l'ecole primaire, 31 janvier 1947

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SION, 31 Janvier 1947. No 8. PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORGANE DE LA VALAISANNE D' EDUCATION 4 _ .... ". - -:: ... : _ . , - '. r " AB 0 N N E MEN TAN NUE L: Fr. 7.50 66ème Année. , '} Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion. ou à ce défaut contre remboursement Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD. Instituteur, Sierra -- Les annonces sont reçues exclusivement par -- PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION Avenue de la Gare Téléphone 2 12 36

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Page 1: L'Ecole primaire, 31 janvier 1947

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SION, 31 Janvier 1947. No 8. ~

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

ORGANE DE LA 50Cl~T~ VALAISANNE

D' EDUCATION 4 _ .... ". • - I~.-: -:: ... : _ . , - '. r "

AB 0 N N E MEN TAN NUE L: Fr. 7.50

66ème Année.

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Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion. ou à ce défaut contre remboursement Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD. Instituteur, Sierra

-- Les annonces sont reçues exclusivement par --PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION Avenue de la Gare Téléphone 2 12 36

Page 2: L'Ecole primaire, 31 janvier 1947

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SION, 31 Janvier 1947. No 8. 66ème Al11lé· ~.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCIËTI! VALAISANNE D'~DUCATION

'SOIMliVtAIRiE : CÜlMl.lvrUN IGATIONS DIV/ElHSES : A V'Îs. - Cours dE' ski de l'A,M:GY'R. - P,ARTIE PEDA,GOGIQUE: De J'inter:rogation à l 'é("ole. - iVUallnall avp.'Ü .le s our,ire ,Mama.n avec énergie . - L'âme du travaiJ journalier. - Une beU,e ,poag1e. - PAHTIE PRATIQUE: Centr.e d'jntélrêt.. - Texttea ,d'orthogralPhe. - Les ac,eords de iWlfl,sc'hington. '- Promenade à tr.avers la langue JfrançaiBe. -De la prononoiation de certains tel~me,s. - Vari'étés. - FLChEtS sco­l.ai,re's . - Histoire. - ,Bihlio,gra{phtie.

AVIS '

Par suite de 'l'abondance des matières, nous avons dû com­poser ce numéro à 40 pages et renvoyer quelques article~; leurs nuteurs voudront bien nous ex,cuser. Réd.

Cours de ski de l' flmG\7R à Haute .. nendaz

Gaieté et entrain, travai,l .et effort: tel est en ré·sumé' l'espiit ~lpporté par [es 14 partic1pants au 'COUDS de ski de Il'AMGVR; or­ganisé à Haute-Nendaz les 28 et 29 décem'bre.

M. ' ,Clwdy nous a Inontré .ses talents de chef d'organisation et nous a inculqué la Ipédagogie du ski dans nos écoles va~a:isan­nes. M. Pont, instructeur de ski a été c~arg'é de ila partie t.echni- , que; hl s'est dépensé sans compter pour démontrer, 'corriger et en.courager les parÎÏlcipants. Aussi un excellent travail a été àc­cOln'pli et tous snnt r,entrés contents de ces deux a,gréahles jour- ' nées.

Merci à l'AMJGVR. ,d'avÜ'ir or:ganisé Ice . cours. Merci , ·spécia­lement à MM. Pont .et Curdy pour tout leur dévouement. Merd égailelnent à notre c011èg~le iL. Pittetloud pour ['accueil favorable et bienveillant qu'il nous a réservé da,ns sa. nouvelJ.e pension, ' à Haute-Nendaz. Mt. Ls.

Page 3: L'Ecole primaire, 31 janvier 1947

- -- - - - , \ -

j P AR1'][E PEDAGOG][QUn '~~dre~~~~~~~~~~~~~~~~

De l'interrogation à l'école L 'interrog.ation f'aite dans les c()ln,diüons voulues joue un

rôle [l'ès importanrt dans l'eJ1lseilgnenlent prianake. Aussi nous sem:ble-t-i~ utile d'y Irevenir lors mênle que lVEM. les Instituteurs ont reçu 'ù :1'éc01e no 'male des, directives à 'ce 'sujet et ont eu l'ocea­~ion de les nlettre !plus ou ,moins en pratique à l'écoJe d'ruppJï.cation déjà, puis p[us tard dans }.euI~s d 'asses ou écoles. IJ est des cho-6'es qu'on ne doit pas se ]/aslser ·de répeter ou d'entendre 'redire. On. a, par exempLe, entendu clire plus d'une fois que 'tant vaut

. la prép,aration im'médiarte des leçons, tant vallent -ces leçons. Or, nous savons _ qu'iij faudI~aÎot 'ré.péter et reréip'éter ù .plus d 'un Ila nécessité de ,cette préparation sous pC'ine de faire 'Une -classe Iné­dio:cre ou nlauvaise, donc de causer un préjudice auxéllèves ·et de manquer à un devoir :de justice. Examinons r,3jpidement l'u­tilité de J'interrogation, ses différentf:es sortes et les qualités qu'eme doit avoir pour être r,éehlemenrt profitable.

A l'écolle primaire, l'interrogation es,t certainem·ent Ile pro­cédé d'ensei.gnemenrt Je Iplus intéressant et ITe plus sûr. Quelle différence entre une école où 1'0'11 interroge et une école où l'on n'interroge pas ou du ·moins très r,aremenrt l Dans la p,remière, ù condition évidem:ment que Je maîtTe sache interr,oger, ce qui est tout un art, règnent l'enkain, Œ'aoctivité,JJa vi'e. Les ~lèves y sont tout yeux et tout oreiJiles; leur front se .plisse d'abord sous l'effor/t de la réflexion, puis brusquement 11a figure s'iUumine et la réponse jaillit, pa)~fois même des battements .de mains se font entendre.

Dans la seconde, au contraire, ,les .phy,~üononlÎes sont mornes, ~;omnolentes; il Y règne une atmosphère de tranquille et insoudan­té passivité. Les écoliers ont des yeux, mais ne voient point; des oreil:les, mais n'entenrlent .point; une bouche, nl!ais ne parlent pas. Leurs ,penslées, leur imagination erre:nIt ai:Nenf's; jusqu'à ce que Je s-ignal de ]a fin d'une l.èçon leur ralppeJ/le qu'ils sont en class€. Hs deviennent ainsi la proie de l'ennui et se 1aissent enva­hir par 1e dégoût de l'école, fatigués d'être de petits forçats dans la ,geôle scü:laire. Les deux atmosphère que nous venons d'asquisser exercent aussi lenT' infùuence sur ,l'institut.eur. Il 'Se plaît da,ns un miJieu animé, Blais trouve ,le temps .long dans une sahle silen­cieuse, quasi morte.

L'école doit être la continuation de la vie de fa,mille. Or, quel tableau offrirait une famine où les tpail'enrts seuJs ,pourraient par-

'Jer et où les enfall1ts n'auraient qu ~\ s,e taire? N'est-ce pas bien plus intéressant, plus utile de 'Voir entre tous [es ,membres cie la Inaisonnée :Ies questions ·et Iles ,ré:pol1ses se croiser, les rires ~)ar,fois fuser, la joie et 'l'enthousiasme que1quefois tressaUlir sur .. ftourt.parmi les bam!hins et I.es ·bambines. De ,ces rap!pOllts naissen t :inévita'blemenIt la syimpathie, la confiance, donc une meiiHeu re volonté pOLI r faire le bien et éviter le m.ad.

L 'interrogation bien conduite est unex-cel,lent 'moyen ll'é­dncation, de culture de's facultés: l'attention, .]'eslprirt d 'observa­tion, Ile jugenumt, le . paisonnelnen1, l'im.agination, la s'ensibilit{" la volonté à persévérer dans l'effort qu 'exige ,la recherche de 'ln vérité . C'est auss'i par el'l-e que la maître a'Pp'rend à connaître ses éJèvcs, leurs dispositions intérieures, feur caractère, leur dose de jugement ou de bon sens.

Puis Il'il1'teI'ro.gation initie les enfnnts ù l'a'rt de p'arler, d 'ex­primer leurs idées en 'Phr'ases sÎlnples, lU'ais ·cO'rreotes. C'est par 11'exer,CÎ!ce 'qu'on apprend :'l parler,. bien pIus que 'Par l'étude des règles gr·allumaticaJes. Dans cerülÎtnes famillles le.'j enfants s'expriment très correutelnent avant (l'avoir eu lI'ne .grammaiTe en mains.

Combien ~listinglle- t-on ,de sOl'les d 'interrogations? Il y en a deux: l'interrogation .de contrôle et ·l'interrogaolion d'invention. '

La prelnière, lia plus fa'cile et l'a plus fI,équente, consiste il .voir de .q:ueUe 'manière le 'l11laîtr·e a été -con1!p'l'is, si les -élèves ont retenu Iles expili.c~litions données; 's'i,Js ont étudié les leçons i.mpo­sées. Ce genre d 'interrogation est un excellent exercice de répé­tition ù haute voix, propre à graver plus profo'ndélll'ent les con­Ilaissances dans la mémoire.

L'interro.gation d'invent,ion ou socratique est autremen.t clif· Ocile. C'esrt: tout un ,arlt, ,qui exig.e du 'lnaître des ,connaissances 110111breuses et variées, un sens :psy,chologique affiné, la connais­sance' assez exacte du caractère des enfants, de l.eur nüHeu, de leurs besoins actuels et futurs. Il v faut el1'CQJ'e une dose peu COlllim·une ,de jugemenrt ou de sens .p~ratique Ipour graduer lés dif­ficuJtés, Iles adapter à la for,c inteHeotueille des en.f'ants, pour éviter la préCJ~pi,tation quLne :laissera'Ît pas le temps nécessaire :'l la réf,lexion, Ja lenteur qui engendrerait ,la monotonie et l'ennui.

En général, les questions doivent être posées à toute üne sec­tion ou division, ,afin que tous les élèves aient .l'occasion de s'exer­cer à réf,léchJr pour trouver des réponses.

Celiles-ICÎ ne seront données ou 'aocC!ptées qu 'individueHe­Ineut, .a.fin de se prêter plus f;adlement à 'la correction s'il y a lieu et ,de provoquer :l'émulation, ,donc l'intérê1. Il est recolll:111 an­dé à ce sujet d'user surtout d'encoUl~agell1ents; la ra~llerIe, IH moquerie à propos de 'cerltaines r,éponses fausses ou m.ala-droites sont à proSicrire, si on ne veut pas décourager et réduire au si-

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lence systém.atù'que. P.our être un interroga<teur goûté, le maître doit en ,plus de -ce que nous avons déjà recooumandé, avoir la pa.role faci1.e,é1égante Inême, 'au nloins au degré supérieur, être d'un tempérwment plutôt ·gai et expansif, d'une activité sage et modérée.

Enfin il a besoin de préparer .soigneusenl-eIlIt ses interJ'oga­tion ,de bien ,ohoisir le thème ou sujet, d'en fixer d'avance un plan so-m'maire, de faire les recherches néces's'aires concernant certains détails. Dans les interrogations d'invention qu'on utilise surtout les leçons de choses, les réd'actio1).s, l'iu'l.pro'V'Îsation est souvent traîtresse, fait quel1quefois affiDl11er des inexa<CJtitudes ou reSiter coi ae maître qui a eu trop de confiance en lui-même.

'maman avec le sourire maman uvec énergie

Deux navissantes ,petites brochur,é's* que J'on voudrait voir entre les IIIJains de toutes les mamans et de toutes les inSltitutrices, car. si toute feinme n"est pas destinée à être Ina111an au sens strict du mot «,chacune cependant - ,s'ClIon ila belle expres·sion de Mon­se1gneur Dévaud - est aplpellée à réaiHser une œuvre éminente de vie». Dans queUe vo.cation 1a réJalisera-lt-ellemieux que dans la vocationd'institutrice? Cha,cune d'entre nous a .donc un l'Me de Inaman à rempHr. Nous le sàvons bien. Nous pouvons donc .faire notre profit .des ex.cellentes «Recettes du jour» que Marie­France a écrites pour les nlanllanS de son pays.

Si, par une protectrion toute s.péCÎ'aile de lIa Providence divine qui nous a é.par1gné J·es horreUirs ,de lIa guerre 'et ses suites doulou­reuses, cela va peut-être 1110ins Ina:! ,chez nous que ' ,chez notre grande vois,ine, nous sentons néannl0ins :le Ibesoin de [utter contre le -courant du plaisir, .du .laisser-alle.r ,qui nous entraîne. Cette nécessité .de réagir se fait sentir chez nous et hors de .chez nous; tout le I110nde en parle et J'on avance si Ipeu! Ne serait-ce pas surtout :paI~ce que ,ohalcun por·te son souci de rMorme sur le vois,in et non sur IU~-Inême? Void ce que l\1a.rÏe-France dit à ce sujet -dans «Mm.naill» avec énergie:

«Voyez-vous, '1110n aIÎ:lJie, je ne suis ni p[us inteliligente, ni {. m~i:1leuTe que les autres et je n"ai aucun titre spécia[ à donner <\ des conseils à qui que -ce soit.

.«Pourtant, j'ai découvert une ,chose si importante que je «serai,s une ütm,eus-e égoïste si je Qa ga'l"dais pour 1110,i seule. La voici: Pour que quelque chose ,ch:ange autour de vous, dans c-e «pauvr~ monde ll1arqué pour des années et des années par l'atroce

• 'Eclitéeschez ~M. Dodenman, h1'1primeur, ,8 rue Viller'oy Ly01l'.

«.et gigantesque gueTTe -mondiale, >c'est EN NOUS qu'il faut opérer <:loyaiemeni, vaillamment, la l'évolution.

«A quoi bon pass>er notTe temips en pilaintp',s stérirles. POUT­l'ions-nous quelque chose sur lamalJ.'che du nl0nde, même :sri on (Inous mettait, à nous femme, entre les lnains un buHetin de vote? <! Non! Le plus sûr .filoyen pour 'que le m.onde devienne ilneilleur, <,c'est que chacune d'entre noZIS s'efforce de le devenir elle-même.

«Trop de gens disent en .soupirant: Ça ne va pas, il faut que «ç.a change! A·près quoi Ï'ls font l'exa'men de ·cons.ciel1'ce de ,leurs bvo.isins. Et ça continue ,d'ailer très maJ.

