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MALADIE DE PARKINSON
Dr B. DEGOS
Département des Maladies du Système Nerveux
Hôpital Salpêtrière, Paris 13
Sommaire
• Historique
• Epidémiologie
• Diagnostic
• Anatomopathologie
• Aspects socio-économiques
• Traitements
• Evolution
• Diagnostic différentiels: autres Sd parkinsoniens
• Les nouvelles thérapies
• Conclusion
• Bibliographie
Historique
• James Parkinson (11 avril 1755-21 décembre
1824, Londres)
• Médecin anglais et paléontologue amateur
« Essai sur la paralysie trépidante »,
actuelle Maladie de Parkinson publiée
en 1817
Epidémiologie
• Age de début: ~60-65 ans (rare<50 ans)
• Sex ratio: 55 hommes pour 45 femmes
• Incidence: 10/100000
• Prévalence:
– 1-2/1000 dans population générale
– 6-8/1000 entre 65-69 ans
– 26-35/1000 entre 85-89 ans
• Dépendance:
– 50% pour ADL (Activities of Daily Living), 80% pour Instrumental
ADL.
– 20% confinés au domicile
• Durée de vie peu réduite
MP génétique dans 5-10 % des cas: 9 gènes et 13 loci
Diagnostic de la Maladie de
Parkinson
• Syndrome parkinsonien = • Akinésie (obligatoire)
• + rigidité et/ou tremblement de repos (rarement présent au début; 20-30%) et/ou troubles posturaux
• Asymétrie des symptômes
• Absence d’autres symptômes !
• DOPA-sensible (= traitement sensible)
Akinésie/Bradykinésie
• Lenteur et rareté des mouvements automatiques et volontaires alors que la force musculaire est normale: – Diminution de l’expression gestuelle
– Rareté du clignement
– Réduction de la mimique avec visage inexpressif
– Diminution du ballant des membres supérieurs lors de la marche
– Marche à petit pas
– Voix monotone; hypersalivation (lenteur de déglutition)
– Difficulté à réaliser des mouvements alternatifs rapides (marionnettes par ex:)
– Micrographie (petite écriture)
• Le plus souvent asymétrique
Rigidité
• Dite extrapyramidale
• D’allure « plastique »: – résistance constante lors de l’extension passive d’un membre
– Cédant par à coups successifs (phénomène de la roue dentée)
– Fixant le membre à chaque nouvelle position (rigidité dite « en tuyau de plomb »)
• Accentuée lors de l’exécution d’un mouvement volontaire par le membre controlatéral ou le calcul mental
• Prédomine sur les muscles fléchisseurs attitude générale en flexion
Tremblement
• Mouvement involontaire le plus fréquent+++
• Résulte de mouvements oscillatoires rythmiques au niveau d’une articulation (càd autour d’un point déquilibre)
• 3 types de tremblement:
– De repos (parkinsonien)
– D’attitude (dit « essentiel »)
– D’action (cérébelleux)
• Souvent unilatéral au début et révélateur de la maladie dans 70% des cas
• Présent au repos
• De faible amplitude
• Lent (4-7 Hz)
• Touche les membres, éventuellement la mâchoire mais épargne le chef
• Unilatéral ou très asymétrique
• Aggravé par les émotions ou un effort intellectuel (calcul mental par ex:)
• Disparaît lors du mouvement volontaire ou pendant le sommeil
Tremblement de repos
Symptômes absents classiquement
dans la maladie de Parkinson
• Myoclonies (=secousses musculaires)
• Syndrome pyramidal
• Syndrome cérébelleux
• Trouble des réflexes de posture (test de la traction)
• Dysautonomie
• Troubles oculomoteurs
• Dysarthrie
• Démence
• Apraxie
Si présents, rechercher un autre syndrome parkinsonien notamment dégénératif que la maladie de Parkinson (PSP, DCB, MSA, MCL)
Les autres syndromes parkinsoniens
