syndicats fgtb n°18 - 28 octobre 2011

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N°18 • BIMENSUEL • 66 ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 [email protected] Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles FGTB-CSC Plate-forme contre l’austérité Page 3 CRISE Les alternatives de la FGTB Page 3 PENSIONS Les P & PP se mobilisent Page 4 TRAITE DES ETRES HUMAINS Lutter contre la fraude sociale Page 5 Après l’annonce faite par Mittal de la fermeture de la phase à chaud à Liège, les métallos ne baissent pas les bras. Il faut sauver les hauts fourneaux car si l’acier ne coule plus à Liège le froid suivra et c’est toute la ré- gion qui coulera. Cela ferait tomber 10.000 emplois di- rects et indirects . Alors pas question de plan social. Pas de froid sans le chaud. Ils étaient 10.000 à Seraing le 26 octobre pour le crier haut et fort et forcer l’avenir de l’acier à Liège. La sidérurgie liégeoise n’est pas une industrie qui appartient au passé. C’est un outil de pointe parfaitement rentable. Les travailleurs d’Arcelor Mittal, largement soute- nus, se mobilisent pour forcer l’avenir et en ap- pellent à la solidarité des autres sites. Ils deman- dent la mise sous statut public. Dossier en pages 7 à 10 Aprè Mitt phas ta bras four coul sui v gion tom rect Alo soc cha à S po et f à L La n’ qu C’ p Le M n f p a d p Forcer l’avenir de l’acier à Liège Forcer l’avenir de l’acier à Liège 28 OCTOBRE 2011 Éd. LIÈGE

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ArcelorMittal: Forecer l'avenir de l'acier à Liège - Plateforme FGTB-CSC contre l'austérité - Pensions: les pensionnés et prépensionnés se mobilisent - Lutte contre la fraude sociale

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Page 1: Syndicats FGTB n°18 - 28 octobre 2011

N°18 • BIMENSUEL • 66ème annéeBureau de dépôt : Charleroi X

Abonnements : 02/506 82 11Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 [email protected]

Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

FGTB-CSC

Plate-formecontre

l’austérité

Page 3

CRISE

Lesalternativesde la FGTB

Page 3

PENSIONS

Les P & PPse

mobilisent

Page 4

TRAITE DES ETRES

HUMAINS

Luttercontre la fraude

sociale

Page 5

Après l’annonce faite par Mittal de la fermeture de la phase à chaud à Liège, les métallos ne baissent pas les bras. Il faut sauver les hauts fourneaux car si l’acier ne coule plus à Liège le froid suivra et c’est toute la ré-gion qui coulera. Cela ferait tomber 10.000 emplois di-rects et indirects .

Alors pas question de plan social. Pas de froid sans le chaud. Ils étaient 10.000 à Seraing le 26 octobre pour le crier haut et fort et forcer l’avenir de l’acier à Liège.

La sidérurgie liégeoise n’est pas une industrie qui appartient au passé. C’est un outil de pointe parfaitement rentable. Les travailleurs d’Arcelor Mittal, largement soute-nus, se mobilisent pour forcer l’avenir et en ap-pellent à la solidarité des autres sites. Ils deman-dent la mise sous statut public.

Dossier en pages 7 à 10

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Forcer l’avenir de l’acier à LiègeForcer l’avenir de l’acier à Liège28 OCTOBRE 2011 • Éd. LIÈGE

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Page 3: Syndicats FGTB n°18 - 28 octobre 2011

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°18 • 28 OCTOBRE 2011

LUXEMBOURG

BRABANT WALLON NAMUR

La régionale FGTB-Luxembourg en ordre de marcheLa régionale FGTB-Luxembourg tenait son congrès statutaire ce 22 octobre à Libramont. Bilan positif sur toute la ligne : progression constante du nombre des affiliés parallèlement à un développement des services sur toute la province, formation, éducation permanente et sensibilisation tous azimuts, et un bilan financier extrêmement sain. Cela a valu à l’équipe sortante, Joël Thiry, Anne-Marie Dory et Christian Hornard, d’être reconduite par acclamation aux postes respectivement de secrétaire régional et secrétaires régionaux adjoints.

La Régionale FGTB du Luxembourg n’est pas la plus grande mais c’est sans doute celle qui a le plus pro-gressé en 10 ans, passant de 26.300 affi liés en 2000 à 36.400 en 2010. Et cela malgré un contexte de plus en plus diffi cile de crise et de com-plexité législative qui mettent les collaborateurs administratifs de la FGTB à rudes épreuves. Tout com-me les délégués d’entreprise qui doivent répondre aux demandes les plus diverses et s’y retrouver dans une législation sociale et des structures compliquées.

Mais le travail de terrain et la combativité sont «les deux jam-bes du mouvement syndical» dit Joël Thiry, et c’est ce qui a permis à sa régionale d’avancer à pas de géants.

Aux dernières élections sociales, les centrales professionnelles ont fait bonne fi gure avec 36% des sièges dans une province qui n’a jamais été très rouge et qui n’a pas de grands pôles industriels.

Malgré l’étendue de la province, et justement à cause de cette dis-persion, la régionale a multiplié les bureaux chômage. Il y en a main-tenant 10 (plus une permanence hebdomadaire à Neufchâteau). Cette politique de proximité et la disponibilité du personnel a permis à la Régionale d’être, avec 57% des dossiers, le premier organisme de paiement des allocations de chô-mage de la province. Par ailleurs, les services interprofessionnels de la FGTB se sont professionna-lisés.

Un service juridique qui s’est très nettement étoffé, un service d’aide aux travailleurs frontaliers, performant et spécialisé dans les questions transfrontalières, des accompagnateurs qui secondent et défendent les chômeurs convo-qués par l’ONEM, , un groupe très actif des Travailleurs sans emploi, expliquent sans doute la progres-sion et le rayonnement régional de la FGTB.

Enorme effort d’éducation perma-nente aussi. Le Centre d’éducation permanente (CEPPST) s’est déployé dans toute la province du Luxem-bourg.

Bref, ça roule à la régionale du Luxembourg . Et la Secrétaire géné-rale de la FGTB, Anne Demelenne, n’a pas manqué de souligner la qualité du travail accompli. Mais il ne s’agit pas de s’endormir sur

ses lauriers.

De rudes batailles en perspectiveLe volet politique du congrès était aussi important que le rapport d’activité et l’élection des diri-geants. Car de rudes batailles se préparent.

Joël Thiry dans son discours de clô-ture a exprimé la colère du monde du travail, les cris des indignés, la voix des travailleurs d’Arcelor, je-tés comme des kleenex usagés, les voix des sans voix exclus du système, des chômeurs que l’on culpabilise, des pauvres que l’on cache, le désabusement des jeu-nes confi nés dans la précarité, la colère des aînés réduits à maigre pension.

Mais il a surtout insisté sur les perspectives. «Arrêtons de croire que rien n’est possible, dira-t-il, que tout est joué d’avance, que c’est bien triste mais que c’est comme ça»…

Un autre monde est possible mais il faut pour cela opérer des rup-tures avec le capitalisme et avec le productivisme qui sont liés. «Il ne s’agit pas d’ajouter un peu de keynésianisme ou un peu plus de social. Il s’agit de mettre en place d’autres logiques, amener des changements fondamentaux», voire «révolutionnaires» osera Joël Thiry: une révolution citoyenne et démocratique; une révolution fi nancière, c’est-à-dire la mise au pas de la fi nance et des marchés; une révolution fi scale pour une meilleure redistribution des ri-chesses et fournir les moyens des politiques publiques et sociales; une révolution économique pour remettre l’économie au service de l’homme, cadrer le libre échange et construire un protectionnisme social. Une révolution dans la construction européenne, une ré-volution écologique.

«Si l’on veut que la rupture avec le capitalisme soit un véritable objec-tif politique et pas une rhétorique un peu creuse ou une incantation rituelle, il faut arrêter de croire que le politique n’aurait plus de marges de manœuvre face aux marchés et aux puissances de l’argent. Les politiques ont abandonné leur pou-voir. Ils peuvent le reprendre et c’est la responsabilité première des partis progressistes. Il faut com-prendre que cette impuissance du politique est un mythe et exiger que les gouvernements fassent ce qu’ils prétendent ne pas pouvoir faire» conclura-t-il.

Anne Demelenne a clôturé le congrès en rappelant les alterna-tives à l’austérité sur lesquelles la FGTB va mener campagne et mo-biliser le plus largement possible (voir page 3). Tandis que Thierry Bodson, secrétaire général de la FGTB wallonne a insisté sur les problèmes fi nanciers pour la Ré-gion wallonne que risquent de poser les réformes institutionnel-les et en particulier la réforme de la loi de fi nancement, ainsi que sur les dangers d’une concurrence fi scale et salariale que permettra l’autonomie fi scale renforcée par ces réformes institutionnelles.

Notre association Esperanza Palestina aide fi nancièrement une association palesti-nienne de Jérusalem-Est, le Wadi Hilwah Information Center, situé dans le quartier de Silwan. C’est un centre d’information qui lutte pacifi quement contre la colo-nisation rampante et les expulsions des palestiniens par les autorités Israéliennes. Leur credo: diffuser la véritable informa-

tion sur ce qui se passe dans leur quartier.Silwan, ce quartier historiquement arabe de Jérusalem, est actuellement la cible d’une association de colons israéliens d’extrême-droite, qui utilise notamment des prétextes archéologiques pour faire procéder à des expulsions de palestiniens et ainsi avoir «place nette» pour pouvoir coloniser et judaïser ce quartier.Mais ce centre est également une maison de quartier qui porte des projets socioculturels pour les jeunes, une école de devoirs, etc. Cette association est régulièrement l’objet de diverses tracasseries de la part de la police et des autorités judiciaires israéliennes car leur action dérange, bien qu’elle soit totalement non-violente!Soutenir le Wadi Hilwah Information Center est pour nous l’occasion de marquer notre solidarité avec les combats quotidiens des palestiniens (qu’ils soient de Jérusalem, Cisjordanie ou Gaza), mais aussi de rappeler la nécessité de la création d’un Etat palestinien libre et indépendant, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Ce 12 octobre, ils étaient une tren-taine de militants de la FGTB du Brabant Wallon à se regrouper devant les locaux de la régionale afi n de participer à l’action inté-rim organisée dans le centre de Nivelles.En cortège, les militants ont par-couru les différentes agences in-térim de la ville. À chaque façade, ils ont accroché les cochons tireli-res vides, symbolisant la précarité

des travailleurs intérimaires.Ils ont également distribué le dépliant «intérimzone» aux intérimaires rencontrés ainsi que de petites tirelires.

Cher(e)s Camarades, en cette période de fi n d’année, nous vous informons que nos bureaux de Nivelles seront exceptionnellement fermés du lundi 26 décembre 2011 au vendredi 30 décembre 2011.Nous aurons le plaisir de vous accueillir à nouveau à partir du lundi 2 janvier 2012 et, d’ici-là, nous vous souhaitons d’ores et déjà à toutes et à tous de merveilleuses fêtes de fi n d’année.

Joël Thiry, réélu Secrétaire régional, Serge Carème, Président, Anne-Marie Dory et Christian Hornard, Secrétaires adjoints.

Centrale des Métallurgistes MWB-FGTB Brabant Wallon.Rue du Géant, 2c3 à 1400 NIVELLES

Journée de la tirelire vide en Brabant Wallon

AUX AFFILIE(E)S DE LA CEN-TRALE GENERALE F.G.T.B. DU BRABANT WALLON.

Cher(e)s Ami(e)s,

HORAIRES DE LA CENTRALE GENERALE F.G.T.B. DU BRA-BANT WALLON – BUREAU DE NIVELLES.

Afi n de faciliter vos démarches, nous vous informons que dès le 1er NOVEMBRE 2011 les horai-res de nos bureaux de Nivel-les – 24, rue de Namur seront modifi és.

En effet, dès cette date, nos bu-reaux seront ouverts:

LES LUNDIS, MARDIS, MERCREDIS et JEUDIS de 8h15 à 12h et de 12h45 à 17h.

Le VENDREDI de 8h15 à 12h.

Le projet Silwan d’Esperanza Palestina

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BRUXELLES2 SYNDICATS • N°18 • 28 OCTOBRE 2011

Campagne d’actions «Le Syndicat dans la ville»déjà deux succès … L’action « école »…Le 28 septembre, 250 militants se rassemblaient pour une matinée d’action «Besoin urgent de classes (et de profs) à Bruxelles pour un enseignement de qualité pour tous». Une classe-container était livrée et installée précipitamment au milieu d’une place populaire. Les comédiens du Magic Land Théâtre improvisaient dans la foule rassemblée une tentative de recrutement de quelques enseignants…

Une action participative avec de nombreux militants des diffé-rentes centrales…

Philippe Van Muylder s’adres-sait à quelque 250 militants réunis sur la Place de la Vaillance à Anderlecht sur la problématique de la pénurie d’école et d’enseignants dans la Région de Bruxelles…

La directrice d’école (San-dra Zidani) et le préfet de discipline (Thomas Linckx) accueillaient «triomphale-ment» leur nouvelle école-container!

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BESOIN URGENT DE CLASSES (ET DE PROFS)

À BRUXELLES !La FGTB se bat pour un enseignement

de qualité pour TOUS les enfants

Plus d’informations sur www.fgtbbruxelles.be

Le syndicat dans la ville

Tant bien que mal, une classe était improvisée sur place, devant

le container, mais celle-ci restait désespérément sans

professeur pour dispenser le cours…

L’action «discriminations: basta!»…Le 19 octobre, devant le siège d’Adecco, récemment condamnée pour discrimination raciale, une bourse à l’emploi rassemblait près de 200 militants. Elle était animée par des comédiens du Magic Land Théâtre et du Hakims of Comedy. Un employeur peu scrupuleux triait les candidats. Youssef devenait Paul pour être

enfin engagé. Un juge condamnait enfin le patron pour discrimination. Et, forts de ce jugement, les travailleurs boutaient les patrons hors de la bourse à l’emploi!

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DISCRIMINATIONS : BASTA !La FGTB lutte pour l’égalité

et la diversité au travail!

Plus d’informations sur www.fgtbbruxelles.be

Le syndicat dans la ville

La bourse de l’emploi sauvage animée par des comédiens du Magic Land théâtre et du Hakims of Comedy interrompue par le juge «anti-discrimination» …

Le retour du travailleur-inconnu dans la masse silencieuse des travailleurs discriminés, symbolisé par le port de masques blancs neutres…

Page 5: Syndicats FGTB n°18 - 28 octobre 2011

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°18 • 28 OCTOBRE 2011

MOUSCRON

TOURNAI - ATH - LESSINES CENTRE

MONS

CHARLEROI-SUD - HAINAUT

L’ASBL CEPRé souhaite mettre sur pied un groupe de militantes - actives ou demandeu-ses d’emploi-, afi n de développer des actions permanentes sur le thème du genre. Pour ce faire, nous pourrions utiliser diverses activités telles que des conférences, des ciné-débat, des

animations, etc.Nous tenons également à aborder les points d’actualités et des points de revendications dont notamment la lutte pour l’égalité salariale. J’ai donc le plaisir de vous inviter à notre prochaine réunion qui se tiendra le:

Lundi 14 novembre 2011 à 18hSalle des dessinateurs 1 – dans les locaux de la FGTB Centre

Rue Henri Aubry 237100 Haine-Saint-Paul

Ordre du jour:- Les violences faites aux femmes- Journée mondiale de la femme du 8 mars- L’organisation de notre groupe- DiversSi vous souhaitez un complément d’information, n’hésitez pas à me contacter au 064/23.61.20.En espérant vous voir nombreuses à cette première réunion, veuillez recevoir, Chère camarade, mes salutations les meilleures.

Mano Henquinet,Animatrice CEPRé

Permanence chômage et interprofessionnelleFGTB EstaimpuisRue Jean Lefebvre 187730 Estaimpuis056/33 71 26

Le lundi matin de 9h00 à 12h00Le mercredi de 13h30 à 17h00

Et les permanences frontalières

FGTB MouscronRue du Val, 37700 Mouscron056.85.33.33

Le mardi et vendredi matin de 9h00 à 12h00 par la Cde Nadine Vanhove

Le mercredi après-midi de 13h30 à 17h00Il est cependant préférable de téléphoner préalablement.

LA FGTB MONS-BORINAGE VOUS PROPOSE L’ACHAT D’UN LECTEUR DE CARTE D’IDENTITE «EID» A UN PRIX TRES DEMOCRATIQUE

A quoi sert un lecteur de carte d’identité «eID»?

En tant qu’affi lié de la FGTB, vous pouvez accédez à «My FGTB», votre dossier person-nel en ligne (www.fgtb.be), pour consulter l’état de paiement de vos cotisations ou de vos allocations de chômage,…

Pour cela, vous avez besoin d’un lecteur de carte d’iden-tité électronique.

Mais vous pouvez également utiliser ce lecteur pour:• remplir des formulaires sur internet : déclarations

d’impôts, demandes de bourses d’études, extraits du registre de la population, …

• consulter votre dossier pension sur le site de l’ONP,…

Ou se procurer ce lecteur?

Tous les jeudis de 08h00 à 12h00 au prix de 7,50e et ce, jusqu’à rupture des stocks disponibles à la FGTB Mons-BorinageService «Comptabilité»rue Lamir 18-20 – 7000 MonsContact: 065/32 38 44

La MWB de Tournai déménage le 15 décembre 2011.Pour permettre la transition, nos bureaux seront donc fermés les 15 et 16 décembre.Nous serons heureux d’accueillir nos affi liés dans un cadre plus spacieux et agréable à notre nouvelle adresse, Place Verte 15 à 7500 TOURNAI, dès le lundi 19 décembre 2011.

Nos numéros de téléphone (069/22.05.54) et de fax (069/21.64.85) restent inchangés.

