profession banlieue rapport d'activite 2017 · 2019. 4. 16. · en 2017, la politique de la...

122
C E N T R E D E R E S S O U R C E S RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017 www.professionbanlieue.org

Upload: others

Post on 15-Sep-2020

0 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

C E N T R E D E R E S S O U R C E S

15, rue Catulienne – 93200 Saint-Denis

Tél. : 01 48 09 26 36

Fax : 01 48 20 73 88

[email protected]

to d

e U

ne :

Ala

in V

ulbe

au,

Le 6

B,

lieu

de c

réat

ion e

t de

diff

usio

n à

Sai

nt-D

enis

, 2015.

Maq

uett

e Cla

ire

Pér

aro

• Im

pres

sion

Stip

a, m

ars

2018.

RAPPORT

D’ACTIVITÉ

2017www.professionbanlieue.org

Page 2: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 20176

Page 3: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

En 2017, la politique de la ville est entrée dans saquarantième année. Un âge propice au bilan! Orcette date anniversaire coïncidait également,trois ans après la loi Lamy, avec l’entrée dans lapériode d’évaluation à mi-parcours des contrats deville « nouvelle génération », dans un contexte deréforme institutionnelle non encore aboutie etalors que se profilaient des échéances électoralesmajeures. Celles-ci n’ont pas manqué d’impacter lamise en œuvre des actions, ne serait-ce que pourdes raisons habituelles liées à la suspension de cer-tains arbitrages, aux questionnements suscités parles réorganisations administratives et par la redéfi-nition des orientations et des prio rités politiquesdans les différents champs concernés. Face à desenjeux essentiels pour la cohésion sociale des terri-toires, les axes de travail de Profession Banlieue ontcherché à accompagner les acteurs dans cettepériode de transition tout en continuant à couvrircomme auparavant l’ensemble des problématiquesdu dévelop pement social, économique et urbaindes quartiers, avec quelques inflexions néanmoins.

Au regard de cette période particulière, le centre deressources a développé les temps de réflexion etd’appui aux professionnels pour accompagner l’évo-lution de la gouvernance et du pilotage opérationnel.Ainsi que, plus largement, pour renforcer l’appréhen-sion commune à l’échelon des établissements pu -blics territoriaux (Ept), ou du département, des pro-blématiques institutionnelles, des enjeux sociaux eturbains et des situations, et ré-interroger la place dela politique de la ville, les politiques de droit communet les processus de développement local.

Pour ce faire, le centre de ressources a renforcé sesactions de qualification in situ, afin d’articuler plusétroitement les réflexions sur le sens de l’action etcelles relatives à la mise en œuvre opérationnelle,à travers des visites sur site et la présentation dedémarches opérationnelles et de retours d’expé-riences sur les différents dispositifs.

Par ailleurs, un chantier de développement denos outils de communication et d’informationainsi que des modalités de capitalisation a étéengagé. Cela a abouti, à la fin 2017, à la refonte dusite Internet de l’association, à l’évolution de labase documentaire (avec la création d’un outilmutualisé et interconnecté, au niveau national,avec ceux des autres centres de ressources) et à lamise en place d’une newsletter régionale copro-duite. Parallèlement, une réflexion a été lancéesur les perspectives d’optimisation de la qualitédes capitalisations et de leur diffusion sous uneforme complémentaire aux publications au for-mat papier. L’année 2018 devra permettre de faireaboutir cette démarche, d’arrêter une stratégieet de mettre en place de nouveaux outils.

Concernant plus précisément le programme detravail, il a couvert les six grands axes définis parle centre de ressources de la manière suivante :

• La gouvernance et l’ingénierie des contrats de ville

À mi-parcours des contrats de ville, les questions del’évaluation et des bilans, mais aussi la procédurede programmation et les modalités de partenariat

3PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Avant-propos: synthèse des enjeux et thématiques de travail

Page 4: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

4PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

et de coopération ont été des sujets de préoccu -pation abordés en particulier avec les chefs de pro-jet et les différents responsables et coordonnateursde dispositifs – que ce soit du point de vue de lacompréhension des attentes institutionnelles, de laméthodologie, du repérage et de la lecture des indi-cateurs, ou de celui du sens même de l’action et dela notion de développement social et local.De même, la réorganisation de la politique de laville à l’échelle des Ept et les questions relatives à larépartition des compétences et des moyens d’ingé-nierie entre métropole, territoires et communesont fait l’objet d’échanges et de réflexions appro-fondies, tant pour produire un diagnostic communet analyser la dynamique en cours que pour favori-ser le transfert d’expériences d’un établissementpublic territorial (Ept) à l’autre, notamment auregard de l’état d’intégration et de mutualisationplus avancé de certains Ept.Ce sont aussi les modalités de souten au dévelop-pement associatif qui ont été abordées.

• La participation et le soutien aux conseils citoyens

La réforme de la politique de la ville a permisd’impulser une dynamique nouvelle en matièrede participation citoyenne. Néanmoins, celle-cinécessite encore d’être fortement soutenue, afinque les conseils citoyens prennent toute leurplace en tant que partenaires de la politique de laville et que les modalités de gouvernance de celle-ci évoluent en conséquence. Les conseils citoyensdésormais installés doivent encore, pour beau-coup d’entre eux, asseoir leur fonctionnement etpréciser leurs objectifs.Profession Banlieue a poursuivi son investissementsur les différents enjeux de la participation, notam-ment pour répondre aux besoins d’informations, deco-formations et de mise en réseau des conseillerscitoyens. Dans cette perspective, le centre de res-sources a d’une part accompagné le développe-ment, la structuration et la mobilisation desconseils citoyens, notamment à travers la co-orga-nisation et/ou la co- animation de temps de rencon-tre et de bilans intermédiaires; et a engagé d’autrepart une démarche de qualification et de co-forma-tion des conseillers citoyens, complémentaire à l’of-fre mise en place par les communes et les Ept. Ladémarche vise plus particulièrement le renforce-ment des compétences individuelles et la construc-

tion d’une parole collective, tout en donnant l’occa-sion de diffuser de l’information, de partager debonnes pratiques, de susciter des coopérations etde jeter les bases d’un réseau départemental.

• L’habitat et le renouvellement urbainEn Seine-Saint-Denis, les enjeux du renouvel lementurbain sont conséquents. En effet, le nouveau programme national de renouvellement urbain(Npnru) se décline en 24 projets d’intérêt nationalet 10 projets d’intérêt régional, entrés progressive-ment en phase opérationnelle. Com ment rappro-cher les acteurs du social et ceux de l’urbain, quiagissent pour les mêmes territoires et leurs habi-tants? Quelle co-construction des pro jets urbainset quelles approches innovantes!mettre en œuvre?Comment prendre en compte les questions envi-ronnementales? Quels objectifs d’équilibre territo-rial définir, en termes de répartition du logementsocial et de «politique de peuplement»? Quelsenseignements tirer, avec le recul, des effets du pre-mier programme national de rénovation urbaine?Quelles perspectives d’amélioration du cadre de vie,de renforcement de la mixité viser? Quels effets del’évolution du cadre de mise en œuvre de la gestionurbaine et sociale de proximité ? Telles sont lesquestions que Profession Banlieue a traité sur cetaxe en développant ses instances de qualification,dont certaines in situ, pour croiser analyses globaleset présentations de projets.

• Le développement économique et l’emploiComposante essentielle de l’égalité des territoireset pourtant pilier le plus fragile de la politique dela ville, le développement économique des quar-tiers doit favoriser l’accès à l’emploi des habi-tants, mais aussi l’activité et le développementlocal dans ces territoires.En 2017, Profession Banlieue a contribué à des dyna-miques d’accompagnement des acteurs écono-miques et de l’insertion sur le territoire (plateformede l’économie sociale et solidaire, groupe d’appuiau dispositif local d’accompagnement…) et proposédes formes de travail permettant d’aborder l’évolu-tion du marché du travail et de l’emploi, les problé-matiques d’insertion professionnelle des jeunes àl’échelon régional et les modalités de coopérationentre les acteurs pour une approche intégrée, lesenjeux de développement des organisations asso-ciatives et l’évolution de leurs modèles écono-

AVANT-PROPOS

Page 5: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

miques et d’action. Le centre de ressources a égale-ment jeté les bases d’une réflexion et d’un travailde coproduction autour du développement écono-mique endogène, de l’impact du Grand ParisExpress et des dispositifs de mobilité. Ces travaux,qui n’ont été qu’esquissés en 2017, seront repris etdéveloppés au cours de l’année 2018.

• L’éducation et la jeunesseLa jeunesse est un des publics cibles des contratsde ville et constitue un axe prioritaire pour unepolitique devant contribuer à structurer un vérita-ble projet de territoire en sa faveur. En 2017,Profession Banlieue a proposé des formes de tra-vail permettant de traiter de façon transversaleles questions suivantes :– comment mobiliser l’ensemble des co-éduca-

teurs que sont les parents, les professionnels, lespartenaires institutionnels et associatifs, encoordonnant leurs actions éducatives ?

– comment l’école peut-elle mieux contribuer à laconstruction des adultes de demain ?

– alors que l’on demande aux contrats de ville derenforcer les actions de prévention de la radica-lisation, comment aider les professionnels deterrain à avoir une réflexion plus globale sur lesmodes de construction de l’identité des jeunes ?

– au moment où la question de l’évaluation deseffets du programme de réussite éducativerevient à l’ordre du jour, comment mieux affir-mer les fonctions et les modes d’action de cedispositif ?

En outre, Profession Banlieue a contribué à ladémarche de concertation, à travers le comité depilotage initié par le Conseil départemental pourla mise en place d’un schéma conjoint départe-mental pour la jeunesse.Par ailleurs, dans le cadre de ses missions et par-tenariat permanents, Profession Banlieue a égale-ment abordé ces enjeux d’éducation à travers lesquestions de parentalité (en appui sur l’anima-tion opérationnelle du Réseau d’écoute, d’appuiet d’accompagnement des parents), d’accompa-gnement scolaire (par l’appui au réseau départe-mental des référents des contrats locaux d’ac-compagnement à la scolarité), d’éducation priori-taire (dans le cadre des journées de réflexion et deformation co-organisées depuis plusieurs annéesavec la direction des services départementaux del’Éducation nationale de la Seine-Saint-Denis).

• L’égalité, la citoyenneté, la lutte contre les discriminations et l’accès aux droits

Ces dimensions sont quasi constitutives de la poli-tique de la ville et notamment au regard des pro-blématiques d’accès à l’emploi, aux soins et auxdroits sociaux, d’égalité entre les femmes et leshommes et, plus largement, de lutte contre les dis-criminations auxquelles les habitants des quar-tiers sont confrontés dans les différents domainesde la vie quotidienne, les deux derniers pointsconstituant, avec la jeunesse, les axes transver-saux des contrats de ville. S’ajoutent les enjeux decitoyenneté déterminants et cruciaux dans laperspective de l’amélioration du vivre-ensemble,de l’inclusion et de la cohésion sociales.Profession Banlieue a poursuivi son travail demobilisation et de sensibilisation aux valeurs dela République et à la laïcité dans le cadre du plannational en animant des modules principalementà destination des professionnels de terrain et de« première ligne ». Ce sont aussi les enjeux demobilisation et de pédagogie autour des ques-tions mémorielles et d’appropriation d’une his-toire commune qui ont été abordés, dans uneperspective de lutte contre les discriminations.En appui sur son rôle reconnu d’appui au réseauet son expertise en matière de médiation sociale,l’année 2017 a en particulier permis au centre deressources de développer et de diffuser auprèsdes équipes de terrain l’outil de suivi de la média-tion sociale Médios. Par ailleurs, dans une périodede redéfinition des priorités stratégiques régio-nales en matière de santé publique, avec la forma-lisation en cours du nouveau projet régional desanté, il a contribué à l’animation d’une démar -che régionale autour des enjeux croisés de la par-ticipation des habitants dans le champ de lasanté publique, notamment dans la perspectived’appréhender les différents déterminants de lasanté au regard des contextes urbains et sociauxdu quotidien. En matière de santé, au-delà desmissions permanentes d’animation, de suivi etd’appui aux réseaux et dispositifs concernés (ateliers santé ville, contrats locaux de santé etcontrats locaux de santé mentale), ProfessionBanlieue a conduit un travail pluri-acteurs deréflexion et d’exploration des enjeux, desdémarches et des pratiques en matière de santémentale. !

AVANT-PROPOS

Page 6: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 20176

Page 7: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

Sommaire

Avant-propos : synthèse des enjeux et thématiques de travail . . . . . . . . . . . . . 3

Les formes de travail de Profession Banlieue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8Le conseil d’administration de Profession Banlieue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9L’équipe de Profession Banlieue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10Les partenaires financiers de Profession Banlieue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

1. Développement des savoir-faire et mise en réseau des acteurs . . . . . . . . . 17A. Gouvernance et ingénierie de la politique de la ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19B. Soutien aux dynamiques participatives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27C. Habitat et renouvellement urbain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32D. Développement économique et emploi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40E. Éducation, jeunesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49F. Égalité, lutte contre les discriminations et accès aux droits . . . . . . . . . . . . . . . . . 56

2. Missions d’accompagnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65A. La parentalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67B. Le contrat local d’accompagnement à la scolarité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70C. La santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71D. La médiation sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73E. La jeunesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75F. Autres accompagnements et interventions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

3. Le réseau national des centres de ressources et Question de ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81

A. Le réseau national des centres de ressources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83B. Question de ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85

4. Le recensement et la diffusion des ressources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87A. La documentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89B. Le site Internet www.professionbanlieue.org . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91C. La capitalisation de l’information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93

5. Les participants aux actions de qualification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99

6. La gouvernance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111

Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 20177

Page 8: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

8PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

LES GROUPES DE TRAVAILLes Groupes de travail réunissent sur une ques-tion donnée des professionnels de la Seine-Saint-Denis issus de villes ou d’institutions différentes.Pendant un an, à raison d’une séance par mois,les participants analysent collectivement lesdonnées, les éléments de contexte et les enjeuxdu sujet étudié, pour construire ensemble denouvelles réponses plus adaptées à leur terraind’intervention, faire remonter des préconisationsvers les pouvoirs publics et/ou diffuser lesconclusions de leur réflexion.

LES CYCLES DE QUALIFICATIONLes Cycles de qualification, ouverts à une ving-taine de professionnels de la Seine-Saint-Denis,s’organisent autour de trois séances pour étudieret analyser les orientations et les mesures de lapolitique de la ville et/ou pour approfondir unequestion soulevée par les professionnels dudéveloppement social urbain. Faisant intervenirdes chercheurs et des opérateurs, ces Cycles asso-cient les apports de connaissances, la réflexionthéorique et l’analyse d’actions mises en œuvre.

LES ATELIERS THÉMATIQUESEntre Groupes de travail et Cycles de qualification,les Ateliers invitent les professionnels à débattrelors de quatre à six séances autour d’une théma-tique, traitée sous plusieurs aspects par des expertsou des professionnels différents à chaque séance.

LES FORMATIONS-ACTIONSCes «!formations en actions!», intégrées à unesituation de travail, permettent à un groupe d’ac-teurs sur un territoire, ou à une catégorie de pro-fessionnels d’un même champ d’intervention, dese former à partir de leurs pratiques.

LES RENCONTRESLes Rencontres de Profession Banlieue rassemblentdes professionnels autour de questions sociales eturbaines qui font débat. Ces journées, qui privilé-

gient la rencontre entre les chercheurs et les pro-fessionnels, permettent à la fois de prendre durecul et d’acquérir de nouvelles connaissancesthéoriques et pratiques sur le sujet proposé.

LES «5 À 7»Lors de ces temps de réflexion, carte blanche estdonnée à un chercheur autour de ses tra -vaux : une façon d’engager le débat entre profes-sionnels et chercheurs autour des questionssociales, urbaines et politiques.

LES APRÈS-MIDIDe nombreux programmes de recherche ouétudes sont développés autour des principalesquestions de société qui intéressent la politiquede la ville. Aussi est-il apparu intéressant de pro-poser à un ou deux intervenants par Après-midide venir présenter les conclusions de leurs tra-vaux sur un sujet donné afin de les porter à laconnaissance des professionnels.

LES VISITES SUR SITELes Visites sur site sont organisées afin d’engagerun partage d’expériences et de compétences avecles professionnels d’autres territoires. Les groupessont accueillis sur site par les responsables desprojets et sont accompagnés par un expert.

LES FICHES D’EXPÉRIENCERepérer les expériences locales de développe-ment social, économique et urbain puis les faireconnaître font partie des missions du centre deressources. Les fiches d’expérience participent àla capitalisation, à la qualification et à la mise enréseau des professionnels.

LES RÉUNIONS DÉDIÉESET LES SÉMINAIRESEn fonction de besoins particuliers, ProfessionBanlieue peut être conduit à organiser des réu-nions dédiées à une sollicitation spécifique ou àune situation complexe et nouvelle.

Les formes de travailde Profession Banlieue

Page 9: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

9PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Caherine BÉDOURET, chargée de mission prévention – tranquillité publique, Saint-DenisChristine BOURBOUZE, directrice de quartier,Saint-DenisMaïa BRUGÈRE, responsable du pôle renouvellement urbain, Est EnsembleÉlise DURAND, chargée de mission développement local, Épinay-sur-SeineMartine FROIDEFOND, chargée de mission gestion sociale et urbaine, Immobilière 3F, ParisNassima GUENDOUL, chargée de mission gestion urbaine de proximité, Plaine CommuneCéline HEITZMANN, déléguée fédérale,Fédération des centres sociaux 93Benjamin HEMMER, adjoint au directeur de la gestion locative, Oph, AubervilliersChristine HUVELLE, cheffe de projet politique de la ville, Neuilly-sur-MarneLouisa JOVENIAUX, chargée de mission politiquede la ville, Rosny-sous-BoisAdjera LAKEHAL, directrice, association Femmesdu Franc-Moisin, Saint-Denis

Ana LARRÈGLE, chargée de mission développement de projets de l’économie socialeet solidaire, Plaine CommuneCharlotte LECHAT, cheffe de projet politique de la ville, ParisIsabelle MOULINIER-LACOUR, cheffe de projetpolitique de la ville, MontreuilBrice PHILIPPON, chef de projet politique de la ville, ParisValérie PIERRA, cheffe de projet renouvellementurbain de Villetaneuse, Plaine CommuneJulie ROMAN, chargée de développement démocratie participative, Tremblay-en-FranceSylvie SAGET, directrice de La Miel, Saint-DenisAntoine SOULIER-THOMAZEAU, chef de projetPlaine de l’Ourcq, Est EnsembleLilia TANABENE, chargée de mission, Apes,PantinAmélie TOUSSAINT, chargée de mission affaireseuropéennes et politique de la ville, Ept Grand Paris – Grand EstJulien VIDEAU, chargé de mission politique de la ville, Aubervilliers

Marc RATSIMBA, président, directeur généraladjoint au développement local, Clichy-sous-BoisSandrine JOINET-GUILLOU, vice-présidente,directrice du service vie associative et politiquede la ville, Plaine CommuneFrédéric MEYNARD, trésorier, directeur général des services techniques, BagnoletPascale SZPIRO, trésorière adjointe, directrice de la vie associative et des quartiers, Clichy-sous-BoisJean-Baptiste LEFÈVRE, secrétaire, directeur du service réussite éducative, Clichy-sous-Bois

Joseph BERREBY, directeur du pôle économiefamiliale, sociale et logement, La Sauvegarde 93Brice LAMÉNIE, responsable du centred’information Europe Direct (Seine-et-Marne)Juliette NOËL, cheffe de projet renouvellementurbain de Saint-Denis, Plaine CommunePatrick NORYNBERG, formateur, consultant en politiques publiquesJean PAULICAPE, coordonnateur de réussiteéducative, Pantin

" BUREAU "

" AUTRES MEMBRES "

Le conseil d’administrationde Profession Banlieue

Page 10: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

10PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Damien BERTRAND,puis Mustapha BOUDJEMAI (depuis mars 2017),directeur• Direction et animation de l’équipe• En charge des missions d’accompagnement

et du suivi des instances nationales• Responsabilité des relations

avec les partenaires du centre de ressources• Co-président de l’association des directeurs

de centres de ressources Question de ville

Olivia MAIRE, directrice adjointe• En charge des thématiques développement

économique, développement durable,économie sociale et solidaire, logement,rénovation urbaine, réussite éducative,formations linguistiques, laïcité, égalité femmes – hommes

• Responsabilité des Cycles de qualificationet des journées École et ville

• Animation du Réseau d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents (Réaap) et du réseau des contrats locauxd’accompagnement à la scolarité (Clas)

Candice VINCENT, cheffe de projet,et Marie MICQUEY, chargée de mission(de mars à novembre 2017)• En charge des thématiques participation

des habitants, politiques de la jeunesse, lutte contre les discriminations, gestion urbainede proximité, prévention de la délinquance, vie associative et médiation sociale et culturelle

• Responsabilité des visites sur site• Membre des conseils d’administration

de France Médiation et de LaFédé

Stéphanie BARZASI, chargée de mission capitalisation ( jusqu’en juillet 2017)• En charge du suivi des publications• Réalisation des fiches d’expérience• Organisation des réunions des équipes

politique de la ville• Organisation des «!5 à 7!»

Elsa MICOURAUD, chargée de la documentation et de la gestion de l’information• En charge de la thématique santé• Responsabilité de la documentation,

accueil et orientation des utilisateurs• Création et diffusion d’outils d’information

en lien avec la documentation• Gestion et développement du site Internet• Trésorière de Fabrique Territoires Santé

(ancienne Plateforme nationale de ressources des ateliers santé ville)

Stéphanie LENOIR, responsable administrative et financière• Responsabilité administrative et financière

du centre de ressources• Organisation logistique des manifestations• Secrétariat des instances politiques

de l’association• Suivi du personnel

L’équipe de Profession Banlieue

L’ensemble de l’équipe salariée, qui a fonctionné pendant six mois à 5 personnes au lieu de 6, participe à :• la définition du programme de travail

et l’élaboration des orientations soumises au conseil d’administration,

• la rédaction de La Lettre de Profession Banlieue.

Page 11: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

11PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

L’État• Le Commissariat général à l’égalité des territoires• La Préfecture de la région Île-de-France• La Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale de l’Île-de-France• La Direction départementale de la cohésion sociale de la Seine-Saint-Denis• La Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie de l’Île-de-France

L’Agence régionale de santé de l’Île-de-France

La Caisse des dépôts

La Caisse d’allocations familiales

Les collectivités locales• Le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis• Les villes : Aubervilliers, Bobigny, Bondy, Clichy-sous-Bois, Dugny, Épinay-sur-Seine,

La Courneuve, Le Blanc-Mesnil, Le Pré-Saint-Gervais, L’Île-Saint-Denis, Montfermeil, Montreuil, Neuilly-sur-Marne, Noisy-le-Grand, Noisy-le-Sec, Pantin, Pierrefitte-sur-Seine, Romainville, Rosny-sous-Bois, Saint-Denis, Saint-Ouen, Sevran, Stains, Tremblay-en-France, Villepinte

Les intercommunalités• Plaine Commune• Paris Terres d’Envol

Les partenaires financiers de Profession Banlieue

Page 12: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 201712

Nassira Abbas, directrice des politiques sociales,Plaine Commune HabitatNacéra Aknak Khan, animatrice, Culture XXIJehanne Aouab, responsable du département dudéveloppement du service aux familles, Caf 93Pascal Aubert, militant «!1001 territoires!», Saint-DenisPilar Arcella-Giraux, psychiatre, médecin de santépublique, Ars Île-de-FranceAgnès Arquez Roth, chargée de mission, Muséenational de l’histoire de l’ImmigrationAnne Aubry, chargée de mission, Réseau Culture 21Betty Azocar, directrice par interim de la Missionmétropolitaine de prévention des conduites àrisques, Seine-Saint-DenisJohanna Barasz, déléguée adjointe, DilcrahMathias Baucher, responsable du bureau de laprévention territoriale et parentalité, conseildépartemental de la Seine-Saint-DenisLou Baumert, directrice adjointe du grand projetde ville, Métropole de LyonAnne Beauchesne, responsable du pôle pilotage, CgetBenjamin et Frédéric Belibi, fondateurs dePneuPurMessaouda Benamar, déléguée du préfet, préfec-ture de la Seine-Saint-DenisJean-Pierre Benoit, pédopsychiatre, chef du pôlepédo psychiatrie-addictologie, hôpital de Saint-DenisFadela Ben rabia, préfète déléguée pour l’égalité deschances, Seine-Saint-DenisBenjamin Berthon, pilote de la Conférence inter-communale du logement, Plaine CommuneMarie-Madeleine Bertucci, professeure desciences du langage, université de Cergy-PontoiseLaura Betthauser, chargée de projets incubés etinnovations à impact, Bond’InnovBenoît Bichet, directeur opérationnel à Espacité,maître de conférence à l’Institut d’études politi -ques de ParisChristelle Blouët, coordinatrice, Réseau Culture 21Étienne Bonnet-Candet, chef du service patri-moine culturel, conseil départemental de laSeine-Saint-DenisCorinne Bord, cheffe du bureau promotion de lacitoyenneté et prévention des discriminations, Cget

Cécilia Bordas, professeur d’histoire-géographie,lycée Alfred-Nobel, Clichy-sous-BoisOlivier Bouchaud, chef du service des maladiesinfectieuses et tropicales, hôpital Avicenne,BobignyJulien Boucher, directeur, association Les Fermiersde la FrancilienneYasmina Bouhafs-Chicotot, déléguée du préfet,préfecture de la Seine-Saint-DenisSaadia Bouy-Sahali, directrice déléguée missionjeunesse, direction de l’éducation et de la jeu-nesse, conseil départemental de la Seine-Saint-DenisFabien Bressan, chargé de mission, Cr-DsuPhilippe Brousse, directeur, mission locale NordEssonneClaire Bruhat, directrice de l’habitat, Métropoleeuropéenne de LilleMarianne Bureau, directrice, association JadeLucie Cabaret, directrice de l’école maternelle desGrands Pêchers, Montreuil.Pascal Cacot, médecin psychiatre, directeur géné-ral de l’association VivreSylvia Capanema, vice-présidente chargée de lajeunesse et de la lutte contre les discriminations,conseil départemental de la Seine-Saint-DenisCécile Cazé, sage-femme, coordinatrice du réseaupérinatal Naître dans l’Est francilien (Nef),MontreuilNahel Charib, agent de développement, Rillieux-la-PapeAntoine Chaudet, collectif L’Âge de la tortue, RennesMohammed Chikhi, animateur socio-culturel,Espace Gros-Saule, Aulnay-sous-BoisPierre-Yves Chiron, sociologue, docteur ensciences de l’éducationClément et Céline, bénévoles, association ICI !,L’Île-Saint-DenisCodou Cissé, présidente, La Maison de la Cos -méthiqueMaxence Colin, gestionnaire urbain de proximité,MontreuilIsabelle Collet, maîtresse d’enseignement et derecherche en sciences de l’éducation, Groupe rela-

Remerciements

Profession Banlieue tient à remercier l’ensemble des personnes qui ont contribué à la richesse de son pro-gramme de l’année écoulée.

Page 13: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 201713

tions interculturelles et formation!des ensei-gnants – genre et éducation (Grife-ge)Mathilde Cordier, cabinet SémaphoresThomas Couppié, chargé d’études, départementEntrées et évolutions dans la vie active (Deeva),CéreqStéphanie Dalet, responsable du service d’auto-école sociale et solidaire, association Rues et Cités,MontreuilRomain Dallari, conseiller en mobilité et référentformateur, WimoovDidier Delmont, chargé de mission Maternelle,Dsden 93José Dhers, animateur, Culture XXIIbrahim Diabakhate, président, NXvisionBoubacar Diallo, chef de projet, association Uneoasis dans la ville, Aubervilliers.Jean-Claude Driant, professeur, École d’urba-nisme de Paris, université de Paris-Est – CréteilSuzana Dukic, chercheure-coopérante, IscraMéditerranéeBenjamin Dumont, chargé de mission Iti, ParisFrançois Durollet, directeur national, Simplon.CoAurélie Dutour, chargée de développement,Fédération des associations de médiation socialeet culturelle d’Île-de-FranceNinon Duval, directrice, Bond’InnovIsmaël Eychenne, conseiller en mobilité en Seine-Saint-Denis, WimoovThierry Farre, responsable de la plateforme pour lamobilité internationale des jeunes d’Auvergne IpmOlivier Favier, historienDan Ferrand-Bechmann, sociologueGwenaëlle Ferré, conseillère conjugale au centrede planification du centre municipal de santé,AubervilliersPatricia Fizet, cheffe de projets insertion profes-sionnelle, Paris Terre d’EnvolCatherine Foret, sociologueÉlodie Frisot, responsable du service vie associa-tive, Saint-DenisMartine Froidefond, chargée de mission gestionsociale et urbaine, I3f!Alexandre Gauchard, agent de développement etcoordinateur gestion urbaine et sociale de proxi-mité, Rillieux-la-PapeMarie-Thérèse Gaudier, présidente, associationUne oasis dans la ville, Aubervilliers.Marylin Gaulis, déléguée du préfet, préfecture dela Seine-Saint-Denis

Yann Gilg, directeur artistique, compagnieMémoires vives, StrasbourgLuc Ginot, directeur de la promotion de la santé etde la réduction des inégalités, Ars Île-de-FranceIsabelle Grémy, directrice, Observatoire régionalde santé d’Île-de-FrancePatricia Grivet, chargée de mission territoriale, CgetFélix Grucker, concepteur et animateur de dispo-sitifs participatifs, CapaCitésNassima Guen doul, agent de développementlocal, Noisy-le-GrandAli Guessoum, collectif Remem’beurFrançois Hannoyer, consultantSalima Harbi, cheffe de projet politique de la ville,Saint-DenisChafic Hbila, sociologue, chercheur associé auCentre de recherche sur les politiques euro-péennes, université de Rennes IChristine Huvelle, cheffe de projet, Neuilly-sur-MarneEnrique Iglesias, chef de service, association Vie etCité, BobignyAlice Igual, conseillère en insertion profession-nelle, mission locale Nord EssonneBernard James, membre d’Advocacy France et del’espace convivial citoyen de VireCéline Janody, chargée de mission logement social,habitat et renouvellement urbain, direction de l’ha-bitat et du renouvellement urbain, Est EnsembleMélanie Jeannelle, chargée de mission démocratiede proximité, Rosny-sous-BoisJean-Baptiste Jobard, coordinateur, Collectif desassociations citoyennesThomas Jouanlanne, chargé de mission affaireseuropéennes, service ressources extérieures et euro-péennes, direction des finances, Plaine CommuneMichel Joubert, professeur émérite de sociologie,université de Paris VIII – Saint-DenisAnnick Jouret, conseillère technique en actionsociale, pôle animation de la vie sociale/paren-talité, Caf 93Louisa Joveniaux, chargée de mission politique dela ville, Rosny-sous-BoisStéphane Jung, coordonnateur, conseil local desanté mentale, Saint-DenisZaki Kadri, professeur de sciences économiques etsociales, lycée Alfred-Nobel, Clichy-sous-BoisSarah Khireddine, chargée de projet Haut-Montreuil, Montreuil

Page 14: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

Shérazade Khorchid, présidente, association Plusqu’une soupe, BagnoletSindy Kolodziejczyk, chargée de mission vie associa-tive – service civique, Ligue de l’enseignement – Fol 93Zorica Kovacevic, directrice, Apcis, StainsRémy Lacave, directeur, école maternelle Henri-Wallon, BagnoletNajoua Lacheb, enseignante, école maternelleHenri-Wallon, BagnoletVéronique Laforets, sociologue, Labo ratoire derecherches collaboratives (Larec).Brigitte Lamandé, animatrice, Culture XXINicolas Langlais, directeur de l’association Déve -loppement social urbain, Boulogne-sur-MerAnne Laporte, responsable du département appuiméthodologique, Ars Île de FrancePascal Lardelier, professeur, université de Bour -gogne – Franche-ComtéJean-Louis Laville, professeur, CnamAnne-Katrin Le Doeuff, directrice générale délé-guée, EspacitéAnnaïg Lefeuvre, coordonnatrice du service!péda-gogique, Mémorial de la Shoah de DrancyChristine Lelévrier, sociologue-urbaniste, Lab’Urba,université de Paris-Est – CréteilZané Lescinska, cheffe de projet du programmed’investissements d’avenir, Paris Terre d’EnvolJuliette Limouzin, chargée de mission affaireseuropéennes, mission stratégie et coopérationsterritoriales, direction générale des services, EstEnsembleÉlise Longé, coordonnatrice atelier santé ville etconseil local en santé mentale, Saint-OuenJacqueline Lorthiois, socio-économiste, consul-tanteIsabelle Maillard, sociologueCatherine Mangeney, chargée d’études, Institutd’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-FranceBrigitte Marsigny, vice-présidente, Grand Paris –Grand EstÉdith Maruéjouls, géographe, directrice deL’Arobe et chargée de mission au service straté-gies et solidarités urbaines de Bordeaux Métro -poleMaria Melchior, épidémiologiste, chargée derecherche à l’Inserm, équipe EresOlivier Meneux, directeur des Ateliers Médicis,Clichy-sous-Bois et MontfermeilÉlisabeth Monnerat, coordinatrice de l’associationnationale des Paej

Guillaume Monod, psychiatre à la maison d’arrêt deVillepinte, pédopsychiatre au Cmp de Livry-GarganPaul-Max Morin, chargé de mission transmissiondes mémoires de la guerre d’Algérie, OnacvgChristophe Mugnier, psychologue, membre del’association À Plaine Vie, Saint-DenisAmar Nafa, directeur de GénériquesGaëlle Normand, cheffe!du service des publics etde la valorisation, conseil départemental de laSeine-Saint-DenisChristophe Noyé, géographe, cabinet Cf.géoFrancine Nyambeck, maîtresse de conférences ensciences de l’éducation, laboratoire Lirtes/Ouiep,université de Paris-Est – CréteilNicolas Oppenchaim, sociologue, maître de confé-rences à l’université François-Rabelais, ToursRoman Orinowsky, chargé de mission, Fédérationdes centres sociaux de la Seine-Saint-DenisJérôme Payen de la Garanderie, psychiatre hospi-talier, service de pédopsychiatrie universitaire duChu de CréteilMichel Pegon, coordinateur Rep, Saint-DenisYéléna Perret, chargée de mission droits desfemmes, Aubervilliers Véronique Pierron, directrice de la Maison de l’ha-bitat, Clichy-MontfermeilPascal Plantard, professeur en sciences de l’édu-cation, anthropologue des usages des techno -logies numériques, chargé de mission innova-tion pédagogique et numérique, université deRennes IIMarie Puijalon, responsable aménagement etmobilité durables, MontreuilRachid, bénévole, association Les Voisins, L’Île-Saint-DenisVéronique Renard, directrice, association Rues etCités, MontreuilBrigitte Ricci, chargée de mission emploi et déve-loppement économique, direction de la démocra-tie, des citoyens et des territoires, Ville de ParisRafaël Ricardou, coordinateur, Grdr Migration,citoyenneté, développement, antenne Île-de-France, MontreuilCatherine Riols, directrice, Club Face 93, PantinArthur Romano, chargé de projet Class Code,Simplon.CoAgnès Arquez Roth, chargée de mission, Muséenational de l’histoire de l’immigrationAlexandra Rouallo, animatrice, Maison de l’habi-tat, Clichy-Montfermeil

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 201714

Page 15: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

Claude Rousseau, directrice du grand projet deville, Métropole de LyonDjamel Salmi, chef de service éducatif, associationCanal, Saint-DenisNina Schmidt, cheffe de projets, Observatoire desinégalitésNadir Sidhoum, président, GénériquesAngela Silvestri, responsable du service politiquede la ville, GagnyPatrick Simon, socio-démographe, directeur derecherche à l’InedJonathan Stebig, chargé de mission insertion pro-fessionnelle, Grdr Migration, citoyenneté, déve-loppement, antenne Île-de-France, MontreuilRachel Tanguy, cheffe de service, espace dyna-mique d’insertion du Val-d’Oise Césame, Éragny-sur-OiseJeanne Tendero, membre d’Advocacy France et del’espace convivial citoyen de CaenAmélie Toussaint, chargée de mission affaireseuropéennes et politique de la ville, Grand Paris –Grand Est.Frédéric Tréca, consultantFabien Truong, sociologue, laboratoire Cultures etsociétés urbaines, université de Paris VIII – Saint-DenisElizabeth Tuttle, secrétaire, association À PlaineVie, Saint-DenisAlexandre Vaillant, animateur, groupe d’entraidemutuelle L’Entre-Temps, Saint-DenisMarion Vargaftig, collectif Manifesta, LondresElsa Vergnaud-Rahali, cheffe de projet renouvelle-ment urbain, Clichy-MontfermeilAgnès Vergnes, chargée de mission, Ligue de l’en-seignementAlice Vignaud, pair-aidante en santé mentale, pra-ticienne et formatrice en éducation thérapeuti -que du patientAlain Vulbeau, enseignant-chercheur, Centre derecherche éducation et formation (Cref), univer-sité de Paris-Ouest – Nanterre-La DéfenseJérémy Wauquier, responsable, Simplon.CoFaïda Yahiaoui, cheffe de projet, Fédération descentres sociaux 93

Et les bénévoles de l’association des Jardins Renoir,à Rillieux-la-Pape.

!

Page 16: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date
Page 17: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

2

DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIREET MISE EN RÉSEAU DES ACTEURS

1

Page 18: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date
Page 19: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

" RÉUNIONS DÉDIÉES AUX ÉQUIPES POLITIQUE DE LA VILLE, APPUI À L’INGÉNIERIE LOCALE ET AU PILOTAGE

4 séances – 2 mars, 11 mai, 11 juillet et 3 octobre

Ces réunions dédiées, prenant la forme de rendez-vous réguliers, visent à proposer un espaced’échange privilégié au réseau des professionnelsen charge de la politique de la ville et notammentà ceux en responsabilité (chefs de projet, chargésde mission, coordinateurs divers) à l’échelon desvilles comme des établissements publics territo-riaux (Ept). Au-delà de ces séances, c’est un travailplus permanent d’animation de l’information etdu débat qui a été conduit via les échanges numé-riques afin de poursuivre ensemble les réflexions,de suivre l’actualité, de faire circuler l’informationen temps réel et/ou de construire et partager desoutils de suivi à l’instar des tableaux de synthèserelatifs aux données de programmation réalisésen commun.

Comme rappelé en introduction du présent rap-port, 2017 a constitué une période particulièrepour la politique de la ville, une année charnière, àdouble titre. Tout d’abord parce qu‘elle correspon-dait à l’étape de mi-parcours des contrats de villenouvelle génération, établis selon les nouveauxcadrages de la loi Lamy de 2014. Cela imposait demanière formelle la production de bilans et le lan-cement d’une démarche d’évaluation ; et, demanière plus stratégique et opérationnelle, lanécessité de prendre du recul, non seulement surles dispositifs, les actions mises en œuvre et les

objectifs visés, mais aussi sur la gouvernance,doublement bouleversée en Seine-Saint-Denisavec les changements intervenus dans l’organisa-tion territoriale à la suite de la mise en place desEpt dans le cadre de la métropole du Grand Paris.À ces premiers éléments se sont ajoutés lapériode électorale et les rendez-vous démocra-tiques des présidentielles, puis des législatives,qui ont conduit, de fait, à ralentir les décisions, àgeler parfois des négociations, à susciter desinterrogations tant sur les moyens, les procé-dures, que sur les orientations politiques natio-nales et leurs déclinaisons locales.

En conséquence, ces réunions dédiées!ont étéprincipalement consacrées aux problématiquesde programmation, de réorganisation de l’ingé-nierie locale et de pilotage de la politique de laville!au regard des transferts de compétences etdes dynamiques d’intégration intercommunale

Collectivités territoriales(services, Dg, élus) : 71,3 %

État

et organismes ra

ttachés :

7,5 %

Associations : 17,5 %

Autres acteurs : 1,3 %

Bailleurs sociaux : 2,5 %

A Gouvernance et ingénierie de la politique de la ville

RD Équipes politique de la ville 4 22 49GT Développement local des quartiers 4 17 48R Modalités de soutien aux associations 1 41 41TOTAL 9 80 138

GOUVERNANCE ET INGÉNIERIEDE LA POLITIQUE DE LA VILLE N

ombr

e de

séan

ces

dans

l’ann

ée

Nom

bre

de p

erso

nnes

di

ffére

ntes

Prés

ence

s cum

ulée

s

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 201719

Page 20: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU DES ACTEURS

20

encore en cours ; ainsi qu’à un travail de veille etd’analyse en commun plus poussé pour suivrel’actualité politique et institutionnelle, dontnotamment plusieurs lois et circulaires promul-guées en début d’année (loi n° 2017-86 relative àl’égalité et à la citoyenneté, conseils citoyens, ins-truction relative aux engagements de droit com-mun, kit et démarche d’évaluation…), puis dedécryptage et analyse des conséquences et pers-pectives des premières annonces et orientationsdu nouveau gouvernement pour la poursuite dela politique de la ville en Seine-Saint-Denis.

