Si vous voulez qu'on dise du bien de vous , n'en dites point de vous-même. - Il n'y a point de gens plus ,ides que ceux qui sont pleins d 'eux-mêmes. - L'esprit le plus fort est celui qui connaît mieux sa faiblesse (LClmencds). -Une once de vanité gâte un quintal de mérite. - La sottise et la ,anité sont deux sœurs qui se quittent peu (La Rochefoucauld). - Un acte d'humilité vaut mieux que toute la science du monde (Sainte Thérèse).

Comptabilité Prix de revient

Exercice d 'application, suite au « COlnpte d)une Pepinièl'e »)

Ecole Pl'imaire) N° l, 1927. (Calcul extrait de la 2e édition C0111ptabilité pratique) de L. D.)

Vigne

En autOlnne 1924, vous avez acheté un pré rectangulaire de 36 m. 90 de long sur 24.90 de largeur à fI'. 0.85 le m2, payement ::H -XII de la même année, frais d 'acte 32 fr. 25.

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Cette propriété a été défoncée 'en janvier et février 1925 par 3 ouvriers. A. a fait 38 journées , B. 35 1/2 et C. 29, payées à fI'. 6.80 l'une. Le nivellement a nécessité 58 heures à 75 cent.; la plan­tation 4 journées à 3 ouvriers , payées fr. 7.50 l'une. Les plants (barbues) américains greffés ont coüté 23 fI'. ;')0 le cent . En plantant, on a observé une distance de 90 cent. entre les lignes et sur celles-ci les plants ont 80 cent. de distance entre eux. Il a été laissé de chaque côté un espace de 45 cent. jusqu'à la ligne de confins. Les frais culturaux de l'année se sont élevés ù fr. 34.20. A la fin de l'année, il a été perçu un subside de recons­titution de 1'1'. 0.25 par 1112.

En 192ô, on a planté les échalas payés à raison de fr. 14.50 le cent; pour prolonger leur durée , on les a plongés dans une solution qui a coûté fI'. 24.;')0. Les soins culturaux se sont élevés à fr. 49.HO, sulfatage, fI'. 19.50. '

En 1927, la taille et le labour ont nécessité 8 journées 1/2 à 1'1'. (l.80 l'une; le liage, H8 heures Ù 45 cent. , Jes autres soins 4 journées à 7 fr. et 5 1/:. à fr. 4 .50 , Je sulfatage fI'. 23.fjO .

A combien revient cette vigne à fin 1927, la taxe cadastrale étant de fI' . .1450, l'impôt communal est calculè à 8 0/00, l'impC,t cantonal 1 ~~ 0/00; pour le calcul des intérêts à 5 1/2 % l'an , cOlnpter les dépenses à partir de la fin de l'année où elles ont eu lieu.

AspCl'gèl'C

L 'asperge du Valais très appréciée donne d 'excellents ren­dements dans certains terrains de la plaine du Rhône. On la récolte dès la quatrième année qui suit sa plantation.

Un pré-marais de 1125 111.2 payé 4;5 fI'. l 'are a été défoncé pour être converti en aspergère. Le défoncement a nécessité 29 journées 1/2 à fr. 7.- l'une. La plantation a eu lieu la même année en avril. Pour planter , on pratique des sillons profonds de 30/40 cent. et distants de 90 cent. La main-d 'œuvre de la plantation revient à 75 fI'. 50 et les plants sont payés fI'. 5.GO .le cent; les autres frais culturaux de l 'année se montent à fr. 21.-- .

La deuxième année, les soins culturaux se montent à fI'. 42 .50, le remplacement des plants qui n 'ont pas pris, coûte fr. 9.50.

Les frais culturaux de la troisième année s 'élèvent à fr. 48.7;).

A combien revient le m2 de cette propriété, si l 'impôt annuel s 'élève à fI'. 4.50? (Calculer les intérêts au 5 % dès la fin de J'année où les dépenses ont été effectuées .)

