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Théorie des organisations Préparée par CHIKHOUNI Abdulrazak 02/02/2010

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Théorie des organisations

Préparée par CHIKHOUNI Abdulrazak

02/02/2010

Analyse écologique des organisations préparer par A.CHIKHOUNI

L’écologie organisationnelle (également l'organisation de la démographie et écologie de

la population des organisations) est une approche théorique et empirique en sciences sociales

qui est surtout utilisée dans les études organisationnelles. L'écologie utilise des idées

d'organisation de la biologie, l'économie et la sociologie, et emploie une analyse statistique pour

essayer de comprendre les conditions dans lesquelles les organisations apparaissent, grandissent

et meurent.

Introduction à l'écologie des organisations

Les travaux sur l'écologie des organisations ont débuté dans la première moitié des années

soixante-dix. Deux publications-clés doivent être mentionnées : l'ouvrage de Howard Aldrich, sur

"Organization and Environment", publié à la fin des années 1970, et (en 1977) Michael T.

Hannan et John H. Freeman, dans leur American Journal of Sociology, ont publié l’article

intitulé La population de l'écologie des organisations (A Population Ecology of Organizations),

Ce dernier a constitué une base fondamentale pour les recherches sur l'évolution des

organisations . Plus tard, affinée dans leur livre en 1989 l'écologie organisationnelle, l'écologie

organisationnelle étudie l'environnement dans lequel les organisations se concurrencent et où le

processus de sélection naturelle se produit. Cette théorie étudie également la mort des entreprises

(la mortalité d’une firme) et la création de nouvelles entreprises (création d’une firme), ainsi que

la croissance et le changement organisationnel.

L’approche néo-Schumpeterienne de Nelson et Winter peut toutefois être rapprochée de

l’écologie des organisations de Hannan et Freeman en distinguant deux arguments écologiques :

l’argument écologique fort et l’argument écologique faible :

i. Selon l’argument écologique fort, le changement dans les organisations et dans les

populations d’organisations est principalement dû à un processus de sélection par

l’environnement. Les organisations ne peuvent pas véritablement influer sur leurs chances

de survie. Elles ne savent pas vraiment s’adapter. C’est la vision de Hannan et Freeman.ii. L’argument écologique faible (ou argument de sélection faible) met davantage l’accent sur

le rôle de l’apprentissage organisationnel. La sélection interne se révèle tout aussi

importante que la sélection par l’environnement, mais sélection et adaptation se

produisent en même temps et constituent des processus complémentaires. Cette vision se

rapproche de celle de Nelson et Winter.

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Analyse écologique des organisations préparer par A.CHIKHOUNI

L’écologie organisationnelle contient un certain nombre de théories y compris:

L'inertie et de changement

Niche width

Partitionnement des ressources

Densité de la dépendance

Dépendance d’âge

L’écologie organisationnelle est devenue, au fil des ans, l'un des principaux domaines des

études organisationnelles, et est connue pour ses caractères empiriques et quantitatifs. Les études

écologiques ont généralement une concentration de grande échelle, longitudinale (souvent de

données sur plusieurs décennies, parfois même des siècles). Le livre de la démographie des

sociétés et d'industries, par Glenn Carroll et Michael Hannan (2000) constitue actuellement une

vue d’ensemble plus complète de diverses théories et méthodes de l'écologie organisationnelle.

L'inertie et le changement

Cette théorie tient fragment que les organisations qui sont fiables et responsables sont

ceux qui peuvent survivre (favorisés par la sélection). Un sous-produit négatif, toutefois, de la

nécessité de fiabilité et de responsabilité est d'un degré élevé d'inertie et une résistance au

changement. Un élément clé de la prévision de l'écologie organisationnelle est que le processus

de changement lui-même est si perturbé que cela se traduira par un taux élevé de mortalité.

Les théories sur l'inertie et le changement sont essentiels pour le programme de recherche

de l'écologie organisationnelle, qui vise à une meilleure compréhension de l'ensemble des

changements dans la structure organisationnelle. Étant donné les limites de l'adaptation au niveau

de l'entreprise, la plupart de ces grands changements proviennent ainsi de l'entrée du

remplacement sélectif des organisations. Ainsi, l'écologie organisationnelle a consacré des efforts

considérables sur la compréhension des taux de mortalité des organisations.

L’inertie organisationnelle peut provenir dans l’approche de l’écologie des organisations :

– Des pressions structurelles internes : contraintes de coûts, de qualité d’information recueillie.

– De politiques : contraintes liées à l’histoire de l’organisation.

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Analyse écologique des organisations préparer par A.CHIKHOUNI

– Contraintes environnementales : barrières légales et fiscales à l’entrée ou à la sortie d’un marché, disponibilité de l’information concernant l’environnement, etc.

