fv septembre

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    DES RENDEZ-VOUS NE PAS MANQUERFoin des banalits : oui, cest la rentre !...

    Pour les cologistes, cette rentre a dj eu lieu auxJournes dt de Bordeaux. Des journes o, contrairement ce quont pu dire certains mdias, les dbats sereins et leschanges constructifs pour faire avancer lcologie ont tomniprsents, sans oublier bien sr les temps festifs. LaFranche-Comt y tait trs bien reprsente.

    Lanne qui souvre devant nous sera pleine denjeuxforts pour les cologistes. Des enjeux lectoraux, bien sr :snatoriales en septembre, prparation des rgionales etterritoriales de 2015. Des enjeux organisationnels aussi, parceque le projet de rforme territoriale, avec une (trs) probablefusion des rgions Bourgogne et Franche-Comt, aura desrpercussions sur la vie interne de notre parti. Enfin, et sur-tout, lenjeu de mieux faire connatre nos propositions et de

    les rendre concrtes pour tous nos concitoyens inquiets de ladgradation de notre environnement et de la croissance duchmage et des ingalits. Nous lavons dj dit, mais il fautle rpter : le seul projet viable pour notre pays comme pournotre plante est celui que portent les cologistes. Un projetbien loign de celui du nouveau gouvernement, aux orienta-tions de plus en plus conservatrices et librales.

    Des rendez-vous sont dj inscrits sur notre agenda. Auxsnatoriales du 28 septembre, ELV prsentera partout descandidats. Juste aprs, les 4 et 5 octobre, se tiendront nosJournes dautomne, qui seront un temps de rflexion et deformation et un premier temps de rencontre et de travailavec nos voisins bourguignons. Sandrine Rousseau, du Bureauexcutif national, sera prsente pour animer nos changessur la rforme territoriale.

    Souhaitons que ce rendez- vous nous permette den pr-parer beaucoup dautres. L'anne qui vient doit tre riche enchanges pour affiner nos propositions et en rencontres sur leterrain pour faire avancer lcologie concrte. Nhsitez pas faire des propositions et demander des coups de main auSecrtariat rgional. Et noubliez pas de vous inscrire auxJournes dautomne, nous y avons beaucoup de choses fter : les 40 ans de la candidature de Ren Dumont la prsi-dentielle, les 30 ans de notre mouvement et ... le 200e num-ro de notre Feuille Verte !

    SEPTEMBRE 2014 / n199 / 1,70

    Corinne Tissieret Bernard Lachambre

    Cosecrtaires EELV

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    UNE MINISTRE, UNE CENTRALE,UN CHANTEUR

    Sommaire

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    P 1 : EditoP 2 : Une ministre, une centrale, un chanteurP 3 : Avertissement aux lecteursP 4 : Capitaine dans la tempteP 5 : Un financier BercyP 6 : Un t meurtrierP 8 : Palestine : vers une nouvelle guerre de 100 ans?P 12 : Tous les massacres ne se valent pasP 14 : Combat contre lantismitisme : un peu de dignit P 17 : Center parcs? Non merci !P 19 : Rforme territoriale : brouillard persistantP 21 : Science et cologie

    P 22 : Journes dautomne : demandez le nouveauprogramme !

    P 24 : Bulletin dadhsion

    Najat. Bon, d'accord, comme le souligne un chro-niqueur dans Le Monde du 3 septembre, son parcoursmtorique est celui d'une lve modle, souriante etdiscipline , qui manie avec aisance la plus parfaite deslangues de bois. D'accord, elle ne fera sans doute pasmieux que ses prdcesseurs mais pas pire non plus quel'ineffable Benot H., qui aura pass l'essentiel de ses 147 jours l'ducation nationale dtricoter ce qu'avait faitPeillon. Autant dire, donc, qu'on n'a aucune, mais alorsvraiment aucune raison de soutenir en quoi que ce soitNajat Vallaud-Belkacem.

    Aucune, sauf la haine aussi imbcile qu'ignobleque lui vouent la droite et l'extrme droite (au fait, cela se justifie-t-il toujours de distinguer les deux ?), lesquelles,aprs avoir tran dans la boue Christiane Taubira, dsi-gnent maintenant la nouvelle ministre de l'cole la vin-dicte publique. Face aux ructations fielleuses de tous les

    tars qui voient en elle rien moins que l'Antchrist, onne peut, notre humble niveau, que lui tmoigner toutenotre solidarit. Vas-y, Najat, bouffe-leur la gueule, cescons ! (1)

    Beznau. Qui, de ce ct-ci du Jura, connat Dt-tingen (2) ? Il s'agit d'une petite commune suisse, dans lecanton d'Argovie, quelques kilomtres de la frontireallemande, sur l'Aar, peu avant le confluent de cetterivire avec le Rhin. Elle s'enorgueillit - si l'on peut dire -de possder sur son territoire l'une des quatre centralesnuclaires de Suisse, celle de Beznau - les trois autres setrouvant Mhleberg (canton de Berne), Gsgen(canton de Soleure) et Leibstatdt (la plus grande du

    pays, juste au nord de Dttingen).

    Aucun rapport

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    Ce qui fait l' intrt de la centrale de Beznau,c'est qu'elle est... la plus vieille du monde en activit !Mise en service en 1969, elle doit ce record d'ancienne-t au fait que la Grande-Bretagne a ferm en 2012 celled'Oldbury, plus ge d'un an. Comme le soulignent lesVerts suisses, la liste des dfauts connus de Beznauest longue : alimentation lectrique de secours et sys-tme de refroidissement d'urgence insuffisants, risqueen cas de catastrophe arienne (enveloppe extrieuretrop fine), protection contre les tremblements de terreet les inondations non garantie, corrosion de l'acier del'enceinte de confinement primaire . Il va de soi que lesVerts de Suisse refusent une pseudo-remise niveau decette vieillerie et rclament sa fermeture sans dlai :45 ans, a suffit !

    Vassiliu. Franchement, qui aujourd'hui, si la cons-cription existait encore chez nous, aurait le culot de diffu-ser, pendant son service militaire et grce un camion del'arme quip de haut-parleurs, une chanson antimilita-riste (3) ? Pierre Vassiliu l'a fait, et pendant la guerre d'Al-grie encore, ce qui lui a valu le conseil de guerre ! Il taitcomme a, Vassiliu, que les plus jeunes de nos lecteurs neconnaissent probablement pas, ce qui est bien dommagepour eux : farceur et impertinent, rigolo et contestataire.Mais aussi profondment humain, amateur de voyages, de

    dcouvertes, de toutes les musiques du monde. Etbien sr auteur et interprte de Qui c'est, celui-l ?,d'Amour, amiti, de J'ai trouv un journal dans lehall de l'aroport, et de tant d'autres chansons,dont certaines furent de francssuccs.

    Vassiliu est mort le 17 aot, 76 ans. N'ayons

    pas peur des mots : il tait un antidote contre laconnerie. Aujourd'hui, ceux qui l'ont cout enboucle sont tristes, comme le sont la Femme dusergent, le pauv' gars qui s'app'laitArmand et la petite Charlotte, qui ne pourra plusvenir chez Pierre chercher sa culotte...

    Grard Roy

    (1) Se sentir oblig de dfendre une socialiste, quelledchance !...(2) Non, pas Gttingen, o pourtant que les rosessont belles ...(3) De toute faon, qui est encore antimilitariste de nos jours ?...

