l'ecole primaire, 15 mars 1947

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SION. 15 Mars 1947. No 11. PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORCANE DE LA VALAISANNE D' EDUCATION ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 7.50 66ème Année. les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BERARD. Instituteur, Sierre -- Les annonces sont reçues exclusivement par -- PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION __________________ __ ____________________

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 mars 1947

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SION. 15 Mars 1947. No 11.

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

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66ème Année.

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Page 2: L'Ecole primaire, 15 mars 1947

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L'ÉCOLE ' PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCIËT~ VALAISANNE D'~DUCATION

saMlMiAJlIRtE : roOiM'lMlUNI'CA,TIONS D:IVlE:HSlE8: Avis .au pe'rsonnel en­seignant ·chel'cha,nt une olc·cUlpation IPOUl' l'e,s vacances scolaires. -Au .peTs·o'Ilne.l ens.eilgnant du Icanton du VaLais. - Confél'elnce du di,striC't de ,Sierre. - PARTIIE IPEUAGOGilQUE: De la Ipéda'g{)gie Iffiolde'rne. - lMéthode,s actives. - Qu 'en pensez-vous? - Pro­menade ,à traverB j·a langue française. - PAlRTIE PRATIQUE: Centre d'intél,,;êt. - Fi.ches ,slcola.ires. - Texte's d'oTLho:graphe. -Thème de conn aissances dviques. - Histoire. - Variétés. - Bi­bliographie.

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Eluis au Personnel enseignant cherchant une occupation pour les vacances scolaires

Les instituteurs et Iles institutrices cherchant un empŒoi pour les vaca'l1tces S'coJaires sont priés de s'adresser au secrétariat du DépaTtement .de l'Instruction pubilique, qui s'occupera, dans la mesure de ses Ql1oyens, de 1eur placement. Ceux-ci voudront bien fournir rres renseignen'lents détail~és suivants :

1. Travai[ désiré. 2. Connaissances Enguistiques et comptahles. 3. Activités antérieures.

Le Chef' .du Dépal~elnent de flnstruction puh'lique : PITTELOUD.

Elu Personnel enseignant du Canton du Valais l\'Ies.dame~, Messieurs,

La Croix-Rouge Suisse, Secours aux enf.ants adresse à tous les Hlembres du corps enseignant qui se dévouent, 'certains depuis des années et des nlois, à recuei'hl.ïr ,le Sou lzebdomaclaiI'e) l'expression de sa vive reconnAissance. Sans vous Mesda'mes, Messieurs, notre eoillecte n 'aur·ait pu apporter au Secours aux Enfants pres'que 8 InillEons dans toute lIa Suisse.

Page 3: L'Ecole primaire, 15 mars 1947

- 3Jt;-

v O's élèves ù qui va aussi notre anücale gratitude et 'le public <:'ouscripteur ,paraissent se relâcher dans lIeur élan d'entr'aide Voulez-vous ~Iesdames, Messieurs, qui 'Vous savez l'indidble dé~ t.~·es.se d:es enfants ,dans ~oU's .les pays voisi~lS et au-dël:à essayer de t,<U1liInel ou de creer dans votre dasse l'ultérêt pour le modeste Sou hebdOluadaire ?

La section vu,I.aisanne a décidé de parrainer quel,ques enfants :lu HOIne de CruseILles en Haute-Savoie. POur tenir nos prO'luesses ~l nous faut de l'ar,gellt, de cet argent -dépend [a vie de petits Pl'é­mberculleux. Adhérez ,au plus vite ù notre action. Nous vous en­verrons,~~ ph~to, l~ vie du ,petit garçon o~ de lIa peHte fHle que n?u,s ~tt,nbuel,ons 'a, . votre c.lasse. Cette actIOn -est urgenté. Notte

-(h~tll1gue -chef de . 1 ll1structIOn publique Œ'encourage et sa bien­velliance ,pOur llotre œuvre se manifeste une fois de pJus.

.. Ceu~ d 'entre vous, M-esdalnes, Messieurs, qui voudront se Jo~ndre a cette grande 'croisade recevront tout le matériel néces­saIre.

• Cl • , ~ ous ~~Ipp~ions nos anciel~s .,coiJJla'borateurs de ne pas nous l -~tll, el ,!eUI 1l1dISIpensabiie appUI , Ils sauveront ainsi -cette pauvre generabon q~lÎ a tant besoin de seCOurs .

. Merci, lVlesdarues, .Messieurs, m.erci, -écoliers valaisans; conti~ nuez votre beHe œuvre.

Pour 'la Croix-Rouge Secours aux Enfants :

Sect,ion vallais-anne: Le Dé.Iégué au Sou:

GU!] Zwissig. Le Pl)ésident :

Elie Zwissig.

. Nous avons eu l'oocasion de visiter le Préventoriunl de Cru­s~lilIlf;s où. sont hospitalisés plus de 100 enfants dont Il'état de san­t~ nec~ .-SIte les S01n5 Iles .plus attentils. Tous peuvent être sauvés SI le sejour da~s ce home lIeur est assuré pendant quelque temps encor~ . Ce? petIts ma1ades ,dont le plus jeune a 18 :rnois reçoiven.t les .sOI.ns :!glilants d'un 'Personnell suisse composé de 40 inrirm.iers et InfIrmleres assistés d'un médecin attih,é. Nous avons même eu la surprise de rencontrer parmi les colMaborateurs de ;la Croj~­Ro~ge, une authentique valaisanne, MMe GÜlHut, la fiLle de notre­anCIen cOlmègue le distingué co'mmandant de la gendal'lnerie.

, Ces ,.jeunes hospitaLisés reçoivent à ,CruseiiUes une exceLlente educah0r,t; la nourriture qu'on leur s'ert est abondante et variée ' aussi re~Irent-ils ·de ce séjour à faHitude un ,prof.it certain. C'est P.oUI~qUO I nous .rec():nlm~'ndons viveIuent -à nos 'coUègues l'appel cl-~essus. Cruselliles est sItué à 1000 mètres d'a1tirtude dans un do­l~lalne princier" Ù , J'orée d'~ll1 bois de ?êtres et '~e s~pins, -sur les 11aI:cs sud du Sallev·e. De la on aperçOIt à gauche le dôme -étince'­lal1l: -du ~10'l1t ~Ilanc et, tout au fond, dans la 'Plaine, 11es eaux bl eues du lac d Annecy. Cl. BérClrd.

- ,339 -

Conférence annuelle du District de Sierre La conférence du personnell enseignant- du di s trict de SidTe

est fi xée ;,11 ~5 nlars, à GrÔne.

Progrwnme de he .fournée : \J.OO j\ 1(~s,:-p .

9.45 Séance de travaiJ à 11a ha~IIe de gylnnastique; partie adnî.i ­nistrative; conférence par le colonel Chantrens; leçon pra­tique par Œe conférernder.

J 2.30 Dîner (coupons de repas). Une invitation cQll.'diaile est adressée aux lnembres des COl1.1-

missions s-coŒaires du distrrct. L'InspecteuI'.

~-e>-l~~~~~

i PARTIE PEDAGOGIQUE ~ ~' " e "'~

De la pédagogie moderne La pédago.g1e est sujette à des 111ouvements, ,c'est-à-d ire à des

changements 'conl-me il s'en pro.duit de temps ~n temps clans tous les do.maines: religieux, poHt'ique, économiqu e, etc·

-Ces mouvenlents ne sont _pas isolés et ne se , produisent pas s'pontané.lnent. n existe toujours ~ne Icertaine -co~l1e::-ion entre les époques d'effervescence pédagogIque e t les agItatlOn .~ -plus ou moins vives en philosophie, en politique ou en économ'l'e.

L'école n'a pas de InOUVeInent pll'olPre, de force créatri~e; ene est plutôt une force de conservation; elile Ichan.ge et ,~onsb:Ult ~ans la tradition des grandes idées quO ont d'abord r.evoluhonne 'la vie sociale.

Du reste, son progral11'lne vise à la prépUiration à l~ vie. réelle, ~I celle qui 'ex,iste ou exisltera dans un av~nir Iplus ou Ill~Ol,ns ,pro'che, Blais non à 'celle du passé . EUe tra-va11'Ue dans le p,resent pour 1 a'Venir. C'est donc la situation présente, la mentaliité :régnante qui doit la dirig~r. Sans d oute l~s grands pri?'CÏI~es d.e l'~duca­fion et de l'ensel,gnement ne vanent ,pas; mars 1 aplphca tlOl1 de ces prineipes et les ilnéthodes doivent né~~s~aiil'eilnen.t s'arcco:nnl0-der -aux besoins et aux exigences des SOCIetes humam es, qUI sont sujettes à rchangelnents. . _ . . . .

Il est ,certain que plus Iles natIOns se 'CIVIlisent, :progressent et plus ;les aptitudes se d-évelolppent, :plus aussi le h:avail ~e l:é~l~­-cation devient long et difficile . Et -COlunle le progres est m.defIm, -

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que la perfection ne sera jalnais atteinte en ,ce .Jll.onde, dans au­cun domaine, l'éducation devr,a être une œuvre ininterrol11pue et toujours progressive, eUe aussi. Or, aujourd'hui, la prépara­tjon de J'avenir demande une culture sodale, ,col11Jlnunautaire, car nul n'ignore ,qu'à notre époque le régime social est ,à la fois démocratique et éconOlnique.

Démocr.atie et écollO'l11'Î'e, voilà !les deux ~'eviers de Icoln'lnande clans le mocanis'l11.8 sO'cial actuel; tO,ut COnVel'1ge vers oCes deux points, donc l'édlLalion doit en tenir OOiI"Iljpte. Voilà pourquoi l'école d'aujourd'hui devient de plus en plus so.ciale, d'indivi­duellie qu'e1le éta'it ou .est encore en bien des région;;. Deux grands eourants s'affrontent; d'un ,côté Il'indlividualistl11.e traditionnel, qui s'efforce de se maintenir; de l'autre le so'Ciallis,ffi'e ou l 'esprit rom,munautaire, qui gagne assez rapidement du terrain.

L'individualis.fi1.e assigne la preu1ière pl3Jce au ;periectionne­lTlent de l'individu, en' l'espèce, l'élève, au dévelLoppelnent de 'S.es facultés, à l'aoquisihion ,d'une 'certaine SOlnme de connaissances utiJl'es ou nécessaires à sa réussite dans 'les ·arffaires. Il respe~tc largement la pers,onnalité, lui donne une gr,al1/de valeur et lui facilite les :moyel1s d'atteindre sa fin, le but de son existence. En perJectionnant ainsi l'individu, il 'contribue indirect0111ent au hi en de la société ou de la 'com'munauté, ,qui se 'Ûoll1,pose en SOD1lne d'un certain nOllnbre d'individus ou d'unités. gt plus 'ces unités ~~ont bonnes, mei'nleure est la 'comnlunauté, COlTI-lne un édifi.oe dont la solidité dé/pend de celle de ·chacune .des parties CO.lllpO­.:;antes. Du reste, toute 'cul1ure sociale ;présuppose la ,culture de l'individu, la 'culture de soi. 'L'hom'Ine, en effet, estque~que chose ne plus qu'un être social. III a exisrbé avant ~a société. Il ·est une personnalité qui a une destinée sllipérieure, qui est le but de sa vie. La société, pour lui, n'est qu'un nloyen, e1 elle ne 'Peut ni ne doit absorber tout l'individu. La pédagogie individua1iste ne doit donc pas être r eniée, abandonnée, .mais simplelnent 1110difiée, C'olmlplétée par la direction sociale ,qu'-on veut lui i'l11Jp-rimer au­jourd'hui.

La 'cu'1ture de 'l'avenir doit être so'ciale, af,firlne-t-on de diffé ­rents ·côtés. Que veut-on dire par 'Là? ILes novateurs en pédagogie disent que la -culture étant née par la ·com~mul1auté, 'c'est-à-dire par la .falnille et l'Etat, elle doit exister et se développer pour la COlllJllUnauté. Ce n'est ,plus, d'après eux, l'individu 'qui est 'le ,cen­Lre et la fin de la ,culture, lnais la sÜ'ciété. C'est le slogan des Etats ou des -chefs d'Etat totalitaires: tout par l'Etat, tout ~)our l'Etat, tout avee l'Etat.