La théorie Niche

La théorie de fragments sur le Niche Width distingue globalement deux types

d'organisations: les généralistes et les spécialistes. Les organisations spécialistes maximisent leur

exploitation de l'environnement et acceptent de prendre le risque d’un changement dans cet

environnement. D'autre part, des organisations généralistes acceptent un niveau inférieur de

l'exploitation en échange d'une plus grande sécurité (Hannan et Freeman, 1977: 948).

La théorie Niche montre que la spécialisation est généralement stable ou en faveur de

certains environnements. Toutefois, le principal apport de la théorie de la niche est sans doute le

constat que « le généralisme n'est pas toujours optimal dans un environnement incertain »

(Hannan et Freeman, 1977: 958). L'exception est produite par des environnements qui « placent

des exigences très différentes sur l'organisation et la durée de la population environnementale des

organisations est courte par rapport à la vie de l'organisation» (Hannan et Freeman, 1977: 958).

Ainsi, la théorie Niche explique les variations de la structure industrielle dans les

différentes industries. La théorie montre comment les différentes structures dans de différentes

industries (organisations généralistes vs spécialistes) sont formées par les environnements

appropriés.

Partitionnement de ressources

La relation entre les organisations généralistes et les spécialistes est développée dans le

modèle de partitionnement des ressources qui comprend des prévisions concernant la création et

le taux de mortalité chez les spécialistes et généralistes, en fonction de la concentration du

marché.

La théorie peut être illustrée en décrivant les deux environnements. L’environnement A

représente un marché de masse non-concentré et l'environnement B représente un marché de

masse concentrée. Dans l'environnement B, les organisations généralistes tentent toujours

d’adresser le centre du marché où la plupart des ressources sont disponibles. Après tout, dans le

centre du marché ces généralistes peuvent prospérer par l'exploitation des économies d'échelle.

Carroll (1985) affirme cependant que « dans l'environnement B, malgré le marché très concentré

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Analyse écologique des organisations préparer par A.CHIKHOUNI

des généralistes, l'espace des ressources en dehors de ce marché (c'est-à-dire à la périphérie du

marché) est plus grand que celles dans l’environnement A, où le marché des généralistes est

moins concentré » (Carroll 1985:1272). L'abondance des ressources de la périphérie peut alors

devenir hospitalière d'organisations spécialisées, et le marché devient effectivement cloisonné.

Carroll a conclu que « plus de ressources disponibles devraient se traduire par de meilleures

chances de succès pour les spécialistes lorsqu'ils opèrent dans le marché plus concentré » (Carroll

1985:1272).

La dépendance de densité

L’écologie organisationnelle prévoit également que les taux de création et les taux de

mortalité sont fonction du nombre d'organisations (densité) sur le marché. Les deux mécanismes

sont de la légitimation (la reconnaissance de ce groupe d'organisations) et de la concurrence. La

légitimation augmente généralement (à un taux décroissant) avec le nombre d'organisations, alors

elle augmente avec la concurrence (à un taux croissant). Le résultat est que les processus de

légitimation prévalaient au faible nombre d'organisations, tandis que la concurrence à un nombre

élevé.

Le taux de création va donc d'abord augmenter avec le nombre d'organisations (en raison

d'une augmentation de légitimation), mais va diminuer avec un grand nombre d'organisations (en

raison de la concurrence). L'inverse en va de même pour les taux de mortalité. Ainsi, la relation

de la densité par rapport aux taux de création a une forme U inversée et la relation de densité par

rapport aux taux de mortalité suit un modèle en forme de « U ».

La dépendance d’âge

Le risque de mortalité d’une organisation est lié à l'âge de cette organisation. Ici, les

écologistes des organisations ont trouvé un certain nombre de modèles:

La responsabilité de la création. Ici, le risque d'échec est élevé au départ, mais diminue

à mesure que l'organisation veuille.

La responsabilité de l'adolescence. Le risque de mortalité est faible au début car

l'organisation est épargnée de l'échec en raison de l'appui exercé par les pouvoirs externes

et les dotations initiales. Mais lorsque ces premières ressources sont épuisées, le risque de

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Analyse écologique des organisations préparer par A.CHIKHOUNI

mortalité augmente, puis décline de la même manière que celle de la responsabilité de la

création.

La responsabilité de vieillissement. Ici, le risque d'échec augmente avec l'âge de

l'organisation. Cela pourrait être dû à une responsabilité de la sénescence (inefficiences

internes découlant du vieillissement de l'organisation) ou à une responsabilité de

l'obsolescence (décalage de plus en plus externe avec l'environnement).

