l'ecole primaire, 15 mars 1913

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Décrivez un étang gelé, ou une rivière g_ e- lée. 1. La glace: son aspect, sa couleur. - 2. Les rives: joncs, plantes aquatiques prises dans la couche de glace. - 3. Que font les enfants pour s'assurer de la solidité de la glace? - 4. Que font-ils 10.1sque la glace est solide? .. *' * Situation de votre maison, sa physiollo: mie, ce qui vous y plaît le plus, pourquot vous l'aimez. :1: Il ne faut pas, a dit la Fontaine, juger les gens sur l'apparence. Qu'entend-on par là.? Pourquoi ne faut-il pas juger ainsi? Faut-il ne tenir aucun compte de l'apparence des gens? * * * Jules dépose à la maison de commune un pOlie-monnaie qu'il a trouvé. Jacques parta- ge son repas avec U11 camarade pauvre. Ra- contez rapidement leurs actions. Dite8 quelle est la plus méritoire et pourquoi. ::< * S'instruit-on seulement paf' les livres? S'il y a d'autres sources oeinstruction que les livres, dites lesquelles. Racontez l'histoire de votre derl11ère ma- ladie. l'avez-vous contractée? la visite du docteur les soins, la convalescence, réHexions. Citel quelques imprudences graves qu'il ne faut pas commettre si on veut éviter des maladies. * >:, :k Quel est votre jeu ou votre passe-temps préféré? Dites pour quelle. raisons il v,?u.s plaît et rappelez-vous une Clrconstance ou Il vous a procuré un très vif plaisir. '" * * Vous ferez un dialogue entre deux amis (ou amies) dont l'un est prodigue et dépense sans ;réflexion l'argent dont il dispose tandis que l'autre est économe. lit ::: Indiquer les devoirs que nous avons à remplir envers nos voisins et raisons qui doivent nous porter à remplIr ces de- voirs. 64 ,), Peut-on arriver à se soi- même? Montrez, par des exemples pns dans votre vie d'écolier, ce qu'un en.fant de âge peut faire pour son perfechonnemen.t 111- tellectuel et moral. Un de vos amis (amiés pour les. filles) a quitter votre commune. V?US lm envoy:z un petit souvenir. Lequel? Ddes votre choIx et pourquoi. .. - .. Le Je uno Catholique !ournal illustré po.ur TWS . . pa- raissant Ch4QUe mOlS et publoe avec hau- te approbation ecclésia'Stiqwe. - AboD- nement 1.50 par an pour la Suisse (2 fr. pour l'Etranger). Sommaire de la livraison de février : Grand'mère à l'école. - L'hiver. -;- Le petit Tambour de la Grande Armee (suite), - ·La fête du soleil.,,---: L'en- fant sage. - Le pain. - L elephant. - Pensées. - Rayons et ombres. - Travaux manuels pour jeunes filles., - Concours et récréations. - Anecdotes. - Partie de traîneau. Ce numéro compte 9 Pour s'abonner ou receVOIr nUI?er.o spécimen s'adresser simplement amSI: !eune Cat/Wlique, Sion . ' Le règlement des ?evra être intégralement effectue ;U,SQU au 10 mars faute de quoi l'envoi du iournal à partir' du présent numéro,' à moins qu'un délai n'ait été demande et obtenu pour différer le paiement à un peu plus tard. . Encore une fois, nous engage,ons le · personnel enseignant à provoquer tant que possible, des abonnemeu}s dI- rects qui, bien qu'un neu plus onereux, ont par compensation le grand avanta- ge de permettre au petit journal river sans intermédiaire ni retard, nUlS- que re·mis aux intéressés par la poste elle-même. SION, Mars 1913 = L'EC LE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCIETE VALAISABliJI D'EDUCATIOli Educateurs et Edncoetlon (Suite.) celle de saint Ignace: « Commencez par agir comme si tout dépen.dait de même, et puis r emettez-vous à Dieu comme si tout déperidait de lui ». L)ex- tension du règne de Jésus par Marie Immaculée ne réussit donc oue l)ar le zèle. San.s cela, le dessein providentiel est frustré. Comme l'insinue saint Paul dans , ce texte connu: « J'ai planté,. Apol- lon a ·arro'Sé. Dieu a fait 'croître ». à pôtre il revient de semer ou de planter, de cultiver et d'arroser; - la croissance est la part de Dieu. Et mainten ant observons en témoins impartiaux les faits à notre portée. Tels maîtres s'imaginent que le développe- ment théorique du texte littéral soit du catéchisme, . soit de l'histoire sacrée, constitue, fait .de religion, tout leut ministère; ils ne vont guère au-delà. Tels autres font une si large part aux pratiques. extérieures et aux dévotions, qu 'elles absorbent et compensent t')res - que tout le reste. Quant à l'esprit, qui de l'âme débordante du maître doit se Dès lors, c'est bien à chacun de ltous déverser dans le coeur des élèves, si la d'examiner s'il s'intéresse comme. il ·est source est à sec, hélas! 'comment pour- iuste à l'âme de ses élèves. de chercher ra-t-elle aHmenter le bassin? iusqu'à quel noint il se préoccupe adî- - Mais, Dbiedera- t-o. n, vous raisorJ1- vement de stimuler et d'ancrer: · à fond . nez comme. si la formation d'un ieune les bons dans la vertu, et non moins. de chrétien était tout uniment notre affai- ramener sur la voi e droi te ceux qui, re, que nul autre élément doive y poussés par les pàssions naissantes ou participer. Ne faites-vous ]Jas abstrac- fi1al influencés, ·commencent a faire des tion de l'action divine, qui tient ici au écarts. Car il ne nous sied l)aS d'être moins la l)rédominance et qui, rigoureu- exclusifs dans notre sollicitude, et notre sement suffit à assurer la sanctificatiOn dévouement appartient à tous sans. res- des âmes, entreprise de tout point sur- triction. Par un sentiment bien inten- naturelle? - Il est hors de conteste que tionné, il nous plairait que notre classe Dieu tient le premier rôle dès qu'il s'a- ou notre école ne contînt que des en- gît de christianiser les · âmeS': il est la fants irréprochables et que tout élément cause prod?ctrice de grâce, c'est e!l- ., ma:}1vais ou suspect fût éloi- tendu. MalS la queshon n'est pas la: gne de ' ce mIl1eu tne sur ·le volet, com- vous ne .pouvez nier qùe, par une disposi- me on dit. Aussi cherchons-nous tion de ' sa Providence ordinaire, Dieu a tinet à nous. débarrasser de 'certains ca- subordonné son opération propre à l'ac- racières diffki1es, et nous. ·ne manquons. complissement de certaines conditions, pas d'habileté pour invoquer raisons ou Danni lesquelles il faut rantrer en pre- prétextes à l'appui de nos prétentions. mière ligne l'action apostolique. En' Ce faisan.t, nous paraissons d'ahord ou- termes, son plan ·est de nOUs. as- blier qu'il v a des âmes en détresse; SOCler en toute 'confiance -.à 'Son oeuvre, nous perdons. de vue qu'il faut prier d'en attacher le succès aux initiatives pour 'ces égarés, offrir à leur. intention de notre zèle. La règ-le à suivre est donc nos fatigues, nos peines de ch_ a:que iour,

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 mars 1913

Décrivez un étang gelé, ou une rivière g_e­lée. 1. La glace: son aspect, sa couleur. -2. Les rives: joncs, plantes aquatiques prises dans la couche de glace. - 3. Que font les enfants pour s'assurer de la solidité de la glace? - 4. Que font-ils 10.1sque la glace est solide? ..

*' * Situation de votre maison, sa physiollo:

mie, ce qui vous y plaît le plus, pourquot vous l'aimez.

• :~ :1:

Il ne faut pas, a dit la Fontaine, juger les gens sur l'apparence. Qu'entend-on par là.? Pourquoi ne faut-il pas juger ainsi? Faut-il ne tenir aucun compte de l'apparence des gens?

* * * Jules dépose à la maison de commune un

pOlie-monnaie qu'il a trouvé. Jacques parta­ge son repas avec U11 camarade pauvre. Ra­contez rapidement leurs actions. Dite8 quelle est la plus méritoire et pourquoi.

• ::< *

S'instruit-on seulement paf' les livres? S'il y a d'autres sources œinstruction que les livres, dites lesquelles.

Racontez l'histoire de votre derl11ère ma­ladie. Où l'avez-vous contractée? la visite du docteur les soins, la convalescence, réHexions.

Citel quelques imprudences graves qu'il ne faut pas commettre si on veut éviter des maladies.

* >:, :k

Quel est votre jeu ou votre passe-temps préféré? Dites pour quelle. raisons il v,?u.s plaît et rappelez-vous une Clrconstance ou Il vous a procuré un très vif plaisir.

'" * * Vous ferez un dialogue entre deux amis

(ou amies) dont l'un est prodigue et dépense sans ;réflexion l'argent dont il dispose tandis que l'autre est économe.

lit ~: :::

Indiquer les devoirs que nous avons à remplir enver s nos voisins et l~s raisons qui doivent nous porter à remplIr ces de­voirs.

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• ,), ,~

Peut-on arriver à se perfectionl1~r soi­même? Montrez, par des exemples pns dans votre vie d 'écolier, ce qu'un en.fant de vo~re âge peut faire pour son perfechonnemen.t 111-

tellectuel et moral.

Un de vos amis (amiés pour les. filles) a dû quitter votre commune. V?US lm envoy:z un petit souvenir. Lequel? Ddes votre choIx et pourquoi. .. -..

Le J euno Catholique !ournal illustré po.ur TWS . ~,!fants .pa­raissant Ch4QUe mOlS et publœ avec hau­te approbation ecclésia'Stiqwe. - AboD­nement 1.50 par an pour la Suisse (2 fr. pour l'Etranger).

Sommaire de la livraison de février : Grand'mère à l'école. - L'hiver. -;­

Le petit Tambour de la Grande Armee (suite), - ·La fête du soleil.,,---: L'en­fant sage. - Le pain. - L elephant. - Pensées. - Rayons et ombres. -Travaux manuels pour jeunes filles. , -Concours et récréations. - Anecdotes. - Partie de traîneau.