«Eh '! bien Ilnoi, quand quel'que chose ne va pas, j'ai pris d 'ha1bitude -de cherchel' ·mes torts à moi, 'lnes erreurs, à moi, ça «n'est pas toujours amusant. Mais je . m'en trouve fi'lla~e,ment si «bi,en que j'ai la certitude d'avoir découve-rt un Igrandsecret avec «lequel vous et ITIoi - et des centaines de ,mililiers de mamans -«nous pouvons en quellques années, 'S'ans guerre, sans. conférences «diplm.uatiques, sans intrigues politiques, 'sans nouveaux inlpôts, «sans nOll'veJlles. lois, changer le sort du Illonde et Jui rendre un «peu ,de bonheur.

«Trop de gens ne veulent pa's avouer ,leurs défauts. Soyons «plus inteilligents qu'eux. Reconnaissons l.es nôtres, essayons vail­danlTIlent de nous en ,corriger. Il n'est pas ,possible que nos enfants «:ne devriennent pas ~lors nleüleurs. Et ce sont eux qui dans ql.lel­«ques années mènel'ont lé monde.

«C'est pourquoi nous a'hl ons opérer en nous d"abord, en eux «en suite, de grands changements. »

Ces grands ·,changem.ents à opéreT, .Marie-France nous les suggère en nous ralcolltant de jolies histoires d'en,fants terribles et de leurs pauvres maluans qui ont bien du nlail à les éJevel'. Ah! les 'enfants d'aujolwd'hui! Hs sont i,mpolis, indépendants, -déso­béissants, nerveux, çl:ésordonnés, etc., etc ....

Est-'ce bien sür. qu'ils soient plus mauvais que ceux d'autre­fois, ceux que nous étions, il y a vingt ou trente ans? Nous n'ose­rons peut-être pas l'affirm·err trop haut; et si cela était, ne ser.ait­ce pas pour nous une raison -de pilus de nous efforcer de devenir d'exceillentes éducatriCes? Queilles institutrices Ino-dèlles nous de­yons être pour réussir avec de tels enfants!

Pour nous y aider l\1arie-France propo'se chaque jour une nouvelle recette. Toutes sont exceJlentes. Qlli les a essayées loya­Jenlent, en suivant bien le nlode d'einpiloi, - ceffa est très impor­tant, - les trouve merveiUeusement efficaces, doublement ef·· fi,caces, car el!les forment à la fois la' ·mère et l'enfa.nt, tout com­m 'e le systèule préventif si cher à Saint Jean Bosco. Rien d:éton­nant à -cette rencontre, le saint éducateur piémontais comme la -douce maman avec le 'sourire, nous proposent au fond ]a même

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lnéthode·. I10US oonna"ItI'e .Dt nOlIS l'e'f' " ,-, . ormel' llous-memes pour mieux aider nos ,enfants.

. Que cette .perspective .,ct'exalfllen de conscience ne ' nous ef­fI~aye pas .. 1.1 .nous. est pr:ésenté chaque jour -d'une façon s·i dl'S'crète, 'SI Jahe, SI salutaIre aussi. COlubien facHeUlent nous nous reconnaîtrons dans ,ces bonnes 111-amans toutes dévouées mais parfois ,maladroites : on est si nerveux en notre XX1ne siè~ cIe! Nous avouerons nos · torts et adopterons avec confiance la « Recette -du jour».

Cet exam·en de '-Conscience nous -donnera ,confian,ce aussi ca~' nous · aur-ons 'cel'tai~en~ent. la joie -de nous reconnaître par~ f~l,S dans la man:an qUI, reus·Slt, .dans lIa 'll1aIThan ferule ·qui sait

.~lll ,e non au caI?l'lce de ,1 enfant,. ou dans la mam'an patiente qui so~ffr.e sa~s laIsser vou S'a 'pellle, ou ,dans 'la nlaInan d éJlicale qUI aIme a faire plaisir.

Et tout ,c~la va l!0us aider à vouloir toujours plus effica­ce~e~t .,Ile '-~el'~table ])Ien -de n~s enfants.; .à les ai'iuer toujours mIeux, (. les aImer avec le sounre de Œa JOIe; nous somines heu­reuses ~e, tra~ailJler pour elles; .a'vec le sourire -de :la bienveülance et de 1 affectIOn.

Maman avec le sourire, 'manian avec éneraie nous aspire­l'on? à devenir aussi maman avec tendres's,e. M:rie-France nous ~. al?el'~ par ~n h'oisième petit livre qu'eLle nous prOlnet et par IlnvltatlOn qu e'llle p.ous a faH ' à regarder v-ers lIa « Mère du bel amour, nntre modèle ». S. A.

Constantes péda!!o[!iQfU'S chrétiennes

Il âme du travail journalier Que /Sont nos élèves? L'immense ,majo;rité sont des enfants

~e pays~ans, d'ouvTiers, d'artisans, d'employés. Les aurf:'re~, j'S,sus ,de faJmll'l.es de oommerçanrts, d'avocats, .de nlédecins, -etc., vi­vent IaUS,SI du trav'ail de leurs parents.

Que Seront lces élèvelS dans ,peu ,d'années? -des tra vaUleurs ila IPJupart des 'luanuels. :L'outil Iles attend au ·sortir de l'éco~e: S~ nous déJ?is,t-on~ ,dans l1a daJSse iUn 'S·aboteur du tr'a vaiJ, un de ces ?ISeaUX qUI manlfe.srf:e le penchant de faire irruption -dans un nid €,h'anger -et -de se faire -engrais'ser par autrui, nous reconnaiIssons la un futur exploiteur lau petit pied ou de grand'route.

Cha,clID doit nllang:e,r lSon Ip.ain, Ile !pain gagné à la sueur de ,son front. -

, Les quelque 30,000 enfants du pays fOl'ment une armée d'apprentis travailleul's. Id, point d'iLlusion. Le réaliSlue paysan

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a devancé Ja théorie. Qu'on l'este fidèle à l'écoile t1J'aditionnelle où ,le mot de tnalv'ail est la: note fOlldamentrule de Ja mélndie sco­laire ou qu'on 'chm',che à lSaUipoudrer de \sucre en farine le pain :)uhstantiel .au goût franc, on n'enseigne à tl'({vailler qu'en fai­sant tJ'availler, c'est-à-dire en obtenant une activité ordonnée, dirigée, persévérante, qui aboutit il un résultat visé. Appren.dre à iTavaiUer exige l'effort.

Le tl'avail dont nous parlons cliHère essentiellleInent du tl'ava~l ,physique -d'une luachine et aus'si du travail ,musculaire Je ,l'anÎilnal. Les procédés, techniques, routines et babItudes phy ~ialogiques ne sont que le corrps du tr·avail et s ' ~'Pprennent :Ians l'initiation spontanée du petit rural et dans .1es fOTmes muJb!ples rie 'Ja prép,al'ation .professionneille. La tàche qui nous inC?Dlbe, c'est (Je vivifier ce corps en lui insufflant une âme luzmame et thrétienne. « Ora et labora )) exprime encore aujourd'hui la mys­lique de tout tra,\7uillellr. De même que l,a prière est laborieuse, le- laheur doüt adolpter 'l'attitude intérieure de l'oTaÎson,

Le « ilwbora .)) est la pMe de :la vie tenestre à laquelle il faut mêler le ,levain de l' « ora )) qui anime ,la ·luatière gémissant snus l'effort.

Est-ce que cette phi,losophie po,pulaiil'e - du travail ,est uto­pique? Elle. s'impose à qui pen,se ~:z chl'ét.ien .. Nous a~?~s connl~ des génératIOns dont le travaIl s e,p-anouIssaIt en pnel e. Lors <-lue t'ég!\ise est le cœur de l'agglo~ér,ation et que Je .cJO'cher ganle ~'a fondion d'indi:cateur vers le CIel, lorsque J·e paysan salue en mni ]a croix du chenlÎn et que sa femnle ent'ame la InÎlche av~c le signe sa.cré, lÛ'l"squ'Oll accepte a.vec .r~connais'sance de ila ,mam de Dieu les joies et les ,peine:s, -le travaI1 convelrge spontanem.ent vers S011 hut spirituel. .

La rupture de la tradition (( aussi tari maintes sources l'~li­!lieuses qui ré\pandaient '~eurls eaux vivifiantes dans le dO~aI.ne du travail journalier. A force .de 'parler '~e r~ndeInent, de labo­nalisation, de réglementation, de revend:lcatJOns dont no~s. ne nions pais ]e bien fondé, on finit p.ar oubh~r Il'es vale~rs ch:'et~en.­nes non cO'lnptabJes. Quand Ile ,paySian qUItte sa ma~sol1 a -1 au­rore, ,chemine seUJI dans Ile ,ca1llme 'InatinaI, entend le tl~lteme11t ?e l'Anaelus peut s.uivre au loin -le draIne de l'autel, VOlt sa InOlS­son ~nl'n'i~' et assiste à ,}'as,cension de l'alouette, il lui est plus fa­cile de se recueiUÎl" qu'à l'ouvrier encadré d'une é-q~lÎpe que\lcon­que, entraîné par Ile l'y~hm~ in~pitoya.ble ,de'S ma:chlnes sa,~'s en­tr~illes qui couvre Ja VOIX dIs'CTete du il110nde surnaturel. L ~n?-us­trie fmoderne ne s'est pais ·souciée de meUre les sYilnboles relIgIeux ft leu!' place. . ' ,

L'a,ctivité industrieHe crée souvent des conditions inhumai­nes .et immorailelS qui tuent ,les â·mes rpar hécatombe~. ~'es.t à -cette immense misère que Pie XI fait · allusion quand Il eCrIt: « La

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matière sort ennoblie de l'atelier, tand'is que les hommes s'y COl'ro,mpent et s'y dégradent. » (Encyalique Quandra,ges!Ïmo anno) Là ou des, en~ants et des jeunes gens, garçons et fiH~s, tr.availlent av~c des e~ulpes quelconques dans les vignes, ' dans de1s exploi­tatIons agncoles, i,ls sont eXtposés à des dangers .an3l10gues.

Un excitant .plus violent encore a troublé la vie des ' travail-1eurs I?~nueiL~ c~)'Inme cel.le des autres; 'C"est la recherche avide' du plCllSll' qUI defoTme .Jes esprits et avilit les cœurs. On .trÎ111era pe~dant quelques jours pour pouvoir faire 1.a noce le dj,manche, regrettant d~ ne P,3'S trouver aut:en;ter:tt Ile « poignon » indispen­sabl,e, le l~eIf de 1 amuselllent. AInsI une semaine de corvée dé­testee deVIent la rançon sordide des heures de licence. .

"L~ ta,!sse mystique communiste a poussé l'aberration jus­qU? dLV~mse.l·. le travail, pseudo-idéal à 'certains égards austère, malS qUI avIlIt 'la pel'sonne hunlaine au-dessous de la .matière brute.

r Valait-il. la peine d.e s'arrêter ·aux ,conceptions 1110dernes en ,ogue au sUjet du trav,ml ? Certainement. Par les 'm.ÎLle réflexions entend~es -et l~s e~eInples vus, les j~unes adoptent sans critique une attItude ?egah'~~, ou e~Tonée en, face de ,ce qui s'impose sous P~~l et, peut-etre deJ'a maIntenant a leur vOilonté. l,ls entendent due tres, cour,amID'ent qu'on ne trava1Ue' que pour avoir de quoi se mettre sou~ la dent ou dans le Iporte-'monnaie. Tant mieux pour ceux qUI savent se débrouiUer .autrement 1 Tant pis pour les aut.res! Seule une petite minorité pense et a,ait chrétienne~ ment. 5

NO~IS l~el~do~lS-~OUS conl;pte que nous sommes ici en face de la. dec~l'lstLanlsatLOn progressive de toute la vie? Notre époque tra~allle enor~l1éln.ent et süuvent avec une technique admirable. ~aI~ pour qUI ? ,Au 'service des faux dieux: J·a fatalité du besoin, l,argent, .Je p ,lalsu', le progrès, un · rêve insensé de bonheur maté­rIel. Tout cela es1 en. mê,me temps inhumain.

" L'édu~aieur chrétien, jalnais abattu tpar la difficulté de -la tac~e, c~rlt~ve:a l'attitude affirmative à l'égard du travail jour-, nalzer .en 1 a~lmant, ~u souffle relig~eux. Est-ce trop demander? La p~lllo~ophle chretIenne du travaI:I se réduit à quelques idées tout a faIt à la portée .des jeunes cœur.s.

1. Nous trav'aiJloIlts pour poursuivre et achever en quelque s?rte l'œuvre oréah·ice. Le fils i'mite s'On père dont il continue la tache. Nous agissons 'aiIllsi vis-à-vis de Dieu. Nos petits ruraux c?~p.rendront cela sans peine; ils peuvent s'en glorifier et s'en r~ouIT. .

,2. Us ,comprendront aussi que, 's'il faut travailtler pour per­~ectIonner.la matière, il est nécessaire de foU/rnir des efforts pour se p~rfechor:ner eux-lllêmes. Nos spor.tifs débutants, nos élèves aUeles aux taches scolaires et nO's jeunes qui doivent déjà ,lutter

{ \

contre les pouss-ées rebelles de leurs instinctsexpérÏIllentent l'âpreté de ,ce tra.'vail sur leurs personnes. N'y a-t-il pais tlà une source de joies authentiques ?

. 4. Chrétiens, nous devons insister sur ,l'as!pect expiatoire du travail L'homme 1110derne, imbu de son autonÜ'mie, se c.abre dans son orgueil contre ,le devoir de la pénitence, et ses enfa.nts n'aoceptent que trop fa,cilement des ,leçons qui fJattent leur vanité. La classe aisée a un besoin plus urgent d'être formée au porte-

. 111ent de Ja croix. . 5. H faut travailller pour gagner s!a vie, le pain de chaque jour

et, si possible, queLque chose d'agréable Ipar-dessl1s. Inutile de s'y arrêtér. . .

6. Enfin le travail est un 'service socia;l; à ce titre il s'impose au riche comme au nécessiteux. Héritiers d'une génération indi­viduaJiste, nous graverons .Je caractère social du travail au tré­fonds des jeunes â-mes.

