l'ecole primaire, 15 avril 1927

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46me Anüée t'lma ORQl\l)lJll · Dt lA .Soeiété d 'édtlQ:ation L'ECOLE PRIMAIRE }alaît 14 fois pendant le cours scolaire Abonnement annuel: Fr. 4.50 Les abonnements se règlent par chèque postal Ile 56 Sion, , ou à ce défaut contre remboursement. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Dé- partement de l'Instruction publique à Sion. Les annonces sont reçues exclusivement par PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion Rue de Lausanne 4 - Téléphone 2.36 15 Avril

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 avril 1927

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La Banque Cantonale du Valais met à la disposition du Personnel enseignant des cartes de petites épargnes au moyen de timbres-poste suisses, pour introduire et favorjser l'écono­mie dans les écoles primaires du canton. Ces cartes de diffé­rentes valeurs seront adressées à toutes les personnes qui vou­dront bien en faire la demande au Siège central de la Banque à Sion. LA DIRECTION.

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L'ECOLE PRIMAIRE }alaît 14 fois pendant le cours scolaire

Abonnement annuel: Fr. 4.50

Les abonnements se règlent par chèque postal Ile 56 Sion, ,ou à ce défaut contre remboursement.

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Dé­

partement de l'Instruction publique à Sion.

Les annonces sont reçues exclusivement par PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion

Rue de Lausanne 4 - Téléphone 2.36

15 Avril

Page 2: L'Ecole primaire, 15 avril 1927

Rentrée des classes

Au personnel enseignant

M.,

Nous prenons la liberté de vous présenter nos offres de service pour la livraison des ouvrages et du matériel scolaire dont vo.us pourriez avoir besoin et que nous pouvons vous livrer avec la remIse d'usage de 5 % accordée au personnel enseignant, aux établissements scolaires, pensionnats et instituts, pour tout ce qui est facturé en francs suisses.

Les ouvrages de provenance française, sont livrés avec une boni­fication de change en rapport avec l'état de change, actuellement de ( avril 1927) :

75 % pour les ouvrages dont le prix de cata 10flue n e dépasse pas 100 francs fran«ais.

Pour les personnes faisant des achats d'un mini~um de 100 fran~s français, le paiement peut être fait en argent françaIs. D.ans ce cas, Il y a lieu de verser d'avance, soit en billets de banque, soIt par chèque sur Paris, 100 fI'. français au minimum.

. Les ouvrages achetés au fur et à mesure des besoins sont alors facturés à leur prix de catalogue plus 10 % de majoration pour frais de port, d'emballage et de douane.

Cette même majoration Qui est appliquée par les libraires et les éditeurs français pour leurs livraisons à l'étranger, est ramenée à 5 % pour les achats d'un montant minimum de Fr. 500.- français.

Dès que la provision est épuisée, il y a lieu de la renouveler par 100 fr. fran«ais au minimum pour les comptes avec majoration de 10 % et par 600 fr. fran«ais pour les comptes avec majoration de 5 %.

Nous espérons que vous voudrez bien profiter des excellentes con­ditions que nous avons le plaisir de vous offrir par la présente et nous adresser vos commandes, à l'exécution desquelles nous apporterons nos meilleurs soins.

Dans l'attente de vos nouvelles y relatives, et à votre entière dispo­sition pour tous les renseignements que vous pourriez désirer, nous vous prions d'agréer, M., l'expression de nos sentiments les plus distingués.

LIBRAIRIE PAVOT Lausanne • Genève • Neuchâtel • Vevey· Montreux • Berne

46me Année No 7 16 Â vril t 927

Organe de la Société valaisanne d'éducation

SOMMAU"\'E: « Resurrexit! Alleluia! » - Des réc·itations. - Assem­blée générale du Syndicat. - Mi ttes pédagogiques. - Langue ma­ternelle. ~ « NOS PAGES ». - Hygiène. - En glànant.. - Variétés.

Le chef-d'œuvre animé sorti des mains dll Cré({tel.lr c!Url11t prévariqué, lui-même et sa postérité furent privés sow/rtin du bonheur réservé cl l' fWl1wnité fidèle.

Des milliers ([ 'annét's durant les héritiers de la faLlte origi­nelle attendirent, « couchés cl l'ombre de la mort », la réalisution de la Inisél'icordicuse promesse: « .Je VOLIS In(l11der({i lln Ré­cle111pteur ... loi

Enfin , elle sonna l' heure bénie entre' toutes , désirée P(U' les patriCll'ches et entl'eVl.le pur les prophètes.

Une nl.lit cl' hiver Bethléem tressaillit al.l chant du Gloria angéliql.le ... Trente ans pll.ls tard l.ln homme « grave et dol.lx »

parcol.lrait la Galilée semant SHI' son chemin une doctrine faite cl'espél'Cl11ce, de bonté et d 'amour. Le miracle ponctuait son ensei­gnement; à ses pas s)attachait la foule émerveillée: Hosanna au Fils de David!

Mais l' mnol.ll' n ' est ]Jarfait ql.le lorsque l'aimant se livre tOl.lt entier à l'être aimé. Et le Christ aimait cl la folie les hl.lmains qu'il était venu réconcilier avec son Père. Il le prouva bientôt en chargeant Sl.ll' ses épaules divines la lourde croix de nos iniquités et en offrant Clu Père l' holocaLlste cie son sang et de sa vie.

Hier, dans le deuil et les Lannes du V endredi-Saint, l' Eglise célébrait le sOl.lvenir du Grand Supplicié dLl Golgotha. Au.iourd' fwi elle commémore la sépulture du Fils de l'Homme et elle se pré­pare cl la grande solennité de dCl1~aill, la fête cle lCl Résurrection.

Resurrexit! Alleluia!

Jeté clans le sillon hl.lmide le grain de blé s'est, de son frêle

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stylet, ouvert un passage vers les cieux. Et sa mort momentanée cmra été la condition requise cl'Hne abondante Inoisson.

Les frimas ont paralysé la verdure et les fleHrs; la sève n'a plHs circulé dans les taillis; la vie a disparu dans la nature. Mais au souffle du Renouveau les gazons retrouvent leur beauté pre­mière, les fleurs s'éveillent, les bois se l'animent.

C'est le miracle du Printemps!

Chaque année, Pâques nous l'appelle ces prodiges :, la rés~r­rection venant couronner ce Iniracle d'mnour qu'est la rede111ptlOn des homlnes.

Resurrexit! Alleluia!

Avec le Sauveur sorti vivant et glorieux du tombeau, des millions d'âmes captives trouvèrent le chemin de la délivr~l11ce. Et, depuis l'ascension du Christ, une innombrable, """!ultztude d'êtres humains ressuscite spirituellement dans la Penztence et conserve la vie de l'âme en se nourrissant de la manne pascale.

Oh! l'émouvante théorie de ces « affamés » qui, autour de Pâques, se pressent à la table tOlljours accueillante du divin Mul­tiplicateur des pains! ",!e leur semble-t-il pas en,te.ndl:e. ,encore sa voix compatiss({nte: Mlsereor super turbam, 1 J Cll pztze de cette foule 1

Un chrétien doit être logiquement Hn apôtre. Il ne peut décem­ment se contenter de sa pl'O pre résurrection, parce qu'il a charge d'âmes. Que chacun de nous donc, après avoir pratiqué la bonté et la tustice envers le prochain, s'applique cm sauvetage de ceux de no~ frères qui ne connaissent point les délices d'un christianisme vivant.

