l'ecole primaire, 31 décembre 1945

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31 Décembre 19 · 45. No 6. PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORCANE DE LA VALAISANNE D'EDUCATION AB 0 N N E MEN TAN NUE L: Fr. 7.50 65 ème Année. Les se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BËRARD. Instituteur, Sierre -- Les annonces sont reçues exclUSivement par -- PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION Avenue de la Gare T éléohone 2 12 36

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Page 1: L'Ecole primaire, 31 décembre 1945

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SION~ 31 Décembre 19·45. No 6.

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

ORCANE DE LA SOC1~TÉ VALAISANNE D'EDUCATION

AB 0 N N E MEN TAN NUE L: Fr. 7.50

65ème Année.

Les ~bonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BËRARD. Instituteur, Sierre

-- Les annonces sont reçues exclUSivement par -­PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION Avenue de la Gare T éléohone 2 12 36

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Page 2: L'Ecole primaire, 31 décembre 1945

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SION, 31 Décelllbl'e 1945. N o 6. 65ème Année.

L'ÉCO E PRIM IRE ORGANE DE LA SOCIËT~ VALAISANNE D'ÉDUCATION

SO~tl)MlAIRE : OOJNlIiVtUiNl'CATIÜNS DlViEIRiSffiS : Au :personnel ensei­gnant. - Les d'angers de .Jla ,circul,u tian. - A la Caisse de ·r.etraite. - Le projet de liai S'colla ire . - P .AJRTllE 'PEDA'GOGIQUE : Le ,lan­p·.age de l'instituteur. - B i'centena ire de ,P €'stalozzi. - Le Tégent. - La protect.ion ·de la famille. - PoUl~ réussi r. - op ARTIE PHA­TIQUE: ,Langue d'ra·nçarse, ,centre ·d 'intérêt. - Orthogrwphe . _ Promenacl·e à travers la l.anlg'u.e Ifra,nça ise. - ,Sciences. - F i che ' ~scolaires. - BIBLTOÇ-RAPHIE.

La Rédaction et r.Ad1ninistration de

présentent

à leurs fidèleL' lecteurs et abonnés

leur's vœux les mel'lleurs pour' la nouvelle annee

~~(.' , , . ' .....

g COJM[JM(UNJICA TIONS . D][VERSES ~ , DÉPAR.TEMENT @) S.V.E. @ §,JLV.Jlt UNION @) ~ ~. .1 •••

Ru personnel enseignant A l'occasion du prenlieT de l'an J 946)

L' horloge a fait son tour : Voici le prelnier jour De ['an neuf qui se lève. Dans sa course si bl'ève, L'an sera-t-il radieux? Sera-t-il nuageux? Demain est un mystèl'e, Un voile épais sur tel'l"e.

Page 3: L'Ecole primaire, 31 décembre 1945

ll!Jais ce qui est certain, C'est que notre destin Repose en mains divines Qui, parmi les épines .Mettent de belles fleurs, Aux suaves ocleul'S. Que pOUl' vous l'an qui s'ouvre De Inille fleurs se couvre. C'est là Inon vœu ((]'d ent Devant le Tout-Puissant.

Les dangers de la circulation

J. A.

En raison ,de la reprise prochaine du trafic routier et par­tant de l'aggravation du danger qui en est le résultat pour tous les usagers de la route, le Département de l'Instruction Publique du canton du Valais porte à la connaissance du personnel ensei­gnant qu'un cours d'instruction théol'ique et pratique sur les règles de la circulation sera donné cet hiver et I.e printemps pro­chain à tous les écoliers et écolières habitant les localités atteintes par la forte 'Circulation des vé,hicules à Inoteur.

Ce ,cours durera 2 heures au maximum et sera confié aux agents de la ·pol~ce des routes (bri.gade mobile). La première par­tie comptera f enseignement théorique des principales règles de la circulation sous forme de causerie ,sinlple adaptée au niveau intellectuel des écoliers; elle sera suivie d'un certain nOlubre de démonstrations pratiques · faites à des endroits choisis et parti­culîèrement favoratbles pour ce genre d'exercices.

Le personnel enseignant sera ,avisé au moins 2 jours avant le cours. Il est tenu d'accompagner les écoliers et de 1es Inettre à la dis'position . des agents précités au lieu, date et heuTe fixés à cet eHef.. En ~as de mauvais telups) le eours sera différé. Pour peT­lnettre aux é-coliers de tirer entièrement profit de ,ce cours, il est l'ecommandé au personnel enseignant de donner préalablement, aux plus jeunes écoliers surtout, quelques instructions d'ordre général SUT ce sujet. (CoITl'lnuniqué.)

.fi la Caisse de Retraite Le dernier numéro de l'Ecole pI'imaire a annoncé que Mon­

sieur Mey tain avait donné sa démission comme caissier .-le la Caisse de Retraite. ~lalheureusement une eITeur s'est glissée dans le 'COlnmuniqué. En effet notre 'cQllè'gue a rempli pendant ~13 ans et non 23 ans ses fonctions de 'caissier. La différence est de taine et méritait d'être signalée. Nous aurons l'occasion de revenir d'ailleurs sur l'activité bienfaisante déployée pal' Mr ~1eytajn pendant une période aussi 10l1gue que féconde.

La Commission de la Caisse de Retl'(Jite.

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ùe prolet de loi scolaire Depuis quelque trois ou quatre ans on a constaté avec satis­

faction un sérieux revirement au sein du Grand Conseil au sujet de l'école en général et de l'école primaire en particulier.

Il suffit pour s'en rendre compte de rappeler les nombreuse" interventions auxquelles ont donné lieu la discussion con cernant le budget et -la gestion du départelnent de l'instruction publique.

Monsieur le Conseiller d'Etat PHteloud écoutait avec son cal ­lue habituel tous les ,conseils et toutes les suggestions et y répon­dait en assurant le Grand Conseil que le dépa-rteluent de l'instruc­tion ,publique examinait deplùs longtelTIpS toutes ces questions et qu ' il ne tarderait pas à présenter des propositions concrètes à la Haute Asselnblée.

Les choses n ont pas traîné, puisque le Conseil d'Etat aura à s'occuper prochaInement de cette question et que le Grand Con­seil légifèrera, en premiers déhats, déjà en session de mal .

Dans le but de les orient er sur ses intentions, et de recueillir leurs suggestions, Monsieur le con seiller d'Etat Pitteloud avait convoqué dernièrement en conférence, les m.embres des comités des ,associations d'instituteurs du VaLai s , rom.and et du Haut Valais.

Les principaux points du projet ont été longuement débattus, et c'est. à l'unanimit.é que les participants de cette première prise de contact ont reconnu la nécessité de m entionner dans le texte législatif les . Iignes directrices ,seulement, laissant ensuite au Grand-Conseil ou au Conseil ,d 'Etat le soin de déterminer, dans un règlement, les div-erses modalités d 'application. Qui ne voit par exemple l"absurdité de préciser le tarif des absences scolaires dans une loi destinée à durer. On ne peut légiférer sur des points de détail aussi insignifiants et sujets à variation; et pas davantage sur d'autres. C'est ce qu'a sagement conlpris le Chef du Départe­ment de l'Instruction publique en rédigeant un texte assez souple pour permettre les plus heureuses possibilités.

Des améliorations notahles sont prévues quant au dédoublè­ment des classes, à la scolarité, ù l'enseignement ménager, aux écoles enfantines) etc. Les subsides pour les constructions de bâtiments d'école seront portés à 40 %; 011 prévoit 'en outre un subvenHonnement différentiel, ave-c un supplélnent pouvant aller .,jusqu'au 20 %, en faveur des communes dont l'a situation est difficile. C'est ,Là un principe que l'on souhaiterait VOiT introduire à tout le régime des subventions: Dans tous les cas nous' avons défendu à lTI'aintes reprises ce point de vue dans la presse et nous y reviendrons encore.

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L' hygiène scolaire r etient également l'attention de Ml' Pit­teloud . Grâce :l une étroite collaboTation entre le médecin, le personnel 'enseignant, l'infirnüère-visiteuse et les Ligues, il sera possible ,de n1ieux sauvegarder -Ia santé des enfants .

On ' réclame aussi depuis quelques q.unées la création cl' écoles secondaires; la nouvelle loi favorisera 'l'ouverture de ües établisse­nlents d'instruction en donnant une base légale à leur subvention­nement.

Les COlll'S complémentaires seront organisés en vue de la préparation des jeunes gens à la vie; ils receVTont dont une orien­tation plus direètement professionnelle.

Un office de l'enseignelnent ou de documentation, réclalné par 'certains instituteurs aura pour tâche d'étudier les nléthode et iles pToèédés modernes d'enseignement et de collationner et prépaTer toute la documentation à laquelle les maîtres d'école pourrai,ent avoir recours. La nouvel1e loi déterminera aussi les lraitements du personnel enseignant en tenant compte des vœux lnaintes fois exprimés.

Comme on le voit, c'est tout notre statut scolaire qui est relni.s en chantier. Ce qui ne vent pas diTe que l'on fera table Tase d€ la loi de 1907. Nous pensons 'Plutôt que ceTtaines di.;;positions heu­l'euses subsisteront sous une forme quelque peu modifiée.

Nous Tegrettons de ne pouvoir entrer dans plus de détails pour aujourd'hui, étant lié par des raisons d'opportunité. Il était bon ce.pendant de faire connaître dès maintenant les gTandes li­gnes du projet. Le personnel enseignant a bien 1'e droit d'être le premier rens€igné sur des questions qui le touchent de si près.

Nous pouvons d'ailleurs assurer nos collègues que Mr Pitte­kmd a fait n10ntre d'une grande connaissance des besoins de l'école valaisanne, de la psychologie de nos populations et des désirs du 'Personnel enseignant; il ·saura défendTe son projet, nous . en somm·es persuadé, aussi bien devant ses ·col1ègues du Conseil d'Etrat que devant letS représentants de la :Haute Assem­blée. Tous les instituteuTs présents à la conférence 'Sont Tentrés c,hez eux avec la nette impression que la loi nouvelle marqueTa un tournant dans le développement de l'instruction primaire en Valais. Cl. Bé.rard .

flvez-vous paNé votre abolJnement ~ Nous avisons les . abonnés qui ne sont 'pas e"n activité d'ensei­

gnement de hien vouloir verser jusqu'au 10 janvier 1946 le mon­tant de fI'. 7.50 ft notre com~pte de chèque IIc 56.

Passé cette d'ate, ce montant sera pris en relllboursenlCnt a1.1Jgmenté des frais.

Le langage de l'instituteur

« P:ulez distinctement et coucctement », ,oilà une r eCOl1l-1.nal1dat.ion qui a résonné p'ius d 'nne fois ~ÙIX oreill es de l\l1.M . les InstItuteurs quand ils suivaient les 'cours de français ~l l'Ecole nonnale. Nous d~vons reconnaître qu'ils ont tâché de s'y confor­lner le plus possIble pendant les leçons . :Mu'is en dehors? ' " mais depuis qu 'ils ont quitté cette école? .. On retombe vite dans les vieilles habitudes; on reprend rapiden1ent la manière de parler de son milieu. Ce n 'est pas qu'on ait peur de l effort à s' imposer ; seulement on n'y pense lnênle pas au 'courant d 'une conversation; puis on ne voudrait pas trop se singulariser en par~ant auh'emerit que tout le monde.

Nous nous rappelons avoü' lutté pendant trois ans contre un certain accent qu'avait un élève et nous avions obtenu une amé­'lioration très se1lsible. Un . an ou deux après que cet élève avait quitté l'école, il vint un jour nous voir. Or, son accent nOllS sem­bla pire que quand il vint à l'école.

