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La «tour tordue» de Zaha Hadid à Milan Bétonner par grand froid: le barrage du Griessee 26 8 Un colosse sur pieux: Hôpital Riviera-Chablais 20 Strength. Performance. Passion. Dimension Le magazine clients de Holcim Central Europe Ouest CONSTRUIRE EN BÉTON – POLYVALENCE ET SPÉCIFICITÉ ÉDITION 32, FÉVRIER 2016

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La «tour tordue» de Zaha Hadid à Milan

Bétonner par grand froid: le barrage du Griessee 268 Un colosse sur pieux:

Hôpital Riviera-Chablais20

Strength. Performance. Passion.

DimensionLe magazine clients de Holcim Central Europe Ouest

CONSTRUIRE EN BÉTON – POLYVALENCE ET SPÉCIFICITÉ ÉDITION 32, FÉVRIER 2016

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Think global, buy local - cette devise est devenue une philoso-phie pour bon nombre de per-sonnes soucieuses de l’environne-ment et désireuses de se montrer responsables.La production de ciment et de béton est une activité très locale. Ces matériaux à l’utilisation multiple ne présentent véritable-ment d’intérêt que s’il sont extraits

et transformés localement. Les longs transports coûtent cher ne que source de pollution. Le calcaire et la marne sont extraits dans des carrières en Suisse dans le respect de directives écologiques strictes, puis transformés en ciment dans des usines proches. Le béton ainsi obtenu est livré dans des chantiers de la région.Nous constatons toutefois une contradiction dans cette tendance en faveur des produits locaux. Alors que les denrées alimentaires et autres biens de consommation produits localement sont plébiscités par les consommateurs, et ceci à juste titre, nous constatons un éloignement croissant de la population vis-à-vis du secteur de la production. Notre économie ne compte pas uniquement le secteur des services, elle a également une industrie de production qui produit des biens physiques.Que signifie cette contradiction pour l’industrie des matériaux de construction? L’accès aux matières premières est de plus en plus difficile. Tout le monde veut des produits locaux mais personne ne veut avoir une carrière près de chez soi. Nos cimenteries à Eclépens, Untervaz et Siggenthal ainsi que nos gravières et nos centrales à béton constituent un engagement de notre part pour l’industrie suisse. Nous souhaitons investir et nous développer pour continuer à pouvoir extraire des matières premières et pouvoir ainsi proposer à l’industrie du bâtiment suisse des matériaux de construction fabriqués localement. Nous souhaitons investir car nous croyons en notre activité et savons combien d’emplois en dépendent. Mais pour cela nous avons besoin d’une garantie en matière de planification et d’un contexte économique stable. Une entreprise ne peut investir que si elle sait clairement que son investissement sera récompensé.

Gerd Aufdenblatten CEO Central Europe West

Une vue spectaculaire du haut de la Tour Hadid sur la ville de Milan, qui ne cesse de croître en hauteur

Bétonnage sur le plus haut barrage de Suisse, dans une eau à 1° C

À Rennaz, un des plus grands hôpitaux de Suisse voit le jour

Déclaration pour l’industrie suisse

Mentions légales

Éditeur: Communications and Public Affairs Holcim Central Europe West, Holcim (Suisse) SA Rédaction en chef: Ingeborg Spillmann Rédaction: Marius Leutenegger, Elke Groeger, Ingeborg Spillmann Graphisme: Source, Zurich Impression: Multicolor Print AG, Baar

Photo de couverture: Chantier de l’Hô-pital Riviera-Chablais (HRC) à Rennaz (canton de Vaud).

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20

Actuel 4 Brèves

Opinions 6 Kaspar E. A. Wenger / Gian-Luca Lardi

Portrait de collaborateur 30 FranÇois Girod, directeur de la cimenterie

d’Éclépens, Holcim (Suisse) SA

Réalisation 8 Élévations au sein de l’oasis urbaine 12 Une ligne de vie pour chevreuils et lièvres 14 Nouvel outil en ligne «E-Campus» 16 Béton de parement dans la maison passive

standard 20 Un colosse sur pieux 26 Difficile de faire plus compliqué 28 Un joyau dans la commune de Bettingen

Rendez-nous visite sur www.lafargeholcim.com ou suivez-nous sur www.facebook.com/LafargeHolcim

Vous trouverez sur notre PartnerNet, sous www.holcimpartner.net, des astuces techniques, des outils pratiques ainsi qu’une plateforme pour échanger avec des experts.

Pour toute question ou suggestion concernant «Dimension», vous pouvez nous écrire à [email protected].

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Éditorial Sommaire

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La sécurité sur les sites de travaux

Depuis des décennies, la Suisse est dans le peloton de tête du Global Innovation Index. Afin que cela reste ainsi et pour accélérer la diffusion des nouvelles technologies de la construction et de l’énergie, un nouveau partenariat entre le monde de la recherche, l’entreprise et le secteur public mise sur un complexe modulaire, le NEST. Ce bâtiment futuriste situé sur le terrain de l’Institut fédéral pour l’étude des matériaux (Empa) à Dübendorf, dans le canton de Zurich, ouvrira ses portes au printemps. Agencé de façon modulaire, il consiste en une «colonne vertébrale» cen-trale et trois plateformes ouvertes.Le «penthouse» à deux étages «HiLo» sert à l’étude des toitures ultra-minces et bétons fibrés haute performance. Le module «Meet2Create» étudie les interactions entre l’humain, l’espace et la technologie au travail. «Vision Wood» est un module d’habitation pour les étudiants, qui incite à l’innovation autour du bois comme matériau de construction.Holcim, partenaire du projet NEST, fournit le béton pour le «Backbone». En outre, nous soutenons «HiLo» financièrement mais aussi avec notre savoir-faire dans la planification et le choix des matériaux pour les struc-tures porteuses ultraminces.→ Pour en savoir plus: www.empa.ch/web/nest

Holcim déploie de gros efforts pour réduire autant que possible les risques d’accidents. La nouvelle brochure «Votre sécurité nous importe» s’adresse principalement aux visiteurs et clients venant s’approvisionner chez nous en personne, et explique comment se comporter en toute sûreté sur nos sites. → www.holcim.ch/publications-et-evenements.html

NEST, une couveuse d’innovations

24 août 2016

21èmes «Holcim Betontagung» à Zurich

28 mai – 27 novembre 2016

Biennale internationale d’architecture à Venise

Agenda

Pour de plus amples informa-tions sur les actualités, veuillez consulter www.holcim.ch

La Suisse appuie sur le champignon: avec la création officielle de la plateforme «Bâtir digital Suisse» lors du salon «Swissbau» de Bâle en janvier 2016, le secteur de la construction se lance dans l’ère du numérique. «BIM»: c’est l’acronyme qui révolutionnera le travail des architectes, ingénieurs et planifica-teurs. Le Building Information Mode-ling permettra de réaliser les objets en deux étapes: d’abord comme modèle informatisé, puis dans la réalité concrète. Toutes les données importantes sont consignées sur une plateforme en ligne, qui fait en sorte que tous les acteurs impliqués dans un projet sont toujours «autour d’une même table». Le procédé BIM permet d’accroître l’efficacité et la qualité de la planification, réduisant les coûts et les délais. Holcim est membre de la communauté «Bâtir digital Suisse» et partenaire de «buildup», la plus grande plateforme de produits de construction en Suisse.→ Pour en savoir plus: www.bauen-digital.ch

Pour les climatologues, les bois pé-trifiés sont très précieux. En étudiant l’épaisseur des anneaux, la densité du bois, l’anatomie et la composition des isotopes, ils peuvent reconstituer les conditions environnementales et climatiques des ères passées. Il n’est pas rare qu’on découvre dans les carrières à gravier de Holcim des troncs d’arbres fossilisés, notamment à Aigle, où l’on extrait le gravier sous l’eau. L’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) à Birmensdorf, et son départe-ment de «dendrochronologie» (étude des cernes de croissance des arbres) examinent attentivement les ves-tiges trouvés sur le site d’Aigle – 29 arbres en tout. Les résultats servent à perfectionner les techniques de datation au carbone, utilisées pour déterminer l’âge des composés organiques.

