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Jacques Garcia et La Mamounia Luxe au pieds nus dans la Médina Hôtel The Russelior à Hammamet Rencontre avec Jan Demeulemeester Luminaires matières naturelles et petites LED illuminent vos intérieurs Lieux de désir les temples du bien être

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MDT : Novembre - Décembre 2009

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Jacques Garcia et La MamouniaLuxe au pieds nus dans la MédinaHôtel The Russelior à Hammamet

Rencontre avecJan Demeulemeester

Luminairesmatières naturelles

et petites LEDilluminent

vos intérieurs

Lieux de désirles temples du bien être

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111010 11La deuxième moitié du 20e siècle à mis au service de l’architecture les technologies les plus avancées, l’homme machine est sorti des livres de science fiction et s’installe dans notre quotidien, les Plugs-in City du groupe Archigram annoncent une nouvelle ère, celle de la mobilité, de la communication à grande échelle, de l’architecture high tech. Les villes se transforment en mégalopoles et abritent la moitié de la population terrestre, Yona Fried-mann et le néerlandais Constant nous livrent respectivement les Villes Spatiales et la Nouvelle Babylone, visions d’horreurs ou évolutions naturelles de notre environnement urbain ? La question reste entière.

Le 21e siècle semble avoir pris un tournant, un retour aux valeurs simples, un rapprochement avec la nature. Notre planète est fragile, les conséquences d’une activité humaine intense se ressentent. Les gestes quotidiens sont plus à l’écoute de l’environnement et de sa préservation. L’architecture se fait respectueuse, humble, on compose avec la nature et non contre elle. Au Brésil, les frères Campana soufflent le vent nouveau du recyclage en matière de design. The Russelior Hammamet inaugure la nouvelle génération d’hôtels écologiques en Tunisie, de Malte à la médina de Tunis, les arts et les savoir-faire ancestraux deviennent une alternative à la cellule photovoltaïque et s’inscrivent plus que jamais dans une démarche de développement durable parfaitement adaptée aux rythmes effrénés des socié-tés actuelles.

« Cultiver un corps sain dans un esprit sain », le retour aux sources est-il si profond ? Sûrement si vous passez quelques temps au Ginzan Onsen de Fujiya ou juste le temps d’un cocktail de fruit au Must de Hammamet.

Shasha

Directeur de la publication Hassen Sfar

Directeur excéutif Ismail Ben Miled

Rédactrice en chef Shasha Atallah

Assistante de rédaction Bochra Boukef

Rubrique actualités Romain Carlet

Rubrique Fên : Sami Baccouche

Rubrique Guide objet : Shirine Guiga

Directrice artistique Sonia Sfar Karoui

Ont collaboré à ce numéro : Ahmed Zaouche, Fériel Lejri, Sofia Guellaty, Phi-lippe Xerri.

RemerciementsHajer Messaoudi et Khédija Kilani.

Gestion, marketing et diffusion :

Direction Commerciale Fakhta [email protected]

Directeur techniqueBen Ziada Abdallah

ImprimeurSimpact

Contact MDT

Immeuble Comète - 1er étageAvenue Hedi Karray Centre urbain nordTunis, Tunisie

t 00 216 71 707 207//f 00 216 71 707 548//

[email protected]

Contributeurs Pol GuillardPol Guillard est né le 15 mai 1959 à Charleroi en Belgique. Dès 1982, il est photographe free lance à Bruxelles, puis en Italie dans les années 2000. Il collabore avec de nombreux studios et se consacre pleinement au développement de la photo numérique. Il s’installe en Tunisie en 2006 et tra-vaille sur divers projets. Il enseigne également à l’Institut Supérieur des Arts Multimédia ISAMM.

Emmanuel LafayD’origine franco-italienne, Emmanuel Lafay, est né le 10 Août 1980 à Paris. Après des études de physique, il s’adonne tout entier à la photographie qui le passionne et obtient un BTS de photographie. Dès lors il travaille régulièrement pour le compte de l’Agence France Presse et assiste différents photographes, alternant entre mode et publicité. Il développe ses projets photographiques per-sonnels, notamment au cours de voyages qu’il enchaîne d’un hémisphère à l’autre.

Slim GomriSlim Gomri est né le 7 août 1969 à Tunis. Titulaire d’une maitrise en sciences de la vie et de la terre, il enseigne cette discipline au secondaire depuis plus de 10 ans. Actif dans la Société Civile, il a été fondateur d’une Organisa-tion locale de JCI en 1996, Président National en 2003 et Vice-président mondial en 2004. Slim se passionne pour la photographie qu’il considère comme un outil de com-munication puissant permettant de rapprocher les idées et les Hommes. Il vit à Radès en Tunisie.

Ville Spatiale Y.Friedmann Ville Port Y.Friedmann Nouvelle Babylone. Constant

Slim Gomri

Emmanuel Lafay

Pol Guillard

édito

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Convoitises !ChroniqueLieux de désir Focus Hôtel

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Convoitises

The cord-chair, née de la collaboration du designer Nendo et de la manufacture de bois Maruni de la préfecture d’Hiroshima au Japon, a des pieds ne mesurant que 15mm de diamètre ! Pour cela ils décident d’évider des pièces de bois qui habilleront la structure métallique de 9mm d’épaisseur au lieu d’assembler des pièces de bois une à une autour de ce squelette de métal. Le bois se libère d’une contrainte struc-turelle et nous montre toute sa capacité d’adaptation aux fines formes courbes. De part sa très fine épaisseur de bois (3mm) la chaise n’a pu être fabriquée qu’à la main, des artisans particulièrement conscien-cieux se sont attachés à rendre la forme la plus juste.

Ghost Stories. New design from Nendo

bois d’érable et acier.

Museum of Art and design. MOMA New York

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Arc, dessiné par Foster + Partners, est une table dont la base est inspirée des structures en toiles tendues. Le mouve-ment très fluide du pied n’a été possi-ble que par l’utilisation d’un matériau innovant composé de ciment et de fibre organique, qui procure résistance et élasticité. Le pied existe en blanc et dans deux tons de gris coloré dans la masse. La table est accompagnée d’un plateau circulaire (140 ou 150 cm de diamètre) en verre transparent ou semi transparent.

Le narghilé par Nedda El-AsmarDesigner belge, d’origine palestinienne, Nedda est devenue une figure incontournable du design. Ses créations sont signées Hermès, Puiforcat et Robbe & Berkings.Elle crée pour Airdiem un narghilé unique aux formes pures doté d’une technologie de pointe. Ce modèle existe en or 18 carat.Hauteur 40 cm Poids 1.5 kg Diamètre 11 cmwww.airdiem.com

Abdelmoneem Chemingui est un cou-turier bien singulier, ses modèles ne sont pas des femmes mais des poteries : vases, amphores, jarres, etc.. Il les habille de pal-mes ou de rotin sur des teintes ébènes ou acajou. Le métier de potier prend ici une nouvelle tournure, le brut s’adoucit.

CREATION JUMEAUXRue Hammadi Rejeb Beni Khiar8060 Tunisie

Salah Sfar rêve fort, au point que tout ob-jet a droit à une seconde vie. Il décharge le classique et donne du glamour au basique, au neutre. La corne, le bois de palmier et d’olivier, poil de chèvre, prennent une for-me neuve et se mélangent aux couleurs.

D.A.B s.a.r.l. 20 rue du Grenadier2070 La Marsa - Tunisie

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17Détournementcompositions Shashaphotographies Emmanuel Lafay

Nous profitons de l’exposition organisée conjointement par la SEMA (société d’en-couragement aux métiers d’art) et l’ONA (office national de l’artisanat) pour mettre en lumière certains produits de l’artisanat tunisien. Nous nous sommes attachés à créer des compostions ou les matières et les couleurs révèlent les qualités du travail des artisans. Ils sont aujourd’hui dans une sincère volonté de sensibiliser les jeunes générations, de renouer avec la tradition, sans oublier de répondre à leurs attentes.

Du 15 octobre au 18 novembre, Galerie Sema, Viaduc des arts, 23 avenue Daumesnil, Paris

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Art de vivre

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C #1Couffins en jonc avec des anses en cui-vre martelé et nickelé, pompon avec une boule en cuivre martelé et nickelé. Echarpe en soie naturelle, tissage arti-sanal et franges en passementerie réa-lisées à la main, inspirée du traditionnel « safsari » une étole de soie blanche ser-vant à dissimuler les corps des femmes. Caravan Serail (Hajer Messaoudi)Sur l’ancienne porte en bois cloutée, provenant des demeures du Sud tuni-sien, bijoux de Yasmine Felhi Debache, réalisé à la main avec des pièces en ar-gent, de cuir et de céramique émaillée noire. Les pièces en argent sont sou-vent inspirées de motifs berbères.

C #2Sur l’ancienne porte cloutée, dessous de verre en cuivre martelé et nickelé, Kahenart (Khédija Kilani) sur le mur de pimens rouges, plateaux en cuivre martelé et nickelé Kahenart (Khédija Kilani) ac-compagnés de théières en verre soufflé et coloré, couvercle en cuivre martelé. Tarak Kamoun.