La diversité des organisations :

Pourquoi y-a-t-il plusieurs formes d'organisations? Quelles sont les sources de

l'augmentation et la diminution de la diversité? La diversité des formes d'organisation a une

valeur pour l’organisation surtout que l'avenir est incertain. Plutôt que d'attendre une nouvelle

forme d'adaptation à comparaître, mais il y a déjà une forme appropriée de l'organisation pour de

nouvelles conditions d'environnement - tout ce qu'il faut faire est de réaffecter les ressources à la

forme la plus optimale.

Plus de diversité signifie plus de possibilités de carrière pour les personnes, qui peut

contribuer à réduire les inégalités.

Une grande partie de la variation vient en «paquets», appelé les formes organisationnelles,

avec moins de variations au sein d'une forme que d’autres.

L’écologie de la population est souvent centrée sur les périodes de temps plus longues que

d'autres théories des organisations, qui permettent à la théorie d’avoir beaucoup en commun avec

l'histoire sociale.

Les théories de Sélection

Les auteurs croient que la plupart de la variabilité dans les structures des organisations de

base provient de la création de nouvelles formes et de la disparition des anciennes comme le

changement des exigences environnementales

1. Théories d’Adaptation

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Analyse écologique des organisations préparer par A.CHIKHOUNI

Les théories de contingence, théories de la dépendance des ressources, théories marxistes

maintiennent que les organisations peuvent adopter des stratégies pour adapter des structures

organisationnelles à des exigences environnementales.

2. Théories de transformation aléatoire

Les théoriciens comme Olsen et March voient le changement organisationnel comme plus

souvent des pas hasards.

3. La démographie et l'écologie des organisations

Selon le livre de Hannan et Freeman: "Ecological analysis is appropriate when organizations

are subject to strong inertial pressures and face changeable, uncertain environments."

"(Population ecology) pays considerable attention to population dynamics, especially the

processes of competition among diverse organizations for limited resources such as membership,

capital, and legitimacy."

Le premier niveau, la démographie des organisations se focalise sur les variations des taux

vitaux pour les populations organisationnelles (taux de création, taux de fusion, taux de

disparition, etc.) Le modèle tente de relier ces changements à l'environnement.

Le deuxième niveau, l'écologie des populations des organisations tente de montrer comment

les taux vitaux d’une population sont concernés par les autres populations organisationnelles.

Le troisième niveau est l'écologie communautaire des organisations. Cela s’occupe de

l'interaction des communautés de populations (comme les entreprises, les syndicats, et les

agences de réglementation).

Evolution des formes des organisations

Écologie de la population travaille à l'idée que 'long-run changes in organizational

diversity reflect the accumulated effects of short-run differences in net mortality rates of

populations facing limited resource environments".

La théorie de l'évolution signifie trois choses.

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Analyse écologique des organisations préparer par A.CHIKHOUNI

1- Les organisations sont venues d’autres organisations

2- de grandes différences vues ont survenu peu à peu

3- Les processus de changement sont toujours autour de nous et peuvent être examinées à

titre expérimental.

La sélection naturelle sert principalement comme un processus d'optimisation. Cependant,

les auteurs ne croient pas que le processus de sélection au sein des organisations est

nécessairement optimal. Cette hypothèse est rarement justifiée, compte tenu les changements

(sociaux) constants de l'environnement en cours aujourd'hui.

Les théories de Darwin de l'adaptation ont été cependant difficiles à appliquer sur les

organisations. La sélection naturelle ne mène pas nécessairement à une plus grande adaptabilité.

Aussi, il y a peu d’adaptation consciente dans le monde organisationnel, alors que les chercheurs

supposent plus de conscience pour les organisations qui luttent pour survivre dans leur

environnement. Les organisations peuvent apprendre et copier d'autres formes plus adaptives.

Pourtant, les auteurs sont convaincus que le processus de sélection (point de vue darwinienne) est

plus fort que la capacité de s'adapter rapidement.

Ils pensent que beaucoup de changement organisationnel est aléatoire, et ne va pas

nécessairement avec les formes organisationnelles futures attendues. L'applicabilité des

arguments darwiniens à l'évolution des populations organisationnelles dépend donc en partie sur

la relation étroite du mariage entre les intentions individuelles et les résultats organisationnels.

Deux situations qui créent de mariage faible sont la diversité des intérêts parmi les membres et de

l'incertitude sur les chaînes moyens-fins. Des fois, les politiques internes influent souvent la

capacité de l’organisation à s'adapter aux demandes extérieures. L’incertitude entre les moyens et

les fins peuvent provoquer des résultats inattendus aux changements.

