syndicats fgtb n° 14 - 6 septembre 2013

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N°14 • BIMENSUEL • 68 ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 [email protected] Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles PRÉSENTÉISME VERSUS ABSENTÉISME Notre dossier pages 8 & 9 © istockphoto.com EMPLOI Chômer & étudier Page 7 VOS DROITS Quoi de neuf au 1/09? Page 5 SANTÉ 2014 BIM= OMNIO Page 4 INTERIM Mieux encadré Page 3 Ç a passe ou ça casse L’absentéisme ne cesse d’augmenter depuis 5 ans, surtout en ce qui concerne les absences de longue durée. Mais a contrario, il est arrivé à la moitié des travailleurs même malades d’aller au boulot. Il faut, selon une étude de SD Worx trouver l’explication dans les “carrières citron”, c’est-à-dire l’intensité du travail. Tant qu’on peut tenir, ça passe, jusqu’au moment où ça casse... 06 SEPTEMBRE 2013 Éd. LIÈGE

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Le journal des membres de la FGTB | Présentéisme versus absentéisme : ça passe ou ça casse | Intérim mieux encadré | Santé 2014 : BIM = OMNIO | Vos droits : quoi de neuf au 1/09 | Emploi : chômer et étudier

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N°14 • BIMENSUEL • 68ème annéeBureau de dépôt : Charleroi X

Abonnements : 02/506 82 11Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 [email protected]

Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

PRÉSENTÉISME VERSUS ABSENTÉISME

Notre dossier pages 8 & 9

© is

tock

phot

o.co

m

EMPLOI

Chômer&

étudier

Page 7

VOS DROITS

Quoide neufau 1/09?

Page 5

SANTÉ

2014BIM=

OMNIO

Page 4

INTERIM

Mieux

encadré

Page 3

Ça passe ou ça casse

L’absentéisme ne cesse d’augmenter depuis 5 ans, surtout en ce qui concerne

les absences de longue durée. Mais a contrario, il est arrivé à la moitié

des travailleurs même malades d’aller au boulot.

Il faut, selon une étude de SD Worx trouver l’explication dans les “carrières

citron”, c’est-à-dire l’intensité du travail.

Tant qu’on peut tenir, ça passe, jusqu’au moment où ça casse...

06 SEPTEMBRE 2013 • Éd. LIÈGE

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013

NAMURBRABANT WALLON

Ce 30 juillet, Patrick est resté 17h30 au volant de son camion. Luxembourg – Bruxelles –Amiens – Roissy – Luxembourg. Pas pour son plaisir mais parce que son employeur lui a dit de le faire. Il a triché et utilisé 2 disques.Mardi 31 juillet quand il prend le volant, il est fatigué et il s’endort…..à la hauteur du viaduc de Viesville.

Frank , 25 ans, est mort sous les roues d’un camion. Le 31 juillet 2013. Non il ne partait pas en vacances ! Il travaillait sur l’autoroute au viaduc de Viesville au moment où le camion de Patrick est passé.

Un autre ouvrier est décédé le lendemain, 2 autres sont gravement brûlés.Tout cela pour assurer le profi t d’une fi rme de transport, dans ce cas ci la société WELTER. Malgré les législation protectrices, malgré les contrôles, la loi sur le temps de travail n’est pas respectée dans ce secteur; 10 heures maximum de conduite, interruptions de 30’ toutes les 2 heures, temps de récupération d’au minimum 11 heures……..on s’en fout on triche.

Dans un premier temps, l’employeur de Patrick l’a défendu; un epu après l’annonce du second décès, il l’a licencié.

Franck est affi lié à la Centrale Générale de Namur. En son nom, si c’est juridiquement possible, nous attaquerons la société Welter au tribunal.

AUX AFFILIE(E)S DE LA CENTRALE GENERALE F.G.T.B. DU BRABANT WALLON

Cher(e)s Affi lié(e)s,Veuillez trouver ci-dessous l’horaire des nouvelles permanences de la Centrale Générale F.G.T.B. du Bra-bant Wallon et ce dès le 2 septembre 2013. LUNDI

WAVRE de 8h30 à 12h MARDI

WAVRE de 8h30 à 12h NIVELLES de 17h à 18h30

(spécifi que aux travailleurs de la Construction et des Titres-Services) MERCREDI

WAVRE de 8h30 à 12hTUBIZE de 14h30 à 18hJODOIGNE de 13h à 16h

COURT-ST-ETIENNE de 13h à 16h JEUDI

JODOIGNE de 10h à 12h COURT-ST-ETIENNE de 10h à 12h

TUBIZE de 10h à 12h WAVRE de 13h à 18h

VENDREDIBRAINE-L’ALLEUD de 10h à 12h

L’accès au logement est un pro-blème majeur en Brabant Wallon. C’est la raison pour laquelle toute une série d’associations actives dans le domaine de l’éducation permanente ont décidé d’en faire une thématique commune.

Afi n de préparer les assises du lo-gement, prévues le 17 décembre prochain, différents groupes chan-tier ont été constitués.

Forabra et Lire et Ecrire Brabant Wallon se sont associés dans un groupe-chantier dénommé «lo-gement et mobilité»: Comment agir pour que les logements ac-cessibles fi nancièrement jouissent de moyens de mobilité permet-

tant l’accès aux services? Y a-t-il, en Brabant Wallon, une réfl exion sur les projets d’habitat à proximité des axes routiers et ferroviaires et quelle sera l’infl uence de la mobi-lité sur l’accès au logement? autant de question à poser et se poser pour une société plus égalitaire Quand? le mercredi 11 septembre à 19h dans les locaux de Lire et Ecrire, Boulevard des Archers 21 à 1400 Nivelles

Infos: tél 067/64.60.06 – [email protected]

Morts sur la route un beau jour d’été

LUXEMBOURG

Le site internet: vous y trouverez une foule d’informations pratiques, des brochures et serez informé(e) de l’actualité de votre Régionalewww.fgtb-luxembourg.be

Le site du Centre d’Education Permanente: www.ceppst.be

La page Facebook: Tapez «FGTB Luxembourg» dans le moteur de recherche de votre propre page Facebook. Pour nous soutenir et être tenu(e)informé(e) de nos publications dans votre «fi l d’actualité», cliquer «j’aime» en haut de notre page.

Le Fil Rouge: journal d’information de votre régionale que vous recevez par voie postale ou électronique. (Si vous ne le recevez pas, nous vous invitons à contacter le secrétariat: 063/24 22 59)

Le Blog des Travailleurs sans Emploi du Luxembourg: www.tselux.be

FGTB Luxembourg.Votre régionale communique

L’accès au logement en Brabant Wallon

C O L L O Q U E J E U D I 1 2 . 0 9 . 2 0 1 3 , 9 h - 1 6 h E S P A C E S O L I D A R I T É - B E E Z ( N A M U R )

Fiscalité...Le temps de la réforme

09:15 Accueil

09:30 Introduction

ANNE-MARIE ANDRUSYSZYN & LAURENT D’ALTOE, CEPAG

09:45 Un impôt juste pour une société juste STÉPHANIE TREILLET, Maître de conférence en économie et membre de la Fondation Copernic (France)

10:30 Fiscalité belge : spécificités et failles AHMED LAAOUEJ, Sénateur fédéral PS, spécialiste de la fiscalité belge

11:00 Pause

11:15 Allons chercher l’argent là où il se trouve !

La réforme fiscale selon la FGTB wallonne

THIERRY BODSON, Secrétaire général FGTB wallonne

11:45 Fiscalité et services publics LAURENT PIRNAY, Secrétaire général adjoint IRW-CGSP

12:15 Débat

13:00 Lunch

14:00 Paradis fiscaux, quoi de neuf sous le soleil ?

DAVID LELOUP, Journaliste Marianne Belgique

14:30 Union européenne et fiscalité :

à la recherche de l’harmonisation FRANÇOIS GOBBE, Membre du Réseau pour la Justice Fiscale et de Tax Justice Network, collaborateur Kairos Europe

15:00 Les riches aussi ont le droit de payer leurs impôts MARCO VAN HEES, SPF Finances, délégué CGSP

15:30 Débat

16:15 Conclusions

GIANNI INFANTI, Conseiller CEPAG auprès de la FGTB wallonne

16:30 Fin des travaux

Fiscalité...Le temps de la réforme

Adresse du jour Espace Solidarité – rue de Namur 47 – 5000 Beez Inscription Par e-mail : [email protected] ou par téléphone : 081 26 51 56

En préambule de sa rentrée politique, la FGTB wallonne s’associe au Cepag pour mener une réflexion sur la nécessaire réforme fiscale.

Forte taxation des revenus des uns : les travailleurs. Cadeaux fiscaux pour les autres : les entreprises et les rentiers. Zéro euro d’impôt pour certaines : les grandes multinationales. Une chose est sûre, nous ne sommes pas tous égaux devant l’impôt !

Aujourd’hui, la fiscalité n’est plus un outil de redistribution des richesses, au contraire… En Belgique, la plupart des revenus du capital échappent impunément à l’impôt tandis que les revenus du travail sont parmi les plus taxés d’Europe. La faute aux réformes fiscales successives menées par les libéraux, Didier Reynders en tête, qui se sont contentés de mettre à l’abri les plus hautes rémunérations.

Pour la FGTB wallonne et le Cepag, une réforme de notre système fiscal est indispensable pour financer un projet de société plus solidaire. Une réforme qui passe par : une réelle progressivité de l’impôt ; une fiscalité sur tous les revenus et pas seulement ceux du travail ; une juste perception de l’impôt des sociétés ; la suppression des intérêts notionnels et autres cadeaux fiscaux offerts sans aucune contrepartie ; la fin des paradis fiscaux et la levée du secret bancaire.

C’est une question de justice sociale !

BRUXELLES2 SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013

Que retiendrons-nous de l’actualité socio-économique de cet été 2013? Comme chaque fois que des élec-tions approchent, nous avons eu droit à une série de propositions purement démagogiques: le prési-dent du MR qui propose de réduire les recettes fi scales…«de 5 milliards d’e», l’Open VLD qui appelle à pro-mouvoir le travail du dimanche ou encore deux élus du Parlement fl amand, Peter Van Rompuy et Robrecht Bothuyne (CD&V) qui proposent «tout simplement» de relever l’âge légal de la pension.

Beaucoup plus sérieusement, le Conseil supérieur de l’emploi a profi té de la pause estivale pour présenter son rapport 2013. Sauf retournement de conjoncture éco-nomique, il craint des destructions signifi catives d’emplois pour cette année.

Ce que corrobore la Banque Na-tionale, qui anticipe, dans ses dernières projections, la perte de 18.000 unités de travail en 2013. Et qui indique que, pour atteindre l’objectif fi xé dans le cadre de sa stratégie Europe 2020, la Belgique devrait créer 400.000 emplois sup-plémentaires, ce qui équivaut à plus de 50.000 nouveaux emplois chaque année, durant 7 ans. Depuis 2008, rappelons que la moyenne des créations annuelles nettes d’emplois s’élève à 34.000 unités, contre 46.000 avant la crise…

Autre dossier sensible et im-portant: comme indiqué par De Standaard et Het Nieuwsblad, sur base de statistiques du Centrum voor Sociaal Beleid de l’Université d’Anvers, dûment validées par le Comité d’étude sur le vieillisse-ment, le revenu minimum pour les pensionnés ne dépasse pas, en Belgique, le seuil de pauvreté et est plus faible qu’aux Pays-Bas et qu’en France… Près de 100.000 personnes de plus de 65 ans perçoivent certes la «Grapa» (garantie de revenus aux personnes âgées): cette garan-tie constitue pour elles le dernier fi let de sécurité. Mais elle s’élève à moins de 1.000e par mois pour une personne isolée et à environ 600e par mois pour un cohabitant, soit 1.200e pour un couple. On le voit, ce fi let de sécurité s’avère bel et bien insuffi sant pour que les revenus de ces pensionnés atteignent le seuil de pauvreté européen…

Et quoi de neuf chez nos voisins, cet été, au plan socio-économique?En France, le MEDEF (l’équivalent de la FEB), vient de tenir sa tra-ditionnelle Université d’été. Et qui trouvait-t-on dans la liste des invités? Notamment un certain Christophe de SAINT-CHAMAS. L’homme est Général de division, commandant de la Légion étran-gère, passé par les terrains minés du Kosovo. Sa mission ponctuelle au Medef? Discourir sur l’ «esprit d’équipe». Tout un programme…A vrai dire, ce n’est pas la première fois que les entreprises françaises

«Soudain, face à François Hollande, une femme donne un visage au chômage»…

font appel à l’armée pour s’inspirer de ses méthodes de management. Ce constat, les intitulés guerriers des tables rondes de l’«Unif d’été» du patronat français le confi rment aisément: l’art de la guerre, le goût du combat et même chasser en meute… Comment, après cela, par-ler encore, sans susciter l’hilarité générale, de Responsabilité Socié-tale des Entreprises (RSE)? La réalité est tout autre: en France, mais pas seulement en France, un certain patronat s’assume désormais très ouvertement comme un patronat «de combat», dont on se dit qu’il serait bon qu’il trouve sur sa route des syndicalistes…déterminés.

Cette conviction, ce ne sont pas nos Camarades anglais qui la dé-mentiront: un million de Britan-niques travaillent actuellement dans le cadre d’un contrat «zéro heure». Cela signifi e qu’ils sont appelables n’importe quand par leur employeur mais ne sont ré-munérés qu’au prorata de leurs prestations. Et qu’ils ne bénéfi cient ni de congés payés annuels ni de la moindre couverture sociale…

Pour conclure, tout de même une nouvelle «positive», comme on dit. Un grand titre dans le journal Le Monde: «Soudain, face à François Hollande, une femme donne un visage au chômage»:«Pendant deux ou trois minutes, une femme fl uette au verbe posé a incarné, face au président de la République, ce chômage qu’il a érigé en dossier prioritaire du gou-vernement. Nathalie MICHAUD a transformé l’abstraction des 3.538.500 demandeurs d’emploi français en un visage, un regard, une trajectoire de vie bien réels, et bien rudes.François HOLLANDE, que cette quinquagénaire, chômeuse de longue date, a interpellé lors d’une visite en Vendée le 7 août, lui racon-tant son retour obligé au domicile parental, s’en est trouvé déstabilisé, comme pressé de fuir cette réalité qui s’imposait à lui. «Je ne voulais pas l’embarrasser ni déclencher un tel bazar», a dé-claré au Monde Mme Michaud. A l’entendre, si pondérée, s’effaçant sans cesse derrière plus malheu-reux qu’elle, on imagine combien il a dû lui en coûter d’ «étaler sa vie». «Je ne voulais pas mendier un emploi, juste glisser quelques mots au président sur les seniors. C’est bien de s’occuper des jeunes, mais pour nous qui devons tenir encore quinze ans, quelles mesures sont prises?».Surpris, le président français a coupé court. Alors, le lendemain, la sympathisante socialiste a cherché l’adresse de l’Elysée sur Internet, et rédigé un courrier amer. «La France d’en bas dont il parlait dans ses discours de campagne est devenue une France du gouffre qu’il a du mal à entendre...».Pas du genre à crier misère, la Vendéenne ne s’est pas appesan-tie par écrit sur son parcours de vie. Sur ces treize dernières années chaotiques où, revenue à 40 ans

d’une expatriation au Maroc après avoir divorcé, elle a attrapé «tous les boulots qui se présentaient» à une psychologue dotée d’une ex-périence marocaine d’institutrice.Entre deux CDD payés au SMIC s’intercalent trois mois, six mois de chômage. C’est une vie sans les plaisirs de la vie. Mais elle peut fi nancer son HLM, sa connexion Internet, sa Clio antédiluvienne et son fi ls étudiant. Pas de quoi se plaindre. Jusqu’à ses 50 ans. «A partir de là, tout se bloque». Même les agences d’intérim n’ont plus rien pour elle.

«Depuis un an et demi, raconte-t-elle, je cherche, je cherche, n’im-porte quel type de boulot, même vendeuse, même aide-ménagère. Rien. » Si elle obtenait un entretien d’embauche, elle saurait vendre son énergie intacte, sa motivation hors du commun, ses multiples ex-périences, l’évidence de sa fi délité future à l’entreprise. Même l’im-

possibilité d’une grossesse. « Mais je n’ai jamais d’entretien!».Depuis novembre 2012, son indem-nité de chômage a été réduite à 490e par mois. Nathalie Michaud a dû quitter son HLM, se refaire une place, avec son fi ls de 21 ans, dans la maison de sa mère de 76 ans. Là même où elle a grandi… « A 50 ans, revenir à la case départ alors que je n’ai jamais cessé de me battre, cela donne un sentiment d’échec complet.» Sa mère comprend, qui la voit se démener. Elle se fait du souci. Où irait sa fi lle s’il lui arrivait quoi que ce soit?

La fi lle, elle, culpabilise. D’inquiéter une mère qui mérite le repos. D’ac-cepter les invitations de copines au restaurant, alors elle ne sort plus. De ne pas trouver d’emploi. Qu’est-ce qui cloche? «Tous les chô-meurs la ressentent, cette culpabi-lité, même en temps de crise.» La voilà qui, comme sur les marches de Pôle emploi, parle d’un coup au

nom de tous les naufragés du tra-vail. «Un jour ou l’autre, on entend quelqu’un qui n’a jamais connu le chômage dire que si l’on veut trouver du travail, on en trouve. Cela mine, on se sent seul. Faut pas lâcher, sinon on fi nit par s’immoler devant un Pôle emploi».

