l'ecole primaire, 31 mars 1942

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SION, 31 Mars 1942. No 12 PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS S, COLAIRE ORGANE DE LA SOClt:TÉ VALAISANNE D' EDUCATION AB 0 N N E MEN TAN NUE L: Fr. 7.50 &1 .. ADn6& Les abonnements se règlent par chèque postal li c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement , Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD, Instituteur, Sierre -- Les onnonces sont reçues exclUSivement par -- PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION

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Page 1: L'Ecole primaire, 31 mars 1942

~I. DarheHny René, inst. Lidc1es

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Ml' GilHoz Alf,l'ecl - Lens: Mr Lamon Pierre - Vissoie : Mf]' Solioz Denis - Ayent : Mr Chabbey Casimir - Evolène : Ml' Anzévui Marius - Hérémence: Ml' Bourdin E'mHe - St­Martin: Ml' Bey'trison Jo'seph - Vex: Ml' Pitte'loud David _ Grimisuat: 1\11' Bal:et Al,phonse - Savièse: Ml' Varone Cyprien - Ardon: Ml' Lampm-t Mariu's - Chamoson.: Ml' Biollaz Albert - Conthey: ,Ml' ~a'pi,Houd Albert - Nendaz : Ml' Glass,ey MarcelJlin - Fully: MIr Dorsaz He'nri - Ley­tron: 'Ml' Gaudard Jos·eph - Riddes: Ml' DelaJloye Gustave _ Saxon: Ml' Vernay Al,be.l~t - Bagnes: Mû Vaudan-Carron Al,fred - Orsières: Ml' Pouget René - Vernayaz: Ml' Co­quoz Jean - Troistorrents: Mir E-cœur Fridoolin - Val d'Il­liez: Ml' Défago Adolphe - Vouvry: Ml' CUl'·dy Gratien -Bouveret: Mr Clerc Germain.

r:..~Ta1t1r.e de titres - Location de cassettes dans la Chambre forte.

SION, 31 Mars 1942. No 12

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS S,COLAIRE

ORGANE DE LA SOClt:TÉ VALAISANNE

D' EDUCATION

AB 0 N N E MEN TAN NUE L: Fr. 7.50

&1 .. ADn6&

Les abonnements se règlent par chèque posta l li c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement

,Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD, Instituteur, Sierre

-- Les onnonces sont reçues exclUSivement par --

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Page 2: L'Ecole primaire, 31 mars 1942

Pour une école de· la personne PAR

LOUIS MEYLAN Dire·ct0ur de l 'geole supérieurG et du Gymnase de jeunes .filles

,de ,LausUJnne

Un volume in-16 " Fr. 2.-

Le problèmE' pédagogique qui a tou.iours été dis'cuté au Ipa) s ,rte P.estalozzi et de Vinet, avec un intérêt ,grave et ,passionné, est au­jouDd'hui au ,premier iplan 'Cle l'actualité . .c'est pOli-'rquo'i .aIl lira avec intérêt l étude que lu,i consaC're l 'aute·ur des Hu.m.anités et la personne, s ous le titl"e POUl' une école de la personne. lM. rMleylan exanline tout d'abord .Jes raisons pOUl' ,lesquE-lles tant de 'pédagogues et d.e ·citoyens réclament une réforme ,p,ro.fonde de l'école; il montre que ces vœux tendent là faire tele nos écoles une institli.'t-Ïon où se [orme la :personne tout entière: ,corps et ·esprit, intellirgence et sens.ibilité, initiative <ttt e.sprit dE' servi,ce. D'où le titre donné à c.es pages. L'écol,e r equiert une réforme ·e,ontinuelle, ;par 'le d,edans; sans quoi elle n'es t qu 'une mécanique compliquée. L'auteur ex'pose ensuite 1e iproblème d e .la note et ce,lui du 'progTR,mme et cherche c'omment clonner à 1'ad oles­-cent la Ipro1priété de sa languE' maternelle. Enfin, il examine les rMoTlnes de l'éducation physi.que, intelle'ctueHe, poétique, morale, na­ili'onale et reli,gieuse et indiquce ,les modifications nécessaires ·pour les réaliser: réduction du nomJbre Ides leçons au Ipr-o,fit <Cle la. culture phy­sique et du travail personnel; réduction 'Cl 8JS E'f.f.ectifs des classe-s, pour .rendl'-e ,possible une véritalble « ind'ortmation» ,de la ipersonne; défini­tion dès .fins spirituelles de ,l'enseignement; organisation ,d'un sémi­naire .pédagog ique dans leque,l les futurs maîtres se,condaires r eçoi­vent la :pré~aration tec.hnique f·t SQJirituelle. Cet ouvrage intéressel'a les 'l11altres ,primaires et se'c-ondaires; .l'auteur sait que l'éducat-ion ,pu­bHque est la ·pIus importante des fonctions assumé.es ,par l'Etat; puis­que les dtoyens de demain sont formés par l'école, c'es t Ipar elle que doit CO.mnle,ncer le « redres·se'ment ». Il s'adressE' e·l1ifin aux ,parents; cal' les l'Mormes n e sauraient ·se réaliser sans la -collaboraHon de la rfan1ille et de l'école. Au mom'ent où ces Iproblèmes sont discutés, 'ce :petitouvra,ge intéresse-ra vivement tous ceux qui ont à cœur le bien de 1a jeunesse et la vraie grandeur du pays.

LIBRAIRIE PAYOT Lausanne . Genève. Neuchatel. Vevey . Montreux. Berne. Bâle

SION, 31 Mars 194·2. 61 ème Année.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCltrË VALAISANNE D'ÉDUCATION