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C #3En premier plan, vases en céramique émaillée oran-ge et noire. Dans le fond boule en céramique émaillée orange.Hanen Ben Salah

C #4Assiette en céramique émaillée vert, rouge et orange Hanen Ben Salah.Accompagnées de dessous de verre en cuivre martelé et nickelé, transpercés de pompons co-lorés. Kahenart (Khédija Kilani)

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C #5Sur un coffre en bois dé-coré de la fin du 19e siècle destiné au trousseau de la mariée, étoles en étamine de laine, colorée avec des teintures naturelles et tis-sées à la main.Mériem Besbes

C #6Sur des carreaux de céra-miques anciennes appelés «ailes d’hirondelles», verres à pieds en verre soufflé et coloré. Tarak Kamoun

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Je me souviens avoir été effrayée par cette perspective. Ils sont trop forts ces Emiratis, ils sont prêts à tout changer, la nature n’est pas une barrière, on aura des fleurs et des pistes de ski dans le dé-sert voilà l’ambition des émirats maîtriser l’inmaîtrisable et toucher le ciel. Burj Dubai, la plus haute tour du monde s’élève à 818 on dirait une seringue, je ne la trouve pas si impressionnante que ça. Ce qui est impressionnant c’est l’impossibilité de marcher dans la rue. Pour aller d’un bulding à l’autre il faut descendre au parking prendre sa voiture et la parker dans l’immeuble voisin. Bien sûr il fait très chaud mais même les plus téméraires ne pourraient pas se promener sachant qu’il n’y a tout simplement pas de trottoir. Les zones piétones sont regrouppés en complexes comme le Green Village, un mall, la marina, un mall, le JBR une zone commerciale, un mall quoi. Pareil pour Abu Dhabi, si on a envie de se promener, on peut toujours aller... au mall. Le mall fait partie de la vie quoti-dienne de tous les habitants, c’est ici que l’on voit les Emiratis qui sortent peu le soir et qui ne se mélangent pas à la faune de touris-tes et expatriés internationaux. Au mall on peut manger des plats venus de tous les pays, nager avec des requins, aller chez Ikea puis chez Chanel, aller au cinéma, faire du sport, aller à l’hôtel, faire un peu de ski, acheter une voiture. Le mall me rappelle ces films de sciences fiction avec ces énormes vaisseaux-villes. Le mall c’est le vaisseau mère pour tout habitant des Emirats. La mer est pourtant incroyablement belle, toutes les plages sont privées, ce n’est pas la cohue comme à Tunis. Tout est propre bien organisé le service est un des meilleurs au monde, un service asiatique pour de l’argent Arabe, mix parfait pour la touriste que je suis.

Sofia Guellaty, Rédactrice en chef du magazine Unfair

Aux Emirats tout est monumental, souvent en regardant en l’air on est prit de vertige en se disant qu’on a sans doute été transporté dans un monde de géants. Quand on arrive, cette impression est moins forte que dans une ville comme New York qui se dresse comme un barage face aux touristes arrivés en taxi. A Dubai on arrive et on glisse doucement dans un monde magique et factice où tout est neuf, tout est grand, tout est consommable et tout est dedié à la gloire de ces rois du petrôle, bedouin enrichis, dont l’ambition est de montrer au monde de quoi ils sont capables. Et ils sont capables de beaucoup. D’effacer complètement le desert par exemple, aux portes de la ville se trouve un désert. Dans une ville où tout est bétonné, tout est vert! Dubai et Abu Dhabi sont des villes très vertes et une amie m’a raconté qu’ils plantaient des carrés de pelouses et de fleurs chaque matin pour qu’aucune ne fane. C’était le souhait de Sheikh Zayed le fondateur des Emirats, un symbole pour tous les Arabes, il avait aussi interdit aux archi-tectes de construire des tours à Abu Dhabi, depuis sa mort il y a 5 ans la grande soeur de Dubai se met pourtant à prendre en hauteur. Sans doute la monumentalité est une devenue une si-gnature pour ces Arabes du golfe, ils ne peuvent plus s’en passer, ils en sont accros. Quand elle n’est pas verticale elle est horizon-tale avec la construction des palmes. Les villas sont constituées en compounds, charmants petits villages américains où toutes les maisons sont pareilles. Mais quand on arrive au bout de la palme les portes de l’Atlantis se dressent devant le visiteur donnant une impression encore plus vertigineuse car elles sont hautes et mas-sives, au bout d’une longue route.

Chronique

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Dans un univers de blanc accompagné de fresques rouges, un self petit déjeuner ne serait pas de refus en cette matinée d’octo-bre. Nous nous installons confortablement, le chef pâtissier français nous propose de goûter la tarte Tatin et sa boule de glace à la vanille, comment refuser ? L’architecte et décorateur Majed Abessi nous livre ici un havre de paix, un lieu em-

prunt de douceur, sous les conseils avisés de Hanan Abbes. Le buffet et le comptoir de présentation et de caisse sont réalisés dans un mélange de Corian R , de verre et d’acier. Sur le visage d’une actrice chinoise ou dans un simple uni, le rouge occupe franchement le mur du fond et le mur la-téral créant une dynamique des plus inté-ressante.

Au fil des saisons, le buffet se transforme en « Salad bar » aux heures les plus chaudes. L’automne et l’hiver seront propices à une grande variété de pâtes fraiches à savourer sur la terrasse couverte et chauffée.

Le Must de Hammametphotos Pol Guillard

Zone touristique Hammamet Nord - Hôtel Président . Tél. : (216) 26 44 50 31

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28 Le Studio Ko formé par Olivier Marty et Karl Fournier explore, les contrées marocaines sous toutes ses formes, projets de maison, de restaurant et d’hôtels. Leur approche est sensible, ils sont très attachés à la pierre, à la massivité dans un monde où seule l’architecture évanescente semble retenir l’attention. Leur intervention sur le grand Café de la Poste un lieu mythique de Marrakech. Ce lieu accueille désormais un restaurant, ac-compagné d’une brasserie et d’un bar pour les plus pressés. L’ambiance a des airs du café Ricks dans Casablanca, mêlé à touche parisienne des plus sobres. Les carreaux de faïences maro-caines dialoguent harmonieusement avec les chaises Thonet du comptoir.www.cafedelaposte.com

Café de la poste Marrakechphotos Yann Deret

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Le vent qui nous vient du Brésil est vif et foudroyant, Fernando et Humberto Cam-pana secouent la planète design depuis quelques temps déjà.

Basé à Sao Paulo, le studio Campana dé-veloppe une culture du détournement de produits artisanaux et de recyclage, constamment dans la recherche de nou-velles possibilités dans la conception de mobilier, ils transgressent les canons de l’esthétique, bousculent les a-priori. Avec eux le pauvre devient précieux. Leur création est à l’image des villes bré-siliennes. L’informel et la récupération, les centres urbains occupés à 70% de favelas sont un véritable atelier d’expérimentation et des sources d’inspiration en matière de récupération et de détournement d’objets du quotidien. Ainsi voit le jour le fauteuil Favela, conçu à partir de quantité de petits bouts de bois récupérés et assemblés à la main. Les as-sises diffèrent sensiblement les unes des autres suivant les morceaux de bois utilisés, la finition est en teck pour mieux résister aux intempéries.En 1998, avec la chaise Vermelha, ils signent leur premier partenariat avec Edran en Ita-lie. Depuis, chaque année, de nouvelles créations sont produites et éditées par des firmes internationales telles que Cappellini, Alessi, et Fontana Arte.En 2002 le studio crée sa propre ligne d’édi-tion de pièces uniques « faites main » au sein même de leur atelier. Ces créations sont représentées par l’Albion Gallery à Londres et Moss à New York.

campana

Fauteuil Favelaédité chez Edra

Canapé Boaédité chez Edra

Prestige

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tentationsArt de vivretentations

Adrère Amellal, Oasis de Siwatextes Shashaphotos Khaled Nagy

Oubliez l’effervescence et les interminables congestions du Caire, rejoignez Alexandrie puis prenez à l’ouest pendant huit heures de voiture sous le cagnard. La traversée du désert libyque est fantastique, la désolation, un pay-sage lunaire, une route à moitié effacée par le sable. L’oasis de Siwa est en vue et ce n’est pas un mirage. L’Adrère Amellal ou la monta-gne blanche dans le dialecte local se situe au pied de cette butte de calcaire cernée par trois lacs salés.

Voici donc le premier hôtel écologique d’Egypte, un ecolodge comme disent les anglais créé en 1997 par le docteur Mounir Nea-matalla. Trentes chambres organisées à la manière d’un campement bé-douins, dans un dédale de ruelles étroites et ombragées qui mène à des terrasses, aux salons de lecture et à de jolies places couvertes.

Le mot écologique prend tout son sens dans ce lieu : l’ensemble du complexe hô-telier est construit en karshif, un mélange d’argile, d’eau salée et de pierre, pour les murs et des branches de palmier séchées pour le toit. La notion de confort change, et nous rappelle que nos modes de vie « sur-consomméristes » disparaissent dans cet environnement sans téléphone, sans wifi et sans électricité. Sous les torches et les bou-gies vos nuits s’illumineront dans ce pay-sage unique, le corps et les sens capteront toutes la magie et l’extraordinaire des lieux. Les chambres sont dans le plus simple ap-parat, le mobilier est également construit de terre et accompagné de confortables coussins blancs. Les salles de bains sont à moitiés découvertes, nous dormons prati-quement à la belle étoile.L’Adrère Amellal vit de son potager, car-nivores s’abstenir ! Un chef cuisinier d’As-souan élabore une gastronomie toujours différente et dépendante du potager. Ses commis cuisent le pain dans les fours de terre séchée. Le retour à la nature est entier, le dépaysement, total.

