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Février 2013 Abbé Bernardin Somé Thème : « La prise en compte de la dimension sociale dans l’exploitation des ressources naturelles et le développement durable »

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Février 2013

Abbé Bernardin Somé

Thème : « La prise en compte de la dimension sociale dans l’exploitation des ressources

naturelles et le développement durable »

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PLAN

INTRODUCTION

I. APPROCHES THEMATIQUES ET TERMINOLOGIQUES DES CONCEPTS

1. Le développement

2. Le développement durable

3. Le développement humainement et socialement durable

4. Les ressources naturelles

II. ETAT DES LIEUX DE L’EXPLOITATION DES RESSOURCES

1. Croissance économique et dégradation de l’environnement

2. Inégalités sociales et exploitation des ressources naturelles

3. Exploitation des ressources naturelles et conflits divers

4. Gestion des ressources naturelles au Burkina Faso

III. LA PROBLEMATIQUE DE L’EXPLOITATION DES RESSOURCES

NATURELLES ET LE DEVELOPPEMENT SOCIALEMENT ET

HUMAINEMENT DURABLE

1. Les enjeux de la gestion durable des ressources naturelles

2. Responsabilités sociales dans la gestion durable des ressources

naturelles

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

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Introduction

L’homme menace sa planète. Il pollue, l’eau, l’air, les sols, les produits qu’il

consomme. Il exploite les ressources naturelles et énergétiques comme si elles

étaient inépuisables. Les spécialistes nous disent à présent que l’homme menace le

climat et que ce dernier deviendra invivable dans le prochain siècle. Pour couronner

le tout, on nous annonce une croissance démographique exponentielle. Face à ces

dégradations dont certaines sont irréversibles, que faut-il faire pour éviter à nos

enfants une situation tragique et ingérable ?

La tonalité du discours catastrophiste, la recommandation d’un retour en

arrière, l’arrêt de la croissance économique, du non-développement du Tiers-Monde,

en somme l’arrêt du progrès sonnent l’avènement d’un monde de frugalité : règne du

virus de la peur.

Notre étude est d’abord et avant tout, une infime contribution analytique sur

l’intégration du social dans le développement durable dans un contexte où la nature

et le social font mauvais ménage. Dans la majeure partie de l’opinion, le

développement durable est assimilé à la protection de la nature, sans prise en

compte explicite du social. Pour assumer ce conflit entre l’ordre naturel et le désordre

social, dans le cadre de l’exploitation des ressources naturelles, nous estimons qu’il

faut faire de la résolution des problèmes écologiques le moteur de la croissance, du

développement des pays du Tiers-Monde notamment le Burkina Faso et de la

réduction des inégalités afin de relever de magnifiques défis qui donnent droit au

bien-être.

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I. APPROCHES THEMATIQUES ET TERMINOLOGIQUES DE CONCEPTS

La science, nous dit Maurice BYE, est d’abord vocabulaire, un ensemble de

concepts clairement définis, toute définition devant servir d’analyse qu’on usera. Pour

nous permettre alors de cerner les contours de notre exposé, il nous a paru

fondamental de procéder à une précision succincte des notions-clés du thème

soumis à notre étude :

1. Le développement

La définition structurale par François Perroux (1961) du développement est une des

plus connues : « l’ensemble des transformations des structures économiques,

sociales, institutionnelles et démographiques qui accompagnent la croissance, la

rendent durable et, en général, améliorent les conditions de vie de la population ». Le

développement correspond donc à l’ensemble des transformations techniques,

sociales et culturelles qui permettent l’apparition et la prolongation de la croissance

économique ainsi que l’élévation des niveaux de vie. Ici, la durabilité a trait à la

croissance du produit réel global, l’environnement naturel n’est pas concerné.

2. Le développement durable

La notion de « développement durable » ou « développement soutenable », est née

au milieu des années 80 au sein des organisations internationales afin de mettre en

évidence les limites de certains modes de croissance et de développement qui

dégradent irrémédiablement le patrimoine naturel de l’humanité. La définition du «

développement durable » la plus connue est celle qui figure dans le Rapport

Brundtland (CMED, 1987, p. 47) : le « développement durable, c’est s’efforcer de

répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité de satisfaire ceux

des générations futures ». C’est à l’occasion du deuxième Sommet de la Terre à Rio

de Janeiro, en 1992, que le terme de développement durable sera définitivement

adopté. Le développement durable est un modèle de développement qui prend en

compte les contraintes de l’environnement (réduction des gaspillages des ressources

naturelles, préservation de l’environnement etc.) La durabilité environnementale met

l’accent sur la lutte contre la pollution, la préservation des ressources non-

renouvelables, les économies d’énergie, et la transmission du capital naturel aux

générations futures. A côté de cette définition « méthodologique », est aussi posée

une définition en terme d’objet, déclinée selon les trois dimensions du social, de

l’économique et de l’environnemental. La notion de développement durable, pour ne

pas rester un slogan vide de sens, commande que soient reconnues et prises en

compte les inévitables tensions entre les trois dimensions de l’économique, de

l’environnemental et du social (J.Y. MARTIN, 2002, p. 51).