    3

    Gaza

    Certains d'entre vous trouveront peut-tre un peuexcessive la place consacre, dans ce numro, aux vne-ments aussi tragiques soient-ils qui ont endeuill cett la bande de Gaza. Le Comit de lecture s'est fait, luiaussi, cette rflexion : au regard de l'actualit estivale dans

    son ensemble, rgionale, nationale, mondiale, et des di-vers enjeux du moment, n'tait-il pas exagr de consa-crer, en tout ou en partie, quatre articles (sur un total dedouze) la question isralo-palestinienne ? onze pages survingt-quatre, n'tait-ce pas trop ?

    ces questions, nous avons jug bon de rpondrepar la ngative, et cela pour trois raisons. D'abord, il fautbien reconnatre que nous avons reu, finalement, assezpeu d'autres propositions ; on regrettera en particulierl'absence quasi totale de comptes rendus, au moins par-

    tiels, des Journes d't d'ELV Bordeaux. Ensuite, lesarticles que nous publions sur la Palestine (et qui d'ailleursne concernent pas tous uniquement la Palestine) nous ontsembl de tonalits suffisamment diffrentes pour qu'ils

    ne s'excluent pas mutuellement. Enfin, si les proposi-tions d'articles ont t si nombreuses ce sujet, c'estbien parce que ce douloureux conflit intresse particu-lirement les cologistes, non seulement en lui-mmemais aussi du fait des interrogations qu'il impose quant

    aux notions de racisme, d'antismitisme, etc. Interro-gations qui ont d'ailleurs tourn l'incomprhension,voire l'indignation, devant les dires et les gestesd'une partie de la gauche franaise y compris de cer-tains responsables colos.

    vous, lecteurs, de nous dire en toute franchisesi nous avons eu tort ou raison.

    Grard Roy

    AVERTISSEMENT AUX LECTEURS

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    Coup de gueule

    Nommer

    EmmanuelMacron Bercy,c'est peu prscomme installerun renard dansune basse-courpour veiller surles poules et lescanards Lagauche du PS est

    consterne et ellea raison. Du pointde vue symbolique aussi, c'est catastrophique ! Un mi-nistre est cens dfendre l'intrt gnral, pas les int-rts particuliers du secteur financier. Mais qu'attendred'un type qui vient d'une banque d'affaire et devientministre en attendant de retourner dans la mmebanque ou dans une autre ? Vous pensez vraiment qu'ilva s'opposer aux intrts de ses anciens et de ses futursemployeurs ? C'est cette permabilit, cette porositentre les milieux d'affaires, la haute fonction publiqueet la politique qui est dtestable. C'est une spcificitfranaise, qui tutoie en permanence le conflit d'intrts.

    Nous sommes en pleine escroquerie poli-tique, en total dni de dmocratie. Valls n'avait obtenuque 5 % des voix la primaire du PS sur des thmesractionnaires : remise en cause du droit du travail, dela retraite 60 ans, TVA sociale, etc. C'est maintenantcette politique qui est applique et renforce : annoncedes drogations sur les 35 heures, suppression de l'en-

    cadrement des loyers et dtricotage de la loi ALUR.Comment quelqu'un qui ne reprsente que 5 % d'unepartie seulement de la gauche, qui se contrefout de sesvaleurs, peut-il prtendre conduire les affaires du paysau nom de ladite gauche ?

    On est loin du discours du Bourget et de la fa-meuse phrase de Hollande : Mon ennemi, c'est la fi-nance . Valls va lcher les bottes de Pierre Gattaz aux journes d't du Medef et nomme un ancien banquierdaffaires comme ministre de l'conomie : c'est compl-

    tement surraliste ! Les lecteurs de gauche ont, justetitre, l'impression de s'tre fait totalement avoir. Et onpeut parier que, dans l'lectorat populaire, l'abstentionva faire un nouveau bon en avant.

    Le problme, c'est que cette politique cono-

    mique n'a aucune chance de russir. Elle reprend pointpar point la politique librale de la droite, celle qui, de-puis 35 ans, va dans la sens de la cupidit insatiable despatrons du CAC 40 et des financiers : faire pression surles salaires pour permettre aux actionnaires de touchertoujours plus de dividendes. Selon Piketty, elle a permisaux plus riches d'accaparer prs de 75 % de la croissancedes trois dernires dcennies. On retrouve une probl-matique cule qui ne rpond pas la crise : il faut fairedes sacrifices maintenant (les employs, les ouvriers, les

    prcaires et les chmeurs, pas les actionnaires) et on varetrouver la croissance demain et le plein emploi aprs-demain C'est ce discours ringard, vieux comme Giscard,que Valls veut faire passer pour moderne . Peu im-porte qu'on accentue encore les ingalits et qu'on ren-force un peu plus le modle ostentatoire de consomma-tion des plus riches, qui n'est absolument pas gnrali-sable l'ensemble de la plante.

    De toute faon, cette politique raction-naire de Valls, qui trahit les lecteurs de Hollande, nepourra pas viter le naufrage d'une gauche librale etproductiviste moribonde. Avec 26 000 chmeurs de plusen juillet, la France risque court terme la dflation,comme l'ensemble de l'Europe. Le patronat et les lec-teurs de droite ne vont pas pour autant soutenir ce gou-vernement : ils prfrent l'original la copie. Et danscette trs grande confusion idologique, o les valeursde gauche comme la justice, l'galit, la solidarit, lafraternit sont bafoues dans les faits par ceux-l mmesqui sont censes les mettre en uvre, c'est le Front na-

    tional qui a toutes les raisons de se frotter les mains.

    UN FINANCIER A BERCY

    Grard Mamet

    Dessins publis aveclaimable autorisation

    de Charlie Hebdo

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    J'ai pleur en voyant les corps sans vie de ces

    enfants (parfois des bbs) palestiniens, martyriss parles bombardements israliens, et en lisant sur le visagede leur pre ou de leur mre une dtresse absolue. Auterme de 51 jours de conflit, le bilan humain est drama-tique : plus de 2 140 morts du ct palestinien, dont lestrois quarts civils, et 72 morts du ct isralien, dont7 civils. On est typiquement dans un conflit asymtrique,

    Isral utilisant des moyens militaires totalement dispro-portionns. Ce qui fait dire la psychanalyste ElisabethRoudinesco, cite par Tlrama : C'est terrible, il estarriv la pire des choses possibles : le peuple le plus pers-cut de l'Histoire, aprs avoir cr un tat sur sa TerrePromise, est son tour devenu perscuteur. Mais com-ment sortir de ce conflit qui dure depuis 67 ans, deuxtiers de sicle ?

    Bref historique de la cration d'Isral

    Sans y revenir en dtail, rappelons que cet tatest cr par une dcision des Nations unies, la rsolution181 du 29 novembre 1947, qui prvoit le partage de la

    Palestine en un tat juif et un tat arabe. Cette dcisionintervient dans un contexte bien particulier, seulementdeux ans aprs la fin de la deuxime guerre mondiale etde l'indicible drame de la Shoah. D'une certaine faon, onpeut dire que l'Europe et les tats-Unis entendent rparer bon compte les sicles d'antismitisme occi-dental et son point culminant de l'Holocauste, sur le dosdes Palestiniens. De leur ct, les juifs ont l'impressionqu'ils vont enfin avoir un tat qui va les mettre l'abri desperscutions sculaires

    Isral est confront ds le dpart au refus et des formes de rsistance bien comprhensibles despopulations arabes expulses et spolies. D'ailleurs - etbeaucoup d'historiens israliens en conviennent au-

    jourd'hui -, les Palestiniens ont t terroriss par l'Irgoun

    et la Haganah (1) et expulss manu militari de leur terreet de leur maison. Disons qu'il y a eu ds ce moment-lune forme d' puration ethnique .