Ahlan wa sahlan à l’Adrère Amellal !

Tamazid, réservations au 00 202 738 13 27. Site adrerea-mellal.net. Chambres de 250 € à 335 € en pension com-plète incluant la journée organisée dans le désert.

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Ginzan Onsen Fujiyatextes Shashaphotos Daici Ano

Blottie au pied de l’étroite vallée d’Oba-nazawa dans la préfecture de Yamagata au nord de l’île d’Honshu le Ginzan Onsen Fujiya est un hôtel voué à la culture du bain et du bien être. La tradition ancestrale du Onsen japonais (source d’eau chaude) rencontre la déli-cate architecture de Kengo Kuma. La région neigeuse de Ginzan est reconnue pour son paysage unique et l’abondance des sources chaudes qui ont permis au 17e siècle le développement de nombreux éta-blissements voués aux bains. En 1913, les 14 hôtels de la vallée, furent dévastés par une inondation, ils sont re-construits dans le style Taisho de l’époque et réduits à trois étages.

L’enjeu du projet du Ginzan Onsen Fujiya n’a pas été de reconstruire un nouvel édifice mais plutôt un travail de reconstitution dans une enveloppe vieille de 100 ans. Les choix se sont portés sur la préservation de la structure, la suppression des voiles béton ajoutées lors d’une précédente in-tervention d’agrandissement et enfin l’in-ventaire précis de chaque pièce de bois et le remplacement des plus usées afin d’assurer la résistante aux tremblements de terre. La façade existante, quand à elle, s’est ha-billée du bois centenaire des espaces in-térieurs. L’entrée, souvent peu généreuse en terme d’espace et avec une faible hauteur sous plafond s’ouvre désormais sur un atrium. Un lien se crée entre la rue et l’hôtel, « une nouvelle sensation de la transparence » nous confie Kengo Kuma.

Cette entrée majestueuse en double hau-teur est ceinturée de très fins écrans de bambous appelé Sumushiko et de pan-neaux vitrés renforcés appelés Dalle de Verre. Ce verre aux aspects verdâtres est né au Moyen Age, développé par des maîtres verriers français. Kengo Kuma joue de cette fragilité, dans une typologie d’habitation traditionnelle les espaces intérieurs se sont affranchis des cloisons rigides et laissent la place à ce qu’il qualifie de «filtres». Il a su interpréter l’esthétique japonaise, cap-ter son raffinement et faire du bois l’essence même de la plupart de ses projets.

Fujiya Inn, réservations au 00 81 237 28 2141. Site www.fugiya-ginzan.com.

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Culture

FênRencontreAgendaLivresThéma

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3939l’aérographietexte Sami Baccouche images

Chez quelques imprimeurs, nous avons re-trouvé quelques rares pièces d’anciennes ré-clames et des logos qui feront la renommée de certains établissements et entièrement réalisées à la main. Avant l’avènement des systèmes informatiques l’aérographie a su ré-pondre aux besoins de communication des différentes sociétés.Ce mode de représentation crée une iden-tité visuelle bien singulière, une sorte d’es-thétique du vintage, que nous pourrions aisément remettre au goût du jour !! Certains logos n’ont pas changé depuis des décennies comme pour la marque GIF.

L’aérographie est une technique picturale utilisant l’air comprimé pour projeter des gouttelettes de peinture vers une feuille de papier ou un autre type de support : plas-tique, contreplaqué. Il y a dans l’esthétique de l’aérographie une grande attention à la typographie, aux mélanges des couleurs, aux dégradés, mais aussi de la naïveté dans les balbutiements d’un secteur aujourd’hui en pleine effervescence.

Ces affiches témoignent de la tendance d’une époque : polices art nouveau, pop art pour la promotion d’un hôtel, qui nous

rappelle étrangement un motel de Las Vegas, perspectives simplistes accompa-gnées d’une palette de couleurs pastels, propagande, etc…

L’arrivée de l’infographie va précipiter la disparition de l’aérographie beaucoup trop couteuse, car elle nécessite l’utilisation de produits chers et d’une main d’œuvre nombreuse. Elle va permettre d’embrasser un plus grand marché et permettre aux plus petites sociétés de communiquer sur leurs produits et leurs services. De nou-veaux types de support apparaissent dans le sillon de l’infographie : flyers, affiche de grandes envergure, bannière publicitaires sur le web, etc…

Une nouvelle esthétique s’installe, inté-grant la photo numérique, et des motifs de plus en plus élaborés. De nos jours, l’esthé-tisme primitif de l’aérographie a-t-il encore sa place dans le monde la communication ? une relecture de ces réclames ajouterais à la variété du paysage graphique de la Tu-nisie.

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Dans le bleu de Jantextes Shashaphotos Pol Guillard « Une peinture de Jan c’est comme une chanson

d’Oum Kalthoum, il faut la lire entre les lignes »

habitante du village de M’Talith

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La première fois que Jan expose en Tunisie c’est dans un village reculé de la campagne dans la région de Enfidha. Durant deux mois il s’est installé chez l’habitant, coupé du monde, en pleine immersion, il réussit à occuper une petite boutique. Les curieux passent la tête par la porte, un verre de thé arrive par la fenêtre … L’aventure tunisien-ne commence là.

Jan me reçoit dans son atelier de travail provisoire de Gammarth, ses lieux de créa-tion changent il est tantôt installé dans un pigeonnier à Carthage, tantôt dans sa maison de Sidi Bou Saîd ou encore à l’étage d’un espace d’exposition. Il reste connecté à sa peinture, mais son corps bouge trouve sa stimulation dans le déplacement.

Jan est né en 1961 à Renaix (Belgique), très tôt il esquisse ses premiers dessins dans l’atelier de son père Armand Demeule-meester. Ce dernier l’encourage vivement dans sa démarche, il obtient la deuxième mention au concours de dessin de Renaix en 1991 puis pendant deux ans il suivra des cours de peinture à l’académie des Beaux Arts d’Anderlecht.

Il y a de la musique dans ses toiles, une émotion naît de ces bleus, la sonorité des couleurs, la composition des formes, on s’y attache ! Une harmonie qui donne le ryth-me à l’ensemble.

« C’est avant tout la couleur qui donne le ton, elle est lien et saturation en même temps. Elle assure la cohésion de ce monde visuel et invi-te l’œil du spectateur à voyager avec le peintre dans l’immensité du sentiment ».

L’atelier de Jan est un lieu singulier où des toiles sont finies et exposées, et d’autres ne sont pas encore encadrées, elles sont sim-plement agrafées sur des planches en bois récupérées de l’atelier du père de Jan. Des assemblages sont disposés ça et là, nous apercevons le buste d’une dame jouant du luth, un monstre à dents de scie, de nombreux objets sont récupérés et at-tendent de prendre forme, d’incarner l’ima-gination de l’artiste.

Et là !! une chaise trône, face à une toile, elle attend il l’observe, elle n’est pas tout à fait satisfaisante... Les pinceaux attendront les derniers gestes.Jan Demeulemeester est régulièrement exposé à Renaix, Bruxelles, Saint Paul de Vence, Gammarth et la Marsa. Il expose de manière permanente à Paris et sera au Ha-vre au printemps 2010.

Plantes devant la fenêtrehuile sur toile

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L’orangerhuile sur toile

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agenda expopar Romain Carlet

ISTANBULdu 11 septembre 2009 au 10 janvier 2010

Site Istanbul Modern Museum

Avec «Site», Sarkis l’artiste turque retrace les cinquantes dernières années de sa car-rière et reconsidère les différentes périodes qui la compose en tentant de les réinter-préter et de les reconstruire. En faisant du lieu d’exposition une ville remplie de riches témoignages de son propre passé, l’artiste intègre une vision de la ville d’Istanbul des personnages rencontrés, des lieux, des sons et des odeurs ...

TOKYOdu 20 mars au 4 juillet 2010Roppongi Crossing 2010: Can There Be Art?Mori Art Museum

Roppongi Crossing est une série d’exposi-tions tenues tous les trois ans introduisant les artistes travaillant au Japon les plus passionnants. Pour cette troisième édition, l’exposition accueille 20 artistes ou grou-pes d’artistes dans les domaines tels que la photographie, la vidéo, la sculpture ou encore le graffiti .

BEYROUTHdu 21 octobre 2009 au 16 janvier 2010 AmericaBeirut Artcenter

L’exposition America au Beirut Art Center tente d’aborder la question du modèle américain comme modèle de civilisation. Que veut dire «America» dans l’inconscient collectif ?

PARISdu 10 octobre 2009 au 25 janvier 2010 De Byzance à Istanbul , un port pour deux continentsGaleries du Grand Palais

«Sublime porte» entre l’Europe et l’Asie, la ville de Byzance qui devient Constantinople puis Istanbul appartiendra tour à tour à la Grèce antique, à l’empire romain, à l’empire byzan-tin, à l’empire ottoman, puis à la Turquie. L’exposition retrace l’histoire de cette cité ou chaque culture s’épanouie dans l’héritage des précédentes .

