l'ecole primaire, 31 octobre 1939

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SION, 31 octobre 1939. No 2. PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORGANE DE LA VALAISANNE D'EDUCATION . : . \ \ 1.: . " ."; . , . A BON N E MEN TAN: NilU IF ri. 6.- 59me Année. Les abonnements se règlent pa h' 1 Il "56 ,C d' f ' r c eque posta c Ion, ou at:"ce e out contre remboursement Tout ce qui concerne la publ' f d" é. il Ica Ion Olt etre adresse directement à M. CI. BÉRARD, Instituteur, Sierre PUB Les annonces sont reçues exclusivement par -- A LICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION _ ______ T .d.<._L___ 0 10 ':1"-

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Page 1: L'Ecole primaire, 31 octobre 1939

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SION, 31 octobre 1939. No 2.

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

ORGANE DE LA SOC"~TÉ VALAISANNE

D'EDUCATION . : . \ \ 1.: . " ."; . , .

• A BON N E MEN TAN: NilU EJ~: IF ri. 6.-

59me Année.

Les abonnements se règlent pa h' 1 Il "56 S· ,C d ' f ' • r c eque posta c Ion, ou at:"ce e out contre remboursement Tout ce qui concerne la publ' f d" é . • il

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Page 2: L'Ecole primaire, 31 octobre 1939

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SION, 31 Octobre 1939. No 2. 59me Année 1

L'ECOLE PRI MAIRE ORGANE DE LA SOCIËTË VALAISANNE D'ËDUCATION

SoOlVI!MlAIIRE: P AJRTIE PEDAGOGIQUE: E.du cati·on n ationale. iL/espa ce vita l du jeune .ca mpagnard. - A propos d 'Histoire. L es m a uvais élèves. - La semaine pédagog iqu e à ZuriCJh. - P AR­TIE PRATIQUE: L angu e fr ança ise : Centres d 'intér êt. Hi'stoi rE'. - Leçons de choses. - INFORMATION:S P,EDAGOGIQUEiS .

r PARTliE PEDAGOG lI Q u;=l .~ry~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Education nationale La situation dans laquelle se débat le Inonde à l' heure ac­

tuelle nous oblige à vouer une attetnion toute spéciale à l'édu­cation nationale. Nous devons tout d'abord nous demander s'il n 'est pas bon de reviser les méthodes aux quelles nous avons re­couru jusqu'ici pour donner cet enseignelnent

L'histoire nationale, dans les classes primaires du moins, n e doit-elle pas avoir pour but principal, sinon unique, de faire naî­tre, puis de développer ensuite dans le cœur de l'enfant un ardent amour pour le pays ? Pour cela il fa udra s'abstenir de donner aux élèves une aride et sèche nomenclature de faits et de dates; cela servirait tout au plus à leur faire prendre en grippe cette discipline et contribuerait à diminuer leur enthousiasme pour la patrie. C'est donc à leur cœur qu'il faui' pal'ler, c'est leur âme qu'il s'agit d'émouvoir.

Deux grands Etats voisins, l'Allelnagne et l'Italie, ne recu­lent devant aucun effort pour convaincre la jeunesse de cette idée que leur pays est supérieur à tous les autres. Le but de l'histoire, pour Hitler, consiste à faire pénétrer dans l'esprit de ses sujets ,que le peuple allemand est supérieur à tOl.lS les autres peuples et qu'il est invincible. NOlls mettrons moins d'orgueil et moins de jactance dans notre enseignement, mais non moins de chaleur ét de foi.

Nous reléguerons, cette année-ci, à l'arrière-plan, les faits et les événements d'ordre secondaire moins susceptibles de dévelop­per le sentiment national. Nous insisterons tout particulière,rp..ent sur la fondation de la Confédération et SUI' le développement mel'-

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veilieux de notre pays à travers les siècles. Montrons les petits cantons jaloux de leur indépendance et ne reculant devant aucun sacrifice pour la conserver. Pour être plus forts dans la lutte en­gagée contre l'Autriche, ils s'unissent au voisin qui a les mêmes intél"êts à défendre. De là la naissance de la Confédération qui s'est développée à travers les siècles, a survécu jusqu'à nos jours en conservant dans ses grandes lignes, et d'une façon admirable son caractère original, laissant à chacune de ces trois entités: con1mune, canton et Confédération ses attributions propres.

Rappelons les paroles de Nicolas de Flue à la Diète de Stans: « N'étendez pos trop le cercle de votre Ligue. » Con1mentons-les et montrons qu'après avoir atteint la limite du Rhin du Jura et des Alpes, c'est-à-dire après avoir acquis des frontièr~s naturelles la, Suisse a arrêté son ex pansion selon les vœux du pieux el'lnit/ Mais ~ela s'e~t fait par la libre volonté de nos autorités et du peu­ple. SUIsse qUI ne se sont plus laissé tenter par des conquêtes terri­tOl:wles, pal' l'ol"gueil ef l'ambition. Pour le prouver nous aurons. sozn de l'appeler qu'en 1919 le Vorarlberg avait demandé son rat­tachemenf cl notre pays et qu'en 1860, si nous l'avions voulu nous aurions pu faire de la Haute-Savoie un 23ème canton suisse. Il nous sera facile d'établir des rapprochements montrant combien l'.attitude de notre pays diffère de celle de certains de nos voi­s~ns qui réclament à main armée des pays ou des territoires n'hé­'sztani: pas à plonger ainsi l'humanité tout entière dans le~ hor­reu~s. d'une ?uer~'e épouvantable. Nous ferons voir ainsi l'esprit paczfzque qUI amme la Suisse, désireuse de vivre en paix avec toutes les nations quelles qu'elles soient et quelles que soient les conceptions politiques de leurs gouvernements. Dans cet ordre d'idée" :Z~L~S z:zontrerons son l'ijle humanitaire, rappelant que c'est sous lzr:ztwtzue d~ notre pays que la Croix-Rouge a été créée. Nous dl1'ons aussz ce que la Suisse a fait lors de la dernière guerre en faveur des blessés et des prisonniers des divers Etats bellifl.ér?nts. Enfin. fi n; s~ra pas inutile de rappeler qu'en 1919 les c,zz!ferentes natzons epnses alors d'un grand désir de ' paix ont chozsz Genève pour y établir le siège de la malheureuse S. D. N. T~us ces f.ait? témo.igneront de l'esprit pacifique dont notre pa.­tne est ammee; mars nous ferons bien sentir à nos élèves que ce n'est ni la peur du sacrifice, ni un sentiment de vassalité vis-à­vis de nos fl.rands v~isins, qui nous font agÎl' ainsi. Nous étayerons cette assertzon en evoquant nos soldats montant aux frontières une garde vigilante chaque fois que le danger se présente. Nous les ver~'ons lors de la Guerre de Trente ans déjà, puis en 1870, e,n 1914 er durant la guerre actuelle. Et cela nous permettra de paz'ler de notre admirable armée de milices si différente des autres ar­.mées, de la confiance illimitée dont sont investis nos soldats puz.squ'ils possèdent chez eux les armes et les munitions' et qu'ils sont ainsi toujours prêts à défendre le sol sacré de l~

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Patrie. Sachant que dans aucun pays du nwnde on n'accorde une telle confia-nce aux soldats, nos enfants seront flers, à leur tour, àe pouv.oir servir un jour cette patrie que nous leur aurons ap­pris à aimer.

El COlnment mieux enthousiasmer l'âme de nos élèves qu'en leur l'appelant que la Suisse n'a jamais capitulé devant les me­naces de l'ennemi si puissant fût-il. L'affaire Louis-Napoléon, la marche au Rhin lors de l'én1ancipation de Neuchâtel, pour ne citer que les faits nœntionnés dans notre manuel, suffiz'ont à il­lustrer et justifier ce point de vue.

Nous choisirons aussi à dessein, et nous les commenterons aussi longuelnent qu'il le faudra, les plus beaux faits d'arme de notre histoire pOul' en tirer d'utiles leçons: les batailles de 1\101'­garten, de Sempach, de Nafels, les guerres d'indépendance d'Ap­penzell, les luttes contre le Téméraire, 1es guelTes de Souabe, la résistance du Nidwald et du Valais, etc., voilà autant de thèmes qui, habilement présentés, pel'lnettront d'enthousiasmer les jeu­nes cerveC!ux. Nous nous arrêterons aussi sur quelques figures de héros incarnant cet esprit pacifique et résolu de la Suisse: Ni­colas de Flue, 'YVengi, Aepli, 'YVinkelried, etc. , et nous les propo­serons con1me lnodèles à nos jeunes auditeurs.

En parlant des luttes intestines SUl' lesquelles nous aurons .soin de ne pas insister, nous montrerons qu'entre frères survien­nent parfois de petits malentendus qui se dissipent, comme les nuages amoncelés au ciel un jour d'orage, pour laisser voir ensuite l'az ur plus bleu qu'auparavant. 1\1ais nous ferons ressortir que la Suisse a subsisté à travers les siècles malgré ces petites querelles; malgré la diversité des l'aces, des langues et des religions; parce que le lien COlnmun qui unit tous les cantons et devant lequel s'ef­facent toutes les divisions, c'est un amour de l'indépendance poussé jusqu'au sacrifice suprêlne. Notre pays montre ainsi à l'Eu­rope et ClU monde que des gens qui ont un même idéal peuvent fort bien vivre ensemble et bien vivre malgré des difficultés qui; au premier abord, sembleraient insurmontables.

Nous rappellerons aussi que la Providence a toujours mira­culeusement protégé notre pays et qu'Elle le protégera aussi long­temps que nous mettrons notre confiance en Elle. Nous devrons pour cela prier Dieu comme faisaient nos pères avant la bataille. La Suisse s'est d'ailleurs mise officiellement sous la protection divine puisque la charte fondamentale du pays commence par ces mots: « Au nom de Dieu tout puissant »; et que d'autre part il a été institué une Fête fédérale d'action de grâce dans laquelle nous devrons plus particulièrement prier pour la Patrie.

Si l'enseignement de l'histoire est donné dans cet esprit, nul doute que nous aurons réussi à faire vibrer la corde patriotique dans le cœur de nos élèves, à les attacher davantage ail pays à qui ils sauront consacrer plus tard, si les circonstances l'exigent, toutes leurs forces physiques et morales. Cl. Bérard.

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Il espace \litaI du jeune campagnard 1

L'école du village ne s'enorgueillit .pas d'un musée scolaire. La plupart des n1.aÎtres ont vite fait 'l'inventaire du Inatériell didac­tique qui dépasse les strictes exigences des leçons réglementaires. S'il leur arrive de visiter à l'occasion des insta'l1ations urbaines, ils éprouveront peut-être un senthnent d'envie à la vue du riche équipement.

C'est bien domn1.~ge que la place et les n1.oyens soient quel­quefois mesurés trop parcinlOnieuselnent aux régents et régentes. Un écureuÎ'l empaiHé, quelques Ininéraux, la collection des poids et mesures, quelques scènes historiques et paysages suisses, des modèles de dessin assez simples et tant d'autres choses leur ren­draient d'excellents servic~s et seconderaient un enseignen1.ent vi-vant. .

Mais si mainte école urbaine peut exhiber un lllusée encyclo­pédique, il lui manque l'espace vital essentiel, le milieu naturel où l'enfant découvre .Je 111.onde au fur et à mesure que se développent ses capacités. Le village est à la fois plus près de la nature et de la réalité; la croissance spirituelle peut s'y faire plus normalement.