Donc 10ut Ipour la so'ciété; c'est leu définitive une véritable centra'lisation, ' une résu[,tante collective des fO'rces pédagogiques. Cette communauté de travail devient pour ainsi dire l'âme de toute vie sociale. Les oidées se réalisant, il est natu.rel ,que les uc-

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tps suivent et constituent une sorte de marche v·ers le cO:lllm.unis­Ille, 'COU1me ,celui qui découle des principes de Rousseau, qui trou­vait la société Inal faite et voulait lIa délno'lir p.our ,en lieiCOnstruire une autre, dont l'aboutisse'l11.ent est l'olnn~potenoe albs.qlue de l'Etat eb l'absorption par lui de toutes les indiv1dua}.ités.

Aussi les Imétho.des :ll1.odernes qu'on prône de divers 'côtés constituent un 'conoept social ,en vertu duquel tout est éclairé à ~la lumière de la 'cOIll111Unauté: règlements disciplinaires, . pr.ogram­mes, méthodes 'et ;pro.cédés d'enseignement.

En effet, tout d'abord l'autorité centrale du Inaître esrt par­tiellement ·reln1,plalcé pal' Le :self-governillent, parifoiis 'l11êllle par lm conseil ou jury diS!cLp~inaire chargé de statuer sur 1es sanc­tions; la surveillance perd de sa rigi'dité pour laisser une plus 0'rande liberté aux élèves que l'on met en fa'ce ,de Leurs resipon­~abilités et de Leur conscience, ;'l. qui on ,demande une dis,cipline librem.ent consentie. Bref, ,c'est ila méthode rousseauiste dans l'é­ducation d'Einûle. Ensuite on senlble procéder à un nivelle,ment rlémocratique pa.r l'établiss·enlent ou le projet .d'établissen1ent de l'école dite unique par où ,devra .pas'ser toute la jel1n~~se, que.Bes que soient ses pers;pectives d'.avenir, à quellque conditIOn sO~IUle qu'el!le appartienne, 'c' es,t 'l'unifornlité des études et des regle­TI1ellts.

Puis les programn1es seront davantage ,en .rapport avec les condiliol;s éconOlniques, les progrès de l'agri.culture et de l'indus­ide Tout le il110nde aUira à exécuter des travaux luanuels pour loi~clre les Ü'c'cupations intellectuelles aux oocUJPations corpore1-Îes. On justifie ces mesures en .affil'll1ant que :les illite~lectu els ont jusqu'ici manqué de goüt Ipour le tra:ail manuel et "s~ sont .peu intéressés à l'ouvrier, et que les OUVrIers, de Ileur cote, qUOIque habiles peut-être, n'ont pas 'Suffisa'm-lllent de l,al geur de vues ni de sens social.

Autre nouveauté: le travail conl'n1.unautaÏJre ,pourra s'exécu­t.er par équ1pes, COU1.me dans les 'chantiers .ou l.es usines, ,c'est-à­,dire que les élèves se grouperont par deux, trOIS ou quatre, etc., afin de travailtler sillnultanément à la solution de tel 'Plroblème ou de telle question. On prétend que ~'e Ip ro'cédé fa'voris·e 1a culture de la serviabilité, de l'entr'aÏJde, de la patience, de l'émulation et de 'la responsabiHté.

On introduira les travaux lnanuels non seUlen1.ellt pour faire :lcquérir une certaine habileté des mains et développer Ile '~OLl:P ,rl'œil 111ais ,pour n1.ontrer Ile rôle in1portant que de nos Jours iouel~t les industriels 'et les gens de Inétier. L'espdt d'observation, l 'attention, la réflexion et l'intérêt, si nécessaires dans 'les travaux industriels ifi10dernes, s·e 'cultiveront par l.es leçons de .choses, Iles centres d'intérêt :la méthode-blo'C, etc., où les recherches lPerson­ne1'les, les 31P,priciations sensorielles, l'expérimentation, jouent un

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rôle pré:pondérant. Ce sera l'école dite act1ive, papce qu'elile favorise l'effort personnel de l'élève.

Ces ,méthodes ou ces Iproüédés ,ont certainement du bon, Ce que nous ,pouvons leur reprocher ,c'est peut-être .de Illettre la jeu­nesse trop en ,contact avec le ter,re à terre, ,avec :la Inatière, de l'in­téresser surtout, pour ne pas dire exclusivement, à ce qui fraplpe ou üupressionne les sens. lci, nous rencontrons de nouveau Rous­-"éau, qui se contente de pro,m'ener son élèVie à travers 'la nature qui, se\lon lui est bonne, jus'gne 'vers l'âge de dix-huit ans, où il pourra s'oocuper de religion, d',i,dées surnaiurelles.

Il imlPorte donc ,que clans nos écoles chrétiennes on conserve ù l'enseignelment religieux et moral 'la pia'ce là laqueHe il ,a choit, surtout à n011'e époque où le Illatérialisllle et ila soif des jouissan­ces sensuelles envahissent de plus ,en 'plus la pauvre hum_Huité.

L 'aUl0Ul' et la 'crainte ,de Dieu, ,la 'lutte 'contre l'égoïsnle, l'af­fjneluent de la conscience, le soin de son salui éternel, la cuUture

- Llu ,cara-ctère rét~i'co-religieux ont toujours ,été et sont encore 'les plus SÛfIS garants d'une vie comiJ.llune honnête ,et prospère. Tout amour .du prochain doit se tremper dans l'amour de Dieu.

J.

méthodes actives Interview avec un Inspecteur scolaire de France

Exercices d'observation

- Monsieur l'Insrpecteur, j'ai suivi un de vos Congrès de l'Ecole nouvelle, suivi d'assez près ce Inouvenlent; j'ai subi l'em­prise de rra chaude paro1le de discip~.es 'Convaincus, ai pu lue croire ll1ieux aI"lllé pour résoudre tant :de délicats problèmes 'édu­catifs et je Iconstate, à J.lla honte, que dans le ,cham,p d'expériences qu'est ma dasse, j 'ai 'soudain perdu Ia foi et que je ne suis plus qu'un hérétique.

- Je serais tenté de penser COlnme VOlIS! Ai-je ù ce point vieJHi ou les esprits généreux qui avaient pris l'essor sous le souf.fle des M,aîtres sont-ils retonlhés au sOiI, 'Par défail!lance de leurs propres ailes.

- Je viens de feuiHeter leur traité -d'éducation et ... - Vous ,avez -cru feuihleter une « revu,e des petites inven-

tions ! »

- En effet, je n'ai vu que tours .de 111 étier, descriptions lui-. llutieuses de matér:i-eI, recettes infaillibles .. .

- A 'croire crue 'les prophètes, en se 'Partageant l'âune du l\,faÎ-

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ire, l'ont effritée en une poussière de si petites ailesqu'apparenl­ment, l'Ecol·e Nouve'lle n'a plus d'ânle.

- Cette E-co.le, en ,effet, qui s'enorgueitlissait d'avoiT « une 111éthocle expérill11enta'le ,propre à -éveiller e~ à ~ntretenÎI'. la cu­riosité JntelilectueHe» me -paraît n'être 'Sorbe >Cl une roubne que pour retomber dans une autT,e.

~ L'observation n'est pIus qu'une question de pesage, de. 111eS-w'a.ge ! ' .

On prend une grappe de raisins, on pèse [~ plus gros gra:n, le p'lus petit; puis la .grappe. On compte 1e.s !grams, ,'1~lesure l~ JUs recueilli, on 1e pèse et le com'Pare au pords du r-esl.du. OUI, on pèse, on Ulesure beaucou.p dans l~s !leçons et l'on veut rel1i~re r enfant Icurieux d'un 'amas de ,chIffres dont personne ne s est jamais soucié !

- CÛ'munent peut-on croire que Il'étonnen1:ent de l.'el1ifa,~1t Jai~­lü'a de 'ces aridités,cet étonne'lneilt dont Pasteur a dIt qu Il elalt le ,COnllllenCmuent de la science.

- Et, a-t-on ja\mais vu un adulte se ,prOlnenant a,vec sa ba­lance et s·es instruments ,de 'mensurations? Les belles decouvertes, par aiUeurs, n'ont-e11es pas été réallisées avec le seul ·concours des veux et ,de l'esprit ? v _ Certes! Papin a découvert sa 'lnachine 'à v'apeur en ' r~­oardant tout bonneluent bouiHir son pot-au-feu! Fresnel 'surprIt les interféTences lumineuses ' au travers d'une goutte de Iniel.

- Et Claud,e Bernard fut conduit aux mystères de la fonc­tion gly,cogéni.que par la 'contenlrpla.tion d'une petite !lllare d'urine d'un petit l'apin ! !

- En effet entre Ile fait et 'l'esprit, ,point de lllètre d'abord. A v,ant de mesur~r, ~l :faut voir, et ,ce n'est pas le plus fa cille, c~r l'observation est une c0111jplicité des sens, .de la pensée et du sentl­m,ent. EUe exige un esprit et un ,cœur et naît de l'inquiétude du sujet plutôt que d es vertus de l'objet. . T' • T

- Si je vous suis bien, peu Üllporte que notre mgenlOsIte ait -découvert 'cent :luanières de retourner 1'otbjet; l'essentie1c'est d'apaiser une .dén'1angeaison de l'esprit.

- Lisez donc Fabre qui p·assa ,la ·11l0itié -de sa vie il obser­ver et ll'autre n'1oitié à nous faire part de ses obs,el'vatious. Il. ne faisait qu'observer et ,pourtant sa ~ête éta~t . ?~ui'Llante de ·nulle problèmes, s,es yeux Ipétillants de '11"1111e 'CUrIosItes. .

- Pourtant, ses récits sont nourris de ,minutieux et IpatIents détails . "

- Qui n'étaient que le 'cO'lupte rendu des dénlarch~s de. ;on esprit. Ce ·qu'ill faut déveilopper chez !l'e!lrfant, c'est cette lnqu~etu­de 'cette manièr 'e .d'emllalllmer un e,s,pnt, de tounuenter son am,e, ca~' seul 'cet embra'selllent est vie, spontanéité.

Page 6: L'Ecole primaire, 15 mars 1947

---' 344 -

- Si nous sommes des .éveil!leurs d'funes, nous devons donc rejeter ces petits trUics et ces procédés aliificiels ?

~ Oui, vous savez le respect que nous avons de la person­nalité de l'eruant. Apprenez aussi queceIle du maître n'a pas moins de :p;rix et que son efficacité dépend de son intégrité et.. .·

- ... ne croyons p.as que la formation d'un esprit résulte de la Inanière dont il a acquis le ba be bi bo bu 'Ou ap.pris à tracer ses pl"enlÏers bâtons. A.

Du Bulletin pédagogique de l' flssociation des Instituteurs catholiques du Jura

Qu'en pensez"'\7ous?

Voici venue 'l'heure de la correction des compositions, heure redoutée entre toutes, non :pour la doétprense nerveuse qu'eUe ' oc­casionne, ,mais pow' les surp,ris'es qu'elHe rés~e, les déceptions qu'el!le dispense, les découragem,ents qu'eIlle provoque. Ces cor­j'·pctions helbdollna:daires ne :sont-eUes ,pas, Se/Ion le Inot imagé d 'un eolilègue aussi Xlpérin1enté que courageux dans S'es avpréciatiol1s : « l e phyUoxéra de l'enseignmnent! » Certes, à la 'longue, eltles aué-mient nos for:ces de réslÎstanee, elles rdésrugrègent nos enthou­siasm es' elUes rongent nos es'poirs. Si' ellles devaient êh'e, Ices l,a:bo­rieuses 'cOllT,ections, le Icritère de la valeur de trop d'é'lèves, il ne nous 'resterai,t ,paus que lia volonté de faire f enner d 'inutiles éta­blis-semlents scoJaires. Quel désenchanten1ent que de lire tant de phr ases aussi 'banales qu'obscures, de ,prose .fade 'si .rarement iUu­m'Înée d 'une ,idée ori.g-inale! Quant à U'orthographe, qu'il soit de règles ou d'usage, quel gâ'chis ! Si la ·colère ne p eut être .con­tenue, .les nerfs d0l111iptés, quelles exp'losions retentis santes , quelle :lv alanche de récriminations de lla part des Inaître-s, quel dé~)or­dem ent de paroles désabusées. Si l'on ·considère que la collère est non selùement n1all'vai'se conseiUèl'e, Illais, qu'au surplus, ell e es t un syulptôme de f,aiblesse et un exeInplle peu édi.fiant, le pé­dagogu e résistera à l'envahissante poussée d e ses instincts en ser­l'anrt et. lels poings et les dents, dans une rage impuissante !

