syndicats fgtb n°8 - 30 avril 2010

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OUVRIERS/EMPLOYÉS N°08 • BIMENSUEL • 65 ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 [email protected] Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles Tous les jours, les travailleurs sont confrontés sur leur lieu de travail à des discriminations entre ouvriers et employés. Ces situations sont inaccep- tables. Une solution s’impose. La vision des employeurs est connue: ils veulent trancher à la baisse dans les droits de tous les travailleurs en faisant table rase des acquis. Pour la FGTB, une détérioration des droits sociaux des travailleurs ne peut être le point de départ d’une concerta- tion sérieuse sur les statuts ouvriers/ employés. Plutôt que de se perdre en discussions sur l’étiquette, la FGTB se penche sur le contenu même et pré- sente ses propositions pour contrer ces discriminations à travers des amé- liorations ciblées : délai de préavis, période d’essai, incapacité de travail, chômage temporaire, vacances an- nuelles… Le but final est de mettre fin aux discriminations existantes. VOIR NOTRE DOSSIER VOIR NOTRE DOSSIER EN PAGES 8 & 9 EN PAGES 8 & 9 Eliminer les discriminations! Eliminer les discriminations! ÉDITO L’urgence est économique et sociale Page 3 ACCIDENTS Syndicat = sécurité Page 4 REVENUS Les riches plus riches Page 7 LIVRE Paroles de chômeurs Page 5 30 AVRIL 2010 Éd. LIÈGE © istockphoto.com/Diego Cervo © istockphoto.com/Diego Cervo

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Syndicats, magazine de la FGTB - Discrimination ouvriers employés - Urgence économique et sociale - Syndicat et sécurité - Livre: Paroles de chômeurs - Revenus: les riches plus riches

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Page 1: Syndicats FGTB n°8 - 30 avril 2010

OUVRIERS/EMPLOYÉS

N°08 • BIMENSUEL • 65ème annéeBureau de dépôt : Charleroi X

Abonnements : 02/506 82 11Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 [email protected]

Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

Tous les jours, les travailleurs sont confrontés sur leur lieu de travail à des discriminations entre ouvriers et employés. Ces situations sont inaccep-tables. Une solution s’impose.

La vision des employeurs est connue: ils veulent trancher à la baisse dans les droits de tous les travailleurs en faisant table rase des acquis.

Pour la FGTB, une détérioration des droits sociaux des travailleurs ne peut être le point de départ d’une concerta-tion sérieuse sur les statuts ouvriers/employés. Plutôt que de se perdre en discussions sur l’étiquette, la FGTB se penche sur le contenu même et pré-sente ses propositions pour contrer ces discriminations à travers des amé-liorations ciblées : délai de préavis, période d’essai, incapacité de travail, chômage temporaire, vacances an-nuelles… Le but fi nal est de mettre fi n aux discriminations existantes.

VOIR NOTRE DOSSIER VOIR NOTRE DOSSIER EN PAGES 8 & 9EN PAGES 8 & 9

Eliminer les discriminations!Eliminer les discriminations!

ÉDITO

L’urgenceest économique

et sociale

Page 3

ACCIDENTS

Syndicat=

sécurité

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REVENUS

Les richesplus

riches

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LIVRE

Parolesde

chômeurs

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2 SYNDICATS • N°08 • 30 AVRIL 2010 RÉGIONS

> EXCURSION

LUXEMBOURGNAMUR

BRABANT WALLON

Invitation à toutes et tous

Régionale de Namur

COMMISSION REGIONALE INTERSECTORIELLEDES PENSIONNES ET PREPENSIONNESRéf.: MP/DL

La Commission régionale inter-sectorielle des pensionné(e)s et prépensionn(é)s de la CGSP de Namur organise, ce 09 juin 2010, une Journée visite et repas dansant à Comines-Warneton.

Programme:7h30: rassemblement sur le par-

king de la CGSP NAMUR rue de l’Armée Grouchy 41 à 5000 NAMUR,

8h00: départ en autocar,10h00: accueil à l’Offi ce du Tou-

risme de Comines-Warne-ton par un guide,

10h30: visite guidée du Musée de la rubanerie,

12h30: repas dansant (entrée, plat, fromages, dessert, café, 1 verre de vin) au Moulin Bardin avec animations, soit un orchestre, soit des transformistes,

20h30 – 21h00: retour parking CGSP NAMUR.

Dans un souci de parfaite organi-sation, la commission souhaite que vous adressiez toute réservation, pour le mercredi 02 juin 2010 au plus tard, à Maria Pasquarelli, par courrier postal rue Jean Bebronne 14 à 5020 Suarlée, ou par téléphone au 0476/36.68.88 – 081/55.91.62.

Frais de participation (trajets, visi-tes et repas inclus): 39 euros/per-sonne (pour l’affi lié et son conjoint) - 42 euros/personne (pour le non affi lié) – à verser sur le compte n° 132-5234632-68 (en communica-tion: excursion 09.06.10).

Un généreux «Premier Mai»C’est près de 150 militants et sym-pathisants de la FGTB Brabant wallon qui se sont retrouvés le dimanche 25 avril afi n de fêter - avec quelques jours d’avance – le 1er mai. Après les discours de Pierre Lévêque, secrétaire régional, et de Thierry Bodson, secrétaire général de la FGTB wallonne, les partici-pants ont pu se défouler avec le concert remarquable du groupe «Rock en Stock». Le soleil généreux attira aussi le monde vers le bar et les stands des associations parte-naires: OXFAM, AMUKA, PALES-TINE et le projet de coopération de la CG au RWANDA. Une partie du bénéfi ce du bar a été versée à ces associations.

Editeur responsable : Anne Binet 86, rue Léon Castilhon 6700 ARLON

Par André COMTE-SPONVILLE.Vingt ans après l’effondrement du

communisme qui semblait l’avoir définitivement légitimé se pose la

question de la viabilité du capitalisme à l’origine des crises

que nous subissonsLa morale économique peut-

elle pallier à ses dysfonctionnements ou la solution est-elle ailleurs ?

PAF : 2�Places numérotées à

réserver auprès de la Maison de la

culture d’Arlon063/24.58.50

Le capitalisme est-il moral?

André Comte-Sponville,philosophe matérialiste, rationaliste et humaniste, est né à Paris, en 1952. Agrégé de philosophie,

docteur de troisième cycle, il est aussi Docteur Honoris Causa de

l'Université de Mons-Hainaut. Il fut longtemps maître de conférences à

l'Université Paris I (Panthéon-Sorbonne). Il a publié de nombreux livres, traduits en 24 langues. Il est membre du Comité Consultatif National

d'Ethique.

Mardi 11 mai à 20h00Maison de la Culture à ARLON

Editeur responsable : Anne Binet 86, rue Léon Castilhon 6700 ARLON

Jeudi 10 juin à 20h00FGTB Arlon

(Rue des Martyrs, 80)Entrée gratuite

Par Marco VAN HEES,inspecteur à l'impôt des sociétés et délégué syndical CGSP.

La débâcle bancaire en a surpris plus d'un. Pas Marco Van Hees, l'auteur de Didier Reynders, l'homme qui parle à l'oreille des riches, pour qui la "crise" est même la conséquence inévitable et prévisible d'une idéologie à l'œuvre.Il nous présentera un plaidoyer pour instaurer ce que la réalité impose: une banque publique au service des gens et non au service de l’argent.

Banques qui pillent, banques qui pleurent.

Quel avenir pour nos entreprises? Carrefour, Cartomills, Godiva, les patrons démantèlent les entreprises une à une. Agissons pour faire émerger un plan d’action commun orienté vers tous les secteurs!

La première table ronde, ouverte à tous, sera organisée le 17 mai à 18h00 à la FGTB Namur, rue Dewez 40 (4ème étage) à 5000 Namur.

Pascal Vivone, secrétaire permanent de la Centrale Générale de Namur, exposera le processus de res-tructuration de Cartomills Mettet pour introduire le débat sur les restructurations et les fermetures d’entreprises en bénéfi ces dans les multinationales.

Infos: Asbl AFICOTél: 081/649.958 - GSM: 0473/970.349e-mail: emilie.jusniaux@afi co.be

avec le soutien de

TABLE RONDERestructurations, où allons-nous?

PALESTINE: OU EN EST-ON?Soirée-débat avec - Jacques MICHIELS, secrétaire général de la Centrale Générale FGTB

participant au Tribunal Russel pour la Palestine- Pierre LEVEQUE, secrétaire régional de la FGTB Brabant wallon

de retour d’un voyage en PalestineLe JEUDI 26 mai à 18h

Rue de Namur 24, 2ème étage à NIVELLES

Page 3: Syndicats FGTB n°8 - 30 avril 2010

BRUXELLES2 SYNDICATS • N°08 • 30 AVRIL 2010

> OFFRE D’EMPLOI> ÉDITO

Au bord du gouffre?La nouvelle crise institutionnelle autour du dossier BHV plonge un peu plus notre pays dans le chaos, au moment où des décisions économiques et sociales doivent être prises pour sauver l’emploi, renouer avec la croissance et engager notre économie dans un développement éco-solidaire à la fois juste et durable. A Bruxelles, c’est peu dire que la situation est, cette fois, extrêmement sérieuse…

Personne ne songe évidemment à nier l’existence d’un contentieux communautaire à la périphérie de Bruxelles, ni la nécessité de parfaire la réforme de l’Etat -se-lon nous, dans une perspective de fédéralisme de coopération-. Il n’en demeure pas moins extrêmement choquant que cette querelle, vieille de plusieurs dizaines d’années, vienne paralyser de la sorte la dé-cision politique et compromettre la possibilité même d’agir sur notre devenir collectif. Dès à présent, les conséquences de cette crise poli-tique apparaissent comme parti-culièrement dommageables pour Bruxelles. Pourquoi?

Rappelons-nous: dans notre pays, les luttes politiques et sociales du 20ème siècle ont abouti, au cours des «Trente glorieuses» (les années ‘50, ‘60 & ‘70), à la construction d’un Etat social de service public. Celui-ci assure un ensemble très étendu de prestations culturelles, sanitaires, sociales et éducatives, qui sont ainsi soustraites aux lois du marché et contribuent à la re-distribution de la richesse collec-tive. Les services publics œuvrent à l’édifi cation d’une société égali-taire et émancipatrice, au travers notamment de prestations d’édu-cation et d’aide aux personnes. Ils assurent des missions très impor-tantes de socialisation. En outre, par sa fonction redistributive, l’Etat social contribue au renforcement du pouvoir d’achat des travailleurs, via la mise à disposition, gratuite ou à prix réduit, de différents ser-vices et équipements collectifs (sécurité sociale, transports en commun, logement social, ensei-gnement, soins de santé, aides aux personnes, …).

Dans une Ville-Région comme Bruxelles, premier bassin d’emplois du pays, où la dualité sociale est poussée à l’extrême – une popu-lation des plus pauvres y côtoie de grandes concentrations de richesse – et qui doit, en outre, faire face à une forte croissance de popula-tion dans ses quartiers populaires, cet Etat social a des missions de service public déterminantes à remplir pour l’avenir. La Région bruxelloise en a, logiquement, la charge principale. Elle doit donc les fi nancer avec ses ressources propres. Mais elle doit assurer en outre son rôle spécifi que de capi-tale belge et européenne. Or, elle s’est retrouvée, au fi l des réformes de l’Etat, totalement désargentée. Théoriquement, elle devrait tirer la plus grosse part de ses recettes du revenu de ses habitants (via l’impôt). Mais, comme chacun sait, ceux-ci s’appauvrissent d’année en année…

L’autre principale source de fi nan-cement de la Région bruxelloise est constituée de recettes liées aux impôts immobiliers (taxes sur les achats d’immeubles, sur

les successions et les donations). Paradoxalement, durant plusieurs années, la fl ambée des prix de l’im-mobilier bruxellois a permis à la Région, d’en quelque sorte «sauver les meubles». Cependant, ce fut au détriment des habitants eux-mê-mes, dont le pouvoir d’achat dimi-nuait à mesure qu’augmentaient les prix du logement, largement abandonné aux lois du marché et de la spéculation. La crise fi nan-cière de 2008 a eu pour conséquen-ce inéluctable de priver la Région, quasi du jour au lendemain, de cette manne immobilière: en un an, elle a perdu 15% de ses recettes!

Pour maintenir la tête hors de l’eau, la Région a dû, cette année, repor-ter d’importants investissements et…réduire certains services, no-tamment en matière de transport public. Aujourd’hui, le besoin de refi nancement de Bruxelles est estimé par des experts indépen-dants à minimum 500 millions d’euros par an. Si l’actuelle crise politique devait se confi rmer, il y aurait là une véritable bombe à retardement…

Au lendemain des élections régio-nales de l’année dernière, la ma-jorité de centre-gauche en place à Bruxelles depuis 2004 s’était don-né un programme de législature ambitieux, reprenant d’ailleurs plusieurs éléments importants de notre Mémorandum 2009. Un an après, force est de constater que, faute de moyens, le gouver-nement est quasiment resté au point mort sur le plan socio-écono-mique. Signe alarmant, le Conseil économique et social bruxellois et son Comité de concertation avec le gouvernement, qui avaient bien travaillé sous la précédente légis-lature, n’ont à ce jour été saisis de demande d’avis sur aucun projet d’ordonnance régionale d’impor-tance ; les interlocuteurs sociaux n’ont pas même été invités à discu-ter des nouveaux accents à donner à la politique régionale en matière d’économie, d’emploi, de forma-tion professionnelle, de mobilité,…

Pas de suite, non plus, au Contrat pour l’économie et l’emploi (négo-cié sous la précédente législature), pas de plan de relance économi-que digne de ce nom; tout au plus une intensifi cation de l’accompa-gnement des chômeurs qui n’est d’ailleurs pas sans nous inquiéter si, comme on peut le craindre, …la création d’emplois n’est pas au rendez-vous.

Pour les interlocuteurs sociaux bruxellois, c’est donc le trou noir! Mais ce trou qui se forme dans le modèle social belge pourrait bien devenir béant et provoquer…des dégâts collatéraux: la panne de la concertation sociale et politique à Bruxelles prive le monde du travail de toute emprise syndicale sur les mutations en cours de l’économie urbaine et laisse le champ libre…à la libéralisation du plus grand mar-ché d’emploi du pays. Ce phéno-mène affecte évidemment d’abord les travailleurs bruxellois, mais il pourrait bien ne pas épargner leurs camarades fl amands et wallons. Car l’apparition, au cœur de l’éco-

nomie belge, d’une espèce de zone franche, abandonnée au «laisser-faire», aurait vite fait d’ébranler le développement économique et so-cial de l’ensemble du pays. Sombre perspective? Assurément.

Philippe VAN MUYLDER,Secrétaire général

ENGAGEMENT D’UN GESTIONNAIRE DE DOSSIERS (H/F) POUR LE SERVICE JURIDIQUE DU SETCA-BBTK, SECTION DE BRUXELLES-HAL-VILVORDE

Description de la fonction

✓ vous faites partie du service juridique du SETCa-BBTK, section Bruxelles-Hal-Vilvorde et rapportez au coordinateur de ce ser-vice

✓ vous recevez les membres de la centrale des employés (SETCa-BBTK), écoutez leurs problèmes en matière de droit social et les conseillez

✓ vous assurez le traitement des dossiers juridiques individuels des membres

✓ en fonction du dossier, vous prenez contact avec les différentes instances (employeurs, curateurs, organismes de paiement, com-pagnies d’assurances, …)

Profi l

✓ vous possédez un Master en droit ; un Master après Master en droit social ou une expérience professionnelle pertinente constitue un atout supplémentaire

✓ vous êtes bilingue néerlandais/français✓ vous avez un esprit d’équipe ; au sein de votre équipe, vous êtes

capable de travailler de manière parfaitement autonome, avec précision, et vous prenez vos responsabilités

✓ vous avez un bon esprit d’analyse et êtes proactif✓ vous avez un style de communication ouvert et direct ✓ votre fl exibilité et votre résistance au stress vous permettent

d’atteindre vos objectifs✓ vous traitez les dossiers avec la confi dentialité voulue✓ vous accordez beaucoup d’importance à vos interlocuteurs✓ vous disposez des compétences sociales requises, ainsi que du

militantisme voulu, de manière à pouvoir vous intégrer facilement dans une équipe syndicale

✓ vous êtes familiarisé avec MS Offi ce (Word, PowerPoint, Excel, Outlook, …)

Notre offre

Un travail diversifi é dans un environnement de travail stimulant le développement et la progression personnel(le).

Nous vous offrons un salaire attractif et compétitif, complété par différents avantages extralégaux

Intéressé?

Envoyez-nous votre lettre motivation et votre curriculum vitae avant 31 mai 2010 à Monsieur Erwin DE DEYN, Président du SETCa Fédéral, rue Haute 42 à 1000 Bruxelles, ou par e-mail à [email protected].

Pour de plus amples informations, vous pouvez joindre Isabelle BAEKE au 02.519.72.11.

Remplissage des déclarations fi scales en faveur des membres de la Centrale GénéraleComme chaque année, nos collaborateurs(trices) sont à la disposition des affi lié(e)s de la Centrale Gé-nérale afi n de les assister pour remplir leur déclaration d’impôts.

En vue de faciliter ce qui précède, nous faisons usage – depuis l’année passée – du système Tax-on-Web (introduction directe des déclarations fi scales via l’ordinateur).

Si vous, en tant que membre de la Centrale Générale, souhaitez faire usage de nos services et de plus que la déclaration se fasse via Tax-on-Web, nous vous prions cordialement de vous présenter dans les plus brefs délais à l’un de nos bureaux, afi n d’y signer une procuration écrite. Cette procuration est demandée par le Ministère des Finances.

Attention, au cas où vous avez déjà signé l’année passée une telle procuration, cela ne vous concerne pas: il s’agit, en effet, d’une demande unique!