A l'égoïs111e et cm matérialisme, qui sont le~ ca!'acté1'Ïstique~ de notre époque, opposons, pal' l' exelTIple et pal' l actlOn, l.a ,beaute réalisée de la doctrine du Grand Ressuscité qu'aucune mzsere hu­lTIaine ne laissait indifférent.

C'est non seulement en aÎlnCl11t le Christ mais en le fais.cl11t connaître et aimer que nous pourrons chanter avec une saznte allégresse:

Resurrexit 1 Alleluia 1

Des récitations Les récitations de leçons ne sont, comme chacun le sait, qu'un ,

contrôlé destiné à stimuler l'application des élèves. Le nlaître ne

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doit donç y ·consacrer, que le temps strictement nécessaire et ne pas s'y attarder, faute de savoir employer plus uti'lement les heures si précieuses et si courtes de la classe.

. Qu'on nous permette de donner à ce sujet quelques indica-tIons dont pourront profiter surtout les jeunes instituteurs encore peu expérimentés. Nous le ferons en répondant successivement à chacune des questions suivantes: 1. Quand faut-il faire réciter? 2. Qui doit faire réciter? 3. Comment faut-il faire réciter? 4, Que doit être le maître pendant la récitation? 5. Que doit être l'élève pendant qu'il récite?

1. Quand faut-il faire réciter? Certains maîtres consacrent le comm,encement de chaque cl-asse à la récitation des leçons que les élèves avaient à préparer dans diverses branches: religion, langue, histoire, géographie, etc . Ce procédé offre l'-avantage, pour les enfants, de moins courir le risque d'oublier ce qu'ils ont étudié ou repassé avant leur départ pour l'école.

,Mais, il nous semble préférable de faire réciter la leçon d'une branche au début de l'heure consacrée à cette branche c'est-à-dire la leçon de catéchisme pend'ant le cours de religion: une leçon de grammaire pendant d'heure de langue et ·ainsi de suite.

De cette manière, on disperse moins l'attention et on varie moins fréquemment le genre d'effort intellectuel: mémoire, ré­flexion, jugement, raisonnement, etc., que réclame plus spéciale­ment chaque matière d'enseignement.

Les professionnels de l 'enseignement connaissent tous l'in­convénient que présente le passage brusque d'une branche à une autre, passage qui demande ce qu'on est convenu d'appeler la mise en train, c'est-à-dire une sorte de préparation de l'esprit à recevoir une autre nourriture. De plus, on conserve à chaque ma­tière le temps qui lui revient de par l'horaire et on n'empiète pas tantôt sur une branche tantôt sur une àutre.

2. Qui doit faire réciter? Autant que possible l'instituteur lui­même; car il s'agit, même dans une simple récitation de leçon, de développer l'intelligence des élèves, d'exercer leur juge~ent, de constater jusqu'à quel degré ils comprennent ce qu'ils étudient, de connaître leur cm;àctère, d'adapter les questions à leur force intellectuelle, d'apprécier la valeur ·des synonymes ou des tour­nures équivalentes dont ils se servent, de surveiller la correction du langage, l'expression de la voix, etc. Or, une pareille tâche ne peut se confier aux moniteurs, quelque intelligents et dévéloppés qu'ils soient. Ces derniers ne doivent seconder le maître que dans les cas de réelle nécessité, et cette nécessité est plus rare qu'on ne se l'imagine.

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Si leur aide s'impose, on les choisira naturellement parmi les meilleurs élèves, ceux surtout qui ont un bon caractère, une fermeté qui tient entre une coupable indulgence et une préten­tieuse rigueur.

Inutile d'insister sur la.nécessité, pour le maître, de contrôler de temps en temps, au moins sommairement, le travail de ses moniteurs.

3. Comment faut-il faire réciter? La récitation peut se faire simultanément ou individuellelnent. La récitation simultanée peut être écrite ou orale. Si on y procède oralement, tous les élèves d'un même groupe, à condition toutefois qu.'ils ne soient pas trop nombreux, récitent ensemble et à haute voix un texte qu'ils ont eu à étudier mot à mot, car ce n'est que dans ce cas que ce pro­cédé peut servir. En écoutant et en regardant attentivement, le Inaître distinguera vite les élèves qui hésitent, s'arrêtent, disent mal ou se taisent tout à fait. Ce procédé a l'avantage d'être expé­ditif, d'encourager les timides et de faire prendre facilement à tous le ton convenable; malheureusement, il présente quelque chose de trop mécanique et ne permet qu'un contrôle superficiel.

Dans la récitation simultanée écrite, les élèves se munissent d'un crayon ou d'une plume et écrivent ce qui leur est demandé. Le contrôle de ce travail peut ensuite se faire comme celui d'une dictée. Ce moyen oblige les élèves à voir l'orthographe des mots de leurs leçons, ce que d'habitude ils négligent trop. Sans doute, la récitation individuelle est de beaucoup la meilleure; malheu­reusement elle demande bien plus de temps; mais on peut obvier à cet inconvénient: 1. En se contentant de questionner sur une partie seulement de la leçon; 2. En interrogeant quelques élèves pris dans un ordre indéterminé ou désignés par le . sort.; 3. En tirant au sort l'une ou l'autre des matières à faire réciter dans la journée. Le tout, c'est d'empêcher d'une manière ou d'une autre que les élèves se dispensent de préparer leurs leçons dans l'espoir que le contrôle ne pourra pas les atteindre. Sous ce rapport, il faut les tenir en alerte.

4. Manière d'être de l'instituteur pendant la récita-tion? - La récitation des leçons doit aussi être un exercice éducatif. A cette fin, le maître évitera de se transformer, ne serait-ce que momen­tanément, en agent de contrôle au ton rude, à la physionomie sombre et menaçante, aux reproches cinglants; il risquerait ainsi d'intimider les pusillanimes et de faire mal réciter une leçon pour­tant bien apprise. Si la bienveillante indulgence lui est conseillée, il ne devra néanmoins pas la pousser à l'excès; une sévérité juste et mesurée est nécessaire pour arriver à de bons résultats: Il faut exiger plus pour avoir moins.

II est, croyons-nous, superflu d'ajouter que l'instituteur doit

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s'interdire les railleries à l'occasion de réponses sottes ou mala­droites et ne pas permettre aux élèves de tourner leurs camarades en ridicule. Ces procédés froissent ceux qui en sont victimes et les jettent parfois dans un mutisme obstiné.

On rencontre de temps en temps des maîtres qui ont l'ha­bitude de venir mal à propos à l'aide de la mémoire des enfants. Sitôt qu'un élève est embarrassé, ils lui donnent complaisamment le commencement d'une phrase, d'un mot; il s'agit de déclancher ]e mécanisme qui, du reste, s'arrête bientôt et attend un nouveau secours. On trouve parfois des élèves qui se contentent d'ajouter la dernière syllabe d'un mot ou le dernier mot d'une phrase. Il s.erait préférable de mettre l'enfant sur la voie au moyen d'une sous-question ou d'une question posée différemment.

