l'ecole primaire, 15 novembre 1913

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104 · visage, la roseur des villages accentuait ses plis et son vivant sourire et son vivant lan- gage étaient l'oeuvre de Dieu et des hommes unis. Quand je m'approchai d'elle, ce' fut une prière qui monta de mon coeur vers ce rêve divin, et pardonnant au ciel les haines de l'hiver, j'allai tremper mon coeur aux sour- ces du matin. /' La noblesse ingénue des choses m'en- chantait les arbustes confus étaient harmo- nieux et tissaient la lumière en délicats filets qui flottaient à leur,s branches comme des voiles bleus. Un rire délicat s'exhalait des pipeaux. De cékstes désirs venaient toucher les âmes, Le s herbes et les sources. les bergers. les trou- peaux doucement frémissaient dans de la montagne. Tout n'était plus qu'amour, que joie et que délices. le sourire des cieux était la seu- règle, et les glaciers eux-mêmes, comme de blancs calicès, offraient leur gorge pure au vol ardent des aigles. J'allais, sachant aimer, ignorant que j'ai- mais quels baisers je prenais' aux lèvres zéphyr. Je remerciais Dieu de l'instant 51 parfait. Le s parfums, le zéphyr, les cloches et .les chants enveloppaient n1(\\ âme et la portaIent à Dieu! Au bord des neiges éterhelles, s'y penchant, le soleil du printemps berçatf sa fleur de feu. XXX Blette s péd a gogiq u e", LA GEOGRAPHIE D'AUTREFOIS La géographie, comme on . i:- dis n'était . pas capable de nous. faIre connal- tre ' le monde extérieur. Te vois encore ces horribles petits livres. où des milliers c:le noms étaient rangés par catégories. apnrenions par coeur la Iist,e des detrods d'Europe. comme celle des adiectifs en « al » qui font « ais » au pluriel. Et quels atlas, avec des cartes pl;ates et mürnes! Dans les classes. d'autres cartes pendaient très haut et n'étaient atteintes que par la poussière. Nos l11aîtres n'enseignaient la g-éographie qu:à re- gret. J'en ai connu un qui ne pas du tout. C'était un homme tres ongmal. Il avait beaucoup d'esprit elt de savoir et ne être écouté que par les les autres dormaient; il respectait falsalt respecter leur sommeil. Un de mes éveilla, un jour , un de ces dOr111..eurs lait jusqu'au ronflement: Le malfre lUI dit: « Vous me ferez une carte vous la montrerez à M. l'Inspecteur quandl il vien- dra' cela prouvera que nous faisons de la géographie. » Voilà comment je n'ai appris la géographie que lo-rsqu'il m'a fal1u l'ensei- gner. XY' ( BERNE. M. Troesch, inspectèl.1r s co- laire de ce canton, vient de publier rés ul· tats d'une enquête qu'il a faite. au sUjet , de s logements des instituteurs bernOls.. Il en resul- te que tout pas . pour le, meilleure des repubhques. C est a111S1 qu Il nous apprend que, dans le beau et grand canton de Berne: il existe encore 619 loge- ments de maîtres d'école qui ne se composent que d'une seule pièce. Il y en a 279 n'ayant au- cune fenêtre au soleil. Un grand nombre n' ont pas même le cube d'air exigé pour .la cellule des prisonniers! M. .en un dans l'Oberland, il est lill.pOSSlble qu un' adulte puisse se tenir deb?ut,. le plafond étant à 1 m. 06 du. sol. Un msütuteur loge toute sa famille, soit 11 personnes, dans chambres. Il écrit à l'inspecteur: « Nous VI' vons serrés comme de petits cochons! :. Après cela. ne nous étonnons .donc trop si en Valais quelque chose laIsse aussI à désirer sous ce rapport, ce dont nous n'a- vons pas d'ailleurs à nous cacher. XX .X ' L'ALPHABET EN CHOCOLAT Un maître d i éc01 e vient d'appliquer une originale méthode d'enseignement: l'alphabet en chocolat. Il remet à ses petits, élèves ,les lettres moulées en chocolat. et dès que 1 un d'entre euX est parvenu à composer son nom avec ces caractères comestibles il est auto- risé à les manger. . L'appât de la ces petits cerveaux, et 11 paralf . 9.u en trOIs lOurs à peine les élèves reconnaissent toutes les lettres et composent de nombreux mL..". Il ne coûte que d'essayer. Mais sans doute le moyen n'est pas à la pÜ'ftée de chacun. XXX t Ceux qui s'appliquent trop aux petites cho'ses deviennent ordinairement incapabl des grandes. SION, 15 Novembre 1913 L'EOOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCIETE VALAISAIliE D'EDUCATIOli Je s ois le Bon Pa ste ur du 2 me dimanche après pâques qui rapporte la! touchante pa - rabole' du bon Pasteur, mérite d'être rappelé à la méditation des. maîtres et maîtresses. catholiques., comme le sont ceux qui nous' lisent. Et elle revêt une actualité 'Spécial{ au moment de la: ren- trée des c1a1sses,. 1 Il n'y a qu'un seul Bon Pasteur, c'est Jésus-Christ. C'est parce qu'il n'y a qu'un seul Pasteur qu'il ne doit y avoir qu'un seur troupeau. Jésus-Christ est le seul médiateur, au sens absolu du mot, entre les âmes et Dieu. Seul Il peut di- re: «Je suis ' la Voie, la Vérité et la Vie» . Tous ceux qui se mêlent, en de- hor ,s de Lui, de ,conduire les, âmes, de les nourrir et de les faire vivre, sont de mauvais. bergers. 'Us ne peuvent leJ.lr donner qu'une pâture empoisonnée et funeste . Mais Jésus :se sert souvent de certains. hommes. p.our réaliser Ses vues SUr d'autres hommes. C'est pa r le moyen d'une âme humai- ne vivante qu'II se révèle à une autre âme humaine vlÏvante. En. est-il un seul parmi ' ceUx dont le coeur a battu d'un véritable amOUr pour Jésus.·Christ, qui .n'ait gardé le souvenir d'un homme ou de plusieurs hommes, prêtres, maîtrf.5, camarades, amis, dont la parole ou ont un jour servi à éveiller ou à activer dans 'Son coeur la petite flam- me si bienlfai'Sante de ,cette vie nouvel- Je? Ceux-là donc ont bien été, pour un trustant au moins, dans un :sens dép en.- dan! et secondaire. ml ais. réellement. de vral'S pasteurs pour notre âme, puls- qu'ils l'ont conduite a:Ux gras, pâtura· ges. A' ,côté des ministres, consacrés} dispensateurs, de la doctrine et de la gràce des, sacrements, qui sont pasteurs en. un sens tout particulier, il est donc permis .de distinguer une autre 'catég o- rie de pasteurs,. EUe renferme tous. ceux qui, d'une manière ou d'une autre, con- tribuent à conduire les âmes à Jésus,- Christ, tôus ceux par cOIl'séquent qui remplissent" vraiment, dans sa pleine la nohle tâche d'éduca- teurs. . . Tout ceux -là repLf'oduisent , au moins dans quelqueS-Uil/5 de ses traits) le divin' idéal du Bon Pasteur tracé pa,r le Sauveur dans Ils aiment les. brebis cOrn/ me les aime le Bon P aS- teur, CelUi auquel les, brebis 3>ppartien- nent. Comme Lui, [1s, donnent leur vie pour elles. Ce n'est pas tout d'un coup qu'ils la donnent, par une mort Violen- te, m·ai's ils la donrrent goutte à goutte\ dans. la l1lultitude des. sagifices quoti- diens. Ils ne sont paIS, des mercenaires. Le .mercenaire c'est qui travail- le pOUr Un salaire. Le gain matériel, voilà &On but C'est un marchand. Il donne son' temps, s:on trav-aLl, S'On ingé- niosité, ;sa science. 0Il' lUi. donne eù re- tour une_somme d'argent. Il ne se croit d'autre obligation que des obligations de iustice. Qu'il y ait équivalence entre ' son travail et son sailaire, i'1 se tient en paix et se considère coinme libéré de tout autre devoir. Les, brebis l'le lui api. partiennent pas. Son coeUr n'est Pas. à elles,. Il les garde tant qu'il peut le faire sans danger. C'est lai tâche 'convenue. Mais quant à se donner tout entier, ,comme on se donne quand on aime, il