SAN FRANCISCO du 16 Janvier au 20 Juin 2010 Ewan GibbsSan Francisco MoMA

Dans le but de célébrer le 75 ° anniversaire du Musée d’Art Moderne de San Francisco, le departement d’architecture et de design a demandé à Ewan Gibbs de créer une sui-te de 18 dessins. Inspirés de photographies de la ville prises par l’artistes pendant l’été 2008 et utilisant une palette de symboles, ces dessins presque reconnaissables d’une certaine distance et bien plus abstrait de plus prés produisent des images de plus en plus minimalistes

NEW YORKdu 8 avril 2009 au 18 janvier 2010In Situ: Architecture and LandscapeMoMA

Le mot «paysage» a connu une définition changeante et grandissante en architecture ses dernières décennies. A l’heure où la notion de paysage comme nature vierge appa-rait obsolète, In Situ examine et retrace les diverses attitudes à l’égard du paysage ses cent dernières années grâce à la riche collection du Musée d’Art Moderne.

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culture

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Livres...

Miles Danby, Moorish Style, éd. Phaidon, octobre 1999. 240 pages

Le recueil de Miles Danby est richement il-lustré, retraçant le style Mauresque de ces origines jusqu’à nos jours, à travers l’art et l’architecture de l’Islam. Le 19e siècle a eut une réelle fascination pour l’Orient. Ingres, Delacroix et bien d’autres ont nourris leurs imaginations par les coutumes Ottomanes, Arabes, Perses et Moghols.Cette influence prit le nom de « Style Mau-resque », un style qui continue à stimuler les rêves et nourrir l’imaginaire de certains architectes.

Fériel Ben Mahmoud et Michèle, L’Algérie au temps des français, éd. Place des victoires et Mengès. 256 pagesDe l’orientalisme à l’imagerie populaire de la vie quotidienne, les documents pré-sentés couvrent près d’un siècle d’histoire. Cette histoire est celle d’un regard colonial, mais aussi d’un désir, d’une passion. Cet ouvrage donne à voir, à travers l’image, la vie des différentes communautés de l’Algé-rie à l’époque coloniale, en mettant l’accent sur la richesse et la diversité du quotidien.

Abdelaziz Daouletli, TUNIS capitale des Hafsides, éd. Alif Tunis 144 pages.prix 17,500 DT

Leïla Sebaï Ladjimi, Les intellectuels carthaginois, éd. Cartagi-noiseries, coll. «paysages littéraires médi-terranéens», 2009. 168 pages.

Rachid Baklouti, Il était une fois des Sfaxiens… 1945-1955, Imprimerie Reliure d’Art, 2009. 184 pagesprix 5 DT

Ruth Slavid, Architectures des limites, construire en milieu hostile, éd. du Seuil, octobre 2009. 208 pages.prix 39€

Les environnements extrêmes offrent aux architectes des défis passionnants. D’un refuge dans le désert de l’Arizona, à un centre de recherches marines flottant, d’un «coffre à graines» norvégien à une station scientifique du pôle Sud, chacun des pro-jets présentés comporte un tableau rap-pelant l’altitude, les précipitations et les températures moyennes du site. Un choix de photographies, complété de croquis, de plans et de rendus informatiques, permet de restituer le projet dans son environne-ment

Rem Koolhaas et le mythe de la floating swimming pool

Matières n°7cohérences aventureuses : nouvelles approches réalistesPériodique, Ecole d’architecture de la Ville et des Territoires à Marne-la-ValléeComité de rédaction : Jacques Lucan, Eric Lapierre, Bruno Marchand, Martin Steinman

Dans le vocabulaire symbolique de l’OMA déjà présent dans ses tous premiers projets, on trouve : l’oeuf, le mur et la piscine. Cet ar-ticle s’attache particulièrement à ce dernier objet, en montrant notamment le passage de la Floating Swimming Pool (dans New York Delire) à la Floating Box (la Zac Danton Office Tower - La Défense, 1991-93, la villa Geerlings - Holten 1992-93, la villa Lemoine - Floirac, 1994-96).

Extrait

Renée Magritte avait l’habitude de stupé-fier avec des tableaux où une pomme ou un peigne pouvait prendre des dimensions insolites et surréelles. Un œuf magrittien devient l’entrée monumentale d’un quar-tier de New York dans le projet The Egg of Columbus

Center, conçu par Elia et Zoe Zenghelis en 1973, un des premiers « idealised project » de l’OMA, qui se situent entre les «concep-tual-metaphorical projects» et les « realistic projects ». Cet œuf est la « preuve inatten-due que l’architecture peut être simple ».L’Office for Metropolitan Architecture (OMA), fondé le 1er janvier 1975 par Rem Koolhaas, Elia Zenghelis, Zoe Zenghelis et Madelon Vriesendorp, choisit comme sym-bole de son manifeste un œuf d’où l’on voit émerger une tour (…)

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Les Arts de l’Islam« l’Islam est l’une des plus vastes cultures qui soient au monde, une culture à laquelle l’humanité est profondément redevable »

Nasser David Khalili

Le 6 octobre s’est ouvert à l’Institut du Monde Arabe à Paris la grande exposition itinérante Arts de l’Islam présentant une sé-lection de 471 pièces (manuscrits, tentures, tapis, céramiques, verres, orfèvrerie, bijoux, boiseries et pierres dures) issues de la fabu-leuse collection d’art islamique de Nasser David Khalili.

Cet iranien de 64 ans établi à Londres de-puis 1978, a réuni la collection la plus riche et singulière en la matière. Réunie depuis les années soixante dix,

sa collection compte aujourd’hui plus de 20.000 pièces. Issu d’une famille de marchands d’art juifs d’Ispahan, N.D. Khalili effectue son service militaire en Iran avant de s’envoler vers les Etats Unis pour y suivre des études scien-tifiques. Installé depuis à Londres, il a lar-gement contribué à promouvoir l’étude de l’art islamique au sein de prestigieuses universités anglaises. Il est également à la tête de la Fondation Maimonide dont la vocation est d’œuvrer au dialogue entre Juifs et Musulmans.

Ci dessusCoupe avec inscriptions, Iran, Xème siècle. © Nour Foundation. Courtesy of the Khalili Family Trust Céramique à pâte argileuse, décor peint à l’engobe brun-noir sur engobe blanc sous glaçure incolore. H. 7,2 ; D. 25,1 cm

vu par la rédaction :

Page de droiteFeuillet issu du Coran Bleu, Tunisie ou Espagne, IX siè-cle© Nour Foundation. Courtesy of the Khalili Family Trust Sourate al-Baqara (II, « La vache »), versets 120-127, et sourate al-‘Imrân (III, « La famille de ‘Imrân »), versets 55-64 . Afrique du Nord ou Espagne, Xe siècle.Or sur parchemin teint en bleu roi, écriture coufique, 15 li-gnes par page 28,3 × 37,7 cm .

Comprendre et apprécier« l’art islamique »

Qualifié « d’islamique », l’ensemble excep-tionnel présenté à l’IMA s’inscrit effective-ment dans un vocabulaire ornemental et constructif ancré dans la pensée philoso-phique de l’Islam. Néanmoins, il ne se cantonne pas à un pays ou à une civilisation. Il est le témoignage de la richesse et le raffinement de cultu-res diverses d’un monde qui s’étendait, à l’ouest jusqu’en Espagne et à l’Est jusqu’au nord de l’Inde.

Au milieu du VIIIe siècle, lorsque les Abbâsi-des arrivent au pouvoir, l’art islamique a at-teint sa maturité pour devenir un système formel indépendant. Néanmoins tout au long de leur histoire, l’art et l’architecture Islamiques ont été in-fluencés par les traditions artistiques des empires avec lesquels l’Islam entrait en contact.

Ainsi par exemple au cours du XIIIe siècle, sous la pression des Turcs et des Mongols,

vont naître des styles variés qui maintien-dront en effervescence l’art islamique jusqu’à nos jours. Les pièces exposées aujourd’hui révèlent la place prépondé-rante de cet art dans le décor architectural : verres, boiseries, céramiques de revête-ment, tentures pierre et stuc sculptés. Le rôle majeur de l’architecture religieuse dans les cultures musulmanes, est égale-ment mis en avant même si c’est davan-tage dans les palais qu’apparaît ce décor, également destiné à rendre hommage à la « royauté » de Dieu.

La calligraphie tient une place prépondé-rante dans tous les arts. Le Coran fut trans-mis et consigné en arabe, il était donc tout à fait naturel que les versets coraniques et l’écriture arabe investissent les objets sur lesquels ils figurent d’une unité spirituelle et d’une dignité spéciale. Une autre carac-téristique importante, et bien connue, de l’art islamique est l’emploi immodéré de rinceaux, arabesques, entrelacs et motifs géométriques.

Contrairement à une opinion générale-ment admise, la représentation figurée tient aussi une place importante dans l’art islamique. Si les hadîths (traditions rappor-tant les actes et paroles du Prophète) in-terdisent la représentation d’êtres humains et d’animaux dans un contexte religieux, cette règle ne s’applique pas à l’art profane. Alors qu’elles sont presque universellement bannies de la décoration des mosquées et des corans, toute une variété de scènes fi-gurées et de représentations d’oiseaux et d’animaux se déploie dans l’art et l’archi-tecture profanes.

