l'ecole primaire, 15 février 1945

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 février 1945

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Page 2: L'Ecole primaire, 15 février 1945

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L'action la plus belle, L'action de notre .jeunes~e,.

Le don de chacun.

Croix-Rouge Suisse Secours aux enfants. 1

......... ,. ...... mœee ...................... .œ .............. ~

SION, 15 Février 1945, No 9. 64ème Année.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCI~~ VALAISANNE D'i:DUCA TlON

.SOMlMAIRE: OOMlMUlNIICArrION1S DIV,EHISES: OOUirs no'rmal iSiUllSs·e die travaux manuels. ~ Un Ib,ea'u ·s-uocès. - Fédération dou :pe.r.son­Inle'l ides SeTvi.ce-s :pulbllIÏ.1Ds. ~ Sou ode GéroI1Jde. - PARTIE PIEnAGO­GIQUE : Promen3Jdles là :travlers J,a I]wlligue lI':aJlllç.aise. ~ -Mensonges id'e,s eIllfaIDits, - E'ÛUJd1e de La [pomlme ide tJ81I'll' e. - Les ,cJh'aID't1S inté­lI'Ï-euŒ's. ~ HIBiLIOGRAlPIHIE. ~ PARTIE PRIATIQUE: Fi,dhes

ecolair,es.

~L'···" •• '

t COMMUNICATIONS DIVERSES ~ , DÉPARTEMENT CêJ S.V.E. @ S.I.V.R. UNION@) ~

- .. ... .. ' .. .. .. ..

Cours normal suisse de travail manuel et d'école active, Coire 1945

Deux 'IlioluiVelll1els s'€1CtiOlIlJssolIlJt !p:r.évue-s à titra ;d!',e;s6la,i ,c·ette année au ,cO'Uil'S nomnal de '~a Société s·u1sse ode tTav,aiJl ma.1llU.e,l et -de rMorme scollaire : Le oours d'e IDeinuiserie él,érmentai,r:e et le 'cours d e sc'ulipture.

1. Cours ·de menuiserie élémentaire. Bien que Ile DOurS ha-bitUell -de menuiserie, die 4 se1maine.s, tSoit

maintenu ,au 'Pl~ÜlgraJmtIDe 'd e.s 'OOiUII'S die Icette anInée~ une tSedion de menuts81rie .élém.entair·El est prévue, d,ans ,1ruqueltle des tr.avaux 'légers. ser-ont ex.écutés, ,Ce Dours eSit Idestiné 1P1us Slpéda,recrnent aux me,mbre.s du OOII'lPS ensetg'lnant - ,dlarnes et ,messieurs - 3JuXique

,lls ·sont '('Ioruf-i.ée·s

des "CIlasses BIP,éci.·ru1es, souvent s.ans instanations cOiffi1P·lètes d',ateliers, dass81s dans iLesque,11es le pJ.'ograrrnm~ dJes 00lUJl'S haillitue[,s ode menui­serie ne IP,erut êtI'le exécuté. Dans -ce 'oou:rs .éIllélmentaiTe, .ctP'lill'e dlurée de deux se'mainels, 'lles 'Plarti>Cilp3Jnts, tout en s 'Îni.tiam.t au 'IDaIDiemen,t ·cor­J.'ect ,des -outils ·et 'aJUX .cruallités d 'es ,princ."Ï\Pta"l,es esseruces ,de hois indi­gènes, 'WurolIlt l'Qlocasion .de r.ofllfectimmel' ,dies oibljets de meŒlu~s8lrie \légère, tr,av.aux !pouvant être exéoutés plus tf,aJci\l'eme!t1t ·daIlB 'c-es das­ses s'P,éci,a1es. (lÛla,s'Sl81s de oampaJgIllie à p,lIusi·eur:s ordlI'es, ·emants re· tardés, instituts, etc.) Chaque aIDlIl!ée dea msltitutrices s'ins,cI"ivent au cours -de menui.serie. Leur' im'slcriiption ne perut que .très rarement êtr e IPr~se en ,consiJdér,ation : d'une 'part IJ.lefiÎ8Ict.irf de ces r.OUil'S est toujours très Ichrur.gé, d'8iutre plM't ,loe p·rogr.am;me Ides 'OOUJ'lS de qua:tJre semaines néC'e,ssite des Iparttc,~pants uneŒlf'o.rrt; IP"hysi.quetroip ,Do,ns'Î.dér.3Jb[.e. Enifilll', il e.st .im.po,ssibJe d'Iadwpter ce ip,r.ogl1amrrne auxoo'Illditions spéciales des olla8,ses diams ;}lelSquellll'81s enseignent haJbiltueUemeilit :1Ie·s inSltttutrilce·sl

Page 3: L'Ecole primaire, 15 février 1945

~ 268-

2. Cours de sculpture.

, Faisant suite ,au c.orur,~ de mJen'Uise1'ie ,élémetntaire, un ,a;ut1'e co'urs, '81g,a.lem'ent de deux ,semaInes, est pI~éVlU il tirtre :d'essai: 1e rours (joe s,?ullptull'e dite {( ,suédo,Ît.se ». U illie ,S'3igit rpas id d 'um.,e reiprise 'de:s an­'Clens cour,s de sculpiJure déoor,ative, s'c,uil,ptJuJoe au tI"Ia.it, sc'uJJpture elll coches,. 'Ou en chamtp-t181V,é, te,Ls qu 'ilLs exis,taioot ,œM1s ' no,s 'C'Ü'Ur:S 001'­ITnaux Il y a une tretntaine d 'années, m ,ais bien d'u.nEt &CtuillPture à ten­'cLa.nce 'll1'od,erne, Slculpture {( dans 'la ,masse », dév'81loûpp;a.nt ,chez .JJ'en­f.an~ :e ~ens du be3lu, .le goût -de l,a ùdgne simiple, de la ma,s,se bien é~u~IIIl.I)œ~e, en mêo~,e teanrps que ,son bab11'eté manuetHe et ,s'On eSiprit d ll1ItI.atIve et de re,rmeir'ch81s IpeMOiI1lnEt]1es.

. ~u ~cour,s de sClulrpture, 8'etront seUlles ,pf'~SetS 'en 'Coonsidératioon, J,es lnscr~Ptl-O~s .des p;artilCÎlPa.nts au 'COUJ'S de menuis'erie élémentaire

,m~'~tlOnrne ~l-des,sus: . ~e n~~l1e <rue ceUes odes ,meJITl1brels ,du co:nps en­seIgnant qm ont de]a SUIVI un ,cour,s no-rma1 .suisse de menui,serie ou un 'cours ,cantonaJ cLe menuis'ffi'ie de .pilusieurns semain€,s.

. Le IPir'os'Pe:etus du ,cours de Coire, qui p'eut êt.re obten:u dès le mi­heu d~ ~1ars, aWPl:ès des Dir~,ctioo~s 'cantonales de [ 'lnstrur.tion 'publi­que ·amlSl qu aupres de la DIJ'ec.tIoon du .cours (MT Cl. Gritti, L€lhre,r Masanserst11asse ,27, Coire) donne de plu.s ,allnplles :renseignem,ents COIJl~ cernant :c.es deux se'ctilÜ11os nouV'eIlile,s.

Un beau succès , C'est avec ~n grand plaisir que ,l~ Corps e,nse~lgnant a.ppren­dra que M. Paul Curdy, d~ Vouvry, VIent de reus'SÎT briU'amment !on exat~en ~OI~IU' I:Qibte~~I'Ün du diplôme fédéral de maître de I~,ymnas Ilque, a nIversIte de Lausanne.

, . Notre collègue est ~o~ti p~emier de 'Sa volée, ce qui e:st une verItable perfoTInanc~ SI l on t~ent cou1;pte que M. Curdy a mené d~ ~r?nt et son travail professl'Onnel, et ses études et son service m'llhtalTe.

,Ce beau succès, outre qu'.iJ. fait honeur à celui qui l'a rem­porte, 'aUTIa d'heureuses répertcussions au point de vue du dé­velo~l~e~ent de, 'l'a ?ulture physique en terre valaisanne, et nous ~n felicItons tres VIVeIUent c~!ui qui e~ est l'objet. NotoIl3 que ;M~ Pau~ ~urdy est ~le quatneme valaIsan ayant obtenu le di­plome federaJ de 'm'aItre de gYJIlnastique.

Fédération du Personnel des Services publics .. Ensuite de la d~~i~ion prise .paT .J.a Société val,aisanne d'Edu­

catIon et par la Somete des Insbtuh'I!CeS du Valais romand d'ad-

Vins du Valais ORSAT dissipent la tristesse.

- 259-

hérer à !la Fédération du Personnel des Servkes pubHcs de fEtat du Valais, une retenue de Fr. 2.- Seifa opérée sur le trai­tement du Personnel Enseignant du moi,s de n1ars.

Cette retenue re,pTésente la cotisation pour l"année 1944. (Communiqué. )

Sou de Géronde Vo-id ,l,a l,i,ste 'cLes smn:mlels ver,sées au Sou de Géro'l1'de ctepuis le teil'

nov'E,milire 1$)44.

"Mme Clémenzo-lGailllard, Sion Fr. 10.- - ECiolles de ,Martigny­Bâti,az 10.- - E,eole i.nMri,eure ides g,M'Ç'oons, COillomlbey 14.- - goole des garç-ons, sUip.é.rteur e;t éŒém,elnrbaill'·e, St-Hom,a.i.n-Ayent 13.- - E,oolle sU'P'éri8lUl!'le ·cLe,s !fUIes, St. Romain-Ayent 8,10 - Ec,o'le de's g arç'ûrns, st­Gi.ngo,tph 3.20 - Eoco1Je des fi,1l.e,s, ~:t-GiDJgollpih 6.05 - CŒl1IJ.ThUiI1e de St-1Maurice 30.- - Erc.o'l81S primaires, ,fiJJles etenf,alI1lts, St-MaŒrk,e 25.- - Eüol,e mixte du Borg8l8..ud 8.- - II giaJ'çOns, Martig'llIY-VilI.le 7.­_ Elooille de M. J. Olivaz, lMassoiI1lgex '5.- - E,ooJ'e des ift11es., GriŒrlisuat 10.- - Eüole des glarçolllis, 1 et II, Troi,s1lorl'r8lnts 14.- - Ecoile prim,ai­:re de SallVarn: '8.40 - EoDole de Vens!V,o,11.ège,s 4.00 - Eocole des garçons, Is.ér,rubl,es 17.- - EocÛlle des fillilies, ls.é:mvbles 20.- - E,col,Et des fi'lil,es, Vouvry 30.50 - Olas.s'e mixte e't g.aœçons, Vou vry 26,,- - Eco,le des garç'ons" Cha1ais 11l.30 - Eoole cLes g,arçoJlJs l, Chalais 6.- - E.0ole swpériemre des g,arçüons, Lens 16.- - Eool'e mixte et ,ÎŒ1lféoI'icoUlI'e, Lens 8.- - ,E-oolle <cLels g~arçoilltS l, [,e11os 4.- - E,c.ole dels fi11<e,s, L,eln s 26.- -E-r,o,les od'ApToz!Nendlaz 8.- - III das'se A garçolI1S', ISieil'r,e 6.- - Eoo-les -p.rilmaires, Vionnaz '5JlO - E-ool]e IPll'ilm,aire mixte, M.a~I"é1COttE's 5.- -E,oo'be ,mixte ,de Tr.ient 14.<50 - E,oo,le des Jeurs!ToI'ie'll!t 7.- - E'colle des garçŒls, Les V,ailettesjBoverl''1IN'eŒ' 7.:- - Ec.ol1e de Châtelard!Finhaut 5.- - E,oo,le Ide Revereulaz 22 . .06 - E~oolle des garç'ÛlJl.s, \Mase 13.- -E'OQle de Font,ainejLicLd'81s 10.70 - E.c:ole·s du vil1age d,'EvilÜJ1111a.Z 20.20 _ Eoo0i1e des ,fLUes RavoirE' SUtl' IMarttgny 14.40 - E.ool~ odes g,a,rçons, Havoire 15ur Martigny 6.65 - II G,arçOIIlS, V,a;l d'mUez 7.40 - l Gm'ço!llls : V,~l 'd'LI.lJez 8.- - E,ooJJe eIllfantme mixte, Bouveret - 6.25 - Roo'lle de.s garço'ns, St-Luc 5.- - EooJe des filliles, Champéry 20.- - E'cole doo g,arço.ns, Charrnrpéry 17.-- - Erole iprimake garç-ons" Co,mo;nge~ lf2,45 - E.oole d ,ets garçons, Finhaut 8.-- -- E'cole mixte, F.a.ngjVissoie 14.-- - E,oole d ,e Chrundoonne 19.35 - E,co~e de Davila2J 12.60 - E,oole !primaire, ülèlbe,s!NencLaz 7.40 - S'ŒUirS Imstitutri.ces, ChiWis 30.­_ EOOiles prirm,aÎl'·es de,s fUlle's, Ma.rtigny-Bourg W.10 - gooù;e de La Bal1Jmaz 10.- - CLasse eiJllf.anrtiiIlel, 8.aiJlJlon 9.- - Eoo,lle des garçons, SaillIon 7.80 -Ecoile lPrimaire mixte de Mayoux 16.95 - E,co.l'e mixte de BuitOiunaz sur Fuill~y 8.- - E,üÛlle de ,solIlJlal'8!z, Ors.ières 5.- - E-cole eIi:f8intine de Verrnayaz 7,65 - - E,C'ole des .fiLles, DO!I'énazll.- - Ecole de IMiévi,1loejV 8(l',nay.az 10.- - E,coi1e de 'OOlJl)jme'I'r.e des j-elunes HlJles,