Nous voudrions, aujourd'hui, revénir sur ln question si inl­portante du langage de l'instituteur. Ce langage doit être un nio­dèle pour les élèves. En quoi, e11 partic.ulier, a-t-il ù ,se sur­ve~ll.er? DaI:s. les conversations que nous ·avons déjà eues des mIllIers de fOlS pendant notre 'longue carrière avec toutes sortes de personnes, des gens de différentes régions ou localités, nous avons constaté que la plupmi ne parlaient pas assez distincte­ment, que nous avions de la peine à les comprendre imn1édiate­m,eut. Nous ne disons rien de la correction qui laissait beaucoup moins à désire!'.

Pour avoir une prononciation distincte, il faut articuler net­tement, c'est-à-dire faire entendre suffisan1n1ent les consonnes en particulier les consonnes 1, m, n, T, s, v, puis s 'expriIner lente~ ment, sans exagération, bien entendu . AUj01U'd'hui où l'on se sert si fréquem'l1l-ent ,du téléphone, il importe, pour être compris de pali et d 'autre, de parIer très distinctement.

La voix do~t, non seulelnent être nette, 1nais encore assez forte, ce qui n'est pas toujours le oas. Il n'est pas nécessaü'e de cTier, au risque de rendre sourds les auditeurs ou si. on. est au tél~phone, d'en casser les fils: ce que craignait ~n. jour quel­qu·un. Ce n'est pas J'intensité de la voix qui contribue il la (11s­tinction nette des lettres, -des syllabes et des IlI0tS.

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Samson, gran d acteur 'Cle la Comédie française disait: « Je .préfère aux pounl0ns .de Stentor et d'Hercule La voix qui, sans effort, nettClnent al'ticule. Parl-ez distÎnctellwn.t, c'est la première lo i, Et que 'chaque syllabe arrive jusqu 'à moi. »

Par une prononciation nette, correcte, l'instituteur déroule luoins les élèves ·an cours -d 'une dictée, d'une explication; si à cette netteté et à cette correction, il join t un ton varié, un style adapté à la luatière traitée et au niveau des intelligences, s' il évite de tOluber dans l'eluphas·e ou la boursouflure, dans la puérilité plus ou n10ins triviale, il se fera facilem ent écouter et ne fati.guera ~as ses jeun es auditeu rs; surtou t encore si ses leçons ou explica­l IOns sont empreintes de bienveillance et d'amabilité.

Ce n'est pas selllen1.ent à récole que l"Ïnstituteur doit sur­veiller son langag-e, luais p artout et en présence de tou t 'le m.on­de; non pas p our se faire y.aloir 111a is pour sauvegar der sa répu­t a tion et ceNe de ses collègu es.

On est en général sévèr e, 111ênle t rès sévèTe à 1 égard ,de ceux qui ont quelque d,egré -de sup ériorité ou qui sont char gés d 'in strui ­re les autres . On exige avec r aison qu'ils pratiquent d 'ab ord eux­n1êm.es ce qu 'ils en seign ent. ·

« 'Médecin, guéris-toi toi-n1.êm e », est-on tent~ d e dire à -celui qui se n églige. A un lan gage correct, joignons une qualité p arti­culièren1.ent b onne, la 111odesHe. Point de r echerche, d 'affectation qui sent le pédantisme, le purism,e; n 'imitons pas le langage .des -préoieuses du XVIIe siècle; point d 'expressions, de p11rases aux hauts talons. L a l11.odesti e donne -plus ,de valeur ù ce que nous disons.

Un 'dernier conseil encore. Ayons le souci d'orner parfois notre langage, non pas de fleurs de rhétorique, mais d 'une pensée ou réflexion surnaturelle. Nous n e nous dDutons pas toujours d u bien -que 'cela fait sur ceux qui nous entendent. Nous avons eu plus d'une fois l'occasion de l'appren.dre . J.

Bicentenaire de Pestalozzi né le 12 janvier 1746

La figure d'Henri Pestalozzi énlerge en lettres flalnboyantes dans la réclame pédagogique moderne. Sous son 110111 s'abrite un mouvem-ent d'idées et d'opinions si variées, qu 'on se demande si cet homme illustre est vrailnent « l'Educateur de 1'11l1lll'anité » que proclame son épitaphe.

Pestalozzi fut un cœur ;richement doué. Il confesse lLù-même: « Tout ce que je suis, je le suis par le CœLli'. » A certaines époques de sa vie se réalise à la lettre l'éloge gTavé sur sa sta tue à Zürich : « Tozzt pOUl' les autres, rien pour llli-même. »

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La lecture de ses ouvrages montrait :\ ses lecteurs des hori­zons inaccoutumés. Pestalozzi était un esprit vif doué d'une in­tuition extra01idinaire. Son ron1an sociologique et pédagogiqu-e « LienIzard et Gertrude» préconise une action énergique en fa­veur des pauvres et des déshérités et s' inspire d 'un r espect très sincère . de la personne humaine. Dans les années 1781 à 1789, il écrit sur le sort de la population rurale des pages émouvantes , et avant de saisir la plulne pour la cause p aysanne, il avait es­sayé de venir au secours d'enfèl nts abandonnés: « ."1 Neudorf j'ai vécu pendant des années CLU ll1ilieu de cinquClnte petits mendiants, partageant mon pain avec eux comme lnendiant, afin d'apprendre d cl es mendiants cl vivre en hOlnlnes. »

Le principe si fécond de l' en'5eignement intuïtjf que la pé­dagogie traditionnelle n 'ignorait pas, a trouvé en Pestalozzi un chaud partiS'an et un réalisateur ingénieux. Ses essais d 'éducation ont attiré sur lui l'attention de beaucoup d'esprits, gens d'école 'politiciens, princes, etc., qui voulaient PTomouvoir le bien de leurs peuples.

Enfin on admirera la voJonté tenace de Pestalozzi qui , à travers mille difficultés et des échecs répétés, des déviations et des Inoments de découragen1ent, a poursuivi p endant près ·d'un delni-siècle l'idée de sa vie: L'amélioration de l'existence du peuple pal' une bonne éducation.

C'est dommage que ce héros du dévouerment à une belle cause, cet ardent relnueur de vues pédagogiques n 'ait pas passé ses idées au crible d 'une saine critique et ne se soit guère préoc­cupé de J'enouer ses essais d'ailleurs louables à la chaîne d'une tradition sûre et fructueuse. Il ne sut non plus assurer il ses théo­ries le prestige d 'un succès dura ble et créeT une institution qui eût pu perpétuer son eSPirit authentique et veHIer au dévelop­pement des germes de vérité el).veloppés dans ses théories ina­chevées.

Il faut remonter à l'enfance dt' Pestalozzi pOUl' découvrir les causes de ses faiblesses. De bonne heure orphelin de père, il n 'a subi que des ' influences félninines, celles de sa lnère et de sa nourrice qui lui ont donné l'exell1ple d 'un admirable esprit d 'ab­négation, lnais l 'ont isolé jalousel11ent et n 'ont pas songé à éveil­le.r en lui l'épanouissement des qualités viriles . Arrivé à l'âge où l'adolescent se voit livré entre les mains de son propre conseil , le jeune Henri s'est .abandonné à sa nature sentimentale. On n e peut s 'elnpêcher de penser que P.estalozzi , initiateur de plusieurs entreprises éducatives, fut néanmoins un passif plus poussé par un besoin inné que guidé par une raison éclairée 111ise au service d'un cœur discipliné .

Pestalozzi apparaît :ünsi dans le ciel pt?cla gogique COJllme

un astre ,d'une luminosité vagl.le et changeante, un homme ina­chevé, fraglnentaire COlllme son œuvr,e. Du double principe de

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force qui ~randit une vie, il n'a poss-edé que le jaillenlellt spon­'[ané des énergies qui Inon tent des p rofondeurs de l'être; il lui a manqué la discipline bienfaisante qui lnaintient les flots d'une nature impétueuse en tre les rives de l' acHvHé dirigée, la concep­lion n ette d' un plan ordonné, la claire vision des moyens de réalisation, l't rt de gouverner les hOIl1lneS et lnême le s impk talent d'organisation. ,

Ce n 'est pas sans une lnélancolie profonde que l e. vieillard désabusé, Imais non découragé, a écrit ces lignes : « Je ne vois que peu de résultnts partiels de 1TIon activité... Nf on institut qui ~Ol'tit du chaos il Bel'tlwud et prit corps à Y veJ'dol1 à travers (favatàl's SClns nom est le produit de lTIeS faibl esses personnelles. »

Le P. Girard, contelnporain et a1ni de Pestalozzi, chaNré par la Diète h elvétique d'inspecter à fond l'institut d'YverdoH avec deu x a utres membres d'une COlllluisslon, 'constata le dévouen1ent sans b ornes de Pestalozzi, 1nais aussi les causes de ses di.fficultés. COll1payré dit à ·ce sujet: « Pestalozzi représentait nlors la foli e de l'éducation. C'est dons une agitation continue, exaltée) dans le désordre des tâtonnem ents sans fin que Pestalozzi, hOlnme de génie et de feu, poursllivait son but) le bonheur de l' humanité pal' l'instruction et l'éducation. »

Pestalozzi n'est ni ,< l'Educateur de l'humanité», ni le « Maî­tre » . Nous ne trouvons pas chez lui la vie intégrale proposée par l 'idéal éducatif. n n 'a pas revendiqué eet ex-cès d'honneur. Au déhut de son « chant du 'Cygne», il écrit: «Eprouvez tout, gardez ce qui est bon) et si quelque chose de n1eilleur a mûri en. ~ous-mê1J1es, ajoutez-le en vérité et charité ù ce que .i'essnye de vous donner dans ces feuillets en vérité et en charité. »

Son hégémonie pédagO'gi'que est encore plus discutable dans le dOlnail1e de 1 éducation chl~étienne. Pestalozzi n'a pas dénié à la relio'ion son rôle éduc.atif fondamental, sans en tenir d'ail­leurs un b compte équitable. l\1:ais sa religion 'est un christ±anisnle déiste incolore ù la 1110de du XVlIIme siècle. Sachons-lui gré d 'avoir reconnu la villeur pédagogique de la religion, nlais ne lui delnandons pas les règles de l'éducation religieuse.

Des esprits m.us par un souci fOTt. étranger 'à la prospérité de l'école font de Pestalozzi le porte-enseigne posthume d 'une éducation laïque; ils peuvent se vanter d'exploiter rune des fai­blesses organiques de son système pédagogique.

Cet abus du prestige qui s'attache au. no~ du ·célèbre p~dago­O'ue ne nous empêchera pas de rendre .lusbce au grand CItoyen ~ui fut un noble cœUT. Les quelques réflexions. ~récédent~s mar: quent nettement notre position entre un culte dIthyrambIque ne de rexaltation exclusive de ses mérites et le mépris à l'égard d'un honlme qui reste remar'quable malgré ses insuffisances notoires.

Nous rendrons un hommage syrnpathique à l'âme ailnante qui eut la passion de s·ervir l':nfanc.e, a~, grand .citoyen qui fit honneur à son pays hien au-deLa des fronheres natIonales. G. C.

- Hm-

Le Réqent Celui . d'·uutre.rfoi:;, d'aujourd hui, de toujours. Celui des pe­

tits vinages de la montagne, celui des bourgs de ]a plaine. Celui qui s'assied sur les billes . de bois près de la paroi, avec les vieux -les vieux qui tirent sur les pipes, se penchent, se penchent vers la terre - lui un aussi un vieux, 11laintenant, qui écoute les éclats de voix de l 'école vHlageoise, qui regarde passer les eru'ants, en coup d e tonnerre dans les ruel1les, qui réel boussent peut-être au passage, le bousculent. Lui , il les regarde passer, « il n'a pas colère » à cause de leur étourderie, il sourit peut-êh-e ... Ces en­fants, toujours pareils, doit-H se dire. Lui, c'est un vieux, il écoute pass'er le flot des jours, il n'a que faire de ses dix do'igts, c'est un pauvre vieux parmi les autres, que les vieux saluent en­core len portant la lnain à l'aile de leur ·chapeau . Il a rlenu son rôle, autrefois, et bien tenu; lmaintenant, ce n'est plus son telnps , c'est le temps des jeunes; il faut bien que ce soit le temps des jeunes. Lui, qui est le passé, une helle image du passé, un pa­tTiarche silencieux, lui, il regarde tJ'avenir.

