syndicats fgtb n° 19 - 11 novembre 2011

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N°19 • BIMENSUEL • 66 ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 [email protected] Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles EDITO IL Y A une alternative Page 3 AMNESTY Une flamme une vie Page 4 SANTE 3/4 des 55-65 malades Page 7 FGTB, CSC et CGSLB organisent une concentration de militants au Heysel ce 15 novembre. Un message commun: «NON A L’AUSTERITE!» que prépare le futur Gouvernement à travers son bud- get 2012. L’austérité n’est pas une fatalité mais un programme néolibéral. Il y a d’autres pistes que le sang et les larmes. DOSSIER PAGE 8 & 9 Syndicats unis contre l’austérité Syndicats unis contre l’austérité DETTES Voyage dans l’enfer du surendettement Page 5 11 NOVEMBRE 2011 Éd. LIÈGE

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Syndicats unis contre l'austérité - Amnesty: une flamme, ue vie - Voyage dans l'enfer du surendettement

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Page 1: Syndicats FGTB n° 19 - 11 novembre 2011

N°19 • BIMENSUEL • 66ème annéeBureau de dépôt : Charleroi X

Abonnements : 02/506 82 11Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 [email protected]

Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

EDITO

IL Y Aune

alternative

Page 3

AMNESTY

Unefl ammeune vie

Page 4

SANTE

3/4des 55-65malades

Page 7

FGTB, CSC et CGSLB organisent une concentration de militants au Heysel ce 15 novembre. Un message commun: «NON A L’AUSTERITE!» que prépare le futur Gouvernement à travers son bud-get 2012. L’austérité n’est pas une fatalité mais un programme néolibéral. Il y a d’autres pistes que le sang et les larmes.

DOSSIER PAGE 8 & 9

Syndicats unis contre l’austéritéSyndicats unis contre l’austérité

DETTES

Voyage dansl’enfer du

surendettement

Page 5

11 NOVEMBRE 2011 • Éd. LIÈGE

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RÉGIONS2 SYNDICATS • N°19 • 11 NOVEMBRE 2011

NAMUR

BRABANTLUXEMBOURG

AUX AFFILIE(E)S DE LA CENTRALE

GENERALE F.G.T.B. DU BRABANT

WALLON.

Cher(e)s Ami(e)s,

HORAIRES DE LA CEN-TRALE GENERALE F.G.T.B. DU BRABANT WALLON – BUREAU DE NIVELLES.

Afi n de faciliter vos dé-marches, nous vous in-formons que dès le 1er NOVEMBRE 2011 les ho-raires de nos bureaux de Nivelles – 24, rue de Na-mur seront modifi és.

En effet, dès cette date, nos bureaux seront ouverts:

LES LUNDIS, MARDIS, MERCREDIS et JEUDIS de 8h15 à 12h et de 12h45 à 17h.

Le VENDREDI de 8h15 à 12h.

Exposition «Grèves de 60»D’hier à aujourd’hui…Depuis près d’un an, AFICo a mis en place un groupe de travail composé d’une quin-zaine de militants, en vue de commémorer le 50e anniversaire des grèves de 1960/61 et mettre en lumière l’implication (trop sou-vent minimisée) de la FGTB Namuroise dans ces événements. Parmi les objectifs, le groupe tenait absolument à faire le lien entre hier et aujourd’hui pour permettre aux parti-cipants de porter un regard actuel sur les combats et les modes d’actions syndicales modernes.

Du 16 novembre au 15 décembre 2011 vous pourrez constater toute l’importance et la qualité du travail de ces militants en visitant l’exposition qu’ils ont réalisée ensemble et qui sera accessible au public grâce à une collaboration avec la Maison de la Culture de Namur et le PAC Namur qui ont également traité ce sujet historique.

Pour plus de renseignements sur l’exposition et/ou pour participer à une visite guidée collective animée par des membres du groupe AFICo, contactez Jennifer BARRAS et/ou Laurent WILMET à AFICo, 081/649.952 ou par mail à info@afi co.be.

FGTB NAMUR - Congrès d’orientation «PROXIMITÉ»La FGTB NAMUR a tenu son congrès d’orientation sur le thème de la proximité le mercredi 19 octobre en présence de plus de 120 mili-tants.

Pourquoi un congrès sur la proximité?

Le consumérisme et les politiques néolibérales poussent nos sociétés vers l’individualisme.

Au contraire, la FGTB a construit son modèle de société, son fonc-tionnement, ses combats et aussi ses succès sur la solidarité et la cohésion sociale.

En mettant à l’ordre du jour de son congrès d’orientation le thème de la proximité, la FGTB NAMUR montre qu’elle a pleinement pris conscience des risques de ces dé-rives individualistes et qu’elle en-tend mener avec l’ensemble de ses militants et affi liés une réfl exion en profondeur afi n de lutter contre ce phénomène.

Bien plus qu’un simple moyen, la proximité doit donc être envisa-gée comme la philosophie même de nos actions en vue d’avoir un meilleur impact sur la société et de renforcer la solidarité entre les travailleurs et, au-delà, entre les autres composantes de notre société.

L’important travail d’analyse réalisé par les militants lors des journées préparatoires au congrès a permis de mettre en évidence de multiples champs d’action en

rapport direct avec la proximité (partage des valeurs, éducation, formation, fonctionnement, com-munication, …).

La mise en place d’un plan d’ac-tion à court, moyen et long terme nous permettra, en assurant une meilleure cohésion et une meilleure conscientisation de nos militants, de renforcer la solidarité entre nos membres, pré-requis indispensable à la poursuite de nos combats pour une société plus solidaire.

La «charte de proximité»

L’organisation du congrès a été l’occasion de réaliser un exercice «grandeur nature» de proximité.Pas moins de 80 militants se sont réunis lors d’une première jour-née préparatoire pour dégager 200 constats et pistes d’action en matière de proximité.

Une seconde journée a permis d’analyser ces propositions et de les regrouper en 3 thèmes princi-paux concernant la politique syn-dicale (nos valeurs, nos actions, …), notre fonctionnement interne (y compris celui de nos services administratifs) et nos relations externes (associatif, mouvement progressiste, médias, …).

La troisième journée préparatoire a enfi n permis de valider avec les participants les textes à proposer aux congressistes.

Lors du congrès, les débats ont été enrichis par une cinquantaine d’in-terventions de nos militants et

ceci nous a permis de fi naliser les résolutions à intégrer dans notre «charte de proximité».

Le «plan d’action»

Au-delà de cette charte reprenant nos objectifs et nos engagements en matière de proximité, le congrès a également permis de dresser une première liste de pistes d’actions concrètes à court, moyen et long terme, devant nous permettre de réaliser les propositions de nos militants.

Ce plan d’action comporte des axes prioritaires qui concernent notamment:

- la formation et le soutien à nos militants sur le terrain

- la cohérence et l’effi cacité de nos actions

- l’information de tous nos affi liés avec et sans emploi

- la qualité de l’accueil dans nos services administratifs

- la relance du mouvement pro-gressiste régional

- ...

Quelques réalisations en cours

Voici déjà quelques exemples concrets d’actions décidées par la FGTB NAMUR dans le cadre du programme de «proximité» validé par le congrès:

a. Programme gouvernemental - Information à nos affi liés de-mandeurs d’emploi:

Nos militants et des membres de notre personnel seront bientôt présents dans les salles d’attente de nos permanences chômage en vue d’informer nos affi liés deman-deurs d’emploi sur les dangers du prochain programme gouverne-mental (limitation dans le temps et/ou dégressivité des allocations de chômage, renforcement du contrôle des recherches d’emplois). Au-delà de l’information, l’objec-tif est bien la sensibilisation et la mobilisation pour la défense des acquis sociaux.

b. Accueil téléphonique de nos affi liés:

Nos agents ont parfois beaucoup de diffi cultés à assumer «en même temps» l’accueil physique des af-fi liés au guichet et les appels télé-phoniques.

Nous mettrons en place à partir de début 2012 un «call center» afi n de diminuer les temps d’attente télé-phoniques et d’améliorer la qualité d’accueil à nos guichets.

c. Formation et soutien à nos mi-litants:

Nos militants, délégués en entre-prises, sont régulièrement confron-tés à des sujets vastes et complexes (sécurité sociale, intérêts notion-nels, crise fi nancière,…).

Avec l’aide de notre ASBL d’édu-cation permanente AFICo, un pro-gramme de formation couvrira ces enjeux de société en lien avec nos valeurs et nos combats syndicaux de manière à leur permettre de mieux sensibiliser et mobiliser nos affi liés.

Ensemble on est plus fortsSoyons donc encore plus proches pour être plus solidaires et plus forts!

Guy FAYS, secrétaire régional

FGTB NAMUR

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BRUXELLES2 SYNDICATS • N°19 • 11 NOVEMBRE 2011

Conseil syndical: Crise et sorties de crise

Conférences de la saison 2011-2012

« Pour éviter le krach ultime » Pierre LARROUTUROU

Mercredi 23 novembre 2011 à 18H00 26 rue de la Victoire, 1060 Bruxelles

Pierre LARROUTUROU, plaide dans son dernier livre, "Pour éviter le krach ultime" (préface de Stéphane Hessel), pour l'arrêt d'une logique néo-libérale et d'un monde devenus fous. L'ex-PS devenu conseiller régional Ile-de-France Europe Ecologie Les Verts prédit aussi - et il n'est pas le seul - une crise pire que celle de2008. Il propose notamment la réduction du temps de travail à 32H par « la semaine de 4 jours » et l’élaboration d’un nouveau contrat social.

La conférence sera suivie d’un débat, puis d ‘un verre de l’amitié

Le mercredi 26 octobre, la FGTB de Bruxelles a tenu un important Conseil syndical, consacré à la crise fi nancière et à ses enjeux (socio-économiques et environne-mentaux). En point de mire: notre positionnement face au futur volet socio-économique des négociations pour la formation d’un gouverne-ment fédéral. D’emblée, Philippe Van Muylder rappelait deux prin-cipes fondamentaux. Le premier principe appelle les progressistes à leur devoir naturel de défense de la solvabilité de l’Etat, patrimoine commun des travailleurs et…uni-que patrimoine des plus fragilisés d’entre eux. Le deuxième principe tient à l’indispensable reconnais-sance de la nécessité de l’impôt mais aussi au nécessaire combat contre l’injustice de l’actuelle po-litique fi scale.

Etaient invités, vu leurgrande ex-pertise: Eric De Keuleneer, profes-seur à l’ULB et chercheur-associé à Éconosphère; Serge Vilain, pré-sident de Société Régionale d’In-vestissement de Bruxelles; Olivier Derruine, conseiller parlementaire (Parlement européen); Luc Voets, directeur du Service d’études de la FGTB fédérale; ainsi que Christian Bouchat (HORVAL) et Jean-Michel Cappoen (SETCa).

Innovations fi nancières et entreprises publiquesPour Eric DeKeuleneer,si l’on veut, demain, assurer la viabilité des entreprises publiques, il convient d’y mettre en place des directions compétentes, effi caces et… indé-pendantes; de défi nir clairement (et dans la transparence) des ob-jectifs de réussite pour ces entre-prises, non seulement en termes de rentabilitémais aussi… en termes d’éthique; d’y installer des conseils d’administration de taille réduite, composés en fonction de la seule compétence de leurs membres; de négocier de bons contrats de ges-tion et d’y menerde réels contrôles des «bonnes pratiques». En ce qui concerne le rôle des organisations syndicales en la matière, Eric De Keuleneer estime qu’il faut com-mencer par renforcer leur présence au sein des conseils d’entreprise. Il lui semble qu’il serait fort im-portant, pour elles, d’obtenir un rôleau niveau des nominations des administrateurs (obtenir, par exemple, que celles-ci soient vali-dées par les conseils d’entreprise, dans la mesure où le mandat des administrateurs ne s’autorise pas uniquement de la tutelle politi-que mais aussi du «corps social» de l’entreprise publique). De manière générale, Eric DeKeuleneer appelle les syndicats à utiliser davantage les compétences économiques et fi nancières dont disposent déjà, incontestablement, leurs services d’études.

Notre environnement et ses limitesPour Olivier Derruine, bien que les défi s deviennent de plus en plus urgents et «présents», l’impres-sion dominante est que le souci de la planète, que ce soit en matière d’énergie ou de biodiversité, est en perte de vitesse depuis l’échec de la conférence de Copenhague!

Malgré cela, un certain nombre de rapports très intéressants conti-nuent d’être publiés, notamment un précieux rapport produit par les Nations Unies sur la thémati-que de la dette écologique et de l’exploitation de notre planète sur le long terme. Il en ressort qu’en 2050, sans changement radical de notre consommation, celle-ci sera trois fois plus élevée et générera quatre fois plus d’émissions de CO2. Or, pour préserver ne fût-ce que le niveau actuel des ressources, il faudrait diminuer leur consom-mation individuelle, dans les pays riches, par un facteur de quatre à dix (selon les pays). Sans parler des efforts combinés que devraient produire les pays en voie de déve-loppement, qui s’attèlent à leur propre développement économi-que, voire simplement… à l’éradica-tion de la pauvreté qu’ils connais-sent. Au-delà des problèmes de réchauffement de la planète et de biodiversité, Olivier Derruine en appelle donc à une prise en compte urgente de la question -au moins aussi importante- de la raréfaction généralisée de la plupart des res-sources naturelles…

De la solidarité avec les banques à une économie durableComplétant l’exposé d’Eric De Keuleneer sur la tendance accrue à la privatisation à partir des an-nées ‘90, Luc Voets rappelait que le climat néo-libéral de l’époque insistait sur la nécessité de dé-réguler le marché, de réduire les impôts et théorisait l’inégalité so-ciale comme source…de progrès économique! Aujourd’hui,nous constatons tous la ruine de cette idéologie. Il apparaît désormais indispensable de concrétiser la régulation des marchés et d’éli-miner les défaillances dans les mé-canismes de contrôle. La taxation des transactions fi nancières serait un moyen effi cace pour freiner la spéculation. En outre, il faut, bien entendu, continuer de plaider pour une séparation nette entre les banques de dépôt et les banques d’affaires de sorte que, si apparais-sent des diffi cultés liées à des pla-cements à risque, les épargnants soient d’offi ce protégés, sans que soit requise une intervention des pouvoirs publics. Au niveau des responsables européens, toute l’attention est aujourd’hui portée sur la politique budgétaire, avec interdiction des défi cits! Pour Luc Voets, l’on doit, au contraire, créer un nouveau modèle, avec des in-vestissements dans une économie moins axée sur «la croissance à tout prix», moins consommatrice d’énergie, davantage durable. Et de terminer son intervention en rappelant qu’il existe un ensemble de mesures possibles permettant d’engranger 10 à 15 milliards de recettes nouvelles, sans devoir tou-cher aux acquis sociaux!

Batailles idéologiquesPour Serge Vilain,un certain cy-nisme néo-libéral a remporté une bataille importante contre les forces progressistes: la bataille idéologique. Aujourd’hui, plus que jamais, il convient de combattre le dogme néo-libéral tout-puissant

qui érige en «principe moral» un enrichissement aussi rapide que possible! L’impact de la crise fi -nancière de 2008 sur la dette ac-tuelle de notre pays est de l’ordre de 25% et la crise actuelle ne va qu’aggraver la situation. Dans un tel contexte, il ne faut pas craindre de décrypter les crises fi nancières qui se succèdent comme un com-bat droite – gauche…

Pour Jean-Michel Cappoen, c’est l’ensemble des citoyens du pays qui paieront la facture de la crise actuelle et c’est bien là que se ma-nifeste la nécessité «intéressée» d’agir ensemble: il faut stigmatiser les responsables qui utilisent le secteur bancaire à des fi ns d’en-richissement personnel, appuyer les moyens de faire fonctionner les banques dans l’intérêt généra-let surtout, délivrer un message: «c’est aux citoyens de renverser la tendance idéologique en pesant fortement et massivement sur les politiques pour qu’ils se rendent compte -enfi n! - que doivent cesser les dérives fi nancières actuelles». Dernier intervenant, Christian Bouchat terminait par un constat: le recul de la raison critique ou, à tout le moins, la précarisation des organes critiques censés décrypter et appuyer notre compréhension de l’actualité: journalistes, organes de contrôle et de régulation, etc. La délinquance patronale, conséquen-ce des pressions d’une concurrence déloyale, prend de fait le pas sur la règle et l’inspection sociale…est quasi-absente! Il y a une nécessité absolue d’en appeler aux politiques pour qu’ils renforcent le contrôle public et permettent le retour d’un véritable Etat de droit... ConclusionAujourd’hui, le monde du travail est sous le coup d’une double menace:

d’une part, la menace des restruc-turations sauvages, des délocalisa-tions, des licenciements massifs; d’autre part, la crise des «dettes souveraines». La véritable incapa-cité de l’Europe de répondre à cette crise autrement que par l’imposi-tion de l’austérité nous appauvrit et crée un climat de dépression. Mais il faut le rappeler avec force: l’Etat est le patrimoine commun du monde du travail. A la FGTB, nous

refusons que les dérives du néoli-béralisme soient mises à charge des travailleurs et nous continuons de dire non à l’austérité car elle représente le problème et non la solution! A vrai dire, nous aurions bien tort d’être moins déterminés que la droite et le patronat dans la défense et la promotion de nos alternatives!!!

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RÉGIONS2 SYNDICATS • N°19 • 11 NOVEMBRE 2011

CENTRE

TOURNAI - ATH - LESSINESLa MWB de Tournai déménage le 15 décembre 2011.Pour permettre la transition, nos bureaux seront donc fermés les 15 et 16 décembre.Nous serons heureux d’accueillir nos affi liés dans un cadre plus spacieux et agréable à notre nouvelle adresse, Place Verte 15 à 7500 TOURNAI, dès le lundi 19 décembre 2011.Nos numéros de télépho-ne (069/22.05.54) et de fax (069/21.64.85) restent inchan-gés.