L'influence du milieu naturel est plus profonde que les hn­pressions d'un matériel didactique artificieL L'adulte moyen subit sans grande résistance les façons de penser et de sentir que lui impose son entourage. A combien p'lus forte raison l'enfant, per­sonnalité encore faible et indécise, dépend adToiten1.ent de ce qui englobe habituellement sa vie.

Le village est un mi1ieu assez fermé; plus que la viHe, il forme une comn1l.lnauté. Au moment où l'abécédaire entre ft l'école il s'est déjà créé un petit espace vital dans la 111.aison paternell~ et dans le voisinage; s'il s'est aventuré plus loin, il s'y est senti dé­paysé. A partir de cet âge, deux autres centres d'attraction solli­citent son attention: l'école et l'église, réalités qui Testent encore à la taille de son âge. Point de larges chaussées à croiser au nlÎlieu desquelles renfant se perd; seulen1.ent des rues et des chemins vicinaux avec lesquels il se familiarise bientôt. Aucune place spa­cieuse à traverser, seulement le carrefour où l'on s'arrête ù jouer. L'école est un modeste édifice dont on a vite découvert ks re·coins. Chemin faisant, l'enfant qui vient de franchir les limites de l'es­pace vital du foyer, lie connaissance avec le quartier et le village, les haies qui bordent le chemin, les jardins et les prés. Il apprend à localiser la lnaison de J eannot, son voisin, le magasin où l'on achète cahiers et plunles. Bref, il s'incorpol"e peu Cl peu à la com­munauté l"urale.

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Toutes ces prises de possession insignifiantes n'ont l'air de . ben, et c'est pourtant ainsi que se nouent les liens avec l'ân~e de~ .choses, l'âme du pays. Ce sont <;on1.me les premières rachce]Je~ qui puisent la sève dans la toute petite patrie, mais qui .semblent nécessaires pour un enr·acinement plus vaste et plus profond.

Ces phénon1.ènes psychologiques restent~ cl'abor~l plus 0~.1 1110ins conscients, inlplicites, vagues. L'éducatIOn scolaIre peu t de­velopper ces c0111mence111ents; elle peut faire en sorte que l~ jeune 'âIne qui se sent chez soi, se sache de plus en plus c~ez SO~; elle peut aussi éveiller le désir, la volonté d'étendre l'empnsr. sI·)]­rituelle SUl' cet espace fanülier pour en tirer un aliment ')11 bstan­tiel et abondant.

Ne sont-ce pas ces relations intin1.es avec ce que désigne le tenne « chez nous » qui assure à l'homme jusqu'à 1a vieil'lesse et Inême loin du pays la jouissance de ces biens dont la source jaillit sans cesse de la fan1.il'le mên1.e dispersée, s'alimente des infiltra­tions du villacre et de la région et finit par s'épancher sur 1a rpetite et la grande ~atrie sans oublie-r que les frontièr~s. sont, non des n1.urs ou des abhnes, Inais des lhnites de bon vOIsInage?

Parmi nos pédagogues romancls , c'est surtout Mgr. E. Dé­vaud qui a saisi avec finesse le rô'le vital du Inilieu naturel. dans .le développement de l'ân1.e, et il a voué des parO'les enthousIastes au culte de la petite patrie.

II

Il convient d 'insister sur la fonction de l'ambiance rurale COInme facteur de culture humaniste clans le sens de la formation de l'homnle chrétien.

On cOlnprend du plus en plus que l}ivres, progr~n1.~nes, I~ét~o­des, exainens, etc., ce sont des n1.oyens subordonnes a la fIn un­Inédiate de l'éducation qui est le développelnent de la personne . chrétienne.

C'est seu'leinent dans son milieu naturel que l'enfant trouve çl'une façon adaptée la atière, les 1110nUlnents et les objets de cette culture.

La matière c'est la base concrète, intuitive. Abandon11é à s·a , , t curiosité inculte, 'l'enfant voit sans regarder, entend sans ecou er: touche sans palper, essaye sans peTsévèrer et voltige à ,la surface des choses. La naissance des idées exige l'activité de l'âme sur les données sensibles de son ·entourage, activité réglée s<?us la conduite du Inaître qui guide l'attention. Si cette attentIon s'exerce sur des objets scolaires (matériel didactique, textes, etc., ene reste facilelnentconfinée à la salle d'école. Prenez par contre COlnme Inatière de leçons des objets qui reviennent sou-

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vent sous les yeux de l'enfant" vous avez chance d'amorcer des réflexions qui poursuivront leur cours au-delà de la Jeçon, et vous avez m,oins à craindre l'eff~t néfaste du proverbe: Loin .des yeux, loin du cœur.

De ,plus, les élén'lents du milieu naturel fOTn'lent un tout, une unité) et non pas un assemblage artificiel. Au fur et à mesure que 'progresse et s'approfondit l'étude de l'entourage, 'l'enfant ac­quiert des connaissances qui finissent par former un tout assez solide dont 'la vue éveille de nouveaux efforts.

Au contact direct avec l'entourage 'concret, quotidien naît le' savoir Î111médiat, fruit ;d'un t·ravail créateur. Sans doute nous ne voulIons pas liIlliter l'horizon intellectuel au monde des 'sensa­tions actuel.les: Nous savons que c'est pal' la tradii-ion que nous entrons en .JOUIssance !de presque tout 'le patrin'loine spirituel. Mais ces acquisitions, d'autrui, à queUes conditions la jeune âIne peut­eUe les faire siennes? A 'la condition qu'elle se soit amplement enrichie d'images, de connaissances, Ide souvenirs puisés clans son nlilieu habituel.

A~nsi, pour que le savoir transmis se nlétamorphose en .connalssances personneHes, l'enfant doit avoir longuement et pa­tiemn1'ent développé ses facultés dans le con'llnerce assidu avec le milieu naturel.

C'est là 'le point de départ de tout savoir vivant.

III

Jeter 'la seIllence ne suffit pas. Il faut aussi cultiver enh'ete­nir 'la vie. D'où proviennent les suggestions qui rajeunissent les souven~rs et ~'éveillent les !d,ées 1?o~r. en augInenter la vigueur? pes objets qUI les ont suggeres prullItIvem'ent. Les n'lêlneS réalités d'abord base concrète de l'activité intellectuelle, deviennent com~ ~e d,es :nonuments (monun'lentun'l de n'loneo, faire souvenir), c est-a-dlre des choses, des personnes, des faits qui réveillent des états d'âme antérieups 'Par suite de l'étroite connexion ' d'effet ;) ca,use .. Ce sont des n'lOnUIllents. suggestifs, personnels, aptes il faIre VIbrer de nouveau -les sentIments éprouvés autrefois.

. . On ne saurait trop insister sur ce :côté de la vie rUTale. Le dIVIn Educateur a vou'lu, dans les sacreIllents établir une conne­xion indissoluble entre la vie de 'la grâce et des sio'nes sensibles. Dans 'un domaine Iplus hUIllble, 'la vie intellectuell~ et sentimen­tale, Inorarle et religieuse de -l'enfant, et même celle de 'l'adulte ~'a'PPuie sur Œes choses, les événelllents, les rencontres de tous le~ Jours.

La vitalité de l'enseignement et de l'éducation dépend donc beaucoup du point de départ, des faits qui forment la base con­crète des leçons. Si nous donnons la préférence aux réalités jour-

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nalières de la vie rurale pour leur insuffler une â'l1'le, nous favori­sons la fonnation d'un savoir vivant, organique, fécond.

J'allais Inonter d'un degré et dire que ces mêmes réalités vi­sibles et palpab'les, d'abord point de départ de la culture spiri­tuelle, puis monun'lents très suggestifs, pourront un jour, bientôt peut-être, réclamer l'activité de ,la tête et des bras; le jeune rural n'est-il pas déjà associé au travail familial? Ce nouvel aspect dre l'école du village conduirait ù la formation pratique de la volon~e, et c'est par l'action, encore plus que par l'étude et .Je souvenu,: que le jeune ca~l1pagnard affinnerait son el11lprise. sl~r le mi~ieu qui a contribué si puissanunent à le façonner. MaIS Il faut s ar­rêter .

Les vines, petites et :moyennes, ont le,ur cachet intéressant et leurs ressources scolairès. :Mêmè dans les grandes villes, des édu­cateurs cherchent à procurer à ,leurs élèves un « chez soi». Mais à la campagne, ce « chez soi » est donné; il y a là un espace vital adapté au développement normal des jeunes âmes. G. C.

fI propos d'histoire

Les événements dont nous SOlnn'leS les témoins inquiets, la mobilisation qui s'en e'5t suivie de toutes llOS troupes , Jes dépen­ses extraordinaires qui sont venues, de ce fait, grever tous les bud­gets, doivent donner, à nos leçons d'histoire, un regain spécial d'in­térêt et d'actualité, une orientation de plus en plus dirigé~ (con'l­me on le reCOllln'lande d 'ailleurs en tout ten'lps) vers les leçon" morales que nons devons tirer des faits.

Il s'agit moins que jan'lais de ,( bOltrrer» la tête des élèw~s de chiffres, de dates, de noms propres, encore Illoins de critiquer qui que ce soit (chose faci'le nTais ,parfaitement inutile, eùt-OI~ mille fois raison); il importe plutôt de tirer, des malheurs qUI frappent les belligérants, et par eux les neutres, les leçons qui s'en dégagent.

Les enfants, par exemple, auront certainement plus de peine que nous de réaliser que Dieu, infinjn'lent bon, sage et ju~te, per­met la guer·re, surtout qu'Il)a permet dans les circonstances et les conditions où elle a éclaté dernièrement.

Nos élèves d0ivent entre autres être alllenés à comprendre que les vrais malheureux ne sont pas 'les n'lartyrs de la foi ou du patriotisllle qui tombent victimes du devoir, ni les nations inno­centes, que l'on écrase, lllais bien les gTands qui, abusant d'une force et de ressources venant de Dieu pourtant, ' emploientcel1es-ci à des fins contraires à la charité et à la justice.

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Il ne sera d'ailleurs pas difficile de trouver, dans le passé, de nombreux exemp~es prouvant que l'abus de la force, l'amhi­tion et l'orgueil ont souvent subi leur châtiment en ce ulonde déjà.

Quant aux causes de nombreuses guen'es et invasions, nous les voyons souvent, dans l'antiquité comme dans les temps mo­dernes, naître de l'abandon de Dieu et de Ses lois.

Ces guerres et invasions, une fois déchaînées, n'atteignent ,pas que les coupables; elles font aussi souffrir d'innocentes victi­mes : cela est inévitable.

Nourris de l'Evangile et des enseignelnents infaiLlib1es de l'Eglise, nos jeunes auditeurs, pour peu que nous fassions effort dans ce sens, seront peu à peu amenés à découvrir dans ces faits, incompréhensibles autrement, une preuve que ce monde, où nous passons plus ou moins vite, què nous quittons plus ou nloins tragiquement, n'est qu'un lieu de passage. Pour nous faire en­trer dans l'éternité, Dieu n'a qu'à choisir panni 'les neuf cents nlaladies mortelles que la science connaît; il peut aussi permettre la guerre. Si le gourdin de Caïn assomlnant l'innocent Abel a été remplacé par les tanks, les gaz et la lnitrailleuse, les hommes ,n'ont qu'à s'en prendre à eux-mêmes: que ne font-ils un meil­leur usage de leur libelié.

