syndicats fgtb n°19 - 12 novembre 2010

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N°19 • BIMENSUEL • 65 ème année Le Conseil central de l’Economie a remis son rapport: la marge salariale autour de laquelle tourneront les négociations en vue d’un accord interprofessionnel 2011-2012 est fixée à 5%, dont 3,9% d’indexation des salaires. Mais en marge de ce rapport, la FGTB a développé son propre « baromètre social ». Il met en avant les avan- tages de notre modèle social pour l’économie mais en souligne aussi les faiblesses en matière de protection sociale et de prévention de la pauvreté. Le baromètre socio-économique FGTB coupe aussi les ailes à quelques canards sur les «coûts» salariaux, ce qui vient bien à propos alors que démarrent les né- gociations interprofessionnelles. DOSSIER EN PAGES 7 À 9 Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 [email protected] Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles CLIMAT Chantons sous la pluie Page 3 L’économie sous la loupe BRINK’S Statut employé en danger Page 15 IMMO Arnaques sur le web Page 5 12 NOVEMBRE 2010 Éd. LIÈGE

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Syndicats, le magazine de la FGTB - L'économie sous la loupe - Mobilisation pour le climat - Immobilier: arnaque sur le web - Statut employé en danger

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N°19 • BIMENSUEL • 65ème année

Le Conseil central de l’Economie a remis son rapport: la marge salariale autour de laquelle tourneront les négociations en vue d’un accord interprofessionnel 2011-2012 est fi xée à 5%, dont 3,9% d’indexation des salaires.Mais en marge de ce rapport, la FGTB a développé son propre « baromètre social ». Il met en avant les avan-tages de notre modèle social pour l’économie mais en

souligne aussi les faiblesses en matière de protection sociale et de prévention de la pauvreté.Le baromètre socio-économique FGTB coupe aussi les ailes à quelques canards sur les «coûts» salariaux, ce qui vient bien à propos alors que démarrent les né-gociations interprofessionnelles.

DOSSIER EN PAGES 7 À 9

Bureau de dépôt : Charleroi X

Abonnements : 02/506 82 11Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 [email protected]

Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

CLIMAT

Chantons sous

la pluie

Page 3

L’économie sous la loupe

BRINK’S

Statutemployé

en danger

Page 15

IMMO

Arnaques sur

le web

Page 5

12 NOVEMBRE 2010 • Éd. LIÈGE

Page 2: Syndicats FGTB n°19 - 12 novembre 2010

LUXEMBOURG

NAMUR

Un réseau unique d’enseignement?Animation «Conscientimètre» au Salon de l’Éducation

Nord-Sud, l’Occident cherche-t-il réellement des relations solidaires?Conférence sur la solidarité internationale

Les pays du Nord par le biais de leurs actions de solidarité (par exemple, donations de fonds pour Haïti) ne se déculpabilisent-ils pas de leur mode de vie capitaliste basé entre autres sur l’exploitation des ressources (naturelles et humaines) du Sud?Quel rôle jouent les nombreuses associations dans le «développement» des pays du Sud? Quels exemples de solidarités existe-t-il entre les travailleurs du Nord et du Sud? Quel impact des actions de solidarité envers les travailleurs du Sud ont-elles eu sur leurs conditions de travail? Jean-Pierre Lahaye, de la Cellule d’appui pour la solidarité internationale wallonne (CASIW), vous donnera son point de vue sur les politiques à mener à l’avenir pour gérer les relations Nord-Sud.

Un exemple concret de solidarité Nord/Sud sera également abordé via le projet «Solidarité Palestine» de la Centrale Générale de Namur présenté par Arnaud Levêque permanent de la Centrale Générale de Namur.

Rendez-vous:Le 18 novembre 2010, à 19h00 (entrée gratuite)à la FGTB Namur (4ème étage), rue Dewez, 40 à 5000 Namur

Infos:Emilie Jusiniaux, asbl AFICoTél.: 081/649.958, GSM: 0473/970.349.e-mail: emilie.jusniaux@afi co.be

Jours de fermetureVous trouverez ci-après, les dates de fermeture des bureaux de la cen-trale des métallurgistes de Namur pour le restant de l’année 2010:✓ lundi 01 novembre 2010: Toussaint✓ jeudi 11 et vendredi 12 novembre 2010: Armistice✓ mercredi 01 décembre 2010: St Eloi✓ vendredi 10 décembre 2010: fermeture exceptionnelle✓ vendredi 24 décembre 2010: réveillon Noël✓ vendredi 31 décembre 2010: réveillon Nouvel-an.

A partir du 01 novembre 2010, les bureaux seront fermés (matin) tous les 3ème jeudi du mois. La permanence de l’après-midi sera toujours assurée.

La prime de fi n d’année pour les intérimaires va vous parvenir au alentour du 08 décembre 2010.

A cette occasion, une permanence sera accessible le samedi 11/12 et le 18/12 de 8h00 à 12h00 afi n que vous puissiez nous déposer votre talon.

Cette prime est payable à tous les secteurs de la métallurgie: Construc-tion Métallique, Mécanique et électrique de toute nature (fer, cuivre, alu, étain,….), Ascenseurs, Matériel Agricole, Electriciens, Commerce en gros ou détail d’objets en métal et appareils mécaniques, Marchands de fer, Récupération de métaux, Horlogerie-bijouterie, Entreprises artisanales de la transformation des métaux, Garages, carrosseries et montage de pneus, Sidérurgie.

Liste commissions paritaires: 104, 105, 111, 111.01, 111.02, 111.03, 112, 142.01, 142.04, 149, 149.01, 149.02, 149.03, 149.04, 311, 315.02.

D’avance, nous vous remercions d’en prendre bonne note. CENTRALE DES METALLURGISTES NAMURRue de Namur 49 - 5000 BEEZ 081/248.131-132 Fax: 081/265.122

OFFRE D’EMPLOILIRE ET ECRIRE – Communauté française asbl recrute pour engagement au 1er janvier 2011:

UN(E) DIRECTEUR(ICE)

FONCTION:

• Assurer, sous la responsabilité et en coordination avec le CA et avec les directions des deux coordinations régionales, la coordination du mouvement Lire et Ecrire

• Garantir la qualité des actions/projets et leur cohérence avec les orientations politiques et pédagogiques telles que défi nies dans la Charte et missions de Lire et Ecrire.

• Assurer la représentation de l’asbl, sa philosophie, ses projets auprès des pouvoirs publics, des médias, des associations ou autres partenaires.

• Assumer la responsabilité du personnel ainsi que la responsa-bilité administrative et fi nancière de l’association Lire et Ecrire – Communauté française

COMPETENCES:

• Expérience professionnelle dans une fonction de direction d’une association

• Connaissance des différents secteurs et enjeux liés aux missions de LEE et une aptitude à organiser sa pratique dans cette ligne

• Capacité à développer une stratégie d’action et à la mettre en œuvre.

• Capacité à communiquer et à assurer les relations publiques, y compris à un niveau international

• Capacité à gérer le personnel d’une équipe et à coordonner les relations sociales au sein de l’ensemble des structures de Lire et Ecrire (capacités de coordination, de communication et de négociation)

• Capacité à superviser la gestion fi nancière et administrative d’une association

• Capacité à animer des réunions d’équipe et de coordination et à travailler avec des équipes, partenaires et instances différentes

• Capacités à créer, stimuler, organiser de nouveaux projets• Capacité de rédaction • Avoir le sens du service aux membres et le sens des responsa-

bilités

Nous offrons un contrat à durée indéterminée à temps plein, Niveau 6 de la CP 329.02

Les candidatures, accompagnées d’une lettre de motivation et d’un curriculum vitae doivent être transmises avant le 15/11/2010 à [email protected] à l’attention de Jean-Marie Schreuer et Eric Buyssens, Co-présidents.

Le Salon de l’Éducation et du Livre de Jeunesse s’est tenu à Namur, du 20 au 24 octobre. L’asbl AFICo y était présente, sur le stand FGTB-CGSP-SETCa, avec une animation «Conscientimètre».

Mais qu’est-ce que le «Conscienti-mètre»? Il s’agit d’un outil élaboré par AFICo pour sensibiliser le grand public à des questions de société. Cet outil se compose d’un panneau sur lequel fi gure une question et de trois tubes transparents associés chacun à une réponse possible à la question posée. Les participants à l’animation sont appelés à voter pour une des réponses en déposant un cube de frigolite dans un des tubes. Le choix que posent les par-ticipants est ensuite discuté lors d’un court débat, qui, à son tour, interpelle d’autres passants.

Dans le cadre du Salon de l’Éduca-tion, la question posée était la sui-vante: «Êtes-vous pour un réseau unique d’enseignement?». Et les trois réponses soumises au vote : 1. «Oui. Cela permettrait de faire des économies d’échelle»; 2. «Oui. Cela favoriserait la mixité sociale»; 3. «Non. Que faites-vous de la liberté de choix des parents?».

244 personnes ont voté tout au long des cinq jours du salon. La majorité d’entre elles s’est montrée favorable à la création d’un réseau unique d’enseignement: 151 parce que ce serait un moyen de favoriser la mixité sociale et 16 parce que

cela permet-trait de réaliser des économies d’échelle.

Les 77 autres votants se sont exprimés contre un réseau uni-que: pour eux, cela réduirait la liberté de choix des parents. Rap-pelons toutefois à ces personnes que, comme le souligne fort justement le Centre d’étude et de défense de l’école publique (CEDEP), dont est membre la CGSP-Enseigne-ment, «le temps consacré à l’école aux «cours philo-sophiques» suffi t largement à as-surer la part de racines, de croyance auquel chacun estime avoir droit. Le reste du temps sera bien plus utilement consacré au partage et à l’échange pluraliste,…».

Un fl yer reprenant divers argu-ments de la FGTB Wallonne et du CEDEP en faveur d’un réseau unique a été distribué aux partici-pants. Pour obtenir ce fl yer, contac-tez-nous!

Des animations «Conscientimè-tre» peuvent être organisées sur

d’autres thématiques. Pour tout renseignement: Laurent Wilmet, AFICo asbl, rue Dewez 40 à 5000 Namur, laurent.wilmet@afi co.be, 0474/485.375

Solidarité sans frontières: ce thème du Congrès 2008 de la Centrale Générale est toujours d’actualité. C’est pourquoi plusieurs militants du Brabant wallon accompagnés de l’animateur jeunes ont été soutenir les syndicats français lors de la manifestation du 6 novembre à Lille. La lutte pour une pension digne et contre l’allongement de l’âge de la retraite est un enjeu européen.

Solidarité sans frontières

BRABANT WALLON

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°19 • 12 NOVEMBRE 2010

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BRUXELLES2 SYNDICATS • N°19 • 12 NOVEMBRE 2010

CSC FGTB CGSLB

Balises pour une transition économique à BruxellesAussi loin que l’on remonte dans l’histoire, la richesse des sociétés a toujours été principalement produite par le travail humain. Dans les années euphoriques de l’après-Guerre, on a fini par croire que, grâce au développement infini des sciences et des techniques, un avenir radieux était assuré. La productivité du travail augmentait en même temps que l’espérance de vie, et le temps de travail diminuait. Bref, on pouvait enfin «travailler pour vivre» et non plus «vivre pour travailler»…

Ce schéma idyllique s’est délité à partir de 1975, avec le premier «choc pétrolier» et la réapparition, dans nos pays, d’un chômage de masse. Ce qui venait de se produire n’était pas une classique crise «cy-clique», comme la capitalisme en produit périodiquement, et dont on fi nit toujours par sortir pour… recommencer comme avant: on prendra alors conscience que le «capitalisme tardif» du 20ème siècle n’avait pu fonctionner au profi t exclusif de quelques sociétés déve-loppées – dont la nôtre – qu’au dé-triment des besoins élémentaires de deux immenses groupes d’êtres humains: les peuples du Sud, pillés sans vergogne avant et après leur indépendance politique, et les générations futures, que l’épuise-ment des ressources naturelles par un mode de consommation aveu-gle à ses conséquences privait tout simplement d’un avenir vivable sur terre…Depuis lors, ces deux groupes se sont «vengés». Les peuples du Sud, en tournant à leur profi t la mon-dialisation organisée par le capita-lisme libéral. Aujourd’hui, prenant le relais de la Corée et du Japon, la Chine, l’Inde, les «nouveaux tigres» d’Asie et autres «pays émergents» ont rattrapé ce niveau de producti-vité dont nous étions si fi ers, tout en disposant d’une main-d’œuvre sous-payée et sous-protégée. Expo-sée à la concurrence sur un marché mondial où les biens et les capitaux circulent sans entrave, l’économie des vieux pays d’Europe a perdu la bataille des produits de consom-

mation de masse. Délocalisations, fermetures d’entreprises…Quant aux générations futures, el-les se rappellent à notre bon sou-venir par… planète interposée. Car celle-ci se rebelle sous nos yeux, voire sous nos pieds. Sans atten-dre l’épuisement programmé des sources d’énergie fossile, c’est dès aujourd’hui que les dérèglements climatiques produisent leurs effets, y compris au cœur des pays les plus développés - souvenons-nous de l’ouragan Katrina, qui détruisit, en 2005, les quartiers populaires de la Nouvelle-Orléans-.

Un nouveau modèleOn le voit, un réel changement de cap doit être engagé. Et ce change-ment de cap doit être rapide, car le temps presse. Il faut passer dans des délais courts – dix ans, vingt au maximum – d’un modèle de développement à un autre. Il faut donc défi nir ce nouveau modèle, puis organiser le passage de l’un à l’autre: c’est ce qu’on appelle désor-mais la transition économique.

Comment défi nir ce nouveau mo-dèle? Sans entrer dans une discussion stérile sur le binôme croissance/décroissance, trois objectifs doi-vent être affi rmés simultané-ment.

1/ Il faut diminuer l’empreinte écologique globale. Bien enten-du, ce sont les modes de consom-mation ayant à cet égard le plus d’impact qui doivent assumer la

plus grande part de l’effort.

2/ Certaines productions doivent «décroître», voire, à terme, dis-paraître, parce qu’elles sont éthi-quement ou écologiquement insoutenables (production d’ar-mes, véhicules dont l’usage gas-pille de l’énergie primaire, pro-ductions générant des déchets impossibles à recycler) tandis que d’autres doivent croître («économie verte», logement, véhicules propres, biens im-matériels dans la formation, la santé, les loisirs…).

3/ Toute mesure publique d’ac-compagnement de la transition doit incorporer l’objectif d’une plus grande égalité sociale.

Pour rencontrer ces trois objec-tifs, on ne pourra plus, comme à la «belle époque» des Trente Glorieu-ses, se contenter de produire n’im-porte quoi pour ensuite distribuer la plus-value de cette production. Il faut en même temps répondre aux deux questions suivantes:

Question 1: que produire? Les biens produits sont-ils socia-lement utiles et leur usage est-il écologiquement soutenable? Une première conclusion s’impose: le cycle de vie des biens d’équipe-ment devra absolument s’allonger. Il faudra «fabriquer durable» et donc rompre avec tout un imagi-naire consumériste alimenté par la publicité qui nous pousse à uti-liser une trop grande part de nos revenus à des achats compulsifs inutiles.

Question 2: comment produire? Les processus de production de ces biens sont-ils économes en énergie et respectent-ils la santé des tra-vailleurs et des riverains? Ici aussi, une première conclusion s’impose: il faut raccourcir les circuits écono-miques en rapprochant les trois acteurs: les travailleurs, les sites de production et les clients fi naux, de façon à réduire drastiquement le temps et l’énergie perdus en dé-placements (ceux des travailleurs «navetteurs» comme ceux des pro-duits à livrer). Il sera alors possible de «relocaliser» toute une partie de l’économie, qui peut redevenir performante en termes de comp-tabilité écologique globale.

Les défi sCette orientation pose des pro-blèmes de taille, d’une part aux villes, d’autre part au mouvement syndical.

Aux villes. Comment promou-voir une ville mixte, proposant des emplois dignes à toutes les catégories de travailleurs, et donc des quartiers mixtes où des entre-prises à taille humaine pourront s’imbriquer avec de l’habitat, du commerce et des fonctions récréa-tives en limitant au minimum les nuisances découlant de cette mixi-té? Comment rompre «en douceur» avec l’ancienne conception de séparation des fonctions concen-trant l’emploi dans des zonings implantés près des échangeurs d’autoroute? Et comment résister à la tendance d’une ville «propre

sur elle», calibrée pour les classes moyennes supérieures, les touris-tes et les «expat», où les classes populaires seraient rabattues vers des fonctions de domesticité?

