l'ecole primaire, 31 décembre 1943

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. ':. 1. - .. j;.. .... ., • BION, 31 Décembre 1943. No 6. PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE D' EDUCATION AB 0 N N E MEN TAN NUE L: Fr. 7.50 Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement Tout ce qui concerne la publication doit êtré adressé directement à M. CI. BÉRARD, Instituteur, Siene -- Les onnonces sont reçues exclusivement par -- PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION Avenue de 10 Gare Téléphone 2 12 36

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Page 1: L'Ecole primaire, 31 décembre 1943

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BION, 31 Décembre 1943. No 6.

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Page 2: L'Ecole primaire, 31 décembre 1943

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SION, 31 Décembre 1943. No 6. 63ème Année.

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La Rédaction et rAd ministration de

J?' 0cale !Jiirnaue présentent

à tous leurs collaborateurs., abonnés et annoncters

leurs vœux les meilleurs pour r année 1944

~NICATION§ DIVER§ES 2 ; plÉPARTEMEN1' © Si.V.JE. © S.I.V.R. UNION êD ~

, ,

50 ans de collaboration A l'occasion du Nouvel-An, :la rédaction de l'Ecole primaire

tient à formuler ses vœux et ses compliments à son correspondant N. pour 50 ans d'une collaboration fidèle, régulière et désintéres­sée.

Mons~eur l'instituteur N. qui tient absolument à garder l'a­nonymat - ·ce qui dénote une modestie égale à son dévouement

Page 3: L'Ecole primaire, 31 décembre 1943

- a mis, durant un . demi-siècle, ses connaissances pédagogiques et son talent au serVI'ce du personnel enseignant. Ses articles do­c~~e~tés e~ pratiques ont été remarqués et appréciés; car notre venere coHegue a su, tout au long de sa longue carrière se re-nouv,eler et .g?instrulÏre. '

Les méthodes et les procédés modernes d'enseigne'lnent ont retenu son attention; sans manifester à leur endroit un en~balIe­~ent excessif, il en a suivi le développement avec curiosité et Intérêt, les appréciant à leur ' juste valeur, émettant de pertinentes observations sur leur application dans nos classes. Le rédacteur de l'Ecole primaire tient à le féIicit·er pour sa pondération et son objectivité.

Le dévouement dont notre jubi,laire a fait preuve est un fait as~ez ra:e pour, qu'il mérite d'être signalé. A notre époque d'é­gOIs~e, Il ,est r~confortant de ~e~contrer des altruistes pour qui serv~r le prochaIn reste un plaISIr autant qu'un devoir.

Nous espérons que notre dévoué correspondant continuera ~a collaboration à l'Ecole primaire; son exemple incitera-t-il les Jeunes à confier à notre revue Je résultat de leurs observations de leurs .recherches et de leurs expériences pédagoiques? Nou~ le souhaItons. Cl. Bérard.

GNrnnastique Examens d'ap~tudes phYSiques de fin de scolarité en 1943

Statistique pour .Je canton du Valais

Total des élèves astreints }) dispensés » »absents sans nlotif

ayant pris part à l'examen » ayant rempli les conditions

n'ayant pas reInpli les conditions N'ont pas réussi : la course

le saut avec appui le grimper ,le saut en longueur le jet de boulet ,le lancer de pierre la marche

1469 70 47

1352 545 807

40,3 % 59,7 };

546 40% 375 28% 354 26% 297 22% 224 17 %

62 5% 2

Comme le montre la statistique "Ci-dessus, le résultat de ces examens. ~st pll!tôt m,édiocre. Il ne rf~ut pas <?ublier, en effet, que les condItIons Imposees correspondent aux possibilités d'un élè­ve moyen, sans entraînement spécial.

- 1163 -

Nous n'attachons pas grande importance aux chiffres'. Ce­pendant, ces épreuves ont fait ressortir un fait intéressant: A,lors que les localités où l'enseignement de ,la gymnastique est n~t­tement négligé arrivent avec 10-20 % de « Réussi », ,certaines ,classes, tenues par des maîtres à cheveux blancs Inais faisant consciencieusement leur devoir présentent des élèves dont le 70-80 % subissent l'examen avec succès. Ce qui prouve claire­ment qu'il n'est pas besoin d'être un athlète pour former nos en­fants, ,et que même en ignorant les derniers progrès de .la tech­nique, .on peut enseigner la gymnastique d'une façon profitable. Voilà qui supprime un argument derrière lequel trop d'institu­teurs encor'e abritent leur paresse et leur manque de conscience professionnelle.

Notre but n'est pas de former des chaInpions en herbe, ni d'améliorer des statistiques'. Nous ne devons pas ,cependant ou­blier la définition mêIne de l'éducation: Développer harmonieu­sement toutes .Jes facultés physiques, inteHectuelles et morales de l'enfant. Nous avons dans l'enseignement de la gymnastiqu~ un excellent moyen d'atteindre cet idéal.

L'Inspecteur cantonal de gymnastique.

j\.bonnements à l'Ecole Primair~ Les abonnés qui ne font · partie du Corps enseignant en ac­

tivité sont priés de verser au compte de chèques nc 56 .Je Inontant de 7 fI'. 50, jusqu'au 15 janvier 1944.

Passé cette date l'abonnement sera pris en remboursement, augmenté des frais. L'Administration.

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Page 4: L'Ecole primaire, 31 décembre 1943

- 1164 -

$UF le cQemin de l'exil La Vierge avait q'Ulitté l'étable, Ell~ .fuyait avec l'Enfant; Des soldats d'un roi méprisable La 'poursuivaient eill ,rÎoonaint.

Elle rencorutI'la La ·colombe Qui '\"'olügeait près d'un ruiss·eau. « H ,se fa,it tard le;t la nuit tombe, Où t'en vas-tu?» .lui dit l'o-Îseau.

- «Je .fuis la: colère -d 'Hérode, Tous ses Ihourreaux ·sont ,sur mes

,[pas, Sur Jes chemins :partout ils rô-

[dent, H f,aut que j'échappe au trépllis.»

ElLIe s'enfuit ·à perdre haleine ... Une caiUe arriVia soudain, - (fQue viens.Jtu ·che-rcher dans

[la p1aine ? » S'.écri,a-t-elJl,e, avec dédain!

- ,«J.e C1herclhe Illon endroi,t solitaire, Pour y 'cache'r mon nouveau-né .. Voyez llà-:bas les sanguinaires; Notre -der.nièrE' heure a s'Onné.»

'Mwis aus,sitôt une alouette Vint se /perche,r Bur un buisson. - «Où v,as-tu donc :rna iberg'eret-

te? » Lui ·cria-t-elle, sans ,façon!

- «Je quitte .cette terre ingriate, Où no tre vi'e est en damg'er, Des méchants a·rriventen hâte,; Il vont bi€'ntôt nous égor,ger.

- «Oh! :ne lorains r;ien ma d,ou-[ce ,amie;

Cache-toi 'Près du .1'0 si el', Dépêche-toi, jE' t'en su.pplie J,e vais :exercer ,mon :gosie.r.»

De,s soldats descendent la 'combe, Aux ,gal0'Ps de ileu.rs gI'lands ,rhe-

[y.aux; Et rencontrent une c,olombe Se (p~omen::tnt au bord ,d,e l'eau.

- «As-tu vu 'passer une ,fem'me AV'ec un 'enlfant dans ses bras? Nous avons ,reçu l'ord,re infâme Par nos mains elle périra.»

- « Elle ,a ,pass,é :sur cette route, Dit-elle, sans tant réfléchir EllE' suait à :gï~ÛJSSes .gouttes Et j'entendis plus d'un soupir.»

La ·cohorte reprit sa ,course:, A veo -la vitesse du vent

J

!Puis s'arrêta près d'une source, Où l,a ·caille ,achevait son chant.

- «Tu vas nous dire, à l'instant . [même,

FIt un !soldat -d'un ton joy'eux ,Sï l,a bene 'que ·mon cœur ail~e S'es,t arrêtée en ce heau lieu!»

- «Je n'ai vu qu'une pauvre [mère

FUY8!Tht dev'ant -des ·malIf1aiteul's ... Elle pe;rla de ,sa. misère: De ses souCÏos, -de SE'S m~lheurs.» Sans 'écouter toute l',histoire lLa milice avait disp.aru; , Va-t-elle se r.ouv,rir de gloire, En .l'IaJme.nant l'EIlJfant-J ésus ?

,Sur 1euT c.hemin une alouette (Module ses airs les ,plus he:a~x. On la ·croirait vraiment se'Ullette Tout au som,met td~ l'arbd:ssea~.

- «,Du haut de ton observatoire N"as-tu I>lliS vu 'flon 'l:oin d'ici ' .La ,pauvre fille en robe noire' Que nous poursuiv,ions sans

[me,rci? »

- «Je la ,connais, soy€.z sans {cr'ainte;

.suivez-moi hieiIlj, je vous ,conduis; Vous mar0herez Sur mes em­

[preintes;, :Dépêchons-nous, l '·étoile luit.

Et ,mont'ant dans le crépuslcule, .En r ,edisant son g'ai l' e,fra in , IElle devint si ,minuscu1e, Puis disparut -dans le lointain.

\Mais ,r,ev,enant, ,à tired'aile, v'e,rs la Vierge, ,près .du buiss'on, Tournoy,a vite au-de'ssus ,d'elle, Tout en ég·renant sa chanson.

Depui,s 'ce jour, pour récompense, ·L'alouette, tous Joes matins, S'élèvE' -dans l'espace inJ:me:nse, Pour nous montre,r le vrai

[chemin.

Dès lors la colo'mbe roucouŒe, Toute sa vie, ave·c -la l,angueUl~,

La ooine tpr0s de l'eau qui ·coule Présente son aile ,au chasseur.

Jas. MlICHEILET.

Devoirs des candidats au brevet de capacité Dieu Ù' l'Ecole IUme A'RTltOLE

Au sujet de l'enseignement de la religion, Mgr Dévaud nous 'dit: «Certes, il faut expliquer, certes, il faut démontrer ... et mê­'me il faut apprendre par cœur. C'est une première partie de la -leçon, et je l'estime importante. Mais il est une seconde partie que j'estime plus importante, même si elle exige moins de temps: faire sentir, faiI'e aimer le Christ, amener l'enfant à l'assentiment total à ce qu'on enseigne, susciter l'intérêt du don de $oi. L'essentiel, au catéchisme, ce n'est pas le catéchisme, c'est 1e Christ ».

