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1 1 23 e Journée des Sciences et Savoirs, le vendredi 1 ier avril 2016 Pavillon Alphonse Raymond, Université Laurentienne Le programme des communications orales Le Programme des communications p.2-5 Les (31) résumés courts et longs acceptés par ordre alphabétique p.6-67

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23e Journée des Sciences et Savoirs, le

vendredi 1ier avril 2016

Pavillon Alphonse Raymond, Université

Laurentienne

Le programme des communications orales

Le Programme des communications p.2-5

Les (31) résumés courts et longs acceptés par ordre alphabétique p.6-67

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Les jurys, les salles et les catégories d’exposés, 3300 $ offerts

salle jury catégorisation des exposés Total

E-212 Jaouad A. et Céline L. 6 en Bacc Orthophonie 6

E-211 Abdelouahid A. et Rabah M. 6 en Bacc: Santé 6

E-204 Georges K. Line T. 4 en Maitrise Orthophonie+ 2 profs 6

E-203 Ginette R. 3 en Maitrise Orthophonie + 1 bacc Arts + 2 Profs 6

E-225 François C. et Michele B Sciences, génie: (2 en Maîtrise + 3 en bacc) + 2 profs 7

Total 31 exposés

8h15-

8h30 Accueil: Café, jus …

1ère séance

8h30-

8h55

Chanel Charette-Hamelin, B.Sc., Orthophonie, [email protected] et Michèle Minor-

Corriveau, Prof., Université Laurentienne

Étude des erreurs orthographiques lexicales commises par des élèves de la 2e à la 6e année en

situation minoritaire francophone

E-212

Stéphanie Mercier, B.Sc., Kinésiologie, Faculté de la santé, [email protected];

Céline Larivière, Prof.; Khurana, Sandhy, Prof.; Venkataraman, Krishnan, Prof.; Tai, T.C., Prof.

L’exercice physique et la consommation d’antioxidants chez des sujets âgés normotendus et

hypertendus

E-211

Mélanie Blais, M.Sc., Orthophonie; Sarah Blakely, M.Sc Orthophonie, Shawna Sterner, M.Sc

Orthophonie et Manon Robillard, Prof., Université Laurentienne

L’impact des habiletés cognitives sur la navigation: organisation taxonomique versus organisation

schématique

E-204

Mireille Maillet, M.Sc.S. Orthophonie et Chantal Mayer-Crittenden, Prof., Université Laurentienne

Étude sur le développement du langage en contexte linguistique minoritaire: le cas du Nouveau-

Brunswick

E-203

François Caron, Prof., École de l’Environnement, Université Laurentienne, [email protected]

L’accident aux réacteurs nucléaires de Fukushima: mise en perspective environnementale.

E-225

2ième séance

9h00-

9h25

Krizia Estranero, B.Sc., Orthophonie, [email protected]

Les implications du bilinguisme sur la trisomie : les influences du bilinguisme sur le processus

phonologique des enfants ayant la trisomie et l’impact sur le fonctionnement exécutif

E-212

Anik Dennie, B.Sc. Santé, [email protected]

Danica Frappier , B.S.c., Santé, [email protected]

Vers une problématisation de la maladie d’Alzheimer au Canada

E-211

Vanessa Blouin, M.Sc, Orthophonie

Comparaison entre deux approches thérapeutiques en orthophonie : Trouble du langage.

E-204

Sarah Nicholls, M.Sc.S. orthophonie, [email protected],

Michèle Minor-Corriveau, Prof. Université Laurentienne; Maxine Bélanger, M.Sc.S. Orthophonie

L’influence de l’anglais sur les erreurs lexicales commises par des enfants franco-ontariens lors

d’une dictée standardisée (Chronosdictées)

E-203

Alexandrine Martel, M. Sc. sciences et génies et Gerardo Ulibarri et Sabine Montaut, Prof. ,

Université Laurentienne

Transformation de deux plantes locales, Symphytum officinale L. et Panicum virgatum L., en

biocarburants

E-225

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3ième séance

9h30-

9h55

Sara Piché, B.Sc., Orthophonie, [email protected]

La répétition des non-mots : l’identification d’un trouble primaire du langage chez les enfants

bilingues franco- et anglo-dominants

E-212

Bienvenu Muboyayi, B.Sc.Inf., [email protected]

Anne Marise Lavoie et Sylvie Larocque, Profs, Université Laurentienne,

La maladie d’Alzheimer: approches thérapeutiques cognitives et sensorielles

E-211

Élisa Langlois, M.Sc., orthophonie, [email protected]

Chantal Mayer-Crittenden, Prof. Université Laurentienne

Comparaison entre les effets d’une approche thérapeutique multi sensorielle à ceux d’une méthode

traditionnelle chez les enfants atteints du syndrome d’alcoolisme fœtal

E-204

Maxine Bélanger, M.Sc.S Orthophonie et Michèle Minor-Corriveau, Prof., Université Laurentienne

Étude normative de la fréquence des différents types d’erreurs orthographiques produite par les

élèves de la région du Grand Sudbury’

E-203

Jennifer Pichette, M.Sc Sciences et génies, Biologie; [email protected]

Nancy Fynn-Sackey (B.Sc. Biologie) et Jeffrey Gagnon, Prof. Biologie, Université Laurentienne

Le rôle de H2S dans la régulation de GLP-1, une hormone gastrointestinale

E-225

4ième séance

10h00-

10h25

Danica Berthiaume, B.Sc., Orthophonie et Sophie Laurence, B.Sc., Orthophonie et Marika

Robillard, B.Sc., Université Laurentienne

Statut phonologique des voyelles d'aperture moyenne en franco-ontarien

E-212

Jacob Dupuis-Latour, B.A, Psychologie du sport, [email protected]

Barbara Ravel, Prof., Université Laurentienne

Facteurs psychologiques impliqués dans la performance olympique : étude d’athlètes

canadiens

E-211

Roxanne Bélanger, Prof., orthophonie; Danelle Lafortune, M.Sc (candidate) et Dominique David,

M.Sc (candidate) en Orthophonie

Est-ce que les habiletés langagières et les fonctions exécutives d’enfants prématurés d'âge scolaire

venant d'une communauté francophone en situation minoritaire (CFSM) ressemblent à celles de leurs

pairs nés à terme ?

E-204

Joannie Quenneville, B.A., Département de psychologie, Université Laurentienne,

[email protected]

Andréanne Plamondon, École de psychologie, Université de Moncton, [email protected]

Annie Roy-Charland, Professeure, Département de psychologie, Université Laurentienne,

[email protected]

Éric Papineau, Département de psychologie, Université Laurentienne, [email protected]

Mélodie Serré, B.A., Département de psychologie, Université Laurentienne, [email protected]

L'impact de la stratégie de familiarisation sur l’effet de la lettre omise revisité

E-203

Rose McConville, B.Sc., Sciences, génie et architecture, Biologie Biomédicale, Département de

Biologie, Jeffrey Gagnon, Prof., Université Laurentienne

Les méthanogènes et les maladies métaboliques : un nouveau lien de causalité

E-225

Pause café : 10h25-10h35,

5ième séance

Mélodie Serré, B.Sc., Orthophonie, [email protected]

Danielle Huot (étudiante université laurentienne) [email protected];

Taylor Huot (étudiante université laurentienne) [email protected];

Annie Roy-Charland (professeure université laurentienne) [email protected]

Mélanie Perron (professeure université laurentienne) [email protected]

Réduire la vitesse de la narration joue-t-elle un rôle dans l’exploration du texte chez les

préscolaires ?

E-212

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10h35-

11h00

Danica Frappier, B.Sc., Promotion de la santé et Anik Dennie

Vers une lecture critique des stratégies d’intervention en santé communautaire auprès des individus

atteints de la maladie d’Alzheimer en Ontario

E-211

Paul-André Gauthier, Inf., ICS; PhD (nursing) Consultant en soins infirmiers (ICS) et Expert-

conseil en soins de santé. Infirmier clinicien spécialiste. Spécialiste en soins palliatifs.

Jugement de la Cour Suprême du Canada : Y-a-t-il une différence entre l’euthanasie et les soins

palliatifs?

E-204

Majid Brouziyne, Prof. Institut Royal de Formation des Cadres Jeunesse et Sport, Centre National

des Sports Moulay Rachid, Rabat – Maroc, [email protected] et Corinne Molinaro, Prof.,

Université de Caen, France

L’effet immédiat de l’imagerie mentale sur la précision des coups droit et de revers en tennis de table

E-203

Tècle Djame, B.Sc., Biologie, Sciences et génies, [email protected]

Mery Martinez, Prof., Université Laurentienne

Secrets des spermatozoïdes du poisson Tucunaré du Panama

E-225

6ième séance

11h05-

11h30

Stéphanie Beaulieu, B.Sc.S. Orthophonie, [email protected]

Manon Robillard, Ph.D., Orthophonie, [email protected]

Groupement du vocabulaire de base pour les jeunes enfants francophones

E-212

Sophie Laurence, B.Sc., Orthophonie, [email protected],

Lorraine Leblanc, Société Alzheimer Sudbury-Manitoulin, North Bay et Districts

Michèle Minor-Corriveau, Prof., Université Laurentienne

Optimisation du support visuel utilisé dans un outil de communication pour des personnes atteintes

de la maladie d’Alzheimer : une étude de cas.

E-211

Hicham MOUFTI, Institut Royal de Formation des Cadres Jeunesse et Sport, Centre National des

Sports Moulay Rachid, Rabat – Maroc, [email protected]

Analyse cinématique de la technique ‘attaque aux jambes’ en lutte sportive : effet de la pratique

antérieure du Judo

E-204

Ibtissam Choukri, Prof. , Centre régionale des métiers de l’éducation et de formation de Marrakech;

Jaouad Alem, Prof., Université Laurentienne

Les déterminants de l’engagement, du sur engagement et du sous engagement professionnel des

enseignants: recension des écrits

E-203

Chanel L.Djeukam, B.Sc.Sciences et génies, Biologie Biomédicale,[email protected] et

.K.Nkongolo, [email protected]

Toxicité du cuivre chez le Bouleau Blanc (Betula papyrifera): analyse de l’expression des gènes.

E-225

7ième séance

11:35-

12:00

Patrice Sawyer, Prof., Sciences, génie et architecture Université Laurentienne,

[email protected]

La révolution du TeX

E-225

12h15-

13:00

Assemblée générale annuelle de l’ACFAS-Sudbury durant la collation,

salle E-212

13:00-

14:00

Conférence principale:

Professeur Abdelali Kaaouachi: les systèmes de classement des universités

Salle E-212

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14:00-

15:00

Concours : ‘ma thèse en 180 secondes’, Salle E-212

1000 $ offerts

Angèl Mathieu

La narration et la prématurité dans une communauté francophone en situation minoritaire (CFSM)

Jacob Dupuis Latour

Facteurs psychologiques impliqués dans la performance olympique : étude d’athlètes canadiens

Rose McConville

Les méthanogènes et les maladies métaboliques : un nouveau lien de causalité

Maxine Bélanger

Étude normative de la fréquence des différents types d’erreurs orthographiques produite par les élèves

de la région du Grand Sudbury’

Estranero, Krizia

Les implications du bilinguisme sur la trisomie : les influences du bilinguisme sur le processus

phonologique des enfants ayant la trisomie et l’impact sur le fonctionnement exécutif

Sarah Nicholls, M.Sc.S. orthophonie, [email protected], Michèle Minor-Corriveau, Prof.

L’influence de l’anglais sur les erreurs lexicales commises par des enfants franco-ontariens lors d’une

dictée standardisée (Chronosdictées)

Élisa Langlois, M.Sc., orthophonie et Chantal Mayer-Crittenden, Prof. Université Laurentienne

Comparaison entre les effets d’une approche thérapeutique multi sensorielle à ceux d’une méthode

traditionnelle chez les enfants atteints du syndrome d’alcoolisme fœtal

Sara Piché, B.Sc., Orthophonie

La répétition des non-mots : l’identification d’un trouble primaire du langage chez les enfants

bilingues franco- et anglo-dominants

15:00-

15:30

Remise des prix de l’IFO et de l’ACFAS-Sudbury

Mot de clôture, salle E-212

Les 2 bourses ACFAS-Sudbury attribuées cette année seront remises à 15h00:

Phillipe Butler, étudiant en 2ième année en biochimie: la bourse Acfas-Sudbury

Générale, d'une valeur de 700,00 $., sa moyenne cumulative est 92,5 sur 100. Son

dossier est complet.

Émalie Hendel, étudiante de 3ième année en psychologie: la bourse Maurice

Aumond, d'une valeur de 400,00$

Sa moyenne cumulative est 92 sur 100. Son dossier est complet, Émalie a suivi un cours

à l'Université de Sudbury

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Les 31 résumés courts (n1=16) et longs (n2=15) acceptés

par ordre alphabétique

Résumé long Résumé court total

Bacc 7 9 16

Maitrise 5 4 9

Prof 3 3 6

total 15 16 31

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Groupement du vocabulaire de base pour les jeunes enfants franco-dominants qui ont des

besoins complexes en communication

Stéphanie Beaulieu, étudiante au niveau du B.Sc.S. en Orthophonie,

[email protected]

Manon Robillard, Ph.D., superviseure, professeure agrégée, Programme d’Orthophonie,

[email protected]

INTRODUCTION

La communication est un acte complexe qui implique plusieurs étapes et processus. La plupart

des gens parlent sans penser aux mouvements complexes et aux étapes qui sont nécessaires pour

produire la parole. En réalité, ils communiquent leur message de façon automatique et sans effort

(Beukelman & Mirenda, 2013). Par contre, les gens avec des besoins complexes en

communication (BCC) ont de la difficulté à communiquer leurs besoins, leurs idées et/ou leurs

sentiments (Beukelman & Mirenda, 2013). Souvent, cette population utilise un système de

suppléance à la communication (SC) afin de communiquer avec leur famille et leurs amis. La SC

est un domaine de la pratique clinique qui cherche à compenser, de manière temporaire ou

permanente, pour une déficience sévère de la communication expressive, soit la communication

orale ou soit la communication écrite (Beukelman & Miranda, 2013). Les gens avec des BCC

peuvent communiquer à l’aide de tableaux de communication, d’un livre de communication ou

même une aide à la communication avec sortie vocale (ACSV). De nos jours, on voit de plus en

plus de gens qui utilisent une ACSV. Ces appareils spécialisés sont dotés de vocabulaire

spécifique au client, tels que des noms communs, des noms propres et des lieux géographiques.

Ils sont aussi dotés de vocabulaire de base, soit le vocabulaire le plus fréquemment utilisé par

tous les gens, dans toutes les situations (Robillard, Mayer-Crittenden, Minor-Corriveau &

Bélanger, 2014; Trembath, Balandin & Togher, 2007). Ce vocabulaire est souvent nécessaire à la

formulation de phrases; tels que les pronoms, les adjectifs et les verbes (Robillard et al. 2014;

Trembath et al. 2007). Aussi, les groupements de mots comme les amorces (e.g. « je veux »), les

locutions (e.g. « tout de suite ») et les expressions (e.g. « j’aime ça ») sont essentiels pour

accélérer la communication sans avoir besoin de l’épeler ou de chercher pour chacun de ces mots

individuellement (Beukelman, McGinnis & Morrow, 1991).

Plusieurs recherches ont analysé le vocabulaire typique utilisé par des jeunes enfants, afin de

programmer les mots les plus fréquemment utilisés, soit le vocabulaire de base, dans des appareils

de suppléance à la communication (Fallon, Light & Paige, 2001; Robillard et al. 2014; Trembath

et al. 2007). Toutefois, ces recherches se sont limitées aux mots en isolés. À ce jour, aucune étude

n’a analysé les groupements de mots les plus fréquemment utilisés chez les jeunes enfants. La

programmation de groupements de mots dans les appareils de suppléance à la communication

permettrait d’accélérer la communication des jeunes enfants qui utilisent ces systèmes afin

d’interagir avec leurs pairs.

L’objectif du présent projet était alors de créer une liste de groupes de mots nécessaires afin de

faciliter la suppléance à la communication chez les enfants qui ont des besoins complexes en

communication. Ainsi, la question de recherche était : quels sont les groupements de mots les

plus fréquemment utilisés chez les jeunes enfants franco-dominants âgés de 4 à 6 ans?

MÉTHODE

La population à l’étude inclut 57 enfants de 4 à 6 ans qui fréquentaient la maternelle ou le jardin

d’une école francophone. Les enfants ont été divisés en trois groupes : un groupe de 6 jeunes

enfants francophones monolingues, un groupe de 22 enfants bilingues franco-dominants, et un

dernier groupe de 19 enfants bilingues anglo-dominants. Ils ont été enregistrés durant une journée

entière scolaire typique, dans leur salle de classe habituelle, grâce à un enregistreur numérique de

la voix de marque Sony. Les échantillons de langage dans cette étude ont été recueillis dans une

région où le français est une langue minoritaire et l’anglais une langue majoritaire.

Les données ont ensuite été analysées à l’aide du programme Lexico 3, afin de trouver les

groupements de mots les plus fréquents chez cette population. Dans le cadre de cette étude, on

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s’est concentré à l’analyse des groupements de mots chez les enfants franco-dominants. Enfin,

certains enfants ont utilisé des mots anglais, mais seuls les mots français ont été considérés pour

cette analyse.

RÉSULTATS

Les résultats préliminaires indiquent que les groupements des mots contiennent des pronoms

personnels, des verbes, des déterminants, des pronoms démonstratifs, des commandes, des

questions et des affirmations. Quelques locutions (e.g. est-ce que, parce que) et expressions (e.g.

c’est facile, ça c’est drôle) ont aussi été trouvées. Mais la majorité des groupements de mots

retrouvés sont des amorces de phrases. Si l’on incluait ces amorces dans les ACSV, on pourrait

faciliter la formulation de phrase et ainsi augmenter la rapidité de la communication.

Les résultats complets seront présentés lors de la communication orale. Ils incluront les 40

groupements de mots les plus fréquents chez les enfants franco-dominants de 4 à 6 ans.

DISCUSSION-CONCLUSION

Les groupements de mots identifiés dans cette étude permettront aux enfants avec des BCC de les

utiliser et de les combiner avec d’autres mots retrouvés dans leurs ACSV. Ceci devrait augmenter

la rapidité du repérage de mots nécessaires pour communiquer et devrait ainsi réduire les

frustrations chez ces enfants. Les amorces de phrases telles que « je veux » sont très importantes

pour les enfants puisqu’elles leur permettent de faire des demandes plus rapidement. Les résultats

de cette étude pourraient faciliter la tâche des gens qui travaillent auprès d’enfants qui ont des

BCC en leur permettant de savoir quels groupements de mots sont plus fréquents et nécessaires

chez cette population d’enfants.

Le recueil du vocabulaire en vue de la programmation des ACSV pour les jeunes enfants s’avère

important, tant pour les enfants que pour les orthophonistes (Robillard et al., 2014). Si le

vocabulaire programmé dans l’ACSV ne répond pas au besoin de l’enfant, ce dernier pourrait

avoir de la difficulté à communiquer, à participer aux activités, à socialiser; par conséquent, sa

scolarité pourrait être affectée de façon négative. Les résultats de cette étude faciliteront le travail

des orthophonistes puisqu’ils auront une meilleure compréhension des groupements de mots qui

sont nécessaires à programmer dans les appareils de suppléance à la communication.

MOTS CLÉS- suppléance à la communication, besoins complexes en communication, aide à la

communication avec sortie vocale, vocabulaire de base, groupement de mots.

BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE

Beukelman, D. R., & Mirenda, P. (2013). Augmentative and Alternative Communication:

Supporting Children & Adults with Complex Communication Needs. Baltimore,

Maryland: Paul H. Brookes Publishing Co.

Beukelman, D. R., McGinnis, J., & Morrow, D . (1991). Vocabulary selection in

augmentative and alternative communication. Augmentative and Alternative

Communication , 7 , 171 – 185.

Fallon, K. A., Light, J. C., & Paige, T. K. (2001). Enhancing Vocabulary Selection for

Preschoolers Who Require Augmentative and Alternative Communication (AAC).

American Journal of Speech-Language Pathology, 10, 81-94.

Robillard, M., Mayer-Crittenden, C., Minor-Corriveau, M. & Bélanger, R. (2014).

Monolingual and Bilingual Children With and Without Primary Language Impairment:

Core Vocabulary Comparison. Augmentative and Alternative Communication, 30(3),

267-278.

Trembath, D., Balandin, S. & Togher, L. (2007). Vocabulary selection for Australian

children who use augmentative and alternative communication. Journal of Intellectual &

Developmental Disability, 32(4), 291-301.

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Étude normative de la fréquence des types d’erreurs orthographiques produite par des

élèves de la région du Grand Sudbury

Auteures :

Maxine Bélanger, Étudiante à la M.Sc.S orthophonie, Faculté de la santé, Université

Laurentienne, [email protected]

Michèle Minor-Corriveau, PhD, Professeure agrégée, Programme d’orthophonie, Faculté de la

santé, Université Laurentienne, [email protected]

Introduction :

Les orthophonistes utilisent des outils d'évaluation normalisés pour comparer les performances

individuelles à des normes disponibles afin d’effectivement signaler la présence d’un trouble. À

l’heure actuelle, tous les outils d’évaluation mesurant l’orthographe française ont été normalisés à

partir d’un échantillon autre que la population franco-ontarienne (Alegria et al. 1994; Alberti,

Baneath et Boutard, 2006; Pech-Georgel et George, 2006). Des études ont relevé que les eleves

bilingues (ou trilingues) ne developpent pas leurs habiletes et leurs connaissances en litteratie de

la meme facon que des eleves monolingues (Bialystok, 2011; Bialystok et al. 2005; Durgunoglu

et Verhoeven, 1998; Grosjean, 1989, 2008, 2015). À la lumière de ce qui précède, l’orthographe

suscite peu d’intérêt comparativement à la lecture et au langage oral. Les outils d’évaluation sont

aussi moins nombreux et la tranche d’âge supérieure à 9 ans n’est guère couverte (Alberti,

Baneath et Boutard, 2006). À cet effet, pour que les normes rapportées par un échantillon de la

France, où le français est la langue de la majorité, soient fidèles et valides auprès d’un échantillon

franco-ontarien, là où le français est la langue de la minorité, une telle recherche est essentielle.

Tout d’abord, cette étude a visé à évaluer les performances orthographiques des élèves de la 2e, 5e

et la 7e année retrouvée en situation linguistique minoritairement francophone (Sudbury, Ontario,

Canada) par l’entremise des Chronosdictées (Alberti, Baneath et Boutard, 2006), un outil

d’évaluation des performances orthographiques normalisées auprès d’élèves retrouvées en

situation linguistique majoritairement francophone (Paris, France, Europe). Les 4 questions de

recherche suivantes ont été formulées :

1. Y a-t-il une différence, en théorie, entre les médianes* des différents types d’erreurs

orthographiques produits par les élèves de la 2e, 5e et 7e année de Sudbury et de Paris?

*Les auteurs des Chronosdictées ont rapporté leurs scores sous forme de médiane, donc nous

avons fait de même afin de demeurer fidèles aux normes rapportées par cet outil d’évaluation.

2. Y a-t-il une différence significative entre les moyennes des différents types d’erreurs

orthographiques produites par les élèves de la 2e, 5e et 7e année de Sudbury selon la/les langue(s)

parlée(s) à la maison ?