• Dégénératifs : paralysie supranucléaire progressive (PSP), dégénérescence cortico-basale (DCB), atrophie multi-systématisée (MSA), maladie à corps de Lewy (MCL)
• Toxiques – toxicos au MPTP(1-méthyl-4phényl-1,2,4,6 tétrahydropyridine)
– Kava (Vanuatu), Cicas ou Aluminium (ile de Guam), Mn…
– Analogues du MPTP: diquat et paraquat, pesticides et insecticides
– Roténone/ complexe I mitochondrial
– Organophosphorés/ transport de dopamine
– Dithiocarbamates/ complexe III mitochondrial
• Lésion des GGB: vasculaire, Infectieux,
traumatique…
Evaluation initiale
• Les signes moteurs (A,R,T, posture) (UPDRS III)
• Le niveau d’impact sur les actes essentiels du quotidien (UPDRS II)
• La dépression et l’image de soi (UPDRS I)
• Échelles de handicap et autonomie: – échelle Hoehn-Yahr (UPDRS V) handicap = stade
– échelle Schwab-England (UPDRS VI) dépendance, activités
• Qualité de vie : Short Formhealthsurvey ou SF36, Parkinson Disease Questionnary ou PDQ39.
Formes « trompeuses »
• Mono symptomatique
• Tremblement mixte ou de position
• Juvéniles
• Symétriques
• Dépressive
• Douloureuse: épaule pseudo-rhumatismale, rachis
• Tremblement orthostatique: Park dans 25% des cas
• Pseudo-hémiplégique
Evaluation initiale : principes
• Ne pas inquiéter (on annonce une maladie chronique incurable mais traitable)
• De nombreux signes sont absents
• Chercher les «drapeaux rouges» (pas MPI)
• Le malade dans sa globalité (autres patho, capacité de résilience)
• Le malade dans son environnement
Schwab and England Activities of Daily Living:
• 100%-Completely independent. Able to do all chores w/o slowness, difficulty, or impairment.
• 90%-Completely independent. Able to do all chores with some slowness, difficulty, or impairment. May take twice as long.
• 80%-Independent in most chores. Takes twice as long. Conscious of difficulty and slowing
• 70%-Not completely independent. More difficulty with chores. 3 to 4X along on chores for some. May take large part of day for chores.
• 60%-Some dependency. Can do most chores, but very slowly and with much effort. Errors, some impossible
• 50%-More dependant. Help with 1/2 of chores. Difficulty with everything
• 40%-Very dependant. Can assist with all chores but few alone
• 30%-With effort, now and then does a few chores alone of begins alone. Much help needed
• 20%-Nothing alone. Can do some slight help with some chores. Severe invalid
• 10%-Totally dependant, helpless
• 0%-Vegetative functions such as swallowing, bladder and bowel function are not functioning. Bedridden.
Hoehn and Yahr scale (1967):
• Stage 0: No signs of disease
• Stage 1: Unilateral symptoms only.
• Stage 1.5: Unilateral and axial involvement.
• Stage 2: Bilateral symptoms. No impairment of balance.
• Stage 2.5: Mild bilateral disease with recovery on pull test.
• Stage 3: Balance impairment. Mild to moderate disease. Physically independent.
• Stage 4: Severe disability, but still able to walk or stand unassisted.
• Stage 5: Needing a wheelchair or bedridden unless assisted.
Examens complémentaires:
imagerie et électrophysiologie
• MPI: diagnostic clinique !!!
• Mais si Σ atypiques… – Objet : différentier la MPI des autres Syndromes Parkinsoniens
– Techniques :
• IRM morphologique: leucopathie vasculaire ? HPN ? mais aussi AMS ? PSP ?
• IRM en tenseur de diffusion +++
• Imagerie fonctionnelle: I123 ou DAT-scan: Tremblement essentiel? NL?
• Biologie: Cu2+ (Wilson), acanthocytose(GR déformés en feuilles d’acanthe)
• Génétique
• Urodynamique: AMS troubles précoces.
