l'ecole primaire, 15 décembre 1939

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1 SION. 15 Décembre 1939. No 5. PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORGANE DE LA VALAISANNE D'EDUCATION ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.- 59me Année. Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion. ou à ce défaut contre remboursemer,t Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD, Instituteur, Sierre --- Les annonces sont reçues exclusivement par --- PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION Avenue de la Gare Téléphone 2 12 36

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 décembre 1939

AGETTES

M. Pitteloud Barthélp1l1v. imd

fRanque Cantonale' du Valais Si;\ Agences: Brigue, V.iège, Sierre, Martigny., St'1Mauri.ce, iMlonthey.

Comptoirs: lMiontana, Oha;mpéry, Salv.an. - 39 représent8ints dans .le ·canton.

Garantie de l'Etat Prêts hypothécaires à des ·conditions avantag·euses. lP.l}êts sur

cédules et SUill billets; 'crédits ,enoomptes co·ur.ants, av·an­ce's sur titres, e.tc:, à des taux très favOl,rubles.

Dépôts su.r ,c·arnets d"~pargne.

' Dépôts fermes à 3 ans, 5 ans et plus 3 "% % .l'an.

Traite toutes les opérations de hanquE' à de ibonnes condi,tions.

Vente de chèques de voyage émis par l'Union de's lB,anques 1 'cantonales.

Pour /1e·s voyages en It8ilie:

émission de ,chèques en Lires Touristiques. fOI't 'e -J. 1

Gérance de titres. Lo.cation de C'asoSettes d8ins ,I,a ,chau1lhre ~

CARAN D'ACHE Les Crayons de chez nous

1

SION. 15 Décembre 1939. No 5.

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

ORGANE DE LA SOC1~TÉ VALAISANNE

D'EDUCATION

ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.-

59me Année.

Les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion. ou à ce défaut contre remboursemer,t

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD, Instituteur, Sierre

--- Les annonces sont reçues exclusivement par --­PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION Avenue de la Gare Téléphone 2 12 36

Page 2: L'Ecole primaire, 15 décembre 1939

NOUVEAUTES

AUTOUR DE NOUS Notes d·hist.aire naturelle par PiePr'e Boven.

Un voC in-l8° i·llustré de 63 dess ins de ;l'auteur, broché F,r. 5.-

relié » 7.­, Que d'.oiseaux on apprend -à connaître en lisant ces pages p'leines

_ct observatIOns captivantes. C'est un :Jivre pOUl' tout le monde une lect.ure bienfaisantE' ,qui l'epase SRo·ris décevoir. . ,

SUR LES DEGRÉS DU TRONE Ç-randes dames et souveraines, pail! Edmond Ross ier.

Bérénice - Théodora - Agnès ,de 'M1éranie - Roxelane ,la Rieuse _ Marie Stuart - IMme d,a ,Maintenon - Cathe-rine 1ère _ Mme de Krü-flencr - l'Impératrice Engénie. .

Ul1 vol. in-8° carré, broC'hé ............ Fr. 4.-

. ,L'auteur a re~suscité ses héroïnes avec autant de vie que d'eS'­Pl'lt et ,les a placees cians leur ,cadre historique, évoquant pour ch~­cune .d'eLl~s leur épo'que M. RossieT sait rendre l'histoire attrayante en ,lUI mal'l1tenant sa dignité.

L'HOMME DANS LE RANG pal' Robert de Traz, édition définitive.

Un vol. in-16 broché . . . . . . . . . . . . . . Fr. 3.50 ~et ouvrage demeure un tém01gna.ge authenüqu€' de -l'esprit suisse

une Illustration dE'S lquailité-s des troupes, véritruble bréviaire du soJ~ da~ et, de il'officier suisses, -lectur.e bienfaisante par sa mâde f.ran­chIse, emouva-nte par sa sincérité.

M;IRAGES GROENLANDAIS .pal' ,le Dl' Wyss-·Dunant.

Un vol. in-8° broché, avec 22 illustrations. . . . . . . . Fr. 5.-

. Expédition à .la iois scientifique et sportive où de hardis alpinistes SUIsses ,ont graVI plus de quinze sommités viforges dont .le Mont Fo­l~el, le plus haut du Grœnland. De belles i-1lusvl'aüons complètent ;le texte.

VIE ET AVENTURES DU COLONEL SUTTER roi de la NOllvelle-He.1vétie

pal' J.-P. Zollinger, texte :français de H. ,Matthey . Un vo·1ume in-8° broché

.... Fr. 5.­relié ). 7.50

C'~st l~ biographie véridique d 'un Suis·se, grand coloni'sateur en ,Cahforme, s?~verain d 'un domaine princier qui meurt pauvre apT'ès des aventures ,epI·ques dans le Far-.West au temps de ,la .ruée VG-rs l'or.

LIBRAIRIE PAVOT Lausanne. Genève. Neuchâtel . Vevey. Montreux. Berne. Bâle

SION, 15 pécembre 1939. No 5. 59me Année.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCIËTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION

SOi\1i\1A1RE: CO~,llMUNICAT10 r S D1VEHS·ES: Perception des trai­temf'nts. - POUl' la joie saine des L~t'}3 'lu fin à·annéE'. --- Un éxemple à suivre. - Avis. - PAHTII<: PEDAG(H-;.!nUE : L 'q,me Llu pays et l'âme ,de -l'enfant. - La cO'Tcc:,ion lles Fiches. - - Une ps­pèrance dans le so,l d 'une amère n a ! i tL'. - L;cn se:gnem3llt (l e J'é­criture. - Vie s,colaire: la mémoire. P .\HTIE PRATIQ1;E: Langue française, centres d'intérêt lèr€.' et J..è lll ~ ~emainef; . - His­toire: le seigneur féodal. - Enseignem8ni. D.0,Ticole. - Tab~l~'ilU

-d 'hygièn e. - Le folklor e des animaux. - - I"N'P0R.MATI0NS PE­DAGOG1QUE'S. - Bibliographie.

g COMMUNJ[CAYJ[ON§ D~I , DÉPARTEMENT (8 S.V.E. @ S.JLV.R. @ UNION ~ ~

Perception des traitements

Les men1bres du corps enseignant viennent de recevoir avec un certain retard leur trCtitelnent du pl'elnicr ou des premiers 1110is d'école.

Ce désagrément, qui nous a valu pas mal de correspondance; provient d'ZIne enquête ordonnée pal' le Département des Fincm­ces cnz sujet dl.l somlncdre imposable des communes et qui n'a pu se terminer plus tôt.

La répartition du traitement du personnel enseignant entre l'Etat et les Communes est basé, en effet, SUI' le sommaire in1-posable des COlnmunes. Certains nwltres et maîtresses ont pu se rendre COlnpte que la part servie pal' l'Etat avait sensiblement varié depuis l'année dernière.

Des précisions adressées à ch.aque maître et maîtresse leul' fourniront tous l'enseignements utiles à ce sujet; mais qu'on veuil­le bien prendre patience.

D'autre part, en exécution de l'anêté du Conseil d'Etat du 3 octobre 1939 réglementant les l'apports de service et les traite­ments dll personnel pendant le service actif, une retenue devait être faite à partir du 1er novembre SUI' le traitement des maîtres mobilisés. Pour des raisons diverses et d'entente avec le Départe-

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ment 1es Finan,èes, le traitemçnt de novembl'e a été veJ'sé entiè­l'ement, .

La retenue de novembre se fera donc en décembre, celle de décembre en janvier et ainsi de suite, chaque fois avec un mois de retard, .

Toujours dans la question des traitements, nous. recevons de temps cl autre des réclamations d'instituteurs qui se sont n1ariés durant les vacances et qui demandent il être mis au bénéfice des C!llocations familiales prévues pal' la loi, POUl' les orienter SUI' ce point, nous leur donnons ci-après le texte intégral de l'article en . question, en leur laissant' le soin d'en tiJ'er eux-mêmes la conclu­sion.

« Art. 20. - Les instituteurs et les institutrices nwriés ou « veufs, ayant à leur charge des enfants mineurs, reçoivent, en « outre, pal' nIOis, une allocation famialiale unique de 10 fI'. et de « 10 fr. pal' enfant qui n'a pas atteint l'âge de 15 ans révolus à « l'ouverture du cours scolaire. »

« Pour la même famille, on ne pourra toucher qu'une allo­« (ation.

« . Dar:s les communes où la scolarité est plus de sept mois, « les znstztuteurs et les institl1trices 111al'iés ou peLlfs toucheront. « en outre, une allocation spéciale de fI'. 40. · - pal' nwis. ;> '

. Ajoutons, en terminant, au risque de nous répéta, qu'il nous senllt agréable et utile d'être l'enseigné pal' les maîtres sans em­ploi fixe dès qu'ils ont obtenu un l'emplacement.

Le Chef du Département de l'Instruction publique: PITTELOUD.

Pour la joie saine des fêtes de fin d'année

. Noël et Nouvel-An approchent. « Quel plaisir pouvons-nous faIre ' à n.os enfa~ts ? » Voilà le souci de tant de parents. Une au­tre questIOn seraIt encore plus urgente : « Quels plaisirs malsains faut-il éviter? »

C'est regrettable que le souvenir de ces jours soit trop sou­vent accompagné de réminiscences pénibles et même troubles. Je ne parle pas de jouets inadaptés et de pacotille plus vite défraîchie que,l~s fleurs éphéInères. Il s'agit surtout des gâteries (terme bien ChOISI 1) dont on gave les enfants au détriment de leur santé et aussi de leur nl0ralité. Les satisfactions des désirs sensuels en fait de gourmandise se transforment en peu d'années en désirs Ïln­purs. Il y a l,à un déplacement de la sensibilité.

Les bonbons et toutes sortes de sucreries qui conduisent à la go.urmandise habituelle ouvrent la voie aux faiblesses de la chair. ICI ce sont évidemment les bonbons à liqueurs qui sont plus dan-

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gereuses . Dans quelle Inesure le vin chaud convient-il aux en­fants ? Si c'est du jus de raisin non fennenté, il n'y a· rien à dir~. Mais il s'agit souvent de vin fernlenté additionné d 'une forte dosè de sucre; nlais l'alcool dont le goût est Inasqué n'en continue pas nloins d'agir.

Il conviendrait aussi de ne pas faire trinquer les enfants au Nouvel An, dans les visites et en d'autres circonstances. En ces occasions les jeunes visiteurs absorbent à la longue des quanti­tés de boissons fennentées et Inême distillées qui leur font grand tort. Encore cette année-ci, les évêques de la Suisse ont recom­mandé d'éduquer la jeunesse dans l'abstinence de toute boisson enivra:nte.

Nous sommes fiers de nos fruits adnlirables. Pourquoi ne pas les préférer aux produits plus ou moins · nuisibles qui flattent 11,n nl0ment le palais, Inais détraquent l'estonlac ? Les bonbons qui ne présentent pas de dangers poussent sur nos arbres fruitiers.

Noël, jour de joie 1 Que ce soit une joie saine 1

Nouvel-An 1 Santé et bonheur 1 Quelle ironie que de COln­mencer par nliner cette santé, objet de nos vœux 1

Les éducateurs ont ici l'occasion de protéger l'enfance contre ces risques. Quelques avis opportuns placés au bon mOlnent ne resteront pas sans fruit. S. V. E. A .

Un exemple à suivre

A l'occasion des journées de l'Avent et de jeûne, le conseil scolaire d'Obwald a décidé d'organiser un mouvement pour en­gager la jeunesse à ne pas jurer. Les instihJteurs ont été invités à collaborer à ce 1110uvelnel1t. Un appel sera adressé aux parents et aux nlaîtres de métier.

