bulletin de la société d'études historiques et géographiques d'athis-mons- n°2 -...

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DEUXIEME ANNEE 0 .) IŒ\TE THDIESTHIELI.E JANVIER DE LA SOCIETE d'Etudes Historiques et Géographîques d'ATHIS-MONS ET DE LA PLAINE ùe LONGBOYAU RESEAU MEDIATHEQUE BIBLIOTHEQUE ATHIS-MONS (91) 1111111 *0006762* aSUOT ÈQl MU SOMMAIRE: LXEJ. : La cultUI'C de la vigne et se" coulUlllc à Alhis- ct Judsy. - Le Château de Sadgny ... sou la pioche. - LEROY : l'n oginal doublé ... d'un gaslronome, Gmod de Reynière. Scigneur de Villicrs-sur-Ol·ge. - L LA\IAIIQUE: Cahier dL' Doléances d'Ablon. - .1. LI;('E : Fêle ré"olu- "il'y-Ghâlilloll. - n, Al (;IEIl : Bihlio!raphic régiona Il',

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Bulletin de la Société d'Études Historiques et Géographiques d'Athis-Mons et de la Plaine de Longboyau - n°2 - Janvier 1948

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DEUXIEME ANNEE )1;0 .)

IŒ\TE THDIESTHIELI.E JANVIER 1948

DE LA SOCIETE

d'Etudes Historiques et Géographîques d'ATHIS-MONS

ET DE LA

PLAINE ùe LONGBOY AU RESEAU MEDIATHEQUE

BIBLIOTHEQUE

ATHIS-MONS (91)

1111111 *0006762*

aSUOT ÈQl MU

SOMMAIRE:

LXEJ. : La cultUI'C de la vigne et se" coulUlllc;, à Alhis­ct Judsy. - Le Château de Sadgny ... sou;, la pioche. -

LEROY : l'n original doublé ... d'un gaslronome, Grimod de Reynière. Scigneur de Villicrs-sur-Ol·ge. - L. LA\IAIIQUE: Cahier dL' Doléances d'Ablon. - .1. L.\YI;('E : Fêle;, ré"olu­

"il'y-Ghâlilloll. - n, Al (;IEIl : Bihlio!.(raphic régiona Il',

A NOS SOCIÉTAI RES

A NOS LECTEURS

Six Illois <lpl'CS sa constitutiun Il'gale, malgrt:, des dilïiculLés lllati�ridles inhérelltes il la situation économique actuelle, au prix de démarches incessanks auprès des pouvoirs compétents, gràce à l'appui bit'nveillant et éclairé de hautes personnalités, notre Société a fait paraître en oe\ohre dprni pr son prelllipr RII/letin.

La tentative était hardit" peul-ètre ll'méraire, quoique le fascicule fül bit'n mince. Quel allait ètre l'accueil qui lui sl'rail réservi' par les habitants de llotre région ? .Xe serai ent-i ls pas tentés tic considére r qu'cn possl;dant quelque peu l'histoire tle Paris la (;rand'ViHe ils connaissent celle Illl�n1P de nos "ilh's et vil lages du beau pays de 1'1Ie-de-Francp'?

Or, COllllllP l'a si bien lllon tré un éminent his[ol'ien conll'l1l­por<lin, �1. Albert Petit (Revlle de Paris, 15 sept. HJ:H) - dans 1IIH' étude slIr le li\"l'e dl' :\1. Pierre Bernus, l'lle-de-FJ'lIll('e -, « ("('si l'lle-tlf'-FJ'lIllCe lJu'il {/Jill cOIlnaÎtre, Elle l'l'si belll/('ollfi lIIoillS qu'on 111' fi Ol1 l'tail fI' ('roi/'(', Elle est tians l'ombre de Pl/I'is, elle diS/Jarl/il dl/liS SOli l'ayonnemenl ('omllll' les petites p/ullèles //,(JjJ /'llfJj!I'IJch(>cs dll so/eil. J"I' r/i'ill/li /rJlll'ismc f'igI/IJI'e, les Parisiel/s elix-mêmes fa Il'llUe/'sen/ en ('(JI/fi de ve1l1.\. »

Xos conc itoy ens ont 1ll0ntrl'. par leur elllpressement il devenir !lOS Il'cll'lIrs, qu'ils partageaicnt cetlt' opinion et qu'ils désiraient, eux aussi, mieux connaître le passl' de leur province pt dl' Jt'urs pl'Opl'l'S localitt,s, Ol! dl's voisilWS,

:\ous nl' ]louvons que nous ré,jouir d'lin tel succès qui nous a alllenés il pOllrsni\Te notn' effort et il Ill ettrl' au point l'n'U\Tl' l'ntreprise. Cl'Ill'-CÎ <1 d'ailll'urs hénéficii' d'llIJ concours de bonnes \'o!ontl's l'I d'un « dynamisme » qui ont .triolllphi' des circonstances contraires.

C'est pourquoi, nous nOLIs faisons un jy\aisir de sailler l'appa­rilioll dl' ('l' deuxième BlIlldin trilllt'striel. Dl' nOlllhn'ust's amé­liOl'ations quant au fond et il la l'arille achèvl'l'(llll d'en faire, d'ici peu, un Ol'gane appri' eié d'étude, de documentation, dl' critiqul' et dl' \'lIlg<lrisatÎoll, digne de notre jelllW Soci':,ti, donl il l'si l'œll\Te l'xelusive, libre et désintéressée.

Que Ct' preIll i er HI/Ilelin de 1'�ll1nèe 1948 soit COlllllle J'expres­sion dps souhaits et des vœux que 11011\ forlllolls pour il' hil'Il­l'In' d l 'essor dl' toutes Il'S COIllIllIllJaul{'s locales dt' Ilotr!' petit t'oin d'lle-dl'-Fr;IIJCI'.

1" RlII'I'all,

BJBLIOTHÈQUE MUN:CrPAlE

ATHIS MONS

DIRECTE'.lR-FONDATECR : LaCIS BRUNEL

LA CULTUR'E Dt LA VIGN E ET SES COUTUMES

A ATliIS-MONS ET JUVISY

Sur la vaste Plaine de Longboyau, u.n mot ùomine la vie rurale de tHUS les ter-roirs jusque vers 1800 : celui de « blé ». désigl\lant alol's J'ensemble des céréales panifiables. En ce sens, cette plante {'ouvrait la p'lllsgrande pm'tie des terres laboura­bles; certaines Parl'ûsses, comme Paray et 'Yis'Sous, étaient complètement cultivees en bled (1).

'Cette ;plaine, se déroulant dl' Yi'flejuif ù .Juvisy SIlI' tl'ois lieues de traverse, passait, en l'fret, pour fertile comme petite Beallss;e (2); et, lorsque Philippe de Commines revint avec celllx dll N)1} .•• .pers le chasteall de Mont-le-Héry., i'l put contem­pler à perte de vue les .chanzjJs pleins de bled::. et de febves el d'allt'res graÏ-nstrès fors, car le terrltoi'l'e 1} esteÏl bon (3).

La supl'émaHe des céréales donnait au paysage agraire de la Plaine de Longboyau LIlle uniformité inlinillle.nt plus grande qll'aujound'lwi,à laquelle participait la « Plaine Haute » d'Athis­:'tIons et de ,hn-isy. li] en -était .de même pour la « Plaine Basse » (4), diteauss'i la « VaUbe », -e,ntre les prés de l'Orge ou du l\Iort�Hû et les rives de la Seine. .

Prédomin:l11tes il peu près partout, les céréales n'occupaient point cependant, à ('lies seules, toutes les terres , Outre les légumes, que l'ola faisaÏi v,enir dans les jardins accompagnant chaque _ maison., la culture capitale au point de vue social étai� la vigf1e ,qui se partageait ks coteaux ayec de splendides parcs d'agrème;ntù la française.

ANCfiENNETÉ DE LA CULTURE DE LA VIGNE Dès la fin du IV' siècle, la vigne prospérait aulour de Lutèce;

ct, pen dant le haut ;\loYcn Age, sa présenee est atlestôe dans notre régio n par des témoignages nombreux et eoneordants.

A Epinay-sur-Orge, les 'coteaux domiu'ant l'Orgc ct 'l'Y,'ctte étaicnt plantés ,cn vigncs depuis une ('poque fort reculée. Le Polyptyque d'IrminOll., faisant une description des hiens dl' l'Abbaye dt, Sa,int­Gcrmain"dcs-Prl's à Epinay au sièc'lc -de Charlemagnc, nous appl"l'nd que 'ce monas'tèrc y ,possédait ('cn'! arpens de vigne qui poupoient pl'Odziire 850 muids de Din (5).

A Thiais, la grande abbaye parisienne pO$s<'doi.t huif I/!'jlcns el demi de' /}igne llolwelle, outre ·('ent t.ren�e··cillq flrpens de vieille vil/Ile (6).

Au XIIe siècle, le Cartulail'c du :\Ionastèl'e de Longpont eite. à l'occa­sion de la construction' de l'église dl' cc lieu, l'aumône faite pal' un certain He'l'hert d'Ab/ll1Il el sa femme Hodc'arde qui déposent sur

(1) LEHEUF (Abh,' J,'Hn), Tlisloil'e de III pille el de 10;'1 le dio!'!'",' de l'''rÎ,' (P,aris, Féchoz et I.dollZ'PY. 18X:1, in-HO), t. IY, pp. j:{ pt ;Jti.

(2) ESTIEXXE (Charles), LI' Guide des Cilemins de Fl'ull(·,'. (paris, .Estienne, Li3:!, in-32), p. ï. _

(3) Cml}nXES (Philippe de), Jlhlloires, éd. de :\Iandl'ot (l'uTis, A. J'km'd !'1 fil .. , 1901-190:1, in-S'), t. II, p. :11.

(4) .\utrefois, If's habHanfs dt's villages dont 1{> ({,l'roil' (·rnpi('..tait ;\ ]'1 foh sur la Plaint> dt' Lnngboyan (·t 'la vaoHt'(' d� .la S(\Îu/' parlulent ('vuranUTIt'nt de la « Pluinl' H�-ilttt· -», dl' lu « '�lon·tngnf" » -ct tif' la « Pl a i11l' Basse ».

Ile 'nos JOllI's"'d�lnüs l'apparition des 'loth .. '.;('<J1H'uts, l'{'S tt"t'Int's ont faid }l'lace à de llOllv,l'll('s déu(}]'ninations : Je « Platr'au », le « C()ltt�au » ("t le « Yal » (A:this-\' .. 11.

(5) LEBEUF, Op. cil., IV, p. !SI ,,- 11)) Id., p. 4:W,

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l'autel de l'Oratoire un acte par lequel ils dOllnoient chaque année Zllt quosterech de vin à prendre dans lellr vigne située dans la TOl/r­nelle, ferre Saint-Nicolas-de-.Jzwisy (de Tzzrnella, in terra S. Nicolai de Givisiaco) (1).

En 1231, le Prieur de :-Iotre-Dame-des-Champs, Seigneur de .JU\'isy, donne à bail 3 quartiers de vignes, sises dans le chantier Apl/d Sabulos , moyennant 6 de'niers de cens et 2 sols parisis pal'an (1).

La plnpart des documents ancicns sont d'accol'd sur le fait qUe le vin d'Athis était fort estimé .. 4zz reste, en parlant d'Athis ... , il fauE y comprendre le climat de ilIolls qui est snr l a Paroisse, et où l'Oll asszzre ql/e croit le meillenr vin, écrit l'Abbé Lcbeuf. C'est, du moins, ce que laisse supposer un Diplôme par lequel Hobert le Pieux (996-1031) ct Hugues Capet, son père, énumèrent les biens qu'ils donnent à l'Abbaye de Saint-:\Iagloirc, en particulier: « ln comita tzz Parisiensi in Villa ql/e d icitnr Montizznl, nwnsus unI/s· arabil is terme, CI/ni vin ea­rum uberta te. »

l�,lns tard, Louis VII le Jeune ( 1 1 37-1 180), renouvelant la donation de ses ancêtres à ce monastère, fait une mention semblable (2).

Le' cru de Villenenve-Ie-Hoi était également réputé. Les Chartreux de Paris, de venus ... seigneurs, de Villeneuve-le-Ro y (vers le milieu du xv" siècle) eurent attention d'y faire cu ltiver les l'ignes et bien façonner le vin ... Cllarles �'ll é tant venu dîner chez elll.' le 18 juillet 1484 11 trouva le !Jin du cnz de cette terre si bon e t si fi son goût que son premier Maitre d'hôtel eut o rdre d'en prendre llll m uid de blanc et Ill! de clairet, qll'il paya neuf li!Jres douze sols parisis.

Guillaume Godefroy, écuyer, leur cédant en 1487 sa terre de Maillard en Btie, proche le Plessis-Ausould, .. . exigea pareillement d'ellx ... qu'ils lui envoyassent chaclln {ln, sa vie durant, .... trois nluids de vin de leur ('ru de Villenellve-le-Roy, scavoir deux de vin vermeil e t un de vin blanc (3).

Les établissements ecclésiastiques, qui détenaient une grande partie du sol, jouèrent, à l'occasion, un rôle 'efficient dans 'la propagation d.e cette eulture, tant Ipour les besoins du culte que pour leur intérêt. Bien que Ile climat ne fût pas toujours très favorable aux vignobles (4), les religieux ct Jes seigneurs n'en continuèrent pas moins de planter quantité de vignes nouvelles avec des plants amenés de Bour�ogne ou de la région d'Ol'léans, car le transport des vins éloigné's était par trop coûteux. Cet essor fut particulièrement sensible' au début du XVI" siècle. En 1520, dan's la Paroisse d'Orly, on planle dl' .iol/r en jour !Jignes esdites terres, comme chacun see t (5).

EXTENSION ET RÉPARTITION DE LA VIGNE

La Carte des Chasses, commencée en 1764 et terminée en 1807, nous donne une vue d'ensemble des vignobles de la Région P arisienne SOUs l'Ancien Hégime et établit que la vigne poussait sur presque tous les coteaux et même sur certaines (·tendues planes . Rares étaient les communes qui nc faisaient p oint vendange.

Dans Ic Sud de Paris, son Heu d'élection sc situait aux alentours de la jonction de l'Orge ct de l'Yvette. Mais, les côtes lormées par la pente de la longue montagn e qui s'é tend de Vil/ejuy ci .lcwisll pré­s,entaient aussi une exposition des plus favorahlcs : ces ('(Îtes ainsi

(1) LEBEt:F. Op. cil., IY, p. 412 - (2) Id., p. 41& - (3) Id .• pp. 12�J-'130. ·(4) Les l'eligi,f'ux de SnÎnt-Gerluain-des-Prés avouent quo(' 1f·1I1' .... "jgnt·s de

Fontenay étaknt sujeHes a"", fortulles de !/ellées, gres/es et autre" I .. \r"h. Xat., LL 1068).

(5) Arch. �at., S 3l5A. L'ouvrage de Mlle Yvonn" BEZARD, sur 1.<1 pie rllrale dans le sud de la ré,ion parisienne de 1450 à 15/J{) (Paris, Fkmin-Dl,lof, 1929, ln-8°), nous donne, .' cc sujet, quelqueB précisions d�un grand int�:ri·t. C�f'st uinsi qU'PD 1;'}10 �I,a1hieu PaillHl'd, voiturl'C.r par tel'1't' , amène depuis Orléans JlIsques au lieu de C(lc!zan "ingt-cinq m illiers de plallt pour planl"r au dic! Cachan (p. 1 ;;3).

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disposées, et ayant leur aspect à l'Orient, ont inspiré d'y planter de la vigne, qui s'y est bien trouvée (1).

A Juvisy, Athis ct :'lIons, près des bords de la Seine, la vigne occupait un site de choix Sur les V'C'l'sants cnsoleillés. Sa position sensiblement plus éIevéc lui assurait nne protection assez efficacc contre les gelées ct lcs brou�llards qui traînaient dans le fond dc la valléc et quc les pl'emiers rayons dc soleil vcnaient dissiper. En outre, la naturc même du sol, plus riche ct plus, variée que cdlc de la " Plaine lIaute » ou de' la « Plainc Bassc », par suite de la présencc de moellons dc cal­cairc dc Brie glissant ùe long dc la pcnt,e', n'était pas une des moindl'es conditions prOlJlres il assurel' lc succès de cette cullure, délicatc par cxcellence.

L'étendue respective d u vignoblc dans ëhacune des trois Paroisses nous est donnée, pour la période prérévolutionnaire, par les Procès-verbaux d'arpentage dressés en 1785 (Juvisy) et 1786 (Athis et ;\'Ions) en vertu d'une Orùonnance de Mgr Ber­thier de Sauvigny, Intendant dc la Généralité de Paris, datéc lin 8 juin 1784 (2).

Les Plans de l'Intendance traduisent grossièrement, pour toutes les Communautés rurales <le l'Election de Paris, lc résultat de ces levée aénérale, mesufa� et arpentage: très' inégaux au point de vue tcch­nique', ils permettent pourtant de situer rapidcment lcs emplacements occupés par les diverses natures de culture, grâcc il des coulcurs légères, et de connaîtrc leur superficie cn perches, pieds el pouces locaux (3) inscrite dans un Tableau annexé aux dits PÜIIlS.

Surfaces occupées par les vignes et terres à vignes (4) en 1786

--- ---

�Ies. lO'Cale )Ics. de Hoy ::\Iesli l'P Supprficj,e Pourcentage de 18 pk", dt' 22 pieds nH�trlq��_ totale par rapport

Paroisses ----- -------à la sup·crfi-01'- per- ar- p('r- hI'C- hee-

e cht's p('nts eh es tar.('s ares tar{'s ares rie totale -- - - - - -

Juvisy . . . . 74- {i6 ,19 98 25 52 3H 95 7,46 % Athis . .. . . 93 72 62 74 32 04 513 10 6,24 % xIons . . ... 123 68 82 78 42 28 322 79 13,09 %

. --

Sous k Premier Empire, vers 1811-1813, ces surfac'c's étaient sensi­blement différentes, commc l'indique l'Etat de Sertions complétant nos prcmÏt'rs Plans Cadastraux. C'est. le vignoble de Juvisy qui accuse lIa !plus grande variation - près de 20 ha. en moins -- car la presque totalité 'en ('st rattachée au territoire de la Commune de Savigny-sur­Orge.