Solidarité avec les travailleurs de MC BRIDERécemment, les militants et dé-légués de la Centrale générale de Mouscron-Comines-Estaimpuis ont mené une action de solidarité avec les travailleurs de l‚entreprise MC BRIDE à Estaimpuis.

Le 31 octobre dernier, délégués et militants de la CG sont descendus en nombre au Palais de Justice de Tournai, où se tenait l‚audience op-posant MC BRIDE à ses travailleurs. Ceux-ci, en grève depuis une se-

maine, se sont vus imposer une or-donnance interdisant le blocage de l‚entreprise, ainsi qu‚une astreinte de 1000 euros applicable durant 60 jours. Une situation inadmissible.La Centrale générale a donc intro-duit une citation en tierce opposi-tion, dans le but de contester tant l‚ordonnance que les astreintes, et d‚ainsi défendre ce droit fondamen-tal qu‚est le droit de grève.

Des délégations du Nord et du Sud

du pays ont apporté leur soutien à cette action (Brabant Wallon, Ypres, Courtrai, Tournai, ainsi que les ca-marades métallos wallons et de la CGSP, entre autres). Le tribunal a toutefois donné raison à l‚entre-prise, tout en réduisant l‚astreinte de 1000 à 250 euros, et la période d‚application de 60 à 30 jours. Une décision contestée par la Centrale générale, qui a décidé d‚aller en appel de ce jugement.

MOUSCRON-COMINES-ESTIAMPUIS

La Centrale Générale du Centre vous informe qu’afi n d’encore mieux répondre à vos attentes, nos heures d’ouverture seront modifi ées dés le 1er janvier 2012. Dés cette date, nous aurons le plaisir de vous accueillir en nos bureaux de: HAINE-ST-PAUL, Rue Aubry, 23 – 064/23.82.00 les:

Lundi: de 8h30 à 12h00 et de 13h30

à 18h00Mardi: de 8h30 à 12h00 et de 13h30

à 17h00 Mercredi: de 13h30 à 17h00 (avant-

midi sur rendez-vous)Jeudi: de 8h30 à 12h00 et de 13h30

à 18h00 Vendredi: de 8h30 à 13h00 SOIGNIES, Rue des Tanneurs, 12 – 067/33.26.53 les:

Lundi: de 8h30 à 12h30 et de 13h00 à 16h45

Mardi: de 8h30 à 12h30 et de 13h00 à 16h45

Mercredi: bureaux fermés Jeudi: de 8h30 à 12h30 et de 13h00

à 16h45Vendredi: de 8h30 à 12h30 et de

13h00 à 16h45 D’ici fi n d’année, différentes pri-mes sont payables. Les formulaires doivent être dé-posés dès réception, à Haine-St-Paul (bureau n°6) ou à Soignies (bureau n°1) Paiements: Titres servicesPrime syndicale: à partir du 8 no-vembre 2011. Prime de fi n d’année: à partir du 15 décembre 2011 directement par le

Fonds de Sécurité d’Existence. BâtimentLa prime fi délité - fi délité assimi-lation: à partir du 2 novembre 201l. Les jours de repos: début décembre 201l. NettoyagePrime de fi n d’année et prime syn-dicale: début décembre 2011. GardiennagePrime de fi n d’année et prime syndicale: à partir du 5 décembre 2011. Coiffure et soins de beauté - fi tnessPrime de fi n d’année et prime syn-dicale: mi-décembre 2011. Intérimaire

Prime de fi n d’année et prime syn-dicale: début décembre 2011. E. TA (entreprises de travail adapté)Prime syndicale: à partir du 5 dé-cembre 201l. Transformation bois - commerce bois et scierie (exploitation fo-restière)Prime de fi n d’année et prime syn-dicale: à partir du 6 décembre 2011. Parc et jardinsPrime de fi n d’année et prime syndicale: début décembre 2011. Agriculture - HorticulturePrime syndicale: début décembre 2011.

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RÉGIONS2 SYNDICATS • N°19 • 11 NOVEMBRE 2011

LIEGE - HUY - WAREMME

VERVIERS

Dans les prochains mois, la Centrale Générale FGTB de Liège-Huy-Waremme organise des soirées décentralisées d’informations intersectorielles.

Ces soirées se tiendront près de chez vous et elles vous permettront de découvrir les alternatives et le projet de société que nous proposons dans le monde d’aujourd’hui.

Nous aurons également l’occasion d’échanger avec vous et de faire le point sur la situation politique et économique actuelle.

Lors des ces soirées, le secrétariat de la Centrale Générale FGTB sera présent. Vous pourrez dès lors poser vos questions sur vos conditions de travail, votre salaire, votre entreprise ainsi que sur les élections sociales de mai 2012.

Ces soirées sont ouvertes à tous, syndiqués ou non.

Programme :

27. 10. 2011

Maison du Peuple de Villers-Le-Bouillet (rue de Waremme, 29)

17. 11. 2011

Maison du Peuple d’Houtain-Saint-Siméon (rue de l’Eglise, 15)

27. 12. 2011

Centre de formations de Retinne (rue Laurent Gilys, 14)

19. 01. 2012

Centrale Générale de Liège (Place Saint Paul, 13)

Ces 4 rencontres se dérouleront à partir de 19hPlus d’Infos : Service communication - 04/221.61.16

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SYNDICATS • N°19 • 11 NOVEMBRE 2011 3ACTUALITÉS

> EDITO

IL Y A une alternative!Ce 15 novembre, le Formateur est supposé boucler son tour de négociations et déposer un budget pour 2012 comportant pour plus de 11 milliards d’éco-nomies et de recettes nouvel-les.

Ce même 15 novembre, FGTB et CSC organisent une concentra-tion de militants au Heysel à Bruxelles pour avertir le futur Gouvernement que l’austérité ne passera pas.

La question que tout le monde se pose est évidemment de savoir si on peut faire autre chose que de l’austérité. Si on regarde en effet autour de soi, on constate qu’aux dernières élections en Espagne, la droite est revenue en force tout en promettant du sang et des lar-mes. Que partout on tient le même discours sur les efforts indispensables et nécessaire-ment douloureux. On voit que les Grecs, placés devant le choix de l’austérité ou de la sortie de l’euro, auraient probablement choisi l’euro, donc l’austérité contre laquelle ils sont pour-tant révoltés.

On voit que de droite ou de gauche, les gouvernements d’Europe se plient à la même logique «TINA-there is no al-ternative», c’est-à-dire «il n’y

a pas d’alternative». C’est ce que l’on nous matraque depuis des mois. C’est justement pour dire le contraire que nous or-ganisons cette concentration de militants.

La bonne question

La bonne question n’est pas de savoir s’il faut assainir les fi nances publiques ou non mais comment assainir les fi -nances publiques. Parce qu’on ne peut pas contester qu’il faut réduire la dette publique. On était d’ailleurs en bonne voie avant la crise. En 2007, la dette représentait 84,2% du PIB.

Aujourd’hui, elle égale presque 100%. Les 15 % que l’on a pris dans les gencives, on les doit bien évidemment à la crise fi -nancière et au sauvetage des banques. Il est important – à l’heure des comptes – de le rappeler. Comme il est bon de ressortir l’adage: «qui casse paie».

En clair: les travailleurs et les citoyens en général n’ont aucu-ne part de responsabilité dans ce dérapage de la dette. Qu’on arrête donc de faire croire que ce sont eux qui vivent sur un grand pied, que les retraites, les prépensions, les crédit-temps, le chômage, la santé, les servi-ces publics, etc. coûtent trop

cher.

Les bonnes cibles

Il faut également rappeler quelques réalités. Les autres chiffres de l’économie:

- La fraude fi scale représente 16 à 20 milliards par an.

- Les subsides aux entreprises représentent chaque année plus de 10 milliards.

- S’y ajoutent 5 milliards de dé-ductions fi scales pour intérêts notionnels ce qui permet à des entreprises comme Ar-celor Mittal de faire 1,4 mil-liards de bénéfi ces et de ne pas payer d’impôt du tout!

- De 2000 à 2009 les bénéfi ces des entreprises ont augmenté deux fois plus que les salaires et les dividendes ont augmen-té de 189%...

- La rente nucléaire rapporte bon an mal an 1,5 milliard à Electrabel-GDF-Suez, ce qui n’empêchent pas les prix de l’électricité d’augmenter.

- Depuis 30 ans, les salaires ont perdu 10 points de PIB par rapport aux revenus du capital.

Alors, on comprendra que dans

nos rangs, les discours du gen-re: «on est tous sur le même ba-teau», «tout le monde va devoir se serrer la ceinture», passent mal. Ce que nous disons, ce que nous disent nos militants, nos affi liés, c’est: «il va falloir serrer la ceinture de ceux qui se sont engraissés».

Il y a donc des alternatives à l’austérité: c’est une fi scalité plus équitable, c’est d’arrêter avec les cadeaux fi scaux aux riches, c’est de récupérer des moyens pour l’Etat afi n qu’il puisse jouer son rôle de régu-lateur et d’investisseur dans l’économie. C’est de donner aux gens du travail et leur donner les moyens de faire tourner la machine économique.

Les bons choix

Quant on a dit cela, on n’a évi-demment pas encore répondu à toutes les interrogations et aux inquiétudes de nos mili-tants: on connaît les responsa-bles, on sait qui s’est gavé, qui vide les caisses de l’Etat, qui pompe l’argent de nos poches, qui souffre de cette crise et qui s’en repaît mais a-t-on les moyens politiques de mettre les profi teurs à contribution? Pourquoi la gauche est-elle si partagée, si faible, si timorée, si coincée?

On sait évidemment qu’elle n’a pas la majorité absolue. Que notre pays a un urgent besoin de Gouvernement. Que chaque Etat membre de l’Union euro-péenne n’est qu’un parmi 27 et que parmi eux ce sont les grands qui mènent la danse. Que les lobbies ont l’oreille de la bureaucratie européenne scandalisée à l’idée même de donner la parole aux citoyens de Grèce ou d’ailleurs.

Mais ce que l’on attend de la gauche, c’est qu’elle défende les alternatives à cette austérité qui sert de paravent aux pro-jets néolibéraux. Qu’elle déjoue ces projets réactionnaires et apporte sa contribution à la re-conquête idéologique. Qu’elle porte notre projet d’une société plus égalitaire, d’un Etat plus «social» qu’ «actif», d’une Eu-rope solidaire. Car si on veut changer l’Europe ou même le monde il faut commencer chez nous et traduire les idées dans les actes. C’est cela aussi la res-ponsabilité de la gauche.

Anne Demelenne Secrétaire générale

Rudy De LeeuwPrésident

> RAPPORT DU CONSEIL CENTRAL DE L’ÉCONOMIE

Contrôler les prix de l’énergie et ne pas toucher l’index

Le secrétariat du Conseil central de l’économie a publié son nouveau rapport technique et ses conclusions servent une nouvelle fois de prétexte à certains pour lancer une offensive injustifiée contre notre système d’indexation.

Le rapport fait en effet état d’un écart salarial de 4,6% pour la pé-riode 1996-2012 par rapport à nos voisins l’Allemagne, la France et les Pays-Bas.

Mais il faut être de bon compte si l’on veut être honnête dans ce débat:

1. Une série de subsides salariaux aux entreprises (4,4 milliards e pour subsides fi scaux, titres-ser-vices et activation allocations en 2012) n’ont pas été intégrés dans les calculs du rapport du CCE en rai-son du veto des employeurs. Si l’on intègre ces données, la différence de coût salarial avec les trois pays voisins redescend à 1,5%;

2. les salaires ont augmenté de 6,3% en Belgique, contre 6,0% dans les trois pays voisins sur le période 2011-2012. Cette légère différence de 0,3% est intégralement attribua-ble à l’augmentation plus rapide des prix en Belgique;

3. la productivité des travailleurs belges plus élevée que dans les trois pays voisins n’est pas prise en compte;

4. l’objectif de la loi de 1996, qui est d’améliorer le taux d’emploi, est largement atteint. Le niveau

salarial sur lequel on se concen-tre aujourd’hui n’est qu’un moyen pour atteindre cet objectif. De 1996 à 2011, le volume de l’emploi (nom-bre d’heures prestées) dans le sec-teur privé belge a augmenté de 15,6%, soit 9,3% de plus que chez nos trois voisins, voire 12,6% de plus qu’en Allemagne;

5. la compétitivité, c’est bien plus que le coût salarial, note à juste titre le CCE. Or l’examen des efforts consentis en matière d’innovation et de formation montre que, sur ce plan, la Belgique reste largement en-deçà des objectifs européens et nationaux. Nous devons faire face à un handicap de 34,7% en matière d’innovation et de 43% en matière de formation.

Ajoutons que l’on ne s’attaque tou-jours pas aux prix élevés de l’éner-gie, qui sont la principale cause d’infl ation en Belgique. Ainsi, les ménages et les entreprises payent leur énergie nettement plus cher

que dans les pays voisins. Ces prix élevés de l’énergie dopent l’infl a-tion et, donc, l’index. Si on veut éviter que l’index ne grimpe, il faut s’atteler rapidement au contrôle des prix de l’énergie.

Pour les deux syndicats CSC et FGTB, qui ont réagit dans un communiqué commun, les pou-voirs publics doivent donner au régulateur (la CREG) le pouvoir de renforcer le contrôle des prix de l’électricité et du gaz afi n de s’at-taquer au problème de l’infl ation à la source.

Une intervention au niveau de l’index minerait la confi ance des consommateurs et la demande in-térieure. Selon le rapport du CCE, si la Belgique a mieux résisté à la récession de 2009, c’est en partie grâce au maintien de notre de-mande intérieure.

Le mécanisme de comparaison in-ternationale des coûts salariaux

soulève également de plus en plus de questions. La comparaison de l’évolution salariale dans les pays voisins est en effet faussée par le dumping salarial auquel l’Allema-gne se livre depuis des années. Quel pays faut-il fi nalement poin-ter du doigt? Le pays qui essaye de protéger le pouvoir d’achat de ses travailleurs et de les faire profi ter de la croissance? Ou le pays qui tente d’exporter ses problèmes en menant une politique de dumping social permanent, en particulier de dumping des salaires comme le fait l’Allemagne depuis des années?

D’après les chiffres les plus récents d’Eurostat, le nombre de personnes qui courent un risque de pauvreté a augmenté de 28% entre 2005 et 2010 en Allemagne qui fabrique de plus en plus de travailleurs pauvres.

Page 8: Syndicats FGTB n° 19 - 11 novembre 2011

ACTUALITÉS4 SYNDICATS • N°19 • 11 NOVEMBRE 2011

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Vous aussi vous pouvez participer à la campagne bougies

Chaque année entre la mi-novem-bre et le 10 décembre, Amnesty International se mobilise pour aller à la rencontre du public et récol-ter les fonds indispensables à la poursuite et à l’intensifi cation de son travail de défense des droits de l’homme.

Cette année, le thème de la cam-pagne est la liberté d’expression. 1 pays sur 2 ne respecte pas ce droit fondamental.

La vente des bougies d’Amnesty est

ouverte à partir du 14 novembre. Elle permet à Amnesty de conser-ver son indépendance fi nancière. Chaque année, entre la mi-novem-bre et le 10 décembre, A.I. vend plus de 100.000 bougies.

Pour soutenir A.I., vous pouvez acheter une ou des bougies:• sur la boutique en ligne: www.

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• à un des nombreux groupes locaux d’activistes que vous ne manquerez pas de rencontrer ou

que vous pouvez retrouver listés sur le site d’A.I.

Si vous voulez vous impliquer davantage dans ce combat, vous pouvez devenir vendeur dans un des nombreux points de distribu-tion. La vente s’effectue à travers divers projets afi n que chacun puisse s’impliquer en fonction de son emploi du temps et de sa localité.Amnesty livre gratuitement les bougies et récupère les inven-dues.

Plusieurs possibilités s’offrent à vous:• déposer une boite de bougies

dans un commerce • tenir un stand de vente • vendre les bougies à votre en-

tourage - voisins, famille, amis, collègues...

Pour participer à la campagne 2011, rien de plus simple. Il suffi t de remplir un formulaire en ligne sur le site d’Amnesty www.amnes-tyinternational.be et vous serez recontacté par téléphone.

LA LIBERTÉ D’EXPRESSION A BESOIN DE VOTRE FLAMME. 1 PAYS SUR 2 NE RESPECTE PAS CE DROIT FONDAMENTAL. ACHETEZ UNE BOUGIE.

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> LA FGTB FEDERAME ENGAGE:

1 Business Analyst (h/f)Contexte de la fonctionLa fonction se situe au sein du service informatique fédéral.

But de la fonctionEtablir la description fonctionnelle de la gestion des membres, de l’admissibilité et du paiement des allocations de chômage.

Exigences spécifi ques- Diplôme universitaire ou expérience équivalente valorisable pour

la fonction- Avoir un esprit analytique, critique et créatif- Etre en mesure de traduire les fonctionnalités de la gestion des

membres, de l’admissibilité et du paiement des allocations de chômage de manière claire, complète et sans équivoque.

- Connaître les techniques d’analyse classiques: entity-relationship analysis, data fl ow diagrams et tableaux décisionnels.

- Pouvoir lire les programmes RPG existants- Connaître les principes «object oriented development»- Avoir des affi nités avec le secteur social- Bilinguisme FR/NL

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Adressez votre candidature le 30 novembre 2011 au plus tard à [email protected]

Vos qualités sont plus importantes que votre sexe, âge, handicap ou origine.

> LA FGTB FEDERALE ENGAGE1 Collaborateur (h/f) francophonepour son département Gendermainstreaming Description de la fonction - tâches et responsabilités Responsable de l’intégration de l’approche de genre, tant au niveau des politiques syndicales défendues par la FGTB qu’au niveau interne dans la structure et culture de l’organisation:• être une personne de référence en matière d’égalité F/H en interne

et en externe du syndicat dans les instances (inter)nationales.• formuler des avis politiques sur des dossiers syndicaux sous l’angle

du genre• apporter un support aux instances de femmes et de genre • être un acteur de change management

Profi l• Posséder un diplôme universitaire de niveau master (sciences de ges-

tion, sciences humaines, droit,…) ou une expérience professionnelle équivalente et valorisable pour les critères du profi l demandé.