Page 4: L'Ecole primaire, 15 février 1945

- ,26û -

Sieœre ,28 .. 8'5 - EcO'le d'agr'ÎlC11}tur'e, Châteauneuf 22.40 - COilllège, St­Gil1JgO/~ph 10.- - Ec-01,es enf,antines, Si'on 41.20 - gcolle slPéciale, Sion 6.05 - Hospi,ce St-J.aoques, St-Mauriroe 5.- - E.c:oles du Pensionnat, Ridrdes 10.-.

Srchule .Br1gerbad Frl'. 14.70 - Soo'lùle \ an Glüril1Jgen 6.- -- Schullen von Temnen 17.20 - Scihulen von LeulwrlbraJd 20.- _ PrirmarsrChule, Lax 8.-- - Prirmars'chule Nied'erwaLd 16.- - Gemis'('hte Schulre von Bistel' 6.- - GemiSrchte Slchu:l:e von G81slchinen 3·.55 - Ma.drchrensdlu­l,e Reaki'11lgen 11 .150 - DerurUslclho IMi:iJd.cheJl11S1c:hu'le, Sitten 17.50 _ Ma:d­chenschUlle, Sa,lgesch 4.- - s.chrulrrn:1cùC'hen, Bette:n 5.- - Madüheil1-sChule, Bie~/rGom.g 36.- - rlVIadlclheiIl1SrcJ1-'lLlle- iMoreil, ,13.150 - iMadrc,hen­schule Tasch 6.50 - KlnalbelIllslcm.UJ1e, Unte-rtb:1c;h 7.20 _ !ülla1bens,ohrule" EyholLz 17.30 - Knaib'ensrchurle LaldelIl 6.80· - Kna:b3nscthule VislP 35.5û ..

Pr.o,fondément tourchés .g·oit du dlévoUi8lIIlent ,llic1mirl"i~lbJe du '('.orps. ense:Lgnant, s'oit de J'a générosité Ina.g'l1raJI1in1{~ de .1eur,s gr,a.nds et lPetits élèv.es, nous IE'ur ·erx:prünons notre vive gratitude ipour torUs' h}s versements au Sou de Géanonde ettifectués jusqu'là ,ce JOUir. C'est gra.oe à VOrS dOiIltS oftferts si gentiment que norutS pouvons Tecevoir des' enf.ants très ip-auvroes pour qui personne ne paye. Vos oibooles S'8I1 ornt au­talnt de jüylaux pil~érüi.e'UJX dlall}iS v,otre rC'our'OiIllne I001este qui pulbilie.ront éterneUemElIlt votre ,('·barHé. Que .1e bon Dieu voru.s bénisse tourS, qu'Il vous 'CO'l1lseœve en \'3,anté, qu'Irl inonde VOrS ames du bonheUl' inüm.e­oréé par rIa satir8!frlliction d'·u:ne bonne a'Ction 'élIocümIPüe.

Nous r ,elcevr,ons aJUssi à 1',aVieiIllÎ,r ·ay,eIC rerocnnatisls1anC'e 1els veTsemrents qui n',ont Ipas enco-re ·été '81f:ferctués.

La Direction de l'Institut cantonal des Sourds-Muets.

.1 PARTIE PEDAGOGIQU~

Promenades à travers la langue française Ume AHTICi..E

Plusieurs accords, mots ou expres·sions mettent plus d'une­personne dans fffiUbaITaS quant à l'orthographe et 'Sont souvent écrits d'une m'anière incorrecte.

Donnons-en quelques exenlples d'un usage très fréquent: a) au delà, locution ~dv. ou prép., ne prend pas de trait

d'union; tandis qu'au-delà) le nÛ'ln qua désigne l'autre vie, en prend un. Nous nous reverrons dans l'au-delà.

b) L'e final du mot entre ne s'élide que dans un mot co.mposé

--- i261 ~

dont le deuxième terme corrm.1·ell'Ce par une voyelle. Ex.: entr' a1cte, 'entr'aidm', ·entr'ouvrir, et non dans entre lautre, entre eux, etc.

a) Les expressions: ledit, ladite, lesdits, dudit, audit, etc. s'écrivent toujours en un seul mot.

d) Dans au-dessus, ci-dessus- pW'-dessus, Ï'l y a ' un trait d'union; mais il n'en faut pas dans en dessus, en dessous.

c) Jusque-là s'écrit avec un trait d'union. f) L'e final de jusque s'élide devant les mots qui commen­

cent par une voyeDIe ou un h muet; celui de puisque, de lorsque, quoique, seulement devant il, hl's, elle, elles, on, un, une, en,. ou devant un mot avec lequel oes ·conjonctions sont étToitement hées - 'celui de quelque, dans quelqu'un, qu:e'lqu'une; ·celui de presque, exclusiv'e1nent devant île.

g) Quand on dit par exemple: voilà une séance qui a été des p~us intéressantes, on doit meth'e 1'at~ibut au pl~rirell, e~ ~on pas rconsidérer des plus comlIl1:e une 'locutIOn adve'lbmle qU'l JUs" tifiellait .le singulier dudit ath'ibut.

h) VoÏJCJÏ: [a 1iste des vmbes en cler et en etel' qui, rSel~n la graInmaire de fAeadénlÏe, éditée en 1932, ne doublent pas Il ou le t devant un e muet m.ai'S prennent un accent grave: bourreler, , , 1 oeler, décder, ciseler, déInanteLer, écarteler, geler, dege er, con-g.eler, haflc el e:r , lnarteler, mO'deler, peler. - Acheter, racheter, becqueter, 'coilete,r, crO'cheter, étTqueter.

D'après ,la même .gJ'amma'Ï1re, nu, mi, demi, haut, plein, fl'anc) restent ill1variab'les quand 'Îlls précèdent le nom ·et s'raocordent ;avec le nOln quand i,ls le suivent. De plus nu, mi , demi placés de­vant le non1, s'uniss·ent à ce nOlffi par un trait d'union; devant pro­priété et propriétaire, nu n'est pas suivi d'un trait d'union et s'ac'corde.

CelCÏ pour répondre à Icertaiilles tolérances que l'on trouve dans tel ou tel .manuel.

Dans Iles verbes pronominaux essentiels, l'accord du parti­cipe passé se fait toujour,s lavec ~e suje~ du verbe, ex,cepté po~r s'an'ogel' qui, lPour cet a'ocord SUIt la regJe des verbes pronomI­naux accidentels.

Dans les verbes pronominaux se douter, s'!chappel'.l'a?c?rd du partidpe passé se ·fait avec le pron?m complem:nt qUl precede et ,qui désigne le même être que le sUJet. Au .preffil,eT àJbOi~d, .cette règle ,paraît fausse, puisque ·ces verbes ne pe~ve~t 'Pas a~Olr de cOllllPlément direct. Mais ,c'est parce qu'autn~fOls iils pouvaIent. en avoir un, qu'on dis·ait par exempJ.el ·douter quelqu'un, quelque chose, ·que la règ,le actueLle se justirfie.

Vins du Valais ORSAT bonnes bouteilles.

Page 5: L'Ecole primaire, 15 février 1945

- 262-

Les ,partioipes \passés des verbes se succéder, se plail'e restent toujours invariables, parce ,que ces vevbes n'ont jamais de com­p'lément direct.

Il existe environ 140, 'exactement 138 verbes pronnminaux essentiels, dont une soixanta'Ïne, disons plutôt une trentaine sont d

, , un usage 'ass,ez courant.

Du ·dictionnaire Hatzfeld et Darmesteter, en deux volumes, nous avons relevé 'environ 600 mots qui ont deux, trois ,et 'même quelques-uns quatre nrthogl~aphes différentes, et nous SOffi'lnes sûr que plus d'un élève, dans des dirctées d'examen, a été vktime de l'ignorance des correcteurs en -ce qui concerne ·cette multiple for,me .de oertains termes.

*** Expressions nu tennes fréquenlment ln al employés : Depuis: se dit du temps et non d'un ,Heu. Ex. : depuis hier.

On ne voit pas une chose depuis la fenêtre, mais de la fenêtre. De suite, tout de suite: Tout de suite ,a Ile sens d'mmmédi,ate­

ment; de suite éveHle une idée d'ordre, de choses qui se suivent. Ainsi on ,dira: je paTs tout de suite - hl ne peut diTe deux mots de .suite sans bégayer.

Voici, voilà: Voici lannonce -ce qu'on va dir,e ou faire _ voilà résum·e ou récapitule ce qui a été dit ou fait. - Ex. : Voicf ce que je ferai - voilà ce que j'ai fait.

De nouveau, à nouveau. De nouveau indique shIlJplement ila répétition; à nouveau /l'indique aussi, mais aV1ec emploi de moyens autres. Nous ne voyons pas pourquoi on remplace 'Si 'ai­sré~~nt ,la ,préposition de, par à. De sonne très bien, mi,eux que à, SUIVI des sons ou et ·au a nouveau, ·ce ·qui paraît un peu lou.rd.

Est-ce que l'·expression: Ah! de nouveau? ne sonne pas mieux que: Ah! à nouveau? Question, 'croyons-nous, de snobis­me qui se [oge mêlne dans la !J,angue.

nnensonges des enfants ,Bien des maîtres, soucieux avant tout du bien ·moraI de !la

form·atlon .du caractère ont 'constaté avec tristesse [e' grand. obstacle que cette formation rencontre dans le ·manque de sin­cérité de [eurs élèves. Eduquer un enfant, c'est, en effet, 'l'aider à ·se grandir, à s'élever, mais faider seuJement; rien ne se fera donc s'ans une coLlaboration généreuse et sincère de sa paît; toute 'action éducatrice profonde étant i1Illpossm'le . dans une atmosphère de fausseté et de sus.piJcion.

- 263-

Que cet esprit de fausseté soit l'esprit de toute une c1asse, 'cela est plutôt rare, ce'la se rencontre cependant. Il surffit de [,in­fluenoe pernicieuse d'un ou de deux meneurs, de la sévérité mal­adroite du maître, d'un esprit de crainte régnant habituellement dans !la Classe ou de quel'que autre oause particulière.

, IVl'ais si oet esprit de fausseté généTal,e n'est, heureusement, qu'une ex·ception, rares sont cependant les classes où l'on ne m·ent jam·ais. S'i!l n'est pas tout à fa'Ït exa'ct de dire que tout homtme est menteur, on peut cependant dire qu'à l'un ou lJ.'autre 'mnment de sa vie tout homme, à :plus forte raison tout enfant, est tenté de l'être et ce ne s'el'a pas 'lui rendre un lnédioere sm'vice que de le prémunir 'contre cette tentation.

