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18
J – 180 Dans six mois, deux événements vont nous mobili- ser : les élections régionales des 6 et 13 décembre et la COP 21, au début du même mois, à Paris. La nouvelle grande région Bourgogne – Franche-Comté est prête pour les régionales : nos adhérents ont massive- ment voté pour une stratégie d'autonomie puis ont choisi leur tête de liste, Cécile Prudhomme. La réflexion sur le pro- gramme et la constitution des listes départementales sont bien engagées. Aux niveaux national comme régional, des initiatives fleurissent autour de la COP 21. Au cours du dernier Conseil fédéral, la campagne « Je sauve le climat » a été lancée (1). Pour les écologistes, la conjonction de ces deux événe- ments doit être une formidable occasion de faire avancer nos propositions, de valoriser l'action de nos élus, de montrer la mobilisation sur le terrain des militants et des associations, bref de montrer que l'espoir est possible. Pour les écologistes, c'est un double défi. Le dérègle- ment climatique n'est plus contesté mais reste encore quelque chose d'abstrait pour la majorité de nos conci- toyens ; il faudra donc montrer comment, concrètement, à toutes les échelles (de l'individu à la planète), la transition est possible, et qu'elle est porteuse d'un nouveau souffle pour notre modèle social suranné. Il nous faudra aussi convaincre que les écologistes sont les seuls à avoir un projet cohérent, qu'ils sont les plus à même de le mettre en œuvre, en un mot qu'il vaut toujours mieux choisir l'original (nous) à la copie (tous les partis qui verdissent plus ou moins leurs pro- grammes sans pour autant remettre en cause le mythe d'une croissance éternelle). Avec les ONG de l'environnement, les élus, nos candi- dats aux Régionales réunis autour de Cécile, avec tous les militants écologistes, favorisons pour le climat la mobilisation citoyenne la plus large possible ! (1) http://jesauveleclimat.org JUIN 2015 / n°208 / 1,70 € Corinne Tissier et Bernard Lachambre Cosecrétaires EELV

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  • J 180

    Dans six mois, deux vnements vont nous mobili-

    ser : les lections rgionales des 6 et 13 dcembre et la

    COP 21, au dbut du mme mois, Paris.

    La nouvelle grande rgion Bourgogne Franche-Comt

    est prte pour les rgionales : nos adhrents ont massive-

    ment vot pour une stratgie d'autonomie puis ont choisi leur

    tte de liste, Ccile Prudhomme. La rflexion sur le pro-

    gramme et la constitution des listes dpartementales sont

    bien engages.

    Aux niveaux national comme rgional, des initiatives

    fleurissent autour de la COP 21. Au cours du dernier Conseil

    fdral, la campagne Je sauve le climat a t lance (1).

    Pour les cologistes, la conjonction de ces deux vne-

    ments doit tre une formidable occasion de faire avancer nos

    propositions, de valoriser l'action de nos lus, de montrer la

    mobilisation sur le terrain des militants et des associations,

    bref de montrer que l'espoir est possible.

    Pour les cologistes, c'est un double dfi. Le drgle-

    ment climatique n'est plus contest mais reste encore

    quelque chose d'abstrait pour la majorit de nos conci-

    toyens ; il faudra donc montrer comment, concrtement,

    toutes les chelles (de l'individu la plante), la transition est

    possible, et qu'elle est porteuse d'un nouveau souffle pour

    notre modle social surann. Il nous faudra aussi convaincre

    que les cologistes sont les seuls avoir un projet cohrent,

    qu'ils sont les plus mme de le mettre en uvre, en un mot

    qu'il vaut toujours mieux choisir l'original (nous) la copie

    (tous les partis qui verdissent plus ou moins leurs pro-

    grammes sans pour autant remettre en cause le mythe d'une

    croissance ternelle).

    Avec les ONG de l'environnement, les lus, nos candi-

    dats aux Rgionales runis autour de Ccile, avec tous les

    militants cologistes, favorisons pour le climat la mobilisation

    citoyenne la plus large possible !

    (1) http://jesauveleclimat.org

    JUIN 2015 / n208 / 1,70

    Corinne Tissier

    et Bernard Lachambre

    Cosecrtaires EELV

  • CHARLIE... ET NOUS

    Sommaire

    2

    P 1 : Edito

    P 2 : Charlie et nous

    P 3 : Rpondre la demande dcologie

    P 4 : Conseil fdral des 9 et 10 mai 2015

    P 5 : Pierre et Vacances : Center parcs

    P 7 : Rforme du collge

    P 9 : Sant au travail

    P 11 : Science et cologie

    P 12 : Comment recevoir La Feuille Verte?

    P 13 : demandeurs dasile : bilans 2014

    P 15 : Les humains sont des migrants

    P 17 : Bulletin dadhsion

    P 18 : Les Jeunes cologistes en mai

    Vous l'avez sans doute remarqu : depuis

    quelques numros, votre Feuille Verte ne publie plus de

    dessins de Charlie Hebdo. L'explication est simple et n'a

    videmment rien voir avec quelque fcherie ou d-

    saccord que ce soit.

    Depuis de longues annes,

    nous avions l'autorisation de

    l'quipe de Charlie de reproduire

    des dessins, condition bien sr

    d'en indiquer la provenance et de

    rappeler ladite autorisation.

    (Reconnaissons que nous avons,

    pendant un certain temps, oubli

    de respecter cette obligation si-

    non lgale, du moins morale).

    Depuis les tragiques vnements de janvier der-

    nier, la situation a chang au sein du journal satirique,

    et l'une des membres de la rdaction nous a fait sa-

    voir que les nouveaux propritaires de Charlie (entre

    autres, la famille de Charb) ne suivraient peut-tre

    pas les mmes rgles et que nous

    devions donc redemander aux di-

    vers dessinateurs leur permission

    de publier leurs dessins. Ce que

    nous avons fait.

    Tous n'ont pas encore rpon-

    du, mais d'ores et dj, Riss et Gros

    nous ont donn leur autorisation,

    ce dont nous les remercions.

    partir de ce numro de juin, vous

    retrouverez donc dans La Feuille

    Verte des dessins de ces deux piliers de Charlie, en

    attendant esprons-le que nous puissions en pu-

    blier d'autres.

    Le CLFV

    Dessins

  • 3

    Rpondre la demande dcologie

    DONNONS-NOUS LES MOYENS !

    D'abord, un grand merci tous ceux et celles qui

    m'ont permis dtre la tte de liste d'ELV aux Rgionales

    de dcembre 2015. Merci dautant plus qu'en me choisis-

    sant, vous avez t acteurs de la vitalit dmocratique de

    notre parti, qui dfend le renouvellement et la parit.

    Bref, chez ELV, nous sommes capables de traduire en

    actes nos discours. On le dit, on le fait et on avance !

    Saisissons cette occasion

    pour aller convaincre les lecteurs

    quil faut changer de modle de

    socit, que lon doit consommer

    autrement, produire diffremment,

    lutter contre les grands projets inu-

    tiles, et que nous, cologistes, qui

    dfendons depuis si longtemps ces

    ides, sommes une alternative cr-

    dible.