• MOC
• EEG : MCJ (prions)
• Scinti cardiaque MIBG
DATSCAN À L’IOFLUPANE (β CIT)
MARQUÉ À L’IODE 123*
• Utile pour confirmer diagnostic difficile de Sd parkinsonien (MPI versus TE ou NL,+/- DCL, PSP, MSA, DCB, vasculaire, HPN)
• Peut être fait même sous NL, L-dopa, ou dopaminergique
• Seulement si doute…
• Prix, allergie, grossesse, thyroïde…
Anatomopathologie
Perte des neurones dopaminergiques de la
Substance noire pars compacta (A9)
Corps de Lewy
(DCL/MSA)
Dickson, Lancet Neurology, 2009
Normal Parkinson
ASPECTS SOCIO-ÉCONOMIQUES
• Coût médicaux : environ 4000 € par an
• Coût au stade des fluctuations motrices : environ 6200 € par an
• Par comparaison : 12.000 € pour traiter une SEP par an pendant > 30 ans…
Affection Longue Durée
• «Maladie de Parkinson»
• Les signes
• Leur impact quotidien
• Les traitements
• Le suivi spécialiste
• Conseiller aux familles de solliciter les aides sociales, les bénéfices de l’invalidité (MDPH), les associations de famille, prévoir la tutelle
• http://www.franceparkinson.fr/
Les traitements
Traitement médical oral
Barrière hémato-
encéphalique
Traitement médical oral anti-parkinsonien
• DOPAthérapie (L-DOPA) (ex: SINEMET®, MODOPAR®)
substituer la dopamine manquante au niveau cérébral
• IMAO B (ex: DEPRENYL®, SELEGILINE®, AZILECT®): inhibiteur de la mono-amine-oxydase B dégradant la dopamine
• ICOMT (ex: COMTAN®, TASMAR®): inhibiteur de la catéchol-O-méthyl-transférase dégradant la dopamine
• Agonistes dopaminergiques (~L-DOPA) non ergotés (ex: REQUIP®, SIFROL®, TRIVASTAL®, ...) et ergotés (PARLODEL®, CELANCE® (fibrose valvulaire), DOPERGINE®)
• Anti-cholinergiques (ARTANE®, PARKINANE®, ...)
L-Dopa • sa tolérance (à l’instauration): troubles digestifs (anorexie,
nausées/vomissements; gastralgies)
• s'altère avec le temps:
– Hypotension orthostatique (par effet vasodilatateur liée à à la compétition avec l’adrénaline )
– Troubles psychiques (confusion, hallucinations, délire)
• Complications motrices (fluctuations et dyskinésies)
• formes LP et + ICOMT: pour prolonger effets
• Les modifications de posologie ne doivent pas se faire de façon brusque :
– Augmentation rapide : vomissements, confusion
– Arrêt trop rapide : équivalent du syndrome malin des NL !
– CI: insuffisance coronaire aiguë, insuffisance cardiaque décompensée, trouble du rythme; psychose, démence avancée; ulcère GD en poussée
– Interactions médicamenteuses
Conduite pratique d’utilisation de la
L-DOPA au stade précoce
• Pas de traitement obligatoire initialement car traitement symptomatique
• Plutôt L-DOPA si: – Sujet âgé (car risque de troubles cognitifs ou comportementaux
avec les agonistes dopaminergiques, les anticholinergiques,…)
– État de santé général moyen
– Sévérité de la maladie (sinon préférer les agonistes pour retarder les fluctuations motrices induites par la L-DOPA)
• Associer Motilium® à la L-DOPA si troubles digestifs
• Introduction progressive
• Ne jamais arrêter brutalement le traitement
• MANTADIX® (AMANTADINE, antiviral): dyskinésie de milieu de dose
• LEPONEX® (clozapine): dyskinésie de milieu de dose, tremblement de repos (hors AMM) surveillance NFS car risque agranulocytose !!!!!