Je ne veux pas combattre ici l'opinion de Mgr Dévaud, d'au- . tant .plus que nos enfants ont maintenant un catéchisme très à leur portée qu'ils n'auront pas de peine à étudier par cœur. ;Mais 11 me semble que chaque réponse devrait être ,expliquée bien à fond avant d'être étudiée, afin que les petits n'apprennent pas 'Comme des perroquets. Jerne souviens d'une certaine question que nous devions étudier par cœur, nous avions peut-être 7 ou 8 ans : « Quand est-ce que la confession est nulle et sacrilège? 71

Nous ignorions complètement ce qu'était un sacrilège, ne ,connaissions pas bien non plus la v.aleur du mot « nulle» et étu­dions avec application les 7 Hgnes de la réponse - car elle avait 7 longues lignes --- sans compTendre un mot à ce que nous li­sions.

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- 166-

La «seconde partie de la leçon}) est la plus Îlnportante dit Mgr Dévaud. M'ais j'aurais voulu lire la façon de procéder pour « f~ire sentir, faire .aimer le Ch.l'Ïst}). Cela ne nle semble pas si facIle. Et pourtant Il faut y arnver: seuls ceux q\li auront senti 'le Christ l'aimeront, et seuls ceux qui l'aÏIneront seront fidèles vraiment. '

Dans beaucoup :de no.s classes on se borne ù étudier la vie du Christ d'après ce qu'en disent les Bibles scolaires. On ne peut, certes, mettre d'autres textes entre les mains des enfants et ces récits de l'Evangile, qu'ils ont entendus mainte fois n'nnt très souvent plus aucune influence sur les âlnes enfantines. Au maître de puiser, de mettre toutes ses facultés en action pour faire revivre le Christ aux yeux des enfants tel qu'il était en Pa­lestine. Parler de la pauvreté de la crèche va -de soi lnais COln­bien pensent à montrer aux enfants le grand souci ~ui pesait, à ce moment déjà, sur les épaules de l'Enfant-Jésus? - - de cet enfant qui connaissait tout de sa vocation de Sauveur, sa vie obscure, les renoncenlents, les fatigues, et les souffrances du Cal­vaire. Pourquoi ne pas insister particulièrelnent sur des passages plus susceptibles de parler au cœur des écoliers, même si ces pas­sages ne sont que très brefs dans l'Evangile: Le départ de Jésus pour sa vie publique, - ses adieux à sa lnère, car il dut aussi souffrir à ce moment-là, - ses souffrances durant les trois der­nières années: la chaleur, la poussière, la soif, la faim, les nuits à la belle étoile, et l'ennui -du foyer qui parle 'Si clairement dans ces lignes: « Les renal~ds ont leur tanière ... mais le Fils de l'Hom­me n'a pas où reposer sa tête » Ces sentÎlnents, nos enfants sont capables de les ressentir, et je cr-ois que cela les aiderait à con--: naître et à aimer 'le Christ. Et c'est par le Christ que l'on va à Dieu. Il serait bon aussi, aujourd'hui, -de rattacher à l'étude ' de l'Evangile différents événements actuels dont tous les enfants ont entendu parler; cela, je crois, les rapprocherait de Dieu, par exemple:

le fl'oid à Bethléem, et cet hiver horl'ible vécu dans les capes dans tout le Nord de la France -

la fuite en Egypte, et les récits nrWl'nnts qlle now; ont laits les petits Français de leur exode en juin 1940 - -

l'installation en Egypte et la grande pauvreté qui .lut y ré~ gneJ', et les maisons des petits Français -

l'angoisse de Marie lors de la disparition de Jésus rI Jérusa­lem, et l'angoisse de toutes ces mamans qui ont perdu leurs en­fants lors de l'invasion -

la faim dont souffrit Jésus durant sa vie publique, et les res­trictions, et tes plaintes de beaucoup parce qu'on ne trouve JA1.ls de pain blanc.

- 167-

Ne pourrait-on pas aussi, dans les grandes classes, expliquer la Passion aux élèves, leur expliquer toutes les atroces souffran­ces du Christ , en Croix, causées par les plaies brûlantes, ' par la suffocation, - leur indiquer aussi les recherches nlédicales à -ce sujet, au sujet de la sueur de sang, - du sang et de l'eau qui l'OU­

lèrent du côté percé. Car il est bon parfois d'expliquer l'Ev ~lll­gile scientifiquement, les 'plus grands le comprennent, et les té­moignages portés souvent par des athées viennent confinner leur foi.

Est-ce là ce que Mgr Dévaud entendait par «faire sen~ir le Chl'Ïst }) ?

Il y a un crucifix dans la plupart de nos écoles, et la plupart des écoliers, peut-être même nombre de Inaîtres et de maît~es'ses, n'y ont jamais fait vraiment attention. Ne pourrait-on attirer 1'attention des enfants sur ce crucifix, le fleurir parfois et le con­sidérer comme un hôte d'honneur -en classe? Dans les écoles d'Italie, les élèves com,mencent leur journée par le salut fasci~te devant une photo du Duce; et ils y tiennent, à cette ph?to, et Ils l'aiment. Pourquoi arrive-t-on si facilement à enthousla~nl.er l~ jeunesse pour un Duce et un Führer, et a-t-on tant de dlffIculte à lui faire àccomplir un sacrifice pour le Christ?

On devrait aussi, il me semble, choisir avec plus de soin toutes les images religieuses qu'on Inet entre les mains des en­fants. Il est certaines Vrierges, 'certains Sacrés-Cœurs en robe rose, certains petits Jésus douçâtres qui défonllen~ le goût. des enfan~s et leur sens du divin. J.e trouve que chaque nnage pIeuse devraIt être ,en même temps une œuvre d'art, chacune devrait plaire, même au papa le plus difficile; ~Jt lorsque, Ile soi~, ,,;n petit .re,ntre à la maison avec une hnage, son pèvre devrait etre oblIge d~ constater: «'Diens, l'institutrice a du goût!}) - Il est de SI jolies inlages actuellement. Ou!re les repI~oductions it~liennes _ (ce Sont les meilleures) ,de Raphael, de Munl1o, de LUpl et de tant d.'autres, il y a une quantité de petites images éditées en Allema­gne, celles de Schiestl, par exel1lple ou de Spotl; et d'autres, lou­tes modernes et ravissantes, de l'Abbaye de Sonnenwende, en Belgique. ,Et certaines Vier~es de l'~c?le flam.ande: celles de Memling entre autres, sont SI pures, S'1 Jeunes, SI fraIches !

Il est encore une question , que Mgr Dévaud n'a pas mentio~­née dans sa brochure, et que j'aurais beaucqup vo~lu trouver .cle­veloppée : l'organisation des fêtes religiel.lses scola.lres. La SUIsse rom~nde est sur ce point très en retard sur la SUIsse an~mande. Nous autres, Suisses Tonlands, ,qui avons pourtant un espnt pl~lS ... liturgique que les Suisses alémaniques, ne s~vons p~s profIte.r, comme eux, de chaque fête religieuse pour Introchllr.e nos en'" fants dans l'esprit de ,cette fête. Ainsi nous ne f'onnaIsso.n':i pas l'Avent. Et quelle meilleure préparation à Noël y a-t-Il qu,e

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rAvent? Et quelle période plus propice à éveiller l'arrlOur dans le cœur des petits ?

Je voudrais que chacune de nos institutrief's puisse une fois ({ viVI'e» l'Avent dans une classe de Suisse allemande. Qu'elle voie l'ardeur des éooliers à faire des .sacrifioes pour qu'il y ait beaucoup, beaucoup de brins de 'paille dans la crèche, la veille de Noël; qu'avec sa c~asse elle accOlnpagne Marie et Joseph « auf die Herbergsuche » , à la recherche d'un gîte; qu'elle entende sur­tout ces ravissantes chansons: « Leise I,ieselt der Schnee ... - ' Es ist ein Ros entsprungen - rqui remplissent les enfants du grand désir de Noël, non seulement d'un Noël riche en cadeaux., mais aussi d'un Noël avec le petit Jésus.

Il y aurait tant à faire, lors de chaque fête, pour conduire nos écoliers à l'amour! Il y aurait tant à faire -tout le long de l'année pour leur apprendre la charité entre eux, et vis-à-vis de Ddeu. Il y aura tant rà faire jusqu'à ce que tous nos écoliers puis­sent dire: « Ecce apparet nobis benignitas et humanitas Dei nostri Sa/vatoris! »

Il y 'aura tant à faire jusqu'à ce que Dieu soit installé pour la vie « non pas à la paroi de l'école, mais au cœur des écoliers! »

]1,1. P.

La vitalité de l'école populaire.

il ne pensée substantielle On ne peut pas reprocher aux pédagogues modernes de

manquer d'une certaine ingéniosité. Sans cesse à l'affût de nou­veaux moyens d'action, ils cherchent à exploit-er des énergies neuves ou oubliées.

Les moralistes laïques ont célébré à l'envi le culte du de­voir, à ·moins .qu'ils n'aient été partisans d'une morale sans obli­gation ni sanction. Leur idéalisme semble séduisant, mais peu efficace. Nos jeunes élèves ne sont pas des philosophes austères,

D'autres ont voulu également fasciner ·croyants et incroyants et ont jeté leur enoens à la pédagogie de l'lIonne ur. Pratiquement cela revient à diriger sa barque au gré du qu'en dira-t-on. Il est inutile d'insister sur l'inconsistance d'une pareiHe règle en ca-outchouc. (

Des livr·es plus modernes déclarent doctement qille tout doit se faire dans l'élan de la joie. La jeunesse n'est-elle pas un ,jour sans nuit, un printemps sans hiver ni été? Les ,leçons de l'effort pénible, persévérant, monotone et les lapmes de la douleur sont interdites dans le paradis scolaire.

- 169' --

Il y 'a d'autres théories tout aussi éphémères qui .prétendent offir aux jeunes un régime spirituel raisonnable. Comme celles. qui ont été nommées, elles renferment un grain de vérité dont la lueur a fasciné des esprits en quête de nouveautés.