Une leçon bien sue mérite une récompense; une leçon non apprise, ou mal sue, un blâme ou une punition. Cette ' sanction s'exerce généralement par l'attribution de notes. Ces notes doivent se marquer régulièrement et avec une scrupuleuse justice, si on veut leur conserver leur efficacité. Quant aux louanges et aux blâmes propement dits, nous n'avons pas besoin d'insister sur les inconvénients de leur abus. Ici, la sobriété est de rigueur, sous peine de leur enlever tout effet.

Au degré supérieur, le maître, afin de provoquer l'attention et la réflexion, demandera quelquefois, à ce que les élèves amplifient ou résument une leçon, qu'ils fassent connaître les idées ou les pensées qui les ont frappés, la morale qui y est contenue.

5. Manière d'être de l'élève. - Il aura une tenue extérieure correcte, il se tiendra droit, sans raideur; on ne lui permettra pas de prendre certains tics comme de balancer le corps, de se gratter derrière l'oreille quand il est embarrassé ou qu'il a mal répondu, m d'ânonner, de se reprèndre trop souvent.

Le maître veillera ensuite à la diction; il exigera un ton de voix assez haut, une parole distil).cte, une articulation nette, une prononciation correcte, des phrases complètes et gramlnaticale­ment construites, des formes polies dans les réponses ou les ques­tions de l'élève; il combattra avec soin la précipitation, la trop grande lenteur, la monotonie dans le débit, encore lnoins sup­portera-t-il le ton chantant, si déragréable.

Terminons par le conseil d'imposer peu de tâches orales, afin qu'on puisse en exiger une étude plus sérieuse et, par conséquent, plus profitable, conformément au principe pédagogique plus connu qu'appliqué: Peu, mais bien.

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Assemblée générale du syndicat

, Les adhérent~, au syndicat du personnel enseignant sont infor­~es ,que la premlere assemblée générale aura lieu à Martiany le 'dJeu~l : 1 coura~t, à quatorie heures précises dans la granle s~lle

e 1 Hotel de VIlle.

Pour suppl~er à l'horaire des trains et gagner du temps, des futObus,o.u camIOns partant de Sierre et de Monthey recueilleront ,es parhclpants à l'ass~mblée dans les 10caJités en bordure de la Ioute . canton~le .. En raIson de l'importance et de l'intérêt que pré­sente c~tte reUl1lon, aucune abstention n'est tolérée. Nous ne dou­tons pOInt que l'un ou l'autre négligents se décident enfin à nou's envoyer l~lll' .adhésion. D 'autre part, nous engageons vivelnent les ~Iuelques 111sht,u.tel!rS non ~cquis à nos idées pour avoir ajouté foi a de s,ottes al.l~gahons, qUI veulent faire de notre mouven1ent une ten~ahve ,pohh~ue, à. rechercher loyalement la vérité auprès de ],eu~ s ~olleg~les Im~a~'haux au cour~nt .de cette organisation cm'po­l at,lve, et SI, maIgre tout, des obJechons à formuler subsistent q~l ~n nO~ls ,les présente afin que nous puissions les réfuter et reah,ser a111S1 l'accord parfait entre tous les membres du corps enseIgnant.

A l'ordre du jour de la séance figur~nt les points suivants: 1. Statuts de la société' 2. Caisse de chômage; , . 3. Caisse-maladie; 4. Situation financière de la société; 5. Règlement d'application; 6. Nominations statutaires; 7. Propositions individuelles .

L'horaire des transports sera fixé ultérieurement.

POUl' le Con1ité : M.

Miettes pédagogiques

On ne saurait assez récompenser un maître d'école lab.orieu-x et bon chrétien, qui élève et instruit consciencieusement les enfants; aucun argent ne peut le payer de sa peine; (Luther.)

* * * Un homme disait un jour dans une station de chemin de fer:

«, Il y a. deux. hommes qu 'on ne payera jamais trop: le mécanici en d un trall1~ qUI a la responsabilité de la vie des voyageurs, et lÏnsti­tuteuT, qUI a la responsabilité de l'âme des enfants. »

* *(* II A up epfant qui reçherçhe les lettres? je voudrais que l'on fùt

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soigneux d e choisir un conducteur qui eût plutôt la tête bien faite que bien pleine. » (Montaigne.)

De même que dans le ciel gl'onde raremeùt le tonnerre, les répri­mandes et les punitions ne troublent qu 'à de longs intervalles la sérénité heureuse de 1 école. » (Coménius.)

« Quel est le maître digne de louanges : celui qui, pour quelques pecc-adilles, torture ses disciples, ou celui qui, par de sages avis et pal' des motifs d'honneur, s'applique à les corriger? Faut-il traiter les hommes plus durement qu'un habile écuyer ne tl'aite son cheval? »

(Sénèque.)

« Sans la formation morale, l'homme devient la plus scélérate, la plus barbare des créatures; car la nature 1 a pourvu des' armes de la pénétration et de la ruse, et il les emploie alors de la façon la plus coupable. » (Socrate.)

Langue maternelle

COURS MOYEN

Dictée. - L'énergie. - On est toujours énergique, quand on sait bien ce qu'on veut et qu'on ne recule devant aucun effort pour l'obtenir. C'est à cette condition qu'on a le succès. - Il faut de l'énergie à l'élève qui veut travailler, Inalgré les distractions qu'on lui propose; il lui en faut, lorsqu'il se trouve en présence d'un problème difficile à résoudre ou d'une rédaction difficile à com­poser. Il faut de l'énergie à l'ouvrier, qui tous les jours se rend à l'atelier ou au x champs pour gagner l'a·rgent n écessaire à la subsis­tance des siens. Il faut de l 'énergie au savant qui arrache à la nature ses secrets, à l'explorateur qui hasarde sa vie dans les ré­gions dangeureuses. Il en faut à tout hmnme pour faire chaque

' jour son devoir sans faiblesse. Nous ne valons à nos propres yeux et aux yeux de Dieu que par l'énergie que nous Inettons dans -notre vie.

Mots: énergie: puissance, force physique: énergie muscu­laire; vertu: énergie d'un remède. Fig. : activité morale; vigueur d'expression; énergie du. style, du dessin . Syn. : force, vigueur. Anton. : énervation, faiblesse, pusillanünité, inertie, langueur, in­dolence, m.ollesse. - Explorateur: qui fait un voyage de décou­verte. - Entêter: causer une sorte de vertige; fig. : enorgueillir an point de faire déraisonner ; entêté, têtu. On est têtu par nature,

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entêté par accident. Syn. : engouer, enticher. Ant. : docile, flexible, maniuble, pliant, traitahle. - Subsistance: nourriture et entretien, vivre. Syn. : aliment, nourriture. - Forer: percer, faire un trou. Isthme: langue de terre qui relie une presqu'île au continent.

