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BILAN ET PROJETS Lors de son dernier Conseil fédéral, EÉLV a appelé à « changer de cap », inquiet de l’obstination des gouvernements européens à ré- duire le déficit, ce qui débouche sur une spirale de rigueur et de récession (1). Rigueur et récession dont on sait qu’ils font le lit du désespoir d’une jeunesse privée d’emploi, de la montée de l’extrême droite, de l’intolérance, de l’homophobie. Le 5 juin, Clément Méric était tué en pleine rue. Quelle haine, à ce point exacerbée, peut expliquer que des humains battent à mort un autre humain, tout simplement parce qu’il défendait ses idées ? Des idées antifascistes. Plusieurs rassemblements (en Franche-Comté comme ailleurs) ont montré combien il était urgent de déconstruire, systématiquement, les discours de l'extrême droite. Le gouverne- ment a la responsabilité de défendre les droits humains et de mettre fin à une politique absurde de rigueur conduisant à la désespérance et à la multiplication de positions extrêmes. Quant à l’actualité franc-comtoise, le premier semestre fut bien char- gé, avec deux conventions régionales - la première sur la transition énergétique et la seconde sur la transition industrielle (2) , un voyage à Bruxelles au sein des institutions de l'Union européenne et pour rencontrer le groupe des élus écologistes au Parlement européen. La rentrée de septembre sera, elle aussi, bien occupée pour les mili- tants EÉLV de Franche-Comté : nous nous retrouverons les 15 et 16 novembre 2013 pour deux moments forts de débats et de déci- sions, le Congrès régional et l’Assemblée générale nationale décen- tralisée (3). Ce sera également le moment d’élire notre nouveau CPR. Enfin, nos pensées, en ce mois de juin, vont vers notre ami Yves Ketterer, qui a engagé le 10 juin une grève de la faim devant le ministère de la Santé. Il se bat depuis des années pour que les labo- ratoires fournissent à nouveau des vaccins sans aluminium pour nos enfants. Son combat est le nôtre et nous vous appelons à signer la pétition www.change.org/VaccinSansAluminium et à la diffuser lar- gement autour de vous (4). Le contexte national est préoccupant : nous souhaitons que la pause estivale soit pour tous l’occasion de se ressourcer et de revenir en forme pour continuer à porter nos idées et les faire aboutir. Sans oublier, bien sûr, de participer aux Journées d'été d'EÉLV, qui auront lieu cette année à Marseille du 22 au 24 août (Cf. article de Suzy Antoine) et seront, comme d'habitude, intéressantes et fes- tives... Si vous souhaitez en être, rendez-vous sur le site eelv.fr et prenez contact avec le Secrétariat régional. Brigitte Monnet et Bernard Lachambre Cosecrétaires régionaux (1) On trouvera ce texte sur le site d’EÉLV : http://eelv.fr/2013/05/28/ gouvernement-un-changement-de-cap-simpose/ (2) Voir l'article à ce sujet dans ce numéro. (3) AG qui préparera le Congrès fédéral des 29 et 30 novembre. (4) Voir l'article à ce sujet dans ce numéro. JUILLET-AOUT 2013 / n°187 / 1,70 €

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Page 1: FV été site

BILAN ET PROJETS

Lors de son dernier Conseil fédéral, EÉLV a appelé à « changer de cap », inquiet de l’obstination des gouvernements européens à ré-duire le déficit, ce qui débouche sur une spirale de rigueur et de récession (1). Rigueur et récession dont on sait qu’ils font le lit du désespoir d’une jeunesse privée d’emploi, de la montée de l’extrême droite, de l’intolérance, de l’homophobie.

Le 5 juin, Clément Méric était tué en pleine rue. Quelle haine, à ce point exacerbée, peut expliquer que des humains battent à mort un autre humain, tout simplement parce qu’il défendait ses idées ? Des idées antifascistes. Plusieurs rassemblements (en Franche-Comté comme ailleurs) ont montré combien il était urgent de déconstruire, systématiquement, les discours de l'extrême droite. Le gouverne-ment a la responsabilité de défendre les droits humains et de mettre fin à une politique absurde de rigueur conduisant à la désespérance et à la multiplication de positions extrêmes.

Quant à l’actualité franc-comtoise, le premier semestre fut bien char-gé, avec deux conventions régionales - la première sur la transition énergétique et la seconde sur la transition industrielle (2) , un voyage à Bruxelles au sein des institutions de l'Union européenne et pour rencontrer le groupe des élus écologistes au Parlement européen. La rentrée de septembre sera, elle aussi, bien occupée pour les mili-tants EÉLV de Franche-Comté : nous nous retrouverons les 15 et 16 novembre 2013 pour deux moments forts de débats et de déci-sions, le Congrès régional et l’Assemblée générale nationale décen-tralisée (3). Ce sera également le moment d’élire notre nouveau CPR.

Enfin, nos pensées, en ce mois de juin, vont vers notre ami Yves Ketterer, qui a engagé le 10 juin une grève de la faim devant le ministère de la Santé. Il se bat depuis des années pour que les labo-ratoires fournissent à nouveau des vaccins sans aluminium pour nos enfants. Son combat est le nôtre et nous vous appelons à signer la pétition www.change.org/VaccinSansAluminium et à la diffuser lar-gement autour de vous (4).

Le contexte national est préoccupant : nous souhaitons que la pause estivale soit pour tous l’occasion de se ressourcer et de revenir en forme pour continuer à porter nos idées et les faire aboutir. Sans oublier, bien sûr, de participer aux Journées d'été d'EÉLV, qui auront lieu cette année à Marseille du 22 au 24 août (Cf. article de Suzy Antoine) et seront, comme d'habitude, intéressantes et fes-tives... Si vous souhaitez en être, rendez-vous sur le site eelv.fr et prenez contact avec le Secrétariat régional.

Brigitte Monnet et Bernard Lachambre Cosecrétaires régionaux

(1) On trouvera ce texte sur le site d’EÉLV : http://eelv.fr/2013/05/28/

gouvernement-un-changement-de-cap-simpose/

(2) Voir l'article à ce sujet dans ce numéro.

(3) AG qui préparera le Congrès fédéral des 29 et 30 novembre.

(4) Voir l'article à ce sujet dans ce numéro.

JUILLET-AOUT 2013 / n°187 / 1,70 €

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ET SI L’ÉCOLOGIE ÉTAIT L’AVENIR DE L’INDUSTRIE ?

Un oxymore ? Que nenni !

2

Tel est le titre d’un livret publié

par EÉLV en mai dernier (1). Christophe

Porquier, délégué à l'industrie pour

EÉLV, a présenté les propositions du

mouvement et animé une Convention

régionale à Montbéliard le 6 juin der-

nier. Le texte qui suit est un compte

rendu de cette Convention, mais il re-

prend aussi des éléments du livret en

question et du Hors-Série d’Alternatives

Économiques n° 97, « Faut-il dire adieu

à la croissance ?», qu’on ne saurait trop

conseiller de lire.

C’est quoi, l’industrie ?

On pense souvent aux gros sites industriels tels que

PSA, Alstom ou General Electric dans le nord-est de la

Franche-Comté, ou aux filières traditionnelles de la sidé-

rurgie, de la métallurgie, de la chimie. Si les propos qui

suivent ne concernent pas l’industrie agroalimentaire,

qui est une branche à part, il n’en reste pas moins que le

monde de l’industrie est très diversifié. Au côté de

grands groupes, on y trouve des PME et même de Très

Petites Entreprises. La crise de l’industrie et la désindus-

trialisation sont manifestes en France, mais les branches

et les territoires sont très inégalement touchés. Des

filières marchent bien, comme l’industrie du luxe et de

la chimie (bien présentes en Franche-Comté), d'autres

sont sinistrées ou au moins en difficulté. Et la France est

coupée en deux : celle du Nord-Est (Nord-Pas-de-Calais,

Picardie, Champagne-Ardennes, Lorraine, Franche-

Comté) subit de plein fouet le déclin industriel.

Enfin, dans certains secteurs, l’activité industrielle

n’est pas là où l’on croit. Christophe Porquier cite

l’exemple d’Apple : « Apple, ce n’est pas une usine, c’est

de la stratégie, du marketing ; la partie industrielle se

trouve dans une multitude d’usines en Asie, qui fabri-

quent puis assemblent. L’iPhone en sort à 179 $ et il est

revendu par Apple 599 $. »

Des spécificités françaises et des tendances

lourdes

On compare souvent les caractéristiques de l’indus-

trie de part et d’autre du Rhin ; s’il y a des différences

significatives, certaines évolutions touchent

tous les pays de l’OCDE.

Contrairement à ce qui se passe en Alle-

magne, la France a peu d’entreprises de

taille moyenne. Sa politique industrielle a

longtemps été favorable à la centralisation,

aux grands programmes, aux grands groupes

(nucléaire, aéronautique, espace, automo-

bile, etc.), au détriment d’un tissu de grosses

PME dynamiques.

D’une façon générale et plus particulière-

ment dans bon nombre de PME, les investis-

sements dans l’innovation et la recherche

sont moins importants en France que dans

d’autres pays (2) - voir graphique. Et la

production industrielle française est plus souvent de

gamme moyenne. Elle entre ainsi plus en concurrence avec

celle des pays émergents.

La répartition du profit des entreprises s’est complètement

inversée : la part distribuée aux actionnaires est passée de

33 % à 80 % depuis 1970. Cette progression s’est faite au

détriment de l’investissement. L’autofinancement des en-

treprises reste bas et leur endettement s’accroît. La situa-

tion est opposée en Allemagne - voir graphique.

Dessin publié avec

l’aimable autorisation de

Charlie Hebdo

Page 3: FV été site

Parmi les tendances lourdes qui touchent tous les pays

européens, même si c’est à des degrés divers, l’automati-

sation et la délocalisation ont fait baisser les effectifs in-

dustriels. À cela s’est ajoutée l’externalisation de nom-

breux emplois (entretien…), qui étaient auparavant comp-

tés dans le secteur industriel et le sont maintenant dans la

catégorie des services.

Les propositions des écolos

Le projet des écologistes, Vivre mieux (3), la proposi-

tion d’Eva Joly pour la dernière présidentielle, un million

d’emplois (4), fixent le cadre des propositions des écolo-

gistes. Dans ce projet, l’évolution, la transformation de

l’industrie française se concentre sur deux volets. Le pre-

mier consiste à réduire l’impact de l’industrie sur la dégra-

dation de notre environnement, avec des technologies plus

propres, plus économes, avec une meilleure utilisation des

matières premières, un meilleur retraitement des déchets,

plus de recyclage, etc. Le second doit accompagner, impul-

ser même la transition écologique de notre société, en

répondant à de nouveaux besoins : nouveaux outils pour

se déplacer, nouveaux matériaux pour construire et isoler

les bâtiments, nouveaux moyens de communication, amé-

lioration des technologies de production et de stockage

des énergies renouvelables, chimie verte, réduction de

l’obsolescence et amélioration du recyclage…

Christophe Porquier présente les huit

propositions d’Europe Écologie Les Verts qui

permettront à l’industrie de relever ce double

défi :

Une politique territorialisée de soutien

aux entreprises : accompagner les choix stra-

tégiques, aider au financement des entre-

prises et particulièrement des PME doit être

du ressort des collectivités locales (régions,

agglos), afin de mieux coller aux besoins des

territoires.

Le soutien à l’innovation : l’aide publique doit être

ciblée sur les secteurs innovants, par exemple en réorien-

tant le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE).

Une fiscalité juste et écologique : en augmentant la

part de la fiscalité écologique et en corrigeant par exemple

les inégalités de taux d’imposition des sociétés. Ces taux

sont, de fait, autour de 30 % pour les entreprises de moins

de 10 salariés et autour de 13 % pour les très grandes en-

treprises.