Et, si sa volonté de ' re·ster calme, en apparence, vainc l'âpre ,'olupté de cla!lner son luécontentement, si ,Je ,InaHre veut boire le ca'lice de l'aIll'ertume jusqu'à la ~ie, il appellera à tour de ·rôle les élèves responsables de son hum!eur héroï.quement domptée. Il ,cherchera chez les uns et les 'autres le'S ~a'cunes de leurs connais­sances graunrffiaHcales ,dans .J'unitque but de tes 'con1tb'ler par un l'edoublement de ses efforts. Inspiré par les ïpl!US . purs préceptes pédagogiques, orienté Ipar l'exem,ple des lllaîtres illlJ.ll'stres, cons-

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dent de ,la noblesse de sa profession, il a Ilnuselé ,cette voix har­gneuse ,que Œe pousse à l'extérioriser bruta~~I?ent. ~e ca1lim.e r.e­descend en 'lui, un instant chasse toute vel1elte de vl?llence. Et 'le dia1logue ·s'engage, ce dialogue débilitant plus qu'une unmense., f~­tigue iphysique, di3Jlogue insoupçonné des rprofa?es ent}·~ le mal­tre .et l'élève. Vous ipou'lTiez 'ÏInaginer une.lcaus.~ne st?peflante ~.ar l '·incurable ignorance des élèves, un questIOnnaire 'qUI prouVle d l"l'­Téfutable façon I.e mtanque de 'logique, 'l'absurdité du raisonne-111ent de tant de ,cand~dats au bonnet ,d'âne. Erreur! C'est pour­quoi la patience ;mise à si rude épreuve .finit Ipar s 'u~er irrén:édia~ blement, :cédant le pas -à une ,colère juste, à une salnte colere, SI

j'ose m'exprimer .ainsi. Vous ·en doutez?

- « Quel 'est 'Oe mot ? - Un substantif. - COIThlnent s'accorde-t-ill au Iplur-iel ? - GénéI'alement, on y ajoute un s. 1nais ,ceux terminés par. .. - Parfait, pourtant l's est oublié! Et ,ce 1110t ? - Un adjectif quaUfkatif. Il s'accorde avec 'le nnm .. · Et ce

nom est au fén1inin plùriel. On ajoute es. - Pourtant ,ces lettres manquent! Et Iceci ? - ParUcipe Ipassé enllploy.é avec l'auxilitaire avo.ir. Il ne

~ ' accorde que si le c0tl11pl1élnent direct .est a;vant. A.u cas parti­culie/]' il est invarialbae n'ayant Ipas de cOlnp.1Cilnent cLÏ:flect.

~ Bien! C'est pourquoi tu as mis un e 1l11Uet et un s ! Con­tinuons, Que sais-tu de tce vel1be « tapporter » ?

- Les vell'bes cOlnmençant ,par ap prennent deux p sau~ .. .. - E xcel1 enrt! Pourtant il n'y a qu'un :p et plus bas , .le Il s

apercevoir avec deux IP. 9uelle es.t la lettre fina'le ,d~ ~ent ? . - T oCar dans la 'lnelue falnlllle on trouve denheI, dentIste ... - Et hl as écrit « dens » ! Et ,cet autre Inot ? - Un a-dv,erbe donc iuvadable ! - Et j'y vois l's au ·pl1uriel. Passofo1s ! Com'ment éoris-tu le

1110t « ,chair» dans la phrase: « la chaIr ' de mouton» et quels en sont les ho'monYJlnes ? . , . " , .

- Chair! Monsieur 1 Chaire, quand Il s arglt de 'celle de 1 egh-se cher, quand ...

- Tu écris , cependant, ,la ·chair de mouton avec un e final! E t ceci?

- Il faut une minuscule après « deux points » et « point-,irgule » .

- J 'y vois une- majuscule! Et en tête de Ila ré da'Chon ? - La date! . - EHe n 'y est pas ! ... »

Et le dialogue continue! Aux questions s'Uccè.dent les ré­p()nse~ rapides, précises, rarement erronées. Les cahIers sont des té moignages d'une ignorance crasse; les élèves -- il faut évidel11~

Page 7: L'Ecole primaire, 15 mars 1947

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ment en excepter certains spécimens propres à tout(~q elasses: __ sont des l'évèlations d'une heureuse ... érudition. ' fi" savent, ils u'appliquent pas. Ils ont appris, retenu, assimilé de.:; connaissan­ce" gram.malicales; ils ne s'en soucient pas le moins du 111Onde. D'un 'coup d'œD ils dénichent la faut e ; d 'un sOlll'ire :l1Tlnsé il.s la corrigent . Ils sont im.passibles; le m.aître l'est de mo·ins ~~ll IHoins . . L t-) 11I~ître nerveux, sahre d'encre rouge le pauvre galimatias d parfois, :laissant tonlber la p,lume qui éclabousse cl-:~ son .:i<lJl~ sans éclat :1bl. page .du cahier, sa main s'applique sur ~ion visa:ge par trop inso'lent. Ce que :l'ignorance n'avait su faire, ~a nOl1lchalance l'a accOlnpli ! MaHl'e de lui en face de la bêtis·e, le maltre ne ra plu~ été d-evant l 'étourderie car pareille étourderie, c'est du bisser­aller ina.dmis,sible.

Voilà 'le dnltllle des cÛ'lTections ! S'il y a des remède~ po ~sibles con Ire <l'ignorance, il n'en est point contre le « je nl'en foutism e /) ! Et celui-ci est trop souvent la ·caractéristique de l'écolier ct'au­joul'd'hui qui ne possède plus au mê'me degl~é que ses aînl.~s ret eunour-propre, frère ,de Il'émul.atiol1 , qui pernlettait ,tous les es-poirs. Asâe;.

* ::: * Notre 'll1étier met, et nul n 'en .doute, nos nerfs à rude épreu­

ve. A longueur d'années, i:ls sont ù fleur de peau! Ce n'est un mystère ,pour personne et les ,gens Ina'! intentionnés ,disent que nous sommes irritables, ira's'Cib[es .. ·, ilIljpossibles. Les riverains, je veux dire ceux qui habi,tent à proximité ünmédiate de la maison d'école nous admirent, eH connaissance de 'cause, et ceux, éblouis, pnm1Jaturément! par !La fascination d'une 'course sco.Iaire, nous absolvent .dans lIeur générosité spontanée Blais.... éphémère! C'est pourquoi, agacés par Iles baŒlbutiements, Iles bavardages d~ nosé1èves, [es 'crayons qui crissent sur Œ'adoise, [es souliers qui grattent le p[ancher, nous ·avons ce qu'on appel1·e en s'avant lan­gage: des inte:n1ipérances de langage. Eh ! oui, Ce ne sont pas des injures ,que nous adressons ·à nos bambins étourdis ou trop naïfs et ignorants dans ffeurs réponses, :mais des vo,cables un peu durs, signes de notre nervosité. Non pas que les mots parfois cinglants dont nous Œes .af:ftHgeons soient :les résuatats de [ongues médita­tions. 1I1s ne sont qu'un effet de notre agacelnent. Pourtant, pre­nons garde aux b1essures profondes 'qu'ils peuvent provoquer. Tl'op volontiers, nous ponctuons nos invectives de tennes mépri­sants : idiot, inl:bécile ! quel âne! tête .de mulet! et, dans J'exaspé­ration: ··crétin, queHe bête! enJïn, toute la .galllifile appropriée , toute Ja litanie ~clas·silque.

La colèr.e passée, nous ne songeons Iplus à notre violence' mais un sourd travaill de délnorallisation continue dans Œe IcœUT des enfants 'blessés. Et i1 y a des blessures lentes à guérir, des

1

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fêlures qui éternisent Iles souvenirs humiliants, des révolltes qui naissent, un sens de J'injustice qui ·se développe.

Nous 'avons H:étri des 'nlaladresse sans 111·esure, sanctionné hruta:}em·ent .des ·étouTderies, stignlatisé des ignorances bien ano­dines. Les « provisoires» pauvres d'esprit ont 'courbé l'échine sous il'avallanche, un peu de rouge s'est aJlIluIné sur leur visage et :les « prov,isoipes » as de 'la classe se sont es'CllaHés bruya'lnnlent, cet ügeétant sans pitié! Nous avons, l'al1garade temninée, re­In'is notre iUlpas·sibilité de bon ton, tandis qu.e ,le travai[ de désa­nréo'ation .continuait son œuvre 'Clans ~'âme des écoliers, ne son­b b geant pllus à l'intel1'1pesHve crise de nerfs.

Puis, quand Iles années ont fui, quand Il'éco[ier est devenu homme, si Iles reproühes ne nous a,cca1Ylent ,pas, nous constatons que les cancres sont d'habÏ'l'es ouvriers, 1es crétins des citoyens éc:lairés, le·s ânes des autorité~ fennes aux judicieux 'conseils, les mulets des pères de fmniHë habiles à ,conduire [eur barque. Parfois, iles intelliligents sont devenus des ratés notoires, ~es «( avancés » des grincheux sansolairvoyance, les « as» des n1.al­adroits dans l 'exer.cice de leurs foncHons. Que s'est-il passé? Conllnent ije ']Jl1omb vil s'est-il ,trans[omné en or pur? Y a -t-Il eu tranS'lTlUtation de 'la bêtise à 'l'inteliligence? Ou pllutôt, .J'élève au tardif développement, n'était-ill qu'un être en pleine crise de métamolphoses ? Méfions-nous de nos jugements trop té'l11éraires. Croyons ,cet éUlinent ·conférencier qui rehaussa autant par sa scie~lce que par son âme d'apôtre 'certaines journées de conféren­ces de Carênle lorsqu'il affirnla que 'l'intelligence viendra ·à :l'heure c:hoisie par Di ell.

i~.:pplliqllolls-nous plutôt ù étudier nos érr~~es, à pénétrer ~n 8l1X a vee dis'cernelnent, à les connaître en prévlslOn de leur avemr.

\imons-les tous , surtout les plus misérables , les pllus ll11édio­cres, nes p:tus déshérités car: « I.l n'y a pas de ·cancres, à Il'école, luais .des âlnes à sauver! »

Ce développen1:ent ,p'hlS ou anoins tardif on précoce de l'intell­liO'ence de {j'enfant ne nous fai,t-il pas :penser .:\ la parabole fauleu ­s: « ,des ouvriers de 'la dernière heure» ? ILe maître parfait que j'ut le Christ ne nous conseiHe-t-il pas Ila Iprudence dans nos su­perficiels jugements, lIa pondération dans nos reproches et le contrôle de nos péJ,lexes trop vifs? Asdez.

.Brevet de C.apacHé

Livre Ù 3nalvser pour 1947 :

Parents et MaUres, collaborons Prix: Fr. 1.-

Le cO:l11J.11ander à l'Ecole nornlalle des Instituteurs, Sion.

Page 8: L'Ecole primaire, 15 mars 1947

LANGUE fRANÇAISE

Centre d'intérêt: JARDINS lET VERGERS

J. RECITATION

Les Jardinets

\Mon jardin n'est Ipas tbien graml, Vase ou caisse,tte e.n bois blanc .. . Mais Ic'es t mon jardin quand mê-

[me Tout remlP:l,i de ,Heur.s 'que j'aime;

J 'ai f·ait un bon .lit de terre, Terre bien ,fraî.che eot .légère, Et .puis j'ai oouCh~ ded,ans Quel.ques graine.s seu~'emen.t.

