rapport d'activite 2008

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RAPPORT D'ACTIVITÉ 2008 RAPPORT D'ACTIVITÉ 2008 MPPF 48 Boulevard Rabelais 34000 Montpellier Tel : 04 67 64 62 19 MFPF 34 – Rapport d'activité 2008 Page 1

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Rapport d'activite 2008

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Page 1: Rapport d'activite 2008

RAPPORT D'ACTIVITÉ 2008RAPPORT D'ACTIVITÉ 2008

MPPF48 Boulevard Rabelais34000 MontpellierTel : 04 67 64 62 19

MFPF 34 – Rapport d'activité 2008 Page 1

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SOMMAIRESOMMAIRE

1.L'ASSOCIATION...................................................................................3

2.LA PLANIFICATION..............................................................................7

3.ACCUEILS INDIVIDUALISES.............................................................14

4.ANIMATIONS......................................................................................26

5.FORMATIONS.....................................................................................32

6.VIE ASSOCIATIVE..............................................................................41

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1.1. L'ASSOCIATIONL'ASSOCIATION

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Notre objet social

Le Mouvement Français pour le Planning Familial est un mouvement d’éducation populaire qui œuvre pour le droit à l’information et à l’éducation permanente. Il se donne pour objectif de créer les conditions d’une sexualité vécue sans répression ni dépendance dans le respect des différences, de la responsabilité et de la liberté des personnes.Sa lutte s’inscrit dans le combat contre les inégalités sociales et les oppressions.Le MFPF agit pour le changement des mentalités et des comportements en vue de développer les conditions d’une prise de conscience individuelle et collective pour que l’égalité des droits et des chances soit garantie à toutes et à tous.Enfin il défend le droit à la contraception et à l’avortement, combat contre l’oppression spécifique des femmes et contre toutes formes de discriminations et de violences, notamment sexuelles, dont elles sont l’objet et participe aux luttes qui ont pour but de favoriser l’autonomie des femmes et la promotion de leurs droits. A ce titre le MFPF est un mouvement féministe.

Les missions qui nous accompagnent ...

• Promouvoir l’accès à l’information pour tous, en situant la sexualité sous tous ses aspects culturels, sociaux, économiques, législatifs et relationnels.

• Créer des lieux d’écoute et de rencontre, afin de diminuer les relations de dépendance dues au savoir, à la hiérarchie et la conformité aux modèles, en favorisant la remise en cause des images sexistes et des stéréotypes sexuels.

• Promouvoir l’accès aux soins en matière de contraception, de prévention et d’interruption volontaire de grossesse.

• Participer à la formation de toutes et tous, en particulier de celles et ceux qui sont confrontés dans leur vie professionnelle aux questions liées à la sexualité, en vue de créer des relais d’information sur ces problématiques.

Ces missions se déclinent de façon transversale sur l’ensemble des activités et projets développés par le MFPF.

Conseil d'Administration 2008

• PrésidenteFatima BELLAREDJ Chargée de développement

• SecrétaireChristiane CHEIN Professeur (retraitée)

• TrésorièreJosette SAINTE-MARIE Chargée de recherches CNRS

(retraitée)

• Administratrices/AdministrateursMartine BARRAU Auxiliaire de puériculture

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Camille BERNARD Responsable site d'hébergementtouristique

Marika BERNIER Coordinatrice structure associativeRené CARRIOU Médecin psychiatre (retraité)Marianne LOUPIAC RetraitéeFrédérique LE BOURGEOIS Animatrice (salariée MFPF -représentante)Roselyne LESQUER Coordinatrice de l’EMIPSFabienne PARADA-BONTE Médecin GénéralisteAnne-Marie ROCH Infirmière E.N.Janine SARFATI Chargée de recherches CNRS (retraitée)Marie TALVAT Professeur (retraitée)

Equipes et intervenants au 31/12/08

• AdministrationAnnie Esposito SecrétaireFrançoise Imbert Directrice

• Animation / Conseil Conjugal et FamilialBéatrice Cascalés Animatrice de prévention - CCFLatifa Drif Animatrice de prévention – CCFMarie-France Taurinya Animatrice de prévention – CCF

• FormationPierre Colombani Responsable de formation - CCFCarine Favier Formatrice / Responsable du

programme national de Réduction des Risques Sexuels

Jean-Marie Labbé Formateur Josiane Moualek FormatriceNicole Roussel Formatrice

• Planification / Accueils individualisésFrançoise Amat Médecin généralisteBoris Astier SexologueNadine Atoui Médecin généralisteGeneviève Bourtel Médecin gynécologueBéatrice Cascalés Animatrice de prévention – CCFLatifa Drif Animatrice de prévention – CCFAnnie Esposito Animatrice de préventionCarine Favier Médecin généralisteFrançoise Gil Dossa Médecin gynécologueFrédérique Le Bourgeois Animatrice de prévention – CCFMireille Loup Médecin généralisteMartine Martellon Animatrice de préventionJosiane Moualek Animatrice de prévention

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Béatrice Panis Animatrice de préventionSylvie Pellenc Médecin gynécologueSandrine Pépin SexologueFrançoise Rivals Médecin généralisteCatherine Toulotte Animatrice de préventionMartine Teirlink Médecin gynécologue

• Régulation / Analyse de la pratiqueJean-Louis Bouix PsychologueFrançoise Navarro Ferrari Psychologue

• Observation Plusieurs des personnes ci-dessus sont polyvalentes dans leurs missions, et de fait, apparaissent sur différents pôles.

• Les bénévolesChacun pôles ci-dessus est renforcé par la présence de bénévoles : Anne-Marie, Armand, Béatrice, Camille, Christiane, Delphine, Janine, Josette, Mariane, Roselyne … D'autres sont tout autant présent(e)s, mais dans d'autres instances !

Nos principaux partenaires

L'ACSE

Les CCAS d'Agde et de Montpellier,

Le Conseil Général de l'Hérault,

Le Conseil Régional Languedoc-Roussillon,

Les équipes du CUCS de Agde et Montpellier

La DDASS de l'Hérault,

La DRASS,

La DRDFE,

Le Groupement Régional de Santé Publique L.R

L'INPES

Le Ministère de la Justice,

Les Villes de Bédarieux, Clermont l'Hérault et Montpellier

Et au-delà ….

Les établissements scolaires, leur personnel éducatif et de santé, et les structures associatives qui nous permettent d'intervenir en leur sein,

Les membres du Collectif Santé Jeunes Hérault,

Les membres du réseau "Jeunes filles confrontées aux violences et aux ruptures familiales".

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2.2. LA PLANIFICATIONLA PLANIFICATION

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Les Centres de Planification et de Dépistage du Sida du MFPF34

Les intervenants des Centres ou Permanences de Planification du MFPF de l’Hérault inscrivent leur action dans une démarche de réduction des risques sexuels.Fondée sur une approche globale de la santé sexuelle et de l’éducation, cette démarche implique la prise en compte de la personne sous tous ses aspects : psycho-sociaux, environnementaux, économiques, culturels … Sa capacité à adopter des comportements de prévention est directement liée à son autonomie ainsi qu'à l'image et à l’estime qu'elle a de d'elle-même. Il s’agit donc de renforcer la compétence individuelle à prendre en charge sa propre sexualité, en permettant l’accès à l’information et à l’appropriation des différents outils de protection, et le libre choix parmi l’ensemble des moyens de prévention mis à disposition. L’appropriation des connaissances est favorisée par le partage des savoirs. Aussi le MFPF développe des espaces de parole pour favoriser ce partage. Cette approche est valorisée dans les dernières recommandations de l’ANAES. émises en fin 2004 à la demande de la Direction Générale de la Santé. Elle repose sur l’idée centrale que pour être bien acceptée et bien suivie, la méthode contraceptive doit être adaptée à chaque femme, homme et choisie avec elle, lui, en fonction de sa réalité quotidienne. Le fait d’impliquer les personnes dans le choix permet une plus grande satisfaction et une meilleure utilisation des méthodes. L’efficacité pratique des méthodes contraceptives par rapport à l’efficacité théorique est ainsi accrue.

Des espaces pour permettre à chacune et chacun de devenir responsable et autonome par rapport à sa propre sexualité :

Les Centres de Planification (CPEF) ou Permanences de Planification (PPEF) du MFPF de l’Hérault s’inscrivent dans une démarche globale d’accès aux soins et à l’information sur les questions de sexualité, de contraception, d’avortements, de rapports hommes/femmes, de dépistage et de prévention des infections sexuellement transmissibles, du SIDA, des hépatites B et C. Nous proposons des espaces de parole et d’écoute qui permettent à chacune et à chacun d’exprimer librement ses croyances, ses valeurs et ses représentations sans jugement de valeur ni culpabilité. Au-delà de l’accès à l’information, la collectivisation des savoirs et des compétences individuelles permet de mieux comprendre ses propres pratiques et ses propres stratégies de gestion des situations à risque. Les entretiens, collectifs ou individuels constituent une réponse concrète aux difficultés d’accès à l’information et aux moyens de protection. Ils ont pour objectif de :

• Connaître et identifier l’ensemble des moyens de protection mis à disposition : • Favoriser l’expression du choix sur la base de l’empathie et du respect en fonction

de ce que la personne pense être le plus adapté à sa situation et à ses possibilités. Dans tous les cas, la décision finale lui appartient.

La confidentialité est garantie à toutes et à tous. En effet, les jeunes sont les plus touchés et les plus exposés aux conséquences des situations à risques et en particulier aux grossesses non prévues. Ils n’ont pas toujours la

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possibilité d’aborder dans leur environnent et dans leur entourage proche les questions de sexualité. L’accès à la contraception (en particulier pour les moins de 18 ans mais aussi pour les 18-20 ans) pose la question de la reconnaissance de la sexualité. Cette reconnaissance est variable selon les normes parentales, mais se conforme de façon très importante à l’expérience des pairs (« ma copine n’est pas enceinte sans contraception, je ne vois pas pourquoi ça m’arriverait »). Pour certaines, et particulier les jeunes filles issues de l'immigration, il existe un fort contrôle social de la sexualité, avec une sexualité hors mariage très mal considérée. Nous constatons en outre qu'une forte domination masculine peut s’exercer dans le couple mais aussi par le biais de toute la famille. L’ambivalence par rapport au désir de grossesse, la non reconnaissance de la/ des sexualités, l’inadéquation de la méthode utilisée aux conditions de vie réelles des personnes (vie sociale, affective, sexuelle) sont des facteurs d’exposition à des situations à risques.

• Choisir, facteur d’appropriation des pratiques de prévention

Malgré un taux de couverture contraceptive qui augmente, le taux d’IVG ne décroît pas. Les études statistiques de la DRASS (février 08) montrent que le taux d’IVG a augmenté de 11% depuis 2001 en Languedoc Roussillon. Cette hausse concerne en particulier les mineures : 10% avait recours à l’IVG, en 2006, ce taux passe à 15%. Cela montre que pour être bien acceptée et bien suivie, la méthode contraceptive doit être adaptée à chaque femme et choisie avec elle, en fonction de sa réalité quotidienne. Donner l’accès à l’ensemble des outils de protection mis à disposition des femmes pour maîtriser leur fécondité est donc un enjeu majeur de la réduction des risques sexuels.Réduire les risques d’exposition à un risque de grossesse non prévue implique donc de donner l’accès à l’ensemble des moyens de protection en s’appuyant sur une démarche de conseil et d’accompagnement (Counselling) permettant l’expression et l’identification des attentes et des besoins. Pour cela, nous abordons ensemble l’état de santé et les facteurs de risque personnels/familiaux, la situation sociale, les ressources, les relations avec les parents, les relations avec le/la partenaire, la sexualité. Nous abordons aussi les propres connaissances et savoirs, les représentations et les croyances et les valeurs en matière de contraception. Cette démarche permet aussi d’explorer les différents moyens de contraception et de donner des informations claires sur tous les aspects (utilisation, efficacité, coût, accessibilité….).

• Les représentations du genre et de la sexualité, un système générateur de situations à risque

L’ANRS a mené « L’enquête sur la sexualité en France » en 2006 auprès de 1200 personnes. Celle –ci montre que la représentation qui consiste à opposer une sexualité féminine fondée sur l’affectivité et la conjugalité et une sexualité masculine qui s’appuierait sur la nécessité d’assouvir des besoins physiques est largement majoritaire, en particulier chez les 18/24 ans. Elle montre aussi que les femmes y adhérent plus que les hommes. Ces représentations se retrouvent dés l’entrée dans la sexualité. Les différences de genre sont marquées sur le plan du vécu de la relation mais aussi sur les attitudes et les pratiques à l’égard des risques sexuels. En effet, si l’« Enquête sur la sexualité en France » montre que lors du premier rapport sexuel les jeunes filles se situent sur un registre affectif tandis que les jeunes hommes se situent sur un registre individuel, elle met aussi en évidence que les jeunes filles sont plus nombreuses à parler de prévention à l’occasion de ce premier rapport et à être préoccupées par les conséquences des prises de risques sexuels, en particulier par les

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enjeux d’une grossesse non prévues. A 17 ans, elles ont déjà intégré que la prise en charge des enjeux de la prévention relevait de leur responsabilité et ce, dès le premier rapport. Cette enquête montre donc que, fonctionnant comme une norme de comportement, cette opposition peut conduire les femmes à une plus grande vulnérabilité dans la négociation des pratiques de prévention.Le MFPF34 est convaincu que ces représentations sont révélatrices des inégalités sociales de sexe qui rendent difficile pour les femmes et les hommes l’adoption de pratiques de prévention. Notre pratique dans les centres de planification se doit donc d'intégrer la question du genre, en particulier en matière de contraception.