Oelui d'hier, qui enseignait le cathéchisme et la lecture du­rant les veillées d'hiver. Celui Cflù forgeait -des clous à souliers pour occuper ses loisiers et pour 'compléter mai'grement son revenu; qui s'occupait de son rucher avec une science par personne d'autres égalée. Celui qu'on consultait quand on avait à écrire une lettre à ces M'essieurs du Gouvernement, qui s'appliquait alors à bien 1TIOlÜeT chaque lettre, pour qu'on voie qu'il est régent.

Brave régent qui fumes ta pipe au soleil avec les vieux du village, bonjouT à toi. Bonjour au nom de tous ceux qui t'ou­b lient, au nOln des enfants turbulents , des jeunes, des écervelés, bonjour à toi, régent.

Celui d'-aujourd'hui, qui s'use dans toutes les petites salles de classe êIe la plaine et de lIa montagne. Celui qui n'a pas en­-core fini de souffrir à cause des 11léchancetés du monde, qui sera bientôt ce petit vieux a vec la t.ête p leine de souvenÏTs , et qui sourira à son tour aux enfants.

Celui d'aujourd'hui, à qui ' on dit: « Ça ne fait rien, j l'> gag11e davantage que vous ... » On croit que l'm-gent fait tout, aujourd'hui. Autrefois, le régent gagnait pour son mois peut­être deux journées d'nn manœuvre d'aujourd'hui. C'était quand même un brave, un vrai, un digne, ce régent. Aujourd'hui, parce que c'est le règne de l"argent, on se permet de répondre ~à son maître: « Ça ne fait rien, je gagne davantage que vous». On

. est au cours de répétition, alors on se croit presque des hOlnmes et, 'par conséquent, tout permis.

.Te revois 'ce régent qui me répétait ce.s paroles, j'ai tout de slùte co-mpris qu'il avait encore mal là, sous les côtes, où lse trouve le 'cœur.

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Celui d aujOlu·d '.hui, avec lIa tête pleine d 'espérances. Il se dit que ça ira nlieux, qu 'on ,finira bien par s'occuper sérieusement de lui. Celui qui n e r·echigne pas à l'ouvrage , comme celui d'hier, qui pétrit une pâte souvent aIuère, une pâte terrifiante de deve­niT, qui est une pâte vivante, av~c une âm.e dedans, celui ,<:lui I~ ',a pas fini d'espérer pour ceux qUl Inontent , dont on sen~ l Inq:Ul~­tante et irrépressible 1110ntée autour de soi. Celui .(l'~uJour.d · llll1 , avec les mêu1es angoisses que toujours , les l11.èlUeS Ingratitudes aussi. C'est la vie, il faut bien qu'il en soit ainsi. Et lui, il est en plein ·dans la vie, à sa tête; j'ai'lneTais à dire qu'il est comll1~e un capit·aine .de navire et que la mer est tantôt calnle, t antol houleuse.

Celui d'hier, d ' aujourd'h~ü , de toujours , il y aurait tant ~le choses à dire de ces houunes au xqu els on es t fi er d'appartenu, panni lesquels on essaie de ne pas paraître trop indigne. Il faudrait dire encore Joa bonté, le dévoueIuent, Inais ce ne sont que des IllOts aux pâles app~rences: L~s réalit~s deI~1.~Ur~nt dans le secret des 'consciences. Il faudrait dIre ·aussI, parfOls, les 11'1eS-quineries iles dénioTeIuents : en faInil1e, ces petites querelles sont , b .

in évitables. Celui d'hier , d 'aujouTCl'hui , de toujours, chacun a bien 11lé­

l'Hé. (Ces IllOtS, je vouclrai~ les Tefaire neufs, .leur restitu.er leur sens profond e t originel, pour qu'ils rendent bIen ce qu~ Je sen s . Car il ne suffit pas d'avoir constalnlnent ~ e .I110t .de pa~Tle sur les lèvTes pOUl' en Inériter quelque d~ose . S.ervu' Nnphq:ue bIen pl'~lS de grandeur. Et je n1e deluande qUl a nlIeu.x cOI1:pns (!ue le. r egent [La lourde siO'nification de ce verbe. ServIteur a la tache Ingrate, qui ne .cesset> jamais d 'espérér qu'un. jour peut-êt~'e, Ila"vie ouvri~'.~ des perSipectives plus nettes, qUli eSlpere.ra Jusqu a ce qU.Il1

sera un pauvre vieux panni les ~l1tres; .ou bIen, :I?arc~ ,qu,e la tem~ pète aura été trop violente, qUI d~r111lTa derrnere l eghse avant que ne soit venu le teInps de la nlO1sson.)

Régent de toUjOllTS, il vaut 111ieux n e pas deITIander aux nlots de Tendre ce que le cœur seul peut ·c01uprendre. Il vaut lnieux te dire, par-dessus le temps, salut à toi , bon serviteur.

J eon Follonier .

ùa protection de la famille . Trop peu d'enfants, déclarait le l11al'échal Pétain ~u lencle­

[nain de la défaite de son cher et beau pays. Trop peu cl enfants! Trop peu d 'enfants! pou~Tait-on répéter un peu partout av~c. plus oü nl0ins de reillords ou d 'all1ertunl.e .. M:lTIe dans nos vJi­l,aO'es ceux d'entre nous qui ont un certaIn ag.e peuvent cons­tater' que la population enfantine a dhninué de près de la moitié!

il

• - 171

Il, é~ai,t telnp~, de réagir avec vIgueur et générosité . C'est ce qu ont reallse dernlerement ~os n~agistrats, rlant l'un des plus actifs dans ce dOlllaine fut.le d1recteur de l'In.struction publique de notre canton.

:Maintenant que le peuple suisse a sanctionné à une impo­sante lTIajorité l'œuvre de ses législateurs, la famille peut envisa­ger l'avenir avec moins d'inquiétudes; des foyers plus nombreux vont se fonder ·et la dénatalité sinon disparaîtra, du moins régres­sera dans de notables proportions.

La Suisse, dit-on, est l~jche en mines pauvres . Ne pourrait-on pas, . retou~nant 'Je slogan pO~lr l'appliquer à la démographie en Valais, affIrmer avec non '111oms' d'exa'ctitnde que notre canton est l'iche en familles pauvres.

On a parlé de la peur de l'enfant. Ce n'est pas juste Ipour ee qui concerne notre Valais, en particulier nos campagne;. Ce n'est pas de l'enfant qu'on a peur, nlais de la ll1isère. Nous n'a­vons qu'à considérer ee qui se passe autour de nous pour nous en convaincre. Est-il possible à la plupart des chefs de familles de nos vil'lages haut-perchés . de 111ener une vie plus dure et plus laborieuse que celle du ITIODlent et c'est il peine s'ils peuvent jo·jn­dre les deux bouts, à force d'éconOl111e et de privations.

Et les travailleurs de l'usine ou de J'atelier ne sont guèI'e logés à meilleure enseigne.

Sans doute, la loi sur la protection de la famille complétée par celle sur l'assurance-vieillesse n'o'ppOliera pas d'lm coup l'âge d'or clans les foyers, mais, peu à peu, ceux-ci se feront plus confortables, lnieux garnis, plus attachants. Des soucis moins nonlbreux permettront aux fronts des parents de se dérider et ù l'ardeur des jeunes de s'épancher en jeux et en concerts fami­liaux comlme cela se pratique déjà dans certaines familles aisées .

Sans doute, il faudra bien se garder de tout Tel:îchement dans l'éconOlnie, l'ordre et le travail ; une certaine augmentation dans le bien-être de la fmni lle ùevra plutôt inciter cene-ci à progresser dans tous les domaines.

L 'école elle-même, sorte de « confédération)) des familles doit-être aux aguets de tout ce ·qui intéresse celles-ci .

EUe se réjouit en particulier plus que toute autre de ce que les deux premiers et les plus beaux lTIOnUments législatifs élevés chez nous après la guerre l'ont été en faveur de la famille et de la vieillesse. La bibliothèque conservera précieuseInent et les textes législatifs et les commentaires et régleInents qui pour­raient s'y adapter. Les nlaÎtres auront à ·cœur d'entrer dans l'es­prit de la loi et de faire comprel1dre à tous que la pro tection de la famille par l'Etat implique protection de l'Etat p ar la réunion de famiNes plus fortes et plus chargées de reconnaissance.

N., inst.

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-l'/'2 -

Pour réussir ... POUl' réussir dans sa nohle. lllais lourde tache. un édnc~te!1r

doit posséder une foule de connaissances et de qualités. Le 111.uître doit d'abord posséder à fond les différentes bran­

ches crenseignement, cal' aIl enseigne ce que l'on sait. Après lu sortie de l'école nornlale, le jeune üistituteur se perfectionnera constnll11Tlellt pal' des lectures régulières et un travail persévé­rant.

Pour pouvoir donner aux élèves des leçons intéressantes et profitables, une bonne préparation de ln classe est indispensable. Il faut détenuiner un horaire exact de la lllatière à enseigner l'elire les détails oubliés, ne pas négliger la préparation m.atérielle qui consiste à réunir ]es objets intuitifs nécessaires à la ~eçon . Celui qui se dispense de oe trav-ail aura beaucoup de peine ù. Inail1tenir r ordr e et la discipline. Comment en effet rendre les leçons 'attrayantes et cm:taliser l attention des élèves sans une pré­paration sérieuse de la dasse ?

NI ais cela ne suffit pns; il fnut encore ellîployer la bonne lné­thode. Ainsi la fonne dognlatique ne convient pas aux jeunes élèves. Leur attention ne p eut pas se soutenir longtemps' après un ·certain temps, ils ne suivent plus les explications, ils s'a'l1lusent. S'il veut les tenir en haleine, le maître devra m.eUre de la vie clans ses récits, raconter une historiette au ll10Inent opportun: cela excite et soutient l'attention .

Avant la leçon, il faut détenniner les procédés à appli:quer, en tenant con1.pte des circonstances mulhples qui peuvent influer SUT le succès . Il faut s 'ac1a-pter ù la fm'ce des élèves. Si le <sujet est au-dessus de leur intelligence, ils ne pourront suivre avec profit . S'il est trop 'Si m.pIe, H ne p.résentera aucun intérêt et les élèves se dissiperont.

Le lnaître exposera son sujet avec certitude et conviction: s il est hésitant, les élèves n ' auront pas confiance en son enseigne­ment. Il parlera énergiqueluent en articulant bien chaque nlOt. Il évitera .de .crier : le bruit mnène le bruit, dit-on av-ec raison.

L'égalité d'humeur est nécessaire à l'éducateur. C'est pour­quoi il l1îaîtl'isera sa colère fera preuve de beaucoup de patience et évitera autant que possible les ,châtiments corporels.

La partialité aigdt le·s élèves . Pour éviter des injustices, il faut dans la règle appliquer pour les luêmes actions, des sanctions égales.

Enfin, Il'instituteuT doit êtTe un exenlpl·e pour sa classe . L'exCill1ple plus que la parole entraîne. La bonne conduite fOTcera !le respect, l'estÎlne et la <confiance des élèves . « Que les actions -du nlaître n'offrent donc rien de répréhensible, et rien qui ne puisse êtr.e proposé à l'inlitation des ,enfants .».

