novembre 2009

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E NVIRONNEMENT n. m. Sujet tendance dans notre société et très utilisé afin de valoriser l’image de plusieurs entreprises. D’ailleurs, ce phénomène semble devenir de plus en plus une stratégie de marketing pour certaines.

Prenons l’exemple des sacs réutilisables. Les marchands ont trouvé une façon d’aug-menter leurs profits en vendant les sacs à usage unique. Or, l’idée n’est pas mauvaise en soi. Néanmoins, cette stratégie a peu d’effets sur le changement de mentalité de la société. Bien entendu, il y a des gens conscientisés et soucieux de faire leur part. Ce-pendant, alors que nous sommes considérés comme une société sur-consommatrice, voire hyper-sur-consommatrice, si la tendance se maintient, plusieurs affirment que la réduction à la source est la solution à privilégier. À mon avis, une partie de la solution se trouve dans l’industrie. En fait, les organisa-tions devraient nous donner un coup de main. Tout est sur-emballé pour diverses raisons dont préserver la fraîcheur, améliorer le coup d’œil et assurer la commodité. Prenons l’exemple d’un paquet de gomme. Ce produit est contenu dans un dispositif de plastique, scellé à l’aluminium pour une distribution facile et rapide, le tout recou-vert de carton. Où doit-on disposer ce résidu post-consommation? Commencer à enlever l’aluminium devient une tâche ardue : le carton d’un bord, le plastique de l’autre. Par conséquent, l’option des poubelles devient plus simple. La plupart des emballages possède un minuscule signe de recyclage avec un chiffre à l’intérieur, ma foi dur à trouver et à déchiffrer. Les entreprises devraient indiquer en gros sur le pro-duit : « entièrement recyclable », lorsque c’est le cas. Ainsi, le consommateur pourrait décider entre un produit recyclable et son concurrent qui ne l’est pas. Ceci serait une bonne stratégie de marketing que les entreprises devraient adopter. Dans un autre ordre d’idées, bien souvent, nous pouvons voir plusieurs incohérences chez différentes entreprises affirmant être écologiques. Revenons à l’exemple du mar-chand qui fait payer les sacs à usage unique aux clients. À ce même endroit, nous pouvons entre autres retrouver des poivrons de la Hollande sur une assiette de styro-mousse enveloppés dans une pellicule de plastique. Selon vous, l’utilisation du sac réutilisable compense-t-elle pour l’achat de ce produit? Une autre incohérence, concernant cette fois-ci l’univers du spectacle, m’a laissé per-plexe dernièrement. Il s’agit du récent voyage de Guy Laliberté dans l’espace. Person-nellement, je n’ai rien compte le fait qu’il désire aller dans l’espace, d’autant plus qu’il a les moyens. Toutefois, la mission première de son voyage, la conscientisation de la population sur l’importance de l’eau, me semble aberrante. La Première Chaîne de Radio-Canada affirmait que les 35 millions étaient bien peu payés pour une campagne publicitaire (pour le Cirque du Soleil) à l’échelle planétaire. Au Québec, une telle visi-bilité coûte environ 1 million et, en extrapolant à l’échelle planétaire, ce chiffre attein-drait 800 millions ! Ainsi, l’environnement est, une fois de plus, utilisé à des fins de marketing. Bref, est-ce justifié de dépenser un tel montant pour conscientiser la po-pulation à un enjeu sérieux, alors que de nombreux puits d’eau potable en Afrique auraient pu être construits? Finalement, en tant qu’étudiants, vous pouvez facilement poser de petits gestes envi-ronnementaux que ce soit en apportant votre tasse de café ou en remettant votre copie du journal l’Agral à un ami. Bref, laissez aller vos initiatives écologiques!

Mot de l’Agral PAR GUILLAUME DORÉ, ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

ET DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’AGRAL

DIRECTION AGRAL

Sommaire

Édition novembre 2009

Mot de l’Agral

Mot du doyen

Chronique de l’OAQ

Montée de lait

ENVIRONNEMENT

Une politique pancanadienne,

un piège pour les agri-

culteurs québécois?

Styromousse is over Québec dans le vent

R’verdis ton toit!

Atocas et cie

Agriculture et changements

climatiques

***

La choucroute facile, via les

lactobacilles!

Isle de Bacchus

Mot de la SAAC

Zone ludique

Les Maries-Nades

Chronique hockey

Le courrier de la Rousse

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L’Agral Journal des étudiants de la

Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation ainsi que de la

Faculté de foresterie et de géomatique

Local 0116, Pavillon Paul-Comtois 2425

rue de l’Agriculture, Québec (Qc), G1V 0A6

Tél : (418) 656-2131 poste 3565 Fax : (418) 656-2610 [email protected]

Directeur général : Guillaume Doré

Rédacteur en chef : François Gervais Secrétaire : Véronique Leclerc

Chef de pupitre : Francisca Müller Responsable de la mise en page :

Jean-François Ouimet Directeur de production :

Samuel Simard

100%

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L e thème de l’environnement m’amène à vous entretenir de votre environnement. Eh oui, l’environnement ce n’est pas que la Nature avec un grand N. L’environne-

ment, c’est le milieu dans lequel nous évoluons quotidienne-ment. L’environnement scolaire est une des composantes im-portantes de votre environnement personnel. En effet, vous y passez une bonne partie de vos journées et il aura un effet déter-minant sur votre futur. Votre environnement scolaire, ce sont les programmes et les cours. Ces derniers sont en constante évolution grâce au travail des enseignants responsables. Ils visent l’acquisition du savoir autant que du savoir-faire et du savoir-être. Petite particularité administrative : les cours relèvent des départements. Les direc-tions départementales et les enseignants s’assurent donc que les cours répondent à des critères de pertinence par rapport au pro-gramme et de qualité pédagogique de haut calibre. Les program-mes relèvent de la Faculté, mais ce sont les comités de pro-gramme qui en assurent le suivi. Les comités, sur lesquels parti-cipent des étudiants, évaluent et améliorent les programmes en continu. Environ aux dix ans, le programme passe par une éva-luation périodique, plus en profondeur. Elle fait intervenir non seulement les enseignants et étudiants, mais aussi les diplômés, les employeurs, etc. Presque tous les programmes de la FSAA ont été évalués dans les six dernières années. Dans tous les cas, l’évaluation a fait ressortir la pertinence et la qualité de nos pro-grammes. Autant pour les cours que les programmes, l’instance décisionnelle reste le Conseil de la Faculté, sur lequel siègent aussi des représentants étudiants. Votre environnement scolaire, c’est aussi les installations qui vous entourent. Suite à sa création en 1962, la FSAA logeait principalement au pavillon des Services ainsi que dans les pavil-lons Alexandre-Vachon et Adrien-Pouliot. Le pavillon Paul-Comtois voit le jour en 1967. Extérieurement, il a peu changé, mais il a subi plusieurs modifications à l’interne. Dans mes an-nées de baccalauréat (1977-1981), une bonne partie de l’aile nord, au 4e étage, était occupée par l’Herbier Louis-Marie, main-tenant déplacé au pavillon Paul-Marchand, une grande salle de travail ainsi qu’une salle documentaire. Le CRP n’existait pas à l’époque. En fait, les bureaux qui longent le corridor du 3e étage de cette même aile furent les premiers locaux du CRP (créé en 1986). Avec l’accroissement des besoins pour le TIC et la péda-gogie, le CRP a pris de l’ampleur et s’est déplacé dans les locaux actuels, afin de mieux répondre aux besoins changeants. Le pavillon des Services a subi des remaniements avec les an-nées. Le plus récent, grâce à une subvention majeure de la Fon-dation canadienne pour l’innovation (FCI) et du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), a permis d’installer

l’Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF) dans l’aile centre. L’aile est a été complètement refaite et agran-die, notamment pour accueillir les laboratoires de génie agroen-vironnemental. Enfin, l’aile ouest entre présentement dans une phase de construction qui permettra à l’INAF de prendre de l’expansion. Cette aile a aussi profité de la rénovation des serres attenantes, toutes neuves et modernes. Parlant des serres, une subvention FCI-MELS est aussi à la base de la construction de nouvelles serres haute performance, dans la partie ouest du Jardin botanique Roger-Van den Hende, der-rière le pavillon Envirotron. Il est à noter que ce pavillon a été inauguré en 1993. Tout comme le pavillon des Services, il est principalement dédié à la recherche et à la formation aux 2e et 3e cycles, mais les étudiants de 1er cycle ne sont pas exclus! Pour la formation et de la recherche, nous avons accès à des fermes expérimentales sur le campus (coin sud Robert-Bourassa – Quatre-Bourgeois), à Pintendre, à St-Augustin et à Descham-bault (Centre de recherche en sciences animales de Descham-bault : corporation indépendante, administrée par l’Université Laval et le MAPAQ). Quelques professeurs de la FSAA ont aussi leur laboratoire de recherche au pavillon Paul-Marchand et au CHUL. Le but premier de ces rénovations, additions, et autres modifica-tions, n’est pas de répondre à des changements de modes. C’est plutôt le résultat de la grande capacité des membres de la FSAA d’être à l’affut des opportunités qui permettent de créer un envi-ronnement de recherche et de formation qui soit le plus stimu-lant et le plus intéressant possible. Ce travail se poursuit sans relâche. Par exemple, encore grâce à une subvention FCI-MELS, nous entreprendrons sous peu un projet majeur d’amé-lioration des installations de recherche en sciences animales. De nouveaux projets sont aussi sur la planche à dessin et plusieurs d’entre eux se concrétiseront sûrement. Votre environnement scolaire, ce sont aussi des femmes et des hommes qui œuvrent directement auprès de vous ou qui in-fluencent votre environnement d’une façon tout aussi impor-tante, mais moins visible. Mais pour vraiment bien vous écrire sur ces gens, il me faudrait bien plus qu’un « mot du doyen ».

Mot du doyen PAR JEAN-PAUL LAFOREST, DOYEN DE LA FSAA

DIRECTION FSAA

F.Gervais

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6 | Le journal l’Agral

D ans la chronique L’OAQ et l’ « Affaire de la Pratique Illégale » (avril 2007), nous avions présenté un cas de pratique illégale en production végétale. Cette chroni-

que mettait en évidence une des caractéristiques importantes de la profession d’agronome, c’est-à-dire que c’est une profession d’exercice exclusif, et faisait aussi référence à la notion de surveil-lance des actes agronomiques. En janvier 2009, une autre cause en pratique illégale a été jugée par la Cour du Québec, qui a donné gain de cause à l'OAQ. Il s’agissait cette fois-ci d’une poursuite pénale à l’égard d’une personne ayant exercé illégale-ment la profession d’agronome en établissant une régie d’éle-vage et des critères technico-économiques d’élevage en produc-tion porcine ainsi qu’en interprétant des résultats de productivi-té, et ce, pour la préparation d’un budget prévisionnel d’opéra-tion.