,sOM/MAIBrE: rCO!MlMlUlNIIICA TIOINS D!IVlE'HS<El8: Asse'Il1lblée gé­nérale -de la IS. V .. E. - Sodété des institutri,c8Js du Vaiais Il'CYlnand. - Cours d'lhygiène :men.tale de l',enfance. - 151èlne ,COUTS nor,mal de travaux ~nanuels et d'école active. - PAR­TIIE IPEIDAIGOGIQUIE : :L'EC'ole ,paysanne. - lRépétitionnaires ou 'comlPlémentaires? ,p AlRTILE JPIRATIQUŒ: LL8Jl1<gue ,fran­çaise, ,oentres d 'intérêt, 1ère et ,2ème seùnaines. - Géolgra­,phie. - Sciences. ---,- lB/IiBŒA0 GRAPRIE.

~~~~~

g COMMUNJICA TJIONS DJIVJERS]ES ~ . ~ DÉPARTJE}\{JENT © S.V.JE. @ S.JL'T.JR. UNION CG! ~ ..... ~

flssernblée générale de la Société valaisanne d'éducation L'assemblée générale de la S. V. E. aura lieu à Sion le

23 avril. L'ordre du jour paraîtra dans le prochain numéro.

Le Comité.

Société des Institutrices du \Jalais romand Afin de faciliter la fréquentation de notre Assemblée géné­

rale .du 9 avril, il a été décidé de relnbourser à chaque participan­te les Ïrais d'itinéraire et de repas pris en COlnmun, -dépassant 9 francs.

Nous espérons que cette TIleSUre incitera nos collègues à répondre nombreuses à la convocation. Qu'on n'oublie pas de se faire inscrire pour le 4 avrÜ et d'apporter les coupons de repas.

Le Comité.

Cours d'h~giène mentale de l'enfance Sous les auspices du Départelnent de l'Instruction publique

aura lieu à 'Genève du 13 au 17 avril 1942 un cours d'hygiène mentale de l'enfance. ,Ce 'cours s-era ,donné dans les locaux de l'Université, de 'l'Institut des sciences de l'éducation et dans -les

Page 3: L'Ecole primaire, 31 mars 1942

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institutions spéciales en "faveur des enfants inadaptés. Il est des­tiné aux pédagogues de l'enseignement pubIlc et privé, aux tra­vailleurs sociaux, aux assistants des consultations d'enfants, aux étudiants, etc. Il a pour but de montrer en raccourci les méthodes appliquées et les résultats obtenus à Genève, tant au point de vue scientifique que pratique.

Collaborateurs - Exposés d'orientation générale.

M. Pierre Bovet, professeur à l'Université et directeur de l'Insti­tut des sciences de 'l'éducation de l'Université.

M. le Dr Henry Brantmay, médecin du Service d'observation des écoles, chargé de cours à l'Institut des science~ de l'éducation.

M. le Dr Henri Flournoy, chargé de cours à la Faculté deméde­cine.

M. le Juge Pierre Jeanneret, président de la Chambre pénale de l'enfance.

M. Edouard Laravoire, directeur du Service d'observation des écoles, chargé de cours à l'Institut des sciences de l'éduca..: tion.

M. RichaId Meili, chargé de cours à l'Institut des sciences de l'éducation.

M. le Dr. Ferdinand 1\10rel, directeur de la 'Clinique psychiatri­que de Bel-Air, professeur à la Faculté de médecine.

M. le Dr François Naville, directeur de l'Institut de médecine lé­gale, professeur à l'Université.

1\1. Jean Piaget, professeur à l'Université, directeur de l'Institut des sciences de l'éducation.

M. André Rey, chargé de cours à 'l'Institut des sciences de l'édu­cation, privat-docent à l'Université.

M. le Dr Frédéric Rilliet, médecin-chef du Service médical des ,écoles.

Démonstrations et visites commentées.

M. John Chambordon, éducateur à l'école-jardin des Bougeries. Mlle Alice Descœudres, professeur à l'Institut des sciences de

l'éducation. M. Marc Lambercier, chargé de cours à l'Institut des sciences de

l'éducation. Mme Flora Panchaud, Service orthophonique des écoles. Mme Emma Pittard, éducatrice à 'la station d'observation médi­

co-pédagogique des -Charmilles. Mlle Blanohe Richard, juge-assesseur pédagogue à la Chambre

pénale de l"enfance. M. Pedro Rossello, chargé de cours à 'l'Institut des sciences de

l'éducation. M. René Simonet, directeur de la Maison des Charmilles.

Pour tous renseignements et inscriptions s'adresser au Ser­vice d'observation des écoles, rue Calvin 11, Genève.

- 371-

5te cours normal suisse de travaux manuels et d'école active à Rorschach

La société -suisse ,de travail manuel et de réforme s'colair'e orga­niBo du -113 juillet au 8 août 1942, à Rorscha'ch le 5180 cours normal rie travaux ,manue1s et d'école -adive. La Confédération a1ocord-e son ap­pui f·inancie·r là 'ce cours, .qui ·sera lP'la,cé sous le rpatronage du Départe-· ment de l'Instruction publique du ·canton de St-iGall. On y donnera les -cou'rs .suivants:

a) Cours techniques: Ens1eignement des travaux manuels:

1 Cours préparatoire: .1lre rà 4m-e aIllIlées sc·olaires-, du 20 juillet au 8 août.

2. Cartonnage: 4me à 6ryne années sco.laire,s, 'du 1'3' juille,t au 8 août. 3. Travail sur bois: 71me là 9me année·g scolaires, du 113 juillet au

8 août. 4. Travail sur métaux: 7me à '9me années .g,colaires, du 1'3 juillet

au ,8 août.

b) Cours didactique :

5. ElcoŒe active, degré inférieur: 1re là ,3.me années -scolaires, du 20 juiUet au ,8 août.

6. Elcole actiVE', degré moyen: 4me à IHme a:nnées ,g,colaires, du 20 juiHet au 8 août.

7. 'E·cole active, degr.é sUipé.rieur: 7:me E't 90me années scolaires: a) -centres d'inté-rêt, du 27 juillet au 8 août; b) bio.lo.gie, du 17 au ~5 juillet; ·c) physique, ,chimie, du 27 juillet au 18, août.

8. Cultu.'r-e de la 'l11.usi'que ipopulaire : ' du W au 18 juillet. ,9. Dessin technique ·à {'école ,primair,e et -primaire supérieure:

du 13 au 21 juillet.

-On ipeut obte·nir 1e :programme ,e-olTIlPlet ainsi que la [-euille "d'ins­.(>.rilption auprès du Département .de l 'Instruction ipublirque des ·can­tons, auprès 'des eXipositions scolairescle BaIe, Berne, IFribourg, Lau­sanne, Locarno, Neuchâtel 'et Zurkh, ainsi qu'à la Dir.e-ctiolJ.1 des ·C'OUTS (Ml' JaJ0ques Buel~ge-, ins-tituteur, Pro'me'nadenstrasse 71, Rors,chach).

Tous ·ceux qui désirent ·suiv,re ,ce ·cours adresBe-ront leur ins.crip­tion avant le 1111 avril 1942 au Département -de l'instruction -pulbllique de leur ,canton. ,Pour tous .les autres r,enseignement.s, 'prière de s'a­-dres-s-er au dir-ee·teur du 'cours.

Instituteurs et institutrices sont invités r.ordiaTement la :prendre (part à ces 'C'ours. Ils se-ront ,les -bienvenus et ;passeront de \beUe-s se­,maines dans l'ac-cuE·iUante ville de Rorscha"oh.

Vins du Valais 0 RSA T di~sipent ta tristesse.

Page 4: L'Ecole primaire, 31 mars 1942

p~~ ' . , ,.~

j PARTIE PEDAGOGIQUE . ~ ~ '"" ~

L'Ecole pa:ysanne Aucun signe extérieur ne la distingue parlois des autres de­

m:ures villageoises .. Les mêmes parois hâlées par le temps, les n~etmes poutres aux fIbres rom.pues, le même toit pointu. Et ces fe­netr~,s basses, presque carrées, trop petites pour que toute la lUllliere de la vallée puisse entrer dans la pièce. Le même poêle en pierre ollaire, dans un coin, qui ronronne pendant les six mois de l'hiver. Car l'hiver, ce n'est pas à proprement parler une sai­son, mais la moitié de l'année sous le silence de la montagne qui s'apesantit sur les êtres et les choses.

C'est une école de .la montagne, ratatinée dans son habit in­variable, tel~ ce~ vi~i~lards pâu,r qui le temps ne compte plus. Il ne faudraIt pas, d aIlleurs, qu elle possède quelques signes d'o­pulence. Les gens sont pauvres; leur existence quotidienne ne leur donna jamais que ce morceau de pain noir et de fromaO'e t ' d l' 1:) , l'es rarement e argent. Elle se contente de rassembler cha-que matin les ga'mins des villages environnants, à qui - il faut bien ~'avouer - l'école ne dispense pas toujours beaucoup d'en­thOUSIasme.

~n le sent, du reste, le jeune paysan est déjà un petit sauva­g~ qUI ne veut connaître aucune discipline, à part celle que la VIe dans sa brutalité se chargera de lui faire accepter, plus tard. Comment ·conci.Jier le sang 'trop chaud de ses veines et l'immobi­lité où le forcent ces longues heures de réclusion?

