syndicats fgtb n°10 - 28 mai 2010

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CRISE FINANCIÈRE 20 milliards 20 milliards de fraude fiscale par an de fraude fiscale par an N°10 • BIMENSUEL • 65 ème année Partout en Europe, l’heure est à l’austérité. Après la Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Italie, la Grande-Bretagne ont décidé de mettre leurs citoyens à la diète. Notre tour viendra sans aucun doute. Objectif : prouver aux spéculateurs qu’on s’occupe de la dette et qu’on pourra la rembourser. Mais assainir les finances publiques est-il nécessaire- ment synonyme d’austérité sur le dos des petits, des fonctionnaires, des pensionnés? La FGTB dit non: bien sûr il faut trouver de l’argent pour réduire la dette publique et affronter le coût du vieillissement, rendre à l’Etat les marges de manœuvres dont il a besoin pour mener une réelle politique de relance et remplir ses devoirs par rapport aux citoyens en termes de sécurité, de mobilité, de protection sociale, de services publics, etc., Mais cela ne signifie pas qu’il faille imposer des sacrifices aux petits revenus. En luttant efficacement contre la fraude fiscale, on peut – rien qu’en Belgique - récupérer 20 milliards par an. De quoi rembourser intégralement la dette en 5 ans… C’est ce qui ressort d’une étude commandée par la FGTB à l’ULB. VOIR NOTRE DOSSIER EN PAGES 8 & 9 Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 [email protected] Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles EDITO Message au futur gouvernement Page 3 PENSION Votre dossier en ligne Page 4 OUVRIERS Dur dur d’être gay Page 7 CONGRÈS IW Solidarité à tous les étages Page 5 Istock/williv 28 MAI 2010 Éd. LIÈGE

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Syndicats, magazine de la FGTB - Crise financière: 20 milliards de fraude fiscale par an - Message de la FGTB au futur gouvernement - Pension: votre dossier en ligne - Ouvriers et homosexualité

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Page 1: Syndicats FGTB n°10 - 28 mai 2010

CRISE FINANCIÈRE

20 milliards 20 milliards de fraude fi scale par ande fraude fi scale par an

N°10 • BIMENSUEL • 65ème année

Partout en Europe, l’heure est à l’austérité. Après la Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Italie, la Grande-Bretagne ont décidé de mettre leurs citoyens à la diète. Notre tour viendra sans aucun doute. Objectif : prouver aux spéculateurs qu’on s’occupe de la dette et qu’on pourra la rembourser. Mais assainir les fi nances publiques est-il nécessaire-ment synonyme d’austérité sur le dos des petits, des fonctionnaires, des pensionnés?

La FGTB dit non: bien sûr il faut trouver de l’argent pour réduire la dette publique et affronter le coût du vieillissement, rendre à l’Etat les marges de manœuvres dont il a besoin pour mener une réelle

politique de relance et remplir ses devoirs par rapport aux citoyens en termes de sécurité, de mobilité, de protection sociale, de services publics, etc.,

Mais cela ne signifi e pas qu’il faille imposer des sacrifi ces aux petits revenus. En luttant effi cacement contre la fraude fi scale, on peut – rien qu’en Belgique - récupérer 20 milliards par an. De quoi rembourser intégralement la dette en 5 ans… C’est ce qui ressort d’une étude commandée par la FGTB à l’ULB.

VOIR NOTRE DOSSIER EN PAGES 8 & 9

Bureau de dépôt : Charleroi X

Abonnements : 02/506 82 11Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 [email protected]

Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

EDITO

Messageau futur

gouvernement

Page 3

PENSION

Votredossier

en ligne

Page 4

OUVRIERS

Dur durd’être

gay

Page 7

CONGRÈS IW

Solidaritéà tous

les étages

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28 MAI 2010 • Éd. LIÈGE

Page 2: Syndicats FGTB n°10 - 28 mai 2010

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°10 • 28 MAI 2010

LUXEMBOURG

NAMUR

Soirée PalestineC’est devant une salle comble que s’est déroulée la Soirée PALESTINE organisée par la FGTB Brabant wal-lon et l’asbl FORABRA le 20 mai.

Le secrétaire régional, Pierre Le-veque, y a exposé le résultat de son voyage sur place, tandis que le secrétaire général de la Centrale Générale, Jacques Michiels,y a par-lé de sa participation au Tribunal Russel pour la Palestine.

Il s’en est suivi un débat animé avec la salle. La soirée s’est terminée en dégustant une bonne Taybeh (bière palestinienne) et quelques pâtisseries orientales.

SETCa Brabant wallon

Invitation à la mise en place de la commission du personnel de Cadre.

Le SETCa Brabant wallon a décidé de mettre en place une commission cadre.

La première réunion est destinée à;- Faire connaissance- Ecouter vos divers points de vue • Vécu en entreprise • Aspiration envers l’organisation syndicale (SETCa) • Votre situation en général • Etc.- Structurer les cadres- Fixer l’agenda des réunions suivantes

La réunion se déroulera le jeudi 17 juin 2010 à 18h00 à la salle de réunion du SETCa à la Rue de l’Evêché 2 – 1400 Nivelles.

En cas de participation, merci de renvoyer ce coupon réponse au secrétariat administratif De la régionale SETCa Bw rue de l’Evêché – 1400 Nivelles ou par courriel [email protected]

Nom:.....................................................................Prénom:......................................................................................................Adresse:........................................................................................................................................................................................Entreprise:..................................................................................................................................................................................

Je participerai à la réunion de la commission cadre du 17 juin 2010 à 18h00 au SETCa Bw salle de réunion

Rue de l’Evêché 2 – 1400 Nivelles.

BRABANT WALLONPENSIONNES ET PREPENSIONNES: PARTICIPEZ A

NOTRE JOURNEE DE DETENTE ET DE MOBILISATIONLE 10 JUIN 2010Au programmeMatin: Domaine de Chevetogne – découverte du parcours natureMidi: repas au domaineAprès-midi (14h): à Ciney expo – assemblée générale des pensionnés et prépension-

nés de la FGTB Wallonne, avec la participation de Thierry BODSON, secrétaire général

Départs en car: - TUBIZE (plateau de la gare): 8h30 – retour vers 18h - NIVELLES (shopping): 9h – retour vers 17h30 - WAVRE (Carrefour Bierges): 9h30 – retour vers 17hLe trajet en car, l’accès au parcours nature, le repas de midi et une boisson sont offerts par la FGTB Brabant wallon.Les conjoints, les travailleurs actifs et les sans-emplois sont les bienvenus aussi: l’avenir du régime des pensions les concernent tout autant.Talon-réponse a renvoyer à Fabienne RENARD, FGTB Brabant wallon pour le 4 juin au plus tard- Soit à l’adresse rue du Géant 4, boite3 à 1400 NIVELLES- Soit par fax au 067/34.00.06- Soit par mail à [email protected]

Je soussigné: …………………………………………………………………………………….................................. m’inscris à la journée détente du 10 juin 2010. Je serai accompagné de ……………………………personnes.Je prendrai le car à TUBIZE – NIVELLES – WAVRE (barrer la mention inutile)

Editeur responsable : Anne Binet 86, rue Léon Castilhon 6700 ARLON

Jeudi 10 juin à 20h00FGTB Arlon

(Rue des Martyrs, 80)Entrée gratuite

Par Marco VAN HEES,inspecteur à l'impôt des sociétés et délégué syndical CGSP.

La débâcle bancaire en a surpris plus d'un. Pas Marco Van Hees, l'auteur de Didier Reynders, l'homme qui parle à l'oreille des riches, pour qui la "crise" est même la conséquence inévitable et prévisible d'une idéologie à l'œuvre.Il nous présentera un plaidoyer pour instaurer ce que la réalité impose: une banque publique au service des gens et non au service de l’argent.

Banques qui pillent, banques qui pleurent.

Travailleurs frontaliers«L’avenant à la convention fi scale bilatérale franco-belge est d’application pour les résidents belges travaillant en France à partir du 1er janvier 2007»

Concrètement l’impôt versé à l’administration belge pour les années 2007 – 2008 – exercice d’imposition 2008 et 2009 peut être récupéré et vous serez soumis pour ces deux années au FISC Français auprès duquel vous devrez déposer une déclaration d’impôt pour non résidents.

Pour vous aider dans vos démarches et/ou vous communiquer de plus amples infor-mations, nous vous invitons à prendre contact auprès de notre service frontalier de la FGTB Luxembourg. N° de tél 063/24.22.61. Attention aux délais de recours pour les exercices 2007 et 2008.

BRABANT WALLON

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BRUXELLES2 SYNDICATS • N°10 • 28 MAI 2010

La FGTB de Bruxelles en Congrès statutaire…Ce mercredi 19 mai 2010, la FGTB de Bruxelles s’est réunie en Congrès statutaire. Les 180 délégué(e)s des Centrales professionnelles ont adopté le Rapport d’activités, ainsi que des Résolutions de perspectives syndicales et d’actualité.Philippe Van Muylder a

été reconduit pour quatre ans dans son mandat de secrétaire général.Et c’est Jean-Pierre Knaepenbergh (CGSP) qui présidera l’Interrégionale pendant la durée de ce mandat.

Le Congrès a défi ni 5 chantiers syndicaux prioritaires: - la lutte contre la précarité crois-sante du travail à Bruxelles

- la défense des libertés syndica-les

- le choix de la transition vers un développement juste et durable

- la restauration de l’Etat social de service public

- et les réponses à apporter aux manquements des politiques d’immigration.

Le Congrès s’est également penché sur la crise politique et institution-nelle qui a conduit à anticiper au 13 juin prochain les élections fé-dérales.L’issue de ces élections anticipées est particulièrement incertaine: l’exacerbation des tensions com-munautaires risque de détourner l’électeur des véritables enjeux, qui sont économiques et sociaux. La Belgique risque bel et bien de devenir ingouvernable: les né-gociations qui présideront à la formation du prochain gouver-nement fédéral seront plus que probablement longues et diffi ciles; elles butteront, à nouveau, sur le contentieux communautaire à la périphérie de Bruxelles mais aussi, très certainement, sur des reven-dications de plus en plus fermes de scinder l’emploi et…la sécurité sociale.

Dans ce contexte, la FGTB de Bruxelles a rappelé qu’à ses yeux trois dangers précis guettent les travailleurs: - la remise en cause de l’unité du

monde du travail et des solidari-tés entre travailleurs, essentiel-les pour maintenir les meilleurs rapports de forces possibles face au monde du capital et de la fi -nance;

- une paralysie de la décision politi-que, qui conduirait à une sorte de «non-gouvernance publique»;

- le démantèlement du modèle de concertation sociale belge (scis-sion du droit du travail, de la sé-curité sociale, des conventions collectives du travail).

Le Congrès a rappelé que la Ré-gion de Bruxelles-Capitale est aujourd’hui en situation de qua-si-faillite.Cette année, pour maintenir la tête hors de l’eau, elle a dû se résoudre à reporter d’importants investis-sements et…à réduire certains services, notamment en matière de transport public. Aujourd’hui, le besoin de refi nan-cement de Bruxelles est estimé par des experts indépendants à minimum 500 millions d’euros par an. La FGTB a rappelé que ce montant, qui peut paraître impor-tant, ne représente en somme que 6 fois moins que la facture des intérêts notionnels ou encore 40 fois moins que la facture de la fraude fi scale! Or, il y a là comme une vraie bombe à retardement: la faillite programmée de la Région bruxelloise constituerait imman-quablement un des points d’ef-fondrement de l’Etat social dans notre pays.

Mais ce trou qui se forme dans le modèle social belge pourrait bien devenir béant et provoquer… d’importants dégâts collatéraux: la panne de la concertation sociale et politique à Bruxelles prive le monde du travail de toute emprise sur les mutations en cours de l’éco-nomie urbaine et laisse le champ libre… à la libéralisation du plus grand marché d’emploi du pays. Ce phénomène affecte évidemment d’abord les travailleurs bruxellois (c’est-à-dire ceux qui travaillent et/ou habitent à Bruxelles), mais il pourrait bien ne pas épargner leurs Camarades de Flandre et de Wal-lonie. Car l’apparition, au cœur de l’économie belge, d’une espèce de zone franche, abandonnée au «lais-ser-faire», aurait vite fait d’ébranler le développement économique et social de l’ensemble du pays.

A l’heure de poser des choix élec-toraux déterminants pour l’avenir, la FGTB a tenu à rappeler qu’il est fondamental que les travailleurs et travailleuses bruxellois privi-légient: 1. l’unité des travailleurs, de Flan-

dre, de Wallonie et de Bruxelles; 2. la préservation des solidarités in-

terpersonnelles, au travers d’une sécurité sociale fédérale forte (thématique qui a fait l’objet d’une Résolution spécifi que);

3. la volonté d’un fédéralisme de coopération, fondé sur le res-pect mutuel et la collaboration entre les différents niveaux de pouvoir;

4. la mise en œuvre effective d’un refi nancement structurel de la Région de Bruxelles-Capitale ;

5. la défense active des services publics.

A noter encore: le Congrès a adop-té deux importantes Résolutions complémentaires, relatives l’une aux jeunes travailleurs, l’autre à la situation des travailleurs en Palestine.

Enfi n, le Congrès bruxellois a confi rmé et motivé son refus de la régionalisation de l’enseignement francophone.

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RÉGIONS2 SYNDICATS • N°10 • 28 MAI 2010

CENTRE CHARLEROI-SUD - HAINAUT

MONS - BORINAGE

MOUSCRON - COMINES - ESTAIMPUIS

TOURNAI - ATH - LESSINES

Changement d’horaire de la Fédération des Métallurgistes FGTB Régionale

de Charleroi Sud-Hainaut

Pour l’emploi Pour être ensemblePour la convivialité

Pour la bonne humeur Pour la solidarité Pour le bien-être Pour notre région Pour se retrouver

Pour créer des liens Pour discuter

Pour les entreprises Pour éliminer Pour les organisations Pour faire la fête Pour la bonne humeur Pour donner ses idées

Pour faire connaissancePour découvrir d’autres aspects des personnalités

qui nous entourent Pour… toutes ces raisons et pour plein d’autres encore…

Changement de procédure!!

PERMANENCES FISCALESExercice 2010 – Revenus 2009

La F.G.T.B. Régionale de Charleroi, soucieuse de venir en aide à ses affi -liés, vous propose de remplir votre déclaration aux impôts AINSI QUE DE CALCULER GRATUITEMENT VOTRE IMPOT SUR ORDINATEUR.

REMPLISSAGE + CALCUL DES DÉCLARATIONS

QUAND? Les mardis 18 et 25/05/2010 + les jeudis 20 et 27/05/2010 ainsi que les mardis 01, 08, 15, 22 et 29/06/2010 et les jeudis 03, 10, 17 et 24/06/2010 de 8h à 11h30 et de 13h30 à 16h MAIS UNIQUEMENT SUR RENDEZ-VOUS.

Où? À la FGTB Charleroi, Service Comptabilité, Bld Mayence 1 - 1er Étage (Bâtiment Ethias) à 6000 CHARLEROI

COMMENT PRENDRE RENDEZ-VOUS? En téléphonant au 071/641.313 ou 071/641.359 (demander Mlle CLÉ-MENT)

Notre équipe remplira directement le double de votre déclaration en y mentionnant le résultat de votre imposition, de ce fait il ne vous restera plus qu’à recopier sur l’ORIGINAL.

Il est indispensable que les affi liés qui sollicitent nos Services soient munis des documents repris ci-dessous:1. IMPORTANT: LA NOTE DE CALCUL de l’exercice précédent avertisse-

ment extrait de rôle (envoyée par l’Administration des contributions pour le paiement de l’impôt).

2. Le CARNET SYNDICAL ou Preuves de paiement (sera formellement exigé)

3. Les relevés des SALAIRES, indemnités, allocations de chômage et maladie, pensions ou rentes imposables perçues en 2009 (relevé 281).

4. Le TALON DE CHEQUE relatif aux congés payés.

5. CONTRIBUTIONS FONCIERES, l’avertissement extrait de rôle payé en 2009 pour habitations ou terrains.

6. ATTESTATIONS DE PRET et/ou ASSURANCES-VIE délivrées par l’organisme prêteur et/ou assureur.

Afi n d’aider ses affi liés (en règle de cotisations syndicales, vérifi é le jour-même) à compléter la partie 1 de leur déclaration fi scale, la FGTB de Mouscron, rue du Val, 3, tiendra dans la salle de réunions (1er étage) des permanences aux dates suivantes:- Samedi 12 et 26 juin: de 8h30 à 10h30 (dernier accès)- Jeudi 17 et 24 juin: de 8h30 à 11h00 (dernier accès)

PERMANENCES A PARTIR DU 1ER MAI 2010

Le 1er, 3ème et 5ème jeudi du mois de 9h00 à 11h30

Contact:

Nadine VAN HOVERésidence «Le Centre»Grand Rue 67/69 (1er étage)7000 Mons,Tél. 065/32.38.71Fax 065/32.38.79e-mail: [email protected] sur simple rendez-vous à convenir avec la Camarade Na-dine VANHOVE, en dehors de cet horaire et dans différentes localités telles que Dour, Jemap-pes, Tertre,… mais également au sein de votre entreprise.