Soutenir la démocratie sociale et la responsabilité

sociale des entreprises : l’innovation n’est pas seulement

technologique, elle est aussi sociale.

Accompagner l’évolution professionnelle vers l’indus-

trie verte.

Développer l’économie circulaire : pour que les dé-

chets d’une fabrication deviennent une ressource pour

d’autres entreprises. Cette démarche intègre aussi le recy-

clage et la réduction de l’obsolescence

La mise en place d’un fonds de reconversion indus-

trielle. Actuellement, on traite les problèmes quand ils

apparaissent avec des restructurations, des plans sociaux,

etc. Ce fonds devra aider et accompagner les branches

dans leur reconversion sans attendre. Il vaut mieux préve-

nir que guérir, et encore mieux anticiper. La Banque Pu-

blique d’Investissement (BPI) pourra être le fer de lance

financier de cette politique.

Une stratégie européenne de filières, pour réussir la

transition écologique : les pays européens ont trop sou-

vent des stratégies de compétition dans ce secteur plutôt

que des stratégies de coopération. Les exemples sont

nombreux dans l’éolien offshore, les nouveaux modes de

déplacement, l’efficacité énergétique.

Sans vouloir conclure, Christophe Porquier termine-

ra son intervention sur une note (plutôt) optimiste et vo-

lontariste. La France et l’Europe ont de nombreux atouts

pour faire évoluer leur industrie, un système de formation

performant, même s’il est perfectible, un système social

qui peut accompagner les reconversions, des compétences

et des centres de recherche… Les idées écologistes

arrivent à maturité et la société est prête, au

moins dans une certaine mesure, à s’engager

dans une transition écologique. Ce qu’il faut

aujourd’hui, c’est une volonté politique forte et

une ligne directrice claire : oui aux réformes, à

condition de savoir où elles nous mènent.

Bernard lachambre

(1) On peut le consulter ou le télécharger sur Internet :

http://www.youblisher.com/p/611770-Livret-industrie/

(2) D’après Alternatives Économiques (HS n°97) : 2,2 % du

PIB en France, 2,8 % en Allemagne et aux États-Unis.

(3) Vivre mieux, éditions Les Petits Matins, 2012 et sur le

site d’EÉLV : http://eelv.fr/wp-content/uploads/2012/03/

projetpdf.pdf

(4) À consulter par exemple sur : http://toulouse.eelv.fr/

presidentielle-2012/projet-1-million-demplois/

3

Page 4: FV été site

Près d'une centaine de personnes se sont retrou-

vées à Ornans pour parler de la Loue, le vendredi 7 juin, à

l'invitation de l'association « Pour un Canton Vivant », pré-

sidée par Eliane Meneguin. Signe de l'importance du pro-

blème : la présence du maire et conseiller général Jean-

François Longeot, du conseiller régional Eric Durand et du

député de la circonscription Éric Alauzet. Ainsi , après celle

de l'automne 2011 sur la dépendance, l'association renoue

avec les conférences-débat. Et c'est Isabelle Guillame qui a

présenté les différents intervenants : Pascal Reilé, hydro-

géologue, Alain Cuinet, spécialiste en hydrobiologie, le

garde fédéral de pêche Alexandre Cheval et Jacques Breuil,

vice-président du Conseil général du Doubs, le CG 25 ayant

été co-organisateur avec la Préfecture des Assises de la

Loue en octobre 2012.

La fragilité des milieux karstiques

Pascal Reilé démontre à l'aide de quelques cartes

bien choisies comment fonctionne le bassin versant de la

Loue, regrettant au passage que la région de Mouthe-

Pontarlier ne soit pas correctement prise en compte, alors

qu'on sait, depuis l'incendie des usines Pernod en 1901,

que la Loue est en grande partie une résurgence du Doubs.

Dans les régions calcaires, les sols sont peu épais et

très rapidement lessivés en cas de forte pluie. Les nitrates

et les phosphates ont vite fait de traverser le calcaire pour

se retrouver dans les rivières. Il n'y a ni stockage de l'eau, ni

épuration naturelle comme dans d'autres régions. La

« charge » de l'agriculture s'ajoute à celle de l'habitat, qui a

augmenté, des industries et des anciennes décharges ré-

parties un peu partout.

Des actions ont bien été menées pour améliorer le

fonctionnement des stations d'épuration, ou en établissant

des plans d'épandage de fumier et de lisier. Mais elles ne

semblent pas suffisantes puisque la mortalité des pois-

sons continue. La question se pose donc de réviser notre

vision et d'adapter les pratiques de consommation et les

pratiques agricoles à la fragilité du karst.

Nitrates et phosphore

Alain Cuinet va revenir sur certaines études,

comme celle de la source de Plaisir-Fontaine ou les ana-

lyses réalisées sur la Basse Loue, qui démontrent la très

grande variation de la teneur en nitrates. Celle-ci peut

passer de 6 à 8 mg par litre en période sèche à 25 ou

30 mg en cas de forte pluie. Il ne faut pas faire attention

uniquement aux nitrates, mais aussi à l'azote ammonia-

cal, qui peut poser des problèmes parce que c'est un

consommateur d'oxygène dans le milieu aquatique.

En définitive, si la teneur en phosphates a été

divisée par 6 entre 1973 et 2010, en partie grâce à la

sensibilisation des consommateurs sur les lessives sans

phosphates puis à leur interdiction, la quantité d'azote a

doublé pendant la même période. Et là, il faut bien évo-

quer l'augmentation de la population et les change-

ments de pratiques agricoles avec, par exemple, l'épan-

dage de lisier.

L'hydrobiologiste évoque pour terminer l'état

du fond de la rivière. Tout le monde a pu observer les

phénomènes de colmatage du fond et il semble que ce

soient les eaux qui circulent entre les galets ou les gra-

viers qui sont les plus polluées. Ces eaux qui circulent

dans les sédiments peuvent représenter 40 % du débit

de la Loue et les processus d'auto-épuration ne fonction-

nent plus correctement.

4

Rivières malades

DES CITOYENS AU CHEVET DE LA LOUE

Page 5: FV été site

5

Vingt fois moins de poissons

La garde-pêche parle du fruit de ses observa-

tions : depuis 10 ans, aucune rivière comtoise ne s'est

améliorée. Et Alexandre Cheval est bien obligé de

faire un constat pessimiste : « Si tout ce qu'on a fait

depuis 20 ans avait servi à quelque chose, on n'en

serait pas là aujourd'hui. » C'est un vrai constat

d'échec. D'ailleurs, les pêcheurs à la mouche ont dé-

serté la rivière.

Chaque année, les responsables de la pêche

font un inventaire de la faune piscicole : on est passé

de 600 à 700 kg de poissons à l'ha à 30 kg ! La son-

nette d'alarme tirée depuis 20 ans n'a donc pas servi.

On peut parler de vraie catastrophe écologique.

Les stations d'épuration sont en partie en

cause, les pratiques agricoles aussi. Mais c'est toute

notre manière de consommer qu'il faut changer,

parce qu'elle contribue à la dégradation des rivières.

Et la Loue pourrait être un pourvoyeur d' « emplois

non délocalisables » avec le tourisme vert. Une partie

des élus agissent dans le bon sens, mais il faudrait

une plus grande implication de tous les responsables

politiques.

Après l'état des lieux, les actions

Pour Jacques Breuil, l'initiative de la soirée est

intéressante parce qu'il est très important de ne pas

se limiter aux seuls élus et d'informer l'ensemble des

citoyens. En octobre, les Assises de la Loue ont fait un

état des lieux avec le concours de scientifiques. Il faut

maintenant renforcer les actions. Le Conseil général

encourage par des subventions l'amélioration du

fonctionnement des réseaux et des stations d'épura-

tion. Après la mise aux normes des bâtiments d'éle-

vage, les plans d'épandage sont en train d'être affinés

pour mieux tenir compte des analyses de sols et de la

présence des dolines.

Un débat intéressant et quelques conclusions

Pendant plus d'une heure, le débat s'est installé

entre le public et les quatre intervenants. Faut-il désespérer

de la situation ou reverra-t-on un jour une Loue propre ? La

pollution de la Loue pose-t-elle un problème sanitaire pour

les baigneurs ou les pratiquants de sports nautiques ? Quel

est le rôle respectif des différentes causes de pollutions :

agriculture, effluents domestiques, fromageries, industries,

traitement du bois ? Comment en est-on arrivé à une évolu-

tion des pratiques agricoles vers des changements qui sont

défavorables aux rivières ? Le débat a été calme et serein et

tout le monde s'en est félicité, les interventions et les argu-

ments des uns et des autres ont été de grande qualité. Les

réponses apportées par les intervenants ont été plutôt ras-

surantes sur les risques sanitaires pour l'homme, mais assez

pessimistes sur l'avenir de la Loue.

En effet, les interrogations sont fortes sur le mo-

dèle économique qui engendre de tels inconvénients. Éric

Durand, conseiller régional EÉLV, s'interroge : « La filière

comté va-t-elle profiter de la fin des quotas pour augmenter

sa production et mettre ainsi encore plus en péril la Loue ?

Les projets de porcheries pour fabriquer des saucisses de

Morteau avec du porc local et non importé est logique en

soi, mais les conséquences sur l’environnement ne doivent

pas être omises. »

Éric Alauzet, député EÉLV de la circonscription,

évoque d'autres éléments qui pourraient intervenir dans la

dégradation de la qualité des eaux de la Loue et de la

faune aquatique : le réchauffement climatique, la pollution

de l'air, la présence de substances chimiques comme les

perturbateurs endocriniens. Il a critiqué la course à la com-

pétitivité à tout prix en soulignant que l'écologie ne s'op-

posait pas forcément à l'économie, mais que c'était une

autre manière de l'aborder.

Aux Assises de la Loue, l'association SOS Loue avait

proposé un contrat de territoire pour regrouper les

moyens et mettre plus de cohérence dans les actions en-

treprises. Le chemin semble encore long, mais cette cohé-

rence est une condition nécessaire pour qu'un jour la Loue

retrouve la limpidité de ses eaux, la propreté de ses bancs

de galets et la richesse de sa flore et de sa faune.

Gérard Mamet

Page 6: FV été site

L'Institut franc-comtois des Vins et du Goût (IFCVG),

dont le siège se trouve au Château Pécault, à Arbois,

organise dans le cadre du Plan régional de l'Alimentation

des « conférences gourmandes » avec, chaque fois, une

dégustation de produits régionaux. Le thème de la con-

férence du 6 juin était « Les prairies fleuries, source de

gourmandises », avec dégustation de deux comtés diffé-

rents, de gelée de pissenlit et de miel. Une initiative

intéressante pour l'esprit comme pour les papilles...

La recherche d'un équilibre agro-

environnemental

C'est d'abord Jean-Yves Vansteelant, chargé de

mission au Parc national régional du Haut-Jura, qui ex-

plique que les prairies permanentes représentent en

France 13 millions d'hectares, soit 40 % des surfaces

agricoles. Mais attention, chaque année, 1 % des sur-

faces disparaît, à cause de l'urbanisation par exemple.

Les prairies permanentes s'opposent aux prairies

artificielles et aux prairies temporaires. Ce sont ces prai-

ries permanentes qui présentent la plus grande biodi-

versité : jusqu'à 120 espèces différentes sur une dizaine

de mètres carrés. Elles offrent une nourriture variée aux

animaux et présentent aussi un intérêt pour les abeilles

et pour les paysages.

François Dehondt, directeur du Conservatoire bo-

tanique de Franche-Comté, rappelle ensuite que les

prairies permanentes n'existent pas sans l'intervention

de l'homme. À l'origine, il y a eu le défrichement

pour offrir une alimentation au cheptel et c'est la

fauche ou la dent du bétail qui maintiennent les prai-

ries. Sans cela, en quelques dizaines d'années, après

les fourrés et les arbustes, c'est la forêt qui s'installe

de nouveau.

