l'ecole primaire, 15 février 1942

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SION, 15 Février 1942. No 9 PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE D'EDUCATION AB 0 N N E MEN TAN NUE L: Fr. 7.50 Ume Année.. les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD. Instituteur, Sierre -- Les annonces sont reçues exclusivement par -- PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION Avenue de 10 Gare T éléohone 2 12 36

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 février 1942

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SION, 15 Février 1942. No 9

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE D'EDUCATION

AB 0 N N E MEN TAN NUE L: Fr. 7.50

Ume Année..

les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD. Instituteur, Sierre

-- Les annonces sont reçues exclusivement par --PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION Avenue de 10 Gare T éléohone 2 12 36

Page 2: L'Ecole primaire, 15 février 1942

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

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!

SION, 15 Février 1942. No 9. 61ème Année.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCIÉTË VALAISANNE D'ËDUCATION

SOMMAIRE: COMMUNICATIONS DIVERSES: Examens d'admissio:a. aux 'rour.s ;préiparatoires des écoles no.rma:les. - Examens de -clô­ture deB cours complémentaire.s. - 'Chez nos voisins. - PARTIE PEDAGOGIQUE: Un guide sûr de l'Boc,ole primaire: Mgr névaud. - L'enseignement de l'instruc.tion civique dans les .écoles primai­res. - Je voudrai,s hien savoir ... - Caractéristiqli'&s d'une bonne école. - L'éducation /physique au point de vue -catholique. - PAR­TIE PRATIQUE: Langue française, 'centres d'inté-rêt, 1ère ' et 2ème sE'maines. - ~\cienceB nature.lles. - Histoire. - BIBLIO­GRAPHIE.

Examens d'admission aux cours préparatoires des écoles normales

Les examens écrits en vue de r admission aux cours prépa­ratoires des Ecoles normales auront lieu le jeudi 12 mars 1942, à Martigny, au 'nouveau collège, à 8 heures 30, pour ·les candida­tes et les ,candidats des districts de Martigny, Entremont, St­Maurice et Monthey,

à Sion, à l'Ecole normale des instituteurs, à 8 heures, pour les aspirantes ,et ,les aspirants des autres districts du Valais ro­mand.

Les inscriptions seront reçues au secrétariat du Départelnent de l'Instruction puhlique, à Sion, jusqu'au 5 mars 1942.

Toute demande d 'admission doit être aocornpagnée des piè-ces suivantes :

a) acte de naissance; b) 'livret scolaire; c) certificat de bonne conduite et d'aptitude par le président

de la Corn'mission .sco1aire ou le président de lIa commu­ne et le directeur de l'établissement où l'élève s'est pré­paré;

Page 3: L'Ecole primaire, 15 février 1942

- "274 :--..

. d) certificat médical délivré ' par ,le .mé.deciri d'arrondisse­ment, sur formule spéciale fournie, sur demànde, par le secrétariat du Département.

. . A la même occasion il sera recruté en plus des candidates qui se destinent à .l'enseignement primaire un certain nombre de j~unes f,ïIles désireuses de -se préparer ap brevet de l'enseigne­ment nllenager.

1 Ces candidates fréquenteront ' les cours ordinaires de l'Ecole Normale pendant deux ans Ipuis pendant deux autres années elles recevront une formation spéciale en vue de l'enseignement mé­nager.

Au mom'ent de l'inscription Iles jeunes filles voudront bien indiquer si. elles se destinent à <l'enseignement primaire ou à l'en­seignement ménager. .

.. Pour être .admis à l'Ecole normale, le ,candidat doit atteindre 15 ans au ITIoins et 25 ans au plus dans ,l'année de l'admission.

Sion, le 11 février 1942.

Le Chef du Département de l'Instruction publique: Cyr. PITTELOUD.

Examens de clôture des cours complémentaires 'Le,s exam'ens de r.lôture .d'es 'COlins 'C'OIrnplémentaires .sont fixés

comme suit :

Le lundi 23 .février, à Sierre, mailson -d"école, ;pour -les ,élève,s de Sie.rre Veyras,lVIiège, Venthône, IMo,Hens" R.ando.gne et .Montana-Station:

Le mardi 24 f,é'Vrier, à Vaas-Lens, .pour les élèves de E,'t-iLéonard Lens 'Chermignon, l,cogne et IMontana-Vi1la,ge. "

Le lun.di 9 Imars, .à 8 heures, à Vex, pOliT les élève,g des AgeHes Vex Hérémence et Evo.lène. ' ,

Le me.rc-redi 1.1 mars, ·à 8 heures, la Ayent, IPOur 'l'es élèves d'Ayent. Le jeudi 12 'mar,s, ~à Vex, pour Iles élève,s des autres communes du dis­

trict.

LE' jeudi 2'6 février, .à 14 heures, là Nendaz, :pour Iles :élèves de Nendaz. Le 24 :février, à 9 heure.s3Ü, à Martigny-Vine, 'Pour .les ,élèves de Char­

rat, Martigny-CoIllobe, La Bâtiaz', Trient. Le 2J5 février, à 9 heures 30, à Riddes, ,pour .les élov.es de IRiddes et

.ct Tsérable's. Le 26 février, à ,9 heu.res 30, à Leytron, rpour .les élèves dE' Leytron et

de Saillon. Le 27 fé'V-rier, à 9 heures 30, là Saxon, IpOlilr les élèves 'de ISax'on. Le 28 février, a 9 heure,s 30, .à Fully, pour les élèves de Fu1ly. Le 2 mars, à 9 heures 30, à MartignyaVille, rpour 1e,s élèves de )Mar-

tigny-ViNe, Martigny-B'ourg, Bovernier. . Le jeudi 26 f.évrier, à 14 heures, .à Orsières', pour ,les ,élèv€ts -d'ürsières

Lidde's, BbUl~g-St-P.ierre. · , Le samedi ,28 février, à 9heures, au Châble, !pour les élève.s de Bagnes

et Vollèges. '

- 275 --

Le jeudi 12 mars, à oS heures" :au ,co;llège de Monthey, Ipour Iles élèves du distri'ct de Monthey. Dans les autres di,stri,cts selon ,les indications de- Messiemrs ,les IÎnS'­

:pecteurs scolaires. Ces exam·ens sont ,obH.gatokes' vour .les élèves nés en 1923 qu~ ont

suivi le.s ·cours ·comp;lémentair,es. Les élèves '3Jpporteront -leur .lIvret scolaire.

Sion, le 16 févrie·r 1942. iLe Chef du ' Départe'ment de l'Instruction ,publique:

Pitteloud.

Chez nos voisins Le dim·anche 1er février, la Société pédagogique vaudois~ a

tenu son assemblée générale annuelle dans la grande salle du Casino de Montbenon, sous . la présidence de Ml' Lavanchr, instituteur à Lausanne. Sur 1307 membres que compte la Société 300 environ avaient répondu à l'appel du comité.

L~ séance débuta par le chœur « A toi berceau de nos vieux pères», entonné par tous les assistants.

Puis, en quelques mots, Ile président se fit l'interprète .de l~ S. P. V. pour remercier le Consei1 ~'Et~t et le G:~nd ConseIl qUI ont bien voulu accepter les revendICatIons matenelles ?u !? ~. Dorénavant la Société pourra poursuivre un but plus e,leve, de­fini par les statuts : parfaire la formation professionnelle de ses membres.

Dans cet ordre d'idée le bureau lavait fait appel à un méde­cin psychO'logue bi~n connu, Mr le Dr Forel de~ Cliniq~es ?es Ri­ves de Prangins, pour parler de « La collaboratIOn de IInsh~uteur et du médecin psychiâtre ».

Au cours de cette causerie qui fut écoutée avec ,la plus gran­de attention par le personnel enseignant, le conférencie~ a rel,e,:é que le Valais a été le premier en E'!Tope à créer" le Se~I'ce medI­co-pédagogique. Mr Fore1 a m,ontre 'que le~ maItr~.s d ecole . peu­vent déceler certains confHts d ordre affectIf et qu il leur est paT­fois possible, grâce au 'contact qu'ils ont avec les pa~e~ts, de ~iqui­der certains cas. Mais, le plus souvent ils sont obhges de sIgna-1er au médecin scolaire au service médico-pédagogique, ou au médedn psychiâtre les ~nomalies observées. Ces praticiens peu­vent donner d'utiles conseils et traiter les cas les plus complexes. . Aujourd'hui, les enfants sont élevés dans u1!;, atmosphère de haine; c'est pourquon on se demande avec anxIete quelles se­ront pour la société les conséquences de cette carence .de mora­lité. « Le petit grain de vérité apparente qu'on leur enseIgne reste entouré d'un nuage de mensonges. » Si l'on veut do~c ;Iu~ ~'h~.m~­nité ne soit pas constituée demain par des êtres desequIhbres, Il faut conjuguer tous les efforts pour protéger l'enfance. On com-

Page 4: L'Ecole primaire, 15 février 1942

mence d'ailleurs maintenant à s'occuper , de 'la psychiâtrie infan­tile; il existe même un institut psycho- médical; au point de vue judiciaire on ne se borne plus à punir les délinquants, mais on recherche la cause de la délinquance, afin d'amener la guérison du coupable.

La génération actuelle subit la névrose de 'la guerre. Certains pays ont subi autrefois la névrose du machinisme; nous devons préserver la jeunesse de chez nous de ces deux dangers. C'est par ,la collaboration du pédagogue et du médecin psychiâtre que l'on y arrivera. Telle est, en substance, cette conférence que J'on peut difficilement résumer.

La partie administrative 'a été vivement liquidée. M. Besse, de Grandson, président de la société pédagogique

vaudoise a relaté les démaflches entreprises par la fédération des traitements fixes pour obtenir enfin la suppression de la retenue du 10 % et.Je versement d'allocations familiales sur la base de 10 fr. par enfants. Malgré les résultats obtenus, le moment n'est pas encore venu de s'endormir sur les positions acquises, car la situation est loin d'Hre stabilisée; ill faudra suivre de .près la hausse du coût de la vie afin d'envisager à temps les mesures à

'prendre pour 'adapter les traitements aux conditions nouvelles. Le président félicite Iles rédacteurs de l' « Educateur» : M)M.

Rudhardt et Grec pour la bonne tenue du journal. « Nous ne voulons pas, dit-il, que notre Revue devienne une Ga.zette à Phi­libert. » D' aHleurs, Il'heure des « coups de ,poing sur la table» est révolue.

IVIr Barraud, de Vevey, donne ensuite lecture d'une propo­sition qu'il a déposée entre les mains du comité et dont voici la teneur: « Considérant que Iles cours d'éducation civique, malgré le nouveau nom qu'ils portent, ne répondent pas aux aspirations des jeunes gens de 16 à 19 ans, que l'esprit qui y règne, notamment dans les villes est souvent désastreux, .le propose l'étude par Ile comité cantonal ou une commission nommée par lui, d'un p'ro­gramme d'activité susce.ptib1e d'intéresser nos jeunes gens, tout en leur faisant davantage connaître et aimer le pays.» Aban­donnée par son auteur qui ne pense pas 'avoir le vent en poupe, cette motion est reprise par Marcel Chantrens qui y apporte quei­ques modifications. Notons en passant que ~es maîtres des cours complémentaires du canton de Vaud ont toute latitude pour éten­dre, restreindre ou même modifier à leur façon Ile programme officiel.

Après la discussion où l'on 's'efforça de rechercher .ru­nanimité que .}' on obtint ,finaJement, l'assemblée demanda que tout le problème soit reconsidéré et étudié .par une commission spéciale.

'0 R SA T, vins du Valais, vins de soleil et de santé.