Cette manière de travailler signifi e que votre dossier peut être traité plus rapidement et vous évite de vous retrouver dans une fi le d’attente!

Page 4: Syndicats FGTB n°8 - 30 avril 2010

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°08 • 30 AVRIL 2010

> LA CENTRALE GÉNÉRALE COMMUNIQUE

CENTRECHARLEROI-SUD - HAINAUT

TOURNAI - ATH - LESSINES

Marre d’attendre !!!Les travailleurs des Secteurs Non-marchands de la Région Wallonne et de la Communauté Française en ont plus que marre d’être les éternels oubliés dans les budgets.Ils manifesteront leur ras-le-bol, en Front Commun Syndical, dans les rues de Charleroi, ce jeudi 06 mai 2010.Pour la FGTB, cette manifestation est co-organisée par la Centrale Générale, Horval et le SETCa.

Les travailleurs rendront «visite» aux sièges carolos des partis ECO-LO, PS, CDH et MR, et remettront le courrier ci-dessous aux mandatai-res politiques:

Aux Mandataires Politiques Wallons et Communautaires

Charleroi, le 6 mai 2010.

Madame, Monsieur, PRÊTEZ-NOUS L’OREILLE!

Nous, travailleurs des Secteurs Non-marchands, avons entendu vos déclarations de politique géné-rale: «l’investissement de nos Ré-gions dans les emplois liés à l’aide aux personnes est non seulement source de mieux-être pour tous mais améliore aussi l’accès à l’em-ploi et contribue au renforcement de l’égalité homme/femme», «... une réponse aux besoins croissants de la société», «Les investissements dans ce domaine seront amplifi és ...» ...

Nous, travailleurs des Secteurs Non-marchands, constatons que, malgré ces déclarations, les Gou-vernements de la Région Wallonne et de la Communauté Française n’ont pas prévu 1e dans leurs bud-gets 2010 pour un nouvel accord Non-marchand!

Nous, travailleurs des Secteurs Non-marchands, refusons que la situation budgétaire vous bouche plus longtemps les oreilles. Nos métiers sont au service de tous, nos voix doivent être entendues par tous!

Nous, travailleurs des Secteurs Non-marchands, les «métiers du coeur» comme vous dites en pé-riode électorale, avons aussi besoin de respect et de considération, de conditions de travail et de salaires décents!

Nous, travailleurs des Secteurs Non-marchands, exigeons une écoute attentive et des solutions rapides au sous-fi nancement de nos métiers!

Nous, travailleurs des Secteurs Non-marchands, ne baisserons ni les bras, ni le son!

A bon entendeur, le salut des «métiers du coeur»!

Les milieux d’accueil de l’enfance, l’aide à la jeunesse, les services d’accueil spécialisés de la petite en-fance, les équipes SOS enfants, les services de promotion de la santé à l’école, l’aide sociale aux détenus, les centres culturels, l’éducation permanente, les organisations de jeunesse, les centres de jeunes,

les fédérations sportives, la mé-diathèque, les télévisions locales communautaires, les ateliers de production, la lecture publique, les services de santé mentale, les cen-tres de planning et de consultation familiale et conjugale, les centres de services sociaux, les centres de coordination de soins et services à domicile, les services de télé ac-cueil, les services d’aide aux jus-ticiables, les espaces rencontres, les services agréés d’aide aux fa-milles et aux personnes âgées, les secteurs accueil hébergement et accompagnement de l’AWIPH, les maisons d’accueil et les maisons de vie communautaires, les centres régionaux d’intégration, les entre-prises de travail adapté, les centres de formation professionnelle, les OISP et EFT....

Et plus de 4 millions de bénéfi ciaires!

Venez nombreux soutenir cette action!

Alain WérySecrétaire permanent

Non-marchand, SETCa Charleroi

Éd. Responsable: A. Wéry Setca - 9 Quai de Bra-

bant - 6000 Charleroi

Pour un accord sectoriel Non-Marchand Wallonie et Communauté Française

Rassemblement le 6 mai à 9 heures: Place du Manège à Charleroi.

Permanences fi scales pour nos membresExercice 2010 – Revenus 2009UNIQUEMENT SUR RENDEZ-VOUS

LA FGTB RÉGIONALE DE MONS-BORINAGE VOUS PROPOSE SON AIDE POUR REMPLIR VOTRE DÉ-CLARATION D’IMPÔTS AINSI QUE POUR CALCU-LER GRATUITEMENT VOS IMPÔTS SUR ORDINA-TEUR.

QUAND? les jeudis 3, 10, 17 et 24 juin 2010 de 08h00 à 12h00 et de 13h00 à 16h00. Les vendredis 11 et 18 juin 2010 de 08h00 à 12h00.

OÙ? à la FGTB Mons-Borinage, Service Comptabilité, rue Lamir 18-20 - 7000 Mons

Afi n de remplir correctement votre déclaration, il est indispensable que vous soyez muni(e) des documents ci-dessous:

• La déclaration à compléter,• La note de calcul de l’exercice précédent (dernier

extrait de rôle IPP),• Les relevés des salaires, indemnités, allocations

de chômage, maladie, pensions, … perçus en 2009, talon de chèque relatif aux congés payés,

• Les attestations de prêt et/ou assurances-vie déli-vrées par l’organisme prêteur et/ou assureur,

• L’avertissement extrait de rôle pour les revenus immobiliers (habitations ou terrains),

• L’attestation de frais de garde d’enfants (0 à 12 ans).

INTERESSE(E)?CONTACTEZ-NOUS AU 065/32.38.44 OU 065/32.38.41

Ramassage des cartes intemperies construction 2009> TOURNAI (Centrale Générale F.G.T.B., Avenue de Maire, 134)

✓ Dès maintenant, tous les jours de 9h à 12h. et de 13h à 17h.

> LESSINES (F.G.T.B., rue Général Freyberg, 11)

✓ Dès maintenant, tous les vendredis de 9h à 11h.✓Le 3ème samedi du mois de 9h à 11h.

> ATH (rue de Brantignies, 19)

✓ Tous les jeudis de 10h à 12h.

> ELLEZELLES (F.G.T.B., Place, 14)

✓ Bureaux ouverts le mardi de 9h à 12h et de 14h à 17h; le mercredi de 14h à 17h; le jeudi de 9h à 12h. et de 14h à 18h; le vendredi de 9h à 12h.

> LEUZE (F.G.T.B, Grand Rue, 3)

✓ Tous les jeudis de 8h30 à 9h30.

> BASECLES (F.G.T.B., rue des Déportés, 25)

✓ Tous les lundis de 9h. à 10h.

> PERUWELZ (F.G.T.B., Place du Foyer Peruwelzien, 29)

✓ Tous les lundis de 10h30 à 11h30.

! ! ! Les bureaux de la Centrale Générale seront fermés ainsi que les permanences supprimées

> le vendredi 30/04/2010 à midi> du mercredi 12/05 midi au samedi 15 mai inclus

Xavier Tanghe Bernadette DEROUBAIX Propagandiste Secrétaire

Fabrice LAMARQUE Daniel DE GUISSMESecrétaire Générale Président

MONS

Page 5: Syndicats FGTB n°8 - 30 avril 2010

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°08 • 30 AVRIL 2010

LIÈGE - HUY - WAREMME

VERVIERS

815A partir de

Bourbonne-les-BainsBoBoBo

Thermalisme et remise en forme

Du 19/09 au 26/09/2010

Service Vacances des FPS • 36, rue Douffet à 4020 LiègeTél. : 04 341 63 34 ou 04 341 62 80

E-mail : [email protected] • Site web : www.solidaris.be

Bourbonnes-les-Bains est une petite station thermale remarquable dans le centre du village située sur le plateau de Langres aux sources de la Meuse.L’atout majeur de cette station est la qualité de son eau similaire au sérum humain, de ses propriétés sédatives et de reconstruction osseuse (particulièrement recommandée aux personnes souffrants d’arthrose ou d’ostéoporose).Ce séjour allie à la fois santé (4 soins par jour) et diverses activités, en effet Bourbonnes-les-Bains est le lieu de départ de nombreuses visites : Domre-my la Pucelle (village natal de Jeanne d’Arc), excursion de bouche...mais nous pourrons également profiter du programme varié proposé par l’office du Tourisme.

Vacances Adultes & Seniors

Rappel des horaires d’ouvertureBureau central Verviers:

Lundi: 08h30 à 12h00 et de 13h30 à 17h00 Mardi: 08h30 à 12h00 Mercredi: 8h30 à 12h00 et 13h30 à 16h30 Jeudi et vendredi: 08h30 à 12h00

Permanence le lundi de 17 à 18h pour les affi liés sous contrat de travail

Dison:

Lundi: 9h00 à 12h00 et 14h00 à 16h30 Mardi, mercredi et jeudi: de 9 à 12h00

Eupen:

Mardi: 9h00 à 12h00 et 14h00 à 16h30 Jeudi et vendredi: 9h00 à 12h00

Herve:

Lundi: 14h00 à 16h30 Mardi et jeudi: 9h00 à 12h00 et 14h00 à 16h30 Mercredi et vendredi: 9h00 à 12h00

La Calamine:

Lundi: 14h00 à 16h30 Mercredi: 9h00 à 12h00 Jeudi: 9h00 à 12h00 et 14h00 à 16h30

Malmedy:

Lundi, mardi et jeudi: 14h00 à 16h30 Mercredi: 9h00 à 12h00 et 14h00 à 16h30 Vendredi: 9h00 à 12h00

Pepinster:

Mardi: 9h00 à 12h00 et 14h00 à 16h30 Jeudi: 9h00 à 12h00

Spa:

Mardi et mercredi: 9h00 à 12h00 et 14h00 à 16h30 Vendredi: 9h00 à 12h00

Saint-Vith:

Mercredi: 9h00 à 12h00 et 14h00 à 16h30

Verviers II (Centrale générale – rue de Bruxelles):

Lundi: 14h00 à 15h45 Mardi: 9h00 à 12h00 et 14h00 à 15h45 Mercredi, jeudi, vendredi: 9h00 à 12h00

Welkenraedt:

Lundi: 9h00 à 12h00 et 14h00 à 16h30 Vendredi: 9h00 à 12h00

Le Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM) organise un week-end de formation «Du Nord au Sud de la planète: des clés pour comprendre la dette publique».

Le sauvetage des banques et d’autres recettes néolibé-rales ont fait exploser la dette publique des pays du Nord. Ce brutal accroissement de la dette est utilisé par les gouvernants comme un moyen de chantage pour imposer des reculs sociaux.

Il faut comprendre les tenants et aboutissants pour agir.

Quand?

du 22 au 24 mai 2010 (week-end de Pentecôte)

Où?

La Marlagne – Centre culturel Marcel Hicter à WE-PION (Namur)

Prix de la formation en pension complète: 55ePrix pour les petits revenus: 30e.

A verser sur le compte 001-2318343-22(inscription confi rmée après virement)

Inscriptions et contacts:

CADTM, 345 Avenue de l’Observatoire, 4000 Liège - 04 226 62 85Virginie de Romanet: [email protected] - 0472 69 53 57Pascal Franchet: [email protected]

http://www.cadtm.org/Du-22-au-24-mai-a-Namur-Belgique

LIÈGE

Comme chaque année, le S.E.T.Ca. organise une perma-nence afi n d’aider les affi liés à remplir leur déclaration de revenus et calculer l’impôt qui en découle.

Cette permanence se tiendra dans les locaux du S.E.T.Ca. – F.G.T.B., place Saint-Paul, 9 à Liège, 3ème étage du-rant la période comprise entre le lundi 17 mai et le mercredi 30 juin soit:

- les lundis et mercredis de 9h à 12h et de 13h30 à 17h.

- les vendredis de 9 à 12h.

PAS DE RENDEZ-VOUS POSSIBLE

Se munir de toutes les pièces nécessaires : fi ches de revenus, RC Habitation, prêts hypothécaires, contrat de mariage, assurances-vie, relevés et décomptes pour les assurances de groupe, pension alimentaire, etc, etc ...

Attention: les bureaux seront fermés le lundi 24 mai (Pentecôte)

C A D T M

Page 6: Syndicats FGTB n°8 - 30 avril 2010

SYNDICATS • N°08 • 30 AVRIL 2010 3ACTUALITÉS

> ÉDITO

L’urgence est économique et socialeComme si les crises fi nancière et économique ne suffi saient pas, nous voilà replongés dans une crise politique et institutionnelle grave. Grave car le contexte ne s’y prête pas. Grave parce qu’elle paralyse toute action politique. Grave parce qu’elle remet en cause l’avenir même du pays et ses mécanismes de solidarité. Grave par ce qu’inutile: on sait que la solution ne sortira pas des urnes et même qu’au contraire, une redistribution des cartes politiques ne fera que compliquer la situation.

Le retour des questions communautaires à l’avant scène de la politique belge est tout sauf opportun. C’est même scandaleux ! Et c’est par le parti libéral fl amand OpenVLD supposé s’attacher en priorité aux questions économiques que le scandale arrive…

Chômage sans frontières

Les interlocuteurs sociaux - qui ne partagent pas souvent le même avis - sont tombés d’accord pour dire au monde politique qu’il doit se ressaisir et s’occuper des vrais pro-blèmes des gens. L’ urgence est économique et sociale.

Comment peut-on en effet faire tomber un Gouvernement par pur électoralisme et sur des questions linguistiques alors que l’on compte 750.000 demandeurs d’emplois, et que l’on perd 350 emplois par jour? Le chômage ne connaît pas la frontière linguistique. Il touche indistinctement Wallons, Flamands et Bruxellois. Depuis le début de la crise, 7 millions d’emplois ont été perdus en Europe. N’est-ce pas plus important et plus urgent que l’emploi des langues dans la périphérie de Bruxelles?

Fallait-il provoquer la crise et la paralysie politique au moment même où l’on discute de l’avenir des pensions? C’est le niveau de vie de toute une génération de futurs pen-sionnés qui se joue.

N’avait-on rien de mieux à faire alors que le défi cit des fi nances publiques atteint les abysses et que les spéculateurs s’en donnent à cœur joie contre les Etats européens les plus endettés?

15% de pauvres en Belgique, dont un quart des pensionnés, ne méritent-ils pas plus d’attention?

Génération sacrifi ée?

Bientôt, une centaine de milliers de jeunes vont terminer leurs études et débarquer sur le marché du travail. L’OCDE attire l’attention des autorités politiques sur le risque à long terme du chômage des jeunes et parle même de «génération sacrifi ée»…

Que va-t-on dire à ces jeunes? - Pas de futur pour vous à part: «On vous écrira»?- Restez chez vos parents avec 370 euros/mois et renoncez à tout?- Travaillez plus longtemps pour mériter votre pension mais il n’y a pas de travail pour

vous?

Comment peut-on espérer agir sur l’Europe, pour l’emploi, pour la régulation des marchés fi nanciers, si à la veille de la présidence tournante belge, notre pays fait la démonstration que l’esprit de clocher l’emporte sur l’intérêt général?

L’emploi, l’emploi, l’emploi…

Le 1er mai, nous voulons délivrer un tout autre message: notre priorité , celle de tous les travailleurs que nous représentons, se résume en trois lettres qui ne sont pas BHV mais trois fois «E»: l’emploi, l’emploi et l’emploi.

Non seulement nous appelons la classe politique à se concentrer sur l’intérêt général, c’est-à-dire les questions économiques et sociales, mais nous leur disons que l’on ne peut pas non plus continuer dans la routine et la gestion de la crise à la petite semaine. Nous avons besoin de vraies réformes.

Une réforme fi scale tout d’abord, parce que pour mener des politiques, il faut de l’argent. Et de l’argent, il y en a. Les Belges sont plus riches après la crise qu’avant. Les dépôts d’épargne se montent à 176 milliards auxquels s’ajoutent 3 milliards de produits d’as-surance et 213 milliards d’actions.

Mais cette richesse est mal répartie: la crise ne touche pas tout le monde. Une récente étude du SPF Economie (voir en page 7) montre que les inégalités entre les revenus en Belgique n’ont cessé d’augmenter depuis 1990 et plus même après impôt qu’avant. Car ce sont les plus riches – et les entreprises - qui bénéfi cient le plus des cadeaux fi scaux.

Si on s’attaque réellement à la fraude fi scale, si on dépense mieux l’argent des contri-buables notamment en liant à la création ou au maintien de l’emploi les aides publiques aux entreprises, si on repense l’impôt pour alléger la charge sur le travail, alors on pourra regarder l’avenir avec optimisme, envisager d’autres réformes, dont celle des pensions sans passer par le sang et les larmes.

Anne Demelenne Rudy De LeeuwSecrétaire générale Président

Gagnez des places pour aller voir «Mammuth»!Avec Syndicats, gagnez 30 x 2 pla-ces pour aller voir le fi lm Mam-muth, avec Gérard Depardieu et Yolande Moreau. Pour gagner, envoyez un e-mail à l’adresse suivante: [email protected]. Les premiers messages reçus seront gagnants!

Dans votre message, n’oubliez pas de mentionner vos coordonnées complètes, afi n de recevoir, le cas échéant, vos tickets par la poste. Les tickets sont valables dans la salle et à la séance de votre choix. Mammuth retrace l’histoire de Serge Pilardosse , qui vient d’avoir 60 ans. Il travaille depuis l’âge de 16 ans, jamais au chômage, jamais malade. Mais l’heure de la retraite a sonné, et c’est la désillusion: il lui manque des points, certains employeurs ayant oublié de le déclarer! Poussé par Catherine, sa femme, il enfourche sa vieille moto des années 70, une «Mam-mut» qui lui vaut son surnom, et part à la recherche de ses bulletins de salaires. Durant son périple, il retrouve son passé et sa quête de documents administratifs devient bientôt accessoire…

Le fi lm sort le 5 mai dans les prin-cipaux cinémas belges.

[email protected]

FINI LE BOULOT ET C’EST L’ANARCHIE !

