l'ecole primaire, 15 avril 1946

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SION, 15 Avril 1946. No 13, PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORCANE DE LA VALAISANNE D'EDUCATION AB 0 N N E MEN TAN NUE L: Fr. 7.50 65ème Année. Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion. ou à ce défaut contre remboursement r (J ut ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD. Instituteur, Sierre -- Les annonces sont reçues exclUSivement par -- PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION Avenu e de la Gare Téléphone 2 12 36

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 avril 1946

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SION, 15 Avril 1946. No 13,

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

ORCANE DE LA SOC"~TÉ VALAISANNE

D'EDUCATION

AB 0 N N E MEN TAN NUE L: Fr. 7.50

65ème Année.

Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion. ou à ce défaut contre remboursement r (Jut ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD. Instituteur, Sierre

-- Les annonces sont reçues exclUSivement par -­PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION Avenue de la Gare Téléphone 2 12 36

Page 2: L'Ecole primaire, 15 avril 1946

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SION) 15 Avril 1946. No 13. 65ème Année.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOClrn VALAISANNE D'B>UCATION

.SONtM...\.IRE: üO.M'MIUtNIIÜATIONiS DIVIERiSiE1S: Ex.a,mens d'émanci­pation. - .conférence du d.ist.r1ct de Siom. - Exrumena ,Q'arptitudes ,physiques de fin de scq,l'a~rité. - Home Notre Da,me du Bon Ac­-cueLl. - ,Err8Jta. - .conf.érence du distrkt de -St-Maurice. PARTI,E ,PEDAGOGIQUE: Déficients et reta.rdés ..s'CoTaires. - ILe eélilbat dans l'OOUicat.1Dn. - Lee œUl\1~0S EIYl .faveur des enfaTIJts maJheureux du Valais. - PARTIE P,R,NnIOUE: Langue ,fran­çaise, -coot'l'-e d 'intér'êt. - Fiches 'sco,laires. - Pr~hi&toire YUJla.i-

sanne.

~~UN][CAT][ON§ D][VERSES! , DJÉPAlRTEMENT Cêl S.V.E. © S.I.V.R. UNION @ 1

Examens d'Emancipation Les exrumens d'éman,cirp.at.ion de l'école pTunailJ'e se ti-em:dl'o'n{, aux

lieux et dates d-8IT)rès désignés: VISSOIE : Ile 2 ma i, ft 8 heures, pour tous les villages 'Clu Vall d'An­

nivien.~s. CHALAIS: le 6 m"ü, à 8 heures, .pour Cha.lai8, Hé.-chy, Vereorin,

GrÔl1,e. SIERRE: le 7 .mai, à 8 hem'es, ,pOUl' Randogn·e, Moltl-e-r1s, Loc, Vesn-

thône, Veyras, :Miège, V AAS/LENS: J.€, 114 'mai, à 8 heures, 'pou;!' Lens, Ch e1"m ig'noD, l-cogne,

Montana-VHlag'e, Srt .. Lé'Onard. VEX: le 1er mai, à 8 h-eruTes 30, pOUl' Hérém-en-ce, Evolène, Agettes. VEX: 1e 2 m,aj. 8 heures 30, pOUJ.' Vex, Mese, Nax, St-J\lfa.:rtin, Vee­

namiège. A YBNT: le 16 mai, à 8 h., pOUl' AY.eil'lt. ST. G.ERM1AIN/'SAVIESE: ,}}Our la eomrmun-e de Savièse, le 1er mai,

à 9 h. 30. S1ON* : 'l'e 4 m.ai, à 8 h. 30, pour Arbaz, GrilIIlÏosuat et la banlieue de

Sion. SION· : 'le 6 mai, à 8 h. 30, pour Bramois, Salin-s, Veysonnaz. SIDN* : le 3 jutn, à 8 h. 30, lPOur -l'a ville de ,sion.

• CelS examens ont dieu à l'E'COile des g.aœçOiIlS. NBNDAZ: le 1er m .ai, à ~ h., lpour la c'Omm'Uue de Nend)(l.Z, PJJAN-CONTHEY: de 15 IJnai, à 8 h., pour' P.lan-Con-they ei VétJ3:'OZ.

P;LAN--:CONTHEY: le 2 mai, il: 8 h., ;pOUŒ' Iles au.tœes villag<es de la <,.omrmu.ne de Conthey.

Page 3: L'Ecole primaire, 15 avril 1946

GHAiMOSON : : l e 16 mai, à 8 h., IPOW' C.ha,mos-on. ARDON: Je 31 mai, à 8 h., ,pour Ardon. , DE CHAlBLE: le 2 ma.i, à 9 h., pour ,la 'C{)ln1ùUUl~e de Baignes et Vol .,

:lèges.

OHSIEHEI8' ~ , 1e 3 mai ,' à 9 h. 30, ,pour Orsières et Li'CLdes FUrr.L Y : le 29 'avril, 'à .g h . 3'0, :pour la ,COI:mmlll1e de FUlJi y . J\.11AJRT,IG.NY-VIUE: ,le 30 avri,l, à 8 h. 30, ;pour Cha.l'l'l8 t, Bove<l'llier ,

.MarÜogllYk.Cœnbe et 'Trient. ' BIDD.E:S : le 9 ,111 a i, à 8 h . 30, opoui' Riddes et l'séœrubùoo. L EYTRON: ,l'e 10 ,mai, à 8 h. 30, .pour Ley.tœol1 et Sai1loin . SAXON: le 1.1 'mai, à 8 h. 30, [pour Saxon. MAR,rIG.Ny-VILLE: le 1er juin, à 8 h. 30, ,pour .Mal'tigny-Ville et

,N.l'artIgny-Bourg. '

VERNAYAZ: le 7 m a i, à 8 h. ,. op OUl' Collonges , Dorénaz, Finhaut Mex, Sal'Van, V érossaz.

ST-MAM

U~ICE: :le l ,eu' j'uin, à 8 h. 30, 'pOUl' Evionnaz Ma&sDn g ex St-·aUl'lOe, Vernayaz. ' "

l'HOTI,S~ORRENTS: le 8 mai, à 8 h., 'pour VaJ d·nUez.· Champéry rQl.stQ.l~rEIDts. ' 1

ÙYll~NTHEY : le 5 juin, à 8 h. , ,pour Port-Va,lais, Vionnaz, ColÙol11!])ey. ,MONTHEY: le 26 jULl1, à 8 h., ,pour Monthey, VOU\Ty, St-G.i'ngol\ph.

Les CO,l11Jll1unes ,non COll'1,pr' cl t ,h·l .-'j "lSeS ' Elins ce aJ.R eau 's eront aviséE'S

(pal' 'l'ü1sjpe,cteur scolaire de l a date des e~all1e\ns. L e.s élève,s .a.a trel·,nts a' et d . , c exaUlen 01V8'11/t se ,p1résentel' a v"c Ile liv.ret Sico,laire. Cl

-L &s a:dministra tions cam l t· , s&nte -convo,catio.n ,, ' muna .es ,&,017 plJ.'1&~'S de publi8Q' la pré-l'exaunen. a u x ca l é ES ol~dlllall es Ile -d.l·m anwhe qui précèd e

Conférence du district de Sion . La c~nférence ? es instituteurs et c1 e~ institutrices du dü;­

tl'1.ct de SiOn aura h eu le Ilundi, 29 avril 1946 à ['lIôtel de- ,la PJanta, à Sion , avec J'ordre du jour sui vant: l

9 h. 30 Séance administrative.

Conférence de IVL le Directeur Ro nca rd sur J'ense i­gnement indivicllla'lisé .

Di~cussion et divers .

D'iner (ne pas oublier les cOUJPons de r epas) .

L'Inspecteur scol'aire : DI' ~1angisch.

Examens d'aptitudes ph~siques de fin de scolarité ~es condi~ions à re'lnplir pour réussir 'l'examen d 'aptitud es

phySIques de fIn ~e scolarité sont mod'if1.ées comme suH : ' 1) course 80 .,m, ' l2,8" 2) saut en lou5weuf ':1 50

'-' ,J , ln.

r 1

- ~7 -

3) lancer pierre 80 gr: 38 in.' 4) grimper: perche 5 ni. 8,6"

. . ou 1 corde 5 m. Il'' 5) jet de bou'let 4 kg. , gauche plus droit 10 .ID. 6) 2 sauts différents sur la poutre d 'appui à 100 cm. 7) marche 16 lmn. en 4 h. Ces niodifiüations ont été apportées par l' « Office Jédérall

;POUl' ~'instruction préparatoire, 'le 'S'Port et le tir ». EIQes sont en vigueur cette année -déjà.

Home notre Dame du Bon Recueil I:Mu: Je Révérend abbé E. de Preux, aumônier' du « Home

Notre-Danne du Bon Accueil »', nous ,com.munique la lettre sui­vante que nous publions bien volontieers dans no'tre revue, en encourageant la nouvelle institution. (Réd.)

Chers enfants) Cet été on ouvrira aux M,ayens de Sion, une maison de va­

cances pour toutes leSlnan'1ans du Vallais qui ne peuvent aller dans les hôtels et qui ont pourtant besoin de repos. Cene maison s'appelle: HOlne Notre-Dame du Bon Accueil.

Une personne qui ne réfléchit paIS beaucoup nous dit que cette Inaison n 'était pas nécessaire et que Iles Inamans n 'avaient pas besoin de vacances . Nous n e savons pas trop ce qu'il faut lni répondre. Cette personne s'appeHe ma:dalllC Némo.

Vous allez nous aider. Nous vous donnons un devoir: Il faut répondre à cette da m e Nélno, 'Pour bien IIUli 1l1onh'er qu'eHe se tTOn11p e et que Iles mamans aussi ont besoin de vacan-ces:

lVlonsieur le régent ou 'l11adenloiseJJe la régente ver:ront quellile sera la meiUeur réponse. Ils nous l'enverront. Et nous donnerons un prix aux 60 meilleures conlpositions : un joli agenda 1.946.

Donc prenez votre plume et expEquez à cette personne que les lualnans ont 'besoin d e vacan'Ces. Expliquez bien, car ene ne con1prend pas fadle menrt.

Le Home Notl'e-Do.me du Bon Accueil.

ERRATA

Dans l' « Ecole primaire » du 31 n1ars écoulé, il s'est glissé quelques erreurs que les abonnés ont certainement remarquées et dont nous les _prions de nous excuser.

Ainsi, daJlJS aa liste des mots qui ont plusieurs orthographes ' se rencontrent les termes: béeyer.. étein, ophtaldie, qu'il faut l'emplacel' respectivement par béer, étctim) ophtalmie.

Page 4: L'Ecole primaire, 15 avril 1946

Puis, dans la poésie: Tourbillon et Valère, où quatre rimes féminines se suivent, on Inettra entre les deux vers qui se ter­minent pas hautaines et Créateur, les quatre vers suivants:

S'écroulent brusquement sur leur sable mouvant, Ne laissant bien des .fois qu'un nom fort chancelant. Une preuve récente en a ,été donnée Quand, sur le Inonde entier, guerre s'est déchaînée,

Conférence annuelle du personnel enseignant du district de St ... maurice

La <co,m,mune de Vérassaz, aux hameaux disséminés sur un idy!lique plateau, recev,ait maT.di ,le 2 avriJ, dans un décor prin­tarner 1ll!a.ilSlSant, le Corps enseIgnant de ce district: Révérendes Sœurs, institutriüe:s, ins.tituteurs, entourés de lIeurs sUlpérienrs hié­rarchiques.