• Etre capable de mener des réunions/discussions, de rédiger (notes politiques, e-mails, interventions etc) et de prendre la parole en français, néerlandais et anglais.

• Avoir de l’expérience en développement et gestion des campagnes, projets de recherches, dossiers de subsides et maîtriser Word, Excel, PPT.

• Avoir une bonne connaissance de la structure syndicale et de l’en-vironnement égalité F/H être prêts à prester quelquefois en soirée, en weekend et aux jours fériés

Vos compétences techniques et aptitudes sociales• Au niveau technique

- Etre capable de développer une vision de manière proactive, de défi nir des objectifs stratégiques et de les traduire en un plan d’action et des actions concrètes.

- Etre capable d’établir, de mener et de gérer de A à Z des campa-gnes, des projets de recherches, des dossiers de subsides, … et de travailler de manière transversale.

- Etre capable d’avoir une vue d’ensemble des situations/dos-siers

- Avoir la capacité de manier, interpréter les statistiques, à interpré-ter des résultats de recherches afi n de fournir des conclusions.

• Au niveau social - Avoir une aisance communicationnelle écrite et orale (interven-

tions, brochures, formations…). - Faire preuve d’esprit d’équipe, de discrétion et de diplomatie.- Etre innovateur, pas hésitez à prendre des initiatives savoir

comment surmonter la résistance au changement (change management).

Intéressé/e?Nous attendons votre lettre de motivation ainsi que votre CV pour le 2 décembre 2011 à envoyer à [email protected] Vous pouvez vous adresser à Gitta Vanpeborgh (02/506.82.66 [email protected]) pour plus de renseignements sur la fonc-tion.

Vos qualités sont plus importantes que votre sexe, âge, handicap ou origine. Les candidatures des hommes sont encouragées.

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SYNDICATS • N°19 • 11 NOVEMBRE 2011 5ACTUALITÉ

> LIVRE

Voyage dans l’enfer du surendettementL’auteur et journaliste Olivier Bailly s’est penché sur le très courant phénomène du surendettement, qui touche 93 000 personnes en Belgique. 93 000 vies en faillite. Des personnes qui subissent aujourd’hui les contraintes liées à un «règlement collectif de dettes» (RCD), plan d’apurement coordonné par un médiateur, qui met entre parenthèse leur vie pendant des années. Pas de projets, pas de dépenses inutiles, juste du remboursement. Pourtant, tous, ou presque, n’ont pas brûlé leurs économies dans des futilités. Le surendettement est bien souvent le résultat d’un accident de la vie.

Dans son livre, Olivier Bailly décrit les parcours de Fred et Sonia, Fatima, Valérie… Tous font partie des 93 000 Belges en règlement collectif de dettes, ce qui signifi e que leur budget est compté à l’euro près, que leur avenir est hypothéqué pour les dix années à venir. Un sacrifi ce qui leur permettra d’essuyer les erreurs passées, de panser les plaies liées à une mauvaise gestion ou, souvent, à un accident de parcours. Un conjoint peu regardant sur les dépenses, un divorce, une perte d’emploi soudaine… Mais aussi une société de consommation qui ne fait qu’inciter à la dé-pense, au crédit pour tout… Publicités agressives et culture du jetable et remplaçable, qui est responsable du surendettement? A ces existences en faillite, qui gardent pour eux leur malaise et se dé-brouillent comme ils le peuvent, viennent s’ajouter 365 000 personnes – un habitant de Belgique sur 30 - , qui sans forcément être surendettées, sont en situation de défaut de paiement de leurs emprunts. En moyenne, chacun d’entre eux a accumulé un arriéré de 6620 euros ! Pas forcément surendettés certes, mais en tout cas dans une situation bien inconforta-ble. Notons que ce chiffre concerne les emprunts (prêts hypothécaires et crédits à la consommation), et ne prend pas en compte les factures de la vie quotidienne. Enfi n, il reste la masse de tous ceux qui se battent en silence, qui n’ont pas (encore) osé franchir le pas de la médiation pour s’en sortir, ceux qui accumulent les factures, les intérêts de retard et les rappels sans bénéfi cier d’une protection juridique…

Se faire aider Un belge sur cent est concerné par le surendettement. Peut-être vous, votre voisin, un membre de votre famille. Il existe des re-lais, des centres de références qui proposent une aide précieuse. En voici la liste. GILS (Groupement d’Initiative pour la Lutte contre le Suren-dettement) Avenue Roi Baudouin 29 - 4432 Alleur - [email protected] - Tél.: 04 246 52 14 - www.cdr-gils.be

Centre de référence de Namur MEDENAM Rue Rogier 27 - 5000 Namur - [email protected] - Tél.: 081 23 08 28 - www.medenam.be

Centre de référence du Hainaut – CRéNo Chaussée de Jolimont 263 - 7100 Haine - Saint-Pierre - [email protected] - Tél.: 064 84 22 91 www.creno.be

Groupe Action Surendettement – GAS Grand’Rue 4/2 - 6630 Martelange - [email protected] - Tél.: 063 60 20 86 - www.gaslux.be

Centre d’Appui aux services de Médiation de Dettes de la Région de Bruxelles-Capitale (GREPA) Boulevard du Jubilé 153-155 - 1080 Bruxelles - [email protected] - www.grepa.be

Où se procurer l’ouvrage?• http://boutique.lesoir.be/ces-vies-en-faillite-olivier-bailly-disponible-le-26-09.html• http://www.renaissancedulivre.be/index.php/component/k2/item/8071-ces-vies-en-faillite• http://www.derouck.com/ces-vies-en-faillite.html

> EN BREF

Olivier BaillyJournaliste, diplômé de l’IHECS en 1997, Olivier Bailly a enchaîné les petits boulots avant d’entrer au CNCD en tant que journaliste et attaché de presse, poste qu’il occupera pendant quatre ans. Après quoi il se consacrera à temps plein à divers projets d’écriture. Un travail mené sur les suites de la catastrophe de Bhopal lui a ouvert les portes de divers médias belges (Le Soir, le Monde Diplomatique, Poli-tique…). Journaliste indépendant depuis 2006, il signe plusieurs ouvra-ges, dont deux livres pour le compte d’Oxfam, «Coton, des vies sur le fi l» et «Ikea, un mo-dèle à démonter». En collaboration avec les Îles de Paix, le livre «L» évoque le par-cours de quarante femmes qui ont concrétisé des projets grâce à des liens de solidarité avec la Belgique. Enfi n, il est également l’auteur d’un roman, signé du pseudo-nyme d’Aline Kriek, intitulé «Un cancer, mon amour».

«Il faut arrêter de juger les pauvres»«Ces vies en faillite» retrace plusieurs mois d’enquête et de rencontres. Avec des personnes surendettées évidemment, ainsi qu’avec des sociétés prêteuses, qui «offrent» si simplement le moyen de tout acheter. Au fil de la lecture de ce document, l’on ne peut se dire qu’une chose: personne n’est à l’abri d’une chute, dont il n’est pas si simple de se relever.

Comment est née l’idée de cet ouvrage?Je l’avais en tête depuis longtemps. Je recevais très fréquemment des courriers m’incitant à dépenser beaucoup d’argent dans des tra-vaux, des voyages... Je me suis aperçu que ça se jouait à tous les niveaux de la vie. Le rapport à l’argent, à la consommation, au positionnement social... Pour être «quelqu’un», il faut posséder certaines choses. Je me suis donc documenté, puis j’ai rencontré des acteurs de terrain, pour enfi n discuter avec des ménages suren-dettés. On voit dans votre livre que les personnes surendettées gardent leur situation cachée, secrète, comme une maladie honteuse. La prise de contact a-t-elle été diffi cile?J’ai commencé par prendre contact avec des organismes de prévention, comme des centres de référence ou des CPAS. Des personnes surendet-tées ont alors été contactées par le biais d’un médiateur. Elles avaient bien entendu le droit de refuser. D’autres ont accepté avant de se

rétracter, mais j’ai fi nalement pu rencontrer plusieurs d’entre elles. Leur motivation était commune: prévenir d’autres personnes, aider des ménages à ne pas tomber dans la spirale du surendettement. Gé-néralement la rencontre durait le temps d’un entretien, et c’est un regret que j’ai. J’aurais aimé pas-ser plus de temps avec ces gens, pour en apprendre plus, mais ce n’était pas toujours facile de les convaincre de me revoir après l’in-terview. Comment les personnes surendettées évaluent-elles leur situation?Les gens sont très responsables. Ils disent, clairement, «on a merdé», mais il faut tenir compte de nom-breuses circonstances atténuantes. Dans ce genre de situations, on se situe toujours entre responsabilité individuelle et collective. L’une des personnes, tout en reconnaissant ses erreurs, se demandait «pour-quoi m’a-t-on prêté autant d’ar-gent?». Elle n’a reçu aucun signal d’alarme, et s’est retrouvée pour dix ans en règlement collectif de dettes.

Y a-t-il un profi l du surendetté?Ils sont de trois types: les fl am-beurs, les accidentés et les pau-vres. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, les fl ambeurs ne sont pas les plus nombreux. Je n’en ai rencontré aucun. Par contre, les deux autres profi ls sont très courants. Les «accidentés» de la vie, ce sont ceux à qui il arrive une tuile. Ils divorcent, ou perdent leur job, par exemple. Prenons récem-ment les gens de chez Arcelor Mit-tal. S’ils sont couverts de crédits, ils ne peuvent pas réagir à une perte fi nancière aussi soudaine. Quant aux prêteurs, ils ne s’esti-ment pas responsables de ce qui pourrait arriver une fois l’emprunt contracté… Puis il y a les pauvres, qui sont tout simplement dans l’impossibilité de faire face à leurs dépenses. Là il faut faire preuve de prudence. Car il est délicat de juger la consommation des gens. Pour une personne qui gagne le revenu minimum et qui a besoin d’une machine à laver, c’est bien qu’elle puisse le faire à crédit. On doit arrêter de juger les pauvres, d’estimer que celui qui achète un écran plat sans en avoir les moyens est un pauvre type, alors qu’au ri-che qui fait la même chose on ne dit rien. Il faut arrêter d’attribuer la responsabilité de la pauvreté aux pauvres et pas au système. C’est un peu idéologique, ce que je dis, et c’est pourtant ce que je veux éviter... Comment ça?Avec ce livre j’ai essayé de mener un vrai travail journalistique. C’est une pièce à conviction et j’espère

ne pas avoir donné l’impression de juger cette société ou de donner des indices sur comment la juger. J’espère ne pas avoir commis un bouquin d’idéologie, avec mani-pulation des faits. Vous avez par ailleurs fait le tour des magasins (FNAC, Carrefour, Cora…) et banques pour obtenir des ouvertures de crédit et prêts à tempérament. Généralement obtenus sans trop de diffi culté et très rapidement…Oui… Il y a un énorme point noir: l’information que l’on fournit aux clients est extrêmement lacu-naire. La plupart du temps, dans ces magasins, on n’explique rien sur l’ouverture de crédit, les inté-rêts, etc. On vend à la personne le fait qu’elle pourra accumuler des «points Carrefour», ou autre, et gagner des cadeau… Ce n’est en fait que de la promotion. Quelles sont les solutions, selon vous? L’information et la formation des gens restent les outils les plus effi caces, mais cela se fait sur du long terme. Selon moi, il faut faire payer collectivement les acteurs du crédit, ceux qui accordent tout cet argent. Au plus il y a de surendet-tés, au plus ils devraient payer ! Il faudrait pouvoir responsabiliser à tous les niveaux. Ces vies en faillite, par Olivier Bailly, sorti le 7 octobre chez la Re-naissance du Livre. 190 pages, 14e. Reportage réalisé avec le soutien du fonds pour le journalisme.

26 novembre 2011: Journée sans crédit!Organisée par vingt-quatre associations francophones et néerlandophones, la Journée sans crédit a pour objectifs de sensibiliser les consomma-teurs aux dangers du crédit facile et de formuler des re-commandations aux pouvoirs publics pour améliorer la pro-tection des consommateurs les plus fragilisés.

Aujourd’hui, le crédit est de-venu banal, «facile» et de plus en plus fréquemment utilisé sans que le consommateur en évalue correctement les conséquences. Les personnes en diffi cultés sont particuliè-rement vulnérables et font de plus en plus souvent appel aux ouvertures de crédit pour faire face à leurs besoins vitaux ou pour payer des factures en retard, créant une situation d’endettement permanent. La Journée sans crédit est axée sur l’information et sur la pré-vention du surendettement, par le biais d’animations, de supports d’informations, d’outils pédagogiques pour adultes et jeunes. Des animations auront lieu partout en Belgique (gares, endroits plublics...). Info: http://www.journee-sanscredit.be

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6 SYNDICATS • N°19 • 11 NOVEMBRE 2011 UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

Les ouvriers de H&M confrontés à une direction qui ne veut pas négocierDu 18 au 26 octobre dernier, une grève des ouvriers(es) du dépôt H&M de Ghlin…

Avec un piquet devant l’entrée de l’entreprise. Dès le 1er jour, la direc-tion a multiplié les constats d’huis-siers et a obtenu une «ordonnance» de 5.000e contre les ouvriers en cas d’entrave au passage des véhicules. Bref, c’est l’épreuve de force depuis le début.

Daniel Maratta propagandiste de l’UBOT explique: «Après les né-gociations sectorielles de cet été, nous avions remis notre cahier de revendications à la direction. Nous demandions une revalorisation des chèques repas, prime de nuit,… Fin septembre, la direction remet ses propositions, certes, une augmen-tation de celles-ci… mais pas celles que nous réclamions.

Nous demandions que les chèques des ouvriers(es) passent de 5e à 5,50e en octobre ensuite 6e en mai 2012 (c’est ce que touchent déjà les employés), enfi n 7e en janvier 2013 et surtout la suppression du délai de 6 mois pour obtenir ces chèques repas.

La direction propose 5,50e…Le personnel refuse et un préavis de grève est déposé.»

Pendant la grève, devant les grilles de l’entreprise, les travailleurs re-çoivent, en signe de solidarité, plusieurs délégations syndicales d’usines régionales, et de collègues militants de Wallonie, de Flandre et de Bruxelles. Mais, surtout, face aux différents actes d’intimida-tions de la direction, les travailleurs n’ont jamais laissé tomber les bras,

bien au contraire, cela a renforcé leur détermination.

Durant toute cette période, plu-sieurs contacts avec le Président de la Commission Paritaire ont été pris afi n que le dialogue social re-prenne.

Une conciliation s’est enfi n tenue le 26 octobre où le Bureau a conclu ces recommandations:

- La reprise sans délai du dialogue social;

- Le respect de l’ensemble des ré-glementations sociales et des CCT sectorielles;

- Le Bureau fait référence aux pos-sibilités de concertation établies dans lesdites CCT.

Victoire syndicale: la direction doit reprendre la négociation. Enfi n,

une première rencontre avec la direction a eu lieu le vendredi 28 octobre. Un agenda de négocia-tion a été établi afi n que dans les prochaines semaines, nous puis-sions arriver à un accord honorable pour tous les ouvriers(es) du dépôt

H&M.

Bravo et surtout RESPECT aux tra-vailleurs qui avec leur détermina-tion et leur solidarité font savoir que la lutte n’est pas vaine.

Les travailleurs portuaires rendent hommage à Louis Major le 1ier novembre 2011Fidèle à sa tradition, le groupe professionnel Port d’Anvers de l’UBOT a organisé une commémoration à Louis Major, ancien président du Syndicat des Travailleurs portuaires de l’UBOT et architecte de la Loi sur le Travail portuaire qui porte son nom et qui règle le statut des travailleurs portuaires.

Dans son discours devant la sta-tue de Louis Major à Anvers, Marc Loridan, Secrétaire fédéral Ports de l’UBOT, a souligné une fois de plus l’importance de ce cadre légal bien élaboré dans la sauvegarde et le développement du statut légal solide des travailleurs portuaires belges, auxquels l’UBOT a toujours eu un apport considérable.

Toujours la Commission européenne!

Ensuite, il a rappelé les deux atta-ques dures lancées par la Commis-sion européenne dans ses tentati-ves de faire disparaître ce régime exceptionnel. Heureusement le Parlement européen a rejeté ces deux tentatives de libéraliser les services portuaires grâce à la col-laboration unique entre les dif-férents syndicats européens et travailleurs portuaires.

La Commission européenne a bien dû avaler ces deux mises en échec, mais elle ne les a certes pas oubliées. En effet, le 28 mars dernier, les travailleurs portuaires ont de nouveau été confrontés aux objectifs dangereux de la Commis-sion. Notamment, des fonction-naires européens ont écrit un Livre blanc portant comme titre «Feuille de route pour un espace européen unique des transports – Vers un système de transport compétitif et économe en ressources».

Livre blanc

En une première phase, ce Livre blanc accentue l’importance stra-tégique des ports maritimes pour le secteur du transport entier, ainsi que pour le renforcement de la compétitivité de l’économie euro-péenne et le besoin de l’extension de la capacité portuaire.

Dans ce document de 33 pages, rien que quelques paragraphes traitent spécifi quement du tra-vail portuaire, mais ils suffi sent pour conclure que la Commission fait une troisième tentative pour relancer une plus grande libérali-sation des services de manutention de fret naval, cela sous le couvert de promouvoir ainsi le transport maritime.

De nouveau on prétend que le sec-teur portuaire européen est un sys-tème ineffi cace qui serait géré par des monopoles. En qualifi ant les pools portuaires comme des soi-disant monopoles, la Commission se rend de nouveau coupable d’une généralisation.

Les plans pour une libéralisation plus élargie des services portuaires n’ont rien à voir avec l’effi cacité des ports. La Commission veut seule-ment satisfaire les demandes d’un lobby maritime puissant.

