l'ecole primaire, 31 décembre 1948

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, 't J ::.1 " . :J." 1 SION, 31 194.8._ J :;' '-1..' \t.l .' PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORCANE DE LA VALAISANNE D'EDUCATION AB 0 N N E MENT AN NUE L: Fr. 7.50 68ème Année. les abonnements se règlent par chèque postal Il c 56 Sion. ou à ce défaut contre remboursement Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. CI. BÉRARD, Instituteur, Sierre -- Les annonces sant reçues exclusivement par -- PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, SION _ ____ d a Gor 1 236 -------

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Page 1: L'Ecole primaire, 31 décembre 1948

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PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

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Page 2: L'Ecole primaire, 31 décembre 1948

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SION, 31 DécelnbJ'e 194-8 . No 6. 68ème Année.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCI~~ VALAISANNE D'~DUCATION

SOMMAIRE: COMMUNICATIONS DIVERSES: Souhaits. - Abon­nement. - PARTIE PEDAGOGIQUE: L'Ecole pour la vie. -De la prononciation, de la lecture et de. la diction. - Quelques mots sur le sport. - PARTIE PRATIQUE: Centre d'inté­rêt. - Fiches scolaires. - Orthographe. - Thème d'examen donné aux recrues. - Prome.nade à travers la langue française . . - Variétés. - Bibliographie.

L'Ecole Primaire présente

à ses fidèles abonnés et à tous ses collaoorate1,1;rs

ses rneilleurs vœux pO~tr 1949

Souhait

Que Dieu, cm seuil du nouvel cm, Fasse don à chaque régent De tous biens en grande abondance; Surtout de foi, de patience, D~ dévouement profond du cœur Et un JOUI' d'éternel bonhelZl'.

Abonnement à l'Ecole primaire

J:

Nous prions ~,€'s ,abonnés à qui le .prix de la revue n'est palS retenu !d'offÏic.e S!UT le tTaitement, de bien vouloN- ve:nser .au p~'ll~ tôt 'lemorntarut de fI'. 7.50 SUif Ile compte de ~hèques IIc 57 Ecole p-J'ünaire, Sion. NoUis les en rem:el'lCions d':avanee.

Page 3: L'Ecole primaire, 31 décembre 1948

L'Ecole pour la \lie L'école pOUl' la vie ,esrf: un 'Slagan lDédagngique qu'-a ." t

' t' 't'Il ..,. n '1 epe e a sa le e. est vraI, malS 1 apphque-t-on -com'me on ,d 't ? Q , tt" evral .

u on nous perme e, a ce sUJet, quelques ,cansidérations. .. L'éc~.le doit prép~r:r l'enfant à la vie. Or, la vie est taut à :la

JOI'S physzque ou matenelle et morale au plutôt moralo-sociale.

. Pour la vie physique, il s'agit de mettre à la dispasitian du Jeune ~omm.e le~ moyens qui lui permettrant un jaur de aa 'ner son paIn -etcelm de la famiille qu'il fondera d' .' . d b g '. , e 1 eussu ans ses e~trepnses. ParmI ·ce~ Inayens se .trouye la pa:sg·essian d 'un cer-taln nombre d.e Icanalssances pratIques surtaut praf.os ' . Il A . 1 . " . ~ SlOnne es,

USSI es .pro.grammes .dOlve,n~ en tenir -compte et s'adapter autant "9ue .posslble" aux besOIns reglOnaux. Ils ne seront donc pas tout a faIt les ·melnes paur les écO'les des villes -et celles de la _ ~ne, pour les centres industriels et paul' les centres .ag~.~:re~ S.ans daute, 'au moins paUJr les degrés ÜÛtéI'.j"'ur fl;t ;rn d' , l' ' 1 ". "L ~' LUJ.oyen 1 e

eCÛ',e p~'III?aIre, les lnahères d'enseignement et l,eur étendue n'ant pas. a dMf>erel' beaucoUIp, .s'e'lon la prafession future de '-l' , maiS au d ' . ' , . ". . s e eves ,

, .egle supeneur, c est-a-dlre dans les- trois dernières an-nees SlcoJal!l~eS, on devra teillJ1: 'campte de l'orienta tian !professian­n~~~e de la grande lllaja:ri,té 9,es élèves d 'un cantan nu d'une reglOn plus ou moins étendue.

" Ici~ _ -en V,alais, l~s différences de J.Jrogramine ne sant' guère necess-alres, vu que l'unIn.ense majarité de la papulatian est agri­cole et que les centres industriels y sont fart rares C'es·t da l'ag' H "1 f . nc - r~cu ure ,qu -~ y aut prendre en considératian. Nous avons de~ ecale~ d agnclùture, et dans les cours complémentaires an a ~ntrodult un. no-mbre irnpürtant d'heures à cans-acrer .aux ~an-naissanees agncoles. C'est quelque cho"ie c'est nlêm,e bie' . cet ' "h ' . . . ' n, malS

a, ?- empe~ e .qu on y InItIe déjà les é1èves du degré supérieul' de 1 ~co,le prImaIre. Il n"e~t pas nécessaire pour cela d'augmenter ~ncole le prag'ramm-e eXIstant par l'adJ'onction de chap't ' . d . t . 1 à . ... res au

e s.~Je ~ agncoes traIter ou à déve:lopp·er. Il s,uffit qu'an pren-ne .1 agnculJture CaŒ11:me centre d'intérêt, qui 'PeTmettra de don­ner dans les, l~çans, ~es différentes branches, camme la langue maternelle, l ant~Inehque, la comptabilité, les sciences ou leçans d~ -choses, le deSSIn, etc., etc., une quantité d'ex·pHcatians de ren­selg~~ents, de notion~ concernant la campagne, ~es 'cultures le betaIl, les plantes utiles, les fruits, ek. '

- 163-

Pour ce qui CÜlfiicerne l'artisanat, les progra·mmes actuels de l 'écale primaire n'ont besain d'aucune lnodification. L'essentiel ç'est d'exel~cer convenàblement les élèves dan·:; ,les branches 'vrin­cipa'les : la langue, l'arithmétique, la eomptab i1ïté, ~e d€ssin. Là où, ,d 'après des travaux d'examen que llOOS avans eu à apprécier, les apprent.is-artisans roantrent une faiblesse t.rès g ande, c'es-t dans la composition. Lars d'une enquête faite, ill y a deux ou tro.is ans, auprès de patrans, de chefs d'entreprise, etc., de diffé­rents ,cantons de la Suis'se rOlnande, on a reçu paritaut ,la même rC'com'Illiandatian: üelle de Ini.eux farn1el' les jeunes gens à la cOIDlpa,g,ition" à la langue nlaterneHe. Peut-être .qu'an ,a ou qu'on aurait pu ajauter : l'attention suffi.satIlte 'paul' ne pas ·se tromper hoip facileITiienil dans 'Iles SiiI11ipJ.es Oip.énltÎ"ons de üa'JJcul 'écrit ou or~l1.

Passans maintenant à 'la vie morale. Actue~lement 'le mande e",t affligé d'un In al tTès grave, d'un

mal qu'on paUI'Tait appeler unique, en ra1son de ses conséquences. Ce ma:!, c'est l'indifférence religieuse, suite, neuf fai,s sur dix, de l'ignarance religieuse, connne l'affi'l'lnait Je grand palémiste L. VeuiNat.

On agit conl'Ine si Dieu ,n'existait pas, ou com·me s'is oy' était l'étiré au fin fand de -son éternité après avoir donné à l'univers qu'il venaÏrf: de créer un coup de pied en lui disant: Va, je ne 'm'a1ocupe plus de toi, débI~ouille- tai camine tu pourTas », paur nous s·ervir à peu 'P'rès de J'affirmation lamartinienne dans le ,( DésespaIir » , . affiTlnatio:Il que le paète a regrettée !plrus rta.ro.

Or, Ja ,canséquence de cette indiffél'ence religieuse, c'est 1'0.1'­

gueil et 'l'égaïsme, vi:ces -contraires aux vertus fond,amentales de la s-ociété : 1a justice et "la charité, comme en ténloignent suffi.· samment les turpitudes, les Inon5lbruosité5 dant !J'histaire de l'hu­manité est pleiri·e. Aujo'lllrd'hui, surtout, .on cnm-bat tout ce qui gêne IlIa cans'cience, le devoir; p~us dp- contrainte, libeTté aussi complète que possihle. On ne reconnait plus l'autorité . ~uprênle de Dieu, 'oar selon Housseau, 'l'autori;té ne vient pas d'en h'aut, mais d'en bas; el~e c:onsiste en une simple 'Canventian révocable dè~ qu'une majorité le demande, Les magistrats sont des cammis salariés qui ant à répondre au peuple û.e leurs acte~ administra­Hfs et tpeuvent êh'e révoqués au renversés à taut mnmen t.

Cette fausse théarie >sur l'autarité a créé la souveraineté po­pulailTe, Je dieu-Etat, (puisque fEtat est taut le monde) auquel tout dait être subordonné. De là l'état.isatian de tou.s les ~ervi"es pubJitcs, 1a nationali,sation des industries.

Entre 1840 et 1850, le célèbre Lamennais fais.ait même cam­pagne paUir lIa démocratisation de fEg'lise et vouJait que le~

. décisions pontificales reçussent, porur ~h'e obligataiires, iJ'apipITobu­lion des fidèles.

Page 4: L'Ecole primaire, 31 décembre 1948

- 164-

Cette soif de dréllnoüratis,a1ti?n a I.le-ruis u'l~ certain temps pénétré dans nombre d'éooles l~u't~'Ot-I~ a Instaure lIte Sdelf-g?l,:ern­ment, la di:8lcipiline libéI:ale, nu la Ive persÛl~ne 1 ~ es· e eves, le travail en équipes, pOInts dont no~s avonl\!. padt;> dane;; notre dernier ,artide: ({ L'école nouv~lle», ecole qlu, seLon des péda­gogues bien pensa~ts. ~t ér~dits, n'a dè nouveau ' qUf'. les aberra­tbns ou les ex-centnciites qu on y !j'encontre.

Le remède, le s·eul vraÎJne'llt efficace au Inal dont nous souf­fron.s c'·est le renfOI'CeiTI-BIlt de l'enseignelllent reiligieux dans [es école~ non pas qu'il faille en ·augmentel"le n01nhre d'heures qui, ac,tuellement, est ·suffi.sant si on Ile donne réguHèrement, llla:i:~ en profitant de nOlnbr~s.es oücasiü~ls.' pal' exemple des leçons d'h:is­toiTe p-rof'ane ou bIblIque, de cIvlque, de moral,e, etc., pour ill­

cultq~er 'aux élèves des principes chI~éüells, -eonforInes a\l Déca­logue et à l'Evangile. Les autres Inüyens, basés sÏl1lJpIement sur la morale humaine, les convenances, sont le plus sûuvent des emplâtr.es sur des jaJl11Jbes de bois- ou des ,coups d'épée dans l'eau. On l'a vu et on le voiit ·el1JCOn~1 da!llS tel grand pays où .l'on a rem­placé le catéchisme par un n1Januel de 'Inorale laïque, c'est-à-dire areligieU'se ou :plutôt ·antichrétienne. Ajoutons, en finis'sant, que renseignenlent Teligieux et mOll'al le plus profitable est le bon ex.€Imp~e :do.l1né paT ,le Il1.Iaître fidèle à tous ses devoiir~· Ide 'chl~tien, d'éducateur et de dtoyen. Les paroles peuvent toucher ou émou-voir, mais les exemp1les entraînent. .