En cffet, lors de la ré<laction des Cahiers de DoléaIlces, les habitants

(1) LEHEUF, Op. cit., IV,. p. -139. (2) Arell. de S.-et-O., Juuis!! le :; nO 27) - Athis (C 4 n° 10) - ollans (C "

nO 8;;). (3) .\v<JlII l'adoption uu système métrique, l'arpent était l'uuité d" mesure

ngrnire; il sr divisait t'Il 100 p'erches carrées. On distinp;uait 3 sot"(t�S d'arpoent : l'Arpent r/'Ordonnancp ou des eal/.r et foré/s, 'lui t'tait la Mesure de ROll (;)1 ar·r. 07); l'.tl'pent commlln (-12 an'" 21) t't l'.tl'pent de l'ads. composé de lO!} l""rch"" de 18 pieds de côté (31 "l'CS lR8ï). Celui-ci ét .. it, d{' hcaucoup, le plus utilisé; de rar"" localités., dont Morsang-'Sur-Orge, se SerYaÏ<'llt de j''\rpenl d'Ordonnanc{',

(4) Par « 'U'rr-es à vignes », 011 entendHit }('s tprrps qui� par !eul" .:>xposition ou la nature de leur 501, étaient aptes à la culture de ln vigne.

de· Sfivigny denHmdèl'cllt que le. territoire' de chaque pa'l'oisse soit tellement fixé qu'il ne puisse Se. nencontrer aucune' difficuU.é iO.rs de la .répal'tition des impôts : telle est à. notre égard,. Sil plaignent-Hs, celle que nous éprouvous, depuû' trois à quatre auné.es ave(l' J-uuisy, pœF la· faute dllzn Commissail'e (8ommissa.ire des' Im·positionsJ qui a distrait volontai.rement et à la· SOllicitation· des décimateurs de' Jlwisy 7 à 8eO arl'eJl.t,� de terre .. A pl'cmiène vue, iL semble que. cette demande ait. été injustifié <l, car IC.scantoll'S· dont i.l était qnestion fii'ent eonstam!­ment partie illt"gralltc ·du terroir de Juvisy, Touj'ours est-il qll.e Savigny Qut ga:in fic cause;' et Juvisy se ,lit amputel';. non s-eulemeni d'une Im'ge pOlltion de « Plnine Ha.ut'C. », autour de la Ferme de Cham­pagne, mais aussi d'une partie respectable- du coteau, de!puis. la. route de Fontainebleau jusqu'à ,l'actuelle TUC Stella approximativement, c'est-à-dire Ull'C superficie dc 125 ha, 70,

Surfaces oeeupées par les vignes et te.rres à vign.es en, 1813

Vignes Terres à vignes Superf. totale : Pou1'C·entage l' ------- pal' l'.apport à

! €.OillU1UUf'S � hec- hee- ht�e'" " la superficie tares aros tares, arps ; t�re:s. ares total.'e

I�-----, - -,-.- -r- ---.-1.-------11, i Jl1visy 5 67 30 2111 25 2,76 0/0 iAthis 41 . 36 5 31 513 18· 9,08 0/0

Mons. 4 7. 31 [) 55 3-12 38 15',43.t;>ô

1

STRUCTURE AGRAIRE DES VIGNOBLES

L.ss. propriétés Imlthtées: en vignes se Hrésentaümt générale­ment sous deux aspects nettement distincts: d'une part, les. ilmm'en'Ses Clos, d'UR' seul tenant, inclus dans les parcs, sei'gneu­l!ialtX ou da.ns les, grandes propriétés hourg�oises (1), d'autre ,.,art, les. pat'tics réservées aux. vignerons du pays qui avaient eomm;e. cnractréristiqpe essentielle d'litre' mOl'cefée5 a l'cxtrènre et cnSCl'l'éeSi cntre les parcs ct les domaines de plaisance.

* **

Le vignoble di'Athis, quo.Lq.tw d'bne éten<fuc' relativemenf res­treinte, étaU compri-s. entre le Fare de J lLvisy. et le. I?are- d'A"\fau� C0u:rt,. dans. les limittc5, que ce d.cr�.r 11 I.IUCOl'C ll-ujeucù'hui.

E.orclé du: .. eôté de' he « l'l'aine Maute. » par, la, l! al/Il de ,LulJù", à. AtHis, appelée vulgaircmentle Chemill des l'ialles (averiue Jules-Vallès), il s'arrêtait vcrs le has du coteau aux deux p"és communaux de· la· Muette ct de Prêne qui IOllgcaient l'Orge ct étaient sépa.rés l'un de' l'autre

(1), k.Ju, ... isy .. le Clos. <le, '[,Ile G;"I:v[\i" couvra.it sensibllnlltmt la. ma,itotl1'epa'rbie diu; P.anc lIlunicipal (\Je Hd-FonlnÏIw, A Athi •• le Vfmwillc dt.4..r/allgow', haptisé ap:rits_ la- Ré�Htlll.tion PaIte d'.-t:.vuuconrt. faisait pnntie du' ùOln.ain(" 'seigllE'u:ritl,l; à: Mons, le CLos dl. Fi", ri,,· 1Il'étiglty, dénomme ",Uédeullrm-ent Cl!o,� Perrol<, du nom' d,"un dl' S'Os, propriétaires d'uvant, la Ui('Y.OI1l1tiOIl', et: d-e' no& jPlU'S I;;l,OR Pero:ul1. à hl su.lb> ,Furw fani" dl'()�·thog1'",,)h" t'aite pai' UJl co))Ï>.te;. étaU' sé'pan, du' l'lll'C fi' A/Ms, attenunt au Châle·lu, pal' la /lue/le des Velu::-l'urcs, Cette rneL'le,. d'itn .aussi, FElltr.P' J)CLLT.·Purcs,. a, étoé' incorpot'ée vers la nu dtl XUi.e siècle d·ans la propriéié de la: Famille de. Coui'Ct!L

- 21-

par le mO\lJlin banal du seigneur (\'.\this. En 1772, il était divisé en 714 parccJ.Ies Cl); en 1813, ce nombre était encoœ plus élevé, puisque la Section D du Plan Cadastral représentait 870 parcelles. CeUes-ci, dont la plupart l'taient larges de 5 il 10 mètres ct longues de 20 il 40 mètres à peine, s'étiraicnt dans le sens de la p,lus grande pe11t e ct étaient groupées au sein de didsions plus ;:;randes, appelées « cli­mats », « ·cantons » et plus fréquemment « chantiers»; cha'cun de' ces « chantiers:I> avait son nom propre et ils constituaient, au sens du Cadastre, des « lieux-dits "'. auxquels on accédait par une foule d'agréa­bles petits sentiers venant sc' g"cffcr il angle droit sur le Chemin du Grand Rii (Chemin, dc Grand Hû) d sur le Chemin du Moulin à Athis (Chemin de la Forge) qui coupaient"les \"Ïgncs de haut en bas.

Lieux-dits vignobles d'Athis (2)

Les Trois Ormes'!:, le's :\Ulons (les :\Iillons*), le Pàrcau (les Par­reaux*), Je Pitouré {le Pitourai, les J>itourées*). - Les Rossignols.! (les Rossignaux) ct les Fourniers"'-, les Blaucs-Manteaux', les Pan dans, les Merizaies (les :\Ierisaie's*), le �avet, :\locque-BouteilIe (Moc-Bouteil, Moc-Bouteille*-), ,le Grand-Rû (le Grao'-Hü), Saint-Denis', le Boureau*. - ,Les Baillards", Jes Saulsaycs' (Saulsa,Ve HoyaI), Orgeval*-. - Jean Bouille·. et la Chaise'. Trou-Ia-Vacht··, Bel·tault*-, la Déballé, TaiHe­Fer", l'Echaudé'',, les Cloys (les Cloiiis, les Clonys·). - Les GenèvI'Cs dit Genièvres·, ,le Pont-de-l'Arche.!, Dessus-dc-Préne' (Sus-Préne) (3),

Les vignes de Moqs s'étendaient du Clos Perrot jusqu'aux limites de Villeneuve-le-Roi et d'Ablon.

Elles débordaient sur la « Plaine' Haute l>, au delà du Chemin de Mons à Villeneuve-le-Roy, couvrant les « chantiers :1> suivants: la Rougettc*, ,le Trou Dagobert'!:, la Petite "lusse (la Petite Muse"), la Croix-de-Feu' et les Petits-Orillars, Fleury ou- Tudevilain ou Broutin {les Broutins'!:).

Lieux-dits' vignobles de Mons

Le Clos (seigneurial, dépendant de la Ferme seigneuria,le de :\Ions), l'Egvpt'c*, Bout-de-Mons et Bord-de-Ville, l'Orme de' Carême-prenant, les' Perreux (les Pareux*) . - Sous-le-Huet, Sous-le-Clos (seigneurial), Carneaux (les Carneaux*) et Caillet, Grippet, la Fontaine GarneUc*, Binfosse, Terriers (les Tcrriel's*) et Graviers. �Iignote dit Gratecoc'l, la Plàtrière, Dame Agnès. le �Ierizicr ou la :\Iarnièn'. - Quatre'-Voyes (les 4 Voies'), :\Iur Blanc, Isle-aux-:\Iousses et �llI're-dc-l\Iousse (hl :\Iare*), Blanc-fossé (les B1ancs-foss�s'), BiLlery (les BiUeris*-), le Poi­rier-au-Moine, Lavaloir, les Celestins· ou Clos d'Ablon'. - Gaudrée, Bourcellc, AucÏs, les Ca,]:lbres·. - Chauchis (les Chachis*), Huarts,

.(1) Arch. Cam. c!'.Uhis-:\!ons, Plqn du vignoble d'Athis, Carte l'Il" (d'un Pla", (;énéral, dispal'll d" 'a Mairie depuis la Libération), le/.lé ell 1772, li .l'échelle de 30 peJ'ches et 18 pieds cIlUcune.

(2) Les lieux-dits ma l'qués d'un astérisque sont CCliX des Plans Cadastrall."; mais� on ]('s re-trouvp" plus ou nloin.s déformés sur Jf>S plans anci{'ns. Au contraire, It's dtin01l1iI1"ations enfermées entre c.rochl"ts ne figurent que s·ur k5 Plans Cadastrallx.

(3) a) Arch. dm!. I!'cHbi,s-:\Ians, Plan du vignoble d',Hhis. Carte l'Il". b.\ ,\reh. �a'L, � II, nO 36 (S.-et-O.) Plan Général du T,'rroir rj'Atllis-sI!r­

O"ge, (wec une partie des Terroil's de ,llons et Savigny ... , dont les /imittes du Terroil' d'A this tl'ave(' les alltl·(,.� 1'l!Troirs est distinguée par une enceinte rOllge, par OlHudc Roux, Al'jH'l1tclll' pt Géagraphe,.1750.

cl Arch. de S.-{,t-O., Plan Cadastml d'Athis, terminé le 25 aolll 1815, pur CnoPPI:'\ et SorcHARD.

- 22 -�

l'l'l' Chambly et Chcrmandeau (les GeJ:Inandaux-*-), Blanc -fossé et RetaiLle (la Retaille"), [les Avas*J, Noble-Terre, Prés le Poiric 'r-au­�Ioinc, la Croix d'Ablon ( 1).

Quant au vignoble de .Juvisy, i l comprenait presque tout le Parc de Bel-Fontaine, ainsi que les coteaux actuels de Savigny jusqu'au Sentier de la Rllelle Malingre (à pcutprès au niveau de la Huc Stel'la).

Sur les pentes douces, annonçant ,la fin du « pllateau », il accaparait les lieux-dits: la \'igne-des-Champs*, les Deux-Croix'. - Sur.-Ic­(;rand-Terrier*, Sur-l'OI me-au-�Iessier', Sur-la-Croix -J osst'lin*, le;; Cailles' .

Après avoir traversé ,la roye de Frenzenteall à SalJigny (Avenue' de Frolllenteau), on ]louvait admirer les ceps se pressan t l'n rangs serrés sur les versants dominant la petite rivière d'Orge, qui serpentait au milieu des pl'és enlre deux bordures de saul es ct de peupliers , Des sources nombreuses, débouchant au nÏ\'eau des marnes vertes, lais­saient couler leurs eaux limpides j usqu'a ux splendides pâturages du �Ial'ais-pour-Dieu et mettaient une note de gaieté dans cc paysage déjà si accueillant: le BaYÎIl du Fonceau, la Fontaine Péteuse. la Fontaine la Roche, la Fontaine Hernier, la Fontaine d'Artelet, la Fon­taine au Prêtre ct, l'nfin, 1a source d'eau lJilJe alimentant ,la Fontaine publique de Juvisy (2).

Lieux-dits vignobles de Juvisy

Les Sablons, le Troll-Herbou*, la Croix-Josscl'in et la Bragart!e, [G rande Borne-!'-J, [le Puits"], les Renards', les Grands-Terriers, lIa Cerisaye de Vi lleneuve' ] , le Grand-Orme* ct J'Orme-au-Messiel'. -La Fontaine-au-Prêtre, ·la Heine. - La �Iaguienne*-, [les Murgers*l , la Garenne-de-Hheims (la Gai"c'l1ne-de-Heins*), lia Charonne*], le Colombier-!'-, les JardiI,ls d'Artelef, - les Paradis·, la Fontaine-Hernier*, la Fontaine-Péteuse', lIe Fonceau * ] . - Haut-Judas-!'- et Bas-Judas (les Judas"'), le Marais-poul'-Dieu (Au Dessus-du-Marais-Parais*) (3).

Le nombre des propriéta ires -était égrulement élevé, puisqu'en 1813 il Y avait à Athis-su r-Orgc 134 propI'iétaircs de vignes et terres à

(1) a) Arch. Xat., X I, Il" ,I� (S.-Pi-O.), Plan de let Terre et Seignende de lIons-sur-Orge et Abloll-sur-Seille, apparter",nt li JIessie urs du Chapitre de l'Eglise de Paris, de VIL1.>:O, 169:1.

b) Arch. de S.-et-O., Plan Cadastral de ;lIons (réuni li Athis en 181;), terminé le 28 nULrs 181:!, par LElwy et ,CHOPPIN. Le vignoble d" )lo11s était partagé obliqucn\('nt pal' Il' Chemin de Mons il Ablon, d it aussi Chemin de III J/ontagne d'Ablon; C'('st .sU.J" ce rhelnin que venuit aboutir le Sentier de la Cour des IAèures.

(2) Des conduites am('lwknt 1<-s érOlrlemellts d,c c,ctte source, sit'uée dans Une pit'ce d·c t'el"re uFPPlt'·f' « le Plnt-de-FarIne », jusqu'à la fontaine puhli<lue' de .ruvisy. Cene-ci se trou,",,;t l'ri's rie la Croix, dans le ('arurou r de 1" G/'{{nde­Hue (Grand,e-Rue) et de celle allunt li !'Eglise (Rue du DQcteur Vinot).

(3) a) Arch. Xat., ?\ III, nO l:!-! (S.-ct-O.). Ca'rte du Terroir de .Tuvj.sy-su.r­Orge avant le détournement, en 1ï28, de la n(mte de Fontaineblean hors du village.

- b) Arch. de S.-ct-O., Plan Cadastral de JUl1isy, terminé le 20 août 1811, par 'LEROY et CIIOI']>]�. lA"s li(�n'x-dHs ÎlupriInés f'1l itU!1iqut's sont actu'<'lleI�1{>nt sur le territoire de JEvhy.

c) Arch. de S.-ct-O., Pla11 Cadastral de Sal1igny-Slll'-Orge, taminé 1" 10 juillet 1811, pal' L>:HOY "t CIiOPPIN.

vignes sur un total de 196 (68 %). Cette propodion était de 149 sur 206 il Mons-sur-Orge (72 %), 'pour tomber il 20' sur 108 il Judsy (1 8 '/0).

La c'dssification des propriétés cultivées en vignes (ou aptes il l'étre), suivant leur ,grandeur, est 11011 moins intéressante. Le tableau d-dessous établit que œs propri-étés, en majorité, étaient extrêmement petites, la p lupart du temps de 0 il 30 arcs.

N OMBRE DES PROPRIJ-:Ti:s SUPERFICIES ------

ATHIS 1 :\loNS 1 .!t:VISY i - 1

0 à 10 52 64 � !} a.

10 à 20 a. 2 4 2 4 -1 20 à 30 a . 18 14 :.! 30 à 40 a. 12 8

1 40 à 50 a. 5 11 1 50 à 60 a. 5 8 1 1

60 à 70 2 3 a. 70 à 80 a. 3 4 80 à 90 a. 5 3 2 90 à 10 0 a. 1 1 1

100 à 150 a. 6 1 3 1 150 à 200 a. ! 4 1 1 (1)

Au-dessus de 2 ha. 1 1 2 1

Le plus gros prolpriétaire de vignes des trois Commuues l-tait, sans conteste, :M. �Iichel Sc'rres de Prat, bourgeois d'Athis et propriétaire du Chàtean, qU'i, ave c ses vignobles dn Parc d'Athis (3 ha. (7), du Parc d'Avaucourt (8 ha. 69) ct du Clos Penot (8 ha. 60). totalisait près de 21 hectares.

Par oppos ition aux « clos », les propriétés paysannes l'taic'nt com­pos,ées d'uue infinité de parcelles minuscule's, éparpillées dans les différents lieux-dits vignobles du finagc'. C'est ainsi que Louis-èllïcolas Hédiard le Gendre, l'un des plus importants viguE'rons d'Athis pn 181:l, possédait 75 a. 35 de vignes et 27 a. 55 dl' ll'rres à vigncs répartis entre 28 parcelles dont lia plus petite mesurait 1 a. 10 (dans le « chan­tier » des Saulsayes) ct la plus grande 10 arcs (les Parreaux).

Enfin, alors que ks Athégiens (2) détenaient 19 ha. de vignC's il Mons, les Monsois en 'poss('daient 6 ha. 29 sur Athis. Cct encla/lement réci­proqlle des propriétés, qui était un fait particulièrement 'caractéristique sur l'étendue des deux terroirs, devait amcner l'Administration Supé­rieure à. réunir ces Communes, territorialement et ci"ilement, lc 5 août 18 17.

CONDITION DES VIGNERONS ET MODE D'EXPLOITATION

A l'époque, bien que la façon n'exigeât d'autres instruments que la houe et le bras du vigneron, la culture de la vigne deman­dait cependant de nombreux soins qui étaient donnés avec am our par les paysans.

(1) DI' )Ionttessuy Au>\us!e, :bourgeois de Paris, n,-ait 1 hn 71 de vignes dans l.e Parc de .Juvisy, autour de la pièc'e d'eau principalt',

(2) Il !.\!ut InentiOIl'I�t�r }('S nOU1S de que.tqu(·s grandps f'alnillps vigneronnt'S d'Athis et d,e :.\Ions : L,'chaHle!, )h'nager, '[oinl'au, :'\are't, Houx, Coutant, Cuvillier, Delanoue, Hédiard, .Louvet.

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Qu.al1d, 011 clI! rep,'enait de façonner les vignes, on devait le s l abourer avant le' l�r mars, les biner ava n t la Fète de la Magdelaine et les rebi-11er, o u faire un trois,iim e labour avant vendanges.

II �tait enjoint expressément, à ceux qui temtÏellt des vignes à l'cnte Oll à loyer, de faire des provins (c'est-à-dire de coucher des rameaux cn terre, pour donner de s j e u n es pousses) tous les ans, de les bien taire labo urer et tailler dan s les temps convenables, scavoir les (léchausser, tailler, maTrer (1) et asserter dans le 15" jour d'Avril, et les b in e r eH May. Le nombre des 1H'o\"ins était fixé d'avance, souvent à quatre cents par arp ent.

Pour que la vignc dol'. n ftt des rend cme'n t s quelque peu supérieurs à l a moyenne, il fallait la fumer abondamment avec des {yans (fumier ll atnreJ) ; on y apport a i t aussi d e s te rraiges . Vers ,l e m ilie u du xv' s iècle, P i eTre Poignant, con seiner ct maître des requêtes ordinaires de J'Hâtel, seigneur d'Athis ct de Louans, avait l'habitude de s'inté­res ser de très près à tout ce qu i touchait à ses vignes. Une certaine d e m o isel l e , s a femm e prohable m ent, s e rendait fréquemment d a n s ces 10caH t é s . Ell e surv e i l l a it tou s l e s t ravaux des champs ct f a i s a it jlorter, en sa présence, l e s éch atl as et l e s fum i ers dans les vignes : « Item li .JelulIl Regn on � Il r les cherillges taIl t d'eseh allas com m e de fiall s e t terres , m cn é.� ès lI i Tl rJTles par commandemen t de m adiie dem oi­s e l le e t ell sa présent"! » (2) ,

I l est c urieux d e rcm arquc r que, dans l e milieu rural an cien d es Paro i sses de la P l a i n e de Longboyau, et surtout à Athis et :\lons, la populaHon était composée presqu'en totalité de vignerons (3 ) .