Et les pratiques agricoles ont une grande in-

fluence sur la composition floristique des prairies : la

fumure azotée qui favorise les graminées au détriment

des légumineuses, la date de fauche, le piétinement,

etc. Les espèces les plus appréciées par le bétail sont

éliminées au profit de celles qui constituent les

« refus » : chardons, gentiane, rumex. Un des objectifs

pour le maintien de la biodiversité va donc être de

trouver le bon équilibre entre agriculture et environ-

nement.

Garde-manger et livret A

Pierre-Emmanuel Belot, chargé du contrôle

laitier à la Chambre d'Agriculture, montre comment

peuvent se combiner les différents types de prairies

dans un système d'exploitation agricole :

- Les prairies intensives, qui sont très produc-

tives mais supposent une date de fauche précise. Si les

conditions climatiques sont défavorables, elles peu-

vent perdre rapidement l'essentiel de leur valeur nutri-

tive. C'est, en quelques sorte, le garde-manger de

l'agriculteur.

- Les prairies intermédiaires.

- Les prairies extensives « fleuries ». Si elles sont

moins productives, elles conservent leur valeur ali-

mentaire dans la durée.

6

Les prairies fleuries, source de gourmandises

VOUS REPRENDREZ BIEN UN PEU DE FLEURS ?...

Page 7: FV été site

C'est une sorte de « livret A » pour les éleveurs, puis-

qu'elles seront très peu affectées par les pépins clima-

tiques. Et remarque intéressante au passage : certaines

plantes aromatiques vont même jouer un rôle de

« phytothérapie » pour le bétail.

La combinaison de ces différentes sources

d'herbe et de de fourrage et la pratique des complé-

ments alimentaires (les « concentrés »), va avoir une

incidence sur la production et sur la qualité du lait.

L'élevage comtois à la croisée des chemins

Un agriculteur, une apicultrice et deux produc-

trices de confitures et de plantes médicinales ont en-

suite apporté leur témoignage. Philippe Cantet, l'agri-

culteur, a été lauréat national du Concours des prairies

fleuries, organisé par les 24 Parcs naturels régionaux et

les 5 Parcs nationaux. Il livre le lait de ses 28 vaches, qui

broutent à plus de 1 000 m d'altitude, à la fruitière de

Grande-Rivière (Jura). À cette altitude, il n'est guère

question d'intensification.

Dans la conférence, il a donc surtout été question

du maintien de la biodiversité des prairies et c'est dans le

débat qui a suivi que les effets néfastes de l'agriculture

intensive sur les rivières comtoises ont été évoqués (voir

par ailleurs l'article sur la Loue).

On peut regretter aussi que la démonstration sur le

rapport entre la biodiversité des prairies et la qualité du

comté n'ait pas été davantage approfondie. C'est un par-

ticipant de Pontarlier qui a rappelé que les plantes ingé-

rées par les vaches pouvaient contenir des milliers de

substances différentes et que celles-ci influençaient les

qualités organoleptiques (1) du lait, et donc du comté qui

en est issu.

Or, avec la fin programmée des quotas laitiers,

l'enjeu est très important. L'élevage franc-comtois va-t-il

choisir la fuite en avant dans le productivisme et dans le

déni des questions environnementales ou chercher à

maintenir la qualité de l'AOP comté, dans une volonté de

trouver un équilibre avec le respect de la biodiversité des

prairies et de la protection des milieux aquatiques ?

Gérard Mamet

7

Page 8: FV été site

Le débat sur la transition énergétique en Franche-

Comté a montré l’intérêt et la mobilisation des Franc-

Comtois pour l’avenir de notre territoire. La participation

des citoyens a permis d’élever le débat en cohérence

avec les besoins régionaux.

À l’automne sera ouverte une consultation pu-

blique sur notre Schéma régional d’Aménagement et de

Développement durable du Territoire (SRADDT). Celui-ci

fixe les orientations fondamentales jusqu’en 2025. Ce

temps de dialogue territorial vous offre la possibilité de

participer à la conception nouvelle d’un modèle de déve-

loppement durable de notre région. Les réalités écolo-

giques, sociales et économiques nécessitent d'être

toutes trois prises en compte pour progresser vers une

plus grande cohésion des territoires, une réelle préserva-

tion de la biodiversité et une économie au bénéfice de

tous.

Nous vous invitons à participer nombreux

sur le site de la région pour l’avenir de la Franche-

Comté : http://www.franche-comte.fr

Nous vous rappelons que vous pouvez assis-

ter aux assemblées du Conseil régional ou visionner en

direct les débats des assemblées plénières du Conseil

régional de Franche-Comté sur le site : http://

www.franche-comte.fr/.

Les rendez-vous de la rentrée sont (dès 10

heures) :

Vendredi 18 octobre : Orientations budgétaires

2014

Vendredi 15 novembre : Décision modificative n°2

(budget) 2013

Jeudi 12 et vendredi 13 décembre : Budget primitif

2014

Vous pouvez également consulter sur le site

officiel de la Région toutes les décisions qui ont été prises

lors des plénières passées, ainsi que les modalités des

aides octroyées par la région (par exemple, appel à pro-

jets, Effilogis).

Pour le groupe des élus régionaux d’Europe

Écologie - Les Verts de Franche-Comté (1),

Isabelle Nouvellon

(1)Retrouvez-nous sur : http://elus-verts-crfc.blogspot.fr/

(vidéos des élus EÉLV en plénière et autres infos).

8

Conseil régional de Franche-Comté

VOUS AVEZ DIT DÉMOCRATIE

PARTICIPATIVE ?

Page 9: FV été site

9

Après le bilan des élus, après un premier forum en mars, des réunions de travail, le groupe local EÉLV de Besançon a diffusé un premier tract pour lancer le débat (1).

Quel message veut-on faire passer ?

Que les élections municipales vont se dérouler dans un contexte marqué par une crise chronique qui pèse sur les finances publiques. La réponse n'est ni dans les re-cettes libérales ni dans la croissance, mais dans de nou-veaux modèles de développement, de production et de « vivre-ensemble ».

Que la réorientation des politiques économiques dépend pour beaucoup d'un nouveau souffle européen, que nous espérons voir se lever lors des élections euro-péennes de 2014. Elle dépend aussi de la politique gou-vernementale, qui nous laisse sur nombre de points insa-tisfaits malgré des avancées certaines.

Qu'au niveau local, nous avons la responsabilité d'agir pour vivifier notre territoire et de débattre des enjeux essentiels.

Ces enjeux, nous en avons identifié sept :

La démocratie

Renouveler les conditions de la prise de décision pu-blique, sa préparation, son suivi et relier démocratie participa-tive et démocratie représentative sont, pour nous, deux impé-ratifs tant pour la ville que pour l'agglomération.

La transition écologique et l'emploi

Nous disons clairement non à des projets dits « de dé-veloppement », comme celui de la ZAC d'Auxon, non-sens économique et écologique. Nous disons clairement oui à des projets de développe-ment locaux au bénéfice de tous (éco-pole pour favoriser l’im-plantation d'une industrie d'avenir, rénovation de l'habitat, agriculture de proximité, etc.).

Le logement

Se loger, réduire les charges de chauffage, rénover, construire, favoriser l'habitat participatif, éviter l'étalement urbain constituent pour les écologistes des axes majeurs des politiques du logement et de l'urbanisme.

La mobilité Le tram va transformer la ville en améliorant les

déplacements et en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, mais il reste beaucoup à faire pour diversifier et coordonner l'ensemble des modes de transport (bus, vélo, marche, etc.).

La jeunesse, l'éducation

La défense de l'université est un défi majeur pour Besançon et la région.

La question des rythmes scolaires doit être l'oc-casion d'élaborer un véritable projet pour l'enfance et la jeunesse avec les enseignants, les associations d'éduca-tion populaire, les associations de parents...

Le « vivre-ensemble »

Il ne se résume pas à la tranquillité publique, pour laquelle les caméras de surveillance ne peuvent rem-placer la présence humaine.

Il impose de renforcer les différentes politiques de solidarité et de les articuler au niveau local entre ce qui relève de la compétence de l'État, du Département et de la Ville.

La culture

Bibliothèques, musées, théâtres, mais aussi pra-tiques des amateurs et associatives : il faut maintenir et enrichir l'offre pour un public plus large.

Vous le constatez, il ne s'agit pas (encore) d'un

programme, mais de lignes directrices qu'il nous faudra développer et rendre concrètes.

Pour le groupe local,

Anne Vignot et Michel Boutanquoi

(1) Une AG se prononcera fin juin (en fait, ce sera fait quand vous lirez cet article) sur une stratégie de premier tour (autonomie, négociation avec le PS en vue d'un éven-tuel accord pour une liste commune, négociation avec d'autres partenaires).

LE GROUPE LOCAL DE BESANÇON EN CAMPAGNE

Municipales 2014

Page 10: FV été site

10

Un militant EÉLV franc-comtois à l’honneur

CONCOURS LÉPINE : MÉDAILLE D'ARGENT

CONTRE LES POLLUTIONS

Claude Simonin n’a l’allure ni d’un

héros, ni d’un jeune premier ; il passe

inaperçu quand on le rencontre dans la

rue. Et pourtant, cet agriculteur de 64 ans

a décroché une médaille d’argent au con-

cours Lépine (1).

Son parcours

Né en 1948 à Jussey (Haute-Saône), dans une fa-

mille de huit enfants, il a passé son enfance à Gevigney

(toujours dans le 70). Après une scolarité ordinaire, qui

s’est terminée par l’obtention du « certif’» (2) en 1962,

il travaille avec son frère dans la ferme familiale jusqu’au

service militaire. À son retour, passionné d’agriculture, il

souhaite poursuivre la tradition familiale, mais faute de

terre disponible, il ne peut réaliser son rêve. Il suit alors

une formation de chauffeur routier et travaille à Vesoul.

C’est alors qu’un grave accident l’oblige à se reconver-

tir : il obtient un poste à l’équipement, où il restera pen-

dant 19 ans, jusqu’à sa retraite. Il se consacre alors à sa

petite ferme, dans laquelle il élève des bêtes de con-

cours. Claude Simonin est marié, a eu trois enfants, dont

un est devenu agriculteur ; il est également l’heureux

grand-père de trois petits- enfants.

« Inventeur pas bricoleur » (L’Est Républicain,

23 mai 2013

À force de ranger des sangles lorsqu’il rentrait du

foin, Claude Simonin a eu l’idée d’inventer un enrouleur.

Mais n’ayant pas une âme de bricoleur, il se fait aider par

une entreprise locale de Gevigney-et-Mercey. Il dépose

le 20 mai 2010 la demande de brevet de son invention,

qui lui sera délivré le 28 décembre 2012, et c’est ce qui

lui vaut une invitation à participer au concours Lépine

2013.

De la suite dans les idées

Mais Claude Simonin ne s’arrête pas là. En effet, il

est révolté par le comportement de certains de ses col-

lègues agriculteurs, qui laissent des déchets plastiques

en bordure de chemin. L’agriculture produit environ

100 000 tonnes de déchets plastiques par an, dont

50 000 sont récupérées et recyclées, pas toujours dans

de bonnes conditions ; les 50 000 autres tonnes restent

dans la nature, ou sont brûlées à l’air libre, contribuant

ainsi à la pollution de notre planète. Parmi ces déchets,

les filets de bottes de foin et les films d’enrubannage.

Sa conscience écologique se ré-

veille alors et, comme il n’est pas à court

d’idées, il conçoit l'« enrouleur de plas-

tiques usagés », un appareillage très

simple, qui consiste à enrouler les filets

(des bottes de paille par exemple) et les

films plastiques dès la séparation d’avec

le fourrage. Il importe en effet que ces

filets restent propres et ne comportent

ni souillures, ni corps étrangers.