3. Y a-t-il une différence significative entre les moyennes des différents types d’erreurs

orthographiques produites par les élèves de la 2e, 5e et 7e année de Sudbury selon le sexe?

4. Y a-t-il une différence significative entre les moyennes des différents types d’erreurs

orthographiques produites par les élèves de la 2e, 5e et 7e année de Sudbury selon l’école

élémentaire fréquentée ?

Méthode :

La méthodologie qui a été privilégiée pour répondre à ces questions de recherche est presque

analogue à celle de l’outil d’évaluation normalisé en France Chronosdictées (Alberti, Baneath et

Boutard, 2006). Cinq différentes écoles élémentaires de la région du Grand Sudbury ont participé

à cette étude, soit en juin 2013 ou en juin 2015. Somme toute, 61 élèves de la 2e année (28 filles

et 33 garçons) des écoles B et E, 145 élèves (77 filles et 68 garçons) de la 5e année des écoles A,

B, C, D, E et 115 élèves (62 filles et 53 garçons) de la 7e année des écoles A, B, D et E ont écrit la

dictée A ciblant leur niveau scolaire. Le niveau de complexité et la longueur des dictées variaient

en fonction des niveaux scolaires : 2e année (3 phrases; 30 mots), 5e année (6 phrases; 77 mots) et

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7e année (8 phrases; 115 mots). Le statut linguistique des élèves a été déterminé selon le critère de

la langue parlée à la maison telle que jugée par l’élève lui-même, soit le français, l’anglais ou les

deux (le français et l’anglais). Les dictées ont été administrées dans les salles de classe comme on

le ferait avec une dictée régulière à Sudbury, et non individuellement, comme il l’a été fait à

Paris, qui demeure une limite de notre recherche. Les dictées ont été recueillies et analysées en

fonction de sept différents types d’erreurs orthographiques suivants: erreurs morphosyntaxiques

sans homophones, erreurs morphosyntaxiques incluant les homophones, erreurs lexicales, erreurs

phonétiques, erreurs de segmentation et erreurs d’omission. Tous les mots des trois dictées ont été

insérés dans une matrice respective à leur niveau scolaire créée à partir du logiciel Statistical

Package for the Social Sciences (SPSS). Chaque transcription a été analysée sur huit différents

plans pour chacun des élèves, comme il a été fait à Paris. Pour chaque participant, un score

d’erreur d’omission, de segmentation, d’erreur phonétique et d’erreur lexicale a été calculé. Pour

ce qui est des erreurs morphosyntaxiques, deux scores ont été calculés: un qui exclut les

homophones syntaxiques et l’autre qui les inclut. Enfin, un score total a été obtenu, correspondant

à la somme d’erreurs générales produites.

Résultats :

Les scores bruts ont été convertis en score standardisé et plusieurs analyses statistiques ont été

effectuées. Premièrement, la comparaison des moyennes relève des différences, en théorie, entre

les médianes des différents types d’erreurs orthographiques produits par les élèves de chaque

niveau scolaire de Sudbury et Paris. En effet, ces différences augmentent progressivement et

exponentiellement de la 2e année à la 7e année, respectivement. Deuxièmement, l’ANOVA à un

facteur a montré des différences significatives entre les moyennes des erreurs morphosyntaxiques

produites par les élèves de la 5e année et des différences significatives entre les moyennes des

erreurs lexicales, phonétiques, de segmentation et générales produites par les élèves de la 7e année

selon la langue parlée à la maison, toutefois, aucune différence significative n’a été produite par

les élèves de la 2e année. Troisièmement, le test-t indépendant a relevé des différences

significatives entre les moyennes des erreurs lexicales, d’omissions et générales produites par les

élèves de la 2e année selon le sexe, des différences significatives entre tous les types d’erreurs

orthographiques, sauf pour les erreurs d’omissions, produites par les élèves de la 5e année, mais

aucune différence significative n’a été révélée entre les garçons et des filles de la 7e année. Il est à

noter, par contre, que les garçons ont toujours produit chaque type d’erreur à une fréquence plus

élevée que les filles. Enfin, le test-t a démontré une différence significative entre les moyennes

des erreurs morphosyntaxiques produites par les élèves de la 2e année de l’école B et E.

L’ANOVA à un facteur a produit une différence significative entre les moyennes d’erreurs

phonétiques produites par les élèves de la 5e année de l’école A, B, C, D et E, mais aucune

différence significative pour les élèves de la 7e année de l’école A, B, D et E.

Discussion-conclusion :

En général, les résultats des tests post-hoc Scheffé ont démontré que les normes de l’outil

d’évaluation des Chronosdictées ne sont pas représentatives des performances orthographiques

des élèves franco-ontariens. Dans l’ensemble, les résultats des tests post-hoc Scheffé ont révélé

que plus la langue française est parlée à la maison, moins d’erreurs orthographiques françaises

sont produites. Les résultats ont également indiqué que les différences significatives entre la

performance orthographique des garçons et des filles disparaissent vers la 7e année et que les

élèves d’une école en particulier, l’école E, ont commis plus d’erreurs morphosyntaxiques en 2e

année et plus d’erreurs phonétiques en 5e année, comparativement à ceux des autres écoles

élémentaires. Dorénavant, les orthophonistes peuvent se fier aux normes produites par cette étude

pour rendre compte du rendement orthographique des élèves franco-ontariens de la 2e, 5e et 7e

année. Le langage écrit prend de nombreuses années à maitriser (Delahaie, 2009; Fayol et al.,

1992; Fayol; 2013; Montésinos-Gelet et Morin, 2006), en effet, Fayol (2013) soutient que le

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langage écrit ne se maitrise pas avant l’âge adulte. À l’heure actuelle, le programme-cadre de

Français de la 1re à la 12e année du curriculum francophone de l’Ontario (Ministère de

l’Éducation de l’Ontario, 2006, 2007) ne propose aucune pédagogie ni aucune stratégie de

remédiation relative à l’enseignement de l’orthographe, bien que de nombreuses études ont

permis de constater que le rendement des élèves est amélioré lorsqu’ils savent ce qu’ils doivent

apprendre (Althoff et Aamodt, 1996; Marzano, Marzano et Pickering, 2003; Rowe; 2006). En

somme, cette étude appuie le constat que l’enseignement explicite de l’orthographe syntaxique et

lexicale est à privilégier dans les systèmes éducatifs franco-ontariens, et ce, de la 2e à la 12e

année inclusivement (Bélanger, Minor-Corriveau, et Bélanger, 2015; Huot, Minor-Corriveau,

Roy-Charland, 2015).;

Mots-clefs: orthographe, écriture, morphosyntaxe, franco-ontarien, Sudbury

Bibliographie sélective :

Alberti, C., Baneath, G. et Boutard, C. (2006). CHRONOSDICTÉES : outils d’évaluation des

performances orthographiques avec et sans contrainte temporelle, Ortho Édition, France.

Bialystok, E., Luk, G., et Kwan, E. (2005). Bilingualism, biliteracy, and learning to read:

interactions among languages and writing systems. Scientific Studies of Reading, 43-61.

Grosjean, F. (2015). Parler plusieurs langues: le monde des bilingues. Paris: Albin Michel.

Marzano, R. J., Marzano, J. S., & Pickering, D. (2003). Classroom management that works:

Research-based strategies for every teacher. ASCD.

Fayol, M. (2013). Lire, écrire, comprendre et rédiger. Comment font les adultes? Que sais-je?, 9-

32.

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Est-ce que le développement linguistique et les fonctions exécutives d’enfants

prématurés d'âge scolaire venant d'une communauté francophone en situation minoritaire

(CFSM) ressemblent à celles de leurs pairs nés à terme ?

Auteurs :

Roxanne Bélanger, Professeure, Université Laurentienne, [email protected]

Danelle Lafortune, Université Laurentienne, [email protected]

Dominique David, M.Sc., Université Laurentienne, [email protected]

Introduction

La prématurité est une interruption dans le processus de la grossesse et du développement

intra-utérin qui cause le fœtus à s’adapter de façon physiologique et comportementale à

l’environnement extra-utérin (Vergara & Bigsby, 2004). Il y a deux facteurs importants qui

peuvent influencer le développement ultérieur de l’enfant prématuré : l’âge gestationnel et le

poids de l’enfant à la naissance. Ces facteurs servent d’indicateur de la santé périnatale en raison

de leur lien avec la survie et avec le développement du nouveau-né (Vergara et al., 2004).

Les enfants prématurés sont à risque de développer des retards dans toutes les sphères de

leur développement (Rossetti, 2001). Certains auteurs rapportent un taux plus élevé de retard

cognitif et de difficultés d’apprentissage, chose qui place l’enfant prématuré à un plus grand

risque de faillite scolaire (Church, Luther & Asztalos, 2012). Les enfants nés prématurés sont

aussi plus susceptibles d’avoir des difficultés au niveau des fonctions exécutives et de l’attention ;

par conséquent, les troubles déficitaires de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) sont

plus communs (Church et al., 2012).

Foster-Cohen et coll. (2010) ont montré que les enfants prématurés sont à risque plus

élevé de retard de langage durant les années préscolaires. D’autres auteurs soutiennent que,

comparés aux enfants nés à terme, les enfants prématurés peuvent avoir un langage expressif et

réceptif à l’intérieur de la norme pendant la petite enfance et que, rendus à l’âge scolaire,

affichent des retards dans les domaines de la syntaxe, de la pragmatique et de la phonologique

(Church, Luther & Asztalos, 2012). Règle générale, plus l’enfant est né prématuré et plus son

poids est faible à la naissance, plus ses habiletés langagières sont à risque (Barre, Morgan, Doyle

& Anderson, 2011; Church, Luther & Asztalos, 2012). Les faiblesses dans ces sphères peuvent

avoir un impact sur l’intégrité sociale et sur la performance optimale en salle de classe (Church et

al., 2012).

Actuellement, peu de recherches ont étudié la population prématurée nord-ontarienne.

Cette population est particulière, compte tenu du fait que les enfants bilingues font partie d’une

Communauté francophone en situation minoritaire (CFSM), environnement qui rend l’acquisition

du français assez difficile. Pour les enfants monolingues français ou les enfants bilingues

français-anglais (franco-dominants), la maîtrise de la langue française (L1) dans cet

environnement est difficile en raison de l’exposition omniprésente et souvent involontaire à la

langue anglaise. Pour les enfants bilingues anglais-français (anglo-dominants), ce même contexte

linguistique rend aussi l’acquisition d’une langue seconde (L2) minoritaire (le français) difficile.

Questions de recherche :

1. Est-ce que le développement linguistique et le fonctionnement exécutif d’enfants nés prématurés

nord-ontariens est typique (Church, Luther & Asztalos, 2012) ?

a. Sinon, est-ce que les enfants prématurés sont plus à risque de retards que leurs pairs nés à terme ?

b. Sinon, est-ce que les enfants prématurés francophones ou franco-dominants sont plus à risque de

retards que leurs pairs anglophones en raison de la situation minoritaire ?

2. Est-ce que la performance académique des enfants nés prématurés diffère de façon significative

de ceux de leurs pairs nés à terme ?

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3. Est-ce que l’âge gestationnel et le poids à la naissance influence les résultats aux outils évaluant

le développement linguistique et le fonctionnement exécutif (Vergara et al., 2004) ?

Méthode : Cent-douze parents d’enfants prématurés ayant participé à l’étude de Bélanger (2013)

ont été contactés par téléphone. Parmi ceux-ci, 10 parents ont consenti à ce que leur enfant

participe à l’étude. L’échantillon à terme pour cette étude est 13 enfants. Tous les participants

sont des enfants prématurés âgés de 5 à 9 ans (âge moyen 7,1 ans) et provenant du nord de

l’Ontario.

Les enfants ont été évalués soit à la Clinique universitaire d’orthophonie, soit dans leur

école par une orthophoniste ou une assistante de recherche ayant le français comme langue

maternelle. La période d’évaluation était d’environ 150 minutes, accomplie dans une salle

réservée à cette fin avec plusieurs pauses afin d’éviter la fatigue.

Pendant les séances d’évaluation, les participants ont été soumis aux tests suivants (l’ordre

dans lequel les tests ont été passés a varié entre les enfants) :

Mesure non verbale de l’intelligence :

1. Leiter International Performance Scale – Revised (Roid et Miller, 1997)

Mesures des habiletés linguistiques en français et du fonctionnement exécutif :

1. Échelle de vocabulaire en images Peabody (ÉVIP) (Dunn et coll., 1993)

2. Une adaptation française québécoise d’un sous-test du Clinial Evaluation of Language

Fundamentals - 4 (CELF-4) (Wiig et coll., 2009) : Compréhension des concepts et exécution des

directives

3. Une répétition de non-mots (Courcy, 2000) (outil créé pour les Québécois).

4. Une adaptation française québécoise (Wiig et coll., 2009) d’un sous-test du CELF-4

(ClinialEvaluation of Language Fundamentals-4 ; Semel et coll., 2004) (compréhension des

concepts et exécution des directives).

5. Évaluation Clinique des notions langagières fondamentales – Version pour francophones du

Canada (CELFCDN-F) (Wiig et al., 2009)

Mesures des habiletés linguistiques en anglais et du fonctionnement exécutif :

1. Peabody Picture Vocabulary Test (PPVT) (Dunn et coll., 2007)

2. Clinical Evaluation of Language Fundamentals-Preschool (CELF-P) (Wiig, Secord et

Semel,1992) : Expressive vocabulary, Concept & Following directions, Recalling Sentences

3. Une répétition de non-mots en anglais (Gathercole, Willis, Baddeley & Emslie, 1994)

4. Clinical Evaluation of Language Fundamentals-4 (CELF-4) (Semel et coll., 2004)

5. Clinical Evaluation of Language Fundamentals – 5 (CELF-5) (Wiig et al., 2013)

Résultats :

Les résultats ont montré, qu’en général, les enfants prématurés ont réussi dans les limites

de la norme aux tests de vocabulaire et des fonctions langagières de base et cela, peu importe le

genre, l’âge gestationnel, la dominance linguistique et le niveau d’instruction des parents.

Cependant, certains enfants prématurés ont éprouvé des difficultés en ce qui concerne les

habiletés de traitement d’information et de mémoire de travail.

Discussion-conclusion :

Les conclusions tirées de cette étude vont fournir une meilleure compréhension du

développement langagier ainsi que des fonctions exécutives des enfants prématurés

comparativement aux enfants nés à terme. En plus, les résultats vont nous permettre de mieux

comprendre la trajectoire développementale du langage des enfants d’âge scolaire nés prématurés

dans le nord de l’Ontario, de la naissance jusqu’à l’âge scolaire.

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Mots clés :

Prématurité, enfants nord-ontariens, habiletés langagières, fonctions exécutives, bilinguisme

Bibliographie sélective :

Bélanger, R. (2013). Prématurité, langue et pronostics neurodéveloppementauxchez l’enfant

prématuré nord-ontarien, thèse doctorale, Université Laurentienne.

Church, P.T., Luther, M., Asztalos, E. (2012). The perfect storm: The high prevalence low

severity outcomes of the preterm survivors. CurrentPediatricReviews, 8, 00-00.

Grooteclaes, V., Docquier, L., & Maillart, C. (2010). Langage spontané des enfants

prématurissimes : Analyses du langage descriptif et informatif. Glossa, 108, 1-17.

Mayer-Crittenden, C. (2013). Compétences linguistiques et cognitives des enfants bilingues en

situation linguistique minoritaire, thèse doctorale, Université Laurentienne.

Vergara, E., &Bigsby, R. (2004). Developmental and therapeutic interventions in the

NICU. Maryland: Brookes Publishing Co.

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Statut phonologique des voyelles d'aperture moyenne en franco-ontarien

Auteures :

Danica Berthiaume, Étudiante au B.Sc.S., Programme d’orthophonie, Faculté de la santé,

Université Laurentienne

Sophie Laurence, PhD, Étudiante au B.Sc.S., Programme d’orthophonie, Faculté de la santé,

Université Laurentienne

Marika Robillard, Étudiante au B.Sc.S., Programme d’orthophonie, Faculté de la Santé,

Université Laurentienne

En français standard, on dénombre deux voyelles nasales d’aperture moyenne /ɛ/ et //,

mais la fréquence d’occurrence du phonème // est beaucoup moins importante. Le phonème

/ẽ/, quant à lui, a disparu du français standard. Bien que peu mentionné dans les études sur les

voyelles nasales du français, Léon (1983) considère le son [ẽ] comme une variante du phonème

/ɛ/ en français canadien.

L’objectif principal de cette étude est d’établir le statut phonologique des voyelles nasales

d’aperture moyenne en franco-ontarien. Plus spécifiquement, nous cherchons à 1) établir les

variations phonétiques des phonèmes /ɛ/ et /œ/ et leurs contextes de réalisation en franco-

ontarien, 2) comparer les réalisations de ces voyelles nasales selon le sexe, et 3) examiner les

différences intergénérationnelles dans la production de ces voyelles. Notre étude se base sur

l’analyse d’un corpus de 40 locuteurs franco-ontariens vivant dans la région du Grand-Sudbury.

Les locuteurs sont répartis en quatre groupes selon leur sexe et leur âge (20-25 ans et 65+ ans).

Les locuteurs ont été enregistrés lors de la production orale de 123 mots qui leur ont été présentés

dans un ordre aléatoire. Les mots sélectionnés ont été choisis en fonction de la position de la

voyelle nasale d’aperture moyenne dans la syllabe (syllabe fermée ou ouverte) et selon la position

de la syllabe dans le mot.

Mots-clés : Voyelles nasales, franco-ontarien, variation, distribution

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L’impact des habiletés cognitives sur la navigation : l’organisation taxonomique versus

l’organisation schématique

Auteurs :

Mélanie, Blais, Étudiante à la M.Sc.S., Programme d’orthophonie, Faculté de la santé, Université

Laurentienne, [email protected]

Blakely, Sarah, Étudiante à la M.Sc.S., Programme d’orthophonie, Faculté de la santé, Université

Laurentienne, [email protected]

Sterner, Shawna, Étudiante à la M.Sc.S., Programme d’orthophonie, Faculté de la santé,

Université Laurentienne, [email protected]

Robillard, Manon, Ph.D. Professeure agrégée, Programme d’orthophonie, Faculté de la santé,

Université Laurentienne, [email protected]

INTRODUCTION Le but de la présente étude était d’examiner les liens entre la cognition et la capacité des jeunes

enfants à naviguer dans une aide à la communication avec sortie vocale (ACSV) ayant différentes

techniques d’organisation du vocabulaire (taxonomique ou schématique). Cette recherche a

analysé les liens entre six facteurs cognitifs (attention soutenue, attention divisée, catégorisation,

flexibilité cognitive, raisonnement fluide et mémoire de travail) et leur impact sur l’habileté de

naviguer (l’habileté à chercher et repérer un mot ou un symbole dans un appareil). Lors de la

programmation d’une ACSV, il existe plus qu’une façon d’organiser le vocabulaire. Il s’agit

d’une organisation taxonomique lorsque les mots sont classés en catégories hiérarchiques (ex. :

nourriture, animaux, personnes, etc.) à l’intérieur d’une ACSV (Light et coll., 2004). Par

exemple, les concepts crayon et papier seraient trouvés dans la catégorie « école ». Mais, le

concept enseignant serait retrouvé dans la catégorie « personne ». Il s’agit d’une organisation

schématique lorsque les mots programmés dans une ACSV sont organisés selon des évènements,

des thèmes, des routines, ou des activités (ex. : la routine à l’école, se préparer pour se coucher,

manger le dîner, etc.) (Light et coll., 2004). Ainsi, l’ensemble du vocabulaire nécessaire pour un

évènement se trouve ensemble (Drager & Light, 2006). Par exemple, les concepts crayon, papier

et enseignant seraient retrouvés ensemble sous le groupe « à l’école ».

D’après Drager et al. (2004), les enfants de 3 ans avec un développement typique ont plus de

facilité à naviguer dans une ACSV avec une organisation schématique qu’une organisation

taxonomique. Mais par l’âge de 4 à 5 ans, les enfants sont autant capables de naviguer avec une

organisation taxonomique qu’une organisation schématique (Light et al., 2004). Par contre, ces

études n’ont pas pris en considération les habiletés cognitives des enfants. Puisque les enfants

ayant des difficultés de communication n’ont pas nécessairement un développement cognitif

typique, l’âge ne serait possiblement pas le meilleur prédicteur du succès en navigation avec un

type d’organisation ou un autre.

Des recherches antérieures en suppléance à la communication (Robillard, Mayer-Crittenden, Roy-

Charland, Minor-Corriveau & Bélanger, 2013 ; Wallace, Hux & Beukelman, 2010) ont affirmé

que la cognition a un impact sur l’habileté à naviguer dans une ACSV avec une organisation

taxonomique. Même si ces recherches ont aidé l’avancement des connaissances concernant les

compétences en navigation, aucune recherche n’a comparé les méthodes d’organisation

(taxonomique versus schématique) aux habiletés cognitives. Par conséquent, la présente

recherche a examiné les effets de la cognition sur la capacité des jeunes enfants à naviguer

efficacement dans une ACSV qui utilise différentes techniques d’organisation du vocabulaire.

Les questions de recherche sont ainsi : Quelles habiletés cognitives sont corrélées avec la

navigation d’une ACSV organisée de façon taxonomique ? Quelles habiletés cognitives sont

corrélées avec la navigation d’une ACSV organisée de façon schématique ? Quelles habiletés

cognitives permettent de prédire le succès en navigation avec une organisation taxonomique ?

Quelles habiletés cognitives permettent de prédire le succès en navigation avec une organisation

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schématique ? Lors de la navigation d’une ACSV, est-ce que la cognition ou l’âge est plus

important ?

MÉTHODE Un total de 209 enfants âgés de 4 à 6 ans ont participé à cette étude. Afin d’évaluer la cognition,

le Leiter International Performance Scale, Third Edition (Leiter-3) a été utilisé. Afin d’évaluer la

navigation, un iPad et l’application Proloquo2Go ont été utilisés comme ACSV. Elle a été

programmée en utilisant deux différentes options organisationnelles (taxonomique et

schématique). La moitié des participants ont été évalués en utilisant une organisation

taxonomique et l’autre moitié avec une organisation schématique. Les analyses ont été effectuées

à l’aide du logiciel IBM SPSS Statistics (SPSS) afin de faire des corrélations de Pearson et des

régressions linéaires pas à pas.

RÉSULTATS Les résultats ont révélé que toutes les habiletés cognitives (attention soutenue, attention divisée,

catégorisation, flexibilité cognitive, raisonnement fluide et mémoire de travail) étaient corrélées

avec la navigation taxonomique. Mais pour l’organisation schématique, toutes les habiletés

cognitives sauf la catégorisation et l’attention divisée étaient corrélées avec la navigation.

Des analyses de régressions linéaires pas à pas ont démontré que seulement l’attention soutenue

et la mémoire de travail sont nécessaires afin de prédire le succès en navigation d’une ACSV avec

une organisation taxonomique. Pour une ACSV avec une organisation schématique, seulement

l’attention soutenue était nécessaire afin de prédire le succès en navigation. Pour les deux types

d’organisations, l’âge n’a pas été retenu comme variable importante afin de prédire la navigation.

DISCUSSION-CONLUSION Les résultats ont dévoilé qu’il y a un lien entre toutes les capacités cognitives et la navigation

avec une organisation taxonomique, mais seulement l’attention soutenue et la mémoire de travail

sont nécessaires afin de prédire le succès en navigation. Ces résultats sont en lien avec ceux de

Robillard et al. (2013) qui ont utilisé une organisation taxonomique.