Le masque des employeurs portuaires belges tombe une nouvelle fois

En vue de l’organisation du Dialo-gue social européen pour les ports, l’UBOT a, lors de la C.P. pour l’in-dustrie portuaire du 27 septembre dernier, demandé aux employeurs d’approuver une déclaration dans laquelle les deux parties confi r-ment leur foi dans la Loi sur le Travail portuaire du 8 juin 1972 et ses arrêtés d’exécution.

Une fois de plus, le masque des em-ployeurs des ports maritimes bel-ges est tombé. En effet, les patrons étaient bien disposés à appuyer la Loi Major, mais de l’autre côté ils demandaient une adaptation à bref délai des arrêtés d’exécu-tion et des CCT à l’évolution des

circonstances du marché.

Autrement dit, la Loi peut être sau-vegardée, mais les régions portuai-res doivent être révisées et les CCT existantes des services logistiques élargies d’urgence. Ainsi, les em-ployeurs espèrent réaliser leur rêve : réduire le travail portuaire général au travail sur le quai.

Pendant la réunion à l’ETF du 24 oc-tobre dernier, les syndicats ont eu un deuxième échange d’idées sur la politique portuaire européenne avec Monsieur Théologitis, chef de la DG-MOVE européenne. Ce der-nier était accompagné par 4 fonc-tionnaires européens qui devaient convaincre les délégations syndica-les présentes de l’indispensable de la Politique portuaire européenne et du dialogue social programmé en accentuant que les ports sont

le seul secteur qui n’a pas encore été libéralisé.

Plusieurs membres de la Section des Dockers de l’ETF, parmi les-quels Marc Loridan, ont averti les fonctionnaires européens qu’ils n’accepteront pas un 3ième Paquet portuaire. De plus, les syndicats portuaires ont dit très clairement qu’ils déclareront une nouvelle guerre à la Commission européen-ne, si celle-ci s’avère nécessaire.

L’UBOT continue à accentuer qu’el-le est partisane du dialogue social, mais elle lance un avertissement très clair à l’union des employeurs des ports maritimes belges, comme aux technocrates européens: les travailleurs portuaires belges ne cesseront jamais de lutter contre de nouvelles attaques à leur statut, par lesquelles on voudra toucher

au travail portuaire, comme à la Loi Major, d’où qu’elles viennent!

Page 11: Syndicats FGTB n° 19 - 11 novembre 2011

SYNDICATS • N°19 • 11 NOVEMBRE 2011 7ACTUALITÉS

Trois quarts des 55 - 65 ans souffrent d’une maladie chronique

Enquête sur l’état de santé des 55 - 65 ans

• Trois quarts des Belges de 55 à 65 ans souffrent d’une ou plusieurs maladies chroniques.

• Près de la moitié des travailleurs plus âgés souffrent de maladies du système musculaire, osseux ou articulatoire.

• Un sur cinq connaît d’importants pro-blèmes mentaux.

• Plus d’un quart a des maladies cardia-ques, vasculaires ou des voies respira-toires.

• De façon surprenante, les femmes ont de moins bons résultats que les hommes: un pourcentage nettement plus élevé des femmes souffre de plusieurs mala-dies chroniques en même temps.

Enquête réalisée en 2010-2011 dans 11 mai-sons médicales de Médecine pour le Peu-ple en Flandre, Wallonie et Bruxelles par les Dr Karel Van Bever, Karen Vangrons-veld, Harrie De Witte, Thomas Engelbeen, Dirk Van Duppen.

Après le Pacte des générations de 2005, on s'oriente vers un Pacte des générations bis. Il s’agit surtout de mesures qui relèvent l’âge d’accès à la prépension ou à la pension anticipée à partir de 60 ans. En moyenne, nous devrions travailler trois ans plus longtemps, nous disait encore ré-cemment à la radio le ministre des Pensions Michel Daerden. Avec comme argument le coût croissant du vieillissement et les économies nécessaires au sauvetage du budget. Mais l’argument le plus utilisé à l’adresse de l’opinion publique, c’est que nous devons travailler plus longtemps, vu que nous vivons également plus longtemps. Mais cela cadre-t-il bien avec la réalité?

C’est ce qu’on voulu vérifi er les maisons médicales de Méde-cine pour le Peuple à travers leur pratique quotidienne. Les médecins y ont fait le constat que parmi les travailleurs plus âgés beaucoup souffrent d’affections médicales sérieuses. Beaucoup aussi ne peuvent plus supporter le stress au travail ou le rythme de travail et comptent, pour cette raison, les jours qui les séparent encore de leur (pré-)pension.

L’échantillon

L’étude a été réalisée dans 11 maisons médicales de Médecine pour le Peuple réparties sur tout le pays (5 en Flandre, 4 en Wallonie, 2 à Bruxelles).

Ces maisons médicales travaillent selon le système du for-fait. Cela signifi e que les patients sont inscrits par maison médicale, qu’ils s’adressent toujours à la même maison médicale pour leurs problèmes de santé et que, pour chacun de ces patients, on tient à jour un Dossier médical global informatisé dans lequel est noté son état de santé.

La plupart de ces maisons médicales sont installées dans des régions industrielles et dans des banlieues urbaines, la majorité des patients inscrits dans ces maisons médicales ont un profi l de travailleur. La population ayant fait l’objet de l’étude consiste en un groupe d’âge de 55 à 65 ans. Au total, il s’agissait de 2475 personnes.

Vu que l’attention est fi xée sur la population active, l’enquête n’a pas pris en considération les personnes qui n’ont jamais exercé de travail rémunéré. Elles étaient 181. La population que nous avons étudiée comptait donc 2294 personnes (1202 hommes, soit 52,4%, et 1092 femmes, soit 47,6%). Pour 59 d’entre elles, nous ne savons pas avec certitude si elles n’ont jamais travaillé.

Pour chacune de ces personnes, le médecin a examiné dans le dossier s’il y avait des maladies chroniques avec un impact sur le fonctionnement quotidien. Pour ce faire, les médecins sont partis de la liste utilisée dans l’enquête nationale sur la santé(1).

Les maladies suivantes ont été rayées de la liste parce qu’elles n’avaient pas d’infl uence directe sur la capacité de travail:

- calculs biliaires, - hypertension, - ostéoporose, - rhume des foins, - affections de la thyroïde.

Les résultats

Sur les 11 maisons médicales, 1656 des 2294 personnes, soit 72% (70,9% des hommes et 73,6% des femmes), souffrent au moins d’une maladie chronique invalidante.

En fonction de l’âge, on observe une hausse manifeste du pourcentage de personnes avec au moins une maladie chronique.

Dans les 3 maisons médicales liées de Genk, Hoboken et Deurne, l’étude a été un peu plus approfondie. Le travail de recherche a porté sur le nombre et la nature des maladies chroniques invalidantes. L’étude portait ici sur 1080 person-nes (539 hommes et 541 femmes).

Il en ressort que: • 806 personnes ou 74,6% de ce groupe ont au moins une

1 maladie chronique invalidante (hommes: 74%, femmes: 75,2%).

• 550 personnes ou 50,9% ont au moins 2 maladies chroni-ques (hommes: 46%, femmes: 55,8%).

• 324 personnes ou 30 % ont au moins 3 maladies chroniques (hommes: 25,6%; femmes: 34,4%).

• 495 personnes ou 46% souffrent de maladies du système musculaire, osseux ou articulatoire.

• 225 personnes ou 21% ont des problèmes mentaux.• 164 personnes ou 15% souffrent de problèmes chroniques

des voies respiratoires.• 153 personnes ou 14% souffrent de maladies du métabolisme

ou du système hormonal.• 134 personnes ou 12% ont des maladies cardiaques et

vasculaires.

Le total de ces chiffres est plus élevé que le nombre de personnes ayant fait l’objet de l’étude, du fait qu’une seule personne peut avoir plusieurs maladies.

La pénibilité du travail

Cette étude est unique sur plusieurs plans. Primo, les chif-fres s’appuient sur des données objectives : des diagnostics établis par des médecins, et non sur des données subjectives, comme l’état de santé tel qu’il est évoqué dans les enquêtes sur la santé.

En outre, la population ayant fait l’objet de l’étude est très représentative de la partie de la population qui, d’ici peu, sera confrontée à des mesures d’allongement de la carrière : cela concerne une grande majorité de travailleurs et il s’agit de personnes qui travaillent ou qui ont travaillé durant la majeure partie de leur carrière.

Une étude récente du service d’étude du Gouvernement fl amand (2) a montré que, pour 40% des personnes optant pour la prépension, les raisons de santé jouaient un rôle important. 50 % estiment que le travail devient trop lourd. En Belgique, on rencontre plus de gens confrontés au stress au travail que dans les pays qui nous entourent (3). Les femmes plus exposées

Que dire alors de l’espérance de vie en hausse? Des études prouvent que le fossé de la santé s’élargit: les personnes hautement qualifi ées vivent plus longtemps, mais les per-sonnes non ou très peu qualifi ées ne progressent pas. Pour les moins qualifi ées, l’espérance de vie en bonne santé se situe toujours en deçà de l’âge légal de la pension (4).

Figure tirée de l’étude TAHIB (4)

Ligne supérieure: âge de la pension pour les femmes depuis 2009 (65 ans)

Ligne inférieure: âge de la pension pour les femmes jusqu’en 1997 (60 ans)

Conclusions

1. De nombreux travailleurs ont de graves problèmes de santé après 35 ou 40 années de travail intense.

2. Pour ces travailleurs précisément, la prépension est une issue leur permettant de prévenir des maladies plus gra-ves encore.

3. Les femmes ont de moins bons résultats que les hommes sur le plan de la santé. Le fait que la plupart d’entre elles combinent les tâches ménagères et un travail profession-nel n’y est pas étranger. Jusqu'en 1997, elles pouvaient prendre leur pension à 60 ans, aujourd’hui, elles n’ont plus cette possibilité.

4. La suppression du droit à la prépension signifi e pour bien des gens la fi n de la possibilité de profi ter de ses vieux jours à l’issue d’une carrière très exigeante.

(1) Enquête sur la santé, Belgique 2008: https://www.wiv-isp.be/epidemio/epifr/crospfr/hisfr/his08fr/4.maladies%20chroniques.pdf

(2) Service d’étude du gouvernement fl amand: http://aps.vlaanderen.be/cbgs/content/106.html

(3) Étude réalisée par Stepstone: http://www.stepstone.be/A-propos-de-StepStone/etes-vous-stresse-a-cause-de-votre-travail.cfm

(4) Étude TAHIB: Inégalités sociales dans la santé en Belgique. Herman Van Oyen, Patrick Deboosere, Vincent Lorant, Lara Charafeddine, Gand, Academia Press 2011: http://www.belspo.be/belspo/ta/publ/academia-inegalites.soc.sante.U1579.pdf

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DOSSIER8 SYNDICATS • N°19 • 11 NOVEMBRE 2011

LE PROJET D’ACCORD INTERPROFESSIONNELBUDGET

Les syndicats se mobilisent contre l’aCe 15 novembre, la FGTB, la CSC et la CGSLB en front commun organisent une concentration de militants au Heysel à Bruxelles en guise d’avertissement aux négociateurs du futur Gouvernement fédéral. On sait que celui-ci an-nonce une effort budgétaire de 11,3 milliards rien que pour 2012, alors qu’il y a quelques mois à peine on parlait de 7 milliards pour 2012 et 22 milliards d’ici 2015. C’est qu’entre-temps on eu le re-sauvetage de Dexia et les prévi-sions de croissance ont été réduites de moitié.Assainir, oui, mais sans appauvrir. FGTB et CSC ont établi une plateforme commune qui réclame du futur gouvernement des mesures fi scales fortes faisant porter l’essentiel de l’effort à faire sur les revenus du capital et les revenus élevés et propose une série d’alternatives à l’austérité. Pour les deux syndicats, loin de nous sauver, l’austérité ne ferait que nous enfoncer.

La FGTB réclame en Belgique d’abord, mais aussi en Europe:

• une régulation effi cace et transparente du secteur fi nancier et la levée complète du secret bancaire;

• une fi scalité juste, qui demande à chaque catégorie professionnelle une contri-bution correcte, proportionnelle à sa capacité contributive; et une taxation correcte des revenus fi nanciers (y com-pris les plus-values). Aujourd’hui, suite à plusieurs déductions fi scales et principa-lement la déduction des intérêts notion-nels, les entreprises ne paient en fi n de compte que 11,8% d’impôt. Il faut arrêter les cadeaux fi scaux aux entreprises qui ne créent pas d’emplois ou ne génèrent pas de nouveaux investissements, donc supprimer la déduction actuelle pour intérêts notionnels;

• une taxe sur les transactions fi nanciè-res, comme proposée par l’Europe, et une véritable lutte contre la fraude fi scale;

• l’émission effective d’euro-obligations, pour stopper les attaques des spécula-teurs et permettre aux Etats de relancer une économie au service des travailleurs, en remboursant leurs emprunts à des taux corrects.

11,5 milliards à portée de mainRétablir l’équilibre budgétaire implique des recettes nouvelles sur les revenus les plus élevés et sur les revenus du capital qu’une fi scalité favorise trop. Cela suppose une réforme en profondeur de la fi scalité dont on peut estimer le produit, on peut facilement trouver les sommes nécessaires pour atteindre l’objectif budgétaire que se sont fi xé les négociateurs du programme gouvernemental, à savoir 11,3 milliards. Sans douleur, sans toucher au pouvoir d’achat des travailleurs et des allocataires sociaux.

• lutte contre la fraude fi scale 4 milliards• réforme de la taxe sur les revenus fi nanciers: 3 milliards• une taxe sur les revenus locatifs réels 200 à 600 millions • suppression des sociétés de managements

et rétablissement des tranches d’imposition de 52,5 % et de 55% 200 millions • suppression de certaines niches fi scales

(intérêts notionnels, taux réduit de TVA pour l’horeca, épargne pension, etc.) 4 milliards Total 11,5 milliards

Des chiffres & des lettres• Dette publique 2007 (avant la crise

des banques) = 84,19% PIB • Dette publique belge 2010:

96,73% PIB = + 15%• Fraude fi scale: 16 à 20 milliards/an• Cadeaux aux entreprises 2010:

10 milliards• Dividendes 2000-2009: + 189%• Bénéfi ces 2000-2009: + 75%• Taux réel de l’impôt des sociétés 2010:

4,8%• Salaires 2000-2009: + 39%• Taux d’imposition moyen pour un

salaire de 30.000 euros/an: 32%• Intérêts notionnels: 5 milliards/an• Infl ation 2006-2010 = 2,5% /an• Salaire brut moyen 2006: 2.700 euros

sans index = perte de 340 euros

Assainir sans appauvrirL’assainissement des fi nances publiques est nécessaire. L’Etat doit retrouver des marges de manœuvre pour mener des politiques d’emploi et de relance industrielle. Il faut pouvoir fi nancer la sécurité sociale et les pensions, in-vestir dans les services publics pour faciliter la mobilité, le fret, etc. Mais on peut assainir sans appauvrir.

Cela implique que l’on mette à contribution les revenus qui sont trop peu taxés voire pas du tout. Que l’on fasse porter l’effort sur les épaules les plus larges, c’est-à-dire les revenus les plus élevés.Que l’on lutte effi cacement contre la fraude fi scale et les grandes affaires de fraude du passé ont montré que les champions de la fraude se trouvent parmi les revenus les plus élevés avec la complicité des banques et des paradis fi scaux dont elles ont les clés. Toutes ont des succursales dans l’un ou l’autre des ces paradis fi scaux. Que l’on décourage la spéculation fi nancière.

Crise de la dette, système bancaire à nouveau ébranlé, crise de l’euro, crise de l’Europe et ré-cession en vue. Le bilan 2011 et les perspectives 2012-2015 ne sont pas roses. S’y ajoutent une série de restructurations et de délocalisations qui frappent aussi bien le secteur industriel que celui des services. Arcelor Mittal veut fermer la phase à chaud de la sidérurgie liégeoise. Kraft Foods (Hal) délocalise la production des Cho-kotoffs et Mignonettes en Lituanie. La banque d’affaires Euroclear (526 milliards de chiffre d’affaire 2010 pour le groupe) envisage de dé-localiser 500 de ses 2.400 emplois de Bruxelles vers la Pologne. Et la liste des «petites» restruc-turations et des licenciements est longue.

C’est dans ce contexte que les partis devant former le futur gouvernement préparent un budget d’austérité. De 7 milliards annoncés, la facture est maintenant passée à 11,3 milliards. Le débat porte sur les proportions économies-recettes nouvelles mais quel que soit le cocktail, il risque d’être imbuvable pour les travailleurs au vu des mesures énoncées dans les premières notes du Formateur.

D’autant que notre pays est comme les autres soumis aux pressions de l’Europe et de sa «Gou-vernance» supposée sauver l’euro et rétablir les équilibres économiques.

Les recettes néolibérales de l’Europe sont sim-

plistes:- Austérité budgétaire pour réduire les défi cits

sans toucher aux intérêts fi nanciers et aux revenus du capital

- Dépeçage des services publics pour faciliter la privatisation des meilleurs morceaux et réduire les dépenses publiques qui y sont affectées;

- Détricotage de la sécurité sociale pour réduire le coût de la solidarité et faire baisser le coût du travail et la protection sociale;

- Concurrence fi scale et salariale au sein de l’Europe associée à une modération salariale pour augmenter la compétitivité des entre-prises sans toucher aux profi ts.

Ces recettes ne fonctionnent pas.

L’exemple grec montre que l’austérité renforcée – comme la saignée - ne fait qu’aggraver l’état du malade. L’exemple belge (Dexia) montre que le secteur bancaire n’a tiré aucune leçon de la crise fi nancière, qu’il n’a été soumis à aucune véritable régulation et contrôle prudentiel; qu’il continue à être une menace pour tout le système économique, c’est-à-dire notre boulot à tous, notre salaire, notre épargne.

