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7/31/2019 FV 179 Ter http://slidepdf.com/reader/full/fv-179-ter 1/28  Au moment où j’écris cet édito, notre fier esquif EÉLV sort à peine de la tempête TSCG (ce traité européen que nous avons eu l’outrecuidance de refuser) qu’il doit de nouveau affronter la bourrasque médiatique à propos d’une élue parisienne qui semble (présomption d’innocence oblige) avoir une conception toute personnelle de la « république exemplaire ». En Franche-Comté, nous réalisons progressivement que notre statut de parti de gouvernement doté d’un (excellent) député local nous donne de nouvelles responsabilités et nous expose encore plus aux attaques de tous bords : vous n'ignorez pas que nous sommes vendus à la social-démocratie pour les uns, ennemis du progrès pour les autres… Dans ce contexte, une nouvelle équipe est chargée par l’ensemble des adhérents, après notre Assemblée générale extraordinaire du 20 octobre, de piloter notre mouvement jusqu’au prochain congrès (lequel aura vraisemblablement lieu en octobre ou novembre 2013). D’ici là, notre stratégie pour les municipales devra se décanter, notamment par des échanges avec les autres partis de gauche. Nous aurons également à imaginer de nouvelles manières de nous adresser aux Franc-Comtois pour faire vivre la belle idée qu’il est possible de vivre mieux en « usant » moins notre planète. Pour cela, il est indispensable que notre mouvement continue de s’ouvrir aux sympathisants et coopérateurs et de s’appuyer sur ses adhérents qui, ensemble, par leur diverses expériences associatives, politiques, citoyennes, professionnelles, peuvent aider à formuler les perspectives régionales et locales que nos concitoyens sont en droit d’attendre. Les projets grandioses et inutiles (grand canal, autoroute Langres-  Vesoul) ne sauveront pas notre tissu industriel local ; bien au contraire, c’est en réussissant à l’adapter aux exigences de la société de demain, plus sobre en énergie et en matières premières, que nous construirons un avenir viable. Nous avons dans notre région les RESPONSABLES Philippe Chatelain atouts pour répondre aux défis de la conversion écologique de l’économie. Dans le bâtiment, l’agriculture, l’industrie, les hommes et les femmes sont là, avec leurs savoir-faire qui ne demandent qu’à s’exprimer : les écologistes ont la responsabilité de travailler et de convaincre pour leur en donner, autant que possible, les moyens de le faire.

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Au moment où j’écris cet édito, notre fier esquif EÉLV sort à peine dela tempête TSCG (ce traité européen que nous avons eul’outrecuidance de refuser) qu’il doit de nouveau affronter labourrasque médiatique à propos d’une élue parisienne qui semble

(présomption d’innocence oblige) avoir une conception toutepersonnelle de la « république exemplaire ».En Franche-Comté, nous réalisons progressivement que notre statutde parti de gouvernement doté d’un (excellent) député local nousdonne de nouvelles responsabilités et nous expose encore plus aux attaques de tous bords : vous n'ignorez pas que nous sommes vendusà la social-démocratie pour les uns, ennemis du progrès pour lesautres… Dans ce contexte, une nouvelle équipe est chargée par l’ensemble des adhérents, après notre Assemblée généraleextraordinaire du 20 octobre, de piloter notre mouvement jusqu’auprochain congrès (lequel aura vraisemblablement lieu en octobre ounovembre 2013). D’ici là, notre stratégie pour les municipales devra

se décanter, notamment par des échanges avec les autres partis degauche.Nous aurons également à imaginer de nouvelles manières de nousadresser aux Franc-Comtois pour faire vivre la belle idée qu’il estpossible de vivre mieux en « usant » moins notre planète.Pour cela, il est indispensable que notre mouvement continue des’ouvrir aux sympathisants et coopérateurs et de s’appuyer sur sesadhérents qui, ensemble, par leur diverses expériences associatives,politiques, citoyennes, professionnelles, peuvent aider à formuler lesperspectives régionales et locales que nos concitoyens sont en droitd’attendre.Les projets grandioses et inutiles (grand canal, autoroute Langres-

Vesoul) ne sauveront pas notre tissu industriel local ; bien aucontraire, c’est en réussissant à l’adapter aux exigences de la sociétéde demain, plus sobre en énergie et en matières premières, que nousconstruirons un avenir viable. Nous avons dans notre région les

RESPONSABLES

Philippe Chatelain

atouts pour répondre aux défis de laconversion écologique de l’économie. Dansle bâtiment, l’agriculture, l’industrie, leshommes et les femmes sont là, avec leurssavoir-faire qui ne demandent qu’às’exprimer : les écologistes ont laresponsabilité de travailler et de convaincrepour leur en donner, autant que possible, les

moyens de le faire.

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CETTE FOIS, C'EST LA BONNE ?

n était à deux doigts de ne plus y croire : depuisquelques mois, La Feuille Verte s'acheminait avec tant de

constance vers une mort quasi programmée qu'on avait finipar s'y résoudre, ou du moins par prendre avecphilosophie cette éventualité. Sans Feuille Verte, la planètecontinuerait à (mal) tourner...Et voici que vous avez entre les mains un numéro denovembre (le 179e !) sur la parution duquel le Comité delecture n'aurait pas parié un kopeck et qui, en plus, se paiele luxe d'être un « gros » numéro (il a même failli l'être plusencore, mais la sagesse nous a fait l'élaguer) !Il faut dire que nous avons pu régler (définitivement ? Ça,

il est quand même un peu tôt pour l'affirmer) les deux

problèmes majeurs plus d'une fois évoqués : d'une part, cemois-ci, les contributions sont arrivées à un rythmeinespéré (et dans les temps !), et d'autre part, un nouveau« metteur en pages » s'est proposé pour prendre la relèvede Corinne (dont nous conservons néanmoins lamaquette). Il s'agit de Lucas Wicky, un étudiant bisontin

La Feuille Verte

Questionnaire Feuille Verte

QUESTIONS ET PROPOSITIONS

n plus de la discussion prévue sur le sujet à l'ordre du jour, qui a permis d'évoquer rapidement les problèmesrécurrents que rencontre notre publication, tous lesprésents aux Journées de l'Ecologie, les 15 et 16septembre, à Chaux-des-Crotenay, se sont vu proposer unquestionnaire sur La Feuille Verte. Elaboré et dépouillé par Pauline Jeannin, ce questionnaire interrogeait les lecteurssur divers points comme la maquette, le rythme deparution, le contenu, la diversité des thèmes, etc. Chacundes « items » pouvait recevoir une note de 0 à 5, complétéeéventuellement par des remarques, des propositions, dessuggestions.Quelles conclusions - définitives ou provisoires – peut-on

tirer de cette expérience (maintes fois envisagée, maistoujours reportée à plus tard) ? Et quelles réponses peut-onapporter ?

Eh ! bien, au risque - assumé – de passer encore pour

l'éternel grognon, je remarquerai d'abord que, sur lacentaine de personnes passées aux Cyclamens pendant cesdeux jours de rencontres et de débats, et malgré les trèsnombreux rappels, seules 30 (parmi lesquelles desmembres du Comité de lecture !) ont rempli le

grand maître ès mathématiques et féru d'informatique, quiparticipe avec fougue aux activités des Jeunes Écologistes

de Franche-Comté : il rejoint donc notre petite équipe etpour un coup d'essai, réussit un coup de maître. Inutile depréciser que c'est avec un mélange de soulagement etd'enthousiasme que nous l'accueillons ! Alors, cette fois, on dit que c'est la bonne ?

O

Le Comité de lecture

Corinne Salvi Lucas Wicky

questionnaire et l'ont déposé dans la boîte prévue à ceteffet. On ne m'en voudra pas, j'espère, si je crois dénoter làcomme un certain manque d'intérêt... Et cela d'autant plusque la lecture régulière, mensuelle (très majoritairementsur papier plutôt qu'en ligne) de La Feuille Verte neconcerne que les deux tiers de cet échantillon, et que deux seulement déclarent la proposer à d'autres. Cela dit, c'est

en toute sincérité que le Comité de lecture remercie ceux qui ont pris quelques minutes pour exprimer leur sympathie et leur attachement à notre modeste canard,pour nous encourager à continuer et pour nous donner idées et conseils...

Ensuite, que disent les notes attribuées à chacun des

items ? Recevant entre 4 et 4,5 sur 5, la forme (format,maquette, clarté, mise en page) semble convenir, en toutcas plus que la fréquence de parution, qui n'a droit qu'àune note moyenne de 3,8 (j'y reviendrai tout à l'heure).

Sur le fond, si la liberté de ton du journal semble appréciée(4,6), les avis sont plus mitigés quant à l'intérêt généralpour le contenu et la diversité des thèmes abordés (3,7), lecaractère régional des articles (3,6), la présence derubriques régulières (3,3), le lien permis entre les militants,

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la diversité des auteurs (3) et surtout le lien permis entre

militants et élus (2,7).

Pour quelles raisons lit-on La Feuille Verte ? En vrac,

pour garder un lien avec EELV et ses militants, être au

courant de la vie du parti, se tenir informé de l'état d'esprit

qui y règne ; mais aussi pour y puiser des infos (sur les

événements et actions en Franche-Comté, sur les JeunesEcolos, etc.) et des réflexions, des arguments pour discuter,

pour profiter d'autres regards venant d'autres lieux...

Plusieurs réponses insistent sur le mélange de sérieux et de

convivialité, d'humour (1).

Aux - rares - suggestions concernant la forme et la

périodicité, qu'il me soit permis de répondre. Evoluer vers

une lettre numérique plus courte ? Si c'est en plus de La Feuille Verte sur papier, pourquoi pas ? Si c'est à sa place, il

est à craindre que cela fasse fuir ceux qui, très majoritaires,

aiment avoir entre les mains un « vrai » journal. Plusd'illustrations ? Comme pour les textes, cela fait quinze ans

que le Comité de lecture réclame des photos, des dessins,

etc. ; la « 4e de couv' », depuis la nouvelle maquette,

représente tout de même un progrès (insuffisant) dans ce

domaine. Des rubriques récurrentes et bien identifiables ?

Je répondrai qu'il y en a de très régulières ( Emois ), d'autres

moins ( Chiffres, critiques de la pub, comptes rendus de

CF...), et que Gérard Mamet a inauguré une nouvelle

rubrique Science et écologie, mais il est indéniable que cela

ne suffit pas : des volontaires pour en tenir une ?... Enfin,

pour ce qui est d'une autre périodicité - plusieurssuggèrent une parution bimestrielle plutôt que mensuelle

-, je crains fort qu'il ne soit pas plus aisé d'obtenir des

articles (car tel est bien là le principal problème) tous les

deux mois, et que la plupart des rédacteurs attendent le

tout dernier moment cinq fois par an au lieu de dix ou

onze comme c'est le cas depuis le début...

Enfin, tâchons d'apporter des éléments de réponse pas

trop décevants (ça va être difficile !) à ceux, plus

nombreux, qui ont fait quelques suggestions de fond.

D'abord, merci à la personne qui a ajouté en bas de pageces mots encourageants : « Tout me paraît intéressant,même si j'ai mes préférences. La réflexion de quelques-unsm'impressionne. » Ensuite, quelques réponses « faciles ».

« Cultiver l'esprit de recul critique », n'est-ce pas ce que

s'attache à faire La Feuille Verte, qui s'est toujours bien

gardée d'être une Pravda chlorophyllée ? « La diversité des auteurs n'enrichit pas forcément La Feuille Verte » ? Peut-

être, peut-être pas, mais quoi qu'il en soit, ce n'est

justement pas par la diversité de ses auteurs (Pauline, tu ne

veux pas faire des statistiques ?) que notre canard se

distingue le plus ! « Eviter les textes trop longs, être plus synthétiques » ? Là encore, une étude précise de ce qui se

fait depuis près de 180 numéros serait intéressante, mais il

me semble que rares sont les articles qui dépassent une

page (soit 6 000 signes et espaces) : cela est-il vraiment

trop long ? « Reprendre des articles d'Alternatives éco, duMonde diplo, etc. » ? Nous n'en avons tout simplement pas

le droit ; même chose d'ailleurs pour les dessins de presse,

à l'exception de ceux de Charlie Hebdo.

Autres suggestions, dont la mise en œuvre devrait être

possible avec un minimum d'organisation et de bonne

volonté : « Des interviews pour ceux qui ont du mal àécrire » ? Eh ! bien, chiche, chers amis ! Vous avez « du mal à écrire », mais vous avez quelque chose à dire ? Faites-

nous signe, on trouvera bien quelqu'un pour vous

« interviewer » et retranscrire sans les trahir vos paroles et

vos idées. « Être plus en prise avec la réalité régionale,illustrer avec des exemples locaux le plus souvent possible » ? C'est vrai que La Feuille Verte, qui se veut

l'organe des écolos comtois, traite souvent bien plus du

national et de l'international que du régional. « Présenter les différentes assos régionales s'occupant d'écologie ; faire

des portraits de personnes » ; « Des rubriques culturelles(spectacle, musique, lectures... » ; « Présenter les différents groupes locaux » : ceux qui « suivent » La Feuille Verte

depuis longtemps savent à quel point ces demandes sont

revenues comme un leitmotiv... sans jamais être satisfaites,

faute de volontaires pour les prendre en charge ; la

désignation de « correspondants » au sein des groupes

locaux, plusieurs fois « décidée », n'a jamais connu le

moindre début de mise en place... Quelqu'un nous

demande de « prévenir son auteur quand on ne retient pas son article » et de lui « donner les raisons » : il me semble

que c'est bien ce que nous faisons, d'une façon générale ; sinous avons parfois omis de le faire, c'est effectivement

inadmissible et nous nous en blâmons. Cela dit, je rappelle

une nouvelle fois que la proportion des articles

« retoqués » est vraiment infime.