A l’occasion de l’inauguration du nouveau Siège cen-tral de la FGTB Tournai-Ath-Lessines, Ronald Duval (Secrétaire fédéral de la FGTB Tournai-Ath-Lessines) est revenu sur les raisons du déménagement.«Installés depuis de nombreuses années à la rue des Maux, il n’a pas été simple de quitter nos an-ciens locaux mais il fallait se rendre à l’évidence: nous manquions d’espace dans un bâtiment qui ne répondait plus complètement aux besoins de nos services en terme d’accueil. Ayant toujours eu à cœur de recevoir au mieux nos affi liés, nous devions trouver un nouveau site et rester accessible à tous, quelque soit le mode de mobilité. Nos employés reçoivent chaque jour des demandes de plus en plus nombreuses et de plus en plus diversifi ées, dans un contexte général de plus en plus diffi cile.»L’hôte du jour a également touché un mot sur un contexte général qui ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices.«D’ici quelques jours, le gouvernement annoncera l’austérité. Qui paiera la note? C’est tous les tra-vailleurs avec ou sans emploi. On veut nous imposer de nouveau les vieilles recettes libérales qui ont de nombreuses fois démontré leurs limites. La colère monte! On renforce les processus d’exclusion, on appauvrit de plus en plus les plus faibles en nous disant avec culot et cynisme que tout cela, c’est pour notre bien. La loi du marché, les groupes de notation

fi nancière (qui n’hé-site pas à en rajouter une couche…) régis-sent aujourd’hui les décisions politiques et par là même notre vie. Qu’attendre d’un texte tel que celui pré-senté par le Formateur Elio Di Rupo??? Nous ne laisserons pas faire !!! On veut nous im-poser une austérité de plusieurs années? Il y aura des actions, il ne peut en être autrement.»

Dans le cadre de la Fureur de Lire 2011,

L’asbl Cenforsoc a le plaisir de recevoir Mr Henri Kichka, rescapé

des camps de la mort nazis,

pour présenter son livre:

Edition Luc Pire

Le 23 novembre 2011 à la FGTB Charleroi Sud Hainaut, Boulevard Devreux 36-38,

6000 Charleroi à 18h30 (Salle Allende). Entrée gratuite.

Renseignements auprès de Mlle VERLEY Nadia au 071/ 641 291.de Mr DALTOE Laurent au 071/641.262.

Une organisation de CENFORSOC asbl,Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Ville de Charleroi

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RÉGIONS2 SYNDICATS • N°18 • 28 OCTOBRE 2011

LIEGE - HUY - WAREMME

VERVIERS

Opération 11.11.11: c’est reparti!C’est le grand retour du cacao et un nouveau livre de recettes au chocolat!

Petit à petit l’hiver approche et avec lui les longues soirées «au coin du feu», l’essai de nouvelles recettes, ainsi que -moins drôle - les fi les aux caisses des magasins pour l’achat des cadeaux de Noël.

La FGTB Liège-Huy-Waremme vous propose de vous épargner, du moins pour une partie, les courses de dernière minute dans les magasins bondés. Comme chaque année, la campagne CNCD-11.11.11 battra son plein en ce mois de novembre, et nous avons décidé d’y participer! Le combat en vaut la peine: en ces temps de crise, rester solidaires de tou-te-s les travailleuses et travailleurs, du Nord au Sud de la planète!

Parce que la solidarité n’a pas de frontières, nous vous propo-sons de participer à la mobilisation aux côtés de nos camara-des du monde entier, en soutenant l’opération 11.11.11. pour la dignité et le respect des droits de tous les travailleurs.

Cette année, de nouveaux produits font leur apparition!

N’hésitez pas, dès à présent à passer commande!

Contact:

Alice MINETTE – 04/221 95 86 – [email protected]

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FGTB Salle du Textile - 4ième étage Pont aux Lions 23/4 - Verviers

Mardi 8 novembre 2011 à 19h30

CONFÉRENCE-DÉBAT

DIVERSITÉ BIOLOGIQUE ET

POLITIQUE AGRICOLE ?

Avec

DEWALQUE MARC Boulanger militant

GONAY CHRISTINE Présidente en province de Liège

de l´Union des agricultrices wallonnes

STOFFELS EDMUND Député wallon

Page 7: Syndicats FGTB n°18 - 28 octobre 2011

SYNDICATS • N°18 • 28 OCTOBRE 2011 3ACTUALITÉS

> COMITE FEDERAL DE LA FGTB

L’austérité c’est le problème, pas la solution! La FGTB a tenu un Comité fédéral d’information et de mobilisation le 21 octobre dernier à Bruxelles. C’est que l’inquiétude grandit dans les rangs des travailleurs. Aux mauvaises nou-velles concernant Dexia, Arcelor Mittal et les autres s’ajoutent les incertitudes sur l’euro et les menaces d’une austérité renforcée et imposée par l’Europe sous la pression des agences de notation et des spéculateurs. Les éléments connus de la note du Formateur n’incitent pas à l’optimisme: allocations de chômage, index, pensions et prépensions, services publics et soins de santé sont dans le colli-mateur. L’austérité est présentée comme la seule issue possible. Pourtant il y a des alternatives économiquement plus effi caces et socialement plus équitables pour sortir de la crise et relancer la machine. La FGTB se prépare à les défendre âprement.

Arcelor, Euroclear, Kraft Food: res-tructurations sauvages et déloca-lisations, licenciements massifs viennent s’ajouter aux consé-quences de la crise fi nancière qui continue à faire des dégâts dont la déconfi ture de Dexia est un dernier exemple. La crise des dettes sou-veraines, l’incapacité de l’Europe à y répondre autrement que par des plans d’austérité qui appau-vrissent les gens et affaiblissent la puissance publique, renforcent le climat général de dépression.

Des amortisseurs effi cacesDans ce contexte, la Belgique a mieux résisté en termes de crois-sance et d’emploi. Nous le devons largement à notre modèle social et aux amortisseurs qu’il comporte: la sécurité sociale, les services pu-blics, un mouvement syndical fort, un salaire minimum et un système d’indexation automatique. Ils ont permis de maintenir un certain pouvoir d’achat et l’emploi qui y est lié.Pourtant, ces instruments sont la cible des attaques conjuguées du patronat et de la droite qui dirigent l’Europe. L’objectif étant de renfor-cer l’emprise du néo-libéralisme sur l’économie et de transférer sur le monde du travail le coût de la crise et de la compétition mondiale tout en préservant les intérêts du

système capitaliste arrivé en bout de course. Ce système a prouvé son ineffi -cacité. De même, la construction européenne a montré les limites d’un marché et d’une monnaie uniques sans réelle gouvernance économique pour répondre aux dé-fi s posés par l’ineffi cacité – et l’in-justice - du système. L’UE compte 23 millions de chômeurs. La crois-sance stagne. La priorité accordée à la réduction des défi cits publics plombe la consommation, obère toute politique d’emploi et toute relance, et ne fait que renforcer la spéculation dans le chef de ces mêmes banques que l’on a sauvées et qui sont la cause première des défi cits.

La Gouvernance dévoyéeL’idée d’une nécessaire Gouvernan-ce économique et de convergence des politiques a été détournée pour imposer l’austérité et un contrôle sur la politique budgétaire, écono-mique et sociale des Etats mem-bres. Plutôt que chercher à contrôler et réguler le système économique et fi nancier, à réduire la concur-rence fi scale et salariale, la Gou-vernance économique et le plan Euro «plus» sont les instruments d’une politique néolibérale de dé-mantèlement des instruments de solidarité entre les travailleurs. La

solidarité européenne à l’égard des pays surendettés se fait au prix du démantèlement de la solidarité nationale. La nouvelle «Gouvernance éco-nomique» permet désormais à l’Europe d’imposer des sanctions aux Etats qui ne satisfont pas aux exigences de la politique monéta-riste européenne. L’Europe entend ainsi intervenir dans:- la formation des salaires dont

l’indexation automatique et la né-gociation salariale centralisée,

- les revenus de remplacement (al-locations de chômage, prépen-sions, pensions) via la réduction des dépenses publiques et la ré-forme des retraites.

L’austérité est présentée comme la seule voie praticable pour sortir de la crise et «rassurer» les marchés alors qu’elle prouve, là où on l’ap-plique, qu’elle ne fait que renforcer la crise et le défi cit public qui pâtit de la décroissance de la consom-mation et des rentrées fi scales.

Nos alternatives La FGTB a des alternatives. Elle les a regroupées dans une brochure in-titulée: «Défi s socio-économiques et réponses de la FGTB» disponible sur le site de la FGTB. Bon nombre d’entre elles fi gurent dans la plate-forme commune que nous avons établie avec la CSC.

LA FGTB FEDERALE ENGAGE:1 Collaborateur Administratif (h/f)

pour son service d’étudesdépartement «Social»

Contrat de remplacement temps plein avec perspective de CDI

Tâches principales

Effectuer des tâches de secrétariat pour le comp-te du directeur et des conseillers de gestion dans le but d’assurer un soutien adéquat. Cela signifi e entre autres choses:- tenir à jour et assurer le suivi de l’agenda (élec-

tronique) du chef de service et éventuellement des collaborateurs;

- mettre sur pied des réunions; - réaliser des présentations Powerpoint;- effectuer des travaux de recherche sur internet

(informations pratiques);- gérer différents fi chiers de données; tenir à jour

le classement des dossiers des conseillers - assurer la gestion administrative et le trai-

tement des dossiers assignés ainsi que leur suivi administratif

Compétences requisesDiplôme d’études supérieures en Secrétariat ou expérience équiva-lenteTrès bon niveau de bilinguisme (écrit et oral)Excellente connaissance Microsoft Offi ce (Word, Excel, Access, Power Point)

Adressez votre candidature par mail avant le …..novembre 2011 à [email protected]

LA FGTB FEDERALE ENGAGE:1 Collaborateur Administratif (h/f)

pour son service d’étudesdépartement «Entreprises»

Contrat à durée indéterminée, temps plein

Tâches principales

Effectuer des tâches de secrétariat pour le comp-te du directeur et des conseillers de gestion dans le but d’assurer un soutien adéquat. Cela signifi e entre autres choses:- tenir à jour et assurer le suivi de l’agenda (élec-

tronique) du chef de service et éventuellement des collaborateurs;

- mettre sur pied des réunions; - réaliser des présentations Powerpoint;- effectuer des travaux de recherche sur internet

(informations pratiques);- gérer différents fi chiers de données; tenir à jour

le classement des dossiers des conseillers - assurer la gestion administrative et le trai-

tement des dossiers assignés ainsi que leur suivi administratif

Compétences requises

Diplôme d’études supérieures en Secrétariat ou expérience équivalente.Très bon niveau de bilinguisme (écrit et oral)Excellente connaissance Microsoft Offi ce (Word, Excel, Access, Power Point)

Adressez votre candidature par mail avant le …… novembre 2011 à [email protected]

PLATE-FORME COMMUNE

Propositions pour sortir de l’impasse

Arcelor, Euroclear, Kraft Food: restructurations sauvages, délocalisa-tions et licenciements massifs viennent s’ajouter aux conséquences de la crise fi nancière qui continue à faire des dégâts.Pour la FGTB et la CSC, il faut progressivement résorber le défi cit public belge en regard des perspectives de croissance de façon à ne pas reporter notre facture sur les générations futures. Néanmoins, nous refusons que les dérives du néo-libéralisme soient une nouvelle fois payées par les travailleurs et les allocataires so-ciaux qui sont les victimes d’une crise provoquée par la politique, irresponsable, du tout au Profi t. Cela signifi e que nous disons non à l’AUSTERITE pour les travailleurs et les allocataires sociaux. Parce que l’austérité fait partie du problème, pas de la réponse.En outre, pour les deux organisations syndicales, la résorption des défi cits publics doit trouver ses solutions dans la recherche de nouvelles recettes plutôt que dans la compression des dépenses publiques. Ainsi, CSC et FGTB réclament en Belgique d’abord, mais aussi en Europe:

1. des emplois de qualité résultant d’une croissance durable et une véritable relance économique; ce qui implique une économie coordonnée au niveau européen;

2. le maintien de l’indexation automatique de tous les salaires et des allocations sociales en Belgique. Parce que ce n’est pas l’index qui pose problème mais bien les prix élevés des produits alimentaires et de l’énergie;

3. des salaires et des allocations sociales comme amortisseurs économiques susceptibles de maintenir l’emploi et le pouvoir d’achat des travailleurs, moteurs de notre économie;

4. le maintien de notre système de prépension (qui coûte moins à la collectivité que les allocations de chômage) et la responsabili-sation des employeurs qui licencient des travailleurs âgés;

5. le maintien du crédit-temps pour respecter l’équilibre vie pro-fessionnelle-vie privée et pour la création d’emplois supplé-mentaires;

6. le maintien du système des allocations de chômage actuel (la dégressivité existe déjà) comme moyen permettant de limiter la perte de revenus en cas de licenciement;

7. l’obligation pour les employeurs de donner à tous les travailleurs disponibles (jeunes, non-européens, femmes, travailleurs faible-ment ou peu qualifi és) la possibilité de trouver un emploi. Cela concerne aussi les travailleurs âgés qui peuvent rester actifs;

8. des services publics renforcés, parce qu’ils sont un outil indis-pensable de redistribution des richesses; cela signifi e le main-tien, voire l’accroissement, de l’offre actuelle. Toute mesure de privatisation doit être écartée;

9. une régulation effi cace et transparente du secteur fi nancier et la levée du secret bancaire;

10. une fi scalité juste, qui demande à chaque catégorie profession-nelle une contribution correcte, proportionnelle à sa capacité contributive; et une taxation correcte des revenus fi nanciers (y compris les plus-values). Aujourd’hui, suite à plusieurs dé-ductions fi scales et principalement la déduction des intérêts notionnels, les entreprises ne paient en fi n de compte que 11,8% d’impôt. Il faut arrêter les cadeaux fi scaux aux entreprises qui ne créent pas d’emplois ou ne génèrent pas de nouveaux investissements, donc supprimer la déduction actuelle pour intérêts notionnels;

11. une taxe sur les transactions fi nancières, comme proposée par l’Europe, et une véritable lutte contre la fraude fi scale;

12. l’émission effective d’euro-obligations, pour stopper les atta-ques des spéculateurs et permettre aux Etats de relancer une économie au service des travailleurs, en remboursant leurs emprunts à des taux corrects;

13. plus globalement, une réforme de l’Etat et un programme de gou-vernement qui maintiennent la solidarité interpersonnelle et qui ne mettent pas les travailleurs en concurrence entre eux.

Une politique qui organise l’inégalité entre les citoyens, entre les revenus, cause inévitablement des injustices. Nous ne voulons pas d’une société dans laquelle seuls les plus forts auraient des chances, alors que le risque de pauvreté parmi les plus faibles est très élevé. Actuellement, la Belgique limite les dégâts dans ce domaine et nous ne voulons pas qu’une politique antisociale remette ceci en cause.

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ACTUALITÉS4 SYNDICATS • N°18 • 28 OCTOBRE 2011

1000 militants disent NON à une société qui appauvrit ses aînés!Le 13 octobre dernier, à Ciney, près d’un millier de militants ont participé à l’Assemblée générale des Pensionnés et Prépensionnés de la FGTB wallonne et du Cepag. Ils y ont rappelé leurs revendications et la pétition (www.nospensions.be) qu’ils ont lancée pour soutenir celles-ci.

Alors que la 6ème réforme de l’Etat est bouclée, les négociateurs an-noncent maintenant qu’il va fal-loir «opérer des choix budgétaires douloureux» et que «tout le monde devra faire des efforts».

Les pensionnés et prépensionnés ont clamé haut et fort ne pas vou-loir d’une société qui appauvrit ses aînés. Les travailleurs, jeunes et moins jeunes, actifs et inactifs, ne sont pas responsables des crises

du système capitaliste. Or, depuis 2008, ils ont déjà largement payé et refusent de céder un centime de plus! Si les pensions, déjà très basses en Belgique, et prépensions devaient subir la cure d’austérité évoquée dans la note du Forma-teur, les militants le prendraient comme une véritable déclaration de guerre.

L’austérité n’est pas une fatalité ! De nombreuses alternatives bud-gétaires existent. Et l’Assemblée des Pensionnés et Prépensionnés en a avancé quelques-unes. Des mesures concrètes, socialement justes et économiquement effi -caces.

Parmi celles-ci, les Pensionnés et prépensionnés FGTB épinglent :

• La suppression des avantages fi scaux liés au troisième pilier de pension par capitalisation et une fi scalité progressive englo-bant l’ensemble des revenus du deuxième pilier plutôt qu’une fi scalité forfaitaire.

• L’augmentation des salaires bruts ce qui renforcerait les cotisations au profi t de la Sécurité sociale.

• L’instauration d’une Cotisation

Sociale Généralisé qui fasse contribuer les revenus du capital à la solidarité sociale.

• Une fi scalité plus juste qui passe notamment par:

o une réelle lutte contre la fraude fi scale qui pourrait rapporter à l’Etat plus de deux milliards d’euros (au minimum).

o Le rétablissement des tran-ches d’imposition à 52,5 et 55% sur les plus hauts reve-nus.

o la suppression des intérêts notionnels et la mise en place d’un impôt des sociétés plus juste.

o la taxation des plus-values boursières.

o un impôt sur la fortune.

Assurer une pension décente à tous les travailleurs, c’est plus qu’une question politique majeure, c’est un réel choix de société.

En fi n d’assemblée, les Pensionnés et Prépensionnés ont exprimé leur solidarité totale avec les travailleurs d’Arcelor Mittal actuellement en lutte pour leur emploi.

Il y aura de quoi payer les pensions pendant encore longtemps!»Gilbert Lonnoy, Président de la Commission des pensionnés et prépensionnésde la FGTB wallonne.

Il faut relever le montant de la pension minimum et lier les al-locations sociales au bien-être. Malgré les menaces brandies par certains représentants politiques, les pensions d’aujourd’hui, mais aussi celles de demain, sont payables! Entretien avec Gilbert Lonnoy, Président de la Commission des pensionnés et prépensionnés de la FGTB wallonne.

Etre pensionné en Belgique aujourd’hui, qu’est ce que ça signifie?