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3. Le développement humainement et socialement durable

On peut se risquer à définir le développement humainement et socialement durable

comme la recherche d’un développement qui assure l’amélioration du bien-être

humain (ou son maintien), ce dernier étant déterminé par des caractéristiques

personnelles (éducation, santé, libertés individuelles…) ou collectives (cohésion

sociale, niveau et répartition des richesses…), (Bruno Boidin, Maître de conférences,

économie, Lille1)1. La durabilité sociale demeure encore l'objet de peu

d'investigations. Pourtant, la Conférence des Nations-Unies sur l’environnement et le

développement, tenue à Rio de Janeiro du 3 au 14 juin 1992 énonce le principe

suivant : « les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au

développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec

la nature ». C’est dire qu’au-delà des discours, l’analyse de la durabilité sociale et

humaine implique un renouvellement assez radical des modes de pensée du

développement, d’où le grand intérêt du thème soumis à notre étude.

4. Les ressources naturelles

On appelle ressources naturelles les diverses ressources minérales ou biologiques

nécessaires à la vie de l’homme et partant, à l’ensemble des activités économiques

propres à la civilisation industrielle. Les ressources naturelles, qui correspondent à

une substance ou un objet présent dans la nature et exploité pour les besoins d’une

société humaine, englobent aussi bien l’eau, les forêts, les terres arables, les

minerais que les énergies fossiles. Elles peuvent être subdivisées en deux groupes

distincts :

les ressources non renouvelables, constituées par les matières premières

végétales,

les ressources renouvelables constituées par l’eau, les sols et les ressources

dites biologiques (communautés vivantes exploitées par l’homme comme les

forêts par ex.)2.

En somme, il s’agit de « facteur de production originel, objet du travail humain et

comprenant l’espace, les matières premières, et l’énergie »3.

1 « Dossier 3 : Les dimensions humaine et sociale du développement durable », Développement durable et territoires [En

ligne], Dossier 3 : Les dimensions humaine et sociale du Développement Durable, mis en ligne le 07 novembre 2004,

consulté le 16 janvier 2013. URL : http://developpementdurable.revues.org/1113

2 Source : Dictionnaire encyclopédique de l’Ecologie et des Sciences de l’Environnement, F. Ramade, Ediscience

international, Paris, 1993.

3 Art. « Ressources naturelles », Lexique d’économie, 6e éd., Dalloz, 1999, p. 536.

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II. ETAT DES LIEUX DE L’EXPLOITATION DES RESSOURCES

1. Croissance économique et dégradation de l’environnement

La croissance économique génère des externalités négatives sur

l’environnement. Elle a été jusqu’ici essentiellement basée sur l’utilisation d’énergies

fossiles dont la combustion émet des gaz à effet de serre. Ces émissions sont

actuellement plus importantes dans les pays industrialisés que dans les pays

émergents, mais la croissance soutenue de ces derniers rend les scientifiques

inquiets quant au réchauffement climatique.

Pour Adam Smith, La Richesse des Nations résidait dans l'accumulation de

richesses permise par une meilleure organisation (et donc une meilleure

compréhension) des intérêts individuels. L'analyse économique s'est néanmoins peu

à peu rendu compte qu'Adam Smith négligeait deux choses : d’une part, le facteur

environnemental, c'est-à-dire l'exploitation de l'environnement et des ressources

naturelles, et leur contribution à cette accumulation de richesses ; d'autre part, Adam

Smith n'avait pas conscience de la notion d'externalité, laquelle est fondamentale en

économie de l'environnement. En effet, à quoi bon accumuler de la richesse si c'est

pour mourir noyé, contaminé ou asphyxié ? Le bien-être des populations passe aussi

par la qualité de leur environnement. Quant à l'externalité, elle peut être statique ou

dynamique, bilatérale ou multilatérale. Cette notion permet de comprendre pourquoi

l'environnement, qui présente souvent les caractéristiques d'un bien public, ne peut

pas être géré de manière optimale par la fameuse main invisible. En présence

d'externalités, l'intérêt individuel et l'intérêt collectif ne coïncident plus. Aujourd'hui,

seule une coordination entre pays peut permettre de faire face de manière efficace

au problème, étant entendu que certains pays réclament eux aussi leur droit à la

"croissance". Le lien entre croissance et environnement relève donc autant d'un

problème ré-distributif (entre pays, ou individus) que d'un problème technologique,

d'une défaillance du marché ou d'une question malthusienne.