    La cration d'un tat entache d'injusticesLa premire injustice intervient ds le dpart,

    dans la partition dcide par l'ONU : les colons sionistesse voient attribuer 55 % du territoire pour crer l'tat juifalors qu'ils reprsentent moins du tiers de la populationde la Palestine d'alors. Le mouvement sioniste va profiterde la guerre isralo-arabe de 1948 pour tendre son sec-

    teur et expulser la plus grande majorit de la populationpalestinienne : il n'y aura plus que 160 000 Palestiniens la fin du conflit.

    Aprs cette guerre, on a 800 000 exils palesti-niens, qui esprent d'autant plus pouvoir rentrer chezeux que la rsolution 194 des Nations unies prvoit le droit au retour des personnes dplaces. Ce que re-fusera catgoriquement Isral.

    partir de 1948, le nouvel tat va s'emparer des

    biens des absents : 1,6 millions d'hectares de terreappartenant des Palestiniens, ainsi que des milliers demagasins et des dizaines de milliers de maisons. LesPalestiniens commmorent chaque anne la nakba ,la catastrophe, que reprsente cet exode de 1948. Ds cemoment Isral a une crasante supriorit militaire surles armes arabes, comme le souligne l'Historien isra-lien Ilan Pappe : Quelques petits milliers de combat-tants irrguliers palestiniens et arabes faisaient face des dizaines de milliers de soldats juifs surentrans. Cen'est donc pas David contre Goliath

    Palestine

    VERS UNE NOUVELLE GUERRE DE CENT ANS ?

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    Et Isral devint un tat colonial

    Au dpart, ce sont les Palestiniens qui refusent lacration de l'tat d'Isral, et les tats arabes vont instru-mentaliser le problme des fins de politique intrieure.Pendant ce temps, le nouvel tat se renforce par une im-migration massive, et passe de 1 million de personnes en1948 2,5 millions en 1967. En effet, en 1950, le Parle-

    ment isralien vote la loi du retour , qui donne auto-matiquement la citoyennet isralienne tout immigrantreconnu comme juif, alors que les Palestiniens, qui avaientpourtant toujours vcu l, n'ont pas le droit de retournerchez eux.

    Avec le soutien, principalement, des tats-Unis, duRoyaume-Uni et de la France, Isral devient une force mili-taire de premier plan. Il semble que ds 1966 (peut-treds 1963,) Isral dispose de l'arme atomique et ce, grce l'aide secrte de la France puis des tats-Unis.

    La guerre des Six-Jours est dclenche le 5 juin1967 comme une attaque prventive d'Isral contre ses

    voisins arabes : gypte, Syrie, Jordanie. Le soir du sixime jour, le 10 juin, les armes gyptienne, syrienne et jorda-nienne sont dfaites. L'tat hbreu en profite pour triplersa superficie en occupant le Sina, la Bande de Gaza, leGolan, la Cisjordanie et Jrusalem-Est.

    Cette crasante victoire militaire de Tsahal va don-ner des ailes au courant nationaliste religieux, le Bloc de la

    Foi, qui va appeler ses adhrents s'installer dans les ter-ritoires nouvellement conquis. Ce sont des fanatiques, quipensent que des colons juifs doivent s'implanter dans tousles sites supposs bibliques, Hbron, Bethlehem, Jricho,Naplouse, etc., et ainsi prparer la venue du Messie.

    Au dbut, les dirigeants politiques et militairessont trs rticents, parce que les colonies reprsententdes zones supplmentaires protger. Les colons vontdonc pratiquer le fait accompli, par une tactique de gri-gnotage des territoires palestiniens et avec, nanmoins,une certaine complaisance des autorits. La guerre duKippour de 1973, dont les dbuts ont t catastrophiquespour Isral, va provoquer un nouveau changement dementalit. Au dpart, les implantations sont ralises endehors des zones densment peuples de Palestiniens.Mais partir de la victoire du Likoud (la droite) en 1977, leprocessus de colonisation va se gnraliser et s'acclrer.

    Colonies en Cisjordanie et prison cielouvert Gaza

    Le grand penseur isralien Yeshayahou Lei-bowitz avait affirm, le lendemain mme de laguerre des Six-Jours, que si cette victoire ne s'ac-compagnait pas du retrait immdiat des territoiresconquis, ce serait la plus grande catastrophe depuisAuschwitz, parce que l'oppression d'un autrepeuple allait miner jusqu' sa racine le caractredmocratique de l'tat et les valeurs du peuple juif.Vision prophtique

    Depuis 1967, s'tablit progressivement, des rythmes variables, une situation coloniale.Aprs l'accord avec l'gypte, les Israliens se reti-rent du Sina. Puis les accords d'Oslo, signs, sousl'gide de Bill Clinton, entre Yitzhak Rabin et Yasser

    Arafat en 1993, vont entraner un arrt momentande la colonisation. Mais l'assassinat de Rabin etl'arrive de Netanyahou au pouvoir en 1996 vontrelancer de plus belle les implantations en Cisjorda-nie et Jrusalem-Est. On estime aujourd'hui 550 000 le nombre de colons judo -israliens qui

    occupent illgalement la Cisjordanie et Jrusalem-Est (qui a t annexe en 1967). L'objectif inavou,et que ne semble pas comprendre la communautinternationale, devient clairement de rendre impos-sible la cration d'un tat palestinien par le mitagedes Territoires occups, qui sont morcels, encla-vs, entours de colonies hostiles et forment doncdes sortes de bantoustans discontinus.

    De son ct, Gaza constitue une prison cielouvert. En 2005, Isral a dcid d'en dmanteler deforce les colonies juives malgr l'opposition vio-lente des 8 000 colons. Gaza est un territoire deseulement 360 km2, peupl de 1,8 millions d'habi-

    tants, une des densits les plus importantes dumonde. Le retrait de l'arme isralienne qui prot-geait les colons de Gaza a finalement t peru,aprs coup, comme un redploiement des forcesen direction de la Cisjordanie. Les dplacements

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    avec des interventions priodiques de Tsahal pour rprimerles rvoltes qui ne manqueront pas de se manifester, tant lasituation est prcaire et invivable pour la population pales-tinienne.

    Pour l'instant, l'puration ethnique a pris surtout uneforme larve, la puissance occupante rendant la vie de lapopulation palestinienne insupportable pour la pousser partir : humiliations, destruction de puits et de citernes,dynamitage de maisons, arrachage d'oliviers, entraves audplacement, mur de sparation, accaparement de nou-velles terres, dtention administrative, rtention des taxes,obstacles aux exportations, etc. Les Palestiniens non vio-lents ont pour slogan : Rester, c'est rsister . Mais com-ment, dans ces conditions, ne pas comprendre que ce con-flit est une usine fabriquer des extrmistes ? Tout cela nesemble pas poser de problmes de conscience, ni la ma- jorit des Israliens, ni la communaut internationale, qui

    laisse faire.