> INDEX

Taux d’infl ation de 1,80% en avrilHausse des loyers de 1,05%

Evolution de l’indice des prix (base 2004 = 100)

Mois 2009 (base 2004=100) 2010IndexNor-mal

Index-Santé

Index-SantéLissé

Index Nor-mal

Index-Santé

Index-SantéLissé

Janvier 111,36 111,45 111,27 112,05 111,36 110,93Février 111,74 111,75 111,38 112,52 111,9 111,24

Mars 111,33 111,17 111,36 112,94 112,11 111,58Avril 111,33 111,17 111,36 113,33 112,34 111,93

Index normal:

l’index mesure l’évolution réelle des prix. Pour avril 2010, on enre-gistre une infl ation positive de 1,80% par rapport à avril 2009.

Loyers:

l’index-santé sert de base à l’indexation des loyers à la date anni-versaire de la signature du bail. Par rapport à avril 2009, l’index santé a augmenté de 1,05%.

Allocations sociales:

Le prochain taux-pivot (par rapport à l’index-santé lissé) qui en-traînera une hausse de 2% des allocations sociales est de 112,72 (base 2004 = 100).

Conversion:

l’index-santé d’avril 2010 (112,34/base 2004 = 100) correspond à 127,81 (base 1996=100).

Page 7: Syndicats FGTB n°8 - 30 avril 2010

4 SYNDICATS • N°08 • 30 AVRIL 2010 ACTUALITÉS

Les syndicats, un atout sécuritéLe 28 avril est la journée internationale de commémoration des victimes d’accidents du travail. L’occasion de revenir sur le rôle essentiel des syndicats dans la prévention de ces accidents, et dans la protection des travailleurs.

Le 28 avril est un jour où l’on se souvient de tous ceux qui ont perdu la vie, ou la santé,

sur leur lieu de travail. Et le moins que l’on puisse dire est qu’ils sont nombreux. Chaque année dans le monde, 360 000 accidents de travail entraînent des décès. Deux millions de travailleurs décèdent par ailleurs de maladies mortelles liées à leur activité professionnelle. Des centaines de milliers de per-sonnes se blessent au travail, gar-dant des séquelles plus ou moins

lourdes. La solution passe par la prévention, l’évaluation des risques et la protection du travailleur. Des combats au cœur desquels les syn-dicats jouent un rôle clé.

Des lieux de travail plus sûrs

Entre les exigences de productivité des employeurs et l’insécurité de l’emploi, il devient diffi cile pour le travailleur de formuler des requê-tes en termes de sécurité sur le lieu de travail. Pour garder son job et ga-

gner son salaire, le travailleur aura tendance à sacrifi er sa santé, voire à mettre sa vie en danger. C’est là que la présence des syndicats prend tout son sens. Il est prouvé que la présence d’un syndicat, et la vigilance des délégués au sein d’une entreprise peut considéra-blement améliorer la sécurité sur le lieu de travail, et le bien-être des travailleurs.

Délégué? Que faire?

Ainsi que l’indique la Confédéra-tion internationale des Syndicats, l’un des premiers rôle du syndicat dans l’entreprise est d’identifi er les risques. Et de les rendre visi-bles aux yeux de tous. De par sa proximité avec le travailleur, le représentant syndical est plus à même que la direction de mettre le doigt sur les éléments à risque. Dans la plupart des combats liés à la santé et à la sécurité au tra-vail – citons notamment le cas de l’amiante - c’est le syndicat qui repère et dénonce le risque sur la santé, bien avant que n’intervien-nent les gouvernements.

Il s’agit ensuite d’informer le tra-vailleur concernant ces risques de blessures ou de maladies profes-sionnelles. Il s’agit bien d’un pro-blème collectif, qui touche toute l’entreprise. Car une maladie ou une blessure professionnelle n’est jamais un fait individuel. Une for-mation optimale des travailleurs et de leurs représentants est donc essentielle pour faire respecter la législation en la matière et donc permettre la sécurisation des lieux de travail. Avec, en cas de nécessité, des possibilités d’actions collecti-ves pour faire changer les choses.

Bloqué à Tombouctou?Que se passe-t-il pour votre salaire si au retour des vacances vous avez été bloqué à l’autre bout du monde à cause du volcan islandais ? En fait comme il s’agit de force majeure mais que votre employeur n’y est pour rien vous n’encourez aucune sanction mais votre employeur ne doit pas non plus vous payer pour les jours d’absence. Vous pouvez compter ces jours d’absence sur vos congés ou en congé sans solde ou espérer que l’employeur fasse un geste.

Les choses sont différentes si c’est votre employeur qui vous a envoyé à Tombouctou ou Kuala Lumpur. Vous êtes alors consi-déré comme étant empêché sur le chemin du travail. C’est à l’employeur qu’incombent les frais liés à la prolongation du séjour à l’étranger.

Pour ce qui est du salaire, c’est moins clair. Il est logique que l’employeur le paie mais il peut aussi invoquer le chômage tech-nique et introduire une déclaration de force majeure à l’ONEM qui paiera alors une indemnité de chômage temporaire, c’est-à-dire de 75% (isolé ou chef de ménage) ou 70% (cohabitant) d’un salaire plafonné à 2.206,46 euros.

Que doit faire le travailleur?• Conserver les preuves ✓ de sa résidence à l’étranger pendant l’interdiction de

voler (billet d’avion, facture de l’hôtel, … ✓ de l’impossibilité de trouver un autre moyen pour

rentrer à temps ✓ de la date de son retour (ex. billet d’avion nouveau

vol, attestation de l’agence de voyage, déclaration personnelle …).

• Les présenter à l’employeur qui les joint à sa demande de chômage. L’ONEm examinera et appréciera ses preuves au cas par cas.

• Introduire dans les deux mois à partir du mois courant une demande d’allocations auprès du service chômage de la FGTB au moyen du formulaire C3.2 remis par l’employeur.

• Remettre à la fi n du mois le formulaire C3.2 et la carte de contrôle au service chômage de la FGTB.

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Les accidents de travail en augmentationEn 2008, le nombre d’accidents de travail générant une incapacité de travail permanente ou pire encore le décès du travailleur est allé en augmentant.

En 2008, 103 personnes sont décé-dées des suites d’un accident de travail. C’est 7 de plus que l’année précédente. Dans le même ordre d’idée, 14 752 personnes se sont blessées de telle manière qu’ils ne seront plus à même de reprendre une activité professionnelle. Là encore, ce chiffre a augmenté de 12,9% par rapport à l’année précé-dente (13 062 personnes concer-nées). Ces chiffres concernent uniquement le secteur privé et ne prennent pas en compte les accidents survenus sur le chemin du travail.

En Belgique, la journée mondiale pour la sécurité et la santé au tra-vail, le 28 avril, est reconnue de-puis 2004, suite à une demande de la FGTB. Une journée de com-mémoration et de sensibilisation du travailleur, qui se traduit par une série d’actions menées.

Ainsi, ce 28 avril, une journée

d’étude a été organisée comme chaque année au bois du Cazier, à Marcinelle par la FGTB Charleroi Sud-Hainaut, L’Atelier Santé du Forum social de Charleroi et le C-Dast. Une enquête relative aux TMS (troubles musculo-squelet-tiques), menée au sein de trois entreprises de la région (Laurenty, Champion et Lepage) a été présen-tée. Grâce à une méthode d’étude appelée recherche-action, et des «autoquestionnaires», plusieurs constats ont pu être tirés.

Le questionnaire proposait des questions fermées et invitait les travailleurs à se prononcer sur la localisation et l’intensité des plaintes (inconfort, gêne, douleur) qu’ils ressentent aux niveaux des différentes zones du corps au cours de 12 derniers mois et des 7 derniers jours.

Au moment de rendre les pre-miers résultats, 343 travailleurs avaient répondu au questionnaire (131 travailleurs LAURENTY, 189 tra-vailleurs MESTDAGH-CHAMPION et 23 travailleurs LEPAGE). 86% des travailleurs interrogés déclarent des plaintes au cours des 12 der-niers mois. 72% des travailleurs déclarent des plaintes au cours des 7 derniers jours à au moins une des localisations proposées. La plainte la plus fréquente se

situe au bas du dos avec 71% des travailleurs concernés, viennent ensuite les épaules (42%) la nuque et les poignets (38%). L’intensité des plaintes est évaluée par les travailleurs interrogés à un niveau moyen de 4,5/10 pour la zone du bas du dos sur une l’échelle de 0 (aucune douleur) à 10 (douleur insupportable).

Le nombre de localisation et l’in-tensité des plaintes sont décla-rés par un nombre de travailleurs signifi cativement plus élevé en horaire variable en comparaison avec ceux qui travaillent en ho-raire régulier.

43% des travailleurs déclarent avoir consulté un médecin pour des troubles musculo-squeletti-ques au cours des 12 derniers mois, 45% déclarent avoir bénéfi cié d’un traitement et 22% déclarent avoir interrompu le travail.

La recherche-action se poursuit. Sur bases des résultats de l’enquê-te, les acteurs réfl échissent aux actions à mener pour répondre à la réalité des troubles musculo-squelettiques des travailleurs en matière de prévention et de re-connaissance pour les travailleurs malheureusement déjà atteints de maladie.

> ACCIDENTS DU TRAVAIL

> OUVRIERSPrime de crise nouvelle moutureLa prime de crise instaurée par la loi portant dispositions diverses du 30 décembre 2009 (articles 131 à 154) assure temporairement aux ouvriers de meilleures conditions en cas de licenciement. Pour rappel, la prime de 1.666 euros, dont 555 euros payés par l’employeur et 1.111 euros payés par l’ONEm, est due en cas de li-cenciement intervenu entre le 1 janvier 2010 et le 30 juin 2010 (à l’exceptions des cas de pension, de prépension, d’inscription dans une cellule pour l’emploi).

Côté patronal, cette loi a été une source de grand mécontentement, les employeurs s’opposant systématiquement à toute tentative d’amélioration du sort de l’ouvrier victime de licenciement. Ce mécontentement ne concernait pas uniquement le montant de la prime, mais aussi certaines modalités d’application:

✓ le fait que l’employeur ne notifi e pas le licenciement par lettre recommandée ou par exploit d’huissier, engendre automatique-ment le paiement intégral de la prime,

✓ le fait qu’une ancienneté minimale n’est pas prévue, ✓ les conditions requises pour être dispensé du paiement de la prime

de crise, à savoir l’obligation d’avoir d’abord appliqué les mesures de crise avant de licencier.

Les travailleurs de leur côté demandaient également de régler certains excès des mesures de crise temporaires (entre autres les assimila-tions crédit-temps).

Tout ceci a abouti à un accord entre partenaires sociaux en février dans lequel un équilibre entre les aspirations des travailleurs et les desideratas des employeurs a pu être atteint.

Nouvelles conditions• La condition selon laquelle le licenciement doit être notifi é par

lettre recommandée ou par exploit d’huissier est supprimée (avec effet rétroactif au 01/01/2010).

• Les employeurs doivent remettre l’annexe C4 (formulaire de demande de la prime de crise) immédiatement, au moment du licenciement.

• L’ancienneté du travailleur doit être de minimum 6 mois pour qu’un employeur soit obligé de payer la prime de crise. Sinon, l’ONEm paie la prime de crise intégrale.

• Les ouvriers inscrits auprès d’une cellule pour l’emploi mais qui n’ont pas droit à l’indemnité de reclassement (ancienneté inférieure à un an), reçoivent également la prime de crise.

• Dans le cas d’un licenciement intervenu dans le courant du premier trimestre de 2010: les employeurs peuvent également invoquer l’application des mesures de crise dans le dernier trimestre de 2009 pour obtenir une dispense.

• La CCT77bis (crédit-temps) est adaptée en vue de l’assimilation du chômage de crise à des périodes de travail, et la neutralisation du crédit-temps de crise et du temps partiel dans le calcul de la condi-tion d’emploi pour les demandes ultérieures de crédit-temps.

Page 8: Syndicats FGTB n°8 - 30 avril 2010

SYNDICATS • N°08 • 30 AVRIL 2010 5ACTUALITÉS

> LIVRE

Paroles de chômeurs – Ecrits d’inutilisésLe livre «paroles de chômeurs – écrits d’inutilisés», fruit du travail d’écriture d’une dizaine de travailleurs sans emploi, a été présenté au public. Un ouvrage qui a pour ambition de rendre la parole aux chômeurs.

Parce qu’ils n’ont pas de travail, les chômeurs sont, la plupart du temps, mis de côté, exclus et privés de leur expression. Et le contexte de crise actuel n’arrange rien: le sys-tème ultralibéral lamine l’emploi… Pourtant, ce sont les chômeurs qui sont contrôlés et montrés du doigt comme les seuls responsables de leur situation.

La Commission des travailleurs sans emploi de la FGTB wallonne a voulu réagir et rendre la parole à ces chômeurs souvent perçus comme des tire-au-fl an, des pro-fi teurs.

Pour cela, la Commission a lancé une réfl exion autour du vécu, du quotidien des sans emplois.

Plusieurs questions ont été posées: comment vivre avec 600e par mois? Comment développer des choses, échanger, vivre,… et rester un citoyen à part entière? Com-ment se projetter dans la société actuelle mais aussi dans l’avenir quand on n’a pas de travail?

Pour y répondre, un atelier d’écri-ture a été organisé. Il a réuni une dizaine de travailleurs sans emploi durant quinze séances.

Retrouver la parole

Fidéline Dujeu, l’animatrice de l’atelier explique que l’organisation d’un tel atelier est loin d’être chose facile. «Certains des participants

n’étaient pas habitués à lire ou à écrire. On a alors commencé par un travail détourné pour arriver à l’écriture: on a fait des jeux de rôles, des mises en situation, des collages. On a même travaillé la terre pour prendre possession des mots.»

«Ce que j’ai voulu savoir avant tout, c’était ce que le mot «chômeur» évoquait pour les participants, révèle l’animatrice. Pour certains, ce mot est synonyme de travail ou au contraire d’exclusion. Pour d’autres, il s’apparente au manque. Bref, c’est un terme chargé, lourd de sens.»

Les «écrivants» et «écrivantes» en herbe se sont pleinement im-pliqués dans l’expérience. Ils ont bravé les diffi cultés, la pudeur pour parvenir à écrire leur vision et leur expérience du chômage.

Une fois le travail terminé et tou-tes les expressions couchées sur le papier, l’heure était au bilan. «On avait un bagage de mots et on a décidé d’aller jusqu’au bout et de construire un livre, de le fa-briquer avec notre matériau. Ce fut le travail le plus diffi cile : passer de l’écriture individuelle à l’écriture collective.»

En construisant ce livre avec leurs sensations, leurs mots, leur vécu, les travailleurs sans emploi ont aujourd’hui le sentiment d’avoir réalisé quelque chose qui leur ap-partient et d’être sortis de cette

«inutilité» dans laquelle le chô-mage les a enfermé.

«Ce qui est surprenant, c’est que par le long chemin de l’écriture, on retrouve la parole.» avoue Bruno Carton, un des travailleurs sans emploi ayant pris part à l’expé-rience.

CADRELe chômage, échec de l’organisation économique

Au-delà de la démarche culturelle, on retrouve derrière cette expé-rience un combat social primor-dial: la lutte contre le chômage. «Ce qui est frappant par rapport au chômage, explique Thierry Bod-son, secrétaire général de la FGTB wallonne, c’est la diffi culté qu’a le monde politique à en parler. Même dans les partis plus progressistes, le mot « chômeur » n’est plus jamais utilisé. Pourtant le chômage est le problème social numéro un, parti-culièrement dans nos économies occidentales. Il illustre malheureu-sement l’échec de l’organisation économique de nos pays.»

«Notre travail, notre combat sur la question est important car derrière cette dernière, il y a la remise en cause du système dans lequel on vit. Et la réalisation de ce livre en est une première étape.»

EXTRAITMortel pour le mental

«Des fois, on va jusqu’à tricher. Mais pas tricher comme la plupart pense que les allocataires sociaux le font. On triche avec les amis qu’on n’invite plus quand le frigo fait écho. On triche avec l’ami qui habite loin quand le coût du voya-ge n’a déjà plus un goût de voyage. On triche quand on choisit de ne pas arriver, plutôt que d’arriver les

mains vides.»

«Ma première allocation de chô-mage. Des sous sans avoir rien fait. Je n’osais pas y toucher, j’ai attendu la seconde allocation, et oui ça continuait. Je devenais une charge pour la société, moi qui avais survécu grâce à la dé-brouille. Avant, quand je cherchais du travail, c’était pour gagner ma vie. Etant au chômage, je n’osais même plus me présenter.»

«Mon principal souci est le cour-rier et les coups de téléphone. J’ac-cuse réception de tout. Je préfère

recevoir une mauvaise nouvelle que pas de nouvelles du tout. Mes états d’âme ont la couleur de l’en-nui.» «Je passe souvent devant le frigo et j’ai du mal à ne pas l’ouvrir sans arrêt. Petit à petit, les heures s’égrènent et puis la soirée arrive et rebelote devant la télé jusqu’à minuit ou une heure du matin. Une journée comme celle-là, c’est mortel pour le mental.»

«Paroles de chômeurs – écrits d’inutilisés» est paru aux Editions du Cerisier. Il est disponible en librairie.

> LIVRE

«Requiem pour la presse socialiste»La gauche sans voix

Il y a 20 ou 30 ans, les choses étaient claires: La Libre Belgique et Vers l’Avenir étaient cathos, Le Rappel libéral rabique et La DH et La Nouvelle Gazette libérales bon teint, Le Soir, neutre à penchants FDF, et puis il y avait les journaux de gauche essentiellement repré-sentés par les quotidiens socialis-tes: Le Peuple et La Wallonie. La Cité, émanation des démocrates chrétiens de gauche et Le Drapeau Rouge, lié au PC, complétaient le paysage de la presse quotidienne de gauche.