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@/~ Nos Pages ~~~ (G)~~ COURRIER DES INSTITUTRICES ~f® @j)~ ~~/(,,~

============================ SOMMAIRE. - Il faut si p eu! - Privilégiés. - Pensées.

ciements. - Travaux m anuels: Pantalon am éricain. de la. Saffa .

~~ Il faut si peu! ~

Il faut si peu de vent pour effeuiller la rose,

Remer­Aut01lr

Pour priver l'arbre en fleurs de son frêle ornem.ent ; Pour ébranler un nid , il faut si peu ' de chose ...

Il faut si peu de vent!

Pour assombrir l'azur d 'une onde transparente, Il suffit que le ciel ait un nuage obscur; Il suffit d 'un caillou jeté dans l'eau dormante,

Pour en troubler l'azur!

Il ne faut qu 'un instant pour engourdir la sève, Quand le gel vient saisir l 'arbuste grelottant. POUL' briser une vie en détruisant son rêve,

Il ne faut qu 'un instant.

Il ne faut qu'un peu d 'eau pour verdir l'aubépine, Humecter le brin d 'herbe ou restaurer l'oiseau . Pour renlplir la corolle où l'abeille butine,

Il ne faut qu 'un peu d'eau!

Il suffit d 'un regard du soleil en autornne Pour nous faire oublier de longs jours de brouillard; Pour verser la chaleur dans un cœur qui frissonne,

Il suffit d 'un regard!

Il faut si peu, si peu, pour calmer une peine, Pour mettre au ciel de l'âm.e un radieux coin bleu ... Pour aider le captif à soulever sa chaîne,

Il faut si peu ... , si peu! X .

Privilégiés

Nous avons tous une extrême complaisance pour les avan­tages dont nous sommes favorisés sans les avoir mérités: avan­tages du corps , de la naissance, de l'esprit , et même, ce qui est un paradoxe, avantages de dispositions \ ertuellses

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La ,anité que nous tirons de nos qualités physiques, est··il nécessaire de la souligner? Il y a tant de personnes qui jouent des yeux parce qu'elles les on t heaux, tant qui se balancent en marchant, parce qu'elles se savent souples , tant qui sautent et courent pour mettre en valeur leur agilité, tant qui rejet­tent d 'un geste ostentateur leur chevelure en arrière pour en souligner l'abondance, etc.. Et, ù côté de celles qui affichent ainsi leur triomphe frivole , peut-on compter celles qui, gardant une apparence modeste, son t intérieurement gonflées de joie çl'être plus gracieuses , plus jolies que d 'au tres?

Les avantages aussi immérités de lu naissance nous rem­plissent d 'un semblable orgueil: on dirait que nous avons gagné la fortune dont nos parents nous font jouir on dirait que n011S nous sommes élevés nous-mêmes au rang social dans lequel nous sommes nés; nous en tirons vanité comme le paon tire vanité de ses plun1.es, qu 'il a sur le dos simplement parce qu'il descend d'une lignée de paons.

Avons-nous de la vi, acité d esprit, de la n1.élnoire, avons nous quelque facilité pour l'étude, quelques dons oratoires? Notre complaisance pour ces biens est aussi vive; nous les étalons avec une superhe insolence ou nous les laissons deviner avec an art ' discret et une coquetterie suhtile, suivant notre caractère ; dans tous les cas nous en sommes fiers , ils nous grandissell t à nos propres yeux, la personnalité qu 'ils nous assurent nous reluplit d'adnüration.

Dans le domaine moral, au m.oins , serons-nous plus sen­sés? Quand nous nous préoccupons de notre perfectionnement, il serait normal que nous cherchions à nous rendre exaetemen t compte de nos mérites; il nous serai t, d 'ailleurs , facile de recon­naître que nos bonnes dispositions naturelles ne sont que des éléments favorables mis entre nos mains et qui , en nous rehaus­sant, augmentent nos responsabilités. Mais non, là encore, notre vanité s'empare de ces dons gratuits et s en fait une auréole!

