l'ecole primaire, 30 avril 1943

18
SION, 30 Avril ,1943. Ne, 14. PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORCANE DE tA VALAISANNE D'EDUCATION AB 0 N N E MEN TAN NUE L: Fr. 7.50 62ème Amata. Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion. ou à ce défaut contre remboursement ,Tout çe qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD, Instituteur, Sierre -- Les sonl reçues exclusivement por __ PUBLICITAS, Societe Anonyme Suisse de Publicité SION Avenue de la Gare T éléDhone 2 12 36

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Page 1: L'Ecole primaire, 30 avril 1943

-M. Darbellay René, inst. Liddes

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exact que possible, Ù~R participl;l-ntB." , . Les membres dl1 corps enseignant sout au benefice des memes reductlOns que les elevcs

SION, 30 Avril ,1943. Ne, 14.

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

ORCANE DE tA SOC1~TÉ VALAISANNE

D'EDUCATION

AB 0 N N E MEN TAN NUE L: Fr. 7.50

62ème Amata.

Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion. ou à ce défaut contre remboursement ,Tout çe qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD, Instituteur, Sierre

-- Les onno~~e~ sonl reçues exclusivement por __ PUBLICITAS, Societe Anonyme Suisse de Publicité SION Avenue de la Gare T éléDhone 2 12 36

Page 2: L'Ecole primaire, 30 avril 1943

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SION, 30 Avril 1943. No 14. 62ème Année.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCttr~ VALAfSANNE D'ÉDUCATlo.N

,SOMMAIRE: CO'MlMUNI.CATIOtNS D.IVERSES: Brevet de capacité. - Impôt pour la défense nationale. - Rapport de gestion de la Cai&se de retraite du P~ E. - M. AI·phonse Oswald quitte l'en­BE"ignement. - Récits d'histoire suisse pour nos élèves. - Re­merciements. - PARTIE PEDAGOGIQUE: L'Ecole vivante par .}es centres d'intérêt. - Entre la clôture et la réouverture .. - Pro­duit~ de beauté, ---< Préparation de la jeunesse là ses devoirs civi­ques, - Les vitamines, aliments protecteurs, - La rencontre. _ !L'enrichiqsement de la phrase. - Les belles histoires -; BIBIO-IGRAPHIE. NECROLOGIE.

Brevet de capacité Les examens pour l'obtention du brevet de capacité sont fi­

xés aux dates suivantes : le mercredi 9 juin, à 8 h., à l'Ecole normale des Instituteurs

pour les instituteurs; le jeudi 10 juin, à 8 h., à l'Ecole normale des Institutrices

pour les institutrices. Prière de s'inscrire auprès du Secrétaire du Département de

l'Instruction publique jusqu'au 1er juin. Les candidats qui se­raient empêchés de se présenter à la date indiquée ·doivent en avertir le Départenlent jusqu'au 1er juin, en faisant connaître le motif de leur absence.

Nous rappelons que le brevet de capacité n'est délivré qu'aux candidats qui ont fourni tous les travaux annuels et qu'on reste soumis à ces travaux tant que l'on n'a pas passé avec succès le brevet de -capacité. (Communiqué,)

Impôt pour la défense nationale En vue de se conformer aux instructions sur la manière de

remplir la déclaration concernant l'impôt pour la défense na­tionale, quelques instituteurs ont demandé au Département de leur adresser le ceTtificat de salaire prévu sous chiffre 3 de la formule officielle.

Page 3: L'Ecole primaire, 30 avril 1943

· Selon 'entente intervenue avec le service ê'antona:l des cont ._ b~hons, ' le certifi~at de salaire ~'est pas exigé du personnel e~­seIgnant. Ce' der~Ier devra simDlefuenf iildicJ:1,ler le trait~ment re­ç~; le contrôle'pëut se faire à la comptabilité du Département des FInances. .. F.l , 1." .) ... .1

Départeme.nt de l'Instruction publique. ~ ,~ . ...

~ ',' 1 •

Caisse de' retraite ordinaire du personnel enseignant

Rapport de gestion pour , l'année ·. 1942 I. MOUViEI~iNT GBNERAL EN 194.2

Report du solde actif de l'exercice pré­'cèdent

Versements de l'Etat du Valais pour coti­sations des membres et s·a :part

Versements individuels de membres po:u:r coti~ations complémentaires .

Intérêts des titres et des obl1gations Pensions vers逷s en 1194'2 . ' . . Rebours-ementaux membres sortants Ristourne au compte de l'Etat :pour üotisa-

tions non dues Frais généraux . Impôt fédéral1 droit de timbre, etc. Intérêts, prime d'achat, frais de ib·anque sur

achat d'obligations Excédent de~ recettes !Fr. 235,470.70 Solde actif en clôture d'exercice

Total

II. BILAN ACTIF

Compte des Dépôts et Titres . Solde créditeur du Compte courant IBanque

Cantonale !PASSIF

Fonds dES Assurés Fonds des Pensionnés Fonds de Réserve . Solde du ,Compte de l'Etat .a valoir sur

exercice ·1.94'3

.(

Recettes Dépenses

3,lH9,516.315

.204,9'7-3.65

2,279.'80 117,868.95

53,534.60 1.9;088.30

29.-2,881.,25

111,713.25

2,406.40

3,434,98<6.95

3,524,6'3J8. 75 3,524,,838.75

Recettes Dépenses 3,376,000.-

59,986.95

2,725,5120.60 288,998.70 3t2;3,,g166.~0

96,600.75

- 41-9-

III:. CO(MI~:~E, pE ILA BANIQ,UiE CANTONAlLE

,solde créditeur au 1er ja.:nvier 19~ Titres et dépôts remboursés

Recettes ' Dépenses 34,5,1:6.36

Versements de l'Etat du Valais pour cours 1941/42

Versement.s individuels de merllbres pour c·otisations

Intérêts Achat d'Obligations et dépôts fermes fension~ v€'rsées en 194'2 Remboursements aux ,me,mbres sortants Ristourne au com:pte de l'Etat pour ,cotisa-

tions non dues Fr.ais généraux Impôt fédéral, droit de timbre, etc. Intérêts, prime d'achat, frais ·sur aohat

d'oibltgations Solde créditeur en clôture d'exercice

1,000.-

204, 97G:65

2,27~.80

117,868.95

IV. CO\M!PTE D.EIS AlSSURES Dépenses

Solde de l'exe-rcice précédent . Extourne du Fonds d€' réserve Cotisations des membrE'~, de l'Etat pour

cours 1941/42 Versements de mem'bres ,pour cotisations

c,omplémentaires Part -de l'Etat pour les versements indivi-

duels Intérêts . Remboursement,s aux -membres ·sortants Extourne au Fond·s de RéC\erve Extourne au Compt€' de~ Pensionnés . Solde du compte en dôture d'exercice

1.9,088.30 26,354.90 -30,543.20

2,725,620.60

.2,.80.1,507.-

V. ICO/MlPT,E D;gS ·P~fNSIONNES

Solde de l'exercice précédent Extourne du co-mpte des Assurés .Extourne du Fonds de Réserve Intérêts (pal' Fonds de Rése-rve) Pensions ve:r'sées en 1.942 'Solde -du compte en clôture d'exercice

Dépenses

53,534.60 œ '8,998.7{)

217,000.-63,534.60 19,088.GO

29.­.·2,.88'1 .. 25 11,713.25

2,405.40 59,986.95

Recettes 2,533,832.15

1,16'5.30

156,4'34.10

2,279.80

-1,580.40 /106,.215.25

,2,80.1 ,507.-

Recettes 288,567.40

3{),543.,20 1.2,227.8'5 11,194.85

342,6313.30 3'42,533.3{)

Page 4: L'Ecole primaire, 30 avril 1943

- ~20-

VI. COMlPTE DtU F~ONrnS DE R~SERVE

Solde de l'exercice ,précédent . Extourne du compte des Assurés . Extourne au compte de!:: 'Pensionné Extourne au c-ompte des Assurés Fl'ais 'généraux • . . . . Intérêts du -compte des Pensionnés Intérêts du compte des Assurés (soldé). . Intérêts, primes d'ar-hat, fraü~de banque sur

achat d'obligations . '. -Solde du -compte en clôtmre d'exercice

Dépenses

m,,227.85 · 1,165.30 2,881.25

11,194.8'5 5H.oo

2,405.40 323,800.90

353,80.1.,10

VII. OOlMlPTE DE L'ETAT

Solde créditeur de l'exercice précédent Versements de l'année ,10942 Cotisations de l'Etat et des m~rrub;eB 'pou;

-cours 1941/42 . . . Part de .l'Etat aux versement!:: individuels

de membr€'s . . Extourn edu compte banq~e po'ur '\:erse~ent

erroné +

Solde ,à valoir sur le pro ohain exerciee. (cotisati-ons du 1er -semestre du 'Cours 1942/43)

Dépenses

.156,434.10

1,680.40

29.00 fl6,'600.75

VIII.C.ÜlMlPTE DElS INT,ERETS

Produit total -des intérêts pour 1942 Im'pôt fédéral, droit de timbre, etc. Solde versé ,au compte des Assuré-s

ETAT D.ES TITRES

Dépenses

11,713.25 -106,156.70

117,868.B5

Recettes ~27,4:46.20

26,'354.90

353,801.10

Recettes 49,670.60

,204,973.65

254,644.25

Recettes 117,<868.95

117,868.95

DEPOSES A ~A SANQUE ,CANTONALE DU VAfLAIS 1 Bont de dépôt No 1\2189 là 3% % Banque 'cantonale 100,000.-1 » » No 1<8191 à 3% % » » .200,000.-1 » » No 1847'3 ,à 3 % » » 280,000.~ 1 » » iNo 19373 là -3% % » » 140,000.-1 » » No 1,94'6'5 à 3 % % » » 100,000.-1 » » No 19609 là 3% % » » 510,000.-\1 » » No 19769 à 3%% » » .100,000.-1 » » No 109800 à 3~ % » » 110,000.-

-. .421 -

,1 » » No 19842 à 3% %» » 1 » »N 0 19937 ià 3 %» » 1 » » No 19981 la 3 %» »

1 » » No 1713,30 ,à '3% %» » 2 Obligationg à 3 % Etmprunt Défens€' Nationale

34;6 » ,à 3% % Provins ,Sion 1939 280 » à 4 % Val,ais 0.931 262 » à 0.4 % Valais û.9G4

80 » à 3% % Valais 1937

D~TAIIL D,'E1S F/RAIS -GEJNE'RAUX Frais de banque et d'administration Indemnité aux reviseurs de,s comptes Traitement du Cai-ssier Tr'aitement du Secrétaire Séances de l,a ,Commission Visa deg ibons

RAPPORT DES REVISEURS DES COMPTES

~O,OOO.­

,130,000.-150,000.-300,000.-

7,000.-3M3,OOO.­,280,000.-262,000.-80,000.-

3,376,000.-

30.05-6'1.20

1,'800.-900.-40.-50.-

do l'exerciœ 1942 de la Caisse de Retraite du Personnel enseignant du Canton du Valais

Mesdames, Messieurs,

En vertu du mandat qui nous a été 'confié, nous avons pro­cédé le 17 avril a. c. à la vérification des comptes et du ,bilan de l'exercice 1942, dressés par votre caissier Mr S. Mey tain.