AVIS

.A!BONNElMENTS. - Nous prions ceux ' le; nos abonnés dont le prix d'abonnement n'est pas retenu d'office SUl' ' le traiteplent, de ~'aoquitter de -leur dû, soit 6 fr., avant le 1er '.lp.co·mbre courant. (Cpte de ,ch. Ille 56). A partir de cette date il s'e-ra pris en remboursement, augmenté des frais,

* * * COMlMUNICATIONS. - En raison du SUl'Cl'lIlt [le travail qLl'il~l ,pO­

sent à l'imprimei'ie les Fêtes de fin d'année, IlOLlS plions insta.mment nos correspondants d 'avancer autant que pos~ilJle l'envOi ,Jes m:1-nuscrits d-e'stinés au No du 31 décembre,

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.l, P ARTKlE PlEDAGOGKQu~l

Lt'âme du pa~s et l'âme de l'enfan~-Première-née du monde vivant, la plante se déve,lop,pe à parth'

d 'un germe qui doit être bien ,constitué pour devenir un individu vi­goureux. Mais elle dépend aussi étroitement des conditi,ons de sa croissanüo: sol, climat, soins c.ulturaux.

L 'pnfant n'est pas 'fixé la lIa; terre ,co'mme le végétrul. Il n'en subit pas moins l'empl'einte d,es choses et des êtres vivants .qui :l'entourent habitueMe,ment. Toute sa vie il portera la mar,que du monde restreint, du IIDIiC'l'lo'cosme où il fait ses premiers pas ,et commence là dé.ployer ses f,orces. Ce sera ,le re'ndez-vous de son cœur. « Dans son rbriUant e'xi.l »,

c',est-,à-dire loin des jours de sa formation, peut-,être loin du pays na­tal, il revoit ,comme Lamartine « montagnes, vaUons, saules, fontaine, ohaumière », et avec ~e ,poète lyrique, il pourra se demander:

« Objets inanimés, ave,z-vous donc une âme Qui s'attruche là mon â;me et la force' d'aimer? »

,Chacun a son ,Mî:lly, peut être plus riche .que celui de Lamartine. Lequell de -nos viHages n'a pas son cachet, sa beauté, son cha'r'me ? tL'e­xistence rurale dans le ,cortège pittores.que ,des saisons, des travaux, deos fêtes populaires et .des so,le,nnités re'l1gieluses est bien phlS riche qU9 ,la vie de tant d'.ouvriers de l'industrie. Il y a là de ,quoi écrir!1 avec un \'u'gil? nll.lderne des Géorgiqlles 'chrétie'l11183

l

C'est lEI même poème que chaque petit rural doU revivre Il '3on tour et ave,c ses ressources, sous peine dft s'arrêter avant d'avoir at­teint son développement, son épanouis'sement, comm\3 la pla~lte qui pousse dans un milieu trop pauvre.

« L homme ne vit pas seule'ment de pain, mais de toute pa.Tole qui sort de lIa bouche de Dieu. » ÇMath. IV, 6). Outre la parole des E-c't'itures saintes, il y a eelle qui e,st ins'crite dans la création, révélation perma­nente. Pouvons-nous douter du désir ,qu'a Dieu d'êt'l"e connu dans ses œuvres? Et ces œuvres ne sont nul,le 'part auss,i familières à l'homme que dans I}'existence rurale.

Quel dommage pour ùa jeunesse de la ,campagne et quel manque à gagner s'pirituel si, voyant chaque jour Ile même ,coin de terre, eUe n',en s·aisit Il'âlme .que trop sommairement! L'enfant normal est avide de s'alimenter aussi spirituelle,me,nt, de comprendre le sens de,s hum­bles réalités où la Providence l'a placé pour que se's Ifacultés se dé­ploient comme les feuHles et lEiS fleurs. Ce ,lieu de son joeune âge e,st

~ 133 ,-

le etentrlJ psychologique de son univers, lIa patrie de :son âme, l'espace choisi où lui sont préparées les gr'âces de sa ,croissance en vérité et en bonté. Nulle 'part ailleurs, là aucun autre âge et dans des' conditions aussi propices, il a ,la même chance de se déveloPPE'r vigoureuse­ment.

Et qu'on ne pense pas que lIa pauvreté apparente est un obstacle à C'ette croissance. IL a Palestine n 'avait ni les beautés de ila Grèce ni les rich8Jsses de ,l'Italie. C'est pourtant des modest,es réalités de son pays ·natal que -le SauvNlr a revêtu les vérités les ,plus suibümes, et la parolle divine ne s'est pas trouvée à l'ét'l"oit BOUS ces espèces quoti­diennes.

II

L'enfant apporte cl'ai.lleurs des qualités à ,cette œuvre de forma­tion. H est cl 'abor,cl ingénu, simple, d 'une innocence franche et naïve. Son e,sprit n' est pas ·encore ,obscurci p ar les passions, prévenu par les c&lculs intéressés ou déformé ,par de's préjugés invétérés. L 'adulte voit dans les cham.ps ce qui 'l'apporte, clans les monta,gnes ,le tourism.e, dans :les torrents l'alimentation des bis·ses et des usines, dans Ia fo­rêt un te'lTain de class'e', clans le prochain une fOl~ce qu 'i:l faut dom es­ti,quer au service de ses intérêts ou C'ombattre COlmŒne un obstacle SUl' ,la route; i,l a souvent oublié ,l'Rspect qui avait fra,ppé son jeune regard.

RarE's sont les e,nfants qui suivent {r eux-mêmes des chemins re­tors. VœiJ. simple de leul' esprit naïf, sans artifi 'ce se plaît là. la vu'e désintéressée des choses. Parmi les modernes, c'est Francis Jammes qui a retrouvé cette jeu'n esse et cette fraîcheur native en Iface de la campagne. H est arrivé à \( renouveler notre vision de la nature il fo.rce d 'exa'ctitucle, à force cl'amitié pour les chosps créées.» A son école nous pouvons app'f'e'ndre à redevenir jeunes à C'et égard.

La jeune àme ingénue est aussi capable de recevoir l'e,mpreinte des choses et avide de connaître et d'aimer ce .qui peut nouT'l'ir son être spirituell. Sa curiosité ,lui donne assez d' é,la.n pour ,s étonner, s'émer­ve-ille.l' e,t admi.rer.

Oh, cette admiration! Un enfant sain n 'est jamais un ,b'lasé, dé­goûté de tout avant d'avoir goûté les exquises jouissances 'que le Pè>l"e du del a. laissées dans notre paradis perdu. Sur les bancs des écoles, on a plus rarement ,de.s esprits épaissis, coriaces dont le·s entrées ont été bouchées par ,le sot. orgueil ou par .le vice qui obscurcit. A la ville on rencontre quel,quefois de petits me'ssieurs de cinq ans et des demoise,HE's plus jeunes encore que des -parents vaniteux exhibent au g'!r'and détriJment de la sim.pIicité.

Le jeune rural reste capable d 'être ému en f&ce de la vérité qui vient l'é.claire,r, du beau spect&ble qui est à la; portée de son ·cœur, et cette émotion rE!Jliforce son désir de savoir davantage et de goûter plus profondément.

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134

III

Bie,nheurewses ,18s jeune8. alTleS qui ont ainsi gardé l'élan de l'a rl­miration. Che21 elles le,s façons culturales ont chance de favori 3er un dével,oppement vigoureux. La culture est nécessaire. Nous serions mal inspirés si, en disciple.s de J.-J. Rousse·au, nou s vou'lions Ilaisser faire la nature sans l 'aider E·t ,la dil'ilg'er. ,Ce.rtes , ill y a quelques esprits ex­ceptionnels ' qui , de leur propre mouv ement , conquièrent un domaine en ,déc.hiHrant des hiéroglyphes de la création. Mais la grande multi­tude a besoin de not'!'e secour6·.

D8Jmandez à une olasse qui vi ent de chanter: « Quel est 'ce pa ys merveille,ux », qUEIHes sont ces merveilles. Si ces enfants n'ont ~u

qu 'une ,po.rtion If.ort congTue en fa it d ' iniLia tion à ,la nature, ils vous répèteront que}ques lieux communs ,qui n 'éveillent auC'un écho pro ­fond.

POUl' connaître l'âme des choses et nourrir sa propre à 111 81, l 'enfant a besoin d'une double culture.

C'est d 'abord la connaissanc,e des faits multiples et dive,rs qui dévoile lIa richesse du Heu natwl, villaJge Et al entour.s. Id je ne pense pas seu18Jment 'à 'l'histoire locale et à la -géographie ,régionale, mais ,à toutes sortes .de savoir que les sciences ont s·ans doute étudiées systé­matioquement, mais ,qui, pour les besoins de l'éco,le primaire, n 'exigent pas de spéciali6ation. Te,l,les sont: la nature E·t les qU8Jlités du so'l, Ile revêtelillient végétal et le monde animal, le caractère des habitations, le,s occupations des gens et les industries ,locales, .l'éC'onomie villa­geoise, :le folklore, le ,par.}er Iloca,l ave,c les dictions populairl"es , le pa­trimoine des siècl€'s incarné dans les us et ,coutumes, les fête,s popu ­laires et re.ligieuses: baptème6, première communion et confirma­tion, mariage et fondation d'un foyer , décès, annivers-aires, etc. Il importe surtout .de révéler aux jeune·s 'l'âme des emblèmes religieux: ClY'oix au bord du 'chemin, chapelles rura,le-s, Ile langa,ge si éloqu€.nt du cimetière. Quant à l'église paroissiale, il y a ,~à des possibilités nombreuses d'enrichir ,la vie rehgieuse. Dans un sens large, C" ,est sur­tout la: maison de Die·u qui e6t un sacrement, une réalité visible ou tout un monde de réaJlités visibles par lesqu8JH es nous so'mmes conduits aux réalités surnatur€'lles. Le nT. 'oyen-âge, si pauvre en livr'es, savait .lire sur le-s murs, dans :les vitraux, s'Ur des aute,ls et 'le!, diffél~ell1ts Ob­jets du culte. AurionS-nous appris à lire dans les livres pour désap­prendre l,e langage plus direct des choses?

Il est elail' que -la seule 'connaissanee froide, cataloguée de toutes les richesses lo,cales, ce serait un corps sans vie. L'âme des choses et ~~s j.JlsJU~tions .gît plus profondément; eHe s 'éve'iUe et Be 'communi. que aux àmes des enfants par cette émotion sincère ,qui a d '·abord saisi ]e maît'l"e et sa.ute' comme une étincel,le viva-nte, dans .l'esprit de Il'élève. La culture du sentiment {fui établit la cO'l1tact intime €'ntre 'le je,une campa:gnard et son mi:lieu est plus délicate qui la simple transmission des connaissances. -Mais 'celle-ci est néces'saire, sjnon l'admiration jouerait ,à vide et ,finirait 'pal' devenir artificie,lle.

135

IV.

Vaccautunllance atténue assez vite les états affectifs. Voi1à 'pour­quoi il faut !fréquemment jeter l€'s yeux au-delà du milieu fal::nlilie.r poUl' renouvele'r Il'intérêt. C'est loin du pays que les pàtres des alpes ont ressenti si vivement la nosta,lgie i'l'Tésistib:le vers les montagnes, et c'est loin de IMiLly que La.ma.rtin e a chanté sa te,ne nata1e, et d'au­tre part, ,le poète a pu saisir sur le vif la physionomie des contré€'s visitées parC'e que- son âme ava it si ,bien compris le visage de sa pe­tite patrie. Ainsi la conna iss'ance ,du ,pays natal et la con1Jpréhens'ion d'autres rég ions et d 'autres peuples se prête1nt un .mutuel appui.