LE CAS…

En 2002, un couple qui souhaite se lancer en production por-cine élabore un projet innovateur présentant une méthode de production peu répandue au pays. Pour ce faire, il consulte plu-sieurs professionnels, dont trois agronomes spécialisés respecti-vement en environnement, en agroéconomie et en production porcine. Pour obtenir le financement nécessaire, le projet doit être ap-prouvé par le SADCT [1]. La défenderesse dans cette cause (la personne poursuivie par l’OAQ), à l’emploi de la SADCT, est chargée d’analyser le projet. Elle modifie certaines données, notamment le nombre de porcelets par truie, en utilisant la moyenne pré-sentée par la Financière agricole plutôt que les chiffres fournis par l’a-gronome spécialisée en agroéconomie. Les don-nées relatives à la prolifi-cité des truies, l'indice de poids et l’indice qualité/carcasse, l'alimentation, le poids des porcs à la vente, la régie d'élevage et le taux de rotation sont aussi modifiées. Or, la défenderesse mentionne, lors des audiences, qu’elle ne connaît rien aux rotations d'engraissement ni aux saillies, et qu’elle a émis une hypothèse de travail pour générer plus rapidement une entrée de fonds dans l'entreprise. À

la suite de son analyse du projet et de sa présentation au comité d’investissement de la SADC, le couple n’obtient pas le finance-ment demandé. En janvier 2004, le couple dépose une plainte à l’OAQ à l’en-droit de la défenderesse pour pratique illégale de l’agronomie, puisqu’elle n’est pas détentrice d’un permis d’exercice de l’OAQ et qu’elle a procédé à l’analyse et à la modification des données technico-économiques de leur demande de financement agri-cole.

La DÉFENSE… La défense soutenait que les actes posés étaient en fait de nature mathématique, plaidant que l’accusée avait simplement limité ses activités à une stricte analyse financière d'un projet soumis par des promoteurs agricoles, ne nécessitant donc pas de compéten-ces particulières en agronomie.

Le JUGEMENT… La Cour n’avait pas à décider si le projet aurait dû ou non obte-nir le financement demandé. Sa tâche consistait à déterminer si la défenderesse avait posé un acte réservé aux agronomes. Plusieurs éléments importants se démarquent de cette cause : Le Tribunal note que la cause « dépasse la simple analyse finan-cière ou comptable, voire la simple hypothèse de travail de gé-nérer des chiffres. Par analogie, on ne pourrait imaginer que

l'employé d'une institu-tion prêteuse modifie les calculs ou les plans d'un immeuble préparés par un ingénieur puisque la modification d'une partie des plans peut avoir des conséquences importan-tes, notamment quant au mode de construction ou quant aux coûts. La si-tuation [présentée à pro-pos de l’analyse de finan-cement] n’était pas très différente. »

Selon le témoin expert Chantale Grégoire, agronome en gestion des entreprises agricoles, « les documents préparés à des fins

(Suite page 7)

L’analyse financière d’un projet agricole… un acte agronomique?

PAR SOPHIE ST-LOUIS, AGR., CHARGÉE DE PROJETS À L’OAQ

ORDRE PROFESSIONNEL

SAVIEZ-VOUS QUE... AU QUÉBEC, SEULS LES AGRONOMES PEU-

VENT S'APPELER AGROÉCONOMISTES! EN EFFET, L'APPELLATION « AGROÉCONOMISTE » PEUT LAISSER SOUS-ENTENDRE QUE LA PERSONNE QUI UTILISE CE TITRE EST UN AGRO-NOME, C'EST-À-DIRE UN DÉTENTEUR D'UN PERMIS EN RÈGLE DE L'ORDRE DES AGRONOMES DU QUÉBEC. AINSI, TOUTE PERSONNE QUI UTILISERAIT CE TITRE, SANS QUE SON NOM SOIT INSCRIT AU TABLEAU DES MEMBRES DE L’OAQ, POURRAIT ÊTRE POURSUIVIE PAR L'ORDRE POUR USURPATION DU TITRE D’AGRONOME, ET CE, EN VERTU DE L’ARTICLE 32 DU CODE DES PROFESSIONS DU QUÉBEC.

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fiscales ne contiennent aucune information quantitative à la base de toute analyse technico-économique d’une entreprise agri-cole ». En modifiant les chiffres, la défenderesse ne s'est pas contentée de procéder à une cueillette d'informations ou même à une vérification des données fournies. Elle a modifié l'organi-sation ou la structure du projet préparé par un agronome sans aucune validation des modifications. Mme Grégoire ajoute que la défenderesse a évalué une mise en marché des porcs sur une base constante et régulière, c’est-à-dire par lot, ce qui est « totalement aberrant pour une production maternité engraisse-ment en roulement sur base autonome. » Le procureur de la poursuite (l’OAQ) plaide que l’analyse prépa-rée par la défenderesse est une interprétation des résultats de productivité du projet; la défenderesse a cherché à vulgariser, interpréter ou modifier une opinion agronomique à des fins d'analyse financière. Cette tâche relève de l'agronome (article 24 de la Loi sur les agronomes) puisque la modification d’une opinion agronomique doit refléter les situations particulières de l’entre-prise agricole et le mode de régie d'élevage couvert par la re-commandation. Le Tribunal a donc déclaré la défenderesse coupable de l'infrac-tion telle que reprochée puisque, bien que l'analyse financière par une institution prêteuse en vue de parfaire un financement d'un projet agricole ne constitue pas en soi un acte agronomi-que, « la modification de données sur lesquelles un jugement agronomique a été posé ne peut être faite que par un agronome

(Suite de la page 6) membre de l'Ordre, et ce, au nom de la protection du public. Le rôle de l'agronome est reconnu par la loi. Le législateur lui a octroyé l'exclusivité de certains actes en raison des qualités re-quises pour poser ces actes, mais surtout pour des raisons de protection du public dans cette sphère de la vie sociale et écono-mique. »

EN CONCLUSION… Il s’agit d’une victoire importante pour l’OAQ puisque le juge-ment établit clairement que : I l’élaboration d’une analyse agronomique d’une demande de

financement agricole constitue un acte agronomique et; II un acte agronomique peut être posé par une personne même

si celle-ci agit pour le compte de son employeur et ne tra-vaille pas directement avec des producteurs agricoles.

Le jugement complet de cette cause [2] se retrouve sur le site de l’OAQ sous l’onglet L’Ordre puis Encadrement de la profession, Pra-tique illégale et usurpation de titre, liens Décisions et jugement et Index des décisions pénales (cause Josée Rannou, cliquez sur 7 janvier 2009 ) . www.oaq.qc .ca/pdf/Interv_Lega les_OAQ/Dec_Jugements/2009_01_07_Rannou.pdf [1] Société d’aide au développement des collectivités du Témiscamingue [2] Requête en appel

ORDRE PROFESSIONNEL

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8 | Le journal l’Agral

Je sais, le titre est une blague facile, pardonnez-moi.

N os cousins français, du moins une part des produc-teurs laitiers, épuisés par les prix insuffisants qu’on leur verse, appellent à la révolte européenne en refu-

sant de livrer leur lait. La grève déclenchée le 10 et suspendue depuis le 24 septembre a donné lieu à diverses journées d’épan-dage de lait dans les champs. Car au lieu de le jeter, ils ont déci-dé d’en fertiliser leurs terres.

Grande pointée du doigt dans toute cette histoire : la Commis-sion européenne. Selon les décisions qu’elle a prises, les quotas laitiers utilisés à travers l’Europe disparaîtront en 2015 et, d’ici là, les quotas européens seront émis sans grande retenue : afin d’habituer les fermiers à une libéralisation progressive du mar-ché. C’était du moins le plan prévu, jusqu’à ce que les produc-teurs en voient les effets concrets. Du fait de l’augmentation de la production, permise par l’aug-mentation du nombre de quotas sur le marché, les prix, suivant là une loi très simple du libre marché, baissent. Tout coléreux quant à ce fait, les agriculteurs n’en ont pas moins une rémuné-ration plus faible. Mais cet abaissement des prix ne se traduit pas par des écono-mies personnelles dans les épiceries, les plus cyniques des lec-teurs l’auront compris. En effet, malgré la rémunération faméli-que donnée (26 centimes par litre de lait pour un coût de pro-duction estimé à 40 centimes d’euro) par les transformateurs industriels (qui s’esquivent et se justifient en pointant les baisses de consommation de poudre de lait et de beurre), les prix de production, eux, ne descendent pas d’un iota et tendent, au contraire, à augmenter. Alors, comment faire? Le contexte mondial, selon les organis-mes comme l’OMC, exige des marchés libérés de toute entrave

institutionnelle où – au plus fort la poche – les plus productifs survivent et les autres étouffent. L’idée d’inciter à la productivité n’est pas mauvaise, mais supposant la surproduction, ce qui est le cas en Europe, comment fait-on pour que chacun puisse vi-vre de son métier? Le système de quota bien rodé peut intelli-gemment allier un rendement exemplaire et une rémunération juste des producteurs. Il est possible de moduler les quotas afin qu’ils encouragent les agriculteurs productifs qui utilisent efficacement leurs machine-ries, leurs terres, leurs animaux, leurs bâtiments, etc. Exemple québécois : le nouveau calcul de l’Assurance stabilisation du revenu agricole (ASRA) tiendra, progressivement sur quelques années, compte uniquement du poids des veaux vendus dans le secteur de la production bovine. Donc, un producteur conser-vant des vaches peu productives dans un établissement miteux et vendant des veaux maigres ne sera plus remboursé par l’A-SRA. Le fait de garder des vaches ne suffit plus à justifier un remboursement. Seuls les veaux vendus répondant aux barèmes seront admissibles au programme. De quoi stimuler la producti-vité. Une formule semblable (ne m’en demandez pas le détail, on me donnera un salaire d’agronome pour que j’y réfléchisse) pourrait être appliquée chez les producteurs laitiers européens. Un juste mélange d’encouragement à la productivité et de contrôle des quantités de lait pourrait radicalement augmenter le niveau de vie des producteurs. Cela permettrait de ne pas maintenir artifi-ciellement en vie des entreprises improductives, sans pour au-tant pousser les agriculteurs à la faillite en ne les payant pas suf-fisamment. Le libéralisme tous azimuts appliqué à la lettre dans les marchés financiers a mené directement à la bulle immobilière, à la crise financière puis à la crise économique. Existe-t-il encore quel-qu’un qui, en son for intérieur, n’a pas le moindre doute quant à la perfection du système? Il me semble qu’un contrôle, efficace et bien organisé, des marchés ne peut que sainement empêcher les pressions excessives sur certaines parties de la chaîne de pro-duction. En guise de lecture obligatoire ce mois-ci : Catch 22 écrit par Joseph Heller. La guerre, l’économie, la hiérarchie, le milita-risme, l’amour, la prostitu-tion, la moralité humaine et l’univers en général sont démontés puis remontés à l’envers afin d’en souligner les aberrations, les exagé-rations et la folie.