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· visage, la roseur des villages accentuait ses plis et son vivant sourire et son vivant lan­gage étaient l'œuvre de Dieu et des hommes unis.

Quand je m'approchai d'elle, ce' fut une prière qui monta de mon cœur vers ce rêve divin, et pardonnant au ciel les haines de l'hiver, j'allai tremper mon cœur aux sour­ces du matin.

/'

La noblesse ingénue des choses m'en­chantait les arbustes confus étaient harmo­nieux et tissaient la lumière en délicats filets qui flottaient à leur,s branches comme des voiles bleus.

Un rire délicat s'exhalait des pipeaux. De cékstes désirs venaient toucher les âmes, Les herbes et les sources. les bergers. les trou­peaux doucement frémissaient dans l'ai~ de la montagne.

Tout n'était plus qu 'amour, que joie et que délices . le sourire des cieux était la seu­lè règle, et les glaciers eux-mêmes, comme de blancs calicès, offraient leur gorge pure au vol ardent des aigles.

J'allais, sachant aimer, ignorant que j'ai­mais quels baisers je prenais ' aux lèvres d~ zéphyr. Je remerciais Dieu de l'instant 51

parfait.

Les parfums, le zéphyr , les cloches et .les chants enveloppaient n1(\\ âme et la portaIent à Dieu! Au bord des neiges éterhelles, ~t s'y penchant, le soleil du printemps berçatf sa fleur de feu.

XXX

Blettes pédagogique", LA GEOGRAPHIE D'AUTREFOIS

La géographie, comme on Fen~eignajt .i:­dis n'était .pas capable de nous . faIre connal­tre ' le monde extérieur. Te vois encore ces horribles petits livres. où des milliers c:le noms étaient rangés par catégories. ,No~s apnrenions par cœur la Iist,e des detrods d'Europe. comme celle des adiectifs en « al » qui font «ais » au pluriel. Et quels atlas, avec des cartes pl;ates et mürnes! Dans les classes. d'autres cartes pendaient très haut et n'étaient atteintes que par la poussière. Nos l11aîtres n'enseignaient la g-éographie qu:à re­gret. J'en ai connu un qui ne l:ensei~~aIt pas du tout. C'était un homme tres ongmal. Il avait beaucoup d'esprit elt de savoir et ne

vo~lait être écouté que par les ~ons . élè.ve~; les autres dormaient; il respectait .~ falsalt respecter leur sommeil. Un de mes camar~des éveilla, un jour, un de ces dOr111..eurs q~1 ~l­lait jusqu'au ronflement: Le malfre lUI dit: « Vous me ferez une carte d 'Europe~ vous la montrerez à M. l'Inspecteur quandl il vien­dra' cela prouvera que nous faisons de la géographie. » Voilà comment je n'ai appris la géographie que lo-rsqu 'il m'a fal1u l'ensei­gner.

XY'(

BERNE. M. Trœsch, inspectèl.1r sco-laire de ce canton, vient de publier le~ résul· tats d'une enquête qu'il a faite. au sUjet ,des logements des instituteurs bernOls.. Il en resul­te que tout n'es~ pas . pour le, mleu~ c~ans ,~n meilleure des repubhques. C est a111S1 qu Il nous apprend que, dans le beau et grand canton de Berne: il existe encore 619 loge­ments de maîtres d'école qui ne se composent que d'une seule pièce. Il y en a 279 n'ayant au­cune fenêtre au soleil. Un grand nombre n'ont pas même le cube d'air exigé pour .la cellule des prisonniers! M. T~œsch .en Clt~ un dans l'Oberland, où il est lill.pOSSlble qu un' adulte puisse se tenir deb?ut,. le plafond étant à 1 m. 06 du. sol. Un msütuteur loge toute sa famille, soit 11 personnes, dans deu~ chambres. Il écrit à l'inspecteur: « Nous VI'

vons serrés comme de petits cochons! :. Après cela . ne nous étonnons .donc pa~

trop si en Valais quelque chose laIsse aussI à désirer sous ce rapport, ce dont nous n'a­vons pas d'ailleurs à nous cacher.

XX.X ' L'ALPHABET EN CHOCOLAT

Un maître d iéc01e vient d'appliquer une originale méthode d'enseignement: l'alphabet en chocolat. Il remet à ses petits, élèves ,les lettres moulées en chocolat. et dès que 1 un d'entre euX est parvenu à composer son nom avec ces caractères comestibles il est auto-risé à les manger. .

L'appât de la ~ourma?dis.e, surex.cit~ ces petits cerveaux, et 11 paralf .9.u en trOIs lOurs à peine les élèves reconnaissent toutes les lettres et composent de nombreux mL..". Il ne coûte que d'essayer. Mais sans doute le moyen n'est pas à la pÜ'ftée de chacun.