D’une carrière abandonnée, le parte-nariat entre la commune de Dormet-tingen et Holcim (Allemagne du Sud) a fait une attraction d’un genre tout particulier. À l’été 2014, la carrière d’ardoise située entre la cimenterie et le village de Dormettingen a été convertie en un «SchieferErlebnis» («découvrir l’ardoise») qui s’étend sur dix hectares. Le site comprend un ter-rain de jeu sur le thème des mines et des carrières, une zone de découverte des fossiles (pour enfants et adultes),

Et ça fait BIM!Des trésors cachés dans une gravière

des stations pédagogiques sur la géologie et les matières premières, un amphithéâtre et un restaurant.La chambre des architectes du Zollernalb kreis a décerné à ce réaménagement le titre de «projet modèle». Par ailleurs, SchieferErlebnis a été sélectionné pour le «Prix de la construction du land de Bade-Wur-temberg» – une source de fierté pour Holcim et pour toute la commune!

Une expérience pédagogique unique → Pour en savoir plus:www.schiefererlebnis- dormettingen.de

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Actuel

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essor économique sans précédent. Aujourd’hui, le tunnel à double voie actuel, inauguré le 5 septembre 1980, canalise le trafic entre deux espaces économiques considérables: l’Italie et le nord-ouest de l’Europe.

Les cantons du Tessin, de Zurich, de Zoug, de Schwyz et d’Uri hébergent un quart de la population suisse. Une bonne connectivité et des accès fonctionnels sont cruciaux pour permettre le développement économique et social d’une région.

Bloquer complètement ou même partiel-lement le tunnel du Gothard par des méca-nismes de chargement sur train, comme nos opposants le proposent, ne signifie rien d’autre que de découpler le Tessin du reste de la Suisse. Fortement dépendant du tourisme, le canton est en prise, comme presque toutes nos régions touristiques, avec une baisse dramatique des visiteurs européens, depuis que la Banque nationale suisse a abandonné le taux de change plancher. En cas de fermeture du tunnel routier, le secteur touristique ne sera pas le seul à souffrir au Tessin.

La construction d’un deuxième tube au Gothard est la solution économiquement la plus raisonnable. En définitive, les répercus-sions négatives du chargement sur train sont plus importantes que celles de la construction d’un deuxième tunnel.

En outre, la circulation dans ce tunnel routier séparé, long de 17 kilomètres, serait nettement plus sûre: le trafic à double sens actuel com-porte un risque non négligeable d’accidents. C’est pourquoi depuis des années, le tunnel du Gothard est tout en bas des comparaisons européennes. Avec un deuxième tunnel, le bénéfice serait double: sécurité accrue et cohé - sion nationale renforcée.

Le oui en faveur de la rénovation du tunnel: une reconnaissance de la liberté d’entreprise

Il y a plus de deux siècles, le Tessin se joignait à la Confédération. Napoléon Bonaparte lui avait donné le choix entre faire partie de la Lombardie ou intégrer la «République helvé-tique». Aujourd’hui, avec la votation sur un deuxième tunnel pour le Gothard, il s’agit d’une profession de foi en sens inverse: le 28 février, nous verrons si la Suisse alémanique et la Suisse romande veulent se rapprocher du canton italophone, et nous verrons aussi quel rôle la Suisse compte jouer au cœur de l’Europe. Est-elle pour la liberté d’entreprendre, pour la libre circulation des marchandises? C’est bien la question sur laquelle nous voterons.

On a beaucoup écrit ces derniers mois – sur les coûts, sur la sécurité, sur la Constitution, sur les avantages et les inconvénients d’une solution axée sur le chargement. Mais on a un peu oublié l’essentiel – à savoir que le Gothard est une artère vitale de la Suisse.

Suite à l’ouverture du chemin de fer du Saint-Gothard en 1881, le Tessin a connu un

Gian-Luca Lardi, président central de la Société suisse des entrepreneurs

Kaspar E. A. Wenger, Président du Conseil d’administration de Holcim (Suisse) SA

Gothard: la SSE cherche-t-elle à s’assurer un avantage indu?

Dans la bataille sur le tunnel de réfection du Gothard, qui sera tranchée par la votation du 28 février, on reproche à ses partisans de ne s’engager pour le oui que par intérêt économique. À nous, la Société suisse des entrepreneurs, on reproche notamment de nous impliquer uniquement parce que dans la variante de rénovation avec tube sup-plémentaire, les investissements seraient plus importants – et ainsi de ne chercher qu’à augmenter notre chiffre d’affaires. Mais si l’on prend un peu de recul, on constate que ce ne sera pas le cas: à hauteur de plusieurs mil-liards de francs, le percement du tunnel de rénovation attirera des entreprises de toute l’Europe, qui se livreront une lutte âpre dans le cadre de l’appel d’offres. L’épopée de l’attribu-tion du tunnel de base du Ceneri se répétera: à l’époque, au terme d’un processus d’appel d’offres long et coûteux, le contrat a été octroyé à une société étrangère, qui a d’ailleurs dû se relocaliser en Suisse pour pouvoir gérer le chantier. Nos entreprises sont reparties les mains vides.

Le scénario serait tout autre si la variante proposée par nos opposants, à savoir la con-struction de multiples installations de charge-ment, était adoptée: le projet serait alors attribué par petits lots plus nombreux, une solution qui serait plus adaptée et plus avan-tageuse pour notre structure entrepreneuriale locale. Si la SSE ne tenait compte que de ses

propres intérêts, elle s’engagerait en faveur des stations de chargement. En gros, nous appli-querions le proverbe tessinois: «fa e desfà l’è tüt laurà» – en français, «assembler et démon-ter, ça assure toujours du boulot».

Pourquoi la SSE s’engage-t-elle pour un deuxième tube? 1) Techniquement, cette méthode est de loin la plus sûre. Ces derniers mois, on a entendu beaucoup d’experts autoproclamés s’exprimer dans les médias, mais le fait est que ce sont les entrepreneurs qui bâtissent le tunnel et connaissent le terrain. 2) Pour la SSE, il n’est pas acceptable que le Tessin reste isolé aussi longtemps. Les positions de notre fédération sont donc tout sauf égoïstes. Par conséquent, je recommande à tous les citoyens et citoyennes suisses de voter OUI au projet du Gothard qui leur sera soumis le 28 février prochain.