• Hallucinations
– diminuer ou stopper les dopaminergiques, puis la L Dopa…
– Mise sous clozapine
• Antidépresseurs (ex: EFFEXOR® ou SEROPLEX® (psychostimulants); ATHYMIL® ou NORSET® (anxiolytiques))
• Anxiolytiques/myorelaxants (ex Valium®)
• Hypertenseurs (si HoTA ortho): Gutron®, Adixone®
• Toxine botulique en cas de dystonie focale (=contraction musculaire involontaire exagérée responsable de mouvements ou postures anormales)
• Antalgiques
Traitements adjuvants
Interactions médicamenteuses
• Antagonistes des récepteurs dopaminergiques centraux (neuroleptiques): ne pas oublier Primpéran®, Vogalène®,…
• Antihypertenseurs centraux (Aldomet®, Catapressan®) inhibant la décarboxylation centrale de la L-DOPA
• Vitamine B6 à fortes doses (coenzyme de la dopadécarboxylase périphérique)
• Pansements gastriques (Maalox®, Phosphalugel®) diminuant l’absorption intestinale de la L-DOPA
• IMAO (inhibiteurs de la mono-amine-oxydase) classiques non sélectifs interdits en raison du risque d’hypertension artérielle brutale
• Anesthésiques: arrêter la L-DOPA 24h avant une anesthésie utilisant le fluothane ou le cyclopropane car sinon risque de troubles du rythme ventriculaire
Prise en charge associées
• Kinésithérapie: – Troubles de la marche (freezing, festination)
– Troubles de la stabilité posturale
– Trouble de posture
musique rythmique, canne avec languette, morceaux de papiers…
• Orthophonie: – Hypophonie, ton monocorde
– Troubles de déglutition
• +/- diététicienne
Education
• Annonce du diagnostic, annonce des buts et des stratégies des traitements
• Rigueur dans les horaires de prises
• Interdiction des NL (sauf clozapine)
• Mode de vie
• Gymnastique
• Respiration
• Nutrition
• Evaluation de l’impact sur les proches (stades de début et tardif): la dépendance
EVOLUTION
• Maladie évoluant progressivement
• Maladie devient symptomatique dès que la perte neuronale (neurones dopaminergiques) atteint 80%
• « Lune de miel » sous traitement initialement tout va bien
• Puis moindre voire perte d’efficacité du traitement car la perte neuronale se poursuit inexorablement ça va de plus en plus mal
• Atteinte des autres systèmes: cholinergique, sérotoninergique, noradrénergique…
Fluctuations motrices DOPA-induites
• Détérioration de fin de dose ou effet wearing off: – Akinésie ou tremblement ou syndrome parkinsonien de fin de
dose
– Akinésie nocturne
– Akinésie du réveil
• Effet on/off: – Fluctuations soudaines et prévisibles (si les doses de L-DOPA
sont hautes et espacées de plus de 3h)
– Fluctuations soudaines imprévisibles (si les doses de L-DOPA sont petites et fréquentes)
• Augmentation de la latence de réponse d’une dose
• Absence de réponse
• Réponse absente ou différée en relation avec l’alimentation
• Superparkinsonisme de rebond
• Dystonies de la période off: – Matinales
– Succédant à une période bénéfique
• Akathisie (besoin incessant de bouger) de la période off
• Dyskinésies de la période on: – De milieu (ou pic) de dose
– De début et/ou de fin (diphasiques) de dose
– En onde carrée
• Autres dyskinésies (rare): myoclonies, astérixis, tics
Dyskinésies DOPA-induites
Prise en charge des
fluctuations/dyskinésies
Compenser…
• Fractionner les prises
• LP (mais efficacité difficile à évaluer)
• Ré-introduire les agonistes dopaminergiques
• I-COMT et I-MAO
• Pompe apomorphine, duo-dopa, chirurgie
toxine botulique
Signes tardifs de la maladie =
signes axiaux
• Dysautonomie incontinence urinaire
HoTA orthostatique
parésie intestinale
• Cognition démence sous-cortico-frontale