SYNTHÈSE DES TRAVAUX DE RÉFLEXION ET DES ÉCHANGES MENÉS

• La mise en œuvre de la programmation, les crédits politique de la ville 2017 et les autres financements spécifiques et connexes

Les réunions successives ont permis d’échangersur les orientations de l’État pour 2017 en Seine-Saint-Denis, le processus de programmation et lescrédits, ainsi que de diffuser et d’analyser lesinformations spécifiques à certains dispositifs.Furent abordés notamment : la régionalisationdes crédits politique de la ville en 2018 ; les objec-tifs de renforcement du soutien aux associationsde proximité ; la mobilisation et l’encadrementdes adultes-relais, la formation des conseilscitoyens et les objectifs de la circulaire defévrier! les concernant ; la définition d’un planlocal de prévention de la radicalisation ; lesactions relatives à l’amélioration des relationsentre la police et la population ; la déclinaisonlocale des différentes annonces budgétaires enmatière de renouvellement urbain et de dévelop-pement local, avec! l’amplification du nouveauprogramme national de renouvellement urbain(Npnru), le Fonds de soutien à l’investissementlocal (Fsil) et le Programme d’investissementsd’avenir (Pia), notamment en faveur de l’innova-tion sociale dans les quartiers et le soutien auxcommerces de proximité ; la suspension de cer-taines lignes de crédit telles celles dédiées auxtravaux d’intérêt général (Tig) ; et, enfin, la confir-mation que la mesure du niveau de mobilisation

des moyens de droit commun ne se ferait plus aumoyen d’une annexe financière mais d’une« annexe d’engagement des services publics »complémentaire d’autres outils comme le rapportannuel sur la politique de la ville et le pacte finan-cier et fiscal.

• Le processus de programmation et l’attribution des crédits

Dans l’ensemble, les équipes exprimaient début2017, au regard du processus vécu les deux annéesprécédentes, un besoin de visibilité quant à larépartition des crédits de programmation politiquede la ville et à la possibilité de savoir ce qui étaitfinancé ou pas à l’échelle de chaque Ept. Il en allaitde même des crédits départementaux de la préfec-ture, dont l’utilisation n’était pas toujours connuepar les professionnels du territoire concerné. Parailleurs, l’information sur les dotations leur sem-blait assez tardive; et les principes de leur attribu-tion encore assez flous, tant sur les critères que surle calcul du montant. Cependant, courant mars-avril, les éléments fournis par la préfète déléguéepour l’égalité des chances (Pdec) à la suite des déci-sions de programmation ont permis en partie derépondre à cette attente. En effet, les courriers denotification reçus par les Ept précisant les créditsalloués à chacun ont été accompagnés de tableauxprécis et transparents quant aux montants attri-bués à chaque Ept et à chaque ville, ainsi qu’auxsubventions octroyées sur les différents autresfonds et dispositifs (Pre, Fonds interministériel deprévention de la délinquance [Fipd], programmeVille vie vacances [Vvv], etc.). C’est la première foisque les territoires avaient cette informationconcernant leur enveloppe globale par Ept et leurrépartition par ville, ce que les professionnels ontsalué comme une véritable avancée. Plusieurs pro-blématiques ont toutefois été soulevées:– si la baisse des crédits de certaines communes

s’explique par le transfert des compétences etl’octroi de ces crédits aux Ept, les professionnelsexpriment la crainte qu’elle ne soit pas perçueainsi par les élus locaux et ne conduise à affai-blir leur motivation ;

– le principe du cofinancement des actions par lesvilles a été réaffirmé avec force par la Pdec.Toutefois, les modalités en restaient assez aléa-toires. Certains professionnels ont donc exprimé

Page 21: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

A. Gouvernance et ingénierie de la politique de la ville

21

le risque que, pour cofinancer les projets poli-tique de la ville, les subventions de fonctionne-ment des associations de droit commun dimi-nuent ;

– le calendrier de l’appel à projets ne semblait paslaisser suffisamment de temps au travail d’ac-compagnement mené auprès des associationspour les aider au montage des projets ;

– enfin, les professionnels ont insisté sur l’intérêtde continuer à construire collectivement, à tra-vers les commissions locales de programmationet les comités techniques, un avis partagé surles dossiers présentés, alors que les chefs deprojet se trouvent parfois sollicités en amontpour un avis plus personnel.

• La production du rapport annuel de bilan et le pacte financier et fiscal de solidarité

Les différents échanges ont permis d’appréhen-der les attendus et les enjeux de ces différentesdémarches et procédures, notamment à partird’une lecture attentive du contenu de l’instruc-tion Cget/Dvcu/pp/2017/87 du 10 mars 2017.Dans l’expectative, les collectivités n’avaient passtrictement lancé le travail. Les <séances ont per-mis d’échanger sur les démar ches mises enœuvre, les outils mobilisés, les positionnementset les problématiques ren contrées par chacun.Des situations et des ap proches différentes ontété relevées. Ainsi, dans les territoires comptantplusieurs contrats de ville mono-communaux,des outils répondant pour grande part à ceuxprévus pour l’élaboration du rapport politique dela ville sont déjà en place. Paris Terre d’Envol apour sa part missionné une assistance à maîtrised’ouvrage en vue d’une évaluation de la politiquede la ville (pas du «!contrat de ville!») et afin queles différentes villes travaillent ensemble, sur labase d’un référentiel commun. Plaine Commune,plus avancé en termes d’intégration opération-nelle inter communale, dispose pour sa part déjàd’une base de rapport politique de la ville réaliséeen 2016.

S’agissant du «!pacte fiscal et financier!», les terri-toires qui ne sont qu’aux prémices de leur struc-turation, à l’exemple de Grand Paris – Grand Est,ont perçu cet objectif comme bien lointain. Dans

ces territoires, la mise en place des Ept a perturbél’organisation initiale de contrats de ville souventmono-communaux ou d’ex-intercommunalités(infra-Ept) et la question du pacte financier desolidarité n’a de fait pas été intégrée à ce stade –avec le risque que cette nouvelle obligation trou-ble le lent travail en cours de rapprochemententre les communes de l’Ept. Cependant, cetteconfiguration particulière a été comprise et inté-grée par la Pdec comme à l’échelon national, et aconduit à moduler les attentes et les délais en lamatière.

•!L’évolution du pilotage et l’état d’avancement des transferts de compétences

Les échanges sur ce sujet ont permis de compa-rer les stratégies adoptées d’un Ept à l’autre, enfonction de leurs histoires. En dehors des Eptdéjà structurés sur le même périmètre avant laréforme tels que Est Ensemble et PlaineCommune, dans les autres, la stratégie a été pluslaborieuse et hésitante. Une culture communede la politique de la ville s’y construit plus lente-ment. Certains professionnels et élus restentsceptiques quant à l’intérêt d’un pilotage totale-ment intégré à l’échelon de l’Ept et d’un trans-fert des postes, puisque des contrats de villemono-communaux et intercommunaux y sub-sistent. Toutefois, ils sont disposés à engager unemeilleure mutualisation à l’échelon de l’Ept.Paris Terre d’Envol a finalement, dans le courantde l’été 2017, procédé à des transferts de postes.Sur Est Ensemble et Plaine Commune, le trans-fert de compétences s’est bien passé. Uneéquipe politique de la ville à l’échelon de l’agglo-mération, déjà en place depuis plusieurs années,a été étoffée. Les équipes du territoire ont déjàdes habitudes de travail en coopération, voire enmutualisation de certains éléments. Une cer-taine organisation est donc déjà rôdée. Pourautant, selon un état des lieux récemment réa-lisé sur le sujet, les manières de travailler ne sontpas uniformes selon les communes, certainesétant très investies sur la politique de la ville etd’autres moins. Si le travail entre les techniciensfonctionne bien sur ces deux Ept, en revanche,celui entre élus délégués à la politique de la villesemble moins évident, ceux-ci ne disposant pas

Page 22: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

de la force de légitimité de leurs maires sur cessujets sensibles.

Par ailleurs, dans cette période transitoire, comptetenu des transferts encore partiels et des ratta-chements de certains chefs de file à l’Ept alorsque les chefs de projet et les chargés de missionsont pour partie encore positionnés localement, ila été évoqué un risque de distorsion de la chaînehiérarchique.

• L’état d’avancement de la structuration des conseils citoyens, leurs besoins d’accompagnement et leur place dans le processus de pilotage

Lors de ces réunions dédiées, deux temps de tra-vail ont été consacrés aux conseils citoyens.

Une première réunion, en début d’année, a per-mis d’échanger autour de l’état d’avancée de lastructuration des conseils citoyens, ainsi qued’appréhender les objectifs et les nouveauxcadres et moyens apportés par la circulaire du2 février.

Celle-ci se révèle être un outil pour la constitutiondes conseils citoyens plus qu’un véritable moded’emploi pour leur montée en puissance et leurfonctionnement quotidien. Les professionnels ontconstaté ainsi que, d’une ville à l’autre, d’un terri-toire à l’autre, d’un département à l’autre, leschoix de constitution et d’organisation de ces ins-tances ont été extrêmement variables. Par ail-leurs, selon eux, la circulaire laisse subsister unflou quant aux choix à effectuer sur certainspoints, comme le portage du Fonds de participa-tion des habitants (Fph), par exemple. Les profes-sionnels ont en outre déploré que la circulairereste muette sur les façons de renouveler lesmembres de ces conseils alors que la question estaujourd’hui d’actualité.

Ce sont aussi toutes les questions liées au fonc-tionnement des conseils citoyens – les locaux, ladisponibilité des conseillers, la fréquence des réu-nions, les instances auxquelles convier les mem-bres – qui ont fait l’objet d’un débat croisant l’in-

terprétation de la cir culaire et les instructions etstratégies locales plus spécifiques.

Lors d’une seconde séance, un point a été faitsur l’accompagnement des conseillers citoyenset notamment sur les moyens budgétaires dis-ponibles pour leur formation ou des prestationsd’appui. L’échange a permis de comparer les dis-positifs de formation mis en place par chacunedes villes ou chacun des Ept et les profession-nels présents se sont exprimés sur les besoinsd’accompagnement complémentaires desconseillers citoyens que Profession Banlieuepourrait mettre en œuvre ; ainsi que sur leurspropres problématiques de positionnement etde méthodologie dans le suivi de ces conseilscitoyens.

• L’accompagnement de la mise en œuvre de la démarche d’évaluation à mi-parcours des contrats de ville

Ce sujet a été abordé à plusieurs reprises, afin dedécrypter les attentes institutionnelles et d’analy-ser les enjeux de cette démarche d’évaluationainsi que les problématiques de mise en œuvrequ’elle soulève.

Plus précisément, lors de la première réunion demars 2017, un point a été effectué sur le cadragetechnique, réglementaire et législatif relatif àl’obligation d’évaluation – et à la circulaire parueà cet effet –, ainsi que sur le kit « Comment éva-luer les contrats de ville ? Méthodologie pour unedémarche locale!» publié en janvier 2017 par leCget et l’Onpv.

Les échanges au cours des réunions suivantesont permis d’aborder la façon dont chaque terri-toire pensait engager ce travail d’évaluation.

Ainsi, Plaine Commune, en particulier, a com-mencé à organiser un suivi des indicateurs et lamise en place de comités techniques théma-tiques avec les partenaires, pour analyser lesdonnées collectées ; en juin, un premier bilan dusuivi était prévu ; puis une évaluation d’impactsur une quinzaine d’actions ciblées, avec suivi decohortes, entretiens et enquêtes de terrain. Mais

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU DES ACTEURS

22

Page 23: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

A. Gouvernance et ingénierie de la politique de la ville

23

cette étude ne pouvant être lancée qu’à partir dudernier trimestre 2017, elle ne pourra donc abou-tir qu’en 2019.

En revanche, sur d’autres territoires, cette évalua-tion s’annonce plus complexe ; notammentconcernant Paris Terre d’Envol et Grand Paris –Grand Est, pour lesquels ni les objectifs ni les pro-cess d’évaluation et de suivi et les indicateurs cor-respondants n’ont été pensés en amont àl’échelle de l’Ept (ils existent à l’échelle des collec-tivités signataires des contrats de ville). D’autantplus que se construit progressivement une straté-gie de pilotage à cette échelle, avec des transfertsde postes en cours.

D’une manière générale, la perspective de l’éva-luation à mi-parcours apparaît donc complexe.

Certains estimaient qu’elle intervenait trop tôt,dans la mesure où, comme c’est le cas sur plu-sieurs territoires, les signataires du contrat de villene se sont parfois pas revus depuis la signature.Les professionnels ont souligné aussi des diffi -cultés redondantes : obtenir les données desautres signataires du contrat de ville (région,département, État), faire avec des données statis-tiques de l’Onpv qui manquent de précisionquand les quartiers de la politique de la villerecoupent plusieurs contrats de ville, évaluer lamobilisation du droit commun…

Ils relèvent aussi l’intérêt d’avoir plus d’élémentssur des dispositifs qui sont sortis des contrats deville pour être repris par l’État (la formation lin-guistique ou les programmes Vvv, par exemple).De même, certains dispositifs (comme les Pre)sont de bons observatoires. Néanmoins, il estprévu que le cadre départemental de cette éva-luation s’adapte aux différentes configurations.

À la suite de ces premiers échanges, le 11 juillet,Profession Banlieue a contribué à l’animationd’une rencontre départementale à l’initiative de laPdec au cours de laquelle a été proposée unedémarche méthodologique.

Enfin, une séance spécifique consacrée aux indi-cateurs et à l’analyse des données de l’Atlas desquartiers de l’Onpv a été organisée en octobre, en

lien avec les experts du Cget. Ainsi, les élémentsrelatifs à la Seine-Saint-Denis qui y sont réperto-riés ont pu être débattus avec les professionnelsdu territoire.

Les professionnels du Cget ont expliqué de quellemanière les données pouvaient être interprétéeset utilisées dans l’optique d’une démarche d’éva-luation.

En regard, les professionnels du territoire ontpointé les manques de l’Atlas, notamment entermes de données pouvant correspondre plusspécifiquement aux périmètres officiels descontrats de ville ou des quartiers prioritaires,notamment lorsqu’ils se trouvent sur des terri-toires intercommunaux ; ainsi que sur certainséléments plus précis sur le parc de logementsocial. Par ailleurs, ils ont insisté sur leurs diffi -cultés à obtenir, contrairement aux années précé-dentes, des éléments quantitatifs tangibles de lapart de certaines administrations de l’État, no -tam ment l’Éducation nationale.

Une démonstration de l’utilisation du Systèmed’information géographique de la politique de laville (Sig-Ville) du Cget a permis d’évoquer lesmodalités l’utilisation de cet outil dans un pers-pective de bilan de certains dispositifs en termesde bénéficiaires issus ou non des quartiers de lapolitique de la ville et d’analyse de l’évolution dela situation des territoires respectifs.

" RÉINVESTIR LE DÉVELOPPEMENT LOCAL DES QUARTIERS

– Groupe de travail

ANIMATION : Frédéric Tréca, consultant

La création récente du Grand Paris et de ses ter-ritoires bouleverse l’organisation des compé-tences et des ingénieries, d’autant plus que lesquatre établissements publics territoriaux (Ept)du département n’ont pas tous les mêmes confi-gurations ni la même expérience en matièred’intercommunalité.

Page 24: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

C’est ainsi qu’une douzaine de professionnelsdes quatre Ept (Plaine Commune, Est Ensemble,Paris Terre d’Envol et Grand Paris –Grand Est) sesont réunis à quatre reprises sous la conduite deFrédéric Tréca pour engager une réflexion sur lesmissions des équipes politique de la ville dans cenouveau contexte.

Après avoir revisité l’évolution de la politique dela ville en lien avec l’évolution des fonctions duchef de projet politique de la ville et les fonda-mentaux du développement local, les partici-pants ont décrit les évolutions en cours dans leurterritoire et dressé quelques constats.

La constitution de la compétence politique de laville par les Ept s’est effectuée selon deux cas defigure : la reprise d’une compétence existante ausein d’une intercommunalité ; la mise en placed’une nouvelle compétence, avec le pilotage descontrats de ville – avec ou sans le transfert deséquipes. Le contexte général est bien à la réorga-nisation, les changements sont difficiles et par-fois durs pour les équipes.

Cette évolution!s’explique et/ou se caractérisepar un changement de génération d’élus et dedirecteurs généraux des services. La répartitiondes compétences entre les communes et les Eptsemble s’organiser entre approches théma-tiques pour l’Ept et approches quartiers pour laville. Mais les situations semblent varier d’un Eptà l’autre. Quoi qu’il en soit, l’approche intégréeest à reconstruire.

Les équipes politique de la ville des collectivitésterritoriales déplorent souvent de ne plus avoirassez le temps d’intervenir dans la proximitépour assurer la mission de développement sociallocal initialement dévolue à cette politique. La loiLamy affiche pourtant un certain nombre d’exi-gences en la matière, mais le poids descontraintes administratives et les évolutions ins-titutionnelles récentes sont venus complexifiersa mise en œuvre.

On constate, de façon générale, qu’il n’existeplus beaucoup d’équipes de terrain au contactavec les territoires. Les équipes en place ont par-fois l’impression d’être réduites à une fonction

de relais des dispositifs de l’État. L’animation surune mission de développement local par desagents en contact permanent avec le terraindevient minoritaire. Le rapport aux associationset aux partenaires se fait dans le cadre desappels à projet, en fonction du temps disponibleet de la volonté des pilotes.

Au minimum, les professionnels souhaiteraientcontinuer la réflexion avec la direction départe-mentale de la cohésion sociale (Ddcs) sur la co-animation des territoires et la capitalisationd’actions, de démarches et de méthodes concer-nant notamment le pilotage.

La diffusion d’un document de synthèse estprévue pour 2018.

" LES MODALITÉS DE SOUTIEN AUX ASSOCIATIONS ET AUX FORMES D’ENGAGEMENT,MAILLONS ESSENTIELS DU DÉVELOPPEMENT DES QUARTIERS

– Rencontre

26 septembre – 41 participant(e)s

AVEC : Marianne Bureau, directrice, associationJade ; Mohammed Chikhi, animateur socio-cul-turel, centre social Espace Gros-Saule, Aulnay-sous-Bois ; Dan Ferrand-Bechmann, sociologue,professeure émérite à l’université de Paris VIII ;Catherine Foret, sociologue ; Élodie Frisot, res-ponsable du service vie associative, Saint-Denis ;Salima Harbi, cheffe de projet politique de laville, Saint-Denis ; Jean-Baptiste Jobard, coordi-nateur, Collectif des associations citoyennes ;Sindy Kolodziejczyk, chargée de mission vie asso-ciative, Ligue de l’enseignement – Fol 93 ; NicolasLan glais, directeur de l’association Dévelop -pement social urbain, Boulogne-sur-Mer ; RomanOrinow sky, chargé de mission, Fédération descentres sociaux de Seine-Saint-Denis.

Les actions des personnes et des associationsengagées dans les quartiers prioritaires en poli-

24

1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU DES ACTEURS

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Page 25: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

tique de la ville sont des leviers indispensablesd’animation de la vie sociale. Pour autant, leursengagements sont fragilisés par les transforma-tions institutionnelles et par la complexité desprocédures d’attribution des crédits publics.Comment les acteurs de la politique de la villepeuvent-ils soutenir les acteurs engagés, dansleur diversité ?

Catherine Foret a introduit la journée en souli-gnant la diversité et l’importance des actionsdes habitants et acteurs engagés dans les quar-tiers populaires pour «!tisser la confiance » : ilsfacilitent l’accès aux institutions, créent desliens de confiance indispensables au vivre-ensemble, accompagnent des familles sur lelong terme, dans tous les domaines (scolarité,santé, logement, et bien d’autres). Toutefois, cesengagements individuels ou collectifs des habi-tants, nombreux sur les quartiers, ont besoinpour exister de s’inscrire dans un tissu associatifet de disposer de certains équipements et maté-riels (photocopieurs, imprimantes, local…).

Dan Ferrand-Bechmann a parlé de « concerne-ment » pour qualifier l’engagement des person -nes dans les quartiers populaires aujourd’hui :les «!citoyens engagés!» se mobilisent parcequ’ils sont confrontés à des problèmes qui lestouchent dans la vie quotidienne. Les valeursd’engagement se transmettent dans les luttespersonnelles plus que par des structures asso-ciatives, syndicales ou politiques. Dans le mêmetemps, le monde associatif est traversé par unetension entre le modèle du « diplôme » et celuide l’« engagement ».

Marianne Bureau a souligné la différence d’ap-proche entre les directeurs, responsables asso-ciatifs et professionnels plus anciens, formés parles expériences de vie et le militantisme, et lesprofessionnels entrés plus récemment en acti-vité, qui ont suivi des formations spécifiquesdans des écoles. Elle a en outre relevé les freinsaux actions dans les quartiers, notamment liésaux contraintes financières : le fonctionnementpar appels à projets crée de la concurrence entreles associations. Les dispositifs de soutien (finan-cier, ou en matière de gestion associative) amè-nent souvent autant de contraintes que d’ac-

compagnement, et poussent à développer unelogique gestionnaire tendant à reléguer le projetassociatif au second plan.

Au cours des échanges, les participants ontrelevé l’incitation des pouvoirs publics auregroupement entre associations ou au dévelop-pement des têtes de réseau, et le risque qui endécoule : ce faisant, les têtes de réseau perdentl’ancrage local qui faisait leur force, tandis queles associations locales se retrouvent plus iso-lées.

L’après-midi était consacré à la présentation dedispositifs d’accompagnement proposés auxacteurs engagés. La Fédération des centressociaux de Seine-Saint-Denis porte une Fabriquedes initiatives citoyennes (Fic). Dans ce cadre,elle accompagne, avec le centre social EspaceGros-Saule d’Aulnay-sous-Bois, des habitantsayant souhaité organiser des maraudes etconfectionner des colis solidaires pour lesfamilles en très grande difficulté dans leur quar-tier.

Sindy Kolodziejczyk a présenté le dispositifJunior associations à travers lequel la Fol (Liguede l’enseignement) aide des jeunes à définir unprojet et à l’organiser. La Fol peut se portergarante pour des jeunes de moins de 18 ans quise constituent en association (pour l’ouvertured’un compte en banque, les assurances, etc.).Elle accueille et accompagne aussi des volon-taires en service civique agissant avec des struc-tures affiliées.

Nicolas Langlais a retracé l’évolution d’un lieusitué à Boulogne-sur-mer, le C-Napse, initiale-ment espace de ressources numériques, quis’est progressivement mué en lieu de rencontreset de ressources ouvert aux habitants et auxassociations, ainsi qu’aux projets qu’ils souhai-tent porter.

Élodie Frisot et Salima Harbi ont présenté le dis-positif global et quelques actions de la ville deSaint-Denis pour accompagner l’engagement : leConseil consultatif de la vie associative (lieu dedébat et d’initiatives collectives des associa-tions), le soutien matériel (prêt de salle et de

25

A. Gouvernance et ingénierie de la politique de la ville

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Page 26: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

matériel) et le fonds d’initiative associative (Fia),créé pour permettre d’obtenir des subventionsplus rapidement lorsqu’on a affaire à de petitsprojets (moins de 3 000 euros).

Le Collectif des associations citoyennes a souli-gné que la signature et la mise en œuvre d’unecharte d’engagements réciproques au niveaud’une ville pouvait stabiliser les relations entre laville et les associations locales.

Cette Rencontre donnera lieu en 2018 à unepublication téléchargeable sur le site deProfession Banlieue dans la collection «!LesTextes!».

!

1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU DES ACTEURS

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 201726

Page 27: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

" PREMIÈRE RENCONTRE DES CONSEILLERS CITOYENS DE GRAND PARIS – GRAND EST

– Rencontre

19 mars 2017 – 70 participant(e)s

ANIMATION : François Han noyer, consultant.AVEC : Messaouda Benamar, déléguée du préfet,préfecture de la Seine-Saint-Denis ; Fadela Ben rabia,préfète déléguée pour l’égalité des chances, Seine-Saint-Denis ; Yasmina Bouhafs-Chicotot, déléguéedu préfet, préfecture de la Seine-Saint-Denis ;Hélène Chapet, cabinet de la préfète à l’égalité deschances ; Marylin Gaulis, déléguée du préfet, pré-fecture de la Seine-Saint-Denis ; Nas sima Guen -doul, agent de développement local, Noisy-le-Grand ; Christine Huvelle, cheffe de projet, Neuilly-sur-Marne ; Mélanie Jeannelle, chargée de missiondémocratie de proximité, Rosny-sous-Bois ; LouisaJoveniaux, chargée de mission politique de la ville,Rosny-sous-Bois ; Brigitte Marsigny, vice-présidente,Grand Paris – Grand Est ; Angela Silvestri, responsa-ble du service politique de la ville, Gagny ; AmélieToussaint, chargée de mission affaires européenneset politique de la ville, Grand Paris – Grand Est.

Initiée par la préfecture de la Seine-Saint-Denisdans le cadre de la rentrée citoyenne, avec le sou-tien de l’établissement public territorial (Ept)Grand Paris – Grand Est, cette Rencontre était,pour les conseillers citoyens des villes de l’agglo-mération, l’occasion d’échanger et de croiser lesexpériences, d’en tirer des enseignements, dedégager des pistes de travail et de dialoguer avec

les institutions présentes (représentants de l’État,des villes et de l’Ept).

Cette journée animée par François Hannoyer aréuni 70 participants, dont 50 conseillers citoyensde l’ensemble des communes concernées, ainsique les professionnels des collectivités (chefs deprojet, directeurs, chargés de mission à l’échelonde l’Ept et de quelques-unes des villes) et les délé-gués du préfet.

Fadela Benrabia a ouvert la séance plénière enexpliquant que, d’un territoire à l’autre, les réalitésdes conseils citoyens diffèrent. Grand Paris – GrandEst a ses particularités en termes d’opportunités dedéveloppement, de priorités, d’initiatives… Certai -nes villes ont choisi d’installer un conseil citoyen

27PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Collectivités territo

riales

(services, D

g, élus) : 26,1 %

Usagers / Citoyens : 6

8,1 %

État

et o

rgan

ismes

ratta

chés

: 4,

2 %

Associati

ons : 1,7 %

B Soutien aux dynamiques participatives

R 1re Rencontre des conseillers citoyens Grand Paris / Grand Est 1 72 72

FA Co-construire une parole collective / Terre d'Envol 1 17 17

FA Co-construire une parole collective / Grand Paris – Grand Est 1 17 17

GT Participation des habitants et Npru 2 13 19TOTAL 5 119 125

SOUTIEN AUX DYNAMIQUES PARTICIPATIVES N

ombr

e de

séan

ces

dans

l’ann

ée

Nom

bre

de p

erso

nnes

di

ffére

ntes

Prés

ence

s cum

ulée

s

Page 28: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU DES ACTEURS

28

unique; d’autres ont préféré en constituer plu-sieurs. Certains conseillers citoyens ont été tirés ausort sur liste de volontaires; d’autres sur des listesélectorales, des listes de bailleurs sociaux…; cer-tains conseils citoyens ne sont composés que d’ha-bitants des quartiers prioritaires; d’autres accueil-lent des habitants venant de l’ensemble de la ville.Elle a rappelé l’ambition de la politique de la ville etla transformation future de Grand Paris – Grand Estdu fait de l’implantation des futures gares du GrandParis Express, qui aura des effets sur la reconstitu-tion de l’offre de logements, les équipements, ledynamisme économique. À terme, la politique de laville a pour objectifs d’accompagner les habitantset les territoires dans la compréhension et l’intégra-tion de ces transformations ainsi que de contri buerà faire en sorte qu’elles profitent au mieux auxpopulations et de manière inclusive.

Brigitte Marsigny a traité plus particulièrementde la démarche mise en œuvre dans sa ville,Noisy-le-Grand.

Profession Banlieue enfin a fourni quelques élé-ments d’observation et de comparaison concer-nant la mise en œuvre des conseils citoyens dansle département.

Dans un second temps, les conseillers citoyens sesont répartis en sous-groupes. Il a été demandéaux participants de partager leurs constats sur lefonctionnement de l’instance à laquelle ils partici-pent, les thèmes dont elle s’est saisie et les rela-tions qu’elle entretient avec ses partenaires. Il res-sort ainsi que, globalement, les conseillers citoyensconsidèrent que le statut associatif est un avan-tage. Créer une association semble selon certainsgarantir l’indépendance, l’autonomie du conseilcitoyen et sa possible montée en puissance dès lorsque les statuts ont été rédigés par les conseillerscitoyens, sans influence de l’institution. Toutefois,se constituer en association est, pour d’autres,perçu comme une contrainte. À leurs yeux, sollici-ter une subvention puis obtenir des fonds rendentl’association dépendante de l’institution.

L’animateur du conseil citoyen a un rôle détermi-nant pour aider au démarrage, accompagner, assu-rer le fonctionnement et l’animation, servir derelais avec la ville, et soutenir le travail de réflexion

des conseillers citoyens. Mais le professionnel peutêtre aussi celui ou celle qui influence les choix,remet en cause la neutralité du groupe, freine sonautonomie. Plusieurs conseils citoyens s’organi-sent en commissions thématiques, gage du bonfonctionnement de l’instance et du maintien del’intérêt de ses membres pour des sujets auxquelsils sont sensibles. Le manque d’habitude de laconcertation en grand groupe rend cependant letravail plus complexe. Certains regrettent le peu deréunions organisées en petit comité (une fois parmois, par exemple), d’autres se disent sursollicités.

On constate par ailleurs, parfois rapidement, uneforte démobilisation des conseillers citoyens(démissions et absentéisme fréquents), accompa-gnée d’une certaine désillusion. Dans ces condi-tions, comment continuer sans que les quelquesmembres investis ne se fatiguent ? Comment res-ter dynamique sur le long terme ?

Le conseil citoyen est une force dans le quartier dèslors qu’il en représente la diversité sociale, qu’il per-met l’échange inter-quartiers, la découverte de laville. Mais on regrette que l’instance soit peu visible,par manque de moyens de commu nication avec lapopulation, ou lorsque le rôle des conseillers donnelieu à confusion. Les conseillers citoyens ont desfaçons différentes d’appréhender les thèmes de lapolitique de la ville. Pour sortir des lieux communs,ces thèmes doivent être bien définis et le travaildéboucher sur des propositions concrètes. «!On nepeut en rester au grand débat!». Faut-il cependant selancer dans l’action? Plusieurs conseils citoyens sedisent associés à la réflexion sur un thème sans êtreforces de proposition, et ne jugent pas leur légiti-mité et leur reconnaissance suffisantes: commentles faire gagner en légitimité?

Le conseil citoyen peut être amené à participer àla programmation du contrat de ville (comité depilotage et comité technique), aux diagnostics degestion urbaine de proximité (Gup), aux réunionsavec les équipes du projet de renouvellementurbain (Pru), au comité de liaison inter-partena-rial, à la gestion du fonds d’initiative associative.D’autres n’ont pour le moment été conviés àaucune instance et la préfète a rappelé les obliga-tions et l’intérêt en la matière. Certains sententun manque de coordination entre les acteurs et se

Page 29: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

B. Soutien aux dynamiques participatives

29

demandent s’ils ne pourraient pas être créateursde liens. Le «!sentiment de ne pas exister!» estexprimé par certains, qui constatent que leconseil citoyen n’est pas assez identifié par lesadministrations, et parfois pas suffisammententendu par les élus. Son rôle (à peine) consultatifn’est pour le moment en rien celui d’un parte-naire. On tient peu (voire insuffisamment)compte de ses préconisations, priorités ou sug-gestions.

Cette première Rencontre des conseillerscitoyens a donné lieu à une synthèse adres-sée aux participants à cette journée.

" CO-CONSTRUIRE UNE PAROLE COLLECTIVE

– Formation-action

9 décembre sur Grand Paris – Grand Est – 17 parti-cipant(e)s16 décembre sur Paris Terres d’Envol – 17 partici-pant(e)s

AVEC : Nacéra Aknak Khan, José Dhers et BrigitteLamandé, animateurs, association Culture XXI.

À l’occasion des Rencontres des conseillerscitoyens organisées par la préfecture de la Seine-Saint-Denis, les Ept Paris Terres d’Envol et GrandParis – Grand Est et Profession Banlieue en décem-bre 2016 puis mars 2017 (voir article précédent), lespersonnes présentes ont fait part de leur volontéd’être réunies à l’échelle de l’agglomération pouréchanger sur leurs pratiques. En parallèle, lorsd’une réunion dédiée aux équipes politique de laville, les référents ville des conseillers citoyens ontfait part des besoins de qualification des conseil-lers en ce qui concerne leur organisation interne,leur relation avec la ville et les autres habitants.

Partant de ces constats, Profession Banlieue a sol-licité l’intervention de Culture XXI pour proposeret animer un programme de formation-actiondestiné aux conseillers citoyens et aux profes-sionnels des villes référents. Cette association auservice de l’éducation citoyenne développe

depuis 2007 des méthodologies adaptées per-mettant à toutes les personnes de s’exprimer etde mettre en valeur leurs compétences au servicede la collectivité.

En 2017, une première séance de formation-actions’est tenue à Gagny puis à Villepinte, pendant leweek-end, pour garantir la disponibilité du plusgrand nombre de conseillers citoyens possible.

L’objectif de cette première séance était de ren-forcer les compétences des conseillers citoyens enles aidant à prendre du recul quant à leur expé-rience et de leur donner les moyens de la partagerdevant d’autres. Il s’agissait également de leurtransmettre des outils utiles pour développer l’ex-pression de leur parole individuelle et la construc-tion d’une parole collective. Il s’agissait égale-ment d’aider les professionnels présents à réflé-chir à leur positionnement en tant que référentset/ou animateurs des conseils citoyens, de lesaider à mieux appréhender les difficultés desconseillers citoyens, en les mettant dans une pos-ture d’écoute active et de dialogue.

Ainsi, dans un premier temps, les participants ontréalisé en binôme des interviews croisées autourde trois questions : quelles actions ont étémenées par votre conseil citoyen ou sont envisa-gées ? votre conseil citoyen est-il organisé ? com-ment les autres habitants sont-ils approchés voireintégrés à votre conseil citoyen ? À l’issue de cesinterviews, chaque participant devait brièvementprésenter son voisin.

Dans un deuxième temps, les conseillers citoyensont été invités à observer, par groupe de cinq, desimages disposées sur un globe, puis à écrire surdes Post-it ce qu’ils voyaient. Pendant le debrie-fing, chacun a pu se rendre compte qu’il existaitune multitude de façons de voir un objet, de l’in-terpréter, de le ressentir.

Ensuite, par groupe de pairs de cinq personnes, lesparticipants ont été amenés à réfléchir aux pro-blèmes qu’ils rencontraient en tant que conseil-lers citoyens ou accompagnants des conseillerscitoyens, puis à en retenir un pour le mettreensuite en scène. Plusieurs difficultés ont ainsiété évoquées : comment remobiliser les membres

Page 30: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU DES ACTEURS

30

du conseil citoyen ? comment présenter le conseilcitoyen aux autres habitants, notamment auxjeunes qui considèrent parfois que ses membressont des «!vendus de la mairie!» ? comment serapprocher des habitants pour solliciter leur avissur des projets et les mettre à contribution ? com-ment prendre des décisions en interne pour faireavancer le projet du conseil citoyen et maintenirune certaine dynamique ? comment rester indé-pendant vis-à-vis de la municipalité quand on estun conseil citoyen associatif ?

Deux saynètes ont été jouées et mises en forum :les spectateurs pouvaient remplacer à toutmoment un acteur, pour proposer une résolutiondes problèmes exposés.

Après un temps de bilan, il a été acté que la pro-chaine séance de formation-action porterait surla façon de mobiliser les autres habitants.

Le site conseilscitoyens.fr, géré par la Fédérationnationale des centres sociaux, dont ProfessionBanlieue est ambassadeur, a été présenté auxconseillers citoyens. Tous les conseils citoyensreprésentés ont exprimé leur souhait de créer unefiche sur leur conseil citoyen, à partager sur cetteplateforme.

" LA PARTICIPATION DES HABITANTS AU CŒUR DES ENJEUX DU NOUVEAUPROGRAMME DE RENOUVELLEMENT URBAIN

– Groupe de travail (suite et fin)

ANIMATION : Félix Grucker, concepteur et animateurde dispositifs participatifs, CapaCités

Le nouveau programme national de renouvelle-ment urbain (Npnru) renforce les exigences enmatière de participation des habitants et condi-tionne l’obtention des financements à la mise en

place de conseils citoyens et de maisons du pro-jet1. Avec 24 projets d’intérêt national et 10 projetsd’intérêt régional, la Seine-Saint-Denis est parti-culièrement concernée. Aussi les équipes encharge des Pru s’organisent-elles pour associer leshabitants à toutes les étapes de l’élaboration duprojet. L’association effective des habitants et desacteurs locaux nécessite de se questionner sur lamanière de mener les projets. La participation deshabitants ne s’improvise pas, elle se construit!pasà pas. Elle exige engagement et méthode de lapart des professionnels.

En 2016, deux premières séances de travail ontpermis d’évoquer les raisons ou les principes denécessité de la participation, d’échanger sur lesleviers, les contraintes et les limites des proces-sus de participation dans les Pru, de réfléchir àl’organisation opérationnelle d’une démarche deco-construction et à l’élaboration d’un plan deconcer tation/co-construction d’un Pru.

En 2017, la troisième séance s’est déroulée à lamaison du projet Oru (pour opération de renou-vellement urbain) d’Arcueil – Gentilly. Créée en2010 après neuf ans de concertation et un réfé-rendum autour de l’Oru, cet équipement de200 m2 est un lieu d’information conçu commeun guichet unique, un espace où les personnespeuvent entendre « le même!son de cloche!»sur leprojet, trouvent un interlocuteur unique et dispo-sent d’un numéro de téléphone dédié. Dans laséquence pré-opérationnelle, la force d’attractionalors limitée d’une maison du projet permet auxprofessionnels qui y travaillent d’en profiter pouraller à la rencontre des habitants. La fonction delieu-ressource de la maison du projet commencedonc dès ce premier stade. En phase de concep-tion et de co-construction du projet, il est intéres-sant de tester les horaires des rencontres (en jour-née, en soirée, le week-end). En phase opération-nelle, la maison du projet peut être un lieu d’infor-mation, de travail sur des éléments concrets (relo-gement, évolution des loyers, emploi…), de sensi-bilisation/formation à l’évolution du quartier et

1 Il existe peu de maisons du projet. Elles sont pourtant rendues obligatoires par la loi n° 2014-173 du 21 février 2014, de pro-grammation pour la ville et la cohésion urbaine, dite loi Lamy. En théorie, toutes les villes menant un Pru 2 doivent créerune maison du projet dans lequel co-construire le projet urbain, la maison du projet vivant au rythme de ce projet. Unefois la rénovation urbaine terminée, soit la maison disparaît (ce qui est possible quand il s’agit d’un préfabriqué, par exem-ple), soit elle trouve une autre vocation. Quand un Pru est en phase étude, les habitants viennent peu à la maison du pro-jet. Dès lors que les travaux deviennent visibles, ils la fréquentent beaucoup plus.

Page 31: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

B. Soutien aux dynamiques participatives

aux nouveaux équipements dans les logements,de travail sur la gestion quotidienne du quartier. Ilfaut aussi anticiper une destination future deslieux dans une dynamique post-Pru.

La dernière séance de travail était consacrée auxoutils métodologiques de co-construction de pro-jets urbains, ainsi qu’au cadrage de la missiond’un opérateur d’une démarche de co-construc-tion. Dans une telle logique, la démarche de parti-cipation doit nécessairement s’articuler auxgrandes étapes du projet urbain : le diagnostic, leprojet d’aménagement, le temps de l’instructionadministrative, le chantier et les travaux, la vie,l’animation et la gestion des espaces. De la mêmefaçon que le projet urbain, le processus de co-construction doit s’imaginer dans la durée. Ilquestionne trois grandes étapes : la stratégie deconcertation, le diagnostic et les prescriptionsd’aménagement. Les temps de participation dansl’espace public peuvent être tenus de manière«!spontanée!» sur des lieux d’usage, ou être orga-nisés en réunion extérieure. Pour valoriser lescontributions, un « cahier d’expressions » sédi-mentant les verbatim des contributions peut êtreréalisé, ainsi que des comptes rendus vivants(photographies, pictogrammes, citations, langage«!déjargonisé!»…) de chaque temps de rencontre.

Une Rencontre prolongeant la réflexion dugroupe de travail aura lieu en 2018.

" DÉVELOPPEMENT DU SITE INTERNET« Y ALLER PAR 4 CHEMINS », CONSACRÉ À LA PARTICIPATION DES HABITANTS DANS LES QUARTIERS POPULAIRES

Action menée en partenariat avec trois autres cen-tres de ressources : Cr-Dsu (Rhône-Alpes), Tra -jectoire Ressources (Bourgogne et Franche-Comté)et RésOvilles (Bretagne et Pays de la Loire)

Depuis 2015, chacun des quatre centres de res-sources s’est impliqué aux côtés des élus locaux,des professionnels, des collectifs d’habitants, desstructures locales, pour expérimenter localementde nouvelles façons d’appréhender et de conduire

le dialogue avec les habitants des quartiers popu-laires. Ces projets interrogent tous le désir de par-ticiper, la capacité d’écouter et de recueillir réelle-ment la parole des habitants, ainsi que les condi-tions nécessaires pour agir sur les politiqueslocales.

« Y aller par quatre chemins » est une plateformenumérique consacrée à tous ceux qui travaillentet vivent dans les quartiers populaires, pour lesaider à mettre en place de nouvelles formes departicipation citoyenne. Elle propose des expé-riences concrètes conduites dans les territoires,des analyses et des points de vue d’acteurs etd’habitants.

En 2017, trois temps de travail communs ont étéorganisés (en février, mai et novembre). Dix-neuf nouvelles pages et cinq analyses croiséesont été publiées sur le site. La collaboration sepoursuivra en 2018. !

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 201731

www.yallerpar quatrechemins.fr

Page 32: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

" MIXITÉ SOCIALE, RÉNOVATION URBAINEET POLITIQUES DE PEUPLEMENT: DOCTRINES, BILANS ET RÉFORMES

– Rencontre

20 avril – 43 participant(e)s

AVEC : Benjamin Berthon, pilote de la Conférenceintercommunale du logement, Plaine Commune ;Claire Bruhat, directrice de l’habitat, Métropoleeuropéenne de Lille ; Mathilde Cordier, cabinetSémaphores ; Jean-Claude Driant, professeur àl’École d’urbanisme de Paris (université de Paris-EstCréteil) ; Christine Lelévrier, sociologue-urbaniste,Lab’Urba, université de Paris-Est – Créteil ;Christophe Noyé, géographe, cabinet Cf.géo.