Nous attachons de l’importance à un dialogue empreint de franchise. N’hésitez pas à nous écrire si vous avez des suggestions ou souhaitez en savoir plus à propos de Holcim. [email protected]

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Opinions

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Élévations au sein de l’oasis urbaine

Quartier «CityLife» Au centre de Milan se trouve le plus grand chantier d’Europe: le nouveau quartier «CityLife» se dressera sur l’ancien site de foire. Il se distinguera par un parc et trois gratte-ciels révolutionnaires. La tour «tordue» a été conçue par l’architecte irako-britannique Zaha Hadid. Holcim Italie fournit une large palette de mélanges de béton et une assistance technique pour ce projet de grande ampleur.

Plus vite que prévu: au lieu des 15 étages prévus, le 21e est déjà en construction. «Le bon matériau de construction peut réduire la durée du chantier», explique Attilio Berrino, responsable grands projets chez Holcim Italie. À l’arrière-plan, le gratte-ciel presque terminé d’Arata Isozaki.

Milan est considéré dans le monde en-tier comme le haut lieu du design. Le domaine de l’architecture quant à lui sta-gnait depuis longtemps. Les personnes intéressées par l’architecture classique sont bien servies avec la cathédrale, le château des Sforza et la Galleria Vittorio Emanuele II. Et les bâtiments modernes? On pense peut-être à la tour Pirelli de 1958. Avec ses 127 mètres, c’est le bâ-timent le plus élevé de la ville jusqu’en

2010. Milan ne voulait manifestement pas construire en hauteur. Ceci a totale-ment changé depuis: la métropole lom-barde construit beaucoup et surtout en hauteur. Par exemple à la Porta Nuova, où un nouveau quartier immense a été construit avec des gratte-ciels im-pressionnants. Ou encore le nouveau quartier «CityLife» à l’ouest du parc Sempione; ici se trouvait la Fiera Mila-no avant que la foire ne déménage à la périphérie de la ville.

La raide, la courbe ...L’ancien site de la foire a été repris en 2004 par un consortium sous la houlette de l’assureur Generali. Le plan directeur élaboré par l’architecte américain Da-niel Libeskind prévoit une utilisation très variée des 360 000 mètres carrés du site. D’une part, un immense parc va être construit: une oasis urbaine avec des cours d’eau et des milliers d’arbres; d’autre part, des lotissements de luxe et élégants pour environ 4000 personnes,

Auteur: Marius Leutenegger

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Réalisation

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A propos du projet

Maître d’ouvrage: CityLife S.p.A. contrôlé à 100 % par le groupe Generali.

Conception: Zaha Hadid architectes, Londres

Ingénieur: Redesco Progetti Srl, Milan

Entrepreneur: CMB Cooperativa Muratori e Braccianti di Carpi (MO)

Béton: Holcim (Italie)

7500 mètres cubes de béton en 34 heures

Quatre centrales à béton ont travaillé exclusivement pour ce projet et ont pro-duit au total 250 mètres cubes par heure. Segrate, Novate, Assago et Ronchetto. «Les moments les plus délicats du projet étaient le début et la fin», selon Carlo Refaldi.

64 pieux

Logistique complexe

Quatre centrales à béton

Mandat complémentaire

«CityLife» est le chantier de tous les records – pour Holcim Italie également. La tour Hadid se tient sur un sous-œuvre composé de pieux et de plaques. 64 pieux de 36 mètres de long chacun sous les principaux points de charge, portent une dalle de béton sur laquelle s’élève le bâtiment. Cette dalle a été coulée entre le 5 et le 7 décembre 2014 en 34 heures et a nécessité presque 7500 mètres cubes de béton. «Nous n’avons rien fait de tel auparavant», explique Carlo Re-faldi, directeur commercial chez Holcim Italie. «Environ 100 personnes étaient constamment à pied d’œuvre.»

Un grand défi était la logistique car comment faire venir autant de béton jusqu’au centre-ville? Un week-end de début décembre a été choisi car de nombreux habitants quittent la ville à l’occasion du jour férié de la Saint-Ambroise, la cir-culation est de ce fait moins importante. Quarante-cinq camions-bétonnières particulièrement silencieux se relayaient jour et nuit.

Le lotissement qui rappelle un bateau de croi-sière en face de la tour «tordue» a également été conçu par Zaha Hadid.

des centres commerciaux, des restau-rants, un musée, un vélodrome et un centre de congrès sont prévus, en construction ou déjà achevés. Ce quartier se caractérise par trois impressionnants gratte-ciels. Le langage populaire a déjà rebaptisé les trois tours. La tour la plus élevée, avec ses 207 mètres, construite par le Japonais Arata Isozaki et presque terminée s’appelle la «raide». La plus petite avec 168 mètres et en cours de planification s’appelle la «courbe», sa forme excentrique qui rappelle une voile gonflée par le vent, elle est signée par Daniel Libeskind.

... et la «tordue»La tour centrale est en pleine construc-tion: «Lo Storto», «la tordue», conçue par l’architecte irako-britannique Zaha Hadid. Le surnom de ce bâtiment de 175 mètres de hauteur est parfaite-ment adapté car il se dresse vers le ciel en forme de spirale. Les piliers continus derrière la façade sont tous inclinés et portent les charges verticales; tous les étages sont différents en raison de la torsion. L’intérieur de la tour comprend un noyau parfaitement droit; il porte les charges transversales et assure la rigidité horizontale. Les dalles extraordinaire-ment fines des 44 étages sont fixées sur celui-ci. Le principal matériau du

bâtiment est le béton, chaque élément représente un grand défi pour les dif-férents types de béton. «Notre grande expérience dans le développement de recettes de béton est certainement une des raisons pour lesquelles nous avons été sélectionnés comme fournisseur», explique Carlo Belloni, area manager pour le béton prêt à l’emploi chez Hol-cim Italie. Un portefeuille de 41 mé-langes différents a été élaboré pour la tour Hadid, dont 15 à 20 ont déjà été utilisés jusqu’à présent. Au total, la tour nécessite entre 90 000 et 100 000 mètres cubes de béton.

La fiabilité, un élément crucialLa tour Hadid est construite par l’en-treprise de travaux publics CMB qui a déjà édifié plusieurs gratte-ciels à Milan et qui préfère collaborer avec Holcim. «Deux éléments sont très importants lors de la sélection du fournisseur de matériaux de construction: le prix et la qualité», explique Tommaso Salvo, chef de chantier chez CMB. «Si le prix convient, nous choisissons toujours Hol-cim car nous avons la certitude d’avoir un partenaire tout à fait fiable.» Les exi-gences en termes d’organisation et de lo-gistique sont extrêmement élevées pour ce projet architectonique ambitieux. «Tout le processus de construction est

un réseau ultra complexe. C’est la rai-son pour laquelle nous devons pouvoir nous fier au fait que nous disposons à tout moment du bon matériau au bon moment.» Alfio Musumeci, responsable de production chez CMB, nous explique pourquoi c’est si important: «La tour doit grandir d’un étage par semaine. Afin de pouvoir atteindre cet objectif ambitieux, nous construisons le cœur en deux sec-tions.» Lorsqu’une section est érigée, nous avançons sur tous les autres tra-vaux. Alfio Musumeci déclare: «Aucun temps d’attente n’est possible pour nos équipes spécialisées, surtout pas lorsque le béton doit durcir.»