La montée du chômage, des inégalités et la fuite de nos industries vers les pays à bas salaire et faible normes environnementales montre que la compétitivité sur les coûts fait de l’Europe

un désert économique.Aux recettes de l’Europe dont le seul objectif est de préserver les intérêts du monde fi nancier sur le dos des peuples, nous opposons nos al-ternatives. Elles ont l’avantage de préserver les intérêts du monde du travail mais aussi l’intérêt général; de redonner à l’Europe un projet basé sur la cohésion sociale et la solidarité au lieu d’une concurrence mortifère, d’ouvrir la voie à un système économique plus juste parce que reposant sur une meilleure répartition de la richesse, plus effi cace parce que basé sur l’économie réelle et pas sur la spéculation, plus respectueux de l’environnement et donc des in-térêts à long terme des générations futures.

Redémarrer le met préserver noLes salaires ne sont pas le frmais le moteur de l’économTrop chère la main d’œuvre belge? C’est en tout cas le motif invoqué par les multinationales pour délocaliser leur production tout en ayant soin de garder un siège en Belgique pour bé-néfi cier des avantages fi scaux comme les intérêts notionnels. Trop chère, c’est ce que dit la fédération des en-treprises belges. C’est ce que dit aussi l’Europe qui remet en question notre système d’indexation automatique, veut nous imposer une norme sala-riale européenne et décentraliser la négociation collective pour limiter la revendication salariale.

Et pourtant…

Et pourtant, malgré nos salai-res supposés trop élevés, notre économie ne s’en est pas trop mal tirée ces dernières années. Mieux que l’Allemagne et la France, donneuses de leçon. L’emploi a progressé chez nous plus qu’en Allemagne et plus qu’en France entre 1996 et 2007, c’est-à-dire avant la crise.Et même pendant la crise (2010-2011), la Belgique fait mieux que

Croissance de de l’emploi 19

Miser sur la relaPour la FGTB on peut relever les défi s de la crisedurable, sur la création d’emplois, sur davantagLa FGTB se prononce en faveur d’ un nouveau

Ainsi, la FGTB réclame en Belgique d’abord,

• des emplois de qualité résultant d’une croissmique; ce qui implique une économie coord

• le maintien de l’indexation automatique den Belgique. Parce que ce n’est pas l’index quproduits alimentaires et de l’énergie;

• des salaires et des allocations sociales commmaintenir l’emploi et le pouvoir d’achat des

Comparaison internationale des taux de crois

Page 13: Syndicats FGTB n° 19 - 11 novembre 2011

SYNDICATS • N°19 • 11 NOVEMBRE 2011 9DOSSIER

austéritémoteur os amortisseurs

rein mie

la valeur ajoutée réelle, de la productivité et 96-2007

bon nombre de ses voisins et de la moyenne de l’EurozoneNotre pays a mieux tenu le choc et maintenu un bon niveau d’activité parce qu’il a de bons amortisseurs automatiques: - notre système d’indexation a permis de sau-

vegarder le pouvoir d’achat; - nos salaires et l’existence d’un salaire mi-

nimum ont permis de maintenir un certain niveau de consommation;

- notre sécurité sociale qui a bien joué son rôle d’amortisseur contre la crise notamment grâce à: • le chômage économique;• les allocations de chômage sans limitation

dans le temps• les prépensions qui adoucissent les restruc-

turations et améliorent le pouvoir d’achat des travailleurs âgés exclus du monde du travail.

nce de l’emploie en misant sur une croissance plus forte mais e de sécurité et de stabilité pour les travailleurs.

u modèle de croissance éco-solidaire.

, mais aussi en Europe:

sance durable et une véritable relance écono-donnée au niveau européen;de tous les salaires et des allocations sociales ui pose problème mais bien les prix élevés des

me amortisseurs économiques susceptibles de s travailleurs, moteurs de notre économie.

Au programme du futur GouvernementChômage- des allocations de chômage plus dégressives, voire limitées dans le temps;- un contrôle de disponibilité plus rapide, étendu aux 55 ans en 2013 et 58 ans en 2016.

Crédit temps- Des restrictions d’accès au crédit-temps

• Condition d’ancienneté de 5 ans• Crédit-temps de fi n carrière (dit d’atterrissage) porté de 51 à 55 ans• Limitation à 1 an au lieu de 3 ans de l’assimilation (pour le calcul des années de carrière

déterminant le montant de la pension) des crédits-temps volontaires.

Prépensions- Renforcement des conditions de carrière qui passerait de 38 à 40 ans- Renforcement de la condition d’âge: 60 ans au lieu de 58 ans.- Recul de l’âge de la prépension pour restructuration de 51 à 55 ans.

Pensions publiques- 35 ans de carrière pour ouvrir le au lieu de 5 ans.- Calcul de la pension sur les 10 dernières années au lieu de 5.

Pensions- Limitation à 60% de l’enveloppe pour la liaison au bien être; - Relèvement de l’âge de la pension anticipée (actuellement 60 ans) de 2 mois par an.- Moindre valorisation des années assimilées pour les prépensions avant 60 ans, le chômage

en 3e période, le crédit-temps non thématique.

«Activer» ne crée pas d’activitéDans les cartons du futur Gouverne-ment, une série de mesures sont pré-vues en matière de sécurité sociale. Sont visés les allocations de chômage, les prépensions, les pensions du pu-blic et du privé.L’idée générale qui percole dans ces mesures c’est que la sécurité sociale est trop généreuse et décourage la recherche d’emploi même si la plu-part des allocations sont inférieures au seuil de pauvreté. Le mot d’ordre est «activation» même si l’activité, c’est-à-dire la création d’emplois, ne suit pas.

Moins de prépensionnés jeunes, plus de chômeurs âgésLe fait d’avoir durci les conditions d’accès à la prépension et d’avoir durci précédemment les conditions de dispense de recherche d’emploi a fait gonfl er le nombre de chômeurs âgés. Ainsi dans la tranche des 50-65 ans les chômeurs complets demandeurs d’emploi ont augmenté de 38% alors que les non-demandeurs parce que dispensés ont chuté de 30%.Cette évolution n’est pas contradictoire avec l’augmentation de la part des séniors dans la population active. Elle signifi e simplement que les + 50 ans qui ont un emploi le gardent. Mais ceux qui le perdent restent piégés dans le chômage sans pouvoir accéder à la pension, même anticipée. Mais ils restent pour les sta-tistiques demandeurs d’emploi.

Pas besoin d’un «Pacte des Générations» bisParmi les amortisseurs économiques et sociaux, les prépensions jouent un rôle important que ce soit dans le cadre de restructurations ou comme réponse à la pénibilité croissante du travail et à l’inégalité sociale face à la santé et à l’espérance de vie.L’évaluation du «Pacte de solidarité entre les générations» montre que le recul des prépen-sions s’accompagne d’une augmentation du nombre de chômeurs âgés parallèlement à une augmentation du chômage des jeunes. Le «cahier des charges» n’a été rempli que par les travailleurs. Les employeurs n’ont pas exécuté les mesures positives pour le maintien ou la remise à l’emploi des travailleurs âgés.

Responsabiliser les employeursIl faut maintenant responsabiliser les em-ployeurs qui licencient des travailleurs âgés:• mieux protéger les ouvriers de 45 ans et plus

contre le licenciement notamment par la prise en charge d’une partie de l’allocation de chômage par l’employeur si le travailleur concerné était en service depuis plus de 10 ans.

• supprimer plusieurs obstacles à la reprise du travail;

• solidariser le coût de la prépension en cas d’embauche de travailleurs âgés.

Œuvrer pour l’emploi de tous les groupes • les jeunes• les femmes • les peu qualifi és

Ainsi, la FGTB réclame:• le maintien de notre système de prépension (qui coûte moins à la collectivité que les

allocations de chômage) et la responsabilisation des employeurs qui licencient des tra-vailleurs âgés;

• le maintien du crédit-temps pour respecter l’équilibre vie professionnelle-vie privée et pour la création d’emplois supplémentaires;

• le maintien du système des allocations de chômage actuel (la dégressivité existe déjà) comme moyen permettant de limiter la perte de revenus en cas de licenciement; l’obligation pour les employeurs de donner à tous les travailleurs disponibles (jeunes, non-européens, femmes, travailleurs faiblement ou peu qualifi és) la possibilité de trouver un emploi. Cela concerne aussi les travailleurs âgés qui peuvent rester actifs;

• des services publics renforcés, parce qu’ils sont un outil indispensable de redistribution des richesses; cela signifi e le maintien, voire l’accroissement, de l’offre actuelle. Toute mesure de privatisation doit être écartée.

Prise en charge des exclus du chômage par les CPAS wallons depuis 2005

ssance 2010 -(1er sem. ) 2011

Au 31 octobre 2010, les CPAS wallons prenaient en charge un total de 4 615 personnes sanctionnées par l’ONEM. En cinq ans, la croissance est de 1. 237 %.

On parle beaucoup des «intérêts notion-nels» mais tout le monde ne comprend pas ce que c’est.C’est pourtant simple: une entreprise, par exemple multinationale, peut déduire des frais d’intérêts sur ses fonds propres comme si elle avait emprunté. Elle est ainsi en principe à égalité avec une en-treprise qui a effectivement emprunté et peut déduire les frais d’intérêts de cet emprunt.Ainsi Arcelor Mittal, qui a beau-coup de fonds propres, a fait en 2010 1.394.000.000e de bénéfi ce mais a pu déduire 1.394.000.000e d’intérêts no-tionnels.Impôt 2010: zéro milliard, zéro million, zéro euro, zéro centime.Merci les notionnels!

Merci les notionnels!

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10 SYNDICATS • N°19 • 11 NOVEMBRE 2011

> POINT DE VUE

Ça doit changer, ça peut changerLisez le témoignage de Sandra Galle et Gery Vandendoren sur ces pages et vous trouverez immédiatement de très bonnes raisons pour dire que ça doit changer. Sandra nous dit que les travailleurs des titres-services sont honteusement mal payés et que l’on n’y fait rien. Gery met en évidence à quel point les prépensions sont une nécessité et qu’il est inacceptable d’y toucher.

Tout comme Sandra et Gery, de nombreux, très nombreux travailleurs peuvent raconter à quel point ça ne peut plus durer. Ca doit changer et ça peut changer. C’est ce que nous devons à présent faire comprendre aux dirigeants politiques qui forment un nouveau gouvernement. Nous appelons les militants et affi liés de la Centrale Générale de la FGTB à passer à l’action. Le 15 novembre, nous donnons au Heysel à Bruxelles un signal important lors d’une grande concentration en front commun syndical. Et nous n’en resterons pas là, nous nous défendrons avec force s’il n’y a pas d’écho pour une relance solidaire et durable. Nous organiserons des manifestations massives. Nous sommes même prêts à aller jusqu’à une grève générale de 24 heures, dans tout le pays.

Mais à propos, qu’est-ce qu’une relance solidaire et durable? Avec la FGTB, nous avons une réponse limpide à cette question. Elle porte sur trois lignes de force, retenez-les pour lancer le débat avec vos connaissances. Vous les retrouvez aussi dans un folder largement distribué en ce moment par la Centrale Générale.

Un revenu décent, une fi scalité juste, davantage d’emplois et d’em-plois de qualité. Ce sont-là les lignes de force.

Un revenu décent, parce que les revenus sont le moteur de l’économie. On ne résoudra pas la crise en réduisant le pouvoir d’achat. Raison pour laquelle notre index doit être maintenu. Mais un revenu décent, c’est aussi un droit. Nous n’acceptons pas que des travailleurs comme les collègues de Sandra doivent travailler pour une bouchée de pain. Avec les working poor, les travailleurs pauvres, on ne remédie pas à la crise, on en fait une.

Une fi scalité juste, parce que tout le monde doit aider le pays à rester en équilibre. Les entreprises doivent payer des impôts corrects au lieu de profi ter honteusement de réductions fi scales et de cadeaux. Les grosses fortunes doivent contribuer de façon correcte au lieu de jouer à cache-cache avec leurs capitaux. Les banques et les spéculateurs doivent payer pour la pagaille qu’ils ont créée. C’est de cette manière que nous trouverons les moyens de sortir de la crise.

Et enfi n, plus d’emplois et d’emplois de qualité, parce que les emplois sont le ciment de notre structure sociale. Des économies sur les soins de santé ou les allocations sociales démolissent la sécurité sociale, avec plus d’emplois, vous donnez de l’oxygène au système. En travaillant plus longtemps, vous n’aidez personne au travail, avec plus d’emplois, oui. La prépension doit rester, Gery et tous ses collègues en ont besoin, ils l’ont aussi honnêtement méritée. En travaillant dur.

Pas uniquement plus, mais aussi des emplois de qualité, avec une sécurité d’emploi, en accordant de l’importance à la formation, avec de bons salaires et de bonnes conditions de travail. C’est ce dont nous avons besoin pour remettre l’économie sur les rails. C’est ainsi que nous en sortirons. C’est pour cette raison que nous devons dire non aux économies aveugles néolibérales. Nous n’allons pas payer une fois de plus la crise, au lieu de cela, nous allons mener des actions pour une véritable relance solidaire et durable.

(7 novembre 2011)

Paul Lootens Alain ClauwaertSecrétaire général Président

> SANDRA GALLE ET GERY VANDENDOREN NOUS CHAUFFENT POUR LES ACTIONS

«Si nous ne réagissons pas maintenant, nous allons dans le mur»Bien sûr, nous pouvons certainement sortir de la crise. Mais pas avec les économies néolibérales qui s’annoncent. «Nous devons réagir maintenant» nous disent Sandra Galle et Gery Vandendoren, deux militants syndicaux, la première est active dans le secteur des titres-services à Anvers et le deuxième est actif dans le secteur de la construction à Charleroi. Ils nous racontent ce qui se vit dans leur secteur.

La prépension, une vraie néces-sité

Gery Vandendoren est délégué syndical dans le secteur de la construction et il est originaire de Charleroi. Nous avons discuté avec lui de la prépension. Com-ment ses collègues et lui réagis-sent-ils lorsqu’ils entendent que l’on veut y mettre un terme?

«Chez nous, dans le secteur de la construction, c’est clair comme le nez au milieu du visage, lorsque l’on passe la cinquantaine, il est de jour en jour plus diffi cile de travailler. Bien sûr, des machines nous aident beaucoup, mais c’est surtout le rythme de travail qui devient insupportable. Moi-même, j’ai 51 ans et je conduis un trente tonnes, un mixer à béton. Le matin, je commence souvent à 3 heures, et je suis en route jusque tard le soir. C’est un stress perma-nent pour livrer partout à l’heure. Récemment, un collègue a bien failli être victime d’une agression parce qu’il n’avait pas pu respecter l’heure convenue. Le rythme de-vient insupportable, vous souffrez aussi beaucoup plus des intem-péries. Faire des aller-retour avec les tuyaux devient de plus en plus

pénible.»

En conséquence, Gery estime que les prépensions doivent subsis-ter.«Quand mes enfants qui sont grands aujourd’hui me disent que je n’ai jamais été à la maison, ça fait mal vous savez. J’ai commen-cé à travailler à 14 ans. Et depuis lors, j’ai toujours travaillé dur et beaucoup. La prépension est une porte de sortie honorable après une longue carrière. Pour nous, c’est véritablement une nécessité»

Nous avons demandé à Gery si l’employeur ne cherchait pas une solution. Un travail plus léger, d’autres tâches?«Non, pas du tout, le patron de-mande même que les gens qui n’en peuvent plus partent. Il ne veut pas garder des gens qui ne suivent pas la cadence. Dès que c’est possible, il veut les envoyer en prépension. Chez nous, au travail, nous avons presque tous passé la cinquantaine. Nous avons été véri-tablement heureux lorsque qu’un jeune a été engagé récemment. Ma génération est passée d’une crise à l’autre, d’une restriction à l’autre et aujourd’hui, il faudrait sacrifi er la prépension. Mes camarades de travail n’y comprennent vraiment plus rien. Ils sont très inquiets. Aujourd’hui, tout le monde vit plus vieux, c’est bien vrai, mais la chance de vivre vieux et en bonne santé pour des ouvriers comme nous est quand même beaucoup plus faible. On l’oublie trop souvent lorsqu’on parle de travailler plus longtemps.»

Et Gery peut-il encourager ses collègues à se battre pour leurs droits? «Si nous ne réagissons pas main-tenant, nous allons dans le mur, ça c’est certain. Les gens au tra-vail chez moi en ont parfaitement conscience. Je n’ai aucun mal à les mobiliser. Mais nous devons tous ensemble descendre dans la rue, ça doit être massif, et ce ne sera pas si évident.»

Travailler et être quand même pauvre, c’est insupportable

Sandra Galle travaille dans le secteur des titres-services. Elle est aussi déléguée. Aujourd’hui, nous entendons que le prochain gouvernement veut faire des économies sur le secteur des ti-tres-services et qu’il veut aussi régionaliser le secteur. Nous avons demandé à Sandra ce que les travailleurs eux-mêmes en pensent.

«Les titres-service sont beaucoup trop bon marché, les clients paient vraiment trop peu. Les gens qui ont suffi samment de moyens en abu-sent. 13 heures de travail en titres-services par semaine, ce n’est plus normal. Il faut être plus strict.

On cherche plus de sous pour les titres-services afi n de diminuer les dettes du gouvernement. Mais cet argent devrait aussi revenir aux aide-ménagères du secteur elles-mêmes. Car elles sont beaucoup trop peu payées. Le salaire de dé-part n’atteint pas encore les 10

euros de l’heure. L’intervention dans les déplacements est ridicule, il est impossible de couvrir ses frais avec ça. Pourtant, vous êtes sou-vent sur la route, et sans voiture, vous ne pouvez pas travailler.»

Et le travail est-il lourd?«Ce n’est vraiment pas à sous-estimer. Vous êtes occupé physi-quement toute la journée et vous devez courir d’un client à l’autre. Je fais ce travail à temps partiel parce que j’étudie encore. Comme ça, ça passe encore, mais à temps plein, c’est vraiment un sacré boulot. De nos jours, on parle beaucoup dans les médias de gens qui, bien qu’ils travaillent, sont pauvres. Hé bien vous en trouvez beaucoup dans les titres-services. Le travail en soi est déjà destiné aux per-sonnes peu scolarisées. Il attire les personnes qui élèvent seules des enfants parce que la fl exibilité aide pour la garde des enfants. Mais ce n’est pas une raison pour les payer aussi mal.»