    Il n'y a que les pressions extrieures qui peuventchanger la donne. La premire action devrait consister poursuivre les dirigeants israliens et les chefs militaires deTsahal pour crimes de guerre, afin de mettre fin l'impuni-t de ceux qui commettent des exactions contre les civils.Et pour contraindre Isral une solution, il faut utiliserl'arme (pacifique) du boycott, comme ce fut le cas enAfrique du Sud. L'objectif est de faire comprendre auxIsraliens que l'occupation et la poursuite de la colonisa-tion sont inacceptables, en contradiction avec le droit inter-national, et qu'il y a un prix payer. C'est le rle de la cam-pagne BDS : Boycott, Dsinvestissement, Sanctions. Alorsseulement, progressivement, car le processus sera lent, onpourra voir merger une solution, soit deux tats, commec'tait prvu au dpart, soit un seul tat, comme dansl'Afrique du Sud post-apartheid, mais avec l'galit des

    droits de tous les habitants. On attendrait du gouverne-ment franais qu'il soit la pointe de cette politique depressions sur Isral pour le respect des droits del'homme et du droit international.

    Grard Mamet

    (1) La Haganah tait une milice d'autodfense juive relativement modre tandis que l'Irgoun tait ungroupe paramilitaire extrmiste. Durant la guerre isralo-arabe de 1948, le 9 avril, ce sont les miliciens de l'Irgounqui ont massacr les habitants du village de Deir Yassin, femmes et enfants compris. Les journaux de l'poque

    parlent de 254 victimes. Le but tait de provoquer unexode massif de la population arabe. Terrible prcision :les habitants, tous arabes, de Deir Yassin, avaient passun accord de non-agression, qu'ils avaient respect, avecleurs voisins juifs.

    La Haganah, l'Irgoun et le groupe Stern vont fu-sionner pour former Tsahal.

    (2) Michel Ble-Richard, Isral, le nouvel apar-theid, Les liens qui librent, 2013.

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    En ces rudes temps de confusion idologique ex-trme (soigneusement entretenue par bien des malfai-sants qui y voient leur intrt), o l'on fait sans ver-gogne dire aux mots ce qu'ils ne veulent pas dire et ol'on malaxe les ides jusqu' en faire une indigestebouillie pour prt--penser, il me parat prudent, avantd'entrer dans le vif du sujet, de rappeler ce qui suit(hlas sans certitude d'tre cru sur parole, les accusa-

    tions de turpitudes diverses volant plus vite et plus hautque l'infortun Rafale du bon monsieur Dassault).

    Alors, oui, je suis pour les manifestations desoutien aux Palestiniens et de dnonciation de laguerre mene par Isral Gaza.

    Oui , je suis contrel'interdiction desdites manifspar un gouvernement degauche si dconsidr qu'aupoint o il en est, il se fichedes ractions que peut provo-quer le mpris avec lequel iltraite un droit fondamental,celui de manifester.

    Oui , je pense qu'Isral

    mrite le titre d'tat voyou etque la dnonciation desautres tats voyous (Core duNord, Iran, etc.), par une communaut internationale qui se satisfait bon compte de ses ridicules gesticula-tions, serait moins hypocrite si l'tat hbreu n'tait pas(au moins tacitement) autoris se comporter en Pales-

    tine comme un lphant dans un magasin de porcelaine.Oui , je pense que les Palestiniens ont le droit de se

    dfendre contre un tat colonial qui les spolie de leursterres, qui les prive d'un tat viable et qui les massacresans une once de scrupules.

    Oui , je suis pour la cration de deux tats, palesti-nien et isralien (un seul pour les deux peuples, qui estassez naf pour croire cela possible ?).

    Oui , je suis pour la saisine de la Cour pnale inter-nationale, le jugement et la sanction des actes inquali-fiables d'Isral Gaza (idem pour le Hamas), et mme(quoique peu convaincu par son efficacit dans un pays

    comme le ntre, qui a toujours t assez rtif ce genred'action) pour le boycott des produits israliens.

    C'est bon ? a ira comme a ? J'ai mon brevet depro-Palestinien ?

    Alors, cela tant dit, qu'il me soit permis dem'tonner devant l'effarante diffrence de traitementqu'on aura vue l'uvre cet t concernant d'une part laPalestine, d'autre part le reste de la plante. On a vu (etc'est normal, je le rpte) toute une nbuleuse d'organi-sations, dont le moins qu'on puisse dire est que certainesne brillent pas par leur caractre reprsentatif et dmo-cratique, crier sa solidarit avec les Palestiniens et d-

    noncer haut et fort la guerre totale de Netanyahou et lapassivit / complicit des tats-Unis, de la France, etc.Fort bien : il fallait qu'il en soit ainsi.

    Mais comment expliquer,alors, l'indiffrence totale mani-feste par les mmes gens etorganisations devant les autrestragdies en cours exactementaux mmes moments ?

    - Les manigances nostali-

    niennes de Poutine et de songang mafieux en Ukraine (aprsla Crime, rafle sans coup frir :pas la peine d'envelopper, c'estpour manger tout de suite), avec la cl au moins 2 000 morts et

    des dizaines de milliers de dplacs ? Bof, l'Ukraine, c'est

    loin, et puis ces Slaves, vous savez comme ils ont le sangchaud !

    - La Syrie martyrise (190 000 morts recenss

    l'heure o j'cris ces lignes) par les soudards d'Assad etles fanatiques de diverses obdiences qui ne valent pasmieux que lui ? Pfou... ! C'est que c'est compliqu, leMoyen-Orient !

    - Les massacres interethniques au Sud-Soudan (l,on n'a pas les statistiques, mais bon, les ngres, on saitqu'ils n'y vont pas de main morte, hein...) ? Le Sud-Soudan, c'est o, a ?

    - Et l'avance, rien moins que pacifique et sympa-thique, des tars de l'autoproclam tat islamique enIrak et en Syrie : destructions, tueries, pillages, expul-sions, tortures, rackets, viols, esclavage, gorgements,dcapitations, nettoyage ethnique, religieux et culturel, j'en passe et des meilleures - sans compter le danger quereprsente, bien plus grande chelle, un islamisme dli-

    Palestine

    TOUS LES MASSACRES NE SE VALENT PAS

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    La situation actuelle Gaza et en Cisjordanieprovoque autour de nous des ractions pidermiques.

    Il est grand temps de veiller ne plus reproduire unprt--penser idologique qui pse sur chacun de nousen France et ailleurs et qui peut tre gnrateur deviolence, surtout quand certains discours manent dela parole officielle, qui contribue taxer d'antismi-tisme toute opposition la politique isralienne ac-tuelle.

    Alors que l'avnement d'Isral s'est ralis surde gros malentendus et quelques escroqueries - quechacun pourra prendre le temps de dconstruire en(re)voyant sur Internet l'excellent documentaire

    d'Eyal Sivan (1), Jaffa, mcanique de l'orange, il mesemble important de prendre un fait en considration :la population palestinienne paie depuis plus de 65 ansle prix fort de notre acceptation du rve colonial sio-niste et de son corollaire, la scurit d'Isral.

    Aux sources d'un massacre

    Sans reprendre l'histoire d'Isral, il faut cepen-dant se demander pourquoi on continue encore vou-

    loir faire payer aux Palestiniens les crimes nazis, alorsqu'ils n'y sont pour rien.