Plus vite que prévuLa procédure exige des livraisons conti-nues de matériaux et une qualité tou-jours constante du béton car les deux sections doivent former une unité ho-mogène, étage par étage. «Chez Holcim, nous pouvons nous fier à une excellente assurance qualité et à un contrôle strict sur place», ajoute Tommaso Salvo. Dans le cas où une livraison d’Holcim est ren-voyée car le matériau ne présente pas la température désirée, par exemple, une livraison à la bonne température est immédiatement mise à disposition, les travaux ne sont ainsi pas interrompus. Holcim est en permanence présente sur le chantier afin d’assurer la qualité

et de satisfaire aux souhaits du client. «Un nouveau besoin peut apparaître et nous devons pouvoir réagir immédiate-ment», dit Attilio Berrino, responsable grand projets chez Holcim Italie. «Par exemple, nous avons dû cette semaine produire un nouveau béton léger avec du polystyrène utilisé pour les dalles.» Le temps de réaction est réduit car les processus sont affinés. «L’aspect humain est très important dans ce type de pro-jets», explique Tommaso Salvo. «Chez Holcim, nous savons que nous avons affaire à des personnes aussi simples que compétentes.» L’étroite collabora-tion de toutes les personnes concernées assure un déroulement sans problème.

Au final, tout s’est si bien déroulé qu’Holcim a été chargée de fournir les 6000 mètres cubes de béton pour la dalle de fondation du troisième gratte-ciel «CityLife», la tour Libeskind. Carlo Refaldi: «La pression était particulièrement élevée: tout le monde s’attendait à ce que nous soyons aussi rapides que pour les fondations de la tour Hadid. C’est-à-dire en avance.» Les attentes n’ont pas été déçues. Cette nouvelle dalle a elle aussi été coulée en un temps record, également le week-end de la Saint Ambroise. L’expérience fait la différence.

Et mieux encore: «Selon le calendrier, les 15 premiers étages devraient être construits maintenant», dit Alfio Musumeci. «En réalité, nous travaillons actuellement déjà au 21e étage!»

«La tour doit grandir d’un étage par se-maine. Afin de pouvoir atteindre cet objec-tif ambitieux, nous construisons le cœur en deux sections.»

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Réalisation

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Une ligne de vie pour chevreuils et lièvres

303 corridors à faune d’importance supra-régionale, le long desquels les animaux sauvages se déplacent à grande échelle, existent en Suisse. Un tiers seulement de ces corridors est encore intact; les autres sont encombrés ou, très souvent, carré-ment interrompus. Les routes nationales bordées de grillages constituent pour les grands comme pour les petits animaux des obstacles infranchissables; cela en-traîne l’isolation des différentes popu-lations, avec des conséquences fatales. Aussi, en 2003, l’Office fédéral des routes (OFROU) et l’Office fédéral de l’environ-nement (OFEV) ont décidé de rénover 40 de ces corridors suprarégionaux en y construisant des passerelles destinées spécialement à la faune sauvage.

Le plus récent et le plus imposant de ces ouvrages se trouve dans la région de Halb-mil. Réalisé par l’OFROU dans le cadre du projet de déplacement de la voie nord de l’A13, il doit combler le fossé laissé par le tracé du chemin de fer rhétique (RhB) et des CFF ansi que la route nationale N13 dans la vallée rhénane de Coire. Le passage à faune mesure 50 mètres de long (122 avec les culées/travées de rive) sur 57 mètres de large; sa surface

sera aménagée et plantée; des murets latéraux protègeront les animaux de l’éblouissement des phares de voitures et du bruit. La structure à deux travées repose sur des piliers en béton coulé sur place, enfoncés dans la pierraille rhénane, qui descend jusqu’à 12 mètres sous terre. Une particularité du chantier était la taille des étapes: le tablier du pont a été mis en place en trois phases, nécessitant chacune 1100 mètres cubes de béton et 12 heures de travail seulement. Par des températures estivales s’élevant jusqu’à 36° C, le défi pour le fournisseur, Logbau AG de Maienfeld, était de livrer le béton sans interruption. L’accès au chantier ne pouvait se faire que par l’A13 – une route nationale souvent embouteillée car elle sert pendant les vacances d’alternative au tunnel du Gothard. La coordination des 19 camions et des deux pompes à bétons a exigé un doigté certain du point de vue logistique! En tout, les usines de Logbau ont livré en-viron 5000 mètres cubes de béton. «Pour nous, il était primordial que le béton soit aussi homogène que possible, d’éviter qu’il durcisse avant terme, et de le fabri-

Auteure: Ingeborg Spillmann

Par des températures caniculaires, le tablier a été posé en trois étapes.

quer et livrer dans les temps», explique le directeur Rudolf Tobler. Pour la recette du béton, Holcim a recommandé le Ro-busto4R-S, à émissions réduites de CO2, produit à la cimenterie d’Untervaz. Le béton livré par Logbau remplissait toutes les exigences. Et, bien entendu, ni la cir-culation des trains ni celle des véhicules sur l’autoroute n’ont été interrompues! Le projet a été entièrement financé par l’OFROU.

À propos du projet

Maître d’œuvre: Office fédéral des routes (OFROU), division des in-frastructures routières Est, succursale de Bellinzone

Soutien et conduite des travaux: Pöyry Schweiz AG, Coire

Exécution: ARGE Trafic: Implenia, Lazzarini, Zindel, Walo, Toldo

Livraison du béton: Logbau AG, Maienfeld

Conception et conduite des travaux sur place: IG dsp/SAG, dsp Ingenieure & Planer AG, Greifensee et Schälli-baum AG, Wattwil

Ciment: Holcim (Suisse) SA

Les passages à faune relient les parcelles du paysage suisse, fortement morcelé, pour permettre à la vie sauvage de prospérer. Le plus grand d’entre eux vient d’être construit dans les Grisons, entre Coire et Trim-mis dans la région de Halbmil. Cette passerelle verte sera ouverte aux animaux en 2018 au plus tard.

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1CimentHydratationEau/eau de lavage

2Technologie du bétonTechnique du bétonContrôle du béton

4Altérations du béton

5Types de béton

3GranulatsAdjuvantsAdditifs

Des questions sur cinq domaines

Les documents de formations adéquats sont proposés pour les domaines dans lesquels l’utilisateur doit approfondir ses connaissances.

Documents de formation

Formation CertificatsIl existe trois niveaux de certificats avec des niveaux de difficulté croissants. L’utilisateur a réussi le niveau lorsqu’il a obtenu 90 % des points possibles, il peut alors commander le certificat corres-pondant.

E-Campus teste les connaissances de l’utilisateur dans les cinq domaines suivants à l’aide de QCM:

Tout utilisateur peut parfaire ses connaissances en ligne. Il peut choisir le niveau de difficulté des questions et les domaines sur lesquels elles portent. Il obtient une évaluation par domaine à la fin de la formation.