Ce numéro compte 9 illltS~rations., Pour s'abonner ou receVOIr nUI?er.o

spécimen s'adresser simplement amSI: !eune Cat/Wlique, Sion. '

Le règlement des abon~ements, ?evra être intégralement effectue ;U,SQU au 10 mars faute de quoi l'envoi du iournal cesse~a à partir' du présent numéro,' à moins qu'un délai n'ait été demande et obtenu pour différer le paiement à un peu plus tard. .

Encore une fois, nous engage,ons le· personnel enseignant à provoquer a~­tant que possible, des abonnemeu}s dI­rects qui, bien qu'un neu plus onereux, ont par compensation le grand avanta­ge de permettre au petit journal d'~r­river sans intermédiaire ni retard, nUlS­que re·mis aux intéressés par la poste elle-même.

SION, l~ Mars 1913 =

L'EC LE PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOCIETE VALAISABliJI D'EDUCATIOli

Educateurs et Edncœtlon (Suite.)

celle de saint Ignace: « Commencez par agir comme si tout dépen.dait de vous~ même, et puis r emettez-vous à Dieu comme si tout déperidait de lui ». L)ex­tension du règne de Jésus par Marie Immaculée ne réussit donc oue l)ar le zèle. San.s cela, le dessein providentiel est frustré. Comme l'insinue saint Paul dans ,ce texte connu: « J 'ai planté,. Apol­lon a ·arro'Sé. Dieu a fait 'croître ». à l'al~ pôtre il revient de semer ou de planter, de cultiver et d'arroser; - la croissance est la part de Dieu.

Et maintenant observons en témoins impartiaux les faits à notre portée. Tels maîtres s 'imaginent que le développe­ment théorique du texte littéral soit du catéchisme, . soit de l'histoire sacrée, constitue, e~l fait .de religion, tout leut ministère; ils ne vont guère au-delà. Tels autres font une si large part aux pratiques. extérieures et aux dévotions, qu'elles absorbent et compensent t')res­que tout le reste. Quant à l'esprit, qui de l'âme débordante du maître doit se Dès lors, c'est bien à chacun de ltous déverser dans le cœur des élèves, si la d'examiner s'il s'intéresse comme. il ·est source est à sec, hélas! 'comment pour- iuste à l'âme de ses élèves. de chercher ra-t-elle aHmenter le bassin? iusqu'à quel noint il se préoccupe adî-

- Mais, Dbiedera-t-o.n, vous raisorJ1- vement de stimuler et d'ancrer: · à fond . nez comme. si la formation d'un ieune les bons dans la vertu, et non moins. de

chrétien était tout uniment notre affai- ramener sur la voie droite ceux qui, re, ~!)ns que nul autre élément doive y poussés par les pàssions naissantes ou participer. Ne faites-vous ]Jas abstrac- fi1al influencés, ·commencent a faire des tion de l'action divine, qui tient ici au écarts. Car il ne nous sied l)aS d'être moins la l)rédominance et qui, rigoureu- exclusifs dans notre sollicitude, et notre sement suffit à assurer la sanctificatiOn dévouement appartient à tous sans. res­des âmes, entreprise de tout point sur- triction. Par un sentiment bien inten­naturelle? - Il est hors de conteste que tionné, il nous plairait que notre classe Dieu tient le premier rôle dès qu'il s'a- ou notre école ne contînt que des en­gît de christianiser les · âmeS': il est la fants irréprochables et que tout élément cause prod?ctrice de ~a grâce, c'est e!l- ., ma:}1vais ou ~i!lll)len:t~nt suspect fût éloi­tendu. MalS la queshon n'est pas la: gne de 'ce mIl1eu tne sur ·le volet, com­vous ne .pouvez nier qùe, par une disposi- me on dit. Aussi cherchons-nous d'ins~ tion de 'sa Providence ordinaire, Dieu a tinet à nous. débarrasser de 'certains ca­subordonné son opération propre à l'ac- racières diffki1es, et nous. · ne manquons. complissement de certaines conditions, pas d'habileté pour invoquer raisons ou Danni lesquelles il faut rantrer en pre- prétextes à l'appui de nos prétentions. mière ligne l'action apostolique. En' Ce faisan.t, nous paraissons d'ahord ou­d'a~tres termes, son plan ·est de nOUs. as- blier qu'il v a là des âmes en détresse; SOCler en toute 'confiance -.à 'Son œuvre, nous perdons . de vue qu'il faut prier d'en attacher le succès aux initiatives pour 'ces égarés, offrir à leur. intention de notre zèle. La règ-le à suivre est donc nos fatigues, nos peines de ch_a:que iour,

Page 2: L'Ecole primaire, 15 mars 1913

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nous imposer même quelques sacrifices spontanés. A l'heure de la tempête, que ne tente Pas le capitaine pour lutter à l'encontre et sauver le navire? De même, en ces aU;g'oisses où nous jette une âme: malade, nous devons recueillir tou.tes. nos forces, tenir tête à l'orage, redou­bler envers le récalcitrant de oatience, de IonQ:anim.ité, l'entourer de soins intel­ligents et épuiser toutes nos resso.urces.

Oui~ ·certes·, il est bien vrai Que nous nous ferons une p,lus haute idée de no~ tre vocation et que nous aurons de nlus justes égards envers la ;eunesse qui nous est confiée, le ;our où nous seronsi

absolument convaincus que notre action doit s'exercer d'abord sur I,es: âmes. et qu'en cela nous sommes les instruments, les coopérateurs de Dieu.

(La fin a1t l)rf)chOJtn No.)

Pr'cll d'Inst .. uctlon civique (Suite.)

DES LOIS ET DE LEUR NECESSITE Il est évidemment nécessaire que les -

bases et les conditions essentielles de la société politique soient connues de c.eux Qui en font partie; chacun a besoin de savoir quelle place il v tient, ce qu'elle demande de lu.i, ce Qu'elle lui défend, quels avanta~es il retire de son activité et de sa soumission, quelle peine il en­courrait en nég-ligeant ses devoir~ ou en violant les droits d'autrui.

Le souverain s'exprimant par l'orp'a­ne du léQ:islateur donne tous ,ces en'sei­s;!nements dÇlns les paroles solennelles et sacrées de la loi.

La loi n'e.st donc autre chose que l'ex~ pression d'une volonté souveraine à la­quelle tous sont tenus d'obéir.

Dans les .Etats fondés sur le principe de la liberté, le peuple a l'avantage de n'obéir qu'à des lois qu'il a directement ou indirect~ment établies.

Quel que soit le législateur, son de­voir est de faire des lois iustes et utiles. Elles seront iustes, s'il les fait découler

des principes de liberté, ,d'égalité, 1 de bienveillance, en un mot de la morale publique; elles seront utiles, si elles ten­dent à assurer, à faciliter, à féconder les rapports que les citoyens doivent avoir entre eux, ainsi que les rapports des citoyens et de l'Etat.

En d'autres termes, pour être bonne) une loi doit tendre à procurer à la so­ciété en général et à ' chacun de ses mem­bres en particulier la plus szrande som­me de bonheur possible, tout en exüyeant le moins de sacrifices. Elle doit être tré­nérale, c'est-à-,dire s'adresser sans dis-tindion à tous les dtoyens. , -

Elle ne peut ni ne doit être rétroac­tive ou s'a'po1iquer à des faits accomplis avant qu'elle exis;tât. Elle ·,doit de plus être aücom.paszné d'unie sanction ' . oU' motif qui engage les citoyens à l'obser­ver; ,c'est 'le plus souvent la peine pro­noncée par la loi contre ceux qui la vip'· lent.

Enfin, une bonne loi, tout comme un bon gouvernement, doit ten,dre à établir ou à maintenir dan.s le navs le règne des bonnes mœurs. Il ne faut pas )'ou­blier que plus il vade moralité chez un . peuple, moins il a beSOin de lois et mieux elles sont observées; c'est l'inverse chez un peuple vicieu~ et corrompu.

COMMENT SE FONT LES LOIS,

Pour établir une loi, il faut d'abord qu'elle soit proposée, puis discutée et décrétée, et enfin promuf'guée.

Les proiets de lois ou de décrets sont, dans la règle, présentés par le pouvoir exécutif, avec un message ou exposé des motifs à l'aDPui de chaque proiet. Dans divers narlements, l'Exécutif a "seul le' droit de présenter ces projets; c'est ,ce qu'on aopelle le droit d'initiative. .

Les députés peuvent, dans notre p·ays, formuler des motions ou invitations à l'Exécutif de préparer un nro'iet de loi ou de . décret et fixer le terme pour la présentation du proiet demandé.

En 'Valais, le neuple iouit du droit d'initiative, c'est-à-dire qu'il peüt de-

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mander Pélaboration d'une loi nouveHe, corps politique régulièrement organisé l'abrogation ou la modification d'une est celle qui détermine la- forme et pose loi déià -~àtrée en vigueur depuis .4 ans les règles, principa:les du gouvernement, au mOIns, et même présênter un projet ainsi que les droits et les devoirs des ci-de loi rédüré de toutes pièèes. toyens.