Malgré re.a u que je vers,ais, Et le soleil qui brillait, Dans .ce· lit, mes chères grain es, .ont ,dormi pl'usieurs semaine,s.

Un matin rune fut prête A sortir Ba üne tête: Hari>cot, a\ oine aussi, PUÜ:l .giroflée et radis.

.Et notre école ElSt joli e Et verdoyante et fleur ie Avec :tous ces jal\dinet.s Ses jardinet d'écoli ers. I~. ]b~§.

Au fond ide :l'aUée Droite et bien sab'lée, Trois gentils blondins·, Tout à leur aU.aire, S'.8Jmusent ,à J.aire De .petits j.ar.dins.

Les petits jardiniers

Afin 'que ç.a :pou6se, ICh8Jcu,n, S'UT -la mousse, Vide un arrosoir. La besogne -faite, On c·rie à tue-tête: « IMaman, vie'lle donc voir! »

Jules Jouy.

n. VOCABULAIRE

NOMS. - Jardin d'a,grément, d'ornernent, potager, verger., - par,c; g,rillle, aU.ée; sable, grnvier, .plate-bande de fleurs, nlassif

de verdure, pel'Ouse, bassin, Jet d'·eau, oaJs'cade, tonne[l.e, berceaux, f]eu:r.s: roses, œillets, renoncule, jtacinthe, tu[ipe, immoTteBes , bégonias, géraniums, pensées, pivoine, glaïeul, anén1one, mauve. Les outils du ja,rdinier: Ibêche, aI)rOsoir, !pioche, râteau, pelle,

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hinet'te, ·p'Lantoir, serpe, faux , faucillJe ; plan.t s ,potagères: ravlt~ ­

.radis, ,carotte, navet, oignon, pomme de terre, ail, échallote, 'saIsi-' fis, choux, laitue, oS'êiŒle, ,chÎlco(fée n'iâ'Che, cesson , céleri , (S,p i­nard, persi'l, harÎtcots, pois, ,lentiJ.les, tmuates, .m.e]oJ1ls, ,ulhergines potI,rons, dtrouiUl-es; frui ts : frai s·es , framboise, .groseilles, poi r e:,i, pOl11'IUeS; tige, tronc, b ranches, Il'aoc.ines, 'bois, sève, écorce, pépi­i1ière, pépins, noyaux, trem e, e'spalie.:rs, Ip'aI1ssades, tuteurs .

ADJECTIFS. - L e janlin t1leuri , bien sOIg né, f'artissé, négli g ~~ encombré, .malpropre, jOlli , ,grand, 'petit, étendu, res'serTé, étroit. im'lnense, ·cultivé, trempE de légu.m'es, ,planté d'alJ'h res, orné d e tleurs, agrém·ent'é, embe'lli. Les outils du jardinieJ': no,mbreux, variés, polis, :luisants, 'brillants, enketenus, ro u,i111és . Les fleurs: colorées, parrflunées, odorantes, ornementalles, rares, re·cherchées appréciées, chères ou vulgaires, COll1ŒlllU1.eS, petites, lnodesles, l)eu écla1Jantes, ,printanières, champêt>res, ,cult ivées . Les légumes plantés, .piqués, semés, 'crus, ,cuits, bons, exqui's, excellents , dé ­jjcieux, suC'cu'lents, savoureux. Entretien coûteux, incessant, cons­tant, sans cesse am,élioré, tpél1Ïtblle, fatigant.

ERBES. - Préparer la terre, l abourer, her se'l', passe,r le roulleau; 'seaner, plante~r, Jancel', jeter, p;iqueJ', repiquer; jardin er, soi'gnelf Ile jardin, arracher l,es m.auvaises herbes, Bêcher, biner, butter, ,fumer, ·m etrtre de l'engrais, amender, aérer le so l ; tainer les arbres, l es échenilŒer, cueillir, ranlasser, récolter , moisson­l'1er, fai,re pTovisŒon détruire, 'an'oser, !Cultiver, fleurir, garnir, embelH.ir, orner, décorer, enc.ormhr.-e.t, négliger, atgrémenter, H1n{> -

1ÎOI'er, varier, luire, briller , entretenir, ûolore'l', parfUll1er, r e­chercher, ,apprécier, ,cuire les légunles, §·avour er, exceller . Amé­liorer, se fatiguer, être 1as, piocher, ratis's-er, faucher .

III. ORTHOGRAPHE

Préparation: S'en référer au nUDléro du 15 octobre .

Le 'jardin

Le petit jal,din produisait pre·sque assez de Jégu'lues pour les b esoins .de Ula maison. ,L'en'los n ous donnait des .fruits et de5 coings, nos .pommes, nos :poires, 'confits au mie1 de nos ,abeiHes fournissaient durant l'hiver des déjeuners exquis. Marmontel.

Mon jardin

Je n'ai tpoint de longues amées à 'Perte de vue; mais deux petites seul€'lnent dont l'une me donne de J'om'bre sous un berceau et Q'autre exposée au midi me fOUTnit du soleill pendant une bonne partie de ,Ja journée ·et m p . roduit beaucoup -de fruits ~our la saison. Rollln.

Page 9: L'Ecole primaire, 15 mars 1947

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Un ja:r.diniel'

Dès février jl vous tail1.ait les espaliers, écussonnait 'les ro­si ers devant la ~) rte; J temps se re.mettait-il au doux, il pailIait ses frais iers, en1:poignaH la hê-che et vou~ clcssinai t l es planches au cordeau, troIs planches de petits pois ~ raInes, une planche de Jaitues, ,deux planch s d'oi[tl1ons; un peu p lus tard, des flageolets , des haricots, des choux de BruxeMes; i:l y avait une couche il. m.elons ·eontl"e Ile HlUr, un p lant de carottes , un p1ant de navets (ça donne d u goût ::l U pot-Hu- "eu) ' en bord ure? ·de 1a su reHe pour la soupe, du persill p our 'la s'~üade (très. bon pOUl'. lc SaI;g) ; .1~s (( buotles », il Iles empOiSOllnait, les cohnîaç0l1'S, Il les ecrasaJ t d, 'un coup de talon rageur, Quan t revenait .la saison des fruit,; , Rabot 'les snrveililait , jetait uri 111auvais Œil à 'ceux qui tournaient mai: ù .deux voisins, il v"nela it des paniers d 'ahri·cots ou de pê­ches ...

J . Grwment et Camille Cé.

Un verger bien situé

(( Derrière la ]na1S0n trop grande, un potager entmnait le pré. Le p mmier rayon de so:leH était .pour ,lui et Je dernier de même. On y voyait des c(';l'i-se' .dès .le Imois de Ilnai, r1e.s gro­seiNes sou vent plus tôt , et nne sen'lai'lle avant l 'A'ssOll1phon, 1.e plus sanve nt , 0 l n e pou 'aH ,passer à cent mètres de '~à .sans respl­l'el', en tre les haies, Ile parfum. lourd des l11ellons m,unssants. »

René ]3a:in.

U n jal'ldin d"agrflll1ent

«( Je le connais, ie le connais » répondit A1berte, en s'é,lan­cant -dans le vaste ter~'ain découpé, baill.lé. planté, semé tout :l fait à l'ancienne 'l110'de. Les allIées lal~ges et .tirées au Icordeau avaient conservé lIeurs bor.dures de buis; les bancs de .repo's étaient de pierre, cert1ains arbres accusaient plusieuv~ sièole~. Alberte tr~uvrr très co IllJl11.odes, pour couri " ces belles aUees dr01tes. Que de Jeux pouvaient s'organiser sur ces i]arges pelouses.

ENe SLüv1t les conseils de M,orin et ne 'mit pas le pied dans l'allée <couverte. De vieux noisetiers avaient si bi,en ent,relacé leurs branches que, l1.1ênîe S'ans feuLllage, ils lui formaient une sorte de toiture -léo'ère sur ' laqueUe les oiseaux 'aiInaient il voleter en l-ttte~ldant quf'ellie devînt propre à recevoir leurs nids. )} .

Z. Flel.ll'lot.

I.e jardin de Colette

Le 'père avait dit : (( Ce jardin est à toi, fais-y tout üe gue tu voudras. »

. Cela avait réjoui Colette. Eùle remuait toujours les touffes d'herbe et toutes les pierres. EIJe re.gal dait avec 'attention les pe-

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tltes fleufs qui s'épanouissaient au bOll soleil , e lJ e n 'oubliait pas de ~,es arroser chaque jour elle les aimait de tout son cœur.

EUe aünait aussi ce jardin pOll'r les insec les ql! 'eHe y trouvait sous ses pieds ù travers J herbe; ell e 1 aimaii pour les étoiles qn"el­le y vo~ ait cians les hl'all''''hes au-dessu s de sa tête.

1 ictoi'" Hugo.

E xercices d'ofJPlicution.' S'en référer au numéro du 15 oc­tobre.

IV. COWriPl1}SITXON FRANÇAISE

La phrase - J~e paragr~phe - La rédaction

Lu phrase .' Construire des .phrases avec les mots du VOCCl­lmlaire. F aire ent·rer dans des phrases Iles verbes du vocabulaire.

Le paragraphe: Construire un paragraphe clans l equel on Inontre une .fenllne sar c1ant son j'al'din.

La rédaction.' 1) Les aI bres de votre verger. - 2) Un heau pOIDill1Ïer ·chal gé 'CIe frruit '. - 3) La cueiilleHe des pO'1nlmes. - 4) Un jardin bien soigné. - 5) Les am'l's ~t les ennemis du jardin,

Promenade à travers la langue française

Remarques sur l'emploi de certains termes

111eJ'ci bien, m erci beaucoup, ces deux expressions emp loyées _~i couramment sont incorrectes; on devrait dire : je VOll S remer­cie bien , je VOllS relnercie beaucoup. Bien et beaucoup sont lles adverbes; or l'adverbe n e se joint ,pas au non1. merci. Les seuls adverbes qui s'ajoutent au no'm sont là et ci. Ainsi qn peut dire cei homme-c;- cet homme-là . Néanmoins, CQ'mllne ces expressions sont aujoul'd hui très fréquemnîent eJlTIlp~oyées on en tolère l'Ulsa,ge, et l'usage, on le sait, es.t un lnaître fort .puissant.

Elections au Conseil national, au Grond Conseil)etc., expres­sions incorrelctes aussi si on veut parler de la nomi~1.ation des députés du Conseil national ou du Grand Conseil. Dans ce cas on doit dire: é le:ètions du Conseil national, du Gtfand Conseil.

Il peut y avoir élections ml Conseil national ou cm Grand Consei1, lorsque dans ces asseniblées on élit par exel11.ple Le !président, l'e vi·ce-président, les asseSlselUS, etc. Alors l'élection a lieu à tel, COl1lseil

Des fois, est em,ployé ù Jort pour pw'fois, quelquefois . J.