Fin août, Nathalie Michaud devait signer avec le proviseur d’un Lycée un contrat d’assistante d’éduca-tion. Un mi-temps à 500 euros mensuels, assorti d’une forma-tion. Soudain, sa brutale notoriété l’effraie. «Il ne faudrait pas que le proviseur renonce en pensant que je suis une agitatrice.» Loin d’elle l’idée qu’il ait pu noter…son cou-rage et sa détermination…».

Bonne rentrée militante à toutes et à tous!

Philippe VAN MUYLDER,Secrétaire général

Pour «répondre aux coûts engendrés par le vieillis-sement de la population»,

plusieurs mesures ont été prises par le gouvernement fédéral et le parlement afi n de maintenir davantage de travailleurs sur le marché de l’emploi jusqu’à l’âge légal de la pension.

Ces mesures ne comportent pas de dispositions visant à améliorer la qualité de vie au travail pour les personnes de plus de 50 ans. Elles se heurtent dès lors à la réalité quotidienne de certaines condi-tions de travail: est-il fondé de de-mander aux travailleurs vieillis-sants de continuer à exercer leur métier jusqu’à l’âge de 65 ans?Dans un intéressant Courrier heb-domadaire du CRISP (n° 2185), qui vient de paraître, Patricia VEN-DRAMIN et Gérard VALENDUC

s’appuient sur les résultats de deux enquêtes datant de 2010: l’enquête européenne sur les conditions de travail (EWCS), due à Eurofound et portant notam-ment sur la Belgique, et l’enquête belge sur les forces de travail (LFS), réalisée par Statbel.

Sur la base de ces diverses don-nées, les auteurs dressent le profi l statistique des travailleurs belges de plus de 50 ans (par branche d’activité, sexe, taux d’occupa-tion…) et étudient la réalité de leurs conditions de travail (pé-nibilité, stress, soutien des supé-rieurs hiérarchiques, perspectives professionnelles…). Ils analysent aussi la perception qu’ont les travailleurs vieillissants de la «soutenabilité» de leur travail, c’est-à-dire leur sentiment d’être ou non capables d’exécuter les

mêmes tâches lorsqu’ils auront 60 ans, et leur volonté de réduire leur temps de travail en fi n de carrière.

L’étude pointe les principaux fac-teurs qui infl uencent les possibili-tés de maintien dans l’emploi : la qualité du travail (contenu, envi-ronnement, conditions d’emploi, relations sociales), la santé et la conciliation entre vie profession-nelle et vie privée.

Reste la question fondamentale: est-il juste de demander aux tra-vailleurs d’allonger leur carrière au vu, notamment, des gains de productivité et…de la responsa-bilité des entreprises en termes d’innovation?

Chacun connaît la réponse de la FGTB...

«Le vieillissement au travail»

Chers Affi liés, Chères Affi liées,

Attention! Changement d’adresse à partir du 21.10.2013!

A partir du 21 octobre 2013, un changement d’adresse intervient au niveau des bureaux de La Centrale Générale de Bruxelles-Vlaams Brabant, qui sont actuellement situés à la Rue Saint-Jean 4 à 1000 Bruxelles.

La nouvelle adresse sera: Rue Watteeu 2-6 1000 Bruxelles

Les heures d’ouverture, ainsi que les numéros de téléphone, restent d’application et ne changent, dès lors, pas!

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013

CHARLEROI-SUD HAINAUTWALLONIE PICARDE

PROGRAMME + PRÉ-INSCRIPTIONS

10h-18h mercredi et w-e / 9h30-18h jeudi et vendredi / accès dès 9h en semaine au Salon du Livre de Jeunesse

PRINCIPAUX THÈMES DES CONFÉRENCES› Repérer et surmonter les inégalités scolaires

› Des réponses constructives face aux violences

› La musique : outil de réussite scolaire

› Mieux accompagner les troubles DYS

› Pédagogie et numérique : un couple détonnant !

› Travail collaboratif : l’union fait la force !

› Troubles et enjeux de l’écriture

› …

JOURNÉES SPÉCIALES MER 16 - Journée des professionnels

de la petite enfance (0-6 ans)

- Journée de l’éducation aux médias

- 1re Journée des futurs professionnels

de l’éducation

JEU 17 - Journée des Directions

VEN 18 - Journée des professionnels du livre et

de l’enfance (Salon du Livre de Jeunesse)

- 2e Journée des futurs professionnels

de l’éducation

SAM 19 - Journée des professeurs de français

- Journée des mathématiques

- Journée de l’accueil extrascolaire

DIM 20 - Journée des logopèdes

- Journée parents-enseignants

L’entrée au 20e Salon Éducation vous donne accès au 15e Salon du Livre de Jeunesse

Simultanément…

20E ÉDITION !NOUVEAU LIEU !20% PLUS GRAND !

Charleroi EXPO

16-20 octobre

2013

PROGRAMME + PRÉ-INSCRIPTIONS www.livrejeunesse.be

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CONTALYRE asbl

BON DE RÉDUCTION DE 50% (2 entrées pour le prix d’une, valable uniquement le week-end - 7€ au lieu de 14€)Pour bénéficier de cette réduction, vous devez vous pré-inscrire sur www.pre-inscription.be et entrer le code 1616

LE CENTRE DE FORMATION SOCIALE ET CULTURELLE POUR TRAVAILLEURS À CHARLEROI (CENFORSOC ASBL)

vous informe qu’il reste des places pour les modules de formations de la session 2013-2014:

Comité de Prévention et de Protection au TravailPerfectionnement Vie Sociale

Politique de BaseExtrême Droite

Intéressé(e)?Téléphonez au secrétariat: 071/641.286

Carmela DI BERNARDO se fera un plaisir de répondre à vos questions concernant les inscriptions.

Responsable de la Formation: Ruddy DANTHINE

* HOPITAUX PRIVES

* MAISONS DE REPOS SENIORSCommissions paritaires / 330.1 ancienne 305.1 et 305.2

> PRIME SYNDICALE 2013 Ex. 2012Les affi liés de ce secteur n’ayant pas reçu de prime en 2012 sont invités à prendre contact avec les services de la Centrale Générale F.G.T.B., avenue de Maire, 134 à TournaiTel. 069/66.94.26. ou le 66.94.20. afi n de faire le nécessaire en vue du paiement de la prime.

A cette occasion, veuillez nous communiquer les renseignements suivants: > Coordonnées exactes de l’établissement > le n° d’O.N.S.S. > le n° de commission Paritaire > nous fournir un document prouvant votre occupation dans le secteur concerné pour l’année 2012

(voir 2011 et 2010 si pas reçu de prime pour ces 2 années) (ex : fi che de salaire …)

D. DE GUISSME Président

Avis aux ouvriers travaillant dans le secteur des soins de santé

Antoing Ath Basècles

Lun 09h00–12h00 Mar 09h00–12h00 14h00-18h00Mer 14h00-17h00Jeu 09h00-12h00Ven Fermé

Lun 09h00-12h00Mar 09h00-12h00 14h00-18h00Mer FerméJeu 09h00-12h00Ven 09h00-12h00

Lun 09h00-12h00Mar 09h00-12h00 14h00-18h00Mer 14h00-17h00Jeu 09h00-12h00Ven Fermé

Bizet Comines Dottignies

Lun FerméMar 09h00-12h00 14h00-18h00Mer FerméJeu FerméVen 09h00-12h00

Lun 09h00-12h00Mar FerméMer FerméJeu 09h00-12h00 14h00-17h00Ven Fermé

Lun FerméMar 09h00-12h00 14h00-18h00Mer 14h00-17h00Jeu 09h00-12h00Ven 09h00-12h00

Ellezelles Estaimpuis (permanence) Herseaux

Lun FerméMar 09h00-12h00 14h00-18h00Mer FerméJeu 09h00-12h00Ven Fermé

LunMar 14h00-18h00MerJeuVen

Lun 09h00-12h00Mar 09h00-12h00Mer FerméJeu 09h00-12h00 14h00-17h00Ven Fermé

Lessines Leuze Mouscron

Lun 09h00-12h00Mar 09h00-12h00 14h00-18h00Mer 14h00-17h00Jeu 09h00-12h00Ven Fermé

Lun FerméMar 09h00-12h00 14h00-18h00Mer 14h00-17h00Jeu 09h00-12h00Ven 09h00-12h00

Lun 09h00-12h00Mar 09h00-12h00 14h00-18h00Mer 14h00-17h00Jeu 09h00-12h00Ven 09h00-12h00

Pecq Peruwelz Tournai

Lun 09h00-12h00Mar 09h00-12h00 14h00-18h00Mer 14h00-16h00Jeu 09h00-12h00Ven Fermé

Lun 09h00-12h00Mar 09h00-12h00 14h00-18h00Mer FerméJeu 09h00-12h00Ven 09h00-12h00

Lun 09h00-12h00 Mar 09h00-12h00 14h00-18h00Mer 14h00-17h00Jeu 09h00-12h00Ven 09h00-12h00

> CENTRALE GÉNÉRALE

Horaires des services chômage FGTB Wallonie Picarde

à partir du 2 septembre

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013

VERVIERS

LA GUERRE CIVILE ESPAGNOLE

CENTRE CULTUREL DE WELKENRAEDTRue Grétry, 10 - 4840 WELKENRAEDT

www.forumdespyramides.be

Death of a loyalist militiaman. Cordoba front. Spain, September, 1936 © Robert Capa / International Center of Photography / Magnum Photos

La commune de WELKENRAEDT

DEUX EXPOSITIONS : Photos originales de ROBERT CAPA

«NO PASARÁN !»

du 10 au 27 octobre 2013

LIÈGE - HUY - WAREMME

SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013 3ACTUALITÉS

> EDITO

«Raisonnables»P

our une bonne nouvelle, c’est une bonne nouvelle! Le salaire des top mana-

gers des entreprises publiques sera limité à «peu de choses» près (30.000e de frais professionnels) à 290.000 euros/an… C’est en soi un progrès remarquable, même si pour les dits managers c’est un «recul social» assez raide. Un recul que tout travailleur accep-terait avec joie... Car il a beau être «raisonnable», ce salaire est au moins dix fois supérieur au sa-laire moyen.

Salaires gelés

Et quand on voit les salaires et bonus que les grands patrons du privé s’octroient, on aimerait bien que les mêmes proportions de maximum un à dix s’appliquent aussi dans le secteur privé. S’il y a un effort salarial à consentir, c’est bien de ce côté-là qu’il faut chercher. La FGTB réclame de bons salaires pour tous mais sans les exagérations qui défraient la chronique. Or, au lieu de limi-ter les salaires scandaleux des grands patrons du privé, les pa-rachutes dorés ou les dividendes à deux chiffres que reçoivent les actionnaires, on a préféré geler les salaires des travailleurs pour deux ans. Et quelque part dans les cartons du Gouvernement, sommeille toujours l’intention

de revoir la loi de sauvegarde de la compétitivité (dite loi de 1996) fi xant la norme salariale. Le Gou-vernement entend ainsi geler les salaires sur de plus longues périodes, voire ad vitam aeter-nam, au mépris de la concerta-tion sociale.

Si un salaire, frais compris, est supposé «raisonnable» à 320.000 euros/an, soit 26 à 27.000e/mois, que dire du salaire brut moyen de 3.200e/mois? Que dire du sa-laire minimum brut de 1500 à 1560e? Que dire du salaire des tra-vailleurs à temps partiel bien en dessous des 1.000e? Et que dire encore des allocations de chô-mage qui ne représentent qu’une fraction de 65 à 40%, voire moins pour les forfaits, de ces salaires de base?

Le prix à payer?

On va nous dire que le gel des salaires est le prix à payer pour améliorer la compétitivité des entreprises. Que c’est une condi-tion de la relance. Qu’il faut ré-duire les «charges patronales». Qu’il faut augmenter le salaire «poche» en réduisant les impôts. Que les travailleurs doivent être raisonnables.

Raisonnables, nous le sommes. Mais la raison nous dit que

pour sortir de la crise, il faut au contraire tirer les leçons des poli-tiques catastrophiques d’austéri-té et améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs. Donc nous laisser négocier entre interlocuteurs so-ciaux responsables.

Cela ne veut pas dire qu’il faut faire l’économie d’une réforme fi scale. Il est temps de rétablir un peu plus de justice dans ce domaine c’est-à-dire moins de taxes sur le travail et plus sur les revenus du capital. Mais une vraie réforme fi scale, ce n’est pas donner d’une main aux tra-vailleurs l’argent qu’on reprend de l’autre dans la poche des mêmes travailleurs, c’est-à-dire dans la sécurité sociale, en rédui-sant les allocations de chômage, en affaiblissant la couverture santé ou encore en minant les services publics.

Anne DemelenneSecrétaire générale

Rudy De LeeuwPrésident

> INTERIM

Un peu moins fl exible et mieux encadréA partir du 1er septembre 2013, de nouvelles règles entrent en vigueur pour le statut d’inté-rimaire. Jusqu’il y a peu, l’employeur pou-vait faire appel à un intérimaire pour 3 motifs bien précis: rempla-cer un travailleur absent, en cas de surcroit temporaire de travail ou pour l’exécution d’un travail exceptionnel. Mais par manque de règles et sans cadre légal, les em-ployeurs utilisaient fréquemment l’un de ces motifs pour recruter de nouveaux travailleurs.

Depuis le 1er septembre, la donne a changé avec l’apparition d’un quatrième motif, le motif insertion. Ainsi, l’employeur qui souhaite en-gager un travailleur pourra occuper un intérimaire pendant maximum 6 mois. Si celui-ci ne convient pas, il pourra faire appel à maximum trois intérimaires au total, pour une durée maximale totale de 9 mois pour un même poste. Le principal objectif étant d’éviter les carrousels, avec des travailleurs intérimaires qui se succèdent pour un même poste, sans aucun enga-gement à terme.

Les contrats proposés devront être au minimum des contrats hebdo-madaires. Si après cette période le travailleur est engagé, il devra l’être sous CDI.

Longtemps nous nous sommes bat-tus contre les contrats journaliers qui sont monnaie courante dans l’intérim (1 contrat sur 3). Grâce à la nouvelle mesure, les contrats journaliers successifs ne devraient être possibles que lorsque le besoin d’une telle fl exibilité peut être dé-montré. Par besoin de fl exibilité, on entend que le volume de tra-vail chez l’utilisateur dépend en grande partie de facteurs externes ou quand le volume de travail fl uc-tue fortement ou est lié à la nature de la mission.

Isabelle Stengers: «Au temps des catastrophes: résister à la barbarie qui vient» Pour Isabelle Stengers, philosophe et professeure à l’ULB, l’éven-tualité d’un bouleversement global du climat s’impose désormais. Pollution, empoisonnement par les pesticides, épuisement des ressources, baisse des nappes phréatiques mais aussi inégalités sociales croissantes ne sont plus des problèmes pouvant être traités de manière isolée. Pourtant, nos dirigeants semblent totalement incapables de prendre acte de la situation. Guerre économique oblige, notre mode de croissance actuel doit être maintenu coûte que coûte, même s’il est irresponsable, voire criminel.

Mais dénoncer n’est pas suffi sant. Il est temps d’apprendre à bri-ser le sentiment d’impuissance qui nous menace et à explorer les chemins d’un alternative. Isabelle Stengers présentera la réfl exion qu’elle a développée dans son ouvrage «Au temps des catastrophes. Résister à la barbarie qui vient» paru aux éditions La Découverte.

Infos & inscriptions: [email protected] - www.cepag.be

> INDEX

Infl ation en juillet-août: 1,51% - 1,01%

Index normal: l’index mesure l’évolution réelle de tous les prix. Pour le mois de juillet 2013, on enregistre une infl ation de 1,51 % et de 1,01% pour le mois d’août par rapport à 2012. Loyers: l’index-santé est expurgé des prix des carburants, des alcools et du tabac. Il sert de base à l’indexation des salaires et des loyers à la date anniversaire de la signature du bail. Par rapport à 2012, l’index santé a augmenté de 1,55% en juillet et 1,19% en août. Pour rappel, on trouve sur le site du SPF Economie un calculateur de loyer très pratique:http://statbel.fgov.be/fr/statistiques/chiffres/economie/prix_consommation/calculateur_loyer/ Allocations sociales: le prochain taux-pivot (par rapport à l’index-santé lissé) qui entraînera une hausse de 2% des allocations sociales est 122.01.

Fiscalité, le temps de la réformeEn préambule de sa rentrée politique, la FGTB wallonne s’associe au Cepag pour mener une réfl exion sur la nécessaire réforme fi scale.Forte taxation des revenus des uns: les travailleurs. Cadeaux fi scaux pour les autres: les entreprises et les rentiers. Zéro euro d’impôt pour certaines: les grandes multinationales. Une chose est sûre, nous ne sommes pas tous égaux devant l’impôt!Aujourd’hui, la fi scalité n’est plus un outil de redistribution des richesses, au contraire… En Belgique, la plupart des revenus du capital échappent impunément à l’impôt tandis que les revenus du travail sont parmi les plus taxés d’Europe. Pour la FGTB wallonne et le Cepag, une réforme de notre système fi scal est indispensable pour apporter un peu plus de justice sociale et fi nancer un projet de société plus solidaire.