• ---' 277 -

,Ml' Guignard, de Lausanne, fit ensuite un exposé pour la­façon dont l'aide à ,la campagne est envisagée; il montra comment le personnel enseignant peut collaborer à cette œuvre d'urgente nécessité.

L'assemb~ée procède ensuite aux élections statutaires. Puis c'est la fin; par petits ,groupes, les instituteurs vaudois déa.mbu­lent sagement dans les ,rues · tout enneigées de la cité du Léman. Comnle celles de ces années dernières, quoique moins fréquen­tée, l'assemblée de la S. P. V. nous a laissé une impression de force et d'unité. Cl. Bérard.

i PARTIE ·~1

Un guide sûr de l'Ecole primaire ,Mgr DEiVAUD

l\1gr Dévaud n'est plus; il est allé recevoir la Técompense que Dieu a promi'se à tous ceux ,qui s'emploieraient à faire connaître sa loi et à :faire observer ses ,com'ma,ndements, en partÎlculier aux plus petits parmi les siens. 1)

Deux de ses disciples préférés, l'un Fribourgeois, l"autre Valaisan, M,. l'abbé Léon Barbey et ;M. Maurice Zermatten, ont déjà retracé dans divers journaux ce que fut la vie de cet éminent pédagogue et ont heureusement souligné les qualités }U'esprit et de cœur qui l'ont distingué; nous ne saurions dire mieux. 2)

Dans les Ilignes qui suivent, nous voudrions mettre en relief les attaehes spéciales de Mgr Dévaud avec l'EcOlle primaire dont il fut et dont il restera l'un ides théoriciens et l'un des pTaticiens les plus remarquables.

Mgr Dévaud avait reçu de l,a nature ou acquis par une étude approfondie tout ce qu'il fallait pour s'adonner aux hautes spécu­lations pédagogiques et phiŒosophiques, et léguer à Ja postérité, dans des livres savants, volumineux ,et abscons, le résultat. de ses réflexions profondes. l\fais il a pensé lnieux remrplir le rôle que la Providence lui assignait en 'restant sur le terrain de la prati­que, en contact direct avec l'Ecole primaire. Il semMe avoir pris pour devise la parole de Notre-Seigneur: « Laissez venir à moi

1) Voir ,l'Ev,angi,le 1) 0 li'l' l1a f.ête d 'un docteur. 2) Voir les articles de ,Ml. :Léon .BarJJey dans ,la « Liberté» du 27

j,anvier et J' « Igcho IiNustré» ,du 31 ,janvier, e,t ,celui, de J\1lr IMiauriC'e Zer,matten .dans « Le No'UveMiste» du 1er févrie,r.

Page 5: L'Ecole primaire, 15 février 1942

les petits enfants, car je les aime ». Il s'est fiait petit ,avec -les p~­tits, pour les amener tous au Christ. Il s'est ·attaché à l'Ec~le I?rI­maire et à la préparation des maîtres de l'enseignement prImaIre, sachant bien que des premières années de 1a soolarité dépendait en grande partie l'avenir du pays, et l'avenir de Ja société 'chré­tienne.

Volontiers J'on adTesse à certains pédagogues le reproche d'être des « théoriciens en chambre» et de ne rien entendre à la ~ pratique du ,métier». Un tel reproche ne saurait être .adress~ à Mgr Dévaud. Tout le prédisposait à être un « pédagogue prati­que ».

Né en terre paysanne, il a tOUjOUTS revendiqué son OrIgIne comme un titre d'honneur; mieux que cela, il a cherché à faire de l'école primaire, non pas une école « standardisée», selon les désirs des scientistes du siècle passé, mais une école !adaptée à chaque milieu; et comune Œa majorité des écoles de son canton, auxquelles il s'est intéressé tout d'abord, étaient des écoles de campagne, c'est tout spécialement pour. elles qu'il .s'est dépensé, cherchant à donner une solution, la meIlleure possIble, aux pro­blèmès qu'elles .posent.

Il exerça pendant quelque temps les fonctions d'Inspecteur des écoles de la ville de Fribourg; ce qui lui permit un nouveau contact avec l'enseignement primaire, et cette fois dans le milieu citadin. Il pouflsuivit ses inspections dans de nombr~ux Instituts libres de la capitale, ce qui renforça son attrait pour la d1dactique et lui fournit l'occasion ,d'entreprendre et de faire exécuter de nombreuses expériences dans les 'milieux les plus diver,s, nmscu­lins ,et féminins.

Enfin, ses fonctions de Directeur de l'Ecole normale de Hau­terive l'amenèrent à intensifier ses recherches dans le domai~e de la méthodologie.

Professeur de pédagogie à l'Université de Fribourg, il SeilIl­

ble s'être fixé comme ligne de conduite: l'étude des questions les plus pratiques. Certains étudiants, rêvant de hautes spéculations philosophiques, s'en étonnaient parfois; mais le «~aîtr.e» sou­riait de l'étonnement, Jançait l'une de ,ces boutades dont il ,avait le secret, et continuait à parler avec flamme de langue maternelle, de lecture s1lencieuse, d'étude du Inilieu, de fardes et de fiches. Et quand l'un de ses é.Jèves, désireux de préparer un doctorat, proposait une thèse à allure philosophque, volontiers Mgr Dé­vaud, avec un humble désintéressement, lui conseillait de s'adres­ser à l'un de ses collègues «plus savants» de la .faculté de phi­losophie; mais si, par conke, le disciple montrait du goût pour une question d'histoire de la pédagogie ou de méthodologie, alors le visage du maître s'éclairait. d'une vive lumière et le futur « doc­teur» se sentait épris d'une respectueuse confiance et animé d'une noble ardeur au trav,ail.

,- : Mgr Dévàud s'adonria donc Surtout à des études ,concernant la 'pratique de l'enseignement. Ces études, il ne ' se contenta pas de les faire dans ides livrés; il voulut se rrendre compte par Jui­même des résultats obtehus ,par tel ou tel procédé. Pour arriver à ' des conclusions personhelles, il se livra à un double hravai!.

, Il s'imposa d'abord la fatigue de longs voyages dans divers pays, afin d'examiner sur p'lace tel~e ou telle éc01e en renom pour sa méthodologie ' nouvelle; ,c'est ainsi qu'il ,passa quinze jOUTS à l'Ecole de l'Ermitage à ,Bruxelles, dirigée par Decroly; c'est ainsi qu'il fit un long séjour en AUem'agne, prenant contact avec les écoles socialistes de certaips grands centres industriels, dans les­quelles on essayait d'instaurer le régiIne de la liberté absolue a 'c­cordée aux enfants.

D'autre part, il organisa .Jui-même des expériences pédago­giques. A défaut d'école expérimentale dans le genre de celle 'du :Mail, à Genève, il s'adressa aux maîtres et aux élèves de Il'Ecole norlI~ale de Hauterive, puis aux maîtres et aux Imaîtresses dü canton qui désiraient contribuer à une étude approfondie de tel ou tel procédé. Grande était S'a joie lorsqu'il recevait de différents coins du pays .Je résultat d'expériences tentées avec plus 'ou moins de succès.

Par ce double moyen, Mgr Dévaud en arrivait à se faire une conviction raisonnée; ,puis rH tirait ses conclusions à l'intention de ses auditeurs ou de ses l~'cteurs. Il adoptait sans hésiter tel procé­dé, mettait en doute la valeur de tel autre, ou rejetait sans pitié ce qui .lui paraissait utopique ou contraire à la védté. Comme le dit fort bien M. l'abbé Barbey, « la pédagogie moderne donne souvent l'impression d'un maquis. Le professeur de Fri­bourg savait ne pas s'y perdre. Il s'y avançait poséJnent, l' œil ou':' vert, l'intelligence hospitalière, certes, mais jan1ais dupej mar­quant le pas du progrès, mais refusant l'aventure. SUI' tout ce qu'il rencontrait, ['ancien et le nouveau, le traditionnel et le der­nier cri, il cherchait à asseoir un jugement de valeur. Aucun sou­ci d'être à la mode ne le tourmentait. Paraître « vieux jeu» à certains modernistes lui était indiffére'nt. « Qu'est-ce que cela vaut au point de vue de l'éducation des enfants? » C'était la seule question qui l'intéressât. » 3) . ,

Son rôle de juge Ile mettait parfois dans une situation diffi­cile et délicate; mais comme il n,e cherchait que .Je vrai et le bien, il ne se laissait pas arrêter par le « qu'en dira-t-on». Et ·c:est ain­si qu'il fut taxé par les uns de « hardi novateur» Bt par les auh:es .: d'incorrigible réactionnaire sous des apparences libérales», 4) ne voulant pas se laisser gagner par la « pédagogie moderne ».

3) « .Lihe-rté)} du 27 janvie-r 194.2.

4) Lire, P,arJel', Hédi.geJ·, 2me édition, !page 113,

Page 6: L'Ecole primaire, 15 février 1942

..:..... 280-

En fait, en homme sage et prudent qui sait Ipeser le pour et le contre, M,gr Dévaud sut allier dans un harmonieux ensem­ble ce 'qu'il y a de meilleur dans l'ancien et le nouveau; et la plupart de ceux ,qui le traitaient «d'utopique novateur » finis­saient par se laisser prendre au jeu et par adopter son zèle péda­gogique; et ,la iplupart de ceux qui le traitaient de « conservateur invétéré » étaient hellreux, l'expérience aidant, de s'appuyer sur ses principes pour donner ou redonneI: plus de solidité à leur doctrine pédagogique. Et tous, partisans ou advers aires, rendaient témoignage à sa bonté, à son désintéressement, à son dévouement. H semble même que ceux dont il avait critiqué certaines tendan­ces pédagogiques lui restaient particulièrement attachés. Dans une lettre datée du 17 décembre dernier, M. Ad. FeITière, l'un des pionniers de « l'Ecole de Genève », dont Mgr Dévaud n'ap­prouva pas toutes les directives, écrivait à l'auteur du présent artide: « Quelle triste chose que d'apprend.re que Mgr Dévaud se meurt lentement! Hier encore, j'ai reçu une lettre si gentille, douce et fine de sentiments de lui! Il m'a dit lui-même, il y a quelque temps, qu'il s'en allait lente:ment, et mon ami M. Gonza­gue de Reynold me l'a confirmé. C'est un très, très grand éduca­teur que nous perdrons. » Et dans une ,lettre du 21 du même IllOis: « Oui, vous avez raison, ses œuvres lui survivront et continueront à faire du bien. »

Ses œuvres, quelles sont-eUes? Elles nous apparaissent comme le ref~et de 'ses préoccupations pédagogiques habituelles et presque toutes ont trait à la didactique de l'enseignement pri­-maire.

En voici la liste : L'Ecole primaire fribourgeoise sous la République helvé-

tique. L'enseignement de l'histoire naturelle à l'école primaire. La lecture intelligente à l'Ecole pI'imaire.

- Essai sur l'éducation patI'iotique. - Guide théorique et pratique de l'Enseignement primaire. - La pédagogie scolaire en Russie soviétique. - Pour une école active selon l'ordre chrétien. - Les branches de connaissances au cours supéI'ieur · des

écoles de campagne. - Pédagogie du Cours supérieur. -Le système Decroly et la pédagogie chrétienne.

- Lire, Parler, Rédiger - Procédés d'enseignement actif applicables à des classes à plusieurs degrés.

Quarante exercices de lecture silencieuse. L'Ecole affirmatrice de vie. Les leçons de pédagogie d'un manuel de lecture améri-

cain. - Dieu à l'Ecole. - Préparation de la jeune fille à son rôle de femme.