Etre pensionné en Belgique aujourd’hui, c’est tirer le diable par la queue du 1er janvier au 31 décembre! Chez nous, un pensionné sur 5 vit sous le seuil de pauvreté. Les pensions en Belgique sont parmi les plus basses d’Europe.Il est grand temps de revoir la politique en la ma-tière! Car vivre avec moins de 1.000 euros par mois, c’est vraiment trop peu… C’est presque indécent! Il y a le loyer à payer, des soins à couvrir, d’éventuels frais d’hospitalisation… Beaucoup de pensionnés se privent de soins de santé pour pouvoir assurer les frais du quotidien, pour pouvoir manger.

Face à une telle situation, quelles sont vos re-vendications?

Notre principale revendication est de relever la pension minimum à 1.150 euros net par mois. En tant que commission des pensionnés et prépen-sionnés de la FGTB wallonne, nous allons même plus loin. Nous considérons qu’il faudrait au moins que le salaire mensuel minimum garanti atteigne 1.500 ou 1.600 euros par mois et que la pension minimum lui corresponde.Nous voulons aussi la liaison des allocations socia-les au bien-être, qui ne reflète plus la réalité depuis longtemps. Résultat: les anciennes pensions sont très basses. Certaines ne représentent que 32% du salaire moyen. Il y a un rattrapage énorme à faire tout en ne négligeant pas les nouvelles pensions.Pour porter nos revendications, nous demandons l’appui de tous: les pensionnés mais aussi les tra-vailleurs car ils sont directement concernés par

nos revendications même si tous ne s’en rendent pas compte aujourd’hui. Les travailleurs actifs revendiquent un salaire décent mais il faut lier cela avec une pension qui soit plus élevée que 30% à 60% du salaire. Sinon, on ne peut pas continuer à vivre décemment.

Certains affirment qu’on sera obligé de travailler plus longtemps…

Aujourd’hui, il faut travailler 45 ans pour avoir une pension complète. C’est faux de prétendre qu’il faut allonger la carrière. L’idée selon laquelle il faut réfléchir à la manière dont on pourra payer les pensions demain se répand de plus en plus.Les prévisions montrent que le produit intérieur brut (PIB) belge, c’est-à-dire les richesses produites dans le pays, aura doublé d’ici 40 ans.C’est une simple question arithmétique: actuel-lement, le PIB représente 300 milliards d’euros. Les pensions coûtent 6% du PIB, c’est-à-dire 18 milliards d’euros. Il reste donc 282 milliards d’euros de richesses.Dans 40 ans, le PIB aura doublé et sera de 600 milliards d’euros. Le pourcentage dédié aux pen-sions devrait passer de 6% à 15%, étant donné le vieillissement de la population. Les pensions coûteront alors 90 milliards d’euros et il restera 510 milliards de richesses au pays. Il y aura de quoi payer les pensions pendant encore longtemps!Pour nous, il est clair que les pensions sont paya-bles. On peut aussi aller chercher de l’argent en luttant contre la fraude fiscale ou en taxant le capital.

Le généraliste à 1 euro pour les bas revenus Les bénéfi ciaires du remboursement préférentiel en soin de santé (BIM et OMNIO) peuvent demander à leur médecin généraliste de leur appliquer le tiers-payant social, c’est-à-dire, de ne pas devoir avancer le prix de la consultation, à charge pour le médecin de se faire rembourser directement par la mutuelle. Il faut simplement donner au médecin une vignette et payer le ticket modérateur, c’est-à-dire la partie non remboursée par la sécurité sociale.

D’autres catégories de personnes peuvent également bénéfi cier du système: les chômeurs de longue durée (au moins 6 mois), les béné-fi ciaires du revenu garanti, les bénéfi ciaires d’allocations familiales majorées, les personnes en situation passagère de détresse fi nancière. Ces personnes doivent demander une attestation à leur mutualité pour pouvoir bénéfi cier de ce système, sauf pour celles en situation passagère de détresse fi nancière qui doivent alors en parler directe-ment au médecin.

A partir du 1er décembre, les bénéfi ciaires de l’intervention majorée ne paieront plus que 1 euro de ticket modérateur s’ils ont un dossier médical global, et 1,50 euro s’il n’en ont pas fait la demande.

Pour rappel le dossier médical global (DMG) permet de centraliser son dossier médical chez son médecin. Il est gratuit et «portatif». Il donne droit à un meilleur remboursement des soins de santé.

Infl ation: 3,57 % en octobreIndex santé + 3,08%

Mois

2010 2011

Index normal

Index-santé

Index-santé lissé

Index normal

Index-santé

Index-santé lissé

Janvier 112,05 111,36 110,93 115,66 114,38 113,81FévrierMarsAvril

112,52112,94113,33

111,9112,11112,34

111,24111,58111,93

116,33116,91117,2

115,05115,39115,57

114,21114,67115,1

Mai 113,78 112,72 112,27 117,59 115,98 115,5JuinJuilletAoût

113,77113,82113,89

112,74112,86112,94

112,48112,67112,82

117,95118,09117,99

116,43116,61116,49

115,84116,15116,38

SeptembreOctobre

114,25114,41

113,29113,46

112,96113,14

118,31118,49

116,73116,96

116,57116,70

Index normal: l’index mesure l’évolution réelle des prix. Pour le mois d’octobre 2011, on enregistre une infl ation de 3,57% par rapport à octobre 2010.

Loyers: l’index-santé sert de base à l’indexation des loyers à la date anniversaire de la signature du bail. Par rapport à octobre 2010, l’index santé a augmenté de 3,08%.

Allocations sociales: Le prochain taux-pivot (par rapport à l’index-santé lissé) qui entraînera une hausse de 2% des allocations sociales est de 117,27 (base 2004 = 100). Selon les prévisions du Bureau du Plan, cet indice pourrait être dé-passé en février 2012.

Conversion: l’index-santé d’octobre 2011 (116,70/base 2004 = 100) correspond à 133,07 (base 1996=100).

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SYNDICATS • N°18 • 28 OCTOBRE 2011 5ACTUALITÉ

Lutter contre la fraude sociale pour prévenir la traite des êtres humainsLe Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme a déjà eu l’occasion de montrer, à travers ses rapports annuels précédents, combien la traite et le trafic des êtres humains se professionnalisent au fil des ans. Cette année encore, le rapport du Centre montre que ce phénomène repose sur des montages de plus en plus complexes, distillant les responsabilités et rendant parfois très difficile le travail de détection des victimes par les services de première ligne et les magistrats.

En 2010, le Centre consacrait son rapport à la traite des êtres hu-mains à des fi ns d’exploitation économique, en abordant notam-ment la question des abus de la libre circulation des travailleurs au sein de l’EU (détachements frauduleux, faux indépendants). Le rapport approfondit cette année cette thématique sous l’angle de la lutte contre la fraude sociale. Il formule l’hypothèse que la lutte contre la fraude sociale bénéfi cie aussi à la lutte contre la traite des êtres humains à des fi ns d’exploi-tation économique. «Une stratégie de prévention ou d’intervention immédiate face à des pratiques d’exploitation sociale permet de prendre les trafi quants de vitesse», explique Edouard Delruelle, direc-teur adjoint du Centre. C’est ce qui

ressort entre autres de l’analyse d’un dossier judiciaire relatif à l’exploitation d’infrastructures de toilettes le long des autoroutes, présenté lors de la conférence de presse par une représentante de l’Inspection sociale du SPF Sécu-rité sociale. Notons qu’il s’agit d’un dossier dans lequel le Centre s’est constitué partie civile. Le Centre met l’accent sur les res-ponsabilités en chaîne, depuis les donneurs d’ordre jusqu’aux sous-traitants. Il décortique, à travers des dossiers d’actualité, les mécanis-mes modulables sur base desquels sont édifi és des systèmes organisés de traite des êtres humains. A ce sujet, le Centre réitère l’impor-tance de l’adoption d’une loi ins-taurant une coresponsabilité des

donneurs d’ordre et ce d’autant plus que la législation européen-ne en impose l’adoption. Il estime louables mais insuffi santes les ini-tiatives isolées prises par certains secteurs économiques exposés au risque de traite des êtres humains. Le Centre plaide donc pour que les projets actuellement en discussion se voient accorder une plus haute priorité dans l’agenda politique, afi n que le travail législatif entamé en 2003 puisse enfi n aboutir. Le rapport aborde également, comme chaque année, le phéno-mène de traite des êtres humains aux fi ns d’exploitation sexuelle. Il présente notamment le cas d’un dossier nigérian de prostitution (Turnhout), particulièrement inté-ressant en raison des liens étroits qu’il entretient avec d’autres dos-siers (notamment Liège). La lutte contre ce phénomène garde toute l’attention de la police qui devrait, selon les récentes déclarations de Paul Van Thielen, Commissaire général de la police fédérale ad interim, proposer de l’inscrire en tant que priorité dans le plan qua-driennal de sécurité (PNS).

Internet comme moyen de recrutement Autre développement présenté lors intéressant: celui d’internet, en tant que carrefour de rencontre entre trafi quants en tous genres

et victimes de la traite et du trafi c des êtres humains. Selon le Com-missaire en chef Wim Bontinck, du service central Traite des êtres humains de la police judiciaire fédérale, l’apparition d’Internet a entraîné une évolution des moyens

de recrutement, mais elle a aussi potentiellement contribué à l’aug-mentation de la traite des êtres humains. Il a précisé que ce phéno-mène méritait une attention toute particulière à l’avenir.

Extraits du rapport: quelques cas concretsDossier des toilettes/autoroutes Une chaîne de restaurants bien connue a systématiquement ex-ploité, en tant que donneur d’ordre et par le biais de sous-traitants, des victimes dans le secteur des toilettes le long des autoroutes. Les faits de ce dossier datent de 2008 et se situent dans l’arrondissement judiciaire de Gand. L’auditeur du travail de Gand a poursuivi tant le donneur d’ordre que le sous-traitant. Le dossier a été précédé par dif-férentes affaires similaires dans l’arrondissement de Turnhout, tou-tes au point mort pour le moment. Dans ce dossier, la chaîne de res-taurants a développé un montage en vertu duquel le sous-traitant coresponsable ne travaillait plus avec des travailleurs détachés, mais avec des indépendants détachés d’Allemagne. Au cours de contrôles des services de première ligne, il s’est avéré que ces personnes igno-raient qu’elles travaillaient sous un statut d’indépendant. Les victimes travaillaient 7 jours sur 7, de 7h à 21h ou 22h. Aucune convention n’était conclue quant à l’indemnité, mais elles recevaient dans la pratique un salaire brut d’environ 1.200 euros par mois. À raison de 15h de travail par jour, 30 jours par mois, on peut calculer que les victimes gagnent au fi nal

moins de 3 euros de l’heure. Si quelqu’un osait travailler moins, son salaire était diminué en pro-portion. Aucune victime n’a été reprise sous le statut de victime de traite des êtres humains. Dossier des car wash Les faits de ce dossier remontent à la période comprise entre mai 2005 à février 2007 et ont été commis dans l’arrondissement de Turnhout, conjointement avec les arrondissements de Louvain et d’Hasselt. Les prévenus sont les gérants d’entreprises de car wash et un ancien collaborateur de l’ambassade afghane à Bruxelles. Dans ce dossier, plusieurs préve-nus afghans et pakistanais ont été renvoyés devant le tribunal correc-tionnel de Turnhout pour y être jugés pour des faits de traite des êtres humains. Le tribunal correc-tionnel de Turnhout a entièrement acquitté les cinq prévenus Afgha-no-Pakistanais dans le dossier dit des carwashes. Les prévenus - dont les exploitants des carwashes en question et un collaborateur de l’ambassade afghane - étaient ci-tés pour traite des êtres humains mais ont été acquittés en raison d’erreurs de forme au début de l’enquête. Le Centre - qui s’était constitué partie civile dans cette affaire - déplore les irrégularités commises au cours de l’enquête. «Et ce, même si c’était pour la seule victime qui a osé déposer plainte

pour traite des êtres humains mal-gré les menaces qu’elle subissait» déclare Edouard Delruelle, direc-teur adjoint du Centre. L’organisation entre entièrement dans le cadre du milieu afghano-pakistanais. Elle se consacrait sur-tout à l’exploitation des car wash à l’aide de main-d’œuvre la moins chère possible. Des membres de la famille étaient également amenés en Belgique et enrôlés. Il s’agissait également d’éluder toute forme de contrôle social et fi scal. Les revenus générés disparaissaient vers des destinations inconnues. Les travailleurs n’étaient pas in-demnisés suivant les clauses de leur contrat, mais travaillaient en moyenne dix heures par jour pour toucher 40 à 50 euros en noir. Ils devaient payer 200 à 300 euros par mois pour le gîte et le cou-vert dans le car wash. Ce montant était directement déduit de leur salaire.

Leur présence permanente au car wash les rendait disponibles à tout moment pour le travail, mais ils n’étaient payés que pour le tra-vail effectivement presté. Ainsi, ils ne touchaient rien quand il pleuvait. La plupart travaillaient sous contrat d’essai, ce qui per-mettait aux gérants de maintenir les travailleurs entièrement sous leur joug.

Le dossier nigérian à Turnhout (lié à l’ancien dossier des salons à Liège) Dans ce dossier, le parquet de Turn-hout avait requis un non-lieu pour les prévenus. La chambre du conseil a suivi le parquet et a prononcé le non-lieu le 22 avril 2011. Les faits da-tent déjà de la période 2000-2002. Une des victimes a contracté le VIH durant sa prostitution forcée. Le réseau nigérian du dossier de Turnhout comptait parmi les four-nisseurs des fi lles employées dans la prostitution. Les victimes sont apparues dans trois enquêtes judi-ciaires à Liège, Bruxelles et Anvers, menées au départ séparément. Elles avaient obtenu le statut de victimes sur la base de déclarations reprises dans le dossier liégeois de grande envergure. Le P.-V. de synthèse de 2010 donne une idée du contexte dans lequel les réseaux nigérians de traite des êtres humains sont apparus et persistent encore aujourd’hui. Le revenu national nigérian se compose, à plus de 98%, de pro-ductions pétrolières. La richesse n’est pas distribuée équitablement. 91% de la population dispose de moins de deux dollars par jour. En 2007, 170.000 personnes ont été emportées par le Sida et 3,1% de la population entre 15 et 49 ans est contaminée par le VIH. Lorsque l’exploitation du pétrole

a commencé dans les années 80, de grandes zones agricoles ont été détruites et, avec elles, la source de revenus de la population rurale. Certaines femmes, mariées pour la plupart, se sont vues contraintes de se prostituer pour les travailleurs de l’industrie pétrolière.

Les femmes qui avaient travaillé dans la prostitution au Nigeria s’étaient rendues en Europe, car la demande en femmes africaines travaillant dans la prostitution y était grande. Elles ont mis en place un commerce lucratif qui a géné-ré un fl ux de femmes travaillant dans la prostitution vers l’Europe. Il s’agissait des premières «Ma-dames,» qui avaient elles-mêmes travaillé dans la prostitution et s’en étaient affranchies. Pour ce faire, elles avaient introduit à leur tour de nouvelles victimes dans la prostitution. Nombreuses sont celles qui n’ont pas une idée cor-recte des attentes et des condi-tions dans lesquelles elles doivent travailler. La plupart des victimes n’atteindront jamais leur but et se retrouvent ici dans des condi-tions misérables, navrantes et in-humaines. Au Nigeria, la famille est déjà contente si la victime est capable de ramener 20 euros par mois. Retrouvez toutes les informations et mises à jour concernant ces dos-siers sur www.diversite.be

Seule réponse face à la professionnalisation de la traite des êtres humains: la professionnalisation de la lutte contre ce phénomène. Celle-ci passe, selon le Centre, par trois axes principaux.

• Premier axe: la collaboration des acteurs de terrains, permettant de «briser» les chaînes dont il est ici question. Cela implique, au niveau national, une approche globale qui transcende les arrondis-sements judiciaires. Cela implique aussi, au niveau international, un meilleur échange d’informations et une collaboration accrue entre les autorités des États membres.

• Deuxième axe: la sensibilisation: celle-ci concerne les organisations patronales, les services d’inspection, les pouvoirs locaux mais aussi tous les acteurs de première ligne susceptibles, de par leur occupation, d’entrer en contact avec des victimes de la traite des êtres humains (hôpitaux, …)

• Troisième axe: la lutte contre la traite des êtres humains doit rester une priorité. «Une attention continue du Parlement pour le suivi de la thématique «traite des êtres humains» est indispensable», estime Edouard Delruelle, qui souligne le travail effectué au sein du Sénat notamment à travers les auditions des acteurs de terrain. La traite des êtres humains doit aussi rester une priorité en matière de poursuites au niveau des parquets et auditorats: «Pour lutter effi cacement contre la traite des êtres humains et s’attaquer à tous les maillons de la chaîne, il faut tout d’abord que la traite bénéfi cie d’une priorité de suivi auprès des magistrats», conclut le directeur adjoint.

Rapport complet sur www.diversite.be

> RAPPORT ANNUEL 2010 TRAITE ET TRAFIC DES ÊTRES HUMAINS

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6 SYNDICATS • N°18 • 28 OCTOBRE 2011 UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

> TRANSPORT ROUTIER & LOGISTIQUE

120 militants syndicaux en action contre le dumping social!Le 13 octobre dernier, cent vingt militants de trois syndicats, no-tamment la FGTB-UBOT (Belgique), la FNV Bondgenoten (Pays-Bas) et la CGT (France), ont mené une action réussie contre le dumping social avec des chauffeurs de l’Eu-rope de l’Est.