Questions et gramm. Quelle est la fonction de l' devant le verhe et que rempJace-t-il? Combien de proposition renferme la première phrase? - Pourquoi faut-il de 1 énergie à l'élève qui veut travailler? Quand cette énergie est-elle encore nécessaire? A quelles

,personnes faut-il encore de l'énergie et pourquoi? Quelle est la valeur de l'homme à ses propres yeux et aux yeux de Dieu ?

Exercice. - r.onj'uguer la premi<\l'e et la deuxième phrase en remplaçant le pronom on par le pronom je. Recopier le reste d u texte en remplaçant le verb impersonnel il fau t par l'expres­sion: l'énergie est nécessaire.

Famille du Ilot poser, clu latin ponere, positum. Poser, posé, posément, pose, posage, poseur; position, positif; déposer, dépôt, déposition, déposant, dépositaire, disposer, disposition, dispositif, disponible, disponibilité, dispos; indisposé, indisposition, prédis­posé, prédisposition' apposer, apposition; superposer, superposi­tion' .i u xtaposer, .iuxtuposition ; interposer, interposi tion; entrepo­ser, ell tl'epfît, entrepositaire, entreposeur; transposer, transposition, transpositeur; compo,'er, composition, compositeur; décomposer, décomposition; recomposer, l'ecomposition; exposer, exposition ; im poser, imposant; imposteur , imposture; impôt, imposition; op­poser, op j)osition, opposahle, opposite, opposant; préposer, prépo­sé, préposition, prépositif; prévôt, pré, ôté; proposer, proposition, propos, proposable; reposer, repos, reposoir; supposer, supposition, supposable, suppôt; présupposer; poster , aposter, postil1on, postaJ; p osture, imposte, postiche.

II . - Lu pel'sévérance. - La persévérance est inséparable de J'énergie . Elle consiste à poursui, re avec une fidélité inébranlable

, ce que l on a déjà commencé. Sans elle, on ne fait r ien de solide ni de du rable. Dans les classes, les élè, es persévérants finissent tou.iours par l'emporter sur leurs calnarades. C'est par la persé­vérance à lu tter contre ses défauts qu'on arrive à en triompher to­talement. Tou~es les grandes enti'eprises, le forage des canaux, le percement des isthmes et des tunnels, la construetion des grands édifices sont le fait d'un labeur poursuivi pendant de long ues années .

Qeustions . - Définir la persévérance. Pourquoi est-elle né­cessaire à l'énergie? Quels élè, es remportent du succès? Comment de, ient-on vertueux? Quel est le facte ur du résultat des grandes entreprises?

Exerc. : Décomposer les mots: insépar able, inébranlable. Trouvez d au tres mots ayant Je même préfixe et le même suffixe .

A l'énergie s'oppose la mollesse, et à la persévér ance le ca-

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price et l'entêtement. - L 'élève r;n~u a horr~ur. de l 'effort: . c'est un paresseux qui trouve tout penIble! aUSSI b~en le trav~ul ?~ classe que le lever matinal, la gymnastIque, les Jeux de pleIn ~1I: et même les soins de propreté à donner à so~ corps. Il est destIne à devenir un fainéant et, comme on dit vulgaIrement, un « pr~pr.e à rien ». Le capricieux trouve « tout nouveau tout beau »; maIS Il se décourage aux premières difficultés: ce qui l'enthousiasmait la veille le dégoûte le lendemain.

Persuadons-nous bien que le capricieux et l'être mou ont des chances de n'arriver jamais à rien. - Sachons prendre de fermes résolutions et les tenir avec énergie et persévérance, sans nous laisser rebuter par les efforts , les fatigues et les déceptions i?évi­tables. Ne nous décourageons jamais. L'avenir est aux énergIques. et au persévérants .

Questions. - Quel est l'ennemi de l'énergie? Comment se distingue l'élève mou? Quels élèves autres que les mous manquent d 'énergie? Quelles résolutions devez-vous prendre?

Gr. et ex. : ' De quelle nature est le mot tout dans l~ prop . : qui trouve tout pénible? A qu~l mot se rapport~nt travaIl,. lev~r , gyIllnastique, jeux et soins? Nommez quelques )eux de pleIn aIr. Décomposez le mot fainéant. Quelle .est la fonctIon des mots. mol­lesse, caprice et entêtement. RecopIer le texte en mettant . Les élèves ont horreur , etc.

Proverbes. Pensées. - Aide-toi , le ciel t'aidera. - On ne pa~' ­vient à rien de grand sans qu'il en c~ûte beaucoup. Il fa;ü v?uloll' de bon cœur tout ce qu 'il faut voulOIr: le secret de la. reussIte est là . - Sans la persévérance; nos plus belles r~solutIons et no~" efforts énergiques restent stériles. - L 'eau. qUI tombe goutte a goutte finit par creuser la pierr~; avec de petIts coup ~~ ?ache on abat les grands arbres (Fl'Clnklzn). - Un hOI?-me lIvre a ~a ~ol ­lesse est un homme faible et petit en tout (Fenelon). - L entete­ment sans l'intelligence, c'est la sottise soudée au bout de la bêtise (V. Hugo). - La mollesse pour soi , la dureté pour les autres. vont de compagnie.

Pensées

L 'Idéal c'est d 'aimer avec du ciel dan s l'âm e, C'est aller en av ant, courageux, san s détour, C'est de garder toujours un lumineu x programme,

. La h aine de la h aine, et l'amour de l'amour.

E d. ROSTAND.,

Page 7: L'Ecole primaire, 15 avril 1927

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~ OS Pages ~~ l~, '(;~ COURRIER DES INSTITUTRICES '. ~l.~ ~~ . ====================~~

SOMMAIRE: Souvenirs. - Le souci. Une fleur à l'ombre. La voix de la forêt. - Pensées.

~ Souvenirs ~

Une fleur de pensée, une feuille de liel'1'e ... Le cOll-l'1'ier ce matin avec un clair soleil M'apporta ce message et fut pour moi l'éveil De lointains souvenirs cl la doucel.l1' très chère.

J'avais quinze (ms, une âme éprise de lumière, D'idéal,. l'espoir fol en l'avenir vermeil, Des compagnes au rêve ingénûment pareil. La maison embaumait l'encens et la prière;

Les sœurs glissaient sans bruit, voiles noirs, voiles blancs, Vierges qui nous armaient pour les combats troublants Dont frémissaient nos cœurs ClUX tournants de la route.

Revoyant toutes ces choses, mes yeux, lassés De regarder la vie où n'est que leune et doute, Trouvent @ncor plus beaux ces purs bonheurs passés.

B. THIRY.

Le Souci

La vie devient un problème de plus en plus difficile et je com­prends aisément qu'il soit nécessaire pour le résoudre, d 'y songer sérieusement. Mais si les circonstances et les événements nous créent par moment ' des préoccupations plus ou moins importantes, point n'est besoin cependant de vivre avec la vision incessante des peines et des ennuis que peut réserver l'avenir.

On devient quelquefois soucieux, mais il est juste de dire que le plus souvent on naît tel. De même qu'il est des êtres qui viennent au monde avec le don de la musique, de la peinture, de la poésie, de même il en est qui naissent avec le don de se torturer l 'esprit et de ne regarder l'avenir qu'avec une curiosité malsaine et méfiante. Ces gens portent en eux-mêmes un poison perfide qui gâte leurs amours, paralyse leurs joies et ternit leurs espérances.

