l'ecole primaire, 15 mars 1948

18
SION, 15 Mars 1948. No 11. PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORGANE DE LA VALAISANNE D'EDUCATION ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 7.50 67ème Année. Les abonnements se règlent par postal" c 56 Sion. ou à ce défaut contre remboursement- Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. , CI. BËRARD. Instituteur, Sierre -- Les annonces sont reçues exclusivement par -- ________ Société AnoDvm Suisse de eubJicité. __________

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 mars 1948

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SION, 15 Mars 1948. No 11.

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

ORGANE DE LA SOC1~TÉ VALAISANNE D'EDUCATION

ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 7.50

67ème Année.

Les abonnements se règlent par chèqu~ postal" c 56 Sion. ou à ce défaut contre remboursement­Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. ,CI. BËRARD. Instituteur, Sierre

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Page 2: L'Ecole primaire, 15 mars 1948

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SION, 15 l11al's 1948. No 11. 67èlne Année_

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCltt~ VALAISANNE D'ËDUCATION

SiOl'vJ1MAI'RE : COMlMUNI'CATIO:NS DIVEHSES: Avis né.crolo.giqu e. _ Atssemblée génér.a le eltes i-ns,titutrlce. ' du V. H. - Les d éb at. ' ~l

Ipl'OtpO ele nos traÏ'tem e.n ts. - PAHTIE PEtDAG OGIQUB: La ·C·I'1se du français . - IM,e·s joietS d 'ins titutri cE'. - .La ,p:lus ,gr,aud e à,m c' (lu monde. - Do cuments c:cienti.fiques . - Ra.clio co/pi.e scolla i l· (' .

- P .AlRTIE \PHATIQUE: Centl'·e d'intérêt. - Fi ch e' scol.aires. -P r omen ad e ,à tT·a v'eœ l a langue fTanç·aj{;e.

Avis nécrologique Le 27 février dernier est Inort à St-Hippolyte (Alsa,ce) , dans

ïa 8ôme ·année de son àge et l'a 69m.e de sa profes'sion re,ligieuse, Ml' Charles Rintel'knecht, qui fut ;pendant une trentaine d'années professeur 'à l Ecole nornl·ale de Sion , où il donna des cours d 'é­criture, de des,sin et de eOlll;ptalbilité. Que ·ceux qui ont profitr. d·e ses .serv1Ï,ces, veuillent bien avoir un ~souvenir pour lui rl a n :-; leurs prières.

R.1. P

fl ssemblée générale des Institutrices du \1. R. .r eudi, le 1 el' ouri! 194.8 , ri. l'Ecole N ol'lnale

L M,esse à 9 h . 1/2 à la 'chapelle du couvent. 2. OuveTture de la séance. 3. Lecture du procès-verba'l. 4 . Comptes 45-46-47. 5. Happort de la P.résidente . . 6. Renouvellement du Conlité. 7 . Propositions individuelles. 8. Conférence de Mr le oha'l1.oine Viatte : Ramuz: Initiation à

la poésie de la terre et de l'homme· 9· Dîner.

Invitation ,cordia!le à toutes! Prière de s'ins,crire pour le 27 mars 1948 auprès de -la di rec­

tion de l'Ecole NOl~male ou de la Secrétaire MUe M. J . -GléIUCllZO. Joyeuses Pâques! Le Comité.

Page 3: L'Ecole primaire, 15 mars 1948

- 322

Les débats à propos de ·nos traitements L'Ecole pl'imuil'e n"a pas, comme le·s autres journaux, un

1 orrespondant attitré aux séances du Gr,and Conseil. Notre rC!- .

vue se doit néanmoins d'exposeT sommaiTenl-ent à ses lecteurs les débats relatifs au décpet fixant les traitements du personnel enseigl1ant. Nous le {rusons après avoir pris connaissance des di­ver·s comptes rendus pubHés pal' la presse.

II est ,permis de noter en passant que les débats furent par­r{Jj~ Jaborieux .et que c'est grâoe à d'énergi,ques et intelligentes j n1prventions que s'atisfla'ction nous a enfin été donnée.

La cOlllinission étJait 'composée .de MM. p.eter von Roten, président, Gross et Ritz , rapporteurs, Bernard de LavaHaz, Bru .. chez Imhof, E. Rudaz, L. Pralong, P. Darbellay, .Morand, Dl1--cl1011X.

Les débats

lvtM. Oct1ave Gil'oud, Flavien de Ton'enté et Andté Défayes s'opposent à l'entTée en m.atière et demandent 'que le ,décret soH soumis Ù. la votation populaire ou renvüyé au Conseil d'Etat.

Par contre, M1M. Peter von Roten, Sum'Inennatter, Morand , IJellberg, Ls Pralong et Thom,as pLaident en faveur de l'entrée

1:,11 mJatièl'e. ,.M . .Je conseiHer d'Etat PHteloud défend vigoureuse­nIent le pToJet du gouvel'nement· et delnande que -les instituteur.' ne soient pas traités autrement que les employés d'Etat à qui , d ,a-?-s ]a dernière séance, on -a a'ccordé de subst,antielJes augrnen­tat1011s.

Après le vote sur l'entrée en n1.atière, MM. Peter von Roten .l'I: Ritz proposent, au nom de 1.a commis'sion, l'égalité des traite­ments entre instituteurs -et institutrices. ~!fais la lIante Assem­i1:ée refuse d'adopter ce point de vue et 'la différence de 50 fI'. par IllOis prévue dans .Je projet du gouvernen1ent est maintenue.

M. Luisier demande 'que le traitement de bas.e soit ramené il 500 fr. pour ,les institutelus et 'à 450 fI'. pour Jes institutrices avec, respectivement, 700 et 750 fI'. a1,1 maximum. M. Rudaz sou lie.nt ce point de vne auquel -s'opposent lVI,M . Peter von RoLen ct Bernard de Lav,a.llaz.

M. Pitteloud intervient à nouveau dans le débat et 111et la Haute Assemblée au COU liant des difficultés de recrutement dn personnel enseignant d'où découle 'la nécessité d'une rémunéra­tion convenable.

1\t~. Hél'i~ier -de.mande que les in:st~tuteurs des cours conlplé­mentaues SOIent mIS COnl'ffie leurs collegues des classes :primaires HU bénéfice des primes. d'âge. Son intervention n'est pas prise i~n considération.

M. Rebord propose I.a suppression .des allocations de renché­rissement: respectivement fl'. 50.- el fr . 10.- par enfant Sa demande est écartée. . , . ' " .

M. Octave Giroud ne voudraIt pas que le dec~'et aIt e~fel rétroactif. Il demande d'·autre part qu'on le sou.lne~te a I.a, votatIon populaire. M~M. Pitteloud,. conseill,er ~'Etat, et ,F.avre reto,r~u~nt que la constitution ne l'exIge pas; Il n y a dOl~rC ~lUClllle obhgatlOn. de soumettre le décret au referendum populaue.

Tous les ,articles ayant été votés, le Conseil d 'Et.ai et ~ 'a C(~Hl­mission deluandent l'urgence, ,ce qui cOlllporte la chscusslOn lIn-

. médiate en seconds débats. \ :l\i(M. O. Gh'.Qud, F. de Torrenté ·et Dellberg s'b,ppose~t à la

clause d'urgence. M. Pitteloud déclare ·encore une fOlS qu ~n ne . au.rait tpaiter les instituteurs cHfférenn11ent des employes cie l Etat qui ont bénéficié de l'urgence.

Par 47 voix contre 23, le Gr,and Conseil sc prononce pour I~l discussion immédiate en seconde lecture.

MJM. F. de Torrenté et _ Moulin font état des charges (Ill(: l'application du décret va. iInpo.ser al~x comml~n~s, no~anu~l e.n~ . en ce qui concerne l'enseIgnen~ent menage:'; c est poulqUOI Ils -proposent une -réduction d·e h iaüen1ent de fI'. 50.- . .

=Le Chef du Départem.ent répond en con1:par·ant. . les lralte.­ments des instituteurs valaisans à ceu-x. des ,autres ,cantons. Mal­gri; cette réadaptation, le Valais restera lan 19,me rang. . M. Thom·as, -se référant à UI1 article de jOllrnal, demand e justice pour les jnstituteu~'s. , ~ , " .

Le débat ,devient confus; on l'losque de ne pas. en l mu. Ml R: de L'avallaz intervient lalors fort heUl'eusement· Il en appel~~. a la conscience des députés et il leur -delll'ande de ne pas ,sacnh~r !es valeurs spÎ'rituelles aux considérations purement econolTu-

Cfues. ")' 1 . Tenant cOlupte des diverses observ,ahons, Il propos.e c~ a )al~,-

.. el' le tr,aiteluent ·de base, respectivenlent oÙ 500 et -150 fI'. Jusqu '~ la 5èIlle année d'ens·eignelnent et de le 1P0rter ~ 5?0 et 500 !r. a partir de la 5èn1e. Le gouvernement et la COlumlSSlOll souscnvel~t à cene proposition, à laqueUe se ra.1lie aussi lVIr F. de ~orrent<>.

Mise aux voix, eHe est arccepté-e par 60 ouicontl'e 42 n{J~. Et la discussion est définitivement dose sur l'ensel11blp ~u ~e­cret qui a donné beaucoup -de fil à retordre à nos ·c1 eput-es.

Et 111aintenant que nos tr,aitenlents ont. été améliorés ~ ' une. 111anière satisfaisante, il nous Teste à ren1erCIer tous ceux qUI onl contribué à' -réparer une injustice dont nous 'avons pâti pendant de longues ,années.

N~us ne saurions n1Îeux le faire qu 'en appodant tout notre cœur et toute notre cons·cience à l'accompliss,ement de notre t5-c·he.

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- 324 -

A Monsielu' le conseiller d'Etat PiUeloud en p-articuHer qui ~ présenté à la Haute Assemblée un décret accordant enfin à finstituteur valaisan le rang qui lui est dû dans la hiérarchie des travailleurs et qui ,a défendu ses subordonnés tout au long d 'es débats avant autant d'énergie que d'intelligence, va la recon-naissance du corps "enseignant tout ·entier. Cl. Bérard.