Avez-vous une question concernant la construction en béton? Si c’est le cas, appelez nos experts techniques et posez-leur vos questions. Nous sommes à votre disposition afin de répondre à vos questions techniques ou de vous aider à trouver la solution correcte.

«E-Campus» propose des formations personnalisées réali-sées par un expert technique: le programme est établi en fonction des demandes de l’utilisateur et la formation est organisée en petits groupes dans les locaux du client.

Appeler un expert

Formation personnalisée

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Réalisation

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Béton de parement dans la maison passive standard

Le nouveau bâtiment administratif de la société Egon Elsässer Éléments en béton à Geisingen dans le Bade- Wurtemberg, en Allemagne, associe des surfaces exigeantes en béton et une construction énergé-tiquement efficace. L’immeuble de bureaux s’élève du terrain tel un navire.

Vue de nuit du nouveau bâtiment avec la rampe légèrement inclinée vers l’entrée du bâtiment.

La société Elsässer est un fabricant renommé d’éléments préfabriqués sur le site Gesingen, directement à proximité de l’autoroute A81, depuis 1972. Après plusieurs investis-sements d’installations de haute technologie dans la produc-tion, l’entreprise familiale atteint aujourd’hui une capacité d’environ 620 000 mètres carrés d’éléments préfabriqués en béton par an en 3 × 8. Une installation de soudage de treillis a été intégrée en 2012 et deux halls avec les armatures né-cessaires. L’extension continue de l’usine témoigne de cette réussite. Le bâtiment administratif avait fait son temps et n’offrait plus suffisamment de place. Après avoir totalement rénové la production, il était temps de passer à la réalisation de l’immeuble de bureaux.

Patricularités architectoniques«Il était tout à fait clair à nos yeux que nous voulions créer quelque chose de nouveau pour le futur et des postes de tra-vail attrayants. C’est ainsi que nous avons opté pour la norme maison passive modulaire qui est très proche de la maison à énergie positive», explique Marlies Elsässer Heitz, la direc-trice actuelle et fille du créateur de l’entreprise. «Le fait que l’architecture de notre bâtiment de trois étages soit originale n’est pas un gag, elle résulte du contexte environnemental.» Le bâtiment est situé dans une zone où le ruisseau Aitrach se jette dans le Danube. Il s’agit donc d’une zone potentiel-lement inondable.

Cela s’explique par le fait que les deux étages supérieurs font cinq mètres de côté et dépassent du rez-de-chaussée où se trouvent la cave, le local technique ainsi qu’une salle de sport pour les collaborateurs. Cela a exigé des armatures largement renforcées et prouve également l’extraordinaire capacité porteuse du béton. La construction nouvelle ressemble à un navire qui se dresse au-dessus du terrain. La rampe en légère montée vers l’entrée du bâtiment apparaît tel un embarca-dère dont le «bastingage» présente des éléments décoratifs de la production. «Lorsque j’ai vu les poutres en treillis des éléments préfabriqués, ce fut une inspiration et j’ai décidé de placer les poteaux du bastingage en biais également. Cela fait ainsi un lien avec le produit», décrit l’architecte Günter Limberger, planificateur certifié de maisons passives, la ge-nèse de l’escalier.

«Fluvio 5 était prédestiné à mettre en œuvre les particularités comme les surfaces claires, homogènes de notre construction nouvelle avec des éléments préfabriqués.»

Le bâtiment sans émissions a été fabriqué en majeure par-tie avec des éléments semi-finis de la propre production. 3200  mètres carrés de prédalles, 2100  mètres carrés d’élé-ments à double paroi et 1100 mètres carrés d’éléments de parois thermiques. La très belle couleur du béton provient du produit Fluvio 5 d’Holcim. Ce ciment Portland au calcaire est composé des principaux composants clinker de Portland et de calcaire de haute qualité qui sont parfaitement harmonisés. Le ciment Optimo 4 d’Holcim a été utilisé pour les quelque 1250 mètres cubes de béton coulé sur place.

Auteure: Elke Groeger, Photos: Nico Pudimat, Rottweil

1 Vue en détail des éléments préfabriqués en béton de parement.

2 Éléments de façade avec vernis: en partie en béton de parement structuré, en partie lisse avec effet brossé.

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La norme maison passive pour l’avenirLes travaux pour le «navire» ont débuté à l’été 2013. Le projet a été achevé en octobre 2014, soit après un peu plus d’un an de travaux. C’est ainsi qu’ont été créés des postes de tra-vail pour jusqu’à 80 collaborateurs sur une surface d’environ 2450 mètres carrés. Les collaborateurs du service administratif d’Elsässer apprécient depuis les avantages du grand confort des maisons passives. Le bâtiment compact avec un besoin en énergie de chauffage de 15 kWh par mètres carrés et par an est caractérisé par une magnifique façade en béton de parement. La surface des éléments de façade a été réalisée en partie avec du béton de parement structuré avec technique de matrices puis rehaussé optiquement avec un vernis et effet brossé.

Des doubles parois extérieures isolantes, ou parois ther-miques, ont été utilisées pour réaliser une enveloppe de bâ-timent énergétiquement efficace. Il convient tout particuliè-rement de souligner l’exécution des éléments de dalles. «Les conduites de chauffage et de refroidissement dans lesquelles circule de l’eau», explique Marlies Elsässer-Heitz. En fonction

À propos du projet

Maître d’ouvrage: Egon Elsässer Bauindustrie GmbH & Co. KG, Geisingen

Architecture/planification: Architektur-büro Limberger, Donaueschingen

Entreprise générale: entreprises de construction locales

Béton: • Éléments de construction en béton

Elsässer (préfabriqué) • TBU Transport-Beton-Union GmbH &

Co. KG, Bad Dürrheim, usine Winter-mantel, Donaueschingen

Ciment: Holcim (Süddeutschland) GmbH

Informations utiles:Guide avec conseils pratiques pour la planification et la réalisation – «Béton de parement dans une usine de préfabrication»: www.holcim-sued.de

de la température, l’eau prend la chaleur de la dalle ou la diffuse vers celle-ci. Ce système permet de réaliser une dalle de béton thermoactive en surface de haute performance. La température peut ainsi être sensiblement mieux régulée dans les pièces par rapport aux constructions classiques. L’énergie résiduelle encore nécessaire dans le bâtiment est apportée par un raccordement au chauffage urbain au bâtiment de pro-duction. Il n’a pas été nécessaire de prévoir une installation de chauffage supplémentaire. Les murs en béton servent au concept statique et pour une isolation phonique optimale, de telle sorte que tous les collaborateurs peuvent travailler de manière concentrée.

Le refroidissement des pièces en été est également soutenu par les nappes phréatiques sous le terrain. L’installation de ventilation intégrée avec récupération efficace de la chaleur de plus de 85 % assure une excellente qualité de l’air. Last but not least, une installation photovoltaïque est installée sur le toit plat et qui couvre également les besoins en énergie pour l’exploitation du bâtiment. Enfin, le ministère de l’environne-ment a apporté ses encouragements en le déclarant «projet modèle protection du climat».