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Non seulement ils souffrent des détresses présentes, mais encore de celles à venir et leur atmosphère est perpétuellement une a tmos­phère d'inquiétude, de tristesse, de désespoir. Toujours ils apportent une restriction à leur bonheur, leurs actions sont accompagnées du triste fantôme de la non-réussite et leurs succès mêmes ont un arrière­goût d 'amertume, car auprès d 'eux se dresse la perspective de la pro­chaine et possible défaite.

Nerveux, tremblants, inquiets, déçus par avance, les individus soueieux ne goûtent rien dans la plénitude et s'embarrassent d'une cuirasse inutile qui confine leur esprit, entrave leur liberté et désa­grège leur corps. Le souci laisse non seulement son empreinte dans l'âme, mais encore sur la physionomie. Il accuse -les rides, durcit le regard, assombrit le teint, déforme le visage. Ceux qui conservent une jeunesse avancée n'ont usé ni leur temps ni leurs forces à creuser le prOblème de l'avenir! Ils sont allés de ravant, confiants dans la Provi­dence, et ils ont mis en pratique le vieil adage qui dit « qu 'à chaque jour suffit sa peine )).

Et pourtant! Peut-oh, à l'instar de la cie'ale, danser tout l'été sans songer à l'hiver? Non, mille fois non. Là encore comme en toute chose il faut recourir à un juste milieu, à un dosage intelligent, à un équilibre relativement parfait.

Ne pas prévoir toujours, mais prévoir parfois; quand même, dans la mesure nécessaire, à l'heure voulue et dans la limite des moyens. Il faut se rappeler que la vie est une alternative de joies et de peines, que nous devons accepter et subir les unes et les autres et qu'en somme rien n'est définitivement stable, ni l'amour, ni la jeunesse, ni l 'a rgent, ni la beauté! Nous aurons beau alambiquer notre cervelle, nous n 'em­pêcherons pas les êtres et les choses d 'être fragiles et passagers. Et puis, en somme, l'avenir ne nous appartient pas, seul le présent est à nous. Occupons-nous sagement de lui et ne le troublons pas par des préoccupations éphémères, aussi éphèmrées que le temps et la vie!

Faisons une large part au clair soleil de l'espérance, et si parfois n9tre ciel est obscurci, laissons passer l'orage d'un cœur calme et serein.

Chassons le souci, ne le cultivons pas. ' C'est une fleur- aride, sa ns beauté, sans parfum, sans vertu. Considérons-la tout au plus comme une plante médicinale, dont on use avec prudence et dont il faut craindre d'abuser.

Et puis la meilleure philosophie consiste encore à ne pas trop

philosopher.

~ Une fleur à l'ombre ~

Laisse, nous avons déjà dépouillé ce buisson de toute sa pa­rure embaumée ... vois comme tes bras sont pleins de branches et comme mes doigts sont mouillés de rosée légère et de sève! La gerbe est assez belle ... laisse :' que veux-tu cueillir encore? ... Si

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n~us lui prenons toutes ses fleurs, l'arbuste ·printanier sera tnste parmi la joie du jardin. Non, n 'écarte pas le feuillage: laissons-lui ce qui est là, caché dans son cœur ...

... Parmi le réseau serré des ramilles, il y a ici une tige inclinée qui a réussi à fleurir. Le soleil n'est jamais venu jusqu'à elle; seuls quelques réflets éparpillés, rares, pâlis, l'ont réchauffée au crépuscule lorsque la lumière est oblique et touche les plus humbles gramens. C'est à grand'peine que s'est formée la corolle peureuse et douce, gênée par .les brins morts, et par les épines, et par les feuilles sèches du dernier hiver. Lorsqu'elle n'était qu'un bouton frêle, une abeille qui l'aperçut songea: « Je ne tirerai pas· grand miel d'eUe. » Et deux chardonnerets qui bâtissaient leur nid se dirent: « Son parfum n'enivrera jamais nos petits. »

Pourtant elle s'est épanouie; et sans soleil, sans air, sans rosée, elle est embaumée au bout de la branche qui tremble.

Ce que nous avons cueilli possède l'éclat diapré des choses extérieures; le buisson ne regrette pas la gerbe que nous lui avons prise, puisqu'il garde une fleur, à 1 ombre, belle COlllme les grandes amours dévouées qui dorment dans ' certaines âmes. Cette cassolette invisible suffit à réjouir l'arbuste dépouillé: tout le printemps s'exhale d 'elle; les abeilles cherchent son calice, et le soir, les oiseaux grisés chantent sa grâce mystérieuse.

Que sait-elle des choses d'ici-bas? ... Rien, vrainlenL dans sa solitude. Elle ne connaît pas le fossé profond ouaté de trèfles et de pervenches, ni la forêt qui découpe l'horizon, ni le chemin de glaise rose où les charrettes passent avec un bruit n:t0u. Aucune brise ne boira la goutte d'essence qu'elle distille. Quand les feuilles neuves qui l'entourent tremblent faiblement au vent capiicieux, elle reste immobile, toute calme dans l'étreinte des rameaux. Et le soir, entre deux pousses hautes qui s'écartent pour mieux respirer, · elle aperçoit un coin du ciel et regarde s'allumer les astres.

Il ne faut pas la cueillir ... vois plutôt comme elle est char-mante et craintive dans sa cachette de verdure, et quelle vie heureuse est la sienne panlli l'ombre et la fraîcheur! ... Laissons­la s'ouvrir, dérouler son existence à cette place où Dieu l'a mise, et s'effeuiller avec langueur, quelque soir, à l'heure où s'effeuille la lumière ...

... Viens, petite fleur, née parmi mes peines, fleur d'ombre toi aussi, cachée contre mon cœur dont tu es la joie. Tout ce qui s'épanouit autour de lTIoi laisse mon âme indifférente. De cet éclat extérieur, je suis d'avance détachée: c'est la gerbe que les passants moissonnent lorsqu'ils suivent le chemin rose et qu'ils emportent, sans se doüter qu'elle était donnée avant d'être cueillie ... .

Je ne garde à moi, bien à moi, que cette place cachée où sa grâce fleurit, secrète, pareille aux , trésors dont les sultans éblouissent leur solitude.

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1 1 Tu ~el sais rie~ des ,choses d'ici-bas, ni les fossés où l'on tré­}UC ~~, nI es cl:em111s ou l'on se traîne. Je peux croire ue tu as ~11:uI~ pour. m~l. tou~e .seu!e, pO~lI' me réjouir, pour rne

q consoler

J q elque !ndlclble InJustIce qUI aurait jadis accablé mes épaules a~~~~~~ crOIre que tu as fleuri comme u~ don du ciel à mon ardent

'" Et le soir entre mes ]. AI ' . fI . d ' ' JI as ca Ins qlU bercent leur pure eUI ombre, tu re~tardes vers l" f" . t t .

Il v ln 1111 e u souns au firmament

conste eé de lumières ... M. BARRERE-AFFRE.

~ La voix de la forêt ~

A travers le taillis, cl travers le hallier Le .sire cl~ Beaulieu poursuit un sangizer; M CilS la bete se gîte et le chasseur s'égare.