Il nous est arrivé souvent de ,"oir un enfant ·montrer de loin , avec un naïf cynisme, le sucre d'orge qu 'il a entre les doigts , à "un petit malheureux qui en est privé; si nous ne le savions inconscient, nous le trouverions cruel et ridicule tout ensemble. Eh bien! nous ressemblons à cet enfant quand nous essayons de nous prévaloir des avantages que nous ayons reçus du Ciel et quand nous nous préférons à nos frères n1.oins favorisés que nous.

Si nous ., olllons être justes , il faut considérer d 'une toute autre manière les privilèges qui nous sont accordés. Tout d'abord , comme nous ne les avons , en rien , gagnés, nous n'avons pas le droit d 'en tirer la plus petite fierté, et ce premier point-là

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est dur à admettre poui' dÜl.CUll de "nous: être humble Inalgré sa beauté, malgré le prestige de sa famille, malgré sa force intel­lectuelle et morale, malgré tous ces hOlnmages que ces faveurs nous valent, n 'est-ce pas déjà hien difficile? Mais, ce n 'est pas tout encore: quand nous considérons ceux de nos semblables, qui n 'ont pas été si heureusement partagés que nous, loin <.le les regarder avec mépris nous leur cie, ons une prédilection spé­ciale et une indulgence resalue, car pouvons-nous savoir de quels éléments favorahles leur acli"ité est privée? pouvons-nous me­surer l'aigreur, J'envie qui , en remplissant leur âme, paralysent leur vertu? Les disgrâciés, les malchanceux, les süuples ont droit à ce que nous nous efforcions de réparer les injustices dont ils son t victimes. " "

Nous voilà donc tenus à l'humilité et à la bonté; les a' an­tages gratuits qui sont notre lot nous imposent une troisième obligation, ù cause du concours extrêmement efficace qu:'ils nous apportent dans l accornplissement de notre tâche. En effet, la beauté physique, la grâce, le rang social, la fortune, l 'intelli­gence, les saines qualités naturelles nous donnent une grande avance sur beaucoup de nos semblables dans la lutte pour l'existence; ils nous attirent des bonnes volontés affectueuses et admiratives , ils nous font ,ivre dans une atmosphère de sym­pathie, ils nous assurent des complaisances, ils nous rendent aisés maints labours pénibles; grâce à eux, nous pouvons faire et par conséquent, nous devons faire beaucoup de bien.

L 'homme fort, qui possède une bonne épée, doit n1.Îeux cOD1.battre que l'homme fort qui est insuffisalument armé, ct encore, il n 'est pas assuré d'avoir autant de luéritée que celui-ci.

Pensées

« Vivre en soi, ce "n 'est ri en; il faut vivre en autrui! A qui puis-je être utile, agréable aujourd'hui? »

Voilà chaque matin ce qu 'il faudrait se dire; Et le soir, quand des cieux la clarté se retire, Heureux à qui son cœur tout bas a répondu: « Ce jour qui va finir, je ne l'ai pas perdu; Grâ-ce à mes soins, j ai vu sur une face humaine, La trace d 'un plaisir ou l'oubli d 'une peine. }) Que la société porterait de doux fruits, Si par de t els p ensers nous étions tous conduits!

\NDHIEUX.

-llO ) . , . 1

Remerciements M. le Dr Mangisch, notre dévoué avocat-conseil, nous prIe

de remercier bien chaleureusement les Institutrices qui lui ont témoigné tant de sympathie à l'occasion de son grand deuil. .

M. CARRAUX, prés.

Ouvrages manuels

Pantalon américain

Matériel: 1. Un pantalon américain confectionné; 2. Un patron de même grandeur que le pantalon, une règle graduée, une équerre, du papier fort et du papier souple.

Pou]" les élèves: Crayon, gomme, règle graduée, papier fort et papier souple rayé, ciseaux.

1;'1 A

c Pli de l'étoffe.

Ce patron est réduit au l/a.

- tH-

Plan: 1. Examen du pantalon confectionné. 2. Exalnen du patron: lignes de celui-ci correspon­

dant aux parties du vêtenlent. 3. Dessin du patron au tableau noir. 4. Dessin du patron sur une feuille par les élèves si­

multanélnent. 5. Découpage du patron. 6. Prelnier exercice de coupe sur papier souple repré­

sentant l'étoffe. 7. Assemblage des différentes parties du vêtement de

papier. 8. Coupe du v.êtenlent sur étoffe. 9. Bâtir les coutures d'assemblage.