Date: le 12 septembre.Lieu: Espace Solidarité – rue de Namur 47 – 5000 Beez. Inscription: par e-mail: [email protected] ou par téléphone: 081 26 51 56.

> COLLOQUE

Mois 2013

Index normal Index-santé Index-santé lissé

Juillet 122,66 121,06 120,84Août 122,58 120,89 120,94

L’autre nouvelle règle concerne justement le contrôle syndical. Actuellement, la loi prévoit une information tous les trois mois au CE sur l’évolution de l’emploi et les perspectives à court terme. Désor-mais, tous les 6 mois, le Conseil d’Entreprise ou la Délégation Syn-dicale devra recevoir une informa-tion sur le nombre d’intérimaires et leurs prestations par période et par motif.

ACTUALITÉS4 SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013

Rédaction: Syndicats - 42 rue Haute, 1000 BruxellesNicolas Errante: rédacteur en chef - Tél.: 02/506.82.44Aurélie Vandecasteele: journaliste. Tél.: 02/506.83.11E-Mail: [email protected]

Secrétariat: Sabine Vincent - Tél.: 02/506.82.45Service abonnements: 02/506.82.11

> SANTÉ

Une facture santé allégée de 75, 100 ou 120 euros et plus, ça vous intéresse?Vous ne roulez pas sur l’or? Vous pouvez économiser 75 euros, 100 ou 120 euros et même plus sur votre facture santé. Comment? Tout simplement en faisant valoir vos droits! Si vous êtes au chômage ou si votre salaire n’est pas mirobolant, vous pouvez alléger vos incontournables dépenses de santé et celles de votre famille grâce au remboursement préférentiel. Vous devez simplement demander à votre mutuelle de vérifier si vous avez droit à l’intervention majorée dans le remboursement des frais médicaux.

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Un mal de dos qui ne vous lâche pas, des problèmes récurrents d’estomac, les

enfants qui se refi lent une angine et qui défi lent chez le docteur, une grosse déprime et un régime Temesta, ça n’arrive pas tous les jours mais quand ça arrive, le por-tefeuille trinque.

Pourtant, sous certaines condi-tions, notamment de revenu, vous pouvez obtenir le statut BIM ou OMNIO et bénéfi cier ainsi d’un remboursement pré-férentiel des dépenses de santé, médecin, kiné, dentiste, médica-ments, hospitalisation.

Sans parler d’autres avantages fi -nanciers - à vérifi er au cas par cas - mais qui peuvent comprendre:

• des réductions sur les tarifs des transports en commun (SNCB, TEC, STIB, De Lijn);

• un accès au fonds social ma-zout;

• une exonération de la rede-vance radio télévision;

• une exonération de la taxe ré-gionale bruxelloise;

• une réduction de la redevance par certaines sociétés de télé-distribution;

• dans certaines communes: gratuité des sacs poubelles ou des réductions sur la taxe im-mondices.

Et vous? Y avez-vous droit?

Actuellement on peut bénéfi cier de l’intervention majorée dans deux cas de fi gure. - Soit sur base du statut en matière de sécurité sociale et sous

condition de revenus: veuve, invalide, pensionné, orphelin, chômeur de longue durée, handicap, famille monoparentale. C’est le statut BIM. On a droit au BIM si les revenus annuels (en l’occurrence 2012) du titulaire ne dépassent pas 16.965,47 euros + 3.140,77 euros par personne à charge. - Soit uniquement sur base de l’ensemble des revenus du

ménage, c’est-à-dire de toutes les personnes habitant sous le même toit, si ces revenus annuels (en l’occurrence 2012) ne dépassent pas 16.306,86 euros + 3.018,84 euros par personne à charge. C’est le statut OMNIO. On peut l’obtenir sous ces conditions même si on travaille.

Dans les deux cas, il est tenu compte du revenu cadastral s’il dépasse 1.250 euros + 208 par personne à charge.

Vers un statut uniqueDès le 1er janvier 2014, les deux statuts seront fusionnés. Dans les faits cela ne changera pas grand-chose car le droit sera ouvert

- soit automatiquement, sur base comme pour le BIM, du statut (pensionnés, invalide, etc.), sur base du revenu du mois précédent avec vérifi cation des conditions l’année suivante,

- soit sur base du revenu annuel comme pour OMNIO.

La différence est que dès 2015 l’administration fi scale va collaborer avec l’INAMI qui informera à son tour les mutuelles pour détecter plus facilement et avertir les ayant-droit.

DémonstrationSylvie, 58 ans, isoléeSylvie a 58 ans. Elle a perdu son emploi suite à une restructuration. Depuis son licenciement, elle se plaint de brûlures à l’estomac. Son médecin lui a diagnostiqué une œsophagite. Elle se rend une fois par mois chez son médecin généraliste. Parce qu’elle a droit au statut BIM, elle a fait sur l’année une économie de 75e dont 21 sur les médicaments.

75e

Fabio, 31 ans, isoléFabio a 31 ans. Depuis le départ de sa compagne, il souffre d’hyperten-sion et consulte régulièrement son médecin généraliste pour suivre sa tension. Il s’est rendu 12 fois sur l’année chez son médecin. S’il avait demandé le statut BIM, il aurait pu faire une économie de 67e dont 12e sur les médicaments.

67e

Dominique, 45 ans, seule avec un enfantDominique est âgée de 45 ans, elle vit seule avec sa fi lle Léa, 10 ans. Elle est désormais sans emploi depuis que son usine a délocalisé son activité à l’étranger. Dominique ne vit pas bien cette délocalisation. Elle est très anxieuse. En tant que mère célibataire, elle est persuadée qu’elle éprou-vera des diffi cultés à trouver un emploi adapté aux horaires scolaires de sa fi lle. Sa fi lle, Léa, se sent parfois seule. Elle aimerait avoir un animal de compagnie, mais elle est asthmatique… Parce que Dominique est BIM, à raison de deux consultations par mois chez le médecin pour elle et sa fi lle, elle a réalisé une économie de 110e sur leurs dépenses de santé.

110e

Véronique et Vincent, deux enfantsVéronique et Vincent ont deux enfants, Eloïse et Hugo, âgés respective-ment de 6 et 3 ans. Suite à la crise, ils ont perdu tous les deux leur travail à quelques mois d’intervalle.Vincent est en bonne santé. Par contre, Véronique souffre régulièrement de crises de fi bromyalgie. Leur fi lle, Eloïse est un vrai garçon manqué. Récemment, elle est tombée en jouant à la plaine de jeux. Elle s’est frac-turée le bras, ce qui a nécessité une visite aux urgences, des radios, une visite chez l’orthopédiste, etc. Elle a aussi attrapé une pharyngite et une otite. Son petit frère, Hugo, fait facilement des angines. L’hiver dernier, il en a fait deux. Parce qu’ils ont droit au statut BIM, ils ont pu faire une économie de 120e sur les soins de santé de la famille.

120e

Attention: ce sont des exemples de la vie courante, sans problèmes graves ou chroniques de santé, sans traitements lourds, sans hospitalisation. Les écono-mies réalisées sont donc UN MINIMUM.

Selon votre état de santé, le traitement donné, les médicaments prescrits, la consultation de méde-cins spécialistes, les examens complémentaires, les séances de kiné, etc., les économies peuvent être beaucoup plus élevées.

SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013 5A la rentrée, qu’est-ce qui change?

Le capital de l’assurance groupe plus lourdement taxéA partir du 1er juillet 2013, le capital de l’assurance groupe sera taxé au taux de 20% pour ceux qui souhaitent toucher ce capital à 60 ans, et à 18% pour ceux qui attendent leurs 61 ans. Les trois an-nées suivantes, le taux redescendra à 16,5%, et ne sera plus que de 10% à 65 ans, à la condition que le travailleur ait effectivement été actif les 3 années précédent son 65e anniversaire.

Jusqu’à présent, ce taux était fi xé à 16,5% majorés des centimes additionnels communaux.

Les chèques repas valables pendant un an au lieu de 3 moisAu début du mois d’août, la loi instaurant la prolongation de la validité des chèques repas de 3 mois à un an a été publiée au Moniteur. Elle est appliquée depuis le 11 août. Veuillez noter que la date de validité qui fi gure sur le chèque est la bonne. Les chèques reçus en juillet sont donc toujours valables 3 mois. La nouvelle règle entrera en vigueur avec les chèques du mois d’août.

Dès septembre, les demandeurs d’emploi, les pensionnés et les travailleurs qui ne sont plus en mesure de travailler en raison d’une invalidité, d’une maladie professionnelle ou d’un accident du travail, bénéfi cieront d’une augmentation de leurs allocations. Ces adaptations, que la FGTB a contribué à négocier cette année, concer-nent surtout les allocations les plus basses et les minima.

Pensions• Les pensions minimales sont relevées de 1,25% à 1.403,7 euro bruts par

mois pour les pensions au taux ménage et à 1.123,3 euros bruts taux isolés, dans les deux cas après une carrière de 45 ans.

• La pension des travailleurs ayant pris leur pension en 2008 sera relevée de 2%. De cette manière, nous maintenons le mécanisme qui octroie une augmentation de 2% à chaque pensionné après cinq ans de pen-sion. Les travailleurs ayant pris leur pension en 2009 bénéfi cieront de la même augmentation l’année prochaine.

Invalidité• À l’instar des pensions, les minima d’application dans l’invalidité aug-

mentent de 1,25%. À partir de septembre, un chef de ménage recevra 1.403,74 euros bruts par mois, un isolé 1.123,46 euros bruts.

Une personne invalide cohabitante devra se contenter de 963,3 euros par mois.

Chômage• Les minima d’application dans le chômage seront relevés de 2%. À

partir du mois de septembre, un chef de ménage recevra 1.135 euros bruts par mois. Une personne isolée 953 euros bruts. Un demandeur d’emploi cohabitant devra s’en sortir avec 715 euros bruts, en première période. En raison de la dégressivité, qui accélère la diminution des allocations dans le temps, ce montant sera par la suite réduit à 502 euros bruts par mois.

Maladie professionnelle/accidents de travail• L’allocation minimale pour cause de maladie professionnelle ou accident

de travail augmente de 2%. • Les travailleurs qui sont dans un régime d’incapacité depuis six ans

(donc pas au chômage) reçoivent également 2%.

Ces augmentations ont été octroyée sur base d’une enveloppe amputée de 40% La FGTB réclame toujours 100% des moyens légaux normalement prévus pour ces adaptations à l’augmentation du coût de la vie.

Que ce soit le premier juillet, ou le premier septembre, des changements sont apparus cet été, à plusieurs niveaux. Chèques-repas, assurance-groupe, bien-être, le point sur ce qui change.

Allocation garantie de revenu pour les travailleurs à temps partiel volontaire

L’AGR, de quoi s’agit-il?Si, en tant que chômeur, vous reprenez un emploi à temps partiel, vous pouvez, sous certaines conditions, percevoir une allocation à charge de l’ONEM en plus de votre rémunération. Cette allocation, appelée alloca-tion de garantie de revenu (AGR), vise à vous garantir un revenu global(rémunération + allocation) qui:

- est au moins égal à votre allocation de chômage si votre emploi à temps partiel ne dépasse pas 1/3 temps;

- est supérieur à votre allocation de chômage si votre emploi à temps partiel dépasse 1/3 temps.

Plus l’horaire de travail est élevé, plus la différence est importante.

Afi n de stimuler la reprise du travail du travailleur à temps partiel volontaire,

une allocation de garantie de reve-nus peut être octroyée à partir du 1.7.2013 au travailleur à temps par-tiel volontaire qui reprend le travail à temps partiel. (AR du 7.6.2013 et AM du 7.6.2013, publiés le 19.6.2013)Les conditions auxquelles doivent satisfaire l’occupation à temps partiel et le travailleur à temps partiel volontaire pour pouvoir prétendre à l’AGR sont les mêmes que dans le cas de l’AGR octroyée au travailleur à temps partiel avec maintien des droits. Le montant de l’AGR est d’ailleurs calculé de la même manière mais en partant de l’allocation mensuelle à temps partiel.Attention! L’art. 29 de l’AR n’a pas été élargi. Le travailleur à temps partiel volontaire qui reprend le temps partiel ne peut donc pas bénéfi cier du maintien des droits et ne peut donc pas invoquer ce-lui-ci pour une prolongation de la période de dispense du stage d’at-tente, ni pour des droits éventuels à la pension.

L’octroi de l’AGR - le principe Le travailleur à temps partiel vo-lontaire qui reprend le travail dans une occupation à temps partiel peut en principe, pour la période durant laquelle il est lié par un contrat de travail, prétendre à l’AGR pour les heures où il n’est pas occupé.

L’AGR peut être demandée à partir du 1.7.2013 et ce:

– pour les occupations à temps par-tiel qui prennent cours après le 30.6.2013

– pour les occupations à temps partiel qui sont encore en cours le 1.7.2013.

Quelles sont les conditions pour bénéfi cier de l’allocation de garantie de revenus «nouveau régime»?

Vous:

- devez avoir droit à une rémuné-ration mensuelle brute inférieure à 1.559,38 euros si vous avez 21 ans au moins et à 1.321,60 euros si vous avez moins de 21 ans;

- devez être occupé dans un régime de travail dont la durée hebdoma-daire moyenne ne dépasse pas 4/5 d’une occupation à temps plein;

- ne pouvez plus avoir droit à une rémunération à charge de votre précédent employeur (lorsque l’occupation à temps partiel débute durant une période de préavis ou durant une période couverte par une indemnité de rupture);

- vous devez demander à votre employeur d’adapter le contrat de travail, si vous devez régulière-ment prester un nombre d’heures supérieur à celui prévu dans votre contrat de travail.

Conditions supplémentaires spécifi ques pour le travailleur à temps partiel volontaire

A partir du 1er juillet 2013, le travailleur à temps partiel vo-lontaire qui reprend le travail à temps partiel peut également bénéfi cier d’une allocation de garantie de revenus.

Un travailleur à temps partiel vo-lontaire n’est pas assimilé à un travailleur à temps plein. Dès lors, en tant que chômeur complet, il ne perçoit pas d’allocations com-plètes mais des demi allocations en fonction de l’horaire de travail dans lequel il était occupé.

Si vous êtes un travailleur à temps partiel volontaire, vous devez éga-lement satisfaire aux conditions suivantes pour pouvoir bénéfi cier de l’allocation de garantie de re-venus:

- vous devez introduire une de-mande auprès de votre em-ployeur afi n d’obtenir un emploi à temps plein qui deviendrait vacant dans l’entreprise ou vous remettez à votre employeur une attestation selon laquelle, avant l’engagement, vous étiez considéré comme un travailleur à temps partiel volontaire (vous pouvez demander cette attesta-tion auprès de votre organisme de paiement ou auprès du bureau du chômage);

- vous devez avoir introduit auprès de votre employeur une demande en vue d’obtenir un emploi conve-

nable qui deviendrait vacant dans l’entreprise;

- vous devez rester inscrit comme demandeur d’emploi et être dis-ponible sur le marché de l’emploi pour un emploi dit convenable (un emploi est convenable pour un travailleur à temps partiel vo-lontaire lorsque le nombre moyen hebdomadaire d’heures de travail de l’emploi offert n’est pas supé-rieur au nombre qui a été pris en considération pour déterminer le nombre de demi-allocations auquel vous pouvez prétendre en tant que travailleur à temps par-tiel volontaire, augmenté de 6.)

Pour obtenir l’allocation de garantie de revenus

Vous devez vous présenter auprès de votre organisme de paiement afi n de demander l’allocation de garantie de revenus en complé-tant entièrement le formulaire C131A–travailleur. Si l’employeur n’utilise pas la déclaration élec-tronique «Déclaration de début de travail à temps partiel avec maintien des droits», vous devez également transmettre le formu-laire C131A–employeur complété par votre employeur.

Cette demande doit parvenir au bureau du chômage dans un dé-lai de deux mois qui prend cours le jour qui suit le début de votre travail à temps partiel.

Plus d’infos, conditions et mé-thodes de calcul de l’AGR sur: www.onem.be, onglet «Travail à temps partiel»

ACTUALITÉS

> ADAPTATIONS AU BIEN-ÊTRE

Relèvement des allocations les plus basses

> DURÉE DE VALIDITÉ DES CHÈQUES REPAS

6 SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013 UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

Les syndicats des marins souhaitent la bienvenue à la convention du travail maritime de l’OITEn 2006, plus précisément au mois de février, à Genève, l’OIT a approuvé, à l’unanimité, la convention maritime consolidée de l’Organisation Internationale du Travail. Cette Convention est le résultat d’une concertation de longue date entre les autorités des États membres de l’OIT et les partenaires sociaux maritimes (parmi lesquels l’ITF) . Elle est donc appuyée dans le monde entier.

La convention offre un cadre uniforme régissant les conditions de vie et de travail à bord des navires de haute mer, demandé tant par les gens de mer que les armateurs.

