l'ecole primaire, 15 novembre 1939

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SION, 15 Novembre 1939. No 3. PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORGANE DE LA VALAISANNE D'EDUCATION 59me Année. A BON N E MEN TAN NU E: L F rI. 6.- Les abonnements se règlent par chèque postal Il c: 56 Sion. ou' à ce défaut contre Tout ce qui con cern e la publication do it être adresdirectement à M. C I. RARD, Instituteu r, Sierre --- Les annonces sont reçues exclusivement par --- PUBUCI TAS, Société Ano nyme Sui sse de Publici , SIO N Avenue de la Gare . Tél éphon e 2 12 36

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 novembre 1939

AGETTES

M. Pitteloud Barthélemy, inst. Agettes

fÎlanque Cantonale du Valais .. Si~ 1 Agences: Brigue, Viège, Sierre, Ma.rtign~, St'iMaurice, Monthey.

Comptoirs: Montana, Champéry, Salvan. - 39 -re'Présentalnts dans .le canton.

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·[ .ARAN D~A[HE

f;;;)}

Fabrique Suisse de 'Crayons CARAN D'AcHE; .Genève ..

SION, 15 Novembre 1939. No 3.

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

ORGANE DE LA SOC1~TÉ VALAISANNE

D'EDUCATION

59me Année.

A BON N E MEN TAN NU E: L ~: F rI. 6.-Les abonnements se règlent par chèque postal Il c:56 Sion. ou' à ce défaut contre re~boursement Tout ce qui concerne la publ ication doit être a dressé directeme nt à M. CI. BÉRARD, Instituteu r, Sie rre

--- Les annonces sont reçues exclusivement par ---PUBUCITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SIO N Avenue de la Gare . Téléphone 2 12 36

Page 2: L'Ecole primaire, 15 novembre 1939

r-------------~--------~~----~~==~~======~==~--~~~======~======~====~~--~----------

VIENT DE P AlRAITRE

ALMANACH PESTALOZZI 19~O

1 Agenda de poche des écoliers suisses.

Recommandé par .la Société ,pédagogique 1 de la Su isse romande.

Un vo,l. in-16 ave'c p lus de 500 i llustrations ians le texte, 3 'COlJJCOU'r'S dotés de ,prix

impoTtants.

Edi tion pou r garçons, i u n vo lume relié toi le Fr. 2.50

Edition pour jeun es filles, \ un volume relié toil e . . Fr. 2.50

L'Altmanach Pestalozz'i 1940 vient de sortir de presse. On ne saurait tJrop recommander .ce .précieux ·compagnon des écoliers; iJs trou­veront toujou rs dans ces pages de quoi satisfaire leu r légiUme cu­:riosité. Outr.e le ca.lendriell\ o·rné de joli·s bois qui retrac'ent les plus importantes inventions de tous oles âges, .les ,pages ·consacrées aux statistiques E·t au x dates de Ù'histoire, .l'A1mana'ch Pestalozzi p1'o­Ipose toute une série de .proiblèJmes et de jeux à ,faire et réunit de nombreux articles, LI'khement illustrés qui sont autant ,de vo~ ages ica;ptivants dans ,le pas'sé ou clans le monde moder,ne. J,l y a toujour~

des ,curiosités à signaler dans :la vie des ho.mmes., des animaux et des plantes, aussi l'Alma'nruch Pestalozzi n 'est-il jamais emprunté ,pOUl' p:résente,r à SE'S je.unes ùedeUl's du nouveau et de l'inédit .

L'AUMANACH PEIST AlLOZZI est ,considéré ,à juste titre comme :le vademecum sans rival des 'écoliers et des éco1lières de notre pay s au x'qu els il ,o.ffre, sous u n e ,forme a imabde, une variété inèpu isable de tfaits et d' idées. Il Jeur :fait ai,me.r ce qu i est beau et .leur donne le goût ,de s instr u ire.

Il E'st pru dent de ne ·pas tarder là ache·ter J'AlL1MiANAlCH PES­TA!LOZZI 1940, ,C'ar ,ces de,u x de·rniètf'es années, nomibreu x furent ceux q ui, s'y étan t pris tr op tard n e ,pu rent pas l'oibtenir .

LIBRAIRIE PAYOT LaaaaDDe • Genk_ • NeuchAtel • Vevey • Bontra1lZ • Bema • Bile

SION, 15 N ovembre 1939. Np 3~ _ 59me Année.

L'ÉCOLE PRI MAI RE ORGANE DE LA SOCIËTË VALAISANNE D'EDUCATION

SOMMAIRE: C.OIMllVtUNICATIONS DIVERSES : Cir,cutlai,re et av is du Départe;ment. - Pour le Noë.l ,du soldat 1939. - Cours de sport(3 d'lhiveT'. -- Po u r n os enfants. - Albonnement là, T·Eco.le Pri1l1aire·. - P AlRTI,E P,E.DAGOGIQUE: Lire, parJe-r, rédiger. L 'éco le suisse au se·rvice du pays. - L'école c·t.la tuber·culose. - Le tra­vail b ien hit. - PARTIE PRATIQUE: Langu,e française, centret'! d 'intérêt, 1ère et 2ème semaines. - Histoi,r e : L 'e·sdava,ge antique. - Leçon de ch oses : L e ch at. INFOHl\1JATIONS PBDAGOGI­QDES.

A la suite des instruction s com pléJn entaires reçues d u Dé­,partenlent Inilitaire fédéral au su jet d es congés, et pOUl' faire slIite aux dem an des de d ispen se, le Départem ent de l' Instructi on pu­blique Cl adressé ClUX requérants la circulaire suivante plIbliée clCln s l' « Ecole Primaire » à toutes fin s utiles .

DEiPARTEIlV.EElNT de

L 'INSTRUCTION PUBLIQUE

Circulaire adressée à l\1lM. ,les instituteurs désireux d 'obtenir un congé

militaire.

Messieurs,

Nous avons le r egret de vous con1llluniquer que nous n e sommes pas en m esure, pour le nl0nlent du llloins,' de vous fou'r­nir la décla r ation sollicitée en vue de votre dispense du service militaire.

Conformément à l'ordre No 34 de l'Adjudant gén éral d e l'Ar­n ée, les instituteurs des écoles primaires ne pourr ont obtenir une disp ênse pour diriger leur cla,~se ·que ·si l'aut~rité . caI!tondle dont ils dépendent déclare expressément qu' ils ne peuvent -absolument pas être remplacés, soit- pal' un collègue) soit pal' une alItl'e per-sonne qualifiée'- - -

Page 3: L'Ecole primaire, 15 novembre 1939

~ 66-

Or, en ce mOlnent, un certain nOlnbre d'instituteurs sont 'en­core sans elnploi et ne demandent qu'à exercer leur activité de maîtres d'école.

Dans ces conditions, le Départelnent ne peut donner suite aux deInandes de licenciement sans faire une déclaration ine­xacte.

Nous devons être très prudent et très réservé à ce sujet sinon l'autorité nlilitaire ne prendra plus en considération nos décla­rations même lorsqu'elles seront fondées.

Au surplus, et c'est ce qui doit suffire à ex pliquer notre nou­velle attitude, le Départen1ent lnilitaire fédéral vient de nous in­former qu'en cas de déclaration inexacte l'employeur (en l'occu­rence le Département) pourra être poursuivi conformément au droit en vigueur durant le service actif.

Dans de telles conditions, les mell1bres du personnel ensei­gnant cOlnprendront facilenlent qu'en ce nlOlnent les désirs per­sonnels doivent céder le pas aux exigences nlilitaires que nous n'avons pas le droit d 'ignorer.

Veuillez agréer, Messieurs, l'expression de nos sentÏInents distingués.

Le Chef du DéparteJnent de l'Instruction publique: Cyr. PITTELOUD.

AVIS

Le Département de l'Instruction publique porte à la connais­sance des membres du COl'pS enseignant que SUl' la lnensualité de novenllJre il sera fait une retenue de 1 fr., représentant la part de la prime responsabilité civile, incolnbant à chaque instituteur et li chaque institutl'ice.

Rvis aux maîtres et maîtresses sans emploi fixe

En vue de faciliter le placelnent du personnel enseignant sans emploi fix'e) les lnaltres et fl1altresses qui ont offert leurs ser­vices au Département sont priés d'aviser ce dernier dès qu'ils ont obtenu un poste régulier ou un l'emplacement, quelle qu'en spit la durée.

Celui ou celle qui négligerait cet avertissement entraverait gravement le service de placement et mettrait l'autorité dans l'o­bligation de ne plus prendre en considération ses offres ultérieu­res de savice.

Le Département de l'Instruction Publiqu·e.

Pour le noël du soldât 1939 Le commandant de l'armée désire qu'à l'occasion de la fête de

Noël chaque soldat en service actif reçoive l~ colis du soldat 1939. . Il tient à ce que chaque colis c.ontienne u n tém oignage d'intérêt

e~ d'affection de la jeunesse scolaive du pays à nos défenseurs.

A cet effet, il adress,e un appel au personnel enseignant lui· de­mandan t de contribuel' à la réalisation de son programme selon les indications al-après.

1. Dan s ch a,qu e claSSE', il ,ser a consacré une h eure sp éci a le r evêtant un car a<Ctèr e so1 8,11 11(:1 pou)' exp osel' a u x enfa n ts l 'importa n ce ,d e la n eutra lité suisse et ,les cha,nges qui en dé coulent. L a 'l1rindpal e d e 'C'&<:;

charg e·s, la p r'ép a r a tion de notre armée et sa vigilanc e au x front ièr eoS en cas d e ,co-nfli t, d evra tout spécia le,ment être :mise en œ.elie,f.

2. Sous 'l ' infl<u e~c e clE:' cet exposé, ·cha qu e écolier et éc01ièr e à ,p ar­tir d e la qua tr ièn'1 e année écrira; indép en da'In men t une ,p eti te l ettl'e d e .Noël oà un s okla t (inconnu) en servi,ce alCtif.

3. L e·s en fan ts d e l a premiè.r e à la troisième ann ée s,colaire exé ­-cu teront ,d an s l p. m ,êm e but .que l e-urs a înés, un 'petit t r avail mwl1ueJ qu e1con~ue ,(d essein, d écoupage de ,papier ) Sll'I' il equ E'J ils écri,ront 011 ,p eindront leur « joyeux Noë1 ».

4. Alfin que les destinata ires (inconnus) puis·sent Ile-ur ré~on(~J.' eJ

toutes ce·s missives d evront contenir ,l e ,nOll'1 d e l' élè,\Te et l 'inch catlOl1 d e la classe. Jpour éviter d eR fr a is , on utiliser a du p élipie-r ordina ire: ével'ltu ell.l e,men t des fe'uilàE'S d e cahi er. '

5. Ces miss ives -seront groupées pail' d asse et exp édiées en colis postau x en fr an chise d e port avec .l'a.dresse : « r:Oë: d u solldat W~9 »,

Se'cr étariat 'centr a,l Ber ne. L' adr esse devra être e.cl'l te dan s -l a mem e lan gu e ·que ,ce,ue d es ,mi ssives ,contE'nues d an s l e ,c·olis. ,Ces Ilettres d e­V<l'ont êtr.e à B ern e le 20 .novembre coura n t éliU 'plus tarel.

6. Le corps enseignwnt es t 'prié d e séledionner dan s chélique bâ­timen.t d 'èco:le Iles trois mei,Llew 'es lettJr'es, de ,l etS< :fa ire l'eco.pi er '1)1' 0-prement ,par l eurs auteurs E·t ,d 'envoyer ·ces deuxièmes eX.8<l~lP,la~r es

s éparément là .la 'm ême ad r esse Ique ci-dessus. Ces l.ettres ,.se1ectlOn­né es lJarti'Cip eront là .un COJ.1C01..lll'S Ih éné.fici ant ,d e 'PrIX dotes par .les soldats.

7. Une -p artitdpation .de -l a jeunesse s!colair'e en fav eur du « -pa ­quet de Noë;] du s ·oldat 1939 » correspond là l' escplfit et au but d e, ,c:ette œ UVTe. ·L e ,cor,ps Einseig nant voudra ,bien la reconul'1ander aux 8':e,~ ~~

et recuei:1lir Jes dons, Inêmes les plus modestes, qui seront ex,pedles par class e au cOlnpte de chè.que post all IU/7017, ,à Bel:ne. '

Les membres du corps enseignant valaisan viennent de recevoir d.l! commandement de l'armée, une circulaire à ce sujet.