Dans a'es foyers chrétiens solides où Je travail et hi prière dictaient le rythme de l'existence, on ne cherchait pas si loin. On savait que l'œil du [père et l'intuition de la mère maintenaient grands et petits dans la voie droite, et on pensait que le pouvoir -que possèdent ,les parents dans le for ,extérieur, Dieu l'exerce dans le fond de la conscience. L'essentiel était de mainteniI' vivante la pensée de la présence de Dieu.

La mère dirigeait vers le Crucifix ou la Vierge M':arie les yeux du petit .enfant, et si l'obéissance rcoûtait à la volonté nais­sante, elle soulignait son ordre d'un regard pénétrant sur les­images saintes.

C'est encore à l'omniscience divine que le père faisàit :appel quand il avait appris que son garçon ·avait menti, dérobé quel­que chose ou fréquenté des camarades peu recommandables.

Lorsque les jeunes de quinze à vingt ans traversaient les, années de crise, de sages parents se souvenaient qu'outre ,leur vigilance personneHe, il fallait encore celle du témoin invisible qui sonde les reins et les cœurs.

D'où les parents tiraient-ils la conviction que la pensée de la présence de Dieu est un moyen efficace d'éducation? De la tradi­tion chrétienne nourrie à la source biblique; les exemples d'Adam et d'Eve, de Caïn, d'Abraham, de Joseph, de Suzanne, des Frè­r,es Macchabées et d'autres semblables avaient gravé dans les âm,es croy.antes des traces profondes. Mais/ c'est avant tout la vie du divin Sauveur qui nous a montré ,comment notre vie s'é­coule sous les yeux du Père céleste.

y a-t-il une méthode Iplus simple, plus efficace? Si l'ins­truction est relativement aisée la formation de la volonté et le développement de la vie chréÎienne sont difficiles. Al! fur et ~ mesure que nos élèves grandisse~1, les in~luence~ e;té,r~eu.res dOI­vent pouvoir céder la place au lIbre arbItre et a llnlhahve per­sonnelle. Mais nous serions bien naïfs de croire ,que la volonté juvénile se suffit à elle-même. Il lui faut la présence du juge universel de nos actes et de nos pensées. Des moraHstes ont con­seillé d'agir de telle sorte !<Iue l'on 'puisse justifi.er sa conduite devant un hom'me sage. Qu'est-il besoin de recourir à un specta­~eur supposé? ' Le témoin exist~. Pour .'que sa présence exerce son influence, il faut se souvenlr de IUl, non pas seulem~nt en savant ou .en philosophe, mais en enfant, dans un acte de fOl et de confiance. . ,

L'exercice de la pensée de la présence divine n'exige pas de raisonnements subtils. L'enfant regarde spontanément le père ou

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- 170-

Ja mère en présence de qui il joue ou travaille, et l'élève se sou­vient d'instinct que son lllaître 'est là. La pensée de JJieu se ratta­chera d'abord aux objets cultuels et religieux et aux manifesta­tions de la foi. Il y a ici certainement un travail de réveil à entre­prendre. Le trafic, l'Industrie et les efforts de ·modernisation ont -refoulé les signes de la pensée religieuse que le laïcisme in­conscient a de plus dépouillé de leur efficacité. La jeunesse mo­derne, non sans notre négligence, a perdu tant d'excellentes habi­tudes qui, sans être commandées, entretenaient dans ,la vie pri­vée et publique une atm.osphère plus saine où l'on respirait la pensée chrétienne.

Mais c'est toute l'existence hUD1aine, le travail et le. l'oisir, le jour et la nuit, la nature ,et la Iculture, aussi bien que ,J' kctivité religieuse explicite, qui doit être imprégnée de la pensée de Dieu. Loin d'introduire quelque ·chose d'hétérogène da.ns nos leçons dites prof.anes en les ramenant à Dieu, l'auteur de tout bien, nous donnons à notre enseignement son achèvement et sa portée . éter­nelle.

n y a là une exigence éducative essentielle. La divine Pro­vidence veut bien nous associer à l'apostolat de la fonllation na­tureJ.le et chrétienne. Mais elle se réserve l'influence décisive et profonde, et la parole du . Sauveur, « Sans moi, vous ne pouvez rien faire», a aussi une portée pédagogique.

En cultivant dès le bas âge et à travers toute la vie scolaire la pensée substantielle de la présence de Dieu, nous établissons le contact entre les jeunes âmes et la 'Source d'eau vive.

. Noël 1943. C. G.

Encore le patois S'il était lu dans une conférence pédagogique le bel article

paru dernièrement dans ,l'Ecole Primaire sous ce titre, ne lnan­querait pas de faire l'objet de longues et intéressantes discus­sions. Oui, le patois nuit au français, affirmaient les uns; nos élèves ne parviennent pas à se débarrasser de l'accent local; leurs compositions françaises ·contiennent des « tournures» incorrec­tes traduites littéralelnelit du patois, etc., etc. Non 1 soutiendraient avec la même conviction les autres: Nous. sommes parvenus peu à peu à extirper l'accent local, en classe d'abord, puis en récréation chez les élèves les plus attentifs et .les plus avancés .qui fluttent également contre l.a « syntaxe du patois»; les plus jeunes et les moins avancés suivent comme ils peuvent le mouvement et ils arrivent quand même à des résultats appréciable~.

Nous nous rangeons résolument aussi du côté de ceux qui estime~t qu'avec du travail et de la bonne volonté, on peut par-

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venir à rendre le patois si expressif et si pittoresque « inoffensif» pour le français, et nous n'en voulons pour preuve que les résul­tats obtenus à l'Ecole normale dont les élèves viennent -de toutes 'les communes du canton, souvent avec une « bigarrure» d'ac­cents locaux parfois amusante~ n nous est resté, par exemple, en mémoire un bout de déclamation .d'un collègue d'Evolène relatif à la fable « Le coche et la mouche » : ... Piquè l'in, piquè l'autrè ... débitait sans sourciller l'élève devenu l'un des meilleurs de sa classe, parlant ·et écrÏ'v.ant plus tard un français impeccable.

Non, il ne fàut pas que .Je parler de nos ancêtres disparaisse du village dont il est un attrait folklor.ique. Avec lui, une partie de l'âme du pays s'en irait lnalgré les savants et volulnineux glossaires dans lesquels il a été, louablement du reste, « momifié». A nous, instituteurs et institutrices de nous « ingénier» pour con­vaincre nos élèves que le patois et le ,français sont deux parlers différents ayant chacun son accent, sa prononciation, son génie et sa syntaxe. Notre plume et nos organes vocaux doivent pos­séder assez de souplesse pour s'adapter aussi bien au patois et au français qu'au françois et à une langue étrangère. N., inst.

Ecole et service de maison Le choix d'une profession est pour les jeunes gens et leurs pa­

rents plus difficile aujourd'hui qu'en temps nonnal et la respon­sabilité de leur orientation incombe à tout éducateur conscient de son devoir. Bien des parents se laissent éblouir par les possi­bilités de gain offertes aux tr,availleurs qui n'ont pas fait d'ap­prentissage et ne songent pas, qu 'en cas de crise, 'ce sont toujours les ouvriers non qualifiés qui sont congédiés en premieur lieu et ont alors de la peine à trouver une occupation convenable. Il en va de même pour les jeunes filles, quoique celles-ci, en prévision d'un mariage, considèrent souvent l'exercice d'une profession comme une solution intermédiaire n'ayant apparemment pas d'influence sur leur existence, comme c'est au ·contraire le cas pour les garçons.

Une formation professionnelle sérieuse a plus de significa­tion que l'apprentissage d'un métier ou d'une profession. Elle implique un perfectionnement continuel et l'acquisition sous une bonne direction de qualités physiques, morales et professionnel-1es indispensables pour faire fac-e aux difficultés de la vie actuel­le qui n1épargnent ni les jeunes gens, ni les jeunes filles.

Il ne suffit pas que le jeune homme apprenne un ln étier pour l'exercice duquel il a du goût et les qualités requises; il faut en­core absolument lui donner ·la possibilité d'exercer plus tard ce métier. Cette possibilité est offerte dans une très large mesure à

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ia je~1~1e fil~e qui se destine au service de [naiso~. Une grande im­p.recIsIOn regne enco!,e dans le domaine de la fonnation pro~es­S.IOn~elle et en ce qUI concerne les possibilités de gain, de spécia­~lsatIOn. et d'avancement dans le service de maison; de plus, cette prof~ssIOn se heurte à certains préjugés injustifiés ou fondés. AUSSI est-elle trop rarement 'choisie et en général pas suffis am­~ent étudiée. Cependant la jeune fille suisse aime en général à s occ,?:per d.es travaux du n1énage; elle éprouve le besoin de jouer un r?le a~hf dans ~a tenue du ménage qui, pour d'autres, est un SOUCI~ maIS on ne hent p~s suffisamlnent compte de ce penchant. CertaIns parents et certaIns lnembres du corps enseiGnant sont souvent d'avis que 'le service de ·maison est une activité dont la Source de gain ne peut intéresser que des personnes douées d'une intelligence inférieure à la moyenne. Pourtant le service de mai: son impose justement à la jeune fille des responsabilités plus lourdes que ce n'est souvent le cas dans d'autres métiers après plusieurs années de pratique. Il faut dir,e aussi qu'il ne peut guère y avoir de chôInage dans le service de maison, c'est pourquoi cette profession, lorsqu'elle a été apprise à fond, constitue la meilleure préparation à la vie 'que l'on puisse imaginer.

Il serait à désirer que les jeunes filles se consacrent tou jours plus au service de Inaison et que leurs parents les y encouragent. L'apprentissage ménager assure à la jeune fille 'la formation pra­tique et 'la protection nécessaires. La fréquentation, avant l'ap­prentissage, d'un cours préparatoire au service de maison faci­lite la tâche de la maîtresse de Inaison et de la jeune fille. Il y a encore la possibilité de se spécialiser" de devenir par exemple cuisinière (apprentissage de 1 an 'et demi avec exa·men de fin d'apprentissage) , femme de chambre, la jeune fille qui possède une bonne formation en matière Inénagère a alors la possibilité de passer à une profession ana'logue, telle que l'hôtellerie ou la restauration. L'apprentissage ménager constitue la meilleure pré­par.ation aux professions ménagères plus élevées (gouvernantes de maison, maîtresse d'école ,ménagère, directrice d'établisse­ments sans alcool), ainsi qu'aux postes de garde-malades.