Au mouvement syndical. Les travailleurs sont aussi des ha-bitants, les habitants sont aussi des travailleurs. La transition de-vra notamment avoir pour effet de diminuer le phénomène de la navette. Ainsi, pour ce qui est de Bruxelles, nous serons de plus en plus nombreux à travailler dans cette ville et en même temps à y vivre. Les syndicats sont-ils prépa-rés à cette mutation? Sont-ils prêts à renoncer aux grandes concen-trations de travailleurs, qui per-mettent généralement d’établir un meilleur rapport de force, au profi t d’un plus grand essaimage dans le tissu urbain, situation qui n’est pas la plus propice à une présence syndicale effi cace? Or celle-ci doit pouvoir s’affi rmer si l’on veut éviter que la transition économique à Bruxelles (et dans les autres villes) s’accompagne d’une plus grande précarisation de l’emploi!!!

Bref, Bruxelles saura-t-elle négocier sa transition économique au profi t de tous? C’est le défi des années à venir.

Plus d’infos: Le 5ème forum BRISE approfondira ces questions de la transition éco-nomique. Il aura lieu le lundi 13 décembre à Bruxelles. Infos et inscriptions: lire annonce ci-joint et www.brise-environ-nement.be

Le réseau BRISE (Réseau Bruxellois Intersyndical de Sensibilisation à l’Environnement) a été lancé en 2006 par la FGTB, la CSC et la CGSLB, avec l’appui de la Ministre de l’environnement et de l’éner-gie, Evelyne Huytebroeck.

Empreinte écologiqueL’empreinte écologi-que est une mesure de l’impact des activités humaines sur le milieu naturel. Exprimée en hectares (ha) par person-ne et par an, l’empreinte écologique est un outil qui évalue la surface né-cessaire pour produire tout ce que consomme un individu ou une po-pulation pour son ali-mentation, son habita-tion, ses déplacements… ainsi que pour absorber les déchets rejetés.

Le calcul de l’empreinte écologique peut aussi être limité à des acti-vités de production de biens de consommation, comme la construction d’une voiture, d’un ordi-nateur ou d’un meuble, afi n d’aider à prendre conscience de leur im-pact sur l’écosystème.

Actuellement évaluée à 2,5 ha par habitant en moyenne, l’empreinte écologique est très iné-galement répartie entre régions du monde: 9,6 ha pour l’Amérique du Nord, 5,3 pour la Fran-ce, 1,3 pour l’Afrique. Si tous les êtres humains consommaient autant qu’un Européen, il fau-drait l’équivalent de 3 planètes Terre pour subvenir à leurs be-soins…

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RÉGIONS2 SYNDICATS • N°19 • 12 NOVEMBRE 2010

CENTRE

MONS

A sa séance de cinéma…

Les invités de mon pèreLe Jeudi 18 novembre à 14h00

Ciné Plaza Art – Mons«Le mariage blanc, escroquerie sentimentale ou proxénétisme déguisé?»

vous invite…

Si vous désirez assister à ces activités, veuillez vous inscrire auprès de nos services: Cédric DEVRIESE - Animateur en éducation permanente -

Rue Lamir, 18-20 - 7000 MONS: [email protected] ou 065/32.38.33

Editeur responsable: Philippe Borsu, Administrateur délégué, Rue Lamir, 18-20 à 7000 Mons

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RÉGIONS2 SYNDICATS • N°19 • 12 NOVEMBRE 2010

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SYNDICATS • N°19 • 12 NOVEMBRE 2010 3ACTUALITÉS

> LA FGTB FÉDÉRALE ENGAGE

1 collaborateur administratif à mi-temps pour le service

chômage (h/f)Place dans l’organisation

Le collaborateur administratif travaille sous la direction du di-recteur du Service chômage qui dirige une équipe de 4 experts chômage, 3 collaborateurs du service chômage et un collaborateur administratif.

But de la fonction

Fournir à tour de rôle avec votre collègue une assistance optimale au directeur, aux experts et aux collaborateurs du service chômage en assurant les travaux administratifs et en introduisant et recherchant des données dans le système AS400.

Tâches principales

• Exécution de travaux administratifs:

- Traitement de texte; mise en page de notes, de textes et de let-tres suivant les procédures générales en vigueur (numérotation, mise en page à respecter, expédition, etc.); distribution et suivi jusqu’au stade de l’expédition;

- Traitement du courrier et des courriels internes/externes; ouver-ture, tri et distribution du courrier entrant;

- Prise de copies, impression et envoi de fax et de documents par courriel;

- Organisation de réunions/formations; réservation de salles et du catering; réservation de l’infrastructure nécessaire (traduction, vidéoprojecteur, …); préparation de documents pour les réunions (réunir les dossiers); envoi des convocations;

- Sélection des appels téléphoniques dans les deux langues du pays; répondre aux questions téléphoniques, orientation et éventuellement suivi des communications; noter rendez-vous/communications;

- Gestion des différents fi chiers de données; tenue à jour du classement des dossiers des collaborateurs politiques; gestion du classement du courrier et des notes.

- Suivi de dossiers spécifi ques- Mise en page de présentations PowerPoint pour les services de

chômage régionaux.

• Introduction et recherche de données dans le système AS400 afi n d’assurer une assistance opérationnelle concernant des dossiers spécifi ques:

- Traitement des erreurs/problèmes dans les données d’identifi ca-tion des assurés sociaux introduites par les sections régionales; recherche et correction de données dans le système; signaler des situations exceptionnelles aux experts;

- Introduction de cas tests dans les banques de données appro-priées;

- Intégration de cas (introduction de données) en vue de la pré-paration de fl ux de données;

- Recherche et transmission de numéros d’identifi cation d’assurés sociaux (n° de registre national ou n° ONSS) octroyés par l’ONEm aux sections régionales;

- Vérifi cation – sur demande – de données dans des répertoires ou des tableaux.

Profi l

- Un diplôme de bachelor n’est pas une condition absolue, une expérience administrative pertinente prime.

- Une connaissance active des deux langues nationales est un plus!

- Vous savez travailler de manière autonome ET en équipe.- Vous avez le sens du service et êtes proactif. - Vous avez le sens de la discrétion en ce qui concerne les infor-

mations confi dentielles.- Vous disposez de très bonnes connaissances des outils bureau-

tiques (Word, Excel, Powerpoint,…), une connaissance de l’AS400 n’est pas nécessaire mais constitue un atout.

Nous vous offrons

Un travail varié dans une fonction à mi-temps: 37,5 heures étalées sur un cycle de deux semaines – 2 jours la première semaine, 3 jours la deuxième semaine.Contrat de remplacement dans le cadre d’un crédit temps pour une période de 18 mois au moins.Un salaire selon le barème FGTB. Des avantages extralégaux.

Les candidatures sont à envoyer avant le 19/11/2010 à FGTB fédérale

Christine BARTHOLOMIRue Haute 42, 1000 BRUXELLES [email protected]

Venez chanter pour le climat!A quelques semaines de la Conférence des Na-tions Unies sur le climat à Cancun (29 novembre-10 décembre, Mexique), la Coalition Climat hausse la voix et invite à une mobilisation européenne sur le climat afi n d’interpeller les politiciens à agir. Prenez part à l’événement «Chanter pour le Climat», dimanche 28 novembre 2010 au cœur de Bruxelles!

La Coalition rassemble plus de 80 organisations belges autour du climat: organisations environ-nementales, mouvements Nord-Sud et de la jeu-nesse, syndicats – dont la FGTB -, et représente plus d’un million de membres. L’an dernier, la conférence des Nations Unis sur le climat de Copenhague avait suscité de forts espoirs de lutte contre les changements climatiques.

Preuve en était de l’immense mobilisation pu-blique internationale. En Belgique, la Coalition Climat avait rassemblé plus de 15.000 personnes à Bruxelles et motivé plus de 10.000 personnes à danser pour le climat sur les plages d’Ostende. Les pourparlers s’étaient cependant révélés dé-cevants, sans mesures convaincantes.

Cette année, les leaders mondiaux se réuniront à Cancun autour de la table des négociations pour tenter à nouveau d’aboutir à un accord juste, ambitieux et contraignant. Présidente de l’Union européenne, la Belgique jouera un rôle crucial

puisqu’elle guidera la délégation européenne dans les discussions au sommet.

La Coalition Climat souhaite pointer les respon-sabilités des politiciens belges et européens face à l’urgence du défi climatique et invite la com-munauté européenne à se mobiliser à Bruxelles autour du climat.

Le dimanche 28 novembre 2010 - soit un jour avant la Conférence des Nations Unies sur le climat à Cancun - se tiendra un grand rassem-blement musical et festif à Bruxelles. La volonté étant de réunir le plus grand nombre de person-nes à l’échelle nationale et européenne, et d’in-terpeller les décideurs politiques à prendre des mesures concrètes durant le Sommet de Cancun, afi n de garantir la sécurité climatique sur notre planète.

Le rassemblement aura lieu à 14h au centre de Bruxelles, Place de la Monnaie, avec fanfares, chorales et murgas pour un défi lé coloré et festif jusqu’au Mont des Arts où, à 15h, toutes les voix s’élèveront autour de la «chanson du climat». Le chanteur et la chanson restent encore secrets. L’ensemble musical enverra un message défen-dant haut et fort les préoccupations de chacun sur le climat! La journée se clôturera par des té-moignages de victimes du climat en Belgique et en Europe.

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ACTUALITÉS4 SYNDICATS • N°19 • 12 NOVEMBRE 2010

> 60-61: LA GRÈVE DU SIÈCLE

Journée d’évocations le samedi 4 décembre 2010Le samedi 4 décembre prochain, la Formation Léon Lesoil – en collaboration avec le Centre Ernest Mandel - organise à l’occasion du 50e anniversaire de cet événement une journée d’évocation et de débats sur le thème de la «Grève du Siècle» de 1960-1961 contre la Loi Unique. Au menu: des témoignages, des ateliers, des débats et un film.

Pour commémorer le 50e anniversaire de cet évé-nement, la Formation Léon Lesoil, en collaboration avec le Centre Ernest Mandel, organise une journée destinée à évoquer les grands épisodes de la Grève de 60-61, à donner la parole à des témoins de la lutte et à transmettre ainsi les leçons, l’héritage, les forces - mais aussi les faiblesses - d’un grand combat ouvrier.

Comment s’organisa la grève générale et quels furent ses épisodes les plus marquants, dans l’ensemble du pays? Quel fut le rôle des forces à la gauche du PSB, à la fois en son sein et en dehors? Quelle était le contenu et l’orientation des réformes de structure anticapitalistes mises en avant par la FGTB? Quelle place a occupée la jeunesse ouvrière?

Beaucoup de choses ont changé depuis 1960 en Bel-gique, tant au niveau politique, institutionnel que dans notre mouvement ouvrier. Mais, à l’heure où le capitalisme traverse une crise profonde et où, par-tout, l’austérité est à l’ordre du jour, une chose n’a pas changé: la nécessité de lutter pour défendre les conquêtes sociales et en arracher de nouvelles. La Grève 60-61 a donc beaucoup de choses à nous apprendre aujourd’hui.

Programme de la journée du 4 décembre:

14h00-15h30: 60-61: Force et faiblesse d’un grand combat Témoignages de participants à la Grève du Siècle.

Animation: Peter Veltmans (collaborateur au journal «Rood») et Denis Horman (journaliste à «La Gau-che»)

16h00 – 17h30: Ateliers:a) La Gauche au sein du Parti socialiste, le programme de réformes de structure anticapitalistes, l’Opération Véritéb) Le rôle des Jeunes Gardes Socialistes dans la Grè-

vec) La Gauche, le Parti communiste, André Renard:

quelle stratégie pour la grève?

18h00-19h00: Synthèse des ateliers, meeting de clôture et hommage aux camarades disparus

19h30-20h30: Film«Combattre pour nos droits». Film de Frans BUYENS, 1962, 60’

Réalisé à partir de documents d’actualité, Combattre pour nos droits est une chronique virulente des 5 semaines de «La grève du siècle» (hiver 60-61) contre le démantèlement des acquis socio-économiques de «la Loi unique» promulguée par le gouvernement ca-tholique-libéral belge de l’époque. Dédié à Joris Ivens (cinéaste hollandais internationaliste qui co-réalisa avec Henri Storck Misère au Borinage), ce pamphlet de Frans Buyens fait partie des fi lms rares et précieux qui auront soutenu les luttes de la classe ouvrière du siècle dernier. (ciné-nova)

Informations pratiques

* Entrée: 5€ (Pensionnés, chômeurs, étudiants: 3€) * Traductions simultanées* Adresse: Pianofabriek, 35 rue du Fort à 1060 Saint-Gilles (Bruxelles)* Trams au départ de la gare de Bruxelles-Midi: lignes 3, 4 ou 51, arrêt Parvis de Saint-Gilles

Infos et inscriptions: 0486 29 19 29. FLL: 20 rue Plantin, 1070 Bruxelles.

[email protected] N° de compte: 001-0728451-57 //

IBAN: BE09 0010 7284 5157

> TROP DE CONGÉ?

L’UCM veut limiter les congés thématiquesLe recours aux congés thématiques pour les travailleurs a augmenté de 20,6% en deux ans, constate l’Union des classes moyennes (UCM) qui s’inquiète de la progression «fulgurante» de tels congés, et souligne la difficulté, pour les PME notamment, de gérer les absences de leur personnel dans ces circonstances. L’UCM demande de revoir le nombre de congés et leurs critères d’ouverture sous prétexte que «par comparaison, les travailleurs indépendants, hormis 6 à 8 semaines de congé de maternité, doivent pour l’essentiel se débrouiller seuls».

Pour une coïncidence, c’est une coïncidence! En juin c’était la FEB qui dénonçait les «abus du crédit temps» au profi t des tra-vailleurs âgés. Aujourd’hui – à un jet de pierre des négociations interprofessionnelles - c’est l’Union des Classes moyennes qui monte aux barricades pour critiquer les crédits-temps «thé-matiques» (congé de maternité, congé pour soins à un proche, congé pour soins palliatifs). En cause le (trop) vif succès rencon-tré par ces formes individuelles d’aménagement du temps de travail auprès des jeunes mé-nages.

L’UCM pour accentuer la ten-dance et la charge que cela re-présente pour les employeurs, y met le petit chômage (pour mariage, enterrement, com-munion), et même les congés pour raisons impérieuses qui ne donnent droit à aucun sa-laire et sont indépendants de la volonté des travailleurs, comme d’ailleurs leur nom l’indiquent. Ce ne sont pas des aménage-ments du temps de travail. Sur ces congés, il n’y a aucune prise, à moins d’interdire commu-nions, mariages (en chute libre), enterrements ou tout accident de la vie. Mais mise à part cette distorsion, il est un fait que les congés thématiques ont le vent en poupe et que cela peut poser des problèmes d’organisation dans les PME.

La progression est chaque an-née continue par rapport à l’année qui précède: + 12,5% en 2004, +10,4% en 2005, +8,2% en 2006, +5,8% en 2007, + 5,5% en 2008… En 2009, on comptait pas moins de 253.000 travailleurs dans l’une ou l’autre forme d’interruption de carrière, soit une hausse de 7% par rapport à 2008. Les interruptions complètes (10%) restent minoritaires et sont plutôt en baisse (- 12%). Ce sont surtout les interruptions à temps partiel (le 1/5e temps : 57% et le 1/2 temps: 31%) qui connais-sent le plus grand succès. Selon le type d’interruption, le congé parental est le plus couru (85% des congés thématiques). Ce sont pour les 3/4 les femmes de 25 à 40 ans qui y ont recours mais le nombre d’hommes pro-gresse sans cesse.

Est-ce un phénomène de mode? Le Conseil supérieur de l’emploi – où sont représentés paritai-rement les organisations syn-dicales et patronales – avance une autre explication dans son rapport 2010: «Certains facteurs d’explication peuvent être mis en avant tels que la nécessité de suppléer au manque de places dans les structures d’accueil de la petite enfance mais aussi un affl ux important de béné-fi ciaires masculins (42 p.c. de plus entre les mois de décem-bre 2008 et 2009). L’augmen-tation en avril 2009 de l’âge des enfants jusqu’auquel les parents peuvent demander un congé parental (12 ans au lieu de 6 ans) n’est pas étrangère à l’évolution observée sur les derniers mois.»

On peut d’autre part imaginer sans peine que ce n’est pas de gaité de cœur que l’on joue les infi rmier(e)s à domicile pour soigner un proche ou pour l’ac-compagner vers la mort.

Ce que l’UCM présente comme un coût exorbitant pour la col-lectivité est en fait une écono-mie sur les services publics d’ac-cueil de la petite enfance et de garderie des plus grands. C’est aussi une prise en charge par-tagée entre la sécurité sociale (l’indemnité) et le travailleur (la perte partielle de salaire).

Si on prend un peu de hauteur dans l’analyse, il est diffi cile d’une part de crier au loup en voyant la pyramide des âges s’inverser en pleurant sur la chute du taux de remplacement des pensionnés (rapport entre le nombre d’actifs cotisants et le nombre de pensionnés), et d’autre part de ne rien faire pour encourager la natalité de manière à parvenir au moins au taux de remplacement de 1,7 enfant par femme (ou 17 enfants pour 10 femmes si on veut les garder entiers).