Pour l’organisation schématique, il existe un lien entre la cognition et la navigation, mais pour ce

type d’organisation, les habiletés de catégorisation et d’attention soutenue n’étaient pas

nécessaires afin de bien naviguer dans une ACSV. Puisque l’organisation schématique n’utilise

pas de catégories afin d’organiser le vocabulaire, il n’est pas surprenant que les habiletés de

catégorisation ne fussent pas corrélées avec la navigation. Ainsi, un enfant avec des difficultés en

catégorisation pourrait mieux réussir avec une organisation schématique qu’une organisation

taxonomique.

Pour les deux types d’organisation, l’âge n’était pas un facteur important lors de la prédiction de

la navigation. Même si les études de Drager et al. (2004) et Light et al. (2004) ont démontré que

l’âge est important pour la navigation chez les jeunes enfants, la présente étude indique que les

habiletés cognitives (attention soutenue et mémoire de travail) sont plus importantes lors de la

prédiction du succès en navigation. Les orthophonistes qui travaillent avec les jeunes enfants qui

nécessitent un système de suppléance à la communication devraient prendre en considération

leurs habiletés cognitives et non seulement l’âge afin de choisir une technique d’organisation

d’une ACSV.

MOTS-CLÉS : suppléance à la communication, cognition, navigation, taxonomique,

schématique.

BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE

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● Drager et al. (2004). Learning of dynamic display AAC technologies by typically developing 3-

year-olds: Effect of different layouts and menu approaches. Journal of Speech, Language, and

Hearing Research, 47, 1133–1148.

● Drager, K. D., & Light, J. C. (2006). Designing dynamic display AAC systems for young

children with complex communication needs. Perspectives on Augmentative and Alternative

Communication, 15, 3 – 7.

● Light, J. C., Drager, K. D. R., & Nemser, J. G. (2004). Enhancing the appeal of AAC

technologies for young children: Lessons from the toy manufacturers. Augmentative and

Alternative Communication, 20,137-149.

● Robillard, M., Mayer-Crittenden, C., Roy-Charland, A., Minor-Corriveau, M., & Bélanger, R.

(2013). Exploring the impact of cognition on young children's ability to navigate a speech-

generating device. Augmentative and Alternative Communication, 29(4), 347-359.

doi.org/10.3109/07434618.2013.849754

● Wallace, S. E., Hux, K., & Beukelman, D. R. (2010). Navigation of a dynamic screen AAC

interface by survivors of severe traumatic brain injury. Augmentative and Alternative

Communication, 26(4), 242-254.

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Comparaison entre deux approches thérapeutiques en orthophonie : trouble du langage

Auteure :

Vanessa Blouin, Étudiante à la M.Sc.S., Programme d’orthophonie

Près de 7 % des enfants d’âge scolaire sont actuellement atteints d’un trouble primaire

du langage (TPL). Ces enfants éprouvent de la difficulté à s’exprimer et à comprendre la parole,

et ce, malgré un quotient intellectuel normal et aucun trouble envahissant du développement. La

pratique actuelle chez l’orthophoniste est de traiter directement les habiletés langagières de

l’enfant. Cependant, de nombreuses études ont démontré que les enfants atteints de TPL

présentent aussi des déficits d’ordre cognitifs non linguistiques. D’après certains auteurs, la

thérapie cognitive non linguistique (TCNL) améliore indirectement les habiletés langagières de

l’enfant atteint de TPL en facilitant l’accès à l’information emmagasinée dans le cerveau.

Cette étude visait à évaluer si la TCNL en conjonction avec la thérapie linguistique (TL) serait

plus efficace que la TL à elle seule lorsque l’on intervient auprès des enfants bilingues en

situation linguistique minoritaire.

Huit enfants âgés de 5;0 à 8;11 ans (M = 6;6, É-T = 1) ayant un TPL ont participé. Tous

étaient bilingues et avaient comme langue maternelle le français (n = 2) ou l’anglais (n = 6). Des

évaluations pré et post intervention des habiletés cognitives et langagières (français et anglais) ont

été effectuées. Des mesures répétées ont aussi été prises afin d’évaluer la progression des enfants

à travers le temps. Quatre enfants ont reçu 8 séances de TL et quatre enfants ont reçu une

combinaison de 8 séances de TL et 16 séances de TCNL. Dans cette dernière condition, la

thérapie fut axée sur le langage, mais aussi sur les compétences cognitives telles que la mémoire,

l’attention et la vitesse de traitement. L’intervention cognitive a été effectuée par l’entremise

d’une tablette électronique.

Les scores obtenus aux évaluations pré et post ainsi que les mesures répétées étaient

semblables entre les deux groupes. En effet, la majorité des participants ont montré une

amélioration. L’ajout de l’intervention TCNL n’a pas eu une influence sur la performance

linguistique. Une analyse descriptive suggère un transfert linguistique de la langue d’intervention

(français) vers la langue non traitée (anglais). La majorité des participants, peu importe la

condition, avaient des déficits au niveau de la vitesse de traitement et de l’attention divisée ainsi

qu’une force subtile au niveau du résonnement fluide.

Les résultats vont à l’encontre de certaines études qui ont montré que la TCNL a un

impact positif sur les habiletés linguistiques. Cette étude souligne l’importance d’approfondir nos

connaissances dans le domaine en effectuant des études avec un nombre de participants plus

élevé. Les résultats appuient l’efficacité de la TL auprès d’enfants bilingues qui ont un TPL.

Enfin, cette étude contribue à l’avancement de la recherche sur l’efficacité des traitements offerts

en orthophonie.

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L’effet immédiat de l’imagerie mentale sur la précision des coups droit et de revers en

tennis de table

Majid Brouziyne, Professeur, Centre National des Sports Moulay Rachid, Rabat, Maroc,

[email protected]

Corinne Molinaro, Professeure, Centre de Recherche en Activités Physique et Sportive UFR

STAPS, Université de Caen Basse-Normandie - France

INTRODUCTION

Plusieurs recherches se sont intéressées à l’utilisation de l'imagerie mentale pour

améliorer la performance (Taylor et Shaw, 2002). Ces études ont montré pour la plupart que la

préparation mentale était un complément essentiel de l'entraînement physique et technique pour

atteindre l'excellence sportive dans diverses disciplines. Quelques autres restaient plus réservées

sur ses bénéfices (Shambrook & Bull, 1996). Ces travaux adoptaient souvent la démarche

méthodologique classique (Feltz & Landers, 1983) caractérisée par deux tests identiques pré et

post-test séparés par une période d’apprentissage de longueur variable, pendant laquelle, plusieurs

groupes sont formés selon les hypothèses à vérifier. Cette période d’apprentissage, selon les

études, est très courte (6 séances pour Lejeune et al., 1994) ou beaucoup plus longue (30 séances

pour Meacci et Price, 1985). À notre connaissance, aucune étude n’a été réalisée pour vérifier si

l’imagerie mentale pouvait avoir un effet ponctuel et immédiat sur la performance en la

pratiquant juste avant l’action et pendant une courte et seule séance. Le but de cette étude

préliminaire est de vérifier si l’imagerie mentale pourrait avoir un effet immédiat sans

entraînement préalable sur l’amélioration de la performance en Coup Droit et Revers chez des

pongistes.

MÉTHODE

Dix-huit pongistes débutants avec une expérience de pratique de tennis de table entre 1 et

1,5 an, âgés entre 14 et 23 ans (M =17,67 ans ; SD = 3,56 ans) ont participé à cette étude.

L’expérimentation s’est déroulée sur deux sessions filmées :

1ère session (pré-test) : tous les sujets ont réalisé 40 essais (20 coups droits plus 20 revers) sur une

table sans adversaire équipée d’un robot qui envoyait les balles avec une vitesse et un effet de

rotation standard.

Le Vividness of Movement Imagery Questionnaire ou VMIQ a été également rempli par tous les

sujets après cette session. Ce questionnaire d'Isaac et col. (1986) adapté en langue française par

Fournier, et col. en 1994, évalue la capacité à imaginer mentalement un mouvement selon deux

perspectives interne et externe. L'estimation se fait selon une échelle qui va d'une image «

parfaitement nette, aussi précise et vivace qu'une véritable perception » (1 point) à « aucune

image » (5 points).

La performance mesurée correspondait à la précision des deux coups. La précision était cotée de

5 points dans la zone la plus difficile (coins de la table) à 0 point lorsque la balle tombe en dehors

de la table. Le score final correspond à la somme des points attribués pour les deux coups. Afin

de composer deux groupes équilibrés, les scores des pongistes ont été classés en ordre du plus

élevé au plus faible. Les pongistes ont été donc affectés à chaque groupe comme suivant : 1er dans

le 1er groupe, 2ème dans le 2ème groupe, 3ème dans le 1er groupe, 4ème dans le 2ème groupe, etc. Les

pongistes ont donc formé deux groupes : GIM, groupe d'imagerie mentale (9 sujets, 3F et 6H) et

GC, groupe contrôle (9 sujets, 4F et 5H). 2ème session (post-test) : Après huit semaines sans

entraînement de tennis de table ni à l’imagerie mentale, les deux groupes sont mis à nouveau dans

les mêmes conditions de la première session et ont réalisé le même test. Les pongistes du groupe

GIM ont, en plus, reçu des consignes sur la réalisation d'une séance d’imagerie mentale d’environ

une minute qui précède le test. L'activité d'imagerie mentale consistait en la représentation

mentale de la trajectoire de la balle atteignant la cible en essayant de se ressentir en train

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d’effectuer le mouvement avec facilité et précision, et surtout avec les sensations qu'on

souhaiterait ressentir si le coup était réussi.

Pour compenser la minute d'imagerie mentale effectuée par les pongistes du GIM, les pongistes

du GC ont été invités à récupérer les 40 balles déposées par terre et les mettre dans le panier du

robot juste avant la réalisation du post-test. Cette étude a été réalisée en double aveugle. Les

résultats des deux tests sur vidéo ont été convertis par une personne indépendante.

RÉSULTATS

L'analyse des données concerne les résultats de précision des coups droit et revers des pongistes

lors des deux tests et leurs scores de VMIQ. Un t-test et une ANOVA (groupe x test) avec des

mesures répétées sur le dernier facteur ont été utilisés. Tests post-hoc de Fisher LSD ont été

utilisés le cas échéant, et le seuil d'alpha expérimental est fixé à 0,05. Nous avons préféré utilisé

une ANOVA et non pas une ANCOVA, car les moyennes des scores des deux groupes en pré-

test étaient quasiment identiques (MIG: M = 124.20, SD = 14.28 ; GC : M = 123.75, SD = 12.24),

nous préférons donc analyser en post-test des scores réels plutôt que réajustés de façon artificielle

comme le suggère (Owen et Froman, 1998).

L'analyse des résultats du questionnaire VMIQ en utilisant le test t, n'a révélé aucune

différence significative (p> 0,05) entre la capacité à l'imagerie mentale des pongistes des deux

groupes. Les scores moyens de GIM et CG étaient respectivement 3,15 (SD = 0,41) et 3,11 (SD =

0,45). En d'autres termes, les scores des pongistes dans les deux groupes étaient au-dessus de

3,00, ce qui correspond au seuil couramment utilisé pour l'inclusion des sujets dans les études

étudiant l'efficacité de l'imagerie mentale (Callow, Hardy et Hall, 2001).

En ce qui concerne la performance des pongistes dans les deux tests, L'ANOVA (Groupe

x Test) n'a pas révélé d'effet Groupe significatif, alors que l'effet Test était significatif (F(1, 16) =

40,01 ; p <0,01) ce qui indique que la performance des pongistes des deux groupes est améliorée

en post-test. Il y avait une interaction significative Groupe x Test (F(1, 16) = 36,65 ; p <0,01). Les

tests post-hoc de Fisher LSD, montrent qu'il n'y avait pas de différence significative entre les

groupes en pré-test. Alors qu'en post-test, le MIG a amélioré significativement sa performance (p

<0,01) par rapport au CG. En comparaison avec leur propre performance en pré-test, les pongistes

du MIG contrairement à ceux du GC, ont significativement amélioré leur score (p <0,05) en post-

test.

En d'autres termes, les pongistes du MIG ont considérablement amélioré leur

performance après une seule et courte séance d'imagerie immédiatement avant la réalisation des

coups droit et revers (Figure 1).

Figure 1 : Les scores moyens et Écarts-types (coup droit + coups de revers) des pongistes des

deux groupes en pré-test et post-test (* p <0,05, ** p <0,01).

DISCUSSION - CONCLUSION

Les travaux de recherche effectués en imagerie mentale, suivaient toujours une démarche

méthodologique classique (Feltz & Landers, 1983) avec des protocoles expérimentaux qui durent

généralement plus d’une semaine parfois plusieurs mois. Alors qu’aucune étude n’a été effectuée

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sur une seule séance pour vérifier un éventuel effet immédiat et ponctuel de l'imagerie mentale

sur l’amélioration de la performance sportive. Les résultats de cette étude montrent qu’il y a un

effet positif et immédiat de l’imagerie mentale, en une seule séance de représentation mentale, sur

l’amélioration de la performance du coup droit et revers chez des pongistes.

L'imagerie mentale n'est donc pas impliquée que dans un processus d’apprentissage qui

nécessite de nombreuses répétitions et plusieurs séances pour être efficace (Grouios, 1992;

Lejeune, et al., 1994). Cette étude confronte donc l’hypothèse idéomotrice qui postule que les

effets de la représentation mentale seraient dus à un apprentissage neuromusculaire basé sur la

répétition mentale (et physique) d’une habileté (James, 1950). L'imagerie mentale pourrait donc

être intégrée ponctuellement pendant ou juste avant la réalisation d'une performance (ex. temps

morts dans un match ou les routines pré-performances,…) pour être profitable et permettre

l’amélioration de la performance sportive.

Les résultats primaires de cette étude, doivent être confortés par d'autres études

ultérieures en prenant en considération les facteurs de l'âge, sexe et du niveau d'expertise.

Mots-clés : imagerie mentale ; Tennis de table ; performance ; habiletés motrices.

RÉFÉRENCES

Callow, N., Hardy, L., & Hall, C. (2001). The effects of a motivational general-mastery imagery

intervention on the sport confidence of high-level badminton players. Research Quarterly for

Exercise and Sport, 72, 389-400.

Fournier, J., Le Cren, F., Monnier, E., & Halliwell, W. (1994). Validation et adaptation en langue

française du questionnaire de clarté de l'image de mouvement. Communication au colloque de la

Société Française de Psychologie du Sport, Poitiers, France..

Owen S.V., & Froman R.D. (1998). Focus on Qualitative Methods : Uses and Abuses of the

Analysis of Covariance. Research in Nursing & Health, 21, 557–562.

Shambrook, C. J., & Bull, S. J. (1996). The effect of an imagery training program on imagery

ability, imagery use, and figure skating performance. Journal of applied sport psychology, 3, 109-

125.

Taylor, J. A., & Shaw, D. F. (2002). The effects of outcome imagery on golf-putting

performance. Journal of Sports Science, 20, 607-13.

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L’accident aux réacteurs nucléaires de Fukushima: mise en perspective environnementale.

Auteur

François Caron, Professeur, École de l’Environnement, Faculté des sciences, génies et

architecture, Université Laurentienne, [email protected]

1. Introduction et mise en contexte

Le 11 mars 2011 a marqué l’histoire alors qu’est survenu le deuxième accident de niveau de

gravité 7 sur l’échelle internationale des incidents nucléaires et radiologiques. L’accident est une

conséquence indirecte d’un des plus importants séismes jamais enregistrés, lequel a engendré un

tsunami qui a déferlé sur les côtes des pays du Pacifique, notamment au Japon. Le tsunami a

frappé, entre autres, la station nucléaire de Fukushima Daiichi, située à 260 km au nord de Tokyo.

Les réacteurs en tant que tels ont subi un arrêt automatique suivant le tremblement de terre, et

n’ont pas été endommagés par le tsunami. Cependant, en raison de pannes multiples ayant

ensuite affecté la station, il est devenu impossible de refroidir le cœur des réacteurs et les piscines

de désactivation du combustible irradié, ce qui a causé des fuites radioactives importantes par des

décharges de gaz radioactifs, et la production de gaz hydrogène. Des incendies ont répandu de la

radioactivité sur une échelle planétaire (1, 2).

Les contaminants de cet accident sont surtout des éléments chimiques gazeux (Kr-85, Xe-133), en

plus d’autres éléments facilement volatilisables (I-131, Cs-137) à la sortie des réacteurs. Au point

de vue d’impact environnemental, ces gaz nobles 85Kr (t½=10.7a) et 133Xe (t½=5.3j) sont

considérés importants seulement à court terme en raison, entre autres, parce qu’ils sont inertes, et

surtout la demi-vie du 133Xe est courte. L’Iode-131 (t½=8.04j) pose plus de problèmes à court

terme en raison de son potentiel d’accumulation dans la glande thyroïde chez les humains. À plus

long terme, le 137Cs (t½=30.1 a) peut se déplacer dans l’air et se déposer à des distances lointaines.

D’autres éléments tels les actinides (U, Pu, Np) peuvent causer des préoccupations s’ils sont

volatilisés ou entraînés, comme par exemple, pour l’accident de Tchernobyl.

Les estimés des émissions et les conséquences sont très bien documentés (2-4). Cependant, ces

estimés sont en unités de radioactivité (Becquerels, Bq), lesquelles sont difficiles à comparer avec

des unités conventionnelles (masse). Le but premier de ce travail est de convertir ces quantités

sous forme de masse pour faciliter les comparaisons. Un second but est de comparer ces

émissions de Fukushima avec: (1) une station de type CANDU; (2) les accidents notables de

Three Mile Island (TMI; 1978) et de Tchernobyl (1986).

2. Méthode

Les tableaux d’émissions d’accidents à des réacteurs sont disponibles dans plusieurs sources (2-

4). Les émissions de la station de Bruce (Tiverton, ON), la plus puissante au monde en 2014,

sont documentées et soumises à la Commission de Contrôle de la Sûreté Nucléaire (CCSN; 5).

Ces émissions sont strictement contrôlées et surveillées, et font partie de l’opération normale des

réacteurs, soit 8 unités de type CANDU (classe 900 MWe). Après sélection de radioéléments

clés, les émissions sont converties en masse en utilisant les relations suivantes (6):

Masse = Activité (Bq) / SA (Bq/g) (Eq. 1)

Où SA = N0 × λ /A (Eq.2)

Les abréviations sont: Activités en Bq (désintégration par seconde), SA: activité spécifique

(Bq/g), N0: nombre d’Avogadro (particules/mole), λ: constante de désintégration (temps-1), et A,

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masse atomique (g/mole). Les activités en Bq sont facilement converties en utilisant les

paramètres connus des radioisotopes en utilisant ces deux relations.

3. Résultats

Le Tableau I indique les émissions de la station de Bruce pour toute l’année 2014, sous forme

d’unités de radioactivité et de masse. On peut facilement voir que ces quantités, selon des unités

de masse, sont basses, surtout pour des projets d’échelle industrielle tel que Bruce.

Tableau I: Émissions de la station de Bruce Power

Item Emission (TBq) Masse (grammes) 3H (sous forme de 3H2O) 751 15.3 14C (sous forme de 14CO2) 1.64 32.6 131I 0.0004 0.1 133Xe 53 8

Noter: temps de demi-vies: 3H, t½ = 12.3 a; 14C: t½ = 5730 a. 1 TBq = 1012 Bq

Le Tableau II compare les émissions des deux accidents les plus notables, Tchernobyl et

Fukushima. En comparaison, l’accident de TMI de Harrisburg, PA, a émis 1.75 PBq de 85Kr, soit

environ 120 g de ce contaminant, et 500 PBq de 133Xe, ou une masse de 72 g.

Tableau II: comparaison des émissions des accidents de Tchernobyl et Fukushima.

Tchernobyl Fukushima

Item

Emission

(PBq)

Masse

(kilogrammes)

Emission

(PBq)

Masse

(kilogrammes) 85Kr 33 2.3 32.6 2.2 131I 1760 0.4 400 0.09 133Xe 6500 0.94 12000 1.7 137Cs 85 26.6 20 6.2 239Np 400 0.05 0.076 0.00001 239Pu 0.013 5.7 0.0000032 0.0014 240Pu 0.018 2.1 0.0000032 0.0004

Noter: 1 PBq = 1015 Bq

4. Discussion

L’on peut constater que ces émissions, rapportées sous forme d’unités de radioactivité (Bq), ne

donnent pas nécessairement un point de comparaison sous forme de quantités conventionnelles,

pour fins de communication des risques. Cette mise en perspective montre que ces quantités sont

en grammes ou kilogrammes, et non pas de tonnes, milliers ou millions de tonnes. Cette nouvelle

perspective est importante, car la perception publique pourrait faire croire à des quantités

énormes, au point de vue de masse, ce qui n’est pas le cas.

Le radio-contaminant clé de Fukushima est le 137Cs: celui-ci sera mesurable pendant plusieurs

décennies. Étant donné que le césium stable existe déjà dans la nature, son cyclage

environnemental entraînera le 137Cs. Afin de minimiser les conséquences, des réseaux de

surveillance et de radioprotecton sont en place pour gérer les doses directes à la population et

dans les produits d’agriculture (2). Il y a eu également de la remédiation des sols (2).

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Ces émissions, en comparaison graphique sur une même échelle, sont présentées dans la Figure 1.

Les plus importantes différences sont: (1), les émissions initiales de 133Xe étaient plus élevées

pour Fukushima, par rapport à Tchernobyl (~2x), mais sans conséquence à long terme étant

donné sa courte demi-vie (5j); et (2) les émissions de 137Cs (6x) et surtout Np+Pu (>1000) étaient

plus importantes pour Tchernobyl.

Figure 1: Mise en graphique des émissions des réacteurs. A gauche, unités de radioactivité; à

droite, sous forme de masse.

5. Conclusions:

La mise en perspective de la radioactivité avec un calcul simple permet de mieux comparer les

émissions radioactives de réacteurs, sous forme de masses. Ces unités mettent en valeur une

perspective plus abordable pour fin de communication des risques. Ceci ne diminue pas

l’ampleur des conséquences, documentées séparément. La communication présente ne donne

qu’une perspective différente. Cet article a été produit et soumis intentionellement le 11 mars,

qui est le 5e anniversaire de l’accident de Fukushima. Je soumets cet article en pensant

respectueusement aux victimes du tsunami, aux personnes manquantes et déplacées.

6. Bibliographie sélective

World Nuclear Association (2016). Fukushima Accident, mis à jour Mars 2016.

http://www.world-nuclear.org/information-library/safety-and-security/safety-of-

plants/fukushima-accident.aspx

IAEA (2015a). The Fukushima Daiichi accident. Technical volume 4: Radiological

consequences, International Atomic Energy Agency, Vienna.

IAEA (2015b). Report by the Director General on The Fukushima Daiichi Accident,

STI/PUB/1710, International Atomic Energy Agency, Vienna.

Steinhauser et al., (2014). Sci. Tot. Environ, Vol. 470-471, p. 800.

Bruce Power (2015). 2014 Environmental Monitoring Program report B-REP-07000-

00007.

Ehmann, W.D. and Vance, D.E. (1991). Radiochemistry and nuclear methods of

analysis. J. Wiley and Sons, NY.