On a beaucoup étudié ce prO'blènle pédagogilque du mensonge, ses causes, ses espèces et Œes remèdes à y apporter. Des enquêtes nombreuses ont été f,aites et ont donné lieu à d'intéressantes pu­blications.

Lemarié : « Franchise et Mensonge chez J'enfant ».

Pradel: « ,Le culte de la franchi'se » pour n'en 'Citeif que deux. Dans « l'Ecole ,et le Caractère », Fœrster consaere aussi queiques pag.es à ce dangereux ennemi de ila fornlation au caractère.

Peut-on corriger un menterur ? Y a-t-il quelque remède infail­lible pour vaincre ,cette ma;Iadi'e trop répandue? Un grand pé­dago:gue Mgr Dévaud ne ·croyait pas à lJ.'efficacité des « recettes » . contre Je mensonge. Ici surtout mieux vaut prévenir que guérir. S'il 'est relativeinent facile d'éduqu,er un enfant à [a sincérité, il est très 'difHci!le de co.rriger un menteur et pour y réussir ce. ne 'sont pas de petits prooédés qu'i!l nous faut, c'est t oute .l'éducation qui doit 's'y intéresser.

Des 'conférences de Migl' Dévaud et des ouvfruges cités plus haut j'ai tiré une petite étude sur le .mensonge. Peut-être llintéres.­ser.a-t-eHe les lecteurs de l'Ecole Primaire.

D'abord quand il s'agit de mensonges, i'l faut se gal1der du tort trop commun de 'con~1dérer ,comme tels toutes Les paroles inexactes de J'enfant. Le mensong.e est dans l'intention de trom­per ,et non dans la parole, fausse peut-être, mais crue vràie de bonne foi. L'inexactitude provient de 'causes multiplIes: émotivité de l'·enfant, sa grande suggestibilité, inexructitude de '1a per1cejption, oubli, falsif1cation .des souvenirs par l'imagination, etc. L'en­fant imagine le monde plutôt qu'il ne .le vorit et il Ile 'crée d"après son ,émotivité beaucoup p1us que d'3Jprès la raison. Autour de ~ui tout s'anime et prend figure d'ami ou d'ennemi, tout lui ap­paraît ,auteur de IplJ.aisir ou de peine : Le médecin c'est un méchant homme. Il n'est 'pas de plus gentillle 'per:sonne au monde que- la marchande de bonbons. C'est donc ,3Jffectivement et non intelloc:-

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tuellement que J'·enfant juge le monde. Dès lors comment ses per­ceptions pourraient-ellles être eXaictes? Pour qu'eUes Ile devien·· nent, iIl faut que l'enfant soit capaJbl,e de doonilller ses impressions, or 'cette maîtrise .de soi ne s'acquiert que 'lentement.

Et Inême ·en fais'ant aibstraction de son impressionnabilité, on ne peut se fier qu'avec réserve aux témoignages de l'enfant. M.!ême lorsqu'hl est averti qu'ill devra en rendr~ compte, son obser­vation est souvent défectueus<e. De nom,breuses expériences en donnent Ja preuve. En void une: On mont~e à des enfants d'une classe prima'Îlre un tableau Tleprésèntant une chambre de paysan. Les enfants savent qu'~ls auront à [a décrire. Dans leurs des'crip­tions bon nombre de détails faux. On note ainsi des inexactitudes:

Garçons Fillles

C'Û'UTsmlfoéri e'ur

49 % --51 %

Cours Imoyen

28 % 49 %

COU'l.',S ,sUlpérieur

19 % 18 %

Les inexactitudes seront encore beaucoup plus considéTables, si nous [es interrogeons sur des choses vues ·cent fois, mais n'a­yant pour eux aucun 'intérêt. Enes s'aocroi!Ssent aussi avec le teIDIPs. Stern note que l'inex·actitude aug'Inente de Y3 par jour avec une relna'rquable régularité. Le temps augmente donc l'oubli et tout naturellement 'COllll;me l'imagination travai!l!le, Ile temps substitue, aux choses oub~iées, des ' erreull's crues de bonne foi par l'enfant. En effet, celui-ci ne doute pas, il ne dit pas: je ne sais p~us ou j'ai oublié, mailS i1 affirme av·ec assurance et m 'ême avec ténadté ce qu'iŒ ,cToit êh'e vrai. Voici des exemlPles rappo.rtés par un instituteur. Il s'agit du payement de la réb'ibution 'Scolaire dans un coUèg·e. Les élèves remettent [eur argent au professeur contre une quittance. « Le payement ;s'eff.ectue depuis 2 jours. Le jeune B. réol,ame s·a quittance. B. a 8 ans·, c'est un fils de bonne famiill1e .ailsée, honnête, ne mentant jamais. Mais il n'a rien payé. Il affirme et soutient le Icontraire. De suite une demi-douzaine d',élèves ténloignent: « 'Monsieur, il a payé, je ['ai vu ». Je con­sulte ·ma Uste, pas de B. J'envoie celui-ci chez le Directeur qui tient la 1iste générale. Le nom .de B. ne s'y trouve pas. Je cherche encore dans ile 'courant de la journée, m'ai,s .en vain. La nuit, une idée me traverse l'esprit et [e lendemain je dis à B. : «Mon ami, vous avez vos quinze francs dans la poohe.» L'enfant TetÏ!re de Isa poche trois p~èces de 5 francs.. Les témoins rougissent. }) Quelle est la valleur de ce témoignage, spontané IcelPendant ?

Autre fait: Encore des payem·ents. L'élève· M. 'Iléo'1ame sa quitta..nce. Il a payé, mais je ne h'ouve pas S'a quittance. Voilà qui est ·étrange. 'M:. a payé en même temps que V. et trois autres en­fants que je nomme à haute· voix. «Comment se fait-il que tout seul, tu n'aies pas reçu de bi!lll·et'?» « Oui, dit V. moi, j'ai reçu

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ma quittance.» Et Inoi également ,affirme les trois autr·es. A ce mom·ent je me 'souviens et je demande: « Avez-vous reçu votre quittance?» Oui, Monsieur, hier. En êtes-vous bien sûrs? Oui,. 1Vlonsieur, hien sûrs. - Et bien vous êtes des farceurs tous les drnq. Et je p~ends les cinq quittan'ces dans la poche de mon par­dessus où je 1es avais oubliées. Les témoins lne regardent d'un air ébahi. :.)

La niémoü'·e des enfants est donc souvent en défaut soit, par,ce qu'ils ont mal observé, soit pall'Ice qu'i!ls ont oubUé et que l'i'ffi3Jgination, comblant Œes [acunes de ,l:a mémoire, a transfo.~mé il:es souveni'rls.

De pŒus l'enfant est très mfluençab'le, il a foi en :l'3Jdu1te et aocepte sans 'raisonner ce qu'on Jui 'Suggère.

Un 'Prof,esseur montre à sles élèves une gravure représentant une jeune f~l!le sans chapeau, ipuis il demande: Comment était ~e 'chapeau de la jeune fille? ou 'la jeune fi1'le n'avait-eUe pas un chapeau? ou la jeune fi'Re avait-eLle un ,chapeau? La /première question est Ja plus suggestive. EI~e ne Jaisse aucun doute dans l"eslPrit des enfants. lIa piUipaTt af.firment que 'Ja jeune fiiloe avait un chapeau et le décrivent.

Autre eXipérience. Un pro[,essell'r entre dans une classe, l'aiT très fâché, [e <oha'peau sur l,a tête. H iparle et gestiocule en agitant les deux bras puis s'en va. Quand:ill est parti, le maître interroge: Je vais voir qui observe bien. Dans quelle ·main Monsiellir X. tenait-il son chapeau? 17 répondent: dans la droite, 7 dans ~a g.auche, et h"oÎls seulel1l'ent affirment que Monsieur X. avait son chapeau sur la tête. Pour lavo~,r 1l[l ténl0ignage ·exact, H. faut donc se garder 'de suggestionner l'enfant. Cette disposition peut ce­pendant êtTe nlise à profit 1P0ur lui faire éviter des lnensonges irréflé~his. Si l'on est cerl·ain que l'enfant a ,conllnis une faute, .on ne ~ui demandera pas: « Qui a fait cela? }) Ilnai,s: « Pour­quoi ou Quand as-tu fait 'cela? ...

L 'enfant ne perçoit 'pas bien, il oublie puis iJ.I falsHie invo­lontairelnent ses soU'veni'l's, voilltà bien des facteurs qui diminuent , de beaucoup la valeur de ses témoignages. JIl faut ajouter aussi que :l'enfant s'exprime mal. Sa connaissance imparfaite de la langue lui rend h~ès difficile 'l'expression de sa pensée. A 'côté des 'mots ·communs qu'il ell1~p'loie journellement, ·combien ont pour hti un sens tout dirfféTent du sens vrai ? 11 répètè sans les com­pI'tendre Iles fOTmules qn'iIl a èntendues. Ses récits pou-rront donc être 10ngteInps inex·aocts non par manque de sincérité, Inais par d éfaut d 'eXJpression. (A suivl'e.)

O RS AT, vins du Valais, vins de soleil et de santé.

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Pour la formation ménagère

Etude de la pomme de terre Pourquoi étudier la pomme de terre? Quand la ménagère

dispose de provisions multiples et variées, eUe met en vedette les denrées de 'luxe, co'mme eUe se vante d'amies au nom sonore. Maintenant les lnenus sont dev,enus modestes ,et ne sont pas en­core réduits à leur plus sÏl11Jple expression. Au fur et à mesure que le sUlperflu m'anque, l'utHe et le néeessaire sont plus aJPpréciés. Juste revanche des aliments communs parmi lesquels la pomme de terre prend la première place .. N'est-,ce pas elle qui nous pré­serve de la famine ?

La pomme de terre est une Inodeste fHle des champs qui ne paye pas de mine. Sa robe a une couleur de terrre. Elle pousse dans l'obscurité du sol. Sa Heur n'enchante pas le regard. El[e n'étaJe pas ses charmes 'comme la pêche veloutée, l'abricot orange ou la pomme aux joues vives. On la ereuse ou on l'arrache à coup de pioche et on la relègue s'ans gr.and soin au fond d'une cave ou d'un réduit. Elle semble subir le ,sort ,d'rune cendrillon. Mais que ferait }a ménagè:r:e sans elle?

Un médecin a écrit dans la revue suisse d'hygiène que notre population peut envisager une ration de base ,consistant en

500 g-r. de pnmmes de terre 1/2 litre de lait

300 gr. de pain. E faut ,connaître de plus près cet aJliment trop peu connu

malgré les services journaliers qu'il nous rend. La pomme de terre n'a pas à rougilf d'être étudiée à fond et l'élève 11}énagère ne regrettera pas une pareiHe étude.

Les présentes pages offren~ aux Inaître:sses et à ~,eurs. C'lasses la lnatière d'une série de leçons qu'on peut développer SUIvant la méthode préférée. Cet enseignement peut aussi être organisé en centre d'intérêt' ou en « semaine de la pomme de terre» et grou­per autour du sujet centra!1 un ensemble. d'exercices ?O~t qu~­ques-uns sont isuggérés ,en COUTS de trav3.11 ou propos·es a la fIn de ce recueil.

Son origine. - Co·mn!'e P':P8iSlque tolUS nos aJliimen!ts,) ,lia 'pomme de t,erre est d',or1g.ÎJne exotique. EJJle vient de l'AlméJ'ique du Sud. Elle :fut

. :LllitJlodJUite ,en Espagne iau 16è1IDe sièc'le, pui,s en ltau,e et ,cLans les F1an-

Hem. J.,es !passages ilIDJprilués en Ic-8.iI',fLictèl'es ,plUiS J:LIlIs sont des c'ocrn­iP1éJlTI'l3Jnts r ,el,attfs à de,g eXipélI'.iences :S'iulJple1s ou des rernsei,gnem_ents qui Jpeuvent intére6!Seil.' . 'les maîtres,ses iIl1,é[l,agères.

dires, €Ill1Hn 8.iU 17ème s,ièol'e ,dans tou,te l'KllJI10!pIP. Püm' loa Ifa:Ïlre 8.iC­

'repter co'mcrne aJliment, il a 1',a,lJJu v,ainCiI'e de,s préjUlgés très tenace's,. C'est su.rtout après des ,r0co['~e.s odérfidtaires de hl,é vers 11820 ,que s-a cUllltUt1'le se l~énér,aM.s·a ,œans n los pays. (Voir ~es IletC-tJur'es !p,aige ,2;719).

