syndicats fgtb n°10 - 25 mai 2011

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N°10 • BIMENSUEL • 66 ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 [email protected] Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles 12 e Congrès de la CES à Athènes Notre campagne contre la vie chère RENCONTRE Stéphane Hessel Page 3 SOCIAL Congé de paternité étendu Page 4 ENQUETE Profil du travailleur Wallon Page 5 MOBILISING FOR SOCIAL EUROPE www.etuc.org EUROPEAN TRADE UNION CONFEDERATION (ETUC) Pour la CES, la crise grecque est la preuve que les tentatives de sauve- tage ne permettent pas de stabiliser durablement la zone euro. Les sévè- res mesures d’austérité ont plongé plus encore l’économie grecque dans la récession, les importantes coupes sociales et salariales mettant la paix sociale en danger. La résistance bien compréhensible des gens grandit. Démonstration le 21 juin à Luxem- bourg. DOSSIER EN PAGES 8 & 9 Euro-manifestation le 21 juin à Luxembourg contre l’austérité otre campagne PAS TOUCHE A L’INDEX! 27 MAI 2011 Éd. LIÈGE

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12e Congrès de la CES à Athènes - Euromanifestation le 21 juin à Luxembourg contre l'austérité - Congé de paternité étendu - Profil du travailleur wallon - Campagne: touche pas à l'index !

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Page 1: Syndicats FGTB n°10 - 25 mai 2011

N°10 • BIMENSUEL • 66ème annéeBureau de dépôt : Charleroi X

Abonnements : 02/506 82 11Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 [email protected]

Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

12e Congrès de la CES à Athènes

Notre campagnecontre la vie chère

RENCONTRE

Stéphane Hessel

Page 3

SOCIAL

Congé de paternité

étendu

Page 4

ENQUETE

Profi l du travailleur

Wallon

Page 5

MOBILISINGFOR

SOCIAL EUROPE

www.etuc.orgEUROPEAN TRADE UNION CONFEDERATION (ETUC)

Pour la CES, la crise grecque est la preuve que les tentatives de sauve-tage ne permettent pas de stabiliser durablement la zone euro. Les sévè-res mesures d’austérité ont plongé plus encore l’économie grecque dans la récession, les importantes coupes sociales et salariales mettant la paix sociale en danger. La résistance bien compréhensible des gens grandit.Démonstration le 21 juin à Luxem-bourg.

DOSSIER EN PAGES 8 & 9Euro-manifestation le 21 juin

à Luxembourg contre l’austérité

otre campagne

PAS TOUCHE

A L’INDEX!

27 MAI 2011 • Éd. LIÈGE

Page 2: Syndicats FGTB n°10 - 25 mai 2011
Page 3: Syndicats FGTB n°10 - 25 mai 2011

> OFFRE D’EMPLOI

Lire et Ecrire Brabant wallon engage

une directrice ou un directeur

La candidature accompagnée d’un CV est à adresser pour le 13 juin à

Mr Jean-Claude GOB, administrateur-déléguéPar mail ou courrier à[email protected]

Lire et Ecrire Brabant wallon ASBL2 1, Boulevard des Archers1400 NIVELLES067/84.09.46

Pour obtenir le descriptif complet de l’offre, merci de prendre contact avec Lire & Ecrire soit par téléphone, soit par mail: [email protected]

LA BELGIQUE, UNPARADIS FISCAL POUR

MULTINATIONALES?FORABRA organise une conférence-débat sur ce sujet le mercredi 8 juin à 19h, hôtel du Commerce, Grand Place à NivellesIl y a quelques mois, le PTB a publié une étude sur l’impôt des sociétés, qui n’a pas manqué d’interpeller. Il en ressor-tait que le taux moyen d’imposition des 500 sociétés ayant réalisé les plus gros bénéfi ces s’élevait à 3,76%.Plus fort encore, ce taux descend à 0,57% pour le «top 50» de ces grosses sociétés.Cela représente une ristourne fi scale d’environ 14,5 milliards d’e pour ces 50 sociétés!

Dans le même temps, l’emploi des entreprises de ce «top 50 fi scal» a baissé de plus de 2500 unités (alors que les intérêts notionnels et autres cadeaux fi scaux devaient – en théorie – favoriser également la création d’emploi).L’asbl FORABRA vous propose de venir en débattre avec Marco Van Hees, l’auteur de l’étude du PTB et particulière-ment au fait des matières fi scales en tant que fonctionnaire au ministère des fi nances. Marco est également l’auteur des plusieurs ouvrages tels que «Didier Reynders, l’homme qui parle à l’oreille des riches» et plus récemment «banques qui pillent, banques qui pleurent».

> FORMATIONS CESEP - PROGRAMME 2011

La procédure de sélection est la suivante:

1) Contacter le CESEP au 067/89.08.50 afi n de prendre rendez-vous.

2) Constituer un dossier à déposer lors de l’entretien contenant:

• 1 photocopie de la carte d’identité (recto/verso).Il est indispensable de nous communiquer votre numéro d’inscription au registre national;

• 2 photos d’identité; • 1 photocopie du diplôme le plus important (qua-

lifi cation professionnelle); • 1 curriculum vitae; • 1 lettre manuscrite expliquant votre motivation

à suivre ces cours; • 1 attestation d’inscription comme demandeur

d’emploi (A236) mentionnant l’historique de vos périodes d’inscription (document délivré par le FOREM, Actiris ou le VDAB). Veuillez précisez que vous en avez besoin dans le cadre d’une formation dans un OISP ou un document de la Mutuelle prouvant votre inactivité professionnelle.

• UNIQUEMENT pour les personnes inscrites chez ACTIRIS ou au VDAB, il faut nous fournir une de-mande de formation interrégionale – document à aller chercher chez Bruxelles Formation.

3) Participer à une séance d’information et de sélection à Nivelles – rue de Charleroi 47 (Attention: cela peut prendre une demi-journée).

• Accueil en groupe afi n d’examiner en détail le contenu des cours, le déroulement de la formation et les démarches à effectuer.

• Entretien individuel de sélection afi n d’examiner votre motivation à suivre les cours et de vous connaître da-vantage.

Pour s’inscrire aux formations

Informatique et Travaux de BureauPublic-cibleTout(e) demandeur(euse) d’emploi libre ou indemnisé(e). Prioritairement lespersonnes ayant au maximum le CESI (Certifi cat d’Études Secondaires Inférieures) ou ayant un diplôme supérieur et 2 ans d’inactivité.

Concept / Horaires / LieuLes cours sont accessibles à des personnes n’ayant aucune connaissance informatique.Une formation théorique de 5 mois + un stage de 4 à 6 se-maines dans l’environnement professionnel de son choixCours du lundi au vendredi de 9h à 16h30(pas le mercredi après-midi sauf exceptions)Lieu de formation: Genappe (Espace 2000 - rue Louis Ta-buriaux 25)

ObjectifsCette formation prépare à la fonction d’employé(e) administratif(ve).

Secteur associatif et de la santéLe secteur associatif et de la santé comprend les centres culturels, les centres Infor Jeunes, les centres d’alphabéti-sation, les écoles de devoirs, les plannings familiaux, l’ONE, les hôpitaux...

Liste des cours (sous réserve de modifi cations)- Windows 7: utilisation quotidienne, personnalisation,

gestion de fi chiers et de dossiers.- Word 2007: mise en forme, tabulations, tableaux, insertion

d’images, publipostage. Comparaison entre les applications Word et OpenOffi ce Writer.

- Excel 2007: construction et mise en forme de tableaux, de graphiques. Fonctions mathématiques simples, utilisation de formules, adresses fi xes et relatives. Comparaison entre les applications Excel et OpenOffi ce Calc.

- PowerPoint 2007: réalisation de présentations sous forme de diaporamas, insertion d’images, de sons et d’effets.

- Internet Explorer: consultation de sites, stratégies de recherche d’informations, téléchargement, création d’un compte de messagerie, envoi et réception de messages et de documents.

- Outlook 2007: gestion du courrier, des contacts, des listes de distribution, du calendrier et des tâches.

- Organisation de bureau: classement de documents par des procédés manuels et bureautiques, gestion d’agenda, accueil téléphonique.

- Méthodologie de recherche d’emploi: réalisation de son bilan professionnel et d’un CV performant, rédaction de lettres de motivation, simulation d’entretien d’embauche fi lmée et analysée.

- Création d’un CV vidéo: réalisation d’une courte séquence valorisant ses atouts professionnels (expériences, compé-tences, langues, qualités…).

- Mise en valeur de son image professionnelle: choix des couleurs, des vêtements, des coiffures adaptés à sa mor-phologie, à sa personnalité et au poste souhaité.

- Dactylographie: frappe à 10 doigts, présentation de cour-riers et de textes, amélioration de sa vitesse, exercices adaptés à la demande (dictaphone, textes en langues étrangères).

- Français / Correspondance: révision de règles ortho-graphiques, préparation à des concours administratifs. Rédaction de notes de service, de rapports, de factures, de protocoles…

- Droit social: organisation de la sécurité sociale belge. Identifi cation des différents contrats de travail, des respon-sabilités et des droits qui en découlent, calcul de salaire, aides à l’emploi.

- Outils de communication: formulation claire de ses in-tentions, meilleure compréhension de ses attitudes et défi nition de ses objectifs personnels et professionnels.

- Gestion du stress: comprendre ce qu’est le stress, le prévenir en identifi ant les principaux déclencheurs et apprendre à le gérer de manière effi cace en fonction de la situation.

- Techniques d’accueil: adaptation de son attitude à la situation, gestion des priorités...

- Vocabulaire médical: familiarisation avec les termes médicaux, la lecture des protocoles...

- Secourisme: apprentissage «des gestes qui sauvent» et pas-sation du BEPS (Brevet Européen de Premiers Secours).

- Organisation de l’Etat fédéral: rôle de l’Etat fédéral, des communautés et des régions en Belgique.

- Construction juridique d’une société: ce module permet au chercheur d’emploi de se situer par rapport à son futur employeur potentiel.

- Visites et rencontres de professionnels: (re)découverte des métiers et des secteurs professionnels : environnement, méthodes de travail, équipement technique et bureautique. Identifi cation des compétences requises et des responsa-bilités qui y sont liées.

Pratiques d’Organisation d’ÉvénementsPublic-cibleTout(e) demandeur(euse) d’emploi libre ou indemnisé(e). Prioritairement lespersonnes ayant au maximum le CESI (Certifi cat d’Études Secondaires Inférieures) ou ayant un diplôme supérieur et 2 ans d’inactivité.

Concept / Horaires / LieuLes cours sont accessibles à des personnes n’ayant aucune connaissance informatique. Une formation théorique de 5 mois + un stage de 4 à 6 se-maines dans l’environnement professionnel de son choix.Cours du lundi au vendredi de 9h à 16h30(pas le mercredi après-midi sauf exceptions)Lieu de formation: Nivelles (rue du Géant 8)

Objectifs

Vous avez envie d’avoir un aperçu des jalons à poser lors de l’organisation d’un événement, de vous remettre à niveau en bureautique et de professionnaliser votre recherche d’emploi; vous avez envie de clarifi er vos objectifs, d’exprimer votre créativité, d’apprendre à travailler en partageant vos ressour-ces avec un groupe; la formation en Pratiques d’Organisation d’Événements du CESEP est faite pour vous!

Axe événementMéthodologie d’organisation d’un événement, visites et ren-contres de personnes ressources, introduction à l’éducation permanente et au monde associatif, techniques d’accueilexpression orale et écrite, outils de communication et as-sertivité, gestion du stress, communication des médias, conceptualisation d’un budget, éléments de droit social en lien avec l’organisation d’événements, vidéo et mise en ligne, conception de site web (Dreamweaver), initiation au graphisme (Photoshop et InDesign).

Axe bureautiqueWindows, Internet et messagerie, Présentation (PowerPoint), Introduction aux logiciels libres, Traitements de texte (Word et Writer), Tableurs (Excel et Calc), initiation aux Bases de Données (Access et Base).

Axe emploiMarché de l’emploi, bilan personnel et professionnel, va-lorisation du cv et de la lettre de motivation, simulation d’entretiens d’embauche, recherche active de stage.

Accès aux Métiers de l’InformatiquePublic-cible/ Concept / Horaires / Lieu(Voir ci-contre)

ObjectifsCette formation prépare à:- Assumer des emplois où une bonne culture informatique

est requise;- Envisager une spécialisation dans un secteur informatique

particulier: réseau local, hardware et maintenance, pro-grammation, conception Web, connectique, bureautique, gestion de banques de données… Il s’agit d’une initiation à la conception de sites, à l’hardware et aux réseaux en plus des logiciels de bureautique classique.

Liste des cours (sous réserve de modifi cations)

Windows 7, Word 2007, Excel 2007, Access 2007, PowerPoint 2007, Internet Explorer, Outlook 2007, Hardware, Introduc-tion aux réseaux, Conception de sites Web, Initiation à la programmation et développement de petites applications, Connaissance des métiers de l’informatique, Anglais infor-matique, Méthodologie de recherche d’emploi, Vie sociale, Outils de communication, Gestion du stress.

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011

BRABANT WALLON

Page 4: Syndicats FGTB n°10 - 25 mai 2011

BRUXELLES2 SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011

«Les Partenariats Public-Privé: redéploiement ou apocalypse du service public?»Chaque année, le 1er mai est l’occa-sion, pour la FGTB de Bruxelles, de débattre avec ses militants d’un sujet d’actualité. Ainsi, le 27 avril dernier, s’est tenu un important Conseil syndical dédié à la problé-matique des Partenariats Public-Privé (PPP): l’occasion, pour la FGTB, d’analyser un avant-projet d’or-donnance, que le Gouvernement régional vient de déposer.

De quoi s’agit-il? De la tendance croissante des pouvoirs publics à recourir au secteur privé pour as-surer le fi nancement de certains projets d’infrastructures ou de services d’intérêt général. En pro-posant l’adoption d’un cadre légis-latif spécifi que, le gouvernement dit poursuivre un double objectif: faciliter la mise en place de PPP à Bruxelles (tant au niveau régional que communal) et en assurer un encadrement public.

Les facteurs qui poussent les pou-voirs publics à contracter de plus en plus avec le secteur privé sont multiples. L’adoption des critères de Maastricht, qui limitent les possibilités de défi cit et d’endet-tement des Etats membres de la zone e, induit, chacun le sait, de fortes restrictions budgétaires. Les autorités publiques sont dès lors «logiquement» tentées de déléguer au secteur privé, en tout ou en par-tie, certaines des missions d’intérêt général qu’elles assumaient seules, auparavant, et de recourir à des in-vestisseurs privés pour réaliser des projets coûteux. Dans la logique européenne dominante, les PPP seraient également une «aubaine», en ce qu’ils permettraient de béné-fi cier de l’expertise des entreprises commerciales et favoriseraient de la sorte une «modernisation» des services publiques «grâce à l’effi -cacité (supposée) supérieure des entreprises marchandes».

Cette tendance générale en Eu-rope vise en fait à transformer le rôle économique de l’Etat: naguère investisseur public, l’Etat devient aujourd’hui, de plus en plus, un accompagnateur et un régulateur d’investissements privés. Pour ce qui nous concerne, nous voyons bien sûr se profi ler ici le spectre de la privatisation de tous les domaines qui touchent à la vie collective.

A Bruxelles, le sous-fi nancement structurel de la Région et des com-munes est bien connu. Aujourd’hui, le recours aux PPP s’y explique es-sentiellement par un manque de moyens fi nanciers pour répondre rapidement aux besoins d’équipe-ments collectifs liés à une specta-culaire croissance de la popula-tion (plus de 200.000 nouveaux bruxellois sont attendus au cours des 10 années à venir!). Bref, il faut sans tarder construire des écoles, des hôpitaux, créer des logements, développer les infrastructures de transport, investir dans le dévelop-pement des secteurs économiques porteurs d’emploi, etc.

En réalité, le recours aux PPP est déjà assez fréquent à Bruxelles. Il se traduit par une multitude de pra-tiques et de modalités différentes. En ce sens, le projet d’Ordonnance vise avant tout à assurer la trans-parence et le suivi public des diffé-rentes pratiques de PPP initiées par la Région, ses organismes d’intérêt général (SDRB, ACTIRIS, STIB, etc.) et les communes.

Cependant, à bien l’analyser, ce projet semble moins destiné à ré-guler la mise en place des PPP qu’à en faciliter l’émergence par une clarifi cation du cadre juridique.

En mai 2010, le Congrès de la FGTB de Bruxelles s’inquiétait déjà de la multiplication des PPP dans la mise en œuvre, le fi nancement et la ges-tion de certaines infrastructures collectives et de services publics1. Afi n d’assurer l’avenir des servi-ces publics, nous en revendiquions un strict encadrement, public et

syndical. Le projet d’Ordonnance aujourd’hui sur la table n’apporte pas suffi samment de garanties en la matière. Il ne répond pas, en outre, à deux préoccupations syn-dicales majeures:

- la lutte contre la précarité crois-sante du travail, liée à la question, sous-jacente, des conditions de passation des marchés publics et des appels d’offre constitutifs des PPP (le projet d’Ordonnance se contente de renvoyer les acteurs publics aux lois et pratiques en vigueur…);

- la restauration de l’Etat social de service public, que le développe-ment des PPP hypothèque, malgré les déclarations d’intention de l’Exposé des motifs (en recourant aux compétences du privé, l’Etat se prive lui-même de l’expertise acquise dans la conception et l’encadrement de politiques pu-bliques, ainsi que dans l’exploi-

tation et la gestion de projets et infrastructures).

A noter encore: en raison de toute une série de surcoûts et des béné-fi ces attendus par les partenaires privés, le coût d’investissement d’un PPP sera toujours supérieur, en bout de course, à un investis-sement classique par les pouvoirs publics…

On le voit: les PPP ne constituent donc pas «la solution» au sous-fi nancement chronique de notre Région.

Cependant, vu l’urgence du défi démographique, on voit mal com-ment la Région pourrait se passer complètement de l’instrument PPP; un certain nombre d’entre eux peu-vent en outre être porteurs d’une réelle plus-value2.

De manière générale, la FGTB de Bruxelles revendique un contrôle et un suivi syndicaux des PPP et

demande que le projet d’Ordon-nance soit donc amendé. Elle sera très attentive à ce que les PPP ne concernent pas les services essen-tiels à la population, n’impliquent pas des réduction de coûts condui-sant à la précarisation du travail et à ce que soit maintenue la capacité générale d’expertise technique des administrations bruxelloises.

1) «Résolution de perspectives», www.fgtbbruxelles.be

2) Par exemple: les PPP conclus par la Société de développement pour la Région de Bruxelles-Capitale (SDRB), active dans la production de loge-ments moyens neufs, vendus à prix avantageux aux ménages bruxellois et soumis au contrôle syndical; ou encore le PPP du nouveau Palais des Congrès (Square), qui contribue à la relance du secteur Horeca, haute-ment porteur d’emplois dans notre Région…

Syndicats: Quand on parle de Partenariats Public-Privé, que vise-t-on exactement?