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Étude des erreurs orthographiques lexicales commises par des élèves de la 1e à la 5e année

en situation minoritaire francophone

Chanel Charette-Hamelin, Étudiante au B.Sc.S., Programme d’orthophonie, Faculté de

la santé, Université Laurentienne, [email protected]

Michèle Minor-Corriveau, PhD, Professeure agrégée, Programme d’orthophonie, Faculté

de la santé, [email protected]

INTRODUCTION

La littératie est un aspect important de l’apprentissage selon ce que préconise le curriculum de

l’Ontario. Pour cette raison, on y trouve plusieurs éléments quant aux connaissances et habiletés

grammaticales à acquérir au cours du cheminement académique à l’élémentaire. On trouve, dans

le curriculum de l’Ontario mis sur pied par le Ministère de l’Éducation de l’Ontario, un tableau

qui démontre les notions auxquelles les élèves seront sensibilisés, les thèmes qui seront

systématiquement étudiés, ainsi que ceux qui seront approfondis chaque année sur le plan de

l’écriture. Toutefois, l’orthographe lexicale n’est aucunement abordée dans le curriculum. En

effet, le curriculum explique que l’Ontario, en plus de plusieurs autres provinces francophones,

utilise maintenant une « nouvelle grammaire », qui a changé la méthode d’enseignement de la

grammaire dans les écoles. Celle-ci « evite de cloisonner lexique, orthographe et syntaxe, pour

considérer la langue comme un tout coherent et pour orienter l’analyse sur la compréhension et la

recherche de sens a partir des regularites de la langue plutot que de ses exceptions. » (Ministère

de l’Éducation de l’Ontario, 2006). Cependant, ce type d’enseignement n’est pas suffisant :

contrairement à l’oral, l’apprentissage de l’écriture et de l’orthographe lexicale se fait de façon

explicite, contrairement à l’oral (Chapleau, Laplante, et Brodeur, 2014).

La présente étude cible un principal objectif, soit celui de comparer les résultats d’une dictée

d’orthographe lexicale pour les mêmes mots en fonction de l’âge, du genre et de la langue parlée

à la maison. Le corpus a donc servi à dégager les conventions linguistiques maîtrisées et non

maîtrisées selon les caractéristiques des sous-groupes de participants. Cette étude permettra donc

de répondre aux trois questions suivantes :

1. Y a-t-il une différence entre les moyennes de mots correctement orthographiés par des élèves de

la 2e à la 6e année de la population francophone minoritaire (Sudbury) selon le genre?

2. Y a-t-il une différence entre les moyennes de mots correctement orthographiés par des élèves de

la 2e à la 6e année de la population francophone minoritaire (Sudbury) selon la langue parlée à la

maison (français ou anglais)?

Y a-t-il une différence entre les moyennes de mots correctement orthographiés par des élèves de

la 2e à la 6e année de la population francophone minoritaire (Sudbury) selon l’âge?

En ce qui a trait aux hypothèses, il est attendu que :

1. D’une part, les résultats obtenus aux dictées varieront en fonction du genre, puisqu’il a été

démontré que les filles obtiennent généralement de meilleurs résultats en littératie que les

garçons, soit en lecture et en écriture (Statistique Canada, 2009).

2. D’autre part, il est prévisible que les enfants parlant le français à la maison réussiront à bien

orthographier un plus grand nombre de mots que les élèves parlant l’anglais à la maison. Cette

hypothèse est en parallèle avec les recherches qui ont démontré que l’environnement social et

démolinguistique, comme la langue parlée à la maison, influence le développement langagier et le

maintien de la langue des enfants, en plus de grandement influencer les compétences françaises

acquises à l’école (Lambert 1978; Gérin-Lajoie, 1993; Thomas et Collier, 2002).

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3. Finalement, plus les élèves sont âgés, plus on s’attend à ce qu’ils soient en mesure

d’orthographier un plus grand nombre de mots. En effet, la trajectoire scolaire comprend des

contenus d’apprentissage dont la difficulté s’accroit d’une année à l’autre. Puisqu’il est attendu

qu’un élève qui progresse typiquement acquiert des connaissances additionnelles chaque année, il

est attendu que les élèves des niveaux scolaires plus avancés réussissent mieux que les plus

jeunes (Pothier et Pothier, 2003).

MÉTHODOLOGIE

Dans le cadre de ce projet de recherche, Pothier et Pothier (2003), créateurs de l’outil ÉOLE,

nous ont fourni deux listes de mots qui étaient constituées d’un échantillon de mots présents dans

l’ÉOLE. La liste 1 présentait 44 mots et la liste 2 en présentait 46. Cette étude se concentre

d’abord sur les enfants franco-ontariens d’une école du Conseil scolaire catholique du Nouvel-

Ontario étant inscrits dans des classes ordinaires de la deuxième à la sixième année. Deux classes

par niveau ont participé à l’étude. Une classe recevait le tirage 1, tandis que l’autre classe recevait

le tirage 2. Au total, 10 classes ont participé à l’étude, soit près de 231 enfants (116 filles et 115

garçons). Les listes de mots ont été administrées sous forme de dictées par les enseignantes, soit

une dizaine de mots par jour pendant 4 jours. Une fois les dictées complétées, une examinatrice

est passée à la correction.

Chaque mot a été corrigé, catalogué avec une cote correspondant à l’analyse du type d’erreur

commis, et classifié selon la nature de l’erreur, soit lexicale ou phonétique à l’aide du programme

Statistical Package for the Social Sciences (SPSS). De plus, une variable « influence de

l’anglais » a aussi été évaluée en fonction de la fréquence d’occurrence de ces erreurs sur certains

mots, et ce, en fonction de l’âge et de la langue parlée à la maison. L’utilisation de test-t et

d’ANOVA a ensuite permis l’analyse des moyennes des groupes et des sous-groupes.

RÉSULTATS

Bien que les filles ont démontré une tendance à mieux performer que les garçons, il n’existe

aucune différence statistiquement significative entre les garçons et les filles, et ce, pour les classes

de la 2e à la 6e année pour les deux dictées.

Le test-t a permis de constater que, pour la liste 1, les enfants parlant le français à la maison ne

réussissent pas mieux que les enfants parlant l’anglais à la maison. Toutefois, pour la liste 2, une

différence statistiquement significative a été remarquée pour les niveaux scolaires 2 (t(23)= -2,67 ;

p<0,05) et 5 (t(24)= -3,93 ; p<0,05). Là où une différence statistique a été observée, les élèves

francodominants de ces deux classes ont mieux réussi que les élèves anglodominants. En effet, en

2e année, les francodominants ont bien orthographié en moyenne 4,23 mots de plus sur les 46

mots contenus dans la dictée. Pour la classe de 5e, ce total s’élève à 9,27 mots sur 46. Cependant,

à l’heure actuelle, il est impossible d’avancer des hypothèses quant à la cause de ces résultats,

puisque les résultats recueillis ne permettent pas d’expliquer ce phénomène, ni la raison pour

laquelle cette différence significative n’a pu être remarquée seulement pour ces 2 classes.

Finalement, en ce qui a trait à l’âge des sujets, la présente étude a permis de valider que plus

l’enfant est âgé, moins il fait d’erreurs d’orthographe lexicale. En effet, malgré l’apprentissage

non linéaire de l’élève à l’école élémentaire (Pothier et Pothier, 2004), les résultats obtenus à la

suite des dictées ont démontré que les moyennes d’erreurs diminuent plus les élèves progressent

dans leurs apprentissages. Ce phénomène est attribué au répertoire de connaissances qui

s’agrandit et reflète bien les apprentissages qu’acquièrent les élèves au cours de leur

cheminement scolaire.

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CONCLUSION

Somme toute, il n’y a pas signification statistique entre les différences de performance selon le

genre des participants. En ce qui a trait à la langue parlée à la maison, une différence significative

a été observée pour seulement deux des dix classes ayant participé à l’étude. Dans les deux cas,

les francodominants ont mieux performé que les anglodominants. De plus, il a été possible de

confirmer que les moyennes d’erreurs diminuent avec le temps, puisque les élèves progressent

constamment dans leurs apprentissages. À l’avenir, il serait nécessaire d’analyser plus en

profondeur les différents types d’erreurs commises par les élèves de la 1e à la 5e année en Ontario,

soit de type phonétique ou lexical, et leur taux d’occurrence.

MOTS CLÉS: orthographe, lexicale, écriture, dictée, minorité

BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE:

Bélanger, M., Minor-Corriveau, M. & Bélanger, R. (2015). A Comparison of the

Frequency and the Types of French Spelling Errors Produced by Students Located in

Different Demolinguistic Settings. The International Journal of Assessment and

Evaluation. 22(4), 17-28.

Gérin-Lajoie, D. (1993). Les programmes d'initiation à l'enseignement en milieu

francophone minoritaire. Canadian Modern Language Review, 49(4), 799-814.

Lambert, W. E. (1978). Cognitive and socio-cultural consequences of bilingualism, In S.

T. Carey (éd.), The Canadian Modern Language Review, 34 537-547.

Ministère de l’Éducation de l’Ontario. (2006). Le curriculum de l’Ontario de la 1re à la 8e

année: Français, Toronto, chez l’auteur.

Pothier, B., & Pothier, P. (2004). Echelle d'acquisition en orthographe lexicale (EOLE):

pour l'école élémentaire: du CP au CM2, avec CD-ROM. Retz.

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Les déterminants de l’engagement, du sur engagement et du sous engagement au travail des

enseignants: recension des écrits.

AUTEURS:

Ibtissam Choukri El Haj (Professeure agrégée, centre régionale des métiers de l’éducation et de

formation de Marrakech) [email protected].

Jaouad Alem, Professeur, [email protected], Université Laurentienne

L’engagement est défini comme l’interaction dynamique de trois forces qui font qu’une

personne initie puis maintient une ligne d’action ou de pensée envers un objet social valorisé

(Brault-Labbé et Dubé, 2009). La pratique pédagogique et enseignante, les conditions de travail et

la relation avec la direction influencent aussi bien l’engagement professionnel des enseignants

que leurs sur engagements et leurs sous engagements. En effet, les enseignants s'engagent ou

prennent de la distance par rapport à leur travail à cause de leur parcours de formation, de leur

pratique du métier, de leur perception individuelle et sociale et de leur vécu quotidien.

Le sur engagement se caractérise par l‘intérêt ou l’énergie investie dans un domaine

d’activité avec un intérêt restreint pour la vie des autres et par la persistance et la perception de

faire plus de sacrifices. Quant au sous engagement, il est considéré comme un état de déficience

d’énergie, d’intérêt et d’envahissement face aux difficultés. Selon Ndoreraho (2015), l’enseignant

s’engage par souci de soutenir les élèves dans leurs besoins scolaires et personnels, ou par passion

pour l’enseignement en général ou par passion pour une discipline d’enseignement en particulier.

Cet engagement s’exprime par la perception de faire plus que le travail prescrit et de déborder les

frontières de la classe, par la collaboration avec les partenaires éducatifs pour favoriser la réussite

éducative, et enfin à travers l’intention de persévérer avec enthousiasme dans la pratique

enseignante. Plus les enseignants rapportent des difficultés dans leurs relations avec les élèves et

dans l’application de la réforme scolaire, moins ils s’engagent globalement de façon optimal

(Savaria, 2013). Le sous engagement au travail est déterminé par l’application de la réforme

scolaire, par la stabilité des conditions de travail, par les difficultés liées à l’autonomie dans la

réalisation des tâches et par la relation avec la direction d’école. Selon El Antaki, (2010), une

formation continue, une pratique réflexive, une perception personnelle et sociale compréhensive

et un vécu quotidien de l'enseignant agréable, sont les facteurs qui améliorent l’engagement

professionnel des enseignants. Cette recension des écrits démontre que le concept d’engagement

peut être considéré comme un modèle tridimensionnel et que les catégories conceptuelles de

l’engagement, du sous engagement et du sur engagement professionnels sont variées.

Mots clefs : L’engagement, le sous engagement, le sur engagement, professionnel, enseignant,

Bibliographie sélective:

Brault–Labbé, A. et Dubé, L. (2009). Mieux comprendre l’engagement psychologique : revue

théorique et proposition d’un modelé intégratif. Les cahiers internationaux de la psychologie

sociale. Numéro 81, 2009/1, P.115 -131.

El Antaki, R. (2010). Les enseignants marocains : entre prise de distance et engagement.

Mémoire de master (M1): Université de Rouen.

Ndoreraho, J-P. (2015). L’engagement professionnel du personnel enseignant du secondaire dans

la profession enseignante : nature, manifestations et facteurs. Thèse de doctorat, Université de

Sherbrooke.

Savaria, M. (2013). Difficultés perçus par les enseignants de primaires au Québec et valeurs

prédictives de celles –ci sur l’engagement professionnels des enseignants. Thèse de doctorat,

Université de Sherbrooke.

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Vers une problématisation de la maladie d’Alzheimer au Canada

Auteures :

Anik Dennie, B.Sc. Santé, [email protected]

Danica Frappier , B.S.c., Santé, [email protected]

L’Alzheimer, considérée comme de la démence, est une maladie dont la croissance à une

tendance exponentielle. En effet Statistique Canada (2012) prédit qu’en 2031, il aurait 1.4 million

individus atteints de démence, ce qui représente soit le double des taux rapportés en 2011. À

partir d’une analyse de données de recherches récentes, la présente communication veut présenter

une lecture critique de la maladie d’Alzheimer et ses répercussions sur la société canadienne au

niveau individuel, familial et communautaire. Au niveau individuel, la maladie d’Alzheimer

provoque un niveau accru de problèmes de santé émotionnelle incluant des pensées et actions

suicidaires (Lim et coll. 2005). Au niveau social, les personnes diagnostiquées vivent de plus en

plus en isolement (Alzheimer’s Disease International, 2012) et ainsi ont une détérioration

générale de leur bien-être psychologique. Il va sans dire que l’Alzheimer affecte aussi la santé

physique une fois que celle-ci progresse vers le système neuromusculaire (St-John, 2015).

Selon la revue de littérature, presque 80% des soins associés à l’Alzheimer sont donnés

par des membres de la famille de l’individu atteint (Richardson et coll., 2013). Sur le plan

familial, ceci apporte en conséquence des répercussions au niveau de la santé physique des

aideurs les prédisposant ainsi à l’hypertension, à des difficultés métaboliques ainsi qu’à des

troubles cardiovasculaires (Richardson et coll. 2013). Les soins donnés par un membre de la

famille apportent souvent de lourds fardeaux financiers dus à des ajustements des heures de

travail afin de pouvoir venir en aide à l’individu malade (Alzheimer’s Association, 2013).

Finalement, l’Alzheimer a des répercussions économiques ainsi que des surcharges sur le système

de santé canadien (Alzheimer Society of Ontario, 2012). Bref, selon la littérature, l’Alzheimer

représente un souci pour l’avenir en santé communautaire.

Bibliographie

Alzheimer's Association. (2013). 2013 Alzheimer's disease facts and figures. Alzheimer's &

dementia, 9(2), 208-245.

Alzheimer’s Society. (2016). After a diagnosis.Repéré à :

https://www.alzheimers.org.uk/site/scripts/documents_info.php?documentID=122

Lim, W. S., Rubin, E. H., Coats, M., & Morris, J. C. (2005). Early-stage Alzheimer disease

represents increased suicidal risk in relation to later stages. Alzheimer Disease & Associated

Disorders, 19(4), 214-219.

Richardson, T. J., Lee, S. J., Berg-Weger, M., & Grossberg, G. T. (2013). Caregiver health:

Health of caregivers of Alzheimer’s and other dementia patients. Current psychiatry reports,

15(7), 1-7.

Statistique Canada. (2012). Annuaire du Canada, 2012 : Aînés. (No de publication 11-402-X).

Repéré à http://www.statcan.gc.ca/pub/11-402-x/2012000/pdf/seniors-aines-fra.pdf

St. John T. M., PhD (2015). What Body Systems Are Affected by Alzheimer Disease ? Repéré à :

http://www.livestrong.com/article/177220-what-body-systems-are-affected-by-alzheimers-

disease/

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Secrets des spermatozoïdes du poisson Tucunaré du Panama

Auteurs :

Tècle Djame, B.Sc., Biologie, sciences, génies et architecture, [email protected]

Mery Martinez, Professeure, Biologie, Université Laurentienne

Cichla monoculus est une espèce de poisson largement distribué en Amérique du Sud

avec un cycle reproductif qui dure entre 5 à 6 mois, et dont nous en savons peu sur leur

physiologie de la reproduction de mâles. Le but de cette recherche est donc de fournir des

informations de base sur certains traits reproducteurs des mâles. Je me suis intéressée à la

morphologie des spermatozoïdes et de leur performance de nage liés à la condition des poissons.

Des échantillons de poissons ont été prélevés sur 2 sites différents dans le lac Gatún Panama: Isla

de los monos, et à l’île Barro Colorado. Les traits de poissons mesurés étaient: le poids total de

(± 0,01 g), la longueur totale et la longueur standard (± 0,1 cm).

D’autre part, après l'euthanasie, les testicules ont été extraits et pesés individuellement (±

0,0001 g). En utilisant des préparations histologiques du sperme, trois traits ont été mesurés: la

longueur et largeur de la tête ainsi que la longueur du flagelle. La motilité des spermatozoïdes a

été enregistrée pour chaque poisson. Aucune variation significative n'a été trouvée sur l'un des

traits morphologiques poissons, ou l'un des traits du sperme mesurés (p> 0,05). De façon

intéressante, la performance de nage des spermatozoïdes à travers le temps s’est vu décroître

jusqu'un 50% de la vitesse initiale.

Les analyses de composantes principales reliées ou traits morphologiques des

spermatozoïdes ont montré une forte proportion de variation individuelle. Environ 84% de la

variance totale a été expliqué par le premier composant (largeur de la tête). Il est clair qu’il existe

une variabilité intra et interindividuelle des traits des spermatozoïdes chez cette espèce. Des

études futures doivent augmenter le nombre des échantillons pour avoir une vue plus claire des

traits liés à la reproduction de cette espèce.

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Toxicité du cuivre chez le Bouleau Blanc (Betula payrifera) : analyse de l’expression des

gènes.

Auteures :

Chanel L.Djeukam, B.Sc., Biologie Biomédicale, [email protected]

K.K.Nkongolo, [email protected]

INTRODUCTION

le cuivre est l’un des métaux les plus répandus dans les sols de la région du Grand Sudbury au

Nord de l’Ontario (Canada) en raison des émissions venant de nombreuses fonderies présentes

dans cette région. Ce métal est essentiel pour la croissance des plantes en tant que microélément :

lorsque sa concentration est légèrement supérieure à une valeur optimale (< 201 partie par

million), il peut être très toxique et entraver de nombreux processus métaboliques chez une

grande variété de plantes (Cambrolle, Garcia, Figuero et Cantos, 2015).

Des études ont montré que le bouleau blanc (Betula papyrifera) est très sensible aux changements

du pH et à la contamination par les métaux (McCall,Gunn et Struik, 1995). L’étude de Kirkey ,

Matthews et Ryser (2012) a montré que cette espèce est assez résistante à la contamination par

les métaux (surtout le nickel et le cuivre) dans la région du Grand Sudbury, en raison de son

exposition pendant plusieurs années à ces éléments.

Les objectifs principaux de cette étude sont 1) de déterminer le niveau de toxicité du cuivre chez

le Bouleau Blanc (Betula papyrifera) et 2) d’évaluer la régulation des gènes associés à la

résistance au cuivre chez cette espèce.

METHODE

Chambre de croissance : traitement au cuivre

Des graines de Betula papyrifera ont été collectées au site de recherche de l’Université

Laurentienne et gardées à 4oC. La germination a eu lieu sur des papiers filtre mouillés dans les

contenants spéciaux développés sur mesure et placés à 27oC. Les plantules ont été maintenues

dans une chambre de croissance pendant cinq mois. Afin de procéder à l’évaluation de la toxicité

du cuivre chez le Bouleau blanc, 49 plantes ont été traitées sous des conditions de température et

d’humidité contrôlées. Différentes concentrations de Cu2+ sous forme de sulfate de cuivre

(CuSO4) dissoute dans de l’eau (pH=7) et représentant les quantités de cuivre trouvées sur le site

contaminé étaient administrées aux plantes. Soient 0 mg/kg correspondant au traitement contrôle,

9.16 mg/kg de CuSO4 correspondant à la quantité biodisponible de cuivre sur le site, 1,312 mg/kg

qui est l’équivalent de la quantité totale de cuivre retrouvé sur le site, et 3,936 mg/kg qui est trois

fois la quantité totale de cuivre dans les sols du Grand Sudbury. Chacun de ces traitements étaient

répétés 10 fois dans un dispositif complètement aléatoire pour éviter de biaiser les résultats.

L’évaluation des dommages aux feuilles était faite tous les deux jours et était basée sur une

échelle de 1 à 9 (1= aucun dommage et 9= plante morte) comme décrite par Theriault, Michael &

Nkongolo, (2016)

Régulation des gènes

Les feuilles et les racines des plantes ont été récoltées à la fin de la période expérimentale (soit 7

jours après les traitements) et conservés à -20oC. L’extraction de l’Acide Ribonucléique (ARN)

total des feuilles a été réalisée selon le protocole de Chang, Puryear et Caimey (1993) avec

quelques modifications. Des gènes associés au cuivre chez d’autres espèces ont été sélectionnés et

testés pour leur expression chez B. papyrifera en utilisant la technique d’amplification

quantitative en chaine par la polymérase après transcription inverse (qRT-PCR).

Analyses statistiques

Les données ont été analysées en utilisant la version 20 du logiciel SPSS pour Windows : ces

données ont subies une transformation logarithmique (log10) pour parvenir à une distribution

normale. L’analyse des variances (ANOVA) suivie d’une analyse de comparaison multiple de

Tukey ont été effectuées afin de déterminer les différences significatives entres les moyennes.

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RESULTATS

Toxicité du cuivre

D’après l’évaluation du taux de dommage aux plantes, aucune toxicité n’a été observée pour

la concentration de 9.16 mg/kg (quantité de Cu biodisponible dans le site naturel) tout au long de

l’expérience (Fig.1). Des différences significatives (P≤ 0.05) ont été observées entre les doses de

9.16 mg/kg et 1,312 mg/kg tout au long de l’expérience. Ce dernier traitement représente le

niveau total de Cu dans le sol du Grand Sudbury soit 143 fois la quantité biodisponible de Cu. La

teneur totale moyenne de Cu dans le sol Canadien est de 20 mg/kg et dans la RGS cette teneur est

supérieure à 1000 mg/kg (Le conseil canadien des ministres de l’environnement, 1997). La plus

haute dose de 3,929 mg/kg a entrainé des dommages sévères sur les plantes deux jours après le

traitement et presque toutes les plantes étaient mortes dans les quatre jours suivant

l’administration du Cu. Il y avait une croissance réduite en fonction de l’augmentation de la dose

du Cu. Il n’y a eu aucune différence significative (P≥0.05) dans la croissance des plantes entre les

traitements 1,312mg/kg et 3,936 mg/kg ni entre le traitement 9.16 mg/kg et le contrôle (Fig.2).

DISCUSSION-CONCLUSION La toxicité des métaux provoque des dommages visuels chez les plantes incluant la

réduction de la croissance des plantes et le changement de couleur des feuilles. Les activités

minières conduisent souvent à des problèmes de toxicité. Plusieurs plantes sont gravement

affectées par les concentrations élevée de métaux toxiques, mais d’autres sont capables de faire

face à la contamination par les métaux lourds en limitant les effets. Des études récentes ont

montrées que B.papyrifera est résistant à un niveau élevé de métal et cette espèce est

prédominante dans les régions environnantes des fonderies (Kirkey, Matthews et Ryser ,2012).