, Le Département de l'Instruction publique prie instamment les instHuteurs et les institutrices de vouer toute leur attention - à cette

Page 4: L'Ecole primaire, 15 novembre 1939

initiative et de donner suite le ph~s rapidement possible aux désirs du commandant en chef de notre armée.

Les maUres et les maitresses qui n'auraient pas été atteints par la circulaire voudront bien prendr.e connaissanr,te ci-dessus des ren­seignements utiles sur cet objet, car nous désirons viveililient que tou­tes les classes du canton contribuent à montrer à l'occasion 'de la fête de Noël, aux Idéfenseurs du pays, la chaude affection dont ils sont entourés.

tSiOI1, Je .s nove:mbre 193,g.

Le Chef du Département de l'Instruction publiquè : Cyr. PITTELOUD.

Société suisse des maîtres de Qsmnastique Publication des cours de sports d'hiver.

La S. S. M. G. organise à l'intention du CO'l'pS enseignant 'de la Suisse romande et sous les auspices du Département luilitaire fédéral du 27 au 31 décembre 1939 des cours d'hiver.

Pour les cours suivants, les participants recevront: 5 indelu­nités journalières de fr. 4.80, 4 indemnités de nuit de fr. 3.20 et le remboursement des frais de voyage III cL, trajet le plus direct.

A. Cours de ski et de gymnastique:

A Bl'etaye. - La .parcipation à ces cours est soumise aux conditions suivantes: la demande d'inscription pour être valable doit indiquer la profession, si l'on a l'occasion de donner à ses élè­ves un enseignement régulier du ski et de gynlnastique et à quelles écoles cet enseignement s'adresse. Il faut é.galement indi­quer les cours de ski déjà suivis et le degré .de préparation ,COlume skieur.

On prendra d'abord en co'nsidération les de·mandes des membres du corps enseignant qui remplissent les conditions ci­dessus et n'ont pas encore suivi de cours. Ensuite viendront ceux qui n'ont participé qu'à un seul cours. S'il y a encore de la place, d'autres membres pourront être admis. Les demandes d'inscrip­tion incomplètes ne seront en aucun cas prises en considération.

B. Cours de patinage et de gymnastique:

A Lausanne. - La participation est soumise aux mêmes c~nditions . que rpour les cours de ski. Les participants qui ha­bItent le lIeu du cours ou les environs immédiats ne recev,ront aucune indemnité. , .

Les inscriptions pour tous les cours doivent parvenir jus­qu'au 1er décembre au plus tard à Monsieur P. Jeker,' professeur à Soleure.

Pour tous renseignements complémentaires s'adresser à M. Hubert, maître de gymnastique, Sion.

- 69-

Pour nos enfants Cette année" tl'ap'pel de .la fondation fro Ju'ventute se rfait .plus

,press-ant. Les nécessités se'coui'ues depuis Ip,lus d'un quart d0 siècrle ont soudain g,randi. La mobilisation pl.a·ce l'œuvre devant de nou­ve,ues tâcJ1es. Et quand on a ,choisi de se no'mmer « Pro Juventute», on s'e,st E'ngagé ·par là même là demeurer sur .la brèche, à l'affût de toutes ile·s sQouffraJIllces qui enllpêchent nOB jeunes de s'~panouior', de de­veni.r ,librement ·ceux ,qui reprendront nos devoir·s.

iLa Déclaration de Genève sti:pule que l 'enfant ,doit être le 'pre­miel' ,à re'cevoir des se'cours en te:m·ps de détres'se. Et nO.mbre dE' nos B'Ü'ldats sont 'partis le ·cœur lourd car ils 'laissaient deN'ière eux une ÎemllIle, des enfants sans Jendemain assuré. Le « P,renez soin <de ma 'fel11J11e et de mes ·enfants» de nos manuels d 'histoire sort de la dégende 'pour eintrer dans la vie quotkli0nne. A cet a,pp el, Pro Ju­ventute veut répondre. LeB ,collaÙJ'o.rateurs régi0il1fuux de la fondation ·C'onstituent com:me par .le passé un poste d'~coute au se·in de notre je·unesse. Aidez-Jes de toutes vo·s fOT'ces, de tous vos moyens. Il n 'y a Ipa6 d 'obole inuti.le., si 'mo.deste soit-elile. Songez à .la pite de la VE'uve·.

Voici re·venir les ,cartes et les ti.Tl1ibres. Petites ·cartes de vœux au.x gaies couleurs et cartes de l 'artiste tessinoise Regina Conti. L'un des Iquatre timbres - dont trois ,continuent la série des ,costumE'3 ca11-tonaux - ;ra:p,pell.le ,le souvenir du :général Herzog qui fut .le che'f de notre ar.mée en des heures graves.

BOUI'Ibakis de 1871, inte'T'nés de la derl1ière guerre, nous les avons tOUIS a'ccueil.lis. Notre ,peuple, qui tant de .fois se tourna vere .les m-isèrE's ·de ,l'Europe et du monde Ipour les souJa,ger, ne veut pas TIégl~ger les souffrances .de ·ses enfantB. Que .le soldat défende tran­'qlÜlll81nent notre héritage, ,nos tra'ditions. Les siens ne sont pas ou-b:liés. PL B.

flbonnement à l'Ecole primaire Une institutrice nous conlnlunique que le prix d'abonne­

ment de 9 fr. à l' «Ecole Primaire» est exagéré. Nous SOlumes 'd'accOl,d. Voilà pourquoi pour le moment du moins ce prix reste fixé à 6 fr. conlnle par le passé. Il est d'ailleurs indiqué sur la couverture du journal. Chacun peut s'en rendre cOlupte.

Ce n'est pas -assez d·e ne fai;T'e aUGiJn mal, i1 f.aut faire tout le bien .possible. Fénelon.

Il faut :l'éducation du peuple pour la ·cons·e'rvation de la ,liberté. Carnot.

Un cœur joyeux vit Ilongtemps..

Page 5: L'Ecole primaire, 15 novembre 1939

Lire ... Parler Rediger d 'enseignement actif applicables a' d

es classes à plusieurs degrés.

·par IMgr DEVAUD .

Tra.vaU.K des instituteu.r s V1Orépar<!li~t 1 DI L ' .... e ·e .orevet de capacité.

En application du nouveau Règlelnent concerna t l ' r

d '! B' t l 't' t 1 n exmnen L. tI eve (e ?apaCI e, 'ous -es menlbres du personnel enseianant

ayan encore a passer cet eXaInen avaient à donlle' 0 1 1 1 J h 1 1\1 D ,lune ana yse ce a Jroc , ure e e , gr ~v,aud: ~ Lire, parler, rédiger »,

Cette InnovatIOn a ete la bIenvenue et Il o lU]''''' , l l~ l t t l ' , '" , JI eux sont es

~~nct~~ a s e J l,es canl;lIda~es q~ll Jehcltent le Départenlent de l'Ins-l uc IOn PU) Igue c aVOIr pns cette Inesure est' t .,

t , '1 l " , unan qu un tel l aVal eur est tres uille pour leur formation profes ' II Il

ont accepté, d'ailleurs, d 'autant plus facilenlent ceSItonne'le, s l' r l B t 1 ' , ra VaI que examen cu reve ce capacIte proprelnent eUt a ét', l b coup plus abordable, 1) LeI eue u eau-

Dans leur enseInble, les travau x sont bons ' 1'1 t d' , l ' tt t l l " , s on epasse a en e ces p us OphII1Istes; ceux qui s'imao'inaI'ent t -' f' '1

t l , t't " 0 10p aCI e-Ineu q1,le es lllS 1 uteurs etaIent incaDables de f " , ' , " , . ' , ' , , ~ OUI nu un tra yaII selleux ont ete fOl ces de s avouer vmncus , . Les appréciations des Inspecteurs sont o'énéra1 t t.'

fa 0' J 1 l ' d' ,. J' 0 elllen les d V1\11 ~ : Des,; Ul

ll el ux ecr~t : ,« e VIens de parcourir la brochure

e gI evau c et e travaIl d analyse de cet opuscule l ' d ' l' l par es cInq can IC aIs ce Illon rayon au Brevet de caIJacité (Il ' ,'t d

" t"" ' s agI e ceux qU.I se son presentes a l exalnen du IllOis de J'uin d ' , ,) J SUIS he l t . , . el nlel. e

, " r ulreut: Che con~ aIer que ~es CInq maîtres d'école ont pris au

seIleux a ac e qUI leur fut 11ll}Josée Je n 'Ile'sI't " 1 't 1 -, ' e p as a c ouner a ous,,~ note 1. » Et 1 Inspecteur d 'ajouter: « (X, 'Y Z) ont

apprecle sans grandes restrictions les directives d ',' Mgr Dévaud; (X.- y,) ont fait des distinctions qUI' lonnees

t par

l '1, J ' . l ' ' le son pas tl~I:S c e. PI?P~S, approu;,e, eSpl?t c~e déférence et de respect des lOtIS dPlefilllelhs, pOdur le, lstmgue pedagogue fribourgeois, et la

no e e ranc Ise onnee par les deux autres, »

1) 'Ceux q'l!i, poyr des 'l"aisons 'majeures' a p'p rouvées rcolIl'pétente, 11 aurale-nt p as encore- trams·m·is !leur .tr r '} 'p ar ,l ' a~~orité se imettre en règ,le au ;plus tôt; ,à lC'ause de la mOb.f.' a~.' Gont 'pl'les de été accor,dé, mais non l'exemption .du tra~ai.l. l Isa IOn, un délIai a

Relevons cependant que quelques travaux se font remarquer surtout pai' leur pitepse présentatioll; l'un d'eux porte cette anno­tation de l'Inspecteur « Une vingtaine de fautes d'orthographe .. , d'étourderie, La présentation et l'écriture laissent à désirer, » Souhaitons que lors des prochains travaux il n'y aura pas d'ex­ceptions aux félicitations bien InéTitées que le Départen'1ent de l'Instruction publique pourra adresser aux auteurs de tous les rapports ,

Dans les pages qui suivent, nous ne voulons pas refaire l'a ­nalyse de l 'ouvrage de Mgr Dévaud 2); nous nous proposons de relever certaines appréciations élnises par les lnembres du corps enseignant. Ceux-ci avaient toute liberté pour donner franche­nlent leur avis sur le contenu de la brochure; ils y étaient Inêlne forten'1ent invités, Quelques-uns crurent bon de faire appel à la vertu cardinale de prudence et de se retrancher derrière leur inex­périence' tel ce j eune qui débute ainsi son travail: « Dans une de ses conférences, le Père Hénusse, s'adressant aux jeunes , disait : « Si l'honulle acquiert vers 7 ans l'âge de la raison, il faut bien qu'il attende trente ans pour avoir l'âge du plein discernelnent. » C'est pourquoi, n 'étant encore qu'un tout jeune, n'ayant pas at­teint cet àge, j'ose vous delllander d'être indulgent pour mon tra­vail. » (.M , A.) Si, à l 'exenlple de ce tin'1ide, un trop grand nOlllbre se sont Icontentés de résumer purement et siInplement le li vre de Mgr Dévaud (il est vrai que c'était la seule chose exigée), beau­coup ont confié au papier leurs réflexions p ersonnelles, leur ad-11liration ou leurs craintes, l 'appréciation de leurs premier s es­sais, et parfois aussi leurs résolutions pour l 'avenir. Telle jeune institutrice, prenant le contre-pied de notre instituteur de tout à l'heure, écrit: « Appelée à analyser la brochure de Mgr Dévaud, nous n e voulons pas fournir un 'r ésulné-charpente qui n e pré­senterait pas au point de vue enseignement un intérêt propOl'­tionné à notre effort. Dans « Lire, parler, rédiger », il n 'est pas d 'idées secondaires qui n e ll1éritent d'être relevées: tout doit être lu attentiveluent, pesé, sounlis au choix de notre jugenlent personnel pour son a daptation aux circonstances de notre classe . Nous jugeons donc plus ntil2 pour nous et pour nos autorités sco-1aires d 'examiner avec soin les conseils contenus dans l'ouvrage en question et de les confronteT avec les nécessités de nos écoles, Nous en tirerons des conclusions pratiques p'our notre enseigne­nlent, et, si la chose est permïse, nous élnettrons librement notre appréciation et nos objections à l 'endroit des passages dont nous ne pourrons pas épouser 'les vices, » (M, A,) .

