rapport d'activite

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Page 1 Les horaires d'ouverture des bureaux : Les lundis après-midi de 14H00 à 17H00 Du mardi au jeudi de 9H00 à 12H00 / de 14H00 à 17H00 les vendredis matin de 9H00 à 12H00. La ligne téléphonique Voyageurs 04.72.04.16.80 : du lundi au jeudi de 14H00 à 16H30 La ligne téléphonique Partenaires 04.78.79.60.80 : du lundi au vendredi de 9H00 à 12H30 et de 14H00 à 17H30 L’ARTAG Association Régionale des Tsiganes et de leurs Amis Gadjé Centre social A l’Unisson Nombre d’adhérents : 597 Moyens humains : - 15 administrateurs bénévoles (voir organigramme en annexe) - 20 salariés (voir organigramme en annexe) - 6 salariés vacataires - 4 stagiaires (Conseiller en Education Social et Familial, Assistant Social, Secrétariat…) SIEGE SOCIAL 185, Rue Jean Voillot 69 100 VILLEURBANNE ADRESSE POSTALE CS 70027 69 613 VILLEURBANNE CEDEX

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Rapport d'activité 2011 de l'association ARTAG

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Page 1: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 1

Les horaires d'ouverture des bureaux :

⇒ Les lundis après-midi de 14H00 à 17H00 ⇒ Du mardi au jeudi de 9H00 à 12H00 / de 14H00 à 17H00 les vendredis matin de 9H00 à 12H00.

La ligne téléphonique Voyageurs 04.72.04.16.80 :

⇒ du lundi au jeudi de 14H00 à 16H30

La ligne téléphonique Partenaires 04.78.79.60.80 : ⇒ du lundi au vendredi de 9H00 à 12H30 et de 14H00 à 17H30

L’ARTAG Association Régionale des Tsiganes et de leurs Amis Gadjé

Centre social A l’Unisson

Nombre d’adhérents : 597

Moyens humains :

- 15 administrateurs bénévoles (voir organigramme en annexe)

- 20 salariés (voir organigramme en annexe)

- 6 salariés vacataires

- 4 stagiaires (Conseiller en Education Social et Familial, Assistant Social,

Secrétariat…)

SIEGE SOCIAL 185, Rue Jean Voillot

69 100 VILLEURBANNE

ADRESSE POSTALE CS 70027

69 613 VILLEURBANNE CEDEX

Page 2: RAPPORT d'ACTIVITE

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Sommaire

• Rapport moral

• Actions de l'ARTAG (schéma)

Le Pôle INSERTION

La domiciliation L’accompagnement des bénéficiaires du RSA L’insertion professionnelle L’accompagnement social lié à l’habitat

Le Pôle DEVELOPPEMENT SOCIAL La médiation – coordination sociale sur les aires d'accueil L’accompagnement à la scolarisation L'action culturelle Les animations socio-éducatives Les animations de proximité

Le Pôle EXPERTISE Le cabinet d'études CATHS La formation

• Annexes

Glossaire Tableau Avancement du Schéma Départemental au 31/12/2011 Liste des partenaires Revue de presse 2011 Organigrammes de l’ARTAG

P.141 P.142 P.143 P.144 P.146

P.137 P.138

P.039 P.071 P.081 P.107 P.116

P.008 P.016 P.024 P.031

P.007

P.003

Page 3: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 3

Rapport moral

L’année 2011 est une année de bilan du schéma départemental d’accueil des Gens du

Voyage. Depuis 2003, la situation de l’accueil de cette communauté a fortement évolué et

de façon assez positive. De presque rien nous sommes aujourd’hui à presque tout en

termes de création d’aires d’accueil.

De l’unique aire d’accueil que fut pendant longtemps celle de Givors, les Gens du Voyage

bénéficient aujourd’hui de 24 sites sur le département pour résider temporairement dans

des conditions plus satisfaisantes. Les collectivités, et en particulier le Grand Lyon, se sont

largement impliquées dans ce processus.

120 familles sédentaires ont bénéficié de relogement par des programmes adaptés et ont

quitté des conditions de vie qui étaient très proches des situations de bidonvilles.

Nombre de communes ont su suivre l’exemple de Mions et Saint Bonnet de Mure qui

furent précurseurs dans l’aménagement d’habitat adaptés.

Année d’évaluation : l’accès aux droits a fortement progressé depuis le début des années

2000. Le RMI, puis le RSA et la domiciliation, ont rapproché les Gens du Voyage des

institutions de leur territoire de vie. Certaines d’entre elles comme la Caisse d’Allocation

Familiale ont rapidement perçu la nécessité d’agir en direction d’une population

largement négligée. Dès 2003, le Prêt Caravane a permis une amélioration de l’habitat de

nombre de familles du département. Puis en octroyant l’agrément Centre Social Itinérant

à l’ARTAG, la CAF a mis l‘accent sur la nécessité de créer du lien social sur ces nouveaux

lieux de vie.

Année de constat : 10 ans de politiques publiques en faveur des Gens du Voyage ont

transformé peu à peu leur mode de vie, et fait évoluer ainsi la vision que les Gadjé1

peuvent avoir sur les Gens du Voyage. Si les discriminations perdurent encore trop

souvent, leur présence est néanmoins mieux acceptée et leur existence sur le territoire

mieux perçue. Les Voyageurs deviennent alors des citoyens à part entière.

Les Gens du Voyage relèvent comme tous citoyens des services de droit commun. Telle

est la conclusion de l’évaluation du schéma départemental 2011 que l’ARTAG pourrait faire

sienne tant son action depuis 25 ans tend vers cet accès au droit.

Pourtant dix ans après une application, pourtant volontariste de la loi Besson, cette

conclusion est peut être un peu trop hâtive car n’en demeurent pas moins encore de

nombreux motifs d’inquiétude.

1 Personnes non issues de la communauté des Gens du Voyage

Page 4: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 4

Les Gens du Voyage ont les mêmes droits que nous autres sédentaires mais la loi

de 69 est toujours en vigueur.

Nombre de ces lieux d’habitat sont situés sur des sites ou nous n’aurions pas

construit une maison.

Les Gens du Voyage doivent utiliser les services sociaux de droit commun mais ils

ne peuvent pas bénéficier du FSL.

La scolarisation souffre encore trop souvent de pratiques à géométrie variable.

Les pratiques professionnelles des Gens du Voyage ne sont pas validées en termes

d’insertion professionnelle.

Obtenir une domiciliation nécessite encore trop souvent de prouver une résidence

sur le territoire.

En quelque sorte tous ces exemples montrent qu’être Voyageur ne constitue pas une

différence ou une spécificité mais devient un handicap social.

Il ne suffit pas de décréter que les Gens du Voyage doivent bénéficier du droit commun

pour qu’il en soit ainsi. Cela nécessite une approche spécifique des méthodes particulières

qui prennent en compte l’histoire, la culture et le mode de vie qui constituent les

particularités de cette communauté.

Cela exige aussi et surtout que les Voyageurs soit considérés comme des acteurs à part

entière de cette démarche. Ainsi ils pourront accéder au droit comme tout citoyen. C’est

l’objectif vers lequel l’action doit se diriger tout au long des six années de ce nouveau

schéma et L’ARTAG ainsi que ses amis Voyageurs comptent bien y participer.

Page 5: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 5

Introduction

L’Association Régionale des Tsiganes et de leurs Amis Gadjé (ARTAG) accompagne depuis bientôt 30 ans les Gens du Voyage pour la reconnaissance de leurs droits et de leur culture. L’Association est gérée par des bénévoles voyageurs et gadjé, avec l’aide d’une équipe de professionnels (cf. annexe). Elle intervient alors auprès des familles sur diverses thématiques (habitat, scolarisation, insertion, accès aux droits, à la citoyenneté…), ce qui permet un accompagnement global des personnes. Celui-ci varie en fonction des situations des personnes, il peut être social, professionnel ou socio professionnel et peut évoluer de l’un à l’autre aux différents stades de l’insertion de la personne.

Le territoire prioritaire d’intervention de l’association est le Département.

En mai 2010, l’Association a fait le choix de s’orienter vers la création d’un centre social itinérant et cela afin de travailler au plus près des voyageurs et des partenaires locaux.

2011 a été pour l’Association l’année de la mise en place réelle de son projet social qui s’inscrit dans le cadre de la procédure d’agrément des Caisses d’Allocations Familiales. Celles-ci définissent le cadre d’intervention autour de quatre missions principales, présentant le centre social comme :

- Un équipement à vocation sociale globale

- Un équipement à vocation familiale et pluri-générationnelle

- Un lieu d’animation de la vie sociale

- Un support d’interventions sociales concertées et novatrices

L’ARTAG gère deux agréments CAF du Rhône (territoire nord et territoire sud) et porte un seul et même projet associatif. Ce choix de fonctionnement permet d’offrir une réponse globale et de même qualité aux familles quel que soit son lieu de résidence.

L’agrément centre social itinérant permet aujourd’hui à l’ARTAG de développer un travail social de proximité qui s’appuie sur deux modes d’intervention :

- L’individuel pour l’accompagnement social des familles

- Le collectif qui permet aux voyageurs de s’investir dans des projets collectifs, de

participer à des actions collectives.

La dimension centre social a permis une organisation de l’action en trois pôles, imbriqués les uns aux autres.

Page 6: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 6

Insertion (la domiciliation, accompagnement des bénéficiaires du RSA, l’insertion

professionnelle, accompagnement lié à l’habitat)

Expertise (accompagnement de projets d’habitat, cabinet d’études CATHS, centre

de formation)

Développement social (la médiation-coordination sur les aires d’accueil, actions

culturelles, les animations socioéducatives…)

Les actions conduites en 2011 l’ont été en lien avec les trois orientations déclinées dans le projet social, à savoir :

• L’amélioration du cadre de vie et des conditions de vie,

• Le développement des solidarités et des échanges culturels,

• L’accès à la citoyenneté.

Ce rapport présente un bilan détaillé des actions développées en 2011, un bilan synthétique décliné sous la forme de 5 fiches thématiques.

Nous présenterons également les orientations 2012.

Page 7: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 7

Pôle développement

social

Présentation des actions

Pôle Insertion

Pôle expertise

Accompagnement à l'activité économique

Accueil et Domiciliation

Accompagnement social lié au logement

Accompagnement des bénéficiaires du

RSA

Animations de proximité

Actions culturelles

Animations socio-éducatives

Activités de conseil et d'accompagnement de projets d'Habitat

Activités du GIE CATHS

Actions de sensibilisation et de formation

Accompagnement à la scolarisation

Médiation et coordination sociale

sur les Aires d'Accueil

Page 8: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 8

Le Pôle Insertion

// LA DOMICILIATION

La procédure de domiciliation permet aux personnes sans domicile stable, en habitat

mobile ou précaire, d’avoir une adresse administrative pour faire valoir leurs droits civils,

civiques et sociaux. La notion de « personne sans domicile stable » désigne toute

personne qui ne dispose pas d’une adresse lui permettant d’y recevoir et d’y consulter

son courrier de façon constante (circulaire N° DGAS/MAS/2008/70 du 25/02/2008 relative à la

domiciliation des personnes sans domicile fixe. Source du ministère du logement et de la

ville).

Tout droit et démarche sont soumis à la production d’un justificatif de domicile.

Sans ce justificatif, les familles ne peuvent faire valoir leurs droits civiques et sociaux

comme :

• L’accès aux prestations CAF, RSA, AAH

• L’accès aux prestations sociales d’assurances vieillesse

• L’affiliation au régime d’assurance maladie, la CMU complémentaire,

• L’accès aux prestations d’aide sociale légale de l’Etat ou Département (PCH-

Prestation Compensation Handicap/ ADPA-Allocation Départementale Personnes

Agées)

• L’accès aux services de pôle emploi

• L’ouverture d’un compte bancaire

Cette année encore l’ARTAG a été énormément sollicitée pour des élections de

domiciliation. Une nouvelle fois, nous soulevons les difficultés du service domiciliation à

pouvoir satisfaire toutes les demandes et les obstacles rencontrés, pour la communauté

des Gens du Voyage à se domicilier sur le département.

Trouver un lieu de domiciliation adapté au mode de vie des Gens du Voyage reste parfois

laborieux. En effet, Les associations agréées par le Préfet du Rhône se voient saturées et

les CCAS, peu équipés pour gérer la domiciliation de cette communauté. Si les modalités

de retrait ou de réexpédition du courrier, auprès des associations agréées, peuvent être

plus adaptées au fonctionnement des Voyageurs il reste néanmoins difficile pour les

structures d’absorber les nombreuses demandes.

Page 9: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 9

UN SERVICE ESSENTIEL POUR LES GENS DU VOYAGE

Cette année, compte tenu des quelques radiations enregistrées, l’ARTAG a pu inscrire des

personnes en demande d’une adresse et ce tout en gardant un équilibre et un quota à ne

pas dépasser. Cependant, les demandes étant très fortes, les agents de domiciliation

directement confrontés à celles-ci ont dû argumenter les refus d’inscription, orienter les

personnes vers les CCAS, CIAS ou autres organismes agréés.

Mais les conditions d’une domiciliation dans ces structures ne sont pas en adéquation

avec le mode de vie des Voyageurs, surtout pour ceux qui sont itinérants.

Les demandes d’une adresse de domiciliation sont toujours en constante augmentation.

Cependant l’accroissement des demandes est souvent générée, d’une part, par

l’ouverture des aires d’accueil, (2 en plus ouvertes en 2011 soit 24 aires sur le

département) et d’autre part par les personnes souhaitant un retour sur le département

pour rapprochement familial ou raison économique.

Les familles stationnant pour plusieurs mois sur une aire souhaitent également avoir leur

adresse à l’ARTAG.

Cette année encore de plus en plus d’usagers sont passés pour retirer leur courrier ou

renouveler leur adhésion, solliciter une aide, prendre un rendez-vous, se faire orienter

vers les services adéquats.

De plus, les agents de domiciliation doivent aussi accueillir les personnes nouvelles

arrivant sur le département, non connues du service, mais pour lesquelles un accueil est

nécessaire afin d’analyser et comprendre la situation, et orienter vers les acteurs

compétents.

Moyens humains :

En 2011, trois personnes dont deux en contrat

aidé ont travaillé au niveau de ce service une

partie de l’année.

L’Association a fait le choix depuis de

nombreuses années de privilégier l’embauche à

ce poste de personnes issues de la communauté

des Gens du Voyage. En 2011 d’eux d’entre eux

sont issus de la communauté.

Un des agents gère le service depuis 11 ans, elle

a largement contribué à renforcer, faciliter le lien et assurer une relation de confiance

entre l’Association et les Voyageurs.

Page 10: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 10

L’ACCUEIL (TELEPHONIQUE ET PHYSIQUE) L’accueil tient une place importante dans ce service car

nombreuses sont les personnes qui téléphonent et/ou

passent à l’ARTAG, non seulement pour récupérer leur

courrier, mais viennent aussi pour des demandes très

diversifiées :

• la personne demande si elle a du courrier et quelle

en est la provenance,

• elle appelle pour indiquer le lieu où envoyer son

courrier,

• elle appelle pour obtenir des renseignements ou pour être mise en relation

• avec un membre de l’équipe,

• elle souhaite laisser un message à un référent,

• elle sollicite un rendez-vous (accompagnement social, papiers à remplir,

• contrats d’insertion, etc.)

• elle demande une visite à domicile

• elle demande des renseignements notamment liés à l’habitat, aux terrains, aux

stationnements sur les aires d’accueil mais aussi, et de plus en plus fréquemment,

elle sollicite des explications quant au suivi de leur création d’entreprise et des

dispositifs ou règlementation qu’elle a du mal à maîtriser.

La réception des appels téléphoniques des Voyageurs :

Le flux des appels varie selon les périodes mais on peut comptabiliser sur certaines

journées environ une centaine d’appels.

Malgré la présence des deux agents, l’accueil téléphonique est souvent saturé. Il est

important de souligner qu’un poste a été supprimé en septembre 2011, faute de

financements, et les deux agents n’étant qu’à mi-temps, cela génère pour les usagers des

complications à joindre le service, d’autant que les appels téléphoniques sont toujours

aussi nombreux et le standard devient vite encombré.

Nous rappelons toutefois que les agents de domiciliation relèvent très régulièrement les

messages laissés sur le répondeur téléphonique et que ceux-ci sont traités et/ou transmis

dans les plus brefs délais.

Les motifs d’appels sont désormais divers. La majorité appelle pour le courrier mais aussi,

et de plus en plus, pour des demandes liées aux emplacements sur les aires et/ou pour un

accompagnement de proximité, un renseignement.

Les personnes stationnant sur les aires sollicitent l’agent soit en téléphonant, soit en

passant directement au service. De nouvelles aires, une équipe qui s’agrandit, et plus

Page 11: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 11

d’usagers adhérents, ou non, font que ce service est le lieu où toutes les demandes et

réclamations transitent.

Il est aussi à noter que les demandes d’intervention d’un agent ou d’un chargé de

mission, se sont accentuées. Les personnes suivies, ou non, par l’ARTAG, sollicitent le

service pour traiter des problèmes sociaux récurrents souvent aux liés difficultés

inhérentes à l’habitat, à la scolarisation ou bien encore au registre du commerce.

Les agents de domiciliation sont amenés, en dehors du traitement du courrier, à répondre

aux nombreuses questions liées à ces thématiques.

Ils apportent également, entres autres, les réponses liées au contrat d’insertion, à

expliciter les obligations à tenir au regard du RSA, à faire le relais auprès des référents de

l’ARTAG (l’ARTAG est toujours missionnée pour le suivi de 310 bénéficiaires dans ce

cadre-là).

C’est pourquoi ce service se doit d’être doté de deux agents minimum à temps plein,

pour proposer un accueil de qualité aux usagers et aux partenaires, et être en

adéquation avec l’équipe avec laquelle ils travaillent en lien direct.

Pour conclure, le service domiciliation n’est plus depuis quelques années, seulement un

service de boîte postale et de traitement du courrier, mais bien un service à part entière

qui remplit plusieurs fonctions :

• une fonction technique et administrative.

• une fonction d’accueil, de renseignement et d’orientation, de transmission.

• une fonction de médiation.

• Une fonction parfois d’écrivain public.

LA DOMICILIATION : UNE FONCTION D’INFORMATION,

D’ORIENTATION ET DE MEDIATION

Le service domiciliation est en lien direct avec les personnes et fait office de médiateur

avec les institutions.

En effet, dans certains CCAS il y a obligation de

récupérer son courrier au moins deux fois par mois

et la réexpédition du courrier n’est pas assurée. De

plus certains organismes refusent de domicilier des

personnes car celles-ci n’auraient pas assez de liens

avec la commune, d’où l’émergence de toutes ces

demandes auprès d’associations comme l’ARTAG.

Outre la fonction postale, la domiciliation joue deux

Page 12: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 12

rôles importants dans le rapport entre la communauté des Gens du Voyage et ce qu’on

appelle communément le droit commun.

Une fonction d’information et d’orientation :

Dans cette fonction d’information, les agents de domiciliation sont amenés à lire et

expliquer le courrier à l’usager, notamment pour les courriers institutionnels et ce pour

un certain nombre de personnes qui sont souvent illettrées, à l’orienter vers d’autres

structures si nécessaire, à prendre un rendez vous pour lui.

Cette relation-là demeure importante pour les Gens du Voyage qui se sentent dans ce

service accueillis et compris.

Ce rôle d’information se joue aussi auprès des partenaires car la domiciliation est un lieu

de recueil de la réalité quotidienne dont les acteurs institutionnels sont parfois éloignés.

Une fonction de médiation :

C’est par le service domiciliation que les

Voyageurs alertent de leurs difficultés

quotidiennes, ou de leurs besoins. En effet, lors

d’incompréhension entre les Voyageurs et la

société majoritaire, lors de situations de conflit

avec les administrations ou les collectivités, les

agents sont amenés à interpréter la demande

et à la retranscrire.

Très souvent ces difficultés sont d’abord liées à

l’incompréhension par les Voyageurs des

fonctionnements institutionnels et/ou inversement à la méconnaissance de la culture des

Gens du Voyage.

Le rôle des agents de domiciliation sera alors d’avoir cette fonction de médiateur-

facilitateur entre les structures institutionnelles et les Voyageurs, et de faire remonter à

sa direction et/ou à l’équipe la situation conflictuelle recueillie.

Cependant l’ARTAG met l’accent sur sa fonction à rendre les usagers autonomes et ce

dans la mesure du possible ; l’ARTAG s’emploie à être une passerelle entre les personnes

et la société, à former, informer et ne pas faire à la place de...

Page 13: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 13

LE TRAVAIL DU SERVICE DOMICILIATION EST DECLINE

EN PLUSIEURS PHASES :

Le courrier :

� Collecte et remise du courrier à l’ARTAG tous les matins

� Tri du courrier (en moyenne 200 à 250

lettres par jour avec des pics à

certaines périodes pouvant aller

jusqu’à 500, voire 600 lettres),

� Enregistrement classement.

Quotidiennement en fin de journée les

courriers sont préparés pour être

réexpédiés le lendemain à l’adresse

indiquée par le Voyageur.

Le travail administratif :

• Les liens avec les structures et administrations concernées (CAF, MDR, CCAS,

Gestionnaires des aires d’accueil).

• La gestion des adhésions (prise des adhésions, saisie et relais à la comptabilité).

• La gestion des prises de rendez-vous auprès des agents de l’ARTAG.

• La retransmission des messages.

Les demandes émanant des services sociaux, des institutions administratives et

d’associations partenaires, amènent également les agents de domiciliation à traiter ces

demandes. Il peut s’agir d’adresser des attestations de domicile, de faire des courriers, de

faire le lien entre les acteurs et les Voyageurs…

Ce service est bien identifié non seulement par les

Voyageurs de la région, mais aussi par ceux qui transitent

dans le département et qui ont entendu parler du service de

l’association.

Ce lieu demeure plus que jamais un lieu de pacification des

relations entre le droit commun et leur communauté.

Page 14: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 14

LA DOMICILIATION EN CHIFFRES :

597 familles adhérentes

Un gros travail de mise à jour des domiciliations a été fait. Cela a abouti à 44 radiations et

64 nouvelles adhésions ; il reste cependant une liste d’attente de personnes en demande

de domiciliation et pour laquelle l’ARTAG n’est plus en capacité de répondre

favorablement.

Nombre de courriers reçus : 76 190 (+ 27,4%) Une hausse de 57,5 % en 5 ans

Nombre de courriers réexpédies : 6 104 (+ 5 % en un an) Une hausse de 34,7% en 5 ans

Page 15: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 15

Nombre de personnes reçues : 5.264 (1,6%) Une hausse de 61,4% en 5 ans

2011 : Quelques changements positifs :

• Un nouvel espace a été aménagé et dédié au service.

• Un réaménagement a été conçu pour un traitement plus optimal des courriers.

• Une nouvelle organisation plus structurée a été élaborée.

• Une nouvelle adresse pour les Voyageurs qui facilite leurs démarches puisqu’il ne s’agit plus d’une boite postale mais d’une adresse postale.

Perspectives 2012 : Il reste en 2012 à peaufiner l’espace pour qu’un accueil plus efficient et chaleureux soit mis en place. L’embauche d’un 3ème agent est prévu afin de répondre au mieux aux besoins et aux demandes des Gens du Voyage.

Page 16: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 16

Le Pôle Insertion

// L’ACCOMPAGNEMENT DES

BENEFICIAIRES DU RSA

L’ARTAG a signé une convention avec le Conseil Général pour être référent RSA pour le

« public spécifique » des gens du voyage. L’ARTAG est conventionné dans ce cadre pour

310 dossiers. Les ménages peuvent être domiciliés sur tout le département. Cet

accompagnement s’adresse principalement aux personnes itinérantes ayant élu domicile

à l’ARTAG (ce sont des personnes ne stationnant pas sur un terrain de manière pérenne

et qui par conséquent ne peuvent pas utiliser ce lieu de stationnement comme une

adresse stable. Ces familles sont contraintes de trouver une adresse administrative afin

d’ouvrir ou de maintenir leurs droits civiques) ou au sein d’une autre association ou d’un

CCAS. Cet accompagnement s’adresse aussi aux personnes vivants sur des terrains

sédentaires (terrain familial privé ou communal…). Au cours de l’année 2011, nous avons

accompagné au total 346 bénéficiaires du RSA.

Cet accompagnement est réalisé par 8 agents de développement (référent unique) qui

ont aussi comme mission la médiation et la coordination sociale sur les aires d’accueil. En

2011, un nouvel agent de développement a été embauché. L’intervention des agents de

développement est appuyée par celle des 4 chargés de mission (habitat, insertion

économique, animation-scolarisation et culture-communication). Dans le cadre du RSA,

l’ARTAG propose aux bénéficiaires un accompagnement social et professionnel destiné à

faciliter leur insertion dans l’emploi que ce soit l’emploi salarié ou non salarié. Cet

accompagnement, adapté aux besoins de chaque bénéficiaire, est réalisé par un référent

unique, qui d’une part, accompagne le bénéficiaire dans ses démarches, et d’autre part,

élabore avec la personne son contrat d’insertion. Ce contrat énumère les engagements

réciproques du référent, représentant le conseil général, et du bénéficiaire en matière

d’insertion sociale ou professionnelle. Dans le contrat,

• le bénéficiaire s’engage à rechercher un emploi, entreprendre des démarches

nécessaires à la création de son activité ou entreprendre des actions nécessaires à

une meilleure insertion sociale ou professionnelle

Page 17: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 17

• Le département du Rhône s’engage à offrir un accompagnement personnalisé et

adapté aux besoins.

Pour effectuer l’accompagnement des bénéficiaires du RSA, l’ARTAG propose des

permanences dans les locaux de l’association mais aussi dans les lieux d’accueil de publics

comme les maisons du Rhône ou les CCAS. Les agents se déplacent également sur les

terrains dans le cadre de visites à domicile (aires d’accueil, habitat adapté, terrain privé).

Chaque dossier RSA affecté à l’ARTAG par le conseil général est attribué à un agent de

développement. Ce dernier rencontre le bénéficiaire afin d’effectuer un diagnostic global

ce qui permet de faire le point avec les familles sur leur situation.

LE DIAGNOSTIC RSA

Le diagnostic social à l’ARTAG

La méthode

Dans ce but, un nouvel outil, sous

forme de questionnaire, a été créé en

équipe et s’appuie sur huit

thématiques :

���� Domiciliation : relation avec le

service de domiciliation, besoin

de réexpédition de courrier

���� Habitat : état et type de

l’habitat, souhait en matière

d’habitat

���� Santé : vérification de

l’ouverture des droits CMU,

demande de reconnaissance

travailleur handicapé, prise en

charge 100%...

���� Accès aux droits : droits CAF ouverts, accès aux assurances ou au compte bancaire

���� Insertion par l’économique : projet professionnel, niveau d’étude, permis de

conduire

Qu’est-ce qu’un diagnostic ?

Le diagnostic social est une « photographie » du ménage

à un instant donné traité dans le cadre d’un

« questionnaire » sur la situation présente.

Il est le moyen d’identifier la nature de la demande et de

réaliser l’adéquation entre la demande du ménage et la

solution. Le diagnostic est essentiel pour la

compréhension de la pertinence de l’action sociale.

Le diagnostic sert donc à établir un état des lieux, point

de départ de l’accompagnement qui nous permettra lors

du renouvellement de contrat, de dresser un bilan en

constatant l’évolution de la situation. Le travail

d’accompagnement est dynamisé par cette démarche.

Page 18: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 18

���� Vie sociale : utilisation des services du territoire de stationnement, implication

dans des actions portées par les gens du voyage

���� Accès aux savoirs : scolarisation des enfants (orientation vers les écoles de

proximité du lieu de stationnement, aide à l’inscription au CNED), accès à

Internet, souhait d’une meilleure maitrise de la lecture et l’écriture

���� Rapport au voyage : déplacements nationaux, régionaux, départementaux

Ce questionnaire nous permet de faire une évaluation globale de la personne. A partir

des thématiques interrogées dans le questionnaire, nous remplissons un tableau

récapitulatif (qui va de très problématique à pas de besoin) en lien avec un diagramme.

Cela nous permet de visualiser les axes de travail.

Après quelques entretiens avec le bénéficiaire, les échanges nous permettent d’identifier

les difficultés et d’établir des priorités. A la vue de ces constats un plan d’action peut

être rédigé avec la personne.

Le contrat d’insertion devra faire apparaître ce plan et est souvent établi pour une durée

de trois mois dans le cadre d’un diagnostic socioprofessionnel.

ACCOMPAGNEMENT AU COURS DE LA REFERENCE

Les différents domaines d’actions de

l’accompagnement :

Accès aux droits :

Lors des premiers entretiens les

principales démarches et actions que

nous engageons avec le bénéficiaire

concerne l’accès ou le maintien des

droits. C'est-à-dire, vérifier que les

personnes aient leurs droits pour la

couverture maladie universelle (CMU)

ouvert et que leur situation à la caisse

d’allocation familiale soit à jour. Cette

première approche permet de faire un

point global sur la situation.

Le contrat d’insertion

Le contrat d’insertion est un outil qui permet de formuler les étapes du suivi proposées par le référent en cohérence avec le projet de la personne. Les étapes d’insertion proposées aux bénéficiaires peuvent être de différents ordres (emploi, maintien des droits, logement, santé,…)

Tout bénéficiaire du RSa soumis aux droits et devoirs doit avoir un contrat d’insertion en cours de validité. Ce contrat est conclu avec le Département représenté par le président Conseil Général et le bénéficiaire.

Une fois le contrat d’insertion signé, il est transmis à la Maison du Rhône (MDR) pour être soumis à la validation du responsable territorial.

A l’ARTAG nous faisons à la fois de l’accompagnement social et de l’accompagnement socioprofessionnel.

Page 19: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 19

Puis dans l’accompagnement les familles en situation d’illettrisme nous sollicitent pour les

aider à remplir divers documents ou pour lire et expliquer le sens des courriers

administratifs qui restent pour certaines familles non compris.

L’Habitat :

Les familles suivis peuvent nous sollicité pour leur demande de logement social ou le

changement de leur caravane. Dans ce cadre, la chargé de mission habitat reçoit ses

familles et effectue les démarches avec elle.

Dans la cadre de l’accompagnement des familles, nous sollicitons également des aides

pour le remplacement ou l’achat d’équipements de première nécessité (four, lave-linge,

réfrigérateur...). La Caf propose elle un secours sous forme de prêt (pour les familles

ayant au moins deux enfants) pour financer des appareils électroménager de première

nécessité (réfrigérateur, machine à laver…). Les agents de développement peuvent

accompagner les bénéficiaires pour remplir la demande.

Le Fond d’aide au Logement (FAL) mis en place par le département vise à aider au

financement de mobilier de base pour les personnes seules.

Ces aides/prêts sont l’occasion d’aider les familles à renouveler régulièrement les

équipements ménagers qui s’usent plus rapidement du fait d’être entreposés à

l’extérieur.

L’insertion professionnelle :

En tant que référent nous accompagnons les bénéficiaires dans leurs démarches pour la

construction de leur projet d’insertion professionnel. Le projet professionnel des

bénéficiaires peut prendre plusieurs formes.

L’une des étapes peut être l’inscription sur les listes de demandeurs d’emploi pour les

personnes souhaitant intégrer une activité salariée. Mais il nous arrive d’orienter les

personnes vers des entreprises ou associations d’insertion qui proposent des missions de

six mois, un an renouvelable. Se sont des associations qui proposent des missions dans

différents secteurs (espaces verts, ménage, …)

Le service emploi et contrats aidés du département du Rhône proposent des postes en

CDD à temps partiel dans différents domaines (restauration collective, accueil, ménage,

entretiens espaces verts…).

Page 20: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 20

En plus de pouvoir positionner les bénéficiaires du RSa sur ces actions nous sommes

amenés à solliciter des dispositifs d’aides financières dans le cadre de fonds spécifiques

mis en place par le département du Rhône, tels que :

▪ Le Fonds d’aide à l’Insertion (FAI), qui vise à aider au financement de formation, de

carte de visite,…

▪ L’Allocation Personnalisée de Retour à l’Emploi (APRE) qui peut être départementale

ou nationale.

La majorité des personnes que nous accompagnons au titre du RSA ont une activité

indépendante, c'est-à-dire que les personnes sont inscrites au registre de commerce ou

au registre des métiers. Les activités les plus répandues sont la ferraille, les marchés, les

petits travaux de jardinage et la peinture. Nous accompagnons ces personnes dans la

gestion administrative de leur entreprise. Accompagner des personnes ayant une activité

indépendante dans un projet d’insertion professionnel est difficile car elles ne souhaitent

pas modifier leur projet même s’il dégage peu de bénéfice.

Depuis Octobre 2011, nous avons mis en place des ateliers « tri des papiers » à destination

des bénéficiaires du RSA afin de pouvoir leur permettre d’identifier les documents

importants à garder et de classer ses documents.

La vie sociale :

Dans le cadre de l’accompagnement social nous pouvons proposer aux personnes de se

rendre dans les centres sociaux de leur territoire. Elles peuvent ainsi participer à des

activités de loisirs en famille (sorties familiales, braderie, animations adultes, centre de

loisirs…), dans le but de découvrir des lieux et favoriser les échanges entre les habitants

du territoire.

L’accès aux savoirs :

L’illettrisme touche une grande majorité des bénéficiaires que nous accompagnons au

titre du RSa. Un partenariat a été engagé entre l’ARTAG et l’association SAFORE. Des

animations l’alphabétisation et de lutte contre l’illettrisme ont eu lieu (Feyzin), mais se

sont des engagements sur long terme que les personnes ont des difficultés à tenir

lorsqu’elles partent sur le voyage.

Page 21: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 21

Les aides facultatives et réseaux d’entraide :

Afin de faire face aux difficultés passagères des dispositifs d’aides facultatives existent.

Ces aides peuvent permettre de bénéficier de bons alimentaires, d’aide pour payer la

cantine scolaire, ou bien une dette sur l’aire d’accueil. Dans tous les cas les Maisons du

Rhône ou les Centres Communaux d’Actions Sociales reçoivent les personnes afin de faire

une étude de leur budget même s’ils n’en ont pas la référence RSa.