Philippe VAN MUYLDER: Cette notion regroupe des pratiques diverses de coopération entre ac-teurs publics et privés, pratiques en constante augmentation au sein de l’Union européenne de-puis une quinzaine d’années. Les pouvoirs publics disent y avoir recours afi n d’assurer une offre suffi sante en termes de besoins collectifs: fi nancement, construc-tion, exploitation ou entretien d’une infrastructure, fourniture d’un service d’intérêt général par exemple en matière de transport, de santé ou encore d’éducation. Syndicats: Mais en quoi ce mé-canisme pose-t-il un problème à la FGTB?

PVM: En soi, le recours au privé pour assurer certains projets d’in-térêt collectif n’est pas probléma-tique. Et ce type de collaboration a d’ailleurs toujours existé. Mais aujourd’hui, ce qui est envisagé, c’est un recours massif aux PPP, motivé par le sous-fi nancement chronique de la Région bruxel-loise, par la pression budgétaire imposée par l’U.E. et, sur un mode alors clairement idéologique, par la «nécessité de moderniser» les modes de fonctionnement du ser-vice public, sur le modèle…du sec-teur privé marchand. Et c’est bien là que les PPP posent problème. Pour nous, ce mécanisme ne sau-rait apporter de solution durable au manque de moyens des ser-vices publics. Et surtout: si cette problématique est hautement technique, elle interroge aussi frontalement le rôle que doit as-surer l’Etat dans l’organisation de notre société. Veut-on d’un retrait

de l’Etat social de service public? Et les PPP ne sont-ils pas le signe d’une privatisation déguisée des missions essentielles du public? Mais il y a plus: lors du débat au Conseil syndical du 27 avril, est apparue clairement une autre dérive possible, liée aux PPP: l’op-portunité, pour les autorités pu-bliques, de ne pas faire apparaître la part de dette contractée via PPP dans la comptabilité publique. Il s’agit alors d’opérations dites «hors bilan», via des techniques de déconsolidation, qui peuvent, dans certains cas, précipiter la faillite d’un Etat. Au Portugal, par exemple, 80% des grands travaux entrepris dans le domaine des infrastructures, autoroutes, hôpi-taux et ponts sont menés dans le cadre de PPP, qui ont largement contribué au creusement du défi -cit budgétaire de l’Etat portugais, entraînant celui-ci vers une qua-si-banqueroute.

Syndicats: Quels sont les risques pour les travailleurs?

PVM: Notre préoccupation ma-jeure est bien sûr le risque de dégradation des conditions de travail. Au nom de l’effi cience et de la réduction des coûts, les marchés publics privilégient de plus en plus les offres de service les moins chères. Les partenaires privés recourent ainsi en cascade à des entreprises soumissionnai-res et cela s’accompagne souvent de formes précaires de contrats de travail, voire de travail…au noir. Par ailleurs, en concédant maintenance et exploitation de certaines infrastructures ou services publics au privé, les PPP réduisent bien entendu l’emploi public. Ce n’est pas le modèle de la FGTB!

Message important aux membres de la CG, qui ont fait leur déclaration d’impôts via le système Tax-on-Web l’année passée

Il est probable, que vous ne recevrez pas de formulaires d’impôts émanant du service des Impôts cette année. Cependant, une dé-claration d’impôts 2011 s’impose! Si vous n’avez pas reçu avant le 20 juin 2011 des formulaires de déclaration d’impôts (l’enveloppe brune!), nous vous prions cordialement de vous présenter dans un de nos bureaux, muni du dernier calcul de la déclaration qui vous a été envoyée.

CG de BRUXELLES-VLAAMS BRABANT

Page 5: Syndicats FGTB n°10 - 25 mai 2011

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011

MOUSCRON

CHARLEROI-SUD - HAINAUT

CENTRE

TOURNAI - ATH - LESSINES

PERMANENCES FISCALESExercice 2011 – Revenus 2010

La F.G.T.B. Régionale de Charle-roi, soucieuse de venir en aide à ses affi liés, vous propose de remplir votre déclaration aux impôts AINSI QUE DE CALCULER GRATUITEMENT VOTRE IMPÔT SUR ORDINATEUR.

REMPLISSAGE + CALCUL DES DÉCLARATIONS

QUAND?Les mardis 17 et 24/05/2011 + les jeudis 19 et 26/05/2011 ainsi que les mardis 07, 14, 21 et 28/06/2011 et les jeudis 09, 16, 23 et 30/06/2011 de 8h à 11h30 et de 13h30 à 16h00. MAIS UNIQUEMENT SUR REN-DEZ-VOUS.

OÙ?À la FGTB Charleroi, Service Comptabilité, Bld Mayence 1 - 1er Étage (Bâtiment Ethias) à 6000 CHARLEROI

COMMENT PRENDRE RENDEZ-VOUS?En téléphonant au 071/641.359 (demander Mlle CLÉMENT)071/641.373 (demander Mr SCHMITZ)

Notre équipe remplira direc-tement le double de votre dé-claration en y mentionnant le résultat de votre imposition, de ce fait il ne vous restera plus qu’à recopier sur l’ORIGINAL.

Il est indispensable que les af-fi liés qui sollicitent nos Services soient munis des documents re-pris ci-dessous:

1. IMPORTANT: LA NOTE DE CALCUL de l’exercice précédent avertissement extrait de rôle (envoyée par l’Administration des contributions pour le paie-ment de l’impôt).

2. Le CARNET SYNDICAL ou Preuves de paiement (sera formellement exigé)

3. Les relevés des SALAIRES, in-demnités, allocations de chô-mage et maladie, pensions ou rentes imposables perçues en 2010 (relevé 281).

4. Le TALON DE CHEQUE relatif aux congés payés.

5. CONTRIBUTIONS FONCIERES, l’avertissement extrait de rôle payé en 2010 pour habitations ou terrains.

6. ATTESTATIONS DE PRET et/ou ASSURANCES-VIE délivrées par l’organisme prêteur et/ou assureur.

«Voici venu le temps, des jobs d’étudiants …»

Que tu sois étudiant ou apprenti, n’oublie pas que les Jeunes FGTB sont là pour te conseiller, t’infor-mer et surtout te défendre! En effet, à partir de 15 ans tu peux te syndiquer gratuitement au service Jeunes de la FGTB, l’occasion d’en savoir davantage sur tes devoirs et surtout tes droits et sur la manière la plus effi cace de les défendre, seul ou collectivement. De plus, parce que la solidarité commence par le plaisir de parta-ger, participe avec nous au festival de Dour, à notre camp d’été et aux diverses actions que l’on organise pour faire entendre la voix des jeunes,…Enfi n, nous serons toujours à ton service lorsque tu auras terminé tes études et que tu rentreras dans la vie active car nous restons compé-tents pour t’accompagner pendant ton stage d’attente et au boulot, si tu souhaites devenir délégué dans ton entreprise!Alors n’hésite plus, si tu veux avoir toutes les cartes en mains pour bien démarrer ta vie professionnel-le, prends-contact avec les anima-teurs Jeunes FGTB de ta région!Pour Charleroi, contacte Angela au 071/641.216 ou par mail: [email protected] rends-toi directement au Cen-tre Jeunes Taboo, Antoine et Emilie seront heureux de t’y accueillir: Rue Basslé 8 – 6000 Charleroi

FGTB Régionale du Centre Permanences Fiscales 2011 - Déclaration d’impôts des revenus 2010

Des permanences fi scales effec-tuées par des militants qualifi és se tiendront aux lieux, dates et heures ci-après:

Jolimont - Maison Syndicale FGTB, rue Aubry 23 à 7100 Haine-St-Paul • le lundi 6 juin • le jeudi 16 juin • le lundi 20 juin 2ème étage • le jeudi 23 juin de 9h à 11h30 • le jeudi 30 juin

Feluy - Maison du Peuple (7181)• le mercredi 8 juin de 10h à 12h

Ecaussinnes d’Enghien - Maison du Peuple, 17 Avenue Déportation (7190) • le mercredi 22 juin de 10h à 12h

Marche-lez-Ecaussinnes - Maison du Peuple, 2 rue E. Vandervelde (7190) • le mardi 14 juin de 10h à 12h

Centre hospitalier du TIVOLI - 7100 La Louvière - Aile H niveau 1, salle 1 • le mardi 7 juin de 9h à 12h

Binche - FGTB bureau chômage, 16 rue Gilles Binchois à 7130 Binche • le mercredi 8 juin de 13h30 à

15h30 • le mercredi 22 juin de 13h30 à

15h30

Anderlues - FGTB bureau chômage, 19 rue Paul Pastur 41 à 6150 Ander-lues • le lundi 27 juin de 13h30 à 15h30 Enghien - FGTB bureau chômage, 76 rue de Bruxelles (7850) • le jeudi 23 juin de 14h à 15h30

Soignies - FGTB bureau chômage, 12 rue des Tanneurs à 7060 Soignies • le vendredi 17 juin de 9h30 à 12h

Bracquegnies - FGTB bureau chô-mage, 27/1 rue J. Wauters (7110)• le mardi 7 juin de 9h à 12h • le mardi 21 juin de 9h à 12h

Chapelle - FGTB bureau chômage, 28 rue Solvay (7160)• le mercredi 15 juin de 13h30 à

15h30

Braine-le-Comte - FGTB bureau chô-mage, 107 rue de la Station (7090)• le mardi 21 juin de 14h à 15h30

La Louvière - FGTB SETCa, 15 place Communale à 7100 La Louvière• le vendredi 10 juin de 9h à 12h • le vendredi 24 juin de 9h à 12h

La Louvière - FGTB CGSP, 7 rue du Temple à 7100 La Louvière• le mercredi 1 juin• le mercredi 8 juin• le mercredi 15 juin de 9h à 11h30• le mercredi 22 juin• le mercredi 29 juin Munissez-vous des documents suivants:• Votre carnet syndical en règle de

cotisations• Votre dernier calcul d’impôts• Les fi ches de rémunérations, mala-

die, allocations de chômage, pen-sions, rentes …

• Les fi ches de rémunérations, mala-die, allocations de chômage, pen-sions, rentes …

• La fi che des congés payés• Pour les chômeurs complets et

prépensionnés, l’attestation des cotisations syndicales payées

• Les attestations relatives aux em-prunts hypothécaires, assurances vie, épargne pension, ALE, libéra-lité …

• Les preuves de paiement de pen-sions alimentaires

• Tout autre document probant don-nant droit à des réductions d’im-pôts (économie d’énergie …)

• Composition de ménage, handicap + 66%

Le SETCa Wallonie Picarde informe ses affi lié(e)s

que les bureaux de TOURNAI seront fermés:

- Du mercredi 1er juin à midi jusqu’au jeudi 2 juin 2011 inclus;

- Du vendredi 10 juin 2011 à midi jusqu’au lundi 13 juin 2011 inclus.

Les bureaux de MOUSCRON seront fermés:

- Du mercredi 1er juin 2011 au dimanche 5 juin 2011 inclus;

- Du vendredi 10 juin 2011 à midi jusqu’au lundi 13 juin 2011 inclus.

Tournai:La FGTB déménage !

Ouverture de nos bureaux situés au 12 A de la rue du Crampon

7500 Tournai

Fermeture de nos bureaux situés au 26 de la rue des Maux à Tournai

pour cause de déménagement

Les 16 et 17 juin 2011

Le lundi 20 juin 2011

Avec nous, pour vous !

Pour les affi liés à la FGTB en ordre de cotisations

DECLARATIONS D’IMPOTSLes mardis 7, 21 et 28 juin 2011

de 8 h 30 à 11 het

le samedi 18 juin 2011de 8 h 30 à 10 h 30

Salle de réunion à l’étage

Munissez-vous de toutes les fi ches fi scales et attestations fi scales.

La Régionale FGTB Mouscron-Comines-Estaimpuis

Avis aux affi lié(e)s du SETCa Wallonie

Picarde

Page 6: Syndicats FGTB n°10 - 25 mai 2011

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011

LIEGE - HUY - WAREMME

VERVIERS

La Centrale Générale F.G.T.B.Section Liège-Huy-WaremmePlace St Paul, 13, 4000 Liège

AVIS AUX TRAVAILLEURS DE LA CONSTRUCTION

PAIEMENT DE LA PRIME SYNDICALELe paiement de la prime syndicale couvrant la période du 2ème, 3ème, 4ème trimestre 2010 et 1er trimestre 2011 s’effectuera par versement sur votre compte bancaire par la Centrale Nationale à partir du 28 juin 2011.Pour faciliter l’organisation du paiement, nous vous invitons à nous transmettre, dès réception la carte reçue du Fonds de Sécurité d’Existence de la construction (après y avoir indiqué votre numéro de compte bancaire, soit par la poste, à nos guichets, à nos perma-nences ou auprès de nos sectionnaires.Les cartes peuvent également être rentrées lors de nos permanences extérieures qui seront organisées suivant le calendrier ci-dessous:

LIEGE: Place St Paul, 13 à partir du 15 juin 2011 de 9h à 11h30 et de 13h30 à 16h30.Le samedi 18 Juin 2011 de 9h à 11h30.

FLERON: au local de la F.G.T.B. avenue des Martyrs, 86,Le mardi 21 Juin 2011 de 14h à 14h30. HUY: au local de la F.G.T.B. rue l’Apleit, 12Le jeudi 16 Juin 2011 de 16h30 à 17h30.Le samedi 18 Juin 2011 de 9h à 9h30

WAREMME: au local de la F.G.T.B. rue du Baloir, 5Le vendredi 17 Juin 2011 de 16h30 à 17h30.Le vendredi 24 Juin 2011 de 16h30 à 17h30.

HANNUT: au local de la F.G.T.B. rue Zénobe Gramme, 7

Le samedi 18 Juin 2011 de 10h15 à 10h45.Le vendredi 24 Juin 2011 de 15h30 à 16h.

SERAING: au local de la F.G.T.B. rue Paul Janson, 41Le lundi 20 Juin 2011 de 9h à 9h30

FLEMALLE: au local de la F.G.T.B. Grand Route, 122Le lundi 20 Juin 2011 de 9h45 à 10h15

JUPILLE: au local de la F.G.T.B., rue Chafnay,Le mardi 21 Juin 2011 de 15h à 15h30.

HERSTAL: au local de la F.G.T.B., rue Large Voie, 36Le mardi 21 Juin 2011 de 16h à 16h30.

VISE: au local de la F.G.T.B., rue des Récollets, 63Le mardi 21 Juin 2011 de 17h à 17h30.

POULSEUR: au local de la Mutuelle, rue des Ecoles, 30Le jeudi 23 Juin 2011 de 16h à 16h30.

AYWAILLE: au local de la F.G.T.B. rue L. Libert, 22Le jeudi 23 Juin 2011 de 17h à 17h30.

SCLESSIN: au local de la F.G.T.B.rue de l’Ile Coune, 50,A partir du 14 Juin 2011 aux jours et heures d’ouverture des bureaux.

CHENEE: au local de la F.G.T.B. rue Neuve, 18-24A partir du 14 Juin 2011, les jours habituels d’ouverture Bien Fraternellement.

G.GOBLET Secrétaire M.VREULS Secrétaire M.LONDON Vice-Président M.GOBLET Président

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SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011 3ACTUALITÉS

> LIVRES

«Indignez-vous! Engagez-vous!»Le nouveau monde a besoin de vous…

Questions à Stéphane HesselStéphane Hessel était l’invité du Centre d’Action Laïque de l’ULB le 12 mai dernier. Nous l’avons rencontré.

Syndicats: Est-ce que le fond du problème est celui de l’indignation et de l’engagement, ou celui d’un certain sentiment d’impuissance dans ce monde globalisé?S. Hessel: Les jeunes ont le sentiment justifi é que l’Etat qui porte en principe la responsabilité de faire fonctionner les choses, n’ont pas jusqu’ici trouvé les moyens de réaliser ce à quoi ils aspirent: la paix, le bien être du point de vue social, la possibilité de trouver un emploi, de trouver un logement… c’est-à-dire les données de base de la démocratie dans les sociétés modernes. Ils sont mis en diffi culté parce que des forces contraires existent et qui sont lourdes à sup-porter. Ce sont notamment les forces économiques et fi nancières mondiales? Tout cela justifi e l’indignation et justifi e de trouver des réponses? Ce qui est clair, c’est que mes deux petits livres n’appor-tent pas de réponses. Ils sont là pour poser des questions. Pour dire: «faites attention! ça va mal…». Vous avez raison d’être préoccupés. Mais il y a heureusement d’autres livres plus importants qui sont là pour proposer des solutions (NDLR - S. Hessel cite: «La voie» d’Edgar Morin ou «Leurs crises, nos solutions» de Suzan George.). Mais pour pousser les jeunes à lire, ils faut qu’ils soient poussés dans leurs certitudes et leur indifférence.

Syndicats: L’indignation, l’engagement peuvent déboucher sur un repli nationaliste. Vous ne craignez pas que l’engagement que vous prônez ne soit dévié de vos valeurs humanistes?S. Hessel: Je pense que l’héritage de ma génération est l’héritage de certaines valeurs. Dont je pense qu’elles peuvent servir de guides aux jeunes générations. Et ce sont ces valeurs qui justifi ent l’indi-gnation quand elles ne sont pas respectées par les gouvernements actuels. Naturellement il y a différentes manières de s’indigner. On peut s’indigner par exemple à l’idée qu’il y a trop d’étrangers en Europe. C’est une indignation mais qui n’a aucune base dans les valeurs humaines fondamentales.L’indignation n’est qu’une manière de manifester son émotion. Ce qui importe, ce sont les valeurs sur lesquelles elle se fonde. Clôturer la forteresse européenne à l’encontre de ceux qui cherchent un abri et un refuge, c’est le contraire de l’indignation que je propose. Les thèses des Marine Le Pen et d’autres nationalistes sont exactement les cibles contre lesquelles il faut s’indigner pour rester dans le cadre des valeurs humanistes et de la démocratie.

Propos recueillis par Nicolas Errante

A 93 ans, Stéphane Hessel, ancien résistant, ancien ambassadeur de France, co-rédacteur de la Charte universelle des Droits de l’Homme de l’ONU, ne s’attendait pas à faire un «buzz» auprès des jeunes avec son minuscule pamphlet de 25 pages «Indignez-vous!». Mais ça tombe bien parce que c’est eux qu’il visait. Avant d’aller ad patres, il veut transmettre son message: «indignez-vous!», «engagez-vous!», ce n’est pas en ne faisant rien que vous ferez bouger le monde…

La situation des droits de l’homme et l’état de la planète sont plus que préoccupants. Les valeurs pour les-quelles Stéphane Hessel s’est battu sont menacées. Ils ne retrouve pas dans les tendances politiques ac-tuelles le respect des articles de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme suivants: «Tout in-dividu a droit à une nationalité», allusion notamment à la Palestine, ou «Toute personne […] a droit à la Sécurité sociale; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa person-nalité»…

Alors il dit aux jeunes: regardez autour de vous, il y a des injustices partout. «Indignez-vous». «La pire des attitudes est l’indifférence». «Quand quelque chose vous in-

digne comme j’ai été indigné par le nazisme, alors on devient mili-tant…» «…il faut s’engager au nom de sa responsabilité de personne humaine». C’est l’idée qu’il déve-loppera dans un autre petit livre d’entretiens «Engagez-vous», écrit avant «Indignez-vous!» mais paru après.