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Voilà, en Té SUll1é , quelques points de base qu'il faut suivre scrupuleusement si l'on veut assurer la disciplrine, l'ordre et le travail ·dans sa dasse.

, quand on f~it to:lt son ~ossible, on a au luoins/ la satisfaction cl aVOlr 'accOluph sa talche. C est un grand fadeur de succès.

l?e rIeur côté, ]~s élèves aim.eront la classe, parce qu'elle sera ?nte~'essante, et Ils seront à 111êlue de n1Îeux accoluplir lIeurs devOlrs; Ils prouveront leur ,reconnaissance à celui qui se dévoue pOUl' eux en l'aimant et en le respectant.

Louis J.11onnel .

~~~.~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ i PART][E PRATJIQUE ~ 1 ~~o~~-QjJO~~

LANGU~, fRANÇAISE

Centre d'intérêt: Repas - Aliments

1. RECITATION

En famille

La luénagèl'e a luis la soupe sur la table. Elle fuule, el1e sent très bon: les appétits Sont ouverts et joyeux! les grands et les petits Regardent la soupière auguste et confortable.

La poche ,en fer battu reuîplit à larges coups Chaque assiette. A côté de l'énorme soupière, Un grand plat Tond -et creux, de faïence grossière, lVI/Ne un fU111et de lard à l'arome des ·choux.

Voilà tout le l1îel1U dl~ l'.epas de famille . Mais on se réjouit d'être ensenlble; on babille, On luange, on hoit, on rit, on se lutine un peu.

De tenîps en telllps, l'e père ennuyé ' dit : « Silence! »

La grosse voix s'oublie et le jeu recornnlence. Puis on rang.e la table et l'on couvre le feu.

H. Chcl11lcwoine.

La galette lorraine

Le fen flanlbe au four, un .feu clair

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De ramille et brande, Et le pain chaud embaume l'::ür

De son odeur friande. Payse, prends sur le buffet

Le grand plateau de frêne, Et montre aux enfant.s comme on fait

La galette lorraine. La payse d'un doigt léger,

. P.étrit la pâte fine : Tout autour -d'eUe on voit neiger

De ]a fleur de farine. Les marIllots, au regard charmaI t

Couleur de violette, Parmi ce neigeux poudroienlent,

Contemplent 'la galette. N'épargne pas le beurre! Encor,

Payse, à pleine tranche! .Bats les œufs jaunes comme l'or

A vec la crème blanche; Puis, lenteluenl, avec amOUT,

Etends-les sur la pâte ... C'est padait ! Maintenant au four,

Au four et qu'on se hâte.

II. VOCABULAIRE

A. Theul'iet.

NOMS. - Repas: déjeuner, dîner, goûter, souper, collation , lunch; couvert, nappe, chemin de table, assÏ'ettes, verres, fonr ­chettes~ cuillers, couteaux, porte-couteaux, plateau, "carafe, cara­fon, bouleHle, serviette, cOlnpotier, plut; hors-d'œuvre : saucisson, olives, beurre, radis, foie gras, sardines ... , a linlents d'origine ani­male: animal domestique: de la ferme : bœuf, mouton, veau, pore ... hasse-cour : volaille: poule, oie, dindon~ pigeon ...

Animal tué à la chasse: Gibier à poil : lièvre, lapin; à plumes: perdrix, faisan, alouette, grive, cail~e, bécasse, poule d'eau, aninlal vivant clans l'eau : carpe, bro-chet, tanche, hareng, moule, huître, écrevisse; aliments divers: lait, beurre, œufs, fromage.

Aliments du règne végétal: plantes, racines, carotte, bette­rave, navet, radis, oignon; tiges: asperge, poireau, ponlme de terre; feuilles: oseille, chou, épinards, salade, laitue, chicorée, persil; fleurs: .artichauds, choux-fleurs; fruits: pomm.e, poire , pêche, eerise, melon, potiron, pois, lentilles, blé, orge, seigle, dont on fait la farine, le pain, les pâtes pOUl' la soupe.

ADJECTIFS. - Les aJiments nourrissants, utiles, fortifiants, rares, ,cuits, cOÎlteux, recheTchés, fins, délicats, sucrés, salés, fades, écrasés., pressés, passés.

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, Le~ légu,l~J.es gel~s" frais.' con~ervés, épluchés, pelés, Taclés, l.av~s, eg~uUes, c~~pes, aS:~lson~es, verts, secs, printaniers', "les fruIts precoces~ ~ahfs, t~r~fs , aCIdes, doux, confits, juteux, mûrs. Les Vla.ndes Tolles, bOUl,H~'es, grillées, fumées , séchées, haçhées. Le" bout11on 'Cha~ld, appehssant, gras, nlaigre, bon, épais, blan­c?atre, .odorant, fade. La na:ppe propre, blanche, repassée, danlas-see, unIe. .

Les couverts brillants, neufs, argentés, polis, étincelants. Les. plats longs, ronds, creux, grands, profonds .

La soupière vaste, r ,ebondie, pleine, vide, lourde, la vaisseHe cassante, fine, riche, légèr e, décorée, grossière, lourde, al}cienne, cassée, ébréchée.

VERBES. - Déjeuner, dîner, souper gouter, savourer, se délecter, \manger , gober, rôtir, bouillir, gl'iller, fumer, sécher, confire, ,cuire, verser, placer, chauffer, allunJ.er, activer, éteindre, peler, Twc1er, éplucher, laver, égoutter, couper, saler, assaisonner. garnir, prépaTer, laver, essuyer, m ·eUre le 'couvert, servir, des~ servir, attiser, renlettre, Telever, écarter, seniir, reUluer, ' treluper, écraseT, passer, arroseT. .

, .

III. ORTHOGRAPHE

Préparation: S'en référer au numéro du 15 octobre.

La dinette

Le couvert est mis. A table pour la dînette! C'est Thérèse qui sert. Elle est sérieuse, car ,des instincts de 'ménage s'éveiilent dans son 'cœur.

Pierre découpe. Le nez dans l'assiette, il divise avec effort une cuisse de poulet.

MUe Marthe Illange avec élégance, sans bruit, ·comme les da­m es. Pauline y fait moins de façons. Elle mange ·conlifile elle peut et tant qu'elle peut.

Le petit chien Gyp est venu manger les' Testes et ·croquer. ~es os.

La jolie chose que la dînette ! Anatole France.

Un aliment oomplet

Dans la longue liste des choses que nous mangeons, il y en a au nloil1.s une avec laqueHe nous pourrions nous nOlUTir exclusi­venlent.

Vous voilà tout interloqués et bien enlbarras,sés pOUl' trouver le nom de cet aliment.

Vous avez vu de jeunes ' poulets qui sortent de leurs 'coquilles. Ils ont 9.e la chalr comme vous, des OSCOlllllle vous, des nerfs

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comme vous, du sang égalem·ent. Comme vous, ils peuvent maT­cher et ·courir. Comme vous, encore, ils ont chaud.

Pourtant, vous ne les avez jan13is vus manger. LeuT 111ère les a couvés durant trois senlaines, mais eHe n'a pu leur passer ni grrun, ni pâtée, à trav,ers la coquille bien dose.

Où donc ont-ils pris ce qui a sen i à faire la chair, les os, les nerfs? Dans l'œuf, tout simple1ment.

Le gourmaml

Il y avait une fois un gourmand; il était si bouffi de graisse que, quand il ouvrait la bouche, et il l'ouvrait souvent, ses joues ltù ,bouchaient les yeux. Il était gros comme un bœuf, et on auraÏl dit que, comme un bœuf, il avait quatre estoD1acs. On l'appelait Saint-Pansard, un saint qui n'est pas en Paradis; et quand S"3i11t­Pansard passait par les rues, soufflant et dandinand lourdement sa masse, les gamins se lTIoquaient de lui. Saint-Pansard n'avait d'ami que son venh'e; d'ailleurs personne n'aurait 'pu, sans InaI de cœur, le voir à table, engouffrant sans mâcher pour avaler plus vite, le lTIenton tout luisant de sauce.

E lllourut d'lill pâté. A dévorer le dedans et la croûte, il s'était gonflé comme un ballon. Une indigestion était sûre. Pendant que la pâte disparaissait, ]a tête tournait à Saint-Pansard, les oreilles lui tintaient. Saint-Parisard Ill0urut d'apoplexie, le nez dans son assiette. Ainsi meurent les gens qui ont les yeux .plus grands que le ventre. E. Lavisse.

J La sOtlpe au fromage

Sur un bon feu couvert, une petite Imarmite bout tranquille­ment avec un murmure de satisfaction. C'est un peu tard veiNer pour une marmite... Aussi, de temps en temps, elle s'iInpatiente et son couvercle se soulève, agité par la vapeur. Alors une bouffée de chaleur appétissante monte et se répand dans toute la chambre. Oh ! l'a bonne odeur de soupe au fromag.e. A. Dawl,ct.

Kobus met' le couvert

Kobus 'choisit une belle nappe damassée et l'étendit sur la lable soigneusement, passant une m'ain dessus pour en effacer les plis. Il fit cela lentement, ,gravement, avec amOUT. Après quoi, il prit une pile d'assiettes plates et la posa sur la cheminée, puis 'l,ne autre d'assiettes 'creuses ... Enfin il disposa l:es couverts sur la table, régulièr,eulent, l'un en face de l'autre; il plia les ·serviettes dessus avec soin, en bateau, et en bonnet d'évêque.

Erckmann-Chatrian.

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Le repas de l'orphelin

C'est ,la pause ... Dans les écuelles de bois, une vieille fait cou­ler le contenu de la 'marn1ite, une lnixture de croûtes et d 'orge, une panade ... Tout le monde a sa soupe et il reste encore la part de Didier. Sans rien dire, la 'fen1!me renlplit l'écuelle et l'enfant boit el: mange con1lue les autres. Dans la bouilHe, la cuiller creuse des trous qui se remplissent de vapeur. C'est bon: ,c'est un mortier avec lequel Didier se brûle la langue, tant il bâfre avidell1ent . Ses compagnons m angent debout; ils ont bientôt fini leur pâtée: ils boivent de l'eau au goulot des bouteilles. Didier râcle les parois de sa tasse, il l'es lèche ensuite, tandis que les C0111pagnons et l'es compagnes reprennent le labeur. Mal.lrice Bormeff.

Un déjeuner matinal au Bois de Boulogne

Je m 'installe à une petite table de la laiterie et je demande un e tasse de lait frais , de ce bon lait qu'on vient de traire, mous­seux et tiède ,enc'ore de vie anill1ule; du lait au goût de noisette et d 'étable; du . lait d 'une épaisse blancheur, savoureux an regard , au nez et à -la bouche.

Je bois mon lait. Je l'espérais si .bon, ce lait; il n'est que bu­vable. Enfin! J'ai le visage plongé dans le .grand bol; mes lèvres trempent dans l'écume bleuâtre et, à petites gorgées, je bois len­tem'ent~ avec une gour·mandisre avisée et déçue; sagement, 'longue-111ent, je savoure Ina désillusion, les yeux mi-dos, la tête en aTrière; et, pendant que j'avale ,ce déjeuner que je n1.'étais promis si bon, une odeur de pain chaud, de fumier flotte dans l'air a vec celle de la terrre humide et remuée, des parterres f rais, des feuil­lages neufs à peine éclos, et de l'herbe drue et mouillée.