Mgr Dévaud, habitué à entendre porter des jugements sur ses divers ouvrages pédagogiques par le personnel enseignant de

2) Tous les ,memlbres du persbnneil e·ns.e,ignant, ·même ceux qui ont 'déj,à leur brevet de capacité, sont invités ·à se .pro:cürer et à étudie1' 'la ,brochure de ~1lg!f' Dévaud, (FrilboUl~g, Li,brairie de 1'Univer·sité.)

Page 6: L'Ecole primaire, 15 novembre 1939

-72~

son canton, et par celui d'autres cantons suisses et de pays étran­gers, ne sera certainelnent pas offusqué des 'réflexions des ins­tituteurs valaisans; au contraire; c'est pourquoi nous pourrons les confier en toute siulplicité à ces quelques pages. La discussion ne peut qu'éclairer la question, provoquer de nouvelles relnar-' ques, de nouveaux essais; ne serait-ce pas le point de départ d'une correspondance plus intense entre « L'Ecole Primaire» èt les lnembres du COl~ps enseignant? Pour(Tuoi ceux-ci ne COIDnlU­niqueraient-ils pas à leur. Rev.ue )es :résultats de leurs essais pé­dagogiCTues: tous profiteraient ainsi des succès ou des échecs, en. tout cas de dévoumnent de chacun.

J. Lire.

Dans un prenlier paragraphe intitulé « Objectif de l'en seigne­D1ent de la lecture », Mgr Dévaud établit ce principe que « les pé­'dagogues sont aujourd'hui unaninles à proclalne1r que l'objectif d e toutes les leçons de lecture, à l'école prÏInaire, à l'école pri­lnaire supérieure ou nloyenne aussi, n'est pas le perfectionne­n'lent de la lecture collective à haute voix mais celui de la lecture personnelle et silencieuse qui est celle de la vie, celle que nous faisons tous, celle que nos enfants pratiquent d'eux-mênles dès qu'ils sont hors de l'école, qu'ils pratiqueront plus tard pour s'in­former, pour s'instruire, pour se récréer, pour se réconforter et nourrir leur vie intérieure. » (P. 7-8.)

Ce principe est adn'lis par tous les rapporteurs; ceux-ci es­tinlent, con'lme MIgr Dév1aud, qu'à la lecture à haute voix doit se substituer progressivelnent la lecture silencieuse au cours des an­nées scolaires qui s'avancent. NIais conl1ne l'auteur insiste s urtout ~ur la lecture silencieuse - le côté nouveau de la méthode - il a paru à quelques-uns ne pas donner assez d'ÏInportance à la lec­ture à haute ,voix. Une institutrice va jusqu'à lui faire dire: « En classe, ont doit supprilner la lecture expressive qui ne fornle [)as.» Et notre hardie novatrice de nlettre à l'index les Inspec­teurs qui ne ijugent de la force intellectuelle des · élèves et de la valeur pédagogique des lnaîtres que par ce seul nloyen. 3) Mgr Dévaud dit expressénlent que « la lecture collective à haute voix ne saurait être ,abandonnée ni négligée » (page 8). On pourrait peut-être la cultiver plus que ne selnble le souhaiter Mgr Dévaud ; d'où ces 'réflexions ,d'un Inspecteur: « Est-ce que l'auteur accorde assez de telnps à la lecture à haute voix? C'est pourtant un Inoyen de former l'organe, de corriger le faux accent, de vaincre la timi-

3) Pr€'ssentant ,cette 'menruce, un instituteur prend la dé'fense des Inspecteurs; il éorit: « Nos Ins'Pecteurs scalaires Bont assez Ipédago­gues 'pour :ne pas se Icontenter de ,cette manière superficie;Ile de juger Ila vaaeur du .maître, et ·ce,lui-'Ci assezi C'onsciencieux pou.r vilS·er un 'but .et non ramener tout son effort et son tJr'avaiil là o,btenir de bonn€'s notes :lo1's des ü1B'pEIC'tions ,Slcolaires.» (P. F.)

dité »; d'où ces réflexions encore d'instituteurs et surtout d'insti­tutrices (ces .,dernières avaient à se venger d'un coup de griffe bien inoffensif 1 Cf.. page 26) : «Je suis sûre que même avec les grands, il faut encore user de la lecture à haute voix et je ne veux pas croire que dans les classes dirigées par un personnel fémi­nin rien n'est plus faux et plus seriné ,que la lecture expressive scolaire ». (L. L.) - « Nous sommes de l'avis de Mgr Dévaud : l'école pour la vie et de là la lecture pour la ivie; cependant nous ne devons pas oublier que la lecture expressive à haute voix est aussi de toute nécessité pour nos futurs calnpagna'J.'ds et nos ou­vriers... Parmi nos populations valaisannes, Inême les plus nl:o­destes, beaucoup seront appelés tôt ou tard à renlp.lir dans les sociétés des fonctions en vertu desquelles ils devront fréqueln­ment servir leurs concitoyens par des lectures à haute voix (rap­ports, leUres d'autorités, procès-verbaux, etc .. . ) ... Nous concluons donc que tout en cultivant avec soin la lecture silencieuse, per­sonnelle et collective, nous devons faire de grands efforts pour obtenir l'intelligibilité du parler, et cela tant par la lecture que par les causeries et les entretiens. » Je crois que Mgr Dévaud approu­verait volontiers Mlle M. A.

Après avoir parlé de l'objectif de l'enseignelnent de la lecture, le distingué pédagogue fribourgeois expose avec beaucoup de clarté ce qu'il entend par « lecture silencieuse », .laquelle se sub­divise en « lecture collective et silencieuse» et en « lecture per­sonnelle et silencieuse )}.

Et d'abord,la lecture collective et silencieuse. « C'est une lecture collective, parce que tous les élèves lisent

en ,mêIne temps le même texte; c'est une lecture silencieuse, par­ce que chacun lit pour son compte des yeux: .. ~~le se propos: d'exercer les enfants à lire une page ou deux IndIVIduellement, a en absorber la teneur de sens d'une appréhension attentive et réfléchie, Iquoique Inoyennant un contrôle » (page ,:10). Après cette définition, l'auteur expose conlnlent peut s'organIser pra­tiquement ce contrôle aux divers degrés.

Après une étude attentive de la Inéthode, un grand nOI~bre de candidats essayèrent de l'appliquer dans .leur dasse. Les resul­tats furent vraÎlnent encourageants. L'un d'eux écrit: « J'ai eu l'a­vantage d'ex-périmenter les 'procédés de lecture. Au début? les élèves n'y étant pas habitués, j'ai éprouvé quelques déceptlOns . Mais par la suite, Ines élèves ont pris un goût tout nouveau à la lecture, et les fruits que j'en obtiens compensent largement les déceptions du début. » (A. L.) Et voici d'autres témo~gnages: « J'ai pu expérÏInenter cette Inéthode dans ma classe et .le trouve qu'elle réussit très bien. Les enfants l'aiment et se donnent J:eau­coup plus de peine pour essayer de compr~ndre par eux-Ineme~ une expression, un nlot, etc... Ces connaIssances restent ~USSI mieux gravées dans leur mémoire et cela leur donne le gout de

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continuer leür instruction» (E. F.) - «La lecture ,collective et silencieuse favorise l'ordre et la discipline; les élèves sont cons­tanlment occupés et ont beaucoup de plaisir à travailler libre­nlent et dans le plus grand silence. Les lectures excitent leur cu- ' riosité, les intéressent et le :nlaÎtre peut exactelnent se rendre compte de la force de ses élèves, de leur travail et de leurs pro­grès.» (E. M.)

N'attribuons pas, cependant, un pouvoir Inagique à la lecture silencieuse; urie institutrice fait remarquer, ' à juste titre, que sans un grand savoir faire du Inaître, le paresseux saura en tirer pro­fit : « Toujours on doit cOlupter, dit-elle, avec de bons et de nlau­vais élèves. Mênle dans la lecture collective et silencieuse, le pa­resseux échappera dans une certaine nlesure à la volonté du nlaέtre. Interrogé, il lui restera toujours la ressource de dire qu'il n'a pas conlprris tel ou tel passage, de poser sur le début du Inorceau une ou deux questions laissant croire qu'il . a travaillé sérieuse­Inent. Si la vigilance du maître fait défaut, s'il se laisse entraέner, co mIne on est tenté de le faire, à répondre de !préférence aux élèves intelligents qui questionnent beaucoup, le nlauvais écolier aura réussi, COlume toujours , à perdre son temps.» (R. G.) Le lnaître saura se tenir sur ses gardes .

:Mgr Dévaud estinle que cette lecture collective et silencieuse est déjà possible aux deux preiniers degrés. Tel n'est pas l'avis de tous les rapporteurs. Une instituhice écrit: « L'écolière de 9 à 10 ans n'est pas assez préparée pour faire convenablem.ent cette lecture, et j'ai constaté dans Ina petite classe que setiles les élè­ves du 3Ine degré y arrivent.» (Y. M.) Une autre insiste dans le mênle sens: «:Mgr Dévaud dit que cette le,cture peut se ,prati­quer dans tous les cours, 'spéciaieinent aux 2m.e et 3nle deg'rés. Dans Ina classe à trois divisions, je l'ai expérimentée avec le 3nle et le 4Ine degré, nlais avec le 2me degré je l'ai trouvée inlpossi­ble, car ces enfants arrivent de l'école enfantine à 8 ou 9 ans (?), après six nlois de vacances et quelques-uns ont presque totaleinent oublié le Inécanisnle de la lecture, car le livre de lecture a été soigneuseillent retiré et on s'est contenté de parler le patois! Il faut bien trois Iuois pour que la lecture courante Inarche de nou­veau» . (S. L.)

Il va sans dire que chaque 'l11aÎtre doit adapter son enseigne­Inent à son Iuilieu et à la force de ses élèves; ne sous-estimons ce­pendant pas la valeur de nos élèves.

Parmi les divers procédés enlployés pour ·contrôler la lecture collective et silencieuse, le systènle de loterie de billets, chacun présentant une ou deux questions sur le nlorceau de lecture, sem­ble avoir rallié presque tous les suffrages, surtout ceux des élèves. « Le systènle des billets enehante les enfants, déclare une insti­tutrice. J'ai pu l'expériInenter. Il nl'est arrivé une fois ou l'autre de n'avoir pas le teInps de distribuer ces billets avant la fin de la

classe. Je leur disais: « C'est l'heure, nous repre~drons une autre fois . ...:- Oh non! finissons, nous sortirons plus tard, ça· ne f~it rien!» (S. L.r ~vi~enl1nent, cE;la exige un assez gros travail de péparation ·de l~ part du Illaître, du Inoins dans les débuts; aussi quelques-uns hésitent-ils, souscrivant volontiers à cette déclara­tion de P. C.: « Quant aux questionnaires, genre tOlnbola, exi­geant une vingtaine ,de billets pour une leçon de lecturé, on n'ose guère y songer: c'est une préparation possible dans les cantons où l'instituteur n'a à se soucier que de sa classe; Inais chez nous 1. .. » Mlle S. L., citée plus haut, leur répond: « Voilà de l'oc-cupation pour le~ diInanches pluvieux. » (.fi suivré.)

"li' école SUIsse au serVIce du pa~s li

Telle sen1ble avoir été l'idée directrice des InanifestatÏol1s pédagogiques à l'occasion de l'Exposition nationale de Zürich. Deux de ces n1anifestations· étaient permanentes: l'exposition scolaire des établissenlents de tout degré, puis la salle d 'école de l'exposition où se sont succédées des classes de toutes les régions.