Raffinements optiques également à l’intérieurOutre la finition haut de gamme avec un parquet industriel en bois véritable et le type de construction généreux et ou-vert, quelques raffinements optiques ne doivent pas man-quer. Dans les salles de réunion et dans la cage d’escalier, les murs ont été recouverts à l’aide d’une technique d’application spéciale pour lui donner un aspect béton. Un mur dans l’en-trée attire particulièrement tous les regards. Le motif d’une structure de papier peint a été transposé en relief sur le bé-ton. C’est l’accueil spécial qui est réservé aux collaborateurs et aux visiteurs.

Illustration du surplomb impressionnant au dessus du rez-de-chaussée.

Le «bastingage» de la rampe légèrement inclinée avec des éléments de décoration issus de la fabrication.

Type de construction ouverte, aérienne avec des matériaux de haute qualité.

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Un colosse sur pieux

L’hôpital repose sur près de 1300 piliers qui s’enfoncent jusqu’à 25 mètres sous terre.

Hôpital Riviera-Chablais C’est à Rennaz dans le canton de Vaud que l’Hôpital Riviera-Chablais, l’un des plus grands hôpitaux de Suisse, est en cours de réalisation. Une technique innovante a été utilisée pour la réalisation des fonda-tions à présent terminées. La construction du bâtiment hospitalier va pouvoir démarrer.

«Combien d’hôpitaux ai-je déjà construit?», demande presque amusé Nicolas Jaquet, propriétaire de l’entreprise de construction vaudoise Jaquet SA. «Aucun, bien entendu, il y en a si peu chez nous.» Ceci est également dû au nombre important d’établissements de soins en Suisse. C’est toutefois précisément pour cette raison qu’un nouvel hôpital est ac-tuellement en construction à Rennaz. La commune vaudoise de 800 âmes est située à la sortie de la vallée du Rhône, à proximité de la frontière valaisanne. Les deux cantons ont décidé de construire ensemble une grande clinique moderne avec plus de 300 lits qui réuniront cinq sites de soins aigus. La centralisation permet d’améliorer la qualité et l’efficacité. De plus, en optant pour une construction nouvelle, les cantons réalisent des économies à long terme car les anciens bâtiments nécessitaient de lourds travaux de rénovation. Cela dit, il faut commencer par faire d’importants investisse-

ments puisque le nouvel Hôpital Riviera-Chablais (HRC) coûtera environ 315 millions de francs.

Un colosse discretAprès son inauguration en 2018, l’HRC sera l’un des 20 plus grands hôpitaux de Suisse; 2000 collaborateurs y soigneront environ 180 000 personnes. Malgré sa taille, le bâtiment ne doit pas donner l’impression d’être un corps étranger dans un village constitué de petites entités. Le bâtiment de trois étages est compact et se fond discrètement dans le paysage grâce à sa grande façade vitrée. La conception de l’hôpital est issue d’un concours; il s’agit d’une collaboration entre GD Archi-tectes et Groupe 6. Parmi tous les défis liés à la planification, il y en avait un de taille: l’absence de sous-sols pour l’hôpital en raison de la hauteur de la nappe phréatique. Tout doit donc être intégré au niveau du sol. Sur plans, la construction est toutefois aussi discrète qu’impressionnante.

Auteur: Marius Leutenegger

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1 En raison de la proximité de la nappe phréatique, le bâtiment n’aura pas de sous-sol.

2 Le tassement par vibration empêche le sol de se désagréger en cas de séisme.

3 Les barres de fer à béton longues de 25 mètres sont enfoncées dans le matériau encore liquide.

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Un colosse discretL’HRC a déjà une histoire vieille de plus de 15 ans. L’adjudica-tion des contrats de construction dans le cadre de projets de ce type est souvent un chemin semé d’embûches et ce chan-tier ne fait pas exception à la règle. Au départ, une entreprise totale avait été mandatée pour l’ensemble des travaux, mais les concurrents écartés ont fait recours devant les tribunaux.

La direction du projet a ensuite fait un nouvel appel d’offres pour la réalisation d’une première tranche de travaux, avant la décision finale du tribunal. Elle comprend la construction de la galerie technique et des pieux; l’hôpital reposera sur 1300 pieux qui s’enfoncent dans le sol jusqu’à 25 mètres de profon-deur. L’adjudication pour cette tranche revient au Consortium Lot 1, groupement de cinq entreprises, dont Jaquet SA, respon-sable de la réalisation de la galerie technique et SIF-Groutbor, une filiale du groupe français Soletanche Bachy, en charge de la vibrocompaction, des pieux et des puits de pompage.

Innovation technique et défi logistiqueDe grandes quantités de béton sont nécessaires pour la pre-mière tranche de travaux de l’hôpital: 12 000 mètres cubes pour les pieux, 6000  mètres cubes pour les fondations techniques.

Dans le cadre des travaux spéciaux, l’entreprise SIF-Groutbor a proposé une technique innovante, dite «vibrocomptactage» qui a pour but de traiter les terrains contre le phénomène de liquéfaction en cas de séisme. Elle n’avait encore jamais été utilisée en Suisse, mais a déjà fait ses preuves à l’étranger, en France et à Dubaï notamment. Ce procédé consiste à vibrer le sol sous la surface du futur bâtiment afin de compacter le ter-rain. «Avec cette méthode, nous avons pu réduire la longueur des pieux de 35 à 25 mètres», se réjouit Alexandre Couturier, ingénieur responsable du chantier de l’HRC chez SIF-Groutbor. La condition préalable à cette opération est de disposer d’un sol saturé en eaux comme celui sur lequel est réalisé l’hôpital. Les pieux ont été réalisés avec la technique Starsol qui utilise simultanément une tarière creuse et un tube plongeur. Ce pro-cédé demande que le béton soit coulé au rythme du retrait de la tarière. Des cages d’armatures mesurant jusqu’à 25 mètres sont ensuite introduites dans le béton frais.

Nouvelle recetteAfin de respecter les délais, le rythme de bétonnage est in-tense puisqu’un pieu doit être réalisé en moins de deux heures et que trois foreuses sont à l’œuvre simultanément. Le procé-dé de SIF-Groutbor exige un béton dont la fluidité doit être ga-rantie suffisamment longtemps afin d’assurer sa pompabilité lors de sa mise en place avec la tarière, mais également lors de l’introduction de la cage d’armature une fois le béton du pieu coulé dans le terrain. Holcim a développé une nouvelle recette pour satisfaire à ces exigences.

Les galeries techniques sont, elles, réalisées à l’aide de bétons traditionnels. L’entreprise Jaquet a fait appel à Holcim pour la fourniture de ces bétons car la proximité de la centrale de Villeneuve et de celle d’Aigle, comme centrale de réserve, per-

Les cantons de Vaud et du Valais ont décidé de construire ensemble une grande clinique avec plus de 300 lits qui réuniront cinq sites de soins aigus.

À propos du projet

Maître d’ouvrage: Hôpital Riviera- Chablais, Vaud-Valais (HRC)

Conception: GD Architectes SA, Neuchâtel, Groupe-6, Grenoble (France)

Direction des travaux: SIF Groutbor SA, Écublens, Soletanche Bachy Pieux, Rungis Cedex (France)

Ingénieur civil: Karakas & Français, Lausanne, Daniel Willi SA, Montreux

Consortium Lot 1: Mandataire: SIF Groutbor SA Ecublens; Soletanche Bachy Pieux, Rungis Cedex (France)

Travaux de béton armé: Jaquet Construc-tion SA, Rennaz

Béton: Holcim BF+P SA, site de Villeneuve

www.hopitalrivierachablais.ch

Dans cette visualisation, le bâtiment de trois étages revêtu de verre a un aspect quasi transparent.