Il est constaté que les écritures sont régulièrement passées et que les postes actifs et passifs du bilan qui vous est soumis, sont entièrement conformes aux chiffres établis par la conlptabi­lité et les inventaires.

D'autre part nous avons pu constater la concordance des va­leurs mises 'en main de la Banque Cantonale du Valais au moyen des reconnaissances écrites délivrées par celle-ci.

Les contrôles opérés dans les différentes parties des comptes nous ont également permis de constater la parfaite conformité entre les écritures et les pièces justifi.catives.

Nous vous proposons donc œapprouver les comptes tels qu'ils vous sont présentés et d'en donner décharge, avec remer­ciements, à la Commission et au Caissier pour leur bonne gestion

Les Reviseurs:

Bourdin. Blatter Théophile.

Page 5: L'Ecole primaire, 30 avril 1943

Caisse de retraite du personnel . enseignant valaisan Exercice 1941 .. 42

Les ressources principales de la caisse de retraite sont cons­tituées par les ,cotisations des ~ssurés et par les intérêts de ses ca­pitaux. La première source continue à alimenter, normalement la caisse tandis que le débit de la deuxième faiblit d'année en an'­llée. L'évolution du marché de l'argent est cause de cette situa­tion. Si ce phénomène est réjouissant pour l'ensemble de l'écono-1nie du canton, pour la caisse de retraite, il a des conséquen~e~ plutôt fâcheuses.

Jusqu'à maintenant, la commission avait réussi des place­ments très avantageux, Aussi, en présence de ces circonstances nouvelles, la comlnission a-t-elle immédiatement entrepris, ,au­près de la banque cantonale, des dénlarches pressantes, ap­puyées par le Département, en vue d'obtenir des capitaux dispo­nibles en ce moment au taux le plus avantageux.

Au cours des pourparlers, la commission a demandé à la banque d'assurer à la caisse de retraite du personnel enseignant le même traitement qu'à celle des employés. La direction de la banque a estimé que la caisse de retraite du personnel ensei­gnant avait beaucoup plus de liberté d'action et partant plus de possibilités de faire des placements intéressants de sorte qu'il n'é­tait pas indiqué de modifier le statut actuel.

Cette question étant controversée, il a été décidé, pour ' l'é­claircir, de faire des calculs portant sur les dix dernières années en vue d'établir quel est le systènle le plus avantageux.

En ce qui concerne la ,caisse du personnel enseignant, les calculs sont tenninés. Ils ont fait constater une diminution sen­sible du taux de l'intérêt pour l'ensemble des dix dernières an­nées. La commission attend le résultat des calculs de la banque pour la suite des pourparlers qui seront menés avec la sagesse coutunüère de la commission et de son président en particulier.

Sion, a~ril 1943. . Le Secl'étaI'Ïat de la Caisse.

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A l'Ecole normale· des Instituteurs l,

monsieur fllphonse Oswald quitte l'enseignement

Lors de la ~érémonie d~ ' c.lôture' de l'année scolaire à l'Eèole normale des Institu'teurs, ~fonsieur ' Cyrille Pitteloud, Chef clu Dé~ partenlent de l'Instruction publique, acçeptant la délnission de ~lonsieur le professeur Alphonse Oswald, a exprimé au distingué maître des sentiments de reconnaissanee qui animent tous ceux qui ont bénéficié de son dévouement. Ml' le Conseiller d'Etat s'est plu à passer rapid.ement en revue la carrière du professeur dé.:: missionnaire.

Ml' Alphonse Oswald est né en Alsace en ·1870. Très jeune, il sentit l'appel de Dieu à une vie plus parfaite, et comme un grand nombre de ses conlpatriotes, il entra dans la Congrégation des Frères de Marie. '

Après de fortes études littéraires et pédagogiques en Autri­che, Ml' Oswald enseigna dans les écoles primaires d'Altdorf, dir~gées par les Frères de Marie depuis près de cent ans; c'est là qu'il fit connaissance avec notre pays et qu'il apprit à l'aÎlner; dès lors, toute sa vie sera une vie de dévouement au service de la jeunesse suisse.

En 1897, Ml' Oswald arriva à l'Ecole normale des Institu­teurs de Sion, après avoir passé de brillants examens à Lucerne pour l'obtention du « brevet d'-enseignement moyen}). COlnnle c'est le cas de presque tous les débutants, le nouveau professeur fut d'abord occupé à enseigner diverses branches: histoire, géo­graphie, mathélnatiques; il excella dès le début dans la direction du chant. Mais bien vite, il se signala par ses dispositions spé­ciales pour l'enseignement de la langue allemande. Et depuis plus de 'quarante ans, Ml' Oswald familiarisa tous les instituteurs du Haut-Valais avec la belle langue de Schiller et de Gœthe. Les -connaisseurs rendront certainement témoignage an zèle et au suc­cès de 'Ml' Oswald dans 'ce domaine, et bien des fois, on s'est plu à souligner l'écart considérable qui existait, en particulier pour la langue maternelle allelnande, entre les connaissances des élèves à leur entrée à l'Ecole normale et leurs connaissances à la sortie.

Un contact si intime avec les élèves de langue allelnande de­vait amener Ml' Oswald à s'occuper tout spécialement des nor­maliens du Haut-Valais. Et chacun sait qu'il se montra, en effet, leur père, non seulement leur père intellectuel, mais aussi leur «père spirituel». Ses élèves lui gardèrent toujours leur confiance; aussi les voyait-on - et les voit-on encore - venir souvent le trouver à l'Ec0le normale et reprendre avec lui les bonnes cau­settes d'autrefois - ces causettes ,dans lesquelles on touche à toutes sortes de sujets: à l'école et à la famille, au perfectionne-

Page 6: L'Ecole primaire, 30 avril 1943

-424 -

ment moral et à l'avancement politique, au ciel et ,à la terre ... -ces ,causettes qui font tant de bien parce qu'elles rapprochent les âmes et laissent dans les cœurs un plus grand désir de servir.

Depuis deux ans, la santé de Mr Oswald déclinait peu à peu; certes, le professeur s'-efforçait de se raidir contre la faiblesse, car 'ce n'est pas sans une peine im'mense qu'on abandonne l'en­seignement après s'y être consacré tout entier pendant plus de cinquante ans; mais le dévouement a une limite et Mr Oswald a bien mérité qu'on lui accorde, ou plut9t qu'on lui impose quel­ques années de repos, qu'il continuera d'ailleurs à 'employer d'une façon ou d'une autre à la poursuite de son bel idéal de religieux-éducateur, voulant se rendre toujours plus digne de ce bel éloge que nous lisons en première page de l'ouvrage « IW:aI­lis» que lui remit le Chef du Département de l'Instruction pu-blique: •

A 1I1onsieur le professeur Alphonse Oswald, ce très Inodeste témoignage de reconnaissance du Département de l'Instruction Publique du Valais, auquel cet éducateur émérite a donné, à ['Ecole normale de Sion, le meilleur de ses forces durant près d'un demi siècle.

Sion, le 14 avril 1943.

Le Chef du Département de l'Instruction publique : Cyr. Pitteloud, Conseiller d 'Etat.

Récits d'histoire suisse pour nos élèves On nous a demandé de publier, l'année proch aine, d ans

l' « Ecole P rhnaire » des récits d'histoire suisse qui pourraient jntéresser nos élèves. Dans ce but nous nous sommes efforcé de nous p rocurer une documentation d 'où il serait possible d'extraire des pages capables d'émouvoir nos élèves en leur faisant aimer davantage notre pays et son histoire.

Malheureusement nos efforts n'ont pas été couronnés d'au­tant de succès que nous l'aurions souhaité. Les ouvrages que nous avons consultés présentent généralement des récits trop longs ou Iqui perdent de leur valeur s'ils sont séparés des chapi­tres où ils sont intégrés.

C'est pourquoi, nous serions reconnaissants vis-à-vis des col­lègues qui pourraient nous donner des références de livres d'où il serait possible de tirer des extraits intéressants. Toute contribu­tion à :p.otre revue sera la bienvenue.

ORS AT , vins du Valais, vins de soleil et de 'sànté.

- 425-

Remerciements Ce numéro étant le dernier de l'année scolaire nous nous

faisons un devoir et un plaisir de remercier toutes les personnes qui nous ont prêté leur appui dans notre tâche parfois difficile de rédacteur.

Un merci tout particulier à nos fidèles correspondants dont les articles sont appréciés. Beaucoup de lecteurs nous en ont ma­nifesté leur satisfaction verbalement ou par écrit. C'est pourquoi nous sommes heureux de leur transmettre ces félicitations méri­tées. Nous disons aussi toute notre gratitude à notre collaborateur direct et dévoué, à l'imprimeur, à Publicitas et à nos bienveillants lecteurs. •

Nous espérons pouvoir compter sur les mêlnes appuis l'an­née prochaine.

~TIE PEDAG O GIQUE 1 L'Ecole vivante par les centres d'intérêts

Aux candidats au brevet de capacité, Aux participants du 52me cours normal suisse de tra­

vaux manuels et d'école active.