Ce que l'eufant peut recueill1ir d a ns ses lectures €·t dans que;}­que voyage vient enrichi'l' he-ure·u S'ement son savoir. ,Mais ·ce sont ,M le pilus S'ouvent des é>léments épa.rs, tout au plus une mosaïque. La vue totale, organique, synthétique des chose's, la connaissance de l'âme du pays s'a'cquiert dans .le milieu habituel.

Ce n 'est pas une tàche vulgaire de chanter le poème du sol natal, de lIa: 'patri e rurale', d e l 'existence paysanne. L 'histoire des Ilettres nous apprend que l empereur Augu ste, pour rasseoir la société romaine sur de's bases solides, s 'efforça de lIa ramene'l' à la culture du sol, et .il avait trouvé en Virgile un chantre génirul pour révenler l'amour des travaux des chalTnips. L'éduC'ateur rural n '€'xerce pas son activité dans les mêmes conditions que le poète tlatin; il n 'a pas à l'amener ses élèves à ,la campagne. Mais -à ,l'ame de l'enfant qui 'passe s a vie au mili eu de la ,nature cha.mpêtre et alpestre. H voudra révéler' l'âme du ,pays dans les chos es et les être animés. D'une certaine manière ses leçons peuvent être les chants de Géorgiques chrétienne,s. G. C.

La composition française

Correction des tâches La dasse est terminée. Nous voici à notre table de travail,

ayant devant nos yeux 35 rédactions à corriger. Et toutes, ne sont pas des chefs-d'œuvre tant s'en faut! Pendant des annees pou~ opérer un travail semblable nous avons perdu un temps au S,SI

considérable que précieux. Nous consacrons à la correctIon pres de 5 minutes par copie, ce qui fait bien 2 heures et demie à 3 heures d'u travail machinal, abrutissant et qui plus est; sans profit pour les élèves.

. Payot, dont la science et l'expérience ne sauraient être con­testées dit à ce propros : « Je crains que la correction de ces co­pies ne soit que du pseudo-tr~vail, une vaine apparence, un men~ songe accepté . Tous le savent, mais ce nlensonge conventionnel

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- 136-

permet à ceux qui ne font pas leur devoir d'avoir l'air de le faire». Il faut aussi satisfaire « les exigeances de chefs médi?cres qui aiment le travail facile à contrôler sans peine et qui se con­tentent des apparences».

En voyant apparaître régulièrement des fautes d'OIihogra­phe et de style qu'il a soulignées semaine après semaine, quel maître ne s'est pas rendu compte de l'inutilité de la correction telle qu'on la pratique trop souvent. Reconnaissons-le, il y a là une erreur de nléthode. D'ailleurs l'efficacité de la tâche réside tout entière dans l'effort de l'élève.

Comment corriger alors? Voici les idées de M. Payot. Un travail de police est nécessaire. Il faut « que l'enfant soit surveil- , lé et que le degré de loyauté de ses efforts soit contrôlé. Pour cela le maîbtre doit lire toutes les copies, mais il n'est pas néces­saire qu'il les parcourt en entier; il peut lire le début de l'une, le milieu de l'autre, la conclusion de la troisiènle. Une note et une appréciation feront savoir à l'enfant que son travail a été lu ». Ce qu'il faut corriger c'est l 'enfant, ce n'est pas la copie, ce sont les causes Inentales des fautes. La copie peut être comparée au prélèvelnent qu'effectue le Inédecin sur les sécrétions de son ma­lade; s'il découvre de l'albulnine, du sucre, il n'essayera pas de corriger le liquide analysé, mais de rechercher la cause de la Il1aladie afin de guérir le Inalade ».

Le maître constatera quelques fautes en faisant sa vérifica­tion de police et il se demandera par quels exercices précis il amè­nera l'enfant à se corriger. Trois ou quatre fautes qu'il aura choi­sies dans l'ensemble lui fourniront le thème d'un exercice actif et collectif pour la classe ou la maison.

D'ailleurs, la plupart des fautes contre lesquelles nous nous insurgeons proviennent d'un manque d'attention. « Aussi, à cha­que faute , quelle qu'elle soit, le nlaître n'a qu'une seule question à se poser: comment vais-je obliger l'enfant à faire attention? »

A vec nos nléthodes actuelles, dans les classes à un seul de­gré surtout, nous avons la tendance à trop parler et c'est là un grand nlal. « En classe le nlaître doit parler le moins possible ... Celui qui ne se contente pas de stinuller l'élan joyeux des enfants et de le diriger avec la plus grande discrétion ne sait pas le pre­Dlier' Inot de son métier. Toute remarque, toute correction qui laisse l'enfant passif est pratiquenlent inutile».

Si la classe a été minutieusement préparée, si le maître a choisi d'avance avec soin tous les exercices, une bienfaisante ac­tivité collective ne cessera de régner dans la classe. En opérant son travail de police, l'instituteur a noté quelques fautes; c'est maintenant que le travail de correction va commencer avec ordre et méthode. Posons d'abord ce principe que « le grand art en édu­cation est de savoir aller lentement à fond». Evitons donc de lire

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et de critiquer sans suite et sans interruption le sty~e, l:?rthogr~­phe, etc. Les élèves écoutent ou n 'écoutent pas; qUOI qu Il en SOIt, le résultat est le même.

Voyons d'abord si pour son travail de c?mposition l'enfant a fait appel à son esprit d'observation. ApplIquo~~ la c~rte des données des sens. Quelles sont les données audItIves vIsuelles, olfactives, etc. qu'il a glanées? qu'a-t-il omis? Et cela peut suf­fire pour une leçon. Nous verrons un autre jour si l'enfant a su choisir ce qui concourt à l'impression générale. Par exemple: La cour est gaie. Il y a des couleurs, de la verdure, des f1~urs, de la llunière, etc.; les oiseaux chantent, les camarades crIen~, s'appellent, jouent, etc. On respire l'air pur, les po~mons se dI­latent; la circulation du sang est active, on se sent VIvre.

Mais l'observation ne doit pas seulement être complète, il faut qu'elle soit exacte. Demandons-no~s donc si ?e que l'enfa~t écrit est vrai, si c'est vague, etc. EXIgeons aussI partout qu Il fournisse la preuve de ce qu'il avance; ~'est même avantage:lX de donner des exercices spéciaux à ce sUJet. Exemples: LoUls est un enfant mal élevé,' preuve. Paul es~ désobéissan.t " pr.euve. a? arrivera ainsi, petit à petit, à supprmler les affIrmatIons pre~ renlptoires qui marquent souvent la pauvreté de la pensée et qUI sont si contraires au sens critique.

Voilà quant au fond. On reconnaîtra que tous ces exercices font appel à l'observation et à l'attention de l'enfant, à la concen­tration de sa pensée. Ils sont donc de toute impOIiance.

Il nous reste nlaintenant à corriger le style, souvent embrouil­lé à rechercher le mot propre. Nous répétons que c'est l'élève lui­m'ême qui doit se corriger, le maître ne fait qu'indiquer la dh:e?­tion. Voilà pourquoi" le texte étant placé sous l~s yeux. des ele­ves ceux-ci s'efforcent à le refaire. Le maître cIrcule, lIsant par des~us les épaules. Ensuite le meilleur travail de correction est re­levé par toute la classe.

On s'efforcera de mêlne à faire rechercher le mot propre, en se servant du dictionnaire au besoin; on trouvera des synonylnes, on 'condensera une phrase, un paragraphe, etc. Un conseil encore. Il faut éviter l'excès de la critique car il n'y a rien de tel pour décourager les Ineilleures bonnes volontés. ~"? maître averti, p~y­chologue, trouve toujours dans les cOlnposItlOns les plu~ medlO­cres qui ont nécessité l'effort, un mot, une phrase qUI permet l'éloge.

Nous n'avons rien dit encore des fautes d'orthographe. Voici comment IVl. Jean Cart, directeur des Ecoles priInaires du Locle, résout cette question. « On n'en parle pas, ou plutôt on dit une fois pour toutes à l'élève: Arrange-toi comme tu voudras; si tu ne peux seul, aie recours au dictionnaire, à tes parents, à des amis; tu dois m'apporter une copie sans faute (entre nous, sans

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trop de ' fautes). Et s'il y a des fautes? Ça se voit d'un coup d'œil; nous inscrivons au pied la note la plus basse et nous Inet­tons l'enfant dans l'alternative de refaire son travail ou de garder la mauvaise note. » (Annuaire de l'Instruction publique 1923.)

Payot par contre dit ceci : « Lorsqu'une faute de gralnlnaire a été cOlnmise, il faut faire rechercher la règle violée, la faire répéter et deluander des exemples personnels. Cette règle sera donnée la sem.aine suivante à titre ~e revision. »

Voilà cOlnment des esprits supérieurs et des n1aîtres émi­nents conçoivent la correction de la cOlnposition française. C'est une révolution sous bien des rapports et il en est qui vont se ré­crier s'ils n'aperçoivent plus dans les devoirs corrigés d'élèves un . véritable barbouillage à l'encre rouge. Nous c'royons pourtant que la méthode préconisée n'est pas n1.auvaise.

« Point d'artifices , dire ce qu'on pense, expriIner ce '. qu'on sent, COn1.1ne on le pense, comme on le sent, avec une fidélité scru­puleuse, sans Olnbre de grossissen1.ent ni d'elnbellissement, à cela se borne l'art d'écrire. )} Cl. Bérai"d.

Une espérance dans le sol d'une amère réalité

Sunt la,crymae rerum. (Ovide .)

Sur la terre mouHlée, rendue güissante par ,les ,pilLües de l 'apf'ière­automne, les joyeux enfants d 'une t erre libre et hos pitalière' lentement s en vont VE'rs ,l 'école ... Heureux, ainsi qu 'il sied à ,leur âJge et à lIeur inJ)oc'encE', ils crient et jubi,le,nt, s'ouhlient et ,lancent des ex'clamations qui ne sont ni attristantes ni didactiques, envoient aux passants sou­cieux 'le,s efflluves saints ,de ,ce sourire i,llusoire qui rappelle le beT'ceau et fait songer au doux printemps de la vie. Oh! que -l'enfance est bene', qu'eHe est ,char,mante! Rien ne lui est comparable sur la tE'rre des hOlillimes où pourtant le souffle de l'Eternel e'l1velop.pant la créa­tion, fait rayonnner toute gloi.re et resplendir toute 'beauté; rien n'égal e ces tT'aits gracieux, où déjlà il'Avenir entr'ouvrant lIa porte des t81111PS: le's appelle, les attire irrésistiblement ... a ·e'l]fance, he'ureuse enfance, va, poursuis ton chemin, presse :le pas, la oloche de l'école s'onne et le maître anxieux t'attend sur le seuil de la porte. - Devant une jeu­nesse trépidante aux yeux pleins d'illusion e,t d'espéranc-e', le maître jette un regard furtif, presque ango.issé sur ces fronts rOSE'S qui s'ap­prêtent là g'T'avir Il'âpre c'ôte de lIa vie. Educateur de -la je,une généra­tion, il mesure d'un trait la responsabilité -de s·œ mission à l 'heure même où sur le vaste échiquier du siècle s'e tisse déjà la trame f~­tidique de ces chétives existences . ... Une ombrE' passe, qui étreint, fait souffrir et se meurt dans un prolfond soupir ... a enfant, si à ,ce moment

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il t'était donn'é de compre,ndre la g-rande pitié et Il'imm8Jnse tendresse qu exhale le cœur de ce,lui -dont le regard scrute -lE' tien! Hélas! tu es trop jeune encore pour so,upçonner 'les effroya!bles émotions qui déchirent et 'crucifient les hommes à l'instant où tu exultes de j-oie, où ton visage épanoui Be grise de bonheur ,à la ,pensée des anges. -Ainsi voulut le Dieu qui te 'créa en t 'insufflant une âme ...