N'oub~ions pas que quand Dieu est' renié, toute règle de Ina .:: ralité, personneille ou sod.aJ.e, s'en trouve ébranlée et que l'on voH se taire jusqu'à la voix de la nature. Le -co.mbat des fauves. est alm~s déchaîné. On Il'a vu 'SUTtOUt pelldant 'La dernière. ·guerre Inondiale et on le 'co·nstale encore a!Ctu~N>ement dans les pays

-:-où une ,guerre ou'V'e Dte , iInrp:La-caJbie, est' üüte fi toute reiigion po­·sitive, à -l'opium du peuple) selon -l'expression d'un grand chef ,c01ll'muniste. J.

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165 -

De la prononciation, de la lecture et de la diction

On . entend :par 'PT011.0I1!ciation l'aCJtion de rendre très di,st~c-, tes les divers.es syllabes par le jeu de l'appareil vocal. J

01', ,Les Idéfauts de prononciation sont nomhreux; 'lnais ; l,es plus fréquents ,et les plus nuisibles à l'intelligence 'Sont la InfJl .. Tesse et ::La suppression.

La ,mollesse 'conslÎste à !pTon'û'iltCer le~ syllabes avec jnsuffi­samment d'énergie. Que de fois ne nous est-Î!l pas arrivé soit ,en dasse, soit aHleurs, de faire Tépét-e'r telle ·expression 0.\1 phrase palice que nous nie l'avions paS' ass'ez bien entendue, et pourtant nous jouissons d'une ouie excellente. Aussi n'ainlons-nous guère conv-erser 'au téléphone, 'surtout si l'ŒppareiŒ n'est pas très bon, .parce que beaucoup Ide ' personnes ne pélfllBIlt pas aSlsez distincte, ment ni assez loorte.ment.

La nIoUesse engendre facilement un autTe défaut de pTonon­ciation : la suprpres.s'Î:on, ,qui est l'omiss·ion ou l'escainotage de c.er­taines Œ.ettres, particulièl'ement de l'e. On dira: ptit hom:lne au he~ de petit hOinme; co-mi faut .pourcomnle il faut; Ini-eu pour nll~ lieu; i vient pour il vienf, etc.

L'l' :1ettr.e tanl'b ourin ante, est souvent aussIÎ négEgée, et pouliant elle <donne de la vigueur, du ·cünp.s à la syllabe, au liI0t . où elle se trouve. Nous ne voulons pas' dire qu'H faille ia prononcer avec exagération, autre,ment on tOlnbe dans le grasseyement qui, lui .aussi, es.t un défaut.

Signalons encÛ'l'e le bredouillen1ent .. qui provient de la pré-cipitation du débit. , .

ExeTçons donc nos élèves à parler lentement, aSSez energl­quement, à prononcer distinctement les sY'llabes, .c'~st-à-dire à 2rticuler à faire entendre nettementt les ·consonnes. MailS donnonl)­leur nou's--mêmes l'exemple d'une prononciation cOlTecteJ intelli .. gibTe et agréable. Prenons l'habitu.d~ de 'P~rle~ ,~evant nos élèves comme si un inSipecteur, une autonte S'colaire etaIt là d·evant nous pour nous écouter et voir 'co mInent nous prononçons, comment nous ,construisons nos phrases.

Cela demande de .J'effort, une volonté persévérante; on ~:~ rien s-ans peine. PUŒS ne :lirnJÎtons pas les corrections, a?~ leçon~ dé lecture, mais pratiquons-les dans tout ce que [e~ el~ves ont à dire à haute voix. P.eu ·à peu nous leur donnerons l habItude de se faire facilement Icomprendre; et ils mettront Inoins à l'épr.euve la paHence de ceux 'qui ont à les écouter.

La' victoire qu'ils aU1'ont remporMe sur un défaut~ q~i n'est pourtant pas d'une gravHé scandaleuse, .l~ur . rendra ,facI1~1Y des yi-ctoiresdans d'autres domaines et fortIfIera leur voIOllt-e.

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- 166-

Passons ;:Inaintenant à la lecture, puis nous ajouterons 01-

oore un mot sur lla dilction ou récitation. Nous voudrions su a -

géTel' au personnel ens-ei.gnant de mettre toute son ,attention ~t de ne T'eculler devant l3.ucun effort pOUl' obtenir de ses élèves une bonne lecture, une ~ecture correcte, agréa,ble, inteJ.ligente .même. ~ l'Ecole n'OrmaJe nous avons. travaillé beaucoup à former les futUIiS instituteurs à une ~ech1Te qui puiss·e servir de modèle dans une école, et nous Ipouvons affirmer que, grâ~e à leur bonne vo-1l.00I;'t~, , Hs s?nt parvenus à. d'exceLlents résuJttats, qui ont parfois Juente Iles elOlg,es des exallluuateurs. Il en a ·été de nlême dans l'e-xerci!ce pourtant diffidle de la déclamation. . . M,ais n'est-on pas porté à croire LIue ce qui a été obtenu à l'Ecole nO'l'maITe lI.1e pui.s/s'e iPas s'obtenir aussi dans une école :primaire proprement dite, que l'rupplication des Tèg11e~ de la bonne ~·ecture dépasse trop J'intelligence d'élèves de lnoins de 15 .ans qu'il ,est impnSlsibille de .faire relever plar ,la voix ILes nuances ·et IC~ qu'iŒ y la de dél1cat, de profond dans la .pensée et le sentiment dOinc à donner là ~a lectur.e de J'intérêt et de la vie? C'est diffi~ cile, nous en ,convenons, ,surtout dan e;;. les ol.asses à deux trois ou quatre divisions, où il faut s·e hâter pour Ipasser d'une ''iection à ·~.ne autre. ,M,ais ce n'est 'p~S ï;mpossilble, au ,fJ.noins au degré supé­Jle~r des e'coles de locahte~ llniportantes ou pr.atiquent plusieurs 'maItres.

L'art de '1a lecture est fort ignoré, nous l'admet,tons. On a dit avec raison que den n'est plus 'rare 'que de trouver un hom.me qui sa·che 'bien l,ire. Ce talent, en effet, suppose une réunion de qualMés nature!Ues .qu'il n'est pas donné à tous de posséder et de plus une 'cu:l,ture inteLligente et assidue.

Aussi ne faut-il pas s'étonner que la plupart des écoliers n'aient' pas même le soupçon de cet art, et 'La :rais'On en es-t qu'on ~rouv~ rarement des profe~seurs, des instit1utèurs qui s'attachent a cu~.tIve\r dans leuts élèves la fl.exibiHté de la voix ~a justesse de .J'oreille, l'a'Pplioation d'esprit et la délkate~se d'dbservation né­cessaiiJ.·e pour ·bien lire.

Qu'y a-t-il de paus 'cÛ'm'mun et de plus faHgant que oe ton faux, cet accent nlOl11otone, cette voix basse et timide ou bien :c~i'~I'Id~ et ilIl1lpétueuse, 'cet' air emharrassé ou impudent, ces hesItahons perpétu€1l1es ou cette précipitation inintehligible qui rendent si 'désagréables la lec1ture et la récitation des élèves.. Nul /fepos aux .points, aux vi.rgules, point de nuances, nuq accent, souvent uniquement des sonS inarticulés et barbares.

. Beaucoup de fautes, au moins dans les pau~s et Œes infle­XIOns, !proviennent de l'ignorance de l'analyse et de la fonction de~. ·mots. Void ce que 'RoUin dit ,à "jlTOPOS de lIa Idcture :

« Je dois .averHr 'les .maîtres chargé~ de donner aux enfants le~ p~'emières im.structions d'être fort aUentif-; à leur faire pren­dre un ton ,1i,ature~ en [isant, en expliquant, en récitant OelN's de-

- 167-

çÛ'ns. J'aJppelle un ,ton naturel celui dont on se s'ert ordinairement dans la conversation, 'en parlant à un ami, en faisant un récit... Je sais par expérience ,cOlubien il en coûte dans la suite pour les 'Corriger de leurs défaute;;. en lecture.

Du reste, il est' ,oeIiain, et la (,hose a été vue, que simplement par la Jecture des devoirs ·et par 'la récitatiotl des Œeço!J.1.s un maître intelligent et .attentif formera, et sans peine s'il le veut, ses élèves à bien lire et à bien réciter». Qu'on ess:aye, par exemple, d'or­ganiser de terop'Y en temps, en ,classe, une ' conversation sur un sujet que]lconque, choisi par les él~ves ou sur un thème de Œeçon ,de chose, de laiss'er allors les enfants libres d'exprimer leurs pensees, leurs 'réHexions, de p05·er des questions, de répondre à celles qui leuT ' sont adressées, et .alÛ'rs on est sUl~pris du ton na­turel qu'ils y mettent, mêlne des g·estes eX'P.:r.es-sifs dont ils se servent sans mêIne y penser.

Pourquoi laissel' les élèves s'habituer à 'ceHe détes.tab1e ,mono­tonie qu'on constate si souvent dans la récitation de Jeur5 leçons ou dans leurs réponses aux questions du maître?

Observez les ·é-lèves en dehors de l'école, en récréatîon, pa'r exemple. Y ont-ils ce ton 'lnonotone, bizarre ou ·chantant qui se fait entendre à l'école' ?

En üe qui ,concerne la récitation de 5' ·l110DCeaUX choisi"" tex­tes faciles ·et intéressants en prose ou ea vers, pourquoi ne con­seiller,aH-on pas nlêm'e à de Jeunes élève~ de recourir à des gestes pour donner .plus d'expres~ion à tel .ou tel passage? Ils en font bi,en, et parfois -de très expressifs '0,11 énergiques, dans ,leurs 'Conversations avec les ·can1-a:r.ades. Un moyen qui nous .a réussi pour obtenir plus fadlem-ent de l'expl'e',sion et des gestes dans un débit, c'était de prendr·e -des textes renfermant un dialogue où entrent en action plusieurs élèves CGlnme s'il s'agi'isait d'une scène de théâtre. Le même rôle était quelrqu~fois tenu pa'r plu­sieurs élèves à la fois, dOl1JC simulJ-tanérnent', et non pas toujour", par un seul, ['un d'un ('ôté et l'autre de Vautre. L-es récitatioil1s si­multanées sont très possibles, elles encouragent, entraînent les timide'Y.

