fv avril 2015

22
Un exercice difficile Difficile d’écrire un édito au lendemain du premier tour, alors que les résultats du second seront connus quand vous le lirez. Difficile aussi de décrypter les résultats du premier tour de ces élections départementales : quelques satisfactions, des questions et beaucoup d’inquiétudes. Des satisfactions. Malgré la crise sociale, la crise envi- ronnementale, la crise économique, la crise de confiance, les Français ont plus voté que prévu. Tous nos candidats ont fran- chi la barre des 5 % ; certains, en autonomie ou en alliance sous l’étiquette Majorité citoyenne, dépassent largement les 10 %. Malgré un appel au vote utile, l’écologie est donc bien présente en Franche-Comté et on est bien au-delà des 2 % annoncés par les sondages. Dans le Territoire-de-Belfort, des alliances de gauche permettent à des écologistes d’être pré- sents au second tour. À Besançon - et il aurait peut-être fallu commencer par là -, le binôme Claude Mercier - Eliane Paulin arrive en tête du premier tour dans une situation nationale difficile. Ils ont bien défendu l’écologie. Nous espérons l‘élection de tous nos candidat-e-s présent-e-s au second tour. Des interrogations. En Franche-Comté, nous avions choisi d’adapter notre stratégie en fonction des situations locales et des partenaires potentiels. Nos concitoyens, comme les militants politiques, s’interrogent, ne savent pas comment réagir face aux crises mentionnées plus haut. La comparaison des résultats de nos candidats engagés dans des configurations très différentes ne permet pas de valider telle ou telle stratégie. Sans doute faudra-t-il poursuivre ce travail d’adaptation au terrain, et aussi réfléchir à la lisibilité de nos propositions et de nos stratégies. Des inquiétudes. Le Front national s’installe durable- ment dans le paysage régional. Le Doubs est un des départe- ments où il progresse le plus. C’est l’expression du désaveu de la classe politique, du désarroi des oubliés et des plus fra- giles et de l’inquiétude d’une part croissante de la population. Inquiets, nous le sommes aussi quant à la prise en compte des enjeux climatiques par les exécutifs qui vont sortir des urnes. Et voilà qu'à peine sortis des départementales, nous serons en AG à Dijon pour préparer les régionales de fin 2015. Venez nombreux participer au choix de notre stratégie. AVRIL 2015 / n°206 / 1,70 € Corinne Tissier et Bernard Lachambre Cosecrétaires EELV

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La Feuille Verte n° 206 - Avril 2015.

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  • Un exercice difficile

    Difficile dcrire un dito au lendemain du premier tour,

    alors que les rsultats du second seront connus quand vous le

    lirez.

    Difficile aussi de dcrypter les rsultats du premier tour

    de ces lections dpartementales : quelques satisfactions, des

    questions et beaucoup dinquitudes.

    Des satisfactions. Malgr la crise sociale, la crise envi-

    ronnementale, la crise conomique, la crise de confiance, les

    Franais ont plus vot que prvu. Tous nos candidats ont fran-

    chi la barre des 5 % ; certains, en autonomie ou en alliance

    sous ltiquette Majorit citoyenne, dpassent largement les

    10 %. Malgr un appel au vote utile, lcologie est donc bien

    prsente en Franche-Comt et on est bien au-del des 2 %

    annoncs par les sondages. Dans le Territoire-de-Belfort, des

    alliances de gauche permettent des cologistes dtre pr-

    sents au second tour. Besanon - et il aurait peut-tre fallu

    commencer par l -, le binme Claude Mercier - Eliane Paulin

    arrive en tte du premier tour dans une situation nationale

    difficile. Ils ont bien dfendu lcologie. Nous esprons

    llection de tous nos candidat-e-s prsent-e-s au second

    tour.

    Des interrogations. En Franche-Comt, nous avions

    choisi dadapter notre stratgie en fonction des situations

    locales et des partenaires potentiels. Nos concitoyens,

    comme les militants politiques, sinterrogent, ne savent pas

    comment ragir face aux crises mentionnes plus haut. La

    comparaison des rsultats de nos candidats engags dans des

    configurations trs diffrentes ne permet pas de valider telle

    ou telle stratgie. Sans doute faudra-t-il poursuivre ce travail

    dadaptation au terrain, et aussi rflchir la lisibilit de nos

    propositions et de nos stratgies.

    Des inquitudes. Le Front national sinstalle durable-

    ment dans le paysage rgional. Le Doubs est un des dparte-

    ments o il progresse le plus. Cest lexpression du dsaveu

    de la classe politique, du dsarroi des oublis et des plus fra-

    giles et de linquitude dune part croissante de la population.

    Inquiets, nous le sommes aussi quant la prise en compte des

    enjeux climatiques par les excutifs qui vont sortir des urnes.

    Et voil qu' peine sortis des dpartementales, nous

    serons en AG Dijon pour prparer les rgionales de fin 2015.

    Venez nombreux participer au choix de notre stratgie.

    AVRIL 2015 / n206 / 1,70

    Corinne Tissier

    et Bernard Lachambre

    Cosecrtaires EELV

  • RSULTATS EN FRANCHE-COMT

    Sommaire

    2

    P 1 : dito

    P 2 7 : Rsultats des dpartementales en Franche-Comt

    P 8 : Les prochains enjeux du SYBERT

    P 10 : Lconomie circulaire, quest-ce que cest ?

    P 11 : Cantines scolaires

    P 12 : Comment recevoir La Feuille Verte ?

    P 13 : Lectures pour temps de doute

    P 15 : Science et cologie

    P 17 : Mais quest-ce que le Kosovo ?

    P 20 : Un mois, mois, et moi

    P 22 : Bulletin dadhsion

    lections dpartementales 2015 1er tour

    Plus de 40 candidats cologistes francs-comtois taient prsents au 1er tour des lections dpartementales dans des

    stratgies diffrentes en fonction des situations locales (Cf. La Feuille Verte de mars). Quelle que soit la stratgie, nos candi-

    dats ont dfendu avec conviction nos valeurs. Bravo et flicitations tous pour leur nergie, leur courage... et leurs scores !

    Sans entrer dans une analyse politique dtaille, nous vous proposons un petit tour d'horizon des rsultats, au soir du

    1er tour, de chaque canton o nous tions prsents : tour d'horizon qui fait apparatre des inquitudes, quelques rares es-

    poirs et une ralit diffrente des scores crdits aux cologistes par les mdias nationaux.

    - Sur 7 cantons o nous tions prsents en autonomie dans le Doubs et la Haute-Sane, la moyenne des scores obte-

    nus est de 8,62 %.

    - Sur 6 cantons o nous tions avec le Front de gauche dans la Majorit citoyenne , la moyenne des scores obtenus

    s'lve 15,18 %.

    - Sur 4 cantons du Territoire-de-Belfort (3) et du Doubs (1) o nous tions prsents dans une union avec le PS, la

    moyenne des scores obtenus est de 30,4 %.

    Dans le Doubs, ELV tait prsent dans 5 cantons, dont un en alliance avec la majorit dpartementale :

    - Canton Besanon-2 (Autonomie) :

    Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour

    Mme Franoise BRANGET M. Michel VIENET

    UMP 31,42 Ballotage

    Mme Catherine BARTHELET M. Vincent FUSTER

    PS 31,40 Ballotage

    Mme Genevive DECRION M. Philippe MOUGIN

    FN 23,64 /

    M. Pierre CHUPIN Mme Ccile PRUDHOMME

    EELV 7,69 /

    Mme Alice JOMAIN M. Patrice SALZENSTEIN

    PCF 5,86 /

  • 3

    - Canton Besanon 3 (Accord local) :

    Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour

    M. Claude MERCIER Mme liane PAULIN

    EELV Majo. Dep.