    Une Terre sans peuple pour un peuple sansTerre : ce slogan, un des grands mensonges fonda-teurs du sionisme, comme dirait Pierre Stambul, del'Union juive franaise pour la Paix (UJFP), exprime bienl'esprit de toute entreprise coloniale, conue commetoujours sur le mpris des autochtones dont on s'em-pare des terres. Ce slogan s'est construit sur une volon-t europenne non dnue d'antismitisme, ds 1917,

    avec la dclaration Balfour, par laquelle, comme l'acrit Arthur Koestler, une premire nation promettaitsolennellement une deuxime nation le pays d'unetroisime nation.

    Depuis, toute critique de cette usurpation deterritoires, qui se poursuit en toute impunit pour y

    installer toujours plus de colonies tout en prtendanten mme temps uvrer pour la paix, passe pour unpropos antismite condamnable. C'est une sorte decercle vicieux. Je crois qu'au surplus, agiter un antismi-tisme imaginaire renforce l'isralocentrisme , dclareEdgar Morin (2). On met ainsi l'accent sur une para-doxale inscurit de l'occupant, tout en vitant d'abor-der la colonisation en cours ; et le pire, c'est que amarche, mme au sein d'ELV.

    Les sionistes ont, quant eux, intgr depuislongtemps les arguments antismites leur idologiesans sy opposer, bien au contraire, car ces argumentspeuvent tre de nature favoriser l'immigration des juifs de la diaspora vers Isral. En effet, tout juif de laplante est, grce cette autre invention qu'est la loidu retour , invit de droit vivre sur sa Terre ances-trale l'abri des dangers qu'il pourrait courir en vi-vant ailleurs. Droit au retour refus par ailleurs aux Pa-lestiniens ayant fui en 1948, au prtexte qu'ils ne sontpas juifs !

    Le gouvernement isralien a donc besoin del'antismitisme l'international pour stratgiquement justifier l'existence d'Isral, qui doit ncessairementgrandir pour pouvoir accueillir tous les juifs du monde,formant ainsi un peuple lu, essentiellement diff-rent et devant vivre part.

    En fait, 60 % des juifs vivent hors d'Isral etn'ont aucune envie de faire valoir ce droit au retour. Laralit juive est celle de personnes converties une

    religion et rparties dans le monde entier travers unediaspora multiculturelle millnaire qui tient le rester,et non celle d'un peuple qui chercherait s'isoler dansle ghetto isralien : Shlomo Sand met en cause justeraison cette notion de peuple .

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    Combat contre l'antismitisme

    UN PEU DE DIGNIT

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    Racisme et amalgames

    Les outils rhtoriques de cette instrumentalisa-tion sont anciens, savoir l'amalgame entre antismi-tisme, antisionisme, antijudasme et critique du gouver-nement isralien. Ils restent largement entretenus parles institutions communautaires sionistes dans notrepays, qui savent rappeler les anathmes qui fontmouche ; l'antismitisme et ses synonymes implicitessont de ceux-l.

    Rsultat : aujourd'hui Hollande soutientNetanyahou et tous nos grands intellectuels dfenseursd'Isral se taisent, satisfaits. Or nous avons toute lgitimi-t pour combattre ces confusions pernicieuses et expri-mer une position anti-isralienne au sens d'Edgar Morin,hostile une politique raciste, antidmocratique, aussidangereuse pour les Juifs eux-mmes que pour lesPalestiniens.

    Le seul bnfice perceptible est que cet antismi-tisme construit autorise les autorits israliennes pour-suivre la colonisation. Il existe donc une complmentaritentre sionisme et antismitisme dans linstrumentalisa-tion de ce dernier au profit d'une idologie perverse.

    En France, aujourd'hui, on devrait pouvoir soute-nir des Palestiniens qui aspirent la leve du blocus pourpouvoir vivre en paix sur leur terre, on devrait pouvoirappeler la cration de la Palestine au nom du droit in-

    ternational et manifester en consquence contre la poli-tique d'Isral, qui s'y oppose, sans tre tax pour autantd'antismitisme ; mais force est de constater que c'estdifficile.

    De son ct, Isral poursuit sa colonisation touten parlant de paix, ce qui videmment crispe, car la con-tradiction saute aux yeux de tout le monde. Mais ds lespremires manifs en France, notre gouvernement s'of-fusque, condamne l'importation d'un conflit extrieur,pendant que des groupes de pression s'attachent l'ex-porter : le CRIF (Conseil reprsentatif des Institutions juives de France) ou ELNET (European LeadershipNetwork, lobby sioniste isralo-amricain) sont des outils

    de propagande israliens qui ont pignon sur rue enFrance.

    Quelle position pour ELV ?

    Les propos de Franois de Rugy sont ainsi confon-dants de soumission Isral quand il critique ceux qui, ELV, sont pour la Palestine avant d'tre pour la paix .Dfendre la paix, c'est videmment dfendre l'existencede la Palestine, qui n'a actuellement aucune existenceterritoriale vivable, et il est raisonnable de penser qu'ence qui concerne la paix, cela se fera comme au Vietnam :la Palestine et l'indpendance viendront d'abord et lapaix ensuite. La paix impose la reconnaissance de l'autre,la fin de l'occupation et des projets coloniaux. On nepeut pas inverser les priorits et nager dans la sophis-tique en permanence.

    On peut donc craindre que de Rugy (ayant optpour un retour d'ELV la table du CRIF, ce qui devraitfaire dbat) ait trs bien saisi le texte sioniste rptant l'envi qu'au contraire, l'existence de la Palestine est

    moins importante que la scurit d'Isral , paradoxa-lement l'un des pays les plus arms du monde et dontles positions ont largement particip depuis 65 ans mettre le feu au Moyen-Orient !...

    Toute cette phrasologie remet en questionl'existence mme d'Isral , affirme notre dput. Maisnon, personne ne remet en cause l'existence d'Isral ELV, mais il semble que l'vocation seule de celle dela Palestine soit vcue comme une ineptie par certains.Plus cyniquement, quel vendeur d'armes boycotterait un

    pays devenu une tte de pont occidentale au Moyen-Orient, ou le 51e tat des tats-Unis qui met 60 % de sonbudget dans l'armement ?

    Franois de Rugy n'a retenu de son voyage en2013 absolument rien qui ne soit pas conforme la doxa

    sioniste ; il faut dire que c'est ELNET qui finanait cevoyage (auquel participaient aussi Jean-Vincent Plac,Jean Desessard et Christophe Cavard), voyages dont per-sonne, pas mme Pascal Durand, ne semble avoir eu decompte rendu. A quoi a-t-il servi ?

    Notons qu'Esther Benbassa, qui est juive, tientd'autres propos ; on peut lire galement le blog d'AnnieLahmer (3).

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    suivre... Djouer la peur envers le racisme

    n'en pas douter, le positionnement sioniste ac-tuel est le plus dangereux qui soit pour les juifs eux-mmes, qu'ils soient enferms dans le ghetto isralien oudissmins dans la diaspora.