Un pieu est installé en moins de 2 heures, à l’aide de trois foreuses.

met de lui garantir la production régulière de ces importants volumes. De plus, Jaquet SA attendait des livraisons flexibles et ponctuelles, ce qui a représenté un véritable défi logistique. Enfin, tout au long du chantier, des solutions spécifiques telles que le pompage de béton maigre ont été élaborées entre les partenaires.

Les fondations maintenant terminées, la réalisation du bâti-ment hospitalier avec ses 60 000 mètres cubes de béton peut commencer au printemps 2016 et son inauguration est pro-grammée pour fin 2018.

Tassement des particules du sol suite à la densification avant après

avant après

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Le lac de Gries, situé en Valais, se trouve à près de 2400 mètres d’altitude et est le lac de barrage le plus haut de Suisse. Cela fait 50 ans qu’il sert à produire de l’électricité. Comme il est courant dans les réservoirs alpins, beaucoup de sé-diments s’y sont accumulés au fil du temps. «Chaque année, nous perdons en moyenne 1 % de volume à cause des dépôts contenus dans ces lacs de bar-rage», constate Andy Kaufmann. Il est ingénieur chez HYDRO Exploitation SA, une entreprise valaisanne responsable de la maintenance et de l’exploitation de centrales hydroélectriques ainsi que du lac de Gries, de la société KW Aegina AG. Habituellement, les sédiments ne sont évacués que de temps en temps car s’il y en a trop dans la centrale, ils endom-magent les turbines. «Au lac de Gries, cette évacuation n’était pas possible pour des raisons écologiques et techniques», explique Andy Kaufmann. Le lac de Gries est alimenté par un glacier, raison pour laquelle les particules se trouvant dans l’eau sont particulièrement fines. Ceci aurait nuit aux poissons qui vivent en aval du lac de barrage.

Un groupe d’experts de HYDRO Exploi-tation a donc développé une solution

totalement nouvelle. Dans les lacs de barrage, l’eau arrive à la turbine par une conduite de pression; la prise d’eau se trouve à proximité du sol, c’est-à-dire là où sont les sédiments. «L’idée était donc d’étendre la conduite de pression exis-tante vers le haut grâce à un tuyau en forme de L en fibre de verre», déclare Andy Kaufmann. Objectif: faire en sorte que seule l’eau réussisse à atteindre les parties les plus élevées de la centrale et

que les sédiments puissent continuer à se déposer sur le sol. Mais cette solution a posé un problème: comme nous n’avions pas le droit d’éva-cuer totalement l’eau contenant des sédiments, le tuyau a dû être bétonné dans la prise d’eau et ceci dans une eau à environ 1° C. Le béton ne durcit guère à ces températures glaciales. «Un an avant les travaux, HYDRO Exploitation

La livraison des matériaux dans cette contrée plutôt inhospitalière, à une heure et demie de l’usine de béton, a représenté un grand défi logistique.

Difficile de faire plus compliqué

est venue nous voir afin de planifier le projet», explique Raymond Wyssen, responsable des ventes Holcim pour le Valais. La grande question était de savoir quel béton il fallait utiliser. La tempéra-ture de l’eau n’était pas la seule à rendre la situation difficile. Le chantier, qui n’est accessible que par une petite route par-tant du col du Nufenen, se trouve à plus d’une heure et demie de l’usine de béton

la plus proche. Il fallait donc retarder le durcissement des matériaux livrés et l’accélérer sur place. «Notre responsable de la production à Sierre, Robert de Joffrey, a trouvé la so-lution à tous nos problèmes», raconte Raymond Wyssen. Des tests effectués dans les immenses chambres froides des producteurs de fruits et de légumes de

Saillon y ont également contribué. «Nous avons rempli un container avec de l’eau, l’avons refroidi à 1° C, avons bétonné un grand cube à l’intérieur et observé ce qu’il se passait.» Nous avons finalement réus-si à trouver la recette idéale. Laquelle? C’est un secret. En revanche, nous pou-vons dire qu’au lac de Gries, nous avons employé un béton autocompactant. La deuxième grosse difficulté concernait le bétonnage en lui-même: à cause des nombreux sédiments, la visibilité dans l’eau glacée était pratiquement nulle. Afin de pouvoir maîtriser chaque geste à l’aveugle, les plongeurs qui étaient venus nous aider se sont entraînés à bétonner

Le lac de Gries est le lac de barrage le plus élevé de Suisse. Le barrage de 60 mètres de haut et de 400 mètres de long a été construit entre 1963 et 1966. Les eaux résiduelles riches en sédiments ne devaient pas être évacuées, c’est pourquoi nous avons été obligés de bétonner dans l’eau glacée.

à sec sur un modèle de la taille de l’origi-nal. Finalement, les travaux ont eu lieu en juin et en juillet car la route n’était plus enneigée. Pendant trois jours, Hol-cim a livré respectivement 20 mètres cubes de béton spécial. Les minutieux préparatifs et la planification précise ont porté leurs fruits et la grande confiance que le client avait témoignée à Holcim s’est avérée justifiée. «La collaboration a tout simplement été géniale», s’en-thousiasme Andy Kaufmann. «Holcim a prouvé qu’avec la meilleure volonté, on pouvait réaliser même ce qui semblait impossible au départ.»

À propos du projet

Maître d’ouvrage: Kraftwerke Aegina AG

Planification: HYDRO Exploitation SA, Sion

Exécution: HYDRO Exploitation SA, Sion

Béton: Holcim Praz SA, Sierre

Auteur: Marius Leutenegger

Barrage de Gries Le béton ne durcit guère à des températures inférieures à 5° C. Que faire alors lorsqu’il faut bétonner un tuyau dans une eau de glacier extrêmement froide? Holcim a rendu possible ce qui, à première vue, ne l’était pas.

«Chaque année, nous perdons en moyenne 1 % de volume à cause des dépôts contenus dans ces lacs de barrage.»

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Au cœur du village de Bettingen, l’une des trois communes du canton de Bâle-Ville, trône le Baslerhof, une ferme pa-tricienne comprenant plusieurs bâtiments qui remonte au moins jusqu’au 17e siècle. Aujourd’hui, la résidence héberge une auberge champêtre renommée. La grange, avec son toit à pignon vieux de 300 ans, est longtemps restée désaffectée, menaçant de s’effondrer. Par un tour de force, la commune est parvenue à acheter le bâtiment et à le rénover: dès juin prochain, la «Baslerhofscheune» ouvrira ses portes au public – en tant que salle polyvalente.