TRAVAIL EN PARTENARIAT

Dans le cadre de l’accompagnement socioprofessionnelle des personnes bénéficiaires du

RSA, nous sommes amenés à solliciter et ou orienter les usagers vers différentes

structures.

Domaines

Partenaires

Accès et maintien aux droits

o CAF (Caisse d’allocation Familiale) o CPAM (Caisse Primaire d’Assurance

Maladie) o CRAM (Caisse Régionale d’Assurance

Maladie) o MDPH (Maisons Départementales des

Personnes Handicapées) o RSI (Régime sociale des Indépendants) o RAM Gamex

Insertion Professionnelle

o Ateliers er Chantiers d’insertion : Orientation Jardins de Lucie, potagers mi-plaine, MSD, RIE.

o Association Intermédiaire : Estime. o Association d’insertion et de retour à

l’emploi : Médialys o Pôle emploi : mise à jour mensuelle et

consultation des offres. o Service Emploi et Contrats Aidés du

Département du Rhône : positionnement des personnes à partir des offres de contrats aidés diffusées par le service.

Vie Sociale

o Centres sociaux et centres de Loisirs (…)

Page 22: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 22

Accès aux savoirs

o SAFORE : animation d’ateliers d'alphabétisation et d’ateliers de lutte contre l’illettrisme

Aides Facultatives et Réseaux d’entraide

o MDR (Maisons du Rhône) o CCAS (Centres Communaux d’Action

Sociale) o Différents réseaux d’entraides

caritatifs : Secours Populaire, Resto du Cœur, Secours Catholique…

Autres o Maison du Droit et de la Justice

Pour un grand nombre de situations, il nous parait important de travailler en partenariat.

Celui-ci est variable en fonction des secteurs d’intervention.

Il nous arrive aussi d’accompagner physiquement la personne puisque nous constatons

que certaines familles ne font pas la démarche d’utiliser les services de droit commun,

soit par méconnaissance soit par mauvaise expérience. De plus, les spécificités des

familles restent souvent méconnues et nous intervenons auprès des acteurs locaux afin

de leur apporter un appui technique.

CONCLUSION

L’intervention de l’ARTAG au niveau de la référence RSA s’est poursuivie sur l’année 2011

et restent axé sur l’accompagnement des familles itinérantes. Néanmoins, nous

constatons toujours des réorientations des ménages sédentaires de la part des acteurs

locaux vers l’ARTAG.

L’ARTAG tente depuis septembre 2011, de mettre en place une nouvelle organisation dans

l’accompagnement des bénéficiaires du RSA. En effet, se déroule une fois par mois une

commission interne dans laquelle les suivis sont abordés en équipe afin de rendre le plus

efficace et le plus adapté possible l’accompagnement.

Néanmoins, nous constatons que notre accompagnement notamment des travailleurs

indépendants est compliqué. En effet, proposer un accompagnement professionnel à des

bénéficiaires qui exercent déjà une activité, est une limite de notre référence. D’autant

plus que le cahier des charges du RSA n’est pas précis par rapport à ces suivis spécifiques

(aucun outil mis en place).

Sur 2012, nous allons tenter de développer les actions collectives en faveur des

bénéficiaires du RSA tels que des ateliers « tri des papiers » (mis en place depuis octobre

Page 23: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 23

2011), recherche d’emploi, remplir ses documents administratifs et surtout en faveur des

travailleurs indépendants (tenir un livre de recette, remplir une fiche d’impôts..).

Bien que l’accompagnement dans le cadre du Rsa nous permette d’intervenir avec la

personne sur toutes les questions de la vie quotidienne, nous continuons

l’accompagnement des personnes hors convention RSA. Aujourd’hui, nous continuons de

recevoir et d’accompagner des personnes hors convention RSA et hors mission de

médiation sur les aires d’accueil. Ce nombre reste élevé, malgré le fait que nous ne soyons

pas financés, puisque nous avons comptabilisé 167 ménages accompagnés au cours de

l’année 2011, sans compter les ménages reçus de manière ponctuelle (renouvellement

CMU, déblocage des droits CAF, explication ou rédaction de courriers...). A cela peut

s’ajouter l’ensemble des interventions dépassant le cadre de la mission de médiation. Il

s’agit de personnes âgées, de personnes bénéficiaires de l’AAH, d’anciens bénéficiaires du

RSA suivis par l’ARTAG, de familles sédentarisées faisant appel à l’ARTAG pour des

questions spécifiques ou encore de personnes rencontrées sur une aire d’accueil n’ayant

pas de référent social. Du fait de notre mission de médiation sur les aires d’accueil, qui

nous permet d’aller à la rencontre des familles et de répondre à une demande, il arrive

que les familles nous sollicitent même après leur départ.

Même si cette action n’est pas financée, il nous parait nécessaire de prendre en compte

les besoins et les demandes des familles. C’est pour cela qu’il faudrait que cette action

soit reconnue par les pouvoirs publics.

Bien que l’accès aux droits soit parfois difficile du fait de la non prise en compte de

l’itinérance des personnes ou encore de la législation spécifique à cette

communauté (adresse postale, carnet de circulation, habitat mobile), la tradition de

l’oralité, encore palpable chez les Gens du Voyage, peut être aussi un frein à cet accès aux

droits et nécessite la mise en place d’un accompagnement spécifique.

Page 24: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 24

Le Pôle Insertion

// L’INSERTION PROFESSIONNELLE

Dans leur grande majorité, les personnes issues de la communauté des Gens du

Voyage préfèrent créer leur emploi par le biais de la création d’entreprise plutôt que

d’être salariés. Pour 2011, sur les 346 personnes suivies par l’ARTAG dans le cadre de la

convention « référent de parcours » signée avec le Conseil Général, 171 ont opté pour la

création d’entreprise.

En effet, de par sa culture, cette communauté a toujours privilégié l’indépendance dans

le travail au détriment de l’emploi salarié. Travailler à son compte reste la norme

dominante chez ce public spécifique. L’indépendance dans le travail est particulièrement

adaptée à son mode de vie itinérant, semi itinérant. Dans les activités exercées, on

retrouve la vente de marchandises sur les marchés et foires, l’entretien d’espaces verts

et l’élagage, la récupération et le recyclage de matières métalliques, le nettoyage

général, la petite brocante, les jeux et amusements publics, les activités du cirque, la

tenue de stand sur fêtes foraines, le débarras d’encombrants etc. Le savoir-faire, les

compétences professionnelles sont transmises par le biais de l’apprentissage familial par

mimétisme. Du fait d’un illettrisme marqué au sein de cette communauté, un appui aux

démarches ante création d’activité et surtout un soutien dans la gestion post création

reste primordial.

Cependant, on observe depuis ces dernières années un regain d’intérêt pour l’emploi

salarié chez les personnes qui se sont sédentarisés. En effet, des familles qui auparavant

étaient sur le voyage ne le pratique plus qu’à titre exceptionnel (événements familiaux,

religieux…). Ces personnes sédentaires ayant des charges liées notamment au logement,

aspire un revenu professionnel régulier que peut leur apporter un emploi salarié.

Que ce soit de « grands Voyageurs » ou de personnes « sédentaires », les difficultés pour

développer leurs chiffres d’affaires ou pour trouver un emploi, font que beaucoup de ces

personnes restent souvent dans une économie familiale de subsistance et continuent à

percevoir un RSA d’activité.

Page 25: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 25

DESCRIPTIF

L’ARTAG apporte un soutien aux

personnes souhaitant trouver ou créer

leur emploi par le biais de la création

d’entreprise dans les phases ante et post

création.

Les agents de développement de

l’ARTAG, qui se rendent sur les aires

d’accueil ou effectuent des visites à

domiciles, font remonter les questions

ou les besoins d’information concernant

une activité indépendante ou salarié des personnes auprès du chargé de mission

économique.

Création d’activité

L’intéressé(e) est convoqué(e) à une réunion collective d’information générale sur la

création d’entreprise animée par le chargé de mission économique. Cette réunion d’une

durée de deux heures a toujours lieu sur la commune de DECINES (Maison des Sociétés)

les derniers jeudis du mois.

La présence et la participation des Voyageurs à cette réunion montrent leur première

motivation à créer leur entreprise. C’est une condition indispensable à l’entrée dans le

processus.

Au cours de cette réunion, sont abordés différents sujets : statut, droits et obligations de

l’entrepreneur, aides à la création, régime fiscal, les charges sociales etc.

Le référent qui a positionné un bénéficiaire du RSA, est informé par le chargé de mission

de la présence ou non de l’intéressé(e) à la réunion programmée.

Suite à la réunion, les personnes prennent contact, à leur initiative, avec le chargé de

mission économique de l’ARTAG pour un premier entretien d’accueil durant lequel seront

planifiées les démarches en vue de la création d’entreprise. Rappelons que les entreprises

créées et les activités professionnelles exercées nécessitent en général peu de moyens

humains et financiers, pas d’équipements et matériels lourds. L’immatriculation dans les

Chambres consulaires n’est plus obligatoire pour les auto-entrepreneurs sauf pour les

activités soumises à réglementation. Des justificatifs, un CAP ou des attestations

d’employeurs, peuvent être demandés pour l’exercice de certaines activités (travaux

Page 26: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 26

gros œuvre, second œuvre, travaux d’électricité…) qui dépendent de la Chambre de

Métiers et de l’Artisanat. La demande d’immatriculation de leur entreprise se fait auprès

du Centre de Formalités des Entreprises (CFE) dont dépendent leurs activités (Commerce

ou Métiers).

Lorsque la création d’entreprise est effective, un justificatif est adressé au référent (fiche

INSEE, carte d’artisan, extrait K-Bis, etc..) pour l’informer que leur bénéficiaire est

officiellement devenu travailleur indépendant.

Après la phase ante création vient la phase post création. Il s’agit d’apporter un soutien

aux Voyageurs dans la gestion comptable et administrative de leur activité (déclaration

fiscale, déclaration de cotisation foncière des entreprises, révision des cotisations

sociales, aide à la tenue du livre de recettes, etc.…).

Les rendez-vous se prennent à l’initiative de l’entrepreneur. Selon son degré d’autonomie

et son mode de vie (itinérants, semi sédentaires ou sédentaires) les rendez-vous sont plus

ou moins fréquents, plus ou moins réguliers dans le temps.

LE POLE ECONOMIQUE EN QUELQUES CHIFFRES En 2011, 44 porteurs de projets ont assisté à la réunion d’information collective sur la

création de micro-entreprises animée par l’ARTAG et adaptée au public (461 personnes y

ont participé depuis sa mise en place en janvier 2002) Au cours de cette réunion qui a lieu,

une fois par mois à la Maison des Sociétés de Décines, sont abordés les thèmes suivants :

statut, droits et obligations de l’entrepreneur individuel auprès des organismes dont il

sera affilié, l’auto-entrepreneur, les aides à la création d’entreprise, les régimes fiscaux,

les charges sociales etc…)

85

4643 41

62

49

65

4844

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

année

2003

année

2004

année

2005

année

2006

année

2007

année

2008

année

2009

année

2010

année

2011

Nombre de personnes présentes à la

réunion d'information sur la création

d'entreprise

Page 27: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 27

L’ARTAG a accompagné 36 personnes dans leurs démarches de création d’activité. Parmi

ces 36 créateurs d’entreprises individuelles, 15 porteurs de projet (soit 42 %) ont bénéficié

du soutien de l’ARTAG dans l’accompagnement à la création d’entreprise alors que

l’ARTAG n’était pas référent de parcours RSA pour ces personnes. Ces Voyageurs sont

suivis par les services sociaux du Rhône, les services sociaux d’un autre département ou

opérateurs d’insertion professionnelle.

Sur les 310 bénéficiaires du RSA suivies en 2011 par l’ARTAG (dans le cadre de la

référence de parcours) 171 sont immatriculées au R.C.S. ou au Répertoire des

Métiers (pour l’essentiel en tant qu’auto entrepreneur) soit 55% de l’effectif.

778 entretiens ont été assurés dans le cadre de la création et du suivi d’activité en 2011.

Lors de sa création en 2002, la permanence économique accueillait 7 à 8 personnes par

semaine. Aujourd’hui, le chargé de mission économique reçoit sur rendez-vous, en

moyenne 20 personnes par semaine, sur 4 à 5 demi-journées hebdomadaire.

37 35

44

33

5963

75

37 36

0

10

20

30

40

50

60

70

80

année

2003

année

2004

année

2005

année

2006

année

2007

année

2008

année

2009

année

2010

année

2011

Nombre d'immatriculations d'entreprise individuelle

nombre d'immatriculations

197

356

472519

590 610

720 702 673

778

0

100

200

300

400

500

600

700

800

900

année

2002

année

2003

année

2004

année

2005

année

2006

année

2007

année

2008

année

2009

année

2010

année

2011

Nombre d'entretiens assurés dans le cadre de la création et du suivi post

création d'entreprises

entretiens assurés

Page 28: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 28

OBJECTIFS

Développer l’accompagnement des personnes dans leurs démarches

de recherche d’emploi :

Depuis toujours, la culture et le mode de vie des Voyageurs font qu'ils exercent, le plus

souvent, une activité professionnelle indépendante (création d'activité telle que la

récupération de métaux, le rempaillage de chaises, la vente sur les marchés, ...) qui se

transmet de père en fils. L'indépendance dans le travail leur permet de rester maîtres de

leur temps et de leur force de travail. L'activité est alors compatible avec les

déplacements familiaux, peut s'exercer en famille et génère des revenus le plus souvent

en espèces et immédiats.

Cependant, chez les familles sédentarisées sur un territoire depuis de nombreuses

années, on observe aujourd'hui un attrait pour l'emploi salarié. Pour ces familles, le

voyage fait moins obstacle à l'exercice d'une telle activité et permet de générer des

revenus plus importants (déclin des activités traditionnelles), voire, à terme, de sortir du

dispositif RSA.

Malgré cette volonté, il existe des freins pour les personnes à l'exercice d'une activité

salariée. En effet, se tourner vers l'emploi salarié pose des problèmes divers que les

Voyageurs doivent affronter pour espérer « se tailler » une place sur le marché de

l'emploi. Cela interroge leur rapport à la famille, au voyage mais aussi à l'apprentissage

professionnelle donc à l'école. De plus, le respect des horaires et des consignes, le lien de

subordination à l'employeur, l'engagement personnel par le biais d'un contrat de travail,

la rémunération en fin de mois, ... sont autant de normes de travail étrangères aux

familles, même sédentarisées, qui restent toujours très attachées à leur liberté et à leur

culture.

Un autre frein à l'insertion professionnelle est lié à la complexité des démarches

administratives, particulièrement l'inscription à Pôle Emploi. En effet, cette inscription est

nécessaire pour accéder à un emploi dans l'insertion. Or, du fait de l'illettrisme, beaucoup

n'arrivent pas à accomplir les démarches. Le service téléphonique est guidé par une voix

enregistrée et nécessite des manipulations complexes du téléphone. De plus, le jour du

rendez-vous, des dossiers sont à remplir. Nous devons également être présents pour

servir de médiateur avec les interlocuteurs de l'emploi et s'assurer que l'inscription sera

validée. Nous passons donc beaucoup de temps dans l'accompagnement physique pour

éviter les découragements, la dévalorisation de soi et pour leur expliquer l'intérêt de ces

démarches.

Page 29: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 29

Un accompagnement personnalisé vers le salariat :

En dépit de ces obstacles, certains osent franchir le pas. Mais, en amont, il a fallu

mobiliser, faire tomber les préjugés tenaces autour de l'emploi, rassurer, valoriser et

accompagner dans les démarches.

Dans le cadre de cet accompagnement, nous utilisons souvent les dispositifs d'insertion

dans le cadre du RSA : missions d'intérim d'insertion, mises à disposition proposées par

les associations intermédiaires, emplois saisonniers, contrats aidés dans des secteurs tels

que les espaces verts, le maraîchage, le nettoyage, le second œuvre du bâtiment, le

transport, la collecte et le recyclage des déchets, l'aide à la personne, les contrats aidés

dans les collèges,..

Ces entreprises/associations d'insertion peuvent être une bonne passerelle lorsque le

relais se fait et que l'accompagnement est soutenu et basé sur le partenariat. Il permet

ainsi aux personnes de valoriser leurs compétences.

S'agissant du public féminin, nous avons accompagné plusieurs personnes vers le salariat

dans le cadre de l'ADPA (aide départementale auprès des personnes âgées) pour des

emplois d'aide à domicile dans le cadre familial. En effet, ce dispositif permet l'embauche

d'aidants familiaux. Il permet de valoriser un travail déjà exercée, en réalité, depuis

longtemps dans le cadre de la famille. Pour certaines, cette première expérience

professionnelle (contrat de travail, fiches de paie…) les a fait rebondir vers un

emploi/projet d'emploi en dehors du cercle familial.

En conclusion, nous pouvons affirmer que, lorsqu'un accompagnement au plus près de la

personne est mis en place, cette insertion est possible.

Autonomie des travailleurs indépendants : Pour 2012, nous souhaitons développer la dimension collective en proposant des modules

collectifs à destination des travailleurs indépendants avec des thématiques spécifiques :

tenue du livre de recettes/dépenses, calcul des cotisations sociales, classement des

documents liés à leur activité professionnelle. Ceci afin de rendre autonome et

responsable le travailleur indépendant.

N’oublions pas que la création

d’entreprise n’est pas un acte anodin.

Les simplifications administratives

d’immatriculation et le statut d’auto-

entrepreneur ont permis à nombre de

personnes de créer ou de légaliser leur

activité. Ces simplifications

administratives ont quelques peu

Page 30: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 30

occultés les devoirs, les responsabilités du chef d’entreprise. Certes, la création

d’entreprise est la possibilité pour une personne de créer son emploi. Elle permet

également à certaines personnes de légaliser une activité non déclaré. Mais la création

d’entreprise peut ne pas convenir à une personne et doit rester un acte volontaire du

porteur de projet.

Ainsi, dans le cadre du suivi post création, nous rencontrons souvent des entrepreneurs

ayant, notamment, des dettes de cotisations sociales importantes par méconnaissance

du système ou par l’incapacité de pouvoir lire un document officiel…. C’est pourquoi, il

nous semble important de mettre en place des outils adaptés à notre public afin de les

rendre plus autonome dans leurs démarches administratives.

PARTENARIATS

Maison De l’Emploi de Feyzin : la MDE de Feyzin nous permet de tenir une

permanence chaque jeudi après-midi afin permettre aux gens du voyage feyzinois

de nous rencontrer.

Plan Local pour l’Insertion par l’Economie/ EST lyonnais : l’ARTAG fait partie des

opérateurs PLIE UNI EST dans le cadre d’un accompagnement vers l’emploi à

destination d’un public spécifique.

Chambres Consulaires : orientation des porteurs de projet de création d’entreprise

auprès de la Chambre de Commerces du Rhône et/ou de la Chambre de Métiers et

de l’Artisanat du Rhône. L’Artag propose une aide aux personnes souhaitant créer

leur entreprise afin de faire le point sur leur projet d’activité, compléter les

formulaires d’inscriptions auprès des différents Centre de Formalités des

Entreprises (CFE). L’Artag joue un rôle de médiateur social et économique afin de

permettre aux voyageurs et aux différents services administratifs de faire tomber

les incompréhensions qui pourraient émerger de part et d’autres…

Page 31: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 31

Le Pôle Insertion

// L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL LIE

A L’HABITAT

En ce qui concerne l’habitat, l’ARTAG intervient auprès des familles issues de la

communauté des gens du voyage à différentes échelles.

En 2011, plus de 120 ménages ont été renseignés et orientés pour des questions liées au

logement. 100 ménages ont été reçus, aidés voir accompagnés pour la constitution de

dossiers. Plus de 100 ménages ont été soutenus et accompagnés dans des projets de

terrain ou d’habitat et 21 ménages ont bénéficié d’un suivi régulier.

LA DEMANDE EN SEDENTARISATION

On estime à 300, le nombre de ménages issus de la communauté des gens du voyage

sédentaires dans le Rhône. Sans solution adaptée, ces ménages sous contraints à

l’itinérance forcée.

Lasse de cette situation, les familles sollicitent l’ARTAG pour des demandes de logement

social et de plus en plus, pour des demandes de formes d’habitat spécifiques

LE SECTEUR CLASSIQUE

En 2011, 36 ménages ont fait une demande de logement social.

Il y a eu 19 propositions de logement :

• 5 ont abouti

• 2 sont en attente

Les autres demandes sont toujours en attente de proposition.

La pénurie générale de logements sociaux rallonge de plus en plus le temps d’attente

avant qu’une proposition de logement soit faite aux ménages. Cette durée varie

cependant en fonction de la demande et notamment la forme d’habitat (appartement,

Page 32: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 32

maison), du type d’habitat (T1, T2, T3…), des secteurs, des situations actuelles plus ou

moins prioritaires.

Les demandes ont que très légèrement augmenté (35 en 2010 et 36 en 2011). Toutefois,

nous observons que certaines demandes de logement social « classique » sont effectuées

à défaut d’avoir d’autres solutions d’habitat sédentaire sur le court ou moyen terme.

DES DEMANDES SPECIFIQUES

Afin de conserver la caravane et/ou de pouvoir

vivre entourés de leur famille, les voyageurs

interpellent l’ARTAG sur différentes questions.

Certaines liées aux possibilités d’installation sur un

terrain dont ils sont propriétaires. D’autres font la

demande d’un habitat qui correspondrait à leur

mode de vie. Cet habitat peut prendre différentes

formes appelées :

Terrain familial

Habitat adapté

Afin de connaitre le nombre exact des demandes

en habitat adapté et terrain familial, une fiche de

recensement a été créée. L’objectif de 2012 sur

ce point est donc de comptabiliser la demande.

Le recensement se fait par le biais d’une fiche

précisant le nom de la famille et les membres qui

la composent. Chaque famille classe par ordre de

préférence la forme d’habitat souhaité et s’ils

préfèrent être seul ou en groupe.

Nous entendons par « habitat adapté » le processus de réalisation de pavillons sociaux locatifs comprenant au minimum une pièce de vie et auquel est prévu un emplacement pour la caravane, soit en tant qu’annexe d’habitation, soit en tant qu’outil de mobilité. Il convient de souligner que c’est moins l’habitat qui est adapté (logement social de type PLA-I) que l’accompagnement du projet qui nécessite la prise en compte des normes d’habitabilité et des pratiques culturelles des ménages tout en veillant à les rendre co-acteurs de leur relogement dans une perspective de trajectoire résidentielle.

Le « terrain familial » est un outil créé par décret en décembre 2003 (Circulaire UHC/IUH1/26 n° 2003-76 du 17 décembre 2003) qui vise à la réalisation d’espaces de vie permettant l’installation des caravanes constituant l’habitat permanent de leurs utilisateurs, qui prennent la forme de parcelles locatives ou de pleine propriété, individuelles, délimitées et aménagées chacune d’un bloc sanitaire comprenant douche et WC auxquelles les familles adjoignent leurs caravanes en guise d’habitation principale

Page 33: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 33

LES PROJETS D’HABITAT

Le conseil et l’accompagnement de projet :

Face aux besoins liés à une sédentarisation multiforme et évolutive, l’équipe de l’ARTAG

apporte son soutien et son appui, à la fois aux familles

bénéficiaires de l’action publique mais également

auprès des communes commanditaires des projets.

Le contact direct et régulier avec l’ensemble des acteurs

concernés par la problématique d’un relogement et/ou

d’un projet d’habitat demeure le fondement de nos

accompagnements de projet, tant au niveau social que

technique. Les délais de mise en œuvre des projets

étant parfois particulièrement longs, il est d’autant plus

important d’entretenir et de consolider au minima le lien avec les familles voire aller

jusqu’à leur implication effective avec l’objectif de co-construire le projet d’habitat.

En 2011, nous avons accompagné 4 projets d’habitat et 10 pré-projets.

Projets d’habitat Pré-projets d’habitat

Habitat adapté : Rillieux-la-Pape (5 ménages)

Terrain familial : Saint-Priest (6 ménages)

Habitat adapté : Saint-Priest (13 ménages)

Diagnostic : Vénissieux

- Saint-Laurent-d’Agny (4 ménages)

- Belleville (6 ménages)

- Villefranche-sur-Saône (5

ménages)

- Feyzin (17 ménages)

- Gleizé (1 ménage)

- Chaponost (8 ménages)

- Sarcey (1 ménage)

- Genas (7 ménages)

- L’Arbresle (20 ménages)

- Tassin La Demi-Lune (7 ménages)

Page 34: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 34

Le travail d’accompagnement de projet s’échelonne en trois phases selon le stade

d’avancement du projet :

• La définition du projet

• La réalisation des travaux

• La préparation à l’entrée dans les lieux

⇒⇒⇒⇒ Saint-Priest : Exemple d’un terrain familial (6 familles concernées)

La définition du projet

L’ARTAG s’est chargée du diagnostic socio-territorial des familles sédentarisées sur une

aire d’accueil depuis 1986. L’association a participé et animé les comités de suivi qui ont

abouti, par l’implication des ménages, au choix de deux projets d’habitat (un terrain

familial et un habitat adapté) et des lieux d’implantation.

La réalisation des travaux

Parallèlement au suivi des travaux débutés en octobre 2011, l’ARTAG a participé à la mise

en place du règlement intérieur et la convention d’occupation en lien avec les familles.

L’association a également fait remonter les nouvelles demandes et les questionnements

des ménages.

La préparation à l’entrée dans les lieux

L’entrée dans les lieux est prévue pour mi-mai 2012. L’ARTAG intervient auprès des

familles pour organiser le départ du terrain actuel et répondre aux questions. Elle est en

lien avec la mairie pour l’avancement et le suivi du projet.

Travail de sensibilisation

Parallèlement à ces différentes phases, nous menons un travail de sensibilisation auprès

des pouvoirs publics en les alertant sur les conditions de vie très précaires des ménages

sédentaires sur l’agglomération et notamment ceux concernés par des projets de

relogements. En effet, les ménages installés sur les territoires publics vivent très souvent

dans des conditions sanitaires précaires (absence ou insuffisance de sanitaires, présence

de rats…) et subissent à ce titre des nuisances auditives et olfactives. Outre ce travail

d’alerte des acteurs, nous essayons de proposer, quand cela est possible, des

améliorations provisoires des conditions d’habitat en installant notamment des

équipements non-pérennes.

Page 35: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 35

L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL LIE AU LOGEMENT

� C’est une mesure financée par le Conseil Général destinée à accompagner

individuellement au titre de logement un ménage en contractualisant les objectifs

de chacun (prestataire et bénéficiaire). Ces mesures sont validées en ITTL (Instance

Technique Territoriale Logement) et sont d’une durée de 6 mois, renouvelables 2 fois

au maximum.

� A côté de ces mesures individuelles, nous travaillons également sur des actions à

connotation plus collective que le Conseil Général nomme depuis 2008 « Actions

Accompagnement Social Lié au Logement ».

� Nous intervenons sur les 3 volets : la recherche/l’accès/le maintien

La recherche de logement :

Dans l’objectif de traiter la problématique « Habitat » dans sa globalité, nous travaillons

avec les ménages la question de la recherche de logement. Cette dernière se fait par le

biais de la permanence Habitat qui fait l’objet d’un financement particulier au titre des

Actions ASLL.

La recherche de logement peut prendre différentes formes en fonction des besoins

exprimés des ménages. Ainsi, nous pouvons mettre en avant 2 grands types de projets de

relogement :

• les projets individuels qui concernent des ménages nucléaires souhaitant être

relogés en location dans le parc public ou privé, dans du logement classique

(maison ou appartement) ou souhaitant acquérir un terrain.

• Les projets collectifs qui visent au relogement d’entités familiales dans le cadre

d’un processus d’accession ou de location, de parcelles équipées au minimum de

bloc sanitaire individuel jusqu’à l’habitat adapté composé de pièces de vie et/ou de

chambres auquel les familles peuvent adjoindre leur habitat mobile.

L’accès au logement :

Lorsque les ménages issus de la communauté des Gens du Voyage entrent dans un

nouveau logement et cela quel qu’il soit, nous travaillons avec eux la préparation à

l’entrée dans les lieux et les accompagnons dans leurs démarches d’accès au logement

afin de garantir une appropriation optimale de celui-ci en maîtrisant notamment les

nouvelles logiques administratives et budgétaires.

Page 36: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 36

Le maintien dans les lieux :

Les ménages, une fois entrés dans leur logement peuvent connaitre des difficultés

d’ordre diverses (techniques, financières, d’intégration dans le logement…). Le rôle de

l’ARTAG consiste donc ici à accompagner le ménage en difficulté afin de favoriser le

maintien dans les lieux et prévenir les expulsions.

⇒⇒⇒⇒ 21 personnes ont été accompagnées en 2011. 14 en recherche de logement, 4 en

accès et 3 pour un maintien dans le logement.

LES PERMANENCES HABITAT

⇒⇒⇒⇒ Accueil, Information, Orientation

L’ARTAG met en place une permanence autour de la thématique générale de l’habitat afin

d’offrir un lieu d’information, de conseil et d’orientation aux ménages sur les problèmes

relatifs au logement qu’ils rencontrent.

Le contact direct et régulier avec les familles demeurant la base de notre travail, la

permanence Habitat est un outil intéressant qui nous permet d’être souvent le premier

interlocuteur des ménages en ce qui concerne les problématiques liées à l’habitat. Cette

permanence physique est gérée par la chargée de mission Habitat qui reçoit sur rendez-

vous de façon hebdomadaire. Néanmoins, avec l’augmentation des demandes des

familles, une demi-journée supplémentaire a été mise en place. Parallèlement à cet

accueil, un travail d’information et de conseil peut être réalisé par téléphone.

Nombre de ménages reçus selon thématique rencontrée

Prêt

caravane

CAF

Microcrédit

Caisse

d’Epargne

Accès

Habitat –

Crédit

Coopératif

Accès

aux

droits

Information,

recherche,

suivi

logement

Urbanisme

Juridique TOTAL

Nombre

de

ménages

50 14 1 7 43 2 3 120

Page 37: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 37

Le prêt caravane de la CAF du Rhône :

La caravane, constituant la résidence principale et l’habitat permanent des Gens du

Voyage, reste un poste de dépense important pour les ménages aux revenus modestes.

Ainsi, le dispositif de prêt à taux zéro, mis en place par la Caf de Lyon depuis 2003, en

partenariat avec l’ARTAG reste l’outil financier le plus intéressant pour les ménages

souhaitant acquérir une caravane et répondant aux critères établis par la CAF (être

allocataire de la CAF de Lyon, avoir au minimum 2 enfants de moins de 15 ans, ne pas avoir

de créances trop importantes).

Les ménages peuvent alors accéder à un prêt maximum de 6 000€, remboursable sans

intérêt sur 60 mois. Ce dispositif contribue directement à l’amélioration des conditions

d’habitat des familles du Voyage tout en contribuant à maintenir l’équilibre financier du

ménage.

L’ARTAG intervient tout au long du processus de mise en place du prêt : rencontre

préalable avec la famille et informations sur le prêt et ses conditions d’attribution,

montage du dossier individuel, lien avec la CAF et le fournisseur, présence lors de la

signature du contrat, suivi de la livraison, démarches relatives au forfait logement.

⇒⇒⇒⇒ Evolution du nombre de prêt CAF accordé depuis sa création

2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

8 18 23 35 21 30 32 40 41

A part une diminution en 2007, on note que la demande d’un prêt à taux zéro pour

l’obtention d’une caravane par le biais de la CAF est en progression chaque année.

L’ARTAG intervient tout au long du processus de mise en place du prêt : rencontre

préalable avec la famille et informations sur le prêt et ses conditions d’attribution,

montage du dossier individuel, lien avec la CAF et le fournisseur, présence lors de la

signature du contrat, suivi de la livraison, démarches relatives au forfait logement.

Le prêt micro-crédit :

Depuis la fin de l’année 2010, l’ARTAG a développé un partenariat avec l’association

Parcours Confiance – organisme de microcrédit soutenu par la Caisse d’Epargne – afin de

permettre aux familles du Voyage d’améliorer leurs conditions de vie grâce à l’obtention

d’un prêt (de 300 à 3000 euros) à un taux particulièrement attractif (1,75%). Ce prêt

permet l’achat d’une caravane pour les personnes ne pouvant bénéficier du prêt de la

CAF et l’achat du mobilier de première nécessité. Le micro crédit est une réelle alternative

Page 38: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 38

à la souscription des prêts via des organismes de crédit très onéreux.

En 2011, 5 ménages ont bénéficié d’un micro crédit pour l’achat d’une caravane.

L’ARTAG instruit les demandes avec les familles et est en charge du suivi des ménages

bénéficiaires.

Le conseil en urbanisme :

Notamment pour les personnes propriétaire d’un terrain ou souhaitant accéder à la

propriété. L’action de l’ARTAG consiste à :

• informer et l’expliquer les règles d’urbanisme générales

• accompagner à la consultation des règlements d’urbanisme.

L’orientation juridique :

Nous orientons des ménages assignés en justice pour des questions d’ordre urbanistique

et/ou d’occupation sans droit ni titre auprès d’avocats susceptibles d’assurer leur

défense. L’orientation et l’accompagnement juridique concerne également des ménages

qui stationnent sur des terrains publics. En 2011, nous sommes intervenus en appui à

plusieurs ménages en situation d’expulsion sur une des aires d’accueil du Grand Lyon

suite à un dépassement de délai de séjour.

Le crédit coopératif :

� Tarare :

Grâce au lancement d’un partenariat entre le

Crédit Coopératif, la Fondation Abbé Pierre, la

CAF de Villefranche-sur-Saône et l’ARTAG une

famille installée sur le terrain familial a pu

financer l’achat d’un mobil home. Il s’agit

désormais de renforcer ce partenariat, par la

constitution d’un comité de pilotage, afin

d’élargir ce dispositif de prêt à d’autres familles

ayant un projet d’habitat sédentaire.

PERSPECTIVES

Pour 2012, l’objectif est de continuer à informer et accompagner les familles dans les

démarches, projets et face aux difficultés. L’accent sera mis sur le recensement des

demandes d’habitat spécifique, l’appui des demandes de logement et l’augmentation des

accompagnements sociaux liés au logement.