De leur côté, les filles, naturellement, prennent des airs paysans. On les voit venir, passer dans les venelles comme des ombres, conscientes de la dignité dont elles se sentent déjà inves­ties, . celle d'être un jour une Madone donnant tout à l'homme afin que sa mission puisse s'accomplir. Et comme elles sont femines aussi, promptes à s'attrouper, à bavarder, à rire de leurs voix d'argent et de leurs yeux brillants comme le glacier, à midi! Les gamins, que personne ne s'avise de leur défendre quoi que c~ soit! On verra bi~n si on ne pourra pas glisser dans les ruelles, malgré les protestatIons du garde-champêtre; pourquoi n'essayerait-on pas d'entreprendre cette batail.le de boules de neige qu'a formel­lement défendue le maître? Ce besoin de mouvement les tenail­le. Il les suivra d'ailleurs toute leur vie, deviendra quelque chose de réfléchi, de plus lent, parce que les muscles ont senti le corps dur de la terre. Mais le paysan ne supportera jamais la noncha­lence de ces heures où personne n'ose ouvrir la porte parce

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qu'il fait trop froid ou trop chaud dehors. Lui, en aucun moment, n'a le droit de douter ni de faillir.

Puis le village retrouve son silence ,que ne déchir-ePresque au­cun bruit humain. Les pas sur la neige s'ourlent d'un frôlement imperceptible. Les hommes, d'ailleurs, ont acquis leur pas, bien lent, qui ne dérange rien dans le calme villageois.

L'école continue. Cetle ' des équations algébriques, de l'étu­de approfondie de l'histoire ancienne, des évolutiàns idéologi­ques au ,cours des siècles? Non. Une école paysanne, sans af­fublements trompeurs, faite de simplicité, de vie, d'intérêt, de sens pratique. Un pays comme le nôtre se mourrait de trop -de richesses matérielles; il se mourrait également d'une école in ­conlprise, imitant l'étranger dans ses innovations ne s'adaptant pas toujours à notre population. Des enfants qui demain devront se pencher vers la terre pour ne pas mourir, afin que le pays et la race subsistent, souffriraient d'un enseignement trop compli­qué. Leur esprit s'adapte mal à un travail purement abstrait. Ce qui les aidera plus tard, il faut le chercher avant tout dans la valeur morale et patriotique d e l'enseignement. Certes, un sup­plément d'instruction ne fut jamais nuisible à personne. Mais ces enfants auront surtout besoin de confiance en eux-mêmes, d'esprit pratique, d'un élan intérieur qui les soutiendra.

Depuis toujours, le paysan s'est affranchi des conventions. J'aime mieux son rude accent, sa voix dure qui vous par.Ie, que les molles intonations de tous ceux qui ne sont plus qu'une partie d 'eux-mêInes. ·Car, êtr e asservi à trop de règles de conduite éta­blies et dont on n'ose s'écarter est précisément le signe de la dé­ch éance d 'une race qui ne trouvait plus en elle-même la force de vivre. Mais notre paysan, celui d'hier, de demain, de toujours, de­meure une personnalité indépendante, cherchant sa force dan s une foi qui est pour lui la foi chrétienne. On ne fera jamais rien sans une foi qui vous soutienne, sans pouvoir et vouloir par soi­même. Vivre sera toujours être complètement libre, avoir ses mots à soi comme l'expression la plus pure de son âme. C'est pour cela que le paysan sert pleinement là où la vie l'a placé depuis toujours. Il ne trahjot pas son sang, demeure dans sa grandeur m éconnue l'hol11.1Tte que soutient la confiance en son labeur quo­iidien. Que lui importent ses actes dans leur résultat immédiat? Le travail possède pour lui son sens sacré, divin, dont la valeur ne s'échange pas contre un peu d'argent, mais qui est par lui-mê­me une possibilité de vivre, de remplir une mission. Chaque mi­nute ou il peine, quelle signification posséderait-elle sans être ac­complie en vue de quelque chose qui dépasse toutes les spécul~­tions humaines? Le pouvoir merveilleux du travail paysan mIS entre les mains de l'hom'me pour continuer la vie dans les généra­tions à venir. Ce labeur est une permanence, une sorte d'éternité. C'est pour cela d'ailleurs qu'il demande autre chose qu'une par-

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faite connaissance du ,métier, mais surtout la confiance, la force d'avoir cette confiance pour ne pas tomber au rang du serf. L'homme est maître de son champ, de son pré, de sa vigne, parce que, par-dessus les forces ennemies de ses bras, qui détruisent et parfois découragent, persiste la vie dans sa grandeur sacrée, à' continuel' malgré les puissances du néant. L'homme asservi à la terre n'est pas digne d'en posséder, parce qu'il n'a plus l'âlne as­sez nohle pour mériter la confiance du pays.

Or, le paysan ne peut pas déchoir. Ce serait la faillite de notre pays, sa désagrégation complète; il ressemblerait à tant d'autres, atrophiés, mécanisés et sans caractère propre, donc incapables de revivre, indignes même de reconstruire avant de s'être dépouillés de trop de servitudes, et d'avoir acquis la dose suffisante de sim­plicité pour oser à nouveau plonger les bras dans le sol nourricier.

Il ne faudrait pas qu'un jour nous devions passer dans ce creuset pour réintégrer notre va,leur. Que nous devions recommen­cer alors qu'il suffit, en somme, de continuer, -de perfectionner, de cr,éer.

C'est à l'école qu'incomberait ce crime, le plus grand de notre histoire valaisanne, impardonnable, irrémédiable. Et on aurait raison de chercher là les causes de cette décadence. ,Car 1'école ne sera jamais autre chose pour nous que le foyer des valeurs pay­sannes, la certitude permanente que la race se développe. Le jour où dans notre enseignement s'immisceront trop d'abstractions, de rénovations souvent mal comprises, l'école perdra s'On sens, rem­plira le même but que n'importe quelle école du monde: donner à l'enfant le matériel indispensable à son intelligence pour vivre comme un homme. Mais qu'on ne l'oublie pas, ceci pour nous n'occupe pas tout à fait le premier rang. Nous avons à façonner pour l'avenir 'l'âme millénaire du pays. - Pays ardent, rude, pays des extrêmes, d'obscur héroïsme, de pauvreté et de noblesse, demeuré depuis toujours persévérant et fidèle. - Quel titre pour­rait mieux aiguiser notre amour que celui de peuple libre soli­taire et simple? Quelle vocation plus belle que la vocation pay­sanne? Et notre race n'a nul autre droit: rester pure au milieu de la misère des temps, continuer de suivre à travers la campa­gp.e ces petits chemins parmi les prés, accepter et recommencer sans la moindre faiblesse qui serait fatale.

Maintenir une école essentiellement paysanne, adaptée aux besoins de l'heure, voilà la tâche principale d'une saine éducation. Le peuple a besoin d'une âme forte, renouvelée, refaite sur des principes éternels. La question capitale se pose: Etre ou ne pas être. Certains ont déjà faiLli, d'autres sont en train de se découra­ger.

Mais l'hésitation n'est pas possible. Il faut: ETRE. Une na­tion de faibles devant la lutte n'a droit à aucun bonheur. Mais un

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peuple fort dans la foi et la confiance en sa destinée ne mourra pas.

Ainsi par l'école paysanne vivra l'âme valaisanne que les siècles ne vainquirent pas. Cela dépend de nous.

Jean Follonier.

Rêpétitionnaires OU complémentaires ~ Les élèves qui ont été émancipés de l'école primaire sont as­

treints à parfaire leur instruction jusqu'à l'âge de 20 ans. Aussitôt les classes finies, il en est qui entrent en apprentis­

sage: ils suivent alors les cours des arts et métiers ou les cours c01nmerciaux. D'autres continuent le cycle de leurs éludes pédago­giques et poursuivent leur formation dans des écoles d'agricuJture, dans les collèges classiques, dans des écoles techniques ou de com-