La philosophie chrétienne du travail joul'naliel' peut s'ap~ pliquel' imlllédiatell1ent et conCl'ètelnent à la vie de l'enfant. Elle se réalise dans l'intention pure d'accomplir le devoir du mo­Illent par amour pour Dieu. Un regard sur Jésus ouvrier, sur Marie, la 'Sainte 111énagère et sur le chanpel1tier J Ü'seph présente à nos jeunes travailleurs des exenlp.les éloquents.

La foi et l'expérience nous font toucher du doigt ,l 'inanité spiritueLle et ·chrétienne de l'activité fiév,reuse qui agite le mon­de actuel. Le travail sans fume ,produit des œuvres mortes et sous­trait le plus vaste dOlllaine au Créateur. La bombe atomique qui ,pulvérise ces œuv,res n'est que la confir.mation tragique du néant intérieur.

Il faut qu'une ânle chrétienne vivifie le travail journalier I{)our ·qu'au delà ·du r~sultat palpable et ;J.natérietl persiste la va-leur Slpirituelle iUlpérissable. C. G.

UNE BELLE PAGE

Voici une fort be1le pruge de lll. de Pontmal'tin que nous tr,anscrivons 'pour 'ceux qui s'Ü'ocupent de l'éducation ·de l"enfance . .

« li y a tout.e une classe d'êtres, de ,créatures du bon Dieu, si innocente et si 'charmant'e, que les muses les p llus érotiques et les plus paÏeImes ont invoqué pour ellle :les lois de la pudeur et du respect; 'si düll'ce aux regards et aux cœurs, qu'i'l ,lui suffit de se ,montrer pour dérider ' les fronts, apaiser ~es haines, guérir les blessures, .ramener Ile sourire sur les lIèvres les plus 1110roses; si profondément·. enrn.CÎnée dans les plus vivaces affe,ctions de l'ânle humaine, que de grossiers dramaturges sOllIt sûrs de dés­al'mer et d'ém-ouvoir Jeur publie s'tÏJls 'la font intervenir aU 'll1ilieu

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- I~-

de lIeurs inventions insensées. Ces êtres ne diffèrent des anges dont on leur donne souvent ,le n 0111 , que ,parce qu'on :les voit et qu'ills n'ont pas d'ailes: leur présence est un baume; ils sont la conscience de ceux qui n'ont plus de scru.pules, l'honneur de ceux qui se famHiarisent 'avec .la honte; ills réconchliient les ennelni~ les pius ulcérés; Hs font pardonner les plus graves offenses, même ceNe qui ne se paDdonne pas, et on en a vu faire tai.re le cri et reto'lnber le bras de l'époux outragé.

Leurs fautes 'sont des -s al écis'lnes, Jeurs péchés des pâtés d'encre, leurs criInes des mor,ceaux de sucre mangés en cachette ; ils n'ont .fait de ,ma~l à personne, ils n'èn ont pas eu ije t61l1JPS ! La seule ombre de tristesse, d'appréhension ou de blâ,me qui soit pertllüse en ,les regard:ànt, c'est de songer qu'iLs seront un jouT des hommes ! »

(C. F. Nouveaux sa:medis, 4e Sél'Îe, 1867, p. 280).

A la suite de cette page, on peut pIacer les beaux vers de V. Hugo:

Seigneur! préservez-moi, préservez ceux que j 'aime, F,rères, parents, amis et mes ennemis mfflne,

Dans ~e ilna:l triomphants, De janlais voir, Sej.gneur~ !l'été sans fleurs vel'l11ieil3es, La cage sans oiseaux, la TU'che sans abeillles, La. maison s'ans enfants!

(Feuililes d'autmnne XIX.)

PARTIE JPRATJ[QUE

LANGUE fRANÇAISE

Centre d'intérêt: FETES FORAINES LA FOIRE

1. RECITATION

Les chevaux de bois

Tournez, tournez, bons chevaux de bois, Tournez cent tours, tournez 'IlliHe tours, Tournez souvent et tournez 1oujqurs, Tourlllez, tournez au son des hautbois.

1

- ·2413 -

Tournez au son de Il'aocOI~déon, Du violon, du trom.bone fous, Chev:;l.ux plus doux que des moutons, doux Comule un peuple en révolution.

Tournez, -dadas, sans qu'i~ Isoit besoin D'user jamais de nuJs éperons Pour ,cOlnnlander à vos galops ronds : Tournez, tournez, sans espoir de foin.

Tournez, tournez_! Le ciel, en veJlouI's, D'astres en or se vêt [enteInent. L'église tinte un glas toristeJluent; Tournez au son joyeux des taIilbours !

Joujoux 1

A l'heure où s'ouvrent les écoles Oubliant Iles pensullls, les colles

Et les :leçons En riant, en jetant des hi,Iles, On voit se bousculer les filles

Et 'les garçons.

Avant ·de ga,gner leurs -dCllneures Ils reg,al,dent, pendant -des heures ,

Les beaux joujoux. C'est leur 'plaisir, à ,ces ·mioches

P. Verlaine.

Qui n'ont pas au fond -de .leurs ,poches Des 'Petits ·sous.

Ils regardent, les !pauvres gosses, Le P Ü'li-chinellle il. -deux -bosses

Qui coûte cher, Les poupons en ,chaussons ,de laine Les bébés -dont 'la porceŒaine

Paraît en ·chair.

IlScOlllptent Iles baLlons, les baHes, Pal' un clown jouant des cymbales

Très étonnés Et 'ce sont des heures d'extase Devant -cette vitre où s'écrase

Leur petit nez ! E. Rostand.

L'allgent ,qu'on 'po·ssèd-e est l 'instrument de la lib.erté, ,celui 'qu'Ol1 \pourohas·se est ,celui de l·a sE'rvitude. J. J . . Rousseau.

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- :?44 -

Il. VOCABULAIRE

NOMS, - Trois parties bien distil1iCtes . dans l'étude du vocabulaire: le lnarché, .la .fû-ire, !la fête ...

r. Le marché, tln~lr>chand, vendeur, Ipayslan, paysanne, 'even­den!", internlédiaire, éta,lage. planche, tréteau, panier, cOr'beill'le caisse; beurre, œuf, fromage, Ilégume (en DOlTIlner), fruit, viande, volailile, poisson! étoffe, dentelUe, chausson, ba'S, etc.

II. La foire, 11loaqui'gnon, feI11uier, vacher, bestiaux. bétail, veau, va.che, hœuf, mouton, bre'bis, agneau, cheval, poulain, por,c, 'chèvre, ·chevreau, achat~ vente, di'scl1ssion, cri, bruit, gro­gnement, beuglement, g,loussement, etc.

III. La fête foraine, forain, nomade, sa1ltinl·banque, loterie, cirque, paliade, lnénagerie, haraque, tir, manège, balançoire, con­fiserie, Ipâtisserie, chevaux de bois, ciném.atographe, badaud. spectateur, musicien, prOllleneur, dOlnpteur, lutteur, cllown, etc.

Une as s·eunh1ée, une l"éunion, une keTInes'se. Des badauds, des 'spectateurs, un ;public. Des attra:et.ions: manège, cinéma­l'e-présentatiol1; un 'S'pectao1e : séance de cirque, concert. Des ar­tistes: cllown, équilibriste, acrobate, pre·stidigitateur. Un saut, un bond, une c::ùbriolle, une 'Pirouette, une culbute. Une nuneur, un vacarnle, un tapage, une tumulte, un brouhaha, un tintamarre, un charivari, une cacophonie, un tohu-bohu.

ADJECTIFS. - Après l'étude ·des non1S, taire h'ollv'er pour chacun quelques adjectifs èOD venahles; exen1ple: le marehé hruyant, animé, a'chalandé, fréquenté;

Les mar,chands ai mablles , e!J.11ipressés, nm.nbreux. L étalage attrayant, agréabae, ,propre, odorant. Le panier plein, vide, garni , débordant. Le heurre frais, doré, jaune, UtPpétissant. Les ache­toors nÜ'lubreux, elTIipressés, iInpatients. La foire renommée hruyante, intéressante. Le bétail soigné, do.cile, encombrant. Les cris discordants, . ahurissants, assOllTdissants. Les dis'cus­sions nO[l1breuses, ,inter~TIinatbtles. La fête foraine joyeuse, anir n1ée. La loterie amusante, variée, avantageuse. Le cirque joyeux, curieux; lIa parade 1J1louvementée, grotèsque, bruyante. La ména­gerie superbe, .grandiose, étonnante. Le dom,pteur brave, ,coura­geux, hardi. Le clown réjouissant, soup!le adroit. Le manège 110uyeau, brillant, fréquenté.

Un jour férié, une fête locale, patronale, nationale, solenneil­'le, bri'lIlante, bruyante. Des 's:pectateurs admiratifs, Téjouis. Un spectaCJle anÎlné,: émouvant, a'ffiusarut), jlmlp'ress~onnant, varié, triomphal, féérique, captivant, 111agnifique. Un tapage épouvan­tab:le, assourdissant, confus,discol'dant, :bluyant, intolérable, joyeux.

1

- 245-

VEHBES. - A.cheter, choisiT, .payer, nuuchander, vendre, revendre, étailer, arranger, ranger, gaTnir, odébaUer,couper, peser, enveloPiper; aluener (le bétail) ; tirer ( la :corde) ; conduire (le trou­pean); discuter. .débattre (les prix); heug'ler, grogner,. hennir, bêler, <crier, se débattre; regal~der ('les ba'l'aques) ; admIrer (les elowns) .

Ins.taHer, préparer, organiser une ,fête. Décorer, Hlumine~:, enguirlander. Etonner, exciter, ·caJptiver. Faire la parade, débI­ter un boniment. Acbnirer, ,ap.p!laud,ir, hisser, siffler, huer, faire une ovation.

Quelqlles e.1pressiol1s: Un coup de théâtre; être tout yeux el tont oreilles: une saUe cOlll1'b1e; rester bonche bée.

III. ORTHOGRAPHE

Préparation: s'en référer au numéro du 15 octohre.

Le cirque

.le suis allé à .la viLle. Les murs ·disparaisséLÏcnts sous les af­fiches: 'un cirque s'installait devant :la gare, sur la .pl.ace. La tente se -dressait dans ~le ciel; des hOTIUlleS th'aient sur des corcles. Les acrobates. 'répétaient leur numéro. Le clown faisait des griJnac~s aux enfants. Le soir, j'assistai oà la représentation.

Fête foraine

Un faiseuT de tours jouait du da,iron' l'orgue de bal'harie des chevaux ,de bois égrenait ·dans l'air ses notes :p'leurardes et sau­tiJIlantes; ta roue ·des 110tcries .grinçait .comme les étoffes qu'on déchire, .les coups ,de car.abine claquaient de seconde en seconde. Et la fou'l.e. lente !passait 1110lUen1·ent ,devant 1es baTaques, ù la façon d'une pâte qui coule avec des rem.ous de troupeau, des lnalaclresses -de hêtes 'pesantes sorties pHr hasard. n. de jlI.

Fête foraine

SUl' lIa ,pla-ce, .tes ül::ùraques s'aligna.ient, touchant le JOUI' des 111 rLlSOnS d'en face. Les f.orains sortaient leurs hiIllheloteries des vo-itu1'es. Dans ,les brancards, des rosses étiques rongeaient 1e foin étalé devant e·lles. Les chevaux de bois clormai~nt enco:'p sons kur t'Jlveloppe ·de toile grisè que les ganlins soulevai ~r(t au pa s­Sâ~( Les drôles -de S~~(lane sembaient -s'être -donné renc1eh-\'OUS Les Inain~ dans les :poch es, les pouoecs dans le nez , la casquette ~ar r oreiille lenr's .b!Ollses serrées ù hl taille Ipar l1n~ œintllre de .cuir IPOUl' ne ,pas satir .l'habit du ,dimanche, il~ écarquillai:-nt l~~ yeut ,devant 1es lTlaI'lchands de hel41.ingots, les tIrs, ~es lotene.s de.~ cor.ées d'oriflaul'l11cs, le parquet sous lequel ronfJaIent le SOlI' les

ie:ùes et -les cornemuses.

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L'entrain ne commença guère 'que vers troIS heures de l'a­}J~'ès- .midi. La chaleur était accablante et l'on s'attardait à table, hlen calé sur sa 'chaise, en bras de chenl,ise, le col ouvert, savou­ra~t la daube et le boufili, dégustant les boissons qui rafraîchis­saIent dans les seaux.

Les forains

Que d'admirables choses voit un ·enfant à lIa fête foraine! A 'chaque pas, c'est un spectacle nouveau. Id ce sont des

llaHi'Inbanques qui donnent la. parade. Blus loin, un singe at­troupe des enfants par ses gnm.aces. Plus loin encore. c'est un chameau pelé qui r egar,de, dédaigneux, par-dessus la foule. Un ~e~T?q.uet interpelle des badauds qui lui répondent. C'est un dé­fIle InInterrompu de s,cènes joyeuses.

Bouche bée, notre ba1Illhin s'an'ache avec peine d'un specta­cle, pour. allIer ,plus loin en 'Voir un autre q. ui l'attire et qui lui faI't 1.....1 OUui.tler le précédent. , A. Lichtenberger.

Les Bohémiens au village

Hs . arrivent un soir a'vec leur maison, l'arrêtent au bord de la Toute et deviennent pour un jour des voisins. Trop serrés dans la roulotte, ils se répandent en :p1ein air. Leur marmite bout sous 'les arbres. Les foo1111es se lavent dehors comme si elles se trou­vaient. derrière un.e Inl~raiUe sous un t.oit. Les gosses jouent avEl.c les chiens. Ceux-el re'Vetus de leuTs Ip'Ühls collume ceux-là de kurs nippes. Les hommes s'habillent cornlme tout \le monde en plus sale ave·c un grand luxe de trous et de déchirures. Ils travaillent de .préfé.rence à ne Tien faire. Les femmes sont plus actives.

André Baillon.

Préparatifs da fête au village

. D~ns la grand'rue, nous l~eunarquâmes une animation pell OI~dlnaIre . Sur le pas des ,portes, les femmes étaient affairées à plumer des ,canards; dans l'intérieur des maisons, d'autres ména· gères, debout, iles m.anches r etroussées devant la lnaie, pétrissaient la p âte ou bien garnissaient de ce'l'ises de larg.es tartes aux bond~ jauni~ à l'œuf, tandis que) IP31T ~es vitres du fournH, on voyait les vItres flamboyer. Ce. spectacle augmentait encore ' les tirail­-J.enlents de notre estomac délabré.