Nous voulons aussi savoir ce que Sandra pense de l’intention de régionaliser les titres-services.«C’est n’importe quoi. Nous ne pourrons pas l’empêcher, mais nous continuerons quand même de dire que c’est une mauvaise cho-se. Les conditions de travail doivent rester fédérales. Mon entreprise est active dans tout le pays. Qu’al-lons-nous avoir? Des collègues qui vont payer plus ou moins d’impôts parce qu’ils habitent d’un côté ou l’autre de la frontière linguistique? Et donc aussi des salaires diffé-rents? Ou différentes indemnités de déplacements? Ce n’est quand même pas possible, cela crée vraiment de la concurrence entre travailleurs d’une même entre-prise. Et que vont faire les clients si les conditions diffèrent? S’ils le peuvent, ils iront voir de l’autre côté de la frontière linguistique. Non, toute cette affaire entraînera beaucoup de problèmes et aucune solution.»

Et donc Sandra estime elle aussi que le syndicat doit mobiliser les travailleurs.«C’est important pour tout le mon-de, mais certainement aussi pour les titres-services. Ce que nous en-tendons préoccupe tout le monde dans le secteur. Nous devons donc certainement réagir.»

Gery Vandendoren: «Si nous ne réagissons pas maintenant, nous allons dans le mur».

Sandra Galle: «La régionalisa-tion des titres-services appor-tera beaucoup de problèmes, aucune solution».

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SYNDICATS • N°19 • 11 NOVEMBRE 2011 11> LAURENT VOGEL VEUT QUE L’ON S’ATTAQUE À L’ORGANISATION

DU TRAVAIL

Les cancers professionnels, un mal sous-estiméLa Centrale Générale de la FGTB s’attaque à la pénibilité du travail. Elle souhaite que le débat lancé sur l’allongement des carrières y soit étroitement associé. C’est dans ce contexte qu’un groupe de réflexion sur le thème de la pénibilité du travail a été créé. Son nom: le Tripalium. Celui-ci rassemble des experts issus d’horizons divers. Parmi eux, Laurent Vogel, directeur du département Santé et Sécurité de l’Institut Syndical Européen (ETUI), il nous éclaire sur les inégalités sociales au niveau de la santé des travailleurs et la sous-estimation des cancers professionnels.

Que pensez-vous de tous ces courants qui défendent l’idée de reculer l’âge de la pension de manière aveugle, sans aucun discernement?

Laurent Vogel: Selon moi, il est totalement hypocrite d’évo-quer l’âge de la retraite sans tenir compte des inégalités au niveau du travail. Il est pourtant évident qu’on n’est pas dans la même situation selon que l’on ait passé sa carrière dans le nettoyage ou derrière un bureau. Ce qui ne veut pas dire que pour ceux-ci, la situation est parfaite, mais quoi qu’il en soit, il s’agit de réalités différentes qui ont un impact non seulement sur l’espérance de vie mais aussi sur l’espérance de vie en bonne santé, deux critères indissociables.

En outre, il ne suffi t pas d’adapter les conditions de travail en fi n de carrière. C’est dès le début de la carrière profession-nelle qu’il faut s’en soucier. On ne peut pas sous-estimer les effets néfastes accumulés dans le temps. Tôt ou tard, le travailleur paiera l’addition. Prenons le cas des travailleurs intérimaires. Ils sont souvent soumis à des conditions de travail très dures. Mais vu qu’il s’agit souvent de jeunes en bonne santé, cela passe inaperçu au moment même. L’impact ne se mesurera que plus tard.

Autre élément important et connu: plus on est bas dans la hiérarchie sociale, moins longue est l’espérance de vie en bonne santé.

Comment expliquez-vous que les maladies professionnelles reçoivent aussi peu d’attention?

Laurent Vogel: Les accidents coûtent chers aux employeurs. Ils font donc un effort et puis il y a aussi une plus grande pression de l’inspection du travail et c’est très bien. Tandis qu’en matière de maladies professionnelles, les employeurs ne sont pas affectés par le nombre de leurs travailleurs victi-mes de maladies professionnelles. Quel que soit le nombre de malades, ils versent une somme fi xe à la sécurité sociale qui fi nance le Fonds des Maladies Professionnelles. En outre, pour les travailleurs, les conséquences ne sont en général visibles que bien plus tard. Il n’est d’ailleurs pas toujours évident de faire le lien entre la profession et la maladie.

La situation est grave, mais rassurez-nous, des pistes existent? Comment pouvons-nous améliorer les choses?

Laurent Vogel: Il est urgent de s’attaquer de manière beau-coup plus systématique aux maladies professionnelles. Cela implique aussi de revoir l’organisation du travail. Or, c’est un sujet que les employeurs refusent catégoriquement d’aborder. Pourtant, si on parle de santé au travail, il faut aussi parler de substances, d’équipement, de rythme ou encore d’intensité. Tout doit être pris en compte.

Il faut des décisions politiques, or, le contexte politique actuel

n’est pas favorable. Mais cela ne veut pas dire qu’on est tout à fait impuissant. Dans les entreprises, les délégués au CPPT ont un rôle essentiel à jouer, sur base des règles existantes qui permettent d’aller plus loin. Nous devons aller de l’avant avec les moyens dont nous disposons aujourd’hui.

De manière plus particulière, vous vous intéressez beaucoup aux cancers professionnels, selon vous, ils ne sont pas suffi samment pris en compte. Que préconisez-vous? Laurent Vogel: Selon les statistiques belges, il y a 57.000 nouveaux cas de cancer par an et environ 26.000 décès. Si on considère que 10% de ceux-ci sont attribuables aux conditions de travail, on est bien au-delà des accidents du travail mortels. Or, contrairement aux accidents du travail, il y a une absence de politique systématique.

En matière de cancers, il faudrait aussi parler beaucoup plus des cancers des femmes.

En Belgique, cet aspect n’est pas étudié, mais si on se base sur les études réalisées dans les pays nordiques ou la France, il ressort clairement que de nombreux cancers ont une ori-gine professionnelle. C’est notamment le cas d’un certain nombre de cancers du sein.

En Belgique, le registre des cancers ne mentionne pas l’acti-vité professionnelle. Or, les données existent dans la sécurité sociale, il suffi rait de croiser des données. On ne le fait pas. On se contente de dire aux gens «ne fumez pas, mangez équilibré, ne buvez pas», mais à côté de cela, rien n’est fait au niveau des causes collectives. Ainsi par exemple dans le cas du cancer du sein, on dit aux femmes faites des mam-mographies. Certes, il faut en faire, mais il serait aussi temps d’éliminer les causes.

> SECTEUR DE LA CONSTRUCTION

Finalement le congé d’anciennetéLa FGTB-Construction a réussi à imposer l’introduction d’un congé d’ancienneté dans la construction, après des mois d’opposition de la part des employeurs.

A partir de 18 ans d’ancienneté dans la même entreprise, vous avez droit tous les ans à un jour de congé d’ancienneté. Ce jour est payé par l’employeur.

Ainsi par exemple si un accord existe dans votre entreprise donnant droit à jour de congé d’ancienneté après 20 ans, cela change. Un jour après 20 ans devient un jour après 18 ans.Les accords plus favorables existant sont maintenus. Un jour de congé d’ancienneté après 10 ou 15 ans subsiste.

Vous avez le droit de prendre ce jour d’ancienneté avant la fi n de cette année.

> SECTEUR DU GARDIENNAGE

Un accord sur le temps de travailFin octobre, une commission paritaire avait lieu avec entre autres, à l’ordre du jour, le dossier «temps de travail».

Les négociations ont été dures, en raison de la posi-tion rigide du banc patronal. Néanmoins, après de multiples suspensions, nous avons obtenu à partir du 1er janvier 2012 pour les ouvriers:

• le maintien des shifts de 12h de temps de présen-ce

• la réduction de la durée hebdomadaire de 60h à 48h

• la réduction de la durée mensuelle de 190h à 180h• la réduction de la durée annuelle de 1990h à 1924h

En raison des négociations diffi ciles, les autres dos-siers de l’ordre du jour comme le stand-by et les repri-ses de chantier n’ont plus été discutés. Ceux-ci seront abordés lors de la prochaine commission paritaire. Nous vous tenons informés.

> ENTREPRISES DE TRAVAIL ADAPTÉ FLAMANDES

Les ouvriers ne veulent pas plus,mais pas moins non plus

Les ouvriers des Entreprises de Travail Adapté fl amandes affi liés à la Centrale Générale de la FGTB viennent de rejeter l’accord fl amand intersectoriel du non-marchand.

Un refus qui peut paraitre surprenant, l’accord contient en effet pas mal de bonnes choses. Sauf qu’il subsiste une grande inégalité que les ouvriers ne veulent pas accepter en matière de prime de fi n d’année.

A ce niveau, les ouvriers des ETA fl amandes sont traités de manière inéquitable. Tandis que les autres travailleurs du non-marchand fl amand recevront désormais 95% d’une prime complète, pour les travailleurs des ETA fl amande, il ne s’agira que de 87%. Une différence inacceptable d’autant plus que la plupart des travailleurs de ce secteur touche le salaire minimum et que cette seule amélioration du pouvoir d’achat vaut pour les cinq années à venir.

La demande porte donc sur une prime de fi n d’année égale pour tous les travailleurs du non-marchand. Le secteur mènera donc des actions.

Laurent Vogel: «si on veut faire quelque chose en matière de santé au travail, il faut aussi parler de substances, d’équipement, de rythme ou encore d’in-tensité.»

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MÉTAL12 SYNDICATS • N°19 • 11 NOVEMBRE 2011

L’expression du peuple reste effrayante pour la marche des affaires. C’est une bonne nouvelle à l’heure où la peur doit changer de camp!Face aux «marchés fi nanciers», le spectacle donné par les États est lamentable. Leurs responsables agissent en notre nom. Malheu-reusement, de moins en moins pour défendre un intérêt général. Les «grands» de ce monde s’essouffl ent ainsi dans une course folle dont le tempo est fi xé par trois agences de notation qui, jour après jour, disqualifi ent un peu plus les créances de la Grèce, de l’Espagne ou du Portugal avant celles de l’Italie. Les responsables politiques semblent évoluer dans la crise comme des papillons de nuits se brûlant les ailes sur l’éclairage public. Le spectacle de leur résignation aux logiques marchandes est tragique.

Ils viennent d’avoir très chaud. Le peuple grec, saigné aux quatre veines, a bien failli être invité à s’exprimer sur son destin par ré-férendum. Quelle mouche a donc piqué le Premier Ministre grec? Laissons à d’autres le soin de décortiquer ses stratégies internes et européennes. Retenons qu’il a suffi à cet homme écrasé devant la fi nance d’envisager d’en appeler à ceux dont il tire sa légitimité pour voir le monde entier s’interroger sur sa santé mentale, crier au scandale et à la rupture de la «solidarité européenne» (répétons que la France et l’Allemagne, en «aidant la Grèce», sauvent d’abord leurs institutions bancaires. Charité bien ordonnée...).

Le Premier grec, raide comme un piquet, prompt à mendier sous nos fenêtres, avait pris l’habitude d’obéir aux ordres du tandem «Merkosy». Puis de renter, tête basse en son pays, pour un tour de vis supplémentaire. Là, il se rebiffe? Sans avoir averti ses «bien-faiteurs»?

«Puisqu’on vous dit que vous votez mal!»

L’affaire aux allures ubuesques fi nit par nous livrer quelques mor-ceaux de choix. Un président français dont la main tremblante est régulièrement tenue par le patron de la BNP, s’étranglant face à la rebuffade du «petit» grec, en vint à exiger qu’on changeât la question à poser. Ah, vous voulez quitter l’Europe? Merkel qui, deux semaines plus tôt, était incapable de s’engager sans l’appui d’une majorité parlementaire fragile se fi t plus discrète pour reprocher à Papandréou de vouloir une même couverture à la veille de l’hiver. Et puis un G20 convoqué à Cannes fi nit par remettre bon ordre dans ce bordel qui fi t plonger les cours des Bel 20, CAC 40 et autres Dow Jones. Le Premier grec, revenu à de meilleurs sentiments, décida donc de rester tranquille... Happy end?

En fi ligrane de cette panique généralisée à la simple perspective de voir la population consultée sur la sauce à laquelle on veut la manger, les expériences délicates des référendums précédents, sur le Traité constitutionnel notamment, en France, au Pays-Bas et en Irlande, ont bien sûr ressurgi comme des fantômes un jour d’Halloween. A tous les coups, les peuples «se sont trompés», ont «mal» voté, «contre l’avis des gouvernants». Il fallut donc faire revoter ou, plus effi cace, passer par les Parlements après un léger lifting des textes. Ce qui d’un point vue «qualité-prix» n’apparaît pas, en démocratie, comme un «maître-achat».

Plus près de nous, il y a eu également les consultations populaires (en 2010 et 2011) imposées par le Président de la République d’Is-lande sur la question du remboursement des dettes de la banque Icesave. Résultats: le peuple islandais a refusé d’assumer les pertes d’une banque privée... Caramba, encore raté! Le néolibéralisme n’est décidément pas soluble dans la consultation populaire.

Cette doctrine qui asphyxie les démocraties depuis 30 ans tient en une thèse: «Il n’ y a pas d’alternative à l’accroissement des inégalités». A la faveur de la crise fi nancière, il est devenu évi-dent, comme le souligne l’économiste américain Paul Krugman, que «l’extrême concentration des revenus est incompatible avec la vraie démocratie. Quelqu’un peut-il nier que notre système politique est perverti par l’infl uence de l’argent et que cette perversion empire à mesure que les richesses d’un petit nombre deviennent plus grandes?»

L’expression du peuple reste effrayante pour la marche des affai-res. C’est une bonne nouvelle à l’heure où la peur doit changer de camp ! Dans cette course folle, nous approchons en effet d’un point de rupture dangereux. Le comportement de Lakshmi Mit-tal en est un bel exemple. L’accroissement du profi t individuel passerait par la destruction d’outils de production... de la richesse commune. Cette logique-là conduit dans le mur. A grande vitesse.

Nico Cué, Secrétaire général de la MWB-FGTB

La peur du peuple> POINT DE VUE

Sapa: l’injusticeAnciennement Aleurope ou encore Reynolds Aluminium, la société Sapa RC Profi les implantée dans le zoning de Ghlin (Mons) est la seule entreprise du secteur des mé-taux non ferreux de la province du Hainaut. En l’espace de quatre ans, Sapa avait déjà connu quatre directions différentes et trois res-tructurations. Le 22 juin dernier, la direction de l’entreprise annon-çait son intention de procéder à un licenciement collectif de 170 travailleurs sur un total de 200 en fermant les activités extrusion et laquage.

La seule activité maintenue dans le plan de la direction est la fonderie, avec 30 travailleurs. Les autres ac-tivités sont transférées en Flandre et aux Pays-Bas.

Depuis cette date, les organisa-tions syndicales ont énormément travaillé sur une alternative éco-nomique génératrice de profi ts qui devait maintenir près de 130 personnes sur le site. Malheureu-sement, l’implacable logique capi-taliste en a décidé autrement. Cette contre-proposition qui tenait la route tant au niveau économique qu’industriel a été balayée d’un revers de la main par la direction. Le couperet est donc tombé fi n sep-tembre: 170 travailleurs perdront leur emploi.

Le refus de la direction d’étudier l’alternative proposée par les syn-dicats amène à conclure que le site de Ghlin a été sacrifi é pour des rai-sons protectionnistes. En effet, le directeur général de Sapa-Benelux est Hollandais et la plupart des nouveaux outils du site de Ghlin seront envoyés aux Pays-Bas.

Pourtant, il y a quelques mois en-core, l’avenir semblait très promet-teur. En effet, trois investissements primordiaux laissaient présager d’excellentes perspectives à long terme pour le site. 800.000 euros ont été investis dans une machine permettant d’usiner de très gran-des longueurs de pièces en alumi-nium afi n d’alimenter les secteurs ferroviaire et naval.

Une nouvelle presse de 4,5 millions d’euros avait également été mise en service mi-janvier 2011. Ce projet a d’ailleurs été concrétisé grâce aux arguments portés par la délégation MWB-FGTB, qui avait convaincu la direction qu’elle allait récupérer plus de 3,5 millions d’euros de coût logistique si elle investissait dans un nouvel outil. A cela s’ajoutait, une nouvelle fonderie de 11 mil-lions d’euros active depuis le mois de septembre.

Personne ne pouvait s’attendre à cette restructuration. «Les inves-tissements étaient énormes, le carnet de commandes ne faisait que gonfl er, Ghlin était le site du groupe qui faisait le plus de bénéfi -ces et il n’y avait plus de chômage économique: cette annonce nous a coupé les jambes», nous confi e la délégation MWB-FGTB.

La négociation du volet social n’a pas été de tout repos. La propo-sition patronale a été rejetée par plus de 80% des travailleurs qui ont immédiatement débrayé afi n de dénoncer l’absence d’un plan social acceptable et revendiquer des compensations à la mesure des richesses produites par les tra-vailleurs de Ghlin ces dernières

années. Grâce à cette grève, un ac-cord a été trouvé et les travailleurs licenciés partiront néanmoins avec leur dignité.

Dans une région désertée par l’in-dustrie (près de 400 postes de tra-vail ont disparu à Mons-Borinage ces derniers mois : Erachem, Dayco et maintenant Sapa) retrouver un emploi ne sera pas facile. D’autant plus que la moyenne d’âge dans l’entreprise est élevée : plus de 70% des travailleurs de Sapa ont plus de 45 ans.

La délégation confi e qu’à aucun moment les travailleurs n’ont reçu d’aides concrètes des autorités po-litiques régionales qui, en pleine tourmente bancaire, avaient ma-nifestement mieux à faire que de s’occuper du sort de 170 familles boraines. «Ce que nous avons ob-tenu, nous ne le devons qu’à nous-mêmes» affi rme Michel Pischetola, président de la délégation MWB-FGTB.