Parler de l’écologie des organisations nous pousse à évoquer la théorie néo-

institutionnelle qui est une expansion et une opposition de l’écologie des organisations.

Les organisations qui utilisent des ressources «culturellement approuvées » sont

légitimées sur le plan externe. Les formes rationnelles d’organisations sont la résultante de

formes exogènes de rationalité qui s’imposent comme un moyen de légitimation. Les

organisations sont reconnues au travers d’un engagement dans une rationalité, comme

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Analyse écologique des organisations préparer par A.CHIKHOUNI

l’utilisation d’une forme de langage légitime : la comptabilité, ostensiblement certifiée, objective

et pertinente (Meyer, 1986).

Les organisations qui obtiennent un statut légitime ont un accès facilité aux marchés et de ce

fait elles obtiennent des ressources plus facilement. Leur environnement est plus stable et les

perspectives de survie accrues :

« Les vocabulaires de structure qui sont isomorphes avec les règles institutionnelles

fournissent des comptes légitimes, rationnels et prudents. Les organisations décrites avec le

vocabulaire légitime sont supposées être orientées vers des fins collectivement définies et souvent

mandatées » (Meyer et Rowan, 1977, p.349)

En revanche, les organisations qui ne résolvent pas le problème de la légitimité sont plus

susceptibles de revendications qui les remettent en cause pour négligence, irrationalité.

En quête de légitimité, les organisations s’ajustent à la société selon une rationalité

collective. Cette tendance vers la conformité, nommée isomorphisme, est un élément central de la

théorie institutionnelle. Les organisations peuvent copier les cadres des autres organisations pour

au moins trois raisons (DiMaggio et Powell, 1983). Ces raisons sont les suivantes :

Isomorphisme coercitif

Une organisation plus puissante ou un ensemble d’organisations peut exercer des

pressions vers un certain changement. Le changement est la conséquence de pressions

produites par la force, la persuasion et la collusion. C’est l’existence d’un environnement

légal commun qui affecte de nombreux aspects du comportement et la structure de

l’organisation.

Isomorphisme mimétique

Une organisation émule les cadres des organisations les plus talentueuses même lorsque

le lien entre le succès et le cadre n’est pas établi. Face à une incertitude les organisations se

modèlent les unes aux autres. Deux facteurs indirects conduisent à l’adoption mimétique : le

transfert d’employés et ; les firmes de conseil. Il y a aussi un aspect rituel. Une pratique est

adoptée car elle accroît la légitimité.

Isomorphisme normatif

Les formations professionnelles et la socialisation peuvent pousser les professionnels à

ressembler les uns aux autres. L’isomorphisme normatif prend sa source dans la

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Analyse écologique des organisations préparer par A.CHIKHOUNI

professionnalisation définie comme «le combat des membres d’une profession pour définir

les conditions et les méthodes de leur travail pour contrôler la production des producteurs,

pour établir une base cognitive et la légitimation de l’autonomie de leur activité » (DiMaggio

et Powell, 1983).

Théorie évolutionniste et théorie de l'écologie des populations organisationnelles

Comme nous l'avons déjà suggéré précédemment, l'écologie organisationnelle privilégie

la perspective darwiniste dans la mesure où l'inertie organisationnelle limite ou empêche des

changements radicaux dans les organisations.

L'inertie structurelle des organisations rend difficile l'adaptation aux changements

environnementaux et c'est le milieu qui sélectionne les entreprises les plus aptes. Par ailleurs,

selon la théorie de l'écologie des populations, quand bien même il y aurait choix délibérés et

politique volontariste de changement, les résultats seraient aléatoires en raison de la turbulence,

de la complexité et de l'incertitude propres à l'environnement des entreprises. Hannan et Freeman

(1977, 1984) repèrent donc des processus de renforcement organisationnels comme la

technologie, l'identité et la cohésion culturelle d'une entreprise.

Winter (1994) propose de différencier l'écologie des populations des théories

évolutionnistes en ce que les premières insistent sur l'immobilisme organisationnel tandis que les

secondes sont plus sensibles à la notion d'adaptation par changement incrémental. L'adaptation

n'est pas passive comme dans le modèle darwiniste mais active, ce qui rapproche la théorie

évolutionniste d'un lamarckisme organisationnel.