XXX t Ceux qui s'appliquent trop aux petites

cho'ses deviennent ordinairement incapabl des grandes.

SION, 15 Novembre 1913 ~=========~==~~=============================

L'EOOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOCIETE V ALAISAIliE D'EDUCATIOli

J e sois le Bon Pasteur

L'évangill~ du 2m e dimanche après pâques qui rapporte la! touchante pa­rabole' du bon Pasteur, mérite d'être rappelé à la méditation des. maîtres et maîtresses. catholiques., comme le sont ceux qui nous' lisent. Et elle revêt une actualité 'Spécial{ au moment de la: ren-trée des c1a1sses,. 1

Il n'y a qu'un seul Bon Pasteur, c'est Jésus-Christ. C'est parce qu'il n'y a qu'un seul Pasteur qu'il ne doit y avoir qu'un seur troupeau. Jésus-Christ est le seul médiateur, au sens absolu du mot, entre les âmes et Dieu. Seul Il peut di­re: «Je suis ' la Voie, la Vérité et la Vie» . Tous ceux qui se mêlent, en de­hor,s de Lui, de ,conduire les, âmes, de les nourrir et de les faire vivre, sont de mauvais. bergers. 'Us ne peuvent leJ.lr donner qu'une pâture empoisonnée et funeste. Mais Jésus :se sert souvent de certains. hommes. p.our réaliser Ses vues SUr d'autres hommes.

C'est par le moyen d'une âme humai­ne vivante qu'II se révèle à une autre âme humaine vlÏvante. En. est-il un seul parmi 'ceUx dont le cœur a battu d'un véritable amOUr pour Jésus.· Christ, qui .n'ait gardé le souvenir d'un homme ou de plusieurs hommes, prêtres, maîtrf.5, camarades, amis, dont la parole ou l'~xemple ont un jour servi à éveiller ou à activer dans 'Son cœur la petite flam­me si bienlfai'Sante de ,cette vie nouvel­Je? Ceux-là donc ont bien été, pour un trustant au moins, dans un :sens dép en.­dan! et secondaire. mlais. réellement. de vral'S pasteurs pour notre âme, puls-

qu'ils l'ont conduite a:Ux gras, pâtura· ges. A' ,côté des ministres, consacrés} dispensateurs, de la doctrine et de la gràce des, sacrements, qui sont pasteurs en. un sens tout particulier, il est donc permis . de distinguer une autre 'catégo­rie de pasteurs,. EUe renferme tous. ceux qui, d'une manière ou d'une autre, con­tribuent à conduire les âmes à Jésus,­Christ, tôus ceux par cOIl'séquent qui remplissent" vraiment, dans sa pleine acceptatioll'~ la nohle tâche d'éduca-teurs. . .

Tout ceux -là repLf'oduisent , au moins dans quelqueS-Uil/5 de ses traits) le divin' idéal du Bon Pasteur tracé pa,r le Sauveur dans l'Evângi1e~ Ils aiment les. brebis cOrn/me les aime le Bon P aS­teur, CelUi auquel les, brebis 3>ppartien­nent. Comme Lui, [1s, donnent leur vie pour elles. Ce n'est pas tout d'un coup qu'ils la donnent, par une mort Violen­te, m·ai's ils la donrrent goutte à goutte\ dans. la l1lultitude des. sagifices quoti­diens. Ils ne sont paIS, des mercenaires.

Le .mercenaire c'est c~IUi qui travail­le pOUr Un salaire. Le gain matériel, voilà &On but C'est un marchand. Il donne son' temps, s:on trav-aLl, S'On ingé­niosité, ;sa science. 0Il' lUi. donne eù re­tour une_somme d'argent. Il ne se croit d'autre obligation que des obligations de iustice. Qu'il y ait équivalence entre ' son travail et son sailaire, i'1 se tient en paix et se considère coinme libéré de tout autre devoir. Les, brebis l'le lui api. partiennent pas. Son cœUr n'est Pas. à elles,. Il les garde tant qu'il peut le faire sans danger. C'est lai tâche 'convenue. Mais quant à se donner tout entier, ,comme on se donne quand on aime, il

106 1'07'

ne s'y croit pas tenu. Si le lou]) vient, il s'enfuit.

Le mel~cenaire peut être un homme fort honnête. Il vend 'Son savoir. La marchandise peut être de bonne quali .. té. II a peut-être des, ,connaissances, éten-

.dues et exactes., des. méthodes. é])rouvée~:, de l'expérience et. du s~voir-falre. Il ga­gne donc justement ,son s.alaire. Mais ce qui le distingue c'est d1être littérale­ment rnercen{])~rg, de travailler en vue du gain. Bon pour seSI élèves, ~apa- ! ble de leur -inspirer une ·certaine sympa ... thie par la' douceur de ses, procédés" par les :ser.vÎCes intel1ectu~ls qu'il peut ren­dre, ie maître meI1eenaire ne sera ja-

. mais un éducateur. Pour être éduc.ateur, il faut aimer les

âmes.. C'est à ceux-là seuls; qui les ai­ment ·qu'apparaît la vraie beauté de la ' tâche si humble et si monotone, à cer­tains égar-ds, des maîtres de l'enfance.

Eveiller des. âmes: jeunes, fraîches;, in­nÛ'centes, à la! vie de la conscience et de 'l'amour de Dieu, est pour eux un travail sacré, une œuvre surhumaine. Hs sont saisis d'un saint enthousiasme à lél! penséè qu'il:SI ont pu être choisis Pour devenir, p'ar la grâce de Dieu, les artis,ans. d'un tel chef-d'œuvre, Ils! s'y donll1ent en frémissant de joie et de crainte à la vue de l'honneur. qu'ils re­çoivent et des . responsahiHtés. qu'ils portent.