10. Confection. Remarql.le. - Le matériel et le plan de toute leçon de coupe

étant généralenlent le nlême, nous nous contenterons désormais de donner le patron avec la théorie et les remarques particulières qu'il comporte.

Le pantalon américain s 'établit à l'aide du tour du bassin, dont la nloitié donne la longueur du côté du carré.

1. Pour une grandeur riloyenne on prend généralement un carré de 30 cm. de côté.

2. Mettre un point au quart de la ligne horizontale de som­met, ft gauche A.

3. Mettre un point au tiers de la verticale de gauche, en has B .

. 4. Relier ces deux poin ts par une oblique. 5. Sur l'horizontale du bas, Inesurer la moitié de la lon­

gueur de cette ligne plus 1 cm.; mettre un point C. 6. Relier le point C au point B par une oblique qui aidera

à tracer la courbe de la jambe.

7. Au milieu de ceUe oblique, rentrer de 1 cm. 1J2 puis tra­cer la courbe.

8 .. Mesurer sur la verticale de droite, au sonllnet, le 1/10 de cette lIgne, mettre le point D qu'on relie par une oblique au point A; c'est le dos du pantalon.

9. Pour le devant, il faut redescendre de la 1J2 du 1/10 en plus que pour le dos, mettre le point E et relier au point A par une oblique.

Faire les boutonnières sur l'oblique de gauche. Placer un faux ourlet ~n biais pour la courbe de la jambe. La longueur de la ceInture dépend du tour de taille de

l'enfant. Pour couper ce pantalon il faut plier l'étoffe en biais deux

fois, et hien s 'assurer que Je pli de l'étoffe correspond au milieu devant du patron.

52 -

Autour de la "SAFFAH

Un concours d?idées

N. D. L. R. - La Commission de l'Exposition ayant déc'idé de mettre au concours la meilleure manière de représenter le travail des femmes dans les différents groupes, nous publions ci-après en les abrégeant légèrement., quelques suggestions (lues à la plume d'une cles principales initiatrices, qui ont seulement pour but d'éveiller de l'intérêt pour ce concours et cle faire peut-être surgir d 'autres idées heureuses et originales. Ce concours est ouvert à quiconque clésire y participer, et ne comporte malheureusement aucune récom­pense, la situation financière actuelle de la Saffa ne le permettant pas; mais la Commission espère que, soit par intérêt pour la cause, soit par amour d 'un travail personnel, les concurrentes viendront nombreuses malgré tout. Le clernier délai pour l 'envoi des dossiers est le 15 février 1927~ et le siège de la Saffa est déjà fixé à Berne, Zeughausgasse, 31. Toute liberté est laissée aux concurrentes ponr établir des proj ets concernant, soit un groupe tout entier, soit . une division à l'intérieur cl'un groupe. On trouvera ci-après la liste défi­nitivement a.rrêtée des groupes.

Tout d'abord, quelques idées générales. Serait-il heureux de dis­tinguer les groupes par des couleurs différentes, de telle façon que l'on puisse les reconnaître immédiatement de loin, mais en veillant d 'autre part à l'harmonie de ces couleurs entre elles? Le personnel de surveillance de chacun de ces groupes porterait aussi ces couleurs, et les affiches et les enseignes s'en rapprocheraient également, pour autant que cela serait possible. Une c'ertaine unité devrait' toutefois l'égner entre les dHférentes enseignes et dans leur répartition, afin d 'assUl'er l'harmonie de l'ensemble.