Envisagées soqs l'angle de la foi chTétienne, toutes les épreu­ves, y compris lIa guerre, la plus terrible de toutes, troubleraient moins la raison des jeunes pour qui tant de choses sont encore des mystères.

Les leçons d'Aristote ne peuvent-elles pas, eUes qu'on peut rendre si attrayantes, contribuer à nous donner, à donner à nos élèves cette sérénité d'ânle, ce courage en face de l 'épreuve qui caractérisent les grandes âmes dont l 'heure a sonné pour beau-coup sur les fronts de guerre? N., inst.

ùes mauvais élèves Chaque classe a ses nlauvais élèves. Apathiques, paresseux ou

distraits, ces écoliers, toujours en retard sur le programme, sont de véritables bou[ets que la classe traîne pénib1ement. Tels les retardataires dans une promenade, ils ralentissent la marche de tout le groupe. Ils représentent une perte de temps pour les bons élèves et exigent du maître un surcroît de travail et de patience.

Que ,faire de ces élèves récalcitrants? Par quel côté les pren­dre pour éveiller ~eur intérêt? Comment les stimuler ,au travail ? Comment les mettre au diapason de la classe? Autant de ques­tions qu'instituteurs et institutrices se posent sans toujours y trou­ver de réponses. La paresse est-elle donc incurable?

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« Quand on me dit: Voici un enfant paresseux - dit le Docteur Gilbert Robin dans son livre: L'enfant sans défauts -­,je commence pal', regarder d'un œil sévère ses parents, son maître et son médecin ». '

Autrement dit, il est nécessaire, avant de considérer un éco­lier C01nme un paresseux, ancré dans sa mauvaise volonté, d'exa­miner sérieusement son état physique et Ipsycho~ogique ainsi que ses conditions de travail.

On sera peut-être étonné d'apprendre que sur le total des enfants signalés au Service ' Médico-Pédagogique Valaisan pour mauvais travail scolaire 70 % environ sont des débiles mentaux. A ces arriérés présentant des déficiences souvent profondes de l'intelligence, on demande de comprendre et de suivre un ensei· gnenlent qui passe tout simplement au-dessus de leur tête. On sait que les arriérés sont réfractaires aux systènles pédagogiques courants et que seules des méthodes spéciales, adaptées à leurs possibilités restreintes, sont susceptibles de les développer dans une certaine mesure. Nous reviendrons en détail sur ce point dans un prochain article.

Nous nous occuperons aujourd'hui du lnauvais travail sco­laire chez les enfants doués d'une intelligence nornlale.

Une bonne santé physique est une condition inlportante de la réussite scolaire d'un enfant. Un être maladif, surnlené ou sous-alimenté a grand'peine à soutenir un effort. De même, durant les périodes de croissance, les transformations de l'organe peuvent rendre ,l'enfant ou l'addlescent beaucoup plus fatigable. En au­cun cas nous ne pouvons juger de la capacité de travail enfantine d'après la nôtre. Nous ne devons pas oublier qu'une grande par­tie des énergies de l'enfant est imobilisée par son développement ,physiologique et psychologique et qu'il y a des développelnents laborieux, coupés d'arrêts et d'obstacles.

Dans nos consultations, nous avons vu à maintes reprises des « paresses » dues à des troubles glandu!laires, à des végéta­tions adénoïdes. De nonlbreux enfants sont handicapés par une mauvaise vue, une ouïe faible. Lorsqu'un élève déchiffre diffici­lement ce qui est écrit au tableau ou entend lnal ce que dit le m,aître, il s'efforce un moment de suivre puis son attention fai­blit, se disperse, le fil est perdu.

Dans ces cas, le retard scolaire va encore en auglnentant du fait que les mauvais élèves sont généra'lelnent placés au fond de la classe et, de là, ne suivent pas du tout. Ils n'ont désormais plus qu'une occupation: se distraire, que ce soit en dissipant leurs camarades ou en se plongeant dans des rêveries.

Un élève qui travaille mal doit toujours être examiné à fond par un médecin. Il arrive qu'un traitement glandulaire, un for-

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tifiant ·ou des lunettes réussissent là où ,avaient échoué toutes les remontrances.

Disons quelques nlOts en passant, du cadre dans lequel l'en­fait fait ses devoirs et étudie ses leçons. C'est souvent dans la pièce où se tient toute la famille que l'enfant travaille. La radio marche, les aînés apprennent à haute voix leurs leçons, les petits jouent bruyamment. Un garçon de 13 ans à qui je demandais s'il n'était pas gêné par tout ce bruit, me répondait avec une indul­gence louab'le: « Tant que lues petites sœurs ne 'courent pas au­tour 'de la table, ça va! Ce qui lu'ennuie c'est quand elles lue iPoussent le coude et que je fais un trait sur nl0n cahier; luais j'ai l'habitude, au bout d'un nl0ment je ne fais plus attention à elles. Maman se Iuet à l'autre bout de la table tpour éplucher ses légu­l11es, elle prend garde de ne tpas me faire bouger ... je peux tra­vailler ... Se111enlent, bien sûr quand papa et luaman discutent ensemble ça m'intéresse et !alors je reste la plume en l'air! » Quand on connaît l'attention si vite éparpillée des enfants on se deluande quelle peut être la qualité d'un travail effectué dans ces sollici­tations perpétuelles ià la distraction.

Mais venons-en aux causes psychologiques de la paresse; moins apparentes, plus subtiles, elles n'en sont que plus dange­reuses et peuvent avoir une répercussion désastreuse sur le dé­veloppeluent intellectuel de l'enfant. Le travail exige un effort d'adaptation. Or, comnle on le sait, les nerveux sont des inadap­tés, nous aurons ,donc des ' mauvais élèves qui seront des ner­veux au nlêlue titre que les enfants qui mentent, bégayent ou mouillent leur lit. Comnle eux, ils seront susceptibles de guérir ,à condition d'être souluis à un traitement psychothérapique.

Voici un robuste garçon de 11 ans: Claude, qui travaille très ,mal à l'école. Il est faible en calcul, guère lneilleur en orthogra­phe; incaIpable de réciter correctenlent une leçon, il senlble tota­lenlent dépourvu de nlémoire. Nous exan1Înons Claude au point de vue intellectuel, les résl~ltats sont excellents. Son échec n'est donc pas dû à un luanque d'intelligence, il provient probable­Inent de causes psychologiques. Il s'agit de les détern1Îner. Claude .est un enfant exkêmenlent sensible, si on le presse de répondre à urie question ou si on lui fait la luoindre renlarque désobligean­te, il perd tous ses 1110yens. Le simple fait de devoir faire un pro­blème au tableau sous les yeux de ses camarades ou d'être in­terrogé lorsqu'il ne s'y attend pas, le paralyse au point qu'il ou­blie tout ce qu'il a appris. C'est ce « blanc » conlp!let dû à une in­hibition d'ordre psychologique qui lait croÏlre à la maîtresse à un manque de ménloire. Qu'est-ce qui a pu provoquer un tel arrêt intellectuel chez un enfant bien doué? C'est ce que nous cherchons à découvrir en l'observant et faisant la connaissance de son en­tourage.

Claude à un frère de deux ans plus jeune que lui qui est son vivant contraire. Ce dernier a un esprit vif, pétillant de malice,

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il a tout saisi avant qu'on ait fini de lui expliquer; sans aucune peine, il tient la tête de sa classe. Et voilà le drame : depuis son p[us jeune âge, le petit amuse son entourage pal' ses réflexions et ses réparties drôles. Partout il a le premier plan. Il brille alors que Claude reste dans l'ombre. Chacun de ses succès éteint un peu plus l'aîné qui en est venu à croire qu'il était sot. Cette con­viction non raisonnée 'filais intuitive et douloureuse a, peu à peu sapé en lui toute confiance. Son échec à l'école n'est pas dû à .de la nlauvaise volonté mais à une réaction psychologique fausse. Esprit lent luais profond et réfléchi, Claude a été complètement éclipsé par un frère à l'intelligence plus brillante; il en a conçu des senthuents d'infériorité tels qu'ils ont peu à peu entravé puis paralysé son intelligence. La rivalité intellectuelle entre ,les deux frères est d'ailleurs doublée en profondeur d'une rivalité sur le plan effectif. Moins loué et luolns achuiré que son frère, Claude s'est cru moins aimé: il s'est senti dépossédé de J'affection de ses parents. Il fallut dénouer ce conflit initial. Ce n'est qu'alors que Claude, rentré en possession de tous ses luoyens, put 'conqué­;rir progressiveluent dans la classe la place à laquelle ses apti-l tudes lui donnaient droit. .

Ce cas luontre à quel point il faut être prudent dans les pro­cédés qu'on emploie pour corriger un « défaut». En ~ffet, en ce qui concerne Claude, les renl0ntrances, les comparaisons déso­bligeantes avec ses camarades ne faisaient que l'enfoncer davan­tage dans ses difficultés puisqu'il souffrait précisément de doute de soi, d'une impression d'infériorité et d'abandon. Il avait besoin d'être rassuré et encouragé, non grondé. On voit que par une at­titude fausse on peut aggraver un « défaut» lorsqu'il s'agit d'un enfant nerveux souffrant avant tout de troubles pathologiques échappant à sa cOlupréhension et à son ,contrôle.

Voyons luaintenant, un autre cas de ,paresse bien différent dans ses causes mais provenant égaleluent d'un conflit psycho­logique.

Simone, 9 ans, est une mauvaise élève. En classe, elle est distraite et on ne peut rien obtenir d'dIe. C'est pourtant une en­fant intelligente, d'esprit très éveillé pour tout ce qui ne concerne pas l'école et de .caractère agréable. Son père, un homme culti­vé et assez anlbitieux est sérieusem.ent contrarié des lllauvaises notes que sa fille lui rapporte régulièreluent de récole. Il gronde, il punit, mais tous les orages glissent sur la fillette sans la chan­ger. Il se reproche aloTs d'avoir trop gâté cette enfant unique à laquelle il est très attaché. Pourtant pouvait-il faire autrement? Lorsque Simone, bébé, a perdu sa maman, il a bien fallu lui te­nir lieu de père et de mère. Le papa l'a entourée de son nlieux jusqu'au moment où il a pu lui donner une nouvel\le maluan. Si­mone avait 6 ans au moment de ce mariage; jusque-là elle avait vécu seule avec son père et une vieille bonne, elle était 1a petite reine de la maison. Attachée à son papa avec ' une tendresse ex-

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clusive et jalouse, son ren1ariage fut pour eUe une imlnense dé­ception. La jeune femme, sa « rivale », éveilla en elle des senti­;ments agressifs violents. Pourtant son père continuait à être bon pour elle, ainsi d'aiHeurs que la « man1an» qui éprouvait pour la fillette des sentiments réellement affectueux. Sünone eut honte de sa rancune et de sa colère, tant et si bien qu'elle les enfouit profondén1cnt dans l'obscurité de son inconscient. C'était juste­ment au n101nent où la petite HIle devait ,entrer à l'école. Au grand étonnelnent de son entourage erIe n1it un telnps considérable ~ apprendre à lire, à ,écrire, à calculer. Quand on lui ctenlandait .pourquoi cette paresse, elle répondait de bonne foi que l'écoJe' ne l'intéressait ,pas. 11 fallut une analyse psychologique profonde pour mettre à jour "les Inobiles véritables de son attitude en dasse. ,Nous avons vu que lorsque sous le coup de la déception du n1a·, ,riage de son pèTe, des désirs de vengeance avaient surgi chezi l'enfant, elle avait eu peur et les avait chassés. Ces désirs, trop violents pour se dissiper sans avoir été examinés s'étaient alors travestis et la paresse était leur nouveau costulne. Le père de Si ­n10ne tenait beaucoup à ce que sa fille réussît brillalnlnent à l'é­cole. Echouer, c'était le décevoir, c'est-à-dire se venger de la dé­ception qu'il lui avait lui-n1ême infligée en se relnariant. La pa­resse dp Sinlone disparut quand le manège inconscient fut dénuls­qué. Prenant conscience de ses impulsions agressives, la fillette put enfin les exprin1er et s'en délivrer.