Permanences fi scales à la FGTB de Mouscron-Comines-Estaimpuis

Travailleurs transfrontaliers

Participez avec vos amis, vos collègues, vos délégués, vos camarades, vos élèves au grand tournoi de volley-ball

des Jeunes FGTB et de la FGTB Mons-BorinageLe 19 juin 2010 à partir de 9h

Lieu: Salle de sports d’ElougesPrix par équipe: 10e

Pour inscrire une équipe contactez Florence Defourny, service «Jeu-nes» de la FGTB Mons-Borinage au 065/32.38.61 ou au 0473/94.54.43

ou par mail fl [email protected]

Editeur responsable: Ph. Borsu, Secrétaire régional ff de la FGTB Mons-Borinage, Rue Lamir, 18/20, 7000 Mons

La Fédération des Métallurgis-tes FGTB Régionale de Charle-roi Sud-Hainaut informe tous ses affi liés, qu’à dater du 1er juin 2010, le service Social et le service Population seront accessibles:

De 8h30 à 12h00Lundi – Mardi – Jeudi -

Vendredi

De 13h00 à 16h30 Jeudi

(jusque 18h00 le 3ème jeudi du mois sauf

du 01/07 au 15/09)

FERMÉ LE MERCREDI

Page 5: Syndicats FGTB n°10 - 28 mai 2010

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°10 • 28 MAI 2010

LIÈGE - HUY - WAREMME

VERVIERSASSEMBLEE GENERALE DES PREPENSIONNES ET DES PENSIONNES WALLONS, LE 10 JUIN A CINEY

LES «PÉPÉS FLINGUEURS» RECRUTENT...

Les pensions pas payables? Livre blanc, livre vert... Austérité, rigueur? Allongement de la carrière? Fins de carrière sur la sellette? Pacte de solidarité bis?

Ce sera «sans nous». Et même «contre nous»!

A la FGTB, les pensionnés et pré-pensionnés ont encore leur mot à dire. Et ils ne s’en privent pas.

Ils font entendre leur voix pour défendre des valeurs: la pension par répartition, la seule qui garantit et la sécurité, et la solidarité. Ils restent mobilisés pour défendre les intérêts des soi-disant «inactifs»: l’amélioration des pensions, la liaison des retraites au «bien-être» (l’évo-lution des salaires hors infl ation), la défense de l’indexation des allocations sociales...

Aujourd’hui, les raisons de se battre ne manquent pas. La crise est là. Ceux qui l’ont provo-quée veulent nous la faire payer!Tous les premiers lundis du mois (sauf les lundis fériés) un groupe de pensionnés et de prépensionnés de la FGTB de Verviers se réunit pour en discuter, pour s’informer, pour agir. La Commission des pensionnés et prépensionnés développe aussi des activités d’éducation permanente. Par exemple, l’année dernière, elle a produit un petit fi lm pédagogique pour défendre la pension «légale» auprès des... plus jeunes. Son titre? Tout un programme: «Les pépés fl ingueurs». A voir... Il est disponible sur DVD à la Commission.Avec nos camarades de toute la Wallonie et la FGTB wallonne, une énorme assemblée générale des pensionnés et prépensionnés sera organisée:

JEUDI 10 JUIN 2010, À 14 HEURES, À CINEY EXPO(rue du marché couvert 8 à 5590 Ciney)

La FGTB de Verviers organise le déplacement: un transport gratuit (en car) à destina-tion de tous ceux qui se seront inscrits avant le 4 juin à midi auprès de David COMPERE (087/39.46.37) ou, pour ceux qui jonglent avec le «net» à l’adresse suivante : [email protected].

Engagez-vous qu’ils disaient...Pour rejoindre la commission des P&PP de la FGTB de Verviers, n’hésitez plus: tous les pre-miers lundis du mois, galerie des deux places, 5e étage (salle Nicolas Stassar).

Renseignements auprès de André ZANGERLE au 087/31.79.45).

Permanences fi scales à Liège

LIÈGE

Comme chaque année, le S.E.T.Ca. organise une permanence afi n d’aider les affi liés à remplir leur déclaration de revenus et calculer l’impôt qui en découle.

Cette permanence se tiendra dans les locaux du S.E.T.Ca. – F.G.T.B., place Saint-Paul, 9 à Liège, 3ème étage durant la période comprise entre le lundi 17 mai et le mercredi 30 juin soit:

les lundis et mercredis de 9h à 12h et de 13h30 à 17h.les vendredis de 9h à 12 h.

PAS DE RENDEZ-VOUS POSSIBLE

Se munir de toutes les pièces nécessaires: fi ches de revenus, RC Habitation, prêts hypothécaires, contrat de mariage, assurances-vie, relevés et décomptes pour les assurances de groupe, pension alimentaire, etc, etc ...

Attention: les bureaux seront fermés le lundi 24 mai (Pentecôte)

Page 6: Syndicats FGTB n°10 - 28 mai 2010

SYNDICATS • N°10 • 28 MAI 2010 3ACTUALITÉS

> ÉDITO

> L’ACTU> BELGAVOX

Voix d’artistes pour la solidarité entre Belges

Le 6 juin à 13h place des Palais à Bruxelles s’ouvre le concert gratuit Belgavox.

Une série d’artistes belges en-tendent par cette manifestation musicale, apporter leur voix à la solidarité et au dialogue entre (toutes) les communautés en toute convivialité.

La FGTB est, comme les autres années, partenaire de cet évène-ment. Votre participation massive ne peut qu’apporter de l’eau au moulin de la solidarité entre tous, jeunes et séniors, hommes et fem-mes, actifs et sans emploi, blancs ou couleur café, Wallons, Flamands et Bruxellois.

Infos: www.belgavoxconcert.be

> CINÉMA & POLITIQUE

La stratégie du choc30 x 2 places à gagner

Le fi lm: survolant 40 ans d’his-toire, depuis le renversement des démocraties chilienne et argentine jusqu’au fl op de la crise de 2008, la journaliste canadienne Naomi Klein expose sa vision d’un néo-li-béralisme déstabilisant les régimes et creusant le fossé entre riches et pauvres. Selon elle, le capitalisme sauvage est toujours prompt à s’imposer et s’implanter là où il est nécessaire de rebâtir, après un choc trauma-tique et collectif: une guerre, une attaque terroriste, une catastrophe naturelle, une crise économique… Cette théorie s’accorde, selon elle, avec celle de Milton Friedman, chantre de la liberté totale d’en-treprendre. En effet, Friedman conseille aux politiques de profi -ter d’un état de choc initial, subit ou provoqué, pour imposer leurs doctrines, à un moment ou la po-pulation est fragilisée, déstabili-sée, ressent un besoin urgent de retrouver la stabilité et se repose pour ce faire mécaniquement sur le pouvoir en place.

Sombres perspectives du PlanLe Bureau du Plan a rendu publiques ses perspectives pour 2010 à 2015. Le moins que l’on puisse dire est qu’elles ne sont pas joyeuses et encore, le Bureau du Plan se veut prudent : il ne tient pas compte des turbulences que pourraient entraîner la spéculation sur l’euro et les défi cits publics si l’Europe n’arrive pas à prendre les mesures qui s’imposent pour calmer les marchés.En fait, tous les indicateurs sont au rouge.

Croissance

Le Bureau du Plan confi rme l’esquisse d’une reprise de l’économie mondiale mais pas vraiment pour la zone euro qui se maintient dans des taux faibles de 1,4% en 2010 à maximum 2% en 2015. Ce sont des taux trop faibles pour résorber le chômage et relancer l’activité.

Emploi

La crise a entraîné en 2009 la perte de 45.000 emplois. Il faut s’attendre à une perte supplémentaire de 43.000 emplois en 2010 et d’encore 34.000 en 2011. Il faudrait attendre 2012 pour voir s’inverser la tendance mais il y aurait – selon les projections – encore 698.000 chômeurs en 2015 . La ministre de l’Emploi conteste ces chiffres qui alourdissent son bilan. Mais les chiffres du chômage publiés par l’ONEM font abstraction des prépensionnés et des chômeurs âgés non demandeurs d’emploi.

Salaires

La période de défl ation serait derrière nous mais l’infl ation resterait faible : moins de 2% par an. Par contre le Plan prévoit une perte de compétitivité pour la Belgique, c’est-à-dire que nos salaires progresseraient plus vite que ceux des pays de référence (Allemagne, Pays-Bas-France). Ce ne sont pourtant pas les salaires belges qui dérapent mais les salaires allemands qui glissent vers le bas suite à la politique de « rigueur salariale » menée en Allemagne. Sachant que cet indicateur (à vérifi er par le Conseil central de l’économie) sert de base aux négociations interprofessionnelles de l’automne, la partie s’annonce diffi cile entre patrons et syndicats.

Budget

Le défi cit public serait de 4,8% du PIB en 2010, soit 16,9 milliards. Il passerait ensuite à 5% en 2011. Ce qui signifi e que l’effort pour revenir à l’équilibre en 2015 serait de 42 à 64 milliards d’euros. En cause les charges croissantes d’intérêt de la dette publique qui repasse à 100% dès 2011 et reprend l’effet «boule de neige»; le poids croissant des soins de santé et du vieillissement.

Message au futur GouvernementNon content de nous saper le moral – mais là il ne fait que son boulot – le Bureau du Plan profi te du vide politique pour nous dispenser ses bons conseils même si ce n’est pas son rôle. Sur chaque thème de son rapport, son Commissaire suggère des options qui relèvent du politique et – peut-on ajouter – de la pensée unique.

Du sang et des larmes

Que dit-il?Que pour assainir les fi nances publiques, il va falloir taper dans les revenus des mé-nages et sabrer dans les dépenses. Il vise en particulier les services publics.Que pour rétablir la compétitivité, il va falloir actionner la loi de sauvegarde du même nom, c’est-à-dire modérer les salaires pour s’aligner sur le dumping salarial pratiqué par l’Allemagne.Bref, on nous promet du sang, de la sueur et des larmes. Chaque Belge devrait se dé-partir de 4 à 5000 euros d’ici 2015 pour ramener le pays à l’équilibre et ainsi à l’abri des spéculateurs qui s’acharnent aujourd’hui sur la Grèce.

Si on veut pouvoir faire face au coût du vieillissement et rendre à l’Etat les marges de manœuvres dont il a besoin pour mener une réelle politique de relance et remplir ses devoirs par rapport aux citoyens en termes de sécurité, de mobilité, de protection sociale, de services publics, etc., il faut effectivement réduire la dette et tendre vers l’équilibre des fi nances publiques.

Pas d’accord!

Là où nous ne sommes plus d’accord, c’est quand on nous dit qu’il faut mener l’opéra-tion à la hussarde au risque d’hypothéquer toute relance; que ce sont les travailleurs, les fonctionnaires, les pensionnés, bref, les petits, qui devront payer une fois de plus la facture de la crise – des crises: fi nancière économique, monétaire – dans laquelle nous ont plongés les mêmes spéculateurs qui ont refi lé des crédits pourris au monde entier et qui amassent aujourd’hui des fortunes en jouant à la baisse des euros qu’ils ne possèdent même pas.

C’est là notre message au prochain Gouvernement. Celui-ci devra s’affranchir rapi-dement des questions communautaires sans toucher aux mécanismes de solidarité auxquels nous tenons (la sécurité sociale, le droit du travail, les services publics) pour s’attaquer aux vrais problèmes, c’est-à-dire socio-économiques.

Mais le courage politique ce sera non pas d’imposer des mesures d’austérité aux travailleurs, mais bien de ponctionner les gros revenus et les revenus du capital, de s’attaquer aux dysfonctionnements du monde de la fi nance. D’approfondir, pour ce faire, la construction européenne au lieu de poursuivre dans la voie du chacun pour soi, et la galère pour tous.

Anne Demelenne Rudy De LeeuwSecrétaire générale Président

FLAGEY et la CINEMATEK offrent à nos lecteurs 30 X 2 places pour la projection à Bruxel-les du fi lm inédit La stratégie du choc de Michael Winterbottom & Mat Whitecross (UK 2009) V.O. sous-titré en français. Ces places seront réparties sur 6 séances du 11 au 21 juin au Studio 5 de Flagey à Bruxelles. Pour gagner ces places, il suffi t d’envoyer un mail à l’adresse «[email protected]» avec la mention «offre Syndicats». Cette offre ne s’adresse malheureusement qu’à nos lecteurs disposant d’une connexion Internet. Les 30 premiers seront avertis par la CINEMATEK.

Critique à lire: http://laternamagika.word-press.com/2010/03/04/la-strategie-du-choc-the-shock-doctrine-de-michael-winterbot-tom-et-mat-whitecross

Infos pratiques www.fl agey.be

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ACTUALITÉS4 SYNDICATS • N°10 • 28 MAI 2010

Inbev s’inquiète pour son imageInbev a commandé à l’institut de sondage Dedicated Research, une enquête auprès de VIP (very important persons) triées sur le volet pour savoir quelle est son image de marque. L’enquête est adressée uniquement aux gens «qui comptent»: journaliste, chef d’entreprise, homme/femme po-litique, représentant syndical (si, si!), ou patronal.

Inbev veut savoir comment on situe le groupe par rapport à ses concurrents, Alken-Maes, Primus Haacht et Duvel-Moortgat. Mais le groupe se soucie aussi de savoir quelle est son image dans la popu-lation belge et à l’étranger, ainsi que les idées que l’on a sur sa stra-tégie, son style de management,

ses relations avec les partenaires sociaux et son attractivité en tant qu’employeur ou encore «sa res-ponsabilité sociétale»…

Invité à donner son avis, le dépu-té européen PS Marc Tarabella a adressé les réponses suivantes:

«Si vous désirez savoir si je trouve choquant que vous ayez comme objectif de licencier des centaines de travailleurs alors que vous avez terminé l’année avec 2 milliards d’euro en bénéfi ce, la réponse est oui.

Si vous désirez savoir si je trouve écœurant que votre patron, mon-sieur Brito, ai quintuplé son salaire depuis la crise et l’annonce des

licenciements et touche 5 millions d’euros par an (NDLR: en réalité 7,43 millions soit +628%) alors que des retraités de chez vous n’en tou-chent que 900 par mois, la réponse est oui.Si vous désirez savoir si je trouve anormal que vous ayez reçu des intérêts notionnels et autres pri-mes à l’embauche alors que dans le même temps vous jetiez des foyers dans la misère: la réponse est encore oui.»

Même si vous n’êtes aux yeux d’Inbev qu’une very insignifi ante personne, rien ne vous empêche de répondre à l’enquête à l’adresse Internet suivante: http://survey.dedicated.be/AB_InBev/Ethnos.dll

> PENSIONS

Consultez votre dossier de pension en ligneDepuis le 25 mai, tout travailleur ou pensionné du régime salarié peut consulter et suivre l’évolu-tion de son dossier de pension en ligne, via l’application interactive «MyPension», sur le site Internet de l’Offi ce national des pensions: www.onprvp.fgov.be/.

Concrètement, les 3.500.000 travailleurs salariés du pays ont ainsi la possibilité de vérifi er les données de «carrière pension», d’obtenir une simulation de leur montant de pension, de suivre l’évolution de leur demande de pension en temps réel, d’adapter leurs données de contact et de consulter une version électroni-que des courriers échangés avec l’ONP.

Quant aux 1.900.000 pension-nés des régimes salarié et in-dépendant, ils peuvent prendre connaissance de la date du pro-chain paiement de leur pension, consulter la ventilation des montants reçus, adapter leurs données de contact, demander l’envoi des courriers de l’ONP sur leur adresse e-mail, retrou-ver une version électronique des courriers échangés avec l’ONP ou encore communiquer un numéro de compte bancaire pour le ver-sement de leur pension.

«En permettant au citoyen de suivre l’évolution de son dossier de pension, l’ONP espère ainsi gagner davantage de transpa-rence vis-à-vis de son fonction-nement.

MyPension permettra égale-ment à l’ONP de réduire son empreinte écologique en dimi-nuant sa consommation de pa-

pier», avance l’Offi ce national des pensions.

Afi n de garantir la confi dentialité des dossiers de pension indivi-duels, l’accès à «MyPension» se fait via le site web de l’ONP www.onp.fgov.be et nécessite un lec-teur de carte d’identité électro-nique ou un token comme pour la déclaration fi scale en ligne Taxonweb.

PrécisionsDans notre article sur le calcul de la pension paru dans le dernier numéro de Syndicats, nous évo-quons les coeffi cients de revalorisation appliqués aux salaires des années de carrière.

Un délégué du Groupe des pensionnés prépen-sionnés FGTB du Borinage nous fait remarquer que les coeffi cients de revalorisation des pensions ont été supprimés en 2005. Et que justement les pensionnés FGTB wallons en réclament le réta-blissement.

C’est à la fois vrai et faux: pour les années antérieu-res à 2005, le coeffi cient est bel et bien appliqué. Pour les années ultérieures, un coeffi cient est ap-pliqué mais il tend vers 1 au fi l du temps (1,002336 pour 2009), ce qui revient en pratique à un gel.

Les chiffres

D’autre part les chiffres de pensions moyennes du régime salarié donnés viennent du service des sta-tistiques de l’ONP. Ils sont donc offi ciels mais il faut préciser que ces moyennes couvrent les pensions d’isolés, ménage et de survie. Le taux ménage fait naturellement remonter la moyenne.

De même la pension de survie fait monter la moyenne des femmes plus nombreuses à en bé-néfi cier.

Les moyennes pour les isolés obtenues en divisant les montants alloués par le nombre de bénéfi ciaires sont beaucoup plus basses dès lors que l’on exclut les pensions ménage:

• 725 euros en moyenne hommes/femmes, isolés non mariés

- 833 euros pour les hommes- 601 euros pour les femmes

• 682 euros en moyenne hommes/femmes, isolés mariés

- 787 euros pour les hommes- 559 euros pour les femmes

Pourquoi cette différence entre mariés et non ma-riés, dès lors que le calcul est individualisé ? Sans doute parce que les isolés non mariés travaillent plus que les mariés bénéfi ciant de la solidarité conjugale et pouvant ainsi se permettre des in-terruptions de carrière.