Page 39: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 39

Pôle Développement social

// LA MEDIATION-COORDINATION

SOCIALE SUR LES AIRES D’ACCUEIL

L’action sociale de l'ARTAG basée sur un travail de proximité comporte deux volets :

⇒⇒⇒⇒ Le premier concerne l’accompagnement socioprofessionnel des personnes

bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA) dans le cadre d'une convention

avec le Conseil Général et se situe à l'échelle du Département.

⇒⇒⇒⇒ Le second volet présente une médiation - coordination de l’action sociale sur les

Aires d'Accueil (AA). Depuis 2006, la réalisation et la gestion globale des aires

d’accueil est une compétence des Communautés de Communes. Le Grand Lyon

gère la plupart de ces aires soit 18 et aussi la Communauté de communes des vallons

du lyonnais (une AA sur la commune de Brindas), la Communauté de communes de

la vallée du Garon (une AA sur Brignais) la Communauté de Communes du pays de

Tarare (une AA sur la Commune de saint Marcel l’Eclairé), la Communauté de

Communes de l’est lyonnais (une AA sur Genas, une sur Saint Bonnet de Mûre), la

Communauté de Communes du Beaujolais Val de Saône (une AA sur Saint Jean

d’Ardières).

Ainsi, l’ouverture des aires d’accueil dans le Rhône s’est accompagnée de la mise en

place de deux types de gestion confiés par les communautés de communes :

Une gestion technique et administrative :

En 2011, deux sociétés gestionnaires sont en activité sur les aires du Rhône :

• Adoma a en charge 6 aires soit 138 places.

• SG2A-Hacienda gère 12 aires soit 218 places.

Les gestionnaires assurent la gestion locative (fonction de régie) et la maintenance

à l’instar d’un bailleur social ou privé. Ils sont chargés d’effectuer les modalités

d’entrée et de sortie des usagers, d’encaisser les redevances et les fluides,

d’entretenir l’aire d’accueil et de faire appliquer le règlement intérieur.

Page 40: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 40

Une médiation et coordination sociale réalisée par les agents de

développement de l’ARTAG : La mission a pour finalité de favoriser l’inscription des familles dans le tissu social

local.

L’action poursuit alors quatre objectifs opérationnels :

• Accompagner les familles résidant sur l’aire d’accueil vers l’accès aux droits

• Soutenir le gestionnaire dans le respect du règlement intérieur (RI)

• Informer la Communauté Urbaine de tout problème ou dysfonctionnement

• Développer la mise en

réseau avec les acteurs

locaux.

Le partenariat prend alors tout son

sens pour :

- un rapprochement des Gens du

Voyage vers les institutions et les

acteurs locaux

- la création d'un lien fonctionnel

entre les partenaires locaux et institutionnels vis à vis de cette population.

La médiation est abordée en tant qu’outil de lien social. Il s’agit de tenter à travers

l’organisation d’échanges, entre les personnes et les institutions, de les aider à améliorer

une relation ou de régler un conflit qui les oppose. L’ARTAG ayant la connaissance des

Gens du Voyage et un lien de confiance est établi avec un certain nombre d’entre eux.

La médiation – coordination sociale favorise l'établissement d'une relation de proximité

avec les voyageurs et facilite la remontée des demandes permettant d'alimenter la

réflexion autour des besoins et des actions à mettre en place.

Huit agents de développement ont en charge cette mission de médiation, rendue

possible parce que liée à un accompagnement social des familles qui résident sur les aires

d’accueil. En fonction des thématiques, les demandes des voyageurs sont traitées et, ou

relayées par les agents de développement auprès des acteurs locaux et, ou les chargés de

mission de l’ARTAG. La pluridisciplinarité de l’équipe de professionnels permet une

réponse et un accompagnement adaptés et concertés.

Actuellement, l’ARTAG intervient sur 24 aires d’accueil sur le département du Rhône dont

18 sont gérées par le Grand Lyon.

Aire d’accueil de Grigny, 10 places

Page 41: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 41

LES AIRES D’ACCUEIL DU RHONE AU 31-12-2011 :

Année

d’ouverture

Mois

d’ouverture Aires d’accueil

Nombre

places/

emplacements

Durée de

stationnement

maximum

Gestionnaire

2006

janvier Rillieux-la-Pape 20 / 10 6 mois Adoma octobre Saint-Priest 16 / 8 9 mois Adoma

avril Vénissieux 20 / 10 9 mois Adoma décembre Lyon/Feyzin 52 / 26 9 mois Adoma décembre Craponne 10 / 5 6 mois Adoma

2007

janvier Francheville/Ste 20 / 10 6 mois Adoma mars Genas 16 / 8 9 mois Adoma juillet Caluire 16 / 8 9 mois SG2A

novembre Dardilly 16 / 8 9 mois SG2A

2008

octobre Vaulx/Villleurbanne 46 / 23 6 mois SG2A

novembre St Jean d'Ardières / Belleville

26 / 13 6 mois SG2A

novembre Brignais/Chaponost 40 / 20 6 mois SG2A décembre Brindas 20 / 10 6 mois SG2A

2009

mai Meyzieu 16 / 8 9 mois SG2A août St-Bonnet-de-Mûre 36 / 18 6 mois Adoma

septembre Chassieu 26 / 13 6 mois SG2A décembre St Marcel l'Eclairé 20 / 10 6 mois SG2A

2010

janvier Saint-Genis-Laval 16 / 8 6 mois

SG2A

mars Grigny 10 / 5 9 mois

mars Bron 20 / 10 9 mois

juin Neuville-sur-Saône 16 / 8 6 mois

juillet Lyon 9 10 / 5 6 mois

2011 avril Ecully 16/8 6 mois

septembre Corbas 10/5 9 mois

Page 42: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 42

LA MISSION DE MEDIATION

Définition du terme médiation :

Si on définit le terme « médiation » de manière générale, on peut dire qu’elle est un outil

de lien social. En effet, il s’agit à travers cette pratique de « tenter par l’organisation

d’échanges, entre les personnes et les institutions, de les aider à améliorer une relation

ou de régler un conflit qui les oppose. »

La médiation est donc une pratique qui vise à définir l'intervention d'un tiers pour

permettre la circulation d'informations mais également pour faciliter une relation ou la

compréhension d'une situation.

Dans le contexte de la mission confiée à l’ARTAG, la médiation sur les aires d’accueil est

réalisée par les agents de développement entre les usagers et l’ensemble des acteurs du

territoire (gestionnaire, services techniques, Grand Lyon, partenaires sociaux). Cette

médiation est avant tout permise grâce à la proximité développée entre les agents de

développement, les voyageurs et le gestionnaire.

Description de notre pratique : L’agent de développement organise un passage hebdomadaire sur l’aire d’accueil. Nous

pouvons augmenter notre fréquence de passage en cas de besoin. L’intervention se

déroule alors en deux temps :

���� La rencontre avec le gestionnaire :

Il s’agit de le soutenir pour faciliter le fonctionnement de la convention d’occupation et

principalement le respect des droits et devoirs de chacun. Dans ce cadre, l’agent de

développement veille à faciliter le respect du règlement intérieur, à anticiper les retards

de loyer, à vérifier que l’information soit bien comprise.

A son arrivée sur l’aire d’accueil et dans la mesure du possible, l’agent fait un point sur la

gestion avec l’agent d’accueil. Cette entrevue permet de faire un bilan sur les

mouvements de la semaine (entrées – sorties) mais également d’être alerté sur des

situations particulières (impayés, dépassement de délais, conflits) ou des

dysfonctionnements techniques.

Page 43: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 43

C’est aussi l’occasion de faire le point sur la vie sur l’aire. Le gestionnaire peut exprimer

les remontées des voyageurs, faire part de son point de vue sur l’ambiance générale. En

cas de conflit entre les voyageurs et le gestionnaire, l’échange permet de recueillir sa

version des faits.

Cette rencontre comporte deux objectifs :

• Etre informé de la vie sur l’aire (technique, ambiance). Ce recueil d’informations

facilite par la suite la médiation puisque l’agent de développement est capable

d’apporter des réponses aux usagers en adéquation avec celles du gestionnaire.

• Entretenir la relation entre le gestionnaire et l’agent de développement. Cette

rencontre nous permet d’expliquer la mission de médiation de l’Artag et instaure

une proximité avec l’agent d’accueil. Cela permet ensuite d’être interpellé plus

rapidement et plus facilement.

Cette rencontre fréquente avec le gestionnaire est un point à améliorer pour 2012. Nous

devons adapter nos horaires de passage dans la mesure du possible, et au minimum, une

rencontre mensuelle doit être mise en place.

���� Rencontre des usagers :

Lors de la première rencontre avec le Voyageur, nous effectuons une présentation de

l’ARTAG, explicitons en cas de besoin le fonctionnement de l’aire et présentons notre rôle

et notre mission. Cette présentation a pour principal objectif de faire connaissance afin

d’être par la suite identifiés par les voyageurs. Elle permet également de présenter le

territoire et de faire la première mise en relation aves les acteurs et services locaux

identifiés (écoles, PMI, médecins…).

Les passages réguliers s’orientent par la suite vers l’accompagnement social et

l’orientation sur les services du territoire, comme par exemple la MDR, centre social,

CCAS, réseau emploi (intérim, insertion professionnelle).

Cet accompagnement est à la base de la médiation car il créé une proximité avec les

voyageurs et ce contact régulier permet d’établir peu à peu une relation de confiance

entre l’agent et le voyageur. Cela permet alors de faciliter notre travail de médiation.

Concernant la médiation à proprement parlé, nous intervenons en cas de non respect du

règlement intérieur (RI) ou de la convention d’occupation que les familles signent à leur

entrée sur l’aire d’accueil. Nous sommes alors interpellés par le gestionnaire, le

commanditaire (Grand Lyon) ou l’usager.

Notre intervention peut alors avoir lieu en lien avec plusieurs cas de figures : les impayés,

les dépassements de délai, les occupations sans droit ni tire ou la gestion de conflits.

Page 44: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 44

Les impayés :

D’après la convention d’occupation et le RI, les usagers de l’aire d’accueil doivent

s’acquitter du paiement des fluides sur la base de leurs consommations réelles et de la

redevance journalière qui s’élève à 3€. Cette dernière sert à financer les équipements, le

service de gestion locative et l’action que mène l’ARTAG.

Notre médiation concernant les impayés a pour objectif de comprendre pour quelles

raisons le ménage ne règle pas ou plus la redevance et/ou ses fluides.

Notre expérience nous montre que trois raisons peuvent être avancées à cet arrêt de

paiement :

• La famille rencontre un problème financier. Si elle le souhaite, notre travail

consiste à contacter et à faire le lien avec les organismes compétents en cas de

rupture de droits (CAF, MSA) et d’orienter la famille vers les partenaires du secteur

pour une demande d’aide financière.

• La famille exerce une activité non salariée (forain, peintre, élagueur…) et est en

attente d’une rentrée d’argent liée à son activité économique.

• La famille est mécontente du service et des équipements proposés et manifeste ce

mécontentement par l’arrêt de paiement.

Afin de réaliser la médiation nous nous appuyons sur des supports écrits élaborés par le

gestionnaire, ils sont indispensables pour justifier et accompagner notre intervention :

Une copie de la notification de dette, remis à l’usager par le gestionnaire, avec la mention

« copie à l’ARTAG ». Ce courrier légitime notre intervention et sert de base de discussion

avec la famille. De plus, c’est une source fiable d’informations car il reprend le montant

exact de la dette.

En cas de problèmes techniques, une procédure a été élaborée par le Grand Lyon et elle

permet suite à un constat partagé de mettre en place une remise pour défaut de services.

o constat conjoint usager/gestionnaire/ARTAG du défaut de l’emplacement,

o accord mutuel écrit avec la date de prise en compte du service partiel (pas

d'accès aux fluides, défaut d'usage des toilettes ou douches),

o l'usager s'engage à continuer de payer ses redevances et fluides,

o la remise d'emplacement lui étant accordée à l'issue de la réparation et en

fonction de la période pour laquelle le service n'a été que partiel ou inexistant.

Au-delà de cette procédure, reste encore à poser un cadre d’intervention pour l’ARTAG

mais aussi et surtout ce qui est entendu par «défaut de service».

Page 45: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 45

Malgré l’existence de ces outils et de ces procédures, nous rencontrons parfois des

difficultés dans la mise en place de la médiation concernant les impayés :

• Nous ne sommes pas toujours informés de la dette et ne sommes pas toujours en

copie des courriers remis aux usagers. Certaines fois, les voyageurs ne sont pas

informés par écrit du montant de leur dette.

o Notre préconisation pour résoudre ce point est que systématiquement un

courrier soit remis aux usagers dès que leur dette atteint 100 € et que nous

soyons en copie de celui-ci.

• Concernant la procédure en cas de problèmes techniques, nous avons des

difficultés à faire comprendre le point n°3 aux voyageurs c'est-à-dire que l’usager

doit payer et que le Grand Lyon remboursera plus tard.

o Notre proposition est d’étudier la possibilité que la remise soit faite dès la

mise en place de la procédure.

Préconisations : l’application du FSL pour les familles confrontées à des difficultés de

paiement des redevances sur les aires d’accueil constitue un enjeu majeur pour permettre

leur maintien dans les lieux et in fine, pour assurer le bon fonctionnement des aires d’accueil

sur le long terme. En 2011, on dénombre environ 30 demandes d’aide financière pour le

règlement des impayés. Néanmoins, nous constatons un détournement de moyens par

l’obtention d’aides à l’enfance ou d’aides alimentaires au détriment d’une aide financière au

titre du logement.

� Outre le problème d’impayés, nous effectuons également des médiations dans le

cadre de dépassement de délai ou d’occupation de l’aire d’accueil sans droit ni titre.

Dépassement de délais / occupation sans droit ni titre :

Les Voyageurs peuvent rester sur les aires du Grand Lyon 6 ou 9 mois sur 12 mois.. Des

demandes de dépassements de délais sont adressées au Grand Lyon pour raisons liées à

la santé, la scolarité ou au manque de places de stationnement pour les familles habitués

à un territoire.

Les ménages doivent résider sur un emplacement pour lequel ils ont signé une

convention d’occupation. Il arrive parfois que des Voyageurs s’installent sur la voirie de

l’aire car ils souhaitent se rapprocher de leur famille installée sur l’aire et aucun

emplacement n’est disponible.

Afin de réaliser cette médiation nous nous appuyons sur le règlement intérieur et sur la

copie du courrier qui est remis aux Voyageurs.

Page 46: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 46

Ces deux supports nous permettent d’échanger avec la famille pour :

• Comprendre la situation du ménage (pourquoi y a-t-il dépassement de délai ?

Pourquoi y a-t-il rapprochement familial ?) et ensuite faire remonter au

gestionnaire et au Grand Lyon les raisons de ce dépassement.

• Proposer à la famille de se rendre sur une autre aire d’accueil (lieu, nombre de

places disponibles)

• Aider la famille, suite à une demande explicite de cette dernière, dans la rédaction

d’un courrier de demande de dépassement de délai. Suite à cette action, nous

sommes amenés à expliciter la réponse écrite à la famille, le cas échéant.

Cependant, nous rencontrons parfois des difficultés dans notre médiation :

Comme évoqué précédemment, nous ne sommes pas informés systématiquement du

problème ou informés tardivement et ne sommes pas toujours en copie des courriers. Il

est donc important que nous soyons informés et que nous recevions une copie de tous

les courriers.

Les familles ne reçoivent pas de réponse écrite à leur courrier. Les agents de

développement ne peuvent être porteurs de cette réponse, cette situation les place dans

une position délicate, car ceux-ci pensent que cette décision nous appartient. Il nous

semble indispensable qu’une réponse écrite soit faite lorsqu’une demande écrite existe.

Toutefois, nous sommes conscients que nous avons un rôle à jouer quant à cet

accompagnement. Il est nécessaire que nous expliquions aux familles ce qui est de l’ordre

du possible. Cela dit, les familles sont libres de faire le choix d’adresser quoiqu’il en soit un

courrier au Grand Lyon.

Gestion de conflit :

Il est stipulé dans le RI que les personnes « doivent se respecter mutuellement et

observer une parfaite correction à l’égard des autres utilisateurs de l’aire et à l’égard du

personnel de l’aire d’accueil. » En cas de non-respect des équipements et des personnes

(insultes, dégradations des parties communes), une médiation peut nous être demandée.

Afin de réaliser cette médiation nous nous appuyons sur le règlement intérieur et sur la

copie du courrier qui est remis aux voyageurs.

Notre action consiste alors à rappeler le règlement intérieur et à entendre séparément les

deux parties concernées par le conflit et en cas de besoin les confronter. Notre objectif

principal est de désamorcer le conflit et de trouver une solution d’entente.

Notre médiation est parfois difficile et problématique car :

• Nous ne sommes pas toujours en copie des courriers et nous n’avons aucun

support pour faire la médiation, ni interpellation officielle.

• Les retenues collectives sur caution nous questionnent car elles impliquent une

Page 47: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 47

autogestion entre les voyageurs et des tensions sur l’aire. Une surveillance des uns

et des autres peut provoquer le sentiment d’un manque de liberté individuelle.

Pour faire le parallèle, lorsque les personnes sont locataires d’un logement « classique »,

la charge des réparations est imputée sur tous les locataires mais les conditions de vie

sont différentes de celles d’une aire d’accueil car la proximité est moindre.

Cette application ne nous parait toutefois par juste et engendre trop souvent des

tensions, incompréhensions.

La médiation est aussi parfois impossible à établir lorsque l’une ou l’autre des parties

refuse notre intervention. Il y a alors échec de la médiation.

Analyse de notre pratique :

Notre mission, par sa définition implique une position de neutralité qu’il nous est parfois

difficile à tenir. Il s’agit de ne pas prendre parti pour l’une ou l’autre des personnes

présentes dans la situation conflictuelle.

De plus, comme nous l’avons évoqué ci-dessus, la médiation peut avoir lieu si en amont,

une relation de proximité et de confiance a été établie entre tous les acteurs concernés

(médiateurs, usagers, gestionnaires, acteurs locaux).

La médiation n’est possible que si les informations circulent entre les acteurs. Notre

intervention favorise l’expression et permet d’échanger ensemble sur les infrastructures

de l’aire et sur l’accueil réservé par les services de la commune aux voyageurs.

Notre rôle nous amène à expliciter la culture de chacun pour favoriser les relations entre

la communauté des Gens du Voyage et les gadjé.

Le comité d’usagers : un outil au service de la médiation Nous avons remarqué que les usagers partagent souvent les mêmes attentes et signalent

les mêmes manquements quand aux

équipements des aires d’accueil et aux

services apportés sur celles-ci.

Il nous a alors semblé important que la

parole individuelle puisse être exprimée

collectivement et organisée dans un

cadre officiel où les remarques seraient

retranscrites et transmises aux

interlocuteurs concernés et compétents.

C’est pourquoi, depuis 2009, nous avons

mis en place, expérimentalement et

ponctuellement des « comités d’usagers » composés d’usagers, du gestionnaire et de

l’agent de développement de l’ARTAG.

Aire d’accueil de Vénissieux

Page 48: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 48

⇒ Il s’agit de proposer un temps d’échanges formel sur l’aire d’accueil, réunissant les

familles, le gestionnaire, la commune et animé par l’ARTAG dans le cadre de sa mission

de médiation. L’ordre du jour est construit par l’ensemble des participants et affiché à

l’extérieur du bureau du gestionnaire.

Il se met en place, dans la mesure du possible, en amont du comité de suivi de l’aire

d’accueil afin d’alimenter ce dernier, à l’initiative de l’agent de développement et peut

se réunir aussi à la demande de l’un ou de l’autre des acteurs.

Un compte-rendu est rédigé par l’agent de développement et validé par l’ensemble

des participants.

Finalité

� Faciliter le bon fonctionnement général de l’aire

Objectifs spécifiques

� Favoriser la connaissance mutuelle : rôle de chacun

� Favoriser l’expression des acteurs

� Favoriser la construction de projets collectifs

Déroulement • Présentation de chacun, pour les institutions, il s'agit d'expliquer son rôle

• Point fonctionnel. Il s’agit de présenter l’aire d’accueil, la commune sur laquelle

elle est implantée, de reprendre le règlement intérieur et d’expliquer le

fonctionnement général de l’aire.

• Point technique. Il s’agit là d’évoquer tout ce qui pose problème et d’apporter une

réponse dans la mesure du possible. Les réponses apportées et les problèmes qui

ne relèvent pas du gestionnaire en termes de compétences sont notés pour être

exposés au comité de suivi.

• Demandes des familles en termes d’actions collectives

En 2011 nous avons mis en place et animé 6 comités d’usagers. Ils ont permis l’échange

entre les différents acteurs, d’aborder ce qui pose problème sur l’aire d’accueil. En

fonction des lieux et des demandes, nous avons convié d’autres acteurs comme des

responsables d’animation, assistante sociale de CCAS. A chaque fois, un professionnel de

la mairie était présent pour présenter de manière générale la commune et remettre aux

participants un livret de la commune.

Le Grand Lyon a été aussi présent pour expliquer sa mission, à la demande des familles ou

pour aborder un problème comme celui des rats.

Page 49: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 49

Perspectives 2012 :

Pour l’année 2012, nous souhaitons développer trois axes :

• Renforcer les liens avec le gestionnaire en faisant des points réguliers et en étant

informé des problèmes de gestion (copie des courriers)

• Développer les actions collectives afin d’aborder des problématiques récurrentes

(ex : déchets, santé, hygiène). Cela permet de maintenir le lien avec les usagers

notamment quand ce lien n’est pas instauré par l’accompagnement social (cf les

aires d’accueil sur lesquelles les familles sont autonomes et pas en demande

d’accompagnement social).

• Développer les comités d’usagers

L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL :

UNE DEMANDE FORTE DES FAMILLES

Le passage hebdomadaire des agents de développement de l'ARTAG sur les aires

d’accueil du Grand Lyon, leurs permettent de rencontrer les familles et d'intervenir avec

elles sur différentes thématiques. L'agent de développement propose alors aux familles

un accompagnement social global qui prend en compte à la fois le lieu de stationnement

des personnes (notamment en ce qui concerne les orientations vers les structures et

équipements de proximité) mais aussi leur statut social et professionnel.

Comme chaque année,

notre intervention se

réajuste en fonction des

demandes et des réalités

géographiques

correspondantes.

L’accompagnement social

des familles nous conduit

en tant qu’agent de

développement à

intervenir autour de

quatre principales

thématiques : les démarches administratives, la santé, l’habitat et l’économie.

Aire d’accueil de Bron, 20 places

Page 50: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 50

Le tableau qui suit permet de mettre en exergue le nombre de ménages accompagné par chaque agent de développement pour chaque thématique, au cours de l'année 2011.

Aire d’Accueil Démarches administratives

Démarches CAF, pièce d’identité,

états civils...

Santé

Dossier CMU et CMU-C,

démarches mutuelle,

MDPH, CPAM, ADPA,

déclaration grossesse

Habitat

Forfait logement, prêt CAF

pour l’achat

caravane / l’achat

d’équipement

ménager, demande

de logement...

Economie

Aide dans la gestion de

l’entreprise, démarches RSI et

organismes conventionnés...

BRON 19 8 9 5 CALUIRE 20 12 17 11

CHASSIEU 23 11 8 8 CORBAS 7 2 2 0

CRAPONNE 8 8 4 5 DARDILLY 18 5 3 1

ECULLY 19 4 3 2 FRANCHEVILLE-Ste FOY

LES LYON 18 12 6 6

GRIGNY 10 8 10 7 LYON 9ème 11 7 6 7

LYON7 -FEYZIN 40 17 10 11 MEYZIEU 32 29 13 16

NEUVILLE s/S. 8 1 2 1 RILLIEUX LA PAPE 19 7 9 2

St GENIS LAVAL 18 10 14 16 St PRIEST 14 8 5 7

VAULX EN VELIN / VILLEURBANNE

40 10 11 6

VENISSIEUX 27 13 7 4 TOTAL des ménages

accompagnés 351 252 139 139

Page 51: RAPPORT d'ACTIVITE

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Les démarches administratives : La thématique la plus abordée avec les familles concerne l’accompagnement dans les

démarches administratives. Cet accompagnement peut aller de la simple explication d'un

document jusqu'à la rédaction d'un courrier. L’accompagnement social des familles

représente du temps non seulement lors des passages hebdomadaires sur l'aire d'accueil

mais aussi en aval pour apporter une réponse à la demande (recherches, contacts

téléphoniques, rencontres et mises en lien partenariales, rédactions...).

���� L'accès et le maintien aux droits

En fonction des familles présentes sur l'aire d'accueil, les demandes vont variées. Nous

constatons que certaines familles méconnaissent leurs droits. Ainsi, nous vérifions

systématiquement si ces derniers sont ouverts. Nous aidons à rassembler les documents

demandés par l’administration (pièce d’identité, extrait d'acte de naissance, certificat de

scolarité, certificat d’immatriculation d'un véhicule…) et nous accompagnons les familles

dans leurs démarches d’accès ou de maintien aux droits.

���� Le travail « d’écrivain public » et de tri des documents administratifs

Les familles en situation d’illettrisme nous sollicitent pour les aider à remplir divers

documents tels que la déclaration de ressources trimestrielle demandée par la CAF pour

les bénéficiaires du RSA. Très souvent, nous constatons des suspensions de RSA qui sont

liées au non envoi de cette déclaration.

Nous sommes aussi régulièrement sollicités pour lire et expliquer le sens des courriers

administratifs qui restent, pour de nombreuses familles, non compris. Nous les aidons

aussi à transmettre la bonne information à la CAF lorsqu'il y a un changement de situation

comme par exemple au niveau de la composition familiale. Pour cela, nous consacrons du

temps à aider les familles à trier leurs documents administratifs et à les classer le mieux

possible. Il n’est pas rare de voir des familles qui ont jeté des documents importants (avis

d’imposition...) et en avoir conservé d’autres moins « utiles ». Il nous faut alors les

accompagner afin d'obtenir de nouveau ces documents. Nous aidons aussi les familles à

saisir les commissions de recours tel que la commission de recours amiable de la CAF

lorsque cela est opportun.

���� L'accompagnement spécifique des personnes âgées

Notre mission de médiation et coordination sociale sur les aires d’accueil nous permet de

constater l’émergence de nouvelles demandes de la part des personnes vieillissantes.

Dans la culture des Gens du Voyage, les personnes âgées ont une place importante, et

lorsqu’elles voyagent, il n’est pas rare que nous retrouvions sur les aires tout le groupe

Page 52: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 52

familial à savoir enfants/parents /grands-parents.

Cependant, nous remarquons aujourd’hui que certaines personnes âgées se retrouvent

sur les aires d’accueil sans leurs enfants à proximité ou avec les enfants qui viennent à

tour de rôle stationner auprès d’eux.

Aussi, nous sommes sollicités par des personnes retraitées bénéficiaires d’une pension

retraite accordée par la CARSAT (Caisse d'Assurance Retraite et de la Santé au Travail, le

RSI (Régime Social des Indépendants) ou encore par la CDC (Caisse des Dépôts et de

Consignation).

Dans le cadre de l’accès à la pension retraite, nous sommes amenés à orienter ou

accompagner physiquement la personne dans ses démarches. Pour cela, nous l’aidons à

rassembler l’ensemble des documents administratifs utiles lors de la rencontre prévue

avec le conseiller CARSAT ou encore le travailleur social du CCAS.

Enfin, nous accompagnons les personnes qui n'ont pas ou peu cotisé et ouvrent un droit à

l’Allocation de Solidarité aux Personnes Agées (ASPA).

La Santé :

���� La Couverture Maladie Universelle de base et complémentaire

Les agents de développement de l’ARTAG interviennent pour l’ouverture des droits à la

CMU et la CMU-C ainsi que pour le renouvellement. Dans le cadre du suivi des familles, et

en raison de leurs activités professionnelles diverses, l’accompagnement social au niveau

de la santé nous amène à être en lien avec trois caisses d’assurances maladie :

• la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM)

• la Mutuelle Sociale Agricole (MSA)

• le Régime Social des Indépendants (RSI)

Outre les renouvellements de droit à la CMU-C, notre action consiste à aider les

personnes à consulter leurs remboursements de soins et à demander divers documents

(attestation de droit, carte vitale, relevés de situation…).

���� L’accès aux mutuelles

Pour les personnes ne bénéficiant pas de la CMU-C, nous les orientons vers les mutuelles

soit pour mettre en place l’Aide à la Complémentaire Santé proposée par la Sécurité

Sociale, soit pour adhérer directement à une mutuelle sans aide financière particulière.

Pour conseiller au mieux les familles, nous comparons des devis en fonction des

demandes et besoins des personnes mais aussi de leur âge et de leurs ressources.

Page 53: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 53

���� Le rattachement de conjoint et des enfants à la caisse d’assurance maladie

Il est possible, pour les ayants droits d’un assuré, de demander un rattachement pour le

bénéfice de l’assurance maladie et maternité à la même caisse ou organisme. Ce

rattachement est possible pour le conjoint n’exerçant pas ou ayant cessé d’exercer une

activité professionnelle, n’étant pas indemnisé par le Pôle Emploi ou ayant cessé de

bénéficier de son précédent régime d’assurance maladie.

���� La santé des personnes âgées et des personnes handicapées

Souvent les bénéficiaires de l’Allocation Adultes Handicapés et les personnes retraitées

n’ouvrent pas de droit à la CMU-C car leurs ressources dépassent le plafond. Or, ces

personnes ont particulièrement besoin d’une couverture santé du fait d’un suivi médical

fréquent. Ainsi en 2011, nous avons accompagné un certain nombre de personnes

handicapées et personnes âgées dans leurs démarches d’adhésion à une mutuelle ou

d’aide à la mutualisation. Aussi, nous avons été amenés à constituer des demandes d’aide

financière auprès des différentes caisses d’assurance maladie pour des personnes ne

bénéficiant pas de mutuelle santé et qui ont contracté une dette suite à une

hospitalisation.

Enfin, nous avons constaté que l’intervention des professionnels de santé à domicile

diffère selon les territoires. Nous avons accompagné plusieurs personnes qui, suite à des

hospitalisations, devaient bénéficier de soins à domicile. Souvent les recherches se sont

avérées compliquées car les personnels soignant se déplacent de moins en moins à

domicile. Egalement, il faut souligner que la mise en place de soins à domicile pour les

personnes itinérantes devient difficile lorsqu’il faut changer de lieu de vie tous les 6 ou 9

mois.

L’Habitat : Régulièrement, nous accompagnons les familles dans leurs démarches administratives

relatives à l’habitat. Nous sommes amenés à rédiger des courriers pour la CAF leur

demandant la non application du forfait logement pour les bénéficiaire du RSA. En effet,

les familles issues de la communauté des Gens du Voyage et bénéficiaires du RSA, si elles

n’ont pas signalé leurs charges en matière de logement (crédit caravane ou redevance

liée au stationnement sur les aires d’accueil), sont considérées comme « hébergées à titre

gratuit ». A ce titre, la CAF applique une retenue sur le RSA correspondant à un « avantage

logement ».

Aussi, l’agent de développement est amené à orienter de nombreux ménages vers la

Page 54: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 54

chargée de mission Habitat de l’ARTAG. Cette dernière aide les familles à réaliser des

demandes d’habitats sédentaires (demande de logement sociaux…) ou encore des

montages financiers afin de leur permettre d’acheter une nouvelle caravane (dispositif de

prêt de la CAF de Lyon, microcrédit…).

L’activité économique : Dans le domaine professionnel, nous rencontrons principalement des personnes ayant

une activité de Travailleur Indépendant et dont certains sont bénéficiaires du RSA.

Nous sommes interpellés par les ménages qui souhaitent une explication ou un

accompagnement dans les démarches liées à leurs activités économiques (comme des

explications concernant l’acquittement des cotisations trimestrielles…).

Nous sommes régulièrement en contact avec la Chambre de Commerce et d’Industrie, la

Chambre de Métiers et de l’Artisanat, les différents services des impôts, la CAF, le Conseil

Général ou encore le RSI pour accompagner les familles dans la régularisation de leur

dossier.

Lorsque les situations demandent des démarches lourdes et plus spécifiques, nous

orientons les ménages vers le chargé de mission Economie de l’ARTAG qui reçoit les

familles dans les locaux de l’association à Villeurbanne. Enfin, pour les bénéficiaires du

RSA, notre intervention se fait en lien avec le référent socioprofessionnel de la personne.

Conclusion :

Les agents de développement de l’ARTAG accompagnent de nombreux ménages dans

leurs démarches d’accès et de maintien aux droits. Lors de son passage hebdomadaire

sur l’Aire d’Accueil, l’agent de développement est très sollicité et consacre un temps

important à cet accompagnement. Un temps non seulement sur les lieux de vie des

Voyageurs mais aussi au bureau afin d’effectuer les démarches nécessaires. Pour autant,

nous orientons aussi des familles pour diverses problématiques auprès des acteurs

locaux. Et si certaines familles prennent contact avec les structures de proximité, force

est de constater qu’il arrive fréquemment que ces dernières ne se rendent pas aux

rendez-vous fixés. L’intervention de l’ARTAG reste encore présente et indispensable pour

de nombreuses personnes. Cela pose la question de la spécificité du public qui ne serait

alors peut-être pas liée seulement au mode de vie itinérant mais aussi à une certaine

appréhension de la part des voyageurs et parfois une méconnaissance des spécificités

que revêt ce public.

Page 55: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 55

LA MISE EN RESEAU AVEC LES ACTEURS LOCAUX :

Il s’agit de faire en sorte que l’aire d’accueil devienne un espace de vie comme les autres.

En fonction des demandes ou besoins, les familles sont alors orientées vers les acteurs

locaux. Le but est de permettre aux familles de connaître les services de la commune où

elles résident et de les utiliser comme tout habitant de cette commune. Pendant la durée

du séjour, l’agent de développement vise à faciliter l’accès aux différentes services et

équipements pour que les familles accèdent aux droits auxquels elles peuvent prétendre.

Pour atteindre cet objectif, l’agent de développement met en place des rencontres avec

les acteurs locaux afin d’avoir une connaissance exhaustive du territoire afin de relayer

l’information auprès des voyageurs et faire la passerelle entre les acteurs sociaux, de

santé, les écoles et les voyageurs. Il s’agit de favoriser l’implication des Voyageurs au

niveau du territoire comme n’importe quel habitant de la commune, considérant l’aire

d’accueil comme un quartier à part entière de la commune.