Cependant, la théorie de l'évolution organisationnelle, si elle croit possible un changement

organisationnel, se hâte aussi d'en préciser les limites dans la mesure où l'organisation n'est pas

d'une plasticité infinie. Le lamarckisme de l'évolutionnisme organisationnel est donc limité. Pour

Lamarck, le changement des êtres vivants s'explique par la tendance à la complexification chez

les êtres vivants et à la différenciation de leurs organes. Selon Lamarck, cette tendance serait

linéaire et continue si n'existait pas le "heurt des circonstances" et la variation du milieu qui

forcent les individus à s'adapter activement aux variations du milieu. C'est la variation du milieu

qui explique donc en partie la diversité des espèces. Les théories évolutionnistes soulignent en

même temps, nous l'avons vu lorsque nous avons traité des routines, la rigidité, l'inertie propres

aux routines. La routine tend moins à la complexification qu'au renforcement de ses structures.

Elle n'est pas habitée par une dynamique du changement, elle n'est pas animée par une "pression

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Analyse écologique des organisations préparer par A.CHIKHOUNI

auto-catalytique interne" l'incitant à se modifier. C'est pourquoi, nous pensons qu'il serait abusif

de ranger les théories évolutionnistes organisationnelles du côté d'un lamarckisme ou d'un

transformisme organisationnels.

De plus, Hannan et Freeman ne posent pas un immobilisme absolu des organisations. Ils

refusent tout fixisme puisqu'ils identifient des facteurs favorisant l'ouverture organisationnelle

comme l'innovation, l'imitation, le turnover du personnel, la recombinaison des routines

existantes. Hannan et Freeman (1984) identifient d'ailleurs les fusions-acquisitions comme des

événements faisant jouer ces facteurs de séparation et d'ouverture, d'institutionnalisation de

nouvelles pratiques et de désinstitutionalisation d'anciennes routines. Pour Hannan et Freeman,

les organisations issues de fusions-acquisitions ont cependant un taux de mortalité ou de

dissolution supérieur aux autres dans la mesure où le mélange organisationnel peut ne pas

prendre.

L'entité résultant d'une fusion-acquisition est encore hétérogène. Les rôles et les routines

unitaires doivent se constituer, se fortifier et s'uniformiser. Par ailleurs, pour Hannan et Freeman,

les fusions-acquisitions signifient la disparition d'une entreprise.

En revanche, pour un évolutionniste comme Winter (1994) la disparition du nom, d'un

Siège social ne signifie par nécessairement une disparition organisationnelle, la mort d'une

entreprise. En effet, une organisation peut perdurer, même de manière morcelée, par la survie de

ses routines. Ce qu'il importe d'étudier est moins le devenir de l'entreprise dans sa globalité que

celui des corpus de routines qui composaient l'entreprise.

La théorie évolutionniste s'attache donc à étudier particulièrement les routines

organisationnelles, les "séquences" du texte organisationnel qui peuvent se combiner avec

d'autres textes organisationnels, ce qui intéresse moins la théorie de l'écologie des populations.

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Analyse écologique des organisations préparer par A.CHIKHOUNI

Partie empirique :

Dans cette partie nous allons faire une analyse écologique de structure de Collectivités

territoriales (en France)

Les collectivités territoriales:

Les collectivités territoriales sont des structures administratives françaises, distinctes de

l’administration de l’État, qui doivent prendre en charge les intérêts de la population d’un

territoire précis. Ainsi une commune est-elle chargée des intérêts des personnes vivant sur son

territoire. La définition et l’organisation des collectivités territoriales sont déterminées par la

Constitution (art. 34 et titre XII), les lois et les décrets. Ces dispositions sont rassemblées dans le

Code général des collectivités territoriales.

Une collectivité territoriale est définie par trois critères :

elle est dotée de la personnalité morale, qui lui permet d’agir en justice. Alliée à la

décentralisation & Processus consistant pour l’Etat à transférer au profit des collectivités

territoriales certaines compétences et les ressources correspondantes, elle fait bénéficier la

collectivité territoriale de l’autonomie administrative. Elle dispose ainsi de son propre

personnel et de son propre budget.

elle détient des compétences propres, qui lui sont confiées par le législateur (Parlement

Organe collégial qui exerce le pouvoir législatif (adoption des lois et contrôle du pouvoir

exécutif). En France, le Parlement est composé de deux chambres : l’Assemblée nationale

et le Sénat.). Une collectivité territoriale n’est pas un État dans l’État.

elle exerce un pouvoir de décision, qui s’exerce par délibération au sein d’un conseil de

représentants élus. Les décisions sont ensuite appliquées par les pouvoirs exécutifs locaux.

Depuis la révision constitutionnelle du 28 mars 2003, les collectivités se voient

reconnaître un pouvoir réglementaire pour l’exercice de leurs compétences.

Les collectivités territoriales ne suivent cependant pas toutes les mêmes règles de

fonctionnement et n’ont pas toutes le même statut.