Après ,l'office divin, l'assemblée se tint à 9 h. 30 dans une saIlle embellie de l'Hôtel de Vérossaz. Mr le Rd curé Fo}!}onier, nouvel inspectem', 'la !présidait, et y avait invité, touchante atten­tion, Ml' le Rd curé Abbet, son prédécesseur Îlnn1édiat dans ~'Ins­pectorat. Ohacun y est vite à son aise, car Ml' l'Inspecteur, en ouvI'ant 1a partie offkie.llle, a .Je 'mot du cœur pour tout invité. Des norizons nouveaux s'entrevoient par la cO'l1férence de Ml' Bou­ca rd , directeur de :J'E'Cole norn1ale de Sion. Avec brio, le distin­gué conférencier 1J.110ntre l'évoJution produite dans Jes ,modes d'en­seignem-ent pour aboutir; de nos jour,s, à Œ'enseignen1ent indi­vidualisé, tpropre à parfaire, l'instl'udrion de la jeunesse sco'lab:e, Un échang-e ,d'idées auquel ,partic~pe a'ctÏrvelnent MUe Gross ins­titutrice ,R. Sahnan, - met le q)oint final! ft cette tpl'0Inière 'partie de l'â séance.

M1idi est I])3.<SiSé. Le vin d'honneur est gentiment offert par la mUllÎloipaJité, et tous se retrouvent ôpour le banqllet dans lIa saille de la conféren'Ce. Sous Ile majorat de MT Revlaz, tour à tour sérieux ou humoristique, 'se succèdent -les divers or:ateurs. Ml' le conseiller d'Etat PiHeloud nous pal~le 'longuement de ce qui Œui est cher et le préoccupe: [e nouveau projet de loi sur 1'ensei,gne­m-ent primarire, œuvre à Ja fois d'audace, de pnldence et de sa­gesse. n est vivement ap,plaudi. Mr R. Ja'C'quelnoud, président de la commune, 'au verbe sûr et -éloquent, 'Ina'gnifie la tâche d'éduca­teur et épingle un mot Slignificatif à 'l'adresse de chaque invi~é. Mr le :chanoine Dayer, recteur du coBège de St--Maurice et dé­,légué de Mgr HI3.1:1er, se réjouit de reS/p.rit qui ani'me J05 éducateurs, ~t voit en eux, pal' exemrple, le premier et sûr Tempart contre Jes mfluences pernicieuses exercées Sur .la jeunesse. Atprès les toasts traditionnels portés à ,l'Eglise, à la Patrie, au gouvernement, pal'

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.les instituteurs qualifiés, la savante c1rissertation de MMe Coutaz, inst., à Vionnaz, sur le vote des femmes" et UJ11 cadeau offert 'Pur MI' Brouchoud, inst., à St-Maurice, à Mir le Rd curé , Abbet; en 'témoignage de reconnaissance du personnel ~ns~~.ant pour 1:8 27 ans de fructueux inspectorat de l'heureuse Jul:nlaI~e, .1V1r Ile pr~ · 'sident ren1ercie les collaborateurs de cette journée SI bIen -réussle .et; donne -la dei des champs aux pédJagogues,

PARTJIE PEDAGOGIQUE

Déficients et retardés scolaires Le travail des maîtres, à récole pri.Inaire, se cOU'1plique pour

bien des raisons , Surtout quand l'instituteur est obligé de groupe.r dans sa classe tous les degrés, caT il se rencontre dans chaque ,division des enfants retardés, diffic.iles ou déficients,

01': le 110l1nbre de ceUX-'CI, on peut facilenlenl 1e croil'~, ?-'Ïra pas en diminuant, La guerre avec ses horreurs et ses Testnch~n~ , 110tre vie trépidante et agitée, ne peuvent qu'augluenter la ,fre­,quence de\S !r-etards scolaires dus surtout aux troubles du ca Ntc.tère ,

Il n'est pas toujours possible, même à un luaître avertI, de ~e r-endlre compte que ce retard scolaire provient d't~n trouble ,du car.actère. L'enfant paraît souvent éveiUé et intelhgent e~ Ion prend pour de la luauvaise volonté son inca~acité au travaIl; O.~l n'a pas su déceler la cause du mal, par eonsequent on ~e pOlU; a a.ppliquer les remèdes adéquats: et l'état ?e l'enfant, au heu de s a­méliorer, risque d'aller chaque jmllr en s 'aggravant.

Lorsqu'ill se trouve en présence de ,cas semblabl~~, le ,ma.ître ,3 le devoir de mener une rapide enquête, Dans quel InIheu 1 enfanl est-i.l pla'cé ? Qui sont ses parents, ses g'rands-parents p~t~r~~~ et, maternels? par conséquent, quelles St)nt les ,charges here;I~t~Hes -qui peuvent bi-en pese!' 'Sur les ~ai~l~s ~p~ules ,de c~ defI~le~t, A-t-H subi un tra.umatIsme? A-t-Il ete vlctilme d une ?~ ces m::--­ladies infectieuses dont l'influence néfaste peut se frure senhr sur le cara'Ctèr~ tout au long des ans?

Très souvent, cette enquête, à elle seuile, est, révélatl~ice;. eUe 'indique déjà que, la responsabilité de l:élè;e est bIen. alnolndne et '<Iue par conséquent, le maître a 'l'obhgahon d~ temll: comp1e, de ce fait dans ses appréciations; il ne lui tIendra donc pas trop rigueur de ses sautes d'humeur, de son ap,athie, '?e ~O!l. ,man­'ilue de constance et d'effort, de sa paresse cérébrale mveteree,

Page 5: L'Ecole primaire, 15 avril 1946

- 290 -

Des cas semblables doivent être signalés au Service 'lnédico­pédagogique. En procédant aux jnvestiJgations 111inutieuses à l'ai-. de I({'e divel!s procédés lnis au p oint d~pU'is le début de ce sièclé on peut déceler les cara~tères du mal et appliquer ou Pl~~~ poser, en to~te connaissance. de cause, la thérapeutie qui s'i'ln­pose .. Ce serVIce demandera.aux autorités, si le -cas est grave, -d'en­lever ,l'enfant de l'éc.ryle et de Je placer ,dans un étab1issmnent spécial , dans un milieu de rééducation où l'on s'efforcera de donner un équilibTe à son 'caractère. Quand ce premier résUJltat sen~ att€Îl~t, il ne s'er~ pa.s difrfidle de rfailre acquérir à ce réadflJpté les, c~nnalssances qUI lUI Inanquent; Ile retard scolaire sera su p­pnme 'Papce que la 'cause du ma'l fut découverte à telnrps.

Car, pratiquelnent, que peut faire le meiUeur 'lnaÎtl'e pOUll' ces pauvres inadaptés, Vlictimes du sort. Bien peu. Les comprendre c'est déjà beaucoup. L'instituteur doit œuvrer avec 30 ou 40 élèves parfois, ayant cha'cun un c01nportement différent, JOl'ln-ant quand mênle une masse pUus ou lnoins malléable. La diffj.culté est donc grande de faire une place tout à If.ait à palrt aux retar.dés 'Scolaires. Il faut une patience angéITi'que, une compréhension in­telligente et une ingéniosité jalnais en défaut. Or, queiJ. e st le lnaître qui peut se vanter de posséder toutes ces qua'lités à un degré avancé ? Si a'on veut f:ailre œuvre utile, on doit donc sortir l'élève de l'école.

L'idéal serait de ·créer des classes spéci-alles à l'intention d e ces déficients. Pour que du bon ,travail se fasse Il'e nombre des élèves ne devrait pas dépasser . 20, afin que le m~ître ou la nlaέtresse puisse donner un enseignement individua:li.sé ou 'm êm e individuel.

Mais un tel enseigneulent ne peut être 'Confié au prenlier ve­nu: Il faut pour cela des 'Connaissances et des aptitudes glU ne sont !pas né~essairement innées. Si les 'lnaîÏ'res affectés à ces dasses n'oil1t pas suivi des cours spédaux, ils alL'1:ont ,au Inoins fait un stage dans des écoles sem'blablles existant ailleurs. On ne saurait Œeur conf.ier le l'e dl'essement ou la rééducation de ces enian~s, s'ils n 'ont pas une connais'sance approfondie de la pé ­dagogIe et surtout de lIa psychologie des enfants difficiles. Les excellents ouvrages qui traitent ,de 'la ma6ère n e manquent pas d 'aUleurs .

Des expériences ont été tentées clans certaines .localités du Vrulais où l'on a voulu c-réer des écoles pour enfants 'retardés . N!ialheureusem.en~ la plu~a~'t ont été fermées au bout de peu de temps et aInSI les eX1penell'Ces ne portent pas Sur un nOlubre suffisant d'années pOUl' qu'elles soient pro!bantes. Dans un cas I)'~?l.e aceueiJ.~ait p~ndant deux al~s ,les enfants inadaptés al: défICIents; apres quOi on les replaçaIt avec leurs anciens camara­des de dasse. · .Nous estimons que cette solution ne doit pas être généralisée.

- 291 -

" Sans doute, si au haut d ' Ull c.el'tain temps où est s ûr ~ue l'enfant s'est débarrassé de toutes les tares ' qui le contrecarrruent dans ses études et ,qu'il est parfaitement réadapté, on ~ll't alors ae remettre sans crainte dans son m,Hien nonnal.. MalS, ce n 'est pas le cas tpour tous, bie,n.I~in de 'là. BeaucoUJp, ~.~Ol qu~.l ~n fasse,' sont et resteront ,des defIcients . Dans ces conditiOns, SI l on ve~tl f aire œuvre utile, il n e saurait être question, 3jprès .les a:,,01r. o'ardés pendant deux ans ù l',école sp éciale, de ~e~ en Tet~rer. Il faut à 'Ces minus habens un enseignement . speCial,' .'PTahq~ e avant tout, qui l es rendre aptes à appren~~ê r un m.etIer , afm qu ' iùs ne soient pas une charge pour la soclete. ,

Ces écoles srpéci ail es p euvent rendre d'inlmenses . serVIces; c es t pourquoi les dérpen ses que l'on consent pOUl' elles cons -t ituent un placeluent de tout repos. . .

EncoTe, ne s'agit-il -pas de les créer pour la façade, InU,lS dans Ile hut ·de rendre rée11e111ent service, non seuleln.ent aux . ,e~: fants qui les fréqu entent, nIais à tous les autres, P lll.S que, apre~ éliriünation ,de ces retardés, la tâche du Inaître devle~dra plus profitable pOUl' tous. Mais encore, une fois, il ne A suff it rpa,s .. ?e créer ces ,classes, il faut leur donner avec des maltres, qualIfIes , du matériel ~pproprj é . Cl. Berard.

ùe célibat dans l'éducation Plus d 'une fois il a é té dit soit dans la presse, soit d ans une

assem.blée légistlative, COl1lUIe lors de la discussion, e~. France, de lois 'contre les congréga tions en seignantes, que 1: celJbat 11l~ t les éducateurs en état d 'infériorité vis-à-vis des IDmtres ou I11a l­t resses m.ariés. A ce sujet, nous voudrions r endre le persoml e ~ enseignant valaisan attentif à un~ ~,f~iru~ation s a~llgrenue , qUI sent très souvent à plein n ez l anhelencabsn1e, pUIsqu,e. ce sont ordinaireu1ent les prêtres et les religieu x voués au, cehba~ q ue l'on a en ,ue. Nous alilons essayer de mont rer tres succmc te­ment que l'état de père ou de mère de falnille n 'est n~llcment n écessaire 'pour instruire et éduquer convenablement la Jeunesse .