Gérard d'Couville.

E :cercices d'application,' S'en référer au nUlnéro du 15 octo-bre.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

1. Faire des phrases avec les mots du vocabulaire. 2. Conjuguer les verhes du voca,bulaire. 3. Etude du paragraphe. 4. Rédactions: a) Le dîner en famille. b) Je mets la table. c}

Im'aginez une S'cène se rapportant à un enfant qui boude à table. d) Ne gaspillons pas le pain. e) Montrez que la nourriture qui vi'ent sur l.a table est pénible à gagner.

il l'occasion d'une promenade ou des travaux des champs .. vous avez dii prendre un repas en plein air. Racontez ce repas.

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Su,;et traité. - Depuis quelques jours il faisait beau; le so­leil était chaud, le ciel d'un bleu pur. Aussi, dimanche dernier, nous partions en prOllnenade 'Clans la forêt. M,es parents avaienl emporté, en prévision d'une longue promenade, un repas froid. Les sept kilomètres qui séparent notre bourg de la forêt furent vite franchis . Mon père marchait en tête, de son pas régtù ier; Ina mère venait ensuite; Ina sœur et ll"loi fermions la m.aTche en devi­sant gaienlent. Nous voici sous ,les grands arbres. Les oiseaux chantent et se répondent à qui mieux mieu x; nous suivons les sen­t i'ers qui s'égarent sous la feuillée, nous contemplons de légers boul'eaux à l 'écorce blanche et grise, de robustes chênes déjà cen­tenaires et... le Lemps passe, passe ... Mon père consulte sa n10l1tre. Déjà onze h euTes, et nous Inm:chons depuis sept h etll':es ! Maman fait signe qu' elle est fatiguée, et nous décidons de prendre notre repas en cet endroit: une vaste clairière où coule une p etite sour­ce. Ma sœur aide I11a 111ère à sortir les provisions -du sac; ell es disposent sur une serviette : le pain, le jH111l'bon, le poulet froid, les petites tartes confectionnées à la maison, une bouteille de bon vin. Nous nous installons qui .sur UHe souche, qui sur un tronc d'arbre, ou sur un fagot.. . Il fait bon, il fait chaud, et nou s avons un appétit fornüdable ... Le jan1bon est littéraleInent englouti; Ina 111ère est heureuse de nous voir ainsi pleins d'entrain et de bonn.e hUIneur. Le poulet f roid est fort apprécié; je lTlOrds dans une cuisse à belles dents et nl0n père proclame bien haut sa satis­faction. Le InOlnent du ,dessert a rrive : janlais les tartes que m.a n1ère confectionne n e nous ont paru aussi bonnes, 'la pâte nous semble encore plus légère- que d'habitude et les fruits parfumés à souhait.

Le repas se tennine par des ,chansons ... et ce n'est que bien plus tard que nous prenons le chenlin du retour, enchantés de no­tre excursion et de notre déjeuner en plein air.

Orthographe L'araignée

Pour tisser sa toile, l'araignée est d 'une adresse 111erveilleuse . Guidée par son instinct, elle a tout d 'abord choisi pour son ou­yrage un excellent e'lnplaCeu1elTt à l'endroit où }.es mouches, les lnoustiques et les I11oucherons viendront se faire prendre. C'est peut-être le recoin d 'un corridor, l'entrée .(l'une caverne, le pla­fond d'une écurie, un espace propice entre deux buissons. Voyez comnl'e elle s'y prend pour posel' son piège au-devant d 'une fe­nêtre. Elle s'établit tout en haut; elle y fixe son fil, puis che s'é·­lance hardiment vers un point qu'el1e a déterminé de l'autre côté.

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Durant :sa 'chute, elle laisse jailli r de son corps un liquide qui se fige immédiaienlent à l'air et devient le fH ténu que vous con­naissez. Elle jette ainsi plusieurs bases dans des directions diffé-_ r entes et bientat par .d'autres fils concentriques, elle Tejoint tou­tes ces lignes en un réseau serré qui est un guet-apens redoutable pour les petits insectes ailés des environ~i .

Petit exercice_ - Exécuter des travaux d'art. Le hart est une corde à pendre. - Le jaguar. - Le caviar. - Le colin-mail­lard. - Le n'lare du Taisin. - Un bazar. - Le quart d'une sonl­me. - Un lézard. - Un tétard. - Un char de foin. - Un poi­gnard. - Les -épinards. - Des objets épars sur le plancher, des choses épa~·ses. - Un léopard. - Parler sans fard. - Une chose bizarre. - Un flacon de nard . . - Un caucheInir. - Trois dollars . - La plupart des ,homn1es . - Le nectar des fleurs. - Un brancard .

L'araignée

Après qu'elle a tissé sa toile, J'épeire attend tout tranquille­ment la proie qui, d'un moment à l'autre, viendra se faire pren­dre. Elle est à son poste d'observation quelque part tout à côté de sa toile, et elle ne bouge pas. Une mouche i1mprudente vient-elle frôler de ses ailes ou de ses pattes le piège qu'elle n'a point vu et reste-t-elle collée aux fils qui la retiennent comme une glu, l'araignée est avertie. La lnouche se débat et cherche à rompre les fils qui l'enlacent. L'arachnide se précipHe ·comme un trait, ~a blesse, la Ineurtrit, l'imlnobiJise. Sous l'effet du venin, la mouche se meurt. 'De plus, ses 11l embres sont liés et paralysés par une foule de filaments ténus et résistants . L'heure du repas a sonné. L'épeire peut dévorer sa victime.

L'escargot

Il pleut. L'escargot qui depuis de 110111breuses journées s 'é­tait caché sous une pierre, sent le besoin de quitter sa · retraite. Il aime la pluie. Le voilà qui rampe sur le sol en laissant derrière lui une traînée brilla nte et gluante. Il s'en va - lentement, emport ult a belle ·maison blanche et b rune bâtie en forme de volute. Les

cornes en avant, il tâte le terrain et suit avec précaution un che­min qui l'amèn e à la pâture. Ce qu'il cherche, c'est de l'herbe fraî­che, Peut-être un chou ou un p issenlit... Il s'attaquera sans scru­pule aux meilleures plantes du jardin.

Escargot mon ami, prends garde r Les méfaits que tu causes crient vengeance. Le paysan te cueillera et te donnera à manger à ses poules. Ou bien il te mettra dans une escargotière et alors tu entreras dans la 'composition des bons plats qui figurent sur les tables d'hôtels.

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Le vent

L 'autre jour j'ai soufflé avec une furie vraiment extraordj ­naire.

Je ine suis 1 vé bien loin -d 'ici, tout là -bas sur les rivages d 'une mer tiède. J'ai passé sur les flots en tournoyant e t en jetant d e 1 écul11.e su r les embarcations et sur les ailes des m.ouettes. Je ]lle suis précipité ù travers la vallée du Rhône, vers cette Iriche Provence qu i est un pays de merveilles. Je 1l11e SlÜS gonflé à l'ex ­trême et j"ai nargué les arbres et les collines qui tentaient de s'opposer ù mon passage. Sur les chen1ins de la cam.pagne et sur les places publiques ·des villes j'ai formé des tourbillons de pous­sière. J ai dispel'.sé clans les airs les fU111ées bleuflires des villages et les fmnées noires des usines.

J 'ai tordu le feuill8t;e des peupliers, j'8i précipité par terre des ardoises et ·desche'l111nées et j'ai obligé les corbeaux à se cher­cher un r efuge au sein des bois profonds.

J ai léché la neige de vos 1110ntagnes et j'ai reInpli d 'échos , inistres vos vaHées abruptes et sauvages.

Les nuag.es qui ont recouvert les Alpes et la pluie qui Is'elst dével~sée snI' la · terre, ·c'est 11'lOi qui' les ai amenés.

Dictées obligeaJnment conununiq ées pal' un collègne .

Promenade à travers la langue française Quelques l'enWI'ques de détail:

1) Dans les verbes ternùnés à l'infiIùtif par el', la syllabe flÎl1ale se prononce é et non pas èr comme on l'entend quelquefois . Cette dernière p rononciation était autrefois en us,age en NOT'Inan­die. Corneille, par exe1nple, fais·a it j'iIner eI" avec ail'.

2) Qu and la pTéposition de est suivie de deux adjectifs, on ne la rèpète que s'il y a opposition entre ces adjectifs . Ex. Je connais de braves et honnêtes gens - 11lais on diI'a: Cet ·hOInn1e a de bonnes et de 1nauvaises habitudes .

3) Au pluriel, le 1110t bonal ne change al en aux que quand il accompagne le 1110t four: les fours banaux; ailleurs il prend s . Ex. : Voilà des aTgunleIlts banals.

4) Le vieux français faisait accorder les adjectif~ employés adveTbialenlent. De cette règle, nous avons conserve quelques restes: Ex. : des yeux grands ouverts (grandement ou verts, des fleurs frai ch es écloses (fraîchement écloses) etc.

5) Dans les expressions: V ons l'avez écJ.wppé belle; vous me la baillez belle et bonne, il y a une ellipse; c'est le 1not manière qui y est sous-entendu: de la bene manière.

6) Daùs les express1ions : bonhonune de père, fripon d'enfant , diable de cél'énwnie, etc. , les 1110tS père, enfant, cérénlOnie ne sont pas les cOInpléments détenninatifs de bonhOIl1me, de fri ­pon, de d iable . Les terules bonhol1îlue, frip on, diable sont les épithètes des nOlns qui les suivent. C'est C0111me si on disait: le père bonhol1111îe 1 enfant fripon, etc .

i) Pis a servi longtemps de neutre à pire. Celui-ci ne s'em­.ploie plus qu'avec un nOln Ul.asculin ou féminin. Un fils pire que son père.

SC ENCES

Les rongeurs

111ntériel. - Crâne de lapin . Lapin vivant ù défaut une gra­Yure.

Un lmneux rongeur: le lapin. -- Pren ons le lapin COlnme type de rongeur. IIlnérite bien ce qualitatif, 'car il est conslammeu t occupé à l'onger sa noulTiture ou, à défaut, les barreaux de sa ca­bane. COlunlent peut-il ronger Inêlue le 'bois?

La denture du lapin. - Exanlinons un crâne de lapin. S UT