L'expérience a montré qu'à une Ipériode d'utilisation intensi­ve de la main-d'œuvre disponible, telle que celle .que nous vi­vons, succède une période de calme économique. de crise. Même à ce moment-là, le service de maison est en mesure d'offrir des possibilités ·de travail.

Que peut faire l'école pour encourager les jeunes filles à se destiner aux professions ménagères? Ce n'est pas uniquement dans l'enseignement de l'économie domestique et des travaux à l'aiguille des classes inférieures que la ,maîtresse doit attirer l'at­tention sur les professions ménagères, dans les disciplines. les plus diverses et à tous les degrés, il faut mettre en lumière le rôle de la maîtresse de maison et de ses auxiliaires, des employés

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de Inaison, l'importance des connaissances en Inatière ménagère, ainsi que la place de l'économie domestique dans le cadre de l'é­conomie nationale.

Il est actuellement du devoir du corps enseignant d'attirer de manière 'appropriée l'attention des jeunes filles sur la profes­'sion du service de [naison et les possibilités de formation dans ce domaine; il collaborera ainsi à l'assainissement du marché du !fravail.

52me cours normal de' travaux manuels 1

et d'école active (Suite et fin)

Dans un précédent article nous avons rapidement esquissé le travail auquel se sont astreints les participants au 52èIne cours normal de travaux manuels et d'école active. Ils ont apporté à leur tâche un enthousiasme qui ne s'est jamais relâché, Il faut dire d'ailleurs que ceux qui sont venus à Sion l'ont ifait avec l'idée d'enrichir leur enseignelnent, de renouveler leurs méthodes 'et de faire bénéficier leurs élèves du fruit de leur labeur. C'est ainsi que, Inalgré les chaleurs vraiment caniculaires Hs ont pu œuvrer dans la joie.

Il est juste · d'ailleurs d'ajouter que Mr Evéquoz, chef de service au Département de l'Instruction publique, qui assumait la lourde tâche de directeur du cours, secondé par Mr Imesch et M~le Luy s'est acquitté de sa mission ·avec un réel talent d'orga­nisateur; aussi maîtres et élèves se sont montrés enchantés de l'ordre avec lequel tout avait été minutieusement prévu, et de l'atmosphère de cordialité et de sympathie qui n'a cessé de Té­gneT durant ces 4 semaines de travail.

Mr Evéquoz avait conç.n tout un programme de réjouis~ances pour rendre .Je · séjour à Sion aussi agréable . que possible et faire mieux connaître et aimer notre beau Valais aux participants.

Dans le site évocateur de la Soie, notre poète national Mau­rice Zerrnatten se plut à faire revivre le passé de notre pays. Sur la colline de (fourbillon il parla de l'âme du paysan valaisan, fai­~ · ant ressortir ,les ombres ,et les lumières de ce caractère trempé au cœur des Alpes dans ce pays tourmenté qui lui donne 'son en1-preinte. Puis sur le prélet de Valère, Ml' le Dr Mariétan exposa à son 'auditoire conquis les rapports étroits qui existent entre l'homme et la terre qu'il habite.

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. La visite de Châteauneuf, des mines de Chan doline, du Mru­sée de IValère, d'une fabrique de drap, d'une fabrique de meu­bles, du vieux Sion; la descente dans les caves de Provins; les excursions à la Dixence, à Isérable, à ~10ntana et enfin pour couronner IUn tel prograIll'lne l'excursion au Gornergrat, dans le site le plus grandiose de la Suisse, ont procuré aux participants d'inoubliables instants. Faut-il s'étonner si, après cela, les maî­tres venus de toute la Suisse ont emporté du Valais, de ses sites lum.ineux, de son sol généreux, 'et de ses produits délicieux un souvenir qui ne s'effacera pas de si tôt.

L e cours reçut la visite de Ml' le conseiller d'Etat Pitteloud qui s'intéressa vivement aux. travaux exécutés et aux lnéthodes exposées . Le COlllité central de la Société suisse de travaux ma­nue]s et les autorités de la ville de Sion eurent aussi l'oceasion d'assister aux cours. Il convient de relever que le chef lieu du canton appliquera dès cet automne déjà les méthodes d'école ac­tive, puisque, d'entente avec l'école nonnale, il a fait l'acquisi­Hon d'un riche matériel et qu'un crédit considérable pernlettra d'acbeter les fonrnitures nécessaires pour donner cet enseigne­ment avec fruit. D'autre part, le 52me cours nornlal a été ouvert par Ml' le président Kuntschen ,qui le fit avec une rare distinc­tion.

Le soir du 6 août, un banquet d'adieux réunissait partici­pants, professeurs et autorités à l'hôt.el de la Paix. Le chœur du cours qui s'était déjà produit à l'occasion du 1er laoût, créé et dirigé p~u Ml' le professeur Flechtner, agrémenta cette nlanifes­tation gastronoDlique, Puis en fin de soirée la Chanson valai­sanne de Ml' Haenni se produisit à son tour; 1'har:monie des voix, jointe au coloris des costumes conquit l'auditoire.

Relevons aussi brièvement quelques pas'Sages des discours officiels.

,Ml' Evéquoz rendit hommage à Ml' le Conseiller d'Etat Pit­teloud pour ses initiatives heureuses: résorption du ch ôlnage chez le personnel enseignant, création d'une 4èlne année d'école normale, prolongation de la scolarité dans ,toutes les communes qui en feraient la demande, création d'un office chargé de dé­fendre le patrinloine spirituel du pays. Le chef de service au Dé­partement de l'Instruction publique adressa aussi ses remercie­ments au président de la ville de Sion, il /salua les membres du comité central et releva avec joie que 80 instituteurs et institu­trices valaisans ont suivi ees cours avec profit. Il montra enfin que les membres du corps enseignant ont le devoir de renouveler leurs méthodes afin d'éviter de tomber dans une routine néfaste.

NIl' le Conseiller d'Etat PiUeloud apporte ensuite la salut du gouvernement. Il se félicite du travail effectué par les maîtres et par les élèves durant ces quatre semaines .de cours. Il montre la

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nécessité pour les membres du corps enseignant de se tenir au courant des méthodes nouvelles, et de rapprocher l'éeole de la vie. Le Département de l'Instruction publique introduira dès cet automne, à l'école normale l'enSeignelnent des travaux manuels, plus spécialement le cartonnage et le travail sur bois. Pour les jeunes filles l'enseignement doit tenir compte avant tout de leur rôle futur de mères de tfamille; voilà pourquoi durant les deux dernières années de classes on voue une attention toute particu-

' lière à l'enseignenlent ménager. Dans les cours conlplémentaires on orientera toujours davantage les jeunes gens de 16 à 19 ans, vers l'agriculture.

Enfin, dans' une belle péroraison, IMr le Conseiller d'Etat Pitteloud apporte aux participants \du cours la chaude sympa­thie de ce pays qu'ils aimeront 'davantage parce qu'ils ont ap­pris durant ces quelques semaines à mieux le .connaître.

Mt, 'Maurer, président central, félicite le canton du Valais et ses autorités; il se réjouit qu'une section de la société suisse de travail manuel et de réforme scolaire ait été créée chez nous; il adresse à :Mr Evéquoz ses remerciements pour l'excellente ,orga­nisation du ,cours et il annonce que le 53ème cours normal aura 'lieu en 1944 à Soleure.

Ainsi s'est clôturée .Je 52ède cours nonnal d'école active. Nous avons l'impression qu'il aura porté 'Ses fruits. Une impul­sion nouvelle ser.a donnée dans notre canton à l'enseignement selon les méthodes modernes. Il faudra les appliquer d'une façon objective, sans artifice, tout naturellement, sinon on risque d'al­ler au devant de pénibles déceptions. Un emballelnent irréfléchi pourrait compromettre toute l'œuvre élaborée par de savants pionniers convaincus non seulement de l'excellence de leurs méthodes, mais aussi des dangers qu'elles présentent si elles sont appliquées à tort et à travers. Ce n'est pas parce que l'on est en retard que l'on doit mettre des bouchées doubles. Ici comme en d'autres domaines, il faut aller lentement, progressivement.

D'ailleurs, on a déjà fait chez nous aussi de timides essais de ces procédés modernes; qu'on continue en paliant de ce prin­cipe qu'il faut rapprocher toujours plus l'école de la vie.

Si ceux qui ont participé au cours normal de Sion s'inspi­rent de ces données, ils n'auront pas perdu leur tem·ps, et leur classe aura tout à y gagner. Cl. Bérard.

[;e scan~}e et .la médisance n;&pargnent .pas les intentions ,les plus pures et les f).ro.cédés Iles .plus honnêtes. Topffer.

Vins du Valais ORSAT bonnes bouteil1es.

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1 PARTIE PRATIQUE "~ ~~~~~~~~~~~~~-~~.~~~

LANGUE fRANÇAISE

Centre d'intérêt: L' APP ARTEMENT

L RECITATION

Vieux logis

Dans un ,cher souvenir de vos jeunes années Ne regrettez-vous pas ces hautes cheminées Où l'âtre réjoui par un grand feu .de bois Réchauffait en flambant nos maisons d'autrefois?

Ne r·egreUez -vous pas ces vieilles cheminées Dans l'épaisseur des murs ·en granit maçonnées Qui portaient sur trois rangs de nombreux andouillers Dont les fusils de chasse ornaient les râteli'ers.

Quand le sarment jetait ses gerbes d'étincelles, Au dressoir miroitaient des antiques vaisselles. Comme un riche éventail en ordre s'étageant, Plats de cuivre .et .d'étain sem1biaient d'or et d'argent.

Quand souffŒait un vent noir roulant des feuilles mortes Si quelque infortuné, le soir, frappait ·· aux portes, Un pauvr.e, un voyageur per.du dans le ,chemin, «Entrez, lui disait-on, restez jusqu'à .demain! »

André Lemoyne.

La salle à mang,er

Il Y a une armoire à ·peine luisante, Qui a entendu les voix de mes grand'tantes ... Il y a .aussIÎ un :coucou en bois, Je ne sais pourquoi il n'a pas de voix.

Il Y' a aussi un vieux buffet Qui sent la cire, la confiture, La viande, le pain et ' les poires mûres : C'.est un serviteur fidèle qui S'ait Qu'il ne doit rien voler. Francis Jammes.

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Il. VOCABULAIRE

Les NOMS. On pourra étudi,er les noms concernant les. différentes parties d'un appartement.