Les instituteurs pel~cevront donc dorénavant un tr,aHelnent de base de 500 fI'. ,qui, après 5 -aIlS d'enseignem,ent sera porté :l 550 fT. n leur sera en outre versé une allocation de renchérisse­Jnent -de 50 fI'. p-aI' mois. D'autre part, }.e·s ,instituteurs mUl'iés recevront une aUocation mensueUe de ménage de 30 fI'. et 30 fr. par enfant âgé de 'moins de 20 ans. Les prim,es d'âge, qui se mon­~ent Ù 10 fT. par nIois et par an, pOlieront le traitement à 750 fr. all rnaxinîum.

Les indelnnités de ,déplacement ont été fixées '\ nO fl'. par BlOis. Le traitelnent des institutrices subit sur ces chiffres un e réduction de base de 50 fI'.

1

JP ARTIE PEDAGOGIQUE 1 La crIse du francais

~

Depuis quel'gue temps déjù, 111'ais surtout de nos jours, on paT.le de la 'cr ise du français, et ceux qui ont reçu uneCl1'Iture !ittér-aire soignée, qui, par ,conséquent, connaissent la v,aleur ou 1<3. )n opriété ~xlacte des termes et qui appliquent les Tègles <ie ln syntaxe, ne crai,gnent p 'as d',affirmer qu 'en géné1~al on ne sait phl S ni parler ni é'crÏr-e -correctenlent.

On est porté à croire que ,ceUe 'crise provient des nUlUv'a is-es lHéthodesemployée~ dans J'étude de 'cette -langue, du trop peu rIe temps consacr-é à -c-ette branche. ,Ces ,causes peuvent exister jusqu'à un certain degré; nmis nous pensons que la raison prin­clpa'le de ,cette f,aiblesse réside dans notre m·anière de vivre. En effet, nous vivons aujourd'hui à la hâte; nous ne marchons p ns poséUlent, nous 'courons; nous sommes en tout des spOlvtifs, des Illiatcheurs. Nous vivons lau dehors, dish~aits de mille façons , occupés de multiples besognes. Rien ne nous retient ni ne nous nunène à la vie intérieure, -cahne réfléchie' tout an -contI~air.e nous en détoll1ïle. Nous travaillons' nlUS par ,ia seule p-ensée de la concurrence à vaincre, du pain quot:dien à .gagner; l'utilit'arisme !lOUS pousse, nous gouverne. Plongés dans ,le tourbii'lon des .af­faires , pressés de -les conclure 'au plus vite, nous faisons bon rmar-

- :3Z5 -

~'hé des expressions exactes, élégantes, de l'observation rigoureuse . des règles gr~unrn'a'ticales; nous nous .fi.gurons 'qu'on nous com­prendra toujours, et nous ne voudrions pas passer pour des ,pu­risLes l'affinés , des pédants.

Puis a-t-on .Je' temlps de lire -les œuvres des Inaîtres de notre lanu'ue? ' Que lit-on de préférence? Les journaux,_ préparés au .iou~ le jour, g,ans grand S'ouci de la forme 'littéraire, pâture de ceux qui sont pressés de connaître les nouvelles.

Et clans cert'aiues oc:cupations professionnelles qui néces­sHent une rédaction quelconque, on utilis-e fré'que-lument pour ne pas dÜ'e habitueUelnent des dichés, c'est-à-dire des lnodèles tout préparéS par l'usage et qui dispensent d'un travail de comIposi­Hmi réfléchi.

Nous disions tout ù l'heure . que 'la distraction, le souci des affaires quotidiennes, sont des ohstades s-éri'eux pour fournir uu .· travail littél'::lire soigné.

C'est CP qu'ont compris tous ceux qui ont bien écrit, qui ont 1 ~I i. ~ ~ (" (h's œUVTes de valeur.

Un c/rand philosophe de 1 antiquité grecqu-e exigeait de ses di sciples net pendflllt plusieurs années , une attention sHencieuse ;'\ ses leçons.

Des ' 11loines qui ont enrichi notre science d'üillonl'brahles , 'ohunes d'un cont-enu profond, travaillaient :dans la soHtude plei­ne de silence de leurs monastères. Saint Thom-as t3. conî'Posé sa nélèbre Somme devant son ,crucifix. Desc·artes, pOUlr rédiger sa Méthode, a caché longtemps Ile li·eu où il s'était retiré; bon nom­hres -des lueiHeures œUVTes de V: Hugo ont été écrites pendant son exil dans le·s 'solitudes de Guernesey. Si La Fontaine n 'est pas l'auteur d'œuvres de .grande envel'guJ"ie, c'est -qu'i'! manquait de ~édeux , de stabilité au travail. Semblable 'au ·papHlon, il volti ­geai t de fleur en fleur.

Il est évident. que .fimnlense Inajorité des honl1nes ne peut pas s'astreindre oÙ un travaH d'anachorète, à un isolel11'ent ou elnustration quelconque. 'Mais un ch3<cun doit s'efforcer néan­moins de tr-availler dans un cahne relatif, ,en renonçant à des ctistractiol1S, des préoccupations qui ne sont pas indispensables.

Et ce qui est dangereux, c'est Ique' cette fièvre du plaisir, des dis~ tn ktions , cet 'a.ffairisme des adultes gagne 'aussi ]a jeunes·se, qUl n e rêve plus qu'exercices physiques, jeux, courses scolaires, classes en plein air, sOTties -appelées instructives, leçons de choses, musique instrunîentale, et,c., bref, tout ce qui est extérieur, flatte lé S sens et satisfait l'-amour-propr:e ou la gloriole.

De plus, on .s'est imagné que l'écol'e doit tout en~eigner; de 1;\ cette nlultiplicité de n1-atières par:asitaires qui ne laIssent plus le temps de voir à fond îles ~m·atièl'es p rincipa'l es , dont -la langue ] \) a l ernelle.

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- 326-

C'est pourquoi on ,constate dans les exalllens de toute sorte une déficience la'l11entable dans üette branche. On n'est pas ca­pable très souvent d'écrire co,rrectenlent un bil1et de quelques, lignes. Ce qu'on a gagné en surfa'ce, on Ya perdu en profondeur, Et quand }a base ulanque de solidité, l'édifke Tisque fort de ne pouvoir s'achever ou de s'écrouler. Non, ~l'école primaire ne doil pas être encyclopédique, universelle. Le slogan de Montaigne: peu) mais bien ,a ,été vrrai autrefois; il l'est encore aujourd'hui, et il le sera 10ngtenlps encO're. Qui sait si avec tous les prognam-- -Ines et -les uléthodes 1110dernes, il ne viendra pas un jour où il faudra faire ulachine ,en arrièr,e.

Ce que, sous le rapport de la l'angne, nous voudrions re­comnlander inst'amnlent ,au personnel enseignant, c'est d'atta­cher une importance très grande à l'étude du vocabulaire, à la siglüücation aus'Sie~'frcte que possible des '111otS. Il trouvera dans r « Ecole prilnail'e » un grand non}lbre d'exercices pratiques­et intéressants de vocabulaire, dus à la plUI11e aussi intelligente que dévouée de Monsieur Clément Béral~d. Dans les inno!lu­brables 'cOlTections de compositions que nous lavons eu à faire pendant notre longue 'carrière d'ens,eignenlent, nous avons sur­lout rencontré 1.a pauvreté du vocabulaire, L'i111'Propriété de:, termes. Les HlOtS sont les instrul11ènts -du langage; les ignorer ou les n1:al connaître, c'est être dans le ,cas d'un artisan qui voudrait travailler sans outÎ'ls ou lavec des outils défectueux.

La gramnlaire, qite d'habitude on Illet rau pren1Îer rang dau_s l 'étude de la langue, ne vient qu'en second lieu; car comnlent appliquer les règles à des mots qu'on ignore ou dont on a un sens :si défornlé ,que les phrases risquent parfois d 'être Ül­intelligibles et les bons a 'ccords impossibles. N'est-ce pas le cas" par exemple, d'homonylnes de genre diHérent ?

J.

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- 327 --

mes joies d'institutrice lnstitutrice? Oh! non. TTiste 'lnétier: gagner si peu -

ressasser sans cesse les Blêmes matières, p 'asser ses soirées à enrri'ger de,s devoirs et à réparer des Jeçons, se .tuer à 1a tâche pour -récolter l'ingratitude. Oh! non. Tris,te métIer.

Qui op'arle ainsi? Quelqu'un sans doute qui n'est pas d~ la lll::dson où qui n 'y est entré qu'à dell1i. Dans vos leUres, cheres institutrjes, d.ans vos conveT'sations je relève plutôt, et avec quelle joie, des paroles COIDIne celles-ci: « Combien j'ainT~ .là clas­:::je l - Quelle joie de s'oocuper des enfants! - IVUes petItes sont .;1 gentiHe,s ! - Que .le suis heureuse 'au 'l11i'~i~u de Ines g.ral:des fi Iles! » Et celle-ci encore d'une petite 'stagIalTe trop craIntIve: « J, e stage m.'a fait un bien h11~m'ense: il m'a donné, pour la preiJnière fois, l'assul'ance que j'étais dans ma vocation, et l' assu1"ance aussi que j'étais capable de faire quelque chose pour Dieu. Quand j 'ai Téalisé ,cela, j'ai pleuré de bonheur,. »

Enthollsi,asmes de débutantes? Peut-êhe; n'en rions pas, c.e,t élan juvéni,le a bien sa valeur, lVLais enthousi'ame né de la conviction aussi. Quand, après vingt 'ans, après TI'ente ans d'en­seignement, on a gar.dé la ll1êll1e fl 'a'mme, quand on' trouve tou­jOlll'.S autant d e bonheur ù enseigner, n'est-ce pas que la profes­sion est eHe-n1ême source de joie?