Dans la littérature économique, le débat sur le lien entre croissance et qualité

de l'environnement s'est concentré autour de l'idée de l'existence d'une courbe de

Kuznets environnementale. Cette courbe relie niveau de revenu par habitant et la

pression environnementale ou la qualité de l'environnement. Cette relation est

réductrice dans le sens où elle relie le revenu par habitant à la qualité de

l'environnement, comme si ces deux concepts pouvaient être définis de manière

univoque. La courbe de Kuznets environnementale ne peut donc pas être érigée en

règle générale, ni même être à la base de recommandations de politique

économique environnementale.

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Une autre tentative consiste à considérer la gestion durable des ressources

biologiques et la croissance économique comme relevant d’une stratégie doublement

gagnante ; à savoir que la gestion durable de la biodiversité permettra de disposer

dans le long terme de ressources pour la croissance économique. Mais il apparaît

évident que ce consensus ne résout pas le problème très pratique du quotidien des

individus qui seuls ou en groupe, surexploitent dangereusement les ressources

biologiques.

2. Inégalités sociales et exploitation des ressources naturelles

Les activités humaines sont à l’origine de l’épuisement des ressources naturelles.

L’empreinte écologique mesure les surfaces biologiquement productives de terre et

d’eau nécessaires pour produire les ressources qu’un individu consomme et pour

absorber les déchets générés. Elle analyse la situation en partant de l’hypothèse que

la capacité de régénération de la terre pourrait être le facteur limitant pour l’économie

humaine, si elle continue à surexploiter ce que la biosphère est capable de

renouveler. Durant ces dernières décennies l’empreinte écologique des pays du Sud

émergents a considérablement augmenté. Cependant, celle-ci reste en moyenne 5

fois inférieure à celle des pays développés. Autrement dit, les pays développés

vivent "au crochet" des pays du Sud en termes de bio-capacité comprise comme la

capacité d’une région à générer une offre continue en ressources renouvelables et à

absorber les déchets découlant de leur consommation.

En effet, les pays du Sud sont riches de ressources en tout genre : 47 % du couvert

forestier se trouve en région tropicale, 80 % du Coltan est produit en RDC, l’Afrique

produit 12,5 % mais ne consomme que 3,5 % du pétrole mondial,... Pourtant, ces

mêmes pays enregistrent des taux de malnutrition, de chômage, ou encore de perte

de biodiversité records. Rares sont ceux qui ont pu faire bénéficier la population

locale de leurs propres richesses. Cette disproportion des valeurs fait que personne

ne réagit au décompte de 2 milliards d’affamés et 200 millions de chômeurs. Comme

dit Marcel GAUCHET, « l’amour de la nature dissimile mal la haine des hommes »4.

Au contraire, l’exploitation des ressources naturelles a surtout profité aux économies

des pays développés ou en cours d’industrialisation (Chine et Brésil).

Convaincues de l’irréversibilité de certaines dégradations et de leur accélération, les

organismes internationaux comme nationaux, sous la pression de nombreuses

Organisations non gouvernementales (ONG) élaborèrent de nouveaux outils de

développement garantissant une meilleure gestion des ressources communes et une

répartition plus équitable des infrastructures et des services publics, comme par

exemple le développement durable, le développement humain.

4 Le Débat, n°60, août 1990.

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3. Exploitation des ressources naturelles et conflits divers

Inégalement réparties sur la surface de la terre, les ressources naturelles sont depuis

toujours à l’origine de conflits partout dans le monde. Selon une étude de février

2009, du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), les

ressources naturelles ont alimenté au moins dix-huit (18) conflits violents depuis

1990 et ont été liées à au moins 40% du total des conflits qui ont eu lieu depuis la fin

de la seconde guerre mondiale. Le récent rapport d’Amnesty International « Nigeria :

Pétrole, pollution et pauvreté dans le Delta du Niger » démontre que l’exploitation

pétrolière dans cette région a provoqué d’importants dégâts sur l’environnement qui

ont conduit à l’appauvrissement des populations et à des conflits entre

communautés, autorités et multinationales. Certains chercheurs utilisent, pour décrire

ces inégalités, le concept de « dette écologique », entendu comme le maintien d’une

situation d’injustice environnementale globale dans laquelle une minorité s’approprie

les ressources de la Terre tout en exportant les conséquences de la dégradation

planétaire sur la majorité pauvre de l’humanité.