Il y a cinq ans, un groupe d 'instituteurs valaisans, compre­nant un délégué par district, ainsi que le directeur de l'Ecole nor­male et le maître de l'école d'application, passaient une journée entière dans la classe d 'un instituteur vaudois, Mr Edmond Viret, sous l'aimable conduite de l'inspecteur des écoles primaires lau­sannoises, 1I1r Paul Aubert. Délégués officiels du Département de l'Instruction publique du canton du Valais, ils avaient à faire connaissance avec la méthode des centres d'intérêt, telle ,que ces deux éducateurs émérites la pratiquaient, pour, à leur tour, dans les réunions régionales, en donner un exposé théorique à leurs ,collègues -et en faire une application pratique.

Les pèlerins valaisans avaient été conquis par l'aimable simplicité des deux ,pédagogues vaudois, et ils étaient revenus de Lausanne avec l'impression que leur mét:Qode pourrait être mise en pratique, en partie du moins, dans les écol~s valaisannes. ,

MM. Aupert et Viret vienn~~t de pt;lblier le rés~ltat :d~ leur expérience dans un livre de grande valeur et de bell~ présenta­UO~, portant le titre alléchant de: «L'école v.ivante PQF les. cell'" trt& d'intérêt ».

Page 7: L'Ecole primaire, 30 avril 1943

- 426-

Nous recommandop.s cet ouvrage à tous les membres ,du corps enseignant, ainsi ·.qu'à tous· ceux qui ont ·à s'occuper d'ins­truction et d'éducation (Inspecteurs, membres· des commission~ scolaires, etc.) Nous prions en particulier tou~ les candidats aÏ!. brevet de capacité de se le .pr<?curer le plus tôt possible, car il fe­ra l'objet de leur travail écrit pOUl' l'année 1943-19·44. 1)

Nous ne ferons pas l'analyse et la critique de l'ouvrage de MI' Viret, puisque nous aurons le plaisir d'y revenir en rendant compte, dans l' « Ecole Primaire», des travaux des Instituteurs. Disons seulelnent, afin d'orienter un peu les lecteurs -de notre Re­vue pédagogique, que le livre cOlnprend deux parties. La premiè­re est consacrée à l'exposé de la n~éthode - une vingtaine de pa­ges seulement. On y touche les points suivants:

1. Com.ment nous concevons les centres d'intérêt. 2. Les limites de la méthode; les écueils qu'il faut éviter. 3. Les étapes du centre d'intérêt. 4. La durée et l'étendue des centres d'intérêt. 5. Comment débuter avec la méthode des centres d'intérêt. Le lecteur aimera la prudence des auteurs qui n'ont rien du

« fanatique».

La seconde partie -comporte l'étude -détaillée de six centres d'intérêt, tels qu'ils ont été travaillés dans la classe de Ml' Viret.

1. Le pont de la Chamberonne. 2. La Vuachère et son vallon. 3. La colline du Signal. 4. Animaux du "foyer,' chiens et chats. 5. La Cathédrale de Lausanne. 6. Le temps qu'il fait. Lés centres d'intérêt devant être, autant que possible, enra­

cinés dans le milieu ambiant, on ne s'étonnera pas du choix des exemples proposés: ce sont, pour la plupart, des sujets lausan­nois; mais ce qui nous importe, à nous, ce ne sont pas les sujets eux-mêmes, mais la méthode suivie; sous ce rapport, les exemples proposés ont une valeur universelle. .

Le livre de MI' Viret soulignera le bon travail que fait l' « Ecole PriInail'e » en publiant, dans chaque numéro, une étude sur un ou deux centres d'intérêt; de plus, il suggérera aux lnaî­tres d'intéressants compléments.

Ajoutons que cet ouvrage pédagogique. arrive à point pour le 52me cours normal suisse de travaux manuels et d'école ac-

1) On peut se procurer dès maintenant l'ouvrage de "J1M. Aubert et Viret auprès du Dépôt cantonal du matériel scolaire, à Sion, au prix de FI'. 4.- au lieu de Fr: 4.50 en librairie. Le nom-: bre des exemplail'es étant limité, les expéditions sero.nt faites dans l'ordre des commandes.

- 4~7-

live, qui se donnera à Sion du 12 juillet au 7 août. Tous les parti­cipants aux cours .dida·ctiques, qui seront consacrés en particu­lier à l'étude de la méthode -des centres -d'intérêt aux divers de­grés, feront bien de se le procurer -et de le lire avant le 12 juillet.

Nous aiInerions en dire davantage, mais nous préférons lais­ser les candidats au Brevet de cap~cité nous faire connaître eux­mêmes ce qu'ils pensent de

« L'Ecole vivante par les centJ.1es d'intérêt». L. B.

Sur le chemin de Damas

Entre la cIôtur·e et la réouverture L'hiver n'est pas la saison morte que des têtes superfkiel­

les s'imaginent. Le paysan sait que la terre travaille en se repo­,sant. L'épais duvet de neige qui s'étend opportunément sur les .sillons vaut un engrais quelquefois vivement désiré. Là-dessous sommeille la nature dans l'attente.

La prochaine clôture des classes viendra intel'l'Olnpre i'in­tensité de la vie scolaire. Chaque année, les maîtres et maltresses voient alterner leur activité pédagogique avec d'auire~ ('CCU­

pations. N'existe-t-il pas dans n~aintes âmes une sorte cIe compétition,

de rivalité, de conflit entl'e les deux domaines qui s'y disputent la préférence ? Celui-ci se sentira plus à l'aise pendant les Jnois de chômage scolaire. Celle-là constatera un vide dans ces périodes de son existence réclamées par des intérêts surtout économi~l,Ies, et sa pensée revient spontanément vers sa chère école.

Les uns et les autres doivent songer à concilier harnlonieuse­.ment leur vocation éducative avec les exigences du gagne- pain.

Chacun comprend que des personnes qui ont charge d'âme ne passent de l'école aux occupations non pédagogiques ni avec l'indifférence d' n journalier ni avec la facilité de l'employé administratif. Si, en fermant les volets de leurs salles de ('1:1.sse, elles ont l'impression d'y laisser quelque chose de leur :.:,œur, 0n ne peut pas les taxer d'une sentimentalité Inalac1ive.

Sans doute la responsabilité civile de leur profession s'inter­rompt comme un courant déclen ché. Les attaches affectives o? simplement la force des habitudes seront plus tenaces . . "Nlars k conscience de leur mission dans la v ie du peuple ne dOlt pas ·~;estompel' . Sous l'habit du paysan, sous l'unifonne du soldat, sous la casquette du fonctionnaire ou de l'intérimaire et sous le tablier de la ménagère, ou reste instituteur ou institutrice. Il y a les effluves souvent ténus de la présence, de l'exemple, de l'ac­tion discrète et permanente.

Page 8: L'Ecole primaire, 30 avril 1943

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Faut-il aller plus loin et demander que, dans l'entretemps, nous songions aux semailles futures; à la tâche à venir, a.ux exi­,gences du prochain automne, aux appels possihle~ de la Pro­,vidence, aux besoins accrus de l'école ,chrétienne qui est :lUX pri­ses avec de puissantes rivales?

Il semble que nous puissions difficilement échapper, sinon à une stricte obligation de justice, du moins à un devJir d'équité pédagogique et de charité d'apôtre.

Il n'y a qu'à réfléchir à la double réalité qui elnpoigne toute .personne loyalement soucieuse de faire honneur à sa fonction . . pédagogique: L'uszzre professionnelle et les exigences plus im­périeuses de notre époque révolutionnaire.

L'usure? Est-ce de la fatigue et peut-être d'un cel'tain sur­IItenage qu'il s'agit? Cette usure physique existe, et si nous dé­pensons nos énergies corporelles à l'exemple du bon P'lsteur qui donne sa vie pour ses brebis pour qu'elles aient hl vie ~;lbondam. ­pIent, nous avons là la matière d'un noble sacrifice. Ceux qui ;croient que le régent ou la régente, bien au chaud et au sec, pas­sent des mois de villégiature entre les quatre murs, ne soupçon-

'nent pas les exigences physiques de l'enseignement. Nous devons aussi compter avec l'usure intellectuelle. Les

idées perdent de leur relief comme les effigies des monnaies. La fraîcheur des connaissances et l'entraînement des leçons souf­Irent à la longue. S'il en est ainsi des notions que les détails des programmes et les textes des manuels nous remettent périodique­ment sous les yeux, il faut craindre encore davantage que les vérités profondes qui doivent éclairer notre route pédagogique à l'instar d'étoiles lointaines ne finissent par s 'éteindre. Nous ne pouvons pas nous maintenir à la hauteur de notre mission sans poursuivre notre culture intellectuelle.

Mais c'est surtout la volonté, le cœur que la rouille ronge vi­·te : notre foi en la valeur de notre action éducative vacille avec les déceptions; nous ne ressentons plus la même confiance en .ces jeunes âmes qui n'obéissent pas toujours à nos suggestions. La ferveur se calme, la flamme de l'enthousiasme baisse. Notre âme peut se laisser envahir par la lassitude, la tiédeur, l'indiffé­rence, pis encore.

Ce ne sont pas là des maladies spécifiques de vétérans,. Nous connaissons de vieux maîtres dont l'ardeur professionnelle bril­ie encore de l'éclat du plein midi; par contre il n'est pas inouï ,que des débutants entrent dans la carrière avec l'arrière-pensée· d'en prendre et d'en laisser, d'en laisser autant que le tolère leur position. D'autres, tout feu en face de la nouveauté de l'en­~eignement, se butent aux aspérités de la route.

. L'usure sous toutes ses formes guette chaque éducateur et chaque éducatrice, et ce sont sans doute les meilleurs 'qui ont la

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ponscience la plus nette et la plus douloureuse de leur dévalua-lion pédagogique. .

Chacun doit renouveler en lui l'esprit de droiture et attiser la flamme du zèle. Quand? Au moment où le rretour des quaran­Je ou cinquante paires d'yeux l'assaille de mille nouveaux soucis? C'est dans l'entr~temps de deux années scolaires successives, dans le recueillement des vacances, dans les loisirs des dimanches .d'été qu'il faut réparer vos forces. La meilleure occasion de se renouveler, c'est la solitude d'une retraite où la bonne volonté de l'âme qui rentre en elle-même est portée sur les puissantes ailes de la grâce: « Je puis tout en celui qui me fortifie » •

Nous n'avons pas seulement à lutter contre l'usure vitale, ;IIlais aussi à voir clair dans la situation pédagogique actuelle. Il yale devoir de la vérité, l'interprétation des signes des temps. II ne s'agit pas ici de méthodes nouvelles, de procédés inédits, de réformes à la mode, mais des puissants courants spirituels qui · \emportent l'humanité, poussent la jeunesse 'vers des rives incer­taines et font souvent dévier l'action des éducateurs qui n'ont pas Ile souci constant de refaire le point.