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FICHE DE VOCABULAIRE No 59

XXIX. ,Les insectes

254) Les mots clans le te:x:te. Des petits œufs <tout r'Ûnds, de lu grosseur d'une tête d'épingle, que le papiillon a pondus sur Ines ,choux,· sort une multitude de ,chenilles ,déplaisantes et vora­ces qui ont tôt fait ·de dévaster mon JaDdin. Bientôt, toutes grosses et repues, les chenilles 'prennent d'assaut mes hangars et mes remises; elles ,grünpent le long des IIlurs, choisiss'ellt une place 3britée 'Pour s enfermer dans une espèce de cocon, où .se fOl:m.era une vila.ine nymphe ou chrysalide. Au ,printemps prochain, ceHe­ci se sera transforII1ée en un papilllbn Iprêt à reCOlIl'l11JenCer la ponte. Beaucoup d'insectes 'connaissent de semblables tra~sfor­lnations ou m'étam.orphoses, · en particulier le hanneton au vol lour.d et la diligente abeille. EX311ninons / un hanneton. Son ,corps , COimime ,celui de "bous 'les insectes, ,collT1prel1'd trois 'parties: lIa tête, le thorax ou 'corselet et l'abdomen. ,Comptez les pattes du hanne­ton; de l'abeille, ,de la mouche, de la coccinelle, du s'carabée, de la guêpe; YOUS en ,dénombrez 6. Le hanneton a les aHeç, très fines; afin de ne pas les endol11'mager, il les conserv,e 'soigneuse­lnent pliées dans un ét.ui cOTné: Iles élytres. Sa itête est pour­vue ,de deux antennes et de puissantes mandibu·le'5 qui lui perm.et<tent de dépouiller les arbres de leurs feuilles; a1près quoi, il.pondra-rdans la terre des œufs ,d'où sortira, dans 3 ans, le re· doutaibl,e ver b 'lanc. Comme on le voit, l'h01l1ilne doit lutter ,eons­tamluent contre une 111ultitude d'insectes 'Petits et grands qui s'attaquent à sa personne, à ses -légumes, il ses arbres, à ses frui,ts.

EXEHtCICE D ELOCUTION

255) Que fait le papillon sur les choux? Que deviennent les Œufs? De ,quoi se nourrissent lès .cheniHes ? Quelle est la tral1S­fOlunation qui s'opère? D'où vient le .papillon? Cite un certain nomlbres d'insectes qu·i · ravagent nos plantes; d'autres qui s atta­quent à l'honl,me et aux aninlaux. N01nme quelques insectes uti­les. Quel est l'insecte qui s 'attalque aux radnes de la vigne '? aux pÜ'l11'mes de terre? Quels sont ,ceux qui s"attaquent à l'hom,­me? QueUes sont les trois 'parties du corrps de 1'insecte? Com­ment s'appelle .l'étui qui protège les ailes du hanneton? A quo ; servent 11o8s nlal1dibules? Qu'est-ce que la tarière? Que fait le ver blanc? Qu'entend-on ,p.ar un insectidde? ,Cite des insectes qui ont un aiguiHon ou un dat,d. Noni1ne queLques insectes de nos prés. Q;ue s'ais-tu du bombyx du nlûrier? du hanneton? de la fourmi? Qu'entend-on par un ent01Il010giste? F,abre fut le plus grand ,entoIlI1ologiste. Elève une ,chenille dans une boîte et ob­serve s,es diverses ,m.étanl0rlphoses.

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FICHE DE VOCABULAIRE No 60

Les inseCjtes (suite)

2,56) Remplace les points pal' les mots suivants,'

phylloxéra ,cocon œuf doryphore chrys·alide papillon élytre éphémère ,chenil'le insectkide aiguillon puce laTve libellule punaise

Des pondus par ·ce ll1.a.gnifique .'. sOTtiront de répugnan-tes '" Les ... du ver 'blanc ont coupé Iles racines ,de illles pliantes. Malgré ],à 'lutte qu'on lui a op.posée, le ... s'est installé dans nos champs de ponllmes de terre. Regaldez Inon Igros hanneton, il soulève ses ... ; --c'est la preuve qu'il va s'envoler. Le ver ù soie 8 ti·ssré son .. ' -dans lequel il se tranSfOl)nle en ... ; dans quelque ten1jps, ill en sortira un "', Iqui prendra son vol. A l'aide d 'un puissant ... 'l'agrÎ'culteur détruit les insectes qui s 'attaquent à ses arbres. Oh ! la beille '" aux 'ailes légères, qui frôle la surface de r.étang! Quelle horreur! j'ai h'ouvé une .. , ·et deux ." dans Illon lit! Mon petit frère a été piqué Ipar ' une abeille; '1 ' .. ' est resté dans la ,chair' son bras est encore tout enflé. Beaucoup d 'in­sectes ont une existence ... Le .,. s'étant attalqué à 111'3 vigne, .l e suis obli,gé d'en arracher les plants'-

257) Vel'bes,' .donne un 'complélnent aux verbes sui'vants et introduis-les dans des phTases : se transrfOI1ll1-eT, s'enfermer, s 'en­voler, se .lnétamorp-hoser, filer, tisser, Ibutiner, voHiger, recueil­lir, piquer, bourdonner, essaÎ1ner, pondre, .drévolier, -déva'ster, .sauter, grouiner. fourmiUer, IpulJ1uler.

258) Adjectifs,' 'copie ces Iphrases et efiforce-toi de bien con­naître J'adjectif .qui .convient à -chaque nom. Du petit œuf ovoïde il sort une ilarve lnenue, allongée, vorace. Dans le joli co:con jaunâtre, allongé, se for'lne une vilaine nyln~phe ou ,chrysalide. La ,chenil1lle est Ilaide, sa1e, 'Velue, déplaisarnte. Le papiJNon est léger,

,C010l~é, diapl~, ,charm'ant. Les 1néta,mor,phoses sont 'curieuses, étonnantes, instructives, intéressantes. L'api'culteur instruit et soigneux a de beHes ruches ,modernes , propres. Les abeilles ac­tives, travaiLl~uses, '-matina'les, font un miel doré, parfumé, sa­voureux.

259) N 0111S " donne un ·complément .détemninatif à ces noms et fais-les entrer dans des phrases: les ,éLytres .du .'., l'aiguillon .de ... ,' la trompe du "', un essaim d' ... , un rayon de ... , -les alvéo­les du ... , le nectar et ;le ,pollen des "', Iles Inlandibules d .. ', les œufs de ... , le ,corselet Ide

l

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FI CHE DE VOCABULAIRE No 61

XXX. Les oiseaux

. ~60) L es mots clans le texte. Dès les ,premiers beaux jours, l es OIseaux migrateurs au phlnlage éclatant, sont revenus dans nos contrées. Les hirondelles légères m'açon,nent leurs nids sous les corni'che·s de nos Inaisons, sous 'les ,balcons ou les toits Pen­dant que ~a femelle pond ses œufs, 'le ,mâle continue la ~has s e aux insectes .dans les jardins ou les ver,g-ers. Dans quelques jours de petits oisillons écloront et réclameront la becquée à cor' et à eri. P uis toute cette petit-e fa'mine vo'Jettera bientôt et s'env01era cl tire-d'aile, rendant à l 'houlnle d 'inappréciables services.

Les oiseaux peuplent nos jardins, nos taillis et nos bois; ils llOUS ·chal'l1:nent .par l'éclatant coloris de leur plum.age, par la viva ­cité de leurs lllouvements et .par lIeur gazouÏ'llis anlusant. Les

1 moineaux eJfrontés, ,piaillent, se 'chamaillent, se . battent jns'que devant la porte de nos demeur~s, COll1llue des poUssons mal éle­vés . Le pinson, le rossignol, le 'ChaI1c1onner~t, la Inésange, le rouge­queue et le (m erle sont aussi .des ·commensaux dont on n 'a qu'à se louer de 1'ailmable compagnie. Dans nos 'campa,gnes, la pie voleuse ,b·avarde au sOlmnlet des peupliers , les ·corbeaux au vol lourd passent dans la pJaine en croass!ant; les geais sifflent dans les cerisiers tardifs ou dans les chmnps de blé isol'és, et les noirs ch oucas, qui descen dent parfois jusque 'vers les habitations de l'h offi1l1e, tourn oient et planent durant 1 été da ns 'les rochers in­aücessibles.

EXEIBCICE D'ELOCUTIO

261) Qu'entend-on par oiseaux migrateurs ? Cite quelqu es · oiseaux rrÜgrateurs. Quand ces oiseaux nous quittent-ils? Quand nous viennent-jlls ? Où s'en vont-~] s ? Cite quelllques oiseaux qui nous restent p endant l'hiver. Que d-evons-nous faire pour eux quand la ea'mpagn e est recoU'velie de neige? Quels services nous rendent les oiseaux ? Apprel1Jd s :1 'connaître les oiseaux, leur chant, leur nid, leurs œufs. Ql1'est-'ce qu 'un rapwce ? un oiseau de proie? Y a-t-ili des oiseaux nuisibles ? Qu'entend-on par oi­seaux nocturnes? CHes-en. Quels oiseaux ont des serres? Nomme queùques oiseaux que l'on garde en cagle. Que penses-tu 'des dé­nicheurs? Que srais-tu en rpaliicnlier du 'moineau? du roHelet ? de Il'hirôndelllle? du ,cOl'beau ? 'du pigeon? d-e 'l'épervier? de la buse? de fai'gle ? ,du faisan? Cite des oiseaux qui ont un écla­tant pllurnrage, des Ooiseaux à .qui on peut aplPrendre à prononcer. quelques mots? Qu'est-,ce que le colib~'i ? ~ ~oiseau-mouche ?

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FICHE DE VOCABULAIRE No 62

Les oiseaux (suite)

262) Relnplace les points par les n'lots 'Suivants: nichQir 'migrateur déni.cher pondre insectes cage - p:ltunage nloineau chauve-souris h irondelle choucas. bec ver nichée oisillon épervier coquille

Ne .. . p as les oiseaux ; ne les gardez pas nOon pl us dans d-es qui sont pour eux des rprÎ'SOl1s. Les oiseaux .. ~ nous .quittent en au-10111ne et nous reviennent avec le retour des beaux jours. Les ." lnaçonnent leurs nids sous les ,corniches des toits ; {puis elles f ont une chasse incessante aux ... lnal.faisants. Les ... volent ~Hl crépuS'cu~e. N'approchez pas, vous allez ef.f.aroucher la mère qui ... ses ·œuf s. Les ' .. piaillent de'Vant nos fenêtr es ; üe sont de p etits effrontés, Les '" sont descendus des rochers, ils nous an­n encent 'Ia neige prochaine. Construisez des .'. dans vos jardins et 'rlonnez des ilniettes de pain aux pauvres oiseaux :qui ne trou­vent plus leur nourriture. De leur ... acél'é, les oiseaux fouillent la terre pOUl' trouver les ". destructeurs. Toute la ". s'est env~rlée ; l es ... se sont abattus dans 'le ja rdin où ils vont 'COlTI'lnencer leur chasse fructueuse. Attention! un ... tournoie au-dessus du pou­la iUer ; les !poules n'ont qu'à bien se tenir. Les petits ont brisé la ... , ils sont sortis de ". Les oiseaux exotiques ont un .. ' éclatant.

2( 3) Compléll1ent du 110111 " donne un Icoll1:p}éllnent aux nOl1'lS suivants, et fai'S-les entrer dans Ide courtes ,phrases: un nid de ... , 1111 oiseau d e ", - un œuf de ... , Ile chant de " ', ~'écJlosion de "', 'le plumage d e ... , les serres de .'., la crête .du '"

2(4) Adieç;tifs,' donne des qualificatifs aux nOIlll.S suivants: 1111 bec, des ailes, .des pattes, un 'Vol , un nid, un oiseau, une cou­vée, un œuf, des oisillons, le chant, 'le 'moineau, le ·COl beau,' l'hi­rondeUe, la pie, Ile perroquet.

2(5) Verbes,' fais entrer dans de courtes phrases tes verbes sui \"ants en les mettant au ten1:ps que tu juges à propos: voler, voleter, becqueter, gazouilLer, nicher, 'per,cher, pondre, ,chasser, dénicher, !piailler, siffler, chanter, élni'grel', .planer, jalcasser, dé· truire, tournoyer, ·construir·e, éclore garnir, ,lnaçonner, 'captuTel', apprivois·er.

266) HOll1011ymes " donne les hOl11ony,nles des mots suivants: vol, oiseau , nid.

267) Diminutif,' donne le .clÎlninutif du 1110t oisillon. 268) Familles de mots,' donne les nl0ts de la fanliU,e de voC

de bec. 269) Expl'essions à connaître,' à tire-d"aile. Il est COIume l'oi­

seau sur la branche. Il y a 10 ldloonètres à vol d'oiseau. Petit à petit l'oiseau fait son nid.