Montée de lait PAR FRANÇOIS GERVAIS, ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

ET RÉDACTEUR EN CHEF DE L’AGRAL

ÉDITORIAL

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Novembre 2009| 9

L e 30 juin 2009 entrait en vigueur le Règlement sur les pro-duits biologiques canadiens qui détermine les conditions de certification biologique pour l’ensemble des produits

biologiques transigés au Canada. Ce nouveau règlement vient se juxtaposer aux règlementations déjà en vigueur au Québec et en Colombie-Britannique, seules provinces s’étant dotées d’une politique de certification et d’accréditation des organismes certi-ficateurs biologiques. Cette réglementation était attendue depuis fort longtemps par les producteurs biologi-ques canadiens s’étant butés à un refus d’im-portation des produits biologiques canadiens par l’Union européenne en 2006. En effet, l’Europe demande aux pays voulant exporter leurs produits sur le marché européen (étant le deuxième en importance au niveau du biologique) de s’inscrire sur la liste des pays tiers reconnus. Le Canada n’y figurant pas, les producteurs bio-logiques ne pouvaient avoir accès à ce marché pourtant lucratif. Au fil des pressions mises sur le gouvernement, celui-ci s’est doté d’un mécanisme de consultation publique permettant d’ar-river au règlement tel que mis en place par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Toutefois, l’Europe permet-tait tout de même à certains pays ou provinces d’exporter leurs

produits si celui-ci ren-contrait les normes euro-péennes. C’est ce qui ca-ractérisait le Québec. En effet, les normes québé-coises sont parmi les nor-mes les plus sévères au monde quant à la produc-tion biologique (autant animale que végétale d’ail-leurs). C’est aussi ce qui fait en sorte que la législa-tion québécoise est tou-jours prédominante au règlement canadien. Par

exemple, le règlement canadien permet à un producteur étranger de se faire certifier par n’importe quel organisme de certification reconnu dans son pays s’il veut exporter son produit au Canada. Au Québec, le Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV) a la charge d’accréditer les différents orga-nismes certificateurs du monde entier. Si un producteur étranger n’est pas certifié biologique par un organisme ayant été accrédité

par le CARTV, il ne pourra mettre en marché son produit avec la mention biologique au Québec. Ceci est vrai pour l’instant! En effet, avec l’Accord sur le commerce intérieur (ACI) signé récemment par le très honorable Jean Charest tout ceci pourrait être amené à changer. L’ACI prévoit entre autres une harmoni-sation des politiques de commerce intérieur entre les provinces pouvant ainsi faciliter les échanges interprovinciaux. Ceci ouvre alors la porte à l’entrée de produits importés au Québec via un importateur privé d’une autre province pouvant ne satisfaire que

les normes canadiennes. Dans le cas de la certification biologique, on pourrait donc voir des poursuites lancées contre le CARTV qui aurait empêché l’entrée d’un produit ne répondant pas aux nor-mes biologiques québécoises, mais ré-pondant aux normes canadiennes puis-que celui-ci ne respecterait pas l’ACI. Le consommateur québécois pourrait

donc voir sur un même présentoir une tomate biologique des Serres Jardins-Nature et une tomate biologique issue du Brésil. Comment le consommateur peut alors différencier laquelle est la plus biologique? N’est-ce pas le rôle du gouvernement de protéger le consommateur? Il y a donc lieu à plusieurs question-nements quant à la compatibilité entre l’ACI, la Loi sur les appella-tions contrôlées et le Règlement sur les produits biologiques canadiens. Le même problème s’applique pour les exportateurs canadiens. Ceux-ci pourraient uniquement se soumettre aux normes des pays où leur produit est exporté. Ils n’auraient donc plus à se soumettre aux règlementations canadiennes si leur produit n’est pas vendu au Canada. La résultante serait alors une agriculture à deux vitesses. Une pour le marché canadien selon les normes canadiennes et une agriculture d’exportation respectant les nor-mes internationales parfois moins sévères que les normes cana-diennes. De plus, l’accréditation par un seul et même organisme comme le CARTV (qui lui accrédite les organismes d’accrédita-tion) permet d’assurer une certaine homogénéité des normes selon les productions. Il est donc possible d’éviter qu’un produit proscrit pour la culture du concombre soit permis pour la culture de la tomate. Présentement, au Québec il existe six orga-nismes pouvant certifier un produit alimentaire comme étant issu d’une culture biologique ce qui offre tout de même une grande variabilité quant aux normes pour chaque produit. En effet, bien que les normes soient vérifiées par le CARTV, il reste que chaque organisme certificateur possède ses propres règle-ments. Ainsi, les producteurs désirant se faire certifier peuvent magasiner leur organisme certificateur selon leurs normes.

Une politique pancanadienne, un piège pour les agriculteurs québécois?

PAR FRÉDÉRICK CLERSON-GUICHERD, ÉTUDIANT EN AGROÉCONOMIE

ENVIRONNEMENT

Jean Charest, Premier Ministre du Québec

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10 | Le journal l’Agral

S ous l’initiative d’un fringant futur agronome, le CA de l’AGETAAC a pris la résolution officielle de bannir les verres à utilisation unique partout au Comtois. Ces verres,

en carton ou styromousse, se révèlent l’exemple parfait de l’in-géniosité de l’homme à se faciliter la vie, peu importe les consé-quences. Ainsi, de façon à réduire l’empreinte écologique du Peuple du Comtois, les gestionnaires de machines à café font maintenant front commun pour amener le retrait des verres à simple utilisation dans notre faculté. Ce geste se veut très actuel dans l'optique où l'Université Laval (UL) est maintenant reconnue Campus durable. Cette innovation est d'ailleurs du déjà vu puisque cette pratique est déjà bien éta-blie à l'Université de Montréal. La FSAA est très certainement capable d'aller de l'avant et d'être une fois de plus à l'avant-garde : après tout, c'est chez nous que le compostage a com-mencé à l'UL... grâce à l'initiative des gens de VIA-Agro-Écologie! Justement, l'équipe actuelle de VIA s'affaire à préparer des affiches à mettre sur les machines distributrices, pour infor-mer les utilisateurs. Ainsi, les étudiants se réveillant à grands coups de verres de café devront dorénavant le faire à grands coups de tasse réutili-sable : les verres à utilisation unique ne seront plus remplacés

dès que les stocks seront épuisés, donc vers janvier prochain, gros maximum, traînez vos tasses! Vous n’êtes pas du Comtois et exigez tout de même votre dose minimale de caféine pour le seul cours qu’on a eu l’idée saugre-nue de vous donner dans ce pavillon? Eh bien, voilà l’occasion unique de vous procurer une tasse pour 5 $, chez VIA ou au Toast Café. Vous pourrez ainsi assainir votre consommation partout dans l’univers en ayant toujours sous la main ce réduc-teur d’empreinte écologique. Évidemment, si vous organisez un colloque monstre au Comtois, il n’est pas interdit de s’assurer d’avoir, pour cette fois, un stock de verres (simple utilisation ou réutilisable) qui accommodera les personnes invitées. Côté organisation, des responsables seront choisis dans chaque Baccalauréat pour s'assurer de l'implantation du projet. Mais encore, il a besoin d'autres collaborateurs ayant l’intérêt de faire réussir le tout. Vous avez des idées pour améliorer la transition ou sur des points à retravailler : [email protected]

Laure Rinaldi, Catherine Bouchard,

Olivier Lalonde, Renaud Sanscartier, Geneviève Maher et le Bureau d’information en Consommation

Styromousse is over PAR L’ENSEMBLE DES GESTIONNAIRES

DE MACHINE À CAFÉ DE LA FSAA

ENVIRONNEMENT

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AH! COMME LE VENT A VENTÉ… Depuis la nuit des temps, Éole, le dieu du vent, du haut de son palais divin, caresse la Terre avec son souffle éternel. Son travail parfois dévastateur fait en sorte qu’on le rebaptise au féminin une année sur deux : Katrina, Barbara, Carol, Dolly, Edna… Toute fois rappelons-nous ces brises rafraîchissantes qui agré-mentent nos mémorables soirées, récompenses de nos dures journées de travail sous un soleil accablant. Tout ce temps, le vent nous murmurait à l’oreille, trop occupé à développer la machine à vapeur, la centrale thermique, le barrage hydroélectrique et le réacteur nucléaire, nous n’avons su décrypter son message. Nous avions cependant une piste : depuis des siècles nous savons construire des moulins à vent afin de moudre le grain ou de puiser notre eau. Mal-heureusement, il ne nous est jamais venu l’idée de poser un rotor qui transformerait cette énergie éo-lienne omniprésente en énergie mécanique puissante puis en électricité utilisable.

AH! COMME LE TEMPS A FILÉ… Ça fait plus de 120 ans qu’on le connaît pourtant ce principe de produire du courant à partir du vent, malheureusement il aura fallu des crises pour qu’on ressorte les plans de cette merveille du génie mécanique. Les Danois ont peaufiné l’idée dans les années 70 afin de réduire l’expansion de ses centrales thermiques. Depuis, les technolo-gies permettent d’améliorer et de perfectionner l’efficacité, ainsi les éoliennes sont de plus en plus performantes. Au Québec c’est dans les années 80 qu’on a introduit la techno-logie des éoliennes. Elle a traversé l’Atlantique pour venir valori-ser le potentiel éolien du Québec. Hydro-Québec n’étant pas capable de construire des éoliennes efficaces et n’ayant pas conclus avec ses barrages capteur de vent (!), ils se sont donc tourné vers différentes entreprises privées pour la fabrication et l’implantation de parcs éoliens, ainsi le risque reposait sur l’en-treprise privée. À ce moment le Québec exige que les promo-teurs dépensent une fraction de l’immobilisation en Gaspésie. L’éolienne moderne travaille dans un intervalle de vent d’un minimum de 11 km/h jusqu'à une vitesse de 90 km/h passé cette vitesse il est dangereux de la laisser aller, car les vibrations risquent de l’endommager ou de la détruire littéralement. On préfère généralement les vents de 50 à 60 km/h, car le rotor fonctionne à sa pleine puissance sans trop user la machine. L’o-rientation de l’éolienne se fait électroniquement par angles de 15 degrés cette simple rotation prend quelque temps, mais optimise

grandement la productivité. Puisque la vitesse du vent augmente en altitude on construit des éoliennes avec des mats de plus de 110 m. Les pales font maintenant 54 m pour un rotor de 112 m de diamètre. Ces éoliennes ont une puissance de 3MW, c’est quatre fois plus performant que les premières éoliennes intro-duites au Québec. On propose de nouveaux prototypes qui accepteraient des vents de moins de 4 km/h, mais pouvant at-teindre 200 km/h, donc beaucoup moins de temps mort et une production plus constante.

AH! COMME LE COURANT VA PASSER… Présentement c’est par appel d’offres qu’on fait l’implantation de parcs éoliens, Hydro-Québec demande 500 MW d’ici 2014 à des projets autochtones et communautaires. Ainsi, le Québec produira 810,4 GWH à partir de l’éolien et vise 2110 GWH d’ici 2015. L’hydroélectricité quant à elle domine avec ses 197 860 GWH ce qui donne moins de 1% à l’éolien. Sachant que l’on

conseille un maximum de 20% de la production d’électricité à partir de l’éolien à cause de sa variation d’efficacité, il reste donc encore un grand chemin à parcourir avant d’atteindre ce sommet. Il est impor-tant de tenir compte de l’intégration de cette électri-cité sur le réseau québécois, puisqu’en ce moment il n’est pas question de construire un nouveau tracé de ligne haute tension. Ce point limite l’expansion à 4 000 MWH. Pour les appels d’offres, il est possible à plusieurs investisseurs mineurs de se regrouper afin de propo-ser un projet commun, ce qui leur permettrait une meilleure négociation pour un achat d’ensemble et du même coup offrir un bloc de MW plus intéres-sant. Les investisseurs, s’ils sont distribués sur l’en-semble du territoire du Québec, diminueront le ris-que de baisse temporaire du vent, ainsi il y aura une

alimentation plus constante. Prenant en compte que la compatibilité de l’hydroélectricité et de l’éolienne est parfaite, puisqu’on peut plus facilement réduire la production d’un barrage que d’un réacteur ou d’une centrale thermique, l’espoir règne que le Québec s’approche des pays experts de l’éolienne le Danemark ou l’Allemagne et accotera leur 20 % de production d’électricité à partir de l’éolienne. Puisqu’on ne voudrait pas avoir de centrales thermiques, ni de barrages hydroélectriques et encore moins de réacteur dans no-tre cour alors profitons donc du fluide paysage éolien à chaque jours afin de nous rappeler que nous n’avons pas fait le choix de ces autres technologies. Il nous est tout de même permis de rêver à ces autres sources d’énergie alternatives telle l’énergie hydrolienne, produite par les courants et marées, l’énergie os-motique, issue de la différence de salinité entre l’eau de mer et l’eau douce, la géothermie profonde, exploitant la chaleur du sous-sol et n’oublions pas l’énergie solaire/lunaire. Sources : www.hydroquebec.com wikipedia.org (Histoire éolienne, éolienne, etc.) La terre de chez nous (semaine du 24 novembre 2005)