Les uns comme les autres rele-vaient de ce que l’on appelle «la presse d’opinion». Les éditoria-listes polémiquaient entre eux. On appelait cela «le pluralisme». Il n’y avait pas de honte pour les journalistes à travailler dans cette

presse engagée et d’y exprimer des idées relevant de la politique et non du simple bon sens ou de l’éthique générale.

Robert Falony étaient de ceux-là. Il a, en 50 ans de carrière, traversé toute cette époque de la presse socialiste et nous en li-vre aujourd’hui dans son dernier ouvrage: «Requiem pour la presse socialiste» aux éditions Couleur Livre, une histoire vécue de l’in-térieur. Ses déboires, son déclin jusqu’à sa disparition totale du paysage de la presse écrite.

Non sans évoquer les tentatives de fusion des différents titres, tous en diffi culté mais dont les directions ont préféré jusqu’à l’asphyxie camper sur leurs po-sitions comme le coq sur son

tas de fumier plutôt que d’unir leurs moyens et de partager leur pouvoir.

Les tentatives de rénovation sont aussi passées en revue, dont le dernier et malheureux exemple est celui du Matin.

Le Matin , disparu le 4 avril 2001 avait pourtant de sérieux atouts: des journalistes de talents, une liberté de ton jamais connue dans la presse socialiste, la vague por-teuse du «style Libé» et l’exemple réussi de la mutation du Morgen, passé du statut d’organe du parti à celui de quotidien indépendant et impertinent. Mais le lectorat du Peuple et de La Wallonie ne suivront pas. Le Matin n’arrive pas à convaincre le public bran-ché qu’il vise et l’expérience se

termine après une vaine tentative de relance émaillée d’une vague de licenciements.

Ce n’est pas la nostalgie de la «grande époque» de la presse socialiste qui anime Robert Fa-lony, mais bien celle des tenta-tives avortées de rénovation ou d’expériences nouvelles dont le résultat est qu’il n’y a plus de presse de gauche dans notre pay-sage éditorial. «La gauche sans voix» est d’ailleurs le sous-titre de l’opuscule. Car des tentatives et dissidences, il y en a eu; La Gauche animé par Ernest Mandel, ancien journaliste au Peuple avant de devenir la fi gure de proue de la 4e Internationale, Mai, lancé dans la foulée de Mai 68 où on retrouvait les signatures de Marcel Liebman, Hugue Lepaige, Jean-Jacques

Jespers, Mateo Alaluf. Hebdo, L’Eglantine , Le journal du Mardi, ou l’un des derniers carrés des intellectuels de gauche qu’est la revue Politique.

A travers son ouvrage historique, le militant socialiste de toujours, dénonce la pensée unique et l’illu-sion de la presse «neutre» et «im-partiale». Il fait le constat que la grande presse , malgré ses pages «débats» ou «forum», a renoncé à tout engagement pour une socié-té meilleure et est donc devenue apolitique. En fi nale une note de morosité: «Horizon bouché sur toute la ligne. Mais il ne faut ja-mais se résigner tout à fait»…

N.E.

Page 9: Syndicats FGTB n°8 - 30 avril 2010

UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT6 SYNDICATS • N°08 • 30 AVRIL 2010

Visitez notre site web: www.ubot-fgtb.be

Véhicules longs et lourds: un statut pour le chauffeur!

Enfi n un accord social chez les sous-traitants privés de «De Lijn»Le mercredi 21/04/2010 un accord social a été conclu entre les syndicats et la fédération patronale FBAA. Cet accord social s’est effectué comme réponse aux économies imposées par un plan d’économies du gouvernement fl amand, et notamment de la ministre tutelle Hilde Crevits, à De Lijn, comme aux fermiers.

Pour mémoire

Afi n de s’assurer d’un budget en balance, le gouvernement fl amand a décidé d’un plan d’économies drastique, également pour ce qui concerne le transport public de personnes.

Pour les voyageurs le transport public c’est De Lijn. En réalité, le transport public de personnes est organisé par De Lijn, qui confi e une partie de ce transport en autobus à des sociétés privées.

Les travailleurs de De Lijn, comme ceux des exploitants privés sont donc touchés par les économies que le gouvernement fl amand veut réaliser.

Ensemble l’UBOT et la CGSP ont mené la première bataille

En première instance, et de concert avec la CGSP, l’UBOT s’est opposée à ce plan d’économies. Nos ac-tions ont d’ailleurs eu du succès, les objectifs d’économies ayant été réduits. Les interventions à réaliser encore, étaient donc moins

«graves».

Entre-temps les collègues de la CGSP ont réussi à obtenir un ac-cord social pour le «personnel de De Lijn». De plus, ils avaient l’avantage de pouvoir retomber sur un système de sécurité d’em-ploi, qu’ils avaient conclu par CCT à l’époque.

Compter sur ses propres forces face aux privés: pour un accord solidaire

Le défi devant lequel l’UBOT se voyait placée, était de revendiquer un plan social des employeurs, cela sans disposer d’une CCT qui garan-tit l’emploi.

L’élément le plus important de l’accord est celui selon lequel les entreprises et les syndicats s’engagent à prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter des licenciements secs, cela dans l’objectif de sauvegarder un maxi-mum d’emplois. Il est vrai que la concertation (obligatoire) est or-ganisée entreprise par entreprise. Il entre dans les intentions de ga-rantir le maintien d’un maximum d’emplois.

Non seulement, doit-on, lors de la concertation, respecter toutes les CCT en vigueur, l’exécution de la liste des mesures prévues dans la CCT est de plus obligatoire, avant qu’on ne puisse procéder à des li-cenciements secs.

Parmi les mesures convenues: un arrêt de l’embauche temporaire, l’épuisement des possibilités de pension et de prépension, la non prolongation des contrats de du-

rée déterminée, un arrêt au travail intérimaire, la redistribution du travail par le crédit-temps, une ré-partition équitable des heures, …Si, après épuisement de toutes les mesures mentionnées dans la CCT, on doit quand même procéder à des licenciements, les membres du personnel concernés seront «ac-cueillis» dans un pool, duquel De Lijn, comme les exploitants privés seront obligés de recruter. Pendant 6 mois, les membres du pool se verront octroyer un complément de 125e par mois à l’allocation de chômage.

Les intéressés peuvent obtenir le texte entier de l’accord auprès des secrétariats UBOT, ou sur notre site web www.ubot-fgtb.be

Exécuter loyalement l’accord en question

L’UBOT incite certains employeurs chez les exploitants privés à arrêter leurs provocations et à prêter leur entière collaboration à l’exécution du plan social signé. Il est inaccep-table que certaines entreprises pro-gramment déjà des licenciements unilatéraux ou imposent d’autres mesures unilatérales.

Chaque entreprise, également celle sans délégation syndicale, doit d’abord examiner, et si possible ap-pliquer, les mesures prévues dans le plan social, avant de procéder à un licenciement. Les entreprises qui n’ont pas de délégation syndi-cale, doivent associer les secrétaires syndicaux à la concertation.

Les membres du personnel qui deviennent toutefois la victime d’un licenciement, peuvent être ac-

cueillis par le pool. L’UBOT veillera à un traitement honnête de tout le personnel, et surtout du personnel qui se retrouve dans le pool.

Pour de plus amples informa-tions, contactez:

Frank Moreels, Secrétaire fédéral UBOT Transport routier & Logistique,03/2243434, [email protected]

refusent le dialogue sur un statut adapté.

La balle se trouve dans le camp patronal. Un service en vaut un autre: les chauffeurs de VLL ont droit à une rémunération juste!

jouer cartes sur table. Ou bien ils suivent les employeurs. Ou bien ils suivent le point de vue UBOT: le chauffeur qui conduit une plus grande combinaison, a droit à un «plus grand» salaire. Voilà pour-quoi nous lançons un appel aux ministres régionaux pour qu’ils ne permettent aucune expérience pi-lote avec des VLL si les employeurs

Les organisations patronales se trouvent sur la même longueur d’onde: pas de salaire extra pour les chauffeurs de VLL.

Les Régionales doivent maintenant jouer cartes sur table

Les Ministres doivent maintenant

vail préparatoire. Elle se fait forte de lancer les projets d’essai à partir du moment où les derniers problè-mes techniques en matière de la réglementation du trafi c auront été résolus. Les employeurs tré-pignent.

Un statut pour le chauffeur?

Si l’on veut que ces projets soient lancés, on doit logiquement adap-ter le statut des chauffeurs des VLL. En effet, tout le monde est d’ac-cord pour dire qu’un chauffeur de VLL doit disposer de compétences spécifi ques pour pouvoir conduire ces combinaisons longues. Tout le monde est d’accord également sur le fait qu’une formation spécifi que s’impose.

Frank Moreels: «L’UBOT a mis ce point à l’ordre du jour de la Com-mission paritaire. A la grande consternation des employeurs. Ces derniers veulent bien que des VLL soient mis en circulation et que les chauffeurs apprennent à les conduire, mais ils refusent de proposer quelque chose en com-pensation! En ce moment, ils refu-sent notamment de payer un extra aux chauffeurs. Febetra, Transport en Logistiek Vlaanderen et UPTR veulent bien les bénéfi ces, mais pas les obligations.»

On les appelle parfois des écocom-bis. L’UBOT les appelle «cash-com-bis». Cela pour illustrer le fait que les employeurs veulent avant tout introduire les véhicules longs et lourds (VLL) pour augmenter leur chiffre d’affaires. Déjà à des occa-sions antérieures, l’UBOT a émis des réserves quant à ces VLL.

Frank Moreels, Secrétaire fédéral UBOT est clair: «Nous sommes tou-jours convaincus du fait que ces combinaisons porteront atteinte à la sécurité routière. Il est vrai qu’en utilisant des véhicules plus longs, on peut transporter un plus grand chargement sur un voyage, mais on peut se demander si ce transport peut s’effectuer dans de bonnes conditions du point de vue sécurité.»

Les expériences pilotes sont en vue!

En dépit des réserves émises par l’UBOT, le Secrétaire d’Etat à la Mobilité, Etienne Schouppe, a donné le feu vert pour permettre les projets d’essai avec des VLL en Belgique. Les régionales peuvent donc exécuter ces projets d’essai. En Flandre, comme en Wallonie, les ministres compétents ont déjà fait savoir qu’ils veulent lancer des expériences pilotes. Surtout Mme Crevits a déjà fait beaucoup de tra-

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SYNDICATS • N°08 • 30 AVRIL 2010 7ACTUALITÉS

> ÉCONOMIE

Pour une taxe sur les transactions fi nancièresLa crise financière a provoqué la perte de 7 millions d’emplois en Europe. Ce sont les spéculateurs qui ont causé cette crise, c’est donc à eux de payer la note! Une taxe de 0,05% sur les transactions financières spéculatives pourrait rapporter plus de 500 milliards d’euros dès 2011, dont 2,7 milliards d’euros rien qu’en Belgique. C’est ce que réclame la FGTB pour financer un plan de relance de l’emploi.

Selon un récent rapport adres-sé au Parlement européen par un groupe d’économistes, le

volume annuel des transactions fi nancières internationales est éva-lué à 70 fois le PIB mondial, soit de l’ordre de 3 millions de milliards d’euros.

Seuls 2% de ces transactions fi nan-cières se rapportent à des échanges de biens et services, autrement dit à l’économie réelle, le reste consis-tant pour l’essentiel en produits dérivés.

Ces produits dérivés (88% des transactions fi nancières au ni-veau mondial) se sont vu recon-naître par les marchés une valeur distincte des actifs qu’ils étaient censés couvrir, avant de devenir l’instrument privilégié de spécu-lateurs sans scrupules.

Les marchés fi nanciers, dont la raison d’être était de faire se ren-contrer l’offre et la demande de capitaux, ont ainsi fait éclore une gigantesque bulle spéculative, dé-tachée de tout ancrage économi-que réel. C’est ce système qui est à l’origine de la crise profonde que nous vivons: 7 millions de pertes d’emplois rien qu’en Europe.

L’argent pour l’argent

D’un coin à l’autre du globe, des

masses monétaires titanesques sont ainsi déplacées au gré des spé-culateurs, provoquant des consé-quences terribles sur l’économie réelle. Les hedge funds, ou fonds spéculatifs, véritables armes de spéculation massive ont ainsi pu lourdement spéculer sur l’affai-blissement des fi nances publiques d’un Etat comme la Grèce.

Les spéculateurs, fuyant le marché devenu moribond des subprimes, ont massivement déplacé leurs ca-pitaux sur les marchés du pétrole et des denrées alimentaires, créant une fl ambée des prix du pétrole et du blé. Leur action irresponsable a aussitôt entraîné une augmen-tation de 10% du nombre d’êtres humains souffrant de la faim alors que les 25 milliards de dollars de rétributions distribués en 2009 par les hedge funds permettrait, d’après la FAO, de faire disparaitre la faim dans le monde!

Non seulement il va falloir remet-tre de l’ordre dans tout ça en régu-lant les marchés fi nanciers, mais il va falloir que ceux-ci réparent les dégâts qu’ils ont occasionnés.

L’OCDE annonce une reprise lente sans création d’emplois et les Etats qui ont aidé les banques ont dû s’endetter. Ils n’ont donc pas les moyens de mener des politiques de relance effi caces. Or comme on

l’a vu l’argent existe. Il faut qu’il soit redirigé vers l’économie, vers l’emploi.

Une taxe minime sur les transac-tions fi nancières est la solution. L’impact de cette taxe sera mini-me. Mais pour les champions des allers-retours spéculatifs à court terme sur les marchés des changes, des dérivés, des matières premières ou des denrées alimentaires, l’im-pact sera suffi samment signifi catif pour que l’on puisse nourrir les caisses publiques et dissuader la spéculation.

Même le FMI le dit…

Pour être effi cace, il est bien en-tendu hautement préférable que le champ d’application du dispositif

soit mondial. Une telle taxe pour-rait rapporter 1 % du PIB mondial, soit près de 500 milliards d’euros. Rien qu’en Europe, son rendement s’élèverait à 200 milliards d’euros environ.

Justement le Fonds monétaire international s’est aussi penché sur la question et est arrivé à la même conclusion. Il propose aux G20 regroupant les 20 pays les plus riches du monde, de prélever deux types de taxes sur les transactions fi nancières.

La première, baptisée «Financial Stability Contribution» (FSC), ou taxe sur les institutions fi nanciè-res, pondérée en fonction des ris-ques pris par celles-ci, servirait à alimenter un fonds de garantie en

cas de nouvelles banqueroutes et à compenser éventuellement l’aide apportée par les Etats au sauvetage des banques.

La seconde, baptisée «Financial Ac-tivities Tax» (FAT), de 0,2 à 0,4% du PIB, serait prélevée sur les profi ts et les rémunérations de l’ensemble du secteur fi nancier, assureurs et fonds spéculatifs compris pour alimenter les budgets généraux des Etats.

Les montants perçus permettraient à la fois de fi nancer un large plan de relance éco-solidaire, en vue de créer des emplois, d’investir dans la recherche et de refi nancer la coo-pération au développement.

Les inégalités de revenus se sont creuséesLe Service public fédéral Economie a publié une étude sur les inégali-tés en Belgique.

Pour mesurer les inégalités de re-venu, on utilise le coeffi cient de Gini, d’après le nom de son inven-teur italien.

Dans le cas d’une égalité parfaite, le coeffi cient de Gini est égal à 0 (le revenu est alors le même pour tous).

Dans le cas d’une inégalité par-

faite, le coeffi cient de Gini est égal à 1 (une seule personne possède la totalité des revenus ).

Un bas coeffi cient de Gini indique une distribution plus égalitaire du revenu.

Ce calcul a été appliqué aux décla-rations du revenu total net impo-sable. On s’aperçoit alors que les inégalités de revenu ont augmenté en 20 ans et que cette tendance est plus marquées après l’impôt qu’avant l’impôt ce qui signifi e

que la fi scalité accentue encore les inégalités au lieu d’assurer son rôle de redistribution.

Si on se penche sur les chiffres, on constatera que les inégalités

Evolution de l’inégalité de revenu avant et après impôts en Belgique

Coeffi cient de GiniBelgique Flandre Wallonie Bruxelles

Avant

Impôts

Apres

Impôts

Avant

Impôts

Apres

Impôts

Avant

Impôts

Apres

Impôts

Avant

Impôts

Apres

Impôts1990 0.319 0.246 0.310 0.238 0.314 0.244 0.364 0.2871995 0.324 0.249 0.316 0.242 0.319 0.246 0.367 0.2882000 0.346 0.265 0.337 0.259 0.339 0.259 0.388 0.3052005 0.378 0.304 0.370 0.296 0.375 0.304 0.435 0.3542007 0.384 0.312 0.376 0.304 0.381 0.312 0.445 0.366

Source: Direction générale Statistique et Information économique du SPF Economie

sont plus marquées à Bruxelles et en Flandre qu’en Wal-lonie.

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Une période d’essai raisonnable

DOSSIER8 SYNDICATS • N°08 • 30 AVRIL 2010

STATUTS

Ouvriers/employés: éliminer l

La période d’essai actuelle… L’incapacité de travail aujourd’hui...

La durée du préavis actuelle

Pour les ouvriers La période d’essai s’étend de 7 à 14 jours.

Aucun préavis n’est possible pour l’ouvrier durant les 7 premiers jours de la période d’essai.

Pour les employés La période d’essai peut s’étendre de 1 à 12 mois.

En cas de rupture pendant la période d’essai, un préavis de 7 jours est prévu, mais il ne peut prendre fi n avant le dernier jour du premier mois d’essai.

Pour les ouvriers Le salaire est à charge de l’employeur pendant les 7 premiers jours. Les 7 jours suivants, le salaire est payé par l’employeur à concur-rence de 85,88% du salaire brut.A partir du 15e jour, la mutuelle paie 60% et l’employeur complè-te cette intervention pour arriver au salaire net imposable. Pour une absence de moins de 14 jours, l’ouvrier perd le premier jour de salaire. C’est ce que l’on appelle le «jour de carence».