Assemblée générale des Pensionnés et Prépensionnés

du CEPAG

Le jeudi 10 juin à 14h(Accueil à partir de 13h)

À Ciney ExpoRue du Marché Couvert 3

5590 Ciney

TRAVAILLEURS ET PENSIONNES

VOTRE PENSION DE RETRAITE EST EN JEU!

Renseignements auprès de votre régionale FGTB

Commandez le nouveau guide fi scal FGTB

Le nouveau Guide fi scal FGTB pour l’exercice d’imposition 2010 – revenus 2009 – est sorti de presse.

Vous y retrouvez:

- l’imputation fi scale des tickets modérateurs INAMI (franchise fi scale)

- l’intervention du fi sc en ce qui concerne le décompte de la «cotisation spéciale de sécurité sociale»

- des renseignements utiles pour certaines catégories de person-nes (pensionnés, étudiants), pour faire face à certaines situations (exercice d’une activité indépendante complémentaire) et pour obtenir certaines réductions du précompte immobilier

- le schéma de calcul du revenu imposable et des impôts dus.

Comme chaque année, vous pouvez passer commande du Guide fi scal FGTB.

Il suffi t pour cela de verser 5 euros (frais de port inclus) sur le compte n° 878-3985901-66 avec la mention «guide fi scal» en indiquant bien votre nom et adresse complète.

Vous recevrez votre exemplaire par la poste dès réception de votre commande

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SYNDICATS • N°10 • 28 MAI 2010 5ACTUALITÉS

Solidarité à tous les étagesLes 11 et 12 mai derniers, la FGTB wallonne a tenu son Congrès statutaire à Namur. Celui-ci a reconduit Anne Demelenne à sa Présidence. Thierry Bodson a été réélu Secrétaire général et Annick Thyré Secrétaire générale adjointe. A l’heure où les travailleurs connaissent une crise économique et sociale majeure, le Congrès a redéfini également les Orientations politiques de la FGTB wallonne pour les 4 années à venir. Ces Orientations ont pour ligne directrice : les solidarités, moteur de développement. Ces solidarités se déclinent en solidarité avec les travailleurs wallons, belges et européens, solidarité avec le Sud et solidarité avec les générations futures.

Le site de la FGTB wallonne fait peau neuve!Nouveau graphisme, nouvelle structure, nouveaux contenus… le site web de la FGTB wallonne a été conçu pour donner directement accès à une multitude d’infos.

La rubrique «actualités» vous tient au courant de ce qui fait le quotidien du syndicat wallon.

Luttes sociales, actions, licenciements, fermetures d’entreprise… les travailleurs vous font part de leur vécu et de leur combat dans «paroles de travailleurs».

Les notes, les émissions radio et télévisées mais aussi les différentes publications et brochures de la FGTB wallonne sont accessibles sur un simple clic.

Bienvenue dans notre nouvel espace: www.fgtb-wallonne.be

Solidarité entre travailleurs de Wallonie, de Belgique et d’Europe

Un emploi de qualité pour cha-cun

Depuis 30 ans, constate la FGTB wallonne, la part des richesses qui revient au monde du travail diminue par rapport à la part que s’approprie le capital. L’augmen-tation des salaires reste la façon de rétribuer plus justement les travailleurs. Ces augmentations salariales doivent être du salaire brut, insiste l’IW-FGTB, de manière à consolider la sécurité sociale. Et pour rétablir l’équité capital-travail et ne pas plomber la compétiti-vité des entreprises, il faut que le capital réduise ses exigences de profi t. L’emploi est bien entendu une priorité. Mais à l’heure où il n’y a plus suffi samment de travail dis-ponible pour tous et où la crois-sance économique qui se profi le ne s’accompagne pas de création d’emplois, l’IW-FGTB plaide pour une réduction collective du temps de travail, avec maintien du salaire et embauches compensatoires se-lon une formule négociée secteur par secteur, de manière à garantir à chacun un emploi.

Des services publics forts

La solidarité et la redistribution des richesses passent aussi par les ser-vices rendus à la collectivité par les services publics auxquels la FGTB wallonne réaffi rme son attache-ment. Ces services publics doivent dès lors être totalement exclus des logiques marchandes et donc du champ de la directive européenne sur la libéralisation des services. Ils doivent au contraire voir élargir leur périmètre. Les secteurs libéra-lisés ou privatisés comme l’énergie, les transports, la Poste, … doivent être renationalisés.

Une fi scalité juste

L’impôt est nécessaire au fi nan-cement des services publics mais il doit être progressif et juste. Les différentes réformes fi scales li-bérales ont fait en sorte que les plus hauts revenus contribuent de moins en moins. Par ailleurs, la Belgique demeure un paradis fi s-cal pour les rentiers. La perception de l’impôt doit donc être revue et corrigée pour que chacun contri-bue selon ses moyens et que les

revenus du capital n’échappent pas à la règle.

C’est pourquoi la FGTB wallonne revendique notamment:• un ralentissement de la progres-

sivité de l’impôt direct sur les 4 premières tranches de revenus et le rétablissement des taux de 52,5%et 55% sur les tranches su-périeures.

• le réaménagement dans un sens dégressif des dépenses fi scale-ment déductibles et la suppres-sion du caractère libératoire du précompte mobilier ainsi que sa globalisation avec les autres revenus.

• l’abaissement à 6% de la TVA sur les biens de première nécessité (le gaz, le mazout de chauffage).

• la levée du secret bancaire et l’ins-tauration d’une banque-carre-four qui répertorie les revenus du patrimoine et les revenus du capital.

• Un impôt sur la fortune.• Une taxation des plus-values

boursières.• La suppression des intérêts no-

tionnels.• La mise en place d’un impôt des

sociétés qui tienne compte du volume d’emplois généré.

• Une cotisation sociale générali-sée (CSG) qui fasse contribuer les revenus du capital à la solidarité sociale.

• Une fi scalité sur les revenus des loyers des biens immobiliers loués.

• Une harmonisation de la fi scalité au niveau européen, notamment en ce qui concerne l’impôt des sociétés (ISOC).

• L’application d’une taxe de type Tobin-Spahn sur les spécula-tions fi nancières au niveau in-ternational sans attendre le «feu vert» européen et l’interdiction des paradis fi scaux et des zones franches.

Une sécurité sociale forte et so-lidaire

La sécurité sociale soustrait près d’un quart des richesses produites des circuits capitalistes. Construite en assurance solidaire, elle agit en amont de la pauvreté. Sans elle, un Belge sur trois serait pauvre. Pour l’IW FGTB la sécurité sociale doit continuer à reposer sur la so-lidarité interpersonnelle fédérale mais ne peut être exclusivement supportée par les salaires. Les re-venus du capital doivent être mis à contribution.

A l’heure où le fi nancement des pensions est au centre des préoc-cupations, la FGTB wallonne veut aussi réaffi rmer la priorité au sys-tème de pension par répartition. Le 2ème pilier ne constitue pas pour elle une piste d’avenir pour améliorer le niveau des pensions mais un simple complément au 1er pilier.

Réguler la spéculation fi nan-cière

Le cataclysme boursier qui a éclaté en 2008 a mis en exergue les dé-sastres de la dérégulation et la né-cessité de réinstaurer un contrôle strict de l’activité fi nancière. La spéculation fi nancière ne peut continuer à s’exercer impunément au détriment des populations, de l’économie et de la planète estime l’IW FGTB.

La FGTB wallonne réclame plu-sieurs mesures de régulation, de contrôle et de sanction:• La séparation stricte des activités

de la banque de dépôts de celles de la banque d’affaires.

• La limitation de la marge action-nariale autorisée qui bloquerait le taux de rendement de l’action boursière à 7% grâce à un coupe-ret fi scal.

• La mise sous contrôle public des sociétés de clearing et des agen-ces de notation.

Solidarité avec le Sud

La répartition des richesses en fa-veur des travailleurs doit impéra-tivement s’appliquer entre le Nord et le Sud. Aujourd’hui, 20% des pays les plus riches détiennent presque 80% des richesses créées au niveau mondial. Ce déséquilibre économi-que est insoutenable socialement et écologiquement.Les pays riches doivent annuler la dette des pays du Sud et recon-

naître leur dette écologique à leur égard. Une politique migratoire plus humaine et notamment la suppression des centres fermés s’impose.

Solidarité avec les générations futures

La FGTB wallonne tient également à affi rmer sa solidarité avec les gé-nérations futures. Selon elle, les logiques marchandes ont récupéré le défi climatique et surfent sur la vague très rentable des produits «durables». Mais cela ne change strictement rien sur le plan de la répartition de richesses entre le capital et le travail. La FGTB wal-lonne refuse catégoriquement de tomber dans le panneau du capitalisme vert et veut profi ter de la prochaine transition écono-mique pour inventer un autre type

de développement qui soit, certes, respectueux de l’environnement et des ressources naturelles, mais aussi juste, socialement, pour les travailleurs. Dans ce cadre, la FGTB wallonne soutient un modèle qui soumet l’activité économique aux objectifs sociaux et environnemen-taux.C’est en s’inscrivant dans cette lo-gique que la FGTB wallonne a tenu à ce que son congrès soit neutre en carbone. Cela signifi e qu’un effort particulier a été fourni pour réduire au maximum la quantité de CO2 émise au cours de l’organisation de l’événement. Les émissions de CO2 ont été compensées.

L’ensemble des résolutions et le rapport d’orientation du congrès sont disponibles sur le site – réno-vé- de la FGTB wallonne: http://www.fgtb-wallonne.be/

> CONGRÈS DE LA FGTB WALLONNE

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UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT6 SYNDICATS • N°10 • 28 MAI 2010

Les chauffeurs indépendants, doivent-ils être soumis à la directive sur le temps de travail?UBOT-FGTB demande de véritables arguments dans ce débat!Ces derniers jours, nous sommes confrontés à une offensive de lob-bying de la part des employeurs du secteur du transport pour exclure les chauffeurs indépendants de la directive européenne sur le temps de travail. La semaine dernière, c’était la fédération patronale TNL (Pays-Bas) qui se trouvait au mur des lamentations et hier, c’était la plus grande fédération belge FEBE-TRA qui joue le grand jeu.

De quoi s’agit-il?

La question cruciale, c’est de savoir si les chauffeurs indépendants doi-vent être soumis ou non à la direc-tive sur le temps de travail. Cette directive européenne stipule qu’un chauffeur professionnel peut tra-vailler 48 heures par semaine au maximum. A l’heure actuelle, ce ne sont que les chauffeurs sala-riés qui sont inclus dans le champ d’application de la directive. Un débat se déroule au Parlement européen sur l’opportunité d’in-tégrer les chauffeurs indépendants dans le champ d’application de la directive. Tant les partisans que les adversaires essaient bien sûr de convaincre les parlementaires européens. L’UBOT-FGTB est pour l’intégration dans la directive et demande d’utiliser de véritables arguments dans ce débat.

Les employeurs tiennent un débat idéologique!

Si nous écoutons les fédérations patronales, elles n’ont qu’un seul argument pour exclure les indé-pendants de la directive: un in-dépendant doit pouvoir disposer librement de son temps de travail et peut travailler aussi longtemps qu’il ou elle le veut. Les fédérations patronales estiment que personne n’a la droit de s’y immiscer. Certes pas les organisations syndicales, ni le Parlement européen. Pour eux, il s’agit de la liberté d’entreprendre qui est mise en cause.

Chacun égal devant la loi!

L’UBOT-FGTB exige, toutefois, que tous les chauffeurs soient traités sur un pied d’égalité. Il y a plusieurs arguments pour défendre cette position. Frank Moreels, secrétaire fédéral, insiste sur la sécurité rou-tière: «si l’on accepte qu’un chauf-feur indépendant, après son boulot comme chauffeur (qui, heureuse-ment, est réglementé par les temps de conduite et de repos), fasse en-core d’autres tâches comme, p.ex., le nettoyage de son camion, la mise à jour de sa comptabilité, la pros-pection de clients, ou même des à-côtés en tant que chauffeur d’un camion de moins de 3,5 tonnes, ….

on crée des chauffeurs épuisés. Et un chauffeur épuisé met en péril soi-même ainsi que les autres usa-gers de la route.»

Pas de dumping social….

Si, en plus, on utilise deux poids deux mesures pour calculer le temps de travail des chauffeurs,

on crée un dumping social orga-nisé. Les donneurs d’ordres seront plus vite enclins à opter pour l’in-dépendant que pour le chauffeur salarié. Cela favorisera, en outre, le phénomène de la fausse indé-pendance.

L’UBOT-FGTB lance un appel aux fédérations patronales pour quitter

les positions idéologiques et ajou-ter de vrais arguments au débat. Frank Moreels: «espérons que les parlementaires européens peuvent résister au lobbying patronal et choisissent en faveur d’arguments comme la sécurité routière et la justice sociale».

La prépension après l’exercice d’un métier pénible dans les secteurs du transport

Visitez notre site web: www.ubot-fgtb.be

Le nombre d’années qu’un tra-vailleur doit avoir presté pour pou-voir prendre la prépension à l’âge de 58 ans a été augmenté au 1er janvier 2010 en vertu du pacte de solidarité entre les générations. Pour les hommes, la condition de carrière a été portée à 37 ans (au lieu de 35) et pour les femmes à 33 ans (au lieu de 30).

En ce qui concerne la prépension à 60 ans, la condition de carrière reste à 30 ans pour les hommes et à 26 ans pour les femmes.

Deux nouvelles formes de prépen-sion depuis le 1er janvier 2010.

La prépension après l’exercice d’un métier pénible.

Un travailleur peut pourtant pren-dre sa prépension à partir de 58 ans après une carrière de 35 ans (au lieu de 37) s’il remplit les conditions suivantes:- soit avoir exercé un métier péni-

ble pendant cinq ans au cours des dix dernières années,

- soit avoir exercé un métier péni-

ble pendant sept ans au cours des quinze dernières années.

Malgré les nombreux efforts dé-ployés par l’UBOT et la FGTB pour donner une défi nition sectorielle à la notion de métier pénible et pour faire reconnaître des secteurs dans leur globalité comme secteur à mé-tiers pénibles, la reconnaissance se fait jusqu’ici sur la base de dossiers individuels qui doivent répondre à l’une des situations suivantes:- le travail en équipes alternan-

tes;- le travail dans des services cou-

pés;- le travail dans un régime de tra-

vail de nuit.

Précisons toutefois que cette forme de prépension doit, elle aussi, faire l’objet d’une convention sectorielle ou d’une convention d’entrepri-se!

Dans les secteurs du transport, une telle convention collective sectorielle a été conclue pour les entreprises du transport et de la manutention de marchandises pour compte de tiers, pour les en-

treprises du commerce de com-bustibles et pour les entreprises de déménagement, garde meu-bles et leurs activités connexes.

La prépension pour travailleurs moins valides ou ayant des pro-blèmes physiques graves (CCT n° 91 du Conseil National du Tra-vail)

Cette prépension peut être deman-dée à partir de l’âge de 58 ans après une carrière de 35 ans (au lieu de 37) par le travailleur qui répond aux conditions suivantes:- être reconnu comme travailleur

moins valide;- ou avoir reçu une attestation du

Fonds des accidents du travail démontrant qu’il a été reconnu comme travailleur ayant des pro-blèmes physiques graves;

- ou avoir reçu une attestation du Fonds des maladies profession-nelles démontrant qu’il peut être considéré comme travailleur as-similé à un travailleur ayant des problèmes physiques graves.

La procédure en reconnaissance doit être introduite soit auprès du

Fonds des accidents du travail, soit auprès du Fonds des maladies pro-fessionnelles.

Mais attention: un travailleur ne peut être assimilé à un travailleur ayant des problèmes physiques graves que s’il a été exposé di-rectement à l’amiante avant le 01/01/1993 et ce, pendant une du-rée d’au moins deux ans.De plus, cette forme de prépension est limitée à 1.200 personnes sur base annuelle.

Prépension à partir de 56 ans.

La prépension à partir de l’âge de 56 ans est possible:- lorsque le travailleur a fourni

des prestations de travail salarié pendant au moins 33 ans dont 20 ans de travail de nuit (au sens de la CCT n° 46 du Conseil National du Travail) d’une part,

- et d’autre part lorsque le tra-vailleur peut se prévaloir d’un passé professionnel de 40 ans dont 78 jours de travail prestés avant son 17e anniversaire et ce, soit comme apprenti, soit avec

assujettissement complet à la sécurité sociale (CCT n° 92 du Conseil National du Travail).

L’indemnité que le travailleur reçoit en cas de prépension est constituée de l’allocation de chô-mage, majorée d’une indemnité complémentaire à charge de l’em-ployeur.Pour que le travailleur puisse par-tir à la prépension, son employeur doit être disposé à le licencier après avoir été informé de la vo-lonté du travailleur de prendre sa prépension. Il incombe à l’em-ployeur de vérifi er dans quels cas l’obligation de remplacer par un chômeur complet indemnisé le travailleur désireux de prendre la prépension, est d’application ou non.Dans les secteurs du déména-gement, du commerce de com-bustibles et du transport et manutention de marchandises, l’employeur peut récupérer l’in-demnité complémentaire à l’al-location de chômage auprès du Fonds social.

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SYNDICATS • N°10 • 28 MAI 2010 7ACTUALITÉS

> DISCRIMINATION

Les ouvriers homosexuels victimes de brimades et violencesPas facile d’être gay ou lesbienne et de travailler en milieu ouvrier. Une étude dénonce les brimades, plaisanteries douteuses et parfois violences subies par ces travailleurs, de la part de leurs collègues.