En 2008, les Centres ou Permanences de Planification du MFPF de l’Hérault se sont:

• Des équipes d’intervenants formés aux questions de sexualité et de prévention:

• Conseillères Conjugales et Familiales• Médecins gynécologues et des médecins généralistes• Intervenants assurant l’accueil, l’orientation et les prises de rendez vous.

• Des réseaux de professionnels des secteurs médicaux et sociaux éducatifs

Travailleurs sociaux, éducateurs, animateurs et formateurs, laboratoires, pharmacies….Souvent, les jeunes sont confrontés à des difficultés personnelles auprès de leurs familles et sont exposés aux conséquences des situations à risque : difficultés de relations avec les parents, rupture de lien familial, addictions….etc. Nous avons la possibilité de les orienter, s’ils le souhaitent, vers d’autres intervenants.

• Des lieux de formation permanente :

• Pour des stagiaires se préparant à des diplômes de l’Action Sociale• Pour des élèves de l’enseignement secondaire et supérieur préparant des

exposées ou des manifestations sur les questions de sexualité dans leurs établissements.

• Pour des professionnels et en particulier des professeurs et des infirmières scolaires, souhaitant mettre en place des animations sur les questions de sexualité auprès des élèves: informations

• Pour les stagiaires en cours de formation au Conseil Conjugal et Familial au MFPF 34

• Pour les internes en spécialisation

• Des consultations médicales sur les sites même ou en réseau de médecins libéraux :

Les Centres de Planifications de l’Hérault proposent aux jeunes des consultations

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médicales précédées d’entretiens collectifs ou d’entretiens individuels sur les questions de sexualité et de prévention :

• Accès à la contraception• Dépistage du SIDA/ Hépatite B et C/ autres IST• Traitement des IST• Tests de grossesse• Consultations post/IVG• Suivi gynécologique

Ces consultations sont gratuites pour les mineur(e) s, les 18/20 ans qui souhaitent garder le secret vis-à-vis des parents, les personnes non assurées sociales. Elles sont financées par le Conseil Général de L’Hérault. Les consultants (es) assurés sociaux bénéficient du tiers payant.

• Un travail d’équipe interdisciplinaire :

L’accueil des personnes pour l’accès à la contraception, aux tests de grossesse, et aux dépistages IST/SIDA/Hépatites B et C implique un travail inter disciplinaire médecins/conseillères conjugales et familiales dans le cadre des objectifs du MFPF. Ce travail d’équipe s’inscrit dans une dynamique de collaboration et de recherche de sens commun, sans hiérarchisation des pratiques médicales par rapport aux pratiques éducatives. Concrètement, le médecin relaie et valorise les différents éléments abordés lors de l’entretien collectif ou individuel par la conseillère conjugale et familiale. Ce travail d’équipe relève d’une confiance mutuelle. Le point de vue de chacune et chacun, y compris sur des questions médicales, est pris en compte et discuté dans des espaces spécifiques : analyse de la pratique, commission de suivi et de coordination, réunions de réflexion élargies à tous les intervenants des centres de planifications.Les pratiques médicales qui sont développées dans le cadre des Centres de Planification du MFPF sont définies dans le cadre de réunions pluridisciplinaires régulières. Partager les pratiques définies collectivement permet une meilleure lisibilité par rapport aux publics reçus et aux partenaires.

• Une implantation adaptée aux réalités locales :

Le MFPF bénéficie d’une large implantation sur le département. Chaque structure est organisée (horaires d’ouverture, fréquence d’accueil, lieu….) pour tenir compte des réalités locales : densité de population, territoire vaste ou concentré, tissu social, besoins, habitudes de vie, mobilité.La proximité d’établissements scolaires, les modes de déplacement, l’organisation des transports en commun sont des préoccupations particulièrement prises en compte dans les sites des villes moyennes au sein desquelles nous intervenons : Lunel et Agde (CPEF) mais aussi Bédarieux, Clermont l’Hérault, Ganges, Gignac, Lodève et Pézenas (PPEF).De plus, ces territoires, à différents degrés, présentent une importante population précarisée, peu mobile, parfois isolée et repliée sur elle-même. Enfin, la promiscuité due aux faibles densités de population rend difficile les démarches anonymes. La crainte de porter préjudice à l'image sociale de la personne ou à la famille devient alors un frein. Ces différentes réalités influencent donc fortement sur les niveaux d’accessibilité aux lieux de parole, d’information et de prévention mis à la disposition des jeunes. Le MFPF intervient donc dans le cadre de dispositifs présentant une grande souplesse et en adéquation avec les réalités locales.

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Principaux éléments quantitatifs ...

En 2008, 5344 personnes ont été reçues en entretien dont 2797 sont mineurs (res) soit plus de 50% et 3649 personnes reçues en consultation médicale

Sites Personnes reçues en entretien

Personnes reçues en consultation médicale

Les centres de planification avec consultations médicales sur place :Montpellier 2900 dont 1250 mineur-e-s 2209 dont 792 mineur-e-sAgde 936 dont 540 mineur-e-s 643 dont 377 mineur-e-sLunel 877 dont 570 mineur-e-s 595 dont 394 mineur-e-sLes permanences des Hauts Cantons avec réseau de médecins libéraux :Bédarieux 43 dont 33 mineur-e-s 6Clermont l’Hérault 173 dont 136 mineur-e-s 69Ganges 67 dont 29 mineur-e-s 21Gignac 36 dont 32 mineur-e-s 4Lodève 97 dont 52 mineur-e-s 18Pézenas 215 dont 155 mineur-e-s 84

• Des demandes en majorité centrées sur la contraception et une véritable dynamique de dépistage HIV

Nombre de prescriptions

Tests de grossesse Dépistage HIV Remise résultat HIV

Montpellier 624 404 276

Agde 99 105 70

Lunel 105 154 131

Bédarieux 1 1 1

Clermont l’Hérault 18 21 21

Ganges 4 1 1

Gignac 2 3 3

Lodève 9 6 6

Pézenas 19 31 31

Les entretiens pré et post test de dépistage du SIDA (Counselling) permettent d’aborder, dans la confidentialité et le non jugement :

• L’ensemble des informations nécessaires à la compréhension de la situation.

• La perception de la personne par rapport au risque et à la prise de risque.Le premier test est en lui-même un événement, un rituel quasi initiatique chez de plus en plus de jeunes. Nous sommes convaincus que lorsque le test HIV est prescrit dans le cadre d’un entretien les personnes s’impliquent et amorcent un questionnement sur la prise de risques, la

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répétition des risques ou au contraire sur la question de la croyance erronée du risque. Toute démarche volontaire de dépistage, quelles qu’en soient les motivations, doit être prise en compte car elle matérialise l’autonomie par rapport à sa propre sexualité.Les entretiens pré et post tests permettent d’accompagner la personne dans une démarche de réduction des risques sexuels et d’appropriation des moyens de protection.

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3.3. ACCUEILS INDIVIDUALISESACCUEILS INDIVIDUALISES

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La pratique des accueils en entretien individuel existe depuis la création du Mouvement Français pour le Planning Familial. Ils se sont diversifiés et modifiés en même temps que les activités du MFPF. Ce qui fait la spécificité de ces accueils réside dans certains objectifs du MFPF que l’on retrouve à côté de la « simple » activité d’écoute.L’accès des femmes à l’autonomie est un de nos buts

• dans le respect de leur droits, afin qu’elles puissent faire leurs choix en toute liberté,

• dans leur prise de conscience des rapports sociaux de sexes, • dans la recherche de l’égalité homme-femme

Le principe d’éducation populaire est mis en œuvre• dans la prise en compte de la personne et de son environnement par l’écoute et

l’attitude d’empathie, la confiance accordée à la parole de l’autre, • dans la libération de la parole par l’échange et l’absence de jugement, • dans la conscience que chacun a des savoirs par les techniques de réduction des

risques sexuelsL’aide-conseil (counselling) est essentiel dans le rétablissement de l’estime de soi, pour que les personnes puissent retrouver leur confiance en elles, concourant là encore à leur autonomieLa libération de la parole sur la sexualité, dans le respect des différences et le choix de chacun-e quant à son identité sexuelle, est exercée notamment par une écoute des difficultés des personnes vivant avec le VIH.La prévention est bien sûr plus particulièrement visible :

• dans notre mission d’information sur les moyens de contraception, • dans l’importance accordée à la femme dans son choix de contraception ou d’IVG, • dans son refus d’un mariage forcé

Les moyens utilisés dans les entretiens individuels sont l’écoute, l’empathie, le respect de la parole de l’autre, l’échange sur un plan d’égalité.Le sentiment d’isolement personnel et social est ainsi cassé par l’échange en toute liberté avec les conseillères. L’écoute permet de mettre la personne en confiance, de faciliter sa parole, de lui faire sentir qu’elle est entendue. La personne peut, au cours d’un entretien, prendre conscience d’une autre problématique sous-jacente à sa demande première et réaliser que, peut être, elle a encore à dire plus sur sa souffrance.

Les divers espaces ...

Dans le cadre de ses activités d’entretien individuels, le MFPF de l'Hérault à ouvert, au fil du temps, divers espaces d'écoute :

• Au local d'accueil du MFPF, sont assurés sur plusieurs créneaux hebdomadaires des entretiens de Conseil Conjugal et Familial (difficultés dans le couple, sexualité, identité sexuelle, parentalité), d’écoute des violences conjugales ou intrafamiliales (mariages forcés, jeunes filles en rupture familiale, viol, inceste), mais aussi beaucoup d’entretiens d’information sur la contraception et l’IVG, des entretiens pré-IVG, une aide aux femmes désirant faire une IVG en délais dépassés. Le public est majoritairement féminins, bien que des hommes sollicitent aussi des entretiens

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• Dans les villes moyennes, des entretiens sont conduits à partir d'une demande initiale relevant de la planification

• Au Service des Maladies Infectieuses et Tropicales de l’Hôpital Guy de Chauliac, une écoute des femmes vivant avec le VIH est assurée, tous les mercredi matin, par une militante du MFPF

• Dans ce même service, deux permanences de sexologie, à l’écoute des hommes et des femmes vivant avec le VIH, sont tenues par des sexologues les mardi et jeudi après-midi

• Au local d'accueil du MFPF, depuis avril 2008, à l’initiative d’une militante du MFPF, des entretiens transidentité sont ouverts aux personnes en questionnement identitaire ou à leur famille

• Enfin, notre association départementale assure des heures d'écoute téléphonique dans le cadre du dispositif régional mis en place en 2001.

A l'écoute des femmes vivant avec le VIH ...