En 2011, de nombreuses rencontres se sont tenues à l’initiative de l’agent de

développement de l’ARTAG.

Les partenaires de l’action sociale :

Nos principaux partenaires sont les travailleurs sociaux des services du Département.

Nous avons rencontré 90% des acteurs.

Les orientations que nous sommes amenés à faire sont en direction des Maisons du

Rhône et Centres Communaux d’Action Sociale. Nous avons ainsi plusieurs interlocuteurs

tels qu’entre autres les assistants de service social et les infirmiers de la Protection

Maternelle et Infantile. Nous notons qu’il arrive de faire des orientations mais que soit les

personnes n’allaient pas au bout de la démarche, soit les délais pour obtenir un rendez-

vous sont longs. C’est pourquoi, le nombre d’orientation dépend d’une part des familles

présentes sur l’aire mais aussi du réseau partenarial établi.

Quand nous parlons d’orientation, cela peut être de transmettre le numéro de téléphone

des structures, de téléphoner avec les personnes pour prendre rendez-vous et leur dire

les pièces justificatives qu’ils doivent préparer. Il arrive parfois que nous accompagnons

physiquement les familles lors de rendez-vous. Nous avons fait un travail avec certains

CCAS sur les conditions d’attribution des aides financières pour les personnes de passage

et sur les types d’aides demandées. Il nous est arrivé aussi de participer aux commissions

d’attribution des aides pour présenter les dossiers.

Page 56: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 56

Mise à part les services sociaux du département et des communes, nous orientons les

familles vers les restos du cœur (pour des aides alimentaires) ainsi que vers les antennes

Caf, Sécurité sociale, CRAM, centre des impôts (pour les démarches administratives).

Nous pouvons remarquer que le partenariat varie selon les territoires. Il est vrai que sur

certains secteurs ou communes, nous rencontrons des difficultés à orienter et nous

pensons que cela est lié à plusieurs facteurs. Nous concevons que le partenariat n’est pas

toujours lié à une institution mais à des personnes. C’est pourquoi, il semble nécessaire

d’entretenir le partenariat, d’effectuer de nouvelles rencontres, lorsqu’il y a un

changement de personnel dans une structure, mais aussi, plus largement, prévoir une

«rencontre officielle» entre tous les acteurs susceptibles d’intervenir sur

l’accompagnement des Gens du Voyage. En effet, il est plus difficile d’orienter quand il n’y

a pas eu de rencontres préalables avec les partenaires de la commune, du fait des

problématiques liées au stationnement mais aussi de ce public spécifique.

Les partenaires de l’action socioculturelle :

De par notre mission, il nous parait important d’orienter les familles vers les structures

d’animation. C’est pourquoi, dans la mesure du possible, nous allons récupérer les

programmes pour les activités pendant les vacances scolaires afin de les distribuer aux

familles. Ainsi, certains enfants participent à des activités et cela permet parfois de faire le

lien pour une inscription à l’école dès la rentrée. Nous pouvons préciser ici que certaines

familles inscrivent leurs enfants aux activités sans accompagnement de l’ARTAG. Sur

certaines communes, nous avons établi un partenariat avec les centres sociaux afin de

présenter aux familles les activités proposées. Nous avons rencontré une dizaine de

centres sociaux, 9 structures culturelles et des structures d’animations municipales. Des

animations ont pu être organisées en collaboration, sur l’aire d’accueil dans un premier

temps puis au centre social ou dans une médiathèque dans un second temps.

Les partenaires de la santé :

Nous avons rencontré les responsables santé, infirmières PMI en lien avec le projet

d’actions BIS sur chacun des sites où se sont tenues ces actions. Le service hygiène et

santé et le centre de santé et de prévention de Vénissieux dans le cadre de l’action

vaccinations. Nous participons de manière active à l’atelier santé ville de cette commune.

Le partenariat lié au fonctionnement de l’aire d’accueil :

• Le Grand Lyon, avec lequel nous travaillons en partenariat dans le sens où par le

biais des remontées d’informations, des fiches et des rencontres, nous œuvrons

en étroite collaboration pour mener à bien notre mission sur les aires d’accueil.

Page 57: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 57

• Les gestionnaires, avec lesquels nous échangeons sur le fonctionnement de l’aire

d’accueil, les problèmes techniques et problèmes liés à l’habitat. Le travail en

partenariat est plus ou moins évident selon les gestionnaires.

• Les techniciens de la ville, pour les interventions sur l’aire d’accueil et les

problèmes techniques qui y sont liés.

• Les trésoreries publiques, pour les dettes liées au stationnement sur les aires

d’accueil. Quand cela est nécessaire, nous accompagnons les familles dans la mise

en place d’un règlement voire d’un échéancier.

Les outils :

���� Les comités de suivi :

Ils réunissent l’ensemble des acteurs concernés par l’aire d’accueil hormis les voyageurs

eux-mêmes. Il nous semble intéressant de faire remonter dans cette instance la parole

des usagers. La mise en place systématique de comités d’usagers en amont des comités

de suivi pourrait alimenter ces derniers.

Lors des comités de suivi, il apparait intéressant de reprendre les points qui ont été

soulevés lors de la dernière réunion et présenter les résultats de nos interventions en

évoquant ce qui fonctionne, les points de blocage et les préconisations.

Nous avons revu et amélioré le plan du document que nous produisons au moment des

comités de suivi et il encore perfectible et surtout sa présentation au moment des

comités de suivi pourrait être plus dynamique.

Concernant l’ARTAG, il n’y a toujours pas d’outil spécifique pour faire circuler et remonter

l’information concernant la vie sur l’aire. Nous fonctionnons, la plupart du temps, par mail

adressé au Grand Lyon et au gestionnaire concerné.

Cela dit, il nous semble intéressant de réfléchir à un outil pertinent pour faire remonter

des informations concernant les aires d’accueil de type « feuille de chou »

���� La visite sur l’aire en amont des comités :

Il semble utile pour que les acteurs prennent connaissance de l’état de l’aire. Les familles

regrettent que ce temps ne soit pas consacré à de l’échange avec eux et ont parfois

l’impression de subir et de ne pas comprendre le sens de cette visite. Même si l’agent de

développement informe systématiquement de ce passage, des acteurs présents, il se

réfère pour cela à l’invitation faite par le Grand Lyon qui stipule, la commune, le Grand

Lyon, le gestionnaire et l’ARTAG et parfois sont présents des acteurs qui ne sont pas

conviés, ce qui peut générer de la frustration voire de la tension de la part des voyageurs,

accentuée par l’absence d’échange.

Il serait pertinent de redéfinir de manière concertée les objectifs de cette visite ce qui

permettrait d’identifier les acteurs.

Page 58: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 58

L’IDENTIFICATION DES BESOINS EN TERMES

D’HABITAT

La mission de médiation et de coordination sociale sur les aires d’accueil du Grand Lyon

nous permet, entre autre, d’identifier les besoins en termes d’habitat des familles

stationnant de façon plus ou moins prolongée sur ces différents sites. L’agent de

développement, par sa présence hebdomadaire auprès de ces familles, favorise

l’émergence des besoins en relogement ou en amélioration des conditions d’habitat. Ce

dernier effectue un premier travail d’identification de ces besoins puis oriente vers le

chargé de mission Habitat les familles qui souhaitent entamer des démarches liées à

l’habitat (demandes de logement social, prêt caravane, etc.). Autrement dit, les

demandes des familles sont relayées au chargé de mission après chaque passage sur les

aires d’accueil. La prise de rendez-vous en permanence Habitat constitue la seconde

étape de ce processus. Elle nécessite la plupart du temps, en amont du rendez-vous, un

échange téléphonique avec les familles concernées ainsi qu’un échange entre l’agent de

développement et le chargé de mission afin d’identifier les premiers éléments de

diagnostic. A ce jour, environ soixante familles stationnant régulièrement sur les aires

d’accueil du Grand Lyon ont été reçues dans le cadre de cette permanence2. Enfin, le

traitement et le suivi des demandes par le chargé de mission sont largement facilités par

l’agent de développement qui est en contact régulier avec les familles stationnant sur ces

équipements.

Un enjeu majeur : le relogement des familles sédentaires

La création des aires d’accueil a permis d’amorcer un travail d’identification des

besoins des familles sédentaires. Il nous paraît de plus en plus évident aujourd’hui que le

bon fonctionnement des aires d’accueil passe notamment par une réelle prise en compte

des besoins en relogement de familles qui stationnent par défaut sur ces équipements,

faute de solutions d’habitat alternatives. Nous constatons que ces familles sont

régulièrement en dépassement de délai de séjour – voire jusqu’en situation d’expulsion –

ce qui tend à accroître les difficultés de gestion des aires d’accueil. Néanmoins, ces

familles ne s’inscrivent pas encore toutes dans des démarches de relogement ; c’est

pourquoi il nous semble primordial de poursuivre et d’accentuer ce travail d’émergence

des besoins en termes d’habitat en maintenant une présence accrue sur le terrain.

A ce jour, la moitié des ménages accompagnés dans le cadre de démarches de

relogement stationne de façon plus ou moins régulière sur les aires d’accueil du Grand

2 Ce qui représente la moitié des familles reçues en permanence Habitat en 2011 (au 28/11/2011).

Page 59: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 59

Lyon. Cela représente une vingtaine de ménages qui effectuent activement3 des

démarches de recherche de logement dans le parc social ou qui s’enregistrent

uniquement auprès du S.I.A.L afin de rendre visible leur demande de terrain familial ou

d’habitat adapté – ces dernières souhaitant conserver la caravane comme mode d’habitat

principal.

L’accompagnement de ces familles dans des démarches de relogement apparaît

complexe dans la mesure où leur demande s’inscrit dans l’immédiateté. En d’autres

termes, les familles reçues en permanence Habitat pensent pouvoir trouver une solution

de relogement dans un laps de temps très court. Par exemple, elles expriment souvent le

souhait d’intégrer un logement social « avant l’hiver » et ne conçoivent aucunement

d’attendre deux années ou plus avant d’obtenir un logement. L’écart entre ces

différentes temporalités tend souvent à décourager les familles à poursuivre des

démarches de relogement sur le moyen ou le long terme. Cet écart est d’autant plus

grand pour les familles qui recherchent une solution d’habitat alternative (autre que le

logement social classique) où les projets – quand ils parviennent à émerger – se dessinent

sur le très long terme. Ainsi, il est notamment difficile de leur faire comprendre l’intérêt

de renouveler chaque année leur demande auprès du S.I.A.L.

En 2011, quatre ménages stationnant sur les aires d’accueil du Grand Lyon ont reçu au moins une proposition de logement social :

- deux ménages (dont une personne âgée) ont été relogés dans le parc public

(circuit classique) dans un délai relativement court (5 et 15 mois) sur des

communes situées dans le périmètre du Grand Lyon ;

- deux autres ménages (personnes âgées) ont refusé la ou les propositions de

logement social suite au dépôt d’un recours DALO. Parmi ces deux ménages,

un seul poursuit actuellement la recherche de logement social classique et

avait refusé la proposition de logement à cause de sa localisation. L’autre

ménage a abandonné ses démarches car il n’était finalement pas prêt à

intégrer un logement « classique ».

L’expérience de ce dernier ménage nous montre que les besoins des familles s’inscrivent

dans un temps donné et qu’ils peuvent être amenés à évoluer. Cette expérience révèle

également la difficulté qu’ont les Voyageurs à se projeter dans ce type d’habitat et

souligne ainsi l’importance d’un accompagnement social lié au logement (de la recherche

jusqu’au maintien dans le logement).

3 Nous entendons par cet adverbe le fait que les familles renouvellent tous les ans leur demande et portent une attention particulière à son suivi, en lien avec le chargé de mission Habitat et l’agent de développement.

Page 60: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 60

Retour sur une expérience de terrain : la recherche d’une solution d’habitat pour un groupe

familial stationnant sur l’aire d’accueil de Meyzieu

Suite à une expulsion de l’aire d’accueil de Meyzieu en janvier 2011 pour dépassement de

délai, ce groupe familial – originaire de Pusignan – séjourne à nouveau sur cette aire

depuis mai 2011 et demeure en attente d’une solution de relogement malgré les

démarches effectuées jusque-là avec l’aide de l’ARTAG (renouvellement de l’inscription

au SIAL, dépôt d’un recours DALO rejeté4, courriers aux élus, etc.). Nous avons interpelé

les autorités compétentes en septembre dernier dans le but de réactiver et de poursuivre

les pistes de relogement énoncées lors du groupe de travail du 25 janvier 2011 (en

présence du Conseil général, du Grand Lyon et de l’ARTAG) dans la mesure où leur délai

de séjour arrivera à terme en février 2012.

Faute de réponse à leurs besoins en termes d’habitat, cette famille se trouvera à nouveau

confrontée à une procédure d’expulsion.

Vers une amélioration des conditions d’habitat sur les aires d’accueil :

le prêt Caf et le microcrédit

La création des aires d’accueil, et leur multiplication dans la période récente, a certes

contraint les Voyageurs à stationner dans cet espace mais a tout de même contribuer à

leur procurer un minimum de confort grâce à l’accès direct aux fluides (eau et électricité)

ainsi qu’à la mise à disposition d’un bloc sanitaire individualisé.

L’acquisition ou le renouvellement de caravane s’inscrit dans le prolongement de ce

processus d’amélioration des conditions d’habitat. En effet, la caravane – constituant la

résidence principale et l’habitat permanent de ces familles – reste un poste de dépense

important pour les ménages aux revenus modestes. A ce jour, nous parvenons à mobiliser

deux dispositifs d’emprunt pour satisfaire les besoins d’achat de caravane de ces

familles :

Le prêt caravane de la Caf du Rhône :

Dispositif de prêt à taux zéro, mis en place par la Caf de Lyon depuis 2003, en partenariat

avec l’ARTAG. Il reste l’outil financier le plus intéressant pour les ménages souhaitant

acquérir une caravane et répondant aux critères établis par la Caf (être allocataire de la

Caf du Rhône, avoir au minimum 2 enfants de – de 15 ans, ne pas avoir de créances trop

importantes). Les ménages peuvent accéder à un prêt maximum de 6.000€,

remboursable sans intérêt sur 60 mois (voire 72 mois). Le montant du prêt a augmenté de

4 Rejet de la commission pour les motifs suivants : la demande de la famille ne concerne pas un logement « classique » ; la commission n’est pas compétente dans l’attribution d’un terrain familial.

Page 61: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 61

1.500€ au mois de juillet 2011 ce qui permet aujourd’hui aux familles d’acheter des

caravanes en meilleur état. Ce dispositif contribue directement à l’amélioration des

conditions d’habitat des familles du Voyage tout en contribuant à maintenir l’équilibre

financier de ces ménages. Depuis sa mise en place, on note globalement une hausse

constante des demandes. En 2011, 20 ménages stationnant sur les aires d’accueil du Grand

Lyon ont bénéficié de ce prêt d’honneur pour financer l’achat d’une caravane à usage

d’habitation (sur 40 ménages accompagnés).

Bien que ce dispositif facilite l’acquisition ou le renouvellement de caravane, il n’est pas

ouvert à l’ensemble des familles désireuses d’acheter une nouvelle caravane. En effet,

l’Artag est sollicité par des familles qui ne bénéficient pas d’allocations familiales et qui ne

peuvent donc pas prétendre à un prêt d’honneur auprès de la Caf du Rhône. Les

personnes célibataires ou les couples n’ayant qu’un enfant à charge et/ou les personnes

âgées sont principalement concernées.

Le microcrédit :

C’est pourquoi, depuis la fin de l’année 2010, nous avons commencé à développer un

partenariat avec les Restaurants du Cœur et l’association Parcours Confiance – organisme

de microcrédit soutenu par la Caisse d’Epargne – afin de permettre à ces familles de

concrétiser leur projet d’habitat grâce à l’obtention de prêts (de 300 à 3000 euros) à un

taux particulièrement attractif, indexé sur le livret A (2,25%). Ce prêt représente une réelle

alternative pour les familles qui sont souvent contraintes de souscrire des prêts via des

organismes de crédit très onéreux. A ce jour, cinq ménages stationnant sur les aires

d’accueil du Grand Lyon ont été accompagnés dans le cadre de ce dispositif pour l’achat

d’une caravane. Nous avons expérimenté ce dispositif sur l’année 2011, l’enjeu étant de

l’élargir à d’autres familles. La signature d’une convention avec l’association Parcours

Confiance est prévue pour le 1er trimestre 2012.

Page 62: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 62

LA DIMENSION SCOLARISATION

Depuis plusieurs années, l'émergence des aires d'accueil et plus largement la réalisation

des habitats sédentaires ont permis une stabilité de stationnement qui a généré une

amélioration de la scolarisation en maternelle et en primaire. Cependant, pour certains

groupes familiaux, nous constatons toujours une résistance forte face à une intégration

en école traditionnelle.

La scolarisation au second degré n'est toujours pas investie. Il y une forte démobilisation

dès l'entrée au collège. Que ce soit sur les aires d'accueil ou sur les terrains sédentaires, la

déscolarisation et la rupture scolaire sont toujours d'actualité. Il s'agit donc de lutter

autant pour le maintien dans l'école, que pour l'accès à cette même scolarité.

Dans le cadre de la mission de Médiation coordination sociale, la dimension scolarisation

est présente, elle se limite à une information auprès des familles quant aux modalités

d’inscription, quant à l’obligation scolaire et les risques encourus par les familles qui ne

scolarisent pas leurs enfants. Si une demande est exprimée par une famille ou un besoin

repéré par l’agent de développement alors il interpelle le chargé de mission scolarisation.

La mission du chargé de mission scolarisation : L’objectif de l’ARTAG est de favoriser une meilleure scolarisation des enfants du voyage.

Pour y parvenir, l’ARTAG joue le rôle de passerelle entre les gens du voyage et les

institutions. L’efficacité de son travail s’appuie sur sa proximité avec le monde Voyageur

et sur une relation étroite avec l’Éducation Nationale. En ce sens, elle œuvre pour que les

éléments d’incompréhension des uns et des autres s’effacent pour laisser place à une

scolarisation acceptée et efficace.

L’agent de développement et le chargé de mission scolarisation, travaillent en binôme

autour de situations locales diagnostiquées soit par les équipes éducatives ou sociales,

soit par l’agent de développement lui-même.

Notre méthodologie sur les aires d’accueil :

Dans le cadre de notre mission de médiation sur les aires d’accueil l’agent de

développement de l’ARTAG se rend au minimum chaque semaine sur l’aire d’accueil.

Il interpelle le chargé de mission scolarisation chaque fois que nécessaire pour rencontrer

les familles, faire le diagnostic de leurs besoins, les accompagner dans leurs démarches

d’inscription et faciliter la présence à l’école en lien avec les services de l’Education

Page 63: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 63

Nationale et des collectivités concernées. Certaines familles sollicitent directement le

chargé de mission scolarisation.

Les acteurs et les partenaires : Dans le département du Rhône, sur les aires d'accueil, les différents acteurs agissant sur la thématique «scolarité des enfants du voyage» sont les suivants :

- L’Inspection académique et ses représentants institutionnels. Ils sont les

maîtres d’ouvrages et les pilotes de la scolarisation.

- Le CNED pour la scolarisation des enfants du voyage itinérants.

- Les Communes qui ont à charge le respect de l'obligation scolaire sur leur

territoire en matière de scolarisation.

- Le Conseil Général, dans le cadre de ses missions de protection de l’enfance.

- L’ARTAG, qui a une mission d’accompagnement des Gens du Voyage pour

faciliter leur scolarisation et l’accès aux savoirs.

Les objectifs : L’objectif général en matière de scolarisation est de favoriser une scolarisation pleine et

entière des enfants du voyage dans le respect de leur culture et du cadre scolaire. Pour ce

faire nous devons :

• Faire évoluer la vision qu’ont les gens du voyage de l’Ecole et la vision qu’ont les

professionnels des gens du voyage

• Soutenir les familles en les aidant à lever les obstacles empêchant une scolarité

continue et de bonne qualité

• Soutenir les enseignants en les aidant à lutter contre le décrochage scolaire de ces

élèves

• Plus particulièrement les objectifs prioritaires de cette mission se déclinent en fonction des modes de vie particuliers des différents groupes :

• Améliorer qualitativement la scolarisation en primaire et infléchir le phénomène de

déscolarisation précoce des enfants au collège pour les familles semi-sédentaires

Page 64: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 64

résidant sur les aires d'accueil. Cet objectif se traduit par d’une part, des actions de

médiations scolaires individuelles et collectives entre les familles et les enseignants,

et d’autre part par la mise en place d’actions extérieures à l’école qui favorisent la

scolarisation des enfants : (aide aux devoirs, accès aux loisirs, activités favorisant une

ouverture culturelle …)

• Permettre aux enfants grands-itinérants d’accéder à une scolarisation primaire

continue et à un accès au collège et/ou une scolarisation au Cned justifiée et efficace.

Dans ce cadre notre action consiste dans l’accompagnement et la sensibilisation des

familles concernant les démarches pour accéder à une scolarisation compatible avec

leur mode de vie.

Cette action doit se dérouler dans le cadre d’un travail partenarial avec l'Education Nationale. Nous utilisons la connaissance que nous avons des familles grâce au travail quotidien et de proximité sur les lieux de vie des gens du voyage. Nous intervenons sur toutes les aires d’accueil du Rhône ce qui favorise la continuité des suivis individuels des familles qui circulent sur celles-ci.

Nos Outils :

���� La proximité

En matière de scolarisation, la communauté des gens du voyage est en pleine mutation.

Pour l'accompagner, l'outil le plus prégnant est sans nul doute « la proximité » que nous

pouvons entretenir avec les familles. La présence hebdomadaire de l’agent de

développement sur les aires d’accueil et le suivi individuel et/ou collectif du chargé de

mission scolarisation favorise ce lien avec la communauté des gens du voyage.

���� La médiation

Sur la base de ce lien cité précédemment, la médiation reste la pierre angulaire de notre

action pour arriver à une scolarité adaptée et acceptée autant par les familles que par

l’établissement scolaire. Cette médiation se fait le plus souvent à la demande des familles

et parfois à la demande de l’Institution. Toutefois la médiation souffre du manque d’un

« cadre d'action » bien définit entre l'ARTAG et l’Éducation Nationale. Une convention

entre ces deux parties permettrait d'informer et de justifier l'action de l'ARTAG auprès

des écoles et des familles.

���� La connaissance des différents dispositifs de scolarisation :

Pour traiter les difficultés scolaires spécifiques propres à chaque situation, le chargé de

mission scolarisation s'appuie sur une connaissance approfondie des différents dispositifs

Page 65: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 65

mis en place par l'Éducation Nationale :

• les classes avec des pédagogies adaptées avec des dispositifs EDV (Enfant Du

Voyage)

• les accompagnements individuels des élèves en difficultés avec les Auxiliaires de

Vie Scolaire…

• les structures éducatives comme le RASED : Réseau d’ Aides Spécialisées aux

Enfants en Difficultés

• les structures relevant de l'enseignement spécialisé : CLIS (Classe pour Inclusion

Scolaire), ULIS (Unité Localisée pour l'Inclusion Scolaire), IME (Institut Médico-

Educatif)...

• Le soutien scolaire dispensé par l'Éducation Nationale

• les enseignements adaptées tels que : les SEGPA (Section Enseignement Général

et Professionnel Adapté), les CLIN (Classe d’Initiation), les CLA (CLasse

d'Adaptation)

• Les dispositifs relais de l'Education National avec les « Ateliers Relais », « les classes

relais » pour les collégiens rentrés dans un processus de rejet de l’institution

scolaire.

���� La Scolarisation au Cned : Centre National d’Enseignement à Distance :

En termes de scolarisation, la médiation se fait le plus souvent dans le cadre de

l’instruction des dossiers Cned lors de rendez-vous pour la constitution du dossier de

demande. Le Cned assure des cours par correspondance à tous les niveaux de

l'enseignement scolaire. Avant l’établissement de ce dossier, nous réalisons un diagnostic

qui nous amène à une préconisation d’orientation, parfois différente de celle initialement

choisie par la famille.

Par la suite, l’Inspection Académique valide ou invalide la demande. Lors de cette

réponse, nous accompagnons aussi les familles soit :

• vers un soutien méthodologique pour suivre les cours du CNED si l’avis est positif

• vers une réintégration dans le système scolaire ordinaire si l’avis est négatif

L’Inspection Académique du Rhône refuse systématiquement le CNED pour les familles

qui ne peuvent pas justifier leur itinérance. Une présence prolongée sur une aire d’accueil

et/ou une mobilité réduite sur le même secteur géographique ne permet pas l’obtention

du scolarisation via le CNED dans le Rhône. Par contre, lorsque les demandes sont faites

dans d’autres académies, l’avis positif est retenu car le seul fait de se déclarer « gens du

Page 66: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 66

voyage » valide l'inscription.

���� Groupe de travail local sur la scolarisation :

Depuis quelques années des groupes de travail sur le thème de la « scolarisation des

enfants du voyage » émergent de manière locale sur différentes communes du

département du Rhône. En 2011, sur le territoire du grand Lyon, trois groupes de ce type

ont été mis en place et ce sur la ville de Lyon dans les arrondissements du 7ème, du 9ème et

sur la commune de Chassieu. Ces groupes émanent des comités des suivis des aires

d’accueil. La rencontre et l’échange entre les différents acteurs concernés ont engendré

l'établissement d'un protocole d’action sur Lyon et la mise en place d'un

accompagnement à la scolarité en partenariat avec le Centre Social de Gerland situé sur

Lyon 7 (cf. annexes).

���� L’accompagnement individuel des familles :

Pour répondre aux besoins des familles et des partenaires, une permanence scolarité gérer

par le chargé de mission a été mise en place tous les jeudis au siège de l'association, à

Villeurbanne. Cette action permet d’effectuer un suivi individuel des familles pour les

démarches liées à la scolarisation de leurs enfants. Dans certaines conditions des visites à

domicile sont également possible par le chargé de mission.

Page 67: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 67

Les tableaux ci-après rendent compte du nombre d’enfants accompagnés par le chargé de mission par aire d’accueil et par classe d’âge.

Aires D’Accueil

Nb d'enfants

non scolarisés

après information de la famille

de la procédure

d'inscription

Ages des enfants

Accompagnement du Chargé de mission Scolarisation

Scolarisés

Non Scolarisés

Mat. Primaire Collège Lycée

0-6

an

s

6-1

2 an

s

12-1

6 a

ns

> 16

an

s

Mat

ern

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C

lass

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aire

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CLI

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elle

Pri

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Ap

pre

nti

ssag

e

BRON 3 3 1 1 1 CALUIRE 4 3 1 1 2 1 CHASSIEU 2 2 2 CRAPONNE 8 2 3 3 1 3 3 1 DARDILLY 1 1 1 ECULLY 1 1 1 FRANCHEVILLE LYON FEYZIN 32 2 20 10 1 2 4 1 1 2 14 7 GRIGNY 2 2 1 1 LYON 9 MEYZIEU 3 2 1 2 1 NEUVILLE 2 2 2 RILLIEUX 3 1 2 1 1 1 ST GENIS LAVAL

5 2 3 1 1 3

ST PRIEST 2 1 1 1 1

Page 68: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 68

VAULX EN VELIN

11 2 3 6 2 2 2 4 1

VENISSIEUX 10 4 6 1 2 4 3

TOTAL 89

6 35 45 3 4 8 9 8 2 1 24 1 1 18 12 1

7% 39% 51% 3% 47% 53% 30% 70%

63% 35%

Répartition des Enfants Scolarisés (63%) Primaire Collège

Classe Ordinaire Classe Spécialisée Classe Ordinaire Classe Spécialisée CNED

47% 53% 23% 8% 70%

Page 69: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 69

Il nous permet d’observer que la majorité des interventions concerne les jeunes en âge d’être au collège (50% des suivis), puis dans une moindre mesure les enfants en âge d’être scolarisés au primaire (39% des suivis). Les autres enfants n’étant pas soumis à l’obligation scolaire ne sont que faiblement représentés. Sur les 89 suivis présentés, la médiation a abouti à une scolarisation pour 63% d’entre eux. Les autres n’ont pu être scolarisé car soit ils ont quitté le terrain avant une scolarisation effective, soit les familles étaient fortement opposées à la scolarisation des enfants. Dans ce dernier cas, nous avons proposé l’outil « animation » pour sensibiliser autrement les familles aux apports de l’école. En ce qui concerne les demandes attenantes à une scolarisation au collège, la majorité des réponses apportées se solde par une scolarité au Cned pour près de 70% des 24 dossiers suivis. Ce mode de scolarisation est surreprésenté parmi les familles itinérantes mais constitue dans la réalité une scolarité par défaut. Cependant, 30% des enfants suivis ont été scolarisés dans les collèges, avec 22% en classe ordinaire et 8% en classe spécialisée (Segpa, ULIS..). Les élèves ont en général un faible niveau scolaire (sans maîtrise de la lecture et de l’écriture) avec peu de perspectives d’accès à une formation professionnelle. Malgré ce besoin d’une scolarisation adaptée, ils sont majoritairement inscrits dans la section générale car il n’existe pas ou peu de dispositifs permettant de répondre à leur très faible niveau scolaire. Il est très difficile de trouver des places dans un cursus spécialisé en cours d’année et les démarches administratives sont longues et fastidieuses. Sur les aires d’accueil de Lyon Feyzin et de Vénissieux des groupes familiaux ont l’habitude de stationner. Ils sont reconnus pour être éloignés de tous types de scolarisation que ce soit primaire ou secondaire. Mis à part ces groupes précis, nos interventions se focalisent sur essentiellement sur l’accès à une scolarisation au collège. Pour expliquer le fait que le cursus scolaire des voyageurs s'arrête fréquemment à la fin du primaire, nous pouvons avancer au moins trois raisons : les acquis scolaires insuffisants, le manque d’intérêt de poursuivre des études au-delà de l’apprentissage du « lire, écrire, compter » dans la communauté et la représentation du collège comme lieu peu sécurisant. Le cadre de l’obligation scolaire s’est fait ressentir fortement à l’annonce de la Loi du 28 Septembre 2010 qui vise à lutter contre l'absentéisme scolaire et qui donne la possibilité de suspendre, et dans certains cas supprimer les allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire d'un enfant mineur. Par rapport à cette loi, notre rôle a été d'expliquer le contenu, la procédure de celle-ci et de répondre aux nombreuses inquiétudes des voyageurs. Dans un premier temps, en ce début de l’année 2011 les familles dont les enfants montraient une scolarité en pointillé, avaient de grandes craintes ; mais petit à petit ces craintes se sont estompées car l’application de la Loi n’est pas effective. Pour faire ressentir le cadre de l’obligation scolaire, l’ARTAG s’est donc appuyée sur le fait que chaque commune doit veiller à ce que tous les enfants soient scolarisés. C’est en ce sens que nous avons participé à des groupes de travail et de réflexion avec l’arrondissement de Lyon7 et Lyon 9. Les protocoles d’action qui ont découlé de ces

Page 70: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 70

rencontres ont permis d’inscrire un mode de fonctionnement entre l’ARTAG, La ville de Lyon et l’Ecole pour favoriser la scolarisation dans les écoles de secteurs.

CONCLUSION ET PRECONISATIONS 2012 La mise en place de la loi Besson a agi non seulement sur le mode de vie mais aussi en ce qui concerne la vision du monde des gens du voyage. En effet, elle leur permet d'acquérir un espace-temps propice à une autre organisation de la vie. Jusqu'alors les conditions de vie précaires des gens du voyage ne leur permettaient pas d'envisager autre chose que l'instant présent. Par ailleurs, l'organisation scolaire n'est pas adaptée à la vie itinérante et le Cned fonctionne comme un vrai « rival »de l'enseignement classique. Ces deux types d'enseignements, à ce jour, ne sont pas techniquement compatibles. Pour le secondaire, des difficultés subsistent, il y a toujours une forte démobilisation dès l’entrée au collège. Que ce soit sur les aires d’accueil ou sur les terrains sédentaires, la déscolarisation et la rupture scolaire sont toujours d’actualité. Il s’agit donc de lutter autant pour le maintien dans l’école, que pour l’accès à cette même scolarité. Pour ce faire, la scolarité nécessite l’existence d’un cadre et surtout de son animation. De plus, les Voyageurs comme tous les acteurs autours de la scolarité des Gens du Voyage, doivent s’interroger sur leur méthode d’apprentissage pour les générations à venir. En effet certains jeunes désirent affiner et valider leurs compétences professionnelles déjà acquises dans le cadre du cercle familial, très rarement par l'intermédiaire des missions locales, jamais dans le système scolaire classique dans lequel ils ont du mal à se reconnaître. Cette mutation nécessaire marquera une prise de conscience des voyageurs de la nécessité de faire face aux nombreuses évolutions de leurs besoins et de la difficulté de plus en plus grande et de les satisfaire dans le cadre de leurs repères communautaires desquels ils ont toujours été dépendants. Mais c'est aussi grâce à leur capacité d'adaptation que les gens du voyage ont su traverser l'histoire sans perdre leur culture, il s'agit aujourd'hui pour eux de réfléchir à leur positionnement par rapport à l'accès aux savoirs pour définir un nouveau mode d'adaptation qui leur donnera la possibilité encore une fois d'adapter leur mode de vie sans le perdre. Afin de recueillir le positionnement des gens du voyage par rapport à l'école et plus largement l'accès aux savoirs, nous envisageons pour l'année prochaine de recueillir la parole des gens du voyage pour comprendre les représentations et les faire partager. En effet, selon nous, cette compréhension fait défaut et engendre de nombreux malentendus et échec de part et d'autre. A notre connaissance ces représentations n'ont jamais été abordées avec les voyageurs. Elles pourraient pourtant être utiles au système éducatif en général pour mieux ajuster son offre de services aux gens du voyage. Parallèlement à cette préconisation, nous poursuivrons notre investissement au sein des groupes de travail locaux sur la thématique de la scolarisation tout en essayant de les élargir au niveau du département.