La Convention n’allait entrer en vigueur qu’un an après sa ratifi ca-tion par au moins 30 États membres de l’OIT représentant ensemble 33% du tonnage mondial. Comme ce jalon a été atteint le 20 août 2012, la Convention est entrée en vigueur le 20 août 2013.

Contrairement à certains pays qui avaient déjà adopté la Conven-tion, les autorités belges ont voulu commencer par mettre en règle leur législation avant de procéder à la ratifi cation. Finalement, la Belgique a signé, le 20 août dernier, date à laquelle la Convention est donc entrée en vigueur.

La CTM représente un bond en avant signifi catif dans la campagne syndicale mondiale visant à améliorer les droits des travailleurs et les normes de travail des marins. C’est un véritable tournant dans le transport maritime international, qui ajoute le pilier des droits des travailleurs à des normes existantes de sûreté, de sécurité et de l’équipage.

Pour les pays de la région Asie-Pacifi que, qui fournissent la ma-jorité des gens de mer dans le monde et où la majeure partie du commerce maritime mondial est concentrée, la CTM soutiendra de nouvelles possibilités d’emploi des marins. En plus, elle repré-sente un élément clé dans le cadre global de réglementation de la navigation maritime conçu pour assurer à l’avenir une grande qualité et une industrie maritime compétitive.

Les marins - y compris ceux sur les navires de croisières interna-tionales – disposent maintenant d’une déclaration de leurs droits qui énonce le droit à un milieu de travail sûr et sécuritaire, à des conditions d’emploi équitables, à des conditions de vie et de travail décentes, à l’accès aux soins médicaux, à la protection de la santé, au bien-être et à la liberté d’association.

La Convention offre en outre les atouts suivants aux marins:

• Elle rassemble tous les principes de base applicables au travail ma-ritime ainsi que les droits fondamentaux tels qu’établis par l’OIT.

• Elle énonce en un seul et même document les droits fondamentaux des gens de mer en matière d’emploi et ce, dans un langage clair.

• Les gens de mer sont mieux informés de leurs droits et des moyens de les faire respecter.

• Les conditions minimales de travail et de vie seront mieux res-pectées.

• Les gens de mer disposent d’un mécanisme de traitement des plaintes, à bord comme à terre.

• Identifi cation claire de l’armateur ayant la responsabilité du navire dans le cadre de cette convention.

Ivan VICTORSecrétaire fédéral Marine marchande

Autobus & autocars: une vraie concertation sectorielle ou une provocation?La concertation sectorielle dans le secteur des bus et cars commencera le jeudi 5 septembre. Les syndicats ont introduit une liste de propositions commune. Cependant, nous connaissons tous le contexte dans lequel nous devons négocier. Le gouvernement ne laisse pas d’espace pour des revendications salariales et, en plus, la situation économique n’est pas favorable. Les revendications syndicales sont modérées, elles tiennent notamment compte de ce contexte. En dépit de cela, les patrons nous ont présenté un cahier revendicatif impressionnant. Avant que la concertation n’ait même commencé. Voilà qui annonce un déroulement pénible.

Des propositions syndicales modérées…

Fin juin, les syndicats représen-tatifs ont introduit une liste de propositions commune pour la concertation sociale. Frank Mo-reels, secrétaire fédéral: «Ces pro-positions syndicales sont avant tout qualitatives: l’affi nement de la feuille de prestations, un accom-pagnement spécifi que des + 45 ans via la CCT 104, une amélioration du deuxième pilier de pension et de l’assurance hospitalisation, un accès plus facile au crédit-temps, … Du côté des travailleurs on ne re-vendique donc pas des choses ex-travagantes et on respecte le cadre imposé par le gouvernement en matière de la norme salariale.»

… Une réponse provocatrice de la fédération patronale FBAA

Davantage de fl exibilité, un délai d’annonce plus court pour les ho-raires variables, des indemnités sociales proportionnalisées pour un certain sous-secteur… ce n’est qu’une sélection de la liste beau-coup trop longue que les patrons nous ont lancée.

Frank Moreels, secrétaire fédéral: «Petit à petit les employeurs de ce secteur en font une tradition: ils pensent de devoir ouvrir la concertation par nous adresser un coup de semonce. Les patrons, que veulent-ils? De la concertation? De la provocation ou un confl it? Les patrons veulent-ils que le per-sonnel du secteur progresse? Ou veulent-ils faire marche arrière? Nous avons l’impression qu’ils op-tent pour cette dernière approche. Présenter des revendications dures dans l’espoir de les faire avaler sans protestation par les travailleurs et mettre les demandes de ces der-niers dans le frigo. C’est comme ça que les employeurs veulent faire de la profession de chauffeur de bus et d’autocar une profession attrac-tive pour les jeunes? Pensent-ils de cette façon stimuler leur affl ux dans le secteur? En sapant le statut du personnel?»

L’UBOT demande un dialogue vrai et constructif! Avec du respect mu-tuel, sans provocation inutile. Et surtout avec un objectif: l’amélio-ration du statut du personnel. Si on veut faire marche arrière, l’UBOT assumera sa responsabilité.

L’UBOT salue son ancien Président Martin DEVOLDERIl est vrai que sa condition de santé s’était affai-blie les derniers temps. Toutefois, nous étions convaincus que Martin irait encore nous rejoindre pour célébrer le centenaire de l’UBOT, le samedi 28 septembre 2013. Hélas, son décès, le 4 juillet dernier, en a décidé autrement. Il avait 83 ans.

Martin Devolder est né le 12 mai 1930 à Borgerhout.Après avoir obtenu son diplôme à l’Athénée Royal, il poursuit ses études à l’Ecole Ouvrière Supérieure.

Une carrière bien remplieIl commence sa carrière en 1960 dans le port d’An-vers. Avant de rejoindre l’UBOT, il gagne ses galons dans la fi rme pétrolière Trading, la Centrale des Coopératives Socialistes et enfi n comme agent com-mercial de la Société de Gaz Anversoise.Martin entre au service de l’UBOT le 1ier mars 1962 comme délégué. En 1974, à la suite de la mise à la retraite de Pierre Van den Bergh, il est nommé se-crétaire du «Syndicat des Cadres». Il occupe cette fonction jusqu’en 1979, date à laquelle il est promu secrétaire général du Groupe professionnel du Port d’Anvers.Le Comité National UBOT du 15 avril 1982 désigne Martin au poste de secrétaire national du Groupe professionnel «Ports» en remplacement de Dolf Vervliet qui avait pris sa retraite.Lorsque le 1ier juin 1991, Remi Van Cant va bénéfi cier de sa pension, Martin lui succède à la présidence de la Centrale. Il occupera ce mandat jusqu’au 31 mai 1995, date à laquelle il prend une retraite bien méritée.

Une retraite activeAprès une carrière aus-si riche et remplie, il est évident que le mot «re-traite» a une signifi ca-tion tout à fait relative pour Martin. Ainsi, il est resté président des Mutualités Socialistes d’Anvers (aujourd’hui De Voorzorg) encore pendant quelques années. En plus, il reste membre du Conseil d’Administration et du Bureau de Heropbeuring De Mick jusqu’à sa mort.

Adieu d’un syndicaliste corps et âme et… épicurienCeux qui ont croisé le chemin de Martin, seront d’accord pour dire qu’il était avant tout un syndi-caliste passionné et un partisan fervent de l’UBOT. En outre, il connut l’art de vivre comme personne. Il sut parfaitement combiner le plaisir, le sport et la détente avec son activité de responsable syndical. Et personne n’a jamais su l’égaler comme champion du divertissement.

Ses importants problèmes de santé, ces dernières années, doivent donc avoir été une expérience dou-loureuse pour lui. Cette souffrance a maintenant pris fi n.

Adieu, Martin, nous te remercions pour la valeur ajoutée que tu as donnée à l’UBOT et le syndicalisme dans le secteur des transports! Nous ne t’oublierons jamais!

> DÉCÈS

SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013 7ACTUALITÉS

Reprendre des études pour entamer une carrière dans un métier en pénurieL’heure de la rentrée approche et vous désirez entamer, poursuivre ou reprendre des études? Mais vous hésitez encore sur la filière à suivre? Un élément que vous pourriez prendre en considération pour faire votre choix est la liste des métiers en pénurie. Face à un marché de l’emploi plus que saturé, vos perspectives de débouchés seront plus grandes si vous suivez certaines filières, en fonction des métiers en pénurie.En outre, si vous êtes sans emploi, sous certaines conditions, le fait de suivre des études qui préparent à une profession en pénurie vous dispense de certaines obligations. En bref, vous continuez à bénéficier d’allocations de chômage mais vous ne devez pas être inscrit comme demandeur d’emploi.

Vous êtes chômeur complet indemnisé?

Vous avez terminé depuis 2 ans au moins vos études ou votre apprentissage?

Vous n’avez pas de diplôme de fi n d’études de l’enseignement supérieur?

Si vous remplissez ces conditions, vous pouvez reprendre des études de plein exercice qui préparent à une profession où il existe une pénurie signifi cative de main-d’oeuvre. Pendant votre période d’études, vous continuerez à per-cevoir vos allocations de chômage et serez dispensé de certaines obli-gations.

Si vous bénéfi ciez de la dispense:

• vous pouvez refuser un emploi proposé;

• vous ne devez plus être disponible sur le marché de l’emploi;

• vous ne devez plus être inscrit comme demandeur d’emploi.

Pour quelles études pouvez-vous bénéfi cier de la dispense?

• Ces études doivent être:- organisées, subventionnées ou

reconnues par une Communauté;- soit d’un niveau équivalent ou

supérieur aux études déjà suivies;- soit d’un niveau inférieur aux

études déjà suivies, à condition qu’elles relèvent de l’enseigne-ment supérieur.

• Vous devez suivre les cours en journée durant la semaine.

Combien de temps

Vous êtes dispensé pour la durée d’une année scolaire, vacances sco-laires comprises.

En cas de réussite, la dispense pour-ra être prolongée. S’il apparaît que vous ne suivez pas régulièrement les activités imposées par le pro-gramme, la dispense pourra vous être retirée. Vous ne pouvez béné-fi cier de cette dispense que pour une seule formation.

Vous devez vous présenter à votre organisme de paiement et faire compléter un formulaire C93 parl’établissement d’enseignement où vous désirez suivre la formation. Si vous suivez des études portant sur plusieurs années, la demande doit être renouvelée chaque année.

Quelles études ?Liste francophone des études qui préparent à une profession pour laquelle il existe une pénurie signifi cative de main-d'œuvre (année scolaire ou académique 2013-2014):

Enseignement secondaire supérieur technique ou professionnel

Toutes les subdivisions de l’en-seignement technique ou pro-fessionnel en rapport avec les domaines suivants:

• boucher• chauffeur poids lourds (unique-

ment pour les chômeurs domici-liés dans la région de Bruxelles-Capitale)

• climatisation, installations de réfrigération et de chauffage

• conducteur d’engins de chantier• construction (peu importe la spé-

cialité, dont notamment vitrier, marbrier placeur, parqueteur, monteur en structures métal-liques, ...)

• cuisinier• dessinateur en construction• électricité, installations élec-

triques• électronique ICT• infi rmier (peu importe la spé-

cialité)• informatique• mécanique, électromécanique• pâtissier – boulanger• (1) puéricultrice (uniquement

pour les chômeurs domiciliés dans la région de Bruxelles-Ca-pitale)

• techniques de transformation du métal et constructions métal-liques (peu importe la spécialité, e.a. tourneur-ajusteur, outilleur, tôlier, chaudronnier, conducteur-régleur, tuyauteur, ...)

• travail du bois (peu importe la spécialisation, dont notamment menuisier, scieur, …)

(1) Ces études ne fi guraient pas sur la liste en vigueur pour l'année scolaire précédente.

Enseignement supérieur professionnalisant

• assistant(e) social(e) (unique-ment pour les chômeurs dépen-dant de la communauté germa-nophone)

• bachelier agrégé de l’ensei-gnement secondaire inférieur: langues germaniques, mathé-matique, français, sciences (bio-logie, physique, chimie), sciences humaines (géographie, histoire, sciences sociales) et sciences économiques

• bachelier agrégé de l’enseigne-ment secondaire inférieur: cours techniques

• éducateur (uniquement pour les chômeurs dépendant de la communauté germanophone)

• enseignement technique supé-rieur, peu importe la spécialité (mécanique, électromécanique, électricité, électronique, ...)

• infi rmier (peu importe la spé-cialité) (y compris bachelier- ac-coucheuse)

• informatique, peu importe la spécialité

• instituteur primaire (le cycle complet ou la formation de réo-rientation pour les instituteurs préscolaires visant à acquérir le titre d’instituteur primaire)

• instituteur maternel

Enseignement supérieur: baccalauréat et master (deux cycles)

• études universitaires d’agrégé de l’enseignement secondaire supérieur (ancienne agrégation) en langues germaniques, ma-thématique, français, sciences (biologie, physique, chimie),

géographie, histoire et sciences économiques

• informatique (peu importe la spécialité)

• ingénieur civil (peu importe la spécialité)

• (1) ingénieur commercial• ingénieur industriel (peu im-

porte la spécialité)• littérature et langues modernes

s’il y a au moins une langue germanique parmi les langues choisies

• traduction Fr-Nl / Nl-Fr (unique-ment pour les chômeurs domici-liés dans la région de Bruxelles-Capitale)

(1) Ces études ne fi guraient pas sur la liste en vigueur pour l'année scolaire précédente.

Liste publiée par l’Onem.Plus d’information: http://onem.be/D_Documentation/Publica-tions/Brochures/_Folders/Pe-nurie/FolderFR.pdf

En pénurie, parfois pas pour rienSi des métiers sont dits «en pénurie», c’est parfois pour de bonnes raisons. Certains métiers cités dans la liste de l’Onem sont en effet des fi -lières réputées diffi ciles. Ho-raires décalés, présence accrue de dumping social ou de travail au noir, métiers lourds, condi-tions de travail diffi ciles… Les métiers du transport, de la construction ou de l’Horeca ou encore de la santé sont ceux qui viennent le plus rapide-ment à l’esprit. Entamer ce type d’études, c’est potentiellement se confronter à une carrière passionnante mais qui ne sera pas de tout repos.

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DOSSIER8 SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013

LE PROJET D’ACCOABSENTÉISME

2012, année recordQuand on dit «absentéisme» on pense immanquablement «certifi cat de com-plaisance».Pourtant l’absentéisme est une notion neutre: elle désigne tout simplement les absences pour maladie. Mais la suspicion persiste, entretenue par les employeurs qui constatent que ça leur coûte de l’argent en salaire garanti et accusent notre système de santé de complaisance coupable.

Le secrétariat social SDworx a mené une étude sur l’absentéisme en Bel-gique. Sa principale conclusion a fait

de gros titres et relancé la polémique sur les abus du certifi cat médical.Les chiffres montrent en effet que 2012 est une année record, ou, plus exac-tement, que depuis 2008 le nombre d’absences de longue durée n’a cessé d’augmenter.Comme on le voit sur ce graphique, les absences de courte durée restent grosso modo au même niveau. Par contre les absences de longue durée, c’est-à-dire de plus d’un mois mais de moins d’un an, ont grimpé de manière signifi cative (de 1,56% en 2008 à 2,33% en 2012).

+ 50 + fragiles ou + carottiers? Les Belges – et en particulier les travailleurs de plus de 50 ans - sont-ils de plus en plus carottiers? Est-ce la santé publique qui décline? Ou faut-il incriminer les conditions de travail de plus en plus pénibles? Toujours est-il que les chiffres de l’absentéisme au travail ne cessent de grimper. Et ce sont les chiffres d’absences de longue durée qui sont les plus in-quiétants: 2012 a été une année record en matière d’absentéisme. Depuis 2008 les absences de plus d’un mois ont grimpé de 47% ce qui semble énorme, même si cela ne représente que 2,29% des jours de travail en 2012.

Comment interpréter ce phé-nomène et comment com-prendre cet autre chiffre

qui dit au contraire que 50% des travailleurs vont travailler même lorsqu’ils sont malades?UNIZO, l’organisation patronale fl amande des classes moyennes a lancé la polémique en insinuant que les travailleurs âgés trouvent dans l’invalidité la porte de sortie du travail que les prépensions ne leur offrent plus. Mais c’est sans compter le recul de l’âge de la re-traite des femmes et le vieillisse-ment de la population active due au baby boom d’après guerre.

C’est mathématiqueL’INAMI (Institut national de Mala-die Invalidité) confi rme la tendance Le nombre d’invalides de plus de 50 ans – c’est-à-dire malades depuis plus d’un an - a augmenté de 25% de 2008 à 2012.L’augmentation est nettement plus marquée chez les femmes ( + 39%) que chez les hommes (+ 12%). Mais avant de chercher des explications subjectives, il y a une explication toute simple: c’est mathématique.

Plus de femmes activesLe taux d’activité des femmes a fortement augmenté et la consé-quence est que le nombre de femmes actives de + de 50 ans en incapacité de travail a aussi aug-menté.

Le recul de l’âge de la retraite

des femmesLe recul de l’âge de la retraite pour les femmes de 60 à 65 ans fait qu’il y a plus de femmes actives malades de longue durée de 60 à 65 ans et que celles-ci relèvent de l’assurance maladie au lieu d’être tout simple-ment pensionnées (et malades).