A. Ses caractères botaniques.

La saison venue, suivez le développement de la pO'rnme de teTre, depuis la p:r:éparation du sol jusqu'à sa récolte. Ses feuililes 'ont un pétio~e épais; elles sont profondément divisées en segments iITiéguliers; leur surfa:ce est velue. Les fleurs violettes, liliacées ou blanches s'épanouissent de juin en septembre. Le calice et la corolle sont composés de 'Cinq pièces soudées. Le fruit globu­leux est une baie verte. Toutes ,Les parties aériennes de la pomme de ter,re sont vénéneuses, surtout le fruit; elles contiennent de iJ..a solanine. Ce que nous lnangeons, ce ne sont rpas les fru1ts, m 'ais des renf'lements des tÏiges souterraines appelés tubercule,s.

IP ,aI' I]a IOUilt ut1'e la pomme de terre a formé des variétés très nom­breuses, différentes de fOiIiIne, de looul]e>u~r, de iPOtiJeLS et ode ,oocrniPosition, ainsi que de ;l'épÜ'que de maturité. Vous ,connaÏ-sse,z J,eIS v,a.riété-s Ic;.uiva.n­tes: jaunes r ,onde's, j:alUnes longues, rüsées, l'o·Ulge.s rondes, rOUlg'es l'Üfnguels, vio,l,ettes rondes, violettes l,o'lllgues. Ces vJ8..l'i,étée ont reçu des J:wms ·souvent tYlpLqUes, te[,s que : Ile « Ho'ooln d ie neig·e» à la !peau jau­ne 'pMe et à l,a chai,r hliailllooe, Jpréco'oo; la « g.éamte-sans-!pare'iJ'lé», a ~os tuJJerr;ules lpresque ,cubiques, IPOU!' J.'industrie; « Mlrurjolin», à lIa c!hJair ,et là l,a iP,e'au j:a,ullIes, à tulbeil"cultes alJlJongés e't um peu courbés, très préC'Ûlce; « ,sauc,isse», à 'La ICJha.io.' j.a.!UlIle, à la :peau d 'un beau r.ouge , tardive et très pt1'.oductive; « vio~'eJttJe », à la chai.!' j.aune, à La lPelau d'un viület fo,ncé, tUlbeI"01lJl,e's ronds Olli plI'es-que, t,ardive, p.rodu.ctisve et très ,e,stimée.

Dans le 'choioc des variétés, :ill f,aut donnefJ.' la préférence à celles qui sont le mieux acclimatées dans la région et à l'alti­tude où vous vous trouvez.

B. Composition chimique de la pomme de terre.

Sous une enveloppe 'aussi . modeste, vous ne soupçonnez pas des valeurs nutritives extraordinaires. La pOmTIle de terre est bien plus -riche que vous ne pensez.

1. Reg'a:vdez une pom'me de terr,e fraÎ'Che bien lavée. Sa peau ou pelure est un habit fait exactement sur mesure. Pelez une pomme .de terre cuite en robe des champs. La fine me·mbrane que vous enlevez est en liège, 'comme les bouchons qui doivent empê­cher .l'évaporation des ,liquides. Elle ,laisse 'passer fai,r pour que la pomme . de terre qui est encore viiVante puisse respirer; mais elle empêche ~a tubef'cule de se dessécher trop vite parce qu'elle est presque imperméable à ~:a vap'eur d'eau. La pelure est donc une enveloppe protectrice qui eonserve son contenu et emjpêche

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aussi l'action des ,mOISIssures et d'autres agents de putréfaction. Si vous ,coupez une pomme de terre, i1 se forme sur là ,sec:tion fraîche une nouvelle pellicule 'protectrice, un liège cicatriciel, qui préserve la tubercule .contre 1'5nvasion des germes de destruction. Faites le même essai avec une pomme ou une poire et co'mparez.

2. Pe'lez une iJl<OŒU'ill'eo de teTJ'le Ifr.aî·che; râJpez-lla ,ave'c JUne râJpe ou un ooute,au; ·m·ette'z La pUillpe obtenue 'druns un tissu à mailJes rpeu ser.rées et Jla;Ï:ss,ez I0Quil1e,r un fd,~et d'e·aJU IdesS'us; reI08JVE'Z l'eau iJJaiteuse dans un ,réciJpÎ'e/nt en ve;rre et l.ailslSlOO} ldéJpo,ser; vous ,aurez ,au {Iond un dépôt blanc. Décantez le ,uquide et tLai,ssez séah~ 10 ,dérpôt. Vous ,à VE'Z de l'amidon ,a,piPeM dans ce Ic,aa fécule. PiTene,z-e1Il. une pincée entre le pouce et Il'index. Vous i>'aJJp·e,z lies giTains ode fécuille ,comme ,ceux de l'8imid'Oill avec J'eque1 OIIl a,prp;j'ête I~ 1l!ilIllg'le.

Mettez 'queJlque,s gouttes de teinture d'iode dalll,s un 'Peu d'eau, rplUis versez une goutte du liquide brUJIl .ainsi ,Qlb'tenru SlUT un peu ,d'amidon; l'iode se colore en bleu foncé; iJ odécèl1e 1a présence de l'amidon; on dit qu'i,l est un réactif dJe III''aJmidollll. Lemêlme essai rélu8S,it ,avec la farine, ,le pain, llJe n.arilca.t, etc., qui IClontiennent .aus,si de ,F,a:midon. Et lIa poonme, le Illait, JJa vi,ande? Chau&f'e,z à l'aid-e d'UTIlE' bougie de l'·amidon d.élayée dans 1'eJau d'ulIle hoUe métJall;ilque. L'eau, d'abord bien .Hqutde, s'élpai,ssit. Les Igrains d'amidQlIl tOIlit aJbs,oroé ,J'eau, se sont tiI'èa If.orte'ffient .golIllfl.és 81t olIllt Ifo-rtmé l'empois. Re,ClolIlllmenc:ez l'e,ss'9}i là a'eau d'iode aveo tl'e'mpois IClhaUid que vous tltaisiSl8Z ensuite refroidir et observE'z ·ee qui se 'Passe.

La pomme de terre contient de 16 à 22 % de fécule dans Iles variétés ,coUTantes. El~e est d'autant plus dense qu'elle est plus riche en fécule.

3. Ap.rès qlue 'lie Ifile-t d"'eJau 'a em:1evé tou.t J'rumidü!I1 ,colIltenu dans l,a r,apure, 11 reste -comme des eHiJ.JOtClh~!S; ce sont les membranes dé­chirées des cellules qui -ClOOItiellliIlent J!'.3JrrüdJon; eUes ·sont en Cellulose ·Coomme 'le 'ooton, la o'Ulate et le buv,artd. E,ueJs fotI'lment €il1J queJrque sorte la tI'lalne s·errée d'une .éponge qui retient J,es élém·ents nIUtritifs et Suù·tout l'e·aucon,tenus ,dans d1a [pomme de ,terre. L'homme ne p,eut 'pas d~gérer ·cette ' ce,l;~ultÜlse qui lIl'est ·p-a,s illlutill,e rpou.r auf8int rpal'ce qu'eUe stimul,e .l'3Jr.tivité de l'rup!plrureiJ. dig E1S tif. P,ar 'com..tre les rumi­nants .peuvent ,assim'ilerr (la ce:~lul,o,se.

4. tOui,sez une IpO'lIl]IDJ8 ldie ,terre ,3lU! [Ieru, 'd:all's 1e'8 ICe/lldrres, et o'u­",rez-'la toute -chaude; eJ11e « ,fume»; lC'est J'el3iu qui s'.évl3Jpore. Pe·sez 'une ,po-mme de .terre, !puis .collLpez'-:]Ja ,en trranches tmi,I}IOE'S que vous ù·ais­sez séoheU' !près du ,fourne/au jusqu'à' co qu'eNes soient dures. Vous ~·ouv,sz Icakul'el' ,la [pro:portion d"elau éV31poiTée.

La pomme de teue fraîche contient environ 75 % d'eau, moins au printemps.

5. La rpomm,e de terre contient en outre de 1,5 à 2,7 %, en llloyenne 2 % d'albumine que ile chi,miste peut déceler faci'lement.

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Co·Uipez une ·tr:anche m:ùnroe d'une pomJlne de terre non pelée ; 'Ûhautflfez-la jusqu'a Ice qu'eLle s'olÎt '0?!nbonisée. Vous pouvez iPerr.E'voir l'odeur die ,oo·rne brûlée qui :i;IlIdiqu-e ,l,a ;p,résenrce d',allibuimine. L,ors 'mê­me que l1a rProp·a.rtiotIl de cet ,3Jlimelllt 'est laXble, l'albumine de '}Ia lPomm·e de teiTre n'elsi Ip-as négrliige,abl'6 'par,ce que nous l'assimilons facilement et complètement. .

6. Si vous brûlez des pelures de !pommes de terr,e, il reste fi­nalement un peu de cendre, environ 1 % du poids primitif; ce sont des sels minéraux qui ont échappé à la combustion; TIS sont nécessaires au. corps comme 1'hui'le de graissage à un moteuT.

La 1P"0mime de ter!"e es.t ·surtout riC1te en sels de potasse. Certains ,rul.!1rrwnt-s, ·CDIID'ill;e I,es ,célroéalels ,elt il'a vi'aJl1de, Iformenrt dans no-we ,(){f!­

g1a..n;isane desp!"oduits ,acides'; Ja ;pomme de terre, à clause de s'a teneur -en Ipotasse, 'do,nne des !produits alooalins et -C'omiPllète d~um.·e façon hsu­reuse d'autres aHments. Ajoutons que -la cUJlture du tuberculle exig-e UIIl engrais 'Potassique à Icôté du JUJIni-etl' ol'dinaiJIe.

7. La pomme de terre fraîchement coupée a une chair blanc­jaunâtre qui brunit vite à l'air; car e1le contient des ferments. Son odeur n'est pas particulièrement recherchée; mais par la cuisson, surtout si on ~!Ui laisse sa peau, il s'y développe des matières aromatiques agréables qui s'en échappent lorsqu'on l'é­crase.

8. Enfin la pomme de terre contient plusieurs vitamines: 'Les v.itrumin'8ls som ,oocrrume des .ét:ùnrceJ11Ie's vivilfiantes de J)otrre nOUT­

ritw'-e. E11es règlent les éah,aJ]Jges nutritifs et rendmt iPossilblels l'ab­S'OJ'lptiOiIl! et Il'utilis.ation du ISUICira ·et des ·om'lps gras. EUes agissent à tTès j,ai!b['e dose et doivent êtr-o 'coJ1strumment :r:enouveùlées. La ipü'ffime de t~il'e nous diouil~ni,t [pil'inciv.alement w01s vitamines: la vitamine A néc,essaire ·à lia 'CiToiJslsanoe ·et ·à La r.ésist-ance a:ux malrud'ies i,nfectieuses; la vitamine Bi dont ,lia défÎlciellllce l~aJ~enrti,t va ,crolÎs,s.a'l1Jce, oause 'le ·maJIll­que !d'.av,péiit, Il,a illllalU.vaÎlS·e diigestiotIll, :lJa ,fatigue et l'in,f,llwmmation de,s nel'ifs; la vitamine C qu''il nouis ifa1llt rpl{)ur léviter la. lf·atiJg1ure, Jle.s iruf.ec­müil1s et 'le's hèmlÜ;rragies.

La pomme de terre est notl'e pl'incipale source de vitamine C, CeHe-d 'est très sensible à l'oxygène de l"air et à lIa ch al eUT et se déh'uit facilement.