Ce que nous trouvons de fâcheux c'est qu'au deg'ré supérieur, surfout des .classes citadines, on la,isse les élèv'es 'lire Ila poésie comm·e la :prose. Les vers 'iOnt une véritable musique, où il y a des temps, des temps f'Orts, des temps faibles, un rythme, où [es syllabes ont été comptées . par Je poète. Lire ces vers corn·me de -la 'pros.e, c'est tout simplement un jeu de .ffi.assacre; c'est exécuter un m.orceau de musique en sautant des temps à tort et ~ travers. Il nous semble qu'i~ n'est . pas impossible d'obtenir .avêc quelque lpatience et de nombreux _.exercices ·que 1'on prononce toutes 'les syllabes qui doivent .se faire entendre -et que 1'0'11 ob'i-erve [es -pauses réclamées par le sens.

Page 6: L'Ecole primaire, 31 décembre 1948

168 -

Nous sa'Vons que certains nmîtres ont habitué leurs élèv,es, Inême assez jeunes" à une lecture ,et à Hne récitation expressives, qui ont surpris agréabllem,ent des visiteurs de Ci},asses,. Ce que les uns obtiennent poul'quoi les autres ne :l'obtiendraient-i,ls pas . aussi Le tout 'c'est de COlIumencer et de 'continuer avec persévé­rance.

Ce 'que nous deln:an:dons. Ipour la J.ecture et 1a réeitation des morceaux choisis contribuera c-ertainenlent à la culture de 'l'in­tellige.nce, .de l'attention, de la volonté et du goût esthétique, qualités importantes ,qu'une éducation ratiÜ'I1neme ne saurait né-' gliger sans préjrudi,ce grarve. J.

Quelques mots sur le sport Dernièrenlent nous avons eu l'occasion de liTe une conlposi­

tion sur le sport. Comme a·e sport est très ,en vogue aujoul~d'hui t l'auteur de la dissertation n'a pas manqué d'en faire l'apologie, de rel,ever les avantages physiques,mor,aux, sociaux, etc. qu'il procure lIa quanrd ·même eu soin de dire qu'il faut y éviter ~es exôcès. Ce 'cont're quoi i!l a protesté avec une certaine énergie, ç'est l'artide d'un journa'l intitulé: Le sport fossoyeUl' de la ci­vilisation. Nous adnl.·eUons d'em-hlée quc ' le terme fossoyeur est quelque peu fort; mais qu'il .renferme néall1J.noins une certaine part de vérité. En effet, quand on voit l'impOirtanee, le Tang que de nos jours on a tendance à donncr, 'lnê'me 'en éducation, à un -exercke .physique, quand on voit de quelle considération, de. queNe g~oire on -entoure a,es vainqueurs d'un mateh ou d'un tournoi, de qu-e:l'le apothéose on Je·s honore au retour de leur", concours, on se demande si on ne pl,ace pas ces héros, ces h'iOln­phateurs au 'même rang que les anciens triomphateurs romains, si on ne les met pas au-des-sus des héros ·et des héroïnes de la sainteté, du dévouement obs'cur et prolongé des missionnaires, des sœurs de ,charité, du dévouement aussi de tant de pères et de nlèr'es qui élèvent une nœnbreuse famille ·au prix de miUe peines­et de n1iŒle sacrifices. N'est-ce pa~ là, alors- un renverselnent' des idées de devoir, de juSitice et de 'CharitB ?

Nous convenons qu'i,l fut un t·emps où l'éducation physique était p.assablement négH:gée dans. la plupart des pays, que des progrès étaient à réaliser dans ce domaine. Mais n'est-on pas tom­bé dans un ex-eès opposé, ne se prorpnse-t-on pas aujourd'hui de former dans les écoiles de~ jeunes gens bien musclés, ~de bonne :mine COInme l'Emile de Rousseau, mais au développement intel: lectue!l et surtout morall peu en rapport avec 'le physiqQ·e? Est-~l nécessaire de tant encourager ]a jeu:nesse à .se Hvrer ·au spoTt?

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D'abOl~d l',enseignement de 1a gyllnnastique e~t actuellement ohli­gatoire dans toutes les écoles. Ne fournit-il pas l'o:ccasion de cor­riger 'certains défauts physiques, de développer :la souplesse, l'a­gHité, la force Inusculaire, l',enduranrce? Puis, en dehorlY de l'é­cole, les enfants ont suffisaJllil1l.ent .J'o'Ocasion de se Ji'Vrer à quan­tité d'exercÎtces c011porels dans ~es travaux qu'ils exécutent à la maison, à :ta campagne, dans les jeux ordina,ill'es qu'i[s, organisent selon leurs goûts, leurs besoins d'activité? Il n'est donc nuHernent pédagogique d'ins'Ph~er à nos élèves le ,goût des 'exércÏ'ces spÜ'rtifs violents., des ,concours ou m.at'chs où bien des jeunes gens font tort à leur santé pour une question de vanité, de gloriolt: passa­gère.

Dans la dissertation dont nous ,avon~ parlé plus haut, on don­nait entre autres 'co:millle avantages des sports, celui de développer le sens sodaI. A Ice sujet il est bon de répéter que I.e sens so,cial doit d 'abOl,d se 'cul-tÎlveJr dans la falmine, qui est la base piimor­diale, fondalllentaie de :1a plus grande sm.:iété, patrie ou humanité. Or, culti've-rt-on -le s-ens social en famine lorsqu'on lnUtltip[ie les occasions de la déserter, s-urtout Jes di,manches et fêtes où les Inembres dispersés pendant lels jours d'œuvre ont plus fachlement l 'occasion de se trou ver réuüis ?

Puisque nous Iparlons de dimanches et de fêt-es, nou~· dirons aussi hapdiilll.ent, .au trisque d'être taxé de janséni,ste ou de s'cru­puleux, que d'une .manièr·e -génér~le des sports qui exi.gent des efforts ,considérabl'es., une pratique prolongée, du matin au SOiT par ex-enl/ple, ne .sont 'pas à 'leur p~a'ce le dimanche. 11 n',est pas nécesaire d'être très instruit ·en religion ,pour savoir que le di­manche est un jour de repos institué par aa salg,ese de Dieu et néc.essaire à l,a récupération des. fODces perdues pendant six jours de travail parfois péni'h1e. On la bien vu à ,la Révo[ution fIançaise quand elle a établi 'les fa·m,eux décadis, qui, du reste, n'ont pas duré 10ngtel].11.ips. MêIne 1es aniul.aux d01nesrtiques employés aux travaux n'ont pu les suppo-rter. Et le dimanche est non seuJem.ent un jour de repos. co !ip OIrel , mais aussi un jour -consacré aU service de Dieu. Or, ne fait-on pas souvent bon 'lnarché des obligations religieuses pour par.ticiper à un concours, à une -course, etlc.? Où sont .les devoirs de ·respect, d'obéissance et de reconl1~lÏssall'ce envers Dieu, notre Créateur et notre bienfaiteur?

En ce qui concerne le repos- hebdonladaiTe, lIa loi mosaïque était autrem'ent sévère, et nous croyons fort qu'elle n'aurait pas autorisé le jour du sabbat les sports, les ·compétitions qui ont lieu aujourd'hui. Du Teste, dans un désert aux sables brûlants, on ne songeait guère à J'.invention de ·certainlY engins de sport, teils que patins, skis ou encÜ're véJos. Les Hébreux y voyaient d'autres pro­diges qu,e desprodi,ges sportifs. Dieu tenait tel:1ement au repos

Page 7: L'Ecole primaire, 31 décembre 1948

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sabbatique que 'ce jour-Jà, il ne 'laissait pas mêIne 'tomber de la nourri,ture, ,c'est-'à-dire de la Inanne. II fallait ern faire pro'Vision la veilJe.

Que le sport ait ses bons côtés, nous n'en disconvenons p!1S; mais il ne faut pourtant pas en faire une idole, au point de fau5-sel' la vraie va:leuT des ·choses. La force Inorale ou le caractère, la généros-ité et, le dévouement, l'ingéniosité à rendre servi,ce au prnchain, le bon sens, la m.odération et la prudence sont autre­ment beaux, autreinent méritoires que de bons biceps, de solides jarrets. -

Que Ile pers,onnel enseignant ne Inanque donc pas les occa­sions de mettre devant ses élèves les choses au point, de donner aux qualités de ['hm.nIne le rang qu'eHes méritent, qu'il les mette aussi en garde contre .]a vanité qu4 envahit si vite l'imagination des jeunes gens.

/ /

Aujourd'hui les Inaîtres et maîtresse~ se plaignent beaucoup et avec raison de la dispersion de ,l'attention de leurs élèves pen­dant le~ cours ou leçons, du n~anque de sérieux et de constance dans le travail. Est-ce que ,les exercices préparatoh'es aux concours, le déroulement des luttes, la fatigue physique et les rMI,exions qui en nais.s'ent ordinairement ne constitueraient pas une part assez Î111!portante de cette déHcience s·colaire?

Un jour nous lisions au haut de lIa porte d'un petit hôtel de montagne .l'inscriiption : Tout pOUl' les touristes. Eh bien, qu'on ne lnette point, au moins par la pratique, au-dessus de la porte de nos ·éc.oiles : « Tout pour les sportifs» ou mieux pour les sport~ men.

· Que l,es ;maîtres ne négli.gent non plus de rendre de temps en tempe; leùrs élèves attentifs aux dangers des sports violent,";, des Inatchs épuisants. Nombre de Jeunes gens aveugtIés p,aT l'a gloriole ou Il'an~our-pro'Pre nuisent à lIeur santé, à certains or­ganes, principalement au cœur, pour l'a raison qu'avant 24 ou 25 ans ,le ~orps n'est pas- e'l1tièpement développé, ni les musc1es suffi­san1Jm,ent résistants. Les spoTtifs, quel que soit l,eur âge, feraient bien de consulter parfois un .médecin qui les renseignerait sur leurs capacités sportive.s, e.t leur indiquerait les liInites à ne pas franchir.

Aux élèves, donc aux jeunes gens de moins de 15 à 16 an'i, on .peut hardiment conseiller de s'abstenir des sports propre­ment dits. Il est pour ·eux assez d'autres parties récréatives, d'au­tres exercices d'assouplisse·ment et de force d'où sont exclus le~ efforts violents ·et prolongés en vue d'un concours. En toutes cho­ses i,l faut ob~erver un juste milieu: ni apathie ou monesse, ni en~portement ou fougue. J.