"Les ressources naturelles peuvent fournir une arène pour le dialogue et la confiance

entre des communautés divisées, ainsi qu'une plate-forme pour la coopération entre

les communautés et les niveaux émergents de gouvernements locaux et le

gouvernement national. Toutefois, si les décisions dans l'allocation, la propriété et

l'accès aux ressources naturelles sont mal gérées, elles créent de nouvelles sources

de tensions et de conflits", observe le PNUE, qui conclue : "En fin de compte, la

façon dont les opérations de maintien de la paix gèrent les risques et les

opportunités liés aux ressources naturelles peut avoir un impact important sur

l'efficacité globale de la mission et influencer la stabilité à long terme".

Alors que seulement 54 % des accords de paix conclus entre 1989 et 2004

contenaient des dispositions sur les ressources naturelles, tous les accords de paix

conclus entre 2005 à 2010 incluaient de telles dispositions.5

Les différences de répartition des ressources sur la planète, mais surtout les

inégalités issues d’un partage peu équitable, engendrent donc des situations de

contestation et de rivalités. Ces conflits peuvent pourtant être résolus grâce à un

partage intelligent et concerté des ressources, ainsi que la mise en place d’un

développement durable et responsable. Citons quelques exemples de situations

conflictuelles à enjeux stratégiques :

5 Sophie Fabrégat, Ressources naturelles, publié le 02 mai 2012 par Actu-Environnement.com, url : http://www.actu-

environnement.com/ae/news/conflits-acces-partage-ressources-naturelles-onu-15583.php4

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La compagnie japonaise Daewoo, ayant acheté un million d’hectares à

Madagascar pour acquérir des terres agricoles, a dû renoncer à son projet

sous la pression de la vindicte populaire.

La région du Kivu, en République Démocratique du Congo, est riche en

ressources naturelles (cassitérite, coltan, or, etc.). Depuis plus de 10 ans, la

région est le théâtre de conflits meurtriers liés entre autres à l’exploitation des

richesses du sol. Dans cette région, convoitée par le Rwanda et le Burundi, un

conflit local vient s’ajouter aux tensions géopolitiques.

Le Nil, traverse une dizaine d’Etats et fait vivre, plus ou moins directement,

près de 123 millions de personnes. Pourtant, l’exploitation de sa ressource

hydraulique est clairement inégale, puisque 94% des eaux sont utilisées par

l’Egypte et le Soudan au détriment de l’Ethiopie.

Exploitation des ressources et domination politique et économique ont toujours été

liées, depuis les mines d’argent des Grecs qui assurèrent leur prééminence en

Méditerranée pendant plusieurs siècles jusqu’aux mines de charbon du XIXe qui ont

permis la révolution industrielle en Europe du Nord.

Aujourd’hui, en devenant de plus en plus rares et menacées, les prix des matières

premières s’envolent, et leurs acquisitions se font au prix de négociations serrées.

Des contrats sont signés entre des pays en développement, qui possèdent les

richesses convoitées, et des multinationales occidentales qui apportent les

techniques d’exploitation et de transformation.

Ces accords économiques autorisant l’exploitation étrangère se font souvent au

détriment des populations locales, qui n’en voient pas les retombées économiques

mais en subissent de plein fouet les désagréments. Ceux-ci vont de la défiguration

du paysage aux catastrophes écologiques, en passant par le déplacement de

populations. La tristement célèbre déforestation de la forêt amazonienne en est le

parfait exemple. Ces situations injustes sont propices à l’apparition de foyers de

contestation. C’est le cas par exemple au Niger, où l’exploitation de l’uranium par

Areva est contestée par les populations locales, qui dénoncent une dégradation de

l’environnement due à l’exploitation d’une matière radioactive, tandis qu’elles ne sont

pas associées aux bénéfices gigantesques générés par ce commerce. Dans les pays

en voie de développement, la découverte de richesses naturelles n’est donc pas

toujours une chance. En attirant les investisseurs étrangers du monde entier, les

convoitises apparaissent et des tensions naissent dont les populations civiles sont

les premières victimes.

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4. Gestion des ressources naturelles au Burkina Faso

Au Burkina Faso, l’Etat est le garant de la préservation des ressources naturelles. Il

exerce cette responsabilité à travers les services techniques de l’environnement, en

concertation avec l’ensemble des acteurs concernés par l’utilisation, l’exploitation et

la gestion des ressources naturelles. La constitution du Burkina Faso accorde une

place de choix à la gestion des ressources naturelles. L’article 14 dispose que « les

richesses et les ressources naturelles appartiennent au peuple. Elles sont utilisées

pour l’amélioration de ses conditions de vie ». L’article 29 dispose que « le droit à un

environnement sain est reconnu, la protection, la défense et la promotion de

l’environnement sont un devoir pour tous ».