Comme r.elau d 'iode permet de déceler l':amidon, il y ,a un T.éactL'Î bl,eu ()~e di,ch1oirlPih.énrol-indorphénoli qu'on lpeut trouveQ' d,ans Jes phM'­cn1:acies) qui se décO'Loll'e si on lie verBe cLans de Il'eau c'ontenal1't ila vita­mine C . .c'est avelc C'e iréactif que Jles clhirrnistes 01Ilf~ oonstaté dans quel­les circonstanc·es 'ceite vitalJ.nine 'eJst ,détDui,te :

.a) La po,mme de terre (-et d'autres légumes) est le plus l'iche en vitwnine C au moment de la récolte',' eUe· en conseil.'ve une quan­tité appréciable en hiver et jusqu'au printemps; il en reste peu dans les pommes de terre 'l'atatinées ou gennées.

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b) Les 'pommes de terre pelées et tl'empées dans l'eau, sur­tout si eUes ont été ,cowpées 'en tranches, perdent d'autapt p 'lus de vitamine C qu'elles séjolu'nent plus longtemps dans .le li.quide.

c) Les pOHlIUeS de terre coupées en petits mOTceaux et laissées à l'air perdent de ['a vitamine C sous l'influence de l'oxygè:~le.

d) Les pommes de terre cuites en roibe ,des champs conser- · vent presque toute ,leur vitamine C; cuites pelées, elles en perdent une proportion notable par disso'lution dans l'eau.

,e) La perte de vitamine C s'accentue au fUT et à mesure que la cuisson se pl'olonge.

f) La vitamine C est détruite -au conta!cta'Vec des couteaux de fer, mais non avec -des -couteaux inoxydalbles.

g) Les casseroles en cuivre servant à la <cuisson des pommes de terre entraînent 'la destruction complète de iLa vitamine C.

Si .plusieurs causes de destruction de la vitamine C agissent ensemble, -cO'lll!Ille ,c',est souvent I.e ca,s dans la routine culinaire, . on a des plats de pommes -de terre sans l'importante vitamine C.

Voici en résumé la l'iche cOlnposition approximative d'un kg. de pOlnmes de terre fraîches:

Une ex'ce11ente enveloprpe protectrice 750-800 g'l', d'eau 160-220 gr. de fécule, aliment énergétique

15- 27 gr. d'albumine très assi'milahle 2 gr. de corps gras 5 gr. de sels potasse

160 -Ing. de sels de ,chaux 20 ;mg. de sels de fer

780 mg. de ,composés phosphatés 0,3 mg. de vitamine A 0,6 ,mg. de vitamine Bi

200 mg. de vitamine C

} sels minéraux

Un kg. de pommes de terre fouTnit au corps environ 860 ca­I01'Îes,

C. Sa valeur aUm.entaire.

Il n'est ,pas s'ans intérêt de -comparer la valeur calorifique de la pomme de terre ave~ celle. d'autres aliment~ courant~. Ainsi

1 kg. de J.ait fournIt enVIron 700 caloues 1 kg. de fTomag,e » 2000 » 1 kg. de ·beurr:e _ }») 7 500 » 1 kg. de veau» 860 »

Une pümme de telTe de 80 gr. et un œuf de 55 gr. ont à peu près le mê'me volume et fournissent, la première environ 70 ca­lories et le second 66 cailories,

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Il est vrai que 'le nombre de calories, la chaleur produite n'est ' pas le seul point à considére~: dans nos alinlents; mais i~l n'est pas négligeable, pas plus que 'le prix.

Que coûte la pomme de terre compal'ée à d'autres aliments? Voici un tableau qui, pour l'année 1941, permet d'établÎ'r la com­paraison entre les prix de différents aliments fournissant d'une part 80 gr. d'albumines et d'autTe part 2400 ,calories:

Prix ,pa'!' Prix d'e 80 gr. Pil"ix de 2400 ,k)g. d" laJ1bumÎJThe,s ca!lJoJ'ies

paLn bis 0,5B 0,43 0,41 Pommes ,die teŒ'J'e 0,2'2 1,1,6 0,57 Huile 2,68 0,00 Fleur de If,arine (ihlJutée) 1,26 1,09' 0,89 Lai t ,compilet 0,39 0,97 1,39 Graisse de pO!J:'iC 5,30 1,44 Beur,re 6,80 2,14 Fromage gras 3,60 1,12 2,17 Viande ,de ,bœUJf % g.ras 3,6D 1,90 7,37 Oeufs 6 4 9,20 Viande -de 'bœuf ,maigre 4,50 ,2,30 11,90 Viande de VOi11C

InajJgre, Ifraicthe 5,50 2,87 1.2,20

Parmi les aliments non rationnés, la pomme de tel're occupe de loin le pl'emier rang.

Une remaz'que importante.

Sauf la fécule et f,eau, ces éléments nutritifs se trouvent en p~us grande .abondance dans ila couche extérieuTe de 3 à 5 mm~ d'épaisseur. Il faut donc cuire souvent les pomm·es de terre en robe des champs et '1es peler finement.

Combinaisons complémentail'es.

La pomme de ter,re n'est pas un aliment -complet. Elle ne contient pas assez d'-albumine et presque _pas de corps gras. Tous les sels minéraux nécessaires n'y sont pas dans la proportion vou­lue. Elle ne fournit ,pas tout.es les vitamines. Ma'Îs avec d'autres denrées complémentaires, elle constitue un aliment pl'esque idéal; car eUe rassasÏ,.e facileanent, se prête à de nombreuses façons cu­linaires et permet une ,alimentation v.ariée. Son bon marché en fait une nourriture pop'lrla'Îre paIr exceHence.

Les combinaisons a'limentaires propres à co.mpléter la pom­me de terre doiv,ent fournir avant tout des corps gras, puis la vi­tamine D nécessaire à 'la form.ation du squelette, enfin dans une cmiaine mesure de l'-albumine. Tehles sont ,les combinaisons sui­vantes avec l'indication des compléments apportés:

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Pomme de terre et huile ou beurre (frit11re) : graÏ'sse.

Pomme de terre .et l,ait : corps gras, albumine, sels miné­raux, vitamine D.

Po.mmes de ten~e et fromage: corps gras, :a~bumine, sels miné­raux, vitamines A et D.

Pomnle :de terre et viande : cof'Rs ,gras, albumine.

Nous voyons que des menus populaires très répandus cor­respondent en quelque sorte aux exigences d'une aHmentation rationneYe.

D. Son utilisation e,n cuisine.

Le règne végétal n'offre rien de plus utile, de plus sain, de plus facHe à préparer et de ,meilleur marché que la ponlme de terre. Etant un légume facile à cultiver, elle est paTticulière'lnent abondante chez nous ,et tous les Inénages en font une assez forte consommation.

La pOlnlne de terre contenant presque tous :les éléments nu­tritifs nécessaires à notre organisme, est un aliment précieux, à condition de savoir J'utiliser au mieux, pour ne perdre aucune de ses vertus.

La :paTtie la plus dense et da plus riche en matières nutriti­ves se trouve din~ctement sous !la pelure. Pour s'en rendre compte, il suffit de couper une tranche de pomnle de terre et de l'exmni­ner à la lunuère. V'eTs ,le bord extérieur les cellules sont plus ser­rées et forment un cordon somlbre tandis que le centre est claiT et aqueux. D'autre part, les sels minéraux, en partÎlculier la 'po­tasse, si nécessaires à notre organisnle pour 11"akaliIDs'ation du sang, se trouvent dans la peluTe. Pour conseTver à la pomme de terre toute sa va'leur il faut donc la cuh:e avec la pelure toutes Ies fois que cela est possible; on réalise d'autre part une sensible économie.

Constatation,'

1 kg. de pom:mes de teif're crues donne 200 gr. de déchets, 1 kg. de pO'mlnes de terre cuites donne 80 gr. de dédets.

Si on doit les peler ,crues, i,l faut employer le couteau écono­mique afin de réduire Ie déchet au minimuifil. La ponlme de terre pelée dO'it séjourner :Ie mollis possible dans l'eau. Voici comlnent s'y prendre :1. Laver les Ipo.milnes de ten'e avec une brosse dure. 2. Les éplucher. 3. Les Inettre dans un réc~pient sans eau mais sous un linge hUlnüde pour qu'elie ne deviennent pas noires. 4. Les Javel' et les égoutter. 5. Les couper directement dans l'usten­sile de cuisson.

-~ 1273 -

Cuisson des pommes de terre

1. ;au four 2. à la vaJPeur 3. dans l'eau avec pelure 4. dans l'eau sans pelure 5. à l'étuvée 6. dans 'la graisse. Au four. La nomme au four ,est très savoureuse. Après l'avoir­

bien lavée à la bro.sse, on 'lui f.ait deux incisions en croix, on la met au four sur une tôle. Temps de cuisson 1 heure.

A la vapeur. Les ,pommes de terre 'lavées à la brosse sont mi­ses dans un Técipient ,mUID d'une grille sur rlaque'lle Teposent les pommes de terl'e sans toucher l'eau. Temps de cuisson % d'heure.

Dans l'eau. Pour bouHiir des porrumes de terre soit en robe des champs, soit pelées, veiller à ce qu'ellles ne nagent pas dans l'eau. Un reste d',eau anrès ,cuisson des pommes de terTe en robe convi,ent pour ,les nettoyages (potasse). Un reste d'eau, apTès cuis­son des pommes de terre nature, est utilisé poUl' la préparation d'une soupe. .

A l'étuvée. C'est une des mei1leuTes préparations. Elle exige des ustensiles fermant hevmétiquement. Temps de cuisson: 15, à 20 minutes.

Dans la graisse. Ap'rès avoir décolljpé les pommes de terre, ne plus ~es remettre dans l'eau; on les dessèche dans un linge puis on les met dans la graisse bouiUante par petites quantités. On économise lIa graisse en cuisant les pom'mes de terre au four SUl' une plaque huilée ou .graissée. Les remuer de temps en temps délicatement. Saler dans 1,e plat.

. Préparations dérivées des pom.mes de terre en robe des champs Pommes de terre maître d'hôtel

» en salade » » en rosti » »

» »

en purée en knopfli.

N ote. Toujours peler Iles pom-mes de ten'e en robe des champs lorsqu'elles sont chaudes afin de réduire les déchets au minimum~

Emploi de l'estes de pommes de terre 1. Pour la préparation d'une pâte brisée. 2. Pour une soupe aux ~égumes. 3. Un reste de purée pour beignets, souffJés ou timbal'es. 4. Pour l'utilisation d 'un Teste de viande:

hâ'chis pannentier pOlnU1:eS de terre farcies timbUile de ,pommes de terre à la viande.

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-274 -

Les variétés riches en fécule ' éclatent facilement à la cuis­son; elles sont sèches, farineuses et conviennent surtout pour les -potages et les purées.

Les variétés riches en matières azotées restent consistantes à la cuisson. Elles sont plus aqueuses et plus douces de goût. Elles conviennent pour les préparations où les pommes de terre doivent garder leur forme . .

E. La pomme de terre dans l'économie nationale.

La pomme de terre a encore d'autres avantages qu'il faut connaître.

a) Sa culture est l'une des moins exigeantes, des plus faciles. Elle pousse même dans des terrains sablonneux, très maigres. EUe s'est adaptée aux altitudes habitées les plus élevées; en Valais elle pouss·e jusqu'à 1900 mètres (Chandolin).

b) La pomnl'e de terre fournit presque chaque année une ré­··colte suffisante et quelquefois ·abondante.

c) Une surface plantée de pommes de terre fournit le plus fOl·t rendement. . '.