L 'histoire ùmpartiaJ e de la pédagogie reconnaît que les O}'­

drés religieux enseignants ont été de tout tenlps et en tout pays les pionniers du progrès éducatif. ... . r

Au nloyen âge, ce sont les prêtres et les lIlO1nes <;lUI ont tOI:de {le nombreuses et floris santes écoles, où ils donnalellt grat~~te­Ineilt l'instruction e t l'éducation à des enfants de toute conchhon 'Sociate. Plus tard, vers le lnilieux du XVlme siècle (~xactenlenrt en 1534) vinrent les Jésuites, dont les ~co~~s r se.cond,mres e,t .. s~­périeures jetèrent et jettent encore un SI vIt eclat. C est :preel~: ment leur action l'eligieuse et socia1e si bienfaisante qui a suscite .contre eux tant de hFline persécutrice.

Page 6: L'Ecole primaire, 15 avril 1946

Puis, vers la Ifin du X Vilbne siècle (1680), ce ,fut le tour des Frè­res des Ecoles chrétiennes pour les écoles populaires.

Enfin, en 1817, parurent les Petits Frères de Marie du P~ Champagnat et les Marianistes du P. Chaminade. -

Nous pourrions allonger la liste et citer aussi quantité d e­oongrégations ùe femlnes pour la tenue des écOiles de fHJes. Ces éducateurs et ces éducatrices obtiennent des résultats t~ls que de nOlnbreux parents, éloignés, pourtant de toute pratique chrétienne, Inême des gens d'une autre confession que la catho­lique, n'-hésitent pas à leur confier lIeurs enfants. . . Le fameux Jaurès n'a-t-il pas fait élever sa fille par des re·

hgIeuses ? Et que dire des Salésiens, ces vrais faiseurs de Inira­cles en éducation, qui changent en gens polis et honnêtes des enfants vicieux, Uvrés parfms aux rpans bas instincts? Faut-il se demander aussi par qui sont tenus beaucoup d'orphelinats et de maisons de relèvenlent ?

Est-ce que le célibat empêche ces héros et ces héroïnes de si bien Il'éussir en éducation? Ne faut-il pas être d'une ignorance crasse ou d'une Inauvaise rfoi insigne pour 'l'affirmer? Le célibat. surtout celui des prêh~s et des religieux, assuré et sanctifié par un vœu, met celui qui le pratique dans des eonditions ex­trêmement avantageuses pour faire œuvre d'éducation. En effet, son affection peut se porter plus entière sur ses élèves, qui sont comme ses ·enfants adoptif,s; il peut : aussi consacrer plus de temps et d'énergie à leur service.

Mainœnant, delnandons-nous si la qualité de père et de Inère offre des avantages plus considérables dans le travail si délicat, si di,ffieile de l'éducation des enfants . On nous permet­tra d'en douter quelque peu.

Da~ 11' « Instruction des enfants », Montaigne n'est pas d'avis de confier à Œa famHle La première éducation des enfants. Il craint que l'a.Inour n'arrête la correetion -méritée, ne rende l'en-­fant tfaibloe, lâche, rebel!le aux exercices et à [a peine. n redoute' que l'éduœtion physique et mora,le ne soient 'compromises par la. ['3.Jiblesse de lIa ,mère.

. D'ab?r?, o~ la plupart des par,ents. ont-ils reçu une prépa­rahon specIale a leurs redoutahles fonctIOns? Ont-ils suivi pen­dant quatre, cinq et quelquefois six ans des cours de pSylcholoQ'Ïe. de pédagogie, voire de puériculture, comme c'est le cas des fu~ turs inlStituteurs et institutrices? Quelle expérience éducative ont-ils quand ils ·reçoivent leurs preuliers enfants? Nous n e parlons pas de l'éducation purement physique, lIa seule possible au début de l'existence, et qui , chez la mère, est plus ou Inoins­instinctive.

Mais pour l'éducation intellectuelle et morale sont-ils tou­jours suffisalI11Ement quali.fiés? Ne leur faut-il pas un certain

apprentissage pour acquérir de .la pers.picacité, du doigté, une héureuse alliance de douceur et de fermeté ?

Combien de parents sont de médioeres, même de tristes édu­:cateurs ! Çonlbien se rendent indignes -d'un rôle 'pour lequel Pla­ton aurait désiré des dieux! Dernièrement, on ,relatait dans un journal que dans le seul canton de Berne près de 10,000 en­fants vivent en dehors de leur nülieu familial) par suite de l'iUhsencede parents ou en raison de conditions malheureuses résultant de la nlésintelligence entre époux, de divorce, d'aJcoo-11sme ou de 'lnaladies vénériennes, etc.

Quand '<les Inaîtres ou des maîtresses d'école déshonorent leurs fonctions, on les Inet à pied, Dn les l'eo.nplace par des geIllS plus -dignes. Avec les parents, les -choses ne vont pas si aisé­ment.

On se plaît à répéter que pour bien connaîtrè Il·es élèves, c OU11:prendre leurs besoins et Jes traiter en conséquence, il fau t .avoir soi-même -des enfants , être donc père ou mère. Cette o,pi­nion nous laisse passablement rêveur; 'Car il existe un grand nombre de céliba!taires qui sont d'excellents pédagogues, ù l'observation très fine, au jugement particulièrement droit .et sûr.

Un médecin ne serait-il quailifié pour traiter certaines Inall'a­mes que s 'il les 13. eues lui-même? et des Inaladies de fern-me COlTI­ment en aur,ait-il été affJigé? A ce proposl, nous nous souvenons d'un incident qui a éclaté un jour à la Chmnbre française, :lors d e la discussion d'une loi contre les congrégations enseignantes_ Un député, célèbre gynéculogue et très habile spécialiste dans les ma-l~dies résultant des accouchements, prétendait, lui aussi, q ue -seuls les :pères et [nères peuvent donner aux enfants une é duoation rationnelle. Sur quoi, un de ses collègues-députés, l'ab­bé Desgrange.s, l'interrOlnpit en lui cdalllt: « lM, le Docteur, avez­vous passé par les nlaladies que vous soignez en spécial,iste? )) Sur ,ceJa, le docteur prit son chapeau et sortit sous :ta risée .gé­n érale.

Et pour panIer comnle Léon Bloy, quand il entreprenait un .advel~saire ou un homm'e aux idées bizarres, nous dirons··: Pour élever (les veaux et odes coohons, un paysan doit-ill être veau ou coehon lui-même? une feImière ne peut-elJe s'oecuper de dindonneaux que si elle-même esrt une dinde? (tous ces qua­]irf,Ïcartif s 'sans jeux de mots).

Comme on le voit, on va loin avec certaines opinions. Si l'on allait interdire l'enseignement aux célibataires ou

:aux gens non rrl1tariés, ce qui, sans doute, n'arrivera pas si tôt, nous eonseillerions aux jeunes gens sOliant des Bcolles nornnaJes de se hâter de contracter mariage, s'.iAJS veul:ent enseigner et ne pas trop attendre d'entrer dans la earrière; et s'il y avait encore quelque part, en Valais, un ermite, nous le prierions de leur ipor-

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~ffi' le plus vite possible des enfants afin que . les n.ouveaux. époux puissent faire l'apprentissage de l'art éducatif d'abord ,sul' un petit noa:nbl'e. Et si l'ermite ne pouvait Jeur donner satisfac­tion, ills pourraient s'en consoler à la pensée qu'ils contribue­raient à 'remédier au Inoins jusqu'à un ·ceIiain point ù Ja ;plé­thore -du COl1pS enseignant et qU'LIs 'p.ratiqueraient .la charité et la justice en cédant la place à de plus dignes qu'eux. J.

Iles Oeuvres en faveur des enfants malheureux du Valais

Conférence du P . P AUL-MA RIE, ca,pu C"in.

)11 esdames; J\l1 esdemoiselles) Jll essiew's )

Le "Sujet que j ai à traiter étant d 'ordre essentiellement pra­tique, je me bornerai à résu!l.n er ce qui a été f,ait jusqu'id en Valais pour la rééducam.on ode l'.a!do'lescence; je dirai ensuite ce qu'il faud/r.ait faire et enfin comment je conçoiis l'œuvre à crréer.

Si nOlIS r elnontons de dix ans dans le passé, nou s devrons constater que le nonl'bre des Inineurs délinquants ou des ado­Jescents dévoyés -étailt Ininime dans le canton. Les quelques cas qui se présentaient n e semhlaient pas constituer un danger public et il était facile de pla.cer les coupahles dans des 111aisons de corrootion, conn11e il1es nomlnaiel1t les anciens codes en vigu eur avant 1942. C'est surtout durant ces 5 dernières années que les­délits de tous ordres se sont llllLltipliés -chez nous. Jusqu 'a'lOl'<S , la religion respectée et généraleluent pl'atiquée, la vie deJam1Ue so1idenl'Cnt étJahlie - ,le clivoTce inconnu dans les villages 'de montagne et, clans la plaine, ,si rare enCOTe qu'on en parlait comme d 'une anon1a'lie et. d'un cri'me - ~es .conditions d 'exis­tence difficiles exigeant. 'beaucoup d 'efforts de trav'ail, de si'1n­plicité. de rrenonce:merut, tout cela COl1tCOlu~ait à -créer une ahnos­ph ère de saine mOf(alité pour l'enfant ou l'adoŒeS'cent. Les Ipa­TentS,' -conscients de leurs res.ponsabilités et de Jeur's droits com1ne aussi des Inoyens que la divine P.rovidel1ce ,leur avait impartis pour alCconlp1Îr leul's devoirs n'eussenlt 'luêlne pas toléré qu'on leur enlevât leur enf,ant pour qu'il fût élevé ou re­dressé par d'autrles éducateuTs. Les orphelirnats ,de Sion, de Vé­Tolliez et l'institut .des sourd-nluets au .Bouveret, pour ne parier

. qpe de l~ paTtie françai~e .du canton, suffisaient aux besoins de .['enfance et de l'aidoles-cence -abandonnée, retardée ou 'lllOra­I~m.ent :· ~XJposée. · Dep'uils .quelques années. le Bouveret a ouvert "9.n~ .a.nnex.e .p, ~)tl'l' ,les an'iéI'és, dont on dit .le plus grand bien ,et

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-qui obtient de .fait des résultats sUl'prenants. De plus, un insti­tut char.itable s'est créé à Sierre, à l '.anden Hôtel .Baur, .pour recevok les enfants victimes de gTaves tares physiques ou 'lnen­tales.

Chacun sait que Iles 1l11Îneurs délinquants se relcrutent 'Sou­vent dans ces catégories d'enfants di,sgraciés de corps et d'esptl'it. Les ins'tituts que j'ai nOlnlnés remiplissent donc à ce titre l'offrice de Préventoriull1. Le Valais, on .Je voit, n'étalit pas en retard SUlr

le reste de la Suis1se, clans le -dO'lThaine des œuvres en faveur des enf'anlts Inalheureux, puisque .les maisons qu'i,l possédail r é­pondaient à tous ·ces besoins .

Il n 'en est 'Plu s de Inêm e aujourd'hui. L 'évolution économi­'que s'est faite à une telle allure qu e les progrès maté,riels ont a'bSOl~bé pOUl' ainsi dire toutes ~es fOl ces vives orlu pays. Les valeurs spiJ:ituelles de la religion et de la famille ont été négli­gées ,par beaucoup et n 'ont ,pas été en ':mesure de . neutraliser ou de contrebalancer -les infll'uences démopalis antes qui ont aff lué du deho'rs à :]a cadence où l'argent s'e Inldtipliai1t au de-dans . Le nombre des dé.1its cO'lTIlluis p ar des Inineurs a aug,m enté de façon t roublante.