Depuis bientôt vingt-cinq ans, l’exigence de mixitésociale est au centre des discours politiques etoriente les politiques de l’habitat et de la ville.Pourtant, cette injonction constante des politiquespubliques reste d’une part toujours assez flouedans sa définition et, d’autre part, controverséedans son application opérationnelle, donnant lieu àdes stratégies locales très diverses et parfois oppo-sées. Mixité sociale pour faire quoi? Quelles popula-tions souhaite-t-on mixer, à quelle échelle? S’agit-ilde travailler à la déconcentration des populationspauvres et des immigrés de certains quartiers? defaire revenir dans les quartiers les classes moyen -nes? À quelles conditions considère-t-on que lamixité sociale est atteinte? Et, surtout, quels sensdonner à la mixité sociale dans un département

comme la Seine-Saint-Denis, l’un des plus pauvresde la métropole, où les solidarités intercommunalessont encore à développer?

Au-delà d’une réflexion sur les enjeux de lanotion de mixité sociale, cette rencontre a permisd’aborder, à la fois dans ses principes et dans sonopérationnalité, le bilan de la politique de rénova-tion urbaine en Seine-Saint-Denis, en explorantles perspectives de transformation portées par lesnouveaux dispositifs législatifs relatifs au peuple-ment et aux attributions.

Christine Lelévrier, sociologue-urbaniste, a intro-duit la journée en interrogeant la notion de mixitésociale, notant en particulier un décalage entre la

32PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Collectivités territoriales

(services, Dg, élus) : 48,5 %

État et organismes rattachés : 16,4 %

Associations : 26,1 %

Bailleurs sociaux : 4,5 %

Agences, chambres consulaires,

Cdc, Epa-Epc-Epic : 4,5 %

C Habitat et renouvellement urbain

R Mixité sociale, rénovation urbaine et politique de peuplement 1 42 42

VS Pru Montreuil/Clichy : dimension environnementale 1 17 17

VS Pru Lyon : espaces publics 1 18 18AM Convention interco. d’attribution 1 27 275à7 Adolescents et mobilité 1 9 9GT Renouveler les démarches Gup 2 21 27TOTAL 7 134 140

Nom

bre

de sé

ance

sda

ns l’a

nnée

Nom

bre

de p

erso

nnes

di

ffére

ntes

Prés

ence

s cum

ulée

s

HABITAT ET RENOUVELLEMENT URBAIN

Page 33: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

façon dont les chercheurs d’un côté, les décideursou praticiens, de l’autre, abordent la mixité socialedepuis les années 1980. Aujourd’hui, les cher-cheurs en sciences sociales français et/ou interna-tionaux ne cessent de critiquer de manière forte etrécurrente la notion de mixité sociale, mettant encause principalement le flou de cette notion, lesprésupposés sociologiques qui la sous-tendent etl’inefficacité des politiques menées en son nom.Du côté des décideurs, le discours politique fait dela mixité une valeur quasi républicaine et celle-ciest dorénavant une valeur adossée à des disposi-tifs législatifs de plus en plus contraignants quifont d’elle une norme d’intervention dans l’habi-tat et la ville. Christine Lelévrier observe enrevanche une entente sur les valeurs et les enjeuxqui sous-tendent la notion de mixité (lutter contreles mécanismes et les effets de la ségrégationurbaine en termes d’inégalités sociales, de paupé-risation des quartiers et de risque de repli commu-nautaire) et renverse la problématique en poin-tant l’inexistence de mixité sociale dans les terri-toires favorisés. Ainsi, on continue à évaluer lespolitiques publiques à l’aune de l’indicateur demixité sociale et de la réduction des écarts entreles territoires, alors que ces écarts se réduisent defait très peu… et on en conclut que la politique dela ville est un échec. Pour sortir de cette impasse,sans doute faudrait-il prendre en compte d’autresdonnées ou indicateurs que la mixité sociale ?

Christophe Noyé a présenté un bilan du pro-gramme national de rénovation urbaine (Pnru)entre 2003 et 2013. Ce Pnru, en intervenant sur l’of-fre, devait modifier les mobilités résidentiellesdans un objectif de mixité sociale. Le bilan laisseapparaître des effets positifs de la diversificationde l’habitat, mais pas de changement fondamentalquant à la structure sociodémographique de lapopulation du parc existant. En effet, le parc neufprivé permet d’attirer des ménages plus solvables,mais le parc social neuf est sans effet sur le profilsocial des quartiers. L’impact du Pru en matière demixité sociale est ainsi de fait plus faible que prévu,d’autant plus que le parc social existant reste large-ment prédominant notamment en Seine-Saint-

Denis, où les taux de démolition sont les plus fai-bles (13,9!%, contre 19,2!% en Essonne par exemple)et compte une forte proportion de logementsreconstruits sur site (63,3!%, contre 43,2!%, selon lessources de la Direction régionale et interdéparte-mentale de l’hébergement et du logement [Drihl]),

Axel Lecomte a, de son côté, questionné lesmarges de manœuvre possibles vers davantagede mixité sociale au regard des spécificités de sonterritoire, Plaine Commune : 67 000 logementssociaux, 24 quartiers prioritaires de la politique dela ville, 14 projets de l’Anru, 30 000 demandesactives au 31 décembre 2015, environ 4 000 attri-butions en 2015, 43!% de locataires sous le seuil debas revenus. La demande de logement y est relati-vement homogène et émane de familles trèsmodestes, le taux de rotation est très faible(4,3!%). Dans ce contexte, comment capter uneautre demande sur un certaine nombre de sitesidentifiés ? Comment appliquer et/ou adapter laloi Égalité et Citoyenneté2 au regard de la spécifi-cité de ce territoire ? Élaborer une conventionintercommunale d’attribution (alliant objectif demixité sociale et modalités d’accueil des publicsprioritaires) est un premier élément indispensa-ble à cet objectif, en identifiant préalablement lespotentiels d’évolution du peuplement du quartieret en déterminant des pistes « opérationnelles »en fonction des constats concernant le peuple-ment.

Jean-Claude Driant conforte cette analyse,puisqu’il identifie comme enjeux actuels desréformes des politiques de peuplement et d’attri-bution des logements sociaux une meilleure coor-dination des enjeux territoriaux avec les objectifsd’accueil des publics prioritaires, dans le respectde la mixité sociale, en faisant travailler ensemble(et dans la transparence) les acteurs du secteurpour l’élaboration de règles communes dans lecadre d’un territoire intercommunal.

Mathilde Cordier et Claire Bruhat démontrent pourleur part la complexité de la mise en œuvre des dis-positifs des lois Lamy3 et Alur4 sur le terrain, dans les

33

C. Habitat et renouvellement urbain

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

2 La loi n° 2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l’égalité et à la citoyenneté comporte un important volet logement. Le titre IIdu texte initie!en effet des mesures importantes dans le domaine du logement social. Elle invite notamment les commu-nautés à se doter d’une convention intercommunale d’attribution (Cia) visant à améliorer la mixité sociale.3 Loi n° 2014-173 du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine.4 Loi n° 2014-366 du 24 mars 2014 pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (dite aussi loi Dufflot II).

Page 34: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU DES ACTEURS

34

agglomérations et chez les bailleurs sociaux, du faitnotamment des caractéristiques propres à chaqueterritoire et du jeu d’acteurs local. Cependant, àleurs yeux, ces deux lois ouvrent réellement desopportunités, l’enjeu étant d’une part le bon posi-tionnement des établissements publics de coopé-ration intercommunale (Epci) et établissementspublics territoriaux (Ept) quant aux objectifs et laplace capitale des diagnostics, d’autre part, pourpacifier les tensions entre les bailleurs et les villes.

Cependant, Mathilde Cordier et Claire Bruhatconcluent en affirmant que la mise en œuvre d’unepolitiquement de peuplement sur l’ensemble dessegments de marchés à l’échelle d’une commu-nauté d’agglomération, couplée à une politiqued’attribution des logements sociaux, ne sera effi-cace qu’à la condition d’activer les différents leviersde la politique locale de l’habitat et de la politiquede la ville. En matière d’offre, la mise en œuvre durééquilibrage territorial de l’occupation sociale duparc Hlm doit également passer par une volonté detravailler sur l’attractivité et la diversité de l’offrede logement social, grâce notamment à une meil-leure répartition géographique des nouveaux pro-grammes, au développement de l’offre de loge-ments du niveau du prêt locatif aidé d’intégration(Plai), à une amélioration et à une diversificationdu parc existant, ainsi qu’à la mise en œuvre de larénovation urbaine et du relogement.

Cette Rencontre donnera lieu à une publica-tion courant 2018.

" LA DIMENSION ENVIRONNEMENTALEDANS LES PROJETS DE RENOUVELLEMENT URBAIN

– Visite sur site – Clichy-sous-Bois/Montreuil

19 septembre – 18 participant(e)s

AVEC: Maxence Colin, gestionnaire urbain de proxi-mité, Montreuil ; Martine Froidefond, chargée demission gestion sociale et urbaine, I3f ; SarahKhireddine, chargée de projet Haut-Montreuil,Montreuil ; Véronique Pierron, directrice de laMaison de l’habitat, Clichy-Montfermeil ; Marie

Puijalon, responsable aménagement et mobilitédurables, Montreuil ; Alexan dra Rouallo, animatricede la Maison de l’habitat, Clichy-Montfermeil ; ElsaVergnaud-Rahali, cheffe de projet renouvellementurbain, Clichy-Mont fermeil.

Parmi les dix objectifs fixés à la politique de laville par la loi du 21 février 2014, on trouve celui de«!promouvoir la ville durable, le droit à un envi-ronnement sain et de qualité et la lutte contre laprécarité énergétique! ». Les programmes derenouvellement urbain, parce qu’ils impliquentdes transformations de l’ensemble du quartier(espaces publics, logements, équipements,réseaux, etc.), sont de véritables leviers pourmener un projet durable cohérent et global.Certains projets de rénovation urbaine prennenten compte les dimensions environnementales, demanière différente selon les caractéristiques desquartiers, les financements, les ressources et lessensibilités locales des élus comme des équipesprojets et politique de la ville.

Cette Visite sur site visait à comprendre commentla question environnementale peut être envisa-gée comme une ressource dans les projets derénovation urbaine et comment cette thématiqueest intégrée (ou pas) dans les projets, avec quellesdifficultés.

Au cours de la journée, qui a alterné visite dequartiers et présentation de projets, les profes-sionnels de Montreuil et de Clichy-sous-Bois ontprésenté la manière dont ces questions ont ététraitées dans leurs programmes de rénovationurbaine.

Le projet de rénovation urbaine signé en 2007pour le quartier Bel-Air, dans le Haut Montreuil, apris une dimension résolument environnemen-tale sous l’impulsion politique de la municipalitéélue en 2008. L’avenant signé en 2011 repense leprojet en s’appuyant sur les ressources localestelles que l’histoire des murs à pêches, la proxi-mité des parcs, la présence d’un bassin de réten-tion d’eau, en proposant de résoudre lescontraintes par des solutions durables. Par ail-leurs, les questions environnementales et tech-niques et celles de l’aménagement des espacespublics ont été pensées conjointement.

Page 35: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

C. Habitat et renouvellement urbain

35

L’évacuation des eaux de pluie, par exemple, a ététraitée par le réaménagement de la mare et duréseau des noues (petits fossés) du quartier. Enoutre, la mare a été pensée comme un lieu de loi-sir et de promenade intégré à la nouvelle centra-lité du quartier, avec une valeur paysagère.

La gestion du projet en régie municipale en a faci-lité la réalisation. L’équipe projet, composéed’agents municipaux issus de différentes direc-tions (urbanisme, espaces publics et citoyenneté),a conçu le projet sans avoir recours à une assis-tance à maîtrise d’ouvrage. Ce fonctionnementtransversal et en interne a permis d’adapter leprojet au plus près des besoins des habitants, enrestant vigilant et réactif aux remontées d’infor-mations : l’équipe a intégré des modifications auprojet au fur et à mesure de la réalisation des pre-mières phases et des premiers retours d’expé-rience.

Le label éco-quartier a été décerné au site en 2015,et est venu reconnaître a posteriori l’intérêt de ladémarche et des réalisations menées. Cependant,pour les habitants, ce label éco-quartier ne signi-fie rien. Mener un travail pédagogique pour aiderà l’appropriation des nouveaux équipements!telsque les noues, la mare, etc., devient donc a poste-riori un enjeu éminemment politique. La présencedes équipes sur le terrain après la réalisation duprojet a donc été anticipée, afin de suivre le projetet de permettre qu’il «!vive bien!».

Dans le quartier du Haut Clichy, la dimension envi-ronnementale a été envisagée sous un aspect plussocial et économique, à travers l’angle financier dela réduction des charges pour les habitants. Eneffet, d’année en année, les copropriétés clichoisesavaient accumulé des dettes de charges!que leshabitants ne pouvaient plus honorer. L’un desobjectifs du programme de rénovation urbaine adonc été d’opérer une rénovation thermique deslogements avec pour but la maîtrise des chargespar les économies d’énergie. Les politiques incita-tives!de la région Île-de-France ont contribué àéquiper de panneaux solaires les nouveaux bâti-ments – toutefois, leur ciblage exclusif sur lephoto voltaïque a exclu d’autres investissementsdurables qui auraient peut-être été plus perti-nents et mieux adaptés au quartier.

Ce volet urbain a été accompagné par une maî-trise d’œuvre urbaine et sociale dont le rôle étaitd’accompagner les anciens habitants des copro-priétés dégradées lors de leur changement delogement afin qu’ils modifient également leurspratiques. C’est aujourd’hui la Maison de l’habi-tat, financée par les villes de Clichy-sous-Bois etde Montfermeil et par les bailleurs, qui accom-pagne et sensibilise les habitants sur ces ques-tions énergétiques en réalisant des activités et/oudes visites dans des appartements témoins ou aupied des immeubles. Les animateurs ont aussidéveloppé des activités autour de la gestion desdéchets et permis l’installation de «! pointsd’échange encombrants!» et d’une recyclerieéphémère. De plus, parallèlement à la reconstruc-tion de petites résidences, des espaces verts etdes jardins partagés ont été aménagés à lademande des habitants ou à l’initiative des bail-leurs, avec le soutien de la Maison de l’habitat.

Les effets de ces projets sont encore peu mesurés.Les bailleurs n’en ont pas encore fait de bilanconcernant les économies d’énergie et les baissesde charges réalisées grâce aux rénovations. Pourautant, l’équipe constate une amélioration sensi-ble de la propreté des espaces publics et de la ges-tion des déchets.

" CO-CONSTRUIRE ET GÉRER LES ESPACES PUBLICS AVEC LES HABITANTS DANS LES PROJETS DE RENOUVELLEMENT URBAIN

– Visite sur site – Rillieux-la-Pape

7 juillet – 17 participant(e)s

AVEC : Lou Baumert, directrice adjointe du grandprojet de ville, Métropole de Lyon ; Fabien Bressan,chargé de mission, Cr-Dsu ; Nahel Charib, agent dedéveloppement, Rillieux-la-Pape ; Alexandre Gau -chard, agent de développement et coordinateurgestion urbaine et sociale de proximité, Rillieux-la-Pape ; Claude Rousseau, directrice du grand projetde ville, Métropole de Lyon ; bénévoles, associationd’habitants des Jardins Renoir.

Page 36: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

La ville de Rillieux-la-Pape (Métropole de Lyon) aengagé en 2016 un nouveau programme derenouvellement urbain (Npnru) pour son quartierprioritaire, Ville nouvelle. Ce programme corres-pond au volet urbain du contrat de ville signé àl’échelle de la Métropole de Lyon et décliné dansles communes. Le quartier d’habitat socialcompte près de 20 000 habitants (soit 60 % de lapopulation de Rillieux-la-Pape) et se distingueparticulièrement du reste de la commune, consti-tué de zones pavillonnaires. Pour 2015-2020, le Prua pour ambition de faire de Ville nouvelle le nou-veau cœur de Rillieux-la-Pape, en intervenant surles volets habitat, équipements et espaces exté-rieurs.

Les grandes lignes du projet ainsi que ladémarche globale de concertation avec les habi-tants ont été présentées à la Maison des projets.Au cours de la visite, l’équipe en charge du grandprojet de ville a fait découvrir aux participantsdifférents espaces publics remodelés au cours duprojet de rénovation urbaine, ainsi que lamanière dont ils ont été pensés ou conçus avecles habitants.

La Maison des projets, située sur l’avenue princi-pale du quartier de Ville nouvelle, a vocation àprésenter l’ensemble des projets urbains de laville (et pas seulement ceux en renouvellementurbain). Dotée d’une salle de réunion et d’unaccueil, d’un grand écran interactif sur lequel levisiteur peut visualiser les projets en cours et pro-grammés, elle a été aménagée dans des locauxvoués à être détruits dans deux ans. Les outils deprésentation des projets ont été conçus pour êtremobiles (panneaux, cartographie interactive), afinde pouvoir organiser des expositions sur despoints itinérants.

Dans le cadre du programme de rénovationurbaine (2008-2015), la municipalité a fait appel àl’association Robin des villes pour concevoir avecles habitants un espace en pied d’immeuble etune esplanade devant l’école. Une série de réu-nions avec les habitants a été mise en place sousforme de balades urbaines, afin de permettre auxhabitants de dessiner l’espace public souhaité.Une aire de jeux pour enfants a ainsi été intégra-lement imaginée par les habitants. Le parc des

Horizons, quant à lui, est le résultat des ateliersorganisés par l’équipe du grand projet de villeavec des associations, les habitants, le bailleur etles services techniques de la ville.

Les habitants sont associés à la gestion de cer-tains espaces. La municipalité accompagne parexemple le lancement d’une association de jardi-niers qui gère un jardin partagé installé en piedd’immeuble, sur un terrain rétrocédé par le bail-leur à la ville.

En outre, l’intégralité des espaces verts de la villeest gérée par une association syndicale de pro-priétaires (Asp) regroupant l’ensemble des pro-priétaires du quartier de Ville nouvelle (communeet bailleurs) et chargée de l’entretien de l’ensem-ble des espaces verts du secteur. Des habitantsréférents sont sollicités par l’Asp sur chacun desquartiers pour faire remonter les problèmes rele-vés lors de visites régulières.

Ces expériences variées de fabrication de l’espacepublic avec les habitants, à petite échelle, peuventêtre une première étape pour renouer les relationset le dialogue avec les institutions autour du projeturbain, souvent source de tensions car touchant aulogement et à la vie quotidienne. Pour l’équipe dugrand projet de ville de Rilieux-la-Pape, constater lerésultat de son travail et voir l’aboutissement deses propositions (même si le délai est long entre lemoment de conception et la réalisation) redonnentlégitimité et confiance aux habitants pour s’impli-quer dans d’autres projets d’amé nagement surune durée plus longue ou à plus grande échelle.

La mise en place des conseils citoyens introduitun nouvel acteur dans les instances de dialoguedu contrat de ville et du renouvellement urbain. ÀRillieux-la-Pape, les conseillers citoyens sont tirésau sort par périodes de six mois pour travaillerune thématique ou un projet spécifique ducontrat de ville. Grâce à ce format, des habitantshabituellement peu présents dans ce type de dis-positifs se sont investis sur différents projets.Toutefois, ils ont peu été associés à la discussionsur le Npnru, qui s’inscrit dans un temps pluslong. Le fonctionnement sera légèrement modifiél’an prochain pour permettre à quelques habi-tants volontaires de s’investir plus longtemps

36

1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU DES ACTEURS

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Page 37: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

dans le conseil citoyen ; cela afin d’assurer unecertaine continuité de la réflexion et de s’appuyersur l’expérience d’«!anciens!» pour former de nou-veaux arrivants dans l’instance.

" LA CONVENTION INTERCOMMUNALED’ATTRIBUTION

– Après-midi

22 juin 2017 – 27 participant(e)s

AVEC : Céline Janody, chargée de mission logementsocial, habitat et renouvellement urbain, directionde l’habitat et du renouvellement urbain, EstEnsemble ; Anne-Katrin Le Doeuff, directrice géné-rale déléguée, Espacité.

La loi Égalité et citoyenneté promulguée le 27 jan-vier dernier5 invite les communautés à se doterd’une convention intercommunale d’attribution(Cia) visant à améliorer la mixité sociale, en per-mettant notamment aux plus modestes de dispo-ser d’une trajectoire résidentielle plus importanteau sein du bassin d’habitat, et à veiller à un meil-leur équilibre entre les territoires.

Céline Janody a présenté le territoire de l’établisse-ment public territorial (Ept) Est Ensemble situé enSeine-Saint-Denis et les enjeux dont il relève. Lacommunauté d’agglomération Est Ensemble, crééele 1er janvier 2010, est devenue un Ept sur le mêmepérimètre au 1er janvier 2016. L’Ept est composé deneuf villes, soit 400 000 habitants. C’est un terri-toire fragile : 39!% de ménages non imposés,19 quartiers en politique de la ville (Qpv) concen-trant 32!% de la population du territoire, 22!% dela population âgée de moins de 15 ans. Il est enoutre confronté à un enjeu de rééquilibragepuisqu’il compte 42!% de logements sociaux, dontplus de la moitié situés dans les 19 Qpv. Le parcsocial est par ailleurs constitué à 70 % de loge-ments à bas loyer. Mais le parc privé n’est pasépargné, 10!% de ses logements étant potentielle-ment indignes. Un programme national de requa-lification des quartiers anciens dégradés est en

cours, un dispositif territorial de lutte contre l’ha-bitat indigne également.

Autre enjeu pour ce territoire : la lutte contre laspécialisation sociale. En effet, 39!% des ménagesoccupants ont des revenus inférieurs au seuil debas revenus, dont 43!% des emménagés récents(entre 2012 et 2014).

En matière d’offre de parcours résidentiel auxhabitants, la loi oblige désormais les bailleurssociaux et leurs partenaires à consacrer aumoins 25!% des attributions hors Qpv au premierquartile des demandeurs les plus pauvres et àdes mé nages relogés dans le cadre du renouvel-lement urbain. Cependant, dans un Ept dont lesvilles ont toutes des Qpv, reloger hors Qpv n’estpas aisé. En 2016, 19!% des attributions de loge-ment sur le territoire d’Est Ensemble ont été réa-lisées au profit de ménages du 1er quartile (avecune répartition évaluée à 14!% hors Qpv et 21!%en Qpv).

Anne-Katrin Le Doeuff a montré quelles étaientles incidences d’une politique d’attribution deslogements pour un département comme laSeine-Saint-Denis du point de vue tout d’abordde la gouvernance locale et des partenariats,mais aussi des rapports de négociation entreacteurs du logement notamment social : des ter-ritoires tenus de se pencher sur la question desattributions dans le contexte d’une gouvernancemétropolitaine mouvante ; une réforme des attri-butions engagée par la question sensible despolitiques d’accueil et de mixité, à rebours desdynamiques engagées dans bon nombre de terri-toires ; un poids historique des offices publics del’habitat.

Mais la politique d’attribution d’Est Ensemble estégalement confrontée à la structuration urbainedu territoire, aux dynamiques démographiquesqui lui sont propres et aux marchés du loge -ment!existants : une dynamique territoriale tribu-taire de facteurs dépassant la seule limite dépar-tementale ; un territoire marqué par des écartssociaux importants au regard du reste de l’Île-de-France ; un poids très fort des Qpv dans la géogra-

37

C. Habitat et renouvellement urbain

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

5 Voir note 2 page 33.

Page 38: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU DES ACTEURS

38

phie du département et dans la part des loge-ments sociaux attribués ; une mobilité très diffé-renciée entre Qpv et offre locative sociale en dif-fus ; des écarts de loyers très importants entre lesdifférents segments du parc.

Cet Après-midi fera l’objet en 2018 d’unepublication téléchargeable sur le site deProfession Banlieue.

" LES ADOLESCENTS DES QUARTIERS PRIORITAIRES À L’ÉPREUVE DE LA MOBILITÉ

– 5 à 7

26 janvier 2017 – 9 participant(e)s

AVEC : Nicolas Oppenchaim, sociologue, maître deconférences à l’université François-Rabelais, àTours, chercheur au laboratoire Citeres et auteurdu livre Adolescents de cité. L’épreuve de la mobi-lité (Pufr, 2016).

Dans nombre d’esprits, l’image de jeunes «!tenantles murs!» semble aussi naturellement associéeaux quartiers populaires que, dans les publicités,celle des baskets de marque au béton des cités.Que sait-on réellement des multiples manièresd’habiter et de se déplacer des jeunes de ces quar-tiers, garçons et filles ? Pour déconstruire cer-taines représentations sur la mobilité des jeunes,Nicolas Oppenchaim s’est intéressé aux modèlesde mobilité des adolescent(e)s des cités franci-liennes et à leurs effets sur leur socialisation etleur construction identitaire.

Des facteurs multiples viennent freiner ouencourager la mobilité des jeunes des quartiersprioritaires.

En région parisienne, le manque d’accès auxtransports en commun est rarement la problé-matique première ; c’est plutôt le défaut d’équi-pements sportifs, culturels, de loisirs ou de com-merces qui peut devenir un problème, les jeunesne trouvant pas assez d’activités à réaliser àproximité de chez eux.

Le milieu social d’origine pèse aussi parfois lour-dement sur les capacités des jeunes à se dépla-cer. Dans les classes populaires, leurs difficultéssont en effet renforcées, les parents étant moinsnombreux à posséder une voiture et à disposerde temps pour accompagner les déplacementsdes enfants. Les filles en particulier, que l’onlaisse moins circuler seules, dans ces quartierscomme ailleurs, en pâtissent encore davantage.

La manière dont les adolescents se déplacent estégalement fortement influencée par les habi-tudes acquises dans la famille. Pour une partiedes adolescents des quartiers prioritaires, lamobilité est très contrôlée par les parents, en rai-son de craintes d’agressions que les jeunes inté-riorisent. Leur propre expérience de la mobilité estégalement décisive.

En se déplaçant, les adolescents sont confrontés àdes personnes ne partageant pas les mêmes habi-tudes qu’eux, se familiarisent avec les règles devie en ville et adaptent leurs comportements.Mais les relations avec des citadins d’autresmilieux sociaux ne se passent pas toujours bien.Une partie des adolescents développent ainsi unsentiment d’opposition entre «!eux!» et «!nous!»qui se nourrit d’abord d’une conscience aiguë dela ségrégation ethno-raciale, sociale, mais ausside la mauvaise image associée «!aux quartiers!»et, dans certains cas, du vécu de discriminationssubies par d’autres membres de la famille.Certains jeunes peuvent alors adopter une pos-ture agressive. D’autres, lorsque la stigmatisationdevient trop difficile à supporter, se replient surleur quartier. Cependant, l’ensemble des adoles-cents des quartiers prioritaires ne se sentent pas« assignés à résidence » et réalisent les activitésdes jeunes de leur âge.

Pour aider à vaincre les appréhensions à la mobilitéde certains jeunes, les enseignants, animateurs ettravailleurs sociaux doivent aller au-delà du seultravail sur leurs compétences (savoir lire unplan, etc.) et prendre en compte la diversité des fac-teurs en cause (le contexte familial, mais aussi l’es-time de soi).

Ce 5 à 7 a fait l’objet d’une publication télé-chargeable sur le site de Profession Banlieue.

Page 39: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

C. Habitat et renouvellement urbain

" RENOUVELER LES DÉMARCHES DE GESTION URBAINE DE PROXIMITÉ: HABITAT PRIVÉ, COÛTS DE GESTION,CONVENTION D’EXONÉRATION DE TFPB

– Groupe de travail (suite et fin)

ANIMATION : Benoît Bichet, directeur opérationnel àEspacité, maître de conférence à l’Institut d’étudespolitiques de Paris.

Une trentaine de professionnels – gestionnairesurbains de proximité, chefs de projet politique dela ville ou Pru, chargés de développement local…travaillant au sein de villes, d’intercommunalités,d’associations, auprès de bailleurs ou de servicesde l’État, en Seine-Saint-Denis, à Paris, dans lesHauts-de-Seine ou dans les Yvelines – ont assistéaux deux dernières séances de ce groupe de tra-vail, démarré en septembre 2016, pour produireune meilleure connaissance des enjeux, desactualités, des retours d’expérience en matière degestion urbaine et sociale de proximité (Gusp).

La politique de la ville fait aujourd’hui de la Guspl’un des critères de recevabilité des nouveaux pro-jets de renouvellement urbain et adosse désor-mais au contrat de ville, et donc à l’échelle inter-communale, les conventions précisant les contre-parties des bailleurs sociaux au titre de l’abatte-ment de 30 % de leur taxe foncière sur les proprié-tés bâties (Tfpb). Sans ignorer l’importance desconventions d’abattement de la Tfpb, qui amèneles bailleurs à se remobiliser fortement sur laGusp, il apparaît essentiel de réengager unedémarche large, ambitieuse et structurée de Gusppour les années à venir.

À la suite des trois premières séances de travailqui portaient, pour rappel, sur les échelles decontractualisation, la répartition des responsabili-tés entre les acteurs et la place de la Gusp dans lesorganisations internes des administrations, lesparticipants ont soulevé le besoin de creuser laquestion de l’organisation du partenariat avec lesbailleurs.

Ainsi, une 4e séance, qui s’est tenue à Nanterre,était consacrée à l’implication des bailleurssociaux dans les dispositifs de Gusp. Deux partici-

pants au groupe de travail, Quentin Delmas, res-ponsable de la Gusp, et Aline Adouane, agent dedéveloppement local, tous deux employés àNanterre, ont dressé un bref historique de la Guspdans le quartier Université depuis 2002. Ils ontprésenté de façon plus précise le projet Grainesd’Université, financé par trois bailleurs sociaux autitre de l’abattement de la Tfpb (pour les troisquarts) et par la ville de Nanterre (pour le quartrestant). Pour les participants, la Gusp ne se limiteplus seulement à l’analyse des problèmes liés aucadre de vie, mais devient un espace de projetpour les bailleurs. Ceux-ci, en lien avec la ville,engagent aujourd’hui des actions éducative ou desensibilisation, culturelles, des chantiers jeu -nes, etc. La construction d’une culture de travailcommune autour de la Gusp peut ainsi se mettreen place. Les échanges se sont poursuivis par unevisite de la cité Berthelot.

La dernière séance de travail! a porté surtrois thèmes :– l’implication des habitants et, en particulier, des

conseillers citoyens dans la Gusp (l’identifica-tion et la mobilisation d’habitants «!relais!» ; l’in-tégration des habitants dans les groupes deréflexion des professionnels ; la démocratisationdu dispositif) ;

– la gestion des stationnements (qualifier enamont de quel type de gênes, de probléma-tiques, de terrains ou de véhicules il est ques-tion ; déterminer la domanialité, le statut desvéhicules, la nature des infractions ; réhabiliterles parkings souterrains et les proposer en loca-tion à prix réduits aux habitants) ;

– la Gusp dans les quartiers anciens et ses pro-blèmes spécifiques (manque de surfaces exploi-tables, fragmentation du foncier en de multi-ples petites parcelles privées, espace publiclimité et contraint spatialement, concentrationde l’habitat privé indigne ; appui sur la ressourcebailleur impossible quand il s’agit d’habitatprivé ; projets immobiliers en dentelle, faits surmesure en engageant des dispositifs lourds,concentrés sur l’achat et le recyclage).

!

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 201739

Page 40: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

" BALAYER LES IDÉES REÇUES SUR L’EMPLOI ET LE TRAVAIL

– Groupe de travail

ANIMATION : Jacqueline Lorthiois, socio-économiste,consultante

Pour clarifier les interactions entre les différentschamps que sont emploi, travail et chômage, etproposer des leviers capables d’agir différem-ment sur ces trois champs, une douzaine de pro-fessionnels se sont réunis à quatre reprises entreavril et juillet 2017, à Profession Banlieue, sous laconduite de Jacqueline Lorthiois.

Jacqueline Lorthiois a tout d’abord rappelé quel’emploi et le travail sont deux systèmes liés dansune relation à la fois antagoniste et complémen-taire. On ne peut s’intéresser à l’un sans s’occuperde l’autre, ils forment un couple : l’emploi estfourni par des entreprises, qui offrent des activi-tés ; la main-d’œuvre, constituée par la popula-tion active, offre son travail, donc des compé-tences et des capacités.

On pense fréquemment par ailleurs que lahausse de l’emploi entraîne mathématiquementla baisse du chômage. Mais on peut agir sur lesystème emploi sans aucun effet positif sur lechômage (qui est, lui, dans le système travail). Eneffet, le problème n’est pas le manque d’emplois,mais l’écart grandissant entre l’offre d’emploi,d’un côté, et l’offre de travail de la populationactive, de l’autre. Ayant perdu leur fonction pre-mière qui était de concentrer la main-d’œuvre à

proximité de pôles industriels aujourd’hui dispa-rus, les quartiers en politique de la ville sont enmauvaise posture par rapport à ce coupleemploi/ travail et sont aujourd’hui les espacesprincipaux d’expression de la dissociation entreces derniers – et c’est bien parce qu’ils sont «!sen-sibles!» qu’ils expriment les dysfonctionnementsde la société locale. Ainsi, à titre d’exemples, cer-taines villes, comme Roissy, sont certes des pôlesd’emploi, mais sans habitants, quand d’autressont des pôles de population active déficitairesen emplois, des communes dortoirs, et d’autresencore des pôles d’emploi ne correspondant pasà la qualification de la population active y habi-tant, où l’emploi ne profite donc pas à la popula-tion locale.

Or, les liens brisés entre les deux systèmes ne seretissent pas naturellement, et, sur le temps long,

40PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Collectivités territoriales(services, Dg, élus) : 37,1 %

État et organismes rattachés : 18,9 %

Associations : 28,3 %

Autres acteurs : 9,4 %Bailleurs sociaux : 2,5 %

Entreprises du secteur privé : 3,1 %

Agences, chambres consulaires,

Cdc, Epa-Epc-Epic : 0,6 %

GT Emploi / Travail 4 20 45AT Rencontre des porteurs de projet Iti 3 45 59RR Insertion des jeunes dans les quartiers prioritaires 1 94 94

TOTAL 8 159 198

DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET EMPLOI N

ombr

e de

séan

ces

dans

l’ann

ée

Nom

bre

de p

erso

nnes

di

ffére

ntes

Prés

ence

s cum

ulée

s

D Développement économique et emploi

Page 41: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

le hiatus et les inégalités qui en découlent onttendance à s’aggraver. Pour combattre l’exclusionsociale, se focaliser sur la moitié la plus fragile dutandem, la population active, est la seule straté-gie possible. Jacqueline Lorthiois avance sept pro-positions pour que revienne l’emploi!dans lescommunes dissociées : faire naître (politique decréation d’activités), faire durer (politique deveille), faire venir (politique d’accueil d’entre-prises extérieures), empêcher de partir (politiqued’enracinement des activités et de la main- d’œuvre), faire plus avec l’existant (favoriser lessynergies), faire plus par élargissement (élargir lesocle de l’emploi à des activités émergentes),faire mieux (améliorer la qualité de l’emploi et dela main-d’œuvre).

Un document de synthèse sera publié en2018 dans la collection Les Textes.

" RENCONTRE DES PORTEURS DE PROJET INVESTISSEMENTS TERRITORIAUX INTÉGRÉS (ITI). DES PROJETS INTÉGRÉS AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT LOCAL

– Ateliers

12 octobre, 16 novembre, 19 décembre – 59 partici-pant(e)s

Les Investissements territoriaux intégrés (Iti) sontdes dispositifs mis en place par la Commissioneuropéenne pour la période 2014-2020, apportantun soutien concentré, multithématiques et parte-narial à des territoires urbains, notamment lesplus en difficulté, à l’aide des Fonds européens dedéveloppement régional (Feder) et du Fondssocial européen (Fse). Cette approche intégrée etplurifonds de la politique européenne de cohé-sion doit permettre de répondre aux enjeux spé-cifiques des espaces urbains dans une perspectivede développement durable et solidaire et derééquilibrage territorial. En Île-de-France, douzeterritoires ont été retenus pour en porter la réali-sation, dont Paris.

Le Pôle ressources de Paris et Profession Banlieueont organisé trois ateliers de travail interterrito-riaux réunissant les porteurs de projet des Iti etles acteurs institutionnels de trois territoires : laVille de Paris et les deux établissements publicsterritoriaux (Ept) que sont Est Ensemble et PlaineCommune. Il s’agissait de réfléchir ensemble auxdynamiques de développement économiquedans les territoires et à la mobilisation efficacedes fonds européens pour dépasser des logiquesd’intervention encore trop souvent cloisonnées.Chaque territoire a accueilli un Atelier dans leslocaux d’un porteur de projet.

Les fonds du Feder et du Fse sont gérés en Francepar l’État (deux tiers du Fse) et les régions (Federet le dernier tiers du Fse). En Île-de-France, laRégion a fait le choix de déléguer un peu plus de20!% de l’enveloppe du programme opérationnelrégional Feder-Fse à des organismes gérant les Iti,sur le volet urbain.

Le territoire qui porte l’Iti assure l’animation, l’in-formation, la présélection des opérations et lesuivi de l’enveloppe Feder-Fse qui lui est dédiée :il met en œuvre un comité de sélection et desuivi, et accompagne les porteurs de projet duterritoire de l’Iti dans le montage de leur dossier.

L’Iti comprend cinq axes, deux de ces axes dépen-dant du Feder et trois du Fse: Diversité des fonc-tions dans les Qpv (axe 1, Feder) ; Préservation de labiodiversité des territoires (axe 2, Feder) ; Soutien àla création et/ou reprise d’activité (axe 3, Fse) ; Luttecontre l’exclusion (dynamiques d’inclusion, décro-chage scolaire, etc.) (axe 4, Fse) ; Employabilité etqualification des Franciliens (axe 5, Fse).

ATELIER 1 : Numérique et emploi des jeunes

AVEC : Benjamin Dumont, chargé de mission Iti,Paris ; François Durollet, directeur national deSimplon.Co ; Jérémy Wauquier, responsable,Simplon.Co.

Ce premier atelier a été consacré au projet mis enœuvre par Simplon.Co, In Code We Trust, sur lathématique du numérique et de l’emploi desjeunes.

41

D. Développement économique et emploi

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Page 42: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU DES ACTEURS

42

En introduction a été fait un point sur le contexteinstitutionnel de la mise en œuvre et le finance-ment de cette action Iti, à savoir :

• Ce projet partagé avec Est Ensemble!a été sou-tenu par la Ville de Paris et a été proposé dansle cadre de l’appel à projets « Interract’If!» misen place par la région Île-de-France ;

• La candidature à l’appel à projets de la Ville deParis, retenue par le conseil régional de l’Île-de-France, représentait un montant prévision-nel de 12 millions d’euros supplémentaires enfaveur des quartiers, pour un ensemble d’opé-rations portées par la ville et par de multiplespartenaires (bailleurs sociaux, Sem d’aména-gement, associations, etc.).

Les opérations visaient à mener un large paneld’actions (dont celle de Simplon.Co), dans les 18e,19e et 20e arrondissements parisiens, dans desdomaines tels que l’entrepreneuriat et la forma-tion professionnelle, l’inclusion, le développe-ment économique et numérique, la protection del’environnement, etc.

Après ces éléments introductifs, les responsablesde l’École Simplon.Co ont présenté l’établisse-ment et ses activités de manière globale, puis l’ac-tion In Code We Trust financée au titre de l’Iti : laformation au numérique de jeunes décrocheursou demandeurs d’emploi.

Simplon.Co est une école solidaire fondée àMontreuil qui propose des formations dans ledomaine du numérique à des profils éloignés dumarché du travail. L’école, qui a obtenu le Prix del’innovation de la Ville de Paris en 2014, a ouvertune dizaine d’antennes à travers la France et lemonde. Bien qu’elle se distingue par son formatà la fois intensif et tourné vers les publics éloi-gnés de l’emploi dans les territoires les plus fra-gilisés, Simplon n’est pas la première formationde ce type, ni la seule. Plusieurs autres forma-tions existaient en France avant l’apparition deSimplon.Co en 2013 (la!Webacadémie, l’école duweb et des réseaux Cefim, à Tours, et bien d’au-tres…) ; d’autres se sont créées à peu près enmême temps ou presque (Le Wagon, L’École 42…) ;d’autres enfin se sont créées au contact de

Simplon.Co (Copycat, Wild Code School, ouPole S). Aujourd’hui, toutes ces écoles portent lelabel!Grande École du Numérique initié en 2015par l’État et rassemblant des formations auxmétiers du numérique gratuites et ouvertes àtous.

Les publics cibles, la sélection et les critères pour entrer à l’École Simplon.Co

Simplon.Co est l’une des seules formations quisoit à la fois véritablement ouverte à tous (sansdistinction d’âge, de niveau scolaire et d’origineterritoriale) et intégrant, depuis son origine, unepréoccupation centrale concernant la représen-tation des effectifs féminins dans ces métierspeu féminisés ; par ailleurs, Simplon.Co a particu-lièrement développé son action dans des terri-toires de la géographie prioritaire. Les critèressociaux sont ainsi prépondérants pour accéder àl’école. Sont privilégiés les demandeurs d’emploi(décrocheurs scolaires, ou demandeurs delongue durée), les reconversions et les séniors,les publics réfugiés ou en situation de handicapet tous les allocataires de minimas sociaux –mais le nombre de places par session est mal-heureusement limité…

La pédagogie de Simplon.Co ne s’apparente pasà une pédagogie de type «!scolaire!» ; elle neconvient donc pas à tout le monde. L’admissionà l’école se base sur la motivation, l’appétence, lacapacité à travailler en équipe, la prédispositionau métier numérique visé par la formation et lacompatibilité avec le modèle pédagogique(autonomie, pédagogies actives, mode projet,peer-learning…) ainsi qu’à l’organisation deSimplon.Co (pair programming, ou « travail colla-boratif »). Localement, en fonction des parte-naires, des territoires et des financements, d’au-tres critères peuvent intervenir : âge (moins de25 ans ou au contraire séniors), géographie(quartiers politique de la ville ou ruralité),niveaux d’études (pas de diplôme et décrocheurpour la Grande École du Numérique, Bac + 2 pourla formation certifiante en Cqp, Java/Jee, etc.).