Page 71: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 71

Pôle Développement social

// L’ACCOMPAGNEMENT A LA

SCOLARISATION La thématique scolarisation est traitée au sein de l’association par le « chargé de mission de scolarisation » qui travaille en lien avec les agents de développement qui ont une mission de médiation coordination sociale sur les aires d’accueil à l’échelle du département du Rhône. L’objectif de l’ARTAG est de favoriser une scolarisation pleine et entière des enfants du voyage. Pour y parvenir, l’ARTAG tient un rôle de passerelle entre les gens du voyage et les institutions. La spécificité de notre travail s’appuie sur un travail de proximité auprès des gens du voyagée, sur une relation étroite avec l’Éducation Nationale. En ce sens, elle œuvre pour que les éléments d’incompréhension des uns et des autres s’effacent pour laisser place à une scolarisation acceptée et efficace.

Les objectifs : L’objectif général en matière de scolarisation est de favoriser une scolarisation pleine et entière des enfants du voyage dans le respect de leur culture et du cadre scolaire. Pour ce faire nous devons : • Faire évoluer la vision qu’ont les Gens du Voyage de l’Ecole et la vision qu’ont les

professionnels des Gens du Voyage.

• Soutenir les familles en les aidant à lever les obstacles empêchant une scolarité

continue et de bonne qualité.

• Soutenir les enseignants en les aidant à

lutter contre le décrochage scolaire de

ces élèves.

• Plus particulièrement les objectifs

prioritaires de cette mission se déclinent

en fonction des modes de vie particuliers

des différents groupes.

Page 72: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 72

• Améliorer qualitativement la scolarisation en primaire et infléchir le phénomène de

déscolarisation précoce des enfants au collège pour les familles semi-sédentaires

résidant sur les aires d'accueil. Cet objectif se traduit par d’une part, des actions de

médiations scolaires individuelles et collectives entre les familles et les enseignants, et

d’autre part par la mise en place d’actions extérieures à l’école qui favorisent la

scolarisation des enfants : (aide aux devoirs, accès aux loisirs, activités favorisant une

ouverture culturelle …)

• Permettre aux enfants grands-itinérants d’accéder à une scolarisation primaire

continue et à un accès au collège et/ou une scolarisation au Cned justifiée et efficace.

Dans ce cadre notre action consiste dans l’accompagnement et la sensibilisation des

familles concernant les démarches pour accéder à une scolarisation compatible avec

leur mode de vie.

Cette action doit se dérouler dans le cadre d’un travail partenarial avec l'Education

Nationale. Nous utilisons la connaissance que nous avons des familles grâce au travail

quotidien et de proximité sur les lieux de vie des gens du voyage. Nous intervenons sur

toutes les aires d’accueil du Rhône ce qui favorise la continuité des suivis individuels des

familles qui circulent sur celles-ci.

NOS OUTILS

La proximité :

En matière de scolarisation, la communauté des gens du voyage est en pleine mutation.

Pour l'accompagner, l'outil le plus prégnant est sans nul doute « la proximité » que nous

pouvons entretenir avec les familles. La présence hebdomadaire de l’agent de

développement sur les aires d’accueil et le suivi individuel et/ou collectif du chargé de

mission scolarisation favorise ce lien avec la communauté des gens du voyage.

La médiation :

Sur la base de ce lien cité précédemment, la médiation reste la pierre angulaire de notre

action pour arriver à une scolarité adaptée et acceptée autant par les familles que par

l’établissement scolaire. Cette médiation se fait le plus souvent à la demande des familles

et parfois à la demande de l’Institution. Toutefois la médiation souffre du manque d’un

« cadre d'action » bien définit entre l'ARTAG et l’Éducation Nationale. Une convention

entre ces deux parties permettrait d'informer et de justifier l'action de l'ARTAG auprès

des écoles et des familles.

Page 73: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 73

La connaissance des différents dispositifs de scolarisation

Pour traiter les difficultés scolaires spécifiques propres à chaque situation, le chargé de

mission scolarisation s'appuie sur une connaissance approfondie des différents dispositifs

mis en place par l'Éducation Nationale :

• les classes avec des pédagogies adaptées avec des dispositifs EDV (Enfant Du

Voyage)

• les accompagnements individuels des élèves en difficultés avec les Auxiliaires de

Vie Scolaire…

• les structures éducatives comme le RASED : Réseau d’ Aides Spécialisées aux

Enfants en Difficultés

• les structures relevant de l'enseignement spécialisé : CLIS (Classe pour Inclusion

Scolaire), ULIS (Unité Localisée pour l'Inclusion Scolaire), IME (Institut Médico-

Educatif)...

• Le soutien scolaire dispensé par l'Éducation Nationale

• les enseignements adaptées tels que : les SEGPA (Section Enseignement Général

et Professionnel Adapté), les CLIN (Classe d’Initiation), les CLA (CLasse

d'Adaptation)

• Les dispositifs relais de l'Education National avec les « Ateliers Relais », « les classes

relais » pour les collégiens rentrés dans un processus de rejet de l’institution

scolaire.

La Scolarisation au Cned : Centre National d’Enseignement à Distance

En termes de scolarisation, la médiation se fait le plus souvent dans le cadre de

l’instruction des dossiers Cned lors de rendez-vous pour la constitution du dossier de

demande. Le Cned assure des cours par correspondance à tous les niveaux de

l'enseignement scolaire. Avant l’établissement de ce dossier, nous réalisons un diagnostic

qui nous amène à une préconisation d’orientation, parfois différente de celle initialement

choisie par la famille.

Par la suite, l’Inspection Académique valide ou invalide la demande. Lors de cette

réponse, nous accompagnons aussi les familles soit :

• vers un soutien méthodologique pour suivre les cours du CNED si l’avis est positif

• vers une réintégration dans le système scolaire ordinaire si l’avis est négatif

L’Inspection Académique du Rhône refuse systématiquement le CNED pour les familles

qui ne peuvent pas justifier leur itinérance. Une présence prolongée sur une aire d’accueil

et/ou une mobilité réduite sur le même secteur géographique ne permet pas l’obtention

du scolarisation via le CNED dans le Rhône. Par contre, lorsque les demandes sont faites

dans d’autres académies, l’avis positif est retenu car le seul fait de se déclarer « gens du

voyage » valide l'inscription.

Page 74: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 74

Groupe de travail local sur la scolarisation :

Depuis quelques années des groupes de travail sur le thème de la « scolarisation des

enfants du voyage » émergent de manière locale sur différentes communes du

département du Rhône. En 2011, sur le territoire du grand Lyon, trois groupes de ce type

ont été mis en place et ce sur la ville de Lyon dans les arrondissements du 7ème, du 9ème et

sur la commune de Chassieu. Ces groupes émanent des comités des suivis des aires

d’accueil. La rencontre et l’échange entre les différents acteurs concernés ont engendré

l'établissement d'un protocole d’action sur Lyon et la mise en place d'un

accompagnement à la scolarité en partenariat avec le Centre Social de Gerland situé sur

Lyon7 (cf. annexes).

L’accompagnement individuel des familles :

Pour répondre aux besoins des familles et des partenaires, une permanence scolarité

gérer par le chargé de mission a été mise en place tous les jeudis au siège de l'association,

à Villeurbanne. Cette action permet d’effectuer un suivi individuel des familles pour les

démarches liées à la scolarisation de leurs enfants. Dans certaines conditions des visites à

domicile sont également possible par le chargé de mission.

⇒ Au cours de l’année 2011, l’ARTAG a accompagné plus particulièrement 130 enfants

en difficultés pour l’accès ou le maintien à la scolarisation. Ces situations

problématiques ont nécessité plusieurs interventions du chargé de mission

scolarisation de l’ARTAG. La présentation du résultat de ces travaux ne sera donc

qu’une vision parcellaire de la scolarisation chez les gens du voyage car seules les

familles touchées par la déscolarisation, l’absentéisme…seront représentées. A

défaut des familles qui scolarisent régulièrement leurs enfants sans complications

particulières.

Ainsi, les diagrammes suivants ne représenteront en aucun cas une photographie de la

scolarisation chez les gens du voyage mais une représentation de la difficulté des

voyageurs pour s’intégrer dans les écoles traditionnelles. La répartition de ces

sollicitations est homogène entre les sédentaires, les itinérants locaux et les Itinérants.

Nous entendons par « itinérant locaux » les voyageurs dont le « polygone de vie*» se

construit avec des déplacements fréquents sur un territoire restreint dans le même

département ou les départements limitrophes. « Les Itinérants » sont quant eux

susceptibles de changer régulièrement de région sur le territoire national, ils ont un

polygone de vie beaucoup plus étendu.

* « Polygone de vie » : terme utilisé par le géographe Jean-Baptiste Humeau pour définir le fait que les familles se déplacent toujours dans un même secteur : le polygone de vie

Page 75: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 75

a) Répartition des 130 dossiers scolarisation traités en 2011 à l’ARTAG, en fonction du mode de vie des familles

Diagramme 1

Les difficultés de stationnement ont souvent été un argument de poids pour justifier une

scolarisation en pointillé ou même une absence totale de scolarisation. Aujourd’hui alors

que ce problème est de plus en plus solutionné, il s’agit de travailler en proximité avec les

Gens du Voyage pour permettre celle-ci. De nombreux projets sédentaires ainsi que de

nombreuses ouvertures d’aires d’accueil ont vu le jour. Le Rhône comptabilise 24 aires

d’accueil. En 2011, l’ARTAG est intervenu sur l’ensemble de ces aires ainsi qu’auprès des

voyageurs sédentaires qu’ils soient en habitat diffus ou en habitat adapté.

Le diagramme 1 montre, que cette amélioration au niveau de l’habitat n’a pas solutionné

la problématique de la scolarisation. Les sédentaires représentent toujours 1/3 des

demandes exprimées auprès de l’ARTAG.

b) Répartition des 130 dossiers scolarisation traités en fonction de l’âge scolaire.

Diagramme 2

Page 76: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 76

Le diagramme 2 nous permet d’observer que la majorité des interventions concerne les jeunes en âge d’être au collège (63% des suivis), puis dans une moindre mesure les enfants en âge d’être scolarisés au primaire 26% des suivis). Les autres enfants n’étant pas soumis à l’obligation scolaire ne sont que faiblement représentés. L’enseignement professionnel est ici représenté pour montrer les jeunes de plus de 16 ans qui se sont tournés vers l’ARTAG pour une poursuite de leur apprentissage dans le champ l’enseignement ordinaire (CAP, BEP…). c) Résultat de l’action de l’ARTAG sur les 34 dossiers suivis pour une scolarisation en primaire.

Diagramme 3

Bien que seules les situations problématiques soient représentées, force est de constater que la scolarisation au primaire s’effectue en majorité au sein de l’école traditionnelle pour 63% d’entre eux (classe ordinaire+ classe spécialisée) alors qu’elle ne représente que 33% des situations collège. Cet attrait pour l’école primaire s’explique par l’amélioration de l’habitat des gens du voyage et leur prise de conscience de la nécessité d’acquérir les savoirs de bases : lire, écrire et compter.

Cependant, il importe de noter que la scolarisation au Cned commence à refaire surface dans certains groupe familiaux alors quelle était en net recule depuis quelques années (12%). Ce nouvel intérêt pour une scolarisation à distance est de plus en plus sollicité par des groupes familiaux en prise avec le mouvement évangéliste.

Sur les 34 dossiers traités, 25% des enfants restent non scolarisé. Malgré de nombreuses tentatives de médiation, les familles et plus particulièrement les parents, restent réfractaires à une scolarisation traditionnelle et ne semblent pas ressentir l’obligation scolaire de la part des Institutions. Ils sont nostalgiques de dispositifs spécifiques tels que « les camions-écoles ». Ceux-ci leur permettaient (ou permettent, suivant le secteur géographique) de disposer d’une « initiation » à la scolarisation, à domicile, par l’intermédiaire d’enseignants du privé. Sur le territoire de Lyon 7, nous avons participé à la

Page 77: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 77

mise en place d’un groupe de travail sur la scolarisation des enfants du voyage. Lors de ces réunions nous avons défini et validé un protocole d’action entre la Mairie, l’ARTAG et l’Education Nationale pour favoriser la scolarisation des enfants du voyage de l’aire d’accueil de Lyon7-Feyzin. En parallèle de ce protocole, l’ARTAG gère une action d’accompagnement à la scolarité en partenariat avec le Centre Social de Gerland. Ces actions ont débuté à la fin de l’année 2011 et se poursuivront jusqu’en 2012. c) Résultat de l’action du chargé de mission sur les 83 dossiers suivis pour une

scolarisation au collège.

Diagramme 4

En ce qui concerne les demandes liées à une scolarisation au collège, la majorité des

réponses apportées se solde par une scolarité au Cned pour près de 48% des suivis. Ce

mode de scolarisation est surreprésenté parmi les familles itinérantes mais constitue dans

la réalité une scolarité par défaut. Lorsque l’Inspection Académique refuse l’inscription au

Cned car l’itinérance n’est pas prouvée, certaines familles choisissent une instruction à

domicile (6%) ou la déscolarisation (13%).

Toutefois, l’accompagnement de l’ARTAG a facilité la

scolarisation au collège de 33% des suivis, avec 19% en

classe ordinaire et 14% en classe spécialisée (Segpa,

ULIS..). Les élèves ont en général un faible niveau

scolaire avec peu de perspectives d’accès à une

formation professionnelle. Ils accèdent au collège, au

bénéfice de l’âge, sans avoir réussi à apprendre à lire

et écrire. Les enseignants qui les accueillent dans ces

classes où la lecture est normalement acquise se sentent démunis.

De nombreux jeunes sédentaires sont orientés en section SEGPA. Cette section, même si

elle ne permet pas de répondre directement à la problématique des voyageurs, présente

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l’avantage d’être plus « porteuse de sens » à leurs yeux car elle dispose d’une approche

plus professionnelle avec la découverte de métiers. Cette orientation ne peut être

envisagée que pour les sédentaires car les démarches administratives sont longues et

fastidieuses et ne correspondent pas au mode de vie itinérant.

Pour expliquer le fait que le cursus scolaire des voyageurs s'arrête fréquemment à la fin

du primaire, nous pouvons avancer au moins trois raisons : les acquis scolaires

insuffisants, le manque d’intérêt de poursuivre des études au-delà de l’apprentissage du

« lire, écrire, compter » dans la communauté et la représentation du collège comme lieu

peu sécurisant.

Le cadre de l’obligation scolaire s’est fait ressentir fortement à l’annonce de la Loi du 28

Septembre 2010 qui vise à lutter contre l'absentéisme scolaire et qui donne la possibilité

de suspendre, et dans certains cas supprimer les allocations familiales en cas

d'absentéisme scolaire d'un enfant mineur.

Par rapport à cette loi, notre rôle a été d'expliquer le contenu, la procédure de celle-ci et

de répondre aux nombreuses inquiétudes des voyageurs. Dans un premier temps, en ce

début de l’année 2011, les familles dont les enfants montraient une scolarité en pointillé,

avaient de grandes craintes ; mais petit à petit ces craintes se sont estompées car

l’application de la Loi n’est pas effective.

Pour faire ressentir le cadre de l’obligation scolaire, l’ARTAG s’est donc appuyée sur le fait

que chaque commune doit veiller à ce que tous les enfants soient scolarisés. C’est en ce

sens que nous avons participé à des groupes de travail et de réflexion avec

l’arrondissement de Lyon7 et Lyon 9. Les protocoles d’action qui ont découlé de ces

rencontres ont permis d’inscrire un mode de fonctionnement entre l’ARTAG, La ville de

Lyon et l’Ecole pour favoriser la scolarisation dans les écoles de secteurs. Tous les enfants

du voyage, au même titre que les enfants sédentaires, ont le droit à une scolarisation

pleine et entière.

d) Répartition de l’origine de la sollicitation en ce qui concerne les 130 situations suivies.

Pour pallier à cette difficulté d’intégration scolaire des enfants du voyage, l ’ARTAG est

souvent sollicitée par les familles et/ou les institutions pour mettre en place des

aménagements scolaires, des soutiens, pour prévenir et lutter contre le décrochage

scolaire. Depuis la perte du poste « chargé de mission scolarisation enfant du voyage »

créé au sein de l’Inspection Académique, les sollicitations des institutions scolaires auprès

de l’ARTAG ne cessent d’augmenter. (cf. diagramme 5).

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Diagramme 5

Il peut y avoir double sollicitation : Institution/Famille.

Les sollicitations ARTAG, représentent des actions « scolarisation » menées suite à un

diagnostic interne sans qu’il y ait eu une sollicitation de la part des familles ou des

institutions.

CONCLUSION ET PRECONISATIONS 2012 La mise en place de la loi Besson a agi non seulement sur le mode de vie mais aussi en ce qui concerne la vision du monde des gens du voyage. En effet, elle leur permet d'acquérir un espace-temps propice à une autre organisation de la vie. Jusqu'alors les conditions de vie précaires des gens du voyage ne leur permettaient pas d'envisager autre chose que l'instant présent. Par ailleurs, l'organisation scolaire n'est pas adaptée à la vie itinérante et le Cned fonctionne comme un vrai « rival »de l'enseignement classique. Ces deux types d'enseignements, à ce jour, ne sont pas techniquement compatibles. Pour le secondaire, des difficultés subsistent, il y a toujours une forte démobilisation dès l’entrée au collège. Que ce soit sur les aires d’accueil ou sur les terrains sédentaires, la déscolarisation et la rupture scolaire sont toujours d’actualité. Il s’agit donc de lutter autant pour le maintien dans l’école, que pour l’accès à cette même scolarité. Pour ce faire, la scolarité nécessite l’existence d’un cadre et surtout de son animation. De plus, les Voyageurs comme tous les acteurs autours de la scolarité des Gens du Voyage, doivent s’interroger sur leur méthode d’apprentissage pour les générations à venir. En effet certains jeunes désirent affiner et valider leurs compétences professionnelles déjà acquises dans le cadre du cercle familial, très rarement par l'intermédiaire des missions locales, jamais dans le système scolaire classique dans lequel ils ont du mal à se reconnaître. Cette mutation nécessaire marquera une prise de conscience des voyageurs de la nécessité de faire face aux nombreuses évolutions de leurs besoins et de la difficulté

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de plus en plus grande et de les satisfaire dans le cadre de leurs repères communautaires desquels ils ont toujours été dépendants. Mais c'est aussi grâce à leur capacité d'adaptation que les gens du voyage ont su traverser l'histoire sans perdre leur culture, il s'agit aujourd'hui pour eux de réfléchir à leur positionnement par rapport à l'accès aux savoirs pour définir un nouveau mode d'adaptation qui leur donnera la possibilité encore une fois d'adapter leur mode de vie sans le perdre. Afin de recueillir le positionnement des gens du voyage par rapport à l'école et plus largement l'accès aux savoirs, nous envisageons pour l'année prochaine de recueillir la parole des gens du voyage pour comprendre les représentations et les faire partager. En effet, selon nous, cette compréhension fait défaut et engendre de nombreux malentendus et échec de part et d'autre. A notre connaissance ces représentations n'ont jamais été abordées avec les voyageurs. Elles pourraient pourtant être utiles au système éducatif en général pour mieux ajuster son offre de services aux gens du voyage. Parallèlement à cette préconisation, nous poursuivrons notre investissement au sein des groupes de travail locaux sur la thématique de la scolarisation tout en essayant de les élargir au niveau du département.

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Pôle Développement social

// L’ACTION CULTURELLE

L’action culturelle a toujours été considérée comme un axe de travail essentiel pour

l’ARTAG. Elle vient en appui de façon complémentaire et transversale dans la politique

globale de lutte contre les discriminations des Gens du Voyage, lutte que mène l’ARTAG

depuis de nombreuses années.

Dans le contexte politique et économique actuel, si difficile pour les associations,

notamment pour les associations d’accompagnement et de défense des Gens du Voyage,

le maintien d’une action culturelle organisée peut être perçu comme un « luxe ».

⇒⇒⇒⇒ La dimension culturelle est indissociable de l’identité des Voyageurs et doit être

prise en compte. La méconnaissance ou la non prise en compte des traditions,

codes culturels ou encore de l’histoire de la communauté, entretient la

ségrégation et le rejet. Ainsi, de nombreuses actions d’information et de

sensibilisation sont menées par l’ARTAG auprès du grand public ; tout en

privilégiant la rencontre et l’échange.

⇒⇒⇒⇒ C’est aussi par la culture que le lien se crée avec les Voyageurs. La participation

des Voyageurs est la condition première à l’organisation d’évènements culturels,

et cela aussi bien au stade de l’écriture du projet, de sa conception, qu’à celui de

l’animation le jour de l’évènement.

⇒⇒⇒⇒ L’action culturelle c’est enfin et surtout celle qui s’adresse aux Voyageurs ; car

appréhender sa culture, son histoire, permet de s’identifier en tant qu’individu

appartenant à un groupe (famille, communauté…). Cela permet dans un second

temps de se resituer dans la société dite majoritaire.

« La culture, c'est la mémoire du peuple, la conscience collective de la continuité historique, le mode de penser et de vivre. »

Milan Kundera, "Journal Le Monde"

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NOS OBJECTIFS : ⇒ Développer auprès du grand public la

connaissance des cultures du Voyage, des

spécificités, conditions et mode de vie des

Gens du Voyage.

⇒ Provoquer la rencontre Voyageurs-Gadjé et favoriser les échanges ⇒ Encourager les Gens du Voyage à se saisir des moyens d’expression divers. ⇒ Promouvoir le travail de proximité et de

défense réalisé par l'association, avec la

participation active des Gens du Voyage.

⇒ Favoriser et développer l'accès aux offres culturelles pour les familles du Voyage.

Temoignage

«««« Lors de certains de mes déplacements sur Paris ou

sur Lyon pour ses actions culturelles, j’ai pu voir et rencontrer des représentants de l’Etat.

Grâce à leurs interventions, ils nous ont fait sortir de l’ombre, c’est vrai, mais ils doivent continuer et nous aider à poursuivbre notre combat, pour que l’on soit reconnu avec notre culture, nos droits en tant que

français à part entière. »»»»

Martine Duculty, VoyageuseMartine Duculty, VoyageuseMartine Duculty, VoyageuseMartine Duculty, Voyageuse....

L’action culturelle à l’ARTAG

• Festival Itinérances Tsiganes • Accompagnement de projets

auprès des Voyageurs • Centre de documentation • Evènements culturels

ponctuels • Actions de sensibilisation • Sorties culturelles

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LES ACTIONS CULTURELLES PONCTUELLES :

INFORMATION & SENSIBILISATION

Les actions mises en œuvre prennent des formes diverses, selon les demandes, les partenariats et les besoins, mais elles se déclinent toujours autour de ces objectifs : Sensibilisation, Information, Enrichissement par la rencontre et la diversité culturelle. La loi Besson a permis ces quatre dernières années le développement d’aires d’accueil sur différentes communes du département, plus exactement 24 aires d’accueil pouvant accueillir les gens du voyage itinérants. Parallèlement plusieurs terrains sédentaires en projet depuis quelques années ont vu le jour sur le département. L’accueil fait à ces nouvelles formes d’habitat n’a pas toujours été positif ; avant tout par méconnaissance ce qui génère fantasmes et phénomènes de rejet.

• Au-delà de l’imagerie traditionnelle de la gitane et du panier d’osier, il s’agit de faire valoir l’inscription territoriale d’une culture, d’une communauté.

• Aider les Gens du Voyage à s’organiser pour qu’ils témoignent eux-mêmes des richesses de leur culture, mais aussi de leurs conditions de vie et de leurs attentes.

⇒ Il s’avère que dans les communes où une information et une sensibilisation ont été organisées, ces peurs ont diminué rapidement et l’installation ou le projet de création a pu prospérer sans trop de difficultés.

Méthodologie :

⇒ Beaucoup d’actions sont menées suite à une sollicitation externe (structures locales culturelles, sociales, collectivités…) ⇒ La demande est ensuite évaluée par le chargé de mission pour apporter une réponse adaptée ⇒ Les Gens du Voyage sont mobilisés pour leur participation. ⇒ Mise en place de l’évènement – mobilisation d’artistes et/ ou création d'outils pour répondre aux besoins ⇒ Interventions en binôme : Voyageurs- Administrateurs ou salariés Gadjé

La table de presse ARTAG Favorise le premier contact avec le public Encourage l’échange de manière informelle Développe la prise d’informations

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La Médiation culturelle :

L'ARTAG est régulièrement sollicitée par des structures locales (sociales ou culturelles), pour participer à des manifestations sur le thème de la défense des droits de l'Homme et de la lutte contre les discriminations. D’autres rencontres sont également mises en place à la demande, sur des aspects plus culturels. Le mode rencontre-conférence autour de l’histoire, la culture et le mode de vie des Gens du Voyage est souvent adopté. Ces invitations sont généralement émises par des communes ou communautés de communes, lorsque ces dernières souhaitent organiser des moments forts autour de la question des Gens du Voyage de manière générale, ou pour accompagner ou anticiper l’ouverture d’un terrain à destination des Gens du Voyage (aire d’accueil, habitat adapté, terrain familial..)

� L’ARTAG est en effet fréquemment sollicitée pour intervenir lors de réunions

d'information sur l'implantation d’aires d’accueil ou de terrains sédentaires locatifs: expliquer la loi, les conditions d'accueil et sensibiliser sur le mode de vie des Gens du Voyage, permet d’anticiper et de neutraliser nombre de conflits.

� Dans le cadre de la médiation culturelle, différentes manifestations artistiques et culturelles peuvent alors proposées par l’ARTAG ; du stand d’information à la conférence, en passant par l’organisation de venue d’expositions thématiques, ou la venue d’artistes autour de l’art plastique, la musique ou le conte.

LE PARTENARIAT VILLE DE FEYZIN - ARTAG & LA LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS

C’est ainsi que la commune de Feyzin a sollicité l’ARTAG afin de l’accompagner dans la mise en place de différentes actions autour des Gens du Voyage et de la lutte contre les discriminations sur 2011. Ce partenariat était fondé autour de trois axes:

• Un temps de formation des acteurs de la ville, sur l’histoire, la culture et les

politiques publiques qui concernent les Gens du Voyage. (Qui a eu lieu sur 2012)

• La participation d’artistes du Voyage dans le cadre de la manifestation culturelle

annuelle de Feyzin : le Fort en Ballade. Ainsi, la famille DIAB a pu présenter son

spectacle de sensibilisation sur la culture manouche aux habitants de Feyzin. (Cf.

Itinérances Tsiganes)

• Enfin, la mise en place d’un projet artistique mêlant les familles gitanes de Feyzin

et le public du Centre social Mosaïque, autour des représentations et de la lutte

contre les discriminations.

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Pour cela nous avons fait appel de nouveau à l’artiste plasticien Gabi Jiménez, avec

lequel nous avons monté le projet artistique « A mi manera/A ma façon ».

Les objectifs de « A mi manera/ A ma façon » Le projet consiste à initier un rapprochement culturel entre la communauté des Gens du Voyage et les différentes cultures dites sédentaires, mais également un rapprochement intergénérationnel dans les familles. • Provoquer la rencontre culturelle, • Faire découvrir et partager la richesse de sa culture, • Travailler sur les représentations de chacun et ainsi briser les préjugés, • Promouvoir les différences et favoriser l’acceptation de celles-ci, • Favoriser l’implication des jeunes dans une dynamique culturelle collective, • (Re) découvrir ses racines et stimuler les échanges intergénérationnels.

Le public :

Le projet s’adressait en premier lieu aux jeunes issus de différentes cultures, dont les jeunes Gens du Voyage de Feyzin. Toutefois, par un travail d’enquête et de recherche auprès de leurs aînés, le projet a impliqué indirectement d’autres générations (parents).

⇒⇒⇒⇒ Ainsi, 11 enfants du voyage ont participé au projet et 18 enfants du centre social.

⇒⇒⇒⇒ 1 maman a contribué au recueil et 1 maman a assisté à la remise des livrets.

Le projet :

⇒⇒⇒⇒ Le projet a pris la forme d’un recueil élaboré par

Gabi Jiménez, à partir des mots, anecdotes, recettes, témoignages et définitions de mots en diverses langues, récoltés auprès des enfants du Voyage et des enfants du Centre social Mosaïque. Tout cela a été illustré par les jeunes avec le concours de certains parents.

L’artiste travaillant beaucoup autour des représentations et des discriminations, et appartenant lui-même à la communauté gitane, différents thèmes ont naturellement être abordés autour des questions de l’identité. Ainsi, les questions abordées avec les enfants étaient autour de :

La Culture, les origines : « D’où viens-tu ? » « Qui es-tu ? »

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Son mode de vie : « Comment vivent les Voyageurs ? Les sédentaires ? C’est comment la vie en caravane selon toi ?... » Son identité et celle de l’Autre : « Qui est ton voisin ? C’est quoi être un gitan, un algérien, italien, espagnol, turque…. ? (langue différente ? coutumes différentes ? repas différents… ?) Partage et valorisation de sa langue : « Comment dit-on en gitan, arabe, français, portugais ?… » Ses attentes : « Qui seras-tu plus tard ? Ton métier ? Où vivras-tu quand tu seras grand ? …»

Intervenants et moyens // - Sur l’ensemble des ateliers, 3 personnes sont intervenues dans l’encadrement

et l’animation pour accompagner l’artiste Gabi Jiménez : 1 animateur du centre social Mosaïque et 2 chargés de mission ARTAG (Animation et Culture).

- 1 navette pour le transport des enfants du terrain des Gens du Voyage a été mise en place par la commune.

- Le camion de l’ARTAG a été mobilisé pour l’atelier sur le terrain.

Déroulé du projet //

���� Première phase : Présentation du projet du livret aux participants par L’ARTAG.

⇒⇒⇒⇒ Deuxième phase : Animation des ateliers

avec les enfants

� 2 Ateliers menés en 2 groupes :

- Au centre de loisirs Mosaïque. - Sur le terrain des Gens du voyage.

Durant cet atelier, les deux premiers thèmes sont abordés : les enfants essaient de répondre eux-mêmes aux différentes questions et propositions de mots qui leurs sont faites. Chaque enfant a pu illustrer un ou plusieurs mots et/ou réponses aux questions…

� Travail d’enquête (à la maison) : Durant

les deux semaines d’intervalles, les enfants sont invités à se rapprocher de leurs aînés afin de récolter une recette de cuisine de famille (ou « recette traditionnelle ») et les informations et mots qui leur manquaient durant la 1ère séance…

Gabi Jiménez, peintre -plasticien avec les enfants de Feyzin Sur le terrain des Gens du Voyage et au Centre social Mosaïque

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� 1 Atelier en plénière - L’atelier a regroupé 22 enfants, pour plus de facilité et de neutralité, il s’est

déroulé à l’Ecole Georges Brassens (école où la plupart des enfants présents étaient scolarisés) Les enfants restituent leur travail d’enquête et de recherche. - Les deux derniers thèmes sont travaillés collectivement. - Les enfants terminent leurs illustrations de mots, définitions, recettes, anecdotes, … - Goûter en fin de journée.

���� Troisième phase : Mise en forme du

livret par l’artiste.

���� Quatrième phase : Présentation du travail.

Cette présentation a eu lieu à la Médiathèque de Feyzin, où la majorité des enfants investis dans le projet étaient présents. Cette remise a eu lieu autour d’un goûter après l’intervention d’une conteuse. Après ce temps nous en avons profité pour faire redécouvrir aux enfants du terrain la Médiathèque.

LES ACTIONS CULTURELLES PONCTUELLES :

INFORMATION & SENSIBILISATION

Suite au travail sur la mémoire qui a été enclenché en 2010 grâce

au projet national « Une mémoire française : les Tsiganes durant

la Seconde Guerre mondiale : 1939-1946 », projet auquel l’ARTAG

a pris part très activement (cf. Itinérances Tsiganes 2010), le

MRAP a organisé sur Paris début 2011 un colloque intitulé « Un

siècle de fichage des Nomades aux Roms ». Ainsi, il apparaissait

important que des Voyageurs puissent assister à ce colloque

dans la continuité de notre travail. Deux administrateurs

Voyageurs très impliqués dans ce projet, ainsi que la chargée de

mission culture ont pu y participer.

Page 88: RAPPORT d'ACTIVITE

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LE FESTIVAL ITINERANCES TSIGANES

Introduction : Itinérances Tsiganes, une histoire de rencontres… L’idée du festival est née d’une rencontre : celle de la Maison des Passages, lieu interculturel lyonnais et de l’ARTAG - Centre social A l’Unisson.

Un festival est né : La création de ce festival est partie d’un constat. Au sein de l’Union Européenne les Roms/Tsiganes représentent la minorité ethnique la plus importante avec presque 12 millions de personnes, elle reste pourtant, encore aujourd’hui, méconnue et surtout non reconnue par ces mêmes Etats. Quelles soient Roms, Manouches, Gitanes, Sinté, Yéniches… les communautés du Voyage, que l'on nomme usuellement Roms, Tsiganes, Gens du Voyage ou Voyageurs, connaissent des réalités

bien différentes… Ce sont ces réalités de vie françaises et européennes que la Maison des Passages et l'ARTAG ont souhaité faire connaître au grand public, en créant le festival Itinérances Tsiganes en 2006. C’est par la connaissance de l’Autre que tombent les préjugés. Le festival est né de ce constat et doit conserver cet objectif comme prioritaire.

Table ronde : le « voyage » chez les Roms, les Sinti, les Gens du Voyage, les Travellers Christophe Robert (Fondation Abbé Pierre) ; Tommaso Vitale (Sociologue, Italie) ; Martin Collins (Pavee Point, Irlande) et Alain Reyniers (les Etudes Tsiganes). Mai 2011 - Maison des Passages Lyon 5

Expositions - Rencontres - Théâtre - Concerts - Animations

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Présentation et objectifs du festival :

• Itinérances Tsiganes est avant tout un moment où l’on privilégie la Rencontre et la connaissance de l’Autre.

La rencontre entre les cultures, avec de forts moments d’échanges lors de conférences, de projections de films-documentaires … C’est aussi une rencontre avec le monde artistique. Le festival a initié des rencontres artistiques entre des Gens du Voyage et des artistes gadjé et Voyageurs où chacun a pu apprendre et se nourrir de l’Autre. Enfin, ce sont tous ces échanges formels ou informels lors des soirées et évènements, entre les artistes (gadjé ou voyageurs), le public avec toute sa diversité, les Voyageurs présents et des membres des équipes de l’ARTAG et de la Maison des Passages.