L: duc s'aJ'l'ête en fin , et de son sifflet d 'or Tlre L.zn p:rçc,l11t appel, espérant que le cor Au lom lw repondra de sa vive fanfare.

Il t~~,d l'oreille CILl. ve,nt, - il croit e~tendre un son .. . Il slftle encor, . D1WS c est en vain, rien ne répond A sa note tou10Ul'S plus pressante et plus brève.

Soudain, des prof~ndeurs du bois silencieux, Calme et pur, (lrl'lvant de la terre OH des cieux Plus doux que toute harpe, un chant lointain s'~lève.

« V ive. D!eu, dit le duc; ce n 'es t point naturel; Onc wnSl ne chanta trouvère ou ménestrel. Nul n'a gosier si fin, ni princesse, ni reine,

Pas Inêlne l'oiseau bleu, ce chanteur si chcu'lnant Que cent ans à l'ouïr passent en un moment : C' est 1~1usique de fée ou bien voix de sirène.

Sil'ène, ondine ou fé e, il la faut aller voir' La v~i~ qui chante ainsi, je ·prétends le savoir, Dusse-Je traverser marécage ou rivière! »

Le duc s'en va, t~nd:l11t .l'oreille. Sous un pin, Dans une lande etrolte, II aperçoit enfin Une hutte de paille CILl toit chargé de lierre.

Il descend de cheval; il avance sans bruit. Nul doute: c'est bien là que le son le conduit: Oh! que la cantilène cl présent est touchante!

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Emu, se demandant ce qu'il va découv1'Ïr, La main SUl' le loquet, le duc, avant d'ouvrir, Hésite, fasciné pal' la voix qui l'enchçmte:

Il ouvre. - Est-ce une fée hospitalière, aux pl'eux, Tressant ses cheveux d'al' ? - HoneHr! c'est un lépreux Qui panse ses n1Oignons pleins de pus et de fange!

Enfermé dans sa loge ainsi qu'en un tombeau, Le corps demi-rongé s'en allant pal' la.mbeau, C'est lui, c'est ce lé preux qui chante comme un ange!

Sentant à cet aspect, son cœul' s'épouvanter: - « Lépreux, lui dit le cluc, est-ce cl toi de chanter, « Toi dont la chail' n'est plus que débris pour la tombe? »

- « Quel autre doit chanter que moi, _ duc de l!ecwlieu ? « Il n'est qu'un 111ur de bOlle entre mon âme et Dzeu, « Et mOl'ceau pal' morceau je vois ce mur qui tombe!

FI. JUBARU.

Hygiène

L'eau COURS ELEMENTAIRE.

Danger de boire de l'eau de rivière ou de plaine.

Récit . Le petit J ean se r endait à l' école, un. j~ur qu'il fa~sait très chaud. Il avait soif . Passant près d'une nVlere" do~1t 1 ~a? était limpide, il se pencha et ~ut avi?e~ment. Dans 1 apreS-I~I,?~' il se plaignit de coliques qUI le faISal.ent cruel}em~nt SOUff~I~,' Rentré à la maison, il dut garder le ht. Le med.ecln, ~P?ele a son chevet, le sauva d'une grave maladie en hll admInIstrant un vomitif énergique. . .?

Entretien. Pourquoi le petit Jean avait-Il sOlf . Que fit-il pour se désaltérer? . Etait-ce prudent de boire à la rivière? PourquOl pas? . Cependant, l'eau était claire, limpide; ne vous semble-t-ll

pas qu'elle devait être bonne à. boire? .(prendre dl~ suc ou ~l~ sel le faire fondre dans l 'eau claIre et faIre constateI que celle Cl res'te limpide). .

L 'eau de pluie, de la mare, de l'étang, est-elle. meilleur~ ql~~ celle de la rivière? Pourquoi pas? Que peut-elle bIen renfel mel . (Cette eau est donc nuisible à la santé .)

Jean commit donc une imprudence. Quelles en furent les suites? Quelle résolution devez-vous donc prendre?

Devoir. Les eaux de ... , des ... , et des .. . renferment souvent des

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matières ... à la santé; elles ne sont pas ... à boire, même si elles sont.. . Je n'en ... jamais.

Remplacer les tirets pOl' les mots : nuisibles, bonnes, limpides, étangs, rivières, pluie, boirai.

Danger de boire de l'eau quand on est en transpiration. Récit. C'était pendant une récréation; les élèves s 'étaient

bien amusés; ils avaient joué avec entrain et s 'étaient mis en transpiration. And'ré, surto~t, était en nage. Il courut à la pompe ~t aval~ plusieurs gorgées d'eau froide, puis resta quelque temps Im~obIle pour se reposer. Bientôt, il sentit des frissons; il dut s'ahter et gagna une .maladie qui mit ses jours en danger et lui fit perdre trois longues semaines d'études.

Entretien. Les élèves avaient-ils bien fait de S'an1.11Ser? Faisaient-ils chose sage en se mettant en transpiration? Et puisque André était en transpiration, agissait-il avec pru­

dence en buvant de l'eau froide? Après avoir bu, qu'aurait-il dù faire au lieu de rester immo-

bile? Pourquoi? Combien d 'imprudences a commis le petit André? Quelles furent les conséquences de ces imprudences? Quelle résolution vous suggère ce récit? Devoir: André a commis trois imprudences: d'abord, .... ;

ensuite, ... ; enfin, '" Il en a été gravement Inalade. Je ne l'imiterai pas.

Remplacer les tirets par les expressions suivantes, classées en bon ordre: il s'est laissé refroidir; il s'est mis en h'anspi­ration; il a bu de l'eau froide.

COURS MOYEN

Eau potable

Matériel. Vases renfermant des eaux diverses: pure, trouble, fétide, additionnée de sucre, de sel, de chaux, etc.

Observations et expériences: 1. Faire observer, à distance, les différents flacons, et faire montrer ceux dont l'eau paraît bonne à boire; faire dire pourquoi? (l 'eau est claire, limpide).

2. Faire sentir l'eau des différents flacons et écarter ceux dont le contenu a une odeur quelconque. (Qualité: inodore.)

3. Faire goùter l'eau; celle qui est fade manque d 'air ou de sels; celles qui ont un goùt terreux, amer ou lnétallique contien­nent des sels en excès. (Qualité: saveur fraîche .)

4: Faire dissoudre du savon dans de l'eau pure, puis dans de l'eau de chaux; remarquer que le savon laisse des gruaux dans le second flacon. (Qualité: cuire les légumes sans les durcir.)

Remarquer aussi que la chaux se dépose au fond du vase. 6. Faire dissoudre du sucre, du salpêtre, des cristaux dans

l'eau pure; y mélanger un peu d'alcool, et constater que la vue ne peut déceler le mélange.

Conclure que l'eau peut contenir en dissolution des matières

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que l'on ne peut discerner, rien qu'avec les sens. L'eau naturelle, qui traverse les couches terrestres, contient

toujours: a) de l'air; b) des Inatières minérales: chaux, fer, etc. (L'eau potable peut renfermer une certaine quantité ' de ces lua­tières, mais pas trop.)