    32,25 Ballotage

    Mme Marie-Laure DALPHIN M. Philippe GONON

    UMP - UDI 31,23 Ballotage

    M. Julien ACARD Mme Batrice JEANDENAND

    FN 25,02 /

    Mme Elsa MAILLOT M. Grard MONNIER

    PCF 11,50 /

    - Canton Besanon 4 (Autonomie) :

    Binmes de candidats Nuances % Exprims Elus

    Mme Odile FAIVRE-PETITJEAN M. Alain LORIGUET

    UMP - Modem 27,98 Ballotage

    Mme Sarti HONG M. Lotfi SAID

    PS 25,23 Ballotage

    Mme Claudine MARTEL M. Mikael SAINT-VOIRIN

    FN 21,11 /

    M. Christophe MOYSE Mme Corinne TISSIER

    EELV 8,57 /

    Mme Fatima GHERBI M. Georges UBBIALI

    PCF 7,82 /

    Mme Jolle COMTE M. Patrick RONOT

    DVD 6,07 /

    M. Eric PUTOT Mme Lise RUEFLI

    Majo. citoyenne 3,21 /

    - Canton de Montbliard (Autonomie) :

    Binmes de candidats Nuances % Exprims Elus

    Mme Virginie CHAVEY M. Jean-Luc GUYON

    UMP 32,20 Ballotage

    M. Sylvain MARY Mme Sylvianne SCHOTT

    FN 28,90 Ballotage

    Mme Myriam CHIAPPA-KIGER M. Jrme TROSSAT

    PS 26,00 /

    Mme Anna MAILLARD M. Alain PONCET

    EELV 6,09 /

    Mme Franoise BAQUET-CHATEL M. Lionel MANIERE

    PCF 5,43 /

    M. Esref BULUT Mme Senay UNLU

    PEJ 1,38 /

  • 4

    - Canton de Pontarlier (Autonomie) :

    Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour

    Mme Florence ROGEBOZ M. Pierre SIMON

    UDI - UMP 38,90 Ballotage

    M. Cyril GAGNEUR Mme Eliane LECHINE

    FN 25,14 Ballotage

    M. Christian BOUDAY Mme Liliane LUCCHESI

    PS 22,59 /

    Mme Claire COLIN M. Jean-Luc FAIVRE

    EELV 11,93 /

    Mme Hafize NOMAL M. Abdullah YUCEL

    PEJ 1,44 /

    En Haute-Sane, ELV tait prsent dans 3 cantons en autonomie.

    - Canton de Marnay :

    - - - - Canton de Rioz :

    - Canton de Vesoul-1 :

    Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour

    M. Maurice FASSENET Mme Catherine LIND

    PS 32,13 Ballotage

    Mme Christelle CLEMENT M. Andr GAUTHIER

    UMP 30,60 Ballotage

    M. Jean-Pierre BRIARD Mme Colette CLERC

    FN 30,57 Ballotage

    Mme Michle DURAND-MIGEON M. Jean-Franois GAFFARD

    EELV 6,69 /

    Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour

    Mme Edwige EME M. Yves KRATTINGER

    PS 44,54 Ballotage

    M. Jacques BARD Mme Lucienne BRULLOT

    FN 26,69 Ballotage

    Mme Anne DELABORDE M. Gilles MAINIER

    UMP 22,49 Ballotage

    Mme Franoise LARRIEU M. Frdric WEBER

    EELV 6,29 /

    Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour

    Mme Sylvie MANIRE M. Thomas OUDOT

    UMP 40,56 Ballotage

    Mme Lonie CUGNOT M. Jean-Charles TACAIL

    FN 29,38 Ballotage

    Mme Isabelle GREFFIER M. Jean-Yannick TUPIN

    DVG 16,79 /

    M. Philippe CHATELAIN Mme Sylvie PECCOLO

    EELV 13,26 /

  • 5

    Dans le Jura, ELV tait prsent dans 6 cantons avec la Majorit citoyenne et dans un canton en autonomie. - Canton d'Authume :

    - Canton Lons-le-Saunier-2

    Canton de Mont-sous-Vaudrey (autonomie)

    - Canton de Poligny

    Binmes de candidats Nuances % Exprims Elus

    M. Franck DAVID Mme Sandrine MARION

    UMP 35,15 Ballotage

    Mme Jessica DA SILVA CUNHA M. Benoit POUTHIER

    FN 28,85 Ballotage

    Mme Julie LALORCEY M. Dominique TRONCIN

    PS 21,60 Ballotage

    Mme Laurence BERNIER M. Herv PRAT

    (remplaant Pascal Blain) Majorit citoyenne 14,41 /

    Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour

    Mme Annie AUDIER M. Cyrille BRERO

    UMP 40,29 Ballotage

    Mme Viviane LUTZ EPOUSE FERRARI M. Christophe PERNY

    PS 25,76 Ballotage

    Mme Hatice DEMIR M. Laurent FRARIN

    FN 20,69 /

    M. Claude BUCHOT Mme Anne PERRIN

    Majorit citoyenne 13,26 /

    Binmes de candidats Nuances % Exprims Elus

    Mme Franoise MOLARD M. Stphane MONTRELAY

    FN 32,24 Ballotage

    Mme Natacha BOURGEOIS M. Grme FASSENET

    UMP 30,03 Ballotage

    Mme Stphanie DESARBRES M. Grgoire DURANT

    DVG 25,52 Ballotage

    Mme Christelle BOBILLIER M. Marc BORNECK

    EELV 12,22 /

    Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour

    M. Dominique CHALUMEAUX Mme Christelle MORBOIS

    UMP 36,73 Ballotage

    M. Bernard COQUET Mme Martine RIFFIOD

    FN 23,56 Ballotage

    Mme Marie Odile MAINGUET M. Laurent MENETRIER

    Majorit citoyenne 21,02 /

    Mme Dominique LEPAUL M. Roger REY

    DVG 18,68 /

  • 6

    - Canton de Saint-Amour

    - Canton de Saint-Laurent-en-Grandvaux

    - Canton de Saint-Lupicin

    Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour

    M. Jean FRANCHI Mme Hlne PELISSARD

    UMP 35,04 Ballotage

    M. Nicolas CAIRE Mme Emy LEGER

    FN 29,80 Ballotage

    Mme Valrie BRENOT M. Fernand FOURNIER

    DVG 23,91 Ballotage

    M. Jean Louis BUFFARD Mme Martine DAVID

    Majorit citoyenne 11,25 Non

    Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour

    M. Gilbert BLONDEAU Mme Franoise VESPA

    UMP 41,78 Ballotage

    M. Jrme LORIDON Mme Sylviane MOUQUIN

    FN 23,49 Ballotage

    M. Serge OUTREY Mme Vanessa ZYGMUNT

    DVG 18,59 /

    Mme Aline HEIMLICH M. Esio PERATI

    (remplaant Arnaud JACQUET)

    Majorit citoyenne 16,13 /

    Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour

    Mme Nelly DURANDOT M. Jean-Daniel MAIRE

    DVG 31,22 Ballotage

    Mme Hlne HAAS M. Roland WATRIN

    FN 29,71 Ballotage

    Mme Emilia BRL M. Claude FAIVRE

    UD 24,05 /

    Mme Laurence BATY M. Jean-Luc MASSON

    Majorit citoyenne 15,02 /

    Dans le Territoire-de-Belfort, EELV tait prsent dans 3 cantons sur des listes d'Union de la Gauche.