E n 1942 - avec l'ap.plication du n ou veau code p énal; il y eut 34 condamnations de jeun es gens de 18 à 20 ans et t rois Ide jeun es fi lles; 21 d 'a dolescents de 14 à 18 an s et 2 d' adoles<centes d e n1êln e âge . Des s.anction s ont été prj·ses en ou tre contre un garçon et u ne fille de 1110ins de 14 ans.

En 1943 les délinquants punis de 1J Ù 18 a n' é ta ient a u nombre d e 25 .

E n 1944, il y eut 47 con dmnnaHons de 111ineurs, le J' apport n 'indique p as l'âge des délinquants .

L a plupart des fautes ont été cOl1uuises conlre Je patrimoÏ1.1e ou Ja propr iété : vol ou escroquerie; il y .e,n a 32 sur 47 en 1944; infra'ctions contre les nlœ lH'S : 9 ~eul ement.

Le rapp ort du Dép artem ent de justice, où nOllS a, on s pu'isé ces chig r es , a joute les r emarques inrpol'tantes que voici .:

« L 'exécution des 11leSUres prises contre les miJ1~urs p r ovo­-que certaines di.fficultés du fait que nous ne possédons p as d 'é.ta­bli'ssem enit de rééducaotion. Pour Le placement des enfants et des adolesoents, nous devons .faire ap,pel aux cantons voi&ins. Ce système présente certains inconvénients: les étab'lissen1ents qui entrent en lign e de cOl1l.opte sont 'souvent encombrés et r efusent parfois de recevoir 'cel tains éléluents diffidles.

Cependant, . à l'exception d'un seul cas, nous .avons pu ju s­··qu'ici, . dans un délai .plus . ou 'lno.ins 'court, placer ' ·dans . les é'ta­"hlissenlents confédérés tou~ 1es .lnineurs . dont le ju g~ " àv3.'P: 'prononcé 'le renvoi dans, une 'luaison . d'éduc~tion. .

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La remi'se il une falnille digne de confiance, p,révue par le CPS tant püur Iles enfants que pour 'les adolescents 's'avère: presque . ,inexécutable dans notre 'caiJ)oton. Une enquête tai,te ipl3.r

le Département de justice .auprès des administramons cÛ'mlnu­~1ales opOUl' d~~rminer de nombre de famil1es disposées à recevoir des enfants del'lllquantsa donné des résultats quasi négatifs.

Nous devons nous résoudre à placer nos jeunes gens hors: du oanton. Dans ce domaine, Je service médico-pooagogique de Monthey nous appOl'lte une aide précieuse en procédant à toute~. les démarches et enquête\S nécessaires.»

A fhe~re ~u'~l :est, Qe no~bre des jeunes délinquants placés. par. I.e serVIce Jurudlque du de,paJrtelnent de juSltice à 'la suite d e décISIOns pénales s',élève à 13. Dix sont hors du canton: un à Drognens, deux à BeJ.lechasse, deux à l'institut Marini, deux à yennes, deux à Pr~les et un (une) à SonnenwyL Des trois qui onf. eté placés en ValaIS, deux sont à Mtalévoz, .le tJroisièn1e à .Ia Mai­son-Blanche. (Depuis le 2 se.ptem1br.e il ['école des 'lnissions de Torry (Fribourg). Dans deux ,autres cas, des démarches entre­prises en vue du placement n'ont 'pas abouti.

.Nous ven~ns de nommer dans le rapport du Détpar1enlent de .Just~ce et Pohce pour 1944, ,le service médico-pédagogique. Ce· serVIce a~C?lnp1it, sous l'ex,perte direction de Mu' Je Dr Repond. .un ,trawll'l lmm.ense et ,cOln'bien tnéritoire! de dépi'srtage des cas. d'enf~nts et d'adales,cents -difficiles, UIl1 travail d'observartion psy­châtrique et psychologique en vue du classement des cas et du placement éventuel des enfants dans des insrtituts ou des fauniŒ ­les, comm~ le prévoit le Code. C'est une vraie vQ,cation qui ex~~ des 'ConnaIlSs.ances étendues et des .aptitudes particulières, lutais surtout un gra~d dévouement. L'-org.anisation créée 'Par le Dr Repond a serVI de ·mo.dèle dans d'autres 'Cantons et même à l'ét~a!lger, ,où elle fait honneur au Valais, qui occupe ainsi une 1?oslh~n .~ avant-garde dans 'ce domaine. Ce n'est pas tout car .le dOlS slgna.}.er une innovation ausSJÏ utile qu'intér.essant~ du ?épaorte~ent de ['I?s~ructi~n lPU!blique~ savoir: les cours de pré­ap1?renhssage et d onentatIOn profeSSIOnnelle que M. Mabillard dl!l'l?e avec un . zè~e et. une cons~ience ~dlnil'abŒes. La question ~éher ou rprofeSSI?n Joue un r01e calpl.tal dans l'éducation de-1 adolescent et du Jeune hOlnme. Tel qUI fut ·contraTié d.ans ses goûts n'a plus Tien falit de bon et Is'est engagé dans .]a voie du ~é~ordre et de l'inconduite. Il sUlffira, pour ,le guérir et Ile re­dres'Se~, de le Temettre au travai.! qu'il aime, de l'or.ienter vers. .sa vral·e vooa,tion. J'ai pu Ile constater .avec Iles 6 jeunes de 19 à 22 ans que j'ai eus à la Ma/ison-Blanche. Quatre s'étaient déver­gOllt~és 'P~'rce ~ue leurs parents s'étaient mis en tr.avers de ieurs· pr~Jets d avenIr et Jeur avaient fait apprendre un métier con­trrure à leurs goût·s. De ces quatre, trois sont maintenant heureux

et rangés, aydnt retrouvé leur voie, ,tandis que Je quatrième est encore en observation, mais ne donne guère de satilsfaction (mi­lieu fi'mliilJÎ,aJ déplorable). Toutefoi's, tant qu'un homme conserve une étincelle de vt.Îe et une lueur d'inteilJlig.ence, H n'est pas permis de l'e jeter tout espoir d'amélioration. Ensenlb'le donc: les assis­tantes socialles - elles sont cinq - et celles du service médi.co­pédagogique au nomhre de six, avec J'avpui des infrirmièrelS­visiteuses, qui sont une bonne douzaine, ainsi que Jes COUTS de pré apprentissage dont je viens de parler, s.uffilsent à peu près à opérer Ile sauvetage de 'l'adollescence en. ,péd}.

*** Et voici maintenant ce qui reste à faire

Si l'·on voulait Téaliser, dans chaque canton, tout. le rpro­gr.amme tra-cé par le nouveau Code Pénal, il faudrait avoir des maJÎsons spéoialles d'éduoation pour les mineufls délinquants ou de caractère diffidrle, savoir: enfants jusqu'à 14 ,aIlJS ; pour 'ado­lescents de 14 à 18 ans et .pour jeunes gens de 18 à 20 ans. Au­tant de nl:aisons pour fiNettes, adolescenrtes et jeunes fiHes. FI ne s'agit que des sujets rééducables ou jugés tels; loar pour les non rééduca-bles, il serait nécessaire de posséder pour chaque sexe et chacune des trois catégories enfance-ado1e,S>Cence-jeunesse des InaisoIlis d'inteTnement. Cela fait au ·minimum 12 maisons, sans ,parler des cas parti'culiers pour [lesquels no.s Jégi's.tes-~méde­cins-psychiâtres ou psychdlogues exigent encore des instituts S(pécialisés. .

Fort heureusement, 1es cantons ,pauvres en ·asiles ou mallsons dont H a été question ont Ji.cence de plaœr les mineurs domot les cas relèvent des artic:les du Code dans les instituts « ad hoc :. d'autres cantons.

Le Valais n'.a be\Soin pratiquem.ent que d.e deux ,maisons: l'lune pour l'internement, l'autre pOUT la réédUtoarmon des adoles­cents. Lais,sant de côté lIa première, pour 'laqueil.le le Grand ,Conseil a voté, je croîs, la somme de 300,000 fT. et qui 'sera nécessairement une œuvre d'Bta,t, je ne m 'oceupe que de la seconde: celle de la rééducation pour adolescents de 14 à 18 ans. Ces Imnites ne sont pas tellement ' rigides qu'ill ne soit pas possible de les dépasser 'dans J'un ou l'autre cas. Je pense que cette œuvre, rIa plus urgente 'de toutes à 'l'heure actuelle, nous diSlpensera pour ~ongtemips d'en créer d'autres dans le ;can'lon. En eflfet, si nous pouvons prendre 'les ,adoleseents à l'âge où se décide tout l'avenir, les jeunes de 20 ans et plus qu'il faudrait rééduquer seront toujours mœns nombreux et pourtont être .fa:cri.1ementconfiés à des éta­blissements du dehors. Par ontre, ,la maison pour adolescents ~devraiJt s'ouvrir tout de suite. S'il es,t vliai, comme aimait à Je 'répéter ~e Père capucin T:héodose Florentini, rémule de Pestaloz­zi, que nécessité des temps est volonté de Dieu, il semble bien que cela s'awlique pleinement à l'œuvre dont je vous parle.

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11 nJ,e reste à vous dir~ cOlument j'en conçois les plans et l'organisBt~OD.

Les plans

En créant la Maison-Blanche en 1942, j'avais constitué une 'A,ssoci,ation valaisaiIlne pour asile e.t préventorium antialcooHques , Lia Nlaison-BŒanche était l'asHe en question , Le préventorium., dans IJ.na pensée, n'aurait p ,a1s à s'occuper seulmnent des jeunes victimes de l'aJcooUs:lne, parmi 1.esqueNes ,se TecruteJlit d'aHleurs une bonne partie 'des n~jneurs dé'Hnquants ou de -caractè1.~e -diffi­,cUe, Inais de tous les adolescents de 14 Ù 18 ans dont parle lè Code Pénal. C'est pourquoi, ,dès f'aut0111ne 1942, 'cette association a fai,t l'achat d'une ferule avec 7 ha. de terre, à MoH12ïl0n­Chalnplan, en prévision des plans futurs de cet institut. "L'an den~ier, rI'a,cquisitiol1 d'une seconde fe1"111e avec 3 ha. de chanlps ' et VIgnes à ChaIllplan nlênle; puis, bientôt après, de 4 ha. de prés, forêt et sol en Ipartie inculte, SlU' le mont de Ghaa11lplan, est venu cOlupléter ce que j'appellerai le fonds de situ,ation -du nou­vcl institut. C'est là-haut, en effet, à 30. nlinutes d'ici, (15 Ininu­tes Ipour descendre en viUe) , que j'espère .I.e voir s'é'lev,er . De to~s 'côtés, la vue s'éltend sur <les sites 'les plus nlervelllleux qui sOl'emt, 'et Je regard plongeant dans lIa val11'ée du Rhône peut y découvrir et nOUllner tourtes les looalités de Marhgny jusqu'au deià de Sie1'1'e, ,ainsi que 1es plus belles .n10ntagnes du Vallais. Le soleill y prodi,guera ses rayons du 1er janvier au 31 décenllbre, autant qu'il ~)eut en donner, et tous ces 8vantages réunis seront des facteurs Î-mlpOlytants VOUl' le déveloplpelnent physique et la form,ation s.pirituelle des adolescents qui viendront y habiteT.