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FU~HE DE VOCABULAIRE No 63

:XXXI. La ,l1'ulÏsnn

270) Les mots (hm " le texte. Le propriétaire a choisi l'empln­c~ ment de la n uLÏsr)D, puis il s 'est rendu chez 'l'architecte à qui il a c1em'undé de dresser les plans et d'étab1ir un devis exact. Une autorisation de co struire ayant été demandée ù l'autorité COlll­

munale, l'adm,inistration nlunioc1pale ,a puhli.é une luise à fen­quête. Aucune opposition n 'ayant été fornluŒée, ~es travaux ont été mis en soumission. Après avoir 'consulté 'les plans et le cahirr des charges p'1usjeul's entrepreneur s ont fait leurs offres et les travaux ont été adjugés au plus bas _ sounl issionnai re. Celui-ci a immédiatement ouvert un chantier. Les terrassiers ont creusé les fond a tions. De 'lourds ca!1uions ont amené du sab'le, du gra­vier, d u ciment · une bétonneuse mue par Œ'éllectrkité a ma]axé le tout avec soiJl . Puis les maçons surveillés et diri.gés par un con­tremaître expél'lInenté ont posé les fondelll1ents du bâtime lt ; là-dessus des murs en p ierre ou en briques s'e sont bientôt éle­vés . Peu il. peu ,les échafaudages ont monté; la vina a pris form e, les charpentiers et les ~Ollvreurs ont p osé 'le toit, tandi.:.; que les luenuisiers, 11e,'j vitriers, 'les peintres, les ap.pareilllerurs, se sont oc­cupés des trav;fux d 'intérieur. Aujourd'hui cette lnaison, (lui dispose de tout le confort moderne, est habitée·

EXERCICE D'BLOCUTION

271) Qui dessine les plai1s de la maison? A qui faut-i'l ù -mander l'autor isation de construire? Qu'est-ce qu'un devis? On eth quelquefois qu'un devis est dépassé, qu'est-ce que cela veut dire? Qu'est-ce qu'une mise en sou m,ission, un cahier des char­ges? une ,miseà -l'enquête? Qui s'engage à construire la mai­son !pour !le comp te du propriétaire? Qui sUT'VBiŒle ;les maçons et leul' donne les ordres? Que font les terrassiers ? QueUe différen­ce y a -t-m entre le mortier et le béton? Cite tous 'les maîtres cJ.'é tat qui coo.pèrent à la construction de la maison. Que'ls ma­tériaux e,mpl,oie-t-on pour la construction d'une villa? d'un ,cha ­let? ,[,e maçon utilise l'auge, le marteau, la truelle, 'le fil n ;pIOlnb, l'équerre, 'le niveau; à quoi sert 'Chacun de ·ces ins­truments ? L'apprenti porte Je UJlDrtier oà Œ'aide de ,l'oiseau. Qll.'en­tend-on pa-r le confort moderne?

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:rICHE DE VOCABULAIRE

La maison (su.ite)

272) L' habita/ion ci traveTS les âges: le :='.halet la ferme la baraque l hôtel le presbytère le cottage le palais l'ig'lou l abri le chôteau la pnJJlote fa. CH ven '(' la villa ln case 1es pa1aiittes le !nanoir la gué rite ' la 11 ~ rHe le gratte-ciel le gnurbi la t l:~n t,-)

la cabane l'isha la clliJ 1111l ière le :lllcl is la ma'5ure

Construis de petites phrases avec les nlots ci-dessus, a,près en avoir chepché la définition dans ton dictionnaire.

273) Les parties de la maison: le sous-sot l e,,:; !f>ignons les ve-ltibnles les pjèces le r ez-de- l es portes le haN la cuisine

chaussée les fenêtres la cave la salUe à l'es éta ges les ba'l,cons le ceMier manger l,es Ina'llsardes la véranda l'a saŒ1e de bain le sallon les combles Je pOl~cbe les \V. C. la chambre :l

ou. gaJetas le soupirail la buanderie ·coucher i'a toiture l'es'ca'iiel' les aprparte- le studio les m urs les corridors ment le vestiaire

Cher-che ~e ·sens de tous e s mnts; fais-Jes rentrer dans des phl~ases.

Fais l a ,des'cription ,de ta maj'jon en faisant entrer ,le ] 1u~ de mots possih~e de cet exercÎ'ce ,

274) La ' chambre : la porte la gâche Tes vasistas I.e I]ino[éum le seuil la poignée I-es vo[ets la Vlinthe le ,linteau le gond les stores la cimaise le chambranl les fenêtres les contrevents '2:~ ;lambris les panneaux les carreaux le parquet la t-a;pisserie le 'châssis les vitres le 'plancher la boiserie la serrure les croisillilons le p!lafond Ia rpeinture lc.pène l'p~'Pagnoùette les po~tl'es .. .'à ~'hui~e Tes pentures l' Cl11hl asure les sOlllves la dlOlson

275) Expl'essions cl connaltre : qu'est-,ce q~l'une mais~m d 'ar­rêt, une luaison de santé, une maison d'écll1'cabon, l'a T!lalSOn des Habsbourg. . , '

276) Contrail'es,' quel est ,l'e contrrure ou [oiplpose de cons-truire, de .p[afond, de 'cave. . ~

277) Synonymes : donne d'es synonymes de maIson, de ba-tir, ' de gaUetas.

278) HomonyJnes : dom e .les ~lo~non.y,mes de tente, de mur· 279) Diminutif: doy,; ~ un dl'llllDultif de luaison, de cave,

de c.h::unbre. C. B.

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Textes d'orthographe lVlœUl'§ bru tales

Jean Buffet est un grossier .personnage. H a des :manières l u­des qui n e plaisent à personne. Sa phys ionomie ,est expressive,

r 1:1 a1s eJ:le reflète la méchanceté. On ne l'a ja mais vu parler gen­tlmp.nt. La tendresse est un·::; [,leur qui ne croît pas dans son âme.

Cet il ,diyid u se fait surtout remarquer par sa cruauté en­vers les animaux. Ses vaches, il ·les 'conduit -à coups de trique . Son mule t qu' il] charge outre mesure et nourrit n a'l, 'endur-e de vé­ritabl es supplices 10rsejl!'iJ ne ,peut coud r au gré du terrible 'lTI8έ

Ire. L e fOll e t impitoyable, .le bftton noueux, sont très souvent 111a)'­qués sur les flan cs . Même le chat de ,la maison , même 'les pnu1 es "1 utiles cl !la cuisinière se trouvent brutalisés.

Faudra-t-ill que ce soit ,la pOIHce qui vienne un jour donner ù Jean des .leçons de douceur, de justice et de 'convenance?

La crainte du procès-verbal es t pal fois le conlmencement de la sagesse. '

Une bataille

Les deux arnlées a,d verses tenaient des posi tions assez fortes a trav'ers u n pays boisé flanqu ~ ·de collines. La batailùle fut amor ,· cée par une 'canonnade excessivement violente. Pendant trois heures il tonna sans discontinuer. Lors'que la fo u dre eut accompli sa tâche il! y eut une 'courte ,pause, ;puis on envoya il. l'assaut nne forte d~vision bll,indée. Les tanks écrasaient tout sur ~eur pa'ssage ' ils détruisaient ,les bar,be:lés, franchissaient les fossés , vomissaien t le fer et ile feu. A lIeur suite s 'engagèi'ent ,de puissante3 vagues d 'in­fanterie" Cette avalanche fut aocueillllie avec un fraca.s épouvan­t able. De tous l es fortins environnants, Ides canons, par centaines, tir aient en .même tem,ps. Les 11litraiHeuses crépitaient.

Au-dessus de ce lieu de 'carnage des escadriHes d'avions sc livraient à leur tau!' des con1.bats acharnés. A cha'qu€ instant un bo'mbal'diel' h lessé descendait en tournoyant et vena it s'écraser sur Ile soL .

Après lIa bataiUe, cette reglOll autrefois si riante, était de­venue un véritabllec inletière.

Au fond du Rhône

Je suis 1110nté l 'autre jour sur la berge du Rhône et je lue suis assis un instant snr une .pierre à . côté des flots. J 'ai conte·m:plé avec 'plaisir ce ,fleuve ,de 'chez nous, ;large et Iprofond, au courant Tapide" roulant des eaux grisftt res chargées de limon et è!,e grrrvier .

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Le clapotis des ea ux battait san s reH'lche les épis et les digues de pierres qui doivent contenir la fureur du fleuve. Queilques all'lncs baisaient -l es ondes de leu r feuiil1age verdoyant. Des branchages de boi~ fil or t, entraînés par .Ies rivières , Hottaient il la sUf'face (1 (':;

eaux, pa reHs à des épaves sur une nler démontée et disparaissai ellt hientôt avec les vagues là-bas 'le long de Ja 'lignée des peup'li er ' Sans doute a i-je regre tté ,que Ile Rhôn e n ' eû t pas un cours plu ::> calm ' H " ec des barques, des cygnes et des ,poissons.

Thème dé connaissances ci\7iques

r'\: Olls donnon s ci-après Ull artid e intitulé Ma laise ranH/ nt!.. ~; i bné Civis: qui a paru dans le No 28 d u Courrier de Gen ève, (2H janvier 1947) et qui pourra fournir un ou IpJusiellrs thèmes de l'onven:ation aux cours èom,pI.é11lentaires, où l 'institutenr est peut-être quelquefois emh~lrrassé pour trouver une lnatière inté l'ess ante cl. ent retien ou de discussion.

Ile malaise romand L 'autre soir, ù Berne, pendant que IVI. de Senarclens, COI1-

~ci ll er national, ete Genève, parlait, dans une salle, du lu ala isc 1'Olnancl en se p laçant au point de 'vue oe la Suisse franç.aise . dans une autre sa.lle, sous .les 8.11s,p i,oes de la NouveUe so.ciété helvétique (se,ction de Berne), M. Dürrenmatt, un BeT1lois établi journaliste ù Bâle, traite ,du luê'lne problème en se plaçant a Il point de VHe de la Suisse alémanique. Il peut être intéressant cl >

r elever .la .position d'un Aléll1aniqu e c1airvoyan t et bien inten­tionné.

'M . DürrennlaH a commencé par nlontrer les grandes dif­férences cl 'or,dr,e psychologique qui séJparent 1 Alémanique d u HOlmancl. I l a dit que le Suisse a llemand est un homme porté ;'\ raction. Il a une conception dynmnique et activiste de la vie. Pour lui, «( au .cOlYuuenoemellt 'éta it -1 action ... » Il travaille, 11 s'affaire, il or,ganis-e, il fonde il voyage ,ill bouge, il vit pour travailler. Il ,court ù la poursuite du bonheur... matériel. Sous CP rapport - a fait r emarquer l'orateur - il resselnble à l'Alle­mand d 'Allemagne.

Le Ronland, au x yeux de M. Diirrennwtt, est foncièrement différent. Pour 'lui, la vie a du prix par elle-nlême. Sa philoso­l'hie n'est Ipascel1e du « devenir » luais ceUe de « l'être ». Il goüte les joies de l' existence, ,les .plaisirs de la table, ,de la COl1-

'~ersation, même de la -contemlplation. Il est Juoins acharné à ~a poursuite du succès et se trouve helueux, même s'il possède peu de biens à 'condition d'être Iibre.

Le Suisse a.IIeauand a le sens de la masse, de là dis'cipline.

Page 18: L'Ecole primaire, 15 mars 1947

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,du co}.lectif, de la puissance. Le Ronland est individualiste in­clisc~pliné. LI a horreur des lois, ,des règle.luents et d.e toute~ les entraves.

Il suit .de là que le Suisse allemand est plus efficace dans le domaine des réalisations 'pratiques, et le Romand plus capable clans le domaine de .Ja pensée s,péculaHve. Il est aussi pennis de dire que ,le .suisse allemand ,est un être voué plutôt à l' « écono­Inique », et le Romand au « ,politique ».

Cet écar,t entre les deux races a des conséquences énonnes clans l'évolution de la Suisse. Le dynalnisme supérieur des Suis­ses allenlands leur fait ,gagner du terrain dans tous les domai­~~es. !ls donnent le ton .partout. ,Convaincus de leur supériorité, Ils s ll1stallent, ,estimant que c'est ,pour Ile hien général et mêlme pOUl' le bien des Ronlands.