L’axe d’enroulement comporte des crochets qui s’escamo-

tent de façon que la manivelle soit amovible.

Cela permet d’obtenir une boule propre (important pour

le recyclage) de 25 kg, comprenant environ 80 filets, fa-

cile à manipuler.

Page 11: FV été site

11

En attente de ramassage, ces boules peuvent être

stockées dans le hangar à foin, en remplacement de

quelques bottes. Elles prendront néanmoins moins de

place que l’ensemble des bottes de foin.

Le chemin qui mène chez les Verts

C’est cette invention qui a amené Claude Simonin à

se rendre à Besançon, au 14 rue de la République, en

juillet 2012, juste après les élections législatives. Il s’était

réjoui de l’élection d’un député écologiste franc-comtois,

Éric Alauzet, et voulait le rencontrer pour lui présenter

son projet, qui n’était encore (et n'est d’ailleurs toujours)

qu’à l’état de prototype. Au bout de quelques rencontres

et de la rédaction du projet, l’invention est envoyée à

l’ADEME (3), qui n’a pas encore répondu à la sollicitation.

Et du travail pour notre député

Claude Simonin martèle : « Si les députés ne votent

pas une loi pour lutter contre les pollutions agricoles, les

agriculteurs ne bougeront pas et ne feront pas d’efforts.

Je les connais bien, je viens de ce milieu et je sais ce qu’ils

pensent. » C’est la raison pour laquelle il a sollicité Éric

Alauzet pour lui demander de rédiger et faire voter un

décret qui oblige les agriculteurs à récupérer les filets et

films d’enrubannage, et les vendeurs de ces matériaux à

organiser les collectes pour leurs clients (ces vendeurs

savent exactement les quantités utilisées par chaque

agriculteur), tout cela sous le contrôle de la préfecture.

De plus, il a constaté que l’intérieur des boules déga-

geait de la chaleur. Et les idées de continuer d’affluer :

peut-être pourrait-on en tirer un matériau d’isolation

pour les maisons ; ou bien les utiliser comme combustible

pour une chaufferie ; ou encore...

Parviendra-t-il à convaincre ? Pas si simple pour un

homme issu d’un milieu modeste, que le « tout informa-

tique » a laissé au bord de la route, qui n’est pas introduit

dans des réseaux et qui ne connaît pas des gens « bien

placés ». Et ensuite, combien de temps faudra-t-il pour

que l’invention de Claude Simonin (4) soit utilisée par les

agriculteurs et que l’on ne voie plus les déchets plastiques

agricoles dans la nature ? Mais notre homme est un opti-

miste. Après nos premières rencontres, il a pris sa carte

chez Europe Écologie. Nous lui souhaitons la bienvenue et

le félicitons pour son action sur le terrain, en faveur du

respect de l’environnement.

Suzy Antoine

(1) Louis Jean-Baptiste Lépine, 1846-1933

Plusieurs concours Lépine ont lieu par an, dans des en-

droits différents. Celui qui nous intéresse dans cet article

est le concours Lépine international, qui a eu lieu à Paris,

Porte de Versailles, du 30 avril au 12 mai 2013.

(2) Certificat de fin d’études primaire :

(3) Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Éner-

gie

(4) Claude Simonin - 10, route de Jussey - 70500 Gevigney-

et-Mercey - Tél : 03 84 76 77 40 / 06 82 08 42 13

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Comment recevoir La Feuille Verte?

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12

Le 3 mai, l’Association Familiale Laïque (AFL) de Lure

(70) a coorganisé avec l’Association Luronne de Protection

de l’Environnement et de la Nature (ALPEN) une confé-

rence-débat sur les champs électromagnétiques (CEM).

Plus d’une centaine de personnes étaient présentes ce soir

-là à Lure, ce qui montre la préoccupation de la population

face à cette pollution invisible qui envahit notre cadre de

vie, tant dans les habitations qu’en dehors.

Pierre Le Ruz, docteur en physiologie, expert euro-

péen en matière de CEM et président du CRIIREM (Centre

de Recherche et d’Information Indépendantes sur les

Champs Électromagnétiques) avait fait le déplacement

pour expliquer les phénomènes physiques en jeu et leurs

conséquences sur le vivant. Il n’est pas possible de résumer

son exposé en quelques lignes, mais voici les lignes de

force de son propos.

L'électro-smog , vous connaissez?

M. Le Ruz a commencé par parler des ondes « basse

fréquence » de 50 herz (Hz). Il a expliqué que les conduc-

teurs électriques qui traversent nos campagnes en haute,

moyenne ou basse tension, ainsi que ceux qui équipent

nos habitations, engendrent un champ électrique et un

champ magnétique, qui lui-même crée un courant induit

dans notre organisme. Plus la tension est élevée, plus les

champs sont importants. Ils se mesurent en volts par

mètre (V/m) pour les champs électriques et en micro-Tesla

(µT) pour les champs magnétiques. Au-delà de certaines

valeurs, ces champs présentent des effets nocifs. Les cou-

loirs de lignes à haute tension posent un vrai problème

sanitaire aux personnes qui vivent à proximité. Par ailleurs,

les champs électromagnétiques engendrés par les conduc-

teurs 220 V peuvent polluer les pièces d’habitation. C’est

particulièrement gênant pour les lieux de repos. Une ex-

position chronique à cet « électro smog » a des effets phy-

siologiques délétères (voir plus loin).

Par ailleurs, une pollution électromagnétique d’im-

portante croissante provient des ondes dites

« hyperfréquence » ou « micro-ondes », engendrées par

les relais de téléphonie mobile, les téléphones cellu-

laires, les radars, les fours à micro-ondes (qui émettent

des ondes à l’extérieur, même quand ils fonctionnent

bien), les équipements wifi et Wimax, les téléphones

mobiles d’intérieur (DECT), et bien d’autres sources en-

core. Comme les ondes basse fréquence, ces ondes sont

indétectables sans appareil, mais certaines personnes,

dites électrosensibles, les ressentent plus ou moins for-

tement.

Stress métabolique

En fait, nous sommes tous électrosensibles, car

notre système nerveux est un système bioélectrique. À

l’instar des animaux, un certain nombre de nos cellules

contiennent des microcristaux de magnétite, qui se met-

tent à vibrer sous l’effet des CEM. Jusqu’à un certain

niveau, variable selon les individus, leur état de santé et

leur âge (les enfants sont beaucoup plus vulnérables que

les adultes), l’organisme s’en accommode. Au-delà, le

stress métabolique subi engendre des dysfonctionne-

ments organiques potentiellement cancérigènes à partir

d’un certain niveau. Un certain nombre d’effets cliniques

sont répertoriés : fatigabilité, irritabilité, nausées, cé-

phalées, anorexie, dépression, brachycardie, tachycar-

die, hyper ou hypotension, somnolence, insomnie, diffi-

culté de concentration, allergies cutanées, eczéma, pso-

riasis, modifications de la formule sanguine, perturba-

tions de l’électroencéphalogramme et de la reproduc-

tion, atteintes aux organes des sens (vision, ouïe, odo-

rat).

Des normes sont sensées protéger la population.

Elles diffèrent sensiblement d’un pays à l’autre, les fran-

çaises étant particulièrement laxistes. À titre d’exemple,

pour les hyperfréquences, les Français peuvent être

Lure : Conférence-débat

SATANÉS CHAMPS MAGNÉTIQUES !

Page 13: FV été site

13

exposés à 41 V/m, quand les Suisses sont protégés à partir

de 4 V/m, et les Toscans de 0,5 V/m. Il faut savoir que les

équipements électroniques ne doivent pas être exposés à

plus de 3 V/m, sous peine de dysfonctionnement, soit 13

fois moins que les personnes vivant en France ! Les recom-

mandations scientifiques internationales, quant à elles,

préconisent de ne pas dépasser 0,6 V/m. (1)

François Vetter

(1) M. Le Ruz nous laissé sa documentation et ses supports

de présentation. Si vous souhaitez approfondir la question,

organiser une causerie sur ce sujet ou vérifier votre niveau

d’exposition aux CEM (nous disposons d’un peu de matériel

de mesure), vous pouvez prendre contact avec l’AFL de

Lure : 06 65 47 65 29 ou [email protected].

Nous vous invitons également à visiter le site du CRIIREM :

www.criirem.org.

LA PUB NOUS AIME, ON AIME LA PUB

Quatre pleines pages de pub en couleur pour

célébrer la naissance du nouveau smartphone Galaxy S4

de Samsung ! Passons sur l'obscénité du fric engagé dans

une pareille campagne (et aussi des retombées finan-

cières attendues, bien sûr) ; passons même sur l'emploi

de l'anglais – Dual Camera, Drama Shot, Sound and Shot -

dans une pub destinée à un public français : il faut vrai-

ment être un vieux schnock pour faire encore de telles

remarques alors même que notre beau pays, sous la hou-

lette de socialistes quasi analphabètes dans leur propre

langue, introduit des cours en anglais dans son Universi-

té. En fait, le plus beau dans cette publicité, c'est son

slogan : Mon smartphone, ma vie. Tout est dit en quatre

mots. Et c'est vrai qu'il suffit de regarder autour de soi

pour le constater : pour des millions de gens, la vie

semble être devenue proprement impensable sans

smartphone (1)…

Qu'on se le dise : Toulouse, ça fait plouc.

Pour être dans le coup, maintenant, on est prié de dire

So Toulouse. Pour les « créatifs » de la Ville rose, le nom

seul de leur cité ne suffit manifestement plus à attirer

l'attention... et surtout les visiteurs - objectif 2013 : en

accueillir plus de 6 millions !... So Toulouse se veut donc

un outil de « marketing territorial », destiné à vendre du

Toulouse comme de la bagnole, de la godasse ou de la caca-

houète. (Notons que Tellement Toulouse eût été insuppor-

tablement ploucquissime !) Nul doute qu'on ne tardera pas

à voir apparaître l'équivalent dans d'autres villes ou régions

(l'ineffable Gérard Collomb a déjà, lui, Only Lyon). En atten-

dant, c'est la ville de Nougaro et de Zebda qui est livrée aux

marketeux, aux pubeux, aux anglomanes.

So what ?...

Gérard Roy (1) Au fait, ça nous écorcherait de dire plutôt

« ordiphone », « TP » (pour « terminal de poche »), voire,

comme nos cousins québécois, « téléphone intelli-

gent » (encore qu'on puisse voir dans cette expression

comme un vague oxymore) ?

Page 14: FV été site

Ils ont de la suite dans les idées,

les journalistes de M, le magazine du

Monde (1). Après avoir consacré leur

couverture du 9 mars à l' « agaçante »

Cécile Duflot (voir La Feuille Verte

d'avril dernier, pp. 24-25), les voilà qui

titrent celle du 15 juin : « Caroline

Fourest, la laïque qui rend hystérique »

- autre façon de dire que celle-ci aussi

agace passablement.

Journaliste et essayiste considérablement média-

tisée (peut-être trop, ce qui expliquerait en partie cet

agacement ?) depuis quelque temps, Caroline Fourest,

c'est sûr, ne laisse pas indifférent. On ne s'attardera pas

sur le fait que la droite la déteste, toutes tendances

confondues : c'est normal, et c'est très bien ainsi, vu sa

vie personnelle (lesbienne revendiquée, elle partage

l'existence de Fiametta Venner, avec qui elle a fondé la

revue ProChoix), les combats qu'elle mène (pour le ma-

riage gay, contre l'homophobie, contre le Front natio-

nal, etc.) et les valeurs qu'elle défend (le féminisme,

une laïcité sans compromis par exemple). Comme elle le

dit elle-même en citant Diderot, « il y a des hommes

dont il est glorieux d'être haï ». Notons que cette détes-

tation va jusqu'à la menace et l'agression physiques, à

tel point que Caroline Fourest « bénéficie » désormais

d'une protection policière.