Les inscriptions coraniques

Entité importante de l’art islamique, l’ins-cription coranique dans les arts s’avère bien souvent pléonastiques renvoyant à deux sens (littéral et figuré). À partir du XIIIe siècle, les versets corani-ques seront choisis en fonction de leurs vertus talismaniques, et inscrits

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5555Paire de poignées de portes, Mésopotamie du Nord aujourd’hui sud-est de la Turquie), début du XIIIe siècle. © Nour Foundation. Courtesy of the Khalili Family Trust Alliage quaternaire de cuivre coulé, décor gravé 33,7 × 39,5 cm ; 33,5 × 40,5 cm

sur des amulettes enfermées dans un étui en argent, qui était attaché au turban ou à la ceinture pour protéger son propriétaire.Ci-contre un feuillet issu du Coran Bleu (Tu-nisie ou Espagne, IXème siècle) déclinant les verset 120-127 de sourate al-Baqara. Les dimensions et l’écriture à l’or sur parchemin teinté donnent une idée du coût élevé de la copie complète de ce manuscrit unique. Si le parchemin teint au safran en orange ou jaune est utilisé assez couramment pour les manuscrits coraniques anciens, le coran auquel appartiennent ces feuillets est le seul exemplaire teint à l’indigo que l’on connaisse.

Les arts de cour

Les témoignages d’art islamique qui nous sont parvenus relèvent essentiellement des arts dits de cour tant les destructions et altérations ont été importantes du fait de conflits et de catastrophes naturelles.

Ces arts de cours étaient souvent fabriqués par des minorités, « les gens du livre », chré-tiens et juifs. L’orfèvrerie et la joaillerie (pro-ductions mobiles par excellence) dévoilent des styles très éclectiques. « L’une des splendeurs les plus célèbres du palais des Abbâsides à Bagdad, écrivent les commissaires de l’exposition, était un arbre en argent. Décrit en 917 par une ambassade de l’em-pereur byzantin, Constantin VII Porphyro-génète, cet arbre se dressait dans un grand bassin rempli de mercure étincelant. Il était flanqué de figures de lanciers mon-tés sur des coursiers caparaçonnés de brocart. Ses branches en or et en argent se balançaient sous la brise. Des automa-tes d’oiseaux chanteurs en or et en argent, grands et petits, étaient perchés sur d’in-nombrables branches et feuilles peintes de couleurs chatoyantes ».

Ci-dessous, Paire de poignées de portes, Mésopotamie du Nord (aujourd’hui sud-est de la Turquie), datant du début du XIIIe siècle. Les poignées de porte sont composées de deux dragons ailés adossés. Leurs corps couverts d’écailles s’enroulent en formant une boucle et se terminent par une queue à tête de griffon.

Cuiller de service, Iran, XIXe siècle© Nour Foundation. Courtesy of the Khalili Family Trust Acier, décor ajouré et damasquinure d’or L. 49,5 cm

Production et innovation

L’innovation industrielle a fourni des modè-les aux artisans de cour, qui les ont ensuite affinés pour se conformer au goût de leur souverain ; c’est le cas de la céramique à décor bleu et blanc produite à Iznik à l’épo-que ottomane, qui était un substitut très prisé de la porcelaine chinoise (…).Les progrès de la céramique à glaçure ont entraîné une révolution sociale qui a eu d’importantes répercussions.Outre son intérêt esthétique, la glaçure rend la céramique imperméable et per-met donc d’étendre considérablement son champ d’utilisation, tandis que les tempé-ratures de cuisson plus élevées augmen-tent la solidité des pièces.

Ces évolutions reflètent les échanges com-merciaux établis par les routes des carava-nes à travers le monde musulman et les grandes foires qui se tenaient à La Mecque et Médine à l’occasion du pèlerinage an-nuel aux Lieux saints de l’Islam.

Bouteille (surahi) Râjasthân, Jaipur, XVIIIe siècle. © Nour Foundation. Courtesy of the Khalili Family Trust Or, décor émaillé et serti de diamants montés sur paillon en or selon la technique kundan H. 24 ; D. 13cm

L’ornementation : le sacré et le profane

La limite entre le sacré et le profane dans l’art islamique n’est pas clairement définie, des prières sont inscrites sur des pots à eau tandis que certains corans enluminés em-pruntent l’esthétisme de la joaillerie pro-fane. L’Islam a hérité de l’Asie occidentale le thème pictural de la tradition héroïque : vision de combats opposant un héros à un animal ou un être fantastique. L’imaginaire bestiaire, inspiré de la mythologie grecque et de la tradition picturale asiatique, s’enri-chit du répertoire figuratif chinois. Sphinx, harpies, lions attaquants leur proie, phénix combattants des dragons, surgissent dans l’imaginaire des artistes musulmans qui s’attachent particulièrement aux formes qu’à la symbolique originelle. L’enluminure des corans quant à elle met en relief ce qu’on a appelé le phénomène « d’abstraction » qui consiste à introduire des motifs végétaux ou floraux soigneusement organisés dans des entrelacs géométriques très maîtrisés.

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La MamouniaLuxe aux pieds nusDar philippeAmbitions croiséesThe Russellior

Ci contre, la Flasque (flacon de poudre) en céramique à pâte siliceuse, décor peint en noir, bleu, vert et rouge sous glaçure. La forme ainsi que les cannelures peintes à la base du col s’inspirent de celles des bou-teilles en verre vénitiennes, qu’Istanbul im-portait à l’époque en grandes quantités.

La représentation figurée

Les théologiens ont démontré que le Co-ran n’interdit pas la peinture figurative de manière explicite, mais, à la fin du VIIè et au VIIIe siècle, des traditions prophétiques hostiles à la peinture figurative se sont im-posées et l’interdit pesant sur les images religieuses s’est étendu aux images en gé-néral.

Flasque, Turquie, Iznik, vers 1560-80. © Nour Foundation. Courtesy of the Khalili Family Trust Céramique à pâte siliceuse, décor peint en noir, bleu, vert et rouge sous glaçure. H. 46 ; D. 22,8 cm

Il subsiste, en effet, très peu des peintures et sculptures figuratives des palais musulmans décrites dans les chroniques. On peut cepen-dant s’en faire une idée à travers les pièces de forme en céramique ou en métal, aux formes zoomorphes et anthropomorphes naturalis-tes, fabriquées pour les cours persanes et de l’Inde du Nord à l’époque prémongole. Tout comme la pièce du jeu d’échecs en cérami-que exécutée à Kachan à la fin du XIIIè siècle qui représente le sultan grand seljoukide To-ghrïl II, ces objets avaient une fonction orne-mentale autant qu’utilitaire. Beaucoup peu-vent être qualifiés, de manière quelque peu anachronique, d’ornements de table : brûle-parfums, verseuses à eau ou à vin.

Le catalogue de l’exposition est remarquable (co-édi-tion IMA / Hazan). Il réunit plus de 550 illustrations. Prix : 39 €

Lampe de mosquée, Égypte, vers 1385. © Nour Foundation. Courtesy of the Khalili Family Trust Verre émaillé et doré H. 33 ; D. 25 cm

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Dans les jardins d’Al MAMoun« C’est un des lieux les plus beaux du monde » Winston Churchill s’adressant à Franklin Roosevelt

Jacques Garcia fait revivre l’ambiance luxueuse des palais d’Orient « des Milles et une Nuits ». Son style se mélange subtilement à l’architecture arabo-mauresque. Cette dernière est im-posante et puissante. Elle se caractérise par la profusion de lumière et de couleurs avec de belles perspectives. Les colonnes en marbre, matériaux nobles, tissus, passementeries, bois truculents mettent une touche finale à ce tableau harmonieux.

textes Shashaphotos Anson Smart

Vue aérienne nocturne de la piscine extérieure

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Marrakech

Les jardins qui accueillirent le prince alaoui-te Mamoun pour organiser ces « nzaha » (genre de garden party) sont intactes, et inspirera le nom de la Mamounia. Son père le sultan alaouite Sidi Mohamed Ben Abdellah avait pour habitude d’offrir un domaine en cadeau de mariage à cha-cun de ses fils. Les quatre fils, Abdessalem, Mamoun, Moussa et Hassan sont devenus les éponymes des jardins reçus du roi et plus connus sous le nom de Arsat.Marrakech est fondée en 454 de l’Hégire (1062-1063) par la dynastie Almoravide qui hisse la ville au rang de capitale du royau-me. Les Almoravide entrainent cette ville nou-velle dans un essor économique et culturel assez important pour rivaliser avec Grena-de, Séville et Cordoue. Des artisans, architectes et artistes venus d’Andalousie édifient de riches mosquées, palais, medersas, aqueducs et remparts. De grands noms de la pensée philosophi-que et scientifique resteront attachés à cette période.

La dynastie Almohade qui succèdent aux Almoravides met fin à la « Suzeraineté du Califat Abbasside d’Orient ». Marrakech est reconstruite et s’étend désormais sur un territoire plus vaste.

Sous l’impulsion des Almohade, au sein du quartier des libraires, la mosquée Koutou-bia est édifiée. Un joyau de l’architecture conçu dans le plus pur raffinement du style andalou.

Promenade dans le vaste domaine de l’hôtel et sa luxuriante végétation

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L’Esprit Garcia

« Il était une fois La Mamounia… Cela son-ne comme un conte surgi du fond des âges. Et cependant, quoi de plus neuf, de mieux ancré dans notre monde qu’un tel havre de vie, de repos, d’abondance et de plaisir ?Allier ainsi le Merveilleux de la modernité au meilleur de la tradition, c’est le privilège de lieux devenus si rares qui ont su demeu-rer fidèles à leur mythe ».