En restant propriétaire des bâti-ments et en maintenant un strict minimum d’activités à Ghlin, les dirigeants de Sapa empêchent tout repreneur et hypothèquent défi ni-tivement l’avenir d’un site qui en avait vu d’autres.

En 2009, les Mé-tallos wallons et bruxellois de la FGTB consti-tuaient un cercle de réfl exion inter-national regrou-pant les «Amis de la MWB-FGTB». Un cercle composé de membres progres-sistes issus de di-verses régions du monde, qui ont élaboré une Charte reprenant les valeurs de justice sociale et de solidarité qui les animent.

Du 17 au 21 octobre derniers, nous avons reçu nos camarades québécois, signataires de la première heure de notre Charte, membres ou proches des syndicats TCA-FTQ. Rendez-vous sur notre site www.metallos.be pour lire le compte-rendu de cette belle rencontre et des réfl exions que nous avons menées ensemble!

Michel Pischetola, délégué principal MWB-FGTB.

Wallons, Bruxellois, Québécois… Même combat!

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SYNDICATS • N°19 • 11 NOVEMBRE 2011 13TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

Bonar Technical Fabrics fait grève: «Pas touche à notre prépension!»Le mercredi 2 novembre 2011 à midi, les ouvriers de l’équipe de l’après-midi chez Bonar Technical Fabrics à Lokeren ont spontané-ment arrêté le travail. La raison pour la grève était que la direction avait unilatéralement décidé de ne plus appliquer les conventions col-lectives de travail du secteur textile qui permettent aux travailleurs de prendre leur prépension à partir de 56 ans (après une carrière de 40 ans ou après 20 ans de travail de nuit). Personne ne pouvait donc encore prendre sa prépension avant l’âge de 58 ans. L’entreprise voulait de nouveau évaluer l’affaire et éven-tuellement revoir son point de vue en 2014.

Cette décision allait clairement trop loin pour les travailleurs, qui ont arrêté le travail dès qu’ils ont appris la nouvelle.

La direction a répondu qu’elle était obligée de prendre cette mesure puisqu’elle n’arrive pas à remplir nombre de postes vacants dans l’entreprise. Or, en réalité, la direc-tion a omis d’anticiper sur l’éven-tuel départ en prépension d’un nombre de travailleurs et elle n’a

surtout pas suffi samment investi dans la formation de nouveaux travailleurs. Seuls les travailleurs «prêts à l’emploi» entraient en li-gne de compte pour être embau-chés. Embaucher et former un jeune chômeur, cela ne se faisait et ne se fait toujours pas. On préfère accueillir des travailleurs polonais que former un chômeur belge.

Face à la confrontation avec les ouvriers qui étaient déterminés à défendre leur prépension jusqu’au bout et à la menace que les col-lègues du site à Zele arrêteraient également le travail, la direction a choisi de mettre de l’eau dans son vin et a suspendu ses projets. Mer-credi soir, elle a signé une décla-ration qui confi rmait que chaque travailleur qui répond aux critères pour la prépension peut effective-ment prendre sa prépension s’il le veut.

Au cours des mois à venir, une concertation aura lieu avec la di-rection pour déterminer comment il est possible de remplir les postes vacants de façon effi cace et rapide sans pour autant toucher au droit à la prépension.

Le 25 octobre 2011, un protocole d’accord a été atteint au sein de la Commission paritaire des Maî-tres-tailleurs, - tailleuses et coutu-rières pour la période 2011-2012.

Voici les lignes de force de l’ac-cord:

1. Pouvoir d’achat

Les salaires barémiques et effec-tifs augmentent de 0,3% à partir du 1er janvier 2012. Une CCT sec-torielle sera conclue concernant l’introduction des chèques-repas électroniques.

2. Frais de transport

La CCT sectorielle concernant les frais de transport du 13 juin 2003 sera actualisée et adaptée à la CCT interprofessionnelle 19 oc-ties. Le règlement favorable selon lequel une intervention à 100% est prévue de l’employeur pour le transport public urbain reste

maintenu.

3. Fin de carrière

Les régimes de prépension sont prolongés. Pour la prépension conventionnelle à 58 ans, cette prorogation vaut jusqu’au 30 juin 2013.

4. Rapprochement des statuts ouvrier/employé

Tant pour les nouveaux contrats de travail que pour les contrats de travail existants, les délais de préavis sont majorés d’un coef-fi cient de 1,08. Dans la pratique, les délais de préavis suivants s’ap-pliqueront dès la publication de l’Arrêté Royal concerné:

- 6 mois à 5 ans d’ancienneté: 37 jours calendrier

- de 5 à 10 ans d’ancienneté: 45 jours calendrier

- de 10 à 15 ans d’ancienneté: 60 jours calendrier

- de 15 à 20 ans d’ancienneté: 90 jours calendrier

- à partir de 20 ans d’ancienneté: 120 jours calendrier.

5. Formation

Les efforts en matière de forma-tion seront étendus et augmen-tés.

6. Avantages sociaux

A partir de 2012, le montant de la prime syndicale est augmenté à 128 euros.

7. Prolongation de toutes les conventions collectives de travail existantes pour la période 2011-2012.

Les textes des conventions col-lectives de travail seront signés à la Commission paritaire le 6 décembre 2011.

semaine de 40 heures semaine de 39 heures semaine de 38 heuresTRAVAIL DE COUPEApprentissage1e année 9,33 euros 9,57 euros 9,82 euros2e année 10,39 euros 10,66 euros 10,94 eurosA partir de la 3e année de métierTravail semi-qualifi é 11,97 euros 12,28 euros 12,60 eurosTravail qualifi é 13,36 euros 13,70 euros 14,06 eurosTRAVAIL DE SURJETAGE ET DE GARNISSAGEApprentissage1e année 9,33 euros 9,57 euros 9,82 eurosA partir de la 2e année de métierTravail semi-qualifi é 9,86 euros 10,11 euros 10,38 eurosTravail qualifi é 10,39 euros 10,66 euros 10,94 euros

Protocole d’accord 2011-2012 pour le secteur des maîtres-tailleurs, - tailleuses et couturières (CP 107)

IndexationsSecteur des tanneries de peaux (SCP 148.05)

Suite à une indexation, les salaires du secteur des tanneries de peaux augmentent de 0,0372 euro par heure à partir du 1er novembre 2011. Les nouveaux salaires horaires minimums sont:

semaine de 39 heures semaine de 38 heures1. Non-qualifi és:a) manoeuvres à l’emballage, au

marquage, au cardage en fi ni, à l’étiquetage et aux autres opé-rations de fi nition

10,4334 euros 10,7078 euros

b) manoeuvres autres que ceux repris sous a) 10,5709 euros 10,8489 euros

2. Qualifi és:a) travail de cuve 10,6034 euros 10,8823 eurosb) brossage 10,6034 euros 10,8823 eurosc) dégraissage 10,6394 euros 10,9192 eurosd) frottage 10,6394 euros 10,9192 eurose) rasage 10,6394 euros 10,9192 eurosf) coupe 11,0259 euros 11,3159 euros

Secteur de la fourrure (SCP 148.03)

A partir du 1er novembre 2011, les salaires du secteur de la fourrure augmentent de 2% suite à une indexa-tion. Les salaires horaires minimums sont:

Dominique Meyfroot, Président FGTB-Textile, Vêtement et Dia-mant

«L’attitude de Bonar Technical Fa-brics Lokeren est caractéristique de la mentalité des employeurs en général et de la fédération pa-tronale Fedustria en particulier.

Dans le secteur du textile, beau-coup de travailleurs actifs ont plus de 50 ans. Ils disposent déjà d’une longue carrière qu’ils ont réali-sée dans des conditions de travail stressantes, souvent en équipes. Au cours des années à venir, nom-bre de travailleurs pourront donc prétendre à la prépension à 56 ans ou à 58 ans.

Au cours des dernières négocia-tions sectorielles, la fédération des employeurs du textile Fedustria a signé les accords qui prolongent tous les régimes de prépension jusque fi n 2012. Les employeurs du secteur textile sont dès lors tenus de respecter cet accord et Fedus-tria devra également respecter son engagement sur ce plan.

Il est d’ailleurs navrant de consta-ter que les employeurs en Bel-gique sont si peu enthousiastes d’investir dans la formation de jeunes, d’allochtones et de tra-vailleurs âgés qui recherchent toujours un emploi. C’est pourtant urgent et nécessaire pour que le secteur textile puisse compenser les effets du vieillissement.

Le dernier accord sectoriel pré-voit l’introduction dans le secteur textile de l’apprentissage sur le lieu de travail dans le cadre du congé-éducation payé et ce pen-dant une période d’essai de 2 ans. Ainsi, les coûts de formation pour les travailleurs nouvellement em-bauchés sont en majeure partie remboursés par la communauté. Cet instrument est à la disposi-tion des employeurs textiles. Ce sont eux qui doivent l’utiliser de façon réfl échie.

Les employeurs textiles devront donc d’urgence changer de direc-tion et assumer leur responsabi-lité en matière de formation.

Ils doivent également arrêter leurs attaques incessantes contre l’index dans le secteur textile et leurs complaintes que les coûts salariaux sont trop élevés. En effet, cela effraie les travailleurs potentiels sur le marché du tra-vail qui veulent se construire un avenir, mais bien évidemment pas dans un secteur qui esquisse sans cesse une image négative d’un mouvement descendant en matière de conditions de salaire et de travail.

Le confl it qui s’est produit chez Bonar Technical Fabrics Lokeren est dès lors un avertissement à tous les employeurs du secteur textile.

Nos travailleurs n’accepteront pas que l’accès à la prépension devienne plus compliqué ou im-possible.Des actions dures et spontanées sur le terrain, voilà les consé-quences d’une telle attitude. Et nous supportons pleinement les travailleurs qui arrêtent le travail dans un tel contexte.

Tout le monde doit respecter les accords sectoriels, même les dispo-sitions qui sont moins agréables selon certains employeurs.»

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Eco-chèques dans le secteur de l’agriculture et de l’horticultureDurant les dernières semaines, beaucoup des questions ont été po-sées sur le remplissage concret des accords sectoriels pour les secteurs verts pour la période 2011-2012. En effet, les organisations patronales et syndicales des commissions pa-ritaires pour l’agriculture et l’hor-ticulture (C.P. 144 et C.P. 145) ont signé le 13 juillet 2011 un protocole d’accord dans lequel les accords salariaux ont été fi xés pour cette année et l’année prochaine.

Un des points conclus dans cet accord est qu’également dans le secteur de l’agriculture et l’horti-culture également pour 2011 et 2012 des éco-chèques seront octroyés aux travailleurs. Dans cet article on se penche sur quelques aspects d’ordre pratique en ce qui concerne l’octroi des éco-chèques.

Que convient-il d’entendre par éco-chèques?Dans une publication antérieure de Syndicats nous avons déjà ex-pliqué comment le système des éco-chèques a vu le jour. On a re-cherché une manière d’augmenter le pouvoir d’achat des travailleurs, mais les organisations patronales souhaitaient également limiter le coût salarial pour l’employeur.

D’où l’idée de l’éco-chèque: ce chèque est un moyen de paie-ment que l’employeur octroie à ses travailleurs et avec lequel le travailleur peut acheter certains produits. Avec le chèque on peut donc acheter des produits et des services. Comme par ex. le chè-que-repas peut être utilisé pour acheter des denrées alimentaires ou pour payer un repas de midi, l’éco-chèque peut être utilisé pour acheter des produits et des services écologiques (voir ci-après).

Traitement socio – fi scalAu niveau belge, entre les parte-naires sociaux il a été convenu qu’il y aurait un chèque améliorant le pouvoir d’achat des travailleurs. Voilà pourquoi le chèque n’est pas imposable du chef du travailleur. La valeur des éco-chèques octroyés est un avantage net pour le tra-vailleur.

En outre, une exonération des co-tisations sociales est d’application pour les éco-chèques: il n’y a pas de cotisations patronales ni de co-tisations des travailleurs qui sont calculés sur le montant octroyé en éco-chèques.

Pour l’employeur ceci signifi e

concrètement: pas de retenue ONSS personnelle et pas de pré-compte professionnel déduit de l’éco-chèque. Pour le travailleur, le montant brut est donc le mon-tant net.

Pour l’employeur il n’y a pas de cotisations patronales pour la sé-curité sociale. Les éco-chèques ne sont pas déductibles fi scalement.

A quel effet peut-on utiliser les éco-chèques?Comme précité, des éco-chèques peuvent être utilisés pour l’achat des produits et des services éco-logiques. Une liste a été établie par le Conseil National du travail. Cette liste est revue tous les deux ans. La liste complète peut être consultée sur le site web du CNT: www.nar-cnt.be.

Quelle est la valeur des éco-chèques?Pour le secteur de l’agriculture et l’horticulture il est repris dans l’accord sectoriel que l’éco-chèque a une valeur de 250 EUR. Comme précité, il s’agit d’un montant net pouvant être dépensé par le tra-vailleur.

Quels travailleurs reçoivent

des éco-chèques?Des éco-chèques seront octroyés à tous les travailleurs fi xes, c’est à dire aux travailleurs occupés selon un contrat de travail classique.

Cependant, le montant exact des éco-chèques dépend des presta-tions durant la période de référence (du 1er juillet jusqu’au 30 juin).

Quant aux suspensions de l’exécu-tion du contrat de travail, on tient uniquement compte des jours de travail, des jours fériés légaux et des suspensions pour lesquels un salaire est payé.

Pour les temps partiels, le calcul se fait en fonction du nombre de jours de travail.

La période de livraison pour 2011 sera fi n décembre 2011 ou janvier 2012.

Pour les saisonniers, une amélio-ration de leur statut social a été convenue sous une autre forme que l’octroi d’éco-chèques. En effet, dans toute l’agriculture et l’horti-culture travaillent environ 40.000 saisonniers. Le suivi administratif de l’octroi des éco-chèques serait fastidieux.

Voilà pourquoi la prime qui est oc-troyée aux saisonniers dans l’hor-ticulture ayant presté au moins 50 jours a déjà été portée à partir de 2009 de 175 euro à 180 euro (prestations 2008). Pour l’année de paiement 2010 (prestations 2009), le montant de la prime est porté à 190 euro.

De plus, à partir de 2010 une prime de fi délité complémentaire est oc-troyée aux saisonniers prestant au moins 30 jours (15 jours pour l’agriculture) de 0,5 euro par jour presté.

Il a été convenu que tout ce qui concerne les saisonniers sera suivi par le Fonds Social. Pour l’octroi de cette prime aux saisonniers, le Fonds Social va se référer aux don-nées de l’ONSS (Offi ce national de Sécurité Sociale).

Au cours de ces dernières années, nous avons constaté que beaucoup de travailleurs n’ont pas reçu d’éco-chèques, bien qu’ils y aient droit! Si vous remplissez les conditions précitées, mais que vous ne rece-vez pas d’éco chèques de votre em-ployeur, n’hésitez pas à contacter votre section locale FGTB HORVAL. Nous sommes à votre service!

Plan de pension social sectoriel secteurs vertsLe 1er janvier 2008, le coup d’envoi du plan de pension complémen-taire pour les ouvriers dans les sec-teurs verts a été donné. Ceci a été convenu par les employeurs et les syndicats dans la convention col-lective de travail du 5 février 2008. Dans la prochaine période tous les travailleurs des secteurs verts recevront une lettre reprenant le montant qui a déjà été versé pour eux. Voilà pourquoi nous estimons important de rappeler un certain nombre de choses.

Qui?

Les secteurs verts ressortent des commissions paritaires suivantes: la C.P. 132 (travaux techniques agri-coles), la C.P. 144 (agriculture) et la C.P. 145 y compris la C.P. 145.04 (le secteur horticulture y compris les parcs et les jardins).

Ceci signifi e qu’à partir du 1er jan-vier 2008 tous les ouvriers des secteurs verts bénéfi cient d’une pension complémentaire sur base du plan de pension sectoriel.

Avantages?

Le plan de pension sectoriel est éga-

lement un plan social. Ceci signifi e qu’en plus d’un volet pension, un volet solidarité est prévu.

Le volet pension:C’est le montant de la pension complémentaire et est composé de toutes les cotisations versées pour la constitution d’une pension complémentaire, augmenté d’un rendement garanti d’une éventuel-le participation aux bénéfi ces. Ce montant est versé au moment que l’affi lié part en pension ou à son bé-néfi ciaire au cas où l’affi lié décède avant qu’il parte en pension.

Le volet solidarité:Par le biais du volet de solidarité une solution est prévue pour un certain nombre de risques impré-vus comme un décès ou une inca-pacité de travail.

Organisation?

Un fonds pour la sécurité d’existen-ce a été créé pour assurer l’organi-sation du plan de pension sectoriel. Ce fonds est géré par les syndicats et par les organisations patronales du secteur. Il existe un fonds 2e pi-lier par commission paritaire.

En quoi consiste votre pension complémentaire?

La pension complémentaire est composée comme suit:• La somme des montants versés

par l’employeur pour la consti-tution de votre pension complé-mentaire personnelle;

• Déduit des frais d’administra-tion;

• Augmentée d’un rendement ou du tarif;

• Eventuellement complétée d’une participation aux bénéfi ces.

Les investissements se font en Branche 21 avec un rendement garanti de 3,25%. On investit ex-clusivement dans des obligations d’Etat. Dans la plupart des cas, les investissements rapportent plus que le rendement garanti. Dans ce cas, tout bénéfi ce complémentaire après déduction d’éventuels frais complémentaires est distribué parmi tous les ouvriers bénéfi ciant d’une pension complémentaire auprès du plan de pension social sectoriel. Ceci s’appelle la partici-pation aux bénéfi ces.

L’institution de solidarité?

L’institution de solidarité assure la gestion des avantages complémen-taires dans le volet de solidarité. Les partenaires sociaux ont opté encore une fois pour la sécurité et ont certaines garanties (comme en cas de décès et de l’incapacité de travail) assurées auprès de l’assu-reur AG Insurance. D’autres ga-ranties (comme en cas de faillite) restent en propre gestion.