    - Canton de Bavilliers

    Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour

    Mme Marie-Claude CHITRY-CLERC M. Eric KOEBERLE

    UD 35,37 Ballotage

    M. Daniel FEURTEY Mme Isabelle NEHDI

    EELV - UG 31,84 Ballotage

    Mme Andre BAILLY M. Rgis GUERRERO

    FN 27,74 Ballotage

    M. Jos ARDURA Mme Marie-France COUQUEBERG

    PCF 5,05 /

  • 7

    - Canton de Belfort-1

    - Canton de Valdoie

    Binmes de candidats Nuances % Exprims Second tour

    M. Bastien FAUDOT Mme Samia JABER

    (remplaante : Cline SOUAKRIA)

    UG 29,00 Ballotage

    Mme Ginette PETITPERRIN M. Eric WIEDMANN

    FN 26,40 Ballotage

    Mme Liakout BOUGUERRA M. Guy CORVEC

    UD 21,16 /

    Mme Sandra JOLY M. Damien PAGNONCELLI

    PCF 7,42 /

    Mme Touria ACAR M. Renaud ROUSSELET

    MDM 7,28 /

    M. Yusuf CETIN Mme Ebr SUTCU

    PEJ 6,11 /

    Mme Nicole MUDAY M. Claude PAUFERT

    RDG 2,63 /

    Binmes de candidats Nuances % Exprims Elus

    Mme Marie-France CEFIS M. Michel ZUMKELLER

    UDI 28,18 Ballotage

    M. Yves ACKERMANN Mme Marie-Pierre SOUKAINI

    UG - EELV 26,80 Ballotage

    Mme Marie-Antoinette DECLE M. Stphane STOJANOVIC

    FN 25,25 Ballotage

    M. Pierre CARLES Mme Batrice CUENIN

    DIV 13,43 /

    Mme Rgine CURTI M. Jacques RAMBUR

    PCF 4,38 /

    Mme Sarah ANSEL M. Sad MEFTAH

    RDG 1,95 /

  • 8

    Le SYBERT (1) est un organisme de coopration

    intercommunale qui s'occupe du traitement des dchets

    pour une population de 230 000 habitants. Il s'agit de la

    Communaut d'agglomration du grand Besanon et de

    7 communauts de communes situes autour de la capi-

    tale comtoise. La manire de grer les dchets a toujours

    t une proccupation des cologistes. Cela fait partie

    des questions environnementales majeures. Ce n'est

    donc pas un hasard si deux prsidents cologistes en ont

    pris la responsabilit, d'abord ric Alauzet puis Catherine

    Thiebaut, prsidente en exercice, avec un intermde de

    Christophe Lime aprs l'lection d'ric Alauzet l'Assem-

    ble nationale.

    Les ingrdients d'un bon fonctionnement

    Le Sybert est une grosse structure, avec 67 dl-

    gus titulaires manant des diffrentes intercommunali-

    ts. Et c'est une russite de ses prsidents successifs que

    d'avoir permis de faire travailler ensemble des lus d'une

    assez grande diversit de sensibilits politiques, dans la

    collgialit, la confiance et la bonne humeur. La prserva-

    tion de l'environnement vaut mieux que des querelles

    politiciennes L'excutif du Sybert vient de passer de 8

    10 membres. Les dcisions, parfois difficiles, sont ainsi

    mieux partages et la gestion des dchets progresse.

    L'organisme a la chance aussi d'avoir une quipe

    de salaris particulirement comptente et motive. Les

    tches sont nombreuses et diversifies : accueil et distri-

    bution des badges d'accs aux dchetteries, secrtariat et

    comptabilit, conduite et maintenance des dchetteries,

    compostage, prvention et lutte contre le gaspillage, etc.

    La relation avec les usagers est particulirement

    importante : il faut sans cesse ritrer les consignes de

    tri. Certaines personnes oublient ce qui va dans la pou-

    belle jaune, d'autres, en dmnageant, doivent s'adapter

    de nouvelles rgles. Un vritable travail d'information

    et d'ducation des consommateurs est ncessaire si l'on

    veut poursuivre les progrs en matire de tri et de recy-

    clage des dchets.

    Objectif numro un : la diminution des d-

    chets

    La mise en place de la redevance incitative en

    2014 a t une tape importante de l'incitation des usa-

    gers mieux trier. Les OMR (2) ont considrablement

    diminu : baisse de 5 % en 2010, 4 % en 2011, 8 % en

    2012 et 12 % en 2013, (juste avant que la redevance inci-

    tative ne devienne effective). La diminution n'est plus

    que de 3 % en 2014, mais la baisse cumule est de 30 %

    entre 2008 et 2014.

    Pour arriver de tels rsultats, l'incitation est

    oriente dans plusieurs directions. Et d'abord le tri. Il y a

    de trs bons bilans dans la collecte du verre, des papiers

    et cartons par exemple, mais on peut faire beaucoup

    mieux en matire de rcupration des bouteilles en plas-

    tique, puisque celle-ci se situe encore en dessous de

    50 %.

    De gros efforts ont t raliss pour inciter au

    compostage. Pour les maisons individuelles disposant

    d'un jardin, des composteurs subventionns ont t

    proposs. Le compostage est un peu plus difficile pour

    l'habitat collectif, mais diffrentes solutions ont t trou-

    ves : lombricomposteurs individuels, installation de

    composteurs en pied d'immeubles (220 au total, dbut

    2015) et construction de 10 chalets de compostage dans

    les quartiers o le compostage en pied d'immeubles

    s'avre impossible.

    Le travail de prvention passe aussi par des con-

    frences, sur le gaspillage alimentaire par exemple, des

    animations dans les coles, dans les ftes communales et

    des actions de communication spcifiques sur les

    Traitement des dchets

    LES PROCHAINS ENJEUX DU SYBERT

  • 9

    couches lavables, les emballages, le compostage, etc.

    Dans tous ces domaines, les responsables du Sybert ap-

    prcient d'avoir un personnel comptent et motiv. Ce-

    pendant, une des difficults rside dans le fait que la col-

    lecte reste la responsabilit des communauts de com-

    munes, avec des disparits dans l'intrt apport cette

    tche. Par exemple, mme si c'est difficile, il faudra bien

    trouver des solutions plus efficaces que les apports volon-

    taires l'intrieur de la boucle de Besanon, o il n'y a

    toujours pas de double poubelle.

    Quel devenir pour l'incinration ?

    Mais la diminution des OMR amenuise logique-

    ment l'approvisionnement des fours incinration. Les

    cologistes ont t et restent trs critiques par rapport

    ce procd d'limination des dchets. L'incinration ne

    doit, en aucun cas, tre le moyen ordinaire d'limination

    des ordures mnagres. Ce procd ne peut tre utilis

    que pour liminer les dchets non recyclables. C'est le cas

    Besanon, o ne sont incinrs que les dchets issus des

    poubelles grises et les refus de tri des poubelles jaunes.

    Dans le quartier de Planoise, on peut parler de

    valorisation nergtique, puisque l'incinration des or-

    dures rsiduelles permet de faire tourner un gnrateur

    lectrique (4 000 MWH / an) et d'alimenter un rseau de

    chaleur urbain, ainsi qu'une blanchisserie (55 000 MWH /

    an). Le quartier concern, d'environ 20 000 habitants, est

    ancien, avec des btiments trs mal isols. L'incinration

    des ordures fournit une nergie bon march, qui limite la

    facture de chauffage.

    L'usine d'incinration fonctionne actuelle-

    ment avec deux fours construits respectivement en

    1976 et 2002. Le premier doit tre arrt au plus

    tard en 2020 et le deuxime en 2025. Compte tenu

    des dlais administratifs et techniques, la question

    du renouvellement du four de 1976 se pose ds

    maintenant. Quel est l'enjeu ? La poursuite des

    progrs dans le tri et le compostage devrait per-

    mettre de continuer la rduction des dchets rsi-

    duels et le Sybert pourrait ainsi fonctionner avec un

    seul four.

    En 2008, il y avait encore environ

    50 000 tonnes de dchets mnagers vous l'inci-

    nration. On en est 35 000 t en 2014. Il faut y

    ajouter 12 000 t de dchets professionnels incin-

    rer, plus quelques milliers de tonnes qui vont prove-

    nir de la nouvelle installation de tri-massification

    (3). Le remplacement d'un seul four, d'une capacit

    de 50 000 tonnes, devrait donc suffire l'heure

    actuelle, mais des rticences comprhensibles per-

    sistent face la prsence d'un outil industriel sen-

    sible. Par ailleurs, compte tenu de son cot lev

    (50 millions d'euros), quelle collectivit prendra le

    risque de supporter un tel investissement et quels

    seront les termes d'un quilibre financier entre

    cots fixes, prix de l'incinration et vente de va-

    peur ? Il y a encore beaucoup d'inconnues.