Québec dans le vent PAR SAMUEL SIMARD,

ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

ENVIRONNEMENT

EOLE, LA PLUS GRANDE ÉOLIENNE À

AXE VERTICALE AU MONDE

S. Simard

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12 | Le journal l’Agral

D ans le cadre de la thématique de la présente parution, discuter d’un sujet d’actualité me semblait tout indi-qué. Étant donné que la certification de campus dura-

ble reçue par l’Université a fait couler beaucoup d’encre et qu’environ au même moment, un document était publié par l’Institut national de santé publique du Québec, au sujet des îlots de chaleur urbains (ICU), je ferai un survol de la thémati-que de la foresterie urbaine, appliquée au cas de l’Université Laval. Par foresterie urbaine, « on entend la planification, la conception et la gestion des arbres et des peuplements forestiers ayant des valeurs d’agré-ment, situés dans des zones urbaines ou à proximité » (Nilsson et Ran-drup, 2005). Plusieurs villes américaines et ontariennes ont fait l’expérience de la foresterie urbaine au cours de la dernière décennie. Les différentes études sont nombreuses et datent de plus longtemps, en ce qui concerne les apports de la foresterie urbaine au milieu de vie. Kaplan et Kaplan ont documenté l’interaction entre l’homme et son cadre de vie en disant que « la végétation et la nature renforcent notre attention spontanée, permettent à notre système sensoriel de se détendre et nous insufflent une énergie nouvelle. » Nilson et Randrup indiquait que l’Organisation mon-diale de la santé avait suggéré un espace de 9m2/habitant, dans les zones urbaines. Comme l’université ne possède pas d’inven-taire forestier précis, il est impossible de s’avancer sur le sujet et de juger s’il y a suffisamment d’arbres ou non sur le campus. Toutefois, vu le nombre impressionnant de personnes qui y travaillent et y étudient, on risque de ne pas atteindre ce quota. Au Québec, on tarde encore à se lancer dans la recherche qui pourrait faire progresser ce sujet. Après la stratégie canadienne de l’arbre, en 2004, aucun suivi n’a été effectué : la gestion des forêts étant une compétence provinciale, il repose maintenant sur le gouvernement du Québec et les administrations des villes de prendre des décisions conséquentes. Effectivement, l’écolo-gie et la foresterie urbaines ne prennent pas une grande place

dans les villes du Québec, outre la recherche qui est en plein essor au Centre d’écologie urbaine de Montréal, en collabora-tion avec l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Pour en revenir aux îlots de chaleur, l’institut de santé publique du Québec les définit comme suit : « ce phénomène se caracté-rise par des températures estivales plus élevées en milieux ur-bains que dans les zones rurales environnantes. Selon les obser-vations, cette différence de température, principalement attri-buable au cadre bâti urbain, varie entre 2 et 12°C et s’avère par-ticulièrement menaçante pour la population urbaine (Oke, 1987; Voogt, 2002). » En observant le rapport et les cartes interactives fournies, on remarque qu’il y a plusieurs îlots de chaleur sur le campus uni-versitaire. Il y a une corrélation évidente entre ces îlots et la si-tuation géographique des stationnements, qui semblent consti-tuer les plus gros îlots de chaleur pour le campus. De toute évi-dence, il y aura là une opportunité intéressante pour le comité de développement durable de se pencher sur la question. Y au-rait-il des moyens d’intégrer la notion de foresterie urbaine aux futurs plans d’aménagement du territoire ? Avec les budgets du Fonds de développement durable, je serais tentée de penser que nous aurions suffisamment de budget pour mettre en place cer-taines des initiatives que j’énumérerai ci-après. Ce qui est encou-rageant, c’est que nous avons des programmes de foresterie et de la recherche qui s’effectuent sur le campus et qui pourraient donner lieu à un véritable laboratoire expérimental en matière de toits verts en milieu institutionnel, de végétalisation des pour-tours des bâtiments ainsi que sur les murs, de plantation d’ar-bres le long du Grand Axe, de végétalisation des stationnements ou tout au moins afin de créer des zones d’ombre. Angers (2007) a montré que la végétation grimpante n’abîmait pas les murs, sauf si cette paroi est déjà endommagée. Quelques statistiques susceptibles de vous convaincre (et de convaincre l’administration universitaire) des bienfaits des solu-tions proposées ci-haut, toutes tirées du rapport de l’Institut de santé publique du Québec : • La température maximale des murs végétaux est de 30 °C,

alors que les murs classiques peuvent atteindre 60 °C en fonction du type de revêtement (Kingsbury et Dunnett, 2008).

• D’entre tous les types de recouvrement de toits (classique, à revêtement réfléchissant, végétal), le toit végétal est celui qui présente les conditions de fraîcheur les plus avantageuses. Pendant une journée ensoleillée de 26 °C, un toit foncé peut atteindre jusqu’à 80 °C, un toit blanc, 45 °C et un toit végétal, 29 °C (Fischetti, 2008; Liu et Bass, 2005).

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R’verdis ton toit! PAR MARIANNE MATHIS, ÉTUDIANTE EN GÉOGRAPHIE

ENVIRONNEMENT

CAR

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Novembre 2009| 13 VIE UNIVERSITAIRE

U n ciel gris, un vent froid, une pluie oscillant entre averse affirmée et bruine fine : les

quinze braves s’étant présentés au dé-part pour la visite du Centre d’interpré-tation de la canneberge le 3 octobre dernier étaient motivés ou n’avaient absolument rien à faire de leurs dix doigts. Situé à St-Louis-De-Blandford, en plein milieu de la région touristique numéro 20, le Centre est ouvert durant une bonne part de la récolte de la canne-berge afin d’informer le public des mé-thodes de production du petit fruit rouge – et également afin de mousser les ventes. Le parcours habituel de la visite est simple, sous le chapiteau – on com-prendra alors pourquoi le centre est fermé en hiver – les guides nous pré-sentent les différents aspects de la pro-duction de la canneberge.

AMÉNAGER LE SITE Il faut d’abord sélectionner attentive-ment le site de la future exploitation : le terrain doit être plat, posséder un sous-sol relativement imperméable, un sol superficiel sablonneux, et être le moins cher possible – ce qui, dans le Centre-du-Québec, s’avère de plus en plus rare. Cela permet d’aménager les terres sans trop de nivelage et de déplacement de terre ou de sable, deux opérations ex-cessivement coûteuses. Ensuite, on défriche le terrain – en res-pectant les superficies obligatoires de-vant demeurer en forêt – excave les lacs, érige les di-gues, enfouit les drains et place l’irrigation. On laisse passer un hiver qui fera tra-vailler tout cela, après quoi on remet au niveau ce que le cycle du gel-dégel a bour-soufflé ou creusé, et puis on

plante les boutures de canneberge pro-venant du fauchage ou du taillage d’au-tres champs (dont on souhaite la généti-que uniforme).

L’ATTENTE Ensuite, on attend.

LA RÉCOLTE Une fois les trois années passées à at-tendre que la canneberge s’implante suffisamment pour que son réseau raci-naire suffise à la tâche de la production de fruit, on peut espérer une première récolte. Lorsque les travaux de désher-bage et de fertilisation d’implantation sont bien effectués, deux années impro-ductives peuvent suffire pour obtenir une première maigre récolte. Il faut alors inonder les champs en fonction de leur hauteur relative par rapport aux autres, afin que l’eau puisse être recyclée dans un bassin de produc-tion plus bas que le premier, ce qui évite un dispendieux repompage[1] de l’eau. Une fois inondé, il faut battre le champ. Plusieurs méthodes sont à la disposition des producteurs, et chacun est convain-cu de posséder la meilleure, évidem-ment. La cannebergière visitée, proprié-té du plus grand producteur de canne-berge du Québec, Marc Bieler, utilise un impressionnant et unique modèle de batteuse suspendue. Superbe en photo-graphie, il est toutefois permis de se demander si cette machine, très oné-reuse à l’achat, est notablement plus efficace qu’un tracteur couplé à des

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Atocas et cie PAR FRANÇOIS GERVAIS, ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

ET RESPONSABLE AUX COMMUNICATION POUR PHYTO-SOL

• Une étude de McPherson et al. (2001) affirme qu’une voiture ombragée par la végétation a une température d’en-viron 7 °C inférieure à une voiture garée au soleil, tandis qu’un pavé as-phalté sera de 2 à 4 °C plus frais.

D’une part, on favoriserait la recherche et l’expérimentation et d’autre part, on réaliserait vraiment ce qui, pour moi, est le développement durable. On envisa-gerait le futur du campus en tentant toujours d’augmenter sa superficie boi-sée, non seulement parce qu’elle a des caractéristiques environnementales et qu’elle permettrait de réduire le dioxyde

de carbone émis et, par le fait même, son empreinte écologique, mais égale-ment parce qu’elle possède des fonc-tions sociales, psychologiques et esthéti-ques. C’est donc la forêt dans son en-semble que l’on déciderait de considérer et en s’engageant dans une véritable révolution verte, l’Université Laval pourrait fièrement porter son rôle de campus durable, parce qu’elle investirait temps, argent et la créativité des étu-diants appelés à travailler sur le projet (notamment afin d’inventorier tous les arbres du campus ainsi que l’état dans lequel ils sont, afin d’envisager les amé-liorations possible) dans le but de tra-vailler, à long terme, à développer le campus de façon durable. Source : www.inspq.qc.ca

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TE DES ÎLOTS DE CHALEUR SUR LE CAMPUS

F. Gervais

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charrues de battage – soit la deuxième option. La troisième op-tion tend à perdre de l’intérêt en ce sens que les batteuses classi-ques ne sont plus fabriquées, remplacées par le tandem tracteur-charrue de battage. Reste à voir de quel côté l’efficacité d’opéra-tion des machines et les blessures occasionnées aux plants par les différentes méthodes font pencher la balance. Une fois les fruits décrochés de la plante, on laisse travailler le vent qui poussera les canneberges vers une extrémité du champ (qu’on a pris soin d’orienter, lors de l’aménagement, afin qu’il soit dans l’axe des vents dominants). Ensuite, avec des « draves », des digues flottantes, on ramasse les fruits dans un coin et on les pompe dans un système simpliste de nettoyage qui départage les fruits des feuilles et des branches. Les fruits seront acheminés vers l’usine (Atoka à Manseau, par exemple) qui les nettoiera, puis les congèlera afin de les conser-

ver puis de finalement les transformer en concentré de jus ou bien en fruits séchés pour différentes recettes (muffin, gâteaux, etc.). Le marché de la canneberge fraîche est très marginal, la plupart des producteurs ne sont d’ailleurs pas équipés pour ce type de récolte à sec (habituellement un petit « récolteur-ensacheur » possédant des peignes).

OPÉRATIONS HIVERNALES L’hiver n’est pas nécessairement reposant non plus, car la can-neberge, si elle tolère nos hivers, ne donne de bons rendements que si elle est protégée. C’est pourquoi les champs sont inondés une seconde fois plusieurs semaines après la récolte. L’inonda-tion, en gelant, figera en glace qui ira s’asseoir sur les plants afin de les empêcher de se dessécher au vent. L’explication exacte du procédé qui préserve la viabilité des tiges sous la glace ne semble cependant pas faire l’unanimité : continuent-ils leur photosyn-thèse avec la lumière filtrant à travers la glace? Sont-ils en dor-mance complète? Ensuite, si le champ est dense et le tapis végétal épais, les pro-ducteurs décideront de le sabler. Il convient alors de faire une glace épaisse supportant le poids d’un camion remorque qui ira épandre, grâce à un système de vis sans fin ajustable, une cou-che de sable d’un, deux ou trois centimètres, typiquement. Les

(Suite de la page 13) stolons rampants et végétatifs seront enterrés et tenteront de pousser en upright reproductifs, et l’ensemble du champ devrait débourrer plus rapidement au printemps.