Quant aux groupes, le premier en ligne est celui de l 'économie domestique. Nous reconnaissons qu'il n 'est pas facile d 'en concevoir la disposition, surtout si nous sortons de la conception d'une expo­sition réservée aux privilégiés de ce monde! Selon nous, on doit se rendre compte, en visitant ce groupe, de la participation de la mé­nagère à notre économie nationale, de la répartition par ses soins du budget familial entre les différents postes du logement, de l'ha­billement, de la nourriture, de l 'éducation des enfants, etc., aussi bien que de la double tâche qui incombe à la femme comme épouse et mère d'une part, et comme travailleuse participant aux gains du ménage, d 'autre part. Enfin, le ràle de la femme et son influence sur la santé des siens, sur la vie de famille, doit aussi être mis en lumière, Sans doute, les méthodes de travail ménager d'autrefois et d 'aujourd hui, en mettant spécialement l'accent sur les méthodes actuelles, fourniraient-elles matière à une exposition très vivante? La question des locaux où travaille la ménagère doit aussi entrer en ligne de compte : on pourrait montrer par exemple un intérieur simple, bon marché, disposé avec goùt; puis la de­meure d'une femme professionnellement occupée au dehors, et à qui des méthodes modernes facilitent le travail ménager chez elle ;

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ou encore une chambre familiale d'autrefois, et la même aujour­d 'hui, e.n se plaçant au point de vue de l'hygiène comme à celui du confort. Une cuisine avec· tous ses appareils nouveaux, une buan­derie à domicile et une buanderie professionnelle seront aussi cer­tainement très appréciées; mais toujours en tenant compte de l'éco­nomie de temps et de forces que représentent ces installation, et de la valeur morale et économique du travail ménager pour la famille et pour la collectivité. - Enfin, le vœu si longtemps caressé d'une sorte de laboratoire scientifique d 'expériences ménagèresi comme il en existe à Leipzig (et en Amérique, Réd.) pourrait être réalisé à Ja Saffa, comme première étape de cette institution nouvelle.

Le groupe « Agriculture et jardinage » pourra être, lui aussi, t.out aussi intéressant et vivant. L'activité de la femme dans ce domaine ~ figurera de façon complète, mais évitant trop de gra­phiques et de statistiques arides : lès légumes, les fleurs et les fruits, orgueil des fermières et des jardinières, pourront facilement et sans grands frais orner les pelouses, près de l'exposition des écoles de jardinage, et contribuer ainsi à la décoration générale. Il · va de soi que les nouvelles méthodes de culture et de jardinage seront largement et clairement exposées.

_ Un des groupes les plus importants sera celui des Arts et Mé­t.iel's, car c'est dans ce domaine surtout que l'on trouve la femme comme travailleuse indépendante, et l'Exposition a chance de ra­mener à ce genre de profession une clientèle qui lui devient infi­dèle; mais là aussi 'une statistique vivante complètera ce matériel documentaire, aride mais indispensable. Nous pourrions 'suggérer id bea.ucoup d'idées quant à la façon de montrer le travail féminü1 dans différents métiers, mais nous préférons en laisser l'initiative a.ux concurrentes, qui nous apporteront certainement une foule de suo'gestions précieuses.

Nous n 'avons pas d'inquiétud quant . au groupe des Beaux­Arts (peinture, sculpture, etc.), car ici nous avons à faire avec des femmes qui ont une grande habitude ' des expositions. Peut-être sur­gira-t-il parmi elles une idée origina.le quant à l'organisation de l'exposition de ce groupe, et qui pourtant restera dans la note que nous cherchons?

Il en est autrement, disons-le, avec le travail à domicile, Sans doute faudra-t-il renoncer, en raison de toutes les difficultés que présente le domaine de l'acHvité féminine, aux trois divisions pri­Initivement prévues: travail à domicHe industriel, coopératif et tra­vail procuré par des organisations de bienfaisance... En revanche commence à luire à l'horizon, jusqu'ici très sombre, du groupe 6 a) (Industrie: participation des femmes à la grande et à la petite industrie: usines, fabriques, ateliers), une image très intéressante de ce que pourra montrer ce groupe quant à l'activité industrielle et économique des femmes: plusieurs grosses maisons d'industrie s'intéressent en effet. vivement à notre Exposition. L'autre division

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de ce groupe ("rv[achines et produits facilitant le travail profes­sionnel et ménager de la femme) touche de près aux préoccupH­tions ménagères et professionnelle.s; mentionnons brièvement ici les nouveau systèmes pOUl' l'emploi du O'az et de l'électrieité, leur coût, les meilleurs appareils d 'éclairage, cie chauffage, les charbons, cokes, bois de chauffage etc., etc.