Dans l' un ou 'll'autre cas, la demande Le souverain, par lui-même, ou par doit être appuyée n·ar la; siQ;nature de l'organe d'un pouvoir qu'il E. reconnu) 4000 -citoyens iouissarnt de leur droit de déclare .ses princines sociaux, pose les vote. conséquences de ces principes, escJuisse "-

Tout proief de loi ou, de décret est les institutions qui en découlent et éta .. renvoyé à l'examen d'une commission blit ainsi uri' point de dél)art pour le de~ nommée par l'assemblée elle-même nu. veloppement de toutes les lois. . nar son bureau, et qui doit faire rapport Si la ·société politique dont il s'agit, et présenter, le cas échéant, les modifi- étant en pleine possession d'elle-t,tême, cations qu'elle p'fopose au projet primi~ affirme sa propre souveraineté, c'est le tif - peuple qui déclare comment il entend

A la suite de ce rapport, une discus~ être Q:ouverné et qui fixe au gouverne~ !Sion générale est ouverte à laquelle, nOn ment par lui institué les. conditions d'e seulement les députés, mais les membres son mandat. de l'exécutif ont le droït de prendre Si le souverain est un prince, monar­part, Puis, si 1'entrée en matière est vo- Que absolu, le monarque dédalre de lai tée, on passe à la discussion des 8rtic1es même manière comment il entend Q:ou­du projet. Chaque député a le droit de verner ses suiets. Lorsque la souverpi­proposer des amendements. ou des sous- neté est encore partagée, il se fait entre amendements; où appelle ainsi les mo~ le prince et le peuple sur les mêmes ob~ dificaiions a,ppo'rtées ou proposées à la iets, une espèce de 'compromis,. rédaction primitive de 1'article nu. aux Dans to.us les ,cas, le souverain crée amendements eux-mêmes. Les proposi- une loi fondamentale qu'on appelle le tions sont mises aux voix et ,celles qui 1 t·t t' i'éunissent la moitié plus un des votants ie,~asc~~.venJ cons l'U Ion, et aussi char-sont déclarées adoptées. - 1 d'

Lorsque le débat sur Ies articles du 1 v a or ina.trement deux points es-proiet est terminé, on procède encore' à sentiels dans une ·constitution: les. droits,

qu'elle garantit et ceux qu'elle établit. un vote d'ensemble ou vote final, qui permet à tous ceux que la discussion Il est des droits qu'une constitution générale ou nar articles n'a nas s~üis- ne peut exprimer que nour les reconnaî~ faits, de manifester leur onnosition à ia tre et qui n'existeraient pas nwins pour loi en la reooussant au vote final. chaque individu de l'espèce humaine,

Si la maiorité accepte la loi, elle est s'ils étaient .attaqués ou même niés par aiournée à un second débat et soumise une loi ·quelconque. ensuite à la votation populaire en vertu Ce sont les droits inhérents à la na-du droit de referendum. ture de l'homme. On appelle ces droÙs

Lorsque la loi est adoptée ou décré- primitifs, innés; ils peuvent tous être tée, le pouvàir exécutif est chargé de la comnris en principe dans celui-ci: La promulguer, c'est-à-dire de la publier faculté de vivre de sa vie physique, in­dans tout le pays. Tout dtoyen est dès tellectuelle et morale. lors censé la connaître et doit s'v sou- Il serait difficile d'énumérer exacte-mettre. - ment tous ces droits; des philosophes

LA CONSTITUTION l'ont essayé dan.s leurs ouvrages, et des, La loi là plus importante dans un . législateurs dans leurs· constitutions.

Page 3: L'Ecole primaire, 15 mars 1913

En voici quelques formules: « Les hommes naissent libres; ils sont

tous éjlaux. Ces qualités sont jnaliéna­bles.

Tout le monde a le droit d'acquérir, de posséder, de 'contra.cter.

Tout homme doit iouir de la liberté ae penser et de communiquer sa pensée par la parole et par la presse.

Tout homme doit iouir de la liberté de conscience et de culte, de sa dignité, de l'honneur. .

La vie de l'homme est sacrée. » La: partie importante d'une constitu­

tion est celle qui établit les droits poIi~ tiques proprement dits.

QUESTIONN AIRE Indiquez des droits de l'homme pris indi­

viduellement. Quels droits a-t-il sur les ani­maux? Que faut-il entendre par la souveqli­neté? Qui est souverain en Suisse? Quels sont les trois devoirs principaux du sou verain? De quel n0111 l'appelle-t-on suivant le pouvoir qu'il exerce? Enumérez quelques attributions de chaque pouvoir. Que comprend la justice civile? et la justice pénale? QueUes différen­ces entre une contravention, un délit et un crime? Qu'est-ce que Je jury? Com 1llent est-il constitué? Quelles sont les questions posées au jury? Comment délibère-t .. il? Quelle ré­ponse doit-il donner? Quand le prévenu est-il acquitté? Qu'est-ce que la loi? Quelles qua­lités doit-elle avoir? Qu'est-ce à dire que la loi ne doit pas être rétroactive.? Comment se font les lois? Qui peut présenter des projets de lois? Comment sont-ils mis en discussion? Qu?est-ce que le droit d'initiative? Qu'est-ce qu'un amendement, un sous-amendement? Pourquoi procède-t-on au vote d'ensemble de la loi? QueUe est l'utilité du second débat? Qu'est-ce que la Constitution? Qu'appelle-t-on droits innés? Nommez-en quelques-uns.

V. - LE CITOYEN Un citoyen est un membre actif de la

commune ou de l'Etat iouissant de tous ses droits civils et politiques.

Tout citoyen suisse est ressortissant d'une commune et d'un ,canton, et réci­proquement tout citoyen d'une commune est citoyen suisse. Il n'y a plus d'heimat~ losen (mot alleman,d qui veut dire sans patrie),

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L'étranger qui veut se faire naturali· ser dans un canton, c'est-à-dire acqué .. rir tous les droits de citoyen de ce can­ton et de citoyen suisse, doit préalable .. ment en demander l'autorisation au Conseil fédéral et obtenir d'une commu .. ne la promesse de lui vendre le droit de bour~eoisie. Comme les ,communes pos­sèdent ordinairement des biens qui 'Sont la propriété .de la hour~eoisie, le prix de ce droit est plus ou moins élevé sui­vant leur richesse. Muni de 'cette pro-. messe de vente, il doit la transmettre au Conseil d'Etat qui ne la soumet ·· au Grand Conseil que si le demandeur est d'une probité reconnue et d'une ·condui­te irréprochable.

Gouvernants et gouvernés s'appellent également des citoyens; ,ceux d'un mê­me Etat s'appellent entre eux des conci­toyens; ceux d'une même commune, des combourgeois.

Sont citoyens adifs, ·c'est-à-dire· habi­les à voter en matière cantonale et C0111-munale: .

1 0 Tous les Valaisans: a) Qui ont vingt ans accomplis; . b) Qui ont leur domicile del)uis

trois mois au moins dans le can­ton'

c) Qui iouissent de leurs dro/its ci­vils et politiques.

20 Tous les Suisses domiciliés et éta­blis dans le canton depuis au moins trois mois.

Ne 'Sont pas citoyens actifs: a) Ceux qui sont flétris ou privés

de leurs droits. civils et politiq ues par iugement;

b) Les insolvables; , ·c) Les interdits dvilement; . d) Ceux qui sont depuis plus d'un . an à la charge de l'assistance pu.

blique: " . e) Ceux auxquels la fréquentahon

des auberges est interdite: . f) Ceux qui sont notoirement privés

de leurs facultés individuelles.

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DROITS CIVILS Les prinçipaux droits. civils sont le

droit de pro}JTiété, celui d'acheter, de vendre, d'échanger, de donner ou de re­cevoir, d'hériter ou de transmettre par succession, de faire partie d'un conseil de famille, d'être tuteur ou ,curateur.

Les personnes qui ont des ascendants ou des des'cendants ne peuvent disposer pa.r don ou par testament que d'une partie de leur avoir, dite quotité dispo­nible.

Le Code civil suisse prescrit . les for­mes qui doivent être observées, pour les testaments, les successions, les dona~ tions, les ventes.

DROITS POLITIQUES

Les droits politiques sont ceux .Qui font partidper les citoyens à la .puissan~ ce publiquet au gouvernement.

Tels sont le droit d'être électeur, élüri­ble, iuré dans les cours d'assises, té­moin dans les actes notariés et devant les tribunaux, admissible aux fondions publiques.

La dél!radation civique entraîne la perte de tous les droits politiques.

(A 8uiv·'I'e.) . . -. . La eonfianee chez l'enfant

= Comment gagner la ·confiance de l'en­

fant? Il est impossible de donner une règle

de conduitet de conseiller un plan d'a<:­tion qui l}uisse réussir dans toutes les cir.constances: car la confiance est un

. sentiment très complexe form.é de nom- . breux éléments dont l'ordre, ou du moins les proportions réciproques, varient .sui­vant les cas Le milieu social auquel ap­partient Penfant, sün éducation antécé­dente, le fait qu'on s'adresse à lui indi­viduellement 'ou 'com'Pris dans un grou­pement, autant de « variables» qui font de la confiance un :sentiment particulier et personnel qu'il semble Qu'on ne puis--

se 'pas touiours ga2"ner de la:. même ma­nière.

Pour ga~ner la 'confiance des ieunes enfants, il faut presque leur donner l'im­pression d'une sorte d'infaillibilité qu' ils respectent, en lacompar.ant à leur maladresse; de plus, il faut savoir se " mettre à leur portée et 10'11" donner sou­vent des conseils pratiques, . simples, presque enfantins, dont ils a ,pprécient la .valeur. Quand ils sentent qu'on leur veut du bien, qu'on agit avec eux .simple­ment et loyalement et que, tout en leur étant supérieur, on sait oublier quelque­fois 'cette su.périorité pour redescendre iusqu'à leur enfance, alors leur confian­ce est ga~née. La valeur personnelle est ,ce qui attire le plus la confiance d'en­fants plus âgés,; mais ils veulent se sen~ tir aimés, mais aussi respectés.

La confiance d'enfants simples et naîfs va. à ~eux qui savent les émerveil­ler et se meHre facilement à leur niveau: les enfants d'un patronage aiment ceux qui .prennent part à leurs, ieux d'enfants et v font preuve d'une adresse inconnue parmi eux; les apprentis d'un atelier s'attachent à un ouvrier cap·able et tons­ciencieux qui leur apprend leur. métier avec intel1i~ence.

Pourtant, malgré cette Icomplexité et cette variété des qualités propres à fÛt­~ner la confiance, nous pOuvons tenter, une énumération des dispositions qui nous semblent requises dans tous les cas, quels q.u'ils, soient.'