La lutte contre le Sida constitue une des priorités du MFPF. Dés le congrès national de 1993, le MFPF s’est engagé à mener une action spécifique en direction des femmes vivant avec le VIH. Le MFPF de Montpellier intègre désormais à sa pratique quotidienne, l’écoute, le conseil et l’orientation des femmes et des couples vivant avec le VIH avec le soutien de l’INPES.C'est ainsi qu'il a mis en place une permanence d’accueil et d’écoute au Service des Maladies Infectieuses de l’Hôpital Guy de Chaulliac à Montpellier (MIT), assuré par une militante, tous les mercredis de 10h à 12h. C’est un espace qui permet aux personnes d’exprimer, dans un cadre confidentiel, les questions du vécu de la sexualité et du corps, les questions de l’accès à la prévention et aux moyens de protection.Il s'agit, à travers cet espace, de lutter contre la stigmatisation, l’isolement et l’invisibilité de la contamination des femmes, nous proposons un « espace de parole», non stigmatisant et repéré par celles-ci comme prenant en compte les particularités féminines du vécu de la séropositivité VIH. En 2008, 40 personnes ont été accueillies lors de cette permanence, dont 32 femmes. Parmi elles, d'origine diverses, 14 ont moins de 40 ans et 18 plus de quarante ans. Lors de ces entretiens nous avons constaté pour la majorité des femmes un fort sentiment d’isolement personnel et social ainsi qu’une difficulté à évoquer sa séropositivité auprès des enfants, et la famille et des amis. Celles – ci vivent plus ou moins bien le traitement en fonction de l’impact des effets secondaires sur la vie quotidienne et sur leur corps (lipodystrophie). Elles évoquent une image du corps négative et dégradée.La sexualité est en général inexistante sauf si le conjoint accepte la séropositivité. Dans la plupart des cas il y a un fort sentiment de culpabilité lié à la peur de contaminer l’autre. Il est souvent difficile pour elles d’imposer le préservatif. Le préservatif féminin est peu connu. Sur 32 femmes, 3 l’utilisent mais de façon non régulière.Nous avons constaté que lorsque la séropositivité est mal vécue, les femmes ont tendance à s’isoler et à se replier sur elle-même voire à se marginaliser. Celles qui vivent le mieux leur séropositivité sont issues des classes moyennes ainsi que toutes celles qui sont impliquées dans des actions de terrain auprès de diverses associations.Lors de ces entretiens, les femmes ont exprimé le besoin de rencontrer d’autres femmes séropositives en dehors des associations ciblées SIDA, de retrouver confiance en elle en travaillant sur l’estime de soi, de trouver leur place en tant que femme et non femme

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séropositive.Le MFPF s’engage à prendre en compte les besoins exprimés par les femmes vivant avec le VIH lors de ces permanences en particulier la question de l’isolement, de l’accès à d’autres lieux de rencontres et d’échanges, du vécu de la sexualité et du corps. Ces perspectives se concrétiseront en 2009 par l’ouverture d’espaces collectifs d’échange et de paroles à partir des besoins qu’elles auront elles-mêmes formulés.

A l'écoute des hommes vivant avec le VIH …

• Justification et développement du projet

La mise en place de cette consultation répond à des difficultés identifiées de façon récurrente par l’équipe médicale du service de Maladies Infectieuses et Tropicales. Ces difficultés ont été particulièrement évoquées lors des journées de réflexion organisées par le réseau ville-hôpital VIH. A la demande de J. REYNES qui souhaitait instaurer ce type de consultation, le MFPF a développé le projet d’une consultation de sexologie avec le soutien financier de la DDASS de l’Hérault.Des délais de mise en place ont abouti à l’ouverture de la consultation début octobre 2005. Une concertation, avec les différents acteurs de la prise en charge, a permis à la consultation de s’inscrire rapidement dans la vie du service.Au plan national, ce type d’expérience tend à se développer avec succès tant par l’intérêt des patients et des soignants que par la qualité des résultats obtenus. Cette consultation de sexologie à l’attention des personnes atteintes reste cependant un projet innovant.Depuis l‘été 2008, nous avons pu mettre en place une deuxièmes consultation hospitalière, animée par une sexologue femme. En effet, le nombre très restreint de consultantes, que nous avions souligné lors du bilan 2007/08, nous a amené à reconsidérer notre offre en direction des femmes.Nous avions émis l’hypothèse que pour un certain nombre de femme, une consultation animée par un homme pouvait être un frein à la démarche.La mise en place de cette consultation a permis, pour les consultant-e-s, de pouvoir choisir entre un homme ou une femme selon leurs préférences. Le recul récent montre, que ce sont très majoritairement des femmes qui ont pris rendez-vous à la consultation animée par la sexologue femme (11 consultantes dont un homme).Ce premier constat est encourageant. Le prochain bilan nous permettra d’affiner ces premières données.Une consultation de sexologie extra-hospitalière a également été mise en place depuis septembre 2008. Elle se déroule en alternance dans les locaux du mouvement français pour le planning familial et l’association ENVIE (association de lutte contre le SIDA).Notre présence, dans le tissu associatif, permet aux personnes concernées de consulter en dehors des réseaux de soin médicaux et de permettre une synergie entre les différents services proposés aux personnes atteintes, dans l’objectif d’une prise en charge globale de la personne.

• 2 - Approche quantitative

• Nombre de rendez-vous pris : 101 en 2008 (242 cumulés)• Nombre de consultations : 74 en 2008 (205 cumulés)• Nombre de patients ayant été vu en consultation : 38 dont 12 femmes

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• Nombre de couples en suivie : 8 (4 hétérosexuels, 4 homosexuels)• Nombre de patients dans le cadre d’un suivi : 13• Moyenne d’age : 40 ans• Orientation sexuelles :

◦ Hétérosexuelles : 17 ◦ Homosexuelles : 17◦ Partenaire des deux sexes : 2◦ Questionnements liés à la transidentité : 2

• Approche qualitative

• Les motifs de consultationsLes plaintes relevant d’un trouble de l’érection sont majoritaires lors des consultations. Les problèmes exprimés aux sujets de l’érection sont rattachés dans l’ensemble des cas à des difficultés contextuelles. On été abordés par les consultants des troubles lié à :

• des troubles de l ’excitation sexuelle = Dysfonction érectile secondaire• des troubles ou l’absence de désir• la prévention • des difficultés d’ordre orgastique lors de la pénétration

Dans leurs aspects factuels, ces plaintes ne diffèrent guère des motifs habituels de consultations s’adressant à un public plus large. Cependant des spécificités inhérentes au VIH se détachent lorsque le vécu est exprimé.

• VIH et sexualitéSouvent la sexualité est la première à pâtir des problèmes de santé. Elle est en première ligne quand la lutte pour l’existence est en jeu.Les personnes ayant consulté sont toutes porteuses du VIH depuis plus de dix ans et sous traitement depuis plus de cinq années. Elles sont passées souvent par des problèmes de santé importants. Pendant des années, l’attention à leur corps n’a été investie que sur le mode de la survie. Ils expriment le sentiment que leur organisme se trouve réduit à une lutte incessante contre le virus. Machine à combattre, prise dans l’obligation impérative de ne pas oublier les prises journalières des antirétroviraux et sa capacité à surmonter leurs effets secondaires.Homme 39 ans : « j’ai l’impression que mon corps ne m’appartient plus »Les questions en lien avec les effets secondaires des traitements sur la sexualité sont récurrentes. « Quand j’arrête le traitement que me sens mieux, mon désir revient ! »La péréquation entre l’amélioration de la qualité de vie et l’effet délétère des traitements est un enjeu permanent en ce qui concerne, de façon générale, une observance de qualité. De façon plus large, elle vient questionner l’équilibre fragile que représente l’envie de vivre « mieux » et les difficultés liées à une pathologie qui tend à devenir chronique.Les questions des fonctions et dysfonctions sont souvent à l’origine des plaintes en consultation. Mais plus encore, c’est la question du sens à donner à sa sexualité qui est en jeu. Comment la réinvestir pour soi-même ? Comment réapprendre son « corps plaisir » et ses compétences sensitives ? Comment réapprendre à ce corps de l’urgence : l’indulgence ? C’est-à-dire la capacité au ressentie, au sentir et au plaisir. Puis dans un deuxièmes mouvement, comment se dire ? Comment réinvestir l’autre comme partenaire d’un plaisir partageable et partagé ?

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Quand les patients arrivent à la consultation, souvent ils disent aller mieux. Physiquement et/ou moralement. Dans tous les cas avec suffisamment d’énergie pour se projeter dans un futur proche ou plus lointain. Les changements dans la prise en charge de l’infection permettent aujourd’hui une meilleure qualité de vie. La projection vers l’avenir est ressentie comme moins compromise. Du moment où la question de la survie passe au second plan, la sexualité réapparaît parmi les possibles. La majorité des personnes exprime un sentiment de solitude et/ou d’isolement affectif et/ou sexuel. Il semble ressortir que pour une majorité, parler de leur séropositivité reste difficile de peur d’être rejeté. Soit que la personne ait déjà vécu des discriminations, soit qu’elle la taise de peur d’être rejetée. Le contexte psycho- sociale lié au vécu du VIH agit comme révélateur de poly- précarités, renforçant de ce fait un sentiment d’échec et/ou d’exclusion :

• Isolements effectifs et/ou sexuels• Isolements sociaux professionnels : précarité financière, retour à l’emplois

difficile…• Problèmes de santé : fatigabilité importante, poly pathologies associées,

effets secondaires des traitements.« Je ne suis plus personne … Pourquoi se battre pour survivre. A quel prix ? Je suis seul ! »Deux comportements sexuels se dégagent des entretiens au sujet des personnes exprimant un sentiment de solitude et/ou d’isolement :

• Seuls sont possibles des rapports occasionnels, furtifs en dehors de tout aspect affectif, reposant, dans quelques cas, sur un caractère pulsionnel de leur sexualité, vécu comme subi.

• Soit toute sexualité est abandonnée ou demeure très occasionnelle. Les trois quarts des consultants expriment avoir vécu des périodes d’abstinence de plusieurs mois à plusieurs années.

Les personnes vivant en couple expriment un manque d’appétence sexuelle. Dans ce cas de figure, c’est le partenaire séronégatif qui est à l’origine de la plainte. Pour l’ensemble des consultants, la mésestime de soi est particulièrement prégnante. Ils expriment une faille narcissique due à une représentation dévalorisée d’eux-mêmes, à l’image d’un corps dégradé et souffrant. Le vécu de la maladie et des traitements provoque un sentiment d’usure. L’annonce de la séropositivité a marqué un avant et un après dans leur sexualité. Une certaine forme d’insouciance a disparu augmentant le ressenti pathogène de la relation : peur de transmettre le virus, peur de ne plus être aimé, appréhension d’être perçu comme différent …La sexualité est appréhendée comme mortifère. Cet aspect sous-tend une réelle difficulté à érotiser la sexualité. La dimension du jeu, la recherche d’un plaisir partagé sont entachées d’une peur relationnelle importante. Plus que quiconque, les personnes vivant avec le VIH ont intégré les peurs archaïques encore très présentes dans nos sociétés. La parole individuelle peut permettre une mise à distance de ces déterminismes sociaux. Permettre une mise en perceptive de son histoire personnelle. Au-delà des croyances sociales, se réapproprier son histoire de vie de façon singulière afin d’y puiser un sens nouveaux porteur de changement.Homme 39 ans : « Je suis maigre, mon visage est creusé. Ça se voit, vous comprenez !? Qui voudrait avoir des rapports avec moi. Les rares fois où ça arrive, je suis tellement mal que je n’ai pas d’érection »Cet éclairage permet de mieux comprendre l’aspect contextuel des difficultés exprimées.

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• Isolement et InternetLes rencontres par Internet, quelques soit l’orientation sexuelle, semble être vécu par les consultant comme un vecteur de rencontre affective/sexuelle important. Internet permets un lien social quand les autres sont absents ou qu’ils ne permettent pas à la personne une confrontation directe : peur du rejet, image de soi dévalorisée … « Sur Internet, je peux mettre une photo valorisante de moi. J’ai moins peur de parler de moi … de draguer »A contrario, quand Internet ne sert pas de passerelle vers les autres autrement que part le lien virtuel, il peut conduire à un enfermement plus fort encore. A partir du moment où l’univers virtuel se suffit à lui-même, la confrontation au réel peut devenir un danger qu’on n’a plus la force d’affronter.Dans ce genre de conduite, le risque est de développer une sexualité autocentrée, uniquement narcissique, qui peut être valorisante mais qui à terme si elle ne se nourrie pas de l’Autre, risque d’être une cause de mal être et d’appauvrissement sensoriel et érotique. L’appréhension des rapports, la peur de l’échec se cristallise d’autant plus que la rareté des rencontres engendre un surinvestissement de celles-ci, multipliant les risques d’échecs sexuels. Cette difficulté est encore accentuée par les enjeux de prévention.

• La préventionLa question de la prévention nécessite un minimum de dialogue avec son ou ses partenaires. Certains nomment systématiquement leur séropositivité. D’autres dans les premiers temps de la relation préfèrent taire leur séropositivité et impose le préservatif. Cela dit la prévention reste une question extrêmement taboue pour les consultants. Elle est un enjeu primordial dans le vécu de leur sexualité. La gestion de la prévention est très souvent la cause des difficultés sexuelles sans être perçu comme telle. C’est le point de cristallisation où mettre un préservatif ou le demander, symbolise l’existence même du virus.Femme, 45 ans : « Quand je lui ai dit que j’avais le virus, il a changé d’attitude. Il a pris ses distances avec mon corps. Il ne m’embrasse plus ! Il n’a jamais mis de préservatif. Je n’arrive pas à lui mettre. Je n‘arrive pas à le dérouler et souvent il débande. J’ai vécu pendant quatre ans avec un homme qui ne voulait pas se protéger. Il savait pourtant. Au début j’ai insisté mais après… c’était un grand garçon. Je l’ai mal vécu. Avant lui, mon partenaire mettait des préservatifs sans difficulté. C’est dur en ce moment, ça me renvoie au début de ma séropositivité quand j’ai été beaucoup rejetée »Homme, 39 ans « A chaque fois que je mets un préservatif, je ne peux pas m’empêcher de penser que je suis dangereux pour l’autre »Homme 50 ans : « Des fois je me dis que ça serait plus facile avec un partenaire séropositif comme moi »Les difficultés inhérentes à la séropositivité peuvent aboutir en termes de prévention :

• A un phénomène d’usure, de dépréciation de soi qui peut conduire à privilégier le rapport sexuel au détriment de la relation et ce fait, de la prévention.