Dans un récent article de l'organe de nos collègues catho­liques « Die Schweizerschule », j'ai cité comme sujets très op­portuns de nos réflexions les aspects suivants de notre mission éducative:

« Le nlystère de l'éducation chrétienne. « L'attitude athlétique du chrétien en face de la vie, l'esprit

de sacrifice, de maîtrise de soi et de renoncement. « L'idéal communautaire national. « Les rapports humains et chrétiens entre l'âme et le corps

dans la culture physique. « L'examen critique des mouvements pédagogiques non

chrétiens les plus · dynamiques. « La vue synthétique de la situation pédagogique catholi­

que contenlporaine. A moins d'être des perroquets, nous prononçons à tout mo­

ment des jugements de valeur, choisissons des matières, omet­tons tels faits et insistons sur tels autres. Pourquoi? Parce que, sciemment ou le plus souvent à notre insu, nous sommes régis pal' les énergies profondes, ,convictions, sentiments et vouloirs, qui risquent de se dégrader le long du chemin.

Il faut rajeunir ces énergies entre deux étapes scolaires et ;régénérer notre ·potentiel spirituel. La vue de la vérité oubliée nous fera plus libres.

Sans nous trouver dans la situation tragique de Saul sur le chemin de Damas, rchacun de nous peut dire à Dieu: « Sei­gneUl', que voulez-vous que je fasse ? »

Sous une forme ou sous une autre, il entendra cette sugges­.tion: « Renouvelez l'esprit de droiture dans la réflexion et rani-mez votre bonne volonté dans le recueillement. » C. G.

Page 9: L'Ecole primaire, 30 avril 1943

- 4"30-

Produits de beauté Le culte de la beauté est vieux comme le monde et vaste

comme l'univers. Au plus profond des régions mystérieuses qu'habitent encore quelques rares peuplades absolument incultes, les explorateurs ont observé une sorte de cult~ du beau, conlpris par ces primitifs à leur manière: tatouages, lèvres rendues arti- . ficiellement proéminentes, ornements au nez, aux oreilles, aux bras, etc., ce qui fait pens·er que la recherche du beau est un besoin inné, une sorte !d'instinct irrésistible 'que Dieu a mis ' dans toute âme humaine.

Dans les pays civilisés, si on fait de la culture physique par­fois intense, n'est-ce pas pour fortifier et assoupJir les muscles mais aussi pour donner au corps sa plénitude d'harmonie et de beauté?

Mais l'on ne s'est pas contenté de perfectionner la structure du corps; on a pensé à l'extérieur, à « la façade » : parfulu, crè­mes, couleurs, poudres, cosmétiques, etc., etc, ont bientôt fait leur apparition dans des récipients aux formes excentriques et la tyrannique mode est venue inlposer ses caprices. Suivons-la, si le ·cœur nous en dit. Mettons un soupçon ' de rouge aux lèvres, du rouge sur les joues, faisons onduler nos cheveux, teignons-les, coiffons-nous de nlanière à faire sourire les belles Saviésannes, celles de la Noble Contrée, de Nendaz; d"Hérens ou du Haut­Valais, puisque cela est inoffensif et qu'un tas de gens en vi­vent. Mais n'oublions pas de faire comprendre à nos « grands », et surtout à nos « grandes», qui vont bientôt s'envoler pour tou­jours de l'école, que ' le meilleur de tous les produits de beauté, c'est la bonté. Avez-vous renlarqué cOlubien le regard enlbellit une personne au monlent où elle accomplit une bonne action, un acte de bonté ?

Au temps lointain de nos débuts dans la ,carrière, une jeune collègue nous dit, après la classe du soir : ;~I~0Its trouver le vieux C. voulez-vous'? Le vieux C. était un pauvre célibataire, hydro­pique et abandonné dans une masure isolée de la plaine d,u Rhône. Nous y allâmes, chez le vieux C. dont la figure s'illu­mina d'un sourire: Les visites étaient si rares .... Nous y restâ­nles jusqu'à la nuit tom'bante et, lorsqu'il fallut prendre congé, ma compagne, agenouillée sur le pauvre grabat, entoura de ses deux bras le ·cou du vieillard, (un étranger), comme si c'eut été son père et lui appliqua sur le front, deux gros baisers! ,L'ex­pression du visage de ce pauvre malade abandonné, la beauté du geste, rehaussant celle de la jeune personne, restent gravées dans notre cœur et nous incitent à redire que le meilleur des produits de beauté c'est la bont~, c'est encore et toujours notre indéraci-nable 'Conviction. X., inst.

-- 431-

Préparation de l" jeunesse à ses devoirs [iviques (Suite et fin)

A quoi attribuer cet' ~tat de ,choses?

D'abord à la famille. La .famillE", depuis l'antiquité, depuis son institution divine, ,fut' toujours la dépositaire 'des valeurs sacrée.s. Quand je dis la fa'mill~l je pense avant tout à la' ,mère. Elle est la: gardienne. du pays; elle e,st ·celle qui forme des hommes. Pour rem­,plir parfaitement cette:J mission, il ,convient avant tout d.e créer un ·esprit de IfamiIl e, ,qui E'n cimente les Imembres les uns aux autres, leur donna la force dans l'union, une puissance -ca·pable de se frayer une route vers l'avenir. Esprit de ,famille qui façonne le cœur à une idée claire, nette et simple, mais vraie. .

De lui découle j'amour de la [amine. L'homme a be,soin dE' ,pou­voir se rattacher à quelque chose de solide. Il n'est pas un être errant. Il ,devient vagabond, insatiSifait, incapable de stabilité, le jour où plus rien de précis. ne le retient à quelque .chose" nulle part. L'ancre le plus solide ser.a toujours la famille, ,a condition que ses auteurs sa­·ohent la [aire aimer. Point de départ de la vie, la famille doit ,en être aus,si le but, l'achèvement. iLa famille, .première patrie, la plus réelle dans l'âme, la plus -com,plète, parce qu'elle est faite de l'essence des morts, de ses morts.

,Mais -combiE'n de familles ,possèdent enrore cet équiHbre? ,Com­bien sont encore une véritable cellule ,sociale, un amhryon, la source de la -grandeur .du pays? !Sports, excursions, vacance,s, autant de mots exaltants, mais ,qui ,corrompent l'esprit de famille. ,Sociétés, conoerts, spectacles, ·encore d'autres mots ,qui ,sous-entendent des obligations et qui déchiquètent le corps my'stiqu8 de la famille. On pensera et on agira en ,rommun 'pour autant qu'on vivra en ·commun. Une chose étonnante, ,et ,à laquelle beaucoup de ,parents" qui veulent soit disant faire preuve de compréhension se rallient, c'est le besoin d'évasion de chaque jeune. Rien ne pèse autant qU8 la vie de !famille: jamais ils ne sont aussi heureux ,qu'.au 'moment où ils échappent à la sur­veillanc-e paternelle.

Certes, je ne prêche pas la réclu:::.ion perpétuel1l3: je pr,êche les sorties en commun; je combats les séparations ,pO~lr des IDCltiis dE­goûts et de tendances. Découvrir ensemble des joÏL's neuvp-_, c'est raffermir encore la cohésion ,familiale.

Dans ce domaine, beauroup de ,pères de ,famille devraient .faire de ,sérieux ,exame,ns de conscience. Combien de soirée·s au cabaret, qui ne sont pas néces.saires. Et je ll1'excuse pas toutes le·s mères - il y en a trop - -pour qui l'a famille n'est qu'une pénible obligation, alors qu'elle -devrait être le point central de l'-existence. Il n 'y a aucune raison ,qui ,excuse la mère de ne pas biNl éduque-r ses enfants. Elle est la gardienne de la vie; elle en est responsable devant Dieu et le ' pays, Et ,c'est à bien ' remplir sa tâche Iqu'une mère -digne trouve son _plus grand bonheur.

Page 10: L'Ecole primaire, 30 avril 1943

- 4!32 -

'parce que la famille est devE·nue sim'plement une organisation sociale, au lieu d',être avant tout une institution divine, le pays souffre d'un grave déséquilibre. Un pay-s \ 'aut c,e que valent les fa­milles, et pas davantage. Comlment demander alors que la famille­fourni~se au pays des cœur's ardents si r.eIllfant n'apprend pas ,à, ai­Jner ·sa première patriE" Iqui est la maison. ,s'il ne dérouvre pa-s 1à. tous les motHs de bonheur, où les trouvera-t-il ailleurs et quand sera­t-il capable de grandes choses?

On ne peut .pas demander là la famille qu'elle commence l'éduca­tion patrioti·que de,s enfants, puü:que 'se,s chefs ne ·sont plus tout à fait au niveau de lE'ur devoir: ils en ·sont inférieurs. Quand les pa­rents auront repris conscience d,e leur grandeur, la premièr.e éduca­tion patriotioque naîtra d'elle-même; elle découlera ·de l'amour ·que' l'enfant aura pour la première et grande patrie: la maison. Aimer son pays ré-suIte de l'amour qu'on ·porte à sa famille. La mère n'aura .pa;s besoin de prononcE'r une !:teule fois le mot d'histoire ni de pays à l'en­fant, tout cela entrera naturellement dans ce jeune cœur, ,sans l'aide· de mots, mais par le simple pouvoir de l'amour. Rien ne naît que d'amour, tout résulte de ce sentiment initial.

Je ne crains ,pas d'accuser la .famille tout d'abor,d de c-ette dé'­ficiencE'. S'il y a vide entre le corps et le eœur de la patrie, la mère avant tout en est responsable. Certe!:t, il n-appartient .pas là la mère de .faire de ses enfants des citoyens éduqués à tous les devoir-s !fu­turs. Mis un pays vaut ce que vaut la mère. Et il appartient à la mère d'apprendre a l'enfant à aimer quel quelque -chose dE' bien réel, la tfamille, la maü:on, la patrie. Elle doit lui insuffler une âme d'a­mour. Les autres ·s-entiments ne sont que la succédanée de cette pr8>­mière loi.