Alors oui, les partis politiques ne sont pas toujours enthousias-mants… Mais, dit S. Hessel, les par-tis sont ce que sont ceux qui y mi-litent… Dans la démocratie, on ne peut faire avancer les choses qu’en militant à travers les partis.

Stéphane Hessel: «Indignez-vous» - Editions Indigène. 25 pages. 3 euros - «Engagez-vous!» Entretiens avec Gilles Vanderpooten. Edition de L’Aube. 99 pages. 7 euros

Stéphane Hessel part d’un constat: le monde va mal. «L’actuelle dicta-ture internationale des marchés fi nanciers […] menace la paix et la démocratie». «L’immense écart entre les très pauvres et les très riches […] ne cesse de s’accroître».

Délégitimer le CapitalismeLe titre de cet ouvrage est re-pris à François Houtart. Avec la lucidité et le courage qui le caractérisent, Houtart avait formulé cette expression et appelé à approfondir l’ana-lyse du capitalisme réellement existant pour en montrer le caractère destructeur de la civilisation humaine, qui ne peut désormais plus être dis-socié de la poursuite de son expansion.

Samir Amin, professeur d’éco-nomie politique qui a ensei-gné dans plusieurs universités dont celles de Dakar, Paris et Poitiers, directeur du Forum du Tiers Monde et Président du Forum Mondial des Alterna-tives répond ici à l’invitation de F. Houtart. Oui, écrit-il, le système «néolibéral» mondia-lisé, en faillite fracassante, est

désormais sur la défensive. Il n’a plus aucune légitimité et les peuples en révolte le disent. En Amérique latine, au Népal, aujourd’hui en Egypte et en Tunisie, demain ailleurs dans le Sud, de gigantesques mouvements populaires abattent les régimes à son service. Des régimes autocratiques, souvent d’une violence extrême dans leurs pratiques policières, corrompus jusqu’aux os, et vendus aux intermédiaires locaux qualifi és de «monde des affaires»! En Europe la crise sociale produite par ce capitalisme s’approfondit de jour en jour. Celle des pays vulnérables de la zone euro remet en question toute la construction de «l’Europe atlantique…»

«Délégitimer le Capitalisme» par Samir Amin, Ed. Contradictions2011, 108 pages, 10e

On peut se procurer l’ouvrage en librairie ou en s’adressant directement aux éditions Contradictions de Bruxelles. Les commandes à Contradictions peuvent se faire par virement aux numéros suivants:Belgique: BIC/GEBABEBB/IBAN BE41.0010.7100.7110 France: BIC/CRLYFRPP/IBAN FR05.3000.2004

Vive la sociale!Mouvement ouvrier, capitalisme et laïcitéLa Révolution française, née du mouvement philosophique des Lumières, eut deux enfants: la fi lle «Laïcité» et le fi ls «Mouvement ouvrier». En Belgique, peut-être plus encore qu’en France, ces deux enfants auront un long parcours commun unis dans le combat contre l’emprise du cléricalisme sur la société. Dans cette lutte, le suffrage universel apparaît comme une revendication unifi catrice. Près de 60 ans après la conquête du droit de vote par les hommes et les femmes, l’émancipation de l’être humain n’est-elle pas incomplète en l’absence de volets économi-ques et sociaux venant compléter

le volet politique?

La laïcité en général, et sa forme institutionnalisée en particulier, n’a-t-elle donc pas en ce début de XXIe siècle un rôle important à jouer? Le discours économique actuel considérant le capitalisme comme naturel et comme un ho-rizon indépassable n’est-il pas le dogme absolu que défend une cléricature aussi puissante que variée? Et la laïcité n’a-t-elle pas pour fonction, depuis son origine de lutter contre tous les clérica-lismes? C’est le propos de ce livre, parfois sans concession.

«Vive la sociale! Mouvement ouvrier, capitalisme et laïcité» par Julien Dohet, Ed. du CAL- Es-pace de Libertés 2011. 92 pages. 10e.

Engagements actuels, actualité des engagementsOù en est l’engagement collectif aujourd’hui? Après «l’explosion mi-litante» de la décade 1965-1975, les sociétés européennes ont repris durant les années 1980, au moins en apparence, le cycle long de l’indi-vidualisation, et la thèse du déclin des passions politiques a semblé redevenir incontournable.

Est-on au point bas de ce cycle d’al-ternance entre «action publique» et «bonheur privé» que voyait Al-bert Hirschman? Ou bien s’agit-il d’une mutation des comporte-ments militants, qui, dans une société profondément transformée

par la mondialisation et les tech-nologies, ne se laisseraient plus lire aussi facilement dans cette logique binaire?

On ne peut éclairer cette question qu’à travers une diversité d’angles d’approche. C’est ainsi qu’est conçu ce livre, qui explore simultanément les formes classiques de l’engage-ment politique (en déclin mais tou-jours dominantes) et l’émergence de nouvelles formes de participa-tion à la vie publique (novatrices et sans doute prometteuse mais encore peu structurées).

«Engagements actuels, Actualité des engagements», par Jacque-main Marc, Delwit Pascal, Édition Bruylant, 2010, 286 pages

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ACTUALITÉS4 SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011

> CONCOURS

25 tickets à gagner pour «liquidation totale»Le documentaire «Liquidation totale», d’Hélène Desplanques, sera diffusé le 13 juin prochain, dans le cadre du festival Millenium. Nous vous offrons l’opportunité de remporter une place pour cette séance unique!Résumé du documentairePendant 20 ans, Samsonite a fabriqué des bagages à Hénin-Beaumont dans le Nord de la France. En 2005 le groupe américain décide de fermer le site mais présente aux salariés des repreneurs qui offrent une recon-version prometteuse dans la fabrication de panneaux solaires. 18 mois plus tard, l’usine dépose le bilan. Pas un panneau n’a été fabriqué. Les salariés dénoncent une machination juridico-fi nancière crapuleuse et se dénichent un avocat. Fiodor Rilov n’en est pas à sa première affaire du genre. Une longue bataille judicaire commence... Elle va s’avérer déterminante pour les «ex-Samsonite», pour Fiodor Rilov, pour le droit du travail en général.

Pour gagner, envoyez un courrier comportant toutes vos coordonnées à «FGTB – Service presse, rue Haute 42, 1000 Bruxelles» ou un e-mail à l’adresse [email protected]. Les gagnants seront désignés par tirage au sort, et avertis personnellement.

Attention, la séance se déroule au cinéma Vendôme, à Bruxelles, uniquement!

Infos pratiques: Liquidation totale, Hélène Des-planquesFrance, Belgique - 52 min. - VO st nl2009HORAIRE13 juin - 18:30Cinéma Vendôme - Salle 5www.festivalmillenium.orgUn extrait: http://www.festivalmille-nium.org/fr/programme/li-quidation_totale

Congé de paternité étendu au «co-parent»Un père a droit à 10 jours de congé de paternité à l’occasion de la naissance de son enfant. Pendant les 3 premiers jours d’absence, le travailleur conserve sa rémunération. Et pour les sept jours restants, il reçoit une allocation de l’INAMI. Ce dernier montant s’élève à 82% du salaire brut plafonné. Ce congé de paternité est lié à la fi liation paternelle et n’est donc pas acces-sible à un co-parent.Un arrêté royal paru au Moniteur le 13 avril étendu le droit au congé de paternité au parent du même sexe dans un couple homosexuel. Mais cela vaut aussi pour le partenaire cohabitant d’un couple hétérosexuel sans qu’il y ait nécessairement reconnaissance légale de l’enfant.

Il y a cependant des conditions. Il faut:- soit être marié avec la personne à l’égard de laquelle

la fi liation est établie;- soit cohabiter légalement avec la personne à l’égard

de laquelle la fi liation est établie et chez laquelle l’enfant a sa résidence principale,

- ne pas être unis par un lien de parenté entraînant

une prohibition de mariage dont on ne peut pas être dispensé par le Roi;

- soit cohabiter depuis une période ininterrompue de trois ans précédant la naissance de manière per-manente et affective avec la personne à l’égard de laquelle la fi liation est établie et chez laquelle l’enfant a sa résidence principale.

La preuve de la cohabitation et de la résidence prin-cipale est fournie au moyen d’un extrait du registre de la population.

En cas de décès de la mère biologique, le co-parent pourra (dans un arrêté encore à prendre) bénéfi cier du congé de maternité interrompu.

S’il y a plusieurs personnes qui revendiquent le congé de paternité (par exemple en cas de changement de partenaire), la loi prévoit un système de priorités re-fl étant l’ordre fi xé par les conditions d’octroi: d’abord le partenaire marié, puis le cohabitant légal, puis le cohabitant effectif.

> COMITÉ POUR L’ANNULATION DE LA DETTE DU TIERS MONDE

2ème Université d’été du CADTM EuropeDu 1er au 3 juillet 2011, à Wépion (près de Namur), BelgiqueLa 2ème université d’été du CADTM Europe, qui se dé-roulera du vendredi 1er au dimanche 3 juillet à Wépion (Belgique) est un des grands rendez-vous de l’année: c’est un moment important pour prendre du recul sur une actualité très chargée, se former dans la bonne humeur et échanger.

En 2009, les participants réfl échissaient collectivement à la crise globale du capitalisme et aux résistances et alternatives à y opposer. A l’image de la 1ère université d’été en 2009, et peut-être plus encore cette année, la 2ème université d’été du CADTM Europe sera un moment privilégié pour faire le point sur l’évolution la crise internationale, et pour construire la riposte nécessaire à l’échelle européenne contre la dette et les plans d’austérité. En effet, le capital et les dirigeants des pays de l’Europe sont bien décidés, avec l’appui du FMI et de la Commission Européenne, à faire payer la crise à ceux d’en bas.

Avec quelque 300 personnes attendues et 25 ateliers, cette université d’été du CADTM analysera la crise qui frappe les pays de l’Union européenne, les Etats-Unis, le Japon, l’Islande. Nous aborderons aussi le (néo)co-lonialisme 50 ans après les indépendances africaines, les évolutions en cours en Asie (Chine, Thaïlande,…), les alternatives mises en pratique au Venezuela, en Equateur et en Bolivie.

On y discutera d’écologie, du féminisme, de droits humains, des fondements juridiques de l’annulation de la dette, des luttes contemporaines qui traversent notre planète, et de bien d’autres sujets.

L’université d’été sera aussi l’occasion d’échanger sur des pratiques et des outils pédagogiques. Pour per-mettre aux familles d’y participer, un espace Enfants est également proposé pendant la journée.

L’université d’été du CADTM est ouverte à tou-te-s. Pour vous inscrire, téléphonez au +32 484 99 53 81 ou +32.4.226.62.85, écrivez à [email protected].

> CAMPAGNE FGTB

«PAS TOUCHE A L’INDEX!»Il y a cinq ans, la facture de gaz et d’électricité de Luc et Marianne se montait à 200e par mois. Aujourd’hui, ils déboursent 93e de plus pour la même consommation!

Leur caddie de produits alimentaires, rempli en grande surface, est passé de 100 à 119e.

Oui, la vie est chère, et, comme notre portefeuille le sent tous les jours, les prix augmentent.

Heureusement, grâce à l’indexation automatique des salaires, le revenu de Marianne et Luc suit le coût de la vie.

Cet outil indispensable pour maintenir le pouvoir d’achat est pour-tant menacé, que ce soit en Belgique ou au niveau européen. C’est pourquoi la FGTB lance une campagne de sensibilisation à partir de ce vendredi 27 mai: un dépliant «PAS TOUCHE A L’INDEX!» sera distribué un peu partout dans les centres commerciaux du pays.

Faites vos courses avec Marianne et Luc sur notre site www.fgtb.be/indexation et comparez les prix de 2011 avec ceux de 2006. Ce petit jeux interactif vous permettra de voir ce que vous auriez perdu en pouvoir d’achat en cinq ans sans l’indexation automatique.

Vous y trouverez également tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’indexation automatique des salaires et des allocations sociales:• le fonctionnement du système de l’indexation;• nos différentes propositions en la matière, notamment pour lutter

contre la hausse des prix.

JOURNÉE CONFÉRENCE/DÉBAT

Union européenne & crise fi nancière: où est passé l’argent?

8 juin 2011, de 9h00 à 17h00Espace Solidarité - rue de Namur 47 - 5000 Beez

matinée L’Union européenne, de la crise à l’austérité, par Henri Sterdyniak, Directeur du Département

économie de la mondialisation de l’OFCE (Centre de

recherche en économie de Sciences Po), Membre du collectif des «Economistes atter-

rés»

après-midi Le sauvetage des banques belges à la loupe, par Xavier Dupret, Chercheur au GRESEA. Parallèle entre politiques d’austérité européen-

nes & politiques d’ajustement structurel du FMI, par Myriam Bourgy, CADTM Belgique.

infos & inscriptionsT. 02/506 83 96 - [email protected]

Infl ation en mai: 3,35 % - Index sante + 2,89%

Index normal Index santé Index-santé lissé117,59 115,98 115,50

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SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011 5ACTUALITÉ

Qui est le travailleur wallon? (1/2)SD Worx a réalisé une étude statistique sur le travailleur wallon, qui aide à dresser à la fois son profil, ses aspirations, son regard sur son job et sur son environnement de travail. Dans cette édition et la suivante, nous aborderons les résultats de cette étude.

L’étude se base d’une part sur des données chiffrées (issues de la base de données de SD Worx, recoupée avec dis informations fournies par l’Institut national des Statistiques (INS) et l’ONSS), ainsi que sur une enquête quantitative menée auprès de 1200 personnes travaillant en région wallonne et vivant, pour la grosse majorité (4/5) sur le même territoire.

Hommes et femmes au travailD’un point de vue démographique tout d’abord, l’on peut constater que le personnel actif féminin est bien représenté au niveau wallon. 48% des travailleurs wallons sont des femmes. C’est un peu plus que la moyenne belge dans sa globalité (43% de femmes parmi les travailleurs belges).

Plus d’ouvriers en WallonieAu niveau belge, les employés sont majoritaires: en moyenne 55% de la population active tombe sous le statut employé, les 45% restants sous le statut ouvrier . Au niveau wallon, le pourcentage d’ouvriers est plus élevé. Il s’élève à 48% contre 52% d’employés. La province wallonne qui connaît le plus d’ouvriers est le Luxembourg (55%).

En quelques chiffres, ensuite: la Wallonie compte 1 547 547 habitants de 15 à 64 ans (sur 2 227 635 personnes de cette tranche d’âge) au travail ou à la recherche d’un emploi. C’est la population active. Sur base de ces chiffres, l’on peut générer trois taux:

- Le taux d’activité: population active/population en âge de tra-vailler: 68%

- Le taux de chômage: population au chômage/population active: 15,8%. C’est plus que la moyenne belge (10,4%) et beaucoup plus que la moyenne fl amande (5,9%). C’est toutefois moins qu’à Bruxelles (20,8%)

- Le taux d’emploi: population active occupée/population en âge de travailler: 57,2%.

L’on peut également noter qu’un quart (26%) des Wallons travaillent à temps partiel.

Et les salaires dans tout ça?L’étude de SDWorx permet de tirer trois conclusions concernant les salaires en Wallonie:• Les travailleurs wallons veulent gagner

un petit peu plus d’argent• Près d’un travailleur wallon sur deux preste

des heures supplémentaires non payées• Plus d’un travailleur wallon sur deux veut

modifier quelque chose à son package salarial

«Un peu plus», ce ne serait pas un mal

Voyons un peu les détails. L’on s’aperçoit que, si on pose la ques-tion de ce que le Wallon voudrait changer dans sa rémunération, il n’est qu’un sur trois à souhaiter le luxe et l’opulence. Les deux autres travailleurs interrogés aimeraient gagner «un peu plus» ou «juste assez pour joindre les deux bouts». La réponse la plus fréquente fut «Je voudrais gagner un peu plus» (39%).

Travailler plus pour gagner plus? Pas vraiment.

Qui veut gagner plus peut faire des heures sup’. Sauf qu’elles ne

sont pas toujours payées. Les tra-vailleurs belges font ainsi plus sou-vent des heures supplémentaires non payées que payées.

Cette conclusion apparaît des chiffres de l’enquête de SD Worx. 41,3% en moyenne de travailleurs

Wallonie Bruxelles-Capitale Flandre

Je voudrais gagner beaucoup d’argent et mener une vie luxueuse

33% 35% 33%

Je voudrais gagner un petit peu plus 39% 36% 39%

Je veux gagner suffi samment pour pouvoir joindre les deux bouts

28% 29% 29%

prestent chaque semaine une ou plusieurs heures supplémentaires non payées en Belgique. Le pour-centage est de 28,3% pour ceux qui prestent chaque semaine une ou plusieurs heures supplémentaires payées.

Et qu’en est-il en Wallonie?Si on additionne les différents pourcentages d’heures supplé-mentaires non payées, on arrive à la conclusion qu’environ la moitié des travailleurs wallons (48%) pres-te des heures en plus, pour 35% de Flamands et 56% de Bruxellois. Pour les heures supplémentai-res payées, 25% des travailleurs wallons en prestent, plus que les bruxellois (21%) et moins que les Flamands (30%).

Mauvaise ambiance, discriminations: des cas fréquentsSi le travailleur wallon décide de changer d’emploi, le plus grand nombre de personnes interro-gées (70%) invoque la mauvaise ambiance au travail comme une raison très importante. Suivent ensuite les mauvaises relations avec son responsable ou ses collè-gues, le manque de reconnaissance ou d’appréciation ou le mauvais équilibre travail-vie privée. Les travailleurs fl amands invoquent à peu de choses près les mêmes motifs pour changer d’emploi, mais pas dans le même ordre, ni dans la même proportion.

La discrimination au travail reste un problème. On pense tradition-nellement au racisme, mais la no-tion de discrimination ne se limite pas à un désavantage ou à une inégalité de traitement sur base de la couleur de peau. Les jeunes travailleurs, les plus âgés, les homo-sexuels et les handicapés sont eux aussi régulièrement confrontés à ce phénomène.

Selon l’enquête, près de 40% des travailleurs wallons répondent que des problèmes de discrimination existent dans leur environnement

de travail. Le pourcentage est in-férieur au niveau des travailleurs fl amands (30%) et supérieur au ni-veau de leurs homologues bruxel-lois (45%).

Des différentes possibilités, l’âge, la langue et le sexe sont les plus fréquemment citées. La conviction politique et la couleur de peau sont dans une moindre mesure éga-lement mentionnées, les moins citées sont les caractéristiques physiques, croyances et orienta-tion sexuelle.

Trouvez-vous très importantes les raisons suivantes pour changer d’emploi?