Qui sont les répondants?Au total, 23 répondant(es) ont été interrogé(s). Ces répondants sont en majorité (18) des hom-mes. Les répondant.es ont entre 19 et 58 ans avec une moyenne de 36 ans. Ils sont majoritai-rement francophones (17 sur les 23) et habitent Bruxelles (12 sur 23; 7 en Flandre et 4 en Wallonie). En termes d’études, les répondante(s) ont majori-tairement (à deux exceptions près) un diplôme de l’ensei-gnement secondaire (infé-rieur ou supérieur) technique ou professionnel. La majorité des répondante(s) (14 sur les 23) vivent en couple (marié ou non); les autres se défi nissent comme célibataires.

Tous les répondante(s) exer-cent (ou ont exercé) des fonc-tions manuelle, technique ou ouvrière, parfois sous statut d’employé, d’ouvrier ou de tra-vailleur intérimaire, dont voici la liste (utilisation du masculin par souci de confi dentialité): conducteur de machine, agent de police, boulanger, manuten-tionnaire, magasinier, militaire, manipulateur en chimie, agent de nettoyage (voie publique et bureaux), aide-soignant, travailleur du bâtiment, per-sonnel de chambre, aide cui-sinier, serveur, boucher, agent de gardiennage, chauffeur de transport public, agent péni-tentiaire. A cela, il faut ajouter la diversité de «petits boulots» exercés par certains pour des durées limitées.

> TÉMOIGNAGE

«Une relation durable», et c’est toutSous couvert d’anonymat, un ouvrier, la trentaine, témoigne.

«Oui, je cache mon orientation sexuelle au boulot, pour me pré-server. J’évite de parler de moi, et ainsi j’évite de faire parler les autres, les questions sur la vie privée. Les deux seuls collègues qui «savent» m’ont conseillé de garder «ça» pour moi. De toute façon ça n’a jamais été mon désir

de faire un coming-out sur mon lieu de travail. Et j’ai la chance que «ça» soit pas écrit sur mon front.

Ca me pose pas de vrai problème… Comme je n’aime pas mentir, je dis que «j’ai une relation durable», sans préciser avec qui. Par contre, non, je ne ris pas avec les blagues sur les homos, ni sur les blagues racistes, ou encore sur celles sur

les handicapés… Mes collègues en ont tout au plus conclu que je n’avais pas d’humour.

Mais malgré tout il reste tou-jours un petit stress, par exem-ple quand on reprend après une période de vacances. Je me de-mande toujours si l’info a fi ltré ou pas… Je ne dirai pas que je vis mal cette

situation. Mais ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas essayer de changer les mentalités dans ce milieu, tout en restant réaliste: le machisme et les comportements plus ou moins homophobes sont aussi une façon d’affi rmer qu’on est pas soi-même «une tapette».»

L’étude a été menée par l’uni-versité de Louvain, à la de-mande du Centre pour l’Ega-

lité des Chances. Elle se base sur vingt-trois entretiens menés avec des travailleurs et travailleuses, ma-joritairement exerçant des métiers manuels ou techniques (détails en encadré). Les répondant(e)s sont tous et toutes homosexuel(les), cer-tains en couple, d’autres non. Le choix de cette cible a été fait de ma-nière à compléter toutes les autres études effectuées sur le même thème ces dix dernières années. En effet, l’on constate qu’aupara-vant, la population ouvrière était largement sous-représentée parmi les personnes interrogées, au profi t de répondants diplômés de l’ensei-gnement supérieur (universitaire ou non) et actifs dans des secteurs professionnels non-techniques.

Stratégies de dissimulation

Les résultats démontrent chez ces travailleurs une tendance à cacher leur orientation sexuelle dans leur entreprise. Cette tendance vaut même pour les personnes qui, dans leur vie privée, sociale et familiale, assument clairement leur homo-sexualité. Des stratégies sont mises en place pour éviter d’avoir à révé-ler son orientation: le travailleur n’évoque pas sa vie privée, tente d’éviter de développer de liens per-sonnels sur son lieu de travail, ou affi che, dans le cas des hommes, une attitude que l’on peut qualifi er de «surmasculinisation». Celle-ci se traduit par un comportement très viril destiné à contredire le stéréotype homosexuel.

La plupart des personnes interro-gées évoquent de bonnes relations avec leurs collègues et leur direc-tion. «Bonnes» relations qui sont néanmoins ponctuées de blagues, allusions, réfl exions, en rapport avec leur orientation sexuelle. Au

programme, tous les stéréotypes les plus communs: les hommes efféminés, les femmes masculi-nes, l’hypersexualité supposée des personnes homosexuelles, la vie privée dissolue, le SIDA, etc.

Une homophobie tolérée

Six des vingt-trois répondants confi ent avoir été confrontés à des situations de harcèlement sur leur lieu de travail. Ce qui se traduit par différents comportements: remar-ques sexistes, homophobes, les-bophobes de la part de collègues, diffusion de rumeurs infondées, re-mise en question des compétences professionnelles, insultes écrites et verbales, traitements différentiés, dégradations d’objets personnels et professionnels… Ce qui amène à penser que, dans certains milieux professionnels très masculins, voi-re «macho», l’homophobie y est décomplexée, tolérée.Enfi n, parmi les personnes inter-rogées, certaines ont connu des cas de discrimination à l’embau-che ou des diffi cultés à obtenir une promotion en raison de leur orientation. Les stéréotypes ont la vie dure: un gay aurait un ca-ractère «trop doux», tandis qu’une lesbienne aurait un caractère «trop fort» pour tel ou tel poste.

Un intérimaire témoigne: son contrat a pris fi n après une se-maine de travail, après qu’il ait incidemment révélé son homo-sexualité à un collègue.

La plupart des victimes de ces discriminations ont tenté de se défendre seules, en vain. Elles ont ensuite eu recours à la hiérarchie ou à des acteurs externes (syndi-cats, associations, voire avocats). Certains dossiers ont eu des suites positives pour la victime, d’autres sont restées sans suite. Au fi nal, les conséquences sur le mental

sont réelles, deux des personnes interrogées souffrant encore de dépression sont suivies médicale-ment et psychologiquement.

Vigilance permanente

Il semble toutefois qu’un échan-tillon précis de la population inter-rogée ne rencontre aucun souci lié à son orientation sexuelle sur son lieu de travail et dans ses relations avec les collègues et la direction. Ce profi l est celui d’hommes de plus de 40 ans affi rmant publiquement et professionnellement leur orien-tation sexuelle, ayant une vie de couple et une vie professionnelle stables. Certains disent toutefois devoir maintenir en permanence un équilibre entre profi l bas (ne pas provoquer; être déjà content d’être accepté) et vigilance (être

au courant des bruits qui circulent sur leur compte dans l’entreprise, s’attendre à tout moment à devoir réagir à une allusion à leur orien-tation sexuelle).

Du côté des syndicats et des asso-ciations gay et lesbiennes, on dit ne pas être conscient des problèmes spécifi ques connus par les homo-sexuels en milieux ouvriers. Une ignorance qui se justifi e notam-ment par le fait que ce public ne fréquente pas ces associations, «ne s’y sentant pas à sa place», en rai-son de son activité professionnelle ou de son niveau d’études assez bas, considérés comme «singuliers» par rapport à ceux des autres membres de ces associations.

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DOSSIER8 SYNDICATS • N°10 • 28 MAI 2010

CRISE FINANCIÈRE

L’Europe à la diète?Le Fonds de stabilité de 750 milliards d’euros décidé par les pays de la zone euro pour aider la Grèce en priorité, puis les autres membres éventuel-lement en diffi culté, enrayer la dé-gringolade de l’euro et des Bourses et contrer la spéculation sur la dette des pays les plus laxistes par rapport à l’orthodoxie budgétaire, n’a pas complètement convaincu les mar-chés…

Soit qu’ils craignent que les mau-vais élèves n’arrivent pas à assainir leurs fi nances publiques, soit qu’ils craignent qu’ils y arrivent trop bien, auquel cas on peut s’attendre à une chute de la consommation et donc à une récession prolongée.

Quoi qu’il en soit, l’Allemagne qui fait offi ce de locomotive économique européenne a posé ses conditions pour délier les cordons de sa bourse: les pays les plus endettés doivent assainir leurs fi nances.

Rappelons que le Pacte de stabilité, c’est-à-dire les conditions mises à l’adoption de la monnaie unique européenne prévoit que chaque Etat limite son défi cit courant à 3% de son Produit intérieur brut et sa dette à 60% du même PIB.

Tache d’huile

La Grèce a ouvert le bal: réductions des salaires dans la fonction publi-que, suppression des 13e et 14e mois de retraite et remplacement par un for-fait pour les plus bas revenus, recul de l’âge de départ effectif à la retraite à 65 ans, augmentations d’impôts, privatisation à large échelle des en-treprises publiques et réductions des services de santé et d’autres services publics ainsi que des administrations locales.

Face à la contestation de la rue, le Gouvernement grec a décidé de s’at-taquer également à l’évasion fi scale et à la corruption. L’Espagne a suivi: réduction de 5% en moyenne des salaires des fonc-tionnaires et gel de leur salaire en 2011. Plan d’austérité pour un mon-tant de 15 milliards d’euros dont le gel de l’adaptation automatique de certaines retraites, baisse des inves-tissements publics. Report de l’âge de la retraite de 65 à 67 ans et gel des pensions.

Puis vient le Portugal: hausse géné-ralisée des impôts sur le revenu de 1% ou 1,5% selon les tranches, aug-mentation de la TVA de 20% à 21%. Réduction de 5% des hauts salaires de la fonction publique et des manda-taires politiques, hausse de la taxe de 2,5 % sur les bénéfi ces des entreprises supérieurs à 2 millions d’euros.

La France annonce à son tour le gel de ses budgets 2011, 2012 et 2013 au niveau de 2010, ce qui signifi e une économie de 10% sur trois ans.

A qui le tour?

Qui sera le suivant? Il suffi t pour s’en faire une idée de se pencher sur le niveau des dettes publiques et des défi cits courants.

Voici le hit parade des plus endettés:

Le Bureau du Plan vient, fort à propos de publier ses prévisions 2010-2015 (voir en page 3). Il faudrait trouver 42 à 64 milliards pour revenir dans les clous du Pacte de stabilité en 2012 (3% de défi cit) et à l’équilibre en 2015. «Dès 2011, conclut le Bureau du Plan, la réalisation de l’objectif exigera de nouvelles mesures restrictives, d’une ampleur d’autant plus grande que, à politique constante, le défi cit ne se résorbe pas». Cela implique des éco-nomies de l’ordre de 4 à 5 milliards par an jusqu’en 2015, c’est-à-dire 5% du PIB. Et cela, si les taux d’intérêts ne s’affolent pas…

Quant à la dette publique, elle atteint les 100% en 2011.

Coordination

Notre Gouvernement étant en affai-res courantes et le reste du monde politique en période électorale, il se-rait malvenu de parler d’austérité, mais il ne fait aucun doute que le prochain Gouvernement, une fois le pied à l’étrier, mettra «la rigueur» à l’ordre du jour car la question de la dette se pose aussi chez nous même si de manière moins aigüe que pour la Grèce.

Les ministres des Finances de la zone euro se sont mis d’accord pour ren-forcer la surveillance sur les bud-gets nationaux et cette tâche e-serait confi ée à la Commission. Il est clair que le problème de l’euro est lié à l’absence de coordination entre les pays de la zone euro. Mais quand on parle coordination, on peut attendre autre chose que le respect du Pacte de stabilité et une politique d’austérité qui fait tache d’huile.

Les avis sont en effet partagés entre d’une part les économistes partisans de la rigueur et du nécessaire assai-nissement des fi nances publiques et d’autre part ceux, de plus en plus nombreux à défendre l’idée d’un as-souplissement du Pacte de stabilité et surtout d’une coordination euro-péenne qui porte sur la gouvernance économique et pas seulement sur la stabilité monétaire. La crainte étant que l’austérité n’accentue la crise économique sans pour autant ap-porter de solution à la faiblesse de la monnaie unique.

Austérité et ineffi cacité

Ainsi l’économiste français Patrick Artus(1) dans une interview au jour-nal Le Soir du 15 mai 2010 insiste sur les limites des politiques d’austérité:

«Je crains un très fort effet négatif sur la croissance. Il aurait été plus intelligent d’étaler la réduction des défi cits publics, tout en expliquant aux marchés que personne n’avait intérêt à voir la croissance s’effon-drer. Au contraire, on a choisi la ligne dure, à la demande de l’Allemagne, de la Commission et de la Banque centrale européenne (BCE). Et cela aura sans doute pour effet que les engagements ne seront pas respec-tés».

Pour Patrick Artus, «Il faut […] ré-fl échir à des politiques de relance intelligente. […] Il faut baisser les charges sur les salaires dans tous les pays européens, particulièrement dans ceux où elles sont très élevées: en France, en Italie, en Belgique… Et fi nancer cela par l’harmonisation de la taxation des revenus du capital et de la taxation des revenus du travail.

Eurozone Dette publique Défi cit courantGrèce 125% 9%Italie 118% 5%

Belgique 99% 5%France 83% 8%

Allemagne 78% 5%Irlande 77% 12%

Autriche 70% 4,7%Pays-Bas 66% 6%Espagne 64% 12%

Il y a aucune raison, pour prendre l’exemple français, que le taux d’im-position marginal soit de 18% sur le capital, et de 50% sur le travail. La véritable injustice, aujourd’hui, n’est pas entre salariés, mais entre les revenus du capital et les revenus du travail».

Patrick Artus propose une grande réforme fi scale: «Il conviendrait d’ad-ditionner tous les revenus, quelle que soit leur source – intérêts, dividendes, revenus d’entrepreneur, salaires… –, et d’appliquer un barème d’impo-sition identique. Une telle réforme aurait un effet extrêmement redis-tributif, puisque 90% des revenus du

capital sont perçus par les dix pour cent d’individus qui ont les revenus les plus élevés.» […] «Des masses d’ar-gent considérables sont en jeu, qui permettraient tout à la fois de résou-dre le problème des défi cits publics et de relancer l’économie – et donc de créer des emplois».

(1) Patrick Artus; Directeur de la recherche de la banque française Natixis, professeur à l’École polytechnique et à l’université Paris-I-Pan-théon-Sorbonne, publie avec Marie-Paule Virard un nouveau livre intitulé: Pourquoi il faut partager les revenus. Le seul antidote à l’appauvrissement collectif La Découverte, 182 pages, 13 euros. Les deux auteurs ont déjà publié ensemble: Le Capitalisme est en train de s’autodétruire en 2005 et Comment nous avons ruiné nos enfants en 2006.

> TÉMOIGNAGE

Le Gouvernement grec doit s’attaquer à la fraude et à la corruptionGeorges Dassis, syndicaliste grec, porte-parole de la Confédération générale des travailleurs de Grèce et Président du Groupe des salariés au Comité économique et social européen était invité au congrès de la FGTB wallonne le 11 mai der-nier. Il s’est élevé contre l’image désobligeante du peuple grec dif-fusée dans les médias: «les Grecs travaillent plus que la moyenne européenne et gagnent moins». «Ils paient pour des crimes qu’ils n’ont pas commis» a-t-il déclaré à la tri-bune en appelant à la coordination du mouvement syndical européen pour résister aux politiques injustes d’austérité.

L’effort demandé aux salariés, aux fonctionnaires et aux pensionnés sont disproportionnés , dit G. Das-sis. Cela n’enlève rien à la respon-sabilité des Gouvernements qui se sont succédés depuis la chute des Colonels et qui ont laissé fi ler le défi cit et l’ont masqué. Mais, ajoute-t-il, l’Europe a aussi fermé les yeux et failli à sa mission de contrôle.

Pour G. Dassis, au lieu de faire pe-ser l’effort sur les travailleurs, le Gouvernement grec (socialiste)

devrait plutôt respecter ses pro-messes: combattre la corruption, lutter contre la fraude fi scale et la fraude aux cotisations sociales.

Pour lui, le Fonds de stabilisation est une bonne chose, mais il vient très tard et ne suffi ra pas. Il faudrait mettre sur pied une institution fi -nancière européenne permanente sur le modèle de la Banque euro-péenne d’Investissement (BEI) pour prêter de l’argent aux Etats mem-bres à des taux normaux et non pas aux taux usuraires pratiqués

par les marchés.

Et parallèlement l’Europe doit se doter d’une véritable gouvernance économique. «Je ne comprends pas, dira-t-il sur les ondes de la RTBF, qu’une puissance de un demi mil-liard d’habitants ne trouve pas les moyens de contrer les attaques d’une poignée de spéculateurs».L’argent du FMI appelé à la res-cousse, rappelle Georges Dassis, est constitué pour 30% de fonds provenant de la zone euro et pour 52% de l’Union européenne.

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SYNDICATS • N°10 • 28 MAI 2010 9DOSSIER

> ÉTUDE DE DULBEA

De 16 à 20 milliards de fraude fi scale par anAssainir les fi nances publiques est-il nécessairement synonyme d’austérité? La FGTB répond par la négative : bien sûr il faut trouver de l’argent pour réduire la dette publique et affronter le coût du vieillissement mais cela ne signifi e pas qu’il faille imposer des sacrifi ces aux petits revenus. Rien qu’en luttant effi cacement contre la fraude fi scale, on peut récupérer 20 milliards par an. Il ressort en effet d’une étude commandée par la FGTB à l’ULB que la fraude et l’économie souterraine représentent 45 à 48 milliards par an en Belgique. Si cet argent était normalement soumis à l’impôt, on ne parlerait plus ni de défi cit, ni d’austérité, ou de «pro-blème» du vieillissement…

Pas un budget de l’Etat qui n’inscrive en recettes un chapitre sur la lutte contre la fraude fi scale. Les mon-tants escomptés sont généralement modestes et surtout, ils fi gurent au budget pour mémoire car, hormis les redressements opérés à la suite des contrôles fi scaux, la lutte contre la fraude fi scale est pour ainsi dire inexistante: manque de volonté politique et le manque de moyens qui en découle pour l’administration fi scale.