La gestion est observée par les fonds de sécurité d’existence exis-tants. Ceux-ci le font en gestion séparée, en d’autres termes, com-plètement séparée des autres actifs de ces fonds.

Intérimaires?

Un intérimaire – travaillant dans une entreprise où il existe une pen-sion complémentaire sectorielle – a droit à un supplément sur son salaire – la prime de pension. Cette prime remplace la pension extra-légale à laquelle les travailleurs fi xes ont droit. La prime doit être reprise sur la fi che de paie de l’in-térimaire.

Etant donné que la cotisation pour la pension complémentaire est dif-férente d’un secteur à un autre, la prime de pension pour les intéri-maires est également différente.

Qui paie les cotisations?

L’employeur paie toutes les coti-sations. En tant qu’ouvrier vous ne payez rien. Ensemble avec les cotisations pour la sécurité sociale l’employeur paie une cotisation sur le salaire brut (x 108 %). En 2012, ces cotisation patronales augmentent de 1% à 1,40%.

Le pourcentage est calculé sur le sa-laire brut. En outre des salaires ho-raires, les primes pour le travail de nuit, le travail en équipes, la prime de fi n d’année, etc. sont également prises en compte pour le calcul de votre pension complémentaire.

Si vous avez un nouveau numéro de compte bancaire, veuillez le transmettre à votre section locale FGTB HORVAL!

Candidats «Lauréat du Travail» pour le secteur HorticultureActuellement, l’Institut Royal des Élites du Travail organise une procédure de sélection pour le titre «Lauréat du Travail» dans le secteur horticulture.

Bref, l’institut veut décerner des travailleurs avec 3 ans d’expé-rience ayant un grand engagement dans le secteur horticole d’une distinction.

Estimez-vous que vous entrez en ligne de compte pour ce titre, ou un des vos collègues est un exemple pour le secteur? Consultez vite le site web: www.iret-kiea.be pour plus d’information.

La date limite pour les inscriptions est prolongée jusqu’au 31 dé-cembre 2011.

Exemples

Dans les avantages ci-dessous nous reprenons ce que les versements dans le Fonds 2e Pilier peuvent rapporter à l’âge de la pension.

Données de base:Âge d’entrée: 25 ansSalaire horaire entrée: 8,5e/hCentimes additionnels: 7,2%Croissance annuelle salaire: 2,00%Durée de travail hebdomadaire: 38h/sFrais: 2,5%Rendement garanti: 3,25%Total rendement net: 4,06%Âge de sortie: âge demande/paiement

Calcul 1:Cotisation pension: 1% hors 8,86% ONSSÂge sortie: 60 ans (35 ans d’affi liation)Capital brut: 17.492eCapital net: 13.991e

Calcul 2:Cotisation pension: 1% hors 8,86% ONSS Âge de sortie: 65 ans (40 ans d’affi liation)Capital brut: 23.348eCapital net: 20.059e

ALIMENTATION - HORECA - SERVICES14 SYNDICATS • N°19 • 11 NOVEMBRE 2011

Page 19: Syndicats FGTB n° 19 - 11 novembre 2011

SYNDICATS • N°19 • 11 NOVEMBRE 2011 15EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

Même en ces temps de crise écono-mique, le SETCa continue d’investir dans des projets à l’étranger. Et plus encore, notre projet couvrira désor-mais 10 pays du sud de l’Afrique au lieu de 5. Voilà ce qui vient d’être décidé à l’occasion d’une visite de travail à Johannesburg.

Projet UNI AFRICA?Voici déjà une dizaine d’années que le SETCa manifeste sa solida-rité avec les travailleurs d’Afrique à travers un projet de lutte contre la discrimination des travailleurs atteints du VIH/SIDA.

Au cours des trois dernières an-nées, notre projet a été étendu de l’Afrique du Sud au Kenya, au Zimbabwe et au Malawi. L’objectif majeur dans ces pays consiste à for-mer des «peer educators» (forma-teurs dans les entreprises) afi n que dans leur entreprise et au sein de la communauté locale, ils puissent accompagner les travailleurs, tant en termes préventifs que curatifs en matière de SIDA. Dans le même temps, il s’agit également de lutter contre la stigmatisation de la plu-part des travailleurs infectés, afi n qu’ils puissent continuer de mener une vie normale.

A cet effet, le SETCa collabore avec 21 syndicats locaux. Ceux-ci inter-viennent en matière de SIDA dans des chaînes comme Shoprite Chec-kers (commerce), Absa, Barclays, Standard Charter (secteur bancaire) et G4 Security (gardiennage).

Nous n’en restons pas là!Le projet se trouve actuellement à la croisée des chemins. En effet, une nouvelle étape de trois ans s’annonce pour ce projet: non seulement nous étendrons notre action à d’autres entreprises, mais préparerons également l’intégra-tion de cinq pays francophones: la République démocratique du Congo, le Cameroun, le Burkina Faso, le Sénégal et la Côte d’Ivoire.

Pour mener ce développement à bien, une délégation du SETCa em-menée par son Président Erwin De Deyn, a rendu une visite de travail à Johannesburg. A cette occasion, la délégation du SETCa a participé à une réunion avec les coordinateurs nationaux consacrée à la planifi ca-tion des prochaines années et à un atelier de formation pour les peer educators. Les contrats nécessaires ont été signés également avec les partenaires. Le projet va pouvoir

être lancé pleinement dans sa nouvelle dimension à compter du début 2012.Il ne s’agit pas seulement d’at-teindre les travailleurs, mais aussi leurs familles et la collectivité. Nous avons dès lors profi té de l’occasion pour visiter deux initiatives et leur apporter nos encouragements mo-raux et fi nanciers: le centre d’ac-cueil «Le Port» et une école primaire locale, que le syndicat sud-africain du secteur des fi nances SASBO soutient également. «Le Port» est un centre d’accueil pour bébés abandonnés ou délaissés dans un hôpital. Beaucoup d’entre eux souffrent du SIDA. Actuellement, 35 bébés et 50 enfants en bas âge y sont accueillis. «Le Port» ne fonc-tionne qu’à partir de dons et grâce à des volontaires monde entier. A travers un sponsoring belge, un don important a pu être annoncé. De l’argent qui viendra certainement bien à point.Au cours de son séjour à Johan-nesburg, la délégation du SETCa a aussi préparé le repas des 780 élè-ves de l’école primaire. Par ailleurs, le SETCa a remis un don important à l’école pour l’achat d’uniformes scolaires. Pour beaucoup d’élèves, l’uniforme scolaire est leur unique vêtement. L’école essaie aussi, aussi souvent qu’elle le peut, de donner un dîner aux enfants, sachant qu’il s’agira sans doute de leur seul repas ce jour-là.Ce voyage à Johannesburg en valait certainement la peine. Il ne s’agit que d’une petite contribution dans la lutte contre un fl éau aussi im-mense que le SIDA/VIH, mais toute aide est la bienvenue au Sud de l’Afrique.

Suite à un étude comparative des prix dans les magasins en Bel-gique et dans les pays voisins, il s’avère que le Belge paie 10% de plus à la caisse du supermarché. Selon Vincent Van Quickenborne, Ministre VLD pour l’Entreprise, cette situation serait liée aux coûts salariaux dans le commerce et à l’indexation automatique des salaires. Des conclusions tout à fait inexactes et inadmissibles. Pour le SETCa, la cause est à chercher ailleurs: un contrôle des prix serait opportun.

Les résultats de cette étude comparative des prix dans le secteur commerce étaient une fois de plus l’occasion de tirer à vue sur l’index et les coûts salariaux et de prôner toujours plus de fl exibilité de la part des travailleurs. M. Van Quickenborne, qui a commandé cette étude, a récemment tenus des propos en ce sens.

L’index et les coûts salariaux, cause du dérapages des prix?Dans ses déclarations, M. Van Quickenborne a pointé l’index comme étant la cause de dérapage des prix. Une conclusion tout à fait inexacte, l’indexation des salaires étant postérieure à l’augmen-tation des prix. Il faut donc d’abord que les prix augmentent pour que les salaires, a postériori rattrapent l’augmentation des prix et donc augmentent à leur tour. L’indexation automatique des salaires est indispensable : c’est elle qui permet à tous les consommateurs de garder leur pouvoir d’achat et donc de pouvoir dépenser dans les magasins. Vouloir supprimer l’index reviendrait à appauvrir la population, ce qui signifi erait en fi n de compte: moins d’achats. Les coûts salariaux dans le commerce sont également mis en cause. Pourtant, ceux-ci représentent dans le commerce entre 8 et 13%... En d’autres termes, l’infl uence des frais de personnel par rapport aux chiffres d’affaires ou aux bénéfi ces est limitée. Celle de l’indexation est encore moindre.

Toujours plus de fl exibilité de de polyvalenceLe manque de polyvalence et de fl exibilité des travailleurs du com-merce a également fait l’objet de critiques de la part de M. Van Quic-kenborne. Vantant l’exemple hollandais qui repose sur des contrats 16 h/sem (inférieurs à un mi-temps) et sur les contrats étudiants, le Ministre trouve les travailleurs belges «fi gés et non polyvalents». Là encore, il s’agit d’une vision des choses tout à fait inexacte. Cha-que enseigne du commerce peut se vanter d’avoir négocié des CCT sur la polyvalence. Les abus en matière de contrats précaires sont fréquents (intérims, étudiants, CDD, contrats CEFA…). Ces dernières années, les augmentations salariales, hors index, se sont réduites comme peau de chagrin. Sans parler du dumping social organisé par les distributeurs via leur propre franchise (ex. : Delhaize et des AD Delhaize, Colruyt et Spar…)

Un contrôle des prix est nécessaireEn tant que SETCa – BBTK, nous continuerons à opposer au dumping social via la franchise et nous battre pour le maintien de l’indexation automatique des salaires et pour une harmonisation à la hausse des conditions de travail de tous les travailleurs du commerce. La cause du dérapage des prix n’est pas à chercher de ce côté-là… Un contrôle des prix devrait sérieusement être envisagé, ce à quoi le Ministre s’oppose clairement. Il y aurait pourtant de quoi faire, quand on voit les bénéfi ces plantureux de la grande majorité des enseignes…

La hausse des prix dans le secteur commerce n’incombe pas aux travailleurs

Coup de projecteur sur nos déléguésMyriam De Smedt, déléguée syn-dicale chez INNO à Louvain, tra-vaille depuis 21 ans pour la chaîne de magasins. Dans sa succursale, elle est la seule déléguée pour la petite centaine de travailleurs.

MD: «Mettre ce travail syndical sur pied à Louvain ne fut pas une sinécure. Après une mutation de Bruxelles, j’ai commencé à Louvain il y a huit ans. Manifestement, la direction ne m’appréciait pas à l’époque: elle montait même le per-sonnel contre moi. Chaque jour je me faisais rappeler à l’ordre parce que j’avais, paraît-il, fait quelque chose de travers. Heureusement ça va beaucoup mieux mainte-nant.»

Vous avez commencé à travailler à Louvain juste avant les élections sociales de 2004. Elles ne devaient pas être gagnées d’avance….

MD: «La surprise fut en fait énor-me. Car, malgré les manigances de la direction, 80% du personnel a voté pour moi! Ce fut une veritable consécration et le coup de pouce dont j’avais besoin à ce moment-là. Des élections sociales avaient déjà eu lieu avant dans le magasin mais les gens n’allaient même pas voter. Et voilà subitement que quatre col-lègues sur cinq me plébiscitaient alors que je venais à peine d’arriver dans le magasin!»

«Je n’avais certes pas mené cam-pagne mais j’avais d’emblée mon-tré les dents en matière de travail syndical. Mes collègues voyaient qu’ils pouvaient venir me parler de leurs problèmes et que je faisais de mon mieux pour les résoudre face à la direction.»

C’est donc cela le secret d’une bonne campagne?

MD: «Quand on fait du bon tra-vail syndical, qu’on aide les gens quand ils en ont besoin, les résul-tats suivent naturellement. Bien sûr, chez nous, seul le SETCa est présent et une véritable campagne électorale ne me paraît donc pas nécessaire.»

«Il va de soi que je suis quand même déjà occupée avec les élec-tions. Mais à la recherche de can-didats. La tâche devient un peu lourde à supporter pour une per-sonne seule. J’espère donc pouvoir convaincre quelques autres collè-gues de fi gurer aussi sur la liste l’année prochaine.»

INNO emploie non seulement des gens de la chaîne elle-même mais aussi pas mal de vendeurs externes. Comment gérez-vous cette situation?

MD: «Oui, ceux que l’on appelle les démos. Les clients ne le remar-

quent pas, mais en fait plus de la moitié du personnel de notre magasin ne travaille plus du tout pour INNO. Ces employés sont au service des marques et doivent vendre leurs produits dans notre magasin. Souvent à des salaires inférieurs et dans des conditions de travail moins favorables. C’est ce qui me donne le plus de travail en tant que déléguée syndicale… Mais ils ne peuvent donc pas vo-ter aux élections. Attention, je les considère néanmoins comme des travailleurs à part entière.»

En quoi le travail d’un délégué consiste-t-il essentiellement dans le commerce?

MD: «Je pense que cela variera toujours très fort d’une chaîne ou d’un magasin à l’autre, mais chez INNO la préoccupation essen-tielle reste d’obtenir des contrats à temps plein. Les contrats de 25 heures sont la règle chez nous, les contrats à temps plein restant l’ex-ception. 25 heures de prestations, toujours dans la semaine de cinq jours, aux heures les plus diverses. Ce qui ne vous laisse en fait plus que deux jours libres, comme tout le monde.»

«Il est faux de dire que le travailleur choisit volontairement ce type de contrat. Souvent on n’a pas d’autre choix. Et on ne ramène ainsi que

900 EUR par mois à la maison. Pour un(e) jeune qui veut habiter seul(e), ce n’est pas la joie.»

«Mais en dehors de ces discussions pratiques… j’ai aussi souvent le sen-timent que beaucoup de collègues pensent que je suis à l’écoute. Les gens savent qu’ils peuvent venir

me voir pour parler de leurs pro-blèmes au travail et ils abordent même parfois aussi des questions privées. Tout délégué sait de quoi je parle. J’aide aussi chaque fois que je le peux. C’est précisément pour cette raison que j’aime être déléguée.»

Lutte contre le SIDA: le SETCa accroît ses efforts

> ILS FONT ENTENDRE VOTRE VOIX:

Page 20: Syndicats FGTB n° 19 - 11 novembre 2011

EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES16 SYNDICATS • N°19 • 11 NOVEMBRE 2011

Lancement des élections sociales 2012 dans un contexte de lutte contre l’austérité européenne

Organisées tous les quatre ans, les élections sociales se dérouleront du 7 au 20 mai, l’année prochaine. Le SETCa prépare cet événement démocratique important depuis quelques mois déjà. Le lundi 14 no-vembre, nous rassemblerons 1500 militants à Bruxelles pour donner le coup d’envoi de la campagne.

Tous les 4 ans, des représentants des travailleurs sont élus au co-mité de prévention et de protection (lorsque l’entreprise compte au moins 50 travailleurs) et au conseil d’entreprise (lorsque l’entreprise compte au moins 100 travailleurs). Il est dommage que de nombreux travailleurs soient encore exclus

de ce droit démocratique parce qu’ils sont occupés dans une PME de moins de 50 travailleurs.

Quoi qu’il en soit, des milliers de candidats seront sur les listes du SETCa. Pour beaucoup d’entre eux, ce ne sera pas la première fois. Ils connaissent donc déjà la musique.

Pour des milliers d’autres, ce sera la «première fois». Ce sont ceux qui remplacent, par exemple, les représentants qui ont entre-temps quitté leur entreprise. Il y a aussi pas mal de candidats pour des en-treprises où des élections seront organisées pour la première fois ou dans lesquelles on ne trouvait pas (assez) de candidats.

Ces deux groupes peuvent, l’un comme l’autre, compter sur l’as-sistance du SETCa pour faire en-tendre leur voix et convaincre les employés de voter pour eux comme candidats du SETCa. Car c’est bien ce que représentent les élections : un droit démocratique pour les travailleurs de choisir les candidats syndicaux qui pourront le mieux les représenter.

Le contenu du message prime donc dans la campagne à mener. Et il va de soi que les thèmes sectoriels et d’entreprises y seront le plus souvent abordés. Nos candidats SETCa démontreront en l’occur-rence comment ils ont pu aider les employés dans le passé et quels sont leurs projets pour préserver et améliorer les conditions de travail et de salaire à l’avenir.

Le SETCa leur offrira pour ce faire la formation et le matériel de cam-pagne nécessaires. Le jour du coup d’envoi, le 14 novembre, tous ces as-pects seront présentés de manière interactive. Nos candidats devront

être armés pour le démarrage de la procédure en décembre.

Nous ne pouvons toutefois pas passer l’actualité politique sous silence. Dans de nombreux pays européens, les travailleurs sont confrontés à des mesures d’éco-nomie drastiques. Des entreprises ferment, se restructurent ou délo-calisent des activités. Nous pou-vons d’ores et déjà supposer que le gouvernement belge en devenir s’inscrira dans cette logique euro-péenne d’austérité et d’économies. Les travailleurs et la population des pays du Sud savent déjà jusqu’où cela peut aller. Nous ne le tolère-rons pas en Belgique.

Le SETCa s’inscrit pleinement dans le plan d’action de la FGTB. Le 15 novembre, nos militants participe-ront à la concentration avec la CSC. D’autres actions sont déjà prévues, notamment une grande manifes-tation nationale. Si nos aspirations et nos revendications ne sont pas entendues, ce plan d’action doit déboucher sur une grève générale avant la fi n de l’année. Et malgré les élections sociales, où les syndi-cats seront concurrents l’un pour l’autre, nous pensons qu’il vaut mieux que cela se fasse en front commun!

Myriam Delmée Erwin De DeynVice-présidente PrésidentSETCa-BBTK SETCa-BBTK

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