En premier lieu, une supériorité teeh­nique adaptée au milieu est absolument nécess,aire; c'~st une qualité facilement mise en évidence, de facon indiscutable, que l'enfant reconnaît bien vite et qu'il exi~e pour consentir à obéir. Cette su­périorité technique serait d'ailleurs in­suffisante si elle n'était aocompaQ'née d'une supériorité morale; sans ·ce sou­tien, son prestige ne serait tJas de lon­gue durée; sa valeur a besoin d'être sou .. tenue et garantie par une élévation mo­rale que l'enfant découvre 121us lente­ment peut-être que la p.remière, mais

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qui le gagne bien plus complètement. De 1Jlus, l'enfant a besoin de sentir une sincérité totale et persévérante de la pa:tt de celui qui veut l'édtlql1er. Il pour­rait peut-etre, admettre, bien que diffici­l~~e~t, qu'on puisse se tromper; mais s Il Vient seulement à soupçonner qu'on le trompe, que les conseils ou' les ordres reçus ne sont pas en harmonie avec 'la conduite de celui qui les donne, alors toute confiance est définitivement per­due,- iamais il 'ne la donnera. ' Supério­rité teèhnique, supériorité morale sin­cérité, telles sont donc les qualités indis­pensables pour gagner la confiance d'e l'enfant. A ceUes'-ci il faut encore aiou­ter. le discernement des âmes, qui per­met d'adapter un système d'éducatlofi. au cas viv,ant et réel dont il s'ap'it et r.ui fait deviner quelle façon d'agir est à employer avec tel ou tel suiet. Il fô.ut aussi posséder une grande aptitude à faire agir ~ afin' que Finn uenc'e exer,cée ne soit pas stérile; .or, ceci suppose une forte volonté personnelle, en même temps qu'une volonté communicative. Enfin, et p'ar-dess.us tout! pour gagner la confiance, il faut aimer et se donner généreusement; l'amour et l'amour dans le 'don de soi, telle est la plus belle et la plus indispensable des qualités de l'éa

'd'ucateur et de l'éducatrice. ' -.a.

70

ter les mêmés leçons et il n'avance p,as. 4. Si le maître ne sait pas interr.oger,

s'il ne pose pas de questions claires et nettes, il doit répéter plusieurs fois pout se faire comprendre des enfants; si, .au cours des l~cons, il se laisse aller à des digressions inutiles.

6. Le maître perd aussi du temns, quand, dans une classe à plusieurs cours, il ne rend pas communes' à toutes les divisions certaines leçons.

7. Quand, suivant l'attrait qu'il a pour une branche du programme, il en exagère l'importance au détriment d'u­ne autre plus importante peut-être.

1 ••• -

De la discipline à l'école La discipline en général a pu être

définie: «Là règle qui communique la rectitude à l'activité -humaine. »

Quelle que soit sa cçmdition, l'homme est soumis à une . discipline en rapport avec le but à atteindre.

1. POUf arriver à sa véritable fin il est soumis à la disciDline divine.

2. Vivant en société, il doit subir ' la discipline légale. -

3. Partageant" les manières de voir d'un parti politique, ' il est obligé" sous peine d'exclusion d'en Çl:ocepter et défen­dre les. théo.ries.

4. S'il v~ut propager une idée et la Comment on perd do temps faire triompher, il e~t obligé de disc1pli, On perd du temps en classe: ner sa pensée. 1. Quand le maître n'a nas établi un 5. ~nfin, s 'il veut eflseigner à un

emploi ' du temps déterminé; Cltl.'=md il groupe d'enfants" il doit les. soumettre ne prépare p·as sérieusement ses leçons: à une exacte et rigoureu~e discipline; quand il n'a pas sous la main les obiets, sous peine de manquer son but. les gravures, livres dont il aura besoin ,L'école doit avoir sa dis cip,ïii) e. Mal-dans le ,cours de la séance de classe. gré les théories de -certains sociologues,

2. Quand les enfants. né sont nas sou- la discipline n'es.t pas attentatoire à la mis à une bonne discipline. Dans ce cas, liberté, elle n'empêche pas l'initiative, le maître doit gronder souvent pour ov- n'étouffe ni le génie, ni le talent. . tenir du silence, du travail, et il perd Qlle comprend la discipline scolaire? un temps précieux. - -- a) La loi ou la direction, ,c'est-à-di-

3. Lorsque les enfants ne S'ont pas re le secours à la volonté; b) .La sanc­classés d'après leur force, leur ,dévelop- tion ou le ç.orrectif de l'infraction. pement intellectuel: le maître doit répé~ . Ladisdpline est d'absolue nécessité

pour l'école~ le maître, l'élève: Pour l'é­cole elle règle et précise le local et le 'matériel, mÇl:rque les iours, et les heures. de travail, et de vacation, de repos, les allées et venues, les programmes. Elle demande au maître de la dignité dans sa tenue, et dans sa conduite, de l'exac­titude, du dévouement, une soumission absolue à la: Direction. Elle exige de l'é­lève le respect, l'exadituqe et le travail.

Conséquence d'une bon.ne discipline. - 1. D'ordre immédiat: respect de la parole du ma:ître: « Le maître l'a dit », ardeur au travail, bonne tenue de l'en­fant, non seulement à l'école, mais dans la rue, dans la famille; rapports faciles de maître à élèves et de èamarades à camarades.

2. D'ordre éloürné: l'homme se rap­pellera plus tard, avec bonheuif son sé­iour d.ans une école bien disciplinée, Ce lui sera pr_Qbablement un secours pour l'accomplissement de son devoir.

Comment établir une b.Qnne discivli­ne? - 1. Par des moyens préventifs.: surveillance active, 'calme, pas. tracas­sière ni sourpç'onneuse; l'enfant a be~ soin d'être soutenu par la présence cons;­tante et hienveillante du maître.

2. Les sanctions: malg:ré son activité, le maître doit compter avec les infrac­tions.

Les sanctions doivent être ra.isonna­bles, modérées, plutôt au-dessous .de la faute qu'auadessus, infli~ées à bon es­cient, iamais au hasard ni en bloc; quelle que soit.la faute commise par un groupe, il v a touiours des non coupa:­bles ou des culpabilités atténuées.

L'infraction sera touiours réprimée avec calme sous forme de conclusion' il est bon de remarquer, que pour la b~n­me ma~che d'une école, il faut un règle­ment bIen établi, étudié d'avance avec soin et suiyi après, touiours avec la meme exadltude. '

.. . -. ...

71

Comment former le caractère à l'école ==

A l'é<:ole notre tâche est conçue <:om· me éducative autan~ qu'ins·tructive. «On n'est pas quitte si O!lli n'31 fa1f pour lei caractère atttant que pour l'intelligen-ce. » ,

Pourquoi? La période scolaire est préparation à la vie. C'est tout l'homme qui est à former, ,cœur et cerveau.

Qui donnerait aux enfants cette for­mation? Nous nrOus considérons comme des auxiliaires nécessaires de l'Eglise et nous remplaçons les. familles, trop sou. vent en dessous de leur tâche dans cer-ta!ins milieux. ~

Influence et importance de l'école dans la vie de l'enfant, surtout qu'and le maître, aU' prestige de la science, aioute tout le poids, d'une autorité respectée et aimée. On objecte bien qu'en fait l'éc.o­le s'adresse à une vie purement intelle<:· tuelle, que le ,cerveau de l'enfant est son seul objectif, et que sôn rôle est conçu trop souvent comme se bornant à ap­prendre à lire, éCliÎre, compter. Miliew artificiel, dirart\..on, où tout l'intérêt se concentre sur des pr ogrammes, d 'études, des accord$ de participe ou des cOlnbi­naisons. de ,chiffres.

Concep.tion fâcheuse que le système actuel de récompenses, trop intellectuel, pourrait iu'Stifier.

MaiS! ne Das trop s'arrêter f.t ce re­.proche, qui tend à être touiours moins mérité.

Voir la part Importante de l'ensei~ne· ment moral -dans les programmes et se rappeler que, dans une école chrétienne surtout, il est bien avéré que «science sans ·conscience n'est que ruine de l'â· me». Nous v répondrons en- m.ontrant comment nous entendons la form'ation d'un caractère à l'école.

Un caractère avec ses éléments don­nés (tenlpérament n,aturel) et 'Ses élé­ments acquis (milieu, éducation, réac~ tion~ personnelles) c'est en somme la sé­rie organisée de nos habitudes.

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Ces habitudes dépendent: 1. ~< de la quantité d'idées que nous avons» et ce­ci, c'est une étude à faire des ~otions morales don~é~s à l'école, de l'enseigne­ment des pnnclpes de ,conduite; 2. «de la facop dont nos idées s'associent avec notre adion et inaction» et id il nous faut examiner la pratique' de ces habitu­des, de quelle façon se fait à .l'école «l'apprentissage effectif de la vie mo~ raIe ».

1. L'ENSEIGNEMENT DE LA MORALE.

Nous n'avons pas l'optimisme de So­crate, mais nous, reconnaissons la néces-

. sîté de cet enseignement. Il faut une ac­tion sur l'intelligence pour faciliter ét pour appuyer celle du cœur et de la vo­lonté. Dans la vie, d'a.illeurs, un carac~ tère ce sera; l'homme qui aura élu un principe ,comme guide de sa vie . .

,Matière de cet enseignement; devoirs envers. la famill{\ la patrie, nos sembla­bles, nous même et Dieu.

D'ailleurs pour nous, la. matière des Commandements et du Catéchisme

Méthode: exemples" récits, précép,tes, maximes, et,c. Mais cçt enseignement ne sera pas donné comme les ,autres. Il exige un accent particulier, plus intime, qui veut produire l'émotion. Aussi plus. de soin à v apporter. Nous en faisons la p.réparation méditée, et par un effoà cordial nous cher.chons une flléthode personnelle .pour mettre à la portée de l'enfant les, devoirs enseignés. . Grand rôle des exemples, dans cet en­seignement qui vise à 1'action plus qu'à '

.la . connaissance: les choisir «pratica-bles ». .

Ex.: On se défiera de ,certaines mo­rales en · actions, de vies d'hommes il­lustres (ex.: le petit Rousseau v-oulait se brûler la ' main comme Scévola. mais il ne savait résister ni au vol, ni au m~n­songe).

Adapter cet enseignement aU' milieu de l'enfant.

Introduire dans le Cours supérieur, .

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avec précaution des notions, Qui prépa­reront l'enfant à la vie, à ses devoirs sociaux, apprécier les tendances de son temps, montrer le parti à .prendre.

Cet enseignement ne se fera pas seu­lement au ·cours de morale, mais il sera compris, dans tout l'ensemble. Il se re~ trouvera dans le choix des Lectures et -Récitations, (il v faut allier les points de vue art et moralité).