Très important Très importantWallonie Flandre

Mauvaise ambiance au travail 70% 61%Mauvaise relation avec son responsable 62% 48%Mauvaise relation avec les collègues 61% 43%Peu de reconnaissance et d’appréciation 60% 53%Mauvais équilibre vie privée-travail 49% 24%Mal rémunéré 44% 52%Charge de travail 36% 23%Contenu du job non intéressant 36% 37%Mauvais environnement de travail (matériel, espace,…) 35% 28%Mauvaise accessibilité (trajet domicile-travail) 35% 34%Peu de possibilités de développement 31% 25%Talents trop peu utilisés 28% 20%Trop peu d’autonomie dans son job 27% 16%Trop peu de responsabilités dans son job 20% 15%Défi insuffi sant pour le job 18% 25%Mauvaise image de l’entreprise 16% 16%

Chiffres provenant de la base de données de l’Offi ce de sécurité sociale (ONSS)

*Source: SA Belgique, SD Worx, 2010

Quelles formes de discriminations existent dans votre entreprise? Wallonie FlandreAge 23% 28%Langue 18% 12%Sexe 18% 18%Couleur de peau 9% 14%Caractéristiques physiques 7% 11%Croyance 7% 6%Orientation sexuelle 6% 4%Conviction politique 12% 7%

*Source: SA Belgique, SD Worx, 2010

Rapport femme - homme

Rapport ouvriers - employés

Femme

Homme

43%

48%

57%

52%

BelgiqueWallonie

0% 20% 40% 60% 80% 100%

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Employés

Ouvriers

55%

52%

45%

48%

BelgiqueWallonie

Page 10: Syndicats FGTB n°10 - 25 mai 2011

6 SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011 UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

La FGTB-UBOT est le plus grand syndicat dans le secteur des taxis

Bon nombre de taxis circulent dans toutes les grandes villes. Bruxelles, Gand, Liège, Anvers... Les chauffeurs de taxi sont souvent très fi ers de leur profession. Pour être un bon chauffeur de taxi il faut d’ailleurs disposer d’amples compétences. Entretenir des rapports polis et serviables avec les clients, être un plan de ville vivant, connaître et

surtout appliquer le code de la route, avoir une bonne forme physique, rester concentré, ne pas faire de casse... Souvent, il faut travailler dans des circonstances diffi ciles. Le travail de soir, de nuit et de weekend appartiennent au boulot, et souvent on rencontre des «drôles de types» qui, après être sortis pendant toute la nuit... ne savent

plus où ils habitent.

Comme plus grand syndicat dans le secteur des taxis, l’UBOT est, chaque jour, sur la brèche pour assister le personnel...

Lors des actions récentes que nous avons menées à Zaventem pour les chauffeurs de taxi, nous avons parlé avec bon nombre d’entre eux. Parfois, les langues ne se sont pas dénouées sans peine, mais une fois la glace brisée... Déjà le monde des taxis en soi est un monde diffi cile. Mais avoir l’aéroport national et Bruxelles comme lieu de travail, est «extra»... spécial. Hélas, le chauffeur salarié rencontre toujours davantage de problèmes à cause des chauffeurs (faux-)indépendants. La concurrence est très dure.

Qui dit Gand, dit V-Tax. En effet, comme entreprise de taxis V-Tax est bien connue à Gand. L’UBOT a toujours joué un rôle-clé dans cette fi rme. Et nous sommes décidés à maintenir cette position. Nous la remercions d’ailleurs à une délégation active au sein des organes de concertation chez V-Tax.

Nous donnons la parole à Daniël Colaes, Yilmaz Kursun, Dirk Du Caju et Da- niel Stakowisz: «La délégation FGTB s’efforce à défendre les in- térêts de tous les travailleurs lors des réunions du CPPT et du Conseil d’entre-prise chez V-Tax. L’amélioration du parc automo- bile est un sujet important au sein de la fi rme. Grâce à l’utili- sation de GPL nos taxis sont r e s p e c t u e u x de l’environne- ment. Et des voitures jolies et propres satis-font les clients.

De plus, des réu- nions ont lieu sur une base ré- gulière avec la Ville de Gand. Divers sujets sont abordés: les tarifs, les travaux dans la ville, le service pendant les fê- tes gantoises,... La Ville de Gand devrait bien tenir compte davantage du personnel de V-Tax.. C’est que la fi rme occupe 120 travailleurs. La Ville écoute trop facilement les petits indépendants. Par exemple l’introduction à chaque course d’un temps d’attente gratuit de 5 minutes est un sujet brûlant. Qui travaille encore pour rien en 2011?... Le chauffeur de taxi gantois!!

Du reste, les divers prix forfaitaires sont trop bas. Un exemple : la course à Zaventem coûtait 125.00e chez V-Tax. La Ville a réduit ce tarif à 95.00e. Cela signifi e une perte de salaire de 10.00e par course. Nous, on s’efforce à faire appliquer le prix exact pour toutes les courses hors ville.

De plus, nous sommes d’avis que le calcul des salaires doit être révisé d’urgence au niveau national. Qui travaille encore à un pourcentage sur la recette, de nos jours? PERSONNE Aussi, considérons-nous l’introduction d’une prime de fi n d’année à part entière comme évidente. En outre, nous envisageons les pourparlers avec la Ville de Gand en vue des prochaines Fêtes gantoises. Espérons que les taxis obtiendront de meilleures facilités pendant les fêtes et que nous ne serons pas trop refoulés.»

Le secteur des taxis à Anvers peut être résumé en bref: à peu près 900 chauffeurs, 340 véhicules, 70 autorisations à des entreprises de taxi. Les grandes entreprises ont leur propre dispatch: Antwerp Tax, DTM, Sinjoor ... Les plus petites entreprises sont souvent branchées sur un dispatch commun. Les grands joueurs entretiennent des contacts convenablement bons avec les syndicats et chez eux il n’y a donc pas de problèmes «considérables». Et lorsqu’un problème surgit tout de même, il peut être résolu par l’inter-médiaire de l’UBOT ou de notre délégué dans la plupart des cas.

Carine Dierckx, déléguée permanente UBOT: «dans les entreprises plus grandes, les choses ne vont pas si mal que ça. Souvent, un délégué UBOT est sur place, et les membres du personnel qui ont des problèmes, sont assistés par nos militants. Ce sont souvent les petites entreprises qui se paient la tête du personnel.»

Carine Dierckx: «Cependant, nous voyons apparaître de plus en plus des petites entreprises n’occupant que quelques chauffeurs. Des petites entreprises qui n’appliquent pas la législation correctement. Ain-si, comme elles ne paient presque jamais le salaire minimum garanti, nous devons toujours intervenir individuellement. Avec la communication qu’il n’y a pas de véhicule disponible, ces fi rmes renvoient

leurs chauffeurs à la maison à tort et à travers. Sans paiement du salaire fi xé dans la CCT. Bon nombre d’entre elles ne sont actives que pendant une période plus courte. Après quoi elles ferment les portes et re-surgissent avec la même direction sous un autre nom commercial. Nous les appelons parfois des entreprises «champignon...»»

Les travailleurs sont toujours les victimes de ces pra-tiques: pas de paiement du salaire, pas de préavis cor-rect, etc. .... A Anvers, il ya de nombreuses nationalités parmi les chauffeurs. Le problème de la langue surgit souvent lorsque les concernés pensent avoir été traités à tort. Parfois, ils savent à peine lire leurs contrats et, pire encore, ils ne comprennent pas l’impact d’un certain nombre de choses.

Pascal Rosseels: «les chauffeurs sont souvent confrontés à la situation problématique de la cir-culation à et autour d’Anvers. L’emploi des bandes pour les bus reste un point délicat et les chauffeurs ont l’impression que De Lijn n’y remédie pas ou presque pas.Mais également les stations fi xes ont déjà été l’objet de discussion à plusieurs reprises. Toutefois, sous la pression d’e.a. l’UBOT, la Ville d’Anvers a fait des efforts pour créer des places nouvelles ces dernières années.»

L’UBOT de Liège a travaillé sur les problématiques rencontrées par les travailleurs du secteur des taxis. Afi n de mieux comprendre et évaluer ces problèmes des chauffeurs de taxi liégeois, une vaste enquête a été réalisée sur le terrain entre le 15 novembre et le 3 décembre 2010. Le manque de places, des emplace-ments taxis systématiquement pris par des autres automobilistes, le manque de clémence de la part de certains policiers, la mobilité des taxis dans la ville et tant d’autres choses ont été soulevées lors d’une première réunion initiée le 9 février dernier.

Devenez militant UBOT…En mai 2012, des élections sociales seront organisées dans les entreprises plus grandes. Les affi liés UBOT qui veulent s’engager à défendre les intérêts des chauffeurs sont bienvenus pour venir renforcer nos listes. Mais également si vous êtes simplement intéressé à savoir comment fonctionne l’UBOT ou si vous voulez recevoir de l’information régulièrement, n’hésitez pas à nous le faire savoir. Vous pouvez prendre contact avec dinneke.fl [email protected] - tél. 00 32 3 2243437. Visitez en outre régulièrement le site web UBOT: www.btb-abvv.be

Olivier: «La plupart des chauffeurs de taxi savent bien qu’il n’est pas évident de toucher un salaire exact dans leur sec-teur. Comme ils reçoivent parfois un pourboire ou font des cour-ses plus «ré-munératrices», ils sont plutôt inclinés à prendre une attitude défensive. Toutefois, bon nombre de chauffeurs affi rment que leur boulot n’est pas facile. Et qu’ils pré-fèrent être rémunérés d’une façon plus juste. Lorsque nous relatons des situations intolérables dans le secteur, maints chauffeurs sont gênés et se taisent. Bien sûr ils connaissent eux aussi les histoires des faux-indépendants qui sont exploités par certains employeurs

véreux. Heureusement il existe aussi quel-ques plus grandes fi rmes qui tra-vaillent plus ou moins selon les règles... Celles-ci ne doivent pas craindre l’UBOT, car les entreprises qui sont sérieuses peuvent toujours compter sur nous comme interlocu-teur valable. Et les trafi quants... nous

les voulons dehors!»

Chaque deuxième mardi du mois, les chauffeurs de taxi peuvent nous rencontrer au parking des bus à l’aéroport de Zaventem. Le bus UBOT est sur place, nous t’as-sistons avec plaisir à résoudre tes questions et problèmes comme chauffeur de taxi!

Alain Durant, propagandiste UBOT Liège: «Cer-taines organisations parlent des problèmes du chauffeur de taxi. Nous, à l’UBOT, écoutons les chauffeurs-mêmes. Sur base d’une enquête par-mi les chauffeurs de taxi, nous sommes allés trouver le bourgmestre. Entretemps, nous avons déjà pu réaliser l’un et l’autre pour le chauffeur de taxi liégeois, mais hélas il reste encore beau-coup à faire.»

Olivier Van den Eynde (Propa-gandiste Bruxelles/Zaventem): «Sors de ton taxi et agis»

Le bourgmestre Willy Demeyer a insisté sur le fait que le secteur des taxis liégeois est très important en matière de mobilité, aussi était-il intéressé par les problèmes que nous lui avons signalés. C’est qu’il attache beaucoup d’importance aux efforts faits pour développer les transports de personnes et of-

frir ainsi aux citoyens, un éventail de possibilités en matière de mobi-lité: également en ce qui concerne le transport en taxi.

Demeyer souligne que le problème de la ville est la concentration des commerces dans le centre urbain, ce qui provoque un apport non

négligeable de véhicules privés, d’où la réelle volonté de créer plus d’espace pour les taxis et de les considérer comme une solution et non comme un problème. Les responsables de la police locale qui étaient également présents, ont écouté attentivement les re-marques et suggestions tout en partageant également les problè-mes que les travailleurs de la police rencontrent. Grâce à un dialogue constructif nous espérons, à court terme, résoudre quand même quel-ques problèmes épineux.

Entretemps vous pouvez déposer vos réactions sur le site www.ubot.be (utilisez le formulaire taxis)

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SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011 7ACTUALITÉS

Bilan de l’euro-syndicalismeAu moment où les autorités européennes lancent une offensive majeure contre les salaires et où les syndicats européens tiennent congrès à Athènes pour voir comment s’y opposer, sort un livre signé Anne Dufresne, chercheuse à l’UCL et au FNRS et proche collaboratrice de Corinne Gobin, faisant le point sur la question salariale dans le syndicalisme européen.

Le salaire a toujours été au cœur des relations entre tra-vailleur et employeur et donc

au cœur de l’action syndicale, en tout cas au niveau national. Par contre, au niveau européen, la CES ne s’en est jamais beaucoup occu-pée pour la simple raison que dans

ce domaine les organisations qui la composent n’ont pas l’intention de se départir de leur pouvoir de négociation qui fonde le lien avec leurs affi liés. Les différences de si-tuation économique, de traditions syndicales, de rapports de force, de systèmes sociaux, de cadres juridi-ques, etc… entre les pays membres de l’Union expliquent facilement cette réticence. Et puis, le salaire n’est pas inclus

dans le champ des compétences européennes, même si, implicite-ment, la mise sur pied de l’Union économique et monétaire, fait du salaire une variable d’ajustement compensant la fi xité des changes liée à la monnaie unique.

Les relations entre employeurs et travailleurs au niveau européen, se passent au sein d’un Dialogue social qui tourne à vide dans la

Plaidoyer pour une coopération syndicale européenne renforcéeSelon vous, la Confédération euro-péenne des Syndicats ne s’intéres-sait pas beaucoup aux salaires et elle ne s’en est préoccupée que sur le tard et encore pour proposer une «norme salariale»…

C’est vrai que la CES ne commence offi ciellement à s’intéresser aux salaires qu’avec la naissance de la Banque centrale européenne. Jusque là la CES se consacrait au «Dialogue social» qui ne produit que très peu de choses. En 1999, l’idée d’une coordination apparaît principalement sur les questions de salaire et de temps de travail. A ce moment là c’est vrai que l’on évoque l’idée d’une norme salaria-le. C’est quoi? c’est la norme propo-sée par la Fédération Européenne du Métal, c’est-à-dire «infl ation + productivité» devant correspondre à l’évolution des salaires + aspects qualitatifs. Ces critères qualitatifs comportent une grande ambiguïté: cela reprend tout ce qui est «quan-tifi able», c’est-à-dire réduction du temps de travail, formation, égalité salariale. On introduit ainsi le fl ou dans l’arbitrage entre revendica-tion salariale et aspects qualitatifs qui sont fi nalement très peu clairs. On n’est plus dans la négociation collective dans le sens d’une déli-bération politique. C’est pour cela que je parle de «dépolitisation» de la négociation salariale. On entre dans l’idée d’une norme qui empê-che la politisation du salaire.

Mais cette idée de norme salariale liée à la création de la BCE, est-ce que ce n’est pas une «politisation du salaire»?

C’est vrai qu’au départ la norme visait à contrer la politique mo-nétariste de la BCE qui multiplie les incantations à la modération salariale et la responsabilisation

des syndicats. On peut dire que c’est un tournant par rapport à 93 où la CES avait adhéré à l’Union Economique et monétaire.

L’idée d’une coordination salariale s’impose alors comme moyen de lutter contre le dumping salarial. Le problème de la CES c’est qu’elle a un rapport de force faible. Elle n’a pas suffi samment de soutien po-litique ni de forces syndicales qui soutiennent l’euro-syndicalisme. Les comités de concertation sont souvent composés de techniciens qui n’ont pas de réel pouvoir de négociation.

Il faudrait une deuxième étape dans cet effort de coordination pour arriver à une convention collective sectorielle européenne même si l’objectif semble très loin-tain. C’est là que la politisation est nécessaire pour pousser à la créa-tion d’un patronat européen. Parce que jusqu’à présent le patronat se refuse à être un interlocuteur de négociation.

Des tentatives de coordination salariale comme le Groupe de Doorn, dites-vous, ont échoué.Pourquoi? La faute aux syndicats allemands qui ont accepté la mo-dération salariale?

L’échec de Doorn est dû à la modé-ration salariale allemande. La suite logique de cet échec, c’est le Pacte pour l’euro. Le groupe de Doorn est né à la suite de la loi belge de sauvegarde de la compétitivité et cette loi a servi de modèle au Pacte pour l’euro à l’échelle européenne. Il faudrait maintenant un groupe de Doorn étendu à l’Europe. Mais Doorn a été très très intéres-sant quand même. Je ne pense pas qu’on puisse parler d’échec. Il n’y a pas de résultat immédiat. L’impor-

tant c’est qu’il y a des stratégies qui se mettent en place. Il faut voir les choses sur le long terme.

La coordination salariale est-elle possible vu les très grandes diffé-rences de salaire en Europe?

C’est vrai que les salaires sont très éloignés mais on peut comme le fait la CES mettre l’accent sur un ratio de 60% du salaire médian. C’est possible et c’est important de créer un verrou pour éviter la spirale vers le bas.

Est-ce que les traités sur lesquels repose la jurisprudence de la Cour de Justice Européenne (ar-rêts Vikking, Laval, Luxembourg, Rüffert autorisant de fait le prin-cipe du salaire du pays d’origine pour les travailleurs détachés) n’empêchent pas l’harmonisation salariale?

Le problème de ces arrêts c’est que la CJCE prend le pouvoir et qu’elle casse la grève au nom de la libre concurrence. Dans le traité lui-même la grève est exclue (art. 153.5), comme les rémunérations et le lock-out. Donc a priori ces outils fondamentaux de l’action syndicale sont exclus du champ de compétence communautaire. C’est un défi majeur pour construire une coordination salariale.

Vous dites que le salaire est exclu du champ de compétence euro-péen en vertu des traités. Est-ce que ce n’est pas le contraire main-tenant avec la Gouvernance éco-nomique et le Pacte pour l’euro qui tend à imposer par en haut une harmonisation des salaires vers le bas?

Le nouveau Pacte pour l’euro va dans le sens du dumping avec des

critères d’écarts de compétitivité. Il vise à empêcher les augmentations salariales. C’est l’opposé de la coor-dination salariale. Mais je pense que le Pacte pour l’euro n’est pas un point culminant d’une stratégie des responsables politiques et de la Banque centrale européenne. Ce n’est que la suite logique de l’Union économique et monétaire. La diffé-rence c’est qu’on est dans un rap-port de force politique tel, qu’il y a une arrogance telle, que tout ce qui était implicite devient explicite. En fait les logiques de modération salariale, de troc de l’emploi contre le salaire, le critère absolu de la compétitivité, tout cela était latent dans les textes communautaires. Il n’y a rien de surprenant.

Ce qui est incroyable, c’est l’uti-lisation de la crise pour mener ces politiques alors qu’on croyait du côté syndical qu’il y avait une opportunité pour changer de cap. C’est l’inverse qui se produit: les autorités européennes poussent leur logique basée sur le modèle allemand de modération salariale jusqu’à l’absurde .

Ce qui est dangereux, c’est que ces critères européens portent atteinte à l’autonomie collective et visent à déconstruire les modèles de re-

lations professionnelle. Et ça c’est nouveau, en tout cas à ce niveau de violence. L’Europe donne la mé-thode de la modération salariale: la décentralisation de la négociation collective vers l’entreprise et la li-mitation des salaires dans le public pour donner le la dans le privé.