.. ,Et dans la salle aux fenêtres c-loses donnant vers rOc'Cident une prière Imlonte ca,lme et grave, prélude mystérieux à ,la ,leçon qui com­mence, Angelus de l 'enfance à l'Esprit Divin. - Adieu maintenant les Jeux et les plaisirs, une voix résonne qui ,commande, explique" inter­roge. Le maître est convié là CE' mo.ment à admirer sur ces pru11.e'lles de . cristal cet ap,p~l frénétique à -la vie sereine ,qui tempère et ré­ohaUJffe à la fois son œuvre éducatrice. L'heŒ"e est grave, le silence so­lenneL Faee à la vie réelle ,le maître va conduire son enfant ou plu­tôt les E'nfants à lui ·confiés. Foète prend ton luth, aCJcompagne-les, afin que leur course soit moins ,pénible, qu'ils s'attristent moins à la déprimante vision des cadavre·s et an'ivent plus vite et moins fatigués au mont de's Béatitudes. Ceotte ascension est ·dure mais bien nécess'aire, Notre siècle est fécond '8Jn réalités-éclairs qui se dissipent comme el­les s'ont venues mais il en est aussi d 'in]:11lorte,11es, raison de ViE' et d'espoir de la tend'l"e enfamce. 1,1 ,faut que l'enfant soit mis en contact avec ces réalités, qu'elles soient concrète,s ou métaphysique·s. Il faut qu'i-l ouvre tout grands ses yeux sur Ile monde actue,l, qu'il assiste >à ces assauts ,foudroyants que se 'livrent lE'S idéo-logies, à celS prière·s pOUl' la paix q.u'exhalent les âmes an1goissées, à ·ces rayons de soleil , à ces lueurs d 'espoir, à ces ténèbres., que dis-je, à cette guerre qui en­traînera peut-être ,la ruine de la civilisation occidentale.

Peu importe à 0} e,l1Ifant. ce monde croulant, c'e't univers de forêts, de montagnes, de cieux mythologiques, s 'il ne sent rien, s'ill n'y r8Jcon­naît nul reflet de son âme, de cet univers autrement profond qui est en lui resserré encore dans les étreintes de ,1 involontaire ignorance. Oui , e'l1ifance tu as le droit -d€' savoir ce qui se joue sur le vaste éCTan de notre époque malheureuse, tu as le droit de te rel1ch'e com,pte qu 'ainsi qu'au temps des Barbares un vaste mouve'ment ·d'expansion se dessine au nord et au nord-est de ,l'Europe et des·cend peu à peu vers la Bourgogne., .. l'antique BourgognE'. .. vers ,l'Helvétie, .. notre pa­trie aimée.

Mais non, ,passons SUl' ces choses, laissons les Œtats-IMo.Jo·ch se sui­cider en piétinant les martyrs et essayons de sauve'!" notre enfance de ce nouve'au massacre de Bethléem. Quelle {fue s-oit l 'incertitude. des jours à vE,nir, apprenons.-·leur à laisser vibrer leur sentÏiffilent de soli­dm'ité, cultivons ,leur pouvoir ·d'aimer et celui d'embrasser toujours p.lus la rérulité C'o'11te'mpOiY'aine clans son ensemble. Détournons ,leurs idées et leurs actions de l'égoïsm e qui spécule, de la haine Cfui anéan­tit de la jalousie qui dépouHl,e et amoindrit, orientons-les vers une réalité plus généreuse dont Ile ,champ d 'expansion est pIus vaste et

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p.lus fratE'rnel. Apprenons-leur à partici'per aux activités qui apporte­ront ,la vie à cet ·embryon du monde nouveau que l'actuel chaos porte en germe et en substance aJfin d 'assurer pa'r' ,eux à l'humanité son évolutio.n normale et ·la continuité de sa civilisation. Enseignons,leur, avant que les nuits d 'hiver ne s'allongent sur 'les viHages et les cités. à .compatir à la dou'leur de ces mailheurE'ux pays, .libres ei neutres comnle notre patrie, gravissant le dur calvaire, courbés sur .le joug de nos maÎt'f'es. Pays de souffrance, pays amis que 1'on n 'ose plus nommer, que ·le IffilaÎtl'e est obligé de rayer de la carte, mais qui vivez toujours dans son cœur, no·us vous saluons dans notre in1puis­sance à vous ,portel' se'cours. En notre siècle d 'ombre et d'opprE'ssiol1 gardez ,fidè.lement votre âme et le goût de la liberté, bientôt vous re­naîtrez ·comme Etats souvel'ains et à cette heu'pe-là nous crierons de jo.ie nous .les maîtres anxieux, avec notre enfance JOYE'use et notre jeune·sse arde'nte . Si ,1e's vœux avaient des aBes, à vous pays opprimés. frères du mien, vous en auriez d'invisibles comme l'ange et d'immen­ses comnle l'aigl e qui brave -les ,hauteurs de nos Alpes nE,igeuses. Es·pérons que bientôt , au-dessus des cadavres qui jonchent déjà les plaines, les peuples se tendent enfin unE' main fraternelle .

Par 'l'éco,le, il faut apport.e'l' aux nations un nouveau sens d eo;: valeurs hUilliaines a fin que le Vieux Monde s'arrête à temps sur .le bord de l'a,bîme. Et si la grande c·alamité devait 6·e produire, rapp e­lons à nos enfants qu'au delà des mers, dans ce qUE' nous appelons ·le « Nouveau Monde», i.l existe un peuple, une démocratie sœur de ,la nôtre: les Etats-Unis d'Amériqu e. Consolons-les en ol eur di sant que cette démocratie qui a une charte semhlahle à la nàtre ve-ille·l'a sur noire .civi'li sation et sauvegardera les droits de l'esprit.

Pépinière de l'humanité, ])·e·rceau des tendres illusions qui sou­tiennent le monde, soc.le immol'te1 où s'asseyent toutes ,les destinées . éden d'e·spérance et espoir en l'avenÎ'r . école, champ semé d 'innocencE" faite de gr andeur et d'étE'rnité, école de mon pays, j·e te salue ·car au gré des joU'l"S qui fuient .ie vois une 8:me bizarre, une âme enfantine qui s illumine d 'un regard heureux e,t ... d'un es'poir ... puéril...

N endaz, ,le 3 décembre 1939. Lucien Bouillet.

l{ènseignement de l'écriture En notre siècle de style téJégraphique et de Inachine à

écri~'e" on rédige à la hâte; et, de. mên1e qu'on a supprin1é ou abrege la pon1n euse et rarelnent sIncère formule finale on s'est dispensé égalelnent de cette autre politesse qui consist~it à soi­gner son écriture.

C'est assez souvent chez les jeunes lnaîtres que l'on trouve les n10ins bons cahiers . Le goût de la belle écriture ne vient en

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effet à la plupart d'entre nous qu'à l'époque où le temps grisonne et quand le cheveu se fait rare. A vingt-cinq ans, on aiIne la rapi­dité d'exécution, Inais, à quarante ans, on lui préfère le soin mi­nutieux. Les quelques suggestions qui suivent offrent un caractère particulier d'actualité puisque, hélas pour nos aînés! le rajeu­nissen1ent des cadres est à la Inode. Et con1n1e nous demanderons tôt ou tard une belle écriture à nos élèves, lnieux vaut pour tous que ce soit le ph}s tôt possible.

Notre façon de conduire la leçon d'écriture est valable pOUl tous les cours, n1ais elle s'adresse plus particulièrem.ent au courE; éléInentaire qui est la classe primordiale du point de vue dE cette discipline. En effet, l'élève arrive du cours préparatoire sa­chant fonner ses lettres avec beaucoup de lenteur et d'applica­tion. Il doit en sortir capable d'écrire vite sans que pour cela son écriture ait diIninué de valeur.

S'il a perdu au cours élémentaire l'habitude des lettres bien fonnées, ce n'est pas dans les classes supérieures qu'il pourra la reprendre.

Or, sur quoi jugera-t-on notre élève plus tard? Sur son or· thographe, son style et son écriture. Il in1porte donc de bien en­seigner l'écriture en mêIne temps que l'orthographe et la rédac­tion. Aussi nous ne nous bornerons pas à faire un lnodèle et à laisser nos enfants en1ployer les trente minutes journalières à ren1plir « des lignes». Nous ferons la leçon nécessaire, car, pOUl donner aux lettres une forme élégante, il est des difficultés à vain­cre, que les graveurs connaissent bien,

Le maître écrira d'abord au tableau noir la lettre à étudier. Il en indiquera les diInensions totales et partielles exactes, qui seront repérées sur l'ardoise ou le cahier à l'aide de points lni­l1uscules. Il précisera le point d'attache du délié sur le plein, s'il s'agit d'une lettre bouclée, on séparera les divers tracés qui com­posent la lettre quand c'est possible. Chaque élève écrira alors une lettre, puis la con1parera avec le modèle du tableau noir. Puis le maître demandera quels élèves sont tOlnbés dans les défauts classiques: boucles trop larges ou trop n1inces, jalnbages inégaux .

Une deuxième lettre sera faite, qui devra être lneilleure qUE la précédente, ou du lnoins qui ne répétera pas le défaut décou­vert. Après quoi on tracera deux ou trois lettres consécutives avec nouvel arrêt et con1paraison des résultats. Une rapide promenade dans les allées pern1ettra au maître: de se rendre compte de la ,sin­cérité de ceux qui ne signalent pas de défauts à leur travail . D'ailleurs l'expérience a montré que l'on arrive très vite à une « autocritique volontaire», car l'enfant tient à montrer que, du moins, il sait voir, aussi bien que le maître, les Inalfaçons de ses lettres.

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Le devoir au cahier sera court : une ligne suffit. On laissera l'espace nécessaire à une seconde ligne, qui sera faite seulement à la leçon du lendenlain et qui devra être meilleure que celle dE la veille.

On peut encore faire écrire (au début de la leçon) une lettre . énorme,. de toute la grandeur de l'ardoise, qui nlettra le tracé « dans le poignet» de l'élève et lui nlontrera le détail de l'attache des boucles et les proportions relatives des différentes parties de la lettre.·

De plus, on étendra la leçon d'écriture aux autres devoirs . sans pour cela les détourner de leur but essentiel. On se borne­ra à signaler aux enfants qu'ils auront à soigner particulièremen1 la lettre étudiée, car elle sera l'objet de l'attention du l11aître lors de la correction. René Perrenot.

Vie scolaire NOTES DE PSYCHOLOGIE EDUCATIVE: LA MEMOIRE

Mémoires spéciales. - La faculté de mémorisation est ,loin d'êtr(l hO'mogène, eJle varie cons,idér'able!ffilent d'un individu à un autre sui­vant l€'s dive.rs ty·pes d'idéation et .les connexures différentes des cerveaux humains. Chez le même individu eJle subit une évolution

. incessante de .la naissance à la mort.

Non seulement les degrés de ·mémoire sont variés mais il y a en réa.lité plus,ieurs mémoires. Dans la pratique on le·s ramène toutes il trois types principaux. (Nous parlons ici uniquement de ila mémoire sensitive). On distingue donc:

1 ° Le type visuel qui retient surtout ,les fOir'me.s et les ,couleurs: certains étant partioculièrement sensi,bles aux nuances, d'autres aux [ormes.