Enfin, reste la question... des élus. « Où sont les élus ? »,

demande quelqu'un, tandis que d'autres regrettent le

manque d'informations sur leur travail, leurs dossiers, etc.

Cela aussi a été dit, répété, regretté mille fois... sans

conséquences vraiment probantes, comme on a pu le

constater (quelques textes de conseillers régionaux, une« rubrique » dévolue aux élus bisontins pendant quelques

mois...).

Ce qui fait, entre autres, l'originalité de La Feuille

Verte est aussi ce qui en constitue la difficulté majeure : ses

« responsables » ne sont pas censés être aussi ses

« auteurs », même si, dans les faits, ils sont bien souvent les

deux à la fois. Leur rôle est avant tout d'animer, de

recueillir, de trier, de discuter, de mettre en forme. Mais il

ne faut pas perdre de vue cet aspect primordial : tout le

monde peut (devrait ?) participer à La Feuille Verte,

adhérents, coopérateurs, sympathisants, élus, responsables

régionaux et locaux... Ou alors, si nous n'en voyons pas

l'intérêt, arrêtons là l' « aventure », sans remords ni regrets.

On me pardonnera de me répéter : La Feuille Verte ne peut

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En tout cas, comme on l'a lu sur un des questionnaires, « merci et bravo à tous les rédacteurs pour leur temps et leur énergie » !

Hommage à Sohane... et à d'autres

BRISER LE SILENCE

B ien sûr, ce serait plus léger de parler d'énergiesrenouvelables, ou d'isolation thermique ; mais j'ai choiside parler des femmes, et notamment des violences faitesaux femmes.

Souvenez-vous : Sohane, 17 ans, brûlée vive à Vitry-sur-Seine par un homme de 24 ans. C'était il y a dix ans, le 4octobre 2002 : brûlée vive dans un local à poubelles,comme on incinère un vulgaire déchet. Le martyre deSohane est devenu le symbole des violences faites aux femmes.

Je suis psychologue clinicienne et j'en vois passer, desfemmes qui, dans le secret de la consultation, osent parler,livrer leur histoire, mettre à nu leurs blessures, parfoislongtemps après les faits : combien d'enfances abîmées,d'adolescences mutilées, de vies d'adultes brisées ?...

Violences, attouchements, incestes, viols... Toutes cessouffrances n'arriveront jamais jusqu'au cabinet d'un juge,car il faut savoir que 90 % de ces femmes ne portent pasplainte. Il est si difficile de briser le silence, de faireentendre sa voix, d'avoir à prouver la véracité des faits, dese trouver face à son bourreau (surtout si c'est son père ouson frère) ; la honte, l'humiliation et même la culpabilitédominent. Comme si c'était la faute des femmes, comme sielles étaient quelque part coupables. Mais coupables dequoi ? D'être nées femmes ? Quel relent nauséabond de ladomination masculine qui a sévi durant des millénaires et

qui sévit encore dans nombre de pays ! Ces femmes quiparlent, qui lèvent le voile sur ces abominations, elles ne viennent pas d'ailleurs, elles ne viennent pas de loin : elles vivent ici, tout près de nous, tout près de vous.Des progrès sont à faire dans notre monde dit « civilisé »,

Espérons que cette demande-là seraenfin entendue ! Il faut en finir,entre autres, avec les 75 000 violscommis chaque année en France,soit... un toutes les sept minutes enmoyenne ! (3)

des progrès quant au respect, à l'éducation, à lareconnaissance et plus encore, comme dirait BenoîteGroult (1), à l'estime.

Amnesty international, dans un rapport datant de 2005 (2),fait des propositions et des recommandations afin demettre fin à l'impunité et de protéger les victimes.Force est de constater que la situation n'a pas évolué et quela parole des femmes victimes de violences n'est pasentendue : l'actualité, dans le procès des viols collectifs deFontenay-sous-Bois, vient encore de nous démontrer l'impunité et la non-reconnaissance de ces actes debarbarie.

Pour l'association Osez le féminisme, le verdict équivaut à« un permis de violer » et aboutit à une banalisation des viols ; il renvoie les victimes au silence.

Dans une lettre ouverte au président François Hollande,une trentaine d'associations du collectif Féministes enmouvement demandent un débat public sur les violencescontre les femmes.

Gérard Roy

(1) Ma modestie dût-elle en souffrir (et Dieu sait si elle en souffre !), il y a même eu des gens pour citer les mensuels Émois parmi les raisons de lire La Feuille comtoise... Toutes mesexcuses, quand même, à la personne qui s'« agace » de mon« anticléricalisme primaire et plutôt borné »...

être que ce que ses lecteurs en font.

Dessin reproduit avec l'aimable autorisation de Charlie Hebdo

Corinne Guyonnet

(1) Benoîte Groult, Ainsi soit-elle , Le Livre de poche(2) Amnesty international, Les violences faites aux femmes - Uneaffaire d'État(3) Et seulement 2 % des violeurs sont condamnés !

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L'AUTRE : MON SEMBLABLE,

MON ENNEMI ?

Haine et violences

Michel Boutanquoi

es événements dramatiques d'Échirolles ne peuvent pasne pas nous interroger. Le déchaînement archaïque d'une violence impensable résonne comme une mise au tombeaudu lien social ; sa possibilité même, au-delà de l'effroiqu'elle suscite, nous laisse comme désemparés et anéantitles familles de Sofiane et Kevin, les proches et tout unquartier. Si les événements ne sont pas comparables dupoint de vue des faits, ils font quand même écho au « gangdes barbares », au meurtre sauvage d'Ilan Halimi par unemeute toute aussi empreinte de cruauté bestiale.

Société civilisée, nous ne comprenons pas comment cesactes peuvent advenir.Mais toutes proportions gardées, en quoi ces actesmonstrueux différent-ils de ceux de Srebrenica, ou d'Alep,ou de tant d'autres ? Toutes proportions gardées, en quoidiffèrent-ils de la chasse aux Roms organisée par quelquespaisibles citoyens ?

Un regard a suffi, expliquent les médias ; un échec de la

socialisation, ont pu dire quelques travailleurs sociaux.Un regard, comme une interrogation insupportable : quies-tu, toi, pour me braver ainsi, braver ma loi sur monterritoire ?Mais qui es-tu, toi pour qui la vie n'est rien, pour t'affranchir de la loi ou ne l'avoir que si faiblementrencontrée, pourrait-on apostropher en retour ?Qui es-tu, toi, le musulman, demandait le Serbe, pour venir souiller ma terre ?Qui es-tu, toi, le Rom, pour obstruer mon regard avec toncamp insalubre ? questionne le bon Français.

Que ce soit à l'échelle d'un quartier ou à celle d'un pays,une même folie guette.« Le chaos est là en nous et entre nous et les autres, car

autrui est toujours là comme une promesse d'amour et un

péril probable, car autrui nous fait signe de sa différence

et de sa similitude englobante, parce que nous projetons

en lui des parties de nous-mêmes et qu'il se comporte de la

même manière », écrit Eugène Enriquez (1), qui partageavec Freud un profond pessimisme quant à la naturehumaine.

Le tragique de la condition humaine, c'est de voir dansl'autre à la fois son semblable et son ennemi ; c'est deressentir parfois la fragilité de nos institutions, qui neparviennent plus à contrer les pulsions destructrices, à lesdétourner, à fabriquer du lien.

Il s'agit pour toute société d'unelutte incessante pour préserver cequi est l'un des fondements de

notre humanité : le souci del'autre.

La violence est en nous, expression de la haine des autres,expression d'une toute-puissance du désir et des pulsions,et tout le travail de socialisation consiste à « homoniser » cepetit monstre vagissant et à le rendre apte à la vie, pour reprendre une expression de Castoriadis (2), c'est-à-dire àla vie avec les autres.

Et de fait, il est des faillites de nos institutions quiconduisent quelques-uns de nos semblables à abandonner toute humanité. Les raisons en sont multiples : familiales(précarité), sociales (échecs, délaissement), économiques(une société libérale et financière), mais toutes interrogentle contenu du vivre-ensemble.Il est aussi des discours qui attisent ces sentiments haineux (3) et qui conduisent à certains passages à l'acte, parfoislimités, mais qui parfois embrasent tout un pays.

L

(1) Eugène Enriquez, De la horde à l’État , Gallimard, 1983

(2) Cornelius Castoriadis, Figures du pensable , Paris, Seuil, 1998

(3) L'histoire lamentable du pain au chocolat de Copé en fait

malheureusement partie.

Dessin reproduit avec l'aimable autorisation de Charlie Hebdo

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BIODIVERSITÉ : ÉROSION

OU EFFONDREMENT ?

Réßexion dÕun naturaliste sympathisant d'EÉLV

C même au cœur de Paris, le corbeau freux, aux colonies

assourdissantes (encore classé « nuisible »), la corneille

noire et l’étourneau sansonnet, toujours nombreux, le pic

noir, dont l’espèce autrefois montagnarde a conquis les

forêts de plaine en trois décennies. Nous, ornithologues

amateurs, nous étonnons avec ravissement de voir nos

campagnes comtoises investies chaque hiver par des

dizaines de grandes aigrettes (1), migratrices hivernantes

d’Europe de l’Est. L’espèce était rarissime chez nous dans

les années 1980. Elle a depuis adopté notre région pour

passer la mauvaise saison en nombre. Ces grands oiseaux blancs nous apportent-ils un bon présage ? Pas si sûr : car si

j’oublie ici quelques-uns de ces animaux qui « profitent »

des évolutions actuelles de notre environnement commun,

la liste n’est pas si longue.

Vers des printemps plus silencieux

Dans mon adolescence, vers 1974, l’ornithologue

professionnel (Université de Montpellier, CNRS) Jacques

Blondel, ami d’une famille de ma parenté, avait accepté de

me recevoir durant une journée, au cours de laquelle j’aiappris, entre autres choses, que dans le monde des

oiseaux, sur dix contacts, neuf seront auditifs et seulement

un sera visuel. A partir de cette rencontre très formatrice,

j’ai entrepris d’apprendre à reconnaître beaucoup

d’espèces non seulement à l’œil, mais aussi à l’oreille… En

ce début mai 2012 (2), on peut déjà commencer à établir

un bilan des retours des migrateurs d’avril :

Où sont les hirondelles rustiques ? Dans mon quartier

d’un riant village de Haute-Saône, apparemment pas

spécialement pollué, une bonne dizaine de couples ont

niché en 2005, puis 2006 (avant, je ne comptais pas), dontquatre dans le seul bâtiment occupé par ma famille. Cette

année, pas de dispute ni de gazouillis, ni sur les sites de

nidification, ni sur les fils électriques : une seule paire

d’oiseaux fréquente les environs…

Que sont devenues les hirondelles de fenêtre ? Mise à

mal lors du ravalement de la mairie dans les années 1990,

qui a occasionné la destruction de nombreux nids, la

colonie du village ne s’est jamais bien reconstituée et a

quasiment disparu aujourd’hui.

Où est passé le coucou gris ? Pas de « coucou !» dans les

bois au cours de ce mois d’avril, période normale du retour

d’Afrique de la bête. Premier oiseau, solitaire, entendu

début mai… Il faudra très bientôt inventer des fables pour

expliquer aux enfants ce qu’a été dans notre jeunesse

ertains médias et réseaux associatifs s’emploient à nous

émouvoir avec la menace qui plane sur l’ours polaire,

victime de la fonte de son biotope glacé due au

changement climatique, du tigre du Bengale, victime d’une

démographie humaine et d’un déboisement galopants, des

baleines de toutes espèces, victimes de deux siècles de

surpêche, de la transgression des règlements

internationaux et de la pollution des océans. Ces médias et

militants n’ont pas tort. Pourtant, les faits, évolutions et

situations qu’ils nous soumettent ont un défaut : bien que

touché par les images spectaculaires d’animaux symbolesen voie de disparition, le Français moyen finira par penser,

souvent implicitement, que ces problèmes sont lointains et

qu’ils ne nous concernent qu'à la marge, voire pas du tout.

Il n’en est rien, hélas !

Lorsqu’à la fin des années 1970-début 1980, j’ai

participé avec passion et modestie à la protection du

faucon pèlerin en Franche-Comté - espèce en perdition à

l’époque et aujourd’hui heureusement sauvée

(provisoirement ?) -, les menaces nous semblaient assez

bien identifiées : Les écosystèmes étaient empoisonnés par des pesticides

organochlorés rémanents, type DDT. Ceux-ci s’accumulent

dans les graisses des animaux au fil des chaînes

alimentaires et fragilisent notoirement les coquilles des

œufs des oiseaux. L’usage de ces produits est depuis

interdit dans les pays développés (mais qu’en est-il

ailleurs ?).

Il existait un juteux trafic de jeunes rapaces, orchestré

par de richissimes fauconniers bien pourvus en

pétrodollars (tradition moyen-orientale).

Les pourfendeurs de « nuisibles » étaient encorenombreux parmi les porteurs de fusils locaux. J’avoue avec

satisfaction qu’il y a longtemps qu’on ne m’a pas apporté

une buse « plombée ». Les nemrods ont eux aussi, tant bien

que mal, intégré quelques notions d’écologie.

Il suffisait donc d’interdire le DDT et de surveiller les aires

(sites de nidification) des faucons pour que tout aille

mieux.

Trente années plus tard, tout va-t-il mieux pour notre

faune ? Certainement pas ! Quelques espèces, très visibles

et qui peuvent, transitoirement, nous paraître abondantes,

semblent prospérer. Ainsi, le naturaliste débutant peut-il se

satisfaire d’observer en nombre, avec une relative facilité, le

pigeon ramier, espèce forestière qui niche maintenant

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l’heureuse et rassurante banalité de ces espèces symboles

du retour du printemps.

D’autres espèces moins connues sont tout autant touchées

par la « malédiction moderne » :

Je n’ai pas encore entendu le torcol fourmilier cette

année (« quin ! quin ! quin ! ») et il avait déjà boudé les

abords de mon village l’année dernière.