Cette décentralisation de la négo-ciation collective vise aussi les sec-teurs et les fédérations syndicales européenne sectorielles. Si on affai-blit la négociation dans les secteurs on fi nira par ne plus négocier que dans les multinationales. C’est un enjeu très important.

La négociation collective transna-tionale à laquelle on voudrait subs-tituer une négociation de groupes d’entreprises ce qui mènerait au détricotage des droits sociaux et des systèmes de négociation col-lective nationaux. C’est un mou-vement convergent avec le Pacte pour l’euro

Pour contrer cela il faut créer un cadre juridique qui impose un monopole syndical de négocia-tion collective comme l’a fait la FEM (fédération européenne du métal). Il faut renforcer les niveaux sectoriels pour reconstruire un ni-veau inter

mesure où les employeurs n’en-tendent pas mettre en place un système contractuel au niveau européen. Pour ce qui est du sa-laire, ils préfèrent laisser jouer la concurrence.

Résultat: le salaire est sorti du champ politique, c’est-à-dire du dé-bat politique, et s’est retrouvé do-miné par le discours économique qui ne supporte pas la discussion.

C’est ce qu’Anne Dufresne appelle «la dépolitisation du salaire». En attendant, les «lois» du marché et la concurrence non tempérées au niveau européen par le droit du travail et la sécurité sociale, ont fait que la part des salaires dans le PIB a chuté.

Malgré les tentatives de coordi-nation transfrontalière comme le groupe de Doorn (Belgique, Pays-Bas, France Allemagne), le mo-dèle allemand de la modération salariale s’impose à l’Europe à la faveur de la crise de l’euro à travers la Gouvernance économique et le Pacte euro-plus. Néanmoins ces ex-périences ne sont pas perdues. Elles s’inscrivent dans un processus lent. Anne Dufresne plaide pour une re-politisation du salaire et pour un renforcement de la coordination syndicale notamment à travers les fédérations européennes sec-torielles.

«Le salaire, un enjeu pour l’euro-syndicalisme. Histoire de la coor-dination des négociations collec-tives nationales». Anne Dufresne. Presses universitaires de Nancy. 205 pages. 18 euros. Préface de Bernard Friot.

Le Groupe de Doorn

La Coordination syndicale transfrontalière née en 1998 entre l’Alle-magne et le Benelux auquel s’est ensuite ajouté la France.

Le pacte pour l'euro-plus

Ce texte n’est encore qu’en projet. Ce n'est que si ce pacte se voit intégré dans le mécanisme de surveillance macro-économique du paquet législatif «gouvernance économique» avec des sanctions à la clé que les objectifs salariaux du pacte deviendront contraignants. Ce paquet doit être adopté en juin prochain. (Voir Syndicats n°9).

L'Euro-Manifestation du 29/09/2010 à Bruxelles

> ENTRETIEN AVEC ANNE DUFRESNE

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DOSSIER8 SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011

LE PROJET D’ACCORD INTERPROFESSIONNEL12E CONGRES DE LA CONFEDERATION EUROPEENNE DES SYNDICATS

Changer de capLa Confédération européenne des syndicats (CES) qui re-groupe 83 organisations syndicales européennes, a tenu son 12ème Congrès à Athènes du 16 au 19 mai 2011. Au cœur des débats, les projets européens de Gouvernance économique qui vise à imposer l’austérité en réponse à la crise des dettes souveraines et le Pacte euro plus qui vise directement la formation des salaires (voir notre dossier dans Syndicats n° 9).La CES a adopté une résolution d’urgence destinée au Conseil des ministres des Finances européens, qui dé-nonce ces politiques. Une euro-manifestation le 21 juin, soit juste avant le vote prévu au Parlement européen, aura lieu à Luxembourg.

Pour la CES, la crise grecque est la preuve que les tentatives de sauvetage ne permettent pas

de stabiliser durablement la zone euro. Les sévères mesures d’austérité ont plongé plus encore l’économie grecque dans la récession, les impor-tantes coupes sociales et salariales mettant la paix sociale en danger. Malgré ses efforts, les agences de notation ont rétrogradé la Grèce, prétendant que l’intérêt de la dette ne pourra être payé. Athènes ne sera dès lors pas en mesure de combler son défi cit. L’avenir de la Grèce, dit la CES, ne peut être laissé aux mains

du marché des capitaux.

L’austérité est contreproductive

Les mesures européennes de sauve-tage ne fonctionnent pas. Il n’y aura pas d’amélioration budgétaire sans croissance. Au contraire, le chômage et les faillites augmentent, les re-cettes fi scales sont en baisse (de 1,3 milliard en 2011). La résistance bien compréhensible de la population grandit. L’Irlande et le Portugal sont face à des scénarios semblables. Plus d’aides et encore plus de restrictions

suivent la dette. La spirale négative est à l’œuvre. Et, comme d’habitude, ce sont les travailleurs qui paient le plus lourd tribut à un tel développe-ment. Il faut empêcher cela.

Pour sortir de la crise, l’Europe doit aider les pays en diffi culté comme la Grèce au moyen d’un programme d’investissement et de développe-ment ambitieux afi n de générer croissance et emploi et ainsi pro-duire revenus et recettes fi scales. S’en tenir à un plan unilatéral d’austérité reviendrait à accepter l’effondrement de la zone euro.

Les salaires c’est notre affaire

En ce qui concerne le paquet sur la gouvernance économique, la CES n’acceptera jamais d’interventions directes ou indirectes dans les sa-laires, l’autonomie des négociations collectives ou les systèmes nationaux de formation des salaires.

Le CES estime à propos de la Grèce – mais cela vaut pour tous – que l’aide fi nancière aux pays défi citaires ne doit pas faire obstacle à la croissance ni être liée à des mesures d’austérité antisociales qui aggraveraient encore la spirale négative.

Il faut donc mettre immédiatement fi n aux privatisations et aux diktats unilatéraux à l’égard de la Grèce et des autres pays défi citaires qui ne font qu’exacerber la situation dans la zone euro.

Favoriser une stratégie d’investisse-ments publics permettant à l’Europe de sortir de ses dettes et de ses dé-fi cits. Il faut permettre que les défi -cits soient pris en compte sur une période plus réaliste et plus longue: pour éviter la stagnation économi-que, l’objectif de 3% du défi cit devrait seulement être atteint à l’horizon 2016-2017.

Les délégués au 12ème Congrès de la CES ont exprimé leur entière solida-rité et leur soutien aux travailleurs et au mouvement syndical en Grèce et dans les autres pays sévèrement mis à l’épreuve par les différentes mesures d’austérité.

> ANNE DEMELENNE

Une véritable gouvernance économiquePour Anne Demelenne, Secrétaire générale de la FGTB, une véritable gouvernance économique, «ce n’est pas la gouvernance de la droite européenne, synonyme de perte de pouvoir d’achat, d’atteinte aux services publics, de recul en matière de protection sociale, de baisse de la consommation, de récession écono-mique. Mais bien une gouvernance qui reprend en main le marché, qui bride la spéculation en faisant appel directement à l’épargne, qui investit dans l’économie pour relancer l’em-ploi et les salaires, tout en préparant la mutation vers une économie favo-rable à l’environnement.

Il est impératif de changer de cap et de faire un choix de société, qui réclame le niveau européen.

- La FGTB est favorable à la croissan-ce, mais pas n’importe laquelle. La croissance à venir doit respecter l’environnement et les travailleurs et créer des emplois, durables, de qualité. Après le moteur à vapeur, l’ordinateur, c’est désormais le tour

du développement durable : une 3ème révolution est en marche et il s’agit de ne pas la rater mais il n’est pas question de sacrifi er des tra-vailleurs […]

- Il est aussi fonda-mental que soient prévus des inves-tissements, des sou-tiens publics à cet indispensable déve-loppement. Pas pour octroyer des avanta-ges aux actionnaires (augmentation de leurs dividendes) et/ou à certains employeurs (augmentation de leurs bonus). L’argent de la collectivité doit pouvoir être un levier en vue de créer de la prospérité économi-que et sociale. C’est pour cela que la gouvernance économique doit exclure les investissements dans l’économie et dans l’infrastructure des 3% de défi cit public et des 60%

de dette publique (golden rule).

Comment fi nancer ce tournant historique et incontournable? Pour la FGTB, la réponse se trouve du côté de la fi scalité, via une taxe sur les transactions fi nancières, la fi n des paradis fi scaux, mais aussi l’émission d’euro-obligations.»

> RUDY DE LEEUW

> MANIFESTATION EUROPEENNE LE 21 JUIN A LUXEMBOURG

Il est encore temps d’agirLe cadre que l’Europe veut nous imposer n’est pas une «gouvernance économique» mais une «gouvernance de l’austérité». La droite a dé-tourné notre projet de gouvernance économique axé sur la croissance durable, l’emploi et l’harmonisation des impôts pour éviter le dumping fi scal et l’a remplacé par une attaque en règle contre notre modèle social. Ce que les gouvernements de droite n’ont pas réussi à obtenir dans chacun de nos pays, risque d’être concrétisé au travers du cadre que l’Europe veut nous imposer.

Tout n’est pas encore perdu. Nous voulons être entendus par le Conseil, la Commission et les Gouvernements. Il est tout à fait scandaleux que nos actions n’ont pas abouti dans un dialogue avec les décideurs politi-ques. Et maintenant, il est moins cinq! Dans les jours et les semaines à venir, nous devons exercer un maximum de pressions et mobiliser en vue d’obtenir une adaptation fondamentale de ce cadre européen. Nous devons renforcer la solidarité et certainement pas nous replier sur nous-mêmes. Je ne parle pas ici de discours solennels ou de réso-lutions mais bien de décisions effectives et d’actes.

Pour une autre gouvernance économique européenneLe Congrès d’Athènes a unanimement condamné la gouvernance éco-nomique de droite que l’Union européenne veut imposer. Les mesures qui sont en discussion entre la Commission, le Conseil et le Parlement européen affecteront des millions de travailleurs et de citoyens.

Pour la CES, gouverner l’Europe signifi e œuvrer pour une Europe plus sociale et solidaire pour tous les citoyens, les jeunes en particulier. La gouvernance économique responsable préconisée par la CES doit être axée sur l’accès à des emplois stables et de qualité, la promotion généralisée de la formation pour tous, des salaires décents, ainsi qu’une protection sociale forte. Le pouvoir d’achat, le niveau des retraites et l’accès à des services sociaux de qualité doivent être défendus et assurés.

«Le mouvement syndical européen entend faire pression et organisera une journée d’action et d’in-formation aux niveaux européens et national, le 21 juin prochain.» dit Bernadette Ségol, Secrétaire générale de la CES. Ce 21 juin sera une journée euro-péenne d’action avec une manifestation syndicale européenne à Luxembourg.

Plus de détails prochainement sur notre site www.fgtb.be

MOBILISINGFOR

SOCIAL EUROPE

www.etuc.org

EUROPEAN TRADE UNION CONFEDERATION (ETUC)

Bernard Thibault (CGT -France) et Anne Demelenne

Rudy de Leeuw, Président de velle Secrétaire générale de lagénéral adjoint.

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SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011 9DOSSIER

La nouvelle équipe dirigeante de la CESLe 18 mai a eu lieu l’élection du nou-veau secrétariat qui dirigera la CES pour les quatre années à venir.

L’élection portait sur les postes de Président et Secrétaire général-e, les deux postes de Secrétaires généraux adjoints ainsi que les quatre postes de Secrétaires confédéraux. Secrétaire généraleLa nouvelle équipe sera dirigée par Bernadette Ségol (photo), actuelle secrétaire régionale de UNI (syn-dicat mondial des compétences et des services), qui devient secrétaire générale de la CES. PrésidentIgnacio Fernandez Toxo occupe désormais la présidence, jusqu’ici assurée par Wania Lundby-Wedin. Secrétaires généraux adjointsPatrick Itschert, de la FGTB et actuel secrétaire général de la fédération internationale du textile ETF, de-vient secrétaire général adjoint. Tout comme Jozef Niemiec, jusqu’alors secrétaire confédéral de la CES. Secrétaires confédérauxLes quatre secrétaires confédéraux nommés sont Claudia Menne, Vero-nica Nilsson, Judith Kirton et Luca Visentini.

Le Manifeste d’AthènesLa feuille de route de la CES pour les 4 prochaines annéesActuellement, le problè-me essentiel pour les syn-dicats européens est que la crise fi nancière affec-tant la Grèce, l’Irlande et le Portugal, et la politique plus générale de gouver-nance de l’austérité dans d’autres États membres exercent une pression à la baisse sur les salaires, les services publics, la sécu-rité sociale, les pensions et les conditions de travail et de vie. La CES s’inquiète des conséquences jusqu’à présent négatives du ren-fl ouement des économies en détresse organisé par l’UE et le Fonds monétaire international. Les mesu-res d’austérité imposées, en Grèce, au Portugal et en Irlande notamment, ont aggravé la situation et les pays concernés font face à une période prolongée de récession, une charge croissante de la dette, une pression sur les normes et les droits du travail et au chômage. Le risque est réel de voir des pays et leurs populations s’en-detter davantage, mettant ainsi l’Europe et ses États membres en grand dan-ger. La CES exige donc d’urgen-ce un changement fonda-mental dans l’approche de l’UE pour qu’elle ap-porte une aide effective aux pays en diffi culté. Le nouveau Pacte euro-plus appli-cable à la zone euro et à six autres économies a d’importantes implica-tions, particulièrement en matière de salaires, car il comprend des re-commandations aux États membres portant sur: • des comparaisons des coûts uni-

taires de main-d’œuvre, • une hostilité envers l’indexation

salariale et, de façon plus générale, la négociation centralisée,

• un lien entre salaire et producti-vité sans égard pour l’infl ation,

• une pression à la baisse sur les salaires du secteur public et, dans certains cas, sur les salaires mi-nimum, non sans conséquences pour le secteur privé,

• une pression à la baisse sur les droits à la pension et les régimes de retraite anticipée,

• l’encouragement de contrôles

constitutionnels stricts de la dette et des dépenses publiques.

Les salaires ne sont pas l’ennemi de l’économie

La CES affi rme que cette approche est totalement inacceptable pour les syndicats européens et elle fera campagne à tous les niveaux pour que les principes suivants soient respectés :• les salaires ne sont pas l’ennemi

de l’économie mais en sont le moteur, entraînant croissance et emplois,

• l’autonomie des partenaires sociaux dans les négociations collectives et salariales doit être respectée tandis que les organisa-tions syndicales doivent mieux coordonner les négociations col-lectives,

• le pouvoir d’achat des salaires et des traitements des travailleurs doit être amélioré par des aug-mentations qui suivent l’infl ation et la productivité tout en conser-vant les systèmes existants d’in-dexation des salaires dans le but global d’une distribution équitable des richesses,

• le processus conduisant à l’inéga-lité des revenus doit être inversé,

• la lutte contre le dumping salarial et fi scal doit être intensifi ée et le principe du salaire égal pour un travail égal appliqué,

• les droits et les régimes des pen-sions doivent être protégés et garantir des conditions de vie décentes, et…

• les règles en matière de dette publique doivent être adaptées aux réalités économiques et aux circonstances exceptionnelles et non provoquer une récession et ses conséquences sociales par des mesures d’austérité.

Non à l’austérité

Dans ce contexte, les syndicats affi -liés à la CES sont déterminés à: • combattre la puissance montante

de l’extrême droite et de ses al-liés nationalistes bornés et mi-liter pour une Europe sociale. Ils agiront dans ce but lors des pro-chaines élections parlementaires européennes;

• combattre le chômage, les inégali-tés croissantes, le travail précaire et la gouvernance de l’austérité;

• se mobiliser pour la croissance et le développement durable;

• œuvrer pour davantage de force syndicale et d’adhérents; et

• développer une réponse conjointe face à un marché du travail euro-péen de plus en plus intégré.

Tout cela sera au centre du travail de la CES en 2011-2014

La CES s’engage en outre à: • Se battre pour un «New Deal»

européen pour les travailleurs, contre la gouvernance de l’austé-rité, les coupes dans les salaires, la sécurité sociale et les services publics et pour une gouvernance économique européenne au ser-vice des peuples européens et non des marchés comprenant une croissance qualitative, le plein em-ploi et le renforcement du modèle

social européen.

Parmi les mesures proposées, fi gu-rent: - une taxe sur les transactions fi -

nancières, - une harmonisation de l’assiette

consolidée de l’impôt des socié-tés,

- des taux d’imposition minimum pour les entreprises,

- des actions en faveur des euro-obligations

- des mesures de protection des investissements pour l’avenir contre des politiques d’austérité aveugles.

• Exiger et faire campagne pour que les droits fondamentaux aient priorité par rapport aux libertés économiques et, donc, ga-rantir ce principe dans un Protoco-le de progrès social dans les traités européens, dans une Directive sur le détachement des travailleurs ré-visée et dans une réglementation du marché intérieur connue sous le nom de «Monti II».

• Mettre davantage et de meilleurs emplois en tête de l’agenda euro-péen et au cœur de la gouvernan-ce économique de l’UE et l’inclure dans le dialogue social européen tout comme dans l’évaluation de la stratégie 2020 et de l’Acte pour le marché unique.

• Exiger une attaque coordonnée contre le chômage des jeunes avec des garanties en matière d’accès à l’éducation, à la formation et aux emplois, en investissant dans un système éducatif performant de la petite enfance à l’enseignement supérieur;

• Donner priorité à l’amélioration des conditions de travail de tous les travailleurs européens, à la lutte contre le travail au noir, la corruption et l’économie souter-raine ainsi que contre le dumping social et salarial, au travers de la législation et au sein du dialogue social.

• Agir afi n que tous les travailleurs, quelle que soit la forme de travail, puissent mener une vie décente et soient protégés au travers de conventions collectives et/ou de la législation assurant l’égalité de traitement et puissent bénéfi cier des droits des travailleurs.

Réguler les marchés

• Exiger une régulation effi cace et rigoureuse des marchés fi nan-ciers et des agences de notation, la fi n des paradis fi scaux, une taxe sur les transactions fi nancières et l’arrêt des rémunérations, des parachutes dorés et des bonus excessifs des dirigeants.

• Exiger de nouveaux systèmes de gouvernance d’entreprise afi n de favoriser la durabilité, le long terme et des niveaux de rémuné-rations équitables pour tous – des systèmes dans lesquels les Comi-tés d’entreprise européens, les syn-dicats et les droits des travailleurs à l’information, à la consultation

et à la participation doivent jouer un rôle essentiel.

• Contribuer activement à la ges-tion d’une juste transition vers une économie bas carbone, y compris par le dialogue social ; soutenir la recherche et l’innova-tion dans les nouvelles technolo-gies et l’effi cacité énergétique.

• Soutenir les services publics et combattre leur démantèlement causé par les coupes de l’austérité et la privatisation systématique, garantissant leur contribution es-sentielle au développement démo-cratique, à la croissance durable, à l’emploi et à la sécurité sociale.