PARTIE PRATJIQUE

LANGUE fRANÇAISE

Centre d'intérêt: SOUVENIRS D'ENFANCE

1. RECITATION

Mes beaux réveils d'enfant

'Mes beaux révei:ts d',enfanlt aux matins de vacance;. Quand, Ipalr J.es trous déjà ,lum,ineux des vDIets, ' l~e soleil, à 'fion -rêv'e ép'ars, venait mêler Deux ~ong's rayorns poudrreux pleins d'innomhrab1es danses! On .ouvrait : lIa fraÎ'cheur entrait, tout Je pays S'offrait baigné d'azur à ma jeune allégI.esse ! « Il est taffd, lève-toi! }) Et c'étaient Œes tendresses De la. lIuère, et ,ces molts qu'elle seule nous dit. .Matins joyeux d'enfance où l'âme était 1égère.1 L'odeur du café frais eU1iplissait !l'eslcalim'; On dÏ,slait: « ILe v(}i~à ! » dans la 'Cuisine lcI'aire Où pour ·mieux ,m'emlb'l'asse:r, là son lo·ng tablier La grand'tante .essuyait ~s n~ains de ménagère, Cependanf que, penchée un peu, familière, La ~erval.1Jte cessa1t soudain de halayer. André Lafon.

o souvenirs!

Conna~ssez-vo'lls, :.Sur la ,cDl:Jine Qui joint Montlignon à Sa.kt-Leu, Une Itenrasse qui s'in'Cline Entre un bois sombre et lE' ciel bl'eu ?

,C'est ;~à que nous vivi·ons. Pénètre, Mon ·cœur, dau'Sl' ce pas,s/~ <:harmatl1t ! Je 1'entendais sous ma fenêtre Jouer le matin do.ucement.

Elne cOUJraitdans la ;rosée Sans bruit, de peur de n~'éveiller; Moi, je n'ouvrais ip'alS Ina 'croisée, De peur de l.a flaiT€ envoler.

Page 8: L'Ecole primaire, 31 décembre 1948

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Nous jouions ;toute ,la journée. o jeux ,chall'mants ! Chers entretiens ! ,Le soir, CO'lume elle était l'aînée, EUe Ime disait : - Père, viens !

Nous ,aNons t'apporter ta ,chai",e; ,Conte-noUs une histoire, dis. Et je voy.ais rayonner ,d'aise Tous 'ces Il'egards du pa'l'adis .

II. VOCABULAIRE

V. Hugo.

NOMS. - Souvenirs du premier âge, souvenirs d'enfance, souvenirs de jeunesse; le~ ,affections fatll1i1ia'les, Iles syl11.pathies, les amitiés, les ,confidences, les ,consei1s, les encour.ag'em.,ent'S; les peine.s et 'les joies; un 'cOtmp rugll10n , un ami de toUjOUliS" un pro­tecteur, un ,guiJd,e; l'évoeation !du pas'"é, 'le rappel d'événements douloureux.

ADJEoCTIIFS. - Les souv.enitl,s d'une enfanee heureuse, gaie, insouciante, choyée, cOllnb1ée de ,gûteries et de soins ou, au contlrairr'e, s'Û'llvenills d'une enfance trist0, :soudeuse labandonnée' un souvenir Ipré.cis, fidèle, pénj,blle, agréable, joye~x, vague, .fu~ gace; une date 'ineffaçable; l'anl1-Î've:r.saire d'un deuH familial.

VERBES. - Se souvenir ou oubl'ier; évoquer, faire revivre ou ,chasser les souvenir-s d'enfan.ce, être .ému; .s'entr'aider se ,ché­rir, êtire unis, pa:rtager les peines, 'se 'l'éjouir du bonheur des siens; donner 'le bonexen1ple , ~.ux ,frères et sœurs plus J'ennes les

'd ' gm el', 'l'es encou:r.ruger.

III. ORTHOGRAPHE

Préparation: ,S'en l'Mér,er au numéro 1.

J'ai le respect du pain

J' ai ~e respect du Ipain.

Un jour, je Jetai une {croûte; mon père est aU,é Œ'a ralnasseu:. « Mon enf,anJt, 111'a-t-il dit, il 11e faut pas, jeter :le Ipain; c'est dur à gagner. Nous n'en ,avons pas .de trop pour nous, lnais si nous en avions de trop, il faudrai,t 'le donner aux Ipauvres. Tu en m,anque­i):as peut-être UI! jour, et tu verras ,ce qu'il vaut. RtruppeUe-toj ce que je te dis-Ilà, ,mon enfant! »

Je ne 'l'ai j,art11ais oublié .. .

Depuis 'lors, 'les ulois'son'?1 ont été saclées; Je n'ai j,anl.ais écra .. sé une gerbe pOUl' allelr 'cueiil1ir un 'coqueJi.cot Olll un bleuet: jamais. je n'ai tué SUir sla tige ]a fleur du pain. Jules Vallès.

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Un sage

Jadis, j'éitai,s 'lnoins sensi'ble 'aux ,charm'es de mon pays; je ne rêvai'S que voy.ages 'et <Cités lointaines. Enfant, je désirais êh"e serr:e-frein pour votir des 'contrées nouv.el1es du haut de ces Iposi:!es de vigie qui 'Surmontaiell1t autreŒois cre toit des wagons. Longtemps, j"ai dédaigné 11es horizons de tous les jours, trouvant 'le ,cadre f,a­mi'lier 1Jrürp étroit pOUir contenir ' Ile débordement de mes désirs. ,et de 'illes ambitions. Puis, Ipeu à peu, j'ai ,constalté que la teT/re était par,tout ,aussi belle, qu'il .suffisait de savoir la regarder, que point n'ét,ait besoin d'llll dé C 011' exo'uque pOUir s'exalter. De simples spectaol'es de nature Ilne donnent aujourd'hui autant d'émotion. que la 'Vue des cèlèbre~ vi~les d'art. Peut-être même mon émoi cst-i~l .phlS sincère, pur de tout é1ément étranger.

Gabriel Faure.

Souvenirs d'enfance

Je Tevois des prés, des hois profonds, des l'uisseaux froids, des sources perdues, bueg, pal' 'le sable auss1tôt que nées, des pri­lnevèr,es de Pâques et de's viol1ettes, des violettes, des vioLettes ! Je flevois une enfant silencieuse que le printemps ,enchantait .déjà d'un :bonheur sauvage, u·p.e emant prisollilièTe le jouIr dan", une école, e,t .qui échangeait des jouets, des images, ,eontre les pTe­n1iers bouquets de violettes. des boi,s, noués d'un f.il de -coton roU­ge, l'apporté.s par Iles petites bergères des ferme~ ,envirronnantes; violettes à 'courte :6ge, vioilettes bLanches et violettes bleues, vio­lettes qui haussent sur de longues ,tiges leurs pâle,s ,corol~eg, inco­lores. Violettes de févri'eT ,fleuries sous la neige, déchiquetées, roussies de g,el. 0 vi01eHes de mon enfance! Vous. moIllf:ez devant moi, toutes, ,et la ;p,alrpitation de vos petits visages innombrables nl'enivre. Colette.

En route vers Ïe pays natal

La vue des v.ilJag-es qui fuient de.vant ,moi Iressus!cite tout n10n passé d'enfant. Tout paTle à ma mémoÏ1'e : ce n'lUI' bâti de pierres pos·ées 'au ha'S:a:r:d; Icette échelle de vigne qui a fait rpétihler dans ma 'c.ervelle, ailnsi que ~a mousse du vin nouveau, le ,souvenÎT des vendanges, et 'ce bo'Î,s sOl11bre qui me rappeUe la forêt' de sapins où j'aimais tant à 'm'enfoncer. Jules Vallès.

Souvenir d'écolieI'

Le !plus souvent, je partais pOUT le collège a Jeun, l'esto,mac et ~a tête 'Vides. Quand ma ,grand',mère venaTÏt dOU ... voir, c'étaient les bons jo.ltTS; eUe m'enrkhlssait de qnelque petite monnaie. Je cakulais alOJ:s sur ·'la route ce .que je poun:ais bien acheter pour lrmDper ma faim. Le plus sage eût été d'entlf'er ,chez 1e boulanger; nlais comment n1anger mon .pain sec dev,unt ,mes camlanldes ?

Page 9: L'Ecole primaire, 31 décembre 1948

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Pour élChapper aux l~ailller1es... le plus s0'uvent .c'était le pain d'épice qui faisait les frai's- de mon déjeuner. Pour deux. sous, on avait un mOlrceau ITha'gnifique, un homlne superbe, un géant par la hauteuT de 'La ,taiLle; en rey·anche, H était si plat que je le gtlissais dans mon carton, et il ne le gonflait guère. . J. iVlichelet.

Souvenir d'enfance

.J'étais heureux, j'étais très heureux. Je me représentais luon père, ma mère et ma bonne C0il11\m'e des géants très doux, ténl0in~' des prenliers jours du monlCle, iUlffiuables, éternels. J'avais la certitude qu'ils s'au,raient lue .gaJrder de tout mlall et j'éproruv.ai~ près d'eux une ·el1tière sécurité. La confiance que ln'inspirait ma mère était quel,que .chose d'infini; quand je lne :rappelle cette divine, 'Ûette adurable ·col1'fiiaruce, je sui", tenté d'envoyer des bai-sers ·au 'Petit bonho'mme ·que j'étais. ~

J'é~a:is heureux, j'étais, très heureux. Pourtant j'enviais un autre enf:ant. U se nOUlina~t AI'phonse. Sa mère était blanchis­seuse et trav,amlait en vine. Alphonse v~guait tout le long de la journée da'ns qla ,cour ou sur le quai, et j'observais. de ,ma fenêtre son visage baTboui~lé, sa t1ignasse jaune, sa culotte s'ans fond et ses savailes qu'i,l traînait dans les ruis'seaux. J'aurais bien voulu, lTIoi aussi, m'ar-cher en 'libedé dans les ruisseaux. A. France.

b) Exercices d'application: S'en rMérer au numéro 1.

VI. COMPOSITION FRANÇAISE La phrase - Le paragraphe - La rédaction

1) CÜ!ll1Jposez de.s phrases avec les· mots du vo·cabtüaire. 2) Conjuguez :les verbes du vo'cabulai,re. 3) En un paragraphe, racontez une d,e vos quereHes d'enfants

iQU une désillusion que vous ·avez eue étant petit. 4) La réda:cmon : a) Souvenir de mon entTée à l'écotle pri­

maire. - b) Un souvenir de class'e qui vous est r-esté. - e) Mes prenliers jouets. - - d) Jeux d'enfants. - e) Mes premiel"s jouets. - f) En rangeant vos effets, vous avez retrouvé votre syllabaire; ra'contez ,les 'souvenIrs< que ·c-e livœe évoque en vous.

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FICHE DE VOCABULAIRE No 23

Il. Le ménuisier

Lecture.