La tarte à la crème islamophobe

Plus « intéressante », si l'on peut dire, la franche

inimitié que lui voue une très large partie de la gauche

(en admettant que soient réellement « de gauche »

tous ceux qui s'en revendiquent, mais on ne s'engagera

pas ici dans ce débat). Certes, cette animosité peut en

partie s'expliquer : par certaines erreurs ou approxima-

tions dans ses enquêtes ; par la proximité réelle

(Philippe Val) ou supposée (Manuel Valls) qu'elle entre-

tient / entretiendrait avec des personnalités qui, à tort

ou à raison, hérissent le poil d'une certaine gauche ; par

la jalousie (compréhensible ?) de certains qui, réfléchis-

sant et se battant peu ou prou sur les mêmes

« créneaux », se retrouvent moins placés qu'elle sous

les feux médiatiques, etc. Mais on n'acceptera pas, en

revanche, les accusations récurrentes portées contre

elle par toute une fraction de la

gauche : Caroline ferait le jeu des ra-

cistes et des islamophobes.

M'étant déjà longuement expliqué à ce

sujet, je ne reviendrai pas sur l'aveu-

glement des uns et la perversité des

autres qui placent sur le même plan le

racisme et la méfiance envers une reli-

gion. Dans le cas qui nous occupe, le

simplisme du raisonnement saute aux

yeux : Fourest milite pour une stricte laïcité, elle s'en

prend aux dérives des islamistes (entre autres, elle

s'élève contre le port du voile), elle dénonce (en sep-

tembre 2001, lors de la conférence contre le racisme

tenue à Durban) l'antisémitisme virulent de certains sou-

tiens à la cause palestinienne, donc elle est anti-

musulmane, donc elle est raciste puisque les musulmans,

dans leur quasi-totalité, ne sont pas des « blancs » ou, si

l'on préfère, des Européens. Et toc ! Imparable !

Intégrisme, où ça ?

Évidemment, il est beaucoup plus facile (et bien plus

payant en matière de popularité) de s'en prendre ainsi

au « racisme » et à l' « islamophobie » de Caroline que

de partager ses combats. Pour une certaine extrême

gauche, par exemple (la même qui se pâmait d'admira-

tion devant Hugo Chavez et ne déteste pas les diatribes

antijuives des autorités iraniennes, lavées de toute infa-

mie puisque anti-israéliennes), toute réticence dans le

14

Elle court, elle court, la Fourest

VAS-Y, CARO !

Dessin publié avec l’aimable

autorisation de Charlie Hebdo

Page 15: FV été site

15

soutien aux « bonnes » causes (et Allah sait si la Palestine

en est une !) est immédiatement assimilable à une posi-

tion hostile. De même, démont(r)er les ambiguïtés d'un

Tariq Ramadan (lequel réclama naguère, rappelons-le, un

« moratoire » sur les lapidations de femmes adultères !)

ou ne pas se voiler pudiquement la face devant le

sexisme et l'intégrisme qui font des ravages dans certains

quartiers populaires, c'est forcément faire preuve de dis-

crimination envers les opprimés, de préférence musul-

mans. Caroline a récemment aggravé encore son cas en

défendant les Femen, qui sont au féminisme soft et bien

élevé de certaine)s ce que Voltaire est à Bernard-Henri

Lévy.

On l'aura compris : comme Cécile Duflot, comme Domi-

nique Voynet, comme Sophia Aram dans un autre genre

(mais finalement pas si éloigné que ça), Caroline Fourest

fait partie de ces « agaçantes » qui filent de l'urticaire aux

dogmatiques, aux bien-pensants, aux songe-creux et aux

mous du genou. Dans une société où le débat intellectuel

ressemble de plus en plus à un sirop de barbapapa dans

une eau tiédasse, ça fait du bien de lire ou d'entendre ce

genre de teigneuses.

Continuez, les filles !

Gérard Roy

(1) Entre parenthèses, il est permis de trouver assez

déconcertant (doux euphémisme) le succès de cette publica-

tion, sorte de catalogue BCBG futile et friqué.

Bebolucija

UN PRINTEMPS BOSNIAQUE ?

La Bosnie - ou plus exac-

tement et plus complètement

la Bosnie-Herzégovine -, tout

le monde s'en fiche, ou peu

s'en faut. Depuis que ces sau-

vages de Bosniaques, de

Serbes et de Croates ont ces-

sé de s'étriper joyeusement

comme ils l'ont fait avec un

bel enthousiasme entre avril

1992 et décembre 1995, les

médias se désintéressent

presque totalement de ce

petit pays des Balkans ; les touristes, eux, font trois pe-

tits tours sur le pont de Mostar (refait à l'identique

après sa destruction par les Croates) et puis s'en vont

vite retrouver les plages de la proche Dalmatie. Tout au

plus souligne-t-on de temps en temps que la Bosnie est

un pays bien compliqué (que voulez-vous, c'est ça, les

Balkans !), que le taux de chômage y tutoie les 46 % et

que 18 ans après les calamiteux accords de Dayton, les

trois « ethnies » principales, et tout particulièrement les

représentants politiques d'icelles, s'y regardent toujours

en chiens de faïence. Même les sinistres Karadzic

et Mladic, incarcérés à La

Haye, ne font plus que très

exceptionnellement recette.

Et pourtant, à l'heure où

j'écris ces lignes, il est en train

de se passer là-bas (à deux

heures d'avion de Paris,

comme on disait à l'époque où

Mitterrand faisait tout pour ne

pas gêner la Serbie et ses sup-

plétifs locaux dans leur entre-

prise de nettoyage ethnique)

ce qu'on appellera peut-être un jour le « printemps bos-

nien » (1). Certes, ça n'a - pour le moment ? - que peu à

voir avec les « printemps » arabes ou turc, pas plus

qu'avec le « printemps érable » des étudiants québécois

en 2012 ou le tout nouveau (et désormais plus estival que

printanier) « printemps brésilien ». Mais le mouvement

entamé début juin à Sarajevo a un caractère si particulier

qu'il pourrait bien (en tout cas, c'est ce qu'il faut souhaiter

à ce merveilleux pays) faire enfin bouger des lignes com-

plètement bloquées depuis la fin de la guerre.

Page 16: FV été site

16

Pas de numéro, pas de passeport !

Tout a commencé à cause d'une situation

ubuesque. Depuis début février, les députés bosniens

(auprès desquels nos élus sont des parangons de vertu,

d'efficacité et de dévouement au bien public) sont inca-

pables de se mettre d'accord sur un nouveau système

d'enregistrement administratif des nouveaux-nés. On

doit à la vérité de préciser que, si les représentants des

trois « ethnies » ont leur part de responsabilité, ce sont

surtout les députés de la Republika Srpska (République

serbe), l'une des deux « entités » du pays (l'autre étant

la Fédération croato-musulmane ou croato-bosniaque),

qui font des pieds et des mains pour paralyser un État

central dont ils ne veulent pas et que Dayton s'est ingé-

nié à créer aussi faible que possible (2). Or, sans cet en-

registrement administratif, les nouveaux-nés ne peuvent

plus obtenir ni passeport, ni sécurité sociale.

C'est Belmina Ibrisevic, une petite fille de 3 mois,

qui a été le détonateur de la colère bosnienne. Atteinte

d'une grave maladie, elle avait besoin d'une intervention

médicale à l'étranger, rendue impossible par l'absence

de numéro d'identification. L'affaire a fait grand bruit

sur les réseaux sociaux et un mouvement spontané de

rage et d'écœurement a abouti, le 6 juin, à la « prise en

otages », par une foule de Sarajeviens excédés, mais

parfaitement calmes et pacifiques (3), des députés coin-

cés dans le Parlement avec les 350 participants étran-

gers à une conférence.

La révolution des poussettes

Le mouvement était lancé. Baptisé

« bebolucija » (mot-valise formé à partir de beba - bébé -

et de revolucija - révolution), il a rapidement pris de l'im-

portance. Le 11 juin, près de 10 000 citoyens (et un grand

nombre de bébés en poussettes !) ont de nouveau pro-

testé dans la capitale contre l'incroyable incurie de leurs

députés grassement payés (en gros, ils touchent 7 à 8

fois le salaire moyen du pays, sans compter les multiples

avantages qu'ils s'octroient). Depuis, les manifestations

se succèdent et ont gagné plusieurs autres villes : Zenica,

Tuzla, Prijedor, Brcko, Mostar, etc. Les étudiants - traités

de « bâtards » par le chef du parti gouvernemental de la

Republika Srpska - ont même pris le relais à Banja Luka,

« capitale » de la RS, malgré l'interdiction décrétée par

les autorités de l'entité.

Comme les autres « printemps », celui-ci est popu-

laire, spontané, sans leaders et ne doit rien aux partis,

de toute façon aussi discrédités que leurs élus (même si

les Bosniens désabusés continuent à voter majoritaire-

ment pour eux) ; bien plus que les autres (sauf peut-être

le québécois), il est totalement pacifique et non-violent :

les manifestants décident même des moments de si-

lence absolu... pour permettre à leurs députés de tra-

vailler ! Mais ce qui constitue - pour le moment du

moins - sa caractéristique la plus remarquable, et peut-

être la plus porteuse d'espoir, outre qu'il rassemble les

foules les plus nombreuses depuis les manifestations

pour tenter d'éviter la guerre en 1992, c'est son carac-

tère totalement multiethnique.

Page 17: FV été site

17

Tous ensemble, tous ensemble, ouais !

Depuis 1995, les politiciens (surtout du côté serbe,

mais pas seulement) s'ingénient à maintenir, voire à ac-

croître les divisions ethniques, en jouant sur des peurs et

des méfiances réciproques qui leur permettent de main-

tenir leur pouvoir et leurs privilèges ; ils sont en cela puis-

samment aidés par une division administrative aussi inco-

hérente que paralysante (sans parler de son coût finan-

cier démentiel). Or ce mois de juin aura vu, pour la pre-

mière fois depuis 20 ans, des citoyens de toutes les ré-

gions du pays se réveiller d'une sorte de longue léthargie

due non seulement aux séquelles d'une guerre impi-

toyable, mais aussi à une situation économique et sociale

catastrophique. Bosniaques, Croates et Serbes réunis

sont peut-être en train d'ébranler sérieusement un sys-

tème pourri. Autre raison de se réjouir : dans une Saraje-

vo à 80 % musulmane depuis les déplacements de popu-

lation des années 90, les extrémistes islamistes (il y en a,

généreusement subventionnés par certains pays du

Moyen-Orient, qui financent par exemple de luxueuses

mosquées) ne jouent strictement aucun rôle dans ce

mouvement.

Pour le moment, le « moteur » de cette colère po-

pulaire est surtout l'exaspération, voire le dégoût, devant

un système politique totalement « bloqué » et inefficace,

soigneusement maintenu dans son incohérence par des

politicards jamais à court d'idées pour empêcher l'État

bosnien de fonctionner (4) ; mais est-il exagérément opti-

miste, dans une région où le pire est toujours possible, de

voir dans cette « bebolucija » l'amorce d'une conscience

citoyenne transcendant enfin les divisions ethniques et

religieuses soigneusement entretenues par ceux qui en

profitent - mafias politiques, autorités religieuses (5) ? La

réponse ne devrait guère tarder : après la mort de la pe-

tite Belmina, il est difficile d'imaginer que la tension re-

tombe…

Gérard Roy

(1) Oui, bosnien, et non bosniaque. Les Bosniaques

(ex-Musulmans dans la terminologie officielle yougoslave) constituent avec les Serbes et les Croates le peuple bosnien, c'est-à-dire le peuple de Bosnie-Herzégovine.