Les intérêts, matériels, ne lesl absorbent pas. Les nécessités. de l'existence, et par­lois de graiVes: devoirs:, leur. font une oblij?:atio!! de s'occuper sérieusement de ques.tions. de ·ce g·enre, mais. leur. ·cœur ne s.e lais:se point captiver par elles. Ils gémi'S's:ent en secret de la part qu'ils doivent leur faire dans.. leur vie. Ils. vou­draient, ,comme les. religieux, pouvoir accom'pilir 1eur œuvre d'une façon tota ... tement désintéressé'e, sans autre récom­pense ·que l~ joie d'être utiles, et de 'Ser­vir Dieu dans la personne de ces petits qu'Il p'réfère. Ils ont du ' ,moins, le droit de ;se dire que le don qu'ils font -de leur

. lecteurs désignés eux:-mêmes· par une c~ur ~t de leur, Vl'e est a~-dessus. de première assemblée électorale: Il est l)1enfaIts que les h~~mes; p~uvent mt· usité dans. les pays où l'on. croIt e~core gralem~t reconnaltre. . que la masse ~~ la populiatlOn est Inca'-

L'enseignement a toujours demand pablle. de 'cholslr directement ses, m'an­à ses maîtres: beau~oup de "désintér~ dataires. ment. Mais quels; que soient les progrè à espérer on doit désirer pour lui qu toujouflS les- mer.cenaires, s'en tienne éloighés et que toujours y viennent pl nombreux ceUx qu'a séduits, l'idéal d Bon P asJeur.

••• P!"écl8 d'Instruction civique

(SuIte)

SUFFRAGE RESTREINT Dans certains pays, on tonsidère q

le droit de vote ne doit appartenir qu' ceux qui possèdent une certaine fortu et payent à l'impôt un minimum qu'a appelle le ,cens électoral. Le motif qu'a fait vaIloir, <c'est que les: gens qui ne po sèdent rien ne sont pas intéressés. à 1 bonne .marche de l'Etat, et qu'en le. donnant le droit de vote, on couru-ait 1 risque de les voir bouleverser l'ord~ social. Ou bien on n'accorde ole droit vote qu'aux citoyens sachant lire et écri re, pour la raison qu'un ignorant n peut se prononcer en ·connaissance d cause sur les affaires publiques. '

Ailleurs on restreint ileco11PS électo raI en poussant trop 'loin la limite d'â ge. En Danemar.k, par exemple, per sonne ne vote avant l'âge de ·30 ans.

Le suffrage restreint, qu'i'l prenn pour base de sa .limitation, soit la forlu ne, soit l'instruction, soit des. conditio d'â'ge trop sévères, est 'en 'contradiction avec le principe de la souverair, Ité na tionale et doit être repoussé.

SUFFRAGE A DEUX DEGRES Le suffrage à deux degrésl s'oppos

au suffrage direct, de même que le s~f frage universel. Une élection est faIt à det!-x degrés quand les rep'résentan~ sont choisis par un certain nombre d'e-

ELECTORAT L'électorat est le droit d'élire, le droit

de' contribuer à l'éledion des, manda,. taires: de la nation. Dans. Un pa~'~' de suffrage universel, ,ce droit ap1Lart:en~, en principe, à tous les ,citoyens; ~a!s 11 n'en est pas moins vrai que le droIt ele~­toral, même le plus large et le pl~~ lI­béral, doit fixer certaines ~o~dl~l?ns d'âge de résidence, de capacIte ' CIVile, sans 'lesquelles le citoyen n'est pas re­connu apte .à voter. Qui songerait à ad­mettre par.mi les électeurs 'les enfants, les indignes, 'ceux qui ont, ~té' c?udam­nés pour crimes ou pour dehts ? un cer­tain! caractère? L'électorat falt part~e des droits civils et politiques' qu'un Cl- . toyen peut perdre plar. sa faute et son indignité.

ELIGIBILITE t'éligibiHté est la réunion des ,condi­

tions nécessaires pour être élu. Ces con­ditions diffèrent de celles de l'électorat et on :conçoit qu'on puisse être plus" sê­vère. On peut être électeur et n'etre point éiigible. . . .

La 'constitution- établIt ,certame~ ~~­compatibilités,' ainsi il y a incompatibilI­té entre les fonctions civiles et les fonc­tions ecclésiàstiques.

Ne peuvent siéger en même temps au COIliSeiI d'Etat:

1; Père et fils. 2. Beau-père et ~en­dre. 3 .. B-eau11ère et, beau-fm's. ~ .. Freres germains. consan'guins, ou utenns.. 5. BeaUX-frères par simplle affinité. 6. On-cle et neveu p'ar consanguinité. .

Ces incompatibilités so'nt aussi applI­('aMes aux Conseils communaux et bourgeoisiaux ainsi qu'aux tribunaux et aux greffiers. ..

Les incOinpatibiHtés prévues. aux ,chlf-

fre.s, 1 et 2 sont applicables au Conseil général. ' .

En outre, le préfet ne peut remphr des fondions de l'ordre judiciaire. Nul ne peut être en même temps président et juge de la même commune. Nul ne peut faire pél.rtü~ du Conseil municipa1 et du Conseil bourgeoisial de la même com-mune . .

La . loi. détermine les autres, cas, d'in .. c9mpatibilté et peut interdire le cumul de ·cer.tél!ines, fonctioniS.

SYSTEME MAJORITAIRE . Dans le&1Etats. constitutionnels, il est

de règ,le que c'est la' majorité pa'flemen­taire ou populaire, 'c'est-à-dire le plus grand nombre qui gouverne. Les , idées des hommes varient autant que le~r:~' intérêts et leurs habitudes·. FaudraIt-ll pouv l'exerdce de l'.autorité, qu'il y eut unanimité de vues? Certainement non, car la souveraineté nationale cesserait

, d'exister s'il suffisait de ,la volonté d'Un , seul· homme pOUr en arrêter l'exercice. On .a donc dû admettre que lorsque le plus grand nombr.e décide une chose, le plus petit nombre doit se soumettre. C'est ,ce qu'on appelle la loi de la ma-

, iorité.

; SYSTEME PROPORTIONNEL 1 Dans tous les pays éclairés, om e~t : d'acçord sUr un po itl-t , c'est que les. mi-

norités doivent,autant que pOSSIble, ! être représentées dans le sein du P?U-1 voin législatif. Il es~ non seulemen~ l~S: 1 te, mais _.avantageux pour la m~]or!t~ . elle-même que les partis en mm.onte

participent ' a ' l'élabo~ation des. lois. Leurs avis et leurs ·critIques ,contnbuent presque toujours à contenir la majo~ité dans 1es limites de lIa justice, et le bien général en résulte.

Parmi le.s systèmes ,connus sous le nom de rep'~és_en.tation proportionnell.e ou des minorités" nous: -citerons, les SUI­vants: Ïe vote uriJÎJnorninal dans lequel chaque électeur ne vote q,ue pour un seul candidat, quel que 'SOIt le nombre

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de députés que l'arrondissement doit élire; le vote cumulatif dans léquel l'é­lecteur peut, dans un collège nommant, par exemp,le, 5 députés, donner 5 voix à un seulcandidât au lieu d'écrire sur 'son bulletin 5 noms différents ~ le vote limité, qui ne permet à Il'éledeur que de mettre, p.ar exemple, trois, noms sur son bull~tin alors qu'il y aurait quatre dé­putés à élire; lè quotient électoral, d'a­près lequel le nombre des électeurs est

-diVisé par celui des députés, à élire. et chag.ue candidat qui obtient. le quotient est pr;oclamé élu. ' .