    Un modle conomique orient vers la

    dcroissance

    Si la quantit de dchets incinrer conti-

    nue de diminuer, on devra avoir davantage recours

    d'autres nergies plus coteuses pour le rseau

    de chaleur de Planoise et les factures de chauffage

    vont augmenter. Cette perspective se heurte aux

    intrts des locataires et certains lus leur embo-

    tent le pas. Ce n'est pourtant pas au Sybert de sup-

    pler l'absence d'isolation thermique des bti-

    ments

    Il faut donc garder le cap et les objectifs g-

    nraux de la gestion des dchets doivent rester la

    diminution la source et le recyclage de tous les

    matriaux qui le permettent. On devrait mme

    progressivement changer notre vocabulaire et ne

    plus parler de dchets , mais plutt de

    matires premires secondaires , avec l'ide

    d'entrer progressivement dans une conomie circu-

    laire (voir encadr).

    Mais ce modle conomique n'est pas habi-

    tuel. D'habitude, on est dans une optique d'aug-

    mentation de la production, ce qui permet d'am-

    liorer la productivit et d'abaisser progressivement

  • 10

    les cots unitaires. Dans un modle de dcroissance, la r-

    duction va bien dans le sens de l'intrt de tous et le cot

    global diminue. Mais comme il y a des cots fixes, le cot

    unitaire a tendance augmenter. Concrtement, dans le cas

    des dchets, la diminution de la quantit traiter va entra-

    ner une augmentation du prix la tonne.

    Comment faire face ce dfi ? On peut faire certaines

    conomies dans la collecte en diminuant la frquence des

    passages. On peut essayer aussi de mieux valoriser les ma-

    triaux recycler, par la mutualisation des marchs et l'opti-

    misation des incitations financires.

    Mais sur le long terme, le succs d'une politique de

    gestion des dchets se mesurera la diminution de l'ac-

    tivit, ce qui en fait un modle conomique part. C'est

    pourtant dans cette direction que se trouvent le sens de

    l'intrt gnral et la prservation de la plante.

    Grard Mamet

    Dlgu supplant

    au SYBERT

    (1) Syndicat mixte de Besanon et de sa Rgion pour le

    Traitement des dchets

    (2) Ordures mnagres rsiduelles : c'est la part des d-

    chets qui reste aprs les collectes slectives. Si le tri est

    bien effectu par les usagers, c'est le contenu des pou-

    belles grises.

    (3) Une installation de tri-massification permet de traiter

    les encombrants des dchetteries qui, auparavant,

    taient mis en dcharge. Les encombrants (meubles,

    appareils lectromnagers, etc.) sont dmonts et ce qui

    ne peut pas tre recycl est incinr.

    Depuis 1998, le prix de l'nergie a quintupl et

    celui des mtaux a tripl. En fait, le cot des ressources

    ne cesse de progresser parce que nous avons dj puis

    celles qui taient les plus faciles exploiter. Il faut donc

    passer de l 'conomie linaire traditionnelle - extraire,

    produire, consommer et jeter - une conomie circu-

    laire : rduire, rutiliser et recycler .

    Dans certains domaines, l'conomie circulaire est

    dj l'uvre. Par exemple, Emmas rcupre les vieux

    vtements, qui sont tris et rutiliss de diffrentes ma-

    nires. Ceux qui sont en bon tat sont revendus directe-

    ment, parfois aprs avoir t relooks. Les fibres des textiles les plus abms sont recycles en siges de voitures ou transfor-

    mes en matriaux d'isolation.

    Dans l'industrie papetire, le taux de recyclage peut atteindre 80 %. Les balles de papier usag sont traites l'eau

    chaude puis les fibres sont places dans un pulpeur o elles sont nettoyes et dbarrasses de leurs agrafes, des plastiques et

    des cires. La pte est ensuite transforme en papier recycl par des machines. Les dchets non fibreux sont convertis en gra-

    nuls combustibles.

    Mais pour aller plus loin dans l'conomie circulaire, il faut revoir la conception-mme des produits. Les appareils m-

    nagers ou lectroniques sont plus faciles dmonter et rparer si la colle est remplace par des vis. Le recyclage est facilit

    quand les matriaux composites sont remplacs par des matriaux purs. Le principe de l'coconception est rsum par l'ex-

    pression anglaise cradle to cradle , ou C2C, que l'on peut traduire en franais par du berceau au berceau . Les objets

    sont conus en amont pour tre rpars et recycls afin d'engendrer une circulation des matriaux en boucle ferme.

    G.M.

    Lconomie circulaire, quest-ce que cest ?

  • 11

    Le maire UMP de Chlon-sur-Sane, Gilles Pltret, a

    annonc le 17 mars qu'il ne proposerait plus, dans les can-

    tines scolaires de sa ville, de menu de substitution aux plats

    contenant du porc. Argument principal : L'offre de

    restauration ne peut pas

    prendre en compte des

    considrations reli-

    gieuses. Drle de con-

    ception de la lacit ! Vue

    de cette manire, elle

    serait donc le choix donn

    l'enfant entre ne pas manger et manger en maltraitant ses

    convictions. La question peut se poser exactement de la

    mme manire pour un lve vgtarien qui on voudrait

    imposer de manger de la viande ou de rester jeun.

    L'UMP embote le pas du FN

    Cette initiative a t critique, juste titre, par

    l'Observatoire de la Lacit, qui rappelle que la lacit ne

    saurait tre invoque pour refuser la diversit des menus .

    Les antismites de tout poil doivent se frotter les mains :

    par une telle mesure, les juifs et les musulmans, qui parta-

    gent ensemble cet interdit alimentaire sur le porc, sont mal-

    mens de la mme faon.

    L'UMP, Sarkozy en tte, s'est donc empresse d'em-

    boter le pas du FN puisque ce sont les villes tombes dans

    l'escarcelle du F'Haine qui ont annonc, ds le lendemain

    des municipales, la suppression des menus sans porc dans

    les cantines. C'est videmment une mesure mesquine qui a

    pour but, la fois, de caresser les racistes dans le sens du

    poil et de faire souffrir la minorit de Franais musulmans,

    et par la mme occasion les Franais de confession juive.

    La lacit, c'est d'abord la sparation de l'tat et de

    la religion, ce qui t un combat au long cours compte tenu

    du poids exerc sur la socit franaise, pendant des

    sicles, par l'glise catholique. Mais la lacit garantit tous

    la libert de croire ou ne pas croire, la libert de culte et

    le respect des convictions personnelles. La seule restric-

    tion concerne, juste titre, les pratiques qui mettraient

    en danger l'ordre public, ce qui n'est pas le cas ici.

    Une lacit uniquement contre les musul-

    mans

    On notera que, dans de nombreuses cantines

    scolaires ou des EHPAD de France et de Navarre, on con-

    tinue de servir du poisson le vendredi, ce qui est, en fait,

    une tradition purement catholique. Personne ou

    presque ne s'en offusque : cela relve essentiellement

    de traditions alimentaires pourtant d'origine religieuse.

    On a vu encore rcemment servir, dans des tablisse-

    ments pour personnes ges, des quiches sans lar-

    dons le mercredi des Cendres.

    Les interdits alimentaires font partie des ralits

    culturelles. J'ai vcu la Runion, o vivent la fois des

    musulmans, qui ne mangent pas de porc, et des per-

    sonnes de tradition hindoue, qui ne mangent pas de

    buf. Les compagnies ariennes se sont adaptes en ne

    servant, dans les avions, que du poulet et du poisson, et

    en plus un menu vgtarien.