La malédiction porte-t-elle seulement sur les migrateurs,qui s’empoisonneraient au cours de leur périple ? Rien

n’est moins sûr. Nombre d’oiseaux plus sédentaires et

réputés banals voient également leurs effectifs se réduire

depuis quelques années :

Moineau friquet : plus à la mangeoire cet hiver, plus dans

mes nichoirs ce printemps.

Bouvreuil pivoine : une observation pour tout

l’hiver dans mon jardin !

Un ami plus assidu que moi sur le terrain me disait

récemment qu’il voit même s’infléchir les effectifs des pies

bavardes ou des tourterelles turques, animaux familiers jusqu’au cœur de nos villes.

Rien ne va plus, ma brav' dame, et ça n’ date pas

d’aujourd’hui !

Yvette Veyret, universitaire géographe spécialiste des

risques majeurs, sans nier les problématiques propres à la

situation actuelle de l’humanité, aime à rappeler que nous,

les humains, avons la mémoire fâcheusement courte. Elle

donne en exemple la grande crue centennale de la Seine

en 1910 : qui s’en souvient alors que les contemporainssont tous dans les cimetières ? Qui sait qu’elle se

reproduira (ce qui est statistiquement à peu près certain) ?

Quel effet aura la prochaine crue centennale du fleuve sur

l’agglomération parisienne, une mégalopole

moderne sururbanisée, dépendante de technologies

fragiles et… non préparée à ce type de situation ?

En matière de biodiversité, la perte de mémoire nous

trompe également sur l’ampleur des dégâts esquissés ci-

dessus. Alors que je m’inquiète de mes modestes

observations présentes et personnelles, voyons d’où nous

partons. Quelques petits exemples, à reculons :

Un copain, forestier à la retraite, un peu plus âgé que

moi, me rapportait que dans les années 1960-70, la rivière

locale - la Linotte, affluent de l’Ognon - grouillait

d’écrevisses à pattes blanches - l’espèce européenne -, et il

racontait leur disparition assez brutale pour cause de

surpêche et de braconnage, sans compter la pollution

croissante du cours d’eau par la panoplie des produits

chimiques domestiques ou phytosanitaires dont l’usage

s’est précisément répandu à cette époque. Aujourd’hui, lecrustacé n’est plus là. Il se maintient péniblement tout à

l’amont du bassin versant de la Saône, dans les Vosges du

Sud, où il bénéficie d’un plan de protection bien tardif.

Albert Falco, ancien plongeur et capitaine de la Calypso

du commandant Cousteau, est décédé le 21 avril dernier.

L’Est Républicain du 23 avril nous rapporte ce témoignage

émouvant de ses premières plongées dans les années

1950 : « La mer Méditerranée ressemblait à une

bouillabaisse en pleine ébullition : ça grouillait tellement

que j’avais peur ! » Verve méridionale imagée, mais

significative de ce qui s’est perdu en 60 ans…

Pendant des siècles, et il y a encore 90 ans, les

journaliers se sont plaints de la monotonie de la nourriturequi leur était servie. Du saumon tous les jours ! Donnez-

nous un bout de cochon, notre bon Maître !... Les anciens,

dans la baie du Mont-Saint-Michel comme dans la vallée de

la Loire, se souvenaient d'avoir obtenu, après force

négociations, de ne manger de ce poisson que trois fois par

semaine et les jours de Carême. Certains prétendent qu'il

ne s'agit là que d'une légende en prétextant qu'il n'y a pas

de documents écrits qui en attestent. Que ceux-là sachent

que s'il n'y a en effet qu'un seul acte qui en fasse référence,

c'est avant tout parce que les contrats passés entre les

maîtres et leurs employés étaient uniquement verbaux, lesseconds ne sachant pas lire…

Dans nos rivières, la mulette perlière a été exploitée par

l'homme depuis la préhistoire, du fait de sa faculté de

fabriquer une perle de nacre exploitable en joaillerie (pour

1 individu sur 1 000 en moyenne). On raconte ainsi que

Marie de Médicis (1575-1642) a porté, pour le baptême de

son fils, une robe composée de 32 000 perles de

Margaritifera margaritifera ! Pour qu’un tel trésor soit

accessible, il faut imaginer, dans ce monde passé, des

rivières limpides, contenant moins d’un milligramme par

litre de nitrates et dont le fond était tapissé de cesmollusques filtreurs. Ils sont en voie de disparition

actuellement (3).

Je n’appelle pas au retour en arrière vers des temps

passés idéalisés, comme on en accuse parfois les

écologistes. Soyons réalistes : l’histoire ne fonctionne pas à

l’envers et, pour de nombreuses situations, il est déjà trop

tard ; vers 1800, un milliard d’habitants sur notre planète

vivaient de ressources renouvelables et déjà surexploitées

pour certaines. Qui désire vivre comme au temps de

Napoléon Bonaparte ? Aujourd’hui, nous sommes sept

milliards vivant sur des ressources non renouvelables pour

plus de 80 %. Parmi celles-ci, il n’y a pas seulement le

pétrole, le gaz, le charbon et l’uranium que nous devrons,

quels que soient les chemins politiques, remplacer via une

transition énergétique. Il y a aussi la perte irrémédiable de

notre capital biodiversité, qui s’accélère dans l’indifférence

des décideurs et du plus grand nombre.

Les causes en sont certainement multiples et complexes :

Certains experts dénoncent une pollution, diffuse mais

généralisée, des écosystèmes par les cocktails de biocidesmassivement dispersés, depuis un bon demi-siècle, via

l’agriculture, la pharmacie industrielle, le jardinage, nos

produits d’entretien ou l’incinération de nos déchets…

Très plausible.

Le changement climatique, causé par les émissions

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L'avenir de l'AOP comté

CHANGER LA PAC

C'est un débat de grande qualité qui a eu lieu le 15

octobre à Pontarlier, sous la houlette d'ATTAC et avec la

participation de Claude Vermot-Desroches, président du

Comité interprofessionnel du comté, Mathieu Cassez,

agronome et membre d'ATTAC et Marc Dufumier,

agroéconomiste. Un auditoire varié de 150 personnes :

agriculteurs, environnementalistes, altermondialistes… ou

simples citoyens.

Verre à moitié vide, verre à moitié plein

Les trois intervenants se sont félicités, chacun à sa manière,

des bienfaits de l'AOP (1) : une meilleure maîtrise de la

filière par les agriculteurs, le maintien de l'emploi, la

préservation de la qualité du produit face aux risques de

standardisation et grâce au maintien du système des

fruitières artisanales, et un meilleur revenu pour les

producteurs. En effet, au moment de la grande crise

laitière de 2008-2009, c'est l'AOP qui a permis le maintien

des cours alors que ceux-ci s'effondraient dans d'autres

régions, comme la Bretagne ou le Massif Central. Ce succès

est à mettre au crédit de l'intelligence collective et d'une

forme de résistance aux logiques libérales del'intensification, grâce à un cahier des charges qui fixe des

règles de production.

Côté verre à moitié vide, on trouve les problèmes

environnementaux, qui restent très préoccupants : la perte

de biodiversité des prairies et l'eutrophisation des rivières

comtoises. En effet, si on n'en est pas au niveau de la

Bretagne en ce qui concerne les nitrates, certains

indicateurs sont très préoccupants (Cf. l'article sur les

Assises de la Loue). Avec la fin programmée des quotas

laitiers, l'agriculture comtoise est à la croisée des chemins

et elle devra résister à la tentation du « produire plus », qui

aurait des conséquences dramatiques sur l'emploi et sur

l'environnement.

Peser sur la renégociation de la PAC (2)

Comment ne pas souscrire à ce constat de Claude Vermot-

Desroches, lequel considère que « l'Europe est dirigée par

des commissaires, fous furieux du libéralisme » qui, avec

la fin des quotas, « sont en train de piétiner les règles mises

en place ». En effet, la tentation est bien présente de revoir

le cahier des charges de l'AOP à la baisse pour se

conformer à la sacro-sainte « concurrence libre et non

faussée ».

Mathieu Cassez a rappelé que, si la profession avait une

certaine maîtrise des volumes de production, elle ne

contrôlait pas grand chose en amont : les intrants (énergie,achat de protéines…), et en aval : 80 % de la

commercialisation par les grandes surfaces. Revenant sur

les problèmes environnementaux non réglés, il a insisté

aussi sur la nécessité de trouver le bon équilibre

massives de gaz à effet de serre depuis deux siècles, est en

marche. On ne l’arrêtera pas en pressant sur un bouton. Il

sera redoutable pour de nombreuses espèces animales et

végétales, sans compter... nos toutes proches « générations

futures » (elles sont nées !).

Pour diverses raisons (économie de court terme,

ignorance, paresse), de nombreux écosystèmes continuent

à être mis à mal dans le monde, y compris en France :

vergers arrachés ou non renouvelés, stations d’épurationinsuffisantes ou saturées, normes de rejets inappropriées,

milieu humides asséchés, forêts intertropicales non

régénérées, marées noires, déchets abandonnés…

A travers toutes ces menaces esquissées, ce n’est pas

seulement le concept de préservation de la biodiversité qui

se jouerait de façon abstraite ou idéalisée dans les labos de

recherche ou les associations de protection de la nature.

Ce sont les conditions de vie future des enfants

d’aujourd’hui qui sont mises en question. Comment

nourrir sainement 9 milliards d’habitants en 2050 à partir d’éco- ou agro-systèmes en voie de dégradation accélérée ?

Dans l’immédiat, chacun doit donc être convaincu qu’il

peut agir localement, personnellement ou collectivement,

pour infléchir le cours d’une catastrophe planétaire en

marche, qui revient à détruire le capital vie : cultivez et

consommez bio et/ou renouvelable !

Pour l’heure, sur le plan lexical, la science institutionnelle

parle pudiquement de l’érosion de la biodiversité. Ne

serait-il pas plus lucide de parler d’un effondrement

désastreux et sans précédent ? (4)

(1) Un grand héron tout blanc.

(2) Eh ! Oui, mon article est publié avec... un certain retard...

(3) La norme actuelle pour l'eau potable est...moins de 50 mg/l !

(4) Pour en savoir plus : Un éléphant dans un jeu de quilles /

L’homme dans la biodiversité, de Robert Barbault, Ed. du Seuil /

Science ouverte

Jean-Louis Dubois, éco-interprète

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POUR LA CONSERVATIONDU LYNX BORÉAL

Une campagne d'Athénas

Centre ATHENAS

stagner, voire à régresser localement (Cf. bulletin n°17 du

Réseau lynx, bilan 2008/2010).

Mortalité routière et ferroviaire : chaque année, des

individus sont tués, le plus souvent dans des zones

identifiées depuis longtemps comme dangereuses.

Pourtant, les travaux routiers visant à fluidifier le trafic mais

entraînant une accélération de la vitesse continuent.

Obstacles matériels à la dispersion (autoroutes, lignes

TGV, etc.), constituant des freins à la conquête de

territoires par les subadultes et créant des ruptures de

continuité entre les noyaux de population.

Braconnage : longtemps nié ou ignoré, il est aujourd’hui

connu, en raison d’affaires qui ont donné lieu à des

jugements et des condamnations. Toutefois, malgré la

découverte répétée de jeunes orphelins chaque automne

au moment des battues à grand gibier, les moyens

consacrés à la lutte contre le braconnage (effectifs et

logistique) diminuent régulièrement.

Ainsi, depuis 10 ans, la population française de lynx est

estimée au même niveau (environ 150 individus). Dans le

même temps, les remises en cause du statut de protection

de l’espèce se multiplient :

R

Sauvegarde de la Faune Sauvage en

Franche-Comté et Bourgogne Est

www.athenas.fr

Tél : 03 84 24 66 05

agro-écologique.

La question de la renégociation de la PAC (9,5 milliards

d'euros pour la France) a été abordée par Marc Dufumier.

Pour lui, le moment est venu de tranférer une grosse partie

des aides vers une agriculture plus respectueuse de

l'environnement. Les modalités de ces aides, nouvelle

formule, devront être négociées au niveau régional, avec

les agriculteurs eux-mêmes. La bataille qui s'annonce, pour une autre politique agricole européenne doit pouvoir

regrouper producteurs, environnementalistes et

consommateurs.

L'animatrice de la soirée a conclu

par un appel à la constitution d'un

collectif « PAC 2013 » pour élaborer

des propositions et préparer, pour

les défendre, la mobilisation

citoyenne.

(1) Appellation d'Origine protégée (ex-AOC, Appellation

d'Origine contrôlée).

(2) Politique agricole commune.

Gérard Mamet

éapparu en France dans les

années 70, le lynx n’a jamais

bénéficié d’un plan de

conservation. Issu des

réintroductions suisses, il a

colonisé le massif du Jura, y

trouvant un biotope favorable.Toutefois, si son aire de

présence s’est étendue de façon

régulière jusqu’au début des

années 2000, elle a commencé à

Appels à la « régulation »,

fondés sur une prétendue

surdensité.

Campagnes de presse mettant

en scène des prédations

présentées comme délictuelles,

anormales ou menaçant la surviedes populations d’ongulés.

Enfin, les attaques de lynx sur

le bétail domestique ne font pas

l’objet d’une politique de

prévention. L’Administration gère les déprédations

occasionnelles au jour le jour, en fonction des pressions

des lobbies.

Chaque consultation publique fait apparaître qu’à une

écrasante majorité, nos contemporains sont favorables à la

protection du lynx. Pour qu’il bénéficie d’un plan de

conservation, comme le loup et le l’ours, il est nécessairede se mobiliser :

Rédiger une proposition de plan de conservation, travail

dans lequel nous souhaitons impliquer les associations

nationales concernées.