confusion
hallucinations, délire
• Vigilance/sommeil
• Motricité posture
déséquilibre chutes
freezing de la marche
troubles bulbaires: dysarthrie, dysphagie
Parole,
déglutition
digestifs
sphincters
Sd frontal,
comportement,
somnolence
Posture,
stabilité
posturale,
freezing,
marche
HoTA
Syndrome sous-cortico-frontal
• Syndrome dysexécutif : – Attention/concentration
– Organisation
– Planification
– récupération
• Puis… Sd démentiel sous-cortico-frontal
anti-cholinestérasiques
Troubles du sommeil
• Somnolence Diurne Excessive (~15% des Park) voire attaque de sommeil
évaluer: échelle d’Epworth
diminuer ou arrêter les ttt favorisants hypovigilance
• Narcolepsie (= endormissement en SP direct) – 60-70% des Park avec hallucinations
– 40% des park somnolents
• Troubles du Comportement en Sommeil Paradoxal (synucléopathie)
clonazepam ou mélatonine (Circadin® 2-4mg/j ou prép° magistrale 3-6mg/j 1-2h avt coucher)
• Mouvements Périodiques (extension gros orteil, dorsiflexion cheville, flexion hanche et genou)
• Insomnie
hypnotiques et anti-dépresseurs sédatifs
ATTENTION+++
• La MPI évolue lentement
• Une décompensation brutale angoisse patient et aidants
• Une décompensation brutale doit faire chercher une cause interférente: – Interne
– Externe
• On ne change les traitements que si aucune cause n’est retrouvée
Diagnostic différentiels:
Les autres parkinsoniens
Causes toxiques et médicamenteuses
• Médicaments: 10% des syndromes parkinsoniens sont iatrogènes – Neuroleptiques+++ (antagonistes des récepteurs dopaminergiques):
Attention aux formes « cachées » comme Agréal® ou Primpéran®
– Anticalciques, anti-épileptiques, antidépresseurs sérotoninergiques, lithium, amiodarone +/- anti-cancéreux
Syndrome parkinsonien symétrique, akathisie, dyskinésies oro-faciales, réversible à l’arrêt du traitement. Surtout chez femme, âge avancé.
• Toxicomanie: héroïnomane consommant de l’héroïne contaminée par le MPTP. Le MPP+, son dérivé, est neurotoxique pour les neurones dopaminergiques
• Traitement agricole: – Roténone (substance extraite de plantes toxiques telles que Derris,
Lonchocarpus ou Tephrosia utilisée comme pesticide)
– Paraquat (herbicide utilisé sur les vignes et les arbres fruitiers entre autres)
• Intoxication au monoxyde de carbone(CO), au manganèse, au cyanure, au méthanol souvent retard d’apparition du syndrome parkinsonien.
NL cachés proprement dits:
• Prépulsid : reflux gastro (cisapride)
• Primpéran/Anosin : nausées (métoclopramide)
• Vogalène : nausées (métopimosine)
• Vésadol : colites (halopéridol)
• Primpéroxane : flatulences (métoclopramide)
• Prokinyl LP: nausées (métoclopramide)
• Céphalgan : migraines (métoclopramide)
• Migpriv : migraines (métoclopramide)
• Tiapridal/Equilium : alcoolisme (tiapride)
• Mépronizine : insomnies (acépromazine)
• Noctram10 : insomnies (acépromazine + acéprométazine)
• Trancopal : contractures (chloremézazone)
• Dogmatil/aiglonyl/synédil : dépression (sulpiride)
Neuroleptiques like:
• Sibélium : migraines/vertiges (flunarizine)
• Sureptil : vaso-actif (cinnarizine)
• Agréal : bouffées de chaleur (véralipride)
Autres causes non dégénératives
• Tumeurs cérébrales
• Hydrocéphalie à pression normale
• Maladie de Fahr (dépôts calciques)
• Accident vasculaire cérébral (lacune) / leucopathie vasculaire
• Traumatiques (boxe)
• Infectieuse: – encéphalite (japonaise, de Von Economo, rougeole, oreillons,
coxsackie, Lyme)
– Infections ou abcès focaux du mésencéphale ou des noyaux gris centraux (SIDA, toxoplasmose, cryptococcose, listériose).