Pourtant, cette l'li lt llI'C' é t a it p é n ible et aléatoire. Les lIignerons sont JIIoins a isés q lle les alltres agric u l teurs, souligne le Cahier de Do léance s dc Chamal'andc. Ils SOll t en yén éral très m (!lais�s, parce q u'ils metten t IOli t , leur temps li ndliL'er l e llrs vignes et que III m o i tié des récoltes ,"Hlt ordinairem e n t p e ll trll c t ll e llse�. Et, en elIet, 'ils tombaient dans l a m i sère l a 'plus com p l è t e, dès q u ' i ls subissaient une série de mau­va i s e s récoltes. La p l upa rt étaient ob ligés, pour vivre; de rechercher dans un pet i t comm erce des ressources d'flppoint : ils ét�üel1t caba­retiers, auberg i stes, bouchers, chah'cuifiers, artisans.

Qnant au mod e d'exploit ation, il était très variable. A côt é des petites propriétés paysannes, où rC'gn a it touj ours ,l e faire-valoir direct, les seigneurs vaillaie n t coura m m e n t l e urs vign es en cens ivc.

LES GARDES-MESSIERS t'ne pre uve de l ' i m p ortance qu'avait cette culture dans la

Hégion Parisi e n n e était l 'attenti on part i cu li ère qu'o n accordait ù l ' organ isatio n de l a p olice des vignes.

Lorsque l a s a i s o n de l a m aturi t é des raisins a p prochait , i l é t ait c-v ident que l a ,ga rde des \' ignes d evena i t hien plus d ifficile que d ans le reste de l ' a n u'éc : d ' u n e part , !a s ituatio n l a plus fréquent e du " ignoble loin du vHl a ge, sou\'ent ,Je long des grands chem i ns, dc- l'autre,

(1) Dans certaines provinces, m (l rrcr sj'gnifia it la b o u re!' (w ee III hOlle (houer) . Q ll �l l) (l le s vignerons d'Al1v ergne travai l laient dans }t'S c h alu p s , le .I) remi{�r qui �l p e recYait h� cou clH'r ùu !Solt'il frappait s u r s a 111(ll'1'l' ayt' C une pÎ<'l"re pourr annoncer la fin d·l' lu j o u rné·p . Lrs a u tres l u i répond a i ent ','11 aeconlplissant le

'nlèllH� gels te, ee q u i faü • . a i t u n fort · g r a n d bruit . D'où "hAIt:: l e tHot français tintamal're, pour tinte ta marre ,

(2) Arch de S , -et- O , . R 967, Compte de G u illaume de Saulx, procureur el rt'cepveur d'A, tlIis-,wr-Orge c l de Louens pour . . . .lIe Poignant, conseiller du /loi "" 1495,

(3) En l'An IX, un v i n a i g r i e r , Jean Petit, éllrit établi " Athis.

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la vue réjQuis sa llte et le g oût exquis des raisins, étaient des attl'aits si pu is sant s O'ppos,és à la nature humaine s i faible, qu'il était néces­saire de prendre de grandes précautions pendant quelque temps ,

C'est pour ce motif que, dans tous les pays de vignobles, on choisissait chaque année, sur la fin de l'été, un certain nombre d'hommes. de confiance, pour veiller sur les vi!J,nes et à la conservation de [eUl'S j'rllits : c'étaient les gardes�messiel'S (1 ) .

L'Article XIII d'un Hèglement de Police de la Moyenne e t Basse Justice d e, Juvisy-sur-Orge, e n date du 22 décembre 1730, posait pour pri n cipe que les habitans seront tenllS de s'assem­bler tOIlS [es ans CIl la manière acco utumée et dans [es saisons ordinaires, pour désigner les gardes des vignes, car c' était là un usage établi d épuis longtemps par la Coutume (2) .

Ce t us age aait fort ancien , puisque les Romains ' n ommaient déj it des SaltuaIÏa chargés de la surveillance de tons l e s fruits de lu campagne.

Con trairement au ,garde champêtre, dont la mission consistait à su rv,ciU er l'en s e m b l e du terro i r d'une façon p ermanente, l es Incssiers étaient d e s ,garde's temporaires qui n e s'occupaient gén éralcm ent qu e des vignes ('t n"ex('rça ient l eurs fonctions qUe pend ant cinq mois de l'année> au ' plus, deJlui � mai (lorsque la vign'C est en bourgeon s) jus­qu'au , début d'octobre (Hn ,des vendangcs) , Leur nomination, minu­tieusement réf(Iéc dc t emps immémorial par l es Ordonnances générales, de chaque Paroisse et dûment enre'f(istrée sur les act e s parcheminés des greffes, con st ituait un grand événcm C'nt dans la vie des, Commu­nautés rurales, alors 'lu e l e choix ct le travai l d u f(urcle champ,être pass:tÎl"nt Ie pl us souvent inaperçus.

A. - NOMI:>iATIOX PAR L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES VIGXEROXS.

A l 'origine, ,] (' 5 vignerons étaicnt, s e mbl e-t-il, messiers à tour dc rôle. La garde dura i t v ingt-quatre heures ; c elle-ci terminée, l e messier reme t ! ait l' insigne de son autorité à son plus proch e voisin et chacun prenait ain'si son tour, Pal' la su ite , les mc'ss icrs furent désign é s pour le tems el espace d'nne année.

Leur nombre dépendait naturellem ent d u t('rrit oire il sun'ciller. _\ Athis et Mon s, deux g al'd es-mes siers é t a i ent ù � s igné s dans une A s sembl é e g é n é ral e des dgn eron s ; à Juvisy, un s eul m e ssier suffisait po ur effectuer cc ü':l\'ail.

Vers la fin a oût-début septembre, l e dimanche ou bien u n j our de fête (Saint-Roch) , iss ü e de la grande m esse paroiss ial e céléhréc en J ' Ef( l i s c S a i nt-X ico l a s de .Juvisy, les hn bita nts s e r a s s emblaient au son de l a doche ù l' effe t d'élire les messiers pour garder les fru ils de vign e et t o u s a u tres fru i ts pendan ts par les racines d l! territoire de ce lieu, ainsy q u ' il est d'usage, Après avoit' conf{,r� entre eux, un homlll'c ét ait finalement choisi à l'unanimité on il la pluralité des suffrag.e s,

< .... Athis-sur-Orge, c ette a s sembl é e sc' réunissait en fin i uin, li une h e ure <ie relevée, issiis l'awl iance des ass is es dans ll/I e des slllies du château, et le Bailly recueillait lui-m<\me les voix il cet clIet.

Cl's élect i o ns n'étaient ,d'ai,]jeur'S Œlas arb itraires, parce nu'un rou­l e me n t , établi de IOll f(ue d a t e d a n s la Paroisse," proposait d'avance cert a i n s noms au choix des habit a nts, de t dle' s o r t e que chaque YÎf(ue­l'On ne rémpl i s sa i t cette obl igation que Lous les dix o u (Iu inze a n's .

Pour (lu'e èl if( ibJ.c, il fallait avo i r a u moins 1 8 ans, l'tre capable, diligen t , a voir la réputation de gens de bien e t de prob it é ; les yf!n s

(1 ) Dn latin m r s .... is :---= lu o is s O H . On les a p l)e!a i t a u s s i ljorde S - U l'l'dlll 'iel"s ou garde-s-Yf! iynag,,, ,

(2} Arch. d(' S . - e l-D " Re yisll'e d" flreffe de la Pl'r l>ù l é de .T!wisfI-slZr-Orye (Série B) . La Coutume duit U l l d roit (�{abH pur un long usa ge du COllSf'ntclnent dC! IJenple ; Il'qud lIs-age .'lait 1 .. fondelll,'nl d t' lu Coutume et " " a it force de 101.,

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de ll I wl/>II i" e réputa t ion et surtout les ivrognes en étaien t irrém édia­b lem en t " ,l'd 1 ls ,

L,' l'du s d" participer il la nomination ,de s me's siers pouvait entraîner de g r a v e s s a n c t i o n s d c l a part du repré s e n t a n t du seigneur. C'est cc qui :llTh':! l e 2 1 j uin 1 78 1 à Antoine Lceh allicr et Charles Moineau, t ous deux y i g n e r o n s à Athis, a t ten d u q u e le dit Lechallier n'a voulu donner S i l pO i,l' p o u r nommer les m essiers, q uo ique in terpellé de le faire par I ruis lois consécll tives ; e t q ll e le dit Charles Moineau NO ll S a répondu d' I / l le m an ière dériso ire l o r s de l'in terpe llation à luy fa ite pour la dile n om ination, ce qui es t u n despect li justice : l 'un est con d a m n é à Il l i vre s d'amend e et l 'autre il 12 livres, avec deffense d e plus à l 'apc n i r récitiv er, so u.� telle plus grande p e i n e q u'il appartiendra.

B. ,- ACCE PTATI O N DE LA C O M;\U S S I O N DE MES SIER, PBESTAT I O N

n u S EH �1 E � T ET RÉCEPTION D U BAT O :>! DE ME,S S IEB. '

rne' fois nommés, les nouveaux messiers comparaissaient devant le .Juge de la Paroisse qu'ils mettaient officiellement au courant dl' leur élection.

I l s p ré t a i c lJ t a u s sitôt l e serment e n tel cas requ is, par lequel ils pro m e tta Ï e n t e l j uraient séparément de bien fidèlem ent et en le ur am I' et co n s cience s'acq u itter des d i tes comm issions fi eux enjo in tes. . :\I a i s la pres ta t ion du serment n'impliquait pas touj ours l'accep­t a t i o n d" la commi ssion de m e s s ier. De toute évidence, un arti san p o s s é d a n t des \"Ï!(nes et, d e ce fait, obligé à être' me s sier lorsnuc son tour '� tait n' n u , ne pouvait remI�l ir cette charge san s', néglliger son propre tra v a i l ; i l é t ait alors permis d e choisir un remplaça n t qui ex'e rça i t lu d it,> fonction à la place du véritable titulaire, si le Magi strat le .iu .�eait il propos. Ce fut le cas, le 26 août 1733, de Michel Hegnau It, serru d e r dl'ln c u rant i l .Juvisy, qui remon tre, après avoir prêté sermen t , qUe s a proJ'ession d e serrurier ne l U Il pe u l' pas perm e t tre de pou voir garder les v ia n es et lIign obles de la presen te année, attendu qu'il tra­lIa ille po u r plusie u rs gros s e igne urs et prie l e Prévôt de v o u loir rece­voir fi sa place la personne de Pierre Delallnall le Je une. La re'quête a y a n t él<, ad lll i s (', 1 (' remplaçant prête ,éga,l ement le serment.

Avant d ' a l l e r lIacqller à sa nouvell e occupation, il lui était rem is è.� nl I1iJl.� I t, bâlon de mes sier qu'il devait porter li comp ter du jour de sa n o m i n a tioll jusqu'en fin des ven danges . A cette date, il devait reme t t re Cl' bàton sain e t entier, sinon et faute de ce, d'en donner un bon" e t ' rece,'able à le u rs dépens.

A ,\t h i s - s ur-Orge, les g ardes-verduriers étaient a u torisés à porter bâ to/l lerri O ll h a llebarde, pOUl' la deftense de leu r personn e .

C. LES F O N C T I O N S DU M E S S IER.

Le s lIl l' s siers avaient pour mission de faire souvent et avec assicl uitl� l e tour du vignoble, afin de tenir la main (c'est-à-dire de « veillc\' » ) ù l'exécution des Ordonnances de Police du Siège dont i l s dépendaient.

Ct' l'l"hM de Juvisy et I.e Bailly d'Athis, dans � e u r s Hèg,lements respec t i f s du H j u ill e l 1734 (Art . V) ct du 1 0 juin 1 7 79, énum èrent aill s i les devoirs d e s m e s siers :

« -"OUS l'njoiynons . aux messiers de vé iller à la conservation des J'ru its du l1ign oble. afin qu'il n'y so it fai t aucun tort ; de faire leur raport l'II Sôtre g relfe des délits e t contraventions qu'ils tro u v e.ro n t être com m is 1 (111 1 de jOllr q u e de n u it, l e s affirmer s incères e t véri­la bles et e fl rIP ertir les proprié taires des vignes et a u tres h é ri tages où ils auron t été com m is, le tOll t dans les v ing t-qlllltre h eures, fi peine de répondre en leur propre e t privé /lom des dommages et in t érêts des parties intel'essées ; d'arrêter e t de constituer prisonnier' les person ne.� incfill n u es t' f nOl l domiciliées dans le palls q u ' ils trou vero n t en déli t ; dl' mettre c'll [oll rrière les bestiaux q u 'ils tro u veron t e n délit apar­tel l (( n ts Ct des l'ers(in ll eS inconnlles ; de I le so uffrir aucun avan t-vin ,

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ny vendan ger sans N6 tre perm ission ; de faire "n sorte q u e .Yô tre pré­sen te Ordonnance, en ce qui les concern e seu lem e n t , soit e.récll lée, a/in q u e le bien des particlllie rs soit en sûre t é. »

Lorsqu'un m e s s i e r ne rem p.l issâit p a s c O ll Vl'n a b l c m c n t ses fonctions, i l c n cüurait l a peine d'être des titu é , de perdre les ém ol ll1nens et de trois l ivres q uinze sols d'am ende, Et, en cas d e dest itution efl'ect ive, i l l'n ét a it comm is lln en son lie u el p lace , à ra ison de 10 sols par jo ur o ll t re les ém o i llm e n s !l attri b u é .• , rlll paiem en t desquels 10 s o ls par jOllr il sera len ll provisionnellemen t de lu i ]la i{'r chaq ue Jour ,

D . - LES ÉMOLUME:-;TS . Pour Ic sal a i rc et l e s fra i s dc gaI'(Ic, il é t a i t laxé a U.r gardes-m ess iers

d'Athis , par ch acu n arpen t de v ign e f1ppartelllln t a ux b o u rgeois e t proprié taires 11011 dom iciliés au di t l ieu, el mu: ha bitan ts q ll i Il e passen t poin t dans la dite comm iss ioll de garde-m essier et pe rdurier , la s o m m e d e 20 sols, au p ayemen t desque l s l' C S d ('rnic rs è t a i e n t c o n ­t raints par tou tes v o ie s d u es e t raisoll nables.

Le B a i l l y sc réservait , e n outre, l e droit dl' l l' u r accon! er telle I lI.I·C q ll'il appartiendra clalls les am endes q u i s eroll t pron on cées con lre les ('aIl trI' Il e nall s.

A .J uvisy, ,l e m o n t a n t de cette t a xe yaria i l su Ï\' a n t l e r a n g s o c i a l d u p ropriét a ire : i l é t ai t payé : 1 0 s o l s p O U l' c h a q u e a r p e n t d e vig l l l' honrg c o i s c c t 20 s o l s p o u r l e s habit a n t s en é t a t de j'u ire la fon c t ioll <l e m essier.

LES RÈGLEiHENTS DE POLICE ET LES INFRA CTIONS

Les v i g n e r o n s devaient sc p l i e r à l a stri c t e exécution d'un (' el' t a i n nombre . d e Lois, contenues d a n s les Ordonnances de

, p ol i ce royaJ.cs et lll u n i eipales, visant toute s à la seule p rotec­tion des v i g n e s .

A. - LES ORD ONNANCES HOYALES.

Les Ordonnance s roy�l e s avai e n t p our b u t essentiel 'Ia res­triction d u droit de chasse : les seign eurs e t le s gens de qualité ne pouvaient sc' livrer à l eur sport favor i , dans u n quelconque vignoble, s a n s causer de s dégâts considérable s .

Aussi , l e s H o i s de France, principalement Charle s IX (Ord. d'Orlé a n s de j anvier 1560, A r t . 67 ct 108 ) , Henri I I I (Ord . d e B l o i s de m a i 15 i9, A r t . 285) ct H e n r i IV (Ordo d c s 12 janvicr 1599 e t j u i n 1601) défen­d'irc llt-i ls d' en tre r ' dans les vign e s po ur li chass e r li pied o u à c h e pa[, <lvec c h iell s O l! oiseau,r, depuis le 1er Jo ur de .Hal's j1lsqu'après les ven­danges, Il pe ine des domm ages et in térêts des prop rié taires o u de .• usufru itiers, s u i/Jan t la liquidation q u i en serait faile pal' les Juges.

Ces défenses fure nt renouvclées par l'Ordonnance de Louis XIV d u m o i s d'août 1 669 (Art. 1 8 ) , avec cette d i fférence q u e la ch a s s e ne fut i n t erd ite qu'à partir d u 1er mai. Par contrc', l a pe ill e d e s c o n t raventions était beaucoup plus fort e ; c a r, o u t re .l e s dommages et int érêts du délit , i l fallait :y ajouter une a m e n d e dc ,500 l ivres c t l a privat ion p e rpé­t ue l l e d u droit de chasse.

B . . . _- LES OnDo :-;NA�CES llU:-;ICll'ALES. Les O r d o n nances paroissiales d e police r é g l a i e n t dans l e s

moi n dres détail s la vic des Communautés rurales. C'est pour­quoi, cnes contenaient de n ombreux articles en faveur de l'agri­culture, SUl·tout à l 'égard des vignes.

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1 ° I nterd i ction de passer d an s l es senti ers d u v i g n ob l e .

Fa ts'�ns in h i bilions e l def/ences li t()I1 .� n o.' justicia b les e t a u lres p!lrl j c u l ier� de passe r e l rafiasse r dal/s les sen tiers du v ign oble de ce lieu d e Juvisy, ù com m en c e r du 1 ec ,-loû l de dW'llle ann é e jusqu'ù la fin des v endanges, p o u r ce u '!: ']ui n ' y o n t (ll/ cunes vign e s .

:\lais', com m e il n ' e s l pas jusle 'l u e la p a i e p u b lique s o i t in lerd ite au.!: dits part icul iers. pen t/ant ce tem s, p o u r a/ler li Sav ign y e t a utres e n t/roits circon lJo is i n s . SOIlS le ll r perm ettons n éall tm o in s de passel' dans le sentier qui est au dessous rie la m a iso1/ d u . yarde du ll ouveall chem in de ce lieu et dil n s le gran d ch emin d'en h a u t, q u i tend de Fro m en teau ù Grand-ral/.l' e t ll u t res ( A v e n u e de F ro rn e ntea ur, I ton a u trem en t (1 ) . 2 ° Interd iction d e m e n e r paitr e l es bestia u x dans les v i gnes.

Pardlles deffell ces sont fa i tes il (o u tes persoll n e s d'alle r 011 d'ell llO!ler paturer l e u rs bestia ux dans (//ICIl11 tems d.c l'an n é e da1ls les terres ensem e n cées enclavées dans. les l'olle!; .des v igne s , Il y dans les v igIles . . , ; d'y laisser aller les chemlllx, ânes e t a u tres bêtes de somm e , le fouf so us peine de confisca t io n des besf iwu', trOllpeaux e t au tres b êtes tro u v ées en délit , de 1 0 sols d'am ende pO lir chaqll e contrauention par chaque lête de ·bête.< li laine et de 30 sols p a l' c!taque tête de bêtes ri corn es et a u tres, o ll tre les dmn((yes e t in térêts elluers les parties in téressées (2) .

3° I nterd iction d'al l e r à l ' h e rbe, d ' effe u i l l e r l e s ceps et de « g rape r )} l es rais i n s a v a n t d ' y êtl'e a u torisé.

I l n 'était p a s pel'm b d'aller à l 'h e,rbe , Il y d'effe u iller les seps de vigne, attendu que l'da la it /ln tort considérable all,t: dites vignes. Et, li l'égard des grl1peuses qui vont dans les "ignes sous cc prétexte, ell es n'y po urro n t aller que If) jo urs après l'o u verture des diles ven­d(/nges, aussy bien qUe les dites b e r b e uses ; m a is, . . , n éan lm o ins, e lles I le p o urro n t effe u iller allCIIll sep de vign e en q u e l q u e lems que ce so i t, il m o ins q u ' il ne lelll' appartien n e (3) .