Pour les employés En dehors de la période d’essai ou de CDD de moins de 3 mois (où le régime d’indemnisation est identique à celui des ouvriers), le salaire est entièrement pris en charge par l’employeur pen-dant le premier mois d’absence. Il n’y a pas de jour de carence pour les employés.

Pour les ouvriers Entre 28 et 56 jours calendrier de préavis en fonction de leur ancienneté (selon la loi). Ce délai est parfois porté à plus de 56 jours par convention collective de travail.

Pour les employés La loi prévoit un traitement différent selon l’ancienneté et le niveau de salaire.• Sous le plafond de 30.327 euros bruts/an: le minimum est de

3 mois par tranche entamée de 5 ans d’ancienneté• Au-delà de 30.327 euros bruts/an: le préavis doit être fi xé

de commun accord entre l’employeur et l’employé ou par le tribunal

• A partir de 60.654 euros bruts: le préavis peut également être convenu dès la conclusion du contrat de travail

Nous estimons que la période d’essai ne peut être infé-rieure à 1 semaine ni supérieure à 6 mois.

• Le CDI en règle générale

L’existence du système de la période d’essai rend superfl u le recours aux contrats précaires successifs.

• De bons comptes

Si un travailleur a déjà fait ses preuves lors de précédentes prestations effectuées chez le même employeur (contrat à durée déterminée, contrat d’intérim, contrat de rempla-cement, ou autre), il faut en tenir compte. Dans le cas d’un engagement à durée indéterminée les périodes déjà prestées en CDD, interim ou autre doivent être déduites de la période d’essai à prester prévue dans le contrat CDI.

• Sans rallonges

En cas de suspension du contrat, la période d’essai ne doit pas pouvoir être prolongée de plus de 7 jours.

• 7 jours de préavis des 2 côtésPendant les 7 premiers jours de la période d’essai , aucune rupture unilatérale n’est possible.Ensuite, pendant les jours suivants de la période d’essai, le délai de préavis doit s’établir à 7 jours, tant pour les travailleurs que pour l’employeur.

Un système de salaire garanti en cas d’incapacité de travail et de maladie, identique pour tous

• La suppression du jour de carence pour les ouvriers

Le jour de carence pour les ouvriers n’a pas de justifi cation. Il faut le supprimer là où il existe encore.

• Un système d’indemnisation unique en cas de maladie

Un seul système de salaire garanti complètement à charge de l’employeur doit être appliqué à l’ensemble des tra-vailleurs.

Supprimer les différence dans les délais de préavis• Minimum 3 mois/5 ans d’ancienneté pour les

ouvriersNous proposons de prévoir pour les ouvriers la program-mation d’un délai de préavis minimum de trois mois par tranche entamée de cinq ans de service. Il doit être pos-sible pour tous les travailleurs, au-delà d’un seuil salarial déterminé, de négocier un délai de préavis plus élevé, soit par convention collective, soit par convention individuelle entre l’ employeur et le travailleur, soit par le tribunal. Le délai de préavis prend cours le premier jour du mois qui suit celui au cours duquel le préavis a été notifi é.Les dispositions en matière de licenciement abusif, qui existent actuellement pour les ouvriers, doivent être ap-pliquées à tous les travailleurs. Les dispositions en matière de contre-préavis, qui existent actuellement pour les employés doivent être appliquées à tous les travailleurs.Tout travailleur doit avoir le droit de s’absenter 1 jour ou 2 jours par semaine durant le préavis pour chercher un autre emploi.

• La possibilité de ne pas prester un long préavisDans le cas des longs préavis, il faut ouvrir le droit aux travailleurs de convertir la totalité ou une partie du préavis en une indemnité de rupture.

• En cas de prépension…En cas de départ à la prépension (dans le cadre d’une res-tructuration) ou à la pension, le préavis doit être réduit.

Vous avez peut-être déjà été confronté à des discriminations sur votre lieu de travail entre

ouvriers et employés. Ces situations sont inacceptables. Une solution s’im-pose.

La vision des employeurs est connue depuis la parution de leur manifeste: ils veulent trancher à la baisse dans les droits de tous les travailleurs en faisant table rase des acquis. La FGTB appelle cela un détricotage social!

Les employeurs veulent maintenant un mini délai de préavis de quelques semaines par 5 années d’ancienneté, assorti d’une prime de licenciement nette pour tous les travailleurs. Cette proposition des employeurs n’offre aucune amélioration pour les ouvriers

et diminue les délais de préavis actuels des employés à moins d’un quart de leur durée actuelle. Dans cette propo-sition, le coût du licenciement est porté par l’ensemble des travailleurs et par la sécurité sociale. Une détérioration des droits sociaux des travailleurs ne peut être le point de départ d’une concerta-tion sérieuse sur les statuts ouvriers/employés.

Plutôt que de se perdre en discussions sur l’étiquette, la FGTB se penche sur le contenu même et vous présente ici ses propositions pour contrer ces discri-minations à travers des améliorations ciblées: délai de préavis, période d’essai, incapacité de travail, chômage tem-poraire, vacances annuelles… Ce n’est que suite à un accord sur les éléments présentés, qu’une solution constructive

se dégagera. Le but fi nal est de mettre fi n aux discriminations existantes. Pour globalement aboutir aux mêmes droits pour chaque travailleur.

Mais que les employeurs ne s’y mépren-nent pas : il ne peut y avoir de big bang dans ce dossier. L’élimination des discri-minations doit être programmée dans le temps. Un premier pas doit être réa-lisé dans le cadre de l’AIP 2011-2012.

Un jour, l’élimination des discrimi-nations sera réalité pour tous les travailleurs. Vous êtes toutes et tous concernés… Ce dossier vous permettra de vous y retrouver et vous donnera un aperçu clair de la vision de la FGTB. Une vision pour un progrès social digne du XXIe siècle! Bonne lecture.

Notre proposition Notre proposition Notre proposition

Page 12: Syndicats FGTB n°8 - 30 avril 2010

SYNDICATS • N°08 • 30 AVRIL 2010 9DOSSIER

es discriminations!Le chômage temporaire aujourd’huiPour les ouvriers Dans le régime actuel, c’est l’employeur qui détermine s’il y a des raisons pour mettre l’ouvrier en chômage temporaire, pour cause économique, en cas d’incident technique ou d’intempéries.

L’ouvrier ne reçoit pas de salaire mais une allocation de l’ONEm payée par l’intermédiaire de l’organisation syndicale. Parfois, le travailleur reçoit une indemnité complémentaire en plus.Si un ouvrier tombe malade pendant une période de chômage temporaire, il a uniquement droit au salaire garanti ( à charge de la mutuelle) pour les jours pendant lesquels il aurait travaillé s’il n’était pas malade.

Pour les employés Le chômage économique en tant que tel n’est pas d’application pour les employés.

Toutefois, depuis mai 2009, le gouvernement a instauré des mesures temporaires de crise, qui donnent la possibilité aux entreprises reconnues en diffi culté de suspendre complètement ou partiellement le contrat de travail pendant une certaine durée. L’employé suspendu perçoit une «allocation de crise de suspension de l’exécution du contrat de travail» complétée par un complément de l’employeur. Un employé qui tombe malade et est mis au chômage par l’employeur (suspension de crise) pendant la période de ma-ladie garde son salaire garanti. Par contre s’il est au chômage (suspension de crise par exemple) avant le début de la maladie il n’a pas droit au salaire garanti non plus.

Intempéries et chômage technique en cas de force majeureLe chômage temporaire pour intempéries, force majeure ou pour raisons techniques doit s’inscrire dans le cadre de la réglementation actuelle d’application pour les ouvriers. Ce régime doit se limiter aux travailleurs qui seront occu-pés dans des conditions similaires à celles des ouvriers aujourd’hui.

Chômage économique sous contrôle collectifLe chômage temporaire pour raisons économiques doit comporter un nombre de procédures et de conditions qui doivent être élaborées collectivement, tantôt au niveau inter-professionnel ( en l’occurrence, un accord cadre qui fi xe les conditions minimales requises pour l’application du système de chômage temporaire pour raisons économiques), tantôt au niveau sectoriel (en l’occurrence, la convention collective de travail qui encadrera les fonctions/catégories auxquelles la mesure peut s’appliquer, les dispositions concernant l’en-registrement du temps de travail et le contrôle des heures supplémentaires et une clause de sécurité d’emploi).

Avec 100% du salaire netLe travailleur doit percevoir 100% de son revenu net durant les périodes de chômage temporaire.

Même en cas de maladie pendant la suspensionLe salaire doit être garanti pour tous, même si le travailleur tombe malade pendant la période de chômage économi-que.

Sans perte de droits sociauxToutes les périodes de chômage temporaire doivent être assimilées pour les droits du travailleur en matière de sé-curité sociale et de contrat de travail: pécule de vacances, prime de fi n d’année, maladie, pension, prépension, 2e pilier, délai de préavis, indemnité de préavis, …

Le pécule de vacancesPour les ouvriers Pour les ouvriers, le simple pécule (salaire pour les jours de vacances) et le double pécule (prime de vacances supplémentaire) sont payés par une caisse de vacances indépendante, quel que soit l’employeur, sur base des rémunérations (15,38 % des rému-nérations brutes portées à 108%) de l’année précédente (primes comprises).

Pour les employés L’employeur paie le simple (100% du salaire) et le double pécule (92% du salaire) sur base du salaire mensuel ordinaire (hors primes ou heures supplémentaires). En cas de licenciement, l’employé reçoit son pécule de vacances en même temps que son indemnité de licenciement. Mais si l’employeur est défaillant, en cas par exemple de faillite, l’employé n’est sûr de recevoir son pécule que si la liquidation permet de payer les créanciers prioritaires.

Le système le plus simple et le plus sûr consiste à généraliser le système ouvrier, c’est-à-dire le paiement du simple et du double pécule par une caisse de vacances indépendante. Outre la simplicité, ce système a l’avantage de tenir compte de toutes les rémunérations et d’offrir toutes les garanties en cas d’insolvabilité de l’employeur.

Le paiement du salaire Pour les ouvriers Le salaire est généralement payé tous les 15 jours.L’ouvrier est payé à l’heure.En pratique, le paiement des heures supplémentaires se heurte souvent à un problème de preuve, par exemple lorsqu’il n’y a pas d’enregistrement du temps de travail.

Pour les employés Le salaire est payé chaque mois.L’employé a un salaire fi xe tous les mois sur base d’un temps de travail défi ni. Si leur temps de travail est enregistré, les employés peuvent bénéfi cier du paiement de leurs heures supplémentaires.En pratique, le paiement des heures supplémentaires se heurte souvent à un problème de preuve, par exemple lorsqu’il n’y a pas d’enregistrement du temps de travail.

La plupart des échéances (crédit hypothécaire) ou des factures (loyer, gaz, électricité, etc.) sont mensuelles. La règle générale doit donc être celle du salaire mensuel sur base du calcul du salaire horaire. Il faut prévoir la possibilité de payer une avance sur le salaire mensuel le 15 du mois courant.Il faut également un système d’enregistrement du temps de travail réel en vue de garantir à tous les travailleurs le paie-ment correct des heures supplémentaires.

Il existe encore de nombreuses discriminations entre les ouvriers et les em-ployés.La FGTB est et reste favorable à un accord global sur tous les aspects, négocié par les interlocuteurs sociaux.L’objectif de cette négociation est d’éliminer toutes les discriminations existantes entre le statut ouvrier et le statut employé.Car ces discriminations ne sont plus de ce temps et sont injustes!

Un tel accord ne se réalisera pas en un tour de main.De plus, il faudra tenir compte également de l’impact qu’un tel accord aura sur de nombreux statuts sociaux spécifi ques tels que celui des travailleurs portuaires ou des contractuels dans les services publics.

Il faudra aussi trouver des accords sur le fonctionnement des fonds de sécu-rité d’existence, des commissions paritaires et des délégations syndicales et même sur les élections sociales.

La FGTB veut un accord qui implique une amélioration pour tous les tra-vailleurs.La FGTB ne veut pas d’une amélioration pour les uns et d’une régression pour les autres.C’est une question de justice et d’équité.

Ensemble, on est plus forts.

Notre proposition

Un chômage temporaire pour tous sous conditions

Notre proposition

Un système de caisse de vacances pour tous

Notre proposition

Un paiement du salaire au choix du travailleur

Conclusions

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10 SYNDICATS • N°08 • 30 AVRIL 2010

> POINT DE VUE

Jacques Michiels Alain ClauwaertSecrétaire général Président

Travailleurs cherchent politiciens responsablesEt c’est reparti. Pour la énième fois, le pays est totalement paralysé pour des chamailleries communautaires. Comment cela fi nira-t-il cette fois et combien de temps cela va-t-il durer, impossible de le savoir, mais quoiqu’il en soit, les dégâts sont énormes.

Evidemment qu’il faut trouver une solution au problème de Bruxel-les – Halle - Vilvoorde. Mais pour l’heure, aucune issue n’est recher-chée. La moindre chance d’aboutir à un compromis est gaspillée, il y a toujours des partis politiques ou des politiques qui préfèrent jouer une partie de bluff poker. C’est une attitude irresponsable et inacceptable.

Car entre-temps, les vrais problèmes qui empêchent les gens de dormir restent là. Notre pays va vers le demi-million de demandeurs d’emploi. Des dizaines de milliers de travailleurs sont en chômage temporaire et envisagent l’avenir avec craintes. Dans notre pays riche, un million et demi de gens doivent se battre quotidiennement contre la pauvreté. C’est sur ces sujets que nos parlements et gou-vernements doivent se creuser les méninges, pas sur BHV.

Plus que jamais, nous avons besoin de représentants politiques qui prennent à cœur les grandes préoccupations des travailleurs. Et il y en a, des parlementaires qui plaident jour après jour pour les droits des travailleurs. Des politiciens qui ont dénoncé très récemment la fermeture de l’entreprise rentable Cartomills à Mettet et qui ont recherché des solutions pour la sauver. Des politiciens qui plaident pour la responsabilité solidaire des entreprises afi n de lutter contre les abus de la sous-traitance. Ou qui déposent une proposition de loi pour la levée du secret bancaire. De tels parlementaires existent bel et bien, des deux côtés de la frontière linguistique, des partis socialistes et progressistes, qui soutiennent les travailleurs et qui méritent en retour le soutien des travailleurs.

Les travailleurs ont besoin du soutien politique. Notre syndicat socialiste a besoin de ce soutien. Même lorsqu’il vient d’autres partis que des socialistes. Les droits et les intérêts des travailleurs doivent obtenir un écho politique. Certainement aujourd’hui que les enjeux sont tellement importants. La FGTB a besoin d’un appui politique pour défendre son plan de relance éco-solidaire qui doit apporter plus d’emplois de meilleure qualité. Nous avons besoin de politiciens qui incitent l’Europe à taxer les transactions fi nancières, d’autant plus que la Belgique assurera d’ici peu la présidence de l’Union Européenne. Nous avons aussi besoin de politiciens qui au cours des mois à venir défendront bec et ongle l’amélioration de nos pensions et cela ne sera possible qu’en ayant une pension légale plus forte et solidaire.

Nous lançons un appel à tous les partis socialistes et progressistes pour obliger nos parlements et gouvernements à assumer leurs responsabilités politiques. Il faut écouter les préoccupations des travailleurs. Il faut du travail. Notre sécurité sociale doit être pré-servée et améliorée. Ce sont là les véritables priorités.

(26 avril 2010)

Un monde meilleur, un rêve impossible? Dans notre série sur le futur du syndicat, nous évoquions la dernière fois l’unification européenne. Comment pouvons-nous construire une Europe sociale, avec des droits égaux pour tous les travailleurs? C’était la question qui nous occupait. Et lorsque vous posez cette question, vous devez obligatoirement aller plus loin. Car il n’y a pas que l’espace ouvert européen, il y a aussi la mondialisation qui fait peu à peu disparaître toutes les frontières et les barrières.

On peut dire que cette mondia-lisation est une bonne chose. Les syndicats pensent international, un monde sans frontières rappro-cherait tous les peuples les uns des autres et les aiderait à avancer. C’est bon pour la paix, c’est bon pour la prospérité générale.

Mais nous n’en sommes pas là. Bien au contraire. Aujourd’hui, le monde entier est sous l’emprise du néolibéralisme. Ce qui signifi e que le marché libre à la mainmise sur tout. Rien ne peut lui échapper. Les contrôles ou législations sont indésirables. La liberté d’entre-prendre se régit elle même, la libre concurrence tient l’économie dans un équilibre naturel. Lorsque la crise fi nancière a éclaté en 2008, on a clairement vu où cela nous mène. Le monde entier a sombré dans une crise économique profonde, les pays pauvres et faibles en ont été les premières victimes.

Et pourtant c’est toujours la même chanson. Celui qui possède le ca-

pital peut agir comme bon lui semble en toute liberté. Il peut investir, puis arrêter d’investir quand il veut. Rien ne l’empêche de construire une usine, de la fermer, de la restructurer ou de la déloca-liser. Cela provoque des situations complètement insensées. Au Ke-nya, on cultive des fl eurs qui sont acheminées en avion pour le mar-ché européen tandis que d’autres avions transportent de la nourri-ture pour la population totalement démunie. Ce n’est qu’un exemple de la dérive totale de l’économie. Notre environnement ne va pas mieux. Et les gens des pays pauvres non plus.

Au contraire, tous les travailleurs du monde entier en pâtissent. Car au jeu de la libre concurrence, ils jouent les uns contre les autres. On recherche la main-d’œuvre la moins chère qui permettra à l’ac-tionnaire d’engranger le plus de bénéfi ces. Plus les conditions sala-riales ou de travail sont mauvaises, plus la protection sociale est fai-

ble, au mieux c’est. Et il y a toujours un pays où le travail est moins cher, où la législation sociale est moins contraignante. Au lieu de tirer les travailleurs des pays pauvres vers le haut, ce sont les travailleurs des pays riches qui descendent vers le bas.