Il serait temps que les em-ployeurs sortent leur nez de leurs livres de comptes et re-gardent un peu le monde qui les entourent pour y prendre ce que l’on appelle leurs «respon-sabilités sociétales».

«POLITIQUE» se penche sur la réduction du temps de travailLe magazine de débats d’idées «Po-litique» n’hésite jamais à mettre les pieds dans le plat. Mais en met-tant à l’ordre du jour la question de la réduction du temps de travail, il est carrément politiquement incorrect . En pleine crise écono-mique, en pleines négociations interprofessionnelles, c’est-à-dire à un moment où le patronat n’a à la bouche que les mots compétitivité et réduction des coûts salariaux, «Politique» relance le débat autour d’une vieille revendication de gau-che que le mouvement syndical lui-même manie avec prudence vu le rapport de force peu favo-rable. L’air du temps est plutôt au «travailler plus pour gagner plus». Comme le rappelle Laurent Vogel (Institut social européen-CES), on a échappé de justesse à une directive européenne qui voulait rétablir la semaine de 48h, voire plus, et dé-duire les temps de pause du temps de travail.

Tout le discours ambiant, notam-ment autour des retraites repose sur l’allongement du temps de travail via l’allongement de la car-rière. Le patronat ne jure que par la fl exibilité et la défi scalisation des heures supplémentaires. Et comme le rappelle le sociologue Jean Van-dewattyne à propos d’Audi-VW, le pionnier des 35 heures (VW) est devenu l’avant-garde de l’allonge-ment de la semaine de travail qui est repassée à 48h chez Audi.

Malgré un bilan globalement posi-tif (de 350.000 à 500.000 emplois créés), les 35 heures instaurées en France font l’objet d’une restaura-tion capitaliste, plus pour motifs idéologiques qu’économiques, comme le rappellent Etienne Lebeau et Sébastien Robeet (CSC-CNE).

Il n’empêche que l’idée de la réduc-tion du temps de travail revient en force. La FGTB lui a redonné vi-gueur dans son plan de relance-éco-solidaire à la fois pour lutter contre la crise, relancer l’économie sur base d’une croissance durable et comme moyen de redistribuer le travail pour réduire le chômage.

On y repense sérieusement chez les verts dans le cadre d’une crois-sance zéro qu’imposeront tôt ou tard les limites physiques de la planète.

Côté syndical, Daniel Richard (FGTB) développe les mille bon-nes raisons qui militent pour une RTT: le juste retour de la hausse constante de la productivité confi s-quée par les entreprises, la néces-sité de revenir à une politique de plein emploi comme facteur de croissance plutôt que d’attendre la croissance comme moteur de l’emploi. La RTT est cependant quelque par court-circuitée par le succès – aujourd’hui dénoncé par le patronat – des formes individuel-

les d’aménagement du temps de travail ainsi que par la question du pouvoir d’achat qui pousse aux heures supplémentaires d’autre part encouragées fi scalement.

La RTT, montrent à la fois Laurent Vogel et l’économiste Philippe De-feyt, dépasse de loin la question de la juste répartition des gains de productivité, de la richesse pro-duite et de l’emploi. Réduire un peu le temps de travail et augmenter l’intensité au travail n’est pas une solution. Il faut repenser le travail quant aux rythmes imposés et au stress mais aussi en relation avec les rythmes de vie hors du travail et avec les services collectifs of-ferts (par exemple les crèches) pour mieux concilier travail et vie privée. C’est sans doute ce qui explique le succès du crédit-temps, souvent préféré à une réduction linéaire du temps de travail.

Ceci-dit, le crédit-temps – outre la perte de revenu – a aussi ses incon-vénients au point qu’Anne-Françoi-se Theunissen parle de fi asco pour ce qui est de l’égalité hommes-fem-mes, tandis que Valérie Lootvoet (Université des femmes) adresse le même reproche à la RTT…

«Politique» - Temps de travail, temps de vie, dans toutes les bon-nes librairies

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SYNDICATS • N°19 • 12 NOVEMBRE 2010 5ACTUALITÉ

Logement pas cher sur internet? Attention aux arnaques!Un bel appartement pour un loyer modéré au centre de Bruxelles. L’annonce est alléchante, le prix pas trop bas pour rester crédible, et voilà que vous adressez un mail au propriétaire, qui vous répondra très vite, vous demandant de verser la caution… Attention, les arnaques sont très fréquentes, et pas forcément décelable au premier coup d’œil, les escrocs s’inspirant de véritables annonces pour publier les leurs.

En un seul clic, vous pouvez voir s’envoler vos économies...

Toujours le même procédé...Les caractéristiques de ce genre d’arnaque:

• Le propriétaire est toujours, comme par hasard, à l’étranger;• Il prétend avoir un contact à Bruxelles qui vous fera visiter l’appartement et lui servira d’intermé-

diaire;• Il demande une caution pour justifi er l’envoi des clés;• Il ne passe pas par une banque traditionnelle, mais bien par une société comme Western Union, TNT,

Paypal. Son argument est, bien souvent, qu’il vient de prendre ses attributions et n’a pas eu le temps d’ouvrir un compte dans le pays où il se trouve.

• Un individu vous contactera à plusieurs reprises pour vous rappeler de payer la caution demandée.

Un procédé qui, en gros, est toujours le même. Le (faux) nom du propriétaire, ainsi que son métier et les raisons de son départ précipité, peuvent différer. Une technique qui, au vu des arnaques du genre sur la toile, fait ses preuves. Attention donc aux pièges de l’internet qui, sans diaboliser tout ce qui s’y trouve, peuvent coûter très cher à ceux qui, justement, cherchaient un logement adapté à leur budget parfois serré.

C’est une jeune femme de Bruxel-les qui nous a contacté récemment pour témoigner de son expérience. 24 ans, premier emploi, elle cherche un appartement «pas trop cher» près de son lieu de travail. Pour ce faire, elle consulte un site majeur de l’immobilier belge, recensant tous les immeubles à vendre ou à louer du pays. Elle y découvre une annonce intéressante: un apparte-ment, à Bruxelles, deux chambres, 450€ de loyer mensuel, jolies pho-tos et situation agréable. Le rêve. Accompagnant l’annonce, une adresse e-mail uniquement, pas de numéro de téléphone. La jeune femme s’empresse d’adresser un e-mail à la personne de contact, qui répond immédiatement. C’est là que l’arnaque commence. Le «propriétaire» indique en effet que oui, l’appartement en ques-tion est toujours disponible, et que s’il demande un loyer aussi bas, c’est parce qu’il a dû quitter précipitamment la Belgique pour son travail, et qu’il est désormais installé… en Angleterre. Qu’à cela ne tienne, il propose à sa proba-ble future locataire d’arranger à distance un rendez-vous afi n de visiter l’appartement, et consent à lui confi er les clés du logement, par voie postale. Echange de bons pro-cédés : puisqu’il accepte de laisser ses clés à une parfaite inconnue, celle-ci doit verser une caution sur un compte «TNT» (société de transfert d’argent), équivalent à deux mois de loyer. Le deal est le suivant: si l’appartement convient, tout sera signé, mais si la visite se passe mal, tout sera respective-ment restitué aux deux protago-nistes: les clés, comme la caution… Le mail est sympathique, détaillé. Faux «banquier» insistant Le procédé semble simple, et clair. La jeune femme, répond qu’elle va réfl échir à la proposition. Quelques

heures plus tard, un «employé» de la société TNT l’appelle sur son numéro de portable, qu’elle avait donné en répondant à l’annonce. Rassurant, il lui explique comment procéder au versement, et lui de-mande à quelle date elle compte le faire. Le «propriétaire» de l’ap-partement continue entre-temps à envoyer des informations concer-nant le paiement de la caution. Le ton insistant commence à être dérangeant. Méfi ante, notre jeune Bruxelloise se lance dans quelques recherches sur internet… Rapidement, elle tombe sur un forum décrivant par le menu ce type d’arnaque à la lo-cation. Tout est faux ou presque: le propriétaire, le prix du loyer, le banquier. Ce qui est exact, par contre, c’est bien le contenu de l’annonce. En effet, les escrocs re-copient et publient sur des sites en vue des annonces existantes, en modifi ant le prix et évidemment l’adresse de contact. Ce qui a un double effet pervers: non seule-ment l’annonce propose détails et photos sur un site reconnu, mais si la victime passe en face de l’ap-partement convoité, il sera bel et bien à louer…

La conclusion est prévisible: une fois la caution envoyée, les clés n’arrivent jamais, et l’auteur de l’annonce (ou son pseudonyme) disparaissent dans la nature… A bien y regarder, les annonces de ce type sont très nombreuses sur les sites immobiliers. A la diffé-rence des arnaques aux voitures d’occasion qui parfois affi chent un prix tellement bas que l’escro-querie en devient évidente, celles-ci sont plus réalistes. Loyers bas, certes, mais pas scandaleusement, de manière à mettre les victimes sérieusement dans le doute. Sur internet, on trouve de nombreuses

personnes qui ont, malheureuse-ment, se sont empressées de payer pour ne pas rater la bonne affaire.

Un arnaque à grande échelleLe CRIOC a également publié un communiqué relatif à ce type d’arnaques. Il nous offre un autre témoignage, un peu différent mais pour un même résultat, et conseille de ne pas se fier à «ce qui est trop beau pour être vrai», et surtout de ne pas confier d’argent sans garantie aucune, même si l’offre semble honnête.

Témoignage

Karim veut déménager et cherche donc un appartement sur un site internet d’annonces immobilières. Il n’en croit pas ses yeux lorsqu’il tombe sur l’appartement de ses rê-ves dans un quartier très demandé à un prix défi ant toute concurren-ce. Les nombreuses photos du bien laissent penser qu’il est en parfait état et très spacieux. Karim ne veut pas laisser passer cette occasion et contacte le propriétaire via l’adres-se e-mail renseignée dans l’annon-ce pour lui demander s’il ne s’agit pas d’une erreur tant le prix paraît bas. Le propriétaire lui répond qu’il s’agit bien du prix demandé et livre l’explication suivante: il vient de

déménager en Angleterre où il a trouvé un emploi et a dû quitter la Belgique en urgence. Il souhaite donc trouver le plus rapidement possible un locataire fi able, d’où le prix très bas. Il ajoute qu’il a laissé ses clés et le contrat de bail déjà signé par lui à une personne de confi ance en Belgique. Il propose à Karim de le rencontrer pour tout régler. Il lui donnera les coordon-nées de cette personne et le lieu de rendez-vous dès que Karim lui aura fait parvenir le premier mois de loyer par Western Union. Comme il vient d’arriver en Angleterre, son compte bancaire n’est en effet pas encore ouvert.

Bien sûr, si Karim n’aime fi nale-ment pas l’appartement, il sera

remboursé du montant. Karim se méfi e un peu mais l’offre est telle-ment intéressante qu’il se dit qu’il ne peut manquer cette chance et se décide à prendre le risque. Bien entendu, personne ne viendra ja-mais au rendez-vous fi xé et Karim aura perdu un mois de loyer.

Décodage

Il s’agit d’une arnaque à grande échelle menée par des escrocs ba-sés généralement en Angleterre. La technique est bien rôdée: les escrocs consultent les petites an-nonces immobilières et copient les photos des plus beaux appar-tements. Une fois que le bien est loué et que l’annonce a disparu, ils créent une nouvelle annonce

sur un autre site immobilier en utilisant ces photos et en choisis-sant une adresse fi ctive, probable-ment trouvée sur Google Map. Ils demandent un prix anormalement bas, pour attirer un maximum de victimes potentielles.

Tout l’art de cette arnaque consiste dans la fi xation du prix, il faut qu’il soit suffi samment bas pour attirer beaucoup de victimes et qu’elles soient disposées à prendre le ris-que de payer le premier loyer (en pensant au gain futur) mais quand même suffi samment élevé pour être à la fois lucratif et surtout plausible pour la victime.

Plus d’info: http://www.arnaques.be/

Et ont perdu 1000 voire 1500€ en un seul clic. Sans entrer dans la paranoïa, il est essentiel de vérifi er

l’identité de son interlocuteur, et surtout de ne pas accepter de tran-saction fi nancière douteuse…

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6 SYNDICATS • N°19 • 12 NOVEMBRE 2010 UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

Les travailleurs portuaires rendent hommage a Louis MajorFidèle à sa tradition, le groupe professionnel Port d’Anvers de l’UBOT a organisé, le 1ier novembre dernier, une commémoration au monument de Louis Major, ancien président de la FGTB nationale et du Syndicat des Travailleurs portuaires de l’UBOT et architecte de la Loi sur le Travail portuaire. A l’occasion de cette cérémonie - la 25ième en 25 ans - les travailleurs portuaires ont rendu hommage au fondateur de la Loi Major, qui est décédé le 19 février 1985.

Louis Major et Jan Rombouts

Dans son discours, Marc Loridan, Secrétaire fédéral Ports de l’UBOT, a également rendu hommage à Jan Rombouts, qui est décédé soudai-nement en octobre à l’âge de 69 ans. Pendant de longues années, celui-ci était Président de la Com-mission paritaire Ports. Plus tard il est accédé au poste de Directeur général du Service public fédéral Relations collectives de Travail.

Au début des années ‘70, Jan Rom-bouts était à la fois secrétaire de cabinet et secrétaire privé de Louis Major. Si ce dernier est honoré comme architecte de la loi-cadre susmentionnée, ce n’est qu’à juste titre. Mais l’honnêteté oblige aussi à rendre hommage à Jan Rom-bouts. En effet, c’était lui l’auteur de la Loi si importante qui dote les travailleurs portuaires d’un statut solide. En effet, c’est e.a. grâce à lui que les concepts «travail portuaire» et «région portuaire» ont obtenu un cadre légal bien défi ni.

Redressement en 2010

Comme la plupart des secteurs, le Port d’Anvers a essuyé pas mal de revers en 2009 suite à la crise globale. Les travailleurs portuai-

res ont dû endosser énormément sur le plan de l’emploi. En ce qui concerne les neuf premiers mois de 2010, on a pu noter heureusement un redressement important.

Avec son augmentation de 16,9% du nombre de conteneurs (6,3 mil-lions de TEU), le port doit ce redres-sement en grande partie au trafi c de conteneurs. Un accroissement de 6,3% (8,4 millions de tonnes) a également été réalisé, pendant les trois premiers trimestres de 2010, dans la manutention de marchan-dises isolées conventionnelles, un secteur à fort coeffi cient de tra-vail.

La pression européenne sur le statut persiste!!

En dépit des chiffres réconfortants, la «Loi Major» ne cesse d’être une épine au pied des employeurs por-tuaires, comme de l’Autorité por-tuaire et certains politiciens belges et européens. Lors de sa visite au port en septembre dernier, le Com-missaire européen du Transport Kallas l’a encore confi rmé. En effet, il a déclaré dans une interview qu’il est toujours un partisan de la libé-ralisation. Il a dit également être conscient de la problématique à laquelle son prédécesseur Madame

De Palácio avait été confrontée et du fait que les tentatives de celle-ci en vue d’abolir le système des tra-vailleurs portuaires agréés dans les régions portuaires avaient échoué. Mais cela ne l’a toutefois pas fait changer de conviction. Selon lui, la fl exibilité doit être introduite éga-lement dans le travail portuaire. Voilà pourquoi il espère pouvoir en dialoguer avec les travailleurs concernés.

Il y a déjà bien du temps que le groupe professionnel Ports a dé-cidé de rejoindre, via l’organisa-tion européenne ETF, le Dialogue social pour les ports organisé par la Commission européenne. En participant à ce dialogue social, l’UBOT-Ports pourra négocier, au niveau européen, de la sécurité, de la santé et de la formation des travailleurs portuaires au sein des ports européens.

Dialogue pénible avec les employeurs du port

Le dialogue mené depuis plus de 3 ans déjà avec CEPA et les tra-vailleurs du port concerne les 7 points, les soi-disant priorités pa-tronales pour une organisation de travail adaptée et un Port d’Anvers à haute fl exibilité. Avec leurs notes concernées les patrons ont entravé, même pourri la concertation so-ciale dans le Port d’Anvers ces der-nières années. «L’UBOT continuera à se battre pour sa Loi Major, mais cela en considération des évolu-tions actuelles dans les ports», a déclaré le Secrétaire fédéral Marc Loridan.

L’UBOT-Ports persiste

Toutefois, l’UBOT n’épargnera ja-mais sa critique en ce qui concerne les changements possibles de la réglementation du travail. Mais

elle devra bien tenir compte de l’élément compétitif qui joue entre les ports maritimes européens, et même belges, bien que ces derniers ressortissent tous de la même «Loi Major», même si leur développe-ment historique est différent. Le groupe professionnel Ports ne sera disposé à introduire des change-ments indispensables qu’après

avoir consulté ses militants et pour autant que ces adaptations soient fondés du point de vue social.