Le baby boomLes baby boomers d’après guerre arrivent maintenant en fi n de car-rière. La population en général est donc vieillissante et ceux qui sont encore en âge de travailler sont aussi plus nombreux.

L’extinction des prépensions Le Pacte des générations qui em-pêche de plus en plus les sorties prématurées du marché du travail a fait que le nombre des travailleurs actifs de plus de 50 ans augmente par rapport au passé. Ces cinq der-nières années le nombre des actifs de plus de 50 ans a augmenté de 2,78 %. En comparaison, le nombre des invalides de + 50 ans n’a aug-menté que de 0,89%. On constate la même tendance chez les indépendants qu’on ne peut pas soupçonner de carotter puisqu’ils sont leur propre patron…

Le renforcement des conditions de carrièreLe renforcement des conditions de carrière pour accéder à la pension anticipée va inévitablement peser aussi sur les nombre de malades supposés actifs.

Qui plus qui moinsLa maladie frappe au hasard mais les statistiques font pourtant appa-raître des différences qui ne relèvent plus du hasard ou qui sont parfois étonnantes.On imagine ainsi que les travailleurs qui exercent les métiers les plus durs sont plus malades ou plus souvent ou plus longtemps que les autres. Et bien pas forcément. C’est que la notion de métier lourd est marquée par le cliché du débardeur ou du sidérurgiste. Mais il y a des métiers supposés légers qui sont tout aussi épuisants.

Non-marchand et santé en première ligne

L’analyse par secteurs montre que la palme des absences pour cause de maladie revient au secteur dit «quaternaire» c’est-à-dire celui des services non marchands dont – c’est le comble – au secteur de la santé mais aussi à celui de l’aide sociale et de l’hébergement (handicap, maisons de repos, accueil des enfants).

Pas étonnant explique l’auteur de l’étude: «les travailleurs des soins de santé et de l’aide sociale ont des jobs épuisants, avec de hautes exigences pour leurs tâches et une autonomie limitée. Ils ont beaucoup de respon-sabilités et ils doivent accomplir leurs tâches à un rythme effréné, mais ils ont une autonomie relativement limitée en raison des nombreuses procédures et règles.»

Les ouvriers plus que les employés

Néanmoins les ouvriers sont en règle générale plus souvent malades que les employés. Avec cette nuance que les travailleurs à temps plein sont plus souvent malades que les tra-vailleurs à temps partiel.

Les femmes d’abord

Que ce soit des absence de courte ou de longue durée, les femmes sont plus souvent malades que les hommes.

Les grandes entreprises plus que les PME

Plus la taille de l’entreprise est grande, plus l’absentéisme est élevé. Le taux d’absence de courte durée dans les entreprises de moins de

20 travailleurs est de 1,74% contre 2,80% dans les entreprises de 1000 travailleurs et plus.

Les + 50 + malades

Même si ça semble évident, l’âge est un facteur important en matière de santé. L’âge infl uence la fréquence mais aussi la durée des absence pour maladie.

Gênant chez les jeunes

Ceci dit, ajoute SD Worx, les absences de courte durée plus fréquentes sont plus perturbantes pour l’organisation de l’entreprise que les absences de longue durée moins fréquentes mais pour lesquelles on peut envisager plus facilement un remplacement. L’absentéisme de jeunes est donc plus gênant.

2008-2012ABSENCES DE LONGUE DUREE:

+ 47%INVALIDES DE + 50 ANS:

+ 0,89%TAUX D’ACTIVITE DES + 50 ANS:

+ 2,78%

SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013 9DOSSIER

ORD INTERPROFESSIONNEL

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> DÉMOTIVATION, STRESS, BURN OUT, ÂGE?

Les limites de la carrière citron…Une fois les chiffres lancés, leur in-terprétation diffère selon que l’on est employeur ou employé.

Le secrétariat social SDworx roule plutôt pour les employeurs. Sa dé-marche consiste à analyser l’absen-téisme pour le prévenir et en réduire le coût pour les employeurs. Mais aussi à rencontrer le risque d’une pénurie de main d’œuvre liée au vieillissement de la population.

SDworx avance plusieurs explica-tions à prendre en compte dans une politique de ressources humaines:

1°) La démotivation:

«L’absentéisme est surtout une forme d’attitude. Les collaborateurs démoti-vés et insatisfaits sont plus souvent malades que leurs collègues engagés [ …] D’après une enquête de SD Worx sur l’engagement, il apparaît en effet qu’un grand nombre des absents de

longue durée a décroché mentale-ment. Ils se sentent sous-estimés et ne peuvent plus longtemps s’iden-tifi er à la culture et aux valeurs de l’organisation.»

2°) Les conditions de travail:

«le stress, l’épuisement profession-nel et les affections physiques peu-vent en être les causes» à attribuer à «une carrière durant laquelle les personnes sont fortement sollicitées pendant trente ans». «Cette évolu-tion – conclut l’enquête de SD Worx - démontre aussi que les limites de la carrière-citron sont atteintes.»

Selon SD Worx, les «carrières citron» ne se conjuguent pas bien avec le vieillissement de la population et donc celui de la population active.

En termes diplomatiques cela signifi e qu’il faut réduire la pression sur les travailleurs, les ménager un peu plus

pour leur permettre de durer tout au long de la carrière.

«La solution pour le vieillissement et la pénurie sur le marché du travail ne se situe donc pas uniquement dans l’allongement des carrières. Nous devons réinventer la carrière et s’y prendre autrement avec les collabo-rateurs,» explique François Lombard, auteur de l’enquête. «Cela veut dire: d’autres conditions de travail (ergo-nomie), investir dans la progression, le développement et le coaching. Nous devons oser nous détacher des personnes pour leur donner la possibilité d’à nouveau étudier. Nous devons les autoriser à prendre moins de responsabilités, à prester moins d’heures, à télétravailler et même à devenir indépendant pour venir à nouveau travailler pour l’organisa-tion. Nous devons mettre en place une politique RH durable, proactive et axée sur chaque collaborateur in-dividuel» .

Absentéisme versus présentéismeSelon une autre étude menée par des médecins de l’Université de Gand, environ la moitié des tra-vailleurs malades vont quand même travailler. On appelle cela du «pré-sentéisme». Les raisons de ce phénomène ram-pant sont diverses et ne se limitent pas seulement à la crise économique. Les spécialistes avancent, à cet effet, la multiplication des statuts précaires (stages, intérim, période d’essai, contrats à durée dé-terminée), l’instabilité du marché de l’emploi, la pression dans le lieu du travail, l’envie de bien faire ou encore

le manque de visibilité à moyen et long terme.Ce phénomène, d’origine anglo-saxonne, touche désormais toutes les catégories de personnel et pas uniquement les travailleurs précaires qui ont peur de perdre leur emploi, relèvent les médecins de l’Univer-

sité de Gand, notant que sont aussi concernés les cadres, qui craignent de devoir résorber un retard énorme au retour de maladie, ou même les chefs d’entreprise qui redoutent d’être pris en défaut d’exemplarité.

Mais la peur de passer pour un em-ployé défaillant ou qui ne supporte pas la pression serait particuliè-rement vive chez les travailleurs belges. Une étude de la Fondation européenne de Dublin pour l’amé-lioration des conditions de travail, réalisée en 2010, avait démontré

que 48% de ces tra-vailleurs se sont déjà présentés au moins une fois au bureau tout en étant souf-frants. La moyenne européenne voisine les 40%.

Par corps de métiers, ce sont les profes-

sions sociales et médicales qui sont les plus touchées par le présentéisme. Le secteur des soins de santé est le plus allergique aux certifi cats mé-dicaux. Mais peu de secteurs sont épargnés.

1 travailleur malade sur 2 va quand même au boulot

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10 SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013

> POINT DE VUE

En bonne santé à l’âge de la pensionNous restons en moyenne en bonne santé jusqu’à 69 ans. Nous devons donc rester au travail jusqu’à cet âge. C’est un résumé de la très mauvaise proposition faite par Peter Van Rompuy et Robrecht Bothuyne, deux jeunes députés CD&V fi n juillet. La Centrale Générale de la FGTB s’y est immédiatement fermement opposée. Il s’agit ici d’un des principaux points de lutte de notre centrale professionnelle.La proposition implique que chacun reste à la tâche jusqu’à être hors d’usage. Vous arrêtez le travail lorsque vous souffrez de trop d’affections. Mais dans ce cas, il ne faut plus de pension. Il suffi t de mettre tout le monde sous la mutuelle à partir de 69 ans. Les vieux jours sont remplacés par les jours de maladie.Il est rare de voir autant de mépris envers les travailleurs. L’âge de la pension est fi xé par une moyenne au travers de laquelle personne ne se retrouve. Celui qui est encore en bonne santé après 69 ans a de la chance, mais celui qui souffre d’une maladie professionnelle, de séquelles dues à un accident du travail ou autre avant 69 ans est le dindon de la farce. Car effectivement, l’espérance de vie ‘en bonne santé’ n’est pas la même pour tous. Les études nous apprennent que les ouvrières et les ouvriers ont de moins bonnes perspectives de vie en bonne santé. Ainsi par exemple, un homme de 25 ans peu qualifi é peut encore compter sur 28 années de vie en bonne santé. Prenez le même homme, mais avec un diplôme de l’enseignement supérieur de type long et cette espérance de vie en bonne santé s’envole à 46 années. En d’autres termes, un travailleur peu qualifi é reste en bonne santé jusqu’à 53 ans tandis que le hautement diplômé jusqu’à 71 ans. Lisez les quelques témoignages ci-contre et vous comprendrez immédiatement l’ampleur du problème. Un ouvrier de la construc-tion sur son échafaudage jusqu’à ses 69 ans? Une technicienne de surface en train de nettoyer les bureaux dès l’aube jusqu’à ses 69 ans? Et l’éboueur devrait continuer à courir derrière le camion jusqu’à ses 69 ans? Cela ne peut pas être le choix d’une société moderne et humaine.Non, ce n’est pas de cette manière que l’on résoudra le problème des pensions. Faites en sorte que nous ayons de bonnes conditions de travail. Faites en sorte que les travailleurs ne soient pas bien trop tôt usés et épuisés. Permettez-leur de tenir le coup jusqu’au bout. Donnez aussi un emploi aux 600.000 demandeurs d’emplois, donnez du travail aux jeunes. Travailler plus longtemps n’est pas la solution. Plus d’emplois et des emplois de qualité, la solution est là.Veillez aussi à mettre en place un fi nancement équitable de notre système de pension. On nous prévient déjà : d’ici 2060, il faudra trouver 15 milliards d’euros supplémentaires pour notre système de pensions. Déjà rien que les intérêts notionnels nous coûtent 6 milliards par an. C’est une question de choix.

(3 septembre 2013)

Paul Lootens Alain ClauwaertSecrétaire général Président

Travailler plus longtemps en bonne santé, vous y croyez? Sous prétexte que nous vivons en moyenne plus longtemps et en bonne santé, nous devrions travailler plus longtemps. Un raisonnement qui tient la route? Voyons ce qu’en pensent quatre personnes qui connaissent la réalité du terrain.

Comme chaque année, la Coordination Intérim de la FGTB orga-nise sa journée de défense des droits des travailleurs intérimaires. Cette année, l’accent est mis sur la nécessité d’avoir un contrat de travail signé en temps et en heure, c’est-à-dire dès le premier jour d’occupation. Notez dès à présent dans vos agendas la date du 9 octobre, diverses actions seront organisées aux quatre coins du pays.

Piet Peeters travaille chez AGC à Mol. «Travailler jusqu’à 70 ans? On a intérêt à bien regarder pour qui on va voter l’année prochaine lorsque nous irons dans l’isoloir» nous dit-il tout en fi nesse. Il nous parle de son entreprise: «Chez nous, il y a de nombreux travailleurs plus âgés, faiblement qualifi és. Depuis 40 ans, ils font le même boulot ici, et je peux vous le dire, ils sont usés.»«Les formations peuvent aider, mais ça reste très limité. A présent il y a la CCT 104, la convention collective de travail qui demande une attention particulière pour les travailleurs plus âgés, mais il faut voir ce que ça va donner.Il est fi ni le temps où les travailleurs plus âgés recevaient un travail plus léger. Tout le travail d’entretien est sous-traité, et ne peut certainement pas trop couter.Cela fait aussi mal à beaucoup de gens de perdre des droits pour la pension parce qu’ils ont un peu levé le pied en prenant un temps partiel. Cela a été encouragé, mais l’assimilation pour la pension n’est venue qu’après, avec le Pacte des générations.»

«Fin de cette année, je mettrai un terme à ma carrière” c’est ainsi qu’Antonia Flores s’est adressée à son employeur. Elle travaille chez Tekniplex à Erembodegem. Et son patron a été surpris. “Essayez une fois de travailler en équipe et en même temps de faire tourner une famille et après, vous me comprendrez» lui a-t-elle répondu. «J’ai travaillé pendant 40 ans et maintenant que j’ai 56 ans, je peux prendre ma pension. Et je le fais parce que je suis cassée. Lorsque je suis dans l’équipe du matin, je me lève à 4h30 et lorsque je suis de retour à la maison, il y a toutes les corvées ménagères qui m’attendent alors que j’ai déjà une dure journée derrière moi. Nous faisons beaucoup de travail manuel, sous de fortes températures. Chez nous, le plastique est fondu à 280 degrés. Vous pouvez en être convaincu, il n’y a pas que dans la construction que le travail lourd existe.»Ce que les collègues pensent de devoir travailler plus longtemps? «Les jeunes n’y pensent pas encore» nous raconte Antonia. «Ils se demandent surtout si l’entreprise va survivre et s’ils auront encore du travail. Mais les travailleurs plus âgés pensent bien entendu à la fi n de leur carrière. Ils espèrent que les systèmes des crédit-temps seront maintenus afi n de pouvoir fi nir en douceur.»

Pedro Pereira travaille dans le secteur des carrières. Pour lui, cette proposition est utopique. Il nous explique: «Si je m’en tiens à un secteur comme celui des carrières, ce serait tout simplement contre-productif. Pour s’en rendre compte, il faut savoir que notre secteur est assez proche de celui de la construction, mais en plus, nous tournons en équipes, 24 heures sur 24 et 365 jours par an. Au régime des pauses, il faut aussi ajouter des gardes. Toujours en extérieur, été comme hiver. Ce qui veut clairement dire que lorsque nous arrivons vers les 45 – 50 ans, nous sommes nombreux à souf-frir de TMS, les troubles musculo-squelettiques. Il est donc utopique de vouloir nous faire travailler plus longtemps. Tout ce que nous allons faire, c’est gonfl er les statistiques de l’INAMI ou du chômage. Et puis, il ne faut quand même pas oublier qu’il faut faire de la place pour les jeunes sur le marché du travail. Si nous restons plus longtemps, que vont-ils faire? C’est déjà compliqué aujourd’hui, ça n’arrangerait rien. D’aucune manière.»

Virginie Caverneels travaille au service d’études de la Centrale Générale de la FGTB. Travail et santé sont des sujets qu’elle connaît bien. Pour elle la réponse est claire: «De nombreuses études ont déjà montré que l’espérance de vie n’était pas li-néaire pour tous. Le milieu social, le niveau d’étude et la carrière professionnelle jouent un rôle important dans l’espérance de vie en bonne santé. Allonger les carrières pour tous sans tenir compte des conditions de travail, ce n’est pas réaliste. De très nombreux travailleurs qui luttent déjà aujourd’hui pour tenir dans certains jobs éreintants et dangereux ne tiendront pas et quitteront le marché du travail d’une manière ou d’une autre, que ce soit suite à un accident du travail, une maladie profes-sionnelle ou autre. Aujourd’hui déjà, de nombreux travailleurs âgés cherchent une échappatoire ou au moins une manière de pouvoir lever le pied et dégager plus de temps pour la vie privée.

Au lieu de penser à prolonger les carrières, il faut s’atteler à veiller à ce que chaque travailleur, de n’importe quel secteur, dispose d’un travail de qualité et ce dès le premier jour de sa carrière.»

SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013 11

La majorité des nouvelles conventions collectives de travail sectorielles ne sont

pas encore conclues. Des retards importants dus aux employeurs qui freinent les négociations. Mais dans le pétrole, la CCT pour 2013-2014 vient d’être conclue. Il s’agit d’un accord-cadre qui laisse la possibilité de conclure des ac-cords entreprise par entreprise.Dans cet accord-cadre pour le pétrole, les syndicats ont conclu deux accords majeurs avec les em-ployeurs, tout comme il y a deux ans. Il y aura des améliorations des salaires et des conditions de travail qui seront d’application pour l’ensemble du secteur. Il reste aussi des possibilités de né-gocier au niveau des entreprises et là, sans aucune restriction.

Un double accord Cet accord intervient après des négociations diffi ciles. Les em-ployeurs se sont longtemps retranchés derrière la décision gouvernementale de bloquer les salaires en ne laissant aucune marge de manœuvre. Au fi nal, ils n’ont pas été au-delà d’un ac-cord-cadre limité pour le secteur, mais ils ont accepté une liberté totale de négociation au sein des entreprises.

Dans l’accord-cadre, l’indemnité vélo augmente pour atteindre le plafond légal de 22 cents par kilomètre. La pension sectorielle du pétrole augmente de 84 eu-ros dès cette année. Elle s’élève

désormais à 2.160 euros. Et doré-navant, la prime syndicale sera automatiquement adaptée au plafond légal.