Voici deux exemptes d'échecs scolaires dus essentiellem.ent à des conflits affectifs qui avaient bloqué les énergies de l'enfant et les avaient rendues inutilisables dans le travail. Dans l'un con1me dans l'autre cas, Ile dénouelnent du conflit alncna le ré­tablissement d'une attitude scolaÎTe normale.

Mais, direz-vous, n'existe-t-il pas de vrais paresseux? Des paresseux qui se portent bien, qui sont intelligents et sont tout sin1plement des ennemis acharnés de tout effort? Certes, i'ls exis­tent, 'mais ils sont 1110ins nombreux qu'on le croit. Et ils posent d'ailleurs des problènles qui ne sont peut-être pas insolubles; car enfin pourquoi n'éprouvent-ils aucun intérêt pOUT 'l'école? Pour­quoi refusent-i1s tout effort? C'est à ces deux questions si Îlnpor­tantes au point de vue ,psychologique et pédagogique que nous nous efforcerons de répondre dans notre prochain article.

M. THOMAS, Service Médico-Pédagogique Valaisan.

SUSCEPTIBILITÉ. L'académicien au coiffeur: « Je voudrais que vous me coupassiez les ,cheveux. )} Le 'co.iffeul' indigné: « Apprenez, Monsieur, que je ne coupasse pas Ile.s ohe,veux de mes

olients, je les cOUlpe ! )}

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ua semaine pédagogique à Zurich Nous s'Om,mes heulreux de donner ci-des'sous ,de 1ar.ge:s extraits du

diS'cours d 'une hautE' élévatio,nmorale et Ipatriotique que M. le pro ­fe·sseur Albe.rt Malohe ·a prononcé à Zurioh.

Monsieur ,le Président de la COl1Jfédération, ,Me·sdames, ,M'essieurs et vous, ,chers collègues, éducateurs du peuple suisse !

Dana toutes les régions du 'pays, .à travers champs, SUl' quelque rive, foulant le ta'pis des forêts ou 1'.âpr,e mor,aine des ALpes, nos élè­ves en vacances .aspirent avec déli'ces ,1 air de ChE'Z nous, ·l'air de la Hberté.

Après le·s l,eçons de l'·éco,le, celles de la nature. Aux joiee .graves ,de l'étude, ,l 'heu.re a succédé de la rfantaisie et des !fécondes pa:T'esse·s. 11l nous plaît qu'il en aüle ainsi. iLe maître ne peut l)as tout; i.l s'8Jf­faJce v·OIlontie'l's devant la suprême éducatrice des petits com:me des grands, qui est la vie.

... Que Jai·sons-nous pour 'que .la j,eunesse soit prête oà tous les d e­voirs, y com:pris ·celui qui ipeut nous ap,peleœ demain? Qu'en est-il de notre éducation nationale?

Cette question est à la: fois d'une ,pl~e'ss'ante a'ctua'lité et vieUle com,me "le monde. S,parte y répondait en jE1.ant, :la nuit, ses éphèbes au massacre de·s ilote·s. Ce 'pe.uple croyait à l'inhumanité. Il ne savait que brandir sa hache. -Quel ·en 'fut le succèS'? Sur le ,lieu dE' sa :puis­sance, s'étend -aujourd'hui une ,plaine d'hel'lbe.s. Athènes, non lilliOins vaiJ.lante, sut honore·r les .dieux dans .la 'Cité des hommes,; et ,c'est son i.mmorte'llle gloi:re d'avoir enseigrné là lIa ,civilisation qu'il ,n'est de vé­ritable force Iquede l'esprit.

Ainsi posé 'ave.c la nette,té d 'un maJrbre sous Ile ciel c1air d'Hel1las, le ,problème reste 'par,ei! ·a;près vingt-quatre siècles. Un !procédé d'édu­:cation nationale, le ,p:lou,s sommaire, le 'plus dire,ct, .consiste la uti,liser sans :réserve l'individu 'pour les .fins de l'Etat,Moiloch; ,ce dressage, qui peut être très e.ff i.c·a ce., ·crée un cOffi'plexe d 'égoïsme et ·d'orgueil; son aboutissement normal est la Iguerre. Un autre p:r.océdé, .indi.red, plus psyc'ho,logique, éduque les individus pour eux-mêmes., dans .leur inté­rêt ,comme dans ,celui d·e ,1'.Etat co,mbinés, élevamt 'l,e niveau et :la vi­g,ueur de la nation sans néanmoins l'opposer ·aux 'autres. 11l vaut et poUl' la paix, la ·s'ainte !paix, et !pour la .guerre. Ce second système est le nôtre.

...P,lutôt que de nous éb.louÎ!!' ,aux ,prind;pe·s tout ne.uf,s E·t à la fausse science dont se ·réclament diverses ,dootri'l1es Icontemporaines, plutôt que d'ébil'anler sous ,leur inHuence, consciente ou non, ,les sé­,culaires as,sis'es de notre ,patriotiSlillle, nous recher.c:he-rons mainte.nant que,ls sont les titre.s authenUques de notre tradition, ,cettE' tradition

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qu'on P&ut apP'e:ler .démocratique sêIon le vo,cabulaire du :politici,e.n mais que tout bon Suisse n'·hésHe pas à reconnaître ,comme 'S'Péci­,fiquement nationale.

Au ,M,clin de la sotCiété antique, .le 'chri,stianisme avait affranchi ,le·s esclaves au nom des droits ,de l'âme et de son :libre arbitre,. 'Mai·s ,le- progrès est ·chaussé de 'plomb et il faut ensuite un mil'lier d'·années 'pour que ,l'hom,me de .peu reçoive quelques lihe,rtés élémentaireS' dans .Je, cité.

L 'o.pél'ation réussit dans de !petits organisme,s où üe,s ralpports se règlent aisément. C'est le ,mom,ent, chez nous, où .les communautés de l'A,1pe et de la prlaine, qui s'ignorent enco'l'e, s'e mettent en route vers unaveni.l' insoupçonné. Tandi,s ·qu',aiI1E·ur,s elles ·s 'iJ1tégreront ·dans l,a glloire des royaumes et des empir,es, sur notre sü'llpauvre, au contraire: ,les c'Ommunautés primitives ont proliféré 'selon ,leu.r f,oi interne, rfi ­dè.1es à eJlle.s-mêmes, touc:hées ,seulement en coups d'évolution ipar les sou'ff.les Lntermittents du dE·hors. De là un équübre suisse entre l'in­'dividu et la ,colle'ctivité, entrE' -les groupes soci·aux et le ,pouvoü'., entre ,le·s Etats ,confédérés eux-mêmes ...

Notre foi nationa,le fournit lU1,e oontrilbution qui n'est point nég li­geable à l'œuvre civilisatrice que le monde enf.ante dans la douleur.

QueUee·st ,cette foi?

Nous ,croyons qu 'on ne ·fait 'pas une humanité ave·c des esclaves. Nous croyons qu 'une nation déchoit si eUe oublie les va,l,eurs s·piri­tue:lles, les ·droits 'dE' Il'âme', le res.pect de ,J.a peT,sonne. Nous savüns: par,ce que nou.sen fournissons la preuve, qu'on 'peut bàth: une patrie, une ·belle ip.atrie, ,avec des groupes fort ·dissemblabl&s et même hostiles d' abord entre eux, crue ni l'origine, ni 'l e ·passé, ni l'intérêt, ni :la 'lan­gue ou la c:u:lture ou -la re,li.gion n'ont préparés à. s'entendre. Pour y -réussir, il Ifaut im.po,ser si,le,nee aux :préjugés e,t 'aux hainEIS.

L 'effo,rt so,cial et 1}olitique doit tendre, avec tOllit 'l'effort spiritue'l 'à, humaniser et même diviniser la vie, j81 veux dire à la ,mettr81 en communion ave'c la réalité ,de:rnière. Or, ,cela aussi :la ISuisse le sent ,comme une vérité d'évidence; il ne conçoit ,pas une po.Jitique qui s'o'p­poserait à la morale ou à la 'croyancE'.

Une 'chose est certaine: .Je .peup'le suisse, dans sa très grande ma­.jorité, vit sur ,les ,convictions que je viens de .rappele-r. Il y ,tient de tout son ,cœur. C'est ,s,a; mystique. Dane 'le·s lettr'es et les arts, salvf d éclatantes exceptions, nous ne dépassons ,pas les autres; nous avons dans ,!'-&sprit ,pluEl de sérieux ·que d 'im8JginatÎ'on; mais M, dans notre attitudE' habi,tuelle en matière .po:Jitique au sens élevé du mot, nOU 2 som·mes ,au bénMic:e d 'une ,indéniable g,pa,nbe'ur ,mora,le. Et c',e·st ·de l'étranger qu'on no'us 'le dit bien haut, de sorte 'qu 'il. est excusable: quand on ·cher,che de's motiis de réconfort, de le répéter tout bas ' en­tre nous.

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,lVLesd,ames, iM'&ssieurs,

.ce qui f'Ül~me -l'essentiel du 'patriotisme ohe,z nous, ce que ,croient ens'el~lble nos 'fami1l e's., notre armée, ,nos clel'gés, no,tre école, ·comment le transmettre ,à nos élèves? ...

... Ah! D'abord" 'selon Il,e vieil adage hippocr·atique, {l'aJ:Jo,r,d ne p.as nuire. Il y a un age d·e ,l'-inno'cence" des jeux, de la famüle, un âge Ib 'or qui est indis'PE'nsable à la vraie humanité et où l'âme a le droit s3Jcré d'être 'préservée de toute vio:lence.

Que l'enfant à ,!'éco\lE.·, vive son existence normale! Qu'i,I aune ses camarades sans m.ême 'savoi'l' d 'oùi,ls vienne,nt! ·Conune l' armée, et iplus inf:luente encore, l':éeole ,populaire mêle dans sa .profonde unani­mité tous 'ceux qui, bientM, .feront ensE'mhle la 'patrie . .C'est 1e moment où l,es habitude'8 se nouent en nous ,co/mme une seconde nature, où :les consi-g'nes ,form ent Ile tissu solide de la morale, où Œl garde, des ada·p­tatiOl}S rédproques, un riohe fond d·e'xpériences. Il y a là une société en miniature, 'ce,ne des 'petits, qui, si nous savons l'animer, d·evient la meiUeure 'prélpa'ration là Ja so.ciété ,a dulte.