Marc Loridan a conclu qu’il importe pour l’UBOT de rester vigilante à toute attaque future de la Loi Major et du statut des travailleurs por-tuaires, d’où qu’elle vienne.

Navigation intérieureAprès une première journée de rencontre réussie en 2007, l’école pour formations ma-ritimes «KTA Zwijndrecht - Cenfl umarin» a décidé de répéter cette initiative en 2010. Bien évidemment, cette deuxième journée de rencontre devait avoir lieu au Centre de Formation Schip-perswelzijn, situé au Straats-burgdok, où le navire de for-mation Themis II se trouvait accosté à cette occasion.

D’autres prestataires d’en-seignement, comme Syntra Flandre centrale et le VDAB ont prêté leur assistance. Les organisateurs pouvaient également compter sur l’appui de Promotion Navigation intérieure Flandres et du Fonds pour la Navigation intérieure et rhénane.

Au sein de 8 groupes de travail un nombre égal de thèmes ont été discutés, notam-ment:- river speak, (usage de langue uniforme

pour les diverses nationalités sur les voies fl uviales)

- lieu de stage et de travail enseignement - programmes d’enseignement «navigation

maritime» - navires de formation - certifi cats - simulateur «LENA» (LEren Navigeren =

Apprendre à naviguer)- programmes d’enseignement navigation

intérieure - matériel didactique

Cette journée instructive connaîtra bien sûr une suite. Après une évaluation profonde, on élaborera un plan d’étapes afi n de réa-liser d’une façon optimale les besoins du secteur.

Le besoin de davantage de compétences et d’une augmentation des aptitudes admi-nistratives s’impose.

A la fi n de la journée, les quelque 70 partici-pants de toutes les régions du secteur étaient ravis de l’initiative et du déroulement de cette rencontre.

Il va de soi que l’UBOT comme plus grand syndicat par excellence dans le secteur, a participé activement.

> PÊCHE MARITIME

Le métier de pêcheur maritime est-il explosif?Régulièrement, nos pêcheurs maritimes repêchent des engins de guerre. Bien que l’expérience apprenne que 50% au minimum de cette munition repêchée est armée, ils ne peuvent pas toujours en deviner le risque exactement.A cause de cette insécurité plusieurs pêcheurs ont laissé la vie dans le pas-sé. Encore récemment, le secteur a été confronté à une bombe explosée à bord du navire de pêche néerlandais OD-1. Trois membres d’équipage sont morts suite à cette explosion.Autre cas: le 0156 a fait escale au port avec à bord un «objet non-identifi é» qui avait été repêché par l’équipage quelques heures auparavant. Comme par un hasard heureux, un passant alerte a pu constater immédiatement qu’il s’agissait d’une bombe. Grâce à lui toutes les personnes qui se trouvaient dans les environs, ont été éloignées et le service de déminage compétent a pu conjurer un malheur plus grand.

Workshop ExplosivesAfi n de pouvoir anticiper pareilles situations, «Previs», comme instance qui répond avec succès de la prévention dans la pêche maritime depuis quelques années, a pris l’initiative d’organiser un workshop à ce sujet ensemble avec le service de déminage SEDEE. Ce workshop aura lieu le 21 décembre 2010 à 10h00 dans les locaux de Previs/SDVO - Wandelaarskaai 4 à Ostende.

Tous les pêcheurs seront bienvenus. Les participants auront l’occasion de poser des questions.Les inscriptions ne peuvent se faire que par téléphone: 050 / 50 95 55 ou 0476 / 36 40 33A l’issue, chaque participant recevra la nouvelle carte des explosives du SEDEE. Celle-ci pourra être affi chée sur le pont du navire.

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SYNDICATS • N°19 • 12 NOVEMBRE 2010 7ACTUALITÉS

En route pour les négociations interprofessionnelles

> MISE EN GARDE DES SYNDICATS ALLEMANDS, BELGES, NÉERLANDAIS ET FRANÇAIS

Les chiffres clés du Conseil central de l’Economie• Croissance prévue en 2011-2012: 1,7%/an• Evolution des salaires en Belgique pour 2009-2010: 3,9%• Evolution des salaires en Allemagne, France, Pays-Bas pour 2009-

2010: 3,4%• Subsides salariaux aux employeurs en 2010: 9,2 milliards• Indexation des salaires prévue pour 2011-2012: 3,9%.• Marge salariale disponible pour les salaires belges en 2011-2012

indexation comprise: 5%, soit:- 1,5% en 2011 - 3,4% en 2012

Attention de ne pas approfondir la crise!Les organisations syndicales d’Allemagne (DGB), de Belgique (CSC, FGTB, CGSLB), des Pays-Bas (CNV, FNV) et de France (CFDT, CFTC, CGT, FO, UNSA), membres du Groupe de Doorn, se sont réunies à Paris les 4 et 5 novembre 2010. Elles mettent en garde contre les effets contreproductifs d’une politique d’austérité et de modéra-tion salariale.

Puisque l’on invoque le niveau de salaire des pays voisins pour justifi er une modération salariale chez nous et que l’on fait la même chose dans les pays voisins, les organisations syndicales d’Allema-gne, de France, des Pays-Bas et de Belgique ont pris l’habitude de se concerter avant le démarrage des grandes négociations salariales. On appelle cette concertation le Groupe de Doorn, nom de la ville des Pays-Bas où s’est tenue la première de ces réunions.

La dernière réunion de ce genre s’est tenue à Paris les 4 et 5 no-vembre derniers. Lors de cette 10ème conférence, les participants ont tenu à mettre en garde leurs gouvernements et employeurs respectifs sur les effets contreproductifs d’une politique d’austérité et de modération salariale alors que la crise n’est pas terminée.

Les syndicats des quatre pays, toutes tendances confondues, mettent en garde les Etats contre un arrêt prématuré des mesures de soutien au social et à l’économie prises pour lutter contre la crise et contre un engagement dans des programmes d’austérité risquant ainsi de casser le peu de croissance restante. Ils ont dé-noncé ces mêmes Etats qui profi tent de la crise pour s’attaquer à nos modèles sociaux et notamment aux services publics et à la protection sociale en adoptant des mesures structurelles non négociées et injustes. Les salaires sont sous pression et le marché du travail est précarisé.

Les organisations syndicales refusent que seuls les travailleurs et les travailleuses payent le coût d’une crise déclenchée par une déréglementation du système fi nancier et une répartition très inégalitaire des richesses et des revenus.

Elles insistent, en accord avec la Confédération européenne des syndicats (CES) et dans le droit fi l de la journée de mobilisation européenne du 29 septembre 2010, sur la nécessité de politiques favorables à la croissance durable, à l’emploi et à la cohésion sociale.

Pour les organisations syndicales, il est indispensable de lutter avec détermination contre le chômage et la précarisation de l’emploi, qui restent extrêmement élevés. Plus de 23 millions d’hommes et de femmes sont sans travail en Europe, et des mil-lions en situation de précarité. Elles renforceront leur coordination en matière de rémunérations et de conditions de travail pour contrer la concurrence en matière salariale et sociale entre les Etats membres. Elles exigent le respect par l’Union et les Etats membres, de l’autonomie des partenaires sociaux et des intérêts des travailleurs, dans la coordination des politiques économiques. Elles militent pour l’instauration d’un système de salaires minima dans tous les pays de l’Union et pour une harmonisation de la fi scalité, en particulier de l’impôt sur les sociétés, afi n d’éviter toute concurrence fi scale.

Les organisations syndicales s’inscrivent résolument dans la cam-pagne conduite par la CES contre l’austérité et pour une stratégie de croissance durable créatrice d’emplois de qualité.

Elles demandent que toute réforme soit conduite dans le respect du dialogue social tant au niveau européen que national.

Outre le gibier et la pluie, l’arrivée de l’automne est marquée par le départ d’une nouvelle année po-litique et sociale. En temps nor-mal c’est-à-dire en présence d’un gouvernement qui n’est pas en affaires courantes, la rentrée par-lementaire s’accompagne d’une déclaration de politique générale. Puis vient l’exposé du budget. Et pour ce qui concerne les interlocu-teurs sociaux, on attend le rapport intérimaire ou défi nitif du Conseil central de l’Economie. C’est lui en effet qui donnera aux interlocu-teurs sociaux les principaux in-dicateurs de la situation écono-mique du pays. Le plus attendu de ces indicateurs étant la marge salariale. C’est autour de ce chiffre que tourneront les négociations entre patrons et syndicats pour défi nir l’évolution des salaires de plus de deux millions et demi de travailleurs dans les deux prochai-nes années.

La polémique entre patrons et syn-dicats sur les salaires est perma-nente mais tous les deux ans, elle se cristallise autour de la marge salariale que défi nira le Conseil centrale de l’Economie. Organe paritaire, le rapport du CCE doit faire l’objet d’un consensus entre partons et syndicats. Il doit donc s’en tenir à une série de données

objectives qu’aucune des deux par-ties ne pourra contester. Le plus attendu de ces indicateurs est la marge salariale.

La loi dite de sauvegarde de la com-pétitivité prévoit en effet que l’on compare nos salaires avec ceux de nos voisins et partenaires commer-ciaux que sont la France, l’Allema-gne et les Pays-Bas pour défi nir no-tre marge de manœuvre salariale et pour prendre, si nécessaire, des mesures correctives. Etant entendu que la loi prévoit quoi qu’il en soit le maintien du système d’indexa-tion automatique des salaires.

C’est autour de ce chiffre que tourneront les négociations entre patrons et syndicats pour défi nir dans ce que l’on appelle un « accord interprofessionnel » l’évolution des salaires de plus de deux millions et demi de travailleurs dans les deux prochaines années. Si accord il y a, alors sera défi nie une « norme sala-riale », c’est-à-dire une fourchette indicative d’évolution des salaires à négocier dans les secteurs.

La norme salariale n’est pas le seul objet de la négociation interprofes-sionnelle. Chacun vient avec son cahier de revendications. Figurent généralement à l’ordre du jour, le salaire minimum qui, lui, s’appli-

que automatiquement à tous les secteurs, la formation, les congés, la reconduction des conventions de prépensions particulières, et tout autre question qui mérite une ap-proche générale.Les employeurs, comme d’habi-tude, demandent une modération salariale. Ils remettent en cause certains congés comme le crédit-temps thématique (congé parental, pour soins à un proche ou pallia-tifs). Seront sur la table également les statuts ouvrier et employé que les employeurs veulent harmoni-ser vers le bas. Le confl it à la Brinks semble être un test sur ce thème. Mais il est clair que pour fi naliser ce dossier, outre un accord entre interlocuteurs sociaux, il faut un Gouvernement en bonne et due forme.

Normalement, l’accord interpro-fessionnel ne concerne pas les al-locations sociales. Employeurs et syndicats doivent bien négocier tous les deux ans l’affectation de l’enveloppe destinée à la liaison des allocations sociales au bien-être. L’avis devait être rendu pour le 15 septembre. Mais les employeurs s’arrangent toujours pour traîner de manière à garder une monnaie d’échange. Et c’est une fois encore le cas. L’avis n’a pas été rendu à temps.

La crise économique est toujours bien présente. La reprise est très lente. Le chômage important persiste. S’y ajoute un défi cit important des fi nances publiques et la remontée de la dette pu-blique avec une reprise de l’effet boule de neige. La crise politique en Belgique et un contexte européen d’austérité généralisée viennent compléter ce sombre tableau. Dans ce contexte, deux thèses s’affrontent. Il y a d’une part ceux – partis de droite et patronat - qui disent qu’il faut assainir les fi nances publiques dans la douleur, réduire les dépenses sociales et les services publics, comme le fait la Grèce et d’autres. Les mêmes prônent la modération salariale pour relancer l’économie par les exportations. D’autre part, il y a ceux – partis de gauche et organisations syndicales - qui mettent en garde contre le risque plus grave de dépression économique si on porte atteinte au pouvoir d’achat. Ceux-là mettent en avant les vertus de notre modèle social, de la sécurité sociale en particu-lier, qui a permis d’amortir le choc de la crise. Au lieu d’envisager des coupes sombres dans les transferts sociaux, notre système de sécurité sociale a plutôt besoin d’être restauré. Car le niveau de protection sociale a baissé. Pour la FGTB, la lutte contre la crise ne passe pas par la modération des revenus mais bien par une meilleure redistribution des richesses, via la fi scalité, mais aussi par les salaires dont la part dans le PIB est en chute libre depuis 30 ans. C’est ce qui ressort de notre baromètre socio-économique (voir en pages 8 & 9).

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DOSSIER8 SYNDICATS • N°19 • 12 NOVEMBRE 2010

NOTRE BAROMÈTRE SOCIO-ÉCONOMIQUE

Notre modèle social s’effi loche Les salaires: parents pauvres du PIB

Les inégalités se sont creusées depuis 30 ans

*Pour mesurer les inégalités de revenu, on uti-lise le coeffi cient de GINI. Dans le cas d’une égalité parfaite, le coeffi cient de GINI est égal à 0 (le revenu est alors le même pour tous). Dans le cas d’une inégalité parfaite, le coeffi -cient de GINI est égal à 1 (une seule personne possède la totalité des revenus ). Un coeffi cient de GINI peu élevé indique une distribution plus égalitaire du revenu.

En ce qui concerne l’égalité, la Belgique ne se situe pas si mal par rapport aux autres pays européens. L’indice de GINI place notre pays derrière la Finlande, l’Autriche, la Suède, le Danemark, mais devant les pays du Sud et ceux, comme les Etats-Unis et le Royaume Unis, très marqués par le libéralisme et à la fi scalité allégée.

La Belgique a mieux amorti la crise que certains de ses voisins. Elle le doit à ses «amortisseurs automatiques» que sont une sécurité sociale forte, des services publics accessibles, des mécanismes d’ajustement des salaires et des allocations sociales comme l’indexation automatique. Il repose aussi sur la concertation sociale et la conclusion d’accords interprofessionnels qui ont permis ces dernières années de relever de manière signifi cative le salaire minimum.

Mais si on se penche sur les chiffres on constate que des fi ssures apparaissent dans la digue, comme le montre le baromètre social que nous avons mis au point avec DULBEA, le département d’économie appliquée de l’ULB. Les revenus de remplace-ment ont peu à peu décroché de l’évolution des salaires. Le nombre de personnes qui passent entre les mailles du fi let de la sécurité sociale ne cesse de croître et on compte parmi les pauvres des allocataires sociaux, chômeurs, pensionnés. Preuve s’il en est que la protection sociale comporte des failles.

Le tableau ci-contre (évolution de l’indice de GINI 1985-2005) montre cependant que les inégalités ont carrément explosé dans cer-tains pays dont bon nombre de pays européens comme la Finlande, l’Allemagne, l’Italie, le Por-tugal ou la Suède.

La Belgique, sur cette période marquée par des politiques d’austérité, a vu son indice de GINI augmenter de 0,03 points ce qui signifi e que les inégalités ont augmenté, même si moins que chez d’autres.

Depuis le début des années ‘80, la part des salaires dans le Produit Intérieur Brut a baissé en Belgique et dans toute l’Europe. Grâce à notre système d’indexation automatique, nos salaires ont néanmoins mieux résisté.

On ne peut pourtant pas dire que nos salaires aient «dérapé». Un coup d’œil chez nos voisins montre que depuis 1996, nos salaires sont restés dans la moyenne et ont même évolué moins vite qu’aux Pays-Bas. La modération salariale en Allemagne tire cependant la moyenne vers le bas.

La sécurité sociale joue un rôle essentielLa sécurité sociale joue un rôle essentiel dans la prévention de la pauvreté*. Le risque de pauvreté en Belgique serait de 27 % au lieu de 14,7% s’il n’y avait pas de transferts sociaux .

Mais les mailles restent très lâches et même le travail ne protège pas de la pauvreté:

on compte 4,3%* de travailleurs pauvres, c’est-à-dire avec un salaire net inférieur à 899 euros/mois.

Dit autrement: 1/5 des 14,7% de pauvres, voire 1/4 selon les chiffres belges les plus récents, sont des gens qui travaillent. Cela pose évidemment la question du niveau des salaires au bas de l’échelle et de la précarité des contrats.

4,3% de travailleurs pauvres

Des écarts salariaux importantsEntre hommes et femmes

Les femmes gagnent en moyenne 16% de moins que les hommes sur base du salaire horaire, mais 23% si on prend le salaire mensuel qui intègre le fait que le temps partiel est princi-palement féminin.

Entre hauts et bas salairesLe salaire des top managers belges: 18 fois le salaire moyen

Les salaires des tops managers européens sont en moyenne 22 fois supérieurs aux salaires moyens. Pour la Belgique, c’est 18 fois. La rémunération moyenne des mana-gers des 20 plus gran-des entreprises cotées en Bourse (BEL 20 hors secteur bancaire) s’est élevée en 2009 précisé-ment à 2,27e millions d’euros, soit un bond de 23,4% par rapport à 2008.