Le code forestier accorde le statut de richesses naturelles, intégrées au patrimoine

national, aux ressources forestières (forêt, faune, ressources halieutiques) et affirme

la responsabilité de l’Etat dans leur préservation. L’évolution des politiques et

stratégies nationales de développement au cours de ces dernières années, a conduit

à des changements importants dans les domaines technique, institutionnel, politique

et législatif qui montrent une volonté marquée de l’Etat pour une gestion durable des

ressources forestières et fauniques.

Le Burkina Faso, depuis plus d’une décennie, s’est investi dans la mise en œuvre

des conventions émanant des sommets de Rio de Janeiro et de Johannesburg et à

prendre en compte les préoccupations environnementales et de développement

durable dans ses politiques et stratégies nationales de développement.

On peut citer entre autres les engagements nationaux (notamment, 8000 villages,

8000 forêts, et une école, un bosquet), la Lettre de Politique de Développement

Rural Décentralisé (LPDRD), la Stratégie de Développement Rural (SDR) à l’horizon

2015, la Politique Forestière, la Politique Nationale en matière d’Environnement

(PNE), la Politique Nationale de Sécurisation Foncière (PNSF), la Lettre de Politique

de Développement du Secteur de l’Energie (PDSE, la Politique Nationale de

Population (PNP), la Politique Nationale Genre (PNG), les lois d’orientation sur le

pastoralisme, et la gestion de l’eau et en 2010, l’adoption et la mise en œuvre de la

Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD) qui fait

office de Stratégie Nationale de Développement Durable, etc6.

Tous ces textes ont le mérite de proposer des pistes, des règles et des principes de

gestion durable des ressources naturelles. Cependant, face à un régime coutumier

6 RAPPORT NATIONAL SUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE AU BURKINA FASO 1992 – 2012.

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qui confère le droit de propriété de la terre à une organisation coutumière et son

acquisition par l´héritage et le don, la loi du Burkina (corroborée par la RAF)

proclame l’Etat comme seul propriétaire de la terre. La reconnaissance (ou la prise

en compte) du droit coutumier est nécessaire pour une gestion non conflictuelle des

ressources naturelles d’une manière générale et du foncier de façon particulière en

milieu rural. En outre, les textes demeurent encore méconnus des populations.

Comment peut-on envisager sereinement le transfert des compétences de gestion

décentralisée des ressources naturelles au profit des populations environnantes ?

Les états-généraux de l'environnement et du développement durable tenus à

Ouagadougou en novembre 2011 ont fait des recommandations importantes sur la

nécessité de « doter le Burkina Faso d'une politique nationale de développement

durable assortie d'une loi, afin de donner des orientations claires à l'ensemble des

acteurs nationaux et aux partenaires techniques et financiers, quant aux actions

prioritaires que le gouvernement retient pour promouvoir le développement durable

»7.

Malgré les acquis certains sur le plan des engagements politiques, la réalisation des

actions concrètes, l’élaboration des politiques et stratégies, un arsenal juridique

important et un cadre institutionnel performant, les résultats obtenus en matière de

développement durable par le Burkina Faso restent mitigés : faible maîtrise de la

démographie, pauvreté persistante, non maîtrise de l’urbanisation, faible résilience

de l’économie nationale face aux effets des changements climatiques, timide prise en

compte de l’économie verte etc.

III. LA PROBLEMATIQUE DE L’EXPLOITATION DES RESSOURCES

NATURELLES ET LE DEVELOPPEMENT SOCIALEMENT ET

HUMAINEMENT DURABLE

Le développement durable ou « soutenable » assure une équité

intergénérationnelle puisqu’il impose de ne pas prendre de décisions qui se

révéleraient irrévocables pour les générations futures. Les générations actuelles

ont donc une responsabilité particulière quant aux biens de la nature : elles

doivent éviter les dégradations irréversibles et l’épuisement des ressources

naturelles non renouvelables afin de préserver la reproduction de la biosphère.

En somme, il s’agira de résoudre les problèmes en respectant la nature, mais en

faisant de l’homme la première priorité.

7 Aimé NABALOUM et Boureima LEGMA (Stagiaire), « Bientôt des critères et indicateurs du développement durable au Burkina », in Le

Pays, N° 5207, du lundi 1er octobre 2012, mise en ligne : dimanche 30 septembre 2012, consulté le 05/02/2013.

url : http://www.lepays.bf/?DEVELOPPEMENT-DURABLE-AU-BURKINA

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1. Les enjeux de la gestion durable des ressources naturelles

Une prise de conscience du caractère limité des ressources naturelles semble se

faire sentir au niveau mondial. Depuis 40 ans, l’ONU organise des rencontres

décennales entre dirigeants mondiaux avec l’ambition de définir les moyens de

stimuler le développement durable au niveau mondial. Ces rencontres sont appelées

« Sommets de la Terre » : Conférence de Stockholm en 1972, Sommet de la

Planète Terre de Rio de Janeiro en 1992, rencontre à New-York (Rio+5) en 1997,

signature du protocole de Kyoto en 1997, définition des objectifs du millénaire pour le

développement (OMD) en 2000, Sommet de la Terre (Rio+10) à Johannesburg en

2002, entrée en vigueur du protocole de Kyoto en 2005, enfin (Rio + 20) à Rio de

Janeiro en 2012.