.l'aimerais , 'c.hères lectrices, évoquer avec vous ce soir quel-rues-unes de ces joies 1l00nbreuses (le notre vocation. 'C'es1. d'a­

hord la joie C0l1ll11Une ,à tout travaiUeur qui aime son ouv~·age. TréJ.vaHleurs sur bois, sur cuir ou sur nlét'al, n'est-'ce pas touJours une joie de voir se transfonner sous ses doigts ,la u1atière. in­forn1e? Cette joie 'créatTice si elle est pour nous lnoins ,senSIble peut-être crue pOUl' 'le travailleur luanuel, n'est-eUe pas plus pro­fonne aussi? La I11atière qui se tDansforme dans nos 111lains, c'est u.ne [tIue d 'enfant et nous en soupçonnons -la valeur. Une int Bigence qui s'ouvre, une sensibilité qui s',affirme en se disciplinant, Hne volonté qui se forge .pa'l·ce que nlaîtresse at­tentive, nous aturons aidé l'â'me 'à prendre cons'cience d',eHe-'mêlne et ù s'épanouir, n'es t-ce pas Ipour nous une blen gr,ande joie?

Joie aussi la possibilité que nous donne J.a vocation de vivre pleineluent notre vie féminine. M'ariée ou célib.ataire, toute fe'll1'me doit être mère, au moins spirituellement. Dans « Préparation de la Jeune Fille à son Tôle de feu1!Ine», Mogr Dévaud n'hésite pas ft déclarer que toute fenlme qui ne remplit pas ce rôle de donneuse de vie, manque lsa destinée». Avons-nous songé com­bien nous SO'll1'mes privilégiées, nous institutdces, par rapport à tant d ',autres femmes qui, travaillant à lIa ,chaîne dans une usine, OLl tapant S'lU' une machine, ou .arlignant des chiffres, doivent trouver ho'l's de leur profession une satisfaction à ce besoin de le donner inné ,en elJes et qui .J.es sauvera du InailheuT d'une vie

Page 6: L'Ecole primaire, 15 mars 1948

~ 3'28 -

égoïste? Pour nous, il n'est plus J?esoi~ de ·chercher :uUe~rs : yar hotre profession nous trouvons;a qUI. donn~r et par .la Inenu' ne 'quoi nous enl'Ï'chir et nousepanoulT plelnem,ent, SI nons ,le voulons.

Et s-ans soIiÏ'l' de la lllodeste sphère de notTe école, nous réa.­lisons une des plus belles œuvres sociales qui soit. On parle tant aujourd'hui de sens soda1, d'œuvres soc~ales; c-ert'ains ou cer­taines prétendent que la femule s'y rendra utile en s·e lançant dans l'action COlnme i'hOlTIlm·e. Il est, en effet, des œuvres qui réc1arrneront plus largement que p,a'!' ole pas.s·é sa coUaboration~ Mais le plus beau h'.avail socia'l -de la femme, n'est-ce pas d'élever. l'enfant, n'est--ce pas la belle tâche -que nous nous efforç.ons de l'é-aliser dans notre é·cole? C'est cela aVlant tout que ,le pays -at­tend de nous, institutrkes. C'est aussi le poste d 'honneur et ·de confiance que l'Eglise nous assigne. Au service de Dieu et dLl prochain , notre palt est si belle. n nous -est bon d'y songer.

S. A.

Les ';eunes dans lCl l'évolution spil'ituelle. -

ùa plus grande âme du monde L'Inde ·avec ses .peup}es de 400 lni.llions d'âJlnes passe par

une révO'lution :de structure. Sous la 'conduite d'un chef qui vient d'être assas'siné, elle a conquis sa :Jiberté politique. Généralement c'est 'par 'le fer et le s'ang que les libérateurs chassent les maîtres. oppresseurs ou exploiteurs. Gandhi n'avait à 'Sa disposition au ­cune des ,arInes puissantes utilisées en pareil cas: ni discours incendiaires, ni diplomatie astucieuse, ni arInées l~edoutables. Son ext-érieur Illêlue n 'en imposait pas: petite taille, aspect débHe, t'ace nraigre ,avec des 'Oreilles écartées. Son paTler était do.ux populaire, presque hésitant. n n t y a Jà rien de ce dynamisme -qu'afféctent les grands.

Ses ·moy,ens d'actiDn :senililent ridiculenl-ent faihles en face de ,la pUiSSRl)lce dominatri'ce: Pas de violence,seulenlellt la ré­sistance passive laux lois injustes, puis :le jeûne -et la prièr,e.

Gandhi .avait llne confiance absolue en la valeur des choses sp~l"Ïtu~lles .. Souven~ retiré dans la solitude, il écoutait 'la petite VOIX ~üencl'eus-e qUI guid'ait son 'action. Il savait qu'il s'agis.sait de faIre l'éducation du peuple ,et que ce but 'Spirituel ne pouvait êtTe .atteint que pal' des ·moyens du 111êlne genre. Son ex-emJple ft

guidé !J.e pas de nilllions d'hommes et 'continuera d 'être suivi par ses admirateurs. Il a vrai'lnent mérité le titre de « grande âme de l' 1 l}d e ». Sans tCompro-mis et Isans concessions, il a poursui vi la VOle que lui a dictée la conscienoe de sa nlission. Sa Inort, loin

~ 329 ~

d'anéantir son influence, c]-éera autour de s'a pel'sonne un culte lHltional qui -érigera son exelnple en code lllOral.

La fi.glure lUTIlineuse de Gandhi nous suggère la question: IJuelle est la grande âme qui dirige notre peuple et en particulier .Ies jeunes au cours de la révolution sprituelle présente? Corn-me la bouohe parle de l'abond-an,ce du -èœw', on peut SUT­prendre dans oles paroles l'idée directrice d ·e beaucoup de vies en pas'sant jci sous silence ceux ,qui vivent sans penseT : il faut ga­gner de l'argent; .le dois me faire une place au soleil; il faut s,e pousser 'COlume on peut; 'et puis, alnusons-nous le . plus possible ...

Exi,stences sans ânle, -sans idéal, sans force ennoblis,sante. , Reaucoup de jeunes vivent leurs années déCÏ'siv'es sans avoir .opté franchement pOUl' le bien. Hs ont vu Ique, dans la frumHle, ù l'atelier, au bureau, l'intérêt égDïste e,st 'la loi suprême; d'autre part ias ont entendu des leçons sur le dévouement et l',abnégation; cherchant à trouver un arrangement convenable .avec les précep­tes abstraits et 'les prétendues nécessit,és éconmn1ques 'et -sociales, ils s'engagent dans les ,conlpronüs dont lelll's aînés leur .ont tracé la voie.

L'abbé L. Fourneau dit de l'enfant élevé dans Ulle pareille a l'n1.O'sphère: « Il est adapté au compromis. Ce compromis est à ,ia base 1112ême cie sa vie. Il n'y a pas de faute pOUl' lui à penser cl agir cie la sorte et il croit que c'est bien. Ce compromis est pOUl' lui un point de départ. »

Un enfant qui tourne mal nous alanne à juste titre. A plus. fo rte .raison devons-nous nous préoocuper de 1a situation de nOl1l­ln·eux enfants qui glissent insensiblelnent dans ,l'état de tiédeur ~pirHuelle -et :morale et 's'y enlisent dans le terrain n1.ouvant des -eompronus. .

Pourquoi ces jeunes n'ont-ils jalnai:s opté résolument pour le bien? Parce que l"édu·cation f.anùlia:Ie est terne et faussée ,par des accoffilnodelnents nlisérables? Oui, sans doute. Mais aussi, paI~ce que .l'instruction reçue n'a pas réussi à faire 'luire à ces esprits la .}tunière ·céleste dans sa clarté divine et à échauffer ces cœurs au contact du grand alnour incarné.

La personne du Sauveur n'est pas apparue èL ces enfants dons toute sa grandeur aimable et attrayante.

Il faut que nos écoles ,chrétiennes .remettent la jeunesse en l'el,atian av-ec « la plus grande âme clu monde ». Infinilnent su­p érieur à 'Un Gandhi, Jésus nous a précédés pour nous frayer lu voie du salut)· les exenlples du Christ sont à 'la fois divinement subliInes et hUlnainement Ïlnitables. Un jeune maître s'aUa'che à ;.!,l'ouper son enseignelnent religieux et ses sugg.estions religieuses :t ntour .de Jésus enfant, adoles'cent, apôtre, souffrant ou glorieux,

. 'illivant les ·cycles liturgiques. Cette plus grande âme est aussi la vél'ité substantielle qui

l'r laire toute ânle venant en ce monde et infuse dans l'enfant

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. - 330 -

haptisé les dons d'intelligence, de sagesse et de science. Sous l'ac­lion de la grâ'ce, de jeunes esprits ont eu des Întuitiôns qUE' nltl .artifice humain ne pourrait leur suggérer.

Enfin le Christ est la vie des jeunes âmes; il agit du dcduns el opèTe en eHes le vouloir et le faire.

L'em.prise de « tla plus grande ànle » SUl' -les Ü'mes il l'onnel' doit être aussi totale que possible; c'est la ,condition essenti·elle d'une éducation ,chrétienn-e qui tienne et produise des ' fruits ~.hondants au milieu de la révolution spirituelle en cours.

C. G:

Documents scientifiques l'OUI' toutes sortes d'écoles destinées (lUX jeunes de 12 cl 20 ({ns

L 'ignorance et l'erreur solit la cause de beaucoup d 'habitudes nuisibl,es. Notre tà'che -d'éducateurs nous n'let en face de la mis­':i ion d"ens-eigner la vérité· bienfaisante.

H est vrai qu'on entend des personnes enseignantes qui nou s [Lisent: « Vous avez beau montrer la bea uté de telle chose Oll le danger de tehle habitude, ,c'est peine perdue! »

S'il ·en ,est ainsi, pOluquoi ,ces personnes enseignent--elles ? Après ce préliminair-e, voici quelques données scientiüqu es

OH statistiques sur l'usag.e du tabac :-1) Le tabac 'Sous s es différentes formes contient un poison

viotlent, la ni'cotine. Une faible dose d e 'ce POiSOl suffir.a it pour tuer un hmnlne. Les Indiens utilisaient -le jus concentré de tabac pour eln poisonner leur~ flèch es, des serpents ou des insectes. Nous nous s'ervons de la nicotine pour détruire d es paras ites.

2) L a funlée de tabac ,contient tes produits cle décomposition de la ni'cotine : d e l'anhydride carbonique (9-13 1/2) , de 1 oxyd e d e c~H'bone toxique (5-14 % ), de l'.acide sulfhydrique, des acides ac~ ­lique, formique, butyrique et va'lér ian ique, enfin l' acide ,cyanh y ­dri.que très toxique (3 -8 mg par 100 gr de fmné e).