Quelques n10ts des projets de l'archi,tecte Et. de Ka],ber­nlattell: Construction en del..lx étapes: 1ère éta.pe : 25 élèves, .lllais avec lo'caux de serv-ice pour 50. lIme étrupe : ~)oul' encore 25 élèves, 'lorsque 'le besoin 's'en fera , sentir.

Coût de 1 œuvre: 360,000 fl' ., disons 400,000 avec 'l'mneurbae­TIlent. C'e,st là, sans doute, un très gl'OS 'chiffre pour notre pays, où les fortunes il. gi'os revenus sont r,m'es. Mais le 'c'œur du pel~ple valaisan .est d'une telle générosité, i:1 ,donne et i!l se donne avec un tel élan, quand on a 'su le gagner, que ces chiffres ne ln'ef­frayent pas . Voici plus -de 20 ans que .le travail1le à Sion dans le dOln:aine de la ,charité et j'ai constaté depni,s toujours que j'ayais beaucoup ,plus à faire à pemerciel' qu'à delnander. D'autre part, nos autorités font pl~euve de tant de cOlnpréhension pour les be­soins a-ctuels, que je puis cOll1[)ter sur une large cO]jl,aboration et un ajppui -efficace -de leur part. , 'J~ai choisi ,le, nDlll et le patronage 'de St. Raphaël Ipar-ce que

(vous [e savez par le rédt de la Bible), c'est ce messager céLeste qui s'est fait 'le guide ,et ,le proteoteur du jeune Tobie et ra cou-

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du~t à travers tous les -dangeTs d'une Ilongue route jusqu'au plus heureux m,ariage. Or, -Clhacun de nous a 'son ange gardienqrui le guide: vérité d'une Tichess,e éducative incomparable et trolP peu 'mise en va'leur.

L'organisation

L'institut appartiendra à l'Assoeiation Sr-Raphaël du lv/ont, qui nOrnnl.enl un cOlnité directeur ohargé de l'administration de ~'œuw'e. Une Icommission de l'Etat du Valais en assumera ie patronage et Œe contrôle. La direction interne de l'établissement sera partagé,e entre l'écollom,e, un [aïe, ,et le Père, un religieux du St-Bernalid, qui gardera fla .l'eslPons,a,bHité spirituelle de la Maison. Hs seront l'un et .1'autre appelés dans les asselnblées du ComMé direotewl'. Au fur et à 'nle'sure que l'exigera 'le dévelop'PeInent de l'œuvre, on lIeur adjoindra de,s aides. Les soins dru n1énage se­Tont eonfiés à des religieuses, qui dépenseront l,es trésoJ'ls d'une sollicitude toute nlaterneLle pour le bien des enfants; car, et c'est en 'cela que 'résidera la force et .la valeur de l'œuvre: eUe devra recréer et refahe pour les adoQesoent's Ile Iniilieu, le régime fami­li3JI avec 1'atulosphère d'un véTitablle foyer.

Personne ne fera jamais chose que vaille en s'écartant de 1'ordre établi par la di vine Providence. Or, ,cet ordre nous est nettement et dairmuent proposé ipour Il'enfant et r}'adolescent 'dans la falnil1e. PllÎlsque -c'est 'la désagrégation de la fami'hle et le relâchement de ,ses liens saerés qui sont eause d.e presque tous les malheurs et délits ,des enfrants, petits et grands, il n'y a pour corriger et redresser ceux-ci qu'à 'les rep'laeer dans le vrai oli>mat famHial et sous un régime ,d'autorité et de bonté qui se rapproche le paus ipos<sible de 'celui des bons parents. Je choi'sirrai donc pour les ado.les-cents auxquels il f.aut i.nculquer le sens des responsabilités, le régÎll1e de 'la delni-'liber:l:é. C'est -celui qui tient compte des a[pitudes individueLles et fournit à cha'Oun les 'llloyens 'de développer harIl10nieusmnent sa peTsonnaJlité. Je l'ai étudié sur pla-ce au foyer des Ormeaux, à ChoU'bby p. Genève, que dirige de­puis bientôt 8 ans Ml' Z wahrren, et j'ai -admiré la soutpJess-e ,et Œa 'fermeté de cette ÏnSltÎtution. Puissions-nous arriver }ci à faire 'aussi bien. Je' pense y voir utiliser à fornd le scoutiStIll e, qui com­'pIète si hal'ln10nieusem,ent nos méthodes -d'éducation .

En voici cOlllment j'envisage ia marche de l'œuvre. Tous les adolescents qui 'seront reçus à St-Raphël du Mont)

qu'i'ls soient envoyés par l'eurs parents, les ,autorités de tutel'le, ~es infinnièl~es visiteuses, Jes aJs,sistantes sociales ou le juge­instruoteur, dev,ront tout d'abord être exa1lÙnés et suivis pendant quelque teIIljps par le service Inédico-pédagogique de M,a'lévoz. Les données qui nous seront fournies ' Ip.ar :ce service nous guide~ l'ont pour chacun des ca's dans le choix des méthodes s'péciaŒe~

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'à elnployer. Le médecin-psychiâtre ou ses aides continueront tl'ailleurs -de s'intéresser à noo adolescents. Ceux-ci auront tous à faire au début un stage connne internes oons la Maison pow' en prendre Œ'esprit et en apprécier 'les bienfaits dans une I3.t­mo~hère de confiance et de joie. Dès que cette adaptation sera Jugée suffisante, on 'Se préocculPera de J'avenilr des enfants. Ceux qui se décideront pour la terre seront initiés sur .pLace à tous les travaux ·de ~a terre: jardinage, viticuJrture, arboriculture, etc.; ceux qui voudront un Inétier, le ,trouv,eront au cours de préap­prentissage de Ml' M,abil'lard et ensuite dans les ateliers ou en­treprises de 'la ville, où Hs se rendront tous ,les .matins pour re­monter le soir à St-Raphaël. Une 'maison d'accueil, à Sion, [es réunira pour Iles Tep.as de Inidi et ,la récréation. Placés ensuite par notre entremise, ces jeunes gens ne seront .point .abandonnés là eux-mêmes. Un patronage, très discrètement, .continuera de veiLler sur eux dans la vie et gardera le contact nécessaire qui lIeur ,permettra de prendTe conseil ou de trouver un appui au besoin. La ,Maison St-Raphaël restera pour le Foyer où ils ai­meront à Irevenir dans toutes les grandes cir.constall1'Ces joyeuses ou tristes de leur vie. Quant aux pauvres malheureux qui se se ­l'ont Inontrés rebeillles à toute rééducatiOŒl., il leur !restera la Maison d'internement où, après un séjour de plus ou moins lon­gue durée, ils pourront peut-être ,à nouvean essayer chez nous du régime fanliHalJ.

M.ais quand ,est-:ce que s'ouvr1ra l'institut St-Raphaël du 'Mont: ?

Dans trois ans, un peu p'lns tôt, si tout marche à souhaît. Et jusqu'alOTs que faire -des adolleSICents pour lesquels il faudrait d'urgence la maison de rééducaHon? Mon projet eût été d'en prendre ·quel.ques-uns tout de suite pOUl' commencer l'œuvre en petit et y préparer ,le noy!uu de rra futuTe famiLle. La crise des iogenlents ne lu'a laissé aucune :chance de louer quelque chose ~e convenable. Ayant par hasard découvert. une occasion d'ache­ter une viJlla à quelque cent mètres de 11oh'e couvent, je ·me suis empressé de saisir l'aubaine avec J'idée d'en faire plus tard jus­tement la lnaison d'accueH !pour les ap'prentis. Et, COlnme j'avals 'déjà retenu Je personnel directeur Ipour Ile 1er novembl'le, j'oopé­rais vous donner connaissance aujourd'hui, de ,la bonne nou­veUe. Hélas! cette mêIne crise du logement autorise Ile loca­taire actuel de l'ilulneuble ,à y prolonger son séjour d'au Inoins six mois, de ,telle so;rte que 1'3Ipjpartelnent ne deviendra 'libre qu'au printemps prochain. Ce délai, tro,p ~OIl!g à mon gré, ser.a cep en -'dant m'ilS à ,profit pour mieux 'Prépa'rer les bases du futur ins­titut . . Et .chose qui ' vous étonnera ,peut-être, je ehoisiDai, !pour Iles débuts, un personnel entièrement ilaic et IPourquoi? Parce que les ado-leS'Cents' qu'il faut éduquer ne seront ri'en ' nl0ins ·que des ('hrétiens soumis et dévot.,. La soutane et la bure sont pour eux

le symbdle d'ulle autorité contre laquelle ils se re~llellt, et t'Eglise est la gardienne incorru.ptiMe des 'lois morades et des 'commandements qu'ils détestent. La religion n'aum donc . au­'cune valeUJr éducative sur des esprits si ·ma.} disposés à son 'égard. La iprésence continuelle et la direction du prêtre ou du religieux les en -éloigneraient en:core davantage, tandis que l'e­xem,p1e et Il'influence du ltaÏc agissant avec taot et prudence, ~es en approohera peu à ,peu et recréera 'le dÎ'lnat sympathique. Le prêtre sera là eependant, pour aes offices religieux, le catéchisme, et Iles 'Cas de conscience qui lui seront proposés. Plus ,tard, lors­'que les lJ)<réjugés contre lui seront tombés pour faÏlre place à 'la confiance, ~e prêtre sera le guide et Ile père de tous ces jeunes qui ['auI'ont tout d 'abord considéré corn'me leur ennemi No 1.

En lattenJdant que '1'œuv,re dont je viens de vous eXjposeT 'les lignes principales se réalise, j'aurai encore à lu'inSlUruÏJre et vous m'autoriserez, n'est-ce pas, à fa:ÎJre arpjp.el à vo.tre riche expérience 'dans ce do.m·aine. Si .le lne présente un jour à votre po:rte pour 'demander conseil, vous m'accueiUerez, j'en suÏ\s sûr, avec la même synllpaHüe et le Inême ICs!p,rit de co1laJboration qui ont mar­qué ·les travaux de ces deux journées. Se dépenser, C0111Jne vous ~e faites, à l'éducation des -enfants et adolescents difficiles, est 'un hOl1!neur et une faveur dont ill faut se !l'éjouir et TenlercÏer 'Dieu, OOln:m'e d'une grâce insigne. C'est 'la conclusion qui tne monte du cœur aux ,lèvres à -la fin de ce beau congrès.

1 JP ARTIE PRATIQUE

LANGUE fRANÇAISE

Centre d'intérêt: LA MÈRE PrélJaration à la Fêle des Mères

1. RECITATION

Tendre bouquet

1 Sur chaque fleur que .i' ai cueillie, Ma bouche un instant s'est posée, Ainsi, pour ma maIn an jolie, J'ai fait tm bouquet de baisers.

II J'ai prononcé des mots chamnants, Tout bas, au fond de leurs coroUes,

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-- --- -

Au 'Cœur de Ina chère manl.an , Leur parfum dira 111es parolles.

III Les roses savent bien pourquoi Je les caresse à mon rpassage. C'est 'pour que ma Ilnaman à moi Ait Ina tend.resse à son corsage.

IV Sur chaque fleur que j'ai cueillie, ~1a bouche un instant s'est posée; Ainsi, ,pour ma ·malnan jollie, J'ai fait UI11 bouquet de baisers.

A ma mère

P . Gl·avollet.