-Ce n'est que sur -cette base bien établiE' que l'édl1cateur ,pourra travailler. Il n'appartient .pas diTedement à la loi de jeter la semen­ce dans les cœurs. A lui incombe le devoir de la faire geTmer, fruc­tifier, prospérer. Les premier!:t éducateurs, c-e sont les créatE'urs de l'enfant. Le maître d'école les ·complète, ,mais ne les remplace pas.

,Si l'enfant sait aimer sa premièr·e patrie, il apprendra -aisément à aimer la !patrie commune. Et l'œuvre de l'éducation .patriotique deviE'ndra alors l'achèvement de ce que la mère aura entrepris.

Alors on pourra songer à modifier la :manière d'enseigner l'his­toire. A quoi thon, avant que la mèrë soit la pre,mière éducatrice, vou­loir arriver .aubut? Tom~ les chemins nous ,conduiraient -à l'intérieur d'un désert. '

Rôle de l'école dans l.a valeur -spirituelle d'un ,pays, mais surtout et avant tout rôle de la famille. La ,famille -est une ·permanence dans. la ViE'; l'école devient très vite un souvenir.

**iJ: For,mer' des citoyens, c'est ,f~ire aimer le 'pays. C'est ~n v.ain -q~'on

donnër-â, .à l'enfant le résumé de seg -droits et devoirs futH!-~ 8~ pn n~ -

/

lui .donn~ pas avant tout l'amour. ,Car -ce n'.est pa:s avec des :mots qu'on en ,fera un -bon -serviteur de la .patri€l, mais avec le cœur.

Faire aimE,r le ,pays, ,c'est tirer de l'histoire non pas des dates et ,des fait~ - il en faut, mais ,pas tro·p ~ non pas des foules de noms, mais l'âme, la structure du pa:ssé qui compose encore en ce moment la puis.sance invisible de la nation. Etudier l'histoire pour elle-même mène à l'échec. iMai,s de ces ,faits tirer 18>8 vérités éternel­lE'r;; dont vit le pays donnera à l'enfant, et plus tard au citoyen, la juste notion de -sa grandeur. Cest dans ce sens ,qu'il con vien t,à mon avis, de comprendre l'ensei.gneme-nt civique qui est l'ensei.gnement patriotique: Donner au Jutur ,citoyen un idéal :qui le -guide, Iqui soit pour lui un point d'appui, _ une certitude. Lui donner une di,gnité.

Il E'St diflficile de fixer les ba-se·s ,pratique" de -cet ense-ignement. D'ailleurs, toutes seront bonne,s si -elles arrivent là faire aim-er le pays tout entier.

J...'harmonie ode l'es:prit national, qui découle d'une ,bonne éduca­Uo-n ch-i,que, ne sera acquis.e qu'au moment où la première cellule sociale qu"e"t la ,famille redE'viendra pour l'enfant la première et la plus grande -patrie. Jean F:OLLONIER.

ùes vitamines, aliments protecteurs Compléments du Guide de l'Exposition

"Jeunesse saine et forte"

1. Ce qu'il faut dans un régi.Ine alime,ntaire complet

Pour nous nourrir, il nous faut des aliments qui nous four­nissent de la :chaleur et de l'énergie, comme le moteur a besoin de benzine. Ces aliments de force sont les suivants :

1° l'amidon contenu dans le pain, les pommes de terre, etc., 2° les sucres des fruits et d'autres plantes, 3° les corps gras de toutes sortes. Pour réparer les tissus usés, nous avons besoin de matières

albuminoïdes, d'eau et de sels minéraux. Si notre corps était une vulgaire machine qu'un mécanicien

.conduit, ces aliments pourraient suffire à son entretien. Les produits raffinés et transformés, pain blanc, huiles très ~puTées, pâtes alimentaires, sucre cristallisé, conserves, etc., seraIent des aliments presque idéals comme des combustibles purs.

Mais l'homme est plus et mieux qu'un moteur inerte. A ce corps vivant, une nourriture quelcon~ue ne ~uffit p.as. A.~ sorti: de l'hiver, nous ressentons une certaIne fatIgue pnntanlere qUI provient du manque d'aliments frais. Les marins privés long­teQlPs de ~ait, de légullles et . de fruits fr~is attrapaient le S.~9f~~l· - -

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Les peuples ~e l'Extrême-Orient nourris principalement au riz glacé d'un blanc de neige- souffraient du béribéri accompagné de paralysies et de tumeurs.

A to~s ces aliments raffinés, transformés ou trop lon'gt'emps 'conservés, il manque quelque chose d'essentiel, les vitamines.

Il. Qu'est-e'e que les vitamines?

Ce sont comme des étincelles vivifiantes de notre nourriture. Elles règlent les échanges nutritifs et renden~ possibles l'absorp­tion et l'utilisation du sucre et des corps gras. Elles agissent à très faible dose et doivent être constamment renouvelées.

Il faut connaître ces fées merveilleuses appelées vitamines A, B1' C, D etc. Tant qu'on se porte bien, on ne s'en préoccupe pas. C'est lorsqu'on est malade qu'on se rend compte de leur absence. Voici quelques notions sur les quatre vitamines princi­pales:

VITAMINE A : Le manque de vitamine A est accompagné de troubles de croissance; le ,corps devient sensible à toutes sortes d'infections; les plaies . guérissent difficilement. Les pou­mons et les yeux souffrent.

La vitamine A se trouve surtout dans le lait, le beurre, les légumes verts et en abondance dans l'huile de foie de morue. Un kilo de bon beurre en contient 10 mg.

La ration journalière de croissance demande environ 0,2 m g. de vit. A.

Cette dose journalière est contenue dans 20 gr. de persil,

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PRIX INTÉRESSANT.

40 gr. d'épinards, 100 gr. de chou frisé, 4 à 8 œufs, 170 gr. de carottes.

La vit. A résiste bien à la chaleur.

VITAMINE Bh. Le manque de vit. Bl cause aussi des trou­bles de croissance et de plus de la faiblesse nerveuse, l'absence d'appétit et de mauvaises digestions. Il est acconlpagné de dou­leurs articulaires, de rhumatisme. La vit. Bl fait ,défaut chez beaucoup .de gens.

La vit. Bl est contenue dans le blé, les germes de blé, le pain conlplet, les légumes verts, les salades, les pOIll~es de te.r­re et les pommes. Il y en a environ 0,3 mg. dans un lItre de laIt.

Il nous faut par jour 1 à2 mg. de vit . . B l . Cette dose journa­lière se trouve dans 220 gr. de pois ou de haricots secs, 300 gr. de pain à 90 % de blutage, 800 gr. de pommes de terre on de légumes divers.

L a vit. BI est p eu sensible à la ch aleur.

VITAMINE C. L'insuffisan ce de vit. 'C cause la fatigue prin­tanière le lllanque de force, une llloindre résistan ce aux in fec­tions ; dans les cas graves elle p roduit des saignements dans !es muqueuses et les articulations: Sous un~ fO~lne plus ou m OIns prononcée, l'insuffisance de ~lt. C est t res rep~nd~e chez ~ous, surtout au sortir de l'hiver. C est une forme attenu ee du scolbut.

La vit. C ,est très fréquente dans les légumes frais, les ponl­mes de terre et les f ruits . Elle n 'existe pas dans la viande. .

1 k g. de p Ol1'lmes de t erre en contient environ 120 gr. Il nous faut la r a tion journalière reiativeillent forte de 50

mg. de vit. C. . Nous trouvons cette ration dans 30 gr. de persIl, 100 gr.

de légumes, 300 gr. de fruits, 300 ,à 500 gr. de pomlll~s de te:re. L a vit. C est très altérable; elle est plus ou mOIns. raplde­

nlent détruite par l'entreposage, la conservation, la ?UISson,· le séjour dans l'eau . Il ne faut jeter l'eau de CUIsson. ~es légunles (excepté celle des épinards et de la rhubarbe) , malS 1 u­tiliser pour l'alhnentation .

VITAMINE D . Par défaut de vit. D, les enfants d eviennent r achitiques ; leur s os restent nlOUS parce qu'il.s n 'assimilent pas assez de calcaire ; de là des troubles de crOIssan ce et la ca­rie dentaire . Le man que de vit. D favorise la tubercul?se. Il y a peu de vit. D dans n os aliments. Elle se trouve, en falble quan­tité dans le jaune d'œuf, le lait et le b eurre, tres abondamnlent dans l'huile d e foie de moru e. Elle se form e ? ans notre p eau sous l'influence des r ayons solaires, au grand aIr.

La ration journalière est m inime, 0,02 mg. La chaleur ne détruit pas la vit. D.

Page 12: L'Ecole primaire, 30 avril 1943

- 4'36-

III

Le tableau suivant d'après le Dr H. Muller, Gland (Vaud), indique les quantités de vitamines contenues dans 100 gr. de ces ,produits naturels. Les poids sont indiqués en milligrammes; ils n'expriment évidemment que des moyennes qui varient suivant l'état de maturité, la conservation et la préparation des aliments.

A Bl 1

C D mg mg mg mg

Pommes de terré 0,03 0,1 20-30 Céréales 0,3 3,-Tomates 1,- 0,06 30 Petits pois verts 0,45 0,075 50 Epinards 7,- 0,05 60 Prunes 0,17 0,06 Cerises 0,3 0,01 Cynnorrhodon 1250 Foie 0,8 0,36 15 Lait 0,1-0,25 0,045 0,1-2 0,2-0,4 Viande 0,015 0,05 0-0,5 Beurre 1-1,8 0,01 Fromage gras 1,2 0,055 Oeufs 0,33 0,1 Huile foie de morue 600,- 1,5 ~ ~ ---" flétan 4200,- 15-Thon 0,66 Huile de foie de thon 3000-

1 Besoin quotidien de

1 1 1 1 0,002 - 0,01 l'p.omme en vitamines 3-5 1-2 50

IV. Nos principaux aliments

(Voir aussi ces aliments dans le guide de l'Exposition « Jeunesse saine et Iode».)

LE LAIT. Frais, il est un aliment presque idéal. Il est notre principal fournisseur de vit D; il ,contient en outre les vit. A, BI et C. Le lait produit pendant la période de l'affouragement vert et surtout aux alpages est plus riche en vit. C. Le beurre con­tient passablement de vit. A et D, le frolnage les vit. A, B1 et D.

Les compléments avantageux du lait sont les aliments fécu­lents : pain, pommes de terre, riz.