(2) Ça va, vous suivez ?... (3) Ce qui n'est pas forcément évident dans un pays

où j'ai vu, à la porte d'un musée, un panneau d'interdic-tion d'entrer... avec une arme !

(4) Arguant de « l'insécurité » qui règnerait dans la capitale, les plus extrémistes des députés serbes d'abord, croates ensuite ont décidé de ne plus aller siéger à Sarajevo !

(5) Ah ! les popes orthodoxes qui bénissaient les miliciens partant pour leur « nettoyage ethnique » au début des années 90 !...

Les deux photos de cette page ont été prises

par Gérard Roy lors de son

séjour en Bosnie.

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18

Cette rubrique a pour ambition de proposer un re-

gard critique sur l'actualité scientifique, en montrant tan-

tôt les dangers, tantôt les espoirs suscités par les re-

cherches et les découvertes. La revue La Recherche a pu-

blié, dans son numéro de juin 2013, un dossier spécial de

17 pages sur les perturbateurs endocriniens, ces subs-

tances qui perturbent le fonctionnement hormonal et me-

nacent notre santé. Une autre revue, Pour la Science, du

même mois, publie aussi un article sur le sujet. Cela valait

bien une attention particulière de La Feuille Verte.

1. Des poisons qui malmènent les hormones

Le distilbène est une hormone de synthèse (voir 4),

le chlordécone un insecticide, les PCB ont servi d'isolants

électriques et le bisphénol A est un composant de certains

plastiques (voir 3). Ces produits ont en commun de pertur-

ber le système hormonal. Les hormones circulent dans le

sang, agissent sur des cibles variées et concernent l'en-

semble du corps. Or le nombre de maladies liées au dérè-

glement hormonal ne cesse d'augmenter depuis vingt ans.

Une des difficultés dans la compréhension de ces maladies,

c'est que les perturbateurs endocriniens, comme les hor-

mones, agissent à très faible dose. Pire : il n'y a pas forcé-

ment des effets proportionnels à la dose. Si, à partir de

zéro, on augmente progressivement la dose, les effets aug-

mentent d'abord, passent par un maximum puis diminuent

(forme en U inversé). On a même des cas où la dose élevée

aboutit à l'effet inverse de la faible dose. Pour cette raison,

les tests habituels de toxicité, basés sur l'idée que c'est la

dose qui fait le poison, sont inadaptés. (La Recherche n°

476, juin 2013, pp. 40 à 45).

2. La contre-attaque s'organise pour les élimi-ner

Les tests règlementaires utilisés actuellement pour

détecter les effets toxiques d'un produit, avant sa mise sur

le marché, ne sont pas adéquats pour les perturbateurs

endocriniens. Ils permettent de repérer des effets cancéri-

gènes, la mort ou les malformations du fœtus, mais pas

des effets plus discrets, n'intervenant parfois que sur la

descendance. Une autre cause de difficulté est l'action à

faible dose. En toxicologie classique, en diminuant progres-

sivement les doses, on arrive à un seuil de concentration

en dessous duquel le produit n'a plus d'effets (dose dite

acceptable). Or avec les perturbateurs endocriniens, si on

continue les expériences au-delà, avec des concentrations

bien plus faibles, on peut détecter de nouveau des effets à

un moment donné. Les chercheurs sont en train de mettre

au point de nouveaux protocoles de test incluant les

faibles doses et donc une gamme de concentrations plus

étendue. (La Recherche n° 476, juin 2013, pp. 46 à 48).

3. La carte d'identité du bisphénol A

Le bisphénol A a d'abord été étudié dans les

années 30 pour ses faibles propriétés d'œstrogène. À par-

tir des années 60, il est massivement utilisé dans la fabri-

cation de certains plastiques et résines. La production

annuelle est de 3,8 millions de tonnes. On le retrouve

dans les plastiques en polycarbonate (bouteilles, embal-

lages alimentaires, CD, DVD...), les revêtements internes

des boîtes de conserve, les colles et les peintures, les

tickets de caisses et les reçus de carte bancaire, etc. La

voie alimentaire représente 80 % des expositions au bis-

phénol A, par la diffusion du produit du contenant vers la

boisson ou l'aliment. En France, la loi interdit depuis le 1er

janvier 2013 le bisphénol A dans les conditionnements de

produits alimentaires destinés aux enfants de moins de 3

ans. En 2015, l'interdiction s'étendra à tous les condition-

nements de produits alimentaires. (La Recherche n° 476,

juin 2013, pp. 49 et 53).

4. Le distilbène en France, un scandale au long

cours

Science et écologie

SPECIAL PERTURBATEURS ENDOCRINIENS

Page 19: FV été site

19

En 1970, deux médecins américains de Boston

observent six cas de cancer rare chez des jeunes filles de

15 à 22 ans. Ils suspectent rapidement un problème de

santé publique et, poursuivant leur enquête, il font le

rapprochement avec la prise d'un médicament, appelé en

France le distilbène, pendant le premier trimestre de

grossesse des mères. Dès 1971, ce médicament est

contre-indiqué aux USA pour les femmes enceintes. En

1972, lors d'une conférence à Paris, un des médecins

américains met en garde ses collègues français contre

l'utilisation du produit. Mais il faudra attendre 1977 pour

que la contre-indication intervienne en France chez les

femmes enceintes, et encore de manière très discrète.

C'est en 2010 que le distilbène est décrit comme le pre-

mier perturbateur endocrinien connu. Bien que ses effets

aient été progressivement observés aussi chez les enfants

puis les petits-enfants, une surveillance des femmes ex-

posées et de leur descendance vient seulement d'être

mise en oeuvre, en 2013. (La Recherche n° 476, juin 2013,

pp. 50 à 54).

5. Perturbateurs endocriniens : l'EFSA botte en touche

Le 20 mars 2013, l'Autorité européenne de Sécurité

des Aliments, l'EFSA (1), a rendu public son avis sur les

perturbateurs endocriniens à la suite d'une demande de

la Commisson européenne. Alors que de très nombreuses

publications montrent les effets de ces substances sur les

écosystèmes et la santé humaine, l'EFSA considère que le

fondement scientifique de ces effets « n'est pas con-

cluant », bafouant au passage le principe de précaution.

Pire, l'EFSA suggère même que les faibles doses n'auraient

pas forcément un effet néfaste et que l'organisme pour-

rait s'adapter. L'EFSA se fourvoie donc avec le vieux sché-

ma selon lequel « c'est la dose qui fait le poison », ralen-

tissant ainsi la mise au point et la généralisation de tests

mieux adaptés à la détection des perturbateurs endocri-

niens. (Pour la science n° 429, juin 2013, pp. 14-15).

Commentaire général :

Avec les perturbateurs endocriniens, il y a bien,

au départ, une difficulté méthodologique pour détec-

ter leur nocivité, parce que leurs effets ne sont pas de

type « linéaire », c'est-à-dire proportionnels à la dose,

et parce que les conséquences sur la descendance ne

peuvent pas être signalées tout de suite. Mais, chaque

fois, des médecins ont assez rapidement observé des

pathologies inexpliquées et, en poursuivant leurs inves-

tigations, ils ont fait des rapprochements avec ces subs-

tances.

Ensuite, il y a eu beaucoup de temps perdu et

de nombreux drames auraient pu être évités. Les

causes du retard sont multiples : inertie des habitudes,

ignorance et manque d'information des personnels de

santé, peur d'affoler les patients, poids du lobby des

fabricants qui pourrait être aussi à l'origine de la ré-

cente position de l'EFSA, etc.

EÉLV a toujours été favorable au renforcement

des tests préalables à la mise sur le marché et au déve-

loppement des systèmes d'alerte. Dès que des effets

indésirés graves sont mis en évidence, il faut que les

responsables politiques aient le courage d'affronter les

lobbies et d'imposer rapidement des principes de pré-

caution stricts. C'est leur rôle de défendre la primauté

absolue de l'intérêt général en matière de santé pu-

blique.

Gérard Mamet

(1) EFSA : European Food Safety Authority, Auto-

rité européenne de Sécurité des Aliments.

Page 20: FV été site

20

OUI, TOUT DE SUITE !

EÉLV-Franche-Comté

apporte son soutien sans

faille à Yves Ketterer, militant

écologiste franc-comtois, qui

a entamé le 10 juin une grève

de la faim devant le ministère

de la Santé, et demande avec

lui et l'association E3M

(Entraide aux Malades de

Myofasciite à Macrophages)

la mise à disposition sans

tarder de vaccins sans alumi-

nium. En effet, bien qu'utilisé

comme adjuvant (depuis 90

ans aux USA), l'aluminium non seulement n'a jamais

fait la preuve de son innocuité, mais est aujourd'hui de

plus en plus fortement soupçonné de faire courir des

risques, d'autant plus que, dans le cas des vaccins, il est

directement introduit dans l'organisme, sans l'effet

barrière des voies digestive et cutanée ; ses effets né-

fastes pourraient se manifester des années, voire des

dizaines d'années plus tard…

EÉLV rappelle à la Ministre de la Santé, Marisol

Touraine, qu'elle s'était engagée à permettre aux fa-

milles d'avoir le choix (vaccin avec ou sans aluminium),

comme c'était le cas avant 2008. La suspension cette

année-là du DTPolio sans aluminium s'est faite sur la

base de déclarations inexactes, comme l'a démontré

l'enquête de l'AFSSAPS (devenue ANSM, Agence de

Santé du Médicament). L'Autorisation de Mise sur le

Marché (AMM) du DTPolio sans aluminium est toujours

valide .

Alors que l’Académie

de Médecine reconnaît que

l’aluminium contenu dans

les vaccins migre vers le

cerveau, que le Conseil

d'État a reconnu le lien de

causalité entre cet adju-

vant et la myofasciite à

macrophages (fin 2012,

début 2013) et que l'alumi-

nium est soupçonné de

favoriser, voire de provo-

quer, diverses autres mala-

dies graves, la sécurité

vaccinale doit-elle continuer à rester un sujet mineur ?

Combien de malades faudra-t-il pour réagir ? Les autori-

tés sanitaires françaises doivent appliquer le principe de

précaution en remettant immédiatement à disposition

un vaccin DTPolio sans adjuvant ou sur phosphate de

calcium (utilisé pendant des décennies sans effets indé-

sirables), le DTPolio étant obligatoire pour les enfants

en collectivité (1).

Brigitte Monnet et Bernard Lachambre

Cosecrétaires régionaux EÉLV

(1) N'oubliez pas de signer en ligne la pétition portée par

Change.org :

http://www.change.org/fr/pétitions/nous-demandons-

des-vaccins-sans-aluminium-pour-protéger-nos-enfants

Site E3M : http://myofasciite.fr

Blog E3M: http://blog.myofasciite.fr

Des vaccins sans aluminium ?

Page 21: FV été site

RETRAITES : UN JEU DE DUPES Le gouvernement veut réformer les retraites. Pour

cela, il a commandé un rapport, un de plus. Il invite les

partenaires sociaux à une concertation. Et il annonce un

projet de loi pour la fin de l'été. Le premier ministre

s'engage à une juste répartition des efforts et de son

côté, le président affirme qu'il ne s'agit pas de remettre

tout à plat.

Alors de quoi s'agit-il ? Visiblement, de combler le

déficit à moyen terme. Autrement dit, de poursuivre le

travail d'ajustement à la baisse entrepris depuis 20 ans

et la réforme Balladur.

À qui fera-t-on croire qu'en mettant sur la table

les propositions du rapport Moreau et uniquement

celles-ci, en limitant le temps de la discussion au cœur

de l'été, une réelle concertation s'organisera et on verra

s'ouvrir la possibilité de réfléchir au système et à ses

évolutions souhaitables ?

Ce qui va advenir relève du jeu de dupes : je

monte au créneau sur la retraite des fonctionnaires

pour que soit lâché un peu de lest sur la durée de coti-

sation ! Je cause indexation des pensions et on finit sur

une petite augmentation des contributions salariales et

patronales !