C'est aussi dans le cadre de l'exposition qu'a eu lieu la Se­Inaine pédagogique du 8 au 13 juillet. Pourquoi cette asselnblée extraordinaire des maîtres de tout le pays? Ce qui les a réunis , « c'est le sentiment de l'intérêt conunun qui aninle chacun de nous et nous unit à un peuple de frères; c'est encore le respect déInocratique envers la personnalité de chacun et c'est enfin le sentim.ent de la responsabilité que nous impose notre devise : T n pour tous, ' tous pour un. })

A l'ouverture de ces séances suivies par quelques 2600 au­diteurs, ]Ji. Ph. Etter, l'éminent président de la Confédération, a honoré le SénlÎnaire pédagogique d'une allocution dont le titre de cette chronique indique le sujet. Il a parlé en sa qualité de pre­Inier 111agistrat du pays, de chef du départeluent fédéral de l'in­térieur et au non1 de tous les parents. Voici quelques-unes des fortes pensées de cette allocution:

L'école n'est pas de la compétence de la Confédération; elle est ei doU rester une tâche des cantons.

Comme père, je vous renlercie au nOln de tous les pères et Il1ères du pays. .

La première tâche de l'école, c'est' de maintenir, de ,conser­ver et de fortifier le sens de l'autorité.

Sa seconde tâche, c'est de cultiver clans la .ieune génération la volonté de faire son devoir et la conscience de la responsabilité.

Maîtres et maîtresses, lormez les .ieunes qui vous sont con­fiés à la fidélité dans les petites choses. Notre école doit établir des liens entre les confédérés pour qu'ils

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se respectent mutuellement, s'estiment réciproquement et, .ce qui plus est, s'aiment.

Ce que d'autres appellerd tolérance, nous l'appelons le res- . pect suisse du droit et de la liberté, l'amour des confédérés d'au­tres langues, opinions et confessions.

L'école suisse doit l'attacher les jeunes âmes à l'histoire du pays pal' l'intermédiaire de la famille.

Aie foi en ton pays; crois qu'un petit peuple a aussi une mis­sion à accomplir dans la vie des nations.

Nous avons besoin de l'esprit de ·.sacrifice pour le pays. Il faut cultiver cet esprit pour être à la hauteur des exigences aux heures graves de la vie, non seulement en face des réalités pal­pables, mais aussi des réalités spirituelles.

Chez les jeunes, il faut combattre l'égoïsme et cultiver l'es­prit de discipline. Que l'école vive dans une atmosphère de joie et d'affection. NIais gardons-nous d'épargner aux Jeunes l'effort, la vie dure, le sacrifice, le risque et le danger.

Ces paroles jaillirent si spontanément .du :cœur de l'énlinent conférencier qu'elles firent une profonde iInpression.

Les conférences de la Se'lnaine pédagogique eurent lieu dans l'édifice principal de l'Ecole polytechnique fédérale et à l'Uni­versité. La première moitié de la matinée était réservée aux con­férences siuulltanées au choix des auditeurs et suivies de discus­sion, tandis que la seconde nloitié était occupée par les conféren­ces conlmunes.

Au lieu d'énunlérer et d'effleurer les 35 conférences de la semaine pédagogique, il vaut lnieux nous arrêter aux trois prin­cipales dont les sujets ont été traités par des orateurs de nos trois régions linguistiques.

I. L'individu et la communauté.

Cette question a été traitée entre autres ,par 111. l'abbé Em­menegger, professeur à l'Université de Fribourg, qui a exposé la doctrine catholique sociale. Voici une pensée de ce riche exposé :

« L'éducation développe iInmédiatelnent le moi de la 'person­nalité hwnaine. 111ais cet être individuel contient aussi en germe l'être social. Il est impossible d'éduquer l'individu conforméInent à sa nature sans l'éduquer en lnêlne temps en vue de la COlnmu­nauté. Plus l'éducation se développe dans le sens des lois posées pal' le Créateur, et plus l'individu devient libre et maître de lui­même, plus aussi cet individu se développe en coordination avec les autres hommes. »

II. L'idée suisse de l'Etat.

Ce problènle a été développé dans nos trois langues offi­cielles. C'était une joie de découvrir dans cette trilogie le tempé-

rament et ,com'me le genle des éléments linguistiques qui compo­sent la Confédération suisse. Je cite quelques pensées résumées de la conférence de M. le D. J. R. de Salis, professeur à l'école polytechnique fédéral: ' .

« On peut dire et on ne doit pas se lasser de répéter /qu~ l'entité politique, en Suisse, c'est le canton. C'est lui qui remr:lis­sait les fonctions ,de l'Etat et qui avait' la dignité de Répubhque avant que l'Etat fédératif et l'administration fédérale fussent ·n~s.

Des écrivains ont compris, mieux peut-être que beaucoup d' hommes politiques, que la petite patrie, le ,canton, éveille chez le citoyen de chez nous des sentiments d'affection plus vive que la Confédération ...

Il me paraît indispensable que les écoliers puissent dire que la Suisse est une démocratie en trois paliers qui ont nom la cOlllmlzne, le canton et la Confédération.

Sans le respect de la personne humaine, des droits et de la liberté de la personne humaine, la Suisse risquerait de perdre sa raison d'être. »

III. L'économie suisse et l'école.

Faut-il donc alourdir encore le programlne .et troubler l'in­souciance juvénile avec .des soucis économiques? Il s'agit de tout autre chose que d'une spécialisation prématurée, nuisible. J'ex­trais l'idée suivant de l'exposé de lM. le Dl' A. Canard, professeur à l'école polytechnique de Lausanne:

« L'école doit préparer à la vie et développer les aptitudes la­tentes dans chaque petite personnalité. Chez les élèves énlancipés de l'école, les chefs de la vie éconolnique veulent trouver le sens développé de l'observation, un jugement sain et l'esprit de colla-bOI'ation. »

Si j'ai pu un peu insister sur les conférences COlnmunes, j'ai le rearet de devoir pass el' sou silence d'autres réunions plus lno­deste~, plus intiInes, lnais où l'exposé pratique de maîtr~s eX'.péri­nlentés et des échanges d'idées bien vivants ont fournI Inmntes suggestions fécondes, telles que :

L 'âme de l'enfant et de l'école L'enseigne·ment dialogué, L'éducation nationale, Le travail paysan:

« Que delncmde le paysan, la population rurale de l~ part ~e l'école P' Sans doute l'initiation aux éléments du saVOll'. MCllS

l'école doit de plus cultiver chez les jeunes ruraux le sentiment; les dispositions de l'âme et les facultés spirituelles p,our les l'at­tacher au sol, les enraciner dans la terre natale et creer des rel~­tions vivantes qui conservent ClU travail de la campagne des ge­nérations fidèles à la bonne tradition. »

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. Da~s la séance de clôture, NI. H. Valioton:, président ' du Con­seIl nahonal, a prononcé les dernières paroles :

. « Dans nos ,villages, pC~1' les clairs matins d'été, lorsque les abellles chantenr dans les tllieuls, lorsque les lézards courent SUI' les mUI'~, l'on entend, pal' les fenêtres ouvertes de l'école chanta les enfants: L:-s vieux vignerons ~'al'l'êtent et écoutent. n; .songent que: delnmn, l~S ne seront plus la, ll1tLÏS que ces enfants qui chan­t;:lr .aul'ont P~'lS .l~UI; place, dans la vigne, ù la table de famillè, à l ~glzse. Cal' c es,t, a,. 1 ecole "que se fOlpe la chaine des générations. Er. ces c~ants d ;te, les ll1emes depuls des décades; c'est ,Vous qui l,es ensel~nez, c est vous qui" les entonnez ... N'est-ce pas là un emouvanr SYll1bole de votl'e tache envel'S le Pays?

" D~eu vous gal'~le et vous ,.guide dans votl'e mission si difficile ; llWlS Sl gl'ande, qw est de prepal'eZ' les Suisses de demain. ».

Cet!e dernière parole de M. le Président Valloton est en pleine hanuonI~ avec l'idée. directrice de l'Exposition nationale dont le ~aracte~'e con~truchf a ét~ ~Tlaintes fois souligné. Les D'zanifes­tatzo!1s pedagoglques c~e ZUl'lch et la Sellwine pédagogique en pal't~cul~el' onl: voulu tail'e du tl'ovai! constl'uctif,' l'école suisse au. Sel'VlCe du r;CfiJ~. L'atn10sphère chrétienne ·a soufflé quelque­fOIS dans ces reu~IOns; .elle a ~omplèteluent enveloppé les cours de ~a~an~es sl~r,l educ~tlOn natIOnale organisée du 27 au 30 juil-let a l UnnrersIte de Fnbourg. C. G.·

lJ'école ' et la tuberculose . On a dit, on l'a re~i~, et on ne le répètera jaIuais assez aussi

longtelups. que ,les condItIOns resteront inchangées, le Valais est le cantOI~ qUI paye le plus lourd tribut à la tuberculose. Nous n'avons pas l'In~ention aujourd'hui d'en rechetcher les causes et d'indi­qu~l' sur quelles bases il conviendrait d'entreprendre une lutte rah?nn~lle, c,~ntre ce r~doutable fl~au. En ' 1933, la S. V. E. avaIt mIS a 0} etude ce sUjet de haute Importance: « L'école et la t~berculoso »; à ~ette occasion ces diverses questions ont été 101l­

g~e~1ent et Iuaglstra~ement exposées à l'Asselublée générale de SieIle, par notre amI M. Fernand Deslarzes, et les conclusions de sor: rapport ont donné lieu à des discussions intéressantes et nournes.

. Mais qu'en est-il résulté pratiquem.ent? La lutte contre la tUlerculo~e s'est-elle intensifiées depuis lors, et 'le Valais COIl1-n1ence-t-I!" c:a~s ce. d~n1.ai.ne, à. suivre !'exeInple des autres can­tor~s conre?eres qUI 1 avalent SI largen1ent distancé? On peut aUJourd'~uI, heureuselnent, répondre par l'affinnative et il est fort possl?le que le travail de la S. V. E. ait servi de stü;1ulant.

D.eplus q~elques a~n~~s,. grâce. aux efforts con jugés des pOUVOIrS publIcs et de 'llnlhahve pnvée, àes Ligues antitubercu-

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leuses ont été fondées dans tous les districts, et quelques-unes dé­ploient déjà une réjouissante activité. Le service d'infinnière-visi­teuse a été institué; des dispensaires ont été ouverts; les colonies de vacances se sont 111ultipliées; des pavillons antituberculeux furent édifiés; .et bientôt, COlume couronnen1el1Î de l'œuvre, nous aurons notre sanatoriulu cantonal aménagé selon toutes les don-nées de la scienèe et de la technique. .

Ainsi, ,le . dépistage de la lnaladie se fera luéthodiquen1ent par les médecins scolaires, les n1édecins traitants et surtout par les soins diligents des infirn1ières visiteuses; les dispensaires, grâce aux spécialistes qui les dirigent, et aux intallations scientifiques dont ils disposent, donneront de précieuses indications con1plé­n1entaires aux nlédecins traitants , confinueront souvent leur diagnostic et pourront conseiller le placeIl1ent des patients dans les colonies de vacances, da;ls les préventoria, dans les pavillons antituberculeux ou dans le sanatoriuHl. cantonal. En s'y prenant à ten1ps, on arrivera ainsi, grâce à l'éloigneluent du luilieu fan1i­liaI, à elupêcher la contamination, d'autant plus que l'infinuière visiteuse prescrira les Il1esures d'hygiène 'requises et fera l'éduca-tion du tuberculeux et de sa famille.

Mais s'il est un endroit où le dépistage se révèle d'une hu­périeuse nécessité, c'est bien à l'école. Là, dans des locau~ qu} bien souvent manquent non seuleluent de tout confort, maIS ou l'on ne peut réunir les conditions élén1.entaires d'hygiène, vivent « serrés con1me des sardines dans une boîte» - qu'on nouS per­lnette l'expression - des enfants en ,pleine fonuation , à l'orga­nislue insuffisaIllIInent résistant; des enfants qui viennent de tous les milieux et qui respireront pendant .des heures, dans un dan­gereux contact peut-être, un air confiné. C'est là, pour ces pe­tits êtres qu'il s'agit de protéger, qu'une surveillance serrée s'Îln­-pose. Disons-le carrénlent, sans crainte de blesser personne: le systèlne actuel des inspections Iuédicales s'avère cOlnplèteluent insuffisant. C'est bien ce qui a incité certaines n1unicipalités à organiser un service n1édical scolaire conforn1e aux besoin~; et c'est ce que cOHl'prennent aussi les Ligues qui organisent IUalllte-11ant un dépistage judicieux de la maladie.