Ce fut bien ,pis quand nous arri'Vâm.es devant l'auberge. Une demi-douzaine de poulets .égorgés .pendaient aux barreaux des fenêh·es. Des 'canards se sauvaient vers le ruisseau, emportant au bec des entraiJ.1es de volai.lJles vidées, tandis que, sur les mar­ches, ur: gros ~.atou jaune ,grondait sourdement en se gavant de débns de geslers. Par la 'porte large ouveIie, on apercevait

j

---:-' 24'7 .-

devant une ,c;laire flam'bée le tournebroche où rôtissaient des carrés de porc frais, en com~pagnie de canetons bardés de lard.

A. Theul'iet.

. Exel'cicesd'ap.plication: S'en référer au nUInéro du 15 oc­

tobre. IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

1. Construlre ·cles phrases avec les Inots du vocabulaire. 2. corijuguel' .l es verbes du vocabulaire. 3. Etude -du 'paragraphe. 4. Rédaction. 1. Vous êtes devant le manège de chevaux de bois qui tourne.

Décrivez. Le lnanège tourne lente·ment d 'abord (les enfants sur les

chevaux de bois, leur joie, leurs attitudes, la musique). - Le mouveùnent s'accéllère (la joie de certains se fait p'lus bruyante' d 'autres ont un peu peur). - Le .manège -ra;lentit sa course et s' arrête (il faut desüennre; Iles regrets).

Il. 'ous êtes all-é à la foire avec vos parents pour vendre ou acheter un :uümal; racontez. .

UI. Décrivez ·la foire: les gens, les bêtes, 'les bruits.

Textes d'orthographe

rorme interrogati\7e Ma chère sœur,

N'y a-t-il pas trois scmaines demain, que tu nous as quittés? Trois selnaines an cours desquelles aucune lettre de toi ne nous ('st pa.rvenuc?

N'avons-nolis pas des 1110tifs d 'être inquiets de ton silence? Qu'attends-tu pour nous entretenir .de ton arrivée ·à LausaI\ne? 'L'es' l1o·uvelles occupations te plaisent-eLles? Ton lnaître et ta l1wîlresse sont-ils bons pour toi? Ont-ils de 1a conlpréhension pour une 01nployée novice? La ,pension est-ellIe suffisante? T'a<>corc1e-t-on d-es .congés? ~ra santé n'a-t-el1e pas été ébranlée? As-tn besoin de linge, de vêtem.ents? Te laisses-tu gagner par l ennui? Les {,listractions de la viNe te Jont-elles oublie.r le vieux vHlage natal? Nous renseigneras-tu au ,plus tôt et apaisera-tu ,les craintes de tes -chers paren.ts ?

Pour toute .la fanliHe : Ton f-rère Ulysse.

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- ,248 -

L'âne

Grison, Illon aIlli, j'éprouve le besoin de te ténloigner ma chaude syIllpathie, car tu es la victime d'une stupide injustice et ,m~i, Je, n'aim~ pas Jes. vilenies. Tu ~st le dédaigné, le négligé, le ,mepnse parmI les anlUlaux dOlnestIques. On jette des quoH­bets sur ton passage parce que tes oreilles sont 1égèrem,ent lon­gues, ta Inarche dandinante, ton pelage un .peu terne et gris.

Et cependant tu rends une foule de services 'sans Illaugréer, sans exiger en retour une tiède reconnaissance. Tu th'es la charrette avec persévérance sur ,les ,chemins raboteux. tu trans­portes des fardeaux avec une bonhomie touchante. ,Comme nour­l'Hure, tu te contentes d'un foin grossier; -cornlme couche, un plancher rugueux. d'écurie te suffit.

On dit que ta physionomie l'eflète ll'imbéci1lité. Je convien­drais plutôt que bien des gens pourraient s'instruire à ton école.

Le champ de blé

QueJ super,be tableau qu'un chalm,p de b~é au Inois de jùiHet ~

Les tiges sont mûres. Elles ont pris ,cette teinte jaune d'or si fascinante et si belle. Les épis chargés de grains s'inclinent légèrement et se balancent au · souffle de la bise. Il se forme des ondulations harmonieuses semblab1les à -c·elJJ.es que Je vent soulève à la surface des étangs.

Au travers de cette nler végétale, on distingue toute une flo­raison aux ,couleurs variées. Voici les cOQuelicots rouge sang, les bluets ciel clair, Iles vesces bariolées.

Quand le soleil est haut sur l'horizon, la musique se fait en­tendre à son tour. L'alouette s'éJève comm'e une flèche v'ers l'a­zur en chantant sa joie, de vivre, elNe se laisse choir nonchaJam­m.ent sur la plaine attiédie. ' lLa perdrix en quête de bestioles, pl'O'Inène sa .fallnille sous les arceaux de cette forêt miniature qui 'est devenue le champ de céréalles:

Le paiD

. La bonne terre n 'a ,pas [e droit de somJInei/ller. Le grain de la dernière moisson n'est pas enc ore converti

en farine que déjà les laboureurs sont à l'ouvrage. La charrue tirée soit par des chevaux, soit par des bœufs, ou même par un trac.teur puissant, trace inlassqhlement les silJ.ons parallèles, é~ouiss~nt du Inênle coup l'éteule, les herbes folles, les engrais qu on Y Jette. .

Voici maintenant les seIllailles. Le fI ornent et Ile sei'gle ré­pandUs avec . adresse et régularité vont entrer en contact avec l'humus après le passage de ,la herse. Les plus fécondantes feront

, 1

r 1

- 249-

germer la semence. Bientôt ~es frêles ti,ges du blé recouvriront 'le sol. E.Illes passeront l'hiver ,sous un lourd ,manteau de neige, puis, dès les ,premiers beaux jours d'avril, ellies s'a1longeront jus.qu'.à hauteur d'hotlllme pour se couronner d'un épi où mûriront Jes grains de la récdlte prochaine. En août, on aura la moisson, puis le battage; le 'meunier livrera ensuite 'la farine <blanche avec .Iaquelle sont faits Jes pains si appétissants.

Dictées ohligea,mInent communiquées !par un cotUègue. Réd.

ùes accords de Washington 'l'b ~me d'examen donné aux casernes de Sio-n. le 2,5 juillet 1946

CIVISME

C'est à la detlllande -des Alliés que la Confédération a envoyé tille délégation ,à Washington. Quelle est l'autorité fédérale qui a envoyé ,cette délégation aux Etats-Unis?

- Le Conseil ·tédéral. Le Conseil fédéral ne siège pas dans une très grande salle.

Pourquoi? - Il · cOlnprend 7 menl'bres seuleuuent.

La note des ALliés a été remise à Berne par le délégué des Etats- Unis. Quel est le 'conseiller fédéral .qui a reçu cette note?

- M. Petitpierre. Pour'quoi M. Petitpierre ?

- C'est le chef du Département politique ou des affai­res étrangères.

C'est donc M. Petitp~elTe qui a e~posé à ses ,collègues que les Alliés r éclalllaient 500,000,000 en or à notre pays. Quel conseiller fédéral s'est certainement opposé im·médiateIllent à de telles prétentions ?

- M. Nobs. Pourquoi M. Nobs ?

- C'est le Chef du Dépal'tement des Finances . ,Le ConseH fédéral 'a désigné tille ,délégation [)lI'ésidée

'Par IvL Stucld pour se rendre aux Etats-Unis et tâ,cher de réduire les prétentions des Alliés. A,près de longues discussions, les accords ont abouti et i.1s ont été signés par les ·chefs des diverses délléga­tions. Mais en Suisse on est plus démocrate qu'ailleurs ·et notre délégation n'a ,pas eu les pouvoirs voulus pour engager le pays. Quelle est donc l'autorité fédérale ,qui a dù ratifier les accords de Washington ?

- Les Charnbres .fédérales. C'es-t-à-tdke ?

- Le Conseil national et 1e' Conseil des Etats.

Page 11: L'Ecole primaire, 31 janvier 1947

- ,:j50 -

LaqueUt de ces deux Chamhres a le .p-lus dt' députés? - Le Conseil national.

En effet, au Conseil nationâl le tntité H été accepté pHI' 142 oui, contre 2H no n. Sa-chant qu'il y a 194 dépu tés èlU Conseil national , combien n'ont pas voté?

- 23.

Au Conseil des Etats il y Cl cu 24 OUI contre 11 non ; COlll­

bien se sont abstenus ? - 9.

ComInent cela? ~. Deux députés pal' ·canton soit 44 en tout.

Sur !les conseillers aux Etats qui ont voté, comhien pour 'cent 3:pprOxinlativelnent ont refusé l'aoc{)Dd ?

- Vs, soit 33 113 % . . A.u Conseil national ln votation a e"u lieu le' 16 jLtin, e t au

Conseil. des. Etats .le 18 juin; pourquoi pas le ,même jour è! Pour pel'1nettre aH Conseil ,des Etats de prendre con­naissance des idées émises :par le Conseil natiolthl , Pour réparer des erreurs éve~ltùelIes cOlTllnises par ce Conseil; Pal'ce que les cOllsei'1lers fédéraux Petitpiel"l"c et

Nobs ne pouvaient :pas se trouver aux deux en­droits à la fois.

COlnn1e on le voit, cette convention n'a pas ctJllLenté touL le monde, puisque au Conseil des Etats à peu Iprès le Jh cles Hlem­bres qui se sont prononcés ont voté cOllÎtre la cOllveutioll ; on sait d'autre part que beaucoup d'acceptants ont votè "ailS eonvic­·tion. Il est ctWendant heureux que 110S avoh:s puissent être dé­bloqués et que les listes noires soient supprimées. Com:ment au­riez-vous voté, vous. (Discussion .)

On peut dire qu'-en Suisse, indirectement, e es\" le peuple. qui a ratifié la ,convention. CO'lll1n-ent le peuple?

C'est lui qui nomme le Consei'l national (, t le Con­seil des Etats.

Histoüe

Ce n'est pas la première fois que la Suisse envoie une délé gation à 'iVashington. En effet, en 1847 déjà M. le conseiller fédé­l'al Druey est allé étudÏJer sur 'place la COlTstitution de ce pays· eHe a servi de base à notre Constitution de 1848 (fUi nons régit encore u1aintenant. Cette Constitution d·e 1848 et ses modifica­tions successives ont placé l'aI~mée entr,e Iles lnainsde la Confé­dération. Pourquoi est-ce bien qu'il en ·soit ainsi?

Nécessité d'avoir un . C01l1'lnandement unique ; de défendre de la même façon toutes les parties dt:!

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pays; . d'avoir une armée où toutes les armes soient logiquement représentées; ÎlmlPossibilité aux cantons pauvres de se procurer certaines arm,es: canons, tanks, avions, etc. impossibilité à de g,rands cantons frontières comme les Grisons et le Valais de dé­fendre seuls , leur territoire.

De grands événmnents historiques ,se sont déroulés en Suis­'-\e 50 ans avant l'élaboration de la Constitution fédéra'le de 1848 ~ c'est-à-dire en quelle année?

- En. 1798. Quels sont 'ces événements qui ont montré l'impérieuse néces­

sité d'avoir une armée fédérale? - Invasion f,rançaise par les ar'IDées de la Révolution.

Connaissez-vous des ,pays suiss·es .qui n'étaient pas encore 'cantons souverains à ce mo.ment-1à ?

~ Vaud, Argovie, etc . Lequel a appelé les Français en Suisse?

- Vaud . Pourquoi les Vaudois ont-ils fait appel 'à Ja France?

- Parce qlùls étaient sujets des Beniois ; ils voulaiept abtenir leur indépendance.

Quelles idées, qui nous paraissent indiscutables aujourd' hui, les armées révolutionnaires .françaises répandaient-elles à. travers l'Europe?

- Liberté, égalité, fraternité . Les Français entrèrent. donc en Su.isse. Où se battit-on?

- Neuenegg, Frauenbrunnen, Grauholz, Morgarten, Stans, Finges, etc.

Ainsi Berne, Nidwald, Jes petits cantons, le Valais luttèrent contre les Français, mais nulle part on ne vit une armée fédé­rale. A ,ce TIloment-là la Suisse était divisée. Pourquoi?

Dissenssions entre: catholiques et protestants; dta­,clins et campagnal'ds; 'cantons souverains et pays su­jets; aristÛ'crates et démocrates.

On dit aussi que les Français sont venus . en Suisse pOUT ~'ffiI1parer du tl'ésor de Berne. C'est vrai, mais on doit reconnaître qu'il y a une raison plus plausible encore si l_'on pense q~'à ce moment-là les armées .françaises fai.saient la guerre en Itabe, en A.llemagne et en Autriche. Quelle raison ?

- Question stratégique: iPossession des cols des Alpe5. Ainsi la Suisse, à cause de ses cols, avait une grande impor­

tance stratégique à cette époque. P,rouvez 'qu'elle a ·gardé son im-portance. --

Pendant la dernière guelTe les cols des Alpes ont tenté les pays de l'Axe et les Alliés.

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- '252 -

Qu'a fait notre pays en 1870; de 1914 à 1918; de 1939 it 1945 pour faire respecter son ter-rHoire ?

- Elle a gardé jalouselnent ses frontières en nlObili­sant s on arnl"ée.

Corument avons-nous ,pu garder notre neutralité p endant ·ces troi s périodes, alors ,que la Suisse a été envahie en 1798 ?

- ' Aujolwd'hui 1a Suisse n'est pas divisée; elle a une ar­mée fédérale, un cOil11nlandement unique.

Quelle leçon devons-nous tirer de ·c~s événements? - Rester unis. (Devise n ationale.)

Géogr aphie et éconGmie nationale

Au point d e vue du droit strid on peut discuter de .l'opportu­nité des accord s de 'vVashington; mais pour notre écononüe natio­nale, il est clair que le déblocage de nos avoirs et la suppression des lis tes noires auront d'heureux effets. Quelles diverses bran­ches d e notre industrie figuraient sur les listes noires?

- Machines, - Moteurs, ---' Can1ÎollS, - horlogerie, ~ Fabriques de munitions, etc.

Il faut reconnaître que pendant la guerre nos indust.ries se· trouvaient dans une situation difficile. Comment cela?