Toutes les possibilités de crédit-temps sont permises. Et tous les systèmes de prépension sont eux aussi acceptés. Le petit chômage est élargi afi n que les toutes les confessions religieuses soient traitées sur un pied d’égalité et qu’il n’y ait plus de distinctions entre homme et femme.

0,05% de la masse salariale est destiné à des projets de solidarité internationale et 0,01% à la lutte contre la pauvreté dans notre pays. Cela se fait par le biais du Fonds de sécurité d’existence.

Indemnités de licenciementEn raison de l’harmonisation des statuts des ouvriers et des em-ployés, des différences dans les accords existants sont éliminées en vue d’une harmonisation vers le haut. Ainsi, les jours fériés et le statut des délégués syndicaux sont désormais identiques pour les ouvriers et les employés.

Un accord sur la sécurité d’em-ploi est également conclu pour la durée de cette CCT. Les délais de préavis ou indemnités de li-cenciement et autres indemnités restent garantis sur base de la grille Claeys, plus favorable.

Comme nous le disions, il s’agit d’un accord-cadre. La porte est donc désormais grande ouverte pour également négocier une CCT dans chaque entreprise.

Une grande agitation sociale règne actuellement en Afrique du Sud suite aux nouvelles négociations sur les salaires. Le National Union of Mineworkers, le NUM avec lequel notre syndicat collabore étroitement, exige de meilleurs salaires et de meilleurs emplois pour les mineurs et les ouvriers de la construction.

Le NUM représente tant les ou-vriers de la construction que les mineurs en Afrique du Sud. Le 24 août, le syndicat organisait une grande marche à Johannesburg.

Deux jours plus tard avait lieu un premier jour de grève dans le sec-teur de la construction. 140.000 ouvriers de la construction dont 90.000 affi liés NUM ont stoppé le travail. Le NUM exige une augmen-tation salariale de 13% en 2013 et de 14% en 2014. Un certain nombre de grands patrons ont répondu par une augmentation de 6% en 2013 et promis une augmentation en fonction de l’infl ation pour 2014. Il est troublant de constater que ces mêmes entreprises ont été reconnues coupables de fausses adjudications et d’ententes sur les prix qui leur ont procuré d’énormes bénéfi ces.

Les conditions de travail sont très précaires dans le secteur minier. Peu de choses ont changé depuis le massacre de 34 mineurs à Mari-kana en août de l’année dernière. Depuis lors, les violences n’ont pas cessé et il y a deux semaines de cela, une déléguée a été tuée.

C’est dans les mines d’or que l’agita-tion sociale est actuellement la plus forte. Des milliers de mineurs sont menacés de licenciement. C’est de cette manière qu’ils sont mis sous pression afi n de revenir sur leurs re-vendications salariales. Les coûts de production sont élevés, il n’y a pas de marge pour des augmentations salariales, voilà le discours des em-ployeurs. Ce qui n’est pas crédible, car chaque année, des bénéfi ces sont faits sur le dos des travailleurs.L’Afrique du Sud est en tête des pays où l’écart salarial est le plus grand. La Centrale Générale de la FGTB a d’ores et déjà envoyé une lettre de solidarité afi n de soutenir le combat syndical. Il ne s’agit pas ici uniquement de revendications salariales. Il faut aussi investir pour améliorer la sécurité et des loge-ments décents sont indispensables pour les ouvriers. C’est un combat pour plus de justice sociale.

Les négociations sectorielles dans le secteur de la chimie sont complète-ment dans l’impasse. Les employeurs rendent un accord sectoriel pour les ouvriers et les employés totalement impossible. Selon eux, les restrictions imposées par le gouvernement ne vont pas assez loin. Ils veulent que les négociations d’entreprises pour tout le secteur soient fi gées dans un carcan qui laisserait encore moins de marge de manœuvre. Ils espèrent ainsi casser la tradition d’accords d’entreprise forts.

Un accord sectoriel est bien évidemment important et notre syndicat continue d’encourager sa conclusion. Mais en attendant, les négociations d’entreprise ont commencé. Des accords sont déjà signés dans un certain nombre d’entreprises. D’autres suivront dans un futur proche.

Août 2013Pétrole *Récupération du papierSeptembre 2013Petit granit HainautGrès et quartzite royaume Ciment *BriqueteriesIndustrie et commerce du pétrole ** : l’augmentation s’applique uniquement aux salaires minimas, elle ne s’applique pas aux salaires réels qui sont plus élevés.

Les agents de gardiennage peuvent attendre le paiement de leur allo-cation extraordinaire de vacances en décembre. Les jours de maladie sont également pris en compte pour cette allocation.Si vous avez été malade plus d’un mois entre le 1er octobre 2012 et le 30 septembre 2013, cette période peut compter pour votre allocation. Cette assimilation est possible pour un maximum 312 jours.Pour demander cette assimilation, téléchargez le formulaire de de-mande sur le site du Fonds de Sécurité d’Existence du Gardiennage (http://www.fseg-fbzb.be/ouvriers.html). Complétez vos données personnelles dans le cadre A. Faites ensuite compléter le cadre B par votre mutualité. Enfi n, quand les cadres A et B sont complétés, remettez le document à votre régionale de La Centrale Générale de la FGTB qui se chargera de faire le nécessaire.Si le Fonds de Sécurité d’Existence reçoit le formulaire de demande avant fi n octobre, l’assimilation sera déjà intégrée dans le montant de l’allocation extraordinaire de vacances. Sans quoi, le paiement de l’allocation extraordinaire de vacances se fera en deux étapes. D’abord, vous recevrez une attestation avec le montant calculé sans assimilation. Puis, vous recevrez une deuxième attestation donnant droit à l’allocation extraordinaire de vacances pour les jours assimilés.

Voici la liste des secteurs de la Centrale Générale de la FGTB pour lesquels les salaires ont été adaptés au 1er août et 1er septembre 2013. Plus d’informations sur le site www.accg.be, via le QR code ci-dessous ou auprès de votre délégué ou section syndicale.

Adaptation des salaires en août et septembre 2013

Les employeurs du secteur du pétrole n’ont pas été au-delà d’un accord-cadre limité pour le secteur mais ils ont accepté une liberté totale de négociation au sein des entreprises.

Les ouvriers de la construction et les mineurs exigent de meilleurs salaires

Les ouvriers de la construction sud-africains mènent des actions pour de meilleurs emplois et salaires.

> NÉGOCIATIONS DANS L’IMPASSE

Les patrons de la chimie continuent à faire les diffi ciles

> SECTEUR DU GARDIENNAGE

Assimilation maladie pour l’allocation extraordinaire de vacances

> UN ACCORD-CADRE POUR LE SECTEUR DU PÉTROLE

La porte reste ouverte pour des accords d’entreprise

> AGITATION SOCIALE EN AFRIQUE DU SUD

MÉTAL12 SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013

> POINT DE VUE

Bruits de guerre. Nouvelles menaces sociales. Promesses euphoriques d’une reprise sans effets...

La rentrée s’annonce diffi cile. Brutale même. Pour les travailleurs, la sortie des douces torpeurs estivales sera douloureuse, violente.Les «fondamentalistes du marché qui se sont trompés sur à peu près tout», comme l’écrit Paul Krugman, n’ont pas chômé cet été. Ces gens-là n’ont pas grand chose d’humain: ils ne se reposent jamais; ils n’ont pas besoin de congés ou de trêves pour recharger les accus... Cet avantage «compétitif» dans la lutte des classes, leur permet d’occuper le terrain en permanence.

Pour sortir de la crise que leurs conneries avaient déclenchée, les alternatives possibles étaient nombreuses et variées: réglementer les marchés, brider la spéculation, encadrer les banques... Comme aux lendemains de la crise de 1929, par exemple. Rien de tout cela n’a été entrepris par l’Europe et les gouvernements qu’elle asservit. Ils ont choisi une autre priorité: accroître la «compétitivité» du marché du travail, c’est à dire s’attaquer aux salaires.

En Espagne, le niveau du salaire minimum a reculé d’un demi-siècle. Le salaire minimum en 2013 est moins élevé d’un euro que celui de 1963 ! Qui dit mieux?

Chez nous, les attaques se multiplient à l’encontre du mécanisme d’indexation des salaires et des allocations sociales. Cette adapta-tion des rémunérations à l’évolution du coût de la vie est de plus en plus présentée par le patronat comme... une augmentation de revenus alors qu’il ne s’agit que d’un mécanisme de maintien du pouvoir d’achat.

Avec l’aval du gouvernement, la ministre de l’Emploi et du Travail a bloqué les salaires par un arrêté royal le 2 mai dernier. Cette dé-cision a réduit à néant l’expression de la liberté de négocier dans les secteurs et dans les entreprises pour ce qui concerne le partage de la richesse qui y est produite. La MWB a décidé d’attaquer cette décision au Conseil d’État. Les métallos de Wallonie et de Bruxelles entendent ainsi aller jusqu’au bout dans le combat contre une décision injuste sur le plan social, stupide sur le plan économique et abusive sur les plans politiques et juridiques.

En face, un gouvernement au service du patronat, des «forces du marché» et soumis aux logiques européennes poursuit la sale be-sogne. Salaires bloqués, index truqué; le cran suivant, consisterait à faire baisser «les coûts salariaux», le salaire socialisé... L’argument imaginé pour «vendre» ce nouveau recul tiendrait dans «l’indispen-sable réduction d’un écart salarial» prétendument creusé par les différents accords interprofessionnels depuis la promulgation de la loi de 1996 sur la sauvegarde de la compétitivité et la promotion de l’emploi. La FEB l’estime, dans ses délires les plus profonds, à 16% de la masse salariale. Traduction : nos employeurs entendent faire reculer nos salaires de 16% en quelques années!

Incapables de dire clairement aux patrons «Maintenant basta!», nos gouvernants ont soumis la question à un «collège d’experts» chargé «d’objectiver la question». Retenons de cette «objectivation» qu’en tenant compte de toutes les réductions de cotisations sociales et de fi scalité octroyées aux entreprises, il n’y a pas d’écart salarial signifi catif avec nos voisins directs. Évidemment, moins on tient compte de la réalité des cadeaux aux entreprises, plus grandit alors cet écart et... plus les travailleurs devraient se serrer la ceinture.

Sur le sujet, le prix Nobel d’économie Paul Krugman indique: «La compétitivité est un mot vide de sens lorsqu’il est appliqué aux économies nationales. L’obsession de la compétitivité est à la fois fausse et dangereuse.» Voilà pour le fondement scientifi que de l’approche gouvernementale et patronale.

L’argument «compétitif» camoufl e d’abord la perte d’autorité et de souveraineté des États-Nations : nos politiques seraient dictées par ce que font nos voisins. Ensuite, il organise une légitimation populaire des politiques de régression sociale au nom des reculs consentis ailleurs.

A la fi n du XIXe siècle, l’écrivain réactionnaire français, Maurice Barrès, défi nissait, en fonction des intérêts de sa classe, «les condi-tions de la paix sociale»: «il faut que les pauvres aient le sentiment de leur impuissance».

Les travailleurs vivent dans leur chair l’expérience de leur propre ap-pauvrissement. Il s’agit pour les défenseurs de l’idéologie dominante de les persuader, par une argumentation matraquée, du contraire!

Avec l’opération «Acteurs des temps présents», la MWB entend opposer une résistance collective de travailleurs, d’agriculteurs, d’intellectuels, d’acteurs culturels… à ce rouleau compresseur idéologique qui nous ferait prendre nos vessies pour des lanternes.

Nico CuéSecrétaire général de la MWB

Maintenant, basta!

A deux semaines des va-cances, fi n juin, les tra-vailleurs de Twin Disc

International ont été «refroidis» par l’annonce d’un plan de licen-ciement. La direction prévoyait en effet la suppression de 20 postes de travail. Face à l’entêtement des dirigeants de l’entreprise, les tra-vailleurs ont débrayé. Mesurant la détermination des travailleurs à ne pas se laisser faire et à arrêter progressivement le travail, la direc-tion a accepté de négocier avec nos représentants.

Retour sur ces évènements avec Frédéric Depin, délégué MWB-FGTB chez Twin Disc

Twin Disc International est instal-lée à Nivelles depuis 52 ans. Elle y emploie actuellement 216 per-sonnes dont 146 ouvriers. L’usine travaille principalement dans le domaine des systèmes de transmis-sion de puissance pour la marine, en particulier pour les bateaux de plaisance.

Le 20 juin dernier l’entreprise annonce un conseil d’entreprise extraordinaire. La direction y pré-sente un plan appelé «Twin Disc 2016». Ce plan est présenté comme un plan d’investissements. Or, il contient un volet social réduisant l’effectif de 20 ouvriers. La conster-nation est immédiate chez les tra-

vailleurs. «C’était la douche froide pour l’ensemble du personnel, on a essayé de comprendre pour in-former les gens!» précise Frédéric. Sans attendre, les organisations syndicales répliquent immédiate-ment en allant trouver la direction afi n de proposer des alternatives. Mais celle-ci reste fi gée sur ses positions. Malgré l’obstination du banc patronal, les travailleurs n’ont pas capitulé. «On voulait tout re-mettre en question. Les actions ont démarré avec des ralentissements de production. Nous voulions nous battre et avoir zéro licenciement. Ils ne voulaient même pas entendre parler de prépensions. Nous fai-sions face à une direction qui avait pris une décision pure et dure avec aucune volonté de négocier!», sou-ligne le délégué MWB-FGTB Bra-bant.

Malgré la pression exercée par la direction, notamment avec ses «annonces fracassantes», les tra-vailleurs ont tenu bon. «Cela a été l’escalade mais les camarades ont résisté. Ils ont été formidables». Le combat a été rude. Cette mobili-sation n’a été possible que grâce au soutien de l’ensemble des tra-vailleurs. «Ce soutien a fait chaud au cœur. Il a donné de l’énergie et de la force aux troupes». Frédéric souligne que «des travailleurs rem-plissaient les conditions d’une pré-pension. Le combat a été d’obtenir

les prépensions et les meilleures conditions possibles pour ceux qui étaient licenciés». Au fi nal, 7 travailleurs ont pu obtenir la pré-pension. Le résultat de ces négocia-tions a été présenté à l’assemblée du personnel qui l’a accepté.

Sans ce combat syndical l’addition aurait été beaucoup plus salée. Au départ il n’était pas question de pré-pension pour la direction, mettant en avant le sempiternel argument des coûts. Il faut rappeler que l’une des principales raisons des diffi cul-tés actuelles vécues par l’entreprise provient de son management qui n’a cessé de changer. Il s’agit de la troisième direction en 5 ans. L’ac-tuelle a été mise en place au mois de mai 2013. Ces managers sont des mercenaires du capitalisme. Ils débarquent dans l’entreprise pour y appliquer leur «recette miracle» sans aucune considération pour l’humain.

Même si des investissements à réa-liser d’ici trois 3 ans ont été annon-cés, ils restent en deçà des besoins réels pour garantir la pérennité de l’usine.

Une chose est sûre : sans solidarité entre les travailleurs, le combat est perdu d’avance.

La Délégation MWB-FGTB

Twin Disc: Sans solidarité, le combat est toujours perdu d’avance!

SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013 13TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

Dans le numéro 13 de Syndicats du 12 juillet 2013 nous avions annoncé des indexations dans un nombre de secteurs. Par manque de place, nous n’avions pas pu reprendre les nouveaux barèmes. C’est pourquoi nous publions, dans cette édition-ci, le barème du secteur de la préparation du lin où les salaires ont augmenté en date du 1er juillet 2013.Vous trouvez tous les barèmes salariaux récents par secteur sur www.fgtbtvd.be.

Préparation du linDans le secteur de la préparation du lin, les salaires augmentent de 0,0372 euro suite à une indexation. Les nouveaux barèmes sont:

Groupe salarial Fonction SalaireDoubleéquipe+ 8,41%

Equipede nuit

+ 31,60%

Groupe 1

Salaire de base

Teillage fi bre courte/pâtés

12,1313 13,1515 15,9648Teillage pailles de lin

Conduire la ligne feutreConduire presse balles

Groupe 2

Base + 2%

Conduire la peigneuse/opérateur

12,3739 13,4145 16,2841

Conduire les cardes/cardes-briseusesConduire les bancs d’étirage/bancs d’étirage

mélange de couleursConduire bobinoirs semi-automatique

Conduire machine peignageApporter des balles

Conduire les bancs à brochesConduire bobinoirs manuellement

Groupe 3

Base+ 3%

Conduire mélangeurs

12,4952 13,5460 16,4437

Conduire l’effi locheuseConduire bobinoirs automatique

Conduire chariot élévateurSéchage bobines d’alimentation

Conduire open-endConduire ligne feutre

(responsable de processus)

Groupe 4

Base + 10%

Magasinier13,3444 14,4667 17,5612Filage au sec

Filage au mouillé

Groupe 5

Base+ 15%

Régler machines/mécanicien13,9510 15,1243 18,3595Entretien général électricité

Entretien général mécaniqueGroupe

6Base +20% Contremaître (personnel de maîtrise) 14,5576 15,7819 19,1578

Solidarité internationale

Dans un article paru dans un des numéros précédents de Syndicats, nous avions traité de notre visite d’étude en Inde. Nous avions été très touchés par les contrastes énormes que ce pays, et plus parti-culièrement par le contraste entre la pauvreté et la richesse extrêmes. Un pays où les gens vivent dans la rue, à peine à quelques centaines de mètres du Taj Mahal, sans es-poir et sans perspective d’avenir. Il y a un manque total de logements décents et de conditions de vie hy-giéniques. Ce sont des images qui se gravent dans la mémoire.