Rémunération des PDG dans les pays occidentaux ($2005)

Salaires PDG Évolution1988-2005

ComparaisonPDG/travailleurs

BelgiqueAllemagne

987.3871.181.292

127%187%

1820

EspagneFranceItalie

697.6911.202.1451.137.326

98%197%232%

172326

Pays-BasRoyaume Uni

Suède

862.7111.184.936948.990

118%161%304%

183219

Moyenne USA

1.036.2132.164.952

166%169%

2239

1 pauvre sur 4 a un travail

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SYNDICATS • N°19 • 12 NOVEMBRE 2010 9DOSSIER

Une économie peu innovanteL’emploi augmente…La croissance de l’emploi est forte depuis 2004 et n’a été interrompue que par la crise. L’évolution des salaires ne détruit donc pas d’emplois.

Selon une étude récente de la KUL (P. Van Rom-puy), la Belgique a même créé davantage d’em-plois que l’Allemagne, malgré la politique de modération salariale menée par cette dernière destinée à stimuler ses exportations. Selon cette étude, sur la période 2001-2007, l’emploi dans l’économie marchande a augmenté de 3,25% chez nous contre 0,6% en Allemagne.

Pour autant, le chômage chez nous reste élevé et la qualité de l’emploi créé s’est dégradée: la précarité de l’emploi tend à augmenter.

Mais la qualité des emplois a baissé

Les temps partiels n’ont cessé d’augmenter depuis la fi n des années ’90. Ils touchent main-tenant 41,5% des femmes et 8,6% des hommes actifs.

L’intérim s’est fortement développé ce qui a en-traîné une grande précarisation de l’emploi: • 51% de contrats d’un jour, • 29% de contrats d’une semaine• 16% de contrats entre 1 et 5 jours

Une productivité très élevée…En comparaison avec nos voisins, la productivi-té par travailleur n’est nulle part aussi élevée qu’en Belgique après les USA. Cette haute pro-ductivité est liée aux restructura-tions et à l’auto-matisation crois-sante ainsi qu’à l’augmentation de l’intensité du travail et des ca-dences.

… pénalisée par la faiblesse de l’innovationL’innovation reste un gros point faible de notre économie, tant par rapport à nos voisins qu’en regard des objectifs de Lisbonne (3% du PIB).

Avec un taux de dépenses en R&D de 1,32% du PIB la Belgique est même en recul par rapport à 1998.

Cette faiblesse se traduit aussi au niveau des efforts de formation en faveur des travailleurs loin (+-1,1%) en dessous des 1,9% prévus et en deçà de ce que font les pays voisins. Cela se traduit par une plus faible valeur ajoutée des produits belges exportés.

L’écart entre hauts et bas revenus se creuseDepuis les années ’80, l’écart s’est creu-sé entre les hauts et les bas revenus. Si on divise les revenus en 10 catégories (déciles) et que l’on compare les bas revenus (2e décile) et les revenus élevés (9e décile), on constate que l’écart avant impôt est passé de 3,4 en 1982 à 5,3 en 2006. Cela signifi e que les revenus des contribuables appartenant au 9e dé-cile sont 5 fois supérieurs aux revenus des contribuables du 2e décile.

L’impôt progressif tempère un peu cet écart mais les revenus les plus élevés restent 4 fois supérieurs aux revenus les moins élevés et l’écart s’est accen-tué après la réforme fi scale de M. Reynders.

Il est frappant de constater que les revenus les plus élevés (percentile 100) décollent littéralement même par rapport aux autres revenus élevés (percentiles 91 à 99).

Entre 2000 et 2006, le revenu moyen dans le • 91ième percentile a augmenté de 20,39%• 100ième percentile a augmenté de 34,05% et est: - 2 fois supérieur au revenu de la tranche juste en dessous (percentile 99) - 4 fois supérieur à ceux du bas de la tranche la plus élevée (percentile 91).

Des coûts salariaux belges très raisonnablesLes salaires du privé en partie payés par la collectivitéLes employeurs se plaignent du niveau des salaires (des travailleurs). Pourtant, une bonne part du coût salarial est supporté par la collectivité sous forme de subsides. Le tableau ci-contre montre que les subsi-des publics représentent 6,32% de la masse salariale.

En millions d’euros 2009 Réductions de cotisations

employeurs 4.868

Subsides salariaux 3.544Total des avantages

employeurs 8.412

Masse salariale 133.150Réductions de cotisations par

rapport à masse salariale 6,32%

Des coûts de personnel moins élevés qu’ailleursLes salaires sont souvent poin-tés du doigt et jugés peser trop sur les coûts de production.

Pourtant la Belgique n’a pas à se plaindre: la part du coût to-tal du personnel dans les coûts de production de l’industrie est beaucoup plus faible que dans les pays voisins et qu’en Europe.

Part des coûts de personnel dans les coûts de produc-tion

Contrairement aux prix de l’énergie

Pour déterminer la compétiti-vité de l’industrie belge il faut prendre en compte d’autres facteurs comme les coûts de l’énergie. On constate ainsi que malgré un coût de produc-tion particulièrement bas en raison de l’amortissement an-ticipé des centrales nucléaires, les prix de l’électricité belge restent plus élevés que chez nos voisins.

Mais une fi scalité réelle des sociétés très avantageuseLe niveau de l’ISOC en Belgique est souvent accusé d’être prohibitif mais entre

- le taux facial de 33,99 % (théorique), - le taux implicite (mesure macro) de 21,4% - et le taux réellement payé de 13,6% par les entreprises,

il y a une différence de 1 à 3.

Taux réel de l’impôt des sociétés2001-2008 (toutes sociétés).

Les efforts de formation des entreprises

Valeur ajoutée des produits belges exportés

Année imposable Résultat positif (euros)

Revenu de taxes global (euros) Taux réel

2001 44.127 9.397 19,9%

2002 48.032 9.136 19,0%

2003 46.236 9.041 19,6%

2004 51.785 9.091 17,6%

2005 58.331 10.244 17,6%

2006 69.425 11.026 15,9%

2007 80.781 11.787 14,6%

2008 93.261 12.685 13,6%

Total (min. euros) 494.978 82.407 16,6%

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10 SYNDICATS • N°19 • 12 NOVEMBRE 2010

> POINT DE VUE

Jacques Michiels Alain ClauwaertSecrétaire général Président

Les travailleurs sont-ils des profi teurs?C’est avec une forte majorité que le parlement européen s’est ré-cemment prononcé en faveur de l’allongement du congé de mater-nité à 20 semaines dans tous les états membres de l’UE. Les pères devraient quant à eux obtenir 2 semaines de congé. Une bonne chose car le congé de maternité est une clé de voûte dans la réali-sation d’une meilleure combinaison entre travail et vie familiale. Les pays scandinaves, mais aussi l’Italie, sont à ce niveau beaucoup plus loin que nous, avec une interruption du travail comprise entre un et deux ans.

L’économie dans ces pays n’a pas sombré pour autant. Cela mérite sans nul doute d’être signalé, puisque chez nous, les employeurs se sont immédiatement insurgés contre l’idée. Ils ont saisi l’occasion pour dénoncer énergiquement tous les systèmes de crédit-temps. Les travailleurs profi teraient de manière éhontée de largesses im-payables, c’est ce que l’on pouvait entendre dans la bouche de Karel Van Eetvelt, le patron de l’Unizo.

Manifester autant de mépris à l’égard des travailleurs, c’est du jamais vu. Quoique, la direction du transporteur de fonds Brink’s va encore plus loin. Elle veut purement et simplement anéantir le statut de ses employés afi n de détériorer leurs salaires et préa-vis. De cette manière, elle veut se débarrasser d’une partie de ses travailleurs à moindre frais. Une fois encore, il ressort clairement que les discriminations entre le statut ouvrier et employé doivent disparaître. Aussi longtemps qu’elles existeront, les employeurs en abuseront pour tirer les salaires et les conditions de travail vers le bas. Les travailleurs en grève de Brink’s ont tout notre soutien, leur combat concerne tous les travailleurs.

De meilleurs salaires, des contrats de travail qui offrent de la sécurité, c’est impossible pour les employeurs. Les formules de crédit-temps qui laissent de l’espace pour la vie privée et la vie familiale et celles qui permettent aux travailleurs plus âgés de respirer un peu, les employeurs n’en veulent pas non plus. Car que voulez-vous, c’est la crise.

Les travailleurs ont plus que chèrement payé la crise. Une fois de plus, nous le répétons très clairement, au moment où les négociations pour un nouvel accord interprofessionnel (AIP) vont commencer.

Aujourd’hui, nous exigeons de manière tout à fait justifi ée que le pouvoir d’achat soit protégé et amélioré. L’important rapport du CCE, le Conseil Central de l’Economie, voit une marge pour cela pour les années à venir. Pour nous, le maintien de l’indexation automatique des salaires est intouchable. Le salaire minimum doit augmenter et il doit y avoir de la place pour des augmentations salariales. Une déclaration commune du groupe de Doorn qui réunit les syndicats de Belgique, d’Allemagne, de France et des Pays-Bas soutient ce point de vue.

Aujourd’hui, nous exigeons aussi à juste titre que le travail soit vivable et digne. Les systèmes de crédit-temps ne sont pas des largesses. Au contraire, ils donnent la possibilité à plus de gens de travailler et de travailler plus longtemps. Un meilleur congé de maternité irait certainement dans ce sens.

(8 novembre 2010)

Adaptation des salaires en novembre 2010Vous trouverez ci-dessous les secteurs de la Centrale Générale – FGTB pour lesquels les salaires ont été adaptés au 1er novembre 2010. Seuls les secteurs où des changements sont intervenus sont mentionnés. Des informations détaillées sont disponibles sur le site de la Centrale Générale: www.accg.be.

Novembre 2010N° com-mission paritaire

Secteur Type d’adaptation

Augmentation des salaires

102.03 PorphyreAugmentation

salaires minima et réels

Salaires précé-dents x 1,01

102.09 Chaux-calcaireAugmentation

salaires minima et réels

Salaires précé-dents x 1,01

106.01 Ciment Augmentation salaires minima

Salaires précé-dents x 1,001593

117 Industrie et

commerce du pétrole

Augmentation salaires minima

Salaires précé-dents x 1,001593

> SECTEUR DE LA CONSTRUCTION

Non à la poussière de quartzLe CNAC, l’institut de prévention de la construction, vient de lancer avec ses partenaires sociaux une campagne sur la problématique de la «Poussière de quartz». Une campagne qui a pour but de sensibiliser le secteur de la construction au problème et surtout de réduire l’exposition des travailleurs de la construction à la poussière de quartz. Dans le secteur de la construc-tion, pratiquement tout le monde est concerné par la poussière de quartz. Le façonnage de presque tous les matériaux pierreux libère de la poussière de quartz. Outre l’ouvrier qui façonne des maté-riaux contenant du quartz, toutes les personnes qui se trouvent dans son environnement direct respi-rent cette poussière nocive comme les maçons, les paveurs, les carre-leurs et les chapistes, les plombiers lors de réalisation de saignées, les couvreurs et les façadiers.

Où trouve-t-on du quartz?Le degré d’exposition au quartz est surtout déterminé par la nature des matériaux. Ainsi par exemple le béton contient de 25% à 70% de quartz. Le grès calcaire de 50% à 90%, la brique 30% et le marbre 2%. Seuls les matériaux qui contien-nent moins de 1% de quartz sont considérés comme exempts de quartz. Autant dire qu’il y en a très peu.

Comment éviter l’exposition?Tout d’abord en utilisant des équipements de travail adaptés. Vous trouverez sur le site www.cnac.constructiv.be une liste de machines qui permettent de tra-vailler sans poussière. Il est aussi important de respecter certaines règles de base comme par exemple une bonne hygiène, l’élimination des dépôts de poussière et de gra-vats avant qu’ils ne sèchent, ne pas nettoyer le lieu de travail avec une brosse, mais plutôt avec un aspirateur ou de l’eau.

Protection respiratoireUne attention particulière doit être

PAS DE PITIÉ POUR LA POUSSIÈRE DE QUARTZ!

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Poussière et chantier sont indissociables, tout comme la poussière de quartz qui peut nuire à votre santé. Heureusement que vous pouvez vous en protéger. Pour plus d’infos, surfez sur www.nonalapoussieredequartz.be.

AVEC LE SOUTIEN DE

portée aux équipements de protec-tion individuelle, surtout à ceux pour la protection respiratoire. Dans la plupart des cas, se proté-ger avec un masque anti-poussière avec fi ltre P3 suffi t. Mais il va de soi qu’un tel masque anti-poussière

doit être utilisé correctement. Or, il s’avère que trop souvent, ce n’est pas le cas.

Les enjeux de cette campagne qui durera un an sont très importants pour les travailleurs de la construc-tion. La poussière est inévitable sur un chantier de construction, tout comme la poussière de quartz. La seule solution reste donc de se protéger effi cacement.

Pour plus d’informations, surfez sur www.nonalapoussierede-quartz.be .

Salaire net, pas de primes nettesLes augmentations salariales doivent être des augmentations du salaire brut. L’indexation des salaires doit être intégralement maintenue. Les salaires minimums doivent augmenter. Et les systèmes de prépension doivent être maintenus.

En ce qui concerne le nouvel accord interprofessionnel (AIP), ce sont-là 4 priorités pour la Centrale Générale de la FGTB. Dans une série de 4 articles, nous passons en revue chacun de ces points.

Les augmentations salariales doi-vent être des augmentations du brut. Mais pourquoi notre syndicat veut-il cela?

Beaucoup de formules nettes ont déjà été créées. Les chèques-repas en sont l’exemple le plus connu. Et lors de l’accord interprofession-nel 2009-2010, les écochèques ont été lancés. Il s’agissait alors d’un accord interprofessionnel excep-tionnel, la crise économique venait

d’éclater et c’est pour cette raison que la FGTB avait accepté avec une approche prudente. Pas de brut donc, seulement du net.

Mais nous ne voulons pas conti-nuer à développer de telles rému-nérations nettes. Elles coûtent moins cher aux employeurs. Mais elles représentent un gros incon-vénient pour les travailleurs. Car pour une prime nette, il n’y a pas de cotisations pour la sécurité so-

ciale. Pour les pensions, le soutien au chômage, les soins de santé. Tout cela, c’est aussi un morceau de notre salaire. Un morceau qui veille à la sécurité et aussi à la so-lidarité entre les plus forts et les moins forts de notre société.

> L’ACCORD INTERPROFESSIONNEL (1)

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SYNDICATS • N°19 • 12 NOVEMBRE 2010 11> QUATRE CENTRALES FGTB RÉUNIES DANS L’ACTION

Solidarité avec la protestation françaiseLes travailleurs français avaient be-soin de solidarité dans leur protes-tation massive contre les mesures du gouvernement de Sarkozy qui visent à augmenter de manière drastique l’âge de la pension. La Centrale Générale et la FGTB, avec la centrale des services publics - la CGSP, la centrale des transports - l’Ubot et la centrale des employés - le Setca, ont mis en œuvre des ac-tions pour empêcher que les mar-chandises ne soient acheminées vers la France via notre pays, ce qui aurait cassé le grand mouvement de grève. Ainsi, des blocages fi ltrants ont été mis en place devant les dépôts de combustibles Total à Feluy et Maertens à Tertre pour éviter que le combustible ne soit envoyé en France. Les travailleurs avaient ef-fectivement constaté une hausse sensible du transport. Les trans-ports supplémentaires étaient des-tinés pour la France où la grève du secteur du pétrole a été l’une des forces motrices de la protestation populaire. Par le biais de cette action de so-lidarité, la FGTB voulait apporter son soutien au mouvement syn-dical français dans sa lutte contre le détricotage social. En même temps, nous protestons aussi contre la répression sévère dont le gouvernement Sarkozy a fait preuve à l’égard des grévistes. No-tre action est également un signal disant qu’en Belgique aussi, nous n’accepterons pas sans broncher que l’on démolisse notre droit à la pension.

Un blocage fi ltrant chez Total à Feluy empêchant les transporteurs de combustible vers la France de passer.

La fonction consiste à

• Traiter des dossiers sociétaux d’actualité liés directement ou indirectement au marché du travail (tels que l’intérim, le déve-loppement durable, le genre,…);

• Suivre les actualités socio-économiques, politiques et syndica-les;• Analyser des thèmes d’actualité sous leur aspect économique;• Etudier l’évolution socio-économique de secteurs, de groupes et

d’entreprises;• Analyser les informations économiques et fi nancières en prove-

nance des entreprises.

Votre profi l?