La margarine possède à peu près la même quantité de calo­ries que le beurre; mais elle est dépourvue de vitamines.

-431-

LE PAIN. - Le grain de blé est comme du lait très con­densé. Le pain idéal serait le pain complet. A défaut de celui-ci, le pain fait avec une farine à 90 % est encore bon. Nous avons 'dans le bon pain notre principale source de vit. BI. Le pain blanc à 70 % est trois fois moins riche en vit. Bli que le pain à 90 %.

Comme le pain est en temps normal le plus important ali­ment de la dasse laborieuse, il doit être aussi complet que pos­sible. Autrefois le pain blanc passait pour être le meilleur, le plus pur, le mieux fait; c'est en réalité un pain appauvri, comlne le Jait écrémé est un produit amoindri. Les veaux trouvent mieux leur cOlnpte dans le son que les enfants dans le pain blanc.

Les complément naturels du pain sont le beurre qui apporte outre le corps gras les vitamines A et D, puis le beurre, le fro­mage et le lard.

L'orge, au lieu d'être absorbée par la brasserie, devrait ser­'vir à l'alimentation humaine, surtout sous la forme de soupe. L'orge employée à la préparation de 7 dl. de bière suffirait pour ,13 rations d'enfants. Appeler la bière « du pain liquid·e» est une grossière tromperie. L'orge est riche en vitamine BI dont la bière est dépourvue.

POM,MES DE TERRE. Elles ne payent pas de lnine. Quelle cuisinière voudrait s'en passer? Elle est notre· principale ~ource de vit. C. 1 kg. de ces tubercules contient 180 gr. d'amidon, 20 gr. d'une matière albuminoïde de grande valeur, 1 gr. de sels nlinéraux, puis 0,3 mg. de vit. A, 1 mg. de vit B1. et 120 mg 'de vit. C, le tout associé à de l'eau. La pomme de terre est riche en matières protectrices, rassassie facilement, est ,bon marché et se prépare de cent manières diverses. Elle se complète heureuse­ment de lait, de fromage, de beurre, de lard ou de viande.

n faut traiter les pommes de terre avec ménagement; car la vit. C est très sensible. Voici quelques conseils à cet égar-d :

Laissez intacte la peau protectrice. Conservez les pommes de terre au frais. La chaleur nuit à

la vitamine C. , Pelez-les juste avant de les utiliser. Ne les laissez pas sé­journer longtemps dans l'eau qui en dissout une partie nota­ble de la vit. C et des sels minéraux.

n vaut mieux les peler avec un 'couteau inoxydable et évi­ter de les cuire dans une marmite en cuivre.

La cuisson ne doit pas durer au delà du temps nécessaire, sous peine d'entamer trop la vit. C.

n est bon de cuire souvent les pommes de terre non pelées, « en robe des champs », comme on dit.

LES LEGUMES EN <GENERAL sont des aliments particu­lièrement recommandables, non pas tant à cause de leur valeur

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énergétique qu'en raison de leur forte teneur' en sels minéraux et en vitamines C d'abord, puis aussi en vit. A et Bit. Ni le pain ni la viande ne peuvent les remplacer. Le jardin avec le verger peut devenir un véritable eldorado de la santé. .

Il-faut utiliser les légumes aussi frais que possible. Les épi­n~rds, par exemple, conservés pendant une semaine, perdent les 5;6 de leur vitamine C. Il est bon de les manger souvent crus ou de les préparer à l'étouffée ou à la vapeur. La cuisson pro­longée détruit la vit. C.

Les remarques faites à propos des pommes de terre s'appli­quent plus ou moins aux légumes en général.

Les légumes les plus riches en vitamines C sont par ordre décroissant : les choux, la choucroute, les pois et les haricots verts, les épinards, les pommes de terre, le poireau et la salade.

La vit. A se rencontre surtout dans les choux, les épinards, les carottes, les betteravt:s à salade, la salade pO.lllIuée, la rhubar­be et l'endive.

Les légumes à graines sont riches en vit. El'

FRUITS. - Les produits du verger et de la vigne cont~en­nent beaucoup d'excellent sucre de fruits, des sels Ininél'aux, pas­sablelnent de vitamines A, Bl et C, des essences aromatiques et des matières gélatineuses. Voici la teneur en vit. C. de .quelques fruits p ar kg. : pêche 100 mg.; cerise 100 Ing.; pOlnme 50 mg.; pruneaux 50 mg.; raisin 20 Ing.

Quelques fruits sont très riches en vit. C. Ainsi il y a dans 1 kg. de fruits d'églantier 12,5 gr. de vit. C, dans 1 kg. de citron 0,5 gr.

Les fruits ne sont pas des objets de luxe, mais un élément indispensable d'une alimentation saine.

Il est btm de manger les fruits frais, autant 'que possible, tout entiers, s'ils sont propres et mûrs. Les jus de .fruits et de raisins et leurs concentrés prolongent le bénéfice des fruits frais.

L'utilisation rationnelle des réserves fruitières exige qu'on réduise le plus possible la fermentation et la distillation dont les produits ne contiennent que très peu ou pas de vitamines, sans parler d'autres inconvénients.

'\l'. Que valent nos produits indigènes comme sources de vitamines?\

Ce qui précède dit assez clairem·ent que c'est à nos produits indigènes, variables suivant le sol et le climat, que nous devons demander la nourriture riche en vitamines et adaptée à notre corps. Le secret d'une bonne alimentation consiste à mieux ex­ploiter les produits de chez nous. Inutile d'aller acheter des vi­tamines artificielles. Si vous souffrez de troubles sérieux, vous allez consulter le médecin qui avisera.

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VI. Et l'alimentation de guerre, le. rationnement, les restrictio,ns"

Le Dr Fleisch, professeur à l'Université de Lausanne, q.it à ce sujet: « S'il est vrai que la guerre a sinlplifié notre nourri­ture et réduit sensiblement la ration de bien des aliments re­cherchés, cette nourriture a cependant beaucoup gagné en vita­mines. La nourriture d'avant-guerre était, pour une grande par­tie de la population, trop pauvre en vitamines et en sels miné­raux, parce qu'on consommait de grandes quantités de sucre, de farine et de pain blanc, de pâtes, de riz, de graisses et d'huiles, tous aliments où vitamines et sels minéraux sont en faible quan­tité ou manquent tout à fait. Or ces aliInents se trouvent nlain­tenant être rationnés et doivent, dans la pratique, être rempla­cés par des pommes de terre, des légumes, des fruits et du pain bis en quantités accrues, aliments qui tous sont riches en sels et en vitamines.

Il en ressort que la nourriture que nous impose le rationne·· ment actuel, si elle flatte moins notre palais, présente en re, vanche le grand avantage d'être plus appropriée aux besoins de notre o~ganisme, c'est-·à-dire plus saine». C. G.

ua rencontre Quand on a, des années durant, veillé sur des jeunes, soit par

~imple amitié attentive, soit à cause d'une mission d'éducateur, .qui elle aussi, se .fonde sur l'afJection, il arrive qu'on éprouve un senti­ment péni,ble en revoyant plus ta,rd des « anciens» encorE' jeunes, écrit-on là la « Libe,rté». Songeons ici là tel vieux maître que, parfois, ,le hasard rapproche d'élèves de jadis. Ils ne semblent pas le recon­naître ou, ceci est .pire, tém.)ignent par leur ~alllt, même fleuri d'un sourire ébauché, ,qu'il est oublié, ce re·venant, dédaigné, presque in­connu. Et s'il est .dans la nature de ces i.ngrats, incDnscie·m'ment .cruels, de rele\'e'r les ridicules ·discernés jadis en eet homme, rendus à la compagnie de leur~ ,« copains », leurs confidents" ils se hâteront, on le .pe.nse, d€' rappeler plaisamment sa rencontre, même de rire des efforts qu'il aurait tentés, par bonté naturelle, pour évoquer l'amitié d 'autref·ois ·dont ces jeune·s au r-œur fermé ne se soucient plus.

Il arrive, d'aille·urs, ,que nulle pensée affensente n'eMleure ces jeunes à la rencontre inattE'ndue du vieux ,maître. Ils ont sim·plement oublié; ils n'en a.ttendent plus rie.n: c'est tout. lL'âJge inexorable, la fatig.ue, des ,habitudes \qu'il ne changera plus, rançon d'une vie réglée ·comme un registre et où les gestes et les mots se répètent ,ont maintenu le vétéran dans un ·chE'min tant ·de fois repris {qu'il s'y e·st creusé des ornières. Eux, les jeunes, l'ont quittée, cette route où, un te~ps, ils cheminaient avec lui; ils ont choisi une voie div~rge.nte au tracé plus hardi. Elle les conduit, pensent-ils, vers des IQwtams,

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de.s hauteurs même. Alors, pris par d'autr es soins, d 'autres rêVE'éh i,ls ne songent plus au comp8Jgnon de la pre~ière étape, aujourd'hui clopinant, attardi, dépassé, perdu de ·vue. Et leur cœur de.~se'ché par ce vent de la vie, sou\'e.nt un ~brûlant ,siroco, ne pense m'ême pas à saluer le vieil ami d 'un cordial et enjoué: « On se souvient de vous», qui lE' réJouirait. Ah! l'oubli, quelle loi dure!

lMais il est aussi de ces jeunes qui évitent le regard de l'ancien 'guide.; ils redoutent ,que ce perspicace ne vienne là lire dans leurs yeux qu 'ils ont quitté t e ({ droit chemin », jeté leur gourme, .folâ tre dans des jardins interdits dont cet hommE', vite jugé r adoteur, leur signalait les périls c,achés sous corolle. Ce 'qui les retie·nt de l'aborder la main tendue, c'est l'olblig,ation où ils se trouveTaient, peut-.être, de lui avouer, dans un élan sincère" ,qu 'ils ont ,fait leur vie à leur .guise, oublié tous les conseils, Ti de tous l es préceptes, sauté délib érément toutE'S les haies. Un peu de pitié, la survivance d 'un respect, d'une crain te mêm e, les empêchent de lui ré'v'éler et le choix qu'ils ont fait et ce qu'ils sont devenus.