• A s’exclure de la sexualité pour ne pas revivre des échecs sexuels et affectifs

• A réduire et/ou à modifier ses pratiques sexuelles afin de palier les difficultés et de limiter les échecs.

Homme 45 ans : « Je vis ma sexualité seulement en me faisant pénétrer. Mes problèmes d’érection ne me permettent pas d’autres possibilités. »

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• Charge virale indétectable et risques de transmissions :Les récentes prises de position du Dr HIRSCHEL ont suscité des nombreuses interrogations sur l’utilisation de la protection au seins des couples. « Peut-on abandonner le préservatif ? »Au-delà des questions autour de la réduction des risques, il est important de noter, que cette annonce a sans doute permis d’aborder la question de la non-protection dans le couple de façon plus décomplexé sinon avec moins de tabou, mettant en lumière que le non-protection au sein des couples est sans doute loin d’être rare (4 couples en consultation on évoque ce fait)« On se protège plus depuis long temps …Parfois j’angoisse un peu. Je ne préfère pas y penser. Maintenant, J’ai une charge virale indétectable, ça me rassure de savoir que je ne risque pas de le transmettre. Je continue à faire attention. On lubrifie et je ne jouis pas en elle. » Homme, 44 ansLa consultation semble un lieu propice pour aborder ces questions qui sont souvent centrales au sein de couples sérodifférents. C’est l’occasion de refaire le point sur les risques, les représentions, les croyances … de se re-questionner sur ses pratiques et ses stratégie de prévention.Savoir qu’il est possible de ne pas transmettre le virus (information à relayer avec prudence à l’état actuel des connaissances) a permis à certains consultants d’exprimer leurs ressentis :« j’ai l’impression d’être moins un danger pour l’autre. Même si je me protège, j’arrive à ne plus penser aux risques tout le temps, comme si j’étais normale » Femme 47 ans

• Conclusion

L’espace de parole proposé dans la consultation de sexologie permet de poser clairement ces difficultés. Il semble indispensable pour permettre aux personnes séropositives d’adhérer à une prévention efficiente, de les accompagner dans leurs difficultés sexuelles. Un vécu douloureux de la sexualité peut avoir des répercussions considérables dans la vie psychique, comme le repli sur soi, la dépression. Ces difficultés peuvent conduire à un relâchement important en termes de prévention et d’adhésion aux traitements.

Entretiens de Conseil conjugal : un exemple d'entretien d’écoute des violences

L’exemple de H. : jeune femme d’une vingtaine d’années, jeune mariée, jeune maman. Elle est nerveuse, anxieuse, angoissée, toujours au bord de larmes nous dit-elle. Elle ressent sa relation avec sa fille de 8 mois comme excessive.. Elle veut la protéger. Elle, sa mère l’a toujours battue, brimée. D’autre part, elle montre vis-à-vis de son mari une sorte de répulsion , elle ne se laisse plus approcher. Elle veut protéger sa fille… Son père lui a infligé des attouchements… elle ne se souvient plus depuis quand … bébé déjà…Dans un entretien de ce type, nous ne sommes pas là pour une enquête, H. n’est pas là pour porter plainte. Elle parle comme elle veut, nous respectons les zones d’ombres. Nous sommes là pour entendre, reformuler. Son « protéger ma fille ? » la fait avancer dans la révélation de ces choses qu’elle n’a jamais dites et dont elle ne dit qu’une petite partie. Ces choses revenues en force à la naissance de sa fille, une fille, bien sûr qui lui remet en mémoire ses souvenirs de « fille » dans un foyer maltraitant. La parole permet d’affronter ces choses non dites, elle permet à la personnes elle-même de replacer les acteurs dans leur rôle au moment des faits. Qu’elle se reconnaisse comme victime est le début d’une restauration de l’estime de soi. En même temps que nous lui proposons un deuxième

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rendez-vous, nous lui donnons à lire des textes sur les abus sexuels, le droit des victimes… Elle revient, toujours aussi déprimée, mais elle dit : « c’est un viol que j’ai subi ».Les personnes qui viennent nous voir sont souvent suivies sur quelques rendez-vous, puis elles peuvent être orientées vers une thérapie individuelle, quand la douleur et la détresse sont trop grandes. Depuis quelques années, si ces femmes sont déjà en voie de reconstitution de leur estime de soi, nous proposons une participation à un groupe de parole de femmes ayant subie des violences sexuelles.

Le groupe de parole de femmes victimes de violences sexuelles

Il permet aux femmes de se questionner entre elles et, dans une ambiance de partage, d’aller plus loin dans la recherche de l’origine de la douleur : la violence certes, mais la négation de leur moi par l’Autre, l’importance de la mère, leur désir de mort, leur désir de destruction dans la recherche de partenaires les renvoyant à leur absence de confiance en elles. C’est dans ce partage que se reconstruira l’estime de soi, le désir de justice (confrontation ou plainte), la conscience collective de leur domination.Le groupe de parole fonctionne au local d'accueil, Bd Rabelais, le samedi matin de 10 heures à midi (environ toutes les trois semaines). De janvier à septembre, il a marqué une certaine irrégularité : de 2 à 6 personnes se sont retrouvées (recherche d’emploi et des aléas de dernière minute expliquent cette irrégularité).La présence de trois jeunes femmes dans une démarche de dépôt de plainte ou de passage au tribunal (viol déclassé en correctionnelle) a un peu modifié la tonalité des séances par rapport à l’année précédente. Beaucoup d’échanges ont porté sur les difficultés rencontrées dans ce processus : connaissance de ses droits, accueil parfois rude des services de police, plaidoirie « infamante » des avocats lors du passage en justice et jugement rendu de non-lieu, faute de preuves. Chaque incident a été une épreuve aussi pour le groupe.Malgré cela beaucoup d’étapes ont été franchies. Une jeune femme réticente à prendre la parole au début malgré une grande attention portée aux échanges dans le groupe, finit par dire que c’est son tour de parler. Elle exprime son ressenti par rapport à son père « qui ne sait pas gérer un viol ». Elle a pu retrouver sa confiance en elle. Une jeune fille a pu dire « quand je vais au groupe de parole ça me fait du bien, je peux en parler autour de moi ».

A l'écoute de la Transidentité ...

• La transidentité en quelques mots...

On peut naître garçon et se sentir fille ou l'inverse. Ce n'est pas une orientation sexuelle au même titre que l'homosexualité, ni un choix, ni une maladie. Ce questionnement sur sa propre identité s'exprime le plus souvent dans l’enfance ou à l'adolescence, parfois à l’âge adulte. La personne ressent, entre autres, le besoin irrépressible d’adopter les comportements, les vêtements, les codes sociaux traditionnellement attribués à "l'autre sexe", auquel elle s'identifie.

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Elle se sent différente, le plus souvent extrêmement coupable, mal dans sa peau. Elle redoute le regard des autres, en arrive parfois à haïr son corps. Cette situation peut s'exprimer très diversement, du transvestisme au transsexualisme, et conduire à un grand isolement affectif et social, du fait de la totale incompréhension qu'elle suscite habituellement.

• Les entretiens de 2008

Relativement peu nombreux (5 personnes ont été accueillies entre avril et décembre), ils ont néanmoins permis de répondre à des mal-être exprimés de façon très confiante. Entre personnes ayant sensiblement des vécus, ou du moins des ressentis assez comparables, la parole se libère facilement : on sait de suite que, pour une fois, on sera compris. Et même si les entretiens ne débouchent pas forcément sur des solutions, l'essentiel est d'ébrécher la gangue de culpabilité dans laquelle on s'est réfugié.Cinq profils très différents, qui donnent la mesure des difficultés qui se cumulent bien souvent, à partir d'une racine identitaire trop difficile à assumer :

• 1 jeune adulte FtM (de l'anglais Female to Male, donc dans un cheminement femme vers homme) : particulièrement introverti et au sens propre mal dans sa peau, il a pu libérer sa parole mais n'a pas souhaité donner suite à des propositions de contacts avec d'autres jeunes dans une démarche similaire. Le contact n'a pas pu déboucher sur une aide concrète.

• 4 MtF (cheminement d'homme vers femme), dont les âges s'échelonnent entre 40 et 83 ans ! Pour chacun de ces contacts, un suivi plus ou moins proche a pu s'amorcer, malgré des situations personnelles très délicates : une personne en transition intégrale dans un environnement professionnel militaire, une autre de nationalité polonaise confrontée à un problème de langue, la troisième en suivi psychiatrique lourd et de ce fait rejetée du protocole médical classique de "réassignation sexuelle", la dernière confrontée de par son âge avancé à de grandes difficultés d'acceptation familiale.

Dans 4 cas sur 5, il s'agit de personnes qui ne se sentaient pas en mesure de participer d'emblée à un groupe de parole dédié à la transidentité, ce qui confirme l'utilité de ce lieu d'écoute individuelle. Par ailleurs, le MFPF n'est pas "connoté" prostitution ou orientation sexuelle : la proximité idéologique des mouvements LGBT pourrait s'avérer en ce sens un inconvénient, en ce qu'elle a tendance à entretenir la confusion homosexualités/transidentité.L'ambiance intime des entretiens se révèle très propice à l'échange.

La ligne régionale d'écoute

Depuis 2001, le MFPF gère un dispositif téléphonique régional d'écoute et d'orientation, qui vise à informer et orienter les appelants sur les questions de contraception et d'IVG.

Il est porté depuis deux ans par la Fédération Régionale MFPF LR et Aveyron, l'association départementale de l'Hérault assurant quelques uns des créneaux horaires hebdomadaires.

Ces permanences d'écoute et d'orientation sont assurées les :• Lundi de 9 h à12h• Lundi de 14h à 17h• Mardi de 9h à 16h

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• Mercredi de 9h à 12h• Mercredi de 18h à 21H• Jeudi de 9h à 12h• Vendredi de 10h à 13h• Samedi de 9h à 12 h

• Appelants et motifs des appels

En 2008, 723 personnes ont sollicité ce numéro, parmi lesquelles 651 femmes. La ligne reste dont utilisée à 90 % par un public féminin, ce qui la place en conformité avec ses objectifs et le publics prioritairement visé par l'action.Nous notons une augmentation du nombre d'appels en 2008 de près de 30% en regard de 2007, et de 105% en regard de 2006. Nous pouvons de fait avancer que la relance de la communication autour de cette ligne, à travers des cartes, affiches ainsi que la diffusion du numéro dans les différents organes de presse locale semble avoir eu l'impact attendu. Bien que le Département de l'Aveyron ne fasse pas partie de la région administrative Languedoc-Roussillon, la Fédération Régionale du MFPF a souhaité l'intégrer, notamment pour des raisons de proximité. Ce département assure donc, au même titre que les autres associations départementales, la tenue de permanences téléphoniques. Pour autant, à la demande du Groupement Régional de Santé Publique, financeur de cette action, nous avons été vigilants en matière de communication sur ce département, hors région administrative. De fait, les appels en provenance du département de l'Aveyron ne représentent que 1,66% de l'ensemble des appels (soit 12 appels sur 723). A 58%, ces appels proviennent du département de l'Hérault.

Les motifs des appels Appels %

Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) 352 49,00%

IVG en délais dépassés 45 6,00%

Contraception 99 14,00%

Infections Sexuellement Transmissibles (IST) dont Sida 52 7,00%

Tests de grossesse 60 8,00%

Contraception d’urgence 35 5,00%

Violences 16 2,00%

Autres 73 10,00%

Les IVG restent le principal motif des appels, puisqu'ils en représentent, cumulés, 55%.Les demandes afférentes à la contraception arrivent quant à elles, position. En ce sens, nous pouvons avancer que l’utilisation de cette ligne est conforme aux attendus. L’item « autre » correspond à des demandes concernant le fonctionnement de la ligne, des appels de professionnels (infirmières scolaires) ou encore des appels de personnes en difficultés relationnelles ou sexuelles.

• Orientation des appelants et connaissance du numéro régional

46% des appelants sont orientés vers un centre IVG public et 30% vers l’un des centres d’orthogénie du M.F.P.F.

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Plus de la moitié des appelants (66%) a eu connaissance de la ligne via un outil de communication (carte, affiche, parution presse ou annuaire), ce qui confirme l'hypothèse de l'impact de la relance d'une communication autour de l'existence de ce dispositif.En 2009 une évaluation complémentaire sera conduite concernant la satisfaction des appelants en regard des informations communiquées.