BULLETINS DE VOTE L'émission des ~uffrages a Lieu par

bulletin de papier blanc que le votant remet au président du bureau, lequel le dépose inunédiéUtement dans l'urne. Les bulletins sur papier de couleur p.or­tant des marques distinctives extérieu­res ppparentes sont refusés.

Sont nuls.; 1. Tout bulletin double; 2. Tout 0u[;letin ,contenant des expres­siorus injurieuses. Tout bulletin blanc. ou illisible sera envisagé ' comme n'a­yant pas été déposé et ne sera, par <:on­séquent, Pas 'compté dans le nombre des. votes, émis.

, QUESTIONNAIRE Comment peut-on définir le suf,frage uni­

versel? Prouvez que par le suffrage universel le peuple est souverain. Comment établissez .. VOLIS la légitimité de ce suffrage? Quels en sont les principaux avantages sociaux? En quoi consiste la liberté du vote? Que faut-il .pour que le vote soit désintéressé? Qleest~ce que voter consciencieusement? Qu'a à faire Je citoyen pour que son vote soit éclairé? Pourquoi le vote doit-il être secret? Quelles mesures prend-on pour assurer le secret du vote? Qu'entendez-vous par le suffrage di­rect? Dans quels cas recourt-on aux élections à deux degrés? Qu'est-ce que le cens électo­rai? De quelles manières peut-on restreindre le corps électoral? Quelles catégories de per­sonnes sont privées du droit de vote? Les électeurs sont-ils tous éliflibles? Citez des incompatibilités , Ou'appelle~t-on majorité'? Quand est-elle absolue? relative? Quel rôle jouent les minorités dans le sein du pouvoir

législatif? En quoi consiste la r~présentati proportionnelle? Indiquez quelques sys propres à l'assurer. Pourquoi Les bulletins vote sur papier de couleur sont-ils refusé.~ Pourquoi annule-t-on un bulletin double?

(A. 81tim1'c. )

•• •• Devoirs envers l'âme

Véracité et sincérité. Ne jamais mc~ntitf

(Leçon au Coursi moyen.) Plans de leçons. - Nous avons.

devoirs à remplir ,envers notre ,co comment n'en aurions-nou:s pas, à pHr envers notre âme, cette partiè su rieure et immortelle de notre être, doit dominer et gouverner · le L'âme pense, sent; veut et veut ment ~ de là, ses trois facultéS: in gen(:e, sensibiHté, volonté, enverS. quelles: le devoir nous: oblige de ses manières.

1. Devoirs à remplir envers l' gence: 1'0 s'instruire, afin' de P~"~"'~rt _ .• la vérité, 2° ne jam'ai$J mentir, afin: ne pas trahir la vérité, afin de ne ver de ce bien si précieux ni les a ni noU!s~même ~ 'Car oUi ne se ,con pas, souvent de mentir aux autres" ment, en outre, à soi-même.

2. Définir le mensonge: il consiste affirmer sérieusement ce qu'on sait faux avec l'intention de le faire dre pour. vrai (citer d.es exemp.les crets ~ eJl 'faire tr:ouver). - M'enHr mépriser sa propre dignité er fa rh r~ .... H·': .

.cl' autrui ~ - c'·est commettre une .la\..u\"I·\;1

et. une iniustice que d'abuser de dulité de son. semblable po'ur lui. prendre le faux pour le vrai, - c'est eX, poser ainsi celUi à qui on me,nt à mar· cher dans une fausse voie, à juger les choses différemment de 'cè qu'elles sont et à commettre des. aictes. en ·conséquen­ce. (Ces trois idées demanderont à être précisées par .des exemples. pris de la vie ordinaire, de la vie de l'enfant lui· même: il ne sera pas difficile de lui faire comprendre, par ex'emplle, que s'il

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dit à ses parents:. «Le maître nous a dit . que les devoir.s dans la famille étalent supgrimés par. ordre de M. l'J.ns~ pectenr'» et qu'il n 'en soit rien, voilà des parents, surpris d'abord, puis, cré­dules en méfiance peut-être, au bout de quelq'ue~ jours, à l'endroit de l'in:stitu­teur, croyant, au · besoin, que c'est lui qui a menti 'aux enfants On voit les conséquences du mensonge initial et ce qu'il peut entraîner de m,alentendus fâcheux.) ..

3. Le mensonge est réprouvé paT la loi de Dieu, implicitement ~ mais, très certainement par le sme com,mande: ment: «Faux témoignage ne diras, nt mentiras aucunement,» L'Evangile le condamne et le flétrit hautement dans la personne des: pharisiens, hypocrites et orguêilleux, dont les paroles et les actes étaient autant de mensonges. Dans les Actes des Apôtres, nous, vo·, yons de quelle malIliè'fe terrible fut p~ni le mensonge d'Ananie et .:de Saphlre. (Raconter ce trait:.)

Les naïens eux-mêmes ont exprimé le prix qu'ils attachaient à la véracité. Dans la Perse an:CÏenne, on apprenait aux ieunes gens deux clloses" a,vant tout: tirer de l'arc et dire la vérité (té­moignage de Xenophon). En E~vl).te, une momie trouvée dans une des plus ancie.nnes sépultures tenait sur Sa poi­trine Un pa'pyrus portant ces s,impIes mots: « Je suis sortie du monde; j'y ai dit la vé~ité, amie de Dieu, . chaque iour. »

Les philosophes et les moralistes, ne cessent de 'fléfrir le mensonge et de ren­dre hommage à la véracité. «Le men~

. songe, dit Montaigne, est. en vérité, un maudit vice; si nous en connaissions Phorreur et le poids, nous le poursui- , vrions à feu, plus justement que d!aR· tres vices: nous ne sommes hommes et nous ne tenons, les uns aux autres. que par la ' p.?Iote. 1> Bossuet et L~ Bruyère Q.e trouvaient pas de pilas grand éloge à fair~ d'un homme que de 'lUi appiliquer

cette si'mple épithète: C'étàit un homme vrai, c'est-à-dire, un homme qui ne mentait tamais.