Jacques Garcia

L’hôtel la Mamounia fut érigé en 1923 par les architectes Henry Prost et Antoine Mar-chisio dans les jardins de Al Mamoun dans un style Art Déco de l’époque mélangé et mis en œuvre dans la plus pure tradition marocaine.

Le projet de rénovation et de mise en valeur entrepris par l’architecte décorateur Jac-ques Garcia est un travail d’historicisme. En 1985 l’hôtel est agrandi, le nombre de chambres passe de 100 à 250, les transfor-mations sont profondes et l’âme de la Ma-mounia s’est éteinte. Ce sentiment d’être ailleurs s’est perdu, l’hôtel était devenu trop international et faussement Art Déco. Il a donc fallu pour ce projet de rénovation revenir au style Art Déco des années 30, réintroduire l’échelle qui a fait de la Mamounia un lieu magique.

Mais dans un lieu chargé d’histoire com-ment s’exprime l’esprit Garcia ? L’architecte nous confie que « l’esprit Garcia s’est ce qu’on ne voit pas, l’impression que c’est la depuis toujours ». Par ailleurs le savoir faire marocain a été la clé de voûte du projet, le travail du bois sculpté, du plâtre ciselé et des peintures patinées, ont su rendre le passé glorieux de la Mamounia.C’est un lieu qui incarne le dépaysement et le voyage. Non pas comme on l’entend aujourd’hui mais ce genre de voyage où les malles arrivent de Londres par tonnes, où le temps s’arrête, où réside la satisfaction éternelle de parcourir les jardins du prince Mamoun.

Chambre vue Agdal

Salon Marjorelle

La réussite de ce visage retrouvé réside dans le fait que l’architecte a su capter l’esthétique orientale. Un engouement pour ce jeu qui entretien le mystère, l’art et la manière de tout montrer sans rien voir....

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Chambres Deluxe Parc

Ces chambres ont une vue sur les jardins légendaires de l’hôtel et les Montagnes de l’Atlas. Réparties sur tous les niveaux de l’hôtel avec balcon ou terrasse, elles ont une superficie entre 31 et 41 m² et offrent un très grand lit ou deux lits jumeaux. La combinaison du mar-bre et du style Marocain confère aux salles de bains une ambiance apaisante. Un cocktail de bienvenue, des délices locaux et des produits d’accueil raffinés seront proposés pour magnifier l’expérience.

Suite Hivernage

Donnant sur l’entrée principale de l’hôtel, la suite Hivernage est emplie de calme et de sérénité. D’une superficie de 85 m², elle présente la décoration impeccable et les aména-gements luxueux qui font la renommée de La Mamounia. Le salon spacieux, la terrasse et la salle de bain avec douche et baignoire séparées confèrent à cette suite convivialité et intimité.

Suites Duplex

Les cinq Suites Duplex de 75 m² sont situées au rez-de-chaussée et réunissent l’élégance Marocaine et une touche de raffinement contemporain. L’étage supérieur est doté d’un élégant salon et d’un grand balcon. La chambre à coucher située au rez-de-jardin, donne sur une terrasse avec accès direct vers la piscine. Ces belles suites offrent intimité et confort.

Suite Churchill

La Suite, qui surplombe les magnifiques jardins que Sir Winston aimait peindre et qu’il décrivait comme un des plus beaux endroits du monde, a été conçue en hommage à ce grand personnage. D’une superficie de 107 m², cette Suite d’exception dispose de 2 chambres à grand lit avec dressing et d’un salon spacieux. Une suite où style Anglais et tradition Marocaine cohabitent avec grâce.

Suite Majorelle

La Suite Majorelle a été conçue en hommage au célèbre peintre. D’une surface de 114 m², elle donne sur la piscine, les Jardins et sur l’Atlas. Elle est agrémentée de deux chambres à coucher, d’une vaste salle de bains dans un style marocain. Le tout rayonné par la magie du bleu Majorelle, la couleur éternellement liée au peintre et à Marrakech.

le SPA de la Mamounia

D’inspiration marocaine et orientale, le SPA de La Mamounia à Marrakech invite à l’évasion, à un voyage au pays du bien-être. Le SPA de La Mamounia, on en rêvait et Jacques Garcia l’a fait… dans un subtil mélange de tradition et de modernité.Tous les éléments de décoration du SPA de La Mamounia donnent au lieu un cachet ma-gique et authentique : Zelliges, marbres, tadellakt, boiseries, arcades, alcôves, fenêtre en clair-obscur, seguias…. Les produits signatures utilisés par un personnel local et qualifié, sont réalisés exclusive-ment pour La Mamounia. Ils sont d’origine artisanale : « savon noir, ghassoul, huile d’argan, eau de rose et eau de fleur d’oranger » et sont également proposés à la vente dans la boutique du SPA. La Mamounia, avenue Bab Jdid. 40040 Marrakech.

Réservations au 00 212 524 388 600

www.mamounia.com

La réception

Chambre avec vue sur la Koutoubia

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Luxe aux pieds nusLa rénovation du Dar Belahouane en hôtel et chambres d’hôtes Dar el Médina est une grande leçon de modestie architecturale, un travail subtil entre le confort de la vie moderne dans une typologie d’habitat très traditionnelle.

textes Shashaphotos Pol Guillard

Vue du patio central resté découvert

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Non loin de la Kasbah, en s’engouffrant dans la rue Sidi Ben Arous, une ancienne de-meure familiale renaît de ses cendres pour devenir le Dar el Médina. Un hôtel empreint de caractère, d’une atmosphère qui nous laisse rêveur, dans un univers où la sobriété semble avoir été le mot d’ordre.

Les douze chambres s’articulent entre deux patios qui sont volontairement restés ouverts dans le but d’offrir aux étrangers venus y résider un cadre de vie authenti-que, à la manière des notables d’autrefois.

Passée la majestueuse porte d’entrée, une allée ombragée de jasmin grimpant le long des murs, mène à la réception. Ce qui était autrefois le makhzen (entrepôt) est trans-formé en salle à manger et reste assez indé-pendante du reste de la maison.

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Chambre en longeur situéeà l’étage donnant sur le grand patio et la loggia

De la même manière la terrasse et l’accès à celle ci son indépendant du fonctionne-ment de l’hôtel et peuvent ainsi accueillir des clients de passage à l’heure du thé.

Chaque chambre, Leila, Zina, Baya, s’atta-che à recréer une ambiance différente, le vert orchestre le grand patio, le bleu gus-tavien est réservé au petit patio. La Skifa et l’accueil s’habillent de gris.

Le Dar el Médina est inauguré en août 2005 et s’inscrit dans une volonté de renforcer le caractère d’une maison du 18e siècle sans pour autant en faire un pastiche, les faïen-ces ayant disparues c’est avec la chaux blanche, le vert le gris et le bleu qui pren-nent le relais en toute modestie.

Loggia à l’étage du grand patio.Escalier d’accès à la terrasse, carrelage émaillé vert et blancplus connu sous le nom « d’ailes d’hirondelles »

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Le Dar el Médina est un jeux subtil de voir et de ne pas être vu en retour. Nous retrouvons dans un décor dépouillé tout le mystère et le fantasme de l’orient, le corps nu sous un voile transparent.L’exemple de Dar el Médina démontre que dans des tissus urbains singuliers et denses comme celui de la ville arabe il est possible aujourd’hui de conserver les qualités architectoniques et climati-ques tout en l’adaptant aux modes de vie d’aujourd’hui.

C’est le luxe aux pieds nus …

Salon du Dar El Médina : de la même manière que les espaces de ré-ception d’autrefois, cette chambre d’apparât accueille désormais les résidents de l’hôtel. La forme en T de la chambre permet d’aménager des espaces variés : les parties latérales sont en relation directe avec le patio, le salon du fond est quant à lui plus introverti.Le mobilier a su cohabité avec le plâtre ciselé et les plafonds de bois décorés.

La délicatesse des lieux réside dans ce jeu de plein et de vide, d’es-paces ouverts mais couverts, en retrait ou en saillie.La dominante verte que nous avions au RDC et au 1er étage laisse place à l’ocre sur la terrasse. Un espace de détente, plus abrité, y est aménagé.

L’apparente simplicité des lieux n’a été pos-sible que par l’habileté à maitriser des mises en œuvres traditionnelles et à valoriser des détails élaborées par de fins artisans quand cela est nécessaire.

Le programme souhaité était beaucoup trop grand pour la surface existante, l’exercice fut donc assez complexe entre la rentabilité des espaces et le respect du règlement d’urba-nisme. Néanmoins l’introduction de deux patios incarnant des entités distinctes à per-mis de donner l’illusion d’un vaste espace.

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Ôde au boisDans une retraite des plus

confortable dans le quartier

du Kram, Philippe Xerri, desi-

gners nous reçoit.

Ce lieu est hommage au bois

décliné sous toute ses formes,

récupéré, peint, détourné.

Une récupération sensible et

subtile règne.

Propos de Philippe Xerri, recueillis par Shashaphotos Pol Guillard

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Au premier étage d’une villa de plage dans le quartier du Kram Philippe Xerri a élu do-micile. La villa fût bâtie au début du 19e siècle, agrandie une première fois dans les années 1920 puis bénéficie d’un étage dans les années 50.