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4.4. ANIMATIONSANIMATIONS

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Les animations conduites au MFPF de l'Hérault se déclinent selon plusieurs modalités d'intervention (actions ponctuelles ou inscrites dans le temps), et auprès de divers publics (jeunes scolarisés, mineurs incarcérés, jeunes en insertion, adultes, jeunes ou adultes en situation de handicap, personnes migrantes ou issues de l'immigration ….).Conduites sur l'ensemble du département de l'Hérault, elles s'articulent dans le cadre de deux principaux projets :

• Projet Jeunes,• Projet Femmes Santé Citoyenneté

Sur l'ensemble, pour 2008, ce sont 7734 jeunes de moins de 25 ans et 1277 adultes que nous avons pu rencontrer à travers elles. Elles représentent en 2008 467 interventions soit 974 heures de face à face pédagogique.Au-delà des publics directement ciblés, nos actions touchent aussi le personnel « encadrant » (animateur/trice-s, éducateur/trice-s, enseignant-e-s). De l'observation passive, pour certains, à un réel investissement dans la préparation, la conduite ou le bilan de l'action, pour d'autres, les professionnels rencontrés via ces animations sont des personnes ressources, et le temps, en amont ou en aval de l'action passé auprès d'eux, prend sens puisqu'il s'inscrit dans le cadre de notre politique relais.

Sensibiliser et impliquer les professionnels : importance de la politique relais

Il nous semble important que les professionnels en charge des groupes auxquels s'adressent nos interventions puissent y prendre part, au-delà d'un « simple » travail de préparation préalable. Bien entendu, une telle collaboration nécessite à la fois une adhésion des adultes « accompagnants » (enseignants, éducateurs...) à notre approche pédagogique, mais aussi une disponibilité et une ouverture des intervenants du MFPF afin d'élaborer des objectifs et des modalités d'action qui soient satisfaisants de part et d'autre.Ce type de partenariat créé, d'une part, de meilleures conditions pour mettre en œuvre nos actions, et rejoint, d'autre part, la politique « relais » de notre association.Celle-ci peut avoir comme impact:

• une plus grande implication des professionnels sur ces questions, ce qui peut amener une amélioration de la confiance mutuelle voire une évolution de la relation éducative ou pédagogique au quotidien.

• une meilleure prise en compte de la vie affective et sexuelle des personnes accueillies par les institutions (jeunes en milieu scolaire ou en « difficulté », personnes en situation de handicap...) et un changement de regard des professionnels concernés.

En effet, bien souvent dans les foyers qui nous demandent d'intervenir, les participants (« usagers » ou résidents) aux groupes de parole nous interpellent à deux niveaux. Premièrement en formulant des interrogations sur la finalité de ce qui leur est proposé, ainsi que sur nos motivations pour exercer le métier d'intervenant-e en éducation à la vie affective et sexuelle. Ces questions directes sont accompagnées d'attitudes et de comportements qui semblent avoir pour objet de cerner notre rôle et notre positionnement vis-à-vis d'eux, en vérifiant notamment que nous ne réagissons pas toujours « comme des éducs ».Mais dans leur expression, c'est aussi le positionnement de l'institution qui est questionné concernant la légitimité de leur vie affective et sexuelle. En effet, si les foyers reconnaissent (notamment en mettant en place des groupes de parole) l'importance de cette dimension dans la vie des personnes accueillies ou résidentes, l'impossibilité ou les

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limites posées par certains règlements intérieurs en la matière leur apparaissent soit comme un paradoxe, soit comme un mal nécessaire. Celui-ci renvoie à la mission de protection des établissements vis à vis d'une population mineure ou vulnérable. Certaines personnes interprètent cela comme le souci de les prémunir contre une sexualité réduite à sa dimension de risque ou de danger; d'autres y voient un regard stigmatisant des professionnels: « ils croient qu'on est tous des violeurs ou quoi? »En réalité, pour les personnes « en difficulté », la relation amoureuse semble avoir plutôt une fonction de revalorisation de l'existence qui permet de se réinscrire dans une norme sociale: « je suis comme tout le monde je peux être amoureux.se ». Comme on le voit à travers ces exemples, les animations qui sont proposées aux différents publics ne peuvent être réellement porteuses si elles ne sont pas soutenues par les équipes encadrantes et légitimées par les institutions qui nous accueillent. Ceci sous-entend un important travail de sensibilisation et de formation relais de notre part, qui gagnerait à être systématisé et développé.

Femmes Santé Citoyenneté

Le MFPF est présent dans le département de l’Hérault depuis plus de 40 ans et parmi les diverses demandes qu’il accueille, nombreuses sont celles qui mettent en évidence une méconnaissance des personnes sur leur corps, des droits en matière de santé mais aussi une difficulté à aborder les questions liées à la sexualité. De plus les informations recueillies sont souvent parasitées par des croyances. Le MFPF s’est donné pour mission de développer des actions de prévention sur ces questions et d’aller donner l’information là où elle manquait. Il s’est donné également pour mission de sensibiliser les femmes en terme de droits, au-delà de ceux afférents à la santé sexuelle. Le projet « Femmes Santé Citoyenneté» vise en priorité les femmes vivant dans les quartiers ciblés par la politique de la ville, largement originaires, dans notre région, du Maghreb ou de Turquie. Par extension, elle s’adresse aussi aux femmes de culture gitane, et plus largement encore à « toute Femme de Culture Différente ». Les hommes sont aussi concernés par notre action ; ils sont beaucoup moins nombreux dans les associations qui œuvrent dans les quartiers mais nous les rencontrons dans les chantiers d’insertion.Ce projet s’inscrit tout d’abord dans une démarche de lutte pour le droit de choisir sa vie et, par extension, pour l’égalité des droits entre les personnes. Il répond ainsi à l’objectif inscrit dans nos statuts : « Lutte contre l’oppression des femmes, contre toutes formes de discriminations et de violences et notamment sexuelles dont elles font l’objet ».Nous ne prétendons pas être des spécialistes de tel ou tel public et nos interventions ne sont pas spécifiques : elles se font toujours dans le cadre et le respect des valeurs de chacun. Cette approche relève de la démarche d’éducation populaire et de la capacité d’écoute du MFPF en matière de santé sexuelle, thématique qui est toujours abordée sous l’aspect culturel, relationnel et social. De ce fait, Femmes Santé Citoyenneté est une action d’éducation à la santé et à la citoyenneté.

• Les interventionsNotre approche repose sur des actions inscrites dans la durée, conduites sur la base de 3 séances de 2 h, au sein de structures partenaires. Toutefois , les structures d'insertion sont tenues par des délais très courts pour finir le programme de formation en quelques mois. Ce temps imparti à la formation qui inclut également un stage ne permet pas toujours de libérer les stagiaires sur plusieurs séances. Nous sommes donc invité-es à échanger avec les stagiaires sur une séance de 2 ou 3h selon le cas. Parfois aussi, nous ne pouvons faire qu'une heure répétée, à titre d'exemple, des interventions d'une heure ont été assurées auprès des personnes nouvellement arrivées en France dans le cadre de la journée civique obligatoire.

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L'objectif de ces rencontres est de faire connaître le MFPF mais aussi les lieux d'écoute et d'information; un temps d'échange pour sensibiliser au droit à l'information en France.Certains partenaires emménage le programme de façon à libérer les personnes pour mettre en œuvre une action sur plusieurs séances. C'est le cas de Nouas Formation, qui chaque année propose aux femmes en formation de pré-qualification d'aide à la personne, notre programme national Réduction des Risques Sexuels soutenu et financé depuis 1998, par le Ministère de la Santé.Cette année, cette action a été conduite auprès d'un groupe de femmes en processus d'apprentissage du français dans le cadre du Contrat d'Accueil et d'Intégration pour les personnes nouvellement arrivées en France. L'APP de Lunel nous a demandé d'intervenir auprès d'un groupe de 12 femmes originaires de plusieurs pays (Afrique, Maghreb Asie , Turquie et ex URSS). Les séances à fréquence régulières favorisent le questionnement et la possibilité de partager avec les autres. Elles ont favorisé par exemple l'échange sur la religion et l'agnostie suite à un questionnement d'une des participantes. La diversité des pays représentée dans l'un des groupes a impulsé un débat sur le parcours migratoire des et notamment celui des femmes. Très vite, la question de la loi et du droit anime le groupe et met en évidence une représentation très positive de la France.La loi interdisant le voile à l'école n'est généralement pas bien comprise et demande des précisions.

• Les femmes gitanesL'Association ADH accompagne 2 groupes de femmes allocataires du RMI résidant dans les quartiers des Aiguerelles, la Grappe, la Pompignane ou encore Saint Martin. Nous avons convenu avec la structure 3 à 4 séances dans l'année pour chaque groupe. Outre la contraception et le suivi gynécologique, la demande des femmes est particulièrement centrée sur le corps, l'anatomie, la physiologie. La répétition est de rigueur dans tous les groupes et un temps de pause est nécessaire pour gérer le groupe et le rendre captif. La difficulté de concentration génère tout le temps du zapping, ce qui nous demande un effort particulier pour contenir le groupe. De plus, nous avons le sentiment que certaines personnes font de la présence seulement. Des questions relatives au diabète et à l'obésité ont émergé.

• Les formes de violencesParler de sexualité dans des groupes de femmes invite les participantes à parler d'elles, de leur vécu et de leur rapport à l’autre. En effet, parmi les questions liées à la sexualité, les violences sont souvent objet de témoignages sur des situations de violences conjugales.Ces femmes se sont exposées dans le groupe et ont parlé des violences subies, elles ont raconté les brimades, les coups ou encore le chantage. Certaines ont également rapporté les violences infligées par la belle-mère. Il s’agit principalement de jeunes femmes nouvellement arrivées en France qui habitent avec la belle-famille. Elles quittent le domicile pour échapper aux violences, d’autres sont jetées à la rue. Ces femmes se retrouvent alors dans des situations extrêmement difficiles et sont de plus pénalisées par les nouvelles lois concernant le droit au séjour des étrangers, qui imposent une communauté de vie de 3 ans pour avoir l’autorisation de s’installer en France. Lorsqu’il y a rupture, cette condition n’étant pas remplie, ces lois fragilisent ces femmes et les exposent à toutes formes de violences et ou situations à risque.Parmi les violences, les femmes ont cité la confiscation des papiers, le chantage aux papiers, ou le retour forcé dans le pays d’origine et le mariage forcé.C'est l'occasion pour nous de rappeler la loi et préciser le droit qui s'applique en principe à tous. Pour elles, leur situation reste liée au mari qui aurait le pouvoir « je suis venue grâce à lui, c'est lui qui a les papiers » Nous avons également été interpellés par des partenaires et des personnes pour des

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situations de confiscation de papiers concernant des femmes marocaines. Ces dernières ont été abandonnées au pays sans leurs papiers. L’époux est généralement à l’origine des situations ou, dans certains cas, la belle-famille.Au-delà de ces formes de violence, la pratique de l’excision a été soulevée dans plusieurs groupes de femmes. La médiatisation de la problématique et les documents télévisés ont suscité une véritable curiosité. Les femmes découvraient pour la première fois le phénomène et ont exprimé le besoin d'en savoir plus. La majorité d'entre elles ignorait la pratique et n'en avaient jamais eu connaissance. Elles avaient compris que la mutilation est sexuelle mais n'avaient pas d'idée précise sur la pratique proprement dite et l'intervention au niveau des organes.Cette méconnaissance est, selon nous, liée à l'absence de la pratique en France et en particulier dans l'Hérault et dans les pays du Maghreb.

• La réfection d'hymen et les certificats de virginitéCette demande est fréquente au MFPF et émane de jeunes filles dans des situations très différentes.Des jeunes filles sollicitent le MFPF pour un entretien afin d’avoir des informations précises sur cette partie du corps : l’hymen.D’autres jeunes filles viennent vérifier leur virginité qui signifie l’état de leur hymen.Elles sont généralement inquiètes car elles ont commencé une vie sexuelle et ne souhaitent en aucun cas perdre leur virginité. Ces jeunes ne pratiquent que des jeux amoureux afin de garder leur hymen intact. Ces pratiques sexuelles exposent certaines jeunes filles à des grossesses et à des risques de contaminations par des infections sexuellement transmissibles. Pour celles qui se retrouvent enceintes, l’IVG est la solution incontournable... Ces situations nous ont montré à quel point il y avait une méconnaissance du corps et un manque d’informations. Cette virginité à tout prix conduit également à des rapports sexuels alternatifs (sodomie) qui sont des facteurs de risques importants en matière de contamination par toutes les infections. Ces jeunes filles sont toutes déterminées à préserver cette partie du corps, preuve de virginité lors du mariage.D’autres jeunes filles viennent pour demander s’il y a des possibilités de réparer leur hymen. Ces dernières ont eu une vie sexuelle et se retrouvent dans des situations qui les obligent à faire une telle démarche. Elles sont soit en situation de rupture avec le partenaire soit face à un projet de mariage. La rupture avec le partenaire est difficile et instaure généralement un sentiment de culpabilité ce qui les poussent à réparer.Notre travail consiste à les écouter et répondre à leurs demandes par une consultation médicale et une information la plus complète possible.Cette problématique a attiré l'attention d'une de nos stagiaire, Camille Taillefer, étudiante en Ethnologie à l'Université Paul Valéry à Montpellier. Elle a observé pendant près de 5 mois les activités du MFPF et a choisi, à notre grande surprise, de travailler sur la virginité et le discours du MFPF dans le cadre d'un mémoire de Master2. Elle a réalisé son étude à partir de récits de vie de personnes concernées et de matériaux recueillis dans les entretiens collectifs. Ce travail a mis en évidence la confusion entre chasteté, virginité , religion et méconnaissance du corps. La poursuite de la réflexion se fera dans le cadre d'un projet de thèse de doctorat.