Sous forme d'indications brèves, de réflexions, de conclusions sortant des faits, on le retrouvera: dans les lecons de ,choses (admirer le travail persévé­rant, la solidarité, remonter à l'Auteur de la nature); en Iréographie, en histoi­re (leçons de courage et de travail, f1é~ trir actes cruels et làches, exalter le rôle d'honneur de la patrie, montrer les sanctions que la p'aresse ou l'énergie comportent}.

Malis nous n'aurions encore rien fait si nous nous bornions à cet enseigne­ment de principes,. L'éducation morale n'a pas pour but de faire savoir. mais de faire vouloir. C'est même par la p.r:a­tique qu'il faut commencer.

II. FORM.ATION INDIVIDUE LLE DE L'ENFANT

Il faut d'abord connaître son. ,carac­tère, ses tendances et ses aptitudes. L'en­fant aime à être suivi, préfère être bla­mé que n'être pas connu. Cherchez, pour les utiliser, les ressorts qui sont les plu.s puissants en lui: la crainte changée en respect, l'imitation et l'émulation, l'hon~ neur, la sympathie.

Et cela pour amener l'effort volontaire qui lui fera réprimer les mauvaises ten­dal).lces, créer l'attachement au bien.

L'action sur la volonté est constanté eh éducation·; on 1'exercera utilement de nombreuses façons, par l'encourage­ment et par tous, les moyens propres, non pas à s.ubstituer la volonté du maî­tre à célle de l'enfant en tuant celle-ci, mais à amener l'enfant à se plier à la loi supérieure du devoir.

*' * ,II:

'18

Aperçu de quelques points sur les­Quels nos efforts devront plus particu­lièrement se porter: l'éveil de la cons­cience (amener l'enfant à peser le bien et le mal), de plus en plu.s délicatement en lui, et en ses camarades, à saisir le rapport entre la faute et la punition, à éprouver .des remords ou de la. satis­faction morale; le développell1ent de la sincérité, condition de prolrrès et de re­lèvement; le courage moral (romp're avec les défauis, avoir de la persévéran­ce, savoir <t.Q'ir ,contre la souffrance et le plaisir, savoir s'accuser et maintenir la vérité mêm~ aux dépens du respect hu­main); l'abnégation, poursuivre l'égo-ïs­me, faire comprendre et apprécier le re­noncement pour un but de vie su:pé~ -rieur.

Occasions de la pratique morale. -Nous les trouvons dans le travail intel­lectuel lui-même.

Il n'va qu'à réfléchir ' sur ce que l'é­tude véritable comporte d'abnélration et de courage (dans. l'effort d~attention, par exemple), d'amour de la vérité et en un sens, de recherche de la perfec­tion. , Nous les trouvons encore d'ans les,

mille. incidents d'une journée scolaire; noulS en provoquons au besoin. Ex.: si­gnaler une misère à soulager, ou un acte .discret de charité et d'abnégation, ou ménalrer (avec tact) un~ petite hu­miliation salutaire.

L'école peut encore donner touie une formation sociale à l'enfant. C'est la vie commune dans un monde en raccouvci où il v a des passions, des conflits d'in­térêt, des forts et des faibles, où mille occasions s'offrent de support, de cha­rité, de tolérance.

Cette formation ,peut se faire en par­tïculier dans les Jeux, où l'activité de l'enfant est toute spontanée.

Penser à tout ce que les ieux peuvent enseigner en fait de loyauté, d'égalité d'âme, de courage, de .patience ou de d.évouement, et à ,cette petite pré.:..exoé­nence de la vie qu'ils donnent à nosl

bambins: savoir porter d'un cœur éQ:al succès ou mauvaise fortune.

•••• Des contes 'et hl.tolre8

pour le. tout petltl (8ulte)

A côté de ces avantages communs, il ~n est de propres à chaque g~nre diffé­rent d'histoires. Comme l'on ne peut manquer de s'v attendre, ni les effets éducateurs, ni par Iconséquent les règles, ne sauraient se présenter tout à fait les mêmes suivant qu'il s'agit de contes drôlatiques ou de fictions gracieuses; de récits qui mélangent le réel et l'imaD'i~ naire, ou ,d'histoires entièrement confor-mes à la vérité~ . -

(L'orateur examine à part, dans le corps de l'article, ce ' qui ,concerne cha­que espèce d'histoires. Après avoir par­lé d'abord des récits burlesques, il in­siste sur les contes de fées et montre 0 u' ils ne S'ont inutiles ni à la formation mo­rale ni à l'éducation esthéfique de l'en- . fant. Il s'attache ensuite aux histoires et aux leçons qUi se .peuvent tirer des réalités qui ·nou.s environnent: animaux, plantes, phénomènes de la nature et vie commune de nos semblables. De ces ré Q

dts fictifs à base de réalité il passe aux récits vrais de 1'histoire proprement di­te, profane et religieuse. C'est par cette dernière qu'il termine) .

L'Histoire sainte ne peut guère plus que la profane, pour ,des enfants si ieu­nes, se passer des images·. La destinée du grand-prêtre H.éli, ni le sort des lU­ges d'Israël ne les intéressent encore; mais si nous leur montrons une belle gravure de Reynolds, avec le petit Sa­muel, du même âge qu'eux, éveillé, à genoux sur son. lit, attentif, dans le si­lence de la nuit à la voix céle~te et di­sant, selon le ·conseil du grand-prêtre:

"-

« Parlez, Seigneur, votre' serviteur écou- , te », le sens religieux se trouve ému en même temps que le sens esthétique, et le 'germe peut-être se dépose déià au fond

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de l'âme, de ce que c'est que répondre à l'appel de Dieu. Les ParaboÏes de l'Evangile, si doucement que la pensée du Maître S'y approche de nous en com­pa~aisons familières, dépassent encoù, pour, la plupart, l'intelligence des petits enfants; et, par exem,ple, l'enseignement du levain ou celui de la drachme per­~u~ restera pour eux lettre morté, s'il se lImIte aux paroles du texte. Mais a10u­tez-y le commentaire artistique d'un Burnand: aussitôt ils s'intéresseront à cette femme du peuple qui, triomphante, montre aux voisines, par la fenêtre sa pièce de monnaie retrouvée; ils reg.ar­deront avec ·complaisance cette maman! prête à faire du pain et sa petite fille qui lui apporte le levain demandé. Les explications '~eront écoutées, et quelque no~ion déià entrera dans le~ ieunes es­pnts, de la parole divine qui renouvelle les cœurs, de la ioie que donne au Père céleste, comme aux parents de la terre, la conversion d'une âme perdue. 1)

Telle est cependant la simplicité, ' la p!ofondeur, l'efficacité de la parole di­vme .q ue, même réduites au seul texte, certal11es pages de l'Evangile peuvent encore être comprises des enfants les, plus ieunes, toucher leurs cœurs purs, enchanter leur naïve imagination. Te ne m'étais pas servi d'images pour racon­ter, l'année dernière, à un petit ami de 4 ans, Louis R, la parabole de l'Enfant prodigue, un soir qu'il était venu, avant le dîner, faire un bout de causerie avec l'hôte de ses parents Assis en silence près du feu, sur un tabouret, tandis que le vent d'automne faisait rage dans les bois autour du manoir, il m'avait fixé avec attention, de ses grands yeux br~ns, tout le temps que ie parlais. Con. ~ralrement à son habitude, i1lle m'avait mterromou d'aucune interrogation' et la cloche du dîner ayant sonné comme ie finissais, il n'avait pu entamer" de

commentaires. Mais à table, comme son père lui demandait le sujet de notre en­tretien, voilà qu'à sa manière, sans réel­le inexactitude nourtant, il raconte l'his-toire du pauvre enfant «qui n'était pas gentil, qui avait quitté son p·apa, qui avait ,dépensé tous ses sous·, qui gardait les pourceaux, qui n'avait plus de auoi manger et qui était très malheureux-... » C'en était tropl pour notre sensible ami. Sans pouvoir aller plus loin, il fondit en larmes, incao·able d'achever SOI1 repas·; et nous eûmes beaucoup de peine à le consoler en lui répétant que le petit gar­ÇOn était revenu à la maison, qu'il y avait été très bien reçu, que son pap'al lui avait pa.rdonné et avait fêté ' son re­tour par un grand festin.

Pas besoin d'images non olus, - en­core qu'elles ne puissent oas nuire, _ pour qu'un enfant s'atta~he à certains récits de l'Ancien Testament, et, par exemple, à ·celui de Moïse sauvé des eaux. Dès l'abord, les jeunes auditeurs s"émeuvent de l'ordre 'qu'a donné le mé. chant roi de tuer -tous les petits garçons qui naîtront aux Hébreux. Leur intérêt grandit quand Hs voient la mère de Moï­se le cacher pendant trois mois, le met­tre ensuite dans une corbeille d'osier en­duite de bitume et le déposer (fans les ioncs du fleuve. Avec la ieune sœur ils attendent anxieusement ce qui advien­dra. Quand la fille du Pharaon annro­che du Nil pour S'y baigner, ifs ne. ner­dent pas un de ses mouvements; ils re­tiennent leur souffle quand elle aperçoit le fragile berceau. Ils l'écGutent avec in­térêt dire à sa servante d'aller le lui chercher; ils l'aiment de s'attendrir sur le gentil bébé, bien qu'elle y d~vine un des .petits Hébreux que déteste son père. Et quelle ioie lorsqu'eUe décide de le sauver, lorsqu'elle accepte l'idée que l'ai suvaère la sœur, d'aller chercher tout de suite une nourrice! Mais le grand succès de l'histoire, c'est que ïustement la nourri'ce -choisie se trouve être -la mè­re du petit Moïse et que même la prin­cesse la paye, sans la connaître, pour.

1) « Les Paraboles», illustrées par Eug. Burnand, avec un avant-propos du vicomte E.-M. de Vogué.

nourrir , son propre enfant. On m'a dit que les jeunes Anglais s'amusent beau-cOUP de ce tr~it final. , .