20 Le type auditif ,qui conserve la m,émoire des sons: musique, rythlilll8 poétique, simple mémoire des mots (,psittaC'isme). Chacun sait que les enfants ont en général ,ce genre de mémoire et ce grand pou­voir de retenir le son des ilTIOtS 6ans les comprendre comlJ.ue sym,bo­les d'une idée explique Iles critiques, en partie justLfiées, que l 'o,n adressait à .la méthode d'enseignement mnémoni'que.

,30 Le type moteul<, ,qui garde la ménlOire des iilllouvements, soit ex­térieurs, soit organiques,

Une autre distinction doit etre faite entre -la mémior€' immédiate, qui n'est d 'ailleurs que ,la continuation de la mélillioire .sensoirieMe et l'aptitude générale de retenir d 'un e manière durable. Certaines ~er­sonnes ont uno bonne mémoire immédiate alors que l'aptitude à re­tenir, véritahle ·mémo.ire E'n somme, est nettement déficiente.

La mémoire de l'enfant. - 'Ces types différentiels ne sont pas Ül­nés sans doute existe·-t-ill une di6position héréditail~è qui iI1JUu,era .au ,cou~.s 'd u dévelo,ppement de l'enfant, mais c~ ne S8l1"a p'as, à beaucouy ,près, l'unique facteur d'inf,luence. D'après ,les observations, ,des lab.or~­toires de P6ychologie, entre autres ·c€llles de Von Sybe,l et de Binet, on peut dire 'que:

1 ° Ces types n ',existent pas d'une manière ir.rêductible.

20 Par l'exercice on .peut transformer c'Olnplètement un type en un autl'e, un auditif en visuel par exemple,.

30 Ces types ne sont jamais étahlis d 'une 11I1ianière fixe avant la [in ,de .radole·s'cence. tL'éducateur 'a donc tout avantage à f.aire sal1B ce6se appeü aux trois tendances de 'mémorisation.

D'autres ex,périences ont permis de constater que, ,contrairement à ce qu 'n a coutume de cl'oire, la mémoire immédiate de ,l'el1Jfant est moins bonne que ceLle de !l'adulte: cette !facu.lté grandit Sélins ceS8'e jusqu'à 22 ou 25 ans. Cette aug'm€'ntation n est 'pas C'onst'ante, eMB 6ubit un rythme alternatif de progrès, de repos, voire de régression, et c'est justem.ent entlre 8 et 13 ans que le recul semble surtout apparaître, alors que le maximum 6e révèle entre 13 et 16 ans. L'ordre d'évoJlu­tion des mé'moires est dififérent chez Iles ga-rçons et chez -lE'S fiJlles, il suit .l'évolution des intérêts .

Pilus ,l'enfant est jeune et plus :LI a besoin de répétition6 nom­breuses pour apprendre; par ,contre, gl'âce oà ce travail Imrultiplié, l'objet de l'étude se grave plus ,profondém,ent dans son cell''Veau neuŒ et, ,partant, il oubUe ,mo,ins vite que l'adulte,; en tous cas si 8f\'3 sou­venirs deviennent confus, ,l'e-mpreinte ayant ét,é plus forte ill a besoin de 'moins ·de répétitions pour réapp-rendre.

Enfin, remarque intéressante pour les institutrice6, les fi,Lles jus­qu'à treize et quatorze ans ont ·meHleure mémoire que ,les ga'l"çons.

Peut-on développer la mémoire? - Après expérience, W, Ja:mes avait cru devoir rétpondre par la négative à èette hu'portante que,s­tion. D'autres psyoho,logues, Ebert, Neumann, vVunch, reprirent les expériences et el1'l"egitStrèrent des résultats totalement diffél~el1ts. J..,a mémoire sem1)le donc bien soumise à la lo,i généra,le qui veut que toutes nos facultés se développE·nt pal' ,l'exercice et s'atrophient par l'inaction. App-rendre beaucoup est donc .le :meihleur moyen d'éliC­quérir une ·bonne mémoire; ce,la ne veut d'ailleurs pas dire ,que l'on doive surcharger inconsidér,ément la 'mén10.ire d 'un enfant peu doué, ce bourrage in.tem1pesti.f n'aurait pour ré6ultat . que d'ama'Sser des souvenirs brumeux, sans cohésion ni ,liens et par conséquent inuti.1i­sables. La re·ma,rque vaut ·d'aillleurs .pour les petits 'prodiges que l'on « pOUS6e» sous prétexte qu'ÏJs ont des ('Ij'adlités», on 'Ile réussit à ne faire bien souvent que des abêtis, ,car ce n 'est jamais impuné­ment que -l'on prétend vio,lenter la nature.

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Comment développer la mémoire. - Il importe avant tout de se placer pour .l'étude dans des conditions ,le·s 'plus favQll"ables. Nous .l'avons vu, lIa mémoire eBt ·sous la d.épendance d'une nutrition normale des centrE's nerveux et d'une circulation sanguinE'! régulière. Tout excès ou fatigue, même ImlUscullaire, diminue à ,la fois notre faculté d'attE'ntion et notre aptitude à retenir; le moment le plus propiGe pOUl' étudier est celui où nous sommes le 'moins 'fatigués, donc le matin.

«C'est Burtout pendant la classe du matin, note IBir:l.e,t, ·que ,les élèves font le moins de fautes d 'ortogT'aphe, callculent lIe plus vite , ont la: sensibilité tactÎ'le la plus Ifine e,t sont ,par conséquent e·n possession de tous leurs moyens. »Condusion : Toutes le·s .leçons né­cessitant une application particulière doivent trouver pl.ace autant que possible dans l'ho.raire de la matinée. Nous avons déjà eu J'occa­sion de donner cette indication pratique dans un précédent article.

Certains de VOB élèves vous diront peut-être: «Mo.i, j'a·pprends plus facilement Ile soir, Je matin je mE' contente de «repasser». Ces enfants ont !l"aisonet leur méthode est bonne. Ebbinghaus a montré expérimentaüement que Ipour apprendre un te·xte quelc,o,l1Jq'ue, une simples série de syllabes mêlillle, un petit no:mbre de répétitionB dis­tribuées en trois jours est préféraJble à un plus grand nombre de répétitions faites sans interruption. Nous Bo·m'me·s là E'n présence d'un phénomène qui n'est pas spédal aux faits de mémoire et que nous retrouvons en particulier dans l'invention. Tout se Ipasse COn1l11e Bi notre esprit ,continuait à travailler en nous sans que nous 'nous' eln apeTcevions. «J'ai observé plusieurs foiB, écrivait Laplace, qu'en c'es­sant de penser que.lques jours à des matières très co,mplliquées, elle·s me dE'venaient faciles :lorsque je IleB considérais 'de nouveau.» Dans son remarquable traité de (' l'Inconscient », :1\1. D,;velshauve-rs cite ,le témoignage caractéristique de plusieurs artistes et savants qui ont observé le même ·phénomène, Henri Poincaré entre autre·s, et aUBsi le physiologiste Beaunis; ce dernielr se p,laisait ,à :faire remarquer le grand avantage ,que présente le travail inconsCÏE'nt qui 'ne fatigue pas comme le travail conscient, et, note U,welshauvers, «a;près l'avoir utiJi-sé inBtinctivelillient, Beaunis avait fini pa'r l'emp,10,Y6l1' syst.émati­queme,nt» . Evidemment une préparation s'ilnpose, l'Inconscient ne travaille pas à vide, «mais si après quelques efforts ,la so'lution cher­chée ne se présente pas, il (Beaunis) interrro'mpt Bon travail et s'oc­cupe d'autre' chose. PaJ1fois iŒ interrompt sa recherche queLques heu­res, ipaI'lfois quelques joulrs, quelque.s m'ois, et « les problèmes se résolvent comme par e,nchantement». Grillce à -cette méthode de tra­vail tout surme·mlige est écarté ...

« Beaunis considère que même pour 1'ehfant sa :méthode doit être employée. A 'J'éducateur de l'appliquer aVE'C tact. S'j.} v.oit un e·nfant de bonne volonté hésiter, per-dre ·.l'attention, faire d'inuti'les efforts de mémoire ou de raisonnelill1el1t, qu 'il l'aJYTête et l'aisse travai11er l'Inconscient ».

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Il est don a souhaitable que toute activité intelIectueHe soit suivie d'une période de repos. CE'la Buffirait s'il en était encore besoin à nous montre.r Ja nécessité de donner aux enfants un temps de récréa­tion suHisant et aussi, chose non moins importante, ,1'utHité de varie-r souvent 1e,s exel,cices, .l'o'bservation montl'e en effet Iqu'H su'fITit parfois de changer de sujet d'étude -pour lI"edonner là l'esprit ass'Üu­Ipli une v.igueul' nouvE'lle, compte tenu évidemment de la fatigue an­térieure.

Convient-il d'apprendre à haute voix? - Notre mémoi.TE' étant multiple, il est bien évident qu'un texte lu à haute voix fai.t elntrer en jeu les trois mémoires: visuelle, auditive, motri·ce (articuJation), et que -l'étude est ainsi facilitée; il ne faut pourtant paB oublier qu'une autre condition df' la mémoire est la liaison des idées, aussi, avant de semettJre !ft l'étude arti,culée, il est indispensahlede bien co-mpl'endre ce qu 'on veut appre-ndre, et pour cela rien ne remplace la .lecture si­'lencieuse, ce trayaH mental nécesBite une attention plus forte et, ré­Ipétons-le, Il'attE'ntion est Ile « véritahle burin de la Imémoire )l .

En a!gi.sBant ainsi avec méthode, allant du .fadle au diHidle, du connu là l'inconnu, du sim,ple au co,mplexe, nos connaissances fOI'111e­l'ont -comùl1e une chaîne ininterro'mpue, et notre mélillioire, même si elle est olr'dinaire, nous rendra le maximum de Be-l'vice que nous sümmes en droit d 'attendre d·eMe. L.. Potel.

LANGUE fRANÇAISE

Première semaine.

Centre d'intérêt: LES INTEMPÉRIES

J. RECITATION

1. La pluie

Il ton1.be de l'E'au, plic, plo-c, pl:ll~, Il tombe de l'eau plein mon SêtC.

Il pleut, ça mouüle, Et pas du vin! Que!} temps divin Pour la: grenouiHe.

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Il tombe de rE·aU, plic, plolc, pl::tC, U tombe de l'eau plein mo;n sac.

Après la pluie, Viendra le vent. En aN'ivant, Il vous essuie.

Il tom,be de l'eau, plie, p.loc, plac, Il tombe de ,l'eau plein mon sac.

2. Le vent

1. 0 grand vent, quand tu te déchaînes Dans la !forêt pleine de chênes, .c'est que tes beaux jours sont finis. La branche qui gémit se brise Et tombe là. terre· ... 0 froide bise, Ne détruis pas le,s petits nids!

J. Richepin.

2.0 grand vent, quand dans ,la nuit sombre Tu passes, secouant dans ,l'omibre-Portes, fenêtres, toits tremblants; Lorsque tu soufJfles l'épouvante, Respecte la 'maison trelmblante Où dorment les ,petits enfants. O. Aubei'lt.

3. La grêle

Les lé.geil"s grêlons de la grêle Bondissent ·sur le bord des toits; Leur chute ·claire s 'am-oncelle, Au pied dE's 'murs, en tas étroits;

Par.fo.is, se heurta11t aux ·parois, Un grain rejaillit et sautèle Sur ,le·s pavés mouillés et froids, Comme une blanche sautereJHe.

Le sol un instant étinoelle, Argenté de ce fin gravois; Les légers grêlons de la grêle Bondissent sur le bor.d des toits.

II. VOCABULAIRE

A. Ang·ellier.

Nous cherchons des nonlS. - Ce que l'on voit: 10 Le fl'oid. (Les IuotS du vocabulaire se rapportant au froid seront étudiés plus spécialement dans le prochain centre d'intérêt « L'Hiver».) La fraîcheur, la glace, un glaçon, le grésil, le givre, les aiguilles de glace, le brouillard.