TRAVAUX DE PRINTEMPS Au printemps, il est impératif de suivre attentivement le déve-loppement du champ et des conditions climatiques. Drainer trop tôt (enlever et récupérer l’eau fondue de la glace hivernale) pourrait faire en sorte que les bourgeons, sentant le Soleil, dé-bourrent, au risque d’éclater lors d’une nuit de gel. Drainer trop tard, si moins dramatique instantanément, pourrait raccourcir artificiellement la saison végétative et retarder le mûrissement des fruits (et donc la récolte automnale). Il est donc primordial de drainer l’eau puis de, paradoxalement, arroser copieusement les champs (grâce à un système de gicleur qu’on espère complè-tement dégelé lors du premier essai) durant les nuits de gel (plus fréquentes qu’on pense dans ces grandes étendues sablonneuses exemptes d’arbres).

TRAVAUX D’ÉTÉ Durant l’été, les travaux sont plus classiques et se comparent aux tâches d’autres producteurs horticoles : fertilisation, contrôle des mauvaises herbes (attention, il n’existe pas de culti-var de canneberge Round-Up Ready et en plus c’est une plante vivace), contrôles des ravageurs, réparation d’urgence de la ma-chinerie, entretien des digues et des chemins, suivi de l’état de bourgeonnement, de floraison et de mise à fruit, etc.

VISITE Quand le guide termine ses explications, le temps est venu de visiter réellement une cannebergeraie. On nous embarque dans un autobus qui démarre en direction des terres de M. Bieler. L’occasion, unique, d’apercevoir enfin la fameuse batteuse sus-pendue en action, de même que les ouvrages nécessaires à la production de canneberge (lacs, digues, chemins, réserve de sable, point de contrôle du niveau de l’eau et pompes). Il est à noter, cependant, que le Centre ne garantit pas la même qualité de spectacle d’une journée à l’autre. Parfois, la batteuse est en marche trop loin (et comme on se promène sur les terres en remorque tirée par un tracteur, ça peut véritablement être trop loin), parfois l’équipe de pompage des fruits est trop loin, parfois les deux, parfois aucune. Également, notez que la visite est destinée à un public très large et que les guides ne sont pas tous au courant des menus détails de la production (ils ne sont pas agronomes ni professeurs en phytologie). La visite reste tout de même une bonne introduc-tion au domaine. [1]Le pompage se fait habituellement à l’aide de pompes diésel dont le moteur avoisine la taille de celui d’un camion remorque. Étant donné que pour utiliser des pompes électriques il faudrait monter des lignes sur de grandes distances dans les champs – facture salée à prévoir –, les producteurs conservent plus sou-vent leurs bons vieux moteurs diésels moins coûteux à l’achat, mais plus chers à opérer. Sources : www.canneberge.qc.ca

VIE UNIVERSITAIRE

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L es changements climatiques représentent un nouveau facteur s'ajoutant à la dynamique du secteur agricole avec lequel nous devrons composer dans les années à venir.

Ces changements sont principalement dus à l'augmentation de la concentration atmosphérique de gaz à effet de serre (GES), augmentation due surtout aux émissions d'origine anthropique. Au niveau mondial, l'agriculture serait responsable d'environ 14 % des émissions de GES et les pays en développement pour-raient connaître un déclin de 9 à 21 % de leur productivité agri-cole potentielle à cause du réchauffement de la planète (FAO, 2009). Comment le mégaphénomène planétaire pourrait-il affecter l'agriculture québécoise? Le phénomène nous affecte à trois

niveaux : •Les impacts : quelles sont les conséquences physi-ques sur nos vies et nos conditions de production? •L'adaptation : quelles sont les façons de s'adap-ter à ces nouvelles condi-tions? •La mitigation : de quelles façons pouvons-nous participer à limiter les futurs dégâts en limitant les émissions de GES responsables des change-ments climatiques?

IMPACTS

Bien qu'il soit difficile d'attribuer chaque événe-ment climatique inhabituel aux changements climati-ques d'origine anthropi-que, on peut supposer que

plusieurs conditions météorologiques extrêmes vécues récem-ment auront davantage de chances de se multiplier à l'avenir. Les degrés-jours de croissance auraient augmenté de 4 à 20 % entre 1960 et 2003 dans l'ouest et le centre du Québec méridio-nal (Bourque et Simonet, 2008). L'augmentation des indices thermiques et de la durée de la saison de croissance aurait un impact bénéfique pour le maïs, le soya, les céréales du printemps et les plantes fourragères, tandis que l'orge serait défavorisée. Toutefois, la probabilité de stress hydrique devrait être accrue puisque les températures généralement plus élevées devraient augmenter l'évaporation.

Des changements de régularité, d'intensité et de ratio pluie/neige des précipitations risquent de survenir. Les productions horticoles étant quant à elles particulièrement sensibles aux stress thermique et hydrique seraient perdantes, et on peut sup-poser un impact négatif sur les productions animales. À titre d'exemple, 500 000 volailles furent tuées par une vague de cha-leur en juillet 2002 et ce, malgré les systèmes de ventilation mo-dernes. En dehors de la saison de croissance, une diminution de la couverture de neige et l'augmentation des pluies hivernales risquent notamment d'augmenter la mortalité des plantes four-ragères. En contrepartie, des hivers généralement moins rudes pour-raient diminuer les besoins de chauffage dans les poulaillers et porcheries. Des modifications au niveau des populations d'agents pathogènes, de plantes adventices et d'insectes sont probables.

ADAPTATION « Des mesures d’adaptation seront éventuellement nécessaires pour atténuer les répercussions des changements climatiques sur les activités agricoles au Québec. Ces mesures pourraient no-tamment prendre la forme de stratégies visant à régler les pénu-ries d’eau, de même que l’introduction de nouvelles espèces et d’espèces hybrides, qui sont plus résistantes à la sécheresse et à la chaleur » (Québec, 2007). En outre, les dates des semis et des récoltes et les choix de cultivars devront être adaptés et les agro-nomes devront probablement apprendre à reconnaître de nou-veaux ravageurs. Le Canadian Climate Impacts and Adaptation Research Net-work for Agriculture (2003) recommande quelques stratégies d'adaptation, entre autres : •la diversification des variétés cultivées et des sources de reve-nus des fermes;

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Agriculture et changements climatiques PAR GEOFFROY MÉNARD, ÉTUDIANT EN AGROÉCONOMIE

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•l'amélioration de la qualité des sols de façon à renforcer sa tolé-rance à la sécheresse; •l'amélioration des pratiques de travail du sol pour réduire l'éro-sion, améliorer la rétention d'humidité et minimiser la compac-tion; •l'utilisation de systèmes d'irrigation plus efficients. Les changements climatiques peuvent aussi offrir des nouvelles possibilités de développement de nouvelles cultures, non sans un certain risque dû à l'instabilité grandissante du climat. Il est à noter que chez nous, peu de recherches semblent être en cours en ce moment pour évaluer les possibilités d'adaptation de l'agriculture aux changements climatiques. Le Réseau canadien de recherche sur les impacts climatiques et l'adaptation, auquel AAC réfère, a fermé son volet agriculture en 2007. Le centre Ouranos, principale organisation de recherche sur les impacts et l'adaptation aux changements climatiques au Québec, a un volet agriculture qui a comme objectif de « développer des outils d’analyse climatique afin de favoriser davan-tage l'intégration des concepts climatiques dans la g e s t i o n d e s r i s q u e s e n a g r i -culture » (www.ouranos.ca). Généralement, faire usage des pratiques agrono-miques les plus optimales devrait devenir de plus en plus essentiel (timing, rotation de cultures, irrigation efficiente, conservation des sols, engrais verts et couvre-sols, amé-lioration génétique, bon choix de variété, etc.) et le support financier, notamment en terme d'assurance météo, devrait être au rendez-vous.

MITIGATION

Il est nécessaire, pour limiter les dégâts, d'entreprendre rapidement des efforts importants d'atténuation des changements climati-ques. De façon générale, diverses stratégies en termes de poli-tiques publiques sont à notre disposition pour réaliser des ré-ductions d'émissions de GES : fiscalité verte, crédits compensa-toires et investissements publics. La fiscalité verte consiste à imposer une taxe sur les externali-tés (l'externalité étant un impact généré par un agent économi-que qui est subi par d'autres). Par exemple, une taxe carbone vient créer un incitatif pour réduire la consommation d'énergies responsables des émissions. Économiquement, c'est une straté-gie qui s'intègre bien au marché libre, car elle n'intervient pas autrement que comme incitatif. Pour éviter l'inflation, il suffit de rendre la taxe fiscalement neutre en réduisant les taxes sur les impôts du même ordre. La taxe carbone a alors comme résultat de rendre les alternatives moins fortement émettrices plus com-pétitives par rapport à la consommation d'hydrocarbures. Le crédit compensatoire est un système à plus grande ingé-rence sur le marché. Elle consiste à fixer un plafond d'émissions (surtout pour les industries) au-delà duquel une compagnie est forcée d'acheter des crédits de carbone. Le plafond de réduction

(Suite de la page 17) des industries est calculé en fonction de l'objectif global de ré-duction. Les crédits de carbone sont générés par d'autres indus-tries qui n'utilisent pas tout leur quota et par des activités de captage de carbone comme le reboisement, et les crédits s'échangent sur une bourse du carbone. La stratégie des investissements publics est probablement la plus simple pour les gouvernements (et la seule à avoir été utili-sée chez nous). Elle consiste à dépenser l'argent de l'État pour financer directement des efforts de réduction comme les pro-grammes d'efficacité énergétique, la R&D dans les énergies ver-tes ou les projets de captage. Au Canada, beaucoup d'investisse-ments « verts » vont dans la recherche sur le captage de carbone et aux usines d'éthanol (presque un milliard de dollars en 2009). Les agrocarburants peuvent devenir une voie intéressante de pro-duction d'énergie écologiquement saine, à condition que le re-tour sur l'investissement en énergie soit d'un niveau suffisam-ment intéressant, ce qui n'est pas le cas avec le maïs. De plus, le type d'action que le gouvernement prend (instauration d'un contenu minimal obligatoire de biocarburant dans les carburants

et investissements directs dans des usines de transformation) a pour effet d'augmenter la demande sur les grandes cultures

sans qu'il y ait une augmentation de l'offre, ayant comme conséquence une augmentation des prix pour augmenter

la quantité offerte, ce qui contribue à la crise alimen-taire. Pour contrer cet effet, il faudrait que l'offre

totale augmente, et pas seulement la quantité of-ferte. Pour ce faire, des changements structurels

doivent avoir lieu comme des économies d'échelle ou des nouvelles technologies.