    Utilisons cette campagne

    des rgionales pour par-

    ler du sommet mondial sur les changements clima-

    tiques, et utilisons cette COP 21 pour dfendre les ques-

    tions de socit sur lesquelles nous avons raison depuis

    40 ans. Le changement climatique est luvre et les

    modifications sont aujourdhui visibles par tous. On a

    dj gagn 1C depuis les annes 70, soit l'quiva-

    lent d'une diminution de 150 mtres d'altitude, ce qui

    fait que lenneigement en moyenne montagne a dimi-

    nu, que les picas ont pratiquement disparu du Haut-

    Doubs, que les vendanges ont lieu 2 3 semaines en

    avance, que les moissons se font plus tt durant lt,

    que les fruits sont prts pour les confitures beaucoup

    plus tt dans lanne, etc., etc. Les tempratures ac-

    tuelles Besanon ou Dijon sont celles qui prvalaient

    Bourg-en-Bresse ou Mcon il y a 30 ans. Tous ces

    exemples trs concrets doivent nous servir pour mon-

    trer que nous sommes bien ancrs dans le rel et au

    fait du vcu des citoyens, notamment ceux des terri-

    toires ruraux.

    Une de nos priorits dans cette campagne

    devra porter, justement, sur ces territoires ruraux, o

    nous ne sommes pas encore suffisamment compris et

    considrs, pour lesquels nous avons pourtant des solu-

    tions en matire demploi, dagriculture, de dveloppe-

    ment du numrique, etc.

    Nos autres priorits seront entre autres la dfense

    des besoins fondamentaux pour

    tous les citoyens, en luttant

    contre la prcarit nergtique,

    pour une nourriture saine acces-

    sible tous, des transports de

    proximit qui maillent le terri-

    toire et enfin le maintien dun

    service au public sur toute la

    grande rgion. Pour cela, ap-

    puyons nous sur la transition

    cologique.

    Ensemble, concentrons-nous sur une cam-

    pagne de terrain, qui nous permette de rencontrer et

    de rveiller la conscience cologiste des

    Bourguicomtois .

    Cest parti : nous avons six mois pour crer lv-

    nement. Nous serons au rendez-vous, chacun aura sa

    place, chacun pourra apporter sa pierre, mme mo-

    deste, l'difice. Faisons-nous plaisir et... haut les

    curs !

    Ccile Prudhomme

  • 4

    Conseil fdral des 9 et 10 mai 2015

    DCALAGES ET MAJORITS

    Lors des runions du Conseil fdral d'ELV, je

    suis toujours, mme aprs toutes ces annes, surpris des

    dcalages.

    Dcalage positif entre limage dincohrence re-

    laye par les mdias sur notre mouvement et la plutt

    bonne cohsion interne qui sexprime lors des votes : il y

    a toujours quelques motions votes lunanimit et g-

    nralement, les majorits sont assez larges.

    Dcalage ngatif entre la qualit des changes en

    atelier ou en petits groupes et lindigence dun grand

    nombre dinterventions en tribune. Merci ceux et celles

    qui font leffort de prparer leur intervention et de pro-

    duire des arguments : en ce sens, la premire interven-

    tion devant les conseillers (ires) fdraux (rales) de

    notre dsormais tte de liste burgondo-comtoise aux

    Rgionales fut plutt un exemple suivre.

    Un des sujets abord ce CF tait le projet de loi

    sur le renseignement. Les dbats se sont organiss sur la

    base dun texte intitul Loi renseignement : un blanc-

    seing liberticide . Ce texte, adopt une large majorit

    malgr les interventions tristement truculentes (je me

    pique de placer un petit oxymore de temps en temps) de

    Jean Desessard, invite nos snateurs et -trices rester en

    cohrence avec la position du parti.

    Impossible cependant de faire limpasse sur le

    vote de nos dput(e)s lAssemble nationale, qui, sur

    ce projet de loi, se sont diviss. Pour la premire fois, les

    coprsidents du groupe ELV, Franois de Rugy et Barbara

    Pompili, nont pas suivi la position majoritaire (au bout du

    compte : 11 contre, 5 pour et 2 abstentions). Sur le fond,

    le rapport de certains et certaines parlementaires (ouf !

    un terme unisexe !) avec le parti ELV devient de plus en

    plus problmatique et les ples explications de vote don-

    nes par de Rugy (qui a nanmoins fait leffort de sadres-

    ser notre noble Assemble fdrale) ny changent

    rien. Le dernier mot sur ce sujet revient peut tre

    une autre dpute, Danielle Auroi, qui a conclu son

    intervention en disant : Si je suis dpute, cest aus-

    si parce que mon parti ma dsigne. Sans tomber

    dans une logique de mandat impratif, il nest pas

    exagr de rappeler, toujours les mmes certains et

    certaines, qui les a fait roi ou reines

    Lautre grande affaire du week-end tait

    llection de nos ttes de listes rgionales pour les

    lections de dcembre. Nous tions amens nous

    prononcer sur 3 scnarios ; de manire un peu sur-

    prenante, le vote fut acquis ds le premier tour avec

    une majorit de plus de 60 % des suffrages exprims

    (et chez ELV, les votes blancs sont compts). Pour

    notre Franche-Bourgogne, Ccile Prudhomme est

    dsormais promue au rang de grande leader

    (leadeuse ?) charismatique. Plus srieusement, elle

    saura, grce aux qualits que nous lui connaissons,

    impulser une campagne vivante, crative et dyna-

    mique et rassembler les militants z'et militantes de

    notre grande rgion.

    Ce week-end fut galement celui du lance-

    ment de notre campagne Je sauve le climat en

    prvision de la prochaine COP 21 Paris. Cette cam-

    pagne sera europenne (#parismoment), nationale

    (#jesauveleclimat) et surprenante grce la cam-

    pagne spcifique des Jeunes cologistes ( Chaud

    devant ).

    Dautres motions ont galement t tudies

    et adoptes : sur la dfense et la rnovation des ser-

    vices publics, le droit de vote des trangers, la condi-

    tion animale, etc.

    Ce parti est beaucoup plus rsilient que dau-

    cun(e)s le croient ou le souhaitent ; nous sommes au

    travail, prsents et dtermins faire vivre lcologie

    politique.

    Philippe Chatelain

    (toujours pas dsabus !)

  • 5

    Pierre et Vacances, Center parcs

    MANIFESTE (1)

    Dans le cadre de latelier Stratgies de dvelop-

    pement local, voici notre rflexion issue de la lecture de

    l'tude de rversibilit (mars 2015). Nous sommes au-

    del des donnes et impacts conomiques, sociaux, co-

    logiques, mais bien sur la philosophie qui prside au

    projet de Center Parcs.

    La lecture attentive du chapitre Environnement

    actuel et prospective claire ce qui sous-tend le projet :

    une idologie, selon laquelle Pierre et Vacances saffirme

    comme sauveur du Jura. Autrement dit, la religion de la

    possibilit, ici et maintenant, dachat du bonheur parfait,

    et mieux encore du paradis perdu.