, a) maison, appartem·ent, foyer, intérieur, logis, pièce, anti­chambre, cuisine, salle à manger, salon, boudoir, chambre, en­trée, .porte, fenêtre, plafond, plancher, etc.

b) Distribution, disposition, arrangement, goût, harmonie, gaîté, store, balcon.

Les ADJECTIFS. - Faire trouver spécialement des adjecmfs marquant la beauté, l'har.mon1e .du logis, le goût de la maîtresse de maison ...

Un appartement: agréable, clair, gai, ensoleillé, éilégant. Le foyer: intime, doux, calme, reposant. Un logis : propre, luisant, ciré, .orné. Une pièce: grande, petite, carrée, meublée, tapissée. L'antichambre: spacieuse, décorée, gaie. La cuisine carrelée, rangée, attrayante. La salle à manger f.l.eurie, ornée, cirée. Le salon meublé, tapissé, 'embelli, arrangé. La chambre confortable, ·commode, parée. Le p'lafond peint, blanchi, refait. Le plancher ciré, frotté, couvert, lavé, etc., etc.

(Continuer, en trouvant pour chaque nom étudié, deux ou trois adjectifs.)

Les VERBES. - M1ettre, poser (les rideaux, les tapis', les 'ten­tures); 'essuyer, cirer, frotter, brosser; .embellir (son intérieur); peindre, tapisser un appartement); laver (la cuisine); meubler (une pièce); recouvrir, fleurir (la table, le salon.)

III. ORTHOGRAPHE

Préparation: S'en référer au numéro du 15 octobre.

Uille salle de terme

Trois fenêtres s'ouvraient sur la vallée; une autre, petite, prenait jour sur ila ·côte. Le long des fenêtres s'étendait un.e Ilon­gue table ' de hêtre, avec un banc de chaque ·côté. Derrière la

. porte, à gauche, se dressait le fourneau de fonte et sur la table se trouvaient cinq ou sît petits gobelets et la cruche de grès à fleurs bleues. Erckmann-Chatrian..

Au logis

Blanche éprouvait ·une impression de douceur à laisser glis­ser le temps, sans secousses, du matin au crépuscule, dans cette

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pénombre grise, près du feu amical, entre ces nlurs tièdes, so.Ii­des, que la bourrasqUJe n'ébranlait pas. Quelle tiédeur, ' alors, dans la ,maison bien close ! A. Fayard.

Retour au logis familial

Chut! La porte s'entrebâille, laissez que j'.entre chez nous. Eh ! bonjour, muraille dont la ·chaux s'effrite, .pavé troué, foyer entamé par les flamnles, porte lézardée, loquet de bois; êtres du vieux logis, -d'une pauvreté sans pareille, vous tous qUlÏ avez ouï mes prelnières branlées, avant .que je visse, de mes yeux, la !lu­mière; témqins de ·mes premiers sourires c'est à genoux le cœur . battant, .l'âme enivrée Ique je vous béni~. ~ ,

Voici le berceau où, sœurs et frères, chacun à notre tour, en pleurant, en chantant, notre !mère nous a bercés. Voici la panière, la grande panière sculptée, que j'ai tant souvent regardée par·. dessous pour voir s'ril ne restait encore quelque petit pain. Voici les deux chevilles de bois, plantées dans la ·mur aille , derrière la porte, où . mon père: tout dégoulinant de sueur, au vêpre de sa journée, accrochait son grand saquet de cuir. Voici... voici ,le chariot 'que j'ai traînassé par toute la maison pour ln'apprendre là -cheminer dans la vie. Baptiste Bonnet.

'. Une ciliambre modeste

La chalnbre où je me revois est grande, malÏ.s presque nue. Au fond est une alcôve profonde avec un lit. Les rideaux du lit sont de serge blanche à ,carreaux bleus. C'est le lit de ma mère; il y a deux berceaux 'sur des chaises de bois a~ pied du lit; l'un est grand, l'autre petit. Un grand feu de ceps de vigne brûle au fond d'une cheminée -de pierres blancheS!.

L'escalier

Dans sa partie inférieure, l'esca.lier est obscur, même au fort de la belle saison. Un papiillon de gaz y .languit. L'escalier est de bois. On a dû le .cirer au début -des temps et, par la suite, se con .. tenter de le brosser à l'eau de Javel; il .pass·e quand même trop de .monde. 'Quand, avec le poing bien serré, on .donne un coup sur la rampe, une longue vibration la saisit et s'envole jusqu'au ciel. Un enfant est mort, tout le monde sait ce.Ia, pour avoir vou­lu, :l'imprudent, glisser le [ong de cette ra,mpe à cheva1.

L'escalier monte, . monte, à travers des familles et des fa­milles superposées comme des couches géologüques.

Le gren,ier de tante Poncette

Comme elle ne jetait rien, toutes les vieilleries, meubles, nip­pes, papiers, objets hors d'usage s'y entassaient depuis toujours,

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pêle-mêle, étrange bric-à-brac; pittoresque capharnaüm, paradis pour un enfant. !Il ne songeai,t pas à chevaucher .J'énorme poutre supportant le toit, ni à grimper -dans la charpente massive, cou­verte de poussière et de tOliles d'araignées. Il ne donnait même pas un coup d'œil au seul coin libre, rétréci chaque année, le seul où se hasardât tant Poncet'te, où l'on ne voyait que des gla­nes d'oignons, des bottes de haricots; sur des rayons, des pom­mes, des poir,es, des pots de confitures; accrochés aux murs, de gros bouquets de millepertuis, de 'centaurée rouge, -de ·canlOmille. ·11 y avait là, dans leurs hautes gaines de bois 'peint, Çleux hodo­ges sans aiguilles ni balancier, trois rouets, une broie pour le taillage du chanvre. J. Leroux .

Ex·erc!ces d'appllication

S'en référer au nunléro du 15 octobre.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

Com'poser des phrases avec les 'mots du vocabulaire.

Conjuguer les mots du vocabulaire.

Rédaction: 1) Notre appartement. Dites dans quel bâtinlent il se trouve; quelles sont les différentes pièces; [aquelle préférez­vous; comment l'entretient-on?

2) Comment serait votre appartement si vous aviez les moyens de le choisir.

3) Votre saHe à ln an gel'. 4) Votre cuisine. . 5) Votre chambre à coucher. 6) Vous venez de vous ~nstaller avec vos parents dans, u~

nouvel appartement situé dans un inllneuble moderne; ~ous eCrI: vez à un ami pour lui décrire votre nouvelle installa,h?n et llul dire combien vous êtes satisfait de ee changement de resldence.

7) Votre lnaman vous a laissé toute liberté pour aména.gel' selon vos goûts un petit coin tqui sera votre « chez vous ». DItes

. -comment vous allez procéder à l'installation de votre pièce.

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SCIENCES

L'habitation salubre et confortable

Portons-nous bien. - En temps de guerre, plus encore qu'en période normale, la question de salubrité joue un rôle de pre': miel' plan. Non seulement chacun a besoin de sa santé pour l'em­plir au nlieux la fonction ,qui lui ·est assignée dans l'équilibre so­cial, mais, de p1us, les soins médicaux, les produits pharmaceu .. tiques sont d'abord réservés aux blessés de guerre. Il est du de­voir de chaque fa'mille d'éviter autant ·que possible les maladies en suivant strictement les presc~iptions de l'hygiène.

La maison salubz'e. - Il ne dépend pas de nous, surtout en ce moment, q.e choisir une habitation qui présente toute sécurité du point de vue de l'hygiène. ICombien de malheureux évacués ?nt abandonné, une maison salubre pour occuper un logement où Ils sont r,esserres dans un espace trop restreint et où Il'air et la 'lu­mièr~ ne pén~trent pas librenl'ent ! Doivent-ils se résigner, ou ne vaut-Il pas mIeux lutter contre l'insalubrité de leurs habitations de fortune?

La maison salubre est bien située, bien orientée, construite sur un sol perméable avec ·de bons matériaux. Encore faut-il veil­ler à ce qu'aucune cause extérieure ne vi~nne introduire l'humi­dité dans -les murs.

On conservera en parfait état les toitures et [es revêtements' extérieurs.

La maison construite d'après les principes modernes a de larges baies vitrées et la circulation de l'air y est assurée par des prises d'air permettant une bonne ventilation.

Quelle que soit l'orientation et la construction de la maison, on y établira une bonne circulation d'air en ouvrant fréquemment les fenêtres, principalement du côté du soleil, et en maintenant en communication les diverses pièces.

L'humidité. - L'humidité du sol ou des murs a un double inconvénient: 1. elle hydrate l'air intérieur, le privant ainsi d'une partie de son volume d'oxygène; 2. les murs humides Tetiennent et multiplient les germes de maladie. Les conséquences de l'hu­midité de la maison sont: une vespiration défectueuse qui pré­dispose à la tuberculose, une évaporation insuffisante . de la su­eur qui peut devenir une cause de rhumatismes, une ambiance microbienne, source permanente de maladies divel'ses.

On reconnaît qu'une maison est humide par l'aspect des peintures et des tapisseries, décolorées par endroits et souvent couvertes de moisissures, par la -sensation de froid qu'on y éprou-

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ve et l'odeur désagréable qui s'en dégage. Une bonne ventilation contribue à assécher une maison, un chauffage bien réglé fait évaporer l'eau de suintement. Comme le Unge, la maison perd son humidité par l'air en mouvement et par la chaleur.

Désinfection. - La maison la plus salubre peut se trouver contaminée accidentellement. Quand on prend possession d'un nouveau Jo cal, il est toujours prudent de le soumettre à une désinfection, ne serait-ce que pour détruire les germes nocifs qui ont pu être mis en -mouvement par le fait mêlne du déménage­ment et de l'emménagement. Le procédé le plus pratique serait :

a) Renouveler tous les papiers et refaire toutes les peintures;

b) Désinfecter cOlnplètelnent les planchers afin de les débar­rasser de la flore microbienne qu'ils l'ecouvrent le plus souvent. A cet effet, après les avoir nettoyés, s'ill y a lieu, on les passera à l'eau de Javel pure; immédiatement après, on y -appliquera une solution de thymol qui 'assurera la destruction des éléments vivants, végétaux ou animaux. A la suite de cas de maladies con­tagieuses, la désinfection complète obligatoire.