Certains sauva1ges nous donnent l'e­xemple à l'égard de la' véracité ~ tels sont, d'après: les. voyage.!lrs anglais,. les Santals et les Kurubars, sauvages de "­l'Inde (Asie Centrale)-. Le ·fait qu'ils disent touiours ,la vérité estnassé en proverbe.

4. 'Les, causes du mensonge. - Il suf­fit de les énumérer pour conclure à la iaideur de ,ce vi'ce et en concevoir , l'hor-reur. Olll ment: .

Pour 's'excuser: lâcheté, amour-pro~ pre.

POUf: ,~Iccuser les .autres:: \lâ:cheté, mé­chanceté, vengean·ce, 1 calomnie. '

Par: flatterie: bassesse, intérêt pro~ , pre, mépris des aut.res,. 1

'Par avarice, par ambition: a·mour de l'argent, des honneqrs.

'Par orgueill, par vanité',: pour se mettre au-dessoUS des. autres,' pour se vanter. 1

Par intérêt: déloyauté, ' mauvaise foi,. Par hypocrisie: dissimulation, men-

songesl en ~dion;s.. . . 'Par fausse politesse ou . affabilité

mondaine: on complimente les autres, pour leS:.dechirer dès: qu'ills ont disparu.

Par plais.anterie; piètre usage de son esprit que de s,'en serVIr pOur abuser autrui; Oill n'est jamais: sûr que ce soit sans, conséguence. '.

(Il s~ra intéressant et même néces· salÏre de donner des, exemples, concrets à l'appui de ,cette énumération, ,d'après 'la;quelle il est naturel de conclure, que, si la paresse est '1a: mère de tous, les, vi­ceS', le ,mensonge en est le serviteur.)

5. Au mensonge s:e rattache l'exagé­tél/tion qui y confine et y conduit; c'es,t une :aHér.ation de la vérité, qu'il faut savoir aussi, démasquer et ,condamner. Ce défaut est propre ,aux nat1Jres. vives" enthousiastes, chez qui dominent l'ima­gination et la sensibilité. Ses, conséquen\. ces' peuvent être graves" surtout si, de

l1U

bouche en bouche 'ljexagération va, . dettes et c'est la misère,' Q~e la ména­croissant.' gère aJchète par paresse ses repas tout

6. La qualité opposée' au mensonge- : faits, qu'elle ne blanchiss~ ni ne ' rac­est lat sincérité, qui consiste non seule- 1 commode le linge de la familile, etJ'hum­ment à être vrai p:vec autrui; mais; à ble gain du mari ne suffira plus à en-l'être aussi aV,ec soi-même c'est-à-dire à 1 tretell:ir l'aisance aU foye1.1. . s'avouer ses: torts de bo~:ne foi - à PUiSqlJ.e tout ,ce qui nous est nécessai­s'app1iquer à .se hien connaît,re soÏ'- r~ vien.! par, le tr~v<!il, celui qui, ne lTeut

. même - à éviter les illus,ionsi de la var nen faIre n acq:tnert rien et ce qu'Ha ii nUé, de l'orgueil, des, excuses que l'on le perd, faute de l'entretenir et de le est si, disposé à se donner à soi-m.ême 1 renouveler. sur. ses défauts - à rechercher: ta vé- ' X X X rité toujours, en tout, .sans ,craindre de se l'entendre dire et de se la, diŒ"e' à soi.-même: -

La sincérité est lIa base et la garantie des, autre~ vefitusi et lIeUr meHleure sau­vegarde .. « Qui. ·s'ohlig.erait à tout dire dit encore Montaigne, s'ohligerait à n~ rien faire <te ç'e q~'om aM contraint de faire. Avec des, habitudes de dissdmula­tion et ~e mens~nge~ il: n'est pas de faute, qu on' ne pUlsse etre disposé à fai­re dan$ l'occaJSion avec l'espoir de la 'cacher; mais quand On se faH un de .. voir, aVJlnt tout de ne rien dissim~ler, on. se force pOUr ainsi dire soi-même à ne rien laire qui ne puis,se être VU à ne rien ,dire qui ne puisse être entendu de tous.»

I l • • 1

Partie pratiquel

Composition fr.ançalse Expli9uez Ce mot de Franklin: « La pares­

se v,a SI lentement que la pauvreté l'a bientôt attrapée, »

, ~ujet traité, ~ Ce n'est n~' 'long ni dif­fI~lle ' de devenir pauvre: quand~ l'ou­vner se rend irrégulièrement à .son tra­vail p~1ice qu'il est paresseux,. il ne tou­che qu une m.aigre paye et ses dép.enseS! ont tôt. fait d'excéder ses recettes; quand le culhva~e:ur n'al pas le cO,urage de fai­r~ S'éù mOIss~n en temps . utile, rorage v~ent et le hIe est p.erdu; s'il lliéglig~ ses betes, eUes meurent; il faut faire des

Nous avons près de nous des animaux do. mestigues qui nous servent de bien .des façons et qUI sont pour nous des amis des «frètes infédeurs », comme l'a dit un s~int. Montrez comment nous devons les traiter et dites pour quelles raisons.

Sujet trailé. - L'homme serait bien pri.vé ~i on .lui re~irait ses bOllis aides" les aU1i111aux domes.hques: plus de bœufs PO?r. labourer, plus de chevaux" pOUt trainer les fardeaux et tranJS.')3ürter les gens, plus de vachesi qui donnent leur bO~1 lait, plus de ,chien qui garde la maison et les troupeaux, qui ~uive son maÎtr,e à la chass.e; plus de ohàt qui

i pren~e les, 'Sour-is, Ii faut faire parlois : ce tn ste rêve afin de bien: savoir ce que i nou.s devons à ·ces humbles auxiliaires 1 et leu~ er:tl être reconnaissants. Puisque 1 ~~us ]OUISSOns de. leur tliavaH, .il es~ , ]JlSte ,que nous leur donnions bonne 1 nO,urnture, bon gîte, repos suffisant,

SOlnS, en ,cas de maladie et doux traite· ! ment. Nous. devons. le fa,ire "non. seule· 1 me~t pa1: justice et par reconnaissance, 1 mals parce que ,ces pauvres bêtes sont à , n?t.re me~ci, paroe qu'el~es -ne peuvent

nt se plamdre ni se défendre et parce q1f'ell~s, sont pour nous d'h~-lhles. et devoues amis. Tout en les soignant ma· ~ériel1ement. ayons. donc aus'si des ega'rds pOUl! nOs, bêtes." tels que cares· ses, ,un d?ux langage.: eUes n'y sont pas InsensIbles. -