chaque mâchoire, nous voyons en avant cleux incisives courbes t aillées en biseau très aigu, qui 'coupent conune une pince cou­pante et détachent de petits fragnlents . Ces ,dents s'allon gent sans cesse et, COllIne elles n 'ont d'én'lail qu'en avant , ·eHes s'nsent plus vite sur l 'aTrière, moins dur, et restent toujours tranchantes. Leur croissance continue oblige le lapin à l'onger des choses dures, Inême non comestibles, pour que ses incisives ne prennent pas une longueur -c1éInesurée. Le lapin n'a pas de canines et un large espace vide, la barre, en oocupe la place. Nous trouvons ensuite sur chaque demi-lnfkhoire, six lllolaires portant de 'Petites crête~ en travers. Constatons que la 'nlà'choire inférieur e ne peut se dé­placer que d'avant en arrière et qu'ainsi les fragluents détachés par les incisives sont broyés comU'le avec une râpe. Tous le. l'ongeurs ayant la 111êlUe denture que le lapin, nous pOLlV\)l1S ('011-

dure: Les rongeurs tranchent et râpent leur nourriture.

Principales particularités dn lapin. - Nous relnarquons lout de suite sa fourrlZre épaisse et douce, ses longues oreilles hès llîobiles qu'il peut diTiger en tous sens, ses pattes postérieures très folies, beaucoup plus longues que -celles de devant, ses griffes très grandes, toujours émoussées .

Ces parti,cularités ·ne sem1blent pas très utiles pour le lapin domestique à qui l'hOlllme fournit sa nourriture et qu'il protège

Page 17: L'Ecole primaire, 31 décembre 1945

- 182-

en le tenant erufern'lé. Leur présence s'explique si 'l'on 'Songe que le lapin dOlllestique .les a héritées de son ancêtre sauvage, le lapin de garenne. Le genre de vie çle ce dernier nous fera comprendre leur rôle.

Le la[l in de garenne. - Le lapin de garenne, plus petit que le lapin domestique, est peu vigoureux. II. est d 'un naturel timide ct peureux, 'car il a de 110lubreux ennemis: les carnivores, Jes oi­seaux de proie, l'hOIll!nW le pourchassent sans cesse et il n'a pas ·d'arnles pour lutter contre eux. Il se défend 'cependant grâce ;\ son ouïe très fine qui l'avertit de l'approche d'un danger (g1"an­des oreilles) qu'il évite par une course rapide constituée par ure série de bonds de ses pattes postérieures très longues. Il ·cre use avec ses fortes griffes des terriers cOlupliqués à plusieurs sorties où il se réfugie à la moindre alerte ou bien il se cache sous des buissons épineux dont son épaisse fourrure le protège. Ajoutons enfin qu'il a beaucoup de petits: plusieurs portées par an . Les 'lapins sauvages ont donc pu se perpétuer en dépit de l-euTs nom­breux ennemis .

Le lapin dOl11esti que . - Le lapin dOlllestique s'élève facile­lTIent dans des 'ca,ges (clapiers). II grandit vite car il mange sans arrêt et accepte toutes sortes d'aliments végétaux. Sa ,chair ten­cIre est nourissante. Sa fourrure épaisse, très chaude, perm,et d'i­miter les fourrures de grand prix.

Principaux rongeurs. - Le lièvre, très voisin du lapin, ne fait pas de terrier et gîte en pleins champs. Il court très vite, par bonds énorn1es. Sa 'couleur, qui est 'celle de la terre, ,le protège con­tre ces nom breux ennemis et ,con tre l'homme qui Je chasse active­nlent pour sa fournue et sa chair excellente.

L'écureuil est un gracieux rongeur qui se noufTit surtout de graines. Il se t ient le plus souvent dans les arbres où il se déplace avec une rapidité et une agilité surprenantes. Il est aidé en cela par sa grande légèreté, ses griffes très aiguës, sa grande queue en panache qui lui sert de balancier et au besoin de parachute.

La illal'lnotte vit et se ·nourrit dans de hautes prairies alpines qui restent couvertes de neige pendant de longs mois. Elle se ré­fugie alors dans de profonds terriers qu'elle a garnis de foin sec. Elle s'y engourdit pendant tout l'hiver: sa respiration devient très faible et sa circulation se ra'lentit beaucoup. Aussi sa température, qui en été est de 37°, s'a'baisse à 10 ou 12°. Pendant cette période de vie ralentie, eille utilise la graiss'e qu'elle a accumulée dans ses tissus pendant l'été.

Le castor est un gros rongeur' qui nage et plonge adlnirable­m'ent grâ,ce à ses pattes postérieuTes palmées et à sa queue écail­leuse et aplatie. Il est d'une intelligence remarquable. Dans les contrées désertes du Canada, il se construit des huttes sur pilotis dans des étangs dont il a provoqué lui-même la formation en bar-

rant un ruisseau d'une longue digue bâtie en bois et en terre tassé€ avec sa queue fonctionnant conTme une truelle. En France où il est devenu très rare, il se fait des terriers à double entrée qu'il dissih'llüe sous les hranohages dont il s'e nourrit.

Le 'loir, le rat, la souris, le lTIulot, le cobaye sont aussi des rongeurs. Gallaud . . '

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COMPOSITION FRANÇAISE No 21 La phrase - Le verbe

Le vent souffle du Nord, tord les grands arbres et disperse les feuilles mortes. Une bande bruyante de noirs corbeaux s'abat au Imilieux d'un champ labouré. L'un d'eux, perché en sentinelle, à la cime d'un hêtre. avertit ses compagnons de l"approche d'un danger. A son cri d'alerte, tous s',envolent et fuient en croassant. Un instant, ils tOUl'n'oient ' dans 'le ciel gris. Bientôt,. il reviennent. Ils se hâtent, 'les becs piquent, sans arrêt. Rassasiés, ils s'en­volent enfin. Leurs croassements nous annoncent l'hiver tout proche.

Le verbe .est le terme principal de la proposition; autour de lui se groupent les autres r.oots. l\t1iontre-Ie dans le texte ' ci-dessus.

Copie le texte, lnets le chiffre 1 sur les verbes, 2 sur les su­jets; sépare les propositions par un trait verticat

Compose 3 propositions avec le verbe pleurer -en prenant les noms suivants comme sujet: l'enfant, le ciel, la vligne.

Compose 4 propositions avec le verbe couler en prenant com­me sujets les noms sujvants : l'eau, ·la vigne, les larmes, les pa­roles.

Consulte ta grammaire pa'ges 48 et 49.

COMPOSITION FRANÇAISE No 2Z La phrase - Le sujet

Les oiseaux chantent dans 'les arbres. Jean est puni par son maître. Les oiseaux font ['action de chanter; Jean subit, souffre l'ac­

tiQn d'être puni. Ces deux mots sont des sujets. On trouve le su­jet en posant la question qui est-cn qui ou qu'est-ce qui avant le verbe. Qui est-ce qui chante? Ce sont les oiseaux.

1. Partout les vendanges étaient commencées ... Dans les vi­gnes, se dét'achant parmi les feuilles jaunes, apparaissaient de loin les mouchoirs noués SUT le chapeau des jeunes filles.

2. De toutes les maisons du vil'lage et de la campagne s'é­chappaient le matin des bandes joyeuses. Tous, depuis les vieil­lards jusqu'aux enfants, et les 'chiens nlêmes, entraient dans le ·mouvement de la grande fête; les pêcheurs cessaient de pêcher, Jes couturières de tirer l'aiguille. Sur les routes s'avançaient les chars lourdement chargés.

Cherche tous les sujets ·du texte. H arrive que le sujet est placé , après le verbe; montre-le dans cet exemple: Au-dessus de nos

têtes évoluaient avec une précision remarquable, des avions mi­litahes.

Plusieurs v.erbes ·peuvent avoir un lnême sujet. Ex: Les en­fants sortent de l'école, se poùrsuivent, se donnent des coups, se bous'culent et se dispm-sent dans toutes les directions.

Construis sur le modèle d~dessus 5 phrases ayant chacune un sujet commun à plusieurs verbes; 5 phTases avec le sujet pJacé après le verbe.

Consulte ta grammaire, page 49.

COMPOSITION FRANÇAISE No 23

l.a phrase - Le su.jet du verbe

T e 'te : .Les marrons. - Sous ,le vieux marronnier, Patti jou e avec sa petIte sœur. Tout ù 'coup le vent d'automn e seCO'l..1e le' branches de l arbre e t les marrons tombent. En touchant le s·ol. les coques vertes éclatent, les TIlarrOns sautent et roulent. Les deux enfants courent de tous côtés. Leurs mains sont déjà pieilles de bea ux nlarrons vernis et luisants comme de l acajou. Sous l'arbre fusent les ·cris -de joie. '

Copie ce t exte. Place le chiffre 1 sur les verb 5, le chiffre 2 sur -les sujets . ,~ Rernarque que ~e .sl!jet est ?énéralemcnt le mot qui r epréseu te

1 etre et la chose qUI taIt ou qUl souffre l'action. . Où .place-~-on généralem·ent le sujet? Quand elit-on qu 'il)

a InversiOn? CIte dans le texte une phrase où il y a inversion. Constn.l'is 5 'Propositions Çlans lesquelles il y a plusieurs su­

jets pour un seul ve.rbe. Ex. :" Papa, m~unan, lTIOn -frère et ma sœur sont partis en vacance. Ecris 5 propositions dans 'lesquelles plusieurs ver,bes ont le mênle sujet. Ex. : Maman prépare 1es re­pas, racconuno·de des ha'bits, tient propre toute la maison.

Construis 3 propositions où il y a inversiori du sujet. Ex. : Quand reviennent les hirondelles on peut s'attendre aux heaux jo~rs. .

Consulte ta granll11aire page 49.

COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le sujet et le verbe

Mon frère aîné travaill-e. Louise et Françoise jouent. Le soleil, la lune et les étoiles brillent. Tu étudies et je lis. Le petit garnement gesticule, trépigne, hurle, Inlassables, les hirondelles vont et viennent. Restaurés et reposés, les voy.ageurs repalient. Bondé, le -lourd convoi démarre.

No 24

COlnpo.se des phrases semhlables, puis l11.ets-les à la fOllIue négative, à la forme inter:rrogative et ù la forme négative-interro­gative si le sens le permet.

Copie toutes les phrases précédentes, puis mets ' le chiffre l sur le verbe, 2 sur le sujet. E-cris les 3 prelnières à la forme néga­tive, à la forme interrogative et à la fonne négative interroga'­tive. Ex. : Mon frère aîné ne travaille pas. Est-ce que 1110n frère aîné travaille? Mon frère aîné ne travaîlle-t-il .pa's ?

Consulte ta grammaire page 49.

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GEOGRAPHIE - I.E VALAIS No 16

Arboriculture