    Le tourisme industriel qui se substituerait la

    ploucquerie rurale des Jurassiens est proprement

    suffisante et scandaleuse. Dune part, elle nie les spcifi-

    cits de la vie simple et naturelle des Jurassiens, dautre

    part, elle sarticule sur les lois conomiques de loffre et

    de la demande, cruellement destructrices du bien com-

    mun.

    Le loisir marchandise est un dogme qui orga-

    nise industriellement la vie prive des personnes.

    Exemples :

    - le cur du village, temple de la consom-

    mation permanente ;

    - la recherche effrne du plaisir obliga-

    toire ;

    - lAquamundo, cathdrale des croyances

    hdonistes ;

    - la nature, domestique, sans risque et

    sans danger, lusage de chacun.

    Pourquoi cette prtention, cette posture du

    sauveur ? Pourquoi nous imposer une nouvelle cul-

    ture ? Nous, Jurassiens, de quoi sommes-nous me-

    nacs ?

    QUELLE VISION DU MONDE ?

    la demande de la socit Pierre et Vacances et des collectivits porteuses du projet (Conseil

    dpartemental du Jura, Conseil rgional de Franche-Comt, communaut de communes du Comt de

    Grimont, commune de Poligny), un dbat public national se droule en ce moment sur le projet de Cen-

    ter Parcs Poligny.

    L'association Pic noir, cre en mars 2014, se positionne comme force de protestation contre ce projet.

    Un gros travail a t fait par les adhrents, au nombre de 600 environ ce jour. L'une des tches con-

    siste se prparer intervenir au sein du dbat public, ce qui occupe normment les volontaires.

    Au sein du Pic, nous mettons nombre d'objections au projet, qui interroge en matire d'utilisation de l'argent public, de

    sous-emploi, de consquences sur l'environnement et de bouleversement de la vie quotidienne des habitants du territoire. Ce-

    pendant, nous savons que Pierre et Vacances aura les rponses techniques pour amliorer le modle qu'il propose.

    C'est oublier le sens politique de ce projet : quelle vision de la socit nous offre Pierre et Vacances ? Un univers consum-

    riste, une nature domestique, sans danger, une culture artificielle, telle que vous la trouverez dcrite dans le document en

    ligne sur le site du Dbat public : tude de rversibilit (http://cp-poligny.debatpublic.fr/sites/debat.cp_poligny/files/

    etude_de_reversibilite_cp_poligny_v5m.pdf)

    C'est avant tout cela que le Pic noir rfute.

    C'est l'objet de ce Manifeste, rdig par cinq crivains locaux et lu haute voix par Marie-Odile Mainguet et Vronique

    Guislain pendant le premier atelier du dbat public dont le sujet tait : Stratgies de dveloppement local .

  • 6

    Le Jura, par son hritage, possde dauthen-

    tiques capacits faire vivre le pays par lui-mme.

    Nous ne voulons pas oublier la rsonance des

    penses de Proudhon, Fourier, Considrant et Victor

    Hugo.

    Coopratives, transmission des savoirs, mutuali-

    sation et solidarit, dont lexemple phare est la Fraternelle

    Saint-Claude, sont ancrs dans la mmoire commune et

    patrimoniale des Jurassiens. Ces forces nous portent et

    prouvent, encore maintenant, nos capacits de crativit

    collective, la mesure de nos propres besoins. Nous refu-

    sons de les voir galvaudes travers le prisme idologique

    du plaisir obligatoire, accessible par une consommation

    incontournable et impose.

    Avons-nous vraiment besoin de projets cono-

    miques imports clefs en main ? Ainsi, le projet Center

    Parcs nest-il pas de vouloir sapproprier ces valeurs et par

    l mme nos richesses ?

    Comtois, rends-toi ! - Nenni, ma foi !

    Les besoins des nouveaux vacanciers

    (daprs ltude Horwath HTL)

    Citons (p. 1 : Demande accrue de confort, de-

    mande accrue desthtique, demande ludique, demande

    festive, demande dmotions, hliotropisme.

    Do tenez-vous ces donnes dexigences contem-

    poraines, sur quelles tudes vous appuyez-vous, cabinet

    Horwath ? Les vacanciers n'ont-ils pas envie aussi de

    simples plaisirs culturels : bibliothque, causeries... ?

    N'est-ce pas un devoir pour une entreprise qui se reven-

    dique de l'conomie sociale et solidaire de proposer des

    moments simples de convivialit et de culture gratuits ?

    Ce qui nous interpelle et nous offusque dans ce

    document, cest lusage de paradoxes, damalgames, de

    dtournements de sens, voire de propos dnus de sens,

    qui tentent de cacher cette vritable idologie du loisir

    industriel.

    Citons quelques exemples :

    - p. 17 : contradiction et confusion entre satisfaire

    le besoin dindividualisme et les bienfaits de la collectivi-

    t : consommer sans aucune contrainte, quasiment en

    libre service ses temps et ses espaces de loisirs, mais sans

    pour autant renier les bienfaits de la collectivit et en par-

    ticulier sa convivialit (...) la demande de scurit est de

    deux ordres : la nuisance lie la vie collective et celle lie

    la sant individuelle (?)

    - p. 18 : fminisation de la socit, avec elle la

    prise en compte des clientles enfants se poursuivra et

    saffinera (?) On comprend que la femme est rel-

    gue sa seule double fonction congnitale de ma-

    trice et de nounou.

    - p. 24 : que signifie la notion de tourisme

    affinitaire ?

    Est-ce que ladaptation des conditions du tou-

    risme rural aux exigences du vacancier consumriste

    ne signifie pas faire disparatre, in fine, lidentit de la

    ruralit ? Nest-ce pas rvlateur du ddain de la cul-

    ture rurale ? Jura ploucs

    Pourquoi utiliser des mots anglais : Center

    Parcs, cottage ? Ces mots ne vhiculent-ils pas une

    connotation du concept de vente l'amricaine, le

    marketing ?

    En guise de conclusion, une autre vision

    du monde et de la vie :

    Voici les charmes de la visite, voici les htes,

    Voici le plaisir daccueillir,

    Voici les motions de la dcouverte,

    Voici loisivet nonchalante,

    Voici la lenteur,

    Voici la nature,

    Voici la contemplation,

    Voici les heures de mditation,

    Voici les dsirs dailleurs,

    Voici le droit de rver.

    Avec le moraliste Jean de La Fontaine : Le cor-

    beau et le renard, ou le comble du culot.

    Eh ! Bonjour, Monsieur le Maire,

    Que voil une jolie fort, comme ce lieu me

    semble beau !

    Sans mentir ,je vous lachte

    Si vous trouvez assez dargent public, pour que

    je puisse traiter laffaire.

    Vous avez bien compris que votre vision du

    monde, du bonheur, du tourisme nous est insuppor-

    table et motive notre opposition au projet.

    Vronique Guislain, Marie-Odile Main-

    guet, Attale Mottet, Etienne Canale, Christian

    Boisson

    (1) Note du Comit de lecture : Nous avons

    estim que ce Manifeste avait toute sa place dans La

    Feuille Verte. Dans l'immense majorit des cas, les

    auteurs des textes qui nous sont proposs acceptent

    de revoir leur crit en s'appuyant sur les indications

    du CL pour le rendre plus lisible. Cela n'a pas t le

    cas cette fois-ci : nous le regrettons.