Là-dedans, notre Suisse doit être la toile de Ifond, l'o-l':chestre qui a ·ooompagne la mélodi·e de 'l'esprit. Fête's ,civiques, annive-rs·aiTes, fülk­lore, chants, scènes dEI légendes ou {l'histoire, co.llectes ·de .sohdaœité, excursions, visites d 'usines et de musées, ill est i.mpos·sible de tout énu­'mél"er 1ci; mais c'est dans ,cette ambiance, c'est en .associant notre classe à la vie active du ·pays, ,c'est en m êlant chaque écolier aux émo­tions du ,pays, ·en lui faisant ,comprendre ,ce que le 'Pays fait pour nous tous, 'ce que ,nous ,dev,ons aux diSipar-us d·ont l'-eflfort a pe,rmis .le nôtT'e, que Ipeu à. peu, au ,long de ses dix ans de sc:olarité, miMe liens l'at­tacheront à sa ,patrie, cette ,patri,e qui est l'immense Ifamine de toutes les nôtre,s.

Il va de soi cru 'à lleur heure, .la g·èogll'aphie, l'histoire, com.:pléteront cette éduc,ation. Pour ma ,p.art, outre les vOy3Jges là travers nos monta­.gnes 'qui sont dans nos ImŒurs et des èchange,s ibeauoÛ'up mieux 01'­

ga,nisés entre .familles de nos dive'T's es ,régions linguistiquE's, je sou­hai,terais , prenant mon bien où je le 'trouve, que nous ,puis'sions faire pénétrer tous nos écoHe,rs dans la vie des pays'ans et des ouvriers. Œn deux ou troi,s sem,ai.nes de travaux de va,cances, bien des 'causes de m rulentendus disiparaîtraient, ·bien des ,amitiés se formeraiE'nt. Pour­quoi le's ·éducateurs réunis en ,ce moment ne discute'rai,ent-ils 'pas de ,cette idée?

Un enseigneme.nt dvique', 'ohligatoire Ipoun le·s deux sexes, ,comme il existe déjà ,partiellement, me Iparaî,t nécessaire ·pour aohever 'cE·tte série d'influences' convergentes. ~·e COUTO>Ilne1ment en seT,ait, dans J'.ar­mée de la majorité, une ,cérémonie puhlique où les ma.gistrats rece­vraient les nouveaux tCitoy-ens et les future's mères dane l'a 'Cün1,mu­nauté adulte. CE'la n 'est ,pa,s une ·chi1illlère; quel,que 'chose de !pareil a été réalisé en ce,rtaine cantons. Toutefois, 'plutôt qu'un ,serme'nt ,dont

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il ne faut .pas ·abuser, une formule très sim.p.le de solidarité et ·d'u­nion patriotique ,suffirait.

Mesdames, 'Mes·sieur.s,

Je .crois à l 'avenir. L'é.lémentaire sagesse est de travailler pOUII' ja vie car, à tr.aveTs nos morte individueilles, elle reste l'immo,rt'elle réalité. Nos enfants 'refe-rÛlnt la ,civilisation.

:PE'rmettez-moi, en terminant, d'entremêler d'un fil d or ,la trame de cet espoir. Pourquoi ne cé.deTions-nous -pas, en ce beau jour, à la poésie qui émane -de l'enfance? Trop s'ouvent on Ille voit en eille _qu'une attente, un novidat -qui ne ·prend de sens qu'en t-ant qu 'il conduit aux œuv.res ·sérieuses de la maturité ~ Héla·s ! ,Ces œuvres ne nous font ,pas beaucoup d'honneur ...

Ne ,faudrait -il ,pas conce-voir .plutôt l'époque .de la; -crois-sancE' ·com­-me Il'âge qui justifie notre es'pèce? Les gé.né.r-ations déclinantes, une fois leur de'scendance née, remplissent le -surp.lus de leur temps par une agitation tantôt s.p,lendide, tantôt atro.ce. Sous ·ces jeux, i.l se pourrait que notre fonction fût de ]J:rotéger .l'éternel renouveau d'une 'hum.anité toute ,chaude encore et rayonnante ·de ,la ma.in de Dieu. L'en­fance se déga.ge là peine du mystère. Elle est géniale-. Sans cesse elle nous régénère.

GardoIl6 pure ,cette sour-ce, 1,a; s'Our ce pure ·de la ,patriE' !

En tous 'pays, ,là est la 'fontaine de JouVeŒl'Ce qui, seule, -lavera sur la face du monde les 'souillures dont notre .tem.ps lIa déshonore.

Albert Maiche.

CONSTA.NCE 1I1ASCULINE.

Lord Kitchener, comme chacun sait, était un célibataire endurci. Lorsqu'il était en 'Egypte, un de ses officiell's lui demanda -la pe:P­

mlÏssion de rentrer en Angle·terre pour se marier. Kitchener l'écouta et lui dit: _ 'Les nécessités du service exigent que vous rE'stiez encore un

an ici. Si, .ensuite, vous désirez toujours vous marier, je vous accor­derai votr'e permission.

L'année passa et l'officier présenta à nouveau sa requête. _ Comm.ent, dit Kitche'ller, après avoir pensé au m-ariage pen­

dant un an, vous désiTez encore vous marier? - Oui, monsieur. _ Très bien, vous aurez votre permission, mais, vraiment., molt

ami, vous donnez Hi un bel exemple dEi constance masculine. L'officier marcha ve;l"S -la .porte, puis Ge retournant, comme il l'ou-

vrai t pour partir: _ Merci, monsieur, mais ce n',est pas avec la ,même femme.

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i PARTIE PRATJIQUE l ~~~~;dK~~~~~~~~~~~~~

LANGUE FRANÇAISE

Première semaine.

Centre d'intérêt: CAMARADES ET JEUX

1. RECITATION

1. La toupie

Quand la corde, comme un serpent, SUl' la toupie est enroulée, Le gamin la lance en frappant,

A la volée.

Elle va, vient, trottine, court, L'ail' affairé, cherchant sa place, Puis, enfin lasse,

S'arrête co'llrt.

Et, tel un heureux qui digère Pris de somnolence légère, Toupie alors, tout cloucement,

Ronfle en dOl'mant. J. Doucet. La Chanson des choses ..

2. Amis

Comme aux jours clairs de notre enfance, Dans nos travaux et dans nos jeux, Parmi la joie et la souffrance, Toujours amis, nous sommes deux. On rit ensemble à des chimères; On rit souvent: c'est bien permis! Et dans les heures ITIoins légères, On reste amis, toujours amis. Si la justice nous appelle: S'il faut sauver ICl liberté, POUl' toute cause fière et belle, Je veux marcher à ton côté. Aux jours d'épreuve ou de bataille Grandis mon cœur, soutiens ma foi; Et, si tu vois que je défaille, Tends-moi la main, ou pleure-moi. Bouchor~

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II. VOCABULAIRE

1

Les nOlns. - Un camarade, un an li, une compagne de jeu, la .camaraderie, la bonne hZZD1eul'. Jouer à la balle, à la toupie, à colin-maillard, aux devinettes.

Les qualités. - Un Inazzvais camarade, taquin, brutal et méchant; des jeux bruyants et animés; un bon camarade, COIn­plaisant et gai.

Les actions. - Sauter) se percher, se dissimuler, glisser, ne pas taquiner ses caInarades, ne pas se fâcher.

2

Noms. - Les jeux, les sports, un vélodl'Olne, un hippodrome, un autodrolne, un stade, un match, une équipe de joueurs, l'arbi­tre, le champion, un record. - Le jeu de baITes, de la nlarelle, de tennis, de ping-pong, de football , de quilles, de cartes; l'équi­tation, le patinage.

Adjectifs. - Un jen individuel ou collectif, divertissant ou monotone, paisible ou brutal; un sport dangereux, l'épandu, ré­gional; les péripéties captipantes, passionnantes d'un Inatch; 1111

joueur discipliné, adroit, agile; un jeu franc ou déloyal.

Jouer, se divertir, se récréer, s'adonner à un sport, s'entraî· ner, assouplir ses muscles, discipliner ses réflexes, entamer une partie, l'interrompre; la gagner, exclllre un joueur déloyal, Je dis­qualifier; conserver son titre de champion.

3

Jeux ei' sports. - Le court, le fronton, la piste, le stade; un athlète, un chan1pion, un arbitre; une équipe, un match, un r e­cord. - Adjectifs: un entraînement sportif, un jeu récréatif, une gyn1nastique athlétique, une Inarche rapide, accélérée, un arbitre iInpartial, une partie disputée, une lutte acharnée. - Verbes: s'exercer à la course, s'entraîner au saut, être en forme, engager 'une partie; applaudir, ac01aIner les joueurs, arbitrer un n1atch.

4

Une équipe de football C0111pte onze joueurs. - Le ballon est rond, en cuir, gonflé d'air. Il rebondit à terre. - Le . but est forlné par deux poteaux. - Le gardien du but doit empêcher le ballon de passer. - Chaque société à son terrain, son maillot. -Chaque match est jugé par un arbitre. - Chaque partie se joue en deux mi-temps. - Les spectateurs applaudissent les vain­queurs.

III. ORTHOGRAPHE

Préparation: 1) Lecture du texte par le maître. 2) Idée générale du morceau; situer l'action s'il y a lieu. 3) Explications:

a) des Inots; l); des idées; (') des règles de grammaire qui se rencontrent dans le

texte.

1. Jeux d'enfants

Au fond du clos, il y a un trou plein d'eau et de branches Inortes, avec des petites grenouil'les vertes qui luisent au soleil : je fais une 'ligne avec un bâton que je ramasse à terre, un bout de ficelle que je trouve dans n1es poches et une épingle que fournit l\Ilarguerite. Sa sœur donne un Inorceau de ruban écadate, et la pêche COlnmence. Jules Vallès.

• 2. Jeu au village

Une chasse de grenouilles occupait le centre de la p'lace. Cha­que coureur poussait une brouette chargée de six grenouilles, et devait ainsi faire le tour de 'la place. Les bêtes sautaient hOTS du véhicülc. Les concurrents lâchaient les brancards pour courir après l'une ou l'autre, saisissaient cene d'un rival et se dispu­taient, tandis que le reste de leur chargement de grenouilles se dispersait dans tous les sens, à grands bonds.

3. La récréation

Le maître a dit: «Allez!» C'est la r·écréation. Les élèves s'élancent. Ils secouent leurs membres, détendent leurs musC'les. Ils courent et sautent. Ils s'ébattent et Hs jouent. Ils se roulent sur le sol, se relèvent, se défient, s'excitent, COll1me des poulains lâ- ­chés. Ils lèvent le bras pour attraper, pour réclamer, pour rece­voir . Ils lèvent le bras pour le plaisir. Ils lancent leurs jambes de­droite et de gauche. Ils se ruent, ils ouvrent la porte à 'leurs pou­,mons et à 'leur sève. Ils ·pirouettent sur un pied, tournent sur leurs talons, vont, viennent, repartent. Ils mordent dans leur miche . . Ils boivent à la fontaine. Ils montrent toutes leurs dents.

D'après Ph. 1I1onnieI'.

4. Le gardien de but

Olaude, le gardien du but de l'équipe a -revêtu un Inaillot neuf. Sa courte culotte 'laisse voir ses ll1usc1es bosselés. Ses semel­les à cran1pons mordent le sol à l'arrivée de la balle que ses Inai~s recueillent sans faute. 1'1 lie l'arrêt au dégageinent et sa pron1ph-­'tude subtile attire 'les regards des connaisseurs:

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Claude renvoie la balle avec force. Il se trouve un peu ner­'veux. A la pensée qu'il doit se défendre contre l'une des nleilleures équipes, le danger lui semble imn1Ïnent, insurmontable, ses janl­bes et ses bras se figent, ses nerfs deviennent 11âches comme des ficeltes. En une autre seconde, il a vu ses avants fléchir, l'esprit d'offensive changer de camp, l'attaque adverse approcher, l11enée à folle allure, et le ballon, sur une série de passes redoublées, sou­',dain repris en plein vol, entrer en sifflant au centre du but, ft deux lignes de sa tête, sans qu'il ait l11ênle levé la nlain.