L'Ord onnance ajoutait q u e il's pères, m ères, m a îtres et m a i /l'esses seront garents et responsab les civ ilem e n t de le llrs entans, servite urs. el dom e s t i q u e s , m êm e de pl u s yF!/ n d es p e ines si le cas y éche t,

C. - LES INFRACTI ONS.

Il ne se passait pas un e JOUl'née sans que l e messier ( 4) eût à se pla i n dre d 'un délit commis dans les vi gnes et à verbaliser ; et, cela d o n n ait l i e u très souvent à des histoires tragi-comiques qui finissaient touj o urs il l'avantage du représen tant de la Loi. Après avoir fait les con statations d'usage, le garde revenait aussitôt au village et étab l i ssait un Rappo]'t de m essiage que le greffier !le la Juri diction écrivait sous la dictée .

Le 3 octobl'C l i 37 , .h'an Dug u e l , vigneron à Ju\"isy, s':l.J�pl'êtait à allt,!, vendanger s c s \" igues au s (l l c i ! l e vant, suivi d'une j oyeus.e hande de 'Conpeu ses ct de h o tteurs, l ors qu'il vil le gard e-moul in a u s ervicc du S i eur OvilIe, m e u nier d u m o u l i n banier de cc Heu cueiLler du

(1 ) A'rch. de S . -et-O . . . 4.1', . r. dl' Réa/cm ,,"t de poUce dlI .'J ju illet 173" de /ct Pl'éllâté de JuvisY-,'"J'-Urg<' el ,t r i . :i l du Ré!l/emenl de }ioliee dl! 3 111ars 1 761 du Baillage et Chatel/cuye d ',Hll is-slll'-Orf/L

(2) Arch, Oe S .-"t-O .. Reaistrc tin fjl'cffe de la l'1't'lI 6 I é de Jll v is y , A t/dience dlt 26 septem b re l i :!:! . (Lia s" " S L

(3) Arch . ri" S .-et- O . , :t r l . 2 7 "Il Réf/lem"n l d e Police d u 3 nIars 1 761 dlt B ({ i l / a ge' d'A th is : « li ('s i fa il deffeIlsl's . . . de fu ire dll v in de l ie lls el SOIIS ce prétexte d'alle-r cœu il l ir dalls l e u l ' propre v ign e ) les ra is iJ1s nécessaires pour taire le dit v i n , COll1 r!W (Ul.,' s y (/'rt rl'(lçhel" h e r b es e t " o llr�leoIl s , prendre e t l e ver d es saute l les OH s er1llç. n t dan s les v ignes q u i n e l e lIl' appartiennent pas7 suns le- COll�en tefllellt des ]tropl'iéla il'f!s . . . »

(4) De 1731 ", 1 7 ;' 1 , F.-(;. Lel'ond, Dugué, .\1. Regna ult. L. DcIafollye, J. Leroy, P. Thollla s , J . .:\{'plon, F . B.arré� P . Jh'klunay_, lJ� Doidoll , l.rerond,/ P. GoulCtt, .T . Barr:é, L. COUd �H·t. F. C r o Ï'S et , .1 . Tholll H S . J. D ltgu('t� H. Lero.u,gc, .1 . Neple, .1 . Hoy let 1\1. Regnuult luren t sll cce ... · .' H· o enl e n ( lness iers à J u v is y-sllr-Orge.

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TaISIn . Le eontrcvC'nant s'étaIlt enfui à grande course, Duguct ct ses veHdangeurs reco uuiirent de son 110 1 pla in l zn grand panier de raisin n oir frayé et choisy, ayan t jetté aux pieds des s eps 'les grapes antichées de q u elques grains de pOllris.

Le 7 septem:bre 1 7iHi, le g a rde-messier Estienne Coudart fit rencontre des nommés Pierre 'Colet et René B iron dans les uign es appartenanfes cl ;'tlonsieur Geruais et tenan tes à son Clos et à :liadam e Gallois. abou­lissan te.s par lwut au chem,in n e ut, lesqu els cueillaien t du rais in dans une b esace et ava ient pos t é !UIl:e petite fille . . . pour faùe le lI u e t . A scm �tpproche, nos denx voleurs sautèrent S'lU' la Houtc ct rcmontèl'cnt à toutes jamhes jusqu'à la Ferme de F'l'omenteau, 'poursuivis par le garde ; eelui-<.'Ï ne 'put 'lcB appréhen d er au corps, car i,l s ,sc cachèrent dans' 'la grange : le dit B iron s'était fO ll ré SO IlS des gerbes de bled, ce ,qu i ,a empêché le plaigllllnt de 'le liurer prisonn ier.

LE BAN DES VENDANGES C'est une règle général e , fondée sur le droit n aturel et c om­

mun, que chacun est Hbre de faire c e que 'bo n lui sembl e d a I} s s a ,propri été . Les Anciens en avaient p o urtant excepté la mois­son des grai n s ,et les y,e n d anges, dont le's Mag;istrats devaient ,or,donn e r f 'olwerture, selon Iles lie ux et le ,temp s .

S o u s l 'Ancien Régime, i l ne subsi&tait p lus que l e s restrictions touchant aux vendanges ; ' Cl cc bon ordre, é t abl i de longùe da te, é tait basé sur plusieurs motifs im portants , : ,garantir la l1arfait è maturité des vignes, obvier à ,l eur piIlag e, fac1l itel' la percc'p t i o ll des différents cl.l'oÏts' :peliall t . sur Je \'in apl'.ès les vendange s .et pel'luettre ,au seigneur d", umdan1g.cr .nn ou deux jours avant les \'ignerons de la 'Paroisse ( 1 ) .

Dans l'en&Cl11ble "L'Il Royaume de France, l e s moda1it és des 'Vendanges ct les il1fr.actions mlX Ordonnances éLaien t .réglée s de façon identique il l'égard dC'!; Tribunaux de Justic e ; mais, :ponr le ,détail des trayanx de la campagne , on ,l ais'&ait .nJnx Juges des Paroiss.es le soin de fixer l'époque à ,l aquelle devait commencer la cueillette des précieux fruits. car cellc'"ci était fonction dc p'!'u sienrs 'faclÎenrs vll!rÏant ,eJ'une localité à -l'autre : ,c1imnJt, expos.ition ct 'natUl1e ·des terres.

AFè s avoir p ri� l'a'Vis , d es pr;inc-ipaux prop riétail'es de vignes et. ,consulté les ,plus hahj;le� 'Vigneron�, le Juge publiait une OrdruHla;nce vart'!'culière ,quJ ipermettait à chacun file vcn danger ses vignes . C'est à cette publication que J 'on donnait le nom de Ban de ven4ange, du vieux mot gcrml1niquc Ba,RlHls.

L - L'ORIGIXE DU BAN DES VE�DANGES .

On ne s'au ra it COIllI HCtH! rc l 'or igi ne du Ban des pendallges S 'IT\S connaître l e s srns multip l r s qu 'unpl iqua1t .J.e ",ot Balllllls ,à l'époque féooale . H e.t bon oC" savoi r qnc 1 (' s droit� exereés par If' B'eigneur s u r s e s hOlll lll f'S se réSlllnai'f'nt autœfois 'dans 'le .nm". uR 'ou Dro it de ban qui peut se d"Un i r ains i : Ir d roit

,de pl10111ulguer des ri;gll\ments; <Ir , contvaindre à Je ur obsel'yatJon et de plmir 'lt�s 'ÜontreY�uants.

r./f'S .1 UI�iso.HnsuUp's conviennent que cette s ervHuùe ne l'L'IUonte .pa�" pIns , haut que '"\t{lor" la 'fin du xe sïèc1f' pt 'lui donnent rtons pour pl'pnlière or�gint' l'abus que 'les Puissants 'firrnt de leur autorité dans ers kmps d" troubj'e s , de eonfu­RrOn -et <tI r Inisère ·q tÛ ·.sui�v,ir(\nt Il(' .déluemllirelnent -de l'Eul})i r-c de Chn'J"lt'lnRgn{'�

Le roroil :de .bau a d'a,bord trouvé SO'l1 ,appJi.catian dans 'le domaine de la J u stice" ,en à",rmdtant Ru s,eigneur de frapper les dél'inquants et , d e lewr snI' FUX de s , amentle s ; i,1 fut ('lHltlite ,expl oité s ous la forme de dHTércnts droits RPign('tuiallx ,dont let; profit s 'vinrent s'aJ o uter à ('{lUX de la Justicp. Dans le domaillP de's drolts se�gncuriaux, Ü'S modaUtés que revêtait l'applicat i on du 'Ban étaknt fort nonth reust's ; il suffrt de rcien ir que le Rannus, conçu c omme 11 n droit de p ol ice a (hn i n istrat i v e , s {' rvait surtout il régl cnH�-nter la v i c l�cono­Juique d'c la Selg.ll{'urk.

(1) 'Cette ob ligation eolleMi"e donnaït au srign eur des avantages de priorité of't d e 111a in- d'œuvrt' .

� 30 �

a ) Corvées. � En yertu de s on Dro i t de /}(Ill , le s e i gn e u r P?uya i t e x iger d('s cOl'vée.s di v{'l'soI 's d·!:' ton s les i n d i v i d u s d O lllicHiés sur s o n Bail (le I110t Tla]l­llUS d é s i gn a it H u s s i l e �territoil'c s u r leqllPl le S{'ibt)lelU" "exerçait ü c droit , d'où le mot Ban l ieu") .

b ) Bana l ités. � C-"sl d a lls Ja réglementation de Ja yie industrielle que J ., Ban tro uva i t son eluploi l e p l u s h a h i t uel, pa rcc qu'il fi u1bouti � à cet égard , il. la forrnation de 1l10J1 0po l('s s e i g n e u r i a u x , les- Banal ités, qui é ta ient unc � o urc'l' de l'l'venus i n l p ()l�tanh.;; .

Le sei gut'l1l' lul'ttait à la d i s p o s ition d c s hOIUmf'S de la s e i gneurie cert..'lins i llstnune nt s i n d i s p'(,ll s a b lt"s à toute explo i tation r-ul�alc : l e lnoulin à blé, le four, le press o i r ( p l u s ra rPlllcllt u n 1110uHIl il h u Ue, un four à chaux. u n e forge) . Il y avait obl i gat i o n t:I,('lte p o tl l' to u s de se servi r de l'instruluent banal o u bUllier, à c�U:lI'Re de p:.lyer un droit q u i constituait la Banal ité p roprelllPnt d ite', t't 'ec sous pl:' i n e d e \'t'rser une nUN'IHle au s eigneur ('ll c a s d'in fract i o n ,

c) Vie agr icol e. -" � Le Ban a v a i t enfin u ne applica tion pl u s gént'ra J c d a n s l e s l'èg'I{'Blt'nts (lUt' 1 (' S !_'i �IH' ll " p l'01ll ul gu.a it cn vue d,c l'exploitation a gr' i col e de sa s e ignelLl'it· : c'é t a it lui qui fixa i t , par } ' j llh'l'Iuéd i a i re de spn rep rét;.pnta nL la date' à laq u d l e po u va i en t déhute!' certains travau x, C'onlmc la f-n ueha i s o ll . la IIlO i s s OIl , la d � p :i l s s a nc{', rexploitati oll d e s forêts (,t la vendangp, d'où l e BoIt d e s Uen dWl !l{' S .

�I a is c ' é t a it plus un e ques t i o n d e Jl(' cess it é q u e de c o n train te, c a " loIien s o n v c n t c'ét a h ' n t I G S h a h i t an t s eux-m êm es qui rég,l a i e n t , l' Il q u elque sorte , l e s Bann ie.< ou Ord.onnances d ll Ban de vendan g e . La peeuve e n l'st que l e 3 sl"p t eJJ1hrc 1 78 1 , l e s Yigncro n s d'Ath i s compa­r a i s s e n t ',d c l e u l' pro p re gré e n l ' A u d i t o i l'e du B a il l iag e p oür d e m a n d e r q u e l'on ,d é f e n d e de f a i re \Tn d a n ge, a t tendzz 'l z z e les raisi n s n e son t l)(/S assez m ûrs, ce q u i l e u r l' s t accordé,

II. � L ' « AVAJ'lT-VI:"< » o u « VIN DE LIEUS » .

Dès ce m o n1(' n t , l a po pu l a t i on v i g neron n e t o u t e n t ière s u h-ait . " " ec a t te n t ion l e d é v e l o p pe'1ll c ti L 1i n a l des fl'nits . L e s p ré pa ratifs batt a i c n t ,l eur p l e i n d a n s tou s l es v i l l a g e s : k s u n s nettoya ient le ul's tonneaux, l e s aulres f a i s a i e n t rétablir les h o t t e s e L l e s p a n ier s . Les fe m m e s ellcs-mêm e s p a r t i c i p a ient à cette a c t ivité féb ri l e C il confec t i o n n a n t d'appét i s s a n t e s g a l e t t e s pour l e s vcndan geurs.

:\Iais, il arrivait 'bien souvent qu'on abordait la saison des

vend anges sans qu'il restât une goutte de vin dans les celliers . CeUe disettc de vin vieux donnait alors n aissancc, certaincs annécs , il unc coutume appcléc « Avant-vin » ou « Vin dc licus » ( 1 ) , grâcc il l aquel lc les habitants avaient ' le droit . de ramassci' un peu de raisin quelques jours avant la pleille lIell­dallge pour faire de la boisson.

Il était égalemcnt permis de faire des lie lls 'I orsquc des vignes plus favorablement exposées mùrissaient avant l 'ensemble du vignoble ,

a ) Manq u e de boisson p o u r les v e n d a n g es.

Le 1 4 s eptembre 1 685, les habitants d'Athis obticnuent la, perm i s s i o n de vendanger quelques parlyes de leu rs héritages, pour avoir d u vin pour les vendang es , m ercredy procha in 1 9 dn présent mois, dep u is m idy jusques à sept h e zzres du soir, en telle sorte q u' ils ne p u isse c;t:eder plus d'une dem y e queue de vin, à peine de 10 livres d'aman de.

Le d imanche' 1 2 septembre 1 734, plusieurs v ignero n s ae la Paro i s s e de J uvisy sc peése n t ent devant J'e Prévôt Jean-A l e x i s Marceli n . parce q ue la plzzpart des fm ils d'ycelles vignes dépérissent, d u moins /t>s noirs, et q ue la plupart d'eu.T et a u tres habilalls n'ont poiItl de v in ch ez e llX pour faire ' leur vendange. Ils sollicitent, à cet effet, qu'on l eur accorde /ln lems limitle po u r par eux fa ire et faire faire de l 'll l'an t­vin, IJ Ulg.airemenl dit lieus.

Le M:tgistrat leur prom e t de fa ire de l'avant-vin demain [/lnd" 13

ft ) On l'ap pel a it enen!'" l e Yin de deux h e l/re .. , parce que, d'ordi naire, Ja cueil lette é tait limitée aux heures de l 'a.près-midi.

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du présen t m o is, à comm encer depuis d i.l: h e u rell du m a tin jusqu'à tro is heures e t dem ie sonée de relevée, et la dem ie-h eure res tan te jus­q u'à q u a tre h e u res leur serv ira pour se retirer, leur faisan t dettense de c u e iller n if fa ire clleiller de raisins a /Jan t ny après les d i tes h e u res à peine de 40 sOls d'amende, saisie e t confisca tion de la /Jendange, bestiau;t; e l o u / ils.

L'ou\"crture des vendanges se fit, Iccttc ann ée, l c 22 septembn' , au lcndemain dc la Saint-:\'I althieu, so it 9 j ours après l'a 'iant-vin . b ) Maturité précoce de certaines vignes.

Le samcdi I l septembrc 1 784, Jes Athégi en s demandent unanimement qu'il seroi t à propo s de (a ire un avant-vin pour vendanger le rais in le plus gâté, al/endll qll après visite dans les v ignes, ils on t tro uvé plusieurs pièces de I,ignes gâ tées par la IJO uriture.

Le Bailly �Iarc-A utoine Laget-Bardel i n décide que le dit avan t-vin se fera (Ill son de la cloch e à commencer à six h e u res du m a t in jusqu'à six Ile/Ires du soir seulem en t, au son de la dite cloche .

III. - LE BA� GÉNÉRAL DES VE�DANGES.

Bientôt, le grand j our impatiemment attendu par tous arri­vait, et lorsque le raisin déj à noir annonçait la récolte toute proche, les habitants et les messiers se réunissaient à son de cloche, soit dans la semaine de bonne heure �e m atin ou à midi, soit le dimanche après la Messe ou les Vêpres.

Le Juge (1) était a l ors requis, pour le main t ien du bon ordre, de fixe r le ban général pOUr les v endanges, a t tendu la maturité des raisins et crainte des m a uvais événemens qui pe uvent a rriver ' par ' raport au tems.

Aprh des -discus�ions lon,gues et pa s s ionnée s, où chacun plaidait pour le jour qui lui paraissait le plus convenable, les v ignerons se mettaient .d'aecord 'sur ,la- date, .eonfirmé-c par un vote' final. En effet, un Arrêt du Parlement de Paris de 1534 défendait de vendanger dans l'étendue de la Coutume de Paris sans information s uper comm odo aut incommodo et sans avoir pris J'avis des tenanciers à la plural ité des l'oix (2) .

Voici le texte d'une Bann ie rendue à Athis-sur-Orge le 8 septembre 1 7 S2 : ({ Après a/1O il' recueilli les voix e t suffrages des m essiers et des princip(IUX habitants e t q u'ils nous ont dit dés irer que le jo ur pour l'o u vertll re des vendanges soit jeudy prochain 1 0 du présen t m ois d'octobre, disons que l 'ou verture se fera .icudy procha in . En consé­qUf'l/ce, faisoIls defienses à I o u l e s persoIlnes de se transporter dans les d i tes "ignes d u territo ire, de q uelque qualité et condition qu'e lles soien t, pour faire uen drlIlger a van t le dit jour, comme a U.ssi à tous grapeurs et grape uses d'en trer dans les dites vign es, sinon après les vendanges finies, pour y graper les rais ins q u i pourron t s'y trOIll>er, à peine de 10 livres d'am ende con tre chaq u e contrel>enant e l de saisie e t confiscation des ins trum ents servan t à vendanger et à arriver la vendal1{1 e. »

Lorsque l 'Ordom: ancc était en registrée, tout c's le s personnes pré­sentes signaient à l'exception de ce ux q u i o n t déclaré n e scavoir écrire ny signer de ce in terpellé ; et, l'assemblée se sépara it, ce qu i s'appela'Ït lever le ban des v endanges que 1'011 ven ait de tenir. Pour que chacun se conformât à la décision prise et n'en prétendît cause d'ignorance, la sentence était lue au prône de la Grand 'M·esse paro i s s i a le et a ffichée au pil ori , à l'aud ito i\:'c et à la porte de l 'égl i se .

I l ) Gn Arrêt du Conseil d'Etat en date du 30 mars 1 737, tranch" nt nn litige en'!re h l' Haute Justice et la Bas,..- ct Moyenne J u stice de Ju\'isy, attribuait aux Officiers de cette dernière Juridiction le droit d'él ire des mess iers dans la sai.oon et de pub l ier le ban des vendange .• •

(2) PAPON (Jean), Recue il d'Arrests des Conn sOl/ verailles d e France . . . (Pm-is , X . Chesn·eau, 1 565, in-8°) , Uv. 6, Ut. 1, nO 12 .

- 32. -

IV. - INFR,\cllf6N A:U BAN DRS VEXDl\NGES. Rar� etaient les vign#rons <lui se perm ettaient de vendang€F

av,ani. roUVeI:tulle du Ban et d'enfreindre un usag,e établi, sem­hlth·t-il" pour le bien�êtn de tous.