Le confort de l'habitation. - La première condition du con­fort est d'habiter une maison suffisante et bien distribuée; en temps de guerre, on se s'erre pour faire place à ceux qui momen­tanément n'ont plus de toit, mais on peut toujours 'veiller à ce que Ile chauffage et l'éclairage soient conduits de manière à join­dre le -confort à la sécurit~ hygiénique.

a) La température de la 'chambre à couche~' .imp~rte peu pour les personnes bien portantes, pourvu que l aIr SOIt s~c et renouvelé. La chambTle des enfants et des malades sera maInte­nue entre 15 et 18 degrés.

b) La digestion et le travail cérébral s'accommodent mieux d'une température moyenne; dans la saUe à manger et le cabinet de travail le thermomètre devrait donc marquer entre 14° et 18°. Si la 'température est inférieure à 14°, on chauffera; si eUe est supérieure à 18°, on ventilera, on abaissera les stores, etc.

Le soleil. - La lumière du soleil assainit les locaux; de plus, elle rend la maison a O'réable et dispose les hôtes à la joie. Ses propriétés s'exerceront donc dans toutes 'les pièces, lnême dans celles où .l'on ne séjourne que la nuit, parce -qu'elle les aura chauf­fées et purifiées dans hl journée.

Les stores et les volets n'ont qu'un effet modérateur, il faut s'en servir en connaissance de -cause et sans exagération.

La propreté. - Pas de confort dans une mais~~ mal tenue! Aussi apprendrons-nous à luttel' contre les poussleres, comme contre .l'humidité, le froid, l'obscurité, etc.

L'arrangement, le décor. - e'est ici que J'ingéniosité fémi-

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nine sait se manifester: les détails ,qui rendent la vie plus facile: meubles bien disposés, éclairage bien distribué, cabinet de toilet­te bien agencé, etc., arrangement harmonieux d'un ensemble, si modeste soit-il, table coquettement dressée.

Exercices pratiques. - 1. Visiter une ou plusieurs habita­tions en étudier l'orientation, la distribution, les possibilités d'aé­ratio~, de ventilation, de chauffage, d'éclairage, etc. Porter le thermomètre dans les pièces diversement exposées ou différem­ment chauffées. Si .possible, utiliser l'hygromètre.

2. Cuisine. - Petite étude sur le lait, en liaison avec la le­çon de sciences.

a) Faire bouillir rationneHelnent du lait; b) préparer un lai­tage; c) préparer un fromage blanc ou du yaourt.

3) Un menu du soir: a) potage à l'oseille et haricots; b) haricots demi-secs; c) yaourt ou fromage blanc. M. B.

Enseignement ménager

Hygiène de l'habitation

Aujourd'hui, nous abordons le sujet de « l'hygiène de l'ha­hitation »; je m'adresse, par anticipation, aux maîtres de maison que vous deviendrez et aux futures ménagères responsables de la santé familiale.

La m aison : choix, construction

Le chef de famUle qui fait construire une demeure a d'abord le souci du choix de l'emplacement: les marais, les usines, les écuries chargent l'air d'émanations malsaines, ce sont de mau­vais voisins.

La petite maison idéale est en pierres solides, ses murs et ses plâtres sont secs, elle se dresse sur un terrain perméable légère­ment élevé. Sa cave est fraîche l'été, tenipérée l'hiver. Ses fenê­tres, nonllbreuses, s'ouvrent à l'est, au midi, au couchant. Sa toi­ture résistante et gaie la protège contre les bourrasques et abrite un grenier bien aéré.

Toutes les pièces sont claires, grandes, on peut y établir un courant d'air, elles sont confortahles et agréables. n y a des pla­cards accessibles, les cheminées assurent une ventilation régu­lière, leur garniture de faïence blanche favorise. le rayonnement de la chaleur. Les murs droits, les plafonds SImples, les meu­bles dépourvus d'ornements ne sont pas hospitaliers 'à la pous­~ière.

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Le.s travaux d'écoulement de l'évier et des cabinets sont mu­nis d'un siphon; une nappe d'eau propre empêche les mauvaises odeurs de se répandre.

La ménagère procède à un nettoyage hygiénique, elle opère avec l'outillage moderne: aspirateur, balai à franges imbibées d'encaustique. Elle emploie les cristaux de sonde, l'eau de Javel pour le lavage des parquets non cirés. Elle fait la guerre à la poussière de façon intégrale, elle ne la déplace pas, elle la chass:. Les araignées n'ont aucune chance de mener à bien .leur travaIl dans les coins explorés chaque jour.

La petite maison ·est riante et salubre, le soleil la réchauffe, l'embellit, .J'assainit.

Le jardin, la cour qui la précèdent et l'isolent de la rue, sont égayés de fleurs vives et de verdure.

A la ferme, rien ne doit déplaire à la vue, la denleure se ' ~é~ tache, indépendante. Le fumier, relégué près des étables, est dIS­simulé autant que possible.

En ville, certaines Tues étroites, sombres, n'offrent que des logis malsains, dans lesquels on végète, mais où l'on .~e vit pas. Le taudis, où se multiplient punaises, puces et autres In~ectes pa­rasites' est une des causes principales de la propagatIon de ' la tuber,culose; il faut le fuir et lutter contre lui jusqu'à ce qu'il ait disparu.

L'habitation organisée, le rôle de la ménagère continue; .c'est à elle qu'il appartient d'éclairer, de chauffer hygiéniquement la maison.

Hygiène de l'éclairage

La lampe à pétrole est encore. en usage da,?s quelql!es demeu­l'es isolées' nous-mêmes, nous faIsons appel a sa petIte flamme terne, les ~oirs de panne. Elle ne nous <donne satisfactio,n que s~ nous la préparons convenablement. Ne coupons pas la meche, 9UI serait irrégulière et fumeuse, essuyons ses bords avec du p.apI.er, de façon à enlever uniformément la, pa!tie b~ûlée. ~emphsso~s aux· trois quarts le réservoir, cette {)per~tlOn ,do,Il. se faIre en plel~ jour, le pétrole est inflammable; combIen d aCCIdents sont dus a l'imprudence et à la négligence de la ménagère!

Un peu partout l'électricité ~pporte sa cla~é joyeuse. ,Lumièr~ vivante, el1e illumine, chasse lombre des COIns et ne ,repand nI odeur, ni fumée. .

Certaines précautions ne sont pas inutiles : les fils ,conduc­teurs ne doivent pas se toucher; si, pa,r ~ui!e de l'usure d: la substance isolante~ il y a .contact, c est 1 ét~ncel!e et p~ut-,etre l'incendie. Alors, vite, coupez le courant et faItes IntervenIr leau seulement après avoir pris cette mesure.

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Vos mains sont mouillées, ne tournez pas ,les commutateurs, surtoUt si l'orage gronde. Les fils extérieurs tombés provoquent la mort de qui les touche. Prévenez .la police si vous en trouvez sur votre chemin.

Hygiène ·du chauffage

Vous appreclez, l'hiver, la réconfortante chaleur du poêle ou de la cuisinière, vous ne pensez pas que cette tiédeur agréable peut devenir une atmosphère empoisonnée, si vous ne veillez pas, si vous êtes imprudents.

Vous le savez, le charbon dégage soit du gaz carbonique ('quand il brûle en présence d'une certaine quantité d'air), soit de l'oxyde de carbone (lorsque la combustion lente a lieu sans beau­coup d'oxygène.) Donc, ce gaz, ,qui détruit ,les globules rouges du sang, amène la mort à brève échéance. Pour éviter qu'il n'into­xique, il faut savoir certaines choses:

1. La clef du poêle ne doit jamais être entièrement fermée;

2. Chaque cheminée doit être pourvue d'un conduit spé­cial pas trop large; si cette dernière condition n'est pas rem­plie, la fumée envahit l'appartement;

3. Une cheminée encombrée de suie ne tire pas et risque de causer un incendie;

4. Dans une pièce chauffée, une prise d'air est nécessaire, surtout si les portes et les fenêtres ferment hermétiquement;

5. Il faut supprimer les foyers à 'chafibon de bois sans tuyau (braseros, chaufferettes).

Le ,chauffage central est, en temps ordinaire, économique, sain et agréable, mais il faut régler le radiateur et ne pas sur­chauffer..

Le gaz d'éclairage utilisé pour ,la cuisine rend de grands ser­vices aux ménages des villes, il présente quelques inconvénients. Sur le fourneau un liquide bout, passe 'par-dessus la casserole et éteint le foyer. Le gaz utilisé sort, se répand dans la cuisine et on peut redouter l'asphyxie ou l'explosion.

Les poêles en fonte sont doublés d'une couche de ibriques réfractaires; si ces dernières se cassent, ,la fonte s'échauffe, rougit et laisse passer l'oxyde de ,carbone; il faut surveiller la ·cuirasse intérieure.

Ces appareils dessèchent l'air, voilà qui explique l'utilité du petit récipient d'eau, d'où s'élève une vapeur salutaire.

Nous n'allons pas tel'1minercette 'causerie sans nous entre­tenir de ces bftchettes 'magiques, appelées allumettes, que l'on vous interdit de manipuler. Elles sont utiles à qui sait les em-

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ployer, mais dangereuses pour votre inexpérience. Leur compo­sition, dans laquelle entrent soufre et phosphore, est nuisible à la santé. Elles prennent feu très vite et peuvent vous faire payer cher votre désobéissance.

Un des plaisirs de nos petits bergers consiste à allumer, dans la prairie, le feu de brindilles et de feuilles sèches qui les ,ré­jouit et les réchauffe. Une étourderie peut amener des incendies regrettables.

Une allumette enflammée ne doit pas être jetée au hasard, on igno:r:e où elle tombe.

Chaque soir, là l'heure du .coucher, dans la petite maison dose, l'œil du maître ,se rend compte de l'état des feux, de la fermeture du compteur à gaz, de l'extinction des lUlnières.

C'est .une surveillanüe journalière, mais la santé et la vie valent bien certaines obligations.

(Du Journal des Instituteurs) Jeanne Dutoit.

Parler, , . eCrlre ...

Madeleine a neuf ans, et déjà elle se mêle d'écrire. Je ne pense pas, à vrai dire, que la présomption tienne une grande place en cette résolution, mais bien plutôt l'obligation qu'impose la 'Classe: en famille on parle, à l'école on écrit. Telle ·est la règle.