Comment peut-on inverser la va-peur? Ca ne peut plus durer. Il faut des règles strictes, un contrôle strict sur la circulation des capitaux, des biens et des services. Il faut du travail décent, une protection sociale digne de ce nom, pour tous les peuples. Quels jalons, petits ou grands, notre syndicat peut-il poser pour y arriver? Comment donnons-nous vie à la solidarité internatio-nale? Comment donnons-nous au mouvement syndical international plus de poids et d’infl uence? Car c’est bien de cela qu’il s’agit en fi n de compte. Qu’en pensez-vous? Vous avez un avis sur le syndicat de demain? Entrez dans le débat, rendez-vous sur notre site internet www.accg.be.

> PERSPECTIVES POUR LE SYNDICATS DE DEMAIN

> UN FLAMAND QUI A TRAVAILLÉ TOUTE SA VIE EN WALLONIE

L’année dernière, la Centrale Générale a fêté son centenaire. Cette année, c’est le tour d’un de nos fidèles affiliés. Jef Janssens originaire de Velzeke près de Zottegem a fêté en février dernier son centième anniversaire. Il est membre de la Centrale Générale depuis déjà 60 ans.

Jef Janssens fête ses cent ansJef vient d’une famille de 10 en-fants. Il a eu lui même deux fi ls. L’un d’eux et son épouse sont déjà décédés. Jef a travaillé durant tou-te sa carrière professionnelle en Wallonie, pour la Compagnie Bel-ge Béton. Lorsqu’il était jeune, de nombreux Flamands se rendaient au sud du pays pour gagner leur tartine. Tous les dimanches soir, il partait avec ses camarades à pied et en train vers un chantier. Ils construisaient des ponts et des routes et restaient toute une se-maine durant hors de chez eux. Ils logeaient dans des baraquements. Ce n’est que le samedi qu’ils ren-traient chez eux, plus tard, c’était le vendredi. Les hommes politiques

qui veulent diviser notre pays de-vraient tirer des leçons de ce passé indélébile.

Le travail était dur, surtout quand Jef était jeune. La journée de travail commençait à 5h00 du matin et se terminait bien souvent à 21h. Et lorsque les travaux devaient aller vite, ils travaillaient même jour et nuit. Heureusement au fi l des ans, le mouvement syndical a pu apporter aux gens des horaires de travail décents.

Lorsque nous lui demandons pour-quoi il n’a jamais changé d’em-ployeur durant toutes ces années, comme tant d’autres ouvriers de la construction le font, nous recevons

une réponse bien ferme: «Je ga-gnais bien ma tartine et tout était en ordre. Changer d’employeur pour arriver chez un fricoteur?». Ainsi donc ils existaient déjà, eux aussi.

Le membre fi dèle de la Centrale Gé-nérale est encore en bonne santé. Profi ter de la vie est certainement son meilleur remède. Et puis, cha-que jour aussi un bon verre de vin. Voire un peu plus. Félicitations Jef, nous vous souhaitons encore de merveilleux moments.

Jef Janssens, 100 ans, membre de la Centrale Générale depuis 60 ans et qui profi te chaque jour de la vie.

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SYNDICATS • N°08 • 30 AVRIL 2010 11

Les belles branches sauvées, le reste élaguéNouveau coup dur pour la Brabant wallon puisque l’entreprise de travaux publics Danheux & Maroye a été mise en continuité par le tribunal de Nivelles. L’entreprise, qui existait depuis 1921, était le plus gros employeur du secteur de la construction dans la région. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, la faillite n’est pas due à la crise mais bien à la mauvaise gestion financière. L’entreprise occupait 225 travailleurs. L’entreprise a été mise en conti-nuité, de quoi s’agit-il? Depuis le 1er avril 2009, la loi sur la continuité des entreprises remplace l’ancien concordat judiciaire et permet de mettre temporairement une socié-té en diffi culté à l’abri de ses créan-ciers tout en assurant le maintien des salaires des travailleurs. Une loi qui est donc supposée amélio-rer le sort des travailleurs, mais après un an d’existence, force est de constater que ce n’est pas for-cément le cas.

Chronologie des faitsComment se déroule concrètement

la mise en continuité? Tout d’abord, le tribunal de commerce autorise la reprise de la société ou des par-ties rentables de celle-ci. Ce n’est qu’après que la faillite est pronon-cée uniquement pour les parties qui n’ont pas fait l’objet d’une offre de reprise. Dans le cas présent de l’entreprise Danheux & Maroye, les repreneurs partiels sont au nom-bre de deux et ils permettent de sauver 83 emplois.

Un tiers des emplois sauvésLa mise en continuité des activi-tés de Danheux & Maroye a donc permis à un tiers des travailleurs

de garder un emploi, mais celle-ci révèle malgré tout quelques fai-blesses. Ainsi par exemple, seules les parties rentables de l’entreprise ont été reprises, le reste a été éla-gué.

En ce qui concerne les travailleurs à proprement parler, quand un projet de reprise est rentré pour homologation au tribunal du tra-vail, celui-ci comporte une liste no-minative des personnes qui sont dans le transfert. Ce qui veut dire que si pour une raison ou l’autre, le travailleur ne peut pas suivre ce nouvel employeur, il se retrouve a devoir donner sa démission, avec tout ce que cela implique. En outre, dans l’ancien système de concor-dat, en cas de transfert convention-nel, tous les travailleurs étaient repris et leurs conditions de travail étaient maintenues. Dans le cas de la mise en continuité, le repreneur peut décider quels travailleurs il souhaite reprendre et modifi er les conditions de travail.

Enzo Gramaglia, secrétaire adjoint à la Centrale Générale du Brabant wallon: «83 emplois ont été sauvés, nous avons donc évité le pire, mais c’est quand même diffi cile à accepter quand on sait que le carnet de commande était rempli jusque juin 2011 et que cette situation est uniquement due à une mauvaise gestion de l’entreprise».

Un nouveau fi nancement qui profi te aux employeursLe 28 avril dernier se déroulait la journée internationale de la santé et la sécurité au travail. L’occasion de le répéter: aujourd’hui encore, trop de travailleurs sont victimes d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle par défaut de prévoyance de la part des employeurs. Une situation intolérable que connaissent notamment les travailleurs qui ont été durant des années confrontés à l’amiante. Un matériau largement utilisé au siècle dernier en raison de ses nombreux avantages et ce malgré un très gros défaut: sa très grande nocivité pour la santé. Après des années de lutte, les victimes de l’amiante ont enfi n obtenu la création du Fonds amiante en 2006. Celui-ci indemnise fi nancièrement les victimes de l’amiante ainsi que leurs ayants droit. Actuellement, seules deux maladies sont reconnues: l’asbestose et le mésothéliome.

Financement du fondsLors de sa création, il était prévu que le fi nancement du Fonds amiante se fasse grâce à une cotisation des employeurs à concur-rence de 10 millions d’euros par an. Une façon de responsabiliser les employeurs qui ont exposé leurs travailleurs durant des années sans aucune protection et sans même les avertir des risques pour leur santé. Mais un arrêté royal du 21 février 2010 change ce fi nancement et prévoit pour 2009 un prélèvement sur les recettes engrangées par la TVA ou les impôts des personnes physiques. Finie donc la responsabilisation des employeurs puisque aujourd’hui, chaque contribuable et chaque consommateur cotisera pour l’indemnisation des victimes de l’amiante. Et ce n’est pas tout: à l’époque, les employeurs avaient obtenu en contrepartie de ce fi nancement une immunité en matière de pour-suites. Et malgré la modifi cation du fi nancement, les employeurs bénéfi cient toujours de cette immunité. Bref, la situation telle qu’elle est devenue pour 2009 est totalement inacceptable.

Un élargissement des maladies reconnuesL’autre aspect du Fonds amiante qui pose problème concerne le fait que seulement le mésothéliome et l’asbestose soient reconnues par le fonds. Nous demandons depuis longtemps déjà un élargissement de ces maladies qui donnent droit à une intervention du fonds de sorte que les victimes d’un cancer du poumon ou un cancer du larynx puissent elles aussi être reconnues par le fonds. Nous demandons aussi une attention particulière pour les victimes déjà atteintes de plaques pleurales sur les poumons. Mais à ce jour, nous n’avons toujours pas été entendus. Le dossier Fonds amiante est donc loin d’être clos. Nous continuons de plaider pour une responsabilisation des employeurs et de l’Etat qui ont pendant des années contaminé des travailleurs et les ri-verains à l’amiante sans même les informer des risques auxquels ils étaient confrontés. Un combat qui reste d’actualité puisque le nombre de victimes de l’amiante est encore toujours en constante évolution. Il semblerait même que le pic ne serait atteint qu’en 2020. En d’autres termes, la création de ce fonds amiante n’est pas du tout superfl ue et il est grand temps que plus de personnes contaminées par l’amiante durant leur carrière professionnelle puissent bénéfi cier d’une indemnisation du Fonds amiante.

Bref, après un an d’existence de cette nouvelle loi, et contrairement à l’avis d’une certaine presse qui parle de «succès», force est de

constater de manière générale que la loi sur la continuité des entrepri-ses a des conséquences limitées sur le maintien de l’emploi.

> DANHEUX & MAROYE EN FAILLITE

> COMITÉS D’ENTREPRISES EUROPÉENS

Des organes essentiels qu’il faut continuer à développer Il y a quelque temps, le groupe de travail CoEE, Comité d’Entreprise Européen, se réunissait à la Cen-trale Générale de la FGTB. Une soixantaine de participants se sont retrouvés pour faire le point sur la situation dans les CoEE, un organe encore trop méconnu et pourtant essentiel pour défendre les inté-rêts des travailleurs d’un même groupe répartis sur différents pays européens.

Au cours de cette assemblée, il a notamment été question de la si-

tuation en matière de chômage et d’emploi depuis 2008, mais aussi de la présidence belge à l’Union Européenne ainsi que de l’analyse de la nouvelle directive européenne en matière de CoEE. Mais le plus important, c’est que ce groupe de travail a également permis un échange d’expériences et de pra-tiques entre délégués.

L’après-midi, les participants se sont rendus sur le site de Procter & Gamble où une action symbo-lique était organisée en guise de

protestation face à une direction qui empêche tout travail syndical, que ce soit au niveau national ou européen. Là aussi, les CoEE ont un rôle à jouer.

Une chose est sûre, à la Centrale Gé-nérale, nous sommes convaincus du rôle essentiel que peuvent jouer les Comités d’Entreprises Européens. Pour y arriver, nous mettons tout en œuvre afi n que les délégués qui y siègent puissent obtenir la forma-tion et les informations nécessaires pour mener leur tâche à bien.

> SECTEUR DU GARDIENNAGE

Des réunions de coordination chez Cobelguard

Les délégués de la Centrale Géné-rale chez Cobelguard viennent de lancer leur coordination. Il faut savoir que dans le secteur du gardiennage, il est important de pouvoir coordonner l’action de tous les délégués d’une entreprise du pays étant donné que beau-

coup d’accords se font sur base régionale. Ceci peut mener à des divisions ou à des conditions de travail à plusieurs vitesses. Un danger à éviter dans l’intérêt de tous les agents. Le but d’une telle coordination, c’est d’avoir un meilleur fonctionnement syn-

dical, de permettre aux délégués d’être des relais qui favorisent la circulation de l’information. Par-mi les dossiers à étudier bientôt chez Cobelguard, citons la CCT sur les contrôles planning.

> FONDS AMIANTE

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MÉTAL12 SYNDICATS • N°08 • 30 AVRIL 2010

Marcel Bartholomi passe le fl ambeau à Stéphane BredaLe 1er mai prochain, Marcel Bar-tholomi, Secrétaire de la Régio-nale FGTB Métal de Verviers, quittera ses fonctions et trans-mettra le fl ambeau à Stéphane Breda, l’un des piliers de la dé-légation syndicale de Brunswick Marine, une entreprise située à Petit-Rechain. Rencontre avec un militant prêt à prendre avec cœur le relais de son prédéces-seur, à qui il rend un hommage appuyé: «Marcel? C’est une lé-gende! 35 ans d’expérience et d’engagement syndical, une véritable bibliothèque vivante. Je vais devoir remplacer rien moins qu’un monument!»

«Militant? Je l’ai toujours été», explique Stéphane Breda. «Une seconde nature, en quelque sor-te. Pourtant, ce n’était pas couru d’avance: je suis originaire d’une famille plutôt catholique, avec un père délégué CNE. Dans la famille, j’étais le seul petit rouge perdu au milieu du troupeau… J’ai toujours été animé par les valeurs de soli-darité, de justice, et guidé par les convictions sociales qui forgent les combats de la FGTB.

En 1988, j’ai commencé à tra-vailler pour Brunswick Marine, une entreprise spécialisée dans la fabrication de moteurs pour ba-teaux (hors-bord et «on-board»). En 2000, je me suis présenté aux élections sociales, en compagnie de plusieurs de mes collègues. On voulait former une délégation jeune, combative, et mettre no-tre bonne volonté au service des travailleurs de Brunswick.

Dès notre élection, il a fallu bos-ser dur, dans des conditions très diffi ciles: on sortait d’une res-tructuration lourde et pénible, qui avait vu le licenciement d’un tiers des ouvriers. Pendant deux ans, on a ramé, mais on a réussi à construire une bonne équipe, une délégation soudée qui fonc-tionne à merveille. On est soli-

daires et complémentaires, avec un fonctionnement très collectif et égalitaire.

Reste qu’avec cette restructura-tion, on est passés de 120 ouvriers à 75 aujourd’hui (et quelque 130 employés et cadres). Et tandis qu’auparavant on faisait essen-tiellement de la fabrication de moteurs, désormais on travaille beaucoup plus dans la trans-formation et dans la réception et l’expédition de pièces déta-chées.

Evidemment, la crise ne nous a pas aidés. On a dû faire face à une nette diminution des comman-des et de notre activité. Mais le plus dur est passé, ça remonte un peu. Et on a réussi à trouver un mode d’organisation qui nous a permis d’éviter une nouvelle restructuration. La direction de la multinationale, aux Etats-Unis, voulait encore réduire le nombre de travailleurs, ouvriers et em-ployés. Mais on a réussi à imposer le maintien de l’activité sur notre site de Verviers, grâce à un travail syndical très fort – avec l’aide de Marcel Bartholomi, qui a été… phénoménal!

En défi nitive, je crois qu’on peut être fi ers des victoires que nous avons engrangées ces dernières années. On a réussi à protéger l’emploi, en arrivant même à faire engager, au fi l du temps, une vingtaine de personnes. On a pu obtenir une augmentation signifi cative du «pouvoir d’achat» des travailleurs, via une augmen-tation et une harmonisation des salaires, et dépasser nettement ce que prévoyait le dernier accord interprofessionnel.

Nous négocions, heureusement, avec une direction qui se com-porte de manière constructive, respectueuse et cohérente. Ce n’est pas rien! Nous avons des prises de bec, qui nous amènent parfois à durcir le ton, mais en général cela se passe bien.

Mes prochains combats? Au

niveau de l’entreprise, pérenni-ser les emplois et parvenir à en créer de nouveaux. Au niveau de la Régionale et de mes nouvel-les fonctions, je voudrais mettre l’accent sur le travail à mener en région germanophone. Je suis convaincu que l’on peut obtenir des avancées importantes dans cette région traditionnellement catholique où le syndicat chrétien est bien implanté. N’oublions pas que dans deux ans, ce sont les élections sociales!

Je suis très confi ant pour l’avenir. Sans doute dois-je en partie cette sérénité au sport que je pratique, le foot, et à mon expérience d’ar-bitre de division 1. Celle-ci m’a beaucoup apporté. J’ai accédé à la D1 en 2000, en même temps que je devenais délégué. Ces deux passions m’ont appris à rester calme dans des situations très tendues, parfois tumultueuses, et à développer une certaine résis-tance aux pressions de toutes sor-tes… Aujourd’hui, j’arrête l’arbi-trage. Mais pour la plus belle des raisons: le désir de me consacrer pleinement au combat syndical, à la défense des travailleurs et à la lutte pour mes convictions. Dans la juste lignée de Marcel Bartholomi!»

Temps des cerises? temps des crises...Crise communautaire et institutionnelle en Belgique. Mais une crise peut en cacher une autre… Par défi nition, la crise serait un moment critique, parfois grave, souvent émotionnel, entre deux temps ré-putés l’être... moins. L’histoire enseigne qu’elle est régulièrement la matrice de profondes transformations sociales. Mais de moins en moins vers plus d’égalité, de liberté ou de solidarité!

Naomi Klein, journaliste canadienne et altermondialiste militan-te, a montré en 2008 comment les tenants de l’idéologie (des) dominant(e)(s) a pu mettre à profi t, partout dans le monde, des bouleversements militaires, sociaux, politiques, naturels. Comment, à la faveur de «chocs», ces dominants ont pu «substituer aux valeurs démocratiques auxquelles les sociétés aspirent la seule loi du marché et la barbarie de la spéculation».(1)

La manière dont le «capitalisme du désastre» a gagné ses batailles depuis plusieurs décennies incite à la plus grande vigilance au ryth-me où se succèdent, chez nous, des crises polymorphes, autonomes ou articulées. Qu’elles soient fi nancières, monétaires, volcaniques, aéronautiques, morales ou ecclésiastiques, communautaires et périphériques...

L’éruption d’un volcan islandais jusque là endormi a cloué au sol la navigation aérienne. Il n’a pas fallu attendre pour voir les com-pagnies aériennes réclamer aux pouvoirs publics qu’ils épongent tout ou partie des risques du métier. La raréfaction des voitures de location ou des chambres d’hôtel encore disponibles ont fait s’en-voler les prix et les profi ts d’autres secteurs. Privatisation des gains, socialisation des pertes. Rien ne neuf sous le soleil, même masqué derrière un nuage de cendres...