  • 7

    Cette question tait pose aux internautes qui,

    le 14 mai dernier, allaient sur le site de L'Est Rpublicain.

    Rponse : 80 % contre, 20 % pour.

    Je suis persuad que la majorit des personnes qui se

    sont prononces contre l'ont fait en fonction de certains

    points qui n'ont rien voir avec la rforme des collges .

    En effet, il ne faut pas confondre la refonte des pro-

    grammes, qui doit entrer en vigueur au mme moment

    que la rforme du collge, en septembre 2016, avec

    cette dernire. La refonte des programmes concerne les

    contenus alors que la rforme du collge s'attaque, elle,

    la forme (marge d'autonomie, accompagnement per-

    sonnalis, enseignements interdisciplinaires, etc.).

    La refonte des programmes est engage depuis

    2013. Elle a t pense par une instance indpendante

    compose d'experts et de parlementaires : le Conseil

    suprieur des programmes. Ces nouveaux programmes

    seront amends aprs consultation des enseignants le 12

    juin.

    Ce sont essentiellement certaines dispositions concer-

    nant les programmes qui ont dclench de multiples

    ractions ces dernires semaines : les craintes sur la dis-

    parition du latin et du grec, la baisse du nombre des

    lves tudiant la langue allemande, la suppression des

    classes bilangues.

    Si ces diffrents points mritaient explications et

    changes, d'autres, comme le prtendu enseignement

    de l'islam au dtriment de celui du christianisme, ont t

    pour certains politiques l'occasion de jouer sur les

    peurs. Il faut le dire et le rpter : oui, l'islam est

    dj enseign aujourdhui au collge, de mme que

    le christianisme et le judasme. Dans les nouveaux

    programmes, afin de respecter un ordre chronolo-

    gique, le christianisme sera enseign en 6e, l'islam

    en 5e.

    Cela fait 20 ans que l'on parle de la r-

    forme du collge et pendant ce temps, les valua-

    tions internationales qui se suivent montrent que les

    lves ont rgress en franais, en mathmatiques

    et en histoire.

    Avec la rforme du collge, le tronc commun sera

    renforc par les enseignements complmentaires,

    qui sont au cur de la nouvelle organisation. Ils

    devraient permettre aux lves de donner plus de

    sens ce qu'ils apprennent ; aujourd'hui, les cours

    sont trop saucissonns, sans forcment des liens les

    uns avec les autres.

    Ces enseignements prendront la forme soit de

    temps daccompagnement personnaliss , soit

    d enseignements interdisciplinaires . Pour ces

    derniers, les lves travailleront en petits groupes

    sur des thmatiques transversales. Huit thmes au

    choix ont t dfinis : dveloppement durable ;

    information, communication et citoyennet ;

    langues et cultures de lantiquit ; langues et cul-

    tures trangres ou rgionales ; monde conomique

    Rforme du collge

    ET VOUS, VOUS TES POUR OU CONTRE ?

  • 8

    et professionnel ; corps, sant, scurit ; culture et cra-

    tion artistiques ; sciences et socit. Les lves en sui-

    vront au moins deux par an. Chaque tablissement dis-

    pose dune marge de manuvre de 20 % de son temps

    denseignement pour se consacrer ces modules.

    Il faut aussi remdier au constat que le col-

    lge actuel est trop uniforme pour apporter des solu-

    tions tous les lves. Rsultat : 140 000 d'entre eux

    quittent le collge aujourd'hui sans diplme.

    La rforme en cours permettra de consacrer du temps qui

    tienne compte de la spcificit des lves pour favoriser

    une plus grande russite.

    L'accompagnement personnalis aidera tous les lves

    avoir une mthode pour apprendre, rviser, prendre des

    notes.

    Les conditions de travail des lves seront galement

    amliores, avec la mise en place d'une pause mri-

    dienne de 90 minutes, qui pourra servir aussi, comme le

    souligne le prsident de la FCPE, de temps ducatif pour

    dvelopper une vie collgienne .

    Enfin le nombre d'heures de cours sera limit 6 par jour.

    Aujourd'hui, il arrive que des lves de 11 ans passent

    une journe avec 8 heures de cours.

    On doit admettre que certains points seront sans

    doute dlicats mettre en uvre et lgitiment les

    craintes soulevs par les enseignants. La mise en place de

    l'aide personnalise et celle des enseignements interdis-

    ciplinaires demanderont du temps et des moyens. De

    plus, l'interdisciplinarit est une vritable rvolution cul-

    turelle : peu de professeurs la pratiquent aujourd'hui.

    Autre crainte exprime : le dveloppement dune offre

    ducative gomtrie variable un collge plusieurs

    vitesses , plus ingalitaire encore quil ne lest aujour-

    dhui.

    Mais le projet de rforme n'a pas t pondu par

    un groupe d'experts de l'ducation nationale. Le Minis-

    tre l'a construit en concertation avec les syndicats et les

    associations de parents d'lves. Ce projet a t d'ailleurs

    largement approuv, avec 51 voix pour et et 25 contre,

    par le Conseil suprieur de l'ducation, o les

    organisations syndicales reprsentent 48 siges sur 97.

    L'UNSA et le SGEN-CFDT ont vot pour, la FSU, FO, la CGT,

    Sud et le SNALC ont vot contre. Les lycens de l'UNL et

    les tudiants de l'UNEF ont vot pour. Chez les parents

    d'lves, la FCPE a vot pour et la PEEP s'est abstenue.

    Pour la PEEP, il faut noter que cette association, que l'on

    classe plutt droite, a tenu son Assemble gnrale le

    14 mai. La ministre Najat Vallaud-Belkacem tait pr-

    sente et n'a pas eu regretter son dplacement, car non

    seulement elle n'a pas eu subir de hues ou de sifflets,

    mais elle a mme t applaudie, et la prsidente de la

    PEEP, Valrie Marty, a dclar au journal Libration :

    Elle a su faire de la pdagogie sur la rforme du collge

    en apportant beaucoup de rponses aux dlgus pr-

    sents.

    Comme l'a soulign ladite prsidente en

    cette mme occasion, le gros problme de la France,

    c'est que la question de l'ducation est trop politique,

    avec des postures qui se dressent les unes contre les

    autres. Le dbat devrait tre plus serein et l'cole prser-

    ve .

    La droite, qui n'a rien fait sur ce sujet pendant 10 ans,

    s'est empare de ce projet de rforme. Il faut bien le

    reconnatre : pour le moment, elle gagne la bataille de la

    communication.

    Ira-t-elle jusqu' mettre un million de personnes dans la

    rue et entraner le retrait du projet ? Certains le crai-

    gnent, car l'ducation est un thme trs sensible pour

    l'ensemble des Franais, et quelle merveilleuse opportu-

    nit pour la droite quelques mois des lections rgio-

    nales !

    Ce ne serait pas seulement le PS qui payerait alors l'addi-

    tion : nous en subirions les consquences, nous aussi qui

    soutenons cette rforme. Nos lus nationaux sont mon-

    ts au crneau pour la dfendre ; il est important que

    nous les relayions au plan local.