Protéger le travail

• Œuvrer activement pour l’égalité hommes-femmes et combattre toute forme de discrimination fondée sur le sexe, la race, la reli-gion, l’âge, le handicap et l’orien-tation sexuelle.

• Protéger les travailleurs migrants en favorisant la reconnaissance mutuelle de l’adhésion syndicale, exiger le respect du salaire égal pour un travail égal sur base du principe du pays d’accueil et com-battre le racisme et la xénopho-bie. De plus, tous les travailleurs migrants doivent disposer du droit d’information quant à leurs droits dans le pays d’accueil.

• Améliorer les normes en matière de santé et de sécurité, notam-ment en faisant campagne pour une réglementation sur le temps de travail qui protège la santé et mette fi n à l’opt-out, (possibilité de ne pas appliquer une réglementa-tion européenne).

• Une attention particulière doit être accordée

- au stress à la violence et au harcèlement au tra-vail,

- aux troubles musculo-squelettiques,

- aux réglementations REACH sur les substan-ces chimiques.

• Soutenir une mondialisation juste et durable, y compris les accords de coopération de l’UE. Le modèle social européen doit servir d’exemple partout dans le monde.

• Exiger le droit de grève sur les questions transnationales et ap-puyer la demande pour une cham-bre du travail spécifi que à la Cour de justice européenne.

Le texte complet du manifeste d’Athènes est disponible sur notre site: www.fgtb.be

la FGTB, Bernadette Segol, la nou-a CES et Patrick Itschert, Secrétaire

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10 SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011

> POINT DE VUEDes revendications raisonnables, des actions fondéesUn petit événement, inspiré de la vie quotidienne. Marianne et Luc viennent d’acheter un nouveau lit. Il s’agit d’une dé-pense importante pour laquelle ils ont longtemps hésité. Ils ont d’abord pensé reporter l’achat d’encore un an, mais le vendeur les a convaincus. «Tenez compte du fait que l’année prochaine, le prix sera 10% plus élevé» a-t-il prévenu. Marianne et Luc ne savent que trop bien qu’avec leurs revenus, ils ne pourront pas supporter une telle hausse. Ce qui est quand même frappant, c’est de constater que les prix peuvent faire de tels bonds, tandis que le patronat ne cesse de répéter aux travailleurs qu’il faut baisser les salaires.Il ne faut pas convaincre Marianne et Luc que la ridicule hausse salariale de 0,3 pour cent, en 2012, que les employeurs et le gouvernement veulent imposer dans tous les secteurs est totalement inacceptable. Ils sont aussi pleinement conscients de l’importance de l’indexation automatique des salaires pour laquelle la FGTB mène actuellement campagne. Lorsque vous entendez que les employeurs profi tent aussi des négociations dans les secteurs pour chipoter au mécanisme d’indexation, pas étonnant que notre syndicat soit régulièrement obligé de frapper du poing sur la table.Sommes-nous déraisonnables dans les négociations sectoriel-les? Nos revendications sont-elles impossibles? Non, ce n’est pas ce que nous faisons. Naturellement, nous voulons sortir du carcan rigide des 0,3 pour cent et nous refusons même de ne serait-ce que discuter de la fi n progressive de l’indexation. Mais nos revendications tiennent soigneusement compte des possibilités de chaque secteur, en fonction de leur rentabilité, de leur position concurrentielle. La preuve est d’ailleurs là: des CCT sont déjà conclues dans le secteur de la chimie, des tuileries, de la transformation du papier, de la céramique, des carrières de sable et kaolin et du fi brociment. Dans un certain nombre d’autres secteurs, des préaccords sont prêts, les délégués se prononcent très prochainement sur ceux-ci. Nous ne sommes donc pas si déraisonnables que ça. Les travailleurs et leurs délégués savent ce qui est possible et ce qui ne l’est pas.Mais nous voulons des améliorations. Nous voulons des avancées. Lorsque les employeurs n’en tiennent pas compte, d’aucune manière, alors nous quittons la table des négocia-tions et nous menons des actions. Lorsque les travailleurs du secteur du gardiennage demandent un effort pour leur pouvoir d’achat, leurs frais de déplacement ou encore en matière de discriminations entre ouvriers em-ployés et que les employeurs les narguent en disant que le système d’indexation doit être revu et que le temps de travail doit être plus fl exible, alors là oui, nous organisons des grèves et des actions.Lorsque les travailleurs des Entreprises de Travail Adapté wallonnes demandent que leur prime de fi n d’année, qui n’arrive même pas à la moitié d’une prime normale, soit un peu améliorée et que les employeurs refusent, alors oui, nous nous insurgeons et nous menons des actions. Tout comme l’ensemble du non-marchand qui descendra à nouveau dans les rues le 9 juin prochain parce que cela fait plus d’un an qu’il attend un accord social correct. Tout comme le secteur des fabriques de ciment et de l’industrie graphique, où des préavis de grève ont été déposés parce que les employeurs rejettent avec arrogance leurs revendications.

Nous l’avons déjà dit, sans avancées sociales, il n’y a pas de paix sociale. Ces avancées sociales ne sont possibles que si notre système d’indexation est maintenu. Et ces avancées so-ciales vont au-delà des 0,3 pour cent. C’est sur cela que repose notre programme pour les négociations sectorielles. Plus que raisonnable. Si on nous répond un non catégorique et sans appel, nous menons des actions. Rien de plus fondé.

(23 mai 2011)

Paul Lootens Alain ClauwaertSecrétaire général Président

> NON-MARCHAND

Le 9 juin, marchez pour vous! (Et pour vos collègues, naturellement)

Les travailleurs du non-marchand se mobilisent à nouveau pour une grande manifestation le 9 juin prochain. Ils attendent encore toujours un accord social sérieux pour les cinq années à venir. Les autorités compétentes ne donnent pas signe de vie, il est donc temps de les secouer à nouveau.

Marchez pour vous, c’est le slogan de cette manifestation du 9 juin. Ne l’interprétez pas mal, ce n’est pas un appel à l’égoïsme. C’est bien la dernière chose que les travailleurs du non-marchand veulent. Jour après jour, ils s’occupent de gens qui ont besoin d’aide et de soins. Avec passion, conviction et impli-cation.

Mais le 9 juin, pour une fois, ils doivent marcher pour eux. Et pour la énième fois, les ouvriers et em-ployés de tous les secteurs du non-marchand, de Wallonie, Flandre et Bruxelles descendront dans les rues pour exiger un accord social.Car il y a longtemps qu’ils atten-dent. Déjà 500 jours! En février 2010, les cahiers de revendications de tous les secteurs du non-mar-chand belge étaient déposés. Entre temps, l’ancien accord quinquen-nal est venu à échéance et rien ne l’a remplacé. Ou non, il y a bien eu quelque chose, un mini-accord a été conclu pour les soins de santé. Juste pour 2011. Le gouvernement a bien grappillé un peu d’argent de ce qui restait de l’année passée. Mais depuis lors, plus rien, aucu-ne nouvelle. Le gouvernement en affaires courantes prétend qu’il

ne peut rien faire. Et donc les tra-vailleurs doivent attendre, sans nouveaux accords sur les salaires et l’emploi. Pourtant, il y a urgence. Tout le monde sait désormais ce que les travailleurs veulent. Plus d’emplois vu que la demande ne cesse d’augmenter. Plus de qualité parce que la prestation de services et de soins connaît des faiblesses en de nombreux points. Et plus de pouvoir d’achat parce que les salaires laissent à désirer. Ainsi par exemple, il n’y a même pas une prime de fi n d’année à part entière.

C’est pour ces raisons que les travailleurs du non-marchand marcheront ce 9 juin pour une fois pour eux-mêmes. Soyez là. La grande manifestation partira à 10h30 de l’avenue Albert II, près de la gare du nord à Bruxelles et se terminera au Cinquantenaire. Informez-vous auprès de votre délégué ou de votre section sur les départs organisés vers Bruxelles ce jour.

ETA Région WallonneEn action pour réclamer une CCT raisonnable

Le vendredi 20 mai, les militants des ETA wallonnes menaient une action en front commun devant le Village n°1, l’ETA la plus impor-tante de Wallonie. Les syndicats se sont entretenus avec Stephane Emmanuelidis, Directeur du site et Président de la Fédération pa-tronale EWETA. Leur but: donner une tournure raisonnable aux né-gociations sectorielles dans les ETA wallonnes.

Depuis 7 ans, les travailleurs des ETA Wallonnes voient leur modes-te prime de fi n d’année s’améliorer petit à petit à chaque négociation sectorielle. Mais cette fois, après trois rencontres en commission paritaire, la Fédération patronale n’avait pas laissé la moindre porte ouverte aux négociations. «On an-

nonce partout une relance timide de l’économie. En 2009-2010, nous étions pourtant en pleine crise éco-nomique et nous avons obtenu des améliorations. Pourquoi n’y aurait-il pas la moindre évolution pour la période 2011-2012? Les travailleurs du secteur sont victimes d’un han-dicap mais méritent-elles moins de considération que les autres tra-vailleurs?» s’insurge Eric Neuprez, Secrétaire Fédéral de la Centrale Générale.

Les employeurs ne voulaient pas entendre parler d’une augmen-tation de la prime de fi n d’année de 3,2 à 4% à partir de 2012. Cette demande est pourtant loin d’être déraisonnable. Elle entrainerait un coût patronal supplémentaire d’à peine 92 euros par travailleur et par an. Qui plus est, elle n’aurait un impact fi nancier qu’à partir de 2013. Ce n’est certainement pas ce qui va les ruiner.

Le 20 mai, 350 militants se sont donc réunis au Village n°1 pour faire part de leur mécontentement. Une délégation en a profi té pour s’entretenir avec Stephane Emma-nuelidis Directeur du site et Pré-sident de la Fédération patronale EWETA. «Après cette rencontre, nous espérons un déblocage de la situation. Ce sera à confi rmer lors de la commission paritaire du 24 mai mais il n’est pas dit que la demande de faire passer la prime de fi n d’année de 3,2% à 4% abouti-ra», annonce Eric Neuprez. Le front commun a d’ores et déjà annoncé qu’en cas d’issue infructueuse de la réunion du 24, les militants sont bien décidés à lancer de nouvelles actions jusqu’à l’obtention d’un résultat positif.

A l’heure où nous écrivons cet article, nous ne connaissons pas encore le résultat de la rencontre du mardi 24 mai. Vous pouvez re-trouver cette information sur le site accg.be ou dans le prochain Syndicats.

Les militants des ETA Wallonnes se sont rassemblés au Village n°1 pour réclamer davantage de consi-dération de la part de leurs employeurs.

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SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011 11

Transformation du papier et du carton Dans le secteur de la transformation du papier, un accord a été conclu. Quels sont les principaux points de l’accord? Outre l’augmentation de 0.3% des salaires minimum bruts en janvier 2012, l’accord prévoit aussi la liberté de négocier d’autres points dans les entreprises où c’est possible. L’amélioration des délais de préavis pour les ouvriers de 15% à partir de janvier 2012 est une avancée signifi cative.

En ce qui concerne la prime syndicale, elle est portée à 135 euros pour les travailleurs actifs dans le secteur. La CCT pense aussi à l’égalité hommes-femmes puisqu’elle prévoit que les 15 semaines de congé de maternité soient assimilées pour la prime de fi n d’année. Enfi n, ajoutons que tous les systèmes de prépensions sont prolongés.

CéramiqueL’accord conclu dans le secteur de la céramique prévoit l’augmentation des minima sectoriels de 0,3% à partir du 1er janvier 2012, ainsi que l’augmentation des chèques repas de 0,50e par jour de la valeur faciale. En matière d’indemnité de sécurité d’existence, citons l’attribution de 2e minimum par jour pour tout type de chômage partiel.

Plusieurs choses à signaler en matière de rapprochement des statuts, tout d’abord la suppression du jour de carence dès le 1er janvier 2012, mais aussi l’introduction d’un jour d’ancienneté après 15 ans ou un avantage équivalent. En ce qui concerne les délais de préavis, ceux-ci ont été allongés.

Notons aussi une avancée en matière de droits syndicaux puisque les travailleurs auront la possibilité d’installer une délégation syndicale à partir de 40 ouvriers.

Enfi n, introduction dès le 1er janvier 2012 d’une indemnité vélo qui s’élève à 0,20e le kilomètre.

Carrières de sable et kaolinPour le secteur des carrières de sable et kaolin, outre l’augmentation de 0,3% pour toutes les catégories à partir du 1er janvier 2012, citons aussi l’augmentation des chèques-repas de 0,50e au 1er juillet 2011 et d’encore 0,50e au 1er juillet 2012.

En matière de sécurité d’existence, l’accord prévoit une allocation sup-plémentaire en cas de chômage temporaire. 8e pour les travailleurs en tant que chef de famille et 7,25e pour les autres travailleurs n’ayant personne à charge.

FibrocimentPour le secteur du fi brociment aussi, un accord est conclu. Mais dans ce secteur, qui ne compte que deux entreprises: Eternit/Promat et SVK, l’essentiel des négociations se fait au niveau de l’entreprise.

GardiennageLa situation est particulièrement tendue dans le secteur du gardiennage. Suite à l’attitude arrogante de la fédération patronale, les négociations ont été rompues le 16 mai dernier. Depuis lors, plusieurs actions ont été menées en front commun syndical à travers le pays. Parmi les principaux points de rupture, citons la remise en question du système automatique de liaison des salaires à l’index, l’élargissement de la fl exibilité, la limitation des augmentations salariales et du rembour-sement des frais de déplacements à 0,3% et le maintien des différences de statuts pour le jour de carence, l’ancienneté et le préavis.Nous souhaitons une reprise des négociations sur base de notre ca-hier de revendications. Aux patrons d’abandonner leurs préalables et d’améliorer sérieusement le contenu de leurs propositions pour arriver à un projet de convention collective, économiquement supportable et socialement acceptable.

Industrie graphiqueLa situation n’est pas meilleure dans le secteur de l’industrie graphique. Les employeurs s’en prennent ouvertement aux acquis des travailleurs. La Centrale Générale et le Setca ne comptent pas laisser faire. Des menaces d’actions pèsent clairement sur le secteur. Vous trouverez plus d’infor-mations sur la situation sur les pages du Setca, pages 15 et 16.

Fabriques de cimentAutre secteur dans l’impasse, celui des fabriques de ciment. Les négo-ciations bloquent principalement sur les salaires, même si ce n’est pas le seul point. Un préavis d’action qui court jusqu’au 31 mai a été déposé. Pour suivre l’évolution de plus près, n’oubliez pas de surfer sur notre site, www.accg.be.

> AVANTAGES ET RÉDUCTIONS AUX ENTREPRISES

Les négociations dans nos secteurs

Les accords

Les négociations sectoriel-les battent leur plein. Pour certains secteurs, les choses avancent, des pré-accords sont conclus et des accords sont signés. Par contre, pour d’autres secteurs, les négo-ciations sont particulière-ment diffi ciles, s’enlisent, voire sont dans l’impasse. En cause: l’arrogance et l’intransigeance de certai-nes fédérations patronales. C’est notamment le cas dans le gardiennage, le ci-ment ou l’industrie graphi-que par exemple. Faisons le point sur la situation. Et n’oubliez pas, pour une information en temps réel, visitez régulièrement notre site www.accg.be. Vous y trouverez les toutes derniè-res avancées.

On fait ce qu’on veut d’un cadeauLes travailleurs entendent à tort et à travers qu’ils coûtent trop cher aux entreprises. Mais est-ce vraiment le cas? Car ces entre-prises peuvent compter sur un large éven-tail d’avantages et de réductions plus que confortable. Mais cela évidemment, elles n’en parlent pas.

Les entreprises reçoivent de l’argent de l’Etat, beaucoup d’argent, pour maintenir leur position concurrentielle et pour garantir l’emploi. En 1996, il s’agissait de 1,3 milliard d’euros. Aujourd’hui, on parle déjà de 9,2 milliards. Sept fois plus. C’est bon à savoir car cela signifi e que la charge salariale dont les employeurs ne cessent de se plaindre est subtile-ment maîtrisée. Cela signifi e aussi que les travailleurs ne sont absolument pas déraisonnables lorsqu’ils demandent de meilleurs salaires.

Que trouve-t-on au rayon des avantages et autres? Il y a la réduction des cotisations patronales et les subsides salariaux. Qui représentent ensemble 9,2 milliards. Ha oui, nous allions presque oublier, il y a aussi les intérêts notionnels qui bénéfi -cient principalement aux grandes entreprises. Additionnées, les mesures au service des entreprises atteignent vite les 15 milliards d’euros.

Moins pour la sécurité sociale

Un mot d’explication à propos de ces systèmes. En quoi consiste la réduction des cotisations patronales? Le salaire brut d’un travailleur se compose de plusieurs éléments: le salaire net autrement dit le salaire-poche, mais aussi une part d’impôt, le précompte professionnel ainsi que la cotisation personnelle de sécurité sociale. Mais l’employeur verse aussi directement une contribution à la sécurité sociale. C’est sur cette contribution que des réductions sont accordées. Cela représente 400 euros par trimestre par travailleur occupé à temps plein, encore augmenté pour les bas et hauts revenus. Ce à quoi il faut encore ajouter d’autres réductions pour certaines catégories de travailleurs, les travailleurs âgés, les jeunes, les chômeurs de longue durée par exemple. Les employeurs du non-marchand bénéfi cient également de réductions spéciales. Et depuis 2004, il y a les entreprises de titres-services qui reçoivent par chèque une contribution de 13,91 euros.

Plus pour les entreprises

Et les subsides salariaux, qu’est-ce que cela signifi e? Grâce à ce système, l’employeur peut garder une partie du pré-compte professionnel pour lui. Sur votre fi che de paie, vous voyez combien de précompte professionnel vous payez, mais il y a une partie de cette somme que l’employeur ne doit pas remettre à l’Etat. Au départ, ces subsides salariaux étaient uniquement réservés au travail de nuit et d’équipe et s’élèvent aujourd’hui à 15,6% du salaire brut. Pour les heures supplémentaires aussi, l’employeur bénéfi cie d’une telle

mesure avantageuse. Et depuis 2007, les subsides salariaux ont été généralisés à l’ensemble des travailleurs du secteur privé. Aujourd’hui, cela représente 1% du salaire brut des travailleurs qui reste dans les caisses de l’entreprise.

Sans oublier les intérêts notionnels. Un système très contesta-ble grâce auquel l’employeur bénéfi cie de réductions d’impôts fermes pour son capital propre qu’il met dans son entre-prise. Le système rend toutes sortes de trouvailles fi scales et comptables possibles qui partent dans tous les sens et qui de toute façon coûtent à l’Etat beaucoup plus cher que ce qui avait été initialement prévu.

Qu’en font-ils?