3) La prelnière cigarette produit ,chez 'les jeunes garçons les effets suivants: malaise, battements du cœur, fati gue vomisse­m·ent, diarrhée, v-el' tige.

Ces phénomènes aigus s 'atténuent vite avec l'hahitude mal S les effets chroniques s'accunüllent.

4) Chez 38 g.arç-ons de 9 à 15 ans qui fumai ent des ciga­rettes, un lnédecin a -constaté 'les effets suivants : troubles d-e la circulation et de la digestion, battelnents ,de cœur, propen sion aux boissons fortes, fréquents saignenlents du nez, s0ll1'meil trou ­hlé. L-es voies respiratoir-es sont atteintes. La fOI'ce lllu s-culaire baisse.

- 331 -

5) A :l'univeTsité de Yale aux Et'ats-Unis, le Dr Seave -a ·exalniné pendant 3 -ans 1/2 le développement de milliers d'·étu­(liants et a trouvé le.s résultats suivants en ce qui concerne

î'rl ugmentation CJh ez les

du poids de J.a taBle ,rtu tour de poitrine dt=' l'extensibilité

non-fum-eurs

100 100 100

;J·es Ifum'eurs d'oocasioln

94 91,1 82,6

lES fUl11Jeurs habitue}.s

90,6 80,6 78,8

des poumons 100 72 56,5 , Une vue d'enselnble de 'ces constatations permet d~ conclure

que l 'habitude de fumer a -entamé -chez 'les jeunes d'une façon très nette l,a vitalité corporelle ·et le développement physique.

6) Des observations nOlnbreuses arrivent à la -constatation que 'l'habitude de funler entraîne ,ohez les jeunes de la faiblesse de volonté.

B. Lindsey, juge au tribunal pour jeunes, déclar-e: « Ulne des pires habitudes des jeunes, 'c'est de fumer des cigarettes. Tous l es juges qui ont eu affaire à de jeunes criminels 'l'ont reconnu depuis 10ngteInps; Î'ls savent -que presque chaque ivrogne et vagabond a cOlnmencé à fUlner quand il était encore un garçon. »

D 'après le Dr Kress, spécialiste des ·ma'ladies neTveuses, '96 % des jeunes criminels sont des fUlneuTs.

7) Elbert Hubbard, un homme d'affaires américâin, a re­connu qu'on ne peut pa's cÛ'mpter sur des employés adonnés' à l "h abitude de fumer des 'cigarettes et déconseiHe à ses collègues 1 .lvan cement de pareiHes gens. .

8) On peut diTe en résumé que l'habitude de plus -en plus répandue parm.i les j.eunes de fumer des cigar-eUes constitue un sabotage en règle des efforts éducatifs.

Remarque : L'imitation des habitudes en question de la p.art rie jeunes fïbles et de jeunes peTsonnes est un des signes de déca-dpllce avec la fréquentation des bars et des dancings. C.G.

RadioscQpie scolaire Ce n'-est pas sans appréhension que faborde ce sujet si dé­

li cat et si important. Si je le fais, c'est à Ja fois Ico-mme instituteur d com-m e père de fami.lle et par,ce que je constate que la radios­copie scolaire est en train de peTdre singulière·ment de son pres­lige a uprès de nos populations.

Quelles en sont les causes? Elles sont Inultiples. Je citerai:

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1

1) ce que je me permets d',appeler le zèle intempestif ·d!:" certaines infi'f'lnières-visiteusesqui donnent l'impression de voi r 1111 malade dans chaque . . personne qu'elles rencontrent. · (11 . esl hien vI'ai .que chacun de nous est un malade en puissance~) J'ai eneor,e dans la Inél11.0Ïl'e certaines remarques de médecins, pro­testant d·ans une salle de .radioscopie contre ces ex·cès de zèle ~

2) Le n'lanque de di.scrétion et de tact est aussi tlne ca liS E ·de discrédit.

3) Le n'lanque d'·éducation de la population en matière de prophylaxie, J'ai ·entendu n'loi-'luêlue ·cett·e réflexion: « L'année dernière, mon enfant 'a l'éagi à Moro, j,I doit être raldiosc.opi·é: ~on corps ne se défend plus, Alors, pourquoi donc une TéactiDl1 puisque de toute f.açon il doit être visité? » Et tout de suite ·on <.:.oncl~t 'c:rue l'œuvre ,~le la . radioSlc?'Pie scolaÎI1e n 'est plus qu'une ex;plo~tahon corn'111'er,claie de .}a mIsère humaine, qu'il faut faire examU'ler le plu.s ,grand nOlubre possibl,e -de sujets pour ohtc­nir de l'Etat le max-imum' de subventions, que Mesdemois e.lles les j,nfirmière~-vi,siteuses :r:eçoiv~nt une gratification pour chaqu e l1 -f:l.nt sounus 'a l,a radIOs'copIe, etc" ek. ,Ce sont ,là des racontars qui se colportent facilen'lent.

4) Les Iuédecins ne sont pas d a'ccord entre eux, PO'lll' l'un, le BCG 'ctest dé la « foutaise ». Un autre le recommande vivelnent. . 5) Et le g.rief le plus grave: Les enf.ants son.t radioscopiés, Ils rentpent chez eux et. :. c'est toùt, quel que soit ,leur état. Lu ~'adios'copie n',est pas un trait'eluent, que diable ! Une 1nère lue disait: ~ Mon f!!s avai,~ é~é. recOl~nu à .s~rveiller; soucieuse, j'ai deluande ce qu Il fallaIt f.aIre; n y avaIt-Itl pas lieu de lui faire prendre des fortifiants? On lu'a r·épondu : Comme VOltS voudrez. c'est votr·e afifaire ! » . .

Ne seraU-il pas préférable de prévenir le m.al plLltôt qLle de le .constater ? Je pense laux ·conditions d',existence de trop d e Ja ­JUIlles de 'ch~z nous, à la doulo.ureus:e .in'lpuissance de trop de pa­rents, conSCIents de -leur devoll', dont la situation financière n e perme,t pas d e donner à leurs enfants une nourriture et des. soins ·appropriés.

Et .le reste song,eul' ... Je serais heureux si une personne . 'CDl11pétente, Ul1 médecin

~, ('olair,e pal' exemp1'e, voulait bien, ,et pal' des preuves convaincan­tes, dans l'intérêt de notre popul~tion, n'le donner tort sur toutE' la ligne et plus spécialeIuent sur le ·cinquième point.

Le régent du hameCll.l.

Le rédacteur de l'Ecole primaire ayant eu l'occasion d 'ap­porter sa ,collaboration active pendant de lon~ues années à tlne des plus importantes Ligues antitU'bel'culeuse~ du canton n e peut sous'criT'e pleinen'lent aux re·rna'rques du correspondant.

C. B,

PARTIE ]PRATJIQUE

LANGUE fRANÇAISE

Centre d'intérêt; LES MALHEUREUX

1. RECITATION

Le gâteau de Marcel

« Vite petite Inère, Du gâteau, du gâteau ~ »

Criait Marcel grin1;pant le perron du château. ,( Mon petit roi, qu'en veux-tu faire?

J e t en vois dans -la n'lain encore un grand luorceau. ~ C'est qu'un vieux pauvre es,t à s,a porte, Tout accablé par -la chal,eur;

Qu il a grand'faim, qu'il faut que je lui pO'l'te Du gâteau pour avoir bon 'cœur.

Tu lu'ainleras bien n'lieux après, petite mère, Lorsque j'aurai 'Soulagé la n'lisère.

Tu disais hier; vite .le suis pressé : Si tu savais 'COlUlue i,l a l'air 'lassé 1. .. »

La Inèr,e de Marcel reprit a'yec ·tendr·esse, En 'caressant les ,cheveux fins et doux Du bel enfant n'lonté sui, ses genoux: « Ce vieux pauvre aussi ,111'intér,esse;

Lui donner du gâteaü, luon cher aJ.llour, c'est bien, Mais, pour avoir bon cœur, il f.aut donner du sien, »

l11111e Sophie Hue.

La sœur aînée

Les cieux petites S'ont en deuil; ht la ',plus grande - c'est la

mère A concltüt .l'·autre jusqu'au seuil Qui mène IFI: l 'école primaire.

Puis , ·com:n1Ie o··est un matin froid, Où l'e,au gèle dans la rigole, Et 'C{)l1'llne 11 faut que l'enf,ant soi t En état d',entrer à .l'école,

ELle ins,pe.cte, dans ole ;panier, ILes tartines de ·confiture EMe j,eite un COUIP d 'œi,l ·au {.le'l'llier Devoir ,clucahie.r 'Cl'é,cri ture.

EoC'a l' t ant Ile vieux châ:le noir Dorit l,a 'petitè s"emmitouf.le, L aîné aloTs tir,e un mouchoir, Lui ,prend le nE'Z et !lui dit: « Souf­

[fl.e, »

François Coppée.

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Il VOCABULAIRE

NOMS. - Un pauvre hère, lm gueux, un né(;essiteux ; la puuvr,eté, l'indigence', le dénuement, la détresse, le paupérisme; la mendicité, le vagabondage, des hardes, une baraque, un gale­las, -la pitié, l'entr'aide, la générosité, la com.passion , la bienfai­. ance, la cOlumisération, l'assistance publique.

ADJECTIFS. - Une misère imméritée, injuste, navrante ; une in·digence totale, une profonde détresse; un visage ém.acié, déchaTné, hâve, livide, squelettioque, faméli:que; un pauvre 10que­ieux, nlinable; une masure .délabrée; une pitié éluue, 'compréhen­~ive ... .

VERBES. Implorer, quémander, soIl1c-ïtet, endure,l', su-hir J,a faim, pfttir la faim, essuyer un refus, se lamenter, s'api­toyer, s'émouvoir, intervenir, assisteT, se pencher sur la misère, compatir -à ... , héberger, hospitaliser.

Exercices. - 1. Trouv,er cinq mots que l'on peut employer , pour désigner de pauvres gens.