Si la formation Simplon.Co est donc sélective (de10 à 50!% des candidatures retenues selon lesterritoires et les sessions), ce ne sont pas les cri-

Page 43: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

D. Développement économique et emploi

43

tères habituels de niveau de diplôme, d’expé-rience et de pré-requis ou les tests techniquesqui sont utilisés pour la sélection des candida-tures.

Le projet In Code We Trust (slogan devenu ladevise de Simplon.Co) représente aujourd’hui244 demandeurs d’emploi en formation, dont141 jeunes de moins de 25 ans qui accèdent àune formation aux métiers techniques du numé-rique dans différents lieux en Île-de-France, avecun objectif de 70!% de retours à l’emploi (salariéou indépendant) à l’issue de la formation.

À l’issue de cette présentation par les responsa-bles de Simplon.Co, quatre jeunes en formationsont venus témoigner de leur parcours àSimplon.Co et de leurs vécus. Une visite deslocaux et des différents ateliers de formation aensuite été organisée.

L’école de formation Simplon.Co du 20e arrondis-sement de Paris est couplée à la présence duFablab solidaire Simplon Lab, soutenu parla!Fondation Orange. C’est une opportunité deplus pour les stagiaires et les jeunes en for -mation numérique en termes de sensibilisationaux nouvelles technologiques et d’applicationconcrète des techniques de programmation. Uneprésentation et une visite du Fablab ont doncégalement été organisées. Dans ce lieu d’ap-prentissage, de fabrication et de partage accessi-ble à tous, des machines (imprimantes 3D, bro-deuse numérique…) sont mises à disposition desadhérents en libre service pour la réalisation deleurs projets après leur participation à un atelierde formation de base au fonctionnement desmachines et aux règles de sécurité.

ATELIER 2 : Accompagner les migrants vers l’emploi

AVEC : Codou Cissé, présidente de La Maison de laCosméthique ; Ibrahim Diabakhate, président deNXvision ; Thomas Jouanlanne, chargé de missionaffaires européennes, service ressources exté-rieures et européennes, direction des finances,Plaine Commune ; Rafaël Ricardou, coordinateurde l’antenne IdF, et Jonathan Stebig, chargé demission insertion professionnelle, Grdr Migration,

citoyenneté, développement, antenne Île-de-France, Montreuil.

Le Groupe de recherches et de réalisation pourle développement rural (Grdr) Migration,citoyenneté, développement a été créé en 1969pour favoriser le développement local, notam-ment en Afrique de l’Ouest, et accompagner lespersonnes migrantes sur leur territoire d’ac-cueil. En France, il se positionne en tête deréseau des associations d’aide aux migrants àtravers une approche de proximité visant à ren-forcer les capacités et la reconnaissance desacteurs associatifs ainsi que la production d’ou-tils et de savoirs. Le Grdr a mis en place diffé-rents dispositifs pour l’accompagnement à l’in-sertion des migrants :– une École régionale des projets (Erp) à destina-

tion des entrepreneurs migrants (dispositif deformation sur six mois) ;

– trois Clubs permettant mise en réseau etmutualisation (Dynamiques africaines, Entre -pren dre au féminin et Cosm’Ethiques) ;

– le projet Accéler’Acteur.

Quelques enjeux pour l’avenir ont été pointés :être vigilant sur l’éligibilité et le suivi des bénéfi-ciaires, construire des plans de financement limi-tant les risques, se rapprocher des autres opéra-teurs Iti de l’Ept et des autres territoires Iti.

Le club Cosm’Éthiques!est un espace dédié au por-teurs de projet et entrepreneurs de la filière cosmé-tiques naturels, qui a été lauréat de l’appel à pro-jets Boutiques éphémères dans le 19e arrondisse-ment de Paris en 2017. Aujourd’hui, elles sont70 créatrices et entrepreneuses dans le réseau. Decet accompagnement est né l’association La Mai -son de la Cosméthique (Lmce), un lieu, mais aussiune communauté, qui se veut un incuba teur poursoutenir et valoriser les entrepreneurs de la filièrecosmétique biologique et éthique.

NXvision est une société spécialisée dans laconception de logiciels de paiements dématériali-sés, les services numériques sur téléphone mobileet l’accompagnement des acteurs. L’applicationNXvision mutualise les transferts et servicesfinanciers dématérialisés internationaux, jusquevers des zones rurales très éloignées, notamment

Page 44: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU DES ACTEURS

44

pour favoriser le financement, par les migrantsvivant en France, de projets et de services mutua-lisés (ex. : coopératives d’achat).

ATELIER 3 : Soutenir l’entrepreneuriat et développer les stratégies d’implantation

AVEC : Benjamin et Frédéric Belibi, fondateurs dePneuPur (collecte et recyclage de pneumatiquesusagés, Cameroun et France) ; Laura Betthauser,chargée de projets incubés et innovations à impact,Bond’Innov ; Ninon Duval, directrice de Bond’ -Innov ; Juliette Limouzin, chargée de missionaffaires européennes, mission stratégie et coopéra-tions territoriales, direction générale des services,Est Ensemble.

L’Iti de l’Ept Est Ensemble accompagne aujour -d’hui 14 projets, pour un montant total de 8,4 mil-lions d’euros, soit 81!% de l’enveloppe déléguée àEst Ensemble (63!% des axes Fse et 87!% des axesFeder). Parmi eux, sur les problématiques de déve-loppement économique, deux projets sont soute-nus (Bond’Innov et Résonnance Nord/Sud) et deuxsont en cours d’accompagnement (Médialab93 etLa Cité de l’écohabiter). Sur les problématiquesd’inclusion et de réussite éducative sont soutenusquatre projets (formation linguistique pour lesmigrants, égalité femmes-hommes sur le terri-toire de Bagnolet, lutte contre les discriminationspour les professionnels de l’emploi, réussite édu-cative au Pré-Saint-Gervais).

L’association Bondy Innovation a été créée enjuin 2011 par la ville de Bondy, le conseil départe-mental de la Seine-Saint-Denis, la communautéd’agglomération Est Ensemble, l’Institut derecherche pour le développement (Ird), le parcscientifique des sciences de la vie Biocitech etl’université de Paris XIII. Elle est organisée autourde deux pôles : Bond’Innov, incubateur cofinancépar le programme Feder 2014-2020 dans le cadrede l’Iti de l’Ept Est Ensemble, et Afrique Innov,dont l’objectif est de renforcer les capacités desincubateurs en Afrique, soutenu par l’Agencefrançaise de développement (Afd).

Bond’Innov est situé sur le campus de l’Ird!à Bondyet incube des projets d’entreprise Nord – Nord et

Sud – Sud. Il accompagne l’innovation dans les ter-ritoires en développement, soutient des projetss’inscrivant dans l’économie responsable et favo-rise les collaborations multi-acteurs. L’offre d’ac-compagnement est structurée autour de deux pro-grammes, Émergence et Dévelop pement, quidurent chacun de six mois à un an, selon lesbesoins, et permettent l’accès à la formation desporteurs de projet, proposent des expertises et desressources en ligne (la Bondibox), des finance-ments et des supports logistiques. Depuis sa créa-tion en 2012, Bond’Innov a accompagné 81 start-up,dans des champs très divers : paiement à distance,biotechnologie, purification de l’eau, logiciel d’opti-misation des déplacements domicile-travail, éner-gie solaire… L’une d’elle, PneuPur, est spécialiséedans la collecte, le traitement, la transformation etla valorisation de pneumatiques usagés non réuti-lisables en matières premières secondaires et enproduits à valeur ajoutée. Il s’agit de produire desgranulés de caoutchouc recyclé pour fabriquer desrevêtements sportifs en Afrique. PneuPur est enphase d’expérimentation du produit.

" L’INSERTION DES JEUNES DANS LES QUARTIERS PRIORITAIRES EN ÎLE-DE-FRANCE: QUELLES COOPÉRATIONS POUR UNE APPROCHE INTÉGRÉE?

– Rencontre régionale

4!décembre – 94 participant(e)s

Journée organisée avec le Pôle ressources politiquede la ville à Paris, le Pôle de ressources ville et déve-loppement social du Val-d’Oise et le Centre de res-sources politique de la ville en Essonne.

AVEC : Saadia Bouy Sahali, directrice déléguée mis-sion jeunesse, direction de l’éducation et de la jeu-nesse, conseil départemental de la Seine-Saint-Denis ; Philippe Brousse, directeur de la missionlocale Nord Essonne, ; Thomas Couppié, chargéd’études au département Entrées et évolutionsdans la vie active (Deeva), Centre d’études et derecherches sur les qualifications (Céreq) ; PatriciaFizet, cheffe de projets insertion professionnelle,

Page 45: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

D. Développement économique et emploi

45

Paris Terre d’Envol ; Chafic Hbila, sociologue, cher-cheur associé au Centre de recherche sur les poli-tiques européennes, université de Rennes I ; EnriqueIglesias, chef de service, association Vie et Cité,Bobigny ; Zané Lescinska, cheffe de projet du pro-gramme d’investissements d’avenir (Pia), ParisTerre d’Envol ; Brigitte Ricci, chargée de missionemploi et développement économique, directionde la démocratie, des citoyens et des territoires,Ville de Paris ; Catherine Riols, directrice, ClubFace 93, Pantin ; Nina Schmidt, cheffe de projets,Observatoire des inégalités ; Rachel Tanguy, cheffede service, espace dynamique d’insertion du Val-d’Oise Césame, Éragny-sur-Oise.

Profession Banlieue et les trois autres centres deressources politique de la ville franciliens!organi-sent chaque année une rencontre régionale surune thématique majeure et d’actualité de la poli-tique de la ville. En 2017, le choix a été fait deconsacrer celle-ci à la question de l’insertion pro-fessionnelle des jeunes et de leur accès à l’emploi.

L’insertion professionnelle des jeunes dans lasociété française est une question récurrentedepuis plus de trente ans, comme en atteste lerapport de Bertrand Schwartz de 1981. Depuis, dif-férentes mesures spécifiques en matière de poli-tique de l’emploi, et dans le cadre de la politiquede la ville, se sont succédé. Cependant, la diffi-culté des jeunes à s’insérer, à trouver un travailpérenne, le sentiment de déclassement et de pré-carité demeurent et sont autant de signes inter-rogeant la place que la société française est prêteà leur donner. Dans les quartiers de la politiquede la ville, la situation des jeunes vis-à-vis del’emploi est plus difficile encore. Pour eux, lerisque de se retrouver au chômage est multipliépar 1,5 ; et par 1,9 lorsqu’ils sont de surcroît des-cendants d’immigrés africains. Si des facteurscumulatifs et spécifiques à cette tranche d’âgesont évidemment en cause dans le non-accès àl’emploi – compétences de base non assimilées(compréhension orale, écriture, lecture, calcul),absence d’expérience, freins liés à un défaut demobilité, problèmes de santé, conditions de vieprécaires, non-maîtrise du numérique, manquede réseau… –, des phénomènes de discrimina-tions à l’embauche attestés par de nombreusesenquêtes sont également en cause.

Travailler à améliorer les parcours d’insertionimplique la prise en compte de multiples dimen-sions sociales et de problématiques relevant de lasanté, de la formation et des qualifications, dulogement… Pour une action pleinement efficace,développer des approches intégrant l’ensemble deces dimensions, construire des parcours ajustés àchaque situation, favoriser les synergies sur les ter-ritoires entre l’ensemble des dispositifs et desacteurs mobilisés s’imposent. Dans cette optique,la Rencontre a été construite en deux temps.

La matinée abordait les questionnements defond, les données quantitatives et les analysesscientifiques des problématiques de la jeunesseet de son insertion. Nina Schmidt a présenté uncertain nombre de constats sur les inégalitéssociales caractérisant et affectant le processusd‘insertion des jeunes des quartiers prioritaires.Puis Chafic Hbila a exposé le fruit d’un travail derecherche intitulé «!Penser globalement les trajec-toires des jeunes des quartiers : des inégalitéssociales et territoriales aux difficultés de l’inser-tion professionnelle!». Enfin, Thomas Couppié aprésenté une synthèse des études menées depuisvingt ans par le Céreq sur les questions d’inser-tion de la jeunesse en générale et des quartiers enparticulier, afin de pointer les spécificités de leurssituations et les freins à leur insertion profession-nelle.

L’après-midi visait à aborder les problématiquesopérationnelles et institutionnelles de renforce-ment de l’action publique, que ce soit en termesd’évolution des pratiques des professionnels, demodalités d’accès aux dispositifs, d’accompagne-ment, ou concernant les enjeux de transversalitéet d’articulation des dispositifs, des compétenceset des acteurs.

Une première table ronde était consacrée à laquestion des dispositifs d’accompagnement etdes pratiques décloisonnées capables d’agir surles freins à l’insertion. Elle a été illustrée en intro-duction par la projection du film «!Parcours à tra-vers la Garantie jeunes!» réalisé par les jeunessuivis par l’association de prévention spécialiséede Seine-Saint-Denis Vie et Cité. Philippe Broussea ensuite décrit la façon dont le dispositifGarantie jeunes de l’Essonne a été un support

Page 46: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

pour mettre en œuvre un accompagnement spé-cifique global des jeunes, et Enrique Iglesias aexpliqué comment l’insertion était abordée glo-balement dans le travail d’accompagnement spé-cialisé des jeunes en difficulté ainsi que le rôle depivot et d’interface des éducateurs du quartier,afin d’amener les personnes les plus éloignées del’emploi à intégrer une démarche d’insertion.Rachel Tanguy a pour sa part exposé les missionset les outils du centre en termes d’accompagne-ment et de remobilisation des jeunes dans ladéfinition d’un parcours d’insertion.

Une deuxième table ronde a permis d’aborder desenjeux plus stratégiques et institutionnels enmatière d’articulation des politiques de dévelop-pement économique et des objectifs d’insertionet d’accès à l’emploi des jeunes. Dans cette pers-pective ont été pointés les enjeux de renforce-ment des coopérations entre les différentsacteurs et niveaux des collectivités.

Brigitte Ricci a décrit la façon dont la Ville de Parisa déployé une stratégie globale pour articuler ledéveloppement local et économique et lesactions d’insertion à l’échelon des territoires encontrat de ville. Catherine Riols a rappelé l’enjeuque représente l’implication des employeurs entermes de contribution à l’insertion des jeunes duterritoire et présenté quelques actions de coopé-ration menées avec des collectivités, notammentpour la lutte contre les discriminations dans l’ac-cès à l’emploi ou pour la découverte des métiers.Saadia Bouy Sahali a présenté la démarche pro-active du département pour accroître la lisibilitédes dispositifs et des outils disponibles dans ledépartement, en matière de jeunesse, en vue derenforcer les coopérations entre les différentsacteurs du territoire détenant des compétences(santé, logement, loisirs, formation…) ainsi que laperspective de la mise en place d’un schémaconjoint en partenariat avec la Direction départe-mentale de la cohésion sociale et la Caf. ZanéLescinska et Patricia Fizet ont présenté ladémarche de partenariat et l’approche globaleconduite par les villes de l’Ept Paris Terres d’Envolen appui sur le programme d’investissementsd’avenir (Pia) jeunesse, dans le cadre duquel26 actions réparties sur l’ensemble du territoireont été coordonnées et financées.

" QUATRE FICHES D’EXPÉRIENCE

LES FERMIERS DE LA FRANCILIENNE

AVEC : Julien Boucher, directeur de l’associationLes Fermiers de la Francilienne.

L’association Les Fermiers de la Francilienne et sapremière ferme, celle de la butte Pinson, àMontmagny (Val-d’Oise), sont nées en 2014, àl’initiative de Julien Boucher, aujourd’hui direc-teur de l’exploitation.

Située à moins de 10 km de Paris, la Ferme de labutte Pinson accueille des publics scolaires et descentres de loisirs, des enfants des institutsmédico-éducatifs et des patients des hôpitaux, quipeuvent y découvrir une vingtaine de chèvres et demoutons, des ânes, des poneys, des poules, descochons… Toutes les activités de la ferme sont pen-sées comme des outils d’apprentissage. La produc-tion maraîchère de la ferme est ainsi un outil desensibilisation aux questions de nutrition.

Dès sa création en 2014, la Ferme de la buttePinson a développé l’accueil de personnescondam nées par la justice à des travaux d’intérêtgénéral (Tig) en cas d’une première condamna-tion ou de récidive, pour de petits délits. Ce sontprincipalement les jeunes qui sont concernés : les18-25 ans représentent 40 % du public accueillidans le cadre des Tig. Dans la continuité de cettedémarche, la Ferme de la butte Pinson lance desateliers et chantiers d’insertion (Aci), dispositifdestiné à permettre une formation et une reprised’activité à des personnes très éloignées de l’em-ploi, bénéficiaires de minimas sociaux, ou à desjeunes en grande difficulté.

Le projet des Fermiers de la Francilienne est aucroisement de divers enjeux de développementlocal. Il permet notamment de mener une actionde protection des espaces naturels sur des terri-toires très urbanisés. Le pâturage des moutonssur les espaces verts et les parcs des villes permetaux collectivités de diminuer leurs coûts finan-ciers et environnementaux d’entretien de cesespaces, la ferme y trouvant en échange de quoinourrir en partie les moutons.

46

1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU DES ACTEURS

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Page 47: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

Aujourd’hui, l’association gère cinq fermes en Île-de-France (Montmagny, Gonesse, Pierrefitte-sur-Seine, Villetaneuse et une ferme mobile).

IPM – UNE PLATEFORME POUR LA MOBILITÉ INTERNATIONNALE DES JEUNES

AVEC : Thierry Farre, responsable Ipm.

Née sous la forme associative en 2012, grâce àl’Union régionale et l’Animation régionale desmissions locales de Rhône-Alpes, l’ancienne pla-teforme Ipm est devenue un service intégré à ladirection générale de l’Animation régionale desmissions locales (Arml) d’Auvergne – Rhône-Alpes en 2016. L’objectif de la plateforme est defavoriser la mobilité internationale des jeunesdans un but d’insertion professionnelle, en parti-culier celle des Jamo ( jeunes ayant le moins d’op-portunités). Le public visé est celui des jeunes de18 à 26 ans : les niveaux de formation allant de VIà IV représentent les trois quarts du publicaccueilli et les jeunes issus des quartiers priori-taires 35 % du total. Environ 2 000 jeunes sontreçus en moyenne chaque année, pour130 départs, favorisés le plus souvent par des dis-positifs européens. Le budget global de l’associa-tion approche le million d’euros.

WIMOOV — CONSEILLER EN MOBILITÉ : UN MÉTIER EN CONSTRUCTION

AVEC : Romain Dallari, conseiller mobilité et référentformateur, et Ismaël Eychenne, conseiller mobilité,Wimoov.

L’association Wimoov a pour objet principal desensibiliser et d’accompagner vers une « mobilitéautonome, responsable et respectueuse de l’envi-ronnement » et de promouvoir le développementde nouvelles pratiques de mobilité. Fondée en1998, l’association s’est d’abord appelée Voiture &Co, avant de rejoindre le groupe Sos en 2007, puisde changer de nom en 2014. L’association estdevenue l’un des acteurs les plus structurés dusecteur de la « mobilité inclusive » en Île-de-

France. À ce titre, elle mène une réflexion conti-nue sur le métier de conseiller mobilité – ses attri-buts, ses outils, sa formation, jusqu’à sa grilled’évolution professionnelle.

Le conseiller accompagne vers l’autonomie enmatière de mobilité un public en démarche d’in-sertion sociale et professionnelle via des interven-tions collectives ou, principalement, individuelles.Les interventions peuvent être de trois natures :matérielles (location ou réparation de véhicule…),pédagogiques (savoir utiliser les transports encommun, lire un plan, utiliser un site Internet ouune application pour préparer ses déplacements),financière (appui aux demandes d’aides de droitcommun éventuellement proposées par PôleEmploi ou autre, voire orientation vers d’autresdispositifs du type permis à un euro par jour, cré-dit social…).

Le conseiller mobilité peut toujours prolonger etdévelopper sa mission d’animation territoriale encohérence avec le développement économiquedes territoires en menant ou en contribuant à laréalisation d’études territoriales, en proposant ouen concevant de nouveaux projets mobilité.

LE PERMIS DE CONDUIRE COMME LEVIER DE RETOUR À L’EMPLOI

AVEC : Véronique Dalet, responsable du serviced’auto-école sociale et solidaire, et VéroniqueRenard, directrice, association Rues et Cités,Montreuil.

L’association de prévention spécialisée Rues etCités, située à Montreuil, porte depuis les années1990 une auto-école sociale. Renforcée et déve-loppée en 2014, celle-ci est devenue une activité àpart entière de l’association.

L’objectif premier de l’auto-école est l’insertionsociale et professionnelle de son public. Dès lorsqu’une personne a un projet professionnel néces-sitant l’obtention du permis de conduire et quecette même personne est accompagnée par unchargé d’insertion, elle peut prétendre accéder àl’auto-école de Rues et Cités. L’auto-école fonc-

47

D. Développement économique et emploi

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Page 48: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

tionne en entrées et sorties permanentes et nonpar sessions fixes. Des formations commencentdonc à n’importe quel moment de l’année, exi-geant une organisation complexe, mais favorisantla souplesse indispensable à des stagiaires auxparcours chaotiques. Les résultats en matière deréussite aux examens de code et de conduite sontplus qu’encourageants : l’auto-école sociale etsolidaire de Rues et Cités est devenue en 2016 ladeuxième auto-école sociale du département surles huit que compte actuellement la Seine-Saint-Denis.

Ces 4 expériences sont disponibles en lignesur le site de Pro fession Banlieue à larubrique « Fiches d’expérience ».

!

48

1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU DES ACTEURS

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Page 49: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

" CONSTRUCTION IDENTITAIRE DES JEUNES DES QUARTIERS SENSIBLES

– Cycle de qualification

29 septembre, 6 et 13 octobre 2017 – 39 partici-pant(e)s

AVEC : Jean-Pierre Benoit, pédopsychiatre, chef dupôle pédopsychiatrie-addictologie, hôpital de Saint-Denis ; Pierre-Yves Chiron, sociologue, docteur ensciences de l’éducation ; Pascal Lardelier, professeurà l’université de Bourgogne – Franche-Comté ;Francine Nyambeck, maîtresse de conférences ensciences de l’éducation, université de Paris-Est –Créteil (Upec)/Espe, laboratoire Lirtes/Ouiep ;Jérôme Payen de La Garanderie, psychiatre hospi-talier, service de pédopsychiatrie universitaire duChu de Créteil ; Alain Vulbeau, enseignant-cher-cheur, Centre de recherche éducation et formation(Cref), université de Paris-Ouest – Nanterre-La Défense.

La jeunesse est une période traversée de question-nements et de crises, dont celle de l’adolescence,favorisant la construction de l’identité du futuradulte. Aucun adolescent et/ou jeune adulten’échappe aux périodes d’exaltation, de rébellion,de confusion… et autres «convictions» plus oumoins violentes. Ce temps de l’adolescence estsouvent marqué par un travail de synthèse et deréinterprétation du vécu de l’enfance, destiné àconstruire un «!moi!». Ce travail permet aux jeunesd’acquérir de la confiance en soi, de l’autonomie etune construction idéale d’eux-mêmes et de leurdevenir. La représentation de soi est, en effet, au

cœur du dispositif identitaire. Mais les jeunes ne seconstruisent jamais seuls, ils ont besoin des autres,de leur regard, pour devenir des personnes recon-nues comme telles. Les processus de socialisationparticipent donc pleinement de la construction desidentités. Quelles sont les étapes clés de l’adoles-cence? Comment parents et professionnels peu-vent-ils accompagner au mieux la jeunesse ?Comment les jeunes peuvent-ils être perçus par lasociété autrement que comme une menace, etsoient considérés, au contraire, comme des atouts?

Lors de la première séance, Jean-Pierre Benoit arappelé que tous les jeunes connaissent un «!pro-cessus adolescent!» par lequel ils passent du sta-tut d’enfant au statut d’adulte. Leur appareil psy-

49PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Collectivités territoriales(services, Dg, élus) : 20,5 %

Usagers / Citoyens : 3,4 %

État et organismes rattachés : 51,5 %

Associations : 23,7 %

Autres acteurs : 0,5 %

Bailleurs sociaux : 0,5 %

E Éducation, jeunesse

CQ Construction identitaire des jeunes 3 16 39EV École et ville 3 190 190GT Volet éducatif des contrats de ville 5 15 31RD Coordonnateurs Pre 1 5 5AR Copil Noisy-le-Grand 2 38 38AR Rencontre porteurs de projet Réaap 1 41 41AR Soirée Réaap 1 62 62R Autour du réseau Clas 1 43 43TOTAL 17 410 449

ÉDUCATION, JEUNESSE Nom

bre

de sé

ance

sda

ns l’a

nnée

Nom

bre

de p

erso

nnes

di

ffére

ntes

Prés

ence

s cum

ulée

s

Page 50: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU DES ACTEURS

50

chique gère cette transition au niveau individuelet, pour certains, cela ne se fait pas sans heurts :ils développent en effet parallèlement des méca-nismes de défense psychique comme l’inhibition,l’ascétisme, le clivage, le!déni, la projection deleurs problèmes sur les autres, et peuvent égale-ment développer des troubles anxieux, des trou-bles psychotiques ou des addictions. 12!% des ado-lescents présentent une dépression avérée, 8!%ont déjà fait au moins une tentative de suicide,40!% pensent que la vie ne vaut pas la peined’être vécue (source Inserm 2015). Les milieux culturel, familial et social influencent cette transi-tion. Jean-Pierre Benoit conclut par cette phrasedu psychiatre Maurice Corcos, extraite d’un jour-nal destiné aux infirmiers : «!Ce qui soigne lesadolescents, c’est le temps relationnel.!» Ainsi,passer du temps avec les jeunes, leur laisser dutemps lors d’un entretien, c’est cela qui les soigne.

Jérôme Payen de La Garanderie est intervenu sur laradicalité de certains jeunes, en précisant qu’ils’agit d’un phénomène humain, d’une prise deposition intérieure et d’un élément clef chez l’ado-lescent. La radicalité fait partie du processus d’auto-nomisation du jeune, qui est en quête de sens,d’idéal, et se bat pour ses valeurs. La radicalisationquant à elle est un passage à l’acte. Aujourd’hui, elleest essentiellement associée à l’islam. Or il existedifférentes formes de radicalité (politique, écolo-gique, alimentaire…) pouvant conduire à la radicali-sation. La radicalité étant une quête de sens indivi-duel, une recherche d’appartenance, de liens, laradicalisation doit être considérée comme unepathologie de l’appartenance, pour ceux qui netrouvent pas les liens dont ils ont besoin.

La seconde séance portait sur le contexte danslesquels les jeunes grandissent et les espaces deformation de l’identité. Dans une approche socio-anthropologique, Francine Nyambeck est interve-nue sur la construction identitaire en situationd’interculturalité, montrant l’importance de réin-terroger le processus d’acculturation de certainsjeunes par lequel se fabriquent les paradoxes deleurs sentiments d’appartenance à la sociétéfrançaise. Chez les descendant(e)s d’immigré(e)s,la construction identitaire est en effet structuréeet nourrie par des rapports sociaux, politiques,historiques, etc., ayant lieu dans le cadre de

contacts entre individus de groupes culturels dis-tincts. Aujourd’hui, le contexte sociopolitique tendà évacuer une approche compréhensive de ces phé-nomènes d’indentification: certains de ces jeunesdéveloppent des stratégies identitaires d’intégra-tion, d’autres de séparation ou de rupture totale.

Pascal Lardelier a expliqué comment les réseauxsociaux participaient dorénavant de la construc-tion identitaire et de la socialisation des jeunes,qui ont investi l’univers numérique pour des rai-sons psychologiques (construire une image etjouer avec), sociologiques et anthropologiques.

La troisième séance abordait les jeunes commeressources. Alain Vulbeau a rappelé que les jeunessont plutôt perçus à travers le danger, qu’ils peu-vent subir ou représenter, et plus rarement commeun potentiel. Ceux des quartiers sensibles, notam-ment, font souvent l’objet de discours stigmati-sants. Or ils peuvent contribuer aux solutions.Encore faut-il qu’ils soient sollicités et que les pro-fessionnels interrogent leur propre posture, quileur laisse peu de place, pour construire avec eux.

C’est ce que Pierre-Yves Chiron a bien identifié enparticipant à la mise en place d’un conseil dejeunes dans lequel les professionnels avaient dumal à ne pas orienter ou irriguer le débat vers lesattentes de la municipalité. Pierre-Yves Chiron rap-pelle que la participation démocratique n’est pasun phénomène linéaire, unidirectionnel, et qu’ellerelève de l’engagement des participants eux-mêmes, des interactions qu’ils entretiennent avecl’institution et ses représentants. Il propose de lamodéliser au travers de la succession de troisphases : l’apprentissage, la confrontation et l’ur-gence. Pour lui, ces trois phases sont révélatricesdes enjeux et limites de l’exercice de la participa-tion démocratique. Au-delà de l’objectif de remo-bilisation des citoyens dans le jeu, ou les enjeux,des politiques publiques, la participation démo-cratique révèle en fait les enjeux existant entreune collectivité locale, dont les représentants sontdémocratiquement élus, et la population de sonterritoire. Enjeux en termes de pouvoir sur l’actionpublique locale, en termes de maîtrise de l’infor-mation, de la complexité (des sujets, du fonction-nement des organisations, des structures, de l’ex-pression en public…), en termes de représenta-

Page 51: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

E. Éducation, jeunesse

51

tions et de cohésion sociale. Situer ces enjeux àleur juste niveau est une priorité pour permettrela survie des dispositifs de participation.

Les travaux issus de ce Cycle seront publiésen 2018 dans la collection Les Cahiers.

" L’ÉCOLE ET LA VILLE

– Journées de formation

24 novembre 2016, 7 mars et 23 mai 2017 – 174 par-ticipant(e)s

Depuis l’année scolaire 2006-2007, ProfessionBanlieue organise avec la direction des servicesdépartementaux de l’Éducation nationale de laSeine-Saint-Denis des journées de formation endirection des coordonnateurs des réseaux d’éduca-tion prioritaire (Rep) et des professionnels de la poli-tique de la ville, dont les équipes de réussite éduca-tive. Chaque journée est construite en deux temps:la matinée est organisée autour de la présentationd’un rapport ou d’une étude, qui est mise en débat;l’après-midi est réservé aux échanges autour despratiques professionnelles. Depuis 2009, ces inter-ventions sont capitalisées dans la collection L’Écoleet la Ville, entièrement téléchargeable dans larubrique «!Publications! » du site Internet deProfession Banlieue. Les actions présentées dans cerapport concernent l’année scolaire 2016-2017.

REGARD SUR LES JEUNES DE BANLIEUE

– 24 novembre 2016

AVEC: Fabien Truong, sociologue, université de Paris VIII,laboratoire Cultures et sociétés urbaines (Csu).

Alors qu’il était encore enseignant de sciences éco-nomiques et sociales et titulaire sur zone de rem-placement, le sociologue Fabien Truong a suivipendant dix ans une vingtaine d’élèves de laSeine-Saint-Denis, du baccalauréat au début deleur vie professionnelle. Contrairement à une idéetrès largement répandue, ces jeunes n’étaient pastous en rupture scolaire et il lui a semblé néces-

saire d’aborder autrement les difficultés de cer-tains d’entre eux, pour les comprendre, interro-geant ainsi la capacité de l’école à accompagnerces élèves au-delà des préjugés et stéréotypes quiaffectent si souvent l’institution, le plus souvent àson insu. Sa recherche s’est construite autour detrois axes méthodologiques :– ne plus se centrer uniquement sur la relation à

l’intérieur du lycée ou de l’école ;– suivre des trajectoires individuelles et se centrer

sur des individus, pour aller au-delà de la méca-nique implacable de la reproduction sociale ;

– changer d’échelle temporelle, pour dépasser lespréjugés.

Au travers différents témoignages de jeunes, FabienTruong démontre alors que, si la réussite est unenjeu pour tous, les conditions du succès ne sontpas les mêmes pour tous. Pour ceux des quartierspopulaires, qui ont à affronter le stigmate de la ban-lieue et pâtissent souvent de carences en matièrede normes d’excellence scolaire, le parcours estsemé d’embûches. Comme tous les autres, ils éla-borent pour eux-mêmes, dans leur parcours versl’âge adulte, le «!sens d’un chemin!» qui leur est pro-pre, dans lequel s’effectue une rationalisation deleur histoire et de leurs frustrations ou espoirsdéçus, et une projection vers l’avenir. Ce travail deconstruction de trajectoire est permanent et n’estpas spécifique à la banlieue. Il leur faut apprendre àse couper de leur milieu d’origine tout en étantreconnus par les leurs. Ils doivent aussi apprendre àse penser dans leur singularité et à rationaliser leurparcours. Cela se construit dans le temps.

Quand Sarah entre à Sciences Po Paris, elle est por-tée par une dynamique de réussite. Alors que satrajectoire devait régler son «!problème avec labanlieue!», qu’elle pense «!en être sortie!», dansson nouveau contexte, dans les discussions qu’ellea avec ses camarades, tout la renvoie à la banlieue.Une observation de la trajectoire de Sarah limitéeà un ou deux ans aurait montré de la violencesociale, du désespoir et une épreuve quasi insur-montable. Or, sur cinq-six ans, Sarah trouvera desressources pour dépasser ces épreuves, avancerdans son parcours scolaire et se construire.

Irfan, quant à lui, est dans une situation scolairedifficile puisqu’il passe pour la troisième fois le bac.

Page 52: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU DES ACTEURS

52

C’est sa dernière chance. Il décide donc de quitterl’établissement de banlieue dans lequel il est scola-risé pour aller dans un établissement privé à Paris,un établissement religieux juif. Il se retrouve avecdes enfants de milieu plutôt bourgeois et deconfession juive. Au départ, il a le sentiment qu’ildoit se couper d’un certain nombre d’attachespour avancer. Mais, lors d’un cours de philosophie,se déroule un débat sur la banlieue, les quartiers,durant lequel ressortent tous les stéréotypes, nour-ris par la quasi-totalité de l’audience et le profes-seur. Irfan prend alors la parole et argumente pourdémonter les propos. Cet épisode sera un élémentfondateur pour la trajectoire d’Irfan qui obtiendrason bac cette année-là. Pourquoi Irfan réagit-ilcomme il le fait? Il a une expérience consistante dela gestion du stigmate et du rapport existant dansdes micro-interactions qui peuvent dégénérer ouêtre vécues sous le prisme du drame. D’une cer-taine manière, il réactive cette expérience sur uneautre scène dans son dernier lycée et vit alors leschoses de manière différente.

L’après-midi était consacré à la présentation dedeux expériences :

• 1 001 territoires se mobilisent avec les parentspour la réussite de tous les enfants – QuartiersSémard et Delaunay-Belleville, à Saint-Denis.AVEC : Michel Pegon, coordinateur Rep, et PascalAubert, militant «!1 001 territoires!»;

• Réussir au lycée, à Clichy-sous-Bois. AVEC : CéciliaBordas, professeur d’histoire-géographie, et ZakiKadri, professeur de sciences économiques etsociales, lycée Alfred-Nobel, Clichy-sous-Bois.

L’ÉCOLE APPREND-ELLE L’ÉGALITÉ ENTRE LES FILLES ET LES GARÇONS ?

– 7 mars 2017

AVEC : Isabelle Collet, maîtresse d’enseignement etde recherche en sciences de l’éducation, Groupe

relations interculturelles et formation!des ensei-gnants – genre et éducation (Grife-ge).

En préambule, Isabelle Collet précise qu’elle estenseignante à l’université de Genève. Dans cetteuniversité, depuis 2010, grâce à la pression demouvements féministes et associatifs dont lesactions sont soutenues par les élus politiques,une formation obligatoire et évaluée sur l’égalitéfilles-garçons a été mise en place pour tous lesenseignant(e)s du primaire et du secondaire.Isabelle Collet rappelle également que tout, duprincipe d’égalité entre filles et garçons, est pré-sent dans les textes de loi, les textes sur la forma-tion des enseignants, le bulletin officiel…, et qu’ilfaut (ou faudrait), juste, appliquer la loi.

Car la situation sur le terrain est loin d’être égali-taire : les études Pisa6 montrent une meilleureréussite des filles à l’école, presque toutes disci-plines confondues, environ jusqu’au baccalau-réat, et un décrochage massif des garçons, en par-ticulier ceux des quartiers défavorisés. À la sortiedu système éducatif, les femmes sont plus diplô-mées que les garçons, puis disparaissent. On lesretrouve dans les missions locales vers l’âge de25 ans et l’éventail des métiers qu’elles envisa-gent, tous milieux sociaux confondus, est plusrestreint que celui des garçons.

Isabelle Collet interroge : «!L’école est-elle décon-nectée de la réalité sociale, puisque les élèvesqu’elle distingue ne seront pas celles (et ceux) quideviendront l’élite de la société ? » ; et invoque lasociologue Marie Duru-Bellat : «!Si la société uti-lise l’école pour se reproduire (comme dans le casdes classes sociales), comment expliquer que lesexe qui est dominé dans le monde du travail soitle sexe dominant à l’école ?!»

Si l’école ne fabrique pas les stéréotypes et lespréjugés, elle amplifie leur diffusion, par la façondont filles et garçons sont interrogés ou sollicitésen classe, ou par ses manuels scolaires, qui biensouvent ignorent les grandes figures fémininesscientifiques et/ou artistiques… Or la mission de

6 Le Programme international pour le suivi des acquis des élèves, Pisa, est un ensemble d’études menées par l’Organisationde coopération et de développement économiques (Ocde) visant à mesurer les performances des systèmes éducatifs despays membres et non membres.

Page 53: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

E. Éducation, jeunesse

53

l’école est l’égalité, qu’il s’agisse des classessociales, des élèves, d’origine variée, et des sexes.La notion d’égalité doit donc constituer pour elleun levier. D’où l’importance de la formation desenseignant(e)s qui, en tant qu’éducateurs et édu-catrices, n’ont pas pour rôle de présupposer despréférences ou des aptitudes innées en fonctiondu sexe, de la classe sociale ou de l’ethnie, et doi-vent faire un même pari de réussite pour touteset tous en proposant aux jeunes de faire ce mêmepari pour elles-mêmes et eux-mêmes.

Isabelle Collet rappelle également la différenceentre sexe et genre: le sexe d’un individu relève dedifférences génétiques entre mâle et femelle, legenre d’une construction sociale du sexe, c’est-à-dire de l’ensemble des attributs et comportementsqu’une société donnée, à une époque donnée,attribue aux êtres, mâle et femelle. Elle montre queles jeunes sont influencés par cette constructionsociale, renvoyant à des compétences prototypessexuées, pour s’orienter professionnellement.

L’après-midi était consacré à la présentation dedeux expériences :

• L’approche intégrée de l’égalité filles-garçonsdans l’éducation. AVEC : Gwenaëlle Ferré,conseillère conjugale au centre de planificationdu centre municipal de santé, Aubervilliers ;Yéléna Perret, chargée de mission Droits desfemmes, Auber villiers ;

• Sensibilisation de l’équipe enseignante sur labase d’observations en classe. Élaboration deséquences d’apprentissage à partir d’albumsjeunesse. AVEC : Rémy Lacave, directeur, etNajoua Lacheb, enseignante, école maternelleHenri-Wallon, Bagnolet.

INÉGALITÉS ÉDUCATIVES ET NUMÉRIQUE : L’APPORT DE L’ANTHROPOLOGIE DES USAGES

– 23 mai 2017

AVEC : Pascal Plantard, professeur en sciences del’éducation, anthropologue des usages des tech -nologies numériques et chargé de mission inno -

vation pédagogique et numérique, université deRennes II.

L’approche anthropologique des usages numé-riques permet de comprendre les processus liés auxtechnologies numériques afin de mieux appréhen-der les inégalités de leurs usages. Pascal Plantardrappelle tout d’abord que toute technologie, au-delàde son aspect utilitaire, a une fonction symboliqueet que la prise en compte de cette fonction est indis-pensable à sa compréhension. Les technologiesnumériques ne sont ni bonnes ni mauvaises parnature. Sont-elles efficaces pour lutter contre l’échecscolaire? Répondre à cette question implique d’étu-dier tous ses aspects connexes, complexes et struc-turants en matière d’usage et d’appropriation.

Les technologies sont autant de moments denotre histoire, elles déclinent une diffusion entrois phases qu’il est important de connaîtrelorsque l’on fait de la médiation, de l’éducation, dela formation et/ou de la culture en les utilisant :l’innovation, la massification et enfin la banalisa-tion. Cette dernière phase de banalisation faitentrer la technologie dans notre environnementordinaire. Aujourd’hui, selon une étude du Crédocde décembre 2016, 84!% des personnes sont équi-pées et connectées à l’Internet fixe en France. Onparle dorénavant de droit à l’Internet, de citoyen-neté Internet. Les adolescents se socialisent désor-mais, y compris dans leurs relations amoureuses,avec Facebook. Ce réseau social numérique doitêtre pris en compte comme une norme sociale decommunication, d’interaction, une norme d’usage.Cependant, tous les jeunes, s’ils baignent dans lenumérique, ne sont pas égaux vis-à-vis des usageset des pratiques des technologies numériques. Ilsont d’autant plus besoin d’un accompagnementque leurs pratiques sont différenciées.