Selon Agriculture Canada, au Canada, le secteur agricole est responsable d'environ 10 % des émissions de GES, sans compter les émissions provenant de la consomma-

tion de carburant et de la production d'en-grais (AAC, 2007). Ce ratio est de 7,5 % pour le Québec (Québec, 2009). Les activités agricoles émettent ces GES : l'oxyde nitreux provenant de l'utilisation d'engrais et de fu-mier, le méthane émis par la digestion du bétail, et le CO2 émis par le travail du sol (AAC, 2007). Diverses stratégies peu-vent contribuer à réduire les émissions de GES ou à stocker

du carbone : •Limiter la décomposition de la matière organique du sol. Le travail du sol entraînant une perte supérieure de matière or-ganique du sol, les techniques à travail réduit comme le semis direct sont généralement un progrès dans ce domaine, en plus de contribuer à la qualité du sol. •Stocker le carbone. L'agroforesterie, l'utilisation de cultures couvre-sols, la culture intercalaire d'engrais verts et l'utilisation de plantes fourragères vivaces peuvent y contribuer. Une ges-tion du fumier optimale permet également d'augmenter la quan-tité de matière organique dans le sol. •Réduire les émissions d'oxyde nitreux. « L'application d'en-grais aux bons moments, l'utilisation d'inhibiteurs de l'uréase et la réduction des pertes d'engrais par lessivage, ruissellement et érosion accroît l'assimilation d'engrais par les plantes et réduit les émissions d'oxyde nitreux » (AAC,2007). L'utilisation de la

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fixation biologique de l'azote peut aussi être davantage utilisée pour remplacer les fertilisants synthétiques. •Réduire les intrants énergétiques. Utiliser la machinerie appropriée et des technologies plus efficaces et effectuer des économies d'échelle devrait permettre de faire une utilisation plus optimale de la machinerie. De l'éducation peut aussi être faite pour une utilisation plus raisonnée de la machinerie agri-cole. La réduction de la distance des transports dans la chaîne agroalimentaire pourrait également contribuer, en supposant que la consommation prenne un virage local significatif. Des pratiques d’alimentation animale peuvent diminuer les émissions de GES. Par exemple, l'introduction de lin à l'alimen-tation du bétail comme source d'oméga-3 permet de diminuer leurs émissions de méthane.

MOT DE LA FIN

Il ne faut pas tomber dans le piège du mauvais calcul de risques en sous-estimant l'importance des changements climatiques sous prétexte qu'ils pourraient comporter certains avantages. Il faut éviter aussi l'impasse du cynisme en s'imaginant que ça arri-vera de toute façon et que ça ne vaut pas la peine d'essayer de changer les choses. L'inaction des pays industrialisés, qui ont la responsabilité historique de la majeure partie des GES supplé-mentaires de l'atmosphère, est moralement indéfendable. Une attitude participative et coopérative est nécessaire de la part de tous pour relever le défi de notre génération. Et puisque chacun a des avantages financiers à court terme à ne pas investir pour « verdir » son économie, il est selon moi nécessaire qu'il y ait

(Suite de la page 18) une coordination top-down qui vienne dicter les règles du jeu, n'en déplaise aux « conspirationnistes ». Ces règles devront être équilibrées et équitables pour tous : permettre aux pays indus-triels d'être sainement concurrentiels, et permettre aux pays en développement de se développer. Sources FAO, 2009. "Climate change and bioenergy challenges for food and agriculture" Bourque, A. et G. Simonet, 2008. « Québec », dans Vivre avec les changements climatiques au Canada : édition 2007, D.S. Lemmen, F.J. Warren, J. Lacroix et E. Bush (éditeurs), Gouver-nement du Canada, Ottawa (Ontario), pp. 171-226. The Center for International Earth Science Information Net-work, http://www.ciesin.org/TG/AG/AG-home.html Canadian Climate Impacts and Adaptation Research Network for Agriculture, 2003. "Meeting the challenges of climate change" Gouvernement du Québec, 2007. « Plan d'action concerté sur l'agroenvironnement et la cohabitation harmonieuse ». MA-PAQ-MDDEP-UPA Agriculture et Agroalimentaire Canada, 2007. « Changements climatiques ». http://www4.agr.gc.ca/AAFC-AAC/display-a f f i c h e r . d o ? i d = 1 1 8 6 5 7 8 2 0 0 1 2 4 & l a n g = f r a Agriculture et Agroalimentaire Canada, 2007. « Pratiques de gestion bénéfiques pour l'air » http://www4.agr.gc.ca/AAFC-AAC/display-afficher.do?id=1186579223283&lang=fra Gouvernement du Québec, 2009. « Le Québec et les change-ments climatiques »

ENVIRONNEMENT

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DES ÉTUDIANT(E)S DE LA FSAA S’INITIENT AUX LACTOFERMENTATIONS AU COURS D’UN 5 À 7 ORGANISÉ

PAR VIA AGRO-ÉCOLOGIE.

M ardi soir, 13 octobre. L’après-midi est à la pluie et au beau temps. Nous sommes une quinzaine, de diffé-rents programmes de la Faculté, à participer à un

atelier de préparation de choucroute présenté par Marc-Antoine Minville. Beau bonhomme dans la fin vingtaine, ancien étudiant en technique de transformation des aliments, Marc-Antoine est, comme on dit dans le langage des initiés, un pro des lactos. Alors que nous prenons place derrière les comptoirs d’un labo-ratoire de nutrition à faire rêver n’importe quelLE universitaire adepte du spaghetti au ketchup et des rôties au beurre d’arachi-des, notre mentor débute l’activité avec un peu de théorie. Ça sera pas de trop! « Une lactofermentation, c’est la transforma-tion des sucres d’un aliment par des bactéries en anaérobie, ac-compagnée de production d’acide lactique », nous dit le spécia-liste. La choucroute, le yogourt ou, pour les connaisseurs, la boisson kombucha sont tous des produits dérivés du processus de lacto. La microflore lactique est présente bien sûr dans le lait, mais aussi à l’intérieur du corps humain et sur les légumes (d’où l’importance de choisir des légumes frais, sains et biologiques de préférence). En ajoutant du sel aux légumes, on permet à ceux-ci de dégorger, puis on les entrepose dans la saumure obtenue, ce qui crée les conditions idéales pour le développement des bactéries lactiques comme Leuconostoc mesenteroïdes et Lactobacillus brevis. Ainsi, c’est tout un microcosme qui grouille dans un pot de choucroute! La lactofermentation des aliments présente de gros avantages : elle rend les nutriments plus assimilables, elle entretient notre flore intestinale, augmente la teneur en vitamines de nos ali-ments et nous permet de les conserver crus sur de longues pé-riodes, sans altérer leurs propriétés. D’ailleurs, les études sur les bienfaits des lactos sont légion. On leur attribue des propriétés tonifiantes pour le système immunitaire, anti-oxydantes, anti-cancérigènes... Pourquoi pas anti-déprimes aussi, ou anti-mauvais temps? Chose certaine en tout cas, les délicatesses lac-tofermentées sont délicieuses! (Vous me direz, le beurre de pi-nottes, c’est bon aussi, mais on aime tous faire un peu change-ment non?) Assez de théorie, il est 17 h 35 quand nous mettons la main à la pâte : il y a là une montagne de choux, d’oignons, d’ail, de légu-mes racines, de zucchinis et j’en passe, gracieuseté de la ferme Éboulmontaise et du CRAC, attendant d’être dépecés en fines lamelles. Nous sommes nombreux et avons tôt fait de venir à bout de tous nos légumes.

18 h 00, les tranches de chou sont salées et épicées. Le sel est essentiel à la réalisation des lactos, car non seulement il fait dé-gorger les légumes, mais il neutralise aussi certains agents patho-gènes indésirables, comme la bactérie du botulisme. Les épices, elles, font l’objet d’un choix judicieux et chacun est libre d’y aller selon ses préférences. Sous l’œil expert de Marc-Antoine et dans la bonne humeur générale, nous mettons nos légumes en bocaux selon deux procédés, la choucroute traditionnelle et les surprenantes mura-tura, nom choisi d’après les écrits d’Annelies Schöneck, elle-même grande magicienne lactique. Dans les deux cas, les légumes doivent être très bien compactés, car l’air est l’ennemi juré des lactos : il favorise le développement des bacté-ries et des moisissures indésirables et oxyde les aliments. Le chou est entassé dans les bocaux puis pilonné afin de faire bien ressortir son jus, tandis que les autres légumes sont complète-ment recouverts d’eau salée. L’important, c’est que les légumes ne soient pas en contact avec l’air libre. Quarante-cinq minutes plus tard, il reste encore du chou, mais plus de bocaux! Chacun repart à la maison avec ses pots de choucroute sous le bras. Ceux-ci seront laissés quelques jours à la température de la pièce puis entreposés à la fraîcheur. Les lactofermentations seront prêtes au bout d’un mois, mais, pour tout vous dire, la choucroute est comme un bon vin, elle gagne à ce qu’on la laisse vieillir… À la vôtre! À lire pour en savoir plus : Des crudités toute l’année. Les légumes lacto-fermentés par Annelies Schöneck. Les aliments fermentés tradi-tionnels par Claude Aubert. Wild Fermentation, par Sandor Ellix Katz. Vous avez manqué cet atelier? Rattrapez-vous avec les prochaines activités de Via agro! Atelier de fabrication de bière, mercredi le 4 novembre à 17 h 00 et atelier Alter-natives pour bien manger, mardi le 24 novembre à 17 h 00. Pour informations ou pour connaître les coor-données de Marc-Antoine Minville, ren-dez-vous sur le site i n t e r n e t www.fermenterre.org. Merci à la ferme Éboul-montaise, à l’épicerie le C R A C / C a r o t t e joyeuse ainsi qu’au programme de nutrition pour le prêt du labo.

La choucroute facile, via les lactobacilles! PAR CATHERINE GAUTHIER-DION, POUR VIA AGRO-ÉCOLOGIE

VIE UNIVERSITAIRE

C. Gauthier-Dion

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S amedi matin, 17 octobre 2009 commençait une expédition automnale qui devait conforter plusieurs participants dans l’idée qu’ici-bas aussi, il y a des choses qui valent la peine

d’être vécues. La journée s’annonçait fraîche, mais ensoleillée : l’herbe givrée crissait sous les pieds, les flaques d’eau gelées craquaient sous les pas, les corneilles frigorifiées dans leurs arbres effeuillés cas-saient les oreilles des passants matinaux, les autobus jetaient des panaches blanchâtres de combustion dans l’air et, tout là-haut, une mouette rotait une vieille frite molle qu’elle avait trouvée au petit matin sur la sortie du McDonald’s. Un groupe d’humains habillés de pied en cap pour travailler au froid se rassembla près du pavillon Comtois. Un autobus jaune les avala et démarra. Rou-lant doucement comme seuls les autobus scolaires savent le faire, il atteignit les dernières avancées banlieusardes de la ville de Québec et s’élança, tel un bourdon funambule gigantesque, sur le mince pont reliant la terre ferme à l’Île d’Orléans. Il se stationna le temps de régurgiter un flot d’étudiants et repar-tit d’où il venait. Écoutant les conseils légèrement contradictoi-res des experts déjà présents, ils notèrent attentivement les meil-leurs trucs : ceux-là qui accéléraient le travail, ceux-là qui ren-daient plus agréable la tâche, ceux-là qui, bref, amélioraient leur sort de travailleurs non rémunérés. S’assoyant sur des chaudières de vingt litres retournées, ils atta-quèrent leur labeur avec la persévérance obstinée des abeilles butineuses. D’un geste assuré, empoignant doucement la grappe, confir-mant qu’aucune tige maîtresse ne serait abîmée durant l’opéra-tion, refermant fermement le sécateur, ils cueillirent du raisin autant qu’il y en avait. Et bientôt, il ne s’en trouva plus nulle part. Les propriétaires durent les rediriger vers de nouveaux champs afin que leurs mains habiles puissent récolter les irrem-plaçables fructifications. Conscients de participer à l’élaboration d’une substance incroyablement précieuse, ils dépossédèrent la vigne de ses fruits comme les ours enlèvent le miel aux abeilles : soit dans un but suprême de gourmandise assumée. Précautionneusement entassées dans des bacs de plastique, les grappes pouvaient entreprendre leur dernier voyage, court, vers

une déchiqueteuse à tige. Là, les raisins, telles les aiguilles des mélèzes durant l’hiver, furent détachés de leur pédoncule par la force mécanique d’une vis sans fin impitoyable.