2° La pluie,' les nuées, les nues, les nuages, des gouttes, des gouttelettes, la vapeur d'eau, la brume, une averse, une ondée, une giboulée (de luars), une éclaircie ... ; un parapluie, un imper­méable, un capuchon, une pelisse) une pèlerine, un vêtement de cuir, de caoutchouc, une voiture, un abri, un auvent...

3° Le vent,' la brise, le zéphir, la bise, le simoun, le sirocco: .le n1istral, le mousson ... ; une tempête, une tornade, un cyclone;

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un tourbillon, le souffle du vent, le ronflement, un coup de vent; une bourrasque, une rafale, un raz-de-marée, un ouragan, uné tourmente, une bouffée de vent, une accalmie, le calme .. .

Ce que l'on entend: Faire observer les différents bruits produits par le vent, la pluie, les patins ...

Nous cherchons des adjectifs convenant aux noms précé­dents. - Un froid humide, sec, dur, glacial, piquant ... ; un grand froid . La fraîcheur nwtinale) nocturne ... Un bois givré (couyert de givre). Un brouillard épais. Une pluie continue fine, -serrée, prin­tanière, estivale ... Des nuages bas, épais .. . aux formes bizarres) gi­gantesques. Des gouttes larges, fines. Une éclaircie de courte durée .. . Un parapluie ouvert, fermé ... De l'eau glacée . Un vent froid, glacial, chaud, brûlant, favorable, sec, humide, marin ... Une brise embaumée) parfumée, douce, fraîche.. . Une rafale bruyante, violente.

Nous cherchons des verbes. - Pleuvoir, crevel' (nuages); profiter d'une éclaircie ... ; prendre, ouvrir, fermer un parapluie ... Se mettre à l'abri .. Revêtir un imperméable. Relever le capuchon; remonter, boutonner le col, serrer les poignets .. . se préserver de la pluie ... Souffler (vent); siffler, tourbillonner, emporter (tout sur le passage) ; cingler (le visage).

III. ORTHOGRAPHE

Préparation,' 1) Lecture du texte par le nlaître . 2) Idée gé­nérale du morceau; situer l'action s'il y a lieu. 3) Explications; a) des mots; b) des idées; c) des règles de granullairre qui se ren­contrent dans le texte .

1. Un jour de pluie

Il tonlbait Hne pluie battante. Le vcnt d 'ouest s'engozzffrait llans les rues, secouant brutalement les arbres et faisant claquer les volets.

Le rlliç;seall roulait une eall bOlleuse; les toits dressaient au­dessncs rtes arbres leur chem.inée d'où la flnnée s'envolait; la C:UIl­

pagne avait l'air de fondre en pleurs. D'après André Theuriet.

2. Le vent dans la forêt.

Avec le soleil, la lune et l'automne, le vent est un des grand~ magiciens de la forêt. Il est la voix des branches, la vie des feuil­les, l'tune des solitudes. Il déchaîne à son gré des forces en repos. II a tOUt' :\ tour des élans, des enlporteluents, des répits, puis de nouveau, quand tout semble apaisé, une fureur subite et tout ~ fait inexplicable. L'hiver, il brave clans les chênes; au printenlpS; il joue de luille chalumeaux; l'été, il se repose, ne se levant, brÎ1-tant, qu 'aux jours d'orage, et quand vient septembre ou octobre, tendre et doux, il reprend, troubadour mélancolique, son violon de J'automne. Jean Nesmy.

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3. Brumes d'Islande

Ils restèrent, cette fois, dix jours d'affilée pris dans la brunle épaisse, sans rien voir. La pêche continuait d'être bonne et, avec tant d'activité, on ne s'ennuyait pas. De temps en temps, à inter­valles réguliers, l'un d'eux soufflait dans une trOIupe de corne d'où sortait un bruit pareil au beuglement d'une bête sauvage.

Quelquefois, du dehors, du fond des brumes blanches, un autre beuglement lointain répondait à leur appel. Alors on veil­lait davantage, Sï le cri se rapprochait, toutes les oreilles se ten­daient vers ce voisin inconnu, qu'on n'apercevrait sans doute ja­mais et dont la présence était pourtant un danger. On faisait des conjectures sur lui, il devenait. une occupation, une société, et. par envie de le voir, les yeux s'efforçaient à percer les impalpa­bles mousselines blanches qui restaient tendues partout dans l'air.

Puis il s'éloignait, les beugleillents de sa trompe n10uraient dans le lointain sourd; alors on se retrouvait seul dans le silence: a\l luilieu de cet infini de vapeurs in1nlObiles. P. Loti.

4. Un orage

La .iournée av;ait été fort belle; seuleluent un orage avait écla­té à quelques lieues de là dans les gorges supérieures de la mon­tagne, et cet orage même avait contribué à la beauté de la soirée: le soleil s'était couché dans sa gloire et la splendeur de l'horizon empourpré avait été rehaussée par l'étrange contraste de ces nua­ges sombres aux reflets cuivreux, qui nous cachaient les cin1es de quelques n10ntagnes et d'où l'on entendait sortir un rouleluent continu.

Du reste, à la ton1bée de la nuit, la violence ·de l'orage était brisée, le tonnerre se tut, I}es derniers éclairs s'éteignirent, et bien­tôt la lune, apparaissant au-dessus de la crête lointaine, sen1bla disperser dans le ciel les lan1beaux de nuées , de 111êlue qu'un na-vire écarte de sa proue les îlots d'algues flottantes. Reclus .

Exercices d'application

1) Raisonner les accords s'il y a lieu. 2) Indiquer la fonction de certains n10ts. 3) Attirer l'attention sur l'orthographe d'usage. sur les homonyn1es, les dérivés, les composés. 4) Pennutations di­verses. 5) Analyse logique et grammaticale. 6) Conjugaison. 7) lIuitation de phrases. 8) Rédaction en rapport avec la dictée.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

1) Faire entrer les Ill0tS du .vocahulaire dans des phrases. 2) Faire conjuguer quelques verbes du vocabulaire.

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3) Faire rédiger un paragraphe. Enrichissement de la phrase. - Phrase simple. - Une ra­

fale s'abattit sur les grands arbres.

Questions. - Quel bruit fit-elle en s'élevant? Sur q~els ar­bres s'abattit-elle? A quoi les obligea-t-elle? Que iportaIt avec elle la rafale de vent? Quel bruit faisait l'eau en cinglant les arbres et le sol ?

Phrase complétée. - La rafale se leva hurlante, courbant les grands peupliers qui géluissaient ~lans le ~oir. E.t des. trOIubes furieuses déversèrent des torrents qUI clapotaIent, CInglaIent avec un bruit mou l'argile des lapours. Emile 111oselly.

COIupléter de luêlue les phrases suivantes: La plu~e t~n1be avec violence. La brise souffle légèrement. Le vent frOId clngl.e le visage. Le ciel est gris. Le ciel est .chargé de nuages. Tout faIt présager l'orage. Le brouillard est épais.

4) Rédactions. Textes proposés. _. 1. Un jour de pluie, vous êtes à la fenêtre. Décrivez ce que vous voyez. - 2. Un grand vent s'est élevé. Vous écoutez. Qu'entendez-vous? Que pensez-vous? - 3. Les pren1iers froids : vos remarques, vos in1pressions.

En auto dans la brume. - ;La vallée dans la brume, vue de la n10ntagne. - Les nuages bas s'accrochent à la IUOIltagne. -Le brouillard s'étend. - Il se dissipe. - In1pressions dans le brouillard.

Un coup de vent

Une dame passe dans la rue; le vent enlève son ~hapeau ~t joue avec lui; la dan1e, furieuse, se déIllène à sa poursuIte. ImagI­nez et racontez d 'une façon plaisante les pensées du vent, de la ·daIne et celles des spectateurs.

Un de vos can1arades vous deluande d'où vient la pluie. Ré­sumez-lui dans une lettre une leçon que votre Iuaître vous a faite sur cet intéressant sujet. Parlez-lui de la vapeur d'eau, des nuages, des brouillards, de la neige, de la grêle. Dites-lui ce que devient l'eau quand elle est tombée sur la terre.

Indiquez ce que c'est que la pluie et ce qu'elle devient quand elle touche le sol.

Indiquez quels sont les trois états de l'eau et faites-en con­naître les usages à l'état liquide et à l'état gazeux.

Quel rapport y a-t-il etre les nuages et la pluie? D'où vient l'eau des nuages et où va-t-elle?

La pluie; sa formation, son origine son utilité au point de vue de l'agriculture, de l'hygiène. Désastre qu'elle cause quel­quefois.

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- 1,50 -

Deuxième semaine.

Centre d'intérêt: NOEL ET JOUR DE L'AN

1. RECITATION

1. Carillons de Noël

... Joyeuses, avec un son clair, Les voix des cloches, par le faîte Des lucarnes, s'en vont dans l'air Sur les ailes du vent d'hiver, COlnme des Inessagers de fête.

Noël! Noël ! ... Sur les hameaux Où les gens rentrent à la bruIne; Sur les bois noirs et sur les eaux Où tout un peuple de roseaux Frissonne au lever de la lune;

Noël ! ... Sur la ferme là-bas, Dont la vitre rouge étincelle, Sur la grand-route où, seul et las, Le voyageur double le pas, Partout court la bonne nouvelle ...

2. Nouvelle année

Le Temps, d'un geste familier, A retourné son sablier : Janvier va rem.placer décembre, Et, de l'horloge qui bruit, Les douze larmes de n1.inuit Viennent de rouler dans la chambre. Le front couronné de jasmin Et de frais rubans pomponnée, Voici venir la jeune année : Bonsoir, hier! Bonjour, den1.ain 1

A ux devantures des marchands Brillent des pantins alléchants, Dardant l'émail de leurs prunelles; Cette nuit, dans leurs draps frileux, Les garçons font des rêves bleus Où passent des polichinelles, Les filles voient sur leur chelnin Quelque poupée enrubannée ... Voici venir la jeune année :

A. Theuriet

Bonsoir, hier! Bonjour, demain! J. NornlClnd.

3. Les bergers

Livre de lecture No 87, 2èn1.e partie.

Il. VOCABULAIRE

Répartir l'étude des mots en trois groupes: 1. La veillée, 2. Noël, 3. Les jouets.

Nous cherchons des nOlns. - 1° La veillée. Ce que l'on voit: la pièce, la cheminée, le manteau de la cheminée, le foyer, . ....z'ât~·e, les occupations de chacun: préparatifs du réveillon; les gatenes des grands parents; les lectures, les tl'icots.

Ce que l'on entend: les exclamations, les l'ires des enfants; les récits, les histoires, les poésies, les récitations, les chants, les chansons; la_ bise qui secoue portes et volets.

2° Noël, anniversaire, naissance, ·nativité, Bethléem, Jésus, "Marie, Joseph; hôtellerie, auberge, crèche, étable, paille; les ber­gers, les anges, la venue des bergers à la crèche; leurs dons, leurs cadeaux, les agneaux.

SentÎ1nents qui doivent nous animer en ce jour de fête. Le départ pour l'église; dans les can1.pagnes, les lanternes;

les Inesses : messe de minuit, messe de l'aurore, messe du jour. Ce que l'on entend: le tintement des cloches; la musique, les

chants et cantiques de Noël. 3° Les jouets. - Ce que l'on voit: l'arbre de Noël, le sapin,

sa décoration, les lcunpes, les bougies, les fils d'argent; les joujoux suspendus.

Ce que l'on entend: les applcmdisselnents, les cris de joie des enfants.