Or • . lpIeU'C ll'e fut pas la: su-rpdse du gard,c -m.assicr de Ju�nsy,. IQrs­que le 10 scptembI1C H3 1.- il œporç,ut une fouJ c de' vendangeurs: d:ans' les vigne s : « Fa isan t ses fonct ions ordin aires dans l e dit vignoble, il auro it été surpris de v o ir les vendanges ouvertes par partte' des habitans. et:. be Sieur elU'é de' ce l'leu:, Gomme la pl.1lpacrt des bourgeois qai.' ont des, vignes, dans. le' dit vtgiwbM, e t se seroit adressé à Pierre Delannay père, vigJzcrpn en ce U'Im,. et antres habif.a:lls, et leu'r a dem andé s'ils a v o ien,t pri,� la perm,ission: de .li .. le' P-r.énôl, surqan.y ils lui ant L'épandu qu'ils. n'cn uvoÙi:ni qu.e faire ; et, n'Man t pas. partie capa13le pour pOlwo ir [es en «mpilcher, il z'es aJuoit ' laIssé flaire, d'alItant pills . '1 1l 'ils lll!,. ont déc laré. ne lJOlûoir point s'y. soumettre, quo iqu'il le ur ait été rem o n tré qlle cela était d'usage ordinaire. Pour ce délit, to u s les vign eron s cn faute, y �ompri s le ,prêtrc'-curé Mar­tial P ouyat, furent condamnés il: troll; l ivres d!amen,dc.

Le même rait s e repro dui s it Je 30 septembre 1 786 à Athis : le g·ardc-m'<.l's&iel' François. Devaux. efI:actmrit sa rond·e ord inaire,. SIW ' Jes 7 'lWU1'CS du mactin" quand il apcrç,ut tren te o u eurJÎroR:s· tan t bot.ewrs que vendang,euses qui, vendangea ient dwzs llne viglle appartenanle au sièur le. Bnurlier; c1Hw ti'cr dit. le Prêne. Commc ,l e ban des ven­danges n'êta it point enCOl'C tenu, le gard'e s e vil dans J'obIïgation. de fa ire son rappor t .

PER'SISTA.NCE DES COUTUMES APRÈS LA RÉVOLUTION

Ail lendemain de la tourmente révolutionnaire, ces diverses, coutumes per dirent le caractère d 'autorité <lue leur ' conférait le r(\.gime féodal;, mais, on n'en continua pas moins d�éIire des messiers, de faire de l'avant-vi1ll et de publier le Ban , de s, ven­dange s.

L - ELECTIONS DES MESSIER S .

A Athis', l e 26 Pra iriH1 An In (1 4' j,u in 1 795), le C i loyen -:\[aire, sur la demande des me s s iers dc J:anuée pl,écéd ente d des habitants de ln Communc, i n'" itc, à SOli dc cahse, les , pro'j)l'iéla ires ct. l'oca­taires de , y i g u e s à se r é u n i r en As sembJ'ée" général e, pon!' désigner à la ma.jorité de s "oix, . deux m e.ssïers qui seront rélrihués , une livre par arp.en t de terr e et vigne par l'es vigne rons et pOUT les bourgeois liL ,somme de d e ux livres.

Le 11 F.rucLLdor An , IV (28 août 1796) , la diHe acem blé ' areite. qu e lé n ignerol1 s pll!Jera 5 sous par. arpent e to u lte le cÎtoeIZ. qui n.e pas pa t messies a leur t o u r payeron t lln e l inre 5 sous par arpellt..

Le li Therm idor An X (24 j u i llet 1 802) , étan t réull!J ell re:glise, Gomnl'(" il n i a point de maison com nl'lllle; la Municipwl ité nomme 6 messiez's don{ 2 Cero n t payé e le 4 au tre' cerrmts sll]l[Jleents, qlli pourront faire leurs r:aport comm e les' a ll t'res; I l leur est adjugé 5 s ous pa:r arpent appartenant aux propl'iéta·il'es qui pace m essier et 2(j sous pOUT ceux qui, le n e pasce pifS.

.

Lc 1 2 mai TS38, l'es habit ants d'Athi s-Mons, considérallt qu'il' est de l'in térêt des c u l tivateurs-vignerons d'a v o ir des grzrdes .. messiers qui pu issen t seconder le uarde-clzamp ê tre dans sa s ll Tl'eillancc et lui prêter main-forte au besoin, . choisissent 4 gal'd es (2, Iwur Atllis ct 2' p<ml1 Mons) et ,l eur dé livrent :Ies commissions llécessair(' � pour prêter" scr.mfut Cil cette. qua1Hé. devant le ,luge de PaiX' du Canton.

Le s Rqgist rC's des D él ihératiou,s �1un icipalcs d'Atihis-:\folls con­fiIlmcl1;t que l'cHe cout'ume eut lieu p<tuI1 1a dcl'nière fois le 1 9- nlili 1 8,73 ct qu'aprè's cet l e d at e elle cessa pratiqu emen t d'existQr ,

- l� -

II. - PUBLICA:1'li0JN Dl!J BAN DES VENDANGES

A la. Révolution" la Bannie fut !,upp-rimée cn tant que droit féodal paIr UG Décret de la GOfMltltuante du 28� septeJillD-re 179.1 , q/li Ilt l'éSenR pourtant. comme favorable à la protection. d-e la pf'@'P,Fiété, du m'Oins pOllE.· celles qHi n;'étaieRt pus cle;ses..

€'est pourC[ll(}i, eUe·. fut tCoTI-servée dnns le Déparfement <t!<) Semc-ct­Oise, pour les raison s que ){. lc' Préfct de Montalivet exposa aux Mwkes d:ms une circThlwke datée du l or j'our CO'l,llplémentaire An. XII : « Les uenŒallg'e's' réglëes- if un e' époque fixe et faites simttltanément

garantissen t d' u n e part la m a turité s uffisan te des fruits, et de l'autre préserven t les vign es' des particu liers q u i a ttenden t le m o m en t pro ­pice pOur les dépouiller, d' ètre p illées par ceux q u i S e s o n t hâtés d e fa ire leur réco lte . »

Si la Révolution a" a i t supprimé une grande partie des impôts de l'Ancien Hégime conccrrumt ,le� \: ig�1es (1), l'exposé dn Préfet. rét a­hlissait ra situa fion il cc s uj et en ajoutant . une considération intéres­sant . le Trésor P1TliHc, pttisqu'fl/l' m omen t d'cs vemlanges, · des dédit­ralù'i#s et d'es inl'eR'lw·iJ·es COllstatent la, qUl1'ntité die vin l'eeuei:lrie par chaque pI:oprœllt!tre �2:)'.

Les vignero n s d':Hh i s n'an ticnt p o i nt att'cndu l e s ordres de l'Ad­nrin,Ï.shlatien Sup':·rieure ; ct, d.ès le 8 Vendémiaire An, IV de la Répu­bI.itjue (:10 sept. lIUS,) , la :\Iuuidpalilé s'assemblait pour aviser et pl!en drc le jour q l l e l" m yro it en vend·ellYc et décidait que l'OII yroit vend enger le 10. l>' endèm·j,âre pré8ent mois, correspo ndant à jeudy, Vt'CIl:!: sline .. . et q lle cella: qlli se permeterait de /Jenrleng.é avant le JOur dctJiOW és cùless lIs, senti t traduit allr Juge de paix du Can ton d e l'i l / e n c lwe-Sa in l-Ge ol"g es . La bonne n o uvclle f u t a n n oncée a u: son de la ca isse, h ellre de m id!!, pO li /" en préven ir tout les citoyens proprié -ta ire e t possesseur de v ifllles . .

Le 1 7 Vendém i a ire An XIV (9 oct. 1805) , le Hegistre N° 2 de la :\Iuni­dpalilé d'.lthis ra j}per t c ,l a. (ltirllière mention du Ban des yundanges : « En v ertu de là lç tire de ,lt. le Sous-Préfe t, en datie du 25 Fructièlor A.1l XIII ( 1 1 sept. . 1 80;;) qui prescrit au Maire Ile réunir a uprès de rui 6 propriétaires ou ferm iers de v igile de ra Camm une, p o ur, après lell r <lIJis, régler l'époql1e de l 'o lwerture d e s vend'a.nges et en publier le Banc,. nous avons fait paTrtttre d'e l'll'n t n O IlS, �Iaz're et adJoint, des Yigneron.s. qui n lHrs oll t décliué I[ue, v u l'urgence dl! temps /{u'i est très inconstan t, ' il.� décidaient qU'e' fI' jenr pffllr le Banc de 1el ven­liange !]'tnérœle é tait pOlir le 2.t du ,prNlent mois ( l G octohi'C 11*)0) . »-

P o u r de llo m hl'e ll x ·citoyens, épris des principe s ,1'éH)Iutiol1n aÎrcs d:ans toute l eur purl!lé, ile Ba.1I des vendanges était une luesure con­tl'airc il .la Li'ber! é ' et }l/ll/'nt l'l'Op le <',,-devun t ; et, rnaints vi<gR'erOu,s dÙ'idèZ'ent de \",(, ll d:l Irg"er quand bcm l"u'1"' semblerait. Cc ' fut le cas, eu 1 7 !n, ,l'Ir Sieur �ra ! h urfJl Feug,èrc' !l&1'e il Viry-Châtillon, <lui ne l'éus stt qu'à attirer s u r lui les f'H1Œres� ·des Offiders· :\Iunicip.mx : « L.es C i t o y ens-propriétaire s de p if/Iles situé dllIlS l 'é tendue dll terrltoir ayant 1'eprésell t� <1'U;1" Officiers .lJl11ûdp(Ju.c 'l ll a �e Sie lfT Mathurin Fe'llgère pète et SOI! tHs . . . s'étu Î'ent l' erm is. de v(Hrdanger le jour d'hier sans '[1l'e le }Jall' Ife PIlI lil'-!/?yes ait é t é tcn'tle' e t q ll' ils ig·noro ieH t s'ils tl170ient

(1) En 1 7�·!}! l-f's, Cahier .... · tIt' lJO/ lhllu'eS di' l>ra·y,ei1, �[ons, �lf).rsun�· et \:ï.ry­C hâtillon s.'Îns.l.wgPl1.t {' ().11t n· le lnll .. t (,';l'(urh it(lllt et la lJluUi-plicité des, droits pC'"5ail t s ur ]f� v1Ji (d,roHs· d:c Y('ntes, l'-ev;el\l.te'S, 10 sous. pour !-ivre, �ros,",Ill8:n­quant . t rop-hu • .l a nge e t cour.tage, l'oartiil�rs-jaugeuil"S, eUDut'ls . . . L l • .es dro its â'{lÎ-'dt� . t:,t' I' i L I-/.' S:yn,di.(;' (J:e :,\1'f,}US , 1'1ldnci:.J l e L' li (UVtl t e ur-, e t . l'e lJiguerOll.: q u. i- reti­ren t' Yi /u" ; n e t1ë (j,uni' -paIY"�l" les fl'Œi, .. de (' u U!flre. A .N.thi:s, les hafb-1'ta'l'lts demun­dl:f.l1.t que ' les d it .... , dN;i l.'f $o'i'€nt rèd.u-i/s à ta,rct par pièC'(l de vin qu' ils, auront l'eCli e i l l ie, f t QIl' lJ.1Jres la u is·f;l'e qu,c les. C.o IJ.r:n-l ü" {(lps Aides) feront, ;u'lmédÎLf-­t(�lJ1�nt apl!f!.S l'es ' FIlUdtlll (It'.'f, e t liprès te payemen-t des dits dl"fJ,rts , eux, bnbi­tall t s , p u issen t l i lJn�Inel 1 t pen dre oU garder l e u r vin.

(2' .\rd\. d, ' S . -d - O . , Sv rie :\I. , ['" liee Adllu,,,i'slcal iue - Han des vendanges, An XII li [fI,:l':; .

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ob/l'n u de la ,1l! l I lic ipalité une perm ission particulière, q u i n 'aurait p u être accordé q u'après une visilte ordonné po ur constater lm dépé­rissem en t él lidan t dans leurs propriété, ils regardo ien t la conduite des Siellrs Fe ugère père e t fils comme con traire ail bon ordre e t d" laq u elle il ' ne plml résulté q ue des a b u s vis-à-vis de ce ux qui désέren t se renferm /'r s trictement dans le sens des L o ix de polices at ten ­due q U ' l/n e fois la vendange commencée, il est en q uelqu e sorie

' impos­

sible auce gardes-m essiers de Il,,iller à la conserllation de to u tes les propriétés, JI" prien t la Mun icipalité de s'opposer à leur conduite e t de l e s o b l igé ci Se conform er aux Loix e t usages q u i son t comm uns à tous les Citoyen s e t qui doillen t leur assurer l'exercice de leurs. droits ( 1 ) . »

LES VENDANGES

Aussitôt ([ue la nouvelle de la publication du Ban était répan­due, les hras s'offraient pour la joyeuse besogne ; ct, dès le soleil k v a n \', chaque propriétaire de cuve amenait son équipe de vendangeu rs, gak et vibrante des chansons du jour (2).

Pend a n t que les femmes coupaient ,le s lourdes .grappes à ' l 'a i de de serpettes fi nem e n t aiguisées, ].e's -botteurs ' (3) venaie.nt vider ,le contenu des l'd i t s pa n i ers' et allaient verser les fruits intact s dans J es bachoues (4) , ins ta l lées près d'un chemin carrossable. _

Le charge m c n t t crminé, les charrette s revenaient au village où ks ra i s i n s étaient ('(, J'a sés, à coup de, fo ulo irs ou aux pieds, dans une ('lwe à oendanue (5) .

S o u s ] 'Ancil'n Ih'gime, il était formellement d é fendu de travailler a il laire t ravailler, m ê�dlux QUl)rages cte� 1a ,campagne", ,}es Saints­Jo urs de ['année, afin <te 'nc' pas violer le 'précepté J-c la: sancti ficati o n des Di m a n c h e s et F ê t e s (6) .

Toutefois, en cas q u e pendan t la m o isson et les vandanges, pOlIr éviter à la perle des fruits, il arrivait des tems lache ux, le Magistrat donnait l'autori s a t ion de les faire s erer pendan t les dits Sain ts-Jo llrs de Dimanches e t Fètes, et ce h ors le se:l'l' l Ce divin, a l! préalable n éaI1 t-

(1) Arc h . Cout. dr Y i ry-Chàt illon, 1 D2, feuill ,et 6� . • (2) SElG"OLLE (C l a ud(' et Jacques ) , Le Folklore du IIlll'epoix (Paris , G .-P. MH i s onn(, l1\'(>� 1 9:n, hl-8°), p . 183.

(:1) Us hotteurs se servaient de IlOt/es d'os ier b lanc Ires serré. (-1) Les Bac/l Ones ou Bachol/es t'laient des baquets faJJriqués le plus SOUH'Ilt

en ·bois de châtaign i '"l" ct garn is de cercles de bois. Etroites a la ha se ('t s'élar­gissant jusqu'nu sommet (70 cm.) , on les utilisait acd denteUenwnt comme hottes il Y('ndauf(t>. LI capacité de cet mtensile représentait, en moyenne, la valeu!' de 30 à 40 l it t'es de Yin. Lc Dic/tonnaire de l'ancienne langue {rrm çaise s{'mble fa i re ert'{'UI' quand H appelle « bachoues » des h o t tes d'ozier -'"l'ré ou de bois, pour porta /a vendange pilée.

(5) La {oulerie "tait un appentis a'llcna'nt à la maison du vigneron et abritant }f'S CUYC S . a i n s i qnr- le matérie,l des Y{'ndanges et des ,maT,:' S. Lt',,'" c u v e s , garnies de cerdt'. de b o i s ct" chênc ou de fer, reposaient s u r des bill ols ; elles pou­vaient avoir UIlt": con h'll�nee varinnt etltre 5 à 7 pièces. Dan s un Inventa ire de déces d' UI1 hab itant d'Athis, 011 cite une c u v e lenanl en v iron douze dem ie­queue ; la dem ie-quelle, jauge d ' OrUanB ; était une mesure à vin évaluée à 215 pinte,y, s o i t 3 1 4 l itres à la p inte de Saill i-Denis. Très souvent, la ,cuve éta it accompagIl'('c de sa jdle ou jdl / e . grand,e cruche servant de me s ure pour le vin (dans l'Orl <'anais, elle va lait 1 3 p intes 1/8) .

A Athis-�Ion s ct .J uvisy, il n'y eut jamais de pre .• soir b anal . Au chàloou de JLlvisy, le PTt'ssO i l' dLl seigneu t· s'accotait contre le mur de l'églis{', comme en

témoigne une not(' d u Vicnlre de l 'Arc,hidiacre de Josas,' .. n 1 469 : « Esl unum tnrcular seu pre8sorÏ!lm, quod est contigu llm eccles ie » (Abhé .T .-M . ALLlOT, Vlsiles arch idillColl atl's de Josas [Paris , A. Picard et II ls , 1902, i l1-4° ] , Par .

IOï1 , p. 3-11 .) (ü) Arch. de S . - ,·t-O., Règlememl de Pol ice du Baillage de la Seigne urie

d· .Hhis du :1 TlUIl', l,iiI, req is tré au Parlement le 14 avril 1i61 Art. IX.

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JI1 0iII S q u ' i ls au rol1 t o b t en u de SOlIS perm ission , .. e t , Il la charge ]Jill' ell.r , chaqll e fois de rem e t tre èz 11I ains de s DallI es de la Charité de <-'ette paro isse d e Juvisy o u en celle d u Siellr Curé ;; sols pou r ètre employés à la sll bsistance des pall llres, don t ils seront ten lls en faire artiffier par e U.r de la di t / e rem ise ( 1 ) .

A A t h i s , l a d e m a n d e de\ 'ait être a d ressée à ,j 'Offi c i e l' de P o l i ce' d u Ba i ll ia g e q u i e n donnera sali s fra is l a perm ission par écri t, S U I' le <" >rl ifica t du Siel/r Pri e u r de cc lieu q l l i ell C O ll s ta/erll [a n écessité.

LES FÊTES

La fin des V l' IHl a n ges é t a i t su ivie de fêtes, aux tl ivel't isselll c n t s nombreux e t vaI· i és .

A Juvi sy, d es act<> u r s a m b u l'a n l s v e n a i e n t c h a q lH' a n n ée m o n te t' u n pet i t l h é àtre d e m a ri o n llettes fi [a charge de n e l'o i n t jouer n i fairt· jOllcr al/.r he l/l'es dll s e I'!'ice divin , e t de Il e faire aucune i n s u l t e 11 11 p u b lic (2) . . \ A t h i s , ces fè t e s ét a i e n t empre i n t e s d'u n e g ra'n de s o l e ll n i t i', parce q u ' e l l e s COlT<:spon d a i e ll t à l a Fêt e P a t ro ll wl e d e S a i n t - D e ll i s ( 9 octob re) .

Les d a n s e s é t a i t' lI t é g a l e m e n t t rè s goùté e s ; d, le n iololl C Il :C dll ]J(Jy� m e n a it l 'A s selll blé" de dance avec e n t r a i n .

' « Les d ivert i s s e m e n t s p i t t o resques dégén éra Ïl"nt s cnn' c n t c n b a s s c s p l a i sante r i e s » , car ,le s v i g n e r o n s a i m a i e n t i l clwlf l1er le ')('1'1'1' . E t , q u a n d i l s é t a ie n t l'x c i t é s p a r l e v i n , le u r Vl'T\' C I l e c o n n a i s s a it g u è t·c de frein.

Plus connue est la Fête de s a i nt Vi n c ent (22 j a nvier) , Patron des vignerons, ù l 'occasion de laquel l e c e u x-ci processionnai ent de rrière des musiciens précédant eux-m êmes la st atue d u saint .