Comme on s'ennuie vite là 'composer de simples phrases, Ma­deleine les assemble tant bien que mal en de naïves descriptions, dont elle ti:r:e un légitime orgueil. EUe lit 'à haute voix son tra­vail, et, tandis qu'elle admire complaisamment son \œuvre, il vient aux parents une sorte d'inquiétude étrange. Les mots que lit l'enfant en s'émerveillant de les avoir trouvés, n'appartiennent ni à son âge, ni à son pays, ni là son temps. Les épithètes sinon ra­res, du moins peu usitées dans le langage ,cou~ant, semblent s'être ici donné rendez-vous. Les verbes surtout sentent la phrase écrite et ne reflètent en aucune façon ceux qui volent à toute heure du jour sur -les lèvres de la fillette. Comment ne p~s s'éton­ner, par exemple, d'un emploi aussi fréquent du passé simple dans une province qui l'a depuis plusieurs siècles banni de la langue parlée? C'est ce dernier point qui me chagrine le ·plus.

Le Parisien qui passe ses vacances hors des « prés fleuris qu'arrose la Seine» est vraiment fort surpris d'entendre ses hô­tes méridionaux employer dans Ja conversation ce temps aux 'consonances bizarres. A vrai dlre, il /eût bien, lui aussi,. écrit:

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« Ils y furent », mais jamais il n'eût osé faire descendre Ice temps rare à la simple conversation. C'est qu'à Paris on n'eût pas man­qué de sourire !

Voilà donc un divor,ce aocusé entre la .langue écrite et le langage parlé : rune emploiera, et parfois sans me'sure, certains temps que ~'autre ignorer.a délibérément. Faut-il ou non regret­ter ce fait? Constatons-"le sans plus . . Mais c'est dans notre milieu scolaire que ce non-conformisme va prendre de l'importance. Est­il bien nécessaire de s'efforcer de polir des formes qui tomberont nécessairement dans l'oubli dès que l'enfant aura quitté l'école? . Il m'a toujours semblé préférable de iimiter notre effort à l'amé­lioration de ,la langue parlée. Emploie-t-on volontiers le passé simple et l'imparfait du subjonctif en votre province? Vous vous devez alors de les faire conjuguer correctenlent. Les ignore-t-on en votre contrée au point de tenir pour pédant qui en use? Por­tez ailleurs vos soins !

Ce souci qui nous tient de rapprocher la langue écrite de la langue parlée est à l'origine du succès d'un certain nombre d'au­teurs modernes. Cependant il est 'curieux de constater que, si 'un Céline écrit volontiers COlnnl.e parlerait un faubourien chaque fois qu'il s'agit de bannir la correction, il s'abstient précisément de tenir sa ,prOllleSSe dès \qu'il 'conjugue. Ce qui ne manque pas de piquant d'ailleurs. Nous entendrions ·certainement un de Belle­ville dire comme lui: « Parapine, ce qu'il a trouvé d'abord en me revoyant, c'est que !j'avais pas bonne mine », ou encore : « Mais ·c'est tout à fait pressé! qu'eUe insistait encore la per­sonne .. ,» Mais nous nous refusons à admettre: « Il n'était pas convaincu Ique j'eusse agi avec beaucoup d 'adresse dans la cir­constance »et non plus: « non point que Ines succès oratoires ... le vexassent le moins du monde ».

La tâche .semble donc difficile puisqu'elle a rebuté les ro­manciers modernes les plus convaincus. Mais l'instituteur se doit d'y réussir. Qui sait si toutes ·ces prétendues difficultés .de l'en­seignement de :la composition française ne proviennent pas en grande partie du désir qu'on a d'interdire à l"enfant d'écrire conl.­me il parle, et de "lui imposer une langue qui ne sera jamais la sienne!

« La· pluie vint, nous fûmes obligées de fuir », a écrit ~1.ade­leine sur son · cahier de classe. Et je sais bien quelle contrainte pesait sur sa plume, quelle dure loi scolaire l'empêchait de me confier en son langage « Comme il s'est mis à pleuvoir, il a bien fallu qu'on parte! )} (Du Manuel Général.)

Ca'chez vos :plaies, le silence est l,a deT·nière joiE' des malheu-reux. A. Dumas.

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SERIE ...

On ne met pas d'accent

Rappelle-toi que l'on ne place jamais d'accent:

1. devant une lettre redoublée, 2. devant un x, 3. devant un s.

Copie donc les mots suivants:

Fiche No ...

Un effort, un espace, un examen, l'effondrement, l'exactitu­de, l'escroc, l'efficacité, esquiver un coup, espérer, de .J'essence, un essaim, un excès, l'extérieur, l'exemple, l'estiIne, l'effroi, il s'est effondré, il s'est esquivé, il est essoufflé, efflanqué, l'esto­mac, l'estime, escamoter une somme, escompter le succès il est trop 'efféminé, inefficace. '

. Recherche encore: 5 mots qui commencent par et - 5 mots qui commencent par es 5 mots qui commencent par ex.

SERIE ... Fiche No ...

Infinitif ,et par ticipe

Regarde et compare les phrases suivantes, puis tire la règle qui en décollie.

Exemple: J'ai travaillé. Je dois travailler. Nous avons écou­té. Nous saurons écouter. Je me suis échappé. J'ai réussi à m'é­chapper. Je ne veux pas fumer. Je n'ai pas fumé.

Et maintenant mets au net cet exercice:

J'ai travaill... pendant toute la journée et m ainten ant je dois me repos ... S'il avait obser ... les lois il ne serait pas oblig ... d'aIl ... en prison. Nous vous aurions expliq... ces problèmes si vous nous l'aviez delnand ... Jacques vient d'arriv ... de l'usine; il a été renvoy ... car il s'est nlontr ... impoli. Mon père a renonc ... à fumer... depuis trois mois. Tu ne devrais pas dépens ... ton ar­gent inutilement car il est dur à gagn... II est tOlnb ... une pluie torrentielle qui a inond ... la campagne. Les oiseaux ont gazouilI ... devant ma fenêtre avant de s'envol... Les soldats qui ont occup ... ces positions ont donn ... un bel exemple de courage. Les labou­reurs ont tourn ... ces champs, puis ils les ont fum ... avant de les ensemenc ... Il vient d'échapp ... au malheur ,qui l'a menac ...

1. Remarque dans quelles phrases tu peux remplacer le verbe par battre, rendre et dans quelles tu peux le remplacer par battu, rendu.

2. Compose 5 phrases où tu emploies l'infinitif et 5 le par­ticipe.

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SERIE ... Fiche No ...

Le verbe être: été, était, étaient, étais

Prends ta gl'ammail'e et examine bien comment s'écrit le verbe être dans les telmps simples et dans les temps comp~sés. Il faut qu'il n'y ait aucune hésitation possible dans ton esprzt.

En -été, quand j'ét... jeune j'ai ét... sou;ent II?-al,ade. S'il avait ét... plus appliqué il au:ait ét... ,réc~mpe?se .. A-t:Il e~: .. s~, prome­ner hier matin? SamedI mon pere et... ' SI fatIgue qu Il ~ et... I?lus capable de se lev€r. ~es f~its a~raient ét...~ ~e~du~ s'Ils avalent ét... plus beaux. Et...-lls deJa partIs quand J al et..: a la g~r~. ~es élèves n'ét... pas si intelligents qu'on l'avait pen~e. AuraI~-II et..: le premier s'il avait ét... plus assidu à .so~ tra.vaIl? ~t...-Il, a~ssI mauvais qu'on l'a prétendu? PourquOI n a-t-Il pas ~t... ~u et... son devoir? Et...-on si mécontent de vous? et a-t-on et.. .. SI pres­sé de vous congédier. Aurait-il ét... puni s'il avait ét... pol~ en;ers son maître? Je pense qu'il ne .l'aurait ~as. ét.. .. Pourq~OI n'et...­tu pas avec ton père hier. Et...-Je donc SI dIstraIt que .le ne vous ai pas reconnu ?

SERIE ... Fiche No ...

Indicatif et subjonctif présent

Regarde ces exemples, puis tire une règle et fais l'ex .'~rcice .

qui suit. .. .. Exemple: Indicatif présent: Je le crols, li le crOlt, Je cours,

il court. Subjonctif présent: Il faut que je croie ... , qu'il le croie ... ,

que je coure ... , qu'il parcoure.

Je le voir il se promène dans son jardin. On ne le voir pas, car il se cach~. Il faut absolument que je le voir. Il n'.est pas pos­sible qu'il le voir. Je courir le chercher. Il ne couru' pas assez vite pour l'attraper. Faut-il ,que je c~urir le ?hercher ? Il ne fa~t pas qu'il courir le chercher. Je reVOlr ~ette In,tage, el~e me pl aIt. Il ne revoir plus -le village. Il faut que J~ :eV?lr cett~, Image. Il se peut qu'il revoir cette image. Je conquerzr la pre~Iere pl~c~. Il conquérir la première place. Mon pèr~e. veut que J~, conquerzr la première place. Il faut qu'il conquerzr la premlere pll~ce. Je m'enfuir, car j'ai peur. Il s'enfuir car ~! cI;aint ~o~ enne~I. Il ne faut pas que je m'enfuir. Il se peut qu 1,1 s enfuzr, Il est lache.

Règle: tous les verbes au présent du subjonctif ont un €.

Exceptions à cette règle: Qu'il ait, qu'il soit. Il n'yen a pO,int d'autres.

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SERIE ... Fiche No .. .

eu, e dans le cO-rps d'un mot; ce, ceux, se

Parce qu'ils prononcent mal et ne réfléchissent pas, beau­coup d'élèves écrivent indifféremment eu ou e dans le corps d'un mot; ainsi ils écrivent un meunuisier au lieu dun menuisier.

Evite ces fautes et orthographie juste les mots suivants:

J'ai apporté un j ... nouveau à mon petit- n ... v ... Quel homme joy ... x qU€ ce m ... nier! C ... -qui n'ont rien sont parfois plus h ... r .. . que c ... qui possèdent de grosses fortunes. C ... que tu dis -est faux. Le jardinier nous a apporté un gros m .. .lon, quand il est v ... nu nous voir. Un -chien de la m ... te a été pris dans la gu .. .le du loup. L'hôtelier établit le m ... nu. Une ém ... te a éclaté ,et le p ... ple s'est sou1evé. Cette pipe 'est en bois de m .. risier et non de c ... risier. Ce n ... rologue soigne de nombreux n ... l'asthénique. :A Neuchâtel on vient d'arrêter un malfaiteur dang ... reux là qui on .a 'mis les nl ... nottes. Savez-vous danser le m ... nuet? Cet -enfant est anémi1que; il a les jambes grêles et 'm ... nues. Avez-vous. am ... né votre j .. ne ami et l'avez-vous retenu à déj ... ner ?