• Vous avez un diplôme universitaire à orientation économique ou similaire par expérience;

• Vous aimez travailler en équipe ;• Vous avez un intérêt marqué pour les questions sociales en gé-néral;• Vous avez une connaissance du néerlandais;• Vous êtes prêt(e) à vous engager activement dans une organisation

syndicaliste socialiste;• Vous aimez travailler de manière proactive.

Nous vous offrons au sein d’une équipe enthousiaste:

• Un contrat à durée indéterminée avec de bonnes conditions sala-riales et des avantages extralégaux.

Intéressé(e)?

Envoyez-nous votre CV et votre lettre de motivation par e-mail à [email protected] ou par courrier à Alain Clauwaert rue Haute 26/28 – 1000 Bruxelles avant le 26/11/2010 à midi.

Les candidats sélectionnés seront invités à un examen écrit le 30/11/2010, suivi d’un entretien pour les candidats retenus.

> UNE DIRECTIVE EUROPÉENNE LIMITE LES SUBVENTIONS AUX ETA

1000 travailleurs handicapés en périlUne directive européenne relative à la subvention des salaires des travailleurs handicapés risque d’être lourde de conséquences. En Wallonie, elle pourrait mettre en péril l’emploi d’environ 1000 personnes. A moins que l’on réagisse par des mesures adéquates. C’est ce que propose Eric Neuprez, notre secrétaire fédéral en charge du secteur du travail adapté.

Les directives européennes sont des règles décidées de commun accord par les états

membres de l’Union Européenne (UE). Tous les pays doivent les res-pecter en les appliquant dans leur législation.

C’est ainsi qu’il existe une direc-tive sur les subsides aux salaires des personnes handicapées. Elle stipule que ce soutien ne peut pas dépasser 75% du coût salarial de ces travailleurs. Dans notre pays, les autorités régionales qui ont la compétence du secteur du tra-vail adapté (AWIPH), se préparent aujourd’hui à mettre en applica-tion cette contrainte. Ce qui n’est

pas sans conséquences, bien au contraire. En Wallonie, quelque 1000 travailleurs handicapés bé-néfi cient d’une subvention supé-rieure à 75%, le maximum imposé par l’Europe. Il faut savoir qu’une subvention salariale se calcule en partant du taux d’handicap du travailleur. C’est l’AWIPH, l’Agen-ce Wallonne pour l’Intégration de la Personne Handicapée qui gère les budgets salariaux. Plus le travailleur est handicapé, plus l’intervention est élevée, car elle sert à compenser la perte de ren-dement. Sans cela, une entreprise de travail adaptée, une ETA, aurait des diffi cultés pour survivre écono-miquement.

Efforts anéantis d’un seul trait

C’est donc pour les personnes les plus lourdement handicapées que le subside salarial serait diminué. De façon très nette pour certains, étant donné que ce subside peut atteindre 85%. Par conséquent, les travailleurs les plus touchés par une perte de productivité supé-rieure à 75%, risquent de perdre leur emploi.

«Les ETA risqueraient d’être mises en diffi cultés si elles devaient sup-porter une telle perte de subsides et seraient certainement obligées de procéder à des licenciements» nous explique Eric Neuprez. «Il se-rait intolérable que des travailleurs aussi vulnérables sur le marché du travail soient les victimes de l’ap-plication de cette directive euro-

péenne. Il serait d’ailleurs aussi inconcevable que les efforts de ces dernières années pour augmenter l’emploi des personnes handica-pées soient anéantis d’un seul trait. Cela irait d’ailleurs à l’encontre de la politique menée par la minis-tre socialiste compétente, Eliane Tillieux. Sur 10 ans, les postes de travail dans les ETA sont passés de 6.700 à 8.100. Et lorsque la crise a frappé ces établissements de plein fouet, tout a été fait pour éviter des licenciements, surtout par le biais du chômage économique.»

Pacte des générations

Pour Eric Neuprez, le problème est d’autant plus grave qu’il concer-ne un très grand nombre de tra-vailleurs âgés, car c’est souvent avec l’âge que le taux d’handicap s’aggrave et que donc une subven-tion du salaire plus importante s’impose. Ce serait la deuxième fois en très peu de temps que ces personnes seraient touchées par des mesures asociales et in-humaines: «en effet, les chiffres démontrent que le pacte des géné-rations produit ses effets pervers dans les ETA. Alors que l’on devrait s’efforcer d’alléger la carrière des travailleurs handicapés, il apparaît aujourd’hui qu’ils travaillent de plus en plus longtemps. Le nom-bre de travailleurs de plus de 50 ans a quasi triplé, comparé à il y a dix ans, et les plus de 58 ans sont aujourd’hui six fois plus nombreux. Ne venez donc pas me raconter que le prolongement de la carrière infl igé par le pacte des générations

n’a que des conséquences margi-nales, comme le prétendent les fé-dérations patronales et les partis politiques de droite.»

Double solution

Il faut trouver une solution. Mais laquelle? Impossible d’ignorer la directive européenne, il faut la mettre en pratique. Mais pour Eric Neuprez, la Wallonie dispose de deux véhicules pour éviter des pertes d’emploi. Et d’expliquer: «Tout d’abord, il faut absolument que l’économie réalisée par la li-mitation des subsides salariaux ne disparaisse pas par des mesu-res de restrictions budgétaires. Il s’agit d’un million d’euros qui doivent retourner par une autre voie aux travailleurs handicapés. Cette somme peut servir à renfor-cer deux mesures qui soutiennent leur emploi. Il y a d’une part la Cel-lule de maintien à l’emploi qui en-courage à soutenir les travailleurs handicapés âgés. Et d’autre part, il y a la Cellule d’accueil qui fournit une aide aux travailleurs handica-pés à faible scolarisation. La perte provoquée par l’application de la directive européenne serait donc compensée par l’investissement supplémentaire dans ces deux me-sures. Voilà ce que nous proposons et défendons auprès de l’AWIPH».

Le message d’Eric Neuprez est clair: «la crise n’a pas épargné les travailleurs du circuit ordinaire et malheureusement pour ceux-ci…cela c’est soldé par des pertes importantes d’emplois. Dans les

57 ETA wallonnes, une politique a été menée pour éviter de licencier les travailleurs handicapés et cela est positif. Malgré la crise, nous pouvons constater qu’il y a eu une nette augmentation de l’emploi sur 10 ans, mais cela ne peut être le seul objectif. Il faut en même temps assurer du travail pour tous les travailleurs handicapés sans discrimination au niveau du pour-centage, qu’il s’agisse d’un taux d’handicap léger ou fort élevé. Et donc nous devons contrer l’effet pervers de la directive européen-ne».

Eric Neuprez: «L’économie réalisée par la limitation des subsides salariaux doit retourner par une autre voie aux travailleurs han-dicapés.»

La Centrale Générale FGTB rechercheun(e) économiste pour son Service d’Etudes

Page 15: Syndicats FGTB n°19 - 12 novembre 2010

MÉTAL12 SYNDICATS • N°19 • 12 NOVEMBRE 2010

Certaines informations cognent dur. Elles nourrissent de vives (ré-)pulsions. Des réactions de révulsion ou des envies de violence. Et le temps ne fait rien au dégoût.

Prenons, par exemple, les déclarations de Léonard sur les malades du sida, la pédophilie ou sur sa vision de la «justice immanente» à vitesse variable. Même ses ouailles fi nissent par ne plus les suppor-ter. C’est devenu physique. Elles en viennent à lui demander de la «boucler» pour un temps. Ça ferait déjà des vacances...

Autre exemple: la créativité du patronat belge qui chaque semaine matraque l’opinion avec un argumentaire qui ne mène qu’au blo-cage des salaires et aux reculs sociaux. Outre les rengaines sur la compétitivité, il nous a, ces derniers temps, baratiné sur les congés thématiques, le nombre de fonctionnaires ou «l’actualisation du droit de grève»... Ses excès systématiques depuis juin relèvent soit d’un sens aigu de la provocation, soit d’une totale inconscience de la réalité vécue par les producteurs de la richesse, la classe ouvrière. Ici, personne pour réclamer un peu de silence ou... de dignité.

Ainsi, les laquais d’un capitalisme en restructuration entendent bien nous faire payer le prix de leur crise. Les États se sont endettés pour «sauver les banques» mais la note serait pour nous? Pas moins de 22 milliards. Répétons qu’en 2007, aucun État européen n’était confronté à une dette souveraine à réduire en vitesse dans un bain de sang social.

Depuis la contagion planétaire de l’affaire des «subprimes», les fautifs ont recommencé à s’en mettre plein les poches avec le retour de cadeaux «bonus». Même l’OCDE constate que le bénéfi ce des entreprises, globalement, gonfl e à nouveau mais que le chômage reste à un niveau anormalement élevé. Les politiques publiques de relance économiques ne se sont pas traduites (surtout aux USA) par des investissements massifs dans l’économie productive. Où est passé tout ce pognon alors? Il est parti alimenter la fi nanciarisation, les nouvelles bulles spéculatives. Aucune leçon n’a été tirée mais nous devrions repasser à la caisse?

Les rois du hold-up ont remis le couvert

Ceci alors que les remugles d’un nouveau scandale pourraient venir incommoder nos narines et violenter nos consciences. Il enfl e outre-Atlantique. Le «foreclosure gate» concerne les saisies des biens im-mobiliers que ne peuvent rembourser les victimes des «subprimes». Les mécanismes mis au jour sont complexes et stupéfi ants. Pour faire simple, de plus en plus de procédures de saisies sont considérées illégales par les tribunaux. Pourquoi? Parce que les titres de propriétés ne sont pas reconnus. Au moment de l’explosion du crédit «facile», les institutions bancaires se sont dispensées d’enregistrer devant une administration ou un notaire les transferts de propriété (notamment celle des hypothèques «titrisées» dans de nouveaux produits fi nan-ciers). Elles ont simplement créé une procédure informatique leur évitant surtout le payement... des taxes locales. Quand on sait que l’État proposait des abattements fi scaux sur les crédits «subprimes», on mesure l’ampleur du hold-up sur les moyens publics organisé par ces respectables institutions de la fi nance.

Ce n’est pas tout: il apparaît là que des fraudes ont été organisées, à grande échelle, dans la revente des hypothèques. Plusieurs inves-tisseurs réclament la saisie d’un même bien. Certains revendiquent le paiement d’un intérêt sur des crédits pourtant remboursés! On a donc vendu des titres sur des «fausses» dettes! Certains observateurs évoquent une nouvelle «pyramide de Ponzi» (mécanisme qui vaut la prison à Madoff, célèbre gestionnaire d’un fonds spéculatif).

La confi ance à l’égard des truands bancaires, loin de se restaurer, prend ainsi de nouveaux coups. Leur impact sur l’économie reste incertain. Si les banquiers fraudeurs et voleurs doivent rembourser les titres immobiliers, verser des intérêts ou rembourser les proprié-taires fl oués, le système fi nancier tout entier pourrait une nouvelle fois se retrouver au bord du gouffre. Et l’État devoir remettre la main au portefeuille pour éponger les conséquences de ces saisies irrégulières?

Entre la société des gens, celle des producteurs de la richesse, celle des ouvriers et ces acteurs cupides à l’immorale insouciance sociale, des ponts surplombent un fossé abyssal. Ils risquent bien de se rompre...

Nico Cué, Secrétaire général

de la MWB-FGTB.

Couper les ponts«On peut résister à ceux qui veulent raboter ou détruire nos droits»Vendredi 5 novembre 2010: après plusieurs jours de bras de fer, les travailleurs de la fonderie Magot-teaux (Vaux-sous-Chèvremont) sortent vainqueurs du confl it qui les opposait à la direction. En jeu: la prolongation de la convention relative aux prépensions. Retour sur un combat peu banal mené en front commun MWB-Setca.«Il a fallu batailler, mais on a ob-tenu gain de cause, et ce n’est que justice», explique Eric Detaille, pour la délégation MWB. «L’année dernière, nous avons été frappés par un plan de restructuration. 9 personnes ont été licenciées. Nous avons réclamé l’application de la convention relative aux prépen-sions pour que 50 travailleurs (16 ouvriers et 34 employés) puissent partir dans des conditions décen-tes. Mais nous nous sommes re-trouvés face à une direction aussi ouverte au dialogue qu’un mur. Sa réponse à nos revendications? Un «NON» catégorique.

Le problème, c’est que ce «non» remettait en cause la convention collective existante chez nous et à laquelle les travailleurs pouvaient légitimement prétendre. On a donc refusé de plier, tout en proposant à la direction de négocier. Mais il a bien fallu se rendre à l’évidence : elle n’avait aucune intention de trouver un accord sur ces prépen-sions. Son objectif: revoir à la baisse la convention, et si possible la dé-tricoter complètement.

Nous sommes donc passés à l’ac-

tion. Tout le monde a cru que nous allions faire grève, paralyser le site et arrêter la production. On a fait mieux que cela: on a continué à travailler, à produire, au même rythme que d’habitude. Mais on a bloqué le service commercial.

Et là, on a fait mouche. Avec l’arrêt du service qui enregistre les com-mandes, qui fait les remises de prix, etc., il n’a pas fallu attendre deux jours pour vérifi er qu’on appuyait bien là où cela fait mal. Un seul exemple: Magotteaux Brésil atten-dait avec impatience des pièces qui n’ont donc pas été expédiées. Dès le lendemain, un directeur est venu nous trouver pour nous prier de faire une exception et d’au moins laisser partir ces pièces-là. Nous avons bien entendu répondu par… un «NON» catégorique!

C’est ce qui s’appelle se faire coin-cer par la logique du fl ux tendu que l’on promeut soi-même… Dès le len-demain, la direction nous conviait à reprendre les discussions. Mais sur de mauvaises bases: «Puisque nous nous rasseyons à la table des négociations, voulez-vous bien ar-rêter vos actions?» Vous aurez fa-cilement compris quelle fut notre réponse. On a maintenu la pres-sion. On a continué à travailler en bloquant le service commercial. Ils ont fi ni par craquer, et baisser pavillon complètement.

Le lundi 8 novembre, à 14h, nous avons donc tenu une assemblée pour informer le personnel que

nous avions obtenu satisfaction quant à l’obtention des prépen-sions pour les travailleurs concer-nés. Inutile de dire que l’ambiance était plutôt bonne…

Ce qu’il faut souligner, c’est que nous avons mené ce combat de bout en bout en front commun, Métallos FGTB et Setca, pour la première fois dans l’histoire de l’entreprise Magotteaux. Ouvriers et employés ont mené la lutte en-semble, de façon constructive et dans l’intérêt de tous.

La solidarité, ça marche. On peut résister à ceux qui veulent rabo-ter ou détruire nos acquis et nos droits. A la veille de la négociation d’un Accord interprofessionnel qui s’annonce rude, ça donne envie de battre le fer tant qu’il est chaud!»

Eric Detaille, pour la délégation MWB-FGTB de Magotteaux Liège.

> POINT DE VUE

Garages: nouvelle classifi cation des fonctions sectorielle (2ème partie)En complément à l’article publié dans Syndicats le 29/10/2010, voici le tableau des activités, fonctions et catégories professionnelles issu de la nouvelle classifi cation professionnelle (CCT 22 avril 2010).Les salaires horaires minima en vigueur depuis le 1er septembre 2010 ont été intégrés.Le texte complet de la CCT, les descriptifs de fonctions et salaires sont également disponibles sur notre site internet www.metallos.be

Classe Salaire Horaire Activités de garage

Activités de dépannage

Activités de carrosserie

Activités de montage

de pneusActivités de fastfi ttersTension

Sallariale38h/Sem.1/09/2010

Voitures de tou-

risme et véhicules utilitai-

res légers < 3,5T

Moto-cycles,

vélomo-teurs et scooters

Véhicules utilitai-

res et poids

lourds ≥ 3,5T

Logisti-que et

magasi-nier

D 2 140% 15,99eTechicien

hors-catégorie

Technicien hors-

catégorie

D 1 134% 15,30e Technicien Technicien TechnicienPatrouilleur/Technicien

mobile

C 2 129% 14,62e

Spécialiste voitures de tou-

risme et véh. util.

légers

Spécialiste véhicules utilitaires et poids

Magasi-nier

en chef

Remorqueur embarqueur

(tous tonnages)

Constructeur en carrosserie

Carrosserie réparateur

C 1 122% 13,93e Mécanicien Mécanicien Mécanicien Magasinier DépanneurTôlier Fastfi tters

électroniquePeintre

B 2 116% 13,25eMécanicien d’entretien

Mécanicien d’entretien

Mécanicien d’entretien

Remoqueur (> 3,5T)

Monteur-réparateur de pneus

Fastfi tters monteur

B 1 110% 12,58eAide-

mécanicienAide-

mécanicienAide-

magasinier

Préparateur Peintre

Fastfi tters JuniorPréparateur

Tôlier

A 2.2 (≥ 20 ans) 110% 12,56e Défi nition générale - activités garage A2Aide-

monteur de pneus

A 2.1 (≥ 10 ans) 105% 11,99eChauffeur

A 2 100% 11,42e

A 1.2 (≥ 20 ans) 105% 11,99e

Défi nition générale - A1100% 11,42eA 1.1 (≥ 10 ans)

A 1 - 10,93e

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SYNDICATS • N°19 • 12 NOVEMBRE 2010 13TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

Rentokil: le Forum européen devient un conseil d’entreprise européen?