L'avenir des retraites ne mérite-t-il pas qu'on

prenne le temps de tout mettre sur la table, et pas uni-

quement quelques chiffres auxquels, on les sortant de

leurs contextes, on peut faire dire n'importe quoi ?

Pourquoi soudain cette urgence quand, depuis

vingt ans, on bricole, on rafistole et on précarise ?

Est-on si pressé de passer un nouveau coup de ra-

bot qui, à coup sur, sera suivi d'un autre ?

Comme pour la fiscalité, comme pour les

allocations familiales, le gouvernement avance en

canard, dodeline sur un horizon immédiat, comme inca-

pable d'une vision à plus long terme. Il ne reste alors

qu'à négocier un nouveau recul des droits sociaux au

lieu de tenter de penser leur refonte.

Nous sommes dans le règne du compromis

social-démocrate : on se satisfait du fait que chaque

partenaire abandonne un petit quelque chose (comme

dans le cadre de l'ANI), sans jamais oser dessiner

d'autres perspectives.

Le courage politique consisterait d'abord à

affronter les oppositions idéologiques, à ouvrir le débat

de fond en liant les questions qui le méritent. Peut-on -

un simple exemple - parler de la retraite sans aborder

les questions du travail (accès, conditions, déroulement

de carrière, formation, etc.) ?

Le courage politique consisterait non pas à sim-

plement franchir l'obstacle, mais à poser les bases d'une

refondation. Et cela exige du temps pour passer d'un

compromis fragile et peu durable à un consensus qui

marque une rupture et un renouveau (1).

C'est peu dire que nous n'avons pas fini d'ac-

cumuler les déceptions.

Michel Boutanquoi

(1) Le terme consensus a pris une connotation

péjorative et quasiment le sens de compromis à travers

l'expression « consensus mou ». Serge Moscovici

(psychologue social et père du député du Doubs) a mon-

tré dans son livre Dissensions et consensus que le con-

sensus est une élaboration collective qui permet, à partir

de deux représentations en conflit, d'en produire une

nouvelle et ainsi de produire du changement.

On passe de la logique « qui gagne ? qui perd ? »

à une logique de création. Pour le dire autrement, la

protection sociale demeure une valeur et une exigence

essentielles. La question est aujourd'hui de savoir com-

ment on la fait vivre dans un monde qui n'est plus celui

de l'après-guerre.

21

Une concertation, quelle concertation ?

Dessin publié avec l’aimable

autorisation de Charlie Hebdo

Page 22: FV été site

C'est le thème qu'avait choisi de développer le

groupe bisontin de « Roosevelt 2012 » (1), mardi 18 juin,

à la salle Battant. Inutile de laisser planer le moindre sus-

pense : la réponse est non. La conférencière, Laurence

Scialom, spécialiste de l'économie financière, est revenue

sur la loi de séparation des activités bancaires. Voici

quelques éléments d'analyse et de réflexion.

Des risques inconsidé-

rés... non assumés

Les banques généralistes

ont deux types d'activités : les dé-

pôts et les placements. Depuis le

développement de l'ingénierie

financière, les banques ont des

comportements extravagants :

elles prennent des risques inconsi-

dérés sur des placements

spéculatifs. Or, depuis 1996, ce sont elles-mêmes

qui calculent ce risque, comme un risque météo (le fait de

prendre son parapluie ne fait pas pleuvoir). Or dans le

fonctionnement financier, le risque est aussi « interne » :

le fait que les banques prennent certaines décisions va

changer la donne et provoquer des comportements mi-

métiques qui ne sont pas du tout pris en compte dans le

modèle.

Mais pourquoi les banquiers se gêneraient-ils ?

D'une part, ils bénéficient d'une garantie de l'État qui leur

permet d'avoir des taux avantageux de prêts. Cela corres-

pond, en France, à une sorte de « subvention de

48 milliards pour l'année 2011 », somme bien supérieure

à ce que les banques paient en impôts et taxes. Par ail-

leurs, elles se débarrassent aussi du risque par le système

opaque de la « titrisation », qui va le diffuser dans l'en-

semble du système financier, rendant celui-ci extrême-

ment vulnérable en cas de crise, comme on l'a vu en

2008. Et plus le système est dérégulé, plus les crises sont

graves.

Dans ce type de cycle, on a d'abord une période

d'euphorie, avec distribution massive de crédit : l'immobi-

lier, les actions grimpent, la bulle spéculative gonfle. À un

moment donné, la belle machine s'enraye, le doute puis la

panique s'installent. Les cours s'effondrent, entraînant les

banques puis les économies dans la crise. Et il y a en

fait « privatisation des gains » (des fortunes

énormes se constituent pendant les périodes d'eu-

phorie) et « socialisation des pertes » au moment

de la crise (puisque ce sont les contribuables qui

paient à ce moment-là).

Une réforme vraiment

minimale

À partir de ce qui vient

d'être dit, on peut entrevoir cer-

tains éléments de solution. Par

exemple, obliger les banques à

mettre davantage de capital dans

le risque pour qu'elles aient un

comportement prudentiel. Mais

une partie de la réforme ne sert à

rien, puisque la loi votée « interdit

des opérations qui n'existent pas », dixit la conféren-

cière.

Une autre partie de la solution serait de limiter

la taille des banques puisque les études montrent que

plus une banque accroit sa taille, « plus elle déforme son

bilan par des activités de marché ». À la question « Est-

ce que le système financier soutient l'activité écono-

mique ? », Laurence Scialom répond : « Jusqu'à un cer-

tain seuil, qui est aujourd'hui largement dépassé. » Ac-

tuellement, le système financier « pèse » sur la crois-

sance.

Mais la question-clé reste la séparation entre les

activités de dépôts et les activités de placements. Or,

dans une banque généraliste comme le Crédit Agricole,

c'est le même capital qui garantit les sommes placées

sur les marchés et les dépôts des particuliers.

22

Séparation des activités bancaires

LA FINANCE EST-ELLE AUJOURD'HUI SOUS CONTRÔLE ?

Page 23: FV été site

23

Les activités spéculatives peuvent donc mettre en

danger les dépôts. Et tant que les banques bénéficient de

cette protection et de la garantie de l'État, elles sont

dans une sorte d'impunité qui les pousse à prendre des

risques inconsidérés qui, aux dires de la conférencière,

ne profitent qu'aux traders et aux dirigeants des

banques, et même pas à leurs actionnaires. Pire, en cas

de crise, c'est l'ensemble de l'économie qui trinque.

Or Bercy - comprendre Moscovoci - n'a pas voulu

d'une vraie séparation. On fait moins bien qu'en Angle-

terre ou aux États-Unis. La séparation se fait sur « un

critère mou », « sur la base de la satisfaction des besoins

du client » (2), et ne concerne qu'une très petite partie

des activités. Les amendements sur les paradis fiscaux

ont même été refusés au départ par le gouvernement, au

grand dam des députés PS, qui se sont plaints de n'avoir

aucune marge de manoeuvre (les choses ont un peu bou-

gé depuis l'affaire Cahuzac).

Signalons enfin que nos députés EÉLV,

Éric Alauzet en tête, se sont démenés dans une bataille

d'amendements pour essayer d'améliorer la loi, avec

des résultats très mitigés. Sur son livre, que j'ai acheté

(3), Laurence Scialom a écrit la dédicace suivante : « À

force d'efforts, on va y arriver... » J'avoue que j'ai des

doutes : il manque pour l'instant une vraie volonté poli-

tique.

Gérard Mamet

(1)° Collectif citoyen fondé par des personnalités

comme Stéphane Hessel, Susan George, Edgar Morin,

Patrick Pelloux, etc. Leur Manifeste a été signé par plus

de 100 000 personnes.

(2)°Voir le Bulletin de la Fédération bancaire

française : http://www.fbf.fr/fr/files/96GJ3P/AB561.pdf

(3) Laurence Scialom, Économie bancaire, La

Découverte (janvier 2013).

PTCI

GAZ DE SCHISTE, LE RETOUR !

Les journalistes ont fait beaucoup de bruit autour

de la « protection de la diversité culturelle », mise à

mal par le président de la Commission européenne,

José Manuel Barroso. Mais personne ne nous a dit que

l’extraction des gaz de schiste entrait à nouveau par la

petite porte.

En effet, grâce au PTCI (Partenariat Transatlan-

tique de Commerce et d’Investissement), l’accord de

libre échange que l’Europe s’apprête à négocier avec les

États-Unis et le Canada, les grandes compagnies pétro-

lières américaines pourront bientôt attaquer la France

en justice. La loi de juillet 2011 qui interdit la fractura-

tion hydraulique pour extraire les gaz de schiste consti-

tuera une entrave illégale à la bonne marche des af-

faires.

La tentation est grande de s’abandonner au chant

des sirènes des économistes. Notre pays regorge de ces

« petites bulles », qui nous rendraient autonomes par

rapport aux pays producteurs de pétrole, abaisseraient

la facture énergétique et pourraient créer des emplois.

Mais on oublie bien vite que la fracturation hydraulique

est désastreuse pour l’environnement, que l'empreinte

carbone du gaz de schiste équivaut à celle du charbon et

que notre pays serait transformé en gruyère.

Soutenons nos élus qui bataillent pour le dévelop-

pement des énergies alternatives, respectueuses de

l’environnement. Continuons l’éducation de la popula-

tion pour apprendre à économiser l’énergie, isoler nos

maisons, consommer moins et mieux. L’argent n’ira pas

dans les mêmes escarcelles, certes, mais il profitera plus

à notre pays. Et en prime, l’héritage que nous laisserons

à nos enfants et petits-enfants sera plus propre et por-

teur d’espoir.

Il va sans dire que cet accord PTCI requiert aussi

notre vigilance sur bien d’autres aspects : normes sani-

taires des plantes et de la viande, OGM, politiques so-

ciales et environnementales (qui seront fortement in-

fluencées par la perte de souveraineté des démocraties

européennes). Il subsiste encore beaucoup d’opacité et il

est impératif que nous, écologistes, agissions pour faire

lever le voile sur toutes ces questions.

Suzy Antoine

Page 24: FV été site

Cow-boys. Le Texas a exécuté le 12 juin son 499e con-

damné depuis le rétablissement de la peine de mort aux

Etats-Unis en 1976. Encore un effort et ça fait un

compte rond.

Symbiose. Les députés de la Douma ont adopté une loi

pénalisant la « propagande » en faveur des « relations

sexuelles non traditionnelles », c'est-à-dire « non con-

formes aux traditions russes » - comprenez l'homo-

sexualité. En Géorgie, l'Église orthodoxe mène les ma-

nifs anti-homo au nom de la lutte contre « un péché

devant Dieu », « une anomalie et une maladie ». Russes

et Géorgiens, qui ne s'aiment guère, arrivent quand

même à s'entendre sur quelque chose.

Grecs. Le peuple inventeur de la philosophie a manifes-

té parce qu'on voulait lui arrêter la télé. Socrate, re-

viens, ils sont devenus fous !

Culture. D'après Le Monde, l'ERT (l'audiovisuel fermé

par le gouvernement, puis rouvert par décision de jus-

tice) « privilégiait des programmes de qualité et jouait

un rôle actif dans [la] vie culturelle grecque ». Je con-

firme : elle retransmettait la messe du dimanche.

Nuance. Le mot « race » disparaît de la législation fran-

çaise. Dorénavant, on ne niquera plus la race de ta

mère, mais son ethnie.

Orient. Un adolescent exécuté à Alep par des dji-

hadistes syriens pour avoir « blasphémé ». Encore un

pays où on va fort se divertir après la chute du tyran.