Le pays était entouré par l'Axe; l'Allel11agne et l'Italie pouvaient couper notre ravi ­taiUement et nous affanler.

Les Alliés nous Teprochent nos livl}'aisons à l'Allerüagne; que serait-il arrivé à nos ouvriers si nous avions -refusé les C01nman-· des de l'Axe?

- Chônul!ge. Les autres industries auraient aussi été atteintes. COllunent.

cela? ~ 'Ll11possi,bilité d'avoir du fer, de 'la houl'Lle et d'autres.

Inatières premières. Monsieur Stucki a donc 1110ntré à ses 'P3Jrtenaires que sans.

nos livraisons à l'A.llemagne, 'la Suiss·e n'aurait pu subsister pen­dant la guerre . Vous auriez dû vous oe·cuper uniquement d'agri .. >culture et abandonner l'il1dus trie lui a-t-on dit. Qu'a répondu à cela M. Stucki ?

lm'possibilité à plus ,de 4,000,000 d'individus enser­r és dans un petit pays surpeuplé, de vivre sans in-· dus trie. "',

- Régions qu'on ne peut :cultiver : lacs, IInontagnes, pâ-· turages, forêts, etc. Il faut aussi du fer pour l'agri­,culture qui a besoin de machines, d'outils. n faut.

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- ~5'3-

produire dans le·s ·fabriques .les insecticid es pour le traitenlellt des plantes . Il. fau t .des habits , d es mé.cticanlents que ne ,peut produire l'a griculture.

L e dé légué du Canada , M. Mackenzie a dit à M. Stucki : l\1a b COmlTI·ent f aites -v ous pour 'ConcUl~l'enCer nos industries alo rs que vous n 'avez ni houille, ni fer , ni autres matières pre­m ières, n i débouchés ù b m er, ni cOilon,ies. Qu 'a r épondu M. Stucki ?

- Par la qualité de uns produits. Et COHnnent obten ez-volis cett e qualité ? .

- Pal' .la fonnatio n d es cadres, c 'est-8. -dire des chefs, dans les écoles d ~ ingénieurs , d an s les technicnms, ,dans les écoles supérieures, etc. ; . par la formation des apprentis préparés d 'abord dans n os exceUente.~; écoles primaires, continuée dans nos écoles secondaires, puis .professionneHes; par le perfectionnement continuel de l'outillage; .par une excellente spécialisation et une longue tra­,dition; par une conCUl~rence qui f avori se l'énlulation entre l es diverses fabriques.

Et .pourquoi vous spécialisez-vous dans les industries telles que l'horlogerie, la broderie et les machines d e précision?

Parce que dans ces industries les matières premiè­res que nous devons ilmporter sont de peu d ' ilnpol'­tau-ce : c'est la nlain-d 'œuvre qui compte ; parc-e que les frais d e port sont peu élevés .

M. 'Stucki a dit encore : « Dans une petite nlontre en or , ven­due 250 fI' . l'or n'entre que pour le 8 % seulement de la valeur. Quelle est donc la val-eur de l 'or d'une telle montre?

- 20 F r. Que représente le reste ?

- Main-d'œu'Vre. Ce -qui fait quelle va leur '7

- 230 Fr. Le délégué sui~se a été fiel' de pouvoir montrer que nos ex­

portations ,se font dans les 5 continents. Qui sait quels sont les ~. continents :

- Europe, Asie ... Qui sait les montrer sur ln carte?

;Montrez.

Il n 1y a pas un pays d 'Anlérique où nous n 'ayons pas de.s

Page 13: L'Ecole primaire, 31 janvier 1947

comptoirs pour la vente des montres. Qui sait nommer 4 pays en Amérique du Sud ?

Montrez-les.

M. Stucki a égalem ent posé une question au délégué des Etats- Unis. P ourquoi, hù a-t-il dit, vos grandes villes sont-elles situées. sur l'Atlantique, non sur le Pacifique ?

- Partie habitée d'abord; r égion en regar d de l'Europe avec qui les Eta ts-Unis ont été surtout en relations; légion possédant à profusion houille, fer, pétrole nécessaires à l'industrie et au commerce.

Quels sont les pays avec lesquels nos délégués ont discuté à ,\1 ashington ?

-=- F rance, Angleter re, Etats-Unis. Qui 'sait montrer ces payiS sur la 'cart'e ?

Maintenant nos industriels 'peuvent facilement ex,portcr 12 lu's prod uits ; pourquoi? '

Suppression des listes n oi'res' frontières ouvertes; pays r avagés à remettre en état ; u sin es concurr entes détruites dans bien des pay~ r

Pourquoi devons-nous quand m ême nous effor cer de ,pro­duire tou jours la qualité ?

Pour conserver la clientèle; Pour la réputation et l'honneur du pays .

Cl. Bérard.

Prornenade à travers la langue française Le célèbre Père Porée, signalait de son temps (XVIIlme .s.)

tous les ravages que le roman n e ·cesse d'aocumuler dans le~ mœurs publiques . De nos jours, ,ces r avages son t les m ê·mes : t: QueUe est, je vous prie, dit-il, cette éloquen ce d ont les ro­mans fournissent .des sources si fécondes? » Ce sont, dites-vous, ces n a rrations a isées et 'coulantes dont la m arch e est toujours égale et iranquille. Dites plutôt ces narrations, vagues pour la p lupar,t, qui coulent à la vérité, mais comm·e des ruisseau x qui s'é.garen t en serpentant, qui .s'atta.chent à tout ce qu'ils rencon­trent, et ne vont se p erdre qu'avec une len teur extr êrrne.

« Ce sont ces des'Ûr ip tions agréables, ces peintures brillantr",s de lieux en ch an tés. Dit es plutôt ces descrip.tÎons frivoles, qui brillent p ar l'éclat de leur s c ouleurs et qui, ·comm e des tableall x sans ombre, éblouissent par trop de lurn,ière.

. - 055 -

« Ce s()nt .ces discours brillants et animés qui affectent l'â m e cl' pH~ssiollS douces, et y répandent une agréable sérénité. Dite& pl utôl ces di scours ianguissants et d'une fadeur que l'on a peine' :'t supporter.

« Cc sont ces conversations enjouées, élégantes et assaison­nées de gl'â'ce ·et d'urbanité. Dites Ip'lutôt ces conversations vides et inutiles, ,qui sont si grossières par l'af.fectation qu'on y r e­marque, et qui dégénèrent souvent en pédantisme.

« Ce sont ces profusions de ,neurs odorantes et pleines d ' un miel ,doux et parfumé. Dites plutôt ces 'petites fleurs fanées dont le s uc expri.mé, bien loin d e donner le miel délkieux de l'Attique, ne produira jUluais qu 'un miel >du Pont: n1,Ïèl empoisonné, et m orl e l ft la sain e élocution, comme on ne l'a que trolp éprouvé. »

Et l'auteur ajoute avec non moins de bon sens: « On peut COITOIlll:pre les mœurs en deux manières'. On p eut y

mêler d e 111auvaηses -choses, ou Jeur ôter ,ce qu'elles ont de bon. Double désordre des ronlans. Ils jettent dans rân1.e la SeIuence de plusieurs vices ; ils y étouffent le .gernle -de p~u sieurs vertus ... Je découvre trois vi-ces principaux auxquels les rOluans donnent éntrée ·dans le cœur des hOm111eS et dans celui des jeunes gens en particulier. Ils les rendent téméraires, paresseux; ils corrompent leur cœur e t leur apprennent Ù corron~pre Icelui des alÜres . )}

Ne convien d l'ait-.il pas, aujourd'hui où tant de jeunes gens, garçons et fill es, raffolent de la ~ecture de toutes sortes de ro­mans et souvent de rOrlllanS extrênlement pernicieux, de mettre ·cette jeunesse en garde de te1lltps en teillips ,conke un danger très .:.gl'ave qui mena-ce leur innocence et les bonnes Œnœurs ?

Il nous selnble que les éducateurs, parents et personnel en­-seignant, ne peuvent pas, sans mamIner :à Jeul' devoir, se désinté­resser ,d 'une ,question aussi im.portante.

Nous dirons la 'mênle chose des cinémas qui reproduisent fl'équell:uuent des scènes l'-Olnanes'ques. A ce ,sujet, nous avons rencontré il n 'y a pas longtelnps une statistique ·effrayante des. ~~ol1séquences de ,choses vues ft l'écran. J.

De la prononciation de certains termes 'l'out un chapitre serait ù écrire SUl' la prosodie, les règles ­

,d e la prononciation . Il intéress erait peut-être certain,s orateurs, ·"des acteurs de théâtre ou des professeurs de diction. Pour les ·lecteurs de l' « Eeo]e P.rhnail'e )}, c 'es't-à-dire ISUrtOUt pour le per­,sonnel enseignant, nous nous contenterons d'indiquer Ja pronon­'d 'ation régleluentaire de quelques Inots d'un us,age aSiSez courant, .que des gens mêane cultivés prononcent souvent d'une manière ' i ncorrecte.

Nous Les dOnnOll.'S autant que possihle par opdpe aLphabétique {'l en olonne en indiquant en reg,ard 'La façon de ij·es prononoer.

Page 14: L'Ecole primaire, 31 janvier 1947

Termes adéquat anis août aoûter automne automnal arctique aigui,s,er bacille bayer burnous bœuf

c·iller olown clulb

co.baye coût ,chre'stomathie cU.stiller district dono

équestre épizootie

exact frétiller fouet gageure hennir inex,pugnab1e jadis Jaguar jungle junte Is,l~aël

UquéJier

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Prononciation Termes ·acLékou.at lis ani 'ou a-ou-ter

loqu·ace lunch

autonne myrtille au-tomm-na.l mOE'Ue ark-tique .n1Œur~

gi ou gui oJms bacile os>ci'ller bâ-yE'l' punr.h burnous.s quadrag,énaire tbeuife au sin,g. ;pa,chyder,me

Ibeu au lP.luriel et dans bœuf , persil gras quadrature

cier in-'quarto cloun quaSôier club _ quelque- quiet

fois deub 'quinquag,énaüe r.obaï quintuple cou dlrestoma.cie dilStil-le-r distri.k 'donk au corn.

sanguinaire lS·anguinolent sanguin 8cille sculpter

,d'une p~l1'M'. ~ et second (~('vant une sille voyelle Biller

éku-elstre scintiller éipizoo-ti ou ou épizoo-si ·Sjpech

exakt signet. fréti-ier titiller J',ouè et non foi transgreSB1eŒ' gajure han-nir ine~puknable

jadi,slS j'agouM' jongle jonte Issraël (devant ù:ne consonne 1'1'3 est dur)

1i-kué.,fier

u..b1quité umble v ruüi Uer

vertidUe votatille yu.cca tramway

Prononciation 1is8 (li en terme de blason)

lo-kouac,@ Jeun'-tch' myrti-le moalle mœui- ou mœurC-8 obuz'e os,ci1-}.er ponch' 'koudragénaire

pakyderme ou ipachy,derme

persi koua,drature in-kouarto kouassiel' kuiet k uiniqu'agénaire

kuintuple sanginaire s~mgui.nolent

sa.n,g"uin scil-le ISculteir segoncl sile BiE'l'

SlCÎntiler ou ,scintiier

S!pitc-h' . Bi.net titil-le:r tranzlgresser (préfixe trans se 'prononce tranz

ubikuité omble vaci1-ler ou vaci··ier

verticile v.olati-ie y'Ûli-cca tramouè, ou tout 00urt tra,m

F

-&57 -

Nous avons !laissé de côté no.mbre de mots d'Ü'ri.gine étran­gère, .qui son.t peu employés ou qui ne Je sont que pour quelques catégories de IpeTSOThIles. C'est ,le oas, en particulier, des tennes de spo,pt. Nous n'avoJlJS Ipas fait Inention non plus de ~ots où 11 s'agit ou non de tenir ,con1jJ)te du redoublelneni de conso.nnes. Nous ne VOUlIons pourtant ,pas ;pousser les gens au ,purisme;

.. l'essentiel c'est que la prononc1ation ne soit pas choquante et se conforme à l'us.a.ge générale·ment reçu. L'i'Inportant pOUl' nous, ,e'e1Sft 'qu'elJe soit a.vant tout distinote. 11 es't bon d'avo>Ïr recours à un bon d~ctrlonnaire, celui qu'on ,avait à l'Eco1e no.nmale.

VARIËTËS LE RANZ

1) Oh! Ranz, du Sui'sse nohle chant! Avec ' quel'le joie on t'entend Sur l'aLpe richement fleurie Evoquer sa ·chère ,patrie!

2) Tu lui parles de ses grands !Inonts, Des eaux qui descendent pa·r bonds, De ses veJ,doyantJs pâturages, Egayés de Inil1le rama.ges,

3) D'oiseaux sé:rniJ11ants et ·chanteurs, . Mêlés aux iodels des fpasteŒJ:s;' De ces ·soirées douces, ,sereines, A,gré~entées de chansons saines .

4) Tu résonnes dans les forêts, SUl' les rocs, dorés de genêts . Tes aocents suivent lIa génisse Qui longe lentemen~ },e bisse.

5) Touchant symbotle du pays, Tu r6pands un parfum de 1,1s; Nul patriote ne t'oublie, 'Même loin de S'on Helvétie.

6) C'est toi qui faisais ,déserter Le Inercenaire, à l'étranger, Envahi pal.' la nostalgie De sa te:r:re· toujours chérie.

7) Chant ,pastoTlwl, chant de mon cœur, Jusqu'à Inort, fais mon bonheur. Echo des âmes vraiment libres, Qu'à jalmais, en Suisse, tu vihres.

Sion, Je 24. 2. 45.

J.

J. A ..

Page 15: L'Ecole primaire, 31 janvier 1947

- 2·5H-

FICHE DE VOCABULAIRE

A la Ferme (suite)

XXI. A l'étable et à la laiterie

17/b) Les mots dans le tex te. Pénétrons maintenant dans l'éL\-1)10 où, atta'Chéès à :leur chaîne numinent une ·dizaine de vaches: ([uelques veaux avancent vers nOllS leur muf.le brun, tandis qu'tm taureau, à l.a puissante encoluTc, meugle il notre approche e t 110US regarde l'œil uléchant.