Ils sont au poste de 'comnlande dans l'adnunistration dans l'industrie, dans ,l 'agriculture, dans les arts et Inétiers, d;ns ;la technique, Inêlne dans le sport. D.éInogr,aphiquelnent plus fo~rts ct plus .prolifiques, ils pénètrent ,partout. Hs envahissent peu à peu la Suisse rOlnande et , conune ils s 'y nl0ntrent actifs et ca ­pables, en face de Ro.mands plus indolents , ils s 'y font des si­tuations. Certains cantons rOInands connaissent une forte ÎJn­migration alémanique. Des entreprises de !plus en plus nombreu­ses sont m aintenant dirigées par des gens venus d 'outre-Sarine.

Les Suisse rOInands ,r econnaissent sans hésiter .les qualités dt' travail de leurs Conféd.érés , mais Î'ls se pla~gnent ,cependant d 'être de ,plus en ,plus mis à l'écart et de voir le pays dirigé sans eux. Hs trouvent que c'est injuste, ,p,aree que, eux aussi, se sen­tent supérieurs sous le rapport ,de l'esprit et de .la culture uni-verselle. .

Quel est le Te.Illède à la situation? Nous le 'trouverons en considérant l'essence et la raison ,d 'être du Palcte fédéral. Pour­quoi les cantons ronlands ont-ils adhéré à la Confédération hel­vétique ? Uniquenlent Ipar,ce que la Suisse leur offrait la garantie' qu 'ils !pourraient rester eux-lnêmes, garder leurs partic~tlarités , leur liberté, leurs coutmnes, Jeur .langue, et se gouverner eux­mêllles . Ils se sont faits Suisses moins pour être Suisses que

-pour rester Genevois, Vaudois , Valaisans, Fribourgeois, Neuchâ­lelois. Ce qui les a attir.és vers la -Suisse, c'.est le systènle fédé­raliste, qui assurait leur souveraineté cantonale. Or, nous voyons que ·cette souveraineté cantonale s 'a.menuise, que les pays ro­mands sont de plus en plus gouvernés de Berne, que nos r.ontrées se gel'll1anisent, 'que- ]a Suisse romande n'a plus sa part­au ,gâteau fédéral, ,que lIa centralisation avance à pas de géants, p-our fondre finaleillent les vingt-deux ,cantons en un seul Etat unitaire, où s:abîmeront définitiv.elllent le ,caractère et l'esprit la­tins ,qui nDUS sont 'plus ,chers que la prunelle de nos yeux.

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Donc, le pacte n'a pas été respecté. L'esprit du paete s'est envolé. L'indépendance tprmnise a disparu. Il n'y a plus qu'un ROlnand au Conseil fédér3!l. NaturelleJ.nent, dans toutes les commissions, on prend soin de désigner un ou deux Romands , mais ,c'est surtout pOlIT sauve.r la face et parce 'que ça fait bien dans le .paysage. Dans .J'administration, il y a certes des Ro­mands, mais en petit nDmbre, . et encore presque toujours à des postes subalternes.

Il n'.est certes pas question d'introduire dans les lois des dispositions ,qui -diraient, Ipar exemple, 'qu'i,l y aura tant de Ro­mands au Conseil fédéra:!, et telle proportion de Romand s ,J ans chWllW hureau et dans chaquecommi-t;·-;jon . Car, alors, nOlI S

pourrions dire que la question redoutable des minorités est posée en Suis~. Il n'y alITa de minorités raciales .en Suisse que le jour où eUes devront être protégées ,par des textes légaux.

Pour I.e Inoment, lIa Suisse ne ,connaît pas de minorités. Alé­maniques, Tessinois et Romands sont tous égaux en droits. Par cXeIupl,e, rien ne s'oppose juridi.quelnent à ee que sept ·conseil­lets ' fédéraux soient Romands ou Tessinois. Le ,pouvoir entier est, théoriquement, ,à notre portée.

Mais, pour que ·cet état de choses se maintienne, i[ faut que les Suisses allemands - car ,ce sont eux, les plus nombr-eux, qui ont en :lllain la def du pro'blème - fas'sent attention de sauve­garder cette égalité de droits et effacent, par des mesures adé­quates, la sensation .que nous avons d'être de plus en plus :111a­jorisés. Ils dorvent s'arranger à -ce qu.e 'Ia Suisse romande ob­tienne le plus tôt possi,ble un deuxième conseiLler fédéral, à ce que le nom,bre des fonctionnaires supérieurs romands dans les adaninistrations fédérales auglnente considérablement, à ·ce que la ,langue française devienne, dans l'Etat, une langue créatrice et non la servante de l'aUemand, à décentraliser l'Etat et à rendre aux .cantons, dans toute lIa mesure du possible, leurs prérogati­ves. Il -faut que les conseillers d'Etat de nos eantons n 'aient plus le sentiment d'être des !préfets du Conseil fédéral , char,gés sur­tout de faire respecte.r chez eux les règlements de Berne. Il faut que .les conseiHers -d'Etat, 'comme hommes politiques, aient de nouveau le sentiment qu'ils sont hiéral~chiquement supérieurs aux directeurs e t aux grands fonctionnaires des administrations.

Ce ne sont pas des lIais qui doivent règle,r ces choses, mais lluiquenlent ce « sens politique }) :dont nos ,chers Confédérés ont donné des preuves si éclatantes .dans l'histoire. Civis.

J.

Les :petites ,considération s 'so.nt le tombeau des ,gr.a.ntd E's . Voltaire.

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HISTOIRE

Les histoires de grand~père 1- OUR lVl'IEUX CUNNAITRE L 'HISTOIRE

Les 'Romains - Le culte des morts

- Ainsi, I,e YRIais était très peu plé à l'époque des Romailll), puisque, un 1)eu parto ut chez nous on signale des stations Ile f"?élte époque, qu'on a trouvé de nOHlbreux vestiges de leur ci'vi­lisation que Iles occupants firent d'Octodure une grande cité. On a donc dû retrouver de nOlm'bl'eux tombeaux et des ' o'S:sements (h~ l'époque romaine.

- Just enlent pas; cal' les Homains brÜ'lai,ent les corps d'''s défunts, après quoi ils recueHlaient les 'cendres dans des urnes défunts, après quoi ills recueitlaient ~es 'cendres dans des urnes fautel de falnille où hrûl·ait 'constailTIlmel1't une fla111lme. Parl'ois cependant i [s enfouissaient les urnes dans le sol où avait eu li en iïncinération, ,comme ,ce f ut le ca's dans le cÎlnetière de Fully.

- COlnment, grand-père, il1 y ava it un cim.etière romain :'1 FuHy?

- Oui et l 'on y a trouvé de nombreux obj ets les plus di ­vers : en particulier des pièces r oulaines du tenlps de Cés,ar ct d 'Auguste, c'est-à-dire de 1'é,poque du Christ, des fibul es, des bra­-celets en bronze, des bagues, des vas'es à parfm11, des urnes, Hue faucille , diverses sortes de poteries.

- Mais pourquoi tous ces objets ont-i1s été enfouis au cime-tière ? .

- Ecoute bien. Lorsque quekIu'un 1110urait, d es felnnles payées pour cela, les pleureuses, veriaient se la,m,enter dans lIa l1Uli­

son du ,défunt. Pendant ce t,em'Ps, 'les parents, .les aUlis et les voi·­sjns festoyaient copieus~ent. Puis après on eU1.portait sur un bûcher préparé d'avance, le cadavre revêtu de ses plus beaux habits et paréconune a ux jours de ,fête. Lor:sque 'les Hamnles dévoraient les 'chairs frélnissantes, les p leureuses faisaient retentir l'air de :leurs cris. Puis , quand tourt était Iconsuill'é, on recueiUait JèS

cendres dans des urnes, on 'creu'sait une foss,e peu profonde, on Iposait 'sur le vase une pierre :plate sur IaqueMe on p'laçait quel­ques pièces de luonnaie. A ,côté, dans .des v'ases plus Ila'rges, un peu c'Omnl·e des assiettes ,creuses, des soupières ou des p 'iats, on m.ettait .de la vi,antde, quelquefois du pain.

naie? M,ais pourquoi de la viande, du ,pain, des pièces de nl011-

- Par,ce que les Rounains croyaient CŒlTI!lne nous à ,l'imn10r­talité de l'âme. Pour eux, la mort n'était qu'un grand voyage, et pour l'entreprenche il faUait être nluni des prolvisions nécessaires. Le défunt devait entrer dans .les Champs Elys'és . C'était la de­l11eure des JJienhellirellx. Avant -d 'y pénétrer, ill fallait traverser le Styx. L ,à se tenait le nautonnier Carron avec son ten~ib1e chien Cerlbère. n 'avait IpOU!' 'mis ~' ion de f.aire passer le f'1euve aux âmes d~s trérpassés. ,Mais, celui qui ne 'Pouvait payer la taxe, était jnl­

pJtoyable:ment repoussé, et il devait errer cent ans 'S UT 'le rivage. Il en était de ,même de ceux qui, pour une raison ou pour une an1re étaient privés de sépulture. Sais-tu n1ainlenant pourquoi on trouve de 110l11'breuses pièces de n10nna1e dans ces tmnbes ro­maines ?

- Ces 'co'lltulmes sont b ien 'curieuses en effet. Mais est-on sûr que les cadavres étaient brûJ,és ?

- Oui, très sftr; ,car tous les ornements ,mélaniques: brace­lets, fibules, ba'gues, T,etl'ouvés dans 'ce :cÏrmetière portent des tra­ees de feu. L'a terre eUe-mêlne était oakinée et de no,rnbreux char/bons s'y trouvaient mélangés.

- Tu !parles souvent de fibulles, qu'est-ee donc que ce:la ? - Ce sont tout simplement des éipin~les de süreté, des hro-

ches, exa-ctelln€nt sur le ·modèle de ceI1es ·qu'emlP]oient ta mère ou tes .3œurs. Quelques-unes sont très ,gTandes, el1es portent une ornemenrtation et sont finenl'en t tCÏ selées. Presque toutes sont en hronze. Comrme tu le penses certainement, elles 'seTvaient à re­teniT 1es halbits : tuniqu es, 111anteaux, ,chlamyde, toge, pan~: que ~ (IS ROlll'ai11's portaient fort a lnples. Quant aux bracelets, la plu­paTt étaient aussi en bronze 'lnassif. Ils étailent probablement tr·avai'llés 'en Valais, car irls ont tous une ornementation qu'on ne retrouve guère que ' chez nous. Il y avait donc en Valais, il (',et'te 6p a que, de nombreux artis'ans ,calpables de travaHler 'les mé­taux, de façonner et de tournei' !la glaise.

A 'côté de l'urne cinéraire on plaçait/: aussi la plupart <lu tcmjps un vase à :parftlln. A Fully, on en a trouvé de fOTt be~Hr\: spécimens. L'un d'eux représente un bouquetin couché et le tra­vail 'est foaii avec beaucoup d'art.

Cl. Bérard .

Pour iI1ustrer une page d'histoire du Valais, SOULEVEMENT DU HAUT-VALAIS EN 1799

Liberté Effalité LeUre du :représentant ,Jaquier da Savièse au rep.ré,sentanl

Tabin d'Anniviers, à Lucerue.

Sion, ce 21 may 1799. Il y a bien longtemps que je n 'ai rien .obtenu de vous: au-

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- ,364 -

jourd'hui gràce · au Ci~l, j'ai obten~ deu~ leUr·es qui mont. fai t respirer, du Iesrte j'étals presrque suffoque ,~e te~Teur -des tnstes c.il'constances de la Répub1lique ou de ,Ina sItuatIOn. Je vous re­mercie quand vous lue donnez -des nouvelles de Iuon prolong accordé; 'luais je vous en ,prie, ne pens'ez ,pas en ce Inmueilt de venir dans le canton, j'ai preché j'ai tout dit dans ces environs; cependant j'.aurais jamais cru de trouver les, gens si bulvrersé; si anragé que je les ai trouvé, n1es parens même m'ont n1.enacé, et re.gardé ,conuue le plus 'viiI.