Les syndromes parkinsoniens dégénératifs
• Paralysie supra-nucléaire progressive (PSP) (syndrome de Steele-Richardson-Ozlewski)
• Dégénérescence cortico-basale (DCB)
• Atrophie multi-systématisée (AMS)
• Maladie à corps de Lewy diffus (MCL)
Paralysie Supranucléaire Progressive
• 4% des syndromes parkinsoniens
• Début après 40 ans; non (peu) dopa-sensible
• Symptômes+++: – Troubles posturaux avec chutes dans la 1ère année d’évolution
– Ralentissement des saccades oculaires verticales (PS)
• Autres indices: – Syndrome parkinsonien à prédominance axial
– Syndrome frontal
– Dystonie (=contraction involontaire entrainant des mouvements ou des postures anormales, avec co-contraction des muscles agonistes et antagonistes) du cou en extension
– Dysarthrie et troubles de déglutition
– Rire et pleurer spasmodiques
– Blépharospasme (=clignements spontanés, involontaires et exagérés des paupières)
• Anapath: dégénérescence neurofibrillaire, « coiled body », touffe astrocytaire
Dégénérescence cortico-basale
• Evolution progressive; durée de vie ~6 ans
• Début asymétrique
• Dysfonctionnement cortical: – Apraxie = incapacité à réaliser correctement un mouvement
– Troubles sensitifs corticaux
• Syndrome parkinsonien non dopa-sensible
• Dystonie d’un membre
• Myoclonies réflexes
• Anapath: plaque astrocytaire
Atrophie multi-systématisée (MSA)
• 5-20% des syndromes parkinsoniens
• Début à 55 ans; durée de vie 9 ans
• Association : dysautonomie + Sd park ou Sd cérébelleux
• 2 formes:
– MSA-P: dégénérescence striato-nigrique
– MSA-C: syndrome cérébelleux
• Peu ou pas dopa-sensible
• Dysarthrie, pallilalie (=répétition de syllabes), antécolis (=chute de la tête en avant), contractures, douleurs
• Syndrome pyramidal; myoclonies
• Anapath: α-synucléine dans les oligodendrocytes
Maladie à corps de Lewy diffus
• Troubles cognitifs précoces (confusion-hallucinations fluctuantes) +++
• En second plan:
– syndrome parkinsonien
– chutes
– troubles dysautonomiques fréquents
– troubles du sommeil (RBD, SDE)
• Anapath: dépôt de corps de Lewy sur l’ensemble du cerveau
LES NOUVELLES THERAPIES
• HAS : «Le traitement stéréotaxique de la MPI doit concilier une efficacité véritablement significative avec une prise de risque minimale. La neuro-stimulation à haute fréquence est la technique qui répond le mieux à cet impératif, d’autant que ses effets sont réversibles».
• La stimulation du noyau sous-thalamique (A.L. Benabid en 1993) est efficace sur l’ensemble de la triade parkinsonienne classique allant même jusqu’à créer une situation de surdosage en L-Dopa se traduisant par une accentuation des dyskinésies ; elle permet une forte réduction de la dopathérapie. L’efficacité sur le tremblement est équivalente à celle obtenue par la stimulation thalamique. C’est cette technique qui permet la meilleure amélioration de l’akinésie, avec une morbidité de 8 %.