2. Quelle différence y a--t-il entr,e deluander, t{uémander, ~ lLpp1iel', inlplorer ? Félire une courte phrase avec chacun de c-es l'erbes.

Famille du nlot n1Ï'sère.

III. ORTHOGRAPHE

Préparation: S'en référer au numéro 1.

Les petits mendiants

Pieds nus, le ventre vide, .les trois enfants s'en allaient dès le matin par les sentiers de traverse qui conduisent d'une ferm'e ù J'autre. Us s'arrêtaient à chaque porte.

Quand personne ne les avait entendus arriver ils toussa'ient timidenlent d'abord, puis plus fort , pOUl' avertier l'a TIlénagère.

E. Pérochon.

Le gueux

. 1.1 n'avait .pas de refuge, pas de toit, pas de hutte, pas ,d abn . Il dormait partout, en été, et, l'hiver, il se glissait sous les granges ou dans ,les ét'ables avec une adresse reùnarquable. Tl déguerpissait toujours avant qu'on se fùt aperçu de sa prés,ence. 11 connaissait les trous pour pénétrer dans l-es bâtiments 'et le Blanielllent des béquiUes 'ayant rendu s~es bras d'une vigue~r sur­prenante, il grin1pait à la seule fOl~ce des poignets jusque dans les greniers à fourrage ~ù il ~emeura~t parfois quatre ou cinq jours :j~U1S boug~r, quand Il avaIt recueüh dans la tournée des provi-- JOns suffIsantes. lVhmpccss(l11i'.

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Jean des Brebis

Il pr·atiquait toutes SOTtes de ln étiers', n 'ayant pas -le droit d l'­tre difficile. C',est lui qui gardait les ,chevaux des riches fel'll.l îE'rs ~l la porte des cafés , pendant qu'ils étaient occupés à vendre Jeurs ùcnrées 'autour des tables 'chargées de bocks. D'autre fois, les. lllénagères l'employaient, SUT le marché, à porter des sacs <le pOIll ~ mes de terre . Il 'clirait les fosses à purin, <enterrait les bêtes luortes. faisait toutes sortes de besognes un ,peu vUes qu'on n"aurait pas, osé delllander à d'honnêtes gens, et, quoiqu'il fût bon et servia­ble, tout le monde prenait envers lui un air de familiaTité hour-rue, où entrait beaucoup de mépris. E. 7\!osellu.

Sœur-des-pauvres

Les ôches fernliers qui la orencontraient lui offraient parfois: de lui acheter un bon jupon de grosse futaine. Et alors, elle ré­pondait: « Je sais sous le pOl'che de l'église un pauvre vieux. qui n'a qu'une blouse par 'ce grand froid de décelnbre; achetez-lui une veste de drap et j'aurai ,chaud del11lain à le voir SI bien 'cou-·vert... » E. Zola.

De l'aumône

Vous dites: « J'ai donné -l'aumône je donne sans 'cesse .l e uis assailli dè clenlandes et de quêtes. :

Oui lnais que donnez-vous? Vous donnez de façon qu' il ne vous en ·coùte ni 'lIn plaisir, ni une jouissance de vanité. Et, s'js vous en coùtait un pLaisir ou une jouissance de vanité VOliS

ne pourriez pas donner. Or, faire fanm.ône ainsi , ce n'est pas ionner. Donner, c'est puiser, pour ses frères, dans le vif de so n

bien, c 'est s'arracher ce qui vous tient au cœur, c'est se priver. Vous ne voulez pas vO'US priver en donnant. Je vous supplie de tuer l'avarice dans votre cœur , afin d

commencer à aÏlner vos frères s'elon le 'comm'andenlent d·e J és us .. Alors la face du nlonde 'changera. Colette Yvel'.

Un vagabond

C'était un honllme de 'moyenne taille, trapu et robuste, dans -la fOl'ce de ' l'âge. Il pouvait avoir quarante-six ou quarante-huit ans. Une casquette à visière de cuir rabattue cachait en partie son visage brûlé par le soleH et .Je hâle et ruiss-elant de sueur. Sa chemis'e, de grosse toile jaune, rattad1ée au col par une petite' anc.re d'arg~nt, laiss'ait voir 'sa 'poitrine velue ; i,l avait une cravate' tordue en corde un pantalon de coutil -bleu usé et r âpé, blanc :\ un genou, troué à l'autre, une vieiUe blouse grise en haillons, rapiécée à l 'un des coudes d un nlorceau de drap vert cousu avec' de la ficelle. Victor Hugo,

Exercices d'application': S'en référer au numéro 1.

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IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

1.) COlllposez des phrases avec les mots du vocabulair"'. 2) Conjuguez les verbes du vocabulaire. 3) En un paragraphe, décrire le costume <fun vagabond. 4) Rédaction: Soyons charitables.

. ",·ujets proposés. - 1.. Faites lB portrait d 'un ,mendiant que '\ nus connaissez !bien.

2. Vous voyez passer une religieuse dans la J'ue. Elle va, le ]Jalliel' au hras, dans les famines pauvr,es. Faites son portrait. ExpriInez vos sentinlents.

3. Parmi les actions charitables dont vous avez été témoin 'Hl que vous avez entel1'du raconter, citez celle qui vous a !e ph"s frappé et dites pourquoi..

- Un campement de bohém.iens oÙ ·1 entrée du village. Décri­,cz-le (oc,cupations, gestes, attitudes). Que disent les habitants {'lu village? Quelles ünpressions éprouvez-vous et quellBs réflex­ions faites-vous ?

Sujet traité. - Depuis dünanchB soir, des bohénlÏens ca'ln· prl1t à l'entrée du village. Ils y ont installé leur Toulotte : une voi­lure ù la longue car·casse recouverte d'un vilain badigeon jaune. aux. roues grinçantes, aux petits volets recouverts de poussièrè, TJn es·cabeau vermoulu, aux marches branlantes, conduit jus .. qu'à l'entrée de l'unique pièce de la lnaison roulante. Une grosse Jemnle ,en jupon, épluche des pOlumes de terre; l'hom,me, les che­veux noirs et frisés, est assis, -les jambes croisées , et tresse deo;; panier.s d'osier. Des enfants sales et nlal peignés se roulent dan , la poussière ou se battent en trépignant et en criant.

On a détaché le cheval, une 'lnaigre haridelle qui cherche péniblen1ent sa vie dans .J'herbe rare du fossé. Un chien roux, au poil embroussaillé, tire sa chaîne ou cherche ses puces. Des serin !:. dans une cage chantent à plein gosier. Deux poules picorent çà ct là dans les jambes du cheval. Les habitants du village voient d 'un assez. mauvais œil 'ces n1endiants déguisés. Ils tren1blent pour 1elu·. poulailler ou pour leur >Clapier. Personnellement, je n'éprou-ve pas d 'animosité contre ces nOlnades . . Leur vie errante convien­drait assez Ù 1110n humeur sauvage et 'à mon atIll'Üur de la liberté , _ Inais, à la réflexion, .le me Tends con1pte qu'elle ne serait pas sans offrir de sérieux inconvénients: CelL" d 'une vie précaire s-ans jons faites-vous? ' que du luauvais temps.

Soutenez votre journal en lui procurant des annonces. Soutenez vos a,nnonceurs en vous servant chez eux!

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FICHE . DE VOCABULAIRE No 133

LXV. Les malheureux

57?) Les mots dans le texte. C'était JUn étrange gueux, plus miné, plus ravagé, plus décharné, plus :alnaigri que ne l,e sont à l'ordinaire les gueux des campagnes, Jesquels trouvent mieux ·(rue ceux des vmes le couvert e~ le gîte quotidiens .

On ne pouvait p'as lui nlarqueT d'âge, tant la couleur de sa peau tannée ,et de ses ,cheveux elliliroussaiUés était brûlée COlnn1 p-aT l 'adion du feu. Les traits eux-Inêmes 'avaient disparu, décOln-1 osés par une éruption de toute l,a ,chair qui obstruait l,es yeux, les narines, l'oJU.veTture des JèvTes. Cette infirmité était I,e résult'at (l'un ,accident occasionné paT un 111a'lheureux coup de mine qui l'avait laissé durant plusieurs jours 'enh'e la vie et la mort. Maintenant il al1ait de porte en porte, solHcitant pour toute au­mône un n10rceau de ' pain que les gens dénués de pitié et de (~harité lui refusaient parfois. Il était vêtu de haillons troués, . grossièr.ement rapiéc-és, qui ne le préservaient que médiocreluent

·des nlOrSU(es de la bise. Les autorités avaient voulu le placer ù t asile des viei,uards, n1ais il avait tenu à gRl.'der s'a liberté, quitte n vivre avec sa ·misère. Adapté.

EXERCI'CE D'ELOCUTION

577) Quels sentÎlnents t 'inspire }oa lectw'e de ce texte? Qru'est­·c.e qui avairt oocasionné ,les lnalheurs de 'ce pauvre honune? Etait-il digne de pitié? Que pe'l1ses-tu du métier de lnineur? Quelles expressions emploie-t-on pOUl' bien maTquer l~ misère (le cet homme 2 Pourquoi ne pouvait-on pas lui donneT d'âge? Que dit-on de ses habits? Comment se procw'ait-il ·1a nourri­i ure? Que faut-il penser ode 1'.aUitude de bien des gens à son

· ~gard? Qu'est-,ce qu 'un 'asile de vieil.lards? Sais-tu où il y a des asiles de vieillards ,en Valais? 'Pourquoi ce malheureux n'a-vait-il pas voulu être hospitalisé? Quels sont nos devoirs vis-à-

. vis des lnalheure~x? Pal' quelles pai'oles Notre Seigneur J.ésus-. Christ nous a-t-il reco'l1l'lnandé la cha'rité env'eTS Ile prochain? Les enfants se n10quent parfois des n1alheureux; que faut-il pen­-,, ('r de leUT conduite? Qtuelle réHexion t'inspire la dernière phrase dll texte? Lor'sque l'on fait l,a ,charité, -la main dToite doit igno ~ rel' ce que la gsuche a donné ; que veut-on dire par là ?

Justifie l's final du mot quotidien à la preluière phrase du lexte . Cite ,la règle de même. Ce mot s'accorrdB-t-il dans. cette phrase: Nlême les savants peuvent se tromper.