1 merce. Ceux ·qui n'ont pas une profession bien déterminée: les . commissionnaires, les manœuvres, et aussi ceux qui se vouent à l'agriculture sur le domaine de leurs parents ont l'obligation de fréquenter les cours complémentaires créés à leur intention

Nous disons bien les cours complém·entaires. Autrefois on les appelait les cours de répétition. Dans bien des endroits d'ailleurs le nom est resté, et un peu partout les élèves qui les fréquentent sont désignés SOlJS le nom de répétitionnaires. Ce vocable est faux. Et aussi l'idée que d'aucuns se font des cours complémentaires.

C'est ainsi qu'une autorité scolaire s'étonnait devant nous que les élèves de ces cours, dans un examen qu'on venait de leur faire subir, avaient manifesté une grande répugnance et éprouvé certaines difficultés à citer de mémoire les cols et les rivières du Valais. On leur avait demandé, paraît-il, si la Lonza venait avant la DaIa et la Lizerne près la Morges (encore faudrait-il s'entendre par quel bout on doit commencer !). Et ces élèves avaient hésité.

Nous comprenons ces jeunes gens, et nous nous mettons à leur place. Voilà des «gaillards» qui seront bientôt pères de fa­mille. A l'école primaire, ainsi le veut le programme, ils ont dû apprendre plus ou moins par cœur toute la momenclature se rap/portant au Valais; beaucoup de noms barbares, avouons-le, pour des mémoires romandes ; pourtant ils se sont soumis à cette rude discipline.

Enfin, les voilà libérés de l'école primaire. Maintenant pour eux commence l'école de la vie; l'école pour la vie aurait même dû commencer beaucoup plus tôt. La loi les astreint à redevenir écoliers durant 120 heures. De bonne grâce ou non, peu im.porte, ils s'y plient. Va-t-on, durant ce laps de temps relativement court, recommencer avec eux le program.me de l'école primaire' ? rab,î.­cher sous la même forme ce qui à été appris autrefois, mais qu'ils ont peut-être oublié ?

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De grâce, qu'on ne fasse pas cette folie, ou alors qu'on repren­ne tout l'alphabet, du prelnier au dernier tableau, sous prétexte que quelques uns bredouillent en lisant. Les maîtres d'ailleurs ne pratiquent pas l'enseignement de la sorte avec . ces grands jeunes gens; ils savent fort bien qu'ils ne dirigent pas des ,cours de répé­tition, mais des écoles complémentaires. Il reste encore tant de matières à faire connaître à ces jeunes gens, et des questions pra­tiques et intéressantes surtout.

Sans doute on ' reprendra les disciplines étudiées à l'école primaire, n~ais on les enseignera sous une autre fornle. Les ri­vières du Valais ? On se gardera bien de les oublier, mais on ne les fera pas mélnoriser de cette façon machinale: la Massa, .la Lanza, la DaIa: la Raspille etc. On aura soin de parler de la ri­chesse que les forces motrices constituent pour le Valais et l'on insistera sur l'utilité des cours d'eau. Ceux-ci ont presque tous été captés. C"est ainsi que des ' usines plus ou moins importantes ont été édifiées au déboucl,lé de toutes les vallées. Lorsque l'on eut construit le tunnel du Simplon - et l'on donnera quelques indi­cations au ~ujet de ce travail gigantesque - on introduisit la traction électrique sur le tronçon Brigue-Iselle, alors que partout ailleurs encore les C. F. F. étaient actionnés à .la vapeur. On indi­quera pour quelles raisons on a adopté ce mode de locomotion. On n'alla pas bien loin pour obtenir la force motrice. Les C. F. F. captèrent la Massa qui vient du glacier d'Aletsch et construisirent une usine électrique à Massaboden, près de N alers. On parlera de même des usines de Gampel et de Viège qui appartiennent à la même société, la Lonza. On insistera sur l'importance, au point de vue éCOriomique et social, de l'usine de Chippis qui dérive toute l'eau du Rhône à Loèche, qui capte celle de la Navizence, de la Tourtelllagne, de la Borgne; qui consomme encore une partie des forces de la Dixence, qui a construit le bassin d'accumulation de l'Illsee et qui en ce moment-ci élève un barrage dans le Haut­Rhône. On indiquera, si on le peut, la puissance de chacune de ces usines électrique; on totalisera les résultats ; on pourra même faire des calculs, simples évidemment, au sujet des HP., des watts, des volts, des alnpères, etc. Et l'on parlera des ouvriers qui sont occupés dans ces usines, des lnatières que l'on y travaille, des pays qui nous fournissent l' alu1l1ine, la cryolithe etc., de ceux où le métal est exporté. Et si un élève a travaillé dans cette usine ou dans tout autre, on le fera parler de ce qu'il a vu et de ce qu'il a fait. Si l'on donne quelques explications rudimentaires sur la fa­brication du métal, sur l'organisation de l'usine (travail d'équi­pes) si l'on a fait un ·croquis schématique des rivières et du lieu de leur captation, des diverses usines électriques qui en sont issues, des conduites à haute tension qui amènent le courant à la fabrique d'aluminium, nous croyons que les élèves auront re­tenu quelque chose de pratique, qu'ils se seront intéressés à la leçon, et qu'ils en auront tiré un profit certain. D'autant plus

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qu'on aura parlé du diguement du Rhône, de ses affluents et du régime de nos cours d'eaux. Au lieu de prendre l'école en grippe, nos répétitionnaires y reviendront volonti.ers pour entendre un tel enseignement. On procédera de la mêlne façon pour toutes nos industries; on étudiera le~ cols en corrélation avec l'indus­trie hôtelière, avec les échanges d'aujourd'hui et surtout ceux d'autrefois; on fera donc intervenir l'histoire, le tourisme et l'al­pinisme. En étudiant les monta1gnes, on parlera des cabanes par où on y accède, des pionniers de l'alpinisme, des phénomènes géologiques grandioses que l'on peut y déceler; si des catastrophes célèbres sont ·survenues dans la région on les mentionnera ou on les commentera.

Ce que nous disons pour l'histoire et la géog'raphie s'appli­que à toutes les autres disciplines: on ne répète pas le progra'ffi­me des classes primaires, on le complète ou on le renouvelle; dans tous les cas on donne l'enseignement sous une autre forme. On n'a plus affaire à des gamins, mais à des jeunes gens, presque à des hOlffilnes. Si l'on veut obtenir quelque chose d'eux, c'est 'du lnoins ainsi qu'il convient de les traiter, même s'ils se lTIOntrent parfois petits et ll1esquins. Les instituteurs comprennent ainsl l'enseignement dans les cours cOlnplélnentaires. Le Département de l'instruction publique aussi, croyons-nous. Ne serait-il pas in-diqué que tous l'entendent de lnême ? Cl. Bérard.

~~. ~. - .~~.

1 PARTIE PRAT[QUE 1 ~~~ctO;~rG~~~~~~

LANGUE fRANÇAISE

PlIemièl'e semaine

Centre d'intérêt: FLEUVES ET RKVIÊRES

J. RECITATION

Le chant ,de ,l'eau

L'en.tendez-vous? l'entendez-vous, Le menu flot sur les cailloux?

Il passe et court et .glisse, Et doucement dédie aux branches Qui sur son cours se penchent

Sa chanson lisse ...

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Son flot rechante au long des berges recourbées, Parmi les prés, panni les bois; Chaque caillou que le courant remue Fait entendre sa voix (menue

Comme autrefois. E. Verhaeren.

Le ruisseau

- Sur les cailloux si ronds, si lisses, Petit ruisseau qui cours, qui glisses,

Où t'en vas-tu? Le saule curieux se penche; Où cours-tu donc - est-ce dimanche? -

D'azur vêtu !

Q:uelle est la chanson que tu chantes ? Ni par les bois, ni par les sentes

On ne l'entend. Doux 'gazouillis, joli murmure, Ruisseau .qui fuis sous la ramure

Qui donc t'attend?

Toujours flânant dans la vallée, Ta longue couleuvre annelée

Brille au ' soleil, Toujours aussi l'œil de la lune Te voit tout blanc chercher fortune

Jusqu'au réveil.

Où vas-tu? - Parcourir le monde ' Sans me lasser! tant que mon onde