Sont apparues à la fin du XXe siècle les concepts de gestion durable, gestion

raisonnable et raisonnée, de gestion restauratrice et différenciée, qui tous

demandent de tenir compte d'état des lieux, d'analyse de la valeur et des enjeux, du

contexte, de la résilience écologique et du caractère "plus ou moins pas, peu,

difficilement, coûteusement, lentement" ou non renouvelable des ressources, ainsi

que de l'interdépendance qui les lient souvent. Des potentialités et externalités

(positives ou négatives) sont virtuelles ou dormantes dans les ressources minérales

ou naturelles vivantes (biodiversité). La prise de conscience de ces réalités pose une

question sur le plan morale et éthique. Dans un contexte de crise écologique,

climatique et socioéconomique, la consommation croissante de ressources non

renouvelables, la surexploitation de ressources renouvelables et la destruction

accélérée de la biodiversité deviennent des enjeux cruciaux pour le développement

durable. Il est en effet probable qu'un certain nombre de bénéfices futurs

potentiellement importants aient été gaspillés par une surexploitation de ressources

minérales et par une exploitation gaspilleuse et destructrice de la biodiversité et des

ressources renouvelables d'origine biologique. Ce constat justifie bien l'introduction

du principe de prudence, de recyclage, de précaution dans l'approche économique

de l’environnement. L’introduction du principe de précaution8 représente une rupture

importante et garantie que les scientifiques ne sont plus les seuls à décider sur des

questions qui intéressent tous les citoyens.

L’excroissance de la pauvreté, la montée de l’exclusion sociale, l’accroissement des

inégalités et de la vulnérabilité, la question des inégalités de genre, l’augmentation

des tensions sociales débouchant sur des conflits, sont des signaux lumineux

d’alerte de la pertinence et de la nécessité de la prise en compte de la dimension

8 Principe selon lequel une action de prévention face à un risque ne doit pas être retardée par le manque de

certitudes scientifiques : CAPUL J.-Y. et GARNIER O., 2002, Dictionnaire d’économie et de sciences sociales, Hatier,

Paris.

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sociale et humaine dans l’exploitation des ressources naturelles. Par ailleurs, le

réchauffement climatique, l’augmentation de la population mondiale, l’épuisement

des ressources en eau, les menaces climatiques, les dangers des épidémies,

l’épuisement du pétrole et des matières premières, la montée des fondamentalistes,

l’épuisement des ressources de l’océan, la pollution, l’urbanisation galopante, les

menaces terroristes sont autant de ruptures dans l’équilibre homme-nature et de

défis à relever pour une harmonie de l’intégration du social dans l’exploitation des

ressources naturelles.

Il ne saurait avoir d’harmonie, sans une orientation qui aille dans la direction de plus

de croissance, plus de justice, moins de misère et de pauvreté sur la planète, sans

une écologie, moteur de la croissance et de la lutte contre les inégalités.

2. Responsabilités sociales dans la gestion durable des ressources

naturelles

Pour une exploitation rationnelle et responsable des ressources naturelles, il est

indispensable de respecter l’équité intra-générationnelle qui renvoie à la distribution

du bien-être entre les membres d’une société à un moment donné. Il s’agit donc

d’assurer un partage équitable des ressources et des charges au sein d’une même

génération. L’exemple d’une bonne politique fiscale peut grandement contribuer à

réduire les inégalités de répartition après impôt. Lever les recettes permettant de

financer les dépenses publiques de transferts, notamment les dépenses de santé, de

sécurité alimentaire et d’éducation, qui bénéficient aux ménages à faibles revenus,

financer les infrastructures, vecteurs de croissance, mais aussi potentiellement

d’équité sociale, c’est satisfaire assurément à l’obligation d’équité intra-

générationnelle.