Exercices d'application

1) Raisonner les accords s'il y a lieu. 2) Indiquer la fonction de certains 1110tS. 3) Attirer l'attention sur l'orthographe d'usage, sur les homonymes, les dérivés, les composés. 4) Pel'1nutations di­verses. 5) Analyse 10gique et gramlnaticale. 6) Conjugaison. 7) .Imitation de phrases. 8) Rédaction en rapport avec la dictée.

IV, COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

1) Faire entrer les mots du vocabulaire dans des phrases. 2) Faire conjuguer quelques verbes du vocabulaire. 3) Faire grouper quelques phrases dans un ordre logique

afin d'obtenir un paragraphe.

Le paragraphe. - EnUlnération de choses. - Sujets. - 10

Pierre et Jeanne jouent à la marchande. Ils ont disposé sur une caisse (ou un banc) qui figure ,la boutique, une certaine quantité de choses. Enumérez-les en précisant ce que chacune d'elles est censée représenter aux yeux des ·enfants.

Le jeu de quilles (attitude d'un joueur). - Le gros Jean se tenait soUdenlent établi, la boule 'Sous le nez, la face pourpre, les yeux à fleur de tête, les lèvres serrées et ses trois cheveux droits sur la nuque comme des baguettes : il visait.

Montrez en Îlllitant cette phrase: l'attitude d'un joueur de boules qui vise, qui suit sa boule des yeux en se penchant... ·de tout autre joueur que vous avez observé.

Un joueur de football. Costume, aspect et attitude (Voir « Le gardien de but. »

1. Vous avez assisté à un jeu ou à un match qui vous a par­-ticulièrement intéressé. Racontez ce que vous avez vu et faites­'nous connaître vos impressions.

2. C'est aujourd'hui samedi, il fait beau. Vous pensez au len­demain et vous é'voquez les plaisirs que cette journée de dimanch€

])ourrait vous offrir.

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3. Un de vos eamarades est particulièrelnent susceptible, ir­ritable. Quelques-uns d'entre vous se moquent de lui, en récréa­tion. Une disput€ survient... Finalement tout s'arrange grâce à l'arrivée d'un tiers. Racontez la scène.

Livre de lecture: No 6 et 166.

Deuxième semaine.

Centre d'intérêt: L'AUTOMNE ET SES TRAVAUX

1. RECITATION

Les noisettes .

Trois noisettes dans les bois, Tout ' au bout d'une brindille, Dansaient la capucine, vivement au vent, En virant ainsi que des filles de roi. Un escargot vint à passer: « lJlon bon monsieur, emmenez-moi Dans votre carrosse Je serai votre fiancée», Disaient-elles toutes trois. lJlais le vieux sire lourd et fatigué, Le sire aux quatre cornes sous les feuilles, Ne s'est point arrêté; Et c'est l'ogre de la forêt, je crois, C'est le jeune ogre l'ouge, gounnand et fûté, Monsieur l'écureuil, Qui les d croquées. T. Klingsor.

Chanson d'automne

Dans les belles vignes en fête, Cueillons les raisins bleus et blonds; Sur les coteaux et SUI' la crête, Allons, gais vendangeurs, allons ... ... Remplissons de grappes vermeilles Nos hottes et nos grands paniers; Chassons les guêpes, les abeilles, Et ne restons pas les derniers; Que nos voix chaudes et mêlées Jl,lontent parmi les pampres roux; Nous fêterons dans les veillées, Le vin vieux avec le vin doux ... L. Coiffier.

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II VOCABULAIRE

1

Les noms. - Les vendanges, l'arrachage des pommes de teITe, les cueillettes et les selnailles d'automne. La vigne, les ceps de vigne, la hotte, le pressoir. Les sacs de pommes de terre; les fanes. Le gauleur de noix. Les labours, la semence.

Les qualités. - Le raisin noir ou doré, la pêche veloutée, la poire fondante, le marron luisant. Les feuilles sèches, craquantes; rousses. une saison pluvieuse.

Les actions. - En automne, les fruits achèvent de mûrir. On vendange 'les raisins, on les foule au pressoir. On écale les noix. On récolte les pomInes de terre, on laboure les champs, on les en­semence. On balaie les feuilles, lasses de tourbillonner.

2

L'automne. Noms: autOlnne, arrIere-saison; brunle, brouillard, pluie, bruine, averse; tempête, ouragan, tourbillon, bourrasque, rafale. - A.djectifs: Un ciel gris, couvert, nuageux, bl'luneux, triste, mélancolique; les arhres dénudés, dépouillés; des fruits lllûrs, véreux, tardifs, précoces; des feuilles sèches, re­croquevi.hlées, rousses. - Verbes: gauler Iles noix, cueillir les pom­mes.

3

Un pOlnmier chargé de pommes. - Noms: le tronc, les ra­meaux, les fruits, les feuilles . - Adjectifs: le tronc rugueux, les branches courbées, enchevêtrées, les fruits rouges, vernlei'ls, jau­nes, lourds. Verbes: les ralneaux se courbent, s'inclinent, ploient : les fruits Inûrissent, tonlbent.

4

1. L'autonlne est le tenlpS des (récoltes); on (encave) les pOlnInes de terre; on (ensile) les betteraves, on (engrange) les gerbes, on (empile) le bois de chauffage.

II . Avec: racine, bouton, barque, couleur, c01nposer des ver­bes analogues à déterrer. - Fornler avec: rond, long, doux, léger, pIaf, ferme, des verbes analogues à aligner et les en1ployer dans des phrases.

5

Avec son (hoyau), le cultivateur arrache des pommes de terre. - Avec sa (serpette), la vendangeuse coupe les grappes. -,Avec son (fléau), le batteur ... - Avec son (van),'le vanneur net­toie ... - Avec son (semoir), le semeur jette .. . - ATaide du (pres­soïr)', on · ... foule.

- 55-/

III. ORTHOGRAPHE

Préparation: conlme le centre d'intérêt précédent.

1. Feuillage.

Les feuilles pleuvaient, ohliques, et le feuillage se hario.1ait. · Il y avait des arbres jaunes et des branches rouges , des feuillages bruns aux. aigrettes roses, des tiges dorées. Tout cela joli et dé­coupé sur le b'leu tendre du ciel, dans .Je soleil Idoux de la saison.

D'après H. Fèvre.

2. La vendange.

Des escouades de femnles, de filles et d'enfants parcourent les longues rangées de ceps et, la serpette en mai, tranchent le rajsin et le jettent dans le panier. Des gars à denlÎ nu~ versent les paniel's pleins dans les récipients des chars. Les charretiers transportent la vendange dans les celliers voûtés.

D'après Frédéric JYIistral.

3. Premier automne.

C'était une de ces belles journées de septembre qui établis­sent une transition insensible entre l'été qui finit et- 1'autOlnne qui va comnlencer ; l'air est doux, le ciel bleu, le soleil telnpéré, la brise bienfaisante; la terre couverte de fruits se prépare à li­vrer ses derniers trésors ; sur les coteaux, dont la verdure prend des teintes dorées, le raisin 'devient transparent et mùrit avec une 'lnystérieuse lenteur; dans les prairies, les vaches paissent sous la garde des petits bergers dont les voix grêles se Inêlent au chant des alouettes.

4. Au temps des vendanges.

Le temps des vendanges était arrivé. Depuis quelques jours , les chars aux 'longs brancards avaient fait leur apparition. De­vant les portes, les gerles s'entassaient en hautes pyralnides; on .aérait 'les caves, on nlettait trelnper les seilles et les brantes, et la chanson des marteaux sur les grandes cuves résonnait du lna­tin au soir. Les gamins sentaient le moùt; connne des guêpes as­soiffées, Us venaient rôder autour des pressoirs. Entre les heu J

l'es d'école, on les voyait couper des roseaux et percer de la pointe du couteau les noix fraîches pour leur tire-1moût. A la première charretée de vendange, ces étourneaux pillards allaient s'abat­tre sur les gerles pour y prélever leur dîme. D'après H.-L. l1tfagnin.

5. En auto-mne.

Les regains étaient fauchés: De place en p~ace, les moussel rons d'automne poussaient dans des ronds d'herbe plus verte

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Jeurs drôles de petits chapeaux cO'uleur d'amadO'u; et 'partO'ut d'innO'mbrables cO'lchiques O'uvraient leurs pétales mauves. On entendait les sO'nnailles des vaches qui tO'ndaient les dernières pO'usses des prés, les cris des gamins autO'ur des feux de ' brO'us­sailles dO'nt les épaisses fumées s'élevaient ilenten1ent dans l'air . .Les A-lpes, là-bas, se cO'lO'raient de viO'let, de rO'se et d'O'r, tandis ,que le Jura restait presque nO'ir, cO'mme une muraille qui ferme­rait le paysage. Un air frais, légèrelnent humide, d'une saveur de fumée, parcO'urait l'espace libre et cO'mn1ençait à dépO'uiller les arbres déjà rO'ui1llés: - pO'mlniers aux branches enchevêtrées, chargés encO're de leurs fruits rO'uges, grands pO'iriers sauvages, nO'yers feuillus, cerisiers décharnés, aux branches cassées. -Plus lO'in, un petit bO'is, interrO'mpant le déplO'iement des ver­gers, dressait un bO'uquet de bO'uleaux à l'écO'rce blanche, de sa­pins, de frênes. Il y avait aussi par-ci par-là de vieux chênes, trapus et sO'litaires, débris d'antiques fO'rêts disparues.

Vaud: examens de fin d'année. Edouard Rod. (1920)

Exercices d'application: COlnme au centre d'intérêt précé­dent.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction.

CO'mme au centre d'intérêt précédent sO'us chiffres 1-2-3.

1. Sujets d'observation

1. Les feuilles tO'mbent. - 2. Un ,pOlnn1ier chargé de pO'n1-mes. - 3. Les fleurs d'autO'mne. - 4. Les fruits d'autO'mne. -5. Le départ des hirO'ndelles . - 6. Départ pour la vigne. - 7. Le soleil d'auton1ne. - 8. Un Inatin d'autO'mne. - 9. Les pOln­miers du verger. - 10. Le brO'uiUard sur la vallée. - 11. Une vigne avant et après la vendange. - 12. La récolte des pO'mn1es. - 13. Le départ du laboureur. - 14. Les effO'rts de l'attelage. -15. Le semeur répand le grain. - 16. La vendange.

Il. Sujet développé.

La récO'lte des pO'n1'lnes (à faire développer O'ralement.) Sommaü·e. - 1. Les préparatifs: le grand char, les paniers,

les échelles, les sacs. 2. Le départ pour le verger. - Le telnps, le ciel, la telnpé­

rature. 3. Dans le verger. - Le lieu, les pO'n1n1iers, les pO'mmes, les

travai'lleurs, leurs attitudes, leurs actiO'ns, incidents. 4. Le retour à la ferme. - La récO'lte, les travailleurs. 5. Impressions et ' sentiments. - La fatigue, 'la joie. Livre de Lecture: NO' 48, 64, 74, 118, 174.

- 57-

HIST~IRE

Le gui

Kervadec est un jeune GaulO'is, qui s'instruit auprès du drui­de Divithiac.

- Petit, reprit Divithiac, veux-tu être celui qui cO'upera le gui ? ..