7. L'eau contient parfois aussi des matières organiques ou débris d'animaux et de végétaux, ainsi que des, microbes ou ger­mes de maladies. (La leçon sur les Inicrobes sera donnée ultérieu­rement.)

Ces eaux ne sont pas bonnes à boire. Conclusion. L'eau potable est celle qui est bonne à boire,

qui peut servir à l'alimentation et aux usages domestiques. Elle doit réunir certaines conditions physiques, chimiques et

hygiéniques. Conditions physiques. Elle doit être limpide, incolore, ino­

dore et de saveur fraîche . Conditions chimiques. Elle doit être aérée; ne contenir ni

. trop ni trop peu de sels minéraux en dissolution; partant, elle ne doit pas être d'un goüt terreux, ni amer, ni métallique, mais elle doit cuire les légumes sans les durcir et dissoudre le savon sans t'ornler de gruaux.

Conditions hygiéniques. Elle ne doit pas renfermer de ma­tières organiques ni surtout des microbes, germes de maladies.

Devoil'. Qu'entendez-vous par eau potable? b) Quelles conditions (physiques, chimiques et hygiéniques)

doit-elle remplir?

~ EN CLANANT ~=================

Le Pêcheur de Pâques « Non! ne va pas en ma cmjourd'luzi, Inaître Jacques! Viens; c'est le four de Dieu, c'est dimanche, c'est Pâques, C'est l' heure où de la Inort le. SClLlveur s'éveilla; Viens! les cloches là-haut chantent l'Alle.1uia. »

Les cloches aux échos de la côte isolée Dans lezzr vieux clocher bleu balancent leur volée; La mer est toilt en fête, et l' horizon lointain Jette des reflets d'or cm soleil du matin.

Dans ses plis onduleux, cm gl'é du vent qui passe, COll1me des fleurs d'argent qu'il sèIne sur l'espace, L'écume tout à coup, Inonte, éclôt, éblouit, Retombe, et dans le flot qui vient, s'évanouit.

Pal' la grève pierreuse où la 1\11 anche frissonne, Le peuple aCCOUl't en foule à la ll1esse qui sonne.

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Dieu SUl' ces cœurs normands garde encor tous ses droits; Ce peuple en ses rochers plante encore la Cl'oix,' Il sait qu'en vain d'en bas le blasphème l'outrage, Qu'elle enchaîne à ses pieds le blasphèIne et l'orage; Que, pour brisel' le monde, il faut, cnl Dieu vivant, Un mot, un signe, ou ll1ême un simple coup. de vent.

01', près du quai, parmi vingt barques à l'amarre, Un vieux canot s'ébranle; un hOInIne est cl la barl'e, En habits de travail, l'amenant ses filets Qui sèchent, étendus SUI' deux rangs .de galets. Seul de tous ces chrétiens qu'il fuit et scandalise Cet homme a désappris le chell1in de l'église,' Cet 11Omll1e brave Dieu depuis plus de trente ans; Il jure de sang-froid, même aux jours de gros temps. Il n'a qu'un fils; hélas! mais tous deux font la paire; Le fils est un vaurien qui ressemble à son père,' Côte à côte on les voit, couple impie et hardi, Pêcher tout le dill1CLI1che et dOl'lnir le lundi . « - Jacques, lui cria-t-on, prends garde,' Dieu se ,venge! Laisse là tes filets.

- Mais il faut que je mange. - C'est fête, songes-y.

- Fête? ah! raison de plus. Festoyez, vous, richards, fainéants ou perclus; Moi, je suis gueux, j'ai faim, la Inel' est ma cuisine. - Et ton fils? ...

- Il m'attend sous la roche voisin; Il pêche depuis neuf ou dix heures du soil'! . »

Puis d'un l'evers de main, poussant l'ancl'e cm bossoil',' « Allez ouïl' là-bas le curé qui sermonne,

Vous; et dell1CLI1dez-lui que ma pêche soit bonne ».

Jacques, en ricanant, saisit le gouvernail. - « Ami, dit un vieillard, Dieu mcmdit ce travail; Dieu n'est pas loin, prends garde; et quand on le méprise ... S'il t'envoyait un grain ...

- Un grain pal' cette brise! ... Avec tes oremus tu In'en garantiras; Va; moi, je dois pêcher, tandis que j'ai deux bras. »

La bl'ise d'est soufflait dans sa voile cal'l'ée,' Le vieux pêcheur pal'tit aidé pal' la marée. Son vieux canot l'asait un l'ache à fleur d'eau, Quand la foule, à l'église, entonna le Cl'édo. - « Tiens, dit-il, cmfoul'd'hui j'ai la messe à ma pOl'te; Je l'avais l'efusée et le vent me l'apporte,' Soit! la place est supel'be et le moment choisi;

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Puisque la messe vient pal' mer, assistons,y. Voyons, le fretin saute et la vague étincelle,. A l'œuvre 1 »

Au flanc eZu roc amw'rcmt sa nacelle, Il lance, en l'étalant, un filet à gros nœuds: « Va, cherche au foneZ, dit-il, l'endroit est poissonneux,. Il nous faut de la sole, au moins de la lamproie 1... » Et Jacques s'est penché pour surveiller la proiè,. Et tire: « Ho 1 ce filet pèse comlne du plomb 1 ... Le vieux contait là-bas que c'est cm}ourd' lwi fête: Le vieux n'avait pas tort, mên1e il · était prophète, Car j'aurai pêche double et double ration » .

La cloche alors tintait pour l'Elévation.

Jacques sonde de l'œil l'abîme où ses bras plongent Mais en vain: l'eau jaillit des mailles qui s'allongent, Où le varech mouvant flotte et fouette le bord. Enfin le low'd filet cède cm dernier effort,.

~ Jacques l'embarque et l'ouvre: « Hé 1 qu'est-ce que ramène? Al.l fond, ses yel.lX trol.lblés voient une forme lUllnaine. Un corps dont le varech masque les traits bOl.lffis : Jacql.les l'écarte, et tombe en criant: « Ah 1 mon fils 1 » Et de ses poings crispés se frappant avec rage: « Je l'ai tl.lé! c'est moi / mon Dieu 1 ... c'est mon ouvrage ... Noyé, perdl.l, damné pow' n1'cLVoir obéi 1 ... »

Les voix alors chantaient cm loin l'Agnus Dei; La messe allait finir dans un dernier cantique 1 L'encens tOl.lrbillonnait SOl.lS l'ogive rustiql.le,. Et de ces cœl.lrs chr~tiens, bénis, reconnaissants, iL' Alleluia vainql.lel.lr montait comme l'encens. - Tremblant, fou de remords, et maudissant sa fal.lte, L' hOlnme a saisi sa l'ame, et vire vers la côte,.

Mais dominant les brl.lits de la bise et des flots, A chaql.le COl.lp de rame, éclatent ses sanglots. Q l.land tOl.lt fl.lt achevé, nusse, chants et prière, Quand les cloches, en hal.lt, dans -leur cage de pie1'1'e, Gazouillaient à midi leur joyeux Angelus, En mer, Sl.lr son canot bercé pal' le reflux, On vit (spectacle affreux qui captive et ql.li navre) Le viel.lx pêchel.lr se tOl'Cll'e à côté d'l.ln cadavre: Il se dressa, plel.lrant, joigiwnt les mains et dit: « 0 VOl.lS, VOl.lS ql.li priez, priez pour un mal.ldit /.