D'.après des estiJmatiŒlssérieuses, em 'c:ru]ou1amt 3000 ,c-a'loil'ies iPour -[·e be·s'Üin alimentaire quotidien d'un ~'9mme,

un hectare de ip·l'é nO'Ulrrit 2,8 hommes l.lJIl hectare ct.~ hl-é nourrit 6 » 'un hectaI'le de Ipommes de terre nourrit 1116,7 »

d) La pomme de terre est la réserve alimentaire qui reste le plus longtemps à l'état frais sans longues p·récautions. Avec le. blé, la pomm,e de terre est notre principale nourriture, un véritable don de la Providence. Dans les circonstances actuelles elle aide

'. essentiellement à sauver notre situation alimentaire. .' Avant cette guerre, la surface cultivée en pommes de terre

était en Suisse de 40,000 à 45,000 hectares; le plan Wahlen a prévu l'extension de cette culture à 90,000 ha, ce qui exige beaucoup de bras.

La ,uste suivante noJUls :l'eTIi8eigne sur J;a ·main-d'œu'\'ll"e qu'exigent aes dMMl'ente,s cultures:

1 ha de iPré 30 j,oU'l'nées d'homme 1 ha de blé 30-50»» 1 ha de. p. de terre et de !1égUlffies 70-1tW» » 1 ha de vigne 1150»» 1 ha de v.1gne très raide 300»»

La consomlnation de pommes de terre par tête de population est montée de 100 kg. en 1938 à 150 kg. en 1941, remplaçant ainsi en ,paIiie d'autres denrées rationnées, telles que le pain les

_farineux, le beurre, le lait, la vi~nde. '

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F. La vie des pommes de terre.

Les tubercules au fond d'une cave ne sont pas Inorts co·mme le bois ' du galetas. LIs sont pleins de sève et vivent. Hs respiTent; une partie de leur amidon se transfoTme lentement en sucre qui brûle dans leur tissus comme chez l'homme; c'est pourquoi leur saveur n'est ,pas douce. M'ais si la pomme de terre gèle, le sucre produit n'·est ,plus brûlé, et la pOD'zme de terre devient douce.

Préparation d'un silo

Les yeux des pommes de terre sont des bourgeons tout com­me ceux du pommier ou de la vigne. Dans une cave fraîehe et pas trop sèche ou dans un silo bien aménagé, ces bourgeons dor~ ment 'longtemps. Hs s'éve~llent au printemps et ·même plus tôt, si la température est favorable. Le tubelicule dépense une partie de toutes ses réserves ·ali:mentaires à former des tiges et de pe­tites feuilles. CeNes-d, privées de lumière, restent bJ.anc jaunâtre, grêles et fragiles; elles verdissent à la lumière et épuisent peu à peu le tuber.cule s'ans produire des pommes de terre rnûres.

Quelque chose de semblable se passe si on met un tubercule en terre. Mais les nouvelles tiges émettent des racines qui puisent de nouveaux sucs nutitifs dans le sol. Puis des tiges sortent de terre et portent des feuines vertes dans lesquelles se forme de l'a-

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midon. Les Téservés aHlmentaires du tulberculle planté ont servi -au développement de la nouvelle plante jusqu'au moment où ICelle-d, grâce à ses racines ,et à ses parties vertes, a pu se suffire. Puis des renflements se forment sur les tiges souterraines; ils ,emmagasinent l'excédent des aliments élaborés par l'a plante et deviennent de nouveaux tubercules, de nouveliles pnmmes de terre. En automne toute ,la plante flétrit et périt, excepté les tubercules :gonflés d'aliments et destinés à pel1Jétuer l'espèce.

G. Les pOmJmes de terre se p'rête'nt à différents usages.

1. On peut les sécher. Pour cela on les cuit à lIa vapeur d'eau houillante, on Les pèle, on [es met au four avec le pain sans les (couper en morceaux, et on les retire de même. Elles sont alors légères, friables et ne gèlent plus. Elles se conservent comme les fruits séchés. On Jes utilise en les faisant de nouveau bouiUir ,dans l'eau ou dans le lait.

2. On prépare 'aussi de la farine de pomme de terre en émiet­tant des tubercules cuits pelés qu'on sèche et qu'on pulvérise en­'Suite. Cette farine 'convient parfaitement pour la soupe et rem­p1ace en partie la fariil,e de blé.

3. On extrait l'amidon des tubercules crus. On râpe les pommes de terre pelées, on délaye ia pulpe dans de l'eau froide et on fait écouler le liquide laiteux qu'on filtre ou laiss,e déposer. Le dépôt est ensuite séché. L'amidon obtenu appelé fécule sert à faire des b ou N.li e s, , à fabriquer les !pâtes; on ajoute aussi de la fécule au pain qui reste frais pendant plusieurs jours. Il est aussi employé ,à empeser le linge.

4. PourconseTver 1es pomm,es de terre destinées à l'affoura­gement, on les cuit dans un courant de vapeur, on les écrase et on ~es conserve dans des silos.

5. La pomme de terre a encore des propriétés médicinales. D'après G. Bonni'eT, la ,pulpe des tube'rcules est un remède contre les brûluTes. Les feuilJles de Ja plante et la fécule cuite sont uti­Hsées pour faire des cataplasmes adoucis'S:ants. Le sucre extrait des tubercules entre dans les siTops de sucre pectoraux. A propos de l'usage de cette plante en phaDmacie, il n'est pas inutile d'a­jouter que les tubercules non mûr,s, ,gelés ou ferm'entés ou devenus verts ,par J'.exposition à la lumière sont indigestes et peuvent cau­ser de graves dérangements.

Un excellent aliment converti en poison. L'homme f:ait que.lquelfois des Idécouvertes à rebours. Tou.t <colIl1/me notre cor.p,s,) l'industrie peut tIlans-former ,1a fécule en sucre. Ce su'cre est fe'l'lnentesd'le et peut se tr.ansfÜlluner en al,oool1 a.clooil11ipagné ,d"autres prod'uits rpllUiS toxi­ques encore, telLs que J'Iessence ,CLe ip'Ü'mme de teJ:,:re. L'eau-d'e-vie de tpomnie de terre est pa.rtiC'u1ièr'Ellme.nt 'forte et maJsaine. La {üstiHation

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des tutbercules :avait répanldu Idl8.[l1s le Ipays un Ipoison qui abrutissait beaucoUlp d~h<Ü'mmes et même des enfants; -c'était pire que de l,aisser Iles ipo,mmes d 'e terJl8 'P:OUiITÏiJ' dlans Ile sol. Cette ,f,açon insens,ée d'em­ptoyer ,ce 'pr·o.dJuit ,du \SIÜll a dislPaJ'u. PemJdann la gluerre mondia'le de 1914/18J a'e ,Conse~l fédéral ,a interdit ,La distiUa;ti.on dûs 'pomme,s de ter.l'e qu'll la J.~ése.TVées ,à Il'al~meI1ltattolIl!. Cette intwruDtliülIli ,est devOOJU'Et 'définitive, Ide s'o,rte que, deJpuds qUellq.ue 30 ans, oln (Ilie <Cl:isttlle pJus de pOIDm'e;s Ide terrre ,en Su:ilSse. C'est un .l'etouT au iJJ,0'Il! sens de ne faire serviT Iles ip,ommes de terre qu'à l'a.limentatiton et à d'autres fins uttles.

H. Conservation des pomm.es de terre.

lL:a pomme de terre est presque le ,pain des ménages mo'­destes. Comme elle est assez altérable, il faut la 'conserver avee soÏln. Après l':aT.raohage, 'les tubercules doivent sécher à 'l'aiT libre.

1. Le local où l'on met les pommes de terre doit être propre et aéré.

2. La température doit êtTe maintenue aussi basse que possi­ble tout en ,évitant le gel. EUe osciUera, si possible, entre 2_80 C, ce qu'on peut obtenir en hiver !par une aération bien réglée si le 'local s'y prête.

Si,los teTminés ave'c des hot'tes de paille Sèil"va!nt ,à l':aéIlation

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3. L'ail' doit être l'elativement hUlnide pour que l'évaporation de l'eau ne soit pas active . :Mais ,les murs ne doivent pas suinter.

4. Il faut écarter les ipon~'llles de terre malades, écor·chées ou atteintes d'un commencement de pourriture; on les emploie sans tarder. En Inanipulant les tubercules, on évitera tout ce qui les écorche ou les écrase, cmnll1~e de les verser violem,ment contre des objets durs ou de 'marcher sur le tas avec des soulieTs doués.

5. La hauteur des tas ne doit pas dépasser 1,50 m. Ii est bon de contrôler J.a températuTe du tas et de déplacer au besoin [elS pommes de terre si ron constate un dégagement de ·chaleur.

6. Enfin il faut conserver les pommes de terre à l'abl'i de la lumière pour ,les empêcha' de verdk et de geTlner trop vite.

ReIn. Il faut parti'culièrement avoir soin des pommes de terre qui dev:ront servir de semenceaux; on peut les conserver à part dans des ,cageots.

Lorsque 'la place manque, on peut fort bien conserver les pommes de terre dans des silos convenablement aménagés.

1. EXERCICES SCOLÂIRES

Exercices pratiques: Nous recommandons aux Inaîtresses ménagères de faire avec ,leurs élèves les observations indiquées dans le texte et de l'éaliser les expériences 1,es plus faciles . Voici enCOTe quelques suggestions à ce sujet:

1. Observez et décrivez les différentes sortes de pomn~es de d,e terre que vous avez devant vous: forme, 'couJeur, grosseur moyenne, poids, couLeur et consistance de la ,chair. Dessinez ra­pidement 'les fOl:rm,es après une obse,rvation attentive.

2. Coupez en deux une pomme de terre, une pomme et une poire et comparez l'intérieur de ces trois produits.

3. Rappelez-vous 'la suite chronologique des travaux que ré­clame la culture de la pomme de terre.

4. Dites en détail comm,ent vous conserverez ies pommes de terre et ce que vous pouvez améliorer dans votre façon de faire.

5. EXipliquez comment vous pouvez mieux utilisell' la vaJ.eur alimentaire de la ,pomme de terre: Lavage, épluchage, cuisson, aliments complémentaires.

6. Rédigez quelques menus simples où entrent des pommes de terre apprêtées sui,vant différentes recettes. Veillez à ce que ~es tubercules y perdent le moins possible.

Langue. (Exerdce orall ou composition écrite).

1. Conversation à table au sujet de ,la pom,me de terre. 2. Si nous n'avions pas de po'mmes de terre! 3. Parlez de l'exécution du plan 'Wahlen dans votre commu-

ne. Quelle culture yale plus gagné? Dans queUe mesure? Etait­ce rationnel d'étendre 'les champs de pommes de terre? Pour­quoi?

4. Racontez ou écrivez à une amie comment une bonne cui­sinière traite les pommes de terre.

II. LECTURES

1. Une ruse de Parmentier

Le pha'rmacien Parmentier se 'mit à étudier attentivement la pomme de terre et publia., en 1770, un éCI'Ït sur ,cette plante. E prouvait qu'elle renferme tous les principes d'un alin~ent salu­ta'ÎTe et substantiel et q.ue sa culture permettrait d'utiliser les terres ·les pJus aTides. Son argumentation ne produisit aucun ef­fet. Il régnait sur Je compte de l'honnête végétal les préjugés les plus ét!anges et les plus tenaces; on ,l'accusait d'engendrer la lèpre et des fièvres pernicieuses. Parmentier ne perdit pas courage; il demanda et obtint la concession d'un vaste terrain vrai déseTt de sable, qÙi s'était Inontré jusqu'a:lors reheNe à tout~ culture. Il y planta des pommes de terre, qui y vinrent à merveille, et ifl s'em­pressa de porter au Toi Louis XVI un bouquet des premières fleurs qu'elles donnèl'ent. Le roi se Inontra à une fête tenant à la main -oe bouquet. Il n'en fallut pas davantage pour mettre ces Heurs à la mode. On 'Se mit à cultiver dans les pal'cs et dans les jardins la pomme de terre cornm,e plante d'o·rnement; mais on continua de n',en point 'manger. Parmentier fit a/lors distribuer gratuitement les tubercules et les grains de sa tubéreuse. Les cultivateurs en conclurent que cette denrée n'avait aucune va­leur. Ils laissèrent perdre les graines et donnèrent 'les pO'mmes de terre à leurs cochons. Ce nouvel échec, loin de décourager Par­mentier, fut pour lui un trait de lumière. L'année suivante, à tl'époque de 'la récolte, Î'l fit annoncer à son de trompe que les pro­duits de son champ ne seraient vendus que pendant un temps très court et à des prix très élevés; qu'une surveillance très active se­rait exercée autour de ses cultures" et que quiconque tenterait d'y dérober un seul pied, une seule graine du précieux végétal, serait puni rigoureusement. En effet, les gardes champêtres' fu­rent placés en sentine1le dans la plaine des Sablons, mais avec l'ol'dre s'ecret de s'éclipser le soir et de laisser, comme par négli­gence, le champ libre aux déprédateurs. Ce que Parmentier avait prévu ne 'manqua pas de se réaliser: en quelques nuits le champ fut entièrement dévasté. La pomme de teTre avait acquis tout à coup une dél1ciellJse saveur, celle du fruit défendu. Une fois qu'on se fut décidé à 'manger de ,ce tub ercul,e , on ne put moins faire que de le trouver réeLlelnent fort bon, et l'on s'aperçut bien qu'il ne donnait ni lIa Ilèp.re ni la fièvre. Dès fors, sa cause était gagnée, sa popularité était fondée sur des bases inébranlables, et sa cul­ture se ,développa rapidement.