    Grard Pavageau

  • 9

    LES RAVAGES PSYCHOLOGIQUES DE LA CRISE

    Sant au travail

    L'Est Rpublicain du 8 mai a fait tat de l'viction

    d'une mdecin du travail aprs une lettre qu'elle avait

    envoye la direction de la Direccte (1) alertant celle-ci

    sur la souffrance au travail de ses employs.

    Mme Margaret Moreau, mdecin du travail, a t

    confronte de nombreux cas de dpression et de

    burn-out chez les employs de la Direccte. Les person-

    nels qui consultaient taient souvent en larmes dans son

    cabinet. Elle a fini par adresser une lettre d'alerte au di-

    recteur, en dcembre 2014, tout en respectant le secret

    mdical.

    Chmage d'un ct, burn-out de l'autre

    Logiquement, le directeur rgional aurait d pren-

    dre en considration les propositions du mdecin du tra-

    vail et, en cas de refus, en faire connatre les raisons. Au

    contraire, le directeur de la Direccte a contest les dci-

    sions du mdecin du travail et s'est adress la direction

    du service de sant interentreprise pour obtenir le chan-

    gement de Mme Moreau.

    Cette affaire est emblmatique de la situation co-

    nomique d'aujourd'hui, dans une socit dirige par les

    marchs financiers : d'un ct, de plus en plus de ch-

    meurs, et de l'autre, des employs pressurs, harcels qui,

    trop souvent tombent dans le burn-out. Voil les rsultats

    des mots d'ordre de ce libralisme sans complexe : con-

    currence, comptitivit, productivit

    C'est aussi la sacrosainte comptitivit qui a

    amen le gouvernement Valls faire des conomies sur

    les finances publiques, remettre en cause le droit du

    travail par les lois Macron et mme maintenant sacrifier

    l'inspection et la mdecine du travail pour la plus grande

    satisfaction du Medef.

    Le chmage, mise mort sociale

    Il faut absolument lire le livre de Claude

    Halmos (2) sur les souffrances psychologiques engen-

    dres par la crise. Elle a une analyse bien documente

    des consquences du chmage, qu'elle qualifie de

    mise mort sociale . Pour elle, non seulement le

    chmage empche un tre humain de mettre en

    uvre les moyens pour subvenir ses besoins et

    ceux de sa famille , mais il donne aussi d'emble

    une image particulirement dvalorisante dans la

    socit.

    Le chmage en effet est une ralit meur-

    trire, une ralit qui tue. Qui ne tue pas toujours les

    personnes, mais qui tue toujours leur vie. Leur vie pas-

    se : celle qu'elles avaient avant de devenir des

    chmeurs. Et leur vie future : celle qu'elles esp-

    raient. (3)

    Claude Halmos explique qu'il faudrait distin-

    guer, dans les effets du chmage, l'angoisse et la peur.

    La peur est parfaitement justifie parce que le ch-

    mage n'pargne aucun secteur et parce que ses con-

    squences peuvent se rvler dramatiques. Contraire-

    ment la peur, l'angoisse pourrait tre vite parce

    que c'est une construction imaginaire. Elle peut ren-

    voyer l'ide d'une punition et peut donc conduire

    une forte culpabilit. C'est une des raisons du repli sur

    eux-mmes, si frquent, de ceux qui ont perdu leur

    emploi.

    Dans ces conditions, on comprendra que

    l'intensification du contrle des chmeurs est particu-

    lirement mal venue. C'est pourtant ce que vient

    d'annoncer (le 19 mai) le ministre du Travail, Franois

    Rebsamen, prtextant que les 350 000 emplois

  • 10

    vacants le seraient parce que les chmeurs ne recherchent

    pas assez activement un emploi.

    Les syndicats ont rpondu d'abord que ce chiffre

    tait contestable - ce n'est qu'une valuation -, que sou-

    vent les emplois vacants sont des emplois prcaires, mal

    pays, CDD trs courts, emplois saisonniers, etc., aux con-

    ditions de travail dplorables. Et qu'enfin, 350 000 emplois

    vacants pour 5,5 millions de personnes inscrites Ple Em-

    ploi, a ne fait qu'une offre d'emploi pour 15 deman-

    deurs

    De la souffrance au travail

    En fait, c'est bien mal connatre les chmeurs que

    de penser qu'ils seraient tout contents de profiter de leur

    oisivet ou qu'ils se gobergeraient aux frais de la soci-

    t (4). L'auteur dcrit les tapes d'une sorte de descente

    aux enfers, qui commence l'annonce du licenciement, qui

    continue par l'inscription Ple Emploi et qui va souvent

    jusqu'au dsespoir des fins de droits.

    Mais les effets de la crise se font sentir bien avant

    un ventuel licenciement. Les difficults commencent ds

    la sortie du systme scolaire, puisque le premier emploi

    devient un horizon qui s'loigne et que, quand un tra-

    vail se prsente, le choix devient : C'est a ou rien ! . Ce

    qui conduit souvent les jeunes construire leur vie so-

    ciale sur le cadavre de leurs rves et de leurs projets d'ave-

    nir .

    Dans l'entreprise, ensuite, la peur de perdre son

    emploi conduit certains salaris, surtout les cadres, un

    comportement appel prsentisme : un temps de pr-

    sence trs important au travail pour montrer l'employeur

    qu'on est disponible. Consquences : l'homme ou la

    femme rentre la maison tendu, fatigu, stress, avec de

    graves consquences sur la vie familiale.

    Il faut dire aussi que certains dirigeants d'entre-

    prises publiques ou prives profitent du chantage au

    chmage pour mettre la pression sur leurs salaris et

    obtenir toujours plus de rendement. D'o les cas de

    burn-out et mme de suicide observs, par exemple,

    France Tlcom, il y a quelques annes.

    Mais le livre de Claude Halmos se termine sur le

    refus de la fatalit. Cette crise, on ne peut peut-tre

    pas la faire disparatre, mais on peut, en cessant seule-

    ment de la subir et en la combattant, faire disparatre

    nombre de souffrances psychologiques qu'elle suscite,

    nombre de dpressions qu'elle provoque. Et on le peut

    en combattant, en s'unissant, en rsistant. Beau pro-

    gramme

    Grard Mamet

    (1) La Direccte, cre en 2010, a runi huit services r-

    gionaux. Elle a des missions de contrle (respect du droit

    du travail, contrle des rgles de la concurrence et de la

    loyaut des marchs) et des missions d'animation : dve-

    loppement conomique, ple emploi, missions locales,

    coopration avec les collectivits locales sur la formation

    et l'apprentissage, etc.

    (2) Claude Halmos,

    Est-ce ainsi que les

    homme vivent ?

    Avec comme sous

    titre Faire face la

    crise et rsister,

    Fayard, septembre

    2014.

    (3) Livre cit,

    p. 119.

    (4) Livre cit,

    p. 158.

  • 11

    1. Rchauffement climatique. La carte des

    vins redessine ?