Les expériences contrôlées en chambre de croissance ont confirmé que B. papyrifera est résistant

à des doses de Cu similaires aux niveaux biodisponible et total dans les sites contaminés.

MOTS CLES : toxicité du cuivre ; contamination par les métaux ; régulation des gènes ;

résistance au cuivre ; Grand Sudbury.

BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE

Cambrolle, J., Garcia, J.L., Figuero, M.E., Cantos, M. 2015. Evaluating wild grapevine tolerance

tp copper toxicity. Chemosphere 120, 171-178.

Canadian Soil Quality Guidelines for Copper: Environmental and Human Health (1997, March).

Retrieved March 23, 2016, from

http://www.ccme.ca/files/Resources/supporting_scientific_documents/pn_1270_e.pdf

Chang, S., Puryear, J., & Cairney, J. (1993). A simple and efficient method for isolating RNA

from pine trees. Plant molecular biology reporter, 11(2), 113-116.

Kirkey, F.M., Matthews, J., Ryser, P. 2012. Metal resistance in populations of red maple (Acer

rubrum L.) and white birch (Betula papyrifera Marsh.) from a metal-contaminated region and

neighbouring non-contaminated regions. Environ. Pollut. 164:53–58.

McCall, J., Gunn, J., Struik, H 1995. Photo interpretive study of recovery of damaged lands near

the metal smelters of Sudbury, Canada. Water Air Soil Pollut. 85, 847–852.

Theriault, G., Michael, P., & Nkongolo, K.2016. Decrypting the regulation and mechanism of

nickel resistance in white birch (Betula papyrifera) using cross-species metal-resistance

genes. Genes & Genomics, 1-10.

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Figure 1. Taux de dommage aux plantes de bouleau blanc (B.papyrifera) traités avec différentes

doses de cuivre dans une chambre de croissance. L’échelle de notation des dommages va de

1(aucun dommage) à 9 (plante morte) au 7eme jour après les traitements. Les moyennes avec le

même indice (a ou b) ne sont pas significativement différentes d’après le test de comparaison

multiple de Tukey (P ≥0.05).

Figure 2. La croissance moyenne (après une semaine) des plantes de bouleau blanc

(B.papyrifera) traités avec des doses différentes de cuivre, 7 jours après les traitements dans la

chambre de croissance. Les moyennes avec les indices communs (a ou b) ne sont pas

significativement différentes d’après le test de comparaison multiple de Tukey (P≥0.05).

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Facteurs psychologiques impliqués dans la performance olympique : étude d’athlètes

Canadiens

Auteurs:

Jacob Dupuis-Latour, B.A, Psychologie du sport, [email protected]

Barbara Ravel, Prof., Université Laurentienne

Les experts en psychologie du sport suggèrent que plusieurs facteurs psychologiques

jouent un rôle crucial quant aux succès obtenus par les athlètes pendant les Jeux Olympiques.

Notamment, il y a le fait de garder ou non la routine habituelle de préparation, le niveau de

confiance en soi ainsi que les stratégies utilisées pour gérer la multitude de distractions présentes

avant et pendant la plus importante compétition sportive au monde.

Des entrevues semi-structurées ont été réalisées avec trois médaillés Olympiques

canadiens, représentant les Jeux d’été comme les Jeux d’hiver ainsi que des sports individuels et

des sports d’équipe. Ces entrevues ont été enregistrées, transcrites et par la suite analysées. La

présentation fournira de nouvelles données empiriques reliées aux facteurs psychologiques

impliqués dans la performance aux Jeux Olympiques. Les différences et similitudes avec les

connaissances dans le domaine seront aussi discutées.

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Les implications du bilinguisme sur la trisomie : les influences du bilinguisme sur le

processus phonologique des enfants ayant la trisomie et l’impact sur le fonctionnement

exécutif

Auteure :

Krizia Estrañero, Étudiante au B.Sc.S., Programme d’orthophonie, Faculté de la santé,

Université Laurentienne, [email protected]

Les enfants bilingues qui sont diagnostiqués de la trisomie pourraient avoir des avantages

dans les tâches exécutives. Étant donné que le processus phonologique démontre une corrélation

avec les habiletés de lecture (Kennedy et Flynn, 2003), un haut niveau de processus phonologique

grâce aux entourages bilingues pourrait augmenter le niveau de la tolérance par rapport à la

cognition. Ceci pourrait correspondre à l’activité neurologique dans le cortex préfrontal et le

gyrus temporal supérieur.

Cette étude aura un échantillon par grappe de 30 enfants monolingues et bilingues atteints

de la trisomie. Concernant les tâches cognitives (Lanfranchi et al., 2010), on pourrait croire que

les enfants bilingues ayant la trisomie auront un taux de discrimination entre des phonèmes plus

élevés que les enfants monolingues ayant la trisomie. Néanmoins, il faut considérer prendre en

compte des facteurs externes tels que la limitation de la taille de l’échantillon. Ainsi, il serait

approprié de poursuivre d’avoir des recherches approfondies en ce qui a trait au développement

de processus phonologique ou du fonctionnement exécutif chez les enfants bilingues ayant la

trisomie.

Références

Kennedy, E., et Flynn, M.C. (2003). Early phonological awareness in reading skills in children

with down syndrome. Down Syndrome Research and Practice, 8(3), 100-109.

Lanfranchi, S., Jerman, O., Dal Pont, E., Alberti, A., et Vianello, R. (2010). Executive function in

adolescents with down syndrome. Journal of Intellectual Disability Research, 54(4), 308-319.

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Vers une lecture critique des stratégies d’intervention en santé communautaire auprès des

individus atteints de la maladie d’Alzheimer en Ontario

Auteure :

Danica Frappier , B.S.c., Santé, [email protected]

Anik Dennie, B.Sc. Santé, [email protected]

La prévalence de la maladie d’Alzheimer chez les Ontariens du troisième âge fait surgir

des inquiétudes qui doivent être adressées dans les plus brefs délais. À partir d’une analyse de

données récentes mentionnées sur des sites web gouvernementaux et de la Société Alzheimer,

ainsi qu’une entrevue avec des gestionnaires des services pour les individus vivant avec la

maladie d’Alzheimer et leurs soignants, une liste de stratégies d’intervention (actions, politiques,

programmes) fut compilée. Une classification de ces stratégies, puis une évaluation de ces

dernières a permis de mieux comprendre la problématique sociétale reliée à la maladie

d’Alzheimer et à autres démences apparentées.

Il ressort de nos analyses que bien qu’il existe un consensus que l’amélioration des soins

et des services pour les individus affectés par l’Alzheimer méritent une attention plus importante,

il existe toutefois des lacunes au niveau des données et des fonds qui empêchent l’avancement

des stratégies d’intervention.

Bibliographie sélective

Alzheimer Society of Ontario. (2010). 10 by 20 : Ontario action plan for dementia. Repéré à

http://www.alzheimer.ca/~/media/Files/on/PPPI%20Documents/ASO-

ON%2010%20by%2020%20Report%20March%2024%202010.pdf

Institut de recherche en santé du Canada. (2015). Renseignements sur la maladie d’Alzheimer et

les démences apparentées. Repéré à http://www.cihr-irsc.gc.ca/f/45554.html

Société Alzheimer du Canada. (2010). Raz-de-marée : Impact de la maladie d’Alzheimer et des

affections connexes au Canada. Repéré à :

http://www.alzheimer.ca/~/media/Files/national/Advocacy/ASC_Rising_Tide_Full_Report_f.pdf

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Jugement de la Cour Suprême du Canada : Y-a-t-il une différence entre l’euthanasie et les

soins palliatifs?

Auteur :

Paul-André Gauthier, Inf., PhD (nursing), infirmier clinicien spécialiste (ICS /CNS),

[email protected]

Introduction

Dans cette présentation, l’auteur fera un atelier interactif où les participants pourront

poser des questions et s’exprimer sur ce qu’ils pensent que l’euthanasie et les soins palliatifs

signifient.

Méthodologie

Cette présentation se veut éducative et permettra de comprendre les nuances et les

différences qui existent entre ces 2 notions qui se veulent très différentes. L’euthanasie signifie

causer la mort et les soins palliatifs se réfèrent à soulager et accompagner les malades. Suite à un

échange avec les participants, l’auteur présentera des situations cliniques et illustrera ce qui se

passe avec les malades qui font une demande ouverte d’euthanasie.

Avec les changements apportés par la Cour Suprême du Canada, il y a des conditions à

respecter, mais quel processus est actuellement préconisé? Cela fera l’objet de la présentation. Le

gouvernement du Canada a jusqu’au 6 juin 2016 pour adopter une loi qui va encadrer le tout au

niveau canadien. L’auteur est infirmier clinicien spécialiste depuis plus de 25 ans et il participe

activement depuis plusieurs années à divers comités et associations. Par exemple, il préside les

délibérations du Réseau régional d’éthique Sudbury-Manitoulin (SMEN). Il saura vous captiver

par ses exemples.

Conclusion

En cette période d’incertitude au niveau des changements en ce qui a trait à l’euthanasie

et aux soins palliatifs, la loi fédérale qui sera préparée sous peu permettra de mettre des balises

autant aux professionnels de la santé qu’à la population canadienne.

Mots clés: euthanasie, soins palliatifs.

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Comparaison entre les effets d’une approche thérapeutique multi sensorielle à ceux d’une

méthode traditionnelle chez les enfants atteints du syndrome d’alcoolisme fœtal

Auteures :

Élisa Langlois, Étudiante à la M.Sc.S., Programme d’orthophonie, Université Laurentienne,

[email protected]

Chantal Mayer-Crittenden, PhD, Professeure agrégée, Programme d’orthophonie, Faculté de la

santé, Université Laurentienne

De nombreuses études ont montré une variété de bienfaits de la thérapie offerte à l’intérieur

d’un environnement multisensoriel (EM) chez plusieurs populations cliniques. Les objectifs de

cette approche peuvent s’appliquer à des clientèles atteintes de troubles sensoriels, mentaux,

intellectuels ou physiques. L’utilisation d’EM pourrait aider à l’augmentation du développement

de la communication, de l’attention et de la concentration chez les personnes ayant un trouble

d’apprentissage ou autres troubles. Les EM ont aussi pris une place particulière en physiothérapie

et en ergothérapie. Toutefois, aucune étude ne s’est intéressée aux effets ou à l’efficacité d’une

approche thérapeutique multisensorielle (ATM) dans le domaine de l’orthophonie. Le but de cette

recherche est d’étudier la comparaison des effets à court terme d’une ATM et des effets d’une

approche traditionnelle sur la communication, le comportement, la motivation, l’attention et les

habiletés linguistiques des enfants atteints du syndrome d’alcool fœtal (SAF). Un devis de

recherche à sujet unique a été utilisé afin de mesurer les effets d’une ATM. Trois enfants atteints

du SAF ont participé à l’étude (M=7; 06 ans). L’enfant de la condition 1 (P1) a reçu de

l’intervention orthophonique traditionnelle, l’enfant de la condition 2 (P2) a reçu de l’intervention

dans un EM et l’enfant de la condition 3 (P3) n’a reçu aucune intervention (avec délai). Deux

types de mesures ont été utilisés : mesures répétées et évaluation standardisées (pré/post).

Les résultats obtenus par les mesures répétées et les résultats pré/post tests démontrent que le

P1 a réalisé de plus grands gains que P2 et P3 en ce qui concerne les habiletés langagières,

pragmatiques et comportementales durant les séances (ex. motivation, habiletés à mener une

tâche, attention et réactions socio-émotionnelles). Ces résultats peuvent avoir des implications

importantes quant à la conception des méthodes d’intervention pour les enfants atteints du SAF.

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Optimisation du support visuel utilisé dans un outil de communication pour des personnes

atteintes de la maladie d’Alzheimer: une étude de cas.

Auteures :

Sophie Laurence, PhD, Étudiante au B.Sc.S., Programme d’orthophonie, Faculté de la santé,

Université Laurentienne [email protected]

Lorraine Leblanc, Société Alzheimer Sudbury-Manitoulin, North Bay et Districts,

[email protected]

Michèle Minor-Corriveau, PhD, Professeure agrégée, Programme d’orthophonie, Faculté de la

santé, [email protected]

INTRODUCTION

Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer souffrent de troubles de la mémoire qui

sont souvent accompagnés de troubles du langage (Rousseau, 1995). Au début de la maladie, le

patient a de la difficulté à trouver ses mots, mais sa compréhension n’est généralement pas

affectée (Rousseau, 1995 ; Sambuchi, Michel, & Bastien, 2005). Au fur et à mesure de la

détérioration cognitive, la sémantique des mots, les habiletés discursives et les habiletés

pragmatiques seront affectées et sévèrement perturbées (Joanette, Kahlaoui, Champagne-Lavau,

& Ska, 2006). Ces troubles du langage affectent la capacité qu’ont les personnes à communiquer

leurs besoins et leur capacité à interagir avec d’autres personnes. Étant donné la dégradation

irréversible des habiletés de communication, l’objectif de l’intervention en orthophonie n’est pas

la récupération des composantes de base du langage, mais plutôt l’amélioration de la qualité des

habiletés de communication (Joanette, Kahlaoui, Champagne-Lavau, & Ska, 2006). Rousseau

(1995) a mis en évidence une augmentation de la fréquence de communication non verbale chez

les individus souffrant de la maladie d’Alzheimer par rapport à un groupe contrôle. Avec

l’évolution de la maladie et la détérioration de la communication verbale, les actes non verbaux

prennent une part importante dans les habiletés de communication de cette population.

L’utilisation d’aides à la communication peut permettre de compenser les troubles du

langage. Ces aides externes semblent être la méthode la plus efficace pour maintenir la

communication et aider à améliorer l’efficacité de la communication quand cette pratique est

associée à une formation du soignant (Egan, Bérubé, Racine, Leonard, & Rochon, 2010). Bien

qu’il existe plusieurs outils de communication non verbale, beaucoup d’entre eux ne sont pas

adaptés à la population vieillissante souffrant de la maladie d’Alzheimer. Plusieurs aides à la

communication contiennent de l’information écrite associée à une illustration, cependant peu

d’études se sont intéressées à l’utilité du texte dans ces outils. Bien que la compréhension écrite

se dégrade à partir du stade modéré de la maladie, Bourgeois (2002) a mis en évidence la capacité

d’utiliser l’information écrite présente dans des aides mémoire par les individus au stade modéré

de la maladie.

L’objectif principal de cette étude est d’évaluer le support visuel utilisé dans un outil de

communication pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. De manière plus précise,

les objectifs sont de : 1) comparer l’efficacité de la communication lors de l’utilisation de photos

seules par rapport à l’utilisation de photos associées à un mot et 2) comparer l’efficacité de la

communication verbale et non verbale. L’objectif à long terme est de mettre en place un outil de

communication adapté à cette population afin de faciliter la communication avec le soignant et

d’améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

Les hypothèses de cette étude sont les suivantes : 1) la communication (verbale et non

verbale) sera plus efficace lorsque la photo est associée à un mot : le nombre de réponses

correctes sera plus grand et les réponses seront données plus rapidement lorsque la photo sera

associée à un mot et 2) la communication non verbale sera plus efficace que la communication

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verbale (avec ou sans mots), le nombre de réponses correctes sera plus grand et les réponses

seront données plus rapidement en communication non verbale.

METHODE

Quatre femmes diagnostiquées avec la maladie d’Alzheimer ou la démence frontotemporale

ont été recrutées par l’intermédiaire du programme de jour de la Société Alzheimer Sudbury-

Manitoulin, North Bay et districts. Les différentes sphères du langage ont été évaluées à l’aide du

Bedside Western Aphasia Battery. Un questionnaire a ensuite été distribué aux soignants afin de

colliger des informations qualitatives et quantitatives sur les participants. Une seule des quatre

participantes a pu effectuer les tests d’identification des supports visuels. Deux catégories de

photos contenant chacune trois éléments ont été choisies pour les tests d’identification verbale et

non verbale. Ces tests d’identification ont été effectués au cours de deux rencontres individuelles,

un portant sur les photos sans mots associés et l’autre portant sur les photos avec des mots

associés.

Lors des tests d’identification, l’exactitude de la réponse et le temps de réponse ont été

enregistrés. Six photos, sans mots associés, ont été présentées individuellement à la participante

afin qu’elle les identifie verbalement. Dans un deuxième temps, les six photos ont été présentées

simultanément à la participante. Celle-ci devait pointer la photo nommée par le chercheur. Les

mêmes tests d’identification verbale et non verbale ont été effectués pour les photos avec des

mots associés. Pour ces tests d’identification, il n’y a pas de temps précis pour considérer la tâche

comme réussie. Les temps de réponse sont utilisés à des fins de comparaison.

RÉSULTATS

Pour les quatre participantes, les scores au test d’évaluation du langage étaient de 3,3, 11,7,

30 et 57,5 (sur un total de 100). Seule la participante ayant eu un score de 57,5 a pu effectuer les

tests d’identification des photos.

Lorsque les photos n’étaient pas associées à un mot, la participante a pu identifier

verbalement 3 réponses correctes avec une moyenne de temps de réponse de 8,67 secondes. Non

verbalement, elle a pu identifier 4 réponses correctes avec une moyenne de temps de réponse de

6,5 secondes (Tableau 1).

Tableau 1. Nombre de réponses correctes et temps de réponse de la participante pour les quatre

tests d’identification.

Nombre de réponses

correctes (total de 6)

Temps de réponse en

secondes (écart type)

Réponses verbales

Photos sans mots 3 8,67 (5,68)

Photos avec mots 2 6 (2,82)

Total 5 7,6 (4,50)

Réponses non verbales

Photos sans mots 4 6,5 (4,43)

Photos avec mots 6 4,83 (1,72)

Total 10 5,5 (2,99)

Lorsque les photos étaient associées à un mot, la participante a pu identifier verbalement

2 réponses correctes avec une moyenne de temps de réponse de 6 secondes. Non verbalement,

elle a pu identifier 4 réponses correctes avec une moyenne de temps de réponse de 4,83 secondes

(Tableau 1).

En communication verbale, le nombre de réponses correctes lorsque la photo est associée

à un mot n’est pas plus grand que lorsque la photo est seule et le temps de réponse varie peu. En

communication non verbale, le nombre de réponses correctes lorsque la photo est associée à un

mot était de 6 alors qu’il était de 4 lorsque la photo était seule. Le temps de réponse variait peu.

Dans l’ensemble, le nombre de réponses correctes était plus grand en communication non verbale

(10) par rapport à la communication verbale (5). Bien que les réponses semblaient plus rapides en

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communication non verbale, 5,5 secondes comparativement à 7,6 secondes, cette différence n’est

pas significative (p=0.385).

DISCUSSION-CONCLUSION

Contrairement à notre hypothèse, chez cette participante, la communication verbale et non

verbale ne sont pas plus efficaces lorsque les photographies sont associées à un mot. La présence

de mots associés aux photographies ne semble pas avoir amélioré l’efficacité de la

communication. Ceci s’explique peut-être par la détérioration avancée des capacités de lecture de

la participante (score de 3 sur 10 en lecture).

De façon générale, chez cette participante, l’exactitude de la communication non verbale est

plus grande que celle de la communication verbale. Par le biais de la communication non verbale,

les personnes présentant la démence de type Alzheimer à des stades plus avancés peuvent donc

bénéficier des aides à la communication pour s’exprimer et peuvent ainsi continuer à être un

individu communiquant.

Cette étude souligne également la difficulté à recruter des participants atteints de la maladie

d’Alzheimer aux stades allant de léger à modéré afin de participer aux études portant sur les

troubles de la communication. La recherche d’aide à la communication est souvent initiée par le

soignant lorsque le patient se situe au stade sévère de la maladie et présente des troubles sévères

du langage. En effet, nous avons constaté que seuls les soignants de patients situés aux stades

allant de modéré à sévère étaient intéressés à participer dans cette étude.

MOTS CLES

maladie d’Alzheimer ; langage ; aide à la communication ; appui visuel.

BIBLIOGRAPHIE

Bourgeois, M. (2002). Where is my wife and when I am going home? The challenge of

communicating with persons with dementia. Alzheimer’s Care Quaterly, 3, 132-144.

Egan, M., Bérubé, D., Racine, G., Leonard, C., & Rochon, E. (2010). Methods to enhance verbal

communication between individuals with Alzheimer’s disease and their formal and informal

caregivers: A systematic review. International Journal of Alzheimer’s Disease, 2010, 1-12.

Joanette, Y., Kahlaoui, K., Champagne-Lavau, M., & Ska, B. (2006). Troubles du langage et de

la communication dans la maladie d’Alzheimer : description clinique et prise en charge. Dans

Belin, C., Ergis, A.-M., & Moreaud, O. (dir.), Actualités sur les démences : aspects cliniques et

neuropsychologiques (pp. 223-245). Marseille, France : Solal Éditeurs.

Rousseau, T. (1995). Communication et maladie d’Alzheimer. Isbergues, France : l’ortho-édition.

Sambuchi, N., Michel, B. F., & Bastien, C. (2005). Communication, langage oral et démence.

Origine du manque du mot dans la maladie d’Alzheimer : accès lexical et mémoire sémantique.

Dans Michel, B .F., Verdureau, F., & Combet, P. (dir.), Communication et démence (pp. 63-82).

Marseille, France : Solal Éditeurs.

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Étude sur le développement du langage en contexte linguistique minoritaire : Le cas du

Nouveau-Brunswick

Auteures :

Mireille Maillet, Étudiante M.Sc.S. Orthophonie, [email protected]

Chantal Mayer-Crittenden, Professeure, Université Laurentienne

La présente étude, avec un échantillon du Nouveau-Brunswick (N.-B.), réitère une

recherche effectuée en Ontario par Mayer-Crittenden et coll. (2014) et une autre effectuée par

Elin Thordardottir et coll. (2010) au Québec. Les chercheuses de l’Ontario se sont intéressées aux

habiletés langagières des enfants de cinq ans étant issus d’un milieu francophone minoritaire soit

la région du Grand Sudbury tandis que les participants francophones de la seconde étude

provenaient du Québec, soit un contexte linguistique majoritaire. Un des objectifs de cette étude

servait à déterminer si les données obtenues en Ontario sont comparables à celles du N.-B., une

autre région en situation linguistique minoritaire.

Vingt enfants du N.-B. ont été évalués (n = 20, âge moyen = 70,65, écart-type = 3,76) et

comparés dans un premier temps aux enfants monolingues franco-ontariens (n = 10, âge moyen =

66,4, écart-type = 2,83) et dans un second temps, aux enfants québécois (n = 20, âge moyen =

70,55, écart-type = 3,98). L’analyse a révélé que les enfants monolingues francophones du N.-B.,

ont des résultats semblables à leurs homologues ontariens et québécois. Deux groupes de

participants du N.-B. (n =12; âge moyen = 68; écart-type = 2,21 et n = 8; âge moyen = 74,62;

écart-type = 0,74) ont été comparés afin de voir si les outils d’évaluation en orthophonie sont

sensibles au développement langagier des enfants de cette province. En fait, la différence entre les

résultats n’est pas significative. On peut ainsi proposer comme hypothèse que les résultats des

enfants du N.-B. commencent à se distinguer lorsque l’enfant vieillit et devient de plus en plus

exposé à l’anglais (Mayer-Crittenden et coll. 2014). Cela suppose que l’effet du bilinguisme est

non négligeable dans l’interprétation des résultats. Cette étude contribue au développement

d’outils d’évaluation en orthophonie et à leur normalisation en contexte linguistique minoritaire.