Assis sur un petit .es'Cabeall, ile vacher procède à 'la traite. Du :pis gonflé so,rt ft chaque pression de la 111ain un min-ce fil de lait ,qui giole dans le seau en fO'vmant une lllousse b'lanchâtre . .-\pporté à 1.a .laiterie, tenu soigQeus-ementau frais -dans des jatte-s disposées sur des claires-voies, il se Tecouvrira bientôt d'une épais­'se cou.che de crêlne fllppétissante. Agitée dans des barattes, elle se 1 ransfOl'lmera en ce beurre appéüssant que nous apprécions à no­Ire petit déjeuner. Le fr01nager chauffe ensuite le lait dans Ull

chaudron de cuivl;e, puis il Il'additionne -de présure pour le faire cailler; après diverses luanipulations, i'l en obtient un pàte h0ll10-

~ène qui, p:la.cée dans les moules et salée à ,point, donnera ,le fro­;llage avec lequel on fera de d·élicieuses fondues ou d'onctueuses raclettes. Des soU's-lProduits on retirera le sér'a.c le babeurre, le petit-lait. C'est ainsi que la grande famille .des hovidés, en lui donnant son lait, sa .chair ,et sa peau, rend de précieux servi-ces Ù l'hOlllme. Aussi les paysans s'effOl~cent -de développer ileuf :chep­tel, ,de séloctionner et d'u;lnéliorer :les ,races.

EXEBCICE D'ElLOCUTION

178) Qu'est-ce qu'une ,étable et qu'est-ce qu'une é~urie? Cherche la définition des 'mots suivants: un berger, un pasteur, un pâtre, un bouvier, un vaICher, un maquignon. Qu'entend-on par les bovidés? par le menu hétaill ? pal' le gros bétai!! ? Qu'est­.ce que lIa race bovine, .la ra.ce ovine, la race IPnrdne, :la rnce che­valine? Cite quelques rUJlninants. Que sais-tu de l'estOlllaC de.'.> nnninants? COlnbien CIe trayons <conlpren-d le 'Pis de ·la vache? -celle de la chèvre? Coal/ment et avee 'quoi ,fabrique-t·-on Je beur­re? PaI'lle du fro-mage gras; du fro-mag·e luaigre. Quetle diff('­ren.ce y a-t-il entre la 'l'a'olette et la ,fondue? Qu'entend-on p:.H le cheptel? QueLles sont les différentes races de bétai,l élevée·s ('n Suisse? Cite .quelques variétés de frOlnages. Quelles sont les particu:larités :de la race d'Hérens ? En Valais, Je bétail es t trans­humant, qu'est-.ce à dire? Les transa,otions, ventes et aehat-s, se font sur la ,place de foire; 1'a'cheteur donne des arrhes; Ile ht~­tai! a quelquefois un vice rédhibitoire, qui rend la vente nulle. Cherche dans ton dictionnaire: arrhes rédhibitoire.

- QW-

FICHE DE VOCABULAIRE No '3

.A l'étable et la laiterie (suite)

179) Remplace lBS 'Points par un des -term·es suivants:

la créche de la ·crème trayons mugit ruminent Ile !pis lïJJminant laiterie beug,lement Inenu bétail baratte malaxer beurre fromage .arrhes vice rédhibitoire fromager p résu re r3>ce pasteurisé bétail .cherptel fumier ,l'étable étrHlez

Les vaches 's.ont attachées à fla ... , elles ". paisiblement; elles poussent de 'longs ... ; le taureau ". Le ... gorufilé ,de :]ait comprend 4 ... Les chèvres, Iles moutons 'constituent ~le ... ; ce sont des ... On appo-rte le ,lait à la ... ; on en tire du ". et -du ... Tourne lIa .. , si tn veux avoir du beurre que tu '" ensuite .pour en exh'a ire toute l'eau. Le ... ajoute de la '" dans le lIait, afin de le faire .. . Lors­qu'on a -donné des ... lB nlarché est .conclu; on 'Ile peut plus se dédire. Le '" 'Va1aÎ's,an 'co'l11Jprend quelque 50,000 pièces de .... la ... d'Hél'ens domine. On doi,t toujours déclarer à l'alche,teur un " ', s'non Œe marché peut être annuLé. Mettez de la litière dans l' .. . afin que 1e bé.tail Teste pro.pre, puis ." les vaches et brossez­les bien. Sortez tous J'es soirs le ... A J'école on nous sert du lait '" Les ,gournna'llrl'S se délectent de !la ... fouettée.

180) Donne des qualificatifs -aux noms suivants et fais-"l e '!\ t:utrer dans de courtes phrases: lait, beurre, crème, fondue, ra­clette, f.roulage, muf[e, encolure, mamelle, vke, .cheptel, vache, bœuf, veau, étahle, pâtre, bétail, des animaux à pieds "" race '"

181) DonnB des ooznpléments déterminatifs aux noms sui­vants et fais -les entrer dans -de ' .courtes phrases: motte de ... , -fromage de ' '' , l'ace de ... , bœuf de ... , bétail de "', marchand -de .,.

182) Donne des compléJnents à ces verbes et fais-les entrer dans ·des 'phrases simples: ruminer, mugir, rt~aire, beugler. nchetel', déclareT, conolure, sor tir, se délercter, affourager, écrèmer.

183) Indique quel est le petit de ces animaux : La Jurne·nt (-t son ... , la vache et son "', la chèvre et son ... , la porùe et ses .. . , la .cane et son ... , l a ·chielmes et S'es ... , le la.pin et ses .. . , i'âness-e et son "', la brebis et son ... , ,la laie et ses ...

184) Donne les mots de la famille de lait. 185) Contraires : du beurTe rance "' , du fromage gras 186) Quels sont les synonymes de ces mots: fromageri~,

mmllelle. 187) Indique les homonymes de ces mots: seau, mousse, pi~,

lait.

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FICHE DE VOCABULAIRE No ~U

xxii. A la basse!"cour

188) Les mots dan's le texte: C'est ~la partie anhnée de l'ex­ploitation : on y chante, on y 'crie, on s'y bat, on y g.rouille, on y pullule. Les coqs au pilumage luisant et à la crête écarlate s'é­gosillent à qui ,mieux .mieux en de pui'ssants cocoricos. Les din­dons :lancent :dans l'air -leurs gloussements stupides. Les oies ca­cardent et poussent des cris féroces et dérobent aux lapins calmes et ·doux des trognons de choux qu'on leur avait jetés. Un paon urgue1Ueux s'e pavane, se rengOl'ge et fait la tI"oue. Le pigeon~ au vol lourd et régulier, roucoule sur le toit.

Mais lor.sque la fenmière d.istribue le grain aux volailles. les poules cessent de caqueter, les poulets, les dindons accourent de toute la vitesse de leurs pattes .pour pi,eorer l'orge et 'l'avoine, Les -canards et Jes oies, qui plongeaient et b~r'botaient dans la mare, arrivent aussi en boîtant ou en se dandinant. Le coq a fini ·de claii·onner. Seule la mère-poule qui 'Couve ses œufs et la pondeuse dans son nid restent insensibles à J'appel de la 111-éna­aère. Le devoir avant tout. Lorsqu'un épervier reste suspendu ÏIn­~lobile ou tournoie au-dessus de la basse-,cour, paraissant choisir sa proie, tout ce 'monde disparaît dans un tUIuulte aS'souI,dissant; mais quand lVlinet s'égare au nlilieu de toute -cette gent ailée, il tst accueilli par un beau tapage; aussi juge-t-il prudent de baUre

,en retraite.

EXERCICE D'EiLOCUTION

189) Quels sont les ani,maux ·de la basse-rour? Quel est le cri de la ;poule ? :de la mère-poule a'cco<mpagnée de ses poussins ? du 'canard? de 'l'oie? Qualifie .Ia crête et le plUIllage du coq. Que font les canards dans la mare? note leur dénlarche. Que

,fait le paon? A quoi sert le jabot? le gésier de la poule? Qu'est­ce qu'une ~ouveuse artificielle? Indique la s:eène qui indique a) l'arrivée de [a fermière; b) Je pas.sage de l'épervier; ,cl . l'irruption du chat dans 'la bas·se-cour. Queme différence y a-t-il entre la volaille et unvo,laÜlê ? Pourquoi le canard et l'oie ont-ils des pat­tes palmées? Qu'est-ce qu'un po~let, une poulaI,de, un chapo.n ? Que 'signifient tles verbes gaver, VIder, plum_e~', f,lamber une Ole ? Distingue ces patI"ties de 'l'œuf: le h~~nc, le .Jaune, la (')ha~hre ~~ air, l'ernhryon, le gepme. Quand IIncubatlOn est .achevee~ 1er;;· œufs éclosent et le poussin sort de sa coquille.,

Qu'est-ce que -du lait -de ,poule?

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FICHE DE VOCABULAIRE No 45~

A la basse-cour (suite)

190) Remplace -les points ,par Iles -mots suivants:

cocorico eTgots caqueter cauüaner gtlousser barboter la roue pondu fTaÎS pous,sin pourri poussin coquille gratte peDchoir picore couveuse éoloTe ai,les couvée lait de poule épervier renard pondeuse gésier palmipède g-al~inacée

De ses ." le coq éparrpiUe le fumier; il l.ance un · .pui'ssant ., ._ La poul'e "', le 'ca.nard ''', la mère-puule ... , Je canard ... dans: la ffi,are, Je paon fait .,. Bois cet œuf ... il a été '" ce matirt. Les Chinois, dit-on, raifo:1ent -des œufs '" Le petit ." caS'Sie [a '.,. et sort de l'œuf. La p'Oule saute de son ... ; elle .,. le soJ et ". l,es grains qu'eLle a déteIT'és. Dans les ... il faut maintenir une teIu­pér,ature constante, sinon les œufs 11' ". pas. La poule abrite sa ". 'Sous ses ... Ce n1Jal,ade est bien faible; donnez-Jui -du ... de poulle, 'cela lui fera du bien. En hiver, .~e ... rôde souvent autour du poulailler. Un .,. a mis :la basse-cour en émoi; s'eul !le lapin placide n'a pas, quitté sa place. Cette poule est une ex.cel~ell'te ,." La poule ,avale les grains; ils sont broyés dans le .,. La po-qUe fait partie de la fanülle des .,. et .Ile canard est un ....

191) Donne un qualificatif aux noms suiv,ants: la crête , les pJumes du ·coq, les pieds du canapd, sa démar.che, une cou­veuse, une pondeuse, une dinde, un 'Coq, un paon.

192) Fais entrer les vei'bes suiv,ants dans de courtes phrases: caqueter, glousser, picorer, cancaner, Toucouler, gratter, bar~ boter, c.acaTder, se pavaner, faire ~a roue, ga'Ver, cas.ser.

193) Donne un com,plén1ent déterminatif à chacun -de ces n()tffis : un branc "', un œuf de "', une poule de ... , .}.a démar.che du ... , une coquiJUe .. " le roucoulement du ... , I.e glous's.ement du

194) Donne des 'mo1:-s de la famille de plume.

195) Donne un hOlnonyme du mot crête; du mot plulne.

196) Express.ions à ' connaître: Quand ,les poules aUTont .des dents. On ne f.ait pas à'omele:ttes sans casser des œufs. L'œuf de Colomb.

.\

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- 282 -

FICHE DE VOCABULAIRE No 46

XXIiI. A l'alpage et sur le pré

197) Les mots dans le texte.' après avoir p.assé un Ilong hiver à l'étable, le bétail est monté à l'aLpage aux ppenùers he,aux jours de rété. Il y r,estera durant 3 ,Inois, broutant Je fin gazon, l'herbe panfuInée et .c31piteuse des hauts ,pâturages. Le jour de l'ina'lpe, les vaches ,se 's'Ont affrontées dans de redoutables -cou11Jbats, ,aprèYi quoi on a prodllamé ;la reine du troupeau. Durant 3 mois, k 's l'D'chers répercuteront les gais -ca'l'ill.ons des son11-aÎllles, et récho renverr,a Ires ühants des armaiLlis. Troupeaux et bergers couche­ront le iplus souvent à la be1le étoile, Icar ,le ,chalet n'abrite que Ir fromager et ses aides. Dans les flancs de ,l,a ,grande chaudièr-e de ,cuivlre suspendue sur le foyer rustique, Je « maître » ;prréjpare le from:agre. D.es touristes, des ,alpinistes, des a'n1ateurs ,de la helle n3lt.ui'e rendront rparfois visite aux pâtres. LIs boh'ont dans -des écueLtes de bois ,ce lait ,crémeux dont ils feront leurs déliices. Mais aux premiers f'roids de septembre, ole bétail redesrcel1Jcka 'au vnrlagf , la reine f1.eUJrie 'etcnrubannée en tête du troupeau.

Au 'Son de l'Angélus, les faucheuI's ICo.lIlunencent Jeur trav:ü!. La faux décrit un demi-·cerde rapide sur le p.ré, puis .l'herbe cou .. . pée al:! ras .du sol se ,coll'che en andains -ré.guliers. De temps en teIIljps, J'hom·me s'aflrêt-e, essuie sa lam,e avec une poignée d'her­be' ,pui,s .retire du -coffin 'frocro-ché à sa fceintUJre !la pierre à ai­guiser qu'il !p3'sse rapidelnent 'sur la Jame polie; ensuite le travaiJ reprend au 'l11'êlne rythIne régulier et ,cadencé. Louison apporte le déjeuner à son ;père; puis, avec la fourche, e1le étend l'herbe qui s'offre .aux -caresses du soleil. Elle tOUJrne, ·puis ratem-e le foin embaumé qui servira de f.ourrage au bétail

EXEBCICE D 'EILOCUTM)iN

198) Quand le bétail lnonte-t-il à l'·alpage? Quand re des­·cend.:il? Pendant ,cOlIubien de terilJps y 'reste-t-iJ '? Quelles qua­lités donne-t-on .dans [e texte à ['herbe des hauts pâturages­Ccmnnent appelle-t-on en VaLais 1re jour .de ,la m.ontée -à !l'alpage? le jour de la descente? Qu'entend-on ipar lIa treine du troupeau '? Qu'est-ce que cela veut dire: -coucher ,à la belle étoile? Quelle est la nourrÎ'tUJre principale des .pâtres;? Qui rend parfois visite aux armai'Llis?