Il faut plal11dre l~s educateu~s 9U1, so.u,s le coup .d'étrOItes ou cra1l1tIyes préoccupations, . se priver~ient, pnv~.­raient leurs pUPilles des tresors de po~­sie et de moralité que recèlent, hum,al­nement même, nos Ecritures saintes. Il faut plaindre les enfants pour q,ui ~oël serait réduit à la fête du solstIce d'h1V~r,. J'invite les Çlmis de l'enfance, quand Ils èntendront le refr,ain:

Il est né le divin enfant, Chantons to·us son avènement!

à réfléchir un peu sur ce que le. chris­tianisme a .fait pour les tout nehts ~e­puis que son fondateur a posé les malI~s, sur leur tête, les a donnés comme mode­les au mo:nde, a maudit quiconque les scandaliserait, a déclaré prendre p'Ûur lui-même tout ce qu'on tenterait Dour ou contre eux. Si, el1l notre XXe siècle, ?n peut parler des enfants com~e de petIts rois, c'est parce qu'à un certa1l1 moment, dans l'histoire, un 'enfant a par':!',. qU' auiourd'hui même trois cents mllhons d'hommes, ët de l'humanité la p;lus avancée, adorent comme le fils de DIeu.

Félix Klein.

Partie pratique

lIn brin de morale LA VIE: UNE LUTTE

Dites-moi ce qui attire le plus vive­ment votre attention.. N'est-ce pas le spectacle d'une bataille? Des bêtes qU~ combattent, des for'ces qui s·e mesurent?

Avez-vous iamais vu sur mer, r.ar une. nuit d'orage, le falot d'un naVIre vaCIller, disDaraître, surllir de nouveau? Comme elle vous prenait tout entier cet­te lutte de la lumière tremblante 'contre tant de puissances déchaînées! l'ou!­quoi cela? Parce que, sans le savotr

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peut-être, cette lumière vous était un symbole de la vie ,des hommes. Notre vie est une lutte qui recommence tous les iours·. Nous luttons pour la santé contre la nialadie, pour le bien contre le mal. Notre existence, quelque faible et ballottée qu.'elle nous ap-p·araisse, n'en a pas moins ,cette beauté passionnante "­des combats où sont engag:és les plus grands intérêts, les trésors les pl~s ~ré­cieux: la liberté, l'honneur, la JustIce, et où rien n'est indifférent, parce que tout en définitive, augmente les chances ou ies diminue, hâte la victoire ou la compromet.

Nommez-moi tin être vivant quelcon­que. - Une hirondelle. Soit, p.reno~s' l'hirondelle comme exemple que la VIe est une lutte. Chaque bête, chien, bœuf, guêpe, souris, lutte avec des moy~ns ' différents. Par quel moyen peut, bIen lutter une hirondelle? Que possede-t­elle de plus remarquable? - Ses ~iles et s-a vitesse. - Admettons-le, qUOlqu.e les yeux de l'hirondelle, SQIl sens a ,dmt­l'able de la direction qui fait qu'elle ne se perd iam,ais, et enfin son système res~ piratoire qui fait q11:.e iam~is ~l1e s'es­souffle, soient des choses, IUOUles ~omw me perfection. Av~zwvous vu des luron-, delles lutter de vites-se? Le soir, q~and! ils se poursuivent dans l'air. mart1l1ets et hirondelles sont comme une bande d'écoliers lâchés par la prairi~, ~t qui ~e poursuivent avec des cris de 101e. MalS ce qui est p:lus impressionnant, c'est de voir cette petite hirondelle se ~esur~r avec de gros oiseaux de prote, De& qu.'eUe voit un ,épervier ou un milan. ene pousse un ,cri d'alarme. appelle ses c~­marades et toute cette troupe se met a' harceler l'ennemi. Elles fondent sur hli du haut des airs, poussent des cris qui signifient sûrement: « A~ voleur! à l'as­sassin!» Ainsi, elles ~elouent ses. pro­iets, quoique plus petItes gue !U1. ~.e gros bri~and les mangeraIt bIen S Il oouvait· mais elles lui échappent par leur prèstesse. L'hirondelle lutte au~re­ment encore. Sa nourriture, ce sont ,les

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mouthes. Elle les poursuit et les exter­mine par milliers. En cela, elle mène une lutte utile aux hommes.

's peuvent en conclure qu'on ne les Devoir. de l'é::~:: .. lol-mêm8 _ 111al·am

le nas as. sez l~ur leur. faire de l'one . ) te pour entretenir la vie. Si la respir tJ (Leçon au Cours élémentaire.

Lorsque ' les fro,ids arrivent, l'hiron­delle s'envole vers les pays chauds. Alors, il lui fau.t lutter contre le vent et la distance, bravement, .pendant des heu­res. Presque toujours, elle arrive: hélas! la tempête, le froid, la faim, l'exténuent quelquefois et la tuent. Pour entrete­nir leur vie, tours les êtres luttent ainsi. L'homme aussi lutte, se défend, protège sa vie tous les iours. En mangeant, VOUg, luttez ,contre la faim. C'est un combat que plusieurs livrent avec plaisir. Le terrain de lutte qu'ils préfèrent, c'est la tabl~. Devant les plats à vider, ils sont des héros. C'est p'arlait, mais à une con­dition, c'est qu.'ils se tiennènt aussi bien au travail qu'au repas! - Quand vous: vous lavez, vous luttez ,contre la saleté; quand vous balayez vous luttez contre

' la poussière. Dans certains. pays, l'h0111-me lutte pour la terre. On voit 'Souvent dans les . contrées montagneuses desl hommes, des femmes même, ravporter sur leur dos, dans des hottes, ]a terre que la' l}luie avait emportée. Quelle lutte POur maintenir ces lopins de champs. contre les avalanches et les torrents! Au bord des fleuves et de la mer· on est .0bIi­sré d'employer toutes sortes de moyens. pourr empêcher les, vagues de ronger et d'emporter le sol. C'est une lutte pied à pied.

tion cessait) le san~ seraH vite PoSLitaio1nu'tte, la b01}ne lutte loyale e, t fr. au-sonné et la vie cesserait du même t f bl notre

L'éducation est une lutte aussi. che est nécessaire e avora e a l' enfants luttent entre eux, ,cela se développement. Elle exer-ce, forh 1~, tous les l' ours. Leurs. for,ces s'essa trempe notre caradère. Il faut en .prl;n-

cl l'habitude ' de bonne heure. SIon et se mesurent, En luttant, ils, èlul~IueU- 1 ;e est pas fait, elle nous étonne et n~us tent leur adresse et leur a~i1ité. Et n y. Q " est effrayé est vam­leur fait un si Irrand f}laisir! Pendant effrd~e, u~coÏ(~~rd son sang-froid ~t que les uns luttent, les autres quelque- cu avanc Ct résistance Donc entra!­fois font cercle et les regardent. C'est ses m{)~en~, , eu ).porter d~s atta:ques,- à t , . t' t a f't d t nez vous a s '1 ' d res ln eressan. 11. al es, vœux an.. - d fatigues à rencontrer eSt tôt po~r l'un, tantôt pour l'autre. Si endurer. es, " ten'ir bon devant les un petIt lutte contre up, grand, tous les contradlctsu~sh a résister a.ux douleurs vœux sont P?ur le petIt. Natu~el1ement, men~c~~s e~cm~~.aies,- vous ramasser si ces· lut,te~ ~Olvent re~ter courtÇ}Is~s, et ne phys i b reprendre courage s1 vou~' pas degenerer en fIxes et en dIsputes. yous om ez~ . sachez résister aUSSI A ~et~e ,condition,. ell~s. sont très ~onnes, etes a~attus\ . m,a~s ~ séductions, aux ten­malS Il faut saVOIr reslster.J.. se defendre, au-~ pro~ess~~, :S~ la vraie lutte dan.fYe­se ?ervir de tous les m.oyens pour sou- tah~~sët ;t~in~ de surprises. Un enfant tenIr une attaque. SaVOIr se defendre et r~u'd" peur d'un chien, ni d'un combattre est une des choses les plus deci e~· adpas

e b,lessure Mais souvent

' . coup, nt un ", . , necL~s,satrlest·· . f ·t - 1 f t les meilleurs ne savent p·as tresister a emu a IOn, qUI al que es en an s 1 appétits Nous attirer e nous cor-

lut~ent entre ~ux à l'école à ,qui fera le r~'::;~re par des paroles f1~tteuses, des meIlleur deVOIr, saura le mIeu~ sa le- romesses, des. plaisirs, de 1 argent, cel~ çon, est une bonne chose aUSS1 quand P, sit quelquefois là où n'a ,pas aboutI elle est m'aintenue en des limites cordia- f!~iolence. P.renons garde. à .nous! La les et loyales. vie est une lutte pour le maIntIen de no-

n ya lutte aussi entre lest ehfants et tre liberté et du bien en nous. Comme les maîtres Un maître peut dire~ «Voi- la petite lumière, la nuit. sur la !fler, d trois mois. que ie lutte contre l'entête- continue à émerger, à brûler, à bnIler, ment de cet écolier. Il a de belles quali- malgré les vagues et les ténè~res, nouS' tés, mais il est tellement volontaire qu'il avons à nous garder de ce qUI peut ter-semble aveugle et sourd __ quand" il est en nir notre dignité d'hommes. _ . . proie à sQn obstination. ». Dans toutes les luttes, il v a des valn-

Parents et enfants sont en lutte for- cus. Que fait-on à leur ég-f:1r~? Ç)n les cément et tous. les iours. Si les parents ramasse et les soigne . . AInsI . devo~s-ne luttent pas, cO~1tre les enfants, l'or- nous faire pour les vatnc~s de l~ v~e, dre ne peut régner dan~ .la tp.aison .. A tous les écrél;S~S, les blesses, les ~!1.f1r--chaque instant l'un ou l'autre enfremt m,es, les mutIles du -corps et ~e 1 ame. la règle du · Io~is; A la, fin, chatun tire- Pitié pour les vaincus, qu'ils s,olent tom-

Notre corps ~lui-même est un champ clos où des ' for.ces adverses se livrent bataille. Il y a en nous de bons et de mauvais microbes. Ils se mesurent en­semble. Si les mauvais l'emportent, ,c'est la maladie; si les bons triomphent, ,c'est la santé. Vous savez ce que ·c'est que le san~. Il -circule dans nos veines. Tour et nuit, le cœur bat et met le sanQ' en mouvement. Dans les poumons, même pendant notre sommeil, l'air se met en contact ave.c le sang pour le purifier, 'Respiration, mouvements du cœur, pu­rification du sang-, tout 'cela est une lut-

rait à soi et tout le monde serait gêné. bés d;'l11s le malheur ou tombes .dands 11 Si les parents maintiennent la loi et faute! Voilà un bien grave sUl~t on ·

l'ordre dans la maison, ils rendent le nous vous parlerons une autre fOlS. plus ~rand -service ,aux enfants·. De sorte Charles Wagner. que /lutter contre les f!ens est QUJelque- ••• fois le meilleur moyen de leur être utile. çeuxauxqq.els personne . ne résiste ia"

ASSIDUITE. - EXACTITUDE, TRAVAIL.