Page 11: L'Ecole primaire, 15 mars 1948

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FICHE DE VOCAB~LAIRE ,No t:J~

Les malheureux (suite)

579) Remplace les points par les lllots sui vants: ma,lheureux quête lnendiants . Hll111Ône

hôpitaux adversité infirrne charité cOlupassion sinistrés hospices aecident couvert . ,consolation peine hontenx aveug,le cnl-de-jatte ' pi-tié gîte

N,e renvoyons par l,es gui vi ennent frappe r Ù lIotre porte; faisons-,Jeur l' .. . et si nous ne pouvons rien 'leur donn er, Hyons pour eux d~s pa'l'oles de '" et de ... Ayez .. , d ' !lll pa'lIvre ... On fait un,e .. . ,pour les ll1allheureux '" Grâce a la ". publique, on pàurr,a leur donner à tous 'le ... e t le ". L es pauvr es ", SOl1l'

~ouvent plus ù plaindre que les '" qui vont de porte en p orte soUiciter un lllo,rceau de pain . Mon anü est devenu ... d<: plli s l' ." qui lui a broyé Iles deux janlbes. Ce .. . de ' .. a perdu le,s deux jêlJlllbes à ,la guerre; il fait vraim,ent ". à voir. Les '" et les .. . soignent les lnalades, les infinlles, 'les aveugles, les para1y ­tiques , les 1I1anchots , ,dont l'état inspire ·la pitié . [ ohe voi sin a été durenlent frappé par )' ". ; il vient de p erdre ses ci eux fil s à la f,leur de l'âge.

580) Noms . Emploie loes noms suivants dan s des pl11'as s dont ln varieras la forme : un malheureux, un pau vre, Ull m endiant un infinne, un l111alade, ~n eshopié, un pal'a l)tique. La souF­france , la d ouleur, la llla ladie, la p aral ysie, la f aim , la .'oiL Je f roid, l aUlllône, la charité l'égoïs111e, ' lLl1 fo yer les fri sson s les h a illons, la lnisère, un e vente de c.harité.

581) Adjectil~. Enlploie 'les adject if s suivanh avec Je,s no,ms con venables: nl alheurenx, pau vres, tra'n si , fri~so11n ant, trem ­hl an t, m ala de cl~aintjf , affa m é, sOll ff reteux , rapi écés, r aCCOlll­HlOdés, troués; dll'r , égoïste, dédaign eux .

582) Verb e~. Donne un compléll1ent aux ve{'bes s lLi van ts : qEêtel', mend ier, demander , souffr ir, Irembl er , fri ssonner, gre­lotter , claquer , pleure,r.

583) Sen s fi guré : Qu 'enten d-on pa·!' : ù la f leur de l'flge ? 584) Synonylnes . Donne des synonym es au x nom s sui­

vants : largesse, legs, générosité .

585) H omony111es. E nloploie les hOl1lOnym es suivants dans des phrases : chair, cher, ,chaire; don dont, d onc.

586) Ex pressions à connaître. , Il est sans feu ni li eu ; il est su r la paiUe; il bat le pa vé ; 11 ,est san s sou ni maille ' il In angE de la vach e enragée; je leur ai don n é le couvert et le gîte.

587) Sentence. La façon de donner vaut souvent mieux q ue ce que l'on donne.

- 3'39 -

FICHE' DE VOCABULAIRE No 135

LXVI. Les défauts

588) Les 1110ts dans le texte. Nous avons tous des défauts, E:t il est de notre devoir de nous en ,corriger. Nous devons nous efforcer .de le faire quand nous somlnes jeunes,caT lorsqu'un pli est pris, il eSlt fOTt difficile de l'effacer. Rappelons-nous d 'taH­Ie.1.HS qu 'on ne tedresse pas un arbre .lorsqu'il est vi,eux. Donc, si nou-s sommes menteurs, boudeurs, entêtés, paTesselu, gour­fl1ands , vaniteux ou jaloux, attaquons-nous au défaut dominant, pcnsons-y tous les jours, et p-renons les moyens voulus porur commencer à l'extirper dès aujourd'hui; sinon nous risquons de devenir vi'ci€ux ou peTvers et nous n'entendrons plus la vo ix de -la 'conscience, qui nous indiqu€ le bien et le mat N'ou­blions pas q rue l'oisiveté -est .la Imère de tous les vices; soyons donc constan1ment occupés. Efforçons-nous aussi d'être sobTes, UliT l 'ivlrogne-rie aIllène ,la désagrégation des foyers, €t -elle con­duit fl'éql.lell1111ent .en prison ,celui qui s 'y adonne, et ft. l'asile ou à l'hôpital la fem:me et ,les enfants'.

En dasse, il est des é lèves ,qui se lnontrent bavards, dish'aits , indisciplinés ou querelleurs ; Hs sont grossiers vis-à-vis du 111aHre t se 'chioanen't incessamment avec leurs condisciples. Evitons

leur conlpagnie, IcaT nous pourrions prendre leurs défauts ; rappelons-nous, en effet, le ,pToverbe: Dis-moi qui tu fréquen ­tes et je te d.irai qui tu -es .

EXE)HC,!,CE D'ELOCUTION

589) Recherche ton défaut dominant et efforce-toi de t'en corriger. Pourquoi faut-il le f,aire quand on est jeune? Quel,le dif­fGrence y a-t-.il .entre un vice et un défaut? Quelle est la voix LJ ui nous rappelle notr-e devoir? et qui nous dit 'ce, qui est bien

. f t ce qui est luaI? Que dit-on de l'oisivleté? Cite un proyeTbe qlli nous Inet en gaTde contre les nllauvaises ,compagnies. Quel f' , t I:e défaut opposé à lIa chaJ:ité ? Quel est -le 'contrai.re de travail­icul'? de poli? de Imenteur? Quels 'sont les 7 péchés ,capitaux? Quel est -l,e péché lnignon des petites fiHes? Cite tous les dé­r.auts que tu 'connais. Quel est le défaut oppos·é à la sobriété? Pourquoi l 'ivrognerie conduit-elle .souvent en prison ceJui qui s \ ' adonne ? et comment :;l.lnène .. t-elle -à -l'as ile la femme et les erlfants ?

E ssaye de Techer·cher toutes les suites q u 'entraîne l'ivrogne­ne. Connais-tu une sodété qui s'efforce de lutter contre -ce vice?

Pourquoi faut-i'l é viter les lnauvaises c0111pagnies ? Cite 3 adv-m'bes ternl inés par amUl,ent et 3 terminés par

,ClTunent et tire une :règle.

Page 12: L'Ecole primaire, 15 mars 1948

- 340 - '

FICHE DE VOCABULAIRE

Les défauts ~suite)

MW) Relll'p]'ace ,les points par les IllOts suivants: répandu boude habiller impoli mens hypocri te flatte conduite gOllnnand exemple

-caqueter mensonge indisciplinés oisiveté

défaut désobéi vices paresseux

No 136

Voyez cette ,petite fille, elle .... dès qu 'on lui fait une oh­servation; quel vilain .. . L' .. , est la mère de tous les ". Ah ! cfuel petit .. , tu as treln:pé ton doigt dans le pot de n'li el ; ne ." pas. .le 'lis ta Imauvaise .. , dans tes yeux. Louis a ". à son maître: ' il lui a '" grossièrement; c'est un enfant 'bien ". !Les élèves '" et .. ' n 'apprennent rien et ils donnent le lnauvais ... 8. leurs ca­maTaodes . M~éfiez-vou::; de cet homme: c'est un ' .. et 1111 .. , qui vous fera toutes les bonnes grfuoes pour mieux vous tromper eli­

suite. Le ... , dit-on, est le défaut des âmes -lâches . Pourquoi ... ". pendant ,la dasse; vous dérangez vos compagnes el VOLIS

1 roublez la leçon. 591) Noms. Emploie :les nOlUS suivants COlnme sujets.' l'oisiveté, ,la négligence, la paresse, l'orgueil, l'ava­

rice le peureux, l',entêté, le curi·eux; COIl1p. dil'. : le luenteur, le boudeur, les luédisants , les capri­

c. i·eux, les poltrons, :les ,baval'1ds ; attributs .' lâ'che, gounuand, poltron, vaniteux.; comp. ind. ou circ . . ' flatteur g,ros-sièreté, i'lupert\l1<' llce, d é~o­

h éissance, inattention, vanité. 592) Adiectifs. Forn1.e des phrases avec les adjectifs suivall ts:

{ l n enfant impatient, désobéissant, douiLlet, ' grossier, impoli. lnalhonnête; un reg,ard faux, n1.alin, 'l11alicieux, dédaigneux, fuyant, hypocrite, insolent; un air altier, hautain, pré tenti eux , pédant, l1Ïrais, sournois.

593) Verbe~. Forn1.e des phrases avec les verbes suivants: 111. en tÎlr , tro·mper, f-latter, brutaliser, bouder, bavaI~der, désobéi r, se vanter se lnoquer insulter, Inépris·er, médire, dédaigner, se quereller, se fâ,cher, s'enor.gueillir, s'enl,po:vter, s'entêter, jaser, jacasser, caqueter, babiller, flâner, calOlnnier, trépigner, terro­riser.

594) Contraires. Donne le con'traire des 111.0tS suivants: SOli r­Dois, impertinent, orgueilleux, entêté, hautain, indolent, négli­gent, dissi:pé.

595) Synonymes. Donne ,les synonylues de : poltron fainé­ant, ilupertinence, jaseT.

596) Expressions cl connaître et sens figul'é. Etre gla,cé d'é- · pouvante, figé de ,terreur, semer l'effroi. Il a les dents 'longues: 1'0au n'l'en vient à la bouche; i.l le dévore des yeux.

FICHE DE VOCABULAIRE No 137

LXVII. Les qualités

597) Les mots dans le texte. Nous devons tous nous efforcer <l'acquérir -les qualités morales .qui nous T·endent agréables à Dieu c t aux hO-111.1nes . On aime .]~enCOlÜrer chez le petit enfant ]a can­eleur, -l'ingénuité, -l'insouciance, .la naïveté mênle. Plus taI'd, lors­~lue la virilité se développe, le jeune homu1e doit -cultiver en lui ·le courage, la force, la bravoure, la prudence qui lui pennettront d'affronter les difficultés qui ne von't pas TIlallqueT de surgir SUl­.sa roilte. En -classe, les bons é,lèves sont trav,aiUeurs, studieux, dociles, applitqués, disciplinés, sounlis; de 1a sorte, ils gagnent la confiance et l'affection du JUlaîtr.e et l'estime de leurs oondis­ciples.