    La Shoah concerne la survie de l'humanit toute

    entire et ne peut tre rcupre par un sionisme qui nes'est pas oppos au nazisme. Au nom de quoi le gnocidenazi devrait-il justifier la politique isralienne ? Cette con-fiscation provoque des courants ngationnistes chez cer-tains palestiniens, qui pensent en retour que les camps deconcentration sont des inventions israliennes, d'o unantismitisme qui justifie l'tat protecteur et le discourssioniste. On tourne en rond. force de sophismes, onprend les symptmes pour les causes pour en arriver lascurit d'Isral alors que ce pays fabrique lui-mme sonpropre malheur. Pourquoi y participons-nous ? N'est-il pastemps de rompre cette maldiction ?

    Pierre Stambul prcise :

    Le gnocide nazi est la consquence d'une espcede consensus apparu en Europe faisant des Juifs la causede tous les maux, mais aujourd'hui le racisme frappe de faon trs majoritaire les Arabes, les Noirs et les Roms.L'antismitisme qui subsiste est peu de chose par rapport ce racisme social aux relents coloniaux. Et il est particu-lirement scandaleux de voir que les seules instances com-

    munautaires ou religieuses franaises qui approuvent de faire la chasse aux sans-papiers soient celles des Juifs,avec en sus le rle dsastreux d'Arno Klarsfeld. ,Effecti-vement, le fils des chasseurs de nazis (Serge et BeateKlarsfeld) est devenu sous Sarkozy prsident de l'OFII(lOffice franais de lImmigration et de lIntgration),

    patron des chasseurs de sans-papiers. tonnant, non ? ,aurait dit Desproges. Au moins, Ccile Duflot a su treclaire quant aux propos de Manuel Valls sur les Roms, quiont valu ce dernier de faire l'objet d'une plainte pour

    incitation la haine raciale . Initialement prvu pour le5 juin dernier, le jugement a fort opportunment t

    report au 25 mai 2015 !

    En Europe la frontire antismite ne se situe pasentre la gauche et la droite (le projet sioniste tait degauche au dpart) ; mais la lutte contre le racisme est aussiune lutte contre une politique coloniale criminelle,, qui sepoursuit en toute impunit sur des bases racistes et contri-bue au dveloppement d'un rejet radical inverse, isla-mique, qui constitue l'autre face de la mme pice - ce qui

    met le feu toute la rgion depuis plus de 65 ans.Ne nous laissons pas intimider !

    Face ceux qui instrumentalisent lantismitismepour en faire une arme de destruction massive contretoute critique dIsral, nous devons tre cohrents. Nous nous battons pour les droits du peuple palestinien aunom de valeurs universelles : l'galit des droits, le refus deloccupation, de la colonisation, de lapartheid, de tous lesracismes, de toutes les discriminations.

    Et propos d'Isral, comme le dit Shlomo Sand, jedemande tout le monde, aux pays arabes et aux Palesti-niens, de reconnatre ltat dIsral. Mais seulement ltatdes Israliens, pas ltat des juifs. (4)

    Thierry Lebeaupin

    (1) Eyal Sivan : Jaffa, mcanique de l'orange - http:// tinyurl.com/pmy6hs72) Edgar Morin : On a cr un tat dintimidation(Interview accorde par Edgar Morin en 2005 la journa-liste suisse Silvia Cattori) - http://tinyurl.com/mmdv936(3) Le blog d'Annie Lahmer : http://tinyurl.com/pjfpxrr(4) lire aussi : Arthur Koestler : La Tour d'Erza (1946 ), Analyse d'un mi-racle (1948 ), La treizime Tribu ( 1976 )Pierre Stambul : Du refus d'tre complice l'engagement(2012) Shlomo Sand : Comment le peuple juif fut invent ( 2010 ),Comment la terre d'Isral fut invente ( 2012 ), Comment j'ai cess d'tre juif ( 2013 )

    Dessin publi aveclaimable autori-

    sation deCharlie Hebdo

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    Incohrence et gaspillage

    CENTER PARCS ? NON, MERCI !

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    Le rchauffement climatique est une proccupa-

    tion mondiale et tous les scientifiques saccordent direque lamplification du changement climatique est d lactivit humaine. Dans cette optique, la France se pr-pare un vnement majeur : nous allons accueillir en2015 la Confrence Climat. Un grand accord mondial

    devrait tre conclu cette occasion, engageant de ma-nire contraignante tous les pays du monde rduireleurs missions de gaz effet de serre. Lors des der-nires ngociations climatiques, Varsovie, en no-vembre 2013, les ONG environnementales avaient cla-qu la porte du cycle de ngociations en cours, les paysdu Sud, les plus pauvres (ceux qui subiront en priorit lechangement climatique), considrant que les paysriches responsables historiquement du rchauffementclimatique nassument pas leurs responsabilits.

    La question que lon peutse poser quand on sige au Con-seil rgional est la suivante : notre niveau, assumons-nousnos responsabilits ?

    En un sens, on pourraitrpondre oui : la Rgion a misen place un schma rgionalClimat-air-nergie ambitieux.Elle est pionnire dans son pro-gramme defficacit nergtiquedes btiments, avec Effilogis et,plus rcemment, le plan Btiment durable Franche-Comt. Nous y consacrons des moyens humains et finan-ciers pour atteindre nos objectifs de division par 4 desmissions de gaz effet de serre lhorizon 2050. Maisnous savons aussi quil reste beaucoup de chemin fairepour tenir nos objectifs.

    Alors, face ces enjeux vitaux pour lavenir

    de notre plante, quel sens donner la cration dunevaste bulle tropicale , chauffe 29, tous les jours delanne, surtout dans un climat comme celui du Jura ?En acceptant de participer au financement dun tel pro- jet, sommes-nous cohrents ? Jai le sentiment quenon : nous faisons pour la plante deux pas en avant,

    deux pas en arrire. Mais attention la chute...Dautant plus que, pour installer bulle et cottages,

    il sera ncessaire, dans cette rgion polinoise, de couperune fort. Or, les arbres de cette fort jouent, entre

    autres rles, celui de stocker du carbone. Mort, larbre

    rejette le carbone. Aujourdhui, lorsquon effectue descoupes dans une fort, on replante de jeunes poussesafin quelles absorbent du carbone, ce quelles font defaon privilgie pendant leur phase de croissance.Mais, dans ce cas de figure, on ne replantera videm-ment pas.

    Car limage touristique du Jura est celle dun

    dpartement vert, o la nature a gard ses droits, undpartement authentique : tout le contraire de limagevhicule par un Center Parcs, o lon vit en vase clos.

    Entendrons-nous dailleurs en 2016, coincs sous labulle, sur les ondes de France Info et de France Bleu : Cher Jura, tu me manques, je me souviens de l't der-nier, tes forts sauvages, tes rivires fougueuses et g-nreuses... ? Cest sr quun Center Parcs, ce sera

    moins sexy.

    Par ailleurs, lobjectif dun CenterParcs, cest que lon consomme surplace - du loisir, de la remise enforme -, que lon se restaure surplace, bref que le touriste dpensesur place.

    Je suis alle faire un tour sur lesite dun Center Parcs et... bonjourles soldes ! : le week-end du 4 au 7 juillet 399 au lieu de 539, celui

    du 21 au 25 juillet 999 au lieu de 1139 ! Si les prix

    ne sont pas plus levs (vu le niveau dinvestissementpour les quipements), nest -ce pas parce que la plus-value se fait par les activits annexes lintrieur duparc ? Ce qui tendrait prouver que les gens restent surle site et donc ne consomment pas lextrieur.