Reste que cette mécanique semble s’épuiser progressivement. Dans les contrées méditerranéennes, par exemple. La Grèce est l’objet d’une attaque massive de spéculateurs. Les travailleurs grecs paient une lourde facture à ceux qui utilisent contre leur pays les mêmes instruments que ceux qui ont mis à genoux le système bancaire. En 2008, on allait tirer les leçons et (re)réguler la fi nance mondiale. Deux ans plus tard, c’est un Etat de la zone euro qui est appelé à mordre la poussière. D’autres pourraient suivre: le Portugal et l’Es-pagne sont déjà en ligne de mire. Le Premier ministre espagnol est contraint d’annoncer des politiques d’austérité... dans les journaux fi nanciers anglo-saxons. Comme des dominos ou de vulgaires institutions bancaires, les Etats risquent de sombrer les uns à la suite des autres.

La social-démocratie a accompagné le capitalisme en organisant un compromis politique ou social en échange de ses prélèvements démesurés sur les revenus du travail. Aujourd’hui, ce même capi-talisme a augmenté son rapport de force à la faveur de la crise. Il n’est plus nécessaire pour lui de négocier...

On n’a pas du tout tiré les leçons de la crise. On n’a pas (re)régulé la fi nance. Au contraire: les vautours pyromanes, cette minorité para-site, recommencent comme avant, en toute impunité. Allons-nous à nouveau les laisser faire? Allons-nous sans broncher nous laisser dépecer par les saigneurs et les laquais de ce capitalisme du désastre?

Nico Cué, Secrétaire général

de la MWB-FGTB

Note: 1. Naomi Klein, «La stratégie du choc. La montée d’un capitalisme du désastre», éditions Leméac/Actes Sud, mai 2008.

Un rapport qui dès les premières pages annonce la couleur: le gou-vernement considère en effet que le système public de pensions par répartition ne suffi ra pas et oriente donc le débat sur les systèmes de pensions par capitalisation...

Pour le gouvernement fédéral, ce

Augmentation salariale ou pension par capitalisation, va falloir choisir...

n’est pas la solidarité qui règlera le problème des pensions. Non, la so-lution est selon eux à chercher sur les marchés fi nanciers. Ou quand un gouvernement fédéral confond son rôle de garant des intérêts de la collectivité et de redistribution des richesses avec celui de courtier au service du capital...

Dans son rapport intermédiaire, le gouvernement fédéral ne nie pas que le système de pensions par capitalisation se soit bien cassé la fi gure suite à la crise. Une chute de 20% en moyenne des ac-tifs des fonds de pension et des assurances-groupes, avec pour conséquence la remise en cause des engagements de pensions vis-

à-vis des travailleurs. On vous avait promis des belles pensions complé-mentaires, malheureusement elles se sont envolées en fumée et il va falloir repasser à la caisse...Ce que le gouvernement fédéral ne nous dit pas, c’est que pour sauver le système de pensions privées, il va falloir bloquer nos salaires en Belgique pour réamorcer les cais-ses des plans de pensions privés. Augmentation salariale ou pension complémentaire, le gouvernement fédéral va choisir à notre place.En effet, si l’on observe la situation des plans de retraite d’entreprises aux Etats-Unis, on constate que les 100 plus grands fonds privés ont perdu 300 milliards de dollars suite à la crise. Conséquence directe: afi n

de conserver une pension au terme de leur carrière, les travailleurs américains vont devoir repasser à la caisse à hauteur de 110 mil-liards de dollar en 2010, qui seront amputés sur leurs salaires. Mais il n’y a pas que les USA qui soient touchés. Si l’on observe l’impact de la crise sur les plans de pension d’entreprise en Alle-magne par exemple, on se rend compte des ravages qui ont eu lieu également.Si on prend le plan de l’entreprise VW, on constate que les actifs fi -nanciers restant ne permettent plus de couvrir que 15% des engage-ments de pensions de l’entreprise vis-à-vis de ses travailleurs. Conséquence directe: blocage des

salaires pour réalimenter les cais-ses de pension privées par capi-talisation.Et en Belgique? La loi de 1996 sur la compétitivité lie les augmen-tations salariales des travailleurs belges à celles des travailleurs de nos pays voisins (Allemagne, France, Pays-Bas).Si les salaires de nos voisins sont gelés pour réamorcer les pompes des fonds de pensions privés, nos salaires seront bloqués également lors du prochain Accord interpro-fessionnel.

Augmentations de salaires brutes ou pensions par capitalisation, il est grand temps de faire le bon choix!

Le débat actuel relatif au fi nance-ment des pensions bat son plein. Le gouvernement fédéral vient de sortir son rapport intermédiaire sur la conférence nationale des pensions. 365 pages et 130 ques-tions posées afi n de déterminer le système de pensions qui devrait prévaloir en Belgique...

Devant un moteur de Brunswick Marine: Frédéric Pesser, Alain Ansion , Laurent Bouckaert, Marcel Bartholomi, secrétaire régional FGTB Métal de Verviers, Jean-Louis Schu-macher, Jean-Marie Musette, premier secrétaire de la FGTB Métal Liège-Luxembourg, Stéphane Breda, Jacques Koe-nigs, Miguel Garcia et Francis Gomez, président de la FGTB Métal Liège-Luxembourg.

> POINT DE VUE

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SYNDICATS • N°08 • 30 AVRIL 2010 13TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

Quels systèmes de prépension sont d’application dans votre secteur?Textile (C.P. 120) Vêtement (C.P. 109) Entretien du textile (C.P. 110) Diamant (C.P. 324)

Prépension légale à partir de 60 ans

• 60 ans• carrière: 30 ans (hommes) et 26 ans

(femmes)• ancienneté conventionnelle: soit

15 ans dans le textile, la bonneterie, l’habillement, la confection et/ou la préparation du lin, soit 5 ans au cours des 10 dernières années dans les secteurs précités, dont au moins 1 an au cours des 2 dernières années

• valable jusqu’au 31/12/2010

• 60 ans• carrière: 30 ans (hommes) et 26 ans

(femmes)• ancienneté conventionnelle: soit

10 ans dans l’habillement ou la confection, soit 2 ans ininterrom-pus précédant le licenciement dans l’habillement ou la confection

• valable jusqu’au 31/12/2010

• 60 ans• carrière: 30 ans (hommes) et 26 ans

(femmes)• ancienneté conventionnelle: soit 5

ans dans l’entretien du textile, soit 12 mois ininterrompus précédant le licenciement

• valable jusqu’au 30/06/2011

Prépension conventionnelle à partir de 58 ans

• 58 ans• carrière: 37 ans (hommes) et 33 ans

(femmes)• ancienneté conventionnelle: soit

15 ans dans le textile, la bonneterie, l’habillement, la confection et/ou la préparation du lin, soit 5 ans au cours des 10 dernières années dans les secteurs précités, dont au moins 1 an au cours des 2 dernières années

• valable jusqu’au 31/12/2010

• 58 ans• carrière: 37 ans (hommes) et 33 ans

(femmes)• ancienneté conventionnelle: soit

10 ans dans l’habillement ou la confection, soit 2 ans ininterrom-pus précédant le licenciement dans l’habillement ou la confection

• valable jusqu’au 31/12/2010

• 58 ans• carrière: 37 ans (hommes) et 33 ans

(femmes)• ancienneté conventionnelle: soit 5

ans dans l’entretien du textile, soit 12 mois ininterrompus précédant le licenciement

• valable jusqu’au 30/06/2011

• 58 ans• carrière: 37 ans (hommes) et 33 ans

(femmes)• valable jusqu’au 31/12/2011

Prépension à partir de 58 ans «métiers lourds» (= occupé en double équipe ou travail de nuit)

• 58 ans• carrière: 35 ans dans un métier lourd,

dont 5 ans au moins dans un métier lourd au cours des 10 dernières an-nées précédant la fi n du contrat de travail ou 7 ans au moins dans un métier lourd au cours des 15 der-nières années précédant la fi n du contrat de travail

• ancienneté conventionnelle: voir prépension conventionnelle à partir de 58 ans

• valable jusqu’au 31/12/2010Prépension à partir de 58 ans «travailleur ayant des problèmes physiques sérieux»

• 58 ans entre le 01/01/2010 et le 31/12/2012

• carrière: 35 ans• problèmes physiques causés en-

tièrement ou partiellement par le travail et compliquant l’exercice de la profession

• disposer d’une attestation délivrée par le Fonds des Accidents du Tra-vail

• valable jusqu’au 31/12/2012

• 58 ans entre le 01/01/2010 et le 31/12/2012

• carrière: 35 ans• problèmes physiques causés en-

tièrement ou partiellement par le travail et compliquant l’exercice de la profession

• disposer d’une attestation délivrée par le Fonds des Accidents du Tra-vail

• valable jusqu’au 31/12/2012

• 58 ans entre le 01/01/2010 et le 31/12/2012

• carrière: 35 ans• problèmes physiques causés en-

tièrement ou partiellement par le travail et compliquant l’exercice de la profession

• disposer d’une attestation délivrée par le Fonds des Accidents du Tra-vail

• valable jusqu’au 31/12/2012

• 58 ans entre le 01/01/2010 et le 31/12/2012

• carrière: 35 ans• problèmes physiques causés en-

tièrement ou partiellement par le travail et compliquant l’exercice de la profession

• disposer d’une attestation délivrée par le Fonds des Accidents du Tra-vail

• valable jusqu’au 31/12/2012Prépension à partir de 56 ans «prestations de nuit»

• 56 ans• carrière: 33 ans ou jours assimilés• 20 ans de travail avec prestations de

nuit (régime à 3 équipes, le semi et le full continu et les équipes-relais)

• ancienneté sectorielle: voir prépen-sion conventionnelle à partir de 58 ans

• valable jusqu’au 31/12/2010

• 56 ans• carrière: 33 ans ou jours assimilés• 20 ans de travail avec prestations de

nuit (régime à 3 équipes, le semi et le full continu et les équipes-relais)

• ancienneté sectorielle: voir prépen-sion conventionnelle à partir de 58 ans

• valable jusqu’au 31/12/2010Prépension à partir de 56 ans «longue carrière» (40 ans)

• 56 ans• carrière: 40 ans• pouvoir prouver 78 jours de presta-

tions effectives (sous régime ONSS) ou comme apprenti avant le 1er sep-tembre 1983, avant l’âge de 17 ans

• ancienneté conventionnelle: voir prépension conventionnelle à partir de 58 ans

• valable jusqu’au 31/12/2010

• 56 ans• carrière: 40 ans• pouvoir prouver 78 jours de presta-

tions effectives (sous régime ONSS) ou comme apprenti avant le 1er sep-tembre 1983, avant l’âge de 17 ans

• ancienneté conventionnelle: voir prépension conventionnelle à partir de 58 ans

• valable jusqu’au 31/12/2010

• 56 ans• carrière: 40 ans• pouvoir prouver 78 jours de presta-

tions effectives (sous régime ONSS) ou comme apprenti avant le 1er sep-tembre 1983, avant l’âge de 17 ans

• ancienneté conventionnelle: voir prépension conventionnelle à partir de 58 ans

• valable jusqu’au 31/12/2010

• 56 ans• carrière: 40 ans• pouvoir prouver 78 jours de presta-

tions effectives (sous régime ONSS) ou comme apprenti avant le 1er sep-tembre 1983, avant l’âge de 17 ans

• ancienneté conventionnelle: voir prépension conventionnelle à partir de 58 ans

• valable jusqu’au 31/12/2010Prépension à mi-temps • 56 ans

• carrière: 25 ans• droit aux allocations de chômage• avoir travaillé à temps plein dans

la même entreprise au cours des 12 mois précédant la prépension

• accord écrit avec l’employeur pour réduire de moitié les prestations

• valable jusqu’au 31/12/2010

• 55 ans• carrière: 25 ans• droit aux allocations de chômage• avoir travaillé à temps plein dans

la même entreprise au cours des 12 mois précédant la prépension

• accord écrit avec l’employeur pour réduire de moitié les prestations

• valable jusqu’au 31/12/2010

• 56 ans• carrière: 25 ans• droit aux allocations de chômage• avoir travaillé à temps plein dans

la même entreprise au cours des 12 mois précédant la prépension

• accord écrit avec l’employeur pour réduire de moitié les prestations

• valable jusqu’au 31/12/2010

• S’il existe un accord en matière d’emploi dans l’entreprise, le droit à la prépension à mi-temps est in-troduit.

La FGTB-Textile, Vêtement et

Diamant souhaite à tous ses affi liés et leurs familles une

bonne et combative fête du 1er mai!

IndexationJute (S.C.P. 120.03)Les salaires sont majorés de 0,55% à partir du 1er avril 2010 dans le secteur du jute. Voici les nouveaux salaires horaires:

Couperie de poils (S.C.P. 148.01)Les salaires du secteur de la couperie de poils augmentent de 0,56% à partir du 1er avril 2010.

Tanneries de peaux (S.C.P. 148.05)Dans le secteur des tanneries de peaux, les salaires barémiques et effectifs sont majorés de 0,0372 euro à partir du 1er avril 2010.

1Coudre, couper, doubler des sacs,

thermo-couper, estampiller, étendre, déposer et enlever des sacs,

bref tout le travail d’estampillage10,6280e

2 Lier, presser, manutention 11,0671e

3 Entretien, chauffeur, charger et décharger 11,2071e

4 Contremaître, mécanicien qualifi é 11,7443e

Renseignez-vous auprès de votre secrétaire de section si vous pensez entrer en considération pour un de ces systèmes de prépension. Vous trouverez l’adresse du secrétariat de section de votre région sur www.fgtbtvd.be.

Page 17: Syndicats FGTB n°8 - 30 avril 2010

ALIMENTATION - HORECA - SERVICES14 SYNDICATS • N°08 • 30 AVRIL 2010

Godiva, un combat exemplaire et un modèle de solidaritéIl y a huit semaines, le mardi 2 mars plus précisément, la direc-tion du chocolatier Godiva Belgium avait annoncé lors d’une réunion extraordinaire la suppression de nonante emplois du département emballage (87 ouvriers et 3 em-ployés) sur les 360 que compte Go-diva. L’activité emballage devrait être externalisé auprès d’un atelier protégé subsidié.

Godiva, un des fl eurons de la praline belge, a été pendant des années une entreprise familiale. Il y a 40 ans, l’entreprise a été rachetée par la multinationale américaine Campbell’s. Deux ans après, l’entreprise a été vendue au groupe agro-alimentaire turc ULKER.

Les travailleurs résistent vivement à ce plan de restructuration. En effet, les syndicats craignaient que la production du site de Koekelberg soit liquidée par la direction. Voilà pourquoi les entrées et les sorties de l’entreprise étaient bien sur-veillées. La confi ance du person-nel à l’égard de la direction avait totalement disparu et les ouvriers étaient très déçus des accusations formulées par la direction à la té-lévision et dans la presse où elle accusait certains délégués de vio-lence. Dans le journal économique francophone, L’Echo, le directeur opérationnel, Peter Van Ingelghem, prétendait même que les syndi-cats avaient bloqués les issues de secours, avaient menacé avec des chariots élévateur et jeté des lam-pes par terre dans l’entreprise. Les ouvriers et les délégués en sont très choqués. «Nous sommes ouverts au dialogue et au compromis, mais la direction veut imposer son plan de restructuration» déclare devant la porte un secrétaire FGTB HOR-VAL dépité, Baudouin Ferrant.

Le propos souvent entendus devant les portes de Godiva était «Nous ne sommes pas violents». La direction a criminalisé odieusement les tra-vailleurs. La solidarité de tous les ouvriers de toutes les sections, tant le département de production que la section d’emballage concernée était extraordinaire. Durant près

de 6 semaines, des actions comme les ralentissements des cadences et une réduction de la production de 50% ont été menées, malgré les intimidations et les nombreu-ses méthodes de pression de la direction.

Le confl it était devenu plus rude et la direction a engagé un lock-out plus tôt qu’elle avait annoncé, de sorte que les travailleurs ne puissent plus entrer dans l’usine. Avec le lock-out, le confl it social qui persistait pendant des semaines a été poussé à l’extrême. D’ailleurs, l’arrêt ne s’est pas fait pas sans bruit, la police est intervenue. Cel-le-ci ne peut intervenir que pour garantir la sécurité publique et pas dans une entreprise ou pour régler un confl it social. Il est inacceptable que l’on fasse appel à la police pour entraver des actions syndicales!

Pour justifi er sa décision la di-rection avance la sécurité des travailleurs et du processus de production, le non respect par le personnel de ses obligations contractuelles de même que le climat violent au cours des ac-tions.

Face au «lock-out» patronal se trouve le pouvoir du travailleur. Un lock-out est le fait qu’un em-ployeur empêche un groupe de travailleurs de travailler visant à mettre ces travailleurs à genoux en retenant leur salaire. En fait, un lock-out est une fermeture temporaire d’une entreprise, non pour des raisons économi-ques ou pour des raisons propres à l’entreprise, mais une action pour donner plus de poids aux revendications patronales lors d’un confl it collectif

Le cabinet de la ministre fédéral de l’Emploi, Joëlle Milquet, a pris une initiative de conciliation. Après des réunions de concilia-tion, longues et diffi ciles, à l’ini-tiative des conciliateurs sociaux un projet d’accord a été soumis au personnel le mardi 14 avril. Cette proposition prévoit entre autres la formation et l’accompagnement et

le reclassement des ouvriers de la section emballage concernée dans le département de production et la prépension à partir de 52 ans. Finalement, ce ne sont pas 90 tra-vailleurs qui sont licenciés, mais seulement 69 dont la majorité peut

partir en prépension. «Le problème de la prépension, c’est que c’est la collectivité qui paie», dit Baudouin Ferrant de FGTB HORVAL «mais il fallait bien accepter parce que la direction a menacé à plusieurs reprises la fermeture totale». L’ac-

cord des conciliateurs sociaux a été accueilli favorablement par 87% des travailleurs.