Frank Moreels, secrétaire fédé-ral de l’UBOT-FGTB commente: «Avec l’ouverture des frontières européennes se sont ouvertes éga-lement les frontières du transport. La libre circulation des biens et ser-vices est garantie, c’est vrai. Mais jusqu’à présent, rien n’a été réalisé de la construction d’une Europe sociale. Le non-développement de règles sociales européennes sus-cite pourtant des problèmes mul-tiples: cabotage illégal, dumping social, concurrence déloyale,… Des constructions sont établies avec des fi rmes «boîte-à-lettres», qui, souvent, ne développent aucune activité de transport dans les pays de l’Europe de l’Est. Les bureaux d’intérim qui opèrent dans la zone grise, «aident un peu». Les techni-ques qu’on utilise sont tout-à-fait contraires aux directives européen-nes (p.ex. à la directive relative au détachement, ou à la directive re-lative au cabotage).»

> PECHE MARITIME COMMISSION PARITAIRE 143

Salaires en vigueur dans les entrepôts à partir du 1ier octobre 2011Application indice lissé: 1,6569 %

55 militants de l’UBOT demandent du RESPECT!Le 8 octobre 2011, 55 militants de l’UBOT ont donné le kick-off de la campagne en vue des élections sociales. Mais ils ne se sont pas bornés à ce kick-off. Les thèmes suivants sont également entrés en ligne de compte: le dumping social dans le secteur du transport, la lutte que nous menons encore aujourd’hui contre le cabotage illégal, les problèmes de fraude sociale dans le secteur des taxis, la solidarité à travers les frontières régionales…

Notre slogan «Du respect» n’a pas manqué son effet. L’UBOT Tournai – Hainaut – Charleroi est prête pour la campagne.

Philippe Dumortier et son équipe envisagent l’avenir avec confi ance: «Après de beaux succès dans les entreprises logistiques et de trans-port, des actions réussies sans le secteur des autobus et autocars,… Le personnel sait apprécier notre travail. Nous avons en tout cas confi ance en nos perspectives!»

«On les aura» vint me communiquer un des anciens. Qui se sent morveux qu’il se mouche...

Jan De Jong de FNV Bondgenoten: «Les entreprises de transport de bonne foi qui ne désirent pas opé-rer contre la loi, sont mises sous pression et dans certains cas elles doivent affronter la faillite. Nos chauffeurs perdent leur emploi, ou leurs conditions de rémunération et de travail sont mises en ques-tion, et les chauffeurs de l’Europe de l’Est, quant à eux doivent vivre et travailler dans des conditions inhumaines.»

Avec cette action l’UBOT-FGTB, la FNV Bondgenoten et la CGT ont voulu rendre les responsables po-litiques conscients du problème du dumping social dans le secteur du transport et sensibiliser les chauffeurs et leurs employeurs à cette cause.

Des actions ont été menées à Krui-beke, Kalken, Blandain (ces deux derniers lieux étant situés le long de l’E17), et Hazeldonck (E19), … Une centaine de militants des trois syndicats ont informé les chauf-feurs. Des banderoles ont été ac-crochées aux ponts sur l’autoroute et un pamphlet en 14 langues a été distribué dans lequel on dé-nonce le «dumping social» et on appelle les chauffeurs à défendre leurs droits.

Les syndicats attendent avec im-patience que le monde politique prenne une initiative au niveau européen, comme national afi n de crier une halte à cette situation intolérable. De plus, ils sont conve-nus de mener de nouvelles actions encore avant la fi n de l’année, des actions plus dures si celles-ci s’avè-rent nécessaires.

semaine 40 h100% 95% 90% 85%

Catégorie 21 ans 20 ans 19 ans 18 ansNon-qualifi és 10,66 10,11 9,57 9,04Spécialisés 10,94 10,37 9,82 9,28Qualifi és 11,30 10,75 10,20 9,59semaine 39 h.

100% 95% 90% 85%Catégorie 21 ans 20 ans 19 ans 18 ansNon-qualifi és 10,93 10,36 9,81 9,27Spécialisés 11,18 10,67 10,09 9,52Qualifi és 11,57 11,01 10,45 9,84

semaine 38 h.100% 95% 90% 85%

Catégorie 21 ans 20 ans 19 ans 18 ansNon-qualifi és 11,17 10,66 10,09 9,48Spécialisés 11,49 10,93 10,34 9,77Qualifi és 11,88 11,30 10,71 10,13chauffeur - spécialisésprestations entre 22 h et 06 h: 1,79 euro/h

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SYNDICATS • N°18 • 28 OCTOBRE 2011 7ACTUALITÉS

SIDERURGIECoup de tonnerre dans le ciel gris de Liège: Mittal a annoncé la fer-meture de la phase à chaud.

Bien sûr on déplore les emplois menacés à Liège, mais il y en a beaucoup qui pensent qu’il faut tourner la page de la sidérurgie et parler «reconversion». Que l’acier, comme le charbon, c’est le XIXe. Qu’il vaut mieux passer à autre chose de moins moche et moins puant que des hauts fourneaux, quelque chose de plus «high tech» que la fonte. Que la sidérurgie à Liège ne sera jamais qu’un canard boiteux face à la concurrence de la sidérurgie maritime. Que tout nouvel investissement serait de l’argent perdu… Alors, l’acier, c’est dépassé?

C’est un beau et prodigieux spectacle«Cependant le soir vient, le vent tombe, les prés, les buissons et les arbres se taisent, on n’entend plus que le bruit de l’eau. L’intérieur des maisons s’éclaire vaguement; les objets s’effacent comme dans une fumée; les voyageurs bâillent à qui mieux mieux dans la voiture en disant: nous serons à Liège dans une heure. C’est dans ce moment-là que le paysage prend tout à coup un aspect extraordinaire. Là-bas, dans les futaies, au pied des collines brunes et velues de l’occident, deux rondes prunelles de feu éclatent et resplendissent comme des yeux de tigre. Ici, au bord de la route, voici un effrayant chandelier de quatre-vingts pieds de haut qui fl ambe dans le paysage et qui jette sur les rochers, les forêts et les ravins, des réverbérations sinistres. Plus loin, à l’entrée de cette vallée enfouie dans l’ombre, il y a une gueule pleine de braise qui s’ouvre et se ferme brusquement et d’où sort par instants avec d’affreux hoquets une langue de fl amme. Ce sont les usines qui s’allument.

(…)Ce spectacle de guerre est donné par la paix; cette copie ef-froyable de la dévastation est faite par l’industrie. Vous avez tout simplement là sous les yeux les hauts fourneaux de M. Cockerill. Un bruit farouche et violent sort de ce chaos de travailleurs. J’ai eu la curiosité de mettre pied à terre et de m’approcher d’un de ces antres. Là, j’ai admiré véritablement l’industrie. C’est un beau et prodigieux spectacle, qui, la nuit, semble emprunter à la tristesse solennelle de l’heure quelque chose de surnaturel. Les roues, les scies, les chaudières, les laminoirs, les cylindres, les balanciers, tous ces monstres de cuivre, de tôle et d’airain que nous nommons des machines et que la vapeur fait vivre d’une vie effrayante et terrible, mugissent, siffl ent, grincent, râlent, renifl ent, aboient, glapissent, déchirent le bronze, tordent le fer, mâchent le granit, et, par moments, au milieu des ouvriers noirs et enfumés qui les harcèlent, hurlent avec douleur dans l’atmosphère ardente de l’usine, comme des hydres et des dragons tourmentés par des démons dans un enfer.»

Le Rhin, lettres à un ami, Lettre VII, Victor Hugo1842

Nous ne sommes plus à l’époque de Victor Hugo, et pourtant, l’in-dustrie liégeoise a conservé ses allures de monstre ardent, où des ouvriers luttent pour pouvoir continuer à produire le meilleur. Car le bassin liégeois cache, derrière le visage peu avenant de ses usines, les meilleurs outils, maniés par des ouvriers super-qualifi és, dont la qualité du travail n’a jamais été remise en question. Aujourd’hui, ces hommes qui se sont tant battus pour sauver LEUR usine, ne baissent toujours pas les bras, et veulent prouver au monde capitaliste que le bassin liégeois est viable et nécessaire.

D’énormes sacrifi ces

Revenons sur les sacrifi ces accordés par ces hommes lors de l’ar-rivée du «sauveur» Lakshmi Mittal, qui en vertu de son statut de 5e homme le plus riche du monde (selon Forbes, 2010), poursuit sa course au profi t en imposant ses décisions aux travailleurs. Rencontre avec Patrick Melin, André Mayeresse, Luigi Romano et Frédéric Gillot, au local des délégués métallos, à Seraing. «Quand Mittal a repris, le personnel a accepté tous les sacrifi ces. Nous étions deux fois moins nombreux, voire trois fois sur certains sites. Nous avons dû nous faire à de nouvelles tâches, sans formation supplé-mentaire. Le discours offi ciel d’Arcelor, c’est «la sécurité optimale». En réalité, la pression est énorme. J’ai vu des gars pleurer devant leur lamineuse. Tout est fait pour maquiller les chiffres réels des accidents de travail. Par exemple, un gars qui s’était foulé le pied en marchant sur un morceau de coke, il avait des béquilles. La di-rection lui a proposé de venir travailler en pantoufl es. Ils auraient tout fait pour éviter d’avoir à déclarer un accidenté. Premièrement pour éviter une hausse du prix de l’assurance, ensuite pour ne pas entacher leur réputation.»

Les poubelles pour trouver des gants

Une direction qui a réagi quand les travailleurs se sont décrits comme les «MacGyver» de la sidérurgie. MacGyver, c’était celui qui faisait des miracles de technologies avec des bouts de fi celle. C’est pourtant une image qui colle bien aux travailleurs liégeois. «Ca les a fait bondir, ça, les rois de la sécurité. Et pourtant, lors du redémarrage, on n’avait pas d’équipement, on a dû lutter pour avoir des vestes, des salopettes, on faisait les poubelles pour trouver des gants. On récupérait les équipements des prépensionnés quand ils partaient… En fait, on a vraiment travaillé comme des barakis. Pour pouvoir rouvrir ce site en huit semaines.»

Mais ils le jurent. Si c’était à refaire, ils le referaient. Tout pareil. «On a une identité Cockerill et on y tient. Qu’il fasse moins 20, que ce soit Germinal, on s’en fout. On est sidérurgiste avant tout.» Et ils le disent. «On a un moral d’acier.»

Le HF6 à Seraing

> SIDERURGIE LIEGEOISE

Un moteur de course sous un capot crasseux Arcelor Mittal est présent en Belgique, en France, au Luxembourg, en Allemagne, en Espagne, en Italie, et Pologne, en Tchéquie et en Roumanie. Il a donc du constituer un Comité européen d’entreprise. Georges Jespers y est délégué FGTB-MWB. Il connaît bien son «outil» mais aussi les autres outils du groupe et les «benchmarks», c’est-à-dire les comparatifs entre les outils du groupe Arcelor. Et il ne tarit pas d’éloges sur l’outil liégeois: sous des dehors poussiéreux, la sidérurgie liégeoise est parmi les plus performantes du groupe, et dans certains cas du monde.

la tonne d’acier alors que l’on met toujours en avant le coût salarial, Dunkerque malgré sa capacité de 7 millions de tonnes, ne pourra pas suivre, soutient José Verdin, conseiller auprès de la Fédération des Métallurgistes Wallonie-Bruxelles et spécialiste de la sidérurgie…

Il y aura un goulet d’étranglement au dégrossissage avec les ruptures d’approvisionnement que l’on a connues à Tilleur. Les clients du froid ne seront plus très chauds à l’égard de Liège et iront à la concurrence. De plus, Dunkerque ne pourra pas répondre avec sou-plesse aux besoins du froid liégeois dans toutes les qualités et nuances d’acier nécessaires. «Bien sûr, dit José Verdun, on peut investir à Dunkerque pour résoudre le problème, mais il faudra trois ans et d’ici là la sidérurgie liégeoise sera morte…»

Le chaud: HF championsA Liège, on les appelle par leur petit nom: le HFB à Ougrée et le HF6 à Seraing. Les deux hauts fourneaux de Liège ont été entièrement rénovés depuis la prise de contrôle par Mittal à un moment où la demande d’acier était forte. Ils sont tous les deux doublés d’épaisses plaques de cuivre qui en font une espèce de cocotte où la température est bien répartie, ce qui donne à la fonte qui en sort une qualité exceptionnelle. Ce sont, dit Georges, les hauts fourneaux parmi les meilleurs du monde.

Ce sont eux qui alimentent le froid en aval. Sans eux, il faut faire venir l’acier de Dunkerque par train ou par route. On reproche à la sidérurgie liégeoise d’être disséminée le long de la Meuse. De fait l’acier liquide des hauts fourneaux doit être acheminé jusqu’à Chertal pour y être coulé et laminé. Ça fait une vingtaine de Km. Dunkerque est à 250 Km. Il faudrait 6 trains par jour pour alimenter le froid.

Mais ce n’est pas le principal souci. Outre le coût du transport que l’on a oublié d’imputer sur le prix de

Le froid: plusieurs fl eurons L’histoire de la sidérurgie à froid est un long chapelet de modernisations, de pertes d’emplois et de hausse de productivité (3 % par an en moyenne). Résultat: des outils extrêmement performants. Inventaire.

Tilleur- Dés le début de la ligne, la décaperie a été couplée

au laminage des «coils», c’est-à-dire les bobines de tôles qui sortent du laminage à chaud de l’acier. La productivité de la ligne a été fortement améliorée. Dont coût: 80 emplois.

- Ferblatil est la ligne qui produit de la tôle de fer blanc étamée pour les boîtes de conserves. La ligne a été récemment «optimisée». La productivité a été doublée avec 70% de l’effectif en moins.

Kessales- La ligne de «recuit» permet de sortir à grande vitesse

des tôles d’acier à très haute résistance pour l’indus-trie automobile. C’est le meilleur outil du groupe Arcelor-Mittal pour ce type de produit.

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LE PROJET D’ACCORD INTERPROFESSIONNELSIDERURGIE

Des travailleurs fi ers et soudés

«Notre acier, c’est le top. On ne fait pas de fer à cheval.» Ces travailleurs, qui recevaient encore récemment, au sens propre, des tartes en remerciement de leurs loyaux services et surtout de leurs bons résultats, s’en sont pris cette fois au sens fi guré, lorsque l’on a annoncé la fer-meture du chaud à Liège. Cette annonce, survenue après neuf jours de combat sociaux pour obtenir notamment la régularisation des contrats précaires, illustre tout le cynisme dont est capable l’entreprise. Mais la tête des métallos est dure, et ils connaissent la valeur de leur travail. Les délégués n’ont donc pas eu fort à faire pour trouver l’adhésion de leurs pairs, ainsi que celle des riverains et entreprises voisines. Car c’est de l’avenir de toute une région que l’on parle. Le point avec Patrick Melin, Frédéric Gillot, Geoffrey Schenk.

«Il n’a pas été diffi cile de rallier les travailleurs à notre cause! En effet, notre première revendication lors de la grève, c’était d’avoir un éclairage sur l’avenir du secteur à Liège! Bah… on avait la réponse. Pour la direction, il n’y en avait pas. On sent la volonté de Mittal de se désengager dans tou-te l’Europe au niveau de la sidérurgie,

ce qui a facilité les contacts avec les syndicats étrangers. Mittal est in-teressé par les pays émergents, les bénéfi ces. Tout cela est très clair.» Et au «sauveur», aujourd’hui, de passer pour un terroriste (voir ci-contre). C’est toute une région, déçue, qui soutient les milliers de personnes concernées par cette fermeture. «L’es-

poir, c’est que Mittal nous lâche et qu’on puisse reprendre notre destin en mains. Notre seule chance est une sidérurgie intégrée sur Liège, avec ou sans Mittal. Car nous sommes rentables. Mais il faut investir, nous donner tous les moyens, la chance de le prouver.»

Ils attendaient du monde, ce mer-credi, devant la statue de John Cocke-rill. En effet, ils étaient des milliers à être descendus à Seraing. Riverains et délégations locales, nationales voire étrangères, pour qui une fermeture serait un carnage social. «On a cou-tume de dire qu’un boulot perdu chez Cockerill, c’est quatre autres dans les sociétés extérieures. Mais rien que chez nous, sacrifi er 2000 emplois dans une région qui compte 25% de chômeurs, ça fait mal et les gens le savent. Nous avons reçu la visite d’énormément de délégations exté-rieures, comme la FN, les cheminots. Le soutien est inconditionnel. Arcelor Mittal, pendant la crise, ça a quand même fait du bien. Détruire ici, c’est anéantir tout un tissu social. Il faut se battre pour sauver l’entreprise. Il n’y a pas d’autres choix.»

> SUITE DE LA PAGE 7

Un moteur de course sous un capot crasseuxFlémalle- La ligne Galva IV permet de faire

toutes sortes d’épaisseurs et de largeur dans différentes nuances d’acier.

- La ligne Galva V est une ligne de galvanisation à chaud qui consiste à déposer une couche de zinc pour empêcher le métal de rouiller. Elle est une des trois seules lignes du groupe capables de laminer des aciers de 2 à 7 mm d’épaisseur.

Marchin- Sur les trois lignes d’électrozinga-

ge, les lignes HP5 et HP 4 sont les deux lignes les plus performantes du groupe.

RametRamet dispose de deux lignes de gal-vanisation à froid de tôles destinées à l’industrie automobile et de deux lignes de peinture. - La ligne de galvanisation Eurogal

est le n°1 au comparatif du groupe Arcelor Mittal.

- En aval sur les deux lignes de pein-ture de tôles galvanisées, la RO3 est la plus rapide des outils européens

d’Arcelor Mittal sur les tôles de fi ne épaisseur pour l’électroménager et le bardage de bâtiments. Parti-cularité de ces lignes: une seule et même équipe travaille sur deux lignes côte à côte, ce qui permet une très grande fl exibilité.