Les travaux consistaient à réunir deux appar-tements et une pièce belvédère à l’étage su-périeur en un unique espace à vivre. Une par-tie jour et une partie nuit ont donc été crées séparés par une terrasse intérieure.

Les repas sont préparés dans une cuisine à moitié ouverte sur la salle à manger et dans l’alignement du salon. Les murs et les éta-gères sont habillés de céramique blanche. La grande table réalisée à partir de bois de récupération, est sculptée à la grosse

gouge sur un piétement métallique. Elle jouxte la cuisine et est accompagnée par des chaises de styles divers.

Cette maison est un ôde à l’écologie, tout est matière à récupération et détourne-ment. Les lianes du jardin remplacent l’abat jour habituel, les simples portes sont patinées et travaillées à la gouge (ciseaux à bois), une technique qui donne du relief et une surface plane.

La chambre belvédère située à l’étage, s’ouvre sur le golfe de Tunis par une série de trois baies vitrées. Elle accueille amis et famille quand cela est nécessaire, les trois méridien-nes se transforment en un lit de deux places. Elles sont recouverte de lin teinté au thé et de coussins « kilim » vintage.

Table de nuit en pin pignon odorant et carafe et verre de chez BEL’ART. pla-card du bureau récupéré et sculpté à la gouge et patiné de blanc mat. table

d’appoint en bois sculpté dans la masse en forme de cerf legende

La jetée de lit est en soie brute de Madagascar, au sol un tapis ancien tunisien « ktifa », luminaire en buisson séché et iode bleue (création Salah Sfar) legende p 75

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La vaisselle est signée Bel’Art, ustensiles en bois d’olivier, verre à thé et poterie de Sajnen

(FUSHIKA). légende photo page 76

La chauffeuse et le canapé des années 50 sont également tapissés d’un « kilim » aux nuances de vert chinés dans les villages de Tunisie.

Le propriétaire des lieux a pris le parti d’un lieu chaud, où le bois se décline sous toute ses formes et tout particulièrement au sol. L’ensemble des sols sont constitués d’un plancher de pin d’Ecosse, provenant de forêt contrôlées (un arbre coupé = un arbre planté). Le plancher n’a pas subi de traitement, il est resté brut. Le choix d’un plancher de bois a également permit d’in-troduire le chauffage et l’installation élec-trique.

La partie nuit est composée de deux cham-bres à coucher. L’une des deux s’ouvre sur une terrasse orientée vers la mer. Le lin na-turel et un canapé Louis XV peint à la chaux et recouvert d’une toile de jute habillent les lieux.

De nombreuses terrasses extérieures sont aménagées, dans un souci constant de composer avec des objets issus de la récu-pération et des artisanats tunisiens. Le toit est lieu de détente absolument avec une somptueuse vue sur le Bou Kornine, si cher au peintre Jellal Ben Abdallah. Propice à la médiation, c’est sur des banquettes en jonc de mer à l’ombre d’une voile de bateau que le rêve peut commencer.

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Ambitions croiséesUne demeure du 18ème siècle et un pavillon contem-porain se juxtaposent dans une harmonie célébrée par la nature. L’agence maltaise Architecture Project (AP) colla-bore avec l’artiste française Aude Franjou pour la réalisa-tion d’une extension d’une ancienne villa à Malte.

textes Fériel Lejriphotos de la maison Alberto Favarophotos de l’artiste Henri-Alain Ségalen

La salle à manger dans un décor où la lumière est filtrée par la prolifération sculpturale des cordes.

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Par opposition à la solidité de la masse existante construite en pierre maltaise tra-ditionnelle, l’intervention, faite de verre, d’acier et de chanvre, se veut éphémère. Elle s’exprime dans un langage épuré conjugué avec des formes empruntées à la nature reflétant le caractère organique et vivant du jardin où immerge l’ancienne bâtisse. Une fois construit, ce pavillon pa-raît n’être que le prolongement spontané du jardin.

A. Franjou tisse pour sculpter. Filasse de chanvre et fils de lin sont ses principaux outils. Ferme et répétitif est son geste d’ouvrage. La technique qu’elle utilise est connue depuis la nuit des temps. Il s’agit de l’enrobage. Tantôt utilisée pour « embellir », tantôt pour solidifier, cette technique qui consiste à gainer une matière numéro 1 par une par une matière numéro 2, se retrouve dans de nombreux corps de métiers : travail du cuir, du tissu, de l’osier…etc.

La particularité de son expérimentation c’est qu’il ne s’agit pas d’un habillage de la première matière. Son but étant de contraindre la matière en vue d’en créer une nouvelle, l’enrobage devient en fait une seconde peau et donne lieu à des sculptures intrigantes. Ces sculptures sont par la suite mises en scè-ne par l’artiste sur le sol ou autour d’un tronc d’arbre. Toutefois, dans son intervention sur le pavillon en collaboration avec l’agence AP, ses sculptures ont été fixées à une baie vitrée jouant le rôle de brise soleil.

Les sculptures n’ont pas été directement fixées aux panneaux de verre. Elles ont été attachées à des cadres en acier coulissants, constituant un écran qui protège l’espace intérieur d’une forte luminosité et des tem-pératures élevées, d’autant plus que le lin est un isolant thermique. Les sculptures ne sont pas autoporteuses. Elles sont « tendues » comme une corde

entre les extrémités des cadres en acier. La technique de fixation est cohérente avec la nature même de la sculpture. Après avoir achevé «le tissage » de la sculp-ture en atelier, celle-ci est transportée sur le site et « tissée » sur place par l’artiste sur les cadres en acier perforés. Les extrémités de la sculpture sont intro-duites dans des trous puis, des nœuds sont faits au bout des branches pour tenir le tout en place. Ce type d’articulation permet le libre mou-vement de la sculpture sans endommager la structure du cadre car le lin et le chanvre se dilatent et se rétractent en fonction de l’humidité de l’air et de la température.

L’architecture a donc cherché à imiter la na-ture en trouvant le moyen à la fois technique et naturel de laisser la sculpture s’agripper au bâtiment dans un mouvement libre, telle une plante vivante. Par ailleurs, la fixation verticale des sculptures aux panneaux de verre.

Ci dessus Elévations sur les panneaux mobiles supportant l’enchevêtrement de cordes.

Page de droiteLes sculptures ne sont pas autoporteuses. Elles sont « tendues » comme une corde entre les extrémités des cadres en acier.

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leur confère la forme figurative évidente de branches d’arbre grimpant sur la façade du bâtiment.Vouées à l’alchimie de l’aléatoire générée par le geste libre de l’artiste et d’une tech-nicité maîtrisée, la forme et la densité des sculptures ont principalement été dictées par le geste créatif de l’artiste sur la base d’esquisses qu’elle a élaborées en phase préliminaire.L’espace est tellement affecté par ces sculp-tures que celles-ci deviennent elles-mêmes architecture. Tel un moucharabieh, elles filtrent la lumiè-re, créent des jeux d’ombres et de reflets et réduisent la température à l’intérieur de l’espace.

Il est difficile de dire si, dans ce projet, c’est l’architecture qui met en scène la sculpture ou si c’est l’inverse. Peut-être bien les deux. D’où l’originalité de ce travail qui a donné lieu à une œuvre unique en son genre qui a vite trouvé sa place dans un site chargé d’histoire.

Suite à cette heureuse collaboration, l’artiste a été sollicitée par d’autres architectes pour de nouvelles innovations et expérimentations.

Ci dessus Aude Franjou tisse pour sculpter. Filasse de chanvre et fils de lin sont ses principaux outils. Ferme et ré-pétitif est son geste d’ouvrage.

Page de gaucheLa fixation verticale des sculptures aux panneaux de verre leur confère la forme figurative évidente de branches d’arbre grimpant sur la façade du bâ-timent.

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The RusseliorLa région d’Hammamet Sud livre son dernier né, l’hôtel The Russelior. Conçu dans la volonté de présever la nature et ses bienfaits, ce cinq étoiles invite au bien être et à la détente.

attention ! hôtel non fumeur ! textes Shashaphotos Pol Guillard

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Microsamia, cocotiers, palmerafis, sikas, de Chine, d’Argentine ou du sud de la Tunisie, une grande diversité de palmiers peuple l’hôtel The Russelior de Hammamet, ils sont au nombre de 800 soigneusement distri-bués sur un terrain d’environ 3 hectares. A l’ombre de la palmeraie, la piscine de-vient un lieu agréable, où même les jours de grande foule ne ressemblent pas aux pelouses cacophoniques du Club Med.

Calme et volupté accompagnent ainsi les nombreux salons et bars où se marient les chauds velours ocres et rouges aux boise-ries couleurs d’ébène. The Russelior semble conçu de manière à brouiller les limites spatiales intérieures.

Dans les espaces communs réunis au rez-de-chaussée des panneaux de bois à la manière d’un moucharabieh comparti-mentent des alcôves.

Le hall d’entrée et sa réception sont de marbre noir accentuant les reflets et confé-rant une atmosphère évanescente à l’en-semble.

L’hôtel The Russelior est né de l’union de l’or et du russelia. Le russelia appelé également plante corail fleurit du printemps à la fin de l’été et arbore des coroles écarlates. Fidèle à cette fusion nous retrouverons les tons or et rouge tout au long de notre visite.