Lorsque fila sœur et TIl0i, dans les ,forêts profondes, Nous avions déchiré nos pieds sur les cai!l'loux, En nous baisant au front, tu nons aplpelais fous, AJprès avoir 111auJdit nos courses vagabondes, Puis, COl1Ul1e un vent d'été eonfond les fraîches onde.':). Do deux petit3 ruisseaux sur un Ht cahne et doux J..,oI'isque tu nous tenais tous deux snI' tes genoux' 'Tu mêlais en riant nos chevelures blondes. ' Et pendant bien 10ngteilups, nous :l'estions là, blo1tis, Heureux, et tu disais parfoi's : « 0 chers petits. Un jour, vous serez grands, et 1110i, je sel~ai vieillle ! »

Les jours se sont enfuis d'un vOll nlystérieux, Mais toujours lIa jeunesse éclatante et venneiJJle FIleurit dans ton sourire et bri!lle dans tes yeux.

Th de Banvillet. Maman

On vous ajpU)e'll1e Notre-Dame, Plus bla.nche que la 'prDme aurore, Blus 'PUl' qu'un .beau ciell d 'été Vous êtes à. nos y,eux encore

Et je sa.is plus d 'un troubadour Qui rima queLque éjpitha;l'ame POUl' vous, Notre-Dame d'Amour; Vous ètes gente châte.laine, o Notre-Da-me au bleu crnal1't-eJ, Et votre grâcB lSourvel'ainE' Hayonne à janra.is SUl' l'autc!l !

Je sa1s que ,ohalCun vous ajpip~lle La Reine des ble.us PaJ}'adis; Vous êtels si bonne et ,si beUe, Et les hommes sont si Ipet.its; Vous portez un beau diadème Se.rti >de Iperles, de .rulbis; Et 'Comme joyau, ~e ·cœur Quoême De Notre~SeLgneur Jé.sus-Chrhst!

La Vierge ,a.u front imunacuI.é Au cœur dEIS grands 0) U!sïhque s, La fo'u:le se Ipresse <à genoux, Et vous 1'0gar.dez, extatique, Les mains qui se lèvent. \'er.s vousr Je sais une ,pauvre ,chape.lle Et Ic'est 'lno.n 'cœur où, nuit et jour, Vous aClcourez 'lors·que j'a,ppel:le Et Imurilllurez ,des m'Ûts d'amour. SO!l1Jgeant à ·ma mi'sère extl~êm.e, A mes 'Pau'\"l'es rêves d'erna,nt, Une .aube ISe lève en m'Ûi-1'll'ême 'Quand .lE) vous .a,.\PlpeINe, Mlam~ùn 1

Paulin Renault.

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Il. VOCABULAIRE

Nd,MS. ~ Une nourr~ce, une éducatrke, une garde-111ala­de; une 'Inère de .fal11i.lle, la fée du ,foyer; sa tendresse, sa vigiJlan­oe, s.a sdlilidttude, son angoisse, ses 'sa crif[tCes, son abnégation. La tendresse, J'amour, rIa vénéraHon; la douceur, Ja patience; la pr.éoocup.a1tion, ~'inquiét1.lJde, l'·anxiété. Mère, Inalna'1.1, Iuaternité, cuisine, lavage, Tepassage, raccommodage, soins, inquiétude, affeotion.

ADJE'CTIFS. - Une tâche 10lwde, n1.uilrtiple; 'd'hu111Ibles et pénibles t.ravaux; une hluneur joyeuse et égale; des Iparoles consolantes, apaisantes; · la tendresse 11late:r'lleiIrre; les so,ins dé­voués . Un geste c~Uin, ap.aisant, affectueux; un visage a[armé, attendri; un enfant délHcat, choyé. Une 111ère alttentÎve, inquiète, a'ctive, -dévouée, joyeuse ou triste, prévenante, affeotueuse.

VERBES. - La Ina'lnan nourrit, choie son bébé; eUe a'paise et 'Consoile; ellle guide et dirige l'éducartion de son enfanrt ; elle sacdfie son temps, comprend sa santé, expose sa vie pOUir sau­ver ,oelle de son enfant. La 111ail11'a11 devine, craint, soigne, dor­lote, 'l'éconfOJ·te, veille, conso'te. Ma 111ère coud, tricote, brode, r,acooIDnlode, elle lave le linge, le IieQ)aS8'e; elle élpluche les ~é­gunles, confectionne ,les plats; elile soigne ,son enfant I11rulade et le vei'lle pendant le sommeil.

III. ORTHOGRAPHE

Préparation S'en référer au numéro du 15 octobre.

Une mère et sa fille,tte

Neuf heures l'été, un j.ardin que Ile soir agrandi,t, le re,pos avant le son1'lneill,

Je reste dans le noir, contre les genoux de 111mlla.l1. Je fenne, sans d.orn1Ïr, mes yeux inutiles. La robe de taille que .le presse de Ina joue sent [e gros sa,ron, ila ci'l'e -dont on lustre Iles fers à rePasser et ,la violette. Colette.

.Lettre d'une jeune mère

Sait-tu Ile 'Inolne~1t délideux ? C'e~t celhli où, après avoir fair!: son Tepas du soir, s'êtl'e gorgé de lait COlnnle un petit cilat gour­mand, i.l s'endm't les joues roses sur Ulün bras qui Ile hel'ce. Ses IneInbres s'affaissent lentelnent, ses ~r.eux se ferment~ tandis que sa bouche entr'ouverte il'~pète encore ,les nlouvements réguliers qu'il faisait tout à l'heure en tétant.

Sa respiration tiède et humide effileul'e Ina ulain qui le sou­tient. AIQ'rs.1 '3:10rs, je 11'enfeTlIne clollillettenlent dans Ina Tobe l:e­levée, je cache ses Pf{tI.ts . piedssolls [es ilanges,et .le . contenlJ}J~e Illon chéri,. Je l'ai bÏ;eQ. . à IllOi, sur n~es genoux. Pa,s un tressaiHe-. me~1t. · d~ son . ~h7e' qui In'échaplpe. . Gustave Droz.

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OrgueU de mère

La fell1ime est jeune, ~le chante; ses yeux et ses dents bril­lent dans l'offilbre car elle rit de lIa bouche et du regard. EUe tient dans ses bras un joUi enfant, un petit garçon toUlt nu, com­me un fiJs de déesse. Je.Je voi s qui suce ses pouces et me regarde avec ses grands yeux ouverts sur ce vieil univef's nouveau pour lui. Ce béibé .a un joli pli entre Je poignet et le bras, un Vli au cou; et de la tête aux pieds ce sont de jolies fossettes qui rient dan.s la chair .rose. La maallan me le montre avec orgueil :

- Monsieur, me dit-eLle d'une voix mélodieuse, n'est-ce pas qu' j,} est bien joH mon petit garçon? A. France.

Ma mère un peu inquiète

BIJ,e scrutait Ja verdure massive, levait la tête et jetait sur les airs son appel: « Les enfants ! Où sont les enfants!)} Où? NUlle part. L'appel traversait 1e jardin, heurtait le grand mur de ~a relnise à foin et revenait en éoho, très faible et comme évui­sé: « Hou ... enfants ... )} NuUe pa.Tt. Ma mère renversait la tête vers ,les nuées comme si elle eût attendu qu'lm val d'enfants ailés s'abattît. Au bout 'd'un illO!IIlenrt, eLle jetait le même cri, puis ,se lassait d'interroger le deI, cassait de l'ongle îe grelot sec d'un pavot, grattait un rosier emperlé de pucerons verts, cachait dans ses poches les premières noix, hochait .le front en songeant aux enfants disparus et ifentTait. Colette.

La mère

Elle est cmnme le bon pain de froment qui sembJe insirp,ide _ et dont on ne peut ~e priver. ELle est comme l'air pur qui nous 'fait viV're et que-nous ne voyons pas.

Son cœur .et sa vie sont aux 'autres; elle s',est donnée tout entière, on Œa sait à soi; on use de son âme, on y fouille comme en un ,trésor commun.

Sa bonté est, au milieu de la .fam~li1e, un refuge toujours ouvert qui caJlme et qui guérit... Elle partage Iles joies et les peines de ceux qu'eUe aiIne; rien de pIllliS, et cela si simplement, avec tant de naturel et un cœur si sincère, que l'on ne songe pas qu'il ipourrrait en être autre,met:lt.

Maman

M-aman, ton image est restée en Inoi. Jete vois enoore, avec ton visage tranquîJle et doux, avec tes ,grands yeux noirs qui rayonnaient de gaieté et un sourire toujours aJOcueil1ant. Tu 'étais be.1J1e, maman. Tu avais une rabe noire toujours simple et, le dimanche, tu mettais un bonnet de dentelŒe à tuyaux, orné sur le côté d'un ruban de velours, et tes cheveux noirs, bien lissés, formaient deux jolis bandeaux sur ton front. M~ais tu étais bonne 'aussi. Tu nous aimais tous, mes sœurs, mes frères et moi,

<rune tendresse inexprimab.le. Tu étais l'indulgence même. Tu n'avai,g rpas de joie en dehor:s de notre joie et tu nous faisais du bonheur avec les choses les p1lus simlP.les de fa vie. C. E.

Une mère active Ellle était debout dès iJ.'aube, faisant déjeuner sO'n hom,me,

l'expédiant au dehors, condui.saiÎü Célline à ~'écoJe, instrui.sant 'Cécile des soins de la lllaison, ne la faisant guère travalilJer, C€AeS - l'enfant avait encore de trOip Ipeti,tes l11ains, -- mais lui d~nnant l'iHusion du travail, lui ,faisant cr.oire qU'Cllle étai,t utile à « mémère '~, Jui enseignant à ourler, à tricoter, finissant 'de Jui apprendre a lire.

Le reste du temps était pour le ménage ,et la couture, les raccommodages, la confection des vêtements, de chemises, le tricotage de bas, de ,chaussettes, et les courses, les comI?issions à 'faire Céline à attendre à la porte de l'écdle, quelquefOIS un peu 'de p;omenade avec Cécile, ou avec Iles deux petites HUes, l-e jeudi , pour 'leur faire prendre .}'air. G. Geffroy.

Exercices d'application: S'en 'l'éférel' au numéro du 15 oc­lobre.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE La phrase - Le paragraphe - La rédaC'liou

1. Construire des phrases avec Iles 'IllOts du vocabulaire. 2. Conjuguer les verbes du vocabulaire. 3. En un paragraphe, 'montrez votre 111ère qui endort le

petit frère. Rédaction. 1. Faites ~e pOI'ltrait physi,que de votre mère. -

2. Ce que n;la mère a fait pour moi. - 3. Comment payer il1la

mère pour tout son dévouement à mon égard, - 4. Les travaux de ma mère.

Sujet: La vie simple aux travaux ennuyeux et faci~es Est une œuvre de choix qui veut beaucoup d' aIllour ,­

Montrer que ces vers de Verlaine s'app~iquent à 1a mère. Indications. - , 1. Vie simple, modeste, renfennée, ignorée_

2. Travaux faciles. Lesquels? - 3. TTavaux ennuyeux: tou­Jours les mêmes 'revenant chaque jour. - 4. Oeuvre de choix: ~'est-à-dire qui n'est à la taine que d'une â-me ai,mante, d-évouée, qui ne cherche sa récompense et sa railson d'être que dans la foule des Inenus bienfaits qu'eUe répand quotidiennement au­tour d'eJUe.

COllège Sie Marie, MartignJ Internat et Externat pour Jeunes Gens

! Ecole primaire Cours préparatoire à l'Ecole Normale ' Ecole Commerciale

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-300-

COl\tPOSITION FRANÇAIS}~ No 49

Les temps: Le futur

Je ferai Ines devoirs quand j':aurai soupé. Le futur indique une ac.tion qui se .fera dans un tenlpS à

veIùr. Le futur antérieur indique que J'action se fera avant une autre également à venir.