L'école d'agdculture de Châteauneuf ·a 'g'ranclement r.ontriùm.é au dévelolPpem·ent ode notre verger fTuitier; mais .l'introdutCtion des prin­cip'ales variétés -commerciales date de hie-n plus longtemip's. Comme 'Pour la vigne, l-e 'sol' et ,le di-mat Œonnent aux fruits .leur -s'aVE'ur et Jeur ·coloration. C'est ,pour 'ceUe raison que nos Iproduits ont .cO!nquis J1eul' p.la-ce sur .Je marché. De Sierre à Martigny, la plaine du Rhône est un immense verger. Mais les fruits qui nlûrissent sur le coieau se conseù:'vent mieux e·ucore. o.n a introduit l,a culture fruitière dans le Haut- Va.lai.s et aussi d'a-ns r.ertaines v-a~1ées -latérale.s.

La d-é.Ji.cieuse canada .mûrit jusqu'là 1000 mètres ,el'a.ltitude. Bra. mois Sion, Vex, FuIly, Martigny, Conthey ,constituent ses .centres ,die p~'édi.ledio.n; e.llie s'expo'rte en France. L'abricotier réussit sur la rive gaut'he du Rhône, .surtout à Saxon et à ,Charrat. Saxon 'a. ·ex.pédié jusqu'à 100 va.golliS d'a'bri'c-ots en un seul jOUJ"! La poire beurrée William si délicate pro8Jpère ,d.a.ns ,}a région de Sion et dans .les t.er­rains ·a.ssainis de Leytron, de SaiHon, de Saxon, de Fully. Le. Vla.l'aioS centra.l -cultive :aussi ,la pêche ve.loutée; dans -la région de Sierre o~ trouve le pruneautier. Lels lpol11·miers, ·les cerisiers, lesprun~ers, .c,roioS­sent jusqu '.à 1500 mètres d'altitude, .mais leurs fruii.s n'ont aucune v~­.Jeur commerciale. four conserver l'es fruits on a construit un frigo. rifiquCl En gare {le Ch'aITa t.

Vendons des fruits de ,choix triés a:vec soin.

QUElS T.I.QNS

·Comment récole -d·agricu.lture de C'hât.e·auneuf 3-t-e,l1e contribué au Idévelolppenl'ent de notre verger 'fruitier?

Qu'est~ce qui donne aux Ifruits valaisans leur saveur et .}eur -co-loris?

Pourquoi l'es ·fruits du Valais BOnt-iLs réputés '? Où Ia Iplaine -du RhôJ1e est-e,l.le un immense vel'gel'? Cit(· quelques variétés de pommes t:rè.s .appréciées. Dans que1,I,es ,corrimu.nes cultive-t-on surtout .lacana>Cla. ? Sur queUe rive du Rhone l'-a'bricotier est-il cultivé? Dans queLles

COmrrl1.une-s en ,partiocu.liel' ? Jus'qu'à que-He a.lt.itude cultive-t-on les a.rbres fruiti ers pour 1-8

r.o.mmer.ée? Qu'a-t-bn ·construit pour conserver les .fruitlS ? Le Va,lais- doit-i,] .pro,cl:uire des Jruits à cidre'? 'Ex.plique. Comment doit-on 'pro,céder pour l,a ,cueillettE' des fruit.s? pOUl' leur

enllballa.go ? Où exi6te-t-il une ,fabri 'que cl'em'baH,ages ? Que,ls tr-a.it.ement,s fait-on subir .aux al'bres fruitiers ? Maug,e-onsdes fruit.s, U-s sont ri'c,hes ·en vit,ainine.s.

- 1'87 -

GEOGRAPHIE - LE VALAI S No 17

L'agriculture en montagne

L'élevage du bétail ·const itue la -prjn'c~p a.l e bra nche Lle l'agricul­ture en montagne, -c·ar .les h a.u t es valllées s e 'pTêten t lPeu à ,la -culture. Les vaches -de race d'Hérens, ;p e.tit es et ·el1Jclurantes conyi ennen L à .ces Tégion s. Cette r-Ree es t r ép-andue d,ans ,les c1istTi-cts de Co ntll ey, cl 'H é-1'-e11lS, de .si 61Te., d 'Entremont, de .sion et -de ,Mal'ti g-n y. LE'':; rli stl'kts ode :MJollthey, de St-,Mfalll'ice, ·de Loècl1 e-, de Rarog n e, ode Viège .élèvent la raCre t achetée ; 'C onche et Bri gu e. la r a ce br u ne. Les va.liées (nlliez, -de Conche, d e Bagne ', cl 'Hél'ens le dis trict d e 'Col1th€'Y et la r égion du Sim p,lon possèdent Ci E' beaux pâturages et de gr ands al'll ages. Les fl'omages ,d e ·Conche et de Ba.gnes sont r-ép utés . L es éleveurs ont cr éé des Syndica~s du bétail et une Fédération des p roducteurs de laU.

IMalgr é ,le s e'ncour.agements de l'Etat, l 'élevage d.u m outon a b €'a u­{;iOWp ·diminué; il en est de m êm e 'de ,ce.lui -de la cb èvl 2,

On cultive la p omme de terre aux Iplus hautes altitudes ; le seigle e t l'argE' ·sont les IlJ l'indpa.le>s cér éale s de ,J.a montagne. On a introduit la fI'aise dlans -l 'Entremont et da:ns la va llée de Sa bra n ; ell e }J'ros-père très bie.n à 1400 mètres ,-l'a,lLtu ele. De Loèche là Fully on reuüOntre le pommier sur Je coteau jusqu'là 1000 mètr es .. Staloden, Vex, Nendaz et la partie ' inférieure clu cl istl:ict cl'Entremon t s·occu-. pent <a'us·si d'8rbolicnlture.

L8\s monta~gnal'd-s d-oiv cn t. ] LI ttel' contl-e .10 .c.lin at e t le·-· for ses dB la nature; hm. l' vie est: dure.

QUESTIONS

Dessine la çal'te du Va lai s ; à J'.aic1·e ·de 3 couleurs indi'qu e le. - r é-gions où sont .élevées les 3 ra!C'es re.présentées clans notre ,canton_

Pourquoi la race d'Hér-ellis convient-eLle au Valais? Où se f.a.'briquo Je rfroma.ge ,le .plus réputé? Poùrquoi lEtS éleveurs ont-Hs créé un Syndic.at du bétail et un e

Fé-dèration des 'produc.teurs de lait '? Quels sont ,les produits laitieTs et ,comment les utilise-t-on ? Pourquoi la culture ne ·convient-eUe ;PélJS à la monta.gne ? Quelles cultm'es y réus-sisent ·ce:pendant ? Dans queUes va..Uées -cultive-L-on la ,fraise? Cite que.lques commune:s du coteau où l'-on s 'adonne ù t'arbori­

cultu.re. Pourquoi la vie du mont.ag,nard est-e11f' rude '. Cite dEtS ,communes du Valais ou certaines rultures se prat.iquent

à de hautes altitudes. Quel est ,le vll.l.a:ge valaisan sit1.~.é ,à l:a 'plu'5 haute altitude ? QueHe ' est .laprindpale occupation tcle.s ,mo.ntagnar.ds ? QUEltlle industrie est .c€!pencla!nt assez répand-ue à la montagne?

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GEOGRAP1HIE - LE VALAIS No 18

Population

Le Val·a is COmlJte environ 150,000 habitants Tèpartis en 13 dis­tric.ts et 170 ca:mmunes. Sion a ve'c 10,000 haibit.[l'nts elst ln. ,com,mune la plluis Ipeul}Jllée et Ausserbinll ave,c 50, la moins ; c'el1le da Bagnes ,a lil territoire au ssi gr,ancl que le canton ,de Zoug. Environ 100,000 habi. tants parlent le français et 45,000 l'allemand, La limite des langues est constituée ,p·al' 1.::1 Raspüle .qui ~ ou.J c entr 3 Sierre et Sa lquenen. La grancle major it é de la ,population 'professe le catholicisme. Les IUClltestants, .au 110l11lbl' e de 4500 environ, 'Sont groupés dans les ,ce.ntres industriels de {Monthey, ode Mia'l'tign:" de Saxon, de Sion, ele Si erre, de Viège, -de !Brigue et de '. /Iontana .

La pOlp'ul,ation est plus dense en plaine où eUe s·acc.roît ra,})ide­ment grà ce à .l 'i,11odustrie, au ro.mmerce et ù. une agri,culture rpros'père. En montagne Ip'ar contre où la vie est diffi'ci,lE' et les r essource,s limi­t,é,e,s, certaines conun.unes se dépeuplent, parti,culièrement d,ans le v,al d'Anniviers Les ha'bi-ta,nts de 'cette vallée sont nomades en partie; ils clescend~nt en ,p.1aj,ne I ~l : des périude ·à Ipeu 'près fix es.

Voici la 'po'pulation des distr icts ,en chif,fres rondiS :

Sierre, 21,000 habitanls; MartignYJ 17,500; Sion 15,'500; Monthey 13,500; Viège 13,000; Conthey 11,200; Brigue 11 ,000; Entremont 8600 ; Hérens 8600; Loèche 8400; St-Mau.rice 7'800; Conche 4"500; Rarogne

5'500 et, 2500.

QUESTIONS

Cite toUiS .les disir·i·cts du VaJ.ais l'avec l eurs chefs-li eux.

Oue.Is ,sont ,lels district.s d.e l.a.ngue ,aHemancle? ·Ceux de llangue :h'a.n~a.i.se? Où ipa,sse la l.imite des .langues?

,Combie.n d'·ha'bitmlt!S ,pa.rIent le fr.a:nçais? Combien l 'aJlemand ?

Dans quEtll}es localités les ,protestant.s sont-Hs r e,présentés?

Pourquoi la Ipl'aine est-e.lle ·plus .peu,plée que la monta,gne ?

Quelles' sont. .les ,armoiries vallaisannes?

Que représentent les étoi.les?

Nomme un di6trkt situé entièrement sur lia l'iv e gauche du Rhône.

Nomme ,un district qui n e touche (pas a.u Rhône bien qu 'étant situé SUl' Le,sd eux rh es.

Que.] est lE' ·cbe>f-lieu de l'E'ntre.mont?

Vex est le c·he.f-.lieu de que,] district? Et Mœn:,l ?

Quel est ,le district qui 'a ,deux chelfs-lieux? Qu eLs sont -ces deux ,chefS-Il ieux.

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BIBLIOGRAPHIE

L'INSTRUCTION PUBLIQUE j)

Annuaire 1945.

L 'édition ·do 194,5 ;Pl' é,sente ,d·es étude.s du !plus vH iniérèt pOUl'

quieo:fllque se 'pléo,ccu.pe -des 'p'l'oJ:)lèmes l'elati.fs .ft. ·J'éc1llocation de la jeunesse. Dans ,seLS 19rZ ,p ages, l'ouvr,age traite les 'qu,et 'tions suiva11tcs : « La science moralisatrice»~ ipar ·M . Louis Baudi·n, (pro'fesseul' .;y Lau­sa;nne. « Les constances de l'école)}, Ipar :M. le coxlls'ei,1.J er d'Etat P i.11 el', chE'f du Dèp,artement de lïnstruction pub.Jique et des ·cul'te's 'du cal1-ton de Fribourg. « Les tâches soc,'iales de 'l'école », Ipa l' ilV!. le ,cû'n.seiHer d'Etat C. Brandt, ,ohei ·du Déip'aTteme:nt de .l'instruction IP ubhque et de,s üuHes du oanton cle , Neuchâtel. « Cu]ture et personnalité dans l'ensei­gnement comme-rcial}}, Ipal' 1lVI. J. GOl'ay, !prOifesseur à Lausanne. « L,a réforme de l'ense,ignement secondaire (lans le canton de Vaud », (pal' M. lM. Penin, cherf de service au DépaJ'tement dei l 'instruction .pub.lique à Laus'atHne. « Les persPectives de la radio scolaire », par M. J. S'c:huibige'l', journaliste, à, Laus·anne, « L'enseignement indivi­dualisé et l'emploi des fiches sG'olaires}}, 'par M. R. Dottrens, dÜ'ectem' d'écoles ,à GenèvE'. « A propos de la liberté d'opinion: derniers échos du frontisme à l'éco,le », ~)ar :M. Ed. Bl,ase<l', ,proJesseul' à Zurich. -Une -partie i.mlportante ,du volume est cOl1isa'c-rée e'11 outre ·aux chroni­ques scolaires '<l'ui renseigil1ent a1bondamm,ent sur ,les faits ma.rquants de Ja vie ,péda;gogi,que et SUl' les dernières initiath:es et l'éa.Esations du monde .scolaire roma,nd et ,alémanicIue. Dans l'appendice biblio­grap'hique qui termin E' l'Annuaire, IMo11sieur G. Cheva.llaz, -DirelCteul' des E-coles N OI',males iL Lausanne, analyse une vingtaine d'ouvr.age·, études et. rapports d 'ol~dre ,péd.agogique, :psychologique et socio,logique parus tout TéceŒnment. Le seul .énoncé de ces matières suffit 'pour permettre au .le·cteur d 'alPprécier la v,a.leur et ,J'actualité de la .docu­mentation :qu 'aipiporte l'Annuaire de 1945.