Dans un district que nous connaissons fort bien, tou~ le,s e!1-fants subissent la réaction à la pon1u1ade Moro. Ceux qUI reag1s­seut positiven1ent sont tuberculisés; on les exanline alors aux Rayons X, après quoi l'on peut déterminer avec sûreté les n~e­sures qu'il convient de prendre à leur égard. 1?ans un autre C!lS­

trict la, Ligue a fait l'acquisition d'un aopparell Rœntgen qu on lransporte dans les différentes comluunes où tous les enfants en âge de scolarité sont « racliosco piés )}.

, Voilà ce que l'on fait pour les élèves. Et pour les maîtres? La situation de ces derniers n'est pas enviable, il faut le recon­l1aître. Obligés eux aussi de vivre dans un n1ilieu antihygi~nique,

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de reste!' des heures durant enfermés dans la classe où rair ne se renouvelle qu'insuffisamment, puis ensuite chez eux, pour ' de f~s­tidieuses corrections et préparations, s'ils ne jouissent pas d'une santé plus que Tobuste ils risquent fort de ne pouvoir résistei.' .ià un tel régime. Et ce sont surtout les jeunes, - car c'est autour .de la vingtième année que la tuberçulose fait le plus de ravages, ~ qui seront le plus fortement atteints. Dans notre carrière qui n'est pas encore très longue, pourtant, combien n'en avons nous pas connus de ces maîtres fa.uchés en pleine activité, . alOl~s que le pays fondait de grands espoirs sur eux ! .

Grâce au travail de dépistage qui s'opère n1aintenant, il faut espérer que le mal se:ra décelé assez tôt pour pennettre aux insti­tuteurs d'abandonner leur classe et pouvoir se soigner à temps. Dès qu'ils ont des doutes sur leur état de santé, les n1elnbres du corps enseignant doivent se faire examiner par leur lnédecin triatant, et s'il le faut, exiger un exmnen radiographique et de laboratoire. Hs ont une obligation n10rale stricte d'agir ainsi: pour eux d'abord, pour leur falnille ensuite et surtout pour la classe qu'ils dirigent. Car un malade qui risque de contaminer tout son entourage, ne peut pas, en conscience, encourir une telle respon­sabilité.

C'est parce qu'elles ont bien compris la responsabilité reCI­proque, l'un envers l'autre, de l'école et de l'instituteur, que les autorités ont détenniné la situation du n1aître tuberculeux. Ainsi, l'art. 6 de la Loi fédérale sur la lutte contré la tuberculose dit ex­pressélnent : « Les n1en1bres du personel enseignant ... qui seront reconnus atteints de tuberculose dangereuse pour autrui seront éloignés de l'école. » Et l'art. 37 de l'ordonnance d 'exécution ajoute: « Si la personne frappée ' par cette mesure tOlnbe dans le besoin (c'est toujours le cas. Réd.) sans qu'il y ait faute de sa part, le canton peut lui accorder, un, secours équitable sans qu'elle puisse être considérée pour cela comnie assistée.

Ce secours, combiIi.é, h~ cas échéant, avec les .prestations d 'uüe caisse de pension, ne peut dépasser, pour le calcul de la subven­tion fédérale, 75 % du traitelnent touché par l'intéressé ·en dernier lieu. »

Mais pour qu'il puisse être n1is au bénéfice de ce traiten1ent, il faut que le membre du corps enseignant ait été examiné par un lnédecin avant son engagelnent. En effet l'art. 38 stipule ceci: « Le droit à la subvention fédérale ton1be si la personne à secourir n 'a pas subi, avant d'être engagée, la visite médicale prescrite à l'article 35 de la présente ordonnance. Toutefois, cette disposi­tion n'est pas applicable aux personnes qui étaient engagées à ti­tre définitif avant l'entrée en 'vigueur de l'ordonnance», donc avant 1930.

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Nous n'ignorons pas que, selon les prescriptions en ,rigueur, les n1aîtres doivent être soumis périodiquement à une' visite n1é­dicale, n1ais nos collègues savent COlnme nous ce que cela signi­fie pratiquelnent. C'est pourquoi nous engageons vivement tous les membres du -corps enseignant qui ne le seraient pas, de se -met­tre 'en règle avec l'ordonnance fédérale. Tant mieux si, par la suite, ils n'ont jan1ais besoin d'en demander l'application. Nous pou­vons assurer d'autre part nos collègues tuberculeux, que les au­torités supérieures ' ne les mettront pas dans l'obligation de re­prendre trop tôt leur tâche.

Car on ne guérit jamais complètement de la tuberculose. En­tendons-nous bien. Le n1alade peut reprendre une très bonne n1i­ne, acquérir toutes les forces qu'il avait perdues, ne plus être un danger pour personne, n1ais les bacilles ne sont pas détrujts; ils restent dans l'org.anisme. Tout autour du point attaqué il se fait une calcification, une barrière, derrière laquel'le le bacille de Koch toujours vivant reste prisonnier. Par suite d'une reprise pré­n1aturée du travail, d'un n1anque d'hy~iène, d'une maladie grave, les gern1es, mOlnentanélnent paralysés dans leur action, peuvent recomn1encer leur dangereuse activité. C'est pourquoi on ne peut exiger de celui qui a été atteint de tuberculose qu'il reprenne Îln­.Jnédiatelnent sa tâche à la tête d 'une -classe où il risquera de re­t~er tous les facteurs qui ont engendré sa n1aladie.

Ces diverses raisons: santé à rétablir, responsabilité assu­lnée, gain assuré, doivent inciter tous les instituteurs qui pour­raient être atteints de tuberculose et qui ont conscience de leur état, à den1ander d'être mis au bénéfice de l'miicle 37 de l'Or-donnance fédérale. Cl . Bérard.

Le travail bien fait Donner à nos élèves le culte du travail bien fait, c'est former

des homll1es éminents dans leur profession.

La conscience professionnelle est défaillante dans tous les milieux.

Les gouvernants s'inquiètent de la crise de production qui en résulte. Les gouvernés s'étonnent de la montée des prix. Le Inécontentelnent devient général.

Crise de conscience, dit-on ; certes, lnai 15 pour l'unique rai­son que la morale évangélique, trop peu connue ou dédaignée, no dirige plus r activité des homn1es. Il appartient aux éduca­teurs chrétiens d'en iInprégner tout leur enseignement.

Pratiquement, que pourra faire l'instituteur? Celui-ci se trouve devant une tâche aussi ardue que délicate. Il doit en effet

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fOrIner une faculté singulièrelnent conlplexe et nl0uvante: la ·conscience de l'enfant. Bien vite il s'aperçoit que cette conscience, ,affinée par ses conseils et la grâce divine, est capable de s'obscui'­cÏT brusquenlent, et de rendre vains plusieurs nlois d'éducation.

Travail de Pénélope qui décourage les bonnes volontés.

Aussi 'l'appellerai-je ici la nécessité de la vertu de patience. C'est eHe qui pennettra à l 'éducateur d'attendre les résultats trop tardifs à son gré, de ne pas devancer l 'heure d'une fornlation toujours lente et sujette à des accidents, de faire confiance dans le travail divin qui s'opère conjointement au sien, de reCOlnlnen­cel' enfin inlassablement, en dépit des échecs souvent plus appa­l'en ts que réels.

Bien décidé à poursuivre son effort coûte que coûte, l'insti­tuteur va, dans sa classe, travailler à la fOrInation de la conscien­ce, à inculquer à l 'élève le goût du travail soigneusenlent accom­pli.

Donne-t-il un exercice d'écriture? Il veut que la page du cahier soit propre, que les caractères soient réguliers, bien ali ­gnés, lisibles et qu'aucune tache n e vienne maculer la page. Il insistera sur la propreté et la lisibilité et fera reconl1nencer le devoir de l'élève néglige,nt. Le nlodèle qu'il exécutera lui-n1.ême au tableau noir ne donnera lieu à aucune critique.

Dicte-t-il des opérations d'arithlnétique? Il exigera la posi­tion claire des chiffres, il expliquera les raisons des erreurs conl­n1.ises et réclamera de tous ses élèves l'effort d'attention et d'intel­ligence, n'hésitant pas à revenir sur ses explications.

Dans l'ens~ignenlent de chaque science il réclaInera de ses élèves la perfection. Jour après jour, insensiblement, il les fOrInera à l 'accOlnplissen1.ent exact de leurs devoirs d'état.

Cependant son œuvre d'éducation risque d'être stérile s' il ne cherche pas à collal)Orer avec la f an1.ille.

Hélas! reconnaissons de suite la carence trop fréquente des parents dans une collaboration si désirée et si nécessaire! Bien pis, trop souvent la forn1.ation de la conscience de l'enfant est contrecarrée par l'action d 'un père qui se vante « d'en faire tou­jours assez pour ce qu'il est payé», d'une lnère toute heureuse d'annoncer que la COl1lnlerçante s'est trOlnpée dans la pesée de la Inarchandise et qu'elle a ainsi bénéficié de quelques francs, etc.

L'enfant constatera bien vite la contradiction des enseigne­l11.ents. Le doute s'insinuera en lui. Le nlaître nl'a dit ceci. .. Papa affirme cela. Qui a raison ? où est le devoir ? et voilà une cons­cience qui s'obscurcira peut-être, en dépit de vos enseignenlents et de vos exelnples.

Devant ces faits navrants, ne proclamez pas votre impuis­sance. Sachez persévérer et j'ajouterai: prier. Votre œuvre bat-

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tue en brèche, lnenacée de ruine, recevra alors l'appui. divin: Que de "Consciences délicates, que d'ânles généreuses n'ont-elles pas fait- le bonheur et la gloire de l'Eglise alors que leur .n1.ilieu ·fa­lnilia ne les prédisposait nullenlent à cette perfection! Le' travail persévérant et hmnble et la ql~oticlielme prière d'un maître chré­tien ont réalisé ces miracles de la Grâce.

Naturellenlent, à son clésir de former des consciences, celui-ci joindra son exelnple.

Les corrections des cahiers seront pTécises et rédigées claire­ment. La préparation de sa classe ne .sera ni négligée) ni faite pa-. resseusement dans llne revue d'enseignell1ent, Tout sera accOlnph avec ponctualité, nléthode et" intelligenee.

Alors, lnalgré les obstacles is~us soit de la nature Inême du sujet, soit de l 'innetion ou de la mauvaise volonté des parents, le maître chrétien, obstiné ,à sa t âche, se souvenant que l'ensei­gnelnellt prim.aire est un enseignclnent de base. qui prépare. di­rectenlent à la vie, fonne chez l'élève cette conSCIence professlOn­neUe qui n'est que la conscience lllorale illuminant sa vie d 'éco­lier, deillain sa vie d 'honnne et en dirigeant l 'aetivité vers son hut suprênle, Dieu. M. HCl1nagOll.

Instructions ministérielles (france) du 2«D septembre 1938.

Nous publions ci-dessous - en partie du 111oins, les instruc­tions 111Înistérielles concernant l'enseigneIllent de la langue fTan­çaise; le personnel enseignant pourra en tirer d'utiles indications.

Réda.ction et El~cution Les résultats ,de ,l'enseignement de la com'position f'rançaise à

,l'école prhnaï.re sont assez décevants. Cependant, les maîtres sont dévou és et co,mpétents, et on les voit s'ingénier dE' leur mieux à en­rï.Cihir et là assouplh' les moyens d'ex,pression de -leurs élèves. Il faut donc se d,emander quel est Je but des exercices de rédélJction, et quels sont les procédés le.3 mei1Jle'urs pour ,l'atte'ind,re.