Mais à combien s’élève la fraude fi scale chez nous? Comme il s’agit de revenus non déclarés, de travail au noir ou d’économie souterraine, les estimations divergent. Ainsi au chiffre de 30 milliards que nous avancions et qu’avance la Commis-sion parlementaire d’enquête sur la fraude fi scale, le Secrétaire d’Etat aux Finances sortant, Bernard Clerfayt, opposait un chiffre minimaliste de 6,6 milliards/an…

Pour avancer dans ce débat, la FGTB a commandé à DULBEA, le dépar-tement d’économie appliquée de l ’ULB, une nouvelle étude sur la fraude fi scale en Belgique. L’intérêt de la FGTB sur ce sujet n’est bien entendu pas que scientifi que. L’enjeu est lar-gement plus important. Les fi nances publiques sont au plus bas, la dette est au plus haut et la tourmente à laquelle la monnaie européenne doit faire face ravivent les plaidoyers pour une nouvelle cure d’austérité.

Où trouver l’argent pour réduire le défi cit creusé par la crise fi nancière et l’aide apportée au secteur ban-caire? Avec quel argent mènera-t-on une politique de relance de l’emploi? Comment fi nancer correctement la sécurité sociale et notamment les secteurs de la santé et des pensions alourdis par le poids des ans d’une population vieillissante? Qui va faire les frais d’une nouvelle cure d’aus-térité annoncée pour rassurer les marchés et calmer la spéculation sur l’endettement des Etats de la zone euro et sur la monnaie unique elle-même? Avant d’actionner la hache, il faut faire l’inventaire.

C’est ce qu’a fait DULBEA. Le départe-ment d’économie appliquée de l’ULB. DULBEA a utilisé deux méthodes différentes d’estimation de l’écono-

mie souterraine pour en croiser les résultats et les comparer à d’autres estimations existantes.

La première méthode consiste à comparer les revenus des ménages issus de l’enquête sur les budgets des ménages avec les revenus des personnes physiques déclarés à l’ad-ministration fi scale.

Après ajustement, les recettes non perçues qui découlent de la diffé-rence entre revenus déclaré dans l’enquête et revenus imposés sont de l’ordre de 20 milliards d’euros, soit environ 6% du PIB.

La seconde méthode consiste à me-surer l’ampleur de l’économie sou-terraine et donc du manque à gagner pour l’Etat qui en découle. Pour cela DULBEA a comparé les taux théori-que et effectif de TVA pour une année précise et de convertir le résultat en volume c’est-à-dire en terme de perte de recette de TVA. On arrive avec cet-te méthode à un revenu global non déclaré de 48 milliards par an, ce qui donne au taux moyen d’imposition une manque de recettes fi scales et sociales de l’ordre de 24 milliards à raison de 2/3 d’impôts non perçus et 1/3 de cotisations sociales éludées.

Donc, quelle que soit la méthode, on arrive à une estimation de 45 à 48 milliards de revenus qui échappent à l’impôt, ce qui signifi e une perte de recettes fi scales de 16 à 20 milliards, soit entre 5 et 6% du PIB. Et ce résul-tat concorde avec d’autres études utilisant d’autres méthodes.

Cela représente un coût de 150 euros pas mois par habitant, ou encore 600 euros/mois pour un ménage avec 2 enfants. On pourrait avec cet ar-gent, à la fois augmenter toutes les pension de 25% et amortir le coûts du vieillissement à plus long terme, ce qui rendrait inutile la conférence sur les pensions et toute réforme restrictive des retraites que masque cette conférence.

Mais il faudrait pour cela s’attaquer effectivement et fermement à la fraude fi scale au lieu de se conten-ter de faire des amnisties fi scales dites «uniques» mais dans les faits «à répétition».

Lutte molle contre la fraude fi scale85 recommandations parlementaires anti fraude sur 108 sont restées dans les cartons

«Lutter contre la fraude fi scale» sonne comme un slogan électoral facile pour les adeptes du «n’y a qu’à…». Erreur! En 2009, une commission d’enquête parlementaire de la Chambre «sur les grands dossiers de fraude fi scale» s’était penchée sur la question et avait formulé dans son volumineux rapport 108 recommandations. Rapport approuvé par tous les partis.Hélas, sur les 108 recommandations qui devaient guider l’action du Gouvernement dans la lutte contre la fraude fi scale, 8 seulement ont été mises en œuvre , 15 l’ont été partiellement, les 85 autres sont restées dans les cartons.

Parmi les mesures exécutées, plu-sieurs relèvent de la lutte contre les paradis fi scaux et l’échange d’informations avec d’autres pays. Ainsi les entreprises qui font des transactions avec un paradis fi scal seront obligées de le déclarer.

Les mesures partiellement mise en œuvre relèvent plutôt de l’organisa-tion de l’administration fi scale: - engagement d’assistants fi scaux

avec statut attachés au parquet ou à un juge d’instruction;

- intensifi cation des opérations de contrôles sectorielles et théma-tiques;

- l utte concomitante des fraudes sociale et fi scale;

- nouvelles formes d’échanges in-ternationaux;

- accords de coopération et conven-tions d’échange d’informations;

- accords de coopération adminis-trative;

- numérisation des dossiers admi-nistratifs;

- interconnexion des bases de don-nées des administrations publi-ques;

- modernisation des échanges d’informations entre les services administratifs.

Mais les grosses réformes, comme la levée du secret bancaire, l’alour-dissement des peines pour fraude et la collaboration avec les Parquets,

la responsabilisation des conseillers fi scaux, la lutte contre l’ingénierie fi scale et les montages abusifs ou

encore l’octroi d’un pouvoir de po-lice aux contrôleurs fi scaux, sont restés dans les cartons.

L’ étude de DULBEA montre que le manque de recettes pour l’Etat qui découle de la fraude fi scale peut être raisonnablement estimé entre 16 et 20 milliards e. Chiffres auxquels il y a lieu d’ajouter ceux de la fraude sociale, à laquelle il faut aussi s’attaquer !, qui peuvent être estimés entre 8 et 10 milliards.

En cette période de crise fi nancière et économique, la lutte contre la fraude fi scale et contre les dérives de notre système fi nancier actuel doit être placée au premier plan, estime la FGTB, tant à l’échelle internationale, européenne, que belge.

En Belgique, la hauteur de ces chiffres montre que la marge d’action est énorme et passe, notamment par:

• la concrétisation de l’ensemble des recommandations de la Commission parlementaire sur la fraude fi scale;

• et, en particulier, par la suppression du secret bancaire. Dans un premier temps, cela signifi e à tout le moins l’adoption de la proposition politique qui est déjà passée par les fourches caudines du Conseil d’Etat et de la Commission du respect de la vie privé. Toutefois, à terme, et afi n de véritablement faciliter l’effi cacité du travail de l’administration fi scale, il faudra que la Belgique adopte un système comparable à celui en vigueur en France où, chaque année, les banques mettent à la disposition de l’administration fi scale sous la forme d’un fi chier numérique, les données concernant les comptes et les intérêts touchés.

Les propositions de la FGTB

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10 SYNDICATS • N°10 • 28 MAI 2010

> POINT DE VUE

Jacques Michiels Alain ClauwaertSecrétaire général Président

Une voix pour la solidarité, une voix contre le détricotage socialLes travailleurs doivent refuser de payer pour la énième fois la crise. C’est sur cela que doivent porter les élections. Mais le dossier de la réforme de l’état continue d’éclipser les problèmes sociaux. En Flandre, la N.VA brandit même la menace: sans réforme de l’état, les Flamands vont payer la crise. C’est de la poudre aux yeux. Car il est quand même assez curieux que cette N.VA, à quelques virgules près, tienne le même discours sur les économies que les libéraux franco-phones du MR. C’est-à-dire qu’ils sont unanimes pour couper dans la protection sociale des travailleurs. Tout devient tout de suite plus clair: pas les Flamands, mais bien les travailleurs, tous les travailleurs, seront sur la sellette pour payer la crise. Et donc tous les travailleurs doivent s’opposer de manière solidaire au détricotage social.

Le fond du problème a été une fois encore clairement abordé lors du congrès de l’interrégionale bruxelloise de la FGTB: les tiraillements communautaires risquent que notre droit du travail, notre sécurité sociale et nos conventions collectives soient saucissonnés. Un tel morcèlement servirait bien la droite. Elle ne demande pas mieux que l’ensemble du modèle social éclate, de sorte que le marché libre puisse se répandre sans entrave, de sorte que les droits collectifs dis-paraissent et que les travailleurs se retrouvent isolés. Et peu importe qu’il s’agisse de Wallons, Flamands ou Bruxellois, ce sera pire pour tout le monde. C’est pour cette raison que les travailleurs doivent maintenir l’unité solidaire, avec une sécurité sociale forte.

D’ailleurs la crise n’est pas belge, elle est internationale. Partout il faut combler le gouffre sans fond laissé par le sauvetage des banques par des efforts drastiques. La Grèce en est un exemple extrême. Un emprunt gigantesque est aujourd’hui nécessaire pour maintenir le système fi nancier et les banques, pas pour aider les Grecs. Car ils doivent rembourser les charges énormes à grands coups d’éco-nomies drastiques. Entre-temps, les bourses attaquent comme des charognards. Sous prétexte que les marchés fi nanciers perdent la confi ance, des spéculateurs tirent des sommes énormes de cette situation fragile, à l’aide de techniques ingénieuses qui transforment les pertes en bourses en gains.

Serons-nous aussi des Grecs? D’une manière ou d’une autre, le pro-chain gouvernement devra trouver de l’argent, beaucoup d’argent. On estime actuellement 10 milliards jusqu’en 2012, 20 milliards pour 2015. Lors des élections, les travailleurs devront dire d’où cet argent doit venir.

Allons-nous admettre que ces milliards soient pompés de la sécurité sociale, des services publics ou de modérations salariales lors des prochains accords sociaux? Ou alors, allons-nous dire aux urnes la même chose que la FGTB? Le prochain gouvernement doit résoudre la fraude fi scale qui s’élève à 20 milliards d’euros. Les spéculations en bourse doivent être taxées. Les avantages fi scaux aux entreprises doivent servir à l’emploi, pas aux bénéfi ces des sociétés. Il faut lancer un plan de relance éco-solidaire qui assure du travail durable et une économie durable.

Les travailleurs doivent refuser de payer la facture. C’est le signal très clair que lancera la FGTB lors de la concentration du 4 juin au Heisel à Bruxelles. Nous appelons tout le monde à y participer. Le 4 juin nous ferons entendre tous ensemble quelles seront nos priorités lorsque nous serons dans l’isoloir. (20 mai 2010)

> PERSPECTIVES POUR LE SYNDICAT DE DEMAIN

Quel est le poids du syndicat dans la politique?

Quelle est l’influence du mouvement syndical dans la prise de décision politique? Qu’en est-il des relations entre syndicats et partis politiques? Faudrait-il s’y prendre autrement? Le moment est venu, en cette période électorale, d’y réfléchir quelques instants. Le sujet n’est d’ailleurs pas dénué d’importance dans le débat sur l’avenir du syndicat. C’est dans ce cadre que la Centrale Générale souhaite récolter des opinions et suggestions. Cette série d’articles a pour but de vous donner du grain à moudre, avant de vous rendre, si vous souhaitez participer au débat, sur le forum de discussion de notre site internet www.accg.be.

Luc Vanneste a fourni une contri-bution des plus valables dans l’ouvrage «Perspectives pour le syndicat de demain», analysant de près les faits et gestes du mou-vement syndical. Secrétaire syn-dical FGTB de longue durée, Luc Vanneste est également passé chef de cabinet du ministre socialiste du travail, Peter Van Velthoven. Son texte étudie de manière approfon-die la relation entre le syndicat et le monde politique.

Vanneste aboutit à quatre conclu-sions. D’après lui, le syndicat doit énoncer plus clairement son idéo-logie et proposer des changements sociétaux. A cette fi n, le fonction-nement interprofessionnel du syndicat doit avoir davantage de poids. Il doit également développer des organisations interprofession-nelles internationales plus fortes. Il lui faut enfi n chercher de nouvel-les formes de partenariat avec les partis politiques.

Comment l’auteur arrive-t-il à ces constats? En se penchant sur la concertation sociale dans notre pays et en constatant de grands changements, qui infl uencent le rôle que jouent les syndicats et autres partenaires sociaux dans la vie politique. Depuis le Pacte social historique de 1945, les syndicats et employeurs sont des partenaires égaux. On négocie quotidienne-

ment sur des problèmes, petits et grands. On cherche des solutions qui conviennent à toutes les par-ties. On cherche à éviter le plus possible les confl its. Les statisti-ques nous montrent que l’arme de la grève n’est utilisée que dans des cas exceptionnels, les relations entre travailleurs et employeurs étant maintenues de façon prag-matique.

Ajoutons à cela que les gens se sentent de moins en moins liés à une famille idéologique. L’éter-nelle fi délité au pilier socialiste ou chrétien, héritée de père en fi ls et déterminant systématiquement les choix, est dépassée. On opte pour un syndicat effi cace, rapide et offrant des services de qualité. L’intérêt individuel a pris le pas sur le collectif, l’idéologie ne fai-sant pratiquement plus partie de l’équation.

Selon Luc Vanneste, la vision d’une autre société, d’un avenir meilleur, reste en arrière-plan. Les syndicats s’intéressent principalement à la défense des travailleurs dans leurs entreprises et à leurs intérêts dans le secteur. Autant d’attention en moins pour l’approche interpro-fessionnelle. C’est pourtant là que le syndicat dispose d’une infl uen-ce sur la société, qu’il peut peser dans la balance politique. Il lui faut donc penser et agir de façon plus

interprofessionnelle. Car lorsque la défense des travailleurs dans les entreprises monopolise toute son attention, le syndicat se réduit à une sorte d’association de défense des consommateurs, dénuée de message politique.

Si l’on observe les dérives actuel-les des marchés, l’importance de proposer une autre idéologie saute aux yeux, une autre vision de la société, ajoute Luc Vanneste. Un nouveau contrat social s’impose. De quoi tirer vers le haut ceux qui se trouvent en bas de l’échelle so-ciale, tout en veillant au bien-être des groupes qui se trouvent au mi-lieu et en relevant le défi posé par la société multiculturelle. Il s’agit d’un projet politique dans lequel les syndicats ont un rôle crucial à jouer, car la politique c’est plus qu’une affaire de partis.

Le syndicat n’est plus nécessaire-ment lié à un seul parti politique. Les affi liés de la FGTB ne votent plus automatiquement pour le parti socialiste comme c’était le cas auparavant. Il n’est donc plus question de liens familiaux his-toriques. D’après l’auteur, il est temps de chercher d’autres formes de partenariat, d’unir ses efforts pour réaliser des visions sociétales concrètes et partagées, de proposer un discours cohérent. Si le syndicat cherche à remplir ce rôle politique, il lui faudra cependant penser, tra-vailler et se présenter de manière bien plus interprofessionnelle, sur-tout du côté de la FGTB, conclut Luc Vanneste. Le défi est à la hauteur de l’enjeu.

Partagez-vous l’avis de Luc Van-neste? Voyez-vous les choses autre-ment? Faites entendre votre opi-nion sur le forum de discussion de notre site internet www.accg.be.

Retrouvez le texte de Luc Van-neste dans le livre «Solidarité en mouvement – Perspectives pour le syndicat de demain», disponible auprès des sections régionales de la Centrale Générale FGTB.

> SECTEUR DU NON-MARCHAND

Assez attendu, on passe à l’action

Pourtant, ce que nous réclamons est bien légitime. Il s’agit d’amé-liorations pour les travailleurs, ouvriers et employés des secteurs du non-marchand comme par

exemple une augmentation de la prime de fi n d’année, des congés supplémentaires, plus d’emplois, plus de formations et de meilleures qualités.

Cette inertie est incompréhensi-ble et inacceptable

Les 100.000 travailleurs des secteurs du non-marchand ne sont manifestement pas assez importants pour être écoutés. Aujourd’hui, il est temps de faire entendre notre voix.

Comment?

Une action nationale est prévue le mardi 8 juin 2010, gare du Nord à Bruxelles. C’est un jour de grève pour tous les travailleurs du secteur, couvert par

Le 2 février, les travailleurs du non-mar-chand se sont manifestés une première fois à Bruxelles. Leurs revendications restent toujours sans réponse. Ils passeront donc une deuxième fois à l’action, le 8 juin.

une indemnité de grève pour les affi liés de notre syndicat qui participent à l’action. Vos employeurs sont prévenus de cette ac-tion.

Il est temps de faire en-tendre notre voix!Soyez-là!

Les négociations dans les secteurs du non-marchand tant wallon, que flamand, que bruxellois ou fédéral sont dans l’impasse. Près de 4 mois après avoir remis les différents cahiers de revendications, peu ou pas de nouvelles de la part des gouvernements concernés. Ils estiment probablement que les travailleurs des secteurs du non-marchand ne méritent pas leurs revendications.

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SYNDICATS • N°10 • 28 MAI 2010 11> LUTTE CONTRE L’ANALPHABÉTISME

L’alphabétisation, un droit pour tous

Eric Neuprez, secrétaire fédéral en charge du secteur du net-toyage et acteur dans la lutte pour l’alphabétisation: «Nous ne pouvons pas mettre des œillères et ignorer le problè-me de l’analphabétisme. Nous nous battons pour l’émancipa-tion de nos travailleur et savoir lire et écrire constitue la base de toute émancipation».