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Transformation de deux plantes locales, Symphytum officinale L. et Panicum virgatum L., en

biocarburants

Auteurs :

Alexandrine Martel, M.Sc. Département de Chimie et Biochimie,

[email protected]

Gerardo Ulibarri, Professeur agrégé, [email protected]

Sabine Montaut, Professeure agrégée, [email protected]

INTRODUCTION

L’utilisation en hausse de combustibles fossiles non renouvelables est en partie

responsable d’émission de polluants, ce qui représente un réel problème pour l’avenir. Les

biocarburants, définis comme étant une source de carburants produite à partir de biomasse

organique, sont présentement utilisés sur le marché dans le but de remplacer les combustibles

fossiles. Bien que ces biocarburants soient dits plus écologiques, ils sont présentement produits à

partir de plantes comestibles en raison de leur haute teneur en sucres simples et amidon.

Cependant, ceci entraîne l’utilisation de pesticides, l’érosion des champs, et la réduction de la

disponibilité des sources alimentaires humaines et/ou animales (Pimentel, 2003). La biomasse

composée de lignocellulose présente une alternative plus écologique (Naik et al, 2010). Par

contre, la biomasse lignocellulosique pose aussi des problèmes, principalement liés à la difficulté

de briser la cellulose en sucres simples nécessaires pour la transformation en biocarburants.

L’objectif de notre recherche vise à synthétiser la molécule de 5-

hydroxyméthylfurfural (HMF) à partir de deux plantes locales de Sudbury, le Symphytum

officinale et le Panicum virgatum. Le HMF peut être directement dérivé du glucose provenant de

la cellulose dans les plantes. Ensuite, le HMF peut être converti en 2,5-diméthylfurane (DMF),

un carburant comparable au pétrole par rapport à l’énergie produite, et qui présente un meilleur

rendement énergétique que le bioéthanol (Binder et Raines, 2009). La figure 1 représente les

étapes de synthèse du HMF et du DMF à partir de la cellulose.

Lorsqu’on utilise de la biomasse lignocellulosique, la majorité des sucres provenant de la

cellulose est du glucose. Ces sucres ne peuvent pas être directement convertis en biocarburant car

ils sont liés par des liens glycosidiques et des liaisons hydrogène, formant un réseau difficile à

briser (Naik et al, 2010). La cellulose et les sucres simples doivent donc être brisés, ou dissous

en solution, avant de synthétiser le HMF. C’est pourquoi ce projet visera aussi à découvrir une

façon de dissoudre et/ou briser la cellulose contenue dans les deux plantes, en utilisant des

traitements variés, afin de produire des extraits riches en sucres. La synthèse organique du HMF

sera ensuite faite à partir de ces extraits de plantes.

MÉTHODE

Les échantillons de consoude et de panic érigé ont été collectés à maturité et ont été

séchés. Plusieurs types de traitements de biomasses ont été analysés pour l’extraction de sucres et

l’hydrolyse de la cellulose. Ceux-ci incluent l’extraction avec le méthanol, la dissolution de

biomasse dans le liquide ionique chlorure de 1-butyl-3-méthylimidazolium ([BMIM]Cl), et

l’hydrolyse par traitement basique avec l’hydroxyde de sodium et par traitement acide avec

l’acide sulfurique. Les sucres ont été quantifiés par analyses spectrophotométriques.

La synthèse organique de HMF a été faite à partir de plantes, ou d’extraits de plantes,

dans le liquide ionique [BMIM]Cl. Différents catalyseurs, tels que des chlorures de métaux

(CrCl36H2O, CrCl2, CuCl3), et des acides (HCl, H2SO4, acide tétrafluoroacétique), ont été testés

pour la production de HMF. La chromatographie sur couche mince (CCM) a été utilisée pour la

détection rapide du HMF et la chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de

masse (CG-SM) a été utilisée pour la quantification du HMF.

RÉSULTATS

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45

0

10

20

30

40

50

Méthanol H2SO4 0,5M

Pourc

enta

ge

(%)

Sucres totaux dans l'extrait de plante

(biomasse hydrolysée)

Consoude Panic érigé

Le traitement de 0,5 M H2SO4 durant 30 min à 121 C et 117-138 kPa (17-20 psi) a été le

plus efficace pour hydrolyser la cellulose de la consoude et du panic érigé. L’extraction de sucres

solubles par méthanol peut être utilisée pour créer un extrait sec riche en sucres, mais seulement

une petite fraction des sucres totaux dans chaque plante est soluble dans le méthanol, et très peu

de la biomasse peut être dissoute dans ce solvant. La figure 2 compare les résultats obtenus à

partir de ces deux traitements pour la consoude et le panic érigé. La figure 2 A montre le

pourcentage de sucres contenus dans l’extrait par rapport à la biomasse hydrolysée, tandis que la

figure 2 B représente le pourcentage de sucres obtenus par rapport à la biomasse sèche totale.

La production de HMF à partir de la consoude et du panic érigé a été confirmée par CG-

SM pour la transformation de biomasse brute, ainsi que pour la transformation de l’extraitsec

méthanolique. Les rendements de HMF produit à partir de la biomasse non-traité étaient

inférieurs à 1%, tandis que le meilleur rendement en HMF à partir de l’extrait méthanolique était

de 6.0±1.4% pour la consoude, et <1% pour le panic érigé. La production de HMF à partir du

traitement acide n’a pas encore été testée.

CONCLUSION

Jusqu’à présent, nous avons démontré que la production de HMF est possible à partir de

deux plantes locales, la consoude et le panic érigé. Ceci offre un avenir prometteur pour la

production de biocarburants à partir de sources lignocellulosiques complexes qui poussent dans

des environnements difficiles comme les terrains riches en métaux de Sudbury La prochaine

étape vers la production de biocarburants sera l’optimisation du procédé pour obtenir de meilleurs

rendements en HMF. La transformation par hydrolyse acide des plantes en HMF sera aussi

étudiée afin de comparer les rendements obtenus à partir de la biomasse non-traitée et de la

biomasse traitée. Puisque les extraits de plantes sont plus riches en sucres simples par rapport à la

biomasse non-traitée, nous nous attendons à obtenir des rendements plus élevés en HMF.

MOTS CLÉS: consoude, panic érigé, biocarburant, 5-hydroxyméthylfurfural

Figure 1. Synthèse du 5-hydroxyméthylfurfural à partir de la cellulose (adapté de Binder et

Raines, 2009).

A B

0

10

20

30

40

50

Méthanol H2SO4 0,5M

Pourc

enta

ge

(%)

Sucres totaux dans la biomasse sèche

(biomasse totale)

Consoude Panic érigé

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Figure 2. Sucres totaux obtenus à partir de l’extrait méthanolique, et de l’hydrolyse de H2SO4

0,5M. A : sucres totaux contenus dans l’extrait par rapport à la biomasse hydrolysée. B : sucres

totaux extraits de la biomasse sèche totale.

BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE

Binder, J. B., & Raines, R. T. (2009). Simple chemical transformation of lignocellulosic biomass

into furans for fuels and chemicals. Journal of the American Chemical Society, 131(5), 1979–

1985.

Naik, S. N., Goud, V. V., Rout, P. K., & Dalai, A. K. (2010). Production of first and second

generation biofuels: A comprehensive review. Renewable and Sustainable Energy Reviews,

14(2), 578–597.

Pimentel, D. (2003), Ethanol fuels: energy balance, economics, and environmental impacts are

negative. Natural Resources Research, 12(2), 127–134.

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Les méthanogènes et les maladies métaboliques : un nouveau lien de causalité

Auteurs :

Rose McConville, B.Sc., Biologie Biomédicale, Faculté des sciences, génies et architecture

Jeffrey Gagnon, Professeur, Biologie, Université Laurentienne

Introduction

On observe un lien entre le microbiome et les maladies métaboliques. Il est important de

comprendre l’interaction entre le microbiome et la sécrétion d’hormones gastro-intestinales, qui

jouent un rôle dans la régulation du métabolisme. L’hormone gastro-intestinale GLP-1, sécrété

dans le tractus inferieur du système digestif, a un effet régulateur sur le niveau de glucose. Le

microbiome gastrointestinal contrôle l’appétit, le stockage d’énergie et l’homéostasie du glucose.

Ce microbiome comprend les méthanogènes, des archées qui produisent du méthane suite à

l’oxydation d’hydrogène durant la fermentation des glucides.

But

Ma recherche vise à comprendre l’effet de l’obésité sur la population méthanogène, ainsi

que l’effet direct du méthane sur la sécrétion de l’hormone GLP-1.

Méthodes

Une analyse génétique d’échantillons caecaux et fécaux de souris par la méthode de

séquençage PCR dévoile la population méthanogène. Pour comprendre l’effet du méthane sur la

sécrétion de GLP-1, j’ai traité des cellules sécrétrices d’hormones in vivo avec du méthane pour

ensuite faire un test de dosage immuno-enzymatique (ELISA).

Résultats

Mes résultats démontrent que la population des méthanogènes augmente chez les souris

ayant suivi un régime riche en graisses, et que ces méthanogènes se retrouvent dans la partie

inférieure du tractus intestinal, soit où on retrouve les cellules sécrétant l’hormone GLP-1. De

plus, le traitement de méthane in vitro de cellules sécrétrices d’hormones GLP-1 a un effet

stimulateur sur la sécrétion de GLP-1

Conclusion

Le méthane cause la stimulation de la sécrétion de l’hormone GLP-1, un processus qui

est important pour le contrôle du glucose durant le développement de l’obésité. Comprendre cette

relation complexe entre le microbiome et le métabolisme pourrait mener à la création d’une

gamme de thérapies pouvant manipuler le microbiome pour ainsi contrôler le métabolisme.

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L’exercice physique et la consommation d’antioxidants chez des sujets âgés normotendus et

hypertendus

Auteurs :

Stéphanie Mercier, B.Sc., École des sciences de l’activité physique, programme de

Kinésiologie, [email protected]

Céline Lariviere, École des sciences de l’activité physique, Sciences biomoléculaires,

[email protected]

Khurana, Sandhya, Sciences biomoléculaires, [email protected]

Venkataraman, Krishnan, Gérontologie, Huntington University

[email protected]

Tai, T.C., École de médecine du nord de l’Ontario, Sciences biomoléculaires,

[email protected]

INTRODUCTION

Les maladies cardiovasculaires sont une des causes principales de mortalité au Canada et au plan

mondial. L’incidence des conditions cardiaques, y incluant l’hypertension, augmente avec l’âge.

Sachant que la population devient de plus en plus vieillissante, il est donc essentiel d’établir des

protocoles d’intervention efficaces et accessibles pour freiner et pour gérer l’hypertension.

Il existe un corps substantiel de recherche reliant le développement des maladies

cardiovasculaires (tels que l’hypertension) au stress oxydatif (Chen & Keaney, 2012). Ce dernier

est aussi associé aux processus physiologiques du vieillissement. Individuellement, l’exercice

physique (Pescatello, 2005) et la supplémentation d’antioxydants (Khurana, Venkataraman,

Hollingsworth, Piche, & Tai, 2013) ont des effets thérapeutiques et même protecteurs contre

l’hypertension. Il existe cependant une controverse quant à la combinaison de ces deux

interventions.

En particulier, certaines études suggèrent que la supplémentation d’antioxydants inhibe

jusqu’à un point les mécanismes protecteurs de l’exercice (Draeger et al., 2014). La majorité de

ces études ont été effectuées avec des jeunes adultes en bonne santé; hors, il existe peu de

recherche sur ce thème dans la population vieillissante hypertendue. Puisque cette population est

plus affectée par le stress oxydatif, il est important d’effectuer plus de recherche dans ce domaine

afin d’approfondir nos connaissances collectives des mécanismes et du traitement des maladies

cardiaques et de l’hypertension.

L’objectif de cette étude fut d’établir des liens entre la consommation alimentaire

d’antioxydants et le niveau d’activité physique avec le statut hypertensif/normotensif d’une

population âgée de plus de 50 ans. Nous avons proposé l’hypothèse qu’une consommation

d’antioxydants adéquate (apport quotidien recommandé) et qu’un niveau d’activité physique

adéquat seraient ensemble positivement associés avec une tension artérielle normale dans cette

population.

MÉTHODE

a. Recrutement Des participants furent recrutés par truchement du média social (i.e. Facebook) et par le biais

d’un centre d’âge d’or dans la ville du Grand Sudbury. Des informations furent fournies aux

individus intéressés au moyen de courriels et de pancartes affichées au centre d’âge d’or.

b. Exclusion Les individus âgés de plus de 50 ans furent invités de participer à l’étude, indépendamment

de leur statut hypertensif/normotensif. Les individus âgés de moins de 50 ans furent exclus de

l’étude.

c. Préparation des sujets

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49

Des informations sur les objectifs de l’étude et les attentes/tâches des participants furent

fournies tant au centre d’âge d’or que par courriel. Chaque participant a eu à lire et à remplir un

formulaire de consentement.

d. Protocoles de recherche Les participants ont d’abord complété deux questionnaires; (1) portant sur des détails

personnels (tels leur statut socioéconomique, leur historique familial de problèmes

cardiovasculaires, leur prise de médicaments et/ou suppléments, etc.) et (2) le « Godin Leisure

Time Activity Questionnaire (GLATQ) » qui sert à déterminer le niveau d’activité physique par

semaine. Ensuite, les individus ont été conviés à tenir compte, par écrit, de ce qu’ils ont mangé

pendant quatre jours (consécutifs ou non) dans un journal alimentaire.

e. Mesures et analyse de données Le statut hypertensif vs normotensif fut auto-rapporté par les participants dans le premier

questionnaire. Le niveau d’activité physique par semaine et journalier (en équivalents

métaboliques, ou METs) fut déterminé à partir du GLATQ. Les niveaux moyens et journaliers

d’antioxydants (vitamine A, C, E) consommés furent appréciés de manière approximative en

utilisant le programme Cronometer, dans lequel furent insérés les types et quantités d’aliments

consommées pendant quatre jours (auto-rapportés dans le journal alimentaire).

Les participants furent alors regroupés en fonction de leur statut hypertensif (oui non),

lesquels furent subdivisés en sous-groupes : (1) consommation adéquate de : a) vitamine A, b)

vitamine C, c) vitamine E, et d) sélénium; (2) consommation inadéquate de a), b), c) et d); (3)

niveau d’activité physique adéquat; et (4) niveau d’activité physique inadéquat.

f. Analyses statistiques Des mesures d’associations furent calculées entre l’hypertension, la consommation

d’antioxydants, et les niveaux d’activités physiques en utilisant un test de probabilité exacte de

Barnard (Barnard, 1945), une méthode d’analyse utilisée avec des petits échantillons. Le test

fournit des estimations de probabilité qu’un résultat soit lié à deux variables nominales. Nous

avons établi le niveau de signification à < 0.05.

RÉSULTATS

Notre échantillon fut constitué de 22 participants, dont 7 éprouvaient de l’hypertension (auto-

rapportée). Nos analyses préliminaires suggèrent que la consommation des vitamines A est plus

faible (par un facteur de 0.53) chez les individus hypertendus par comparaison aux individus

normotendus (statistique de Wald = 2.289, p = 0.0129). Aucune différence significative ne fut

établie entre les groupes normotendus et hypertendus pour la consommation de sélénium,

vitamine C et vitamine E. Nous avons toutefois constaté une tendance (non-significative) que le

niveau d’activité physique est plus bas chez les individus hypertendus comparés aux individus

normotendus. Nos analyses préliminaires suggèrent également qu’il existe une association entre

la consommation adéquate de vitamine C et un niveau d’activité physique adéquat (statistique de

Wald = 1.821, p = 0.0402). Il est nécessaire d’accumuler des données d’un plus grand nombre de

participants afin de bien étoffer cette thématique.

DISCUSSION –CONCLUSION Nous avons établi des résultats provisoires que la consommation d’antioxydants journalière

plus élevée (la vitamine A en particulier) ou/et un niveau d’activité physique supérieur sont

associés avec une tension artérielle normale. Des études ultérieures sont nécessaires pour étoffer

davantage cette thématique.

Les tendances démographiques nous signalent que l’âge moyen de la population augmente et

que la fréquence des maladies cardiaques risque de s’élever. Nous avons donc intérêt d’établir des

interventions moins invasives, axés sur des changements de style de vie (i.e. alimentation riche en

antioxydants, exercice/activité physique) qui accordent plus d’autonomie, qui sont moins

coûteuses et qui sont plus accessibles pour des populations à distance de centres de traitement

urbains.

MOTS CLÉS : Hypertension, stress oxydatif, vieillissement, activité physique, antioxydants

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BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE:

Barnard, G. A. (1945). A New Test for 2 × 2 Tables. Nature, 156(3974), 783-784.

Chen, K., & Keaney, J. F. (2012). Evolving Concepts of Oxidative Stress and Reactive Oxygen

Species in Cardiovascular Disease. Curr Atheroscler Rep Current Atherosclerosis Reports, 14(5),

476-483.

Draeger, C., Naves, A., Marques, N., Baptistella, A., Carnauba, R., Paschoal, V., & Nicastro, H.

(2014). Controversies of antioxidant vitamins supplementation in exercise: Ergogenic or ergolytic

effects in humans? J Int Soc Sports Nutr Journal of the International Society of Sports

Nutrition, 11(1), 4.

Khurana, S., Venkataraman, K., Hollingsworth, A., Piche, M., & Tai, T. (2013). Polyphenols:

Benefits to the Cardiovascular System in Health and in Aging.Nutrients, 5(10), 3779-3827.

Pescatello, L. S. (2005). Exercise and hypertension: Recent advances in exercise

prescription. Current Science Inc Current Hypertension Reports, 7(4), 281-286.

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Analyse cinématique de la technique ‘attaque aux jambes’ en lutte sportive : effet de la

pratique antérieure du Judo

Auteur :

Hicham Moufti, Professeur, Institut Royal de Formation des Cadres Jeunesse et Sport,

Centre National des Sports Moulay Rachid, Rabat – Maroc, [email protected]

INTRODUCTION

La pratique sportive permet l’acquisition et l’intégration de nouvelles habiletés motrices propres à

la nature de l’activité. La réalisation d’un mouvement technique nécessite un contrôle posturo-

cinétique particulier en relation avec le programme moteur acquis lors d’un apprentissage

spécifique. Cependant, les habiletés motrices acquises dans une discipline interfèrent-elles ou non

avec l’apprentissage de nouvelles gestuelles ? La plupart des judokas pratiquant la lutte sportive

se basent sur leurs attitudes posturo-cinétiques acquises pendant la pratique de leur sport

d’origine. Ce passage d’une pratique à l’autre (lutte et judo) est accompagné parfois de difficultés

dans l’apprentissage de nouvelles habiletés techniques exigeant une adaptation aux spécificités

demandées dans chacune de ces deux activités sportives (Marrero-Gordillo et al., 1998 ; Ferrari,

1999). Dans le cadre de l’apprentissage moteur et du transfert d’habiletés motrices, l’objectif de

cette étude est d’une part, de mettre en évidence les caractéristiques cinématiques du mouvement

d’attaque aux jambes en lutte libre, chez des sujets lutteurs ou judokas d’origine et de les

comparer. D’autre part, vérifier l’influence du niveau de la pratique et l’influence de la pratique

antérieure du judo afin de cerner la nature du transfert d’habiletés dans la réalisation de la

technique d’attaque aux jambes en lutte sportive. Il pourrait y avoir un effet prégnant sur la

performance lors de l’exécution d’un mouvement spécifique dû à la pratique antérieure. Cet effet

s’accentuerait quand le mouvement présente des similitudes avec celui déjà acquis.

MÉTHODE

14 sujets de sexe masculin ont participé à l’étude. Sept notés « lutteurs-judokas » pratiquaient le

judo comme discipline de combat d'origine (depuis en moyenne M=7,85 ans ; écartype SD=0,89

ans) et sont passés à la pratique de la lutte (depuis M=2,71 ans ; SD=0,48 ans). 7 autres

« lutteurs », (année de pratique M=8,85 ans ; SD=2,19 ans), n’ayant pas pratiqué le judo. Les

sujets réalisaient ce mouvement de base en lutte libre où l’attaquant en garde avance vers

l’adversaire et se saisit de ses jambes, le pousse afin de le déséquilibrer vers l’arrière (figure 1).

Figure 1 : Technique d’attaque aux jambes en lutte libre (Petrov, 1984)

2 caméras (fréquence 50 Hz) ont capturé 14 marqueurs passifs (pastilles blanches de 20 mm de

diamètre, ne réfléchissant pas de lumière) placés sur le sujet aux points de repère anatomiques

suivants :

1. Acromion, 2. Epicondyle, 3. Apophyse styloïde radiale, 4. Epine iliaque antéropostérieure, 5 et

10 Condyle fémorale, 6. Malléole externe, 7. Métatarsien, 8. Epitrochlée, 9. Carpe, 11. Malléole

interne, 12. Orteil, 13 et 14 : définissent la ligne entre la douille de l’œil et l'oreille.

L'ensemble des logiciels du système permet de détecter ces marqueurs, de reconstruire en 3D le

mouvement, et de traiter les données cinématiques (3Dvision, Biometrics).

Le but de l'analyse est de caractériser et de comparer la cinématique lors de la réalisation du

mouvement, La position, la vitesse et l’accélération angulaire et linéaire ont été analysées. Nous

avons utilisé des tests non paramétriques de Mann-Whitney pour comparer les moyennes des

deux groupes, le test de Wilcoxon pour comparer les variables étudiées au sein du même groupe.

Le seuil de significativité retenu est p< 0,05.

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RÉSULTATS

La représentation graphique des différents segments corporels reconstruits à partir de la position

des quatorze marqueurs illustrée sous forme de kinogrammes (figure 2) montre un exemple de

l'évolution de la posture au cours du mouvement analysé chez un lutteur (a), un lutteur-judoka

(b).

Figure 2 : Kinogrammes de l’attaque aux jambes à partir de la posture de garde initiale jusqu'à la

saisie

Les résultats montrent des différences posturo-cinétiques entre les deux groupes. Nous avons

observé chez les lutteurs que la position de départ est une garde basse, avec une position fléchie

sur les jambes (angle du tronc par rapport à l’axe vertical M=70,5 ; SD= 36 degrés), puis

l'ensemble du corps est déplacé vers l'avant pour atteindre l'adversaire. Chez les lutteur-judokas,

la position de garde est davantage relevée et la trajectoire moins plongeante vers l'adversaire

(angle du tronc par rapport à l’axe vertical, M= 26,5 ; SD= 17,6). Au cours du mouvement, le

déplacement du haut du corps est plus important que celui des jambes. Pour les variabilités

angulaires, c’est au niveau de l’angle tronc-cuisse que l’on note une différence significative entre

les lutteurs et les lutteurs-judokas (U=8, p<0,05). Chez les lutteurs, cette variabilité importante

témoigne du grand déplacement de l’angle tronc-cuisse lors de la réalisation de ce geste

technique. L’amplitude de cet angle atteint en moyenne 74 degrés, elle est de 52 degrés pour

l’autre groupe. Pour l’amplitude angulaire, nous retrouvons globalement le même résultat que

celui obtenu pour la variabilité. L’angle tronc-cuisse chez les lutteurs a une amplitude

significativement plus importante comparé aux lutteurs-judokas (U=9 ; p<0,05). Notons que chez

les lutteurs-judokas, il y a une fermeture des deux angles tête et tronc par rapport à l’axe vertical.