- 1281 -

Cette liste est impressionnante; il est vrai qu'un bon nombre de ces publica~ions se réduisent à de minces brochures. En psy­~hologue avertI, M'gr Déva.ud sayait qu'on ne lisait pas les « gros livres » et en homme pratIque, Il ne tenait pas à fournir shn,ple­ment du travaH aux impriQ1eries :. il souhaitait être lu et ·par les instituteurs, même les moins intel'lectuels; qui lui en ferait un reproche?

Mgr Dévaud est généralement agréable à lire, surtout dans ses dernières publications. Il n'était pas né orateur; dès .qu'il quittait trop longtemps des yeux son texte écrit, la parole deve­nait hésitante; mais il savait donner souvent à la lecture de ses pages spirituellement rédigées, une allure si enthousiaste, qu'i,l empoignait son auditoire, étonné d'abord de voir ce vénérable prêtre s'enflammer pour des ,questions apparemment si peu éthé­rées . . Et cette flamme, nous la retrouvons maintenant dans ses multipies brochures qui gardent l'·allure d'un dialogue, dialogue entre :lui et ses lecteurs Iqu'on ·soupçonne ravis et ·conquis.

Ajoutons que toutes ses œuvres sont écrites dans un es.prit profondément chrétien. Le professeur de -l'Université catholique de Fribourg n'a jamais consenti, sous prétexte d'atteindre un public plus étendu, à cacher, ni même à atténuer ses 'sentiments religieux.

Mgr Dévaud n'était pas un étranger en Valais et le Val'ais n'était pas non plus pour lui un pays inconnu ou indifférent. Il avait apprécié à Hauteriv,e et à Fribourg certains de ses fils qui ,lui font actuellement honneur dans le clergé diocésain ou dans le monde littéraire; il avait été invité parfois à traiter un sujet pédagogique dans les réunions générales des institutrices. En fait - et il le disait en confidence à ses amis - il aurait aimé avoir un contact plus fréquen t avec le personnel enseignant pri~aire valaisan. Aussi apprit-il avec' une r éelle joie que le Dép artement de l'Instruction publique avait SOUIllis à l 'étude des candidats au brevet de capacité son ouvrage «Lire, Parler- Rédiger» , et plus récemment: «Dieu à l'Ecole » . Ce qu'il aurait 'aÏIllé nous dire d e vive voix, dans n os réunions régionales ou générales, il nous le dira désormais par ses livres, que nous n ous ferons un p1aisir 'de toujours consulter, certains de su ivre, en marchant sur ses tra­ces, un guide sûr et syn1pathique; il saura SUI~tout nous commu­niquer , avec le secret de ses p r océdés didactiques, un plus grand aIlla ur 'p our notre noh le n1ission d'éducateurs de l'enfance et de la jeun esse. L. B.

QueUe est l'œuvre du Don National Suisse? Aidel' les soldat tombés dans la gêne p,ar suite de l'accomplisse­

ment du servie.El actif. Institu trices, institu.teurs, pensez à la collecte du Don National,

soyez généreux!

Page 7: L'Ecole primaire, 15 février 1942

'- 282 ,-

L'enseignement de l'instruction CI\7'lque . \

dans les classes primaires

Depuis quelque te'lnps on insiste ,dans la presse et dans nos parlements cantonaux sur la nécessité de donner un · en­seignement régulier de l'instruction civique dans les classes. Il y a quelques années la Société suisse des Instituteurs a adressé une Tequête aux autorités fédérales, réclamant une loi instituant l'instruction civique obligatoire pour les jeunes gens et les jeu­nes filles de 18 à 19 ans. Par contre la Société des instituteurs catholiques, tout en reconnaissant la nécessité de cet enseigne­ment, s'est montrée opposée à toute in gérance de la Confédéra­tion et a réclamé la conlplète autonomie des cantons en matière scolaire.

La presse valaisanne a souvent insisté, elle aussi, Sl,lT la né­cessité de l'instruction civique.

Evidemment la question de principe ne saurait être combat­tue pal" personne; dans un Etat où le citoyen exerce tous les droits du 'Souverain, où il est appelé à chaque mOllnent à se pro­noncer sur des questions de la plus haute importance pour le pays, le jeune hom·me doit être initié de bonne heure aux 'affaires de la République. Il faut qu'à vingt ans il ait un sens civique développé, qu'il connaisse, dans les gran­des lignes du moins, les droits et les devoirs du citoyen, les prin­cipales institutions politiques du pay,s, la structure de nos trois entités la commune, le canton, 'la Confédération.

'Cela constitue le mininlum qui doit être atteint au moment où le jeune homme fait son entrée dans la vie civique. Mais depuis que l'enfant arrive en classe jusqu'au jour où il devient membre actif de la commune ou du canton, il y a toute une étape à parcourir. Et si l'on veut que l'enseignement soit profita­ble, il faut le donner d'une façon progressive et méthodique, en aHant du connu à l'inconnu.

Nous ne voyons pas la nécessité de faire figurer l'instruc­tion civique au prograrrnme des dasses primaires, bien que nous l'enseignions depuis de longues années à nos élèves de 13, 14 ou 15 ans. Pourtant il est facile d'intéresser les enfants à cette discipline, car ils aiment connaître ,les institutions du pays; ils trouvent du plaisir à savoir de quelle façon on procède pour élire les magistrats, pour 'élaborer une loi et la faire adopter par 'le peuple; plus de plaisir encore qu'à s'instruire de faits d'histoire qui se sont déroulés dans des siècles depuis longtemps révolus. C'est que ces leçons d'instruction civique se rattachent à des faits concrets, à des souvenir vécus dans le village, à des luttes élec­torales auxquelles les enfants ont assisté et partiCipé à leur façon.

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Mais cet intérêt même que les élèves apportent à cet ensei­gnement ne constitue pas une raison de le donner. ·Chez nous du moins, où des cours sont créés pius sp'écialement dans ce but. En effet, à partir de leur émancipation, il reste encore 4 ans à nos jeunes gens pour. parcourir le mince manuel d'instruc­tion civique où sont codifiées nos principales institutions poli­tiques. Sans doute pour les «complénlentaires» ce petit manuel dQit. constituer un minimum auq~el il faudra bien ajouter quel­ques notions de droit usuel, quelques leçons tirées du code civil et des constitutions valaisanne et suisse. Mais les quatre ans de cours compléunentaires - on n'en dispose pas autant dans la plupart des cantons - suffisent largement.

Alors, .dira-t-on, vous voulez que l'école primaire se désin­téresse de 'la formation du futur citoyen? Bien au contraire; elle mettra tout en œuvre, dès les première·s 'années de classe déjà, pour donner aux enfants ,qui lui sont confiés, une solide éducation nationale. Celle-ci ne consiste pas spécialement à savoir quel est le nombre de conseillers communaux prévu par la constitution cantonale, ni ,quelle est la différence qui existe entre la justice civile et la justice pénale, ou encore entre 1e droit d'initiative et le droit de referendum. C'est là de la technologie dont Dn peut dispenser ,les jeunes écoliers.

Le rôle de l'école primaire consiste en premier lieu à faire aimer le pays. On atteindra ce but en découvrant aux enfants la magnificence de nos montagnes et de nos glaciers, la grâce de nos lacs d'azur, l'harmonie de nos paysages, la richesse de nos produits, la ·conscience et l'hab1leté de nos artisans; en les initiant peu à peu à la beauté de notre histoire, en leur montrant ,le dé­vouelffient et l'héroïsme de nos ancêtres qui ont sacrifié leur vie pour nous laisser un pays libre et indépendant. L'histoire encore permettra à nos grands ·des dernières 'années de classe, de voir les différentes phases politiques par où a passé la Suisse: Con­fédération suisse, république helvétique, Etat fédératif. Et c'est déjà une initiation à l'instruction civique.

Grâce à nos devanciers, la maison ,que nous habitons main­tenant, notre Suisse chérie, a été édifiée petite sans doute, ' mais solide, car eUe est construite sur le roc qui la soutient et eUe est protégée par la croix du Christ qui flotte 'sur le faîte.

L'enfant apprendra aussi à connaître les hommes qui ont bâti l'édifice, qui l'ont défendu à travers les siècles, qui l'ont agrandi, orné. Et aussi ceux qui l'ont fait ·au loin connaître, aimer et respecter de tous.

Lorsque nos élèves auront été formés dans cet esprit, nous sommes persuadé ,qu'ils aimeront leur pays - ils l'aiment déjà d'instinct com'me ils aiment Jeur mère - Iqu'ils voudront le seTvir afin . de continuer ,la chaîne des bons patriotes, comme l'ont fait leuI"S ancêtres. Ils cOlffiprendDont déjà ·que tous les citoyens doi-

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~ent. se .grouper au~~ur du drapeau à croix blanche, qu'ils ont 1 obhgatIOn de . sacnfIer ,leurs aIses, une partie .de leurs TessoUT­'ces I?our permettre à la patrie de remplir ses tâches. Ils sauront .a.ussI que les destinées du pays doivent être confiées à des auto­ntés. éclairées, intègres, justes. C'est 'pourquoi, même s'ids ne re­,eevaIent aucun autre enseignement par la suite, s'ils se sont bien pénétrés à l'école de ,ces idées nobles et élevées ils comprendront la grandeur du rôle de citoyen et ils accompliront leurs devoirs ,en toute conscience et justice. .

Ils auront reçu durant ces années de classes .primaJÏres une bonne, une soUde éducation nationale; ils auront une base soUde d'idées, il ne leuT mallqueTia pl]us guère que des mots, et la clef de ,ce système politique qu'il sera fa.cile de leur donner durant les quatre années d'école complémentaire.

" . Que yon '~~us ~omp~en;re ,bien; n?us .ne sommes .pas contre 11nstru~hon ~Ivlque ,. malS a 1 c?le pTlmaIre nous lUI préférons une « e.ducahon ~aho~a1e » vraIment profitable, cel[e qui seule peut fa1re des Wlnkelned DU des Nicolas de Flue Cl. Bérard.

:Pourquoi le Don National Suisse organise-t-il une collecte? Il veut secourir les soldats nécessiteux e't leurs fantilles. Peuple suisse, n~hésite donc pas à acco·rder ton appui à l'action

1942 du Don National Suisse.

- 285-

ae voudrais bien savoir . (A propos de ps~udodiscipline)

Nous nnus trompons souv.ent .gur la signLfiocation !la plus profonde de ,]a dis cipUne. 'Ce que nous voulonsav.oir, c'est une :classe attentive, et dels élèves attentive·s font notre joie. Nous saJcri:fions tout à cette disciIP·line. Nous -réussissons là ·captiver tOliljours à nouveau la classe par un ·enseignement viv·ant. Nous employons des méthodes neuves, nous .proposoIlB des trav,aux intéressants; nous avons le don de la 1>ar01e ·et une .phantaisie f.éconde. Nous Isavons varier les exeJ."lC'ices et lE'S rendre a:ttrayants; nous y mettons beaucoup d'Ï;rnprévu; notre vie scolaire ne Ico·n'naît 'pas .de ,points morts,. La Cllasse est toujours {}Cocupée et reçoit sa:n s r.e'sse de nouvelle·s suggestions" de ·soOr,te Iqu'el1le n'a ni le temps ni r'o'ccasion de 'causer des dérange'ments·. · Il y r ègne tou'jours un joyeux esprit de travail et une :magnifique émulation, même quand on exige un Elffor,t pénible de réflexion.