Conjugue à toutes les personnes : Quand j'auTai rup;pris Blon Inéti.er, je le pratiquer.a-i.

COITllPOSe 5 'Phrases dans 'lesquehles se rtrouvent 2 verbes , l'un au futur siInple et l'aurtJre au futur antérieUir.

Conjugue cette phrase ,au futur simple à lIa fOrIne rufd:inna­tive et à la fopme négative: Je courir de toutes 111es fo/rces et farl'ivel' avant toi au but. Ft celle-ci à la fornle affirmative: J'elnployel' bien nlon tem.ps et je faire lpilaisir à nlon nlaÎtre .

C01l1iplète cette !phrase : Que la neige tombe et nous... (4 011

5 verbes) . En 4: ou 5 lignes, dis ce que tu feras quand tu auras quitté

Técole. (ElnpJoie le futur).

COMPOSITION FRANÇAISE No 50

Les te:mps: L'imparfait

L 'Ï1nparfaÎt s emploie ;poulr indiquer ,des aotions habituelles : D'habitude quand .j'ayais fini Ines ·devoirs, j' rtl/ais me cou­

cher. Souvent, pendant Ines congés, je bari:tais les buissons et je

·oueilQais des fruits sauvages . Il s'eITIlp/loie encore pour exprinler une action qui se ' fait en

nlême temps qu'une autre. Ex . : Je faisais Ines devoirs quand tu es entré.

On Il'mnp'loie aussi assez souvent ·dans les des-orlptions. Ex. : La ,lune se mir.ait dans l 'étang. La hrise 'Pm' inst ant caressait l e feu~l1age des bois silencieux . Tout donnai,t.

D'après ,les exemples qui précèdent, C0l11pOSe p our chaque c-as 5 phrases senlhlables.

Comlpilète la phrase suivante: L 'hOiTI'lne... des habits r.3Jpiécés· iL. péniblement une 11oLl'rde

charrette; Cmnll11e il.. . chaud, la sueur... sur son front et... à l'erre . .

Conjugue à !toutes les ,personnes 1es deux ,pre.mières phr~~e-s : D'ha,hituqe .qu,and fava-i'$ fÎI;ü me.s . devoirs .. , Grallnma,lre, page 91.

~ 307 ~

COMPOSITION FRANÇAISE No 51'.

Les temps: Le passé simple

Tu enl'Ploies souvent foo,t inal ,le ,passé sinl'P1e; tu I.e confonds avec !l'ünpaTfait. C'est pourquoi, dans les récits, re:mplace-Ile paa:' le passé composé. D'.aiUeurs dans la 'conversation on n'erl1llPloie presque ja'mais le Ipassé shnp.le, on lui substi,tue 1e passé composé ..

Le passé ,shnple s'enlploie Ipour indiquer une action faite dans un telnps détel'111iné~

Ex;- D'habitude j'allais l11e ,coucher d'e bonne heure, mais hier je J'estai avec mes 'paTents jusqu'à 10 heures.

On l'em;ploie encore pour ma'l'quer une action qui se fait soudainelnent. Ex.: Jean se promenait ·dans la calIDlpagne dé­serte quand tOl.lt cl coup il aperçut devant lui un homm.e étran­gelnent vêtu.

COlnpose 5 phrases 'se rapportant au prenüer exemple et 5 phrases se rappOltant au second.

Dans la phrase suivante, nlets au passé Sinl~)rre les verbes qui sont à l'infinitif. Ex.: Les pay.sans 'rentraient ~es foins, tout à cou!p de solem se couvrir de nuages, les promeneurs regagner leurs demeures, rra foudre éclater et la pluie tomber à torrents sur la campagne desséchée et lTIoi je rentrer tout mouihlé à la maison.

Conjugue à toutes les pe-rsonnes le pr.ernier exemple de -c.e4 exercice.

Grarmlna ire page 91.

COMPOSITION FRANÇAISE No 52 '

Les temps: L'impératif Viens ici. V'eui!Jlez me donner une l'~ponse pOlU' -demain. L'impératif ,expl~iIne généralleInent un ordre, ou une prière. 1Vlon pèTe .Dl'a dit: « Fais tes devoirs ,tout de suite, puis '

so rs un 1Il10m,ent POUIl' pTendre l'air et va te coucher ». Campose 5 phrases sur ~e lllodèle ci-dessus. Remarque que

les verbes du premier groupe à l'impératif présent n'ont pas s. Cependant, rpour la douceur -de ,la prononciation on écrit: Vas­y; ranlasses-en.

Ecris 3 exelTI'P'les senlblables où le verbe du 1er g1foupe à I}' inl­rpérati,f a un s.

Remarque les fOlimes: Va. Va-t-'en . Sous ~e titre: Conseils d'un père à son HIs, construis un

paragr3JPhe de 5 ou 6 lignes en lnertrtant lIa plupart -des verbes à l'impératif.

Une recette: Vous ;prépare.z l,a Ipâte; \puis vous l'étendez avec le ' }'DuJeau; vous J)attez des œUJfs que vous lnélangez ,aVEIO de Ja crème; vous l~épandez ·cel'a sur la pâte, 'pu1s VÜ'UB ,portez au four}. vous laissez bien ri,sso.ler, vous retirezJ et vous servez ohaud.

,Mets ce texte à Ja 2èlne personne de tl'impératif présent. Grammaire, pa.ge 92.

Page 14: L'Ecole primaire, 15 avril 1946

cOlWJPOSITION FRANÇAISE

Les temps: Le condlUoDDe1

S'ill étudiait nlÎeux ses ,leçons, i'lles saurait. S'hl avait Inieux étudié ses leçons il les aUl'ait sues.

No 53

Ces deux excu1ples montrent que l'atCtaon s'aocolllJplirait si la condition était rellllplie. On voit aussi qu'à tl'imparfait corres­pond Ile présent du conditionnel et au plus-gue-parfait corres­pond Œe passé du conditionnel.

Voudriez-vous me -prêter votre liVlre? nans cet exemple Ile -conditionneil est une forme de politesse.

CompO'se 4 phrases sur chacun des Iuodèles précédents. (Mets au te'lnps exigé ,par le sens iles iphrases s1.ùvantes. Si je

·avoir su ce qui m'attendre, je n'être pas venu. Si ce paysan avoir 'mieux .soigné ses arbres, il avoil' une plus abondante récolte. Si Louis avoil' fait ses devoirs, ill pouvoir sortÎir. Si tu tl'Goailler mieux tu ne être Ipas puni.

Complète: Que diriez-vous si je ? .. , Auriez-vous des raisins si le vigneron ... Mets 3 veJ.ihes ,dans chatCune de ces deux phrases.

Conjugue à toutes les ,peT'sonnes ,les 2 'Premières phrases. ' GTammaire pages 92 et 93. .

GEOGRAPHIE LE VALAIS No 37

Divers

- Cwkule .le te'll11plS que ,mettront: a) un ,piéto,n, b) un cy;C!1iste, c) un automolbt1iste pOUl' se ren-dre de :lVLartig,ny ~ Ridd,es. Allure moyenne.

-- A l'aide de ta carte, .cte~sil1€' sur ton cahier la. .cou,pe de '1:'1,

'I3,~Me ,du Rhône a) entre le.s Dents du IMidi et la Dent de IMorde ; lb) entre !le Grand ,Muvel'an et le I~tfon-t ,GeM.

- Tu te rends ,d,a Sion à S't-Maurice ;de quel rMé de 'la voiture te 'placeras-tu pOUl' voir :la Pissevaohe, ISaxon, :l'a Pie,rre -:à-Voir?

- Les industriE's chimiques se sont i;nsta.llées là l' entrée de toutes -nos va-Uées; lPOUl'quoi llà, {pIl'utôt qu 'aiLleurs.

- tDelpuis ,le Gatogne a/perçois-tu le ,lac ;Léman? eXjplique. - De IMartigny en regardant on direction du Haut-VaJl:ai,s, tu vùtS

une montagne qui semble barl'er la vallée; consuJte la .-carte et od.i5 quelJle est ·cette montagne. ~ Pourquoi le distrid de Monthey est-il celui où il .l}leu t Je

'Plus? - Et IPOlUxI'uoi Ipl·eut-il 'davant8Jge à tLoèche..,l'es-Bains qu'à Loèc.he­

Ville? ..... ,Pou<l"q'uoi est-il préfél'abl-e de planter iloa vigne SUl' 103. {'ive

droite -du .Rhône et Jes albrkotiers sur 'la rive gauc:he ? Expliqu.e. - tpourquoi, quoiqu'il soit ·situ-é sur 1a rive g'auche , le vi.gnoble

<le IMartigny produit-il un exrellient "\'Î.n? C.oI1Sulte la cal·te.

-

,1

~ 309 -

Préhistoire valaisanne AGE DU BRONZE

Entre le 25e et le 20e siècle avant notre ère le métal com­Inence à faire son a'pparition en Europe. De ia Méditerranée orientalle, Je cu~vre puis .Je bronze s'infi'ltrent peu à peu jusqu'au centre du continent, remontant le cours des grands fleuves.

Les hommes, les Taces restent les mêmes, mais les possibi­.li,tés de dév,eloippe~ent de ]a civilisation sont décuplées par l'ar. rIvée du II?-etal, qUI luarque la seconde étape de 'l'histoire. Le cli­mat est saIn. et la températw'e ICllémente. Les 'hommes se groupent et 1es premIers ipeuples font leur 'apparition; Germains dans [e nord, Illyriens à l'est, Celtes à ,J'ouest, Ligures et I,bères en Fran­ce et en Espagne. Mais ces g'roupements sont encore très vagues, et surtout très Inal connus.

. ~'habit.a~ reste ~A peu près le Inême, mais si Jes palafittes r

Jusqu au mIlIeu -de 1 age du bronze, sont encore très nombreux, ies viNages sur terre fenne se développent de plus en p1us. L'h?Jllme dl~ br~nze, pasteur et pêcheur, <COll1me Ile néolithique, deVIent aUSSI ag'rlculteUl' et 'COllllllence à élever le cheval.

Les 'PTemiers ustensi'les de [métal sont d'aboi'd de cuivre pur ; ce sont avant tout des haches, dont les formes l'appellent celles. des haches en pierre polie, qui, du reste, 'continuent à être utiH­sées ainsi que les instruments en os de néc5ilithique. Le bronze, mélange de cuivre et d'étain, fait vite son apparition et les fon­deurs atteindront rapidement une technkiue extrêmelnent pous­sée. Le bronze était coulé dans des moules de pierre, de molasse en généTal, ou parfois d'aTgile; il était plus rarement martelé et forgé. Des quantités d'outiJs et d'obJets de parure, inconnus au. néolithique, .font leur apparition. En Suisse, Iles objets de CUIvre sont relatIvement rares, étant donné Il!éloignement de notre pays des grandes voies commerciales, Balkan-Scandinavie, Es­pagne-Gaule, Rhône-Rhin. Lors'que l'industrie du métal atteignit le Plateau, elle avait déjà pris un certain développement et les haches de cuivre que l'on trouve parfois dans les palafittes ou sur terre fenne ont été i'lllportées,

Palafittes en Suisse, terraInares dans le nord de l'Italie, villages telTestres sur tout le continent, cinletières et dépôts, ce sont .les témoins d'une des époques les plus importantes de la préhistoire, pour la Suisse plus spédalement.