Témoigner d’un fort soutien du public à cette initiative

pour cela, il faut massivement (et avant le 31 décembre)

signer la pétition Pour un plan de conservation du lynx

boréal, qu'on trouve sur le site www.cyberacteurs.org/

cyberactions/plan-conservation-lynx-boreal-514.html

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LES AVENTURES D’OPTYMO

J

Bus belfortains

’ai été sensible au courrier, paru dans La Feuille Verte

de cet été, de Jean-Marc Blechschmidt, qui disait que ce

serait sympa si nos élus, bien que très pris par leursmandats, faisaient l’effort de rédiger un article de temps en

temps, pour dire leur travail, leurs joies et leurs peines.

Certes nous avons souvent la tête dans le guidon, nous

nous battons quotidiennement pour faire progresser

l’écologie, dans un environnement pas toujours très

amène. Mais il est en effet important de relater ce travail,

nos réussites et nos difficultés, pour ceux qui partagent

nos convictions. D'où les lignes qui suivent.

Tout remettre à plat...

Au terme d’un accord de programme et de gouvernance

entre certaines composantes de la gauche locale (MRC-PS-

Verts) lors des cantonales de 2004, je suis devenu en avril

2004 Vice-Président du SMTC (Syndicat Mixte des

Transports en Commun) du Territoire de Belfort, avec

comme Président Christian Proust, tout frais ancien

président du CG à l’époque.

Nous avons trouvé un réseau en perte de vitesse, qui

végétait sous la présidence de Raymond Forni, lequel avait

en ce temps-là d’autres chats à fouetter… Le réseau

perdait 200 000 voyages (trajets) par an, il n’avait pas été

modifié en profondeur depuis 1979.

Nous avons vite compris qu’il fallait tout remettre à plat

pour repartir du bon pied. Mes objectifs en arrivant au

SMTC étaient modestes : remplacer les vieux bus au gas-oil

par des bus propres et instaurer la gratuité pour les

scolaires de la ville de Belfort, qui n’en bénéficiaient pas,

contrairement aux autres collégiens et lycéens du

Territoire-de-Belfort, ce qui était une injustice.

Nous avons pris trois ans pour étudier la question sous

tous les angles et visiter les réseaux qui réussissaient. Etnous avons bâti un nouveau réseau sur quatre aspects

principaux : rapidité, efficacité, simplicité, matériel propre

et moderne.

Rapidité

L’ancien réseau avait des performances très médiocres en

matière de « vitesse commerciale » (vocable consacré dans

la profession pour désigner la vitesse moyenne des bus sur

le réseau).Grâce à l’augmentation des sites propres

(multipliés par 6), la priorité aux feux et l’arrêt de la ventedes billets à bord (25 % du temps du conducteur), nous

sommes passés de 14 km/h à 21 km/h (ce qui est dans le

haut du tableau pour un réseau d’agglomération urbaine

moyenne).

Efficacité

L’ancien réseau ne desservait ni les pôles d’emploi (ce quiest un comble quand on sait que les réseaux sont financés

en grande partie par le Versement Transport des

entreprises de plus de 9 salariés, qui représente environ 60

% de notre budget), ni les centres commerciaux ou les

pôles de loisirs (cinémas, etc.). De plus, les horaires

étaient très irréguliers, avec des vides importants dans la

journée.

Notre nouveau réseau comporte plusieurs lignes

nouvelles, qui desservent les pôles économiques,

commerciaux et de loisirs, à la fréquence de 10 minutes

toute la journée, et avec un cadencement (le bus passe à la

minute 04, 14, 24, 34, 44, 54, à un arrêt donné).

Simplicité

Au niveau de la tarification, il y avait 3 zones et 75 tarifs

différents, le ticket unité était utilisé à 60 %, au détriment

de l’abonnement, cher et dissuasif.

Nous avons réduit à 4 le nombre de tarifs : tarif normal,

tarif social et jeunes, transport à la demande (TAD) et

personnes à mobilité réduite, gratuité scolaire (un AR/

jour), avec suppression des zones.

Le système n’est plus celui d’un abonnement « à fonds

perdus » : on paye le nombre de voyages réellement faits

dans le mois (sur la base de 0,80 € par voyage), plafonné

suivant le tarif (31euros tarif normal, 9 euros tarif social et

jeunes). Il n'y a plus de risque de payer un abonnement

incomplètement consommé…

Le titre papier a été remplacé en majeure partie par un

pass sans contact (le Pass Optymo), délivré gratuitement et

valable ad vitam aeternam. On monte dans le bus, on

badge et c’est tout - avec un système de post-facturation(paiement en fin de mois de l’ensemble des voyages

réalisés dans le mois). Ce pass représente 85 % de nos

voyages, le reste étant réparti entre les différents titres

papier maintenus (10 voyages, voyage journée…) et les

tickets par SMS, pour les usagers occasionnels ou

extérieurs à Belfort.

Matériel propre et moderne

Un nouveau réseau se devait de fonctionner avec des bus

modernes, propres et attractifs.Nous avons remplacé nos 50 bus au gas-oil par 38 bus au

GPL, dont la livrée, le design intérieur et les matériaux et

sellerie des sièges ont été spécialement étudiés. Nous

avons décidé de prendre de beaux matériaux, avec tissus

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ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Haut-Doubs

Claire Rousseau

D u côté de Pontarlier, l’automne est synonyme derassemblement, puisque le 17 octobre s’est tenuel’Assemblée générale du groupe local EÉLV, réunissant lesadhérents et coopérateurs du Haut-Doubs, vaste territoirequi s’étend de Mouthe au Russey en passant par Morteau, Vercel et Amancey. Après un bilan moral partagé entre espoir et déception -

chacun a pu partager son sentiment sur la vie du parti - les8 écologistes présents ont pu élire un nouveau bureaupartiellement renouvelé.Il a également été demandé d’élire 2 cosecrétaires afin dese répartir la charge de travail sur deux zonesgéographiques distinctes, en lien avec les militants et lesprojets du secteur. A l’unanimité, l’assemblée a donc élu 3 personnes : François MANDIL, porte-parole du groupe local duHaut-Doubs Raymond TOURNIER, cosecrétaire, plus

particulièrement sur la zone de Morteau Claire ROUSSEAU, cosecrétaire, plus particulièrementsur la zone de Pontarlier.Dorénavant, les réunions reprendront donc,alternativement à Morteau et à Pontarlier, le 2e mercredidu mois, à 20 h 30.

doux et confortables, au lieu du plastique spartiate etprétendument résistant.Le pari était que si l’on fournit du beau, il est respecté. Lerésultat est que nous avons très peu de dégradations àl’intérieur des bus. Après trois ans de travail et d’attente, le jour J est arrivé : lebasculement du réseau était programmé pour fin décembre

2007. Nos nouveaux bus MAN (seul constructeur faisantencore des bus au GPL) sont arrivés les uns après les autrescourant décembre. Que d’instants d’émotion !… Et leréseau a été mis en service début janvier 2008. Instant de vérité… Après un début un peu en baisse (les usagers ontdû se familiariser avec le nouveau réseau, prendre denouvelles habitudes, les lignes avaient parfois changé, lesarrêts n’étaient plus les mêmes…) et une campagnehaineuse et populiste de la droite sarkozyste utilisant ledésarroi des clients, nous avons rapidement retrouvé notrefréquentation et nos recettes initiales.

Quatre ans plus tard...

Quatre ans après, il y a 45 000 porteurs du Pass Optymo etla fréquentation du réseau a augmenté de près de 80 %(4,8 millions de voyages en 2007, 8,2 en 2011).

sites propres, de nouvelles lignes,des fréquences à 5 minutes sur certaines lignes...

Lancement prévu fin 2013.

Jean Siron

Notez dès à présent la prochaine réunion : mercredi 14novembre, à 20 h 30, à la Mairie du Russey.Par ailleurs, il est très regrettable de n'organiser desréunions publiques thématiques que pendant les périodesélectorales. Il serait donc opportun d’en organiser une detemps en temps sur différents secteurs de notre territoirepour fidéliser nos militants et favoriser l’échange en zone

rurale. De fait, une réunion publique sur la questiontransfrontalière du droit d’option a été évoquée. Affaire àsuivre…

Certes, des améliorations restent encore à faire (meilleuredesserte des zones suburbaines, réorganisation du TAD...).C’est le travail entrepris dans le nouveau projet de réseau.En effet, pour améliorer encore ces résultats, nous avonsréfléchi et travaillé depuis deux ans sur le projet « Optymophase 2 ». Le but est de faire un Bus à Haut Niveau deService (BHNS), qui obtienne des résultats comparables à

ceux d’un tramway, en coûtant beaucoup moins cher (notre budget total est égal à 2 km de tram, soit 40 M€.

Pour comparaison, le tram de Besançon coûtera 250 M€ ).

Après 2 ans d’études et de procédures administratives, lestravaux ont débuté en juillet 2012, ce qui fait que Belfortressemble (un peu !) à Besançon. Il y aura encore plus de

Claire Rousseau Raymond Tournier François Mandil

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EN ROUTE VERS

DE NOUVELLES AVENTURES !

Jeunes Écolos

d'emploi ou autres sympathiques formalités de fin d'annéescolaire, les JÉFC se sont retrouvés dès le mois d’août. C'estainsi que trois Jeunes Écolos bisontins se sont rendus àPoitiers pour le Forum Ouvert des Jeunes Écologistes et les journées d'été d'EÉLV. Pour une première, le Forum Ouvertfut une belle réussite : une semaine de débat, d'ateliersparticipatifs, de rencontres et de repas végétariens dans le jardin sympa d'une auberge de jeunesse poitevine. Ce futentre autres l'occasion d’échanger avec Pascal Durand sur

notre vision du mouvement de jeunesse et de la relationindépendante et solidaire que nous entretenons avec EÉLV,mais aussi de réaliser quelques actions, comme la mythique« soirée de droite » ou le happening contre le« greenwashing », pas mal repris dans la presse. La semaines'est conclue par notre AG, au cours de laquelle Mathilde et Anthony, les deux Franc-Comtois, ont quitté l’exécutif fédéral. Ils laissent derrière eux un bilan moral voté àl'unanimité (historique !), qui témoigne du travail accomplicette année. En effet, cette année fut importante pour notremouvement, qui a grossi et mené plusieurs campagnes

dans presque toute la France.

vec les tractages, lescollages, l'Écolopoly et laparticipation aux deux meetings de campagned’Éric, on peut dire queles Jeunes Écolos franc-comtois ne sont pasrestés les mains dans lespoches en ce printemps

2012 !Après le bac, lesconcours, la recherche

A

Lucas Wicky,pour les Jeunes Écologistes de Franche-Comté

( 1) Tu souhaites prendre contact avec les Jeunes Écolos ? Toutes les infos sont sur notre page web :

http://www.jeunes-ecologistes.org/franche-comteTu peux aussi nous suivre sur Facebook et Twitter.

C'est sur cettedynamique que les

JÉFC ont abordé cetterentrée. Nous avonsdonc, dès débutseptembre, repris lestractages et les collagesdans les facs, afin de faireconnaître notre

mouvement. Le 22septembre, nous avonsdécidé de décliner à Besançon l'action nationale Park(ing)Day. C'est en K-way et sous un Vitabri que nous avonsoccupé une place de parking dans le but d’entraîner uneréflexion sur la place de la voiture en ville. Enfin, jeudi 4octobre, nous avons organisé un pot de rentrée. Unebonne dizaine de militants, de sympathisants mais aussi denouvelles personnes venant découvrir les JeunesÉcologistes étaient présents. Autour d'un Écocup de jus depomme bio, nous avons évoqué le fonctionnement et les

valeurs de notre mouvement. Nous en avons profité pour présenter une rétrospective des actions qui ont marqué les JÉFC. Nous sommes repartis avec de nombreuses idées etune grande motivation pour l'année à venir... et tout ensouhaitant une bonne continuation à Mathilde Tessier qui,partie poursuivre ses études à Lyon, continue à adhérer enFranche-Comté ! (1)

L'action "Park(ing) Day", à côté de la place Granvelle

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PARKING DAY : MOINS DEVOITURES, PLUS DE NATURE !

Jeunes Écologistes de Franche-Comté

Anthony Poulin, pour Les JEFC

D ans le cadre de la mobilisation « Parking day », samedi22 septembre, les Jeunes Écologistes de Franche-Comté onttransformé un emplacement du parking de la placeGranvelle, à Besançon, en un espace où ils ont proposé deréfléchir à la place de la voiture en ville et à une autregestion de la place publique. Nous avons alors payé pour occuper cette partie de l'espace public et décidé de l'ouvrir à tout le monde en lieu et place d'une voiture.

Pas de ville pour les bagnoles : place à l'utopie !

Avec l'inexorable augmentation du prix des ressourcespétrolières, la raréfaction des énergies fossiles et l'impactde la pollution atmosphérique sur le dérèglementclimatique, nous allons devoir revoir nos façons de nousdéplacer. Il est urgent d'oser penser différemment la placede la voiture en ville.L'automobile est source d'accidents et de nombreusesnuisances (visuelles, auditives ou agissant sur la qualité del'air), en particulier dans le coeur de nos agglomérations. Alors qu'il existe plusieurs modes de transports alternatifs

qui peuvent répondre aux attentes de chacun, nouscontinuons à nous accrocher à un modèle de

des potagers, des espaces verts, destrottoirs plus larges, des voies decirculation pour les bicyclettes,trottinettes, rollers ou pour lestransports en commun. Place àl'audace et à l'imagination !

développement dépassé, qui accorde un espace toujourstrop important aux véhicules individuels. Les défis de lamobilité du futur nous imposent de changer deparadigme : sortons de notre dépendance collective etconstruisons la ville de demain.

Quelques mètres carrés : le début du bonheur ?