Apparem,ment une discipline ,réjouiss·ante. Car en réa~ité ·c"est l'a .maîtresse qui, sans en avoir l'intention, suggestionne, captive. sou­lève et 'entraîne ·ses élèves . Ce,Lles'-<ci ne peuvent pas faire .autre'ment que de ,la suivre, et e,Hes lE' font s'pontanément et v'olontiers. Il 'est vrai que Ies collègues parlent de « ·tro,p grande .force suggestive », .pour -employer un teirme signhficatilf. Si, vraiment, le travail dans ,C'e·s classes était basé sur :la diecipline·, ce·11e-1Ci dev,rait persister dans toutes les m.atières, ·et avant tout quand l,es élèves sont abandonnées ex,cElptionneUeme,nt là eUes-mêm.es. Mais il :arrive souvent qu'u'Ile f;lasse qui a justement travai.llé avec ardeur pendarut deux ou trois heures, fait à l'heure suivante su!biterrnent volte-fa,e.e chez une autre !personne enseignante. Toute,&, 'l8ortes de manières indisc1plinée,s se font jüur: rire·s étouHés ,et' ,èclats, ,bavardage; .les dérangements SE' succèdent. iLa maîtresse de ,classe se trouve devant une énigme .. Ou ibien, la « trop g.rande force Isuggestive» est-elile réellement en cau'Se? N'est-.ce .pas ,pour ,cela que l'es élève,s ont travaiillé chez ,ellE' en- y Imettant toutes leurs ,ressoum~es ? Il était i,m,possib[e de se laisser aller. La jeune élève doit maintenant ohercher une détente ai11eur,s ; eH'e prend sa revanche dans ,quei1que heurE' plaoée à la fin de la demi­journée. iLa f,aute n'en est pas là la jeune filile, mais à la maîtresse qui a entraîné sa 'clas,se trop vigoureusement, .quoi,que non de pro.pos délihé,ré. Cette ·m·aîtresse est r·eslponsaible ·de l.a ,conduHe de ses élè­ves ·dli'rant ù.e·s ,leçons qu'E,Ue ne donne pas el,le-même, ,aussi de leur conduite ,pendant .l'enseignement rel1g~eux. N'es·t -<c,e ,pas la connais­sance de 'ces connexions .qui .:faisait assister autre,fois la 'maîtres.se de ·classe .au cours de religio-n?

Et a1lors? Que !peut faire une maîtres-se· .de 'class,e iPour que ses élèves enclines aux ,sottE'S joyeusetés et aux 'petites mèchaneoetés s'Ï:m­,pose,nt certaines limites et observent la discipline pendant toutes les leçons sans . exception" qu'elle~ soient surveillées ou non? IComibien souvE'nt on .se voit dés'aJbusée 'lorsqu"U'ne :mère vous .a,p.pe.tle pour une

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'courte ·convers·ation d'evant ,la [porte de lia dasse et qu'on doit 'r.onstater Icomme1nt, à l'intérieur, Il'ardeur :au travail ·s"est mét8Jrriorphosée en !bavardages à haute voix! Et ill ne s'agit 'pas d'élèves ,dont l,es rela­tions aveo leur maîtresse soient tend'ue,s ·et qui veuillent ,l'agacer. Je sais Ipar ex,périence qu'H es,t inutile d'exlp.liquer -aux filles ,combien il serait d,ésirab,I,e qu'elles a>pprennent là 'se ,maîtriser et à ·SE' 'contrain­dre. Elles vous écoutent sérieusement, ne VOli'S ,contr:edisent .p8.JS ·et sont ca>pables . de faire .de longu·es -dissertations ·La-dessus. Enes 'com­,prennent !la 'chose; mais .la volonté ,leur 'fait ,délfaut. La théorie ne ,passe pas dans la pr8Jtique.

Ne ,serait-il [pas possible qUE' que.l'ques élèves bien diStposées fis­'sent va:loir leur influence? I.l ,arrive qu'un ,seu!! bout~etIl-traina Iplus' de ;partisans que 10 ou 1~ élè.ves disdplinées, Icar il est plus facile de ·mé.priser ,les ;règlements et de troUfuler l',ordre- que de se dominer soi­même aver. ses d,ésirs. CeJlles qui ·dMe·nJdent' 'l'ordre à tout :prix pas­sent pour des hy:po'c·rites et des IfTatteuses Iqui veulent .gagner de bons points .. 'Des ,condi,s'Ciples !peuvent être crueNes et f,aire régner lune v,é­ritable terreur jus'qu'!à ,ce que ,le's bonnes volontés elles-:mêmes 'C8Jp-i­'lulent.

Si le succès ne !peut veni·r ni de 'oonsidérations théoriques ni de l'influence qui émanerait de la classe, il faut donc ,prévenir. Est-tce qU'lime éIlèvE' désignée doit s'e ,ooarlger du calme et noter les fautives? Ce ne .serait ni plus n;i moins 'que de lacontr,ainte et du ·dres·sage. Les élèves sont IPI8Jcées maintenant sous une surveilllance iPolir.ière et -n'adhèrent pas d,8JIlJS leur intérieur ,à cet ordre. La maîtr,els,se n'a ;pas le do:n de m'en~cer et de :r.~pr.imander; ,c'est Icontre son natureL

Voic,i donc la situation: Parler ,de la vale'ur de la di s'Cipline, .c'est tpe.inepe.rdue. L'ordre

obtenu à fOI'lce de mena'ces, de surv'eiUance et de punitions n'·est .pas de la discipline. Donner UtIl. enseignem.ent vivant, e'mlPlloyer des ,mé­thodes à ,base de joie, ,provoquer l'ardeur ,au travail} ·conduit :à la 'pseudo·discipline.

Une autorité qui s'appuie sur d8's détaills extérieur:s n.e 'C'réE' pas une véritable discipline; eITe ,fai,t de·s 'concessions aux vœux des élè­ves.

Je doi,s habituer ,mes ' élèves 'à l,a distCÏ;pline, là ,la ,maîtrise d"elles­même's. Je voudrais bien savoir là 'quels motifs j,e dois faire appel pour décider ila jeune fille à se maîtriser de 'pIetin gré. Je voudrais bien sa­voir ,comment èveiU8'l' €',In elile ,cette disposition per.manente de sa volonté.

Je viens de -lire juste,ment dans .la ,lettre d'une jeune normali,enne: {( On ne Ipeut ,8Jc,celpter une disdpli:ne, si CE' n'est Ipour un idéal s'li'P,é­rieur.» Est-tcelJà la r.éponse là une ,que'stion, à notre question? QueUe voie ,faut-il suivre pour if,aire aocelpter ,par nos .élèves cet idéal supé-·rieuret 'par lfa-même la vérita'bile disci'Pù.ine ? E. JWl.

(TI'I~dui,t de (<18chweizer Schule ».)

- 287-n "

Caractéristiques d'une · bonne école . ,M. IW. H . . Maxwell, d~redeur de ' l'enseignement de la' ville

de Ne'y-York, dont l'expérience pédagogique fait autor.ité 'aüx :,Etats-Unis, s'élève ~ contre certains critériums prétentieux et bl­:?arres qui naissent un bëau jour et disparaissent peu ,après, ri6n sans avoir . souvent déterminé des engouements aussi passage~'s que déraisonnables. Il montre que 'les statistiques elles-mêmes, forcément insoucieuses des ,contingences extrêmement d.ivers~s, ne peuvent êh'e que fallacieuses. Et, surtout il insiste pour qu'on se défie des «hommes à systèln:e ». Ceux-ci, en effet, ne sauraient juger qu'en fonction de l'application de leur « méthode».

Voici, pour lui, quelques-unes des conditions d'une bonne école:

1. 'Les autorités scolaires, :en Il).ême temps que lIa responsabili­té, auront la libre disposition des fonds affectés . à. l'enseignemept, et ne devront, en aucun cas être soumis aux pouvoirs d'ordre 'po-litique. " 1'

2. Les conseils universitaires et le ministre doivent être .J'au­torité suprême en matière d'enseignement, mais jamais pour ce qui est des méthode~. 1

3. Des voies et moyens efficaces doivent exister, .permettant non seulement la formation des pédagogues néophytes, mais aussi le développement de ceux déjà en fonctions.

4. Les professeurs devraient recevoir des traitements dignes de leur haute rrnission et leur permettant de perfectionner leur culture personnelle.

5. Les classes ne devraient pas être démesurément nombreu­ses, et ne jamais compter plus de cinquante élèves.

6. Les professeurs devraient connaître les meiHeures métho­des, et s'efforcer de les mettre en pratique.

7. La force et la santé physiques devraient Icroître régulière­ment chez l'enfant à mesure qu'il monte d'une >Classe à une autre.

8. Il devrait y avoir, dans chaque classe un programme d'é­tudes bien défini, que p'rofesseurs et élèves ne perdraient jamais de vue.

9. Le but à atteindre devrait être 'l'acquisition d'une habitu­de de travail énergique, résolu à vrain cre les difficultés et résul­tant en une sorte d'atmosphère aHègre causée par la conscience des difficultés surmontées.

10. Les sujets d'étude ne devraient pas être trop nombreux; il i'mporte, en effet, de ne pas disperser, mais, au contraire, de concentrer l'effort.

11. Un contrôle permanent et adéquat, avec sanctions, devrait sans 'cesse permettre de voir où en sont les enfants au point de vue des habitudes et résultats physiques non moins qu'intellec~ fuels.

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12. Enfin, dit en tenninant, M. Maxwell, lorsque des élèves ayant fini leurs études, se souviennent de l'école où Hs les .ont faites, comme d'un endroit sacré, où des mains fermes ont ,con­tenu et réduit leurs petites faiblesses, lorsqu'ils attribuent leurs succès à :l'enseignement qu'ils y ont reçu, soyez bien assuré que cette école était bonne; c'est là, en effet, le critérium suprême. »

L'édu[iltion physique au point de vue catholique (ISuite)

II

,Comment Œ'éd'li'cation tphysique :peut-€/me ,servir positive'ment à l'éducation chrétienne? Ce,la n'est pas aussi évident ,et de'man<Ïe quel­que ré fil exi on, non sans utilité ,pour iprécis,er nos positions.

On sent, en e:fifet, surgir une olbjection, et m ,ême une .double objec­tion, pour ,avoh' énoncé tO'li't :à il'heurece (pr~IlIcilpe : nous, ,c:atho,Hques, nous admettons Ila 'culture iplhy'sique .dans Œa 'mesure où elUe s,ert là il:a s-ancti.fi.cation .des âmes.

Voici :le tpremier aSlPe'Clt .de Ila !di,tHcuillté: 'la sainte·té, te,He qu'ellle a;pparaît chez Iles Ipersonnes ,ca.'I1onisées 'par Il'Eglise cathoilique',e,st à base de renoncement, .de ,morti!fication, .de 'pénitence. La vie as:céti­que, ,ceTtes, n'est ,que 11e süUibasse'meni de Ja saint E't é" S'on ,aspect né­gatif, et rie·n de ,plus; on renonee à soi-mème pour se .donner là ,Dieu: ['amüur <de Dieu, eIllgllübant illa Icharité 1P0ur autrui, ,constitue l1"aSIPect tpositif -de -la sai.ntet~. Néanmoins, Ile renoncement est esseu1,tie11:à lIa 'sainteté. o.r, le renoncement s'e'xE'r,ce !pour une 'grande /part à ,régard du COI'ipS. « Je traite dure!ment Imon 'C'orps, dit saint Pau.l, et je; Ile tiens ,en servitude, .de 'peur qu'apTès ,avoir iprêché ,aux autre,s je ne ,sois moi-lffiême ré'prouvé.)} (r. ,Cor. IX, '27.)