Traitements neurochirurgicaux
• Symptomatique mais pas étiologique (=pas de la cause)
• Stimulation cérébrale profonde: – Par stimulation électrique du noyau subthalamique (corps de
Luys) plutôt que par lésion (pallidotomie=lésion du pallidum)
– Indications:
• <70 ans…mais possible à tout âge (état général)
• Bon état général,
• Cognitif normal
• Pas dépressif
• Motivé, ayant bien compris risques et limites
• Maladie évoluant depuis>5 ans invalidante, Hoehn & Yahr>3, Schwab & England<60% en Off
• Forme dopa-sensible pure (très bon score UPDRS « on » >50%)
• Aucun des signes axiaux (~signes tardifs de la maladie)
• Pas d’anomalie IRM
Intervention pour stimulation cérébrale
profonde
IRMs de contrôle
Réglages des paramètres de
stimulation (2-3V; 130Hz; 90µsec)
Traitement non anodin…
• Ne concerne que 10% des malades
• Morbidité : 8% (BSP, prise de poids, +/- troubles cognitifs …)
• Limites : blocages, freezing, dysphonie, troubles psycho-comportementaux (souvent même aggravés)
• Autres cibles : pallidum (dyskinésies), NPP (freezing)?
La chirurgie a pour but de…
Réduire les doses de L Dopa de 2/3 (50 à
80%)
• Pour améliorer la rigidité, le tremblement,
l’akinésie, la bradykinésie…
• Sans les effets secondaires Dopa-induits
(fluctuations/dyskinésies)
Principaux effets indésirables de la
stimulation cérébrale profonde
• Saignement per-opératoire (2% des patients avec séquelles)
• Infection du matériel implanté (2% des patients)
• Confusion post-opératoire
• Troubles comportementaux (origine multifactorielle)
• Autres…
autres thérapies (1)
• APOKINON® (apomorphine) par voie sous-cutanée: en click à la demande ou à la pompe en continue durant la journée (surtout pour les patients à un stade évolué de la maladie)
• DUODOPA®: administration duodénale continue par une stomie digestive (gastrostomie endoscopique percutanée ou gastro-jejunostomie radiologique) mais mise en route difficile (essai par sonde naso-duodénale, recherche de la dose efficace), très coûteuse et efficacité de cette thérapeutique pas nette (déplacement de la sonde…) SMR (service médical rendu) mineur coté à IV
Autres thérapies (2)
• Médicaments trans-cutanés rotigotine (Neupro®) à 8 mg/j max: – Monothérapie stade précoce
– Association L-Dopa (fluctuations/dyskinésies)
• Tasmar®… ICOMT hépatotoxique
• La stimulation du noyau pédonculo-pontin pour le freezing
Les thérapies à venir
• Les électrodes sur le … cortex!
• Autres cibles de la chirurgie…
• Neuroprotecteurs ? Anti-oxydants, IMAO, Dopaminergiques
• Greffes
• Cellules souches
• Thérapie génique
Conclusion (points clés à retenir)
• Maladie neurodégénérative répandue, handicapante à moyen-long terme
• Sd parkinsonien asymétrique, dopa-sensible, sans drapeau rouge et progressif
• Traitement médical princeps: L-DOPA mais perte d’efficacité après qques années et apparition de fluctuations motrices et dyskinésies (penser aux autres traitements tels que les agonistes dopaminergiques)
• Traitement neurochirurgical par stimulation cérébrale à haute fréquence du noyau subthalamique: très efficace mais délai d’attente
• Prise en charge multidisciplinaire: kiné, orthophonie, diététicienne, psychologique…
Bibliographie
• Ferreira JJ, et al. Eur J Neurol. Summary of the recommendations of the
EFNS/MDS-ES review on therapeutic management of Parkinson's disease. 2013
Jan;20(1):5-15.
• Hirsch E. Future drug targets for Parkinson's disease. Bull Acad Natl Med. 2012
Oct;196(7):1369-77; discussion 1377-9. [Article in French]
• Brooks DJ. Parkisnon’s disease: diagnosis. Parkinsonism Relat Disord. 2012
Jan;18 Suppl 1: S31-3..