C'est à l'afide d'une image repréSel}­tant la dasse' et l~ écoliers a~' ,trava~l que le maître exphquera aux elev~s de

1, id·t ~ , l'ecole ce cours que, sans {/!Ss Ut ~ ~. ' ils n'apprendront que très ~tf!:ctlem~nt et très tard à lire, à écnre, a s lnstrU1re, en un mot. t 'r

1 Les enfants qui ne manquen .1 a-mai~ l'école ou très r~rement du moms et pour ,de bonnes ~aIsons, font de ra­pides p1'{)Q'rès, tandIS que leurs cama­rades moins assidus" parce que peut­être IC~ sont des enfants {l'idés, restent ,~t arrière et oublient même l~ peu qu 1 S ont déià ap'pris .. Ils sont bien . honteux quand, arrivés à l'âge de s~pt ans .. on leur demande s'ils savent l~e .... , b~e~ -confus aussi quand on, ~es '1?ne ?e re~l­ter un mor.ceau de p'oesle! Ils n ~n ~n~t retenu aucun! Leurs petIts amIS, lU, eux, sOnt venus régulièrem~nt à .1'ec.oIe, lisent couramment de iohes hlst01.r~~ qui les intéressent, et font ~rand plats1:.! à leurs parents, en leur dI~apt un~ f.a­ble, en leur raconta!lt un: reçlt. de 1 hiS­toire du pays. et mel1!e, en etant cana­hIes d'écrire une petIte lettre, s~us la dictée de leu1.1 père ou de leur !lle~e.

Conclusion: On n'ap.prend ~ lIre et on n'apprend ensuite à ~s'instrulre qu'en venant assidûment à l'ecole. .. ,

2: Après avoir insisté sur l'as~ldU1te, on en vienc;1ra à reco~mander lllsta!ll­ment l'exactitude, qu'Il est plt1s, !a~l1e d'obtenir des élèves du Cours elemen­taire que des ieunes enfants de l'a classe enfantine. . ., 1"

L'exactitwde consiste à arnver a eco.­le quelques instants, avant le commence­ment de la classe, afin de ne vas entrer, dans la salle qUélll1d une lecon est ;:om­men,cée, ce qui est llne cause A de deran­gement pour le matfre, en meme temps

Page 8: L'Ecole primaire, 15 mars 1913

qu'une sorte de ma11lque d'éllards envers lui; une occasion de distraction, tou­iours, et de dis'sipation, souvent, POUf, les camarades. Enfin, l'enfant inexact perd une partie de la Jeron commencée, la plus importante peut=être; car il ne lui est 'Pas touiours possible de com­prendre la suite, que le ·commencement lui eût expliquée.

3. Insister sur l'exactitude et, d'au~ tant p,lus, que c'est le plus ordinaire­ment par leur faute et non par celle de leurs mères, que les enfants arrivent en retard à l'école. Les enfants sont sou­vent paresseux pour se lever, lents pour se mettre en route; ils s'arrêtent et s.'a­musent en chemin. Dès leur ieune âQ'e, nous devons les mettre en gait-de contre la perte du temps,alors 'surtout que le devoir, quj est déià devoir d'état pour eux, (devoir, devoir d'état, mots pleins de sens à leur faire comprendre aussi­tôt que l'on peut s'adresser à leur rai­son) les oblige à obéir au rèltlement de l'école, qui veut aJJ'à t~l1e heure fixe tous les élèves entrent en classe.

Et ici, ne serait-il pas le cas de citer en: exemp,Ie à nos élèves des ,centres, si inexacts souvent, alors qu'i1leur en coû­te si peu de faire le chemin de la maison à l'école, bon. nombre d'enfants de la campagne, qu.i ont tant de mérite à ve­nir en classe l'hiver à travers la neige, la glace, la boue, en suivant de mau­vais chemins, des routes montagneuses, en 'cotoyant parfois même, des précipi­ces) et, cel~, pendant une _ demi-heure, une heure peut-être de marche. Ces obs­tacles, sans doute, nuisent bien, forëé­ment, à l'a:ssiduité; mais il est des ré­gions où nos petits gaŒ'cons, de races plus vaillantes, les surmontent coura­geusement et arrivent ainsi à être d'ex­cellents élèves, faisant ensuite admira­blement leur chemin dans la vie.

4. Le travail, devoir non moins indis­pensable de l'écolier envers lui-même. Nous l'avons déià mis en ~arde contre la paresse en lui recommandant l'atten­tion et l'application. Insistons sur ces

deux points. et ne craürn.ons D,as d'expli­quer à ·ces enfants de 6 à 8 ans ce gue l'on entend par l'effort, la bonne vo­lonté, la violence qu'il est de leur devoir de se faire à eux-mêmes pour écouter, en dasse, pour étudier leurs leçons} pour écrire leurs. petits devoirs eI1 essa­yant de le faire de leur mieu~, 'Sans se hâter plu.s qu'il ne faut -pour aller iouer plus vite, s.ans se distraire en faisant ces deux choses à la fois: travailler et s'amuser.

5. L'enfant arrivera sans peine à fai~ re ce qu'on lui demande s'il est ·avant tout docile. s'il se laisse guider P'q'f ses m.aîtres, s'il fait, sans raisonner, sans murmurer tout ce que le bon '.ordre de l'école exü!e de lui. L'élève nésûigent, in­différent, pa.resseux, insQumis est, mal. $lré tout, un mauvais écolier. Or, il V a un proverbe qui dit: .« Tant vaut l'éco­lier, tant vaut 1'homme.»

LECTURE A EXPLIQUER ET A COMMENTER.

L'assiduité. - Si l'on veut savoir quelque chose, il faut travailler avec suite à l'â~e où la mémoire retient fa­cilement ce qu'on lui c9nfie. Une 'iour­née perdue ne représente oas "seulement une perte de temps matérielle. ta valeur même du travail de l'écolier s:en res· sent. Il est plus difficile de reprendre sa tâche ~nrès l'avoir interrompue. Il fal\.t un nouvel effort pour se remettre train. On e:aspille ainsi de~ forces q on aurait ménagées si on en avait fa un emploi régulier.

Rien ne fatigue ,olus les chevaux telés que les arrêts fréquents. L' de l'enfant est comme un ieunech qui a besoin d'être tenu en haleine u.n exercice quotidien et de ne se ser qu'à des intervalles fixes. Sa lui paraîtra olu.s léQ'ère s'il l'a roro

f'l,.-n ,l"\'l,.

au. iour le ' lour, lentement, rég,u ment, avec exactitude, par une sorte progrès continu et 'constant dont il ' sent pas la fatigue.

Il est par 'conséquenJ plus intér

Que personne à suivre assidûment les leçons de son maître. Il auca beaucoup pIl1'S de peine à rattraper, le temps per­du qu'il n'en aura.it à ne pas se laisser attarder.

Qui sait, d'ailleurs, s'il rattraperait iamais ceux de ses camarades, qui au­raient pris les devants. Il pourrait 'se repentir toute sa vie d'avoir été insou­ciant o,u né~ligent pendant ces heures fécondes de l'enfance qu'il ne retrouvera J)1t1~ Ce qu'il n'aura lJoinrl: appris, alors, il risque de ne t'apprendre iamais,

llésn'mé. - L'assiduité atlsure les progrès et le succès du travail de l'école. Un travail interrompU, capricieux ne produit aucun fruit. L'exactitude fait contracter à l'enfant des ha~ bitudes d'ordre, de régularité qui lui seront très précieuses dans la vie. Les heures gaq­pillées. quoi qu'on fasse. ne se retrouvent plus. Travaillons pour plaire à Dieu, pour être aimés de nos parents et de 110S maîtres) pour devenir plus tard, des hommes de V<.1lelll' utiles et bienfaisants pour nos semblables. L'application à l'école est l'apprelltissaRe dL! travail de la vie. . ......

L'emploi do temps

Qu'est-ce qu'un emploi du temps? -- Qui doit l'établir? - Quand doit-il être établi? -Sur quelles données?

I. La nécessité d'un emploi du temps s'im­pose pour les raisons suivantes:

a) Il fait gagner du temps. - Le temps étant mesuré à la minute pour que les heures de classe suffisent à tout, on ne saurait trop prévoir la meilleure manière de l'employer.

Comment peut-on gagner du temps? En sachant nettement: 1. ce que doit ap­

prendre l'enfant; 2. ce qu'il peut faire; 3. 'à quel moment pour que l'effort soit le plus- pro­fitable.

b) Il habitue les enfants à l'ordre ei à l'e­xactItude. . Comment? 1. En imposant uné rèo'le inva­

nabI~. à la ~uccession des exercices ~ (leçons, devon s, entrees, sorties, etc.), 2. En familiari­sa~.t les enfa~ts avec la prévoyance si bien ~u Ils en a~nvent à devancer plutôt qu'à at­endre le Signal pour chaque mouvement de

la ~!asse, 3. En faisant entrer dans la vie jour­nahere le jloût de la méthode et de la pone-

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tua lité qui les' a séduits dans la vie scolaire. c) Il préserve les enfants de l'oisiveté ·et

par conséquent favorise la discipline, 1. L'imprévu est toujours une cause de dé­

sordre; 2. pendant la seconde d'hésitation que l'enfant observe dans notre attitude, il se dis­sipe, c'est-à-dire que son esprit n'étant plus attentif, cherche à se distraire et aussitôt c'est le bavardage, le bruit, la mauvaise tenue.