A .la Ilum.ière Ide ce texte, on voit tout .de suite 'que ,l'é.ducation chréti~nne du 'oor,ps Ifait de 'celui-ci un serviteur, et non ,pas un ,maîtrE!, et Iqu'l!l faut rejeter tOu'te rforme d'éducation physique qui irait ·à fin contraire. ,Mais ·ce texte Ilais'se-t-i,l subsiste'r l,a Iposs,iibi'lité -d'une' ICOJ­J'aboration 1P0sitive entre ,l'·éducation Iphysique et ,l'éducation ,chrétien­ne ? COilllJ.nent à lIa ,f,ois ,cultiver son ,co!'!p,s ,et Ile réduir,e en servitude? I:l s'emb-lfl qu'ill y ait in'co,mpa.tibillité entre ,ces eux attitudes:. A peine est-il besoin de dire que ,ce serrait 'ü'ne indign.e échappatoilJ.'e de ,pré­tendre que, tous .les ·chrétiens In'étant 'pas des saints, il n'y a Illà qu'un ,pseudo-,prob.lème. Tous les chrétiens étant a'ppelés là une vie sainte nous avons ,à examine'r si Il',éducation /physique .prend tplace ,dams 'l~ 'Prog,rammede Ila ,s,ainteté.

Et voici l,a secünde Ifac'e de notre dilf,fi.culté: n"es't-'ce :pas ,faire !preuve d'une sorte de fa.natisme ,que de vouJl'ÜÎl' tout su(bordo'nner à ila vie Ipro'pre,ment ,chrétienne? N'y a-t-il 'pas exagération, pieuse exagé-

ratiün, si Iron veut, mais e:x:a/Slération Iqua.nd 'mêm·e ·et ipar 'conséqu'ent erreur~ à ne reconnaître ,de vallenr qu'là ,ce' qui sert à 'la vie Iproj>r6lmElIlt chrétienne? Est ... ce que, en tparti.cuhe,r, Il'é.quillilbre ,cortporrel" übjectiJf de ,la ·cwltuTe :physi'que, est-ce que ,lla santé et !l'harmon1eux d:éveJ1olP!pement 'dU 'COllpS ne sont 'pas d 'oués ide quelque valleur ipar ,eux-mêmes, et non ipas uniq.u'etm€'nt paT rico'chet, en tant ,qu'ils ipeuvent seTvir là aut'r,e ohose, si grande soi't cette 'chose?

'Le d·oU'hle nœud de ,cette dif,ficThlté s'edénoue slans trop de pe'ine ipour qui tpart8Jge 'la 'conc8iption ,catlhollJi.que SUl!' Ile Tôle ducoTIPs da.ns lIa vie humaine. La défÎlnilr nous :conduirait !loin. Nous ne Ipourrons e'Il

esqui,sse'l' Iqu'un aperçu so!mmaire, que nous vü:u,'drioT1s 'pourtant su(bs­tantiel. Id, 'COlm'me en 'beauooThp d',autr,e,s débats, ill importe ,au tpre­.mier 'chef de v.ér~fier le contenu dEts teI'lmes qu'on emploie, pour savoir queùlles réaJlités i,1s !dési'/SIIlIoot.

*** Aux yeux de ,l'Eg/lise ,catholique, '}'-êtT.e humain n'es,t pas se'ulem·ent

un.e fume, un esprit, ni seullement un ,corvs, ni non lPllus lun corips ·accoilié à un ·esprit, ,mais une :personne, une Ipersonne co'm'Posée d'un cOrips et d'une âme i,ntÎlmement a.d8Jptés, unis, ,cŒITlIpénétrés ,l'un 'a r 'autre, tout en restant distincts. Les eXlpressions du llangage ,courant qui ipeuvent nous trom!p,el!' à Icet ,égard sont ,de 'c€/liles lqui attirent l'atten­tion avant tout sur 'l'âme. ,Eliles 1e font ip.Q.UIJ.' de ibonne:s raisons, car Q'âlme est bien ile !prindpall, mais ,on en déduirait fau's,sem,ent ,qu'eINe 'est ,runique élI,éiment de l'être humain. Voi,ci Iqueillques-unes ide ces Ilücu­tions : ,la vie dE' l'âme, veiililer au salut de s'On fume, une beiMe âme, une sainte I1me, 'avoir charge d'âmes, etc. N'y ,a-t-il donc que l'âme qui vailtle Iqu81I'que ,chose? Si ,l'on n'a ipas 'présent à /l'eslprit il'ensem!blle ·de' \La dodrine 'cathoil'ique, on .p.ourrait croire, là e.ntendr.e ces formules ba­nalle,s du vo,caJbu}.aitre ,chrétien, - et 11JOlIli Ide lIa théoilogie -, on rpOli.'r­'rait 'croire 'que l'âme ,s,euùe Icom'ptE~ laux yeux Ide Il 'iEglli sie. III ·est vrai que, principe spü'itue,l et Îlll'IIlor,t811 de 'l'holIDIDe', e.l.le est seuJTe :I.e siège -de 1a grl1ce, lIa dem·eure du ,saint-E.stprit, '} ';habita,clle de lIa 'Très' ,sainte Tri­nit,é. De sorte ,que, st :le !COI'IpS ne soutenait aucun Talp,p.o'rt sutbstantie'} avec :l'àme, la ,cliJltnr,e ,du ICOl"lPS, !l'·éducation physique ne ,prése,ntelfait ·aucune intérêt relligieux.

01', ill n'en est Ipas ,ainsi. P,our n 'être 'Pas 'dire·ctement le sujet ,de lIa g.rl1ce, Ile 'üor,ps j,oue pourtant un rôle i'llldirec~, Imais e:ffi,cace €'t irre111.­iplaç8Jb'le, dans I} 'ascens'ion de ,la peTSOl1'l1e humaine tout entière vers ûa sainteté.

Qu'~l suffise id de faire .un aipipell sommai're aux SOUDces de ,la Ifoi chrétienne, là Il '.E.clfitùre ,en 'partkultier, /pOU'l' justüfier ,cette aJffirma­tion. Les !premières Ipages ,de la Genèse s'ingéni€lllt là narrer de lIl1.anière :s::üsiss,runte que Dieu est !l'ali'te-ur de l'hOlTIlme tout e.ntieT. ElIles TepTé­BE'·ntent aV3>G lJ.' éalliS'me ,comment Die,u façonna Ile CO'l.',pS -d'Adam, et de 'ce ,C'orps vi.ril .tira ceJrui ,de ,}.a 'femllne . Ces pag,es inSipiTées tén100ignent que Dieu n'ent€'nld pas qu'on ignore ,ce ,qu ' ~r a pris l}oa ipeine de Icréer.

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Dans le Nouveau Testament, Jésu's n'apparaît pas sous t:e·s traits d'un idéal-iste ·aveugle à ,l'égaId des rérulités !matéri.e1l1es. Il parle du ,r:p.àriàg~, comme ila Genèse· ·avant lui -et :St PaUlI après l!ui, disant qu'homme f·t felmme y deviennent, 11es deux, UJl8 ~e:wle ,chai'r (1 Cor. VI, . .116; Mat.p.ie,u XIX, 4; Gen. II, 24) .. n nourrit de (pain ~t ode poisson ,}.es Ifoules -aff.a­mée-sI; i,l 'changEt i1'e3Ju en vin lPOUf}.' -le,s convives ,des noces de èf!,ila; i'l guérit asse21 de ·ma:lades elt d 'infÎ'l~mes ide toute eSlp èee Ipour qu'on n'a it 'Pas Ile droit ode ,préten!dlI'e que notre -oonditiolll « merveil~leus-ement oo·~o­

poreJJle» - COIlliIne Idira un jour IMontaigne - Ilui soit re-stée indiffé­Tente, et doive être prétérHée sous lIa Iloi nouvellile.

Erufin, -au !point de vue striCitelme,ntcathoiliquE', Il,es -s,ruer-elments', vé­hicul,es .sens;1h1es ·de ,la 'grâJce divine, 'la liturg ie avec ses -c-éréunonies vi­silblles, ses vêtements diveTs de tissus-, de couleurs e,t de -cou;pe, ses 'ca­thédra!l-es -chargées d'art, s-e's 'chants qui .captivent . ['iQfreillŒe des' fidèles, rien de tout ,oella n'·est :lEt ,fait .d'une relligi,on qui m,éconnaît 'le IcOrips, ou Imé:priserait saooÙJlaboration :positive. AllIons :plus au fond. des' ,cho­se·s. Lisons les IPrières olÎlfideUe's ide l'Eg,lise; aucune ne de'mande _ à Dieu lIa 'l11rula-die ou !les infirmités" :lllais ipllusieurs nous sont Iproposées­'POUf}.' demander ·eX:p're·ss,èment lIa 's-anté du 'conps-. On !l'im;pllore pOUT !Les !maJades au moment où ilis re'çoivent ,l'onction sUiprêm-e d'huille bé­nite. Le missEll -contient une \mess e pro infirmis dont Iles oraisons s1ÜoHi­citent la santé ·cor:poreU'e. iM!Ïeux encore, ,chaque matin des 'l11Ï'l1lier,s' de IprètTe,s ,prient au -Canon de :la mes-se pour lIa santé des Ifiodèll'es .qui p'articipent au sa,c'riifioce, pro spe saluUs et incolumilatis suae.

Tewle Hst ,la 'pensée de [',E:gllis-e, non :pas ,éllaJmréEt en théories et 8IIl

bhéüfJ.°èmes., mais s,a Ipensée sUTIprise en exercice, s-a 'Pezns-ée vivante, -la peD-s,ée qui !l'anilme hrubituedJlement, l'a 'Pens,ée .dont Oille im-prègne seSi fidèil:es. L'EgilÏse -estilme qU"un corps en santé est normaJleInent 'néce's~

saire à 'l'hommE' IPOUl' accomIP1iT au mieux !Sa destinée terresü'e.. La mrulrudie et [es ilnfirmüés sont des épreuves, entrées dans Ile monde à ,la suite e,t -en ohâtiment du .pé,C'hé. iL'Elg11-i,se Ine ,dira j8Jmais que la m ·alla.die. est ({ le véTitaib,le 'état ordinaire du ,Clhristianisn1J~». Form.u'le audacieuse. par 'l,8Jquellle IPasleall 1

) disait vrai s'ïll v.ou!lait sig1nHierr qU8<, tous, 'ayant péc.h-é, i:l es,t 'llior'l11aŒ que -tous souffrent 'Pour ex:Pier, mais formule -ris­quée, si :li!n mauvais v-ent de jansénisune et de manichéisme !1a IPOUS­sait à ma'Uidire Ile corps et 'sa prospérité.

.L'E.gflise ne ImaUJdit pas Ile 'COI'tps. LIà non p[us, Ues ilieux 'communs de Ila 'Piété -ne doivent pas nous égarer. A la suite de s'aint PaulI qui s·entait deux Ihomm-e,s en lui (Rom,. VII, 14 et 'sqq.) Imais en modilfiant S'a fOl'mulle, on ,re:présente ,paTfois ,la tenltation .cOITll11e une 1utte en­tre le ,COTpS et ,l'âme, un dUOII ,e,ntre II'a chai'r Elt: IFesprit. IMais ,on ouihlie dans -quel sens très 'particulier saint Paul emJploie ,ce.s mots. Ce n'est 'Pas [e ,~orlps ni lIa .chair -par eu'X-'mêmes Iqui -sont lIa -source (l''e'slpons'abile du Ipéché;c'eSit l'homrrne .qui ,pèehe, lIa persorune humains, et qui !pèche

1) Prière IpOUT le Ibon uSlaJge des lll1a'laidies, éd. Brunschvicg, Ha.e:hette., p.63.