Les travaux sur les liens entre les usages du numé-rique par les adolescents et la scolarité sont peunombreux et présentent des conclusions hétéro-gènes. Les recherches existantes montrent que lescompétences numériques des élèves dépendentdavantage de leur contexte socio- culturel que del’équipement scolaire et des pratiques enseignantes.Surtout, les représentations communes de l’adoles-cence sont à déconstruire, notamment celles pen-sant le lien entre usages du numérique et niveau sco-

Page 54: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU DES ACTEURS

54

laire. Ainsi, une étude récente sur les inégalités édu-catives et le numérique7 croisant parcours scolaires,loisirs et usages du numé ri que!démontre que les iné-galités éducatives s’expliquent par le jeu d’interac-tions de cinq ordres: le lieu de résidence et le collègefréquenté, les politiques éducatives, le milieu socialdes parents, le genre et l’âge. Un usage nul ou quasi-ment nul d’Internet est en corrélation avec le risqueaccrû d’être faible scolairement; les enfants quiregardent la télévision moins d’une heure par jourd’école réussissent mieux que ceux qui la regardentplus de deux heures; enfin, la prédominance du jeuen ligne parmi les activités sur Internet diminue lerisque d’être faible.

L’après-midi était consacré à la présentation dedeux expériences :

• Simplon.Co, une «"école"» du numérique àMon treuil. AVEC : Arthur Romano, chargé deprojet Class Code ;

• Expérimentations numériques en classe detoute petite section. AVEC : Didier Delmont,chargé de mission Maternelle, Dsden 93.

Les textes de l’ensemble de ces trois tempsd’intervention seront disponibles en ligne en2018 sur le site de Profession Banlieue dansla rubrique «! Publications! », collectionl’École et la Ville.

" LE VOLET ÉDUCATIF DES CONTRATS DE VILLE

– Groupe de travail

– 10 janvier, 27 février, 30 mars, 16 mai, 11 septembre

ANIMATION : Véronique Laforets, sociologue, Labo -ratoire de recherches collaboratives (Larec).

Faisant suite à un travail amorcé en 2016, les coor-donnateurs et coordonnatrices de réussite éduca-tive de 13 villes de la Seine-Saint-Denis ont sou-

haité mener une réflexion sur le volet éducatifdes contrats de ville. Véronique Laforets assuraitl’animation du groupe de travail.

L’instruction conjointe des ministères de la Ville etde l’Éducation nationale du 28 novembre 2014 rela-tive à «!l’intégration des enjeux d’éducation au seindes contrats de ville!» appelle à un travail des par-tenaires et des institutions autour d’objectifs com-muns. Ce travail doit être réalisé à partir de diag-nostics partagés s’appuyant sur des données trèslarges, scolaires et périscolaires, dont celles concer-nant les politiques de loisirs et de jeunesse des ter-ritoires. Le volet éducation des contrats de villevise!une meilleure mixité sociale dans les écoles,compte tenu de son impact avéré sur : la réussite etle climat scolaires ; la réduction des écarts de réus-site scolaire ; la réduction du nombre de décro-cheurs ; l’amélioration du bien-être des enfants etdes jeunes dans le quartier ; la participation desparents à la définition des orientations. Le texteprécise en outre que le programme de réussiteéducative doit constituer un axe fort du contrat deville et de sa cohérence au plan éducatif.

L’ensemble des activités et des actions éducativesse déroulant dans les quartiers de la politique de laville ou concernant des publics qui y résident entredans le périmètre de ce volet éducation. Il nécessitel’articulation, la complémentarité et la mise encohérence des actions des différents partenaires.L’élaboration des contrats, leur mise en œuvre etleur suivi doivent être pilotés avec l’Éducationnationale. De la mise en regard des textes législa-tifs avec l’analyse des organisations locales par lescoordonnateurs, il ressort les points suivants :– un resserrement des aires géographiques du pro-

gramme de réussite éducative (Pre) et l’harmoni-sation des géographies prioritaires de l’Éducationnationale et de la politique de la ville ;

– un glissement progressif de compétencescommu nales vers le niveau intercommunal, quiconstitue pour le moment un frein aux collabo-rations nécessaires à l’animation du volet édu-catif des contrats de ville. Les incertitudes orga-nisationnelles propres à toute période de chan-gement se doublent d’inquiétudes de la part

7 Agence nationale de la recherche (Anr), «!Les inégalités éducatives et la construction des parcours des 11-15 ans dans leursespaces de vie!» (Anr-Ineduc 2012-2016). L’étude a sollicité 38 collèges publics et privés de trois académies (Rennes, Caen etBordeaux), 3 350 élèves de 4e et 1 058 parents.

Page 55: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

E. Éducation, jeunesse

55

des équipes chargées des différents dossiers. Defait, très peu de participants ont reçu des infor-mations ou même des sollicitations pour contri-buer à l’actualisation et à l’animation des voletséducation des contrats de ville ;

– concernant les aspects de pilotage, les textes pré-voient une articulation étroite de l’action éduca-tive de droit commun et des Pre. En particulier, lesactions du projet éducatif territorial (Pedt) inté-ressant les quartiers prioritaires doivent néces-sairement intégrer le volet éducatif des contratsde ville. Or on constate que les coordonnateursde réussite éducative ont très peu été associés àla mise en place du Pedt, et restent depuis globa-lement à l’écart des discussions à son sujet.

Les derniers textes législatifs à propos du voletéducatif des contrats de ville!prévoient d’élaborerdes Pedt équitablement accessibles et profitablesà tous les enfants, c’est-à-dire des projets éduca-tifs locaux inclusifs. Une telle démarche nécessiteune modification radicale de la manière de penseret de prendre en compte les difficultés des enfantset des jeunes. Alors que les Pre ont été mis enplace avec l’objectif de pallier les difficultés de cer-tains enfants en leur apportant des moyens sup-plémentaires, dans une logique compensatoire etindividualisée, le volet éducatif des contrats deville invite à prendre l’option inverse, pas nécessai-rement à la place ou en opposition à la première,mais dans l’optique de considérer l’action éduca-tive elle-même, de l’aménager, éventuellement dela transformer pour que tous les enfants, y compris ceux en difficulté, puissent y avoir accès,et de manière féconde. Il s’agit donc moins d’avoirune action avec et sur les enfants et les familles,mais davantage de développer une action avec etsur les services éducatifs de droit commun.

Un document de synthèse sera publié en2018 dans la collection Les Textes.

" RÉUNION DÉDIÉE COORDONNATEURS ET COORDONNATRICES DE RÉUSSITE ÉDUCATIVE

– 13 décembre

À l’issue du groupe de travail consacré au voletéducatif des contrats de ville, les professionnelsont souhaité se réunir en dehors de tout travailthématique pour échanger sur leurs Pre. Il a beau-coup été question des modalités du contrôle degestion lancé par le Cget, qui a concerné un Pre dela Seine-Saint-Denis en 2017, mais devrait êtregénéralisé à l’ensemble des Pre.

Ces réunions se poursuivront en 2018.

" FICHE D’EXPÉRIENCE

PLUS QU’UNE SOUPE

AVEC : Shérazade Khorchid, présidente de l’associa-tion Plus qu’une soupe.

À la fin 2015, le centre social municipal Anne-Franket le bureau information jeunesse de la ville deBagnolet invitent des jeunes à participer à une col-lecte alimentaire et à préparer un repas de Noëlpour des personnes isolées. Parmi eux, Shérazade etquatre de ses amis du quartier trouvent dans cetteaction une manière de répondre au malaise qu’ilsressentent face à de telles situations. Avec cettepremière action collective, ces jeunes trouvent unmoyen, une forme pour s’engager. L’associationPlus qu’une soupe est alors créée en 2016 et a pourobjet de « mener toute action humanitaire et soli-daire en direction des personnes fragilisées etdémunies de tous âges et d’organiser tout événe-ment visant à financer ces actions ».

Les jeunes à l’origine de Plus qu’une soupe sontaujourd’hui encore très investis et le fonctionne-ment de l’association est désormais stable.L’association a permis à de nombreux jeunes devivre leur première expérience d’engagementsans le formalisme et les lourdeurs d’autres struc-tures plus importantes, dans lesquelles il est plusdifficile de prendre place et dont le mode de fonc-tionnement ne correspond pas vraiment au leur.

Cette expérience est disponible en ligne surle site de Profession Ban lieue à la rubrique« Fiches d’expérience ».

!

Page 56: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

" VALEURS DE LA RÉPUBLIQUE ET LAÏCITÉ

– Formation-action

17 et 18 mai, 13 et 14 octobre 2016 – 48 partici-pant(e)s

ANIMATION : Olivia Maire, directrice adjointe,Profession Banlieue, et Faïda Yahiaoui, chargée deprojets, Fédération des centres sociaux 93.

Le 6 mars 2015, le Comité interministériel à l’égalitéet à la citoyenneté a lancé un plan national de for-mation intitulé Valeurs de la République et laïcité àdestination de l’ensemble des professionnels encontact avec le public. Ce plan, piloté par les direc-tions régionales de la jeunesse, des sports et de lacohésion sociale (Drjscs), s’appuie sur un kit de for-mation, structuré sur deux jours, élaboré par ungroupe de travail interministériel et l’Observatoirede la laïcité. Il s’agit d’une part d’aider les profes-sionnels à avoir une posture professionnelle adap-tée à leur fonction et au statut de leur structureemployeuse; et, d’autre part, de leur apporter desréponses précises quant aux demandes et situa-tions rencontrées dans l’exercice de leurs fonc-tions, ces réponses devant être fondées sur le droiten matière de respect des principes de laïcité et denon-discrimination, dans une logique de dialogueavec les populations. La thématique est abordée àtravers une approche historique, législative et pra-tique, en s’appuyant sur une diversité d’outils(quiz, film, jeu de rôle, mots croisés…) mettant les

stagiaires au travail tout en offrant un large espaced’échanges et de débats permettant à chacun(e)d’exprimer ses interrogations et son expérience.

Ce plan est déployé localement par différentscanaux : Centre national de la fonction publiqueterritoriale (Cnfpt), grandes fédérations d’éduca-tion populaire (Francas, Ligue de l’enseignement,Centres d’entraînement aux méthodes d’éduca-tion active [Cmea]…), Conseil national des mis-sions locales, Fédération nationale des centres

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 201756

FA Valeurs de la République et laïcité 5 31 51GT Santé mentale, psychiatrie et territoires 5 35 845à7 Chroniques d’exil et d’hospitalité 1 16 16AM Mettre au jour les inégalités sexuées (gender budgeting) 1 27 27

R Santé, vous avez dit santé 1 71 71FA Les droits culturels, levier du pouvoir d’agir 4 16 35

RD Coordonnateurs Asv 2 13 13R Histoire, mémoires et lutte contre les discriminations 1 71 71

GT Accompagnement des associations à l'utilisation de Médios 2 6 7

TOTAL 22 286 375

ÉGALITÉ, LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS ET ACCÈS AUX DROITS N

ombr

e de

séan

ces

dans

l’ann

ée

Nom

bre

de p

erso

nnes

di

ffére

ntes

Prés

ence

s cum

ulée

s

Collectivités territoriales(services, Dg, élus) : 37,8 %

Usagers / Citoyens : 0,3 %

Agences, chambres consulaires, … : 0,7 %

État et organismes rattachés : 14,7 %

Associations : 40,2 %

Autres acteurs : 2,8 %

Bailleurs sociaux : 3,5 %

F Égalité, lutte contre les discriminations et accès aux droits

Page 57: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

F. Égalité, lutte contre les discriminations et accès aux droits

57

sociaux et socioculturels, Union sociale pour l’ha-bitat, réseau information jeunesse… Les centresde ressources politique de la ville à l’échelle natio-nale ont également été sollicités.

En Seine-Saint-Denis, Profession Banlieue a choiside déployer le plan national en co-animation avecla Fédération départementale des centres sociauxdont la question du vivre-ensemble est au cœurdes pratiques. Au préalable, les deux animatricesont bénéficié d’une formation de trois jours dis-pensée par la Drjscs, afin d’obtenir un agrément deformation. Le public ciblé est celui des profession-nels des associations intervenant dans les quar-tiers en politique de la ville (dont les associationsde prévention spécialisée, les porteurs de projetRéaap, les associations de médiation sociale et cul-turelle…), les missions locales, les centres sociaux etles agents de développement local qui ne peuventbénéficier des formations du Centre national de lafonction publique territoriale (Cnfpt).

En 2017, deux sessions ont été organisées. Même sibon nombre d’entre eux étaient bien au fait de la loide 1905, les participant(e)s ont apprécié de pouvoirs’appuyer sur le cadre juridique pour déconstruireles idées fausses, échanger sur leurs pratiques entreprofessionnels de différents champs, exprimer leursdoutes et leurs difficultés, hors de tout jugement.

" RÉUNION DE BILAN «VALEURS DE LA RÉPUBLIQUE ET LAÏCITÉ»

– 26 janvier 2017

Cette réunion s’est tenue au théâtre de l’Échan -geur, à Bagnolet, avant d’assister au spectacle pro-posé ce jour-là, «!Ce qui nous regarde!», de l’au-teure et metteuse en scène Myriam Marzouki, por-tant sur la laïcité et les discriminations.

Lors des deux formations «Valeurs de la Répu bliqueet laïcité» mises en place en 2016, il avait été évoquéla possibilité de réunir les deux groupes pour dresserun bilan et voir s’il y avait besoin de préciser certainspoints. Les personnes présentes ont rappelé qu’ellesse sentaient désormais plus à l’aise grâce aux préci-sions apportées quant au cadre juridique sur la laï-

cité et qu’il était intéressant de s’être penché sur cestextes. Elles étaient satisfaites des outils transmis;mais toutes n’avaient pas eu le temps de les investir.

" SANTÉ MENTALE, PSYCHIATRIEET TERRITOIRES

– Groupe de travail

2 mars, 20 avril, 30 mai, 14 septembre et14 novembre

ANIMATION : Michel Joubert, professeur émérite desociologie, université de Paris VIII – Saint-Denis.

EN PARTENARIAT AVEC : Pilar Arcella-Giraux, psychiatre,médecin de santé publique, Agence régionale desanté Île-de-France ; Stéphane Jung, coordonna-teur du conseil local de santé mentale, Saint-Denis ;Maria Melchior, épidémiologiste, chargée derecherche, Inserm (équipe Eres).

AVEC : Betty Azocar, directrice par intérim de laMission métropolitaine de prévention des conduitesà risques, Seine-Saint-Denis ; Jean-Pierre Benoit,pédopsychiatre, chef du pôle pédopsychiatrie-addic-tologie, hôpital de Saint-Denis ; Pascal Cacot, méde-cin psychiatre, directeur général de l’associationVivre ; Cécile Cazé, sage-femme, coordinatrice duréseau périnatal Naître dans l’Est francilien (Nef),Montreuil ; Bernard James, membre d’AdvocacyFrance et de l’espace convivial citoyen de Vire ; ZoricaKovacevic, directrice de l’Apcis, Stains ; Élise Longé,coordonnatrice atelier santé ville et conseil local ensanté mentale, Saint-Ouen ; Isabelle Maillard, socio-logue ; Élisabeth Monnerat, coordinatrice de l’asso-ciation nationale des Paej ; Guillaume Monod, psy-chiatre à la maison d’arrêt de Villepinte, pédopsy-chiatre au Cmp de Livry-Gargan ; ChristopheMugnier, psychologue membre de l’association ÀPlaine Vie, Saint-Denis ; Jérôme Payen de LaGaranderie, psychiatre hospitalier, centre médico-psychologique de Saint-Ouen/Eps de Ville-Évrard,Seine-Saint-Denis ; Djamel Salmi, chef de service édu-catif, association Canal, Saint-Denis ; JeanneTendero, membre d’Advocacy France et de l’espaceconvivial citoyen de Caen ; Elizabeth Tuttle, secrétairede l’association À Plaine Vie, Saint-Denis ; Alice

Page 58: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU DES ACTEURS

58

Vignaud, pair-aidante en santé mentale, praticienneet formatrice en éducation thérapeutique du patient.

Après un tour de table, la première séance a per-mis de dégager les questionnements à aborderdans le cadre du groupe de travail : mieux com-prendre les ressources et les logiques d’action,mieux connaître l’évolution des politiquespubliques concernées (politique de la ville, soins,prévention…), penser l’approche des besoins pourles populations (vulnérabilités, souffrance psy-chique, stigmatisation) ainsi que la participationdes «!usagers!» aux actions les concernant.

Les difficultés que connaît la psychiatrie, en Seine-Saint-Denis comme ailleurs, conduisent certainspatients à des ruptures de soins ou à l’absencetotale d’accès aux soins. Lors de la deuxième séance,Christophe Mugnier a présenté la recherche-actionconduite à Saint-Denis avec le groupe d’entraidemutuelle (Gem) L’Entre-temps, dont l’objectif estd’améliorer les services et dispositifs proposés auxpersonnes souffrant de psychoses en tentant dereconstruire le paysage et de ré-identifier tous lesintervenants apparaissant sur le chemin de cespersonnes. Cécile Cazé a ensuite présenté le travaileffectué au sein du Réseau périnatal Nef, maisaussi les ressources mobilisables et les difficultésauxquelles les acteurs se trouvent confrontés pourassurer une réelle prise en compte des problèmesde santé mentale. Les problèmes d’articulation etle manque d’intersectorialité entre la psychiatrie etles autres domaines d’intervention sanitaire etsociale ont été pointés, ainsi que le besoin de chan-gement d’espaces et de paysages!pour les per-sonnes souffrant de troubles psychiques et leursproches.

«!Alors que les médecins chinois sont des promo-teurs de la santé, les médecins européens sontdes soignants de la maladie!», a expliqué JérômePayen de La Garanderie, qui intervenait en mai surla question de la prévention en psychiatrie. Entreprendre soin et soigner, on sent intuitivement ladifférence. Il précise qu’à l’hôpital, on a besoin detemps de coordination, de temps intermédiaires,avec des acteurs pilotant des projets, qui coordon-nent et ne soient pas médecins, afin de permettredes ouvertures dans l’esprit de la prise en chargedes malades et de sortir des corporatismes.

Paradoxalement, pour Guillaume Monod, lescontraintes pénales favorisent le travail clini -que!avec les mineurs incarcérés: la mobilisationd’une équipe pluriprofessionnelle comprenant destravailleurs sociaux et intégrant des surveillantspour faire le travail des infirmiers psychiatriques,autour d’une personne et sur un projet, rend un réeltravail possible, plus qu’à l’extérieur. Le vrai pro-blème, ce sont les sorties. Plus particulièrementtouchés par la précarité sociale, les jeunes en mai-son d’arrêt voient cependant leurs difficultés psy-chiques accentuées par leurs séjours en prison.Maria Melchior a introduit dans un second temps laquestion des déterminants sociaux dans l’approchedes troubles psychiques chez les adolescents.

La dernière séance a porté sur les conditions del’engagement et de la participation des publics,en l’occurrence des personnes affectées par destroubles psychiques. Dans quelles conditions peu-vent-elles devenir actrices au sein de leur mondesocial, participer ou être engagées à travers lesGem ou des associations auxquelles elles sontsusceptibles d’adhérer ou de participer ? Les pro-pos ont été illustrés par une recherche-actionmenée par l’association Advocacy France dont lepari était de mobiliser les membres de plusieursGem sur différents territoires pour engager aveceux une recherche sur les difficultés rencontréespar les personnes connaissant des troubles psy-chiques relativement à leurs droits (accès auxdroits, parentalité, tutelles, prévention, soins).

Une Rencontre poursuivant ces réflexionsest prévue en 2018.

" CHRONIQUES D’EXIL ET D’HOSPITALITÉ.PARCOURS DE MIGRANTS

– 5 à 7

9 mai 2017 – 7 participant(e)s

AVEC : Olivier Favier, historien, traducteur littéraire(italien), auteur et reporter.

Ils s’appellent Mamadou, Adam, Yahya, Abakar,Ismaïl… Ils sont de chair et de sang, et pas de sim-

Page 59: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

F. Égalité, lutte contre les discriminations et accès aux droits

59

ples chiffres comme on les trouve ressassés danstoutes les descriptions de catastrophes humani-taires auxquelles les grands médias s’adonnent.Ils ont des vies héroïques de portée universelle,d’une puissance tragique et romanesque, aux-quelles la société française reste aveugle ouinsensible.

Olivier Favier dresse un état des lieux desdrames humains qui se jouent dans la fuite despopulations provoquée par les guerres, lesrégimes totalitaires, les famines ou les tensionsqui ravagent les sociétés de maints pays dumonde. Il met également en perspective lesexils forcés actuels et ceux du passé, et lesfroides réponses qu’y ont toujours apportées lespotentiels pays d’accueil ; il pointe l’injustice deleur indifférence quand ces pays ont été sou-vent eux-mêmes des pays colonisateurs. Il s’at-tarde ensuite sur le traitement particulierréservé aux jeunes mineurs isolés étrangers,enfants sans famille venus en France, au péril deleur vie, se heurter aux murs de l’indifférence etde la violence institutionnelle.

Pour autant, Chroniques d’exil et d’hospitalitén’est pas un recueil de désespoir. Car ces préam-bules nécessaires posés, ce sont des visages quel’on rencontre, un courage mêlé de souffrances,certes, mais aussi d’énergie à vivre et à espérer.Ainsi de ces figures croisées au fil des pages quiincarnent l’hospitalité, comme les bénévoles deCalais ou d’ailleurs, comme ces deux jeunesfemmes s’organisant spontanément pour pro-poser des cours de français, ou comme sœurMarie-Jo, qui soigne, héberge et réconforte lesquelques personnes qu’elle peut accueillir dansle dortoir de l’église Saint-Bernard, à Paris. Desportraits qui pourraient inspirer les fondementsd’une politique d’accueil digne de ce nom.

La trentaine de chroniques, récits, analyses, por-traits, reportages qui composent l’ouvraged’Olivier Favier a d’abord été publiée entre octo-bre 2013 et mars 2016, au lendemain du démantè-lement de la zone sud du bidonville de Calais, surle site de l’auteur (www.dormirajamais.org) et surBastamag. Elle est aujourd’hui disponible aux édi-tions Le Passager clandestin.

" POUR METTRE AU JOUR LES INÉGALITÉS SEXUÉES: LE «GENDER BUDGETING»

– Après-midi

22 novembre – 27 participant(e)s

AVEC : Édith Maruéjouls, géographe, directrice deL’Arobe et chargée de mission au service stratégieset solidarités urbaines de Bordeaux Métropole ;Yéléna Perret, chargée de mission droit des femmes,Aubervilliers.

Édith Maruéjouls rappelle tout d’abord que l’éga-lité intégrée, ou inclusive, est issue de la loi du4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmeset les hommes (dite loi Najat Vallaud-Belkacem),qui impose aux collectivités territoriales de créerun bilan de situation comparée avec deux volets :un volet interne ressources humaines – la collecti-vité est-elle en capacité de créer l’égalité réelle(carrière, formation, rémunération…) ou d’impul-ser des politiques générales et/ou individuellesaprès avoir constaté des inégalités ? –, et un voletpolitique publique, en direction des habitant(e)s :quand un équipement public est mis en place,quand une politique publique est menée, dequelle manière s’assure-t-on qu’ils sont égali-taires sur la question femmes-hommes ?

Le gender budgeting correspond à l’analyse deséquipements et des actions sous l’angle de ladépense publique. Diagnostiquer les inégalitésnécessite la détermination de critères objectivantles politiques publiques menées : sont-elles égali-taires ou non ? Mais comment les interroger ? Leparadigme féministe et le concept de genre déve-loppé en sciences sociales offrent des sources dequestionnement. Le genre s’appuie sur les stéréo-types de sexe. La distinction de sexe sert, concrète-ment, un projet : celui de hiérarchiser les groupessociaux, en l’occurrence les hommes et lesfemmes. C’est ce que l’on appelle le sexisme, c’est-à-dire l’inégale attribution de valeur entre legroupe social des femmes et celui des hommes.Les pratiques sportives en sont un bon exemple :un homme et une femme ont-ils le même choix entermes de pratiques sportives dans les équipe-ments offrant un panel d’activités omnisports ?

Page 60: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU DES ACTEURS

60

Yéléna Perret a ensuite précisé que le travail menéà Aubervilliers s’inscrivait dans un contexte parti-culier : un réseau de partenaires, une culture com-mune, de la légitimité, un portage politique,administratif et médiatique, une personne dédiéeau projet et, enfin, des financements. À Auber -villiers, on considère que toutes les formes d’iné-galité s’imbriquent entre elles. L’éducation, l’éga-lité professionnelle, la place des femmes dansl’espace public… sont autant de champs à investirpar la collectivité, car elles constituent le terreaudes inégalités sexistes dont la forme la plus graveest la violence faite aux femmes. Yéléna Perret aensuite présenté l’organisation municipaleautour de la thématique de l’égalité femmes-hommes : une délégation municipale dédiée, unchargé de mission et un plan d’actions pour lapromotion des droits des femmes. Ce plan d’ac-tions a différents axes : la sensibilisation despublics, l’approche spécifique pour certainesquestions et l’approche intégrée de l’égalité. Pourl’ensemble des politiques publiques mises enplace, il s’agit de questionner en amont leurseffets égalitaires, afin d’éviter les effets négatifséventuels. Pour Yéléna Perret, l’égalité femmes-hommes représente un axe majeur de travailpour une collectivité, car celle-ci est effectivementen capacité d’agir.

Un document de synthèse sera publié en2018 dans la collection Les Après-midi.

" SANTÉ, VOUS AVEZ DIT SANTÉ?

– Rencontre

20 juin – 77 participant(e)s

AVEC : Nassira Abbas, directrice des politiquessociales, Plaine Commune Habitat ; OlivierBouchaud, chef du service des maladies infec-tieuses et tropicales, hôpital Avicenne, Bobigny ;Aurélie Dutour, chargée de développement,Fédération des associations de médiation sociale etculturelle d’Île-de-France ; Luc Ginot, directeur de lapromotion de la santé et de la réduction des inéga-lités, Ars Île-de-France ; Isabelle Grémy, directricede l’Observatoire régional de santé d’Île-de-France ;

Anne Laporte, responsable du département appuiméthodologique, Ars Île-de-France ; CatherineMangeney, chargée d’études, Institut d’aménage-ment et d’urbanisme d’Île-de-France.

En 2016, l’Agence régionale de santé d’Île-de-France a souhaité recueillir l’avis des habitantspour élaborer son futur projet régional de santé2018-2022 (Prs2). Pour ce faire, plusieurs associa-tions de médiation sociale et culturelle rattachéesà LaFédé (Fédération des associations de média-tion sociale et culturelle d’Île-de-France) ont orga-nisé des rencontres d’habitants afin d’identifier defaçon très concrète quelles étaient leurs priorités.

La Rencontre, co-organisée par Profession Ban -lieue, LaFédé et la Fabrique Territoires Santé (ex-Plateforme nationale de ressources Asv), visait àprésenter cette démarche, ses résultats, et à ques-tionner deux thématiques issues de ce premiertravail : le cadre de vie et la santé mentale.

Comment travailler ensemble autour de ces ques-tions ? Comment la parole des habitants, desbénéficiaires et des usagers peut-elle redonner dusens à l’action des décideurs et des profession-nels ? Comment, de leur place, peuvent-ils fairebouger les lignes ?

Dans un premier temps, Anne Laporte et AurélieDutour ont présenté la démarche menée avechuit associations de médiation sociale. Chacuned’elle a organisé deux réunions avec un grouped’une dizaine d’habitants afin de réfléchir ensem-ble à une définition de la santé et à ses facteursd’influence, ainsi qu’aux possibles actions àmener pour l’améliorer. Le travail mené a mis enévidence que, pour les habitants, la santé ne selimite pas à l’accès aux soins (éléments qu’ils ontd’ailleurs assez peu évoqué) et doit être considé-rée de façon beaucoup plus transversale. Ils ladéfinissent eux-mêmes comme « un completbien-être : physique, mental et social ».

De nombreux facteurs influençant la santé ontété mis en avant, parmi lesquels : l’alimentation,le travail, le stress, l’isolement, le manque de res-sources, l’insalubrité des logements, la mauvaiseprise en charge du vieillissement, la difficile lisibi-lité des systèmes de remboursement… Les habi-

Page 61: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

F. Égalité, lutte contre les discriminations et accès aux droits

61

tants ont fait émergé un certain nombre de pro-positions, comme : renforcer le rôle du médecindu travail, améliorer l’image du psychologue, ren-forcer les espaces d’échange entre parents et per-sonnels éducatifs pour lutter contre le stress desparents, et bien d’autres.

Les participants se sont ensuite répartis en atelierpour échanger à partir de citations bien précisesémanant d’habitants concernant le cadre de vieet la santé mentale. Les discussions ont fait res-sortir l’importance d’être en lien avec tous les par-tenaires intéressés par ces questions (médecinsde ville, bailleurs, établissements scolaires, etc.), lanécessité de faciliter l’accès aux droits et la perti-nence des actions collectives de création de lienset de la démarche d’«!aller vers!».

L’après-midi alternait temps de restitution deséchanges du matin et présentation d’actionsmenées par des professionnels non médicauxinfluençant pourtant la santé des personnes.Nassira Abbas a commencé en expliquant la façondont le bailleur Plaine Commune Habitat s’impliquesur les questions de santé mentale en permettantaux locataires souffrant de troubles psychiques derester dans leur logement tout en bénéficiant del’accompagnement d’une plateforme santé men-tale coordonnée par une assistante sociale. IsabelleGrémy et Catherine Mangeney ont de leur côtéexposé les inter actions existant entre santé et cadrede vie, ainsi que des expériences menées avec leshabitants pour améliorer leur cadre de vie.

Olivier Bouchaud a expliqué l’importance de lamédiation sociale, qui constitue une interfaceentre les patients et le personnel de santé. Lacomplexité du système de soins, la position d’in-fériorité de certains patients hospitalisés,l’incompré hension de l’équipe soignante de cer-tains codes culturels et la barrière de la languerendent indispensable l’action des médiatricessociales et culturelles, en particulier dans une villeou un service hospitalier, comme celui de Bobigny,où 80 % des patients sont d’origine étrangère.Olivier Bouchaud a ainsi présenté le travail réaliséavec les médiatrices sociales et culturelles dansson service de l’hôpital Avicenne : aide à lacompré hension du parcours de soins, préparationde repas «!maison!» ou temps pris pour converser.

Cette «!alliance thérapeutique!» améliore nette-ment la prise en charge et l’état de santé despatients, mais aussi leurs relations avec le person-nel soignant ou avec l’institution.

Comme l’a souligné Luc Ginot en conclusion, entravaillant à l’amélioration de la santé des per-sonnes les plus précaires, c’est la santé de l’en-semble de la population que l’on améliore. C’estpourquoi il est important que les démarches deconcertation s’attachent à écouter les premièresprioritairement. Luc Ginot a évoqué l’importancedu portage politique d’une telle démarche pourgarantir son aboutissement, avant de rappelerl’engagement de l’Ars de prendre en compte lesrésultats de la concertation pour définir les priori-tés du projet régional de santé à venir.

La démarche de concertation des habitantsmenée par LaFédé pour l’Ars donnera lieu àun rapport alimenté par les échanges decette Rencontre. Les interventions d’OlivierBouchaud et de Luc Ginot seront publiées en2018 sous la forme d’une synthèse dans lacollection Les Textes.

" LES DROITS CULTURELS, LEVIERS DU POUVOIR D’AGIR

– Formation-action

20 octobre, 16 et 17 novembre, 12 décembre –16 participant(e)s

AVEC : Anne Aubry, chargée de mission, et ChristelleBlouët, coordinatrice, Réseau Culture 21.

Les droits culturels, rassemblés dans la déclara-tion de Fribourg (2007), sont définis comme lesdroits d’une personne de choisir et d’exprimerson identité. Ils regroupent à la fois les droits quiprotègent l’identité (non-discrimination, libertéde pensée, de conscience, de religion), les moyensd’expression de cette identité (liberté d’expres-sion) et l’accès aux ressources nécessaires à laconstruction de l’identité (droit à l’éducation, àl’information, liberté d’association, etc.). Ils sontinstitués en France par la Déclaration des droits

Page 62: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU DES ACTEURS

62

de l’homme et du citoyen. S’appuyer sur les droitsculturels conduit à considérer les problématiquesposées à la société non plus en termes de besoinsà satisfaire ou de problèmes à résoudre, mais entermes d’échange de savoirs, de développementde liens et de capacités.

En invitant à prendre en compte l’ensemble desdimensions de la personne, les droits culturelsquestionnent les politiques publiques qui tendentà considérer les individus de manière segmentée(comme patient, allocataire, contribuable, etc.). Latendance à la segmentation réduit la capacité despersonnes à agir sur leurs propres situations etcelles des collectifs auxquels elles se rattachent(voisinage, famille, société, etc.). Or, commentrevendiquer le droit d’accès aux soins, au loge-ment, à l’alimentation, à l’éducation, au travail,aux loisirs… sans tenir compte de ces dimensionsculturelles qui favorisent le déploiement de l’en-semble des droits de façon adaptée à chacun ?

Parler de droits culturels, c’est reconnaître à cha-cun le droit de développer les multiples facettesde son identité et rendre ainsi possible l’articula-tion entre ses identités spécifiques et le senti-ment d’appartenance à une communauté (y com-pris!nationale), qui donne envie et capacité à agir.

Décloisonner, réinterroger les valeurs qui guidentl’action, redonner du sens, prendre en compte larichesse des ressources en présence, développerde nouvelles méthodes, favoriser la participation,faire évoluer les représentations, lutter contre lesdiscriminations… autant de démarches aux-quelles les droits culturels conduisent à réfléchir.

Analyser ses pratiques et sa posture profession-nelle grâce à l’approche basée sur les droits cultu-rels amène ainsi à questionner les manières deconcevoir, de construire, de conduire les actions, etd’être en relation avec les autres.

Les participants à cette Formation-action se sontréunis à quatre reprises pour prendre consciencecollectivement des enjeux culturels du développe-ment du pouvoir d’agir des personnes, développerl’analyse des pratiques et évaluer leurs projets ouactions au regard de huit droits culturels : choisiret respecter son identité culturelle ; connaître et

voir respecter sa propre culture ainsi que d’autrescultures ; accéder aux patrimoines culturels ; seréférer ou non à une communauté culturelle ; par-ticiper à la vie culturelle ; s’éduquer et se former,éduquer et former dans le respect des identitésculturelles ; participer à une information adéquate(s’informer et informer) ; participer au développe-ment de coopérations culturelles. Quatre étudesde cas, présentées par les participants, ont été pas-sées au crible de la grille d’analyse du groupe :– l’action Plaisir de lire, portée par une bénévole

du centre social Espace Gros-Saule, à Aulnay-sous-Bois ;

– le projet Maison jaune d’une plasticienne opé-rant à Saint-Denis ;

– l’accompagnement de l’association Vivre en -semble à Maroc-Tanger mené par les organisa-teurs communautaires de l’association Asmae-sœur Emmanuelle.

Quelques leviers et freins au pouvoir d’agir ontcommencé à être identifiés. Les participants dési-rant poursuivre la formation-action avec Réseauculture 21 pourront continuer ce travail d’analyse.

" LE RÉSEAU DES COORDONNATEURSASV DE SEINE-SAINT-DENIS

21 mars et 7 novembre – 13 participant(e)s

Au-delà des instances de travail en lien avec lesquestions de santé, deux réunions rassemblantles coordonnateurs Asv du département ont étéorganisées : en mars, autour de la problématiquedu suicide et de la santé mentale ; en novembre,sur les questions!d’accès aux droits des publicsprécaires et de financements, notamment dans lecadre de la politique de la ville.

Ces réunions sont aussi l’occasion de faire unpoint sur l’actualité et les mouvements des pro-fessionnels dans le département. L’objectif est deconforter le réseau par ces temps «!informels!» derencontre, mais aussi de confronter les pratiquesprofessionnelles des coordonnateurs en complé-ment des réunions aux niveaux régional et natio-nal, certains sujets d’interrogation étant spéci-fiques au département.

Page 63: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

F. Égalité, lutte contre les discriminations et accès aux droits

63

" HISTOIRE, MÉMOIRE ET LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS. QUELS ENJEUX, QUELS RÉCITS, QUELLES TRANSMISSIONS?

– Rencontre

30 novembre 2017 – 71 participant(e)s

AVEC : Agnès Arquez Roth, chargée de mission,Musée national de l’histoire de l’immigration(Mnhi) ; Johanna Barasz, déléguée adjointe,Délégation interministérielle à la lutte contre leracisme et l’antisémitisme et la haine anti-Lgbt(Dilcrah) ; Marie-Madeleine Bertucci, professeure desciences du langage, université de Cergy-Pontoise ;Corinne Bord, cheffe du bureau promotion de lacitoyenneté et prévention des discriminations, Cget ;Étienne Bonnet-Candet, chef du service patrimoineculturel, conseil départemental de la Seine-Saint-Denis ; Sylvia Capanema, vice-présidente chargée dela jeunesse et de la lutte contre les discriminations,conseil départemental de la Seine-Saint-Denis ;Antoine Chaudet, collectif! L’Âge de la tortue,Rennes ; Suzana Dukic, chercheure-coopérante,Institut social et coopératif de recherche appli quée(Iscra), Montpellier ; Yann Gilg, directeur artistique,compagnie Mémoires vives, Stras bourg ; AnnaïgLefeuvre, coordonnatrice du service!pédagogique duMémorial de la Shoah de Drancy ; Olivier Meneux,directeur, Ateliers Médicis, Clichy-sous-Bois etMontfermeil ; Paul-Max Morin, chargé de missiontransmission des mémoires de la guerre d’Algérie,Office national des anciens combattants et victimesde guerre (Onacvg) ; Gaëlle Normand, cheffe du ser-vice des publics et de la valorisation, conseil départe-mental de la Seine-Saint-Denis ; Marion Vargaftig,collectif Manifesta, Londres ; Agnès Vergnes, char-gée de mission, Ligue de l’enseignement.

Profession Banlieue, le conseil départemental dela Seine-Saint-Denis et l’association Génériques sesont associés pour co-organiser cette rencontre.

La lutte contre les discriminations est l’un desaxes transversaux de la politique de la ville. Celui-ci a été renforcé à la suite des recommandationsdu Comité interministériel des villes (Civ) de 2013et du cadre de la loi Lamy de 2014, ainsi que parl’introduction en 2014 d‘un nouveau critère lié au

lieu de résidence dans la législation relative à lalutte contre les discriminations ; puis, en jan-vier 2017, par les dispositions de la loi Égalité etcitoyenneté. Mentionnées dans le référentiel de lalutte contre les discriminations au sein de la poli-tique de la ville, l’histoire et les mémoires y sontprésentées comme des préalables permettantd’aborder la notion de discrimination.

Cette journée départementale a été organiséesous la forme d’un forum-séminaire : interven-tions théoriques et universitaires de fond, présen-tation des principales démarches institution-nelles et publiques sur ces questions, communi-cation et valorisation des bonnes pratiques et desexpérimentations locales, débat entre les acteurset les participants.

Trois tables rondes ont permis de présenter desexpériences dans des domaines variés : patri-moine, création artistique et culturelle, transmis-sion auprès du jeune public. Une large place étaitréservée aux échanges avec l’assistance afin d’en-richir le débat et d’approfondir une réflexion qui avocation à se traduire en actions.

La conception de cette journée

1) Mise en place et animation d’un espace d’accueilstructuré autour de stands d’exposition, permettantde faire découvrir aux participants des documentset des travaux de chercheurs, d’historiens et d’ar-tistes autour de grands thèmes mémoriels et de lalutte contre les discriminations et les préjugés, soit :– «!Portraits de l’étranger dans la Grande Guerre!»

et «!Migrations au féminin!», produit par Géné -riques ;

– «!Attention, travail d’Arabe!», création gra-phique sur le principe du détournement d’affi -ches et de clichés, réalisé par Ali Guessoum, ducol lectif Remembeur ;

– «!Bande dessinée et immigrations, un siècled’histoire(s)!» et «!Frontières!», expositions réa-lisées par le Conseil départemental en partena-riat avec le Musée national de l’histoire de l’im-migration (Mnhi) ;

2) Espace audiovisuel permettant de diffuser, enappui aux débats, des documents vidéos et diapo-ramas d’illustrations de divers projets ;

Page 64: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

1. DÉVELOPPEMENT DES SAVOIR-FAIRE ET MISE EN RÉSEAU DES ACTEURS

3) Interventions de chercheurs et d’acteurs, présen-tations d’expériences et débats.

Après un discours d’accueil du président duconseil départemental de la Seine-Saint-Denis, lesinterventions du directeur de Profession Banlieueet du président de Génériques sur les objectifs etles enjeux de la thématique, Suzana Dukic estintervenue sur les enjeux de mémoire croisés avecceux de la lutte contre les discriminations.

La première table ronde était consacrée auxmémoires urbaines et à l’immigration, ainsi qu’àla mise en œuvre en Seine-Saint-Denis dedémarches patrimoniales intégrant ces dimen-sions.

Gaëlle Normand et Étienne Bonnet-Candet ontprésenté la démarche et les outils du départe-ment pour développer un travail de sensibilisa-tion à l’histoire de l’immigration et au patri-moine!auprès des jeunes publics. Agnès ArquezRoth a complété cette approche en présentant lesdifférents dispositifs et programmes développéspar le Mnhi en vue de la valorisation desmémoires de l’immigration ainsi que les partena-riats mis en place avec les collectivités. Enfin,Marie-Madeleine Bertucci a présenté la recher -che-action menée il y a quelques années enSeine-Saint-Denis dans le cadre d’un appel à pro-jets du ministère de la Culture intitulé «!Mémoireurbaines et de l’immigration, vers un processus depatrimonialisation ?!».

Consacrée au rôle de l’art!et de la culture!dans ladiffusion de l’histoire et des mémoires, ladeuxième table ronde réunissait quatre interve-nants.