II. Quelles conditions doit réaJiser l'emploi du temps pour répondre à tout ce qu'on at~ (end de lui?

a) Il doit encadrer tous les exercices règle­mentaires pendant le temps qui leur est ac-cordé. .

b) Ces exercices doivent se succéder dans un ordre étudié et voulu, d'après les condi­tions du règlement) l'âge des enfants, l'il1té~ rét des matières et 1'effort que l'étude de­mande pour chaque enseignement. . 'c) L'emploi du te111!)S doit être éprouvé, Il ne devient définitif que lorsqu'il a été expé­rimenté et bien souvent modifié.

Lorsqu'il est définitif, il doit être scrupu­leusement respecté.

Oonclus,ion. - On pourrait signaler ici: 1. Les bonnes dispositions dans lesquelles

sout les enfants pour se mettre au travail, s'ils sont habitués à être toujours occupés, suivant la même réglementation, et sans à coups de surprises et de précipitatio,n.

2. Les avantages multiples qui doivent ré· sulter pour eux, dans la vie, de la pratique éclairée et régulière d'un horaire qui leur fait sentir .« la valeur du temps»

~=-lilillI

ExercIce d'orthographe et de récitation

L'ABEILLE ET LA MOUCHE Un jour une abeille aperçut une mouche au­

près de sa ruche. « Que- viens-tu fa ire ici? lui dit~elle d'ul1 ton furieux. Vraiment, c'est bien à toi, vilain ' animal, à te mêler avec les reines de l'air!» - « Tu as raison, répondit froidement la mouche; on a toujours tort de s'approcher d'une nation aussi fougueuse que la vôtre.» - « Rien n'est plus sage que nous, dit l'abeille; nou's seules avons des lois et une république bien policée; nous ne broutons que des fleurs odoriférantes; nous ne faisons que du miel' délicieux qui , égale le nectar. Ote-toi de ma présence, vilaine mouche im­portune, qui ne fais que bourdonner et cher­cher la vie sur des ordures.» - « Nous vi-

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vons comme nous pouvons, répondit la mou­che: la pauvreté n'est pas un vice; mais la colère en est un grand. Vous faites du miel <luï est doux; mais votre cœur est toujours amer; vous êtes' sages dans vos lois, mais emportées dans votre conduite.. Voire colère, qui pique vos ennemis, vous donne la mort, et votre folle cruauté vous fait plus de mal qu'à personne. Il vaut mieux avoir des qua­lités moins éclatantes avec plus de modéra­tion. "

FENELON (Félbles).

Le texte ci-dessus pourra servir à la fois pour la dictée, la lecture expliquée et la réci­tation.

Pour la dictée, il sera utilisé avec profit

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'pour une revision de l'adjectif qualificatif; ' relever ceux du texte, les analyser, indiquer le féminin de ceux qui sont au masculin et vice versa; composer de petites phrases dans lesquelles entreront ces adjedifs~ changer ainsi de genre.

Pour la lecture expliquée, l'intelligence du sens à faire trouver par les enfants, donnera facilement lieu à d'utiles -conclusions morales: (' la pauvteté n'est pas un vice; mais la cC?-1ère en est un grand '». - « Il vaut mieux avoir des qualités moins éclatantes avec plus de modération »)) sont des maximes à déve­lopper et à faire retenir. Les mots et les ex­pressions à expliquer seront: « répondit froi .. dement »; . « une nation aussi fougueuse» ; « république policée »; « nectar »; « mouche importune ») j « bourdonner»; « cœur amer ».

Pour la récitation, ce morceau de prose, appris par cœur, devra être récité sans préci­pitation, sans chanter, avec le ton de la con­versation; mais, quoique simplement dit, en prenant alternativement l'inflexioi1 de voix animée, violente, orgueilleuse de l'abeille et celle plus douce, posée, humble, mais digne de la mouche. - La dernière phrase, bien dé­tachée, plus lente, sera martelée sans affecta­tion, mais: d'un ton plus sententieux que le reste de la Fable.

, ... Soj et. de rédaction

Vous connaissez la fable: « LA CIGALE ET LA FOURMI». Vous supposerez que la cigale a rencontré une fourmi charitable. Cel­le-ci, au lieu de réprimander durement la chanteuse, lui fait bon accueil. Elle lui de­mande, en échange · quelques chants qui la

distrairont dans son obscure retraite. Racon­t~z la scène et ajoutez vos réflexions.

XXX Il faut se rendre utile. Dites ce qile vous

faites à la maison ou ce que VOLIS pourriez faire pour rendre service à vos parents, à vos frères et à vos sœurs.

XXX Votre mère est malade. Vous lui faites du

bouillon. Dites comment vous vous y prenez depuis le moment où vous allez acheter la viande et les légumes, jusqu'au moment olt vous lui en présentez une fasse.

XXX « Prenez garde aux petites dépenses, une

petite voie d'eau submerge un grand navire. JI

Donnez votre opinion sur cette pensée et ap. puyez-la de quelques exemples.

XXX Pourquoi faut-il épargner? Quelles sont

les dépenses particulièrement inutiles et pour­quoi?

XXX Aimez-vous la lecture et pourquoi't Quand

lisez-vous et que . lisez-vous? Quels ouvrages vous ont le plus intéressé?

XXX Développez cette maxime: « L'ordre a be­

soin de trois serviteurs: la volonté, l'attention, l'adresse.}) On pourra supposer 1 une conver­sation entre trois amis ou amiçs qui, à la suite d'une leçon de morale sur l'ordre, ayant pris d'un commun accord la résolution de se cacher de leur désordre, se font part mutuel· lement des diffiC!lltés qu'ils éprouvent à y être fidèles.

XXX Racontez une histoire vraie, -autant que pos·

sible, où il soit question d'un enfant qui déso· béit à ses parents et est puni par les consé· quences de son désobéissance.

XXX Un fermier se lamente, ses , chevaux sont

fréquemment malades, ses bœùfs s'engrai mal; s.a basse-cour lui donne de maigres fits Un professeur d'agriculture, consulté, site la ferme: il y trouve des écuries, des bles basses, obscures et malpropres Il les conseils qu'il juge nécessaires. Reprodui les plaintes du cultivateur. Raconter la visi du professeur et dire ses conseils.

• • '8' ••

SION, 0 Avril 1913

=

L'EOOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA

SOCIETE VA'LAISAlfllE D'IDUCATIO!I

Educateur. et E4ucatioD (Suite et fin)

A toot prendre,. pou.r un éducateur chrétien, en sus de l'aptitude pédagogt­que laborieusement éllcqUJise, du dévoue­ment, tenace iusqu'à l'héroïsme, envers les âmes, il v a encore à souh'aiter l'a­mour du savoir.

Nous ne sommes plus au temps oit, avec quelques, rudiments d'instrùction, une certaine dose de dévouement et d'en. durance, on s'improvisait maître d'école. En fait, les études sérieuses, prolongées, préparent les futurs éducateurs à leuTs fondions. Mah!ré ·cette institution, bien mince est encore le bagage de connats­sances dont est pourvu un. débutant: en outre, le manque d'expérience l'empê-. che de tirer bon' parti de ce qu'il' a ap­pris. Et c'est ce que l'or~ani'8ation la plus parfaite ne saurait emDêcher __ Aus­si, aux ieunes qui débutent reste-t-il à d'Onner cette double 'consigne: néceSSI­té du trayail personnel, onrani·sation in­telligente de ·ces. études continuées.

En effet, il existe. unt moyen, m'ais un seul, de &uppléer à 1,'insufHsance du dé­but; c'est d'ajouter constamment p'ar l'effort inteUeoiuel aux provisions déià faites, en se conformant à ces deux lois dominatrices de tout développement du savoir: premièrement noulS ne savons en toute vérité que ce que nous avons, réé­tudié fréquemmen.t; l'oubli emp'Orle tOlut le reste, un pe1ll plus tôt, UJl1 peU' plus tard, mais inéluctablement D'aùtre

tpart, H en est de nos acquisÜions intel­ect~eHes comme de nos aliments: cel­

le.s-l,a ,seules s'Ont nôtres, que nous avons dl~erees, assimilées, converties' en sani!

et en musdes de notre esp,rit, si .l'on peut ainsi parler.

L'obligation de nous. perfectionner grandit en 'Outre . avec les . développe.' m·ents incessants du savoir. humain. De ce chef il résulte effectivement que la· science est la première qualité aué le'

. m·onde exige ,d'un maître, quel ·.Qu'il s-oit, religieux out non. «Avant. tout, dit u.n' auteur ' an~lais, -le maHre d'Oit être un· savant, et aucune partie de sa t'Orma­tion professionnel1e ne doit être pOuSsée aux dépens de son instruction propre-­ment dite.» Un ' autre écrit ceci: -« Le vrai maître ne croit iamais son înstruc- . tion achevée, mais cherche touiours -à aiouter à ses counaissa[1'ces., Dès Qu'il cesse d'étudier sérieusement, " il cesse d'enseigner avec fruit.»

D'ailleurs il est éllÎsé de coniprendre Qu'un institutewr Qui n'étudie plus, s'ex- , pose à ne plus payer sa dette envers ses élèves: on ne donne point ce qU'on n'al pas,. De plus, l'enseignement, qui est avant towt l'art d'éveiller les esprits, d'exciter leur initiative, exige du maître un .esprit vivant et actif; üue intelligen­ce qui, faute d'exercice, s'alourdit de iour en iour, ne peut éveiller autour

1 d'elle la vie. La décadence est très " ra~ pide ,chez Qui cesse de faire effort; les. . devoirs mêmes d ta fonction, qui sopt. faciles à ac.complir pour le travailleuT., pèsent de pl1us en plus lourdement sur le paresseux. La chose ne taTde pas à percer extérieuTement, d& sorte · qu'un maître routinier peut en venir à four­nir lui-même un exemple de la déchéalt;.­ce honteUJse de qui se laisse aJlerau désœuvrement intellectuel. En vérité, voulons-nous obtenir que nos él~ves.