La jO'ie d'être choisi par Divithiac panni tant de ses cama­rades fit battre d'O'rgueil le cœur du jeune batelier.

- Oh! n1erci, merci, grand prêtre! s'écria-t-il. Certes, j'i­rai cO'uper pO'ur tO'i le gui sacré ...

- Ce n'est pas tO'ut, interrO'mpit Divithiac. D'ici quelque temps, il faudra se mettre à la recherche du gui .

« Nombreux sO'nt les arbres qui pO'rtent à leur sO'mmet les tO'uffes vertes perlées de baies blanches, mais rares, tu le sais . sont les chênes qui en produisent, et il n'y a que le gui de chêne ' dO'nt la vertu sO'it divine.

« Bientôt dO'nc, reprit le druide, .le me n1ettrai à courir la fO'rêt en quête de la plante sacrée. Veux-tu m'accOlnpagner, petit?

Kervadec sauta de plaisir ... ... Peu de jO'urs après, ils cOllllnencèrent leurs recherches.

Rervadec fit traverser -le neuve à Divithiac dans sa barque. Et, lO'rsqu'ils furent sur la rive, ils se dirigèrent à travers les Inaré­cages et les plaines vers les bO'is silencieux. L'hiver était tout à fait venu. Il était facile, dans les arbres dépO'uillés, de distinguer 1es tO'uffes du gui ... Le druide et le garçonnet s'approchaient alO'rs du tronc. Ils voyaient s'il s'agissait d'un bouleau, O'U d'un O'rme: O'U d'un frêne.

- PO'urquO'i y a-t-il rarement du gui sur les chênes? deman­·dait Kervadec au druide.

- L'écorce du chêne est dure, répO'ndait Divithiac, et lO'rs­'que les petites baies blanches du gui se détachent de la boule -et rO'ulent, portées par le vent, el'les trO'uvent plus facilement 'asile sur le bO'is, plus tendre, des autres arbres, O'Ù eUes pénètrent et dO'nnent naissance à une nO'uvelle touffe ...

- Et pourquoi est-ce justement le gui du chêne qui, seul , ,est sacré ? ...

- Sa rareté fait sa vertu, disait Divithiac. Il guérit tO'us les maux ...

... Après avO'ir parcO'uru la fO'rêt dans tO'us les sens, les re­-cherches furent cO'uronnées de succès. Un jO'ur, Kervadec tO'mba .en arrêt. Ce qu'il voyait, ce n'était pas un chêne isO'lé, c'était une

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h~ute futaie qui dressait vers le. cie~ d'hiv~l' ~es bras .orgueillleu~. Et ce n'était pas une touffe, ~naIs dIX, maiS VIngt, mais c~nt to~f­fes de aui vert qui, accrochees aux branches, ressemhlalent den

b ., t bas à des nids énonnes pour OIseaux gean s ...

- Par ici, grand prêtre, par ici! cria l'enfant joyeuselnent. Voici le gui sacré!

Divithiac leva les yeux. Jalnais encore, de sa vie, il n'avait vu autant de gui, et si

beau, si frais. -- La cueillette sera nlagnifique, dit-il avec énlotion ...

(D'après S. N onnand " Le batelier de Lutèce.)

(Tiré du « Journal des instituteurs et iU6titutri.ce-s.»)

LEÇ()NS DE CH'-'SES

1. LA POMME

l11atériel. - Ponlmes de différentes variétés, saines, véreu­ses, vertes, nlûres, couteau, bol, linge, cidre. hnages ou dessins. Mannelade, gelée.

1. Voici des pmumes. Connaissez-vous des fruits plus gros) 2. Nous avons dit que lIa ponlnle est l'onde. Est-elle parfaite­

nlent ronde COlnnle un ba.Jilon ? Elle ne resterait pas aussi faciIe­nlent sur une table.

Deux parties un peu aplaties et un peu creuses. Montrez-les. 1. Dans le creux supérieur se loge la queue (ou, nlieux, le pé­

doncule), solide (pourquoi?) Je fends cette queue dans le sens' de la longueur: vous voyez des sortes de tuyaux très fins, des ' canaux qui apportent à la pOlnnle la sève qui la nourrit. J'arrache la queue d'une pomnle cuite, ene se prOlonge et s'étale dans le' fruit.

2. Le creux inférieur qu'on appelle parfois l'œil de la ponlIne, ou la rosette (pourquoi ?), est souvent garni de petit'es feuilles sè-: ches, vertes ou brunes, qui sont le reste de la fleur du pOll1mier. Chaque ponlme a, en ,effet, été une Heur au nlois de InaÎ. En juin, la fleur a perdu ses (pétales roses. La partie verte et ren­flée de sa base a grossi chaque jour un peu plus; puis, d'abord verte, a changé de couleur suivant les espèces, le côté le Inieux exposé au soleil devenant presque toujours plus rouge et plus' brHlant.

3. Pour manger la pomme, on la pèle, c'est-à-dire qu'on détache ayec -la lame du couteau: 1. une peau mince, dure et so-'

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lide (montrons-le) et colorée. 2. Alors apparaît la chair (ou pul­pe), blanche et parfumée, assez fenne (touchons-la, cOlnparons­la à d'autres' fruits), craquante sous la dent, qui coUe aux doigts parce qu'eUe est sucrée, et qui semble faite de très petits grains. Goûtons-la: suivant les espèces, et soit qu'eHe se trouve plus ou Inoins InÛn\ nous la trouvons, douce, acide, amère, fade ... Regar­dons la lame de notre couteau: elle noircit et rouillerait si nous ne la nettoyions pas inlnlédiatenlent; le jus de la pomme est tou­jours un peu acide. Rappelons-nous que la pelure est la partie la .plus précieuse de la pum'me; on ne devrait donc jamais l'enle­ver. La ponlnle est un fruit très sain. Mangeons-~n donc beau­coup.

4. Coupons notre pomnle en travers. Au milieu, nous voyons une belle rosace formée par cinq petites loges entourées d'une peau très dure et qui sont chacune ·la Inaison d'un ou deux pépins.

Chaque pépin, recouvert d'une peau brune dans la pomme mûre, peut se séparer en deux parties abritant entre elles le tout petit germe qui pourrait devenir un pommier. Ainsi la peau, la chair, la peau dure des loges, l'anlande du pépin ne sont là que -pour protéger le genne.

5. Les pomInes sont mangées au dessert ou à goûter; on en fait aussi des conlpotes, Inannelades, tartes, gelée. Les belles -pOUlInes saines se conservent assez longtemps. Avec les pommes on fabrique le cidre. Les ponlmes sont une richesse pour cer-· tain es régions du Valais. On exporte surtout la Canada.

6. Je râpe une pOlnme, je recueille la pulpe dans un linge aue je tords pour en extraire le jus. J'abandonne ce jus dans un verre, dans la classe chaude. Vous observerez pendant quelques jours les changements qui s'opéreront dans le jus de pomme.

7. Citez quelques espèces de pommes que vous connaissez. ,Apprenez à connaître les différentes variétés.

II. LE RAISIN

l11atériel. - Grappes de raisin, blanc, rouge, rameau de vi­gne avec vrilles et feuilles, raisins secs, couteau, cuiller de fer, Téchaud, verre, bocal, images.

r. - Voici une [fl'appe de raisin. Remarquez la disposition des « grains». Nonl'mez d'autres fruits « en grll'ppes». Sur la vigne, ces grappes sont pendantes. Pourquoi?

Chaque grain a un pédoncule. - Tous les pédoncules par­tent d'une grosse queue - ou axe - qui, elle, s'attachait directe­'ment à la tige en face d'une feuille ou d'une vrille.

Les pédoncules forment la l'afle,' nous voyons qu'elle est flexible, mais très solide (pourquoi?), goûtez-la (e1le est amère).

II . Regardez la couleur des raisins. Les uns vert clair et ,dorés, les autres violets ou l'ouge sombre; tous recouverts d'une

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fine poussière que j'enlève avec le doigt pour qu'ils apparaissent brillants. Voyez des traces d'une couleur artificielle; qu'est-ce? Pourquoi sulfate-t-on ?

Presque tous les grains de raISIns sont ronds COIUlue des billes. Ils n'ont pas tous la mêIue grosseur. Comparons-les. Ils ont tous, quand ils sont mûrs, une odeur délicieuse et une saveur sucrée.

III. Détachons un grain de son pédoncule. 1. Enlevons la peau: verte, dorée, violette ou rouge, pm'cou­

rue de fines nervures, toujours très mince, plus épaisse dans le Iuuscat, solide cependant.

2. Voici la pulpe, vert clair, et toute parcourue de petits ca­naux qui, par le pédoncule, lui apportaient la sève qui la nour­rissait. Elle est molle et cone aux doigts, car elle contient beau­coup de sucre.

Chauffons-la dans une cuiller de fer: l'eau s'évapore et le sucre se transfornle bientôt en caraIue1.

3. Au cœur de la pulpe, voici les pépins. Conlparez-Ies à ceux. de la pOTIlnle. Indiquez leur rôle.

IV. _. Les grappes de raisin ont été cueillies sur un arbuste: la vigne, qui, avec ses vrilles, peut s'enrouler autour des échalas et grimper. Voici (dessin ou image) un cep de vigne et une treille. Pour nlûrir, le raisin a besoin de soleil; c'est pourquoi on ne cultive la vigne que dans les régions assez chaudes, sur des coteaux bien exposés au soleil. Citez quelques parchets, quelques sortes de raisin.

V. Si vous connaissez un cep ou une treille, observez-les à différents luoments de l'année. Notez vos observations.

Ouvrez bien vos yeux en nlai et en juin pour apercevoir les petites fleurs.

Enfin, -les raisins servent surtout à faire du vin. Nous allons recueillir le jus de ces gniins de -raisin dans un

bocall et le conserve!'. Nous noterons chaque jour les transfonua­tions qu'il subit.

La viticulture est une richesse pour le Va~ais. Notre canton a récolte cette année 20 minions de kg. de raisin. On le livre aux Caves coopératives, aux marchands de vin et on encavre une par­tie de la récolte pour les besoins du nlénage.

Indications. - Les nlaîtres profiteront de ces deux leçons sur la pomme et le raisin pour rappeler l'Exposition J euness'e saine et forte à ceux de leurs élèves qui auraient eu l'avantage de la visiter l'année dern·ière. Ils leur dir.ont que l'on peut au­jourd'hui par divers procédés enlpêcher la fenuentation du cidre et du moût et ils n'oublieront ,pas d'ajouter quelques nlots sur l'alcoolisme et ses fâcheuses conséquences.

INFORMAT][ONS .~~.!. PÉDAGOGIQUES ~

Prolongation de l'obligation scolaire

La loi prolongeant l'obligation scolaire jusqu'à quinze ans a' étc promulguée en Angleterre le 31 juillet dernier. EUe est entrée en application le 1er septelubre 1939. Il importait en effet que Jes autorités scolaires pussent se mettre en état d'obéir à la loi. Tout un système de subventions est prévu pour les y aider.

Ce qui, iŒ y a quelques années, avait fait échouer le projet à la Chambre des Lords, c'est qu'il prévoyait des indemnités pour les familles qui, au delà de la quatorzième année, ne pouvaient se passer du salaire de leurs enfants. Il y avait là une charge fi­nancière impossible il supporter dans les circonstances présentes, bien que le budget anglais fût en équilibre. L'Education Act ne parle pas d'indemnités aux famiUes: nlais elle autorise les enfants de 14 à 15 ans, pourvus d'un enlp ioi reconnu sérieux, à ne pas fréquenter l'école au cours de cette année. Cette clause a soulevé d'interminables discussions. Des précautions sont prises, avec la minutie des lois anglaises, pour que les dérogations soient ac­cordées là seulement où elles seront justifiées par l 'intérêt des enfants et de leurs famillles et sans qu'elles puissent aboutir à l'annihilation du progrès réalisé.