A A t h i s-�l o n s . l e s \' i gn e ron s , e n r e d i n g o t e l't ch a p e a u h a ut d e form e a l l a i e n t à l 'ég11 i s e, où, a u c o u r s de l 'offi ce, on d i s tribuai t l e' p a i n bénit (2) .

A E p i n ay-sur-Orge, a v a n t l a m e s s e Oil ,l e s h O lll m e s s e rendaient l' n d imanchi,", on p ro m e n a i t ' d a n s l e pays u n énorme p a i n , pOI'l é par de u x hommes, d u quel sort a i t un j et d e vi n . Cc 'p a i n , b é n i t p e n d a n t la m e s se, é t a it di stribué aux YÏgn eron s . . . (3)

:\l a i s , l e s v ignero n s n'étaient p a s t o u j o u r s d'au s s i hOlll le h u m eur ; ct, lorsque .l es gelées printa n i èr e s avaient c o m p r o m i s l a récolte, ecux de Villcn cm'e-Sai nt-Georges s 'emparaient de ia s t a t u e , l 'accabl a i e n t d ' i nj u re's c� l u i fa i s a i e n t prendre u n e bouH e trempée d a n s l a S c i n e (4) .

LA QUALITÉ DES VINS

:-'; O U 5 s o m m e s fort m a l documentés sur Ja q u a l i t é d e s " i u s q ue huvaient u o s ancêt r es . I�(' s vi.gnobles de l a région produisaient surtout d e s v i n s roug es ; ct, l e s In ventaires de décès témoignent q u e tel c e l l i er contenait douze dem ies q ll e ux jauge d'Orléans, pleines de vin rO llfle , du ('J'Il , du pays e t de l a récolte dern ièl'l', estim ée . . . la dem ie q u e u.r à 1 8 re llell a n le , la dite quantité li la somm e de 2 1G l inres , ct tel a utre, l lne demi q u ellx m êm e jauge e l llll demIJ m u id, l'emplis de bo isson Il

( 1 ) Ar!' h . d" S.-rt-O., Règlemellt de poU"r de /a l','é vôté de .Tl/ visy, dl/ ven­dredi !J ju il/et 17:14, Art. 2.

C?' Arc h . de S .-et-O . , Regi .• ll·e,. d u greffe de l a l" 'é vûte d e hwi,,!!, Li udi"nce dl! .• amedu 1 3 oct. l ï3!, Liasse 8.

(3) SEIGNOLLE (e. et .n , Op. c i l . , pp. IH à 1 2 1 . ,(·1) �IAt:GAn"Y (Albert) , L a Banlie u e Sud d e Paris (Le Puy-rn-Yelay, « La

Haute-Loire » , 1 936, i n-SO) , p . 8 4 .

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cl,l ire mz passé par s llr le marc (p i quette) estimé, eut égard aux .f{mit,; des aides, à Li liures.

« "Ces vins d e pa�'s, l égers, peu colorés, aigrl'let s, {fits vins français l'aur � e s d i stinguer des crns plus corsé s d'e l'Orléanais ou d e ']' Auxer­rois, devaient s c c o n s o m m er. da n s l'ann ée, s inon iù s s"ét·cign.l icnt e t

dcycnaient bisaigIes (1) . » La p'l u s gran d e parti e de c e s y i n s sc c o n s o m m a i t sur piace ; le s ur­

p lus était Jivré au commerCe d a n s l e s guinguett es et J e s auberge's de roulage d e s e n v i r o n s d e Pari s ; e n e ffet, le s fra i s d e t ransport, e n rai­s o n de l a diffi c n l t é des chem i n s , c t l e s fra i s d'c'l1lr6c ét aient trop é J.e­v é s pour q u e J e vin s o i l ycmlu a �'ec profit d a n s la c a p it a l e .

En 1 8 1 4, . l a q n a u t i l é {j'hecta re s cul t iv é s en vign e s dans l'arro n d i s ­SeUl.E:nt de Corbeil é t a i t de 2,.5 52 ha . 3D . Certain s terroirs .avaient leur peti t e réputat i o n ; et , les c r n s d e ' quaH t é supérieure eta ie n t, d a n s l'en­s e mble du D é p a rt e m e n t ,le S,-et-O., ceux du v i g n ob l e du Château d ' At h is (20 ha. d o n n a n t 2 7 ;] h l . à 60 �r. l 'hl., s o i t le v i n l c plu s cher du Département ) , ceu x ,du v i g n ob l e de 'la cGm m un e d'Athis (35 ha. = 469 hl. à 50 fI'. l'hL) ct oeux <le Mons (60 ha. = 732 hl . il 52 fI'. l'hL) .

Dans l'arrondi s s c ll1el1 t de' Corbeil , il ex i st a it cncore quelques crus qui Iprodu.isaient d e s YÏn s d'nn e a s s ez 'bonne q u alité, tel s ceux d e s Yignobl es d e Villabhé. Saviguy, S a i n t ry et M o r s a ng ; m a i s Ja ditl'é­J'(' n c c de p ri x /e n t re ces vins et l e s vins ordin a i r e s était s i peu con­sidérabl e qu'011 n e pouvait l e s l'('garder cllulme ét ant (le qua l ité supé­rie ure.

Seu l s , l es ·cr,u s d'And,ré sy, d·c' Triel -éit ,de Chanteloup, dan s ,l 'arron­d i s s ement de Versailles, lHJ.Uva i e n t prétendre il égaler la qualité du vin du Château d'Athis (2) .

Ath i s et M on s, fo urn i s s a i e n t d e s y i nls rouges (3) e t u n e faib;l;c :quan­t i t é d e v i n s b l a n c s . D ' a p r è s une é t u d e faite par �I. Jullien (4) , en 1 8 1 6, l e s vins GU -Glo s d'A thi s sc \! l a s s a i ent, grâce aux bon s soins d u

propriéta·irc �L S e r1'es de Prat, parm i ,l e s l'ins d'ordinaire de dezzxième Cj lwlité, entre ,l e s vin s fius ct l e s v i n s communs, dans la '5'" classe des " ius ,d e France. ,Co n trairement ft la majorHé des vin5 du 'pays, 'ce vin. l é g e r (c'est-il-dire peu 'p our\'\1 d e corps, d e couleur d de' gra i n ) mais f(�rt a,gréablc, s'améliorH i t en vicilJiss.a nt ct sc gm'd a i t pIns ou :mo ins longtemps.

RÉGRESSION ET DlSP ARITION DE LA CULTURE DE L,4 VIGNE

Ln vigne, autour de P ari s, était déjà en re'cul à la fin du xvnl' siècle, car clle était d'unc culture parfois dé cevante, ct, en tont ·cas, toujours délicate.

Les vign t· s a v a i e n t g é n é r a l e m e n t il souffri r d e s gelée s d'avri l ct de m a i , ct i l e n r é s llilt a.it lijue :le re'lHlement ,n 'était p a s u n i f o r m e d ' u n e a n n é e il l 'autre. V o i c i quc l q'll'c S rc n dCITwnts -obten-u s s u r J e s 4 o n ;; ba .

de vignes de Juvi sy, de 1 35 6 à 1 3 6 0 : 1 &:16 = 27 hl. il l'ha . (moyen) 1 3 5 7 = 23 h l . il nIa. (Inoyen ) 18ii8 = 40 '111. il l'luI. (luoycn) 1 &;)9 = 1 6 hl. il l'ha. (mauyais)

l-SfiO = 2{) ·hl . Ji J'ha. (mauvais) .

« A cette décadence, on a cru t'l'ouver une cx.p.J icatioll suffisante p a r une certai ne d étér i oration qu'aurait sub i le clim at de la 'Région

( 1 ) EVRARD (Fernand) , La v igil e (//1.1' l'llll il'OIlS de Paris (Extrait dn R 1 1 l l e t in de la So c i é té d'Et11des historiques . fié OIJ1'((pll iq 11 es et .s c ien t if i q 1les de ln Région 'Pol'is Î(lllne, 'nv'Til-j uin 'lH3";) , '90 N llnée, N° 32) . ,

(2) Arch. de S.-et-O . , S é l'Ï e N . , A gr i c 1 1 l t11re (Dossi .. " �I-4) . n�) ' Le,s ,plants 'les plu s généralll'111PJ1t 'cultiv es étn�ent, _ .{'n rougf' : h� :.\Iorillon ..

le �[ellnier, le Bourguignon, le H02h eHc et le Goi s . Ils étaient espacés d'un 111l'tre S Ul' et entre les l ignes.

(4) JULLIE" (André-H.-A. ) , l'op&yl'llpllie de tO!!S l es vi(lnob/es. C01lnllS . . . s u i v ie d ' uIle c l a s s ijï ca! iun flénél'a l e d e s v ins (Paris, l'Auteur, 1 8 1 û , ln-8 o ) .

- 3 7 -

parisien n e . » Or, lU. D u c h a u s s o y ( 1 ) a prouvé. cn rassemb l a nt un n ombre impre s s i o n n a n t de dates de Dans de' \'cIHlallges , q u e ce cli­mat n ' a 'pa s varié depuis l e commenceme nt du XVIIe s iècle (2) .

« Il sembl e plus logique d'admettre q u e l es ruraux sc s o n t d égoûtés d' u n e culture t ro p co û[,eus e p our en a d o p t e r d'antre s pIns r é m u n é ­ratric e s, surtout l e m araîchage. » D è s 1 8 65, l a p l mp a rt d e s cult ivateurs autour d e P :tl aiseau arrachaient leurs yign e s ; quelques a n n é e s p l u s l ard, c e u x d e Montlhéry s u Ï\'a i ent J' ,cxt'mpk, d ' a u t a n t p l u s q u e J e s maladies cr)1ptogamiques faisaient l e u r apparition d a n s la région. En 1 866, le phylloxéra est signalé auprès d'Arpajon.

L e s vignerons auraient pu remédier à eette calamité en sélcdion­nant de nouveaux plant s et surtout en in troduisant des plants améri­{·a i n s . .Alais c'étaient dcs gens routin iers : ,!es agronomcs lcur o n t c o n stamment repl'oehé de n'avoir jamais a mL"Il ioré leUl's cépages, dc lll a l fumer leurs terres et de soigner les vignes avec négligence.

Le coup décisif fut porté 'par le dé\'eloppement du réseau fen'é q u i pcrmettait aux vins .du Midi d'atteindre et de conquéI'Ï1' le marché p<lr'i siel! ; et cl1fin, à une époque plus tardive, par les maisons de p l a i ­s a n c e qui finirent par occuper l'ensemble des coteaux, d o m i n a n t la va l I é e de la Seine.

En 1899, il n'y avait p l u s guèl'e que 3 ha. de \'ignes à A t h i s -:\f o n s , ",l ors qu'un quart d e siècle' auparavant, l e vignoble existait e n c o re d a n s son entier. CeUe dim inution affectait d'ailleurs la total i t é d u département de Seine-et-Oise qui , renfermant 20.000 ha. de vigncs en 1 8 H i, n 'en contenait plus que, 1 3 .700 en 1 840, 1 1 .000 en 187 1 , 4 .000 en 1903 et 766 ell 1920.

C'est p ourquoi, on a peine à croire, de nos jours, que la vigne fit p artie , p endant des siècles , de l'écon o m i e agraire de la région p arisie n n e . Et c e n 'e st p a s en contemplant les quelques ceps qui croi ssent encure sur l e s coteaux d 'Athis que l 'on peut s e faire u n e i dée de n os magnifique s vignobles d ' a n t a n .

Louis BnuNEL, Diplômé d'Etz/(!es Supérieures

cIe Géographie,

(1) D c cHAu sso, (H . ) , Les b alls rie lI eurianges rie la r" g ion paris ienne (Ex'tr'ait d.e La .I1éféoro!ogie , "",,'S H' :14) .

(2) Dates de Hans de \'rndan�es à Juvi.sy : 20 O. 1692, 20 O. 1 69 5 . 15 O . 1 6%, 30 S . 1 732, 22 S . 1 7 3:�, 22 S . 1 7 :l!, 1 2 O . 1 73;; , 26 S . 1 7:l 6, 2 3 S . 1 73 7 , 2 (J. 1 7 38, ao S. n:HI, 2;; S. 1 7 4 1 , :i O. 17 H, 22 S. 1 78:\,. 1 7 S. 1 784, 22 S. 178;> , 2 O . 1 786, 1 8 S . 1 788, 2 11 S . 1 85 7 , 25 S . 185\1, 2;; O . 1860 . La ,Inte moyenne est fixè{� approxünati\"cllH nt nu 30 sf'pt ellllH-e.

SOUS LA PIOCHE . . . " .

LE C HATEAU DE SAV I GNY 1 r====��=-=-====" -===:::'=-=-=----_:-- --- --

1 1

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i l �-' ------- =��--=-==-'========�-=-=--====:::'========= n(' S S hl à la p l m:n c d e F . )IAIl'flN, 1888.

Coll f 'cl i o n « LOIl�h()y' l l l » . C I i c h é :\hll é L-'VIIE""!'.

La contrée au sud d e P a d s vo it di spa ra ît r e pe t i t il nl't i t les i m lll e n ses pa rc s a u x admirab l e s futa i e s , a i n s i que .J e s g ra n d es proprié té s ct l e s châteaux q u i d.o nll a i e n t de s i beaux aspecls à not n' pay s . Les 10 t i s ­seme:nlt s a v a i en t d é j à a m o l'e é l e m ouvem e n t l' n provoq u a n t l e 111 01"­cclkm e n t ct .l a v e n t e d e n o mbreu x d o m a i n e s ; la g ue lTe l'a ])l'ée i p i t é en accu m ula nt J e s ru ines . Et c'est a i n s i q u e s o n t a p pelés il d i s pa­r a î t r e eo m p lHem ellt l e s c h â t e a u x de .Juvisy c t de S av i gny, horribl e -ment mut i l é s pal' l e s b o m b e s . .

En j l}. i n 1 940, l e <,hâ lenu de Sa v igny éta i t touché p a r 1 60 ob u s f l'a n ­çais, l'M' s u it e d'une er re u r d ' i n form a t i o n , l't .J a i s s'é , depuis cel te date, ,dan s u n état de déla bre m e n t c o m p l et.

« H e staur·é il 1a fi n d u xv' s i ècle, ii est l 'a rrière-petit-fii s d ' u n m a ­llOÏt· é l evé, s u r l e' m ê m e emplace m e n t , tro i s s i ècl e s a u pa l·a\'a n l . S i

nous e n croy o n s l 'Abbé Lcbcuf, qu e d e drames sc s o n t j o u é s �Ia n s c e manoÏl' d a n s l e cours dl' S xv·, XYI' c t XVII' s i è c l e s . . .

Au co m\11 en c'e m ent de ce s i ècle. i l ét a it l a propr iété d u M a réch a l Davoust, m or t à Savigny, ,l e 1 "' j u i n 1 823 . I l f u t en su i te h ab i t é p a l'

. s e s ,e n fan t s ; p u i s il sen' i t de l'efugc, p e n d ant qu e lques année s , il la J'c i n e I sabel l e , cha s s ée d'Espagne . (Arch. de S . - e l - O . Monograph ies des (;ommllll cs de S.-et-O., rédigées par les Inslil ll i e ll /' .• pour l'Expo,. i f ion de 1900 : Scw igny-.mr-Or!} c , par :\L VAVIEII, 2 3 aotÎt 1 89!J, 1'P . !J il 1 4 . )

Il y a p e u d e temp s e n core, i l a p p a r t'e n a i t. i l :\1 . Dup archy, a n c i e n cntrepre n e u r du Cana l de Suez, v our p a s s e l' fin ale me nt a u x m a i n s dés n eveux de sa fl>rùmc, M;\L :\I oul i n s-Hou s s c l . C e s dern iers v i e n n e n t de l e Illet tre e n vcn1c ct ],c s représ<> n t a n t s de ,l a Com m u n e de S a v i g n y sCI'ai e nt en pou rp arl ers p o u r e n fa i l'e l ' a c q u i s i t i o n .

R . S nION, (1 ;l , rue d e' la Cou r-ue-fra n ce, Ath i s-:\I o n s . )

UZV ORIGINAL DOUBLÉ .. . D' UN GASTRONOME

GR I MOD D E LA R EYN I È RE seigneur de Villiers-sur-Orge

Le 23 décembre 1 837 mourait, dans son château de Villiers­sur-Ol'gc, l 'un des êtres les p'lus origi naux de la fin du XVIIIe

' siècle, Grimod de la Reynière. Fils d'un fermier gé néral, admi­nistrateur général des postes, apparenté , par sa mère parente cie Senas, il l a famille d'Orgeval et à deux évêques d'Orléans, Grimod de la Heynière, « di sgracié de Ia nature » , n aquit il Paris le 20 novembre 1 758. Ses bras, en effet , étaient term inés par des moignons auxquels un ouvrier suisse, inteJrligent et habile. adapta des mains artificielIes qui lui perm irent d'écrire ct même de peindre avec dext#ité.

Destiné par sa Jam ille à la m agistrature, il se borna à se faire recevoir avocat au Pal'lement et déçut profondément ses parents par la notoriété qu'il acquit dans l a fréquentation des lieux de plaisir et surtout par les bouffonne ries, excentricités ct mysti­fications qu'i'l multipli a à l'excès .

Cet original, dont les �< déjeuners philosophiques » défrayè­rent l a chronique de l'époque, fit du plais ir et de la bonne chere sa p rincipale occupation .

Néanmoins. il se piquait de littérature et publia, cn 1 783, les Réflexion,� philosophiques S U I' le plaisir pal' llll célibataire, puis, Cil 1 785, la Lorgnette philosophique.

Sa que relle avec le poète Saint-Ange fit gran d bruit , ainsi que certain souper donné le l or février 1 783 il des gens de lettres, magistntts ct avocats, dans l'hôtel qu'i l habitait aux Champs­Elysécs avec ses p arents. Toutes les gazettes parlèrent de cc fameux souper qui c oûta 1 0,000 livres ; et, on peut lire dans l e Journal d' lIll Observateul' :

" Le s b ill ets d'invitation é t oient d a n s'

la forme des bi ll et s d'tmter­reme n t de la p lus chère espè(.'{' . Au lieu de têtes de mort, c'étoient d(."S i:U(�ulcs béantes, et la tene ur du bi l le t , que plus ieurs curieux ont conservé, étoit a ins i conçue :

« rous ,lIes prié d'assister au con uoi et en t errem en t d'un gueu leton q u i sera donné le samedi 1 er féurier, par Messire Balthazar Grim od de la Reyn ière . écuyer, auocat au Parlement, correspondan t, pour la partie dramatique, du Journal de N cufchâtcl, en sa m aison des Champs-f;lysées. On se rassem b lera à n e u f h e u res du so ir, e t le sou­peT a u ra lieu à dix. Vous êtes prié de n e poin t amener de laquais, parCe qu ' i l il a ura des seruan tes en nombre suffisant. Le cochon et l'huile Ile m a n q u eron t po in t à so uper. l'a us êtes prié de rapporter le présen t " illet, sans le q u e l on n e pourra entrer. »

Lo rsqu'on �st venu au rendez-vous, on a d'abord trouvé un premier s u i s se plac" ad hoc qu i demandoit au convive s' i l alloit chez �1 . de la Reynière, l'op p resseur du peuple, ou chez M . de ;] a Reyni ère, l e défen ­seur du peuple. Après avoir répondu qu'on alloit chez le dé fenseur du peuple, i l faisoit une première corne au billet, et vous passie'z dans

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un lieu en furme de cor�s de garde, où étaient des hommes armés et vêtu s à l'antique comme des héraults d'arm e s ; c eux-ci vous introdui­soient dan s u n c prcm i ère pièce où étoit une espèce d e frère terrible, u n i n collnn, l e c a sque e n tête, la v i s i ère b a i s s'ée, la cotte d'armes endos sée, la dague au côté, il faisoit une seconde corne au billet ct vous introd u i s o i t dans u n e seconde saUe. Là, sc présentoit un hom m e e n robe, en b o n n et quarré, qui vous q ue s t i o n n o i t sur c,e q u e v o u s vou­liez, sur votl'C demeure, vos qu alités, dressoit du tout procès-vcrbal, ct, a près avoit· pris votre biJlet, vous annonco it dans la salle d'a s sem­blée, où deux gagi s t e s , vêtus en enfants, de chœur, commençoient par vous encenser.