XX X , L:ho~me_ q.ui a planté un arbre n'a pas vé-c~ Inuh~e! eUt-on, - Généraliser cette pen' see et s aIder pour en faire le commentaire,

111

du lang;age tenu par l'octogénaire de la fable de La fontaine: « Le Vieillard et les Trois Jeunes Hommes: '

Mes arrière-neveux nie devront cet ombrage Hé bien! défendez-vous au sage [trui? De se donner des soins pour le plaisir d'au- 1

Développement. - Planter un arbre est peu de ,chose: l'intention et l'acte , mérit~nt pourtant qu'on les apprécie à ' leur Juste valeur. Si l'arhre vit croît fournit à l'homme un frais abri' contr~ le soleil, des fleurs, des fruits du bois qui ait, pour l'industrie ou le' {:hauHa­ge, une certain:e valeur marchande <:e­lui qui l'a pTanté aura rendu. queique ser.vice à lui-même ou aux autres' si l'arbre ne vit "pas', nous devons,. à tou't le moins, tenir <:ompte des premiers. soins dont il fut l'ohjet. Id, l'intention vau 1

1'ade Il y a lieu de rappeler, à g propos, '

une des n1us belles. fableS! de La Fon~ ! taine: «Le Vieillard et les Trois leunes ' Hommes. » T.rois « jouvenceaux» voient Un «octogénaire» p[élJnter un arbre Ils se moquent de lui: ' Passe encor de bâtir, mais planter à cet âge ...

Assurément il radotait. '

I,ls ne pensent qu'à l'égoïs.te lende .. mam: le vieillar~, croient-ils, ne profi­t~ra nas ,.du, frUlt de son labeur. Au heu de ·S IndIgner, l'octogénaire, avec un,e tendre et mélancoHq® indulgence, ~aIt remarquer, d'abord aux jeunes ~tour~is que, nul ne peut compter sur 1 aveUlr, se fier aU « long espoir» auX «,vastes pensées:'», qu'ils ne savent pas d eux et de lui, lequel '

.. , des clartés de la voûte azurée Jouira le dernier.

, Peu ~Ui importe. d'aiUeurs, 'que le i

S?rt veuI1lŒe ou ne veuiJlle 'P'"as qu'il vOÎ'e 1 arhre g\r~U1~ir, fleurir, multiPlier ses

Ir?meaux. epalssir ses printanières, feuil .. ees: ;1'

-Mes ar ., . . nere-neveux me devront cet ombrage! ~é bIen! Défendez-vous au sage [trui?

e se donner des soins pour le plaisir d'au-

Travailler pOUr ;les autres, 'est, en ef~ fet

3 le but pIincipal de la vie, Quand

ill parle de « planter Un arhre» le pro­.verbe s'exp,rime dans, un sens figuré; il veut nous dire que miille occasions. d'être utille aU prochain s'vffrent à notre ini­tiative, .à notre bon vouloir, que la' moin: dr e a Sta valeur et qu'il noUS: faut es­sayer de n'en laisser fuir aucune. Par suite de circonstances imprévues la carrière de& trois «jeunes; hommes;> de La fontaine devait se terminer ,avant =celij'e du vieillard. Sachons: profiter de la nôtre, dont nous ne connaissons pas d'?van<:e la durée, Si nous. aVOns gas­pIllé sans _profit pour per-sonne beau­coup d'heures. et de journées' c'est une raison de plus. pour nous mettre à l'œu­vre: n:e compterions-nous' qu'une seule bonne action à notre actif, nous, n'au­rons pas vécu in~tile. «Il n'est jamaiS trop tard pOUr bien faire ~>, dit un aU­tre p,roverbe. Notre ,conscience s'allé­gera de quelques regrets·, de quelques remords. Est-ce à dire, pourtant, qu'elle sera ·complètem'ent satisfaite? Quand on veut savourer pleinement la légitime fierté de soi, il convient, dès l'instant Où l'on perçoit le langage de la raison et d.u ,cœur, de s'assigner ·quelque mission où ~'on ~e~ve s'U~out l'intérêt ,du pro­cham, ou 1 on pUl'sse se 'eontenier de , la plus petite p~t de bonheur, parce qu' On, sera 'suffl'S'amment heureux d'avoir fou~ni la plus grande . . Mais alors. il ne

suffIt pas, de « planter Un .arbre ·» aU ha­s~r~, d'esquisser tardivement 'un (J'este l{enereux: i'1 faut , :se dévouer tout~ sa VIe,

xxx ~n de. vos ami?, apprenti dans \.Ine ville,

a 1 mtenhol1 de . faIre partie d'une société de secours mutuels; il vous écrit pour vous de­man,der conseil. Répondez-lui en lui eXposant l'objet et le mécanisme d'une telle société Ex­pliquez-lui ce qu'est la solidarité les av~nta­ges . qu'elle procure, les devoirs' qu'eUe itl1-pose,

1 ndicœtions . ..:... Puisque la forme que vous devez donner à ce devoir est <:elle

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d'une lettre, satisfaites d'abord aux rè­gles, aux convenallices. qu'exige la cor. respo'ndance famiilière, Votre préamhu~ le peut être bref, mais il doit être affec~ tueux. Ne prenez pas tout de suite le ton dootor~l; ,sachez amener 'le sujet. Après les politesses. d'USage, excuSeZ­vous; d'avance pour les petit~s erreurs que vorre peu d'expérience vous. expose à commettre, 'D'a'psès 'ce qu'on voUs' a dit, voUs croyez que".' Viennent alors vos explications, Une société de secours mutuels fournit habitueilement: Iodes secours encas de ,maladie ou d'accident (soins' d'Un médecin spéciall agréé par l'association; gratuité d~s remèdes; in~ demnité de chômage).; 20 des. secours aux veuves ou aUx orphelins ,des sodé~

SION, 1er Décembre ,1913 32me année

dépensait tout son argent en plaisirs. « Il faut profiter de sa jeunesse! disait la pauvre fine; je ne pourrôJi peut-être pas toujours rire et ,chanier. » Tous, les dimanches, 'c'était Un bal, iJe théâtre ou une p-artie de ,campagne. Toutes deux,