Imaginez: vous êtes au tra-vail et votre patron est ab-sent pour la journée quand soudain un chauffeur arrive pour venir charger du ma-tériel. Il vous remet une fi -che avec les références. Oui mais voilà, vous ne savez pas lire. Que faites-vous?

Cet exemple est une caricature? C’est pourtant ce que vivent quo-tidiennement les analphabètes. Et même dans un pays comme le nôtre, où l’enseignement est obligatoire depuis 1914, on estime qu’environ 10% de la population est analphabète (n’a pas appris à lire ou écrire) ou illettrée (ne maîtrise pas suffi samment la lecture ou l’écriture). Un véritable handicap qui pose bien des diffi cultés tant au niveau de la vie professionnelle qu’au niveau de la vie privée.

L’alphabétisation, une question syndicale et sociétale

En tant que syndicat, la question de l’analphabétisme nous touche directement. Tout d’abord, il y a

cette relation de confi ance qui s’installe entre le travailleur et son délégué. Bien souvent, ce der-nier est mis dans la confi dence du handicap du travailleur et c’est à lui qu’il demandera de lire tel ou tel document.

Le plus grave, c’est que ces person-nes sont particulièrement vulné-rables sur le marché du travail. Phénomène encore accentué par la crise actuelle. Les plus qualifi és se jetant sur les emplois sous leurs qualifi cations, les moins qualifi és sont dès lors éjectés. En outre, de part leur illettrisme, ces travailleurs n’ont pratiquement jamais accès aux formations proposées par les entreprises. Une formation en al-phabétisation est donc indispen-sable pour le démarrage de toute autre formation. Nous devons aider ces personnes à acquérir les bases élémentaires en lecture et écriture afi n qu’elles soient ca-pables de se débrouiller dans la vie avec des apprentissages très concrets comme par exemple la lecture d’une fi che produit.

Mais le problème de l’analphabé-tisme va bien au-delà de la sphère professionnelle. C’est aussi une question sociétale. Nous avons tous un rôle à jouer dans la lutte contre l’analphabétisme.

Des initiatives existent

Des structures telles que le FOREM ou le VDAB on aussi un rôle à jouer. Et dans certains secteurs, des fonds de formation s’occupent de l’alpha-bétisation des travailleurs, comme dans le nettoyage par exemple. D’autres initiatives existent com-me celle de Lire et Ecrire, une asso-ciation qui développe avec l’aide de la Région wallonne l’alphabétisa-tion des travailleurs en entreprise. Depuis 2004, elle mène des actions dans le secteur du nettoyage avec entre autre le soutien de la FGTB. Le projet est mené avec des tra-vailleurs des entreprises Laurenty, ISS et Clean Express Poty. Depuis le début, 135 travailleurs du secteur du nettoyage ont suivi une forma-tion chez Lire et Ecrire. C’est bien, mais c’est trop peu par rapport à la demande. L’association est actuel-lement dans l’impossibilité fi nan-cière de prendre en considération toutes les demandes.

L’Union Européenne impose que les efforts de formation des en-treprises atteignent 1,9% de la masse salariale. C’est d’ailleurs ce qui est convenu dans le cadre de notre accord interprofessionnel, l’AIP. Or, que constatons-nous? La Belgique est encore loin du compte, pourtant la formation en alpha-

bétisation s’inscrit parfaitement dans ce contexte. Il faut donc es-sayer, au travers des cahiers de revendications, de faire avancer l’alphabétisation.

Des formations ouvertes à tous

Le Congé Education Payé, le CEP, est un système qui permet au tra-vailleur de suivre une formation pendant son temps de travail, sans perte de salaire. L’idéal, sauf que seuls les travailleurs occupés au-dessus d’un mi-temps peuvent en bénéfi cier. Or, dans de nom-breux secteurs, comme celui du nettoyage, il y a énormément de temps partiels imposés. Une injus-tice de plus pour ces travailleurs. Il faut donc que le CEP soit le même pour les temps partiels et les temps pleins. Il est aussi important que ces formations se donnent priori-tairement en journée.

Le 8 septembre sera la journée internationale de l’alphabétisa-tion. L’occasion de mettre en avant l’importance de l’alphabétisation. C’est un enjeu de société essentiel. Au niveau syndical aussi, il est im-portant que les secteurs concernés aient une réfl exion approfondie sur les fonds de formation. Tous les acteurs doivent être conscients

> PROTESTATION CONTRE LES CRÉDITS AUX COLONIES JUIVES

Palestine occupée, Dexia impliquée75 organisations se sont unies pour protester contre les crédits que le géant bancaire Dexia accorde aux colonies juives des territoires occupés. Elles mènent une campagne et sont passées à l’action à l’occasion de l’assemblée générale de Dexia pour dénoncer les pratiques de la banque. Car ce n’est pas fini avec ces crédits.

Israël occupe la PalestineLes Nations-Unies condamnent

Dexia finance. Et vous?

Israël bezet PalestinaDe Verenigde Naties veroordelen

Dexia financiert. En u?

© activestills.org

Éd. resp. : Mario Franssen Chée de Haecht 53, 1210 BXL

L’affi che ci-contre vous en dit plus. La Centrale générale participe à la plate-forme d’action Palestine occupée, Dexia impliquée, tout comme 34 communes.

Lors de l’assemblée générale du 12 mai, un représentant de la Cen-trale Générale a mis la direction de Dexia sur la sellette à propos du fi nancement des colonies is-raéliennes. Son président Jean-Luc Dehaene était clairement embar-rassé. Selon lui, Dexia n’investit plus dans les colonies.

Mais il existe bel et bien des preu-ves qui attestent que de nouveaux crédits ont été accordés, après que la direction ait promis d’arrêter.En prolongeant les crédits en cours aux colonies juives situées en Cisjordanie, Dexia fi nance la poursuite de la colonisation des territoires palestiniens. Une co-lonisation condamnée au niveau international. De cette manière, Dexia soutient directement l’oc-cupation et l’oppression des tra-vailleurs palestiniens. Tout travail digne est impossible dans de telles conditions. Le chômage y est colos-sal et celui qui trouve un boulot en Israël n’a pour ainsi dire aucun droit. Dexia donne la priorité aux bénéfi ces par rapport à la qualité de vie de centaines de milliers de personnes.

Israël bafoue le droit internatio-nal. L’occupation des territoires palestiniens, l’établissement des colonies et la construction d’un mur de séparation honteux. Il est inouï qu’une institution bancaire réputée accorde des crédits pour ces choses.Plus d’info: www.intal.be

La Centrale Générale FGTB est la plus grande centrale ouvrière. Elle défend les travailleurs d’une quarantaine de secteurs dont ceux de la construction, de la chimie, du verre, du bois, du papier.

Nous cherchons:

un(e) collaborateur(trice) pour notre Service de Formation

La fonction consiste à

• Concevoir et rédiger des programmes de formation relatifs à des thèmes syndicaux et sociétaux

• Prendre en charge l’animation et la formation de groupes de délégués et d’en évaluer les acquis

• Rédiger des synthèses destinées aux participants dans un langage approprié

Votre profi l?

• Vous avez une formation ou de l’expérience dans la formation des adultes

• Vous aimez travailler en équipe• Vous êtes prêt(e) à faire des nombreux déplacements et des sémi-

naires résidentiels• Vous avez un véhicule• Vous avez une connaissance, au moins passive, du néerlandais • Vous êtes prêt(e) à vous engager activement dans une organisation

syndicaliste socialiste• Vous aimez travailler de manière proactive

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Envoyez -nous votre curriculum vitae et votre lettre de motivation par e-mail à [email protected] ou par courrier à Alain Clauwaert rue Haute 26/28 – 1000 Bruxelles avant le 4 juin 2010.

Les candidats sélectionnés seront invités à un examen écrit le 11 juin 2010, suivi d’un entretien pour les candidats retenus le 25 juin 2010.

qu’un tel apprentissage a des ré-percussions positives à tous les niveaux.

Page 15: Syndicats FGTB n°10 - 28 mai 2010

MÉTAL12 SYNDICATS • N°10 • 28 MAI 2010

Le paysan et son âneSi vos enfants ont, aujourd’hui, entre zéro et 30 ans, cela veut dire qu’ils n’ont jamais entendu un gouvernement parler d’autre chose que d’austérité. C’est en effet au tournant des années ‘80 que les courants économiques et fi nanciers dominants se sont mis à ce dogme-là. Et ils n’en ont pas varié depuis, saisissant toutes les op-portunités pour vanter les mérites de l’austérité publique (cures d’amaigrissement des politiques publiques, réduction globale des dépenses de l’Etat) ou de l’austérité privée (blocage voire réduction du pouvoir d’achat, accroissement de la compétition entre individus, mises en causes des mécanismes de couverture sociale). Et tout ça pour quels résultats? Les taux de chômage sont affolants; les inégalités sociales se sont accrues; le travail compte de moins en moins dans la création de richesses; les Etats sont toujours dans la dèche; le système fi nancier est sous la coupe de pirates sans foi ni loi; les entreprises ont remplacé les politiques industrielles par des stratégies fi nancières; et même l’extraordinaire idée qu’était la construction européenne a fi ni par capoter, dans les esprits mais aussi dans les faits, parce qu’elle a été transformée en machine à produire de l’austérité.Et comme rien ne va toujours pas, donc, quelle est la solution qui nous est proposée pour demain? Devinez… L’austérité, bien sûr. La dernière institution à être montée au créneau à ce sujet est notre national Bureau du Plan qui nous demande rien moins qu’une qua-rantaine de milliards d’euros supplémentaires d’efforts structurels… Et encore, paraît-il, on s’en sort bien. Ce qui veut dire par exemple un taux de chômage global qui tournera, en 2015, autour des 13%... Extraordinaire perversion des perceptions dans un pays où tous les médias ont parlé des bonnes perspectives tracées par cette analyse, et où personne ne se demande si 13% de chômeurs, c’est vraiment un bon chiffre…Le Bureau du Plan n’est pas seul dans ses souhaits d’austérité. De nombreux pays européens sont en train de se préparer à en remettre une couche, au détour de la crise grecque et des ennuis de l’euro. Les gouvernements se comportent comme ce paysan qui, jugeant que la nourriture de son âne lui coûtait trop cher, décida de le rationner pour économiser. Et l’âne mourut de faim juste au moment où il s’habituait à ne plus manger…Ce serait drôle si nous n’avions pas l’impression, en l’occurrence, d’être l’âne de l’histoire… Multiplier les mesures d’austérité, que ce soit dans la sphère privée en pesant sur les revenus des travailleurs ou dans la sphère publique en sabrant dans les dépenses des Etats (de manière jamais vue: plusieurs pays sont aujourd’hui détermi-nés à réduire nettement les salaires des fonctionnaires), tout cela n’aboutit qu’à de nouvelles contractions de l’économie, et donc à un approfondissement des récessions. Le Prix Nobel d’Economie Joseph Stiglitz le résumait dans le journal «Le Monde» le 23 mai dernier: «Aujourd’hui, l’Europe veut un plan coordonné d’austérité. Si elle continue dans cette voie-là, elle court au désastre. Nous savons, depuis la Grande Dépression des années 1930, que ce n’est pas ce qu’il faut faire».En 2008, quand la crise de subprimes a frappé, de nombreux gou-vernements avaient décidé, justement, de ne pas serrer la vis pour ne pas accroître la déglingue. Le système n’avait pas trop malmarché, mais les mêmes gouvernements avaient en même temps laissé les acteurs fi nanciers poursuivre les mêmes spéculations, provoquant la nouvelle étape de la crise que nous vivons aujourd’hui. Et il faudrait cette fois, pour s’en sortir, choisir à nouveau la politique du tour de vis? Non. Les Etats doivent, à nouveau, se concentrer sur les politiques de relance. Il y a des moyens, il suffi t de vouloir les utiliser. En Belgique, la moitié de ce que demande le Bureau du Plan peut-être trouvé par la seule lutte contre la fraude fi scale. Si vous ajoutez à cela la fi n des intérêts notionnels et, enfi n, une taxation des grandes fortunes… En zone euro, le défi cit 2009 est de 7000 milliards d’euros, alors qu’une taxe de… 0,1% (!) sur les transactions fi nancières rapporterait, en année pleine, 750 milliards d’euros…Oui, il y a moyen de nourrir l’âne!

Nico CuéSecrétaire Général

> POINT DE VUE

> A LA VEILLE DU PROCÈS EN APPEL

Retour sur la catastrophe de GhislenghienLe 30 juillet 2004, un engin de chantier perçait une conduite de gaz à haute pression en-traînant une explosion faisant 24 morts et 132 blessés. La co-lonne de fl ammes de plus de 100 mètres était visible à 15 km à la ronde. Le drame du tristement célèbre zoning de Ghislenghien est la catastro-phe industrielle la plus meur-trière en Belgique depuis le Bois du Cazier en 1956.

Le 22 février dernier, le tribunal correctionnel de Tournai rendait son verdict: 11 des 14 prévenus sont acquittés; l’architecte, la société de terrassement et son conducteur de travaux sont reconnus coupa-bles d’homicides involontaires. Le parquet a fait appel de cette déci-sion. L’audience d’introduction du dossier devant la Cour d’Appel de Mons se tenait le 21 mai. Le procès en appel devrait commencer d’ici la fi n de l’année.

Penchons-nous sur la manière dont la catastrophe a été vécue par Karim Graini, délégué principal MWB-FGTB de Husqvarna (ex-Dia-mant Boart). C’est effectivement sur le chantier de construction du nouveau site de production de Diamant Boart que la catastrophe a eu lieu.

La société préparait son démé-nagement prévu fi n septembre 2004 et des ouvriers étaient donc déjà présents à Ghislenghien. L’ex-plosion a fait 6 morts et 7 blessés dans les rangs des travailleurs de Diamant Boart. Ce jour-là, Karim préparait ses vacances. Quelques

minutes après le drame, les coups de fi l de collègues et de familles de travailleurs ont commencé. Sous l’impulsion de la direction et de la délégation syndicale, une cellule de crise a été mise sur pied très rapidement. Après que toutes les victimes aient été localisées, les délégués se sont relayés à leur che-vet pour les soutenir. Karim Graini nous assure que ce fut très diffi -cile émotionnellement: «Personne n’est préparé à cela. C’est très dur de faire face à la perte d’amis, de collègues. Comment accepter qu’un mari, un fi ls, un ami ne re-vienne pas du boulot?».

L’ensemble de la délégation a as-sisté les familles des victimes en les aidant dans leurs démarches administratives. «Après le drame humain venait le drame social et nous ne pouvions pas rester sans rien faire». Dans les semaines qui ont suivi, les délégués ont créé une asbl de solidarité propre aux travailleurs de l’entreprise. C’était une nécessité car les failles du système étaient nombreuses: des médicaments essentiels au réta-blissement des blessés n’étaient pas remboursés, les séances de kiné étaient limitées,…

«Il fallait faire bloc devant les aberrations de l’administration et la mauvaise foi des assureurs», confi rme Karim. Au cours des dis-cussions avec des députés fédéraux issus de la région, l’idée de déposer un projet de loi protégeant mieux les victimes de catastrophe majeu-re est apparue. Si cette loi est adop-tée, elle permettra d’accorder des avances sur indemnisations sans attendre que les responsabilités soient déterminées. Actuellement,

ce projet est en stand by à cause de la dissolution des Chambres en vue des élections législatives anticipées.

Depuis ce drame, Karim porte un regard désenchanté sur notre société. «Nous croyons que nous sommes protégés mais en réalité nous sommes tous des numéros. Il existe dans la législation un ta-bleau indicatif qui évalue la perte d’un être humain: un travailleur décédé vaut 10.000€. C’est cynique et révoltant!».

Après la reconstruction, les tra-vailleurs de Diamant Boart devenu Husqvarna ont pris possession de la nouvelle usine à Ghislenghien mais ce ne fut pas facile. «Il fallait retourner travailler sur un cime-tière. Nous avions perdu nos repè-res» témoigne Karim. Des groupes de travail et de discussion ont été mis sur pied avec des psychologues afi n de rassurer les salariés.

Près de 6 ans après la catastrophe, bien que beaucoup aimeraient tourner la page, la douleur est en-core vive et nous ne sommes pas près d’oublier ce maudit 30 juillet 2004 qui a fait basculer tant de vies.

Caterpillar: création d’un réseau syndical internationalSuite aux 35.000 suppressions d’emplois au sein de Caterpillar Inc. et au confl it social sur le site de Caterpillar Grenoble, le syndicat français CGT avait lancé un appel à la solidarité et manifesté sa volonté d’organi-ser une rencontre de toutes les organisations syndicales repré-sentées dans le groupe.Les objectifs étant de pouvoir expliquer la situation socio-économique dans les différents pays, de présenter les perspec-tives et objectifs, de trouver des solutions communes qui per-mettront de peser sur les choix stratégiques de la multinatio-nale et de mettre un terme à la concurrence interne qui s’est accentuée depuis la crise.

Des délégations de la MWB-FGTB, du Setca, de la CSC METEA et de la CNE étaient présentes pour la Belgique. La France était représentée par la CGT, FO, la CFTD et la CFTC. IG Metall re-présentait l’Allemagne; UAW et IAMAW les Etats-Unis; Unite the Union l’Angleterre; CGIL et CISL l’Italie et enfi n MF-JC Japan pour le Japon.

La délégation MWB-FGTB tire un bilan positif de ces rencon-tres qui se sont déroulées les 28 et 29 avril derniers. Les dé-bats et discussions ont permis de mieux cerner la stratégie du groupe Caterpillar. Les diffé-rents témoignages ont confi rmé l’arrogance de la multinationale et sa volonté à peine voilée de supprimer les organisations syndicales. Dernier exemple en date: l’implantation d’un site de production aux USA dans un Etat où il n’y a aucune recon-naissance syndicale.