Quelles sont les a.ctions du f.au,cheur ? du faneur? Qu'est-ce qu'un andain? Pourquoi retourne-t-on l'herbe? Cite quelques inseotes qui :puillu'lent dans Iles pres. Pouvquoi arrose-t-on les l)rés ? COlTIIment 's'appeUent les canaux qui serv.ent à l'irrigation des pres ?

- 263-

FICHE DE VOCABULAIRE - No "

A l'alpage et sur le. pré (suite)

199) Remplace les po.ints 'par des mOrts suivants:

brou,peau écueIJe produit a['mai1~i

inalpage ou irrigation faux coffin in all,p e bel:le étoih> alpage bisse fenil andain g'l ange laitage enclume « désa1pe » reine chéneaux combat faneur produits aspersion canaux aiguiser foin fourrage

. C'est aujound 'hui rre jour de l' ... ; le Ibétail 1110nte à l' ... ; on ' Hssister~ tà des ... paLpitants; puis on p.rO'c.J3.iluera :la ". du trou­peau. Les ... cOUi~heront à ,la ." ma1g.ré Jes intemlPéries. Ils se n.our-riront principalement de ... ; Les ,pâtr.es boivent le Jait dans des .. ,

W de bois. Le jour de la ... les proipTiétaire:s viennent reconnaître leur bétaill; ils se partagent aussi les ... de la saison: beurre, fro- · mage, sér:ac .

En Vt3[ais, on prO'cède à l' ... des prés. L'eau est amernée dans des ... 3!ppelés ... ; on utilise ,par fois des ." .de bois. Les faucheurs battent la ... sur un :petit ... d'acierr ; i,l,s l' ... à 'l'aide de Ja meule plalcée dans un ... L'hel,be ,coup'ée s'a!monceilJe en ... Les ... l'éten­dent SUT le pré, et lorsque Ile ... sena sec on ile rateillera en ta'S -et on · ramènera au '" où ft la ... ; il constituera UtIl e:x:c-eJllent .. _ pour le" bétâi:1. L' ... d-es prés et des vignes -se fairt Iparr1'oi'S p 'ar '"

200) Verbes.' donne un -con1p~ément aux. verbes suivants el ' cIIlJploie-,les dans de courtes phrases: faucher, fan-eII', irrigueT, aiauiser, «. inaJ:per » , coucher, rentrer, j"a'teler, brouter. désalper. -

201) Qualificatifs.' Qua!lifie par 'plusieurs adjectifs si pos- · sible les noms suivants : la faux. ,l'heI"be, J'es prés, les faucheurs , les his.ses, 'l'eau, une prairie, une faucheuse, du foin.

202) Compléments détenninatifs.' CO'I_TIlPlète ,les no.ms sui- ­vants et fais-les entrer dans de 'comtes phrases: Un troupeau de ... ; ~e carillon des ... ; la reine du ... ; ,les -chalets de ... ; ~a nourriture des ... ; J'herbe deS ... ; la chaudière de ... ; des écuelles de ...

203) Remarque le genre: le garde du ,bisse, et la garde des , troupeaux; un ohéneau.

204) 'Cite quel-ques Beurs des prés.

CI. Bérar.d.

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HISTOIRE

ues histoires de grand-père POUR MIEUX CONNAITRE L'HISTOIRE

Les druides - La cueillette du gui

Mais pourquoi, grand-'Père, ~e druide s'est-il arrêté sur le p 'lateau de V érossaz pa:rce qu'à cet endroit i~ y avait une forêt de ·chênes?

- P:al'ce que les druides reconnais'saient ,le gui qui croît sur le ,chêne, comme une pŒante 'sa,crée ,capable de guérir tous les maux.

COID'lne tu le sais, on trouve des quantités de gui sur Je pin (la daille) , mais îlest assez Dare qu'on en rencontre sur :le chêne, ,ctont :l'écoDce plus dure ne permet pas à lIa ,graîne de gel'llner.

Le !lendem'ain du jour où 'l''On avait tail1lé la pierre, le .druide prit avec Ilui le jeune TOTliTec qu'i'] initia.it aux rites sacrés, et tous Iles deux explorèrent la . forêt. n f.a11lait en effet repérer les chênes .pol"'teurs de -ces belles touffes vertes -dans lesqueliles 1es baies hlaI1Ches bri'1lent cnmUle des .perles de nacre.

IQs exanlinèrent pendant longtemps tous les arbres de la forêt. Dép01iil1és de leurs feuiUes par Ile froid de J'hiver qui ve­nait de com,mencer, les chênes laissaient fad:lement aper-cevoir la précieuse plante. Aus,si TorHrec tomha-t-~l bientôt en arrêt de­vant un chêne ,magnifique 'entre les branches duquel on aperce­vait plusieurs sUiperbes touffes de gui.

- Grand · prêtre! grand prêtre, s'écria-t-ill, j'ai découvert ,la plante salcrée. ·

Le druide accoU1'Ut. - C'est magn1fique, s'écria-t-iŒ, et nous ferons ki une abon­

dante réco.lte. Nous void vraiment dans un pays protégé 'Par les dieux.

-->---. 'Veux-tu, gr.and prêtre, que je nlonte 'sur l'arbre et que je détache 'le gui pour to.i ?

- Garde-t'en bien enfant, tu serais maudit des dieux. Ne cueille jamais le gu'i que sur l'ordre du grand prêtre. Le sixième jour de 'la ,lune, toute la tribu .se réunira sous ce chêne. J'endos­serai ma tunique blanche et nous étendrons sous l'arbre· un granct drap im·maculé. Comme je suis trop vieux pour monter sur ce -chêne au tronc .majestueux, je te donner'ai ,ma fauGiilile d'or et c'est toi qui couperas Iles touffes sacrées.

- 265 ,-

- Oh ! mer.ci 1 grand prêtre; quell bonheur 1

- Ce sera . en effet un .grand bonheur pour toi de pou voir p.rendre part à ·cette -cérémonie. Les chefs de chacune des 8 fa­mi~les recevront une touffe de gui qu'ils eluporteront chez eux, et Ils la conserveront avec soin. Ainsi les esprits malfaisants s'é­carteront et nous vivrons en paix sur ce plateau, ·au mi~ieu de ces hautes Illl0ntagnes. Tu verras petit,com.m·e la fête sera belle.

Nous ,i'Julnolerons aussi deux ' victimes pour honorer le dieu de la tribu.

- Q"!leHes vi ctinl,es, grand prêtre?

- Si nous étions phlS rirches, nous ÏrnlJmolerions deux tau- ' l'eaux blancs sur l'autel que nous venons de préparer. Mais [es dieux ne denlandent pas ,}'impossib[e. Nos ,chasseurs se mett~ont eu quête de gibier. Ils prendront vivants dans la forêt des cerf~ de~ l?iches, ~es ,faons, ·des daÎlns, peu importe, pourvu que c~ SOIent des ammaux purs, et nous ],es offflÎrons en sacrifice. Tous les assistants boiront .Je sang des victinles. De la sorte les dieux seront contents et Ile gui portera bonheuT à chacun. Puis nous fe- . l'ons un grand festin.

- Comme je m'e -réjouis d'assister à -cette cérénl0nie, grand prêtre!

- Tu as de 'la chance, en effet. Je ferai de toi nlOn successeur, Plus tard. tu béniras les naissances. Iles mariages, les funéraiiIes, les guerriers. Tu chasseras les 'mauvais esprits et tu rendras la jusHce. Si quelqu'un refuse de se soumettre ,à tes 'Ordres tu lui interdiras de prendre part aux ·cérémonies religieuses et' tout ,le monde' s'écartera de lui. .

Tu profiteras aussi de ton autorité pour eunpêcher les O'uer·­l'es .entre les famiilles ·et entre les tribus, et si tu ne peux yb par­venIr, tu donneras aux guerries de ton clan les insignes protec­teurs qui rendent Œes dieux' favorables. Tu seras juste et bon et chacun te respectera.

- Merci, grand prêtre 1 Oh merci de la fa'veur dont tu m'ho­nores . .Te ferai cmUlue tu Ille l'ordonne et je suivrai ton exemple.

Cl. Bél'al'd.

N'Ota, - . Les peuplades ·du Valais' connurent Je bronze et le fer .probablement . travaillés dans Ile pays, car certains objets por­tent une orneUlentation dite valaisanne fOfrmée de cer{~les centrés.

L'âge du fer comprend deux périodes: la première celle de j-lalstatt, la se.conùe 'celle de la Tène. La première est peu représen­tée chez nous; celle de lIa Tène par -contre nous a fourni des objets trouvés à Confuey, à St-Léonal'd, à Sembrancher, à Bramois à Leytron, à SaUlon, à .Frully, à Zeneggen; princ~palement des b~'a­.oelets, des épées, des vases élancés, décor.és, .etc.

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Pour illustrer une paqe d'histoire du Valais Lettre de P. J. Chastonay, greffier au Tribunal cantonal,

à Mathias Tabin, représentant au Grand Conseil helvétique, â Lucerne.

Sion en Valais ce 1 el" 9bl'e 1798

Citoyen Représentant!

Egalité

J'ai t'honneur d'a,cquitter les prmnesses bien agréables pour moi que j'ai eu le plaisir de vous faire, lorsque j'ai eû celui de vous enlbrasser le jour de votre départ.. J'attendais depuis, le nloment de quelques nouvelles intéressantes de notre Patrie pour vous les conlIDuniquer, et quoique je n'aye rien de nouveau ~ vous transmettre je n'ai pu tarder davantage de vous Gdresser la ,présente pour vous convaincre du f,ait de mon e·m.press'ement ù remplir mes engagemlents; .tÜ'ut est Dieu 11lerci i'rai1quil1e d(;\ns c.e pays; le Tribunal de ,ce 'canton a repris ses travaux depuis le 22 d'octobre c.1ôtuTe statutaire des féries Viqdemiaires, parmi les di­verses occupations crin1Ïnelles dont il est entouré, il y a ' le ci­toyen Jean Nicolas Barruschet, qui s'est présenté delnandant d'être ad\Inis ù se justifier au sujet d p la procédure qu'il a subie durant l'anci'en' régjme.

Ii y a ici une runleur vague que bientôt il sera or.donné par ' les autorités supérieures que tous les fonctionnaires portent cons­tamment leur costume penda.nt qu'ils sont 'en fonction , de là je présulne qu'il pourra arriver que J.es greffiers des cantons et les accusateurs pubHcs seront aussi astreints à un costulne, ce que d'une .part Je désirerai par raison écononlique qui n'est pas à négliger de la part d'U'll pitre comme m.oi, si par le lnoyen d'un cÜ'stUll1e peu coûteux, je serai d'autant plus libre et autorisé ù porter des habits quelconque.

Je désire bien sincèrement ·que -la .présente vous trouve en p1eine et parfaite santé, ainsi que tous vos icoillègues VaUaisans en vous priant de faire agréer m·es honlm-ages à tous et à votre commensal le cher cousin Preux en particulier. Veuil~ez me con­server votre- ·chère arrnitié et bienveillance et vous persuader que je chercl;lerai toujours à les ,cultiver avec la franchise de Ja loyau­té que vous me connaissez.

Salut ,et respect, P. J. Chastonay.

Note. Chaque icanton avait' 8 députés au Grand Conseil; celui­ci siégeait tantôt à Aarau, tantôt à Lucerne, tantôt à Berne, selon les événements. Les députés du VaŒais étaient: Pierr·e A. Preux -Joseph de Bons - François Perrig - Léopold de ' Nucé - L.l Coste - Jacquier de Savièse - Tabin iMathias-A'lexandre.

- 12e7 -

Lettre de P. J . Chastonày, greffier au Tribunal cantonal, â Mathias T.abin', l,'eprfésentant au Grand. Conseil helvétique, à

Lucerne.

Sierre en Valais ce 9me janvier 1799.

Citoyen Représentant,

Cher a.lui,

. J ~ vous !l,:~is annoncé .dans nIes précédentes que la troupe rrançalse a r nvee p ar Conche à Brigue avait en partie disparu par la dés'ertion et que :l'o n ignorait si -elle avait eu un ordre su­périeur et légiti'me d'entrer en Valais.

J 'ai depuis été l11ieux informé et je Ble hâte de révoquer cette nnneur destituée de fondement que des gens avaient TaInaJ­sée sur la . rue ~t I?'avait débit~ CŒ~'1me ils . l'avaient appris, il flne conste aUJourd hUI par des aVIS tres ,certams que lIa nouvelle de la ~rétendU'e désertion était fausse et ,controuvée, et qu'il n 'y a enVIron que 5 hommes qui doivent avoir échappé ,p'ar la Gemmi ; encor e n 'en suis-je pas très sûr, mais il est certain qu:e cette troupe de 950 h0ll11111eS à peu prés est arrivée par Conche sans y donner lieu ft aucune plainte, qu'elle a 'passé à MoreIl sans s'y arrêter -et qu'elle vit à Bri.gue très honnêtement et paisiblement; dès son entrée ·à Bdgue elle 'a été reçue poliment par les autorités et ron n 'apprend aucune plainte sur leur séjour, ils ont été nlis en quartier, ·en partie à Brigue, Glis, Naters, en partie dans 1a Bri­guebur.g, et personne n 'a douté à Brigue de leur mission ,légale.

Nous ~'~yOl1S depuis le dernier de décembre de rtelnps en tem~ps par IICI des transports de Recrues qui se rendent à Brigue ~t à Loèche, dans ce dernier district on les cantonne pareillement, li y a à Sarquene, à Varonne, à Albinen, à Tourtemagne et dans I.e chef lieu. Je n'ai pas encore appris qu'il y en ait aux Bains et dans la vatlée de LœtSlchen, leur passage par id a été tranquille, j'en .ai :log~, nloi-même qui étaient très honnêtes, jusqu'id ils ont payé réguherement tout ce qu'ils ont demandé.