    Chacun ses tabous

    largissons un peu le dbat. Les tabous alimen-

    taires ne sont pas tous d'origine religieuse. Dans le mi-

    lieu paysan du Haut-Doubs, les gens mangeaient du

    chat. Les Chinois mangent du chien. Ces deux observa-

    tions provoquent probablement une raction de rpul-

    Cantines scolaires

    UNE LACIT GOMTRIE VARIABLE

  • 12

    sion chez certains lecteurs. Les Anglais trouvent totale-

    ment disgusting , dgueulasse, que les Franais

    mangent des escargots et des grenouilles. Mangerions-

    nous facilement des insectes grills, que les peuples

    africains et asiatiques trouvent excellents ? J'ai connu

    des personnes d'origine musulmane totalement athes

    qui n'arrivaient pas manger du porc, parce que l'ani-

    mal restait dgotant dans leur inconscient.

    Chaque enfant doit avoir le droit de manger la

    cantine d'une cole publique, dans le respect de ses ha-

    bitudes alimentaires et mme de ses convictions reli-

    gieuses. De plus, pour un enfant, grer un interdit n'est

    pas simple : il peut tre tiraill entre l'obissance aux

    prescriptions de sa famille et l'envie de faire comme ses

    copains. Ces prises de position de la droite et de

    l'extrme droite ne s'expliquent que par la volont d'ins-

    trumentaliser cette question des menus sans porc des

    fins populistes. Elles peuvent aussi contribuer casser la

    confiance des parents vis--vis de l'cole. Ce n'est tout de

    mme pas trs compliqu de proposer un peu de diversi-

    t dans les menus des cantines scolaires.

    Grard Mamet

    Comment recevoir La Feuille Verte ?

    Vous ntes pas adhrent dEurope Ecologie Les Verts de Franche-Comt ?

    Et du mme coup, vous ne recevez pas systmatiquement

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    EELV-FC 14, rue de la Rpublique 25000 Besanon

  • 13

    Charlotte

    J'ai dcouvert quelques-

    unes des uvres de

    Charlotte Salomon lors d'une

    exposition, L'art en guerre ,

    au muse Guggenheim de Bil-

    bao. Quelque chose d'trange

    manait de ces quelques

    gouaches accompagnes de long

    textes, l'histoire de sa vie, qu'on

    ne pouvait lire ou regarder sans

    penser son destin tragique : sa

    dportation et sa mise mort

    ds son arrive Auschwitz.

    Alors, lorsque David Foenkinos publie Charlotte,

    on se demande : que peut bien faire le romancier d'une

    telle histoire, comment peut-il en rendre compte, mettre

    en littrature l'un des pires drames, une vie anantie

    dans la barbarie ?

    Foenkinos fait un choix un rien audacieux : des

    phrases courtes qui dpassent rarement la ligne. Une

    manire de rythmer un temps rong par les drames

    (suicides au sein de la famille), le mensonge, et qui

    s'coule inexorablement vers labme. Une manire de

    suivre le rythme de l'uvre de Charlotte Salomon -

    Vie ? Ou thtre ? Une manire aussi de ne pas som-

    brer dans le pathos, de laisser l'motion distance, de

    s'en tenir la matrialit des faits, de l'enqute que

    mne l'auteur, laquelle se suffit elle-mme pour dire

    l'horreur et l'effroi. Pour faire vivre Charlotte comme

    femme et comme artiste.

    David Foenkinos, Charlotte, Gallimard

    lire et regarder galement : Charlotte Salomon,

    Vie ? Ou thtre? (Prestel, Muse d'art et d'histoire du

    judasme). Difficile trouver, j'ai eu la chance qu'on me

    le prte pour dcouvrir une uvre tonnante.

    Meursault, contre-enqute

    Kamel Daoud, journaliste algrien, s'en prend

    notre monument national Camus et son livre

    L'tranger. Plus exactement, il s'en prend Meursault,

    meurtrier sans raison d'un Arabe sans nom. Daoud en-

    treprend de nous raconter qui tait ce dernier, de lui

    donner un nom, Moussa - son frre.

    Aujourd'hui

    M'ma est encore

    vivante. Ainsi

    Haroun commence-

    t-il son rcit, cho

    au dbut du rcit

    de Meursault :

    Aujourd'hui ma-

    man est morte. Il

    le terminera de la

    mme manire en

    reprenant la der-

    nire phrase de

    Meursault avant

    son excution.

    M e u r s a u l t

    est tranger au

    monde, son

    geste, lui-mme.

    Une vie absurde. Haroun est comme tranger son

    pays, tranger sa rvolution, tranger sa drive. Une

    autre vie en absurdie. La non-vie de Meursault fait

    comme cho la sienne, dont il ne reste que le souvenir

    de son frre pour lui donner un semblant de ralit. Et

    CHARLOTTE, MEURSAULT ET... CORAN

    Lectures pour temps de doute...

    Un auteur inspir crira peut-tre un jour l'histoire pathtique d'un mouvement qui rvait de changer le monde et ne

    parvint qu' se tourner en ridicule dans un vaudeville lamentable. Il devra dire le sentiment de trahison et d'accablement du

    militant qui, en pleine campagne lectorale, assiste impuissant des jeux politiciens qui tuent peu peu l'ide mme de l'co-

    logie politique. Les questions qui agitent ELV ne sont pas sans fondement et, parmi ceux qui les posent, tous ne sont pas in-

    sincres, mais ces questions ne se traitent pas par des postures, ni par des petits arrangements entre anciens amis sous lil

    bienveillant d'un candidat un second mandat prsidentiel, mais par le dbat.

    Tout cela pour dire qu'il est des jours o on prfre la compagnie des livres celles de ses amis.

    The day of Machtbernahme

    (Le jour de la prise de pouvoir par les nazis)

  • pour dire dans une langue sublime lAlgrie d'aujour-

    d'hui.

    Kamel Daoud, Meursault, contre-enqute, Actes

    Sud.

    Philosophie hors-srie : Le Coran

    Ce numro hors-srie de Philosophie nous pro-

    pose un voyage au cur du Coran, le Coran des philo-

    sophes. On dcouvre au fil des pages que ce texte est

    un enjeu de lectures, des plus intgristes (le wahha-

    bisme) aux plus mystiques (le soufisme), tant il apparat

    difficile d'accs. Que, d'une certaine manire,

    les intgristes sont

    comme incapables

    d'en comprendre

    le sens, qu'ils r-

    duisent des pr-

    ceptes, des

    commandements.

    Ainsi en va-t-il de

    la question du

    voile (usages et

    sens varient), de la

    charia, qui est

    d'abord une voie

    suivre et non une

    loi, ou du djihad, qui renvoie l'effort faire sur soi

    pour atteindre le perfectionnement moral et religieux.

    Comme le souligne Abdelwahab Meddeb, il existe une

    lecture littrale, politique et guerrire du Coran et une

    lecture interprtative.

    Au fond, la question n'est pas tant ce besoin de

    croire, ce besoin de religion, ce besoin, pour les

    hommes, d'inventer des dieux pour oublier qu'ils sont

    l'origine d'eux-mmes - comme le dit Maurice Godelier

    (1) -, ce besoin d'une transcendance, que celle de ses

    usages par des illumins incultes qui ont renonc

    l'ide mme de penser en tant qu'hommes.

    Michel Boutanquoi

    (1) Maurice Godelier, Au fondement des socits hu-

    maines, Champs Essais.

    14

    Europe Ecologie Les Verts de Franche-Comt

    (14, rue de la Rpublique, 25000 Besanon)

    Directeur de publication : Grard Roy

    Comit de lecture : Michel Boutanquoi, Grard Mamet,

    Grard Roy, Suzy Antoine, Franoise Touzot

    CPPAP: 0518 P 11003

    Maquette : Corinne Salvi Mise en page : Suzy Antoine

  • 1. Le jet-stream polaire se drgle-t-il ?