1) L'Instruction publique f'n Suisse, Annuaire 194'5, 36ème .année, publié sous les auspices de la Conférence. l'ùma'l1de des Chefs odes Dé­'partements de l'inst1'uction .. publique par Monsieur .la'clcard. Un vp­lume in-8 broc.hé FI'. '5.-. Librairie Fayot, Lausanne.

LECTURES 1)

Degré intermédiaire

Le nouve,a u livre de J,edure -du -degré moyen ,c o'Yn!]Jte 186 textes (54 morceaux en Vffi'B, 13'1 en ,pros'e) l~èpa!I'tis 'dans ;) grandschalpitres. U.ne largE' Ip ll&ce y ,a, été accor·dée 'à. ,la 'famille, qui a un urgent besoin d'être restaurée ,à notre érpoque. IDa:ns un but ,(l 'éducation nationale , un certain nombre de morce-aux de valeur, ce'penda,l1:t assez sim:ples

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pour ,dels C'l1Jf.au1t6 ,de 10 i:L 12 ans, ont été groupés 'ous le titre : L~ Fays, p.ourtant., Ic'est à :la nature qu'a été 'faite .la p,art du lion, Ipal'ce qu~ l'homme d'aujourd 'hui, ,l'ho,mme des r égions industrielles sur­tout, èprouve «un besoin Iprescrue ,désE's.péré de la l etrouver ». \Mais .Ie·s mor,ceaux qui 'par.le'nt de la ,camlpag ne et ,de Ira montagne se !prop osent a USJ5i de eontri'buer, dans la ,plus l,ange mesur'e ipos si1bl'e, à l a ,lutte contre la cléBertio.n de nos vmages , Que.l,qu es Ipag.es g l'Ül'Hient ,loa no­blesse du tray'a il et parlent de la .ioie procurée Ipar ,1'exer,cicE' ,de jeu x s'ains, enfin, 'Ull ou deux t exte d'assez longue haleinedolU1ant une idée ,du vaste monde Ipel'meUl'ont cl'aplporter (plus -de v,ariété et, :par conséquent plu s d'intérêt. Si .l e ,nouveau .livre contient que1Jquels morceaux qui ont ,la Iprétention d 'a1P'Porter ,a ,l 'écolie'r un ipeu dE' ,s.a­

voir, mor,ceaux tirés Ip OUl' la prluipart ,d'ouvrages ode nos meUleurs écrivains ro,ma'ndlS, il l'enferme avant tout .cles t extes d'allure et de ton plus exclusivement littéra ires, qui se pro:poscnt mOÎl1J9 de com­muniqu er une conrl1'ais,S'all1'ce que -d',èg,ayer et élever' l'e,slprit, d,e toucher le ,cœur, ·dE' Iprovoquel' une .saine émotion, On s 'étonnera 'peut-être d es rmor,cea'uxdé j1à connus et souvent cités, La. 'plupart des ,mor,ceau x relprésent.ès 'sont simples ; quetIques-u.ns Ipoul"r,ai ent mèm.e rügurer <dans un Livre ,à ,l'usage -d'enfants rp,lus ,ieun es , D'autres, en revanûhe, Ipeu nombreux il est vr,ai, Ipré,sentent u ne eer taine ,di,f,ficulté, mais n e sont Ip.a.s au-dessus de la ,portée d 'é1èves normalemE'l1t d-oués ,delS 2ème et 3ème :annéesdu degr é moyen. Le nouveau livre oSe 'propos e ayant tout de Jaire aimer la .lectUil'e . L es bell es il.lustratiol1s qu'il contient y ,contr1bueront certainement d,ans une très -lapge me,SUTe, Pui'sse-t-i.l ;pro,curel' aux enfants rpour les,qupls il ,a été ,co,mpo·sé, d'heu­l'eux ·mo·ments et rendre tous les servi·ces qu'on attend ode lui,

1) FOHET AY 'Charle·s - LECTUHEIS, ,de.g1ré moyen. Un volume in.J8 relié d emi-toUe, sous couverture illustrée" et iUustr.ations dane le texte de 'Ch. Clé,ment. Fr, 4.- , LÎJbrairie Payot, L.auS'a:nne.

FLEURS DES ALPES L)

Les fleurs des Al,pes ! Ne sont-eilles p.as .les .ioyaux de nos mon­t,agnes? Est-11 un touriste qui IptlÎlSJse r ester insens1])le rà leur ,ch·arme, à leurs vives ,cou.leuTs, là leurs formes délk,a tes et ne ,désirE' leur donner un nom? A ~e m:o,m ent., il est vrai, ,la rpluip'art odes gens -sont embarrassés,; 11,s ,connaissent bien la 'g'rande et l,a petite g·e.ntiane, Joe rhododendron e t l'or.ohis vaniLle, ,mais ,leur s·cienee ne va guère au-del,à. ,L 'ouvTage « Fleurs des Al:p,es », .le gmE' de la co.1ler.tion des Petits atlas du ,natur.aliste ,suisse, leur ,permettra de ,cornhlel' c.es .la­·cune,s. lol's y trOUY'Bront sur ,2:8 Iplanches la re-produ.ction de 125 d'leurs pa11mi .ies :p.lus répandues, dasséoo ,se.hm la c-ouleur 'pOUl' en fadliter la reoheI~c.he . Grâce là. ce petit 'aUas de &4 ,pages, que ,chacun pouna emJ!)ortE'r avec soi, on s'initiera ,sans sans ,peine à l'étude de cette flore si Q).a:rtirulière, celle qui Elipp.araît au moment où, quittant la

1.91 -

limite g.u.~érieuI'e de la. fûrèt, ]e touri,ste se m et à ,pal'Coul'ir les Ipà­h~.l'a,g8!S dercouvert.s et s élève vers les ,c],ètes r ocheuses, 'pay.sa.ges ra­dIeux {lue ,1a ,nature a ornés ù. 'pro{usion de .ses pJ'us ,pures 111 erve1].1e&.

1) FLEURIS -DElS Al~P.E.s, Un volu·me in-16 rcl'ié de 64 'paJges avec ,28 pla nC'hes ·en cou.l1elms. Collrection des JPetits atlas du naturaliste suisse. Fr, 3.80. Libr,a irie Payot, Laus-a.nne. .

35U AU~DESSOUS DE ZERO 1)

L 'auteur nous translporte en effet ,dams .le·s régions gla'cée-s de l'Arc­tique en r.ompwgnie de Rob, ,MaJ'.c e,t de ',leurs amis qu.e le cEùpita.ine du «Ne,ptune» ra\'ait conviés à Ulle croisière dans le Nord. Les vo-il'à ,par­tis, faisant Toute ver,s l'Islande, ,8Jbor,d,ant l'e Grœn.lianc1, Tout de ,suit-e le,s aventures C0'l11il11encent et bien ,souvent .se ,cOl' sent, car les héros sont ,p.leins de ICTa.n, aucla:c.ieux et les eXlpédiUons qu'ill1s entrelPrennent mettent par'fois l eur vi,e en ;péril, on .le.s voit · aux rprises avec le.s ours blancs, ,1'eiS loups., l'B,s 11101'seset Ires terrihles blizz'ard, mais g-ré1ce à leur ,courage ils sortent toujours indemnes des .situations -les Iplus di.f­ifidles, ,l'es IpJUS désespérées nlême, C'est qu'ils o.nt ,pour eux les res­sourc'es d 'une technique tpel~fectionnée, le s·ecours du « Pétral », h~Ul' ·petit .avÎ{m, et surtout J.es conseils de rIeur brav,e Ra,cldouk, ,l'Esquim,au, ,dont le dévouement les 'sa.uve plus d 'une fois. Belle leçon d 'endurance que ce récit, mais aussi ,leçon d,e g-éogra,phie et d 'histoire n.a.turE,Ue ,des rp-lrus attrayante,s, ch8Jcune ,des aventures décrites nous mettant en ·conta!c1 ave·c -loes relpr-ésenLa,nts de la Ifaune et ,de ,la f,lm"B de 'celS régions lo~n taines,

1) Pithon Juste - 35-° au-dessous de zéro, Un volume in-8 écu, il­lust.rations -da.Ds le texte,couverture ülustréE< en couleurs, relié Ipl-ein 'Parpier, Fr. 5.-, Librairie Payot, Lausanne.

LES NOUVEAUX LIVRES

Aux Portes de France - POllrentr-uy.

« ,Se1gneul' des 'p.auvres ·Morts: de Fe.li,ce Filil)'pini (Prix -Lugano 1942) 81St un ,!i\'ye émouvant à ,plusieurs ipoints de vue, Un livre qui ne -se résu.me ,p ê"tS en quelque,s ,ligne.s, qu'il ,fau t lire et relire ,pour en saisir t.oute la substa:nce, toute la tra,gioque v,érité dont sont !pl E,jnes .ces

~pa,g·es. On ne ,sa.urait trojp en re,comiInancl-eT la. l ecture.

La ornèn'1e l11,aiBOl1 nous donne éga,lement une bonne t.raduction de « Jederma:nn » ,clue à P :auI IPElisquier; .les « SOill'lets d e Shakespe,are » très Ibien traduits fpar André rPruclhollli118'aux.

L~ . U. F. - Fribourg.

Un roman de ,C~arisse Fl·a.ncililon: « Les Fantomes », L 'auteur joue UIl .ieu 'dH.fi.cil~., dans ce .livre, et on ne Ipeut Ipas dire qu ïJ perde

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la ,partie. Pl'éc'is ion dans l'analy,se p,sycl lolo.gigue, ,sûreté d'obsCl·Va.­t.ion, élégance rlo la -pihr-a .3e, tel.le. ' ont .les qualitît' maîtresse de cC' l'om'an.

De ,l'éCl'h a in ," au dois C. I i'. Lancll'y: « Qortil ègcs de Pari,s» un volume ·qui nous .dévoile avec une r.rudité ·poussé !pal'.fois là ,l' extrê·me ]e'3 aspects inconnus de la Ville-'LumièrE'. C F. ILandry, ,par l',abondance de sa 'production 1ittél'ail'e 'peut ê tre c'on1:p'ilré ù Ba.lzar. ou ,à Dumas. La qua,hté de ,l'écriture souf,fre Iparfoios de cette hàte de produire. Nous ,pTéférons de ·cet ·a'uteur l es livres où i l traite ·avec une gr·a'nde maîtrise des s uj ets du terroir. « Sorti,lèges de Pari s» demeurer,a un J ivl',o vrai, trolP vl'ni Ipeut- être.

A la Bacollllière - Budry.

« Chany » de 1. Poug,atc.h retl',:xc-e en d',a lertes chapitre,s ,la v ie rune 'com,munauté ,de jeulnes·sc 'pendant J'occUlPation de la Fl'ance.

,Le .grand péda.gog ue Ad. Ferrière vient d'écrire un ,petit livre 'S'LU' les « 'Maison. .d'Enf.ants ·de l'A.près-'Guerre» ,des ,notes d'une très l1autC' portée s o,cia le qu'on n e lit :pas s'ans un rée'! .prolfit.

Ces deux petits volumes p,euvent être l'e,commandés , tout slpèciale­ment ,aux éduc-ateurs .qui y trouveront des observations génér.ales -concernant l'éducation, observations qui Ipeuvent s'alp:pliquer ;\ tous les enf.ants du monde.

Au. Cheval Ailé - Genève.

Un l'oman ,de Suz. Delaco.ste: « Les jardins dos ». Un e' -sens-ibili­té trè.s viv e, un style a isé et ,c.lair, ,mais ,par ai.Lleurs un thème de très peu de ,consistanc'e, un sujet agréablE', S'ans ri,en de tr,an s'eelflodant. Il y a dans les « Jardins cl'OB» u.n bon ,sujet de nouveHe, qui a.urait beaucoup ,g,agné 'oÙ être traité 'plus sobrement.

« Les Français » ,de GuiUaume ,Champlitte, en revanche, est un récit qui ,se,rrre la. vérité de très Iprès . .sous son alp'pare-nce romancée on 'Clevine .des faits réels et ,douloureux, vécus durant .la dure 'pél'iode du ma,quis. C'est ,davanta:ge un témoign8.jge qu'une œuvrE' d'imagina­tion et c'est ,avec un intél'êt sans ,cesse :atguisé qu'on suit .les Ipéri­,péties qui ·condui,sent à la libér.ation. Un ,livre ,à l.iTe 'pOur se faire une idée 'concrète de ,ce que Ifut la vie de notre gea.nde voisine de l'Ouest, c1m',atn,t ,ces dnq années écoulées,

Marguerat - Lausanne.

Des livres traduits, mais aussi d'une brûl'ante actualité. « L 'immol'te.l SengE'il't», ,c'est .la campagn'e d'Afrique dans tout cc

qu'eUe a co,mporté d 'atroce et ,d'héroïque, tandis ,que « La grande Erp1'euve » retr:xco .le douloureux .cal~aire de lia NOITège durant l'o-c­cup.atio.n. Des ],iv1'8ts qui, ma.Lg~é queJques défectuosités ·de traduction, sOint ·un enri·chissement de l'e.sprit. J.

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