L’Inde est membre du G20 (les 20 pays qui représentent ensemble 85% de l’économie mondiale et 2/3 de la population mondiale). En plus, l’Inde est le plus grand atelier de taille du diamant au monde. Le pays n’est plus considéré comme un pays en voie de développement, or, au cours de notre visite d’étude en 2010, nous avons constaté que, pour la classe la plus pauvre en Inde, le progrès est très lent ou même presque inexistant, ce qui peut être attribué en partie au sys-tème de castes existant. Les gens y sont supposés de se résigner à leur sort: on y naît pauvre, on y meurt pauvre… Cela ne s’inscrit bien évi-demment pas dans la philosophie de l’organisation syndicale, qui a pour principaux objectifs: l’amé-lioration des conditions de vie et de travail de ses affi liés, la répar-tition équitable du bien-être et la création de chances égales pour tout le monde.

C’est pourquoi nous avons décidé de développer un projet de coo-pération avec un syndicat indien qui est actif dans un secteur qui est également très important sur le plan économique en Belgique, notamment le secteur du diamant.

Industrie et commerce du diamant en Belgique

L’industrie du diamant en Belgique se concentre dans les régions d’An-vers et des Campines et l’emploi y a fortement baissé au cours des dernières décennies. L’industrie du diamant a, comme d’autres secteurs industriels, principale-ment été délocalisée vers les pays

Indexation dans les secteurs

Projet dans le secteur du diamant en Indeà bas salaire. Pour l’industrie du diamant, il s’agit de l’Inde. Plus de 90% des diamants sont taillés en Inde. Pour l’instant, Anvers reste encore le principal centre pour le commerce du diamant.

L’emploi direct et indirect du com-merce et de l’industrie du diamant dans la province d’Anvers s’élève à quelque 25.000 travailleurs encore.

Le commerce, dominé autrefois par les négociants juifs, est passé aujourd’hui aux commerçants in-diens. A Anvers aussi. La taille du diamant aussi est pour la majeure partie dans les mains des Indiens.

L’Inde: un joueur mondial dans le secteur du diamant

L’Inde est un joueur important, tant sur le plan du commerce qu’au ni-veau de la taille du diamant. Le nombre d’ouvriers occupés dans les ateliers de taille du diamant à Surat, Indore, Coimbatore ainsi que dans d’autres régions est estimé à plusieurs centaines de milliers. Nous savons que la majorité des activités industrielles du secteur du diamant anversois a été délocalisée vers l’Inde. Anvers constitue encore le principal centre du commerce du diamant, mais risque, là aussi, de perdre du terrain en faveur du secteur du diamant indien.

Au cours d’une deuxième visite en juillet 2013, nous avons constaté qu’à Mumbai, on est occupé à construire une nouvelle bourse (la bourse Bharat). Il s’agit d’un com-plexe énorme dont l’ouverture est prévue en novembre 2013 et qui transformera l’Inde en un joueur mondial encore plus important dans le diamant.

A Mumbai, nous avons également rendu visite à un département du HRD (Hoge Raad voor Diamant ou Conseil supérieur pour le diamant). Le HRD est situé à Anvers et fournit des certifi cats qui déterminent la pureté, le carat, la forme et la cou-leur des diamants qui sont ven-dus. Notre première réaction était de la crainte que l’emploi baisse à Anvers. Cependant, le respon-sable du département à Mumbai, Devika Gidwani, a souligné que le HRD-Mumbai ne voulait pas faire concurrence à Anvers, mais qu’il voulait simplement essayer de récupérer ainsi une partie du marché auprès des joueurs qui sont actuellement actifs sur le plan de la certifi cation dans la région asia-tique. Le joueur principal est GIA (Gemological Institute of America) qui a son siège au Bandra Kurla Complex à Mumbai.

Projet de coopération en Inde

Notre projet, en collaboration avec la CSC-diamant, a pris cours début 2013. Notre partenaire indien est le «Indian National Diamond and Ornament Workers Federation». Ce syndicat est surtout actif dans la région de Coimbatore où se situent quatre ateliers de taille du diamant (et un cinquième en construction) du groupe Dimexon.

Le groupe Dimexon est actif sur 7 lieux en Asie et dispose également d’un département à New York et à Anvers. Dans la région de Coim-batore, le groupe occupe environ 4.000 travailleurs dont 90% sont des femmes. Ce nombre rend l’am-pleur d’un projet maniable. Cet

élément, joint à l’existence d’une structure syndicale déjà installée, était le principal motif pour déve-lopper un projet dans cette région.

Pour ce projet, nous nous sommes surtout basés sur les besoins et les attentes des gens sur place. C’est pourquoi nous avons jugé utile d’organiser, le 7 juillet 2013, une réunion avec une délégation des travailleurs des entreprises Di-mexon à Coimbatore. C’était un dimanche et le seul jour où ces gens ont la possibilité de participer aux réunions syndicales puisqu’ils travaillent encore en semaine de 6 jours. Leur principale préoccupa-tion – mais nous ne nous étions attendus à rien d’autre – était le niveau trop bas des salaires. Ils gagnent moins que le salaire moyen des autres secteurs indus-triels. Dimexon paie, à un tailleur de diamant débutant, un salaire de 6.000 roupies par mois (soit envi-ron 65 euros). Grâce à un système de primes de production, ce salaire peut augmenter à 10.000, voire 15.000 roupies. Dans le meilleur des cas, ils peuvent donc gagner environ 165 euros par mois.

Défi s syndicaux

Ils ont également formulé de nom-breuses plaintes concernant la sé-curité et la santé au travail. Bon nombre d’ouvriers et d’ouvrières ont des lésions aux muscles et aux articulations suite aux ma-nipulations répétitives et à une

position inadaptée au travail. Les voies respiratoires l’ont dur aussi à cause de la mauvaise aspiration de poussière dans les ateliers de taille et polissage du diamant. Nous n’avons pas pu vérifi er si les entreprises utilisent encore effecti-vement de l’amiante. Nous avons, à plusieurs reprises, demandé au CEO de Dimexon à Anvers si nous pouvions rendre visite à une des entreprises à Coimbatore, mais notre demande a, à chaque fois, été refusée. Pendant ce temps, le groupe affi rme sur son site web être un entrepreneur éthique-ment responsable… Nous avons des doutes.

Pendant notre rencontre avec la délégation des travailleurs de Dimexon, nous leur avons bien

évidemment demandé comment nous pouvons les aider avec notre projet. Apparemment, ils ont surtout besoin de formations concernant la législation du travail, d’échanges d’informations entre les travailleurs des diverses en-treprises Dimexon à Coimbatore, d’apprendre comment négocier de meilleures conditions de travail et de salaire avec l’employeur et fi na-lement, mais pas moins important, ils ont surtout besoin d’une forma-tion et d’une campagne sur les pro-blèmes de sécurité et de santé dans leurs entreprises. Notre objectif est dès lors d’orienter notre projet dans cette direction. Les dispositions né-cessaires seront convenues entre les syndicats concernés au cours des semaines à venir.

Les négociations pour l’Horeca et les Secteurs Verts reprendront au cours du mois de septembre. En effet, au début de l’été, il était clair que les représentants patronaux ne disposaient pas de mandat pour conclure des accords.

La raison principale était l’in-certitude qui régnait à l’époque concernant le compromis pour le statut ouvriers/employés en pré-paration. Le patronat ne voulait pas s’engager avant d’avoir une sécurité à ce sujet.

En plus de l’attitude négative du patronat, il y avait également le

blocage salarial imposé par le gouvernement qui compliquait les négociations.

Entretemps, deux mois sont pas-sés. La tempête déchaînée par ces dossiers s’est apaisée, ainsi, en tant que partenaires sociaux, nous pouvons à nouveau nous réunir autour de la table de né-gociations avec une vision claire de l’avenir.

Mais, un avenir pour les secteurs est uniquement possible si des accords ayant du contenu sont conclus. Des accords qui offrent également un avenir aux tra-

vailleurs du secteur. La décision du gouvernement de geler les sa-laires pendant les années à venir nous contraindra à chercher des solutions créatives susceptibles de donner un contenu aux ac-cords sectoriels.

En tant que FGTB HORVAL, nous sommes de toute façon prêts à reprendre les négociations sec-torielles, en gardant toujours le même objectif à l’esprit: la protection et l’amélioration des conditions de travail de tous les travailleurs du secteur.

Négociations sectorielles Horeca et Secteurs Verts

Le secteur des hôtels et la nécessité d’y mener des actions syndicalesL

atifa est âgée de 23 ans et elle est femme de chambre dans un hôtel 4 étoiles à Bruxelles.

Son patron, lui demande de re-mettre en état 18 chambres sur une journée, soit 2,36 chambres par heure. Certains clients restent plus d’une nuit. Il faudra travailler un peu moins dans ces chambres et cela donne évidemment des idées aux vautours, à ces direc-teurs d’hôtels sous la pression des actionnaires pour augmenter le nombre de chambres à nettoyer en moyenne sur une journée. Interviennent alors des pseudo-scientifi ques, ces fameux experts qu’on rémunère de 1500 à 2000e la journée et qui vont chronométrer toutes les opérations nécessaires. Ensuite, ils vont emballer le bébé, proposer quelques améliorations, soi-disant ergonomiques, et don-ner 2,3 voire même 4 chambres en plus par jour.

Une femme de chambre coûte plus ou moins 22e de l’heure, toutes charges comprises, ce qui donne un cout moyen de 40.000e sur une année (22x38 heures par se-maine x48 semaines de travail). Donner deux chambres par jour en plus permet d’économiser des sommes considérables. Un hôtel de 250 chambres avec un taux moyen de 75% économisera ainsi 2 équivalents à temps plein, soit plus de 80.000e. L’enjeu est donc considérable et la tentation pour un directeur - vautour est telle qu’il faut un syndicat excessivement fort et uni pour empêcher de telles dérives. Ce vautour agit mal pour milles raisons dont une principale qui touche à son pouvoir d’achat personnel et aux fameux bonus que les actionnaires paient à ces nouveaux tortionnaires, jusqu’à 6 mois de salaire. Evidemment, pour de telles sommes, beaucoup de per-sonnes vendraient père et mère.

Toutes ces raisons participent à une dérégulation générale. Pour-quoi maintenant, alors que les prix moyens payés par les clients sont stables, alors que les taux moyens d’occupation le sont également. La crise évidemment y est pour quelque chose, l’incurie des Di-recteurs d’hôtels qui n’ont pas intégré le rattrapage des salaires pour établir leurs budgets. Ils ont donc vendu à perte en signant des contrats de longue durée.

Certains fonds de pension ont per-du énormément d’argent dans la chute de certaines actions. L’action du groupe Accor a perdu plus de 50 % de sa valeur. Et ces fonds de pension qui ont promis monts et merveilles à leurs investisseurs sont prêts à tout pour récupérer leur mise. Ils vendent donc à tour de bras pour empocher du cash, pour prendre l’oseille sans se sou-cier le moins du monde des tra-vailleurs qui ont créé la valeur de ces entreprises.

Et pour sauver les meubles, tout fait farine au moulin. Toutes les solutions «bouts de fi celles» sont bonnes à prendre pour camou-fl er autant que possible cette im-prévoyance, cette incompétence collective.

La plupart des trucs sont illégaux mais dans un état Belge qui a pris l’habitude de négocier avec les fraudeurs, éprouvant souvent de l’empathie pour ces derniers, ces fraudeurs sont traités comme des rois. Nos politiciens les croient sans vérifi er. Or, la plupart de ces man-dataires devraient se promener avec des bracelets électroniques parce qu’ils sont devenus, peu ou prou, des fraudeurs. Ils fraudent, sans le savoir, disent-ils et puis tout le monde le fait, donc cela n’est pas si illégal que cela.

Et de nouveau, nous sommes confrontés à des transferts de personnel vers des sociétés de nettoyage qui fonctionnent dans l’illégalité la plus totale et nous retrouvons aujourd’hui des acteurs des années 90 qui reviennent sur ce marché alors qu’ils ont accu-mulé en cette fi n de siècle faillites frauduleuses sur faillites fraudu-leuses.

Et comme si cela ne suffi sait pas, des directeurs-vautours concluent des contrats avec des sociétés étrangères qui exploitent des travailleurs des pays pauvres de l’Europe en abusant de la directive Européenne sur le détachement des travailleurs comme l’hôtel Van-dervalk de Diegem.

Et ce profi l de directeur-vautour est toujours créatif quand il s’agit de faire supporter les économies par d’autres et surtout quand la carotte est en or massif

Et là, nous mettons les hôteliers et leurs sous-traitants dans le même panier de crabe. Contrairement au discours habituel, selon lequel l’un ne serait pas solidaire des fautes de l’autre. Ces entrepreneurs vau-tours achètent du service vendu à perte et ils sont conscients de payer trop peu. Comme si on achetait du mazout à 0,10e le litre… Ce sont donc de vulgaires receleurs. Mais personne n’est là pour veiller au respect des normes applicables dès lors qu’un sous-traitant met des travailleurs dans les murs d’une autre entreprise.

La liste de quelques trouvailles des employeurs-vautours; abus d’uti-lisation du chômage économique, remplacement des travailleurs fi xes par des stagiaires déjà formés complètement, non-paiement de

toutes les heures prestées, non-res-pect des classifi cations sectorielles.

Et toutes ces nouvelles formes de délinquances participent à la créa-tion d’un nouveau modèle écono-mique qui va fi nir par s’imposer. Nous savons qu’un phénomène marginal, mais qui permet des économies d’échelle, a très vite tendance à faire des petits et à se généraliser à tout un secteur éco-nomique.

On pourrait poser la question en termes d’opposition entre une éco-nomie planifi ée et une économie dite libérale, mais ce serait faire fausse route. En effet, l’économie libérale classique telle que prô-née en Europe constitue un arbi-trage entre l’initiative des uns et des autres mais organisée dans un cadre légal qui doit permettre une concurrence loyale. Il n’est pas interdit d’innover, il est même obli-gatoire d’innover, mais voler, ce n’est pas de l’innovation.

A coté de ces trouvailles illégales aujourd’hui, mais qui fi niront par devenir légales si nous n’y prenons garde, nous sommes confrontés à un modèle de franchising qui va devenir le modèle majoritaire et cela va avoir de douloureuses conséquences sur l’emploi.

Le secteur des hôtels fi le du très mauvais coton. Un hôtel, c’est un accueil, une réception, des chambres et de la restauration. Aucun département n’est épargné dans cette course infernale à la diminution des coûts. Mais, in fi ne, si nous n’y prenons pas garde, c’est le nombre d’em-plois qui va chuter durablement. Et c’est donc de la responsabilité du pouvoir politique de faire en sorte que les délinquants soient démasqués et sanctionnés. C’est de leur responsabilité d’entendre les patrons mais également les re-présentants des travailleurs. Trop d’opinions se font à la fi n d’un re-pas et un repas n’a jamais permis de réfl échir à une bonne politique.

La réponse des syndicats doit partir d’une analyse, doit partir des vrais chiffres sectoriels, de ce qui est pos-sible mais aussi de ce qui relève aujourd’hui de l’utopie.

Nous ne comprenons pas les dis-criminations entre hôtels du point de vue des taxes alors qu’ils sont localisés dans une même région économique. Il faut donc harmo-niser sur base d’un seul système et cela peu importe le nombre d’étoiles. Les mêmes règles doivent être appliquées dés lors qu’on loue des chambres, soit en tant que par-ticulier soit via des aparthôtels. La concurrence doit être loyale et la sanction des transgressions doit être immédiate.

Pour Latifa mais également pour Michel, Anne, Mohamed, Pedro, nous sommes prêts à nous battre pour faire de ce secteur, qui ne peut pas être délocalisé, un secteur qui rapporte aux actionnaires, sans qui rien n’est possible, mais pour que soient respectés les droits des tra-vailleurs qui doivent pouvoir tra-vailler jusqu’à la pension. Et pour

travailler comme serveur, comme cuisinier ou comme femme de chambre jusqu’à 62 ans, il faudra envisager de manière sectorielle des diminutions de productivité en fonction de l’âge, non pas ac-cordées en journées de congés sup-plémentaires mais en diminution contrôlée de la masse journalière de travail.

Pratiquement nous allons travailler sur deux axes; le droit d’être re-présenté dans les hôtels comptant 20 travailleurs en ce compris les travailleurs mis à disposition par des sociétés prestataires de ser-vices et des normes de producti-vité transparentes pour tous les départements avec des maxima par catégories d’hôtel. Le premier point se suffi t à lui-même et le se-cond mérite quelques explications. En effet, nous devons nous battre pour imposer des normes de pro-ductivité maximales modulables selon l’âge.