L'EOOLE PRIMA IRE ORGANE DE LA

SOCIETE V ALAISAliliE D'EDllJ<DATIOI u~ fu~ marié~, ne choog~~t n~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ de caractère. Louise continua à hien gérer son ménage et. économisa; J Déthodologle générale ne vêtit S.es enfants 'comme des princes, leur donna force jouets ~t Après S'a «Lecture intelligente» M. vertissements. A la fin pourtan.t v111(1 le Dr Dévaud, pTofesseu.r à l'Uni\Te~sité vieillesse et celle de Jeanne furl: de Fribourg, vient d'enrichir la l1tté-triste. Ses enfan.ts ingrats. De rature pédagogique d'lOue :llouveHe pu-plus. la voir, son mari était mort et blication: Précis de Méthodologie [!t-yeux usés se refusaient ~ tout tr nérale, (éditée par Fragnère, frères~ à Poussée par la misère, elle se sou Fribourg. - 80 cent.). Un iour de son ancienne 'cômp~gne Destiné spécia!lement aUx candidats bien humblement, vint lui emprunter , à Il'enseignement, 'ce .cahier, de 50 P'Çl.­l'argent Louise ' coulait ses iours. d ges de texte serré, avec autant de pages l'aisance, e}lle avait acquis, de h"' ....... ~, • • en blanc pour. notes, a sa pŒace maT-rentes. Hélas! bon cœur et quée dans toutes 'les, bibliothèques pé-ne marchent pas.. toujours. ,côte à dagogvques . . Et, 'S'i1 est un gUide sûr

au cours de son déveloprpement, dans ce qu'avec Herhart et ZiaIer, .ill appelle les moments. didactiques. 1'1 en distingue trois pr.in~ip'aux:

([)) la présentation du savoiI1 nouveau sous une forme contrète; b) f ap-~o· priation inteUeduelle; c) ~'appropria­tion pratique; et deux seconda.ires; a) le rapipell du ,connu rp'Our servir d'intro­duction aperceptrice à la noUtvelUe le­çon; b) n'al , récapiiuŒaiion, lIa synthèse qui :suit il' appropriation intcl[edueUe.

' taires; 3° une . pension aU sociétaire qui atteint un certain ~ge où il convi'ent d~ suproos'er qu'ii a droit au repos., EVI­demment, c'est l'esprit de 'solidarité qui a présidé à la création des sociétés. de seCOUflS 'mutuels. ,La sdlidarité a pour devise: Tous, pOU.r ,chacun et chacun pour tous. Parmi les, devoirs, qu'dIe im­pose, les uns, procèdent de la stricte jus­tice (paiement régulier des coti'Sations, oMigation d'assis,ter aux réunions. où l'on! s'occupe de l'intérêt commut1l. les autres, s'élèvent jusqu'à la pure charité

Louis'e n'eût point de pitié; elle fit h pour. les débutants, dans, l'enseignement, à Jeanne de s'a: conduite 'irréf échie, plus d'un vétéran cependant saura en lui 'debita Un sennon fort sage, tirer profit, tout en regrettant de .ne pas

Le chapitre V tout entier est consa­cre à l'ôJpplicatio.n prati'que de la théo­rie précédemment développée. C'est de beaucoup 'le chapitre Ile p1us, important, puisqu'il comprend Iles, 2/5 du cahier; aussi s'impose-t-ill à il'.attention du lec­teur. Les détaias: prafiiques y abondent sur. l'enseignement intuitif, les 'leçons 4e choses, J'art de narrer et de décrire, - sur. l'a'bstradion, Œa généraUsation, la systématisation qui Iconstituent :l'éla. boration didactique, - sUr les appHca­tions pratiques: tâches orales et de· voirs écrits. J1l se termine Ipar quel'ques considérations sur 1,a p11éparation des leçons, et l'examen de consdence péda­gogique qui, doit les suivre. Le VIe et dernier Chéllpiltre est ,consacré aux pro-

. (initiative' d'une 'co'llecte que les statuts ne peuvent pa'S: prévoir, mais. q~e la pi­tié inspire en présence d'une misère ex­·ceptionnel'le, surveillance ··ou placement d'orphelins, etc.). La ' mutualité. ainsi 'comprise, dépôJsSë .~es. limites de la pré~ voyand~ ordinaire: ellecont1.1ibue au progrès social et au progrès moral.

'XX'X Racdntez ia fable « ,La Cigale et 1a Four­

mi » en remplaçant les personnages de La Fontaine par des personnages humains.

Teait1t1~ et' Loui~e étaient deux cama­rades d'atelier. :jeunes, actives et adroiu tes; elles g-agnaIent de bonnes. journées. Mais tandis que Louise, économe et pré. voyante,' déposait chaque mois' quelques francs à 'la Cai'sse d'Epargne, Jeanne

el'1e la renvoya sans le moindre seco l'avoir connu 20 ans ·p:lus, tôt. C'e~,t .. -.. Sujets de rédaction

Vous raconterez votre meiUeure j des vacances passées et 'aussi celle de la ren' trée dernière en les comparant ou le's oppo< sant, à votre choix.

'" * :1<

Vous êtes chez vous, dans une maison close au milieu de vos parepts. Au d le ve~t souffle en tempête, la. pluie fait Dites vos pensées.

>Ir

* * La place publique, un jour ' de foire ou

marché: [es, boutiques, les marchands, acheteurs, les curieux.

'" '" * ,Vous avez le choix en e un voyage

les montagnes ou dans une localité de Où aimez .. vous le mieux aller? Donner raisons de votre préférence.

qu'en effet ~'ouvrage, tout... en préten­dant modestement n'être qu'un «Pré­cis », est :cependant bien complet aU double point de vue de la théorie et des alppIications pratiques. ,

Après avoir tra1té assez rapidement, ' dans les trois premiers chapitres, ~a nature de l'ensei;gnelnent, son but, les qua1ités qu{i~ doit présenter, - les con­ditions intérieures" extérieures et maté­rielles qui en aSlsurent le suacès, - et ce qui concerne l'or·ganisation scolai­re au triple point de vue du classement des élèves, de lIa distrilbution du temps et de .la répartition des. m'a.tièresi, l'au­teur en vient, danS! le chôJpitre IV, à l'anallyse d'une 1eçon ou, comme H dit, d'une tranche du programme que le maître doit servir à '1'élève, bien pré­parée, bien aplPétissan,te. m na sui.t dans les dH'f.érentes IPhases qu'eIllle présente

.cédés d'enseignement. L'auteur y traite d'une façon bien ,claire, a"emiploi de lIa forme interrogative, de [a! fonne expo. sitive et des. différents. procédés qui per­mettent le ,contrôle du tr.avail personnel de l'élève: récitation des leçons., 'Correc­tion des, devoirs., compositions'.

Nous ne pouvons que félidter l'au­teur d'avoir su, sans trop sacrï:~ier la olal"té, condenser :dans Un petit vo[ume

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