• Itinérances Tsiganes est un festival qui se veut pluridisciplinaire, une manifestation où chaque expression artistique trouve sa place.

A chaque édition, il est primordial qu'un large panel d’offres culturelles et pédagogiques soit présenté, afin de toucher le plus grand nombre et montrer par là, la richesse, la diversité et la complexité que recouvre cette notion de Culture Tsigane.

A travers les arts plastiques, le spectacle vivant, le conte, la musique ou encore la littérature... des « artistes du Voyage » se donnent à voir, ils révèlent ainsi leur parcours et leur sensibilité, mais également leur combat pour la reconnaissance et l’égalité. Ce festival est porteur de messages forts, on peut vraisemblablement parler d’une implication sociopolitique de la part des artistes engagés. Il est toutefois essentiel de reconnaître en premier lieu la valeur artistique de

leur travail, nombre de ces artistes participants au festival sont de renommée nationale, voir européenne. Selon nous leur valeur artistique et humaine est d’autant plus grande qu’elle se trouve au service d’une cause. C’est aussi, bien sûr, une manifestation ouverte à toutes les personnes « gadjé » (non Voyageuses) empruntes de cette culture et qui, par leur art ou par leurs compétences, souhaitent partager cette connaissance et cette passion avec le public.

Forum : « Voyage choisis – voyages subis et le mur de Schengen » Avec Gabi Jimenez (ADVOG), la Cimade, le Collectif CLASSES, Raddho Diaspora et Sophie Hassid (Avocate). Mai 2011 Mairie du 8ème arrondissement de Lyon

Exposition « Gitans vos papiers ! » Gabi Jiménez, peintre-plasticien / artiste associé - Visite guidée avec l’artiste. Mai 2011- Atrium de la mairie, Lyon 8

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Il convient néanmoins de rester vigilant, il ne s’agit pas pour nous de multiplier concerts et scènes artistiques prestigieuses au sein d’Itinérances Tsiganes, mais au contraire il nous apparait fondamental de nous interroger continuellement sur la pertinence du projet quant à notre objectif premier : provoquer la rencontre et l’échange, et cela quel qu’en soit la teneur.

• Itinérances Tsiganes est un festival qui doit s’adresser au plus grand nombre. Initiés et militants, familles et scolaires, gens de la culture ou politiques… habitants des villes-centres, des quartiers dits sensibles, ou des zones rurales… et avant tout familles du Voyage. Le festival est de ce fait un travail partenarial, le réseau de partenaires se développe d’années en années, nous comptons en 2011 plus de 16 lieux ou structures partenaires. Il est devenu essentiel pour nous de fidéliser les partenariats existants au fil des éditions et d’en développer d’autres, sur le territoire régional, voir national. Diversifier l’offre culturelle et les lieux partenaires nous permet d’assurer l’accès de cette connaissance au plus grand nombre. Ainsi par ce festival, chaque année des associations de Voyageurs, des associations de défense des Droits, ainsi que des artistes s’unissent pour faire connaître l’histoire, la culture et faire valoir les droits de nos co-citoyens français et européens.

Spectacle de sensibilisation à la culture manouche Nomad’s Land Médiathèque Francheville et écoles de l’aggo…

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Temoignage

« Ce festival sert à faire connaître les Voyageurs,

à faire connaître leur culture et leur mode de vie. On présente leur travail, leur savoir-faire, leur artisanat… comme les peintres ou les sculpteurs que l’on invite … Notre but c’est aussi de faire voir que chaque Voyageur a sa personnalité, sa culture et ses traditions : autant le manouche qui joue de la guitare, que la danseuse catalane ou que le yéniche et son accordéon… Jouer d’un instrument c’est plus que cela… comme le temps où nous étions au bord d’un feu nous partagions nos souvenirs, les vieux racontaient leurs histoire du temps passé, de la guerre, de la vie du voyage… On fermait les yeux et on revivait ensemble ces moments de joie et de peine.

C’était cela notre richesse ! » Martine Duculty, VoyageuseMartine Duculty, VoyageuseMartine Duculty, VoyageuseMartine Duculty, Voyageuse....

Objectif général :

� Privilégier les moments de Rencontres et d'échanges, favoriser la connaissance de l’Autre et ainsi lutter les discriminations

Objectifs spécifiques :

� Combattre et vaincre les préjugés et discriminations faits aux Gens du Voyage et

aux Roms.

� Présenter la richesse et la diversité de la culture Tsigane : un festival

pluridisciplinaire

� Privilégier les moments de rencontres et d'échanges, favoriser la connaissance de

l’Autre.

� Maintenir un réseau de partenaires diversifié et accroitre la fréquentation.

� Diversifier les publics et toucher a fortiori les Gens du Voyage

� Donner au festival une valeur artistique et une place dans l’offre culturelle

Lyonnaise

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La mise en œuvre : thématique, organisation, partenariats Le festival est organisé et coordonné depuis 2006 par la Maison des Passages et l’ARTAG. Une fois la thématique de l’année arrêtée, les organisateurs s’entourent de partenaires aussi bien dans la construction que l’opérationnalité.

Une thématique Chaque année, l’équipe détermine un thème de programmation, une problématique qui deviendra la ligne directrice du festival. Pour exemple, en 2010 le festival s’est associé au projet national « Une Mémoire française. Les Tsiganes pendant la Seconde guerre mondiale : 1939-1946 » à l’occasion des 70 ans de l’Internement des Tsiganes en France. L’objectif de cette cinquième édition était de mettre les "voyages" et ses différentes réalités (nomadisme, errance, exil...) au cœur du festival avec pour interrogations : le voyage choisi ou subi, la richesse que représentent les voyages, les menaces qui pèsent sur ce mode de vie premier... Par le sous titre «Les voyages, un autre usage du monde», le festival a invité le public à une découverte et à une réflexion sur ses rapports aux "voyages" et aux "Voyageurs" et cela en compagnie de nombreux artistes et spécialistes de la question.

Organisation

Soirée d’Inauguration du festival “Les voyages : un autre usage du monde”, avec François Maspero (Ecrivain), Franck Sicler (Président de l’ARTAG) et Klavdij Sluban (Photographe) Vernissage de l’exposition Balkans-Transit de Klavdij Sluban Mai 2011 - Médiathèque du Bachut, Lyon 8

Equipe et répartition 2011 : - Présidence / Nadine CHOPIN (Maison des Passages), Franck SICLER (ARTAG) - Direction / Bruno GUICHARD (Maison des Passages), Xavier Pousset (ARTAG) - Programmation et coordination / Aurélie AMIROUCHE (ARTAG), Nadia SEBIHI (Maison des Passages - Communication et contact presse / Floriane GRELOT et Nadia SEBIHI (Maison des Passages) - Social, éducatif et liens Voyageurs (équipe ARTAG)/ Gaëlle BERNAD, Adeline BOIT, Damien CHARTIER, Sabrina DA SILVA, Nathalie FOURTIER, Anne GRENIER, Catherine MARTIN-SISTERON… - Technique / MARCEL BEAUVOIR (Maison des Passages) - Communication Web / Camille FAVIER (Maison des Passages) - Comptabilité et Trésorerie / MARCEL BEAUVOIR

Page 93: RAPPORT d'ACTIVITE

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Il ne faut pas oublier ‘les amis du festival’, qui participent depuis sa création au développement d’Itinérances Tsiganes de par leur présence régulière, leur communication et leurs retours toujours encourageants…

Partenariats L’équipe du Festival privilégie les partenariats sur la durée afin de créer une dynamique dans différents quartiers de Lyon et dans son agglomération. Ces lieux partenaires sont un soutien précieux pour le maintien du festival.

Les partenaires du festival sont de plus en plus nombreux et variés d’années en années : associations, structures d’accueil et d’animation, lieux culturels ou encore communes et institutions… En s’associant au festival Itinérances Tsiganes les partenaires contribuent à la valorisation de la culture Tsigane et à la reconnaissance même des Gens du Voyage. Cela donne une plus grande visibilité aux problématiques abordées et par leur diversité tant géographique que thématique, ils favorisent la rencontre entre les publics.

Financeurs Le festival a été soutenu financièrement par : L’ETAT (DRAC) – le Département du Rhône - la Ville de Lyon - la Région Rhône-Alpes - la Fondation FACT.

12 Partenariats régionaux Festival de Contes, L’AMAC Festival Fort en Bal(l)ade, Feyzin, Festival Flamenco Lyon, association Flamenco y mas Festival Mémoires et Cultures Tsiganes, La Chaufferie (38) Association pour la Promotion en Milieu Voyageur, Bourgoin (38) Festival Printemps d’Europe, Europe et cies Mairie du 1er arrondissement de Lyon, Mairie du 8ème arrondissement de Lyon, Médiathèque IRIS, Francheville, Médiathèque Jean Prévost, Bron, Médiathèque du Bachut, Lyon 8ème, MJC St Just, Lyon 5ème

Partenariats nationaux FNASAT-GDV, (Fédération nationale des associations solidaires d'action avec les Tsiganes et les Gens du voyage), Paris Association Départementale Voyageur -Gadjé (ADVOG), Pontoise (95) Les Etudes Tsiganes, Paris

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Fréquentation sur les Animations et actions de sensibilisation

Spectacle de sensibilisation à destination des Scolaires : 3 écoles 245 élèves 10 accompagnants Ateliers artistiques à destination des enfants du Voyage 2 terrains de Gens du Voyage 37 enfants et adolescents 14 parents 5 accompagnants

= 282 enfants (écoles et terrains d’accueil)

Programmation et fréquentation :

Pendant le Festival Itinérances Tsiganes, des interventions artistiques ont été assurées par le plasticien Gabi Jiménez sur les terrains auprès d’enfants du voyage. Le festival a également proposé des moments de sensibilisation auprès d’écoles de l’agglomération lyonnaise avec la famille Diab et le spectacle de vie.

Fréquentation totale du public sur le festival = 16 960 personnes

Enfants, adolescents, adultes, tous publics dont les Gens du Voyage

24 Manifestations 2 expositions photographiques 1 exposition de peinture 1 exposition Bande-Dessinée 3 vernissages d’exposition 1 table ronde 1 forum 1 « conférence-rencontre » d’artiste 3 concerts en intérieur 3 spectacles en extérieur 1 spectacle en intérieur 1 représentation de théâtre 4 sensibilisations dans les écoles 2 ateliers sensibilisation sur terrains d’accueil

12 Lieux Atrium, Mairie du 8ème arrdt de Lyon Espace citoyen, Mairie du 8ème arrdt de Lyon Festival Fort en Bal(l)ade, Feyzin Maison des Passages, Lyon 5ème Médiathèque du Bachut, Lyon 8ème Médiathèque IRIS, Francheville Médiathèque Jean Prévost, Bron MJC St Just, Lyon 5ème

Palais Bondy, Lyon 5ème Place du marché des Etats Unis, Lyon 8ème Salle des expositions, Mairie du 1er arrdt de Lyon Médiathèque de l’Abbaye (Grenoble-38)

Page 95: RAPPORT d'ACTIVITE

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� Si vous souhaitez connaître la programmation, le contenu et la fréquentation pour

chaque évènement demandez-nous le Bilan général du Festival 2011.

Conclusions- retours publics et partenaires :

Cette année, nous avons encore eu une très belle édition du Festival Itinérances Tsiganes

avec une programmation qui a grandement intéressé le public, presque 17 000 personnes

sur le mois de Mai 2011 et de nombreux retours très positifs.

En ce qui concerne la fréquentation,

les fidèles de la Maison des Passages

et de l’ARTAG se sont déplacés une

nouvelle fois, toutefois nous avons vu

un nouveau public se rendre sur les

concerts et vernissages des

expositions. Ce bilan est positif et

encourageant pour la reconnaissance

du festival, de sa programmation, et

des moyens mis en place pour sa

réussite.

Ce constat renforce l’utilité

incontestable du festival et l’envi des organisateurs à le développer. La programmation

2012 est d’ors et déjà en cours de réflexion.

Points de blocage et perspectives : Un festival plus soutenu et reconnu : Une des difficultés rencontrées lors de cette cinquième édition réside, une nouvelle fois,

dans le manque de soutien financier. Au regard de l’ampleur du festival, cette année

encore les subventions allouées nous ont tout juste permis de payer les artistes et

intervenants. Les salariés mis à disposition par les deux associations (équivalents un

poste à temps plein sur 6 mois) sont supportés par celles-ci.

Années après années, cette carence entrave le développement du festival, et notamment

en terme d’animations socioculturelles à destination des Gens du Voyage et des scolaires,

mais ceci altère également la visibilité et la pérennité du festival. Car il s’agit bien d’un

festival qui souhaite rester pluridisciplinaire, avec des invités et des artistes de qualité,

reconnus ou méconnus, porteurs de causes et de sens, mais des artistes avant tout.

Concert de Rumba gitane par Fuego de Rumba Maison des passages, Lyon 5.

Page 96: RAPPORT d'ACTIVITE

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Ce manque de soutien, malgré le développement que connait le festival sur la région en

termes de fréquentation, de partenariats, et de programmation, dénote une certaine

déconsidération à l’égard de l’art dans la culture tsigane.

Compte tenu de nos moyens humains, logistiques et financiers actuels, notre décision

pour cette édition 2012, portera certainement vers une réduction de la programmation.

Un public plus métissé :

L’objectif est toujours de renforcer les actions à destination des Gens du Voyage,

ateliers et actions de sensibilisation, tout en s’assurant de leur présence dans les actions

destinées au ‘grand public’, et cela dans un souci de rencontre et d’échanges. En effet,

Itinérances Tsiganes est un festival qui s’adresse au plus grand nombre, mais cet

événement doit s'adresser particulièrement aux Voyageurs, leur participation est

essentielle. Cet objectif n’est, à ce jour, pas encore tout à fait atteint, au regard de la

fréquentation des Gens du Voyage sur l’ensemble des évènements, même si au fil des

années cela se développe...

Les salariés de l’ARTAG, en passant l’information en amont sur les terrains du

département et en échangeant avec les familles, ont pu relever un véritable intérêt de

leur part, une envie de participer aux soirées… allant même parfois jusqu’à une certaine

attente « de la quinzaine tsigane »…

Ce festival peut être appréhendé par certains Voyageurs comme une reconnaissance de

leur culture, de leur histoire et de leur identité. Même si les Gens du Voyage sont loin de

tous revendiquer pleinement cette culture, il n'en reste pas moins que beaucoup

apprécient ces initiatives et reconnaissent en elles, l’opportunité de la rencontre et de

l’échange.

Nous devons donc nous questionner face à ces constats. Plusieurs facteurs de blocages

ont déjà été identifiés :

• Le choix de la période de réalisation du

festival est, entre autres, une décision

délicate, qui doit être rediscutée avec

les Voyageurs pour s’assurer de leur

présence. Nous sommes pris en porte-

à-faux entre la nécessité d’effectuer les

animations sur terrains et les spectacles

en extérieur sur une période clémente,

tout en prenant en compte les grands

départs des Voyageurs sur les

pèlerinages et foires d’été, et cela dès

le mois de mai.

Ateliers artistiques à destination des enfants du voyage de Gabi Jiménez Mai 2011 - Aire d’accueil de Saint-Bonnet-de-Mure

Page 97: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 97

• La localisation des lieux partenaires, à proximité des lieux de vie des familles et

souvent en périphérie des villes, est également un facteur qui peut être décisif dans la

venue des Voyageurs, facteur que nous prenons en compte depuis plusieurs années

dans le choix de nos partenariats.

• Il est également important d’associer un nombre significatif de Voyageurs dès la

construction de la programmation et de constituer des groupes de travail diversifiés.

En effet, nous constatons que les Voyageurs qui se sont appropriés le festival et qui y

participent activement restent les mêmes personnes d’années en années.

Ainsi, si nous souhaitons assurer un contenu plus adapté et une adhésion pérenne des

Voyageurs, leur participation doit être effective, aussi bien dans l’élaboration du

contenu, que le choix de la programmation, l’organisation et la réalisation des

évènements.

Ainsi pour l’édition 2012, plusieurs réunions de programmation ont été organisées avec

des Voyageurs début septembre, afin de construire ensemble cette prochaine

programmation.

Page 98: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 98

ACCOMPAGNEMENT DE VOYAGEURS DANS DES PROJETS CULTURELS :

Elaboration d’une soirée de témoignages : « Voyage de la mémoire des Gens du Voyage au camp

d’Auschwitz- Birkenau »

Projet :

Ce projet entièrement construit par les Voyageurs fait suite au Voyage de la Mémoire organisé le 17 novembre 2010 par l’amicale des déportés d’Auschwitz, pour visiter les camps d’Auschwitz et Birkenau, voyage effectué en compagnie de Monsieur Benjamin Orenstein, témoin et survivant. Ainsi, 6 Voyageurs de l’ARTAG et un accompagnateur de l’ARTAG ont été invités par Mr Alain PARTOUCHE.

⇒⇒⇒⇒ Il a été décidé dès la constitution du groupe d’organiser en retour du voyage des actions de témoignages et de passage de relais, ainsi une première soirée de restitution a été organisée par les Voyageurs et l’ARTAG début 2011.

Objectifs :

• Informer les Voyageurs sur cette page de l’Histoire

• Faire un retour de ce voyage aux familles qui n’ont pas pu ou voulu partir cette année

• Informer les partenaires et grand public sur cette mémoire et sur l’importance de la reconnaissance de ce pan de l’histoire

• Que les Voyageurs, jeunes comme moins jeunes, s’approprient cette partie de leur histoire,

• Réorganiser dans l’avenir un même type de voyage à destination des Gens du Voyage et qu’il soit monté par des Gens du Voyage

Page 99: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 99

Participants :

• 6 Voyageurs participants et organisateurs : Stéfanie KEBIR - Vanessa BAUGE - Champion MEINHARD- Madeleine MEINHARD - Noël FABULET- Louis MEINHARD.

• 1 Voyageur extérieur aux participants : Thérèse BAUGE présente sur l’ensemble du projet (amont- aval)

• 1 Coordinateur pour l’ARTAG : la chargée de mission culture et communication

• 2 Voyageurs en soutien technique lors de la soirée : Eddy GANIER – Freddy BAUGE • Equipe ARTAG en soutien lors de la soirée : communication et organisation buffet • Mise à disposition de fonds d’archives par l’historien Jacques SIGOT.

Répartition et organisation du travail : Durant les 16 réunions et groupes de travail, le groupe de Voyageurs a totalement mené et/ou pris part à :

o l’écriture du projet avec les objectifs à atteindre, le contenu de l’évènement, le rétro planning…

o la recherche historique, o l’organisation (recherches de

salles, visites, recherches équipements et sonorisation, achats et préparation du buffet, aménagement salle…

o la réalisation technique, o la communication et la diffusion, o l’animation de l’évènement.

Ce travail a été animé et coordonné par la chargée de mission culture de l’ARTAG.

Communication :

• Réalisation avec les Voyageurs d’une affichette d’invitation pour cette soirée + deux affiches

• Réalisation d’un e-mail d’invitation • Diffusion large :

- par les Voyageurs (sur les terrains- entourage familles- paroisses…) ; - par l’ARTAG

Page 100: RAPPORT d'ACTIVITE

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o mailing liste o distribution sur les terrains par l’équipe o mobilisation adhérents ARTAG o envoi information presse

Réalisations et contenu de la soirée :

• Un discours d’introduction préparé avec le

Voyageur qui présentait la soirée.

• Un film à partir d’images et de films recueillis lors de

cette journée, avec une musique rajoutée

(L’Holocauste oublié de Retcha) film diffusé au cours

des interventions historiques

• Une présentation orale historique de ce qui a été vu

et entendue lors de la visite, puis appris lors de nos lectures sur la situation des

Tsiganes dans ce camp et plus particulièrement sur

le génocide tsigane (Samudaripen).

La présentation historique s’est décomposée en 6

interventions afin que chacun ait un texte à

présenter.

• Un power point accompagnant les propos

• Une intervention de l’historienne Claire AUZIAS

Très vite la nécessité de faire participer un(e) historien(ne) s’est fait ressentir, en effet la totalité du groupe souhaitait être vigilent sur :

� la pertinence quant au choix des faits historiques avancés pour une telle soirée : informer sur les spécificités du traitement des Tsiganes aux camps d’Auschwitz-Birkenau et plus généralement sur le Samudaripen vécu dans l’ensemble de l’Europe

� la crédibilité historique des interventions : aucun n’est historien, seul une des Voyageuse participante à suivi un cursus universitaire en Histoire, il fallait pour se rassurer et être crédible face au public, venu aussi s’informer, que les faits avancés soient cautionnés par un historien.

� Le choix a donc été porté rapidement par l’ensemble des Voyageurs sur Claire AUZIAS, historienne spécialisée sur cette partie de l’histoire et maitrisant l’histoire des pays de l’Est. En effet les ouvrages de Claire AUZIAS ont grandement contribué à la connaissance et la vulgarisation auprès du grand public du génocide tsigane, le Samudaripen, et le sort global qui leur a été réservé dans de nombreux camps à l’Est. Les Voyageurs l’ont invité à participer à cette soirée, invitation qu’elle s’est empressée d’accepter du fait que « se soit les Voyageurs eux-mêmes qui soient à l’initiative de ce projet ».

Page 101: RAPPORT d'ACTIVITE

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• Une exposition photo + textes (7 panneaux), composée des images capturées lors

de notre visite + images recueillies lors de nos recherches et de textes écrits.

• Une table de presse avec fonds spécialisé sur la question de l’Internement en

France et du Samudaripen.

• Un article de témoignages écrit « à chaud » avec les Voyageurs en retour du

voyage sur les impressions et le vécu de chacun, article qui a été exposé lors de la

soirée

• Un article de témoignages et remerciements à l’égard de Messieurs Alain

Partouche et Benjamin Orenstein, écrit en retour par une Voyageuse et publié en

juin 2011 dans la revue « Mémoire Vive » éditée par l’Amicale des anciens déportés

d’Auschwitz-Birkenau.

Public et retombées :

- Plus de 70 personnes - Tous publics : Gadjé - Voyageurs- étudiants- partenaires- familles - Retours :

• Très bons retours du public • Très bons retours des

partenaires et du lieu partenaire : le Centre Social Grand Taillis à Bron

• Très bons retours des participants avec volonté de reproduire ce genre d’évènements, notamment à destination des publics scolaires.

Perspectives – suites : Suite au voyage du 17 novembre 2010 et de sa soirée de restitution, l’ARTAG a été conviée à participer à un autre Voyage de la mémoire en Pologne. Un voyage de quatre jours organisé à l’initiative de l’UEJF, auquel se sont joints la FNASAT-GDV, l’UFAT et l’ANGVC, ce voyage a eu lieu les 17-18-19- et 20 mars 2011.

Page 102: RAPPORT d'ACTIVITE

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« VOYAGE DE LA MEMOIRE - CONCERT DES MEMOIRES »

Voyage en Pologne du 16 au 20 MARS 2011

Projet : La question de la mémoire est délicate dans les communautés tsiganes parce que le rapport à la mort y est particulier : la coutume veut que l'on n'évoque plus la mémoire des disparus. Les questions de mémoire sont aussi complexes parce que le mode de vie nomade et la tradition orale compliquent la généalogie, tandis que les difficultés de scolarisation, d'alphabétisation et de structuration des communautés compliquent la transmission nécessaire au travail de mémoire. On chiffre généralement entre 200.000 et 500.000 le nombre de Tsiganes ayant péri durant la seconde guerre mondiale. Aujourd'hui, les représentants des associations tsiganes, notamment ceux de la FNASAT, de l'UFAT, et de l’ANGVC, ont sollicité l'Union des Etudiants Juifs de France pour entamer un travail de mémoire en commun qui se concrétiserait par un voyage de la mémoire en Pologne. Ce projet associant deux mémoires spécifiques, la mémoire de la Shoah et la mémoire du génocide des Tsiganes, permettra de mettre l’accent sur la prévention universelle de tous les génocides tout en affirmant la spécificité de chacun.

Objectifs :

- Visiter et de s’informer sur l’histoire de l’holocauste et du Samudaripen en compagnie d’historiens et d’intellectuels spécialisés sur l’Holocauste et le Samudaripen, et de responsables associatifs

- Former des témoins des communautés juives et tsiganes - Récolter des témoignages et produire des outils : une réalisatrice à participer aux

quatre jours de voyage, de visite et de rencontres, pour la réalisation d’un film.

Organisateurs L’UEJF , la FNASAT, l’UFAT, l’ANGVC

© Alain Keller

Page 103: RAPPORT d'ACTIVITE

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Participants - témoins L’ARTAG a donc proposé en priorité aux Voyageurs participants au 1er voyage et aux

Voyageurs membres du conseil d’administration de participer à ce second projet. Ainsi,

une des Voyageuse Stéfanie KEBIR a pu repartir accompagnée de Gaëlle BERNAD, agent

de développement de l’ARTAG.

Ce voyage comptait dans sa délégation des représentants de l’UEJF, de la FNASAT, de

l’UFAT, de l’ANGVC, de l’ASNIT, des voyageurs, deux réalisateurs, un photographe, une

guide et Benjamin Orenstein (rescapé d’Auschwitz).

Contenu et le déroulement du voyage : Ce voyage s’est déroulé du 16 au 20 mars 2011 et a été ponctué de nombreuse visites et

rencontres.

Durant l’ensemble du voyage, Anna PITOUN et Patrick CHAUVEL ont filmé dans le but de

réaliser un film documentaire pour rendre le voyage visible à grande échelle.

Après une arrivée à Varsovie, le premier jour a été

marqué par la visite du camp d’extermination de

Tréblinka. Une commémoration a eu lieu et

durant celle-ci de nombreux témoignages,

poèmes et chants juifs, yidiche, rom et

« tsiganes » ont été lu.

La seconde journée a commencé avec un

échange entre les différents membres de la délégation afin de présenter chaque

participant et de comprendre les objectifs du voyage.

Nous nous sommes rendus avec Benjamin Orenstein sur le camp Auschwitz-Birkenau.

La journée a été conclue par la réception de notre délégation au musée Juif de Galicie à

Varsovie en présence du consul de France à Cracovie, de la Rabbine de Cracovie, du

directeur du musée, de la chargée de minorité pour le Voïvod et d’étudiants ROMS de

Pologne. Cette soirée fut terminée par une soirée culturelle avec des musiciens juifs et

des artistes faisant parties de notre délégation (Milina Kartowski, Armelle Audigane, Gabi

Jiménez).

La troisième journée fût consacrée à la visite du

musée d’Auschwitz et du pavillon tsigane. Puis,

après avoir regagné Varsovie, nous avons pu

participer au dîner de Chabbat suivi par un échange

entre les membres de la délégation sur les moments

© Alain Keller

© Alain Keller

Page 104: RAPPORT d'ACTIVITE

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forts des deux dernières journées et sur le devoir de mémoire.

La dernière journée a été consacrée à la visite du ghetto de Varsovie.

La soirée s’est conclue par le témoignage de Benjamin Orenstein suivi d’échange entre les

membres de la délégation sur le devenir du film et les actions à développer.

Après le retour en France, Anna PITOUN s’est attablé au montage du film « Pologne aller-

retour ». Gaëlle BERNAD et Stéphanie KEBIR sont retournés à Paris au mois de Juin afin

de valider le montage du film.

Perspectives - suites : L’ARTAG a été conviée par le Conseil Général à un nouveau voyage de la mémoire aux

camps d’Auschwitz-Birkenau, en janvier 2012, ainsi

deux Voyageurs de Saint-Genis Laval ont pu partir

en compagnie de Monsieur Orenstein et d’autres

témoins qui accompagnaient ce voyage.

Une nouvelle soirée de témoignage devrait

s’organiser courant 2012 avec tous les Voyageurs

qui ont pu participer à ces évènements mémoriels

ces deux dernières années et avec le support du film réalisé par Anna Pitoun, « Pologne

Aller-Retour ».

Temoignage

«««« Ce travail a été fait en mémoire de nos parents, eux qui ont vécu

l’époque de la guerre et nous l’ont fait revivre à travers toutes les histoires qu’ils nous contaient. A travers eux on appris ce qu’était la misère, la peur et la faim… On essaye ainsi de transmettre à nos enfants une nouvelle fois cette histoire. J’étais heureuse d’apprendre que des personnes juives souhaitaient partager ce moment avec nous. On a été réunis dans ces camps de concentration, on a été réunis à nouveau dans ce voyage. Pour ce voyage de commémoration nous sommes repartis ensemble pour rendre hommage à tous ces Voyageurs, ces juifs et toutes les autres

victimes des camps de concentration. » Martine Duculty, VoyageuseMartine Duculty, VoyageuseMartine Duculty, VoyageuseMartine Duculty, Voyageuse....

Page 105: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 105

LE CENTRE DE DOCUMENTATION SPECIALISE :

En 2004, l’ARTAG a mis en place un centre de documentation spécialisé autour de la

thématique des Gens du Voyage et des Roms au sein même de ses locaux.

Constitution, gestion et développement d’un fond documentaire accessible aux étudiants

et toutes autres personnes désireuses de connaître la culture Tsigane.

Les demandes concernent dans un premier temps une recherche d'informations

générales sur les Gens du Voyage et les structures associatives qui les accompagnent,

puis se resserrent autour d'un thème plus précis.

� Il est important de souligner que le centre de documentation de l’ARTAG est l’unique fonds spécialisé culture Tsigane sur la région Rhône-Alpes. Paradoxalement, malgré la demande et l’aménagement dans de nouveaux locaux en 2010, le centre de documentation ne peut suffisamment se développer à défaut de financements.

Enrichissement du fonds documentaire : Les parutions sur les Gens du Voyage; articles, ouvrages et documents vidéo sont de plus en plus nombreux. Les tâches de recensement des parutions, ce que l'on nomme veille documentaire ; d’acquisition quand le budget le permet ; de classement, puis de diffusion de l'information auprès de l'équipe et des Voyageurs peuvent rapidement être fastidieuses. Ce travail de veille documentaire permet, outre de constituer le fonds documentaire, de se tenir informé des récentes publications dans tous domaines concernant les Gens du Voyage. La veille documentaire est fortement enrichie par la médiathèque Etudes Tsiganes, laquelle diffuse une lettre mensuelle, mais aussi par les échanges qui peuvent se faire entre les associations du réseau documentaire national.

• Cette année nous comptons 12 acquisitions (dons, achats, service presse): romans, revues spécialisées, ouvrages thématiques, DVD, CD...

• Les acquisitions qui viennent enrichir le centre de documentation se font au gré des demandes et parfois sur recommandations de la part des Voyageurs et associations spécialisées.

Page 106: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 106

Ouverture au public :

L’accueil se fait toujours sur rendez-vous. En 2011, 18 personnes ont été reçues. Le public qui a fréquenté le centre de documentation est réparti de la façon suivante :

• 85 % d'étudiants • 5% de partenaires (secteurs de l'enseignement et du culturel), • 10% de Voyageurs.

Entretiens & (In)formations :

⇒ Lorsque l’on reçoit des personnes, au-delà du conseil et de l’orientation, il n’est pas rare d’accorder des entretiens individuels ou collectifs aux étudiants et partenaires.

⇒ Ces entretiens portent non seulement sur des demandes d’informations sur l’histoire, la culture, la scolarisation, la législation… mais également sur nos méthodes de travail et d’organisation interne.

Le centre de documentation et les Gens du Voyage :

Le projet mis en place par l’ARTAG autour de la mise en circulation d’une unité mobile type Bibliobus spécialisé a pu se déplacer en 2009 sur différents terrains dans le cadre des animations adultes, mais ce projet de bus multimédia a dû être arrêté en 2010 et ce par manque de personnel. Néanmoins, dans sa mission de passerelle, l’ARTAG a effectué sur 2011 un accompagnement ponctuel de bibliobus ou de médiathèques qui se déplacent sur les terrains, telle qu’avec la ville Chassieu ou de Francheville, ou encore de Saint-Genis Laval. Toutefois, le projet de l’ARTAG se voit complémentaire, car il se tourne sur un fonds spécialisé autour de l’histoire et de la culture tsigane, notre fonds étant en partie déjà constitué et la demande étant présente.

⇒ Au sein de notre centre de documentation, nous avons tout de même pu garantir sur 2011 quelques actions « prêts et découvertes » (8 prêts) autour de la culture tsigane auprès de jeunes et des adultes, à travers le prêt de livres et d’autres supports (journaux, vidéo, musique...).

⇒ Les personnes ont emprunté soit via leur visite à l’ARTAG (venue liée à leur domiciliation, rendez-vous avec leur référent, ou chargés de mission…), soit par le biais des agents de développement qui sur demande apportaient des documents sur le terrain.

Constats : Le centre n’est pas encore assez fréquenté par les familles du Voyage et cela pour trois raisons :

• éloignement du centre de documentation par rapport aux lieux de vie, • méconnaissance de ce service de la part de la majorité des familles, • fonds documentaire pas toujours adapté compte tenu de la maîtrise de l’écrit

Page 107: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 107

Pôle Développement social

// LES ANIMATIONS SOCIO-

EDUCATIVES

L’ARTAG développe des animations sur les aires d’accueil et sur les terrains sédentaires,

destinées aux enfants. Ces animations se déclinent en deux actions :

L’animation enfants

L’accompagnement à la scolarité

L’ANIMATION ENFANTS

L’animation enfants a pour finalité de favoriser l’ouverture sur l’extérieur, de lutter

contre l’isolement des familles et de valoriser l’accès aux savoirs et à la scolarisation.

Elle a permis de mettre en œuvre des activités ludiques accessibles aux enfants et leur

famille résidant sur le département du Rhône. Ces animations plaisent beaucoup aux

enfants et aux familles.

Elle permet d’inscrire l’intervention de

l’animation dans un cadre de coéducation en

associant les parents dans l’animation des

séances. En effet, les parents sont très

présents et certains d’entre eux participent

aux animations, l’idée pour nous est de les

associer davantage. Elle favorise aussi la

connaissance mutuelle des familles et des

acteurs locaux dans le but de faciliter leur

inscription dans des structures locales.

Méthodologie :

La mise en place des animations s’appuie sur la proximité que nous entretenons avec les

familles. Pour réaliser celles-ci, nous procédons selon différentes phases entre la première

rencontre des familles jusqu’à leur inscription aux activités de loisirs de proximité.