- ARCEO est une ligne expérimentale fi nancée en partie par la Région wallonne. On y a mis au point un procédé révolutionnaire de revê-tement sous vide utilisant la tech-nologie des nanoparticules. On peut ainsi revêtir les tôles d’une très fi ne couche de divers métaux ou matériaux selon les propriétés souhaitées: anti-corrosion, anti-sa-lissures, anti-griffes, anti-adhésive, électrolulminescence, ou même antibactérien pour la chirurgie, etc. Ce procédé d’avenir permet de grandes économies de matière et d’énergie. Il devait être appliqué à grande échelle à Kessales mais l’investissement n’a pas été fait par Arcelor Mittal qui s’y était pourtant engagé…

Comme on le voit, sous des aspects parfois vieillots, les outils liégeois sont parmi les plus modernes du groupe. Et on pourrait encore faire mieux moyennant quelques inves-

tissements judicieux, dont une nou-velle centrale électrique. Celle qui alimente les sites liégeois date de 1935. Elle est loin d’utiliser toutes les possibilités de récupération des gaz

des hauts fourneaux comme cela a été fait chez Sidmar.

Alors pourquoi désinvestir à Liège?

«Les limites d’un système»Aujourd’hui, Mittal est «wanted» en région liégeoise. On le recher-che, sa tête est mise à prix. On l’accuse de terrorisme, car c’est bien de domination par la peur qu’il s’agit. Et pourtant, Mittal n’est pas un vulgaire hors-la-loi, et les travailleurs en sont par-faitement conscients. «Il n’avait pas caché ses plans. Il est tout ce qu’on veut, mais il respecte la loi. C’est un capitaliste, il a simplement décidé que Liège ne rapportait pas assez, mais si l’on regarde les faits, il suit uni-quement un système légal. C’est à ça qu’il faut s’attaquer! Mittal a payé 496e d’impôts en 2010! Soit moins qu’un ouvrier belge, quelle arnaque ! Est-il judicieux d’aider des entreprises pareilles, en leur fournissant tous les outils pour qu’ils paient moins, sans rien exiger en retour? Ne faudrait-il pas conditionner ces aides, en termes d’emploi, d’investisse-ment? Car là, une fois encore, on voit les limites de ce système. Ne pas imposer de contraintes à des gens comme Mittal, c’est juste une volonté politique.»

L’acier liégeoéconomiquemL’outil liégeois est performantMais est-ce suffi sant? Une sidentre Huy et Tilleur, est-elle ésidérurgie maritime et intégréet souvent s’installe dans des chaud est-il viable? Les salairelle condamnée à se passer de

Mittal justifi e son désengagement de Liège par les coûts salariaux trop élevés, une surcapacité de production sur un marché de l’acier déprimé, dans une Europe en crise qui n’at-tend pas de reprise de la croissance avant 7 ou 8 ans… A Liège, on réfute tous les points.

Les salaires Mittal avance que l’acier liégeois coû-te plus cher de 56 euros/tonne. L’écart salarial a été réduit de moitié depuis la reprise par Mittal, rappelle Fausto Casagrande, délégué SETCa-BBTK au Comité d’entreprise européen. Et ce au prix d’un dégraissage important du personnel: 1600 travailleurs ont été mis en prépension sur les 15 der-niers mois. Mais aussi au prix d’une modération salariale permanente: depuis les années ’80, la sidérurgie liégeoise a subi cinq sauts d’index. Les gains de productivité auraient été plus importants si Mittal avait respecté ses promesses d’investis-sements. Des investissements ont été faits mais ailleurs, notamment chez Sidmar que l’on accuse, à Liège, de jouer la concurrence interne au groupe Arcelor-Mittal, de tirer la cou-verture à soi.

Le marchéMittal a reçu de 2008 à 2010 pour 236 millions d’euros en quotas de CO2; il a fait un bénéfi ce de 1,4 milliards sur sa fi liale fi nancière belge mais n’a pas payé un euro d’impôt grâce aux intérêts notionnels. En fait, dit José Verdin, le père Mittal était un indus-triel. Le fi ls (Lakshmi) est un fi nancier. Il vise la rentabilité à court terme. Il a utilisé Liège comme «variable d’ajustement»: quand la demande re-

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ois est-il ment viable?

t, et c’est notamment ce qui avait décidé Mittal à le racheter. dérurgie continentale, qui plus est dispersée comme à Liège économiquement viable face à la concurrence mondiale, à la ée qui raccourcit la chaîne du transport des matières premières pays à bas salaire? Le chaud est-il condamné? Le froid sans le es wallons sont-ils trop élevés? Plus largement, l’Europe est-e son industrie au profi t de l’Inde, de la Chine, du Brésil…?

prend on rallume les feux. Dès qu’elle baisse, Liège est mis sous cocon (et notre sécu paie le chômage économi-que et les prépensions). Aujourd’hui, il préfère produire moins pour main-tenir un prix de l’acier élevé quitte à perdre des parts de marché. Ça ne l’intéresse donc pas d’investir, ni de vendre le chaud en laissant la place à un concurrent. Les prévisions de reprise? Personne ne peut prévoir le marché à plus de 3 mois, dit Georges Jespers, délégué FGTB au CoEE. Les courbes de crois-sance montrent que la situation est meilleure en 2011 qu’en 2008 parce qu’alors il y avait des stocks, erreur que l’on n’a plus commise après.

Mer contre terreSidérurgie maritime contre continen-tale? On joue sur la planète disent les métallos liégeois: nous ne sommes qu’à 100 Km de la mer. Par contre nous sommes tout près des marchés. Faire venir l’acier du Brésil alourdit les coûts de 102 euros la tonne…Les aciers liégeois sont des produits de haute technicité, des produits de niche. Et pour peu que l’on inves-tisse par exemple dans les revêtus sous vide, des produits d’avenir. Mais insiste José Verdin, il faut pour cela disposer d’une sidérurgie intégrée avec un chaud qui dessert le froid en aval.

Garantir l’avenir de l’industrie européennePlus largement, il faut maintenir les outils industriels à proximité des marchés, sinon c’est toute l’indus-trie européenne qui est menacée. Les syndicats belges ont tiré la sonnette

d’alarme auprès des collègues euro-péens. Une réunion de la Fédération européenne des métallurgistes lundi 24 octobre à Bruxelles a permis de déboucher sur une prise de position commune de l’ensemble des sites européens d’Arcelor Mittal. Il a été décidé de distribuer dans tous les sites un tract, de tenir à Londres une conférence de presse de la FEM en présence d’un délégué de chaque pays avec ce message: il faut main-tenir les outils en Europe et miser sur les produits à haute valeur ajoutée. Une action affectant la production pour appuyer cette revendication aura lieu le même jour dans tous les sites européens probablement au début décembre.

Des jeunes qui craignent pour leur avenirFrédéric Gillot, délégué au lami-noir, a rencontré des jeunes dans les écoles secondaires et les uni-versités de la région liégeoises. Le but? Leur expliquer la situation chez Arcelor. «Ils sont absolu-ment conscients du fait que les emplois perdus aujourd’hui sont ceux qu’ils n’auront pas demain, c’est assez simple. Les étudiants du secondaire sont encore plus concernés que les universitaires, puisque l’on engage plutôt des jeunes peu ou pas diplômés. C’est une porte qui se ferme.»

Le «public» à la rescousseMittal veut fermer. Il ne veut pas revendre. Pour le pousser à revendre, la Région wallonne agite la menace d’obliger Mittal à réhabiliter les sites en cas de fermeture. Et ça doit faire réfl échir parce que «pour assainir les sols, dit Fran-cis Gomez, Président des métallos liégeois, il va falloir creuser jusqu’en Nouvelle Zélande». Il en faudrait des sous! Mais la réhabilitation des sols, c’est la fermeture du chaud, c’est le scénario du pire. Et les métallos n’en veulent pas. Comme il ne veulent pas parler de plan social ni de prépensions.

Il n’y a qu’une solution envisageable : la poursuite des activités, c’est-à-dire le maintien de la phase à chaud à Liège dans le cadre d’une sidérurgie intégrée, ce qui suppose la reprise par un opérateur industriel de tout le paquet chaud, froid et recherche de manière à garder des débouchés pour toute la fi lière. Pour cela, disent les métallos FGTB, comme le Syndicat des employés techniciens et cadres qui représente 40% du personnel d’Arcelor Mittal, il faut creuser la piste d’un ancrage public avec un partenaire privé, voire celle de la mise sous statut public.Pour Dexia, on a dégagé 4 milliards en un week-end. Il n’en faut pas autant pour sauver l’emploi liégeois.

Pas de froid sans le chaudENTREPRISES/CONJONCTURE/METAL/SYNDICATS/SHORT/Arcelor Mittal: une ligne du «froid» à l’arrêt à Liège

LIEGE 18/10 (BELGA) = Faute d’approvisionnement en bobi-nes d’acier depuis Dunkerque, le «Laminoir cinq cages» d’Arce-lor Mittal à Tilleur (Liège) a dû être mis à l’arrêt mardi matin. Le laminoir est une des usines du froid (ou phase solide), où l’on lamine (réduit l’épaisseur) de l’acier à froid.

Cette dépêche de l’Agence Belga tombe à pic. Le laminoir à froid de Tilleur paralysé faute d’acier en provenance de Dunkerque, c’est la démonstration qu’il n’y a pas de sidérurgie à froid sans la phase à chaud pour l’alimenter directement. Cela implique que l’annonce par Arcelor Mittal de la fermeture de la phase à chaud à Liège condamne à terme toute la fi lière à froid qui est en aval. Cela fait des années que les métallos de la FGTB de Liège s’évertuent à le dire en défendant le maintien d’une sidérurgie «intégrée» à Liège, c’est-à-dire qui associe le chaud et le froid mais aussi la recherche et le développement de produits nouveaux.

On craint en outre à Liège que l’abandon du chaud ne margina-lise le froid dans le groupe où l’on assiste à des transferts de techno-logie, mais aussi de commandes et du réseau de clients vers d’autres sites, dont Sidmar.

Ainsi, aux 581 emplois condamnés, pourraient s’ajouter près de 3000 emplois directs dans la sidérurgie à froid; à multiplier par deux ou trois en comptant les sous-traitants et tous ceux qui vivent de la sidérur-gie. Sale coup pour la Wallonie…

L’acier est-il soluble dans le développement durable?

«Seraing une ville à vivre». La «com» municipale sur la poubelle publique jure un peu avec le paysage enfumé en contrebas, même si, en élargissant le champ, Seraing reste une commune verte. Mais le HF6 et le HFB d’Ougrée ont permis à des milliers de travailleurs de vivre. Faut-il replanter des arbres à la place des cheminées? La sidérurgie est-elle compatible avec le respect de l’environnement. L’acier est-il soluble dans le développement durable?

Certains verraient bien les hauts fourneaux remplacés par des PME propret-tes, zéro émissions, posées sur le gazon, voire masquées par une rangée de peupliers abritant quelques nids de mésanges.

Car on peut tomber d’accord pour dire qu’il faudra toujours de l’acier, mais rares sont ceux qui on envie d’avoir un haut fourneau derrière chez eux. Alors faut-il laisser fi ler la sidérurgie à chaud vers l’Inde ou la Chine?

«Un modèle bas carbone»Outre la nécessité de maintenir une sidérurgie intégrée, c’est-à-dire le maintien du chaud pour alimenter le froid, les métallos FGTB de Liège ne manquent pas d’arguments. Ils ont beau être rouge vif, il n’en ont pas moins la fi bre verte. Et la encore la raison commande de garder notre sidérurgie là où elle est. Même si c’est moche.La production d’une tonne d’acier à Liège dégage 1,7 tonne de gaz à effet de serre, explique José Verdin. La même tonne d’acier en produit trois fois plus en Chine. C’est parce qu’il a fallu chez nous comprimer les coûts et que l’on a optimalisé au maximum la quantité de matière première. «On peut dire que Liège est un modèle de production «bas carbone»», dit José Verdin. Globalement la planète n’a donc pas intérêt à laisser fi ler l’acier dans les pays qui ne se sentent pas concernés par le protocole de Kyoto.

Mais la sidérurgie liégeoise peut encore faire mieux moyennant quelques investissements. La centrale électrique archaïque pourrait être modernisée pour mieux recycler les gaz des hauts fourneaux. Et si on doit à moyen terme sortir du nucléaire, il faudra construire de nouvelles centrales thermiques, ajoute José Verdin, on peut profi ter des gaz de la sidérurgie à chaud. La co-kerie pourrait être remplacée par une cokerie moderne d’où ne sort aucune fumée.

Liège est en bonne position pour réduire les frais de transport et les gaz à effet de serre qui vont avec. Transporter du bout du monde des tonnes de produits transformés ou semi-fi nis n’est pas une solution écologique. Liège n’est pas à proximité des matières premières mais elle est à proximité des marchés.

Enfi n les tôles auxquelles on applique les nouvelles techniques de revête-ment sous vide sont des produits d’avenir qui s’inscrivent parfaitement dans le principe du développement durable : elles permettent d’économiser énormément d’énergie, de produits chimiques et de matières premières vu la minceur des couches appliquées grâce aux nanoparticules et elles rem-placent avantageusement les techniques traditionnelles de galvanisation et d’électrozingage, de peinture, etc.

Les sidérurgistes ont payés en pertes d’emplois et en modération salariale les gains de productivité.

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L’affaire ArcelorMittal, c’est avant tout, bien sûr, un drame social. Ce sont des existences qui menacent ruine, ce sont des familles dont, peut-être, les projets de vie sont rayés d’un seul trait par le crayon d’un capitaliste sans foi ni honneur.

C’est aussi le symbole des dérives du capitalisme. Dérive? A la réfl exion, non: c’est le symbole de la logique du capitalisme mo-derne, qui privilégie les jeux fi nanciers et le profi t massif plutôt que le développement économique et l’investissement créateur de richesses. Une logique qui est, hélas, de plus en plus celle de l’Europe. Une Europe «salopée», comme je l’écrivais déjà en mars dernier, dans ces mêmes colonnes.

Instrument de paix, la construction européenne, telle qu’elle avait été voulue par ses fondateurs, se voulait aussi un instrument de progrès social et un outil de prospérité. Les Européens rescapés d’une guerre terrible avaient analysé les raisons profondes du confl it. Les fascismes, moteurs de la défl agration, étaient nés de la crise économique de 1929 et de son cortège de drames sociaux. Et donc, il fallait créer une Europe prospère, socialement équilibrée, une Europe où le citoyen se sente bien.

Cela passait par le développement économique. La première bri-que de la maison européenne n’était-elle pas cette Communauté du Charbon et de l’Acier, structurée autour des deux piliers de la reconstruction qu’étaient l’énergie et l’industrie? Les nations euro-péennes, les peuples étaient conviés à se rapprocher, à coopérer ensemble, pour créer des richesses en commun. Des richesses pour tous, faut-il le préciser, et cela même si ce n’était pas explicitement écrit dans les textes.

Le rêve a capoté. La belle idée a été rattrapée par des capitalistes qui ont plus à gagner dans la confrontation que dans la coopération, qui font plus de bénéfi ces dans la misère des peuples que dans la prospérité des citoyens.

Au fi l du temps, les fondamentaux de l’Europe ont disparu. D’abord, le rôle des pouvoirs publics. L’Europe était un mécanisme dans lequel les Etats gardaient la main haute sur les politiques communes, les défi nissant, les encadrant, les activant. Les fondateurs de l’Europe s’inspiraient d’une méthode dont le nom paraît aujourd’hui ringard : la planifi cation, c’est-à-dire organiser la production des biens et des ressources en tenant compte des seuls critères de l’intérêt général et du bien-être de tous. Peu à peu, le monde fi nancier a repris la main. Le discours s’est imposé, sournoisement, selon lequel le «métier» de la puissance publique, ce n’était pas la structuration de la vie économique, mais seulement l’organisation d’un laisser-faire total par des capitalistes qui, tout le monde le sait n’est-ce pas, savent mieux. Si c’est bon pour Général Motors, c’est bon pour les Etats-Unis, disait-on Outre-Atlantique…

Et puisque les capitalistes avaient désormais les leviers de com-mande en main, on pouvait passer à autre chose: réorienter les politiques globales. Supprimer les solidarités pour accroître les profi ts de quelques-uns. Réduire les avantages sociaux et réorganiser les conditions de travail en donnant la priorité à la productivité. Faire travailler beaucoup plus en faisant gagner moins. L’Europe cessait de se rêver, elle devenait cauchemar… Jusqu’au réveil des dernières crises, où il est apparu que tout cela n’était, au fond, pas un cauchemar. Mais une lourde réalité…

La réalité de ce qu’est l’Europe aujourd’hui, celle qui regarde se fermer, un à un, ses outils industriels passés aux mains de groupes non européens dont le seul but est, c’est ce qu’il me semble dans le cas Mittal, de voler ce qu’il y a encore à voler avant de déguerpir pour en jouir ailleurs. C’est de pillage qu’il s’agit, en fait.

Tout cela avec l’accord du politique, et des experts. Pour désamorcer les oppositions, on nous a expliqué que l’industrie, cette source de richesse, était sans avenir. Les agriculteurs avaient bien disparu, il en serait de même des ouvriers dans cette nouvelle société vouée aux services, le premier de ces services étant celui du monde de la fi nance, celui de la Bourse. Il fallait, n’est-ce pas, s’inscrire dans la modernité…

Le résultat, vous l’avez sous les yeux, et le dossier ArcelorMittal n’en est qu’un exemple, même s’il en est peut-être le plus symbolique. Une Europe qui laisse fermer ses usines, une Europe qui laisse s’accroître les inégalités, une Europe où quelques riches sont de plus en plus riches et où de plus en plus de pauvres sont de plus en plus pauvres.

Et ils s’étonneront que ça sente la révolte, et que l’Europe se fi ssure, se casse, explose. Et ils s’étonneront de voir renaître la vieille Europe, celle de la misère, celle des haines, celle des guerres.

Nico CuéSecrétaire général

de la MWB-FGTB

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MÉTAL

«Récupérons nos outils, et que dégagent les rapaces!»«Souvent, comme mi-litant syndical, on se prend à rêver de ne plus se battre de ma-nière isolée, chacun dans son pays. A rêver d’une coordination des luttes des travailleurs au niveau européen. Aujourd’hui, le rêve commence à se concré-tiser. Les travailleurs d’ArcelorMittal vont agir ensemble, le même jour, dans toute l’Eu-rope!»«C’est une grande fi erté pour notre délégation d’avoir participé à la réunion qui s’est tenue ce lundi 24 octobre à Bruxelles. On a eu le sentiment de vivre un moment historique. Pour la première fois, les Métallos européens vont lancer une action forte, coordonnée, qui va toucher directement tous les si-tes européens d’ArcelorMittal. Sans doute le 7 décembre prochain.»