Lors de ces deux journées, la pré-sentation du bureau français d’expertise SECAFI a permis de mieux appréhender l’impact de la crise sur l’emploi ainsi que les perspectives sur le marché du BTP (bâtiment et travaux publics). SECAFI a également apporté la confi rmation que les principaux investissements se feront désormais en Asie.

Un moment fort de ce séjour a été la rencontre avec les salariés de Cat Grenoble organisée par la CGT. L’échange était axé sur

notre perception de leur confl it et la manière dont la crise est vécue en Belgique. La CGT tire la même conclusion que la MWB-FGTB: c’est bien le capitalisme qu’il faut combattre. La CGT est d’ailleurs entièrement d’accord avec le slogan «le capitalisme nuit gravement à la santé». La MWB-FGTB remercie les Cama-rades grenoblois qui leur ont ré-servé un accueil exceptionnel. Comme le confi rme Ivan Del Percio, au nom de l’ensemble de la délégation MWB-FGTB de Caterpillar, c’est de cette ma-nière, par ce type de rencontres, qu’il faut concevoir l’avenir du syndicalisme: «Les enjeux ne sont plus locaux mais bien glo-baux. On est face à une multi-nationale: il faut donc qu’on se serre les coudes et qu’on aille au devant des informations. Nous ne devons pas rester dans notre coin et nous isoler. Il est indis-pensable que l’on s’ouvre aux autres, même s’il reste encore beaucoup de travail pour créer un réseau effi cace d’actions col-lectives».

Les participants devant l’usine Caterpillar de Grenoble.

Page 16: Syndicats FGTB n°10 - 28 mai 2010

SYNDICATS • N°10 • 28 MAI 2010 13TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

Recticel: les profi ts d’abord, les travailleurs aprèsAu cours des dernières années, le groupe Recticel a réalisé d’excel-lents bénéfi ces. En 2009, ceux-ci étaient même de 80% plus élevés par rapport à l’année précédente. Les actionnaires pourront être ra-vis : leur dividende augmente de presque 50%. Les travailleurs, eux, sont toutefois abasourdis, déçus et incrédules. L’entreprise a subi une lourde restructuration en 2009 ce qui a entraîné la perte de plus de 600 emplois ainsi que des fortes économies : l’installation d’un rè-glement d’emploi à 4/5 et un taux de chômage temporaire toujours croissant. Les restructurations et la perte d’emploi ne s’arrêtent pas en 2010 : les travailleurs paient les profi ts des actionnaires en espè-ces! La direction omet en plus de faire les investissements qui sont nécessaires dans plusieurs sites

afi n de garantir la continuité de l’entreprise.

C’est un contraste criant avec les indemnités confortables qui sont payées au niveau de la direction et avec le dorlotement des action-naires.

En guise de protestation, les tra-vailleurs des sites belges ont mené une action le 11 mai dernier lors de la réunion des actionnaires de Recticel à Evere. Les délégués de Recticel Bedding Hulshout, qui fait partie du secteur du textile, y étaient également présents. Avec leurs collègues des autres sites, ils ont plaidé pour une vision à long terme et ont demandé à la direc-tion de donner plutôt la priorité aux investissements au lieu de l’augmentation des dividendes.

Droit à un soutien européen pour des travailleurs licenciés dans le textileL’année dernière, la FGTB-Textile, Vêtement et Diamant a pris les devants pour introduire deux dossiers (Flandre orientale et oc-cidentale / Limbourg) auprès du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation.

Ce Fonds appuie des mesures acti-ves du marché du travail pour des secteurs qui dans une certaine ré-gion ont été touchés par une perte massive d’emplois.

La Commission européenne a ap-prouvé les deux demandes de fi -nancement le 9 septembre 2009.COBOT, le centre sectoriel de for-mation pour le textile, intervient activement à partir de novembre 2009 dans l’exécution des mesures d’appui des travailleurs licenciés dans les deux régions.

Les mesures d’appui peuvent être appliquées jusque fi n mai 2011.

C’est la raison pour laquelle nous en revenons, dans le présent article, au groupe-cible, aux mesures et aux indemnités fi nancières en fa-veur des travailleurs licenciés dans le cadre de ces deux dossiers.

Qui entre en ligne de compte?

Tous les travailleurs, quel que soit leur domicile, qui ont été licenciés dans une entreprise textile située dans les provinces de la Flandre orientale et de la Flandre occiden-tale entre le 31 mai 2008 et le 28 février 2009.

Pour la province du Limbourg, il s’agit des travailleurs qui ont été li-cenciés dans notre secteur entre le 1er août 2008 et le 31 mars 2009.

Quelles mesures d’appui sont à la disposition?

• Screening de compétences: trou-vez le métier qui vous convient le plus.

Un collaborateur de Cobot vous

aidera à vérifi er le niveau de vos capacités et compétences pro-fessionnelles. On parlera de vos attentes et de vos aspirations pro-fessionnelles. Un plan d’action sera dressé. Vous aurez probablement besoin d’une formation complé-mentaire pour trouver un emploi qui vous convient.

Une indemnité de 15,00e est ac-cordée si vous participez à cette action qui ne prend pas plus que quelques heures.

• Apprenez à postuler avec suc-cès.

Trouver un nouvel emploi dépend d’un bon entretien d’embauche.Pendant trois jours au maximum, vous recevrez une formation inten-sive pour savoir vous «vendre» à votre futur employeur. Une indem-nité de 25e par jour est accordée, avec un maximum de 75e.

• Obtenez un titre de compéten-ces.

Si, p.ex., vous avez fait le métier de tisserand plat ou de tisserand de tapis double pièce, vous pouvez le faire attester offi ciellement par un titre de compétences, ce qui facili-tera votre embauche par un nouvel employeur. Vous bénéfi cierez d’une indemnité de 100e pour l’obtention d’un titre de compétences.

• Recevez des offres d’emploi qui correspondent à votre profi l

Cobot épluche les offres d’emploi à votre place et vous envoie les propositions d’emploi qui corres-pondent à votre formation, votre expérience et vos points d’intérêt. Ce service est gratuit.

• Suivez un trajet de formation sur mesure.

Vous avez l’emploi idéal en tête mais ne disposez pas encore des compétences appropriées? Cobot et le VDAB vous aident à établir un trajet de formation qui vous colle

à la peau. L’indemnité prévue est de 25e par jour pour un maximum de 20 jours.

• Suivez des formations pour ren-forcer vos compétences généra-les

Il y a pas mal de formations qui vous ouvriront plus facilement les portes à un nouvel emploi, comme la mécanique, l’électronique, tra-vailler avec un ordinateur, ...

Pendant cette formation, vous rece-vrez une indemnité de 25e par jour pour un maximum de 10 jours.

• Faites vous assister par un coach pour l’emploi.

Vous désirez un nouvel emploi mais ne savez pas très bien com-ment vous y prendre? A votre demande, un coach pour l’emploi vous assistera dans toute démar-che que vous entreprenez pour chercher un nouvel emploi.

Celui qui souscrit à cette initiative, reçoit une indemnité de 75e.

Vous pouvez prétendre également à deux primes.

Si vous participez à une ou plu-sieurs des actions susvisées, vous recevrez la prime de départ de 150e.

Et si vous trouvez un nouvel em-ploi après avoir suivi une action du paquet de mesures d’appui, vous recevrez une prime à l’emploi de 250e à condition d’avoir été au tra-vail pendant au moins trois mois consécutifs chez votre nouvel em-ployeur ou pendant 65 jours en tant que travailleur intérimaire sur une période de 26 semaines.

Contactez nous pour des informa-tions supplémentaires:

COBOT, Poortakker 92, 9051 Sint-Denijs-WestremSaar VandenbrouckeTéléphone 09/222.26.14

Textile: paiement du pécule de vacances légal 2010Comme chaque année, Vacantex répartit, pour le paiement du pé-cule de vacances légal, toutes les entreprises textiles en 3 groupes, selon les dates du congé annuel de l’entreprise. Les entreprises qui ferment en premier en raison des congés annuels sont reprises dans le 1er paiement. Pour les entreprises qui ferment plus tard, le pécule de vacances légal 2010 sera payé au moment du 2e ou du 3e paiement.

Tous les travailleurs occupés dans le secteur reçoivent, pour mi-mai, une bandelette reprenant toutes les données concernant le calcul et le paiement du pécule de vacances légal.

Voici les dates de paiement:

Chèques circulaires1er paiement Mercredi 26 mai 20102e paiement Lundi 14 juin 20103e paiement Mercredi 23 juin 2010

Virements1er paiement Mardi 25 mai 20102e paiement Jeudi 10 juin 2010 3e paiement Lundi 21 juin 2010

Virements vers l’étranger1er paiement Mardi 25 mai 20102e paiement Jeudi 10 juin 2010 3e paiement Lundi 21 juin 2010

Consultez votre secrétaire professionnel pour savoir sous quel groupe votre entreprise est reprise. Vous retrouverez les coordon-nées sur notre site Internet www.fgtbtvd.be.

E-mail: [email protected] web: www.efgcobot.be

Les secrétariats professionnels de la FGTB-Textile, Vêtement et

Diamant. Vous trouverez les coor-données sur le site web http://www.fgtbtvd.be/adr.html

Page 17: Syndicats FGTB n°10 - 28 mai 2010

ALIMENTATION - HORECA - SERVICES14 SYNDICATS • N°10 • 28 MAI 2010

> EFFAT

Quand emploi précaire et travail dans la viande se conjuguentPetit rétroacte

En octobre 2009, la Fédération Européenne des Syndicats de l’Ali-mentation, de l’Agriculture et du Tourisme (EFFAT) avait tenu son congrès qui avait pour thème la lutte contre l’emploi précaire.

L’EFFAT avait mis en évidence la précarité croissante des travailleurs qu’ils soient migrants, intérimaires ou saisonniers. Le constat: dans la situation de crise que nous subis-sons actuellement, de plus en plus de travailleurs sont dans l’impossi-bilité de subvenir à leurs besoins et rejoignent les rangs grandissants des travailleurs pauvres.L’EFFAT a lancé son mot d’ordre «Combattons le travail précai-re».

Dans ce cadre, FGTB HORVAL avait décidé de multiplier les rencontres entre les diverses organisations syndicales et aussi de porter une plus grande attention au dévelop-pement et au suivi des Conseils d’Entreprise Européens.

EFFAT Conférence de la VIANDE.

Les 3 & 4 mai 2010, l’EFFAT a orga-nisé une conférence à Budapest en Hongrie sur le thème du travail précaire dans le secteur de la vian-de. De nombreux syndicalistes de pays européens étaient présents: la Belgique, l’Allemagne, le Dane-mark, la France, l’Espagne, l’Italie, la Norvège, mais aussi la Pologne, la Hongrie pays hôte, la Bulgarie, la Croatie, l’Albanie, l’Autriche, le Monténégro, la Serbie, la Slové-nie et la Turquie. Nous avons par contre du regretter l’absence de pays comme la Suède, l’Irlande, les Pays-Bas ou le Royaume-Unis qui sont quand même des acteurs non négligeables dans le secteur de la viande.

La FGTB HORVAL était représentée par Freddy Quackelbeen (secrétaire de Flandre Occidentale) & Tangui Cornu (secrétaire Fédéral).

Les constats

Depuis 2004, date de l’élargisse-ment de l’Union Européenne, le constat consternant doit être tiré que les relations sociales ont été marquées par une spirale néga-tive et ce partout en Europe. A la globalisation croissante, la crise économique a accentué cet état de fait. Le secteur de la viande est exemplatif du slogan de la FGTB: «Le capitalisme nuit gravement à la santé»: partout en Europe, les sociétés mettent une pression importante sur les coûts salariaux qu’elles estiment toujours trop hauts et qu’elles veulent sans cesse tirer vers le bas.

L’entreprise Danish Crown, qui anciennement était présentée comme un exemple dans la qua-lité des relations sociales n’est plus épargnée aujourd’hui.

Le syndicat allemand a présenté des exemples de systèmes de re-lations de travail individuel, de diminutions importantes de sa-laires, d’augmentation de la durée du travail. Ils nous disent que les travailleurs allemands fuient le

secteur et qu’ils sont remplacés par des travailleurs venant de l’Est à des «salaires sans concurrence», on évoque des montants de 5e de l’heure et parfois moins …

Au niveau de la production, on note aussi des glissements de produc-tion du Danemark vers l’Allema-gne; ainsi que vers le Royaume-Uni, pays connu pour son non-système de droit collectif. Au Danemark, des chiffres de 25% de perte d’emplois sont cités.

Il y a une volonté patronale d’at-taquer les acquis sociaux des travailleurs partout en Europe et cette cascade baissière n’a pas de fi n!

La marche vers le bas, le dumping social touchent aussi les pays de «l’Europe de l’Est». Même en Bul-garie, là où pourtant les salaires sont déjà particulièrement bas, les ouvriers bulgares trop chers sont remplacés par des ouvriers turcs. TROP c’est TROP!

Les conclusions de la réunion EFFAT pourraient se résumer à quelques mots: «STOP à la dérégulation du secteur, STOP à toutes les pratiques ma-fi euses qui visent à exploiter et à appauvrir sans fi n les travailleurs, OUI à une Europe sociale qui ga-rantit les droits légitimes des tra-vailleurs».

Ensemble nous avons au sein de la conférence de l’EFFAT dressé des axes d’actions qui vont d’une plus grande et plus rapide communica-tion en interne, à l’échange d’in-formations sur les pratiques des entreprises transnationales dans les différents pays et au travail de lobbying pour mettre en évidence des pratiques et pousser la com-mission à légiférer pour contrer certaines pratiques «mafi euses».

Quelles conclusions tirer?

Le secteur de la viande est exem-platif, mais n’est pas un exemple isolé des dégâts occasionnés par l’absence de règles sociales har-monisées. Est-ce à dire que nous ne voulons pas d’Europe, que nous voulons nous recentrer sur nous, certes non!Nous voulons une Europe des tra-

vailleurs, une Europe qui tire vers le haut les droits et les conditions de travail des travailleurs euro-péens, pas cette Europe des mar-chands, des fi nanciers qui met les travailleurs en concurrence entre eux et qui les entrainent sans cesse vers plus de précarité, vers plus de pauvreté!

Nous allons proposer à nos ins-tances de mettre en place des po-litiques bilatérales avec un certain nombre de pays de l’Est, pour in-tensifi er nos relations et pouvoir développer des axes de collabora-tion dans l’action syndicale.

Les solutions ne peuvent cepen-dant pas être qu’européennes. En Belgique aussi nous allons conti-nuer à mener des actions et un tra-vail pour assainir le secteur, pour en extraire les pratiques indignes (travail au noir, faux indépendants, fraude, etc.) et nous attaquer à l’exploitation des travailleurs mi-grants. Soyons clair, nous voulons assainir le secteur, en éliminer ses représentants malhonnêtes mais travailler avec les entreprises qui veulent avoir de bonnes relations sociales, de bonnes conditions de travail.

Nous voulons prendre exemple sur le travail que nos collègues de la construction ont mis en place pour lutter contre les même maux que ceux qui touchent le secteur de la viande. Nous le savons, nous aurons besoin outre des représen-tants patronaux de bonne foi, du soutien des ministres de l’emploi et de la santé, de la sécurité sociale et de toutes les inspections qui y sont liées mais surtout de délégations syndicales fortes.

La viande est et sera encore pour les prochains mois un dossier sur lequel FGTB HORVAL va peser de tout son poids. Dans les prochains mois, nous vous ferons part des avancées dans le secteur. La FGTB HORVAL a la chance de pouvoir s’appuyer pour ce dossier sur des gens du terrain experts en la matière dont le camarade Freddy Quackelbeen.

Tangui CORNUSecrétaire Fédéral

La FGTB HORVAL section deCharleroi Centre Mons Brabant Wallon

Engage un(e) PROPAGANDISTEProfi l recherché: Dynamique, esprit d’équipe, capable de prendre des initiatives, de tra-vailler de façon autonome dans les quatre régions susmentionnées.Capable d’assurer une permanence syndicale tant à Charleroi qu’au Centre, à Mons ou au Brabant Wallon.Volonté de prospecter nos différents secteurs en vue d’augmenter le taux de syndicalisation de notre centrale et de diffuser des informa-tions diverses aux affi liés et membres potentiels.Apte à suppléer un permanent (dans un cadre défi ni)Bonne connaissance des structures syndicales. Une expérience syn-dicale est un atout.Bonne connaissance du français, des outils informatiques, disposer d’un permis de conduire.Etre affi lié auprès d’une centrale de la FGTB.

Nous offrons: contrat de travail d’employé à temps plein, à durée indéterminée avec clause d’essai de six mois. Barème de la Centrale + avantages extra-légaux. Entrée en service: courant du 3e trimestre 2010.

Envoyer CV, lettre de motivation et preuve d’affi liation à Jean-Pierre VAN MULDERS,

Secrétaire Régional FGTB HORVAL, rue Aubry 23, 7100 HAINE-SAINT-PAUL,

pour le 18 juin 2010 au plus tard.

HORVAL se bat pour la qualité de l’emploi des travailleurs titres-servicesLe secteur des titres-services est en pleine expansion. Il compte aujourd’hui plus de 100.000 travailleurs. A-t-on atteint l’objectif initial? Oui, si l’on en juge par le seul critère du nombre mais, dans la réalité, les effets pervers du système apparaissent très vite et les travailleurs sont loin d’être les gagnants, ils pourraient même en être les dindons: salaire en dessous du seuil de pauvreté, conditions de travail précaires, instabilité….