Page 108: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 108

- Phase 1 : Médiation : Dans le cadre de la mission de médiation, l’agent de

développement et/ou le chargé de mission « scolarisation-animation », évalue la

pertinence d’une intervention socioéducative auprès des familles.

- Phase 2 : Animations sur le terrain : En général, lors d’un premier contact avec de

nouvelles familles, ou lorsque les familles sont résistantes à se tourner vers

l’extérieur, la première étape est l’organisation de séances d’animation sur leur

lieu de vie. Celles-ci permettent de proposer une offre de loisir adaptée et surtout

d’établir un lien de confiance avec les familles en intégrant les parents et les

enfants.

- Phase 3 : Prise de contact avec les acteurs locaux : Au sortir de ces premières

séances, la demande des familles est clairement identifiée. L’ARTAG prend contact

avec les acteurs locaux afin de connaître leurs offres de loisirs, leurs

programmations et la disponibilité au niveau des effectifs.

Chacune des phases suivantes peut être suffisante pour atteindre directement

l’objectif fixé, c'est-à-dire que les familles puissent bénéficier d’une offre de loisir sur

le secteur. Toutefois, comme il est indiqué dans le

tableau 6, les meilleurs résultats s’obtiennent

lorsque l’ensemble des phases suivantes sont

respectées.

- Phase 4 : Orientation : L’ARTAG propose les

animations locales qui répondent aux attentes

des familles et les oriente vers la structure.

- Phase 5 : Accompagnement des familles vers

les acteurs locaux : L’ARTAG accompagne

physiquement les familles vers les structures

locales.

- Phase 6 : Accompagnement des acteurs locaux vers des familles : Pour faciliter

l’inscription des voyageurs dans les structures locales, nous demandons à ce que

les acteurs locaux viennent à la rencontre des familles sur leur lieu de vie.

- Phase 7 : Co-animation sur le terrain : L’ARTAG et l’acteur local co-construisent des

actions d’animation avec les familles sur leur lieu de vie.

- Phase 8 : : Co-animation dans la structure locale : L’acteur local et l’ARTAG co-

construisent des actions d’animation avec les familles dans la structure locale.

Page 109: RAPPORT d'ACTIVITE

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- Phase 9 : Participation : Les familles participent aux animations proposées sur le

secteur.

Outre l’intégration dans le tissu local, l’animation est un bon outil de sensibilisation à la

question de la scolarisation. Les deux exemples qui suivent illustrent que l’espace de

convivialité créé par une action de loisir permet d’échanger plus facilement avec les

parents, les enfants et d’amener progressivement les plus réticents à l’idée d’intégrer une

école sur la commune :

Parole de Voyageuse en octobre 2011, sur l’aire d’accueil de la CCVG à Brignais : « Vous

vous souvenez quand vous êtes venus à St Genis Laval avec le camion pour les jeux, ma fille

était venue plusieurs fois, et bien avant elle ne voulait pas aller à l’école, elle avait 5 ans et

n’était jamais allée à l’école et bien depuis elle y va et elle aime ça ! C’est grâce à vous… ».

Sur l’aire de Craponne le support de l’animation a permis la scolarisation de trois enfants :

deux en maternelle et un en primaire, alors qu’ils n’avaient jamais fréquenté d’école

auparavant.

Les objectifs pour 2011 se sont articulés autour de quatre axes :

• Favoriser l’accès aux loisirs et le lien social pour les enfants et leur famille

• Prendre en compte la dimension « famille » en développant des animations où

parents et enfants sont présents avec une attention forte à la place des parents

• Construire, développer les partenariats avec les structures en mettant en place

des actions communes sur et en dehors des lieux de vie des Gens du Voyage.

• Accompagner l'inscription des familles dans des structures implantées sur les

communes concernées.

Nos moyens :

- Un camion aménagé en salle d’activité. Il nous permet d’intervenir sur l’ensemble

du département du Rhône.

- Deux animateurs salariés en Contrat d’Engagement Educatif. Ils assurent la mise

en place de temps d’animation et des sorties de proximité.

- Un coordinateur des actions « animation ». Il fait le lien avec les agents de

développement, les familles et les animateurs pour concevoir et développer une

programmation adaptée à la demande des familles. Il encadre les deux

animateurs.

- Des subventions dans le cadre des CUCS, en fonction des territoires

Page 110: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 110

Acteurs et partenaires :

Selon la méthodologie expliquée ci-dessus, nous avons rencontré plusieurs acteurs

locaux. Certains sont devenus de réels partenaires avec lesquels nous avons co-construit

des actions d’animation pour les Gens du Voyage. (cf. tableau 6. ci-contre « L’ARTAG une

passerelle vers les structures locales d’animation ».)

Résultat :

Dans le cadre du centre social itinérant, nous avons mené de manière ponctuelle des

animations enfants/familles sur 17 territoires différents. Celles-ci ont rassemblé 562

personnes différentes. (cf. Diag. 7 et Tableau 8)

Diag. 7- Répartition des 562 personnes ayant participé aux Animations, en amont de l’inscription des voyageurs dans les structures locales.

Page 111: RAPPORT d'ACTIVITE

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Tableau- 8- « Répartition du nombre de voyageurs (différents) ayant participé aux actions

d’animations de l’ARTAG en 2011 ».

LIEUX D'ACTION

PRESENCES AUX ANIMATIONS

ENFANTS JEUNES ADULTES

0-6 ans 6-12 ans 12-16 ans 16-18 ans H F

RILLIEUX 12 9 2 3 4 11

ST PRIEST 28 27 5 1 15 25

ST GENIS LAVAL 7 12 6 6 3 17

BRIGNAIS 18 49 6 3 20 10

VAULX EN VELIN 7 14 9 2 1 4

CALUIRE 6 5 3 0 0 3

CRAPONNE 9 6 1 0 2 4

DARDILLY 8 3 3 0 0 2

ECULLY 2 0 1 0 0 2

FRANCHEVILLE 6 1 0 0 3 3

GRIGNY 3 3 0 0 1 3

LYON FEYZIN 3 11 0 0 0 3

MEYZIEU 7 1 1 0 0 3

St LAURENT DE MURE 4 9 9 2 0 2

BELLEVILLE -ST JEAN

D'ARDIERE 5 7 3 2 4 3

TARARE 3 8 2 1 2 6

VENISSIEUX 12 15 7 1 3 4

TOTAL ANIMATION 140 180 58 21 58 105

562

Sur nos séances d’animation, la tranche

d’âge la plus représentée est celle des 6-12

ans, mais les plus petits (-6ans),

accompagnés de leurs parents, sont de plus

en plus présents (cf. diagramme 8 ci-

dessous). En général, le premier contact

avec les familles en termes d’animation se

réalise sur leurs lieux de vie. Cette première

étape est importante car elle permet de

mettre en confiance les familles et propose

la découverte d’une offre de loisirs avec

laquelle ils ne sont pas habitués et qu’ils peuvent retrouver à l’extérieur dans les centres

Animation aire d’accueil de Rillieux-la-Pape

Page 112: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 112

sociaux ou autres structures. Cette première étape est l’un de nos outils les plus

prégnants pour réaliser la passerelle vers les structures locales et les écoles. Pour ce faire,

nous observons très clairement à travers le tableau 6, que si les acteurs locaux viennent à

la rencontre des familles et que nous co-construisons l’action d’animation sur site puis

dans la structure, il s’en suivra une réelle intégration des voyageurs dans la structure

locale. (cf. diagramme 7).

Les tranches d’âge que nous avons plus de mal à sensibiliser sont les adolescents et les

jeunes adultes. Toutefois, en ciblant des sorties de loisirs de proximité, nous avons réussi

à construire avec eux des sorties auxquelles ils ont pleinement adhérées : patinoire,

bowling, boxe éducative…Les 13-18 ans représentent 14% des effectifs.

Avec le même état esprit, nous co-organisons avec les parents des sorties de proximité

avec une visée plus familiale : ferme pédagogique, parcours accro-branche, centre

équestre…

Les accompagnements vers les structures locales, ainsi que les sorties de proximité sont

privilégiés pour favoriser l’inclusion des voyageurs dans le tissu local.

Diagramme 7. Répartition des 180 voyageurs, accompagnés par l’ARTAG, ayant intégrées les structures locales en 2011.

Page 113: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 113

Le contrat Urbain de Cohésion Sociale (CUCS) :

Le contrat urbain de cohésion sociale est un

contrat passé entre l’Etat et les collectivités

territoriales qui engage chacun des

partenaires à mettre en œuvre des actions

concertées pour améliorer la vie

quotidienne des habitants dans les quartiers

connaissant des difficultés (chômage,

violence, logement..).

Sur l’année 2011, nous sommes intervenus

sur les aires d’accueil de : St Priest, Rillieux-

la-Pape, Saint-Genis-Laval et Vaulx-en-Velin.

Ces animations se font en partenariat avec

les structures locales telles que : les

médiathèques, les centres sociaux, les espaces culturels.

L’objectif est d’intégrer les voyageurs dans le tissu local et de les sortir de leur quotidien.

Pour illustrer l’une de ces actions, nous exposerons celle de Rillieux-la-Pape où un réel

partenariat a été construit. Durant toute l’année, nous avons mené des actions

d’animations en collaboration étroite avec le centre social de Rillieux. Les actions ont été

co-construites sur l’aire d’accueil et au centre

social. Les enfants et les parents ont investi la

ludothèque gérée par le Centre social. Des adultes

ont réalisé « le jeu du Niglo » sur la base d’un jeu

de l’oie qui retrace la vie des voyageurs et suscite

l’échange avec le « l’autre ». Ensuite ce jeu a été

exposé et utilisé dans le cadre de la fête de

quartier Semailles où l’ARTAG et le centre Social

présentaient leur action partenariale.

Trois voyageurs sont venus pour jouer et

rencontrer les autres familles du quartier.

Animation sur l’aire d’accueil de Rillieux-la-Pape

Avec la ludothèque

Page 114: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 114

L’ACCOMPAGNEMENT A LA SCOLARITE

Les enfants et les jeunes sont accueillis à partir de 14H dans le camion de l’ARTAG. Un

premier temps est proposé pour le travail scolaire. Nous aidons les enfants à s’organiser

dans les devoirs, à comprendre un exercice ou une leçon. Le deuxième temps est

consacré à des ateliers Ludo éducatifs.

Les objectifs :

•••• Favoriser l’acquisition des méthodes de travail

•••• Susciter et développer la curiosité des jeunes

•••• Offrir un espace de travail

•••• Valoriser les savoirs et savoir-faire des enfants

•••• Développer des liens avec les familles des enfants

Il s’agit d’actions d’aide aux devoirs, d’apports méthodologiques, d’activités culturelles.

Les familles trouvent un accueil, des conseils, un accompagnement dans les différentes

étapes de la scolarité et, si elles le souhaitent, peuvent s’impliquer dans les actions. Les

actions développées dans le cadre de l’accompagnement à la scolarité s’adressent aux

enfants et aux jeunes scolarisés, de l’école élémentaire au lycée.

Nous intervenons sur trois territoires différents : l’Aire d’Accueil de St Jean d’Ardière-

Belleville, le terrain communal de St Laurent de Mûre et l’Aire d’accueil de Lyon Feyzin

(Lyon7). Sur les deux premières l’accompagnement s’est déroulé sur toute l’année 2011

(année scolaire 2010-2011 et 2011-2012), alors que sur la dernière l’expérimentation n’a

débuté qu’en Novembre 2011.

TERRITOIRE ACCOMPAGNEMENT A LA SCOLARITE

Maternelle Primaire Collège

CLAS Belleville/St Jean

d'Ardière 7 11 5

CLAS St Laurent de Mûre 3 12 4

CLAS Lyon 7 2 6 2

TOTAL élèves différents /type enseignements 29 11

TOTAL d'élèves accompagnés 40

Page 115: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 115

Suite à notre réflexion dans le groupe de travail scolarisation Lyon7, nous avons déposé

un nouveau projet d’accompagnement à la scolarité en partenariat avec le Centre Social

de Gerland pour les enfants résidant sur l’aire d’accueil de « Lyon7-Feyzin ». L’Aire

d’accueil étant exceptionnellement peu occupée, seule deux séances ont eu lieu. Le bilan

de cette expérimentation sera établit en Juin 2012.

Sur l’Aire d’accueil de St Jean d’Ardière, dans le cadre de l’accompagnement à la scolarité,

deux conseillères pédagogiques de l’Inspection Académique sont venues rencontrées les

familles, afin d’échanger sur la scolarisation au collège. Malgré une scolarité continue au

premier degré, certaines familles préfèrent opter pour une scolarisation au Cned. Les

parents expriment leurs craintes liées à l’insécurité et au fait que le collège ne permette

pas « d’apprendre un métier ».

Parole de voyageur « quasi-sédentaire » recueillie sur l’aire d’accueil de St Jean d’Ardière

Belleville en Mai 2011 : « Avec le Cned, je n’aurais plus besoin d’aller le chercher à l’école, il

pourra me suivre et je pourrai lui apprendre le métier » « Si l’Académie refuse, je le mettrai

à l’école, mais j’essaye, c’est plus simple pour moi ». Son fils sera scolarisé au Cned

l’année suivante après validation de l’Académie de l’Ain.

En conclusion, il importe de souligner le réel investissement de l’ARTAG pour amener les

acteurs locaux, les « gadgé » et les voyageurs à se rencontrer pour organiser le « Mieux

Vivre Ensemble ». C’est un thème qui nous est cher. Son développement a été facilité par

un agrément de l’ARTAG « centre social Itinérant » car celui-ci a favorisé la création de

nouveaux partenariats tels que les centres sociaux locaux, mais aussi avec les autres

structures comme les Médiathèques, les services animation Ville, les MJC ou les espaces

culturels. Fort de cette diversité de partenariats, plusieurs familles ont découvert leur

territoire à travers le prisme de l’animation socio-éducative.

La fréquentation au sein des structures locales reste encore faible, mais elle est en

constante augmentation. Plus les acteurs locaux s’impliquent tôt dans une dynamique

partenariale avec l’ARTAG, plus il y a des chances pour que les voyageurs investissent le

tissu local.

Le support de la rencontre sur le thème de l’animation est un réel outil pour tisser ou

renforcer des liens entre voyageurs et non voyageurs. Cela permet de lutter contre les

discriminations qui reposent sur des préjugés infondés, des peurs stériles, de

l’incompréhension ou de la méconnaissance mutuelle.

Pour 2012, nous souhaitons réfléchir à un projet éducatif global pour les animations que

nous développons et envisageons une déclaration d’un accueil de loisirs itinérant.

Page 116: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 116

Pôle Développement social

// LES ANIMATIONS DE

PROXIMITE

SANTE ET GENS DU VOYAGE

La question de la santé publique est aujourd’hui au centre de nombreuses réflexions.

Pour autant, certains groupes de population rencontrent des difficultés d’une part, à faire

reconnaître leur droit aux soins de santé, et d’autre part à utiliser le système de santé.

Les Gens du Voyage se posent de nombreuses questions mais nous constatons qu’ils ont

une approche et une représentation différente de la santé, de la maladie et de la

guérison. Ils identifient souvent la santé à l’absence de maladie. Ainsi, ils se retrouvent

davantage dans des demandes de services immédiats et ponctuels que dans une

continuité de soins et d’actions de prévention. De plus, la méconnaissance du

fonctionnement des institutions entraine souvent un recours inadéquat aux services

sanitaires. Au-delà de cela, nous pouvons remarquer certaines problématiques

spécifiques liées aux conditions de vie qui leur sont propres et aux conditions de travail et

d’activité.

Consciente que la santé et l’accès aux droits sanitaires sont directement liés aux

conditions de vie pour les familles du voyage, le thème de la Santé est une des

thématiques prépondérantes que l’ARTAG a inscrite dans son projet social 2010/2014 et

qu’elle a souhaité développer dès 2011.

⇒⇒⇒⇒ La première orientation de notre projet est l’amélioration du cadre de vie et des

conditions de vie. De cette orientation ont découlées des priorités et des objectifs

d’actions.

� Une des priorités pour l’ARTAG était de « favoriser la prévention de la santé

en impliquant les Voyageurs ». Pour cela, de premières actions ont été

pensées telles que la création de groupes de santé de proximité et la mise en

place de rencontres thématiques avec des professionnels de santé et des

Voyageurs.

Page 117: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 117

Dans un premier temps, nous présenterons l’action Bus Info Santé, qui s’est déroulée

tout au long de l’année 2011 sur les aires d’accueil. Nous évoquerons ensuite la journée de

formation organisée par l’ARTAG sur le thème « Santé et Gens du voyage, Quelles

représentations ? ». Dans un troisième temps, nous parlerons des vaccinations qui ont eu

lieu à Vénissieux, où l’ARTAG est intervenue en partenariat avec le CDHS (centre

départemental d’Hygiène et de santé) et le SCHS (service communal d’Hygiène et de la

santé). Enfin, et pour finir, nous évoquerons les perspectives d’actions santé pour

l’année 2012.

L’ACTION BUS INFO SANTE

Temps d’échanges pour les familles séjournant sur les

aires d’accueil du Rhône

Descriptif de l’action du Bus Info Santé : Le point de départ de ce projet émane d’une volonté de l’ARTAG de mieux cerner les demandes et les besoins des familles concernant la thématique santé et du constat des professionnels le recours aux soins est un recours au niveau des services d’urgence hospitaliers. Les enfants sont généralement suivis par des pédiatres plutôt que par la PMI A partir de ce repérage d’un besoin d’information et de sensibilisation, il nous a semblé intéressant de mobiliser les Voyageurs sur le thème de la santé mais aussi de travailler cette thématique pour d’une part aller au-delà des constats que nous faisons sur le terrain et d’autre part et surtout construire avec le public concerné le contenu des animations en fonction de leurs demandes et besoins. Le « public cible » sont les familles séjournant sur les aires d’accueil du Rhône. Pour cela, trois territoires (soit 4 aires d’accueil) ont été retenus, pour la période de Janvier à Juillet 2011 : Saint-Priest / Chassieu ; Rillieux-la-Pape ; Saint Jean d’Ardières. Et 2 territoires pour la période de septembre à décembre 2011 : Brindas ; Saint Priest (terrain sédentaires).

Page 118: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 118

Finalités – objectifs : Pour l’année 2011, il s’agira de favoriser l’expression des voyageurs, de les impliquer afin d’identifier leurs demandes et leurs besoins en terme de santé.

• Objectif général - Mieux cerner les demandes et les besoins en matière de santé des familles utilisant

les aires d’accueil pour une prise en compte efficiente des problèmes spécifiques

liés au mode de vie.

• Objectifs opérationnels - Etablir une relation de confiance, un climat rassurant avec les familles

- Favoriser les échanges sur les questions de santé en proposant un espace de

parole et d’écoute

- Valoriser les personnes dans leurs savoirs et leurs savoir faire

- Sensibiliser et donner accès à l’information liée à la santé

Ce projet a été centré autour d’objectifs à court terme, notamment « sensibiliser et

donner accès à l’information liée à la santé » et faire un état des lieux des connaissances

des familles sur ce thème de la santé ; et d’objectifs à plus ou moins long terme comme

l’inscription dans des démarches préventives de santé. Pour mener à bien ce projet et

dans le respect de nos constats et objectifs de départ, il a donc été nécessaire de

mobiliser à la fois des partenaires mais aussi des outils et supports adaptés au public.

Partenariat :

• La mobilisation des ressources partenariales

Une première rencontre avec le Conseil Général a eu lieu en décembre 2010 afin de parfaire le projet en définissant les objectifs, acteurs, modalités d’intervention et d’animation des séances. Dès le départ, il nous a semblé intéressant de mener un travail de coordination entre les institutions. C’est pourquoi, avant d’intervenir, nous avons décidé de présenter la démarche au directeur et au Médecin des Maisons du Rhône (MDR) des territoires choisis afin qu’ils puissent intervenir en fonction des demandes et/ou des besoins des familles. Toutes les MDR concernées ont été rencontrées en présence des professionnels du Bus Info Santé, de l’ARTAG et de Madame RIGAL (chargée de mission « Gens du Voyage », Rhône).

• La mobilisation en interne C’est en interne que le projet a été discuté en amont, et notamment sur le choix des territoires d’intervention de l’action Bus Info Santé. Les agents de développement responsable de la mission de médiation sur les aires d’accueil retenues, ont été présents lors des rencontres partenaires. Par la suite, il a été décidé de nommer un agent comme étant la personne référente de l’action Bus Info Santé.

Page 119: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 119

• La mobilisation d’outils

Pour ce projet, le Bus Info Santé (B.I.S) nous semble être un outil pertinent à utiliser. Le

bus info santé est un « outil d’information, d’animation et d’éducation pour la santé à

destination des adultes et des jeunes à partir du collège ». Il est financé par le

Département du Rhône, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de Lyon et la Direction

Départementale de la Cohésion Sociale. Cet espace de parole, qui rassemble différents

outils d’animation, permet d’enclencher les échanges avec les familles. De plus, sa

mobilité est un atout qui lui permet d’aller directement sur les aires d’accueil.

Concernant la communication, les professionnelles du B.I.S ont créé un support que les

agents de développement ont diffusé aux familles et affiché à l’accueil de chaque aire.

Les gestionnaires concernés ont été sollicités pour le branchement du bus à l’électricité.

Eléments quantitatifs : Il s’agit de proposer de 3 à 4 interventions par aire d’accueil, soit une par mois. Les jours et heures d’intervention du Bus Info santé ont été pensé en fonction des horaires scolaires mais aussi en fonction de l’organisation familiale des personnes. C’est pourquoi, les après-midi ont été privilégiés ; les matinées étant davantage consacrées aux taches ménagères et à l’activité professionnelle. Nombre d’interventions

Nombre de participants

Aire d’accueil de St jean d’Ardières

Trois interventions 4 adultes dont un homme

(jeune père) ,4 adolescentes

et des enfants

Aire d’accueil de Saint Priest

et aire d’accueil de Chassieu

Cinq interventions 13 adultes femmes (+ 40 ans)

5 ados

Aire d’accueil de Rillieux

Cinq interventions 8 personnes dont deux jeunes couples et des enfants

Aire d’accueil de Brindas

Trois interventions 10 adultes dont 3 hommes, 4 adolescents, et des

enfants

Saint Priest Sédentaires Une intervention (interventions suivantes en

2012)

4 adultes et des enfants

De février à décembre, 17 interventions se sont tenues sur les aires d’accueil/terrains choisis. Elles ont réunies 39 adultes dont 6 hommes ; 13 jeunes entre 12 et 15 ans, dont 9 garçons et 4 filles et des enfants.

Page 120: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 120

L’animation est menée conjointement par l’agent de développement de l’ARTAG qui intervient sur l’aire d’accueil (dans le cadre de la mission de médiation et de coordination sociale) et de fait, possède une connaissance du public et de l’environnement social et une infirmière du Bus info santé en tant que généraliste des questions de santé.

Analyse qualitative :

���� Le public

Concernant les adultes, ce sont plus particulièrement des femmes âgées de plus de 40

ans et des jeunes couples. La participation des hommes reste très faible. Il semblerait que

la question de la santé soit une question abordée davantage par les femmes et au sein du

couple. Ces temps collectifs n’ont donc quasiment pas permis d’accueillir les hommes. Les

adolescents ont été très présents, intéressés et en forte demande. Leur présence a

permis de constater qu’ils ont de nombreux questionnements et qu’il est important de

considérer cette demande et ce besoin d’échange. Avec eux, le support du jeu a très bien

fonctionné.

Concernant le public spécifique

des Gens du voyage, nous ne

notons pas de questionnements

particuliers. Après échange avec

l’infirmière du Bus Info Santé, il

semblerait que les thématiques

abordées soient les mêmes qu’un

autre public.

���� Les thèmes et les questions abordées

• Alimentation : l’équilibre alimentaire, le lien alimentation/affectif, alimentation du

nourrisson et enfant, régimes alimentaires.

• Suivi médical, suivi de grossesse et suivi gynécologique pour les femmes à toutes les

étapes de la vie.

• L’existence et le fonctionnement de la Maison Médicale de Garde

• Le fonctionnement des urgences pédiatrique

• Consommation de médicaments

• Masturbation chez l’enfant

• Digestion chez les nourrissons, constipation des enfants

Page 121: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 121

• Les accidents domestiques

• Le sommeil des enfants

• Les dents (soins, prévention…)

• Les dangers du soleil

• Les maux de ventre

• Le diabète

• La chirurgie plastique

• Vaccinations

• Tabac, Cannabis, Alcool

• Les moyens de contraceptions

• Mal de Dos

• Rhumatismes

• Ménopause …

���� Le message perçu

Globalement, les familles sont satisfaites de ces interventions. Les voyageurs disent avoir été intéressés par cette thématique et ont apprécié ce temps d’échange et de discussion avec les professionnelles (ARTAG et Bus). Ils ont pu poser des questions sur des problématiques santé qui les touchent, récupérer de la documentation et des adresses de lieux de soins. Toutefois, nous ne notons pas de demandes exprimées pour les personnes stationnant sur Saint-Priest, Chassieu, Saint Jean d’Ardières et Brindas, hormis de la part des adolescents. Contrairement aux autres lieux, les participants de Rillieux ont posé davantage de questions et ont été très en demande. Nous pouvons dire qu’il ne ressort pas de questionnements spécifiques liés à ce public mais des préoccupations liées à l’âge.

���� L’animation

Concernant les animations, il a été nécessaire d’instaurer un cadre souple d’accueil qui soit adapté au public accueilli. Compte tenu de la présence des adolescents, des temps distincts ont été établis (sur certains terrains) afin que chacun puisse participer pleinement et que l’animation réponde aux différentes demandes. De plus, l’infirmière et l’agent de développement ont pris le temps à chaque début de séance de faire le tour des caravanes pour sensibiliser les familles. Ce temps informel a été souvent l’occasion d’échanger avec les personnes ne souhaitant pas se joindre au temps d’échange collectif. Cet aspect montre ainsi les limites du collectif et l’importance de la prise en compte des individualités. En effet, cette notion d’individuel et de collectif reste une question centrale. Comment mobiliser collectivement les familles sur des questions de santé qui leur semblent individuelles et/ou personnelles ? Enfin, la tente a été utilisée aux beaux jours, et cela a permis de créer un espace ouvert avec peut être moins de contraintes. Ce qui est certainement plus adapté aux voyageurs. Cela a, en effet, facilité la venue des personnes ne souhaitant pas s’installer pour poser

Page 122: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 122

des questions mais souhaitant être dans l’observation et dans l’écoute des sujets abordés.

���� Les difficultés et les limites

Il semble difficile d’évaluer, à ce jour et de manière sûre, ce qui a été perçu comme message. Il reste très certainement encore de nombreux questionnements pouvant émerger plus tard. Cette action Bus Info Santé n’avait pas vocation à traiter l’ensemble des sujets liés à la santé mais d’amener les familles à échanger et discuter. Une difficulté qui a été rencontrée sur certaines séances est le nombre important d’aller et venue et ainsi des difficultés de concentration, exceptés pour les adolescents.

Conclusion :

Cette action auprès des familles stationnant sur les aires d’accueil a permis de mettre en avant des questions qui jusqu’à présent n’avaient pas été travaillées de manière approfondie au sein de l’ARTAG. C’est pourquoi, nous envisageons de poursuivre l’action Bus Info Santé en 2012. Notre constat de départ sur le peu d’actions de prévention et d’utilisation des structures de santé a été vérifié. Cela peut s’expliquer par l’isolement géographique et social des familles présentes sur les aires d’accueil ; aires d’accueils situées dans des zones industrielles et éloignées du centre-ville. Néanmoins une forte attache au médecin traitant est a souligné. Reste à ce jour à définir en interne d’autres aires d’accueil pour mener cette action et à identifier les thèmes fédérateurs afin de mettre en œuvre des actions coordonnées utilisant une pédagogie adaptée.

LA JOURNEE DE FORMATION

« Santé et Gens du voyage

Quelles représentations ? »

[Voir partie formation]

Page 123: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 123

ACTION VACCINATIONS VENISSIEUX

Descriptif de l’action : Suite à l’interpellation de Karen FINTFERLE, infirmière au Service Communal d’Hygiène et de Santé, l’ARTAG a rencontré le SCHS, le 09.03.2011, pour évoquer ensemble les besoins en termes de vaccination auprès des gens du voyage sur la commune. En effet, un cas de rougeole est survenu sur l’aire d’accueil de Vénissieux en novembre 2010. Le SCHS et le CDHS (centre départemental d’hygiène et de santé) sont intervenus pour proposer une vaccination sur site et une deuxième dans leurs locaux. Si l’accueil fut bon pour la 1ère injection sur site, aucune famille n’est venue au CDHS pour réaliser la deuxième injection. Le SCHS interroge l’ARTAG sur les besoins en termes de vaccination auprès de cette population sur Vénissieux et souhaite une collaboration afin d’envisager des actions communes. Cette action commune pourrait se formaliser dans le cadre de la semaine de la vaccination.

⇒⇒⇒⇒ LE CDHS met à disposition, 1 médecin, 1 assistante sociale.

⇒⇒⇒⇒ Le SCHS met à disposition 1 Infirmière et 1 secrétaire 1 véhicule aménagé avec chauffeur.

⇒⇒⇒⇒ L’ARTAG met à disposition un agent de développement. Aussi, il a été convenu de solliciter les familles du voyage de l’aire d’accueil et les résidents du terrain de sédentaires (la Glunière) sur la pertinence d’une vaccination sur site.

Finalités – objectifs : Un traitement différent est réfléchi en fonction de la nature des sites :

• L’aire d’accueil

Située chemin de Feyzin, elle est occupée par des ménages itinérants. Leur séjour ne

dépasse pas 9 mois sur 12. Néanmoins on peut retrouver certains groupes d’une année

sur l’autre.

Dans le cadre de la médiatisation de la semaine de la vaccination, France 3 a souhaité faire

un sujet sur l’aire d’accueil. Cette intervention de France 3 a nécessité une préparation de

l’ARTAG.

Typologie d’Interventions

Date Objet

3 Mai

a.midi

Intervention conjointe SCHS et ARTAG pour sonder les ménages et obtenir

leur accord sur la pertinence de la vaccination

11 Mai

matin

Présentation des journalistes de France 3« sans caméra » aux des familles

afin de leur demander leur accord de filmer l’après midi

Page 124: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 124

11 Mai

a.midi

une action vaccination SCHS –CDHS avec ARTAG

8 Juin

a.midi

deuxième action de vaccination sur site afin de proposer deuxième injection

En Juin accompagnement d’une jeune adolescente au CDHS pour réaliser sa

deuxième injection.

• Le site dit de « la Glunière »

Situé au 5 chemin de la Glunière, le site est occupé par des ménages « sédentaires » qui

sont bien intégrés sur la ville depuis de nombreuses années.

Typologie d’interventions

Date Objet

02 Mai

a.midi

l’Artag a sondé seule les ménages qui ont validé l’intervention du SCHS /

CDHS

10 Mai au

matin

Action vaccination SCHS –CDHS avec Artag

Partenariats :

Le CDHS Rencontre ARTAG/CDHS, le 27 septembre 2011 : Echange sur nos missions respectives. 2 thèmes du CDHS pourraient intéresser les gens du voyage :

• Action Prévention Tabac : comment en parler ?

• Action vaccination

Cet échange a permis aux professionnels de l’ARTAG de découvrir l’existence d’un atelier santé ville sur la commune et de se positionner pour participer à deux groupes de travail sur les thématiques « famille précarité » et « accès aux droits ».

Le Centre de santé communautaire Rencontre ARTAG/Séverine ORIOL (médecin généraliste sur Vénissieux), le 23 mai 2011. Suite à la journée santé du 12 Mai 2011, Mme ORIOL souhaitait évoquer avec l’ARTAG son projet de centre de santé communautaire. Elle hésitait entre deux communes pour mener son projet : Lyon Guillotière et Vénissieux. Restait à rencontrer Bioforce pour leur demander de faire un diagnostic.

���� L’ARTAG explique son travail récent avec les partenaires CDHS et SCHS et invite

Mme ORIOL a rencontré ces partenaires et lui transmet leurs coordonnées.

���� L’ARTAG reste disponible pour évoquer de nouveau le projet de Mme ORIOL, une

fois que celui-ci sera plus avancé.

Page 125: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 125

Eléments quantitatifs et analyse qualitative de l’action vaccination :

Bilan global vaccination

Site Nombre de

personnes

Commentaires

Aire

d’accueil

17 Les personnes vaccinées sont composées pour grande majorité d’enfants, adolescents et jeunes adultes. Des rappels Coqueluche ont été administrés en plus de la Diphtérie Tétanos Polio et mise à jour de la vaccination Rougeole Oreillons Rubéole.

La deuxième action a été réalisée à la demande des familles qui trouvaient trop compliquées d’aller dans les locaux du CDHS.

Les adultes ont découvert qu’ils étaient aussi soumis à des vaccinations

Le groupe familial qui stationnait est celui des Roms (majoritairement ceux de l’agglo et quelques familles espagnoles et italiennes)

La

Glunière

6 Les personnes vaccinées sont composées pour grande majorité d’adultes qui ont reçu un rappel Coqueluche en plus de la Diphtérie Tétanos Polio.

Les adultes ont découvert qu’ils étaient aussi soumis à des vaccinations.

• Suite à cette collaboration, Karen FINTFERLE a participé à la journée Santé organisée par

l’ARTAG le 12 Mai 2011.

• L’action pourra être reconduite selon les besoins sur l’aire d’accueil et à la demande de

l’ARTAG.

Page 126: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 126

Objectifs 2012 :

Orientation Amélioration du cadre de vie et des conditions de vie

Objectif Général Favoriser la prévention de la santé en impliquant les Voyageurs

Objectif Spécifique

Favoriser l’expression des voyageurs et l’approfondissement de leurs

connaissances sur cette thématique

Contexte

- Peu d’action de prévention en direction des voyageurs

- Forte utilisation des services d’urgence

- Les voyageurs connaissent peu le système de santé

- On constate des problèmes de surpoids, des problèmes cardio-vasculaires...