    Le jet-stream polaire est un courant d'air

    rapide voluant autour du ple nord une dizaine de km

    d'altitude. Le jet-stream ondule autour de latitudes

    moyennes. Or, depuis quelques annes, les mandres du

    phnomne se sont amplifis. Ainsi, au cours de l'hiver

    2012-2013, un courant froid s'est aventur aux tats-Unis

    jusqu' Atlanta, ville subtropicale, pendant que la Califor-

    nie connaissait l'hiver le plus chaud depuis 1850. Selon

    certains chercheurs, ce drglement pourrait tre d la

    forte rduction de la banquise arctique, qui modifie le

    bilan nergtique du ple. (Pour la Science n 449, fvrier

    2015, pp. 56-63)

    Commentaire : Ce qui est considr comme

    certain, c'est que, quand les ondulations du jet-stream

    s'amplifient, d'normes masses d'air chaud parviennent

    bien plus loin au nord, tandis qu'ailleurs des masses d'air

    froid envahissent le sud. Si le jet-stream reste perturb,

    on peut s'attendre une succession de scheresses,

    d'inondations, de vagues de chaleur et de froid. Le pire

    des risques serait une scheresse qui affecterait simulta-

    nment le grenier bl de la Russie et celui des tats-

    Unis. Les mauvaises rcoltes qui suivraient pourraient

    provoquer une forte hausse des produits alimentaires,

    voire des famines. La question est suffisamment srieuse

    pour qu'on prenne enfin la mesure des consquences du

    drglement climatique.

    2. Un hritage d'un nouveau genre

    On sait depuis plus d'un demi-sicle que la trans-

    mission des caractres hrditaires, des parents aux

    enfants, a comme support une molcule complexe :

    l'ADN (1), dont sont faits les gnes et qui est le consti-

    tuant essentiel des chromosomes. Depuis une vingtaine

    d'annes, les chercheurs ont dcouvert que l'expression

    des gnes tait rgule par des marques biochimiques

    prsentes sur les chromosomes appeles facteurs pig-

    ntiques. En fait, les squences d'ADN restent inchan-

    ges, mais elles peuvent s'exprimer ou non, en fonction

    des marques pigntiques. Les dernires dcouvertes

    montrent que les polluants peuvent introduire des er-

    reurs pigntiques et que ces erreurs sont transmises

    la descendance. (Pour la Science n 449, fvrier 2015, pp.

    64-71)

    Commentaire : L'pigntique devrait nous

    inciter tre beaucoup plus attentifs notre environne-

    ment. Non seulement l'exposition des substances

    toxiques et au stress, ou une alimentation dsquilibre,

    peuvent avoir des consquences graves sur notre sant,

    mais elles peuvent aussi affecter notre descendance en

    modifiant non pas les gnes mais leur expression. Ainsi,

    la forte progression du diabte et de l'obsit chez les

    enfants d'aujourd'hui pourrait tre due l'exposition de

    leurs parents et de leurs grands-parents des polluants

    tels que la dioxine et le DDT. Ces nouvelles recherches

    sur l'pigntique renforcent, de fait, notre responsabili-

    t par rapport aux gnrations futures.

    15

    Science et cologie

    JET-STREAM POLAIRE, EPIGNTIQUE

    ET MEDIATOR

    La science pour clairer les choix de l'cologie politique.

    La rflexion politique pour dvelopper la critique de la science.

  • 16

    3. Mediator, un deuxime scandale viter

    Le Mediator, antidiabtique vendu aussi comme

    coupe-faim, a t retir du march en 2009, aprs avoir

    t commercialis pendant 33 ans par les laboratoires

    Servier. C'est une pneumologue, Irne Frachon, qui a don-

    n l'alerte ds 2007. C'est elle, pourtant non cardiologue,

    qui a fait le rapprochement entre la prise de ce mdica-

    ment et certaines atteintes, par fibrose, des valvules car-

    diaques. Le Mediator n'est plus prescrit depuis 2009, mais

    la question de l'indemnisation se pose. Or, certains cardio-

    logues, qui ont prescrit le mdicament, ont peur d'tre

    mis en cause et ont tendance en minimiser les effets. Le

    deuxime scandale serait que les victimes ne soient pas

    indemnises. (La Recherche n497, Mars 2015, pp. 78-81)

    Commentaire : Si l'on veut viter un nouveau

    scandale du type Mediator, certains changements sont

    ncessaires dans la pharmacovigilance :

    - les lanceurs d'alerte doivent tre protgs par

    l'anonymat,

    - il faut que les mdecins soient sensibiliss aux

    risques de toxicit des mdicaments par une formation

    indpendante des laboratoires pharmaceutiques,

    - des tudes pidmiologiques publiques doivent

    tre menes sur l'usage des mdicaments, partir des

    bases de donnes de la CNAM (2).

    Grard Mamet

    (1) Acide dsoxyribonuclique. L'ADN est une trs longue

    molcule forme d'un double brin enroul en hlice. L'ADN

    contient, sous la forme d'un code gntique, un peu la

    manire d'un code informatique, toutes les informations

    sur les caractres hrditaires d'un organisme vivant.

    (2) Caisse Nationale d'Assurance Maladie.

    Intentions de vote au second tour...

    Dessin de Grard Mamet

  • Les Kosovars migrent...

    MAIS QU'EST-CE QUE LE KOSOVO ?

    17

    Depuis plusieurs mois, voire plusieurs annes, nos

    autorits municipales et prfectorales sont excdes par

    l'afflux, Besanon et dans la rgion, de demandeurs

    d'asile et de migrants en provenance du Kosovo. La Mu-

    nicipalit renvoie au rle de ltat, et donc la Prfec-

    ture, qui brandit le manque de moyens et l'argument de

    l' appel d'air pour justifier le fait

    qu'elle ne crera pas d'hberge-

    ments supplmentaires. Et les de-

    mandeurs restent la rue.

    Notre politique locale reste

    ainsi bloque dans l'urgence et le

    court terme et vite de s'aventurer

    vers une approche plus large d'un

    problme d'envergure europenne,

    prfrant s'en tenir traiter les effets

    locaux ngatifs que provoque cet

    afflux indsirable, cette prsence

    indue sur notre territoire. Nos autorits en viennent

    aussi moraliser sur le thme de la gnrosit de la

    Rpublique en stigmatisant ces gens qui fuient leur

    pays. Que faire face cette situation ? Tout d'abord,

    chercher la comprendre et la faire connatre, et

    surtout s'abstenir de s'en prendre une population en

    grande difficult.

    Un exode programm

    En effet, les Kosovars continuent affluer mal-

    gr l'absence de places dhbergement, contredisant

    ainsi la mtaphore physique de l'appel d'air, qui

    cherche requalifier de faon abstraite des situations

    humaines dramatiques pour mieux les tenir une dis-

    tance bureaucratique supportable alors mme que cet

    exode s'est intensifi encore depuis dcembre 2014

    (1).

    Toutefois, mettre le doigt sur certaines causes

    l'origine de ces dparts, qui tiennent tant aux tenta-

    tives europennes infructueuses de stabilisation d'une

    zone en vue de l'entre de pays des Balkans dans l'UE

    qu' certaines spcificits gopolitiques du Kosovo,

    permettrait d'en saisir la complexit ; faute de quoi ces

    afflux en Europe ne cesseront qu'une fois le Kosovo

    vid de sa population, moins que nous ne ralisions

    qu'il serait temps darrter de jouer nouveau avec le

    feu dans la poudrire balkanique.

    Un cadre europen

    Actuellement, l'Union europenne a toujours

    pour mission de stabiliser le Kosovo, pays indpendant

    de la Serbie depuis 2008, ayant l'euro pour monnaie,

    mais ayant adopt des pratiques mafieuses depuis la

    mort d'Ibrahim Rugova (2). Cette in-

    dpendance est conteste par cinq

    pays de l'UE (Chypre, Espagne, Grce,

    Roumanie, Slovaquie) et par 35 dans

    le monde, dont la Serbie. Si refuser

    lindpendance du Kosovo par crainte

    dun effet domino est comprhen-

    sible, cette stratgie n'offre pas forc-

    ment pour autant un avenir pour la

    rgion, puisquil ne sagit pas seule-

    ment du Kosovo, mais de toute lEu-

    rope balkanique, dont la Grce fait

    aussi partie.