Une place de stationnement représente environ 9 m2 : sion multiplie cette surface par les 5 000 places de parking

extérieures disponibles à Besançon, c'est l'équivalentd'environ 6 stades de football qui est consacré austationnement ! La place prise par les voitures stationnéespourrait être attribuée à d'autres fonctions. Il seraitpossible d'en faire des lieux de rencontres et d'échanges,

BIENTÔT DES BENNES À MEUBLES

Dans nos déchetteries

ne expérimentation au niveau européen est en cours,

depuis début 2012, avec le Sytevom (1) et un nouvel éco-organisme, Éco-mobilier (2), sur notre territoire. En effet,deux collectivités ont été retenues : Strasbourg, avec unebenne à meubles sur l'une des déchetteries, et le Sytevom,avec une benne à meubles sur la déchetterie de Lure.En janvier 2012, 17 tonnes de meubles ont été collectées eten août, 64 tonnes (dernier chiffre connu pour l'instant) !Cette collecte est lancée par Éco-mobilier, qui aura à la mi-novembre son agrément d'éco-organisme. Sont collectéstout mobilier en bois massif, panneaux de particules, métal,ainsi que sommiers et matelas.

Les producteurs (Ikea, Conforama, But...) préparent uneécotaxe sur l'achat du mobilier afin de financer Éco-mobilier ; ce dernier reversera, selon un barème et selon letonnage capté, aux collectivités.Le Sytevom, par la voix de son président Franck Tisserand,sera, espère-t-on, le premier à signer un contrat avec Éco-

U mobilier ; c'est ainsi que dès le premier semestre 2013, desbennes à meubles seront installées dans les déchetteriessur le territoire du Sytevom.Le réemploi est d'abord privilégié avec le réseau desressourceries ; la récupération et le recyclage de matériaux permettront de faire baisser le tonnage des bennes« encombrants » ou « tout-venant » destinées àl'enfouissement. Ainsi de nouvelles filières de recyclage des DEA (déchetsd'éléments d'ameublement) vont s'organiser et répondreaux préconisations du Grenelle II (loi du 12 juillet 2010).

Corinne Guyonnet,membre du comité syndical du Sytevom

(1) Syndicat mixte à vocation unique pour le Transfert,l'Élimination et la Valorisation des Ordures Ménagères (Haute-

Saône)(2) www.eco-mobilier.fr

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Gérard Mamet

logique commune et favoriser l'engagement des différents

acteurs, arriver – pourquoi pas ? - à la signature d'un

Contrat de Territoire, (comme le propose SOS Loue).

… mais des problèmes politiques non réglés

En premier lieu se pose la question budgétaire. Les élus

comme les représentants des administrations ont souligné

les difficultés liées aux restrictions budgétaires en période

d'austérité. Et les écologistes proposent une alternative à la

politique d'austérité : la conversion écologique de

l'économie, créatrice d'activités et d'emplois. Il ne s'agit pas

d'une « relance » tous azimuts, mais d'adapter l'économie

aux exigences de la protection des ressources et des

milieux, en limitant autant que possible les effets du

dérèglement climatique. Ici, on est en plein dans le sujet.

Deuxième problème non réglé : comment sortir de la

logique libérale ? Claude Vermot-Desroches, président du

Comité interprofessionnel du Comté, est intervenu

courageusement dans la réunion pour souligner la

contradiction entre l'intérêt individuel de certains éleveurs

qui voudraient, avec la fin des quotas laitiers et dans une

logique libérale, « gagner plus » et donc intensifier leur

activité, et l'intérêt collectif de la profession, qui ne tirerait

aucun avantage à augmenter la production laitière, mais

qui devrait plutôt mettre l'accent sur la qualité.

Et la politique européenne est ici en cause. Dans salogique libérale, elle considère toute volonté de restriction

de la production, tel le cahier des charges de l'AOP comté,

comme une entrave au dogme de la concurrence libre et

non faussée. Il y a d'ailleurs clairement une énorme

contradiction entre la volonté européenne affichée de

mieux protéger les milieux naturels et cette logique

productiviste en agriculture dont la commission de

Bruxelles se fait encore aujourd'hui le chantre zélé.

fonctionnement des stations d'épuration. Le bassin versant,

Haut-Doubs (jusqu'aux pertes d'Arçon) et Loue, compte

plus de 110 000 habitants. Il y a 75 stations, en partie des

stations spécifiques pour les fromageries. Toutes ne sont

pas équipées pour éliminer le phosphore. Et pourtant les

techniques existent. La station de Bians-les-Usiers a été

citée en exemple : en s'équipant pour la

« déphosphoration », elle a fait passer de 8,3 à 1,8 mg de

phosphore par litre la teneur des eaux rejetées dans la

nature.

Quatrième volet, les rejets d'effluents non domestiques. La

Chambre de Commerce poursuit un travail de

sensibilisation des professionnels dans différents secteurs :

industrie, commerce, artisanat, services, santé, etc. Du côté

des scieries, on tente de réduire les effets du traitement du

bois par les insecticides et les fongicides, mais il faut

renforcer la surveillance.

Et pour finir ont été abordés le thème de l'application de

la règlementation et celui des incitations financières. Le

bâton et la carotte, en quelque sorte… Les directives

européennes sur l'eau ont été transposées en droit français.

Des infractions sont parfois constatées, par exemple en

matière de rejets d'effluents agricoles. Les sanctions sont

graduelles : avertissements, mises en demeure, amendes…

Et l'Agence de l'Eau dispose de crédits pour subventionner

les travaux entre 30 et 80 % : amélioration des stations

d'épuration et des réseaux, maîtrise des effluents d'élevageou reconquête des milieux naturels.

Des conclusions intéressantes ...

Le Préfet et le président du Conseil Général se sont partagé

les conclusions, qui ne peuvent que satisfaire les

écologistes et que l'on peut résumer en quatre points :

- On doit mettre en place une gouvernance rénovée :

meilleure coordination, plus grande efficacité, garantie

d'une véritable veille en intégrant les scientifiques dans la

gouvernance. Et ce pôle scientifique doit avoir les moyensde fonctionner. On pourra ainsi déboucher sur un plan

continu d'éducation, d'information et de répression.

- Les priorités doivent porter sur les stations d'épuration

et les milieux agricoles, qui sont principalement à

l'origine des rejets de phosphore et d'azote.

plafond d'aliments

concentrés par bovin,

etc. Mais il reste

beaucoup à faire en

matière de maîtrise des

effluents, de respect des

plans d'épandage et de

formation desexploitants aux

pratiques respectueuses

de l'environnement.

Troisième volet de

l'action : améliorer le

- Il faut envisager une

problématique

particulière « karst », y

compris en allant vers

des réglementations

propres à ce milieu (plan

d'épandage, utilisation

des pesticides, lessives etliquides vaisselle sans

phorphore...)

- Pour consacrer une

vision globale des

rivières, renforcer une

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ADN, TABAGISMEET AUTRES JOYEUSETÉS

Science et écologie

C

3. Le nucléaire peut-il être transparent ?

La commission japonaise d'investigation sur l'accident de

Fukushima fait ressortir la collusion entre le gouvernement,

les agences de contrôle et l'exploitant de la centrale, Tepco. Ainsi, depuis 2006, les instances de contrôle et Tepco

savaient qu'une panne totale de courant pouvait se

produire si un tsunami atteignait la centrale. Et pourtant,

rien n'a été fait... En juin 2012, le parlement japonais a

approuvé l'instauration d'une nouvelle agence de sûreté,

indépendante et transparente. ( La Recherche n°468,

octobre 2012, p.82)

Commentaire : En France, les avis de l'autorité de sûreté

nucléaire sont maintenant accessibles sur internet. On peut

y lire qu'en cas de crue millénale majorée, la protection dela centrale du Tricastin n'est pas assurée... La transparence,

c'est bien. Encore faut-il que les données soient prises en

compte.

4. Réchauffement : ce que mesurent les spécialistes.

Des dizaines de milliers d'instruments de mesure sont

répartis sur la planète. Une cohérence apparaît : la

tendance au réchauffement climatique est significative. On

compte huit preuves du réchauffement climatique : les

températures de l'air augmentent, les océans se

réchauffent, les glaces de montagne reculent, les calottes

polaires glissent plus rapidement vers la mer, le niveau des

mers monte, la glace de mer disparaît, les espèces

terrestres se déplacent vers le nord, le permafrost (sous-sol

gelé en permanence) se réchauffe. ( La Recherche n°457,

novembre 2011, p.62 à 66).

Commentaire : Alors, Claude Allègre, malgré les évidences,

les preuves qui s'accumulent, toujours climatosceptique ?

Gérard Mamet

1. Un livre entier stocké dans l'ADN.

En langage informatique, il n'y a que des 1 et des 0. Dans le

code génétique de l'ADN, on a 4 bases, représentées par 4

lettres : A, C, T et G. Des chercheurs de Harvard ont eul'idée de stocker un livre en codant le texte sous la forme

d'un brin d'ADN. Les 1 ont été codés T ou G et les 0, A ou

C. Par les méthodes classiques de duplication de l'ADN, on

a ainsi obtenu 70 milliards d'exemplaires du livre dans une

seule éprouvette. Le livre peut être reconstitué par les

moyens classiques de décryptage de l'ADN. ( La Recherche

n°468, octobre 2012, pp.8 à 10)

Commentaire : Il y a sans doute là des perspectives

nouvelles pour le stockage des données informatiques :

stabilité à long terme, miniaturisation des supports. Ilfaudra néanmoins être vigilants pour que les progrès des

techniques ne soient pas utilisés dans n'importe quel type

de manipulations génétiques.

2. Le tabagisme alarmant des pays en voie dedéveloppement.

Une enquête portant sur 14 pays à revenus faibles ou

moyens montre que le tabagisme y est plus répandu que

dans les pays riches. Près de la moitié des hommes

consomment du tabac, contre un quart aux Etats Unis.

Selon l'OMS, 6 millions de personnes meurent chaque

année des conséquences du tabagisme et, si rien n'est fait,

ce chiffre pourrait passer à 8 millions en 2030, dont 80 %

dans les pays à revenus faibles ou moyens. ( La Recherche

n°468, octobre 2012, p.26)

Commentaire : Les industries du tabac, qui sont très

puissantes et dont les intérêts sont contrés par lescampagnes anti-tabac dans les pays riches, ont reporté leur

effort commercial sur les pays pauvres, y compris parfois en

direction des adolescents. Dégâts collatéraux du libéralisme

économique ?

ette rubrique a pour ambition de proposer un regard critique sur l'actualite

scientifique, en montrant tanto

t lesdangers, tanto t les espoirs suscite s par les recherches et les de couvertes. Cette information peut parfois inspirer les

propositions des e cologistes. Les re fe rences sont donne es pour ceux qui voudraient approfondir les questions traite es.

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DIRE NON POUR DIRE OUI

Conseil fédéral

près fonctionné jusqu’au premier choc pétrolier…). En1986, pour la signature de l’Acte unique (le « grandmarché »), Jacques Delors ne m’a pas demandé mon avis…Mais même si l’Europe virait de plus en plus vers lelibéralisme, j’avais le sentiment qu’elle se construisait.

Maastricht, Amsterdam, Nice...

Je me souviens fort bien de la campagne de 1992 pour oucontre le traité de Maastricht, avec la droite contre,emmenée par Philippe Seguin, le PS et Mitterrand quipesaient pour de tout le poids de l’État, et des Verts plutôtcontre (« contre parce qu'européens », écrivait à l'époque Alain Lipietz...). Bien sûr, les fameux critères deconvergence (taux d'inflation ne pouvant excéder de 1,5 %celui des trois pays ayant le taux le plus faible, déficitbudgétaire inférieur à 3 %, endettement public inférieur à60 % du P.I.B.) étaient difficiles à avaler, mais lesperspectives d'une politique étrangère et de sécuritécommune, et surtout de la création d'une monnaie unique,me semblaient des sauts qualitatifs vers le fédéralismesuffisants pour ne pas bloquer le processus : j'ai donc votéoui (la majorité pour le oui fut courte : 51,05 %).Pour le traité d'Amsterdam (1997) et celui de Nice (2002),les citoyens ont été plutôt tenus à l'écart, et il a falluattendre 2005 et le projet de Traité établissant uneConstitution pour l'Europe pour que s'ouvre de nouveauun grand débat.Les principaux arguments développés par les défenseurs

du non étaient l'identité nationale, la crainte del’élargissement (surtout à la Turquie) et la défense de l’État-nation. Arguments qui me semblaient convenir à l’extrêmedroite, à la frange la plus dure de l’UMP, à la rigueur aux amis de Chevènement, mais non à une gaucheprogressiste, ouverte, démocrate et réformiste.

campagne pour le oui et deux constats se sont imposés : lamême vague de mal-être, de souffrance sociale, qui avaitpoussé Le Pen au second tour de la présidentielle de 2002se reformait encore plus forte de n’avoir pas été reconnue ;et une partie de mes amis d’une gauche ouverte eteuropéenne s’apprêtait à voter non, portée par un rejet viscéral du texte proposé qui, à leurs yeux, les obligeait àcautionner l’ensemble des politiques menées depuis ledébut de la construction européenne.Ces mêmes amis développaient des arguments nouveaux,que je regrouperai sous le thème générique de « déficitdémocratique ». 1°) Le mode d’élaboration du texte lui-même par des représentants pour certains élus, pour d’autres issus du monde associatif et syndical, ne leur convenait pas. En effet ces représentants avaient le défautrédhibitoire de n’avoir pas été mandatés pour s’ériger en Assemblée constituante. Avec ce mot de « constituante »resurgit toute une tradition culturelle et politique attachéeau modèle issu de la Révolution française. 2°) La BanqueCentrale Européenne indépendante, donc non soumise à larégulation politique, échappait de fait à l’espacedémocratique. 3°) Le fonctionnement des institutionseuropéennes proposé par le TCE, bien qu’apportant unprogrès sur le plan de l’exigence démocratique, n’offraitpas à leurs yeux autant de garanties que notre bonne vieilleConstitution de la Ve République.Bien sûr, j’ai à l'époque répondu à ces arguments : d’unepart qu'on ne pouvait imposer aux autres pays de culturespolitiques différentes notre modèle de constituante à la

française, d’autre part que voter non ne changerait rien austatut de la BCE, et enfin que 70 % de notre droit étaitdérivé de textes européens, et que, dans ce contexte,renforcer le rôle du Parlement était toujours bon àprendre. Je n’ai pas oublié, en outre, de citer les lacunes denotre Constitution nationale : le 49-3, l’ordre du jour de

L ongtemps, la notion m’est restée

inintelligible : je ne trouvais aucunargument susceptible de rendrecompte de ce qu’il est maintenantconvenu d’appeler le « non degauche ».En effet, je n’étais pas né en 1957,mais le traité sur le fonctionnementde l’Union européenne (dit Traité deRome), adopté cette année-là, meparaît a posteriori plutôt une bonneidée. En effet, il s’agissait de donner

aux ennemis de la veille un horizoncommun pacifique (ça a plutôt bienmarché) et prospère (ce qui a à peu

L’autre argument massue,

l'ultralibéralisme du TCE,correspondait bien à l’extrêmegauche, à un Parti communiste enmal de légitimité. Pour moi, cetargument ne résistait pas à la lecturedu texte, ni plus ni moins libéral queMaastricht, et me paraissait peususceptible de convaincre la gauchede gouvernement, c'est-à-dire le PS etLes Verts.