Le menuisier Claude. L'e vo~ci dant; son atelie.r, au nülieu des Icopeaux qui, à ,chaque ·coup -de 'l'abot, volent ,sur l'ét.abli. Claude Ise sent heuTeux, ,c.ar .i!l est Icontent de s'On sort. C'est un menuisier 'CoI1Js'CÏencieux ,qui s'atisf'ait ses dients. Le travail qui sort de s·es fJuains es,t toujours hilen fait; .&.ussi 01aude n'a j'amais ·de récllaIllIation. Il ,choisit le bQiis qui 'collvient pour ,chaque meu­ble qu'i'l ,f,ahrique :. aT'moire, table, chai'se, buffet de cuisine. H rabote, vérifie ,en d'ignant d·e l'œil, 'ajuste, Self're, ,cone, vils s'et cloue, 'chevi[le. Il emploie slliccBssivement Ile lnètre, le trusquin, la varilo'Pe, ,le rabot, le vilebrequin, la sde, l'équerre, 'la râpe, etc. Cels outils sont touj'ÜUll~S tr.allJgés à la mêlne place, Icar Glaude a de .J'opdre.

IJ ' n'y a platS Œongtemps, le ~llIenuisiel' la modeil'nisé son ·rute­'lier: il a insola'llé une ,s·ci,e 'cirDcullliire, une T.aboteuse et un trJur. Ces outi'ls 'Sont tlllUS à l'électri'CÏté. Ol,aude rtravaiHera donc plus vite ert se fatiguera moins. Il suit le pTogrès; i,l ,J. bie.n raÎJson.

Préparation à la rédaction.

Où Je metfiuisier 'p.Iace-t-il la planche 'pour la raboter? Mon­tTe qu'il esrt cDntent. Pourquoi est-il heureux? Pourquoi les dienls I1Je ,lui adiressent-iJs j:amah de réc1a'mation ? Quelles 'sont ses difrfé­lrentJes ,ructionS!? Que\ls ourtJi::I:s 'emploie-l-i'l? Qrue fabrique-t-il !dans son atel,ier? Queli!·es innovations- y a-t-il apportées? Pourquoi 'se fatigue-fil moins maintenant? Et ,pourquoi travaille-t-il plus vite?

Vocabulaire.

Fais,ons la chasse aux mots. Copie les mots suivants et fais­les ,entrer dans de !petites !phrases. L'ét:ü)Jj, les outi~s, le m·arteau, 'la sde, le rab0't, ·}.a v,arlope, :le vilebrequin, l'équerre, lia coMe, le:s c-lients, ~e'S 'P~an'ches, l,es 'copeaux, la SCié 1CÎ1'cula ilf'e, des. lneubles 'bien faits, po:lis, vernis, des planches bien ajustées, lI'abotées, ~oUées, Ichevilllées. Coller, vjsser, h~aeer, clouer, polir.

Orthog-raphe. Les sons.

Copie phrases:

les mot5i ISlùvants et fais-]e~ entre'r dans de Ipetites

Emplâtre eTIllp il·eT embra'sser embourber

entendr·e envoler endormir enflaJlnmer

savant ignorant médis·ant confiant

prudent coufent récent intelligent

Page 10: L'Ecole primaire, 31 décembre 1948

Renl,p.1ace

Copeaux travai!l ra1bot atelilffi'

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FICHE DE VOCABULAIRE

Le menuisier (suite)

le.s ,points paT 'les nlots suivants

vaT'lope clientèle plmllchettes équerre

artisan süies jouets raboteuse

No 24:

yilebrequins établi com'Pas

Malnan ln'a envoy.é -dans 'l ' ". du 111enuÎ'sier 'chel~cher -des pour ,al'lullnreT .Je ,feu. L' '" saisit Ulle planche; g.râce à la '" eUe fut xapidment' l~abotée. Sur r .'. j'ai vu les outils suivants: un ... ; une .. . et un ." Dans .une annoir,e étai,ent alJg'nès des .. , à lnain, des ... et des .. .

Le lTI·enui'sli,e'r doit :s'effor.cer de bien f'aire son ... s'il veut conserver 'S'a '" Quand j'Hails petit je prenais des '" ,et je faisais toutes sm'tes de ...

Conjugaison.

Pré~ent et futur

Conjugue la phralSe suivante à to:utes les personnes du pré­sent et du futur:

J'être ·content 10ll'sque j'avoir de bonlle.s notes dans mon rearnet s'co'l'aire; alol's, quand j'arl'Ïvel' il. la Inaison, j'embrasser 'mes par,ents et je IlieS informel' de l'heur,euse nouvel'le.

·Complète donc : Je suis content lm'S'que .. ' Je serai COIl­tent

Grammaire.

Le féminin. Les nO'lllS et les adjectifs ternlinés par el' font leur féminin en ère . Ex.: ouvrier, ouvrière.

Ceux qui sont ternîinés 'par 1) par n, par t doublent parfois <cette lettre. Ex. : Chat, cha,tte; paysan, 1) a)'lS a nne ; .cruel: cruelle.

11lets donc au féminin les mots suivant~: Le boulang€():, un ~lluet, 'le ga11dien, l'ouvrier, na,turel, le ciioyen, p 'al'eÏil, cruel, amer.

Mets les terminaisons qui :convi-ennent: Les fileurs qui ont une c.ouleur violet... ne me pl,aisent pas beaucoup. La fennier .. . est une 'ÛuvliÏ,er... diLigent... Cette paysan... es1' Inoins sot. .. qu'elle n'en a l'air. La petit .. . berger .. , n'est pas cruel. .. av,ec sel;)' ·bêtes. Ne so,is p-as coquet.. . , lna ,f'HleIl:1:e, .1'esIte fiJClël,e ... aux con- ' ·sei,h de ta bon .. . mère. Louise, pourquoi ·es-tu muet... quand .ta 11îaîtress.e t'interroge? 1\'Ia tante est toute joyell ... pal ce que mon (Jnole a g·rugné une gros ... fOll,tul1'e.

\ 1

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FICHE DE VOCABULAIRE No 25

Les arbres fruitiers

Lecture.

Les trois miracles. Un 'lnabÎln, 'le petit Jeannot qui, depuis longtenlps', regrurdait si les bourgeons bruns des 'all,hres fruitiers n'allaient pas bientôt éc1olfe, a vu, dans le j'ardin, les larges ta­ches roses des pêchers en fleups. Puis f~euri.rent les cel'is,i'ers et les pOlun1Ïers. Ce fut la pre.mière surprü;p du printemps; ce fut le nliracle des f1leurs.

Bientôt 'le's arfbres se ,couv.rÎll:ent de f.euilles vertes ·et luisantes et ce fut la deuxièlne SUl1pll'i'se du printemps: le miracle des feuilles . M'ais ce que Jeannot attendait ,avec 'le p[us d'hnrpa1tience, c'était le 11liracle des fruits . Et I,e lnirade s'est pil"oduit. Des ce­l'Î'ses rouges, ,charnues, appéüs's'antes se halancèrent en gll'appes sur toutes les br,anches. D'aplfès Seguin.

Préparation à la rédaction.

Que regardait Jeannot depuis longtemps? Quels sont les premiers arbres qui fleurissent? Quelle~, sont les trois surprises qu'a éprouvées Il'enf'ant? Quel est le miiade qu'i'l attenda,it avec le plus d'in-rpatience? Pourquoi? Mais est-,ce que c'éta.H bi.en un mir~o1e? La ,s(w;e ,Inonte 'au 'Pl~intelnps ,dans les aiflbr,es; ·que fai,t­elle éclor,e? Ohs·erve une pOllnme. Vois lia queue ou pédoncule, le .cœur avec les ,pépins, 'la chair, ou la pulpe, la pelure; apprécie la saveur 's'U'crée et un peu, acide de ce fruit. Cite quelques "fruits à noyau; quelque,s fruits à pépins. Mange beaucoup de fruits, 11s sont très s,ains; ils contiennent beaucoup de vÏ{,amines.

Vocabulaire.

Faisons la chasse aux mots. Copie ~es Inot's suivants et fais ­les entre,r dans des phras·es : Le 'Pommier, Le cerisier, le poirier le prunier, fo,rang,er, le noyer. Les l' a'CÏnf'S, i.e tronc, =les branche~, les rallne.aux, cr·es bourg.eons, Iles feuUles, les fleurs, les fruit,s; les­noyaux, Iles pépins, la pelure, 'l'éco.rce, ln. coquelle. Un .arbre gref­fé; un fruit cloux, sucré, acide, aigre, parfumé, juteux, désa1té­rant; 1es noix, les coings, les, oranges, les c.er,ises, le cidre, ~'eau­de-vie.

Orthographe: Les sons.

Copie J,es nlots suivants et eID1p,loie-les d03.11S de petites phra-s·es : ChMaÏignier .abricotier groseillier .cognassieT

ouvrlÎer pom!pier guêpier s,erruriel'

pied trépied Iuarchepied tire-pi,ed

copier vérifier défier Iuéfier

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- ~.78 -FICHE DE VOCABULAIRE

Les arbres fruitiers (suite)

Re.mp.laoe les pÜlints p.ar les Ill0tS sujvants : Verger feuilles noyau fJeurs pépins pomu:niers groseilles abricotiers rtJ1bres frui tiers fruits pOIrIerS

acides bourgeons cidre

No 26

La plaine du Rhône ,est un gr.and ... ; pendant ces trente der­nières années on y 'a planté une mulltitude d'arbres ... A Saxon on cultive surtout l' ... et dans 'lia plaine de Sion les .:. et les ... ,Q,uand les : .. ont ,~clos, d.es- ... roses ml. -blanches apparaissent d ,albord; iPlUS on VOlt ensuIte de belles ... vertes et Iluisantes' oen·­'fin de,s ... a,ppétissants 'Pendent aux brancheg. des ... Ces po~es trop ... me font ,mal aux dents; on devrait en faire du ... Ma mère a fait une déHcieuse gel'ée aux ...

Conjugaison.

Les trois temps

Nous avons vu qu'il y a trois temps principaux. C'e.,t 1'e présent: Inaintencmt je mange une cerjse; le passé: hier j'ai ,ram,ass'é les 'pommes, et le futur: demain je monterai sur cet arbre. , . ,Conju~'e à toutes les personnes du présent, puis du pas·sé, enfIn du lutur: Ers'callader le mur du verger, grimper sur l'ar­bre, m:anger ,et savourer les fruits aprpétissants et regagner ,con­tent la maison.

Complète donc: J'esc.alade 'le ,mur J'ai escal:..tdé ", J'escala-derai ...

Grammaire.

Pluriel de quelques nomS. Les n0111S t'erminés par S X Z s écrivent au singulier Lomme au plurie1. Lè-s 7 noms: bijou t

caiUou, chou, genou, hibou, joujou, pou prennent un x .au plu­ri,el; les .autres nÜllllS en ou prennent un s.

Oflthographie les nOlms de l'ex ercice suivant: Les enfant ." reçoivent de n01mbreux cadeau ... à Noël: des jeu .. , de.s joujou ... de bois ... , des anima ... , des bonbon ... et bien d'autres chos'es en-CO'Te. Les deux fils ... de mOll voisin sont tombés sur les genou ... et ils se sont fait de vilaines' ... éraflure . Cassez les noi '" avec une pienr.e et non avec .les dent... Ces dame... sont paréec; de bijou ... qui ,leur ont coûté cher. On interne les fou ... dans les asHe ... cal' H est dang,ereux de ,l,es 'lai'ssei' courir.