Ruissellera! - Joli ruisseau, tu n'es pas sage ! La mèr qui te guette au passage

T'avalera! Annaik Le Léard.

IL VOCABULAIRE

. Mots groupés d'après le sens. - L'eau, pluie, infiltration, rUIssellement, nappe, puits, source, fontaine, torrent -ruisseau amont, aval, lit, rivage, berge, embouchure, delta, bra~, branche: flaq.ue, .mare, lac, marécage, étang, ,lagune, chott, bassin, versant, quaI, d~gue, vanne,. barr~ge, passerelle, pont, bac, passeur, pon­ton, gue, courant, fIl de 1 eau, remous, tourbillon, rapide, détour, coude, méandre, boucle.

Travail de l'eau: destruction, érosion, édification. ' Mer: érosion, blocs, galets, cailloux roulés sables grossiers

fins, .limon, boues ver,tes ou bleues. ' , Torrent: érosion, éboulis, affouillement; édification, . cône

de déjection, delta torrentiel (dépôts dans :un lac dûs à un torrent) .

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Cours d'eau: érosion, chute, cascade, cataracte, excavation, lac, barrage, vallée, gorge, vallon; édification, alluvionnement) limon de débordement, estuaire, barre ou 'mascaret, delta, forma­tion sédimentaire.

Eau d'infiltration ,: érosion: grotte, 'caverne, gouffre, enton­noir, canons. Edification, stalactite, stallagmite, colonne, translu-cide. '

Donner une épithète aux mots suivants: "!Ine voie fluviale; une .rivière navigable; un canal latéral. Un limnimètre, une cen­trale.

III. ORTHOGRAPHE

Préparation: S'en référer au numéro du 15 octobre.

Les petites sources

Un jour, par la fissure .d'une colline, nous avons ja.nli sou­dainement, mes sœurs et moi, dans la lumière du soleil ! C'était délicieux de bondir en cascades, à travers bois. Nous sautions par-dessus les pierres et nous ,frôlions doucement les rives. De jolis petits poissons jouaient parmlÏ nous. Les arbres se cour­baient vers nous et leurs beaux ombrages se reflétaient dans nos eaux.

Le Rhin

Entre tous les fleuves, j'aime le Rhin. La première fois que j'ai vu le Rhin, la nuit tOlmbait. Je contemplai longuement ce fier et noble fleuve, violent mais sans fureur, sauvage mais ma­jestueux. Il était enflé et magnifique au moment où je le tra­versai. Son bruit était un rugissement (puissant et paisible. Je lui trouvai quelque chose de la grande mer. Victor Hugo.

La rivière

Sur un lit de cailloux arrondis, tu cours à fleur du sol, daire et murmurante. Tu frétilles, babilles et sautilles, comme une fil­lette heureuse de vivre. Tu caresses l'algue flexible qui ondoie et se berce allongée à ta surface; tu balances le roseau qui fris­sonne; tu effleures de ta lèvre le rameau d'églantier qui se pen­·che pour se mirer dans ton cristal limpide. Tu vas donner, tête baissée, contre une pierre ,grosse comme le poing, et là tu t'irrites, tu moutonnes, tu écumes; mais, vaincue et brisée, tu rejaillis en perles d'argent qui s'égrènent au fil de l'eau, comme si ta .colère d'enfant se fondait en un éclat de rire mouillé de larmes. Puis, rieuse que tu es, tu joues avec le soleil. Mais voici que tu dors maintenant! D'une rive à l'autre les houblons s'accrochent, s'en­trelacent et tapissent pour toi une fraîche alcôve. Tu disparais si bien sous 'cette voûte fleurie ,que s·eul un scintillement furtif révèle çà et là ta présence. Georges Renard.

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Orthographe d'usage. - Arrondis, tu caresses, flexible, ber­ce, allongée, frissonne, tu effleures, églantier, tu t'irrites, tu mou­tonnes, les houblons, s'accrochent, s'entre'lacent, tapissent, alcôve, scintillement.

Le moulin

Le moulin se penche ~ur la rivière :pour la boire. L'eau dispa­raît dans sa grande bouche. Il semble qu'on ne reverra plus ja­mais la pauvre rivière; on entend ses derniers cris sur les cail­loux ... puis, tout à coup, la revoici qui s'échappe, tout heureuse de retrouver le soleil et sa chanson sur le gravier.

En côioya,nt la rIvière

Les enfants gagnaient la vallée et suivaient les bords de la rivière. La IUlnière jouait sur l'eau joyeuse; des lnilliers de mi­nuscules vaguelettes renvoyaient des éclats de soleil. Entre les bouffées de vent, la rivière se calmait; elle devenait unie conllne un uniroir, un grand miroir où se reflétaient le bleu du ciel et le cheminelnent solennel des nuages d'argent. De hauts peupliers aériens s'y miraient de la tête aux pieds. L'inlage de leurs bran­ches souples formait au fond .de l'eau un sonlbre lacis, un mnple filet aux Inailles irréelles que traversait, d'instant en instant" l'éclair d'une brillante écaille. Ernest Pérochon.

Nmissance d'un ruisseau

1. La source s'épanche en un petit filet d'eau qui, çà et là, disparaît dans une rainure du sol entre les touffes de gazon; il se montre et se cache tour à tour. A chaque nouvel élan, le ruisselet prend une autre physionomie; il se heurte sur une saillie de l'O-

. cher, il s'égare entre les pierres, puis s'étale dans un petit bassin sablonneux; ensuite, il s'élance en cascatelles et baigne les her­bes de ses gouttes éparses. D'autres sources, venues de droite et de gauche, se mêlent · au filet principal, et bientôt la masse li­quide est assez abondante pour couler sans cesse à la surface ...

2. Descendant, descendant toujours, le ruisseau, ,qui grossit incessalnment, devient aussi plus tapageur. Près de la source, il murmurait à peine; mais voici que le petit courant parle d'une voix claire; puis il se fait bruyant, et, quand il bondit en rapides et s'élance en cascatelles, son fracas réveille déjà les échos des roches et de la forêt.

3. Il ne poussait d'aboDd que de :petits grains de sable; puis, devenu. plus vigoureux, il mettait en mouvement des cailloux; maintenant il roule -dans son lit des blocs de pierre qui s'entrecho­quent avec un sourd fracas, il mine à la base les parois des 1'0-

,ches qui la bordent, fait ébouler les terres et les pierrailles, et déracine parfois les arbres qui l'ombragent.

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4. Ainsi, le filet liquide presque imperceptible s'est changé en ruisselet, puis en vrai ruisseau. Il est grossi d'un nouveau cours d'eau par chacun des vallons tributaires, et bruyant, iInpé­tueux, il échaplpe enfin à ses défilés des Inontagnes pour couler avec plus de lenteur et de 'cahne dans une 'large vallée que dOlni-nent seulelnent des coteaux arrondis. Elisée Reclus.

Exel'c:ices d'application

S'en référer au numéro du 15 octobre.

IV. COMPOSITION FRANQAISE

Lri phrase - L0 paragraphe - La rédaction

1. En un paragraphe, efforcez-vous de caractériser un joli ruisseau.

Exemple,' Il occupait le fond de la vallée. Il tirait COlnme une chevelure de longues herbes glauques, taquinait des touffes de prêles, rebroussait des joncs flexibles que le vent avait couchés, à contre-courant. Il sautillait gaielnent sur les cailloux blancs d'un gué. On entendait, un peu en aval, le bruit léger ·d'une petite cascade. E. Péz·ochon.

2. Dans la vallée, vous apercevez la rivière, dites en un pa­ragraphe ce que vous observez.

Exemple,' Voici la petite rivière. Je ne vois pas l'eau, lnais les saules ont l'air de se ranger pour la laisser passer. Elle dispa­raît du côté du village dont 'les toits sont de la mêlne couleur que les châtaigniers et la voilà .de l'autre côté. Elle brille par endroits entre les minces peupliers; puis eUe se perd dans ce grand bois de sapins, qui paraît tout noir. jVl. Audoùx.

3) La rivière raconte son histoire. Faites-la parler.

Conseils. - Le plan à suivre est tout indiqué. Il faut prendre la rivière à sa naissance et la conduire à son confluent avec le fleuve. Cela fait deux' paragr~phes i1mportants : la rivière, lors­qu'elle n'est que ruisseau, avec son cadre de ·collines ou de mon­tagnes, son lit encaissé, les troupeaux qui s'y abreuvent, etc., et la rivière dans une vallée plus large ou une plaine avec la vie qu'elle fait naître: moulins, bateaux-lavoirs, canots, pêcheurs, les villes ou villages qu'elle arrose, les quais, les ponts et plus 'loin le con­fluent.