Autour de ces nouvelles approches des relations économiques, le souci d’une équité

intra-générationnelles et intergénérationnelles a favorisé l’émergence de multiples

nouveaux indicateurs alternatifs qui viennent se confronter aux indicateurs

économiques de production et de consommation. Nous énumérons ici quelques

indices synthétiques : l’indice du bien-être économique durable, l’indice du

développement humain (IDH) et l’indice de pauvreté humaine (IPH), l’indice de santé

sociale (ISS), l’indice du bien-être économique et social, l’indice du bien-être durable

(IBED), l’indice du bonheur mondial, l’indice du bien-être des nations, l’indicateur du

progrès véritable, l’indicateur d’épargne véritable, etc. Cependant ces indicateurs

composites qui associent et pondirent des données quantitatives et objectives à des

éléments qualitatifs et subjectifs ne peuvent prétendre être universellement

reconnus. Toutefois ils ont le mérite de prendre en compte la dimension sociale et

humaine du développement durable et de poser avec acuité la problématique de

l’équité intra-générationnelle et intergénérationnelle. Le petit royaume bouddhiste du

Bhotan a instauré avec audace, singularité et humanisme, à la suite des

recommandations de son roi en 1972, un indice du Bonheur national brut (BNB). Ce

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BNB repose sur quatre principes fondamentaux du royaume : croissance et

développement économique, conservation et promotion de la culture, sauvegarde de

l’environnement et utilisation durables des ressources, bonne gouvernance

responsable. Le BNB s’en est ainsi substitué au PIB pour mesurer la croissance

économique mais également la qualité de vie sociale, culturelle et environnementale

des résidents. N’est-ce pas là un exemple pertinent de prise en compte de la

dimension sociale et humaine dans la mise en place ?

Dans cette quête inopinée de perspectives responsables et futuristes, il nous a paru

opportun d’adopter les propositions de Claude ALLEGRE qui invitent à :

développer les OGM qui permettront aux plantes de résister à la pénurie d'eau

et d'éviter les engrais ;

reconquérir la biodiversité dans nos rivières et nos forêts ;

encourager une architecture économique combinant énergie solaire, pompe à

chaleur et domotique ;

imposer la voiture hybride ou électrique,

accélérer l'utilisation des piles à hydrogène ;

promouvoir une écologie, moteur de la croissance.

En effet, Claude ALLEGRE, fait remarquer que le protocole est l’un des traités

internationaux les plus absurdes. Il ridiculise le "droit de polluer" en ces termes :

« Vous êtes riches, vous pouvez polluer, vous êtes pauvres, abstenez-vous, on vous

dédommagera pour cela » (Cl. ALLEGRE, 2008 : 137).

Pour ces différentes raisons, la relation entre croissance économique et

environnement constitue une relation clé pour nos sociétés. Elle recouvre en fait une

triple question: la croissance de quoi ?, la croissance pour qui ?, la croissance

jusqu'où ? Elle concerne tout autant des problèmes de coordination entre pays (ou

individus) que des problèmes d'innovation ou de changement de préférence. La

question n'est donc pas de savoir si la croissance est contre l'environnement; elle est

de savoir comment maximiser et répartir les bénéfices du développement.

CONCLUSION

Les signes précurseurs d’un environnement en déclin tendent à faire de

l’exploitation des ressources naturelles une réalité apocalyptique. Face à la dictature

verte, la priorité demeure la personne par rapport à l’individu, le développement

humainement durable par rapport au développement environnemental.

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L’homme est au début de son environnement. Il est le sujet d’une relation avec une

nature qu’il objective (Saint Augustin). Les potentialités sociales telles l’éducation et

la santé, les questions majeures telles l’exclusion, les inégalités, la pauvreté relèvent

de l’équité intra-générationnelle connaturelle au développement durable qui habite

aujourd’hui les investigations de l’homme. Cet homme capable de réfléchir sur le

rapport de son existence et l’environnement est une personne. C’est l’avènement

d’une telle personne qui pointe lorsque l’on met au cœur du développement,

l’homme, lorsque la société de l’innovation et du savoir contribue à l’établissement du

bien-être pour les hommes en prônant une écologie réparatrice, régulateur de

l’exploitation des ressources naturelles et moteur de croissance.

Le Burkina Faso n’est pas en reste sur ce chemin d’avenir. Il lui appartient d’oser un

investissement politique accru pour booster l’accélération du processus d’élaboration

du plan national du développement durable, la promotion de partenariats

stratégiques de recherche, le transfert effectif des compétences et des ressources

qui laisse une part de responsabilités significatives aux collectivités territoriales dans

la gestion durable de leur développement, l’adoption et la mise en œuvre des

schémas d’aménagement du territoire et enfin la prise d’initiative en faveur du

développement durable dans la sous-région (UEMOA/CEDEAO).