Marc Dethier et Robert Rouzeeuw, qui emmènent la délégation syndi-cale d’ArcelorMittal Liège, ne font pas mystère de leur enthousiasme au sortir de cette réunion, qui a ras-semblé plus de 60 représentants syndicaux et membres de Comités d’entreprises européens venus de différents sites de production du groupe ArcelorMittal en Europe. Ils étaient réunis à Bruxelles sous l’égide de la Fédération européenne des Métallurgistes (FEM).

«L’enjeu», explique Marc Dethier, «c’est de développer une stratégie commune, une réponse forte à ce que les travailleurs sont en train de se prendre dans les gencives en ce moment. A Liège bien sûr, mais également sur d’autres sites appartenant à Mittal en Europe. Les emplois et les conditions d’exis-tence de milliers de travailleurs et de leurs familles sont en jeu. Il fallait qu’on parvienne à se mo-biliser ensemble, pour pouvoir peser. On y est parvenus, et c’est une première!

Ce n’était pas simple, dans la me-sure où les législations ne sont

pas les mêmes dans tous les pays. Par exemple, les Polonais ne peu-vent pas faire grève de la même manière que nous. Il a fallu, pour qu’ils puissent s’associer au mou-vement, opter pour une journée d’action, qui se traduira chez eux par une assemblée plutôt que par une grève. Mais dans tous les cas, les outils seront à l’arrêt, et Mittal le sentira passer au niveau de la production.

L’annonce brutale et terrible-ment cynique de la fermeture du «chaud» de Liège a joué un rôle dé-clencheur dans cette dynamique. C’est certain. Mais on sent aussi une vraie solidarité des travailleurs au niveau européen, qui n’ont pas l’intention de se laisser piétiner sans broncher.

A Liège, dès l’annonce de la catas-trophe, les travailleurs ont réagi. Leur message est clair: si Mittal décide de nous traiter comme de la merde, qu’il dégage Nous, on se battra pour reprendre notre avenir en main. On n’est pas condamnés à se laisser dépouiller par les fi -nanciers et les actionnaires. Le sa-voir-faire, la maîtrise technique, la production, la qualité, c’est nous. Ce sont les travailleurs. Ces outils sont les nôtres, et on a l’intention de continuer à les faire vivre, et nous en même temps.

Comme en 2003, c’est un long combat qui s’annonce. On va le mener debout, avec la solidarité de la population, qui mesure bien le cataclysme social que représen-terait la fi n de la sidérurgie à Liège. Les gens, les citoyens nous soutien-nent, on le sent et c’est primordial. On a senti cette force, cette chaleur à Seraing, le 26 octobre, quand des milliers de personnes venues de partout en Belgique, de France et d’autres pays nous ont témoigné leur soutien. La lutte va être lon-gue, on aura besoin d’eux. Pour nous soutenir lors des prochaines mobilisations, notamment à Liège, mais aussi pour peser sur les ac-teurs politiques. Nous vivons un moment historique qu’il ne faut pas manquer: ou bien la sidérurgie de Liège disparaît défi nitivement, avec les conséquences que l’on sait, ou bien on en reprend possession collectivement, par l’intervention publique et dans l’intérêt de tous. Comment faire concrètement, avec quel carnet de commandes, avec quels débouchés? Ce sont les questions épineuses auxquelles

nous allons devoir répondre. Mais le combat en vaut la peine. Et on n’a pas le choix.

Cette réfl exion, nous devons la me-ner également au niveau européen. La loi du profi t, des actionnaires, n’a que faire de la vie des gens, de leurs métiers, de leur savoir. Nous devons les empêcher de nuire si nous voulons garantir notre ave-nir, l’avenir de la sidérurgie euro-péenne.

C’est d’autant plus urgent que sur le terrain, c’est dur et inquiétant. Les travailleurs sont catastrophés, abattus pour certains. Psychologi-quement, c’est violent. On va tra-vailler avec une cellule d’aide et des psys pour pouvoir gérer cela au mieux. C’est le spectre de la fi n de la phase liquide qui plane au-des-sus de tout le monde, avec menace directe sur la phase à froid. Des mil-liers d’emplois directs et indirects potentiellement supprimés.

Vous imaginez le climat… C’est lourd, très lourd. Et dans ces condi-tions-là, on risque encore plus l’ac-cident. Les travailleurs sont moins concentrés, moins vigilants. Depuis le début de l’année, on a connu une cinquantaine d’accidents avec frac-ture, et on a eu beaucoup de chance de ne pas avoir d’accident mortel à déplorer. Mais le danger est chaque jour plus grand. La direction ne fait rien pour améliorer la sécurité dans les installations. Aucun investisse-ment, depuis des mois! Sans par-ler des quelque 1.500 travailleurs qui sont partis en prépension en 2009, qu’on n’a pas remplacé, et qui représentent une perte sèche en matière d’expérience, et donc de sécurité. Les nouveaux ne sont pas assez aguerris, assez formés, assez encadrés, on les envoie au casse-pipe ou on les vire.

Ca ne peut pas continuer comme ça. Pour que cela change, pour que la sidérurgie vive à Liège, pour le bien-être et la dignité des tra-vailleurs, nous devons récupérer nos outils et les mettre au service de l’intérêt général. N’en déplaise aux rapaces qui nous exploitent puis voudraient nous jeter à la rue.»

Marc Dethier, Robert Rouzeeuw et la délégation syndicale

MWB-FGTB d’ArcelorMittal Liège.

> A LIÈGE ET EN EUROPE, DEBOUT FACE À MITTAL

Page 15: Syndicats FGTB n°18 - 28 octobre 2011

SYNDICATS • N°18 • 28 OCTOBRE 2011 11TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

Rudy De Leeuw au Comité de coordination

de la FGTB-Textile, Vêtement et Diamant:

«Nous n’acceptons pas que les travailleurs et les assurés sociaux

doivent payer pour les erreurs des banques et pour l’avidité du

capitalisme sauvage!»

Le 19 octobre, le Comité de coor-dination de la FGTB-Textile, Vête-ment et Diamant s’est réuni au Forum à Bruges pour un exposé du président de la FGTB, Rudy De Leeuw, sur les conséquences de la gouvernance économique euro-péenne rénovée. Le Comité de coor-dination se compose d’une soixan-taine de délégués qui contribuent au développement du point de vue de notre centrale sur les thèmes interprofessionnels. Compte tenu de son infl uence extrême sur la po-litique socio-économique de notre pays, nous avons choisi d’évaluer à fond la gouvernance économi-que européenne au sein du groupe sectoriel. Nous avons également consacré amplement d’attention aux actualités sociales, telles que les négociations pour la formation d’un nouveau gouvernement fé-déral et les défi s pour attaquer la crise actuelle.

* * *

Le président de la FGTB-Textile, Vê-tement et Diamant, Dominique Meyfroot, a esquissé le contexte diffi cile dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui:• Suite à la crise fi nancière, l’Eu-

rope risque de glisser à nouveau dans une deuxième récession profonde.

• On risque de perdre beaucoup de postes d’emploi à cause de fermetures et de restructura-tions, comme chez Santens à Audenaerde, De Witte Lietaer à Wervicq et Tyber à Menin. Lys Yarns à Zulte et Vanoutryve à Mouscron se battent également pour leur survie.

• Les négociations pour un nouveau gouvernement sont actuellement le cadre pour la discussion du programme socio-économique. On recherche des mesures pour un montant total de 10 milliards d’euros en 2012 et un montant global de plus de 20 milliards d’euros pour équilibrer le budget d’Etat pour 2015 selon les exigen-ces européennes.

La FGTB s’oppose au discours de droite, suite auquel les travailleurs et les assurés sociaux sont les vic-times de la crise et elle plaide pour une politique différente. La FGTB traitera en détail de ce dossier au sein de son Comité fédéral du 21 octobre. La FGTB a une alternative, basée sur notre vision sociale de solidarité, d’égalité, de justice so-ciale et de démocratie.

* * *

En ce qui concerne la politique so-cio-économique de l’Europe, Rudy De Leeuw explique qu’il s’agit d’un débat idéologique où les néo-li-béraux donnent le ton pour l’ins-tant. Ils plaident pour une austérité aveugle sous pression des marchés

fi nanciers et des agences de nota-tion. Presque dans l’Europe entière, les libéraux et les conservateurs sont au pouvoir. Ils ont également la majorité au niveau des institu-tions européennes.

Suite à la pression de la crise et des plans d’économies, notre sécurité sociale est compromise. Il s’agit des allocations de pension, de prépen-sion, de chômage et de maladie. Vu les circonstances actuelles, la défense de la sécurité sociale est un point central pour la FGTB.

Nous ne pouvons d’ailleurs pas oublier que cette crise a été provo-quée par les banques et les spécu-lateurs. Nous avons déjà payé pour cette crise en 2008 et 2009. Nous payons déjà une deuxième fois encore. Pensons au sauvetage de Dexia. Et si nous ne nous méfi ons pas, nous paierons une troisième fois si on coupe dans la sécurité sociale.

Il est également inacceptable que la Grèce et le sud de l’Europe soient constamment montrés du doigt. La crise fi nancière a aussi forte-ment touché l’Islande, l’Irlande et la Grande-Bretagne. Ces pays sont également confrontés à des défi cits budgétaires considérables à cause de la crise des banques.

Une des causes importantes de la crise actuelle est l’inégalité tou-jours croissante des revenus, sur-tout aux Etats-Unis. Les revenus les plus bas y ont acheté en masse à crédit. Au moment où ils n’étaient plus capables de rembourser leurs dettes, les banques se sont retrou-vées dans une sérieuse crise. Cette crise s’est répandue dans le monde entier à cause de la spéculation fi nancière.

Les groupes de réfl exion libéraux commettent à nouveau les mê-mes erreurs qu’ils ont commises dans les années ‘30. La crise est répercutée sur les revenus les plus bas. En Allemagne, un pays que les employeurs avancent toujours comme modèle, la pauvreté s’ac-croît. Les CCT qui ont été conclues par les syndicats allemands sont bonnes, mais une grande partie de la population ne ressortit pas de l’application de ces CCT et tra-vaille pour un salaire qui se trouve en-dessous du seuil de pauvreté. Le démantèlement de la protec-tion sociale en Allemagne fait que beaucoup d’allocations sont sup-primées aujourd’hui.

Pour la FGTB, il est clair que la crise actuelle ne se résout pas par des plans de sobriété. Bien au contraire, les économies freinent la consom-mation et font crachoter le moteur économique encore plus. Un plan de relance éco-solidaire qui inves-tit pleinement dans la croissance

économique durable avec de bons salaires et une bonne protection sociale est la seule bonne réponse à la crise actuelle.

Que comprend l’alternative de la FGTB? Il faut tout d’abord dévelop-per une meilleure réglementation du secteur fi nancier:

• il faut faire une distinction entre les banques d’épargne et les ban-ques d’affaires;

• il faut imposer des restrictions aux produits fi nanciers spécu-latifs.

La FGTB plaide également pour une fi scalité plus juste et plus progres-siste. Il s’agit par exemple:

• d’impôts sur les grosses fortu-nes;

• d’une taxe sur les transactions fi nancières spéculatives.

L’important est de créer de nou-veau de la croissance, tout en consacrant de l’attention à une économie verte. Un exemple est le secteur du bâtiment où il faut miser sur une meilleure isolation des habitations. C’est bon pour l’en-vironnement, pour l’emploi et pour les revenus les plus bas puisqu’ils habitent souvent dans des maisons mal isolées.

L’alternative de la FGTB est de don-ner la priorité absolue à la sécurité sociale et à l’index. Ce sont en fait les amortisseurs contre l’appau-vrissement et l’inégalité croissante des revenus. Grâce à la sécurité sociale et à l’index, la Belgique a pu résister mieux aux conséquences de la crise économique.

A la fi n de l’exposé de Rudy De Leeuw, Patrick De Backer a donné la parole aux participants. Il y avait diverses interventions des sections qui concernaient:

• la sécurisation des systèmes sec-toriels de prépension

• le fait de contrer le populisme de droite

• la sensibilisation des militants et des affi liés

• le manque de protection sociale dans un nombre de pays euro-péens.

Rudy De Leeuw répond que la FGTB veut tout d’abord renseigner ses propres gens. La position de la FGTB doit être claire, par exem-ple concernant la défense de la pension et de la prépension. Ce débat n’est pas évident. L’opinion publique se laisse de plus en plus infl uencer par la droite qui plaide pour que nous travaillions plus longtemps parce que la population vieillit. Entre-temps, on ne consa-cre pas d’attention au simple fait que travailler plus longtemps est impossible pour les professions contraignantes et que les em-ployeurs laissent les travailleus âgés pour compte.

Il existe également d’autres su-jets où le message de la FGTB est diffi cile à passer. Beaucoup de gens acceptent le plaidoyer pour une réduction des charges, mais la conséquence est que Arcelor Mittal et d’autres grands groupes d’entreprises ne paient presque plus d’impôts...

La FGTB a toutefois réussi à in-fl uencer le débat en matière du

pouvoir d’achat. Nous avons réussi à sauvegarder l’index jusqu’à pré-sent. Et nous continuerons à lutter pour maintenir l’index. Les partis socialistes qui se réunissent autour de la table de négociations pour former un gouvernement devront également assumer leur responsa-bilité sur ce plan.

Rudy De Leeuw a également répon-du à quelques interventions qui avaient été faites dans la salle:

• Au niveau européen, la libération des marchés et l’ouverture des frontières n’ont pas suffi sam-ment été de pair avec le déve-loppement d’une Europe sociale. Nous en subissons les conséquen-ces aujourd’hui.

• En matière de communication, la FGTB considère ses militants comme sa richesse. C’est pour-quoi la nouvelle campagne s’adresse tout d’abord à eux, pour qu’ils puissent mieux mener les discussions sur leur terrain. Ce n’est bien évidemment pas fa-cile puisque l’individualisme et le populisme reçoivent un accueil favorable dans les médias.

Finalement, Rudy De Leeuw a tenu à remercier les militants et plus particulièrement Joseph Vanham-me pour leur enthousiasme et leur confi ance.

Dominique Meyfroot a terminé la réunion et a souligné que si les attaques contre notre bien-être et notre sécurité sociale persistent, nous serons tous des «indigna-dos». Et notre centrale souscrira à une campagne de mobilisation qui sera décidée par les instances de la FGTB.

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> POINT DE VUE

Grand temps pour la véritéDe fausses vérités nous envahissent. On prétend que tout le monde doit serrer la ceinture et accepter une réduction de son pouvoir d’achat. Et il n’y aurait pas d’autres issues. Mais ce n’est pas juste.

Non, ce n’est pas juste quand on affi rme que notre index doit être anéanti pour garder notre compétitivité. Ce n’est pas juste non plus quand on affi rme que les réductions salariales permettent de donner un nouveau souffl e à l’économie. Et non, ce n’est certainement pas juste lorsque l’on prétend que les demandeurs d’emplois doivent se trouver sans allocation afi n de créer de nouveaux emplois.

Et des incohérences pareilles, il y en a encore beaucoup.

Par exemple le un pourcent de précompte professionnel de notre salaire que les employeurs peuvent garder pour eux depuis 2009, en plus des subsides salariaux pour le travail d’équipe et les heures supplémentaires. Cette mesure devait être compensée par un impôt sur le capital. Mais il n’est jamais venu. Un cadeau qui coûte 2,3 milliards au gouvernement. Cela allait permettre aux employeurs de créer des emplois. Eux aussi, ils ne sont jamais venus.

Ou alors prenons le pacte des générations. Il y a cinq ans de cela, lorsqu’il a été imposé, il était question d’exceptions. Un certain nombre de groupes de travailleurs avec un travail pénible ne serait pas obligé de travailler plus longtemps. C’est resté une boîte vide. Aujourd’hui, la Centrale Générale de la FGTB le répète: on ne peut pas allonger les carrières. Les travailleurs doivent avoir la possibilité d’aller en prépension et laisser la place aux jeunes.

Quant à la réforme de l’Etat, il a été décidé de régionaliser les titres-services. Une bonne chose pour l’emploi nous dit-on. Mais cela n’apportera pas un seul cent de plus aux travailleurs afi n de rendre leurs salaires un peu plus décents. La seule chose qu’ils peuvent attendre à terme, c’est qu’ils gagneront moins pour le même travail d’une région à l’autre.

Non, ce n’est pas juste. La vérité, c’est qu’il faut investir dans de nouveaux emplois durables au lieu d’imposer aux gens des politiques d’austérité qui les plongeront dans la pauvreté et qui paralyseront notre économie. La vérité, c’est qu’il faut prendre de l’argent aux très grosses fortunes. Sur les capitaux injectés dans les placements spéculatifs. Sur les bénéfi ces des entreprises qui vont vers les actionnaires et non pas vers le travail, la recherche ou l’innovation. C’est de là que doivent venir les moyens pour obtenir un budget à nouveau en équi-libre. Et pour soutenir la relance économique.

La vérité ne se trouve pas dans le camp de la droite néolibérale. La vérité est du côté de la gauche.

Nous devons nous bouger maintenant. Avec l’ensemble de la FGTB. Nous devons inciter les partis socialistes et verts à rester fermement ancrés aux alternatives de gauche, progres-sistes et socialistes. Avec la FGTB et l’ensemble de la gauche, nous devons convaincre les travailleurs qu’il existe d’autres solutions à la crise. Nous soutenons totalement la campagne d’information et de sensibilisation et la mobilisation de la FGTB. Nous devons nous préparer à des actions fermes et massives si nos alternatives ne sont pas entendues.