4) Décrivez la rivière, le torrent, le ruisseau ou une source que vous connaissez bien.

5) Le travail de la rivière.

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Deuxième semaine

Centre d'intérêt: L'ÉLECTRICITÉ

I. RECITATION

On ne manquera pas d'attirer l'attention des enfants sur les dangers de l'électricité. On leur fera observer, dans le bâtiment d'école tout ce qui se rapporte à l'installation électrique: fils iso­lés, tubes, fus-ibles, interrupteurs, lampes, compteurs, etc.

A consulter " l'électricité dans la maison, brochure remise à toutes les écoles par l'association Semaine Suisse en 1932.

L'usine électrique

Pénètre dans la claire chambre des 'Inachines, Ecoute le ronron souterrain des turbines, Où murmure à peine entendu, Fredon d'abaille, Rouet de vieille, Le doux vrombissement des volants éperdus. Pénètre Dans le salon des dynamos muettes Qui s'attifent en cachette Devant les vitres nettes Des cadrans de laiton fixés aux parois blanches. Sous les ampoules d'or tombant de frêles branches, Comme de merveilleux fruits, Elles rêvent, félines. Aspergeant le clavier des cir-cuits, Commandant leviers et manettes, Ne daignant voir la populace des machines, Voici les dynamos muettes. Sous la grâce, la violence, L'ardeur sans frein, sous le silence, Plus fières -que des reines de sérail, Voici les dynamos, Princesses de Travail.

IL VOCABULAIRE

Jules Leroux.

NOMS. - Une usine hydro-électrique est construite à pro­ximité d'un barrage, d'une chute d'eau qui fait tourner des tur­bines, lesquelles font tourner des dynamos qui produisent de l'é­lectricité. Une centrale à basse pression, à haute pression. Le bas­sin d'accumulation, le château d'eau, le ,canal de dérivation, les vannes, les génératrices, le rotor, le stator, les balais, le moteur.

Un courant à haute tension est transporté grâce à des fils de cuivre soutenus par des pylônes ou des poteaux. On mesure

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l'intensité d 'un courant électrique en volts (u.nités de tension com­me l-e mètre est l'unité de longueur); il Y a danger de mort à toucher un nI électrique; les watts, les kwh, les ampères, la haute tension, les HP, l'isolateur.

Sur la lampe à incandescence, donner les noms suivants: am'poule; - résine noire; - contact; - douille; - fil métalli­que; - vide.

Gutta-percha; - com·mutateur; - interrupteur; fusible, transformateur, cOlnpteur, court-circuit (quand deux 'conducteurs traversés par un courant sont en contact) ; incendie, panne d'élec­tricité, électricien, ingénieur. Courant monophasé, triphasé, alter­natif, continu.

ADJECTIFS. - Incandescent; fil bon conducteur; matière isolante; fil isolé; courant continu; lumière crue, éblouissante; plombs, fusibles (intercalés dans le circuit; fondent -quand les fils s'échauffent trop: coupe-circuit).

VERBES. - Tourner le bouton, allumer, éclairer, éteindre, établir le courant, arrêter le courant, interrompre le courant, eou­pel' le courant, électrocuter

lU. ORTHOGRAPHE

Préparation: S'en référer au numéro du 15 octobre.

Au pays de l'électricité

Aujourd~hui, des usines 'considérables sont installées dans tous les coins et recoins du massif des ALpes. « Ce pays qui, il y a quelques années, vivait misérablement, se transforme :à vue d'œil. Les cabanes deviennent maisons. Les moindres VIllages sont éclairés à la lumière él~ctrique. Partout les poteaux qui suppor­tent les fils transporteurs de la force sont plantés. » G. Hanotau:r.

L'éclairage électrique

C'est un émerveillement pour le touriste qui parcourt, le soir, les cantons suisses, d'y voir les Imoindres villages et des chaumiè~ l'es presque misérables éclairés à l'électricité mieux que ne le sont d'ordinaire, les villes françàises; et il est resté frappé du confort que la science moderne a introduit dans des régions restées jus­qu'alors pf'esque en dehors de la civilisation. C'est là une œuvre sociale d'une portée considérable; la lumière mise à la portée de tous accroît la partie utile de la vie, elle entraîne le désir du con­fortable et donne l'énergie nécessaire pour ,le conquérir; les heu­res prises au sommeil, aux stériles veillées d'hiver, sont gagnées par la lecture; ainsi le progrès intellectuel et moral résu:lte d'une transformation d'ordre -Inatériel. L. Houllevlgne.

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La foudre docile

L'inconnue qui s'est laissé vaincre sans se laisser connaître, la foudre docile, dévidée sur les innon~brables fils qui couvrent ]a terre de leur réseau) l'électricité portera sa force, son aide, par­tout où il faudra, dans les maisons, dans les chaInbres, au foyer, où le père et la mère et l€s enfants ne seront plus séparés.

A . Fl'ance.

La force de l'électrftcité

C'est l'électricité qui entremêle au plafond de la halle toutes ces courroies de cuir qui montent, descendent, s'entre-croisent, correspondant à des poulies, à des marteaux, à des soufflets. C'est l'électricité qui remue le Inarteau-pilon et ces énonnes rabot.euses sous lesquelles le fer le plus dur s'anTIoindrit en copeaux ténus comme cles fils, tordus, frisés con~n~e des cheveux. C'est elle qui embrase 'les coins de forge d'un jet de feu, qui dispense le tra-vail et la force à toutes les parties de l'ateHer. A. Daudet.

L' électricti té

L'électricité a pour caractère de représenter l'énergie sou~ une forme transportable et divisible; -c'est la cause de son rôle so­cial. Les plus petits n~étiers, machines à coudre, tours, métiers à tisser qui n'absorbent souvent qu'un tiers ou -qu'un quart de che­val peuvent être n~us électriquement dans des conditions écono­lniques. Ainsi, par l'électricité, l'usine se dilate; le téléphone ai­dant l'ouvrier reste encore sous la surveillance, sous la direc­tion 'du chef, et pourtant il se sent pl~lS libre, .il est chez lui, et échappe aux prOIniscuités de toutes sortes qu'entraîne l'entasse­lneIlt des grands ateliers. EvidemInent, la centralisation des gran­des usine; reste toujours plus favorable à une production écono­mique que celle des petits ateliers, Inais, elle ne l'est plus à tel point -que les fadeurs Inoraux ne puissent intervenir pour éga-liser la lutte. L. Houllevigue.

Exel'cices d'application

S'en référer au numéro du 15 octobre.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le parag-rapha - La rédaction

1) Eclairage électrique - éclairage au pétrole. 2) Montrez que l'-électricité est vraillnent la fée des temps

Inodernes. 3) Une u sine électriqu e que vous avez visitée, 4) Les services que rend une lampe de poche.

GEOGRAP'liIE

La houiHe blanche La force des eaux courantes est énorme et d'autant plus

qu'elles sont plus abondantes et plus rapides. On a vu des tor­rents, en période de crue, transporter de gros blocs arrachés à la montagne et tout dévaster sur leur passage. De.puis longtemps, les hOlnInes ont cherché à utiliser c.ette force. Dans la Rome an­cienne, on voyait déjà des roues -de moulin analogues à celles qui chantent encore sur nos rivières. Elles plongent dans le cou­I~ant -qui les fait tourner, et elles peuvent actionner des Ilnécanis­mes divers. Dans le passé, l'eau a ainsi alimenté de nombreuses industries: des Inoulins à blé, des scieries, des forges, des pape­teries. Puis, toutes se sont équi[>ées à la vapeur. A partir de la fin du XIXIne siècle) cependant, l'emploi de la force hydraulique a pris une fonne toute nouvelle et une importance considérable.

Autrefois, oit n'osait pas utiliser les torrents qui tOlnbent des montagnes, ils paraissaient trop 'violents. Peu à peu, les hom­m-es s'enhardirent; ils lransfonnèrent l'énergie des eaux en éner­gie électrique : la « houille blanche » était née-,