Cinémathèque scolaire.

Dans un récent numéro, l' Educational Supplement du Times signale la curieuse initiative d'une école de Middelbourg, au Trans­vaal, qui fait elle-IuêIue ses films scolaires. Ces filIns, du fonnat de 16 mHlimètres, sont historiques, géographiques et documentai­res. Le travail des lnines d'or, la culture du Rand, la vie indigène du Zululand, fournissent une ample matière à cette cinémathè­que originale.

Cours pal' correspondance

Les enfants qui habitent à plus de quatre nlÎlles d'une école ne sont pas rares en Australie. Pour eux ont été organisés des cours de correspondance, cours d'enseignelnent primaire, cours. d'enseignement primaire supérieur ou secondaire. .

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Congrès de la F. I. A. I.

Les 14 15 et 16 juillet s'est tenu à Paris le Congrès de la F. T A. 1. Et~ient représentées les associations d'instituteurs des pays suivants: Angleterre, Chine, Danenlark, Ecosse, France, Esthonie Hollande, Indes néerlandaises, Lithuanie, Luxenlbourg, Norvège,' Suède, Suisse, Yougoslavie, N.iea~·a~ua. Des l:epr~sentant: de l'Espagne et de la TchécoslovaqUIe etment aUSSI presents, a 'titre personnel.

Deux rapports f~lrent discutés. Le prenlier : Dans qu~lle me­sure l'école peut-elle donner à l'enfant le sens de ses devOlrs com­me citoyen ei conune homme?

Le deuxièlue: L'enseignelnent collectif et la liberté de ['en­

fant. La S. P. R. était représentée par son président, M. vVilleIuin ,

et son vice-président Ad. Lagier. 1V1. 'lVi~lelu~n a été. appelé, com­me représentant de l'Europe centrale, a fmre partIe du Bureau exécutif. M. Dunlas a été réélu comme secrétaire général avec M. -Lapierre comIue adjudant. La prochaine Conférence annuelle au-ra lieu à Edimbourg.

Vaud. - Pas de cours d'éducation civique

Les circonstances exigent que, dans tous les domaines, les jeunes gens de 16 à 18 ans renlplacent leu:'s aînés nl0bili~és. Il sera donc très difficile d'obtenir que ces Jeunes gens pUIssent, rÎliver pro ch aÎl: , abandonner l~~lr tra~rail l~n~ après~n~idi pa~' se~ maine pour SUIvre un cours cl ech~catlOn cIVIque. C est P?Ul qUOl le Conseil d'Etat, sur la proposition du Département de l'Instruc­tion publique, vient de supprim.er, pour cet hiver, les cours d'é-ducation civique.

Réd. Ces cours sont l'équivalent de nos cours conlplénlen­-taires.

Faillite totale de l'enseignement soviétique

Quand ,les bo'l,ohévi-ks ont décidé d'intro,duire l 'eillseigne1me'nt gé­nérall ohlümtoire, ils ne di<:;-poBaient que de 3'0,000 professeurs ou 'in<q­tituteurs pOUl' une po:pu~ation de 160 Imil11lionB d'âmes. Vite', il ·a fal1-Il'li f.abriquer e·n sé,r'ie 400,000 'maîtres Douv'eaux. Cette Iprépa"ratioill du pe-rsonnell ,complémentai,re, dans des ébabilliss,elIT~ents spéci:a~x, ,PC-l~­-vcuz e,t .pelclt€lchnÏtCums, d.e'manda .cinq ans. ,Mals ,~a qmùl,lte ne re­pondit pa,s à lIa quantité, et .lIa p1upart de ces pédago,g1u~s formés en -hâte s'ont d'une in,cap.adté qui, même en u.R.S.S., ex,c'lte l,a Ve'l'Vl~

,des humoristes.

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Cette situation est avouée OIfficieltl~ment. Da.ns une ,dédl'aration Tendue puhlique, .le camara,de Jorokine, cOl11'll1iss'aire tà Il'Instrudion pubHque, a .dit: SUl' 350 -profe·sseurs soumis à ce'rt/aines .épreuves, ~as un n'a pu é.crire 'B'?.;ns fau,te une cli·ctée -de 163 mois, prise daills un­lIvre de il1elCture pour Il,es ,cH.asses inféri6'ure .. s; 'le nOlilllbre des {.autes 08'­

eiilllait entre 24 e,t 220; un .prolfE'sseur de géographie f,ait de :l'Anlg.leterre une ,cÛlllonie franç·aise; un autre ignore que l'Ita,],ie a pour .capitalle­Rome., D'après les ( Izv.esti.a», sur 245 pédagogues ide /l'Uzbekistan, pnvoyes a ucours ,de perfectionnement, 80 ont fa'it fP,reuve d'urie telHe ig~orallCeA ,qu'ill a f.a.lilu d'urg8lnc'e les ins,~rire en quatrièm_e. m.s igno­;raient meme Iles quatre règ~les -de 'l'arithmétiquE'.

Les résultats? On devine ·ce qu'i:ls sont. Les éco'loe,s ,çle Moscou 'comptent 64,000 éfièves qui o.nt dù doub/loe'r .leurs dlas'S·es ,c€llQ,es de' 'Leningraid 62,000. Le nom·bre ders iHe-ttrés .augmell1.te. Pa~' exe'mp'le, 'd'ap.rès Il,a (' Pravcla Vostoka» Iles analphabètes de ,lia viÎme de Ko­kaJIlJCl, qui n'étaient que 8,203 en 111I3.'i, sont Ide'venus 11,645 Eln o'Ctobre' (CI!dulltes compris). Ta,chkent, ·capitalle ,de l'Uzbelds,t,a,n, ,compte 70000' i~}t6ttrés. '

Les dirilgeants onganisent .des cours -cIe répétition do,nt il}ls di ­sent grand bien. Seulement, i,[ faut Ge méfier ·de ,lieurs statistiques, où il1s font fig'urer co'mme «!lettré» tout «ilHettré}) 'connaissant seul,e­ment Iles Ilettres de son nom.

Enfance déficiente

. Dans un de ses -eler.niers num é.ro s, .]'a (' SC'hoocl tLife}) signale ,]'alc-­üon poursuivie à New-York en faveur des ' enfants infirmes, débi­Ues ou wnO'llilllaux. Les 'ühiffr'e·s ,suivants en donneront l 'idée: -9-2 CIlmi­ses pOUl' elITf.antsayant mauvaise vue, 8 centres Brail1lte, une école' pOUl' :les sOUl~ds, ,ensei-@nement de l,a ,le.dure sur ·lles ,lèvre·s <dans ~}09 éco,les. En outre, -12,122 enfants (septemb.re 193-5) ay'ant des ,défiociE'nces -orgéllni,ques, ,confiés à 650 maîtres dans 415 ,cllasses rpll'CI!cées dans deB' écoUe-s élltémelntai-res ou 'Siupé-rieures, d·e·g ·ca'l11IpS, de,s écoiles bate~ières.: 'des hôpita'ux, <des !l11-aisons de convale&cenüe, reçoivent une instruc­tion en r.apport ave'c ,leur C'ondition -physique et Il,a prl"ofes-sion qU'81l!l'e pe'rmei. LES enf,ants arriérés sont é.18lvés dans 4'87 û1ass·8's s.péciall'es, e,t lJà auss'Î, 'i,ls sont préparés à unè des professions ·auxquelltles i1is 'sont apte·s.

-Ne'~T-York s e.ffo,i·ce de combattre le vagabondag'e et Il,a -déMnquarnce des enfants en les protégeant contr,e Iles dangers ,de la rue, et d'autre fj:'la'l"-t, son 1>ureau d'orie11tJation dépiste Iles e·rilfants -dont il'·état phy.s-i­que nécessite des soins pa·rÜcu!lie-rs (4509 en 1934-1-936).

H y a lià une po,litique d ',ensemb.le ·qui méritait d'être signalée.

Page 18: L'Ecole primaire, 31 octobre 1939

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Des goûts et des dOuleurs ...

« Pour ,amélliore,l' :le tableau noir », tel est ,I,e titre .d\une bro'ohure, "Publ<iée en Alng'leter,re pal' 'l'Institut national de ,psy,cho\logi,e in:duSl­-trieillie dont (1 The Sahoolm,aste'I'» résume ,ainsi [es ,conclusions:

L'un des inconvenients du taMeau noir est que ,.les enf.ants qui -doivent y prenldre un texte ou un dessin pour Ile ,copier 'Slur /leurs ,oa­hiem ont ,à ,déplflJoe'l' }eur Teoga.r:d d'une surface noire, dont Il'indice de réiilexion est de 10 à 16 %, à une surfa/ce bll'anche dont 1'üldi'oe de ré­f'lexion est de 85 à 90 %. Les expé,riences ont donc eu (pour objelt de Techer<C~hel' ,s·i un ta'bleau dont Il'indice ·de réillexion se1rait nettement plus Igrand pelrmettrait aux enfants d'exécuter une ,colpie -p!lus ra­/pidement €.tave,e moins de -fatig1ue. Comme une surface 'bll,anche lau­T,ait ,pu miroite1' ou éhlouir, on ,choisit un tablle,au jaunecilair ,sur ~eque'l on écrivit avelc une ,cl'aie bleue.

Les -résulta,ts des expériences, tant SUl' .des enfants que SUl' des adu!ltes, paraissent conViaineants: ,La rapidité de ila lecture est ac­. crue de 15 % et ,ceŒle de '-la copie de 10 %; on est .dOIIliC en droit de '8IupposeQ' que, -le telIrtps de trava~l étant -réduit, l,a fatigue l'est éga­"lement,celiloe des organles de ila vue en parHcwlier, qui ont, en outre, moins d'e,ffOl"lts d',rudapt,ation à s'inllposer.

Attendons lia confirmation de ·ces résu1ltats, ave,c ,l'es'Poir de. voir '!bientôt ,le triste tableau noi,r de nos ,classes remp'la'cé pal' un Ipanneau

du ,nuance plus gaie ... La ,slCÎelnce est, parfois, une bellile et ibonne

'chose.

LE SERVICE DE LA PIPE. ' Le roi Léopold II aimait fort le cérémonial et le décorum,. Il avait

uno nombreuse domesticité. Un jour qu'il se trouvait en compagnie d'un prince royal anglaiG,

'Léopo,ld lui affirma: . Rien que pour le service de ma pipe, j'ai quatJr'e domestiques.

_ Quatre, est-cepossib10? murmura son interlocuteur. _ Le :premier me l'apporte, expliqua le roi, le deuxième me la

bOUTre, le 'troisième me rallume. Et, .colmme il s'arrêtait, le prinee anglais s'inquiéta: - Mais ... et le quatrième? Toujours pince-sans-rire, Léopold ajouta: _ Le quatJrfième? Mais illa fume ... , car j'ai horreur du tabac.

Qu'on essaye une fois de rendre le bien pour .le mal on ne voudra pas d'autre ve-nge-ance. Fénelon.

Dans le commandement, la sévérité au début ·en évite plus ta.rd J'emploi. Henry d0 Monterlant.

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