Certains ,maîüe'3 voudrai ent que les E'IlJfants 'fi ssent p.reuve ,de ,cel'­taines qualités ,perso,nnerlles ,dans la pensée et dans la fmIDe; il s sont con lents quand Hg trouvent dans un devo.i,r « un joli passage)} où l'au­teur semble mani,f.ester une certaine fine"'se dans 1'obself'Vation des choses, ,de lIa fraî,cheur dans ,le sentÏ'ment, et que,lquE' originalité ,dans .l'expression. Et sans doute i.l faut encour ager et pousser Iles élèv~s ,particulièrement doués, et ,qui sont capable.3 de ces trouvailles. ,~I.alS il n 'est ni possible, ni souhaitaib.le que les exe-rcices de 'cOlnposltlon française à l'école primaire soient -Qol"ganisés E'n. vue de ,ces résultats

amlbiti eux. D·abord un tel idéa.l ,dépasse de beaucoup ce qu'on Ipeut attendre

de la }JIIU 'P~!lt des en.fants . Dans une cl asse, ce ,n'est pas ,à deux ou traie élèves seulement qu'il faut penser: ,c'est aux trente ou quarante

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élè~es de"'là ,elasse. Dans notre enseignement .du premier degJf'é, ,'CE' s'Ont ' sur,tout Iles résultats d'ense·mohle qui i.mportent. La réalité s'collaire :seule peut pous montrer ce qu'on ·peut et ce qu'on ne ,peut pas de­:'mande,r en composition française à ,la; moyenne .des élèves .de onze là -douze ans, et c'est d'alprès cette réa.lité qu'il faut fixer le but, définir ·IlE·S méthodes, ·choish· les pro'cédés.

Au reste, ,ce dont nos ,élèves auront besoi,n dans ,la vie 'pratique·, ·c'est avant tout de voir Iles ,choses telles ,qu'eliles sont, donc de ,savoir observer avec méthode; ils auront besoin d'avoir du 'hon ·sens, .de pen­·sel' oc.lairement et .de raisonne'r juste; et ,la langue qui :leur sera. né· cessaiore pst non :pas une langue subtile" ,propre 'à rendre les nuances du sentiment, ,mais une langue précise, ,c'apahle cl'exp~l'iÜller les ,ca, Tactères objectifs des ,choses. o,n doit donc lIeur &pprendre là exprimer ,Jeurs sentiments ou leurs 'raisonements dans une Ilangue sin'1p1e, dé­pouillée de tout orneme'nt .de mauvais goût; i,l faut qu'ils sachent écrire avec correction et trouver le'3 mots propres ,pour exprimer leur pensée; idéa1 modeste en apparence, mais en réa:lité diffi.cile à attein­-dre.

C'est pour'quoi Ile programme reco,mmande d'abord, au cours ' su­périeur -premièJf'e année, des exe,pcices ,s1mples emp,runtés à la vie rée.lleet ,à Il'activité s,colaire; Ipuis, dans le ,c'ours supérieur deuxièmE année,des récits, des .lettres, dans ,lesquels -l'élève exprime ce qu'il voit, sent ou imaJgi,ne; e-nfin pour l'année de Ifin d'études ·primaires, des sujets de ·caractère tout pratique, la relation .d'événements .de la vie quotidienne, ,des (' rappa.rts}) sur un ac'CidE'llt ... etc.

Le pT'ogramme du cours su.périeur pre'mière année Iprévoit aussi ,des sujets d 'o<]}servation ou d'ima.gination ,propres à émouvoir la ,sen­sibilité ,de l'enfant. Dans ,ces sujets, on laissera sane .doute à l'enfant unE! certaine liberté ,pour -créer, invente]', en combinant des images. M,ais on Iles utilisera autSsi ,pour diriger, ,discip,liner l'i,magination. On ·dit qUE·J.quelfois que l 'enfant est observateur; on aime à vanter auss~ la: richesse et ,la :vigueur de son imagination. ,Mais iles maîtr'es qui s'en rapportent ,à ,leur expérience, au 'lie·u d'a,c1ce.pter des conveption~ -pédrugogiques, savent 'bien que la Iplupart des enfa.nts ne sont capable'3 que d'observations dispersées, et que Iles 'constructions de l 'imagina­tion enfa.ntin€' sont le plus souvent incohérentes et va'gues. La sensi­bilité des e11lfaJnts est vive; mais eNe e,st faite d'émotions tSimples, le plus souvent liées à ,la vie physio,logique. C'est d'albor.d en élargitS,sant Jeur eXlpérience qu'on développeil'a le'ur imagination et qu'on l'e111.­.pêclhera de se perdre dans l'illutS-ion et Ile rêve; ,c'est seule,ment par ,le pro.grès de la connaissance et de la réf,Jexion .que ,la sensilbllité -aoquer­ra une certaine 'finesse €·t la richesse 'psycho.logique qui .lui manque.

Il faut donc, dans ,l'enseignement .de la 'c'o'mposition f.rançaise surtout, se .gal'der de méconnaîuroe la réalité scollaire, et dirig er J'ei­fort des enÏants dans le se·ns 'pratique, ,le seul où cet ef,fort. peut être fécond.

Dans la réda,ction, oncomme-nce par une idée ·d'ensemJJle du su­jet; ,c'mt en ,cheT,chant ,à se 'preCIser que l 'idée se divise, s'analyse: et trouve par ,là-même son expression. (A suivre.)

~ .~ i PARTIE PRATJIQUE . ~ ~~~~~

LANGUE fRANÇAISE Première semaine.

Centre d'intérêt : LA CHASSE 1. RECITATION

1. Matin de chasse

Dans le pré, qui vers l'eau dévale, Un lapin sauvage détale ... Mais l'hOlnme, déjà réveillé, Glisse, armé, vers le bois mouillé ... Déchirant le silence mauve, Un GOUp part. Une boule fauve Route et tOlnbe ... Et dans le matin. Meurt un petit cœur de lapin. J .. Nlarvig ,

2. La bic.'he qui pIeute ...

La biche braine au clair de lune Et pleure à se fondre les yeux: Son petit faon délicieux A disparu dans la nuit brune.

Pour raconter son infortune, A la forêt de ses . aïeux, La biche brame au clair de lune Et pleure à se fondre les yeux.

lVIais aucune réponse, aucune, Et ses longs appels anxieux! Et le coup tendu vers les cieux, Folle d'amour et de rancune, La biche pleure au clair de lune. l\t/aurice Rollinat.

II. VOCABULAIRE Noms. - La chasse, un chasseur, un chien, un fusil , une

cartouche, de la poudre, une balle, des plombs, une carabine; gi­bier à poil: lièvre, lapin, sanglier, cerf, daim, chevreuil, cha­lllOis, bouquetin, renard, écureuil, martre, loutre, fouine, mar­motte; gibier à plumes: perdrix, caille, faisan, alouette, bécasse; chasse cl courre, à cheval, à l'affût, au miroir, au vol.

Le chasseur porte un costume de chasse, des jaIl1bièl'es; des guêtres, une cartouchièI'e, une gourde contenant de la boisson) vin, café .. . , un carnier, un cor, un sifflet.

Pern1Ïs Ide chasse, braconniers, gendarmes, gardes-chasse . ildjeciifs. - Le chasseur est fort, hardi, courageux, habile~

odroil, bon tireur, entreprenant, infatigable, maladroit, l11alheu-

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l'eux, équipé, guêtré. Le gibier utile, nuisible, destructeur, l'are} faisandé, frais. Le lièvre roux, 10ngeur, coureur, peureux, rapide

·à: la course. Le lapin gris et blanc, tiJnide, le cerf gracieux, défi.-cat, sauvétge... Le Îusil bâllant, long, lourd, neuf, cm"cien, bon. Une n1arche lente, vive, hâtive, précipitée.

Verbes . - Chasser, viser, presser sur la détente, tirer, partir, atteinclz'e, fuir, manquer, blesser, tuer; .s'envoler, l'apporter, équ.i­pel', nettoyer, ranger, charger, suspendre, surprendre, attraper, creuser, appeler, siffler; sonner du cor, plwner, dépouiller, glisser, poursuivre, sauver, détiuire, partagez;, s'abattre, flairer, lancer, s'enfoncer, se précipiter, saisir, disparaître, filer , avancer, se per­cire, haleter.

III. ORTHOGRAPHE

Préparation: 1) Lecture du texte par le lnaître. - 2) Idée générale du lnorceau; situer l'action s'il y a lieu. - 3) Explica­tions : a) des mots; b) des idées; c) des règles de granllnaire qui se rencontrent dans le texte.

1. Ln chasse. Une fois, je partis avec lnon père pour la chasse. C'était la

veille de la Sah1t-Pierre. A cette époque de l'année, les jeunes perdrix sont encore petites; n10n père ne voulait pas les tirer, il entra dans un bois sur .la lin1Ïte d'un champ de seigle où il trou-vait toujours des cailles... Y. Tourgueneff.

2. Un cha.sseur. Crotté de boue, ou trelupé de sueur, François à la chasse

n 'a jan1ais ni chaud ni froid. L'une après l'autre, il tire de sa carnassière tantôt un lièvre, tantôt une grive, pour qu'au bout de leurs pattes je les soupèse. Il raconte, il n1in1e. Les chaises de­viennent des buissons, il reCOlunlence son affùt, derrière la tab'le; il épaule, son chien attend que le coup parte. l l. Baillon.

3. Le premier coup de feu.

Oh! ce premier coup .de feu ei1 forêt , ce coup de feu qui trouait les feuilles comme une grêle d' avril et rn.arquait les écor­ces, jaInais je ne l'oublierai. Un lapin détala au travaers 'en arra­chant des touffes d'herbes avec se::; griffes tendues. Un écureuil dégringola d'un châtaignier du ichemin en faisant tom.ber des châtaignes encore vertes. Il y eut deux ou trois vols lourds de gros faisans et un tUlllulte dans les branches basses, 'les feuilles sèches, au vent de ce coup de fusil qui agita, réveilla, effraya tout ce qui vivait ;dans le bois. A. Daudet.

4. Un coup ·de fusil. Trois heures durant, j'avais en vain battu les buissons et je

111e disposais à reprendre le chemin de la ll1aison quand un (ma­gnifique coq de bruyère se leva à quelques pas devant moi. Je tirai. L'oiseau, atteint sous l'aile, plongea au ras de l'herbe, re­bondit, et, s'efforçant de gagner l'altitude des frondaisons, tour­noya et s'abattit.

--- -.87 _ ..

Je me précipitai sous le couvert. J'entendis bientôt des glous­sements éperdus, des palpitations d'ailes: le coq se débattait sous les pattes de mon chien. Je ramassai l'oiseau et l'enfermai dans 111a · gibecière. Toul'gueneff·

5. L'affût.

L'affùt, pour n10i, c'est l' heul'e qui tombe, la hln1ière din1i­nuée, réfugiée dans l'eau, les étangs qui luisent, iPolissant jus­qu'au ton de l'argent fin la teinte ' grise du ciel assombri. J'aÎlne cette odeul' d'eau, ce frôlen1elll n1ystérieux des insectes dans les roseaux, ce petit n1urn1ure des longues feuilles qui frissonnent. De tmnps en tell1ps, une note triste passe et roule dans le cie} con1lne un ronflell1ent de conque n1arine. C'est le butor qui plon­ge au fond de l 'eau son bec Îlnn1ense d'oiseau-pêcheur et souffle ... rrrouououe! Des vols de grues filent sur ma tête. \J'entends le froissen~ent des plun1es, l 'ébouriffem.ent du duvet dans l'air vif, et jusqu'au ·craquell1ent de la petite arn1ature sunnenée. Puis, plus rien, la nuit profonde avec un peu de jour resté sur l'eau.

A. Daudet Lettres de n10n 1110ulin.

Exercices d'application

1) Raisonner les accords s'il y a lieu. 2) Indiquer i1.a fonction de certains Inots. 3) Attirer l'attention sur l'orthographe d'usage: sur les homonymes, les synonynles, les famines de n10ts. 4) Per­nnItations diverses. 5) Ana'lyse logique et gralnll1aticale. 6) Con­jugaison. 7) In1itation de phrases. 8) Rédaction en rapport avec 19. dictée.

IV, COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

1) Faire entrer les n10ts du vocabulaire dans des phrases. 2) Faire conjuguer quelques verbes du vocabulaire. 3) ~aire grouper quelques phrases dans un ordre logique

afin d 'obtenir un paragraphe. 4) Rédactions: 1. Un lièvre raconte à ses enfants l 'ouverture de la chasse

de l'an .passé, et les invite à être prudents pendant les journées qu'ils vont avoir à vivre. Faites-le parler.