• Quelques observations :Femmes Santé Citoyenneté a renforcé le partenariat du MFPF avec des structures dont les missions sont diverses. Ceci nous amène à rencontrer des professionnel/les dans les collectifs mais aussi pour des temps de bilan. Nous sommes toujours aussi surpris du regard porté sur les migrants ou supposés l'être et en particulier les femmes. « Vous êtes des féministes vous n'avez rien à faire avec nos publics »« Votre travail ne concerne pas nos publics ».Ou encore, « les femmes en situation irrégulière utilisent les violences conjugales pour

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obtenir un titre de séjour ».« Ce phénomène des violences crée un appel d'air ».Autrement dit, les professionnel/es sont remis en cause et ces femmes seraient donc des fausses victimes...Quant à la sexualité, si elle reste tabou dans bien des milieux, pour les travailleurs sociaux elle est toujours « autre » quand il s'agit des femmes migrantes. Ce constat a encouragé le MFPF à mettre en place des temps de formation sur « Genre et différence » qui s'articule avec les animations auprès des publics. Le MFPF souhaite pérenniser ces formations pour contribuer à la déconstruction des représentations et renforcer le positionnement professionnel.Il poursuit le travail de prévention auprès des femmes en particulier et envisage de développer une action auprès des services d'aide à la personnes.

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5.5. FORMATIONSFORMATIONS

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Introduction

« Les caractéristiques actuelles de ce qu’on désigne généralement sous le terme ambigu de « formation », s’organisent autour de trois spécificités :

• la pédagogie du MFPF n’est pas neutre• elle ne se réduit pas à une « formation personnelle »

• permanente pour tous les militants, elle est intégrée à tous les moments de l’action militante.

De tout temps, demande, recherche, critique, contestation se sont exprimées, parfois avec passion, et s’expriment encore dans le Mouvement à ce sujet »

D’une révolte à une lutte, 25 ans d’histoire du Planning,

En tant que mouvement d’éducation populaire, le MFPF défend le droit à l’information et à l’éducation permanente. En matière, de sexualité/genre/violence/conduites à risques sexuelles/discriminations… « Le Planning Familial agit pour le changement des mentalités et des comportements afin de développer les conditions d’une prise de conscience individuelle et collective pour que l’égalité des droits et des chances soit garantie à toutes et à tous. » (Statuts du MFPF)La formation constitue dès lors un objectif primordial et un fort outil de transmission pour le Mouvement dans son ensemble.Notre démarche pédagogique est définie par la « coformation » elle-même, entendue comme « (…) chacun a quelque chose à apprendre de l’autre et à lui apprendre. La coformation permet de lutter contre la relation de dépendance au savoir, de créer des relations égalitaires et se révèle indispensable pour lutter contre les situations de pouvoir (…). L’échange et le partage, en revalorisant la parole de tous, permet à chacun d’analyser ses attitudes vis-à-vis du savoir et du pouvoir et de prendre confiance en soi, tout en acceptant ses limites et celles des autres »1. Dans ce cadre, la formation – inscrite dans les thématiques issues de notre pratique - doit avant tout permettre aux participants de :

• Valoriser les compétences déjà acquises et renforcer ces compétences.• Synthétiser et transmettre les connaissances et savoirs spécifiques issues à la fois

de la pratique et de l’expérience mais également des dernières données de la recherche.

• Favoriser l’échange entre personnes d'origine et de statuts différents afin de faciliter le travail en réseau.

• Permettre aux participants de réinterroger et d’analyser leurs pratiques.Ainsi, la formation poursuit des objectifs de transmission et d'émergence de savoirs, de savoir-faire et savoir-être. Notre approche prend en compte l’analyse des pratiques ainsi que des questionnements politiques. Une réflexion, sur les différents niveaux d'interventions possibles, est proposée et permet des alternatives aux situations problématiques rencontrées par les participants.Toutes nos formations intègrent systématiquement une sensibilisation aux analyses de genre, à la lutte contre les discriminations et les oppressions spécifiques des femmes. Elles intègrent aussi une démarche de réduction des risques fondée notamment sur l’écoute active (Rogérienne). Les formations s’adressent essentiellement à tous les intervenants professionnels ou bénévoles, de l’action sociale et médico-sociale, en contact direct avec les publics. Nous touchons également, par nos formations, des responsables qui agissent au niveau

1 Séminaire « Pratique et politique » - Octobre 1977. D’une révolte à une lutte, 25 ans d’histoire du Planning, MFPF, Edition Tierce, 1982.

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décisionnel : cela nous permet de recueillir les besoins et les questionnements qui évoluent en fonction des changements sociaux et de faire remonter ces besoins aux institutions.

Organisation du pôle formation

En 2008, le pôle formation de l’AD 34 a évolué avec l’embauche de deux salariés. Ainsi, trois professionnels salariés y consacrent actuellement une partie de leur temps, afin de développer les réponses en formation. Une réorganisation a été opérée et s’est mise en place réellement à partir de septembre 2008.Par ailleurs, l’implication de formatrices-teurs bénévoles est toujours aussi importante et permet notamment la mise en place de formations animées en binôme, un-e salarié-e, un-e bénévole. La formation est orientée et mise en œuvre à travers plusieurs instances départementales, régionales et nationales :

• La commission formation de l’AD 34

La commission Formation est composée de bénévoles et de salariés concernés par la formation. Elle a essentiellement un rôle politique en amont et en aval; sa mission est de définir et de faire valider auprès du CA :

• le projet de formation en lui-même : orientations, priorités, objectifs/choix politiques• les ressources humaines et financières nécessaires• les projets pédagogiques : les contenus/outils élaborés par le pôle formation.

Elle se réunit environ tous les deux mois et réalise un travail de mise en œuvre et de suivi des formations. La commission aborde également, sous forme d’analyse de la pratique, les difficultés rencontrées.

• Le pôle formation

Composé de formatrices-teurs et d’un responsable de formation, ce pôle formation a pour fonction de :

• Recenser/élaborer/rédiger le contenu et les outils d'intervention en fonction des thèmes abordés

• Elaborer des projets et des modules de formation thématiques - par cycle court ou long - en fonction des publics (jeunes, professionnels, étudiants) et des objectifs, en prévoyant les outils d'évaluation

• Assurer le suivi budgétaire et administratif • Animer, en partenariat avec les membres de la commission formation, les

formations extérieures et internes• Assurer la promotion et le développement des formations en fonction des besoins.

• Le groupe de travail national « formation »

Ce groupe de travail se réunit environ tous les trimestres, et est composé des formatrices-teurs des différents Associations Départementales (AD) du MFFP. Notre AD y est impliquée. Il a pour fonction de :

• Partager les constats qui émergent des formations,

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• Elaborer des « formations de formateur-trice-s » permettant aux AD et aux fédérations régionales de les proposer à leur tour

• Suivre, élaborer et évaluer les formations nationales inscrites dans des projets nationaux comme : « Féminin, Masculin, Sexualité », « Programme de Réduction des Risques Sexuels », « Contraception, Sexualité, Vulnérabilité » : dans les DOM, à l’International).

Plus spécifiquement, le groupe de travail national s’est donné, en 2008 puis en 2009, pour tâche de réécrire et réactualiser le projet pédagogique du Mouvement. Par ailleurs, certains de ses membres participent à la réflexion du Collectif National regroupant les associations concernées par la formation des Conseiller-es Conjugal-e-s et Familial-e-s.

Récapitulatif des actions 2008

Trois grandes catégories de formation ont été mises en œuvre en 2008 au sein du Planning de l’Hérault :

• Des formations inscrites dans le cadre de projets déposés auprès des institutions et des collectivités territoriales (Formation « Adultes relais », Formation « Transidentité : écoute et accompagnement », Formation « «Genre et différenceS»…) qui s’adressent à un public ciblé en fonction de nos priorités et de celles des institutions.

• Des formations demandées directement par certaines structures qui interpellent le Planning Familial sur des thématiques précises : Formation « Interculturalité », « Sensibilisation à la question de l’avortement », formation « contraception », formation « A l’écoute des violences ». Par ailleurs, les formatrice-teur-s peuvent être interpellés par les autres AD du MFPF afin d’intervenir également en formation.

• Des formations spécifiquement organisées et mises en oeuvre par nous, destinées aux militants/bénévoles/sympathisants (« Féminin, Masculin, sexualité »), et/ou ouvertes à toute personne, ainsi que la formation au « Conseil Conjugal et Familial » qui représente une grande part de notre activité.

• Formations inscrites et financées dans le cadre des projets auprès des Collectivités territoriales

En concertation avec les collectivités territoriales, nous proposons divers projets qui comportent un volet formation. L’intérêt de cette démarche - outre qu’elle est financée par les institutions et donc gratuite pour les participants - est bien de travailler auprès de publics qui sont ciblés comme ayant des besoins spécifiques (travailleurs sociaux, centres d’insertion…). Par ailleurs, cette démarche permet aux institutions – par le biais de l’évaluation – de repérer les difficultés et besoins de ces publics. Enfin, la démarche projet s’inscrit sur du long terme et ne se contente pas de proposer une formation. Par exemple, dans le cadre du projet de « Développement d’une dynamique locale de travail autour des questions de discriminations », la formation constitue le premier volet « d’entrée dans le réseau ». Concernant la formation « Transidentité », il est important de savoir qu’il s’agit de la première formation sur ce thème au Planning Familial et elle représente un aboutissement en terme politique et militant, autant qu’une avancée pour les personnes transidentitaires et leur entourage. Il semble donc important aujourd’hui de développer les formations dans le cadre de projets plus globaux, avec la difficulté liée aux délais et dates d’appels à projets.

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Titre/thème Date/durée Public ciblé/lieu Nombre de stagiaires

Projet

« Genre et différenceS : quelle écoute, quel accompagnement ?»Montpellier

3 jours26/27/28 mai 2008

Professionnels -personnes ressources Quartier « Les Cévennes » Montpellier

19

« Développement d’une dynamique locale de travail en réseau autour des questions de discriminations »ACSE

« Adultes Relais »2 sessions Montpellier et Béziers

6 jours 29/30 septembre 20086/7/20/21 octobre 2009

Professionnels des lycées, associations,structures d’insertion et de formation 15

« Formation Adultes Relais »Conseil Régional

6 jours4/5/11/12 décembre 20088/9 janvier 2009 11

« Formation à l'écoute des femmes victimes de violence « Guadeloupe

3 jours14 / 15 / 16 octobre 2008

Gendarmes et policiers

3

Amélioration des pratiques d'accueil et d'écoute des femmes victimes de violences.

« Transidentité : comprendre et accompagner des jeunes en questionnement »Montpellier

2 jours24/25 novembre 2008

Idem

16

« Lutte contre la transphobie »Conseil Régional

• Formations sur des thématiques spécifiques demandées et financées par des structures pour leur équipe

Le Planning Familial est de plus en plus sollicité par des organismes afin de former leur équipe dans son ensemble. Cette démarche montre une reconnaissance de nos compétences ; cependant, ces demandes nécessitent la prise en compte de trois éléments:

• le premier : connaître et intégrer l'histoire de cette équipe et des difficultés relationnelles éventuelles

• le deuxième : un risque que cela nous entraîne dans un rôle de régulation et non de formation

• le troisième : la demande émane généralement de la direction et cette « commande » de formation ne correspond pas toujours aux besoins réels de l’équipe.

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Toutefois, cela nous confère une grande autonomie pour la construction d'une formation en rapport à la démarche projet décrite plus haut.