Sans entrer dans les détails, j’estime que 1,5 chambres par heure est le maximum que l’on peut attendre d’une femme de chambre dans un hôtel 5 étoiles pour atteindre un maximum de 3 chambres de l’heure dans un hôtel 2 étoiles. Et j’estime que ce nombre maximum de chambres doit être diminué à partir de 50 ans avec des périodes de repos obligatoire. Cette démarche doit être suivie dans tous les autres départements et on doit connaître, en début d’exercice budgétaire, la manière dont on fi xe le nombre minimal de travailleurs pour fonctionner, à partir de quand, de quelle norme préétablie, on doit déclencher un travailleur en plus. On doit déterminer la place des stagiaires avec contrôle sectoriel pour qu’un travailleur ne participe pas à une diminution des coûts, du prix de revient et par voie de consé-quence le prix de vente mettant en danger un secteur d’activités. J’en conviens que la concurrence déloyale a toujours un effet pure-ment local au début pour ensuite s’étendre comme une tache d’huile.

Nous exprimerons notre point de vue en ce qui concerne la restau-ration dans un prochain article et nous parlerons plus particulière-ment des paiements en net ou commissions secrètes, des nou-velles caisses enregistreuses, des établissements qui respectent la loi et de quelques nouveaux groupes qui se spécialisent dans les brasse-ries, qui prennent des parts de mar-ché de plus en plus importantes avec un modèle économique basé sur les commissions secrètes gé-néralisées et nous donnerons les noms de ces grands groupes, chez qui d’une manière ou d’une autre, vous irez un de ces jours.

Christian BouchatSecrétaire régional

FGTB HORVAL Bruxelles

ALIMENTATION - HORECA - SERVICES14 SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013

SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013 15EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

Négociations sectorielles ‘13-’14Nous vous l’annoncions avant la trêve estivale: les premières étapes des négociations sectorielles sont lancées. Les organi-sations syndicales ont introduit la plupart des cahiers de revendications au sein des secteurs. Dès la rentrée, syndicats et employeurs discuteront ensemble des revendica-tions dans les commis-sions paritaires. Petit rappel des faits. Début 2013 se tenaient les négociations pour l’AIP 2013-2014. Un AIP – Accord interprofessionnel - est un accord négocié tous les 2 ans par les re-présentants des employeurs et les syndicats au plus haut niveau (que l’on appelle «Le Groupe des 10»). Un AIP vaut pour tout le pays, par-delà les secteurs, et permet d’apporter un peu de stabilité et de sécurité aux travailleurs. Il permet à tous les secteurs, les plus forts comme les plus faibles, de pouvoir avancer ensemble.

Le gouvernement a décidé de blo-quer les augmentations salariales au-delà des indexations et des aug-mentations barémiques durant les deux prochaines années. La consé-quence de cette décision ne s’est pas faite attendre. Il était impos-sible de conclure un AIP, puisqu’il était vidé de sa substance, à savoir donner un socle commun de négo-ciation à tous les secteurs. Le fait qu’il n’y ait pas d’AIP ne signifi a pas cependant que les négocia-tions sociales soient à l’arrêt. Vu l’absence d’AIP, il est très important pour le SETCa de prévoir une base commune forte à tous les secteurs dans ces négociations ‘13-’14.

Les fondamentaux du SETCa

Par exemple, le SETCa continue de s’opposer au blocage salarial et met le pouvoir d’achat au cœur de ses revendications. Dans les secteurs et entreprises où la situation le per-met, les travailleurs doivent pouvoir obtenir un juste retour des choses. Ceux-ci ont déjà dû avaler suffi sam-ment de modération salariale. Nous accordons aussi une importance particulière à l’augmentation des salaires minimums pour chaque secteur et la suppression des ba-rèmes «Jeunes». Les revendications qualitatives ne sont pas laissées pour compte: extension des droits en matière de régime de chômage avec complément d’entreprise (ex prépension) ou de crédit-temps, la formation des travailleurs, les amélioration des remboursements des frais de transports, classifi ca-tion de fonctions dans le cadre de l’égalité entre homme et femme, modalités de fonctionnement de nos délégués syndicaux,… Voilà les lignes de force principales de nos revendications sectorielles. En fonc-tion de la situation et la spécifi cité de la commission paritaire, nous insistons également sur d’autres aspects.

Les négociations dans votre secteur

Dans bien des commissions pari-taires, les cahiers de revendications ont été introduits. Cela signifi e que la liste des revendications des tra-vailleurs a été présentée par les organisations syndicales au sein de la «commission paritaire», l’organe de concertation entre employeurs et travailleurs où sont décidées les conditions de travail et de rému-nération.

Le calendrier des négociations est fi xé, elles commenceront véritable-ment à la rentrée. Il était en effet question de voir ce que pouvait réserver l’accord sur l’harmonisa-tion des statuts ouvriers-employés conclu début juillet avant d’entrer dans le vif du sujet. A côté de cela, l’incertitude qui plane entre ce qui peut être négocié maintenant ou non, joue aussi un rôle. Certains cahiers de revendications sont encore à l’état de projet… pour les mêmes raisons! Mais il y a tout de même l’une ou l’autre commission paritaire où des protocoles d’accord sont déjà conclus.

Nous ne vous présentons ici qu’un bref état des lieux des négocia-tions par commission paritaire. Pour connaitre le contenu com-plet du cahier de revendication dans votre secteur, rendez-vous sur setca.org!

Dans le Commerce

CP 202, 311 et 312

Un cahier de revendications com-mun aux 3 commissions paritaires a été introduit. Quelques reven-dications spécifi ques au secteur: la prolongation des barèmes, des suppléments pour ouverture tar-dive ou avant 8h, une amélioration de la prime de fi n d’année, un dé-fraiement «vêtements de repré-sentation», une durée du travail de min 4h/jour, horaire sur 4 jours/se-maine, l’enregistrement du temps de travail, des horaires connus 3 semaines à l’avance, la fi xité du jour de roulement, l’encadrement du travail étudiant (seulement pen-dant les vacances scolaires), des mesures en matière de sécurité dans les magasins aux moments sensibles, le remboursement des frais d’accueil des enfants, l’aug-mentation de la prime syndicale…

Dans l’Industrie

Pétrole (CP 211): un protocole accord a été conclu le 22 août. Retrouvez-en les grandes lignes en page 11 (Centrale générale) ou dans son intégralité sur setca.org.

Chimie (CP 207), Textile (CP 214), Industrie alimentaire (CP220): les cahiers de revendications ont été introduits.

Pour les Fabrications métalliques (CP 209), les concertations pour le projet de cahier de revendication sont en cours. En Sidérurgie (CP 210) et Métaux non-ferreux (CP 224), les cahiers de revendications seront introduit tout prochainement.

Papier (CP 221) et Transforma-tion du papier-carton (CP 222): les cahiers de revendications FGTB- CGSLB ont été introduits, la CSC ayant décidé de négocier de leur côté. Dans les Services

Dans la CPNAE (CP 218)

Le cahier de revendication a été introduit en juin. Les revendica-tions particulières sont l’instau-ration d’une prime syndicale, la continuation du travail en matière de classifi cation de fonction, l’intro-duction d’un 2e pilier de pension sectoriel, l’instauration de jours de congé ancienneté et fi n de carrière, un 5e jour de formation, un cadre sectoriel pour le télétravail, plus de sécurité d’emploi (introduction de procédures en cas de licencie-ment), la diminution des seuils pour l’instauration d’une déléga-tion syndicale.

Autres secteurs

Les cahiers de revendications sont introduits dans les CP suivantes: Lo-gistique (CP 226), Salles de cinéma (CP 303.03), Pharmacies et offi ces de tarifi cation (CP 313), Gardiennage (CP 317), Intérim (CP 322).

Dans les Finances

Les cahiers de revendications des secteurs Banques (CP 310) et Assu-rances (CP 306) avaient été remis symboliquement aux fédérations patronales suite à l’action «Ne laissez pas couler le personnel des Finances». Ces derniers ont été in-troduits en commission paritaire en mai. Les négociations ne com-menceront qu’en septembre. En plus du pouvoir d’achat, on y insiste particulièrement sur le maintien et la sécurité de l’emploi.

Dans le Non-marchand

Le Non-marchand est un peu à part, puisque les grandes lignes des conditions de travail et de rémunérations dans ces secteurs sont entre autres fi xées dans les «Accords sociaux pluriannuels». Or, ces accords ne suivent pas le même timing que l’AIP et les accords sec-toriels. Ce qui explique pourquoi les commissions paritaires du non-marchand n’introduisent pas de cahier de revendications pour le moment, à l’exception notable des ETA Région wallonne et Commu-nauté germanophone (CP 327.03). Suivez les négociations sectorielles sur setca.org!

Vous voulez connaitre le contenu complet du cahier de revendication dans votre secteur? Ou vous êtes curieux de suivre les derniers événe-ments des négociations? Tout cela et bien plus, c’est sur setca.org! Accé-dez à cette page spéciale depuis la homepage!

Fin 2012, Spector, la société propriétaire de Photo hall depuis 1996, fai-sait aveu de faillite. Après une longue attente pour le personnel, c’est fi nalement la société Maxtel qui a racheté les 16 magasins Photo Hall restants en Belgique, ainsi que les stocks. Depuis lors, Maxtel n’a fait aucun effort: les stocks s’épuisent petit à petit sans être renouvelés et les rayons désespérément vides, les factures fournisseurs impayées, etc. Ce 12 août, la chaîne est à nouveau cédée, cette fois aux mains du groupe Boirayon. Cette nouvelle «nouvelle direction» a annoncé qu’une res-tructuration était inévitable: des négociations seraient en cours pour 5 magasins. D’après la direction, le nécessaire serait également fait pour réapprovisionner stocks et points de vente. Mais toujours aucune préci-sions sur la vision à long terme du groupe! Le personnel a donc débrayé le 29 août pour protester contre ces incertitudes concernant l’avenir de l’enseigne et le non-paiement/paiement partiel de certains salaires.

Vu le contexte, on peut craindre que la quarantaine de travailleurs concer-nés subisse une nouvelle fois les conséquences des mauvaises décisions du passé. Nous continuerons à nous battre pour limiter l’impact sur le personnel et pour obtenir enfi n de la clarté et des garanties pour le futur.

Du 12 au 15 septembre, Jan Piet Bauwens, Secrétaire Fédéral du Non Marchand, ralliera en vélo Bruxelles à Paris au profi t de Médecins du Monde. «Brussels-Paris Bike Ride» c’est 4 jours sur les routes et 440 km en selle! Jan Piet espère ainsi récolter 1000e pour l’organisation, qui serviront à fi nancer plusieurs projets sur le terrain. Vous pouvez vous aussi soutenir cette initiative. Pour sponsoriser ce «Brussels-Paris Bike Ride», rien de plus simple. Envoyez un mail à [email protected] et versez votre contribution sur le compte de Médecins du Monde (000 - 0000029 – 29). Les dons à partir de 40e donnent droit à une attestation fi scale. En guise de remerciement, tous les sponsors seront invités par Jan Piet à participer à un tour de Bruxelles et une dégustation de thé à la menthe le 22 septembre 2013. + d’infos: www.medecinsdumonde.be

La chaîne de produits surgelés O’Cool dépose le bilan. La direction a annoncé la mauvaise nouvelle lors d’un récent conseil d’entreprise extraordinaire. 200 travailleurs sont dans l’incertitude.

Ce n’est pas la première fois que les emplois sont menacés. La situation n’était déjà guère encourageante plus tôt cette année, mais tout avait été mis en œuvre pour relancer la chaîne. Il semble qu’il n’en soit désormais plus du tout question. Le SETCa planifi era bientôt des assemblées du personnel pour discuter des perspectives d’avenir et pour apporter aide et conseils.

Photo Hall: encore (!) une nouvelle direction

O’Cool en faillite?

Jan Piet Bauwens pédale pour Médecins du Monde

EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES16 SYNDICATS • N°14 • 06 SEPTEMBRE 2013

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C’est la reprise!L

es vacances sont fi nies. Quelques jours de dépayse-ment, en tout cas pour ceux

qui auront pu se le permettre, au-ront apporté un repos indispen-sable dans une société où tout va plus vite. Malheureusement, de plus en plus de travailleurs n’ont pas pu en profi ter. Parce que leur revenu est trop réduit , qu’ils n’ont plus de travail ou qu’ils sont (trop) malades. A l’heure de la reprise de l’année sociale et syndicale, nous en tenons compte nous aussi.

Vous l’aurez remarqué, de nom-breux dossiers arrivent sur la table. Tous les jours, les médias lâchent des ballons d’essai sur la compé-titivité des entreprises, l’index, le budget, les pensions, etc. Sans par-ler du petit jeu politique des nomi-nations des patrons des entreprises publiques et de leurs rémunéra-tions au sommet, dont on ne peut dire qu’une chose, à savoir que chez d’aucuns, une quelconque éthique reste aux abonnés absents. A juste titre, les travailleurs se posent de nombreuses questions à ce propos, tandis que le gouvernement bloque pour eux toutes les augmentations salariales.

Le pouvoir d’achat n’est pas l’ennemi de l’économieDe nouveau, les patrons ramènent le débat sur la compétitivité à un débat sur les salaires. Pour eux, le blocage des salaires des deux prochaines années ne suffi t pas. Ils veulent aussi rendre toute aug-mentation des salaires impossible,

y compris après 2014, à travers un renforcement de la loi de 1996 sur la compétitivité (appelée loi sur la norme salariale). Et pour les em-ployeurs, pas question d’attendre. Ils préféreraient d’ici-là réformer rapidement l’index, ce qui aurait pour effet de réduire la compen-sation de l’augmentation des prix dans les salaires et les allocations. Il en résulterait une nouvelle at-teinte au pouvoir d’achat de la po-pulation. Voilà qui ne serait pas de nature à relancer l’économie, et nous ne sommes pas les seuls à le dire. La situation économique de notre pays est meilleure que la moyenne européenne. Tout le monde reconnaît qu’elle repose sur ce que l’on appelle les «stabi-lisateurs automatiques» que sont l’indexation et la sécurité sociale. Ce qui n’empêche pas non plus le chômage d’atteindre des sommets, y compris dans notre pays.

Justice fi scaleNous continuerons à nous opposer à un renforcement de la loi de 1996 et aux manipulations de l’index. Et si, en fonction des activités orien-tées vers l’exportation, il s’agit mal-gré tout de faire quelque chose en matière de coût salarial, que ce ne soit pas en touchant aux salaires. Une contribution de ceux qui peu-vent bel et bien se le permettre - les détenteurs de capitaux et de fortunes - devra compenser toute intervention fi scale en matière de coût salarial. Une réforme fi scale fondamentale s’impose plus que jamais. Voilà qui mérite une thé-

rapie de choc!

Négociations sectoriellesLes négociations sectorielles dé-butent enfi n. Nous continuerons de nous investir pour une amé-lioration du pouvoir d’achat des travailleurs. Un renforcement de la formation est aussi une prio-rité, dans l’intérêt des travailleurs, mais aussi de l’innovation, de la recherche et du développement dont notre économie a besoin.

La santé du travailleur va de pair avec la santé de son entreprise. Nos cahiers de revendications prévoient donc des mesures à cet effet, entre autres pour mieux pouvoir combi-ner vie professionnelle et vie privée.

Et les statuts?Enfi n, le compromis de la ministre de l’Emploi sur l’harmonisation des statuts ne signifi e pas que le travail est terminé. «Dans la queue, le ve-nin», dit le proverbe. En effet, dans la mise en œuvre du compromis (lire sa transposition en textes de loi), le pire pourrait bien se trouver dans les détails.

Pour nous, ce que d’aucuns qua-lifi ent de «détails» sont des élé-ments essentiels du compromis. S’agissant du régime des délais de préavis, ils portent sur les com-pensations (fi scales) accordées aux employeurs pour rattraper le retard des ouvriers, mais aussi sur la manière dont le passage sera réglé au 1er janvier 2014 (ancrage des droits acquis et constitution de

nouveaux droits), la possibilité de négocier davantage en sus du délai de préavis légal, la modalisation d’une partie du préavis en autre chose(outplacement, activation..), la dérogation aux délais de préavis pour des activités qui restent à dé-terminer et le danger d’introduire ce faisant de nouvelles discrimi-nations. Ainsi, pour les seuls délais de préavis, nous pouvons déjà citer cinq points retenant particulière-ment l’attention!

Nous suivons de très près la tra-duction en textes de loi. Nous ne manquerons pas de réagir si l’un ou l’autre aspect évoluait dans le mauvais sens! Or, il n’y a pas que les seuls délais de préavis. A court

terme (jour de carence, motiva-tion du licenciement) mais aussi à moyen terme (pécule de vacances, salaire garanti, paiement du salaire) et sans oublier le long terme (toutes sortes d’aspects collectifs), une ky-rielle d’aspects doivent encore être tirés au clair sur le plan légal.

D’aucuns pensent que le statut unique va tout simplement tom-ber du ciel le 1er janvier 2014 et/ou que toutes les différences seront supprimées pour cette date. C’est un peu trop simple. Et donc pas réaliste, à moins de le faire dans la précipitation, ce qui serait né-faste en défi nitive pour tous les travailleurs de ce pays, ouvriers comme employés.

Myriam Delmée, Vice-Présidente du SETCa

Erwin De Deyn, Président du SETCa