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par sa volonté 'liJbr8<, 'Puiss,ance ode S-o'll âlme s'PiTitueillle. ISi Il'on dev~it at­trihu e-r a:u IcorlPS toute Ira r -8<spolns>aibi'l,itédu m3.J~, 'Eln IPrenant au Ipl8<d de la tlettJre les fOrr'mule.s ,précitées, H serait 'tr'lQlP Ifacille de ,s-e dis,cUIl(pe.:r, en niant Ile cara-ctère vOllontaiTe de ses ·actes. Le corps Jl'est que Il'instru­m8int idu 'péClhé, et ,ce n'es-t -q.u'à ,ce 'ti,tTe qu·'n m-érite :d'-être 8JP'P e1lé un. « ,corps de mort» d .ont ill Ifa;ui souhaiter ·êtTe déllivré (Rom. VII, 214.) Le CO.I'lpS E'st du relste au.ssi ,YinstTument Ides lbonnels ructions. C.est tou­jours l'esprit qui ,comm-aIlJde, .qui ·eo'llsent ou qui rre)fuse. «,Ce qUI S'OTt de :la bouche vi·ent idu .cœur-, et ,c'est I~a ice qui souiillle ù'homrrne.» (lMatth.

XV, 18.) Le véritrub1e but .de r ·as-cétisane à ,l':égard du corps-, 'ce 'I1'est donc

!pas de tuer le 'corps, mais de tueT ,le déso'I'ldre qu'une v-ollolllt~ Ich.ance­lIante Ilaisserait s'impilamter dans les activitéscorlporelmes. R-edulTe Ille 'ClOI'PS en se'rvitude, ,c'est ,l',éduque·r de manièr,e qu'ill s'o~t :pour Il'~e l'instrument Ile :pllus dolCiile. :Héldui:r.e Ile 'coI'tPS en ,g,eTVItude, ·ce !Il est pas Qe réduire à néamt, c'est Ile cont8illtir dans sa ,c'Ûn~ition suibor-~onnée, 'Pour Iramener à y -r8lIIliP'1ir intégr8JX8Iment .ses fonctIOns de -servlite:uT.

*** Pour être -en meS'ure de Ile ,fai:r.e., Ile c·orps doit lPoss,édelI' des quali­

tés de santé, d -e !fo'rce, d'Etnidurance, d'8Jgillité. La relligion Iqui veut que le -corps 'soit un bon serviteur veut aussi, en saine :logi,que, ,qu'on -pren­ne 'le's ,moyens de \Lui 'aJClquffi'iT Ice-s qua'lités. La TelligiolIl -cathoùique ne saurait d·onc .fournir iprétexte d'oll-posiüon -à auc'U'Ilemesure d'hygiène bU de .oUllrture ,physique qui vise à améhorer l!a .oondition de 1a vie ' cor,po-re.lle s'ans le désorbiter, 'mais ,en aücroiss-ant son rendement dans s-a lligne nature]l.e et Iprovid-entie1.!le. La :grâlce .ne détruit Ip'~.S 'l,~ n~ture,: cet 'axiome -cher là nos théologiens ,oontie:nt en ge'rme ' lllnrvItatIOTIo ta

dévellolplper 'dans lIa na.ture 'l11,ême ,cor,porei}l1e ,ce qui !peut être Ifavora-

ble là lIa Igrâce. D'autamt !plus que Il'éducation :phy,sique ,dévell'o-ppe des a'Ptitudes

'et des habitudes qui s'Ont Iloin de 'lâctheT lIa bride aux ins>tincts -COiIîpO­TOils. L'entraînemen.t du ,gymnaste ,colITl,Porte une sévère idis<CÏipU.ne, -un régime frugal qui touohe là Il'austéri.té. ISaint Paul y voy-ait un ·exemlple â suivre. Il 'ne Ic:r.aint pas d'emprunter p!lusieuTs -comparaisons là lIa rgymnasti.queen .honneUT de son tÜlmps, pour ·eXlcÏ'teT 'lEt zèi~e deS' !pre­mie.rs ,chTétiens. ,Les 'coureurs du sta.de Ilui suggèrent -~'idée de lIa 'PeT­s'évéTance jusqu'au terme de Ja ipiste. « Vous -couriez si bien, dit-Ï'1 aux 'Ga:lates, 'qui vous a arrêtés ? » I(Grul. 6, 7) et aux Plhili'p:piens : 1«:Ce n'est \pas que j'aie déj,a saisi Ile IpTix, ou déjà atteint lIa 'perfeCition, mais je 'PourS'uis ma ,oourse ipour tâcher de le saiBi-r» !(Phill. III, 1'2) . .Ill E'St fra;p­,pé <par l'émulation 'que donne Ilia victoire ,sur le terrain: « Dams leq 'courses du ,stade, lloelmarque-t-i:1 à 11'8Jdre-sse dels ,fidè1e:s de .corinthe, tous 'courent, -mais un senl rerlliporte -le 'P'rix. üoure,z de m,ême, aJfin de ile -ren1.lporter» (1 ICor,. IX, 124) .. Puis i'l ,sig,naTe !les :renoncem8lnts que savent s':iJIn(pos'EtI' Iles ath'lMes. ({ Quiconque veut ilutter, ,g'-albstient de rtout: eux 1P0m.° une 'COUT·onne .périsslaJblle, mous ipour -U'Il-e impérissaJblle. })

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-292-

On ,connaît 'aussi 'ces 'méta,ph.ores !miMtaires: ,1'aTmure de Dieu, rra ceinture de vérité, 'la ,cuirasse de justi'ce, le boudIier ide la foi, le 'cas- ' que du sallut, Ile ,g,laive de il'E.stpiI'it, Ique !lesi 'chrétie,rts' ont là (porter 'POUT être de va,l;eureux ,soldats .du ,C'hri,s,t (E,pih. VI ,,13'-1118) .

.sOUts 'la 'P1}ume d.e Il'Apô,tTe,ill n'y a lI'iE!I1: de tpù.us -que ides ·comparai­SOOlS: une veTnU exempllaiTe ém.'lanes'eulle ,de ,la 'conduite des gymnas­tes ,et >des lMgionnaires de l'E'InpiTe lI'.oma-in ,pour e'I1!oourag6'r les chré­ti6'IlJs. 'Mais nous 'Pouvons découvrir !p.lus qu 'un ex.e,mple e·x'citant, nous ,croyons reeonnaître ,à une' saine éducation ,phy'siqu'e une ve-rtu ef.ficace tp,ositiv.elmeint Javorrub!lEt ,à ,la disdtpllinechrétie'I1!ne. (A 'Sluivre.)

Léon HARIBEY.

JPARTIE PRATJ[QUE

LANGUE f RANÇAISE

Première semaine

Centre d'intérêt: LA POSTE ET LES LETTRES

1. RECITATION

LeUre de Marguerite à sop grand-père

,Moi, je vais bien, et ~oi ? Il fait un temps superbe ! Je suis dans un jardin très grand, avec de l'herbe. Je vois la mer. Elle a beaucoup d'eau! J'ai des fleurs Rouges, jaunes, lilas, de toutes les couleurs. J'ai mes poules, mon chat, mon mouton et mon âne, Et, quand je suis dessus, père dit: « Elle est crâne! » Je fais aussi des trous dans le ,sable, le soir, Et puis j'-entre dedans: c'est très bon pour s'asseoir. Je m'amuse. Je joue avec des coquillages, Quand j'ai du papier blanc je fais des gribouillages; M,es poules et mon chat, mon âne et mon mouton. Tu n'es jamais venu. Quand donc te verra-t-on? Je m'applique, tu vois, et je t'écris moi-même. On ne tient plus ma main. - Marguerite qui t'aime.

Eugène Manuel.

.' .....:. 29B-

Le facteur

Il s'en vient, d'un pas régulier, Tout seul, traînant ses gros souliers Il s'en vient par la route claire Ses souliers sont blancs de poussière.

Par les sentiers, sur le gazon, Il disparaît dans les maisons; Il porte (sait-il ce ,qu'il porte ?) Les nouvelles de porte en porte.

Il a grand chaud; c'est un bon ,vieux Le soleil lui fait mal aux yeux, Et vidant son sac à mystères n s'en va sur ila Toute .claire. Henry Spiess.

n VOCABULAIRE

La lettre, l'enveloppe, la destination, l'adresse, le timbre, l'oblitération, la boîte aux lettres, la levée, la poste, le facteur, 1es commis, le courrier, une lettre chargée, recommandée, d'affai­res, de condoléances, un impr~mé, une carte postale, un billet, une lettre poste restante, un paquet, un colis, écrire une lettre, la signer, la plier, la mettre dans l'enveloppe, la cacheter, mettre l'adresse, coller un timbre, affranchir la lettre, la jeter dans la boîte, l'expédier, la recevoir, ouvrir l'enveloppe, briser les ca­chets, la lire, acquitter une taxe, payer la surtaxe; un timbre obli­téré, un philatéliste, un reçu, un récépissé, un mandat poste, un chèque, un recouvrement, un avi.s; ,le rayon local; un post-1scrip­tum, une circulaire, un blanc-seing. La poste, le guichet.

III. ORTHOGRAPHE

Préparation: S'en référer au numéro du 15 octobre.

Le pass'age du fa~teur

Dix heures sonnent. Le facteur fait sa tournée . .on le re­connaît de loin à sa tunique bleue et à son sac gonflé. Il va d 'un pas rapide, déposant ;ici une lettre ou une carte postale, là un journal ou un petit paquet. On l'attend sur le seuil des maisons.

La tournée

L'homme vêtu de sa tunique bleue et coiffé d'une casquette noire à galons rouges traversait, par les sentiers étroits, les ,champs de colza, d'avoine et de blé. Enseveli jusqu'aux épaules dans les récoltes, sa tête passant au-dessus des épis semblait flot­ter sur une mer icalme et verdoyante qu'une bise légère faisait mollement onduler. Il entrait dans les fepmes par la barrière de

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bois plantée dans un talus qu'ombrageaient deux rangées de hêtres .et saluant par son nom le paysan et lui tendait un journal. Le fennier essuyait sa main à un fond de culotte, recevait la feuille de papier et la glissait dans sa poche .pour la ,lire à son aise, après le repas de midi. Guy de ~Maupassant.

Poste par avion

L'hélice tourne ... Qu'attend-on? Pour toute \réponse on se montre la camionnette qui, dans le halo de lumière, vient de dé­poser sous ,la grande aile des sacs de lettres descendus 'quelques minutes plus tôt du train: c'est la correspondanec. Un autocar, sortant également de l'ombr~, amène des passagers, car le ser­vice n'est pas strictement postal, et l'avion est un grand appa­reil confortable pouvant contenir douze personnes.

Vérification des passeports; serrements de main... Il est cinq heures trente; l'avion pique vers le sud.

Bientôt l'orage éclate et les remous nous secouent fortement. Qu'importe! Le courrier est chose sacrée que ne doivent retarder ni les hésitations, ni les fatigues d'un équipage; vingt minutes plus tard, nous décollons en direction de l'Espagne. Et JIlOUS voi­là bientôt au-dessus des Pyrénées que cachent des écharpes de brume.

L~ facteur

Appuyé sur sa canne torse, il chemine le long des routes, à grandes enjambées régulières. Il s'arrête parfois pour dire un mot cordial à quelque passant; il fait halte en quelque ferme pour prendre un verre de vin. Il a Ison sac en bandoulière.