Réductions, subsides salariaux et intérêts notionnels, bref, appelons ça les cadeaux aux entreprises. Car c’est vraiment de cela qu’il s’agit, vu que ces avantages ne sont accompagnés d’aucune obligation en contrepartie. L’objectif au départ était de servir l’emploi, mais en fi n de compte, les entreprises font ce qu’elles veulent avec. Récompenser les actionnaires par exemple. En principe, les entreprises doivent informer les représentants des travailleurs dans le conseil d’entreprise des avantages fi scaux et fi nanciers dont elles bénéfi cient. Elles doivent aussi expliquer à quoi sert cette aide. Mais elles ne le font pratiquement jamais. Pourtant, si vous devez négocier sur l’emploi ou les salaires, cette information est quand même capitale. Des délégués de la Centrale Générale de la FGTB sont formés afi n de pouvoir exploiter ces chiffres de manière judicieuse.

Les désaccords

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MÉTAL12 SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011

Ne jamais baisser les bras: cela a toujours été un des leitmotivs de notre action syndicale. Contester. Combattre. Lutter, même quand la situation paraît désespérée. Agir.

Et ça marche. Ce qui s’est passé dans le cadre des dernières négocia-tions sectorielles en fabrications métalliques (CP 111) le démontre à merveille.

Tout est parti de l’accord interprofessionnel 2011-2012. Un accord tout à fait imbuvable, probablement le pire que j’aie jamais vu dans ma vie de syndicaliste. La FGTB l’a refusé, tandis que la CSC l’acceptait, avec une sorte de fatalisme, ou plus exactement au nom d’une défi nition du «réalisme» qui confond le sens de la responsabilité syndicale et l’acceptation aveugle des règles de l’ultralibéralisme.

Nous étions seuls? Qu’à cela ne tienne, nous avons mobilisé. Avec force, et nous avons tous pu mesurer, lors des actions de grèves et de manifestations que nous avons menées en mars, à quel point la mobilisation était signifi cative, à quel point nous avions encore une capacité de rassembler.

Un syndicat de masse, soudé au monde du travail

C’est d’ailleurs une de nos grandes forces: votre soutien, le soutien des travailleurs qui nous permet de mener des actions très suivies dont l’impact est évident. Nous sommes et nous devons rester un syndicat de masse, soudé au monde du travail, et pas devenir une équipe de techniciens peut-être brillants, mais déconnectés de vos réalités. C’est parce que nos structures et notre organisation démo-cratique nous font chaque fois revenir à la base que nous pouvons défendre, à tous les niveaux, ce qui est la volonté des gens.

C’est cela, aussi, qui a fait réfl échir les patrons, et qui a abouti à l’accord que nous avons obtenu en CP 111. L’organisation patronale, Agoria, a compris que si elle en restait aux termes de l’accord inter-professionnel, elle se préparait deux années d’enfer. Elle a compris que nous avions les moyens de tenir jusqu’à ce nous obtenions satisfaction.

Pourtant, dès le départ, les patrons s’étaient montrés particuliè-rement arrogants, bloquant tout et refusant même les évidences. Leur revirement, qui a abouti à cet accord, n’a au fond qu’une seule explication: notre décision de ne pas renoncer et la preuve, que nous avons apportée, que nous étions capables, une fois encore, de résister.

Nous en sommes ainsi arrivés à un projet d’accord qui, sans doute, reste un compromis avec ses imperfections. Au moment où j’écris ces lignes, d’ailleurs, je suis parfaitement conscient que vous n’avez pas encore fait le choix d’approuver ou non ce texte… mais au mo-ment où vous lirez ces mêmes lignes, vous connaîtrez la décision des instances de la MWB. Quelle qu’elle soit, ce sera le résultat de la démocratie, et c’est notre valeur de base.

Oser le combat, refuser de capituler

Cela ne changera rien sur un point : il faut admettre que le texte préparé pour la CP 111 va bien au-delà du scandaleux minimum qu’on a cherché à nous imposer, avec la complicité du monde politique et de la CSC.

Bien sûr, tout n’est pas clôturé. Doivent désormais s’enclencher des négociations au niveau des entreprises. Mais nous nous rendrons à ces discussions juchés sur un socle beaucoup plus solide. Au-delà, il y a les menaces que font peser les projets européens sur nos pratiques sociales.

Et puis il y a, au bout d’une ligne droite d’un an, les élections socia-les. Nous devons utiliser, sur le terrain, les résultats de cet accord et les comparer à ce qui se serait produit si, comme d’autres, nous avions capitulé.

Le combat syndical n’est jamais fi ni, mais au moins faut-il l’entamer et le mener. En CP 111, la MWB et nos camarades fl amands de l’ABVV-Metaal viennent, une nouvelle fois, de le démontrer. Seuls.

Nico Cué, Secrétaire général de la MWB-FGTB

Pour gagner, d’abord se battre

Il est une entreprise dans le Tour-naisis où il ne fait pas bon être délégué syndical: TEI, société spé-cialisée dans le génie électrique qui rassemble 184 travailleurs (135 ouvriers, 47 employés et 2 cadres) a dans sa ligne de mire les organi-sations syndicales.Les relations entre la direction et la délégation MWB-FGTB sont très tendues, et c’est un euphémisme. L’envie d’«éliminer» les délégués est présente constamment.

Les délégués MWB-FGTB Olivier Roseau et Rudi Taillieu, que nous avons rencontrés, sont loin de se laisser abattre. Mise en place en 2000, la délégation n’a jamais mé-nagé ses forces et aujourd’hui trois quarts des ouvriers de l’entreprise sont affi liés à la FGTB.

Bien qu’un règlement d’ordre inté-rieur régissant le fonctionnement du CPPT et du CE ait été signé par la délégation syndicale et la direction, celle-ci s’emploie consciencieuse-ment à bafouer les droits syndi-caux. Cette volonté de sabotage est avouée et la manière pour le faire est à mille lieues de la sub-tilité. La délégation doit faire face quotidiennement à des attaques grossières. Décision unilatérale et arbitraire de limiter la durée des réunions du CE et du CPPT à 2,5 heu-res maximum, jeux d’écriture sur les fi ches de salaire dans le but de

retirer des heures de missions syn-dicales, envoi de manière intempes-tive de courriers recommandés aux délégués pour qu’ils justifi ent par écrit chaque acte syndical, retrait de l’accès aux outils informatiques pour les délégués, tels sont quel-ques exemples des moyens mis en place par la direction pour découra-ger les militants MWB-FGTB.

A cela s’ajoute le matraquage d’un discours antisyndical pouvant être assimilé à du harcèlement: «Les délégués prêchent la mort», «le syndicalisme est la gangrène de la société». Un article signé par la direction dans le bulletin d’infor-mation de la société affi rme même que «ceux qui n’adhèrent pas à l’es-prit prôné dans l’entreprise devront être sanctionnés». Menace claire à l’encontre des représentants syn-dicaux et preuve s’il en fallait du climat de tension qui règne chez TEI. Cette atmosphè-re pesante cause beaucoup de stress et se répercute sur l’ensemble des tra-vailleurs. Ceux-ci sont instrumentali-sés par la direction. Dernier épisode en date: la distribution dans les ateliers d’une pétition anti-syndicale.

Les plaintes déposées auprès de l’inspection des lois sociales concer-nant le non-paiement des heures de travail syndical sont restées lettre morte. Une commission pa-ritaire demandée par la MWB-FGTB se réunira prochainement.

Il est plus que temps de contraindre la direction de TEI à respecter les droits sociaux et syndicaux. Les lut-tes syndicales ont permis de faire évoluer la société. Nous ne vivons plus dans un roman d’Emile Zola et c’est tant mieux. La direction de TEI doit le savoir. Respecter les délégués c’est respecter l’histoire sociale de notre pays et les travailleurs qui ont lutté pour le bien-être de tous.

Quand on interroge Olivier et Rudi sur leur motivation à continuer leur mission malgré la pression et la menace, ils répondent «nous fai-sons notre métier». Tout est dit.

TEI: l’exemple type de l’anti-syndicalisme primaire

Lors d’un Comité provincial qui s’est tenu le vendredi 20 mai dernier, Antonio Di Santo a quitté la Pré-sidence de la Fédération des Métallurgistes MWB-FGTB du Hainaut-Namur.

Après 45 ans de militantisme et 7 ans passés à la tête de la Fédération, Antonio Di Santo tire sa révérence. Il restera un pensionné actif en suivant de près l’évolution du Campus technologique, projet phare qu’il porte depuis plusieurs années et qui modifi era profondément la fi lière d’enseignement intégré en Wallonie.

Son successeur, Antonio Cocciolo, Secrétaire provincial à la Fédération du Hainaut-Namur depuis 2004 après avoir été président de délégation pendant 13 ans chez Caterpillar, entre en fonction dans une période délicate. Il devra s’appuyer sur sa grande expérience syndicale pour gérer entre autres l’après crise, la préparation des élections sociales de 2012 et la défense des travailleurs contre de probables plans d’austérité nationaux et européens.

A voir sur www.metallos.be: une vidéo consacrée à Antonio Di Santo et à son parcours.

Passation de pouvoir à la tête de la Fédération du Hainaut-Namur

Antonio Cocciolo: nouveau Président de la Fédération du Hainaut-Namur

Antonio Di Santo: Président de la Fédé-ration du Hainaut-Namur jusqu'au 20 mai 2011

> POINT DE VUE

Page 17: Syndicats FGTB n°10 - 25 mai 2011

SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011 13TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

Journée d’étude commission des femmesPlus de 50 femmes enthousiastes et quelques hommes très moti-vés ont participé à la réunion de la commission des femmes du 12 mai 2011.

Après avoir souhaité la bienvenue à tout le monde, Yrida Decroubele, présidente de la commission des femmes, a donné un aperçu des discussions qui ont été menées au sein du Bureau fédéral des femmes. Elle a surtout commenté la journée d’action Equal Pay Day, qui a eu lieu le 25 mars cette année. Cette journée d’action dénonce l’écart salarial entre les hommes et les femmes. Les femmes gagnent tou-jours 23% de moins par rapport à leurs collègues masculins, ce qui a des conséquences néfastes pour leur montant de pension.

Ensuite, John Colpaert, Secrétaire Général de notre centrale, a traité en détail des négociations secto-rielles. Entre-temps, un nombre de secteurs disposent déjà de (projets d’)accords. Il s’agit plus particu-lièrement des secteurs du textile, de la confection, de l’entretien du textile, de la récupération du tex-tile, …

Les principales lignes de force de ces (projets d’)accords sont le main-tien de l’index, l’augmentation du pouvoir d’achat et la prolongation de tous les régimes de prépension possibles.

Un nombre de points spécifi ques peuvent varier selon le secteur.

En réponse à la demande des mem-bres de la commission des femmes, John Colpaert a donné également une clarifi cation sur le projet de coopération contre le SIDA déve-loppé avec le syndicat sud-africain SACTWU. Ce projet, dont la FGTB-TVD est également le partenaire, a vu le jour en 2003 et fonctionne à merveille. En 2010, il y a eu pas moins de 7.121 visites à domicile. 187.043 travailleurs ont participé à des sessions d’information organi-sées dans les usines, 1.020 délégués ont bénéfi cié de formations sur des thèmes liés au SIDA et au VIH et 35.608 ouvriers et les membres de leurs familles reçoivent des soins médicaux.

Les actualités sociales ont été commentées par Michel Spren-gers, membre du service d’étude de notre centrale et Ine Debruyne, stagiaire Hogeschool Gand. Ils ont, entre autres, parlé de la loi AIP du 12 avril 2011. Cette loi prolonge la durée des mesures anti-crise (chô-mage économique pour employés, prime de crise octroyée temporaire-ment aux ouvriers licenciés). La loi octroie à partir du 1er janvier 2012 un supplément de 2 euros en cas de chômage économique, prévoit une réglementation majorée en cas de licenciement pour les contrats de travail qui prennent cours à par-tir du 1er janvier 2012 et prolonge les systèmes de prépension. Les autres thèmes d’actualité sociale étaient la nouvelle loi relative au travail d’étudiants à partir du 1er janvier 2012, les chèques-repas en cas de congé-éducation payé et les

prochaines élections sociales qui auront lieu entre le 7 mai et le 20 mai 2012.

L’après-midi, les membres de la commission des femmes ont suivi un exposé sur la faisabilité du tra-vail en Flandre qui a été donné par Jos Coenen, membre du Stichting Innovatie en Arbeid.

Cette organisation effectue, depuis 2004 déjà, des mesurages en ma-tière de faisabilité du travail en tenant compte de facteurs tels que la fatigue psychique, la motivation au travail, les possibilités de forma-tion au travail et l’équilibre entre le travail et la vie privée. L’exposé n’a pas seulement démontré que les situations problématiques au

travail deviennent plus aiguës à cause du stress, mais aussi qu’en matière de stress, les femmes sont bien égales aux hommes.

Afi n d’obtenir du travail de qualité, il faudra investir en une approche structurelle du stress au travail.

Préparation du lin: projet d’accord CCT 2011-2012Un projet d’accord sectoriel 2011-2012 a été atteint à la réunion de la Sous-commission paritaire de la préparation du lin du 13 mai 2011.

Voici les lignes de force du projet d’accord:

1. Un accord sectoriel pour deux ans (2011-2012).

2. La part patronale dans les chèques-repas est augmentée de 0,35 euro à partir du 1er janvier 2012 et de 0,30 euro à partir du 1er octobre 2012. L’augmentation récurrente s’élève donc à 0,65 euro au total.

3. Tous les régimes de prépension existants dans le secteur de la préparation du lin sont prolongés pour deux ans.

4. L’allocation sociale supplémentaire (supplément en cas de chô-mage temporaire) est maintenue à 6,81 euros. Le supplément est payé à partir du 1er jusqu’au 80e jour de chômage temporaire (en régime de 6 jours/semaine). Après cette période couverte par l’allocation sociale supplémentaire, les employeurs seront tenus de payer eux-mêmes le supplément légal obligatoire de 2 euros par jour de chômage temporaire en 2012.

5. L’augmentation des délais de préavis de 15% en 2012 (loi du 12 avril 2011) s’applique non seulement aux nouveaux contrats de travail à partir du 1er janvier 2012, mais également à tous les contrats de travail existants. Dans le secteur de la préparation du lin, les délais de préavis d’application à l’heure actuelle, sont ceux prévus par la CCT 75.

6. Toutes les conventions existantes à durée déterminée dans le secteur de la préparation du lin sont prolongées pour une période de deux ans.

Les conventions collectives de travail seront signées lors de la réunion de la Sous-commission paritaire du 27 juin 2011.

Secteur du jute: cahier de revendications pour une CCT 2011-2012

Le cahier de revendications com-mun a été commenté au cours de la réunion de la Sous-commission paritaire du jute qui a eu lieu le lundi 16 mai 2011.

Les principales lignes de force du cahier de revendications sont l’augmentation du pouvoir d’achat, qui doit, de préférence, être réali-sée au moyen d’une augmentation des salaires barémiques et effec-tifs et d’une majoration de la part patronale dans le chèque-repas. En plus, la part patronale de 1,01 euro dans les chèques-repas qui

était prévue à la CCT précédente, doit être prolongée pour une du-rée indéterminée. On revendique l’indemnité-vélo.

Tous les régimes de prépension doivent être prolongés, là où c’est possible jusqu’au 30 juin 2013. Tous les avantages sociaux prévus au niveau du secteur doivent être maintenus. Le chèque-cadeau de 30 euros doit être octroyé pour une durée indéterminée et le ré-gime du supplément octroyé en cas de chômage temporaire doit être amélioré.

Il faut améliorer le congé d’ancien-neté. A cette fi n, il faut prendre en compte l’ancienneté acquise au niveau du secteur et non l’an-cienneté accumulée au niveau de l’entreprise. Le jour de carence doit être supprimé et l’amélioration des délais de préavis doit s’appliquer à tous les ouvriers. Finalement, toutes les conventions collectives de travail existantes doivent être prolongées.

Diamant: vacances 2011 – extrait de compte

Tous les ouvriers du diamant reçoivent, pour le 16 juin 2011 au plus tard, l’extrait reprenant le calcul détaillé du pécule de vacances auquel ils ont droit. Ce pécule sera payé pour le 12 juillet 2011.

Si vous constatez, pour le 20 juin 2011, que vous n’avez pas encore reçu d’extrait ou que vous remarquez que l’extrait comprend des erreurs au niveau des données, contactez immédiatement la FGTB-Textile, Vêtement et Diamant (03/226.00.26 – [email protected] - [email protected]). De même si vous n’avez toujours pas reçu votre pécule de vacances pour le 12 juillet 2011.

Page 18: Syndicats FGTB n°10 - 25 mai 2011

ALIMENTATION - HORECA - SERVICES14 SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011

Négociations dans les secteurs vertsLors des réunions de la Commis-sion Paritaire nous avons introduit des cahiers de revendications com-muns pour les secteurs verts (CP 144 agriculture, CP 145 horticulture, CP 145.04 parc et jardins, et CP 132 Travaux techniques agricoles et horticoles). Etant donné que nous tendons à une vision commune pour les secteurs verts, les cahiers de revendications pour les diffé-rentes commissions paritaires se ressemblent beaucoup.

Malgré le fait que le secteur agri-cole et horticole a du plomb dans l’aile ces dernières années, par le passé nous sommes toujours parvenus à un accord avec les or-ganisations patronales au sujet

des conditions de rémunération et de travail. Egalement pendant le round de négociations actuel c’est notre intention d’arriver à un ac-cord pour les secteurs verts, même si la marge disponible (imposée par la Loi) est très basse (0,3% en 2012!).

De plus, nous devons constater que le gouvernement n’a jusqu’à pré-sent pas donné suite à un nombre de dossiers sur lesquels les inter-locuteurs sociaux ont conclu un accord durant les dernières années. Néanmoins il s’agit des mesures importantes pour la promotion de l’emploi dans le secteur, et de la lutte contre la fraude. En tant que FGTB Horval nous avons insisté

auprès du gouvernement d’exécu-ter ces mesures au plus vite.

Bien entendu, cela a un impact sur les prochaines négociations. Cependant nous mettrons tout en œuvre dans les secteurs verts, où on ne peut pas s’appuyer sur une base syndicale forte dans les entreprises pour conclure des ac-cords sectoriels qui signifi ent un progrès réel pour les 20.000 tra-vailleurs et les 40.000 saisonniers travaillant dans l’horticulture et l’agriculture.