Titre/thème Date/durée Structure Nombre de stagiaires

« Sensibilisation à l’IVG » 1 jour17 janvier 2008

UTTD15

« Interculturalité » 2 jours21/22 janvier 2008

CROUS16

« Violences familiales et violences de couples»

1 jour6 mars 2008

UTTD15

« Pratiques contraceptive chez les jeunes »

1 jour10 juin 2008

ACTIF15

Sensibilisation aux questions de sexualité et conduites à risque

1 jour3 décembre 2008

IRTS(Technicien-ne-s de l’Intervention Sociale et Familiale) 14

« Développer et accompagner un projet d’animation jeunesse dans les PMI et centres de Planification »Mise à disposition d’un salarié de l'AD 34 Corse

3 jours10/11/12 juin 2008

CNFPT Corse

16« Formation Animateur Prodas »Mise à disposition d’un salarié de l'AD 34Marseille

5 jours4 au 8 février 2008

Planning Familial des Bouches-du-Rhône

14

• Formations « Internes » au MFPF

• La formation au Conseil Conjugal et Familial« La formation CCF est « subversive et révolutionnaire, révolutionnaire car en contradiction totale avec les moyens pédagogiques utilisés dans notre société, subversive parce qu’elle bouleverse nos habitudes mentales, nous demande de casser nos mécanismes d’apprentissage, transforme notre rapport au savoir et modifie notre relation aux autres, ce qui explique pourquoi la concrétisation de ce projet est parfois difficile »2.

Une session Conseil Conjugal et familial s'est terminée en avril 2008 et une nouvelle session a débuté en octobre 2008 (et se déroulera jusqu’en décembre 2009).Le Conseil conjugal et Familial constitue le cœur de notre activité au Planning et la formation apparaît donc pour nous comme un enjeu majeur étant donné qu’il s’agit de former nos futurs intervenants et/ou personnes relais.Au-delà de l’intérêt propre au Planning, il s’agit également de former des professionnels sur toutes les questions relatives à la vie relationnelle, affective et sexuelle, à travers l’approche de genre, la réduction des risques et l’écoute centrée sur la personne.

2 D’une révolte à une lutte, 25 ans d’histoire du Planning Familial, MFPF, Tierce, 1982.

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Suite au rapport de l’IGAS3, un travail organisé par le ministère autour de la revalorisation éventuelle du métier de Conseil Conjugal et Familial a été entamé, mais quoi qu’il en soit, le métier est en passe d’une reconnaissance accrue. Les demandes se font nombreuses de personnes qui souhaitent y participer soit pour améliorer leurs compétences lorsqu’elles travaillent déjà dans le milieu médico-social, soit à des fins de reconversion pour certaines, soit pour des raisons d’intérêt personnel.

Titre/thème Date/durée Thème Nombre de stagiaires

Financement

Conseil Conjugal et FamilialFin Session 07/08

Semaines 11 à 14

4 jours7-11 janvier 2008

Accueil, Orientation et information

13(en fin de formation)

Auto-financement+ participation Conseil Régional4 jours

4 au 8 février 2008Démarche de projet en prévention

4 jours10 au 14 mars 20084 jours7 au 11 avril 2008

Conseil Conjugal et FamilialDébut Session 08/09Objectifs et Motivation

+ Semaines 1 à 3

1 jour15 septembre 2008

Journée Objectifs et Motivation

16

4 jours13 au 17 octobre 2008

Animer une action de prévention : des concepts à la pratique

4 jours17 au 21 novembre 20084 jours17 au 21 décembre 2008

« Education à la Vie »Mise à disposition d’un salarié de l'AD 34Marseille

32 jours 1er module avant

13

3 Rapport Inspection générale des affaires familiales, 2006.

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• Formations nationales et vers l'international

La Confédération Nationale du Planning Familial porte des projets nationaux, développés dans les Associations Départementales et Régionales du MFPF. Notre AD participe à la mise en oeuvre du Programme de Réductions des Risques Sexuels (RSS), en groupe mixte ou non mixte. Ce programme comporte un volet de formation d'animateurs-trices, ainsi qu'un volet de formation de formateurs-trices dans les DOM et à l'étranger.

Titre/thème Date/durée Nombre de stagiaires« Animer des groupes parole réduction des risques sexuels en groupe mixte »1ère sessionGuadeloupe

5 jours10 au 14 novembre 2008

14« Formation de formatrice programme Réduction des Risques Sexuels »Suivi des formatricesBurkina Fasso

5 jours23 au 27 juin 2008

8« Formation de formatrice programme Réduction des Risques Sexuels »Suivi des formatricesMadagascar

5 jours23 au 27 juin 2008

16

Analyse, bilan et perspective

Le pôle formation du Planning 34 a été renforcé en 2008. L’enjeu pour 2009 sera donc d’augmenter notre capacité de réponse en formation. En effet, à travers les différents bilans des formations, il ressort plusieurs grands constats et besoins pour les acteurs sociaux :

• Tout d’abord, les questions relatives à la sexualité et aux conduites à risques ne sont pas réservées à des spécialistes : chaque intervenant social ou médico-social se trouve régulièrement confronté à ces questions, avec un sentiment fortement partagé de ne pas avoir la légitimité pour répondre ou orienter. Les acteurs sociaux se heurtent à leurs propres représentations, normes ou jugement et ont du mal à prendre un positionnement ou une attitude qui leur semble adaptés. Or, il existe peu d’espaces et/ou formations où la question des normes sexuelles soit abordée. Il semble fondamental de multiplier ces espaces permettant aux acteurs sociaux de modifier leurs représentations ou leurs positionnements pour une plus grande autonomie et liberté des publics.

• De la même manière, il apparaît un besoin aigu à se questionner sur l’accueil et l’écoute des publics. Les problématiques sociales semblent de plus en plus complexes. Le domaine même de la prévention s’est élargi avec des facteurs et des contextes de prise de risque multiple. Dès lors, l’écoute s’avère indispensable pour la compréhension des situations, tout en favorisant l’autonomie des personnes concernées. D’ailleurs, la demande des professionnels à ce sujet est particulièrement forte notamment autour de la question des violences.

• Les thématiques que nous travaillons au Planning (contraception, IVG, VIH, violences, éducation à la sexualité) nécessitent une transmission afin d’être relayées par le maximum de professionnels/personnes ressources.

Elles apparaissent souvent, là encore, comme l’affaire des spécialistes, mais nous avons

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pu constater à quel point, pour les professionnels formés, les réflexions, outils et constats qui ressortent des formations sont totalement transversaux et transférables. L’analyse de genre, par exemple, s’applique à tous les domaines de la vie sociale, affective, sexuelle, relationnelle mais aussi économique et politique. La démarche de réduction des risques et le travail autour de l’autonomie concerne également tous les champs de l’éducatif et du socia

• Enfin, de nombreux professionnels/acteurs sociaux et médico-sociaux interviennent sur le terrain, avec un besoin de formation « pratique », qui leur permettent d’être plus opérationnels. Il ressort des évaluations des formations un point extrêmement positif relatif quant à l’application de ce qui a été travaillé : beaucoup se sentent plus outillés et soulagés par rapport à leurs positionnements mais également à leurs moyens d’action. Notre exigence de pluridisciplinarité dans les formations participe d’ailleurs à ces constats : la connaissance d’autres acteurs dans d’autres structures facilite beaucoup les réponses des professionnels.

De manière générale, la formation constitue un outil et un objectif à part entière pour le Planning Familial de l’Hérault. A ce titre, en 2009, nous souhaitons développer les formations à travers plusieurs propositions :

• Déposer un projet d’intervention dans les formations initiales des futurs acteurs sociaux et médico-sociaux (étudiants IFSI, IRTS, etc.) afin d’intervenir « en amont ».

• Développer les sensibilisations au genre et à l’intégration systématique du genre (« mainstraiming de genre ») qui constitue une exigence de plus en plus forte des pouvoirs publics et une réelle opportunité d’affiner le travail social et ses réponses.

• Travailler à la mise en place de la formation « Education à la Vie » en 2010. Par ailleurs, le Planning de l’Hérault souhaite développer le travail auprès des personnes en situation de handicap – avec un volet formation des professionnels. Il proposera aussi un programme de prévention précoce auprès des enfants (Programme « Je et les Autres » issu de la méthodologie Prodas), ce qui permettra d’ouvrir un champ nouveau et extrêmement pertinent pour le Planning. Ce programme comporte également un volet formation.Enfin, la demande concernant les formations autour des violences étant importante, nous allons travailler à des propositions en direction de professionnels. Enfin, le souci de formations de nos propres formateurs a été et est toujours une priorité. Pour cela, plusieurs d'entre-nous participent à des formations soit internes au MFPF, soit en externe. En 2009, il serait souhaitable d'augmenter ces participations afin d'améliorer la pertinence de nos propres réponses en formation.

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6.6. VIE ASSOCIATIVEVIE ASSOCIATIVE

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Réseau National, le MFPF couvre 66 départements sur les 95 métropolitains, et 3 DOM. Il est structuré en une vingtaine de Fédérations Régionales, elles mêmes regroupant plusieurs Associations Départementales. De fait, la vie associative se décline en plusieurs axes, internes au réseau MFPF mais aussi à travers de multiples partenariat entretenus et développés depuis des années.

Les commissions départementales

Les Commissions sont des espaces de réflexion, d'élaboration et d'analyse de la pratique qui rassemblent l'ensemble des intervenant(e)s autour d'un même pôle d'activité.Les trois commissions existantes ont poursuivi leur action en 2008 :

• commission Formation, dont les objectifs et le fonctionnement sont abordés dans le chapitre précédent

• commission Violence : qui travaille plus particulièrement, à partir de l'étude d'une situation, à renforcer et à visibiliser l'approche politique du MFPF autour des violences,

• commission Puce, qui produit, trimestriellement, un journal diffusé à 1000 exemplaires

Deux nouvelles commissions ont en outre vu le jour et se sont structurées en 2008 :• la commission CO, autour de l'organisation de l'activité de planification• la commission Communication, qui s'est saisie, en première intention, de la

création d'un site internet et intranet. Elle s'est en outre donnée pour objectif l'organisation, en 2009, de soirée internes et de soirées thématiques grand public.

Au-delà, un Groupe de Travail sur le Salariat, émanation du Conseil d'Administration, a lui aussi effectué un travail régulier en matière de ressources humaines, et a notamment mis en place les Chèques Déjeuners pour les Bénévoles.

Le réseau » jeunes filles confrontées aux violences et aux ruptures familiales »

Confronté à des demandes d'aide et de prise en charge de jeunes victimes ou menacé-e-s de mariage forcé, le MFPF de l’Hérault a mobilisé des professionnel/les issu-e-s d'institutions et d'associations pour réfléchir à la problématique, en comprendre les mécanismes et y apporter des solutions en terme de prévention, de suivi et de prise en charge. Cette action en réseau a permis de construire un cadre de réflexion qui structure et soutient le projet d'accompagnement des jeunes confronté-e-s aux violences et aux ruptures familiales et notamment les mariages forcés.Initiateur du réseau en 2000, le MFPF de l'Hérault est depuis identifié comme maître d'ouvrage du projet. Il assure à la fois la coordination du travail en direction des professionnel/les, l'animation et le développement du réseau et la coordination de la prise en charge des personnes en situation de rupture. Afin d'asseoir cette action sur des financements pérennes, une nouvelle articulation a été programmée en 2007 et s'appuie sur les services de l'Abri Languedocien, membre du réseau, qui prend le relais pour la prise en charge concertée et un accueil en famille des

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jeunes en ruptures. Un poste d'éducateur spécialisé a été crée à cet effet, également géré par l'Abri Languedocien. Pour accompagner cette nouvelle articulation et être support technique de la salariée en poste, le Comité Technique a été réactivé. Pour rappel, il avait été constitué en phase préparatoire de l'outil «Dispositif de Famille d'Accueil », et avait entre autre mission de veiller à la cohérence des prises en charge. Ce groupe de travail, émanation du réseau, est lui aussi animé par le MFPF. Le MFPF a conservé la coordination et le développement du travail en direction des professionnel/les ( l'animation et le développement du réseau) et assure le premier accueil de la personne en rupture en binôme avec l'Abri languedocien chargé de la coordination et de l'accompagnement social et de l'hébergement en famille d'accueil. Enfin, le MFPF de l'Hérault reste le référent pour la communication autour du projet, quelle soit en direction des médias, des laboratoires de recherche ou des institutions.L'année 2008 a concrétisée cette nouvelle ré articulation qui a permis au Dispositif de Famille d'Accueil d'être réactivé et renforcé par l'implication des membres du réseau et le travail au sein des plénières mensuelles. Ainsi 49 personnes ont été prises en charge par le réseau.La finalisation du site internet a demandé un investissement important pour les ajustements nécessaires à sa construction. Des allers retours ont été permanents entre les jeunes impliqués, les développeurs et les membres du réseau. Ce travail de finalisation a contribué à préciser le projet d'affiche lancé par le réseau qui a fait le choix de promouvoir le site et de réaliser une affiche qui s'inscrit dans la continuité et en rappelle le visuel.

• Les points forts

• Lancement du site le 21 septembre 2008 accompagné d'un communiqué de presse qui a généré des sollicitations très nombreuses de la presse écrite et télévisuelle.