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Analyse écologique des organisations préparer par A.CHIKHOUNI

Il existe plusieurs types de collectivités territoriales :

La commune :

Elle est gérée par un conseil municipal élu au suffrage universel direct tous les 6 ans.

Une fois élus, les conseillers municipaux élisent entre eux le maire, autorité exécutive de la

commune qu’il représente et dont il gère le budget. Il est également agent de l’Etat pour les

fonctions d’état civil, d’ordre public, d’organisation des élections et de délivrance de titres

réglementaires. Il est l’employeur du personnel communal et exerce les compétences de

proximité dans des domaines tel que l’enseignement primaire, les transports scolaires,

l’urbanisme, l’action sociale, la voirie. En 2005, on compte 36 778 communes.

L’intercommunalité permet aux communes de se regrouper au sein d’un établissement

public pour assurer certaines prestations (transports urbains, ramassage des ordures

ménagères…), et pour élaborer des projets de développement économique, d’aménagement ou

d’urbanisme.

Le département :

Il est géré par un conseil général élu pour 6 ans au suffrage universel, qui élit à son tour

un président, exécutif du département qui prépare et exécute les délibérations du conseil général,

gère le budget et dirige le personnel. Le département a de larges compétences dans le domaine de

l’action sociale, de la construction et de l’entretien des collèges, de l’organisation des transports

scolaires, du remembrement rural. Il existe 100 départements dont 4 d’outre-mer.

La région

Structure la plus récente de l’administration locale française, elle est devenue collectivité

territoriale le 16 mars 1986 ; son existence a été inscrite dans la Constitution lors de la révision

constitutionnelle du 28 mars 2003.

Les conseillers régionaux élisent le président du conseil régional qui gère le budget, dirige le

personnel et conduit la politique de la région axée sur l’action économique, l’aménagement du

territoire et la formation professionnelle. Il y a en France 26 régions dont 4 d’outre-mer.

Les compétences décentralisées :

l’urbanisme : c’est pour l’essentiel une compétence des communes. Celles-ci élaborent

et approuvent les plans locaux d’urbanisme (qui ont remplacé en 2000 les plans

d’occupation des sols), ce qui permet au maire de délivrer des permis de construire au nom

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Analyse écologique des organisations préparer par A.CHIKHOUNI

de la commune, et non plus au nom de l’État. Les communes ou leurs groupements

compétents ont l’initiative de l’élaboration d’un schéma de cohérence territoriale

présentant le projet d’aménagement et de développement durable qui répond aux besoins

du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs.

retenu et fixant les objectifs des politiques d’urbanisme dans certains domaines (habitat,

développement économique, déplacement des personnes et des marchandises...) ;

l’enseignement : la commune a la charge des écoles publiques. Elle en est propriétaire et

en assure la construction, la reconstruction, l’extension, les grosses réparations,

l’équipement et le fonctionnement. Les établissements publics de coopération

intercommunale, ou bien une ou plusieurs communes, peuvent également créer, selon la

loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales, à titre expérimental, des

établissements publics d’enseignement primaire pour cinq ans maximum et avec l’accord

de l’autorité académique. La commune intervient, par ailleurs, dans la définition de la

carte scolaire ;

l’action économique : depuis la loi du 27 février 2002 portant sur la démocratie de

proximité, les communes et leurs groupements, tout comme les départements, peuvent

participer au financement des aides directes aux entreprises, dans le cadre d’une

convention passée avec la région et leur attribuer des aides indirectes (ex : garantie

d’emprunt). La loi du 13 août 2004 leur permet désormais, en plus de la participation au

financement des aides économiques aux entreprises, de mettre en œuvre leurs propres

régimes d’aides avec l’accord de la région qui coordonne sur son territoire les actions

concernant le développement économique.

les ports de plaisance et les aérodromes : les communes sont compétentes pour la

création, l’aménagement et l’exploitation des ports de plaisance. Depuis la loi du 13 août

2004, les communes et leurs groupements, comme les autres collectivités ou groupement

de collectivités, ont pu demander jusqu’au 1er janvier 2006 à devenir propriétaire, à

aménager, à entretenir et gérer tout port non autonome relevant de l’État situé sur son

territoire. De plus, les communes et certains groupements sont compétents pour aménager

et exploiter les ports de commerce et de pêche qui leur ont été transférés.

le logement : les communes au sein d’un EPCI participent à la définition d’un programme

local de l’habitat qui fixe, pour six ans au moins, les objectifs et les principes d’une

politique destinée à répondre aux besoins en logements et à favoriser le renouvellement

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Analyse écologique des organisations préparer par A.CHIKHOUNI

urbain et la mixité sociale à l’intérieur d’une commune mais aussi entre les communes de

l’EPCI.

la santé : depuis la loi du 13 août 2004, les communes, qui en font la demande dans

l’année qui suit l’entrée en vigueur de la loi, peuvent exercer la responsabilité de la

politique de résorption de l’insalubrité dans l’habitat, à titre expérimental pour quatre ans.