À peine séparées, les fibres prirent le chemin d’un écologique tas de compost, tandis que les raisins, fruits élus par les dieux, furent acheminés vers un pressoir tout récent. Dans un grand cylindre horizontal percé comme une passoire, un ballon allongé placé à l’intérieur fut gonflé : les raisins, rapidement mis à l’é-troit, éclatèrent et leur jus, par gravité, descendit et tomba dans un réceptacle. De là, on transféra le tout dans une cuve de fer-mentation en acier inoxydable et, suivant la recette longuement élaborée par l’œnologue et le vigneron, on put obtenir, moyen-

nant un séjour dans des fûts de chêne américain et plusieurs mois d’attente patiemment subis,

la liqueur divine. Nos héros estudiantins n’attendirent évi-

demment pas si longtemps avant d’humecter leurs lèvres dans la céleste boisson. Ils s’attablè-

rent, notons que certains demeurèrent debout tant la foule était nombreuse, afin de déguster, avec appétit, une soupe soutenante et bien chaude, du pain moelleux tartiné de fromage, de beurre ou de terrine ou bien une salade grecque avec juste ce qu’il faut d’olives… en arrosant le tout de l’alcool parfait. Rassasiés, ils sortirent écouter les paroles d’un sage qui explicita quelques détails sur les processus de vinification en guidant la procession à travers les diverses pièces bourrées d’instruments servant à la création du liquide sacré. Plusieurs apprirent à ce moment qu’une série complète de vigne récoltée durant l’avant-midi, le cépage Vidal, était destinée à la fabrication du vin de glace. Mais une étape supplémentaire s’ajoute avant la mise en cuve : les grappes doivent être déposées dans des filets qui en épousent les formes tel un hamac, protégeant du coup la récolte contre les oiseaux chapardeurs, jusqu’à ce que le gel et la neige officient. Tombant à point nommé sur le parcours, la boutique permit à ceux qui mirent la main au porte-monnaie de s’en retourner emportant, embouteillé, le résultat des efforts des vendangeurs et des viticulteurs de l’année dernière. Certains argumentèrent que le rouge et son frère blanc ne valaient pas tant la dépense, ni d’ailleurs le vin de glace, pourtant décoré de nombreux prix, du fait de son coût rédhibitoire. Mais, sauvant amplement la mise, le kir et le vin apéritif, tous deux sucrés, doux, caractérisés res-pectivement par des touches de cassis et de sirop d’érable, fu-rent déclarés grands gagnants de la comparaison qualité prix. Remplis d’une sérénité campagnarde flottant dans l’alcool, les universitaires reprirent le chemin de la ville, espérant sans doute qu’après une fructueuse carrière, ils puissent s’acheter une caisse de l’harmonieux vin de glace sans creuser un gouffre abyssal dans leur budget.

Isle de Bacchus PAR FRANÇOIS GERVAIS, ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

ET RESPONSABLE AUX COMMUNICATION POUR PHYTO-SOL

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E ncore ce mois-ci, la SAAC profite de la tribune de l’A-gral pour communiquer avec vous et se faire connaître. D’ailleurs, pour ceux qui ne le sauraient pas encore, la

SAAC, c’est la Semaine de l’agriculture, de l’alimentation et de la consommation. C’est aussi une équipe organisatrice d’une ving-taine d’étudiants bénévoles, basée au 0114, pavillon Paul-Comtois, qui travaille toute l’année à la réalisation du fameux salon, qui aura lieu cette année les 15, 16 et 17 janvier au Centre de foires de Québec, sur le site d’ExpoCité. Pour plus d’infor-mat ions , vous pouvez consu l te r not re s i t e internet : http://saac.fsaa.ulaval.ca.

Question que notre article soit, ce mois-ci, dans le vif du sujet, nous allons aborder la question environnementale du point de vue de la SAAC. D’abord, le thème de la SAAC 2010, les bonnes pratiques en agroalimen-taire, englobe certainement la question de la protection de l’environnement. De plus en plus, la protection de l’environnement de-vient une bonne pratique nécessaire en agroalimentaire. L’environnement joue un rôle majeur dans l’obtention d’un produit de qualité. Afin de préserver cette qualité, il est donc nécessaire de travailler à préserver un environnement sain. Par ailleurs, l’équipe de la SAAC fait elle aussi plusieurs gestes concrets pour la survie de la planète. Au bureau, nous évitons d’imprimer des docu-ments inutilement, imprimons recto verso ceux absolument nécessaires et si, par mal-heur, des feuilles ne sont utilisées qu’au rec-to, nous les réutilisons en tablette de brouil-lons. Au salon, comme le Centre de foires ne dispose d’aucun moyen de recycler, nos matériaux recyclables sont ramenés à l’Uni-versité. Aussi, nous valorisons le plus possible le covoiturage et le transport en commun. Chaque année, nous réutilisons jusqu’à usure maximale la majorité des matériaux tels les clous, le bois, les pots à plantes, etc. Comme quoi à la SAAC, chacun colla-bore.

Mais qui dit environnement dit aussi environnement de travail. En effet, s’il faut veiller au bien-être de notre planète, il faut aussi veiller à celui des gens qui nous entourent. De bonnes relations de travail entraîneront un climat plus convivial, ce qui contribuera assurément à la réalisation plus efficace de notre but. Le résultat final en sera d’ailleurs certainement de qualité supérieure. Comme notre slogan le dit si bien : « Une qualité bien apprêtée! »

En parlant d’environnement de travail, il semblerait qu’une ru-meur circule sur le campus quant aux relations de travail entre la SAAC et la SSF (Semaine des sciences forestières). Cette rumeur émanait d’une idée lancée par M. Errol Duchaine, notre porte-parole et vénérable animateur de La Semaine verte, qui propo-sait la tenue d’une conférence de presse commune entre les deux salons. En effet, le salon de la SAAC et celui de la SSF ont lieu aux mêmes dates, au Centre de foires. L’idée, quoiqu’inté-ressante, n’a pu voir le jour étant donné le trop grand risque de confusion entre les deux salons, ce qui n’est pas souhaitable pour l’un ou pour l’autre. Le refus de collaborer sur cet aspect n’a donc aucunement assombri le climat de travail entre les deux

parties, qui continuent à travailler de concert sur d’autres aspects. Effecti-vement, au même titre que deux têtes valent mieux qu’une, nous croyons qu’en mettant nos forces en com-mun, nous pourrons obtenir plus d’avantages. Par exemple, nous réali-serons des minireportages communs diffusés lors de l’émission La Se-maine verte, ce qui nous apportera une visibilité de plus de 700 000 per-sonnes. Restez à l’affût, peut-être nous verrez-vous à Radio-Canada! Dans un aspect moins sérieux, il ne faut pas oublier qu’un bon environ-nement de travail, ça se crée. D’ail-leurs, les bonnes relations de travail sont souvent améliorées par des contacts agréables hors du milieu habituel de travail. Dans cet ordre d’idée, quoi de mieux pour faire plus ample connaissance hors du contexte scolaire que de participer à une belle

soirée. C’est pourquoi nous vous invitons en grand nombre au fameux Saloon de la SAAC. Mais qu’est-ce que le Saloon, direz-vous? Plus qu’une Barak à saveur country, c’est une occasion d’en apprendre plus sur la SAAC, tout en ayant beaucoup de plaisir. Vous aurez l’occasion de discuter avec l’équipe de la SAAC de même qu’avec vos collègues pour vos kiosques. Cette soirée pleine de rebondissements marquera le retour du redouta-ble taureau mécanique dans la grange du Comtois. Venez l’af-fronter! Peut-être serez-vous élu dompteur de l’année? Toute l’équipe de la SAAC vous donne donc rendez-vous le 12 no-vembre prochain dès 19 heures. Sortez bottes et chapeau et venez danser en ligne, ou simplement manger ailes de poulet, crudités et maïs soufflé entre amis. D’ailleurs, quoi de mieux pour consolider des amitiés qu’une bonne bière?

Mot de la SAAC PAR PASCALE BOUDREAU, ÉTUDIANTE EN SCIENCES ET TECHNOLOGIE

DES ALIMENTS ET VICE-PÉSIDENTE DE LA SAAC 2010

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Club ZOO

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ZONE LUDIQUE

Hé oui! Déjà la deuxième partie de l’émission Rotation de Cultures; Ce projet de Vulgarisation en Agroali-

mentaire diffusée sur les ondes de CHYZ;

Avec Sam Chauvette à l’animation, accompagné de la crème du Comtois : Du bonbon, tant pour vos oreilles que votre matière

grise… Demandez à Louise!

Le mois de novembre se veut des plus prometteur!

Au menu du 5 novembre :

• L’actualité Agro la plus hot; L’heure juste sur la certification BioQc vs BioCanada

• Le jardinage d’automne avec M. Doré • Les initiatives de réduction de Gaz à Effets de Serres en

agriculture • La diète méditérannéenne; Tasty n’healthy; Yeah!

Toutes les premières chroniques sur www.chyz.ca;

C’est gratuit et accompagné de musique top; Pourquoi pas se gâter??

DATES IMPORTANTES: 11 novembre, jour du souvenir 25 novembre, Sainte-Catherine 28 novembre, Coupe Vanier 30 novembre, vaccination pour H1N1

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28 | Le journal l’Agral

V ous êtes comme nous, vous manquez d’inspiration pour vos recettes et en plus, vous morvez (maudite grippe porcine…)?

Alors, à bas la viande! Mangeons plutôt des légumes du jardin. Qui n’a pas une maman, ou une belle-maman, qui nous enseve-lit sous les légumes chaque fois que nous la voyons? Et pour ceux qui n’ont pas de famille, rendez-vous n’importe où, en autant qu’on y vende des légumes, ça devrait faire l’affaire. Mais

attention! Il ne s’agit pas de n’importe quel vulgaire légume, ce sont des oignons dont il est

question!

Le mois de novembre est déjà plutôt triste, mais on va vous faire pleurer encore plus! Rassurez-vous, la soupe que vous confectionnerez va ensuite vous réconforter. En la dégustant, vous retrouverez pres-que la même sensation que lorsque

vous étiez dans le liquide amnio-tique…mmm (ben oui, on peut s’ennuyer de sa mère des fois!).

Les Maries-Nades vous offrent donc en primeur une recette de soupe à l’oignon gratinée, tirée du livre La croûte cassée, de Ma-riève Desjardins et Marie-Michelle Garon (Marie et Marie, c’é-tait prédestiné!). POUR RÉALISER LA RECETTE, QUI VOUS DONNERA QUATRE

GÉNÉREUSES PORTIONS, VOUS AUREZ BESOIN DE : 6 ou 7 oignons jaunes, selon la générosité de votre

belle-mère 2 c. à soupe de beurre 1 c. à soupe de sucre Une bière (c’est un bon moyen de passer vos restants de

party, mais attention de ne pas prendre une « quille »!) 1 c. à thé de thym séché Une feuille de laurier (on ne voit pas trop la pertinence, mais

si les deux autres Marie(s) le disent, ça doit être bon, et en plus ça permet d’écouler votre stock de feuilles de laurier. Non mais franchement, dans quoi on met ça, à part la sauce à spaghetti (parce que nos mères le font…)?)