    La temprature de l'air augmente aussi dans les

    vignobles. C'est la qualit des raisins et donc la composi-

    tion des vins qui changent. La temprature comme l'hu-

    midit, la lumire et le sol influencent le ballet subtil des

    armes et des odeurs. Le tendance est l'augmentation

    du degr d'alcool, mais la diminution des tanins, des

    anthocyanes (1) et des acides. Certains grands crus pour-

    raient y perdre les caractres qui les ont rendus clbres.

    Plus gnralement, les conditions climatiques influencent

    la formation de milliers de composs aromatiques conte-

    nus dans le vin et font donc varier sa qualit gustative.

    (Pour la Science n 451, mai 2015, pp. 26-33)

    Commentaire : L'augmentation de temprature

    entrane une plus grande prcocit de la date des ven-

    danges, dj sensible aujourd'hui. Mais le choix de la

    date des vendanges pourrait devenir compliqu parce

    que les diffrents paramtres - teneur en sucre, got op-

    timal, couleur idale - pourraient ne plus concider

    comme aujourd'hui. Les vignerons essaient de s'adapter

    en changeant certaines pratiques : choix des cpages,

    taille de la vigne pour laisser plus de feuillage, vendanges

    plus prcoces, pratiques nologiques compensatoires.

    Globalement, le rchauffement climatique pourrait per-

    mettre d'amliorer les vins des rgions fraches et mme

    de dvelopper la culture de la vigne dans le sud de

    l'Angleterre mais rendre la viticulture impossible dans

    les rgions plus chaudes.

    2. Franois Galgani : Trop de plastiques

    dans les ocans

    Une rcente tude amricaine a valu 8 mil-

    lions de tonnes les dchets plastiques qui sont dverss

    chaque anne dans les ocans depuis les continents. Il

    faut y ajouter 4 millions de tonnes rejetes par les ba-

    teaux. Une petite partie seulement flotte. Le reste va

    tapisser les fonds marins, o ils ne se dgradent que trs

    lentement. Les dchets s'accumulent dans les grandes

    fosses ocaniques, y compris dans l'ocan arctique. Les

    principaux dangers sont la modification des cosystmes

    par le transport d'espces sur des radeaux flottants

    et l'ingestion par les tortues ou certains oiseaux.

    (La Recherche n499, mai 2015, pp. 54-57)

    Commentaire : La production mondiale de

    plastiques continue de crotre et si les systmes de ges-

    tion des dchets ne sont pas amliors, ce sont 80 mil-

    lions de tonnes par an qui pourraient tre dverses

    dans les ocans en 2025. Les solutions existent : mod-

    rer l'utilisation des emballages (de nombreux pays inter-

    disent dj les sacs plastiques), augmenter le taux de

    recyclage, qui n'est actuellement que de 22 % dans le

    monde, et passer la fabrication de plastiques entire-

    ment biodgradables.

    Science et cologie

    MENACES SUR LE VIGNOBLE, PLASTIQUES DES OCANS

    ET BISPHNOL A

    La science pour clairer les choix de l'cologie politique.

    La rflexion politique pour dvelopper la critique de la science.

  • 12

    3. Le bisphnol A suscite encore des contro-

    verses

    L'Efsa (2) reconnat enfin un effet probable du

    bisphnol A sur la structure de la glande mammaire,

    rejoignant ainsi la position de l'Anses, Agence nationale

    de scurit sanitaire de l'alimentation, de l'environne-

    ment et du travail. Plus globalement, les perturbateurs

    endocriniens, dont fait partie le bisphnol A, entranent

    des pathologies lies au systme hormonal : troubles de

    la fertilit, cancers hormono-dpendants, diabte, ob-

    sit, troubles cognitifs (La Recherche n499, mai 2015,

    pp. 78-81)

    Commentaire : Les recherches sont toujours diffi-

    ciles parce que les perturbateurs endocriniens agissent

    des doses infimes. La rduction des crdits de recherche

    publique pourrait avoir des consquences sur les pro-

    grammes d'valuation des risques, d'autant plus que les

    tudes sur les risques sanitaires ne sont pas juges trs

    attractives par les chercheurs. On connat aussi le poids

    des lobbys industriels dans ce domaine. Le principe de

    prcaution, la vigilance et le rexamen continu du risque

    devraient, nanmoins, amener l'Efsa et l'Anses revoir

    les seuils de tolrance la baisse dans les annes qui

    viennent.

    Grard Mamet

    (1) Colorants de la peau des raisins et d'autres fruits.

    (2) European Food Safety Authority ou Agence euro-

    penne de scurit des aliments.

    Comment recevoir La Feuille Verte ?

    Vous ntes pas adhrent dEurope Ecologie Les Verts de Franche-Comt ?

    Et du mme coup, vous ne recevez pas systmatiquement

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    Chque lordre dEELV-FC, adresser :

    EELV-FC 14, rue de la Rpublique 25000 Besanon

  • 13

    Les chiffres sont formels : le nombre de deman-

    deurs d'asile a diminu en France. Toutefois cela ne chan-

    gera pas grand chose dans le discours idologique am-

    biant. La rforme du droit d'asile qui s'annonce semble

    trs restrictive alors que le problme migratoire est ail-

    leurs. Durcie par le Snat, cette rforme devient quasi

    criminalisante . Est-ce utile ou idologique ? Que nous

    apprennent Eurostat, loffice statistique de lUnion euro-

    penne, ou l'OFPRA, Office franais de protection des

    rfugis et apatrides, ce sujet, sur l'anne dernire ? (1)

    En un an, le nombre de demandeurs d'asile enre-

    gistrs dans lUE a augment de 191 000 personnes

    (+ 44 %) pour atteindre le nombre record de 626 000 de-

    mandeurs en 2014. En particulier, le nombre de Syriens a

    augment de 72 000 personnes, passant de 50 000 de-

    mandeurs en 2013 prs de 123 000 en 2014.

    Un tiers des demandeurs dasile dans lUE a

    fait sa demande en Allemagne.

    En 2014, le plus grand nombre de demandeurs

    dasile a de loin t enregistr en Allemagne (202 700

    demandeurs, soit 32 % de lensemble), suivie de la Sude

    (81 200, soit 13 %), de lItalie (64 600, soit 10 %), de la

    France (62 800, soit 10 %) et de la Hongrie (42 800, soit

    7 %). Il convient dobserver que ces cinq tats membres

    ont connu des tendances diffrentes lanne dernire. Le

    nombre de demandeurs dasile en 2014 a plus que doubl

    par rapport 2013 en Italie (+ 143 %) ainsi quen Hongrie

    (+ 126 %) et a augment significativement en Allemagne

    (+ 60 %) et en Sude (+ 50 %), alors quen France, il a di-

    minu de 5 %.

    En proportion de la population de chaque tat

    membre, les taux les plus levs de demandeurs ont t

    enregistrs en Sude (8,4 demandeurs dasile pour 1 000

    habitants), bien devant la Hongrie (4,3), lAutriche (3,3),

    Malte (3,2), le Danemark (2,6) et lAllemagne (2,5).

    loppos, les taux les plus faibles ont t observs au

    Portugal, en Slovaquie et en Roumanie. En 2014, on d-

    nombrait 1,2 demandeur dasile par millier dhabitants

    dans lUE.