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2. Aventures de la pomme de terre

Sur les côtes sablonneuses et dans les régions chaudes de l'Amérique méridionale, surtout dans le Chili, la pomme de terre croît spontanément au bord des lacs salés, dans les cavités des rochers et sur les collines; ses fleurs sont blanches, et les tuber­cules très petits, Inais sùoculents. A une époque très reculée, les premiers habitants du Chili, et pius tard 'Ceux du Pérou, s'appli­quèrent à la culture de cette plante et obtinrent des fruits beau­coup p1us gros et plus savoureux. Après la conquête du Pérou, les Espagnols .introduisirent la (pomme de terre en Europe et la nou­velle plante fut cultivée en Espagne, en Italie, en Bourgogne et dans les Pays-Bas. Le célèbre amiral Francis Drake l'apporta en Angleterre en 1568, et l'envoya à un alni pOUl' la cultiver. La plante ,crût fort bien; 'lorsque les baies à s·emences furent mûres, en pensa bien faire de les servir à table au lieu des tubercules; on ,les avait frites dans du :beurre et saupoudrées de sucr~ et de cannelle. Vous pouvez vous imaginer le goût affreux de ce nlets;. la société fut d'avis qu'en Europe Je fruit ne pouvait arriver à maturité. Quelques jours après, le jardinier arracha 'les tiges et Iles brûla. Le maître du logis, qui assistait à cette opération, nlar­cha accidentellement ·sur l'un des tubercules rôtis dans les cen­dres. La pulpe était blanche, farineuse et répandait un parfum si a:gréable, qu'il .goûta le fruit et le trouva exceHent. La nouvelle plante était sauvée; toutefois, pendant plus d'un siècle, elle ne fut cultivée que dans les jardins des riches.

III. CALCUL MENAGER

Remarque prélilninaire. Les problènles suivants sont incOln­pIets. Les 'maîtresses les feront 'Compléter par les élèves en s'ins­pirant de leur expérience et des prix actuels des dem'ées alimen-taires. ~

1. Pesez deux pOlumes de terre aussi pareilles que possible. Pelez l'une avec un couteau ordinaire, raut-re avec un couteau économi'que. Pesez-les de nouveau. QueHe éconÜilnie réalise-t-on sur un kg. de pOlnmes de ten'e? sur la quantité Inensuelle ou annuelle des pOml1leS de terre consol1-mlées par votre famine? sur la ·consoml1l'ation de votre COffilnune en une année ?

2. Refaites des .pesées et un calcul analogue en comparant les déchets dè deux pomnles de terre cuites, l'une pelée à chaud, l'autre à froid. .

3. Deux ménages consonunent la mêlne quantité de pommes de terre. L'un -les achète en gros, l'autre en détail au prix du kg. Quelle est la différence des dépenses ?

4. Une cuisinière renlplace dans un menu 'les pâtes alimentai­res par des ponunes de terre. Que1le économie fait-elle? De com­bien .pourrait-elle alléger de cette façon son budget annuel?

.

- 281 --

5. Un homme a besoin ·en moyenne de 50 mg. de vitamine e par jour. Dans quelle mesure trouye-t-il cette ration dans 250 gr. de pommes de terre fraîches si, par suite d'une préparation défectueuse, le tubercule perd 70 % de sa réserve en vitamine C ?

6. Un garçon n'lange 120 gr. de pommes de terre. Calculez le poids de féculent, d'albumine, de sels minéraux et de vita­mine C qu'il a ainsi absorbé, si on ne tient pas compte des pertes?

7. Utilisez le tableau des prix p. 271 !pour composer le ID'enn du dîner s~m'P'le d'une famine de 8 'personnes, en calculant en ·moyenne pa'!' personne 30 -gr. d'albull1ine et 1200 ca!l'Ories.

C. Gl'ibling.

Remarque. - Pour la paTtie pratique de ce travai'l, l'auleur a pro­fité des in<Ucations d'une directrice d'écolle ·ménagère qui a -védigé entièrem'ent la soction D. Il a 'aussi Uré quelques don­nées d'un trav.ail analogue du Dr. M. Oettli.

ùes Chants intérieurs M-onsieuT le chanoine ·Ma:f1cel Michelet est un poète racé.

Tout ce qu'il écrit s'inspiTe d'une haute élévation et chante il nos oreiHes COffilll'e une musique de rêve. Même sa pro-se. D'ail· leurs, ce ,qui rend ses ro-mans attachants, n'est-'ce pas le senti­ment poétique qui s'en dégage? cette chanson des mots choisi,s et ordonnés selon une cadence qui flatte l'ouïe? C'est bien ce qui nous -a f.ait apprécieT hautement « Le vhllage endo.rmi » et « Là­haut chantait 1a .montagne ».

Il n'y a donc rien d'étonnant si Monsieur MIchelet s'accom­pagne aujourd'hui de la lyre pour nous communiquer ses pensées intimes. Car « Les chants intérieul's» c'est la descente de l'ânw en elle-même. De l'âme qui se recueiUe, qui souffre, qui espère parfois. II se dégage ainsi de ces pages que nous présentons à nos ,lecteurs une nostalgie profonde; 'car, comme Musset, ,l'au­teur excelle à exhaler ,la douteur; ,alors son rut atteint s·a plus haute expr,ession. N'écrit-ill pas dans « Le cœur dur» :

« Que chanteT qui ne soit ·ma mortelle tendresse».

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1

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Les 50 poèmes qui -constituent cette plaquette -sont groupés dans ,les chapitres suivants: Vestiges - Nostal,gie - Beauté secrète -Liturgie - Donleur Inaternelle. Il faudrait pouvoir citer tous les vers de ce beau livre. En voici que1ques-uns seulement pris au hasard des pages, Hs exp,rÎment assez le thême général dont s'est inspiré le poète: « Pleurez mes feuines et nles roses Si le poète est nlort en moi ; J'ai refusé tes roses doses MJon cœur blessé n'est pas pour toi. (J'ai refusé) J'ai tant pleuré de Ilarmes vaines, J'ai tant marché parmi la nuit! Mes pauvres rires et mes peines Ont disparu dans l'air qui fuit. (Désert) De nouveaux ors ont rougi 'la colline Et j'ai perdu souvenir du soleill; :Mon doux autOlnne au ,couchant qui s'incline A ravivé mon douloureux sommeil. (Chrysanthèmes) J'ai m 'arché ,dans la boue à travers les saisons, Et de lourds arc-en-ciel écrasés sur les îles Ont fermé pour jamais le pOTt de ma -maison ... Cette nuit de silence et de musique lente Mon cœur m-e fait si m.al que je me sens ·mourir. Achevez de ,mourir dans le sang de vos robes, o roses de son cœur ouvertes à mon cœur;

(La me1')

(Blesseras-tu)

Donnez-nous le parfum que les jours vous dérobent, Fixez à votre mort ma préca.'Ïre douleur. (Pétales)

Et comme -contraste, ces veI~s qui fusent dans ~'air limpide et chantent l'espoir et -la joie; car le poète s'évade parfois - trop rarement à notre gré -- dans la nature en fête. Qu'on en juge par ces vers : « Le ciel est vaste et bleu sur ,Joa lumière blanche, Le :lac est vert de jade ,et TH iParmi les branches ! Les mouettes font signe et s'en vont dans l'adieu; Tout est joie et lumière au solem du bon Dieu. (Fête-Dieu)

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Ailons nous-en par les sentiers Chercher l'aurore au bOTd des blés. Tant de verte lumière a coulé sur la plaine, Tant de brise et d'azur caressent Iles roseaux, Tant de riTe sur l'onde appelait les sirènes

(Compassion)

Que je suis terrassé par ,la splendeur des eaux. (Les grandes eaux) Mais ,c'est peut-être pour chanter l'aIllour filial que Monsieur

Mkhelet trouve les accents 'les plus beaux: « Il naissait des m~atins lumineux sur les crêtes Où l'âm-e des rosiers chantait sur le blé mûr; - Voici venir la nuit aux o'filbres inquiètes : D'avoir perdu maman nous fait un cœur obscur. Son beau regard d'amouT penché sur nos visages Etait plus clair à nous qu'un rayon de soleil; - Mais ·m'aint.enant ;la mort a pesé sur nos âges : D'avoir perdu -maman nous fait un lourd sOlumeil. (D'avoÎl' perdu)

Et 'comllnent eXlp'rim-er d'une façon plus déücate la tristesse d.e la séiParation, que ,par cette strophe : « La neige tournoyait devant les vitres close~, La nuit grise rôdait autour de la maison; Voici dans notr~ ,cœur le silence -de~ choses, Eternel souvenir, fugitiv,e saison... (Souvenil')

M'ai tout finit par _ l'espoir d'un ét.ernel revoir: « Par delà les soleHs qui naissent et qui meurent H vous faudra pourtant la retrouver là-bas: Car je sais un pays où ,les m,am'ans delueurent, Et 'les terrestres Inorts ne les attéindront pas. » (D'avoil' perdu)

Arrêtons 'là nos ·citations. Monsieur Michelet serait d'ailleurs en ,droit de nous chercher chÎoCane, car nous n'avons ni soUi­cité, ni Ipar .conséquent obtenu « ce droit de re'PToduction ré-­servé pour tous ·les pays». Il suffit d'ailleurs. Nos lecteurs ont 'Compris quel est le 'souff1e dont :s'insp~l"ent « Les chants inté­rieurs ».

Cet ouvrage édité avec soin par il'Oeuvre St-Augustin, à St-M'aurice, a été tiré sur beau papier vo[u'll1.Îneux. Cl, Bérard.