Nous cherchons des qualités convenant aux noms précé­dents: Une veillée joyeuse, gaie, animée. Une salle chauffée, éclai­l'ée, illuminée, décorée, aux poutres noircies ... Un feu clair, pétil­lani. Des gâteries nombreuses . Des jeux bruyants, calmes, tran­quilles . Des rires enfantins. De bons rires, des rires fl·ancs. Des exclan1.ations joyeuses. Une bise glaciale, forte, froide. Une fête ioyeuse. Une n1.esse solennelle, chantée. Des cloches sonores. Des jouets mécaniques, articulés, incassables.

Nous cherchons cles verbes. - Veiller, faire la veillée. Se grouper, se réunir. Attiser le feu. S'cunuser, se distraire, se récréei' , jouer, l'ire, parler, causer, lire; raconter une histoire, faire un ré­cit; imaginer un conte; chanter, réciter. Pétiller, flamber (le feu). Souffler, siffler, ronfler (le vent).

III. ORTHOGRAPHE

ComIne au centre d'intérêt précédent.

1. La veille de Noël

A tous les clochers, les cloches sonnent. On est à la veille de Noël. Elle va s'ouvrir cette nuit Inystérieuse où l'Enfant Jésus s'en va, une étoile à la Inain, jeter par les chen1.inées ses joujoux .aux sabots des enfants sages. J. Nesmy.

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2. En route pour la messe de minuit

De chaque ferme d.~s groupe,s part~ie~t,. sile~lcieux, rangés en files à cause des ornleres glacees qUI dImInuaIent la largeur du chemin praticable. Le bruit des pas montait droit et léger, COInme les fumées des feux d'autonlne. On se rencontrait aux carrefours et c'étaient des bonsoirs sans hâte de gens qui ne perdent p~s leur songe pour si ~eu. Les fenlm~s se rapprochaient en arrière. Les honunes longeaIent, conlnle a la charrue, cha­cun sa route d'herbe. en tête le Inétayer marchait. Sous son cha­peau, on voyait les boucles débordantes de ses cheveux gris, que la lune pâlissait, et qui remuaient à chacune de ses enjambées, conlme les cendres mortes du foyer. René Bazin.

3. Nuit de Noël

Dehors, le vent de la nuit soufflait en éparpillant la Inusique des cloches ... Des fanlilles de métayers venaient entendre la Inesse de minuit au château. La nuit était claire, les étoiles avivées de froid; la bise piquait et un fin grésil, glissant sur les vêtelnents sans les nl01Iiller, gardait fidèlelnent la tradition des Noëls blancs de neige.

Passé le pont-levis et la poterne, il fallait, pour se rendre à la chapelle, traverser la première cour, pleine de carrosses, de valets, de chaises à porteurs, toute claire du feu des torches et de la flambée des cuisines. On entendait le tintement des tourne­broches, le fracas des casseroles, le choc des cristaux et de l'ar­genterie remués dans les apprêts d'un repas; par-dessus, une va­peur tiède, qui sentait bon les chairs rôties et les herbes fortes des sauces compliquées, faisait dire aux métayers, comme au chapelain, comme au bailli, comIne à tout le monde:

« Quel bon réveillon nous allons faire aprè la messe! »

A. Daudet.

,. Fin d'année

Sur ses gonds huilés l'année tourne. La porte se fenne et se rouvre. Telle une étoffe que l'on plie, les jours tombent en­fouis dans le Icoffre nlœlleux des nuits. Ils entrent d'un côté et ressortent de l'autre, croissant déjà d'un saut de puce, à la Sainte-Luce. Par une fente je vois briller le regard de l'an nou­veau.

Assis sous le manteau de la grande cheminée, dans la nuit de Noël, je lorgne, comme du fond d'un puits, en haut du ciel étoilé, ses paupières qui clignotent, ses petits cœurs qui grelottent; et j'entends venir les cloches, qui dans l'air lisse volent, volent, sonnant la messe de minuit. J'aÎlne qu'il soit né, l'Enfant, à cette heure de la nuit, à cette heure la plus sombre où le monde paraît finir. Sa petite voix chante: « a jour, tu reviendras! Tu viens déjà. Année nouvelle, te voilà ! Et l'Espoir, sous ses chaudes ailes" couve la nuit d'hiver glacée, et l'attendrit». R. Rolland.

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Exercices d'application

Comme au centre d'intérêt précédent.

IV.. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

1) Faire les phrases avec les Inots du vocabulaire. 2) Faire con~juguer quelques verbes du v?cabulaire. 3) Rédiger un paragraphe en groupant 10gIqueInent les phra-

ses préparées. ". COInpléter les phrases suivantes: Illon petzt frue va ~he.l­

cher les jouets qui lui sont destinés. La crèche de notre eg~zse est belle. Les chants des Noël sont gais. Notre réveillon est szm­pie mais empreint de joie. illon cadeau de Noël est beau.

Etude de paragraphe. - 1. Décrivez .en un paragraphe une jolie poupée que vous avez vue.

Questions. - Où l'avez-vous vue? En ;Iu?i était sa tête? son corps? Fernlait-elle les yeux? Comment et,aI~nt ses cheye,?x? Ses Inembres étaient-ils articulés? Comment etaIt-elle hablllee ? Avez-vous pu y toucher? Pourquoi?

II. DécrIvez en un paragraphe un petit enfant s'eInparant du jouet placé dans sa chaussure.

III. Décrivez en un paragraphe un bel arbre de Noël que vous avez vu.

IV. Décrivez en un paragraphe un jeu que vous avez ~xanliné. 4) Rédaction. - 1. Pour Noël on vous a offert un .1ouet o,u

un jeu, décrivez-le, dites les sentÎlnents que vous avez eprouves en recevant ce cadeau et le plaisir que vous comptez prendre en vous en servant pour vous distraire.

II. Que choisiriez-vous pour vos étrennes si l'on vous deman-dait ce que vous désirez ? Dites pourquoi. . ,

III. Pourquoi avez-vous été invité il. une fête de fa~lllle a l'occasion de Noël, racontez la journée que vous avez passee et le plaisir que vous 'avez éprouvé.

La nlesse de minuit: sentiments qu'elle vous inspire. Livre de Lecture: N° 32, 85, 86, 87, 88.

HIC;T"IRE

Les ~ i g '"' e II r f é~) d al Le château du seigneur féodal n'est plus une maison de plai­

sance comme la villa du noble gallo-romain. C'est une forteresse militaire. Aussi la vie y est-elle plus rude et la physionOInie du châtelain et de la châtelaine plus guerrière.

Lectures. - 1. Le châtelain en temps de paix. - En temps de paix, le baron se livre à la ch;.asse, sa passion favorite, exercice

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utile au corps, et véritable é~ole de .9,!-el'1'e. Il y trouve d'ailleurs une ressource indispensable a sa CUISIne. Ces soldats, gros m.an­geurs, estiment peu la .viande de ~oucherie. Ils" s; nourrissent sur­tout de venaison, serVIe en quartz ers OlZ en pales de forte enver­gure. ~S'il faut en croire nos vieux poèmes, les repas succulents sont ceux où les morceaux de sanglier et d'ours alternent avec les rôtis de cygne et de paon, le tout arrosé de larges rasades d'un vin aromatisé au miel et aux épices. Le tenlps qu'il ne passe pas à la chasse ou à table, le noble l'enlploie à entendre la lnesse quo­tidienne, à jouer aux dés ou aux échecs, à percer de grands coups de lance une « quintaine », lnannequin cloué à un poteau. Tantôt il s'amuse à faire battre les anilnaux sauvages enfermés dans ses fosses; tantôt il écoute la nlusique et les farces grossières des jon­gleurs de passage, la plus intellectuelle de ses distractions. Le di­manche et les jours de grandes fêtes, il renlplit son devoir féodal . Entouré de ses fidèles et de ses vassaux, il préside sa couz' de justice ou résout, avec les chevaliers et les prud'hommes, les questions qui intéressent le fief tout entier.

II. Le châtelain sous les Clnnes. - La guenTe, sa principale occqpation, chôme rarement. Le printelnps venu, il part en cam­pagne, suivi de ses homnles d'armes, avec son pomlneau-reli­quaire au côté, et, en main, sa longue lance en bois de frêne, au haut de laquelle flotte le gonfanon Iuulticolore à trois langues. De la gauche, il tient son écu, bouclier oblong, tout en bois et en cuir, traversé de bandes de Iuétal doré. Conlnle armure, une tunique en nwille d'acier, le « haubert », des chausses de maille et le « heaume », un casque d'acier en forme d 'œuf, qui , lacé au capuchon de mailles , ne laisse à découvert que les yeux.

III. La châtelaine et ses occupations. - La châtelaine que dépeignent, au X lème siècle, l'histoire et la poésie, est presque toujours une virago au teInpéraUlent violent, rompue, dès l'enfan­ce, à tous les exercices du corps, partageant les plaisirs et les dangers des chevaliers de son entourage. La vie féodale, fertile en surprises et en périls, exigeait, chez elle, la trenlpe vigoureuse de l'âme et du corps, l'allure Iuasculine, les habitudes presque mi­litaires. Pudeurs et délicatesses sont encore inconnues. La jeune fille noble reçoit les hôtes qui se présentent au nlanoir paternel, veille personnellement à leur repas, à leur coucher, à leur bain. Mariée, elle accompagne le châtelain à la chasse, le faucon, au poing, car elle sait dresser l'oiseau, le lancer, le rappeler ' ou l'en­courager par ses cris, et le succès des veneurs est souvent son ouvrage. En teInps de guerre ou lorsque le mari est en voyage, elle dirige la défense de la seigneurie. Elle ne recule pas devant les pèlerinages les plus longs et les plus dangereux.

Parler des châteaux féodaux valaisans. Visiter les ruines de ceux de la région; en raconter l'histoire.

(D'après l' ,« Histo,ire de Franc-e Hlustrée ».)

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Enseignement agricole Parasites des plantes cultivées!

Durant ces Inois d'hiver, aucune lutte directe des parasites des plantes cultivées n'est à entreprendre. Il n 'est cependant ,pas superflu d'attirer l'attention sur la lutte indirecte des parasItes , qui seconde la lutte directe d 'une façon inestinlable. Les . ~rbres fruitiers sont à nettoyer ; taille, vieilles écorcés. Tous les dechet~ dans le verger sont il. enlever, à COlnposter soigneuselnent ou a brùler, principalenlent les fruits IUOlnifïés et les feuilles de~ ar­bres, par exelnple les feuilles de ponlnlier, dans lesquelles hIver­ne la tavelure. La propreté doit égaleinent régner dans les cultures maraîchères, jardin potager. Les débris des diverses plantes jon­chant le sol et les raeiiles de celles-ci encore en terre, par ,exenl­pIe les racines de choux, sont à enlever et à brùler, car nonibreux sont les parasites qni~ grâce à ces déchets, hivernent con~ortab.le­ment et se rencontrent sur les nouvelles plantes au premIer pnn­temps.

(Communiqué de la Station cantonale d'entomologie appli­quée, Châteauneuf.)

Tableau d'hygièt:1e

Sur la chaleur En avril, n'enlève pas un fil; en Inai, fais s'il te plaît; en juin,

ne crains plus rien. - « Un jeune garçon qui se chauffe trop est, neuf fois sur dix, un enfant gâté. »

J. Ce. qu'il faut faire Il faut:

1 ° S'assurer au nloyen du thernlOlnètre, que la température des appartements est cOlnprise entre 12 et 16°;

EN HIVER

2 Choisir un mode de chauffage sain: Donner la préfé­rence: 1. aux ehelninées 111unies d 'un appareil pour échauffer l'air venant du -dehors et arrivant dans l'appartelnent par des ven touses; 2. aux poêles en terre, en faïence ou en pierre.