1. Comment se l'epl'ésenter une usine de houille blanche? -Une cascade ton1be de la montagne, on pourrait croire qu'il suffit de recueillir son eau sur une turbine. La vérité -est tout autre, les crrandes chutes naturelles sont rares. Les torrents sont irréguliers, leurs débits sont souvent faibles, il faut parfois créer de véritables chutes artificielles ou, quand on utilise celles qui existent, les amé­nager. On installe à leur partie supérieure un réservoir. où l'ea,u ne s'arrête pas, mais se resserre et passe dans une conduzte fOI'cee qui dévale au flanc de la Ilnontagne. C'est souvent un gros tuyau disgracieux en acier doux, capable de supporter de fortes pres­sions. Son diamètre dépasse rarem-ent 3 In. 50. Il épouse, s'il le faut, les caprices du terrain, passant sous les routes, franchiss~nt les vallées, accroché à un pont ou installé sur une passerelle. AIn­si on ne voit pas la chute d'eau qui apporte à ['usine sa force) on ne voit que son enveloppe. A son arrivée, elle est, soit reçue dans un collecteur qui répartit l'eau entre les tw'bines, soit alnenée di­rectement à chacune d'elles, Elle retourne ensuite à la rivière par un canal de fuite.

La chambl'e des turbines n'apparaît pas d'abord au visiteur qui pénètre dans l'usine, il la frôle pourtant, ou il Inarche des­sus car elle se présente souvent -COInlne une vaste cave en ma­cOI{nerie disposée sous le plancher. Les conduites qui y pénè­trent se terminent par des injecteurs qui ne laissent passer qu'un

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jet de 8 .à 10 centinlètres, ce sont eux qui actionnent les grandes roues mobiles qui transm·ettent leur mouvement à des alterna­teurs; ceux-ci transforment l'énergie nlécanique des turbines en énergie électrique. Le courant a~nsi obtenu peut être tranSiporté à de Iongues distances grâce à des câbles de lnétal qui franchis­sent les obstacles naturels. La houille blanche, captée souvent au cœur des lTIOntagnes, peut être elTIployée à des centaines de kilo­mètres de là.

II. A quoi est-elle employée? - Puisque les turbines ne met­tent plus . directement en lTIOUVement des mécanismes, mais ser­vent uniquement à produire de l'électricité, les usages de la houille blanche se confondent av·ec les usages du courant électri­que ·qui s'étendent chaque jour et paraissent illimités.

a) Le courant est source de force. - Il met en mouvement les lnachines, dans les grandes usines; dans les petits ateliers, dans les foyers même, où il actionne la machine à coudre fan1έliale. Il sert à la traction des tra1mways, des chelnins de fer, etc.

b) Le courant est source de lumière et de chaleUI'. - Toute la Suisse s'éclaire avec 'l'électricité issue des torrents. Le ohauf­fage domestique électrique comlnence à se répandre. Surtout, le four électrique a renouvelé la métallurge et la chiulie. Il pennet d'atteindre des températures de plus de 4000° alors que les hauts fourneaux à coke n'arrivent qu'à 1600°. Grâce à lui, -on a pu ob­tenir des alliages nouveaux, des aciers spéciaux, élaborer l'a'lulni­nium.

c) Le courant est source d'énergie chimique. - En le faisant agir, on obtient des sels et des oxydes .de toutes sortes. Il n'agit pas seulement par sa chaleur, il produit dans certaines condi­tions l'électrolyse. Non seulement la houille blanche concurrence la houille noire, mais elle a sur elle bien des avantages: elle est plus facile à transporter et elle utilise les forces inépuisables de la nature.

III. Les principaux pays de houille blanche. Un pays a des ressources de houille blanche d'autant plus importantes . que ses cours d'eau sont plus [abondants, avec des pentes fortes, de gran­des hauteurs de chute. Il faut aussi les aménager. Les principaux pays de houille blanche sont les ·pays humides, Imontagneux, suf­fisamment peuplés. La Suisse est le pays du lIIlonde où la densité des usines hydro-électriques est la plus Jorte.

Conclusion. - La houille blanche apparaît comme une force offerte par la nature. Nous utilisons le cycle éterneI de l'eau, lnais ceUe utilisation est coûteuse, en raison des frais d'installation. L'électricité est encore chère. Son prix limite ses merveilleuses tpossibilités de développement.

SCIENCES

rorce motrice h~draulique ,.. Roue à aubes ,.. Turbines

1. L'énergie hydraulique. - Si l'énergie du vent est peu em­ployée, il n'en est pas de même l'énergie que pelJ.t produire l'eau, soit ~n coulant, soit en tOlnbant.

De même que l'ancêtre de l'éolienne est 'le moulin à vent, l'ancêtre des u~ines hydrauliques est le moulin à eau. .

II. Le moulin à eau. - La roue à palettes. - Expédence 1. Faisons tourner la roue à palettes d'abord en faisant tomber des­sus l'eau coulant du robinet, puis en la présentant à l'extrémité d'un tuyau de caoutchouc fixé au robinet et recourbé sur un plan horizonta'l pour obtenir un ,courant d'eau horizontal au­dessous de la roue; dans le premier cas, nous avons réalisé la roue avec eau en dessus; dans le second cas, avec eau en dessous.

Dans la pratique, on réalise le premier cas en produisant une déniv·ellation au moyen d'un barrage. .

La roue à aubes. - Expérience II. Nous pouvons recommen­cer les mêmes expériences avec le bouchon muni de cuillers. Dans ce cas, nous réalisons soit une roue à aubes avec eau en dessus, soit une roue à aubes avec eau en dessous.

III. Puissance d'une chute d'eau. Expérience III. _. a) Pla­çons l'une des deux roues au-dessous du robinet à eau à des hau­teurs différentes ; nous constatons des variations dans la vitesse de rotation.

b) Recommençons l'expérience en maintenant la hauteur constante, mais en faisant varier le débit de l'eau.

Conclusion. - La puissance d'une chute d'·eau dépend: t. de la hauteur de la chute; 2. de la masse d'eau.

Exemples. - a) Une chute d'eau de 12 mètres a trois fois plus de puissance qu'une chute de 4 m., à débit égal.

b) Une chute dont le débit est de 300 'litres à la seconde est cinq fois plus puissante qu'une chute dont le débit est de 60 li­tres à Ia seconde, là hauteur égale.

c) Une chute dont la hauteur est quatre fois plus grande que celle d'une autre et dont le débit est le double, a une puissance 4 X 2 = 8 fois plus grande.

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On calcule donc la puissance 'd'une chute en lnultipliant son débit par sa hauteur.

IV. Les usines hydrauliques. - Elles sont installées en o'éné­l'al dans les régions montagneuses où on 'peut réaliser de gran .. des hauteurs de chute et rassembler -de grandes masses d'eau. Certaines chutes ont 2000 ill . de hauteur et leur débit va ~ jusqu':\ plusieurs dizaines de milliers de litres par seconde. La plu~ haute chute est celle de 'la Dixence.

Pour obtenir ces hauteurs et ces grandes nlasses d'eau, on barre avec des digues des vallées bien encaissées; en amont de la digue l'acculllulation des eaux fOl1me un lac contenant des mil­lions de lnètres ,cubes d'eau.

Au lieu de laisser cette ,eau s'écouler librelnent par une brèche pratiquée dans la digue, on la fait passer dans un tube dit con­duite forcée.

A la base de la conduite forcée se trouve la turbine qui est un perfectionnen1ent des roues à palettes o~ des roues à auhes.

Il y a des turbines à hélice; la turbine Pelton cOlnporte des aubes qui rappellent les cuillers de notre petit appareil. A l'Ex­position nationale on pouvait voir une turbine de 115,000 HP.

V. Utilisation des usines hydrauliques. - Grâce aux imlllen­ses réserves d'eau des régions n1011tagneuses, aux grandes hau ­teurs de chute 'et à l'em~ploi de tur,J)ines perfectionnées, on obtient des puissances de plusieurs dizaines de milliers de chevau x-va­peul'.