5 tasses de bouillon de bœuf et/ou de poulet et/ou d’agneau et/ou de ce que vous avez de disponible.

4 tranches de pain toasté, ou de vieux pain sec (mais pas moisi, juste ben sec)

1 tasse de cheddar fort râpé (encouragez les produits lo-caux!)

Sel et poivre, au goût

PRÉPARATION Coupez les oignons en rondelles de forme ronde. Vous pou-

vez aussi les couper en cubes, mais ça sera plus long, et vous risquez de pleurer davantage.

Dans un chaudron, faire fondre le beurre. Y ajouter les oi-gnons et le sucre, et faire cuire environ 30 minutes, en remuant de temps à autre, jusqu’à ce que les oignons deviennent légère-ment dorés.

Lorsque c’est le cas, y ajouter la bière (vous pouvez prendre une gorgée au passage, mais attention, vous devez vous contrô-ler!). Amener le tout à ébullition.

Quand ça bout, ajouter le thym, la feuille de laurier, du sel et du poivre au goût, et le bouillon de votre choix. Laisser mijoter encore 20 minutes.

C’est alors le temps de goûter le bouillon et de rectifier l’as-saisonnement (sel/poivre) au besoin. (C’est plus facile d’en ra-jouter que d’en enlever, alors allez-y mollo.)

Mettre dans des bols allant au four (que vous avez préalable-ment trouvés dans une vente de garage, ou encore chez vos amis-beaux-parents-voisins).

Garnir chaque bol d’une tranche de pain et y ajouter une bonne quantité de cheddar râpé.

Mettre les bols sur une plaque allant au four (comme ça, si ça déborde, vous n’aurez pas à laver tout le four, mais juste la plaque).

Enfourner à 350 °F pendant 7 minutes, puis mettre à broil quelques minutes, pour que le fromage gratine légèrement.

Sortir du four et laisser reposer un peu, parce que 350 °F = 177 °C = très très chaud. Et si vous vous brûlez la langue, vous ne pourrez plus goûter à ce délice!

Nous vous souhaitons un bon appétit! Cette recette est des plus économiques, puisque les filles de La croûte cassée précisent qu’elle ne coûte que 1,55 $ par portion, et encore moins si votre belle-mère vous fournit les oignons! Nous ne vous suggérons pas d’accompagnements à cette soupe, parce qu’elle est vraiment délicieuse ainsi. Mais en fait, si vous insistez, un verre de vin peut vraiment bien accompagner la recette! Si vous n’avez pas de bière sous la main, simplement la remplacer par une quantité équivalente de bouillon. Quand le tout est dans le four, à broil, une surveillance constante est de rigueur, parce que ça brûle toujours plus vite qu’on le pense. Peut créer la dé-pendance, consommez avec modération (ou invitez des amis à la manger avec vous, pour éviter que vous n’engloutissiez à vous seul la recette entière). Prévoyez d’avance ce souper, car il prend quand même pas mal de temps à préparer. Ne rem-place pas complètement une mère face au blues de novembre, mais peut quand même faire la job en attendant Noël!

Les Maries-Nades PAR MARIE-JOSÉE BENOÎT ET MARIE-ÈVE GIROUX, ÉTUDIANTES EN

AGROÉCONOMIE ET AGRONOMIE

CUISINE

M. Giroux

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J E SUIS : Maxime Lapierre, JE SUIS : Jaroslav Halak, JE SUIS : Roman Hamrlik, Andrei Kostytsin… Mon beau An-dré, ça serait-tu trop difficile de faire comme tout le monde?

T’es pas le seul à venir de Leningrad pis tous les au-tres ont réussi à dire JE SUIS avant leur nom lors de la présentation. Je me demande pourquoi c’est toujours trop dur pour toi de faire comme du monde. Ensuite, il y a un sérieux problème quand les deux personnes les plus applau-dies n’ont pas de patins dans les pieds pour l’ins-tant (on parle de Markov et du coach, Jacques Martin). On voit que les partisans n’ont pas grand-chose à se mettre sous la dent en ce

début de saison. Les games sont tellement tout croches qu’on doit se tourner vers Québec pour voir un peu d’action avec le retour possible du National… et non des Nordiques. Désolé, ça fait trop longtemps qu’ils sont sortis de la map. Les Nordiques, qui ont quitté la capitale nationale avec des joueurs comme Sakic, Forsberg, Adam Foote, Wendell Clark, Owen Nolan, Mike Ricci, Jocelyn Thibeault, etc., pourraient revenir s’il y avait déménagement d’une équipe. Les candidats potentiels sont : Phoenix, Atlanta ou Tampa Bay. La qualité des joueurs serait grandement diminuée. Eh oui, certains d’entre vous nous diront que le Lightning a un bon club, mais ils ont quand même perdu 7-1 hier contre les « puissants » Séna-teurs et le beau Alex Kovalev. Bon, maintenant que nous avons parlé du peu probable retour des Nordiques, faute de partisans enthou-siastes, nous allons vous parler de nos glorieux Canadiens. Que dire du trop rapide Hall Gill? Félicitations Guil-laume, ce n’est plus toi le patineur le plus lent du club. Non mais, on le

plus lent du club. Non mais, on le paye près de deux millions de bidous pour qu’il prenne des photos quand n’importe quel ta-win de n’importe quelle équipe passe à côté de lui… Pourquoi ne pas laisser jouer des jeunes à la place? Pour-quoi toutes les équipes ont des joueurs de moins de 20 ans alors que nous, on les laisse dans les mineurs? J’ai-merais vous rappeler quelques bonnes an-nées du repêchage du Canadien. En 1998, le Canadien repêche Éric Chouinard alors que quelques rangs plus loin, les « $%?@* de » Flyers repêchent Si-mon Gagné. Bon, ce n’est pas comme si ce joueur avait compté 50 buts dans une saison. En 2003, l’année de André (idole de Be-noit Brunet), le Canadien a laissé passer les sans talents sui-vants : Carter, Brown, Bernier, Parise, Weber, Getzlaf, Stuart,

Seabrook , Burns et Mike Richards. Oufffff. J’ai le goût de vomir… On pourrait avoir de vraies idoles. Finalement, on doit parler du pool de hockey. Pour ce qui est des meneurs, nous vous félicitons personnellement. Ce-pendant, il nous reste beaucoup de temps pour vous rattraper. Pour ce qui est de vos fidèles auteurs, nous nous tenons non loin de la tête, mais on sait pertinemment que ça ne se joue pas au mois d’octobre. En ce qui concerne les derniers, on ne vous souhaite pas de malheurs, mais ça a vraiment mal commencé pour vous, bonne chance! Ne vous en faites pas, un mauvais choix, ça passe, mais après quinze mauvais choix, on peut vous blâmer. Pis les premiers, on voulait vous lancer une pointe, mais on n’a pas d’idée fack, allez chez l’dia-ble.

Chronique hockey PAR MATHIEU BISON ET CHARLES OUELLET, ÉTUDIANTS EN AGRONOMIE

SPORTS

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30 | Le journal l’Agral

Chère Rousse, Je ne sais pas trop comment définir mon problème, sinon que je crains de me voir devenir vieux garçon. Je suis un de ces gars qui a peur de l’engagement. Je suis célibataire, je vis seul et je suis bien ainsi. J’ai tenté à plusieurs reprises de fréquenter de belles jeunes demoiselles, mais chaque fois c’est la même chose, j’ai peur de perdre mon indépendance. Mes relations se termi-nent donc plutôt prestement. J’ai l’impression que la vie de couple me pren-drait trop de temps. Suis-je normal? Ce n’est pas faute de vouloir être en amour, seulement je n’ai jamais l’impression de tomber en amour, en fait je ne ressens jamais de petits papillons. Un non-membre du Comtois Wow, l’Agral devient si populaire que même les gens qui ne font pas partie de notre faculté m’écrivent. Alors, ne t’inquiète pas, bien que tu ne sois pas un mem-bre du Comtois, je vais tout de même prendre le temps de te répondre et ce, avec plaisir. Tout d’abord, tu n’es certainement pas le seul gars qui aime la vie en tant que célibataire, alors ne t’en fais pas trop avec ça! Peut-être n’es-tu pas encore prêt à ne plus être célibataire, à former un couple, ou encore peut-être n’as-tu tout simplement pas trouvé la bonne personne avec qui partager cette relation. Tu dis ne jamais avoir l’impression de tomber en amour, peut-être parce que tu ne cherches pas de la bonne façon… Mais là attention, ne vas quand même pas penser que la ren-contre de ton âme sœur va forcément provoquer en toi un petit pincement de cœur, des palpitations phénoménales et une fréné-sie de papillons dans ton estomac, le tout, au premier coup d’œil bien évidemment. NON, la vie ce n’est pas comme ça. C’est plus le genre de truc qui arrive dans les films, mais pas dans la réalité. En vrai, l’amour, ça vient avec le temps, ça se travaille et surtout ça ne tombe pas du ciel. Et puis de toute façon, les pa-pillons dans l’estomac, c’est une affaire de filles tout ça. Oui bien sûr, il faut tout de même avoir une bonne affinité et une certaine attirance pour la personne dont il est question, mais pas la peine d’attendre d’avoir la petite jambe qui lève au pre-mier baiser pour affirmer être en amour. Si c’est ce que tu at-tends, tu pourrais attendre longtemps.

Par contre, dis-toi bien que si une personne représente une cor-vée à tes yeux, que tu as l’impression de devoir te forcer pour lui trouver du temps, alors effectivement, ce n’est pas tellement bon signe. En principe, aimer quelqu’un ne devrait pas repré-senter une tâche ardue, complexe et difficile. Mais si au contraire, tu te retrouves mystérieusement dans un bar d’une région éloignée, portant bizarrement le nom d’une galaxie et ce, par un vendredi soir, dans l’espoir de peut-être, et je dis bien peut-être, croiser une certaine personne en particu-lier, tu devrais, et je dis cela sous toute réserve, peut-être y com-prendre quelque chose. Je ne sais pas trop, mais moi, je pren-drais probablement cela comme le signe que je suis potentielle-ment intéressé par la personne que je cherche aussi intensément. Tu dis avoir fréquenté à quelques reprises des filles super char-mantes, mais sans jamais avoir rencontré beaucoup de succès et, si je comprends bien, sans jamais avoir rien ressenti pour celles-ci. Tu accuses ta peur de perdre ton indépendance, mais en fait, la véritable raison de ces multiples échecs se trouve peut-être ailleurs. Tu n’as jamais songé que c’est peut-être le genre fémi-nin qui ne te convient pas. Cela pourrait expliquer que tu n’es jamais attiré outre mesure et que tu n’as jamais réellement l’im-pression de tomber en amour. Mais possiblement aussi que tu cherches un peu trop à tomber en amour. Si à chaque début de relation tu te décourages en te disant que tu ne ressens rien, il y a de grosses chances pour que ça ne marche jamais. Aimer quelqu’un, ce n’est pas instanta-né ni automatique. C’est en passant du temps et en ap-prenant à connaître la per-sonne que tu finiras par ressentir de l’amour à son égard. Ne sois pas trop im-patient et donne-toi une chance, qui sait, ça pourrait peut-être fonctionner. Sinon, si rien de tout ça ne fonctionne, eh bien je dirais que tu es possiblement fait pour devenir vieux garçon! C’est triste, mais possible-ment ainsi. Rassure-toi, je suis convaincue qu’il existe des vieux garçons heureux et heureux d’être vieux garçons. Ceci dit, ce n’est pas nécessairement ce que je te souhaite.

Bonne chance!

Le courrier de la Rousse PAR VÉRONIQUE LECLERC, ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE

PSYCHOLOGIE

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