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8. MARTIN J.Y. (éd.), 2002, Développement durable ? Doctrines, pratiques,

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WEBOGRAPHIE

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en ligne le 22 septembre 2009, consulté le 26 janvier 2013. URL :

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5. Mina de Beaumont, De nouvelles dynamiques pour pratiquer la paix : étude transversale des fiches d’expérience d’Irénées, Paris, juin 2009. url:http://www.irenees.net/bdf_fiche-analyse-908_fr.html

Introduction à la gestion des conflits liés à la gestion des ressources naturelles ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/008/a0032f/a0032f02.pdf4 ECOLE DOCTORALE DES SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT D'ILE DE France N° 129 http://www.ed129.upmc.fr/sujets/Fichestheses2011/Sujet%20A/LMD_SujetA_Ghil.pdf Les enjeux relatifs à la gestion durable de la biodiversité dans les pays en développement http://www.gemdev.org/publications/cahiers/pdf/28/Cah_28_MERAL.pdf La croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l’environnement ? http://www.lyceedadultes.fr/sitepedagogique/documents/eco/ecoTermES/e_TermES_06_la_croissance_economique_compatible_environnement.pdf http://www.oag-bvg.gc.ca/internet/docs/c105cf.pdf http://ethique.perso.sfr.fr/insoutenable4.pdf http://developpementdurable.revues.org/1113 IS@DD, « information sur le développement durable », http://cms.unige.ch/isdd/

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I. APPROCHES THEMATIQUES ET TERMINOLOGIQUES DES

CONCEPTS

5. Le développement

6. Le développement durable

7. Le développement humainement et socialement durable

8. Les ressources naturelles

II. ETAT DES LIEUX DE L’EXPLOITATION DES RESSOURCES

III. LA PROBLEMATIQUE DE L’EXPLOITATION DES RESSOURCES

NATURELLES ET LE DEVELOPPEMENT SOCIALEMENT ET

HUMAINEMENT DURABLE

1. Les enjeux de la gestion durable des ressources naturelles

2. Responsabilités sociales dans la gestion durable des

ressources naturelles

L’indice du bien-être économique durable. Le MEW (MEW ou Mesure of

Economic Welfare) retranche de la production finale, les dépenses de

consommation qui ne contribuent pas au bien-être (coût des trajets domicile-

travail, frais financiers et juridiques), mais ajoute la valeur estimée du temps libre,

du temps d’utilité sociale, et consacré au travail domestique, Il quantifie

également les variations de stocks des ressources naturelles ainsi que la santé et

l’éducation.

L‘indice du développement humain (IDH), conçu par Amartya Sen, permet de

relativiser les analyses de quantification économique du PIB ainsi que du PIB par

habitant.

L’indice de santé sociale (ISS) fut conçu pour les Etats-Unis par Marc et

Marcque-Luisa Miringoff.

L’indice du bien-être économique et social, fut créé en 1998 par les Canadiens

Lars Osberg et Andrew Sharpe. Il se compose de 4 indicateurs synthétiques

reposant sur les flux de consommation, les stocks de capital, du point de vue

économique, humain et environnemental, les inégalités et la pauvreté

économique, et l’insécurité économique liée au chômage, à la maladie, à la

vieillesse et aux conditions familiales. Cet indice accorde davantage d’importance

aux dimensions sociales et économiques qu’aux questions environnementales.

L’indice du bien-être durable (IBED) fut créé à la suite du rapport de Clifford Cobb

et John Cobb dans les années 1990. Il incorpore dans le calcul de la valeur de

l’activité productive le coût de ses externalités négatives, notamment les

nuisances et dégâts environnementaux.

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L’indicateur du progrès véritable fut créé en 1994. C’est un indice monétaire qui

comptabilise la consommation des valeurs ajoutées et retranche le coût des

externalités sociales et environnementales négatives.

L’indice du bonheur mondial fut créé par Pierre Le Roy en 2001 et présenté dans

la revue Globeco (ou site Globeco). Cet indice regroupe 40 indicateurs classés en

4 catégories : la paix et la sécurité – la liberté, la démocratie et les droits de

l’homme – la qualité de la vie – l’intelligence et la culture.

L’indice du bien-être des nations élaboré par Robert Prescott-Allen en 2001 est

un indicateur environnemental. Cet indice regroupe 36 indicateurs sociaux et

économiques (relatifs à la santé, à l’éducation, à la paix, aux libertés, à la

production, aux libertés...) et 51 indicateurs environnementaux (relatifs à la

diversité et à la qualité des terres, à la disponibilité en eau, à la pollution

atmosphérique, à la diversité des espèces vivantes, à la consommation de

l’énergie...)

L’indicateur d’épargne véritable est publié par la Banque mondiale. Il se compose

des additions et des soustractions des ressources non économiques, notamment

environnementales, effectuées à partir de l’épargne économique nette (c’est-à-

dire hors amortissement).