(24 octobre 2011)

Les négociations dans nos secteurs

Dans notre série sur les conventions col-lectives de travail pour 2011-2012, trois secteurs sont passés en revue cette semaine. Les textes complets et toutes les informa-tions sur les CCT des secteurs de la Centrale Générale de la FGTB se trouvent sur notre site www.accg.be.

Industrie du pétrole

Les négociations ont été longues et diffi ciles dans le secteur du pé-trole. Les employeurs sont venus aux négociations avec une lon-gue liste de revendications, par le biais de laquelle ils voulaient clairement faire comprendre qu’ils ne voulaient pas entendre parler d’amélioration des conditions de travail et de salaire. C’est donc un mini-accord qui a été conclu, avec au niveau du pouvoir d’achat seu-lement les 0,3% d’augmentation en 2012 fi xé par le gouvernement. Nous déplorons le fait que les employeurs ont cassé la tradi-tion d’avoir un accord sectoriel au contenu fort qui garantissait les mêmes mesures solidaires entre toutes les entreprises. Les syndicats n’ont pas voulu cela, mais en fi n de compte, il n’y avait pas d’autre solution s’ils voulaient sauver les accords antérieurs. Le problème est donc inévitable-ment déplacé au niveau des né-gociations au sein des entreprises. L’accord sectoriel stipule qu’il n’y a aucune limitation. Le pouvoir

d’achat dont les employeurs ne voulaient pas entendre parler au niveau du secteur reviendra donc au menu.Mais à part les 0,3% d’augmenta-tion salariale, que trouve-t-on dans cet accord? La pension du pétrole est augmen-tée d’un peu plus de 4%, plus que dans le passé.Au niveau de l’humanisation du travail d’équipe, les travailleurs qui passent des prestations de nuit aux prestations de jour conserveront leur prime d’équipe encore quel-ques temps. Ainsi par exemple, un travailleur de 56 ans conserve sa prime pendant encore 9 mois. En cas d’accident du travail, c’est désormais 100% du salaire garanti qui est payé.Au niveau de la sécurité d’emploi, un accord a fi nalement été conclu. Les travailleurs qui perdent leur emploi sont prioritaires pour la remise au travail dans le secteur. L’harmonisation des statuts des ouvriers et des employés se pour-suit grâce à l’introduction du même petit chômage pour tous, sur base de la formule la plus avantageuse. Quant aux délais de préavis de l’ancienne CCT, ils sont mainte-nus, contre la décision du gouver-nement d’affaiblir les conditions pour les employés.Pour les syndicats, il est évident que ce mini-accord qui vient d’être conclu ne doit pas être répété. Ils mettront tout en œuvre pour que la prochaine fois, il y ait à nouveau un réel accord sectoriel, solidaire.

Dans le secteur de la transforma-tion du cuir, les salaires augmente-ront de 0,3% au 1er janvier 2012. En cas de chômage économique, une compensation de 2e par jour sera

accordée par le Fonds de Sécurité d’Existence, après la période pour laquelle les travailleurs touchent déjà une indemnité. Les délais de préavis seront également amélio-rés dès 2012. La prime syndicale est portée à 135 euros. Des efforts supplémentaires seront consen-tis en matière de formation. Tous les systèmes de prépension sont prolongés.

Pour les ouvriers des salles de ci-néma aussi, les salaires augmente-ront de 0,3 % au 1er janvier 2012. Dès cette date aussi, la prime sectorielle spéciale de 16,65 euros passera à 20 euros et une indemnité vélo de 0,21 euro par kilomètre sera introduite.On s’atèle à l’introduction de la fonction d’opérateur de projection digitale. Le barème jeune disparaît dès le 1er janvier 2012. Et à la même date, de meilleurs délais de préavis seront d’application pour tous les ouvriers.La prime syndicale qui sera payée en 2012 s’élèvera à 115 euros, aupa-ravant, elle s’élevait à 108 euros. Désormais, les prépensionnés re-çoivent aussi cette prime.Les systèmes de prépension sont prolongés. Une période de crédit-temps 1/5e est prise en compte pour l’indemnisation de la prépension à temps plein.

Paul Lootens Alain ClauwaertSecrétaire général président

Les accidents du travail touchent surtout les faiblesPour la Centrale Générale de la FGTB, il ne suffi t pas de dire puisque nous vivons plus vieux, nous allons tous travailler plus longtemps. C’est en ces quelques ter-mes que nous pourrions ré-sumer la position de notre centrale dans le débat sur le prolongement des carrières. Pour nous, il est impératif d’y lier le concept de péni-bilité du travail. Mais si on comprend assez facilement que la pénibilité du travail a un impact sur la santé, il ne faut pas négliger son infl uence sur les accidents du travail. C’est ce que nous explique Philippe Vigne-ron du service d’études de la Centrale Générale de la FGTB.

Philippe fait également partie du

groupe de réfl exion Tripalium qui, depuis le mois de septembre, regroupe des scientifi ques, des médecins ainsi que des gens du monde politique et syndical. Le Tripalium veut focaliser l’atten-tion sur la problématique de la pénibilité du travail, un sujet qui n’est pas suffi samment pris en compte. Par pénibilité du travail, on pense à tous les maux actuels auxquels les travailleurs soumis à des conditions de travail diffi ciles sont confrontés, aussi bien physi-ques que psychiques.

Conditions de travailDepuis des années, les conditions de travail ne cessent de se détério-rer. On pense notamment à l’inten-sifi cation des cadences de travail, mais aussi au stress qui a littérale-ment envahi nos entreprises. Sans compter que nos entreprises de-viennent totalement inhumaines. Les ouvriers sont confrontés à une surcharge psychique et physique au travail. Pour Philippe, ce phé-nomène grandissant n’est pas pris en compte dans les discussions actuelles sur l’allongement de la carrière. Il nous explique: «L’im-

pact sur la santé à long terme, ce sont les maladies professionnelles. Sur la santé à court terme, ce sont les accidents du travail». En effet, selon lui, les accidents du travail sont intimement liés aux cadences de travail.

Inégalités socialesTout comme les travailleurs des catégories sociales les plus fragi-lisées sont lésés en termes d’es-pérance de vie en bonne santé, ces mêmes catégories sont elles aussi les plus exposées aux accidents du travail. On pense ici aux jeunes, aux intérimaires, aux travailleurs précaires en général et aux gens peu scolarisés.

Toujours selon Philippe Vigneron, la question des accidents du travail ne reçoit pas assez d’attention. Il en veut pour preuve les chiffres pour 2010: 76 accidents de travail mortels ont été recensés. Sur une base de 207 jours de travail, cela re-présente 1 mort tous les trois jours, un chiffre aussi important ne méri-terait-il pas plus d’attention?

> LE GROUPE DE RÉFLEXION TRIPALIUM S’ATTAQUE AU TRAVAIL PÉNIBLE

Secteur du cuir

Salles de cinéma

12 SYNDICATS • N°18 • 28 OCTOBRE 2011

Page 17: Syndicats FGTB n°18 - 28 octobre 2011

SYNDICATS • N°18 • 21 OCTOBRE 2011 13Où va-t-on avec les titres-services?Les titres-services sont à nouveau au centre des débats. En 2010, plus de 135.000 travailleurs ont été occupés dans le secteur. Nous comptons 2.500 entreprises et plus de 600.000 clients. Et pour cette année encore, on attend une croissance de 8%. Un système qui coûte dans son ensemble déjà plus d’1,5 milliards d’euros.Pour la FGTB, il y a trois points d’at-tention essentiels.

Primo, les négociateurs gouverne-mentaux envisagent de rendre les titres-services plus chers pour les clients. C’est une de leurs mesures d’économie. Et effectivement, les clients paient un prix beaucoup trop bas: 5,25 euros par heure, tout compris. Pas étonnant que la de-mande pour les titres-services ne cesse d’augmenter. Il y a deux bon-nes raisons d’augmenter ce prix. Les coûts pour le gouvernement doivent être maintenus. Mais il faut aussi laisser de la marge pour

améliorer les médiocres conditions de salaire et de travail. Les frais de déplacement sont prioritaires. Pour l’heure, les travailleurs ne reçoivent qu’une bouchée de pain.

Les opposants considèrent cette augmentation du prix comme une augmentation des impôts. Ce qui serait dans tous les cas une hausse d’impôt juste. Ils oublient que pour ce type de travail, au noir, on paie plus de 8 euros de l’heure.

Deuzio. Dans l’accord pour la sixième réforme de l’Etat, nous li-sons que les titres-services seront régionalisés. C’est une mauvaise idée. Cela ne résoudra rien. Cela n’apportera pas un meilleur en-cadrement, pas de meilleures for-mations ni de meilleurs contrôles sur les dérapages puisqu’avec cette régionalisation, il n’y aura aucun moyen supplémentaire pour le secteur.

Tercio, il s’agit de la CCT, la conven-tion de travail pour les titres-ser-vices de 2011-2012. Un projet est prêt à être soumis aux militants syndicaux de la FGTB. Une situa-tion diffi cile étant donné que les employeurs se montrent intransi-geant quant à la maigre augmen-tation salariale de 0,3 % imposée par le gouvernement. Ce n’est pas avec cela que la situation des tra-vailleurs pourra être améliorée. Nous reviendrons sur ce sujet dans un prochain numéro.

Il faut des moyens pour améliorer les médiocres conditions de salaires dans le secteur des titres-services

Si entre juillet 2010 et juin 2011 vous avez travaillé au moins 65 jours dans le secteur des titres-servi-ces, vous avez droit à la prime de fi n d’année. Vous recevez pour cela automatiquement une attesta-tion du Fonds Social. Le paiement se fait sur votre compte. Vous trouverez sur notre site www.accg.

be la manière dont le calcul s’effectue. Si vous avez des questions ou un problème, n’hésitez pas à vous rendre dans votre section syndicale locale.

Les affi liés de la FGTB qui ont droit à la prime de fi n d’année ont également droit à une prime syndi-cale de 80 euros. Pour cela aussi, vous recevez une attestation. Présentez-là à votre section locale pour le paiement. Mentionnez bien sur cette attestation votre numéro de téléphone et votre adresse mail afi n que nous puissions facilement vous contacter.

Prime de fi n d’année et prime syndicale en vue

> INEOS FELUY

Droit de grève sauvegardéLes négociations pour la CCT d’entreprise chez Ineos à Feluy ont été houleuses. Une fois de plus, le patronat a tenté de faire fi de la concertation sociale. Pire: la direction d’Ineos a même tenté d’attaquer le droit de grève. Nous ne nous sommes pas laissés faire et notre lutte a été payante: la direction est revenue à la table des négociations, une CCT d’entreprise a pu être conclue et les travailleurs ont repris le travail. Bref, le conflit à trouvé une solution négociée par la voie normale, à savoir celle de la concertation.

Pourtant, la semaine dernière, la situation était loin d’être aussi évidente. Suite au blocage de la direction dans les négociations pour la CCT d’entreprise, un préa-vis de grève avait été déposé et après mise en sécurité de cette entreprise classée SEVESO, les travailleurs sont partis en grève le 14 octobre. Mais la direction ne l’entendait pas de cette oreille et a fait appel à des tierces parties pour réquisitionner des ouvriers. En clair, des travailleurs ont vu débarquer chez eux des policiers venus les réquisitionner, manu mi-litari. Imaginez l’effet sur la famille et le voisinage.

Réquisition illégaleLes travailleurs grévistes ont été réquisitionnés sous prétexte d’as-surer la sécurité du site. Or, le site avait été sécurisé avant la grève puisque les installations avaient été mises à l’arrêt. En outre, quoi qu’en dise la direction, certains de ses membres et des cadres techni-ques sont formés pour assurer la sécurité de l’entreprise car dans les faits, celle-ci s’effectue au quotidien sous leur responsabilité. L’accès au site ne leur a jamais été interdit. La réquisition des travailleurs gré-viste est une décision unilatérale à la fois inacceptable et totalement injustifi ée. La FGTB a donc saisi le Conseil d’Etat en urgence et celui-ci nous a donné raison: il s’agissait d’une atteinte grave au droit de grève.

La sécurité est une priorité pour nousIl est aussi utile de rappeler que la Centrale Générale de la FGTB est depuis toujours un fer de lance en matière de sécurité. Pour tous les travailleurs mais aussi pour les ri-verains des entreprises. La décision rendue par le Conseil d’Etat est très importante pour notre organisa-tion syndicale, particulièrement pour le secteur de la chimie. Elle représente une victoire dans la lutte pour le maintien des libertés syndicales et du droit de grève. Après ce verdict qui nous donnait raison, la direction a encore vai-nement tenté de faire reprendre le travail par des voies détournées avant de fi nalement revenir à la table des négociations. Un accord pour la CCT d’entreprise a alors pu être atteint et le travail a repris l’après-midi même. Comme quoi la concertation reste la voie la plus effi cace pour sortir d’un confl it.

Vous trouverez ci-dessous les secteurs de la Centrale Générale – FGTB pour lesquels les salaires ont été adaptés au 1er octobre 2011. Seuls les secteurs où des changements sont intervenus sont mentionnés. Des informations détaillées sont disponibles sur le site de la Centrale Générale: www.accg.be.

Adaptation des salaires en octobre 2011

Octobre 2011N°

commission paritaire

Secteur Type d’adaptation Augmentation des salaires

102.03 Porphyre Augmentation salaires minima et réels Salaires précédents X 1,01

102.09 Chaux-calcaire Augmentation salaires minima et réels Salaires précédents X 1,01

106.01 Ciment Augmentation salaires minima

Salaires précédents X 1,001633

113.04 Tuileries Augmentation salaires minima et réels

Salaires précédents X 1,0076

117 Industrie et commerce du pétrole

Augmentation salaires minima

Salaires précédents X 1,001633

124 ConstructionAugmentation salaires minimum et réels pour la part correspondant

aux minimums

Salaires précédents X 1,008369471

125.01 Exploitations forestières Augmentation salaires minima

Salaires précédents X 1,0083

125.02 Scieries et industries connexes

Augmentation salaires minimum et réels pour la part correspondant

aux minimums

Salaires précédents X 1,0083

125.03 Commerce du bois Augmentation salaires minima et réels

Salaires précédents X 1,0083

126 Ameublement et transformation du bois

Augmentation salaires minimum et réels pour la part correspondant

aux minimums

Salaires précédents X 1,0084

128 Cuir Augmentation salaires minima et réels

Salaires précédents X 1,0076

133 Tabac Augmentation salaires minima et réels

Salaires précédents X 1,0076

Page 18: Syndicats FGTB n°18 - 28 octobre 2011

Arrêt de travail chez Kraft à NamurSi vous avez un nouveau numéro de comp-te bancaire, veuillez le transmettre à votre section locale FGTB HORVAL!

Tu es jeune, tu veux combattre les injustices, HORVAL a besoin de toi!Beaucoup de jeunes travaillent dans l’horeca, les parcs d’attractions, le commerce, ou dans d’autres secteurs d’HORVAL..

La FGTB-HORVAL connait vos problèmes. Nous sommes un syndicat combatif qui défend les droits des jeunes ainsi, dans le commerce alimentaire, nous avons obtenu que les travailleurs reçoivent 100% de leur salaire dès 18 ans. Nous avons mis un terme à la discrimi-nation salariale dont étaient victime les jeunes.

Tu te reconnais dans nos actions! Tu as moins de 35 ans (tu es tra-vailleur, intérimaire, sans-emploi, tu veux partager tes expériences professionnelles avec d’autres jeunes. Tu veux améliorer la situations des jeunes et t‘engager plus activement dans notre organisation . Alors, nous t’invitons au moins 2 fois par an à Bruxelles pour donner ton avis sur les points suivants:

• La participation des jeunes au sein des structures HORVAL• Le renforcement de la place des jeunes militants au sein de HOR-

VAL afi n de construire le syndicat de demain• L’emploi spécifi que des jeunes

Alors rejoins-nous, inscris-toi dans un syndicalisme moderne qui te permet de faire du syndicalisme de réseau et ainsi de rencontrer d’autres jeunes.

FGTB-HORVAL jeunes, un groupe où les valeurs de la FGTB ont été bien comprises «ensemble on est plus forts»; et qui le démontre au travers de la lutte syndicale au niveau européen et international. Etant donné le contexte actuel, fl exicurité (= plus de fl exibilité, moins de protection sociale) et l’approche syndicale des multina-tionales, les jeunes de HORVAL sont convaincus que le combat de demain ne pourra se gagner sans que l’on lie des contacts avec de jeunes syndicalistes des autres pays. Voir la photo de nos jeunes à l’euromanif à Budapest contre les mesures d’austérité.

Si tu te retrouve dans cette description, puisque tu es un jeune et que tu veux t’engager socialement... Envoie-vite un mail à [email protected]

L’ usine Kraft, située à Rhisnes (Na-mur) occupe + de 500 personnes, et est spécialisée dans la fabrica-tion de fromages fondus. La FGTB HORVAL y est majoritaire avec 3 mandats en délégation syndicale (contre 1 CSC et 1 CGSLB).

Les travailleurs ouvriers et em-ployés revendiquaient dans le cadre de l’accord sectoriel 2011-2012, une amélioration du salaire réel et de la prime d’ancienneté. La direction, elle, proposait des éco-chèques (déjà d’application pour les employés via CCT secto-rielle), et des bonus (CCT 90). Les travailleurs réclamaient également une meilleure garantie d’emploi, en demandant la conversion d’une partie des très nombreux contrats à durée déterminée en CDI.

Le lundi 3 octobre 2011, à 22h, après les assemblées du personnel, les travailleurs rejetaient la proposi-tion de la direction (88 % contre), jugée insuffi sante, et l’équipe de nuit partait en grève, suivie le len-demain des équipes de jour.

Le mercredi 5 octobre, un bureau de conciliation était réuni au mi-nistère de l’emploi, et après 8h de palabres, aucune solution n’était envisagée, et un PV de carence était établi.

La FGTB HORVAL demandait à re-voir la direction, et d’une manière quelque peu surréaliste, et 2 heures de discussions, un nouveau pré-accord était établi, alors que les

travailleurs étaient toujours au piquet devant l’usine.