Ce qui nous plaît chez nos amis, ·c'est la serviabilité, l'aIua­lJilité, la fidélité, la constance, la franchise, l'honnêteté. Nous de­vons télnoigner à nos parents l'affection, la sOluuission, la re­connaissance, un attachmuent sincère et une obéissance de tous les instants. Les ouvl'Ïoers et les artisans à qui une tâche -est -con­fiée .J'exercent consciencieuseluent en s'efforçant de s-atisfair·e leur clientèle ou leurs patrons.

Les -s·aints et les héros pratiquent l'esprH de sacrifice, 'le re­noncement, l'abnégation, l'humiHté et un dévouement total qui les fait s'oublier eux-Iuêm,es pour ne penser qu'aux aub~es.

C'est par des efforts de tous les jours et de tous les instants que nous arriverons à nous ,perfeotionner sans 'cesse, et à pos­~l~der les qualités ·et ,les vertus qui nous feront apprécier de nos seu1.blables.

EXERCI·CE D'ELOCUTION

598) Pourquoi devons-nous acquérir des qualitês? Quelles. sont :les qualités que .ron aiIne rencontrer chez un petit enf.ant ? Quand dit-on d 'un jeune hOlUn'1e qu'i.l est ViTil ? COlument la for­ce, le courage et la bravoure permettent-elles au jeune hon1.me d affronter les difficultés ,qu'il rencontre sur sa route? Remplace l'expression « sur sa Toute». Quelles quaEtés .le maître aime-t-il trouver chez lSes élèves? Fais Ile portrait moral de ton ami en n e citant que ses quaHtés . Conlm·ent peux-tu tén1.oigner ton aff.ec­tion à tes parents? Et conunent doit-être ton obéissance? Qu'en­tend-on par la conscience prof.essionnelle d'un artisan? Quelles qualités pratiquent les saints et les héros? Que dois-tu faire pOUl' te perfectionnel' ?

Quel est ,le contraire de plus tard? COn1.IUent l'écris-tu? Hecherche tous -les cOI1).pléluents directs et tous les attributs.

du premier parag:raphe.

Page 13: L'Ecole primaire, 15 mars 1948

- 342-

FICHE DE VOCABULAIRE No 138

Les qualités (suite)

59V) Remplace les points par les 'mots suivants :

,caurageux héros vertus innoncence dévoué humilité affection francs acquérir sacrifice obéis assiste aime aumône renoncelnent charitable

En se jetant sur le ,chien enragé dans le but de protéger ses e:":l.lnarades, JupiHe s 'est montré .. ' et ... Mes ,enfànts, soyez ... , c'est vilain de ·travestir sa pensée. Gardez -1' ... -du jeune âge; et tâchez d' .. . les ... qui v;üus ouvriront ,plus tard -les POl'tes du deI. Arnold de \tVink'elried a fait le .'. de S'a vie pour sauver sa patrie; c'est notr·e ... nationaJ. Préférez l' ... et .Je ", de Nicolas de Flue à l' ... démesurée de Hans \tValdmann. Lorsque vous rencontrez des mal­heureux ' sur volpe chelnin, soyez ... , faites-leur l' ". selon vos ·lnoy,ens .... ton père et ta n1ère ... -leur sans murmurer et ... -les dans leurs vieux jours. Cette Inère ,adlnirable s'est ", pour ses enfants; Inal:heureusementceux-d ne lui prodiguent pas l', .. Cfu 'elle serait en ,droit d'attendre d'eux: 'ce sont des ingrats.

600) Noms . Emploie Jes nom's suivants cmun1e sujets: la bonté, ,la charité ·chrétienne, .J'amour, le dévoue­

Inent; .. compl. direct " le cour.age, l 'aml1ône, l'affection, l'héroïsme,

l'esti,m,e, 1a rëconnaissaIl!ce; attributs: 1a bonté, la veliu, les qualités; compi, ind. et circ. : nos frères; hUlniEté ;

601) Adjectifs. Emploie les qualificatifs suivants . . avec -les noms qui leur 'conviennent: ·chrétienne, filiale, paterneHe, frater­nelle, n1aternelle, divine, serviable, doux, patient, hUlnble, franc, arrangeant, sincère, ' cour,ageux, jovia'l, 'généreux, charitable, dé­voué. affectueux.

(302) 1'erbes. Donne un slijet et des complèn1ents à chacun des verbes suivants : aimer, assister, affectionner, aider, chérir, secourir, soigner, donner, procurer. se -dévouer, 'Se sacrifier, paliager, entourer.

603) Synonymes. Donne les synonylues des mots suivants : généreux, brave, télnél~aÎl~é; faire la charité.

604) Homonym es. Donne des hOlnynymes ·à ces mots et fais­les entrer dans une phrase: franc, crâne.

605) Conjugaison. Conjugue .Je verbe sacrifier au pr-ésent, à l 'imparfait et au futur de -l'jndicatif; le verbe 'a,cquéri r au présen.t de l'indicatif au futur sin1p'le et au ppésent du subjonctif.

- 343-

FICHES DE DEVELOPPEMENT

ipar L. D.

1. En a l'chitecture, quels 'styLes connaissez-vous? Quelles sonl I(>s parti'cularités de ces divers styles?

2. Que ls sont les IllonUlnents historiques que vous connais­~ez en Valais? Quel est le style de l'églis·e de St-Pierre des Clages, de . la cathédrale de V.alère ?

Pour oueUes raisons le Canton et la Confédération protè­gent-ils les "monuments historiques?

3. POUI'quoi les pouvoirs publics ' sont-ils intervenus con tre l' enlaid:sselnent des sites? En particulier ·quelles déf~nses sonl faites?

Pourquoi est-il interdit de construire des bâtimen ts sans au tori sation ?

4. Qu'est-ce qu' un donjon, une tour, un manoir, un pont­kvis, un ,corps de garde?

Qu'est-ce qu 'un page, un ·écuyer, ·un ,chevalier, un serf?

5 . Avant la construction des ,chen1ins de fer, COnll111el1t le· courrier nous parvenait-il ?'

Qu'était-ce qu 'une diHgence ? un post·e de l'·elais ? un m essa ­ger? une estafette? un péage?

6. Quelles sont les .plantes médicinales que vous connaissez? Leur nlode de conservation? Indiquez leurs propriétés? Qu'est-ce que: une infusion, une décoction, une con1presse, lin r.ataplasme, une macération, une inhalation, une ventouse, un sinapisme?

7. Nom m ez les plantes diurétiques? fortifiantes ou toniques? laxatives? sudorifiques ? adouCÎ'ssantes?

8. Quels m oyens préconisez-vous pour enlever les taches de sueur, de fruit , d encre, de gra isse, pour enlever l'odeur du lnoisi?

9. Que feriez-vous, si vous étiez Inordu par une vipère?

10. Quels sont les principaux abonnelnents des CFF. qUE' vnu .~ conn aissez? Quels sont les avantages et les paIiicula rités de· c.hacun d'eux?

Que savez-vou s des abonnements d'ouvriers? cl'appren-I

1 is ? d'écoliers? Parl ez des b iHets c'irculail'e-; ? de-; billets collectifs?

11 . GOminent le téléphone est-il organisé dans notre pays? Comment VOllS y prenez-vous pour appeler quelqu'un an télé-, phone ?

Taxes sui vnn t la distance et la dnrée de la conversation?

Page 14: L'Ecole primaire, 15 mars 1948

- 344-

12. Etablissez un tableau des différents envois par po~te '? Lettres, ,cartes, ünprimés, reoonl1nandés, eX'press, ·colis, rembour­sements.

Dites ~e que vous savez de la ,poste aérienne. 13. Qluelles sont les principales règles d'" la eir.culatioJl POlll" !

les piétons? CO'll1:Illent doit être équipée une bircyclette ? C01llilTI.ent un cycliste doit-i,l circuler? 14. Avant de paIiir en coune, quels sont l~s préparatifs ù

f~ire? nourriture et habillement? Pourquoi fant-il toujours indiquel: ·aux parents où :'on se rend ~péeialement, si l'on se rend en haute montagne? .

15. Que savez-vous sur l'insigne spOltif? Que:lles sont Iles ,conditions l~equises en vue de son obtention </

Pourquoi suivI'e assidùll1ent les 'cours d'instruction militaire pré­p~ratoire ?

16. Indiquez les abréviations nl'ilitai~es les ,plus courantes? Parlez de la franchise de port aux militaires en 'sérvice ?

17. Comment se eOlnporter dans un train, si la voiture est complète et si des daiIues ou des personnes âgées entrent ?

Règles de politesse à observer en 'Société, si l'on est invité }\ dîner? 'conlment présent,er un cadeau dans ce cas?

18. PaIil'ez des soins à donner aux dents? Cominent traiter des brûlures? des blessures? Que faire en 'cas de saignement prolongé du nez?

19. Que doit contenir une phannacie de ·m·éna.ge ? Précautions à prendre avant l'usage de médic~.'ments? s'ils

sont anciens ?

20. Que penser de cette expression « toute leUre Inérite une J'é.ponse » ?

Que penser des .personnes .qui écrivent des -lettres anonymes? Que veut dire 'cette expression: le style, c'est l'homme?

Ecole ' ormaie des los jlulrices

COURS PRÉPA AlaiRE Examen d'admission

le 29 mars à 14 heures

- 34r -

21. Votre père vous charge de faire une insertion clans un journal « foin à vendre », « funüer ' à acheter ».

Faites le nécessaire. Qu'est-ce qu'une agence de pub1itcité ? Que signifie qu 'un journal est affeTll1.é à telle agence?

22. La cuisine de votre logenl:ent nécessite une réparation consistant en hlanchi~sage des nlurs et vernissage des portes et fenêtres.

Eva'luez les 'sunfaces et le coùt ?