Chiche ! Ludovine de La Rochère (déjà, rien que le

nom, j'adooore), présidente de la Manif pour tous, se

dit « prête à passer sous le char de Tiananmen » pour

s'opposer à la loi Taubira. Quoique viscéralement anti-

militariste, je suis volontaire pour le conduire moi-

même, ce char.

Radins. Zahia Dehar, la - très jeune - call-girl héroïne du

feuilleton Benzema-Ribery et compagnie, déclare

qu'elle « n'aime pas les footballeurs, parce qu'en plus de

leur mauvais comportement, ils ne paient pas très

bien ». Décidément, chez les footeux, tout est à jeter.

Progrès. Jean-François Copé, à propos de la primaire

parisienne organisée par son parti avec le succès que

l'on sait : « À l'UMP, nous apprenons la démocratie. »

Ben mon colon, y a encore du boulot, hein !

Lyrique. L'ineffable NKM après son brillant succès à

ladite primaire : « Il souffle ce soir un parfum de liberté

qui sied si bien à Paris et à son histoire. » Ça sent plutôt

le Chanel, non ?

Con(ne)s. En Israël, féministes (vraiment ?) et ultraor-

thodoxes s'affrontent au mur des Lamentations, les

unes pour avoir le droit de prier comme les hommes, les

autres pour les en empêcher. Dans la série « Les contro-

verses les plus cons de la planète », celle-ci monte d'em-

blée sur le podium.

24

UN MOIS, ÉMOIS, ET MOI

Dessin publié avec l’aimable autorisation de

Charlie Hebdo

Dessin publié avec l’aimable autorisation de

Charlie Hebdo

Page 25: FV été site

25

Stades. On aura tout vu : les Brésiliens manifestent

contre le Mondial de foot ! À quand des manifs au

Vatican contre le port de la soutane ?

Dimanche. Plusieurs députés PS (dont Bartolone et

Le Roux) sont pour l'ouverture dominicale des magasins

de bricolage. Et pourquoi pas les toilettages pour chiens ?

Visionnaire. Le Hezbollah libanais décide d'arrêter les

tirs en l'air, des autorités religieuses chiites d'Iran et

d'Irak ayant signalé que cette pratique était prohibée par

l'islam. Costaud, quand même, le Mahomet : au 7e siècle,

il interdisait déjà fusils et kalachnikovs !

Avions. Droite et gauche sont parfaitement d'accord

pour développer (et subventionner) l'aéroport de Dole.

Perny, le président PS du Conseil général du Jura, appelle

cela « une forme d'intelligence collective ». Concernant

ces guignols, c'est pas le mot « intelligence » qui me se-

rait venu en premier à l'esprit.

Au voleur ! Le PC compte regagner plus de 40 villes aux

prochaines municipales, en particulier Aubervilliers et

Montreuil, que nos amis communistes estiment s'être

fait « voler » en 2008. Si le PC a gardé quelque chose de

son époque stalinienne, c'est bien la manipulation éhon-

tée du langage.

Debout ! Marine Le Pen estime qu'en se suicidant, l'his-

torien d'extrême droite Dominique Venner a voulu

« réveiller le peuple de France ». Personnellement, ça ne

me déplairait pas que tous les fachos essaient de nous

« réveiller » de la même façon.

Inquiétude. La grotte de Lourdes submergée par les

flots torrentiels du Gave de Pau. À l'heure où j'écris, on

ignore si la Vierge a pu nager jusqu'à la sortie.

Dégénérescence. Medef et CFDT sont les deux princi-

paux signataires du rapport Réinventer la croissance,

dans lequel il est question, en vrac, d' « améliorer par-

tout la compétitivité », de proposer « une vision con-

quérante de l'économie française », de « promouvoir

l'esprit d'entreprise dès l'école », et j'en passe. La CFDT,

c'était pas cette bande de gauchistes qui publia jadis

Les Dégâts du progrès ?

Podium. Pour la plupart des Russes, c'est Léonid

Brejnev qui fut le « meilleur dirigeant du XXe siècle ».

Seul le chauvinisme slave a pu les empêcher de choisir

Sarko ou Berlusconi.

Méga. Au Nicaragua, l'ex-révolutionnaire sandiniste

Ortega veut faire creuser (par les Chinois) un « canal de

Panama bis » à travers son pays. L'Éthiopie, elle, a com-

mencé sur le Nil et au grand dam de l'Égypte la cons-

truction du plus grand barrage d'Afrique. Nos décideurs

à nous, amateurs d'aéroports et de LGV, sont vraiment

des petits rigolos.

Love. « Je suis à tes côtés pour te servir », « Utilise-

moi », « J'ai besoin de toi »... Ma parole, elle a un vrai

talent d'écriture, Christine Lagarde ! Au lieu d'envoyer

sa lettre à Sarkozy, elle aurait dû proposer sa prose à la

collection Harlequin.

Taïaut ! Le groupe EÉLV à l'Assemblé nationale dépose

une proposition de loi « visant à interdire la chasse à

courre, à cor et à cri ». Histoire de ne pas se brouiller

avec les chasseurs, l'une des élues (1) retire sa signa-

ture et précise : « La chasse à courre est une tradition.

C'est plutôt une bonne tradition. Actuellement, il y a des

sujets plus graves, avec les difficultés économiques et

sociales. » Encore une qui fait de la « politique autre-

ment ».

Féministe. Estimant que « 60 % des femmes de Kiev

[d'où est parti le mouvement des Femen] sont des filles

de joie », l'un des avocats des salafistes tunisiens qui

tentent de se porter partie civile dans le procès des trois

Femen déclare : « Une femme libre préfère être affamée

que de manger par ses seins. » Lui, on ne sait pas par

quoi il mange, mais c'est sûr qu'il pense par sa queue.

Gérard Roy

(1) Qu'on s'abstiendra de nommer pour ne pas faire de

pub à une élue de Poitou-Charentes...

Dessin publié avec l’aimable autorisation de

Charlie Hebdo

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Les Journées d’été d'EÉLV sont ouvertes à

tout le monde, adhérents ou non, curieux, voisins…

Elles auront lieu cette année à Marseille, du jeudi 22 au

samedi 24 août 2013, à l’université de Marseille Saint-

Charles.

En effet, c’est la bouillonnante Marseille, Capi-

tale européenne de la culture 2013, qui va nous ac-

cueillir cette année. Au cœur de la cité phocéenne, à

quelques minutes à pied de la Canebière, l’université

de Saint-Charles, située à côté de la gare, est le lieu

idéal pour découvrir toutes les écologies au soleil du

Midi.

Au programme, six grandes plénières, rassem-

blant à chaque fois plus de 2 000 écologistes, une dou-

zaine de forums, pour approfondir les sujets qui ont fait

ou qui feront l’actu, et près d’une centaine d’ateliers

pour analyser en détail les débats, mais également ap-

prendre à utiliser des outils et toujours mieux com-

prendre le monde…

Ateliers, débats, concerts, animations, buvette

et restaurateurs ambulants, visites et actions mili-

tantes : cette année, Marseille va voir la vie en vert!

Nous avons tout prévu : accessibilité handicap,

accueil des enfants et baby-sitting.

Un accès très facile

Cette année, c’est très simple: nous serons au

pied de la gare TGV. D’où que vous veniez, il est quasi-

ment impossible de vous perdre ; mais à toutes fins

utiles, voici l’adresse et quelques informations :

Université Marseille Saint-Charles, Place Victor

Hugo 13003 Marseille—Coordonnées GPS: 43.304, 5.378

Venir en train : Gare TGV Marseille Saint-Charles.

Sortez de la gare, tournez la tête vers la droite… on est

là, à moins de cent mètres.

Venir en voiture (covoiturage, bien sûr !) : Depuis

l'A7, filez droit vers Marseille. À la Porte d’Aix (un arc de

triomphe entouré d’un carrousel de voitures), suivez le

panneau « Gare TGV » qui vous fera sortir vers la gauche

de la place. Vous êtes arrivés : on est là.

Venir en avion (vous habitez loin…) : Prenez l’avion

jusqu’à Marseille-Provence. Arrivés à l’aéroport, prenez le

train en direction de Marseille, puis suivez le paragraphe

« en train ».

Venir à pied, à vélo ou à roulettes (on ne sait ja-

mais) : Le plus simple est de prendre le métro, jusqu’à

l’arrêt « Marseille Saint-Charles ». Sortez de la station,

sortez de la gare, tournez la tête vers la droite, on est là!

Pour les personnes à mobilité réduite

Les Journées d’été de Marseille, au sein du campus,

ne seraient pas vraiment un long fleuve tranquille pour les

personnes à mobilité réduite sans les quelques aménage-

ments et services que l’équipe d’organisation aura mis en

place. Au premier abord, le campus peut paraître difficile

car situé sur une butte ; en fait, les lieux que nous fré-

quenterons sont tous accessibles, les abords des bâti-

ments concernés par nos activités sont plats ou pourvu

d’ « esplanades », avant un autre niveau desservi par une

rampe ou la voirie interne au campus.

Alors pas d’inquiétude, le maximum sera encore fait

pour que tout le monde puisse être accueilli dans de

bonnes conditions. La route sépare le campus de la gare,

qui n'est qu'à quelques minutes ; si vous avez des pro-

blèmes pour vous déplacer malgré le faible temps de par-

cours, n’hésitez pas à nous appeler, notamment en préve-

nant le référent Handicap des JDE.

Une fois arrivé au campus, à l’accueil, si vous avez

des problèmes de mobilité, il vous sera remis un plan

pour vous proposer les cheminements les plus courts et/

ou les plus faciles. Pour permettre aux personnes à mobi-

lité réduite de se rendre aux ateliers qui auront lieu dans

un bâtiment un peu excentré et difficile d’accès, il vous

sera proposé de vous transporter en Proxi-pouss, la for-

mule marseillaise des rickshaws asiatiques.

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JDE

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Des points de prise en charge vous seront propo-

sés, aux heures des ateliers notamment. Les lieux et

salles équipés de boucles magnétiques vous seront pré-

cisés dans le programme.

Cette année, le CROUS ne semble pas en mesure

de fournir des chambres pour personnes en fauteuil rou-

lant. Pour l’hébergement (surtout si vous réservez une

chambre en cité U), quel que soit votre handicap, ou

simplement votre difficulté à la marche, contactez

David Marais (1) qui, selon les besoins, vous conseillera

au mieux des possibilités (cela vaut aussi pour les gens

déjà inscrits).

La restauration sera organisée comme l’an dernier,

composée de multiples stands de producteurs locaux,

dans un espace nettement plus « carrossable » que les

pelouses du campus de Poitiers. Pour faciliter votre bon

accueil, remplissez le formulaire « Personne en situation

de handicap », et pour toute question, avant ou pendant

les JDE, n’hésitez pas à faire appel à David, votre réfé-

rent handicap

Hébergement : ça se bouscule !

Les hébergements sont pris d’assaut : dépêchez-

vous de réserver le vôtre. Les dernières informations de

l'Office de tourisme nous font craindre un manque de

chambres d'hôtel à proximité du site.

Faites-le vite, très vite : après, il sera trop tard

pour trouver un hébergement dans la ville !

La hotline de l’équipe des Journées d’été est

désormais ouverte du mardi au vendredi, de 14h à 17h,

au 01 53 19 53 19, et presque 24 h/24 par mail

à [email protected].

La fête

Les Journées d’été, c’est aussi (et surtout) l’occa-

sion de faire la fête… Animations et concerts jalonnent

ces trois jours d’épuisants débats. Samedi soir, une fête

de clôture est organisée, pour nous faire danser et nous

amuser jusqu’au bout de la nuit. Mais pour en connaitre

les contours, il faudra être très patient et aimer les sur-

prises…

Samedi 24 aout en soirée, horaire et lieu à défi-

nir.

Suzy Antoine

(1) [email protected] ou 06 09 86 84 72

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