Contraire . DOlllne 'Je contraire des adjectifs: Del)- fruits adc1es, des fIeurs édoses, des troncs droits, .épais, lis's,es-, un fTUÎi s'avoureux.

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ORTHCGRAPHE

Le blé

Nous ,avons 'labouré Je .Ch;Ullp à raide d'une 'chan'ue tirée pal' deux nlulets. Le grain a Hé jeté sur 'les sillons paraLlèles et la herse Ira r~OOUV€lfit d'un peu de terre humide. Les tièdes rayons du solei,l autolmll1al ont fait .ge,rmer cette senlence. Un tapis vert reCOUVI'C luaintenant la sudaJce 31planie. Puis l'hiver aTrive et la cn.mpagne dort sous un inlmense 'lnanteau d'hermine.

Au printem'ps, ILa végétation se développe. Les tiges de blé ~ ',aJllongel1it, ondulent sous les douces brises, se couronnent d'épis lourds gal~nis de grains. ENes jaunissent dans le cours du IllOis de juHlet. L'heure de la ,moisson aTrive. Voici 1es moissonneurs. Bientôt les javeUes, 'les gerbes et les meulles sèchent au soleil. Dans quelques jOUTS on fera le battage en g'lrange. Puis l,es sacs de grains seront amenés au nlou1lin.

Chien et chat

Bergère est un chien berger de ra,ce crOIsee. 11 appartient à notre a:lni Jean. Il est vraunent Inignon avec ses longs poils ta­·chetés de l'ouge et de blanc, ses oreilles courtes, son - regard vif -ci intelligent, ses lnanière~ caress,ahtes. Ce que nous ,lui repro­.chons, c',est l'insistance excessiv'e qu'il filet à lnendier des croû­lons de 'Pain ou de f,ro1mage et ses aboielnents agaçants contre des passants qui ne lui veulent 'aucun InaI, ni à son maître.

B~ngère vi'ent souvent. chez 1l10US pour recevoir l'aumôrÎe que nous luiaocordons Téguilièrelnenï chaque matin. L'autre jour. il fut très ullal accueilli. Tant pis pOUT 1ui! Nég!ro. notre chatte angora, noire ~omme du charrbon, redoutable autant que le Romi­nagrobis de la fable, s'e trouvait' au logis. Ce fut une bataille éclair, sans longs averti s's emenh. Le chien surpll"Ïs, reçut 'lia dé­charge des @riffes ·en plein lnuseau. Penaud et poltrolI1, saignant et larmoyant, ill se retira prestelnent sans ,attendlTe le second lllOr­,ceau.

Mon petit frère

11 ,s'r::l.1ppe.1le François, conllrne lSon !p'3JT.rlain. lit est âgé de troi,,· ans. C 'est un ,channant gail'çonnet plein -de slanM, de vivacité. Il a des joues Tos·es, des yeux rieurs, une mignonne -ehevelure hlonde, des Hlains ,potelées; des jambes nerveus-es. Sans cesse on le voit trottiner ' autour de 'la Inaison. Du Inatin au soir, il est toujours en lnouvem'ent. Il grimpe sur les chaises, sur les bancs, fait ·des cu1lbutes, ouvre les- tiIroh's, ,les portes, casse des tasses

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et reçoi,t bien des remontrauoe·s de ll1alUan. All.ofs il pJ·eure à chaudles la'rme,s'. On Ile 'Conso[e et le v-<?il'à de nouveau à 's'es amu­sements.

Le voleur

Tout jeune déjà, il dérohait de lTIenUS objets à ses camarades de claso;;e. Plus tard, il allait chercher S2.ns gêne aucune, des lé­gumes dans le jardin d'un voisin. Les pon1n1es qu'il vendait n'étaient pas toujours les fruifs de ses pommiers. COllnme outil,;, il lui arrivait aussi d'utilisér comn10dén1ent ceux qu'il avait découveTts S'Ous lm hangar, ne lui 'appartenant pas. Tout le 1110n.d:e savaitce:la; lnais on 'Prenait patience. Une nuit, notre bonhomlne eut l'idée de goüter ·au cambriolage. Il s'introduisit dans un ma­gasin et üt J:nain bass.e sur -des lnarchandises; il s'en a11a égal~­ment en en1pochant une coquette somlne. Les soupçons tombe­l'en ÏJnmérdiatement ~-ur lui. On vient de .Je mettre en état à'ar­restation. Ce matin même il a été conduit au cU/chot par un gen-

. clarm.e. La popuLation Ilaborieuse du village apprendra avec sa­tisfalction 1a condamnation de ce vaurien qui vivait à ses dépen~.

Le 'chass·eur s'en va de bon matin. Le voici dans la cantpa­gne. Il fluette ;le long des haies, observe les taiLlis, 10ng.e les ;lu­zernières. Dès que M,édor a découvert une pis-te, ce que 1'on recon­naît à ses abo'ieu1ents, il .se m ·et à l'affût.

Bientôt .deux coups .de feu Tet'entissent: pan! pan! Un magnifique lièv'fe qui tentait de s'échapper et que .Je ,chien obsti­riéll1ent cher:chait à ramener v,ers son 111aître, est abattu. Ses lon­gues .oreines saignantes, rdébOI,dent maintenant de la ,carnassière. ta cha,ss·e 'sre pro/longe ,queliquefois jusqu'à la vesprée. Il 'arrive souvent aussi que plusi,eurs nemTüds se groupent pour cerner de~ bois des vallons dans 11esqueJs ~es ,chiens font la battue, Le carn'a,ge total est a,lors immanquab1e. Après la ;période de chas-se, bois et bosquets deviennent silencieux, presque déserts.

Le malade

Ce p~lYVT,e petit hl souffre. Vo,iJ1à trois jours déjà qu'il 05-t

InaJade. Il a }a 'PoHri'l1e oppressée, le front brülant, iles yeux alan­guis, les ~en:pes u~oites. Il est ,rati~ué, har~ssé, a]~attu . On. ~dit qu'il a ·une V1l:arue gf.Lpipe doubrree d une !pneumonIe. La fIev!!'e est moaüéetrès haut, l'ajppétit est tombé 'complètemenL

La 'l11ère ,et ses ,sœurs à tour de rôle sont à son chevet . EH,es hui font bO'lre des tis,anes et je ne sais quel1les drolgues que le dO'cteur la pre'Srcrites . Des an1is et des parents .du voisinage -sont venlù~ lui fa,ire une 'visite. 11 a souri.

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On 'Pense que dans une Isemaine il sera rétabli et qu'il pour­ra de Douv·eau se rendre à l'ècoŒe.

Les lézards

CO'I11tbien de fÛ'is n 'as-tu pas vu 'les lézards ~,mn10biles sur une pierre Iplate, devant l'oulVmtur:e diun. mur ou près d'un buisson, s'e chauffal1Jt au soleliJl et ·m·arquant leur respiration par de~ iffiouvem-ents réguliers de 'leur ·menu ventre? Au moincLre mouvement que ,tu fais, iils disipara,i,ssent plf-estement dans leurs retraites. Ils .attendent un instant et quands ils ne perçoivent pJus aueun bruit, .ils Imontrerut leur tête inquiète à un .auh·e emplaDement. I1s guettent la mouche étourdie qui va ·se posel' prè~ .d'eux et se laissera SlU'lprenrdre. Ils se précipitent .sur le pa­pillon ,au relPo~, sur le v,er 11alnpanrt, sur ,la eocdne]}e distraite. Ce santees insectes ,qui leur 'servent de nourriture. Les 1ézapd ", aus'si bien les vepts que :les ,gris, nous< sont utÏiles. Il faut l,es proté@eT .

Un nid

C'était pendant .La faucha,ison. Mon père m'appel.a veTS lui. Ayant écaTté de sa main le f.euiUage d'un poirier, il me montra à la bifurcation. dl€ deux branche's, un 'su:perbe nid de pinson. Cette m,ilgnonne et fTêle demeure a'vait ,à 'peu près ila coul,euT de l'écor ce. Elle .étnit arrondie ·co'mme 'un ,gobelet. Bâtie avec de fines 1110usses et des bTin~ d'herbe ,enrl:reJla,cés a:vec art et adresse, elle était en outre cOill1!plètement disshnulée aux Tegards indiscre,ts des oiseleurs ·et des éperviers . A l'intérieur, sur un duvet .de plu­l11es légères, repo.s'aient quahe œufs d'un g.ris vert tacheté. Deux semaines ,plus tard on y vit des <lÎs,imans que les parents nourr~ssai,ent de n1inus:cules chenille"l ou de s!cal'lrubées. Tout autour de oe nid, le printemps et 'l'éLé furent débor:clants, de joie et de ch ansons .

Histoire d'une hirondelle

Je suis née un beau a:natin .de priutenlpS, tout tLà-hall't sous le toit de la vieille église. Pendant quelques sel11aines, j'ai été nourrie de 1110uches et de moucherons p2Jr mes bons pa'rents qui s'en allaient à Œa ,chasse :dès l'aube venue. Mon 'premier vol fut un e entrepris'e audadeuse. Je ne me suis pas iprécipitée dans 'les ai.rs S'ans une certaine aplPréhension.

Tou te ma jeunesse, une jeunesse gaie, vive, 'Pleine de ga­zoullmis s'écou;l'a dancy un mi,lieq. enchanteuT, dans un de ees vieux villages du Va'1ais, bâti à Hanc de coteau. Quand apparurent ~es frimas de .J'automne, je suis ;partie avec l11es cOIl1lPagnes

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·vers Jes .régions plus tièdes dll m.idi de aa Flrance. J'y suis restée tout un hiver. Il faut bien dire que là-bas· les froids ét'ant incon­nus, on jouit d'un printemps éternel.

Je suis revenue dans votre beau p.ays .3vec les doux zéphires du mois d'avrÏil. Je voŒ1:iger,ai tous ,les jours dans les rues de vos villages ,et j'égayerai à ma 'mani~re votre vie de paysans.

Textes communiqués- par un collègue.

1948

Thème d'examen donné aux recrues (Suite et fin)

3. CIVISME

Pour pouvo.ir lutter contre la concurrence, les arbori~ulteurs ont dû s'Ü'r,ganiser dans leurs communes, -dans 'le ·canton et dans 1a Confédération. Qu'ont-ils donc cTéé pou'r cela?

Des syndicats locaux. Des .coopératives fruitières. L'Ùnio,fi valaisanne des producteurs. de fruits. Ils ont adhéré à lIa Fruit Union de Z'Oug.

M.ais ils ont aussi pu cmupter sur l'aide des 'PouvoiTs publics. QueUe est l'autorité IcÜ'mn~unale ·qui pouv.ait les aider?