SERIE ... Fiche No ...

Quelque

Etudie dans ta gl'amlmaire la règle de quelque. Lis attenti­vement les exemples suivants, puis fais l'exercice qu'on te pro­pose,

J'ai lu quelques livres (plusieurs), Il y a quelque 30 ans (envi­ron). Quel-les -que soient vos peines (v. être), Quel s'accorde en genre et en nombre. Quelque grandes que 'soient vos fautes on vous pardonnel'a. Devant un adjectif l'expression quelque ... que reste invariable.

Nous avons rencontré '" difficultés dans ce devoir. '" soient les reproches qu'on nous adresse nous nous tairons. ... petites que soient vos fautes vous auriez pu les éviter. Mon père a ... 75 ans. N-ous avons ramassé ... jolies fleurs et nous avons fait ... beaux bouquets. ... soient ton courage et ta volonté, je ne te conseille pas d'affronter ce danger. ... grands que soient ces hommes et ... talents qu'ils possèdent, ils ne sont pas infaillibles; il leur arrive de co-mmettre ... erreurs. '" soient tes prières et ton repentir, une peine reste attachée à ta faute . ... grands que soient tes soucis, ils ne sauraient égaler les miens.

Compose .4 phrases avec le mot quelque; réfère-toi aux mo· dèles placés en tête de l'exercice:

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ùJEnfant trop sage Tu es le meilleur élève de ma classe. Ton trav-ail est tou­

jours impeccable, tes devoirs admirableluent -soignés, tes Jeç.o!ls sues en perfection. Tu as un souci minutieux et constant de tout faire du mieux possible. Une faute dans une dictée, un ,accent oublié, une tache, un trait de travers, une erreur dans une opé­ration, te ll1eUant l'âme en élUOi. . Tu rougis s'il t'arrive d'hésiter en récitant ton résumé de géographie. Tu te confonds en regrets épouvantés si par hasard j'ai à te faire la plus anodine obser­vation.

Tu songes à ton travail avec une ferveur jamais en faute. Tu écoutes les leçons passionnénlent. Dans ta soif d'apprendre et ton souci de ne janlais oublier le conseil, de ne jaluais ~nfrein­dre la règle, de ne jamais mériter le reproche, tu fais montre d'une « sagesse » que pourraient t'envier nombre de garçons plus âgés.

J'aime à te voir, assis à ton pupHre, les bras croisés, les yeux avides, l'esprit au guet. Avec quelle ·conviction tu fais ton métier d'écolier, mon petit ca'marade ~ Toujours le premier à la tâche, toujours le meilleur, le plus docile, le plus appliqué. A ce point soucieux de ta besogne qu'il t'arrive de faire plus ·que l'on ne te demande, d'entreprendre pour le plaisir un devoir analogue à celui qui vient d'être achevé, d'apprendre dix lignes de leçon quand je n'en avais demandé que cinq.

Avec quel zèle, quelle foi, tu viens chaque jour ainsi ,vers ta classe, nlon brave petit bonhomme!

Et pourtant - je ne ..sais si j 'oserais' jamais te le dire ft ·toi­nlême - pourtant, lorsque j'évoque ton visage, ton application merveilleuse, toutes tes rares qualités écolières, il me vient par­fois un regret. Je te trouv·e trop 's~ge à mon gré, mon bon clam­pin! Cette rigoureuse assiduité oÙ l'étude dont tu ténl0ignes en chaque instant de chaque jour me gâte un peu l'idée que je me fais de toi. Cette sévérité dont tu fais preuve à l'égard de ta propre tâche, après m'avoir longtelups élUU et charmé, m'ef­fraie quelque peu aujourd'hui, et m'éloigne de toi. Je te trouve trop grand pour toi, mon petit hom'me de dix ans. Je te souhai­terais plus naïf, plus vrai petit garçon. J'aimerais te voir quel­'quefois quitter ce visage tendu ·et qu'un grand rire éclatant et verm.eil montât à ta jeune bouche, à tes dents, à tes yeux. Un grand Tire d'enfant heureux de vivre, un rire qui me rappellerait que tu n'es rien qu'un enfant pareil aux autres, un bon garçon­net aimant l'étude, mais aussi le jeu et la joie.

Jusqu'à présent, je n'ai jamais pu m'attendrir à ton égard comme je l'eusse souhaité. Ton incomparable sagesse nuit à l'af­fection que je voudrais te porter .. Et dans le fond de 'nloi-même

-'1:91-

Ô mon petit écolier trop raisonnable - ·sans doute le meil­leur de ma sympathie va-t-il à des garçons .qui la luéritent moins que toi. Georges Rigz.zet.

BIBLIOGRAPHIE

LE SECRET DE LA PORTE DE FER 1)

. On ne ~saurait ass'~2! .~ngager lE's garçons et les jeunes ,filles pas­SIOnnées d ,aventures la ,lIre « ILe se'cret de la porte de .fer» de G. C?erc" dont la ~remière .éditio.n 'a déjà eu un grand su.ccès et qui VIent -de rep,araItre rSous une forme 'p'lus Imoderne. L'auteur qui fit beaur·oup vour les tér.1laireurs en Suisse ,c-onnaît la je·unesse E't a su inventer un récit dont les péri.péties paJpitantes f-ont passer J.e lec­~eur Ipa~ les ém?tions les Iplus variées. Quatre garçons . qp.e leur etourdene ,a ·égares et enferm,és dans Iles souter-rains d'un vieux châ­teau y passent quellques jours d',anxiété bien compréhensiJble; mais 'c€' ne sera pas en vlain -car ils y font d'utiles expériel1Jces. Grâce 'à leur ·courage, à leur inteHigence, là leur ingéniorSité, ns se sOl·tiront de -cette situation non sans avoir connu le dang·e,r. Le caractère de ces ,lurons:, héros involontaires d'une aventure 'Peu hanale est remar­quablement cam'Pé; ,leur dévouement dans les .mo~ne~ts r.ritiques, l,eul' ho-nnêteté ,qui réagit si nettemE'nt lorsqu'ils découvrent dans le souterrain un revair.e de d'aux-monnayeurs, la manière enfin dont ils mettent ·à 'prO'fit leurs 'connaissaI1Jces en électricité, tout ,cela est m,ê­lé ,avec un rare bonheur ,au récit qui 'prend ainsi iune valeur ins­t-ructive sans qu'on y sente jamais la ,leçon. (Mais .pas un instant l'in­térêt n'en ·est relâché -et -ce 'dynamisme entraîne infail1iblEtment le le-cteul', eût-il même .pllus Ide Il '5 ans. Comme le disait -un corri.pte rendu de Ilia pre.mièr-e édi,tion: IC'est du Bade·n 4 Powell grelfd'é sur du Jules Verne. Peut-on souhaiter .mieux !

1) ,Cle-r,c Gaston - « Le ser.ret de la porte de fer». Un volume in-,s 'oarré av-ea iLlustrations dans le te'xte et (couverture illustrée, re:Iié plein pa·pier, Fr. 5.-. Librairie Payot, Lausanne.

LECTURE POUR LES PETITS DE 8 à 12 ANS

« La Chevrette blanClhe», -par Ketty VOu Allmen, joli récit p.our Noël et qui -plaira autant ,aux ,plus jeunes que « La Chèvre de Mon.­sieur Seguin» -aux gTands. C'est l'histoi.re d'un Ipalpa un moment égaré et .qui a retrouvé .la bonne voie à la ,grande joie de IS,am et de iMa­Ion, ses enfants. ,L'illustration eI1Jfantine double la valeur -du récit.

Comm.ande au prix réduit de 20 ct. chez M. M,aurice Jave-t, Berne, Kir-chbühlwe.g 212.

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N ÉCROLOG 1 E

t IJonsieur le professeur OSWALD

Samedi 18 décembre, (Monsieur Oswald, professeur à l'Ecole normale a rendu sa belle âlne à Dieu. Sentant ses forces décliner, le défunt avait définitiveluent quitté l'enseignement en pTintemps dernier, après un demi-sliècle ou presque de dévouement pédago­gique dans notre canton.

A ce mOlnent-là, Monsieur le chef du Départem·ent de l'Ins­truction publique avait tenu à assurer rIe jubilaire de toute la re­connaissance de l'Etat du Valais. Car Monsieur Oswald a appor­té à l'accomplissement de sa tâ,che son cœur généreux, son remar­quable taJ.ént, et une activité qui ne s'est pas ralentie un instant. Il aim,ait sa mission comme un sacerdoce, et ,c'est pourquoi il savait conseiller aussi bien les instituteurs qui venaient souvent se retremper auprès de lui, que ses élèves à Iqui il a donné une excellente formation intellectuelle et moràle. Aussi, nos colilègues du Haut-Va.lais lui étaient-ils profondément attachés ,et iils lui marquaient leur reconnaissance en toutes circonstances. Ils l'bnt montré une dernière fois en assitant nombreux et recueillis :à son ensevelissement.

Monsieur ' Oswald était né en Alsace en 1870. Il fit de fortes études littéraires et pédagogiques en Autrkhe, puis il enseigna dans les écoles primaires d'Altdorf et vint à Sion en 1897 après avoir brilla'mment conquis à Lucerne, le « brevet d'enseignement moyen». Il ne tarda pas à se voir confier l'enseignement de la langue rnaterneHe àux élèves du Haut-Valais. Il sut leur faire ai­mer la langue de Schiller et il obtint dans oette discipline des résultats r,emarquables.

Chacun éprouvait un grand plaisir à fréquenter la société de ~Ionsieur le profess·eur Oswald; on échangeait volontÎlers un bout de .conversation avec Œui, car il savait conquértir ses audi­teurs aussi bien par son sourire accueillant que par ses paroles ·amènes.

Et .maintenant Monsieur Oswald n'est plus; mais son souve­nir restera vivace dans le cœur de toute une génération d'ins­tituteurs formés à son école, nourris de sa doctrine pédagogique.

Nous présentons à ses confrères dUTement éprouvés, et plus particulièrement à M0nsieur le Directeur de l'Ecole normale, no­tre religieuse sympathie et nos sincères condoléances. C. B.