En plus d’une végétation luxuriante l’atten-tion est largement donnée à la gestion de l’énergie. Cet établissement s’inscrit dans la nouvelle génération d’hôtels écologiques de Tunisie. Le souci des économies d’énergie dans ce type de structure passe par l’isolation des parois par un double mur de briques creu-ses avec un vide isolant, par l’utilisation de doubles vitrages performant set de stores « intelligents » sensibles aux variations de lumière et de vent réduisant ainsi la déper-dition de chaleur.

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S’ajoute à cela le choix d’ampoules à bas-se tension et de leds, et également une plus grande maîtrise de la GTC (gestion technique contrôlée), enfin le choix de machines (cuisines, piscines, machines à laver et à sécher) moins consommatrices.

Il est entendu qu’avec une telle ligne de conduite vous dormirez dans du linge 100% coton et bio. Les différents repas seront également servis avec le plus grand soin porté à la provenance et le caractère « naturel » et sain des aliments.

De gauche à droite

Le salon à l’ambiance feutrée (velours rouge et ocre) avec un accès direct à la piscine. Espace servant, pour les différents restaurants et sal-les de conférences.Chambre de la suite Ambassador.

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Guide

Ma déco tout écoloUn café s’ il vous plaîtSwitch the light

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Table en bois de pin et sculptée mainFuchi-ka 150Dt

Vases en verre souffléAlizé 17 et 45Dt

Poteries de Sejnen en argile faites mainFuchi-ka 99 et 149Dt

Broche en corne de bovinFuchi-ka 39Dt

Tabouret tandem en bois d'olivier en peau de chèvreFuchi-ka 249Dt

Bougeoire en bois d’olivierFuchi-ka 79Dt

Cuillère et fourchette en boisAlizé 15Dt

Girafe décorativeFuchi-ka 350Dt

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Ma déco tout écoloDes idées pour respecter l’environnement et le bon goût.sélection et composition : Shirine Guiga

Sculpture en bambou et racineAlizé 300Dt

Fauteuil en fer et bois de pinFuchi-ka 600Dt

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Suspension en branche de vigneFuchi-ka 450Dt

Poteries en céramiqueFuchi-ka 80 et 85Dt

Canapé en bois de pinFuchi-ka 1800Dt

Miroir en bois de pin sculpté à la mainFuchi-ka 600Dt

Bougeoires en bois d’olivierFuchi-ka 89 et 99Dt

Mouton Fuchi-ka 19Dt

Bol en teck naturel et bouleAlizé 1000 et 250Dt

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Table et poufsPergola 900Dt

Chauffeuse en peau de chèvreFuchi-ka 850Dt

Cendrier en jonc de merFuchi-ka 49Dt

Coussins en nattesFuchi-ka 30 et 45Dt

Chaise en bois d’olivierFuchi-ka 89Dt

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Service à café 6 pièces NUOVA R2S31,890DT Monoprix Maison

Bouteille isolante à thermostatRevêtement inoxidable

15,290DT Monoprix Maison

verres à eau 39cl BORmiOli 34,990DT (les 3) Monoprix Maison

Kit cafétière-théière à piston et 2 tasses12,900DT Monoprix Maison

Service à café BORmiOli13,990DT Monoprix Maison

Bocal à café 75cl BORmiOli3,990DT Monoprix Maison

Cappuccino crème inox 10-18 mepRA69,900Dt Monoprix Maison

Cafetière inox 10-18 mepRA129,900Dt Monoprix Maison

Un café, s'il vous plait! ! …Le matin, pour commencer la journée du bon pied

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105Switch off the light !!!

LOOP SILVER by Black & Blum bougeoir standard 22-24mm support en métal argenté hauteur 28cm, épaisseur 20cm diamètre13cm87 €

Les lumières qui nous habitent sont elles aussi plus soucieuses de l’environne-ment. Matières recyclées ou système de LED, pour de plus faibles consomma-tions, le design explore de nouveaux horizons.

sélection et composition : Shirine Guiga

Lampe en jonc de mer et récupération de poulis. Fuchi-ka 370 Dt

Suspension «Tongo»(néon 40 watt).

Extralight 486 Dt

Spots encastrables led (13 watt)Extralight 289 Dt les 3 spots

Applique «Adriana» (inc 23 watt) Extralight 173 Dt

Lanterne en cuivre nickléZina 30Dt

Applique «Ledino»(power led 7,5 watt)Extralight 245 Dt

Luminaire en papier végétal avec support en boisAlisée 200Dt

Applique en fer forgéLe Comptoir d’Amilcar 100Dt

Suspension bouleen cuivre nickeléZina de 90 à 200Dt

Applique en cuivre martelé nicklé Zina 65Dt

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KING OG MAGIC by Black & BlumLampe suspendue, base en aluminium poli, abat jour en polypropylène transluscide, cable de 3m variable.ampoule 40 watt max diamètre 14.5cm78 €

Lampe en peau de buffle et boisAlisée 65Dt

Lampe à poser Phillips«Living colors led RGB»(max 15 watt)Extralight 398 Dt

Applique «Led’s Rise» (1 watt)Extralight 218 Dt

Applique en fer forgéLe Comptoir d’Amilcar 115Dt

Lampe en bois d’olivier et ré-cupération de poulisFuchi-ka 300Dt

AppliqueLe Comptoir d’Amilcar 200Dt

Lampe en cuivre marteléArtesia 85Dt

Applique «Salvador» (2x7 watt)Extralight 181 Dt

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ABC AbdenadherAïn Zaghouan,BP 318, TunisTél. : 71 725 777Fax : 71 760 046AliséeZI sidi Daoud 2046 sidi Daoud – TUNISIETel : 70937227 AttitudeTanit Center- Jinène EddouniaBoutique N°21, La Marsa Mitoyen CarrefourTél. : 70 939 [email protected] Bisazza .Reimex S.A, 41 Rue 8600 Charguia 1 .Tél. : 71 772 299. GSM : 97 655 871 E-mail : [email protected]é DécoTanit Center, Jinène EddounyaBoutique N°39, La Marsa mitoyen Carrefour: Contes de féesrue Ibn Hanbel 2078 Marsa Plage 19Tel : 71980211Web: www.contedefees.net Domavenue de l'UMA. Soukra Center ,156 -Tél. : 70 948 482 - Fax : 70 948 515av. de République, La Marsa ,2 -Tél. : 71 983 451 - GSM : 24 615 000Domelec,Tanit Center, Résidence Jinène Eddounya La Marsa mitoyen CarrefourTél : 25 044 440Fax : 25 401 [email protected]. Hédi Chaker, Belvédère Tunis ,92-94Tél. : 71 797 964 - Fax : 71 892 [email protected] : Extralight N°23 route de la Marsa 2045 l'Aouina - TunisTel : 70727837 Prestige ProjectsCentre commercial Pyramide du Lac ñ RueLac Victoria - les berges du lac - TunisTél. : + 216 71 962 287 Email :[email protected]

: Fuchi-ka Route de la Soukra, km13, sidi Fradj - 2036la Soukra – TUNISIETel: 71864400 / 70 946 343Web: www.fuchika.com

Interieurs Rte de la soukra ,Km 13 2036 Sidi Fradj TunisTél : +216 71 863 611www.interieurs.com.tnEgodesignDominique [email protected]él. : + 33 1 42 77 27 29ElementsCentre CARREFOUR Boutique n°9Tél : +216 71 778 928www.elements.com.tnEnzocuisine.Av. Fattouma Bourguiba. La Soukra ,58Tél / Fax : 70 938 166www.enzocuisine.com

Hayson deco(Jinène Eddounya (à côté de Carrefour.Sidi Daoud - TunisTél. : 71 777 456 Fax : 71 777 [email protected] de la Liberté, 1002 Tunis 147Tel. : +216 71 802 446Fax : +216 71 802 [email protected] comptoire d’amilcar

Avenue Habib Bourguiba 2016 Carthage 132 Présidence TUNIS- TUNISIETel : 71 775 789

Loft ,Rue du lac lock Ness.Les berges du Lac-TunisTél. : 71 862 251 - Fax : 71 862 [email protected]

.Pearl Luxury GroupTél. : (0) 44 207 208 2478: www.pearl-luxury-group.comPERGOLA

avenue Fattouma Bourguiba 2036 la ,58soukra – TunisieTel : 70939615

ReimexRue 8600, ZI Charguia 1 ,41Tél. : 71 773 680 - Fax : 71 799 [email protected]

Rochebobois.Avenue de l'UMA, La SoukraTél. : 70 948 420Fax : 71 868 701

[email protected]

Salottitalia.ZI MghiraI Lot 65, Fouchana , Ben ArousTél: 79 408 709. - Fax : 79 408 [email protected] 8600, ZI Charguia 1 ,41Tél. : 71 773 680 - Fax : 71 799 [email protected]

Tanit Center,Résidence Jinène Eddonia.La Marsa Mitoyen CarrefourTél. : +21670 938 667 - Fax : 70 938 [email protected]

Valpaint Tanit Center, Résidence Jinène Eddonia, LaMarsa Mitoyen CarrefourTél : +216 72 681 051 - Fax : 72 681 [email protected]

Route de l'aéroport Tunis - Carthage, Rue n°7- Z.I La Charguia 1Tél : +216 71 205 339www.meublentub.com

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