Ces puissances font fonctionner des dynalnos qui produisent l'électricité qu'on peut transporter à plusieurs centaines de ki­lomètres de la chute.

C'est l'énergie hydraulique transfonnée en énergie électrique.

VI. Importance des chutes d'eau en Suisse et spécialentent en Valais. Montrer la position de quelques usines hydrauliques avec les points d'utilisation de l'énergie électrique et les lignes de t ransport d'énergie. (Voir Ecole primaire No 10.)

Expliquer l'expression : houille blanche.

Conséquence. - La Suisse a de grandes réserves d'énergie hydraulique.

On aura soin d'indiquer les rivières du Valais qui ont (ité captées et l'on mentionnera les principaux bassins d'accUlll1ulation de la Suisse. S'il y a un linlnilmètre (c'est le cas au pont du Rhô­ne, à Sion; au pont de Sembrancher) , on fera faire des calculs sur le débit du cours d'eau.

SCIENCES NATURELLES

Quelques notions que nos grands élèves doivent savoir

Intensité (ou quantité)

Comparons l'énergie électrique à l'éner gie produite par une chute d'eau. Plus la quantité (intensité) d'eau est grande, plus la force est grande. Un fleuve 5 fois plus grand peut faire Hl.areher un moulin 5 fois plus grand.

De même pour .faire 111archer un moteur 5 fois plus grand il faut un courant 5 fois :plus .fort. L'unité des lnesures de longueur est le lnètre; l'unité d'INTENSITE (quantité de courant) est l'am­père. On le lnesure ·à l'aide d'un ampèremètre. Une petite Imnpe consonlme environ 1/10ème d'a'mpère; un fer à repasser :2 an1-pères; un moteur de 10 H·P 30 ampères; une petite ville 1.0,000 ampères.

Un petit débit d'eau donne un faible courant électrique; par contre, un grand débit d'eau peut donner un fort courant éleetd­que. Une pile de poche ne donne qu'un courant faible; par con­tre une dynanlo, à l'usine, peut donner des milliers d'mnpères. (Intensité = quantité = ampères).

TaDsion (ou chute)

Si une petite Ichute peut faire Inarcher un moulin, une chute 5 fojs plus forte fera lnarcher 5 moulins. Plus la chute est haute, plus la pression est grande. II en est de l11.êlne de l'électri­cHé. La chute électrique ou pression ou TENSION se mesure en volts. Une pile de poche donne 3, 4 ou 6 volts; une dynalno peut .fournir des 111illiers de volts. Les lignes à haute tension condui­sent parfois des 100,000 volts. Les lampes d'appartement ont be­soin ,,de 110 ou 220 volts. Si l'on raccorde une lalnpe de 110 volts

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Page 13: L'Ecole primaire, 31 mars 1942

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à une ligne de 220 volts elle éclaire fortement et saute. On me "ure 'la tension avec le voltmètre. (C'est sur ce principe d'ailleurs que sont conçus les fusibles ou coupe-·circuit; courant trop fort le fil brûle). '

Intensité et tension = puissance

On comprend ·que l'intensité puisse être forte et la tension faible ou inversément; il n'y a qu'à songer à la chute d'eau hau­teur de la chute et quantité d'eau.) Plus l'intensité et la tension sont grandes, plus la puissance du courant est grande., La puis­sance s'exprime en watts (ampères X volts = watts) 1000 watts = 1 kilowatts. Si le courant est consommé pendant une heure cela équivaut à 1 kwh = 1 kilowattheure.

Dans les compteurs la consommation est toujours ind]quée en kWth.

Résistance

Les tuyaux opposent une résistance au passage de l'eau. Plus le ~uyau ~~t pet~t~ I?lus la résistance. est grande. Les lignes qui con­dUIsent 1 electncIte opposent aUSSI une résistance. Plus les fils sont minces et la ligne longue, plus la résistance est grande (et par conséquent la perte de courant.) La résistance se mesure en ohms. La résistance opposée par un fil mince peut devenir si grande que ce fil devient incandescent (lampe électrique, etc.)

Calculs : exercer les élèves à lire un compteur; se rensei auer auprès des Services électriques au sujet du prit du k "Vh.; déter­'91iner le consommation journalière, hebdOlnadaire, annuelle; cal­culer la consommation pour une lampe. Faire demander au.\( élè­ves quel 'est le rôle .des transformateurs; quel est le voltage, l'am­pérage à 'l'arrivée au transformateur, à la sortie.

On trouve de nombreuses indications sur les lampes, ·les cou­pe-circuit, les compteurs; en se basant sur les indications précé­dentes, le maître pourra ,composér de nombreux calculs prati-ques et intéressants. .

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BIBLIOGRAPHIE

POUR UNE ECOLE DE LA PERSONNE 1)

Le problème pédagogique est au·joUl~d'hui au .premier Iplél,n .de

ù'aJctualité. C'est 'pourquoi on .lÏ'ra avec intérêt rétude que lui consa­\cre l'auteur des « Humanités et .la tpersonne », ,sous le titre « Pour une école d(\ ,la personne». Monsieur Meylan examine tout d'·abo-rd les 'raisons ,pour :lels'que.lles tant de rpédagogues et de ,citoyens -réclament lune réforme ,profonde de Il'école; il montre que 'C'es vœux tendent à

'faire de nos éc,oles 'uone institution où se forme la per.sonne ,tout en­tière; cor,ps et esprit, inte·Lligence et s,ensiibiHté, iniüative et esprit de ,servÎoüEli. n'où .le titre donné 'à c·es ,pages. !L'école ,requiert une rMor­'/me ,continu e.ll e, par le dedans; s,ans quoi eLle n'est qu'u.ne mécaJnique .Icüompliquée. L'auteur expose oosuite le Iproblème dE' lIa note et celu'i du !programme et 'che-rche ,comment donner à il'flidoles,cent la ,protpriété ·d.e sa langue maternelle. Enfin i.l eX'aJmine les réfor.mes de .l'éduca­·'tion phys'i'que, intelleC'tuelle, poétiqli'e, morale, nationale et religieuse 'et indique les mo.diücations néc.essai,res 'pour les réalirser: réduction ôdu nombre des leçons 'au 'profit de la .culture p:hy'si,que et du tr.avai,l ·\personne.l; r,édur.titOn ,des e:ffedifs des classes, pour rendre pos,s·ible IunEi véritable « infoTm.ation » de ,la Ipersonne; délfinitiondes fins Slpi­Irituelles de 1'ense1gnement; organisation d'un 'séminaire 'p.édagogi­.ique dans lequel les :futurs maîtres secondaires ,reçoiv,ent lIa Iprépa-

1~ation tecbrüqu'e et spirituelle. Cet ouvrag·e intéresser.a les maîtres primaires et ,secondaires. L'aruteur sait que ,l'éducation ,p'UID:n.<rue est l'la ,plus importflinte de,s fondions assumées par l'Etat; ,putS'Cfue les '!citoy,ens .de demain 'sont formés par l'école, ·c'est [par aille que doit 'commencer Je « redressement ». Il Is." adresse enfin ,aux parents; C'ar 'les réfoI'lmes ne s,aur,aient S8 r,éaliser ·sans .la ,collaJboration de ,la fa­"mille et de !l'école. Au !moment où ces IProrblèmes vont êtr,e discutés, 'ce petit ouvrage intéresse-ra viverment tous .oeux qui ont oà >('.œur le 'bien de la jeu'nesse et la vraie gr.andur du pays.

1) Louis ,Mieyllan, «·Pour une école de la 'pE'r,sonne ». Un voJ.·ume

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Page 14: L'Ecole primaire, 31 mars 1942

- '3'92 -

L'ELECTRICITE POUR TOUS

re\ 'ue trimestrielle édHée Ipar 1'Electrodi.ffusion ·à Zuri'ch, en .liail.3on avec l'Oiel, à Lausanne, INo 1/1942, 20è'me année., 16 pages, 17 illus'­trations.

Cette !petite revue .quientre dans sa 20ème année a Ifaitde la bonne et utile 'besogne; elle a ,~Tandi av€'c les ap,plications de 1'lectri­ôté dans les Illlénag;es et nombreuses ,sont -les maîtress.eSl de maison qui y ont trouvé des renseigneme<nts pratiques. Nous vivons aujourd' hu'i sous ,le s.igne des Tes-tri·ctioIlB 2TIatérieUes et Ifinancières; aussi l'économie que .l'e:ma:>loi ibi€1Il ·e.om,pris ·,de l'éler.tridté fjeiI'me,t de ~éa­liser !pr,és,ente-t-el1e un tntér,êt tout ,particmlier. Un article intitulé

« ILe m-onde va de ravant... et la ISuisse en d'ait autam,t)} donne un aperçu su.~' l'augmentation de ·,puissance de nos réseaux et lIa néc.e.s­·sité du ,progl'amme 'd'extension wctueUement enviswgé. ICitons enco~'€'

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