Olivier Meneux a présenté les démarches de créa-tions artistiques conduites avec des habitants duterritoire dans le cadre du projet des AteliersMédicis, ainsi qu’une expérience menée à Angersconsistant à recueillir sous la forme de pastillesvidéos des récits de vie et mémoires d’habitants.

Yann Gilg a présenté le travail de productionmené depuis plusieurs années mettant en scènedes spectacles inspirés des cultures urbaines,impliquant des habitants des quartiers et traitant

des thématiques mémorielles. Antoine Chaudet aprésenté le projet «!L’Encyclopédie des migrants!»,qui consiste à recueillir des récits de vie et de tra-jectoires d’immigration sur toute la façade atlan-tique, de la France jusqu’au sud du Portugal, et àles valoriser de façon solennelle à travers uneencyclopédie. Marion Vargaftig a présenté le tra-vail de production de courts métrages vidéos réa-lisé avec des jeunes londoniens et franciliens, àtravers lesquels ils expriment leur façon de s’ap-proprier leur territoire, ou des éléments de la culture patrimoniale artistique nationale (piècesde musée).

Enfin, la dernière table ronde a permis de s’inter-roger sur la façon d’aborder l’histoire et lesmémoires des conflits avec le public jeune et/oudans un cadre éducatif.

Paul-Max Morin a présenté la démarche pédago-gique menée avec des scolaires autour de laguerre d’Algérie. Agnès Vergnes a fait part du dis-positif-concours «!La Flamme de l’égalité!», autourdes mémoires de l’esclavage. Annaïg Lefeuvre aévoqué les actions de sensibilisation à la mémoirede la Shoah et aux déportations menées avec lescollégiens de la Seine-Saint-Denis. JohannaBarasz a présenté le portail «!Éduquer contre leracisme et l’antisémitisme!», élaboré en partena-riat avec l’Éducation nationale et accessible via leréseau Canopé.

En conclusion de cette journée, Corinne Bord arappelé les enjeux de cette thématique dans lecadre de la politique de la ville ainsi que les diffé-rents dispositifs, outils (et notamment le fondsImages!de la diversité) et lignes de crédits mis enplace par le Cget à cet effet. Enfin, SylviaCapanema a rappelé les engagements du dépar-tement et son souhait de poursuivre cette dyna-mique en 2018.

!

Page 65: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

2

MISSIONSD’ACCOMPAGNEMENT

Page 66: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date
Page 67: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

" LE RÉSEAU D’ÉCOUTE, D’APPUI ET D’ACCOMPAGNEMENT DES PARENTS

À la demande de la direction départementale desaffaires sanitaires et sociales de la Seine-Saint-Denis,Profession Banlieue anime, depuis mars 2000, leRéseau d’écoute, d’appui et d’accompagnement desparents qui s’est mis en place dans le départementdans le cadre de la circulaire du 9 mars 1999 duministère de l’Emploi et de la Solidarité et de laDélégation interministérielle à la famille. Il s’agitpour Profession Banlieue de créer une dynamique deréseau pour favoriser la réflexion et l’échange d’ex-périences autour du soutien aux parents dans leurfonction éducative, sur la place et le rôle respectifsdes parents et des professionnels. Depuis début 2014,le réseau est piloté par la Caf.

Le comité de pilotage (Copil) du Réaap réunit laCaisse d’allocations familiales, le Conseil dépar -temental, l’Éducation nationale, la directiondépartementale de la Protection judiciaire de lajeunesse, la Fédération des centres sociaux,l’Union dépar tementale des associations fami-liales de la Seine-Saint- Denis, trois chefs de projetde contrat de ville et Profession Banlieue. Lecomité technique (Cotech), composé des mêmesstructures, définit les orientations pour l’année,qui sont validées en Copil. Il se réunit deux foisdans l’année. Enfin, un comité des financeurs (Cafet Conseil départemental) se réunit une fois dansl’année au premier semestre.

L’animation du Réaap de la Seine-Saint-Denispasse par la mise en place de différents outils etinstances de travail présentés ci-après.

• Une lettre tri-annuelle, Parentalités (41 numérosdepuis novembre 2001), diffusée à plus de 3 000exemplaires et mise en ligne sur le site Internetde Profession Banlieue. Elle est à la disposition detous les acteurs intervenant auprès des parents etde leurs enfants afin d’informer sur les multiplesactions menées, soutenues par le Réaap dans ledépartement.

• Des rencontres locales entre les acteurs de ter-rain (parents, associations, institutions et orga-nismes porteurs de projet).

La dix-septième soirée rencontre s’est dérouléele 11 décembre 2017 à la Maison pour tous Jardindes Sources de Noisy-le-Grand. Étaient concer-nées les villes de Gagny, Gournay-sur-Marne,Neuilly-Plaisance, Neuilly-sur-Marne, Noisy-le-Grand et Villemomble.Deux réunions de préparation ont été néces-saires pour organiser cette soirée. StéphanieRichard, conseillère municipale déléguée à lapetite enfance à Noisy-le-Grand, Daphné Bogo,directrice adjointe à l’enfance et à la famille auConseil départemental, et Jean-Pierre Tourbin,président du conseil d’administration de la Caf,ont introduit cette soirée qui a réuni 63 per-sonnes, dont 14 parents venus avec une vingtained’enfants. Les participants se sont répartis dans4 ateliers qui ont été suivis d’une restitution:– Le bien-être des parents. Le mal-être desparents a été au centre des discussions de cetatelier. En effet, les professionnels constatentune progression des signes de dépression chezles parents, notamment pour les mères, enbutte à des difficultés quotidiennes croissantes.

A La parentalité

67PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Page 68: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

68

2. MISSIONS D’ACCOMPAGNEMENT

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

D’où l’importance de lieux de proximité danslesquels elles puissent se ressourcer et évoquerleurs problèmes.– Être parents dans sa ville. Cet atelier s’intéres-sait à la question des parents ne maîtrisant pasla langue française et, de ce fait, particulière-ment isolés. Pour rompre cet isolement, une Pmidu département a organisé pour des famillestamoules, avec l’appui d’un interprète, unaccueil spécifique. Les parents présents ontinsisté sur leur besoin de cours d’alphabétisa-tion pour acquérir de l’autonomie.– Faire entendre la voix des parents. La façon demobiliser les parents était au cœur des débatsde cet atelier : comment les rendre acteurs desprojets, valoriser leurs compétences, leurssavoir-faire ou leurs questionnements dans lechamp de l’éducation de leurs enfants, ou lesaider, aussi, sur le chemin d’un retour à la vieprofessionnelle ?– La relation parents/école. L’accompagnementscolaire est une préoccupation des parents,notamment de ceux qui ne maîtrisent pas lalangue française et qui peinent à comprendrel’organisation de l’institution scolaire. C’est pour-quoi des lieux tiers, des lieux de proximité qui lesaccompagnent, qui fassent médiation entre euxet l’école sont importants et nécessaires.

• Les Soirées du Réaap : ce huit pages, tiré égale-ment à plus de 3 000 exemplaires et mis en lignesur le site Internet de Profession Banlieue, reprendles synthèses des différentes expériences présen-tées lors des soirées rencontre, pour être large-ment diffusé auprès des acteurs et des villesconcernés. Le seizième numéro, paru en 2017,concernait la soirée de La Courneuve qui s’était te-nue en 2016.

• La rencontre des porteurs de projet [5 octobre –41 participant(e)s]. Lors de cette rencontre, qui s’estdéroulée dans les locaux de La Sauvegarde 93, lepédopsychiatre Jérôme Payen de La Garanderie estintervenu sur la thématique de l’adolescence.L’après-midi était consacré à un temps d’échangeentre Jehanne Aouab, responsable du développe-ment du service aux familles à la Caf de la Seine-Saint-Denis, et Mathias Baucher, responsable dubureau de la prévention territoriale et parentalité

au conseil départemental de la Seine-Saint-Denis,sur les besoins et attentes des porteurs de projetdu Réaap. Les porteurs de projet ont insisté sur leurbesoin d’un site Internet dédié au Réaap, qui leurpermette d’avoir une meilleure lisibilité des ac-tions menées et pourrait être un espace ressource.Ils seraient également intéressés par une aide à lavalorisation de leurs actions et à l’articulation avecd’autres dispositifs et acteurs locaux.

Jérôme Payen de la Garanderie a rappelé quel’adolescence, comme classe d’âge à part entière,a émergé à la fin du XIXe siècle, sa prise encompte se développant progressivement jusquedans les années 1960, avant d’exploser avec lechangement culturel que fut Mai-1968. Depuiscette période, l’adolescence ne cesse de s’allon-ger et ses frontières temporelles s’estompent. Sil’entrée dans l’adolescence reste marquée par lestade biologique de la puberté, sa sortie en estplus protéiforme. On constate donc désormaisun brouillage des repères chronologiques autourde cette période de devenir vers l’âge adulte, quiavait longtemps été marquée par des rituels depassage tels que le baccalauréat, les premièresrelations sexuelles, l’obtention du permis deconduire, le service militaire, le premier emploi, lelogement autonome. À la disparition signifiantede certains de ces rituels s’ajoutent de fréquentsallers et retours entre autonomie et dépendanceà l’égard des parents, que ce soit en termes delogement ou de finances.Après avoir rappelé les fondamentaux de l’ado-lescence, Jérôme Payen de la Garanderie a relevéque l’adolescent actuel vit en accéléré et quel’état transitoire qu’est l’adolescence se trouveamplifié par des outils numériques éduquantson cerveau et sa psyché à une réponse immé-diate, l’apprentissage nécessaire d’une certaineforme d’attente confiante se faisant de ce faitplus difficile. L’adolescent n’a pas accès en effet,de prime abord, à la temporalité : pour lui, toutdoit être immédiatement résolu, ou satisfait,dans l’urgence de la tension intérieure qui semanifeste jusque dans son élocution accéléréeet souvent appauvrie en mots. C’est pourquoi lechamp éducatif est si fortement sollicité : lespersonnes de son entourage deviennent et/ousont les porteurs involontaires du sens desactes exprimés dans l’espace social ou familial.

Page 69: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

Les bons éducateurs le savent tous : ce quel’adolescent ne peut exprimer et réguler à l’inté-rieur de lui, il l’expulse dans la réalité externe, àcharge pour son environnement de lui faireretour sur le sens crypté ; mais à charge égale-ment pour l’adolescent d’accepter en retour lesens de ses dires ou de son acte, codé par l’inter-locuteur, ainsi que la réponse comportementalede son environnement.Les adultes sont sollicités par l’adolescentcomme professionnels (leurs compétences pré-sumées), mais aussi, de manière implicite, entant qu’homme ou femme, parents peut-être, etcomme les adolescents qu’ils ont été. Leur auto-rité est essentielle, mais pas l’autoritarisme.Quand le parent ou l’éducateur tient le cadre etmanifeste ainsi indirectement à l’adolescentqu’il détient la force morale qui lui fait encoredéfaut, celui-ci est rassuré. Ainsi, la question del’agression par les adolescents des structuresqu’ils fréquentent et de l‘impact produit est àcomprendre au-delà de la dialectique pro-blème-solution. Elle est un des fondementsmêmes du fonctionnement mental adolescent :«!ce qu’ils ne peuvent arbitrer et résoudre en eux-mêmes, du fait de leur immaturité psychique, ilsl’exportent dans leurs systèmes d’appartenanceconcentriques ».

L’intervention de Jérôme Payen de la Garanderieest reprise dans la lettre Paren talités n° 41.

• La diffusion d’informations. Depuis 2016, diffé-rentes manifestations ou informations font l’objetd’une diffusion par mail à destination des porteursde projet Réaap, une à deux fois par mois.

" SCHÉMA DÉPARTEMENTAL PETITE ENFANCE ET PARENTALITÉ:GROUPE DE TRAVAIL PARENTALITÉ

13 janvier et 15 juin 2017

À la suite de la signature du schéma petiteenfance et parentalité, quatre groupes de travailtechniques ont été organisés pour réfléchir à lamise en œuvre des orientations stratégiques rete-

nues : Parentalité, Formation et emploi, Besoinsspécifiques, Articulation et complémentaritéentre parentalité et modes d’accueil.

Profession Banlieue participe au groupe de travailParentalité animé par le Conseil départemental etla Caf, réunissant des professionnels et desparents. Le groupe a travaillé sur deux axes priori-taires : l’animation des espaces parents créésdans 13 collèges du département et l’élaborationde supports d’information (brochure, site Inte r -net…) à destination des parents sur les structureset les actions de soutien à la parentalité du dépar-tement.

En 2017, les deux réunions ont porté sur la réalisa-tion du support de communication qui est enattente de diffusion.

!

69

A. La parentalité

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Page 70: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

" LE RÉSEAU DES RÉFÉRENTS CLAS DE LA SEINE-SAINT-DENIS

En 2015, la Caisse d’allocations familiales (Caf) dela Seine-Saint-Denis a proposé à ProfessionBanlieue de créer et d’animer le réseau des réfé-rents du contrat local d’accompagnement à lascolarité (Clas) de la Seine-Saint-Denis.La mise en place d’un groupe de travail donnant àvoir les différentes pratiques au sein des Clas,dans le but de mieux faire connaître les profes-sionnels qui mettent en œuvre ces Clas et deréfléchir à la place des parents dans le Clas aconstitué la première étape de ce projet.

Les travaux ont donné lieu à un rapport quia été tiré à 250 exemplaires et envoyé auxdifférents porteurs de projet Clas. Ce rapportest téléchargeable sur le site de ProfessionBanlieue.

" AUTOUR DU RÉSEAU CLAS

– Rencontre30 novembre – 43 participant(e)sAVEC : Jehanne Aouab, responsable du développe-ment du service aux familles, et Annick Jouret,conseillère technique en action sociale, pôle ani-mation de la vie sociale/parentalité, Caisse d’al-locations familiales de la Seine-Saint-Denis ;Roman Orinowski, chargé de projets, Fédérationdes centres sociaux de la Seine-Saint-Denis.Jehanne Aouab a rappelé le soutien de la Caf auxprojets Clas et leur montée en puissance. Ce sontactuellement 166 demandes d’agrément Clas qui

sont soutenus, dont 20 nouvelles demandes paran, ce qui représente 1,6 million de budget et14 365 jeunes accompagnés.Après qu’elle eut relaté la genèse du groupe detravail sur le Clas, la production du rapport «!LeClas, un espace de médiation entre l’école et lesparents!», les participants ont été divisés en qua-tre groupes pour réfléchir à leurs besoins et à despistes de travail pour 2018.La synthèse de ces ateliers met au jour le besoindes professionnels du Clas de se réunir etd’échanger sur leurs pratiques, autour de théma-tiques, mais aussi le besoin de mieux faire connaî-tre le Clas. Quelques pistes ont été évoquées : lacréation d’un référentiel des référents Clas, l’éla-boration d’un support de communication, la for-mation des professionnels aux compétences psychosociales, un partenariat renforcé avecl’Éducation nationale, la formation des béné-voles… Autant de sujets qui permettront de bâtirle programme de travail de 2018.

!

70PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2016

B Le contrat local d’accompagnement à la scolarité

Page 71: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 201771

Profession Banlieue est depuis plusieurs annéesimpliqué dans l’animation des réseaux d’échange etde qualification relatifs aux questions de santépublique. À l’échelle de l’Île-de-France, le centre deressources joue un rôle particulier de production etde diffusion de connaissances concernant la prise encompte des inégalités sociales et territoriales desanté, avec de nombreuses publications et de multi-ples ateliers de travail sur les problématiques desanté dans les quartiers prioritaires. La participationde Profession Banlieue aux différents réseaux et ins-tances de pilotage contribue à enrichir la réflexionpartenariale et à améliorer la prise en compte desbesoins de qualification des professionnels.

" LA PARTICIPATION AUX COMITÉS DE PILOTAGE LOCAUX DES CLS/ASV

Profession Banlieue participe depuis 2011 auxcomités de pilotage des collectivités de la Seine-Saint-Denis qui élaborent des contrats locaux desanté (Cls). Ces contrats sont établis entre lesvilles, l’Ars de l’Île-de-France, la préfecture de laSeine-Saint-Denis, le Conseil départemental et laCaisse primaire d’assurance maladie (Cpam). Ysont associés l’ensemble des acteurs sanitaires etsociaux locaux impliqués sur le territoire.

Depuis 2012, date de la signature des Cls de préfi-guration, la plupart des villes de la Seine-Saint-Denis se sont engagées dans des Cls «!2e généra-tion!». En 2017, Profession Banlieue a participé auxcomités de pilotage de onze villes.

En juillet, Profession Banlieue a participé aucomité thématique «!santé!» organisé par l’éta-blissement public territorial (Ept) Est Ensemble.

" LE COLLECTIF ASV ÎLE-DE-FRANCE

En 2012, les ateliers santé ville d’Île-de-France ontsouhaité s’associer et se sont réunis sous la formed’une coordination régionale, le Collectif AtelierSanté Ville Île-de-France, dont les objectifs sont lamutualisation, l’échange de pratiques et le sou-tien des nouveaux coordonnateurs. En tantqu’adhérent au collectif, le centre de ressources aparticipé à deux réunions officielles (conseil d’ad-ministration et assemblée générale) ainsi qu’à larencontre départementale de la Seine-Saint-Denis,en décembre.

" LES GROUPES DE TRAVAIL DÉPARTEMENTAUX ET RÉGIONAUX DE L’AGENCE RÉGIONALE DE SANTÉ DE L’ÎLE-DE-FRANCE

LA DÉLÉGATION TERRITORIALE DE LA SEINE-SAINT-DENIS DE L’ARS DE L’ÎLE-DE-FRANCE

Profession Banlieue participe au groupe de travaildépartemental Asv/Cls qui rassemble l’ensembledes coordonnateurs Asv et/ou Cls. En 2017, quatreréunions ont permis d’aborder différentes ques-tions d’actualité et thèmes : suivi et évaluation

C La santé

Page 72: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

2. MISSIONS D’ACCOMPAGNEMENT

des Cls, médecine du sport de l’enfant, surpoids etobésité, violences faites aux femmes et santé.

L’AGENCE RÉGIONALE DE SANTÉ DE L’ÎLE-DE-FRANCE

En 2017, Profession Banlieue a poursuivi son enga-gement au comité de pilotage régional des Clsainsi qu’au comité rédactionnel du Bulletin ducoordonnateur Cls.

Par ailleurs, le centre de ressources a été sollicitépour participer au groupe de travail sur santé etpolitique de la ville dans le cadre de l’élaborationde l’axe 5 – Mobilisation des autres politiquespubliques – du programme régional de santé 2(2018-2022).

" FABRIQUE TERRITOIRES SANTÉ (ANCIENNE PLATEFORME NATIONALE DE RESSOURCES DES ATELIERS SANTE VILLE)

Fabrique Territoires Santé, extension de la Plate -forme nationale de ressources ateliers santé ville,s’adresse à l’ensemble des acteurs parties pre-nantes dans la fabrique de dynamiques territo-riales de santé sur tout le territoire français, ycompris les territoires ultramarins, en particulierdans les quartiers prioritaires de la politique de laville et les territoires ruraux. Les ambitions deFabrique Territoires Santé sont de :– faire du lien, donner la possibilité d’être relié,

rassembler les énergies et les initiatives et ainsiconstituer un réseau national référent pour lesacteurs locaux, régionaux et nationaux ;

– favoriser la qualité des programmes et des pro-jets menés sur les territoires ;

– constituer une force de propositions et de res-sources pour la recherche, l’innovation et l’expé-rimentation dans le cadre des dynamiques terri-toriales de santé ;

– construire et produire des plaidoyers pour uneconception ouverte de la promotion de la santésur les territoires.

Profession Banlieue est administrateur de l’asso-ciation depuis 2011, date de sa création. Depuis2016, il a intégré le bureau de la Plateforme et yassure la fonction de trésorier. Il s’agit d’un inves-tissement important dans la vie de cette instance,à travers la participation à 17 réunions officielles(conseil d’administration, bureau, assembléegénérale, rencontre nationale) et à près d’unedizaine de réunions d’appui autour des questionscomptables et budgétaires. En tant qu’adminis-trateur, Profession Banlieue a également étéinvité à participer en mars à un séminaire natio-nal sur les contrats locaux de santé, qui s’est tenuà Besançon.

" LA PARTICIPATION À DES ÉVÉNEMENTS EN LIEN AVEC LES QUESTIONS DE SANTÉ

Profession Banlieue a notamment participé auxévénements suivants concernant les questions desanté :

– le 22 juin, à Paris, à la journée régionale duCollectif santé ville Île-de-France intitulée«!Démarches locales de santé : partageons nosmoyens d’agir !!» ;

– les 2 et 3 octobre, à Paris, aux Rencontres 2017organisées par la Mission métropolitaine deprévention des conduites à risques, sur le thèmedu «! faire ensemble! » en prévention desconduites à risques ;

– le 21 novembre à Saint-Denis, à un midi-santéorganisé par la Maison de la santé sur les trou-bles psychiques, durant lequel ont été présentésles ressources locales et l’outil de e-santé«!StopBlues!».

!

72PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Page 73: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

" LA FÉDÉRATION DES ASSOCIATIONS DE MÉDIATION SOCIALE ET CULTURELLED’ÎLE-DE-FRANCE

Profession Banlieue accompagne la Fédération desassociations de médiation sociale et culturelle d’Île-de-France (LaFédé) depuis sa création pour défendre lareconnaissance de la médiation sociale. Son interven-tion a permis notamment deux avancées significatives:l’inscription de la fiche K 1204 au Rome (répertoire opé-rationnel des métiers et des emplois), intitulée«!Médiation sociale et facilitation de la vie en société!»,qui reconnaît la médiation sociale comme un métier àpart entière; l’inscription de la médiation sociale dans lafilière «!Animation!» de la fonction publique territoriale.

Profession Banlieue soutient également LaFédédans la mise en place d’actions de qualification etde professionnalisation des médiatrices socialesen étant membre de son bureau. Ce lien permetau centre de ressources de rester au plus près desbesoins exprimés par les médiateurs sociaux ouleurs responsables. Ils concernent par exemple :l’encadrement d’équipe ; le positionnement àadopter face à des partenaires posant des exi-gences quantitatives de plus en plus grandes ; lerenouvellement des conventions adultes-relais…

" ACCOMPAGNEMENT DES ASSOCIATIONS À L’UTILISATION DE MÉDIOS

Les travaux menés sur les coûts évités par la média-tion sociale et culturelle avec le cabinet Kimso en

2015-2016 ont mis en lumière les besoins d’outil-lage des associations, pour mieux piloter et valori-ser leur action auprès des pouvoirs publics et desfinanceurs. À partir des avancées de cette étude eten s’appuyant sur l’outil de suivi Médios développépar France Médiation, Profession Banlieue etLaFédé ont accompagné trois associations dansl’utilisation de ce nouvel outil de pilotage et de suivide l’activité: l’Association des femmes-relais etmédiateurs interculturels d’Aulnay-sous-Bois ; laMaison des femmes d’Asnières-sur-Seine; l’associa-tion Nahda, à Nanterre.

Cet accompagnement a nécessité dix séances detravail :– une session de formation de LaFédé et de

Profession Banlieue par le développeur du logiciel,– six séances de travail collectif, auxquelles ont

participé six associations,– trois séances d’accompagnement individuel

(deux co-animées par LaFédé et ProfessionBanlieue, et une par LaFédé).

L’outil Médios a pu être adapté aux activités demédiation sociale et culturelle. Il a été testédurant le mois de décembre par les médiatrices etmédiateurs des trois associations nommées pré-cédemment, en vue d’être intégré à leur fonction-nement dès le mois de janvier 2018.

" FRANCE MÉDIATION

France Médiation, réseau national des médiateurssociaux, a été créé le 19 mai 2008. Profession

D La médiation sociale

73PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Page 74: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

Banlieue a été associé à cette création, afin que lamédiation sociale et culturelle y ait toute sa place,et fait partie des membres du conseil d’adminis-tration.

Les objectifs de France Médiation rejoignent ceuxde Profession Banlieue et de la Fédération desassociations de médiation sociale et culturelled’Île-de-France (LaFédé), notamment sur la recon-naissance du métier de médiateur social et lavolonté de professionnaliser ces emplois.

Ce réseau a plusieurs objectifs :– fédérer et représenter l’ensemble des dispositifs

de médiation sociale (publics, parapublics et pri-vés) qui souhaitent promouvoir la médiationsociale sur leur territoire ;

– favoriser le développement et la reconnaissancede la médiation sociale en développant leséchanges de savoirs et de pratiques entre lesadhérents ;

– faciliter l’accès à toutes les formes de connais-sance et de savoir-faire sur les différentsdomaines touchant la médiation sociale, pardes publications, des recherches, des formationsprofessionnelles et des démarches d’évaluation.

En 2017, les travaux du conseil d’administrationont principalement porté sur : le fonctionnementcourant de France Médiation (nouvelles adhé-sions, points budgétaires, organisation del’équipe…), ses orientations stratégiques, sadémarche de classification au sein du Rncp(Répertoire national des certifications profession-nelles), le déploiement du projet de médiationsociale en milieu scolaire, l’étude sur les gise-ments d’emplois en médiation sociale en Île-de-France, une expérimentation des marches explo-ratoires, le déploiement de la norme expérimen-tale Afnor de médiation sociale.

Sur ce dernier point, il est à noter que, en 2017,France Médiation a accompagné 42 structuresadhérentes (dont 10 Points d’information média-tion multi-services et 5 structures membres duclub Face) pour leur permettre d’être auditéesdans le cadre de la norme expérimentale Afnor.Cet accompagnement collectif a porté sur l’étudede documents contractuels (convention), la struc-turation de l’organisme, l’activité opérationnelle

des médiateurs et son suivi, l’évaluation et lavalorisation de l’utilité sociale de la médiationsociale.

Enfin, à la suite de l’annonce faite par le gouver-nement du non-renouvellement des contratsaidés arrivant à échéance entre juillet et décem-bre 2017, France Médiation a adressé à l’ensemblede ses adhérents (environ 70 structures) un ques-tionnaire visant à estimer le nombre d’emplois demédiation sociale potentiellement touchés. Il enressort que 54 % des médiateurs du réseau sonten contrats aidés de type Cui-Cae, ce qui représen-terait 33 % du champ de la médiation sociale.Aussi le non-renouvellement des contrats aidésébranlerait-il très fortement le champ de lamédiation sociale.

!

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

2. MISSIONS D’ACCOMPAGNEMENT

74

Page 75: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

" CONTRIBUTION AU COMITÉ DE PILOTAGE JEUNESSE DU CONSEIL DÉPARTEMENTAL

Profession Banlieue s’est investi particulièrementdans le cadre de la dynamique initiée par le Conseildépartemental visant à la mise en œuvre d’un plandépartemental coordonné pour la jeunesse.

La question de la jeunesse est centrale en Seine-Saint-Denis ; la jeunesse comme public transversalet clé des politiques publiques en général, maisaussi comme public cible et prioritaire de la poli-tique de la ville. La moyenne d’âge des habitantsde la Seine-Saint-Denis est l’une des plus jeunesde France, soit environ 32 ans. Le nombre de per-sonnes de moins de 30 ans y avoisine les 43!%.

La jeunesse séquano-dionysienne réside pour unelarge part dans les quartiers prioritaires. Cettejeunesse est un véritable potentiel pour le dépar-tement. Loin des clichés, elle est aussi multiple :étudiants, créateurs d’entreprise, artistes, jeunestravailleurs… mais aussi, effectivement, jeunes endifficulté. De fait, en Seine-Saint-Denis, la jeu-nesse est concernée par de nombreuses inégali-tés, que ce soit en matière d’accès à l’emploi, desanté, de logement, de mobilité, de culture, desports et de loisirs, ou même en matière scolaire.Autant d’aspects qui conditionnent son insertionsociale et professionnelle, sa citoyenneté, sa placedans la société. Or tous ces aspects relèvent decompétences multiples et de différents acteurs ;du plus local (collectivités, associations, acteursde l’éducation populaire, foyers de jeunes travail-leurs, clubs sportifs, centres de santé, etc.) aux ins-

titutions régaliennes ou relevant de la tutelle éta-tique (Éducation nationale, Protection judiciairede la jeunesse, Pôle Emploi, etc.). Ainsi, conduireune politique de jeunesse cohérente nécessited’une part une meilleure lisibilité de l’offre et desdispositifs, et d’autre part des coopérations et desstratégies concertées afin de mettre en synergieles moyens et de faire converger objectifs et prio-rités.

Dans cette perspective, le département a pris l’ini-tiative de mettre en place une dynamique deconcertation et de partenariat entre les différentspartenaires concernés cités plus haut.

Profession Banlieue a été sollicité comme struc-ture ressource pour faire partie du comité tech-nique de suivi du schéma départemental jeu-nesse. Celui-ci a pour objectifs d’inventorier, sursix grands axes (emploi-formation, éducation etscolarité, logement, loisirs-culture-sports, santé,mobilité), les actions développées par chacun (eten particulier par le département), d’analyser lafaçon dont s’effectuent et peuvent se développerles complémentarités ainsi que d’identifier lesaxes pouvant donner lieu à une stratégie com-mune et articulée, notamment dans la perspectivede l’élaboration d’un schéma conjoint départe-mental pour la jeunesse qui serait coporté princi-palement par l’État, la Caf et le département.

Par ailleurs, Profession Banlieue a contribué à ungroupe de travail spécifique, «!Outils de commu-nication!jeunesse », qui a travaillé sur deux axesprioritaires : d’une part la préparation d’Assises dela jeunesse (prévues pour 2018), événement

75PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

E La jeunesse

Page 76: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

visant à soutenir les professionnels et les acteursde la jeunesse dans la conduite de démarchesparticipatives pour «!faire avec les jeunes!» et àinformer jeunes et professionnels des dispositifsexistants ; d’autre part un travail de réflexionautour de la mise en place d’une plateformenumérique d’échange d’informations et de docu-ments entre les partenaires.

Ces instances ont nécessité plusieurs réunions detravail de groupe et des séances plénières ducomité de pilotage, les 24 avril, 2 mai, 13 juillet et8 septembre.

!

76

2. MISSIONS D’ACCOMPAGNEMENT

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Page 77: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

" MOBILISATION ET FORMATION DES CONSEILS CITOYENS

• 14 janvier, animation d’un atelier avec une qua-rantaine de conseillers lors de la journée natio-nale «"Convergence citoyenne"».

• 25 janvier, animation d’un atelier portant surl’accompagnement des conseils citoyens lorsdes Rencontres de la participation, à Bordeaux.

• 16 février, participation aux jurys des Trophéesde la participation et de la concertation organisépar le think tank Décider ensemble et la Gazettedes communes.

• 25 juin à Plaine Commune, 16 septembre à EstEnsemble, animation d’ateliers et de tablesrondes lors des regroupements de bilan inter-médiaire de conseils citoyens mis en place parles Ept de Plaine Commune et d’Est Ensemble,avec les conseils citoyens.

• 25 novembre, intervention aux Assises dePlaine Commune et animation d’un atelier-débat – «!En quoi la mise en œuvre des conseilscitoyens a-t-elle impacté la démocratie localeet la participation des habitants à l’échelon dePlaine Commune ? Quelles articulations avecles autres instances et outils de concertation etde participation ? ».

" CONTRIBUTIONS À DES DYNAMIQUES ET INTERVENTIONS DANS DES INSTANCES DU TERRITOIRE DÉPARTEMENTAL ET FRANCILIEN

DÉVELOPPEMENT ASSOCIATIF ET ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE

• Participation au groupe d’appui du dispositiflocal d’accompagnement (Dla) piloté par laFédération des œuvres laïques (Fol), soit uneréunion technique et de suivi par trimestre,visant à étudier les dossiers de demande Dlad’associations du département (de 5 à 7 dossierspar séance, nécessitant une lecture et une ana-lyse préalables par chacun).

• Participation au groupe d’appui régional de la com-mission Fonds pour le développement de la vieassociative (Fdva). Cette année, compte tenu durenouvellement de la direction, Profession Banlieuen’a pas pu assurer une présence et une participa-tion régulière aux séances de jury organisées.

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’ASSOCIATION IDÉES 93

27 avril

Les conseils d’administration des associations ges-tionnaires du département de la Seine-Saint-Denisont constitué une inter-association nommée

77PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

F Autres accompagnements et interventions

Page 78: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

Idée 93 (Inter-association départementale pourl’éducation et l’enfance 93). Cette association réu-nissant une vingtaine d’associations, a pour objet,entre autres, la mise en réseau des associations dudépartement concourant à la protection de l’en-fance, la conduite d’études et de recherches, lamise en place d’actions de formation…

• Animation du débat sur la laïcité faisant suite à l’as-semblée générale!d’Idée 93. AVEC: Nicolas Cadène,rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité ;Gilbert Magnier, directeur pour le territoire de Paris– Saint-Denis à la Fondation des apprentis d’Auteuil;Sébastien Ricard, chargé de mission rattaché à laprésidence, en charge du développement durable ausein du groupe Paprec (spécialiste du recyclage et dela valorisation des déchets de l’industrie et des collec-tivités) implanté en Seine-Saint-Denis.

ÊTRE PARENTS À L’ÈRE DU NUMÉRIQUE ?

20 avril

• Participation à l’organisation de la journéed’étude organisée par la Mission d’animationterritoriale et professionnelle du pôle solidarité(Matps) du Conseil départemental. Les usagesd’Internet, des nouveaux médias, des télé-phones mobiles, des jeux vidéo… modifient-ilsen profondeur les relations intra-familiales, auquotidien ?

LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS

Profession Banlieue a contribué à la dynamiqueinitiée par le Conseil départemental en matièrede lutte contre les discriminations.

• Participation aux réunions du comité de suivi tech-nique départemental mis en place sur le sujetvisant notamment à l’établissement d’un diagnos-tic départemental et à la formulation de priorités.

• Contribution à l’audit réalisé par le cabinet mis-sionné dans le cadre de l’appel à projets cofi-nancé par le Cget.

• Intervention lors d’un séminaire départementalorganisé avec l’ensemble des acteurs concernésle 4 juillet, à l’hôtel du département.

" INTERVENTIONS SUR LA POLITIQUE DE LA VILLE

MASTER SCIENCES DE L’ÉDUCATION (1) : «!L’ACTEUR DANS LA PLACE : APPROPRIATION ET RECONNAISSANCE!»

Université Paris X – Nanterre

27 mars – 10 étudiant(e)s

• À la demande d’Alain Vulbeau, professeur desuniversités, et de Fanny Salane, maîtresse deconférences, Profession Banlieue est intervenusur la question de «"La lutte pour la reconnais-sance professionnelle : les nouveaux métiers dela ville"». Il s’agissait de présenter les métiersayant émergé dans les dernières années,comme le coordonnateur de réussite éducative,le médiateur social et culturel, le responsabled’une maison des parents, etc.

SCIENCES PO PARIS

5 juin

• Intervention sur la politique de la ville devantune vingtaine d’étudiants en licence.

CNFPT PREMIÈRE COURONNE

26 juin

• Intervention dans le cadre du cycle des hautesétudes métropolitaines mis en place par le Cnfpten direction des hauts dirigeants des collectivités(Dga et Dgs) : animation d’un atelier conférence-débat consacré au thème «!Développement éco-nomique, emploi et politique de la ville!».

78

2. MISSIONS D’ACCOMPAGNEMENT

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Page 79: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

L’ÉCOLE DE TRAVAIL SOCIAL RABELAIS (PARIS 18E)

13 septembre

• Présentation de Profession Banlieue devant unecentaine d’étudiants assistants de travail socialet conseiller(ère)s d’économie sociale et fami-liale (1re, 2e et 3e années) : son histoire, son évolu-tion, ses formations, les professions qu’accom-pagne le centre de ressources (leurs missions etleurs caractéristiques), le centre de documenta-tion et son fonctionnement.

MASTER SCIENCES DE L’ÉDUCATION (2) : «!CONNAISSANCE DES MILIEUX PROFESSIONNELS!»

Université Paris X – Nanterre

26 septembre – 16 étudiant(e)s

• À la demande de Fanny Salane, maîtresse deconférences, présentation de ProfessionBanlieue : son histoire, son évolution, ses forma-tions, les professions qu’accompagne le centrede ressources (leurs missions et leurs caractéris-tiques), le centre de documentation et son fonc-tionnement.

IUT DE BOBIGNY

9 novembre – 30 étudiant(e)s

• Animation d’une séance de formation consa-crée à l’histoire de la politique de la ville pourdes! étudiants en deuxième année de DutCarrière sociales option gestion urbaine.

!

F. Autres accompagnements et interventions

Page 80: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date
Page 81: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

3

LE RÉSEAU NATIONAL DES CENTRES DE RESSOURCES ET QUESTION DE VILLE

Page 82: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date
Page 83: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 201783

Depuis quelques années, les directeurs des centresde ressources pour la politique de la ville (Crpv) seréunissent régulièrement. L’objectif de ces rencon-tres est multiple :– échanger sur les enjeux de la politique de la ville ;– partager les outils de qualification mis en œuvre

par les différents centres de ressources ;– affirmer le rôle et la place des centres de res-

sources dans la conduite de la politique de la ville.Outre les débats sur l’actualité de la politique dela ville et les échanges d’informations –et notam-ment, en cette année électorale et de renouvelle-ment de l’exécutif national, sur les nouvellesorientations gouvernementales –, chaque réu-nion fait l’objet d’un travail sur un thème spéci-fique et/ou d’un approfondissement d’une thé-matique plus structurante pour l’action des cen-tres de ressources.

Depuis 2016, le Commissariat général à l’égalitédes territoires (Cget) a repris à sa charge l’organisa-tion et l’animation du temps d’échange qui existaitinitialement dans chaque regroupement entre lesdirecteurs et les équipes du Cget. Ce temps a étéformalisé sous la dénomination «!Comité tech-nique d’animation nationale des centres de res-sources de la politique de la ville!».

" LES COMITÉS TECHNIQUES D’ANIMATION NATIONALE ORGANISÉS PAR LE CGET

En 2017, Profession Banlieue a participé aux troisréunions du comité technique, en janvier, juin etoctobre. À celles-ci s’est ajouté, les 16 et 17 mars, leséminaire national des équipes Crpv.

Au cours de ces réunions furent abordés en parti-culier les sujets suivants :

• Avant les élections présidentielles :– les dernières dispositions législatives avec, en

particulier, la loi Égalité et Citoyenneté et la cir-culaire du 2 février sur la mise en œuvre desconseils citoyens ;

– la mise en place du cadre de référence des Crpv,et notamment la question des indicateursd’évaluation de l’activité ;

– le retour sur la rentrée citoyenne.

• Après les élections présidentielles :– les premières orientations du gouvernement en

matière de politique de la ville (et notamment ledispositif Rep +, les emplois francs, la mise enplace de la police de sécurité du quotidien), laréorganisation de la politique de la ville au seindu ministère de la Cohésion des territoires, lesperspectives de création d’une nouvelle agence ;

– les appels à contributions du Cget relatifs auxconseils citoyens, à la gestion urbaine et socialede proximité (Gusp) et à l’ingénierie locale (cf.p. 84) ;

A Le réseau national des centres de ressources

Page 84: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

3. LE RÉSEAU NATIONAL DES CENTRES DE RESSOURCES ET QUESTION DE VILLE

– la mise en place des nouvelles fonctionnalitésdu système d’information géographique de lapolitique de la ville (Sig-Ville) [sig.ville.gouv.fr] ;

– les éléments du rapport de l’Observatoire natio-nal de la politique de la ville (Onpv) 2016 ;

– le lancement des démarches d’évaluation à mi-parcours ;

– l’animation du volet éducatif du contrat deville!et le pilotage et la place des programmesde réussite éducative ;

– le développement des conseils locaux de santémentale ;

– le lancement de l’opération des 40 ans de lapolitique de la ville et le dispositif de labellisa-tion ;

– la mise en place du portail national Internet descentres de ressources ;

– enfin, un point de débat a eu lieu en octobreautour des mesures d’économies budgétairesau vu des annulations de crédits décidées dansle courant de l’été ; ainsi qu’autour des perspec-tives de réduction du dispositif des emploisaidés ;

Ainsi qu’évoqué ci-dessus, Profession Banlieue aproposé comme chaque année, et selon lademande formulée par le Cget à chacun des Crpv,deux travaux de réflexion sous forme de contribu-tion écrite. La première sur l’évolution de la gou-vernance, du pilotage de la politique de la ville etde l’ingénierie locale ; l’autre sur la gestionurbaine et sociale de proximité (Gusp).

En dehors du comité technique, ProfessionBanlieue s’est impliqué dans plusieurs autres réu-nions et groupes de travail nationaux, organisépar le Cget, notamment :– les 28 et 29 septembre, séminaire Culture et

politique de la ville ;– le 6 octobre, journée nationale de présentation

des nouvelles orientations pour la politique dela ville et des 40 ans de la politique de la ville ;

– les 11 octobre et 18 décembre, groupe de travailsur l’évaluation du nouveau programme natio-nal de renouvellement urbain (Npnru), relancé àl’automne.

" LES RÉUNIONS DES DIRECTEURS DE CENTRE DE RESSOURCES

Ces réunions ont eu lieu le 18 janvier, le 17 mars (àla suite du séminaire national des équipes), le2 juin, le 8 septembre, le 12 octobre et le 22 décem-bre.

Outre le debriefing ou la préparation des réunionsdu comité technique décrites ci-dessus, ces réu-nions ont permis d’aborder les sujets suivants :– la présentation par chacun des Crpv de ses

actions en cours et priorités du moment ;– le lancement de l’évaluation à mi-parcours,

l’animation et l’appui à la gouvernance, la décli-naison du kit Laïcité ;

– le suivi de la mise en place du portail nationalInternet des centres de ressources ;

– les relations avec les autres grands réseaux(Inter-réseaux des professionnels du développe-ment social urbain [Irdsu] et Amadeus).