Eco-chèques – tout sauf une histoire à succès!!!Le dernier accord interprofes-sionnel prévoyait la possibilité d’octroyer par le biais des accords sectoriels un avantage net aux tra-vailleurs, pas en espèces mais en éco-chèques (d’une valeur de 125 euros pour 2009 et 250 euros pour 2010, ensuite récurrent 250 euros). Notre centrale n’était pas vraiment satisfaite de l’AIP. Un an plus tard, le moment est venu pour regarder en arrière ... et de nous préparer aux prochaines négociations interpro-fessionnelles en automne.

Un bon système?

Tandis qu’un grand nombre de gens s’étaient déjà familiarisés avec les chèques-repas, on s’est attendu à ce que ceci devienne éga-lement une histoire à succès... Cela s’est avéré faux. Les éco-chèques n’ont qu’un usage limité. En effet,

vous ne pouvez pas les utiliser pour acheter n’importe quoi, unique-ment une gamme restreinte de produits. Il faut ajouter à cela que, soit les chèques ne sont pas accep-tés, soit on accepte uniquement les chèques d’un seul émetteur (ex. Accor ou Sodexho). Probable-ment, chez un certain nombre de travailleurs les chèques restent dans l’armoire pour les utiliser à un moment donné. Fin 2010, peut-être un «deuxième paquet» vient s’ajouter.

Les travailleurs reçoivent-ils bien les chèques convenus?

Bien entendu, il n’existe aucune statistique... mais..... Un bon exem-ple démontre qu’un grand nombre des travailleurs ne reçoit probable-ment pas ses chèques. Dans les «secteurs verts» (agriculture et

horticulture) les chèques ont été repris dans les accords sectoriels. Pour exercer un contrôle sur la dis-tribution il a été décidé de deman-der les chèques via le Fonds Social et de Garantie. Ainsi, nous aurons la certitude que les travailleurs re-cevront ce dont ils ont droit... Sur le terrain ... des mois après date tous les travailleurs n’ont toujours pas reçu ce qu’ils ont droit et ceci même après un courrier de rappel (en mars) aux employeurs qui refu-

sent de payer. Le tableau ci-dessous refl ète une évolution des chèques remis aux travailleurs... Continuer les éco-chèques ... non merci!

Dès à présent, il est important de tirer maintenant des conclusions pour l’avenir. Constat: ce n’est pas un bon système. Des augmenta-tions salariales doivent se faire en augmentant le salaire brut et pas

par l’élargissement de tels systè-mes, qui ne bénéfi cient qu’aux entreprises Sodexho et Accor. Un salaire donne aux travailleurs la liberté de dépenser leur revenu comme il leur convient. De plus, de cette manière des recettes supplémentaires pour la sécurité sociale pourront être perçues, ce qui contribuera à la continuité de la protection sociale.

Alain Detemmerman, Secrétaire Fédéral

Pourcentage des chèques commandés à ce jour qui n’ont pas encore été délivrés par les employeurs

Début mars Fin mars Mi-avrilAgriculture 46% 26,5% 24%Horticulture 24,5% 13,5% 12%Implantation des jardins

28% 15% 12%

Page 18: Syndicats FGTB n°8 - 30 avril 2010

SYNDICATS • N°08 • 30 AVRIL 2010 15EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

Carrefour: 15.000 travailleurs dans le même bateauA l’heure où nous écrivons ces lignes, nous sommes à l’aube des négociations. Même si des avancées ont eu lieu en termes d’information, les 15.000 travailleurs du groupe Carrefour Belgium voguent toujours en eaux troubles. Ensemble, dans le même bateau.

Pour rappel, tous les travailleurs sont concernés par le plan de sauvetage malgré les nombreu-ses tentatives de la direction de désolidariser le personnel. Il y a 5 points essentiels dans cette crise, qui auront une incidence sur la vie de chacun des travailleurs. Ne l’oublions pas! La fermeture,

la franchise, la reprise par Mes-tdagh, la fi lialisation du siège so-cial concerneront différents tra-vailleurs. Les réductions de coûts de personnel concerneront tous les autres. Chacun est impliqué dans cette crise sociale. La direction appelle à la division, nous appelons à l’union.

Deux mois se sont écoulés depuis l’annonce du plan dit «de sauve-tage», les employés ont le droit de savoir maintenant et précisément de quoi sera fait leur avenir chez Carrefour… Ou ailleurs. Mestdagh: il faut le reconnaître, certains signaux peuvent sembler positifs. Mestdagh s’est posé de nombreuses questions lors de la phase d’information, a apporté des réponses et a effectué une vraie réfl exion commerciale. Chose qui, du côté de Carrefour, faisait cruelle-ment défaut. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une opération risquée pour Mestdagh, qui va englober 19

nouveaux magasins alors qu’il en compte actuellement 36 en intégré. L’administrateur se dit également prêt à accepter les candidatures des travailleurs Carrefour non concer-nés par la reprise et qui resteraient sur le carreau.

A côté de cela, subsistent d’im-portantes zones d’ombres: quels travailleurs repris , pour quelles fonctions? Des glissements de fonctions devront avoir lieu pour assurer la reprise de tout le per-sonnel, à quel prix, dans le respect ou non de la CCT 32 bis? Le sort de plusieurs magasins n’est toujours pas fi xé pour des raisons juridiques (problèmes de bails ou loyer) ou encore stratégiques (réfl exion sur la forme de quelques magasins). Beaucoup de questions qui doivent trouver des réponses encore!

En ce qui concerne la symphonie Carrefour en elle-même, menée par son chef d’orchestre Gerard Lavinay, la question de la réduction

des coûts reste plus que jamais im-primée sur la partition. La direction veut 33 millions d’euros d’écono-mies par an via des réductions de coûts salariaux.

C’est colossal et impossible à réali-ser sans remise en cause d’acquis essentiels. Notre cahier de reven-dication est clair: Un plan négocié dans tous ses aspects. Des solutions simultanées pour tous! Pas ques-tion de saucissonner le dossier. Pas de passage à la CP 202 (magasins) ou CP 218 (tour), ni de blocage sa-larial et d’index. Une garantie de volume d’emploi globale et ma-gasin par magasin. Une direction compétente, ambitieuse, qui as-sure un avenir de qualité à chaque travailleur. Un plan social de taille (pas de licenciement sec, des possi-bilités de reclassement au sein de Carrefour pour le personnel dont le magasin ferme, est franchisé ou est cédé à Mestdagh , des possibilités de départs volontaires correctes pour tous, une prépension qui per-

mette des départs «sociaux», des solutions qui permettent aux tra-vailleurs Carrefour d’être motivés malgré le plan «de sauvetage» et ses dégâts collatéraux , un trans-fert dans le cadre de la CCT 32 bis pour les travailleurs qui feraient le choix de rejoindre l’entreprise Mestdagh.

Pour tout cela, nous nous battons et nous continuerons à nous battre jusqu’à la fi n des négociations.

Sauf avancées signifi catives lors des négociations du 27/04, le 30/04, nous montrerons claire-ment que nous sommes mobili-sés et unis dans l’adversité. Une grève générale pour rappeler que nous ne baissons pas la garde et que nos revendications n’ont pas changé… Nous voulons le meilleur pour TOUS les travailleurs et nous le défendrons jusqu’au bout.

Opel Anvers, la fi n ou un nouveau début?Ce qui était depuis longtemps une rumeur avait été confi rmé le 21 janvier 2010: GM Europe annonçait son intention de fermer l’usine anversoise. La procédure Renault débutait. Aujourd’hui, un projet de préaccord est sur la table, pour les ouvriers comme pour les employés.

Négociations diffi ciles

Les négociations ont été pénibles. Les 2 premières se-maines, les discussions ont été très lentes, dégageant très peu d’avancées. Ceci surtout en raison de la ma-nière dont l’employeur avait entamé les négociations. La direction avait mis un budget sur la table, sans citer de chiffres. Ce budget devait couvrir tout et bien sûr, il s’est vite avéré qu’il était nettement insuffi sant.

Kristien Merckx, secrétaire SETCa d’Anvers, a mené les négociations pour les employés: «Les discussions étaient diffi ciles aussi parce que nous voulions un régime de départ semblable pour les employés et les ouvriers. Ces derniers sont légalement nettement moins bien protégés». Autre aspect qui a compliqué les négociations: il s’agit ici d’une fermeture et pas simplement d’une restructuration.

«Comme employés, nous n’avions eu en 2007 (la pré-cédente restructuration) qu’un régime de prépension. Nous voulions un résultat net équivalent à celui de 2007. S’agissant des travailleurs de moins de 50 ans, nous devions entamer les négociations à partir de zéro», ajoute Kristien.

«La pression était grande», nous dit Kristien, «La direc-tion européenne menaçait qu’à défaut d’accord pour le 17 avril, la fermeture serait assurément un fait le 30 juin 2010. Si nous trouvions bien un accord, il restait alors possible de repousser l’intention de fermeture au 31 décembre 2010».Les négociations ont passé la vi-tesse supérieure et dimanche soir, les ouvriers avaient leur projet de préaccord. Pour les employés, il a fallu attendre lundi soir.

Plan social

Le plan social pour les employés se compose de 2 volets: le régime de prépension pour les plus de 50 ans et un régime de départ général.

Les plus de 50 ans peuvent choisir: soit entrer dans le régime de prépension, soit opter pour le régime général.

Les plus de 50 ans qui optent pour la prépension peu-vent compter sur 58,5% de leur salaire brut en guise de prépension brute et ce, jusqu’à leurs 65 ans. En outre, les versements seront poursuivis un certain nombre de mois (en fonction de l’ancienneté) dans le plan de pension. Le régime de départ général se compose de l’indemnité de rupture sur la base de la formule Claeys.

Et comme prime de licenciement, ils peuvent compter sur 20% de la formule Claeys + 5000e + 350e/année de service entamée.

L’octroi d’une prime supplémentaire nette de 2.295 euros est également prévue pour tous les salariés, en plus du plan social négocié.

Au moment où vous lisez ces lignes, le résultat du réfé-rendum est déjà connu et nous savons si le préaccord a été accepté. Kristien Merckx: «Même s’il l’est, tant par les ouvriers que par les employés, tout n’est pas encore réglé. La direction européenne doit toujours prendre une décision (et s’y tenir) à propos de la date de fermeture éventuelle. Et il faut aussi donner un souffl e nouveau à la recherche d’un investisseur ou d’un repreneur». Tout n’est donc pas encore clair pour les travailleurs d’Opel Anvers et, le 16 juin, le premier groupe de travailleurs devrait quitter l’entreprise.

Au moment de mettre sous presse ce numéro de Syn-dicats, nous apprenons que les employés ont accepté le plan avec 97,53% de voix.

Deux actions pour une vente honnête des produits fi nanciers

Désormais, tous les acteurs du monde fi nancier savent que les marchés peuvent évoluer rapidement… ce qui était un produit sûr hier peut demain s’avérer beaucoup plus mauvais. Les travailleurs du secteur veulent pouvoir regarder leurs clients droit dans les yeux s’ils leur donnent un conseil. Pour ce faire, les employeurs doivent accepter cette volonté qu’ont travailleurs de pouvoir enfi n travailler de ma-nière totalement transparente vis-à-vis des clients, avec tout ce que cela implique. Diffi cile aujourd’hui, quand les employeurs imposent encore des quotas et des résultats. Ce système fonctionne de manière aveuglante et la formation nécessaire manque souvent.

Les travailleurs veulent être formés de sorte qu’ils aient une connais-sance précise de tous les produits fi nanciers. Chaque entreprise doit organiser une concertation en matière de politique de vente et de conseil avec les représentants d’employés mais aussi avec les autres intervenants. Les syndicats européens du secteur fi nances, réunis en UNI fi nances, ont aussi décidé récemment de mettre l’accent sur l’organisation de meilleurs ventes et conseils.

Dans ce cadre international, les syndicats Belges ont organisé le 19 avril une action devant les portes du bâtiment Berlaymont, siège de la Commission européenne, à Bruxelles. Pia Desmet, secrétaire fédérale SETCa Finances expliquait: «L’objectif de cette manifestation européenne est d’amener employeurs et gouvernements européens à réfl échir sur leurs pratiques. UNI a réalisé une charte reprenant 12 exigences claires pour une meilleure régulation des marchés fi nan-ciers, que les militants du SETCa ont transféré à la Commission euro-péenne». Jean-Michel Cappoen, Secrétaire Général SETCa Finances ajoute «Nous proposons par exemple de mettre en place sur le plan européen une commission indépendante qui aurait pour mission de veiller au maintien de la stabilité du système fi nancier européen et à la protection des clients, des assurés, et des institutions fi nancières elles-mêmes. Un peu à l’image de l’ «Autorité de Contrôle prudentiel» fondée en janvier 2010 chez nos voisins français».

Partout dans le monde, le personnel exige de pouvoir faire du conseil fi nancier et de la vente fi nancière d’une façon correcte, transparente et honnête. Au fi nal, aussi bien l’employé, le client, que l’économie elle-même pourraient en profi ter.

La crise est à peine en train de plier bagages que les vieilles pratiques du monde des fi -nances reprennent de plus belle. Les bonus plantureux sont de retour pour les hauts dirigeants, les produits fi nan-ciers, pas toujours très propres, reviennent sur les bourses d’échanges. Mais les employés dans le secteur fi nancier, eux, ont été refroidis par la tour-nure des événements qui ont suivi l’éclatement de la crise fi nancières. Ils veulent pouvoir vendre de manière honnête et transparente les produits fi nanciers. Deux actions ont été organisées par le syndicat européen UNI Finances, dont le SETCa fait partie. L’une à Francfort, à la Banque Centrale Européenne, l’autre à Bruxelles, devant le siège de la Commission européenne. Un appel aux employeurs à travers l’Europe pour qu’on ne revienne pas aux travers du passé et à une vente forcée des produits dits «toxiques».

Page 19: Syndicats FGTB n°8 - 30 avril 2010

EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES16 SYNDICATS • N°08 • 30 AVRIL 2010

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1er mai: les choses doivent et peuvent changerL

e 1er mai est la fête du mouve-ment ouvrier socialiste et le reste. Partout dans le monde,

des milliers de travailleurs vont descendre en rue pour clamer leur volonté d’un monde meilleur. Si le 1er mai a été proclamé «jour du travail», c’est grâce au mouvement ouvrier américain qui a engagé le 1er mai 1884 le combat de la journée de 8 heures de travail. Quelques années plus tard, ce combat s’est prolongé en Europe. Depuis, la jour-née de travail de huit heures a été réalisée depuis longtemps. La date du 1er mai a toutefois été mainte-nue comme étant chaque année le jour du lancement de nouveaux objectifs sociaux.

Le 1er mai 2010 sera placé sous le signe de la crise économique. Cel-le-ci continue de toucher journel-lement de nombreux travailleurs. Nous n’allons pas citer ici de noms

d’entreprises en restructuration (la liste serait trop longue) où nos délégués et secrétaires sont en lutte pour la juguler ou du moins pour en atténuer les conséquences pour les travailleurs. Bien que quel-ques améliorations se dessinent dans le paysage économique, la plupart des observateurs ne pré-voient pas d’amélioration sur le plan de l’emploi avant la fi n de l’année prochaine. Une alternative économique s’impose dès lors de toute urgence, aussi pour ne avoir à revivre la même chose à long terme. Une économie durable à fortes interventions des pouvoirs publics, une réduction du pouvoir du secteur fi nancier, la perspec-tive du plein emploi, voilà le défi dans lequel nous voulons tous nous investir au maximum. Cette approche s’oppose totalement au capitalisme néolibéral qui a prouvé qu’il est condamné à échouer et

n’offre pas d’avenir sûr. Les syn-dicats doivent prendre leur place légitime dans la mise en œuvre d’un avenir nouveau et c’est aussi ce qu’ils entendent faire. Voilà no-tre message pour ce 1er mai.

Voilà également le contexte de l’année de congrès qu’est 2010. En mai se tiendront les congrès des interrégionales (les ailes fl amande, wallonne et bruxelloise de la FGTB), au début juin le congrès de la FGTB fédérale. Ces congrès doivent tracer les objectifs des prochaines années. Chacun à son niveau et par rapport à ses adversaires. Les congrès sont aussi l’occasion de comparer toutes sortes de visions et de débattre de toutes sortes de textes. Les congrès doivent conférer un visage clair à notre syndicat dans le paysage so-cial, économique et politique de de-main. Le congrès fédéral de la FGTB défi nira des pistes sur la forme que

l’économie doit prendre en fonc-tion d’un emploi de qualité pour tous et dans le respect de l’environ-nement, sur la façon de poursuivre le développement de la sécurité sociale et les moyens pour le faire. Le débat sur les pensions jouera en l’occurrence un rôle central. Il est clair pour nous que l’on ne peut toucher à l’âge de la pension ou de la prépension. Par ailleurs, le SETCa entend préciser que les aides publiques aux entreprises ne sont acceptables qu’à la condition de profi ter à l’emploi. Une véritable politique de l’emploi doit offrir aussi de l’espace en faveur d’une réduction collective de la durée du travail avec maintien du salaire, de manière à permettre la création de réels emplois supplémentaires. Il est clair qu’une telle politique socio-économique à mener par les pouvoirs publics va requérir des moyens fi nanciers supplémentai-

res. Il convient à cette occasion de s’attaquer aux grands revenus et aux grosses fortunes.

Le congrès statutaire du SETCa se tiendra plus tard au cours de cette année. Il peut être résumé en 3 mots-clés: la vision d’un avenir dans la dignité, l’action indispen-sable pour la mettre en œuvre avec, comme support de l’ensemble, la solidarité, notre valeur de base qui nous est si chère.

Nous souhaitons à tous nos mem-bres un agréable 1er mai avec la certitude que les choses doivent et peuvent changer!

Myriam Delmée Erwin De DeynVice-présidente PrésidentSETCa-BBTK SETCa-BBTK