Quelque ten1.ps on était pas bien rpar ici d·ans chalque rue on proclamait 'que l'Ita1ie, le Piedanont était occupé par les Au­trichiens et n1.ên1.e que 25,000 Russes étaient proche d'Ausie pour passer -le Grand Si-Bernal'd, on ne. savait Iplus ?ù. on ~n étai~ : D'autres -disaient que tous les petIts cantons etaIent Insurges, jusqu'-à profaner que les autorités de Lucer?e aV3JÎ~nt abandonné le ,chef-lieu. VoHà ou tend et que peut .l'anstocrahe, que peut le fanatisme, que peuvent Iles autorités qui n'ont pus -étouffer les sentimens de leur ,cœur pour n'lettre la patrie, notre 'canton dans un Etat de n'lisère que nous, nos enfants, ,eruants de nos en­fants ·en subiront le poids fatal de la 'lual'veillance.

Notre canton est perdu, ruiné ·et servira ù lIa IPostérité pour un exemple de la perfirdie : et .le Ime félicite, ·et je félicite m.es amis qui peuvent dire de franc ·cœur avec moi qu'ils en ont aucune e-ause du ill1alhéur; et malheur à ceux qui en sont la ,cause, car ,le sang ,des in no cens est sOlumé à demander vengeance contre ceux qui en sont -la .cause; et qui pourra satisfaire -à la perte des inno­eens. Sierre est non seulen1.ent piUé, mais des press:oirs, -des gran-les sont détruites 1)our brûler, on a arraché, des portes de plu­~ieurs bâtin1.ents, des tonnons, ·des cuves "du vin pour brûler! on n'y trouve. ni vin, ni vivre dans tout Sierre. Varronna ·et Sa'Lque­nen et tout ,les eniVirons de Sierre sont v~des, on a enlevé vaches, brebis , chevaux, fromage, lard, ·etc.

Si on aurait !laissé luonter ,cent hommes -l'année -dernière ·en Conche, peut être tout ·ce Inisérable Etat serait évité, le crédit a perdu le tout. Et qui a supporté. le :fard.eau .des troupes c~t hiver? De votre fal1lliBe en soyez pOInt mqmet rIen ne leur arrI­vera : mais si vous aviez de vin à Sierre n'y ,pensez plus. L 'Evêque est mont-é avec les Allemans, Preux et son fils, Chastonay secré- . taire, !e heau fills de Ju1ier 'et sa fan1.ill'le, - on a aussi arrangé leurs maisons - And.l~, Madalue Theiler ·et plusieurs autres et même queLque~ individus àe notre co n1'll1lÎne , desçapucins, sont montés.

Les Républicains sont campés à Varronna et au Grand Fin­ges. Les rebelles à Loèche et au Petit Finge. Toute ,cette seu1.'aine on' a eu des chocs; l11.ercredi et jeudi on ,a battu pendant toute la journée avec violence, luais on n'y ·a pas pu pénétrer et chacun a gardé la position, c'est terrible comrm·e les AHeluans se ·défendent

'- 365 -

<-::t leur position est la plus n1.allheureuse qu on puisse trou'ver pour se défendre, et ils perdent peu -de n'lande parmi ces roches, je suis fâché de ,le dire, je crains que les républicains sacrifient beau­c-ou-p de m.onde si on n'y trouve pas ,d'autres passages: et il y P.H a déjà bien de blessés et de tués des nôtres.

La joie que Milan est repris ravit les cœurs des ;patriotes, les aristocrates !laissent baisser les ailes, qu'ils avaient déjà éJe­vées audes'sus ·de tous. J'aÎlne l'humanité; mais je ne voudrais pas qu'on me fasse .la 111ême chose, si j'aurais causé un mal pareil.

J 'ai sup/porté quelque ,chose pendant n1.on congé, et fen sup­porte encore; et pour tout cela je suis consolé quand je Ipense que je suis innocent de tant de choses, qu' on incu'lp8.

Tous nos gens cachent ct se cachent par 'les mayens et forêts. Vous ,n1e faites ·paraître heaucoulP d ' inquiétude, rejettez ioutes vos inqui,études, com.me moi au milieu des Hals et orages et soyez p ersuadé que j'aInais Hépublicaoin juste périra ni suc­combera, vive la République et la justice et l'union.

Salut fraternel et -cordial. A·di eu.

J aCfJl.lÎeJ' Rep.

Mes honneurs à La Coste et tOH'S .l es collègues va la· san s. Je v'ous prie de m'écrire phlS seuvent et demain on faira

fattaque violent .le vous donneI ai ]e résultat et dites moi comme on retient les indelunités aux Représ ntants et je vous prie oC' recevoir et garder n'les indemnités jusqu'à 1110n r etour.

VARIËTËS

Le monstre du \lulais Lynx, panthère ou puma, crocodile ou dragon, Qui que tu sois. ô monstre - et flls-tu le démon Tu tomberas un jour dans ,l'i-Inplacahle piège; Tous ceux que tu nàrguas de Fionnay jusqu'à Viège; Ces paysans auxquels tu ravis 'les 1110utons; Ces chasseurs recheflchant ta retraite ù tâtons, Toujours prêts à tirer, aussi prêts à la fuite; Ces gendannels lassés d'une triste poursuite, Déçus d'avoir battu lIa l1"l,Ontagne pour rien; Ces bûcherons peureux qui travaillent fort bien NIais redoutent sur.tout -les forêts que tu hantes, Ces hôteliers tren1b'lants qui vont pel~dre leups renta~, L'étranger Illéfi.ant délaissant le Valais;

·Oui tous dans notre Etat, jusqu'aux dernieI's va;lets,

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Unis jusqu'à la Inort dans 'le coup qu'on .prépare, Vont rendr:e dents pour dents, bagarr·e 'Pour bagarre ... ... Mais non! toi le malin, lynx, panthère ou puma, Peut-être crrocodi1le, ou m.ên1e si.m,p!1:e chat, Après avoir tout prd~ dans no.s joux si pauvrettes, Tu t"en iras 'Plus lOIn 'PourSUIvre tes mTI'Plette.s, Et l,à chez nos voisins où les mets sont pIus fms, T\l p~'el1tdra;s des veaux gra~ pour garnir tes fesÎlÏns. Seulemenrt, voHà tout! RapInes et s'candales, Anueront sur tes pas Iles troupes fédérales .... Et déjà des neJnr.ods ,plus patients, plus adroits, Bien contents que sur toi, Machoud n'ait pl~s ses droits, Tout 'comIne dans la fable où l'ours devaIt se vendre, S'a,ccorderont l'honneur d'essayer de te perdre!

R. J aquemet.

BIBLIOGRAPHIE

PAULI ET POST - TRIGONOMETRIE 1)

.L'ouvrage ,qui vient de paraître rQ,IlJIpt ,avec: la tradiltion .classique é·t introduit 'pour .l'étude de la 1ri,gonométrie une ,méthodE' nouvelle, l'a,pide, é'lég·ante e't ,claire, la m·ét'hode vectorielle. 'Cette méthode CfUi trouve ·égale'lnent son .aJpphcation en géométrie .analytique et ·en phy­sique, ,colwiÜtue 'un .instrument de Ü'avail indisjpens.abl,e dans . .la 'te,ch,­nicrU6 ·co,mme dans la reChelic.he t3ipécu1ative. Il .faut .,>·aVOlr ,gre a :VL![VL Pauli et Post .dE' ra;voir luise >à la .portée de~ élèves de nos gym­nase rŒ11ands. Leur manuel est rédigé d,ans un style agr,éable et pi'é­ci.s.: Les rf]gures ont été des.sinées et reiproc1ui,tes avelc 60Ü1. Les no't:.'s histori'que~ et plu~ieurs ,centaines d eX8lrdc,es ,com:p.lètent lIa ,pa.r~le

théorique. L',oluvra.ge de IM,M. 'Pauli et Post ,sera ,ceorta.meauent ac:cuE'll­li ave~ intér,êt non seul}ement Ipar nos gy'mna,s,ien.s, m,ais ans,si iiJal' ioutes les personnes qui, de prè6 ou de loin, s'intérE'S,selIlt aux mathé­rna/tiques et ont le sÜ'u,ci de suivre leur é,"olution.

1) IPauli et Post - THIIG.oNOIM\EITRIIE: Un volume ~~-'~ de,. la Col­i c·ction des ~Man uels pUthl,iés sous ]es auspl1ces IdE' la .solcl-ete SfUlslSte des pro,fes's,eurlS d,e mathéma~,iques , ,cartonné /plein Ipa.pier. Fr. 6.-, Librai­rie Payot, Lau6'anne.

LA PETITE PRINCESSE 1)

Cette hLstoil'e c.harmante, la rplus r,éussie de ,MÎlcl1el E-puy, tout ûmlPreinte du mysnère ,dont s·e·nve.lo:ppe l'héroïne, se déroule ,dam; le Icadre d'une ,gTancle Iprolf'l'iété des bOlrds ,cl'u. iL,éma,n qUE' g-ar:de, en :"aJbse.n,ce d 'un ,colmte là ,qui elle a,p'pa'rtient, ItHl ,cou.ple de [braves Van-

-- 367 -

clois. Un beau jour le 'C0'l11te 1eur envoie une ,fi1!l8Jtte qu 'il les charge ·d'élever san.s rien leur ,dire sur s,es or1gine,s. ,Cette jo.lie enf.ant aux chE'veux noii',s s'e .dit princ'eBse, maiB ne ,p.araît Ip.a,s ,avoir de souvenirs bieln ,précis de 60n enfance. SÜ'n ·caractère altier, il est vrai, se heurte pal~fois ,à ,S'on entouréllge. Qui .don,t est-elle? L'art du ,oonteur est iprèci­ment de ne rien révél,er à son .sujet et de retarder jusqu'là la 'fin la solution de l'éll'i,g,me. Une es,capade en r,adeau s'ur lE' La"c, le retour su.bit Idu Ic,omte qJui meurt sans ,avoir le temps de livrer son se,cret, l'enlèvement de .la :petite princesse et sa ·délivrance, la re,cher,c'he d'un 'p.'écieux c'olflfret -d,ans .les cavetS .du ,château, te,ls s'Ont les Iprincipaux épis'od,es dc' ce roman aux aspe,cts assez v,ariés ,pour ,s'aüs,f.aire tous 1 es g'où t.s .

1) !Mi'che,l E,pUty - LA PETITE P.R.INCESISE. Un volume in-8 carré, dessins de R. Gui11oal'd .dans le texte, .relié avec ,couverture en cQuleuns. Fr. 5.-. Li,brairie Payot, Lausanne.

EDITIÔNS HELVETICAE: LAMARTINE ET VICTOR HUGO~) Il est toujours ,bon de r eve nir a;ux poètes, Inême 'à. ceux >dont le

temlPtS et s urtout la 'mode ont terni la giloire. ,VIais 0,11 a iil1e ,Flussi n'a­voir ,pas à ,par,oourir ,trop <dG livres pour en chm',cher lE'8 ,plus beaux ,ers et qu'on nous 'propose un choix. C'est Là le but .des Editione.s helvetkae qui, dans l.a série des ,poètes, 'puhldent aprè.s Be.audel.aire, La'lllartine et Hugo. Le ul1êmeo princÎJpe .g'emble avoir guidé c'eux quj . fu.rent ,cha.r,gés d'établir ces 'ohoix, maintenir un tcel~tain nombre >de lJièce.s juste'men-t célèbre.s, que l'on ,désire trouver dans toute antho­logie, et ,faire connaître par des ex,traits de tOlUS le,s relcueüs de cc,s écrivains les divers ,aspe,cts · le leur génie.

1) E.ditio.nes hE'lveücae. Textes franç,ais 13 et 15. Alphonse de Lamal'tine: P,oème.s ,choisis. Fr. 1.85.- Vidor Hugo: Ohoix de poè­lues FI'. 2,60.

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