- Peu d’utilisation de la PMI malgré un bon suivi des vaccins des enfants

- Des cas de rougeole, de coqueluche

Les conditions de vie particulières parfois difficiles compliquent un chemin vers l’autonomie

et l’utilisation du système de santé. Les problèmes de santé des GDV sont mal connus.

Propositions

- Poursuivre des rencontres d’information et de prévention auprès des voyageurs avec le

support du Bus Info Santé sur des AA

- Mise en place de séances de vaccinations

- Répertorier les demandes, les besoins, les questionnements des voyageurs

- Associer des professionnels de santé des territoires notamment des MDR à cette

démarche (de l’information, accompagnement sur le terrain…)

- Participer aux Ateliers Santé Ville des territoires concernés par cette action quand ils

existent

- Mettre en place des actions liées à la santé (petit déjeuner, pause-café, formation aux

1ers secours…)

- Apporter aux professionnels de l’ARTAG, des connaissances plus spécifiques sur les

dispositifs et actions de prévention ; ce qui permettra ensuite de mobiliser les familles et

pourquoi pas d’initier des rencontres thématiques, en fonction des demandes.

(partenariat CPAM)

- Accompagner une étude sur la thématique « AA et santé menée par une stagiaire en

anthropologie

- Informer et sensibiliser sur la vaccination et la nécessité d’effectuer des rappels de

Page 127: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 127

vaccination. Mener des séances de vaccinations en partenariat

- Création d’un « groupe pilote » sur le thème de la santé composé de voyageurs,

d’administrateurs et de professionnels .

Résultats attendus

- Une meilleure accessibilité des gens du Voyage à l’information liée à la santé

- Une meilleure connaissance des demandes et des besoins des Voyageurs

- Identification des problématiques

- Présence des acteurs de santé sur les AA ciblées

Indicateurs objectivement vérifiables

- Nombre d’interventions du Bus Info santé

- Nombre d’AA concernées

- Nombre de personnes présentes

- Mixité d’âge et de genre

- Implication des professionnels des MDR, déplacement sur le terrain

- Retour des voyageurs, satisfaction (questionnaire, bilans)

- Nombre d’utilisation des services de santé suite aux informations, de contacts pris

-Nombre d’actions d’éducation à la santé mises en place

-Nombre de participants

-Nombre de vaccinations-âge-genre

-Bilans rédigés des actions

- Ecrit sur l’étude menée par étudiante en anthropologie

Page 128: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 128

Pôle Développement social

// LES ANIMATIONS DE

PROXIMITE

CULTURE ET SORTIES FAMILIALES

LA MEDIATHEQUE VIENT CHEZ VOUS !

Descriptif de l’action : Dans le cadre de notre mission de médiation et de coordination sociale sur l’aire d’accueil de Chassieu, une rencontre avec la directrice de la médiathèque et du Pôle culture de Chassieu, a eu lieu le 27 septembre 2011. Cette rencontre avait pour but de présenter les actions de l’ARTAG mais aussi et surtout de voir comment nous pouvions intervenir ensemble sur l’aire d’accueil et proposer des interventions adaptées au public et à leurs demandes. Restait à voir, pour la médiathèque, la personne qui serait intéressé pour intervenir sur l’aire d’accueil. Suite à cette rencontre, la médiathèque de Chassieu a confirmé sa volonté d’intervenir, les mercredis de 14h30 à 16h, une semaine sur deux, et à compter du 9 novembre 2011.

Finalité – objectifs :

- Favoriser et développer l’accès à la culture pour les familles du voyage

Objectifs :

- Faire connaitre la médiathèque aux familles - Rendre accessible les services proposés par la médiathèque

Pour cela nous avons construit et mener avec la médiathèque des interventions en lien et

en accord avec les demandes des familles.

Partenariat :

Pour mener à bien ces interventions, un partenariat privilégié avec la médiathèque de Chassieu a été mis en place. Avant la première séance, nous avons convenu d’un temps

Page 129: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 129

de présentation de la médiathèque et d’un premier échange avec les familles, le mardi 18 octobre.

Eléments quantitatifs : Nombre

d’inscriptions

Nombre de prêt

Public

Mercredi 9 novembre aire d’accueil de Chassieu

plein air

4 7

6 enfants de 4 et 8 ans

Mercredi 23 novembre aire d’accueil de Chassieu

plein air

1 11

10 enfants de 4 et 8 ans et 1 adulte

A la suite de ces deux interventions, nous avions prévu de faire un point avec les familles, pour savoir si elles souhaitaient que cette action se poursuive. Les familles de l’aire d’accueil ont fait des retours très positifs concernant la venue de la

médiathèque. C’est pourquoi, il a été décidé de poursuivre cette action.

Nombre d’inscriptions

Nombre de prêt

Public

mercredi 7 décembre Locaux de la médiathèque

0 5 3 enfants de 4 et 8 ans

mercredi 21 décembre aire d’accueil de Chassieu

caravane

1 17 8 enfants de 4 et 10 ans

Ayant remarqué lors de la séance du 7 décembre, le peu de participants, nous avons

réfléchi à comment organiser les prochaines séances d’hiver pour continuer les actions

proposées par la médiathèque. Avec l’accord d’une maman, les séances suivantes se sont

déroulées dans sa caravane, sur l’aire d’accueil.

⇒⇒⇒⇒ Au total, 6 enfants se sont inscrits pour emprunter des ouvrages et entre 6 et 10

enfants, de 4 à 10 ans, ont été présents lors des séances.

Analyse qualitative :

Déroulement des 4 premières séances :

• Retour des livres et des documents empruntés par les enfants • Présentation de nouveaux ouvrages • Lecture de plusieurs histoires

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• Si un enfant le souhaite, il peut lire une histoire aux autres enfants • Choix des livres par les enfants pour les emprunts • L’intervenant ramène les enfants à leurs caravanes

La plupart des enfants sont inscrits (carte d’adhésion gratuite). Certains enfants ne sont

pas inscrits car leurs parents ne veulent pas qu’ils abiment les livres. L’intervenant fait un

retour positif au sujet des enfants qu’il trouve respectueux et attentifs.

Conclusion et perspectives :

Au vue de l’intérêt porté par les familles, notamment les enfants, il est décidé de

poursuivre les interventions sur l’aire d’accueil. Ainsi, lors d’une rencontre avec la

médiathèque, le 12 janvier 2012, des dates sont fixées jusqu’au mois de juin 2012. Pour ces

prochaines séances, l’intervenant propose de réfléchir à de nouveaux contenus.

Nous pensons aussi qu’il serait important d’échanger d’une part, avec les adultes pour

savoir s’ils seraient intéressés par le prêt d’ouvrages et par des séances à la médiathèque,

et d’autre part avec les adolescents. C’est dans cette optique qu’une visite à la

médiathèque a été organisée le 10 février 2012 après-midi. Nous avons accompagné trois

femmes. Une employée de la médiathèque nous a accueillies pour nous faire visiter les

locaux et nous présenter le fond documentaire. Les dames présentes se sont inscrites à la

médiathèque et ont emprunté des ouvrages. D’autres séances, comme celle-ci, seront

organisées à la médiathèque.

LES SORTIES FAMILIALES

Nous avons souhaité mettre en place des sorties familiales avec et pour les familles qui

vivent sur les aires d’accueil et ou sur les terrains sédentaires.

L’idée est de faire découvrir l’outil « sortie familiale » aux Gens du Voyage afin qu’ils

s’inscrivent à terme auprès des structures qui en proposent.

Ce sera l’occasion aussi pour nous de construire des projets collectifs avec les familles.

Les sorties familiales sont des temps qui

permettent de favoriser le lien social entre

les usagers et entre les membres d’une

même famille. Elles se déroulent dans des

lieux de découvertes ou chacun peut y

trouver un intérêt. Le dispositif VFS

(Vacances Familles Solidarité) permet

d’organiser des sorties familiales avec

l’appui financier de la CAF et du Conseil Général.

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Objectifs :

• Permettre aux familles de découvrir des lieux de détente et de loisirs de proximité

susceptibles d’être réinvestis de manière individuelle et autonome par ces

dernières

• Donner la possibilité à des familles en difficultés sociales et financières d’accéder à

des activités auxquelles elles ne pourraient prétendre autrement, notamment en

raison du coût

• Favoriser les échanges entre les familles (améliorer les relations) et entre les

familles et les professionnels de l’ARTAG

• Favoriser les liens dans la famille en proposant une activité où tous les membres

peuvent être présents

���� L’implication des familles : un choix pédagogique

Chaque projet de sortie familiale doit être construit avec la participation des Voyageurs.

Cela est nécessaire si nous souhaitons que les personnes soient impliquées. En effet

l’objectif d’une sortie familiale est de partir de l’expression des Voyageurs. Nous pouvons

être force de propositions en expliquant l’outil « sortie familiale », mais nous ne devons

pas élaborer le projet sans la participation active des Voyageurs.

���� Les différents niveaux

L’implication des voyageurs peut se faire à différents niveaux :

• Le choix du lieu.

• Le jour (weekends, mercredi, vacances scolaires).

• Le nombre de participants.

Modalités :

���� Recenser la ou les demandes

La mission de médiation et de coordination sociale et celle du suivi des bénéficiaires du

RSA menés par les agents de développement missions, leur confère une place privilégiée

pour être à l’écoute des besoins et des demandes des voyageurs. Nous pouvons mettre

en lien les besoins des voyageurs et les faire remonter afin de pouvoir proposer une

réponse adaptée.

Une famille peut les solliciter, exprimer une demande lors de leur passage sur l’aire

d’accueil ou lors d’un rendez-vous. L’agent de développement qui intervient auprès des

Page 132: RAPPORT d'ACTIVITE

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voyageurs recense les demandes des personnes. Il faut approfondir la demande de la

famille et constater si d’autres personnes peuvent être intéressées par une sortie

familiale.

���� Faire remonter l’information à l‘équipe

En réunion d’équipe et de manière régulière, un point sera fait sur les demandes de

sorties familiales pour étudier et valider les projets.

Nous pouvons envisager les sorties familiales de différentes façons. Nous ne sommes pas

figés et nous pouvons nous adapter aux demandes.

• sortie familiale destinée aux familles résidant sur une aire d’accueil

• sortie familiale pour plusieurs aires d’accueil regroupées sur un même territoire

(ex : Chassieu, St Priest ou Brignais, St Genis Laval,…)

• sortie familiale avec les partenaires locaux (usagers du centre social + usagers de

l’aire d’accueil)

• sortie familiale à l’échelle du département, à l’initiative des professionnels et ou

des familles.

���� Préparation avec les familles et l’agent de développement

Pour organiser la sortie familiale (choix du lieu, nombre de personnes…), l’association

des familles dans l’élaboration du projet est indispensable. Afin de préparer la sortie avec

les voyageurs plusieurs outils sont disponibles :

- Deux classeurs avec des fiches sur des lieux de sorties a été remis à jour

récemment, nous pouvons utiliser les classeurs avec les familles pour leur montrer les

nombreuses activités qui existent à proximité de Lyon.

-Le second outil est l’outil informatique avec internet. Nous pouvons organiser un

ou plusieurs temps de rencontre sur l’aire d’accueil dans le camion de l’ARTAG afin

d’utiliser les ordinateurs et l’imprimante.

Il est important de prendre en compte la parole des voyageurs et de restituer au mieux

leurs expressions. Il ne faut pas généraliser, une sortie familiale qui plaira à un groupe ne

plaira peut être pas au second groupe.

Ce temps de préparation peut être animé par l’agent de développement et co-animé avec

le référent sortie familiale.

���� Inscription et participation financière des familles

La participation financière des familles sera calculée en fonction du quotient familial dans

un souci d’équité. Aucune sortie n’est gratuite, il y a toujours des frais liés au transport et,

ou à l’entrée dans le lieu.

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���� Mise en place de la sortie familiale Lorsque les demandes ont été regroupées, que le lieu est choisi, que le nombre de

participants est arrêté, il faut rédiger le projet.

Ce projet est à soumettre à la CAF pour l’obtention d’une subvention. Le projet doit

reprendre, la description de la sortie, le public concerné, les objectifs ; le budget

prévisionnel. Ce projet est à rédiger par le référent sortie familiale avec l’aide de l’agent

concerné et validé par la directrice adjointe.

Encadrement :

Il y a automatiquement l’agent de développement en lien direct avec les familles. Les accompagnateurs ne sont pas forcément que les agents de développement, il peut aussi concerner les chargés de missions. Les sorties familiales permettent de côtoyer les familles dans un autre environnement.

���� Pendant la sortie : L’agent de développement ou le chargé de mission qui accompagne la sortie familiale est garant de la sécurité générale des participants, du bon déroulement de la journée, favorise les échanges entre les participants, veille à ce que chaque famille se sente bien. Il est important de souligner que les enfants restent sous la responsabilité de leurs parents.

���� Après la sortie : Un bilan doit être rédigé, il doit reprendre, le déroulement de la journée, les remarques des familles, les objectifs et une analyse de la sortie. Ce bilan doit être construit par le référent avec l’agent de développement. Sur 2011, nous avons mis en place 5 sorties familiales, elles ont pris différentes formes en fonction des territoires et des familles.

• 2 sorties au parc animalier de Touroparc : • une organisée dans le cadre du dispositif VFS qui a réuni 25

personnes (soit 10 adultes et 15 enfants). • La seconde sortie a compté 17 personnes ( soit 7 adultes et 10

enfants)

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• 1 sortie à Yzeron Aventure (Accrobranches + balades à dos d’ânes) qui a compté 15 personnes (soit 5 adultes et 10 enfants)

• 1 sortie dans une ferme pédagogique où 19 personnes ont participé (soit 12 enfants et 10 adultes)

• 1 sortie au parc de Miribel-Jonage qui comptait 25 personnes (dont 18 enfants et 7 adultes)

En 2011, les 5 sorties familiales on compter 101 personnes (différentes) et plus précisément 39 adultes et 62 enfants.

FRESQUE DE L’AIRE D’ACCUEIL DE FRANCHEVILLE

Une réalisation des familles Le local du gestionnaire situé à l’entrée de l’aire d’accueil a été très dégradé à tel point qu’il était inutilisable, cette situation a perdurée après les travaux intérieurs. En effet, les abimés, portes dégradées). Cette situation donnait une mauvaise image des voyageurs, ce constat était partagé par les partenaires et les familles qui y résidaient. Nous avons alors émis l’idée d’un projet fresque dans lequel les familles résidant sur l’aire d’accueil seront associées. Les familles ont été associées à toutes les étapes du projet : contenu, réalisation de la fresque, réalisation de l’invitation pour l’inauguration, à l’inauguration.

Objectifs :

• Favoriser l’implication des Voyageurs dans

une réalisation collective

• Contribuer à améliorer l’image de l’aire

d’accueil et des Voyageurs

• Valoriser les savoirs faire des Voyageurs

• Favoriser le lien social entre parents et

enfants, entre les familles

L’ensemble des rencontres se sont tenues sur l’aire d’accueil. Une première rencontre avec l’artiste de l’Association la Coulure ( www.lacoulure.com) a eu lieu le 26 Juillet 2011.

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Le 12 octobre, un temps de rencontres avec les voyageurs et l’artiste a eu lieu pour choisir le thème, le ou les dessins, les couleurs…L’artiste a expliqué aux participants les possibilités et les techniques. Les 24, 26 octobre et 2 novembre ont été consacrées à la réalisation de la fresque. L’inauguration en présence des familles et des partenaires locaux s’est tenue le 24 novembre.

Réalisation :

17 personnes différentes ont participées à cette action soit :

6 femmes 4 hommes, 3 adolescents et 8 enfants L’agent de développement de l’ARTAG a conduit ce projet, elle a impulsé une dynamique auprès des familles et fait le lien avec les autres acteurs, notamment avec le centre social Michel Pache qu’elle a associé aux temps d’animation. Les familles ont été très actives dans ce projet, elles sont très fières du résultat.

LA FETE DE NOËL

L’ARTAG a organisé son premier « arbre de Noël » ou « goûter de Noël » l’après-midi du 22

Décembre 2011, dans la salle communale de Chassieu.

Tous les Voyageurs du département, en contact avec

l’association, étaient invités.

Afin de préparer cette après-midi, nous avons

proposé aux enfants de l’Aire d’accueil de Chassieu

et du terrain sédentaire de Saint-Priest un atelier de

« Décoration de Noël », le matin.

⇒⇒⇒⇒ 2 parents accompagnés de 6 enfants, résidants

sur l’Aire d’accueil de Chassieu, ont participé aux ateliers du matin ainsi qu’à la

représentation de l’après-midi.

Page 136: RAPPORT d'ACTIVITE

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⇒⇒⇒⇒ 5 enfants du terrain sédentaire de Saint-Priest étaient également présents sur

l’ensemble de la journée.

Le programme de l’après-midi était le suivant :

• le spectacle de magie d’Eric DOREY, pour

petits et grands,

• le partage d’un Goûter de Noël

• l’arrivée tant attendu du Père Noël avec ses

friandises.

⇒⇒⇒⇒ Ce premier « goûter de Noël » a rassemblé une

soixantaine de personnes : Voyageurs, non

Voyageurs et professionnels de l’ARTAG.

⇒⇒⇒⇒ Ce temps a été beaucoup apprécié par les

familles.

⇒⇒⇒⇒ Nous renouvellerons certainement cet

évènement associatif et festif l’an prochain avec

des artistes du Voyage…

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Pôle Expertise

// LE CABINET D’ETUDE CATHS

L’ARTAG est membre de ce bureau d’étude spécialisé dans l’habitat des gens du voyage depuis 2004. Créé en 1994 ce bureau d’étude a été un précurseur dans les approches spécifiques concernant l’habitat des gens du voyage. Originellement les acteurs coopératifs de cet outil visaient à des doter de compétences pour répondre à des besoins locaux. L’expérience acquise et la confrontation aux différentes réalités du terrain alliées à une collaboration avec les gens du voyage ont permis au bureau d’études de construire une expertise à travers une mutualisation des moyens et des compétences.

En 2011 le bureau d’étude a rempli trois types de missions :

• La conception et la création d’aires d’accueil dans la suite logique de ce travail le bureau d’étude a développé un accompagnement des collectivités pour l’a mise en place de la gestion de ce type d’équipement qui peut aller jusqu’à la mise en place de méthode d’accompagnement social.

• La conception et la réalisation d’habitat pour les familles sédentaires ou en voie de sédentarisation. Dans ce domaine le GIE CATHS pet agir en tant que maitrise d’œuvre ou bien encore en tant que maitrise d’œuvre urbaine et sociale. Cela nous a permis de construire des projets partenariaux originaux qui s’appuient ente autres sur les valeurs fondamentales de l’ARTAG que sont la participation des Voyageurs et la mise en valeur de leur expertise.

• L’évaluation de politiques publiques en faveurs des Gens du Voyage et plus particulièrement l’évaluation des schémas départementaux.

⇒⇒⇒⇒ A ce titre l’e bureau d’étude a évalué sept schémas sur le territoire français en 2011. Si cette activité reste marginale dans le fonctionnement global de l’ARTAG, elle n’en demeure pas moins un outil de capitalisation des connaissances sur les différents projets d’habitat qui peuvent se conduire aujourd’hui.

Par ailleurs, en termes d’accompagnement social les différentes pratique nous ont permis de construire des méthodologies particulières qui sont autant de moyens pour fédérer des acteurs parfois éloignés les uns des autres par leur champ de compétence. En outre ces projets de par leurs spécificités nous obligent à construire des collaborations avec des secteurs de la finance ou bien encore de la gestion de l’habitat social. Aujourd’hui le bureau d’étude nous a permis de construire une véritable expertise dans ce domaine et dont le territoire rhodanien peut profiter. Ce bureau d’étude nous parait encore plus nécessaire aujourd’hui dans la mesure où le problème de l’habitat des Gens du Voyage aiguise des appétits d’acteurs qui se découvrent assez opportunément un intérêt et une expertise pour les Gens du Voyage.

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Pôle Expertise

// LA FORMATION

Le centre de formations de l’ARTAG L’ARTAG est agréée centre de formation depuis de nombreuses années. Cela a permis la mise en place de différents cursus de formation en direction soit des partenaires, soit des Voyageurs.

• Avec notre premier partenaire SAFORE ce fut l’occasion de mettre en place un travail sur l’apprentissage de la lecture auprès des Voyageurs.

• Puis avec MIGRATION SANTE, nous avons pu diffuser la connaissance des Gens du Voyage auprès de personnels hospitaliers des Hospices Civils de Lyon.

• Des 2004 nous sommes intervenus auprès de certaines écoles de travail social et plus particulièrement les formations de CESF.

• La formation s’est ensuite développée autour du fonctionnement des aires d’accueil en lien avec les activités du bureau d’étude Caths et plus particulièrement sur la gestion des aires d’accueil et l’accompagnement social des Gens du Voyage.

Nos actions de formations en 2011 : Nos actions traditionnelles auprès des écoles de travailleurs sociaux avec une nouveauté : la demande des écoles éducateur spécialisé et assistant social professions que nous ne touchions pas ou peu jusqu’alors. La thématique santé par une journée de réflexion sur la santé des Gens du Voyage qui faisait suite à l’action de co-formation réalisée en 2010 avec nos partenaires Chambériens, REVIH-Santé. Cette journée a rassemblé plus de 100 personnes et a permis d’initier de nouveaux partenariats.

Page 139: RAPPORT d'ACTIVITE

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JOURNEE DE FORMATION :

« Santé et Gens du voyage, Quelles représentations ? »

Descriptif de la journée

« Répondre aux besoins de santé des Gens

du Voyage, c’est nécessairement aborder la

question des représentations réciproques du

monde de la santé et de la communauté du

voyage. »

Cette journée de réflexion et de

présentation d’actions expérimentales a

été organisée, le 12 mai 2011 pour mettre en exergue la problématique Santé des Gens du

Voyage, problématique qui jusque-là était peu prise en compte malgré les besoins.

Finalité et Objectifs

La finalité de cette journée peut s’exprimer de la façon suivante : Comprendre, pour pouvoir les faire partager, les représentations et les pratiques des Gens du Voyage concernant la santé.

• Favoriser les échanges sur le thème de la

santé et sur les représentations que

peuvent ébaucher les acteurs en contact

avec les Gens du Voyage sur cette population.

• Etablir un lien entre les Gens du Voyage et les professionnels en contact avec des

Voyageurs dans l’exercice de leur fonction.

Partenariat

La journée a eu lieu au mois de mai 2011 dans les locaux de la mairie de Lyon en

partenariat avec l’ACSE, la ville de Lyon, et la FNASAT (Fédération Nationale des

Associations Solidaires d’Action avec les Tsiganes).

Eléments quantitatifs

Cette journée, ouverte au niveau national, a réuni 105 participants.

Analyse qualitative La participation des Gens du Voyage comme intervenants, a permis de questionner la

pratique des acteurs de la santé et du monde médico-social. Cette participation a pu

Page 140: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 140

mettre en valeur la capacité des Gens du Voyage

à participer à ce type d’action et valoriser

l’intérêt pour eux d’échanger avec les autres

acteurs. De plus, la présentation d’actions

expérimentales et les différents apports de

connaissances ont été très appréciés des

participants.

Formation des acteurs de terrains dans les communes :

Descriptif

Par ailleurs nous avons initié une formation en direction des acteurs de terrains qui sont responsabilisés sur l’accueil des Gens du Voyage sur leur territoire. Ce type de formation a été monté avec le soutien de l’ACSE et la participation d’acteurs de notre fédération, la FNASAT.

Eléments quantitatifs et qualitatifs

• La formation a concerné les communes de Brignais Chaponost, Saint Genis Laval et Irigny : ainsi, 17 Personnes ont suivi un cursus de trois demi-journées qui permirent d‘aborder la question du statut juridique de la culture des Gens du voyage. La troisième demi-journée était l’occasion d’une rencontre échange thématique avec des Gens du voyage.

• Cette action de formation a servi à la commune de Feyzin pour proposer une formation aux acteurs de sa commune que nous avons animés sur le même principe. 25 personnes ont suivi les 3 journées organisées.

Conclusions et perspectives 2012

⇒⇒⇒⇒ En 2011, nous avons pu développer et affiner la participation des Gens du Voyage à ces cycles de formations. Aujourd’hui nous pouvons proposer sur l’ensemble de nos interventions des temps d’échanges ou de formations avec la présence et la participation effective des Gens du Voyage.

⇒⇒⇒⇒ Mais comme en 2010 nous faisons encore le constat d’une faiblesse dans le domaine de la formation des Gens du Voyage. Nous faisons le même constat de la difficulté d’intégrer des Gens du Voyage dans les cursus de formations classique mais aussi notre manque de moyens pour construire en partenariat des cursus de formations adaptées. Le centre social A l’Unisson de par ses activités peut nous permettre de faire naitre le besoin et exprimer les demandes, mais il sera nécessaire en parallèle de construire des modules qui tiennent compte de certaines spécificités des Gens du Voyage.

⇒⇒⇒⇒ Ces modules de formation à destination des Gens du Voyage (prise de parole en public, positionnement du témoin…) sont actuellement en construction et vont être enclenchés sur le second semestre 2012.

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Annexes

// GLOSSAIRE

AAH : allocation adulte handicapé

ADPA : Allocation Départementale Personnalisée d'Autonomie

ALAP : Association Logement Accueil et Promotion Section Gens du Voyage

ALIS : Association Lyonnaise d'Ingénierie Sociale

ARIV : Association Régionale pour l'Information et la promotion des Tsiganes et Gens du

Voyage

CAF : Caisse d’Allocations Familiales

CCAS : Centre communal d’action sociale

CIAS : centre intercommunal d’action sociale

CMU : La couverture maladie universelle

CNED : Centre National d’Enseignement à Distance

DALO : droit au logement opposable

IEN : Inspecteur de l’Education Nationale

MDR : Maison du Département du Rhône

PCH : Prestation de compensation du handicap

RSA : Revenu de Solidarité Active

SIAL : service inter-administratif du logement

Page 142: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 142

Annexes

// LES AIRES D’ACCUEIL DU RHONE

AU 31-12-2011

Année

d’ouverture

Mois

d’ouverture Aires d’accueil

Nombre

places/

emplacements

Durée de

stationnement

maximum

Gestionnaire

2006

janvier Rillieux-la-Pape 20 / 10 6 mois Adoma octobre Saint-Priest 16 / 8 9 mois Adoma

avril Vénissieux 20 / 10 9 mois Adoma décembre Lyon/Feyzin 52 / 26 9 mois Adoma décembre Craponne 10 / 5 6 mois Adoma

2007

janvier Francheville/Ste 20 / 10 6 mois Adoma mars Genas 16 / 8 9 mois Adoma juillet Caluire 16 / 8 9 mois SG2A

novembre Dardilly 16 / 8 9 mois SG2A

2008

octobre Vaulx/Villleurbanne 46 / 23 6 mois SG2A

novembre St Jean d'Ardières / Belleville

26 / 13 6 mois SG2A

novembre Brignais/Chaponost 40 / 20 6 mois SG2A décembre Brindas 20 / 10 6 mois SG2A

2009

mai Meyzieu 16 / 8 9 mois SG2A août St-Bonnet-de-Mûre 36 / 18 6 mois Adoma

septembre Chassieu 26 / 13 6 mois SG2A décembre St Marcel l'Eclairé 20 / 10 6 mois SG2A

2010

janvier Saint-Genis-Laval 16 / 8 6 mois

SG2A

mars Grigny 10 / 5 9 mois

mars Bron 20 / 10 9 mois

juin Neuville-sur-Saône 16 / 8 6 mois

juillet Lyon 9 10 / 5 6 mois

2011 avril Ecully 16/8 6 mois

septembre Corbas 10/5 9 mois

Page 143: RAPPORT d'ACTIVITE

Page 143

Annexes

// PARTENAIRES

Partenaires institutionnels : Conseil Général – Grand Lyon – CAF du Rhône – Communauté de Communes de l’Est

Lyonnais – Communauté de Communes des Vallons du Lyonnais - Communauté de

Communes de la Vallée du Garon - Communauté de Communes du Pays de Tarare -

Communauté de Communes Beaujolais Val de Saône – Communes du Rhône – État

(DDCS – DRAC – DDT) – Région Rhône-Alpes – Mairies du Rhône.

FNASAT-GDV (Fédération Nationale des Association Solidaires d’Action avec les Tsiganes

et Gens du Voyage) – Fédération des Centres Sociaux du Rhône –

Partenaires opérationnels : Maison des Passages

Centres Sociaux du Rhône (Brignais – Rillieux-la-Pape – Tarare – Francheville – Bron - – CS

Feyzin – Saint Priest - Vaulx-en-Velin – Gerland …)

Médiathèques (Francheville – Lyon 8 - Chassieu – Feyzin – Saint-Genis Laval – Bron –

Vaulx-en-Velin …) – Ludothèques (Chassieu - Rillieux – Brignais – Feyzin…) – Culture

Pour Tous – Association La Coulure – MJC St Just Lyon 5ème – Association Pavee Point

(Irlande) – AMAC – Association Flamenco y mas – La Chaufferie (38) – Europe et cies

Les Associations de Gens du Voyage (ADVOG – UFAT – Associations Régionales…) –

Etudes Tsiganes – CLRD – LDH – La Cimade – Collectif Rom…

Équipes CUCS - MDR – CCAS -PLIE UNI-EST

Bus Info Santé – LE CDHS et le SCHS de Vénissieux-Migrations Santé Rhône-Alpes – REVIH

Santé - Atelier Santé Ville de Vénissieux – Atelier Santé Ville de Bron

Les associations caritatives (Resto du cœur- Entraide Marjolaine – Secours Catholique…)

Les gestionnaires d’aires d’accueil (SERNED – ADOMA - HACIENDA SG2A)

Chambre du commerce et de l’Industrie - Maisons de l’Emploi du Rhône (Feyzin-

Décines…) – Pôle Emploi – Organic - Chambre de Métiers et de l’Artisanat – Pôles Emploi -

SIAE (Structures d’insertion par l’Activité Économique) – ICARE – Missions Locales…

SAFORE – SACORA – IFRA – CEPPRA – ASET- CNED – Inspection Académique – Écoles et

collèges du Rhône – AFEV - Écoles de Travailleurs Sociaux – CNFPT

ADIE - Fondation Abbé Pierre – Parcours Confiance – Caisse d’Épargne – ALPIL – Bailleurs

HLM – AVDL - Crédit Coopératif…

Page 144: RAPPORT d'ACTIVITE

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Annexes

// REVUE DE PRESSE ARTAG Le Lien Social- N.1038 - 10 novembre 2011

Un centre social itinérant (Extrait de L’éternel retour des gens du voyage ) C’est la philosophie qu’a adoptée depuis les années quatre-vingt l’ARTAG, l’association régionale des Tsiganes et de leurs amis Gadjé. Son président et la moitié de son conseil d’administration sont des gens du voyage. Acteur incontournable dans la région Rhône-Alpes, l’ARTAG accompagne même les organismes sociaux (CAF, Département, collectivités locales) dans la mise en place d’un travail coordonné pour les gens du voyage.

Depuis 2010, l’ARTAG est agréée par la CAF de Lyon et de Villeurbanne comme centre social itinérant. De plus, une convention la lie au conseil général du Rhône pour l’accompagnement socioprofessionnel des personnes bénéficiant du revenu de solidarité active (RSA). Pour cela, elle salarie sept « agents de développement », ou « médiateurs », qui sont également mandatés pour assurer la médiation et la coordination sociale sur les vingt-deux aires d’accueil du département. Leur rôle : prévenir les conflits avec le bailleur locatif et rapprocher les gens du voyage des institutions : services médico-sociaux, centres communaux d’action sociale (CCAS), associations caritatives, écoles…

« Le partenariat n’est pas lié à une institution mais à des personnes », estime un médiateur de l’ARTAG. Sur certaines communes, ils rencontrent des difficultés. Ils doivent répondre à tous types de demandes disparates. Ils sont souvent amenés à dépasser le cadre de la mission de médiation. Ils ont ainsi accompagné plusieurs ménages qui, suite à des hospitalisations, devaient bénéficier de soins à domicile. Ils ont aussi remarqué que certaines personnes âgées se retrouvent sur les aires sans leurs enfants. Avec parfois une caravane vétuste, dans laquelle les déplacements sont peu commodes pour ceux qui ont des problèmes de mobilité. Enfin, il leur arrive souvent d’accompagner les retraités dans leurs démarches pour obtenir leur pension.

Leur dernière expérimentation : ils ont mis en place, sur les aires d’accueil, un « comité d’usagers » qui permet aux gens du voyage de s’exprimer sur les conditions de vie qui leur sont proposées, les dysfonctionnements et de proposer des améliorations. La parole est permise par la confiance qui s’est instaurée au fil du temps entre les gens du voyage et le travailleur social.

La domiciliation, premier pas

Dans le Rhône, les gens du voyage ont du mal à trouver un lieu de domiciliation qui leur soit adapté. Les CCAS sont souvent inadaptés au mode de vie des voyageurs, certains les obligeant même à récupérer leur courrier deux fois par mois, sans réexpédition possible. Du coup, les gens du voyage préfèrent être domiciliés à l’ARTAG, qui se retrouve engorgée de demandes. Il faut s’inscrire sur une longue liste d’attente avant d’y avoir droit. Les deux salariés dédiés à ce service ont déjà du mal à s’occuper des six cents familles adhérentes. « Cette domiciliation nous permet de suivre leur itinérance, de savoir où ils en sont, d’assurer un accompagnement administratif et social », explique Xavier Pousset, directeur de l’ARTAG.

En 2010, près de soixante mille courriers ont été réceptionnés, dont plus de cinq mille ont été réexpédiés. Les agents de domiciliation doivent souvent lire le courrier aux voyageurs et le leur expliquer, les orienter vers d’autres structures et prendre leurs rendez-vous avec les administrations, même celles d’autres départements. L’accueil téléphonique est aussi saturé. Les voyageurs ne viennent pas seulement chercher leur courrier, ils demandent des renseignements sur leur contrat d’insertion, le RSA, leurs difficultés liées à l’habitat, à la scolarisation, au registre de commerce… L’action sociale doit être sur tous les fronts.

Farid Sidi-Boumedine.

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LE PROGRES – 11 MAI 2011 (Extrait de la Revue de presse Itinérances 2011)

LE PROGRES – Novembre 2011