« Déficit démocratique »

Et puis j’ai opiniâtrement faitDessin reproduit avec l'aimable autorisation de Charlie Hebdo

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l’assemblée fixé par le gouvernement, etc.

Ouistes vs nonistes

Puis est advenu le résultat que l’on sait (54,68 % de non). Avec le recul, m'apparaissent deux divergences profondesentre les ouistes et les nonistes de l'époque :1) Accepter ou non le cadre dans lequel se situait la

décision : Plusieurs militants du non m’ont affirmé avoir voté non à Maastricht et le confirmer, ou avoir voté oui etle regretter. Il s’agissait pour eux, au-delà du TCE, deremettre en cause l’ensemble de la constructioneuropéenne. Ils n’acceptaient pas, contrairement aux tenants du oui, de partir de l’Europe telle qu’elle était,mais voulaient créer de toutes pièces une « autre Europe ».2) L’urgence : Les hommes et les femmes de gauche qui

ont voté non, du moins ceux et celles avec qui j’ai eu lachance de me « colleter », avaient une conscience trèsaiguë de l’urgence sociale, de la nécessité d’une plus

grande solidarité, tout au moins à l’intérieur du territoirenational.Par contre, l’urgence écologique - réchauffementclimatique, épuisement de la ressource en eau, chute de labiodiversité, etc. - et la nécessité de traiter ces questions àune échelle supranationale ne déclenchaient ni la mêmeinquiétude, ni le même élan. Le non qui a gagné était-il« de gauche » ? J'ai toujours le sentiment aujourd'hui d'unrendez-vous raté avec l'histoire, car si le traité de Lisbonne,marqué par un terrible déni de démocratie, a repris en2007 la plupart des dispositions du TCE, il y manque lesouffle de l’adhésion des peuples souhaitant volontairement lier leur destin.

Et voici qu'arrive le TSCG

Et puis voici qu'en 2012 je suis amené, en tant que déléguéau Conseil fédéral d'Europe Écologie Les Verts, à meprononcer sur le Traité sur la Stabilité, la Coordination etla Gouvernance (dit aussi Pacte budgétaire européen). Aujourd’hui, l’Europe est en crise profonde, la BCE est

toujours indépendante, le traité de Lisbonne s’applique,les directives continuent d’être déclinées en droit français,mais faute de socle politique fort, le délitement menace (y compris celui de l'euro), plusieurs pays plongent dans larécession et la France compte plus de 3 millions dechômeurs.Alors j'ai cherché dans le TSCG les élémentspermettant de valider l'idée d'un pas supplémentaire,même petit, vers une grande démocratie fédéraleeuropéenne, seule solution à la crise en cours, et j'aitrouvé l'inverse : le renforcement des pouvoirs de laCommission au détriment du Parlement et l'instauration de

processus de contrôle non démocratiques. Ce passage, par exemple : « Les parties contractantes veillent à assurer

une convergence rapide vers leur objectif à moyen terme

respectif. Le calendrier de cette convergence sera proposé

par la Commission européenne, compte tenu des risques

qui pèsent sur la soutenabilité des finances publiques de

chaque pays. Les progrès réalisés en direction de l'objectif

à moyen terme et le respect de cet objectif font l'objet

d'une évaluation globale prenant pour référence le solde

structurel et comprenant une analyse des dépenses,

déduction faite des mesures discrétionnaires en matière

de recettes, conformément au pacte de stabilité et de

croissance révisé. » (Article 3, alinéa 1a)

Les États signataires du TSCG devront respecter les avis dela Commission, sauf si une majorité qualifiée des membresdu Conseil européen s'y oppose, mais le vote exclut « lapartie contractante concernée », c'est-à-dire le pays accusé !(Article 7). La Commission européenne est investie d'unpouvoir très important, elle détermine le niveau de déficitconjoncturel acceptable et elle exécute les sanctions.Normalement, ce pouvoir est dévolu au Parlement éludémocratiquement.Pour l'aspect fédéral et démocratique, c'est donc raté. Alors, ce TSCG permettrait-il au moins une avancée vers la

conversion écologique de l'économie européenne ? Pasplus : ni le TSCG, ni d'ailleurs le Pacte de croissance, neproposent des investissements à hauteur de l'enjeu.

Un non porteur d'espoir

Nous, écologistes, développons une conscience aiguë dutemps qui passe. Nous ne pouvons plus attendre, nousdevons à partir de ce qui existe, sur la base de l’actionlocale (économie solidaire, réseaux courts, protection del’environnement, commerce équitable…) et globale(participation aux exécutifs de tous niveaux et utilisationdes institutions internationales), introduire les régulationsradicales nécessaires à la survie de l’espèce humaine. Cetraité ne nous y aide pas ; bien au contraire, il constitue unfrein que nous ne pouvons accepter.La seule alternative est un saut fédéral, avec un budgetfédéral conséquent, une stratégie d’investissement desortie de la crise écologique à travers un autre mode dedéveloppement (plan d’énergies renouvelables, rénovationthermique des bâtiments, infrastructures ferroviaires…),

appuyé sur un financement par la BCE, une harmonisationfiscale inter-européenne, la mise en place d’institutionsfédérales européennes comme un Trésor public, unepolitique sociale européenne interdisant le dumpingsocial… Renoncer à cette ambition serait laisser le champlibre aux nationalismes qui se développent partout enEurope.

Philippe Chatelain

Voilà pourquoi, cette fois, j'ai voténon : un non écologiste, fédéralisteet de gauche, que j'espère porteur d'espoir.

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JOURNÉES DE L'ÉCOLOGIEEN FRANCHE-COMTÉ

Chaux-des-Crotenay (Jura), 15 et 16 septembre 2012

ÉDUCATION À L'ENVIRONNEMENTET ÉDUCATION POPULAIRE

a Feuille Verte : En direct de Chaux des Crotenay, notre

envoyée spéciale, Suzy Antoine, nous relate le contenu

d’un atelier qui s’est déroulé samedi 15 septembre, de 14 h

à 15 h 30.

Suzy, pouvez-vous nous dire quel était le thème de cet

atelier ainsi que les noms des intervenants ?

Suzy : Eh ! bien oui : ici, dans ce magnifique cadre du Haut- Jura, les écologistes de la région de Franche-Comté n’ontpas craint de s’enfermer malgré le temps ensoleillé etclément de septembre. J’ai eu la possibilité d’assister à l’unde leurs ateliers, « Education à l’environnement etéducation populaire ». Deux intervenants de qualité separtageaient les rôles : Jean Noël Matray, délégué généralde la Ligue de l’Enseignement pour la Franche-Comté, etEmmanuel Redoutey, dit Manu, animateur nature. Arnaud Jacquet était chargé d’animer cet atelier. Un publicnombreux y assistait, même si l’heure se prêtait plus à lasieste postprandiale ! J’ai vu d’ailleurs une photographe quis’amusait à prendre des clichés de quelques dormeurs…

FV : Suzy, dites-nous ce que l’on entend par « éducation

populaire et éducation à l’environnement ». Ne s’agit-il

pas de deux concepts totalement différents ?

Suzy : Je ne le pense pas. En effet, l’éducation populaire estun rassemblement de citoyens, souvent structuré en

associations. C’est aussi un mouvement politique, àl’origine de bien des transformations sociales. On cite aussila volonté de se positionner en complément del’enseignement formel et d’agir à tous les âges de la vie.L’éducation à l’environnement, quant à elle, trouve une deses racines dans cette éducation populaire, par le biais des

L des valeurs de solidarité, de respect, de liberté, de laïcitéqu’elle met au premier plan. D’ailleurs, on devrait dire« l’éducation à l’environnement vers un développementdurable », qui consiste à donner à chacun d’entre nous lesconnaissances nécessaires et les éléments de consciencenous amenant à considérer la Terre comme un bien

commun dont nous devons prendre soin.

FV : Pouvez-vous, rapidement, nous donner quelques

repères historiques concernant l’éducation populaire ?

S’agit-il d’une mouvance récente ?

Suzy : Absolument pas. La Ligue de l’Enseignement, quiincarne cette éducation populaire, a vu le jour en 1866. Etdès 1871, soit seulement cinq années après cette création,elle lançait la première pétition pour la gratuité etl’obligation scolaire pour tous, qui a recueilli, rendez-vouscompte, 1 300 000 signatures ! Je rappelle à nos jeuneslecteurs qu’Internet et le téléphone n’existaient pas encoreet que ce chiffre représente une prouesse pour cetteépoque. En 1880, la première colonie de vacances étaitorganisée. Puis, en 1929, les premières auberges de jeunesse ouvraient leurs portes. A la fin de la deuxièmeguerre mondiale, apparaissaient les FRANCAS, l’OCCE (1),les PEP (2)… Et j’en oublie, car la liste est longue…

FV : Et pour l’éducation à l’environnement ?

Suzy : Là, les repères sont plus récents et s’inscrivent dansla deuxième moitié du XXe siècle. De grandes conférencesinternationales organisées par les Nations Unies dès lesannées 70 - je pense notamment à celles de Stockholm en1972, de Tbilissi en 1977, de Rio en 1992, de

es 15 et 16 septembre derniers se sont tenues, au centre de vacances des Cyclamens, à Chaux-des-Crotenay (Jura),les Journées de l'Écologie en Franche-Comté. Elles ont réuni, dans un cadre champêtre et une ambiance à la foisstudieuse et conviviale, une centaine de personnes - militants, adhérents, coopérateurs, élus... -, qui ont pu, entreautres, participer à huit « ateliers » sur des thèmes divers. La Feuille Verte vous propose ci-après (pp. 19 à 24) les comptes rendus de quatre desdits ateliers ; vous pourrez lire lesquatre autres dans le prochain numéro (décembre). Retrouvez aussi quelques images de ces Journées en « quatrième decouv' ».

L

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L'ÉCOLOGIE POLITIQUE EST-ELLESOLUBLE DANS LA DÉMOCRATIE

À LA MODE HELVÉTIQUE ?

FV : Au regard de toutes ces initiatives, tout devrait donc

aller pour le mieux, n’est-ce pas ?

Suzy : Hélas non ! En effet, malgré l’expression d’une

volonté commune, tout cela est peu suivi d’effets, au regard

des enjeux. Cependant, on ne peut pas ignorer le travail

accompli au niveau des régions, des départements et des

communes. Mais il n’en reste pas moins que ces actions

sont souvent peu pérennes pour des raisons financières.

Que ce soit dans l’éducation à l’environnement ou dans

l’éducation populaire, partout, on constate une baisse des

moyens. Les personnels ne sont plus mis à disposition : il

faut donc rechercher des subventions, qui se raréfient de

plus en plus. Les enseignants, qui faisaient partie du gros

des troupes de militants bénévoles, ne sont plus formés à la

vie associative et encore moins à l’éduca tion à

Johannesburg en 2002 - ont

énoncé les grands principes

et contribué à la ratification

d’une Charte de

l’environnement. En 2000,

aux Assises de Lille, un plan

national d’action voit le jour.

De nombreux outils

pédagogiques sont élaboréset divers types d’action se

multiplient. Des réseaux

régionaux et départementaux

se développent.

interpellant les militants écologistes. En effet, pour lui, la

solution est politique et revient à mettre nos élus décideurs

au pied du mur. Il souhaite que les grands principes qui

ont vu le jour il y a déjà quelques dizainesd’années soient

mis en application dès maintenant et que le parti d’Europe

Ecologie Les Verts en soit le fer de

lance.

l’environnement. Cela

devient un réel problème car

il n’est pas possible, dans ces

conditions, de s’engager dans

une démarche de

généralisation de l’éducation

à l’environnement.

FV : Sur quelle conclusion cet atelier s’est-il terminé ?

Suzy : C’est Manu Redoutey

qui a eu le mot de la fin en

FV : Merci, Suzy. Il est temps

maintenant de rendre l’antenne…

(1) Office central de la coopération à l’école

(2) Pupilles de l'enseignement public

Envoyée spéciale : Suzy Antoine

ierre Santschi, ingénieur physicien, conseiller communal

de Lausanne de 1994 à 2011 et député au Grand Conseil vaudois de 1982 à 1994, développe une vision

passablement iconoclaste de la vie politique, en Suisse et

ailleurs, en y englobant d'ailleurs son parti, les Verts.

Témoins ces deux citations de Coluche qu'il propose en

préambule :

« Ce n'est pas parce qu'ils sont plus nombreux à avoir tort

qu'ils ont raison. »

« La gauche a gagné les élections, la droite a gagné les

élections !... Quand donc pourra-t-on dire : « La France a

gagné les élections »?