Le conseil 'comlluunal. COluul·ent le conseil cOlmJuunal .peut-il aider les prodlLC1:eurs

de fruits? En oonstrui's·ant des chenlÎns de dévestitul'e. En ,créant des bisses ou tout autre m'Oyen d'irrigation.

Mais ils ont' aussi pu Iconlpter sur les autorités 'cantonales. Lesque1les ?

Grand Conseit Conseil d'Etat.

Con'}:ment le Grand Conseil et le Conseil d'Etat ont-ils· fav -ris·é l'arboriculture?

En aocordant des subsides : .a) :pour~' assaÎllls,sement de .la ,plaine, b) pour l'endiguem·ent du Rhône, c) pour l'irrigation, d) pour la construction de routes, e) pour l,e remaniement parceHair,e. En créant des ,cours d'arboôculture. En fondant t'Ecole d'agriculture de Châteauneuf.

.....:... 183-\ 1

En. o~ligeant ·cette station d'essai de faire des analys-es gratUItes de terre· et de conseiller les variétés qui con­viennent aux régions .et au sol

Lorsque, sur la proposition de' Ml' TroiHet le Grand Conseil ri voté les ~rédits nécessaire~ pour la créati'On d~ rEcole d'agricul­ture de Chateauneuf on a dIt que le Valais- allait à sa ruine. Pour­quoi ces prédictions ne se sont-elles pas réalisées ?

Discussion.

Mais. 'l;s a:~ .. b?rkulteurs valaisans peuvent aussi ·compter sur ­le~ autontes federales. Laquelle surtout?

Conseil fédéral. . Cominent le Cons·ei'l fédéral peut-il venir en aide aux arbori­

culteurs aut:r:em·ent qu'en Il,euraccordant des subsides. ·? En assurant l'écolùemenf des fruits.

Comm·ent le ConseÏ1 fédéral peut-il assurer l'écou'lement dans le pays?

En mettant de.s droits sur l'hnportation des fruits étran­gers, afin qu'i1s ne f~ssent ,pas une trop .grande co.ncur-rence aux nôtres. ' .

Mais le Cons,eH fédéral peut aussi favoriser la vente hors du pays. Com,ment cela?

Par les traités de COffi'ill'erce conc1us avec l'étranger. Queh départements fédéraux sont intéressés ' au développe­

Inent de notre arb06culture fruitière, et comment? Tra~sports - Finances - Economie publique _. Affai­res etrangères, etc.

Cas pratique,' Vous voulez planter des arbres chez. vous, puis vous organiser. QueHe est la marche que vous allez SUlvre, des travaux pré;paratoires jusqu'au moment où 'les. ,caIuions des grossistes vi,ennent chercher les f'rnits dans votre domaine?

4. HISTOIRE

Aujourd'hui l'étranger recherche nos fruits. Autr,efois, les diverses puissances européennes. venaient re·cr uier chez nous des mercenaires qui servaient en France, à N ap'les, en Espagne, etc. Pourquoi les Suisses faisaient-ils en si grand nombre du service mer'cenaire ?

P our gagner Joeur vie. CO.ln:ment ,cela? Le pays ne pouv~it suffire à leurs. besoins. Pourquoi? L'agriculture était insuffisante. Il y a avait peu d'industrie. Ils aimaient le servi-ce mi1litaire. Beaucoup recherchaient les aventures. Ils étaient attirés par la vie facile des caulps.

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Le minist-re Louvois aurait dit un jour à la cour: « Avec tout l'argent que les rois de Franûe ont donné ·aux Suiss'es- on pourrait paver d'écus une route de P:ads à Bâle». Que prouvent ces pa­roles ?

Que les Inercenaires étaient uOlubreux. Que l,es Suisses faisaiel1't payer 'chèrem.ent leurs servÏcces. Que la France trouvait que nos IYoldats h~i coûtaient beaucoup.

Mais le ·colonel Stoupa ' lui répondit: « C'est vrai, nlais ayec. tout le sang que les Suisses ont répandu pour la Franc·e on pour­rait rellllPlir un ·canal qui i'rait de Bâle à Paris.» Que voulait-il djre par là ?

Que les Suisses ne ,craignaient pas de verser leur sang. Qu'ils étaient donc de bons s·o.J.dats et savaient se battre.

En eHet, les Suisses savaient se battre. Machiavel a dit Gue les Suiss·es ·ont ense1gné 1a guerre à 'l'Europe. En 1792, la gal:de suisse s'est fait 'maSS3'CreT pour Loui's XVI. A la Bérésip,a, 'les Suisses ont défendu le pont avec achaTnement pour permeHre ù la grande a'r·mée ·de 's,e -retirer. QUie pensez-vous de ce sacrifice des Suisses?

C'est un beau dévoueinent. Il'Sl ont fait honneur au pays. Ils ont tenu le ser/m,ent qu'ils a'vaient fait à leur roi .

Mais, aux guel~res d'Italie, le duc de Milan a été trahi par un Suisse, qui fut aussitôt décapité. Pourquoi les Suisses ont-ils porté cette s'ente11:0e?

Ils '0nt défendu Il'honneur du ,pays . Ils n'ont pas voulu qU'Dn pût Inettre ·en doute leur fidélité. Ils- ont V'0ulu donner une leçon à ,ceux qui auraient pu trahir. Ils ont nlül1Jtl'é à l'étranger qu'on pouvait leur faire 'COll-fiance.

La Süisse a petiré de nOIu'breux avantages du servke étran-ger . Lesquels?

La formation nlilibair·e s'est développée. La neutralité suisse a été TeSlPectée. Il est entré beaucoup d'o-r dans le pays. Les Suisses- ont appris à 'connaîh e les produits de l'é­tranger. Des industries ont été inl!plantées dans le pays. La viticultuTe s'est enrichie de nouveaux ·plants. L 'ar­borkultur.e aussi. Des bâHments ont été construits sur le lnodèle de.;;· spa­cieuses constructions françaises.

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M1ai's il Y ,a auss.i des inconvénients. Lesquels, paT exemple? Num:breux Jelilles gen'Y fauchés à la fleur de l'âge. . Recher,che du gain fa.cile et des plaisirs.

.. Ouhli du travail sérieux. Les Suisses ont parlois lutté entre eux, ,enrôlés sous de'S drapeaux différents. A cause des pensions, 'l'intérêt des pays- étrangers a passé parfois avant ,celui de la Suisse. Création des patri'CÏats; donc atteinte à la vraie démocra-tie. .

La Constitution de 1848 intel~dit les ,capitulations lnais le service nlercenair,e ne fut supprimé qu'en 1856. Que pe~sez-vous de cette s-uppression ?

C'est bi,en, les soldats doivent être à la disposition du pays. Durant la dernière guerre le service lnercenaire aurait pu créer des difficultés à notre pays qui veut ap­'pliquer la neutralité intégrale.

Que pens'ez-vous donc des Suisses qui s'engagent à la légion? Ils enfreignent les lois du pays; ce sont donc de Inauvais patriotes. La plupart sont des aigris ou des g,ens qui ont Iuaille à partir avec la justice. Ils sont entraînés pal' le désir ,d',aventures.

Cl. Bérard.

Promenade à travers .la langue française Nous donnons de nouveau les verbrs en eler et en etel' qui,

ù'aprè~ 'la gram,maiTe de l'Académie, ne doublent pas 1'1 ou le t deyant un e Inuet: bourreler, celer, déceler, ciselt::r, démanteler. écoJ'tde1', geler, congeler, dégeler, harceler, marle/('/' , morlelr-r, pelCl' (1 il ·en tÛlUt).

Acheter, l'acheter, becqueter, colleter, crocheter, étiqueter (() en tout).

* * * Faut-il dire: parlé-je P aimé-je? etc., à la fonne int'eITo'ga­

tiv,e ? On le peut; mais H est préférable de remp1acer ces expres­sions pal' : est-ce que je parle? .est-ce que j'aime? etc.

*** Le verbe asseoir peut ,s'écrire aussi assoir, à l'infinitif. Du

reste d'ans la ,oonj;~.lgaisol1 'On omet souvent l'e après ~es .:deux S8. Ex.: je m'assois, tu t'assOiÏs, etc. -

***

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Soi-disant ne se dit que des personnes, car 'cette expression signifie une personne "ou quelqu'un qL~i Se dit, etc:

* * * D'après la gram·maire a·cadém1que la liaison ne doit pas

être f.aite quand 1e ·prenlier mot se termine au sdngulier par deux ,c,onsonnes. Dans l'expression: un enfant inrtelligent, on ne 1iera pas le t fina'l d'enfant avec ri d'intelligent.

Ainsi on devra éviter de dire : M. le Président f' et Messieurs. co:m,me cela ~'entend .de temps en temps dans certaines réunions.

VARIËTËS

POUR LES PETITS

Les trois Rois! 1

Au Levant, . les Rois-Mages Scrutant les vastes cieux, Se mettE-nt en voyage. Tout devient lumineux,

Car de toutes les villes C'est l'étoile qui brille.

II

Ils demandent partout Où Bethléhem se trouve, Pour chercher l'Enfant-Dieu, Que même un astre couve.

Ni jeunes gens, ni vieux N'en connaissent les . lieux !

III

Les rois sui\-ent l'égide Ayant devant les yeux L'étoile qui les guide D'un éclat merveilleux.

Au" toit elle repose, . Voyons Ï'étrange chose-!

IV

Ils entrent en chantant, Sous ce gîte en prière; Le bœuf en mugissant Réchauffe la chaumière!

~'Enfant-Dieu souriait, Joseph le contemplait!

v Marie, en allégresse, Ces troi.s Mages reçoit, N'éprouvant de détresse Près du Fils, Roi des rois.

Leurs trésors ils étalent: Que de parfums s'exhalent!

VI

Et le groupe en ferveur, Sent une joie immense; D'une nouvelle ardeùr Il adore, en. silence

Le Sauveur de la .. paix Et de l'humanité. - R. B.

Je suis le vent, Qui passe vite, .Hurle et crépite, Souffle et pourfend, Le bois troublant!

187 -

LE VENT

La porte claque ! Et sans repos, Par monts et vaux, Partout je traque, Pour que tout craque!

Je. suis le vent, Qui passe vite, Hurle et crépite, Souffle et pourfend Le bois troublant.

LE TEMPS

R. B.

Avec :NIa daIne la -paresse Le jour paraît beaucoup tTop long! Le travail avec adresse Ra~eour.cit Je temps, pour de bon !

BIBLIOGRAPHIE

EU GENE QUINCHE - LES HELVETES *)

C. R. ·

Notre compatriote Eugène Quinche vient d'écrire une histoire complète des Helvètes. Disons plutôt qu'il s'agit, d'une manière générale, de l'expansion celtique et gauloise, de ces mouvements de peuples qui eurent lieu pendant le premier siècle avant Jésus­Christ, et où le rôle joué par les robustes compagnons de Divico a été habilement dégagé et mis en évidence pa~ l'auteur.