A. Beaunier. .

Une leUre

Un petit prince de six ans, le fils rde Louis XIV, devait, un jour, écrire au roi son père qui était parti bien loin faire la guerre. « Je ne puis écrire, dit le petit prince à sa gouvernante, je ne sais pas faire une lettre. - N'avez-vous rien dans votre cœur à dire au roi? '-- Je suis bien Tâché 'qu'il soit parti. - Eh bien! écrivez-le, cela est fort bon.» Puis la gouvernante ajou­ta: « Est-ce là tout ce que vous pensez ? - Je voudrais qu'il ne lui arrivât aucun nlal, dit l'enfant, et je serais bien content s'il revenait bientôt. - Voilà votre lettre faite, dit la gouvernante; il n'y a plus qu'à écrire cela tout simplement comme vous venez de le dire. » Mme de Maintenon.

LeUres de vacances

Il faisait, en ·compagnie de son père, un voyage en automo­bile à travers 'la ,France. Ses lettres, fort détaillées, me décrivaient les régions qu'il visitait. Il portait, sur l~ pays et les gens, des ju-

~ ,21)),5 -

r-geulents critiques bie~ "' rar~s. à 'notre" âge~ et qui, me.' parai~sa!e~t le : sidne d'un cerveau supeneur. Grace ' a 'sa memOIre, qUI etaIt extI~:or-dinaire, grâce ',aussi; sans , doute, à l'aisance d'un esprit

.libre de toute attache', ' il assimilait promptement tout ce qui se passait sous ses yeùx, et composait de vastes tableaux qui débor­daient mes vues étroites. ,Ces lettres rappelaient une foule de faits historiques et abondaient en 'citations littéraires. Il se plai­sait aussi à imiter le style d'un écrivain célèbre; il réussissait cet exercice à merveille et, il m'écrivait plusieurs pages dans la lan-

,gue de Rabelais. Jacques Lacretelle.

Exercices d'application

S'en .référer au numéro qu 15 octobre.

'lI:V. COMPOSITION FRANÇAISE

La phràse ~ Le paragraphe - La rédaction

Le passage du facteur qui dessert .le 'village ou notre ville, procédant à la distribution du courrier du matin. - L'attente, son arrivée la distribution, propos échangés le facteur s'éloigné.

Sujet t;·aité. - C'est l'heure où le facteur passe d'habitude. , Une femme regarde dans la rue si elle le voit venir. Une

autre l'a aperçu, sortant d'une cour, et va à sa re~contre. , Le voici avec sa veste pleue, ses gros soulIers ferr,es, ses

' jambières de cuir. Il porte sa boîte un peu sur le côté. Celle-ci est bourrée à craquer de lettres soigneusement classées, de journaux, de catalogues, de prospectus. Le facteur s~arrête pour. déposer un pli; parfois il monte un étage pour demander une SIgnature, opérer des versements. Le nôtre est toujours de bonne humeur. Il répond avec cordialité, avec patience, aux questions qu'on lui pose. Il encourage les impatients, les calme d'une. bon~e parole. « Vous aurez sûrement une lettre à la levée de ce SOIr»; Il deman­de des nouvelles, au passage et s'éloigne, tout heureux de voir sa boîte se vider et son poids diminuer sur l'épaule.

Le facteur est un personnage qui conlpte dans notre village; n'est-il pas, en effet, le distributeur des surprises, des joies ou des tristesses ?

- Décrivez un bureau de poste que vous connaissez bien. Exemple.' C'est une grande salle, haute de plafond, bien

éclairée, où l'on respire une odeur de cire à cacheter. Derrière le guichet, deux employées écrivent, pèsent, timbrent, reçoivent de l'argent et rendent la monnaie. Dans une pièce voisine, des hom­mes trient des lettres, ficellent et cachètent des sacs. Les coups de l'appareil à timbrer retentissent sans arrêt.

- En un paragraphe, décrivez un enf~t qui écrit une lettre. Exelnple .' Il prend, entre ses doigts qui tremblent un peu,

une belle feuille de papier. Lentement, avec des hésitations et

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- 296-

des prudences méticuleuses, il griffonne quelques mots, les sa­ble, les sèch~ au papier buvard et souffle dessus pour être bien sûr de ne pas faire du gâchis. P. et V. Margueritte. '

- Aimez-vous recevoir des lettres? Dites pourquoi. La 'let­tre que vous venez de recevoir raconte son 'histoire; faites-la cau­ser (départ, voyage, arrivée).

Sujet traité. - Hier matin, il y avaiJ une lettre pour moi: je reconnus tout de suite sur l'enveloppe mauve l'écriture allon­gée et maigre de mon ami Jean. J'allais fendre l'enveloppe d'un coup de canif, quand il me sembla entendre un faible murmure. J'approchai la lettre de m-on oreille et une voix douce cOIIlfIIl',e cene du plus léger zéphyr me conta ce qui suit: « Avant que tu ne lise le ' message de ton ami Jean pour m'abandonner ensuite dans un coin du tiroir, permets-moi de te dire mes pr~pres aven­tures. Je suis née loin d'ici, sur les bords d'une rivière écumeuse. D'habiles papetiers changèrent une informe bouillie de chiffon en beau papier lisse et bleuté, grâce au concours de machines compliquées; ce papier fut plié, coupé, mis dans une jolie boîte de carton, exposée à la dev~nture d'un libraire. Ton ami Jean vit cette boîte à l'étalage, l'examina, l'acheta. Hier, voulant te donner des nouvelles, il prit la feuille dont je suis faite, la cou­vrit de menus caractères tracés par une plume grinçante, puis, l'ayant pliée, la plaça dans cette enveloppe. Après avoir écrit ton adresse, Jean colla colla un timbre en haut et à droite de l'enve­loppe qu'il cacheta et mit dans sa poche. Deux heures plus tard, il m ie jetait dans la boîte d'un bureau de poste. Je me trouvai là 'au milieu d'un grand nomhre de lettres de toutes couleurs, de tout format. Des employés triaient ces ,lettres, un autre estampillait -les timbres dont elles étaient revêtues. Je subis le sort commun et me retrouvai au fond d'un sac ficelé et plombé qu'une auto transporta à la' gare. Le sac fut alors placé dans un train. De nouveau~ en cours de trajet, les lettres furent triées, on me plaça dans un autre sac; dé la gare qui dessert ta petite ville, ce sac fut porté au bureau de poste. Le receveur l'ouvrit, me marqua d 'une nouvelle estalnpille et Ine 'confia au .facteur de ton quar­tier, et c'est ainsi que je parvins à destination.

Deuxième semaille

Centre d'intérêt : TÉLÉGRAPHE ET TÉLÉPHONE

DOCUMENTATION. - « Notre téléphone», brochure four­nie par la « Semaine suisse» au sujet du 22me concours scolaire en 1940; et « Instruction à l'usage des maîtres des classes supé­rieure's du Va1ais », brochure remise par l'administration des T. T.

..:... 297-

Il ' était' possible, 'ava~t la guerre, 'd'acquérir à très bo?: COlIllI?~ te en s'adressant à la ,direction des télégraphes;, ,les anCIens ap'­p~reils remplacés par l'automatique. Ils sont en bon état et ren­dent de grands services pour les démontrations.

1. VOCABULAIRE

'Le téléphone, la c'abine, le téléphone automatique, le numéro, l'indicateur communications locales, interurbaines, la télépho­niste, le ré~epteur, le transmetteur, le cornet acoustique, la ~ile, le fil téléphonique, les poteaux, la ligne, les cables souterraIns, les isolateurs" l'abonné. '

Le télégraphiste, la télégraphie 'sans fil, l'alphabet ,morse, le récepteur, le radiotélégraphiste, les antennes, déchiffrer un télé­gramme.

II. ORTHOGRAPHE

Préparation: S'en référer au numéro du 15 octobre.

Le petit télégraphiste

Dès qu'une dépêche arrive, il saute sUr sa bicyclette, il pé­dale de toutes ses forces, il gravit Iles escaliers et donne 'son pe­tit papier... Bonnes nouvelles! Mauvaises nouvelles r... i[ continue sa tournée par les rues et les maisons ...

La télégraphie sans fil

Un navire est sur l'océan; la nuit et là brume l'enveloppent; la mer démontée menace de le jeter à 'la côte. Où est-il? Il l'i­gnore. De quel côté doit-il se diriger pour échapper au danger qui le menace? Aucun phare ne peut l'avertir. Aucun signal s~­nore ne pourrait non plus dominer le fracas des vagues. MaIS

voici que d'un {mystérieux appareil, abrité dans la chambre de veille du commandant, éclate une étincelle puis une autre et une autre ,encore, et que bientôt, sur un mince papier qui se déroule, s'inscrivent des signes, traits et po.ints identiques à ceux du té­le graphe Morse, et dont la suite correspond à des nlots.

Une dépêche

Hâtivelnent, afin de s'en débarrasser au plus tôt, il épar­pilla le courrier sur son bureau déjà encombré de Inaquettes et de plans et il déchira le pointillé du télégramme qui, sans doute, lui réclamait ou lui fixait un rendez-vous d'affaires. Il ne pou­vait pas en soupçonner le contenu ... Le papier bleu renfermait deux 'lignes que ses yeux absorbèrent d'un trait.

Confédérés! Vous avez entendu, ces jours, l'appel du Don National Suisse lancé par la radio, la presse et le film.

P,assez aux actes, ouvrez vos cœurs et vos bourses.

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--'- :298 ~.

Avec une autorité singulièFe, insinuante, inévitable, la dou­leur s'elnparait de lui, ,malgré .lui, coulait dans le sang de ses veines, envahissait . son cerveau.

Trois fois la certitude était ~oulignée, avec une insistance qui écartait le doute: Mme Romenay (épeler) mourante ... venez immédiatement ... heure presse. Henry Bordeaux.

Un télégramme

Le facteur ouvrit la porte de l'école, dont -les enfants piail­lant venaient de se disperser. Louise, ' l'institutrice, !lnettait son manteau. « Mademoiselle, un télégramme ... Quoi, vous compre­nez .. , Si ce n'est pas malheureux ... Ils m'en ont dit le texte au bureau. Angelin, votre frère ... Le llleilleur de tous .... » '

:Maladroitement affectueux, l'homm-e qui portait dans so~ sac les larmes et les rires des gens était parti. B. Vallotton.

Un miracle de la science

Si l'on vous disait: « EnferInez-vous dans cette cabine, ap­puyez 'sur ce bouton et écoutez; les voix 'que vous réclamez vont accourir à votre appel, elles vont vaincre le bruit et l'espace, tra­verser et vallées et montagnes; vous allez les reconnaître, elles vous parleront d~irement vous 'leur répondrez, et vous pourrez les interroger à votre tour», ne seriez-vous pas surpuis d'un tel prodige? Eh bien ! cette merveille, ce miracle à peine croyable, le téléphone l'accomplit journellement à côté de nous.

Exercia:es d'application

S'en référer au nunléro du 15 octobre.

III. COM;POSITION FRANÇAISE

Fr. Sarce,y.

La phl'ase - Le paragraphe - La rédaction

1. Faire des phrases avec les IllOtS du vocabulaire. 2. Faites le résumé de la leçon de choses de la semaine. 3. Si vous avez déjà téléphoné, expliquez la circonstance et

racontez vos a ctions successives. .4) On vous appelle au téléphone: qui? pourquoi? vos ré-

flexIOns pendant que vous accourez. La conversion. S. Les avantages du téléphone. 6. Les merveilles de la radio. 7. Un bateau fait naufrage en mer. Le radiotélégraphiste

lance le S. O. S. Des navires accourent, les naufragés sont sauvés. Racontez; faites vos réflexions.