30 Veiller à ce que les produits de la conlbustion soient tou­jours expulsés au moyen d'un tuyau étanche et se ' défier des che­minées fissurées et ~des cheminées communes à plusieurs appaI',. tements;

4° Favoriser le tirage qui renouvelle l'air et Inettre sur ·le poêle un réservoir contenant de l'eau;

l

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~ 156-

5° Se couvrir de vêtements de laine, à mailles lâches, de vê­telnents spongieux, emprisonnant beaucoup d'air.

6° Il faut éviter le froid hUlnide qui cause des névralgies, des rhumatismes, des bronchites et des pleurésies;

EN ETE

7° Aérer largement matin et soir. Pendant la grande chaleur, baisser les stores et fenner les volets;

8° Porter des vêtements alnples et légers et se garantir la tête et le cou, en plein soleil;

gO Quand on a soif, boire nl0dérément des boissons chaudes.

II. Ce qu'il ne faut pas faire Il nEl faut pas:

1 ° S'exposer aux températures trop élevées qui congestion­nent ni aux changements brusques de tenlpérature;

ElN HIVE,R

2° Il ne faut pas se servir de poêles mobiles ni à combustion . lente;

3° Il ne faut pas elnployer les appareils de chauffage qui n'ont pas un tuyau suffisant pour laisser dégager les gaz de la combustion;

4° n ne faut pas ferm.er la clé de tirage qui se trouve sur le chemin des gaz de sortie; .

5° Consel~ver de cache-nez, foulards, fichus ou coiffures dans les appartements et surtout dans les classes;

6° Il ne faut pas se chauffer les pieds et les mains directe­ment à un foyer, ou Igare les engelures;

EN ETE

7° Il ne faut pas sortir aux mOlnents les plus chauds de la journée;

8° S'exposer aux courants d'air, surtout quand on est en sueur;

gO Il ne faut pas prendre de boissons glac~es.

Le folklore des animaux ' (Suite)

La terreur atavique des ténèbres que l'h0111ll1e ('OHserve en lui et qu'il reporte sur tous les êtres qui circlllent la nuit, se ma­nifeste tout spécialenlent au sujet des oiseaux de nuit, che·uettes et hiboux. Leur chant langoureux et triste a encore contribué à faire naître les mauvais présages qu 'on leur attribue.

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Le grand Corbeau ou' « croc » est aussi un mauvais présage ;" s'il survole un troupeau il y aura perte d'un animal, car il sent déjà l'odeur de la viande fraîche dont .il se nourrira, avant même que l'accident arrive.

On attribue au Rouge-Queue des pouvoirs surnaturels. Si un enfant a le malheur de tuer un de ces oiseaux posé sur le toit de sa lnaison, son père ou sa mère nlourra. Si on le tue sur le toit toit de l'étable c'est la plus belle vache qui périra.

On dit que les vers parasites nommés Gordius connus chez nous sous le nonl de « Fils de Serpents» se transforment en ser­pent dans l'estonlac si on les avale par mégarde.

La croyance à 1~ génération spontanée subsiste encore: on dit que les vernes produisent des taons, que les .platanes fonnent des moustiques, que les gouttes de rosée engendrent des saute­relles.

Les serpents, par la crainte qu'ils inspirent, donnent lieu à d'innombrables erreurs. On parle de serpents à tête de chat, por­tant des poils et des pattes, se ressoudant si on les coupe en deux, craignant les feuilles de frêne plus que le feu. Que de recettes pOUl' éviter un empoisonnement à la suite d'une piqûre!

A Fully on dit que le seul nloyen d'éviter la nlort après une morsure est de se rendre le lendenlain à la place de l'accident, n 'importe ,qui peut y aller. La vipère y reviendra exactement à la mênle heure, si on arrive à ]a tuer, le malade à plus rrien à craindre, il guérira.

Au village de Forclaz (Hérens) lorsqu'on voit un serpent avant midi c'est signe d'orage pour l'après-midi, le serpent sort déjà le matin, prévoyant qu'il ne pourra pas chercher sa nour­riture après-midi. Dans la vallée d'IlIiez la vue d'un serpent est un signe de changelnent de temps.

L'idée que les serpents sont très friands de lait et qu'ils sont capables de traire les vaches est répandue. A Conthey on éten­drait de la Tanaisie pour les faire fuir, là Nendaz on met de la Tanafsie parmi les plantes qu'on fait bénir à la St-Jean comme préservatif. Dans la vallée de Tourtemagne les pâtres donnent du lait et du fronlage aux pauvres afin que le bétail soit préservé des serpents.

A Mase, on cite le cas d'un serpent qui aurait déposé son diamant devant une écurie pour aller traire les vaches; l'idée d'un diamant porté par un serpent est répandue (Vallée d'IlHez).

A Evolène on cite des cas où ~les vaches s'écartent du trou­peau au mOlnent de la traite, pour aller se coucher sur des pier­riers, afin de se faire traire par des serpents.

Il n'est pas certain que les serpents recherchent particuliè­rement le lait et il paraît impossible que, avec leur bouche gar-

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- lf'Y8 ~

nie de petites dents, ils puissent traire une vache sans la faire souffrir, ce qui l'éloignerait.

L'inoffensif lézard vert est considéré par beaucoup comn1.e venimeux: le fait qu'il mord si on cherche à le prendre et qu'il peut tenir ses ·n1.âchoises assez longtemps fennées, fait dire au public qu'il ne lâche plus et que, si on est mordu au doigt, il faut le couper. I~ semblerait plus pratique de .couper le lézard:

Peu d'animaux sont aussi « riches » en légendes que les crapauds. Il est vrai qu'ils sont lourds et disgrâcieux et que leur peau est froide et viqueuse. Poutant ils sont inoffensifs et utiles.

On a dit qu'ils étaient veninleux, dangereux Inêlne à dis­tance, qu'ils empoisonnaient les herbes SUl' lesquelles ils passent! On a prétendu qu'ils pouvaient vivre indéfiniment dans des murs,. et même là l'intérieur des pierres, sans air et sans nourri­ture.

Dans le Bas-Valais où la SalalUandl'e tachetée existe on dit que la seule vue de cet anÎlnal peut causer du mal. Il était passé en proverbe qu' un homlne mordu par la salalnandre tachetée avait besoin d 'autant de médecins qu'elle avait de taches.

Les habitants de Conthey et de V étroz qui connaissent la Salamandre noire dans leurs mayens de Derborence, la désignent par le nonl de « Sapatchiure » (V étroz) et « Aéitse tchiora ,>

(Conthey), qui trait les chèvres. Allusion sans doute à une an·· cienne légende. .

Dans le monde si vaste des articulés les erreurs fourmillent. Les gracieuses et inoffensives libellules sont considérées connue aussi dangereuses que les vipères (Vallée d'IlIiez). Beaucoup re­doutent les forficules ou perce-oreilles, pourtant tout à fait inof­fensifs. On prétend que les personnes qui mettent une poignée d'herbe en bouche peuvent s'approcher des nids ·de guêpes sans être piquées (Vallée d'IlIiez). A Nendaz on précise qu'il faut alors Inarcher à 4 pattes , à Evolène ont dit qu'il faut Inettre deux brindilles de mélèze en croix dans la bouche. Le renard Inettrait aussi ·des herbes en bouche, lorsqu'il va creuser la terre pour manger les larves dans les nids.

Lorsqu'on frappe certains articulés et luême certains verté­brés, ils deviennent tout à fait immobiles, .on dit qu'ils simulent la luort afin qu'on les laisse tranquilles. On a nlontré qu'il existe chez ces animaux des zones dont l'excitation provoque automati­quement cette sorte d'immobilité et d'insensibilité, et qu'il en est d'autres qui agissent en sens inverse, sans aucune relation avec une utilité possible pour l'animal.

Dr 1. MARIETAN.

',INFORlMIAT][ONS '~,' # PÉDAGOGIQUES ~ ~~~~dK~~~~~~~~~~~~~~~~~

Pas de nouvelle réduction! NEUCHATEL. - La: proposition du ,Cons'eil dmtat d'o.pérer une

nouv·ellle réduction du 3 % sur le trait€'ment du personnel enseignant n'a pas été acceptée par Ile Grand Conse·il. L es instituteurs neuchâte­llois rece·vront d·onc le Imlême traitement que pOUl' le C'OUTS écoulé; lIa retenue sera du 5 % et non du 8 % comme proposé.

fi quand la rentrée? VAUD. - Nous li sons dans l' « EduC'ateur » :

Lorsque nos grands voisins vivent en bonwë' hanmonie, le 1er no­yembre sonn e pour nos .classe,s campagn;udes l'he·ure de la re-ntrée­géné'mle. Cette année, il n 'en Ifut , hélas, pas de même. On prétend qu'au début de novemibre Iprès de 100 c'lasses étai€'nt sans titulaire,: clonc fel'mées ; il. la mi-novembre, iol y en avait enC'ore une 'Cin.quanta.i­ne, dont ,plusieurs en congé depuis les moissons.

Certains villages ont pu remplacer 'l'instituteur 'lTIohilisé. Ici on a fait appe] là une ins titutl'ice- sans plac.e, I~à à un maître ou une maîtr€'sse retraités, ailleurs .à un breveté d 'autre canton,etc. Certains remplaçants ont accepté -de se 'l"emettre à la tâche avec :l'espoir que ce s'erait pour peu de temps ; ' ils s-e .lassent ou sentent lIeur santé chan­celer; leur bonne volonté est mise à fort e cû'ntribution dans les ,clas­ses surchargée's. Une minorité de lco:llègues a, jusqu'à m.aintenant, OIbtenu une liibération de servic€' pour l'hiver. Et ceux d·ont Iles ·classes restent fenuées? - « La patrie avant tout » disons-nous a,vec tous l·es pa.triotes. Oui, .certes; ne né~ligeons pas cependant la génération

. qui monte, ce.lle qui, dans un h lès prochain avenir, si eNe est bien ;pré­parée, sera la foree de notre cher pays.

A la 'fin ,du ·cours 1938-39 il y avait chez nos voisins 148 institu­teurs et institutrices pourvus d 'aucun engagelillient. (Réd.)

BIBLIOGRAPHIE L'ELECTRICITE POUR TOUS

« L'Ellectricité pour tous », revue trimestrielle éditée par l'Electro­difusion à Zuri'ch, ·en iliaison av€'c .l'Opel à Lausanne, No 4/1939, 17ème année, 16 pa!ges, 14 illustrations.

Page 18: L'Ecole primaire, 15 décembre 1939

-1'60 -

Sommaire: « L'éclairage des habitations » par Marcel Rœsgen ; « Si ,le's coureurs du tOU'l'de Suisse étaient payés au tari,f de l'électri­cité»; « le courant éle,ctrique est bon marché .. . mais pourquoi ne l'est­i! pas encore davanta,ge ? »; « Routine », pa.r George Claude; « le cour­rier de nos petites IE'c'trices»; « résuHat du grand concours de mots croisés»; « recettes de cuisine», etc,

La science fait le savant, la raison fait 1110'mlme; lIa ,science est

de quelque·s-uns, la l'aison est de tous. Lacordaire.

*' * * Le sage agit sans es'poir de récompense et travaille sans préten-

dTe au mérite; Ic'est ainsi qu'il cache sa ricl1C i3 SE'. Lao-Tze·u,

rcatsse ~'Uar~n~ ~U Ualais 20 a~!!?s~anS~1 S 0 e i été Mu tu e" e C) ..... ::~:O:~ciel lTn" , I .. "·m" ...... '.

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