Voilà en tout cas l’objectif des syn-dicats belges, français et néerlan-dais qui se sont réunis à Bruxelles le 3 novembre dernier au cours d’un séminaire organisé par notre Fédération Syndicale Européenne-Textile, Habillement et Cuir.

Initial

Pendant son discours, le Secrétaire Général de la Fédération Syndicale Européenne-Textile, Habillement et Cuir, Patrick Itschert, a accen-tué l’importance d’un conseil d’en-treprise européen. L’objectif est de développer un conseil d’entreprise européen pour Rentokil qui fonc-tionne bien. Initial (entretien du textile, blanchisseries) en est un élément important.

Aujourd’hui, il existe un Forum européen pour Rentokil qui n’est qu’une faible version de ce qui devrait être un bon conseil d’en-treprise européen.

Les syndicats d’un nombre d’autres pays tels que la Grande-Bretagne et l’Allemagne étaient également invités au séminaire du 3 novem-bre, mais malheureusement, les représentants de ces pays étaient absents. Le but est d’organiser une nouvelle réunion au printemps 2011 et d’accueillir alors une repré-sentation plus importante de tous les pays et de toutes les entreprises importantes de Initial.

Rentokil

Pendant la réunion, les participants ont reçu un aperçu de la situation fi nancière et économique de l’en-treprise multinationale Rentokil. Ces données consacrent surtout de l’attention à l’activité importante de l’entretien du textile.

Rentokil est une multinationale an-glaise dont les activités se spécia-lisent surtout sur trois domaines, notamment l’entretien du textile, la logistique, la production et la vente de pesticides.

L’entreprise est une multinationale importante qui réalise un chiffre

d’affaires de 2,5 milliards de livres sterling (2,8 milliards d’euros). L’activité de l’entretien du textile représente 800 millions de livres sterling (914 millions d’euros). Ce sont les chiffres de l’année 2009.Le chiffre d’affaires est resté le même entre 2003 et 2009. L’effectif du personnel a cependant diminué pendant cette période et a baissé de 94.000 travailleurs (en 2003) à 67.000 (en 2009). L’entretien du textile a vu baisser le nombre de travailleurs de 12.270 à 10.729.

En 2009, tant la France que la Belgique ont connu des restruc-turations. Trois sites (Vilvoorde, Merksem et HS Hoogstraten) ont fermé en Belgique. Une entreprise a fermé ses portes en France. Le nombre d’investissements a éga-lement fortement baissé.

Les données de Rentokil démon-trent aussi que la logistique (le service de livraison) est fortement défi citaire. L’activité des blanchis-series et les pesticides réalisent toutefois des bénéfi ces.

Il est également frappant que Rentokil ait des dettes énormes. L’entreprise doit les rembourser au moyen d’un plan négocié avec les banques.

La directive européenne amendée relative aux conseils d’entreprise européens

La directive amendée concernant le conseil d’entreprise européen a été commentée en détail par Ma-rina Monaco du service d’étude de la Confédération européenne des syndicats.

Cette directive s’applique aux conseils d’entreprise européens qui sont installés à partir de juin 2011.

Le but est dès lors de vérifi er à fond sur le plan juridique si le Forum européen qui existe pour Rento-kil peut être converti en conseil d’entreprise européen à partir de juin 2011. Hormis le dossier juri-

dique fondé qu’ils devront intro-duire, les syndicats des divers pays européens où Rentokil est actif devront y exercer suffi samment de pression syndicale. Cette stra-tégie syndicale devra dès lors être un des points de l’ordre du jour de la prochaine réunion de Initial au printemps 2011.

La directive européenne amendée prévoit un nombre de garanties et de droits supplémentaires pour les représentants des travailleurs. Ceux-ci ont le droit d’obtenir des informations détaillées. Si l’entre-prise multinationale prend une décision relative aux industries ou aux entreprises qui concernent au moins deux pays, elle doit préa-lablement convoquer le conseil d’entreprise européen, informer les membres et les impliquer dans la prise de décision. La création d’un conseil d’entreprise européen pour Rentokil est une priorité absolue de notre stratégie syndicale et le seul moyen pour revendiquer effective-ment notre droit légal à l’informa-tion et à la concertation.

Réseaux et coopération transfrontaliers

Les responsables syndicaux des trois pays (Belgique, Fran-ce et Pays-Bas) se sont enga-gés à coopérer de façon plus intensive à l’avenir. Il faudra, en premier lieu, échanger des informations et développer des réseaux à cette fi n. Une liste sera rédigée par pays et par site, qui mentionnera les activités et le nombre de travailleurs ainsi que les coordonnées des responsa-bles syndicaux. Seront égale-ment échangées : les données importantes concernant les conditions de travail, telles que les salaires, la durée du travail, les systèmes d’équipe, les autres indemnités, …Les informations importantes concernant les éventuelles réorga-nisations, restructurations pouvant aussi avoir des répercussions pour les sites des autres pays seront éga-lement transmises.

Pendant la réunion du 3 novembre, il s’est avéré qu’un site de Initial en Lorraine lave des volumes im-portants de linge provenant de Belgique, ce qui confi rme notre supposition que les fermetures en Belgique étaient exagérées.

Livret Rouge Allocations socialesLe nouvel agenda 2011Le nouvel agenda 2011 est désormais disponible. Il comprend de nouveau des informations utiles sur les avantages sociaux qui sont payés dans le secteur où vous travaillez et sur les principales conventions collectives de tra-vail qui y sont d’application.

Il y a un agenda spécifi que pour les secteurs du textile, de l’entretien du textile et du vêtement. Une annexe est prévue pour les secteurs de la récupération du textile, la préparation du lin, le jute et l’arrondissement de Ver-viers.

Vous pouvez également ob-tenir l’agenda 2011 auprès des délégués de la FGTB dans votre entreprise ou auprès du secrétariat professionnel de votre région. Vous retrouverez les adresses de nos secrétariats sur le site: www.fgtbtvd.be.

La liaison automatique à l’index des salaires et des allocations est, ainsi que notre système de sécurité sociale, un de nos principaux ac-quis sociaux. Le mécanisme de l’in-dex permet de maintenir le niveau du pouvoir d’achat des travailleurs et des allocataires sociaux.

D’ailleurs, le pouvoir d’achat est

très im-p o r t a n t pour sou-tenir la consom-mation et l ’écono-mie. C’est pourquoi la FGTB n ’ a c -c e p t e r a j a m a i s que l’on t o u c h e au méca-nisme de l’index.

Toucher à l’index appauvrira les salariés et les allocataires sociaux. Et ce pendant que les revenus provenant de l’avoir et du capital ont progressivement augmenté au cours des dernières décennies. Toucher à l’index fera baisser la consommation et par conséquent la production, ce qui entraînera

une hausse du chômage (tempo-raire et complet). Si nous voulons stimuler l’emploi, il faut augmen-ter le pouvoir d’achat et inciter les employeurs à miser entièrement sur l’innovation, la recherche et le développement et la formation. Ce seront en tout cas les principaux défi s pour les prochaines négocia-tions interprofessionnelles.

Le 1er septembre 2010, les alloca-tions sociales ont augmenté de 2%. Ce Livret Rouge fournit un aperçu actualisé des montants de ces al-locations sociales. La plupart des chiffres cités sont des montants mensuels bruts. Il peut donc y avoir des retenues de précompte profes-sionnel qui sont décomptées sur la feuille d’imposition (à l’exception des allocations familiales). Les al-locations journalières sont multi-pliées par 26 jours d’allocation.

Vous pouvez obtenir ce Livret Rou-ge auprès de votre délégué ou de votre secrétariat professionnel.

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ALIMENTATION - HORECA - SERVICES14 SYNDICATS • N°19 • 12 NOVEMBRE 2010

> PENSIONS - PRÉ-PENSIONS

La fi n de carrière sous pressionLe 29 septembre, les syndicats européens ont manifesté à Bruxelles, unis contre les plans d’austérité que veut nous imposer l’Europe et sa commission.Hier, une crise financière d’une ampleur telle, qu’elle a été souvent comparée à la crise financière majeure des années 30. La crise, la dernière en date, a été provoquée par les errements des banques et leur course effrénée vers le profit maximum.

Vous travaillez dans une entreprise qui ressort de l’Industrie alimentaire (CP 118)?La FGTB-HORVAL vous pré-sente une brochure dans le-quel on vous explique quels sont vos droits et vos obliga-tions en tant qu’ouvrier. Sous forme d’un aperçu clair, vous trouverez des informations concernant la durée du travail, vos primes et salaires, la sé-curité d’existence, les frais de déplacement, les jours fériés, le congé maladie, le petit chô-mage, la prépension, travail et famille (crédit-temps), le contrat de travail, les salaires minimums...De plus, nous vous donnons des informations d’ordre gé-néral dont vous aurez besoin en tant qu’ouvrier.En tant que membre FGTB-HORVAL, vous bénéfi ciez, en plus, de toute une série d’avantages. Vous en saurez plus en lisant la brochure!Dès à présent, la brochure «Industrie Alimentaire» est distribué gratuitement dans toutes les sections FGTB-HOR-VAL.

Industrie Alimentaire

Fiche de pension ouvriers Industrie alimentaireDepuis avril 2004, il existe un plan de pension complémentaire pour les ouvriers de l’industrie alimentaire. Les employeurs paient chaque mois une cotisation à la compagnie d’assurances AG Insurance, qui verse l’argent sur votre compte pension individuel. Chaque année, les ouvriers qui ont travaillé au moins 132 jours dans le secteur depuis le 1er avril 2004 reçoivent une fi che de pension. Fin octobre 2010, la fi che de pension 2009 sera envoyée à tous les ouvriers répondant à cette condition dans le courant de l’année 2009. La fi che de pension est composée de trois parties:1. Un résumé reprenant les chiffres les plus importants des droits

de pension complémentaire que vous avez obtenus;2. La fi che de pension offi cielle («Fiche Employee Benefi ts») avec

les détails de vos droits;3. Quelques éclaircissements sur le plan de pension. Attention:• Si vous commencez à travailler en 2010 pour la première fois

dans l’industrie alimentaire, vous recevrez votre première fi che de pension en octobre 2011.

• Si vous n’avez pas reçu votre fi che de pension et que vous avez travaillé comme ouvrier dans l’industrie alimentaire entre 2004 et 2009, contactez-nous. Nous ne connaissons peut-être pas vos coordonnées.

• Si vous êtes occupé dans l’industrie alimentaire en tant qu’inté-rimaire, vous avez droit à ce qu’on appelle la prime de pension. Cette prime remplace la pension complémentaire à laquelle les ouvriers de l’industrie alimentaire ont droit. La prime de pension est payée par votre bureau intérimaire et doit être mentionnée sur votre fi che de salaire du bureau intérimaire.

Vous souhaitez plus d’informations sur la fi che de pension?Consultez le site internet du Fonds Deuxième Pilier www.via-fonds.be ou via mail [email protected]

Vous pouvez également contacter votre délégué syndical ou la section régionale de la FGTB HORVAL.

Les Etats européens ont été «obli-gés» de voler au secours de «leurs» banques. Mais à quel prix. Au prix d’un endettement brutal des états qui a annihilé tous les efforts de dé-sendettement des gouvernements successifs; efforts rappelons-nous, imposés à la population, aux tra-vailleurs, à vous …

La crise fi nancière a fragilisé les Etats et a amené dans de nom-breux pays un recul social engen-dré par des mesures d’austérité, en Grèce, en Espagne, au Portugal, au Royaume-Unis, en Irlande, en Allemagne, en France et… demain, en Belgique!

En France, depuis de longues se-maines, les organisations syndica-les sont en lutte contre la réforme des retraites voulue par le gouver-nement Sarkozy et les partis de droite. Les syndicats ne sont pas les seuls dans la lutte, ils sont re-joints par les jeunes, les lycéens, les étudiants, les partis de gauche. Le peuple de gauche se retrouve uni contre cette politique antisociale.

La population française, en ac-cordant un immense soutien au combat juste et légitime des or-ganisations syndicales françaises, a compris que ce qui est en jeu, derrière cette politique libérale méprisante vis-à-vis des aspira-tions du monde du travail, c’est bien l’ensemble de notre modèle social.

Comment peut-on vouloir empê-cher les travailleurs âgés, fatigués par les pauses, les cadences de plus en plus soutenues, la pression au travail de plus en plus lourde de prendre leur pension ou leur pré-pension.

S’attaquer aux retraites, à l’âge de départ à la pension, où à la pré-pension n’est pas de la part des gouvernants, faire preuve de bonne et de saine gestion comme ils vou-draient nous le faire croire. Mais c’est bien mettre en œuvre une politique de régression sociale qui

fait une nouvelle fois porter tout le poids des efforts sur le monde du travail.

Les jeunes français l’ont bien compris derrière la politique des retraites à laquelle ils ne seront confrontés pour certains que dans 50 ans, il y a toute la politique de l’emploi et de l’exclusion.

Les jeunes rentrent dans le mou-vement en posant la question es-sentielle: quelle place la société réserve-t-elle aux jeunes? L’emploi leur paraît aujourd’hui inaccessible dans cette société de non-emploi où en France près de 2 millions de travailleurs sont sans emploi; en Belgique ce sont plus de 500.000 travailleurs.

Les jeunes ont peur pour leur ave-nir, les anciens ont peur pour leur retraite et les travailleurs ont peur pour leur emploi; mais qui est res-ponsable …

Le 29 septembre, les manifestants venus de toute l’Europe ont rap-pelé leurs exigences, leurs attentes d’une Europe qui s’intéresse à eux, d’une Europe juste et solidaire.

Nous ne voulons pas d’une Eu-rope de droite, d’une Europe libé-rale, d’une Europe de l’austérité. Nous voulons une Europe sociale, une Europe solidaire qui fait assu-mer ses dysfonctionnements au monde fi nancier, aux banques qui en obligeant nos gouvernements à intervenir, ont fait gonfl er l’en-dettement de nos Etats.

La crise actuelle nous amène à un constat, le monde du travail doit unir ses forces au niveau européen pour pouvoir contrer les politiques de droite, les politiques d’austérité voulue par cette Europe qui semble pour d’aucuns de moins en moins une Europe sociale, mais bien une Europe qui veut casser notre mo-dèle social.

Et cela, nous ne l’accepterons pas!

Et demain, la Belgique

Aujourd’hui, l’absence de gouver-nement semble nous protéger, c’est une erreur! La Belgique ne sera pas une île en Europe!

Nous serons aussi touchés, nous devons nous y préparer ; nous de-vrons nous aussi être prêt à dé-fendre notre modèle social, nos retraites, nos emplois, nos salaires, notre sécurité sociale…

Notre système de fi n de carrière est d’ailleurs déjà attaqué ici et là!

Dans nos secteurs, nous avons si-gné des CCT de prépension, des CCT de prépension par licenciement.

En industrie alimentaire par exemple, la prépension est un droit (si l’on remplit les conditions d’âge et de carrière professionnelle)… à la condition que l’employeur accepte de licencier le travailleur pour qu’il puisse en bénéfi cier.

Si le problème ne se pose pas en-core dans les grandes entreprises aujourd’hui, il n’en est pas de même dans des entreprises de plus petite taille, sans délégation syndicale.Un certain patronat, se montre agressif vis-à-vis de notre système de prépension.

Nos collègues de Flandre orientale, doivent faire face à plusieurs dos-siers concernant de petites entre-prises qui refusent le droit à la pré-pension pour leurs travailleurs.

Pour exemple, Roger, (on l’appelle-ra ainsi) a 62 ans, il remplit depuis plusieurs années les conditions pour pouvoir partir en prépension. Roger a déjà fait à plusieurs repri-ses sa demande de mise en pré-pension, mais … son employeur lui refuse. Ses arguments: «il paie un travailleur pour travailler…!»

FGTB-HORVAL ne peut accepter ce type d’attitude!

Devrons-nous mener des actions contre ces entreprises pour que les affi liés des PME puissent bénéfi cier de leurs droits à la prépension?

Le cas de Roger est exemplatif, mais il pose les questions cruciales.

• Est-ce que les employeurs comme celui de Roger veulent que les travailleurs travaillent jusque 65 ans;

• quelle place pour les jeunes dans ce type de société.

Cette situation inacceptable met en évidence non seulement la problématique de fi n de carrière, celle des politiques d’emploi dans notre pays, mais aussi les attitudes arrogantes et méprisantes d’un certain patronat vis-à-vis des at-tentes et des droits légitimes des travailleurs.

Et demain?