[

SCIENCES NATVRELLES

Le léléphone

Matériel. - ' Une plaque sonore (acier, laiton, bronze ou cris-tal); diapason; verre de cristal.

Ecouteur de téléphone ou d'appareil de T.S.F. Une pile de ,lampe ,de poche. Une bobine d'induction hors d'usage, ou un transforI11ateur

d'appareil de T.S.F. également hors a'usage, ou une bobine çl'in­duction construite par un élève (noyau de fil de fer doux avec autour deux -enroulements : l'un de gros fil, l'autre de fil fin).

Fils conducteurs. Un microphone construit avec deux planchettes en sapin,

deux lames de laiton avec une cavité conique, un charbon de pile de lampe de poche effilé aux deux extrémités ou bout de crayon de graphite de même longueur taillé aux deux extrémités.

I. Obervations. - Dévissons le pavillon d'un écouteur de téléphone. \

1 ° Nous libérons ainsi une membrane circulaire; c'est une plaque de fer doux;

2° A l'intérieur, nous voyons un système qui ressemble à un électro-aimant: noyau, avec enroulements de fil très fin.

IMais si nous approchons une plume, ceBe-ci est ,attirée. Donc, le noyau est un véritable aimant permanent; ce n'est donc pas un noyau de fer doux comlne celui de l'électro-aimant d'une son­nerie. Différence?

D'ailleurs, si nous approchons la plaque de fer doux, elle est aussi attirée et reste adhérente sur les bords de la cuvette.

3° Appliquons une règle sur les bords de la cuvette; nous remarquons en visant avec l'œil ,qu'il n'y a pas contact avec les pôles de l'aimant.

II. Expérience J. - a) Faisons vibrer une plaque sonore sur laquelle nous avons déposé des grains de sable; pendant que la plaque émet un son, les grains sautillent;

b) Faisons vibrer le diapason; approchons-le du lobe de l'oreille; on sent les vibrations pendant tout le temps que dure le son;

c) Approchons le diapason du verre de -cristal contenant de 'l'eau; les vibrations du diapason sont mises en -évidence par les -chocs ,qui se produisent contre le verre; l'eau du verre vibre également.

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- ·300-

III. Conclusions. - 1° Les sons sont produits par des vibra­tions des corps;

2° Ces vibrations peuvent se tranSInettre à -d'autres corps. Un corps émet un son vibrant; l'air environnant vibre; les

vibrations de l'air font vibrer notre tympan.

IV. Application au téléphone. - Revenons à l'écouteur; si nous faisons passer un courant variable dans le fil qui entoure l'aimant, ce courant agira comIne dans un électro-aimant; son action magnétique s'ajoutera à cene de l'aimant. L'action de l'ai­mant est constante, celle du courant est variable comme lui. Donc la plaque, étant plus ou moins attirée, vibrera et pourra pro-duire un son. -

V. Comment obtient-on un courant variable? - Expérience Il. - Montons en tension la pile, le microphone et l'écouteur.

Touchons au charbon; l'écouteur émet un son. Soufflons sur le charbon, frappons ou grattons sur 'la plan­

chette; chaque fois, nous entendons un bruit dans l'écouteur. Explication. - En touchant, ou en soufflant, ouen grattant,

nous modifions les surfaces de contact du charbon avec les lames de laiton. La résistance du circuit varie, ·et par suite l'intensité du courant; l'action sur la plaque de l'écouteur est variable; la p'laque vibre.

A vec un microphone suffisamment sensible, les vibrations de l'air produites par la parole produisent les mêmes effets.

VI. Rôle de la bobine d'induction. - Pour transporter le cou­rant électrique à de grandes distances, il faut le transfonmer.

En téléphonie, il en est de même; pour les grandes distan­ces, dans le circuit pile-microphone, on intercale le fil gros d'un transformateur appelé bobine d'induction; c'est des extrémités du fil fin que partent les fils de la ligne.

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HISTOIRE

Le timbre 1l1atél'iel. - Timbres neufs, enveloppes avec timbres oblité-

rés. 1. - Notre petite lettre est écrite. Nous la plions (comment?),

nous la glissons dans l'enveloppe que nous cachetons (comment?) Nous achetons un timbre de fI'. 0.20 pour affranchir une lettre. (Qu'arriverait-il si nous glissions dans la boîte de la poste une lettre sans timbre?). Où l'employée de la poste prend-elle ce timbre? Le détache-t-elle faci'lement? Pourquoi? Nous allons .coller le timbre sur notre enveloppe fermée? A quel endroit? Comment? Que va-t-il lui arriver au bureau de poste, avant son départ? Voici des timbres oblitérés: que lisez-vous? (Ville, can­ton, date de départ: heure, jour, mois, année. Remarquons com­ment sont désignés les mois et les heures.

II. Avant de coHer notre timbre, examinons-le. Quelle est sa forme? C'est un petit rectangle. Evaluons sa longueur, sa largeur en centimètres. Vérifions avec ,le double décimètre. Ses bords présentent des dents régulières. Regardons-les de bien 'près: de­mi-cercle à la base, petites lignes droites à l'extérieur. Compre­nez-vous comment elles se sont faites? Placez bout à bout deux de vos timbres: que forment entre elles les petites dents rap­prochées? Ces petits ronds ont été découpés à l'aide de machi­nes dans la feuille de papier mince qui a servi à la fabrication des timbres. Cette feuille avait été d'abord garnie: sur une face de petites vignettes imprimées (toutes semblables); sur l'autre face, d'une couche de 'colle.

III. Notre ti'lllbre de fr. '0.20 est décoré d'un dessin. Ce qu'il représente. L'inscription que nous y voyons.

IV. Les bureaux de poste seuls ont le droit de vendre les timbr,es fabriqués par IJ'Etat. Affranchir une lettre, c'est payer une sorte d'ünpôt. Mais il faut payer beaucoup de personnes qui vont s'occuper de votre lettre (employés des postes, facteurs, etc.), les trains, les autobus qui vont la transporter, etc. Et c'est si commode d'avoir en quelques heures des nouvelles de parents, d'amis qui sont bien loin de nous.

V. Il n'existe pas que des timbres de fI'. 0.20. On affranchit les cartes de visite, les cartes postales, les paquets, les lettres pour l'étranger avec des timbres de ... ? Les montrer. Attirer l'attention des enfants Isur ceux qui représentent de beaux sites.

VI. - Si on en possède, montrer des timbres de l'étranger. Dire qu'on peut écrire dans toutes les parties du monde. Signa­ler l'Union postale univer·selle. ·Monument à Berne.

Page 17: L'Ecole primaire, 15 février 1942

- 302-

Les origines du timbre--poste L'invention du timbre-poste est due à Rowland Hill, insti­

tuteur, rédacteur de journal, puis directeur de banque. Voici les circonstances ,qui l'aJmenèrent, dit-on, à proposer l'affranchisse­ment volontaire des lettres par l'expéditeur.

Comme il traversait, ,en 1835, un village du nord de l'Ecosse, il entra à l'auberge pour s'y rafraîchir. Survint le facteur de l'endroit qui présenta à la servante une lettre venant de Londres. La jeune fille demanda quelle SOlnme elle devait acquitter. en échange de la missive, l'affranchissement étant alors partout à la charge du destinataire. A l'ouïe de la réponse du messager, elle retourna le pli deux ou trois fois entre ses doigts, puis eUe le rendit en déclarant n'être pas en mesure .de payer la taxe ré­clamée. Rowlang Hill intervint alors et offrit de verser le mon­tant de l'affranchissement. Non sans résistance, la jeune fille accepta. Le facteur parti, le généreux voyageur fut surpris de constater le peu d'empressement que mettait la vHlageoise à prendre possession de la lettre. Il voulut en 'connaître la cause et finit par obtenir .J'aveu que des signes conventionnels, tracés sur l'enveloppe par l'expédit.eur, le fiancé de -la jeune fille, avaient déjà renseigné ceNe-ci sur les nouvelles qu'eUe en atten­dait.

Ayant longuement réfléchi au sujet de cette confidence, R. Hill se convainquit du défaut d'un régime pnstal où la fraude s'exerçait sous une forme qui ne pe:runettait guère la répression, et qui, surtout, imposait à l'administration des frais inutiles. Pour remédier à de tels abus, il imagina alors de créer une marque mo­bile d'affranchissement préalable, le timbre-poste:

Rowland HiU eut à vaincre bien des préjugés et bi'en des résistances avant de faire admettre sa réforme au public et au gouvernement. Il finit cependant par triompher de ses adversai­res et fut placé, en 1840, à ,la tête de l'administration des postes de la Grande~Bretagne. Le 10 janvier de la même année, les pre­miers timbres-poste furent mis en circulation, et la taxe réduite à un penny. S'étant retiré en 1864, Rowland Hill r,eçut le produit d'une souscription pubUque se montant à 400,000 fr. Plus tard, le Parlement lui fit encore un don de 500,000 fr. L'inventeur dU: timbre-poste n~ourut en 1879, âgé de quatre-vingt-quqtre ans. Il fut .inhumé à 'Westminster. Un monument a été érigé 'en son honneur devant la Bourse, à Londres.

(D'après H. de Rotschild, « Histoire de la poste aux lettres et du timbre-poste ».)

.Le soldat accomplit son devoir, les armes à la main. A l'anière, le citoyeu accomplira le sien en acordant un appui

matériell à l"action 194~ du Don National Suisse'.

- 3-03-

BIBLIOGRAPHIE

POUR L'AVENIR nE NOS ENFANTS

Lels parents qui .s'oC'cUtpent assez tôt de l'avE'nir de leurs enfants ,qui vont .quitter l'école font 'pre'uIVe ode ipT,évoy,ance . . Mais iol ne Ifaut pas qu'un Iproiblène .dIe 'cette in1JportaJ.!,ce 'soit résolu à }a légère . .Les deux Ibrochures: « Le choix d'une ,profession » (pour jeunes hmnmes, 7,n'1e édition), recommandée par l'Uni,on suiss'e des Art's et ,MétieT,s et ·par l'Âsso·c.iation suis'se 'pour l'Orientrution ,pro,fE,ssionnel1e ·et la P,rote,c­tion des Apprentis, et « Nos jeul1les filles et le choix d'une ,profession »

(4me .édition), rédi.g,ée par IMllle Ros'e Neuensohwander, ·et également · .recommandée !par Il'Union suisse des Arts et Métiers et Ipar l 'Union fén1Jinine su1ss'e des A,rts et :Mlétiers, donnent de Iprécieux H'llse1gne­mente à ce ,sujet. Conçues dans li'n ,siy,le facile·ment ,coill'lJpréhensiible à tous, ·ces deux bro.chures IC'ontiennent .1e·s règl'e,s l'es plus iU11portantes lpour ,le choix d'une 'pro.:fes'sion, en tenant 'Par,uculièrement 'compte des conditions en Suisse, ainsi 'quE' 'de Inombreuses incLkatiolls quant à l.a durée .de l'apprentis,sage, la rpormation ipréliminaire et Iles ,possi- ' bÎllités de ,peTfe-otionnem·ent ,pour chaque IprofeSISion. On ne ,peutdès' ,lors que -les r,e'comm·ander ,chaudement aux Iparents, institutem's, .pasteurs, autorités tutélaires, e,tc., auxque·ls e~les ,serviront .de dire'c­tives bas,éE's sur l'expérience. Les deux brochures peuvent être obte­nues au 'prix de 50ce'llti.mes 0h3:Jcune (par quantités de dix exellnp.l,aJ-1'61S, 25 lC'enümes) chez Büchle,r et 'Ci'e, imiprimeurs-éditeurs, à Berne.

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