Il ne sera pas difficile eLe l'e}Jl'ésenter le travail de la femme clans le commerce, de l 'apprentie à l'employée supérieure, ainsi que le travail de la femme fonctionnaire, etc. Mais il importe aussi de montrer là, à càté cLe l'activité de la femme dans ces domaines, les inconvénients d 'une profession surencombrée et de mettre en garde celles qui ne sont pas qualifiées, et qui vouch'aient quand même se diriger SUl' les différentes branches du commerce.

Sciences et littérature: nous ne savons pas encore si les fem­mes spécialistes de ces professions limiteront leur participation à l'Exposition à quelqu es branches de leur activité propre. Ce qui nous paraîtrait heureux serait que les femmes de science apportassent leur collaboration à d'autres groupes, par exemple pour dresser des statistiques, ol'ganiser le laboratoire expérimental ménager, dont nous avons déjà pa,l'lé, et contribuassent ainsi à l'œuvre collective. Quant à l'éducation, ce sera certainement l'un des groupes les plus considérables de la Saffa, puisqu il comprend trois divisions, chn.­cune très importante: l'éducation avant, pendant et après l'âge scolaire. A notre avis , il ne peut s'agir ici d 'organiser une exposi­tion de toutes les écoles et de tous les jardins d'enfants de la Suisse entière, mais plutôt le donner une idée synthétique de l'acti­vité de chacune de ces trois divisions, en mettant en lumière de façon claire et m éthodique les types les plus caractéristiques: pal' exem]:'>le, le développement de l'école active, les méthodes modernes d 'éducation, etc. Une cuisine seolaire pratique et simple où pour­raient se donne]' quelques leçons, à des jours déterminés, aurait certainement un grand succès moral et même financier.

En ce qui concerne le groupe « Travail social, philanthropie pt féminisme », nous voudrions que l'on n 'y montrât pas seulement la lu.tte contre les fléeaux sociaux, mais aussi les moyens de les éviter. La grande variété des œvres sociales auxquelles les femmes colla­borent si nombreuses nécessitera certainement l'établissement d'un plan d'ensemble, que l 'on pourrait, par exemple, concevoir sur les bases suivantes: Pourquoi les femmes s'intéressent-elles à l'assu­ranc'e-vieillesse? - Depuis quand et comment se préoccupe-t-on d 'orientation professionnelle pour les femmes? - Le marché (tu travail et les femmes. - La législation sur le travail des femmes et son influence pour la maternité et la famille. - Que font les femmes pour améliorer le r égime des prisons? - Le rôle de l'épargne pour les femmes et pour notre peuple tout entier. - Etc.

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Et ma.intenant surgit encore une question extrêmement difficile à résoudre et pourtant d'importance primordiale: chaque groupe doit-il, en ~e qui le concerne, embrasser du commencement à la fin le champ entier de l'activité qu'il lui est dévolu de représenter? ou faut-il, comme cela a été le cas précédemment, rattacher des acti­vités partielles à celles d'autres groupes? Un exemple éclairera. notre pensée. Prenons le groupe des Arts et Métiers: doit-il pré­senter une vue d'ensemble de la situation actuelle et de l'état social des arts et métiers en Sldsse, et ceci au moyen d'une statistiq lle illùstrée? doit-il en plus, comprendre, pour chaque métier, tout.es les écoles professionnelles, tous les moyen d'apprentissage, de per­fectionnement'! et enfin, au couronnement du tout, doit-il montrer l'ob.iet terminé dont la confection est le but du métier? Ceci sans parler du chômage dans chaque métier, de la main-d'œuvre étran­gère, etc.?... Les avantages de ce système seraient de permettre, pour chaque métier, un coup d'œil synoptique en quelque sorte, p,t

de décharger ]e groupe de l'Education de tout ce qui est enseigne­ment professionnel. Les inconvénients en seraient le coùt très élevé. et le tra.vail considérable qu'il nécessiterait.