23. Vous avez entendu l'objection suivante: « Je ne crois qu'à ·ce ·que je vois ,et je 'conlprends ».

Répondez à cette objection.

FICHES POUR DEGRE INFERIEUR

LEcCTUHE SI,LENCIEUSE -

La merveilleuse histoire du curé d'Ars

Il était une fois en France, dans la p.rovince de Lyon, un petit paysan ,chrétien ,qui dès son p,lus jeune âge, ainl'a la solitude et le Bon Dieu. -.

COIInme ,ces MessieUJrs de Paris qui avaient f~üt la Révolution , fll1'pêchaient l,es gens de prier, il allait avec ses parents entendre la lllesse .au fond d'une gr,ang,e.

Les prêtres se ·cachaient et quand on Iles prenait, on leur cou­pait la tête propfiemenl.

C"est ,pourquoi J ean-Marie Vianney fit 'le rêve de clevenÎl­prêtre.

Mais s'il avait la prièr,e, il n av,ait pa's la science. Il gardait les I110utons, il laboluait les ·chanlps . Il entra tard au sénlinaire et "choua à tous ses ·examens. On le :prit quand 'Blême.

H fut nomIné Ù ATS et y resta jusqu'à s.a mort.

H. Ghéon.

Crois-tu 'qu'il y 'ait encore maintenant des prêtres que l 'on mette à 1110rt? Sais-tu dans quels pays?

Comment s'appellent-ils? Quel cara-ctère avait Jean-Marie? Que penses-tu des parents de Jean-M,arie ? Dis auh'enlent: « Il échoua à tous .ses examens » .

Sa~s-tu ,ce que c'est ·qu'un séminaire? Essaie de raconter ceUe histoire. M. T.

Page 15: L'Ecole primaire, 15 mars 1948

- 346 -

iLE'CTUHE SILENCIEUSE

La merveilleuse histoire du t'uré d'Ars (s'uite)

Il fut nO:Hllné à Ars et y resta jus'qu'à sa mort. Le dernier curé de France dans .Je deTnieT ha'lueau .de France. Il le fut si .con'lplèten'lent !lue le del~nier hameau de France

eut le prelnier ,curé de France et que la Fl'ance tout entière fit le \'oyag·e pour le voir.

Or, il guérissait tous ·ceux qui venaient jusqu'à 'lui et s'il n'était pas n'lort, il aurait converti tout~ la France.

Il guérissait ·1es âlTIteS et les corps; il 'lisait dans les cœUTS COlnn'le dans ,un livre. Et la Sainte Vierge lui rendait visite, et ,le délnon le tirait paT les pieds, mais ne parvenait pas à l'eu1pêcher d'être un saint hÜ'lnme. H. Ghéon.

Pense à ce que tu sais de Jésus ... Nomme un grand ou plusieurs grands lnalades que ' Jésus a

guéris. Une grande pécheresse dont Jésus a guéri l'âme? Quelqu'un à qui Jésus .a lu dans le cœur? Le démon n'a-t-.il pas égalem·ent tenté Jésus? où? ne qui , Je saint ·curé d'Al'S tenait-il ~e pouvoir de fain~ des

l 1 iraoles ? M. Y.

ILEICTURE SILENCIEUSE

Vol de nuit

La nuit Inontait, pareille 'à une fumée sombre, et déjà con'l­blait les vallées. On ne distinguait plus ,celles-ci des plaines. Déjà pourtant s'éclairaient les vinages, et lIeurs consteUations se l'épon­daient. Et lui aussi, du doigt, faisait digner ses feux de .position, répondait ·aux villages. 'La terr,e était tendue d'appels lununeux, chaqu'p lnaison allUluant son étoile, face à .J'immense nuit, ainsi qu'on tourne un phare vers la mer. Tout ce qui couvrait une vie humaine déjà scintillait. Fabien adnliTait que ,l'entrée dans la nu:t ~ e fît cette fois , COHuue une entrée en rade, lente et belle.

A. de S. ExupéI·y.

Quand tu lis attentiven'lent ce texte, où peux-tu te .croire ? .-\. quel mOlnent ?

Pourquoi ne distingue-t-on pius les v,allées des plaines? Nom.­me une vallée: la tienne? Une plaine: où tu descends?

Une 'constellation, c'est un groupe d'étoiles, essaie de -com­prendr,e pourquoi on peut' dire ·que les villages deviennent le soir des constel,lations ?

Le ,pilote ne vole-t-il pas entre deux ... ?

- 347-

Sais- u à quoi servent les feux de position d\m avion , où ils se trouvent?

« Un appel lu~mineux » Tu dis? Av·ec quo~ peut-on les faire? Comment s'aupeHe :le pilote? .

A quoi -cette entrée dans la nuit, le fait-il penser? Imite 'cette dernière phrase en parlant de toi: J'admirais .. ..

que la neige tonl'bée dans la nuit, que l'étoile de Noël.. que Jésus ... . que la patience de ll'lanlan ? ? ? M. Y.

LE-CTUHE SILENCIEUSE

Vol de nuit (suite)

Le pilote enfouit sa tête dans la carlingue. Le raditlln des ai­guilles ,c01nnlençait ù luire. L'un après l'autre le pilote vérifia des 'chiffpes et fut content. Il se découvrait soliden'lent assis dans ce ciel. Il effleura du doigt un longeron d'acier, et sentit dans le métal ruisseler la vie : le métal ne vibrait pas, n'lais vivait. Les cinq cents ·chevaux du ·moteur faisaient naître dans la matière un courant très ' doux, qui chang.eait sa glace en ,chaiT de velours. -

ILe :pi'lote commença ,cette profonde méditation du vol , où l 'on savoure une espérance inexplicable.

A. de S. RtupéI'U . .

Dis à ta ill1anière la première phrase ... Les ·cadrans de bord d'un avion 'sont ... ils n'indiquent pas

seulement l'heure cornille ,ceux des ... , ,mais permettent au pilot ;~

·de savoir à ·quelle altitude, c'est-à-dire à queUe hauteur il yole, Ù

quelle vitesse H navigue, etc. , cha-cun a un nom. POlu'quoi le pilote, après avoir vérifié ses chiffres, a-t-il été­

<.'Ol1t<ent ? Les· aviateurs appellent le gouvernail de l'avion « le m.anche à

halai)}. Un longeron est une pièce en forn'le de manche. Qui est-ce ·qui faisait vivre le n'létal? Qu'as-tu en toi qui y

fait :penser? A quoi le pilote peut-il bien pense'!'? A sa pla.ce. qu'espérel ais-tu? . 1\t1. Y.

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Page 16: L'Ecole primaire, 15 mars 1948

- 348 -

Les trois temps du verbe

A'ctions Actions Actions déjà faites faites luaintenant à faire après

Fais 'oe tableau dans ton 'cahier et .place chaque ACTION du texte suivant dans la ,colonne qui lui convient.

Le maçon travaille

L'ouvrier a préparé le lllortier. Il a disposé le sable et Ja <.:haux. Il ,a versé l'eau et lentenlent ,avec sa peNe, jl a mélangé le tout.

,Maintenant il J.llonte le mortier et le vers'e dans l'auge du nla-con. .. Bientôt :le !l11'açon prendra ,le Inortier avec sa truelle. Puis il po.sera les briques ou les pierres et les redressera d'un léger coup de -lnarteau.

Pour que 'le Ulur s'élève bien droit, le maçon elnploie le fil ù Vlomb. P.eu à peu, rIa maison s'élèvera et on posera la charpente du toit. M. Y.

Le verbe - Le sujet est au singulier

Donne un sujet au .singulier aux verbes suivants:

.parle ' miaule hurle siffle ,chante bêle rugit ,bourdonne

Le sujet est à la 3me personne du pluriel

Trouve l'action et n'oublie pas !a ternlinaison.

Les écureuils '" Les papiNons '" L~s Toses ". Les nuages Les étoiles '"

Teruline 'les actions du texte suivant: Soudain une musique chant '" Gilbert et Françoise écout...

Quand la musique est gaie, leurs yeux brille... et ils frappe ... des 'lnains. Quand elle est triste ils reste ... bien tranquilles. ils rêv'e: .. Gilbert deilland ... - « où est 'le ll1usicien, papa? )} - A Genève. - Gilbert s,ecou ... la tête. Pour lui 'le musi'cien se 'cach ... dans le poste ... Il espèr ... bien un jour arriver à 'le surprendre. En attendant, les enf'ants aiIne... ce musicien qui leur caus, .. t~nt de plaisir. D'après E, Jauffret .

M. Y.

POUR LES PETITS

Exercice d'invention et formation du pluriel dans les noms

Les anima\lX

Choisis le Inot qui 'convient:

Les poissons ont des Le cb::t~ a des .. ' Le c.hien a des ... La vache a des ", Le cheva,l a des .. L 'nigle a des ... Le mo uton a des ". 'Le .porc a des .... Ln truite dll Trient a des '" Le coq a L1ne ". Le lion Hune ... L é.lt"JJbant a une _ Le c,hamean a une '. J e singe a quatre ", L'abei,lll-' a une ", La vipère il des ", L 'e .. cargot a une ," Le hérisson a des La tortue a nne .' .

trompe 111ains ailes crochets aiguiHon coquille crête griffes nageoires piquants carapacE.: bosse écailles

, serres sabots cornes soies laine crocs ,crinière M. Y.

D "après mon premier livr,e de lecture.

r ,RE:p AiRATIO~ A LA HEDArC TION

Paisible et tiède maison

Tu y es bien: « 11 fait tiède, un feu de braise dort sous ses l'E>ltlches de cendres blanches »,

Rien qne « La bonilloiTe qui ,chanle, chante dou oement dans le 'i1enc »,

Ceux que tu aimes son t l,à: « Assise sur un tabouret, ma ~œllr 'repose sa tête blonde sur les genoux de ma mèTe ».

Essaie ne di,re ces 'choses : On est bien, pourquoi , qu 'est-ce qui rend cette pièce si hon­

ne à habiter?

PI "erlé 1 Cia SI()N - Av. du Midi

./

fERS - QUINCAILLERIE ARTICLES DE MÉNAGE Calorifères - fourneaux-Potagers ARTICLES DE SPORT

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