Les Helvètes se détachent bientôt nettement des autres Celtes au moment où Cimbres et Teutons partent à la conquête de l'Oc­cident. Divico, alors tout jeune chef de tribu, se rend en cours de route à l'appel de Toulouse soulevée contre les Romains et rem:" porte une victoire totale sur le proconsul Cassius.

Par la suite" en 58, les Helvètes entrepennent la dernière des grandes migrations celtiques. Ils décident de -se rendre en Sain­tonge, mais César les · rattrape au passage de _ la ·Saône,· Chaque phase de la bataille est exactement reconstituée et donne lieu à de saisissantes descriptions. Six années plus tard, Helvètes, Raura., ques et Boïens se joignent à l'armée de secours partie délivrer

. Vercingétorix enfer~é dans Alésia et partic~pent à la .tragéciie Ii:.. nale.

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Ainsi deux adversaires s'affrontent au cours des principaux chapitres de l'ouvrage: César, dont on sait à peu près tout et Divico, dont on ignore tant de choses et qu'il faut évoquer grâce à son milieu, aux coutumes, aux traditions gauloises. Mais c'en est assez pour écrire, comme Eugène Quinche a su le faire, une épopée qui atteint souvent à une incontestable grandeur. L'évocation d'événe­ments qui ont eu une si grande importance sur les origines de la Suisse, ne manquera pas d'attirer l'attention de nos milieux intel­lectuels et de tout un public amateur d'histoire ancienne.

*) Eugène Quinche: Les Helvètes, Divico contre César (109-52 avant J. Ch.). Un volume de 196 pages 14X23, avec 3, cartes, bro­ché Fr. 8.-. Librairie Payot, Lausanne.

AU COEUR BRULANT DE L'AFRIQUE *,)

Dans son dernier ouvrage « Au cœur brûlant de l'Afrique >:, le Dr Blanchod nous parle cette fois-ci. des bêtes. Emmenant son lecteur dans les grandes solitudes, il le met en présence des prin­cipaux représentants de la faune africaine. Ce sont d'abord les plus importants, coureurs de brousse, monstres amphibies, encornés et hauts sur pattes; anthropoïdes et cynocéphales, dont les caractères sont remarquablement notés. Puis viennent les plus timides, antilo­pes, félins tachetés et rpdeurs nocturnes, oiseaux magnifiques ou grotesques, enfin les plus petits, mais non les moins redoutables, serpents et scorpions, porteurs de mort, et insectes dévastateurs. A ses observations et à ses aventures personnelles, il a a.jouté des récits et des anecdotes qui donnent à ces pages la plus grande va­riété de ton. Les photos en hors-texte qui complètent ce volume of­frent une série de documents authentiques et intéressants.

*) Dr Fred. Blanchod. - Au cœur brûlant de l'Afrique. Un volume de 292 pages, 14X23, avec 33 illustrations hors-texte, sous couverture en ,couleurs, broché Fr. ' 9.-, relié Fr. 13.-. Librai­rie Payot, Lausanne.

LA VIE MYSTERIEUSE DE L'AFRIQUE NOIRE *)

Il ne s'agit pas d'une description géogl'aphique de cette région, mais d'une patiente enquête ' sur 'certaines coutumes des Noirs: L'auteur est entré dans leur intimité, s'est fait leur confident, s'est penché sur leur âme avec sympathie, sans préjugé, désireux de comprendre les raisons profondes de pratiques biiarres, le sens réel -de leur croyance et de pénétrer dans le secret de leur vie. Les nè­gres sont, comme nous, travaillés par les grands problèmes de la destinée humaine qu'ils expliquent à leur façon. Henri Nicod est parvenu à faire la synthèse de croyances souvent confuses et à en distinguer les lignes directrices. Il nous parle d'abord de l'idée du

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Créateur et du culte des morts, puis des fétiches et des médecins, des sorciers, de la magie et du monde occulte, enfin des sociétés secrètes et des funérailles.

Cette' étude ne s'adresse pas seulement aux spécialistes de ces questions; les récits et les anecdotes rapportés en rendent égale­ment la lecture attrayante pour les nombreuses personnes que ne laissent pas indifférentes le destin de l'Afrique et tant de coutumes souvent en voie de disparition.

*) Henri Nicod: La vie mystérieuse de l'Afrique noire. Préface d'Eugène Pittard. - Un volume de 168 pages 14X23 avec 31

-illustrations en hors-texte, broché Fr. 6.-. Lib~airie P~yot, Lau­sanne.

GRANDS COEURS *)

« Grands cœurs» le fameux « Cuore» de Amicis est demeuré un des grands classiques de la jeunes~e. L'action se déroule autour d'un collège municipal, pendant toute une année scolaire. Profes­seurs, parents et enfants de tous les milieux sont les acteurs de ces histoires touchantes, appels vibrants à la bonté et à l'entr'aide. Chaque mois le maître donne comme sujet d'étude un récit relatant un exploit, un trait de dévouement ou exaltant les vertus civiques et niilitaires. Ce livre sera toujours cher aux enfants, parce qu'il leur démontre, au moyen de belles histoires, comment on parvient à rendre l'existence d'autrui, ainsi que la sienne propre, meilleure et ]>lus riche.

*) Edmond de Amicis: Grands cœurs. Nouvelle édition. -Un volume de 280 pages, 14X19, avec 21 dessins de Pierre Rous­seau, relié sous couverture en couleurs. Fr. 6.50. Librairie Payot, Lausanne.

GEOGRAPHIE -ECONOMIQUE DE LA SUISSE

Chacun sera. content d'apprendre que l'excellent ouvrage de M. 1VIeylan, la « Géographie économique de la Suisse », vient d'être -:mise au point par l'auteur et publié par la Librairie Payont.

Le~ instituteurs de l'enseignement primaire et secondaire et ;.aussi les maîtres des cours complémentaires trouveront dans ce pe-' -tit livre une foule de renseignements leur permettant de rendre leur ·enseignement plus vivant et plus concret.

Il sera facile, avec ces données, d'amener les élèves à réflé­chir sur toutes les diverses activités de notre économie et à leur 'faire tirer d'intéressantes déductions.

Càr l~ géographie ne ' veut plus être une sèche nomenclature; c'est une séance qui fait appel au raisonnement de l'élève, comme l'analyse et le calcul. Cl. B.

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COLLECTION D'ALBUMS POUR ENFANTS ILLUSTRES PAR LA PHOTOGRAPHIE EN COULEURS

La Librairie Payot lance une collection d'albums illustrés par' la photographie en couleurs. Trois de ces albums sont en vente. « Premiers objets» s'adresse aux tout petits, 2 à 3 ans, qui retrouve­ront en le feuilletant des objets familiers, représentés sous leur as­'pect le plus naturel: tel jouet, telle gourmandise, telle chose aussi, 'comme ces ciseaux ou cette montre, à laquelle il lui est interdit de 'toucher ' et dont l'attrait n'en est que plus fort. Le second album est iune histoire pour les plus grands, 4 à 6 ans. La voici: Pierre apprend un jour qu'il aura un petit frère. Le nouveau-né venu, il éprouve quelques déceptions et vexations, mais quand enfin il peut l'associer ' 'à ses jeux, son bonheur est complet. Le troisième ouvrage est 'destiné aux enfants de 6 à 12 ans et leur fait connaître les fleurs et les fruits de 15 plantes diverses. Grâce à une disposition spéciale Ides 'pages, qui sont coupées par le milieu, ils pourront se livrer à un

jeu instructif. Tout laisse supposer que cette nouvelle collection procurera aux

enfants beaucoup de plaisir et que ces belles images seront de celles qui resteront longtemps gravées dans leur mémoire.

« Collection d'albums pour enfants, illustrés par la photogra- ' 'phie en couleurs ». J. Premiers objets. II. Le bébé, Histoire de Pierre et de son frère nouveau-né. III. Fleurs et fruits. Chaque album 17,5 ~17,5 et 18x23,5; illustré de photographies en couleurs, cartonné ou. 'relié spirale. Fr. 4.80. Librairie Payot, Lausanne.

LA TOURMENTE *)

Il est normal que les auteurs d'aujourd'hui qui écrivent pour lIa jeunesse choisissent parfois leurs thèmes dans un des domaines /techniques qui la passionnent. C'est ce que vient de faire M. Jean Des Brosses avec le cinéma. L'idée était excellente et sa réalisation 'est des plus ingénieuses: bâtir un récit qui fasse passer le lecteur par toutes les phases de la production d'un film. On y voit cinq jeunes !garçons s'initier au secret du .septième art dans les studios d'une 'grande firme parisienne. L'un d'eux toutefois se dérobe mystérieu­lSement, mais les quatre autres manifestent un tel enthousiasme que le metteur en scène leur propose de prêter leur concours à la suite du film dont ils ont vu les premières prises, et qui doit se tourner' en grande partie dans les montagnes de la Gruyère. Et les voilà en Toute pour chercher des sites, après avoir pris connaissance du scé­nario. Mais quelqu'un veut nuire à la production de la Tourmente, le film en question. La police alertée finit par découvrir les auteurs de ces actes de malveillance, et quel rôle a joué dans cette affaire :Je camarade disparu au début. Grâce au cran de chacun, le danger­est écarté et les collaborateurs de la Tourmente peuvent se remettre'

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'au travail sans crainte. On ne saurait assez recom d . . man er aux Jeu-nes cette lectm'e dIvertissante qui leur apprendra en A meme temps beaucoup de c,hoses sur les procédés techniques d'une dl' " es p us Im-portantes mamfestations de la vie moderne.

.~) Jean Des Brosses: La Tourmente. Roman d'aventure inédit. Un volume de 176 pages, 14x19, relié sous couverture en couleurs iF'r. 6.- Librairie Payot, Lausanne. .

LE GENERAL GUISAN *f S'il parle de ses origines et de sa formation militaire c'est

principalement son activité au cours des années de' guerr~ qu'il rappelle en des pages pleines de vie, de récits et de citations d'or­dres du jour et de messages qui nous restituent la pensée du géné­''raI. On vo~t ainsi clairement par où la Suisse a- passé, quels dangers la menaçaIent, comment il fallait y parer. On comprend mieux 'quelles r~sponsabilités a assumées le chef de l'Armée, à qui l'on est

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Page 18: L'Ecole primaire, 31 décembre 1948

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'redevable d'une ïdée stratégique aussi neuve que celle du « réduit }) et avec quelle fermeté et quelle humanité il s'acquitta de sa haute 'mission militaire et sociale. En contact avec le peuple, le général a su atteindre tous les milieux, apportant partout le réconfort de son optimisme. L'auteur relate plusieurs anecdotes qui ' démontrent à quel point il s'est fait aimer. Un livre qui a sa place dans toutes les familles suisses.

:]:) Edouard Chapuisat: Le Général Guisan. - Un volume de 176 pages, 14x19, avec 8 illustrations en hors-texte, relié Fr. 10.­broché Fr. 6.50. Librairie Payot, Lausanne.

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