P. V. DELAPORTE.

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~ Primevères ~ L'air est léger, le soleil brille Dans un ciel de mars attiédi; L 'ea u claire ruisselle et babille Sous l'herbe du pré reverdi.

Tout renaît, tout vit, tout respire, Et la nature à son réveil Semble s'essayer à sourire A ce doux rayon de soleil.

Déjà la sève à chaque branche, Faisant gonfler le bourgeon noir Monte de la terre et s'épanche Dans l'arbre frémissant d 'espoir.

Déjà, joyeuse avant-courrière Du printemps que nous pressentons, Une touffe de primevère Entr'ouvre ses pâles boutons.

Ce n 'est encore qu'une promesse, L'hiver et prompt à revenir. Petites fleurs, rien ne vous presse, Un souffle pourrait vous flétrir.

Il faut que le soleil déplisse, Lentement, sous son chaud rayon, Chaque feuille du vert calice Qui vous sert de molle prison.

Alors, belles touffes fleuries, En voyant briller vos yeux d'or Dans l 'herbe verte des prairies, Nous dirons: L'hiver est bien mort.

Mme de PRESSE'NSE.

~ La chanson de l'eau ~

« Eau si claire et si pure, Bienfaisante pour tous, J 'aime ton doux murmure. D'où viens-tu? Dis-le nous ... »

« Je viens de la montagne, Des glaciers azurés, Et j'ai dans la campagne Arrosé les grands prés.

S ur ta tête frisée Et sur ton front rieur, Moi, je suis la rosée, Enfant, et toi la fleur. »

J'ai baigné le buisson, En passant dans la plaine, La racine du chêne Et la fleur du gazon.

L'oiseau se désaltère A mon filet d'argent, Le rayon de lumière y brille en diamant.

Mme de PRESSENSE.

~ Variétés « Songe de Gutenberg.

« J'entendis deux voix, dit-il, deux voix inconnues et d'un timbre différent, qui me parlaient alternativement dans l'âme. L'une me dit:

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« - n'éjouis-toi, Jean; tu es immortel! Désormais toute lumière se répandra par toi dans le monde ! Les peuples qui vivent à des milliers de lieues de toi , étrangers aux pensées de notre pays, liront et com­prendront toutes les pensées, aujourd'hui muettes, répandues et m ul­tipliées comme la réverbéra tion du feu, pOl' toi, par ton œuvre. Réjouis­toi, Jean, tu es immortel; car tu es l 'interprète qu attendaient les na­tions pour converser entre elles ! Tu es immortel, car ta découverte va donner la vie perpétuelle aux génies qui seraient morts-nés sans toi et qui tous, par ,reconnaissance, proclameront à leur tour l 'immor­taÎité de eelui qui les immortalise!

« La voix se tut et me laissa dans le délire de la gloire. J 'entendis l'autre voix. Elle me dit:

« - Oui, Jean, tu es Immortel! Mais à quel prix! La pensée de tes semblables est-elle donc toujours assez pure et assez sainte pour mériter d'être livrée aux oreill es et aux yeu x du genre humain? N'y en a-t-il pas beaucoup, et le plus grand nombre peut-être, qui mérite­laient d'être anéanties et 'étouffées plutôt que répétées et multipliées dans le monde? L'homme est plus souvent pervers que sage et bon: il profanera le don que tu lui fais, il abusera du sens nouveau que tu lui crées. Plus d 'un siècle, au lieu de te bénir, te maudira. Des hom­mes naîtront, dont l'esprit sera puissant et , séducteur, mais dont le cœur sera superbe et corrompu. San s toi, ils seraient restés d'Ems l'ombre; enfermés dans un cercle étroit, ils n a uraient porté ,malheur qu 'à leurs proches et à leurs jours; par toi, ils porteront vertig'e, mal­heur et crime à tous les flommes et à tous les âges. Vois ces milliers d'âmes corrompues de la corruption d'une seule! Vois ces jeunes hommes pervertis par des livres ' dont les pages distillent les poisons de l'esprit! Vois ces jeunes filles devenues immodestes, infidèles et dures aux pauvres, par ces livres où on leur versera les poisons du cœur! Vois ces pères rougissant de leurs filles! Jean, l'immortalité qui eoùte tant de larmes et d'angoisses n 'est-elle pas trop chère? Envies-tu la gloire à ce prix? N'es-tu pas épouvanté, J ean, de la res­ponsabilité que cette gloire fera peser sur ton âme? Crois-moi, J ean: vis comme si tu n 'avais rien décoUvert. Regarde ton invention comme un rêve séduisant mais funest e, dont l'exécution ne serait utile et sainte que si l'homme était bon ... Mais l'homme est méchant, et prêter des armes aux méchants, n 'est-ce pas participer soi-m ême à leurs cri­mes?

« Je me réveillai dans l 'horreur du doute ! J 'hésitai un instant; mais je considérai que les dons de Dieu, bien qu'ils fussent ,quelque­fois périlleux, n 'étaient jamais mauvais, et que donner un instru­ment de plus à la raison et à la nobl e liberté humaine, c'était donner un champ plus vaste à l'intelligence et à la vertu, toutes deux divines. Je poursuivis l'exécution de m a découverte .»

(Songe traduit par M. Garand, à StraSbourg, d'après l 'original.)

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Formitrol Nous venons de recevoir d'un de vôs collègues la

communication ci-après: « J'ai fait naguère de très bonnes expériences avec les

pastilles de Formitrol que vous m 'avez envoyées, notam­ment dans ma famille. Comme directeur d'une colonie de vacances, j'eus l'occasion, cet été, de me convaincre de l'efficacité merveilleuse de votre Formitrol. Nous avions · un cas opiniâtre d'angine, qui nous inspirait d'autant p~~s de crainte que la diphtérie s'était déclarée dans le VOISI­nage, chez un enfant qui venait de temps en temps à la colonie.

« C'est alors que, soudain, je me suis souven~ du Formitrol. J'en fis chercher aussitôt à la pharmaCIe la plus proche. Or, combien ne fûmes-nous pas agréa~le­ment surpris en constatant qu'il avait amené une rapIde amélioration et la guérison.

« Plus tard, d'autres « candidats » a~x maux de gorge ont été guéris après avoir pris du FormItrOl,. que tous ont accepté très volontiers. Les pastilles de Form~trol ne ,man­queront dorénavant jamais à notre pharmaCIe ~e menage et je recommanderai partout cet excellent prodUIt. »

Signé: E F. H., instituteur.

La formaldéhyde constitue le principe actif . des pastilles de Formitrol. En laissant fondre les pastIlles dans la bouche, on permet à la for~aldéhy?e ,?e se dégager lentement; elle détruit les ba~IUes <;lUI. s ~ntro­duisent dans la cavité buccale et soutIent aInSI lorg.a­nisme dans sa lutte contre les attaques de la maladIe.

Echantillon et littérature sur demande par

Dr A. WANDER S. A., BERNe r,

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