Les COll\' ives réunis au nomhre d e v i ngt-deux, dont deux femme s habillée'8 en hommes, on a traversé une pièce lloire ct ensuite s'est levée rapideme n t une toile de théâtre qui a laissé voir la saUe du festin. Au mi l ieu de l a tab le, pour surto ut, étoit un catafalqu e ; du reste, des lampes il l'antique, des devises ,et une illumination de trois eeils bougies environ . . .

Autour de la tahle du festin étoit une gal erie de stinée aux s�ecta­teUl'S qui voudroient jouir du coup d'œil de la fête. M. de la Rey­nière avoit djstribué environ 3frü billets de' cette autre espèce, et à l'hc'ure indiquée, il a dit qu'onl pou voit Inisser entrer, mais .il n'était pas permis dc rester ; on ne pO\lvoit qUe traverser pour fai.re place à d'nutres. . . '

La fi n de c e t t e fête, qui t eno it beaucou p d'une fêt'e m a çonu ique', n'a pas rêpondu au commencement ct n'a rien cu de s ingulier : ch a­cun s'cn est allé après une séance d e plusieurs heures à table, trop longue' et ennuycus ,"" con séquemm'ellt. »

Ses excentricités, qui s 'exerç aient même contre ses proches parents, furent telles qu ' ils se réso}ureat à demander contre lui une lettre de cachet ; satisfactio n leur ayant été accordée, il fut

. enfermé deux ans . D evenu m aître d'une immense fortune, il p arcourut la Suisse,

U Il e grande partie de .J'All emagn e ; mais, la Hévolution provoqua une diminution s ensible de son avoir sans toutefoig. altérer en rien sa gaieté . Il traversa sans trop d'ennuis c ette pério de trou­blée en voyageant : on IQ trouve à Lyon, Béziers, dan s les foire s du Midi, à la tête d'une sorte de bazar.

Il revint à l a littérature ct, en 1 79 7-1 798, il fonda et rédigea le Censeur dramatique et se consacra p a l·ticulièrement à la Gastronomie . D e 1802 il 181 2 , i l publia l 'A lmanach des goUl'­mands O l! Calendrier lI utritif, s ervant de guide dans les moyens de faire b onne chère (8 vol . , in-1 8 ) qui ent un certain retenti s­sement ct, en 1808, le Manllel des A mphitryons contenant lm Traité de la diss ec tioll des viandes cl tab le, la n omenc lature des menl!S [es plus n O llVeal1X de chaql1e saison et les éléments de la politesse gourmande (1 vol . , i n-8 0 ) .

D'ailleurs, malgré son infirmité, il découpait à table avec art et habil eté ; et, sous l'Empire, d'Aigrefeuille et lui étaient réputé s comme les premiers gastronomes de l'époque.

Après 1 8 15, au retour des Bourbons, il se retira dans son château de ViHiers-sur-Orge, où il s'occupa de ses souvenirs e t de s es l ettre s sans renoncer pour cela à la bonne chère. Il eut pour vois in e , à . la �faison-Rouge, une femme de leUres, Mmo Sophie Gay, avec laquelle il échangea une correspondance assez suivie.

Au commen cement de 181 6., ce c élibataire endurci songe a alors - c'était p eut-être hien la première fois ! - à se marier

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e t se décida à convoler, e n j ustes noces"avec une ancienne actrice du Théâtre de Lyon , Adélaïde Feuchère. A ce propos, Mme Sophie G a y lui adressa, Je 3 1 décembre 1 8 1 6, cc spi rituell petit billet :

« Il est certain q ll e j'ai e l! tort de dire la /Jérité ci m o n voisin ; les rois, les femmes e t l{'s llmoureu;r la rcçaillen t to ujours m a l ; m a is, q u'il soit tran q u ille , e lle ne m 'attirera pills dù ol'm a is tan t d'amer­tume de sa part e t i l ne l'en tendra qu'à propos des sentiment .• d'a mi­tié que je lui ai ",,!lés. Mon pro c h a in départ pO Ul' Paris m e pl'Îllera du plaisir d'accepter son in n itllLion n u p tiale ; m a is, je n 'en pren drai pas moins de part au s u ccès de tout ce 'lui pouTl'a c o n tribuer ci SOl! bonh eur. »

Grimod de la Heynière s ' éteignit le jo u r de Noël 1 8 3 i dans • son château de Villiers ct fut inhumé il Longpont.

M. LEROY, Directcur hOllorairc d'école p ublique.

Erra/Uni a u B u l l c l in nO 1 (oc/obre 1 9-1 7 ) Pa'ge 15 , 1 re l ignl�, l ire : Enfin, on obligeait l e s pa�:sans à épiner l e s terres à l>l'u r s frai s, à <l iiIèrentrs

époques de l'année ; et� funte de le faire, on lt's ass ignait HU Louvr,e nuquel. . .

Dans lias jJrochains numéros :

Les origines de la gare d'Athi s-:\lol1 s .

L'aérop ort m o n d i al d'Orly (Général i tés ) . Histoire, développement e t trafic ( l e la gare de Juvi sy . Impressions d ' un voyage e n diligpnce de P a ri s il Corbei l en l i81 . Les protestants il Ab'l o n . L 'égli se d'At h i s-:\lo ns. � La gat'e éphémère de \ iry-Châtillo n . L'Aque d u c de Hungis. La vente des d omai nes nati onaux il Savigny-sur-Orge.

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CAH I E R D ES PLA I NTES DOLÉANÇJS ET REMONTRA N C ES

D U T I E RS- ETAT D E LA PARO I SS E D'ABLON (Election d e Paris)

La con voca tion des E ta ts-Générau.r po ur l e 4 niai 1 789 {ut précédée d'un véritable « referendum pop u laire » qui s ' exprima, dans chaque paro isse, s o us la form e de Ca hiers exposan t l e s v œ u x e t doléan ces d� la ;V atioll .

. Il n.e fa u t pas sous-estimer la valeur de ces Cahiers de 89 e t y voir s e u lemen t u n e grande af'feda tion de m isères à la ve ille de la' Révo-' lutio n . « 011 a trop tendance li cro ire q u e ces documents n e représen­ten t pas les véritables do léances des l'urau:r, parce qUe rédigés, dans la plupart des cas, par des hommes de loi. L eur lecture con tredit sin ­g u lièrem ent cette thèse tendancieuse ; e t, bien q ue le t a b e llion ou le procureur fiscal (c'es t-à-dire les représen tan ts d u s e igneur) a ien t tell u l a plum e dans l a m a,iori té des paroisses, les v o ix pa!lsannes o n t réussi rI se faire en tendre : elles ont unan im em en t l'résenté a u R o i, avec l 'express ion de l e u r confiance en sa bonté, le Jusi e b ilall des l'ede­vanees {éodales, à la [o is IO l/rdes et vexat o ires. »

* **

Arti c l e 1 H . - Les habita n t s charge nt l eurs députés de repré senter que toutes le s productio n s de leurs t erres sont dé\'oré es p a r le gibi�·r .

Art. 2. - Demande importante pour tout l e b ien 'p u b l ie et p o u r toute l a N a t i o n c n ,g énéral : d ' o ù v i e n t le pain si cher ? En voici la r a i s o n : ·c ·cst l e b lé q u i est hors de prix par tout'e s orte de m onopo le et manœUYl"es, ct dont le pauvre misérable n e p cut y a ttei n d !"'e . En c o n ­� équence, n o u s demandons q u'il soit ordonné à l a prcmiè l'(' A s s embl é e des Etats-Généraux une l o i à c·et égard, afin qu'elle pu i s ,,' ê tre mé­morable à t o u t e l a Nat ion, ct ponr l e soulagement pressa n t d u pauvre misérable qui ne mange quc m oiti é d e sa suffi sance, pour Je faire suh­s i st er , et hors d 'état, par cc m oyen , d e satisfa ire. aux heso i n s ; e s p l u s p l·C's s a n t s .

.

Art. 3. - li es t bon d e d i re que nous sommes sur ,l a C".pit a i n eric royal e et P l aisirs de S a Maj -esté (1) , auquel n o u s tenons a u Parc de Vil leneuve-le-Hoy, où s e font l cs é lèves de fa isans, de pC'nll'lx gri s·e s , perdrix l'on ges. En eonséquene-e, nous di sposons n o s 1 e lTCS à s·cm e r a v c c toutes l e s dispositio n s néce ssa ires . La m esure du l i eu est dc 18 p ied s pour perche c t 10.0 perch es l 'arpent, qui c'st l a ' pl u s pet i t e mesUl'c d u H.oyaum e. I l n e faudrait, ·à l a gra nde m e s u l'l" 'lu e 8 à n boisseaux de Paris . Nous sommcs obJ igés dc mettre' JUSqU'l 12 bois­seaux pour arpen t . En voici rexplication et la eause :

10 C'est qu 'aus s itôt qUe la s e men ce est répandue, les pi:';" ons, per­drix ct faisan s' en c n lè\'ent, pour l e moins, un gra nd q uart, pill' la quantité de cette espèce d'anim a u x ;

2" La quant ité de lapins, .!i èvres et ... erdrix qui séj oul'lH· n t d e s su s continu ellement le con somment en entier ;

:l0 Qu'il faut épin er, ou fa ute- de ].e faire, l ' o n nous a s s i g n e au Lou­\Te, auquel nous sommes ohl igés de payer . j ' a m e nde, S ; l n , pouvoir s'ex pl i quer ; ct, s i ,l 'on vou l a i t f a i r e voir cl a ir ct prouw !" 1 (· , ra ison s,

(1 ) VOiT dans le Bulletin. de la Société d'Etudes Histor iq ues e t (; ,:ollr(lphiqll e s d'A th is-Jlons et de la PlalIlC . d e L o n g b o y a u , n O 1 , oe(01) ['e 1 9 3 7 , p . 1 2 : Lou i s BRUN EL, Les chasses l'oyal es e t se igne uriales e l les paysans da/l .' l e Sud de Paris (à suivre) .

- 43 -on double l 'am('ndl', j u s q u 'au point q u e l 'o n ruin e ce s person n tts p a r C (' S moyen s ;

4° L'on ne pe�ut éch a rd o nn e r ni ôto' ] (' s m a u v a i s e s h e l'he s q u i n u i­sl'nt a u x gra i n s , chose b i e n d u r e 'P o u r l e s c u l t i y a t eurs, el qu(', p a r c(' moyen, i l se trOUVe q u e la subsist a n ce dcs h o m m e s <, s t con s o m m é e p a r préférencc il c('s a n i maux ;

50 Que ,l 'on ne peut a ller cultiver d(' s Jlo i s, n i h·s c U l' il H l' qu'après a ,' o i !' reçu des or<1rl's d e l ' I n specteur dcs C h a s s e s , qU e l 'on accorde souvent qu'avec beaucoup de d i ffic u l t é' s ;

(jo Q u e l'on ne peut e n c o re' faucher s e s foin s qu'après s o u y e n t qu' i l s sont c(m sommés. I l faut, a u t a n t qu'i ] y a d e n ids d e p erdrix OU de faisans, laisser 'One fo rt e touffe dc lu ze l'l1 e , d e . la gra n d eur d ' e n viron !) pied s carré s . De plus, \e"s gaI'tl l' s n e se font po in t de scrupulcs d'aB('r a y ec J<'urs ch i e n s ct montés sur leurs c h ev aux au travers d e s grain s el v igne s , et m ê me l o rsque ,l e s gra i u s sont bons il réco l t er, sous pré­t e x t e dc d ire' qu'ils von t d e l a part d e leur Capitaine ou d e l ' I n spec­t e U l' pour y pren drc connaissance de la p roduct io n de l e ur gibier. Et, p a l' cc moyen, ils nou s m ett ent da n s l ' i m p o s s ibilité d l' pouvoir satis­fairc aux imposit i o n s roya le s ct d e pH )'el' ,l es propriétaires, dome sti­q u e s , C'est ce qui n o u s ohl i ge à demander que l es Ca pi ta inerie s so ient s u pprim ée s entièrement pou r tortte l a � ation ,

Art. 4� - La suppr e s s i on des 1 1 a Ill e nt s de re m i ses, q u i font l 'obj et du refuge de la n u a ll t it é <l e gibier qui fait la ru i n e d e s terres v o i s in e s. l'l I e terrai n occup é pa r les ·di t es re m i se s, qu i ne fait �ue le produit <ks garde-ch a s s e " a u d é t rim e n t d u cu l t h'at cur ; ct, qU'lI s oit p ermis a u dit cuIt ival<,ul' d'arracll e r, en t out t emps, lcs mauvaises herbe s q u i n u i s e nt il ses gra ins ct d l' récolter s e s fo i n s d è s qu' i ls s o n t par­ven u s à le ur m a t u r i t é, .

Art. 5 . - Pour conserver l 'apparl'ncc d l" récolte q u i sc présente, d o nt o n a si grand h e s o i n !, ,l a d est ruct i o n dès il pré sen t, de tout l e g i h i e r ' q u i commence i l d é v o r e r c e t t e récol t e ; et q ue l e s p ropriét ai re s , en t o u s t('mps, so i en t aut orisés il dét ruire , cn s o n enclos, ].e gibier q u i vient en man,gc r les f ruit s .

Art. 6. - La s uppre s s i o n de tou s l e s impôts d ist i n cts ou d'ordre, ct convers i o n ('n u n seul, q u i sera support (' par tous Jes pro1pri é ta ire " Î lHl i s t i n<'l em e n t , s a n s a:ucun égard au pri v i l ège du c l e rgé ct de' l a nobless(' .

Art. 7 . - I I sera fait u n e n om'elle a s s iette de s impôts pour ! a p a ro i sse, at ten du q u 'e l l e e s t surchargéc .

Art. 8. - L'e'Xéculiol1 de l'Ordo n n a n ce concernant l es c ol o mhiers, il l'égard de ccux qui n 'ont p a s le droit d'en avoir ; et que l e s colombiers a u t orisés soient ferm é s pen dant �es s e m e nc e s e t l e s récolte s .

Art. 9. - c- La s uppres s i o n des a ide's : l e s c o m m i s de cett e partic o n t t e l l ement vexé ,l es h a h i t a nt s d e ceUe p arois se, q u ' i l s l e s ont fon�és d'abando n n e r une p a rt i e de l eurs vignl's ; et que t outc'S ces personnes­l it , ip ar les abus q u i s'y ex'crc e n t p a r u ne n ombreuse q u a n t i t é de s sus­dits c o m m i s qui " o rt en t Ull état h o r s d e l e u r rang, a u préj udice d u . pauvre' cu l t i vateur, et l 'Et at n 'CIl profite aucunement ( l ) .

Art. 1 0. --.:... L a su ppres si o n d e s gabelle s, impôt ruineux c t c o n t raire au droit naturel (1) .

Art. 1 1 . - L'augmentation d e la dotation d e s curés et vicaires s e ra pri se sur le s abbayes, prieurés et autres bé n é fic·C's simples ; après l a quelle augmentation, l e droit casuc.\ d e s curés et vicairc s sera sup­primé . Q u a n t aux l'C'eon st ructi o n s et r éparat i o n s des égl ises, cl Ics seront pri s e s sur u n e caisse qui sera é,t a h l i e il cet e ffet ; en sorte que le s hamtants n e soient tenus que dc l ' e n t retien d c s églises, a i n s i que l e s l o qata ire s y s o n t obl igé s .

(1) lA: gal' e / l e ronsi,tait en un monopole de la vente du spI au profit de l'Etat. L'aide , que l 'on IWrCCya it " u r k v in, éta it a u s s i impop u l aire que l a gab-elk.

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Art. 1 2. - Que, pour l e maintien du hon ordre, les seigneurs soient ten us d'avoir un j uge do mic ilié dans l'étendu e d e J eur justice, ou qu'il soit étahli Œl chaque Iparoisse de campagne un j uge de paix, lequc,l sera choisi par la commune, 'Ct scra amo\'ible tons les 3 ans, avcc faculté de le s continuer, doùt l e s pouvoirs seront fixés par les Etals-Généraux et d o n t les fon ction s scnmt purement gratuites.

Art.. 1 3. - L'on devrait en core s'occup,er aux Elats-G�néraux pour J cs banqueroutes frauduleu s e s et autres autorisées Sans aucun examen mûr ct sage. I l fa ut une l o i pour cette sorte de facil ité qui fait la ruine des g e n s de bOllu e fo i .

Art. 14. - La suppression des COl'\"ées, dont on f a i t payer par u n rôle particulier, pendant flue l 'Et a t em pl oie de s s o m mes immenses pour cette partie. Et cerendant ks' chemins n'en sont pas mieux tenus dans c('rl ains en droits où il n'y a que les habitants qni y sont sujds pour leurs. besoins.

Arti. 15. - Les habitant s demandent aussi que l'entretien des bc'rges, le long de la rivière, so it fait avec plus d'exactitude qu'il n'a été .iuM}1i'à .ce j our. Les dites berges se trOUVl'llt dégxa,dées par la navi­gation et l e s grandes eaux, cc qui cause un tOFt: Il'Otahl.e aux dits habitants.

Art. ·16. - SUDnression de la milice, comme aussi préjudiciable il l 'agriculture' et à la population, qu'à la tranqui llité des familJes.

Art. 1 7. - Solliciter un règJ.emellt qui fixe l e s droits d·es meun iers et leurs obligation s .

Art. 18. - Supnression de tout impôt s u r l'industrie. Art. 1 9. - :\'ous avon s,. d a n s cette parojsse , des h ab i t a n t s sons �e

titre de bourgcuis >de Paris, qui font le plus grlts comnJ,eFee, qui ne ,myent ancuns droits ni industrie, et même pour ,l eurs maisons' et jardins.

(Signé : G I'angé, Matl\,ias, .Torgny, Jairelle, Louis-Vin­cent Boutroux, Bancelin, Claris, Lebl anc (vitrier) ct Bria .)

Louis LUl:AnQUE, Directe llr de l'Ecole Jean-Jaurès (Juvisy.)

" - ... FETES REVOLUTIONNAIRES A VIR Y·CHATILLON

1 . - LA FÊTE DE LA FÉDÉRATION 14 Juillet 1 79G

Le 14 jllillet 1 7 90, les Fêtes de la Fédération" qlli wrent liell ([aIlS chaqlle ville et village de France, « tllrent une explosion (['amOllI', /lne .asp il'ation à la c onco rde et cl l'unité nationale. Devan t l'A lltel de la Patrie, au m ilieu des daIlses, des chants ou des banquets, les uteilles querelles se tllrent, les distinctions s 'effç.cèl'en t ; lm grand sO llU'e passa S lll' tOllS les Fran çais :1> .