II. Le dépal't du chasseur . - Son1n1aire. - a. Le chasseur; vêten1ents, équipeluent, déll1arche, physiononlie. - h. Son chien: attitudes, actions . - c. SentÎlnents, espoirs.

III. Le chasseur à l'affût IV. Décrivez le départ et le retour du chasseur et de son

chien en insistant sur- la différence d'allure, d'entrain, d'hu-n1eur au départ et au retour. .

V. Le chasseul' bredouille. - Racontez l'histoire d'un chas­seur qui, pour ne pas revenir bredouille, achète un lièvre et veut faire croire que c'est lui qui l'a tué.

Livre de Lecture: No 58 et 82.

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Deuxième semaine.

Centre d'intérêt: LES ANIMAUX SAUVAGES

1. RECITATION

1. Les petits loups.

Tro.is petits !loups dans un ,grand ibois (CE'st un conte de ,ma grand"mère), Virent .passe'!', av.ec. son :pèi'e, Un ,petit Igarçon, une fois.

Le ,premier loup dit: QU'LI est J'ose ! Le second dit: Qu'il eost blanc! ILe ul"oisième dit .une Ichose Que je ·ne redis qu'en tremblant... n vou:lait mangea.' l'enfant rose., Le petit enfant J'ose et ,blanc!

Void dono -les vrais rlauveteaux AJ1lang€'ant au vent leurs ,museaux, Flairant, taurnant, faisant la ,guette, Arrivés là la n'laisannette. :Le ,père entea1d marcher en'car ... Qui ·peut venir là ,pareille heure?

Trais petits chiens, dit-an. D'abard, Paul' égayeœ ,l'enfant .s 'il :pleure, Et paul' le ~)ien -lécher s'il do.rt. Mais ils ne vanlaient autre chase Que 'craquer ,l'enfant blanc et Tase.

Le premiE'r ,laup Igratte au valet" Qui ne s'auvre d'au,cune >sarte. Le secand, en ,g,rattant la parte, Reçut un ,caup de ·pistailet. Le trai,sième .fut ,pris au Ipiège Que rIa ,nuit il ne vayaitpas, Tant il était cauveTt de neige. Un seul ,put .fuir 'ce mauvais pas,

- La lauve est ma,rte de ·misère ... Ajautait aussi ma 8'lf'and'.mèr,e.

2. La mort de l'aigle.

Quand l'ai,g,le a dépassé les neiges éternEllles,

A. de ChâtiLlan.

A sa vaste envel~gure il veut ohercher ,p,lus d'air Et le .salleil plus 'proche en un azur 'Plus lCilair Paul' échauffer l'éc.lat de se,s marnes prune.11es.

11 s'enlève. Il aS'Pire un tauent d'étinceliles. Taujaur·s plus haut, enflant son val tranqu111e et fier, J,l ,mante ve-r l'a~r'age aù l'attke l'éclair; ·Mais la faudre d 'un caup a rompu SE'S deux ailes.

Avec un cri sinistre" i.l taurnaie, emparté Par la trambe, et, oris'pé, buvant d'un trait sublime ILa .flari1lIl1e éparse, H plange au fulgurant abîme.

Heureux ,qui ·paur la Glaire au ipaur lIa Liberté, Dans Jl'ar,gueil de ,la farce et dans ·l'orgue'ili du lY'êve, IMeurt ainsi, d'une mart éblauissante et brève.

J.-M. de Heredia. Sannets et tPaèmes.

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II VOCABULAIRE

1. Les l1oms. ~ La faune de la jungle.' le lion, le' juguar, l'hyène, 'l'éléphant, l'hippopotan~e, le rhinocéros, le gorille, le tigre, le léopard, le crocodile, l'aligator, l'ours. - L'aigle, le vau­tour, le condor. '- La retraite du loup, la bauge du sanglier, le repaire du lion, l'aire de l'aigle.

2. Le,s adjectifs. -, Le lion majestueux et cruel; le tigre à la robe rayee, aux griffes acérées et puissantes, à la démarche sou­ple et féline, est féroce et sanguinaire; l'éléphant massif et ro­buste; le condor solitaire.

3. Les verbes. - Le renard étrangle les poules et ravage les poulaillers; les loups el'reni' en bandes à travers bois; la fouine se glisse sournoisenlent dans les nids et dévore les œufs, le lion se repaît de la chair de ses victimes; l'hyène ricane et se nourrit de cadavres ; l'aigle s'enlève à des hauteurs inaccessibles. On tra­que les fauves, on organise des battues pour les exterminer ou 'les capturer vivants; parfois on les apprivoise.

III. ORTHOGRAPHE

COInIne au centre d'intérêt précédent.

1. L'ours.

L 'ours est une hête grave, curieuse à voir dans sa houppe­lande grisltrc ou jaunâtre de poils feutrés .. , Il aime à vivre seul. Les arbres creux lui fournissent une maison toute prête ; comme ce sont souvent des hêtres ou des chêùes, il y trouve à la fois le vivre et le couvert. Pour le chasser on s'embu~que et on le tire au passage. Taine.

2. Les chasses des anim,aux.

J'aimais ù' observer ce qui se passait autour de Il1oi, à con, naître les nlœurs des bêtes et des oiseaux. J'épiais le hérisson chassant les serpents; l'écureuil à la recherche de la faîne; le renard glapissant sur une voie de lièvre; la belette et la fouine surprenant les couveuses dans le nid; les loups rôdeurs sortant de leur fort à l'heure où se lèvent les étoiles, et rentrant le 1natin après avoir mangé quelque chien resté dehors autour d'un village.

~ug. Le Roy.

3. Le sanglier.

La fainl chassait Rudânier hors de la forêt. Il avait longtenlps vécu de glands dans une futaie voisine de sa bauge; ,mais les derniers glands avaient disparu. Aussi, Rudânier, lorsque la nuit tonlbait, allait-il dans la plaine, parmi les cultures des homlnes. De son groin robuste aux fortes défenses, ' il labourait le sol, dé­terrait -racines et tubercules. Plusieurs fois des homlnes se mi-

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rent à l'affût pour le tuer; mais 1 il les éventait toujours, et les coups . de fusil qu'on lui tir.ait ,de très loin ne lui faisaient pas grand nla!. Ernest Pél'oclwn.

4. A . l'affût, la nuit.

Les rayures du tigre étaient en argent m.at, bordées de noir. Sa queue avait l'air d'un serpent qui aurait été aussi un évenn­tai!. Je voyais dans la rivière l'Îl11age renversée et déform.ée de 'la bête ... Que se passe-t-il dans l'esprit de la créature ,sanguinaire dont je voyais les bizarres yeux phosphorescents, sans expression, sans flanln'le, démesuréulent ouverts et fixés sur 1110i ? ... Brus­quement, le tigre se détourna de n'loi.. Il respir.a encore avec force. Un grand coup de son éventail blanc et noir qui nle senlbla dé­placer l'ahl'losphère jusqu'à la lune et jusqu'aux froides éto~le~: et le roi solitaire aux pas feutrés rentra dans le royaunle tene-breux. des arbres. D'après 111. M·agre.

5. Le l'enard.

Le renard ' possède des sens d 'une finesse extrênle. La chute d'une feuille ébranle son oreille pointue, anÎlnée

de frémissem.ents continuels, ouve1~te il toutes les vibr·ations aé­riennes. Il ne confond jan'lais les bruits, voix d'hOlul11e, cri de bête, l'laneur des choses ou du vent; il n'erre .laInais, sur ~e point d'où ils arrivent; il les entend ft une distance énorme. Il penche la tête et devine.

Son nez est aussi subtil que son oreille. Marchant toujours dans le vent l'émanation la plus fugitive l 'Îlupressionne. Il per­çoit un nl0nde d'odeurs révélatrices dans un souffle; le nloindre vestige reste Îl11prégné pour 'lui d'une senteur vivante.

Ses yeux ardents et inquits, mobiles, dilatés, con'ln'le si des in'lages lointaines les muplissaient, ont la pron'lptitude et l'éten­due, l'infaillibilité de ceux de l'aigle. .

C'est un spectacle frappant d'assister au départ d'un renard pour la chasse. Levé sur un point .cuh~'linant, dissin'lulé dan~ l~n fourré qu'il dépasse du front seul, Il faIt le tour du pays de 1 œIl, du nez et de l'oreille. Il écoute, il scrute, il renifle l'espace. Il hlll11e l'air par saccades pour l'aspirer profondén'lent, il fern'le et rouvre les paupières pour aiguiser sa vue, il avance la tête afin de capter les sons épars. Il se dresse, en \découvrant des dents acé­rées et bondit en avant com.n'le sur un signe attendu.

, Jean de Pesquidoux.

Exercices d'application

Connne au centre d'intérêt précédent.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction.

COl11111e au centre d'intérêt précédent sous chiffres 1-2-3. 4) Rédactions: 1. Description d'un anin'lal sauvage que vous

avec vu ou dont 011 vous a lnontré la gravure. 2. Visite d'une iné­nag~rie. 3. Racontez à votre façon la fable: Le loup et l'agneau, Le h~n. et le rat. 4 .. E~'l vous aidant de votre livre de .lecture (No 43), faItes la descnphon du lion . .

Livre de lecture: No 18-39-45-58-237.

HISTOIRE

L'esclavage antique

Aux plus glorieuses époques de l'histoire des Grecs et des ROl11ains, la grande 111ajorité des hOnl11'leS en Grèce et à Rome étaient des esclaves dont la condition ét~it c0111parable à cell~ de nos animaux. dOl11estiques.

L)esclavage antique. -- Tous les peuples de l' antiquité con­nurent l'esclavage. Les esclaves à Rmue conune en Grèce for­In~ien: ~a grande. lnajol'ité : il n'y avait pas d'holl'ln'le si pauvre qlU 11. eut au 1110111.S un esclave, les riches en possédaient une troupe. A ROIne, sous l'Elnpire les citoyens riches en avaient de 10 à 20,000. Tons les prisonniers de guerre, tous les habitants ?'une ville prise appartiennent au vai~'lqueur : s 'il ne les tue pas , Il les vend aux 111archands d'esclaves ou les met aux enchères. Les enfants qui naîtront d'une fel1'lnle esclave seront esclaves C0l11lme leur 111. ère.

A. quoi l'esclave est elTIployé. - A la ville, les seio'n eurs l'O-. . . "" ~ m.mns aUllaIent.a s entourer d une foule de serviteurs, tous escla-ves, qui tenaient les en'lplois les plus divers: ceux de la garde­robe, ceux du lll.obilier, de l'argenterie et des objets d'art, la trou­pe des cuisines, les baigneurs, le luaître d'hôtel et ses aides, les porteurs de litières, les ,cochers et les palefreniers , les secrétaires. les lecteurs, les nlédedns, les acteurs, les 111usiciens ...

A la ca1upagne, tout grand domaine est cultivé par une bande d'esclaves, et un intendant, esclave lui-même, les sur­veil'le.

Traitement des esclaves. - Il y a des 1naîtres éclairés et hu-111.ains COIllme Cicéron, qui nourrissent bien leurs esclaves, cau­sent avec eux, parfois les font asseoir à leur table, qui leur lais­sent une fanülle et une petite fortune (le pécule). Mais il y en a, au contraire, qui punissent crueHel11ent les leurs et les font pé­rir par caprice, tel c~ Pollion, affranchi d'Auguste, qui les fai­sait jeter dans un vivier pour servir de pâture à ses n'lluènes. Le philosophe Epictète, qui était esclave, avait eu la jambe. cassée

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pat son maître. Au premier siècle après Jésus-Christ, quand un maître était assassiné dans sa maison, tous ses esclaves ' étaient nlÎs à mort...