Cette stratégie est différente de celle adoptée par les lutteurs, chez lesquels le déplacement du

tronc vers l’avant (9°) est accompagné d’une dorsi-flexion de la tête (-18,5°). Au niveau de la

hanche, les pics de vitesse chez les lutteurs sont supérieurs à ceux notés chez les lutteurs-judokas

(U=9 ; p<0,05), de même au niveau du genou, les pics de vitesse et d’accélération sont très

importants chez les lutteurs (U=11, 0,5<p<0,1 ; U=9 ; p<0,5 respectivement). Par rapport à l’axe

vertical, les valeurs de vitesse et d’accélération angulaire du tronc, on note chez les lutteurs les

valeurs les plus grandes.

DISCUSSION – CONCLUSION

Les résultats montrent une coordination particulière dans la réalisation de ce mouvement. Les

sujets lutteurs adoptent une posture d'attaque aux jambes plus "ramassée" et plus basse que celle

des lutteurs-judokas. En lutte, le contrôle de l'adversaire se traduit par une saisie directe de celui-

ci. La garde basse réduisant la distance avec l'adversaire, permet une meilleure stabilité en

abaissant le centre de gravité du lutteur (Petrov, 1984). Pour réaliser la technique demandée, les

judokas d'origine semblent être influencés par leurs connaissances de la pratique du judo. En

judo, la position de garde est haute avec une prise de la veste de kimono de l'adversaire ce qui

permet le contrôle mutuel des compétiteurs (Barraud, Brondani, Rousseau, 1991; Crémieux,

Perrin, Mesure, 1995). La réalisation de l’attaque aux jambes chez les lutteurs-judokas pourrait

être influencée par la technique de judo « Moroté-Gari ». Elle se différencie de l’attaque aux

jambes en lutte au niveau du contrôle recherché chez l’adversaire. En lutte, il se situe au niveau

a b

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des jambes, en judo l’action est davantage portée vers les cuisses et le bassin, la position de

départ ne permettant pas d’atteindre très rapidement les régions plus basses du corps. Par ailleurs,

les deux groupes de sujets adoptent des stratégies différentes, du fait de la stabilisation de la tête

et du tronc par rapport à l’axe vertical (et de leur orientation pour agir sur l’adversaire). La tête, le

tronc ou le segment tête-tronc connaissent un contrôle particulier lors de la réalisation de cette

technique (Mouchnino, Aurenty, Massion, Pedotti, 1992 ; Pozzo, Levik, Berthoz., 1995). Quels

que soient les facteurs sous-jacents, les différences posturo-cinétiques entre les groupes

pourraient avoir plusieurs mécanismes pour origine. Dans le cadre de l’apprentissage et du

transfert d’habiletés motrices, le niveau d’expertise pourrait avoir une influence marquée sur

l’organisation des coordinations pour l’exécution du mouvement. De nombreuses études se sont

intéressées à comparer la performance motrice de sujets de niveau différents de pratique sportive.

Certaines mettent en évidence la mise en place de coordinations posturo-cinétiques favorisant le

mouvement demandé chez les experts par rapport aux sujets moins experts (Lee, Magill, Weeks,

1985 ; Lee, Simon, 2004 ; Vuillerme et al., 2001).

L’existence d’une interférence ou d’une absence de transfert entre les deux habiletés motrices -

judo et lutte- est à envisager pour expliquer les résultats obtenus dans ce travail. Le fait d’avoir

pratiqué le judo affecte les attitudes posturales des sujets dans la réalisation de celui-ci. De plus,

cet effet de la pratique antérieure du judo est particulièrement prégnant puisque ces effets se

manifestent alors même que ces judokas pratiquent de la lutte depuis deux ans déjà. Ainsi, bien

que ces deux disciplines sportives appartiennent au même groupe, les sports de combat, ce travail

souligne la spécificité de l’apprentissage et indique que l’acquisition d’habiletés motrices dans

une spécialité ne se transfère pas forcément de façon positive dans une autre spécialité du même

groupe (Proteau, Tremblay, DeJaeger, 1998 ; Asseman, Caron, Crémieux, 2004). Cette recherche

permet de mieux comprendre les mécanismes en jeu dans l’apprentissage moteur et la spécificité

des habiletés construites. Il existe une interférence entre les automatismes acquis et

l’apprentissage d’une nouvelle habileté. En accord avec Bernstein (1967), elle souligne que

l’apprentissage ne consiste pas en la simple répétition du geste mais en l’acquisition des règles de

coordination et de corrections.

Mots-clefs : cinématique ; coordination posturo-cinétique ; transfert ; lutte ; judo

BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE:

Asseman, F. O., Caron, O. et Crémieux, J. (2004). Is there a transfer of postural ability from

specific to unspecific postures in elite gymnasts? Neuroscience Letters, 358, 83-86.

Ferrari M (1999): Influence of expertise on the intentional transfer of motor skill. Journal of

Motor Behavior; 31, 79-85.

Marrero-Gordillo N., Balius-Matas X., Vargas-Barneond JC, Carmona-Calero E., Ramos-

Gordillo AS, Pérez González H. et Castañeyrab-Perdomo A. (1998): O Soto Gari vs Pardelera. A

descriptive dinematics study of a laboratory sample. Coaching and Sports Science Journal. 3, 39-

46.

Mouchnino, L., Aurenty, R., Massion, J., et Pedotti, A. (1992). Coordination between equilibrium

and head-trunk orientation during leg movement: a new strategy built up by training. Journal of

Neurophysiolgy, 67, 1587-1598.

Pozzo. T, Levik. Y, et Berthoz. A. (1995): Head and trunk movements in the frontal plane during

complex dynamic equilibrium tasks in humans. Experimental Brain Research; 106 (2): 327-38

Remerciements et reconnaissances pour le Professeur Fancine Thullier, UFRSTAPS, Université

de Caen, France

Remerciements pour le Comité National Olympique Marocain.

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La maladie d’Alzheimer: approches thérapeutiques cognitives et sensorielles

Auteurs :

Bienvenu Muboyayi, B.Sc.Inf. [email protected], Université Laurentienne,

Anne Marise Lavoie, Professeure, Université Laurentienne, [email protected]

Sylvie Larocque, Professeure, Université Laurentienne, [email protected]

Une analyse documentaire des diverses thérapies relationnelles utilisées auprès des

personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer a été entreprise.

Dans la méthode montessorienne, les personnes jouent un rôle actif dans les activités qui

sont à saveur psychosociale et bien sûr, cognitive. L’avantage de cette méthode est de faire des

activités qui sont fortement ancrées dans la mémoire procédurale des personnes et qui sollicitent

leurs automatismes.

La méthode de mémorisation d’Ashby s’adresse à des personnes dont la maladie

d’Alzheimer est émergente. C’est un programme qui agit sur le cérébral des personnes et qui est

composé d’exercices et d’activités faisant appel à la mémoire tout en cherchant à retenir des

informations.

La remédiation cognitive quant à elle, est un outil qui favorise les fonctions cognitives

dans leurs globalités. Les exercices d’entraînement cognitif qui se base sur la plasticité du

cerveau sont offerts à l’aide d’un outil informatisé ou sur papiers.

La réadaptation cognitive est de favoriser les interventions qui permettent l’adaptation et

l’apprentissage des nouvelles habiletés nécessaires à la vie des personnes atteintes. Cette

méthode, dans les débuts de la maladie d’Alzheimer permet aux personnes d’être autonomes dans

son environnement physique et social immédiat.

La stimulation multisensorielle (Snoezelen) fait appel aux cinq sens. Cette méthode

stimule les personnes à l’aide de techniques de lumière, de couleur, de texture et d’odeur et peut

s’adresser à tous les stades d’Alzheimer, de léger à sévère.

Toutefois, très peu d’études avec méthodologie rigoureuse traitant de l’efficacité de ces

approches auprès des personnes souffrantes d’Alzheimer ont été publiées. Avec l’utilisation de

ces approches, une amélioration de l’humeur, une réduction de l’agitation et de l’apathie et une

amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de démence sont observées cliniquement,

mais il faut se questionner sur leur apport scientifique.

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L’influence de l’anglais sur les erreurs lexicales commises par des enfants franco-ontariens

lors d’une dictée standardisée (Chronosdictées)

Sarah Nicholls, Étudiante à la M.Sc.S., Programme d’orthophonie, Faculté de la santé,

Université Laurentienne, [email protected]

Michèle Minor-Corriveau, PhD, Professeure agrégée, Programme d’orthophonie, Faculté

de la santé, Université Laurentienne, [email protected]

Maxine Bélanger, Étudiante à la M.Sc.S. Programme d’orthophonie, Faculté de la santé,

Université Laurentienne, [email protected]

INTRODUCTION

Le contact entre le français et l’anglais en Ontario est une réalité qui peut avoir des répercussions

sur la qualité de la langue et sur les compétences linguistiques des francophones de cette province

majoritairement anglophone. Si l’anglais peut influencer l’oralité du français en Ontario, en est-il

de même pour le langage écrit? L’outil d’évaluation des performances orthographiques,

Chronosdictées, normalisé en France, est utilisé dans le cadre de cette recherche pour évaluer les

habiletés d’orthographe d’élèves de la 2e, de la 5e et de la 7e année de la région du Grand

Sudbury, Ontario, ville dans laquelle le français est la langue minoritaire. Ces dictées sont

composées de trois, six et huit phrases, respectivement, et les erreurs d’orthographe sont repérées

en fonction de leur type (Baneath, Alberti & Boutard, 2006). Pour faire suite à la recherche de

Bélanger, Minor-Corriveau et Bélanger (2015), qui a révélé que les élèves de la 5e année de

Sudbury commettent plusieurs erreurs de type lexical lors d’une tâche de Chronosdictées, nous

proposons de déterminer si l’influence de l’anglais est la raison pour laquelle ce résultat a été

observé. Les personnes bilingues ont deux lexiques distincts pour chacune des langues dans

lesquelles ils sont compétents. Toutefois, lorsque les mots se ressemblent (c’est-à-dire que les

deux mots existent dans les deux langues et que leur graphie en français et en anglais est

semblable, comme « indien » et « indian »), le doute orthographique peut influencer

l’orthographe des mots (Rey, Pacton & Perruchet, 2005), ce qui aura un impact sur la fréquence

d’erreurs de type lexical.

MÉTHODE

Questions de recherche et hypothèses : Cette recherche se propose de répondre aux questions

suivantes. Lorsqu’une erreur de type lexical est commise l’erreur relève-t-elle d’une influence de

l’anglais? Selon le Conseil collégial de développement de matériel didactique (2007), les vrais

amis, c’est-à-dire les mots dont l’orthographe est semblable en français et en anglais, seront plus

soumis à l’influence de l’anglais, puisque leurs graphies se ressemblent déjà dans les deux

langues. Cela dit, certaines des erreurs de type lexical auront subi une influence de l’anglais,

notamment les vrais amis. Si, en effet, il y a une influence de l’anglais, quel impact a-t-elle sur la

fréquence des erreurs lexicales? Si les vrais amis subissent une influence de l’anglais, nous

pouvons soupçonner qu’il y aura une différence entre les erreurs lexicales et les erreurs lexicales

rectifiées, puisque les erreurs lexicales rectifiées ne tiennent pas compte des erreurs relevant de

l’influence de l’anglais. Les élèves franco-ontariens qui parlent le plus souvent en anglais à la

maison commettent-ils plus d’erreurs relevant de l’anglais que ceux qui s’expriment plus souvent

en français ou que ceux qui utilisent les deux langues? Puisque la maîtrise de l’orthographe

dépend de la fréquence à laquelle l’élève est exposé aux mots écrits et de l’environnement

linguistique, l’hypothèse est que les élèves bilingues qui parlent anglais à la maison commettront

plus d’erreurs relevant de l’anglais que les élèves qui parlent français et que ceux qui utilisent les

deux langues. Y a-t-il des tendances dans les productions écrites des élèves qui font état de

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graphies qui sont difficilement maîtrisées? Selon Pacton, Fayol & Perruchet (1999), il n’y pas

moyen de savoir quelles sont les suites de lettres permises en français, puisqu’il existe de

nombreux choix. Par exemple, les doubles consonnes sont parfois doublées et parfois non, et

certains phonèmes (sons) dont le graphème (lettre) correspondant dépend de l’environnement

orthographique entraînent des difficultés. Nous nous attendions donc à ce que nous observions

des tendances semblables à celles-là au niveau des graphies difficilement maîtrisées.

Participants : Cette étude compte 319 participants distribués selon leurs trois niveaux scolaires,

dont 61 en 2e année, 143 en 5e année, et 115 en 7e année. Il y a 153 garçons et 166 filles ; 82

d’entre eux parlent anglais à la maison, 80 parlent français à la maison, 143 parlent les deux

langues à la maison, et 14 n’ont pas déclaré la langue utilisée. Les élèves de la 2e année sont âgés

de 7 à 8 ans, ceux en 5e année ont de 10 à 11 ans, et ceux en 7e année ont de 12 à 13 ans. Tous les

participants se répartissent dans cinq écoles élémentaires de langue française du Conseil scolaire

catholique du Nouvel-Ontario dans la région du Grand Sudbury, en Ontario. Tous les parents des

élèves ont confirmé leur consentement à l’étude en signant un formulaire destiné à cet effet.

Procédure : La dictée A a été donnée en salle de classe par des étudiantes de l’Université

Laurentienne. Les langues parlées à la maison ont été indiquées sur le feuillet de l’élève. Les

dictées ont été données à tous les élèves en même temps, en salle de classe. Ils ont été informés

des trois étapes de la dictée avant l’épreuve. Les étapes sont comme suit : les phrases ont été lues,

une à la fois, à voix haute, ensuite la dictée comme telle a été donnée, et finalement, les phrases

ont été relues lentement, afin de permettre l’autocorrection. Aucune liaison atypique n’a été

prononcée au cours de la lecture et la ponctuation a été donnée. La dictée a été lue comme elle

aurait été prononcée à l’oral, dans un contexte naturel. Les dictées ont été corrigées par des

étudiantes de l’Université Laurentienne formées à l’utilisation de l’outil Chronosdictées, en

respectant les types d’erreurs décrits dans le manuel de prise en main.

ANALYSE ET RÉSULTATS

Les productions écrites des élèves ont été placées dans une matrice du logiciel Statistical Package

for the Social Sciences (SPSS). Les erreurs ont été analysées en fonction de leur type, et dans le

cadre de cette étude, les erreurs relevant de l’influence de l’anglais ont aussi été classées. L’ajout

de cette catégorie d’erreur permettra de comparer l’influence de ce type d’erreur sur les erreurs

lexicales commises sur les mots qui s’approchent de l’orthographe anglaise. Ensuite, les mots qui

semblent avoir subi une influence de l’anglais ont été analysés afin de déterminer quelle partie de

la graphie du mot a été influencée. Les mots qui ont subi une influence de l’anglais ont été

étiquetés comme ayant une « erreur lexicale rectifiée », c’est-à-dire que le score d’erreur lexical a

été modifié pour tenir compte de l’influence de l’anglais. Par exemple, pour le mot « barrières »

orthographié « barriers », donc ayant subi une influence de l’anglais et recevant la mention «

erreur relevant de l’anglais », l’erreur lexicale qui lui a aussi été attribuée a été remplacée par la

mention « erreur lexicale rectifiée ». Après avoir étiqueté ces mots comme étant ainsi, des

analyses de variance (ANOVA) ont été effectuées afin de déterminer s’il y a une différence entre

les erreurs lexicales et les erreurs lexicales rectifiées selon la langue parlée à la maison.

2e année : Les élèves du CE1 (2e année en Ontario) de Paris commettent une moyenne de 3,2

erreurs de type lexical par dictée, alors que les élèves de la 2e année de Sudbury en produisent

sept. Sur les 30 mots de cette dictée, deux mots auraient pu avoir été écrits avec une orthographe

rapprochée de l’anglais. Or, aucune erreur relevant de l’anglais n’a été constatée. Il y a un seul

mot qui s’écrit de la même façon en anglais et en français. Étant donné l’absence de cette

influence, aucune comparaison des moyennes des erreurs de type lexical et la moyenne des

erreurs de type lexical rectifié selon la langue parlée à la maison n’a été possible.

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5e année : Les élèves du CM2 (5e année en Ontario) de Paris commettent en moyenne 2,9 erreurs

de type lexical par dictée, alors que les élèves de la 5e année de Sudbury en produisent 16,40.

Ceux-ci commettent aussi 1,07 erreur relevant de l’anglais et 15,99 erreurs lexicales rectifiées par

dictée. Sur un total de 67 mots différents dans cette dictée, quatre s’écrivent de la même façon en

français et en anglais ; huit mots sont de vrais amis, et trois mots dont une partie de la graphie qui

a subi une influence de l’anglais ont été relevés. Sur 12 mots sur lesquels une erreur relevant de

l’anglais aurait pu être observée, 11 mots ont en effet été orthographiés d’une façon qui témoigne

de l’influence de l’anglais. Une ANOVA a été réalisée dans le but de comparer les élèves selon la

langue parlée à la maison pour voir s’il y a une différence entre la moyenne des erreurs lexicales

et la moyenne des erreurs lexicales rectifiées. Il n’y a pas eu de différence significative : erreurs

lexicales (F(2; 140) = 1,31; p > 0,05) ; erreurs lexicales rectifiées (F(2; 140) = 1,15; p > 0,05). Une

ANOVA à un facteur a ensuite été effectuée dans le but de comparer la moyenne des erreurs

relevant de l’anglais selon la langue parlée à la maison. Les différences entre les groupes sont

significatives: (F(2; 133) = 4,98; p < 0,05). Un test post-hoc Scheffé a ensuite été complété afin de

déterminer où se trouve cette différence : elle se trouve entre les élèves qui parlent anglais et ceux

qui parlent français à la maison (p < 0,05), par opposition à ceux qui parlent anglais et ceux qui

parlent les deux langues à la maison, et ceux qui parlent français et ceux qui parlent les deux

langues à la maison.

7e année : Les élèves de la 5e (équivalence ontarienne : 7e année) de Paris commettent en

moyenne 5,9 erreurs de type lexical par dictée. Les élèves de Sudbury commettent 24,78 erreurs

lexicales, 1,77 erreur relevant de l’anglais, et 24,34 erreurs lexicales rectifiées par dictée. Sur un

total de 96 mots, six s’écrivent de la même façon en français et en anglais ; 10 mots sont de vrais

amis, et neuf mots dont une partie de la graphie qui a subi une influence de l’anglais ont été

relevés. 15 mots ont été signalés comme étant des mots qui pourraient subir une influence de

l’anglais, et 10 d’entre eux ont été soumis à cette influence. Il y a aussi neuf mots de plus dont

l’orthographe est influencée par l’anglais, mais ce sont des mots pour lesquels cet effet n’était pas

attendu. Une ANOVA à un facteur a été effectuée dans le but de comparer les élèves selon la

langue parlée à la maison afin de voir s’il y a une différence significative entre la moyenne des

erreurs de type lexical et la moyenne des erreurs de type lexical rectifié selon la langue parlée à la

maison. La différence est significative : erreurs lexicales (F(2; 112) = 5,34; p < 0,05) ; erreurs

lexicales rectifiées (F(2; 112) = 5,17; p < 0,05). Un test post-hoc Scheffé a déterminé que cette

différence se trouve entre les élèves qui parlent anglais et ceux qui parlent français à la maison (p

< 0,05), et entre ceux qui parlent anglais et ceux qui parlent anglais et français à la maison

(p < 0,05). Une analyse ANOVA à un facteur a été lancée afin de comparer la moyenne des

erreurs relevant de l’anglais entre les élèves de la 7e année selon la langue parlée à la maison.

Aucune différence significative entre la moyenne des erreurs relevant de l’anglais n’a été

soulevée d’après la langue parlée à la maison : (F(2; 112) = 1,89; p > 0,05).

DISCUSSION ET CONCLUSION

Les analyses qualitatives seront discutées plus en profondeur lors de la communication, par

exemple, les mots qui ont été les plus souvent mal orthographiés, les mots pour lesquels nous

avons identifié le plus de graphies différentes, les mots ayant été soumis à des tendances

orthographiques telles que le choix de graphie pour le son ‘en’ et pour les doubles consonnes, les

mots ayant été mal segmentés, entraînant des erreurs lexicales, et les mots qui ont changé de

catégorie lexicale en raison de leur graphie erronée. Cette recherche a analysé les types d’erreurs

en fonction de l’influence qu’exerce l’anglais sur l’orthographe. Les analyses statistiques ont

révélé qu’il y a une différence significative entre les erreurs relevant de l’influence de l’anglais

selon la langue parlée à la maison pour les élèves de la 5e année. De plus, il y a une différence

significative entre les erreurs lexicales et les erreurs lexicales rectifiées, c’est-à-dire celles qui ne

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tiennent pas compte de l’influence de l’anglais, chez les élèves de la 7e année qui parlent anglais à

la maison. Cette étude contribuera à l’avancement de la normalisation d’un outil d’évaluation de

l’orthographe qui pourra servir auprès d’une population francophone en situation linguistique

minoritaire. Elle renseigne aussi sur les habiletés en orthographe lexicale des élèves franco-

ontariens de la deuxième, cinquième et septième année, et des erreurs lexicales attendues par

niveau.

MOTS CLÉS : situation linguistique minoritaire, influence de l’anglais, orthographe, lexique,

bilinguisme.

BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE

Baneath, G., Alberti, C. & Boutard, C. (2006). Chronosdictées : outils d’évaluation des

performances orthographiques avec et sans contrainte temporelle. Paris : Ortho Édition.

Bélanger, M., Minor-Corriveau, M. et Bélanger, R. (2015). A comparison of the

frequency and the types of French spelling errors produced by students located in

different demolinguistic settings. The International Journal of Assessment and

Evaluation, 22(14), 17-27.

Conseil collégial de développement de matériel didactique (CCDMD) (2007),

Amélioration du français, Orthographe d’usage : Anglicismes et anomalies

orthographiques, L’anglicisme orthographique, Récupéré de

http://www.ccdmd.qc.ca/media/ang_anom_epr_18_Orthographe.pdf, consulté le 15

novembre 2015.

Pacton, S., Fayol, M. & Perruchet, P. (1999). L'apprentissage de l'orthographe lexicale :

le cas des régularités. Langue française, 124, 23-39. doi : 10.3406/lfr.1999.6304

Rey, A., Pacton, S. & Perruchet, P. (2005). L’erreur dans l’acquisition de l’orthographe.

Rééducation orthophonique, 222, 101-119.

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La répétition des non-mots : l’identification d’un trouble primaire du langage chez les

enfants bilingues franco- et anglodominants

Auteure :

Sara Piché, Étudiante au B.Sc.S. Programme d’orthophonie, Faculté de la santé,

Université Laurentienne, [email protected]

Les études montrent que la répétition des non-mots (RNM) est un outil indispensable lors de

l’évaluation des enfants bilingues. Cet outil comprend la répétition de mots qui n’existent pas

dans la langue cible. Cette tâche fait en sorte que les enfants bilingues ne sont pas désavantagés

s’ils ont moins d’exposition à la langue cible. Selon plusieurs études, les enfants ayant un trouble

du langage performent moins bien que les enfants à développement typique. L’objectif de cette

étude était d’adapter la tâche de la RNM intitulée le COST Action ISO804 (Chiat et coll., 2015)

au français canadien afin de faire la distinction entre les enfants bilingues suivant un

développement typique et les enfants bilingues ayant un trouble du langage. De plus, cette étude

s’intéressait aux différences de performance entre les enfants francodominants et les enfants

anglodominants. Cette tâche universelle devrait pouvoir être utilisée dans toutes les langues.