Nous ne devons pas nous faire d’il-lusions, les prochains mois seront déterminants.

De grandes échéances sont devant nous; d’abord l’AIP (Accord Inter-

professionnel), ensuite les accords sectoriels sans oublier que les po-litiques nous ont déjà annoncé un défi cit budgétaire de 25 milliards qu’il faudra combler…; nous n’ac-cepterons pas que les travailleurs paient une deuxième fois la crise

Nous ne sommes pas sourds, nous entendons le monde patronal se positionner sur les fi ns de carrières, sur la compétitivité des entreprises et ce que leur coûte notre système social. Ils font preuve d’amnésie, ils ont déjà oublié qui est responsable de la crise.

Opportunistes, ils espèrent pro-fi ter du contexte européen, pour s’attaquer à ce qui vous est cher: salaire, fi n de carrière, protection sociale,…

Camarades, FGTB-HORVAL n’ac-ceptera pas que l’on s’attaque aux acquis du monde du travail que ce soit au niveau interprofessionnel ou au niveau sectoriel.

Nous devons nous tenir prêt à riposter à toutes provocations!

Emploi, salaires, fi n de carrière, TOUS UNIS, jeunes, anciens, nous serons là si d’aventure d’aucuns, que ce soit les politiques où le monde patronal voulaient s’at-taquer aux travailleurs. Il y a des lignes rouges à ne pas franchir, nous le rappellerons si néces-saire.

Tangui CornuSecrétaire Fédéral

Page 18: Syndicats FGTB n°19 - 12 novembre 2010

SYNDICATS • N°19 • 12 NOVEMBRE 2010 15EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

Brink’s Belgium: non au démantèlement du statut d’employé27 octobre 2010: conseil d’entreprise extraordinaire chez Brink’s Belgium, qui occupe quelque 500 travailleurs dans notre pays. La direction annonce un plan de relance lourd de conséquences afi n, selon elle, de redresser la situation catastrophique de l’en-treprise.

Ce que la direction propose est tout bonnement inadmissible. Sous le prétexte d’une situation fi nancière diffi cile, la direction entend faire passer tous les transporteurs de fonds d’un statut d’employé vers un statut d’ouvrier. Avec à la clé une modifi cation de toutes les conditions de travail et de rémunération. Le plan de relance prévoit également la fermeture du centre de Strépy ainsi que la vente de la base de Zaventem à BGS et le transfert de personnel qui y est lié. Tout ceci sans plan social, bien sûr. Il s’agit là d’une «offre» qui serait à prendre ou à laisser, dixit la direction. Un véritable non-sens, une situation encore jamais vue, une attaque frontale des actionnaires américains qui semblent vouloir faire table rase de tous les acquis sociaux!

Pour le SETCa, cette proposition est inacceptable. Nous le savons : les problèmes fi nanciers de Brink’s Belgium ne découlent pas du statut d’employé mais bien d’une gestion chaotique de l’entreprise depuis plusieurs années. De sérieux problèmes opérationnels (les heures supplémentaires structurelles, des feuilles de route irréalistes), le manque de matériel de qualité ainsi que l’absence d’une véritable politique commerciale jouent en la défaveur du groupe depuis longtemps et ont déjà été dénoncés à de nombreuses reprises par les délégués.

La direction n’est pas au-dessus des lois : elle ne peut pas se per-mettre tout et n’importe quoi. Le SETCa exige de la direction qu’elle respecte la loi et la concertation sociale. Plus qu’une question symbolique et de principe, les mesures envisagées mettent gra-vement en danger le contrat de ces transporteurs de fonds. Mais cela dépasse aussi ce cadre: proposer aujourd’hui une telle remise en cause du statut de ces travailleurs, c’est aussi hypothéquer la concertation interprofessionnelle à venir sur l’harmonisation des statuts ouvriers – employés. Le SETCa a directement réagi en invitant les fédérations patronales à faire pression sur la direction de Brink’s pour qu’ils fassent machine arrière.

Ce jeudi 28 octobre, tous les travailleurs du groupe étaient en grève afi n de protester contre le plan de relance proposé. Un Bureau de Conciliation s’est ensuite tenu le 2 novembre. Lors de cette rencon-tre, il a été soulevé que le statut des travailleurs relève d’un droit individuel de travail et que ce point doit donc être retiré du cadre de la négociation collective. La journée de négociation de ce jeudi 04/11 entre direction et syndicats, en la présence d’un conciliateur social, s’est pourtant terminée sur un échec. A l’heure où nous bouclons cet article, la direction reste toujours sur ses positions et maintient sa volonté de fermer le site de Strépy. Sur le terrain, elle fait pression afi n de faire passer individuellement les travailleurs du statut d’employé à celui d’ouvrier.

Un tel acharnement à vouloir modifi er les contrats de travail et à nier l’existence et la légitimité du statut des employés est intolérable. Le SETCa espère pouvoir obtenir des avancées à ce niveau et trouver rapidement une solution pour les 500 contrats d’employés ainsi menacés.

«Il n’y aurait pas de mal à ce que le syndicat soit un peu moins modeste»Nous voulons savoir si, avec le départ d’André Langenus et d’Ilse Galliaert, c’est bien des adieux de deux soixante-huitards qu’il s’agit… Leur date de naissance permet surtout à André de prétendre au titre de soixante-huitard. Ilse n’avait que 16 ans lorsque les étudiants et les travailleurs rêvaient d’un autre monde dans les rues de Paris. Mais une chose les distingue assurément de bien d’autres membres de la même génération qui, à la fin des années soixante, ont remis en cause les valeurs bien établies de cette époque: ils sont toujours restés fidèles à leurs idéaux de gauche.

André Langenus: «Ni dieu, ni maî-tre, voilà surtout ce que j’ai retenu de cette période. Et j’ai toujours continué à écouter la musique de l’époque. Mais je n’ai pas eu besoin de cette période pour trouver mon engagement à gauche. Il s’agissait d’ailleurs plutôt de s’opposer à une société bien trop infantilisante. A la maison, on me laissait ma li-berté, mais en dehors, les choses étaient encore totalement diffé-rentes. Sur le plan politique, pas besoin de prendre mes distances à la maison. Mon père était déjà engagé sur le plan syndical. Chez Ilse, on se situait d’ailleurs encore beaucoup plus à gauche.»

Ilse Galliaert: «Je suis issue d’un milieu familial très actif sur le plan politique, qui se situait à l’époque à gauche du PSB (le parti socialiste unitaire de l’époque). Ma mère, dé-léguée CGSP, mon père, cadre du PC… Pour moi, l’année 68 repré-sente surtout une façon de pen-ser: avec un esprit large et ouvert. Il s’agissait en 68 de prendre ses distances par rapport à la petite

bourgeoisie, mais là, en ce qui me concerne, les distances étaient déjà prises.»

Y a-t-il dès lors eu un lien direct entre l’engagement syndical de vos parents et le vôtre? IG: «Pour moi absolument pas. Dès la fi n de mes études, j’ai opté délibérément pour 3 ans de travail intérimaire pour être totalement libre pendant quelques temps, sans le moindre lien. Cette mentalité, au départ, je l’ai emportée au syndi-cat. Lorsque j’ai pu commencer à travailler au service juridique de la FGTB de Bruxelles, j’ai demandé un contrat à durée déterminée. En effet, je ne savais pas si l’employeur allait me plaire! Heureusement, ça s’est bien passé. Pendant 36 ans, j’ai donné le meilleur de moi-même au syndicat. L’engagement de mes parents est un précieux cadeau qu’ils m’ont fait mais, en défi nitive, j’ai trouvé moi-même le chemin menant au syndicat.»

AL: «Mon père m’avait affi lié, il est vrai, aux cadets de la FGTB, mais j’ai tout d’abord été actif au sein du PSB, à gauche de l’échiquier politique.»

IG: «Haha, à gauche? Moi j’étais chez les jeunes communistes!».

AL: «J’y ai encore rédigé avec plu-sieurs autres secrétaires fédéraux actuels, un certain nombre de tracts intéressants sur l’autoges-tion… Erwin De Deyn, Pia Desmet, Alain Clauwaert, Carlos Polenus… tous rencontrés là pour la première fois. Mais il est apparu que la politi-que était un monde impitoyable et que beaucoup de gens y faisaient la chasse aux postes. Finalement, je suis arrivé au syndicat de ma propre initiative. D’abord comme délégué et en 77 comme secrétaire du SETCa à Malines.»

IG: «Comme je l’ai raconté, ma car-rière a débuté au service juridique, en 1974. En 1983, je suis alors deve-nue secrétaire à Bruxelles pour le secteur de l’industrie. Pas simple du tout ! Non seulement je n’avais pas de passé de militant, mais j’ai été confrontée également à des préjugés, comme femme dans un «monde d’hommes». C’est bien vrai ce que l’on dit: par rapport à un homme, une femme doit faire doublement ses preuves… y com-pris dans le syndicat».

Pendant plus de trente ans, tous les deux vous avez été impliqués étroitement dans ce qui rend le modèle économique belge telle-ment unique… la concertation sociale. Vous avez quand même vu évoluer sans doute diverses choses?IG: «Peu à peu j’ai acquis la convic-

tion que l’égoïsme fait partie de la nature des gens… Par le passé, la situation était tout de même différente. Il y avait cette percep-tion que les solutions de gauche assuraient la stabilité. Il y avait un contrepoids. Les souvenirs des années 30 et 40 étaient encore frais dans les mémoires. Aujourd’hui, les gens se replient malheureusement à nouveau sur eux-mêmes et sur le nationalisme.»

AL: «C’est vrai, le réfl exe collectif doit de plus en plus céder la place devant l’individu. Le savoir-vivre a disparu. Ilse comme moi, nous avons accompagné malheureu-sement pas mal de fermetures d’entreprises dans le secteur de l’industrie. Par le passé, une fabri-que fermait ses portes quand elle faisait des pertes. Aujourd’hui, les syndicats doivent déjà intervenir pour restructuration lorsque l’on fait 13% de bénéfi ces au lieu des 14 qui étaient visés.»

IG: «On reproche souvent aux syn-dicats d’être seulement défensifs, conservateurs. Mais que faire d’autre? Voilà trente ans que l’on entend le même discours patronal. Et ils vont de plus en plus loin. A partir de nos convictions, nous ne pouvons que nous opposer aux tentatives de saborder notre mo-dèle social, notre idéologie nous y contraint. Et ce n’est pas parce que notre attitude paraît quelquefois défensive que notre message doit l’être lui aussi.»

AL: «C’est exact. Nous devons es-sayer de mettre davantage nos succès en lumière. La résistance en France, la résistance contre la directive sur le temps de travail, la directive services… Les syndi-cats jouent bel et bien toujours un rôle positif et progressiste dans la vie, mais nous en faisons trop peu état. Il n’y aurait pas de mal à ce que nous soyons un peu moins modestes.»

Le moment est venu de poser «la» question «classique»: qu’est-ce qui vous manquera le plus?AL: «Le travail en équipe. Lorsque je suis devenu secrétaire fédéral, il y a 13 ans, le non-marchand était l’enfant pauvre au sein du SETCa. Aujourd’hui, un membre sur quatre pratiquement est issu des différents secteurs du non-marchand. C’est tout de même en partie grâce à l’équipe que j’ai pu réunir au cours des années écou-lées. Coacher, voilà ce que je sais bien faire. Et, ici, je l’ai fait aussi pleinement.»

IG: «La camaraderie. Chez nous, ce n’est pas un vain mot. Rien n’est plus diffi cile que de collaborer, mais rien n’est plus enrichissant.»

Depuis bientôt un an, des travailleurs des phar-macies indépendantes et militants du SETCa ont constitué un groupe de travail qui a pour but d’éta-blir les revendications des employés du secteur, de les relayer auprès de l’Association Pharmaceutique belge, et d’attirer l’attention de chacun sur les pro-blématiques rencontrées par les pharmaciens et assistants. Les militants SETCa des pharmacies se sont donné rendez-vous au Salon «Farma 2010», le 23 octobre 2010 au Heysel. Ils ont diffusé des tracts sur les actions que le SETCa mènera dans les prochains mois pour défendre les intérêts des pharmaciens et assistants dans les prochaines négociations secto-rielles 2011-2012.

Les revendications des employés des pharmacies in-dépendantes ont longtemps été méprisées par l’APB, en particulier sur le plan salarial. Ils rencontrent aussi d’autres problématiques non moins préoccupantes: manque de considération, diffi cultés de revendiquer ses droits au crédit-temps, au congé parental ou

au temps partiel, gardes, sécurité dans les offi cines (vols et braquages, délivrance de méthadone…). Pourtant, ils méritent d’être reconnus à la hauteur de leurs responsabilités. Délivrer les prescriptions correctement, s’assurer des compatibilités entre traitements et contre-indications, conseiller et infor-mer les patients sont de vrais enjeux de santé publi-que! Le SETCa estime qu’il est temps que les choses bougent. Nul doute que cette présence au salon «Farma 2010» a permis à d’autres travailleurs des pharmacies indé-pendantes de découvrir la nécessité d’une struc-turation syndicale du secteur. Retrouvez-nous sur Facebook, groupe «Pharm’actu».

Salon Farma 2010: le setca y était!

Page 19: Syndicats FGTB n°19 - 12 novembre 2010

EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES16 SYNDICATS • N°19 • 12 NOVEMBRE 2010

Dexia: l’incroyable scénario

Petit rappel des faits

Après diverses réunions de négo-ciations, des assemblées de per-sonnel et le dépôt d’un préavis de grève, la direction de Dexia avait fi nalement accepté de rédiger un protocole d’accord avec de sérieux engagements sur l’avenir de l’em-ploi, la structure du groupe et des activités de Dexia en Belgique. Tout ceci avait été confi rmé dans un mail de la direction et rien ne semblait présager alors ce qui allait ensuite se passer. Le jeudi 28/10, c’est quelque 800 travailleurs qui sont venus soutenir le SETCa lors d’une assemblée de personnel au cours de laquelle ils ont été infor-més de ces avancées.

Un projet qui ne correspond pas aux promesses de la direction

Le vendredi 29/10, les organisations

syndicales ont enfi n reçu le projet de protocole d’accord. A la lecture de celui-ci, le SETCa a directement constaté que le contenu s’éloignait sensiblement des garanties faites la veille par e-mail. Lors de la réu-nion de délégation syndicale qui a suivi, malgré notre insistance et notre volonté de comprendre pourquoi elle retournait sa veste, la direction est restée infl exible et a décidé de clôturer la réunion sans aucune ouverture possible. Le prétexte utilisé pour couper ainsi le dialogue: la direction ne négocie pas sous la menace d’un préavis de grève. Un argument qui n’en est pas un puisque le SETCa s’était en-gagé à retirer son prévis de grève… Mais à condition que le protocole d’accord corresponde aux promes-ses faites par la direction.

La journée n’était pas fi nie et allait encore amener son lot de décep-tions. Un peu plus tard, la direction

convoquait en effet les autres coor-dinateurs syndicaux afi n de signer et avaliser le projet en «omettant» d’en informer le SETCa. Un acte qui visait à nous écarter purement et simplement de la concertation sociale. Une entrave à la loi, un déni de démocratie que nous ne pouvons accepter.

Mais ce qui est également conster-nant, c’est la complicité et la parti-cipation active des représentants des autres organisations syndica-les dans le jeu du top management de Dexia. Malgré les divergences de stratégie, s’il est une chose que les organisations syndicales se doivent de défendre avant tout, ce sont les objectifs de bien-être

La direction de Dexia a récemment présenté son projet de protocole d’accord. Contrairement aux promesses tenues, le contenu de ce projet s’écarte sensiblement des garanties avancées précédemment. Le SETCa tire la sonnette d’alarme et appelle les travailleurs à analyser la proposition.

du personnel. Ceci doit constituer le seul leitmotiv.

Un protocole d’accord qui lèse les travailleurs

Via ce protocole d’accord, c’est l’ensemble du personnel qui est lésé et victime des manœuvres patronales. Le document proposé ne fait plus référence à quelque solidarité que ce soit ni à des ga-ranties d’emplois pour l’ensemble du groupe. Plus question non plus de garanties sur le futur des acti-vités. Le texte prévoit même que, via la concertation sociale, des CCT pourraient être revues si l’objectif de 55% d’économies en dehors de la masse salariale n’était pas atteint

par la direction. Nous comprenons mieux pourquoi le SETCa a mal-heureusement été écarté lors de la signature de ce protocole car, c’est une évidence, jamais nous n’aurions accepté de signer com-promissions aussi regrettables.

La démocratie doit être maintenue et l’avis du personnel respecté. Le SETCa a donc appelé les travailleurs à analyser par eux-mêmes ce pro-tocole, les dangers et les enjeux qui sont aujourd’hui sur la table. C’est sur base des réponses des travailleurs et de leurs réactions uniquement que nous prendrons position et agirons pour rencontrer leurs demandes.

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