Elles peuvent également, tout comme les autres collectivités territoriales, dans le cadre

d’une convention conclue avec l’État exercer des activités en matière de vaccination, de

lutte contre la tuberculose, la lèpre, le sida et les infections sexuellement transmissibles ;

l’action sociale : la commune a une action complémentaire de celle du département avec

les centres communaux d’action sociale (CCAS), qui notamment analysent les besoins

sociaux de la population et interviennent dans les demandes d’aides sociales (aide

médicale…).

la culture : la commune joue un rôle important à travers les bibliothèques de prêts, les

musées, les conservatoires municipaux. Avec la loi du 13 août 2004, les communes ou

leurs groupements sont chargés de l’organisation et du financement de l’enseignement

artistique initial (musique, danse, art dramatique), les établissements qui en ont la

responsabilité étant intégrés dans un schéma départemental. Les communes ou leurs

groupements peuvent aussi, s’ils en font la demande et comme pour toute collectivité

territoriale Structure administrative, distincte de l’administration de l’État, qui doit prendre

en charge les intérêts de la population d’un territoire précis.

Pour aller plus loin dans notre analyse, on va présenter quelques études qui

se concernent notre analyse :

- dans une étude sous le titre de (FRANCE : Le défi de la rationalisation des

collectivités territoriales) « La suppression des départements mettrait fin à un cycle historique

et permettrait au système de respirer. Elle s’effectuerait principalement au profit de la région et

des regroupements de communes en raison de la proximité des compétences et de la pertinence

des politiques sur les territoires donnés. Il s’agirait, tout d’abord, de supprimer l’organe

politique départemental, c’est-à-dire le conseil général. Les services administratifs du

département seraient subordonnés à la région. Ceci permettrait la fusion de services gérant des

domaines similaires, notamment en matière d’aménagement du territoire et d’équipement des

voiries, d’organisation des transports non urbains de personnes, de transports scolaires, de

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Analyse écologique des organisations préparer par A.CHIKHOUNI

gestion des ports maritimes, des espaces naturels… Les politiques plus sensibles de l’action

sanitaire comprenant les dispositifs d’insertion sociale et professionnelle, d’aide au logement et

de protection judiciaire de la jeunesse, ne connaîtraient pas de bouleversements structurels.

Certains domaines seraient également transférés aux établissements intercommunaux dans les

domaines de l’éducation, de la culture et du patrimoine. Enfin, concernant l’organisation

préfectorale, les réformes internes à l’administration centrale, intervenues depuis 2005,

permettent une meilleure adaptation des services déconcentrés. »

Supprimer les départements, voilà une proposition qui peut paraître de prime abord bien

saugrenue. Mais la lecture de ce genre d’article, et un peu de réflexion, permettent de réaliser

qu’il peut être justifié de remettre en question leur existence et leur rôle. Il faut tout d’abord se

rappeler que, si aujourd’hui le découpage départemental est bien ancré dans la perception qu’ont

les français de leur territoire, il a été dessiné de façon tout a fait arbitraire, en tenant peu compte

des réalités locales, ou avec la ferme volonté de les ignorer. Dans certaines contrées on l’a encore

en travers de la gorge. L’apparente immuabilité du département tient aujourd’hui dans la place

qu’il a pris dans l’organisation administrative, politique, fonctionnelle… Tant qu’on se doute de

l’énormité de la tache consistant à tout redistribuer (compétences, effectifs, matériels, finances,

réseaux…).

Par contre, il serait totalement aberrant de supprimer les départements et de conserver les

régions actuelles. Il est évident que, leur délimitation ayant du respecter les contours des

départements, elles en ont hérité de nombreuses incohérences. De plus, malgré le retour de noms

ancestraux, elles engendrèrent de nouvelles rancœurs (dues aux rattachements ou à une seconde

scission d’entités déjà scindées). Il serait à cette occasion judicieuse de créer des régions

regroupant un certain nombre de pays, ces territoires qui n’ont pour l’instant pas un grand rôle,

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alors qu’ils correspondent plus que tout autre aux réalités géographiques, mais aussi à une

identification et une appropriation par leurs habitants.