    La mission de l'Union europenne a toujours

    pour but d'encadrer cette indpendance kosovare de

    manire quelle soit dmocratique, pacifique et se dve-

    loppe dans le respect strict des droits des minorits ;

    mais force est de constater que ce processus de stabili-

    sation s'enlise actuellement face aux revendications

    nationalistes, la fois serbes et albanaises. Pendant que

    la Serbie cherche remettre la main sur un territoire

    qu'elle considre comme une province, le pouvoir koso-

    var, issu de lUK (3), s'est durci dans une lutte nationa-

    liste panalbanaise. Cette situation perdure et empche

    dans les faits lmergence dune vritable conomie et

    dune vie dmocratique au Kosovo, qui demeure sans

    aucun appareil lgislatif ni judiciaire fiable.

    En effet, le gouvernement kosovar, source de

    discriminations et de violences, agit sous le joug d'an-

    ciens membres de l'UK reconvertis dans le PDK (Parti

    Dmocratique du Kosovo), qui organisent depuis plu-

    sieurs annes la liquidation politique d'opposants en

    s'abritant derrire le prtexte de vendettas prives. Tout

    cela s'effectue sous le regard de nos ambassades et sans

    que soit ouverte la moindre enqute, au nom du main-

    tien de la stabilit dans la zone.

  • Une corruption qui touche EULEX

    C'est dans ce contexte que la MINUK (Mission

    dadministration intrimaire des Nations Unies au Koso-

    vo) a t remplace grand frais en 2008 par l'EULEX

    (Mission dtat de droit de lUnion europenne au Koso-

    vo), pour doter justement le pays d'un tat de droit. Mal-

    heureusement, elle est en train de sombrer dans un scan-

    dale de corruption qui fera l'objet d'un procs en 2015.

    En effet, de hauts responsables de l'EULEX au-

    raient accept en 2012 et 2013 des pots-de-vin de la part

    du milieu criminel kosovar afin de classer des dossiers lis

    au crime organis et dacquitter des personnes soupon-

    nes de dlits graves. Cette dmonstration de l'influence

    que le milieu kosovar et une partie de la classe politique

    locale ont su avoir sur l'Eulex discrdite la mission euro-

    penne, venue thoriquement pour endiguer le rle des

    mafias et donner des institutions fiables au Kosovo. Le

    quotidien serbe Politika a donc beau jeu d'crire : Les

    procureurs et les juges de lEULEX, au lieu dimplanter les

    normes juridiques europennes au Kosovo, ont embrass

    les us et coutumes locaux.

    Des conflits ethniques et la loi du kanun

    La minorit serbe du nord du Kosovo, pour sa part,

    ne reconnat que la lgislation serbe, avec en toile de

    fond les revendications de la Serbie sur ce territoire,

    berceau de la civilisation serbe , qui persistent dans un

    pays multiethnique, habit par environ 7 % de Serbes

    pour 90 % d'Albanais, et o les Roms (des Ashkalis de

    langue albanaise) sont rejets car souponns de collabo-

    ration avec les Serbes et considrs comme des tratres.

    Au milieu de ces conflits et compte tenu du vide

    institutionnel dans lequel volue cette rpublique, la loi

    du kanun reste la seule constitution populaire partage

    par la majorit des Kosovars de culture albanaise. Or la

    rgle fondamentale de cette loi crite, datant du XVe

    sicle, est celle de la bessa, notion o convergent la

    loyaut, la garantie, la fidlit et le respect de la parole

    donne. Le caractre absolument contraignant de ce prin-

    cipe fait de toute violation de serment la plus grave des

    fautes, l'origine de vendettas sans fin, o le rglement

    de comptes et le meurtre sont codifis.

    En l'absence d'un appareil judiciaire solide, les

    mafias locales s'organisent donc, comme en tout lieu o

    les institutions sont faibles, en s'appuyant entre autres

    sur cette loi du kanun venue d'un autre ge et qu'Ismal

    Kadar (4) dcrit dans son roman Avril bris. Ainsi le

    Kosovo vit-il dans un cadre lgislatif inefficace, gangren

    par une corruption et une violence imposant le respect

    des clans, ce qui explique par ailleurs que la population

    ne sadresse que rarement une justice dcrdibilise.

    De faon gnrale, les discriminations et les vio-

    lences interethniques restent un problme central au

    Kosovo, o communauts serbe et albanaise ne se mlan-

    gent pas. Les couples mixtes et les personnes issues dun

    mariage mixte sont victimes de reprsailles, sans omettre

    les tensions envers les minorits (Roms, Ashkalis) qui

    sont les plus touches depuis fvrier 2008.

    Une prsence avre d'ISIS au Kosovo

    Un autre dfi pour la rgion est la prsence crois-

    sante dISIS (tat islamique d'Irak et de Syrie), qui profite

    aisment de la situation conomique et administrative

    dgrade du Kosovo pour, d'une part, faire des Balkans et

    du Kosovo une voie de transit importante entre lEurope

    occidentale et le Moyen-Orient, et d'autre part recruter,

    dans ce pays majoritairement musulman. Plusieurs de-

    mandeurs d'asile ont fui aprs avoir reu des courriers

    aux armes de ISIS leur intimant de gagner l'arme isla-

    miste sous peine de pressions menaantes sur leur fa-

    mille.

    C'est autour de cette situation dsesprante que

    s'articule l'exode d'une population maintenue dans la

    pauvret et vivant au milieu de guerres claniques meur-

    trires.

    18

  • 19

    Des passeurs organiss

    cela s'ajoute l'activit lucrative de passeurs qui

    dpouillent les candidats l'exil de l'argent rsultant de la

    vente de leurs biens ralise en catastrophe avant leur

    dpart. Depuis dcembre dernier, un afflux massif de

    50 000 Kosovars a gagn en bus la Serbie pour se rendre

    en Hongrie, puis chercher ensuite gagner l'Allemagne

    ou la France selon les itinraires baliss des passeurs, et

    pour des tarifs levs bien qu'en baisse vu le nombre des

    demandes actuelles (5). Pour tenter d'endiguer ce flux et

    limiter le nombre des demandes d'asile, l'OFPRA (Office

    franais de dfense des rfugis et des apatrides) avait

    cyniquement essay d'inscrire le Kosovo sur la liste des

    pays srs , mais le Conseil d'tat a invalid cette inscrip-

    tion l'an dernier.

    Une poudrire nos portes

    De cette ralit nos portes, peu d'chos dans nos

    mdias, sinon le rejet par nos prfectures locales de ces

    populations en danger qui, l'instar des Syriens, ne sont

    pas accueillis comme il le faudrait. Notre prfecture

    semble s'tonner de l'exode des Kosovars et surtout de

    leur surnombre en Franche-Comt, mais personne ne

    veut parler de ce qu'est le Kosovo, o l'opposition scande

    pourtant un message clair : Le gouvernement doit par-

    tir, pour que les citoyens puissent rester.

    Il est pourtant dangereux de voir voluer nos

    portes un pays o l'tat de droit bafou favorise une insti-

    tutionnalisation mafieuse qu'on laisse faire sous couvert

    de maintien de la stabilit dans la zone. Il serait bon de se

    poser les vraies questions au lieu de s'en prendre ici aux

    populations qui subissent les effets de nos drives, qui se

    veulent scuritaires alors qu'elles sont dangereuses

    long terme.

    En tout tat de cause, cet exode a des sources qui

    produiront toujours les mmes effets tant que nous ne

    les traiterons pas la racine - ce qui vaut pour bien des

    sujets. Mais il est indcent, en attendant, de continuer

    affirmer que les Kosovars prsents en Franche-Comt y

    viennent pour profiter des avantages sociaux franais,

    quelles que soient les restrictions budgtaires dont nous

    souffrons par ailleurs, alors qu'ils prfreraient vivre

    chez eux en paix. Majoritairement jeunes, ayant fait

    des tudes ou ouvert des commerces, ils ont avant

    tout fui une situation invivable que nous laissons vo-

    luer vers le pire, nos portes, sans rien dire. Quelle

    stabilit cherche-t-on prserver dans la zone et au

    profit de qui ? Voil un autre thme creuser...