L'ergastule et le moulin. - Les esclaves qui ont déplu sont .enfenllés la nuit dans l'ergastule, prison souterriaine à fenêtres étroites, assez hautes pour qu'on n'y puisse atteindre avec la rn.ain. Le jour, on les envoie tr'availler, attachés avec de lourdes chaînes en fer. Un autre bagne, c'est le nloulin à grain tourné par les esclaves, car les anciens n'avaient pas de nloulin méoanique. « Là, dit Plaute, retentissent le bruit des fouets et le cliquetis ·des chaînes. })

Les révoltes. - La plupart des esclaves, sounlÎs à un tel ré­gime, devenaient !âches et sournois, prêts à toute action servile ou basse, ayant perdu tout sentÎlnent de l'honneur. Quelques-uns devenaient sombres et farouches: les plus énergiques se suici­daient. A plusieurs reprises éclatèrent des révoltes. La plus ter­tible conduite par Spartacus fut finalenlent domptée ,par un mas­sacre général. Et pourtant ROIne ne repoussait pas systénlatique­ment tous ses esclaves, comm.e le faisaient les cités gr-ecques: l'esclave affranchi y devenait aussitôt citoyen.

Mais c'est à l'Eglise que revient le Inérite d'avoir aboli l'es­clavage et proclanlé le droit de tout homnle à être libre.

LEÇ'-'N DE CH~SES

Le chat: type des carnivores.

. Matériel. - Squelette de chat, dessins représentant un chat, tête de chat, un chat vivant.

Sa forme extérieure. - Remarquons: 10 Sa fourrure douce et épaisse. Elle le protège contre le froid, nlais aussi contre les 'coups, les déchirures des buissons ou les nl0rsures de ses ennemis.

20 Sa forme agile et souple due à sa colonne vertébpa~e allon­gée et flexible (il fait le g'ros dos) ·et à ses pattes puissantes qui ont une articulation fléchissante de plus que nos jambes. Il mar­'che en effet sur ses doigts. (Montrer que le talon du chat est à plusieurs centimètres au-dessus du sol). Aussi il peut bondir et, en cas de chute, il se retourne et retom,be facilement sùr ses 'pattes.

Le chat est un excellent chasseur. - Le chat sauvage· mange uniquement · des animaux vivants qu'il ·chasse surtout la nuit. C'est un caI'nivore.

~ .93~

Le cha .... t dOInestique partage notre nourriture, Inais il a gardé', de ses ancetres sauvages le goût de la viande et l'habileté à IŒ chasse.

Le voilà pr~s ?U feu, accroupi, immobile, les yeux fennés. Il ~ort? Non: Il ecoute, car c'est à l'oreille qu'il découvre sa prOIe. Il.a en effet l'ou'ie très fine et il entend une souris à grande dIstance. Vérifions-le: quand le chat paraît donnir, al­lo~s dans ~.lne chambre éloignée et agitons le plat dans lequel on lUI donne a manger.

Qua~d il a entendu une souris, il part subitenlent et marche san~ bruzt sur se~ pattes très souples nlunies de coussinets de chaIr s~us les dOIgtS. Il se dirige facilement la nuit O'râce à ses. yeux tres grands dont !}a pupille en fente verticale p~ut s'ouvrir J~rgeIn~nt. ~n pleine obscurité, ses longues moustaches très sen­szbles l avertIssent de la présence des obstacles.

, Enfin i! 'a des griffes rétractiles qui se relèvent ou s'abaissent a sa vol.onte. Pendant la Inarche, les griffes relevées ne font au­c~n ,bruIt, ne s'usent pas et se gardent très aiguës. Les ·chat les' aIgUIsent constaInment aux dépens des nleubles, rideaux et tapis.

~e chat peut donc s'approcher de la souris sans éveilleT son attentIOn. Il rassemble ses pattes sous son 'corps et les détend brusquement. Il. bon~1it et enfonce ses griffes très aio'uës dans la peau de la souns qUI ne saurait lui échapper, El

C?mment il ~lévor~ sa proie. - Quand la souris est prise, ell~ lUI sert paI~fo!s de Jouet ou plutôt de sujet d'exeTcice et d'en­tr~IneInent. PUIS Il la tue. Pour cela, il a dans la bouche quatre pOIgy,tar,ds ou crocs. Ce sont des canines très aiguës et très fortes. AUSSI .d un seul coup le c~at perfore le crâne de sa victime, puis , la maIntenant avec ses gnffes rabattues, il la déchire en lanières' avec ses crocs .

M.ais la chair fraîche ne s'écrase guère et il doit la couper en 'petIts mor~eaux. C'est le rôle des Inolaires. Il en a seulement trOIS par , de'lnI-mâchoire, mlais elles sont très tranchantes surtout les quatre dernières appelées carnassières. '

~~s ~?laires étant peu nombreuses, les mâchoires sont cour­tes. L Infeneure ne peut fonctionner que de bas en haut à cause de so~ 'articulati~n e~ fornle de cisaille d'autant plus redouta­ble qu ell~ est achonnee par des muscles puissants. Ces gros ,'mus­c!es nlashcateurs donnent au chat et à tous les -carnivores voi­SlI~S une tête ronde caractéristique des animaux de cette famille.

. qUI est celle des félins. .

Les douze incisives du chat sont très petites et servent peu.

Le chat ~auvage, terrible carnassier, est gl'land destructeur de .rats, souns, caInpagnols, oiseaux et aussi de lièvres et de lapIns. . ·

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- 94. '.:-

i ue revient facileulent à l'état .saùv.age. C'est Le chat dom est f cl l'hOlnme qùi l'a b eaucoup nlOllîS trans­

plutôt nn conlm~nsa e

fOrIné que le chIen. f '1' . en insistant sur les caractères dis-D'ire quelques e Ins b ecr .u . rands' crocs molaires peu nOJ11 reus es;

tinctifs de la fam.1. e ;t g . 1d~' griffes rétractiles )' chasseurs pal' toutes tranchantes , te e 10J )

. . le proies vivantes. b . surpl'lse G '. énéraux des carnivores. - IVlangent de la c ~alr.

0~l'actel e~ )~rtant quatre crocs et des nlOlaires t~'an.chantes ' I DentItIOn con l d' tant plus nom.breuses que l al111ual est 1I101aires broyeuses au e;

1110ins c~rn~ssier'L 'lIe dire aux enfants d'observer un chat. Indl cCltlOI1 : a vel, c. ' . ' •

, '. pI'e' Cl' sel' les observatIons a fan e . a la lnmson,

Traitement des instituteurs mobilisés

T • • l' '. la « Schw Lehrerzeitung », la situation faite "\ OlCl ( apres ,le; ' < . 'l't' actif

. t aux instituteurs en seI'VlCe nu l Wl'e . dans dIvers can ons , e; . . ' . % de ARGOVIE - Célibataires non soutIens de falhlle . 30 0 .,

l eur traiteulent. Célibataires soutiens de falnille : 60 %. Mane~ f t · 75 Dl Mariés avec enfants en dessou s de 18 ans .

sans en an . / 0 · 01 <) 90 Of. plus de 3 80 % avec 1 ou 2 enfants; 85 / 0 avec ù; , 10 avec l d ' 15 à

a Réduction SUl' la so lde: de fI'. 3.- a 20.- et pus, e . 30 % Effet rétroactif au 1er octobre. %

o GLARIS _ Célibataires: 40 %. - Mariés sans enfant: J5 °0 .

_, l\I[ariés a,;ec 2 enfant s : 80 % ; avec 3 enfants et ~lus : 8 %. LUCERNE. - Célibataires n on so;üiens de f~!lll11e : 40 %. --:

f '11 60 al. l\IIan es veuf ou dl-C Tbataires soutiens de am.L e: l a · - , cl

e I e; f .t 7'" Q1 _ Pour chaque enfant en dessous e vorcés sans en an : ;) / 0 · d t't nt , . l 5 % ]'usqu' à concurrence u raI enle 18 ans, augnlentatlOn ce o . c .

total. 1 d 5 ' 10 f' . 15 % - De 10 à Réduction sur la sole e: e a 1. . o· . 30 % f . . 90 % - de 15 à 20 fr. : 25 %. - 20 fr. et plus . ~ .

15 1..... 0 • • d f :lllle ' NEUCHATEL - Célibataires non soutIens e a~l .

50 01 _ Soutiens cle falnille : 75 %. - Mariés: 95 % s'Ilsd;ont 70 · - 90 % ' '} 'ont pas en-des' enfants âgés de nloins de 18 ans; 0 SIS n

fants âcrés de nloins de 18 ans . . . f' r Ce~ dispositions ne sont valables que ~o~r la ~~l t lxeteatl~n

la Loi. Les supplélnents locaux sont SOUlnIS · a la I eoleInen , fixée par les autorités cOl11.nlunales.

- 95 -"

ST -GALL. - Célibataires: de 40 à 60 %; selon les charges de faluiUe. Mariés: d e ,75 à 90 %, selon.le nombre d'enfants.

Retenue SUI' la solde: à partir de fr. 3.- : de 10 à 30 %. Effet rétroactif au 1er octobre.

SOLEURE. - Célibataires non soutiens de fan1.ille: 40 %. - Célibataires soutiens de fan1.ille : 60 %. - Mariés, veuf ou di­vorcés sans enfant: 80 %. - Avec enfants: 90 %.

Retenue sm' la solde: de 5 à 10 fI'. : 15 %. - De 10 à 15 fI'. 20 %. - De 15 à 20 fI'. : 25 %. - Au-dessus de 20 fI'. : 30 %.

A partir du 1er novelnbre.

ZURICH. - Célibata ires non soutiens de famille: 40 %. -Célibataires soutiens de fanlille: 60 %. - Mariés sans enfant: 75 %. - Avec enfants au-dessous de 18 ans, augnlentation de 7112 % par enfant jusqu'à concurrence de 90 % du araiteulent.

R etenue sm' la solde: de 5 à 10 fI' . : 15 %. - De 10 à 15 fI'. 20 %. - De 15 à 20 fI'. : 25 %. - Au-dessus de 20 fI'. : 30 %.

:!: * *

LUCERNE. - Stages pratiques pour les candidats à. l' en ­seignement. - Le nouveau plan d'études de l'Ecole nornlale exige non s uleInent une fonnation scolaire pratique dans les classes d 'application de l'Ecole norn1ale, lnais il presC'rit en­core deux stages d e chacun trois à quatre selnaines dans d 'autres classes du canton. Cette innovation a été appliquée pour la pre­mière fois le 15 mai dernier à une douzaine de candidats à l'en­seigneInent, et on en attend les meilleurs résultats.

HOLLANDE. - Organisation de l'enseigneJllent priJnail'e. Aux tennes de la ,loi de 1920, l 'enseignement prÏInaire conl­

prend deux sections : la plremière, élémentaire, dure sept années ; la seconde, élén1entaire supérieure, se termine au bout de trois ans.

Les écoles prÏInaires sont publiques ou privées. Les écoles publiques appartiennent aux conlmunes, les écoles nOrI11ales ap­partiennent à l'Etat. Chaque COlnmune est tenue d'assurer à sa population enfantine l'enseignelnent 'Primaire. Si les écoles libres sont en n0l11bre suffisant, toute obligation tonlbe. Ainsi 307 com­m.unes ,sur 1060 ne possèdent pas d'école publique; toutes leurs écoles sont professionnelles, protestantes ou catholiques. Les pa­rents ont la liberté absolue de faire donner à leurs enfants l'ins­truction correspondant à leur I11anière de voir. Quelle que soit l'école suivie, si el'le est éloignée de plus de quatre kilOlnètres du don1icile des parents, la COlnmune est tenue d'accorder un sub-

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side à la hnnille. Il y a m.ieux : s'il an'ive que les voyages des écoliers présentent des difficultés pllrticulières, la commune se charge de faire instruire les enfants à domicile, à condition 'tou­tefois qu'il existe à proxilnité un pr~fesseur offrant toutes les

garanties nécessaires. L'Etat paie le traitelnent des Inaîtres. Les' autres frais, quels

qu'ils soient, ressortissent à la commune, les écoles privées étant asshnilées aux écoles publiques.

La liberté accordée aux farnilles prouve que la préférence des parents va à l'enseignenlent libre: 371 1000 élèves environ suivent les 2,ô11 écoles publiques et 771,000 environ suivent les 4,42ô écoles particulières. Les principes qui donlinent la législa­tion. scolaire hollandaise sont donc les suivants: liberté laissée aux falnines de faire donner à leurs enfants une éducation de l eur choix ; répartition des ohligations et des charges conçue dans un esprit de stricte irnpartialité.

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