À l’issue du séminaire national des équipes Crpvde mars, huit ateliers thématiques de coopérationse sont mis en place entre les Crpv sur les diffé-rents sujets attenant aux missions et aux tâchesdes équipes. Cela a donné lieu à l’organisation dedivers groupes de travail dans lesquels ProfessionBanlieue s’est investi, qui se poursuivent dé -sormais de façon permanente, en appui sur desoutils collaboratifs, et qui doivent permettrel’échange d’informations techniques et de ré -flexions et analyses sur les différents sujets ; qu’ilsrelèvent soit du contenu (participation des habi-tants, développement économique…), soit d’unedimension stratégique du développement de l’ac-tion (nouvelles modalités de communication, decapitalisation, d’accès aux centres de ressources…)ou des aspects de back office (indicateurs, outilsde gestion analytique, etc.).

!

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 201784

Page 85: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 201785

Question de ville, association de dix-huit direc-teurs des centres de ressources politique de laville, contribue à l’animation du réseau descentres de ressources et joue un rôle de produc-tion de contenu et d’interpellation au niveaunational.

Globalement, en 2017, l’activité de Question deville a permis d’assurer une visibilité des centresde ressources en tant que collectif dans unepériode charnière. L’association s’est égalementattachée à une remise à plat administrative etfinancière de son fonctionnement.

La coprésidence de l’association était assuréejusqu’en mars par le directeur de ProfessionBanlieue et la directrice de l’Observatoire régionalde l’intégration et de la ville. À ce titre, ProfessionBanlieue s’est plus particulièrement impliqué surles champs suivants :– la préparation du séminaire national des

équipes et les relations avec le Cget ;– les relations et discussions avec le ministre et

les secrétaires d’État qui se sont succédé ;– le suivi du comité de suivi national des conseils

citoyens.

Toutefois, à l’occasion du renouvellement de ladirection de Profession Banlieue, fin mars, le cen-tre de ressources a quitté la coprésidence de l’as-sociation, aujourd’hui assurée par le directeur duPôle de Ressources Ville et Développement socialdu Val-d’Oise et la directrice de l’Observatoirerégional de l’intégration et de la ville (Oriv) GrandEst.

Question de ville a continué de se mobiliser pourpiloter le projet de portail national Internet descentres de ressources. Celui-ci a abouti fin juin eta permis de :– donner une identité collective propre au réseau ;– clarifier l’action du réseau auprès des instances

nationales et des publics des centres de res-sources ;

– valoriser les dynamiques collectives à l’œuvreau sein du réseau ;

– valoriser les actions des centres de ressources etles initiatives locales ;

– leur donner une visibilité au niveau national.

La majorité des centres de ressources a contribuéfinancièrement à ce projet, de manière complé-mentaire à une subvention du Cget.

À partir de la rentrée de septembre, chaque centrede ressources a alimenté ce portail.

" QUESTION DE VILLE ET LA FÉDÉRATION DES CENTRES SOCIAUX DE FRANCE

• ÉLABORATION DU 4E RAPPORT BIENNAL

En 2012, la Fédération des centres sociaux etsocioculturels de France et plusieurs centres deressources politique de la ville représentés parQuestion de ville ont travaillé de concert pourdonner la parole aux habitants de quartiers popu-laires.

B Question de ville

Page 86: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

3. LE RÉSEAU NATIONAL DES CENTRES DE RESSOURCES ET QUESTION DE VILLE

Le travail effectué a donné lieu à trois rapports :– On voudrait entendre crier toutes les voix de nos

cités…, publié en 2012 ;– Ils ne savent pas ce qu’on pense… Paroles de

jeunes de quartiers populaires, publié en 2014,rapport biennal centré sur la jeunesse ;

– Tisser la confiance dans les quartiers populaires.Un engagement ignoré, un défi politique, centrésur l’engagement des habitants des quartierspopulaires, publié en 2016.

Compte tenu de l’intérêt de cette démarche posi-tionnant les habitants comme témoins concernéset coconstructeurs des réponses aux difficultésqu’ils vivent, Profession Banlieue a souhaité s’as-socier à la réalisation d’un quatrième rapport, auxcôtés de la Fédération des centres sociaux deSeine-Saint-Denis.

En 2017, après une phase de bilan, il a été décidéen comité de pilotage que ce quatrième rapporttraiterait de façon assez large de la vie des per-sonnes dans les quartiers populaires et de l’im-pact des politiques publiques sur leur quotidien.Plusieurs thèmes pourront ainsi être abordés aucours des échanges ; par exemple, et de façon nonexhaustive : les relations entre habitants et insti-tutions (municipalité, police, école…), les rêves etenvies de chacun, les craintes du quotidien, lesjoies et les fiertés, les médias…

En ce qui concerne la Seine-Saint-Denis, ce sont lestrois centres sociaux municipaux (Youri-Gagarine,Cesaria-Evora, Couleurs du Monde) et le centre socialassociatif Adept 93 (dédié aux gens du voyage) loca-lisés à La Courneuve qui se sont portés volontairespour s’engager dans cette nouvelle édition.

Les habitants de La Courneuve, mobilisés par l’inter-médiaire des centres sociaux mais également par leservice politique de la ville, se réuniront à troisreprises entre janvier et avril 2018. Leurs expé-riences, analyses et propositions seront décryptéesen vue d’être croisées aux témoignages d’habitantsauditionnés sur d’autres territoires de l’Hexagone.Les points de convergence, de divergence ou decomplémentarité seront mis en exergue à travers lapublication du quatrième rapport, en 2018.

!

Page 87: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

4

LE RECENSEMENT ET LA DIFFUSION DES RESSOURCES

www.professionbanlieue.org

www.scoop.it/actu-politique delaville

http://espacedocumentaire.professionbanlieue.org

http://cosoter-ressources.info/opac/index.php

Page 88: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date
Page 89: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

Depuis sa création, Profession Banlieue possèdeun fonds documentaire sélectif sur la politique dela ville, en particulier en Seine-Saint-Denis. Cefonds s’est enrichi au fil des années et correspondà la volonté du centre de ressources d’accompa-gner la réflexion des professionnels par un apportde données de différentes natures. Sans êtreexhaustif, il se révèle précieux dans certainsdomaines trop spécialisés pour les bibliothèquesou les centres de documentation généralistes.

Les documents du fonds sont organisés selon unplan de classement regroupant les différentesthématiques de la politique de la ville :• Action sociale/Parentalité,• Aménagement du territoire/Habitat – Loge-

ment/Urbanisme/Renouvellement urbain,• Culture,• Économie/Emploi/Insertion,• Éducation,• Immigration – Intégration/Lutte contre les dis-

criminations,• Participation des habitants,• Politique de la ville,• Population,• Prévention de la délinquance/Justice/Police,• Santé.

Différents types de documents sont disponiblesau centre de ressources :• Articles de presse classés par thématique ou

par ville,• Documents contractuels classés par ville

(contrat de ville, contrat local de sécurité,contrat local de santé…),

• Ouvrages, rapports, mémoires universitaires,documents officiels, atlas…

• Journaux municipaux des communes de laSeine-Saint-Denis,

• Périodiques (revues ou magazines généralisteset spécialisés),

• Cassettes vidéo, Dvd.

Le fonds documentaire compte plus de 8 200 réfé-rences. L’indexation des documents dans la basede données documentaire se fait à l’aide du thé-saurus politique de la ville, initié par le centre deressources de Rhône-Alpes (Cr Dsu) et conçu avecla participation des autres centres.

L’accueil au centre de documentation se fait dulundi au vendredi, sur rendez-vous. Sur place, il estpossible de consulter librement tous les docu-ments. Il est également possible d’emprunter cer-tains ouvrages au nombre de trois, pour unedurée de trois semaines.

Un poste multimédia, destiné à favoriser l’accès àInternet à l’ensemble des utilisateurs de ProfessionBanlieue, est également mis à disposition.

" L’ESPACE DOCUMENTAIRE DE PROFESSION BANLIEUE

http://espacedocumentaire.professionbanlieue.org

Le portail documentaire a été mis en ligne à la finmars!2013. Il permet!d’accéder aux référencesdocumentaires (par titre, auteur, éditeur, date de

89PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

A La documentation

Page 90: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

parution, résumé…) disponibles au centre dedocumentation.

Depuis 2015, Profession Banlieue s’est rapprochédes membres de la base de ressources en ligneportant sur les champs de la cohésion sociale etterritoriale Cosoter (http://cosoter-ressources.info/opac/index.php) dans l’optique de rejoindrece réseau de professionnels des centres de res-sources politique de la ville. En 2016, ProfessionBanlieue s’est investi dans le réseau Cosoter parsa participation à des réunions téléphoniquestechniques (charte des bonnes pratiques, règlesd’indexation, plaquette de présentation), ainsiqu’à deux journées de formation collective sur lelogiciel Pmb (gestion quotidienne de la base etformation à l’administration).

En juin 2017, Profession Banlieue a rejoint leréseau en exportant l’ensemble de ses noticesdans la base documentaire mutualisée Cosoter. Lecentre de ressources assurera avec Labo Cités (ex-Cr-Dsu) et le centre de ressources de la régionPaca l’animation et la gestion technique. Cettebase compte à ce jour plus de 26 000 notices réfé-rencées dans 10 centres de ressources politiquede la ville.

" QUELQUES INFORMATIONS STATISTIQUES

• Cinquante personnes ont sollicité la documen-tation en 2017, dont 64 % par email et 36 %pour des rendez-vous sur place.

• Les questions ont prioritairement porté sur lesthèmes!suivants :– la politique de la ville,– la participation des habitants,– la médiation sociale et culturelle,– la santé,– les questions d’urbanisme et de rénovation

urbaine.

• Les personnes en recherche d’informationssont à 64 % des femmes et majoritairementdes professionnel(le)s (associations, villes, ser-vices de l’État) et des étudiant(e)s. Plus de 80 %

des personnes qui ont sollicité la documenta-tion travaillent ou vivent en Seine-Saint-Deniset dans la région Île-de-France.

• Plus d’une quarantaine de documents ont étéempruntés au cours de l’année.

" LA MUTUALISATION ENTRE CENTRES DE RESSOURCES POLITIQUE DE LA VILLE

www.scoop.it/actu-politique delaville

Depuis plusieurs années, un travail en réseauentre chargé(e)s de la documentation et de la ges-tion de l’information a été initié. Il se traduitconcrètement par la mise en place :– d’un espace collaboratif de veille (via l’outil Diigo)

qui permet de stocker et de partager des infor-mations ;

– et, depuis 2014, du panorama de presse du Réseau national des centres de ressources poli-tique de la ville, accessible sur tous les sites descentres de ressources.

–!

4. LE RECENSEMENT ET LA DIFFUSION DES RESSOURCES

90PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Page 91: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

Le site de Profession Banlieue est en ligne depuismars!2002 et a été refondu en 2012. Il a été conçupour accroître la visibilité de la politique de la villeen Seine-Saint-Denis. Il favorise la circulation d’in-formations, la mise en réseau des professionnels etdes expériences sur le département. Le visiteurpeut y trouver de nombreuses ressources do -cumen taires téléchargeables : des documentscontractuels (convention cadre, contrat de ville,contrat local de santé…), des textes et rapportsofficiels, les avis du Conseil national des villes, destextes issus des travaux du centre de ressources(L’École et la Ville, Les Après-midi, Les Ren -contres), etc.

Véritable source d’informations, le site proposeun historique de la politique de la ville en Seine-Saint-Denis et des données statistiques par com-mune mises à jour en 2015, un annuaire des pro-fessionnels de la politique de la ville en Seine-Saint-Denis, des offres d’emploi, des fiches d’ex-périence ainsi qu’un panorama de l’ensemble despublications de Profession Banlieue.

Le site s’organise autour de différentes rubriques :

• Accueil : dernières parutions des ouvrages deProfession Banlieue, actualités du site, du cen-tre de ressources et de la politique de la ville.

• Agenda : annonce de colloques, rencontres, soi-rées débat…

• L’association : présentation des missions de Pro-fession Banlieue et des thèmes de travail, mais

aussi de l’équipe, du conseil d’administrationet du réseau des centres de ressources.

• Activités : présentation des modes de qualifica-tion et types de rencontres organisées par lecentre, la documentation, la communication,l’animation de réseaux et les archives des rap-ports d’activité.

• Politique de la ville en Seine-Saint-Denis : présentation du département, nouveautésconcer nant l’évolution de la politique de laville, carte interactive du département per-mettant d’accéder, pour chaque ville, à la présentation générale de la commune, à l’his -torique de la politique de la ville, aux coor -données des chefs de projet et à certainsdo cuments contractuels.

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 201791

B Le site Internet www.professionbanlieue.org

Page 92: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

4. LE RECENSEMENT ET LA DIFFUSION DES RESSOURCES

• Textes et rapports officiels : textes officiels, rap-ports incontournables de la politique de la ville,avis du Conseil national des villes sont en télé-chargement ou en lien.

• Offres d’emploi : mise en ligne des offres d’em-ploi de la politique de la ville. En 2016, le site aproposé plus de 130 offres d’emploi.

• Focus thématiques : synthétiques, réalisés au-tour de thèmes de travail de Profession Ban-lieue.

• Fiches d’expérience : réalisées par ProfessionBanlieue.

• Publications : présentation de toutes les publi-cations de Profession Banlieue avec possibilitéde consulter leur sommaire, voire, pour cer-taines, de les télécharger.

• Annuaire : répertoire des services et des institu-tions partenaires de la politique de la ville enSeine-Saint-Denis. L’annuaire recense près de500 élus et professionnels.

• Liens utiles : accès à près de 300 sites Interneten lien avec la politique de la ville. Les liens sontclassés par ordre alphabétique et sont égale-ment accessibles par une recherche théma-tique.

• Un onglet «!Contact!» permet aux internautesd’effectuer leurs demandes d’information enligne. Ces demandes concernent la politique dela ville ou les activités de Profession Banlieue.

En 2017, le nombre de visites annuelles a été de160 211 ; environ 5 503 visiteurs différents parcou-rent le site Internet chaque mois.

Les pages les plus vues sont l’agenda, les offresd’emploi et les publications.

Les connexions au site se font majoritairementpar l’adresse directe ou par un lien email (75,9!%),depuis un moteur de recherche (12,7!%) ou depuisun autre site (9,5!%). La durée moyenne d’unevisite est d’environ cinq minutes.

Au cours du dernier trimestre, un travail derefonte du site Internet a été engagé. Le nouveausite sera en ligne début 2018..

!

92PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Page 93: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

" LA «NEWSLETTER» RÉGIONALE

Depuis quelques années déjà, les quatre Crpvfranciliens (dont le Pôle ressources de la Ville deParis) ont développé des coopérations sur différents thèmes, notamment à travers une journéede rencontre régionale. Par ailleurs, l’une desquestions posée régulièrement aux Crpv est celledu développement de l’accès à leurs actions parles acteurs des départements non couverts par unCrpv (77, 78, 92, 94).

Cette année, les Crpv ont donc fait un nouveleffort pour mettre en œuvre un outil d’informa-tion et de communication à destination cette foisde l’ensemble des acteurs franciliens ; à savoir, unenewsletter numérique qui a vocation à paraîtrerégulièrement, dans un premier temps tous les tri-mestres, puis, si cela est viable, plus fréquemment.

Pour ce faire, les équipes des quatre Crpv franci-liens ont suivi une formation commune de troisjours auprès de l’École des médias et de l’informa-tion, basée à Paris, pour renforcer l’approche tanttechnique que stratégique de la diffusion et établirle cahier des charges du projet de newsletter.

Parallèlement a été réalisé un fichier cible communde près de 10000 destinataires, dont une partieissus des quatre départements non couverts (enparticulier les services de l’État, les délégués dupréfet, les communes et les associations émar-geant aux crédits de la politique de la ville).

Une première newsletter a été diffusée fin sep-tembre 2017. Elle comporte trois grandes ru -

briques, co-alimentées par les quatre centres deressources franciliens :

• Actualité!de la politique de la ville, natio-nale et régionale (4 articles) ;

• Zoom sur les territoires et les pratiques(3 articles, dont 1 de Profession Ban lieuesur les pratiques de mobilité) ;

• Du côté des centres de ressources (1 arti-cle par centre, informant d’une action,réalisée ou à venir).

" LA « LETTRE » DE PROFESSION BANLIEUE

La Lettre de Profession Banlieue est bimestrielle.Elle existe depuis 1995 et est envoyée aux élus, auxservices de l’État, aux professionnels de la politiquede la ville de la Seine-Saint-Denis ainsi qu’à leurspartenaires, et aux adhérents.

En 2017, chaque numéro de La Lettre a été diffuséà plus de 2 200 exemplaires.

L’objectif de cette lettre d’information est d’êtreun outil de travail. Son contenu est précis, bref.La Lettre comprend plusieurs rubriques :

• Quartiers : mouvement des professionnels.

• Mouvements : nominations officielles dans ledépartement.

93PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

C La capitalisation de l’information

Page 94: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

4. LE RECENSEMENT ET LA DIFFUSION DES RESSOURCES

94

• Rendez-vous : annonces de colloques, sémi-naires, rencontres…

• Nouveautés : sélection de publications reçueset disponibles au centre de documentation.

De plus, chaque numéro dresse un état de l’avan-cée des travaux de Profession Banlieue en repre-nant un point particulier, avec éventuellementdes éléments bibliographiques ou des actionsconcrètes.

Depuis plusieurs années, les adhérents ou les pro-fessionnels de la Seine-Saint-Denis qui le souhai-tent peuvent recevoir La Lettre par email.

" LES PUBLICATIONS

• LES CAHIERS

Transport et mobilité dans les quartiers prio -ritaires. Concilier besoins sociaux et aménagement

2015 – édité en juin 2017DALET Stéphanie, DALLARI Romain, EYCHENNEIsmaël, FARRE Thierry, GALLEZ Caroline, GEN-TILE Jacques, LE BRETON Éric, NARDONE Anne-Laure, NOBLE Cyprien, OPPENCHAIM Nicolas,RENARD Véronique.

Textes et dispositifs ont, depuis quinze ans,rendu plus centrale la problématique!de l’encla-vement des quartiers populaires!et souligné fer-mement l’importance!des transports et desdéplacements dans la vie!quotidienne des habi-tants et pour le développement!économique desterritoires.!Pour autant, l’existence d’inégalitésde dessertes, de qualités des services et de tarifi-cations! entre les territoires et les groupessociaux reste patente.!L’organisation des trans-ports en commun!s’est certes améliorée, mais nerépond toujours pas!aux besoins des ménagesles plus captifs!des transports collectifs.!Par ail-leurs, au-delà des moyens financiers, se déplacerimplique un savoir-faire, une capacité!à se repé-rer dans l’espace, à décrypter la signalétique, pla-çant clairement les questions de mobilité!dans lechamp de l’insertion sociale.

L’égalité entre les femmes et les hommes. De l’in-tention à l’action

2016 – édité en décembre 2017EYDOUX Anne, GUÉGUEN Isabelle, MARUÉ-JOULS Édith, RAIBAUD Yves, SCHMIDT Nina.

Depuis la Quatrième Conférence mondiale sur lesfemmes qui a eu lieu à Pékin en 1995, la Frances’est engagée dans une approche intégrée del’égalité entre les femmes et les hommes, réguliè-rement rappelée dans les orientations politiques.Mais, en dépit des avancées législatives, les situa-tions sur le terrain restent contrastées. Commentlutter concrètement contre les discriminationsenvers les femmes afin de promouvoir plus d’éga-lité ? Une approche intégrée de l’égalité femmes-hommes dans les politiques publiques peut-ellepeser sur les pratiques et permettre un dévelop-pement plus équitable des territoires ? À l’heuredes contrats de ville nouvelle génération, quiimposent l’égalité femmes-hommes commel’une des priorités, de quels outils disposent lescollectivités pour intégrer l’égalité femmes-hommes dans les trois piliers de la politique de laville que sont la cohésion sociale, le cadre de vie etl’emploi ?

• LES ATELIERS

Agir sur la santé des populations les plus vulnéra-bles. Territoires, déterminants sociaux et leviersde mobilisation

2015-2016 – édité en novembre 2017Coordonnés par JOUBERT Michel.

Les questions relatives à la santé peinent à prendrepleinement place dans le débat public et politique,alors que persistent et même s’aggravent de nom-breuses inégalités territoriales et sociales notam-ment concernant l’accès aux soins. Des outils exis-tent pour lutter contre ces inégalités de santé, maisqu’apportent-ils en termes de connaissance etd’aide à la décision? Au-delà des logiques de dispo-sitifs, des questions centrales se posent auxacteurs de terrain: comment créer des dynamiquesterritoriales favorables à la santé dans les poli-tiques publiques? comment mieux répondre auxbesoins spécifiques des habitants des quartiers lesplus touchés par la précarisation?

Page 95: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

C. La diffusion de l’information

95

" LES PUBLICATIONS DISPONIBLES EN LIGNE

• LES CO-ÉDITIONS

Investir dans la médiation sociale et culturelle, çavaut le coup !

2016 – édité en mai 2017BRIAT Éric et JANY-CATRICE Florence.Co-édité par LaFédé (Fédération des associations demédiation sociale et culturelle d’Île-de-France) etProfession Banlieue.

Financer la médiation sociale et culturelle est uninvestissement pour la société, qui rapporte plusqu’il ne coûte ; telle était la conclusion de larecherche-action menée en 2015 par le cabinet deconseil KiMSO. Une rencontre a ensuite été orga-nisée par LaFédé et Profession Banlieue afin deprésenter les étapes et les résultats de ce travail.Comment se saisir de cette nouvelle approche etquels outils implique-t-elle ? Quels sont les avan-tages mais aussi les limites d’une telle démarche,son intérêt et ses risques ? Comment faire enten-dre ce nouvel argument pour conforter la place dela médiation sociale et culturelle, sans pourautant cautionner la seule approche financièredes questions sociales ?

En finir avec les fatalismes éducatifs !2015 – édité en mars 2017BABLET Marc, BERRABAH Hakima, BERTHETJean-Marc, CARDOT Jackie, HUGUET Jérôme,KOUIDI Nabil, LACROIX Agnès, MEIRIEUPhilippe, MESSICA Fabienne, ROCHEX Jean-Yves, SOULERIN Blandine, TLEMSANI Faïza,TRUONG Fabien.Co-édité par le Centre de ressources politique de la ville enEssonne, le Pôle ressources politique de la ville à Paris, lePôle de ressources départemental Ville et!Développementsocial du Val-d’Oise et Profession Banlieue.

Depuis les années 1960, l’école est soumise à defortes pressions caractérisées par des évolutionscontradictoires : d’une part, l’accès du plus grandnombre au collège et au lycée et, d’autre part, denouvelles formes de ségrégation et de sélectionscolaires accroissant les inégalités de réussite. Cesinégalités sont la conséquence de mécanismesexternes et internes au système scolaire. Dès lors,

quelles sont les évolutions structurelles néces-saires pour réduire les inégalités, pour promou-voir une école qui soit à la fois des savoirs et de lavie ? Comment les acteurs des territoires peuvent-ils y contribuer ? Si la mission d’éduquer est d’enfinir avec le déterminisme social et les « fata-lismes éducatifs », quelles expériences valoriser,quelles propositions formuler, quelles utopiesdessiner ?

Habiter, travailler, se déplacer : la politique de laville au défi des inégalités

2016 – édité en décembre 2017CIPOLAT Jean-Marie, COUREL Jérémy, JAILLETMarie-Christine, KORSU Emre, L’HORTY Yan -nick, LORTHIOIS Jacqueline, RIO Nicolas.Co-édité par le Centre de ressources politique de la ville enEssonne, le Pôle ressources politique de la ville à Paris, lePôle de ressources départemental Ville et Développementsocial du Val-d’Oise et Profession Banlieue.

Région extrêmement riche et dynamique sur leplan économique, l’Île-de-France!est égalementmarquée par de très fortes inégalités sociales etspatiales. Cette fragmentation socio-spatiale sedouble d’une déconnexion particulièrement mar-quée entre les zones d’habitat et d’emploi, révé-lant l’acuité des problématiques de transport etd’accès à la mobilité. Alors que la politique de laville doit mobiliser le droit commun au bénéficedes quartiers, comment ses acteurs (État, collecti-vités, bailleurs, opérateurs, habitants, etc.) peu-vent-ils, chacun à leur niveau, tisser des liens entreles politiques publiques d’habitat, de transport etd’emploi ? Comment construire et promouvoirune vision et des méthodes plus globales pour laville et ses quartiers ?

• LES «!5 À 7!»

Adolescents de cité : l’épreuve de la mobilitén° 18 – édité en juin 2017OPPENCHAIM Nicolas.

Les adolescents de cité sont souvent décritscomme enfermés dans des ghettos. L’épreuve dela mobilité questionne ce cliché, en s’intéressantaux effets des mobilités, en dehors du quartier,sur la socialisation et la construction identitairedes adolescents des cités franciliennes. L’ano ny -

Page 96: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

4. LE RECENSEMENT ET LA DIFFUSION DES RESSOURCES

96

mat urbain permet de mettre à l’épreuve les habi-tudes et d’expérimenter de nouvelles manièresd’agir. Mais, aussi socialisantes soient-elles, lesmobilités sont toutefois fortement déterminéespar des habitudes acquises dans la famille ou lequartier de résidence. L’auteur propose égale-ment des pistes de réflexion aux professionnelsintervenant dans les quartiers.

• L’ÉCOLE ET LA VILLE

Regard sur les jeunes de banlieuen°!24 – édité en décembre 2017TRUONG Fabien.

Si la réussite est un enjeu pour tous, les condi-tions du succès ne sont pas les mêmes pour tous.Il est nécessaire d’aborder autrement les diffi -cultés de certains d’entre eux, pour les compren-dre. Ce qui interroge la capacité de l’école àaccompagner ces élèves au-delà des préjugés etstéréotypes qui affectent si souvent l’institution,le plus souvent à son insu.

• LES APRÈS-MIDI

Les clauses socialesN° 31 – édité en avril 2017BACCHELLI Jean-Gaël, DUTARQUE Frédéric,METIVET Laurence, VIRARD Mathilde et VUL-LIEZ Estelle.

Les clauses sociales dans les marchés publics sontun outil juridique mobilisable dans la commandepublique pour lutter contre le chômage et lesexclusions. Comment valoriser la portée du dispo-sitif et son impact sur les dynamiques territo-riales, en termes de cohésion sociale et de déve-loppement économique ?

Les finances localesn° 32 – édité en mai 2017MUNCK Jeanne et DELPECH Claire.

L’ambition de cette publication est de favoriser lacompréhension des évolutions en matière definances locales et de fiscalité et d’appréhenderles leviers de rééquilibrage, notamment du pointde vue de la politique de la ville.

Les discriminations en France et en Seine-Saint-Denis. Éclairage à partir de l’enquête Trajectoireset Origines

n°!33 – édité en décembre 2017SIMON Patrick.

Les discriminations dont souffrent certaines caté-gories de la population interrogent le fonctionne-ment même de la société française alors que lalutte contre celles-ci, devenue un axe transversaldes contrats de ville 2015-2020, doit trouver unetraduction dans les plans d’actions territoriaux deprévention et lutte contre les discriminations.Quel est l’impact des traitements discrimina-toires dans les parcours personnels ?

• GROUPE DE TRAVAIL

Le Clas : un espace de médiation entre l’école etles parents

2015-2016 – édité en mars 2017POTHET Jessica.

À partir d’un questionnement sur la place desparents dans le Clas, cet ouvrage s’intéresse d’unepart aux professionnels– les référents Clas, quiparticipent à la construction du projet –, à lavariété et à la richesse de leurs parcours pourrépondre au mieux aux besoins des enfants et,d’autre part, aux familles qui fréquentent le dis-positif, à leurs attentes et aux difficultés aux-quelles elles sont confrontées dans l’exercice deleur parentalité.

• LES TEXTES

L’agriculture urbaine, une opportunité pour ledéveloppement local

2015 – édité en novembre 2017AUBRY Christine, BARDOU Magali, CONSALÈSJean-Noël, JARENO Chloé.

Cette publication explore en quoi l’agricultureurbaine peut contribuer à réduire les inégalitéset permettre d’améliorer le cadre de vie, le vivre-ensemble, voire le développement social,notamment en créant des emplois. Autant d’ob-jectifs au cœur même de la politique de la villeet fortement affirmés dans la loi Lamy de 2014.

Page 97: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

C. La diffusion de l’information

• LES FICHES D’EXPÉRIENCE

Sans rechercher la modélisation, ces synthèses d’ex-périence ont pour but de donner des références, desusciter des projets et des idées. Elles nourrissent laréflexion des professionnels et de nombreux autresacteurs tels que les habitants, les élus, les cher-cheurs ou les étudiants. Elles sont le reflet du foi-sonnement de la vie associative et de la créativitédes acteurs sur les territoires.Les expériences choisies sont liées aux thèmes detravail de Profession Banlieue. Des recherches sontensuite effectuées sur chaque expérience (consul-tation dans la presse, sur Internet, demande derapport d’activité), avant de rencontrer le porteurde projet, souvent très intéressé par une démarchequi contribue à faire connaître les actions qu’il ainitiées.

Depuis 2001, 157 expériences ont été capitalisées.Leur diffusion est assurée grâce à plusieurs sup-ports :– elles sont consultables au centre de documen-

tation ;– elles sont consultables et téléchargeables sur le

site Internet ;– elles sont adossées à la collection « Les Cahiers »

de Profession Banlieue, dans la rubrique« Initiatives » qui intervient en fin d’ouvrage.

En 2017, 5 fiches d’expérience ont été rédigées surles thèmes de l’insertion des jeunes, de la solida-rité, de la création d’activité, de l’économie socialeet solidaire et du développement économiquelocal, du transport et de la mobilité interna tionale.

……………………………

BAGNOLET – PLUS QU’UNE SOUPE. Un «"free style"»solidaire, motivé et efficace au service des plusdémunis. Née en 2016 de l’initiative de cinq jeunesbagnoletois âgés de 20 à 25 ans et de leur volontéd’agir pour les personnes vivant à la rue, les mem-bres de l’association s’organisent pour préparerune soixantaine de repas tous les vendredis après-midi et les distribuer lors d’une maraude de plu-sieurs heures. Par son dynamisme et sa motivation,Plus qu’une soupe a su mobiliser de nombreusespersonnes dans cette action solidaire.

MONTMAGNY – PIERREFITTE-SUR-SEINE – VILLE-TANEUSE – Les Fermiers de la francilienne. Desfermes au service de l’insertion et du développe-ment territorial. L’association Les Fermiers de laFrancilienne et sa première ferme, celle de labutte Pinson, à Montmagny (Val-d’Oise), sontnées en 2014, à l’initiative de Julien Boucher,aujourd’hui directeur de l’exploitation. LesFermiers de la Francilienne se sont originelle-ment fixé trois objectifs : dynamiser le territoire,créer des liens entre l’urbain et le périurbain, etvaloriser les sites désaffectés. La démarche allieanimation locale, économie sociale et solidaire,développement durable des territoires et parti-cipation des habitants. Aujourd’hui, l’associa-tion gère cinq fermes en Île-de-France.

SAINT-ÉTIENNE – IPM. Une plateforme pour lamobilité internationale des jeunes. L’équipe dela plateforme Ipm – Insertion, professionnalisa-tion, mobilité – met son énergie au service de lamobilité internationale des jeunes. Née en 2012du réseau des missions locales de la régionRhône-Alpes à la suite d’une expérimentation, laplateforme s’attelle chaque année à faire vivreune expérience professionnelle à l’étranger àtoujours plus de jeunes de la région, en vue defavoriser ensuite leur insertion professionnelle.

ÎLE-DE-FRANCE – WIMOOV. Conseiller en mobi-lité : un métier en construction. L’associationWimoov a pour objet principal de sensibiliser etd’accompagner vers une « mobilité autonome,responsable et respectueuse de l’environne-ment », et de promouvoir le développement denouvelles pratiques de mobilité. Fondée en 1998,l’association s’est d’abord appelée Voiture & Co,avant de rejoindre le groupe Sos en 2007, puis dechanger de nom en 2014. Elle est devenue l’undes acteurs les plus structurés du secteur de la« mobilité inclusive ». À ce titre, elle mène uneréflexion continue sur le métier de conseillermobilité – ses attributs, ses outils, sa formation,et sa grille d’évolution professionnelle.

MONTREUIL — RUES ET CITÉ. Le permis deconduire comme levier de retour à l’emploi.L’association de prévention spécialisée Rues etCités porte depuis les années 1990 une auto-école sociale. Renforcée et développée en 2014,

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 201797

Page 98: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

celle-ci est devenue une activité à part entière del’association. Désormais deuxième auto-écolesociale de la Seine-Saint-Denis sur le plan desrésultats, elle est aujourd’hui un levier puissantd’autonomisation des personnes et de leurretour vers l’emploi.

" LE RÉSEAU D’ÉCOUTE, D’APPUIET D’ACCOMPAGNEMENT DES PARENTS(RÉAAP)

Les deux publications accompagnant les travaux duRéaap sont mises en ligne sur le site de ProfessionBanlieue dans la rubrique « Activités » > Animationde réseaux > Réaap.

• LA LETTRE « PARENTALITÉS »

LA LETTRE PARENTALITÉS

N°"39 – mars 2017• «!Une oasis dans la ville », par Boubacar Diallo,

chef de projet, et Marie-Thérèse Gaudier, pré-sidente, association Une oasis dans la ville, Au-bervilliers.

• «!Toute une cité pour éduquer », par Lucie Ca-baret, directrice de l’école maternelle desGrands Pêchers, Montreuil.

N°"40 — juin 2017• «!Prévenir la radicalisation », un numéro vert,

un site national et une action locale pour ac-compagner les familles.

N° 41 – décembre 2017• «!L’adolescence!», par Jérôme Payen de la Ga-

randerie, psychiatre hospitalier, service de pédo -psychiatrie universitaire du Chu de Créteil

LES «!SOIRÉES DU RÉAAP!»

Le n° 16 concernait la soirée qui s’est tenue le6 décembre 2016 à La Courneuve.

!

Page 99: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

LES PARTICIPANTS AUX ACTIONS DE QUALIFICATION

5

Page 100: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date
Page 101: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

Les 33 actions de qualification menées en 2017 parProfession Banlieue ont donné lieu à 68 séances detravail8. Ces actions ont réuni 1425 participants,représentant 1188 personnes différentes (cf. tableaupage 110). Ces chiffres indiquent un volume d’ac-tions équivalent à celui de l’année dernière et unefréquentation légèrement inférieure (pour mé -moire, 34 actions, pour 65 séances, 1308 personnesdifférentes et 1 579 participants cumulés) ; celamalgré les perturbations de l’organisation du cen-tre de ressour ces, liées en particulier aux mouve-ments dans l’équipe et aux multiples chantiersexceptionnels évoqués en conclusion de ce rapport.

Ces chiffres ne comprennent pas cependant lesautres participations de l’équipe aux réflexions etgroupes de travail locaux et nationaux, ainsi queles publics ayant bénéficié ponctuellement denotre animation ou expertise dans le cadre d’ac-tions de partenaires (interventions dans le cadrede séquences de formation, de rencontres d’ac-teurs ou d’habitants,). Cela représente égalementplusieurs dizaines de contributions extérieures(Cf. chapitre Missions d’accompagnement) et plu-sieurs centaines de professionnels, acteurs ouhabitants touchés, en sus des instances de travailproposées par Profession Banlieue.

" LA PART DES FEMMES ET DES HOMMES

Près des trois quarts (71,8 %) des participants auxinstances de travail de Profession Banlieue sont desfemmes, proportion quasiment identique à celledes années précédentes. Toutefois, si l’on détailleles chiffres de présence des femmes et des hommesselon les grandes thématiques, cette proportion, sielle reste vraie pour les axes Habitat et renouvelle-ment urbain et Gouvernance et ingénierie (70/30),augmente encore sur les sujets sociaux (éducation,santé, égalité, médiation, lutte contre les discrimi-nations…), atteignant 79% (80/20); mais diminuelégèrement sur les axes Développement écono-mique et emploi (65/35) ou Dynamiques participa-tives (58/42). De toute évidence, ces chiffres ren-voient à la réalité de la répartition genrée non seu-lement des métiers et des domaines de la politique

de la ville, mais aussi de l’implication des habitantset de l’engagement!local ; même si, sur ce dernierpoint, le rééquilibrage partiel entre femmes ethommes est en partie le fruit des actions menéesavec les conseils citoyens, dont le système de nomi-nation conduit à une meilleure parité.

101PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Hommes : 28,2 %

Femmes : 71,8 %

8 Les séances de travail sont comptabilisées de la même manière dans ce rapport qu’elles durent une journée entière (lesRencontres ou les Visites sur site) ou une demi-journée (les Groupes de travail ou les Réunions dédiées, les formations, etc.)– cela contrairement aux statistiques fournies sur le format requis par le Cget, où elles sont comptabilisées par demi- journées, ce qui en augmente sensiblement le nombre.

Page 102: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

L’année 2017 montre une évolution significativede la participation de Franciliens extérieurs à laSeine-Saint-Denis aux instances de travail du cen-tre de ressources. La part de Séquano-Dionysiens aainsi diminué, de 81 % en 2016 à 77 % en 2017, ennombre de personnes différentes, et de 84 % en2016 à 78 % en 2017, en nombre cumulé de partici-pants. En contrepoids, c’est la part des participantsissus des autres territoires franciliens qui a aug-menté. Elle passe de 17 % en 2016 à 22 % en 2017,en nombre de personnes différentes, et de 14 % en2016 à 21 % en 2017, en nombre cumulé de partici-pants. Pour ce qui les concerne, l’augmentationplus forte en nombre de participants cumulésindique que ces professionnels franciliens ont par-ticipé un peu plus à des actions programmées enplusieurs séances, comme ce fut le cas pour legroupe de travail sur la gestion urbaine de proxi-mité, et/ou s’intéressent de manière plus régulièreaux actions proposées par Profession Banlieue.

Concernant ces chiffres, il faut noter égalementque l’absence de soutien financier de la région Île-de-France, pour la deuxième année consécutive, aconduit Profession Banlieue à réduire l’ampleurde certaines actions, et notamment celles quiauraient pu concerner un public plus large quecelui du département.

Enfin, on note une proportion stable de 1 % departicipants venant du reste de la France ou d’ins-titutions de niveau national.

Autres régions / National : 1 %

Île-de-France : 21 %

Seine-Saint-Denis : 78 %

Provenance, en présences cumulées

Autres régions/National : 1 %

Île-de-France : 22 %

Seine-Saint-Denis : 77 %

Provenance, en nombre de personnes différentes

" LA PROVENANCE GÉOGRAPHIQUE DES PARTICIPANTS

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

5. LES PARTICIPANTS AUX ACTIONS DE QUALIFICATION

102

Page 103: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

5. LES PARTICIPANTS AUX ACTIONS DE QUALIFICATION

8

7

6

5

4

3

2

Collectivités territoriales

(services, Dg, élus) : 34 %

État et organismes

rattachés : 26,6 %

Associations : 25,9 %

Usagers / Citoyens : 8,1 %Autres acteurs : 2,2 %

Bailleurs sociaux : 2 %Agences, chambres consulaires, Cdc, Epa-Epc-Epic : 0,8 %Entreprises du secteur privé : 0,4 %

Répartition des participants, en nombre de personnes différentes

Les trois grandes catégories d’acteurs touchés parles actions du centre de ressources sont :• les agents des collectivités (villes, Ept et dépar-

tement), pour 34 % en nombre de personnesdifférentes, dont les deux tiers pour desacteurs dédiés à un dispositif de la politiquede la ville (près de 37 % en participants cumu-lés, signe d’un public plus captif) ;

• les agents de l’État, pour 26,6 % en nombre depersonnes différentes (environ 24 % en nom-bres cumulés), dont les trois quarts cette foisdédiés à la politique de la ville (pour unebonne part les enseignants en Rep et les délé-gués du préfet, soit un public intéressé par desactions ciblées ponctuelles) ;

• les associations, pour 25,9 % (25,5 % en nom-bres cumulés), public également intéressé pardes actions ciblées.

En termes d’évolution de la proportion pour cestrois catégories, on constate donc, par rapport à2016, une baisse de 7 % des agents des collectivi-tés et une augmentation de 10 % des agents del’État et de près de 6 % des acteurs associatifs(professionnels, pour beaucoup).

Pour les autres catégories d’acteurs, on note une rela-tive baisse de la part des habitants, passant de 13% en2016 à 8,1 % en 2017 en personnes différentes, etmême à 6,8% en participations cumulées. En effet, siProfes sion Banlieue a bien maintenu un niveau d’ac-tions iden tique à 2016 en direction des conseillerscitoyens, la rencontre organisée à Grand Paris – GrandEst en 2017 a touché moins d’habitants conseillerscitoyens (72) que celle organisée à Terre d’Envol en2016 (121). Les actions du Réaap, qui concernent unepart non négligeable de parents-habitants, ont égale-ment été moins suivies par ces derniers, avec 103 per-sonnes en 2017, contre 173 en 2016.

La part des bailleurs double cette année, mais surune proportion et un volume faibles, passant de1 % en 2016 à 2 % en 2017.

Lorsque l’on cumule les divers autres (étudiants,chercheurs, agences publiques et parapubliques,chambres consulaires, entreprises du secteurprivé), la proportion diminue légèrement (3,4 % en2017, contre 5 % en 2016), pointant un travail àeffectuer par le centre de ressources pour dévelop-per son impact sur ce public.