1) Définitions

Initiative « à la suisse », connue en France sous le nom de

« référendum d'initiative populaire » : proposer (après avoir

P récolté le nombre suffisant de signatures, qui dépend du

niveau et du canton, pour le demander) que le peuple vote un texte constitutionnel ou légal, en général à cause

du manque de discernement des « sauveteurs de la patrie

auto-proclamés » (les parlementaires, les membres du

gouvernement, l'administration publique), qui leur a fait

manquer un problème qui préoccupe une partie de la

population. On peut comparer cette initiative à un

accélérateur démocratique.

Référendum « à la suisse », inconnu en France parce que

considéré actuellement comme « blasphématoire » par la

classe politique de ce pays, sans aucune exception connuede moi : faire voter le peuple, en cours de législature, et sur

demande d'une partie du corps électoral, sur une loi déjà

votée par le parlement. On peut le comparer à un frein

démocratique.

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Contre-projet : Il s'agit d'un texte émis par le parlement,

reprenant les idées de l'initiative (« à la suisse ») et qui peut

être mis en concurrence avec elle, devant le peuple.

Exemple récent dans le canton de Vaud : aide au suicide

dans les maisons de retraite, appelées établissements

médico-sociaux – EMS) ; le contre-projet l'a emporté face à

l'initiative. Il peut s'agir d'une loi qui est alors votée par le

parlement avant le scrutin et qui entre en vigueur sil'initiative est acceptée par le peuple. On peut le comparer

à un modulateur d'accélérateur, ou frein à celui-ci,partiellement démocratique - « partiellement » parce

qu'émanant de représentants plus ou moins légitimes, et

non pas du peuple.

Plébiscite : Souvent pris comme consultation populaire

qui, au contraire des précédents, est suscitée par le pouvoir

institutionnel ; bricolage médiatico-politique consistant à

faire voter le peuple sur une question pour obtenir un

accord sur la question, mais surtout pour montrer que leposeur de question institutionnel (gouvernemental) doit

garder le pouvoir ; souvent deux questions auxquelles on

ne peut répondre que par oui ou par non. Plutôt

accélérateur démocratique, mais avec d'autres effets. Le

terme est inusité en Suisse et péjoratif. Il y a en fait pas mal

de plébiscites (au sens premier du terme) : ce sont les

consultations imposées par la Constitution et les lois. Je n'y

reviendrai pas, car cela existe aussi partiellement en France

- partiellement, car je ne sache pas que le peuple doive

obligatoirement être consulté sur une révision de la

Constitution. C'est le parlement ou le président qui décide.

2) Quelques exemples :

Initiatives : 5 semaines de vacances pour tous (refusée),

interdiction du trafic abusif des camions à travers les Alpes

(acceptée), interdiction de la mendicité dans les rues de

Lausanne (en cours de traitement par le parlement

communal), interdiction des minarets (acceptée).

Référendum réussi (c'est-à-dire que le peuple a coupé les

ailes du parlement) : refus des Jeux Olympiques d'hiver à

Lausanne, adhésion à l'espace économique européen.

3) Le système helvète est-il plus démocratique que le

système francais ?

Les votations permettent théoriquement de donner plus de

pouvoir aux citoyens. Cependant le poids des lobbies et de

l'administration limite fortement l'équité d'expression dans

la campagne qui précède la votation, campagne dans

laquelle le principe de la bonne foi est allègrement bafoué

et où les institutions informent incomplètement et de

manière biaisée.

Question de la salle (QS) : Cela pose des questions d'éthique et de risque de populisme, comment se met en place le débat politique populaire ? Pierre : De mon point de vue, le peuple peut se prononcer

sur tout sujet qui lui est proposé, dans la mesure où il est

correctement informé. Par ailleurs, peut-on dire que les

parlements échappent à la pratique du populisme ou de la

démagogie ? Et qui juge de ce qui est populiste ou

démagogique ?

QS : Quid du tirage au sort des élus ? Pierre : Dans une assemblée réunie, dans un cadre

restreint, c'est une méthode qui évite les tiraillements. Celaa été expérimenté chez les Verts vaudois. Chez les Baha'is,

autre système : les élections se passent sans campagne

électorale préalable.

QS : Quid de l'absentéisme des élus ? Pierre : Il est prévu par la loi que si un député est trop

souvent absent, il est sommé de s'expliquer et peut être, in fine, démis de sa fonction. C'est extrêmement rare ; en

général il démissionne avant d'y être juridiquement forcé.

D'autres méthodes peuvent être utilisées : par exemple ne

pas le nommer dans des commissions.

QS : Qu'est-ce qui est transposable et à quelle échelle ? Pierre : C'est un problème culturel et historique.

Probablement toutes ces procédures helvétiques le sont,

mais elles sont vraisemblablement à moduler en fonction

de la taille des corps électoraux.

QS : Quelle limite l'État fixe-t-il aux votations ? Pierre : Certains traités internationaux se heurtent à des

initiatives populaires, ce qui pose parfois de réels

problèmes d'application de la démocratie. En général, les juristes ont le dernier mot, malgré l'indignation de ceux qui

exercent les droits d'initiative ou de référendum.

QS : Qu'en est-il de l'abstentionnisme, vu le grand nombre de consultations populaires ? Pierre : Il est vrai que cela pourrait inciter à un

abstentionnisme généralisé. 60 à 70 % du corps électoral se

déplace pour un sujet qui touche la population et 15 à 20

% lorsque le sujet est moins populaire ou plutôt technique

ou sans grand enjeu. Sont déterminants, à mon avis, à

propos du taux d'abstentionnisme, le comportement des

élites (et des élus) et la présentation de l'information aux

électeurs. Les gens sont à mon avis davantage dégoûtés par

les manipulations et les magouilles politicardes des élus,

que ce soit dans les parlements ou dans les

gouvernements.

QS : La dynamique associative pèse sur les politiques publiques, c'est un gage de démocratie.Pierre - Le parti politique des Verts s'est formé à partir du

tissu associatif et les élus doivent favoriser l'expression desassociations. Pour cela, il faut admettre de laisser son ego

de côté, ce qui s'avère difficile à l'usage, et le combat de

certains Verts élus dans des exécutifs contre les associations

de défense de l'environnement, notamment en matière

d'urbanisme pharaonique, démontre cette potentialité de

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LES ÉCOLOS ET LA CULTURE

D evant une bonne trentaine de personnes, Laurent Assathiany, qui anime au niveau comtois une commission« Culture » au sein d'EÉLV, et Sylvie Meyer, vice-présidentedu Conseil régional déléguée à la Culture, se sontinterrogés sur le thème de la place de la culture dans unprojet écologiste. En d'autres termes : y a-t-il une visionécologiste de la culture ?

Afin de confronter les approches des présents, Laurent autilisé une méthode de débat consistant à proposer desitems sur lesquels on était invité à voter : un bulletin vertpour marquer son accord, un rouge pour son désaccord,un orange pour une hésitation, un blanc pour un refus

(quelle qu'en soit la raison) de se prononcer. La tendancegénérale de chaque vote alimentait et orientait ladiscussion.

Quelques items ont obtenu une adhésion générale ouau moins massive : par exemple, « Au sein d'EÉLV, onpréfère parler d'agriculture que de culture », « Le soutien àla diversité des expressions artistiques et culturelles doitêtre au cœur de la politique culturelle », ou encore « EÉLV devrait ouvrir en Franche-Comté des espaces de débat avecles acteurs culturels » (encore qu'on se soit interrogé sur ce

que recouvre cette notion d' « acteurs culturels » ).

D'autres propositions ont été rejetées massivement :

« Hors des artistes, pas de réalisation culturelle digne de cenom », « Culture et éducation populaire, circulez, y a rien à

voir ! » ou du moins très largement - « Avoir un ou des élusEÉLV à la culture, c'est superflu », « L'intercommunalité estle bon niveau pour bâtir une politique culturelle cohérentesur nos territoires » (ce dernier item ayant d'ailleursprovoqué pas mal d'incompréhension).

Avis nettement plus partagés sur, par exemple :

« L'approche culturelle d'EÉLV se caractérise par quelquespoints identifiables », « Démocratiser la culture, quellebelle illusion ! », « L'éducation culturelle est le b.a.-ba detoute politique dans ce domaine », ou encore « EÉLV devrait proposer des manifestations artistiques en lien avecles thèmes de l'écologie ».

Notons enfin que certains items ont surtout donné lieu àdes interrogations sur le sens qu'on donnait aux motsemployés, par exemple « L'éparpillement des acteursculturels constaté sur le terrain est une bonne chose ».

Dans l'ensemble, la méthode utilisée par Laurent pour faireréagir et s'exprimer a été jugée bien adaptée et « sympa »,même si certains ont pu se demander : « Et après ?... »

Sylvie Meyer, elle, s'est attachée à faire partager son

expérience, ses difficultés, ses interrogations. Elle aproposé diverses définitions de la culture, tirées de laDéclaration universelle de l'Unesco sur la diversitéculturelle (2001) – laquelle rejette la thèse de conflitsinévitables de cultures et de civilisations – ou de la

de dérive. Mais le tissu associatif est, de mon point de vue,une base plus fondamentale de la démocratie que lesinstitutions « légalisées ».

QS : En voulant consulter le peuple, bien souvent, on

suscite des réactions de la foule. Quel avis populaire est le

plus souverain, dans le lieu et dans le temps ?

Pierre : Si j'ai bien compris la question, on peut se

demander - si, sur un sujet, on revient trop souvent en votation populaire - quelle sera la réaction du corpsélectoral. Il est en général peu compréhensif (dans samajorité), pour ceux qui reviennent inlassablement sur lemême sujet et à des intervalles trop rapprochés. Mais j'insiste encore : l'information la plus complète etindépendante possible permet la démocratie.

QS : Quel usage de la démocratie directe par internet ?

Pierre : Pourquoi pas, dans la mesure où le dépouilleur etles gestionnaires des programmes sont réellement

contrôlés de manière crédible. Les obstacles techniquespour assurer le comptage des votes sont très grands et engénéral minimisés par les idolâtres du « progrès

technique » ; à ma connaissance, il n'y a actuellementaucun système informatique de vote électroniqueréellement fonctionnel et qui soit contrôlédémocratiquement ; ainsi, à Genève, avec quelquesoripeaux prétendus efficaces par l'administration, lesystème mis à disposition des électeurs est opaque etconservé jalousement par ladite administration, ce qui estloin d'offrir des garanties suffisantes de sécurité et de

secret des votes.

Pierre Santschi et Arnaud Jacquet

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DE LA NÉCESSITÉ DE PARLERDU STATUT DES FEMMES

EN FRANCHE-COMTÉ

e temps de réflexion s'inscrit dans un contexte social et

politique particulier. Alors que nombre d'entre nous

estiment sans doute que la pertinence de cet atelier reste à

prouver de nos jours, des faits récents nous rappellent

l'importance du combat féministe aujourd'hui encore. Lesrécents débats de la présidentielle américaine ont ainsi

permis à certains Républicains de s'illustrer en sortant du

placard des idées que nous croyions dépassées, estimant

par exemple qu'un viol ne peut être invoqué que si la

victime est tombée enceinte et balayant ainsi des années de

militantisme féministe. Dans une moindre mesure, la

récente péripétie de la robe de Cécile Duflot à l'Assemblée

nationale nous permet de prendre conscience du chemin

qu'il reste à parcourir pour que la femme soit l'égale de

l'homme en politique. Ainsi, les combats féministes, que

nous pouvions croire définitivement gagnés, restent

d'actualité, certes sous des formes nouvelles, mais avec un

enjeu sociétal tout aussi important.

Replacer la femme au coeur des débats

La question du droit des femmes a été largement

instrumentalisée. On érige le féminisme comme valeur de

la République pour mieux fausser et caricaturer ce que doit

être ce droit des femmes, toujours mis sur le devant de la

scène en lien avec une autre problématique, ce qui biaiseles réflexions liées au statut social de la femme dans notre

société.

L'enjeu est de parvenir à considérer la femme d'un point de

vue humaniste dans la construction de notre programme

C

déclaration de Fribourg sur les droits culturels (2007).

Définitions que l'on trouvera aisément (sur internet, par

exemple), et qui ont pour point commun d'être beaucoup

plus larges que la définition habituelle en liaison avec l'art :

la culture ne se réduit pas à l'art et à l'accès aux

productions artistiques, elle consiste à « donner sens au

monde », à « offrir à la population un regard poétique sur

le monde ».

Aux deux textes cités ci-dessus, il convient d'ajouter

l'Agenda 21 de la Culture, adopté en 2004 à Porto Alegre,

qui, en 5 grands thèmes et 67 articles, instaure des

principes, des engagements et des recommandations afin

de faire de la culture l'un des quatre piliers du

développement durable, au même titre que

l'environnement, le social et l'économique.

Enfin – pressée par le temps !... -, Sylvie a rapidement

abordé quelques questions : distinction entre art et culture,

entre pratique artistique et pratique culturelle ; diffusion

de la culture et place de l'artiste dans la

cité ;institutionnalisation de la culture ; diversité culturelle,

reconnaissance de la culture comme partie inégrante du

« vivre-ensemble » ; sens de l'action publique dans le

domaine culturel.

Au total, un atelier bien loin d'être immédiatement

« opérationnel » (telle n'était pas son ambition), mais riche

de réflexions passionnantes...

Gérard Roy

politique et de nos politiques publiques. Il ne s'agit plus de

voir le femme par le prisme de la maternité ou de la

sexualité. On considère qu'une femme a plus de risques de

tomber dans une situation de grande vulnérabilité. En effet,

le genre féminin est fragilisé face aux changement desituation sociale, aux problématiques d'employabilité, de

qualification, etc.