Cependant, à l’intérieur de cette tâche, il y a une tâche quasiuniverselle comprenant la

prosodie française ainsi qu’une tâche spécifique à la langue. Dans le cadre de cette étude, une

nouvellelistede24non-motsde2-5syllabes, contenant les phonèmes, les groupes consonantiques et

la prosodie de la langue française fût créée. Les non-mots ont été enregistrés et insérés dans

une présentation interactive de PowerPoint, et ce, sur une tablette électronique. Soixante-

quatorze enfants bilingues francodominants et anglodominants de 5ans ont participé à l’étude.

Une analyse descriptive des résultats a permis de déterminer que les enfants ayant un trouble

du langage ont eu des scores plus bas, dans tous les cas, comparativement aux enfants suivant un

développement typique. Cet outil adapté au français canadien servira à faciliter la tâche des

orthophonistes lors de l’évaluation des enfants bilingues en contexte linguistique minoritaire.

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Le rôle de H2S dans la régulation de GLP-1, une hormone gastrointestinale

Jennifer Pichette, M.Sc Biologie, Faculté des sciences, génies et architecture,

[email protected]

Nancy Fynn-Sackey, B.Sc. Biologie

Jeffrey Gagnon, Professeur, Université Laurentienne

Introduction

Le sulfite d’hydrogène (H2S) joue un rôle physiologique important dans le système

métabolique des humains. Les bactéries sulfato-réductrices produisent ce gaz dans le niche des

cellules enteroendocrines de l’intestin distale, dont une grande partie se compose de cellules qui

secrète du peptide-1 du type glucagon (GLP-1). GLP-1 est une hormone qui joue un rôle

important dans la suppression de l’appétit et la sécrétion de l’insuline de manière glucose-

dépendant. Certains travaux récents ont suggérés un rôle pour H2S dans la régulation de GLP-1,

mais le mécanisme ou le niveau de GLP-1 libéré par la régulation de H2S n’est pas connue.

Objectif

L’objectif de cette étude est de décrire le mécanisme d’action de H2S provenant d’une

source microbienne sur la sécrétion de l’hormone GLP-1.

Méthode

Nous avons examiné l’effet direct de H2S in vitro en traitant une culture cellulaire de

GLUTag, modelant la cellule-L, avec trois différents donneurs de H2S. Les trois donneurs se

composent de NaHS, GYY4137, et L-Cystéine. Deuxièmement, notre recherche comprendra

l’administration directe d’un donneur de H2S dans un modèle in vivo, telle que la souris.

Dernièrement, nous stimulerons la production de H2S indirectement en administrant prebiotiques

dans leur nourriture afin d’enrichir les bactéries sulfato-réductrices (SRB). La quantité de GLP-1

sera mesurée avec une méthode immuno-enzymatique ELISA possédant des anticorps spécifiques

pour le GLP-1. Nous mesurerons aussi la quantité de nourriture consommée ainsi qu’administré

un test de tolérance de glucose.

Résultats

Selon nos résultats initiaux de culture cellulaire, NaHS à différentes doses physiologiques

(0.01 mM – 10 mM) a stimulé la sécrétion de GLP-1 dans les cellules-L en comparaison aux

contrôles. En employant le donneur GYY à deux doses (10 uM et 100uM), nous avons observé

entre 1.5 – 2.0 fois la sécrétion de GLP-1 relatif aux contrôles. Alors que nous avons observé la

stimulation de H2S in vitro, les prochaines étapes de notre recherche incluront l’observation de

cet effet dans un modèle in vivo, telle que la souris.

Conclusion

Cette étude a noté que le gaz H2S a un effet stimulateur sur la sécrétion de GLP-1. Les

prochaines étapes seront de mesurer cet effet in vivo, ainsi que de comprendre le mécanisme et les

voies auxquelles H2S fonctionne la régulation de GLP-1.

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L'impact de la stratégie de familiarisation sur l’effet de la lettre revisitée

Auteurs :

Joannie Quenneville, B.A., Département de psychologie, Université Laurentienne,

[email protected]

Andréanne Plamondon, École de psychologie, Université de Moncton,

[email protected]

Annie Roy-Charland, Professeure, Département de psychologie, Université Laurentienne,

[email protected]

Éric Papineau, Département de psychologie, Université Laurentienne,

[email protected]

Mélodie Serré, B.A., Département de psychologie, Université Laurentienne,

[email protected]

Introduction

L'effet de la lettre omise est observé dans la double tâche incluant une tâche de détection

de lettre et la lecture d’un texte pour la compréhension. Des études précédentes ont trouvé que les

lecteurs omettent plus souvent les lettres cibles dans les mots de fonction fréquents que dans les

mots de contenu rares (Roy-Charland, Saint-Aubin, Klein et Lawrence, 2007). Même si l'effet de

la lettre omise s’est montré sensible à la familiarité des textes, les quelques études qui ont

examiné ce facteur présentent des résultats qui se contredisent (Greenberg et Tai, 2001; Saint-

Aubin & Roy-Charland, 2012; Saint-Aubin, Roy-Charland et Klein, 2007). Les études présentées

examinent l’influence des stratégies de familiarisation sur l'effet de la lettre omise.

La familiarité d’un texte entier est l’un des facteurs étudiés parmi ceux qui influencent

l’effet de la lettre omise (Saint-Aubin & Roy-Charland, 2012). Un taux d'omissions plus élevé est

toujours observé pour les lettres dans des mots fréquents que dans des mots rares, peu importe le

niveau de familiarité avec le texte. Certaines études ont trouvé un plus grand effet de la lettre

omise dans des textes non-familiers que dans des textes familiers (Greenberg et Tai, 2001).

D’autres études, par contre, n’ont pas observé un effet de la familiarité sur les taux d’omissions

lorsque de meilleurs contrôles méthodologiques étaient utilisés (Saint-Aubin et al., 2007). Dans

les deux études précédentes, la relecture du texte est la stratégie utilisée pour familiariser les

participants avec le texte. Il est possible que la relecture ne produise pas une familiarisation

suffisante pour affecter les taux d’omissions (Saint-Aubin & Roy-Charland, 2012). Différentes

stratégies d’encodage peuvent influencer le traitement psycholinguistique du texte, soit par un

traitement de surface ou par un traitement en profondeur comme l’ont démontré certaines études

(Pilotti, Maxwell et Chodorow, 2006). Ainsi, des stratégies d’encodage comme la relecture,

l’écriture d’un texte, retaper un texte, etc., peuvent promouvoir un des types de traitement ou les

deux. Dans une autre étude, Saint-Aubin et Roy-Charland (2012) ont observé que, lorsqu’une

tâche de détection de lettre est faite dans un texte rédigé par soi-même, moins de lettre cibles sont

omises à la fois pour les mots de fonction et pour les mots de contenu. Bien qu’écrire soi-même

un texte permet le niveau de familiarité le plus important, d’autres facteurs pouvant influencer le

taux d’omissions ne sont pas gardés constants puisqu’il n’est pas possible de contrôler le contenu

du texte.

Aucune étude précédente dans le domaine de l'effet de la lettre omise n’a exploré le rôle

de différentes stratégies d’encodage sur le taux d’omissions. Le but de ces études est d’examiner

le rôle de différentes stratégies d’encodage sur l’effet de la lettre omise. Les études présentées

utilisent trois stratégies d'encodage : retaper le texte, écrire un second texte sur le même sujet ou

remplacer tous les noms communs d’un texte par un synonyme pour familiariser les participants

avec le texte et observer les effets sur la détection de lettres en utilisant les mêmes mots cibles

dans les deux textes (Étude 1) et en utilisant des mots cibles différents (Étude 2)

Étude 1 :

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Méthodologie

Soixante étudiants (âge moyen : 24 ans; 48 femmes et 12 hommes) participent à cette

étude. Deux textes comprenant 660 mots sont utilisés. Chaque texte comprend 16 occurrences du

mot de fonction pour et quatre occurrences de quatre mots de contenu [star, pair, tsar et émir]. La

lettre cible est r. Les participants doivent compléter une de trois tâches : une tâche de lecture, une

tâche d'encodage et une tâche de détection de lettres. Pour la tâche de lecture, les participants

reçoivent l’un des deux textes, ce qui est déterminé au hasard. Suite à la tâche de lecture, les

participants sont assignés au hasard à l'une des trois tâches d'encodage : rédiger un texte,

remplacer les noms communs par des synonymes ou retaper le texte. Pour toutes les conditions,

les participants ont 20 minutes. Pour la tâche de détection de lettres, les participants reçoivent des

copies papier des deux textes, dans un ordre contrebalancé. Ils ont pour consignes d'encercler

toutes les occurrences de la lettre r.

Résultats

Pour chaque condition, le taux d'omissions est calculé en divisant le nombre de lettres

cibles omis par le nombre d'occurrences des mots cibles. Une ANOVA mixte 2 (familiarité :

familier et non-familier) x 2 (type de mot: fonction et contenu) x 3 (encodage: retaper, rédaction

et synonyme) révèle un effet principal de la familiarité, F(1, 57) = 20,49, η2p = .26, un effet

principal du type mot, F(1, 57) = 169,39, η2p = .75, et un effet principal de l'encodage, F(2, 57) =

3,78, η2p = 0,12. Les tests post hoc (LSD) révèlent davantage d’omissions pour la condition de

rédaction d’un texte que pour les autres conditions, par contre les deux autres conditions ne

diffèrent pas significativement. Aucune des interactions n’est significatives, Fs < 2,54, p > .12.

Tableau : Moyennes et écarts-types pour les proportions d’omissions.

Conclusion :

Les résultats de cette étude révèlent plus d’omissions de lettres cibles pour les participants qui

doivent rédiger un nouveau texte que ceux qui doivent retaper le texte et remplacer les noms

communs par des synonymes. Ce résultat est observé pour les deux textes, soit le texte familier et

le texte non-familier. Comme prévu, des résultats différents sont observés pour la condition de

rédaction d’un texte. En effet, cette stratégie pourrait familiariser les participants avec le sujet

sans les familiariser avec le texte lui-même. Dans la présente étude, les mêmes mots cibles sont

utilisés dans les deux textes mais dans un scénario très différent. Les résultats peuvent suggérer

que les participants ont mémorisé des informations sur les mots individuels qui rendent la lettre

plus facile à détecter. Ces résultats contribuent significativement à la littérature en nous donnant

une meilleure compréhension de l'importance de choisir des stratégies d’encodage qui

familiarisent le lecteur aux composantes spécifiques du texte utilisé et non avec le sujet.

Étude 2 :

Méthodologie

Soixante-six étudiants (âge moyen 21 ans; 55 femmes et 11 hommes) participent à cette étude.

Deux textes différents comprenant 660 mots sont utilisés. Chaque test comprend 48 mots

Familier Non-familier

Fonction Contenu Fonction Contenu

M ET M ET M ET M ET

Retaper .28 .23 .06 .10 .39 .21 .11 .11

Rédaction .44 .31 .13 .11 .58 .26 .17 .16

Synonymes .31 .22 .04 .21 .40 .21 .13 .14

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critiques. Un texte comprend 16 occurrences du mot de fonction pour et 4 occurrences des mots

de contenu star, pair, émir et tsar. La lettre cible et r. L’autre texte comprend 16 occurrences du

mot des et 4 occurrences des mots de contenu duc, dur, due et duo. La lettre cible est d. La

procédure est la même que dans Étude 1. Les textes sont présentés dans un ordre contrebalancé.

Résultats :

Les résultats ont été calculés de la même façon que dans Étude 1. Les résultats ont révélé

seulement un effet principal du type de mot, F(1,63) = 166.09, p <0.05, η2p = 0.73. Aucune des

interactions n’étaient significatives.

Tableau : Moyennes et écarts-types pour les proportions d’omissions

Conclusion :

Les résultats de cette deuxième étude ne révèlent aucun effet de la stratégie d’encodage et de la

familiarité et une proportion plus élevée d’omissions est maintenue pour les mots de fonction

fréquents que pour les mots de contenu rares. Comme des mots cibles différents sont utilisés dans

les deux textes, il est possible de constater que, dans l’étude 1, les stratégies d’encodage

permettaient une familiarisation avec les mots uniques et non le texte lui-même. Ces résultats

ajoutent aux connaissances dans le domaine en montrant que tout comme la relecture d’un texte,

les tâches d’encodage utilisées dans cette étude ne permettent pas un niveau de familiarisation qui

est assez important pour influencer l’effet de la lettre omise comme le fait la lecture d’un texte

écrit pas soi-même.

MOTS CLÉS : Effet de la lettre omise, familiarité, stratégie de familiarisation, lecture

BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE :

Greenberg, S. N., & Tai, J. (2001). Letter detection in very familiar texts. Memory & Cognition,

29 (8), 1088-1095.

Pilotti, M., Maxwell, K., & Chodorow, M. (2006). Does the effect of familiarity on proofreading

change with encoding task and time? Journal of General Psychology, 133(3), 287-299.

Roy-Charland, A., Saint-Aubin, J., Klein, R. M., & Lawrence, M. (2007). Eye movements as

direct tests of the GO model for the missing-letter effect. Perception and Psychophysics, 69 (3),

324-337.

Saint-Aubin, J. & Roy-Charland, A. (2012). Is familiarity the all-purpose reading tool? The case

of the missing-letter effect for self-generated texts. Scientific Studios of Reading, 16(1), 35-44.

Saint-Aubin, J., Roy-Charland, A., & Klein, R. M. (2007). The influence of multiple reading on

the missing-letter effect revisited. Memory & Cognition, 35(7), 1578-1587.

Familier Non-familier

Fonction Contenu Fonction Contenu

M ET M ET M ET M ET

Retaper .44 .26 .10 .11 .40 .26 .10 .13

Rédaction .50 .30 .18 .13 .43 .28 .15 .16

Synonymes .39 .25 .17 .17 .38 .38 .13 .16

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La révolution du TeX

Auteur :

Patrice Sawyer, Professeur, Département de mathématiques et d’informatique, Faculté des

sciences, génies et architecture, Université Laurentienne, [email protected]

En 1977, Donald Knuth, un informaticien et mathématicien américain, jeta pour la première

fois les bases du système de typographie TeX. Non seulement TeX allait permettre de produire

avec une certaine facilité des équations mathématiques, TeX est un système de typographie

complet permettant d’écrire des œuvres complètes avec pagination, table des matières et index

générés automatiquement et j’en passe (par exemple, les Actes des 10e et 11e Journées Sciences et

Savoirs ont été produits grâce à TeX).

Pendant près de 40 ans, TeX a subi une évolution constante. Le système a été en grande

partie supplanté par LaTeX, un système « superposé » à TeX pour en faciliter l’usage. Ni TeX, ni

LaTeX ou ses autres dérivés sont des produits commerciaux: on peut installer une version

performante sur son PC (son Mac ou autre système) gratuitement. TeX constitue un exemple

remarquable de logiciel en code source libre. Beaucoup de gens continuent à œuvrer pour ajouter

des outils qui facilitent l’utilisation de TeX et LaTeX mais aussi qui en étendent l’usage.

LaTeX est maintenant le système de communication privilégié entre les mathématiciens et la

plupart des éditeurs utilisent ce système pour produire leurs revues mathématiques scientifiques et

demandent à ceux qui soumettent des articles de bien vouloir le faire en utilisant LaTeX.

Le but de cet exposé n’est pas de faire l’historique de TeX ou de LaTeX, mais de donner une

introduction douce à ce système. En effet, LaTeX est loin d’être un système « tel-tel » (ou

WYSIWYG, “What you see, is what you get”).

En fait, l’avènement d’ordinateurs performants a été une contribution importante envers

l’utilisation généralisée de TeX (au moment au j’ai écrit ma thèse de doctorat, je pouvais prendre

une pause d’une vingtaine de minutes pour en compiler le fichier TeX). Utiliser LaTeX demande

donc un certain investissement en temps et devenir un « TeXpert » peut prendre des années.

Cependant, cet investissement en vaut le coup … même pour les non-mathématiciens.

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La réduction de la vitesse de la narration affecte-t-elle l’exploration du texte chez les enfants

du préscolaire ?

Auteurs :

Mélodie Serré, B.Sc., Orthophonie, [email protected]

Danielle Huot (étudiante université laurentienne) [email protected];

Taylor Huot (étudiante université laurentienne) [email protected];

Annie Roy-Charland (professeure université laurentienne) [email protected]

Mélanie Perron (professeure université laurentienne) [email protected]

INTRODUCTION

La lecture conjointe est l’une des activités de littératie les plus communément pratiquées durant

l’enfance. Cette activité s’exerce lorsqu’un lecteur compétent lit à voix haute pour un ou plusieurs

enfants (Roy-Charland Perron, Boulard, Chamberland & Hoffman, 2015 ; Roy-Charland, Perron,

Turgeon, Hoffman & Chamberland, 2016). Ce lecteur peut-être un parent, un enseignant, un

membre de la famille ou un élève plus âgé (Roy-Charland, Saint-Aubin & Evans, 2007). La

lecture conjointe est aussi vue comme étant flexible, car elle peut se pratiquer dans plusieurs

types d’environnements : dans un cadre structuré (p. ex. à l’école) ou non structuré (p. ex. à la

maison) (Bus et coll., 1995). Les enfants peuvent également facilement participer à cette activité

puisqu’ils n’ont qu’à écouter l’histoire (Bus & coll., 1995). La lecture conjointe est une activité

appréciée par les enfants, et elle est favorable au développement de la littératie chez les enfants

d’âge préscolaire. Outre sa popularité auprès des enfants, cette activité est empiriquement liée à

de bons résultats scolaires sur les plans de la grammaire, de la syntaxe, du vocabulaire et des

compétences linguistiques orales (p. ex. Bus & coll., 1995). La familiarisation précoce avec les

livres d’histoires est donc bénéfique au développement de l’enfant et dans cette optique la lecture

conjointe s’avère des plus utiles.

Dans la pratique de la lecture conjointe, on observe des variations importantes en fonction de

l’objectif ciblé. Par exemple, lorsqu’un parent lit pour le loisir, il ne tentera pas forcément

d’attirer l’attention de l’enfant sur le texte. Toutefois, à des fins pédagogiques, l’adulte peut

vouloir attirer l’attention de l’enfant sur le texte pour qu’il puisse en tirer des connaissances (Roy-

Charland et coll., 2015 ; 2016). On peut recourir, comme cela a été signalé dans diverses études, à

de nombreuses stratégies pour attirer l’attention des enfants sur le texte, comme, par exemple,

pointer du doigt des mots ou encore ralentir la vitesse de narration. Par contre, très peu d’entre

elles ont empiriquement examiné les effets de ces pratiques.

Le but de la présente étude est d’obtenir des données empiriques sur l’efficacité de la

manipulation de la vitesse de présentation de la narration sur l’attention portée au texte chez les

enfants préscolaires durant la lecture conjointe.

MÉTHODE

Onze enfants (7 filles – âge moyen : 52 mois ; et 4 garçons – âge moyen : 60 mois) francophones

provenant d’une communauté bilingue ont participé à cette étude. Les enfants sont âgés entre 34

et 71 mois et la moyenne est de 55 mois.

Le matériel consiste en deux livres faciles (évalués à un niveau correspondant à la première année

de l’école élémentaire) et deux livres difficiles (de niveau de troisième année de l’école

élémentaire). De plus, est employé un questionnaire de compréhension du discours comprenant 8

questions (4 implicites et 4 explicites) par livre relatives à l’histoire présentée. En outre, l’échelle

de vocabulaire en images Peabody (EVIP) est utilisée pour évaluer le vocabulaire réceptif des

participants et la partie connaissance des lettres du test Échelle de compétence en lecture pour

évaluer leurs connaissances des lettres de l’alphabet. Enfin, les mouvements oculaires du

participant sont enregistrés à l’aide du Eyelink 1000.

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Chaque enfant participe à une séance d’environ une heure. Les dix premières minutes de la

séance servent à familiariser le participant avec l’appareil d’enregistrement des mouvements

oculaires. Durant cette période, l’enfant joue à un jeu qui consiste à suivre des yeux, sans bouger

la tête, le doigt de l’expérimentatrice. Cette tâche sert d’entraînement pour la procédure de

calibration de l’appareil d’enregistrement des mouvements oculaires. Suite à cette familiarisation,

l’enfant s’assoit devant l’écran de l’ordinateur à une distance de 60 cm. Une calibration en 5

points est définie (Roy-Charland et coll., 2007, 2015a, 2015b). Pour ce faire, l’enfant doit fixer le

visage d’un personnage de dessin animé (Caillou) se déplaçant au centre de l’écran : en haut, en

bas, à gauche et à droite. Cette procédure a lieu deux fois et la déviation entre les deux mesures

doit être d’10 ou moins en angle visuel pour que la calibration soit considérée adéquate. Suite à la

calibration, l’expérimentatrice explique aux enfants que quatre livres accompagnés de pistes

audio leur seront présentés (voir Roy-Charland et coll., 2015b, pour une procédure identique).

Pour chaque niveau de difficulté de livre (facile et difficile), l’enfant est exposé à deux vitesses :

rapide et lente. L’ordre de ces conditions est sélectionné au hasard. La calibration en 5 points est

reprise entre les présentations des livres et, entre chaque page, le visage du personnage (Caillou)

est présenté au centre de l’écran pour réajuster la calibration. L’expérimentatrice pose les

questions de compréhension, soumet les enfants au test EVIP et leur fait exécuter la tâche de

connaissance des lettres de l’alphabet.

RÉSULTATS

Une ANOVA à mesures répétées avec comme facteurs la vitesse (rapide et lente) et la difficulté

du livre (facile et difficile) et, comme variable dépendante, la proportion de temps sur le texte

révèle un effet marginalement significatif de la vitesse, F(1 ; 10) = 4,64, p = 0,057, n2p = 0,30, de la

difficulté, F(1 ;10) = 4,21, p = 0,067, n2p = 0,30, mais aucune interaction, F = (1 ; 10) = 1.96, p = 0.19,

n2p = 0,16.

Une ANOVA à mesures répétées avec la vitesse et la difficulté du livre comme facteurs sur les

réponses aux questions de compréhension est calculée. Pour les questions implicites, les résultats

révèlent un effet de la difficulté, F(1 ; 10) = 21.36, p = 0,001, n2p = 0,68, mais non de la vitesse, ni

d’interaction, Fs < 1. Pour les questions explicites, aucun effet significatif n’est observé, Fs <

1,79, p > 0,21.

INTERPRÉTATION

Les résultats indiquent que les enfants passent significativement plus de temps sur le texte d’un

livre facile et plus de temps sur le texte lorsque la vitesse est lente. Par contre, la vitesse ne

semble pas influencer la compréhension de la narration. En fait, les enfants répondent mieux aux

questions implicites des livres faciles qu’à celles des livres difficiles, que la narration soit de

vitesse lente ou rapide. Pour les questions explicites, ni la vitesse, ni la difficulté n’ont

d’influence sur la compréhension du contenu explicite.

MOTS CLÉS

lecture conjointe; mouvements oculaires; vitesse de narration; compréhension du discours;

exploration du texte

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