Si, en Valais, le néolithique est extrêmement pauvre, l'âge du bronze, par contre, est très richenlellt représenté à Valère et dans d'autres musées de Suisse. C'est une ~poque, qui, dans la vallée du Rhône, offre plus d'un trait particlùier et Je bronze valaisan joue un rôle important dans -la préhistoire généralle' on a même l'ha:bitude de -parler d'un groupe du Haut-Rhôn~

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(Rhônekultur) ou du Valais. El~ :f:fet, .la partie occidentale des Alpes suisses n'a !pas seulement ete. un heu de passa~e, ~t partant. de contact -continuel 'avec les grands 'Courants, nlalS ega\lement. un bassin fonné, ,favorable au dévelorppelnent indigène de cer~ laines industries. Deux influences se font sentir en Valais et S(-'·

mêlent ,pour donner une -civilisation particulière; la première vient de la VaUée du Bas-Rhône, par le Léman et lIa Savoie, la seconde de l'Europe centrale, par -les Grisons et peut-être en 'partie par la voie détournée de 'l'Italie du nor~l.

Jusqu'à ce jour, .l'âge du bronze en \T.alals ne nous est connu que par des tOlnbes ·et leur Inobilie1' et des trouvaillles i::;olées. Un seul dépôt peu in1,portant a été découvert à Sion, mais aucune trace d'habitation n'a encore été signalée. Aucune fouine n'a été entrepris·e dans un cimetière de cette époque, luais un certain . l101llb1'e d'observations, fort incomplètes pour la p1upart, per­mettent toutefois de tirer ,certaines 'conclusions et d'opérer quel..: gues recoupelnents.

Les tŒl1ibes, dans la .majorité des cas, sont du t)p e accroupi, c'est-à-di1'e qu'eIlles ne dépassent -pas 1,30 In. de longueur. Cepen­dant on a parfois observé, à Sion en 1 articulier, des sépultures 'aNongées et 111ên1e des tOlnbes ,à incinération. Il est à re'mar­quel' que ces deux dernières formes de sépulture appartiennent à 1a fin de l'époque du bronze, tandis qne toutes 'les sépultures accroupies datent du bronze ancien et ll1oyen. La tradition d'{'nsevelir les n10rts couchés sur le côté et les genoux repliés. est d'origine néolithique. Cette coutun1e a subsisté très longtem'ps dans la vœllée du Rhône, tandis que sur le Plateau, les rites ori­ginaires de l'Europe orientale, de l'inhll'l11.atioll a \longée et de l 'incinération, la remplaçaient peu à Ipeu .

Si nous dressions une. carte de répartition des trouvailles de l'âge du bronze en Valais, nous cOl1tate1'ions que c'est sur la rive dr~ite du Rhône, au rpied de lIa nlontagne, entre Fully et Sierre, que l'occupation fut Ila plus dense. Sierrc, Sion et Conthey sont les centres les plus im.:portants. NIais il faut s'empresser d 'ajouter que, s'il est normal de trouver une occupation pIns grande de> cette région ens01eillée et fertile, il ne faut ;pas oublier que le sol de cette mêllle région est fréquemment reillué par les défon ­cements de vignes, qui favoris ent ,la découverte de tOlnbes et d 'ob­jets. Dans la vallée du Rhône, on a retrouvé des témoins de l'âg.e du bronze de Port-Valais à Fies'ch: dans les vallées latéralps, tes trouvailles sont beaucoup plus rares, mai~ nous 111ontrcn1 cependant une occupation d'altitude déjà assez grand e, comlne Ù

Ferden, Kippel, Grachen (1614 m.), St-Luc (1640 m.), St-Martin. Salvan, etc. Il est surtout intéressant de remarquer que la route du Grand Saint-Berilard est 111arquée par un certain nombl'e de trouvailles ù Martigny, Marügny-Croix, Seill'hrancher, Liddes ' et Bourg-St-Pierre, ·ce qui prouve que, bien avant1es ROll1ains déjà , le « Mons Poenirius » était le col le plus utilisé pour les relations entre le nord et le sud.

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Connne point de 'départ de nos considérations, nous· choisi­rons un ensemble de trouvailles du début 'de l'âge du bronze qui. provient du cÏIlletière des Places, dans ,la commune d'Ayent. Tout le ,mobilier de 'cette nécropole est déposé au musée de Va­lère, excepté un collier de coquilla'ges qui se trouve à Berne. Nous avons ici un ensemble homogène comprenant cinq épingles à disque, ,deux torques, des pendeloques en croissants de lune;_ cinq brassards gravés, deux bra'ceJets en ,srpirales, trois lames de­poignards, de nombreux coquil'lages percés et des boutons bico· niques perforés. Ce ll10bilier renfel~me donc les types d'objets . 1es plus courants de l'âge du bronze en Valais et plus particuliè-· Tement ,les torques, les épingles et les poignards.

Les torques sont des colliers de fi'l de bronze épais, terminé par une volute apJatie. Ils sont de cOUlpe circulaire ou quadrangu­laire; -ceux ·dont lIa surface est lisse datent du début de l'âge du . bronze, 'candis que 'ceux qui sont tordus en spirale - c'est de là que vient le 1110t torques - sont tardifs. Les torqués aisses ne' se trouvent, ·en Suisse, qu'en Valais, à une exception près au sud du canton de Berne. En France et en AHelnagne du sud, ils. font absO'lulnent défaut, alors qu'ils sont ahondants en Hongrie ... Les « torques à vis» sont répartis de l'AUemagne orientale, au' nord de l'Italie; partout aiilleurs ils 111anquent dans les InobiHers. funéraires. Ce sont donc des pièces d'i111pOl'tation, qui furent en­suite lnanufacturées, puis transformées dans la vallée du Rhône.

Les épingles servaient à fixer les vêtelnents et les cheveux. En Valais, le type le plus courant est celui à disque, une forme dont la répartition est la Imême que pour les torques. Ces épingles, dont la Œongueur varie entre 10 et 20 -om., ont la particularité d 'avoir une tête a.platie en ellipse ou en cercle, et d 'être munies d'une petite volute au revers. Le disque tenninal est orné de points n1artelés, de ceTcles concentiques et de triangles gravés dans le métal. Un type dérivé de l'épingle à disque est l'épingle' tréflée, cOlllprenant deux ou quatre lobes, mais dont l'aire de répartition est un peu plus étendue que pour les pren1Îères , sans· toutefois atteindre le Plateau suisse.

Les épingles en tête sphérique, en pavot: il rouelle, etc. , cou­rantes dans les stations ·la'custres, sont rares en Valais. On peut cependant en voi'r un ou deux exemplaires de chaque t)npe dans les vitrines des collections aI'Chéologiques de Valère ..

Torques et épingles sont des élén1ents de l'influence orien­LaIe et plus spécialeillellt hongroise. Les poignards à la'll1e trian­gulai1'e, par contre, sont d'origine occidentale. Les petits poi­gnards, dont le m,anche éLaiL en bois et en cuir, 011t été Îtllportés d'Espagne et de France. Us ont donné naissance, en Valais même, aux grands poignards à .manche cie bronze coulé et rivé, dont l'aire de répartition he dépasse pas les Alpes occidentales.

Torques, épingles à disque, poignards triangulaires, ce sont .les « fossiless directeurs » de Il'ftge du bronze valaisan. Si nous

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-avons plus s.pécialement insisté sur ces trois tyrpes d'objets, c'est qu'ils jouent un rôle prépondérant dans la préhistoire des A1-pes, nous Inontrant à la fois les courants d'origine opposée qui se Tencontrent en Valais et les courants qui en partent. A l'impor­tation fait suite une exportation. Des éléments reçus, la popula­t.ion indigène tire dB nouveaux motifs et de nouvelles forme.5 qui, à leur tour, influenceront les régions avoisinantes: rives du Léman, versants nord et sud des A'lpes, Savoie. Ce rprocessus nous Inontre l'assinulation lente~ par ,les p~pulations autochtones, des influences orientales grandissantes, qui marqueront d'une fOlie empreinte la culture du Plateau, 1nais ne ,pourront chasser com­plètement les traditions indigènes du bassin du Haut-Rhône. Alors que partout ailleurs on a l'hnpression d 'assister à une sé­rie de renverselnents successifs et brusques, en Va1lais, l'évolution fut lente et continuelle, Il n'y a pas de coupure nette entre le néolithique et le bronze, ,cO'mme il n'yen aura pas entre le 'bron­ze et le premier âge du fer et le second âge du f er e t l'é poque romaine.

A l'àge du bronze, la céramique joue un rôle prépondérant. La pâte est plus fine qu'au néolithique, Iles fonnes sont variées , le décor de la panse fait son apparition. Sur tout l,e Plateau suisse, on t.rouve ces petits pots pansus, que l'on posait SUT des couronnes de terre ,cuite. En Valais, la céramique est très rare. Elle était certainement aussi répandue qu'ailleurs luais, lors des découvertes fortuites, elle ne fut pas l~mnarquée, d 'autant ,plus que Iles vases déposés dans les tOllllbes sont presque toujours brisés.

Mais, pour avoir une im.age complète de l'âge du bronze , n ous devons , après en avoir soulign é les caractères spécilfique­'ment valaisans, indiquer rapidelnent quelles sont les autres -piè­ces du mobilier funéraire CO'lnmunes au Valais et aux autres r é­gions.

Les haches sont extrêlnement répandues et subissent une évolution qu'il est fa'cile de suivre du début à la rfin de l'âge du bronze. Aux haches de cuivre, les p'ltlS anciennes, dont nous avons paI'lé plus haut, font suite des haches dont. 1e bord est légèrement saillant pour éviter Je glissernent latéral sur le lnanche. Puis, à l'est principalement, on trouve les haches à talon, marquées d'un cran à denl.i-Iongueur. Les bords Ilaté raux enfin sont 'allon­gés, puis Tepliés en ailerons, ce qui assure une fixation parfaite, renforcée encore pal" un aI1'11eau d 'attache. A ,la fin du bronze, nous trouvons les haches à douill.e .

Parmi les objets utilitaires, nous trouvons encore les épée:; , fréquentes dans les palafittes. Un seul exeqnplaire provient du Valais. Les ' couteaux, égalenl.ent courants sur le Plateau, sont très rares dans les Alpes; les rasoirs y font comrplèteInent défaut.

Et si nous passons maintenant aux objets de parure, lous de bronze, à part quelques colliers de coqui1lage,~ , nous nous

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trouvons en face d 'une très grande variété de bracelets de colliers et de pendeloques. Le. visiteur des colliections archéoÎogi­~es de ,Valère ser.a tout ~l'abord fraPfpé par un coHier trouvé il Srerr~; c es! une pIèce un~que, co:mposée de maillons circulaires, De Slerre. egalement pro~ennent des pendeloques-rouelles) sym­boles . solaIres en fOime de roues. Les bra:celets sont très variés. Lé d~co~ , est presq~e touj~urs ,composé d'é1lénlents géométri­ques InCIses ou graves; le tnangle hachuré domine partout, non seu1ement sur les bracelets, mais aussi sur les brassards et les amulettes d'Ayent, que nous avons cités plus haut.

Mentionnons, pour terminer, l'apparition des preInières fi­bules .avec lesquelles nous passerons au 'Premier âge du fer et que nous retrouver~~ls jusqu'à l'époque Ilnérovingienne, dans les formes les phlS varIees, Nous aurons ainsi tenniné la revue très rapide de tous les éléments essentiels de lIa culture du bronze en Valais, de cette. cul.t;rre qui, dans les Alpes, revêt souvent des formes très partlcuheres, comlne nous avons essayé de l'exposer dans ces quelques pages.

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