� LA PARTICIPATION PAR TYPES D’ACTEURS

103PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Page 104: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

L’objectif de la recension de ces données est de per-cevoir dans le détail l’impact relatif de l’action ducentre de ressources en direction des acteurs locaux(agents territoriaux, élus, associations, habitants)œuvrant au sein des collectivités de la Seine-Saint-Denis. Les participants comptabilisés comprennent :• les acteurs employés par les collectivités

locales (villes ou Ept et Conseil départemental)quel que soit leur statut et leur champ d’inter-vention (droit commun ou politique de la ville) ;

• les acteurs associatifs soutenus par les collectivi-tés (avec ou sans convention) et/ou intervenantlocalement dans le cadre de la politique de la ville;

• les habitants, essentiellement conseillers-citoyens ayant participé à des actions du cen-tre de ressources en tant que tels.

Ils ne comprennent donc pas les délégués du préfetet autres agents de l’État, ni les divers acteurs au -tres intervenant sur le territoire séquano-dionysien

104

5. LES PARTICIPANTS AUX ACTIONS DE QUALIFICATION

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

" LA PARTICIPATION DES COLLECTIVITÉS DE LA SEINE-SAINT-DENIS

Participation des collectivités de la Seine-Saint-Denis, en nombre de présences cumulées

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180

LES LILAS

LE PRÉ-SAINT-GERVAIS

LE BOURGET

DUGNY

MONTFERMEIL

LES PAVILLONS-SOUS-BOIS

LIVRY-GARGAN

VILLEMOMBLE

L’ÎLE-SAINT-DENIS

VILLETANEUSE

PIERREFITTE

BONDY

BAGNOLET

DRANCY

NOISY-LE-SEC

VILLEPINTE

GAGNY

ROMAINVILLE

LE BLANC-MESNIL

ÉPINAY-SUR-SEINE

LA COURNEUVE

STAINS

SEVRAN

SAINT-OUEN

RONSY-SOUS-BOIS

TREMBLAY-EN-FRANCE

NEUILLY-SUR-MARNE

PANTIN

AULNAY-SOUS-BOIS

MONTREUIL

CLICHY-SOUS-BOIS

AUBERVILLIERS

NOISY-LE-GRAND

BOBIGNY

SAINT-DENIS

Conseil départemental

Page 105: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

(bailleurs, agences, consultants…). Ils ne compren-nent pas non plus, là encore, les publics locaux(agents territoriaux ou habitants et élus) touchésdans le cadre des missions d’accompagnement deProfession Banlieue, lorsque ces actions ne don-naient pas lieu à inscription préalable.

LES INFORMATIONS SE DÉGAGEANT DES DONNÉES RECUEILLIES

1) Un groupe de 3 collectivités se détache nette-ment (plus de 90 participations) : Saint-Denis,Bobigny et Noisy-le-Grand. Cependant :• les chiffres importants concernant Bobigny ren-

voient pour partie à un certain nombre d’agents dudépartement n’ayant pas été comptabilisés à cetitre mais sur leur lieu de travail lors de la rencontreHistoire, mémoire – ce qui explique une augmenta-tion de quasiment 50 % par rapport à 2016, et com-pense en partie la baisse «!artificielle!» des chiffresconcernant le Conseil départemental, de 120 en2016 à moins de 40 en 2017. La baisse des chiffresde participation du Conseil départemental est éga-lement due au fait que, contrairement à 2016, lesassociations intervenant au titre de leur conven-tion avec le département, notamment relevant dela prévention spécialisée, ont été comptabiliséescette année sur leur territoire d’intervention;

• pour Noisy-le-Grand, l’augmentation est remar-quable, de quasiment 500 % entre 2016 et 2017(de 18 à 96 en nombre); elle est due d’une part àla rencontre des conseillers citoyens de GrandParis – Grand Est organisée en mars à Noisy-le-Grand en partenariat avec l’Ept et la ville, ainsiqu’au module de formation organisé égalementen direction des conseillers citoyens de cet Ept endécembre; d’autre part à la montée en charge del’Ept en termes de pilotage de la politique de laville, qui a conduit plusieurs professionnels,cadres en général (chefs de projet, chargés demission…) à participer plus régulièrement auxactions proposées (réunions dédiées, etc.) ;

• enfin comme les années précédentes, la partici-pation de la collectivité territoriale de Saint-Denis est toujours, et de loin, la plus importante.

2) Un groupe de 6 autres collectivités ont vu laparticipation de leurs acteurs locaux augmenterde façon plus importante par rapport à l’an passé ;à savoir : Aubervilliers et Pantin, dont les partici-

pations ont évolué respectivement de 70 % et30 %. Mais, surtout, 4 autres villes de l’Ept GrandParis – Grand Est, en sus de Noisy-le-Grand évo-qué ci-dessus ; Clichy-sous-Bois, Rosny-sous Bois,Gagny et Neuilly-sur-Marne, dont l’augmentationen nombre de participants varie de 50 % pour lesunes à 200 % pour les autres. Là aussi, les actionsrelatives aux enjeux de pilotage et d’intégrationdans l’Ept, ainsi que celles visant la formation etl’accompagnement des conseils citoyens ont étéles motifs principaux de cette augmentation.

3) Dans une moindre mesure, 7 autres villes ontconnu une augmentation plus modérée (de 20 à30 %) par rapport à 2016 et en proportion, sur desvolumes plus modestes (entre 15 et 35 participants):• Saint-Ouen, Épinay-sur-Seine et Noisy-le-Sec,

pour Plaine Commune et Est Ensemble, dontles acteurs et agents fréquentent régulière-ment les actions de Profession Banlieue ;

• ainsi que, pour les raisons identiques à cellesénoncées ci-dessus, les villes de Grand Paris –Grand Est que sont Villemomble, Livry-Garganet Les Pavillons-sous-Bois ; ce qui est d’autantplus remarquable que certaines ne sont pasadhérentes à Profession Banlieue.

4) Un groupe de 4 villes est resté stable en termesde nombre de participants : Stains, Bondy, L’Île-Saint-Denis et Montfermeil. Les acteurs concernéssont cependant des publics réguliers de Pro fes -sion Banlieue.

5) Enfin, un groupe de 11 communes ont vu leurparticipation baisser de façon modérée (de 20 à50 % pour certaines, mais sur des volumes variantd’une base de 20 à 75 participations en 2016). Onremarque parmi elles des collectivités de l’EptParis Terre d’Envol (Aulnay-sous-Bois, Sevran,Tremblay-en-France, Villepinte, Le Blanc-Mesnil,Drancy), la rencontre des conseils citoyens sur cetEpt en 2016 ayant augmenté sensiblement leurnombre de participations l’année dernière. PourLa Courneuve et Pierrefitte (Plaine Commune),Bagnolet, Mon treuil et Romainville (Est Ensemble),cette baisse est probablement conjoncturelle,acteurs et professionnels étant fortement mobili-sés par leurs contraintes administratives ou de ter-rain ; mais peut-être aussi ces collectivitésdevront-elles être mieux sollicitées en 2018.

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

5. LES PARTICIPANTS AUX ACTIONS DE QUALIFICATION

105

Page 106: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

5. LES PARTICIPANTS AUX ACTIONS DE QUALIFICATION

RD Équipes politique de la ville 4 22 49 21 0 1 0 0 0 0 0GT Développement local des quartiers 4 17 48 17 0 0 0 0 0 0 0R Modalités de soutien aux associations 1 41 41 19 6 13 2 0 0 0 1TOTAL 9 80 138 57 6 14 2 0 0 0 1

% 71,3 7,5 17,5 2,5 0,0 0,0 0,0 1,3

R 1re Rencontre des conseillers citoyens Grand Paris / Grand Est 1 72 72 14 5 0 0 0 0 53 0

FA Co-construire une parole collective / Terre d'Envol 1 17 17 2 0 0 0 0 0 15 0

FA Co-construire une parole collective / Grand Paris – Grand Est 1 17 17 3 0 1 0 0 0 13 0

GT Participation des habitants et Npru 2 13 19 12 0 1 0 0 0 0 0TOTAL 5 119 125 31 5 2 0 0 0 81 0

% 26,1 4,2 1,7 0,0 0,0 0,0 68,1 0,0

R Mixité sociale, rénovation urbaine et politique de peuplement 1 42 42 15 5 17 1 4 0 0 0

VS Pru Montreuil/Clichy : dimension environnementale 1 17 17 8 5 4 0 0 0 0 0

VS Pru Lyon : espaces publics 1 18 18 10 0 8 0 0 0 0 0AM Convention interco. d’attribution 1 27 27 17 8 2 0 0 0 0 05à7 Adolescents et mobilité 1 9 9 3 0 4 0 2 0 0 0GT Renouveler les démarches Gup 2 21 27 12 4 0 5 0 0 0 0TOTAL 7 134 140 65 22 35 6 6 0 0 0

% 48,5 16,4 26,1 4,5 4,5 0,0 0,0 0,0

GT Emploi / Travail 4 20 45 10 2 6 0 0 1 0 1AT Rencontre des porteurs de projet Iti 3 45 59 15 3 10 1 0 4 0 12RR Insertion des jeunes dans les quartiers prioritaires 1 94 94 34 25 29 3 1 0 0 2

TOTAL 8 159 198 59 30 45 4 1 5 0 15% 37,1 18,9 28,3 2,5 0,6 3,1 0,0 9,4

CQ Construction identitaire des jeunes 3 16 39 6 4 3 2 0 0 0 1EV École et ville 3 190 190 18 169 3 0 0 0 0 0GT Volet éducatif des contrats de ville 5 15 31 15 0 0 0 0 0 0 0RD Coordonnateurs Pre 1 5 5 5 0 0 0 0 0 0 0AR Copil Noisy-le-Grand 2 38 38 1 18 18 0 0 0 0 1AR Rencontre porteurs de projet Réaap 1 41 41 10 6 25 0 0 0 0 0AR Soirée Réaap 1 62 62 8 14 26 0 0 0 14 0R Autour du réseau Clas 1 43 43 21 0 22 0 0 0 0 0TOTAL 17 410 449 84 211 97 2 0 0 14 2

% 20,5 51,5 23,7 0,5 0,0 0,0 3,4 0,5

FA Valeurs de la République et laïcité 5 31 51 19 1 11 0 0 0 0 0GT Santé mentale, psychiatrie et territoires 5 35 84 12 10 11 2 0 0 0 05à7 Chroniques d’exil et d’hospitalité 1 16 16 6 1 6 0 2 0 0 1AM Mettre au jour les inégalités sexuées

(gender budgeting) 1 27 27 10 2 14 0 0 0 1 0R Santé, vous avez dit santé 1 71 71 21 8 35 5 0 0 0 2FA Les droits culturels, levier du pouvoir d’agir 4 16 35 2 0 14 0 0 0 0 0

RD Coordonnateurs Asv 2 13 13 12 0 1 0 0 0 0 0R Histoire, mémoires et lutte contre les discriminations 1 71 71 25 20 18 3 0 0 0 5

GT Accompagnement des associations à l'utilisation de Médios 2 6 7 1 0 5 0 0 0 0 0

TOTAL 22 286 375 108 42 115 10 2 0 1 8% 37,8 14,7 40,2 3,5 0,7 0,0 0,3 2,8

TOTAL TOUTES ACTIONS 68 1188 1425 404 316 308 24 9 5 96 26% 34,0 26,6 25,9 2,0 0,8 0,4 8,1 2,2

• LES PARTICIPANTS AUX INSTANCES DE TRAVAIL SELON LES THÉMATIQUES EN 2017

Nom

bre

de s

éanc

esda

ns l’

anné

e

Nom

bre

de p

erso

nnes

di

ffére

ntes

Prés

ence

s cu

mul

ées

Colle

ctiv

ités

terr

itoria

les

(ser

vice

s, D

g, é

lus)

État

et o

rgan

ism

es ra

ttac

hés

Ass

ocia

tions

Baill

eurs

soc

iaux

Age

nces

, cha

mbr

es c

onsu

laire

s,Cd

c, E

pa-E

pc-E

pic

Entr

epris

es d

u se

cteu

r priv

é

Usag

ers

/ Cito

yens

Aut

res

acte

urs

Gouvernance et ingénierie

de la politique de la ville

Soutien aux dynamiques

participatives

Habitat et

renouvellement urbain

Développementéconomique

et emploi

Éducation,jeunesse

Égalité, luttecontre les

discriminationset accès

aux droits

* Le total de 1188personnes corres-pond au nombre de personnes différentes ayant participé au moins une fois dans l’annéeà l’une de nos actionsthématiquesdétaillées ci-contre.Le décompte total de participations,cette fois en « pré-sences cumulées »,est lui de 1425 per-sonnes, la me !me personne ayant puparticipe" à plusieursactions ou plusieursséances de la mêmeinstance (ex. : Groupede travail ou Cycle de qualification).Cela signifie que,en moyenne, environun tiers des per-sonnes ont participéà au moins deux séances.

" LA PARTICIPATION SELON LES THÉMATIQUES ET LE TYPE D’ACTION

106PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

*

Page 107: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

5. LES PARTICIPANTS AUX ACTIONS DE QUALIFICATION

Participation des habitants et Npru 2 13 19 12 0 1 0 0 0 0 0Volet éducatif des contrats de ville 5 15 31 15 0 0 0 0 0 0 0Développement local des quartiers 4 17 48 17 0 0 0 0 0 0 0Emploi / Travail 4 20 45 10 2 6 0 0 1 0 1Renouveler les démarches Gup 2 21 27 12 4 0 5 0 0 0 0Accompagnement des associations

à l'utilisation de Médios 2 6 7 1 0 5 0 0 0 0 0Santé mentale, psychiatrie et territoires 5 35 84 12 10 11 2 0 0 0 0TOTAL 24 127 261 79 16 23 7 0 1 0 1

% 62,2 12,6 18,1 5,5 0,0 0,8 0,0 0,8

Construction identitaire des jeunes 3 16 39 6 4 3 2 0 0 0 1TOTAL 3 16 39 6 4 3 2 0 0 0 1

% 37,5 25,0 18,8 12,5 0,0 0,0 0,0 6,3Santé, vous avez dit santé 1 71 71 21 8 35 5 0 0 0 2Modalités de soutien aux associations 1 41 41 19 6 13 2 0 0 0 11re Rencontre des conseillers citoyens

Grand-Paris / Grand Est 1 72 72 14 5 0 0 0 0 53 0Histoire, mémoires

et lutte contre les discriminations 1 71 71 25 20 18 3 0 0 0 5Mixité sociale, rénovation urbaine

et politique de peuplement 1 42 42 15 5 17 1 4 0 0 0Autour du réseau Clas 1 43 43 21 0 22 0 0 0 0 0RR Insertion des jeunes

dans les quartiers prioritaires 1 94 94 34 25 29 3 1 0 0 2TOTAL 7 434 434 149 69 134 14 5 0 53 10

% 34,3 15,9 30,9 3,2 1,2 0,0 12,2 2,3

Rencontre des porteurs de projets Iti 3 45 59 15 3 10 1 0 4 0 12TOTAL 3 45 59 15 3 10 1 0 4 0 12

% 33,3 6,7 22,2 2,2 0,0 8,9 0,0 26,7Convention intercommunale d’attribution 1 27 27 17 8 2 0 0 0 0 0Mettre au jour les inégalités sexuées

(gender budgeting) 1 27 27 10 2 14 0 0 0 1 0TOTAL 2 54 54 27 10 16 0 0 0 1 0

% 50,0 18,5 29,6 0,0 0,0 0,0 1,9 0,0

Adolescents et mobilité 1 9 9 3 0 4 0 2 0 0 0Chroniques d’exil et d’hospitalité 1 16 16 6 1 6 0 2 0 0 1TOTAL 2 25 25 9 1 10 0 4 0 0 1

% 36,0 4,0 40,0 0,0 16,0 0,0 0,0 4,0

Co-construire une parole collective / Terre d'Envol 1 17 17 2 0 0 0 0 0 15 0

Co-construire une parole collective / Grand Paris – Grand Est 1 17 17 3 0 1 0 0 0 13 0

Droits culturels, levier du pouvoir d’agir 4 16 35 2 0 14 0 0 0 0 0Valeurs de la République et laïcité 5 31 51 19 1 11 0 0 0 0 0TOTAL 11 81 120 26 1 26 0 0 0 28 0

% 32,1 1,2 32,1 0,0 0,0 0,0 34,6 0,0

Pru Lyon : espaces publics 1 18 18 10 0 8 0 0 0 0 0Pru Montreuil/Clichy :

dimension environnementale 1 17 17 8 5 4 0 0 0 0 0TOTAL 2 35 35 18 5 12 0 0 0 0 0

% 51,4 14,3 34,3 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0

Équipes Politique de la ville 4 22 49 21 0 1 0 0 0 0 0Coordonnateurs Pre 1 5 5 5 0 0 0 0 0 0 0Coordonnateurs Asv 2 13 13 12 0 1 0 0 0 0 0TOTAL 7 40 67 38 0 2 0 0 0 0 0

% 95,0 0,0 5,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0

École et ville 3 190 190 18 169 3 0 0 0 0 0TOTAL 3 190 190 18 169 3 0 0 0 0 0

% 9,5 89,0 1,6 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0

Copil Noisy-le-Grand 2 38 38 1 18 18 0 0 0 0 1Rencontre porteurs de projet Réaap 1 41 41 10 6 25 0 0 0 0 0Soirée Réaap 1 62 62 8 14 26 0 0 0 14 0

TOTAL 4 141 141 19 38 69 0 0 0 14 1% 13,5 27,0 48,9 0,0 0,0 0,0 9,9 0,7

TOTAL TOUTES ACTIONS 68 1188 1425 404 316 308 24 9 5 96 26% 34,0 26,6 25,9 2,0 0,8 0,4 8,1 2,2

• LES PARTICIPANTS SELON LE TYPE D’ACTION EN 2017

Nom

bre

de s

éanc

esda

ns l’

anné

e

Nom

bre

de p

erso

nnes

di

ffére

ntes

Prés

ence

s cu

mul

ées

Colle

ctiv

ités

terr

itoria

les

(ser

vice

s, D

g, é

lus)

État

et o

rgan

ism

es ra

ttac

hés

Ass

ocia

tions

Baill

eurs

soc

iaux

Age

nces

, cha

mbr

es c

onsu

laire

s,Cd

c, E

pa-E

pc-E

pic

Entr

epris

es d

u se

cteu

r priv

é

Usag

ers

/ Cito

yens

Aut

res

acte

urs

Groupes de travail

Cycles de qualification

Rencontres

Ateliers

Après-midi

5 à 7

Formations-actions

Visites sur site

Réunions dédiées

École et Ville

Accompagne-ment Réaap

* Le total de 1188personnes corres-pond au nombre de personnes différentes ayant participé au moins une fois dans l’annéeà l’une de nos ins-tances de travaildétaillées ci-contre.Le décompte total de participations,cette fois en « pré-sences cumulées »,est lui de 1425 per-sonnes, la me !me personne ayant puparticipe" à plusieursactions ou plusieursséances de la mêmeinstance (ex. : Groupede travail ou Cycle de qualification).Cela signifie que,en moyenne, environun tiers des per-sonnes ont participéà au moins deux séances.

107PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

*

Page 108: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

LE VOLUME DE SÉANCES

L’activité de Profession Banlieue s’est globalementconcrétisée selon des volumes par grands axesthématiques et une répartition de ceux-ci équiva-lents à 2016 : quelques séances en plus cetteannée sur les axes Gouvernance et ingénierie (miseen place d’un groupe dédié aux coordinateurs duPre) et Soutien aux dynamiques participatives(modules de formation-action des conseillerscitoyens) ; deux séances en moins sur l’axeÉducation et jeunesse (pas de groupe de travail jeu-nesse en 2017). Enfin, comme en 2016, l’axe Égalité,lutte contre les discriminations et accès aux droitsest celui qui a donné lieu au plus grand nombre deséances (22, soit 32 % du nombre total de séances,contre près de 34 % en 2016).

LA RÉPARTITION DES PARTICIPATIONS

Cette évolution du nombre de séances par axethématique s’est traduite effectivement par uneparticipation plus importante en volume sur l’axeGouvernance et ingénierie (80, contre 60 en 2016)et une proportion passant à 7 % (au lieu de 5 % en2016). En revanche, si le nombre d’actions a été

plus important cette année sur l’axe Soutien auxdynamiques participatives, le nombre de participa-tions total a quant à lui baissé, de 132 à 119 (un tiersde participants en moins à la rencontre desconseils citoyens Grand Paris – Grand Est qu’à cellequi avait concerné Paris Terre d’Envol en 2016, maisla baisse est compensée en partie par la mise enplace nouvelle, cette année, de modules de forma-tion des conseillers citoyens), la proportion restanttoutefois identique sur cet axe (10 %).

L’évolution, à la hausse ou à la baisse, est signifi-cative sur les axes Développement économique etemploi et Habitat et renouvellement urbain. Sur lepremier axe, l’on passe de 66 participations en2016 (5 % de l’ensemble des participations) à 159participations (13,5 %) en 2017. Cela est notam-ment le résultat du cycle Iti ainsi que de laRencontre régionale dédiée à l’insertion et l’em-ploi des jeunes. Pour le deuxième axe, l’on constateau contraire une baisse, avec 134 participations en2017 (contre 270 en 2016), représentant 11 % du totaldes participations (contre 21 % en 2016). Cettebaisse est essentiellement due à une comptabilisa-tion des séances du groupe de travail «!Co-construc-tion du Npru avec les habitants!» dans l’axe Soutien

108PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

5. LES PARTICIPANTS AUX ACTIONS DE QUALIFICATION

TH

EM A

.

Gouv

erna

nce

et in

géni

erie

d

e la

pol

itiqu

e de

la vi

lle :

7 %

T

HEM B. Soutien

aux dynamiques partic

ipatives :

10 %

THEM E.

Éducation, jeunesse :

34,5 %

THEM F.

Égalité,

lutte contre

les discriminations

et accès aux droits :

24 %

THEM C. Habitat et renouvellement urbain : 11 %THEM D. Développement

économique et emploi : 13,5 %

Répartition des personnes différentes

selon les thématiques

Répartition des séancesselon les thématiques 9 5 7 8 17 22 68

13,5% 7,5% 10% 12% 25% 32% 100%

Gou

vern

ance

et i

ngén

ierie

de

la p

oliti

que

de la

ville

Sout

ien

aux

dyna

miq

ues p

artic

ipat

ives

Hab

itat e

t ren

ouve

llem

ent u

rbai

n

Déve

lopp

emen

t éco

nom

ique

et e

mpl

oi

Éduc

atio

n et

jeun

esse

Égal

ité, l

utte

con

tre le

s disc

rimin

atio

nset

acc

ès a

ux d

roits

TOTA

L

Répartition des personnes différentes selon les thématiques 80 119 134 159 410 286 1188

7% 10% 11% 13,5% 34,5% 24% 100%

Gou

vern

ance

et i

ngén

ierie

de

la p

oliti

que

de la

ville

Sout

ien

aux

dyna

miq

ues p

artic

ipat

ives

Hab

itat e

t ren

ouve

llem

ent u

rbai

n

Déve

lopp

emen

t éco

nom

ique

et e

mpl

oi

Éduc

atio

n et

jeun

esse

Égal

ité, l

utte

con

tre le

s disc

rimin

atio

nset

acc

ès a

ux d

roits

TOTA

L

Page 109: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

aux dynamiques participatives, contrairement à2016, où elles étaient classées dans l’axe Habitat etrenouvellement urbain ; par ailleurs la Rencontrerégionale de 2016 était consacrée à ce thème.

L’axe Éducation et jeunesse connaît une baissemodérée en termes de participation: 487 participa-tions en 2016 (37 % du total), contre 410 en 2017(34,5 %), cela avec donc, comme indiqué précédem-ment, deux séances de travail en moins en 2017.

Enfin, sur l’axe Égalité, lutte contre les discrimina-tions et accès aux droits, le nombre des participa-tions est équivalent en 2017 à celui de 2016 (286,contre 293 en 2016). En part relative vis-à-vis desautres axes, cette participation augmente cepen-dant, de 22 % en 2016 à 24 % en 2017.

!

5. LES PARTICIPANTS AUX ACTIONS DE QUALIFICATION

Page 110: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date
Page 111: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

LA GOUVERNANCE

6

Page 112: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date
Page 113: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

Le conseil d’administration de Profession Ban lieueest composé de 32 membres dont une part a étérenouvelée lors de l’assemblée générale du29 mars 2017. Son bureau est composé de 10 mem-bres. Les administrateurs sont tous membres àtitre personnel. Ils sont toutefois pour la quasi-totalité des professionnels œu vrant sur le terri-toire de la Seine-Saint-Denis, dont environ 70 % enposte au sein de collectivités du département(direction générale adjointe, direction de projet,coordination de la réussite éducative, etc.) et 22 %cadres et responsables d’actions pour le compted’organismes et d’associations pour la plupartégalement partenaires et/ou adhérents deProfession Banlieue. Les 8 % d’administrateurs res-tants sont aussi des professionnels du champ dela politique de la ville ayant souvent travaillé dansle département par le passé.

Lors de l’assemblée générale de mars 2017, lebureau de Profession Banlieue est resté in -changé!hormis le départ de l’une de ses anciennesprésidentes, Sylvie Hautière, qui participa active-ment au développement et à la reconnaissance deProfession Banlieue auprès de ses partenaires. Queson action au service du centre de ressources soitici saluée. De nouveaux membres ont par ailleursrejoint le conseil d’administration: Céline Heitz -mann, déléguée fédérale de la Fédération des cen-tres sociaux du 93; Louisa Joveniaux, chargée demission politique de la ville à Rosny-sous-Bois ; etAdjera Lakehal, directrice de l’association Femmesdu Franc-Moisin, à Saint-Denis.

L’assemblée générale du 29 mars 2017 a réuniprès de 80 personnes. Comme chaque année, elle

s’est tenue dans les locaux d’un partenaire deProfession Banlieue, en l’occurrence ceux deLa Sauvegarde (Adsea), à Bobigny ; manière demarquer l’inscription de Profession Banlieue dansson réseau départemental, ainsi que la centralitédes questions relatives à l’éducation, à la préven-tion, à la protection de l’enfance et de la jeunesse,dans la politique de la ville en cette période.

Conformément aux statuts de l’association, cetteassemblée a permis de présenter le rapport d’acti-vité, et les rapports moral et financier de 2016, ainsique d’engager un débat sur les perspectives déga-gées par l’actualité et les élections présidentiellesqui approchaient. Ce fut également l’occasion d’en-gager une réflexion approfondie sur la place desassociations et du tiers-secteur dans le champ del’action publique au regard des enjeux de l’évolutiond’une part des modes de gestion publique et d’autrepart des modèles économiques associatifs. Pour cefaire, Jean-Louis Laville, professeur au Cnam titulairede la chaire « Économie solidaire », était invité à pré-senter l’ouvrage co-dirigé avec Anne Salmon et paruen 2015 aux éditions Desclée de Brouwer, Associa -tions et action publique. Le débat engagé à la suitede cette présentation, au-delà des analyses dévelop-pées sur l’évolution de la mise en œuvre de la poli-tique de la ville – qui, de fait, concerne nombre d’as-sociations –, fut aussi l’occasion d’aborder en fili-grane les enjeux stratégiques du développement deProfession Banlieue; cela notamment dans cettepériode de mise en œuvre du cadre de référence duCget et de renégociation et réflexion sur les partena-riats avec l’État et, de façon générale, avec les insti-tutions publiques, en vue de les clarifier, les stabili-ser, les développer et les pérenniser.

113PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Page 114: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

En 2017 se sont tenues 6 séances du conseil d’ad-ministration, dont celle à l’issue de l’assembléegénérale, pour la réélection du bureau et de laprésidence, ainsi que 5 réunions du bureau del’association. Ces séances ont été complétées par2 séminaires de réflexion sur les missions géné-rales du centre de ressources, les besoins desacteurs et les bénéficiaires visés, et sur l’élabora-tion du programme de travail en conséquence. Lepremier séminaire, fin août, regroupait des admi-nistrateurs et l’équipe de Profession Ban lieue ; lesecond, en septembre, l’ensemble du conseil d’ad-ministration et l’équipe.

Lors des séances de travail du conseil d’adminis-tration, les sujets abordés, outre le suivi de la ges-tion et les points évoqués ci-dessus, ont concernéparticulièrement :

1) Le renouvellement de la direction et les orienta-tions du centre de ressources, avec l’arrivée du nou-veau directeur, Mustapha Boudjemai, à la fin mars,et la redéfinition de la feuille de route; notammentpour la mise en œuvre des objectifs de développe-ment au regard de l’évolution des enjeux et ducontexte de la politique de la ville et des prioritésthématiques exprimées par le conseil d’adminis-tration lors de son rapport moral de 2016 et de l’Agde mars 2017. En synthèse, les points discutés etconfirmés ont concerné les objectifs visant à :• mieux aborder et prendre en charge les thé-

matiques du développement économique etde l’emploi, d’une part, de l’habitat et durenouvellement urbain, d’autre part, tout enmaintenant les actions sur le volet cohésionsociale, avec le souhait de prendre en comptedes sujets cruciaux tels que les rapports entrela police et la population, la lutte contre lesdiscriminations, le renforcement de la partici-pation et l’accompagnement des conseilscitoyens, les enjeux de la fracture numérique,du Grand Paris, de la réforme territoriale, etc.Cela a conduit à définir et à adopter une stra-tégie à court, moyen et long termes, pour pal-lier les urgences tout en mettant en œuvrel’évolution souhaitée. Cela notamment pourreconfigurer l’équipe au regard des orienta-tions exprimées alors que se préfigurait undépart à la retraite et que l’une des salariéesavait quitté le centre de ressources ;

• cette stratégie devait également tenir comptedes objectifs de développement des outils decommunication et d’information (refonte dusite Internet, développement de la présencesur les réseaux sociaux et mise en place denewsletters, dont une régionale) ; et de l’évolu-tion du process de publication, avec le souhaitde préserver la qualité des publications maisd’en améliorer le délai de réalisation et la dif-fusion. Il s’agissait donc de procéder aux nou-veaux recrutements sur la base de profils deposte redéfinis et adaptés à ces perspectives,tout en s’inscrivant dans une enveloppe bud-gétaire contrainte et, au mieux, constante à cestade.

2) Du point de vue de la gestion et des relationsinstitutionnelles, il s’est agi de suivre et de validerles négociations pour le renouvellement desconventions avec les différents partenaires!ducentre de ressources et d’envisager la perte confir-mée des financements de la Région, mais aussi lemaintien des soutiens financiers de l’Agencerégionale de santé (Ars), de la Direction régionaleet interdépartementale de l’environnement et del’énergie (Driee), de la Caisse des dépôts, duConseil départemental, de la Direction départe-mentale de la cohésion sociale (Ddcs) et de laDirection régionale de la jeunesse, des sports et dela cohésion sociale (Drjscs). La mise en place d’uncomité des financeurs, conformément au cadre deréférence du Commissariat général à l’égalité desterritoires (Cget), a donné lieu à une premièreséance de travail le 24 mai 2017, à laquelle partici-paient 5 membres du conseil d’administration. Cepremier comité a permis aux différents soutiensde Profession Banlieue non seulement de mieuxconnaître et comprendre l’organisation, lescontraintes et les outils du centre de ressources,chacun exprimant ses attentes et ses priorités,mais aussi de développer un échange entre les dif-férents financeurs et partenaires pour que conver-gent de façon cohérente et transparente leurspriorités. Une discussion sur le modèle écono-mique de Profession Banlieue a également étéouverte, mettant en perspective sa part de res-sources propres et son action, et les moyens d’aug-menter les premières en rentabilisant mieuxoutils et savoir-faire sans dénaturer ni le rôle, ni lesmissions, ni l’organisation du centre de ressources.

114

6. LA GOUVERNANCE

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Page 115: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

3) La demande de l’État de couvrir, en articulationavec les autres Crpv, l’ensemble du territoire fran-cilien, a été un autre sujet, récurrent, de préoccu-pation. Celle-ci a été temporisée à la suite du rap-port remis par l’ex- préfet de région, et lademande de mettre en place a minima une lettrerégionale et de développer les coopérations entreCrpv. Si des coopérations existent et ont d’ores etdéjà été développées, la question de la couverturefrancilienne a de nouveau été abordée par le Cgetet la Drjscs en appui sur une mission d’étudeconfiée par le Cget à une stagiaire de l’Institutrégional d’administration. Celle-ci a été amenée àinterroger les directions de chacun des Crpv fran-ciliens. Le sujet a donc été remis à l’ordre du jouret le conseil d’administration de ProfessionBanlieue a échangé sur ses positions et question-nements. Il a notamment confirmé sa sensibilitéà ce besoin des autres territoires, sa capacité àdévelopper son intervention et à faire bénéficierde son expérience et de ses outils un territoireélargi – ce qui est déjà le cas en partie, puisque lesactions de Profession Banlieue sont ouvertes etque, en 2017, près de 22 % des publics participantà ses actions viennent de l’Île-de-France. Il acependant exprimé certaines réserves, en préci-sant : 1) que toute montée en charge et stratégiede développement et d’implantation plus forma-lisée sur d’autres territoires franciliens, d’une partne pourrait se faire à moyens constants – aurisque de conduire à «!déshabiller Pierre pourhabiller Paul!», en l’occurrence la Seine-Saint-Denis, au regard d’une équipe déjà resserrée(6!salariés) pour un département comprenant 62quartiers et plus de 500 0000 habitants en terri-toire de la politique de la ville ; 2) que par ailleurs,de toute évidence, ce sont les départements de lapetite couronne et leurs Ept, dont la proximitégéographique, le contexte urbain et les enjeuxinstitutionnels recoupent ceux de la Seine-Saint-Denis, qui pourraient en premier lieu faire l’objetde ce développement de Profession Banlieue outout au moins de son ouverture et de l’élargisse-ment de son impact. Cela ne pouvant s’envisagerque dans des conditions adéquates, à savoir desmoyens complémentaires en conséquence,apportés tant par le premier demandeur, l’État,que par les collectivités qui en seraient bénéfi-ciaires et partenaires (villes, Ept, conseils départe-mentaux et conseil regional) et les autres acteurs

institutionnels concernés (Caf, Cdc et Ars, entreautres, et autres institutions locales ou natio-nales), à l’instar des financements apportésactuellement dans chacun des départements auxdifférents Crpv. Il s’agit préalablement de poursui-vre les échanges avec les autres Crpv francilienspour envisager déjà les possibilités de développe-ment de coopérations de manière générale etpour étudier plus précisément ces perspectives etune stratégie cohérente et équitable, respectantles identités et les dynamiques de chacun.

4) Enfin, les deux séminaires et les cinq réunionsde travail ont constitué des moments d’analysede l’actualité politique et institutionnelle afin deguider l’action de Profession Banlieue et d’affinerson positionnement. Après les élections présiden-tielles, des échanges au sein du Ca ont permis enparticulier de suivre les perspectives d’évolutionde la politique de la ville au regard des grandesorientations et mesures annoncées par le gouver-nement et le chef de l’État. En l’occurrence,Profession Banlieue a été fortement sollicité detoutes parts!pour produire des informations pré-cises quant à la réalité et aux effets locaux desdécisions d’économies budgétaires du nouveaugouvernement prises durant l’été (annulations decrédits 2017!et annonces relatives à la réductiondu dispositif des emplois aidés), certains acteurslocaux et partenaires souhaitant que ProfessionBanlieue se fasse l’écho de leurs inquiétudes.

Un communiqué de presse et deux éditoriaux deLa Lettre de Profession Banlieue ont permis de for-muler clairement le positionnement et les ana-lyses discutées en conseil d’administration.

Profession Banlieue a ainsi souhaité continuer às’inscrire dans sa posture d’acteur associatifengagé sur le territoire, défendant la dimensionsociale essentielle de la politique de la ville touten faisant œuvre de pédagogie et en jouant sonrôle d’acteur technique facilitateur et d’interfaceconstructive entre les différentes parties pre-nantes.

!

6. LA GOUVERNANCE

Page 116: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date
Page 117: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

La politique de la ville est entrée, en 2017, dans saquarantième année. Âge de la maturité diront cer-tains, crise de la quarantaine diront d’autres.Optimiste ou pessimiste, ces expressions ont lemérite d’illustrer l’idée que cette politiquecontractuelle, qui s’est structurée progressive-ment depuis les premières opérations Habitat etvie sociale (Hvs) en 1977, pour devenir véritable-ment interministérielle, partenariale, intégrée,s’est totalement installée dans le paysage institu-tionnel comme une approche publique, complé-mentaire, transversale, ciblée et indispensablepour compenser les failles de l’action publique dedroit commun. Mais, dans le même temps, elle n’apas manqué d’être interrogée et parfois critiquéepour ses insuffisances ou ses écueils, réels ou sup-posés.

Face à la permanence des inégalités sociales et ter-ritoriales, la dernière réforme, portée par la loiLamy du 21 février 2014, a cherché à pallier les fai-blesses constatées.

À peine une année après la signature des premierscontrats de ville de nouvelle génération et laréforme territoriale – notamment, pour l’Île-de-France, à travers la loi Maptam de 2014 puis la loiNotre de 2015, qui ont confirmé et installé lamétropole du Grand Paris (Mgp) et les établisse-ments publics territoriaux (Ept) –, il s’est agi derecadrer les enjeux et de renforcer le pilotage de lapolitique de la ville en Seine-Saint-Denis en pre-nant en compte ces nouvelles échelles politico-institutionnelles. En ce sens, 2017 fut la première

année de plein exercice, si l’on peut le dire ainsi, deces intercommunalités et de la mise en œuvre dela politique de la ville dans ce nouveau contexte.Or nous entrions dans une étape à mi-parcours ducontrat de ville qui a induit des figures imposéesen termes de procédures (rapport annuel, pactefiscal et financier, annexe financière des contratsde ville, lancement de la démarche d’évaluation),l’ensemble soulevant des enjeux importants entermes d’accompagnement du pilotage. S’est parailleurs ajouté le renouvellement de l’exécutifnational à la suite des élections présidentielles.

Tous ces aspects ont de fait été prépondérants dansles préoccupations des professionnels, des élus et,plus largement, de tous les acteurs de la politiquede la ville que soutiennent les actions de qualifica-tion de Profession Banlieue liées à ses missionsd’accompagnement et de production de res-sources. Ils ont suscité, plus que les années précé-dentes, des temps d’échange et d’analyse, un travailde relais d’informations permanent en temps réel,et le besoin d’une prise de recul importante sur lesaspects stratégiques et politiques de fond, toutcomme sur des aspects de suivis technique etadministratif.

Les six grands axes qui ont structuré le pro-gramme de travail 2017 et les diverses actionsdétaillées dans ce rapport d’activité témoignentune nouvelle fois de la volonté de ProfessionBanlieue de développer un programme d’actionsqui soit au plus près des enjeux actuels de cecontexte institutionnel et social, des dynamiques

117PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2017

Conclusion

Page 118: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

CONCLUSION

territoriales en cours, qui couvre l’ensemble desproblématiques du développement social eturbain des quartiers et prenne en compte l’en-semble des professionnels qui y travaillent.

Ce sont ainsi près de 1 200 personnes différentesqui ont bénéficié des actions du centre de res-sources cette année (1 425 participations!cumu-lées), lors des 68 séances de travail proposées.On note également, en tendance généraledepuis 2014, une confirmation de la progressionde la part d’habitants participant aux instancesdu centre de ressources. Cela est notamment lefruit des rencontres et des formations organi-sées depuis quelques années en direction desconseillers citoyens (même si, comme cela estexpliqué page 103, ces dernières actions ont tou-ché un peu moins de personnes en 2017 qu’en2016). Toutefois, les élus, les habitants, ainsi quecertains autres acteurs urbains (entrepreneurs,bailleurs, transporteurs, etc.) restent des publicspour lesquels Profession Banlieue maintiendrases efforts de ciblage.

Cette année a été cependant marquée par desturbulences dans la conduite des actions deProfession Banlieue, liées, de manière générale, àcette période de changements institutionnelsévoquée, mais aussi et surtout à plusieurs aspectsconjoncturels qui ont conditionné l’organisationet la charge de travail de l’équipe, en particulier :• des bouleversements significatifs dans la

compo sition de l’équipe (remplacement de ladirection, départ de la chargée de mission capi-talisation vers d’autres aventures profession-nelles, congé maternité d’une autre chargée demission et perspective du départ à la retraiteau début 2018 de la directrice adjointe) ;

• des chantiers importants engagés pour lerenouvellement et l’amélioration des outils decommunication, d’information et de capitali-sation (base de ressources documentairesCosoter, portail national Internet commun auxCrpv, newsletter régionale, refonte du siteInternet de Profession Banlieue), qui ontrequis un travail supplémentaire exceptionnel.

Malgré cela, Profession Banlieue a mis en œuvreun volume d’actions équivalent à celui de 2016 etun nombre de séances de travail supérieur. Quant

aux publications, leur nombre a été supérieur àcelui de l’année précédente. La réorganisation encours et les nouveaux recrutements devraient luipermettre de retrouver un rythme de croisière etd’améliorer encore la qualité de ses actions auservice de la politique de la ville et du territoire dela Seine-Saint-Denis.

!

Page 119: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date
Page 120: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

Secrétariat de rédaction et maquette : Claire Péraro.Impression Stipa,mars 2018

Page 121: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D’ACTIVITÉ 20176

Page 122: PROFESSION BANLIEUE RAPPORT D'ACTIVITE 2017 · 2019. 4. 16. · En 2017, la politique de la ville est entrée dans sa quarantième année. Un âge propice au bilan ! Or cette date

C E N T R E D E R E S S O U R C E S

15, rue Catulienne – 93200 Saint-Denis

Tél. : 01 48 09 26 36

Fax : 01 48 20 73 88

[email protected]

to d

e U

ne :

Ala

in V

ulbe

au,

Le 6

B,

lieu

de c

réat

ion e

t de

diff

usio

n à

Sai

nt-D

enis

, 2015.

Maq

uett

e Cla

ire

Pér

aro

• Im

pres

sion

Stip

a, m

ars

20

18.

RAPPORT

D’ACTIVITÉ

2017www.professionbanlieue.org