    Lautre spcificit du tourisme jurassien, ctait letourisme social ; mais qui se soucie aujourdhui de per-mettre aux familles modestes daccder des va-cances ?

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    En outre, il reste trop dinterrogations surtrop de points :

    630 000 nuites : est -ce bien raisonnable de partir

    sur des chiffres qui annoncent des taux doccupation de80 %, et cela tous les jours de lanne, alors que les taux

    doccupation annuelle en 2013 des hbergements francs -comtois, donnes du Comit rgional du Tourisme, ontt en moyenne de 50 % dans lhtellerie de tourisme, de26 % dans lhtellerie de plein air, de 31,7% pour les h-

    bergements collectifs et de 15,2 semaines de location pargte en moyenne ? Par quel miracle, ou au prix de quellecampagne de marketing (et paye par qui ?), va-t-on arri-ver un taux doccupation de 80 % ?

    Les emplois locaux lors de la construction : noussommes pour la cration demplois locaux, mais, unexemple jurassien nous montre quentre promesses etralit, il y a une belle distance Sur le chantier de lacentrale photovoltaque de Soucia, on avait fait miroiter30 emplois locaux temps plein, pendant 6 mois : en fin

    de compte, un chef de chantier dune entreprise deToulouse (on peut faire mieux en local), manage unevingtaine de monteurs, lesquels viennent dencore plusloin, pour deux mois et non pas six comme annonc !Alors, quelle garantie pour les emplois locaux ? Commetrop souvent, les promesses nengagent que ceux qui ycroient ; et dans cette affaire de Center Parcs, on se croi-rait dans une salle des enchres : 300 emplois qui ditmieux ? 500 emplois ?... Allons, soyons srieux ! Quant la qualit des emplois permanents, on aimerait y croire

    Le problme de leau : 170 000 m3 par an, 465 m 3

    par jour, et bien sr de lassainissement. Quel approvi-sionnement en eau sera possible alors que les ressourcesactuelles semblent peine suffire aux besoins de la popu-lation locale ?

    Quant la concurrence, les Center Parcs font de lapublicit pour la remise en forme sur leurs sites : cela nefera-t-il pas concurrence aux thermes de Lons et de Sa-lins ?

    Et pour finir, est- il raisonnable, dans ltatactuel des budgets de nos collectivits, rgionale et d-partementale (nous devrons conomiser 25 millions deu-ros rien que pour le Conseil rgional), dinvestir autantdargent public dans des projets dinvestisseurs privs ?Dailleurs, si a marche si bien que le dit le groupe Pierre etVacances, pourquoi a-t-il besoin des collectivits locales ?

    Le groupe des conseillers ELV a vot contrel'tude sur le Center Parcs de Poligny propose au Conseilrgional, mais a suggr de crer une SEM (1) pour le d-veloppement des nergies renouvelables. Il y a des projetsqui attendent a en Franche-Comt, et il y aura forcmentdes retombes conomiques et cologiques sur notre ter-ritoire.

    Brigitte Monnet

    (1) Socit d'conomie mixte : une socit anonyme dont lecapital est majoritairement dtenu par une ou plusieurs personnes publiques ( savoir l'tat, une Collectivit terri-toriale, ou tout autre tablissement public). Cette partici- pation majoritaire publique est plafonne 85 % du capital

    depuis la Loi du 2 janvier 2002.Le recours la SEM garantit la collectivit publique ac-tionnaire et cocontractante la prise en compte effective del'intrt gnral dans les objectifs de l'entreprise et la sou- plesse de la socit de droit priv.

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    Ah oui ???

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    Depuis que Franois Hollande a annonc la R-forme territoriale, dont le principe a t adopt le 18 juillet par l'Assemble nationale, ce projet m'interroge et je peine trouver du sens une rforme qui me paratconduite htivement et avec bien peu de concertation(doux euphmisme).

    Pour mmoire, cette rforme prvoit le regroupe-ment des Rgions (on passe de 22 13), la suppressiondu Conseil gnral en 2020, le changement d'chelle desintercommunalits (20 000 habitants au minimum au lieu

    de 5 000).

    Aussi tais-je impatiente de participer la plnireprvue sur ce thme aux Journes d't. Enfin, j'allaisavoir quelques rponses mes questions ! Hlas, je suissortie plus perplexe encore de cet atelier

    Franois de Rugy, coprsident du groupeELV l'Assemble, a rappel d'abord les objectifsde cette rforme pour les colos :

    - renforcer les pouvoirs locaux,

    - lutter contre les disparits entre territoires,- prserver le sentiment d'identit et d'apparte-nance locale,

    -rpondre aux dfis du XXIe sicle (dmocratiques,environnementaux, nergtiques).

    Le problme, c'est que le projet adopt ne semblepas rpondre ces ambitions, et les interventions desdivers orateurs mettent peu peu en lumire cette con-tradiction.

    - Renforcer l'chelon local : La premire partie

    de cette rforme ne prcise pas les comptences nou-velles de chaque chelon, les comptences des Conseilsgnraux seront partags entre Rgion et intercommuna-lit, mais cela sera voqu ultrieurement !

    Rien non plus sur la question des moyens : alors que lesressources des collectivits territoriales diminuentchaque anne, quelles garanties avons-nous que lesRgions disposeront d'un budget suffisant pour faireface, tout la fois, la gestion des lyces et collges, la formation et au dveloppement de l'emploi, au sou-tien aux entreprises, aux transports rgionaux, auxroutes, aux ports et aroports (ouf !)... ? La questiondes moyens est renvoye la loi de finance ! Nos lusmilitent pour la capacit des lus rgionaux disposer

    d'une autonomie fiscale, mais le sujet n'est pas l'ordredu jour

    - Lutter contre les disparits rgionales :Comment croire qu'il n'y aura pas des rgions deuxvitesses , si on compare celles qui seront construitesautour de grandes mtropoles et disposeront de nom-breux atouts et les rgions rurales ? Ou encore les petitsterritoires et les rgions immenses : le futur Centre-Poitou-Charentes-Limousin reprsentera 82 000 km, laCorse 8 680 km !

    - Dvelopper la dmocratie : Le dcoupagedes futures rgions s'est effectu la va-vite et sansconcertation, laissant la dsagrable impression de petits arrangements entre amis . D'autre part, rienn'est envisag pour l'instant pour rendre plus dmocra-tique le niveau intercommunal, pressenti pour succderau dpartement dans bon nombre de comptences, etavec de grandes responsabilits, notamment autour del'action sociale. Cette question dmocratique aussi estrenvoye aprs . Impression de chque en blanc...

    - Rapprocher le citoyen des territoires : Cu-rieuse logique de rapprochement qui consiste loignerles gens des lieux de dcision ! Comment les lus rgio-naux connatront-ils les collges de leur territoire, parexemple (271 tablissements pour la future Bourgogne-Franche-Comt) ? La loi prvoit d' agir avec sou- plesse pour dfinir les futurs cadres de l'action pu-blique, qui pourront tre diffrencis selon la naturedes territoires . .. Voil un cadre qui laisse le champlibre une grande crativit ...et/ou toutes les ngo-ciations entre forces en prsence, au-dessus de la ttedes citoyens. Lesquels n'ont pas besoin de cela pourconsidrer l'action publique comme le terrain de jeu des lus.