    La France pour sa part est 1,0 pour 1000, soit en

    dessous de la moyenne europenne . (Pour ce qui est de

    notre rgion, l'OFPRA nous apprend galement que la

    demande d'asile a baiss de 22 % en Franche-Comt et

    de 27 % dans le Doubs par rapport 2013.)

    S'il y a eu chez nous une baisse de 5 % du nombre

    des demandeurs avant mme la rforme du droit d'asile,

    cela veut dire qu'on veut encore faire baisser ce nombre,

    alors qu'il a augment dans le reste de l'Europe. On com-

    prend mieux pourquoi Valls est contre les quotas propo-

    ss par l'UE. Pour prciser sa pense, il a dit aussi qu'au-

    jourd'hui, la France, l'Italie, l'Allemagne, le Royaume-

    Uni et la Sude accueillent 75 % des rfugis, des deman-

    deurs d'asile en Europe ... sans prciser que notre pays

    est bon dernier, et de loin, dans cette liste.

    Et l'accueil des Syriens ?

    propos des Syriens, dont la demande a explos,

    Valls prcise galement que la France a fait dj beau-

    coup, avec l'accueil de 5 000 rfugis syriens et 4 500

    irakiens depuis 2012 . En fait, en arrondissant sur plu-

    sieurs annes et en s'appuyant sur deux nationalits , il

    tente de noyer le poisson car la France n'a accueilli que 2

    000 Syriens en 2014 selon l'OFPRA, alors que pour Euros-

    tat, avec 66 300 dcisions de premire instance accor-

    dant un statut de rfugi protg (soit 41 % de toutes les

    dcisions positives de premire instance), les Syriens ont

    t les principaux rcipiendaires dans lUE, en

    2014 . Alors, avec 2 000 Syriens accueillis sur 60 300

    dcisions positives en Europe, il n'y a pas de quoi vanter

    la gnrosit de la France, les demandeurs principaux en

    France venant par ailleurs principalement de Rpublique

    dmocratique du Congo, de Russie et du Bangladesh.

    Demandeurs d'asile : bilans 2014

    LES CHIFFRES ET L'OPINION

  • L'inquitant dans tout cela, c'est que ces chiffres

    n'arriveront sans doute pas dconstruire des reprsen-

    tations rductrices bien ancres qui rejettent les faits. Si

    ces derniers contredisent l'opinion, celle-ci aura-t-elle

    lhonntet de rviser la sienne : Tous ces gens sont

    des menteurs, des profiteurs ou des dlinquants ? Car

    s'il est vrai qu'il y a des menteurs parmi les demandeurs

    d'asile, leur proportion est la mme que dans n'importe

    quel autre groupe humain ou social en France. Les ch-

    meurs sont-ils pour leur part tous des fainants et les

    pauvres des salauds ?

    En fait, la demande d'asile ne reprsente qu'une

    partie infime des migrations et c'est sous le poids des

    difficults conomiques et mme climatiques que le

    droit d'asile a explos. Durcir le droit d'asile en France

    correspond actuellement le vider de sa substance sans

    rsoudre le problme migratoire pour autant. En effet,

    on oublie par ailleurs que les sommes que les migrants

    envoient dans leur pays leurs proches sont trois fois

    suprieures l'aide publique au dveloppement dans le

    monde, soit 435 milliards en 2014 selon la Banque mon-

    diale. Il serait ce niveau important en France de con-

    natre l'apport des travailleurs transfrontaliers notre

    conomie, venant d'un pays d'accueil comme la Suisse,

    par exemple, et pourquoi ce chiffre reste l'ombre des

    statistiques.

    On oublie de plus, en voulant refuser l'Aide

    Mdicale dtat aux demandeurs d'asile sous prtexte du

    cot, qu'il s'agit aussi d'une affaire de sant publique,

    que les maladies n'ont pas de passeport et que c'est

    pour cela que l'AME avait t cre par Jospin. On oublie

    aussi que les conflits d'intrts permanents entre cer-

    tains experts mdicaux lis des labos pharmaceutiques

    et l'assurance maladie cotent bien plus cher notre

    Scurit sociale que l'AME.

    Cette anne, on cherche durcir la rforme du

    droit d'asile alors que, pour les migrants, la

    Mditerrane n'est pas tout fait le cimetire marin de

    Brassens. Valls voudrait-il nous faire croire que les nau-

    frags de Lampedusa ne sont qu'un problme italien ?

    Rocard disait dj que la France ne peut pas

    accueillir toute la misre du monde , sans jamais avoir

    prononc la seconde partie de la phrase qu'on lui prte

    faisant appel une solidarit minimum ; en fait il cher-

    chait dj, ds 1989, durcir la politique migratoire,

    comme il l'expliquait Anne Sinclair (2).

    Et l'opinion publique ?

    Ce qui est inquitant en ce qui concerne l'opi-

    nion, que l'on cherche tout moment consulter et

    courtiser bien qu'il ne s'agisse de personne, sinon d''un

    partenaire invent pour crer artificiellement un consen-

    sus autour d'une action, c'est que s'il n'y a rien de nou-

    veau, a marche.

    Il n'est pas inutile de rflchir sur le fait que la

    somme dopinions individuelles exprimes, mme majo-

    ritaire dans un sondage, n'est qu'une addition de propos

    htrognes plus ou moins informs sur une question.

    Cette expression uniquement quantitative d'impressions

    et de sentiments ne permet pas pour autant den d-

    duire quoi que ce soit du point de vue de laction collec-

    tive. Ce pouvoir du quantitatif prsupposerait que l'addi-

    tion des subjectivits produit de lobjectif et que la juxta-

    position des particuliers constitue le tout de la socit ;

    or le Tout ne se limite pas la somme des Parties. Si in-

    ternet a permis de s'informer plus vite, il cre aussi de la

    confusion entre opinion et faits. La pense sociale n'est

    pas la rsultante d'une accumulation de penses prives.

    On ne peut donc confondre les faits et la reprsentation

    que l'on s'en fait en fonction d'intrts personnels. Jouer

    l-dessus au niveau politique est malsain. Peut-on en-

    core esprer une reprsentation de lintrt gnral qui

    dpasse les intrts individuels, sur ce sujet comme sur

    tant d'autres ?

    En attendant, les chiffres montrent que les mi-

    grations ne sont pas le mal absolu qu'on veut nous faire

    avaler : c'est une ncessit globale, dont la France pro-

    fite aussi, avec ses expatris et ses transfrontaliers qui

    chappent aux bilans des flux migratoires. Ceux qui cher-

    chent encore nous faire prendre pour des faits avrs

    une mortifre idologie d'invasion, en se servant d'une

    opinion abstraite, qui n'a aucune existence (comme le

    soutenait Pierre Bourdieu), risquent peu peu de perdre

    toute crdibilit.

    Thierry Lebeaupin

    (1) Rapport demandeurs d'asile Eurostat 2014 http://

    tinyurl.com/qet38l9

    Rapport OFPRA http://tinyurl.com/nfplcjr

    (2) Phrase de Rocard 7 sur 7

    http://tinyurl.com/p3a8hhttp://tinyurl.com/p3a8htztz

    14

  • Les reprsentants de ltat, largement relays par

    les mdias, parlent rgulirement de sattaquer aux r-

    seaux mafieux qui exploitent les migrants. Cest bien !