Le pré-accord était présenté le jeudi 6 octobre aux travailleurs. Les travailleurs rejetaient la nou-velle proposition à 64%. Le rejet du vote refl était aussi la mauvaise humeur des travailleurs, face à des conditions de travail diffi ciles, un manque de sécurité et d’enca-drement, ainsi qu’un système de répression constitué d’avertisse-ments répétés.

La direction précisait ensuite n’avoir aucun mandat de la direc-tion générale de Zurich pour aller plus loin dans les négociations. Pour le surplus, la direction déci-dait alors de refaire une assemblée et de poser la question suivante aux travailleurs: «acceptez-vous de démontrer la fi abilité de Kraft Namur, en reprenant le travail et en nous laissant le temps de né-gocier». La direction avait aussi précisé dans sa communication que les commandes allaient être honorées via les usines d’Espagne ou de Nouvelle-Zélande, avec le risque que les produits délocalisés ne reviennent plus à Namur. Les travailleurs quelque peu apeurés, votaient la reprise du travail à 62%, et toujours sans accord d’entre-prise.

La FGTB HORVAL a alors exigé que la direction soumette une nouvelle proposition d’accord, ce à quoi elle s’est engagée pour le 14 octobre.

Le 14 octobre, la directrice générale de Zurich venait à Namur écouter les représentants des travailleurs. Elle s’est engagée à mettre en place un plan d’action et de suivi avec les représentants du CE, du CPPT et la délégation syndicale.

Après le départ de la directrice générale, nous avons repris la né-gociation avec la direction locale, et le Président de la Commission Paritaire (en tant que facilitateur). Un projet d’accord a alors pu être défi ni. Le projet contient: augmen-tation 0.3%, dans les salaires au 1er janvier 2012, augmentation des primes annuelles d’ancienneté de 252 euro en moyenne indexés, éco-chèques de 250 euro, une amélio-ration substantielle du nombre de CDI , et la soupe gratuite à la can-tine. Au-delà de l’accord, s’ajoute un plan bonus de 100 euro net minimum en 2011, et de 125 euro net minimum pour 2012. Tous les points qui précèdent seront pé-rennisés. Le résultat total offrira à chaque travailleur une augmenta-tion comprise entre 544 et 591 euro net par année.

Le projet sera présenté aux tra-vailleurs le 28 octobre.

Félicitations et merci à l’équipe syndicale FGTB HORVAL Kraft, pour son implication, sa motivation et son sérieux dans ce combat.

Patrick MERTENSSecrétaire Régional.

FGTB HORVAL monte au créneau pour les travailleurs et les déléguésLe 3 octobre 2011, l’entreprise de sauces Pauwels SA à Oelegem (province d’Anvers) a décidé de licencier notre délégué syndical pour faute grave.

Notre délégué ayant 19 ans d’an-cienneté dans cette entreprise était connu sur le terrain comme un vrai professionnel. En tant que syndicaliste, Eddy était quelqu’un qui montait toujours pour ses col-lègues au créneau. Eddy était éga-lement mandataire effectif pour le CE et la CPPT et délégué syndical suppléant.

Pauwels SA a une très mauvaise réputation quant au traitement de ses délégués syndicaux. Les quatre dernières années, Eddy est le cinquième délégué duquel l’em-ployeur voulait se débarrasser.

Lors des licenciement précédents des délégués syndicaux tant de la CSC que de la FGTB soit la procé-dure de licenciement a été gagnée par les syndicats, soit un règlement à l’amiable a été élaboré puisque la personne en question ne vou-lait plus continuer à travailler dans cette entreprise sous cette pres-sion patronale, soit ce licenciement avait lieu puisque les syndicats ne disposaient pas des rapports de force nécessaires.

Cette fois-ci, ça a fait mouche! Lors-que l’équipe du soir a été informée de l’intention de licenciement ils ont débrayé spontanément. Cette action spontanée a abouti à une grève pour une durée indétermi-née.

Après de longues négociations et une consultation démocratique, le projet a été approuvé à 72,83%.

Dans ce projet d’accord sont repris un tas de mesures sociales pour arracher plus de respect pour nos travailleurs sur le terrain. Pour no-tre délégué un règlement fi nancier a été convenu et pour deux autres travailleurs licenciés pour motifs graves suite au sabotage un règle-ment fi nancier a été élaboré.

En tant que syndicat, nous aurions aimé voir notre délégué réintégré dans l’entreprise. D’autre part, en tant que travailleurs nous sortons

renforcés de cette lutte.

Nous espérons que l’employeur réfl échira à l’avenir deux fois avant de vouloir toucher aux collègues et aux délégués.

Toute fi n est un nouveau début!

Qu’il soit clair pour nous que la force syndicale ne soit pas cassée au sein de Pauwels.

Ensemble, on est plus forts!

Dany Van Cauwenbergh

ALIMENTATION - HORECA - SERVICES14 SYNDICATS • N°18 • 28 OCTOBRE 2011

Page 19: Syndicats FGTB n°18 - 28 octobre 2011

SYNDICATS • N°18 • 28 OCTOBRE 2011 15EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

Nous n’allons pas payer une fois de plus la crise!Après un an et demi de négocia-tions sur la réforme de l’État, les négociations gouvernementales se situent à présent dans la dernière ligne droite. Les politiques autour de la table discutent du budget: 10 milliards à trouver . En d’autre termes, pour 2012,il faudra trouver 1000e par Belge. Il s’agit cependant de ne pas s’y tromper: le travailleur a déjà payé la crise. Il ne serait pas honnête de faire payer à nouveau aux travailleurs et travailleurs sans emploi les erreurs des autres. La crise, ils la subissent tous les jours, ils n’en sont pas la cause mais des pantins que l’on désarticule.

Non, nous n’ignorons pas le défi qui nous attend. Au cours des années à venir, il conviendra de trouver environ 22 milliards d’euros pour mettre les comptes des pouvoirs publics à fl ot. C’est énorme. Pour prendre une image, chaque fois que les pouvoirs publics dépensent huit euros, il manque en réalité un euro.

Dans pareille circonstance, rien de plus normal que de se demander comment on a pu en arriver là. Car, il y a quelques années, nos comptes étaient bel et bien «sains». En 2008, tout a commencé sous la forme d’une crise bancaire et s’est pro-

pagé très rapidement comme un virus à toutes les branches de l’éco-nomie. Le chômage a augmenté, les pouvoirs publics ont dû voler à la rescousse des banques à coup de milliards et les recettes fi scales ont baissé. D’autres acteurs économi-ques bradent l’emploi alors qu’ils reçoivent de l’argent public: on pense évidemment à Mittal…

Le libre marché est un échec… les pouvoirs publics jouent les pom-piers. Pas uniquement chez nous, mais partout dans le monde.

Qui casse paie! Pas manifestement lorsqu’il s’agit des plus nantis, ceux qui détiennent les actions, le capital!. Les conséquences de la crise, on les laissee à Monsieur et Madame Tout-le-Monde. Le chô-mage a augmenté. De très nom-breuses personnes ont perdu leur emploi. Chez les jeunes, le chômage atteint désormais des sommets: chez nous, un jeune sur cinq en moyenne est sans emploi. Dans certaines régions, on parle même d’un jeune sur deux… Le gouver-nement a brutalement interdit les augmentations salariales en 2011, même si l’index et les sauts barémiques sont restés (provisoi-rement) hors d’atteinte.

Les règles sont manifestement différentes pour la couche «supé-rieure» de notre société. Les bo-nus n’ont pas été mis en cause… Ainsi, sans avoir l’air d’y toucher, l’homme fort de Dexia a empoché 2 millions d’euros en 2010. Dans le même temps, il embarque les travailleurs , les citoyens et l’Etat belge vers le gouffre. Pour gagner une telle somme, un travailleur moyen en Belgique doit travailler plus de 48 ans.. Le sidérurgiste Ar-celorMittal, qui a réalisé 1,39 mil-liard de bénéfi ces en 2010, a payé pour l’exercice considéré... zéro euro d’impôts…plus d’1 milliards d’inté-rêts notionnels ont été consentis par l’état belge à cette entreprise. Il y a encore de nombreux exemples de ce genre.

Et pourtant, alors qu’il faut trouver de l’argent pour le gouvernement, les regards se tournent une fois de plus vers les travailleurs et les allocataires sociaux. Un air trop souvent entendu ces dernières an-nées! Les recettes prônées par le futur gouvernement: il faudra tra-vailler plus longtemps, vous coûtez trop, l’indexation automatique doit passer à la trappe et les dépenses de maladie sont «trop élevées». Un système de chômage plus «res-ponsabilisant» est nécessaire, «Un

chômeur ne cherche pas, il pro-fi te»: voilà un refrain trop souvent entendu. Si l’on n’y prend garde, le travailleur va devoir passer une deuxième, voire troisième fois à la caisse pour une crise dont il n’est absolument pas responsable. Que dire encore de la généralisation du chômage économique pour les employés, là aussi les travailleurs ont déjà payé pour espérer garder leur emploi!Et en contrepartie? Une propo-sition d’impôt temporaire sur la fortune de 0,5% pour les super ri-ches rencontre de sérieuses résis-tances. Même réaction face à une proposition de cotisation sur l’ar-gent gagné par l’achat et la vente d’actions. Electrabel, actuellement aux mains des Français et qui paie pour l’heure 4,33% d’impôts sur ses bénéfi ces, menace de stopper tous ses investissements, oserait-on dire de «couper le courant», en cas de prélèvement d’une rente nucléaire spéciale.

Dès lors, quoi de plus normal que de dire «non» aussi à toutes les mesures d’économies en prépa-ration. Ce n’est pas en vidant nos porte-monnaies que notre écono-mie tournera mieux… Partout en Europe, les gens descendent dans la rue pour protester contre ces

mesures. Chez nous aussi. Des al-ternatives sociales et socialistes, existent. Nous les portons. Elles sont crédibles et légitimes, elles s’inscrivent dans la création d’em-plois durables, dans une sécurité sociale plus forte qui préserve un niveau de vie suffi sant en cas d’ac-cident de la vie. Les aides à l’emploi doivent exister pour les entreprises qui créent de l’emploi ou qui le pré-servent et non pour les entreprises qui viennent chercher les effets d’aubaines , vident les caisses de l’état et quittent la Belgique.

Le formateur nous indique vouloir créer 250 000 emplois…Créons-les plutôt que de faire la chasse aux chômeurs!

Quand on parle de trouver 10 mil-liards pour 2012, la suppression des intérêts notionnels rapporterait à elle seule 5 milliards… Cherchez l’erreur.

Les travailleurs et allocataires so-ciaux sont les moteurs de l’éco-nomie, les rendre plus précarisés et plus pauvres ne relancera pas l’économie.

> ILS FONT ENTENDRE VOTRE VOIX:

Coup de projecteur sur nos déléguésLuigi Franco, Délégué DexiaChaque semaine, nous vous présentons le por-trait d’un de nos délégués. Nous faisons le point sur son parcours, son expé-rience dans le secteur et son vécu au cours des 4 dernières années. A l’approche des élections sociales, c’est l’occasion idéale pour découvrir ce qui se cache derrière le job d’un délégué et de faire connaissance avec ceux qui, sur le terrain, se battent pour défendre vos droits en entreprise. Dexia et le secteur fi nan-ces en général ont de nouveau été au centre de l’actualité ces dernières semaines. C’est donc tout naturellement que nous commençons cette rubri-que ‘coup de projecteur sur nos délégués’ avec le témoignage de Luigi Franco, délégué Dexia depuis 8 ans.

Nom: Luigi FrancoProfession: Risks Manager Activité syndicale: Délégué au Conseil d’Entreprise et au Comité Européen Dexia depuis 8 ans - coordinateur de l’équipe syndicale Dexia. Leitmotiv: «La défense des plus faibles»

Au cours de ces dernières années, on a beaucoup parlé de Dexia, qui a connu plus d’une crise. Com-ment l’avez-vous vécu au sein de la délégation?

Luigi Franco «On a véritablement senti arriver la crise au niveau syndical. Ces dernières années et même encore tout récemment, nous avons régulièrement inter-pellé le monde politique mais nous n’avons pas été écoutés. Nous ressentons aujourd’hui beaucoup d’amertume car nous aurions pu

éviter la situation que nous vivons actuellement si nos mises en gar-des avait été prises en compte. Les décisions à venir seront capitales et nous y serons très attentifs. Il n’est pas question que le travailleur paie une fois de plus le prix fort pour des situations que nous avons dénoncées et des mesures qui n’ont pas été prises à temps. Nous n’hé-siterons pas à passer à l’action si nécessaire».

Dexia est une entreprise de di-mension importante, Il ne s’agit donc pas d’une petite délégation… Comment communiquez-vous entre les membres de l’équipe syndicale?

L.F. «C’est vrai! Nous sommes en-viron 60 personnes au sein de la délégation, ce qui est tout de même assez conséquent. Nous avons tou-tes les deux semaines un forum où nous présentons tous les sujets

d’actualité, le travail en délégation, les comptes rendus du CE et du CPPT, etc. C’est un lieu d’échange et de débat. Un comité de coordi-nation se réunit également cha-que semaine afi n de préparer les forums et prendre les initiatives qui s’imposent. Il y a une véritable relation de confi ance entre tous les délégués. Des réunions, des échanges ont lieu régulièrement à tous les niveaux de l’entreprise et les délégués font en sorte de faire remonter l’ensemble des informa-tions qu’ils récoltent sur le terrain vers le comité de concertation. J’occupe le rôle de coordinateur au sein de ce comité et je fais le maximum pour assurer l’unité et un dialogue optimal au sein de l’équipe. Il y a une réelle volonté de communiquer avec tout le monde et d’être toujours au plus près de la réalité de terrain mais ce n’est pas toujours facile. Parfois, il faut agir vite, dans l’urgence. De manière générale, nous utilisons tous les moyens à notre disposition pour communiquer rapidement et au mieux…»

Quelle place occupe le délégué au sein de l’entreprise?

L.F.: «Le délégué doit faire offi ce de relais entre la direction, l’équipe syndicale et les travailleurs. Dans notre cas, chez Dexia qui est une entreprise de dimension impor-tante, c’est important d’avoir pour chaque zone d’activité et chaque entité au moins une personne qui fait le lien et qui assure cette fonc-tion de porte-parole. Cela permet d’assurer un certain équilibre et d’avoir un transfert d’informations

qui fonctionne, dans un sens, com-me dans un autre.»

Pour toi, quel est le profi l du dé-légué SETCa?

L.F.: «Pour moi, un bon délégué c’est avant tout quelqu’un qui dé-fend des valeurs de gauche, qui sait communiquer et surtout se dévouer. Le délégué doit être al-truiste, veiller à défendre le bien-être des autres avant son intérêt personnel. Je pense qu’avant d’être un bon délégué, il faut aussi être un bon travailleur. Un délégué doit être crédible auprès de ceux qu’il défend et l’expérience de terrain est essentielle à ce niveau…»

Comment allez-vous aborder la campagne élections sociales qui s’annonce? Quels seront vos mes-sages clés?

L.F.: «Nous sommes en train de récolter l’avis de l’ensemble des travailleurs à travers une grande enquête. Nous tâchons de connaî-tre leur avis, leurs préoccupations pour l’avenir et la situation dans les différentes entités. Nous comptons nous baser sur cette enquête afi n de déterminer nos points d’action pour les quatre prochaines années. Nous élaborerons notre cahier de revendication là-dessus! Pour cor-respondre au plus près à ce que vivent réellement les travailleurs et répondre à leurs attentes...»

> POINT DE VUE

Page 20: Syndicats FGTB n°18 - 28 octobre 2011

EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES16 SYNDICATS • N°18 • 28 OCTOBRE 2011

Non-Marchand: accords fédéraux, le moment est venuLe 19 septembre dernier, un accord sectoriel a été conclu pour les tra-vailleurs du secteur Non-Marchand en Communauté française. L’accord sectoriel en région Flamande a éga-lement été approuvé récemment. Pour les secteurs Non-Marchand fédéraux, les négociations débu-tent maintenant… Nos revendica-tions sont connues: nous souhai-tons aboutir à la conclusion d’un accord qui intègre nos priorités pour l’avenir.

Deux maîtres-mots: pouvoir d’achat et emploi

La classifi cation de fonction utili-sée jusqu’à présent était obsolète. Un important travail de moderni-sation a donc été effectué et est en phase de fi nalisation. Via cette nouvelle description des métiers, nous revendiquons une améliora-tion des barèmes pour tous, une revalorisation en début de carrière,

une progression constante de la ré-munération et une reconnaissance de l’ancienneté. A cela s’ajoute la mise en place d’un treizième mois et d’un revenu de pension plus sé-curisant.

Vous le savez, les métiers liés au secteur de la santé sont souvent pénibles et les conditions de tra-vail sont diffi ciles. Pour pallier à cela, il faut plus de moyens, plus d’emplois sur le terrain, plus de normes et plus de stabilité dans les statuts et les contrats. Le deuxième axe essentiel de ces revendications reste donc l’emploi. La pression de travail et la fl exibi-lité imposée permettent diffi cile-ment de concilier vie familiale et vie professionnelle. Diminution du temps de carrière, amélioration des règles en matière de congés, crédit temps font donc partie de nos exigences. La formation et

l’accompagnement des salariés, déterminants dans l’évolution de carrière, doivent aussi constituer des priorités pour demain.

D’une part, le vieillissement impor-tant de la population et le besoin des parents d’avoir à disposition des structures d’accueil pour leurs enfants ont mis en évidence des besoins sociaux indispensables. D’autre part, on constate un intérêt croissant de certains investisseurs pour ces structures sociales. Pour nous, il est clair que les moyens publics (d’autant plus qu’ils sont rares) doivent être exclusivement consacrés à l’objet social. Il faut également faire en sorte d’élimi-ner toute forme de commerciali-sation à ce niveau. Il appartient à la sphère politique de lever toute ambiguïté à ce sujet et nous l’ap-pelons à le faire!

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