    Thierry Lebeaupin

    (1) Selon Le Monde du 21 mars, au Kosovo,

    plus d'un actif sur deux est sans emploi. Il a fallu plus

    de cinq mois pour constituer un gouvernement, entre

    juillet et novembre 2014. Alors, dans l'urgence,une

    partie de ce petit pays [] a tent sa chance l'Ouest.

    Sur 1,7 million d'habitants, 130 000 140 000 sont

    partis, dplore [un] dput d'opposition. La rumeur

    que l'Europe avait besoin de main-d'uvre et que les

    douaniers laissaient passer les migrants a encore accru

    la frnsie fin 2014 et dbut 2015.

    (2) crivain et homme politique kosovar, surnomm

    le Gandhi des Balkans , incarnation de la lutte des

    albanophones pour leur indpendance vis--vis de la

    Serbie et prsident du Kosovo de 2002 sa mort en

    2006.

    (3) Arme de Libration du Kosovo, mouvement para-

    militaire qui a combattu pour l'indpendance du Koso-

    vo dans les annes 90 et est accuse de crimes de

    guerre.

    (4) Le plus clbre des crivains albanais contempo-

    rains.

    (5) lire :

    La Croix : Au Kosovo, des dparts massifs vers lEurope

    http://tinyurl.com/pt46fbs

    Libration : Le Kosovo rattrap par le virus de

    lexode

  • 20

    Pilules. Je n'aime pas

    particulirement le rugby (ni

    aucun autre jeu de baballe),

    mais qu'il me soit permis de

    prendre la dfense des valeu-

    reux joueurs de ce sport de

    brutes... euh... ce sport viril,

    attaqus de toute part sous prtexte de dopage, et qui

    ont pourtant autant le droit que les autres de prendre

    des fortifiants.

    Shocking ! Un producteur filme des gamins de

    Sarcelles exhibant des billets de banque et des armes en

    braillant des textes violents et sexistes. Et alors, o est le

    problme ? Ils font du rap, non ?

    Raquette. L'ex-championne de tennis Arantxa

    Sanchez, qui sa carrire a rapport quelque 45 millions

    d'euros, s'en voit rclamer 3,5 par le fisc espagnol. Je

    suis ruine, [] je ne peux pas payer , a-t-elle pleurnich

    devant le tribunal de Barcelone. Pauv' petite fille riche

    Sagesse (1). C'est prouv : la Terre ne tourne

    pas, sinon les avions n'arriveraient pas destination ,

    dmontre brillamment un prdicateur saoudien. Et puis si

    les abrutis volaient, ils ne pourraient jamais se poser non

    plus.

    Sagesse (2). En Espagne, le nouveau programme

    des cours de religion, encore suivis par 56 % des lves,

    impose, au niveau du bac, de reconnatre avec admira-

    tion et s'efforcer de comprendre l'origine divine du cos-

    mos et [de] distinguer qu'il ne provient pas du chaos et du

    hasard . J'aime bien quand l'glise fait ce qu'il faut pour

    revivifier l'anticlricalisme.

    lphants. La Chine, qui en est le plus gros con-

    sommateur mondial, suspend l'importation d'ivoire.

    Ou !!... D'ivoire sculpt, mais pas de dfense brute.

    Pffff

    Net. Un nouveau site de rencontres destin

    aux gens qui mangent sans gluten. Et un pour les con-

    cepteurs de sites la con, a vient ?

    Complotisme. Je sais qui a fait le coup

    Charlie, le 7 janvier : c'est la dessinatrice Coco. Il n'y a

    jamais eu autant de dessins d'elle que depuis ce jour-

    l. qui profite le crime ?

    Croissance. Encore cinq corps de nouveaux-

    ns retrouvs dans un sac isotherme et un conglateur

    en Gironde. L'infanticide fera-t-il redmarrer la con-

    sommation d'lectromnager ?

    Biodiversit. La France se classe au 6e rang

    mondial des pays hbergeant le plus grand nombre

    d'espces en danger. Et encore, sans compter les so-

    cialistes !

    Girouette. Finalement, Anne Hidalgo est favo-

    rable aux JO 2024 Paris, qu'elle refusait il y a peu. Il

    n'y a que les imbciles qui ne changent pas d'avis, et il

    y a des jours o je prfre les imbciles.

    Jeunette. Le parti qu'on a pris, c'est de re-

    garder l'avenir. On est rsolument tourns vers le fu-

    tur , dclare le chef de file de l'UMP corrzienne. En

    vertu de quoi, parmi les candidats Brive : Bernadette

    Chirac, 81 ans et 6 mandats derrire elle.

    UN MOIS, MOIS, ET MOI

  • Hijab. La Cour constitutionnelle allemande

    autorise les enseignantes porter le voile l'cole.

    Parmi ceux qui s'en flicitent, les Grnen, qui estiment

    que a donne aux enseignantes musulmanes une

    claire perspective dans les coles du pays. Mme

    outre-Rhin, avec les Verts, il faut s'attendre tout pour

    n'tre tonn de rien.

    Dessins. De 2005 2015, sur 523 unes de

    Charlie Hebdo, 38 ont concern la religion, dont 21 le

    christianisme, 10 plusieurs confessions et... 7 l'islam -

    soit 1,34 % pour la deuxime religion de France ! Un tel

    dsintrt confine l'islamophobie ! mort les m-

    crants (1) !

    Icnes. Toute la France est en deuil , affirme

    Valls aprs l'accident d'hlicoptre en Argentine. Bon,

    la mort de Florence Arthaud et des autres victimes est

    certes regrettable, mais j'aimerais bien qu'on me de-

    mande mon avis avant de me faire participer au chur

    des pleureuses (ou de prtendre que j' exulte quand

    des sportifs franais remportent une victoire, ce dont je

    me tamponne royalement).

    Manires (Bonnes -).

    La vido du doigt

    d'honneur du ministre grec

    des finances, Yannis

    Varoufakis, l'Allemagne

    tait truque. Dommage

    Chanel. Du fait des droits de douane, les produits

    de luxe inadmissible injustice - cotent 40 % plus cher

    en Chine qu'en France. Ploutocrates de tous les pays,

    unissez-vous !

    Sacr. En Birmanie, un No-Zlandais et deux

    natifs du pays copent de deux ans et demi de travaux

    forcs pour avoir montr sur Facebook l'image d'un

    Bouddha coiff de gros couteurs. N'en tirons pas de

    conclusions htives : le bouddhisme est et demeure une

    religion de tolrance et de paix (2).

    Apro. La banquise

    d'hiver a atteint le 25

    fvrier son niveau mini-

    mal : 14,54 millions de

    km2, soit quelque 7 % de

    moins que la moyenne

    des annes 1981-2010.

    Les responsables du

    monde entier se mobili-

    sent : l'approche de

    l't, allons-nous manquer de glaons ?

    Tabac. Les buralistes vent debout contre le pa-

    quet de cigarettes neutre, une dcision qui nous envoie

    droit dans le mur , dixit le prsident de leur fdration.

    Ils prfreraient une dcision qui vous envoie droit en

    chimio.

    Ae ! 80 % des

    Franais sont pour la

    fesse. Moi, j'hsite :

    a dpend de qui me

    la donnerait...

    Grard Roy

    (1) Ah ! On me signale que c'est dj fait, en partie du

    moins...

    (2) Comme les autres, d'ailleurs. C'est ce que pensait sans

    doute le blogueur athe rcemment tu coups de ma-

    chettes au Bangladesh.

    21

  • 14, rue de la Rpublique 25000 Besanon / 03 81 81 06 66 / http://franchecomte.eelv.fr/