• La réalisation de l'affiche avec le slogan « dire non c'est ton droit » a été tirée en 2000 exemplaires. Elle est destinée en priorité à toutes les structures susceptibles d'accueillir des jeunes et notamment les collèges et lycées du département, les MLI, PIJ.

• Signature d'une convention cadre avec le Ministère de la Justice et le Parquet de Montpellier avec des fonds dédiés pour l'organisation d'un colloque international.

• Perspectives 2009

• De poursuivre la réflexion sur la problématique des mariages forcés • De resituer la cadre de travail et les fondements du réseau après 8 ans de

fonctionnement• De relancer le débat sur la pénalisation en collaboration avec le parquet de

Montpellier• De promouvoir le site internet par la diffusion de son affiche• De mettre en place des journées de sensibilisation• D'organiser un colloque international dans l'objectif de mutualiser les compétences

et renforcer le dispositif et la prévention.Il envisage en outre de travailler sur plusieurs thématiques et ce avec l’aide de spécialistes. La surcharge de travail pour la construction du site n'a pas permis la réflexion sur ces thématiques déjà prévue dans les perspectives de 2008.

• Violences intra familiales et homosexualité

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• Les garçons et les mariages forcés• Sans papiers et vulnérabilités

Implication du MFPF dans le réseau VIH

Lutter contre la féminisation de l’épidémie et faire avancer la question des femmes et du VIH, un enjeu majeur pour le MFPF.Le MFPF, dès le début de l'épidémie, a inscrit le sida dans une approche globale de santé sexuelle et s'est rapidement mobilisé dans le champ de la prévention. Dés le congrès national de 1993, le MFPF s’est engagé à mener une action spécifique en direction des femmes vivant avec le VIH. Aujourd’hui, les préoccupations qui s’imposent aux femmes ne se réduisent pas à la maternité mais concerne leur travail, leur vie sociale, affective et sexuelle. Les femmes sont de plus en plus touchées par le VIH. 99% des contaminations se font dans le cadre de relations hétérosexuelles. Celles-ci sont plus exposées aux risques de contamination que les hommes pour des raisons biologiques, sociales et économiques. Les facteurs de genre aggravent leur exposition aux risques. Nous sommes convaincus de l’impact des représentations du masculin en tant que facteur d’exposition aux risques. Le MFPF mène une réflexion pour nommer et identifier les caractéristiques et les effets du modèle dominant de la masculinité sur la prise de risque et leur rôle dans la contamination des femmes. Le MFPF de Montpellier s’est engagé pour diminuer l’exposition aux risques des femmes en intervenant concrètement sur l’accès à l’information, la lutte contre les violences, l’accessibilité des hommes et des femmes aux moyens de protection.

Le MFPF de l'Hérault s’engage dans un travail inter - associatif pour une meilleure prise en compte des questions de genre dans la prévention comme dans l’accès aux soins :La question du SIDA est effectivement prise en compte dans les pratiques : en 1993, plusieurs centres ont reçu l'agrément pour le dépistage confidentiel et gratuit du sida. Par ailleurs nous nous appuyons sur la dynamique de groupe pour développer des espaces de parole, d’écoute et d’échange qui s’articulent dans des cadres différents en direction du grand public, de publics spécifiques en difficulté d’accès aux soins et à l’information, et en direction des femmes et des couples concernés par le VIH.Cependant, pour faire connaître et faire avancer la question des femmes et du VIH, le MFPF doit rendre visible et lisible auprès de l’ensemble des acteurs de la lutte contre le SIDA les spécificités de son action. Nous participons pour ce faire au travail de réflexion du Collectif SIDA, lieu de rencontre de toutes les associations locales de lutte contre le SIDA et du COREVIH Languedoc Roussillon, instance régionale de coordination, en tant qu’association d’usagers.Le Collectif SIDA réunit l’ensemble des acteurs de la lutte contre le SIDA. Ce réseau se réunit 3 fois par an sous la direction de la DDASS de l’Hérault et l’EMIPS. C’est un lieu d’échange et de réflexion sur des questions spécifiques :

• Les déterminants d’exposition aux risques• Les discriminations• La pénalisation du VIH• Le dépistage : accompagnement et accessibilité• L’évolution des messages de prévention : dépistage rapide, charge virale

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C’est aussi un lieu de mise place d’actions collectives locales auxquelles le MFPF a participé (Journée Mondiale de Lutte contre Le SIDA, Sidaction). C’est enfin un lieu de d’information et de communication sur les différents projets, d’échange d’expériences et de transmission des savoirs faires.Membre du COREVIH Languedoc Roussillon (Collège 3 : Représentants des malades et usagers au système de santé) le MFPF 34 s’inscrit plus particulièrement dans la réflexion de la commission Prévention - Dépistage. Ce groupe, riche d’expertises et de métiers variés, a pour objectif, à partir la réflexion collective ainsi que de l’évaluation quantitative et qualitative des acteurs et des actions, d’élaborer et de proposer, des orientations et des recommandations pour les politiques de prévention et de dépistage en Languedoc Roussillon.Ce travail en réseau favorise les rapprochements entre structures. Nous pouvons partager nos analyses des évolutions des questions du SIDA, nos projets et nos difficultés, nos critères et nos valeurs. Ces enrichissements nous permettent d’affiner nos positionnements et de réfléchir à une meilleure cohérence pour plus grande efficacité de nos actions.

• Elément moteur pour notre association, notre participation à ces instances nous permet de réaffirmer nos choix :

• Favoriser la construction de stratégies de prévention individuelle en donnant la possibilité de choisir entre plusieurs outils de protection, même si ceux-ci ne sont pas parfaits.

Notre expérience nous a permis de constater que les femmes n’ont pas toujours la possibilité d’utiliser le préservatif. La meilleure protection n’est pas seulement celle qui a la meilleure efficacité théorique, mais plutôt celle qui est réellement utilisée dans la pratique. Une approche sexuée de la prévention VIH consiste donc dans la mise à disposition de moyens de protection dont les femmes aient la maîtrise :

• Promotion et accessibilité des méthodes barrières comme outil de réduction des risques (diaphragme et cape cervicale). En effet 80% des contaminations se font par le col de l’utérus.

• Promotion et accessibilité du préservatif féminin• Soutien de la recherche sur les microbicides. Bien qu’elle ait été interrompue, elle

constitue une alternative supplémentaire. Notre volonté se concrétise dans nos projets d’animation en collaboration avec les établissements scolaires et les institutions, dans nos centres de planification en collaboration avec le Conseil Général de l’Hérault, et nos permanences d’entretiens individuels en collaboration avec la DDASS de l’Hérault.

• Mobiliser les femmes et les hommes séropositifs pour faire avancer les questions du vécu de la sexualité et du corps, les questions de l’accès à la prévention et aux moyens de protection.

Nous constatons que la sexualité des personnes séropositives n’est pas reconnue. Nous devons leur donner les moyens de la vivre de façon la plus épanouie possible et prendre en compte sans jugement, les difficultés d’accès et d’utilisation des moyens de protection. Notre volonté se concrétise dans des actions d’accompagnements des personnes séropositives qui s’inscrivent dans la durée et privilégient une approche globale. (Permanences de sexologie, soutenues par Sidaction et le GRSP et permanence d’accueil des femmes et couples concernés par le VIH, soutenues par l'INPES)

• Rendre les femmes actrices de leur prévention et leur donner la capacité de devenir des relais auprès d’autres femmes.

Cet objectif se concrétise à travers des espaces de parole, d’écoute et d’échange, des

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espaces de formation qui s’articulent dans les programmes Réduction des Risques Sexuels.

Le programme Réduction des Risques Sexuels : Une activité internationale du MFPF Hérault

Le MFPF est membre de l’IPPF (International Planned Parenthood Fédération) dont la charte reprend les grands chapitres de la Convention Universelle des Droits Humains et des traités internationaux ratifiés par de nombreux pays dont la France. L'objectif principal est la prise en compte de la sexualité comme droit fondamental de la personne humaine. Il s'agit de promouvoir la santé sexuelle et reproductive et d'appliquer tous les droits dans ce domaine. Le MFPF entretient des relations avec des associations de femmes dans de nombreux pays et mène des actions de solidarité et de coopération internationale. Depuis 1998, en partenariat avec le ministère de la santé, le MFPF développe un programme de Réduction des Risques Sexuels (RRS) en direction des femmes en France (J.Mossuz-Lavau, DGS, CEVIPOF, 2000) et dans les DOM.L’évolution de l’épidémie du VIH en Afrique, notamment l’augmentation de la prévalence de l’infection parmi les jeunes filles et les femmes, ont renforcé notre conviction que des programmes de prévention spécifiques « femmes » étaient prioritaires et urgents. Le MFPF a proposé de partager son expérience dans le domaine de la prévention et de la santé sexuelle et de développer un programme en partenariat avec des associations des pays du sud.Le mouvement inscrit cette action dans une démarche d’échanges de pratiques et de partages de compétences. En 2003, le MFPF confédéral a reçu le soutien financier de la World Aids Foundation pour développer le programme RRS dans 3 pays: le Cameroun, le Burkina Faso et Madagascar. Le Ministère des Affaires Etrangères et la Fondation de France en assurent le financement depuis 2005. Le MFPF de l'Hérault est impliquée dans les missions menées au Burkina Faso et à Madagascar. La coordination du projet est assurée par Carine Favier, médecin au MFPF 34

• L’objectif principal du programme : la réduction des risques sexuels

La prévention des grossesses non prévues et des infections sexuellement transmissibles par une approche globale de la santé sexuelle qui prend en compte le statut socio culturel et les facteurs d'expositions spécifiques des femmes et les violences.Le programme s’appuie sur :

• Le concept de réduction de risques, pour amener les femmes à aller vers une meilleure protection en en étant actrices de leur choix.

• Le counselling, pour renforcer les compétences individuelles, l’image de soi et développer l’empowerment des femmes.

• La dynamique de groupe, pour développer l’échange de savoir à travers des groupes de paroles inscrit dans la durée

Il s’est décliné chronologiquement en 4 phases :• La 1ère phase : c’est la formation d’animatrices issues d'associations partenaires.

Cette formation permet un apport de connaissances théoriques sur les thématiques

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concernées mais aussi la découverte de nouveaux outils pour l'animation et la gestion de groupe. En outre, la formation doit permettre d'aborder les questions des violences et des droits, problématiques qui émergent à partir d'une parole autour de la sexualité. Ces acquis permettent aux animatrices de conduire le programme sur le terrain.

• La 2ème phase concerne la constitution et l’animation des groupes de paroles de femmes. Ces groupes se déroulent communément en 7 séances à fréquence hebdomadaire au cours desquelles sont abordées les questions relatives au corps en termes de physiologie et d’anatomie et tout ce qui a trait à la santé sexuelle et reproductive et au sida. La présentation du préservatif féminin comme outil de prévention tient une place particulière.

• La 3ème phase : elle se déroule depuis 2007 : c’est la formation de formatrices locales. Cette formation est assurée par le MFPF, soucieux de développer l’appropriation du programme par les actrices de prévention du Sud. Les animatrices qui se sont approprié la démarche et les outils pour animer des groupes de paroles ont été sélectionnées pour devenir formatrices. Ce temps de formation leur permet de passer du statut d'animatrice au statut de formatrice par l'élaboration collective des modules de formations et le développement d’outils d’animation.

• La 4ème phase : les formatrices locales mettent en place des formations : elles vont former de nouvelles animatrices qui vont conduire elles aussi le programme sur le terrain. Ainsi, les actions sont démultipliées et le nombre de femmes rencontrées augmente.

Actuellement, le projet compte 22 formatrices au Burkina Faso et 113 animatrices qui ont animées deux groupes de paroles ce qui correspond à plus de 3000 femmes rencontrées dans les groupes de parole.

Pour le Cameroun : 12 formatrices et 120 animatrices développent le programme avec près de 1000 femmes dans les groupes. A Madagascar, 14 formatrices et formateurs et 130 animatrices sont en action. Près de 2500 femmes ont participé à des groupes de parole.

• Une évaluation a plusieurs niveaux des processus Le programme fait l'objet d'une évaluation par le CIC-EC INSERM de La Réunion en collaboration avec des équipes de recherches des 3 pays concernés.

• L'évaluation des formatrices par un auto questionnaire avant et après la formation

• L'évaluation des animatrices par l'administration d'un questionnaire en face à face avant et après la formation assurée par des enquêtrices locales.

• Une enquête par le biais d'un questionnaire administré par des enquêteurs auprès des participantes des groupes de paroles assurées par les animatrices.

• Une enquête d’impact avant après / ici – là bas Une enquête est réalisée auprès de la population qui va bénéficier des groupes de parole avant la mise en place des groupes et trois mois après la fin de l’intervention pour mesurer l’impact de l’intervention dans la population. Une population témoin sera interrogée dans les mêmes conditions.

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