Au cours de ses trois siècles d’existence, la grange a servi tour à tour d’étable, d’écurie et de remise, et a survécu à plusieurs modifications structurelles. Ces dernières années, les choses se sont accélérées de façon inattendue. «Différentes inter-ventions dans la charpente avaient écartelé l’étage supérieur et faisaient flotter au vent les pans du toit», explique Herbert Schmid, du cabinet d’architectes Merki Schmid de Bâle. Il y a aussi la situation topologique, au creux de la vallée – où les eaux de ruissellement et les affleurements ponctuels de la nappe phréatique feraient un excellent biotope humide – qui exigeait une intervention rapide. À présent, le bâtiment est complètement rénové: une ceinture de béton stabilise les murs extérieurs, la structure d’origine en parpaings a été res-taurée, la maçonnerie en pierre brute colmatée, et l’enveloppe du bâtiment sécurisée contre les tremblements de terre.

À propos du projet

Maîtrise d’ouvrage: Commune de Bettingen

Exécution: MORATH + CROTTAZ AG, Bâle

Planification: Merki Schmid Archi-tekten GmbH, Bâle; Gruner Lüem AG, Bâle

Béton: Holcim Granulats et Bétons SA, centrale de Birsfelden

Ciment: Optimo 4, Holcim (Suisse) SA

Auteure: Ingeborg Spillmann C’est la proposition du cabinet Merki Schmid qui s’est imposée lors du concours: un cube en béton sobre attenant à un bâti-ment principal libéré de tous les artifices du 20e siècle. Au lieu des annexes ajoutées au fil des âges et des encombrements au rez-de-chaussée (notamment un plafond), l’ensemble ne com-porte désormais qu’un espace généreux. La nouvelle structure attenante, qui remplace l’ancien appentis en bois, héberge le foyer, une salle de réunion, la cuisine et les sanitaires.

Un petit chef-d’œuvre Le béton employé pour la nouvelle construction ressemble à s’y méprendre à des planches de bois usées par le temps – à l’œil et au toucher. Le procédé va jusqu’à reproduire à l’iden-tique l’ancienne porte de la grange, avec les gonds et les char-nières! Pour cela, le coffrage en bois a été doublé de planches de bois brut de sciage; la serrurerie et les charnières ont été sculptées à la main par le contremaître à l’aide d’un ciseau de menuisier.

Si le nouvel appentis semble authentique et de noble facture, le traitement du béton jaunâtre, dont la teinte doit rappeler le vieux bois de l’ancienne grange, n’a pas été facile. «L’ajout de poudre colorée a épaissi le béton pompé, et le coffrage en bois brut a encore absorbé de l’humidité», raconte Christian Mo-rath, de MORATH + CROTTAZ AG, de Bâle. L’usine de Birsfelden de Holcim Granulats et Bétons SA a livré près de 110 mètres cubes de béton coloré. «Pour assurer une qualité uniforme, chaque chargement a été contrôlé lors de la production en

Un joyau dans la commune de Bettingen

1 Le nouvel ajout à un niveau remplace l’appentis en bois originel.

2 La grange du Baslerhof, trois fois cente-naire, avant la rénovation.

3 À l’œil et au toucher, le béton de parement traité ressemble à du bois ancien travaillé par les éléments.

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usine, à l’arrivée sur le chantier et, à l’œil, lors du coulage», explique Fritz Buser, technicien d’application à la centrale de Birsfelden.

Le toit historique est resté presque inchangé: on a construit sur la structure existante en l’isolant, mais en laissant la sous-face originelle visible. L’isolation acoustique permet une in-tensité sonore jusqu’à 100 décibels – ce qui devrait largement suffire pour une jam-session avec saxophones et trombones à coulisse.

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FRANÇOIS GIRODDIRECTEUR DE LACIMENTERIE D’ÉCLÉPENSLe village d’Éclepens est surtout connu pour deux choses: la découverte d’ossements datant de l’âge de fer, laissant penser à des sacrifices humains, et d’autre part, le fait qu’il héberge la seule cimenterie Holcim en Suisse romande. Ces deux faits sont étroitement liés à la colline du Mormont. L’usine tire son calcaire de la carrière sur le flanc du Mormont, et souhaiterait conti-nuer ainsi encore quelques années. François Girod est au cœur de l’action. Chaque jour, le directeur de la cimenterie doit arbitrer entre protection de l’environnement et rentabilité économique, entre modernité et passé, tout en soignant les relations avec les riverains et les autorités.

La production de ciment est une affaire qui prend son temps. Le gros four tourne lentement, pour obtenir à partir du cal-caire et de la marne le clinker, matière première du ciment. De cette lenteur, on ne perçoit rien dans le bureau de François Girod où les téléphones s’ar-rêtent rarement de sonner, dans une valse d’allers-venues. Voilà six ans que ce géologue de formation dirige la ci-menterie, située dans le paysage idyl-lique du district de Morges. «C’est ma grande famille», sourit ce père de deux enfants, en montrant la photo les plus de 100 collaborateurs, pour la majorité originaires de la région.

Son travail a beaucoup changé au cours des années. À l’époque, il suffisait d’or-ganiser la production; aujourd’hui, jour après jour, il faut défendre l’usine et ses ambitions face au public. Les sites indus-triels sont de plus en plus à la peine en Suisse; l’extraction et le traitement de ressources naturelles comme le calcaire

sont souvent vus d’un mauvais œil par la population, et ce, malgré les efforts du secteur en matière de protection de l’environnement, de réduction des émissions de CO2 et de préservation de la biodiversité. «Parfois, je regrette que la société soit aussi peu encline à faire des compromis, de façon responsable, lorsqu’il s’agit d’arbitrer entre qualité de vie et environnement», estime François Girod. L’usine d’Éclépens a déjà fait de gros projets en matière de rendement et de bilan écologique: plusieurs records de tous les temps ont été battus, notam-ment dans le domaine de la mise en va-leur énergétique des déchets. À l’usine d’Éclépens, la part de ces combustibles alternatifs est de 70 %. L’abandon des combustibles fossiles comme le charbon ou le pétrole a permis de réduire nette-ment les émissions de CO2. Or l’industrie cimentière suisse est sous pression: avec l’abandon du taux plancher euro-franc, les importations ont sensiblement aug-menté, nuisant à la production locale.

«Mais le ciment importé ne peut pas être la solution», affirme François Girod. «Cela voudrait dire déplacer à l’étranger la responsabilité pour une production durable.» Voilà plus de 60 ans que l’usine produit du ciment de qualité, contri-buant au développement économique local. François Girod prévoit d’étendre la carrière en direction de La Birette: «Nous faisons partie de la région et sommes ouverts à toutes les solutions durables».

«En tant que directeur d’usine, on doit marier l’amont et l’aval, ménager la chèvre et le chou, et arbitrer entre désirs et réalités».

À PROPOS DE…

François Girod dirige depuis 2010 la cimenterie Holcim d’Éclépens (Vaud). L’usine a été fondée en 1953 et emploie près de 110 collaborateurs.

→ Pour en savoir plus: www.cimenterie-eclepens.ch

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Portrait de collaborateur

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Holcim (Suisse) SAHagenholzstrasse 838050 ZurichSuisseTéléphone +41 58 850 68 68Téléfax +41 58 850 68 [email protected]

Holcim Haut-RhinHolcim Béton Granulat Haut-RhinLieu-dit Ritty68730 BlotzheimFranceTéléphone +33 3 89 91 11 50Téléfax +33 3 89 25 85 31www.holcim-haut-rhin.fr