Les travailleurs titres-services ne sont pas tous logés à la même enseigne!Le secteur est multiple, les travailleurs sont occupés dans plusieurs commissions paritaires et ce en fonction de l’entreprise qui les oc-cupe ce qui entraîne des différences dans les rémunérations et les avantages octroyés.Cette diversité amène une diffi culté de prise en compte des spécifi cités existant dans les différents secteurs. La FGTB-HORVAL est compétente pour les travailleurs qui dépendent de la CP 322.01 et de la CP 318.01.La CP 322.01 est de loin la plus importante en nombre, mais c’est aussi celle qui a la composition la plus diversifi ée: on y trouve des entreprises avec quelques travailleurs, mais aussi des entreprises avec plusieurs milliers de travailleurs; on y retrouve des entreprises de l’économie sociale, mais aussi des entreprises liées aux agences d’intérim. La CP 318.01, quand à elle, recouvre les services d’aides aux familles et aux personnes âgées qui occupent elles aussi des travailleurs titres-services.

Être un travailleur titres-services dans le secteur NON-MAR-CHANDForts de leur expérience dans l’aide à domicile, les services d’aides aux familles se sont intégrés dans le dispositif titres-services pour garantir à l’aide ménagère titres-services une certaine qualité de travail et pour éviter une concurrence déloyale vis-à-vis des aides familiales.Ces aides ménagères encadrées offrent aux bénéfi ciaires un service de qualité tandis qu’un accompagnement social reste toujours pos-sible en vue d’assurer, dans un cadre de confi ance, un passage vers d’autres services (aides familiales, garde à domicile…) en fonction des besoins du bénéfi ciaire.Des emplois de qualité ont pu être créés: contrats à durée indéterminée, valorisation de l’ancienneté, formations, encadrement des travailleurs, conventions collectives de la CP 318.01…Mais ATTENTION, la qualité à un prix!!! Il y a donc des entreprises où les travailleurs tournent beaucoup et ont donc peu de stabilité mais aussi des travailleurs occupés dans des entreprises du secteur NON-MARCHAND, qui travaillent le plus souvent avec un contrat CDI et qui ont donc pu acquérir une ancien-neté importante.

La réponse du politique se fait attendre…La FGTB-HORVAL avec les autres partenaires sociaux de la CP 318.01 veut que le fi nancement des titres-services prenne en compte la qualité des contrats offerts aux travailleurs, l’encadrement dont ils peuvent bénéfi cier, les formations, …etcIl est donc primordial de conforter les emplois existants.Dans cette optique, des contacts ont été pris avec le cabinet de la Mi-nistre de l’emploi. Une rencontre était d’ailleurs prévue avec le cabinet Milquet pour aborder l’avenir du secteur, sa pérennité et ses modes de fi nancement (refi nancement, fi nancement différentié),… La crise politique est entre temps survenue ce qui crée l’IMMOBI-LISME.Nous espérons que très rapidement un gouvernement sera formé. Nous avons besoin d’interlocuteurs attentifs aux problèmes que rencontrent les travailleurs du secteur et qui auront la volonté d’y apporter des réponses positives.La FGTB-HORVAL continuera à œuvrer pour la défense des intérêts des travailleurs Titres-Services de nos secteurs!

Tangui Cornu Secrétaire Fédéral.

Page 18: Syndicats FGTB n°10 - 28 mai 2010

SYNDICATS • N°10 • 28 MAI 2010 15EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

Non au retour des mauvaises habitudesDepuis le début de la crise fi nan-cière, le groupe Dexia a été soumis à de nombreuses turbulences et in-certitudes. Cette période de remous est malheureusement toujours d’actualité. En effet, 1526 postes de travail ont déjà été sacrifi és et aujourd’hui, la direction continue de vouloir faire des économies sur le dos des travailleurs en remettant par exemple en question l’évolu-tion des rémunérations (index, barèmes, promotions, etc.).

Cette même direction confi rme ainsi l’adage qui dit «on voit tou-jours la paille dans l’œil de son voi-sin mais pas la poutre dans le sien», elle qui n’hésite pas à se gratifi er de généreux bonus. Qui plus est, elle reprend les mauvaises habitu-des du passé et spécule à nouveau sur l’évolution du cours de l’action Dexia, laissant ainsi derrière elle les enseignements tirés suite à la crise. Crise qui a pris naissance justement à causes de tels actes irresponsables.

Le personnel a totalement perdu confi ance en ces dirigeants dont la seule stratégie est le gain personnel

à court terme et ce, au détriment de la pérennité des emplois. Le SETCa s’oppose fermement à cet étalage indécent et à cette forme de société à deux vitesses. Le front commun syndical SETCa-BBTK/CNE-LBC/CGSLB l’a d’ailleurs fait savoir clai-rement lors de l’assemblée généra-le des actionnaires Dexia du 12 mai dernier. Au cours de celle-ci, il était prévu que différents points soient abordés : approbation des comptes, redistribution de dividendes pour les actionnaires (sous forme d’ac-tions) et redistribution de bonus vers le Top management.

Nos délégués ont adressé un mes-sage clair à l’attention des action-naires du groupe.

Comme l’explique Luigi Franco, délégué SETCa chez Dexia «Il n’y a aucune vision au-delà de 2010. Nous avons demandé d’obtenir un plan stratégique et nous ne voyons rien venir, on ne sait nous donner aucune garantie sur le long terme. Nous avons vraiment des craintes qui se concrétisent peu à peu et nous avons voulu le faire savoir. Nous tirons la sonnette d’alarme

par rapport à l’utilisation à outran-ce de consultants et au retour des fameux boni. Le Top Manager Pier-re Mariani se fait constamment entourer par des consultants qui se font très chèrement payer. Ces coûts exorbitants nous obligent à réduire nos propres frais généraux. Nous estimons que cette situation n’est pas normale. Nous avons des compétences suffi santes à exploi-ter en interne. En ce qui concerne les boni, à peu près 800 000e se-ront octroyés rien que pour le CEO et au total on arrive à environ 2 millions d’euros pour le comité de direction. Et ces mêmes boni sont en plus indexés sur le cours de l’action».

Les mauvaises habitudes du passé sont donc bien de retour ! Espérons que les actionnaires réalisent l’en-jeu et ne réitèrent pas leurs vielles erreurs en pratiquant la politique de l’autruche. Le SETCa continuera à dénoncer ces pratiques inadmis-sibles et à défendre le personnel afi n d’obtenir rapidement des réponses à nos questions et des garanties pour l’avenir.

Clap de fi n (ou presque)Début mars, le groupe Schlecker annonçait la fermeture de la plu-part de ses magasins: toutes les drogueries de Belgique mettront la clé sous la porte, à l’exception des quatre succursales situées dans la région d’Eupen. Le plan social, qui concerne plus de 90 travailleurs, a été conclu fi n avril entre responsa-bles patronaux et syndicaux. Ces derniers ont tout mis en œuvre pour que les conséquences de cette crise sociale soient aussi peu pé-nibles que possible pour les tra-vailleurs.

Schlecker, c’est un peu le Lidl de la droguerie. Régulièrement épinglé pour sa gestion du personnel sans pitié (voire sans scrupules), le hard discounter de la cosmétique a déci-dé de se retirer en grande partie du marché belge. La direction ferme le centre logistique des Pays-Bas, qui desservait tous les magasins hol-landais et la quasi-totalité en Belgi-

que. Par conséquent, les magasins concernés ( tant aux Pays-bas, soit plus d’une centaine de magasins, qu’en Belgique, avec 32 magasins) ne peuvent plus être livrés, ce qui justifi e, d’après les dirigeants, le fait de ne pas maintenir ouverts les derniers magasins rentables. Seuls les points de vente situés en Communauté germanophone, fournis par le centre logistique en Allemagne, continueront à être approvisionnés et pourront donc subsister après 2011.

La procédure Renault a été lancée dès l’annonce de la fermeture. Les négociations ont abouti à un plan social qui prévoit entre autres le paiement aux travailleurs d’une indemnité de rupture de 3 mois, 6 mois ou plus dans le cas des départs volontaires (et compre-nant un pécule de vacances et une prime de fi n d’année). Pour les autres travailleurs, une prime

de fermeture de 150e par année d’ancienneté sera octroyée avec des compléments pour les 45+. Les personnes en crédit-temps rece-vront leurs indemnités sur base de l’horaire initial. Comme pour toutes les entreprises de plus de 20 travailleurs procédant à un licen-ciement collectif, le plan social pré-voit la mise sur pied d’une «cellule pour l’emploi», qui a pour mission d’accompagner les travailleurs li-cenciés pendant 3 à 6 mois et de leur proposer un reclassement professionnel (outplacement). Elle entamera sa mission avant la fi n de ce mois. En cas de fermeture an-ticipée, le plan prévoit que les tra-vailleurs soient payés et dispensés de prestation. Heureusement, car les premières fermetures effectives ont déjà eu lieu ces deux derniers mois. Elles s’échelonneront jusqu’à la fi n 2010.

Procédure Renault et mensonge médiatique par omissionTandis que la procédure Renault suit toujours son cours pour la branche Retail de Euler Hermes, son CEO distille ses analyses fi nan-cières dans la presse mais évite bien de s’exprimer sur le sort des 45 travailleurs lésés.

Le groupe Euler Hermes, leader in-ternational dans le domaine de la gestion et l’analyse fi nancière des risques crédits ainsi que du recou-vrement de créances, engendrait depuis plusieurs années de gros bénéfi ces avec sa branche ‘retail’ (spécialisée en crédits à la consom-mation) en Belgique.

Pourtant, le 15 avril dernier, la di-rection annonçait son intention d’abandonner cette activité et la mise en place de la procédure Re-nault.

Cette triste nouvelle n’a pas été très exposée médiatiquement, contrai-rement aux talents d’analyste éco-nomique du CEO, W. Verstraete. Depuis l’annonce de la fermeture, il a fait «de multiples déclarations» à travers les medias. Il a ainsi dressé un constat sur le secteur de l’assu-rance crédit en général et curieuse-ment, n’a précisé à aucun moment la mise à mort de l’activité «retail»

au sein de son entreprise. Simple omission ou volonté de faire passer inaperçue cette décision? Le SETCa a directement dénoncé cette atti-tude déplacée.

Actuellement, la procédure se poursuit entre les représentants syndicaux et la direction du grou-pe. Plusieurs rencontres ont déjà eu lieu. Le SETCa continuera à défendre «bec et ongles» l’emploi et les droits de ces travailleurs «oubliés».

Les travailleurs de Janssen Pharma méritent plus de respectA la suite de la restructuration annoncée par la direction, le personnel de Janssen vient de se prononcer pour la deuxième fois sur un plan social. Une majorité, c’est-à-dire 63%, a de nouveau voté contre. Ceci n’est cependant pas suffi sant pour rejeter un plan social. La proposition sera dès lors mise en œuvre. L’avenir demeure incertain. Cette restructuration est l’histoire d’une entreprise qui opte pour le rendement immédiat au lieu de choisir un avenir durable.

Une affi rmation du management de Janssen Pharma est éloquente quant à la manière dont l’entreprise voit l’avenir: «La crise structu-relle au sein de l’industrie pharmaceutique combinée aux consé-quences de la crise économique mondiale nous contraignent de revoir complètement notre façon de travailler. L’ancien modèle des entreprises intégrées, dirigées de manière centralisée, organisant en leur sein l’ensemble du cycle de la recherche, du développement, de la production et de la commercialisation n’est plus tenable d’un point de vue économique. Nous devons dès lors adapter fondamen-talement notre modèle actuel».

Comment concilier une telle affi rmation avec un chiffre d’affaires de plus de 44 milliards d’EUR et un bénéfi ce de 9,2 milliards d’EUR? Comment expliquer que quelque 10% des dépenses sont consacrés à la recherche et au développement (R&D) et que 30% vont au marketing, à la vente et à l’administration?

Pour nous, les choses sont claires : Janssen passe d’une organisation centrée sur la production (découverte, fabrication et vente de médica-ments) à une organisation de distribution (par exemple l’achat d’un médicament et sa commercialisation). Dans la pratique, ceci signifi e que Janssen Pharma va se débarrasser de tout ce qui ne produit pas des bénéfi ces maximums, quel que soit le service. C’est ainsi que s’installe une incertitude permanente pour les travailleurs.

La management de Janssen Pharma justifi e son intention de licencier entre-temps 417 travailleurs (annonce initiale de 558 travailleurs) par la compétitivité (position concurrentielle) que la société sou-haite maintenir. Jamais cependant nous n’avons reçu de chiffres précis.La direction a dès lors décidé unilatéralement de clôturer la première phase de la loi Renault. Un certain nombre de questions et de pro-positions cruciales des syndicats ont été rejetées tout simplement comme telles parce que non pertinentes.Après une longue et pénible période de négociation, la proposition de plan social a été rejetée par 63% du personnel. C’est beaucoup, mais ceci signifi e dans la pratique que la majorité est insuffi sante pour passer à l’action et que le plan sera mis en œuvre.

Les licenciements forcés et l’avenir incertain (externalisation) demeurent les principaux points cruciaux. Le personnel est loin d’être rassuré. Pour sa part, la direction vit toujours dans une réalité parallèle. Pour elle, «le résultat est clair» et l’on peut en revenir à présent au «business as usual».Voilà qui caractérise parfaitement le ‘décalage’ de la direction avec sa mentalité de tour d’ivoire. Les travailleurs de Janssen méritent mieux.

> DEXIA

> SCHLECKER

> EULER HERMES

Page 19: Syndicats FGTB n°10 - 28 mai 2010

EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES16 SYNDICATS • N°10 • 28 MAI 2010

Votez, et à gauche!L

e 13 juin vous vous rendrez de nouveau aux urnes. Voilà un bien bel évènement. Le droit

de vote est l’une des principales réalisations démocratiques du mouvement socialiste. En votant, vous donnez forme à notre société. Le choix que vous faites n’est donc pas sans importance, même si vo-tre voix n’en est qu’une parmi des millions d’autres.

Il est dès lors très dommage que d’aucuns doutent de l’importance ou de l’utilité d’exprimer son vote. Même s’il y a une raison à ce sen-timent de rejet. Le SETCa sait aussi que Leterme ne s’en est guère sorti. Et la rue de la Loi a gaspillé une sacrée dose d’énergie politique à un dossier dont seuls quelques constitutionalistes savent encore de quoi il s’agit: le fameux arron-dissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Que ces querelles sans fi n entre politiques se soient déroulées avec pour arrière-fond la pire crise fi nancière (et réelle) des dernières décennies n’a fait

qu’aggraver les choses. Clairement, cette crise aurait dû être LA priorité du gouvernement.

Retour aux urnes

La suite, vous la connaissez. Le gouvernement est tombé et vous devez de nouveau faire un choix. Bien sûr, comme syndicat d’em-ployés socialiste, nous appelons à voter à gauche. Un choix entre gau-che et droite a bel et bien encore un sens, car il y a des différences. Plusieurs défi s extrêmement im-portants nous attendent dans les années à venir: le vieillissement, les défi cits budgétaires, la régula-tion du secteur fi nancier,… Seuls les partis proches des idées socialistes peuvent garantir que cela ne se fera pas aux dépens de Monsieur Tout-le-Monde. En outre, les partis de gauche sont moins tentés de se perdre dans des disputes com-munautaires sans fi n. Un bloc de gauche fort au parlement est à nos yeux la garantie d’une meilleure protection sociale et d’un déve-

loppement économique durable. Il pourra aussi faire barrage à une vague de mesures d’économies décrétées aveuglément.

Votre statut compte aussi

Pour le SETCa, un autre thème en-core est à prendre en compte dans ces élections: vos droits comme employé. Vous n’entendez que ra-rement les responsables politiques s’exprimer sur le sujet, mais les dif-férents partis et présidents de parti ont bel et bien un avis sur l’avenir du statut employé. Leur vision en matière de levée des différences entre ouvriers et employés vont souvent dans le même sens, à sa-voir celui du statut unique qui vous conduira vous, comme employé, à devoir faire des sacrifi ces.

Concrètement, certains responsa-bles politiques estiment que vous pouvez parfaitement vivre, si l’on vous licencie, avec une indemnité de préavis réduite. Une solution politique imposant le statut uni-

que conduirait tout droit à la ré-duction des droits des employés. Des employés qui représentent – et ces messieurs dames de la rue de la Loi ont quelquefois tendance à l’oublier – la moitié de la popula-tion active. Entre-temps, l’ouvrier belge n’obtient toujours pas ce à quoi il a droit, à savoir globa-lement la même protection que l’employé aujourd’hui. En réalité, les propositions de bon nombre de responsables politiques reviennent à organiser une régression sociale à grande échelle dissimulée sous une «modernisation». Ne vous laissez cependant pas piéger.

Le SETCa vous informe

Aussi, à l’approche directe du scru-tin, le SETCa a l’intention de vous informer de manière détaillée sur les positions que les différents par-tis démocratiques adoptent dans le débat ouvriers/employés. Pour ce faire, nous avons épluché les différents programmes des partis et avons pris contact avec leurs

quartiers généraux en leur posant 3 questions concrètes. Via une let-tre, nous les avons questionné sur leur position dans ce débat (sont-ils pour la suppression des différences de statut sans démantèlement des droits des employés?), la prise en charge des coûts (par l’employeur plutôt que par la collectivité?) et la place des interlocuteurs sociaux dans ce débat. Vous recevrez leurs réponses avant même les élections, non seulement par le biais de notre info et de setca.org, mais égale-ment par voie de tracts qui seront distribués dans les entreprises. Ainsi, votre choix le 13 juin sera-t-il un choix fondamentalement informé. Retrouvez le contenu de la lettre adressée aux partis politiques sur http://www.setca.org

Myriam Delmée Erwin De DeynVice-présidente PrésidentSETCa-BBTK SETCa-BBTK

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