BIBLIOGRAPHIE L'ILE AU TRESOR 1)

U n'·est lPas néC'ess-aire d ie .pr.&senter ,au'jolwd'hui ,« L'Îllle au trésor »,

,ce lohect:-d'œu.vr,e qui seIl11b!le prelllldTe ip,arfJni la jeune.sse ~'::iJmpOirta'I1lce qu'avait IMJJn:relfo1s « R-olbinsoe)!Il CruSlo,é ». Cette htst:>liiI'€! dans 'Laquelle !p~sse toute ,La poésoi'e -rue 11',aveillJtu,re et '00 la mer est dtue, on le sait, .a ,lia .pluma -d'un harnJme ,C',hétilfmai.s qui voy.agetheaJUlcoUlP; el'le [}OS­

sède J:es qurulités Ide ré8Jl.iismeet Id'iimagiruation que ,1'10111 aime à re1iro-u-

Page 16: L'Ecole primaire, 15 février 1945

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v.el' ,che21 l,es ,écrivlains <d,'o:Ultre-lM(a:l1JCihe. E,Ue ,a 'surtout iLe d,on de tecnir en halE~n,e .d!'UJI1 bout à 'l"'autre selS leüte'1l.rSl~ tant Il,es IPéiI'i'pétJies eil1 .sont vari,ée,s et inatte11ldues; in\ITai,sem!bl'ablels rpe'ut-êtœe ! tMais l.a vie eille-'même ne 'rest-eUe 'pas 'bien ISiourvent? Au début dléjlà, ,l'o,rsqu"aip,pa­l'ait d ,ans ,l',atrrnosphère ,de r ,aulbe':r1818 ,so1itaire des environs de BristoJ J',étr,ange lügulI'e du Crupita:ilIle F,Lint, 'on est ,p:lŒ1:goé ,elll ,pl'e:in mystère. Quele'st ·ce tr,ésor à l,a il'echeŒ"Clhe dJUiquEtl ,s'ernha.rque ill'Ile trOlupe d'hom­mes a'uSisi di&;parates ? ·Le réciit ode l"eX!péclitiün elll ilne'l., des mutineries d:e J'équirpage, dlflS 'r,omha.t:s qui se livrent cLans l 'ne à :~'ar,cùivée SOlIlt

autan.t de s,cènes où dié!bQlr,cùe lia vie .. Ave,c que'l 'art ·aJUssi sont camrpés a'es per,s,oIllIJllatges bizarres qui en sont Les ,ruute'li!I'1S\, IdJelp'uis le 'mousse hm, ,le na:rr,atE'Ul', jlUiSlqU'!à J/' i'Il1Ipoo,étrable ,S'ilvell', :FJJ.oonlme à ,la bé­quilLle! Livre palpitant, N'\ .re à ,reli'l'e 'su.rtout et qui n1Jérite ,d'orner la bi'bHo'thèque de tou.t jeune garçon, d"autant rpiLus que sa nouv'elle I H '\és€lnta,ti,on est de6 .p'llus réus·sies. Le peinrtre J. J. Mennet l',a 1l11'lis·tl~é de ;r,aviSlsants ,desstns, - la vl'UJpart en 'co'ul'eurs, rp/LeiTiis d'iblumour e,t de d':antais.ie et ,dont Il,e to,Uù' très ID.oderne :rend néanmoins à 'l11!ervei/lile 1',rumbiaJlicepartkutliière de l"œuvre d·e Stevenson.

1) Stevenson R. iL. - L'Be .au trés'ÜJ'. Un ViOIlUlll1'8 io1'l-8 'carré relié IPlein-lprupiel', couver,ture i~1IUrst:ré8 en ,oo,uleuroS, oS hor,s-te'xte en cou­leurs et i,llustrations d,ans le texte. Fa. .. 5.15'0. Libl'lairie P,ay.ot, Lausanne.

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LE·CTURE SILENCIEUSE Le Valais religieux

Vous entrez en VlalaÏ's. Vous regards sont à peine posés sur oette terre nouvel1e que déjà Hs ont découvert la clarté des. églises, ,l'élLanoement des clooheTs, la présence joyeus,e des pe­tites chapelles blanches dans la verdure.

., ,Vous ava~cez dans ~e pays .. A ,chaque pas, un témoignage de p.tete vo.us ~rre,te : oratOIres. labTItant une statue de la vierge Ma­rIe;. ,cr~Ix ,elevee eh souvenIr d'une « Mission»; calvaire, petites crOIX flchees en terre pour T3JP'P~ler 'que la mo,rt veille dans ·la ~.ontagne; i'mage d'un saint Patron jaillie d'une poutTe gros­Slere; partout, sans eesse, un si;gue vous l'appeJl!le que vous êtes au cœur d'un Ipays chrétien.

Images de bois ou de pierre, .mais c'est dans les âmes qu'il faud:r.ait lir·e.

Manifestations d'une foi viv.ante, :mais la profonde charité­se cache, e1le qui 'est l'authentique Signe.

Il faudrait évoquer, du berceau à la tombe, ces existences paysannes pour cOIllprendve \la raison d'une piété si fervente.

L~ plus lointain souvenir du Valaisan, n'est-ce pas oe signe d,e crOIX que la mère lui i3<piprenait à esquisser, .le soir, avant de· le bo.rder dans tle grand Ht de sapin?

MauI'ice Zermatten: « ChapeHes valaisannes».

QUESTIONS 1. De quel ouvrage ce texte est-il tiré? 2. Qui .en est l'auteur ? 3. Cherche le sens de tous l,es mots que tu ne comprends pas?' 4. Cherche les idées ,principales.. 5. Quels sont les s1gnes qui montrent que ' le Valais ,est un

pays 'chrétien ? 6. M,oncr,e que cette expression « Vous entrez en Valais» est

juste. 7. Que T,appellent [es diverses croix élevées d,ans le pays? 8. Où faudrait-hl live pour se rendve mieux compte que le

Valais est chrétien ? 9. Evoque, du berceau à [a tombe un certain nombre de cé­

rémonies religieuses auxqueliles le Valais prend part. . 10. Quel est le premier signe religieux que ta mère t'a ap­

prIs? .11. Examine l'église de ta paroisse, la chapel1Ie de ton viLlage,

deSSIne-les; recherche la date de construction, ce:hle des diverses. restaurations; apprends à conn;aître 'certains détai1s parti'culiers.

12. Recherche toutes ~es croix de ton village ou de ta com­mune et renseigne-toi SUT le motif et les circonstances qui les. ont fait ériger.

13. Découvre-toi en passant devant une croix, et- pense à la passion du Christ.

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LECTURE SILENCIEUSE No 25

La notion de solidarité

J'ai vu une petite fouT,mi qui aJllait çà et là cherchant fortune. -ELle a rencontré sur son ohemiill un gT:ain d'avoine qu'elile vou­lait bien emporter, mais comment faiTe? il est si gros et elle est si faible! Alors, elle 'monte sur un cailloux du haut duquel elle regarde la 'campagne comme du haut d'une to.ur. E!l!le regarde et regarde encore. Enfin cl,le ajperçoit deux de ses cnmpagnes et e'lle court à dIes. EUe se frotte le nez contre leur nez comme pour leur dire: venez vite av,ec moi, il.. y a paT là quelque ,chose de bon. Alors les trois fourmis s'avancent vers Ile grain d'avoine et le sai­sissent. Ce que l'une ne pouvait pas faire à eHe seule, les trois le font aisément et elles e'ITllPO'li,ent en triomphe I,e fardeau de­venu trop léger pour elles. Et rai co.mpris une fois de plus la 'vérité de ce proverbe si souvent répété: l'union fait la force.

A. Guyau.

QUESTIONS

Lis plusi,eurs fois ce texte ,et fais-en le compte rendu. Raconte ce récit à tes Icama'l'ades. Recherche le sens de tous l,es mots que tu ne comprends pas. Recher-che les trois ou quatre idées principales. Fais-en Ile résumé en 4 l11gnes -au p}us. Pourquoi la fourmi ne peut-eU.le emporter le grain ? Que fait-elle alors? Comlm'ent se fait-eUe comprendre? Que font les tro.is fourmis? Comment emportent-eHes I,e

:grain? D'où vient cette force aux trois fourmis? Quelle 'leçon dois-tu ti.rrer de ce récit? Ouserve une fourmi. Combien de pattes ,a-t-elle? Regarde les al'lées et venues des fourmis aux abords de [a.

iourmilière. Observe une foU'r.m~lière. Quelles leçons les ,fourrmis nous donnent-eillles ?

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LECTURE SILENCIEUSE No 26'

La fée fileuse

Pendant les longues soirées d'automne, Iles femme~ qui, à cette saison de l'année, se trouvent dans les mayens de Verbier, ont l'habitude de se réunir pour la veiil'lée dans les écuries où elles. a/pportent leurs rouets, et racontent des histoires très andennes, entre a.utres celle d'une petite femme que personne ne connais­sait, et qui, de temps en temps, se joignait aux fileuses.

Elle filait sa iaine si vite et si bien que les autres en étaient émerveillées. Pour savoir d'où elle venait et ne pas perdre sa piste,. elles s'avi,sèrent une fois d'attacher un fi~ à l'une de ses jambes, mais le . même soir l'habille fiIeuse disparut, et on ne .J.a revit plus~

Mario: « Géni,e des Alpes valaisannes ».

QUESTIONS

Lis attentivenlent plusieurs fois ce récit. ' Fais-en le compte rendu oral. Raconte cette légende à tes camarades. Qu'est-,ce qu'une légende?

Qui l'a écrite et dans quel livre .peux-tu la lire? Recher-che le sens de tous 'les mots que tu ne comprends pas~ Quels sont les textiJles que l'on peut fller? Quelle différence y a-t-il entre filer et tisser? Indique toutes les principales opérations à faire depuis,

l'instant où la laine quitte le dos du mouton jusqu'au moment où tu endosses ton costume neuf. (Laine, étoffe, habit.)

Que penses-tu de ce tr.av.ail dans les écuries? Est-il hygié­nique?

Les fileuses auraient-elles pu satisfaire autrement leur cu-,riosité ?

Dans quelle commune et dans quel district se trouve VeTbier ? Par quel col de ~à peut-on se rendre à Isérables et à Riddes ? QueLle est la montagne qui domine 'cette localité ? Comment peux-tu te rendre de ,chez toi à Verbier? Itinéraire?' Verbier est une station d'étrangers. Que'! sport y pratique-

t-011? ' ' ~j

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LEÇON DE CHOSES No 15

L'eau

Elle se présente à nous sous trois états: solide, liquide, ga­·zeux. Explique cela? EUe est composée d'hydrogène, gaz très léger, et d'oxygène. -

Le voyage de l'eau: L'eau de mer s'évapore, cette vapeur form.e des nuages qui, chassés par le vent pénètrent sur le conti­nent, se condensent au contact du froid. L'eau tombe alors sous forme de pluie, de neige, de grêle; eHe ruisselle sur 1e sol puis laisse des -dépôts: ce sont les terres d'alluvions; elle s'infiltl'e aussi dans lIa terre et en sort en formant des sources. L'eau de celles-ci est généralem-ent potable. Elle doit contenir de l'ail', du " gaz carbonique ,et des sels, mai,s ni plâtre, ni matières organi­niques, ni microbes. Avant -de capter un source, il faut en faire analyser l'eau. Si l'on n'est tpas sûr qu'une eau soit potable, il faut la fahe bouillir; on doit agir de même en cas d'épidémie de typhus ... L'eau distililée est parfaitement pure; elle ne contient .aucune m·atière, ni en dissolution, ni en suspension. Une eau trouble renferme des matières en suspension; pour la clarifier on la filtre. Le filtre -le plus simple est constitué par un vase conte­nant une -couche de sable et une couche de charbon. L'eau fil­trée peut ·contenir des mlÎ.Crobes. Aucun être vivant ne saurait se passer d'eau.

Etudie ce texte; et tàohe de bien l'apprendre.

LEÇON DE CHOSES No 16

Questions sur l'eau

Quel est le tpoi-ds d'un litre -d'eau pure? Pourquoi l'eau de mer est plus lourde que l"eau de source? Pourquoi l'eau distil­lée est-eHe Ja plus légère? Prouve que la glace est \plus légère que l'eau. L'ea,u augment'e de volume quand eUe se transforme .en glace; qu'arriver.ait-il donc si Il'on rem'plis,sait une bouteille -d'eau et 'si on l'exposait à un fTo~d rigoureux? Pourquoi en hiv,er ne faut-il 'pas laisser l'eau dans les ,conduites des jardins? Com­ment prooédel"ais-tu pour filtrer ['eau? Et pour -la clarifier?

Qu'.est-ce que l'on entend par une eau thermale? COilIlffient expliques-tu que ,ces eaux soient thermales? Cite une Ilocalité en Valais ayant des eaux thermales. Qu'est-ce qu'une eau minérale, une 'eau ferrugineuse, une eau sulfureuse? Pourquoi .J'eau de pluie est-elle pure? Qu'est-ce ,que draîner un 'sol, l'irriguer, le colmater? Au Bouveret l'eau du Rhône est boueuse; à Genève eHe est limpide; .comm-ent expliques-tu c-el,a? Des savants pré­tendent que dans 70,000 ans le Léman n'existera p'lus; pourquoi? L'eau éteint ,le feu; -;pourquoi donc le forgeron asperge-t-il le foyer pour l'activer?

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