Egalité des sexes, égalité des droits

Revendiquer la notion d'égalité des sexes est essentielle ;

pour autant, elle ne doit pas être utilisée en niant les

différences de genre. Cette notion d'égalité des sexes entre

en confrontation brutale avec la réalité de la construction

du statut des femmes. Nous ne pouvons gommer les

différences de genre, un homme n'est pas une femme et

vice versa. Il y a des différences biologiques de genre qui

aboutissent à la construction de schémas sociaux, des

schémas qui se transmettent et qu'il convient de

déconstruire. Au-delà du simple concept d'égalité, c'est

alors la notion d'égalité en droits qu'il convient d'utiliser.

La société humaine doit accepter qu'il y a des hommes et

des femmes et qu'ils sont égaux.

Réfléchir au statut de la femme, c'est, par exemple,

envisager la responsabilité de la femme dans l'éducation etla place de la femme dans le foyer. Cela nous amène à faire

la lumière sur la proposition défendue par les écologistes

relative au congé parentalité. Rappelons que cette période

d’accueil de l'enfant se compose d'un congé maternité dû à

la mère et d'un congé parentalité partagé entre les deux

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Retour sur des caricatures

BLASPHÈME : QUAND LE FOUMONTRE LA LUNE, LES AUTRES FOUS

REGARDENT LE DOIGT

U n nanard de série Z, que personne n'a jamais vu,enflamme le monde arabo-musulman, et voilà que cesirresponsables de Charlie Hebdo décident de publier denouvelles caricatures sur l'islam.Or, il se trouve que Charlie Hebdo caricature les religions àpeu près toutes les semaines. Il se trouve que ce journal serevendique comme satirique. Il se trouve que les membresde son comité de rédaction sont athées. Puisque pour eux,Dieu n'existe pas, quand ils se moquent de lui, ils ne se

moquent... de rien ! En quoi le croyant devrait-il se sentir heurté, blessé par le dessin de quelqu'un qui se moque du vide ? Le blasphème se limite en fait au cercle des croyantspartageant une même conviction.

Merci mon Dieu, Charlie existe !

J'ai la faiblesse de penser qu'un croyant considère Dieucomme tout-puissant. Qu'est-ce que Dieu peut bien avoir àfaire des productions de ceux qui le moquent ? Vouloir défendre Dieu à sa place, n'est-ce pas une façon de lui faire

offense ? Une façon de montrer que, dans le fond, on ne luifait pas vraiment confiance ?Sauf que bien souvent, Charlie, comme les autres médiassatiriques, ne se moque pas de Dieu (c'est compliqué),mais de ses adorateurs et de leurs organisations humaines.

Et - il faut bien le reconnaître - ceux-ci leur donnent tropde bonnes occasions de le faire, toutes religionsconfondues. Accepter la critique, savoir y prendre ce quiest fondé tout en délaissant l'excessif, c'est une preuve dematurité et un exercice, parmi d'autres, de la recherche deDieu. Au-delà de Charlie Hebdo et de façon générale, les piècesde théâtre ou les expositions, les productionsintellectuelles, artistiques, sont de vrais outils dequestionnement pour le croyant ; Piss Christ , par exemple,interpelle le rapport aux idoles, et aussi l'aversion que leChrist peut susciter, questionnements susceptiblesd'intéresser chacun, quelles que soient ses convictions.Mais réfléchir par soi-même, interroger sa foi, c'est peut-être surtout cela qui dérange les quelques abrutisintégristes qui voudraient tout interdire. Et si l’œuvre estnulle, si la caricature est mauvaise, si elle ne provoque rienen nous, alors à quoi bon s'y attarder ?

Faudra-t-il un jour interdire la méchanceté ?

Demander la « modération », la « responsabilité » aux artistes, aux journalistes, en exigeant d'eux qu'ils neproduisent plus rien qui pourrait choquer, c'est vouloir condamner les croyants à rester ignares, à avoir une foi de

parents. Cette proposition illustre la spécificité de lafemme tout en reconnaissant que l'homme a également unrôle à jouer égal dans l'éducation de ses enfants.

La parité : une transition essentielle

La parité est une mesure transitoire et non une fin en soi.La nécessité et l'intelligence de cette mesure reposent sur

la notion même de mesure transitoire. Cela transgresse laculture française des acquis sociaux. La parité ne doit pasêtre vue comme un tel acquis qu'il conviendrait dedéfendre partout et en tout temps. Vue de cette manière, laparité peut être perçue par la femme comme unehumiliation. L'impératif de parité doit être défendu commele vecteur permettant l'acceptation et l'évolution desmœurs dans la société. L'enjeu est alors de définir les outilscontraignants permettant la transition avec un suivi et unaccompagnement du processus de parité.

On n'a pas fini d'en parler ...

La femme est la première ennemie de toutes les politiquesdu droit des femmes. Travaillons alors la liberté etl'imagination et osons parler différemment du statut de lafemme. Allons au-delà de nos propres réticences, de nospropres peurs. Restons vigilants pour que le ministère del'Égalité des femmes ne soit pas un alibi, mais un réel

moteur de changement. Cessons de « maltraiter » laquestion du statut de la femme, notamment en Franche-Comté, en omettant plus ou moins volontairement detraiter le sujet. Ayons l'audace de parler de ce sujet : pour ce faire, un autre atelier sera organisé bientôt dans larégion avec des représentants d'associations féministes,pour aller plus loin dans la réflexion et construire desproposition concrètes ambitieuses.

Anthony Poulin

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superstitieux (1). C'est admettre que les intégristes peuvent

avoir gain de cause. C'est supposer, pour le cas précis des

caricatures de Charlie et du « film » L'Innocence des

musulmans, que les musulmans sont trop idiots pour avoir

du discernement. Un peu comme si, dans le fond, ils

n'étaient pas encore vraiment entrés dans l'histoire.

Le problème, diront certains, c'est que Charlie, comme une

grande partie de la société française, verserait dansl' « islamophobie ». Il est déjà amusant de noter qu'un

dessin de couverture caricaturant un rabbin et un imam

devient automatiquement un dessin "islamophobe".

Amusant également de noter que, suivant ce qui arrange

l'accusateur, Charlie est tour à tour « islamophobe »,

« cathophobe », « judéophobe »... Il est triste enfin de

constater que la confusion entre musulman et arabe est

toujours aussi ancrée.

Presse irresponsable contre presse responsable

Il me semble dès lors évident que les défenseurs des

caricatures sont des gens bien plus responsables que ceux

qui voudraient les interdire. On a plus parlé des caricatures

avant qu'elles ne soient publiées qu'après. Le battage

médiatique a fait une caisse de résonance, avec cet entêtant

refrain désagréable : les musulmans sont tellement arriérés

qu'ils vont vouloir tout casser à cause de quatre dessins,

comme si les musulmans ne savaient pas faire la différence

entre journal satirique et journal d'information. Mais -

dommage pour les télés - les manifestations annoncées

n'ont eu aucun succès.

Au moins, avec le « film », il y a eu de quoi nourrir des JT :

le monde musulman s'enflammait, Newsweek s'en donnait

à cœur joie. Sauf que là encore, c'était faire la part belle à

une minorité d’extrémistes manipulés, une façon comme

une autre de caricaturer les musulmans - mais cette fois, en

prétendant être un journal sérieux et responsable.

La conséquence, c'est que même ceux qui sont si prompts à

accuser les autres d'islamophobie ou de racisme se

retrouvent dans des positions particulièrement instables.

C'est l'exemple de ceux qui nous expliquent (soulagés) que

la « presse arabe » a répondu avec humour et dédain à

Charlie Hebdo. Bien entendu que la presse d'information a

répondu avec dédain, tout comme une partie de la presse

française, et tout comme certains se sont déchaînés. Il fautdire que, vu de France, la « presse arabe » n'est qu'un bloc

monolithique, comme si le monde arabe n'avait pas de

presse satirique, n'avait pas d'intellectuels...

De l'huile sur le feu, mais quel feu ?

La leçon qu'on voudrait nous faire retenir de cette triste

agitation, c'est que le responsable des tensions religieuses

ou ethniques, le responsable de la montée des

extrémismes, c'est Charlie Hebdo. Ceux qui prétendent

que ce seraient peut-être un peu, aussi, les invasions enIrak, en Afghanistan, le soutien occidental à l'occupation de

la Palestine par Israël, sont des pacifistes rêveurs et

antisémites. Ceux qui parlent des contrôles au faciès, des

humiliations, des vexations, sont des gauchistes. Et quand

Sarkozy parle des " Français musulmans d'apparence", on

est prié de croire que ça ne porte absolument pas à

conséquence sur la concorde nationale.

Journalistes, payez-vous Charlie Hebdo si ça vous amuse ;

pendant ce temps, les incendiaires courent toujours. (2)

François Mandil

1) Je sais que pour un certain nombre de lecteurs, foi et

superstition sont synonymes, mais ce débat n'est pas l'objet

premier de cet article.

(2) Ce texte a initialement été publié sur le blog

www.chretiensdegauche.com

L'une de ces deux couvertures jette de l'huile sur le

feu et attise le racisme : saurez-vous trouver laquelle?

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UN MOIS, ÉMOIS ET MOICalcul. En ne fumant pas un paquet de clopes par jour, j'économise au minimum 2 226 euros par an. Ça me permet de

picoler plus.

Sheila. Au patron de Sanofi, numéro cinq mondial de la pharmacie, Arnaud Montebourg a lancé théâtralement : « Partout

où vous irez, j'irai ». Il a oublié : « Comme les rois mages en Galilée / Fidèle comme une ombre / Avec obstination ».

Outrages. Si les intégristes musulmans font beaucoup parler d'eux, ce n'est pas une raison pour oublier que les autres

religions ont aussi leurs cinglés, parfois « officiels ». En Grèce, par exemple, on poursuit pour blasphème des acteurs qui

ont joué dans Corpus Christi et un internaute qui a caricaturé un moine du mont Athos ! Pour Cohn-Bendit, le Nouvel Obs

et quelques autres, il faut sans doute voir là une provoc' de Charlie Hebdo.

Tbilissi. L'un des leaders du Rêve géorgien – le parti récent vainqueur des législatives dans la petite république

caucasienne – et bientôt ministre du nouveau gouvernement est un ancien footballeur star du Milan AC. On sent

qu'effectivement, il va faire rêver, le Rêve géorgien.

Désillusion. Des flics ripoux à Lyon et à Marseille. Des handballeurs ou des championnes de badminton qui se

conduisent comme de vulgaires footeux, nageurs, sprinteurs ou cyclistes... Ça devient dur de garder la foi en quoi que ce

soit !

Fusils. Première sur le continent américain : le Costa-Rica interdit la chasse sur tout son territoire. Les ayatollahs écolos

veulent tuer le petit commerce de l'armurerie.

Petit bras. Un 68e miracle à Lourdes officiellement reconnu. 68 en plus d'un siècle et demi, on ne m'empêchera pas de

penser qu'il ne se foule pas trop, le Ciel !

Bol (Pas de -). Frank Alamo est mort alors qu'on allait lui décerner le Nobel de littérature pour Da Doo Ron Ron.

Tribunes. Le Monde m'apprend que Kadhafi détestait le foot et encore plus les supporteurs. Finalement, il n'avait pas que

des mauvais côtés, ce type.

Plumes. Vent debout contre des mesures fiscales qui, à les entendre, les plumeraient, des patrons de start-up lancent le

mouvement des « pigeons ». J'ai beau ne pas aimer les chasseurs, je ne serais pas contre un peu de chevrotine dans le

croupion de ces enfoirés.

Modérés. Entre le Tunisien Ghannouchi, leader du parti islamiste Ennahda, qui s'en prend aux « laïcs extrémistes », etl'archevêque de Nouvelle-Zélande qui dénonce, pendant la célébration du cinquantenaire de Vatican II, le « laïcisme

agressif » des sociétés occidentales, mon cœur balance. Y aurait pas un rabbin pour les départager ?

Reconversion. Lu dans un supplément télé que Roselyne Bachelot, ex-députée et ex-ministre UMP, « ne parl[ait] plus de

la réforme hospitalière ou de vaccins contre la grippe, mais compar[ait] la cambrure des dames sur talons hauts ou

livr[ait] les secrets de la salade César ». Que ne l'a-t-elle fait plus tôt ?

Chihuahuas. Paraît que les « minichiens » sont devenus les chouchous des « urbaines », qui leur paient vêtements, bijoux,

lunettes de soleil, parfums, jouets et meubles. C'est bien sûr débile, mais finalement, si ça peut éviter à ces connes de faire

des gosses...

Toros (1). Selon le Conseil constitutionnel, la corrida n'est pas contraire à notre Constitution, puisqu'elle correspondrait

(ce qui est éminemment contestable, de toute façon) à une " tradition locale ininterrompue". Dommage qu'aucune

"tradition locale ininterrompue" n'autorise à sodomiser les membres du Conseil constitutionnel : il eût été piquant de les

voir la justifier…

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Gérard Roy

Toros (2). La ministre de la Culture, Aurélie Filipetti, est signataire de la pétition pour l'abolition de la corrida... Au fait, nosélus comtois, ils sont combien à l'avoir signée ?

Slogan. Notre-Dame-des-Landes : Circulez, y a rien à voir ; le changement, c'est pas pour maintenant.

Délais. Il aura fallu 51 ans pour que soit reconnue la responsabilité de l'État dans le massacre d'Algériens à Paris le 17octobre 1961. Encore un demi-siècle et on reconnaîtra que le PS n'est pas un parti de gauche.

Europe Écologie Les Verts Franche-Comté(14 rue de la République, 25000 Besançon)

Directeur de publication : Gérard Roy Comité de lecture : Michel Boutanquoi, Pauline Jeannin,

Gérard Mamet, Gérard Roy CPPAP : 0513 P 11003

Maquette : Corinne Salvi Mise en page : Lucas Wicky Imprimé sur papier recyclé

par les soins d’Europe Ecologie Les Verts de Franche-ComtéISSN 1169-1190

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