En bref, en ce qui concerne notre approche, on observe que cette étude peut être appliquée

sur Les théories de Sélection (théories d’Adaptation, la démographie et l'écologie des

organisations). Par ailleurs on trouve que la diversité des formes des organisations a un impact

sur l’organisation de fonction des collectivités territoriales… Selon l’idée de suppression de

départements évoquée ci-dessus, nous remarquons que ca est en relation avec l'idée de

fusion chez Hannan et Freeman

Il serait également judicieux, pour éviter une nouvelle mesure centralisée et autoritaire, de

procéder à des enquêtes de terrain, soit auprès des communes (mais on sait l’influence des

affinités politiques), soit carrément des français. Une telle entreprise justifierait qu’on consulte la

population de la même façon que l’INSEE procédait à son recensement. C’est le meilleur moyen

pour que des délimitations correspondent aux territoires « perçus et vécus ». Évidemment, si

toutes les démarches que les usagers ont à faire en préfecture sont transférées dans un lointain

chef-lieu de région, le rejet est garanti. C’est certainement la crainte principale déclenchée par

l’annonce de suppression des départements. Car si le trajet ne prend plus une journée de cheval, il

est peut-être plus dur de trouver le temps de le faire. Bon nombre de services pourraient plutôt

être transférés au chef-lieu de pays, sans que la gestion doive se faire à cet échelon. Des villes y

gagneraient en attraction quand d’autres y perdraient.

Il est encore plus ambitieux d’imaginer aboutir à un découpage qui soit réactif aux

évolutions économiques, démographiques, d’infrastructures… et ceci sans devenir l’objet

d’un jeu politique.

Et… il y aurait aussi de quoi s’attaquer au nombre de communes, si l’on y risquait pas sa

peau !

- Dans autre étude de INEUM Consulting (Les collectivités territoriales et la Révision

Générale des Politiques Publiques : Quels intérêts et quelles traductions possibles ?) qui

montre que :

Depuis juillet 2007, l’Etat est engagé dans une démarche de révision générale des

politiques publiques, dont les premiers résultats sont attendus pour le premier semestre 2008. Ils

vont tous dans le sens d’une véritable révolution de la réforme de l’Etat, répondant à un triple

impératif de performance :

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Il est attendu qu’elle ait un double impact :

La Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) de nouveaux leviers de

transformation sont confrontées à un contexte d’effet ciseaux, entre restriction des marges de

manœuvre et exigences, besoins accrus des citoyens, des usagers et des territoires.

Pour répondre à ces enjeux, la RGPP pourrait leur permettre de traiter 4 sujets :

Comment définir, évaluer, prioriser ses interventions (selon des critères d’utilité, de

coût, de visibilité…) ?

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Comment articuler ses interventions avec celles des autres niveaux de collectivités, avec

l’Etat, avec le secteur privé (lucratif et non lucratif) ? Comment maîtriser la dépense publique (à défaut de maîtriser les recettes) ? Comment optimiser et piloter la performance des politiques et des ressources ?

Sur le fond, une démarche de RGPP territoriale doit au final permettre de traiter et d’actionner

les différents leviers de performance suivants :

Nous pouvons relier l’exemple de Révision des Politiques publiques avec la théorie Néo-

institutionnelle de (DiMaggio et Powell, 1983), il semble que la généralisation de la mesure de

performance et l’évaluation de politique public au sein du champ organisationnel des collectivités

en France ne se distingue pas d’un processus général que se fait dans les pays membres d’OCDE

et l’UE. L’Etat exerce ici des pressions de formes coercitives, mais il existe aussi des pressions

externes liées à un effet de mode mimétiques, sans oublier le rôle des organisations normatives

telles que l’intercommunalité et les forums et les plateformes de discussion inter-

organisationnelles qui se créent dans ce champ organisationnel.

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Analyse écologique des organisations préparer par A.CHIKHOUNI

Bibliographies

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Industries, Princeton, NJ: Princeton University Press.

Carroll, G.R. (1985) “Concentration and specialization: dynamics of niche width in

populations of organizations”, American Journal of Sociology, 90 (6): 1262-83.

DiMaggio P.J. et Powell W.W. (1983), «The Iron Cage Revisited: Institutional

Isomorphism and Collective Rationality in Organizational Fields», American Sociological

Review Vol. 48, PP. 147 – 160

Hannan, M. T. and Freeman J. H. (1989), Organizational Ecology, Cambridge, MA:

Harvard University Press.

Hannan, M.T. and Freeman, J. (1977) “The population ecology of organizations”,

American Journal of Sociology, 82 (5): 929-964.

Meyer (1986), «Social environments and organizational accounting», Accounting

Organization and Society, Vol.11, pp. 345 – 356. Meyer J. W. & Rowan B. (1977), "Institutional organizations: formal structure as myth

and ceremony," American Journal of Sociology, vol. 83, PP. 340-363 Les collectivités territoriales en France. – La Documentation française,

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