Souven t, qu 'ils le sach ent, le « vieux )} - l'appellent-ils autre­m ent? - le « vieux », dont une longu e pratique des jeunes âmes a aiguisé la psychologie, a, en rE'voyant ses amis d'antan , la révéla­tion de l e·u r égaremen t. Il en sou ffre; sa conscience délicate va jus­qU'là se demander s'il a bien tout fait, ja.dis, pour donner ,à ees jeunes une juste notion du ·devoir. Il s'affl ige, il s 'attriste, puis sa. raison, ,à .la voix de l' expérience encore, se ressaisit. Il sait qu'Eln la bonne se­mence étouMée subs iste une ver tu qui donne l' espoir e.n des moissons tar dives.

Et peut-êtr e, ce s oi r -l1à, g lisse-t -il dans sa prière une pensée émue pour ces am i,s égarés. Ainsi son aftfection dédaignée continue à veil­IN' sur eu x. Sa m ission de guid e·, il la poursuit dans la s olitude de sa vie et le s ilence de son cœur. Ern. C.

Etude de la Langue française

Il enrichissement de la phrase On ne saurait assez le répéter, une langue vivante ne s'ap­

prend pas par la grammaire, mais p ar l'é tude des textes. L'ana­lyse attentive de morceaux littéraires judicieusement choisis, per­met de faire saisir aux élèves toute la technique Je la langue: orthographe, composition, etc. Il serait même bon de le~ amener à découvrir les règles elles-mêntes de grammaire et de leur en montrer l'application qu'en ont faites les bons auteurs.

·M'ais c'est surtout pour cet art difficile qu'est la cOlnposition française qu'il faut se servir des exelnples. Le travail d'enrichis­sement de la phrase auquel on peut procéder d'une façon collec­tive en classe est un autre moyen d'enseigner aux élèves à rédi-

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gel' correctement, et il est aussi utile 'Juant au fond CJue quant à la forme. Les maîtres devraient en faire de fréquents ex.ercice') : au llloins un par semaine. Evidemment il y a un écueil à éviter. Sous prétexte d'enrichissement dé phrase',,:il ne faudrait pas ae­cUllluler dans quelques lignes une proposition principale suivie d'une série de subordonnées, toutes précédées d'un. re1atif ou d'un conjonctif. Procéder de la sorte serait apprendre aux élèves à écrire dans un charabia impossible que l'on doit éviter surtout à ~'école primaire.

Afin de permettre à nos élève~ d'acquérir 1111 style clair et -{'orrect, nous devons plutât les habituer à éviter les propositions ~ubordonnées, à user autant que pos:-:;ible des indépendantes. Ce principe bien posé, et si l'on s'efforce de l'appliquer, on peut har­diment, sur ces bases, pratiquer de 1l0lnbreux. enrichissements de phrases. Les enfants y prennent goût et font parfois d'heu­ffm~es trouvailles . Ce travail s'effectue naturellement avec plus de facilité si l'on pratique la méthode des centres d'intérêt. Gràce à ce procédé, les termes se pressent en foule dans la Inénloire des enfants, et cela leur permet les asso\~iations d'idées les plus. in­téressantes et les plus riches.

Voici, sur le thème proposé: Une auto passe dans ia rue .. les développements trouvés par les élèves. Une puissante Chevrolet passe en trombe dans la rue, au risque d'écraser les passants maladroits ,et imprudents. Et encore: Avec un bruit de ferraille~ une torpédo démodée tangue affreuselnent et chasse devant el1e, sur l'unique rue du village des poules affolées. P uis : Une lu­xueuse Roll-Royce, très basse, de forme aérodynaln iqu e, fil e sans -bruit le long de l'avenue maintenant déserte.

Voilà des phrases d 'élèves; elles ne sont p as parfaites sans doute, mais elles dénotent déjà une excellente technique et un vocabulaire choisi. La phrase originale à enrichir a été écr ite au tableau noir par le maître, puis le travail collectif de r echerches a commencé. On a spécifié de quel genre d'auto il était question et, cela fait, on a trouvé les qualités qu'il convenait de lui rlppli­quer. Au fur et à mesure que le maître dirige les recherches, les doigts se lèvent, des mots intéressants fusent, d'autres qui le :.:,ont moins sont aussi jetés dans la mêlée. Parfois des rires éclatent et ,cela donne au travail collectif une joie et un entrain qui sont loin d'en diminuer la valeur.

Dans ce genre de recherches, il faut surtout que les phrases ,écrites soient entièrement l'œuvre des élèves. Le maître doit se borner à diriger le travail, c'est tout. La phrase ornée, embellie, enrichie est maintenant transposée au tableau noir et les élèves la .copient sur leur cahier. Après quelques exercices semblables, ils . auront acquis une certaine adresse et une habileté qui leur permettra d'appliquer, dans lèurs devoirs de composition, la tech­niqUe qu'ils auront ainsi apprise dans ces exercices collectifs.

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· '. En analysant · les quel9"ues phrases 'que ,Q'ous cito~s plu~ haut on peut Se rendre ' compte que nol,ls ne faisons pas de la sylisti­que qui, comme telle, n'a rien à faire en classe primaire, ,nos élè­Yes ' -dev~I1t se borner à écrire simplement, sans recherche. S'ils continuent l,eurs études, ils auront le temps, sur les bancs du c.ollège~ d~étudier les figures de grammaire, de Jaire des méta­phores et des périphrases.

Les élèves n'ont pas jeté au ' hasard des mots destinés à remplir, la phrase. Ils ont' observé l'automobile et ils ont cherché à la peindre avec la plus grande minutie, pour nous la faire bien voir. C'est donc un travail d'observation qu'ils ont effectué, tra­v~il hautement utile et profitable. L'exercice que nous proposons a. pour but d'amener l'enfant 'à saisir des détails intéressants et pittoresques, et à employer des mots justes pour les déèrire. Mais le maître ne doit pas se substituer à ses élèves. Si ceux-ci n'arri­vent pas à découvrir tous les détails que l'on voudrait, tant pas; ici plus qu'ailleurs, il faut savoir se borner, se contenter.

Ce procédé que nous avons .expérimenté est de nature à don­ner entière satisfaction au maître qui l'entreprend avec Iuéthode et sait faire un choix heureux des propositions à enrichir. L'étude de la phrase étant ainsi organisé~, celle -du paragraphe se fera de nlême tout naturellement; et toute la composition française én subira les heureux effets. D'ailleurs, une phrase bien équilibrée, riche d'idées, construite avec des mots colorés, vaut souvent nlieux que toute une composition. Cl. Bérard.

Les b~nes histoires

La solidarité Les deux nids. - Deux hommes étaient VOISIns, et chacun

d'eux avait une femme et plusieurs petits enfants, et son seul tra~ vail pour les faire vivre.

Et l'un de ces hommes s'inquiétait en lui-même, disant:' « Si je meurs ou que je tombe malade, que deviendront ma fem-· me et mes enfants? »

Et cette pensée ne le quittait point, et elle rongeait son cœur comme un ver ronge le fruit où il est caché.

Or, bien que la même pensée fut venue également à l'autre père, il ne s'y était point arrêté: « Car, disait-il, Dieu, qui ,con­naît toutes ses créatures et qui veille sur elles, veillera aussi sur moi, et sur ma femme et sur mes enfants. »

Et celui-ci vivait tranquille, tandis que le premier ne goûtait pas un instant de repos, ni de joie intérieurement.

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Un j~ur q?'il ,travaillait au,x champs, triste et abattu à cause de sa craInte, Il VIt quelques OIseaux entrer dans un buisson .en sortir, et puis bien y revenir encore, " . , .,

S'étant ~pproch~, il vit deux nids posés à côte à 'côte, et 'dans chacun plusIeurs petIts nouvellement éclos et encore sans plumes.

,Et quand il fut re~ourné à son travail, de temps en tenlpS il levaIt les yeux et regardait ces oiseaux qui allaient et venaient' portant la nourriture à leurs petits. '

Or, voilà qu'au moment où l'une des mères rentrait avec sa becquée, u,n vautour la saisit, l'enlève, et la, pauvre mère, se dé­battant VaInement sous sa serre, jetait des cris perçants.

A 'cette vue, l'homme qui travaillait sentit son âme plus trou­blée qu'auparavant: « Car, pensait-il, la mort de la pauvre mè~ re, c'est ,la mort ?es ~~fants. Les miens n'ont que moi non plus. Que deVIendront-lIs SI j'e leur manque ? »

Et tout le jôur il fut sombre et triste et la nuit il ne donni't point. '

Le lendemain, de retour aux champs, il se dit: « Je veux voir les petits de cette pauvre mère: plusieurs sans doute ont déjà péri». Et il s'achemina vers le buisson.

En regardant, il vit les peüts bien portants ; pas un ne sem­blait avoir pâti.

Et, ceci l'ayant étonné, il se cacha pour observer ce qui se passerait. Et, après un peu de temps, il entendit un léger cri, et Il aperçut la seconde mère rapportant en hâte la nourriture qu'el­le avait recueillie, et elle la distribua à tous les petits indistincte­ment, et il y en eut pour tous, et les orphelins ne furent point délaissés dans leur misère. Lamnlenais.

Le l1emords d'un petit voleur

Il y a de cela dix ans, c'était un Inatin, à huit heures. Une pièce blanche était sur la cheminée, là dans ce coin. Je l'apercus. Poussé par je ne sais quel Inauvais désir, je la saisis rapict'em~nt, je la mis dans ma poche et je partis pour l'école. Personne ne m'avait vu.

Au retour de la classe, après le déjeuner, j'entendis nlanlan qui disait à papa: « François, as-tu pris la pièce de 50 centilnes que j'avais laissée sur la cheminée? - Non, je n'ai rien pris. - Qu'est-elle donc devenue? Elle était là ce Inatin avant h uit heures; serait-ce Paul qui l'aurait... - Qu'est-ce que tu dis là ? interrompit mon père. Dans la famille des Bernard) il n'y a p as de voleur! Ta pièce a dû tomber sur le parquet et tu l':-wras ba­layée dans la cour !

Ces paroles m'avaient donné un grand coup au cœur. Si, il y avait un voleur dans la famille, et c'était moi ~ Je me sentis pâlir. Je murmurai tout bas: je suis un voleur!

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La pièce était toujours dans ma poche. Il me senlbla' qu:~lle me brûlait. Je courus dans le j~rdin et je la jetai au pied d'un ar­bre pour m'en débarrasser. Mais je ne fus pas encore tr·anquille. Ma conscience me disait toujours ; tu es un voleur !