J 'ai commwliqué votre chère dernière à l'ami Delavina se­crétaire du Préfet national; il 'm'a dit ,qu'il ·croyait qu'il n'y 'aUTa des dépôts qu'à Sion, Loèche et Brigue, c~pendant il y en a qui a?,gurent que nous .en aurons dans le district de Sierre, puisqu~, SI Qeur 'l1<?'lnbre devlent considérable ,les autres distrkts ne pour­l'ont suffire .dans la détresse et pénurie actue'He de tout Je Haut­Valais. Je n'ai q~pendant aucun doute que notre testimable Pré­fet nartiO'l1al ne soit satisfait de la conduite du dish'ict de Sierre où tout le 'monde est très paisihle, s'il y en a qui soient en retard dans le p,ayement de ,l'imp.ôt, j'ose espérer que 'ce n'est pas par mauvaise v01onté, lnais uniquem~nt par défaut des moyens dans

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l'épuise.ment auquel nous S0111UleS Téduits. Veuilllez continuer ù être le Bienfaiteur du distri'ct .de Si'ene en g.énéral et le Imien en. particulier dans les occasions qui se prés-entent journellement auprès des autorités supédeures .. J'aimerais à .pùblier vos bien­faisances et il nle sera doux de vous avoir des obligations en tau t genre et spécialenlent quand vous vous intéresserez pour la vé­rité, pour la justice et l'innocence. Persuadez-vous que je ne serai jaInais en n1.esure de vous demander vos aJlnHiés et bien­veillance que pour ~a bonne cause et que je ne recommenderai jamais à votre protection ni Hlon endroit natal, ni llloi-mêlne que pour des sujets qui en soient dignes. J'attens de vos chères nou-renes en vous !priant de recevoir Ines sentiments de considéra­

tion et d'anlitié et de présenter ,mes salutations e'lnpressées à ceux 'de vos ,collègues Vallaisaills qui voudront bien pense,r à l1lDi, et en particulier au citoyen Re,prés·entanrt Preux auquel j'ai l'avant-age d'appartenir par les liens du sang et de l'amitié qu'il a bien VOUhl

m'accorder en m'adlnettant à sa pension au IIllDis de Mars proch­pas'sé. J'aurais p[usieurs fois été tenté de lui écrire, si j'avais pù prévoir que Ina ,cor.respondance n e hIi serait ,pas désagréable.

\1al~di prochain, 'le Tribunall du Canton reprendra se·s fonc­tions; trois ou quatre de ces malheureux qui ont eu quelque part à la scène .de Brigue ont été traduits ù Sion pour y être jugés après les féries. J'aurai l'honneur de vous donner part de leur procédure, l'affaire du cidevant famillier ZUl'kirchen qui ne vous sera pas inconnu, sera aussi ulÎs en juge1l1ent bientôt.

J'apprends que la paye du Gieffiel' a été fixée par le Grand 'Conseil à 80 Louis outre le logement et 1es frais de Bureau. J'ai cepend.ant l'honneur de vous assurer que .le ne suis 'Pas seu1emelTl du douhle, Blais du décup'le Vlus occupé que les Juges même. si je déduis la !pension chère qu'il me faut payer à Sion, et ce que je néglLge dans nles propres affaires, il résulte que je n'ai guère de profit en servant la Patrie dans l'emploi de Greffier. Vous savez d'ailleurs que je suis' sans alnbition pour les places, et il y a que1que tel1l1ps que j'ai médité l'idée d'entrepr,endre quelque petite fabrique .C01unle ceil.'e de cite à 'Uaquelle en m'exerçant nlOi Imême, j'appliquerai en 111ênle tem,ps mon prenlier né, mais il me manque encore malheureuselllent l'essentiel qui est l'argent, l'avocatie n'est pas une ressource de.puis que nous ,sommes tous clans la l11isère

l les procès civi'Is sont si rares, qu'il ne s'est en­

core présenté ,aucun 'Pardevlant le Tribunal du -Canton. Ce qui .me fait 'le plus de plaisir dans mon .office a-ctuel, c'est que je suis en mênle temps le défenseur officieux des Délinquants qui n'ont Tien et ne ,connaiss·ent personrl-e, quoique je n'en perçois aucun 'énl0lument, j'ai néanl110ins une satisfaction Ibien sens,ible de leur confairer mes faibles accens, et je pense souvent au .texte de Virgile

Non ignara mali l11iseris fruenerere dipso.

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Pardonnez mon Ilol1Jg entretien qui vous ahsorbe peutêtre un l110111'ent dédié au Bien de la Patrie, Œe l11:otif est pur, c'est celui de l'anütié, le plaisir de se C0111!lnuniquer entre des frères qui s'es­timent mutuellleInent et dans la chose I11êlne.

Salut et respect.

Gratitude, fraterni,té P. J. C/wstonay.

BIBLIOGRAPHIE

Des livres à lire Pall11i l'abondante production de J'année écoulée dans le

domaine du livre, quelques ouvrages llléri1ent une. mention toute :-.péciale.

Avant tout, il convient de signa'ler: « A la découverte du Va!lais », de :Walter Sclunid, que pubHe la Li'brai'lie Payot dans une adaptation française de A. JaquelTha11d. Encore un livre sur le Valais? M,ais pourquoi pas! Le sujet est bie'11.1oin d'être épuisé. Et puis, 'Valter Schmid est un guide qui ne ,craint pa's de 'Sortir des -chenüns battus, qui sait ,cÜllnprendre et f.aire co.mprendre, qui aime et f.ait ahner. Grand alpiniste, iil s'ar-rête, ,malgré cela, avant tout aux houlines qui depuis toujours 1utlent ,contre cette montagne qui ne cessera jamais de .J'attirer ·chez nous. Il 'se pen·· ehe sur ce peuple, en devine la grandeur obs'cure et les misères de tous les j'Ours, ·corrige beaucoup de fausses iInages que II'0n se fait du Valais. Il faut lui avoir ,gré d'avoir COl1'sa'oré ces pages à 110tre pays, et 'ce ne sont certainelnent pas les moindres, ni les moins objectives, que ,le Valais ait jn~lPirées. Un volmne d'une présentation ' ,parfaite, agrémenté d'une ,centaine de photographies de l'auteur et qui ne devrait 'lnanqueT dans aucune bibliothèque sco,laire. Tous ·ceux qui le liront, lnênle les Valails.ans, Inar'che­l'ont vraiment, par -Je tex,te et 'par l'ilm,age, « à lIa découverte du Valais"». . '

Une autre 'publication .(le la Librairie Payot et qui, dans sa 'majeure partie, se rapporte au Valais. n s'agit de la réédition du livre magistral de Charles Gos «Tragédies aLpestres». Nous apprécions beaucoup ll11üÎns Charles Gos quand fi nous dépeind la vie d'-un village valaisan .. Mais qu'i1 nous emmène à la suite de tous ces intrépi.des pionniers de l'alpinisline et a.I01s nous ne connaissons de répit que la dernière li.gne achevée. L'auteur, qui ne doit pas ,craindre de fouiller ,toutes :les ,ar.chives de :l'aLpinis1hle, possède avant tout ·cette compréhension fr,aternelle qui le rap­proche de ,ces héros de l'Allpe qu'i'l fait revivre, et une grande ai-

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sance dans {art du récit. Un volume qui .fera -les déli-ces de tous les amateul"S de haute montagne et... des autres.

. Les Editions .du Milieu du Monde ont pu.blié dernièreuwnl un n11jposant rO'111an de J a,cques de LacreteLle: « Le Pour et le So~1tre }) . ~n tableau brossé d'une 'lllain .de ·maître, de la vie pa­liSlenne d entTe les deux guer.res. Que dIre de ·ces deux forts vo­I.LUues ~ans. le ca?re de ' .ces, quelques lignes, sinon que le grand 1. Oluancler françaIs a écnt la une de ses Iueilleures œu vres ?

Les 111êmes éditions ont publié « Bagarre cl' Arv111ard» dt' T,hyde Mon~lier. q'est l'histoire de la ,construction d'un barrage d accunlll'lahon, avec tOll~ .Jes obstacles ,Illa,tériel's et psycho,logi.· q~es au~quels .se heurte ,fatailement une telle entreprise. Une his­tOIre qUI auraIt beaucoup gagné, ,à notre sens, à être -raccourcie. Quand ?n. ·c.onnaH la ' sensibili-té très féminine de -l'auteur' on a~­cepte dlff~cLleI11ent ,certaines scènes d'un réalis'me poussé très 10.111. Ce hvre, ~m'algré beaucoup de 'pages d'une évidente luaέtnse, nous a fait ,regretter « Nans :le Berger}), du Inême auteur.

La presse a déjà g-randenlent signalé le très intéressant ou­~rage de R.ené l\~os'Su « Les 'secrets d'une Frontièrê» (mêmes édi­tIons). Il faut lIre 'ces pa'ges pour conllprendre tous les sacrifi-

. ces des -résistants de la Savoie, t.oute l'aide apportée par la Suisse ~ ses voisin,s;. pour s~ fanù!iariser a,:ec une des ,plus pures figu­les de ~a Reslst,ance françaIse, avec 1 un de ses héros les plus in­contestes: le Pere Favre que les Genevois ont bien connu ayant enseigné au Co-Uège Florinlont.. '

U~l .fort beau livre de vulgarisation scit~ntifiqùe que pubÜent les EdItIOns du Cheval Ailé. Il s'agit des « Problèmes de la Vie» rl'EtI11He GUyBnot, professeur à l'Unhrersité de Genève. Les heu resconsacpées à de tetles lectures ne peuvent être que p,rofita­hIes pour tout le ll1onde. Un livre d'une telle enveligure ne se ré­sume pas en ·quelques -lignes, il ne se résume 111ême pas du tout, étant déjà lui-Inênle un IUlllineux résumé.

Ceux qui s'intéressent à .la vie mystérieuse cie l'Inde pour­ron~. se procurer aux éditions Attinger « ViLlage hi.ndou », de Mu­kerJl, ·dans une bonne traduction de Ga!brieUe Godët. Un excel­lent lTIoyen de faire un beau voyage très instrudif, tout en -res-Lant dans s'On ..fauteuiL... J. F.

CONTES DE GRIMM 1)

On aime -à l'evenil' aux vieux contea classiques qui ont dé<jà fait le Ipl.aisi.r de tant. de .générations. Il en est, tE'ls ,que ceux de Grimm qui savent charmel' tout en moralisant gentiment. Pour le re,cueil qui vient. de paraître, les ,éditeurs .ont visiblelment retenu de l'abon­dante ,produ.ctio,n des~ auteUl~S les récits les ,plu's ,prorpres à faire aux e.nfants. Le.s personnlliges, 011 le'9 connaît; CE'. sont c·es ge,ns .du com­mun, ,petits artis:ans, tailleurs, p'êcheUl~s, hfl,cheI:ons ou .meuniers

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qui t'antàt e·xe.rc·ent. !paisilile.ment !leur luétier, tantàt s'en vont à tJ'U\Ol\C:

10 monde en quête ,d'on ne sait quoi. (Mais une -rencontre, un événe­,ment surviennent qui mettent leur ,caractère là l'éprE.uve, et les voilà aux prises avec de·s êtJ"e-s étrangoo qùi ne paraistSent d'ailleurs. pas les étonne]' beaucoup; i.l y a les inévitalbles rois et ,princesses, les ,gnomes et les fées, le,s animaux parl.alnts qui ne sont souvent' -que des 110111,meS E11sorce.lés, voire 1-e,s otb-jetB ma.giques. Et ,ces épreuves ne ·sont. jamais vaine·s; les b-0ù1,s .se voient langement réC'ompensés, tand-i,s ,que le's méchants reçoivent une solennelle le'çon et 'Parfoü:; un châtiment qui les ,poursuivra toute leur vie.

1) J, & G. Grimm. - Contes - Un volUlme in-8 carré, avec- 8 hors texte et couverture foD C'ouleuns de J,-J. Mennet, l'elié Fr. 5.5'0, Librai­rie Payot, Lausanne.

LE TROUBADOUR DU COiMTE PIERRE

La .gE·ntil1e héroïne de ·ce livre, r. 'e,st Jacoib-ette, une jeune fille que le · comte de Savoie em.mène ave,c d 'autres ' eŒ1J Angleterre pour la ma­rier. Ello ne peut s'y ré.soudre et le désir de rentrer au pays lui fait trouver un -strata,gème. Elle se déguise en ,g,açon et devient Ja.cot, un t.rouba1(lour si IP,laisant -que lE' :comte l'adolPte. Ainsi elle accom­pagnera ,son escorte {lui, au retour, tr,averse la Fr,ance. IlJà aventul'('s et fêtes se succèdent et Ja:cot se taille maint succès; rdais, quand 1'epara~t le .sol natal, son cœur bat plus fort, d'amtant !plus qu'avec l'e,scorte chemine un !beau seigneur qui. ne lui est !pHS indi.ff.érent. En­core un incident. et J'histoire s·€' termine rà tChülon où se réaHse un rê­ve ·· de bonhE'ur .. . Pages entraînantes et ,gaie·s qui reportent la Jeu­nesse au temlps -merveilleux ,des chevaliers.

Huguette Chausson - -Le troulbadour du comte IPiel're. - Un volume in-8 carré, dessins de J. Ga.gnehin d,ans le texte, relié avec couverture en couleurs. Fr. 5.-. Labrairie Payot, Lausanne.

NOS LOCOMOTIVES 1)

La Direction générale de\s CFF. a inauguré ,]00 « Cahiers de·s CFF.}) -dont le premier, consacré aux locomotives, vientd'tre tra­duit en franç~:üs. L'auteur entre tout de suite -claM Je vif du sujet en faisant parler d'.abord le 'm·ééani.cien lui,mê.me qui introduit le lecteur dans la slphère ,de sa vie pl'o:f,essiollinelle et .ae son activité j6ùrnaHère. Puis il ,pa·s-se aux mar.bines, Eln ,fait .la ,(:,lassification, en examine la puis'sance et ,la vitesse. Il jette encore un regard s·ur les locomotives à v arre'U) , -qui disf!)araissent .de .plus en pJus chez nous et s'étend par contre longu.ement sm' les véhicules moteurs électriques, en dé.crit l.es rp,artiEI3, l'éJq:uilpemerit, les dif.férents types mLs en service jusqu'à aujourd'hui, QueLques ,considérations .sur

Page 22: L'Ecole primaire, 31 janvier 1947

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les automotrices ra,p~des , les tr.ad eurB, .les yéJl1i.cules moteurs ther­mique·s tel'minent cette Ipetite étude 'fort "bien ,pré·sentée et dont l'a ­dapt.ation frança ise a ét é établi e minuti€'us em e.nt ,par un ingéni em' de la. Ipartie.

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