45 -

Elles furent aussi !lIl applll ci- la di:,�ciplille , afill de rétab lil' J'ordre pu blic et de combattl'e r an archie, chronique depuis la fin de l'aIlIl é e 1 788, (P, S.\G:\AC{. CoHection Lavisse,)

L'an mm�,· sept cent quatre-vingt-dix, l e quato,rzi.èJ:lle jour de juillet, .dix heurc5 du m atin" la Cüllllllun c ,de Y i n-Chà lillqn, assemhlée plmr l a et'rémonie de l a Confé dération, à J'in s tar d e celle qui se prat ique en

,cet in stan t dans l a ville de Paris', Es t comparue Mons ieur Denis HOl1 oré Lcrond, nommée le j,our

.d�rüe'l' Commanda n t de la Garde :'\ationaFe de Yiry, lequel a dit qu'il Hcepte l a ditte. pl ace ct a pretté le �erl11ent comformènwnt an décI"t't ·de' l'Assemblée· Nat ionale du s'cpt ,fa nviC'r d ernier, san'ct ron né par le noy l e se izc m a r s suivant .

Est encore comparue l e Sieur Etienn e P l a i t , Serge nt-maj or ct ins­tructeur du bataillou ; ct les Sieurs Pie rre-X ic olas l\Ionprofit fils, nommé porte-th-apC'au, et J.e'an-Fram;ois Heneaux, tambour. 1esqnel s :S.ieurs ant déclaré qu'il accepte les dittes places et Û'ut prêtté le Scr� ment tIu dit jour �Cljlt ,jal1l!vier dernie·f (1) , ainsy qUe tous les antres ICitOyoe'D.S ienrollés dans la ditte Garde Nationa,le dout la liste suit.

Ce fait, le cortège, composé de la :\Iun icipalité, la Garde Nation a l<' , le Clergé. de tous �es Citoyen s. et Citoyennes, �a pluspart habyllées en b1a1lC, a\"ee w�e ceinture au trois 'couJ.cUI"S de la Xatinn, est sortie de j 'Eglise en ordre ét s�es.t rendue à l'Autel de- la Fédératiou' disposé dans la Grande Place public (Place de la République) , suivant la déli­

bération du Conseil Général du d-ix (tu jH'ést'nt ; où étant, la plui·e coutinuelle ayant empéchée d'y célébr'er la Messe, il a été procédée il la prestation du Sermeut, premièrement par le Comandant de lIa Garde �ati(')nalc 'ct par tous les Citoyens composant la �litte garde, {' Il Têpé�allt les 1110ts : « Je le jure, »

Ensuite, Mo:u sieur le Maire est mont ê il l 'Autel tk la Patrie où êtant. il a pronnollcé, �n SOIl' HÜ<ln et en ceLui de la {;ommu�, k' Serment décrété' par l 'Asscmblée Nationale ,j.c quatre ,fêV1'it"l' deruier, à quoi 'tous ,les Cito):ens ct Citoyen

,nes ont l�pondue :. « Nous I.e' jurons » ,

AJl'rès la pl'e.statiltn du Serment, Je eort ège a.yant repris l'ordre pt la marche, c'est rendue à k riglisc où étant, :\lotlSi-e1l:F Tillat curé ( 2 ) elt monté e n chaire e t a pcrolloncé l'l U disL"f)UrS anl'lalogue à l a eéré­ldouie, lequel a été aceeuiLlics de toute t'Assembll'c,

Ensuitte,. la b é-u.é d iction du drapeau: a été bitte par le 'dit S ieur curé et, à l'iSSUe de , cette bénéd ict ion. a ét é cha nté le' \' elli Creator : el ensuitte, la Messe a été cellebré' par Mondit Siuu' curé. à J"iss.ne de laQuel�e a été chanré uu Te Deum eu actiuu de grace pour liemerci� l'Etre Suprême des b é néd ictions dont 'il comble J"a }-'rancc.

Dont et de tuut cc que dessus fi éft� dl'('ssé le présent procès-vet'ba ! pour constaté au be·s o i n . F a it e t arre' s t é en la ditl e Assemblée, le dit j our, mois < Ct a.n' que dessus;. deux hcures de l'apri's-mroy (3) . (suivent les s ignatures di! tous les Citoyells clI/'olés dllllS III Garde XII­iionale).

LARüE, Maire . FEnHET, Greflier.

(1) Ils juraientl en n'yant la main, « d'é fre (idèles ri ht ;Yation •. ci la '� oi ,, 1 n u l�o y » ,

(�) Claude Tî Iliat fu t C uré d e Vir� -Ch,îtillon ,/'e l ,Ri) à 1 793.. (3) A I·ch . Corn, df' V i ry-Châtillon" 1 l)I. Rer/jslre ' de /a .lluujeiplIUt' ,t€

Vi1'1T ct Châtillon-s11e-Orrw. du 1 e r Fén. 179 ll' (Ill 2:l Juin 1791, feuillets 59 et 6il.

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I I . - LA FÊTE DE L'ÊTRE SU PRÊME 20 Prairial An I l

Dans les derniers m o is de 1 793, le go uvernemellt l'éuoll/tion­naire en treprit la déchristianisation systématique du Peupll' j'rançais . Mais, comme on n'imaginait pas que l'Etat pût se passel' d'une Eglise, on dressa peu à peu, en face du c lllte traditionnel, /In c ulte révolutionnaire dont la première man ifestation e;rté­rie ure {ut la Fêtc de la Régéllération.

Devant une telle ûtuat ioll , les trou bles furent si graves que la Con vention dllt reconnaître l'existence de l'Etre SlIprême ef de l'immortalité de l' àme, spirit ualisme d'Etat qll i pouvai t plaire aux catholiques . . A l'Etre Suprême" elle dédia la' fête qui fllt célébrée l e 20 Prairial ,·ln Il (8 il/in 1 794) ( l ) .

A uj ourd'huy v i n g t Pra iria l l ' A n deuxi ème de l a: R ('publique Fra n ­ç a i s e u n e et ütdivisibl e , l a M u n icipal ité, con formément a u décret dl' la Convention .X at i o n a l e du 1 8 Floréa,l , a r a s s emblé t o u s les C i to y (' n '� ct C itoyennes ,de la Commun e, et ·enfans de' tout âge, poUt· eéléhrer l a Féte à J'Etre' Supréme.

Le cortège s'est mis cn marche à dix ·neures d u màti n , sous l a c o n ­d u i t e des Commissnin's nommés p ar l a Société Popu la i re l e 15· du pnL. sen t . P a rt a n t d e la sal l e de l 'AsscmbUe Popula ire, a m on té par l a Rue de ,l a F ont a i n e D enys (Rll e Horace de Cho i s e u l) , su ivant l e Chemin . d u S a u t Caté j u squ 'a u P a y o t (2) , où e ll e a f a i t u n e station pour rendre­h o mage il .l 'Etre Suprême, s u r u ne m o n tagne él evée à cet effet, 'où il a été c h a n t é plu s i e u r s h i m n e s analogues à la eérén'lon ie ; et où l e C i t0y,cll l ' h"eron, Pré s i'dent dl' la S ociété Populaire, a prononcé u n d i scoUt> p l e i n de sagesse c t • . d'én 'ergi e q u i a été vivement apr-Iaudi.

Le Citoyen Happe a d�mandé que l e d i scour q u i veunoit d'être pro­n oncé fnt imprimé l\U X fra i s d.c' l a Commun e et qu'il e n fut cnvo i é dl's cxempla ires aux autorités constituées, e t un exem plaire à chac.un des. membre s de la C o m m u n e . .

Ensu it,c, tou s l e s Ci toyens et Citoyen n e s o n t fa it un' déj eune'r fra -· t e rn e l. Le cortège ·a continué sa marche en descenda nt l a Côte et la R ue a u x Loups {Rue- de Morsang) , ct s ' e s t rend u à Ch â t i l l o n à l 'Arhre· de l a Liberté (3) où sc sout ·ch a n t é s plusie'urs hymn�s ct où le CitOF'Il .Ja nin e t a pron oncé un d i scours fait par le Cit. Larûe.

La m a rch e a e n s u ite rétrogradé ct a passé SUI' le Pon t God�au OÙ a' été él evé un nin\<u, à la hauteur de cinq pieds, sous }equcl ont pa ssés t tl u s l e s Citoyen s .et C i t oyen n e s e n crian t : « Vive l'Egal ité ! » ; d e I ii . s 'est rendu à l 'Autel de la Patrie o ù l ' o n a chanté d es hymnes c t oÙ l e C itoyen' J a n i n et li prononcé son d i seour ; c t la fête a été term i n é e a u x acclamations d e : « V;ve l a Hépubliqu e ! »

Fa it en la Maison Commune, l e s j our, Ill o i s et an qu e d e s s u s . E MERY, llJaire. CARDET, Greffia.

�IATHIEU l't LECONTE, Officiers Mun ic ipa ux.

M"e Jacqueli ne LAYGUE, Secrétaire médico-scolaire.

(1) Arch. Com. de Yiry-ChiitlU on, 1 D", Registr .. des Délibératio/ls de 1". .1l11ll icipal ité et du COl'seil Général de la Commune . . . . du 2:1 lI1ars 1 ï93 all 29 Messidor Ali 11, ft'uill .. s 268 et 269. L'orthograph .. d .. ces deux documents a été s crupul eus ement rr"p.edé ...

(2) Sur le Plan Cada.< tral d e 1811 ce Heu-dit <,st appe l é I,e Paro i. (3) Cet Arbre de la Liberté fut planté l e 30 Frimaire At. II a u Gra n d ­

Châtillon, à l.' issue d 'u n e Fète de · la Fondation d e /a Répllbl iqlle Illle et indivisible.

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B I B L I OGRAPH I E REGIONALE

Solis cette rubrique, notre Société se propose d e !l' n i r ses lecteurs a u courant, non seulem ent des ouvrages, mai s a u ssi de tous les art icles ayant trait à la Géographie et il l 'Histoire passées ou présentes de notre belle région . En efret, il nous est llupossible d'ignorer ceux qui s'inspirent du mème esprit que nous dans leurs efforts et leurs travaux. Nous s ouhaitons que nos lecteurs nous fassent connaître Ce que nous ne connaissons pas, car il est d'un intérêt primordial de coordonner c e s l'lu des locales el d e ne pas les laisser se développer en ordre d i spersé .

1 . J. CHESSOT et A. TROUX : La géugraphie et ['histoire locales (Carnets de pédagogie pratiqlle) . Bourrelier, 1 946, in-1 2 .

Le sous-titl'e : « Guide pour l'étude du m i l i eu », précise robjet de cet o uvrage qui repose s u r l "c'xcellent princ i p e q ue, pour d o n ner aux enfants la co nnai ssance d e leur pays, il faut que leur i n i t i a t ion géo­graphique o u his torique commence par l e loplll de t e rr e où ils sont nés, où LI s vivent. Cette- ,étude doit donc avoir il Our base l "Hude du milieu l ocal.

Pour arriver à ce but, les auteurs voudraient que l 'Inst ituteur d'evienne J ui-mème u n observateur patient et attentit ; et, c"l"st pour­quoi ils présentent aux :.\I a îtres des écoles primaires un véritable guide, pour j "établissement d'une' monographie de . ville o u de v i l l age, qni leur fournit un plan de travai.! précis, des indications prat iques, d e s <Iuestionnaires orientant les ,recherches, d e s travaux pratiques COJll­plémentaires, des exemples de proc\.'dé d'étude ou do figurat ion, une bibliographk cho i s i e ponr l ' expl ication géographique e t hbto rique du milieu local.

M e s s ieurs les Inspecteurs Généraux invitt'nl, dès l'abord, l e s �Iaître s à renonCC1· a u x habitudes l ivresques de leur e n s eignemen t , caractère qui p ersiste en dépit des ins / m c / ions officiell es, des pN.'Vl'IIllllll eS e / des o bjurga tions de l 'autorité.

A l'école, on l i t e t on parle b ien plus qu'on n e r�gal'de c t 'l u'on ne fait. TO Ul COIlCO Ul"t Il impos er aux enfaIl ts des rég ions les p i lls divers es Les m êm es n o tions y énèrales e t décolorées, sans s uppon réel et par conséquent local. A oouloir faire h u m a ill o u seulemen t Iw l iun al, Oll échafuude trop souvent des n u ées sur de:; n u ées : l' hisloire e t lu géo­graph i e, cela existe cI 'abord to ut près d'el1:1:, alltollr d 'e llx d l i o n dans les Lo in tains indéterm inés de l'espace et du temps.

:.\I a i s, entre j "étude des faits' concrets, que révelenl l 'o bsL' n :tt ion ou l'enquêtc, ct la réalisation d'un tel en seignement, .11 y a, COJll JJl e tO\,l­j ours, les , exigences du travai l pédagogique, caractérisées par le ma ll ­que dc t c m p s ct d e l o i s i r s ,

Il faut du L e m p s , l't n o u s s a y o n s q u e l ' I n s l i l u t t' ur (" Il a p e u . Tou­tefois, Les é t udes locales n ' imposen t pus IlIl e m ise a u po in l Jéfin i tiz'e, lin achèvement à éch éance fixe e t rappro ch é e . Elles Ile peuvent m êm e n b o u t ir à des rés u ltaIs so l ides et co h é ren ts, à l111 ' ensem b l e riche d'o bservations exactes e t orig ina les qu'à la condition de correspondre à l'effort patient, persév éran t, tenace ' de nom breuses « cwnpa!lnes » �le recherch es.

Q u e le ch e rcheur - _ . en l'occurrence', ,l ' I n s t i t uteur - se m ette donc à la ' besogn e sans appréhension : m ieu.t:, qu'il l 'aborde sans tarder, ear la peine q u 'il se donnera l u i sera payée en jo ies m u l t iples.

La jo ie de la déco u verte, d'abord. Celi, ' , ' ,. il U,,:, Je l'el li i-:H IS5elT.e, , ;' permanent de SOli esprit, de l 'élargisseme,n t de ses propres connais-· sances au contact des hommes et des choses qui l'ell touren t. La joie, encore si appréciœble paul' ,UR à/.ucateur d'.ac.cumuler jou r après jour IIll trés or d'inform a t ions e t d'o bsewations qui, dès le d é b u t, lu i ser­viron t à illlls.lrel', à éclairer, à cOncrétiser son enseignem e n t de .la géo­graphie e t ,de l'his/aire lla f.ion ales. lJa jo ie, enfin , d'�tre dans sa mode.sle s:ph·ère 'Ull Nitisse.n.r, édifia4t "ierre ,à pierre une œu vre de sâence et d'ml!@lIr.

Sauhaitons €j lle nntre régiall compte l,Î<ell f.ô t 'ZInC préiade de cher­cheurs, -unis par une é'nLnlaüon cordiale, dans ,Ul�e calla.boraUan téeonde ; et louons s.mrs ,réserve les .autcurs cl'avoir 'l!n'Ïs à illO.tre dispo­sit,i<m ,ect excellent i n slru·mcnt de travail.

2° L'fnformatio1l Géographiq:r'I<e (PRTis, J.-Ho iBaiUièrc ct Fi'ls) fait paraître , dans ses derniers lluméros, différents articles. susceptibles d'apporter une aide efficace pour l 'étude du milieu l ocal . Signalons : Ho CLOZIER, Géographie locale - Monogra­phies c ommll1wles (N ° 3 de m ai-juin 1 946, pp . 1 1 4-1 1 8) ; TexteS' }J'our les monographies cOlll1mmal,es ( N u li de sept.-oct. 1946, J')p. il57-1 58) ; P. de SAINT-JACOB, Le ,bor.nage d',un Jerroir rUIlal (!Il XVIII" siècle (Nu 5 de nov.-déc. 1946, pp. 200-202 ) .

. 3 Ru[,lPi.in ri" la So âéM hist,orùJue et archéoJnairmp dp. 'Cor­'.ley-·

les : �ha­dne OR-

mo· et de

ut � i­,1 . ..

f n t l-1 (

COMMUNICATIONS DU BUREAU

RELEVEMENT DU COTISATIONS. Par décision du C o n s e i l d 'A d m i n i s l nlÎro n , le t a u x d e l a c ot i s a t i o n a été p orté à :WO fra n cs p o u r le s ,l]enzbres t i l u lairc � I l fra n c s J1J i n i m u m p o u r l e s p l) " , l' ieT/lui/l' l/ l's , e n ' j ' , ; " I J r l a n c l' c rois-sa n t e d t

L 'adh d es -1 B

a u Sl ' l ' y i (' l' � S ,

ABONNE"', .. l ' lJ I , ,, ' ' ', , Il l a u x 4 B u l l e t i n s t r i m e s l r i t' l s d e " J .. " a é t é f i x é il HiO f r n ri c s , P o u r o bt e n i r I f' B u l l e t i n Il ' ' 1 ( o c l olJn 1 9 -1 ï l , a j o u t e r au 'Ho n t a n t d e l ' a d h t'' s i o n ou d e J'a IHl I1 IW I I l t' n t l a � () l l l ll l l' d e 20 f r a n cs ,

L e s p c r, u ll ll l' s q u i a u r o n t ;] c h l'l t', I l' li l' lI l B u l l e t i n n " 2 p u url'iJ n l l'II ( ' U ! 'I' S O I / S C ri / ' 1' I l li ab u/I n e Ille / I I l' JI n O li s f a i s a n t parve n ir , suns I / lnler, l u S O Ill I I I t' de 1 2 1 1 f r a n c s ,

R E DACT I O N D U BULLET I N . � � A d r e s s l' r l es ll'Uvaux, doc u­ments , ( / /' I i ( , / (' ,� p O li r le B lI I l l' t i n , a i n s i q u e les demandes de rcn­,� ci!J/ I (,IlI (, / l l s ; 1 l I S e n t' t a i r e G t" n t; r a l . �I . L o u i s Rln: :\ E L s e fera d ' a i l l e u rs li n p l a i s i r d e r l' ('l' I' o i r l e s S o c i {' l a i re s t U IIS les jelldis d t, 1 (; I l l' U rl' S il 1 8 Il l' u n' s , H, r u e d l' S (; r a v i l l i r r s ( A l h i s-�I() ns l . ­T{' ! . : H E Ll l' - E pi I l t ' -t 8-..j l ,

PU ll / ' l u l i S l ' l / p u is (rl / l'y e l / t , OllrJ ! ' I !l I ' / ' d " /' / " ; / ' ; / ' (' 1/ 1 ' 1' 1 (' COMPTE C H E Q U E POSTAL

Louis B R U N EL, 9, rue des Grav i l l i ers, ATH I S -MONS.

C . C . Paris 6056- 19.

RENOUVELLEM ENT D U B U R EAU. E n ; I j l p l i ( ' a l i o n (k l ' ,\ r l i l ' l ( ' � d " " � t ," " h 1 " Co n s e i l d ' A d m i n i s t r a t i l l n d l' ln S o c i t', t é

lors d l' 1 ' . l sS I' I I l /! ! t; 1' (/1; [/ (;1'11 1 1 ' q u i a n r a ., li 1 '1 h , :W a ll CU!'I; l'FJI TI I L p la c t' � , S i i' !'l' j l l ' o \' i s o i n' ) , Le n U l I \' l'all I l l'o c è d e r a a u s s i t ôt ;', l a d é s i g n a i ion

p O li r J 'a n ll t" ( ' 1 94 8 ,

s C o m m u n e s S u i \' flT1 t e s : Athi s-�'1ons, �Ily, Dravril . Vil I r ll r ln'e- le-Roi, Orl y ,

�fa s s �' , Ch a m pl a n , �'1orallgis , Long­i I l O ll , G r i g n y , Mors a n g, R i s-Orangis, i è v r , S a i nt-�f i ch e l . Vil l i ers, Fl eury­I l y - :'Il a z a r i n , ( ; l' i ,�n \ , L o n gp o n t . S a u l x -

I t ' s -l.lI;l rlrl' l I x , \' j ,� n (' l 1 x , \'i l l t' n ( ' Il \ ' l' - S ; l i l1 j - ( ; l' ( ) ] ' � t ' \ d C l l l l i \ y - I e ­H l l i ,

L I' Dir,ecleur : L. BRU:'<RL. I m p . G . D.HEX. � �t ï. ru� V idor-Ba soh )( o ntrouge