    Journes d't

    RFORME TERRITORIALE :BROUILLARD PERSISTANT

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    Dans leur intervention, les lus ELV -Jean-Vincent Plac, Catherine Hervieu, Franois de Rugy ont soutenu le projet, tout en notant ses limites : be-soin d'une autonomie fiscale (JVP), pas de dcentralisa-tion tat-Rgion supplmentaire dans le projet, faiblessedmocratique (FDR). la tribune, un seul opposant : unlu local communiste de Pau, qui voit dans ce projet un

    trou noir dmocratique , et un projet non de dcen-tralisation mais de centralisation technocratique .

    C'est dans la salle que s'exprime le plus l'incom-prhension, voire l'opposition des colos, tant sur le d-coupage des rgions que sur les risques de fracture entreterritoires. Et une question, qui me tient personnelle-ment cur, ne recevra pas de rponse : quid des com-ptences dpartementales en matire d'action sociale ?

    Le social se verra-t-il dcoup en tranches ? Lesquestions de dpendance aux intercommunalits, leRSA aux rgions, la PMI l'Agence rgionale de Sant,la Protection de l'Enfance personne, car a cotecher et a ne rapporte rien... Avec le risque de perdretoute approche globale des personnes en difficults etde saucissonner encore davantage les rponses

    Alors pourquoi cette volont de passer enforce ? Quelle urgence pour cette rforme, quand onsait son impact sur la vie quotidienne de tant de gens ?Quels intrts chappant aux citoyens derrire cetteproposition ? Nos lus doivent-ils appuyer un projetqui met la charrue avant les bufs et apparat commeune coquille quasi vide ? Je pense que non... Prenonsle temps de russir une belle rforme territoriale, quis'engage vraiment dans une nouvelle tape de la d-centralisation, et place au dbat !

    Franoise Touzot

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    La politique de la terre pollue

    En Mandchourie, la production cralire a bat-tu de nouveaux records cette anne. Les rendementsont doubl en 20 ans et atteignent maintenant 8 9tonnes l'hectare. La raison de cette russite : l'uti-lisation massive d'engrais (1 tonne l'hectare) et depesticides. Problmes : les poissons ne batifolent plusdans les rivires environnantes et les sols se calcifientrapidement, risquant terme de devenir striles. Unconomiste, Yao Jingyuan, met en garde les agriculteurscontre l'optimisme bat . Les crales ne sont plusbonnes et il y a un problme de dtrioration des sols.Les critres d'achat des engrais sont simples : il fautqu'ils soient bon march et efficaces. (Journal chinois Jingli Guancha Bao, dans Courrier Internationaln 1242, du 21 au 27 aot 2014, pp. 36-37)

    Commentaire : Toute ressemblance avec desvnement intervenus dans la valle de la Loue ou celledu Dessoubre serait fortuite Les engrais bio, jugstrop chers par les agriculteurs chinois, sont encore utili-ss de manire insignifiante. Compte tenu de ce qui sepasse chez nous, il est difficile de donner des leonsaux Chinois. Mais il est temps que les pratiques agri-coles changent sur l'ensemble de la plante. C'est unequestion de survie pour l'humanit.

    2. Vie prive vendre, prix dbattre Les donnes personnelles qui circulent sur Inter-

    net ont une valeur marchande. Les lois actuelles prot-gent partiellement la vie prive, mais le consommateur

    dispose de peu de contrle sur la manire dont ces infor-mations sont collectes et utilises des fins commer-ciales. Des chercheurs ont calcul la valeur de ces infor-mations utilises dans le marketing : 50 1 200 $ par an.Les informations en question peuvent paratre anodines,inoffensives, mais elles peuvent tre prcieuses pour

    dfinir un profil de consommateur et ainsi cibler la publi-cit. (Les Dossiers de la Recherche, n 11, aot-septembre 2014, pp. 43-45)

    Commentaire : Savoir que certains se font du fricen utilisant les donnes personnelles qui circulent surnos ordinateurs et nos tlphones portables est dj trsdsagrable. Mais il y a dans ces donnes personnelles

    bien plus que de l'argent. On peut stocker l'empreinte denotre visage sur une base de donnes, traquer nosmoindres mouvements dans les magasins grce Blue-tooth, etc. Tout cela est ensuite exploit avec des algo-rithmes sophistiqus. Il est temps que ces activits soientencadres par la loi et surveilles par des organismesindpendants.

    3. Le rfrigrateur qui transpire

    Le botijo est un cruchon espagnol, en terre cuitenon maille, qui garde le liquide qu'il contient unetemprature de 10C infrieure la temprature am-biante. C'est l'vaporation de l'eau la surface de la pa-roi poreuse qui abaisse la temprature du rcipient.

    Science et cologie

    TERRE POLLUE, VIE PRIVE A VENDRE,ET FRIGO RUSTIQUE

    La science pour clairer les choix de l'cologie politique.

    La rflexion politique pour dvelopper la critique de la science.

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    Journes dautomne

    DEMANDEZ LE NOUVEAU PROGRAMME !

    Le processus physiqueest bien connu : l'ner-gie ncessaire l'va-poration de 1 g d'eauest de 2 250 joules.Cette nergie est prisesur le liquide dont la

    temprature est ainsiabaisse. C'est lemme phnomne quiest en jeu dans latranspiration. C'estl'vaporation de la sueur qui aide le corps se refroidir.Le botijo a inspir un Nigrian, qui a conu un rfrigrateur bas sur le mme principe. Deux jarresde terre cuite poreuse sont emboites avec du sable hu-mide entre les deux. Un linge humide sert de couvercle.En pratique, des aliments ou des mdicaments placsdans la jarre interne sont maintenus une tempratured'une quinzaine de degrs infrieure la tempratureambiante, ce qui aide les conserver. ( Pour la Sciencen 441, juillet 2014, pp. 86-88)

    Commentaire : il s'agit d'une technique rus-tique, bon march et qui ne consomme pas d'lectrici-t. La consommation d'eau est modeste puisqu'il fautune trentaine de jours pour que tout le liquide conte-nu dans le sable s'vapore. On n'arrive pas aux 4C desrfrigrateurs, mais c'est une aide prcieuse la con-servation des aliments dans les zones dpourvuesd'lectricit.

    Grard Mamet

    Nous demandons une attention toute particulire nos lecteurs et lectrices qui ont dj reu la plaquette des journesdautomne (Amange, ct de Dole, les 4 et 5 octobre 2014).

    En effet, compte tenu de lactualit qui est trs dense et du calendrier des chances politiques qui est mouvant ,nous avons d modifier quelque peu lorganisation du samedi 4 octobre.

    La matine sera consacre aux ateliers sur lconomie solidaire et le financement de la transition cologique, ainsi qula dcouverte de la fort de la Serre.

    Laprs midi se tiendra une assemble gnrale, qui permettra aux candidats la tte de liste pour les lectionsrgionales de se prsenter et dnoncer les grandes lignes de leur programme. Un vote aura lieu l'issue de cette AG pourdterminer le binme qui emmnera la liste EELV de Franche-Comt aux lections rgionales de lanne prochaine.

    Nous vous prsentons toutes nos excuses pour ces modifications de dernire minute et nous esprons que cela nerefroidira pas votre enthousiasme pour participer cet vnement politique automnal.

    EELV-FC

  • 8/11/2019 FV Septembre

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