Alain Detemmerman, Secrétaire Fédéral

Horticulture (CP 145)

Implantation et entretien

des parcs et jar-dins (CP 145.04)

Agriculture(CP 144)

Travaux techniques agricoles et

horticoles(CP 132)1. Concertation sociale

- Augmentation du nombre de jours de formation syndicale

- Augmentation du nombre de man-dats délégation syndicale

- Augmentation du nombre de jours de formation syndicale

- Augmentation du nombre de man-dats délégation syndicale

- Augmentation du nombre de jours de formation syndicale

- Augmentation du nombre de man-dats délégation syndicale

2. Salaires & primes

- Eco-chèques: continuation de l’application CCT 13.11.2009 avec la possibilité de renégocier des alternatives équi-valents au niveau de l’entreprise

- Salaires:> +0,3% salaires

minimum> 0,3% ancienneté> +0,3% 2ème pillier

pension> Marge pour négo-

cier des alter-natives dans les entreprises qui se trouvent au-des-sus des minima

- Adaptation de l’indemnité vélo jusqu’au maxi-mum fi scal

- Frais de trans-port: pour l’usage d’un moyen de transport privé, cotisation patro-nale 70% du prix effectif d’un abon-nement SNCB pour le nombre de km concordant

- Statut des ouvriers occasion-nels: combler le fossé entre le sta-tut des ouvriers occasionnels et celui des tra-vailleurs réguliers

- Eco-chèques: continuation de l’application CCT 13.11.2009 avec la possibilité de renégocier des alternatives équi-valents au niveau de l’entreprise

- Salaires:> +0,3% salaires

minimum> 0,3% ancienneté> +0,3% 2ème pillier

pension> Marge pour négo-

cier des alter-natives dans les entreprises qui se trouvent au-des-sus des minima

- Adaptation de l’indemnité vélo jusqu’au maxi-mum fi scal

- Frais de trans-port: pour l’usage d’un moyen de transport privé, cotisation patro-nale 70% du prix effectif d’un abon-nement SNCB pour le nombre de km concordant

- Eco-chèques: continuation de l’application CCT 13.11.2009 avec la possibilité de renégocier des alternatives équi-valents au niveau de l’entreprise

- Salaires:> +0,3% salaires

minimum> 0,3% ancienneté> +0,3% 2ème pillier

pension> Marge pour négo-

cier des alter-natives dans les entreprises qui se trouvent au-des-sus des minima

- Adaptation de l’indemnité vélo jusqu’au maxi-mum fi scal

- Frais de trans-port: pour l’usage d’un moyen de transport privé, cotisation patro-nale 70% du prix effectif d’un abon-nement SNCB pour le nombre de km concordant

- Statut des ouvriers occasion-nels: combler le fossé entre le sta-tut des ouvriers occasionnels et celui des tra-vailleurs réguliers

- E c o - c h è q u e s : continuation de l’application CCT 13.11.2009 avec la possibilité de re-négocier des alter-natives équivalents au niveau de l’en-treprise

- Salaires:> +0,3% salaires mi-

nimum> 0,3% ancienneté> +0,3% 2ème pillier

pension> Marge pour né-

gocier des alter-natives dans les entreprises qui se trouvent au-dessus des minima

- Adaptation de l’indemnité vélo jusqu’au maxi-mum fi scal

- Frais de transport: pour l’usage d’un moyen de trans-port privé, cotisa-tion patronale 70% du prix effectif d’un abonnement SNCB pour le nombre de km concordant

3. Fonds social - Prime syndicale: En 2012, majoration jusqu’au seuil fi scal en vigueur

- Prime syndicale: En 2012, majoration jusqu’au seuil fi scal en vigueur

- Prime syndicale: En 2012, majoration jusqu’au seuil fi scal en vigueur

- Prime syndicale: En 2012, majoration jusqu’au seuil fi scal en vigueur

4. Divers - Délais de préavis + 15%

- Outplacement : ré-vision des accords de travail (cfr. point 7 protocole)

- Révision CCT’s:> Durée du travail

minimum temps partiels 9h

> Affi chage des horaires des tra-vailleurs à temps partiel 48h au préalable

- P r o l o n g e m e n t CCT’s:

> prépension> groupes de risque> crédit temps> …

- Délais de préavis + 15%

- Outplacement : ré-vision des accords de travail (cfr. point 7 protocole)

- Révision CCT’s:> Durée du travail

minimum temps partiels 9h

> Affi chage des horaires des tra-vailleurs à temps partiel 48h au préalable

- P r o l o n g e m e n t CCT’s:

> prépension> groupes de risque> crédit temps> …

- Délais de préavis + 15%

- Outplacement : ré-vision des accords de travail (cfr. point 7 protocole)

- P r o l o n g e m e n t CCT’s:

> prépension> groupes de risque> crédit temps> …

- Délais de préavis + 15%

- Outplacement : ré-vision des accords de travail (cfr. point 7 protocole)

- P r o l o n g e m e n t CCT’s:

> prépension> groupes de risque> crédit temps> …

FGTB HORVALCharleroi Centre Mons Brabant Wallon

Collaborateur administratif avec bonnes connaissances en législation sociale

Fonction:

- Suivi des dossiers individuels- Assurer des permanences pour les affi liés- Traiter les interventions auprès des employeurs, des mutuelles,

ONVA, Onem, Forem... - Contact avec les ODS et les avocats (introduction du dossier juridique,

réponse aux conclusions,...)- Gestion des dossiers en cas de faillite (déclaration de créance,...);- Assister les affi liés aux auditions Onem;- Analyser les bilans et comptes annuels des entreprises, aider les

délégués dans la rédaction des questions à poser au CE- Aider les délégués à répondre aux questions des affi liés- Rédiger des tracts de mobilisation, de législation (avec idéologie

syndicale),… à l’intention des délégués et affi liés.- Garantir une adaptation et un suivi permanents de la législation et

de la réglementation du travail et de la concertation sociale;- Etre apte à apporter un soutien juridique au cours de négociations

et de discussions..

Compétences:

- Bachelier ou master en droit (expérience souhaitée) ou expérience professionnelle équivalente

- Vous aimez travailler en équipe et êtes capable de travailler seul(e)

- Vous avez une bonne connaissance de l’outil informatique (Word, Excel, Outlook...).

Profi l:

- Vous êtes prêt(e ) à vous engager activement dans une organisation syndicale

- Vous êtes proactif(ve)- Vous êtes en mesure de travailler de manière autonome, avec un

souci de la précision- De bonnes connaissances en comptabilité sont un atout. - Posséder le permis de conduire B

Nous offrons:

Contrat à durée indéterminée à temps plein (clause d’essai de 6 mois) + avantages extra-légaux

Date d’entrée en service: juin 2011

Candidatures à envoyer à Michèle DURAY, Secrétaire Régionale FGTB HORVAL, par mail à [email protected] ou par courrier à l’adresse suivante: rue Henri Aubry 23, 7100 HAINE-SAINT-PAUL pour le 30 mai 2011 au plus tard.

Les candidats retenus seront invités à présenter une épreuve de sélection le mardi 07 juin 2011. Les modalités pratiques leur seront communiquées par mail.

HORVAL RECHERCHE pour son Centre de Formation Wallon

Un(e) employé(e) administrative temps partiel

Vous êtes prêt(e) à travailler à Bruxelles et/ou à Namur

Votre profi l:

- Vous avez au moins un diplôme Humanité Supérieure ou expérience équivalente en secrétariat

- Vous disposez d’une excellente orthographe en français- Vous maitrisez les programmes informatiques Microsoft Offi ce

(Word, Excell, publisher…)- Vous avez de bonnes qualités d’organisation et de planifi cation- Vous êtes autonome et disponible- Vous voulez défendre les valeurs syndicales FGTB de manière mi-

litante

Nous vous offrons:

Un contrat à temps partiel + avantages extra-légaux

Intéressée?

Envoyez-nous votre curriculum vitae et votre lettre de motivation par e-mail à [email protected] ou par courrier à Tangui Cornu rue des Alexiens, 18 – 1000 BRUXELLES avant le 17 juinLes candidats sélectionnés seront invités à un examen suivi d’un entretien pour les candidats retenus

> OFFRES D’EMPLOI

Page 19: Syndicats FGTB n°10 - 25 mai 2011

SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011 15EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

> SECTEUR DES EMPLOYÉS OCCUPÉS CHEZ LES NOTAIRES (CP 216) La nouvelle secrétaire générale de la CES

vient du secteur des servicesLe SETCa à l’écoute des travailleurs!Le notariat est un secteur qui regroupe plus de 6500 employés (en grande partie des femmes), dispersés dans l’ensemble du pays. Le ca-ractère atypique de l’emploi (en moyenne 5 travailleurs par notaire) et son développement croissant en font un secteur bien particulier, où d’importantes modifi cations sont à prévoir… Ces derniers temps, le SETCa s’est montré de plus en plus actif afi n de soutenir au maximum les droits des travailleurs du secteur.

Contrairement à d’autres composantes du secteur des fi nances, le notariat continue de se développer et l’emploi continue donc de croître. Depuis un moment déjà, de grands changements sont imminents pour cette catégorie de travailleurs. Une concertation sociale valable, avec une ré-partition équitable du gâteau, n’est dès lors pas un luxe superfl u. Le SETCa s’esttotalement engagé, avec les autres syndicats reconnus, à améliorer la représentation des employés occupés chez les notaires.

Dans ce contexte de changements, un soutien syndical professionnel est en effet indispensable. Tous les fonds sociaux qui existaient ont en effet dû être fusionné en un seul fond appelé «fond de sécurité d’existence». Ceci s’est fait à travers la signature d’une CCT sectorielle, dans un climat de réelle concertation sociale.Pour le SETCa, la modernisation du secteur doit nécessairement se traduire par des «améliorations» pour le person-nel: plus d’avantages sociaux pour un plus grand groupe d’employés.Ceci passe par l’amélioration des conditions de travail: des salaires attractifs et un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Nous voulons aussipréserver les acquis sociaux et maintenir les avantages actuels des travailleurs du secteur.

Durant les prochains mois, nous aurons recours à notre expertise tech-nique et seront à l’écoute de nos membres afi n d’assurer un meilleur demain pour tous ces travailleurs. Nous comptons bien peser sur les négociations et conclure une CCT qui correspond aux souhaits et aux besoins des employés de notaires. Pour ce faire, la solidarité entre les travailleurs du secteur sera plus que jamais nécessaire. Ceux-ci peuvent compter sur le soutien et la détermination du SETCa pour faire entendre leurs revendications lors des négociations!

Imprimeries et industrie graphique: la grève se profi leDepuis le début de la négociation pour l’accord sectoriel 2011-2012, les représentants des employeurs de l’industrie graphique (Febelgra) tentent d’attaquer les droits acquis des travailleurs: attaques de l’index (suppression d’une grosse partie de l’indexation des barèmes de nuit et passage vers une indexation annuelle sans compensa-tion), accès retardé à la prépension… Inacceptable! Pour le SETCa et la Centrale Générale, la coupe est pleine: si les employeurs ne se montrent pas plus conciliants dès la prochaine négociation, nous n’aurons d’autre choix que de mener une grève nationale.

Pour se faire une idée de l’ambiance des négociations dans la CP 130.01, il faut encore regarder les miettes mises sur la table par les employeurs: ils ne concèderaient une augmentation –minimale- des chèques-repas (+ 0,41e) que si nous acceptons le passage à l’indexa-tion annuelle sans aucune compensation (en lieu et place des sauts d’index de 2% actuels, qui suivent beaucoup mieux l’évolution du coût de la vie). De plus, ils comptent également supprimer une bonne part de l’indexation des barèmes de nuit (70% du montant ne seraient plus indexés, seuls les autres 30% le resteraient– imbu-vable!). Une autre grosse pilule que nous n’avalerons pas: retarder d’un an le départ à la prépension. Aujourd’hui, l’employeur paie au prépensionné, ou plutôt lui avance, un «complément» que Febelgra rembourse ensuite à l’employeur. Febelgra envisage maintenant de ne rembourser l’employeur qu’à partir des 57 (PP nuit) ou 59 ans du travailleur. En pratique, on retarderait le départ en prépension d’un an!Notre message est clair. Ne touchez pas au système d’indexation ni à l’indexation des barèmes de nuits. Maintenez des possibilités de prépension! Et enfi n: nous exigeons de pouvoir négocier les autres points de notre cahier de revendications!

CSC

L’avenir ason syndicat

Le Non Marchand est une affaire courante urgente !

Vous courez tous les jours pour les autres…

Le 9 juinmarchez pour vous !Manifestation 10h30 - Blvd Albert II - 1000 Bruxelles (Gare du Nord)

Les accords sociau Non Marchand ont ris n us uestion de ini accords i a ur ence our n ocier et na iser de nou eau accords sociau uriannue s ue ce soit au ni eau f d ra au ni eau r iona ou co unautaire e Non Marchand a esoin de o ens on ter e our arantir

des conditions de travail acceptables des revenus décents à son personnel des services de qualité une attractivité des professions

a

La Confédération européenne des Syndicats (CES) est l’organisation qui chapeaute tous les syndicats européens. Le congrès de la CES, qui s’est tenu du 16 au 19 à Athènes, a notamment élu une nouvelle direc-tion. L’actualité européenne était également un point prioritaire à l’ordre du jour. Erwin De Deyn a assisté au congrès comme prési-dent du SETCa. Il y a souligné la nécessité de mettre en œuvre une Europe sociale.

Pendant le congrès, une nouvelle secrétaire générale de la CES a éga-lement été élue: Bernadette Segol. Erwin De Deyn: «Elle vient d’UNI, donc des syndicats des services. Ce n’est pas sans importance. Cela refl ète les mutations dans les sché-mas de travail, de plus en plus de personnes travaillant dans le sec-teur des services. Beaucoup pen-saient que les syndicats ne pour-raient pas suivre cette tendance. Le fait que Segol ait été élue presque à l’unanimité pour diriger la CES prouve que les syndicats ont bel et bien adopté les services.»

Besoin d’une concertation sociale européenneErwin De Deyn a également in-sisté sur la nécessité d’avoir une concertation sociale européenne. «Une Europe sociale ne peut exis-ter qu’avec un modèle de concer-tation européen. S’il est impossible de négocier à l’échelle européenne sur les conditions de travail et de salaire, l’Europe sociale ne sera qu’une coquille vide.» L’expérience grecque – le Congrès s’est tenu à Athènes – le démontre clairement: «Le projet européen a beaucoup de valeur, mais les institutions européennes doivent veiller à ne pas gaspiller leur crédit. C’est ce qui se passe pour le moment : des décisions sont prises au-dessus des têtes des habitants. Cette situa-tion est manifeste en Grèce et va si loin que les autorités grecques sont obligées de vendre des îles, en plus de réaliser de lourdes économies sur les salaires et les allocations!», ajoute Erwin De Deyn. Europe (a)sociale?Le «Pacte Euro-plus», qui va obliger

les états-membres à devenir «com-pétitifs» en menant une politique fi scale sévère, aura également des conséquences pour nous: «Les acquis comme l’index vont être menacés par ce Pacte Euro-plus. L’Euro «plus» se traduira par un «moins» pour les travailleurs. Ce pacte ne parle pas des droits et de la prospérité des Européens. C’est un cheval de Troie visant réaliser un démantèlement social.»

Besoin d’actionsFace à ce projet européen, les syndicats européens ne peuvent formuler qu’une seule réponse: l’action! Erwin De Deyn: «Nous ne pouvons pas assister passive-ment au détournement du projet européen, qui est un beau projet, pour organiser un démantèlement social. La mobilisation pour une Europe sociale doit se faire dans les rues et dans les entreprises; nous ne pouvons pas nous contenter d’une résistance sur papier!»

Page 20: Syndicats FGTB n°10 - 25 mai 2011

EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES16 SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011

Négociations sectorielles: l’agressivité des employeurs provoque des tensions

Nous savons, bien entendu, que ceci n’est pas nouveau au moment d’entamer des négociations. De-puis quelques années déjà, les em-ployeurs déposaient leur propre ca-hier de revendications en réponse aux cahiers de revendications syn-dicaux. Cette fois, le contenu et le style des cahiers de revendications patronaux sont cependant d’un autre niveau. Non seulement les employeurs entendent s’en tenir strictement à la marge salariale maximale de 0,3% à partir de 2012 (nous ne nous attendions pas à autre chose de leur part) mais, dans bon nombre de commissions paritaires, ils remettent les mé-canismes d’indexation actuels en cause, ils veulent réduire l’accès à la prépension. La «fl exibilité» favo-

rable aux travailleurs (notamment à travers toutes sortes de formes de crédit-temps, 4 jours /semaine) est mise sous pression, voire devrait passer à la trappe et les employeurs veulent introduire eux-mêmes da-vantage de fl exibilité non encadrée dans l’organisation du travail.

Il est clair que nous n’entendons pas négocier de cette manière. Aussi, dans les commissions pari-taires, la réponse des syndicats a été à la hauteur: pas question de toucher aux systèmes d’indexa-tion, maintien (et amélioration) des régimes de prépension et de crédit-temps actuels, pas d’extension de la fl exibilité «à la sauce» patronale. Les négociations doivent se pour-suivre sur la base des cahiers de

revendications syndicaux. A cet égard, nous continuons d’affi rmer qu’il doit être possible d’accorder des augmentations salariales en tenant compte de la situation économique des secteurs et des entreprises.

Rapidement, les négociations ont donc été bloquées dans bon nom-bre de commissions paritaires. Des conciliations sont intervenues ou vont avoir lieu dans les prochains jours. Dans certains secteurs, des actions sont annoncées ou ont déjà eu lieu. Au moment d’écrire ces lignes, le secteur du gardien-nage entame sa deuxième journée d’action. Un rassemblement des militants est prévu dans le secteur de la logistique à la fi n mai et les choses sont aussi en train d’évo-luer dans ce sens en CP 218 de la CPNAE, la plus grande commission paritaire pour employés. Dans le secteur des services, la presse est le seul secteur a avoir conclu un projet d’accord sectoriel plus que sérieux. Dans les secteurs indus-

triels, la percée pour les ouvriers dans un certain nombre de sec-teurs pourrait être de nature à dé-bloquer peut-être des négociations en panne pour les employés. La chimie est le seul secteur a avoir conclu déjà un accord sectoriel dont l’objectif est essentiellement de relever les barèmes minimums et d’offrir la possibilité de négocier dans les entreprises. Le secteur de la distribution revendique une harmonisation à la hausse des composantes salariales dans les différentes commissions paritaires. Les patrons quant à eux préfèrent continuer à jouer les distorsions de concurrence entre enseignes et continuent à vouloir tirer les conditions de travail vers le bas. Quant aux secteurs des fi nances, les négociations ont débuté avec, ici et là, des petites idées patrona-les inacceptables. Les négociations et les actions seront donc très in-tenses au cours du mois de juin, un mois qui sera donc chaud (et espérons-le pas seulement sur le plan social). Nous sommes en effet

convaincus qu’avec l’appui de nos militants, nous pouvons conclure de bons accords sectoriels dans tous les secteurs d’employés.

Au demeurant, les choses ne bou-gent pas seulement dans les sec-teurs négociant une CCT tous les deux ans. C’est aussi le cas dans le non-marchand. Ici aussi, les négociations relatives à un plan pluriannuel sont particulièrement diffi ciles. Une grande manifesta-tion est prévue le 9 juin. Nous sou-haitons plein succès aux membres et aux militants, dans la ligne de la tradition de ce secteur.

Vous pouvez suivre en permanence le déroulement des négociations sectorielles sur notre site internet www.setca.org.

Myriam Delmée Erwin De DeynVice-présidente PrésidentSETCa-BBTK SETCa-BBTK

Les négociations sectorielles ont débuté partout dans les secteurs d’employés. Dans pratiquement toutes les commissions paritaires, nous sommes confrontés à des cahiers de revendications agressifs des patrons.

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