En tout ca,s, quel que soit le système adopté, il sera utile ele donner au visiteur des indications qui lui permettent, non seule­ment de voir, mais aussi d'instruire, en lui signalant, par e~em­pIe, des meubles faciles à nettoyer, des tapis lavables, des papiers peints bon marché et cependant artistiques, etc. Car, selon nous, l'Exposition doit avoir une valeur éducative pour tous, et aussi bien pour les hommes et les jeunes gens que pour les femmes. Nous voudrions aussi que, dans chaque groupe, on pùt trouver un aperçu fait par des personnes compétentes du travail représenté dans ce groupe.

POUl' quelques branches d'activité féminine, il sera possible de représenter le développement de cette activité depuis son origine. Tl nous semble, par exemple, que le canton de Saint-Gall pourrait organiser une exposition très intéressante et instructive en repré­sentant la création du tissage des rubans de soie par Joséphine DufoUl', et un atelier moderne. N'oublions pas non plus la parti­cipation des femmes à l'œuvre d'amélioration des conditions d'exis­tence des populations montagnardes, participation qui est généra­lement peu connue, et qui devra être mise fortement en valeur p3,r la Saffa. Enfin, il va de soi qu 'il nous faudra un film sur les professions féminines, et nous sommes heureuses d'annoncer que des femmes se préoccupent déjà de le tourner.

Nous le répétons, les lignes ci-dessus ont pour seul but d 'éveiller l'intérêt pour notre concours d'idées et de faire naître des sugges­tiQl1s. En tout cas, l'Exposition suisse du Travail féminin doit pré­Benter 11ne image claire et nette de ce que fait déjà et désire faire

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) a femme suisse pour le bien de ses fils et de ses filles, pOUl' celui cle son prochain, et pOUl' celui de la collectivité. Elle doit prouver que la femme chez nous est prête à toute collaboration qui a pour but la prospérité du pays, et que J'une des tâches que l 'Etat moderne doit accomplir avec le concours de la femme est de relever le niveau de son instruction et de créer pour elle des conditions de vie et de trava.il qui correspondent à la justic'e.

Liste des groupes de l'Exposition.

1. Economie domestique. 2. Agriculture et jardinage. 3. Arts et métiers et arts appliqués. 4. Beaux-Arts (peinture, sculpture, architecture). 5. Travail à domicile. G. Industrie.

R. N.

a) Pa.rticipation des femmes à la grande et à ]80 petite industrie (usines, fabriques, ateliers).

b) Machines et produits facilitant le travail professionnel et ménager de la femme .

7. Commerce et professions diverses. 8. Sciences, littérature, musique.

. 9. Educa.tion. 10. Travail social" (philanthropie, féminisme). 11. Hygiène (soins aux malades, sports, gymnastique). 12. Exposition rétrospective.

BIBLIOGRAPHIE

Récréations décoratives tirées de l'éc-riture. - Eléments décoratifs géométriques: Le Carré. - 2 albums. Editions Spes, Lausanne.

L'enseignement du dessin a pris un caractère nettement pratique et ornemental. Dès l'école enfa.ntine, on demande à l'enfant de « com­poser » des arrangements décoratifs et d 'en chercher des applicR.­tions pratiques. Les nouveaux plans d 'étude inscrivent au programme des exercices collectifs et individuels de ce genre, avec éléments tirés de la géométrie. Mais il faut à la composition décorative des « exem­ples » et des suggestions. Pour aider les maîtres dans leur tâche de « guides artistiques » des élèves, la « Société auxiliaire de -l'Ecole et de la Famille », personne morale des plus sympathiques, de création récente, vient de faire publier les deux albums dont nous donnons les titres ci -dessus. Ils contiennent plusieurs centaines de moitfs ori­ginaux utilisant les éléments de l 'écriture et de la géométrie. La nou­veauté et la richesse de ces deux petites collections doivent retenir l'attention des autorités scolaires et des maîtres et maîtresses de dess.in, comme de tous les artisans q~i ont besoin du dessin décoratif.

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