    Mais ne serait-il pas plus efficace et plus juste de satta-

    quer aux causes des migrations, et notamment au fait

    que, si toutes les populations du monde avaient la mme

    libert de voyager et de migrer que les habitants des pays

    du Nord, elles ne seraient pas obliges de recourir ces

    rseaux et de se ruiner ?

    Ne serait-il pas galement plus juste de sattaquer

    rellement aux esclavagistes qui ont belle enseigne et

    pignon sur rue, car leurs pratiques sont tout aussi scanda-

    leuses que celles des rseaux mafieux ?

    Trois tmoignages parmi tant dautres :

    Je travaille 60 heures par semaine pour 150 ,

    parfois peine 100 . Mon employeur me doit de lar-

    gent, mais il me dit quil ne peut me le donner mainte-

    nant, car son entreprise ne va pas fort. Je suis en coloca-

    tion avec une amie, et je ne peux pas payer ma part de

    loyer. Jen suis malade.

    Jai t embauch comme plongeur, puis je suis

    pass aide-cuisinier, puis agent dentretien, puis confec-

    tionneur de pizza. Mon travail a chang, mes horaires

    aussi, mais mon salaire lui, na pas chang.

    Je travaille dans un htel. Je commence 10 h,

    jusqu 14h. Je reprends 18 heures jusqu 23h30 et

    souvent jusqu minuit. Ces 4 heures libres dans laprs-

    midi ne me permettent pas de rentrer chez moi car j'ha-

    bite la banlieue loigne, sans compter les frais suppl-

    mentaires de bus. Donc, entre 14 et 18 h, me nourrissant

    dun sandwich, jerre dans les rues, je massois sur un

    banc quand il fait beau, la galre redouble par mauvais

    temps. Les vendredi, samedi et dimanche, je termine 2

    ou 3 h du matin. Au dbut, mon salaire tait de 350 , il

    est pass 150 , je ne sais pas pourquoi, mais je nose

    pas demander, je suis sans papiers.

    Trs nombreuses sont les personnes mi-

    grantes maintenues en situation irrgulire par les

    prfectures, malgr leurs efforts rpts pour en sortir.

    Elles sont ainsi livres quasiment sans droits et sans d-

    fense des entrepreneurs sans scrupules qui en profi-

    tent pour les exploiter ; beaucoup ne peroivent aujour-

    dhui que 2 de lheure pour des journes pouvant d-

    passer les 10 heures et des semaines allant au-del des

    70 heures.

    Des tudes faites rcemment, montrent que si

    lon ouvrait les frontires, il ny aurait pas l invasion

    que lon nous brandit comme un pouvantail ; il y aurait,

    il est vrai, plus de mouvements migratoires, mais de plus

    courte dure (pour des visites, le commerce, une forma-

    tion professionnelle, le tourisme), parce que nous vi-

    vons dans un monde caractris par la mobilit. Lcono-

    mie mondiale, ici et l-bas, se porterait beaucoup mieux,

    parce que lenfermement et laustrit ne font la ri-

    chesse que dinfimes minorits dj scandaleusement

    15

    Texte propos par le Cercle de Silence de Marseille

    LES HUMAINS SONT DES MIGRANTS

    Les Cercles de Silence regroupent des citoyens de tous horizons qui,

    devant lenfermement systmatique des sans-papiers dans les Centres

    de Rtention Administrative (CRA), slvent contre les atteintes lhumani-

    t des sans-papiers et celle des excutants dordres incompatibles avec

    leur propre dignit. Ils ont t crs en 2007 et, Besanon, ont lieu place

    Pasteur, 15 h, le deuxime samedi de chaque mois. Devant la gravit de la

    situation, les membres des Cercles de Silence dsirent aller au-del des mots

    et des cris. Ils expriment la force de leur rprobation et de leur interrogation

    avec les moyens de la non-violence, et spcialement le silence.

  • 16

    richissimes.

    Les humains sont par essence des migrants ;

    ils sont faits pour aller la rencontre de leurs semblables,

    comme personnes, peuples et cultures ; cest ainsi que

    lon souvre lesprit et que lon devient intelligent.

    En 2014, existait Mare nostrum, pilote par l'Italie

    pour sauver des gens . 170 000 l'ont t et 351 passeurs

    arrts en 2014. Trop cher (surtout que l'Italie supportait

    tout), alors Frontex reprit la main et cra Triton... pour sur-

    veiller les ctes et ventuellement repousser ceux qui sor-

    taient des eaux internationales. Rsultat : au premier tri-

    mestre 2015, 1 600 personnes ont trouv la mort contre 90

    la mme priode en 2014 pour un mme nombre d'arri-

    ves Qui profite de tant d'argent mis dans la protection

    des frontires (94 millions deuros pour 2013) ?

    Cyniquement, un agent de Frontex a dj reconnu,

    sous couvert danonymat : Le travail de Frontex, cest la

    lutte contre limmigration illgale, pas le sauvetage en mer,

    et ces gens-l sont morts, ce ne sont plus des mi-

    grants. (1)

    Par ailleurs, la nationalit de la majorit des deman-

    deurs d'asile est syrienne, rythrenne, somalienne et

    soudanaise. Des pays qui connaissent soit des guerres, soit

    des conflits larvs ou une instabilit politique depuis long-

    temps.

    Tant qu'on ne traitera pas le problme la source en

    aidant au dveloppement des pays d'origine, il n'y a pas de

    raison que ce mouvement s'arrte et partir du moment

    o ils dclarent tre d'un pays en guerre (Syrie, Erythre...),

    le droit international les protge.

    (1) On pourra lire ces articles du Monde et du Monde

    diplomatique :

    http://tinyurl.com/mlftx32

    http://tinyurl.com/ns6rdqj

    Europe Ecologie Les Verts de Franche-Comt

    (14, rue de la Rpublique, 25000 Besanon)

    Directeur de publication : Grard Roy

    Comit de lecture : Michel Boutanquoi, Grard Mamet,

    Grard Roy, Suzy Antoine, Franoise Touzot

    CPPAP: 0518 P 11003

    Maquette : Corinne Salvi Mise en page : Suzy Antoine

  • 17

  • 18

    Quoi de neuf en mai pour les Jeunes cologistes comtois ?

    1er mai : Nous avons particip avec notre action "Ne

    plus perdre sa vie la gagner". Nous avons eu la chance

    d'tre mdiatiss sur France 3 et l'Est rpublicain.

    9 mai : Fte de l'Europe ! Comme prvu, l'ac-

    tion Chamboule tout des ides reues a eu

    lieu place de la Rvolution dans le village eu-

    ropen. Nous avons rencontr Ilias

    Panchard (coprsident des Jeunes Vert-e-s de

    Suisse), il espre que nous pourrons participer

    ensemble la COP21. Les Jeunes Vert-e-s

    suisses ont pour projet de monter Paris

    vlo (nous en saurons plus dans l't).

    Clment Bellefleur