Je n'y tins plus. Je ramassai la p'i~ce, je revins il la CUISIne, j'y trouvai ma mère et me jetai dans ses bras en pleurant et en avouant ma faute. Devinat.

Le marchand de marrons

Un paysan traversait souvent notre faubourg avec un ân.e chargé de fruits, et s'arrêtait vis-à-vis de notre maison. Groupés devant l'âne, nous regardions son fardeau avec des yeux d'envie. Un JOUI', la tentation fut trop forte.

L'âne portait un sac dont les déchirures laissaient voir les beaux marrons lustrés, qui avaient l'air de se mettre à la fe­nêtre pour provoquer notre gourmandise. Les plus hardis se les. montraient de l'œil, et l'un d'eux proposa d'élargir l'ouverture du sac. Je fus le seul à m'y opposer et je me jetai devant le sac en criant que personne n'y toucherait, mais un coup de poing' me ferma la bouche. Je ripostai ,et il en résulta une mêlée géné­rale.

Accablé par le nombre, j'entraînai dans ma chute le sac que je défendais, et le paysan, que le bruit avait attiré, me trouva sous les pieds de l'âne, au milieu des marrons éparpillés.

Voyant mes adversaires s'enfuir, il devina ce qu'ils avaient voulu faire, me prit pour leur complice, et, sans plus d'éclaircis­sements, se mit à me punir à coups de fouet du vol que j'avais empêché. E. Souvestre.

BIBLIOGRAPHIE

L'ENSEIGNEMENT DES TRAVAUX MANUELS DANS LES ECOLES·

PRIMAIRES ET SECONDAIRES

Genè\,le, 'Publications du Bureau inte-rnational d'Education, No 78, 194.2. 204 pages. Francs suisses 8.-.

On conviendra que, dans l'état actuel du monde, ce n'es·t pas tâ­che facile que de Ifaire collaborer dans le domaine de l'enseignement une .quarantainf'4 de Gouverne-ments, la plupart belligérants. Le Bu­reau international d'Education y a réussi une .fois de plius, ,comme le prouve la vaste enquête internationale sur l'enseignement des travaux manuels qu'il vient de mener à bonne .fin. Il avait ·déjà consacré un certain nombre de ses publications à l'enseignement des diHérentE\S' branches d'étude·s dans les ·écoles publiques des divers pays. Les

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trav.aux manuels peuvent-ils être vraiment ·considérés comme une branche d'études et valaient-Hs la peine de leur rése'rveT une enquête internationale aussi minutieuse? Tous ceux qui ont eu affaire de près a\"ec l'enseignement durant ces dernières années' savent bien que cette branche a pris de plus en plus dE' v·aleur et d'importance. D'abord considérée ·com·me un simple auxiliaire et favo:risée' surtout par le·s -partisans de récole active, elle prend rang peu à peu parmi [es sujets ·essentiels du programme. On estime en ef.fet qu'avec les exigence·s de la vie moderne, .l'enfant doit s,avoir se se-rvir de ses mains aussi bien ,que de son ·cerveau et qu'il doit être préparé là la vie prat1que en mêmE' temps qu',à la vie intellectuelle, ceci in~épen­damment -de la .préparation professionnelle.

,Les réponses ·que les .Miinistèr·es de l'Instruction .publique de m pays ont adressées au Bure,au international d>Education marquent toutes cette tendance à l'intensification des branches dites manuel­Ie's. ;Plu.sieurs de ces réponses sont basées sur une expérience-déjlà'lon­gue et présentent des pro.grammes méthodi.que.s et systémati,ques. On se:ra Ifrappé par la -richesse et la variété de quelques-uns ' de ces programmes . . Us rerflètent la vie même du pays et re·présentent 'un ef.fort non seulement d'·éducation pratiquE' mais d'éducation nationale et de formation de caractère.

Le 'questionnaire élaJboré .par les soins du bureau portait sur les points suivants: Place f,aite a l'enseignement des travaux manuels, dans l'en~e~gnement primaire et (·omplémentaire, dans l'ense.igne,ment secondaire buts de l'ense~gnement des travaux manuels, programmes, méthode·s, organisation matérielle, personnel ensei.gnant. Sur tous ·ces points, les donnéeg sont ·abond,antes, surtout en CE' qui c-oncerne renseignement · primaire'. 1Les Imonographies des· .pays ·sont précé­dées d'une vaste ·étude ,globale o.ffrant un tableau aussi exact qu'im­partial de .l'état de la question. Il n'est pas (besoin d'insister sur :l'op­.portunité d'un o.uvr,age de ·ce genre à l'heure où l'on se préoccupe· de l'·éducation de l'après,guerre. GrâC'e à sa documentation objective et scientifique, qu'il n'a cessé de compléter et de tenir là jour, le Bu­reau international d'Education pourra ceiftainement aider 'à l'œuvre dE.' reconstruction qui, même en pleine guerre, est partout à l'ordre du jour. Nous regrettons de ne pouvoir nous étendre davantage ,au­jourd'hui ·sur cette pUJblication, tmais noug nous promettons d'y re­venir au début du prochain cours scolaire.

ATLAS SCOLAIRE SUISSE POUR L'ENSEIGNEMENT

SECONDAIRE 1)

L'Atlas scolaire suisse .a fait ·se~ pre·uves, puisqu'il en est arrivé · a ·sa 7ème édition f:rançaise. Celle-ci est d'ailleurs à peu près identi­que à la 6ème; les seules c·artes différentes sont celleg dont la correc-

1) Atlas scolaire suisse pour .l'Enseignement second,air€'. Un vo­Iume in~cruarto ,rE'liée ·Fr. 119.-. iLilbrairie Payot, [,a-usanne.

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tion avait -été opérée €-n 1939, au moment où a débuté .le travail de préparoation, et ,qui tienhentcompte de l'annexion de 'l'Autriche et de la dislocation de la Tchécoslovaquie. Elles nous montrent égaiement la Roumanie réduite au pro.fit de la Russie et de la Bulgarie. Sur les cartes d'Afrique, l'IEthiopie est portée comme italienne; sur unE­de celles d'Asie, le Siam reçoit son nouveau nom de Thaïlande. Puis, la guerre ayant éclaté, l'impression rfut arrété, pour n'être re­prise qu~ lorsque l 'édition précédente ,fut .près d"être 'é'Piuü:iée.

Nos écoliers sont donc, :une ,fois de plus, ,en POss€'ssion d 'un Atla~ fait pour eux, avec une bonne proportion de cartes :relatives là la ISuis­se, et celles des autres pays selon l 'importane,e qu'i,ls ont Ipour nous Ces cartes ne représentent pas seulement le relie'f, les divisions po­liti'ques, l€'s principales localités, maig donnent une fouIe de détails sur la nature du sol, le climat (températures et précipitations) les ressources du sous-sol, les cultures, leg types de végétations, le·s in­dustries, la rép,artition de la population, bref tout ce qui est .néC'essaire pou:r connaître sous toutes se,s. rfaces la géographie ,d'une contrée. Un grand nombre de (,al'tons spéciaux donnent en outre, là une échel­le plus grande, soit les plus grandes villes, soit ,les ;faits géographi­'ques (volc-ans, détroits, deltas, estuaire-s, etc.) les ,plus typiques.

• Grâce à ,quoi, ,ce n'est pas ,seule'ment à nos écoliers que 1"Atlas scolaire suisse peut être utile, mais en l'rubsence ,d'un atlas SiuisS,E' plus ,C'omplet, il rendra certainement des se-rvice,s là tous ,ceux ,qui s'in­té.ressent là la ·géographie. Et qui ne g'y intéresse pas, en ces temps­ci, où les communiqués de guerre nous font .passer des te'l'n's et de-s me-r,sles plus l'appl'ochée-s aux plus lointaines? .pour la connaisgance de remplacement exact des .faits, un Atlas est indispensable, et l'At­las ,scolaire suisse se reco'mmande particulièrement.

Un deuil à l'Ecole La grande faillille écolière est en deuil: Sœur Généreuse

n'est plus. Arrivée à Sion en 1923, Sœur Généreuse Pont, originaire de

St-Luc (Valais), appartenait à la Congrégation des Sœurs Théo­dosiennes d'Ingenbohl. Elle fut chargée de la classe spéciale et se mit ,à cette tâche ingrate avec une ardeur qui ne s'avoua jamais lasse.

D'un abord austère, Sœur Généreuse avait le cœur très com­patissant, surtout envers ses jeunes élèves. Pour eux, aucune dé­marche ne la reb tait. Quand elle avait consacré le llleilleur de son temps à l'école, elle s'improvisait « mendiante » pour leur venir en aide let acceptait sans sourciller les déconvenues de ce rôle pénible.

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E~le .. ne conn~is.sait, ~u~un repos. Si q~elqu~ chose était cap~­ble d,e la contrarIer, .c etaIt de savoir ses enfants livrés à eux­.mêmes;' a 1.0 l'S, elle s'ingéniait à les grouper àutour d'elle', ,pour ,les soustraIre aux dangers de la rue. .

. Leur , âme s'Urtout était . le constal1.t souci , de son existence: ~omme le bon ~asteur: elle courait .après la brebis ' égarée. Qui .ne l a pas re;ncontree le dImanche matIn, à l'heure de la messe, dans les quartIers les plus obscurs, en quête de l'enfant oublieux de son devoir dominical ?

Très ' ·compréhensive à toute détresse, elle savait d'un ~ot pr.of~nd. ~t parf~is ~api.daire, donner, comme en passant, le con­seIl JUdICIeUX, l IndIcatIon reconfortante. Sa parole était accom­pagnée d'un sourire convaincu qui rendait courage.

Oublieuse d'elle-même, -elle le fut en toutes circonstances mai~, surtout dans s~ derni~re, :maladie où jamais une plaint~ ne s echappa de ses levres ou l on ne put surprendre le llloindre mouvement d'impatience. Quelques instants encore avant de mourir, ·elle s'inquiétait du surcroît de travail de ses consœurs.

Sœur Généreuse emporte 110S regrets et nous laisse l-e sou­venir d'une vivante leçon de choses : la vertu en actes .

A sa grande famille religieuse, les Sœurs Théodosiennes à sa communauté de Sion, à tous les siens nous offrons nos condo-léances émues. S. H.

[~ous VOUS enverrons à toute la classe

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